Machines Electriques A Courant Alternatif

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MACHINES ELECTRIQUES A COURANT


ALTERNATIF

Book · June 2015

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1 author:

Abdelfettah Kerboua
Ecole supérieure en sciences appliqués à Tlemcen
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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR


ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

UNIVERSITE DE MASCARA
Faculté des Sciences et de la Technologie

Département de sciences et techniques

SPECIALITE : ELECTROTECHNIQUE

Polycopié du cours

MACHINES ELECTRIQUES A COURANT ALTERNATIF

Dans le cadre du programme pédagogique

de la formation LMD

1ère année Master

Option

Ingénierie des Systèmes Electriques

Préparé par:
Dr Abdelfettah KERBOUA
Année universitaire 2014-2015
AVANT PROPOS

L’électrotechnique est une discipline qui étudie les questions relatives à l’énergie électrique.
Issue de travaux principalement développés au XIXème siècle, elle constitue aujourd’hui
encore un bagage de base nécessaire pour des études supérieures et des activités
professionnelles dans de nombreux secteurs. En effet, l’énergie électrique est de plus en plus
présente dans les systèmes toujours plus sophistiqués et plus nombreux qui facilitent nos
activités quotidiennes.
L'énergie électrique de notre réseau électrique est du type alternatif triphasé. La majorité de
cette énergie est générée à l'aide des gros convertisseurs électromécaniques à courant
alternatif et consommée par d'autre moins puissants. La différence entre ces machines vient de
la façon dont sont créés ses champs magnétiques et de la manière dont on les fait agir l'un sur
l'autre.
"Machine électrique à courant alternatif" est une matière essentielle de l'unité
fondamentale I. Elle s'adresse aux étudiants de master au premier semestre de la spécialité
ingénierie des systèmes électriques du régime (LMD) ou généralement pour toute formation
approfondie en électrotechnique. L’objectif est de développer les principes fondamentaux et
les caractéristiques des machines électriques en régime permanent.
Le contenu de ce polycopié est déjà enseigné au département de sciences et techniques de la
Faculté des Sciences et de la Technologie à l'Université de Mascara. Il est présenté avec un
style très simple qui permet aux étudiants une compréhension très rapide.
Ce polycopié traite les machines à courant alternatif triphasées qui sont basées sur le concept
du champ tournant. C'est pour cette raison que le premier chapitre de ce polycopié est
consacré aux "Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif". A travers ce
chapitre l'étudiant doit comprendre la notion du champ tournant et ses caractéristiques et
savoir identifier les principales structures de convertisseurs électromécaniques à champ
tournant. Puisque les machines électriques sont classées suivant deux grandes classes selon le
principe de fonctionnement, les six chapitres suivant de ce polycopié sont divisés en deux
parties.
La première partie réservée à la machine synchrone. Cette classe de machines à courant
alternatif regroupe toutes les machines dont la vitesse de rotation de l’arbre mécanique est
égale à la vitesse de rotation du champ tournant. Après avoir donné le principe de
fonctionnement et les diagrammes propres à cette machine en régime permanant, nous
montrons depuis ces caractéristiques comment elle est principalement utilisée dans le domaine
de la production d’énergie électrique. Ensuite, il est abordé la problématique de mise en
parallèle des machines synchrones car dans le secteur de production d'énergie électrique, ces
machines doivent, le plus souvent, fonctionner en parallèle avec le réseau électrique.
La deuxième partie réservée à la machine asynchrone. Cette classe de machines à courant
alternatif regroupe toutes les machines dont la vitesse de rotation de l’arbre mécanique est
différente de la vitesse de rotation du champ tournant. A travers le principe de
fonctionnement, schéma équivalent, diagramme de cercle et caractéristiques mécaniques
propres à cette machine en régime permanant, nous montrons comment elle est la machine la
moins onéreuse pour obtenir l'énergie mécanique depuis l'énergie électrique à courant
alternatif.
Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

I. Introduction
Les machines à courant alternatif sont les machines employées le plus fréquemment
dans l'industrie. Elles possèdent en effet plusieurs avantages par rapport aux
machines à courant continu : simplicité, robustesse, prix peu élevé et entretien facile.
Les forces d'attraction ou de répulsion au sein des machines électriques sont dues à
l'interaction de deux champs magnétiques, l'un créé par l’enroulement du stator et
l'autre par l’enroulement du rotor. La différence entre les types des machines venant
de la façon dont sont créés ces champs magnétiques et de la manière dont on les fait
agir l'un sur l'autre.
Pour les machines synchrones et asynchrones, il est créé un champ magnétique,
tournant dans l'espace du stator. Dans le présent chapitre, nous étudierons les
principes fondamentaux de ces deux types de machines à courant alternatif triphasés
lorsqu'ils fonctionnent à fréquence fixe.

II. Principe de fonctionnement de machines à courant alternatif


Les machines électriques à courant alternatif (alternateurs, moteurs synchrones et
asynchrones) reposent en grande majorité sur le principe du champ tournant, il est
donc impératif de bien comprendre cette notion et ses caractéristiques avant
d’aborder les différents types.

La première idée qui vient pour créer un champ tournant dans l'air est de prendre un
aimant en fer à cheval et de l'entraîner en rotation autour de son axe vertical (figure
I.1). Entre les pôles nord et sud de cet aimant nous observons que le champ
magnétique est lui-même entraîné en rotation.

𝑩
N S

Figure I.1. Exemple d’un champ tournant dans l'air

1
Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

II. 1. Action d’un champ tournant sur une aiguille aimantée

Soit une aiguille aimantée (pouvant tournée autour d’un pivot) est soumise au champ
magnétique de l’aimant en fer à cheval comme il est montré par la figure I.2. En
faisant tourner l’aimant avec un dispositif d’entraînement, l’aiguille tournera elle
aussi à la même vitesse que l’aimant. Chaque pôle de l’aiguille suit le pôle inverse
de l’aimant (Il y a attraction mutuelle des pôles de noms contraires: développement
d’un couple moteur). Si l’aiguille est soumise à un couple résistant, elle continuera à
tourner à la même vitesse que l’aimant mais avec un retard.
Ainsi, un champ tournant peut entraîner à la même vitesse que lui (vitesse dite de
synchronisme) une aiguille aimantée, un aimant permanant ou un électro-aimant.
Ceci est le principe de la machine synchrone.

Dispositif d’entraînement

Aimant en fer à cheval

aiguille aimantée

pivot

Figure I.2. Action d’un champ tournant sur une aiguille aimantée

II. 2. Action d’un champ tournant sur un disque métallique


Dans ce cas, nous remplaçons l’aiguille aimantée par un disque métallique en cuivre
ou en aluminium (pouvant tourner aussi autour d’un pivot) comme il est montré par
la figure I.3.
Supposant que le disque est fixe. La variation du champ de l’aimant produit dans la
masse pleine du disque des courants dits de Foucault d’après Lenz doivent s’opposer
à la cause qui leur a donné naissance. Cette cause est le déplacement relatif de
l’aimant par rapport au disque.
2
Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

Ces courants induits ne peuvent empêcher la rotation réelle de l’aimant. Ils


entraînent le disque dans un mouvement permettant de diminuer le déplacement
relatif du champ, soit une rotation. Un couple moteur est donc créé entre les pôles de
l’aimant et les pôles créés par les courants induits. Si le disque est soumis à un
couple résistant, il continuera à tourner dans le même sens mais à une vitesse plus
réduite par rapport au cas sans couple résistant.
Le disque ne peut jamais tourner à la même vitesse de l’aimant (vitesse de
synchronisme). Car dans ce cas, le disque est relativement immobile par rapport à
l’aimant. Donc, il n’y aura plus des courants dits de Foucault l’origine du
mouvement du disque.
Ainsi, un champ tournant peut entraîner un disque métallique à une vitesse
différente à celle de l’aimant en fer à cheval. Ceci est le principe de la machine
asynchrone.

Dispositif d’entraînement

Aimant en fer à cheval

disque métallique

pivot

Figure I.3. Action d’un champ tournant sur un disque métallique

Remarque :
Un champ tournant peut être créé par un aimant permanant ou un électroaimant
alimenté en continu en utilisant un dispositif d’entraînement ou un bobinage
polyphasé alimenté en alternatif.

3
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Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

III. Force électromotrice produite par un champ tournant


Faisons tourner un aimant droit ou un électroaimant en face d’une surface délimitée
par le contour d'une spire (figure I.4), tel que le pôle nord de l'aimant soit au début
perpendiculaire à la surface de la spire (𝜃 = 0) puis parallèle de sorte que le pôle
nord sera en face au conducteur AA' (𝜃 = 𝜋2 ). Ensuite le pôle sud qui sera
perpendiculaire à la surface (𝜃 = 𝜋) puis parallèle de sorte que le pôle nord sera en
3𝜋
face au conducteur BB' (𝜃 = 2 ). Ensuite, l’aimant revient à son état initial (𝜃 = 2𝜋).

3𝜋
A 𝜃=
2

A’ 𝜃=0 𝜃=𝜋
N S
B

𝜋
B’ 𝜃=
2

Figure I.4. Création d’une force électromotrice

En supposant que la vitesse de rotation de l’aimant est constante, le flux traversant la


surface droite de la spire est alternatif et possède la forme donnée par la figure I.5.
La variation du champ magnétique de l’aimant applique une force sur les électrons
de la bobine créant ainsi une tension électrique dite force électromotrice. D’après
Faraday, tout circuit soumis à une variation de flux, voit apparaître à ses bornes une
force électromotrice donnée comme suit :
𝑑𝜙
𝑒=− (I.1)
𝑑𝑡
La forme d’onde de la f.é.m est donc aussi alternative et est en quadrature arrière par
rapport au flux comme le montre la figure I.6.

Remarque :
Les machines industrielle sont conçues afin que leurs f.é.m soit sensiblement
sinusoïdale. Nous supposerons donc par la suite que la répartition du flux est
sinusoïdale et sa pulsation ω est constante comme suit :

𝜙 = 𝜙𝑚𝑎𝑥 cos 𝜔𝑡 (I.2)

Avec 𝜔 = 2𝜋𝑛 et n est la fréquence de rotation de l’aiment en [tr/s].

4
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Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

𝜋 𝜙
𝜃=
2

AA’

3𝜋
2 2𝜋 𝜃
𝜃=0 N S 𝜃=𝜋
0 𝜋 𝜋
2

BB’

3𝜋
𝜃=
2

Figure I.5. Forme d’onde du flux traversant la spire

𝑒 𝜙

3𝜋
2 2𝜋 𝜃
0 𝜋 𝜋
2

Figure I.6. Forme d’onde de la f.é.m entre les bornes de la spire

Ceci rend la f.é.m égale à :


𝑒 = 𝜙𝑚𝑎𝑥 𝜔 𝑠𝑖𝑛 𝜔𝑡 (I.3)
D’où
𝜋
𝑒 = 𝐸𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 2 (I.4)

5
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Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

𝑒
𝜙

3𝜋
2 2𝜋 𝜃
0 𝜋 𝜋
2

Figure I.7. Forme sinusoïdale de la f.é.m entre les bornes de la spire par rapport au flux

IV. Champ tournant produit par des courants alternatifs

IV. 1. Cas du monophasé


Nous exposons une aiguille aimantée en regard d’une bobine à noyau de fer alimenté
par une source de tension alternative u(t)de fréquence fixe f (figure I.8)

u(t)

Figure I.8. Action d’un champ monophasé sur une aiguille aimantée

En présence du courant alternatif, l’aiguille vibre mais ne tourne pas d’elle-même. Si


nous lançons l’aiguille aimantée dans un sens, elle continue à tourner dans ce sens à
une vitesse égale la fréquence f de la source de tension. Dans le cas d’un disque
métallique au lieu d’une aiguille aimantée. Il reste également au repos. Lancé dans
un sens, il continu à tourner dans ce sens à une vitesse inférieure à la fréquence f.

6
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Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

IV. 2. Cas du triphasé


Alimentons par une source de tension triphasée (u1, u2, u3) équilibrée de fréquence
fixe f, trois bobines identiques dont les axes sont à 120° l’un de l’autre (figure I.9)

u2

u3

u1

Figure I.9. Action d’un champ triphasé sur une aiguille aimantée:

L’aiguille aimantée se met à tourner spontanément et atteint une fréquence de


rotation égale à la fréquence d’alimentation f (n=f). De même que pour le cas d’un
disque métallique au lieu de l’aiguille aimantée, le disque se met à tourner à une
fréquence de rotation inférieure à la fréquence d’alimentation f.

IV. 3. Théorème de LEBLANC


Un champ magnétique produisant une induction sinusoïdale de direction fixe
𝑏(𝑡) = 𝐵𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡 est équivalent à deux champs tournants en sens inverse l’un
𝐵
par rapport à l’autre à la vitesse angulaire 𝜔 et d’induction qui a pour valeur 𝑚𝑎𝑥 .
2

Nous pouvons vérifier ce théorème par projection sur les axes vertical et horizontal
de l'équation vectorielle suivante :

𝑏(𝑡) = 𝑏1 + 𝑏 2 (I.5)

7
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Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

𝑏1

+𝜔𝑡
𝑏(𝑡)
−𝜔𝑡

𝑏2

Figure I.10. Décomposition du champ monophasé

IV. 4. Application du Théorème de LEBLANC dans le cas du triphasé


Soit un système triphasé de trois bobines identiques décalées l’une de l’autre d’un
angle 120° et alimenté par un système de tension triphasé équilibré directe. Les
inductions produites par chaque bobine sont alignées sur leurs axes et de valeurs
instantanées respectivement :

𝑏𝑎 (𝑡) = 𝐵𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡


2𝜋
𝑏𝑏 (𝑡) = 𝐵𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡 − (I.6)
3

4𝜋
𝑏𝑐 (𝑡) = 𝐵𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡 −
3
Représentons la décomposition de LEBLANC de chaque induction au centre des
trois bobines à un instant donné (Figure I.11.a, b, c).
La somme des trois vecteurs d’induction sinusoïdales 𝑏𝑎 (𝑡), 𝑏𝑏 (𝑡) et 𝑏𝑐 (𝑡) égale à
la somme des six vecteurs 𝑏𝑎1 , 𝑏𝑎2 , 𝑏𝑏1 , 𝑏𝑏2 , 𝑏𝑐1 et 𝑏𝑐2 qui sont tournants est ayant la
𝐵
même amplitude 𝑚𝑎𝑥 .
2

𝑏𝑎1

𝑏𝑎 (𝑡) = 𝑏𝑎1 + 𝑏𝑎2 +𝜔𝑡 𝑏𝑎 (𝑡)


−𝜔𝑡

𝑏𝑎2

Figure I.11.a. Décomposition du champ de la phase 1

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𝑏𝑏1

𝑏𝑎 (𝑡)
2𝜋
+𝜔𝑡 −
3

2𝜋 𝑏𝑏2
−𝜔𝑡 +
𝑏𝑏 (𝑡) = 𝑏𝑏1 + 𝑏𝑏2 3

𝑏𝑏 (𝑡)

Figure I.11.b. Décomposition du champ de la phase 2

𝑏𝑐 (𝑡)

𝑏𝑐 (𝑡) = 𝑏𝑐1 + 𝑏𝑐2

4𝜋
−𝜔𝑡 +
3
𝑏𝑎 (𝑡)
4𝜋
+𝜔𝑡 −
3
𝑏𝑐2

𝑏𝑐1

𝑏𝑏 (𝑡)

Figure I.11.c. Décomposition du champ de la phase 3

La somme instantanée des vecteurs 𝑏𝑎1 , 𝑏𝑏1 et 𝑏𝑐1 est nulle car ils sont de même
amplitude et forment un angle de 120° l’un de l’autre à tout instant (figure I.12).

9
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Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

Alors que les vecteurs 𝑏𝑎2 , 𝑏𝑏2 et 𝑏𝑐2 sont tous confondus et forment un vecteur
𝜔
tournant à la fréquence de rotation 𝑛 = 2𝜋 dans le sens directe (exactement comme
3𝐵𝑚𝑎𝑥
le sens du système triphasé d’induction) et d’amplitude .
2

𝑏𝑐 (𝑡)

𝑏𝑏1

𝑏𝑎1

𝑏𝑎 (𝑡)
−𝜔𝑡
𝑏𝑏2
2
𝑏𝑎2 𝑏𝑐

𝑏𝑐1

𝑏𝑏 (𝑡)

Figure I.12. L’ensemble des décompositions des champs des 3 phases

Remarque
Si le système de tension d'alimentation était triphasé équilibré inverse, on obtient un
vecteur tournant à la même vitesse de rotation mais dans le sens inverse.

IV. 5. Champ tournant en diphasé


Les deux bobines des deux phases sont décalées géométriquement de 90° l’une de
l’autre, alors que leurs champs sont en quadrature comme suit :
𝑏𝑎 (𝑡) = 𝐵𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡
𝜋 (I.7)
𝑏𝑏 (𝑡) = 𝐵𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 2

Représentons la décomposition de LEBLANC de chaque induction à l’intersection


des axes des deux bobines à un instant donné (Figure I.13).

Nous voyons immédiatement que ba2 et b2b s’ajoutent et forment un vecteur de


𝜔
module constant ayant pour valeur 𝐵𝑚𝑎𝑥 tournant à la fréquence de rotation 𝑛 = 2𝜋
dans le sens directe. Alors que les deux autres vecteurs ba1 et b1b s’annulent.

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u1

u2

𝑏𝑏1

𝜋
+𝜔𝑡 −
2

𝜋
−𝜔𝑡 +
2

𝑏𝑏2
+𝜔𝑡 −𝜔𝑡 𝑏𝑎1
𝑏𝑎2

Figure I.13. Décomposition d’un champ diphasé selon le théorème de Leblanc

IV. 6. Système multipolaire


Faisons tourner un aimant permanant à quatre pôles (Nord-Sud Nord-Sud
successivement) en face d’un cadre à une spire comme le cas de la figure I.4.

3𝜋
𝜃=
2
A
S

A’ 𝜃=0 N N 𝜃=𝜋

B
S

B’ 𝜋
𝜃=
2
Figure I.14.a Création d’une force électromotrice pour un système quadripolaire

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Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

Le flux à travers la surface de la spire passe par son maximum chaque demi-tour. Sa
fréquence par rapport à fréquence de rotation sera multipliée par deux (Le nombre
de paire de pôle).
𝑒
𝜙

3𝜋 4𝜋
2 2𝜋 3𝜋 2𝜃
𝜋 𝜋 5𝜋 7𝜋
0
2 2 2

Figure I.14.b Forme d’onde de la f.é.m entre les bornes de la spire pour un système quadripolaire

Remarques :
- Afin d’augmenter la f.é.m, on ajoute une autre bobine dans le même axe que la
première de sorte que si le premier pôle nord est en face à la première bobine, le
deuxième pôle nord est en face à la deuxième bobine. Le câblage se fait de sorte que les
f.é.m. des deux bobines s’ajoutent (figure I.15.a).
- Si la partie tournante comporte 2p pôles, la fréquence de la f.é.m. et le flux sera la
fréquence de rotation de l’aimant multipliée par p (nombre de paires de pôles).

N N

u(t)

Figure I.15.a. Disposition des deux bobines en monophasé pour un système quadripolaire

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Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

- En triphasé, la disposition et le branchement deux à deux des six bobines se déduit du


montage monophasé comme suit :

s3 e2

N N

S
e1 s1

s2 e3

Figure I.15.b. Disposition des six bobines en triphasé pour un système quadripolaire

- La relation entre la fréquence de rotation et la fréquence de la f.é.m, le flux, l’induction


ω
et le courant reste la même fréquence f = p. n = p. .

V. Enroulement des machines à courant alternatif

V. 1. Enroulement de machine triphasé


Ce qui caractérise essentiellement le bobinage, c’est le nombre ′𝑚′ d’encoche par
pôle et par phase 𝑚 = 𝑁 6. 𝑝 , avec ′𝑁′ est le nombre total d’encoche. Donc, on a
′6𝑚′ pas dentaires correspondant à une double distance polaire (un angle de 360°
électrique). Chaque phase couvre ′2𝑚′ pas dentaires pour chaque double distance
polaire. Les bobines des trois phases sont identiques mais décalées l’une par rapport
à l’autre d’un angle de 120° électrique (donc d’une distance de ′2𝑚′ pas dentaires).
L’ouverture d’une bobine (la distance entre les faisceaux de l'allée et les faisceaux
du retour d’une phase) est de 180° donc de ′3𝑚′ pas dentaires.
Le développement panoramique de l’enroulement est réparti comme suit :
- ′𝑚′ encoche des faisceaux de l’allée de la phase 1 : 0°
- ′𝑚′ encoche des faisceaux du retour de la phase 3 : 60°
- ′𝑚′ encoche des faisceaux de l’allée de la phase 2 : 120°

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- ′𝑚′ encoche des faisceaux du retour de la phase 1 : 180°


- ′𝑚′ encoche des faisceaux de l’allée de la phase 3 : 240°
- ′𝑚′ encoche des faisceaux du retour de la phase 2 : 300°
Ceci est réalisé pour une paire de pôle. Il faut répéter ceux-ci ′𝑝 − 1′ fois.
On distingue deux types d’enroulement à savoir concentrique et enchevêtré.

V. 1. 1. Enroulement Concentrique
L’enroulement est dit concentrique lorsqu’on relit les sections d’une bobine de telle
sorte qu’ils auront le même axe mais de sections différentes (figure I.16.a).

V. 1. 2. Enroulement enchevêtré
L’enroulement est dit enchevêtré lorsqu’on relit les sections d’une bobine de telle
sorte qu’ils auront la même section mais d’axes différents (figure I.16.b).

Pour ′𝑚 = 2′

Figure I.16.a. Enroulement concentrique Figure I.16.b. Enroulement enchevêtré

On distingue aussi la façon dont sont connectés les faisceaux allé et les faisceaux
retour d’une phase. On dit que l’enroulement est par pôle si chaque phase compte
une bobine ou un groupe de section par pôle (figure I.17.a). On dit que
l’enroulement est à pôle conséquent si chaque phase compte une bobine ou un
groupe de section par paire de pôle (figure I.17.b).

Pour ′𝑚 = 3′ Pour ′𝑚 = 4′
Figure I.17.a. Enroulement à pôle conséquent Figure I.17.b. Enroulement par pôle

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Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

Exemple :
Faire le développement panoramique d’un enroulement triphasé pour ′𝑚 = 4′ pour
les quatre cas possibles d’une machine quadripolaire.
N S N S

e1 s3 e2 e3 s1 s2

Figure I.18.a. Enroulement concentrique à pôle conséquent pour 𝑚 = 4 et 𝑝 = 2

N S N S

e1 s3 e2 e3 s1 s2

Figure I.18.b. Enroulement concentrique par pôle pour 𝑚 = 4 et 𝑝 = 2

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Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

N S N S

e1 s3 e2 e3 s1 s2

Figure I.18.c. Enroulement enchevêtré à pôle conséquent pour 𝑚 = 4 et 𝑝 = 2

N S N S

e1 s1

Figure I.18.d. Enroulement enchevêtré par pôle pour 𝑚 = 4 et 𝑝 = 2

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Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

V. 2. Enroulement de machine monophasé


Il est de même que pour les enroulements triphasés, mais on utilise que les deux tiers
des encoches. C’est pour améliorer le facteur de bobinage, on utilise généralement
des enroulements en section par pôles. On donne un exemple d’un enroulement à
′𝑚 = 4′ et ′𝑝 = 2′.
N S N S

e s
Figure I.18.a Enroulement monophasé enchevêtré par pôle pour 𝑚 = 4 et 𝑝 = 2

N S N S

e s

Figure I.18.b. Enroulement monophasé concentrique par pôle pour 𝑚 = 4 et 𝑝 = 2

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Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

VI. Force magnétomotrice des enroulements à courant alternatif


Dans toutes les machines électriques à courant alternatif, les flux statoriques et
rotoriques tournent. Il est important donc de montrer comment un enroulement fixe
peut créer une force magnétomotrice (f.m.m) tournante.

VI. 1. Force magnétomotrice d’une bobine


On suppose une machine à enroulement triphasé le plus simple à ′𝑚 = 1′ et ′𝑝 = 1′.
Chaque phase ne comporte qu’une bobine de ′𝑁′ spires occupant deux encoches
diamétralement opposées. Les trois phases sont identiques mais décalées entre elles
de 120° (figure I.19.a). Chaque bobine est formée d’un faisceau pour l’allée et un
autre pour le retour. Pour représenter cet enroulement on le développe dans le plan
face à l’entrefer comme le montre la figure I.19.b. La figure I.19.c représente une
vue frontale de l’enroulement développée dans ce plan.

AA’ AA’ X AA’

1
2’ 1 3’ 2 1’ 3 2’
3’
X
O

2
3
M
1’

O
(a)
(b)

O
1 3’ 2 1’ 3 2’
(c)

Figure I.19. Développement panoramique d’un enroulement à ′m = 1′ et ′p = 1′

On caractérise un point "M" de l’entrefer par son écart angulaire  par rapport à
l’axe OX (l’axe de la bobine de la première phase). L'induction β au point "M" qui
dépend de la forme et la position du rotor est très complexe à cause de la saturation

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Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

et de la géométrie du circuit magnétique. Ainsi, on préfère d’étudier la f.m.m qui ne


dépend que de la position du point "M".
La force magnétomotrice d’une bobine est définie comme la somme cumulée des
ampères-tours rencontrés lorsque l’on se déplace le long de l’entrefer. Si la spire est
parcourue par un courant ′i′ pour un instant arbitraire, par définition même de la
f.m.m, celle-ci est évidemment rectangulaire et d’amplitude ′i/2′. Hors de la spire le
champ est dans le sens inverse ce qui rend la f.m.m d’amplitude ′ − i/2′. Pour la
bobine de la première phase ayant 𝑁 spires, la forme de la f.m.m est donnée comme
il est montré par la figure suivante. C’est évidemment une fonction périodique.
X

O
1 1’

+Ni/2

0 
−π/2 0 +π/2

−Ni/2

Figure I.20. La forme d’onde de la f.m.m de la bobine de la première phase à N spires

VI. 2. Force magnétomotrice crée par un enroulement d’une phase


En pratique, le bobinage est constitué par la juxtaposition de ′𝑚′ encoches qui, dans
le cas de bobinages réguliers (cas du bobinage concentrique et enchevêtré), sont
régulièrement espacées d’un angle donné par ′𝛿 = 2𝜋/(6𝑝𝑚)′. À chaque passage au
droit d’une encoche, la f.m.m est donc augmentée algébriquement de la valeur du
courant total présent dans ladite encoche. D’où la forme représenté par la figure I.21.
Remarque :
- Nous remarquons que si l’enroulement d’une machine est répartit sur
plusieurs encoches par pôle et par phase, la f.m.m totale se rapproche de la
sinusoïde. C’est le cas des machines industrielles.
- Nous supposerons par la suite que la f.m.m est sinusoïdale le long de
l’entrefer.

19
Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

i
i
i

+3Ni/2

+Ni/2

0 
0
−Ni/2

−3Ni/2

Figure I.21. La forme d’onde de la f.m.m de 3 bobines en série à N spires d’une phase.

VI. 3. Force magnétomotrice crée par un enroulement triphasé


Soit un enroulement d’une machine triphasée dont les bobines sont parcourues par
un courant triphasé équilibré. Cherchons donc la f.m.m qu’il produit le long de
l’entrefer. En supposant que les f.m.m sont à répartition sinusoïdale et les courants
sont sinusoïdaux.
La première phase est parcourue par le courant 𝑖1 = 𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡). Alors que la f.m.m
crée par ce courant à l’axe de la première phase est "𝐾𝑖1 ".
"𝐾" dépend du nombre de spires et du nombre d’encoches par pôle et par phase.
La f.m.m crée par ce courant à une distance angulaire ′𝜃′ de l’axe de la première
phase est 𝜀1 = 𝐾𝑖1 𝑐𝑜𝑠(𝜃).

De même pour la f.m.m de la deuxième et la troisième phase 𝜀2 = 𝐾𝑖2 𝑐𝑜𝑠 𝜃 −


2𝜋/3 et 𝜀3 = 𝐾𝑖3 𝑐𝑜𝑠 𝜃 − 4𝜋/3 .

La f.m.m résultante crée par les trois phases en un point "𝑀" de l’entrefer situé à une
distance angulaire ′𝜃′ de l’axe de la première phase est :

𝜀 = 𝜀1 + 𝜀2 + 𝜀3 = 𝐾𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡) 𝑐𝑜𝑠 𝜃 + 𝐾𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 − 2𝜋/3) 𝑐𝑜𝑠 𝜃 − 2𝜋/3 +


𝐾𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 − 4𝜋/3) 𝑐𝑜𝑠 𝜃 − 4𝜋/3 .
En simplifiant cette équation nous aboutissons à :
3
𝜀 = 2 𝐾𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 − 𝜃) (I.8)

Si un point de l’entrefer tourne à la vitesse angulaire 𝜔 d’où θ = 𝜔𝑡 + θo , la f.m.m


3
totale dans ce point sera égale à 2 𝐾𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜃𝑜 ). Il est clair qu’elle est constante. Ceci

20
Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

montre que la f.m.m crée par un enroulement triphasé alimenté par un courant
triphasé équilibré est répartie sinusoïdale le long de l’entrefer et tournante à une
vitesse angulaire égale à la pulsation de l’alimentation.
Remarque :
Un enroulement polyphasé (q phases) d’une machine de constitution symétrique
alimenté par un système de courant de q phases équilibré crée une f.m.m à
répartition sinusoïdale le long de l’entrefer et d’amplitude constante et tournante à
une vitesse angulaire égale à la pulsation des courants d’alimentation.

En effet : 𝜀1 = 𝐾𝑖1 𝑐𝑜𝑠(𝜃), 𝜀2 = 𝐾𝑖2 𝑐𝑜𝑠 𝜃 − 2𝜋/𝑞 , 𝜀3 = 𝐾𝑖3 𝑐𝑜𝑠 𝜃 − 4𝜋/𝑞 , …,


𝜀𝑗 = 𝐾𝑖𝑗 𝑐𝑜𝑠 𝜃 − 2𝑗𝜋/𝑞 , …, 𝜀𝑞 = 𝐾𝑖𝑞 𝑐𝑜𝑠 𝜃 − 𝑞 − 1 2𝜋/𝑞 .
La f.m.m résultante sera égale à :
𝑞
𝜀 = 2 𝐾𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 − 𝜃) (I.9)

VI. 4. Force magnétomotrice crée par un système multipolaire


Nous allons utiliser ′𝑝𝜃′ dans ce cas car les grandeurs magnétiques (flux, induction
et f.m.m) se reproduisent chaque double distance polaire. L’angle ′𝜃′ est l’angle
mécanique et l’angle ′𝑝𝜃′ est l’angle électrique.
Dans un système multipolaire, les f.m.m des trois phases créent en un point M de
l’entrefer distant de θ degrés mécanique par rapport à l’axe de la première phase
sont :
𝜀1 = 𝐾 𝑖1 𝑐𝑜𝑠(𝑝𝜃 ), 𝜀2 = 𝐾 𝑖2 𝑐𝑜𝑠 𝑝𝜃 − 2𝜋/3 et 𝜀3 = 𝐾 𝑖3 𝑐𝑜𝑠 𝑝𝜃 − 4𝜋/3 .
La f.m.m résultante sera donc :
3
𝜀 = 2 𝐾𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜔𝑡 − 𝑝𝜃) (I.10)
Si un point de l’entrefer tourne à la vitesse angulaire Ω = 𝜔/𝑝 d’où 𝑝θ = 𝜔𝑡 + θo ,
3
la f.m.m totale dans ce point sera égale à 2 𝐾𝐼𝑚 𝑐𝑜𝑠(𝜃𝑜 ). Il est clair qu’elle est
constante. Ceci montre que la f.m.m crée par un enroulement triphasé multipolaire
alimenté par un courant triphasé équilibré est répartie sinusoïdale le long de
l’entrefer et tournante à la vitesse angulaire ′Ω′.

VI. 5. Force magnétomotrice crée par un système déséquilibré


Dans le cas d’un système de courant triphasé déséquilibré, on peut les considérer
comme la superposition de trois sous-systèmes équilibrés (direct, inverse et
homopolaire).

𝑖1 = 𝐼𝑑𝑚 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 𝜑𝑑 + 𝐼𝑖𝑚 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 𝜑𝑖 + 𝐼𝑖𝑜


𝑖2 = 𝐼𝑑𝑚 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 𝜑𝑑 − 2𝜋/3 + 𝐼𝑖𝑚 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 𝜑𝑖 + 2𝜋/3 + 𝐼𝑖𝑜 (I.11)
𝑖3 = 𝐼𝑑𝑚 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 𝜑𝑑 − 4𝜋/3 + 𝐼𝑖𝑚 𝑐𝑜𝑠 𝜔𝑡 − 𝜑𝑖 − 4𝜋/3 + 𝐼𝑖𝑜

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

Ainsi, le sous-système direct crée une f.m.m tournante à la vitesse ′ω′ dans le sens
3
direct d’amplitude 2 K𝐼𝑑𝑚 . Le sous-système inverse crée une f.m.m tournante à la
3
vitesse ′ω′ dans le sens inverse d’amplitude 2 K𝐼𝑖𝑚 . Le sous-système homopolaire
crée une f.m.m nulle.
La f.m.m résultante d’un système déséquilibré est :
3 3
ε = 2 KI𝑑𝑚 cos ωt − θ + 2 KI𝑖𝑚 cos ωt + θ (I.12)
Les deux f.m.m sont tournantes circulaires, ce qui rend la f.m.m résultante est
tournante dans le sens de celle ayant une amplitude plus importante mais elliptique.

