Litt Oral

Littoral
Milieux Humains
Chapitre IV
4.1.1. Introduction 197

4.1.2. Caractéristiques du littoral Marocain 197
4.1.3. Etat 198
4.1.3.1. Population littorale. 198
4.1.3.2. Etat de l’occupation du sol au niveau du littoral marocain. 198
4.1.3.3. Erosion. 199
4.1.3.4. Qualité des eaux de baignade. 199
4.1.4. Pressions 202
4.1.4.1. Activités urbanistiques. 202
4.1.4.2. Activités économiques. 204
4.1.4.2.1. Industrie. 204
4.1.4.2.2. Tourisme 205
4.1.4.2.3. Pêche. 206
4.1.4.3. Flux de pollution. 207
4.1.5. Conflits d’ intérêt dans les régions Littorales 210
4.1.6. Réponses 211
4.1.6.1. Réglementation. 211
4.1.6.2. Programmes de surveillance. 212
4.1.6.3. Traitement des eaux usées avant rejet à la mer. 212
4.1.6.4. Projets. 213
4.1.7. Conclusions 214
Chapitre IV
Milieux Humains ✦ Littoral
4.1. LITTORAL de Cap Spartel à Saïdia (512 Km). Cette zone côtière
constitue un pôle d’attraction important pour les acti-
4.1.1. INTRODUCTION
vités socio-économiques d’intérêt national, compte
Le littoral est généralement défini comme une tenu de son poids démographique, économique et de
zone de contact entre le continent et la mer. Il sa fonction dans l’organisation de l’espace national.
comprend le domaine public maritime, les bassins
versants et les zones d’habitation. Au Maroc, cet La nature des côtes diffère profondément d’une
espace exigu a une grande importance commerciale région à l’autre suivant le substrat géologique, la
(accès à la navigation, exploitations touristiques, tectonique et les facteurs dynamiques d’édification
installations industrielles et portuaires). ou d’érosion des rivages. Les côtes rocheuses
(falaises) sont relativement étendues sur la façade
A la fois zone de peuplement humain et réservoir méditerranéenne, alors que les côtes d’accumulation
d'activité économique, le littoral abrite un patrimoine (plages sableuses et caillouteuses, dunes côtières,
environnemental varié comprenant flore et faune,
marais, lagunes et estuaires) sont larg e m e n t
paysages et sites naturels tels que falaises dunes et
représentées à côté des plates-formes rocheuses sur la
zones humides.
côte atlantique.
L’occupation historique du littoral est un
Contrairement à la partie continentale, la côte se
phénomène mondial. Cette zone est hautement
attractive et connaît une explosion démographique caractérise par sa forte densification, et par
dans les grandes villes, associée à un développement l’émergence et la diffusion de l’urbanisation. La
industriel et urbain incontrôlé. croissance démographique enregistrée dans cet
espace est accompagnée de diverses formes
Les activités humaines développées dans la zone d’emprises et de conquêtes du cordon littoral : projets
du littoral sont la source incontestée de la pollution. touristiques, croissance et multiplication de rési-
La conséquence directe et reconnue de ces activités dences secondaires, infrastructures et équipements,
porte sur la qualité même du milieu marin, qui intensification agricole, industries, exploitation de
constitue le réceptacle de toutes les nuisances sable….
industrielles et urbaines. Le développement et
l’industrialisation des grandes villes du littoral a pour Cette forme de littoralisation a été à la base d’un
conséquence une pollution non maîtrisée, qui se conflit d'intérêts entre les processus de mise en valeur
manifeste par des rejets divers (eau usées, ordures et la préservation-valorisation de l’environnement
ménagères, déchets industriels). La plupart des (pollution du milieu marin par le déversement des
déchets sont déversés en mer sans traitement. eaux usées et de divers déchets, destruction des dunes
Certaines substances chimiques (métaux lourds, bordières et du couvert végétal, dégradation liée à la
hydrocarbures) menacent la santé des populations, prolifération des campings sauvages, exploitation
directement (maladies) ou indirectement (destruction anarchique de sable et des carrières et destruction de
de l’écosystème marin). la ligne côtière).
4.1.2. CARACTERISTIQUES DU Cette dichotomie développement-environnement
LITTORAL MAROCAIN n’a pris une telle proportion que parce que, dans la
Le Maroc est doté d'une frange littorale qui majorité des cas, la mise en valeur s’opérait en
s’étend sur la façade atlantique de Cap Spartel à absence de toute modalité d’utilisation du sol et en
Lagouira (2 934 Km) et sur la façade méditerranéenne absence de tout plan intégré.
Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 197