3
3 KI
KI 2 𝑖𝑚
2 𝑑𝑚

b. La f.m.m crée par le sous-système inverse

a. La f.m.m crée par le sous-système direct


εm

c. La f.m.m résultante d’un système déséquilibré

Figure I.22. La forme elliptique de la f.m.m résultante d’un système déséquilibré

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre I Concepts fondamentaux sur les machines à courant alternatif

Table des matières


I. Introduction ......................................................................................................... 1
II. Principe de fonctionnement de machines à courant alternatif ......................... 1
II. 1. Action d’un champ tournant sur une aiguille aimantée................................ 2
II. 2. Action d’un champ tournant sur un disque métallique ................................ 2
III. Force électromotrice produite par un champ tournant ..................................... 4
IV. Champ tournant produit par des courants alternatifs ....................................... 6
IV. 1. Cas du monophasé ........................................................................................ 6
IV. 2. Cas du triphasé ............................................................................................. 7
IV. 3. Théorème de LEBLANC ............................................................................. 7
IV. 4. Application du Théorème de LEBLANC dans le cas du triphasé ................ 8
IV. 5. Champ tournant en diphasé ........................................................................ 10
IV. 6. Système multipolaire .................................................................................. 11
V. Enroulement des machines à courant alternatif ............................................. 13
V. 1. Enroulement de machine triphasé .............................................................. 13
V. 1. 1. Enroulement Concentrique ..................................................................... 14
V. 1. 2. Enroulement enchevêtré ......................................................................... 14
V. 2. Enroulement de machine monophasé......................................................... 17
VI. Force magnétomotrice des enroulements à courant alternatif ....................... 18
VI. 1. Force magnétomotrice d’une bobine .......................................................... 18
VI. 2. Force magnétomotrice crée par un enroulement d’une phase .................... 19
VI. 3. Force magnétomotrice crée par un enroulement triphasé .......................... 20
VI. 4. Force magnétomotrice crée par un système multipolaire........................... 21
VI. 5. Force magnétomotrice crée par un système déséquilibré........................... 21

Bibliographie
- G. Séguier, F. Notelet, ’’Electrotechnique industrielle’’, Téch et Doc, 1987.
- T. Wildi, ”Electrotechnique”, 2ème édition, Presses de l'université de Laval.
- J. SAINT-MICHEL, ”Bobinage des machines tournantes à courant alternatif”,
Techniques de l’Ingénieur, D 3 420, traité Génie électrique.
- M. Kostenko et L. Piotrovski, ”Machines Electriques : Machines à Courant
Alternatif ” Tome II, 3ème édition, Édition MIR, 1979.
- A. Ivanov-Smolensky, ”Electrical Machines”, Édition MIR, 1982.

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

I. Introduction
Le terme de machine synchrone regroupe toutes les machines dont la vitesse de rotation de
l’arbre mécanique est égale à la vitesse de rotation du champ tournant. Pour obtenir un tel
fonctionnement, le champ magnétique inducteur est généré soit par des aimants, soit par un
circuit d’excitation. La position du champ magnétique d’induit est alors fixe par rapport au
rotor, ce qui impose en fonctionnement normal une vitesse de rotation identique entre les deux
parties (l’inducteur et l’induit). Cette famille de machine regroupe en fait plusieurs sous
familles, qui vont de l’alternateur de plusieurs centaines de mégawatts au moteur de quelques
watts, en passant par les moteurs pas à pas et à réluctance variable. Néanmoins, la structure de
toutes ces machines est relativement proche.
Il existe deux manières de construire une machine synchrone, soit l’inducteur est tournant soit
l’inducteur est fixe. Mais la plupart des machine synchrone sont à induit fixe et inducteur
tournant comme le montre la figure II.1.b.

Figure II.1.a Principe de machine à induit fixe est inducteur tournant et de machine à inducteur fixe et induit tournant

Figure II.1.b. La structure des machines à induit fixe est inducteur tournant

La fréquence dépend de la vitesse de variation du flux au droit des enroulements statoriques.


Cette vitesse est fonction d’une part de la vitesse de rotation du rotor et d’autre part du

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

nombre de paire de pôle au stator et au rotor. Le réseau électrique de l’Algérie (où la


fréquence est de 50𝐻𝑧) engendre :
- pour une machine à 2 pôles 𝑝 = 1 , une fréquence de rotation de 50𝑡𝑟/𝑠 soit 3000𝑡𝑟/𝑚𝑛
- pour une machine à 4 pôles 𝑝 = 2 , une fréquence de rotation de 25𝑡𝑟/𝑠 soit 1500𝑡𝑟/𝑚𝑛
- pour une machine à 6 pôles 𝑝 = 3 , une fréquence de rotation de 17𝑡𝑟/𝑠 soit 1000𝑡𝑟/𝑚𝑛
- pour une machine à 8 pôles p = 4 , une fréquence de rotation de 12.5tr/s soit 750tr/mn

II. Organisation de la machine synchrone


Une machine synchrone est une machine électrique tournante réversible. En fonctionnement
moteur, elle est alimentée par une source de tension alternative le plus souvent triphasée pour
entraîner une charge mécanique à une vitesse de rotation constante. En fonctionnement
générateur, elle est entraînée par un dispositif mécanique pour produire de l’énergie électrique
alternative dont la fréquence est proportionnelle à la vitesse de rotation. La machine
synchrone a dans un premier temps essentiellement trouvé des applications dans la génération
d’énergie électrique alternative, sous le nom d’Alternateur. Par ailleurs, la structure de ces
machines reste très semblable.

II. 1. Stator
C’est la partie fixe de la machine. Il est formé par un empilage de disques de tôles
ferromagnétique isolées entre elles pour minimiser les pertes par courants de FOUCAULT.
L’intérieur du stator est encoché et porte généralement un enroulement triphasé de l’induit ou
exceptionnellement monophasé à ′2𝑝′ pôles. Alimenté par une source électrique triphasée,
l’enroulement du stator crée un champ tournant à une vitesse angulaire ′Ω′ égale au rapport de
𝜔
la pulsation d’alimentation ′𝜔′ et le nombre de paire de pôle ′Ω = 𝑝 ′.

Figure II.2. Exemples de stator de machines synchrones en cours de fabrication

25
Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

II. 2. Rotor
C’est la partie tournante de la machine (appelé aussi roue polaire) ayant pour rôle de générer
le champ d’induction (inducteur). Il doit porter le même nombre de paire de pôle que le stator.
Le rotor est composé d'un empilement de disques ferromagnétiques. A l’extérieur du rotor, on
trouve des enroulements qui doit être alimentés par une source de tension continue dans le cas
de machines de moyenne et grande puissance ou des aimants permanant dans le cas de
machines de faible puissance pour créer le champ inducteur.
On distingue donc trois grandes familles de machine synchrone : Les rotors bobinés à pôles
lisses, les rotors bobinés à pôles saillants ainsi que les rotors à aimant permanant.
Dans le cas de machines à rotor bobiné à pôles lisses, le rotor est un cylindre plein (entrefer
constant). Il possède le plus souvent deux pôles pour s’adapter aux grandes vitesses. Les
enroulements sont logés dans des encoches pratiquées sur le rotor. L'alimentation en courant
continu s'effectue via l'ensemble bagues-balais aux bagues de bout d'arbre.

Figure II.3. Exemple de rotor bobiné à pôles lisses


Le rotor bobiné à pôles saillants est presque de même constitution que le rotor bobiné à pôles
lisses dont les bobines sont enroulées sur les pôles laissant un vide entre un pôle et l’autre qui
le succède (entrefer variable). Vue l’inertie importante de ce type de rotor, la machine à rotor
bobiné à pôles saillants est souvent utilisée à basse vitesse ou à basse puissance.

Figure II.4. Exemple de rotor bobiné à pôles saillants

26
Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

Les aimants permanents sont disposés directement sur la périphérie du rotor. Les machines à
aimant permanent sont disponibles depuis une vingtaine d’années, mais ce n’est que
récemment que le faible prix des composants et une meilleure technologie les ont rendus
accessibles à une large gamme d’applications.

Figure II.5. Exemple de rotor à aimants permanents

Remarques
1- L’entrefer constitue une interruption dans le circuit magnétique. En les séparant, il
autorise le mouvement du rotor mobile vis-à-vis le stator fixe. Sa nature amagnétique
(perméabilité magnétique de l’air, donc du vide) dans laquelle l’induction concentre
l’énergie magnétique transitant du stator au rotor. La grande perméabilité magnétique
des matériaux ferro-magnétiques vis-à-vis de l’air permet de supposer que toute
induction dans l’entrefer, normale à la surface du stator, suit une direction radiale au
rotor (Figure II.6).

Figure II.6. Exemple de rotor à aimants permanents

2- En pratique, on essaye de rendre la répartition de l’induction dans l’entrefer crée par


l’inducteur aussi sinusoïdale possible. Dans le cas de machine à pôles saillants, on

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

accroît progressivement l’épaisseur de l’entrefer à partir de l’axe des pôles. Alors que
dans le cas de machine à pôles lisses, on joue sur le remplissage et l’écartement des
encoches.

II. 3. Types d’excitations des machines synchrones


Lorsque la machine synchrone n'est pas à aimants permanents, son enroulement rotorique
(l’inducteur) doit être alimenté par une source de tension continue réglable pour avoir un
courant d’excitation variable. Ce courant peut atteindre plusieurs centaines d'ampères.
Comme il est difficile de commander directement un courant d'une telle intensité, l'excitation
est obtenue à partir d'un dispositif à plusieurs étages. La source d’excitation peut être une
source extérieure au rotor, donc un système de balais-bagues, ou bien une source intérieure
fixée au rotor.
Pour les machines de puissance moyenne, le dispositif le plus fréquemment utilisé est une
génératrice à courant continu, appelée excitatrice, montée sur l'arbre de la machine
synchrone. L'induit tournant de l’excitatrice est relié directement aux bornes de l’inducteur au
rotor de la machine synchrone. Le courant d'excitation est réglé par le rhéostat d'excitation de
l'excitatrice.
0

Excitatrice

Alternateur
Figure II.7. Excitation via une excitatrice à courant continu

Cette technique permet d’éviter les contacts balais-bagues, alors que l’existence de la machine
à courant continu limite l’utilisation de cette technique que dans les milieux non corrosifs et
non explosifs. Afin de palier à ce problème, on utilise un petit alternateur d’excitation dont
l’inducteur est fixe et l’induit triphasé tournant et il alimente l’inducteur de la machine
synchrone via un redresseur à thyristors fixé lui aussi à la partie tournante (figure II.8).
Pour les machines de plus forte puissance, on utilise deux machines excitatrices montées en
cascade. L'excitatrice principale alimente l’inducteur de la machine synchrone et sa propre
excitation est fournie par l'induit de l'excitatrice secondaire. Le réglage du courant se fait par

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Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

le circuit d'excitation du secondaire dont les organes de réglage travaillent sous une
faible puissance.

Redresseur commandé Alternateur d'excitation

Alternateur

Figure II.8. Excitation via une excitatrice à courant alternatif

II. 4. Symboles électriques


Les symboles électriques utilisés pour représenter une machine synchrone triphasée et
monophasée à rotor bobiné sont reportés sur la figure 9.

MS MS
MS MS

Figure II.9. Symboles électriques de la machine synchrone

III. Force électromotrice des enroulements à courant alternatif

III. 1. F.é.m d’un enroulement à un encoche par pôle et par phase


Considérons la bobine de l’enroulement de la première phase pour une double distance
polaire. ′α′ est l’angle que fait le pôle nord avec le second coté de la bobine d’une phase dans

29
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Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

π
le sens de rotation car la f.é.m est en retard d’un angle 2 par rapport au flux. La f.é.m est
maximale lorsque le pôle nord est en face au second coté de la bobine.

𝛼
𝛼 𝛼
1
i
S
𝛼
1 1’
N N
S
1’
𝛼

𝑒
𝜙

3𝜋
2 2𝜋 𝛼
0 𝜋 𝜋
2

Figure II.10. Position du vecteur f.é.m par rapport aux pôles de l’inducteur

Un conducteur du faisceau 1′ soumis à une induction ′𝐵1′ ′ est le siège d’une f.é.m ′𝑒1′ ′ tel
que :
𝐵1′ = 𝐵𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠(𝑝𝛼) et 𝑒1′ = 𝐵1′ 𝑙𝑣 (II.1)
Avec ′𝑙′ est la longueur actif du conducteur 1′ et ′𝑣′ est la vitesse avec laquelle le flux balaie
la section de la bobine.
Le conducteur 1 du faisceau est aussi le siège de la même f.é.m que le conducteur 1′ mais de
signe négatif (𝐵1 = 𝐵𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑝𝛼 + 𝜋 = −𝐵1′ ) de sorte que ces deux f.é.ms’ajoutent.
Ainsi la f.é.m résultante d’une spire (formée de deux conducteurs) est :
𝑒𝑠𝑝 = 2𝐵𝑚𝑎𝑥 𝑙𝑣𝑐𝑜𝑠(𝑝𝛼) (II.2)
Le flux utile d’un pôle inducteur est :
𝜙 = 𝐵𝑚𝑜𝑦 . 𝑆 (II.3)

30
Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

Avec ′𝑆′ est la surface de l’entrefer située face à un pôle. Alors que 𝐵𝑚𝑜𝑦 est l’induction
moyenne sous un pôle.
𝜋
𝑆 = 2𝑝 𝐷. 𝑙 avec ′𝐷′ est le diamètre de l’entrefer.

L’induction est supposée sinusoïdale de valeur maximale 𝐵𝑚𝑎𝑥 , ce qui rend la relation entre la
2
valeur maximale et moyenne est 𝐵𝑚𝑜𝑦 = 𝜋 𝐵𝑚𝑎𝑥 .
La vitesse de balayage du flux est : 𝑣 = 𝜋. 𝐷. 𝑛, avec ′𝑛′ est la fréquence de rotation de
l’aimant. D’où :
𝑒𝑠𝑝 = 2𝜋. 𝑝. 𝑛. 𝜙. 𝑐𝑜𝑠(𝑝𝛼) (II.4)
Si on pose 𝛼 = Ω𝑡 + αo , on aura :
𝑒𝑠𝑝 = 2𝜋. 𝑝. 𝑛. 𝜙. cos 𝑝Ω𝑡 + 𝑝αo = 2𝜋. 𝑝. 𝑛. 𝜙. cos 𝜔𝑡 + α′o dont la fréquence de la f.é.m
′𝑓 = 𝑝. 𝑛′ et sa valeur efficace est 𝐸𝑠𝑝 = 2. 𝜋. 𝑓. 𝜙. Si ′𝑁′ est le nombre de conducteurs par
phase, la f.é.m d’une phase sera alors :
2
𝐸= 2
. 𝑁𝜋. 𝑓. 𝜙 (II.5)

III. 2. F.é.m de l’enroulement à plusieurs encoches par pôle et par phase


En pratique le nombre d’encoches par pôle et par phase est plus grand à un. Le bobinage
d’une phase pour une double distance polaire est l’ensemble de ′𝑚′ sections décalées d’un pas
dentaire ′𝜖 = 𝜋 3𝑝. 𝑚 ′. Les ′𝑚′ f.é.m induites sont égales mais décalée l’une de l’autre d’un
angle ′𝜖′. Donc leur somme est réduite, ce qui traduit un coefficient de bobinage selon le type
de bobinage.
𝑚 .𝑝 .𝜖
𝑠𝑖𝑛
𝐾𝑏 = 2
𝑝 .𝜖 (II.6)
𝑚 .𝑠𝑖𝑛
2
2
La f.é.m résultante s’écrira ainsi : 𝐸 = 𝐾𝑏 . 𝑁𝜋. 𝑓. 𝜙. Avec ′𝐾𝑏 ′ est inférieur à un.
2

III. 3. Effet de la répartition non sinusoïdale du flux


Surtout pour les machines où le flux inducteur est crée par une armature à pôle saillant.
L’induction le long de l’entrefer n’est pas sinusoïdale selon la variation de l’épaisseur de
l’entrefer. Ce qui rend le rapport entre la valeur efficace et la valeur maximale différent à 2.
En plus, le facteur de bobinage donné précédemment est calculé sous l’hypothèse que la
forme d’onde de la f.é.m est sinusoïdale n’est plus valable. En pratique, on donne la valeur
efficace de la tension par phase par :
𝐸 = 𝐾. 𝑁. 𝑓. 𝜙 (II.7)
Avec le ′𝐾′ est dit le coefficient de KAPP. Il est donné par le constructeur de sorte qu'il tient
compte à la fois de la répartition non sinusoïdale du flux et le décalage entre les ′𝑚′ bobines
d’une phase. En général, le coefficient de KAPP appartient à l’intervalle 2,20 2.60 pour les
machines triphasées.
Remarque :
Le coefficient de KAPP est plus élevé dans le cas du triphasé que dans le cas du monophasé.

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

IV. Réaction Magnétique d’induit


Lorsque la machine synchrone est en charge, les enroulements de l’induit sont traversés par
des courants triphasés et créent un champ magnétique tournant à la fréquence de
synchronisme. Ce champ s’ajoute vectoriellement à chaque instant à celui de l’inducteur, qui
tourne à la même vitesse. Le champ résultant, et le flux résultant sont modifiés, ce qui
entraîne une modification de la f.é.m induite. Similairement à la machine à courant continu,
ce phénomène est dit la réaction magnétique d’induit. Mais dans ce cas, elle est difficile à
étudier car la position de l’axe du flux de réaction magnétique par rapport à celui du flux
inducteur est variable selon la charge ce qui rend la compensation n’est pas réalisable.
NB : Dans ce qui suit et pour raison de simplification, nous supposerons que la machine
synchrone est bipolaire pour pouvoir confondre angle électrique et angle mécanique.
Pour analyser correctement les conséquences réelles de la réaction d’induit, nous devons tenir
compte de la charge surtout dans le cas de l’alternateur. Nous analyserons respectivement le
phénomène sur charge résistive, sur charge inductive et sur charge capacitive.

IV. 1. Cas d’une charge résistive


Prenons comme hypothèse que la charge est du type résistive. Ce type de charge nous dit que
le courant est donc en phase avec la tension d’induit. Si la tension est maximum, le courant est
donc maximum. Hors la tension sera maximum lorsque le pôle nord est en face au second coté
de la bobine.
D’autre coté, le sens du flux d’induit est perpendiculaire à l’axe de la section 1-1’. Nous
pouvons donc résumer cette position sur le dessin ci-dessous.

n
1

S 1 1’

S N
s

εI
N
𝜋
2 εJ

1’

Figure II.11. Position relative du flux inducteur et le flux de réaction d’induit pour une charge résistive

32
Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

π
Les axes des deux f.m.m sont donc décalés d’un angle de 2 . La réaction d’induit est dite
transversale.

IV. 2. Cas d’une charge inductive


Prenons comme hypothèse que la charge est purement inductive. Ce type de charge nous dit
que le courant est donc en quadrature arrière par rapport à la tension d’induit. Pour avoir un
courant maximum, la tension doit être minimum (le courant est en quadrature arrière par
rapport à la tension). Ainsi, le pôle nord est perpendiculaire à l’axe de la section 1-1’ de sorte
que le flux inducteur sera maximum. Nous pouvons donc résumer cette position sur le dessin
ci-dessous.

1 1’
1

N S

N S

𝜋 𝜋
εI 2 2 εJ
1’

Figure II.12. Position relative du flux inducteur et le flux de réaction d’induit pour une charge capacitive

Les axes des deux flux sont décalés d’un angle égale à π. La f.m.m de réaction d’induit est
dite longitudinale donc de même axe que la f.m.m inductrice mais de sens inversé. La réaction
est dite démagnétisante.

IV. 3. Cas d’une charge capacitive


Prenons maintenant comme hypothèse que la charge est purement capacitive. Ce type de
charge nous dit que le courant est donc en quadrature avance par rapport à la tension d’induit.
Pour avoir un courant maximum, la tension doit être minimum (le courant est en quadrature
avance par rapport à la tension). Ainsi, le pôle nord est perpendiculaire à l’axe de la section 1-
1’ de sorte que le flux inducteur sera minimum. Nous pouvons donc résumer cette position sur
le dessin suivant.

33
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Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

1 1’
1

S N

S N

𝜋
2 εJ

1’ εI

Figure II.13. Position relative du flux inducteur et le flux de réaction d’induit pour une charge capacitive

Les axes des deux flux sont confondus. La f.m.m de réaction d’induit est dite longitudinale
donc de même axe que la f.m.m des pôles inducteurs et de même sens. La réaction est dite
magnétisante.

IV. 4. Cas d’une charge quelconque

En pratique, la charge ne peut être inductive ou capacitive pure et le déphasage du courant sur
la f.é.m sera donc compris entre -90 et 90°. L’angle entre la f.m.m des pôles inducteurs et la
f.m.m de l’induit sera compris entre 0 et 180°. Nous procédons dans ce cas à la décomposition
du vecteur de la f.m.m de l’induit en deux composantes. La première sera alignée selon l’axe
transversal et la deuxième sera alignée selon l’axe longitudinal.

Ψ Ψ n

1 1’ εI tr
εI
S N 𝜋
s Ψ 2 εJ

εI ln

Figure II.14. Position relative du flux inducteur et le flux de réaction d’induit pour une charge quelconque

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Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

V. Circuit électrique équivalent de la machine synchrone

V. 1. Marche à vide de la MS : Courbe de saturation


La figure suivante montre une MS bipolaire (p=1) tournant à vide à une vitesse constante
(vitesse de synchronisme). L’enroulement inducteur est alimenté par une source de tension
continue assurant un courant d’excitation ‘J’ réglable.
1

E
n

2
N
J
3

Figure II.15. marche à vide de la machine synchrone

On augmente progressivement le courant d’excitation tout en observant la tension entre une


phase et le neutre qui vaut la f.é.m ‘E’ donnée par l’équation II.7 ( elle est liée au flux 𝛷𝐽 crée
par le courant d’excitation). On constate que la f.é.m augmente d’abord proportionnellement à
l’excitation (zone linéaire). Cependant au fur à mesure que le flux augmente, le circuit
magnétique commence à se sature, et la tension croît de moins en moins pour une même
augmentation de l’excitation (zone de saturation). Si on trace la courbe de variation de la
f.é.m en fonction de l’excitation, on obtient la caractéristique à vide (figure II.16) qui est dite
aussi la courbe de saturation.
Aucun courant ne circulant dans les enroulements statoriques, le flux 𝛷𝐽 ne dépend que des
ampère-tours créés par le courant circulant dans l’enroulement inducteur ( noté J dans tout ce
qui suit, la force magnétomotrice étant notée 𝜀𝑗 ). A des constantes multiplicatives près, la
courbe 𝛷𝐽 (𝜀𝑗 ) est évidemment identique à la caractéristique à vide 𝐸 = 𝑓(𝐽) de la machine
synchrone, mais il faut bien se rendre compte que cette caractéristique n'est en fait que la
traduction de la caractéristique du circuit magnétique de la machine, et qu'elle reste utilisable
quelque soit le fonctionnement de la machine (moteur ou alternateur et à vide ou en charge).

35
Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

𝐸(V)

Zone de saturation
Zone linéaire

Zone de courbature

𝐽 (A)
0

Figure II.16. Caractéristique à vide d’une machine synchrone

Etant donné que les tensions induites et les flux à travers les spires sont des grandeurs
sinusoïdales de même pulsation, on peut leur associer des vecteurs de Fresnel (ou la notation
complexe). Pour le fonctionnement en alternateur, on utilise la convention générateur, qui
implique 𝑒 = − 𝑑𝛷𝐽 /𝑑𝑡 et un flux en avance de π/2 sur la tension (le même raisonnement
conduisant à un flux en retard de π/2 sur la tension pour la marche en moteur synchrone).
𝛷𝐽 𝐸
𝜋
𝜋 2
2
𝐸
𝛷𝐽

Cas d’un alternateur Cas d’un moteur

Figure II.17. Position de la f.é.m par rapport au flux inducteur

V. 2. Marche en charge de la MS
La machine étant maintenant en charge, les courants circulants dans les enroulements
statoriques créent un champ supplémentaire, tournant à la même vitesse que celui généré par
le rotor et se superposant à ce dernier. Ceci a pour effet de modifier le flux utile, donc la
valeur de la f.é.m. induite, et constitue la réaction magnétique d'induit.
Il y a cependant une différence fondamentale par rapport à celles-ci. Dans le cas de la
machine à courant continu, le champ statorique présente un décalage constant par rapport au
champ rotorique et la réaction magnétique ne dépend donc que de l'intensité du courant
d'induit, ce qui permet de la compenser grâce à des enroulements auxiliaires. Dans le cas des
machines synchrones, par contre, la position du champ statorique dépend également du
déphasage existant entre les courants et les tensions. La compensation par "construction" n'est

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

donc pas possible, et il faut s'attendre a priori à des variations importantes de la tension aux
bornes de la charge lorsque celle-ci évolue. On distingue les cas suivants :
- Dans le cas de charge capacitive pure (figure II.18.a), le flux de réaction d’induit ΦI est
magnétisant (de même sens que le flux inducteur ΦJ ).
- Dans le cas de charge inductive pure (figure II.18.b), le flux de réaction d’induit ΦI est
démagnétisant (de même axe que le flux inducteur ΦJ mais de sens différents).
- Dans le cas de charge résistive pure (figure II.18.c), le flux de réaction d’induit ΦI est en
quadrature avance par rapport au flux inducteur ΦJ .
- Dans le cas de charge quelconque (figure II.18.d), le flux de réaction d’induit ΦI est en
π
avance d’un angle 2 + Ψ par rapport au flux inducteur ΦJ . Le flux de réaction est
décomposé en deux composantes. Une composante longitudinale ΦI ln de même axe que le
flux inducteur et l’autre transversale ΦI tr (en quadrature avance) par rapport au flux
inducteur ΦJ . L’angle Ψ est négative lorsque la charge est capacitive et est positive lorsque
la charge est inductive.

𝛷𝐽 𝛷𝐽 𝛷𝐽

𝜋 𝜋 𝜋
𝛷𝐼 2 2
2
𝐸 𝐸 𝐸
𝛷𝐼
(a) 𝛷𝐼 (b) (c)

𝛷𝐽

𝜋
ΦI tr 2
𝐸
Ψ

𝛷𝐼 ΦI ln

(d)

Figure II.18. Position de la f.é.m par rapport au flux de réaction d’induit

Dans tous les cas, c’est le flux résultant 𝛷𝑟 (la somme vectorielle des deux flux, le flux
inducteur 𝛷𝐽 et le flux de réaction d’induit 𝛷𝐼 ) qui induit une f.é.m résultante 𝐸𝑟 différente de
la f.é.m à vide 𝐸 lorsque le flux inducteur agissait seul. La valeur efficace de la f.é.m 𝐸𝑟 reste
similaire à l’équation II.7 mais fonction du flux résultant au lieu du flux inducteur. On donne :

𝐸𝑟 = 𝐾. 𝑁. 𝑓. 𝜙𝑟 (II.8)
Remarque :
Dans le cas d’une machine à pôle saillant, le trajet du flux 𝛷𝐼 dépend de la position des pôles
inducteurs. Suivant l’axe transversal, l’effet du flux de réaction d’induit est moins important

37
Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

car l’entrefer est plus grand. Ainsi, la composante du flux de réaction transversal n’agit pas
complètement. Seule une partie de cette composante (multipliée par un coefficient de
réduction 𝑘 ′ ) qui s’ajoute à la composante longitudinale pour former la résultante.

𝛷𝑟
𝛷𝐽 𝛷𝐽
𝛷𝐽 𝛷𝑟
𝐸𝑟
𝛷𝐼 𝛷𝑟
𝐸 𝐸𝑟 𝐸𝑟
𝐸 𝐸
𝛷𝐼
(a) 𝛷𝐼 (b) (c)

𝛷𝐽 𝛷𝐽
𝐸𝑟 𝛷𝑟
𝛷𝑟
𝛷𝑡𝑟 𝐸
𝐸
Ψ

𝛷𝐼 𝛷𝑙𝑟
𝛷𝐼 (e)
(d)

Figure II.19. Représentation du flux résultant

V. 3. Equation générale régissant le fonctionnement de la MS


Dans tout ce qui suit, nous supposerons que la MS fonctionne en alternateur (nous arriverons
ensuite au fonctionnement moteur) et nous raisonnerons sur un seul enroulement de la
machine, supposée couplé en étoile. Les autres phases sont décalées à 120° et 240°
successivement. Dans chaque phase, le flux Φr engendre une f.e.m 𝐸𝑟 qui diminuée de la
chute résistive (due à la résistance de l'enroulement de l'induit) et la chute inductive du flux de
fuite donne la tension 𝑉 aux bornes de la machine. En désignant par R la résistance de
l'enroulement et par λ son réactance de fuite, nous aurons :
𝐸𝑟 = 𝑉 + 𝑅𝐼 + 𝑗𝜆𝐼 (II.9)
Cette équation peut se traduit par le circuit électrique et le schéma équivalents suivants.

𝐼
𝐸𝑟
𝑅 𝑗𝜆
𝐸𝑟 𝑉
𝑗𝜆 𝐼
𝑉 𝑅𝐼
Figure II.20. Représentation du circuit électrique équivalent

Ce circuit permet alors de calculer la valeur de "𝐸𝑟 " ou réciproquement, à partir de conditions
de fonctionnement données, de déterminer la valeur du courant inducteur permettant de
réaliser ces conditions.

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Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

VI. Diagrammes de la machine synchrone

VI. 1. Diagramme de BEHN-ESCHENBURG


Ce diagramme est utilisé pour une MS à pôle lisse en régime linéaire (pas de saturation du
circuit magnétique). Les flux engendrés par les courants inducteurs et induit sont
indépendants. Ce qui permet de raisonner directement sur ces derniers en définissant :
- Le flux inducteur, créé par le courant d’excitation est proportionnel à ce dernier, et est
le même qu'à vide qu'en charge (en d'autres termes, c'est le flux 𝛷𝑗 évoqué plus haut).
- le flux de réaction d’induit, créé par le courant d’induit, proportionnel lui aussi au
courant 𝛼𝐼, où 𝛼 est le coefficient d’équivalence qui permet de ramener le courant
induit à celui de l’inducteur.
Définition :
Le coefficient d’équivalence 𝛼 est un facteur tel que « 𝐼 » Ampères du courant d’induit
produisent le même flux que « 𝛼𝐼 » Ampères de l’inducteur.
D’une part, les flux et ainsi les f.é.m sont proportionnels aux courants qui les créent comme
suit :
𝐸 = 𝐶. 𝐽, 𝐸𝐼 = 𝐶. (𝛼𝐼) et 𝐸𝑟 = 𝐶. 𝐽𝑟 avec 𝐽𝑟 = 𝐽 + 𝛼𝐼 et la relation entre les 3 f.é.m est :
𝐸𝑟 = 𝐸 + 𝐸𝐼 (II.10)
En s’opposant sur cette équation et l’équation II.8, nous construisons le diagramme vectoriel
de la figure II.21.a. Alors que la superposition des diagrammes équivalent aux équations II.8
et II.9 donne le diagramme de la figure II.21.b.

𝛷𝐼 D
𝐸
𝐸
𝐸𝐼
𝐸𝑟 𝐸𝐼 𝐸𝑟 C

𝑗𝜆 𝐼
A
O
𝛷𝑟 𝑉 𝑅𝐼
B
𝛷𝐽

(a) (b)

Figure II.21. Représentation des flux et f.é.m de la machine synchrone en régime permanent

Sachant que : 𝐵𝐷 = 𝜆𝐼 + 𝐶 𝛼𝐼 = (𝜆 + 𝐶𝛼)𝐼 et en posant 𝜆 + 𝐶𝛼 = 𝑋, l’équation générale


régissant la MS devient :

𝐸 = 𝑉 + 𝑅𝐼 + 𝑗𝑋𝐼 (II.11)
Alors que le diagramme est donné par la figure II.22 en montrant que les points O, A, B et D.
Ce diagramme est le diagramme de Behn-Eschenburg dit aussi diagramme à une seule
réactance. On représente aussi sur cette figure le circuit monophasé correspondant.

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

𝑋 est dite la réactance synchrone. Elle tient compte de la totalité des chutes inductives. A
savoir, la chute inductive due à l’inductance du flux de fuite et la réaction du flux d’induit.

𝐸 D
𝐼

𝑅 𝑗𝑋
𝑗𝑋 𝐼
𝐸 𝑉
A
O 𝑉
𝑅𝐼 B

Figure II.22. Diagramme de Behn-Eschenburg et le circuit électrique équivalent

On peut déterminer la valeur de la réactance X au moyen d’un essai à vide et un essai en


court-circuit. Lors de l’essai à vide, l’alternateur est entraîné à la vitesse nominale et le
courant d’excitation est ajusté de façon à produire la tension nominale En entre ligne et neutre.
On note alors la valeur du courant d’excitation Jxn correspondant. Ensuite, l’excitation est
réduite à zéro, les trois bornes du stator sont mises en court-circuit, et on mesure le courant
Icc circulant dans les phases du stator pour la vitesse de rotation nominale et l’excitation Jxn.
La valeur de la réactance synchrone est alors :
𝐸
𝑋 = 𝐼𝑛 (II.13)
𝑐𝑐

En court-circuit, l’équation de la MS est :


𝐸
0 = 𝐸𝑛 − (𝑅 + 𝑗. 𝑋)𝐼𝑐𝑐 D’où 𝑅 2 + 𝑋 2 = 𝐼 𝑛
𝑐𝑐

En négligeant R devant X, nous retrouvons la valeur calculée par la méthode décrite ci-dessus.
𝐼𝑐𝑐

𝑅 𝑗𝑋
𝐸𝑛

Figure II.23. Circuit électrique équivalent de l'essai en court-circuit

Remarque: Vue la simplicité des calculs et le nombre restreint d'essais préliminaires à


effectuer, on utilise assez souvent cette méthode, et ceci, même lorsque les conditions de non
saturation ne sont pas vérifiées. Il est évident que, dans ce cas, les résultats ne peuvent être
qu'approximatifs. En particulier, la réaction magnétique n'est plus proportionnelle au courant,
mais croît moins rapidement que ce dernier, ce qui entraîne une variation de tension plus
faible que celle prévue par le modèle de Behn-Eschenburg. Il est cependant possible de
remédier partiellement à ce défaut en prenant pour la réactance 𝑋 une valeur déterminée dans
la partie saturée de la caractéristique à vide.

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

VI. 2. Diagramme de POTIER


Ce diagramme est utilisé pour une MS à pôle lisse en tenant compte de la saturation du circuit
magnétique. On trace d’abord le diagramme donnant la f.é.m résultante. Ensuite, on lit le
courant réel 𝐽𝑟 correspondant à 𝐸𝑟 depuis la caractéristique à vide. On trace le vecteur 𝛼𝐼
parallèle à l’axe aligné selon le vecteur 𝑗𝜆𝐼 prolonge qui est perpendiculaire au vecteur
courant 𝐼 . On trouve donc le vecteur 𝐽 allant de l’équation 𝐽𝑟 = 𝐽 + 𝛼𝐼 . Le sens du vecteur 𝐸
est le même que le vecteur 𝐽 et le module sera déduit de la caractéristique à vide.
𝐸

𝐽
𝛼𝐼 𝐸𝑟
𝐽𝑟
𝑗𝜆 𝐼
𝑉
𝑅𝐼
Figure II.24. Représentation du diagramme de Potier
Remarque: Si on ne tenait pas compte de la saturation, on retrouvera exactement le
diagramme à réactance synchrone.
Afin de déterminer les paramètres de ce diagramme, on mesure la résistance 𝑅 et on relève :
- La caractéristique à vide 𝐸(𝐽) à la vitesse nominale.
- La caractéristique en court-circuit 𝐼𝑐𝑐 (𝐽) à la vitesse nominale.
- Un point de l’essai en déwatté (𝑉𝑑 , 𝐽𝑑 , 𝐼𝑑 ) à la vitesse nominale.
Les courants et les tensions des deux derniers essais doivent être proches à ceux de la pleine
charge.
Lorsqu’on débite sur une charge très inductive (essai en déwatté), et puisque la résistance de
l’enroulement d’une phase est faible devant la réactance de la charge (figure II.25), nous
admettons que : 𝐸𝑟 ≃ 𝑉 + 𝜆𝐼 et 𝐽 ≃ 𝐽𝑟 + 𝛼𝐼 car les trois vecteurs 𝑉 , 𝑗𝜆𝐼 et 𝐸𝑟 ainsi que 𝐽, 𝐽𝑟
et 𝛼𝐼 ont presque la même direction.

𝑉 𝐸𝑟
𝑅𝐼
𝑗𝜆 𝐼
Figure II.25. Représentation vectorielle dans le cas d’une charge très inductive
En court-circuit, on suppose que ces deux dernières relations restent valables :
𝐸𝑟 ≃ 𝜆𝐼 et 𝐽 ≃ 𝐽𝑟 + 𝛼𝐼 (II.14)
Ces approximations seront plus exactes si la résistance de l’enroulement d’une phase était
plus faible.
Sur la caractéristique à vide 𝐸(𝐽), on pointe le point Md de coordonnés (𝑉𝑑 , 𝐽𝑑 ) correspondant
à l’essai en déwatté dont le courant absorbé est 𝐼𝑑 . Une translation horizontale de ’−𝛼𝐼𝑑 ’ fait
passer de Md au point K de coordonnés (𝑉𝑑 , 𝐽𝑑 − 𝛼𝐼𝑑 = 𝐽𝑟𝑑 ). Une translation verticale de
+𝜆𝐼𝑑 amène le point K vers le point L de coordonnés (𝑉𝑑 + 𝜆𝐼𝑑 = 𝐸𝑟𝑑 , 𝐽𝑟𝑑 ) qui doit être un

41
Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

point de la caractéristique à vide mais on ne sait pas où car ’𝛼 et 𝜆’ sont des paramètres
inconnus.
De l’essai en court-circuit, on détermine le courant d’excitation 𝐽𝑐𝑐𝑑 correspondant au courant
de court-circuit de valeur égale à 𝐼𝑑 . Ensuite, on pointe le point S de coordonnés (0, 𝐽𝑐𝑐𝑑 ). Les
mêmes translations faites pour le point Md amènent le point S au point T puis à un point W de
la caractéristique à vide.
Puisque les triangles 𝑆TW et Md KL sont égales. Le point L peut être déterminé par
l’intersection de la caractéristique à vide et le parallèle de sa partie linéaire passant par le
point N de coordonnés (𝑉𝑑 , 𝐽𝑑 − 𝐽𝑐𝑐𝑑 ). Ainsi, on peut déduire les paramètres ’𝛼 et 𝜆’
graphiquement de telle sorte que :
Md K = 𝛼𝐼𝑑 et KL = 𝜆𝐼𝑑 (II.15)

𝐸(V)

𝐸𝑟𝑑 L

𝜆𝐼𝑑
𝛼𝐼𝑑
𝑉𝑑 Md
N K

T S 𝐽 (A)
0
𝐽𝑐𝑐𝑑 𝐽𝑟𝑑 𝐽𝑑

Figure II.26. Représentation de la détermination graphique des paramètres ’𝛼 et 𝜆’

VI. 3. Diagramme de KAPP

Ce diagramme est utilisé pour une MS à pôle saillant en régime linéaire où les f.é.m sont
proportionnelles aux courants d’excitation correspondants.

On construit d’abord la f.é.m 𝐸𝑟 donnée par l’équation II.8 qui est proportionnelle au courant
d’excitation 𝐽𝑟 (𝐸𝑟 = 𝐶. 𝐽𝑟 ). Puisque la machine est à pôle saillant, la réaction de l’induit est
décomposée suivant les deux axes longitudinale et transversale (figure II.18) et ainsi la f.é.m
résultante peut être décomposée aussi selon ces deux axes.
- La f.é.m résultante selon l’axe longitudinale (𝐸𝑙𝑟 ) créé par la somme du flux inducteur et
le flux de réaction longitudinale (𝛷𝐽 + 𝛷𝑙𝑟 ), d’où 𝐸𝑙𝑟 = 𝐶. 𝐽 ∓ 𝐶(𝛼𝐼𝑠𝑖𝑛Ψ).
- La f.é.m résultante selon l’axe transversale (𝐸𝑡𝑟 ) créé par le flux de réaction transversale
(Φtr ) qui est en quadrature arrière de Φlr et est multipliée par le coefficient de réduction
k ′ , d’où 𝐸𝑡𝑟 = 𝐶(𝑘 ′ 𝛼𝐼𝑐𝑜𝑠Ψ).

42
Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

On trace donc le diagramme donnant la f.é.m résultante de la façon suivante :

𝐶𝛼𝐼𝑠𝑖𝑛Ψ

Ψ
𝐸 𝐶𝑘 ′ 𝛼𝐼𝑐𝑜𝑠Ψ
𝐸𝑟

𝑗𝜆 𝐼
𝑉
𝑅𝐼

Figure II.27. Représentation du diagramme de Kapp

On peut présenter le diagramme différemment car le but est de déterminer la f.é.m à vide et le
courant d’excitation correspondante de sorte qu’on définit deux réactances comme suit :
𝑋𝑙 = 𝜆 ∓ 𝐶𝛼 et dite réactance synchrone longitudinale
𝑋𝑡 = 𝜆 + 𝐶𝑘 ′ 𝛼 et dite réactance synchrone transversale
La relation donnant la f.é.m à vide sera déduite du schéma ci-dessus comme suit :
𝐸 = 𝑉 + 𝑅𝐼 + 𝑗𝑋𝑙 . 𝐼𝑠𝑖𝑛Ψ + 𝑗𝑋𝑡 . 𝐼𝑐𝑜𝑠Ψ (II.16)
et le diagramme de Kapp correspondant sera représenté ainsi :

𝑗𝑋𝑙 𝐼𝑠𝑖𝑛Ψ

𝐸
𝑗𝑋𝑡 𝐼𝑐𝑜𝑠Ψ

Ψ
𝑉
𝑅𝐼

Figure II.24. Formation de la f.é.m résultante


Remarques:
- Ce diagramme est dit aussi le diagramme à deux réactances synchrones.
- On vérifie que si le coefficient de réduction 𝑘 ′ est pris égale à 1 (cas de la machine à pôle
lisse), on retrouvera bien le diagramme à réactance synchrone.
La determination des deux réactances synchrones se fait par l’essai de glissement. Il s’agit
d’alimenter l’enroulement du stator par une source triphasée équilibrée de valeur efficace 𝑉 et
de frèquence 𝑓 nominales. Le circuit du rotor étant ouvert, on entraîne la machine dans le sens
du champ tournant à une vitesse très proche de la vitesse synchrone. On relève le courant
statorique absorbé en fonction du temps ou bien les valeurs extrêmes du courant 𝐼𝑚 et 𝐼𝑀 .
43
Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

Quand le champ tournant coïncide avec les pôles inducteurs, la valeur du courant donne :
𝑋𝑙 = 𝑉 2/𝐼𝑀 (II.17)

Quand le champ tournant coïncide avec l’axe inter polaire, la valeur du courant donne :
𝑋𝑡 = 𝑉 2/𝐼𝑚 (II.18)

𝑖(𝑡) 𝐼𝑀

𝐼𝑚

Figure II.25. Forme d’onde du courant observé aux bornes d’une phase durant l’essai de glissement

VI. 4. Diagramme de BLONDEL


Ce diagramme est utilisé pour une MS à pôle saillant en tenant compte de la saturation du
circuit magnétique. Blondel suppose que la f.é.m transversale 𝐸𝑙𝑟 est proportionnelle au
courant qui le crée (à cause du long trajet du flux dans l’air par rapport à l’autre selon l’axe
longitudinal). Donc la relation suivante reste valable.
𝐸𝑡𝑟 = 𝐶 𝑘 ′ 𝛼𝐼𝑐𝑜𝑠Ψ = 𝜏. 𝐼𝑐𝑜𝑠Ψ (II.19)
Avec 𝜏 = 𝐶. 𝑘 ′ 𝛼 = 𝑋𝑡 − 𝜆 est la réactance transversale.
On construit d’abord la f.é.m 𝐸𝑟 partant de l’équation II.8. Ensuite, on trace la f.é.m 𝐸𝑡𝑟 et 𝐸𝑙𝑟
exactement comme le cas du diagramme de Kapp. On aboutit au diagramme vectoriel
suivant :

Z
Ψ
𝐸𝑙𝑟 𝐸𝑡𝑟
𝐸𝑟

O 𝑗𝜆 𝐼
𝑉
𝑅𝐼
Figure II.26. Première étape pour la construction du diagramme de Blondel

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

Ainsi, on abtenu la direction de la f.é.m 𝐸 qui est la même que la f.é.m 𝐸𝑙𝑟 . Maintenant depuis
la caractéristique à vide, on lit la valeur de 𝐽𝑙𝑟 correspondante. Pour arriver à l’excitation 𝐽, on
ajoute à 𝐽𝑙𝑟 le courant 𝛼𝐼𝑠𝑖𝑛Ψ nécessaire pour compenser la réaction longitudinale.
𝐽 = 𝐽𝑙𝑟 + 𝛼𝐼𝑠𝑖𝑛𝛹 (II.20)

D’où la valeur de la f.é.m 𝐸 correspondante à ce courant tirée de caractéristique à vide.


Pour la determination des paramètres de ce diagramme,on déduit 𝛼 et 𝜆 de la même manière
π
que le diagramme de Potier en supposant qu’en court-circuit Ψ est voisin de 2 ce qui rend la
réaction transversale n’intervient pas. La détermination de la réactance 𝜏 repose sur l’éssai de
glissement de la même manière que le diagramme de Kapp car le diagramme de Blondel
néglige la saturation selon l’axe transversal.

𝐸(𝐽𝑙𝑟 + 𝛼𝐼𝑠𝑖𝑛𝛹)

Z
Ψ
𝐸𝑡𝑟
𝐸𝑙𝑟
𝐸𝑟

O 𝑗𝜆 𝐼
𝑉
𝑅𝐼

Figure II.27. Formation de la f.é.m résultante en utilisant le diagramme de Blondel

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre II Machine Synchrone : Principes et Diagrammes

Table des matières


I. Introduction ....................................................................................................................... 24
II. Organisation de la machine synchrone ......................................................................... 25
II. 1. Stator ............................................................................................................................ 25
II. 2. Rotor ............................................................................................................................. 26
II. 3. Types d’excitations des machines synchrones ............................................................. 28
II. 4. Symboles électriques .................................................................................................... 29
III. Force électromotrice des enroulements à courant alternatif ......................................... 29
III. 1. F.é.m d’un enroulement à un encoche par pôle et par phase ..................................... 29
III. 2. F.é.m de l’enroulement à plusieurs encoches par pôle et par phase .......................... 31
III. 3. Effet de la répartition non sinusoïdale du flux .......................................................... 31
IV. Réaction Magnétique d’induit ...................................................................................... 32
IV. 1. Cas d’une charge résistive ......................................................................................... 32
IV. 2. Cas d’une charge inductive........................................................................................ 33
IV. 3. Cas d’une charge capacitive ...................................................................................... 33
IV. 4. Cas d’une charge quelconque .................................................................................... 34
V. Circuit électrique équivalent de la machine synchrone ................................................ 35
V. 1. Marche à vide de la MS : Courbe de saturation .......................................................... 35
V. 2. Marche en charge de la MS ......................................................................................... 36
V. 3. Equation générale régissant le fonctionnement de la MS ............................................ 38
VI. Diagrammes de la machine synchrone ......................................................................... 39
VI. 1. Diagramme de BEHN-ESCHENBURG .................................................................... 39
VI. 2. Diagramme de POTIER............................................................................................. 41
VI. 3. Diagramme de KAPP ................................................................................................ 42
VI. 4. Diagramme de BLONDEL ........................................................................................ 44

Bibliographie
- G. Séguier, F. Notelet, ’’Electrotechnique industrielle’’, Téch et Doc, 1987.
- M. Kostenko et L. Piotrovski, ”Machines Electriques : Machines à Courant Alternatif ” Tome
II, 3ème édition, Édition MIR, 1979.
- A. Ivanov-Smolensky, ”Electrical Machines”, Édition MIR, 1982.
- T. Wildi, ”Electrotechnique”. 2ème édition, Presses de l'université de Laval, 2005.
- J.L. Dalmasso, ”Cours d'électrotechnique 1 : Machines tournantes à courants alternatifs”,
Éditions Belin, 1985.
- G. R. Slemon, ”Electrical machine and drives”, Addison-Wesley publishing company, 1992.
- Cours d’Electricité 2 — Électrotechnique ’’L’alternateur synchrone’’, I.U.T Mesures
Physiques, Université Montpellier 2, Année universitaire 2008-2009.
- A. Fouillé, ’’Électrotechnique à l 'usage des ingénieurs : Machines électriques’’ , Tome II,
Édition Dunod, 1957.

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif
Chapitre III Caractéristiques de la Machine Synchrone

I. Introduction

La machine synchrone est une machine réversible de conversion électro-mécanique. Elle est
principalement utilisée dans le domaine de production d’énergie électrique à partir d'énergie
mécanique où elle porte le nom d’alternateur lorsque sa vitesse est fixe (exemple de centrale
thermique, hydraulique, nucléaire, etc). Lorsque sa vitesse est variable (exemple de centrale
éolienne), elle est dite génératrice synchrone. Elle est rarement utilisée dans le domaine de
production d'énergie mécanique à partir d'énergie électrique où elle porte le nom de moteur
synchrone car sa vitesse de rotation doit être proportionnelle à la fréquence d’alimentation.
Mais avec le développement de l’électronique de puissance, elle vient à occuper de plus en
plus une large place dans le domaine des entrainements réglées (exemple chaîne de traction
des TGV en France).

Notre étude de la MS est limitée aux cas des machines triphasées et une fréquence fixe des
tensions et courants statoriques.

II. Différents modes de fonctionnement de la machine synchrone


Afin de mieux constater les différents modes de fonctionnement de la MS, nous utilisons dans
ce qui suit, le diagramme le plus simple, qui est le diagramme de Behn-Eschenburg. Nous
supposons aussi que le signe positif des puissances et celui des puissances fournies car c’est le
fonctionnement le plus fréquent des MS (figure III.1). Il est aussi représenté le vecteur 𝑍𝐼 au
lieu des deux vecteurs 𝑅. 𝐼 et 𝐽. 𝑋𝐼 pour que le diagramme soit moins encombrant.

𝑃′ , 𝑄 ′ 𝐼 𝑃, 𝑄 M

𝑍
𝐸 𝑍𝐼
𝐸 𝑉
𝐽. 𝑋𝐼
A
O 𝑉 𝑅. 𝐼

Figure III.1. Choix du sens positif de l’écoulement des puissances et le diagramme simplifié de Behn-Eschenburg

Sur le diagramme simplifié, nous traçons l’axe (AP) qui forme un angle 𝜑 (angle de charge)
avec l’axe (AM) et l’axe (AQ) perpendiculaire à l’axe (AP) (Figure III.2). La projection du
point M, qui représente le mode de fonctionnement de la MS, donne dans une échelle de
tension les puissances active et réactive débitées ou absorbées.
- La projection du point de fonctionnement M, sur l’axe (AP) donne le point 𝑀′ tel que :
𝐴𝑀 ′
𝐴𝑀′ = 𝑍. 𝐼. 𝑐𝑜𝑠𝜑, ce qui donne la puissance active crée ou absorbée 𝑃 = 3. 𝑉. 𝑍

- La projection du point de fonctionnement M, sur l’axe (AQ) donne le point A′′ tel que :
𝐴𝑀 ′′
𝐴𝑀′ = 𝑍. 𝐼. 𝑠𝑖𝑛𝜑, ce qui donne la puissance réactive crée ou absorbée 𝑃 = 3. 𝑉. 𝑍

L’axe (AP) est dit l’axe de puissance active et l’axe (AQ) est dit l’axe de puissance réactive.

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif


Chapitre III Caractéristiques de la Machine Synchrone

P
𝑀′

M
𝐸 𝑍𝐼
𝜑

A
𝜑
O 𝑉
𝐼 𝑀′′ Q

Figure III.2. Représentation des axes des puissances dans le diagramme Behn-Eschenburg
Le point de fonctionnement peut se situer dans un des quatre quadrants selon le signe des
puissances active réactive.
Quadrant  : 𝑃 > 0 et 𝑄 > 0
La MS fournie la puissance active désignant qu’elle fonctionne comme alternateur. En plus,
elle fournie la puissance réactive au récepteur branché à ces bornes.
Quadrant  : 𝑃 > 0 et 𝑄 < 0
La MS fournie la puissance active désignant qu’elle fonctionne comme alternateur. Mais, elle
absorbe la puissance réactive depuis le récepteur branché à ces bornes.
Quadrant  : 𝑃 < 0 et 𝑄 > 0
La MS absorbe la puissance active désignant qu’elle fonctionne comme moteur. Mais, elle
fournie la puissance réactive à la source branché à ces bornes.
Quadrant  : 𝑃 < 0 et 𝑄 < 0
La MS absorbe la puissance active désignant qu’elle fonctionne comme moteur. En plus, elle
absorbe la puissance réactive depuis la source branchée à ces bornes.

Quadrant  P M Quadrant  P
M

𝐸 𝐸 𝑍𝐼
𝑍𝐼

O 𝑉 A Q O 𝑉 A Q

P P

A A
O O
𝑉 Q 𝑉 Q

𝑍𝐼 𝐸 𝑍𝐼
𝐸
M M
Quadrant  Quadrant 

Figure III.3. Représentation du fonctionnement dans les quatre quadrants électriques

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif


Chapitre III Caractéristiques de la Machine Synchrone

La capacité à fonctionner dans les quatre quadrants électriques est une des particularités de la
machine synchrone. Il est en effet possible de rendre à volonté la machine inductive ou
capacitive, que ce soit en fonctionnement moteur ou alternateur. Il suffit pour cela d’agir sur
l’amplitude de la f.é.m, c’est à dire sur le courant d’excitation.
III. Caractéristique en charge de l’alternateur isolé
Afin de prédéterminer les caractéristiques de l’alternateur, nous utilisons le diagramme de
Behn-Eschenburg. Le fonctionnement de l’alternateur est caractérisé par un ensemble des
grandeurs à savoir le courant d’excitation (ou bien la f.é.m à vide), la tension à ces bornes, le
courant de charge (amplitude et déphasage) et la vitesse de rotation. Lors de l’étude de la
variation d’une grandeur en fonction d’une autre, il faut fixer le reste des grandeurs à ces
valeurs nominales.

III. 1. Caractéristique externe 𝐕(𝐈)


A la vitesse de rotation nominale et une excitation constante (la f.é.m à vide constante), il
existe une caractéristique 𝑉(𝐼) pour chaque déphasage 𝜑 du courant par rapport à la tension
(facteur de puissance). Lorsque l’alternateur alimente une charge variable, il y’aura une chute
de tension interne due à la résistance et à la réactance synchrone. Afin de mieux constater
cette chute de tension, nous traçons le diagramme vectoriel donnant le vecteur 𝐸 partant du
vecteur 𝑅. 𝐼 , puis le vecteur 𝐽. 𝑋𝐼 , ensuite le vecteur 𝑉 en supposant que le courant 𝐼 est
horizontal. Pour une f.é.m constante, le point de fonctionnement doit se déplacer selon un
cercle de rayon 𝐸 et de centre O (Figure III.4).
Les courbes suivantes ont été tracées afin de mettre en évidence la variation de la chute de
tension en fonction de la nature du circuit alimenté.
Pour une charge résistive, Nous remarquons que la chute de tension s’accroit avec la
croissance du courant de charge. Cette chute est la somme d’une chute résistive due la
résistance interne du bobinage statorique et une chute inductive de la réactance synchrone due
à la réaction magnétique d’induit.

𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 0.8 𝐴𝑅
𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 0.6 𝐴𝑅
𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 1

𝑉 M

𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 0.8 𝐴𝑉
𝐽. 𝑋𝐼
𝐸

𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 0.6 𝐴𝑉

O
𝑅. 𝐼

Figure III.4. Représentation vectorielle du fonctionnement à vitesse et excitation constantes pour


différentes valeurs du facteur de puissance

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Chapitre III Caractéristiques de la Machine Synchrone

𝑉(𝑉) 𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 0.6 𝐴𝑉

𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 0.8 𝐴𝑉
𝐸
𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 1

𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 0.8 𝐴𝑅

𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 0.6 𝐴𝑅

𝐼(𝐴)

Figure III.5. Courbes de variation 𝑉(𝐼) à vitesse et excitation constantes pour différentes valeurs du facteur de
puissance

Sur charge inductive, l’allure de la courbe s’explique de la même façon que pour la charge
résistive. La seule différence réside dans celle de la chute inductive. Pour une charge
inductive, la réaction d’induit est longitudinale démagnétisante (en opposition avec le flux
inducteur). Le flux résultant sera donc plus faible diminuant automatiquement la valeur de la
tension aux bornes de la machine.
Sur charge capacitive, nous retrouvons aussi la chute de tension résistive allant dans le sens de
réduire la tension aux bornes de la machine. Cependant, la chute de tension du à la réaction
d’induit complètera la première. Pour une charge capacitive, la réaction d’induit est
longitudinale magnétisante (de même sens que le flux inducteur). Le flux rotorique résultant
sera donc plus important en augmentant automatiquement la valeur de la tension aux bornes
de l’alternateur.
III. 2. Caractéristique de réglage 𝐉(𝐈)
Ces courbes peuvent être déduites directement du diagramme de la figure III.4 et les courbe
de la caractéristique externe. Afin de maintenir une tension aux bornes de l’alternateur
constante, nous devons ajuster pour chaque variation de charge, la valeur du courant
d’excitation. Cette variation sera donc d’autant plus importante que la somme des différentes
chutes de tension sera élevée (Figure III.6).
Pour une charge résistive, Nous devons donc créer plus de f.é.m afin de compenser la chute de
tension ohmique de la résistance interne du bobinage statorique et la chute de tension due à la
réaction d’induit. Comme ces deux chutes de tension vont dans le sens de réduire la f.é.m,
nous, nous devons toujours augmenter le courant d’excitation.
Sur charge inductive, l’allure de cette courbe est du même type que pour la charge résistive si
ce n’est que l’augmentation du courant d’excitation doit être plus importante pour chaque

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Chapitre III Caractéristiques de la Machine Synchrone

pallier de charge. En tenant compte de la réaction d’induit qui est longitudinale


démagnétisante, plus le courant de charge augmente, plus le flux inducteur est réduit qui bien
évidemment se répercute sur la f.é.m. On doit donc compenser une chute de tension plus forte
en augmentant pour de même pallier de charge beaucoup plus le courant d’excitation.
Sur charge capacitive, Dans ce cas, il s’agit de la réaction d’induit longitudinale magnétisante.
On a donc une augmentation du flux inducteur en fonction de la charge. Cette augmentation
fait apparaître une augmentation de la f.é.m qui se traduit par une tension aux bornes de
l’alternateur trop élevée que l’on doit réduire en diminuant l’excitation.
𝐽(𝐴)

𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 0.6 𝐴𝑅

𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 0.8 𝐴𝑅

𝐽0 𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 1
𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 0.8 𝐴𝑉

𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 0.6 𝐴𝑉

𝐼(𝐴)

Figure III.6. Courbes de variation 𝐽(𝐼) à vitesse et tension constantes pour différentes valeurs du facteur de
puissance

Remarques
- Lorsque l’alternateur débite sur une charge très capacitive, la réactance d’induit est
magnétisante. Une faible excitation peut engendrer une tension très élevée. En
négligeant la résistance de l’induit, nous pouvons écrire la relation suivante :
𝐸 = 𝑉 + 𝑗𝑋𝐼 (III.1)
Avec

𝐼 = 𝑗𝐶𝜔𝑉 d’où 𝐸 = (1 − 𝑋𝐶𝜔)𝑉


𝐸
Donc pour une certaine f.é.m 𝐸, la tension aux bornes de l’alternateur sera : 𝑉 = 1−𝑋𝐶𝜔

Ceci explique que pour une valeur de 𝑋𝐶𝜔 très proche de 1, juste la f.é.m rémanente donne
une très haute tension aux bornes de l’alternateur. En pratique la saturation limite la valeur de
la tension 𝑉. Ce phènomène est dit l’auto-amorçage de l’alternateur.

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Chapitre III Caractéristiques de la Machine Synchrone

- Lorsque l’alternateur est fortement excité pour travailler à pleine charge sous le
facteur de puissance nominal et en cas de suppression brusque de la charge, la tension
aux bornes de l’alternateur tend rapidement à une valeur anormalement élevée. Ce
risque est plus grave lorsque l’alternateur est directement lié à un transformateur
élévateur. Il est nécessaire de se disposer d’un disjoncteur de dé-excitation pour éviter
ce risque.
IV. Caractéristique en charge d’un alternateur relié à un réseau puissant
Il arrive souvent qu’on branche un alternateur à un grand réseau comportant déjà plusieurs
centaines d'alternateurs. Ce réseau est tellement puissant qu'il impose une tension et une
fréquence constantes à tout appareil branché à ses bornes. C'est pourquoi on l'appelle réseau
infini. Une fois couplé à un grand réseau (réseau infini), un alternateur fait partie d'un système
comprenant des centaines d'autres alternateurs. Il est alors impossible de préciser la nature de
la charge (grosse ou petite, résistive, inductive ou capacitive) branchée aux bornes de cet
alternateur en particulier.
IV. 1. Détermination du fonctionnement
La tension et la fréquence étant appliquées aux bornes de la machine (constantes), les
paramètres restants qui caractérisent le point de fonctionnement sont la f.é.m (par action sur le
courant d’excitation) et le courant de charge (par action sur le couple mécanique).
- Le fonctionnement de l’alternateur à puissance fournie constante est déterminé par le
courant d’excitation qui donne la f.é.m correspondante. Ainsi, le point de
fonctionnement se déplace selon l’axe 𝑃 = 𝐶 𝑡𝑒 parallèle à l’axe des puissances
réactives (figure III.7.a).
- Le fonctionnement de l’alternateur à courant constant est déterminé par le courant
d’excitation et le couple mécanique sur l’arbre de la machine. Ainsi, le point de
fonctionnement se déplace selon le demi-cercle de centre A et de rayon 𝑍. 𝐼 (figure
III.7.b).
- Le fonctionnement de l’alternateur à courant d’excitation constant est déterminé par le
couple mécanique sur l’arbre de la machine. Ainsi, le point de fonctionnement se
déplace selon le demi-cercle de centre O et de rayon 𝐸 (figure III.7.c).

P
𝑃 = 𝐶 𝑡𝑒
M
M
𝐸
𝐸 𝑍𝐼
𝑍𝐼

O 𝑉 A Q O 𝑉 A

(a) (b)

Figure III.7. Représentation du fonctionnement d’un alternateur à tension et fréquence constantes

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Chapitre III Caractéristiques de la Machine Synchrone

𝐸 𝑍𝐼

O 𝑉 A

Figure III.7.c. Représentation du fonctionnement d’un alternateur à tension et fréquence constantes

IV. 2. Puissance maximum


Supposons un alternateur relié à un réseau puissant (tension et fréquence constantes). Sous
une excitation constante, la puissance fournie par l’alternateur à ce réseau est limitée par un
maximum. Lorsque le couple mécanique sur l’arbre de la machine augmente, la puissance
active fournie au réseau augmente aussi et le point de fonctionnement se déplace selon un
cercle de centre O et de rayon 𝐸 passant du point initial M0 à M1 puis M2 jusqu’à atteindre
Mmax. En dehors de ce point, la puissance active diminue.
Si l'on cherche à dépasser cette limite (en augmentant le couple de la turbine), l'alternateur
perd son synchronisme et s’emballe du réseau (Phénomène d’emballement). Le rotor se met à
tourner plus vite que le champ tournant du stator et des courants intenses circuleront dans ce
dernier. En pratique, cette condition ne se produit jamais car les disjoncteurs de protection
s'ouvrent aussitôt.
Mmax

𝑃𝑚𝑎𝑥
M3 𝑃3

M2 𝑃2

𝑃1 M1
𝑃0 M0

A0 𝐸 𝑍𝐼

O 𝑉 A

Figure III.8. Représentation de la puissance maximum d’un alternateur à tension, f.é.m et fréquence constantes

La puissance maximale qu'un alternateur peut débiter dans un réseau infini correspond au
point déterminé par le tangent du cercle et le parallèle à l’axe de puissances réactives. La
puissance active maximale est alors :

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Chapitre III Caractéristiques de la Machine Synchrone

3𝑉 3𝑉 3𝑉
𝑃𝑚𝑎𝑥 = 𝐴0 𝑀𝑚𝑎𝑥 = 𝑂𝑀𝑚𝑎𝑥 − 𝑂𝐴0 = 𝐸 − 𝑉𝑐𝑜𝑠𝜉
𝑍 𝑍 𝑍
𝑋
Avec 𝜉 est l’argument de l’impédance interne de l’alternateur tan 𝜉 = 𝑅 . Lorsqu’on
néglige la résistance interne devant la réactance synchrone, on obtient :
3𝑉𝐸
𝑃𝑚𝑎𝑥 = (III.2)
𝑋

IV. 3. Stabilité des alternateurs


Les machines synchrones sont fréquentes dans les réseaux industriels. Elles peuvent être
installées pour différents besoins à savoir la production d’énergie électrique et la
compensation d’énergie réactive. Elles jouent un rôle prédominant afin d’assurer en
permanence l’équilibre entre la production et la consommation. Les générateurs, les
récepteurs et les réseaux électriques qui les relient ont des inerties mécaniques et/ou
électriques qui rendent difficile le maintien de l’équilibre garantissant une fréquence et une
tension relativement constantes. Normalement, face à une variation de puissance, le système
électrique, après quelques oscillations, retrouve un état stable.
En tenant compte de l’angle interne (entre le vecteur tension et le vecteur f.é.m, en pratique il
représente le décalage entre le rotor et le champ tournant) et en négligeant R, un calcul rapide
montre que la puissance électrique active transmise au réseau se calcule par (figure III.9) :

M’ M

𝐸 𝑗. 𝑋𝐼

O 𝛿
𝑉 A

Figure III.9. Représentation de l’angle interne 𝛿

3𝑉𝐸
𝑃= 𝑠𝑖𝑛𝛿 (III.3)
𝑋
Il est clair que la puissance électrique transmise au réseau est maximum lorsque la valeur de
𝜋
l’angle interne 𝛿 atteint 2 . Afin que le fonctionnement soit stable, Il faut que l’angle interne
π
reste inférieur à un angle limite proche de 2 .
V. Caractéristique du moteur synchrone
L'interaction entre les champs d’induction étant un phénomène réversible, rien n'empêche la
machine synchrone de fonctionner en moteur. Il suffit pour cela d'alimenter son enroulement
du stator par un réseau triphasé adéquat en présence du champ inducteur au rotor. Le seul
problème qui se pose, c'est que le champ rotorique est indépendant et qu'il tourne dans
l'entrefer à la vitesse du rotor. L'interaction mécanique est donc nulle tant qu'il n'y a pas de
synchronisme, ce qui élimine toute possibilité de démarrage direct sur un réseau à fréquence
fixe. On peut remédier à ce problème en assurant une alimentation à fréquence variable en
fonction de la vitesse instantanée du moteur synchrone (une méthode connue sous le nom du
54

Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif


Chapitre III Caractéristiques de la Machine Synchrone

‘autopilotage du moteur synchrone’) Durant notre étude on s’intéresse qu’au régime établi, où
le moteur tourne effectivement à la vitesse de synchronisme.
La tension aux bornes du moteur synchrone lui étant imposée par le réseau qui l’alimente, il
est évident donc d’étudier le fonctionnement du moteur à tension constante.
V. 1. Détermination du fonctionnement
La tension et la fréquence étant appliquées aux bornes de la machine (constantes), les
paramètres restants qui caractérisent le point de fonctionnement sont la f.é.m (par action sur le
courant d’excitation) et le courant de charge (dépendant de la charge entrainée).
- Le fonctionnement du moteur synchrone à puissance absorbée constante est déterminé
par le courant d’excitation qui donne la f.é.m correspondante. Ainsi, le point de
fonctionnement se déplace selon l’axe 𝑃 = 𝐶 𝑡𝑒 parallèle à l’axe des puissances
réactives (figure III.10.a).
- Le fonctionnement du moteur synchrone à courant constant est déterminé par le
courant d’excitation et le couple résistant de la charge entrainée. Ainsi, le point de
fonctionnement se déplace selon le demi-cercle de centre A et de rayon 𝑍. 𝐼 (figure
III.10.b).
- Le fonctionnement du moteur synchrone à courant d’excitation constant est déterminé
par le couple résistant de la charge entrainée. Ainsi, le point de fonctionnement se
déplace selon le demi-cercle de centre O et de rayon 𝐸 (figure III.10.c).

P
A A
O 𝑉 Q O 𝑉
𝑍𝐼
𝐸 𝑍𝐼
𝐸
M
M
𝑃 = 𝐶 𝑡𝑒
(a) (b)

O 𝑉 A
𝑍𝐼
𝐸
M

(c)

Figure III.10. Représentation du fonctionnement d’un moteur synchrone à tension et fréquence constantes

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Chapitre III Caractéristiques de la Machine Synchrone

A puissance constante, le point de fonctionnement peut se situer à droit ou à gauche de l’axe


de puissances actives selon la valeur de l’excitation. On remarque que l’action sur l’excitation
permet d’absorber (à gauche) ou de fournir (à droite) et de fonctionner à 𝑐𝑜𝑠 𝜑 unitaire (sur
l’axe).
On trace les courbes de variation du courant de charge en fonction du courant d’excitation 𝐼(𝐽)
qui s’appellent courbes de Mordey ou à cause de leurs formes courbe en V. Les lieux des
minimums correspondent à 𝑐𝑜𝑠 𝜑 unitaire.

𝐼(𝐴)
𝑃𝑢 = 𝑃3 > 𝑃2

𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 1 𝑃𝑢 = 𝑃2 > 𝑃1

𝐽0
𝑃𝑢 = 𝑃1

𝑃𝑢 = 0

𝐽(𝐴)

Figure III.11. Courbes de variation 𝐽(𝐼) à vitesse et tension constantes pour différentes valeurs de la puissance

On peut même déduire la caractéristique 𝐽(𝐼) à 𝑐𝑜𝑠 𝜑 constant, en prolongeant celle de


l’alternateur. Mais elle sont peu différentes à cause de légère inclinaison de l’axe de puissance
par rapport au perpendiculaire de la tension 𝑉 .
𝐽(𝐴)
Moteur synchrone Alternateur
𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 0.6 𝐴𝑅
𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 0.8 𝐴𝑅
𝐽0 𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 1
𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 0.8 𝐴𝑉
𝑐𝑜𝑠 𝜑 = 0.6 𝐴𝑉

𝐼(𝐴)
Figure III.12. Courbes de variation 𝐽(𝐼) à vitesse et tension constantes pour différentes valeurs du facteur de
puissance

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Chapitre III Caractéristiques de la Machine Synchrone

V. 2. Couple maximum à tension et fréquence constantes


Supposons un moteur relié à un réseau puissant (tension et fréquence constantes). Sous une
excitation constante, la puissance absorbée par le moteur de ce réseau et ainsi la puissance
mécanique fournie est limitée par un maximum. Lorsque le couple résistant sur l’arbre de la
machine augmente, la puissance active absorbée du réseau augmente aussi et le point de
fonctionnement se déplace selon un cercle de centre O et de rayon 𝐸 passant du point initial
M0 à M1 puis M2 jusqu’à atteindre Mmax. En dehors de ce point, la puissance active diminue.
Si l'on cherche à dépasser cette limite (en augmentant le couple résistant), le moteur perd son
synchronisme et s’décroche (Phénomène de décrochage). Le rotor se met à tourner moins vite
que le champ tournant puis il s’arrête.

A0

O 𝑉 A
𝑍𝐼
𝐸
𝑃0
M0
𝑃1
M1

M2
𝑃2
M3
Mmax 𝑃3
𝑃𝑚𝑎𝑥
Figure III.13. Représentation de la puissance maximum d’un moteur à tension, excitation et fréquence constantes

La puissance maximale qu'un moteur peut absorber d’un réseau infini correspond au point
déterminé par le tangent du cercle et le parallèle à l’axe de puissances réactives. La puissance
active maximale est alors :
3𝑉 3𝑉 3𝑉
𝑃𝑚𝑎𝑥 = 𝐴0 𝑀𝑚𝑎𝑥 = 𝐸 + 𝑂𝐴0 = 𝐸 + 𝑉𝑐𝑜𝑠𝜉
𝑍 𝑍 𝑍
𝑋
Avec 𝜉 est l’argument de l’impédance interne du moteur tan 𝜉 = 𝑅 . Lorsqu’on néglige la
résistance interne devant la réactance synchrone, on obtient :
3𝑉𝐸
𝑃𝑚𝑎𝑥 = (III.4)
𝑋
En négligeant quelques pertes au stator, le couple électromagnétique maximum est
directement lié à la puissance maximum comme suit :
𝑃𝑚𝑎𝑥 3𝑉𝐸
𝐶𝑚𝑎𝑥 = = (III.5)
Ω 𝑋Ω
Remarques
Le compensateur synchrone est un moteur synchrone qui tourne à vide dont la seule fonction
est de fournir ou d'absorber de la puissance réactive sur une ligne de transport ou sur un
réseau. Dans le domaine d’exploitation, pour régler la tension d'un réseau, on doit lui fournir

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif


Chapitre III Caractéristiques de la Machine Synchrone

une puissance réactive pendant les heures de pointe. Inversement, pendant les périodes
creuses, on doit absorber l'excès de puissance réactive générée dans le réseau. Le
compensateur synchrone permet de compenser ces fluctuations de puissance réactive en
ajustant l'excitation selon les besoins. Le compensateur agit alors comme une énorme
capacitance ou inductance variable dont la valeur est réglable automatiquement en faisant
varier le courant d'excitation de son inducteur.
Le fonctionnement du compensateur synchrone est déterminé par une puissance utile nulle. La
puissance absorbée par ce moteur n'est que la somme des pertes. Le point de fonctionnement
se déplace alors selon une droite parallèle à l’axe de puissances réactives.

P
𝑉 A
O Q
𝐸 M

𝑃 = Σ𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠

Figure III.14. Représentation du fonctionnement du compensateur synchrone

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Chapitre III Caractéristiques de la Machine Synchrone

Table des matières


I. Introduction ....................................................................................................................... 47
II. Différents modes de fonctionnement de la machine synchrone ................................... 47
III. Caractéristique en charge de l’alternateur isolé ........................................................... 49
III. 1. Caractéristique externe V(I) ...................................................................................... 49
III. 2. Caractéristique de réglage J(I)................................................................................... 50
IV. Caractéristique en charge d’un alternateur relié à un réseau puissant .......................... 52
IV. 1. Détermination du fonctionnement ............................................................................. 52
IV. 2. Puissance maximum .................................................................................................. 53
IV. 3. Stabilité des alternateurs ............................................................................................ 54
V. Caractéristique du moteur synchrone ........................................................................... 54
V. 1. Détermination du fonctionnement ................................................................................ 55
V. 2. Couple maximum à tension et fréquence constantes ................................................... 57

Bibliographie
- G. Séguier, F. Notelet, ’’Electrotechnique industrielle’’, Téch et Doc, 1987.
- M. Kostenko et L. Piotrovski, ”Machines Electriques : Machines à Courant Alternatif”, Tome
II, 3ème édition, Édition MIR, 1979.
- A. Ivanov-Smolensky, ”Electrical Machines”, Édition MIR, 1982.
- G. R. Slemon, ”Electrical machine and drives”, Addison-Wesley publishing company, 1992.
- Cours d’Electricité 2 — Électrotechnique ’’L’alternateur synchrone’’, I.U.T Mesures
Physiques, Université Montpellier 2, Année universitaire 2008-2009.
- A. Fouillé, ’’Électrotechnique à l 'usage des ingénieurs : Machines électriques’’ , Tome II,
Édition Dunod, 1957.

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif


Chapitre IV Couplage et Bilan de Puissances des Machines Synchrones

I. Introduction
La puissance distribuée par un réseau électrique est généralement produite par un ensemble
des alternateurs débitants en parallèle sur ce réseau. Une centrale de production comporte
donc plusieurs alternateurs couplés en parallèle au lieu d’un seul alternateur puissant. Non
seulement parce qu'en cas d'une panne sur l'unique alternateur ou en cas de besoin de
maintenance périodique, il faudrait disposer d'une machine de secours de même puissance,
mais encore parce que la puissance demandée par un réseau est très variable. Ainsi un seul
générateur prévu pour la charge maximale fonctionnerait avec un rendement médiocre à
fraction de charge.
La mise en parallèle des machines synchrones exige les conditions de couplage suivantes :
- L’égalité de la fréquence ;
- L’ordre de succession de phase est la même ;
- Les tensions à vides de chaque machines sont les mêmes.

Remarques
Dans ce chapitre, nous négligeons la résistance de l’induit de la MS devant sa réactance.
II. Couplage des alternateurs à vide
II. 1. Couplage de deux alternateurs identiques
Soient deus alternateurs identiques A1 et A2. L’alternateur A1 étant initialement relié aux jeux
de barre ABC (mais ne débite aucun courant) et les conditions de couplage étant vérifiés, c’est
la fermeture de l’interrupteur K2 qui met l’alternateur A2 en parallèle avec l’alternateur A1.

B
C

K1 K2

L’induit de 𝐸1 𝐸2 L’induit de
l’alternateur A1 l’alternateur A2

Figure IV.1. Schéma de principe de la mise en parallèle de deux alternateurs A1 et A2

Après la fermeture de l’interrupteur K2, le schéma équivalent monophasé des deux


alternateurs sera comme suit :

𝐼1 𝐼2

𝑗𝑋1 𝑗𝑋2
𝐸1 𝑉 𝐸2

Figure IV.2. Schéma équivalent monophasé du couplage de deux alternateurs

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Chapitre IV Couplage et Bilan de Puissances des Machines Synchrones

A l’instant du couplage les deux f.é.m sont égales mais peuvent ne pas être en phase. Dans ce
cas, un courant 𝐼1 égale −𝐼2 circule entre les deux enroulements de l’induit des deux
alternateurs de sorte que :

𝑉 = 𝐸1 − 𝑗𝑋1 𝐼1 = 𝐸2 − 𝑗𝑋2 𝐼2 (IV.1)

Puisque les valeurs efficaces des courants 𝐼1 , 𝐼2 sont égales, les deux réactances sont égales
(𝑋1 = 𝑋2 = 𝑋), ainsi que les valeurs efficaces des f.é.m 𝐸1 , 𝐸2 , on peut déduire le vecteur
tension 𝑉 comme suit :
𝐸1 +𝐸2
𝑉= (IV.2)
2

Ainsi que sa représentation vectorielle :

𝐸1
𝑗𝑋1 𝐼1

𝐼2 𝜃 𝐼1
O 𝑉

𝐸2 𝑗𝑋2 𝐼2

Figure IV.3. Représentation vectorielle du couplage de deux alternateurs à vide

Les courants sont déduits du schéma de la figure IV.3 comme suit :


𝐸1 −𝐸2 𝐸1 −𝐸2
𝐼1 = −𝐼2 = 𝑗 = (IV.3)
𝑋1 +𝑋2 2𝑗𝑋

Avec sa valeur efficace est :


𝐸 𝜃
𝐼1 = 𝐼2 = 𝑋 𝑠𝑖𝑛 2 (IV.4)

L’alternateur A1 débite la puissance


3 𝐸2
𝑃1 = 2 𝑋
𝑠𝑖𝑛𝜃 (IV.5)

3 𝐸2
L’alternateur A2 débite la puissance 𝑃2 = − 2 𝑠𝑖𝑛𝜃 = −𝑃1
𝑋
Cette puissance est dite la puissance synchronisante, elle est fournie par celui qui tend à aller
plus vite à celui qui tend à aller plus lent. Elle freine le premier et accélère le deuxième pour
les obliger à tourner à la même vitesse.
Après la fermeture de l’interrupteur qui met en parallèle les deux alternateurs, l’ensemble
provoque quelque oscillations autour de 𝜃 négligeable. Sinon, l’angle 𝜃 continue à croitre et
la puissance synchronisante augmente aussi. Le courant circulant entre les deux stators
augmente et prend des valeurs anormalement élevées qui doit provoquer l’ouverture
automatique de l’interrupteur.

61

Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif


Chapitre IV Couplage et Bilan de Puissances des Machines Synchrones

Remarque :
Si on couple deux alternateurs à réactances différentes (𝑋1 ≠ 𝑋2 ), il suffit de remplacer "2𝑋"
par 𝑋1 + 𝑋2 dans les relations (IV.4) et (IV.5) comme suit :
2𝐸 𝜃
𝐼1 = 𝐼2 = 𝑋 𝑠𝑖𝑛 2 (IV.6)
1 +𝑋2
Et
3𝐸 2
𝑃1 = 𝑋 𝑠𝑖𝑛𝜃 (IV.7)
1 +𝑋2

II. 2. Couplage d'un alternateur à un réseau puissant


Le réseau puissant est supposé comme un alternateur à réactance négligeable devant celle de
l’alternateur à coupler. Le réseau impose donc une tension 𝑉 aux bornes de l’alternateur.

Soient un alternateur de réactance 𝑋 à coupler à vide avec le réseau. En supposant que les
conditions de couplage sont déjà vérifiées. Le courant et la puissance de synchronisation sont
déduits directement des relations (IV.6) et (IV.7) en remplaçant 𝑋1 par 𝑋, 𝑋2 par zéro et 𝐸
par 𝑉 comme suit :
2𝑉 𝜃
𝐼= 𝑠𝑖𝑛 2 (IV.8)
𝑋
Et
3𝑉 2
𝑃1 = 𝑠𝑖𝑛𝜃 (IV.9)
𝑋

Remarques : En pratique, pour vérifier les conditions de couplage en basses puissances, on


utilise des lampes montées aux bornes des interrupteurs (figure IV.4).
- Les lampes doivent supporter 2𝑉, sinon, on utilise deux lampes en série qui supportent que 𝑉.
- Les lampes doivent s’allumer et s’éteindre en même temps, sinon, on corrige l’ordre de
succession de phases.
- Le cycle d’allumage et d’extinction des lampes doit être très lent, sinon, on règle la vitesse
de rotation de l’alternateur.
- L’extinction des lampes doit être complète, sinon, on règle la f.é.m en agissant sur
l’excitation.

B
C

L’induit de
l’alternateur

Figure IV.4. Schéma de principe du couplage d’un alternateur au réseau


Pour les machines de fortes puissances, on utilise le synchronoscope. Un petit moteur qui
tourne à la différence des fréquences de l’alternateur et le réseau. Il ferme l’interrupteur dès
que sa vitesse est suffisamment lente.

62

Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif


Chapitre IV Couplage et Bilan de Puissances des Machines Synchrones

III. Marche en parallèle de deux alternateurs chargés


Comme la puissance active d’un alternateur est fournie par le moteur d’entraînement, on doit
donc pour charger l’alternateur après la mise en parallèle à vide, augmenter la puissance
mécanique du dispositif d’entraînement.
III. 1. Cas de deux alternateurs identiques
Soient deux alternateurs identiques débitants un courant total "𝐼".

𝐼1 𝐼2

𝑗𝑋1 𝑗𝑋2
𝐸1 𝑉 𝐸2

Figure IV.5. Schéma équivalent monophasé de deux alternateurs chargés et couplés en parallèle

III. 1. 1. Cas de deux alternateurs également chargés


Lorsque l’on a deux alternateurs identiques à coupler sur une même charge, on préfère que les
puissances débitées par chaque alternateur soient égales. Sur le diagramme vectoriel des deux
alternateurs, les mêmes puissances actives et réactives donnent le même point de
fonctionnement. Les deux diagrammes correspondants sont donc confondus.
Le point de fonctionnement de l’ensemble M donne la puissance active équivalente 𝑃 = 𝑃1 +
𝑃2 est la puissance réactive équivalente 𝑄 = 𝑄1 + 𝑄2 .

P
𝑃 M

M2
𝑃1,2 M1

𝐸1,2
𝑗𝑋𝐼1,2
𝜃1,2
Q
O 𝑉 𝑄1,2 𝑄
𝐼1,2

Figure IV.6. Représentation vectorielle de la marche en parallèle de deux alternateurs également chargés

Remarques :
En pratique, Si la puissance demandée par la charge augmente sans que la puissance
mécanique reçue augmente, les alternateurs ralentissent (ce qui provoque une diminution de la

63

Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif


Chapitre IV Couplage et Bilan de Puissances des Machines Synchrones

fréquence) et la tension aux bornes des alternateurs diminue. Dans le cas où les alternateurs ne
sont pas entraînés par le même dispositif, les angles 𝜃1 et 𝜃2 diffèrent. Ceci engendre un
courant circulant entre les enroulements des stators des deux alternateurs freinant celui qui
tend à aller plus vite et accélère celui qui tend à aller plus lent pour les obliger à tourner à la
même vitesse (phénomène de synchronisation) jusqu’à redevenir à l’état initiale.

III. 1. 2. Cas de deux alternateurs inégalement chargés


Sur le diagramme vectoriel des deux alternateurs, les points de fonctionnement de chaque
alternateur sont différents car les projections ne donnent pas les mêmes puissances.
La projection du point de fonctionnement M1 de l’alternateur A1 donne :
𝑋 𝑋
𝐴𝑀11 = 3𝑉 𝑃1 et 𝐴𝑀12 = 3𝑉 𝑄1 (IV.10)
La projection du point de fonctionnement M2 de l’alternateur A2 donne :
𝑋 𝑋
𝐴𝑀21 = 3𝑉 𝑃2 et 𝐴𝑀22 = 3𝑉 𝑄2 (IV.11)
La multiplication de la relation 𝐼 = 𝐼1 + 𝐼2 par "𝑗𝑋" donne :
𝐴𝑀 = 𝐴𝑀1 + 𝐴𝑀2 (IV.12)
D’où le point de fonctionnement de l’ensemble est le point M.
P
M

M1
𝑀11

𝑗𝑋𝐼1
𝐸1
𝑀21 M2
𝐸2
𝜃1 𝑗𝑋𝐼2
𝜃2
O Q
𝜑1 𝑉 A 𝑀12 𝑀22
𝜑2
𝐼1
𝐼2

Figure IV.7. Représentation vectorielle de la marche en parallèle de deux alternateurs inégalement chargés

Remarques :
En régime permanent, si les déphasages des courants par rapport à la tension (𝜑1 , 𝜑2 ) sont
différents, il y aura un courant de circulation entre les deux induits qui peut même les
surchauffer. Pour assurer un bon fonctionnement en parallèle, il faut que les courants issus de
chaque induit doivent être en phase.

64

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Chapitre IV Couplage et Bilan de Puissances des Machines Synchrones

O 𝑉

𝐼1

S
𝐼0
−𝐼0
U 𝐼2

𝐼
T

Figure IV.8. Représentation vectorielle du couplage de deux alternateurs inégalement chargés

On a : 𝐼 = 𝐼1 + 𝐼2 donc 𝑂𝑇 = 𝑂𝑆 + 𝑆𝑇. Cette relation peut être écrite comme suit :


𝑂𝑇 = 𝑂𝑆 + 𝑆𝑈 + −𝑆𝑈 + 𝑆𝑇 (IV.13)
En posant 𝑆𝑈 = 𝐼𝑜 , on abouti à 𝐼 = 𝐼1 + 𝐼𝑜 + −𝐼𝑜 + 𝐼2
Le courant 𝐼𝑜 est le courant de circulation entre les deux induits. Il est autant plus important
que le déphasage est plus grand.
III. 2. Cas de deux alternateurs différents
Lorsque les alternateurs ont des réactances différentes, la projection des points de
fonctionnement donne les puissances actives et réactives à des échelles différentes.
La projection du point de fonctionnement M1 de l’alternateur A1 donne :
3𝑉 3𝑉
𝑃1 = 𝐴𝑀11 et 𝑄1 = 𝐴𝑀12 (IV.14)
𝑋1 𝑋1

La projection du point de fonctionnement M2 de l’alternateur A2 donne :


3𝑉 3𝑉
𝑃2 = 𝐴𝑀21 et 𝑄2 = 𝐴𝑀22 (IV.15)
𝑋2 𝑋2

Le problème revient maintenant à déterminer le point de fonctionnement (M) du groupe. En


choisissant l’échelle pour la lecture des puissance active et réactive équivalentes (on prend
pour l’illustration le même échelle que celui de l’alternateur A1), et partant de l’équation
suivante :
𝑋
𝑗𝑋1 𝐼 = 𝑗𝑋1 𝐼1 + 𝑗𝑋1 𝐼2 = 𝑗𝑋1 𝐼1 + 𝑋1 𝑗𝑋2 𝐼2 , on aboutie à :
2
𝑋
𝐴𝑀 = 𝐴𝑀1 + 𝑋1 𝐴𝑀2 (IV.16)
2

Le point de fonctionnement (M) du groupe se situe à l’intersection de l’axe (𝐴𝐶) avec le


parallèle de l’axe (𝐴𝑀2 ). Le point (C) est sur le segment [𝑀1 𝑀2 ] comme l’indique la figure
𝑀 𝐶 𝑋
IV.9 de sorte que 𝑀1 𝐶 = 𝑋1 . La direction du vecteur 𝐴𝑀 est la même que 𝐴𝐶 .
2 2
𝑋 𝑀1 𝑀 𝑀 𝐶 𝑀𝐶
On vérifie que 𝑀1 𝑀 = 𝑋1 𝐴𝑀2 . Sachant que = 𝑀1 𝐶 = , on peut déduire :
2 𝐴𝑀2 2 𝐴𝐶
𝑀1 𝐶 𝑋1
𝑀1 𝑀 = 𝐴𝑀2 = 𝐴𝑀2
𝑀2 𝐶 𝑋2

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Chapitre IV Couplage et Bilan de Puissances des Machines Synchrones

P
M
M1
𝑀11

𝐸1
𝑀21 M2
𝐸2
𝜃1
𝜃2
O Q
𝑉 A 𝑀12 𝑀22

Figure IV.7. Représentation vectorielle de la marche en parallèle de deux alternateurs inégalement chargés

Remarques :
- Le point de fonctionnement équivalent se rapproche de celui de la machine ayant
l’impédance la plus faible et ainsi à l’alternateur le plus puissant.
- En pratique, pour arrêter un alternateur sans perturber la charge, on diminue
successivement la puissance et l’excitation de l’alternateur à arrêter et on augmente la
puissance et l’excitation de l’autre de sorte que le point de fonctionnement du premier
atteint le point A et celui du deuxième atteint le point de fonctionnement du groupe.
Pour le couplage, on exécute l'opération inverse.
IV. Fonctionnement en Moteur Synchrone
Soit un moteur synchrone alimenté directement par un alternateur de réactances différentes.
Ainsi, la projection des points de fonctionnement donne les puissances actives et réactives à
des échelles différentes. La puissance active (réactive) du moteur et de l’alternateur sont égale
mais de signes différents (figure IV.8).
La projection du point de fonctionnement M1 du moteur donne :
3𝑉 3𝑉
𝑃1 = − 𝑋 𝐴𝑀11 et 𝑄1 = ± 𝑋 𝐴𝑀12 (IV.17)
1 1

La projection du point de fonctionnement M2 de l’alternateur donne :


3𝑉 3𝑉
𝑃2 = + 𝑋 𝐴𝑀21 et 𝑄2 = ∓ 𝑋 𝐴𝑀22 (IV.18)
2 2

La puissance s’exerçant entre le moteur est l’alternateur égale à la puissance synchronisante


calculée précédemment mais dans ce cas elle n’est pas oscillatoire (sens unique).
3𝐸1 𝐸2
𝑃=𝑋 𝑠𝑖𝑛 𝜃1 + 𝜃2 (IV.19)
1 +𝑋2

Dans le cas où le moteur est relié à un réseau puissant donc de faible impédance et de f.é.m
égale à sa tension aux bornes du moteur, la puissance échangée sera déduite directement de
l’équation précédente comme suit :
3𝑉𝐸
𝑃= 𝑠𝑖𝑛 𝜃 (IV.20)
𝑋

Avec 𝐸, 𝑋 et 𝜃 désignent la f.é.m du moteur, sa réactance et son angle interne


successivement.

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Chapitre IV Couplage et Bilan de Puissances des Machines Synchrones

𝑃2 M2

𝐸2

𝜃2 𝑄1
Q
O 𝜃1 𝑉 𝑄2

𝐸1 𝑃1
M1

Figure IV.8. Représentation vectorielle d’un moteur synchrone alimenté directement par un alternateur

Remarques :
Brancher un moteur synchrone triphasé sur le réseau est une opération assez délicate. Il faut,
en plus de réaliser les mêmes conditions de couplage d’un alternateur au réseau, utiliser un
des deux procédés suivants.
- Entraîner le moteur synchrone jusqu’à une vitesse très proche du synchronisme à l'aide
d'un moteur auxiliaire, puis le coupler lorsque toutes les conditions de couplage sont
réunies: En fait, le moteur d'entraînement peut être de puissance nettement inférieure à
celle du moteur synchrone si le démarrage s'effectue à vide. Dans le cas des machines
synchrone munies des excitatrices, cette dernière joue le rôle du moteur auxiliaire lors du
démarrage.
- Démarrer le moteur synchrone en asynchrone : Au départ, l'inducteur n'est pas alimenté,
mais refermé sur une résistance additionnelle. De ce fait, le système est équivalent à un
moteur asynchrone (à cela près que le rotor est monophasé ici). En régime établi, la vitesse
de rotation étant proche de celle de synchronisme, l'alimentation en courant continu de
l'inducteur permettra alors au moteur de s'accrocher et de tourner en moteur synchrone.
Dans la pratique, cette opération peut être refaite plusieurs fois si l’accrochage n’est pas
atteint.

V. Bilan des puissances des machines synchrones couplés au réseau


Une machine synchrone couplée au réseau fonctionne donc sous la tension et la fréquence du
réseau supposées constantes. Nous nous contenterons ici d'un bilan simplifié, en ne prenant en
compte que les pertes les plus importantes, qui sont:
- les pertes mécaniques au niveau du rotor
- les pertes Joule dans le circuit d'excitation
- les pertes fer dans le stator
- les pertes Joule dans le circuit d'induit

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Chapitre IV Couplage et Bilan de Puissances des Machines Synchrones

Parmi ces pertes, on trouve des pertes constantes et des pertes variables.
V. 1. Les pertes variables
Ce sont les pertes par effet Joule. Si nous ne négligeons pas les pertes de l’excitation, alors les
pertes variables sont localisées dans le circuit de l’induit et le circuit de l’excitation. Elles se
calculent selon les relations suivantes :
Pertes par effet Joule du circuit de l’induit
𝑝𝑗𝑠 = 3𝑅𝐼 2 (IV.21)
où "𝑅" est la résistance d’une phase de l’enroulement de l’induit.
Pertes par effet Joule du circuit de l’inducteur
𝑝𝑗𝑑 = 𝑅𝑑 𝐽𝑑 2 (IV.22)
où "𝑅𝑑 " et "𝐽𝑑 " est la résistance de l’inducteur et le courant d’excitation successivement.
V. 2. Les pertes constantes 𝒑𝒄𝒔𝒕
Pour une vitesse de rotation constante et un courant d’excitation "𝐽𝑑 " donnés, les pertes
suivantes sont considérées comme constantes :
- Les pertes mécaniques rotationnelles 𝑝𝑚𝑒𝑐 , qui sont dues aux frottements et à la résistance
de l’air ;
- Les pertes fer 𝑝𝑓𝑒𝑟 du circuit magnétique qui sont dues l’effet d’hystérésis et par courant de
Foucault, et qui ont pour cause l’échauffement du circuit magnétique de la machine.
Ces pertes ne sont pas mesurables mais, comme elles sont constantes, on peut les déterminer
en fonctionnement moteur à vide. La puissance absorbée dans ce cas égale pratiquement les
pertes constantes car les pertes par effet Joule sont négligeable à vide.
𝑝𝑐𝑠𝑡 = 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑚𝑒𝑐 (IV.23)
V. 3. La puissance absorbée
Cas du fonctionnement alternateur :
Si l’alternateur n’est pas auto-excité, en plus de la puissance mécanique, l’alternateur absorbe
une puissance d’excitation qui se transforme totalement en pertes par effet Joule du circuit de
l’inducteur:
𝑃𝑎 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 + 𝑝𝑗𝑑 (IV.24)
Le dispositif d’entrainement (la turbine en générale) fournie une puissance mécanique :
𝑃𝑚𝑒𝑐 = Γmec Ωs (IV.25)
Avec "Γmec " est le couple mécanique sur l’arbre de l’alternateur et "Ωs " est la vitesse
angulaire de synchronisme.
Cas du fonctionnement moteur :
Si le moteur synchrone n’est pas auto-excité, en plus de sa puissance active, il absorbe une
puissance d’excitation qui se transforme totalement en pertes par effet Joule du circuit de
l’inducteur:
𝑃𝑎 = 𝑃 + 𝑝𝑗𝑑 = 3𝑈𝐼. 𝑐𝑜𝑠𝜑 + 𝑝𝑗𝑑 (IV.26)

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif


Chapitre IV Couplage et Bilan de Puissances des Machines Synchrones

V. 4. La puissance utile
Cas du fonctionnement alternateur :
La puissance utile d’un alternateur est la puissance électrique fournie par son induit. Puisque
l’induit fournit une puissance triphasée, alors nécessairement :
𝑃𝑢 = 𝑃 = 3𝑈𝐼. 𝑐𝑜𝑠𝜑 (IV.27)
Cas du fonctionnement moteur :
La puissance utile d’un moteur synchrone est la puissance mécanique développée sur son
arbre sous forme d’une vitesse constante (vitesse de synchronisme) et un couple mécanique
variable:
𝑃𝑢 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 = Γmec Ωs (IV.28)

V. 5. Représentation du bilan de puissances

Puissance utile
Puissance Mécanique

Electromagnétique
Puissance

Puissance
Absorbée

Pertes joule de
Pertes fer l’induit
Perte mécanique
Perte d’excitation

Cas de l’alternateur
Puissance active de l’induit

Electromagnétique

Puissance utile
Puissance

Puissance
Absorbée

Perte mécanique
Pertes joule de
Pertes fer l’induit
Perte d’excitation
Cas du moteur synchrone

Figure IV.9. Représentation du bilan de puissances des machines synchrone

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Chapitre IV Couplage et Bilan de Puissances des Machines Synchrones

Table des matières


I. Introduction ....................................................................................................................... 60
II. Couplage des alternateurs à vide .................................................................................. 60
II. 1. Couplage de deux alternateurs identiques .................................................................... 60
II. 2. Couplage d'un alternateur à un réseau puissant ............................................................ 62
III. Marche en parallèle de deux alternateurs chargés ........................................................ 63
III. 1. Cas de deux alternateurs identiques........................................................................... 63
III. 1. 1. Cas de deux alternateurs également chargés .......................................................... 63
III. 1. 2. Cas de deux alternateurs inégalement chargés ....................................................... 64
III. 2. Cas de deux alternateurs différents ............................................................................ 65
IV. Fonctionnement en Moteur Synchrone ........................................................................ 66
V. Bilan des puissances des machines synchrones couplés au réseau .............................. 67
V. 1. Les pertes variables ...................................................................................................... 68
V. 2. Les pertes constantes .................................................................................................... 68
V. 3. La puissance absorbée .................................................................................................. 68
V. 4. La puissance utile ......................................................................................................... 69
V. 5. Représentation du bilan de puissances ......................................................................... 69

Bibliographie
- G. Séguier, F. Notelet, ’’Electrotechnique industrielle’’, Téch et Doc, 1987.
- M. Kostenko et L. Piotrovski, ”Machines Electriques : Machines à Courant Alternatif”, Tome
II, 3ème édition, Édition MIR, 1979.
- A. Ivanov-Smolensky, ”Electrical Machines”, Édition MIR, 1982.
- G. R. Slemon, ”Electrical machine and drives”, Addison-Wesley publishing company, 1992.
- Cours d’Electricité 2 — Électrotechnique ’’L’alternateur synchrone’’, I.U.T Mesures
Physiques, Université Montpellier 2, Année universitaire 2008-2009.
- A. Fouillé, ’’Électrotechnique à l 'usage des ingénieurs : Machines électriques’’ , Tome II,
Édition Dunod, 1957.
- U.A. Bakshi, M.V. Bakshi, ”Synchronous Machines”, Technical Publications Pune, 2009.

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif


Chapitre V Machine Asynchrone : Principes, Equations et Schéma Equivalent

I. Introduction
Le terme de machine asynchrone ’’MAS’’ regroupe toutes les machines dont la vitesse de
rotation de l’arbre mécanique est différente de la vitesse de rotation du champ tournant. En
fait, le fonctionnement moteur de cette machine correspond au cas où elle transformerait
l’énergie électrique qu’elle absorbe en énergie mécanique rotationnelle. L’opération inverse
correspond au fonctionnement générateur. Entre autres, nous pouvons distinguer deux
principaux types de MAS :
- Les machines à induction où une des armatures (le rotor en général) n’est pas alimentée. Les
courants qui y circulent sont induits par l’autre armature.
- Les machines à collecteur (à double alimentation) où l’armature tournante est reliée au
réseau par un collecteur. Ceci permet d’apporter ou de prélever de la puissance du rotor sans
imposer la fréquence des courants dans celui-ci.
Bien que la MAS fut pendant très longtemps destinée principalement au fonctionnement
moteur. Le développement de l’électronique de puissance a permit de montrer les
performances très intéressantes de cette machine lorsqu’elle opère en génératrice.

II. Constitution de la machine asynchrone


La MAS à induction, fait appel à un principe simple de champs tournant qui lui permet un
fonctionnement sans contacts électriques glissants. Ceci conduit à une machine très robuste, à
l’entretien aisé, qui convient aujourd’hui très bien dans les applications en vitesse variable.
Dans ce programme, on se limite à étudier la machine à induction en fonctionnement moteur.
Ce dernier est composé d’une partie fixe dite ’’stator’’ et une partie tournante dite ’’rotor’’.

II. 1. Stator
Le stator des moteurs asynchrones triphasés est le même que celui du moteur synchrone ou de
l'alternateur, c'est lui qui crée le champ tournant. Il comporte en fait un circuit magnétique
entièrement feuilleté en forme de couronne dont la périphérie intérieure est entaillée
régulièrement d’un certain nombre d’encoches identiques. Dans ces encoches viennent se
placer les faisceaux des conducteurs formant l'enroulement statorique.

Figure V.1. Exemple de stator d’une MAS

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif


Chapitre V Machine Asynchrone : Principes, Equations et Schéma Equivalent

II. 2. Rotor
Le rotor porte l’enroulement dans lequel doit circuler les courants induits. En pratique, on
trouve deux types de rotor de la MAS.
- Un rotor est constitué de tôles empilées de façon à former un cylindre comportant des
encoches où sont logés des conducteurs en aluminium coulé ou en cuivre dont les
extrémités sont court-circuitées par des couronnes de même nature formant ainsi une cage
d'écureuil. On parle dans ce cas de "machines asynchrone à cage d’écureuil".
Ce type de machine fonctionnant en moteur sont de loin les plus utilisés. Elles représentent
de 80 à 85 % des applications en milieu industriel car de par sa robustesse, sa simple
conception et son coût qui est relativement moindre à celui des autres machines.
- Le rotor peut avoir un système de bobinage triphasé relié à la plaque à bornes par
l’intermédiaire de contacts glissants de type bagues/balais servant à les court-circuiter. On
parle dans ce cas du "machine asynchrone à rotor bobiné" ou machine asynchrone à
bague.
Ce type de machine s'avère plus coûteux que le moteur à cage d'écureuil. Cependant, il
présente un précieux avantage permettant de modifier le couple de démarrage, régler la
vitesse du moteur et réduire le courant de démarrage.

Figure V.2. Exemple de rotor d’une MAS

Remarque
Avec l'apparition de contrôleurs électroniques de plus en plus performants, l'utilisation des
moteurs à rotor bobiné tend toutefois à diminuer dans les applications à vitesse variable au
profit de moteurs à cage d'écureuil. Ce dernier associé à des variateurs de vitesse à contrôle
vectoriel de flux permet des variations de 0 à 2 fois la vitesse de rotation nominale du moteur.

III. Principe de fonctionnement du moteur asynchrone


L’enroulement rotorique est balayé par le champ tournant crée par l’enroulement triphasé du
stator. Ils sont donc le siège d'une f.é.m induite laquelle donne naissance à des courants
rotoriques induits dans la mesure où ces enroulements sont fermés sur eux-mêmes. D'après la
loi de Lenz, ces courants s'opposent à la cause qui les a donnée naissance. En effet, plus le

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif


Chapitre V Machine Asynchrone : Principes, Equations et Schéma Equivalent

rotor accélère, plus sa vitesse relative par rapport au champ tournant devient réduite. S'ils
tournent tous les deux à la même vitesse, il y a une immobilité relative de l’enroulement
rotorique par rapport au champ, donc il n’y aura plus de courants induits, donc plus de couple
d'entraînement. On aura donc toujours un écart entre la vitesse du champ tournant et celle du
rotor. Cet écart rapporté à la vitesse synchrone est dit le glissement. Il est définit comme suit :
𝑛 𝑠 −𝑛
𝑔= (V.1)
𝑛𝑠

III. 1. Principe de fonctionnement de la MAS à rotor bobiné

III. 1. 1. Fonctionnement à rotor ouvert


Dans le cas du moteur à rotor bobiné, le circuit rotorique étant ouvert et le circuit statorique
étant alimenté par le réseau, la machine asynchrone se comporte exactement comme un
transformateur à vide. Il n’y a pas de courant au secondaire donc il n’aura plus du couple et
pas de mouvement du rotor. Le flux statorique induit dans chaque phase du primaire (stator)
une f.c.é.m "𝐸𝑠 " et dans chaque phase du secondaire (rotor) une f.é.m "𝐸𝑟 " tel que :
𝐸𝑠 = 𝐾𝑠 𝑁𝑠 𝑓𝜙 et 𝐸𝑟 = 𝐾𝑟 𝑁𝑟 𝑓𝜙 (V.2)
Avec : 𝐾𝑠 et 𝐾𝑟 sont les coefficients de KAPP des enroulements statorique et rotorique
𝑁𝑠 et 𝑁𝑟 sont les nombres de conducteurs des enroulements statorique et rotorique
𝑓 est la fréquence d’alimentation de l’enroulement statorique
𝜙 est le flux utile sous un pôle
Le rapport de transformation est définit par :
𝐸 𝐾 𝑁
𝑚 = 𝐸𝑠 = 𝐾𝑠 𝑁𝑠 (V.3)
𝑟 𝑟 𝑟

Comme pour le transformateur, le courant statorique est faible et très déphasé en arrière par
rapport à la tension car le primaire crée un flux que le secondaire ouvert ne peut le compenser.
En négligeant la chute de tension résistive et inductive au primaire, le rapport de
transformation est déduit approximativement de l’essai à vide (MAS à rotor ouvert) comme
suit :
𝐸 𝑉
𝑚 = 𝐸𝑠 ≅ 𝑉𝑠 (V.4)
𝑟 𝑟

Tel que 𝑉𝑠 est la tension simple d’une phase du primaire 𝑉𝑠 ≅ 𝐸𝑠 et 𝑉𝑟 est la tension simple
d’une phase du secondaire 𝑉𝑟 = 𝐸𝑟 .

III. 1. 2. Fonctionnement à rotor en court-circuit


Quand en met en court-circuit l’enroulement secondaire, les f.é.m induites créent un système
équilibré de courant secondaire.
Avant le démarrage (n= 0), les f.é.m induites au rotor sont de la même fréquence que les
f.c.é.m. statoriques. L’enroulement statorique se trouve en court-circuit avec la totalité de la
f.é.m et une faible impédance ce qui provoque un très fort courant et ainsi un fort couple
mettant la machine en rotation.
Quand la vitesse du moteur augmente, les lignes du champ tournant (à la vitesse de
synchronisme) traversent les sections du bobinage du rotor à une vitesse égale la différence

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Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif


Chapitre V Machine Asynchrone : Principes, Equations et Schéma Equivalent

entre la vitesse de synchronisme et la vitesse de rotation. La pulsation des flux rotoriques (de
même que les f.é.m, les courants et les tensions) seraient donc égale :
𝜔𝑟 = 𝜔𝑠 − 𝜔 = 𝑔𝜔𝑠 (V.5)
Avec 𝜔 = 𝑝Ω est la pulsation de rotation mécanique et Ω est la vitesse angulaire du rotor.
Le passage des courant dans l’enroulement du secondaire créent une f.m.m tournante à la
vitesse Ω𝑟 tel que :
𝜔𝑟
Ω𝑟 = = 𝑔Ω𝑠 (V.6)
𝑝

L’enroulement du secondaire étant lui même tournant par rapport au stator à la vitesse
mécanique Ω, donc le champ tournant du secondaire est tournant à la somme des deux
vitesses "Ω + Ω𝑟 " qui est égale à la vitesse de synchronisme.
Au sein d’une machine asynchrone, les deux f.m.m (du stator et rotor) sont tournantes à la
même vitesse (la vitesse de synchronisme) quelque soit le glissement.

III. 2. Principe de fonctionnement de la MAS à cage


On suppose qu’à chaque pôle fictif du champ tournant du stator correspond un seul
conducteur actif (figure V.3). A l’état initial où chaque conducteur est placé sous un pôle,
nous appliquons la règle des trois doigts de la main droite (𝐹 = 𝐼. 𝑑𝑙 ⋀𝐵) pour retenir le sens de
déplacement de chaque conducteur par rapport au sens du champ tournant.
Le conducteur A exposé au pôle nord est le siège d’une f.é.m qui s’ajoute à celle du
conducteur B exposé au pôle sud. Les deux couronnes aux extrémités des deux conducteurs
permettent au courant induit à refermer le circuit formant ainsi une section. La force de
LAPLACE appliquée sur ces deux conducteurs suivant la règle des trois doigts de la main
droite met en mouvement ces conducteurs dans le même sens que le champ tournant. Même
phénomène se produit dans la section formée des deux conducteurs C et D.
A
B
Conducteur A
N F
I D B

S S C
Conducteur B

Figure V.3. Position des conducteur par rapport aux pôles du champ tournant

Remarques
- Le nombre de pôle du rotor doit être le même que le stator.
- Dans les conducteur situés sur l’axe inter polaire n’existe ni courant ni couple moteur.
Dans une machine à un seul conducteur par pôle, Le couple s’annule périodiquement. En
complétant l’enroulement rotorique par plusieurs conducteurs dont leurs extrémités sont
74

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Chapitre V Machine Asynchrone : Principes, Equations et Schéma Equivalent

réunies aux deux couronnes de grosse section et de résistance négligeable par rapport à celle
des conducteurs, le couple ne s’annulera jamais car les conducteurs qui ne sont pas exposés à
l’axe inter polaire assurent la continuité du couple. Le nombre total des conducteurs doit être
multiple du nombre de pôle pour assurer que ce dernier est le même pour le stator que pour le
rotor.

IV. Schéma Equivalent Monophasé

IV. 1. Mise en Equations


Pour établir des relations simples entre les tensions d’alimentation de la MAS et ses courants
primaires et secondaires, nous adopterons un certain nombre d’hypothèses.

- On néglige la saturation du circuit magnétique, ainsi que les pertes par hystérésis et
courant de Foucault dans celui-ci. Cela permet de définir facilement les inductances
propres ou mutuelles des bobinages.
- On suppose que l’enroulement de chaque phase, tant au stator qu’au rotor, crée un flux
à répartition sinusoïdale. Cela simplifie l’expression des mutuelles-inductances entre
phase du stator et du rotor.
- La construction de la machine est supposée symétrique, l’entrefer est constant et
l’échauffement n’est pas pris en compte.
- On néglige les effets complexes tels que l’effet de peau, effet des extrémités,
papillonnement,…
Ces hypothèses signifient entre autres que les flux sont additifs, que les inductances propres
sont constantes et qu’il y a une variation sinusoïdale des inductances mutuelles entre les
enroulements statoriques et rotoriques en fonction de l'angle électrique de leurs axes
magnétiques.
Les équations des trois phases du stator et des trois phases du rotor indiquent que la tension
appliquée à une phase égale à la chute ohmique due à sa résistance plus les chutes inductives
dues à son propre flux, aux flux venant des deux autres phases de la même armature et aux
flux des trois phases de l’autre armature (figure V.4).

𝑣𝑠1
𝜃
𝑣𝑟3
𝑣𝑟1
𝑣𝑠3
𝑣𝑟2

𝑣𝑠2

Figure V.4 : Disposition des enroulements triphasés du stator et du rotor dans une MADA.

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Chapitre V Machine Asynchrone : Principes, Equations et Schéma Equivalent

d d
vs = R s is + dt ℒ s is + dt Mrs ir
d d
(V.7)
vr = R r ir + dt ℒ r ir + dt Msr is

Avec
𝑣𝑠1 𝑣𝑟1
𝑣𝑠 = 𝑠2 , 𝑣𝑟 = 𝑣𝑟2
𝑣 les tensions simples d’alimentation du stator et du rotor
𝑣𝑠3 𝑣𝑟3
respectivement
𝑖𝑠1 𝑖𝑟1
𝑖𝑠 = 𝑖𝑠2 , 𝑖𝑟 = 𝑖𝑟2 les courants dans les enroulements du stator et du rotor
𝑖𝑠3 𝑖𝑟3
respectivement
𝑙 𝑠 𝑚𝑠 𝑚𝑠 𝑙 𝑟 𝑚𝑟 𝑚𝑟
ℒ𝑠 = 𝑚𝑠 𝑙𝑠 𝑚𝑠 , ℒ𝑟 = 𝑚𝑟 𝑙𝑟 𝑚𝑟 les matrices des inductances du stator et du
𝑚𝑠 𝑚𝑠 𝑙 𝑠 𝑚𝑟 𝑚𝑟 𝑙 𝑟
rotor respectivement où 𝑙𝑠 et 𝑙𝑟 sont les inductances propres d’une phase. Alors que 𝑚𝑠 et 𝑚𝑟
sont les inductances mutuelles entre deux phases de la même armature.
𝑚𝑟1 𝑠1 𝑚𝑟2 𝑠1 𝑚𝑟3 𝑠1
𝑀𝑟𝑠 = 𝑚𝑟1 𝑠2 𝑚𝑟2 𝑠2 𝑚𝑟3 𝑠2 , 𝑀𝑠𝑟 = 𝑀𝑟𝑠 𝑡 les matrices des inductances mutuelles entre
𝑚𝑟1 𝑠3 𝑚𝑟2 𝑠3 𝑚𝑟3 𝑠3
une phase d’une armature et une phase de l’autre armature tel que :
2𝜋
𝑚𝑟 𝑖 𝑠𝑗 = 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃 + 𝑖 − 𝑗 3
2𝜋
𝑒𝑡 𝑖 = 1,2,3 𝑒𝑡 𝑗 = 1,2,3 (V.8)
𝑚𝑠𝑖 𝑟 𝑗 = 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃 + 𝑗 − 𝑖 3

𝜃 est l’angle mécanique que fait la phase 𝑟𝑖 de l’armature tournante par rapport à la phase 𝑠𝑖
de l’armature fixe et 𝑝 représente le nombre de paire de pôle.
En remplaçant chaque vecteurs et matrices par ces valeurs, nous aboutissons au système
global suivant :
𝑑𝑖 𝑠1 𝑑𝑖 𝑠2 𝑑𝑖 𝑠3 𝑑
𝑣𝑠1 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠1 + 𝑙𝑠 + 𝑚𝑠 + 𝑚𝑠 + 𝑑𝑡 𝑚𝑟1 𝑠1 𝑖𝑟1 + 𝑚𝑟2 𝑠1 𝑖𝑟2 + 𝑚𝑟3 𝑠1 𝑖𝑟3
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑖 𝑠2 𝑑𝑖 𝑠1 𝑑𝑖 𝑠3 𝑑
𝑣𝑠2 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠2 + 𝑙𝑠 + 𝑚𝑠 + 𝑚𝑠 + 𝑚𝑟1 𝑠2 𝑖𝑟1 + 𝑚𝑟2 𝑠2 𝑖𝑟2 + 𝑚𝑟3 𝑠2 𝑖𝑟3
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑖 𝑠3 𝑑𝑖 𝑠1 𝑑𝑖 𝑠2 𝑑
𝑣𝑠3 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠3 + 𝑙𝑠 + 𝑚𝑠 + 𝑚𝑠 + 𝑑𝑡 𝑚𝑟1 𝑠3 𝑖𝑟1 + 𝑚𝑟2 𝑠3 𝑖𝑟2 + 𝑚𝑟3 𝑠3 𝑖𝑟3
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑖 𝑟1 𝑑𝑖 𝑟2 𝑑𝑖 𝑟3 𝑑
(V.9)
𝑣𝑟1 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟1 + 𝑙𝑟 + 𝑚𝑟 + 𝑚𝑟 + 𝑑𝑡 𝑚𝑠1 𝑟1 𝑖𝑠1 + 𝑚𝑠2 𝑟1 𝑖𝑠2 + 𝑚𝑠3 𝑟1 𝑖𝑠3
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑖 𝑟2 𝑑𝑖 𝑟1 𝑑𝑖 𝑟3 𝑑
𝑣𝑟2 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟2 + 𝑙𝑟 + 𝑚𝑟 + 𝑚𝑟 + 𝑑𝑡 𝑚𝑠1 𝑟2 𝑖𝑠1 + 𝑚𝑠2 𝑟2 𝑖𝑠2 + 𝑚𝑠3 𝑟2 𝑖𝑠3
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑖 𝑟3 𝑑𝑖 𝑟1 𝑑𝑖 𝑟2 𝑑
𝑣𝑟3 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟3 + 𝑙𝑟 + 𝑚𝑟 + 𝑚𝑟 + 𝑑𝑡 𝑚𝑠1 𝑟3 𝑖𝑠1 + 𝑚𝑠2 𝑟3 𝑖𝑠2 + 𝑚𝑠3 𝑟3 𝑖𝑠3
𝑑𝑡 𝑑𝑡 𝑑𝑡
Le système d’équation (V.9) admet une écriture plus simple puisque la machine fonctionne en
régime équilibré où les relations suivantes sont vérifiées ;
𝑖𝑠1 + 𝑖𝑠2 + 𝑖𝑠3 = 0 𝑒𝑡 𝑖𝑟1 + 𝑖𝑟2 + 𝑖𝑟3 = 0
(V.10)
3 3
𝑖=1 𝑚𝑟 𝑖 𝑠𝑗 = 𝑖=1 𝑚𝑠𝑖 𝑟 𝑗 = 0 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑗 = 1.3

76

Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif


Chapitre V Machine Asynchrone : Principes, Equations et Schéma Equivalent

Et devient comme suit :


𝑑𝑖 𝑠1 𝑑
𝑣𝑠1 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠1 + 𝐿𝑠 + 𝑑𝑡 𝑚𝑟1 𝑠1 𝑖𝑟1 + 𝑚𝑟2 𝑠1 𝑖𝑟2 + 𝑚𝑟3 𝑠1 𝑖𝑟3
𝑑𝑡
𝑑𝑖 𝑠2 𝑑
𝑣𝑠2 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠2 + 𝐿𝑠 + 𝑑𝑡 𝑚𝑟1 𝑠2 𝑖𝑟1 + 𝑚𝑟2 𝑠2 𝑖𝑟2 + 𝑚𝑟3 𝑠2 𝑖𝑟3
𝑑𝑡
𝑑𝑖 𝑠3 𝑑
𝑣𝑠3 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠3 + 𝐿𝑠 + 𝑑𝑡 𝑚𝑟1 𝑠3 𝑖𝑟1 + 𝑚𝑟2 𝑠3 𝑖𝑟2 + 𝑚𝑟3 𝑠3 𝑖𝑟3
𝑑𝑡
𝑑𝑖 𝑟1 𝑑
(V.11)
𝑣𝑟1 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟1 + 𝐿𝑟 + 𝑑𝑡 𝑚𝑠1 𝑟1 𝑖𝑠1 + 𝑚𝑠2 𝑟1 𝑖𝑠2 + 𝑚𝑠3 𝑟1 𝑖𝑠3
𝑑𝑡
𝑑𝑖 𝑟2 𝑑
𝑣𝑟2 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟2 + 𝐿𝑟 + 𝑑𝑡 𝑚𝑠1 𝑟2 𝑖𝑠1 + 𝑚𝑠2 𝑟2 𝑖𝑠2 + 𝑚𝑠3 𝑟2 𝑖𝑠3
𝑑𝑡
𝑑𝑖 𝑟3 𝑑
𝑣𝑟3 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟3 + 𝐿𝑟 + 𝑑𝑡 𝑚𝑠1 𝑟3 𝑖𝑠1 + 𝑚𝑠2 𝑟3 𝑖𝑠2 + 𝑚𝑠3 𝑟3 𝑖𝑠3
𝑑𝑡

Avec 𝐿𝑠 = 𝑙𝑠 − 𝑚𝑠 et 𝐿𝑟 = 𝑙𝑟 − 𝑚𝑟 sont les inductances cycliques statoriques et rotoriques.


Ce sont les équations utilisables pour l’étude de tous les régimes équilibré, déséquilibré,
transitoire et permanent.
En régime permanent, lorsque le moteur est alimenté par un système équilibré de tensions
sinusoïdales de pulsation 𝜔𝑠 , les courants primaires et secondaires sont aussi sinusoïdaux et
ont respectivement pour pulsation 𝜔𝑠 et 𝑔𝜔𝑠 . Prenant pour origine l’instant où les axes du
stator et du rotor sont confondus :
𝜃𝑠 = 𝜔𝑠 𝑡, 𝜃𝑟 = 𝑔𝜔𝑠 𝑡, 𝜃 = 𝜔𝑡,
Les tensions au primaire sont :
𝑣𝑠1 = 𝑉𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠
2𝜋
𝑣𝑠2 = 𝑉𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 −
3
4𝜋
𝑣𝑠3 = 𝑉𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 −
3
Les courants au primaire sont :
𝑖𝑠1 = 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝜑
2𝜋
𝑖𝑠2 = 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝜑 −
3
4𝜋
𝑖𝑠3 = 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝜑 −
3
Les courants au secondaire sont :
𝑖𝑟1 = 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝛾
2𝜋
𝑖𝑟2 = 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝛾 −
3
4𝜋
𝑖𝑟3 = 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝛾 −
3
Il suffit d’étudier le fonctionnement d’une seule phase au stator et au rotor, ce qui se passe
2𝜋 4𝜋
aux autres étant identique à 3 ou 3 près. Le système se réduit à :
𝑑𝑖 𝑠1 𝑑
𝑉𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 = 𝑅𝑠 𝑖𝑠1 + 𝐿𝑠 + 𝑚𝑟1 𝑠1 𝑖𝑟1 + 𝑚𝑟2 𝑠1 𝑖𝑟2 + 𝑚𝑟3 𝑠1 𝑖𝑟3
𝑑𝑡 𝑑𝑡
𝑑𝑖 𝑟1 𝑑
(V.12)
0 = 𝑅𝑟 𝑖𝑟1 + 𝐿𝑟 + 𝑑𝑡 𝑚𝑠1 𝑟1 𝑖𝑠1 + 𝑚𝑠2 𝑟1 𝑖𝑠2 + 𝑚𝑠3 𝑟1 𝑖𝑠3
𝑑𝑡

77

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Chapitre V Machine Asynchrone : Principes, Equations et Schéma Equivalent

Substituons les courants et les mutuelles par ces équations, nous trouverons :
3
𝑚𝑟1 𝑠1 𝑖𝑟1 + 𝑚𝑟2 𝑠1 𝑖𝑟2 + 𝑚𝑟3 𝑠1 𝑖𝑟3 = 2 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝛾
3
𝑚𝑠1 𝑟1 𝑖𝑠1 + 𝑚𝑠2 𝑟1 𝑖𝑠2 + 𝑚𝑠3 𝑟1 𝑖𝑠3 = 2 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝜑
Car :
𝑚𝑟1 𝑠1 𝑖𝑟1 + 𝑚𝑟2 𝑠1 𝑖𝑟2 + 𝑚𝑟3 𝑠1 𝑖𝑟3
= 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝛾
2𝜋 2𝜋
+ 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃 + 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝛾 −
3 3
4𝜋 4𝜋
+ 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃 + 𝐼 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝛾 −
3 𝑟𝑚𝑎𝑥 3
3
= 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃 + 𝑔𝜃𝑠 − 𝛾
2

3
= 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝛾
2
Puisque 𝜃 + 𝑔𝜃𝑠 = 𝜃𝑠
De même
𝑚𝑠1 𝑟1 𝑖𝑠1 + 𝑚𝑠2 𝑟1 𝑖𝑠2 + 𝑚𝑠3 𝑟1 𝑖𝑠3
= 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝜑
2𝜋 2𝜋
+ 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃 − 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝜑 −
3 3
4𝜋 4𝜋
+ 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃 − 𝐼 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝜑 − = 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝜃 − 𝜑
3 𝑠𝑚𝑎𝑥 3

3
= 𝑀𝑚𝑎𝑥 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝜑
2
Puisque 𝜃𝑠 − 𝜃 = 𝑔𝜃𝑠
3
On pose : 𝑀 = 2 𝑀𝑚𝑎𝑥
Après substitution et dérivation dans (V.12), nous aboutissons au système suivant :
𝜋 𝜋
𝑉𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 = 𝑅𝑠 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝜑 + 𝐿𝑠 𝜔𝑠 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝜑 + + 𝑀𝜔𝑠 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝜃𝑠 − 𝛾 +
2 2
𝜋 𝜋
(V.13)
0 = 𝑅𝑟 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝛾 + 𝐿𝑟 𝑔𝜔𝑠 𝐼𝑟𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝛾 + + 𝑀𝑔𝜔𝑠 𝐼𝑠𝑚𝑎𝑥 𝑐𝑜𝑠 𝑔𝜃𝑠 − 𝜑 +
2 2

On vérifie que la pulsation est bien que 𝜔𝑠 pour tous les termes de l’équation du stator, et 𝑔𝜔𝑠
pour tous les termes de l’équation du rotor.
Normalement, il faut tracer deux diagrammes vectoriels distincts,
- L’un relatif à une phase du stator représentant :
𝑅𝑠 𝐼𝑠 + 𝑗𝐿𝑠 𝜔𝑠 𝐼𝑠 + 𝑗𝑀𝜔𝑠 𝐼𝑟 = 𝑉𝑠
Où tous les vecteurs tournent à la vitesse 𝜔𝑠 y compris le vecteur 𝐼𝑟
- L’autre relatif à une phase du rotor représentant :

78

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Chapitre V Machine Asynchrone : Principes, Equations et Schéma Equivalent

𝑅𝑟 𝐼𝑟 + 𝑗𝐿𝑟 𝑔𝜔𝑠 𝐼𝑟 + 𝑗𝑀𝑔𝜔𝑠 𝐼𝑠 = 0

Où tous les vecteurs tournent à la vitesse 𝑔𝜔𝑠 y compris le vecteur 𝐼𝑠


Mais on ne change pas les relations établies à partir d’un diagramme vectoriel si on respecte
les modules des vecteurs et leurs déphasages relatifs.
Si on admet que tous les grandeurs secondaires tournent à la pulsation 𝜔𝑠 , on retrouve le
𝜋
déphasage de 2 entre la chute ohmique due à 𝐼𝑟 passant dans 𝑅𝑟 et la chute inductive due à
son passage dans l’inductance 𝐿𝑟 . On conserve le déphasage de 𝜑 − 𝛾 entre 𝑗𝑀𝜔𝑠 𝐼𝑟 et
𝑗𝐿𝑠 𝜔𝑠 𝐼𝑠 de l’équation statorique et entre 𝑗𝐿𝑟 𝜔𝑠 𝐼𝑟 et 𝑗𝑀𝜔𝑠 𝐼𝑠 de l’équation rotorique. En
ramenant tous les tensions et tous les courants à la pulsation 𝜔𝑠 , on peut écrira donc :
𝑅𝑠 𝐼𝑠 + 𝑗𝐿𝑠 𝜔𝑠 𝐼𝑠 + 𝑗𝑀𝜔𝑠 𝐼𝑟 = 𝑉𝑠
𝑅𝑟 (V.14)
𝐼𝑟 + 𝑗𝐿𝑟 𝜔𝑠 𝐼𝑟 + 𝑗𝑀𝜔𝑠 𝐼𝑠 = 0
𝑔

Le système V.14 correspond à un transformateur statique avec secondaire en court-circuit.


Seule particularité réside dans une résistance secondaire égale à la résistance réelle divisée par
le glissement.

𝐼𝑠
𝐼𝑟
𝑅𝑠 𝑀 𝑅𝑟
𝑉𝑠 𝐿𝑟
𝐿𝑠

Figure V.5 : Schéma équivalent de la MAS.

IV. 2. Schéma équivalent avec inductance de fuite


Désignant par :
𝐾 𝑁
m : le rapport de transformation 𝐾𝑠 𝑁𝑠
𝑟 𝑟
𝑙𝑠 𝜔𝑠 : la réactance cyclique de fuite d’une phase du primaire
𝑙𝑟 𝜔𝑠 : la réactance cyclique de fuite d’une phase du secondaire
𝑅𝑟′ , 𝑙𝑟′ 𝜔𝑠 : les valeurs de 𝑅𝑟 et 𝑙𝑟 𝜔𝑠 ramenées au primaire
𝐼𝑟′ : le courant du secondaire ramené au primaire
Entre ces grandeurs et 𝐿𝑠 , 𝐿𝑟 , 𝑀 , 𝑅𝑟 Et 𝐼𝑟 on a les relations suivantes :
𝑀𝜔 𝑠
𝑙𝑠 𝜔𝑠 = 𝐿𝑠 𝜔𝑠 − 𝑚𝑀𝜔𝑠 ; 𝑙𝑟 𝜔𝑠 = 𝐿𝑟 𝜔𝑠 − ;
𝑚

𝐼
𝑅𝑟′ = 𝑚2 𝑅𝑟 ; 𝐼𝑟′ = − 𝑚𝑟

𝑙𝑟′ 𝜔𝑠 = 𝑚2 𝑙𝑟 𝜔𝑠 = 𝑚2 𝐿𝑟 𝜔𝑠 − 𝑚𝑀𝜔𝑠 ;
De sorte que la relation V.14 devienne :

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Chapitre V Machine Asynchrone : Principes, Equations et Schéma Equivalent

𝑅𝑠 𝐼𝑠 + 𝑗𝑙𝑠 𝜔𝑠 𝐼𝑠 + 𝑗 𝑚𝑀𝜔𝑠 𝐼𝑠 − 𝐼𝑟′ = 𝑉𝑠


𝑅𝑟′ ′ (V.15)
𝐼 + 𝑗𝑙𝑟′ 𝜔𝑠 𝐼𝑟′ = 𝑗 𝑚𝑀𝜔𝑠 𝐼𝑠 − 𝐼𝑟′
𝑔 𝑟
On pose :

𝑋𝜇 = 𝑚𝑀𝜔𝑠 et 𝐼𝑠𝜇 = 𝐼𝑠 − 𝐼𝑟′ sont la réactance magnétisante et le courant de magnétisation


successivement.
Ainsi on aura le schéma équivalent de la MAS ramené au primaire. Just pour tenir compte des
pertes dans le fer, on met on parallèle à 𝑋𝜇 une résistance 𝑅𝜇 tel que 𝑝𝑓𝑒𝑟 = 3𝑅𝜇 𝐼𝑠𝜇 𝑎 2 avec
𝐼𝑠𝜇 𝑎 est la composante active du courant dans la branche magnétisante.
𝑅𝑟′
𝑅𝑠 𝑙𝑠 𝐼𝑠 𝐼𝑟′ 𝑙𝑟′
𝑔

𝐼𝑠𝜇
𝐼𝑠𝜇 𝑎

𝑉𝑠 𝑗𝑋𝜇 𝑅𝜇

Figure V.6 : Schéma équivalent de la MAS ramené au primaire.

V. Bilan de courants, puissances, couples et rendement


Les équations de la machine asynchrone ramenées au primaire permettent une étude
analytique des courants, tensions, puissances et couples. Cependant les relations liant ces
grandeurs en fonction des paramètres internes de la machine restent complexes et difficiles.
𝑅𝑟′
Pour raison de simplification, on ramène l’impédance + 𝑗𝑙𝑟′ 𝜔𝑠 en aval de la branche
𝑔
magnétisante. On ne commet pas une grande erreur par cette opération, car le courant de
magnétisation est très faible surtout dans le cas d’un moteur asynchrone. D’où le nouveau
schéma équivalent de la MAS (figure V.7).
𝑅𝑟′
𝑅𝑠 + 𝑙𝑠 + 𝑙𝑟′
𝐼𝑠 𝐼𝑟′ 𝑔

𝐼𝑠𝜇
𝐼𝑠𝜇 𝑎

𝑉𝑠 𝑗𝑋𝜇 𝑅𝜇

Figure V.7 : Schéma équivalent de la MAS ramené au primaire.

On pose 𝑙𝑠′ = 𝑙𝑠 + 𝑙𝑟′ et est dite l'impédance de fuite totale ramenée au stator.

80

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Chapitre V Machine Asynchrone : Principes, Equations et Schéma Equivalent

V. 1. Courants

V. 1. 1. Le courant statorique
Il est calculé à partir de l’impédance 𝑍𝑠 de la MAS vue de l’entrée comme suit :
𝑉
𝐼𝑠 = 𝑍𝑠 avec 𝑍𝑠 est donnée par :
𝑠

𝑅 ′
𝑅𝜇 +𝑗 𝑋𝜇 𝑅𝑠 + 𝑟 +𝑗 𝑙 𝑠′ 𝜔 𝑠
𝑔
𝑍𝑠 = 𝑅 ′ (V.16)
𝑅𝜇 +𝑗 𝑋𝜇 +𝑗 𝑅𝜇 𝑋𝜇 𝑅𝑠 + 𝑟 +𝑗 𝑙 𝑠′ 𝜔 𝑠
𝑔

Lorsque le glissement est nul (à la vitesse synchrone), Le courant statorique égale au courant
𝑅𝑟′
magnétisant car l'impédance 𝑅𝑠 + + 𝑗𝑙𝑠′ 𝜔𝑠 est infinie. Le courant 𝐼𝑠 est faible et très
𝑔
déphasé en arrière par rapport à la tension. Plus le glissement croit, plus l'impédance 𝑅𝑠 +
𝑅𝑟′
+ 𝑗𝑙𝑠′ 𝜔𝑠 diminue ce qui provoque une diminution de l'impédance totale est ainsi le courant
𝑔
𝐼𝑠 augmente et son déphasage diminue. A l'arrêt (𝑔 = 0), l'impédance en parallèle à la
branche magnétisante est faible, ce qui donne une impédance totale relativement faible. Ainsi
le courant est très fort et de nouveau très déphasé par rapport à la tension. Lorsque le
glissement prend des valeurs assez élevée (marche dans le sens inverse du champ tournant),
l'impédance totale diminuera encore plus et le courant deviendra de plus en plus important.

V. 1. 2. Le courant rotorique
Le courant rotorique est déduit de celui ramené au primaire qui est calculé comme suit :
𝑉𝑠
𝐼𝑟′ = 𝑅 ′𝑟
(V.17)
𝑅𝑠 + +𝑗 𝑙 𝑠′ 𝜔 𝑠
𝑔

Lorsque le glissement est nul (à la vitesse synchrone), Le courant rotorique est nul car
𝑅𝑟′ 𝑅𝑟′
l'impédance 𝑅𝑠 + + 𝑗𝑙𝑠′ 𝜔𝑠 est infinie. Plus le glissement croit, plus l'impédance 𝑅𝑠 + +
𝑔 𝑔
𝑗𝑙𝑠′ 𝜔𝑠 diminue ce qui provoque une croissance du courant 𝐼𝑟′ et son déphasage est presque
égale à celui du courant statorique. A l'arrêt (𝑔 = 0), l'impédance en parallèle à la branche
magnétisante est faible et le courant est très fort et de nouveau très déphasé par rapport à la
tension. Lorsque le glissement prend des valeurs assez élevée (marche dans le sens inverse du
𝑅𝑟′
champ tournant), l'impédance 𝑅𝑠 + + 𝑗𝑙𝑠′ 𝜔𝑠 diminuera encore plus et le courant deviendra
𝑔
de plus en plus important.

V. 2. Puissances

V. 2. 1. Puissances statoriques
La puissance absorbée par le moteur est :

𝑃𝑠 = 3 𝑅𝑒(𝑍𝑠 )𝐼𝑠 2 (V.18)

81

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Chapitre V Machine Asynchrone : Principes, Equations et Schéma Equivalent

La puissance transmise au rotor est définit comme la puissance absorbée par le moteur
diminuée des pertes localisées au stator à savoir les pertes dans le fer du stator et les pertes
Joule due à la résistance de l'enroulement du stator. Elle est donnée par :
𝑃𝑠′ = 𝑃𝑠 − 𝑝𝑓𝑒𝑟 − 𝑝𝑗𝑠 (V.19)
2 𝑉𝑠 2
Avec : 𝑝𝑓𝑒𝑟 = 3𝑅𝜇 𝐼𝑠𝜇 𝑎 =3 et 𝑝𝑗𝑠 = 3𝑅𝑠 𝐼𝑠 2
𝑅𝜇

D'autre part cette puissance peut être déduite directement du schéma équivalent de la figure
V.6 comme suit:
𝑅𝑟′ 2 𝑝 𝑗𝑟
𝑃𝑠′ = 3 𝐼𝑟′ = (V.20)
𝑔 𝑔

V. 2. 2. Puissance mécanique
La puissance mécanique est la puissance transmise au rotor diminuée des pertes non
mécaniques localisées au rotor à savoir les pertes Joule due à la résistance de l'enroulement du
rotor et les pertes dans le fer du rotor. Ces derniers sont négligeables car elles sont
proportionnelle au carrée de la fréquence, cependant la fréquence au niveau du rotor en
fonctionnement normale est très faible.
La puissance mécanique est donnée par :
𝑃𝑚𝑒𝑐 = 𝑃𝑠′ − 𝑝𝑗𝑟 (V.21)
2
Avec : 𝑝𝑗𝑟 = 3𝑅𝑟 𝐼𝑟 2 = 3𝑅𝑟′ 𝐼𝑟′ , ces pertes peuvent être évaluer en fonction de la puissance
transmise au rotor comme suit:
𝑝𝑗𝑟 = 𝑔𝑃𝑠′ (V.22)
Par substitution, on aura l'expression de la puissance mécanique
𝑃𝑚𝑒𝑐 = 1 − 𝑔 𝑃𝑠′ (V.23)
La puissance utile est la puissance mécanique diminuée des pertes mécaniques dues aux
frottements et à la ventilation.
𝑃𝑢 = 𝑃𝑚𝑒𝑐 − 𝑝𝑚𝑒𝑐 = 1 − 𝑔 𝑃𝑠′ − 𝑝𝑚𝑒𝑐 (V.24)
D'autre coté, elle peut être exprimée par :
𝑃𝑢 = 𝛤𝑢 Ω (V.25)
Dont "𝛤𝑢 " représente le couple utile exercé sur la charge mécanique et Ω représente la vitesse
angulaire du rotor.

V. 3. Le couple mécanique
C'est la puissance mécanique rapportée à la vitesse angulaire du rotor. Il est donné ainsi :

𝑃𝑚𝑒𝑐 𝑃𝑠′
𝛤𝑚𝑒𝑐 = = (V.26)
Ω Ω𝑠

Ce couple est dit le couple synchrone car il est dépend que de la vitesse synchrone quelque
soit le glissement.

82

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Chapitre V Machine Asynchrone : Principes, Equations et Schéma Equivalent

V. 4. Le rendement
C'est la puissance utile sur l'arbre du moteur rapporté à la puissance absorbée par
l'enroulement statorique.
𝑃𝑢 𝑃𝑠 −𝑝 𝑓𝑒𝑟 −𝑝 𝑗𝑠 1−𝑔 −𝑝 𝑚𝑒𝑐
𝜂= = (V.27)
𝑃𝑠 𝑃𝑠

Puissance utile
transmise au rotor

Mécanique
Puissance
Puissance
Puissance
Absorbée

Pertes
Perte Joule rotorique "pjr " mécanique
Perte Joule statorique "pjs " "pmec "
Perte dans fer "pfer "

Figure V.8. Représentation du bilan de puissances des machines asynchrones

VI. Caractéristique mécanique


Afin de mieux étudier la variation du couple mécanique en fonction du glissement, on doit
établir une relation simple liant ces deux variables.
Le courant rotorique ramené au primaire est:
𝑉𝑠
𝐼𝑟′ = (V.28)
2
𝑅′ 2
𝑅𝑠 + 𝑟 + 𝑙 𝑠′ 𝜔 𝑠
𝑔

Ainsi le couple mécanique devient:


𝑃𝑠′ 3𝑅𝑟′ 𝑉𝑠 2 𝑔
𝛤𝑚𝑒𝑐 = = 2 2 (V.29)
Ω𝑠 Ω𝑠 𝑔𝑅𝑠 +𝑅𝑟′ + 𝑔𝑙 𝑠′ 𝜔 𝑠
Il est clair que pour un glissement nul, le couple mécanique est nul. Pour des faible valeurs du
glissement (ce qui correspond au fonctionnement nominale), 𝑔𝑅𝑠 et 𝑔𝑙𝑠′ 𝜔𝑠 sont négligeables
devant 𝑅𝑟′ . Donc le couple est presque proportionnel à la variation du glissement.
Lorsque le glissement continu à croitre, la caractéristique mécanique s'incurve et passe par un
maximum. Puis elle tend vers zéro lorsque le glissement tend vers l'infini.
Au démarrage (𝑔 = 1), on déduit le couple de démarrage du moteur en donnant au glissement
sa valeur dans l'équation précédente.
3𝑅𝑟′ 𝑉𝑠 2 1
𝛤𝑑 = 2 2 (V.30)
Ω𝑠 𝑅𝑠 +𝑅𝑟′ + 𝑙 𝑠′ 𝜔 𝑠

83

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Chapitre V Machine Asynchrone : Principes, Equations et Schéma Equivalent

D'autre côté le couple de démarrage peut être calculé par l'équation suivante car la puissance
transmise au rotor égale aux pertes Joule rotorique à 𝑔 = 1.

𝑃𝑠′ 𝑔=1 𝑝 𝑗𝑟
𝛤𝑑 = = (V.31)
Ω𝑠 Ω𝑠
Lorsque la résistance rotorique varie, le couple de démarrage sera maximum pour la valeur
donnée ainsi :

𝑅𝑟′ = 𝑅𝑠 2 + 𝑙𝑠′ 𝜔𝑠 2 (V.32)

Pour trouver l'expression du couple maximum et celle du glissement correspondant, on


calcule la dérivée du couple mécanique en fonction du glissement. Après un développement
analytique, on trouvera les expressions suivantes :
𝑅𝑟′
𝑔/𝛤𝑚𝑎𝑥 = (V.33)
2
𝑅𝑠 2 + 𝑙 𝑠′ 𝜔 𝑠

et
3𝑉𝑠 2 1
𝛤𝑚𝑎𝑥 = (V.34)
2Ω 𝑠 2 2
𝑅𝑠 + 𝑅𝑠 + 𝑙 𝑠′ 𝜔 𝑠

On remarque que le couple maximum est indépendant de la résistance rotorique alors que le
glissement correspondant est proportionnel à la résistance rotorique. Pour illustrer cette
remarque, on trace le couple en fonction du glissement pour différentes valeurs de la
résistance rotorique à savoir 𝑅𝑟′ , 2𝑅𝑟′ , 3𝑅𝑟′ et 4𝑅𝑟′ .

𝛤𝑚𝑎𝑥
Couple mécanique

𝑔/ 𝑔/ 𝑔/3𝑅𝑟′ 𝑔/ 4𝑅 ′
𝑅𝑟′ 2𝑅𝑟′ 𝑟

Glissement

Figure V.9. Caractéristique mécanique des moteurs asynchrone

84

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Chapitre V Machine Asynchrone : Principes, Equations et Schéma Equivalent

Remarques
- Ces courbes présentent deux parties, une partie comprise entre le fonctionnement à
vide (𝑔 = 0) et le point où le couple est maximum. L'autre comprise entre ce point et
le point de démarrage (moteur calé où 𝑔 = 1). La première partie est stable où le
couple mécanique développé par le moteur augmente avec l'augmentation du couple
de charge mécanique. Hors la première partie, si le couple de charge continu à
augmenter, le moteur ne peut développer un tel couple pour rester en équilibre. Ainsi,
le moteur s'arrête. Le fonctionnement dans cette partie est donc instable.
- L'augmentation de la résistance rotorique ne modifie pas l'allure de la courbe de
variation 𝛤(𝑔). Mais elle l'étale vers les glissements élevés. Par conséquence, le couple
de démarrage et le glissement donnant le couple maximum augmentent.
- A un glissement donné, le couple est proportionnel au carré de la tension
d'alimentation.
- L'influence de la résistance rotorique montre les avantages du moteur à rotor bobiné à
bagues par rapport au moteur à cage d'écureuil.

85

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Chapitre V Machine Asynchrone : Principes, Equations et Schéma Equivalent

Table des matières


I. Introduction ....................................................................................................................... 71
II. Constitution de la machine asynchrone ........................................................................ 71
II. 1. Stator ............................................................................................................................ 71
II. 2. Rotor ............................................................................................................................. 72
III. Principe de fonctionnement du moteur asynchrone ..................................................... 72
III. 1. Principe de fonctionnement de la MAS à rotor bobiné ............................................. 73
III. 1. 1. Fonctionnement à rotor ouvert ............................................................................... 73
III. 1. 2. Fonctionnement à rotor en court-circuit................................................................. 73
III. 2. Principe de fonctionnement de la MAS à cage .......................................................... 74
IV. Schéma Equivalent Monophasé ................................................................................... 75
IV. 1. Mise en Equations ..................................................................................................... 75
IV. 2. Schéma équivalent avec inductance de fuite ............................................................. 79
V. Bilan de courants, puissances, couples et rendement ................................................... 80
V. 1. Courants ....................................................................................................................... 81
V. 1. 1. Le courant statorique .............................................................................................. 81
V. 1. 2. Le courant rotorique ............................................................................................... 81
V. 2. Puissances..................................................................................................................... 81
V. 2. 1. Puissances statoriques ............................................................................................ 81
V. 2. 2. Puissance mécanique ............................................................................................. 82
V. 3. Le couple mécanique .................................................................................................... 82
V. 4. Le rendement ................................................................................................................ 83
VI. Caractéristique mécanique ........................................................................................... 83

Bibliographie
- G. Séguier, F. Notelet, ’’Electrotechnique industrielle’’, Téch et Doc, 1987.
- M. Kostenko et L. Piotrovski, ”Machines Electriques : Machines à Courant Alternatif ”
Tome II, 3ème édition, Édition MIR, 1979.
- A. Ivanov-Smolensky, ”Electrical Machines”, Édition MIR, 1982.
- J.L. Dalmasso, ”Cours d'électrotechnique 1 : Machines tournantes à courants
alternatifs”, Éditions Belin, 1985.
- A. Fouillé, ’’Électrotechnique à l'usage des ingénieurs : Machines électriques’’, Tome II,
Édition Dunod, 1957.
- L. Lagron, ’’les Moteurs à Courants Alternatifs’’, Éditions Dunod, 1949.
- J. Châtelain, ’’Machines Electriques’’, Traité d'Electricité, Ecole Polytechnique Fédérale de
Lausanne, Éditions Georgi, 1983.

86

Cours de Machines Electriques à Courant Alternatif


Chapitre VI Diagramme de Cercle et Caractéristiques de la Machine Asynchrone

I. Introduction
Comme pour tous les systèmes de l'électrotechnique, le but recherché est, à partir d'essais sous
puissance réduite, d'élaborer un diagramme vectoriel ou un modèle simple permettant de
prédéterminer le comportement en charge du système. En effet, l'établissement du schéma
équivalent et des équations du chapitre précédent ont permis d’aboutir à la loi d’évolution du
couple de la MAS en fonction des paramètres de la machine et le glissement. Cette démarche
est analogue à celle utilisée dans l'étude du transformateur. Cependant, il est préférable de
raisonner graphiquement en construisant un diagramme vectoriel propre à la MAS dit le
diagramme de cercle.
Avant de continuer, signalons que tout ce qui suit suppose que la machine est alimentée par
un réseau de tension de valeur efficace fixe et de fréquence constante.

II. Construction Diagramme de cercle


Traçons le diagramme vectoriel correspondant à l'équation (VI.1) tirée du schéma équivalent
simplifié de la figure V.7.
𝑅𝑟′
𝑅𝑠 + 𝐼𝑟′ + 𝑗𝑙𝑠′ 𝜔𝑠 𝐼𝑟′ = 𝑉𝑠 (VI.1)
𝑔

𝐴1

𝑅𝑟′ ′
𝑅𝑠 + 𝐼
𝑔 𝑟
𝑗𝑙𝑠′ 𝜔𝑠 𝐼𝑟′

𝐴𝑜 𝐴2
𝐼𝑟′ 𝑉𝑠

𝐴𝑜 𝐴𝑜VI.1 : diagramme vectoriel correspondant à l'équation VI.1.


Figure
Pour un moteur asynchrone alimenté sous tension et fréquence constantes, lorsque le
glissement (la vitesse) varie, le point "𝐴1 " correspondant à l'extrémité du vecteur 𝐴𝑜 𝐴1 et
caractérisant le courant rotorique se déplace selon un cercle de diamètre "𝐴𝑜 𝐴2 " car les deux
vecteurs 𝐴𝑜 𝐴1 et 𝐴1 𝐴2 sont perpendiculaires quelque soit le glissement.
En divisant par "𝑗𝑙𝑠′ 𝜔𝑠 " les deux membres de l'équation (VI.1), on retrouvera le nouveau
diagramme dont les directions des vecteurs sont choisies indépendamment au premier :

𝐵
𝑉𝑠 𝑅𝑟′
𝑅𝑠 +
𝑔 ′
𝐼𝑟
𝑗𝑙𝑠′ 𝜔𝑠
𝐼𝑟′

𝑉𝑠
𝑗𝑙𝑠′ 𝜔𝑠
𝐴 𝐶

Figure𝐴VI.2
𝑜 𝐴𝑜 : diagramme vectoriel correspondant à l'équation VI.2.

87

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Chapitre VI Diagramme de Cercle et Caractéristiques de la Machine Asynchrone

𝑅 ′
𝑅𝑠 + 𝑟 𝑉
𝑔
𝐼𝑟′ + 𝐼𝑟′ = 𝑗 𝑙 ′ 𝑠𝜔 (VI.2)
𝑗 𝑙 𝑠′ 𝜔 𝑠 𝑠 𝑠

D'autre part, on a le courant magnétisant 𝐼𝑠𝜇 qui est d'amplitude constante (d'après le schéma
𝜋
équivalent simplifié) et est déphasé d'un angle proche de 2 . On trace ensuite la somme
vectorielle de ces deux courants donnants le courant statorique absorbé par le moteur comme
le montre l'équation suivante :
𝐼𝑠 = 𝐼𝑠𝜇 + 𝐼𝑟′ (VI.3)
Les directions des vecteurs courant sont tracées relativement à celle de la tension 𝑉𝑠 qui est
perpendiculaire à 𝐴𝐶.
𝑉
𝐴𝐶 = 𝑗 𝑙 ′ 𝑠𝜔 (VI.4)
𝑠 𝑠

D'où le diagramme de cercle donné par la figure VI.3.

𝐵
𝑉𝑠
𝑅𝑟′
𝑅𝑠 +
𝑔 ′
𝐼𝑟
𝑗𝑙𝑠′ 𝜔𝑠
𝐼𝑟′

𝐼𝑠
𝑂
𝐶
𝐴 𝑉𝑠
𝐼𝑠𝜇
𝑗𝑙𝑠′ 𝜔𝑠
𝐴𝑜 𝐴𝑜
Figure VI.3 : diagramme circulaire des courants

Lorsque le glissement est nul, le courant statorique sera égale au courant magnétisant. Le
point "𝐵" est confondu avec le point "𝐴". Lorsque le glissement augmente, le point "𝐵" qui
caractérise le point de fonctionnement se déplace selon le cercle de centre "𝑂" situé au milieu
du segment 𝐴𝐶.

III. Représentation des puissances

III. 1. Puissances absorbées


La projection du point de fonctionnement "𝑀" sur l'axe "𝑂𝑃" porté par le vecteur tension 𝑉𝑠
donne le point "𝑀1 " et sur l'axe perpendiculaire "𝑂𝑄" donne le point "𝑀2 " (figure VI.4) tel
que :
𝐴𝑀1 = 𝐼𝑠 𝑐𝑜𝑠 𝜑𝑠 et 𝐴𝑀2 = 𝐼𝑠 𝑠𝑖𝑛 𝜑𝑠 (VI.5)
Ces deux grandeurs sont égales aux puissances active et réactive à 3𝑉𝑠 près comme suit :
𝑃𝑠 = 3𝑉𝑠 𝐴𝑀1 et 𝑄𝑠 = 3𝑉𝑠 𝐴𝑀2 (VI.6)
Ces pour cette raison que les axes "𝑂𝑃" et "𝑂𝑄" sont dits axes de puissances active et réactive
successivement.

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Chapitre VI Diagramme de Cercle et Caractéristiques de la Machine Asynchrone

𝑃
𝑀1 𝑀

𝐼𝑟′
𝐼𝑠
𝜑𝑠
𝐴 𝐶
𝑄
𝑂 𝐴 𝑜 𝐴𝑜 𝑀2

Figure VI.4 : diagramme circulaire des courants

III. 2. Pertes Joule rotoriques


Soient différents point de fonctionnement 𝐶1 , 𝐶2 , 𝐶3 et 𝐶4 ayant différentes valeur du courant
′ ′ ′ ′
rotorique 𝐼𝑟1 , 𝐼𝑟2 , 𝐼𝑟3 et 𝐼𝑟4 et la projection de ces points selon l'axe des puissances actives
donne 𝐷1 𝐶1 , 𝐷2 𝐶2 , 𝐷3 𝐶3 et 𝐷4 𝐶4′ .Ces derniers représentent les pertes Joule rotoriques à 3𝑉𝑠
′ ′ ′

prés. On montre que les points 𝐷1 , 𝐷2 , 𝐷3 et 𝐷4 sont alignés sur la même droite. Pour cette
raison, il suffit de montrer que :
𝐷1 𝐶1′ 𝐷2 𝐶2′ 𝐷3 𝐶3′ 𝐷4 𝐶4′
= = = = 𝑐𝑜𝑛𝑡𝑎𝑛𝑡
𝐴𝐶1′ 𝐴𝐶2′ 𝐴𝐶3′ 𝐴𝐶4′
𝑃
𝐶3 𝐶4
𝐶2


𝐼𝑟3 𝐼𝑟4


𝐶1 𝐼𝑟2


𝐼𝑟1 𝜃1
𝐼𝑟′
𝐷4
𝐷3
𝐷2
𝐷1
𝜃1
𝐴 𝐶
𝐶1′ 𝐶2′ 𝐶3′ 𝐶4′

Figure VI.5 : Représentation des pertes Joule statoriques pour différents point de fonctionnement

′ ′
Pour le point 𝐶1 , on a : 𝑝𝑗𝑟 = 3𝑅𝑟′ 𝐼𝑟1 2
= 3𝑅𝑟′ 𝐼𝑟1 𝐴𝐶. 𝑠𝑖𝑛(𝜃1 )
Puisque les deux triangles 𝐴𝐶1 𝐶1′ et 𝐴𝐶𝐶1 sont semblables, on a :
𝐴𝐶1′ = 𝐼𝑟1

. 𝑠𝑖𝑛(𝜃1 )
D'où

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Chapitre VI Diagramme de Cercle et Caractéristiques de la Machine Asynchrone

𝑝𝑗𝑟 = 3𝑅𝑟′ . 𝐴𝐶. 𝐴𝐶1′


Les pertes Joule rotoriques correspondent à 3𝑉𝑠 prés à 𝐶1′ 𝐷1 tel que :
𝑝𝑗𝑟 = 3𝑉𝑠 . 𝐶1′ 𝐷1
Ainsi :
𝑝𝑗𝑟
𝐷1 𝐶1′ 3𝑉𝑠 𝐴𝐶. 𝑅𝑟′
= 𝑝𝑗𝑟 =
𝐴𝐶1′ 𝑉𝑠

3𝑅𝑟 . 𝐴𝐶
𝑉𝑠
Avec 𝐴𝐶 = ′ d'où
𝑙𝑠 𝜔 𝑠

𝐷1 𝐶1′ 𝑅𝑟′
= (VI.7)
𝐴𝐶1′ 𝑙 𝑠′ 𝜔 𝑠

Ce quotient ne dépend pas du glissement. Il est fonction uniquement des paramètres internes
de la machine. Le calcul des autres quotients correspondants aux autres points de
fonctionnement mène au même résultat. Ainsi, les points 𝐷1 , 𝐷2 , 𝐷3 et 𝐷4 sont alignés sur la
même droite qui est dite la droite des pertes Joule rotoriques.

III. 3. Pertes Joule statoriques


Les points correspondants aux pertes Joule statoriques ne forment pas une droite, car le
vecteur courant 𝐼𝑠 ne part pas du point "𝐴" mais du point "𝑂". Cependant, on accepte cette
approximation car les pertes dues au courant de la branche magnétisante 𝐼𝑠𝜇 devant celle du
courant 𝐼𝑠 sont négligeables.
Similairement aux pertes Joule rotoriques, on donne donc la pente de la droite des pertes Joule
statoriques par :
𝑅𝑟′ +𝑅𝑠 𝑅𝑠
𝑡𝑔 𝛼 = et 𝑡𝑔 𝛽 = (VI.8)
𝑙 𝑠′ 𝜔 𝑠 ′
𝑙𝑠 𝜔 𝑠

𝑃 Droite des pertes


Joule rotoriques

Droite des pertes


Joule statoriques

𝐴 𝛽
𝐶
𝑄
𝑂 𝐴 𝑜 𝐴𝑜

Figure VI.6 : Représentation des droites des pertes Joule statoriques et rotoriques

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Chapitre VI Diagramme de Cercle et Caractéristiques de la Machine Asynchrone

IV. Points particuliers du diagramme


Lorsque le glissement varie, le point de fonctionnement se déplace entre les points "𝐴" et "𝐶"
selon le cercle ayant le centre au milieu du segment "𝐴𝐶" passant par des points particuliers
du diagramme.

IV. 1. Points particuliers théoriques

IV. 1. 1. Point à glissement nul 𝑴𝟎


A un glissement nul, le courant absorbé par le moteur asynchrone n'est que le courant de la
𝑅𝑟′
branche magnétisante, car l'impédance 𝑅𝑠 + + 𝑗𝑙𝑠′ 𝜔𝑠 en aval de la branche magnétisante
𝑔
est infinie. Le point de fonctionnement "𝑀0 " à 𝑔 = 0 est confondu avec le point "𝐴" tel que :
𝐼𝑠𝑜 = 𝐼𝑠𝜇 <=> 𝑂𝐴 = 𝑂𝑀0
Les puissances absorbées pour ce point de fonctionnement peuvent être déduites par la
projection sur les axes de puissances active et réactive.
La composante active du courant magnétisant donne les pertes dans le fer à 3𝑉𝑠 prés.
𝑝 𝑓𝑒𝑟
𝑂𝑀0′ = 𝐼𝑠𝜇𝑎 = 𝐼𝑠𝜇 𝑐𝑜 𝑠 𝜑𝑠𝜇 = (VI.9)
3𝑉𝑠
2 𝑉2
𝑝𝑓𝑒𝑟 = 3𝑉𝑠 𝐼𝑠𝜇 𝑐𝑜𝑠 𝜑𝑠𝜇 = 3𝑅𝜇 𝐼𝑠𝜇𝑎 = 3 𝑅𝑠 (VI.10)
𝜇

La composante réactive du courant magnétisant donne la puissance magnétisante à 3𝑉𝑠 prés.


𝑄
𝑂𝑀0′′ = 𝐼𝑠𝜇𝑟 = 𝐼𝑠𝜇 𝑠𝑖 𝑛 𝜑𝑠𝜇 = 3𝑉𝑚 (VI.11)
𝑠

2 𝑉2
𝑄𝑚 = 3𝑉𝑠 𝐼𝑠𝜇 𝑠𝑖𝑛 𝜑𝑠𝜇 = 3𝑋𝜇 𝐼𝑠𝜇𝑟 = 3 𝑋𝑠 (VI.12)
𝜇

𝜑𝑠𝜇
𝑀0 ≡ 𝐴
𝑀0′ 𝐼𝑠𝜇 𝐶
𝑄
𝑂 𝐴𝑜 𝐴𝑜
𝑀0′′

Figure VI.7 : Représentation du point à glissement nul

IV. 1. 2. Point à glissement infini 𝐌∞


C'est un point purement théorique dont le moteur tourne dans le sens inverse du champ
tournant avec une très grande vitesse. A un glissement infini, la puissance absorbée par le
moteur asynchrone n'est que les pertes Joule au stator en plus des pertes dans le fer, car la

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Chapitre VI Diagramme de Cercle et Caractéristiques de la Machine Asynchrone

𝑅𝑟′
résistance " " qui est en aval de la branche magnétisante est nulle. Le point de
𝑔
fonctionnement "𝑀∞ " à 𝑔 = ∞ est un point de l'axe de pertes Joule statoriques. On déduit
donc que l'axe (𝐴𝑀∞ ) est l'axe des pertes Joule statoriques.
La composante active du courant en ce point de fonctionnement doit donner la somme des
pertes dans le fer et les pertes Joule au stator à 3𝑉𝑠 prés.
′ ′′
𝑂𝑀∞𝑟 = 𝐼𝑠∞𝑟 = 𝐼𝑠∞ 𝑠𝑖𝑛 𝜑𝑠∞ = 𝑂𝑀∞ (VI.13)
avec
′′ 𝑝 𝑓𝑒𝑟 +𝑝 𝑗𝑠
𝑀∞ 𝑀∞ = 𝐼𝑠∞𝑎 = 𝐼𝑠∞ 𝑐𝑜𝑠 𝜑𝑠∞ = (VI.14)
3𝑉𝑠
2
𝑒𝑡 𝑝𝑗𝑠 = 3𝑅𝑠 𝐼𝑠∞

𝑃 Droite des pertes


Joule statoriques
′ 𝑀∞
𝑀∞

𝐼𝑠∞

𝜑𝑠∞ 𝐴
𝐼𝑠𝜇 𝐶
𝑄
𝑂 𝐴𝑜 𝐴𝑜
′′
𝑀∞
Figure VI.8 : Représentation du point à glissement infini

IV. 2. Points particuliers pratiques

IV. 2. 1. Point de fonctionnement à vide 𝑴𝒗


En marche à vide, le moteur absorbe un courant 𝐼𝑠𝑣 qui diffère que très peu du courant de
fonctionnement à glissement nul. La composante réactive du courant 𝐼𝑠𝑣 est supposée la
même. Seule la composante active qui est relativement plus importante. Outre les pertes dans
le fer, le moteur absorbe un courant pour compenser les pertes mécaniques. Les pertes Joule
statoriques et rotoriques sont pratiquement négligeables.
La composante réactive du courant à vide donne la puissance magnétisante à 3𝑉𝑠 prés.
𝑄
𝑂𝑀𝑣′′ = 𝑂𝑀0′′ = 𝐼𝑠𝑣𝑟 = 𝐼𝑠𝑣 𝑠𝑖 𝑛 𝜑𝑠𝑣 = 3𝑉𝑚 (VI.15)
𝑠

La composante active du courant à vide donne les pertes dans le fer plus les pertes
mécaniques à 3𝑉𝑠 prés.
𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑚𝑒𝑐
𝑂𝑀𝑣′ = 𝐼𝑠𝑣𝑎 = 𝐼𝑠𝑣 𝑐𝑜 𝑠 𝜑𝑠𝑣 = = 𝑂𝑀0′ + 𝑀0′ 𝑀𝑣′
3𝑉𝑠
Avec
𝑝 𝑚𝑒𝑐
𝑀0′ 𝑀𝑣′ = (VI.16)
3𝑉𝑠

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Chapitre VI Diagramme de Cercle et Caractéristiques de la Machine Asynchrone

𝜑𝑠𝑣 𝑀𝑣
𝑀𝑣′
𝐼𝑠𝑣 𝐴
𝑀0′ 𝐶
𝐼𝑠𝜇 𝑄
𝑂 𝐴 𝐴
𝑀𝑣′′ ≡ 𝑜𝑀0′′𝑜

Figure VI.9 : Représentation du point de fonctionnement à vide

IV. 2. 2. Point de fonctionnement à rotor calé 𝐌𝐜


En marche à rotor calé (bloqué), le moteur asynchrone se comporte exactement comme un
transformateur à secondaire en court-circuit. Le moteur absorbe en plus des pertes totales au
stator (les pertes dans le fer et les pertes Joule au stator), une puissance qui se transforme
totalement en pertes Joule au rotor (𝑃𝑠′ = 𝑝𝑗𝑟 ). La composante active du courant 𝐼𝑠𝑐 représente
la somme de ces pertes à 3𝑉𝑠 prés.
La composante active du courant statorique à rotor calé est :
𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑗𝑠 + 𝑝𝑗𝑟
𝑂𝑀𝑐′ = 𝐼𝑠𝑐𝑎 = 𝐼𝑠𝑐 𝑐𝑜 𝑠 𝜑𝑠𝑐 = = 𝑂𝑀0′ + 𝑀0′ 𝑀𝑐′′ + 𝑀𝑐′′ 𝑀𝑐′
3𝑉𝑠
Avec
𝑝 𝑓𝑒𝑟 𝑝 𝑝
𝑂𝑀0′ = , 𝑀0′ 𝑀𝑐′′ = 3𝑉𝑗𝑠 , 𝑀𝑐′′ 𝑀𝑐′ = 3𝑉𝑗𝑟 (VI.17)
3𝑉𝑠 𝑠 𝑠

Puisque le point 𝑀𝑐 du cercle caractérise les pertes Joule au rotor, la droite (𝑂𝑀𝑐 ) est la droite
des pertes Joule rotorique.
Le couple de démarrage est déduit directement du diagramme de cercle comme suit :
𝑝 𝑗𝑟 3𝑉𝑠 𝑀𝑐′′ 𝑀𝑐′
𝛤𝑑 = = (VI.18)
Ω𝑠 Ω𝑠

𝑃 Droite des pertes


Droite des pertes Joule rotoriques
mécaniques
𝑀𝑐′ 𝑀𝑐
Droite des pertes
𝐼𝑠𝑐 Joule statoriques
𝑀∞
𝑀𝑐′

𝑀𝑣′ 𝜑𝑠𝑐
𝑀𝑣
𝑀0′ 𝐶
𝐼𝑠𝜇 𝑄
𝑂
𝑀0′′

Figure VI.10 : Représentation du point de fonctionnement à rotor calé

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Chapitre VI Diagramme de Cercle et Caractéristiques de la Machine Asynchrone

Similairement aux pertes Joule statoriques et rotoriques, on peut faire une approximation en
supposant que les pertes mécaniques forment aussi une droite qui passe par les points 𝑀𝑣 et
𝑀𝑐 et est dite la droite des pertes mécaniques (figure VI.10).

IV. 3. Points de fonctionnement quelconques


Un de point de fonctionnement quelconque "𝑀" est caractérisé par une puissance active égale
à la somme de la puissance utile augmentée des différentes pertes, à savoir les pertes Joule
statoriques, les pertes dans le fer, les pertes Joule rotoriques et les pertes mécaniques.
La composante active du courant statorique pour un point de fonctionnement quelconque est :
𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑗𝑠 + 𝑝𝑗𝑟 + 𝑝𝑚𝑒𝑐 + 𝑃𝑢
𝑂𝑀′ = 𝑀0 𝑀 = 𝐼𝑠𝑎 = 𝐼𝑠 𝑐𝑜 𝑠 𝜑𝑠 =
3𝑉𝑠
= 𝑀0 𝑀1 + 𝑀1 𝑀2 + 𝑀2 𝑀3 + 𝑀3 𝑀4 + 𝑀4 𝑀 (VI.19)
Tel que la projection du point de fonctionnement 𝑀 sur l'axe de puissance réactive:
- donne le point 𝑀0
- coupe le diagonal du cercle (𝐴𝐶) au point 𝑀1
- coupe la droite les pertes Joule statoriques au point 𝑀2
- coupe la droite les pertes Joule rotoriques au point 𝑀3
- coupe la droite les pertes mécaniques au point 𝑀4
𝑃
Droite des pertes Droite des pertes
mécaniques Joule rotoriques
𝑀𝑐

Droite des pertes


𝑀 Joule statoriques
𝑀′ 𝑀∞
𝐼𝑠

𝑀4
𝜑𝑠 𝑀3
𝑀𝑣
𝑀2 𝐶
𝐼𝑠𝜇
𝐴 𝑀1
𝑄
𝑂
𝑀0

Figure VI.11 : Représentation d'un point de fonctionnement quelconque

Lorsqu'on réussi à tracer le diagramme de cercle, on peut lire tous les grandeurs caractérisant
le moteur asynchrone depuis ce diagramme comme suit:
- Les pertes dans le fer : pfer = 3Vs . M0 M1
- Les pertes Joule au stator : pjs = 3Vs . M1 M2
- Les pertes Joule au rotor : pjr = 3Vs . M2 M3
- Les pertes mécaniques : pmec = 3Vs . M3 M4
- La puissance utile : 𝑃𝑢 = 3Vs . M4 M
- La puissance absorbée : 𝑃𝑠 = 3Vs . M0 M

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Chapitre VI Diagramme de Cercle et Caractéristiques de la Machine Asynchrone

- les pertes totales au stator : pjs = 3Vs . M0 M2


- la puissance transmise au rotor : 𝑃𝑠′ = 3Vs . M2 M
- la puissance mécanique : 𝑃𝑚𝑒𝑐 = 3Vs . M3 M
- le couple mécanique : 𝛤𝑚𝑒𝑐 = 3Vs . M2 M Ω𝑠
- le glissement : 𝑔 = M2 M3 M2 M
- le rendement : 𝜂 = M4 M M0 M

Remarques
- La droite (𝐴𝑀∞ ) est dite aussi la droite des couples mécaniques car la distance M2 M donne
à 3𝑉𝑠 /Ω𝑠 prés le couple mécanique.
- La droite (M𝑣 𝑀∞ ) est dite la droite des puissances utiles car la distance M4 M donne à 3𝑉𝑠
prés la puissance utile.
- Le point de fonctionnement à couple maximum est déterminé par le tangent du cercle
parallèle à l'axe (𝐴𝑀∞ ).
- Le point de fonctionnement à puissance utile maximum est déterminé par le tangent du
cercle parallèle à l'axe (M𝑣 𝑀∞ ).
- La puissance utile passe par son maximum pour un glissement légèrement supérieur à celui
donnant le couple maximum.

IV. 4. Lecture du glissement


Proche de la zone du fonctionnement nominale, les différentes pertes sont réduites et les
points M1 , M2 , M3 et M4 sont très proches l'un de l'autre. Ceci rend la lecture de quelques
pertes difficile et imprécise en particulier la lecture du glissement qui doit être très précise.
Nous montrons donc une autre méthode utilisant une échelle commode de lecture.
Si on joint un point "𝑁" quelconque du cercle au point "𝐴" et "𝑀". Ensuite, on trace le
parallèle à (𝑀∞ 𝑁) passant par "M𝑐 ", il coupe l'axe (𝑁𝑀) au point "𝐾" et l'axe (𝑁𝐴) au point
"𝐾 ′ ". Le glissement peut être donné par :
𝐾𝐾 ′
𝑔= (VI.20)
M 𝑐 𝐾′
Normalement, on :
𝐷1 𝐷1′
𝑔= (VI.21)
𝐷1 M

Les triangles (𝐴𝑀𝐷1 ) et (𝑁𝐾𝐾 ′ ) sont semblables car :


- L'angle 𝑀𝐴𝐷1 = 𝐾 ′ 𝐾𝑁 car :

𝐾 ′ 𝐾𝑁 = 𝐾𝑁𝑀∞ angles alternés internes


et 𝐾 ′ 𝑁𝑀∞ = 𝑀∞ 𝐴𝑀 elle sous-tendent la même corde 𝑀∞ 𝑀
- L'angle 𝐴𝑀𝐷1 = 𝐾 ′ 𝑁𝐾 car :
𝐴𝑀𝐷1 = 𝑀𝐶𝐴 ; les triangles (𝐴𝑀𝐷) et (𝐴𝐶𝑀) sont semblables
et 𝑀𝐶𝐴 = 𝐾𝑁𝐾 ′ ; elle sous-tendent la même corde 𝐴𝑀

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Chapitre VI Diagramme de Cercle et Caractéristiques de la Machine Asynchrone

𝑀𝑐

𝑀∞

𝑀𝑐′

𝐷1′

𝐷1
𝐴 𝐶
𝐷

𝐾′

Figure VI.12 : Représentation d'une nouvelle méthode pour la lecture du glissement


D'où,
𝐷1 M 𝐾 ′ 𝑁
=
𝐷1 𝐴 𝐾 ′ 𝐾
Donc,
𝐷1 𝐷1′ 𝐷1 𝐷1′ . 𝐾 ′ 𝐾
𝑔= =
𝐷1 M 𝐷1 𝐴. 𝐾 ′ 𝑁
Au point "𝑀𝑐 ", le glissement 𝑔 = 1 et les points "𝐾" et "𝐷1′ " sont confondus avec le point
"𝑀𝑐 " et le point "𝐷1 " est confondu avec le point "𝑀𝑐′ ", ce qui donne :
𝑀𝑐′ 𝑀𝑐 . 𝐾 ′ 𝑀𝑐
1=
𝑀𝑐′ 𝐴. 𝐾 ′ 𝑁
𝑔
Ensuite, si on calcule 𝑔 = 1 , on trouve ;
𝐾 ′ 𝐾 𝐷1 𝐷1′ . 𝑀𝑐′ 𝐴
𝑔= .
𝐾 ′ 𝑀𝑐 𝐷1 𝐴. 𝑀𝑐′ 𝑀𝑐
Puisque les deux triangles (𝐴𝐷1 𝐷1′ ) et (𝐴𝑀𝑐′ 𝑀𝑐 ) sont semblables, on peut écrire que :
𝐷1 𝐷1′ 𝑀𝑐′ 𝑀𝑐 𝐷1 𝐷1′ . 𝑀𝑐′ 𝐴
= => =1
𝐷1 𝐴 𝐴𝑀𝑐′ 𝐷1 𝐴. 𝑀𝑐′ 𝑀𝑐
𝐾𝐾 ′
Effectivement, le glissement peut être donné par : 𝑔 = 𝑀 ′
𝑐𝐾

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Chapitre VI Diagramme de Cercle et Caractéristiques de la Machine Asynchrone

IV. 5. Echelle du glissement


Si le point "𝑁" est choisi sur le point "𝑀∞ ", le parallèle de la tangente du cercle au point "𝑀∞ "
et passant par le point "𝑀𝑐 " coupe l'axe (𝑀∞ 𝑀) au point "𝐾" et l'axe (𝑀∞ 𝐴) au point "𝐾 ′ "
𝐾𝐾 ′
donnant le glissement 𝑔 = M ′
𝑐𝐾

𝑀𝑐

𝐾
𝑀∞ ≡ 𝑁

𝐾

𝐷1′

𝐷1
𝐴 𝐶
𝐷

Figure VI.13 : Présentation de la première étape pour la nouvelle échelle de lecture du glissement

On prolonge l'axe (𝑀∞ 𝐴) à gauche du diagramme. Le parallèle à la tangente du cercle au


point "𝑀∞ " coupe l'axe (𝑀∞ 𝐴) au point "𝑂′ " formant le l'échelle de glissement de sorte que:
- L'axe (𝑀∞ 𝑀) coupe l'échelle de glissement au point "𝐺1 "
- L'axe (𝑀∞ 𝑀𝑐 ) coupe l'échelle de glissement au point "𝐺2 "
Donnant le glissement ainsi:
𝑂′𝐺
𝑔 = 𝑂 ′ 𝐺1
2

𝐺2

𝑀𝑐

𝐺1 𝑀
𝐾

𝑀∞

𝐾′
𝐷1
𝐴 𝐶
𝑂′

Figure VI.14 : Présentation de la deuxième étape pour la nouvelle échelle de lecture du glissement

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Chapitre VI Diagramme de Cercle et Caractéristiques de la Machine Asynchrone

En pratique, le point "𝐺2 " est très loin du diagramme car le point "𝑀𝑐 " est proche du point
"𝑀∞ ". Ceci rend cette méthode de lecture n'est pas pratique. La méthode utilisée en pratique
est de prendre le point 𝑀𝑐′′ de sorte que :
𝐾 ′M 𝑐
𝐾 ′ 𝑀𝑐′′ = (VI.22)
10
Enfin, l'axe (𝑀∞ 𝑀𝑐′′ ) coupe l'échelle de glissement au point "𝐺2′ " donnant ainsi le glissement
à 10% près.

𝑀𝑐

𝐺1 𝑀

𝐾
𝑀∞
𝐺2′ 𝑀𝑐′′
𝐾′

𝐷1
𝐴 𝐶
𝑂′

Figure VI.15 : Présentation de l'échelle commode pour la lecture du glissement

V. Caractéristiques du moteur asynchrone


L'utilisation du diagramme de cercle permet de compléter les observations faites à partir des
relations déduites du schéma équivalent.
La puissance utile est nulle à vide (𝑔 ≅ 0), Elle croit lorsque le glissement croit et passe par
un maximum, puis elle diminue pour s'annuler à nouveau quand le glissement sera égale à 1.
Ceci montre que la caractéristique du MAS possède deux parties (figure VI.16).
𝑃𝑢
La première partie qui est stable (trait
continue) située entre le point de
fonctionnement à vide et le point de
fonctionnement à puissance maximum. La
deuxième partie qui est instable (trait
discontinue) située entre le point de
fonctionnement à puissance maximum et le
point de fonctionnement à rotor bloqué. En
pratique, si la puissance mécanique demandée
par la charge augmente, le MAS est prêt pour
développer cette puissance. Au-delà de la
puissance maximum, le moteur n'est pas prêt 𝑔
pour développer une telle puissance, donc, il
est freiné pour ensuite s'arrêter. Figure VI.16. Caractéristiques de la puissance utile
en fonction du glissement

En pratique le moteur n'est utilisé que dans sa partie de fonctionnement stable.


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Chapitre VI Diagramme de Cercle et Caractéristiques de la Machine Asynchrone

V. 1. Le courant absorbé
Le courant statorique part d'une valeur non nul (courant de la branche magnétisante "𝐼𝑠𝜇 "). Il
augmente au fur et à mesure que la puissance utile augmente jusqu'à la puissance utile
maximum. Si la puissance demandée continue à croitre même si la puissance utile diminue, le
courant absorbé augmente aussi en même temps que la vitesse diminue (zone d'instabilité). En
pratique on doit couper l'alimentation pour éviter la détérioration du moteur.

𝐼𝑠 𝐼𝑠

𝑔
𝑃𝑢
(a) (b)
Figure VI.17. Caractéristiques du courant absorbé au stator
(a) en fonction de la puissance utile (b) en fonction du glissement

V. 2. Le facteur de puissance
A vide, le facteur de puissance est faible. Il augmente rapidement au fur et à mesure que la
puissance augmente. Il passe par son maximum à un faible glissement quand le vecteur de
courant statorique est tangent au cercle (au voisinage du point de fonctionnement nominal).
Ensuite, il diminue pour revenir à une valeur assez faible à l'arrêt.
𝑐𝑜 𝑠 𝜑𝑠 𝑐𝑜 𝑠 𝜑𝑠

𝑃𝑢 𝑔

(a) (b)
Figure VI.18. Caractéristiques du facteur de puissance
(a) en fonction de la puissance utile (b) en fonction du glissement

99

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Chapitre VI Diagramme de Cercle et Caractéristiques de la Machine Asynchrone

V. 3. Le couple électromagnétique
Il est nul à glissement nul. Ensuite, il augmente proportionnellement en fonction de la
puissance utile, surtout proche de la zone de fonctionnement nominale. Puis il s'incurve pour
passer par son maximum lorsque le tangent du cercle est parallèle à l'axe des couples. Si la
puissance demandée continue à croitre même si la puissance utile diminue, le couple diminue
jusqu'à atteindre sa valeur au démarrage.

𝛤𝑚𝑒𝑐 𝛤𝑚𝑒𝑐

𝑃𝑢 𝑔

(a) (b)
Figure VI.19. Caractéristiques du couple électromagnétique
(a) en fonction de la puissance utile (b) en fonction du glissement

V. 4. Le rendement
Le rendement part d'une valeur nulle et croit en fonction de la puissance utile. Il a un
maximum au voisinage du point de fonctionnement nominal (à un glissement faible). Il
diminue ensuite pour s'annuler en fonctionnement à rotor bloqué. Le rendement est d'autant
meilleur que le moteur est refroidi efficacement.

𝜂 𝜂

𝑃𝑢 𝑔

(a) (b)
Figure VI.20. Caractéristiques du facteur de puissance
(a) en fonction de la puissance utile (b) en fonction du glissement

100

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Chapitre VI Diagramme de Cercle et Caractéristiques de la Machine Asynchrone

VI. Modification des caractéristiques du moteur asynchrone


On peut modifier les caractéristiques du moteur asynchrone par action sur :
- La résistance de l'enroulement du rotor
- La valeur efficace de la tension d'alimentation du moteur
- La fréquence de la tension d'alimentation du moteur

VI. 1. Action sur la résistance rotorique


La mise en série d'une résistance "𝑅𝑕 " avec la résistance de l'enroulement du rotor ne modifie
ni le courant magnétisant (donc le point "𝐴" reste inchangé), ni le point à glissement infini (la
droite des pertes Joule statoriques). Ceci montre que le cercle reste aussi inchangé. Seul, le
point à rotor calé qui caractérise les pertes Joule rotoriques est changé.
A glissement unitaire, si pour "𝑅𝑟′ ", les pertes Joule rotoriques était "𝑀𝑐 𝑀𝑐′ " correspondant à
"3𝑅𝑟′ 𝐼𝑟′ 2 ", pour "𝑅𝑟′ + 𝑅𝑕 ", les pertes Joule rotoriques serait "𝑀𝑐𝑕 𝑀𝑐𝑕 ′
" correspondant à
2
"3 𝑅𝑟 + 𝑅𝑕 𝐼𝑟𝑕 ". Le courant rotorique (et par conséquent le courant statorique) se réduit et
′ ′

le point "𝑀𝑐𝑕 " doit être du cercle donc se rapproche du point de fonctionnement nominal.

𝐺2

𝑀𝑐𝑕 𝑀𝑐

𝐼𝑟′
𝐼𝑟𝑕

𝑀
𝐺1 𝑀∞

𝑀𝑐′

𝑀𝑐𝑕

𝐴 𝐶
𝑂′

Figure VI.21 : Diagramme de cercle à résistance rotorique modifiée

L'échelle de glissement se resserre, car le point "𝐺2 " se rapproche du point "𝐺1 ". Cette échelle
se resserre plus d'autant que la résistance du rhéostat rotorique est plus importante.
A un couple mécanique constant, le glissement est proportionnel à la résistance du rhéostat
rotorique car :
𝑝 𝑗𝑟 3𝑅𝑟′ 𝐼𝑟′ 2
𝑔= = (VI.23)
𝑃𝑠′ 𝑃𝑠′
Le courant rotorique "𝐼𝑟′ " et la puissance transmise au rotor "𝑃𝑠′ " restent inchangés pour le
même couple mécanique.
Pour un glissement 𝑔1 correspondant à une résistance rotorique 𝑅𝑟′ et un glissement 𝑔2
correspondant à une résistance rotorique 𝑅𝑟′ + 𝑅𝑕 , on aura :

101

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Chapitre VI Diagramme de Cercle et Caractéristiques de la Machine Asynchrone

𝑔1 𝑅𝑟′
= ′ (VI.24)
𝑔2 𝑅𝑟 +𝑅𝑕

VI. 2. Action sur la valeur efficace de la tension du stator


Le moteur asynchrone possède pour un glissement donné, une impédance correspondante. Si
la valeur efficace de la tension du stator se réduit de "𝑉𝑠1 " à "𝑉𝑠2 ", le diagramme de cercle sera
𝑉
réduit du rapport " 𝑉𝑠2 ". Si on veut développer le même couple mécanique sous la tension
𝑠1
"𝑉𝑠1 " correspondant au glissement "𝑔1 ", Sous la tension réduite "𝑉𝑠2 ", le glissement
correspondant "𝑔2 " est plus grand que le glissement "𝑔1 " par un rapport égale au carré de
𝑉𝑠1 2
l'inverse du rapport de réduction de la tension car :
𝑉𝑠2

𝑃𝑠′ 3𝑅𝑟′ 𝐼𝑟′ 2


𝛤𝑚𝑒𝑐 = = (VI.25)
Ω𝑠 𝑔Ω 𝑠
A couple constant, on aura :
′ 2 ′ 2
𝐼𝑟1 𝐼𝑟2
= (VI.26)
𝑔1 𝑔2

𝑔 𝑉𝑠
Sachant que 𝐼𝑟′ = , on peut négliger "𝑔𝑅𝑠 " et "𝑔𝑙𝑠′ 𝜔𝑠 " devant "𝑅𝑟′ " en
2 2
𝑔𝑅𝑠 +𝑅𝑟′ + 𝑔 𝑙 𝑠′ 𝜔 𝑠
fonctionnement nominal car le glissement est très faible. Ainsi, on aura :
𝑔2 𝑉𝑠1 2
≅ (VI.27)
𝑔1 𝑉𝑠2

Le glissement augmente d'un rapport égal au carré du rapport de diminution des tensions.

𝐺2′ 𝑀𝑐1

𝑀2 𝑀∞1
𝑀1
𝑀𝑐2
𝐺2

𝑀∞2

𝐴
𝑂′

Figure VI.22 : Diagramme de cercle à tension statorique réduite.

Comme l'illustre la figure IV.22, Il est clair que l'échelle de glissement est modifiée. Pour un
même couple développé,"𝑂′ 𝐺2 " correspondante à la tension "𝑉𝑠1 " est plus faible que "𝑂′ 𝐺2′ "
correspondante à la tension "𝑉𝑠2 ".
102

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Chapitre VI Diagramme de Cercle et Caractéristiques de la Machine Asynchrone

VI. 3. Action sur la fréquence de la tension du stator

Si la valeur efficace de la tension d'alimentation reste constante alors que sa fréquence


𝑓
diminue de "𝑓𝑠1 " à "𝑓𝑠2 ", le diagramme s'agrandie d'un rapport 𝑓𝑠1 égale l'inverse du rapport
𝑠2
de diminution de la fréquence. Cet agrandissement est dû au diamètre du cercle qui est
proportionnel inverse avec la pulsation (VI.4). Ainsi :
𝑓
𝑂𝐴′ = 𝑂𝐴 𝑓𝑠1 ; car la réactance à vide du moteur vue de l'entrée diminue.
𝑠2
′ ′ 𝑓𝑠1
𝐴 𝐶 = 𝐴𝐶 𝑓 ; car la réactance totale ramenée au primaire diminue.
𝑠2
𝑓𝑠1
La pente de la droite des pertes par effet Joule statoriques s'agrandie du même rapport
𝑓𝑠2
𝑓𝑠1
𝑡𝑔 𝛼 ′ = 𝑡𝑔 𝛼 (VI.28)
𝑓𝑠2
𝑓𝑠1
La pente de la droite des pertes par effet Joule rotoriques s'agrandie du même rapport 𝑓𝑠2
𝑓𝑠1
𝑡𝑔 𝛽 ′ = 𝑡𝑔 𝛽 (VI.29)
𝑓𝑠2
D'où les pertes par effet Joule deviennent plus importantes ce qui diminue les performances
du moteur. Une réduction importante de la fréquence d'alimentation provoque un
échauffement important du moteur même à vide.

𝑀𝐶′


𝑀∞

𝑀𝑐

𝛽′
𝑀∞
𝛼′
𝐴′
𝐶′
𝐶
𝐴
𝑂′

Figure VI.23 : Diagramme de cercle à tension statorique réduite.

103

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Chapitre VI Diagramme de Cercle et Caractéristiques de la Machine Asynchrone

Table des matières


I. Introduction ....................................................................................................................... 87
II. Construction Diagramme de cercle .............................................................................. 87
III. Représentation des puissances ..................................................................................... 88
III. 1. Puissances absorbées ................................................................................................. 88
III. 2. Pertes Joule rotoriques ............................................................................................... 89
III. 3. Pertes Joule statoriques .............................................................................................. 90
IV. Points particuliers du diagramme ................................................................................. 91
IV. 1. Points particuliers théoriques..................................................................................... 91
IV. 1. 1. Point à glissement nul ............................................................................................ 91
IV. 1. 2. Point à glissement infini......................................................................................... 91
IV. 2. Points particuliers pratiques....................................................................................... 92
IV. 2. 1. Point de fonctionnement à vide .............................................................................. 92
IV. 2. 2. Point de fonctionnement à rotor calé ..................................................................... 93
IV. 3. Points de fonctionnement quelconques ..................................................................... 94
IV. 4. Lecture du glissement ................................................................................................ 95
IV. 5. Echelle du glissement ................................................................................................ 97
V. Caractéristiques du moteur asynchrone ........................................................................ 98
V. 1. Le courant absorbé ....................................................................................................... 99
V. 2. Le facteur de puissance ................................................................................................ 99
V. 3. Le couple électromagnétique...................................................................................... 100
V. 4. Le rendement .............................................................................................................. 100
VI. Modification des caractéristiques du moteur asynchrone .......................................... 101
VI. 1. Action sur la résistance rotorique ............................................................................ 101
VI. 2. Action sur la valeur efficace de la tension du stator ................................................ 102
VI. 3. Action sur la fréquence de la tension du stator ........................................................ 103

Bibliographie
- G. Séguier, F. Notelet, ’’Electrotechnique industrielle’’, Téch et Doc, 1987.
- M. Kostenko et L. Piotrovski, ”Machines Electriques : Machines à Courant Alternatif ”
Tome II, 3ème édition, Édition MIR, 1979.
- A. Ivanov-Smolensky, ”Electrical Machines”, Édition MIR, 1982.
- J.L. Dalmasso, ”Cours d'électrotechnique 1 : Machines tournantes à courants
alternatifs”, Éditions Belin, 1985.
- A. Fouillé, ’’Électrotechnique à l'usage des ingénieurs : Machines électriques’’, Tome II,
Édition Dunod, 1957.
- L. Lagron, ’’les Moteurs à Courants Alternatifs’’, Éditions Dunod, 1949.
- J. Châtelain, ’’Machines Electriques’’, Traité d'Electricité, Ecole Polytechnique Fédérale de
Lausanne, Éditions Georgi, 1983.

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Chapitre VII Essais, Démarrage et Freinage du Moteur Asynchrone

I. Introduction
Afin de trouver les paramètres du diagramme de cercle ou du schéma équivalent permettant
de prédéterminer le comportement de la machine asynchrone en charge, on doit réaliser des
essais à basse puissance. L'essai à vide et l'essai à rotor bloqué vont permettre de connaitre les
lieux de deux points particuliers et nécessaires pour tracer parfaitement le diagramme.
Lors d'un démarrage d'une machine asynchrone, le courant peut atteindre 8 fois le courant
nominal de la machine. Si l'application utilise un variateur, c'est ce dernier qui se chargera
d'adapter les tensions appliquées à la machine afin de limiter ce courant. En l'absence de
variateur de vitesse, il existe plusieurs méthodes permettant de limiter le courant de
démarrage. Elles ont été développées avant l'apparition de l'électronique de puissance mais
sont encore utilisées de nos jours dans les installations anciennes ou par mesure d'économie
pour des applications ne nécessitant pas de variateur en dehors du démarrage.

II. Essai à vide


Alimentée sous tension et fréquence nominales, le moteur étant à vide, on mesure la puissance
à vide "𝑃𝑠𝑣 " et le courant absorbé "𝐼𝑠𝑣 ".
𝑃𝑠𝑣 = 3𝑈𝑠 𝐼𝑠𝑣 𝑐𝑜𝑠 𝜑𝑠𝑣 (VII.1)
D'autre part :
𝑃𝑠𝑣 = 𝑝𝑗𝑠 + 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑗𝑟 + 𝑝𝑚𝑒𝑐 (VII.2)
Avec :
2
𝑝𝑗𝑠 = 3𝑅𝑠 𝐼𝑠𝑣 2 et 𝑝𝑗𝑟 = 3𝑅𝑟′ 𝐼𝑟𝑣

1
Alimentation
triphasée

3
Moteur
Asynchrone
N triphasée

Figure VII.1 : Schéma de principe de la marche vide du moteur asynchrone.


A vide le courant statorique "𝐼𝑠𝑣 " est faible et le courant rotorique "𝐼𝑟𝑣 " est plus faible que le
courant statorique. En pratique, on néglige les deux pertes Joule "𝑝𝑗𝑠 " et "𝑝𝑗𝑟 ". Cette
approximation mène à conclure que la puissance absorbée à vide n'est que la somme des
pertes dans le fer et les pertes mécaniques.
𝑃𝑠𝑣 ≅ 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑚𝑒𝑐 (VII.3)

105

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Chapitre VII Essais, Démarrage et Freinage du Moteur Asynchrone

La projection du courant statorique "𝐼𝑠𝑣 " sur les deux axes de puissance active et réactive
donne les coordonnées du point de fonctionnement "𝑀𝑣 " tel que :
La composante active du courant à vide donne les pertes dans le fer plus les pertes
mécaniques à 3𝑉𝑠 prés.
𝑝 𝑓𝑒𝑟 +𝑝 𝑚𝑒𝑐
𝐼𝑠𝑣𝑎 = 𝐼𝑠𝑣 𝑐𝑜 𝑠 𝜑𝑠𝑣 = (VII.4)
3𝑉𝑠

La composante réactive du courant à vide donne la puissance magnétisante à 3𝑉𝑠 prés.


𝑄
𝐼𝑠𝑣𝑟 = 𝐼𝑠𝑣 𝑠𝑖 𝑛 𝜑𝑠𝑣 = 3𝑉𝑚 (VII.5)
𝑠

Pour séparer les pertes mécaniques de celles dans le fer, on relève la caractéristique de
variation de la somme de ces deux pertes en fonction de la tension efficace de l'alimentation.
L'intersection de la courbe avec l'axe des ordonnées (𝑉𝑠 = 0) donne les pertes mécaniques car
ces derniers ne dépendent pas de la tension (figure VII.2.a).
Durant l'essai, on ne peut pas réduire la tension d'alimentation au dessous d'une certaine
valeur (généralement la moitié de la tension nominale), sinon la vitesse de rotation diminue
remarquablement et les pertes mécaniques ne restent plus constantes. La déduction des pertes
mécaniques sera par l'extrapolation graphique (Partie discontinue).
Puisque la forme de la courbe de variation de ces deux pertes est parabolique (les pertes dans
fer sont proportionnelles au carré de la tension d'alimentation), l'extrapolation rend l'erreur sur
la lecture importante. On trace donc la courbe de variation de la somme des deux pertes en
fonction du carré de la tension. Ceci rend la courbe une droite et facilite la déduction des
pertes mécaniques (figure VII.2.b).

𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑚𝑒𝑐 W 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑚𝑒𝑐 W

𝑝𝑚𝑒𝑐 𝑝𝑚𝑒𝑐

𝑉𝑠 V 𝑉𝑠 2
(a) (b)

Figure VII.2 : diagramme vectoriel correspondant à l'équation VI.2.

Remarque
Pour les moteurs à rotor bobiné, on peut procéder par ouverture du circuit du secondaire. Sans
que la vitesse diminue, on relève la nouvelle puissance à vide "𝑃𝑠𝑣𝑜 ". Lorsque le rotor est
ouvert, le stator ne lui fournira pas la même puissance qu'à vide. Donc, la puissance absorbée
n'est que les pertes dans le fer augmentées des pertes Joule statoriques qui sont négligeables.

106

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Chapitre VII Essais, Démarrage et Freinage du Moteur Asynchrone

𝑜
𝑃𝑠𝑣𝑜 = 𝑝𝑗𝑠 + 𝑝𝑓𝑒𝑟 ≅ 𝑝𝑓𝑒𝑟 (VII.6)
D'où, la différence entre les deux puissances donne approximativement les pertes mécaniques.
𝑃𝑠𝑣 − 𝑃𝑠𝑣𝑜 ≅ 𝑝𝑚𝑒𝑐 (VII.7)

III. Essai à rotor calé



Le rotor étant immobilisé, on alimente le moteur par une tension réduite "𝑈𝑠𝑐 " et la fréquence

nominale de sorte qu'il absorbe un courant "𝐼𝑠𝑐 " proche du courant nominal. On relève ensuite
la puissance absorbée correspondante "𝑃𝑠𝑐′ ".

1
Alimentation
triphasée

Moteur
Asynchrone
N triphasée

Figure VII.3 : Schéma de principe de l'essai à rotor calé du moteur asynchrone.


Ensuite, on ramène le courant "𝐼𝑠𝑐 " et la puissance absorbés "𝑃𝑠𝑐′ " correspondants à "𝐼𝑠𝑐 " et
"𝑃𝑠𝑐 " sous la tension nominale comme suit :
′ 𝑈 𝑈𝑠 2
𝐼𝑠𝑐 = 𝐼𝑠𝑐 𝑠
et 𝑃𝑠𝑐 = 𝑃𝑠𝑐′ (VII.8)
𝑈′𝑠𝑐

𝑈𝑠𝑐

La projection du courant statorique "𝐼𝑠𝑐 " sur les deux axes de puissance active et réactive
donne les coordonnées du point de fonctionnement "𝑀𝑐 " tel que :
La composante active du courant à rotor calé donne les pertes dans le fer plus les pertes joule
statoriques et rotoriques à 3𝑉𝑠 prés.
𝑝 𝑓𝑒𝑟 +𝑝 𝑗𝑠𝑐 +𝑝 𝑗𝑟𝑐
𝐼𝑠𝑐𝑎 = 𝐼𝑠𝑐 𝑐𝑜 𝑠 𝜑𝑠𝑐 = (VII.9)
3𝑉𝑠

La composante réactive du courant à rotor calé donne la puissance réactive à 3𝑉𝑠 prés.
𝑄
𝐼𝑠𝑐𝑟 = 𝐼𝑠𝑐 𝑠𝑖 𝑛 𝜑𝑠𝑐 = 3𝑉𝑠𝑐 (VII.10)
𝑠

Remarques
- Durant l'essai à rotor calé, on doit relever plusieurs fois pour plusieurs positions du rotor
par rapport au stator selon la position des encoches et ensuite prendre la valeur moyenne de
celles-ci.
- Le calcul du couple de démarrage allant de sa valeur à tension réduite est parfois imprécis.
On relève plusieurs valeurs à basse tension puis on trace la courbe de variation "𝛤𝑑 =
107

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Chapitre VII Essais, Démarrage et Freinage du Moteur Asynchrone

𝑓 𝑈𝑠 2 ". Puisque cette dernière est une droite, on peut avoir le couple à pleine tension par
extrapolation du graphe.

IV. Essai en charge


Le moteur étant alimenté sous sa tension et fréquence nominales, on lui applique un couple
résistant allant du fonctionnement à vide jusqu'à la pleine charge. A cette fin, on le charge par
une dynamo débitant sur une charge résistive variable. Pour chaque valeur du courant
statorique "𝐼𝑠 ", on relève la puissance active "𝑃𝑠 " et réactive "𝑄𝑠 " correspondantes par la
méthode de deux wattmètres (Figure VII.4).
"𝑃1 " et "𝑃2 " sont les lectures sur les deux wattmètres, elles peuvent être de signes différents.
Sachant que la puissance absorbée "𝑃𝑠 " est une puissance active, elle est nécessairement
positive. Il est donc indispensable de donner à l'indication "𝑃1 " du wattmètre de la ligne 1 la
valeur positive correspondant à la plus grande des deux indications en valeurs absolues. La
valeur prise par "𝑃2 " sera l’indication de l’autre wattmètre, affublé du signe « plus » si les
deux grandeurs étaient de même signe et du signe « moins » dans le cas contraire.

1 Moteur
Asynchrone
triphasée
Alimentation
triphasée

Figure VII.4 : Schéma de principe de la marche en charge du moteur asynchrone.

V. Bilan de puissance
Un moteur asynchrone couplé au réseau fonctionne donc sous la tension et la fréquence du
réseau supposées constantes. Nous nous contenterons ici d'un bilan simplifié qui décline
toutes les puissances, depuis la puissance absorbée d’origine électrique jusqu’à la puissance
utile de nature mécanique.

V. 1. Puissances absorbées

La puissance active "𝑃𝑠 " absorbée par le moteur se calcule à partir des informations des
wattmètres, en utilisant la relation suivante :

108

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Chapitre VII Essais, Démarrage et Freinage du Moteur Asynchrone

𝑃𝑠 = 𝑃1 + 𝑃2 (VII.11)
La puissance réactive "𝑄𝑠 " absorbée par le moteur se calcule à partir des informations des
wattmètres, en utilisant la relation suivante :
𝑄𝑠 = 3 𝑃1 − 𝑃2 (VII.12)
La puissance apparente du moteur peut se déduire des deux calculs précédents par la relation :

𝑆𝑠 = 𝑃𝑠 2 + 𝑄𝑠 2 (VII.13)

Le facteur de puissance peut se déduire des deux calculs précédents par la relation :
𝑃𝑠
𝑐𝑜 𝑠 𝜑𝑠 = (VII.14)
𝑃𝑠 2 +𝑄𝑠 2

V. 2. Pertes localisées au stator


- Le courant de ligne "Is " étant mesuré à l'aide de l'ampèremètre et la résistance "𝑅𝑒𝑞 "
entre deux bornes du stator par un ohmmètre, les pertes Joule au stator seront calculées
par la relation suivante:
3
𝑝𝑗𝑠 = 2 𝑅𝑒𝑞 𝐼𝑠 2 (VII.15)
Dans le cas où la résistance "𝑅𝑠 " d’une phase de l’enroulement de l’induit est connue,
le montage des trois bobines est aussi connu, les pertes Joule au stator seront calculées
par la relation suivante :
 Montage étoile
𝑝𝑗𝑠 = 3𝑅𝑠 𝐼𝑠 2 (VII.16)
 Montage triangle
𝑝𝑗𝑠 = 𝑅𝑠 𝐼𝑠 2 (VII.17)
- Les pertes magnétiques, dans les tôles de l’armature du stator sont pratiquement
indépendantes de la charge, elles sont liées à la valeur efficace et à la fréquence de la
tension d'alimentation. Pour un réseau donné, ces pertes sont considérées comme
constantes, elles sont déduites par l'essai à vide.

V. 3. Puissance transmise au rotor


C'est la puissance électromagnétique au niveau de l'entrefer. Elle est transmise du
stator au rotor magnétiquement sous forme du couple électromagnétique et la vitesse
synchrone. Elle n'est pas mesurable mais elle est calculable comme suit :
𝑃𝑠′ = 𝑃𝑠 − 𝑝𝑓𝑒𝑟 − 𝑝𝑗𝑠 = 𝛤𝑒𝑚 Ω𝑠 (VII.18)

V. 4. Pertes localisées au rotor


Les pertes localisées au rotor ont également plusieurs origines :
- les pertes Joule au rotor qui ne sont mesurables que dans le cas d'un moteur à rotor
bobiné. Elles dépendent de l'intensité du courant et la résistance des conducteurs
rotoriques. Or l'intensité dans les conducteurs rotoriques résulte de la différence de la

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Chapitre VII Essais, Démarrage et Freinage du Moteur Asynchrone

vitesse du champ tournant et la vitesse de rotation du moteur. Elles sont généralement


évaluées à partir du glissement par la relation suivante :
𝑝𝑗𝑟 = 𝑔. 𝑃𝑠′ (VII.19)
- Le rotor est également le siège d’un autre type de pertes. Les pertes fer ou
magnétiques. Cependant ces pertes seront toujours négligées devant les autres car la
fréquence des grandeurs rotoriques est très faible.

- Les pertes mécaniques dans le rotor ne sont pas mesurables mais elles sont
calculables. Elles sont données, ou calculées depuis l'essai à vide. Puisque la vitesse
du moteur asynchrone en fonctionnement nominal reste presque constante, ces pertes
seront considérées comme constantes. Très souvent elles sont égales aux pertes dans le
fer du stator, la somme de ces deux types de pertes sera communément appelée les
pertes constantes.
𝑃𝑠𝑣 = 𝑝𝑓𝑒𝑟 + 𝑝𝑚𝑒𝑐 = 𝑃𝑐𝑠 (VII.20)

V. 5. La puissance utile
La puissance utile d’un moteur asynchrone est la puissance mécanique développée sur son
arbre sous forme d’une vitesse peu variable en fonctionnement normal (glissement faible) et
un couple mécanique variable :
𝑃𝑢 = 𝛤𝑢 . 𝛺 (VII.21)
En régime permanent, où l'équilibre est établi, le couple utile "𝛤𝑢 " délivré par le moteur sera
égal au couple résistant "𝛤𝑟 " que lui oppose la charge mécanique.
𝛤𝑢 = 𝛤𝑟 (VII.22)
Sur sa partie utile, la caractéristique mécanique du moteur asynchrone est un segment de
droite. Le point de fonctionnement se trouve sur l’intersection de la caractéristique mécanique
du moteur et de la courbe qui caractérise le couple résistant de la charge qui peut être
constante, une droite ou une parabole (Figure VII.5).

𝛤𝑢 (𝛺) 𝛤𝑢 (𝛺) 𝛤𝑢 (𝛺)

Point de fonctionnement Point de fonctionnement


𝛤𝑟 (𝛺)

Point de fonctionnement

𝛤𝑟 (𝛺) 𝛤𝑟 (𝛺)

𝛺 𝛺 𝛺
0 𝛺𝑠 0 𝛺𝑠 0 𝛺𝑠
(a) (b) (c)

Figure VII.5 : Représentation du point d'équilibre pour les trois cas de charge.

110

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Chapitre VII Essais, Démarrage et Freinage du Moteur Asynchrone

V. 6. Représentation du bilan de puissances


Le bilan met en évidence le fait que la puissance absorbée est obligatoirement la puissance la
plus importante, elle ne cesse de diminuer en progressant vers la puissance utile qui est
évidemment la plus faible.

Puissance utile
Puissance Transmise

"𝑃𝑢 "
Mécanique
Puissance

"𝑃𝑚𝑒𝑐 "
au Rotor
Puissance

"𝑃𝑠′ "
Absorbée
"𝑃𝑠 "

Pertes
Pertes Joule mécaniques
Pertes Joule au Rotor
au Stator "𝑝𝑚𝑒𝑐 "
Perte dans le Fer "𝑝𝑗𝑟 "
"𝑝𝑓𝑒𝑟 " "𝑝𝑗𝑠 "

Figure VII.6. Représentation du bilan de puissances du moteur asynchrone

V. 7. Rendement
Le rendement "𝜂" est le rapport entre la puissance mécanique utile et la puissance électrique
absorbée par, d’où :
𝑃𝑢
𝜂= (VII.23)
𝑃𝑠

Le rendement des moteurs asynchrones varie en fonction de leur puissance. Plus la puissance
est élevée, meilleur est le rendement (Il peut atteindre 95% pour un moteur de 100kW).

VI. Démarrage des moteurs asynchrones


L'appel du courant au démarrage d'un moteur asynchrone peut provoquer une chute de tension
excessive surtout en cas des moteurs puissants. Les différentes techniques de démarrage ont
pour objectif fondamental de limiter l’intensité du courant de démarrage tout en maintenant
les performances mécaniques de l’ensemble "moteur-charge" conformes au cahier des
charges.

VI. 1. Démarrage par rhéostat secondaire


Pour les moteurs à rotor bobiné, le rhéostat secondaire permet de réduire le courant absorbé
au démarrage tout en ayant un couple de démarrage très élevé. Sans le rhéostat, le courant est
très fort et le couple est faible. Avec rhéostat, on amène le point de fonctionnement à rotor
calé "𝑀𝑐 " au point "𝑀𝑐𝑕 " dont le courant et le couple sont au voisinage de ces valeurs
nominales. Le courant est diminué et le couple est élevé. En pratique, le nouveau point de
fonctionnement à rotor calé est choisi entre le point de fonctionnement nominal et celui à
couple maximum (Figure VII.7).

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Chapitre VII Essais, Démarrage et Freinage du Moteur Asynchrone

𝑀𝛤𝑚𝑎𝑥𝑖𝑚𝑢𝑚

𝑀𝑐𝑕 𝑀𝑐

𝐼𝑑

𝑀𝑛𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑙
𝑀∞

𝑀𝑐′
𝐼𝑑′

𝑀𝑐𝑕

𝐴 𝐶
𝑂

Figure VII.7. Représentation du point de fonctionnement avant et après l'insertion du rhéostat de démarrage

Il est clair que le courant de démarrage est atténué 𝑂𝑀𝑐𝑕 ≫ 𝑂𝑀𝑐 et le couple de démarrage

est renforcé 𝑀𝑐′ 𝑀𝑐 ≪ 𝑀𝑐𝑕 𝑀𝑐𝑕 .
Par une division convenable de la résistance totale du rhéostat et une élimination de ses
éléments à des vitesses adéquates, on démarre le moteur entre deux limites de courant donc de
couple. Au démarrage, le point de fonctionnement du moteur est au point "𝐷𝑀 ". Quand le
moteur prend de la vitesse, sont point de fonctionnement se déplace vers le point "𝐷𝑚 ".
Ensuite, on élimine le premier élément du rhéostat "𝑅1 " de sorte qu'on ramène le point de
fonctionnement au point "𝐷𝑀 " de nouveau. Puis le point de fonctionnement se déplace vers le
point "𝐷𝑚 ". Ensuite, on élimine le deuxième élément du rhéostat "𝑅2 " de sorte qu'on ramène
le point de fonctionnement de nouveau au point "𝐷𝑀 ". Et ainsi de suite jusqu'à la suppression
totale de touts les éléments du rhéostat et le point de fonctionnement s'établit au voisinage du
point de fonctionnement à vide "𝑀𝑣 ".

𝑀𝛤𝑚𝑎𝑥𝑖𝑚𝑢𝑚
𝐷𝑀 ≡ 𝑀𝑐𝑕
𝑀𝑐

𝐷𝑀

𝑀𝑛𝑜𝑚𝑖𝑛𝑎𝑙 𝑀∞

𝑀𝑣

𝑂 𝐶

Figure VII.8. Représentation du démarrage à l'aide de rhéostat à plots

Plus le rhéostat est fractionné, plus le point "𝐷𝑀 " est voisin de "𝐷𝑚 " et plus la montée de
vitesse est rapide.
112

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Chapitre VII Essais, Démarrage et Freinage du Moteur Asynchrone

Pour le calcul de la résistance des éléments du rhéostat de démarrage, on utilise la relation de


proportionnalité entre le glissement et la résistance du rotor à couple constant (Figure VII.9).
à 𝛤𝑀 , on a :
𝑅𝑟 + 𝑅𝑕 1 𝑅𝑟 + 𝑅𝑕 − 𝑅1 𝑔1 𝑅𝑟 + 𝑅𝑕 − 𝑅1 − 𝑅2 − ⋯ − 𝑅𝑛−1 𝑔𝑛−1
= ; = ;….; ; =
𝑅𝑟 + 𝑅𝑕 − 𝑅1 𝑔1 𝑅𝑟 + 𝑅𝑕 − 𝑅1 − 𝑅2 𝑔2 𝑅𝑟 𝑔𝑛

à 𝛤𝑚 , on a :
𝑅𝑟 + 𝑅𝑕 𝑔1 𝑅𝑟 + 𝑅𝑕 − 𝑅1 𝑔2 𝑅𝑟 + 𝑅𝑕 − 𝑅1 − 𝑅2 − ⋯ − 𝑅𝑛−1 𝑔𝑛−2
= ; = ;….; =
𝑅𝑟 + 𝑅𝑕 − 𝑅1 𝑔2 𝑅𝑟 + 𝑅𝑕 − 𝑅1 − 𝑅2 𝑔3 𝑅𝑟 𝑔𝑛−1

Depuis ces relations, on remarque que :


1 𝑔1 𝑔2 𝑔𝑛−2 𝑔𝑛−1
= = =⋯= = =𝑘
𝑔1 𝑔2 𝑔3 𝑔𝑛−1 𝑔𝑛

Avec "𝑘" est un rapport caractérisant le rhéostat de sorte que connaissant le nombre "𝑛" des
éléments de ce rhéostat, on déduit les valeurs de la résistance de ses éléments comme suit :

𝑅𝑟 +𝑅𝑕
𝑘𝑛 = (VII.24)
𝑅𝑟

𝛤 Nm
𝛤𝑚𝑎𝑥 𝛤 𝑔 𝛤 𝑔 à 𝑅𝑕 − 𝑅1 − 𝑅2 𝛤 𝑔 à 𝑅𝑕 − 𝑅1
𝛤 𝑔 à 𝑅𝑕
𝛤𝑀

𝛤𝑚

0 𝑔3 𝑔2 𝑔1 𝑔0 = 1 𝑔

Figure VII.9. Représentation de la caractéristique mécanique lors du démarrage à l'aide de rhéostat à plot

VI. 2. Démarrage par réduction de la tension au primaire


Il existe différents méthodes pour réduire l'appel du courant au démarrage des moteurs à cage
dont le circuit rotorique n'est pas accessible. Deux méthodes sont utilisées en pratique.
- Insertion d'une résistance entre la source d'alimentation et le stator du moteur.
- Démarrage en étoile-triangle des moteurs destinés à travailler en triangle.

113

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Chapitre VII Essais, Démarrage et Freinage du Moteur Asynchrone

VI. 2. 1. Démarrage à l'aide d'une résistance statorique


On insère donc une résistance triphasée entre le réseau et le moteur. Si on désigne par "𝑅𝑠 " et
"𝑋𝑠 ", la résistance et la réactance par phase du moteur à l'arrêt vues de l'entrée. A pleine
tension "𝑉𝑠 ", le moteur absorbe au démarrage un courant "𝐼𝑑 " et développe un couple "𝛤𝑑 " tel
que :
𝑉𝑠
𝐼𝑑 = (VII.25)
2 2
𝑅𝑠 +𝑋𝑠

Après la mise en série d'une résistance "𝑅𝑕 " par phase;


𝑉𝑠
𝐼𝑑′ = (VII.26)
𝑅𝑕 +𝑅𝑠 2 +𝑋𝑠 2

La tension simple appliquée au moteur se réduit et devient :

𝑅𝑠 2 +𝑋𝑠 2
𝑉𝑠′ = 𝑉𝑠 (VII.27)
𝑅𝑕 +𝑅𝑠 2 +𝑋𝑠 2

Le couple de démarrage se réduit aussi et devient :


2 2
𝑉𝑠′ 𝐼𝑑′
𝛤𝑑′ = 𝛤𝑑 = 𝛤𝑑 (VII.28)
𝑉𝑠 𝐼𝑑

Cette méthode n'est pas performante, car si on réussit à réduire le courant par un certain
rapport, le couple de démarrage se réduit automatiquement d'un rapport égal au carré de celui
de réduction du courant.
VI. 2. 2. Démarrage étoile-triangle
Lors du démarrage d'un moteur destiné à fonctionner en triangle, on le couple en étoile jusqu'à
l'établissement du régime permanant puis on rend le couplage triangle.

En triangle, la tension appliquée aux bornes de chaque phase est la tension composée "𝑈𝑠 ", le
moteur absorbe un courant de démarrage "𝐼𝑑 " et développe un couple "𝛤𝑑 ". En étoile, la
tension appliquée aux bornes de chaque phase est la tension simple "𝑉𝑠 ". Il y a donc une
réduction de la tension d'un rapport " 3". Le courant sera réduit du même rapport alors que le
couple sera réduit d'un rapport égal au carré de ce rapport.
𝐼𝑑 𝛤𝑑
𝐼𝑑′ = 𝑒𝑡 𝛤𝑑′ = (VII.29)
3 3

VI. 3. Démarrage des moteurs à cage spéciaux


Les moteurs à cage permettant d'avoir un courant faible au démarrage tout en ayant un bon
couple au démarrage sont des moteurs à cage spécial. A savoir les moteurs à double cage et
les moteurs à cage profonde.

114

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Chapitre VII Essais, Démarrage et Freinage du Moteur Asynchrone

VI. 3. 1. Moteurs à double cage


Ce type de moteur porte deux séries d'encoches. Une première série d'encoches voisine de
l'entrefer contenant les barres de la cage extérieure. Puis une deuxième série d'encoches
profonde contenant les barres de la cage intérieure. Les deux cages peuvent être reliées entre
eux via un étroit passage (Figure VII.10).
La cage extérieure possède une résistance plus grand que celle de la cage intérieure en
agissant sur la section des barres 𝑅𝑟𝑒 ≫ 𝑅𝑟𝑖 . De plus, la réactance de fuite de la cage
extérieure est plus faible que la réactance de fuite de la cage intérieure 𝑙𝑟𝑒 𝜔𝑠 ≪ 𝑙𝑟𝑖 𝜔𝑠 car
cette dernière est plus noyée dans le fer ce qui rend le flux de fuite de la cage extérieure moins
important que celui de la cage intérieure. On compare maintenant les diagrammes du moteur
muni de l'une ou de l'autre des deux cages.

Stator

Entrefer

Barre de la cage Flux de fuite de


extérieure la cage extérieure

Barre de la cage
intérieure Flux de fuite de
la cage intérieure

Figure VII.10. Représentation du rotor à double cage

Avec la cage extérieure, l'inductance de fuite totale est plus faible. Ainsi le diamètre du cercle
est plus grand que le cas de la cage intérieure car :

𝑉𝑠 𝑉𝑠
𝐴𝐶𝑒𝑥 ≫ 𝐴𝐶𝑖𝑛 𝑐𝑎𝑟 ′
≫ ′
𝑙𝑒𝑥 𝜔𝑠 𝑙𝑖𝑛 𝜔𝑠
Avec la cage extérieure, La pente de la droite des pertes Joule rotorique est plus grande que
celle de la cage intérieure car la résistance de la cage extérieure est plus grande que celle de la
cage intérieure.

𝑀𝑐𝑒𝑥

𝑀𝑐𝑖𝑛

𝐴 𝐶𝑖𝑛 𝐶𝑒𝑥
Figure VII.11. Représentation des deux diagrammes correspondants aux deux cages séparément
D'après ces deux diagrammes, la caractéristique mécanique du moteur à double cage (en
rouge) se déduit ainsi :
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Chapitre VII Essais, Démarrage et Freinage du Moteur Asynchrone

Caractéristique du moteur à
double cage

Caractéristique correspondante
à la cage extérieure

Caractéristique correspondante
à la cage intérieure

Figure VII.12. Représentation des caractéristiques correspondantes aux deux cages séparément et la
caractéristique équivalente du moteur à double cage

Au fonctionnement normal, le glissement est très faible, la caractéristique du moteur à double


cage se rapproche de celle correspondante à la cage intérieure. D'où le nom de cette dernière :
cage de travail. Cependant, elle se rapproche de celle correspondante à la cage extérieure à
glissement proche de "1" (au démarrage). D'où le nom : cage de démarrage.

VI. 3. 2. Moteurs à encoches profondes


Afin d'améliorer les caractéristiques de démarrage du moteur à cage, on utilise aussi des
encoches profondes où les barres sont de section rectangulaire ou trapézoïdales.

Stator

Entrefer
Encoche
Barre de section profonde
trapézoïdale

Figure VII.13. Représentation du rotor à encoches profondes

Au démarrage, la fréquence des courants rotoriques égale à la fréquence d'alimentation. Les


barres sont le siège de courant de Foucault important donc les pertes correspondantes sont
importantes. Ces pertes diminuent au fur et à mesure que le moteur prend de la vitesse où la
fréquence des courants rotoriques diminue. Ceci est traduit par une résistance apparente
variable.

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Chapitre VII Essais, Démarrage et Freinage du Moteur Asynchrone

Au démarrage, elle est importante à cause des pertes par courant de Foucault importantes en
provoquant un couple de démarrage important. En fonctionnement normal, elle est faible à
cause des pertes par courant de Foucault faible pour travailler avec un bon rendement.

VII. Freinage des moteurs asynchrones


Il y différents mode de freinage du moteur asynchrone. On s'intéresse ici beaucoup plus en
deux types à savoir le freinage par inversion du sens de flux et le freinage par fonctionnement
en génératrice asynchrone.

VII. 1. Freinage par inversion du sens de flux


En inversant le sens du champ tournant alors que le moteur tourne, celui-ci est freiné jusqu'à
s'arrêter puis il repart dans le sens de rotation inverse. Ceci est réalisé en permutant
l'alimentation de deux phases. Le glissement passe alors de sa valeur "𝑔" à "𝑔 = 1" puis à
"2 − 𝑔". Comme il est illustré par le diagramme (Figure VII.14), le point de fonctionnement
passe du point "𝑀" à "𝑀𝑐 " puis à "𝑀′ ".

- Le courant absorbé est OM ′ .


- Le couple de freinage est M ′ M ′′ à 3Vs /Ω𝑠 près.
En ce mode de freinage, le courant absorbé est plus important que le courant de démarrage
sans rhéostat et le couple de freinage est plus faible que le couple de démarrage sans rhéostat.
Afin d'améliorer le courant et le couple de freinage, on introduit un rhéostat rotorique de sorte
que le point de fonctionnement "𝑀′ " devient dans la zone située entre le point de
fonctionnement nominal et le point de fonctionnement à couple maximum. Au fur et à mesure
que le moteur ralentit, on réduit le rhéostat rotorique comme pour le démarrage. Ce freinage
est dit freinage à contre courant ou bien freinage rhéostatique.

𝑀𝛤𝑚𝑎𝑥𝑖𝑚𝑢𝑚

𝑀𝑐
𝐼𝑑 𝑀′

𝑀
𝑀∞
𝑀′′

𝐴 𝐶
𝑂

Figure VII.14. Représentation du point de fonctionnement après l'inversion du sens du flux

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Chapitre VII Essais, Démarrage et Freinage du Moteur Asynchrone

VII. 2. Freinage par fonctionnement en génératrice asynchrone


Lorsque la vitesse de la machine asynchrone est supérieure à la vitesse synchrone, elle
fonctionne comme générateur en freinant la charge mécanique et renvoyant une puissance
active au réseau qui l'alimente. Le glissement devient négatif et le diagramme reste toujours
le même où le point de fonctionnement doit donner une projection négative dur l'axe de
puissance active (Figure VII.15).

𝑀𝑐

𝑀∞

𝐺1

𝑀5
𝑀𝑣
𝜑𝑠 𝑀4
𝐴 𝑀3
𝑂 𝑀2 𝐶
𝑂′ 𝑀1

𝐼𝑠
𝑃𝑠 𝑀

𝐺2

Figure VII.15. Représentation du point de fonctionnement en fonctionnement générateur

Depuis la figure VII.15, il est clair que le glissement est négatif (en utilisant l'échelle de
glissement). Le déphasage du courant statorique est supérieur à 𝜋 2. La machine fournit la
puissance active au réseau mais absorbe toujours la puissance réactive car la projection sur
l'axe de puissance réactive est toujours positive.
Le parallèle de l'axe de puissance active passant par le point de fonctionnement coupe :
- L'axe de puissance réactive au point "𝑀1 " donnant la puissance utile renvoyée au réseau
qui alimente la machine asynchrone à 3𝑉𝑠 près tel que :
𝑃𝑠
𝑀𝑀1 = 𝐼𝑠𝑎 = 𝐼𝑠 𝑐𝑜 𝑠 𝜑𝑠 = (VII.30)
3𝑉𝑠
- Le diagonal du cercle "𝐴𝐶" au point "𝑀2 " donnant les pertes dans le fer au stator de la
machine asynchrone à 3𝑉𝑠 près tel que :
𝑝 𝑓𝑒𝑟
𝑀1 𝑀2 = (VII.31)
3𝑉𝑠

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Chapitre VII Essais, Démarrage et Freinage du Moteur Asynchrone

- L'axe des pertes Joule statorique "𝐴𝑀∞ " au point "𝑀3 " donnant les pertes Joule au stator de
la machine asynchrone à 3𝑉𝑠 près tel que :
𝑝 𝑗𝑠
𝑀2 𝑀3 = (VII.32)
3𝑉𝑠
- L'axe des pertes Joule rotorique "𝐴𝑀𝑐 " au point "𝑀4 " donnant les pertes Joule au rotor de
la machine asynchrone à 3𝑉𝑠 près tel que :
𝑝 𝑗𝑟
𝑀3 𝑀4 = (VII.33)
3𝑉𝑠
- L'axe des pertes mécanique "𝑀𝑣 𝑀𝑐 " au point "𝑀5 " donnant les pertes mécanique de la
machine asynchrone à 3𝑉𝑠 près tel que :
𝑝 𝑚𝑒𝑐
𝑀4 𝑀5 = (VII.34)
3𝑉𝑠

Remarques
- On peut déduire les grandeurs et les caractéristiques depuis le diagramme de la même
manière que le cas du moteur asynchrone.
- Le moteur asynchrone peut être freiné en lui injectant du courant continu dans son circuit
rotorique. Sa vitesse reste donc égale à la vitesse synchrone quelque soit la charge
mécanique. La machine asynchrone fonctionne alors comme alternateur.

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Chapitre VII Essais, Démarrage et Freinage du Moteur Asynchrone

Table des matières

I. Introduction ..................................................................................................................... 105


II. Essai à vide ................................................................................................................. 105
III. Essai à rotor calé ........................................................................................................ 107
IV. Essai en charge ........................................................................................................... 108
V. Bilan de puissance ...................................................................................................... 108
V. 1. Puissances absorbées .................................................................................................. 108
V. 2. Pertes localisées au stator ........................................................................................... 109
V. 3. Puissance transmise au rotor ...................................................................................... 109
V. 4. Pertes localisées au rotor ............................................................................................ 109
V. 5. La puissance utile ....................................................................................................... 110
V. 6. Représentation du bilan de puissances ....................................................................... 111
V. 7. Rendement .................................................................................................................. 111
VI. Démarrage des moteurs asynchrones ......................................................................... 111
VI. 1. Démarrage par rhéostat secondaire .......................................................................... 111
VI. 2. Démarrage par réduction de la tension au primaire ................................................. 113
VI. 2. 1. Démarrage à l'aide d'une résistance statorique..................................................... 114
VI. 2. 2. Démarrage étoile-triangle .................................................................................... 114
VI. 3. Démarrage des moteurs à cage spéciaux ................................................................. 114
VI. 3. 1. Moteurs à double cage ......................................................................................... 115
VI. 3. 2. Moteurs à encoches profondes ............................................................................. 116
VII. Freinage des moteurs asynchrones ............................................................................. 117
VII. 1. Freinage par inversion du sens de flux .................................................................... 117
VII. 2. Freinage par fonctionnement en génératrice asynchrone ........................................ 118

Bibliographie
- G. Séguier, F. Notelet, ’’Electrotechnique industrielle’’, Téch et Doc, 1987.
- M. Kostenko et L. Piotrovski, ”Machines Electriques : Machines à Courant Alternatif ”
Tome II, 3ème édition, Édition MIR, 1979.
- A. Ivanov-Smolensky, ”Electrical Machines”, Édition MIR, 1982.
- J.L. Dalmasso, ”Cours d'électrotechnique 1 : Machines tournantes à courants
alternatifs”, Éditions Belin, 1985.
- A. Fouillé, ’’Électrotechnique à l'usage des ingénieurs : Machines électriques’’, Tome II,
Édition Dunod, 1957.
- L. Lagron, ’’les Moteurs à Courants Alternatifs’’, Éditions Dunod, 1949.
- J. Châtelain, ’’Machines Electriques’’, Traité d'Electricité, Ecole Polytechnique Fédérale de
Lausanne, Éditions Georgi, 1983.

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