Chapitre IV
4.1.3. ETAT Figure 4.1 : Evolution de la population urbaine

du littoral atlantique (en %)
4.1.3.1 Population littorale
La population littorale est à l'origine de plusieurs
activités (tourisme, pêche, exploitation des res-
sources géologiques, agriculture, industrie, etc.)
incompatibles avec la préservation de l'environ-
nement littoral. Cette incompatibilité est la principale
source des conflits pour l'usage du littoral, conflits
dont la résolution passe par une recherche d'amé-
nagement intégré.
Comme l'indique le Tableau 4.1, la population Le taux d’accroissement de la population urbaine
littorale représente plus de 50% de la population du est estimée à 5% pour la période comprise entre 1982
Maroc alors qu'en 1982, elle ne représentait que 45%. et 1992. Les Wilayas de Casablanca et de Rabat-Salé
On constate aussi que la population littorale a concentreraient à elles seules 62% de la population
augmenté en moyenne de 2,77% par an alors que la littorale atlantique en 1992.
population totale du Maroc n'augmentait que de 2,5% b- Littoral méditerranéen
an en moyenne pendant la même période. Il faut donc
s'attendre à une aggravation significative de la Durant la dernière décennie, la population globale
dégradation du littoral. des provinces du littoral méditerranéen a connu un
rythme relativement plus rapide (2,3%) que celui de
l’ensemble du Maroc (2,1%). Cette évolution est
Tableau 4-1. Population totale du littoral
encore plus nette pour la population urbaine qui a
enregistré entre 1982 et 1994 un taux moyen
Population du Population du
d’accroissement annuel de 4,1% contre seulement
Année Littoral (millions Littoral/Population totale 3,6% de la population urbaine à l’échelle nationale.
de personnes) du Maroc (pourcentage)* Entre 1960 et 1992, le rythme de croissance
annuelle de la population côtière s’élève à 3,05%
1982 9,4 46% alors que celui de la population totale n’a été que de
2,5%.
1992 12,3 48,2%
Les quatre grandes villes du littoral méditerranéen :
2000 14,8 50% Tanger, Tétouan , Oujda et Nador concentrent les 2/3
de la population urbaine de la zone. Leur poids
Source: CERED, 1993, op. cit. démographique reste ainsi déterminant malgré la
* Croissance moyenne de la population littorale 2,77%; croissance multiplication des petits et moyens centres.
même période au Maroc de 2,5%.
4.1.3.2 Etat de l’occupation du sol au
niveau du littoral marocain
a- Littoral Atlantique
L’Observatoire National de l’Environnement du
La population urbaine du littoral atlantique n’a
Maroc (ONEM) a procédé à la réalisation d'un Sys-
cessé de croître depuis le début du siècle (Fig. 4.1).
tème d'Information Géographique (SIG) sur l'occu-
En effet, alors qu’elle ne représentait que 19,4% pation du sol au niveau du littoral en collaboration
en 1936, elle est passée à 29% en 1960, 35% en 1971 avec l’Union Européenne et la Banque Mondiale. Ce
et 42,8% en 1982. Aujourd’hui, le taux d’urba- projet a permis la mise en place d’une base de don-
nisation s’élève à près de 54%. nées géographiques sur l’occupation du sol du littoral

Chapitre IV
marocain, sur une superficie de 91 700 Km2, de la constituent une menace pour la route et les zones de
frontière algérienne à l’est jusqu’à la province de cultures. Le tourisme représente également l'une des
Tiznit au sud et une bande littorale de 60 km de menaces les plus lourdes qui pèsent sur les éco-
profondeur (Carte 4.1). systèmes dunaires : la sur-fréquentation balnéaire en
accroît le piétinement et les opérations de promotion
Cette base de données constitue un outil d'aide à immobilière en bordure de mer en achèvent la
la prise de décision puisse qu’elle permet de réaliser destruction.
un certain nombre d’études dans des domaines assez
variés concernant l’environnement, notamment : Une enquête sur l'érosion des plages menée par le
Ministère de l’Equipement indique qu'entre 1993-
• L'identification des évolutions grâce à la 1994, et sur 47 plages étudiées, sept avaient disparu
superposition des cartes d’occupation du sol avec des et 16 étaient en état d'érosion intensive.
scènes de satellite prises à des dates différentes ;
4.1.3.4 Qualité des eaux de baignade
• L'analyse de la diversité écologique du territoire
par le croisement avec d’autres cartes thématiques La connaissance de l’état actuel des plages maro-
(zones naturelles, zones protégées, inventaire fores- caines a nécessité des investigations auprès des admi-
tier, aires de répartition des espèces…) ; nistrations et services concernés, et des visites de
reconnaissance sur les lieux en plus de la consultation
• La simulation des impacts globaux de grands des différents documents traitant du sujet.
aménagements, grâce au découpage possible des
cartes d’occupation du sol en fonction des limites Le Maroc possède 13 Régions côtières. Au niveau
de ces régions, environ 145 plages ont été consi-
de bassins versants, limites administratives ou de
dérées comme zones de baignade. La moyenne des
zones d’étude ;
étendues de ces plages varie entre 0,5 Km et 50 Km
• La fourniture des statistiques sur l'occupation des et sont fréquentées pendant la période estivale par un
terres ; total d’environ un million d’estivants avec une
moyenne quotidienne de 1 500 estivant /jour /plage
• La contribution à l'élaboration des rapports
pendant la période étalée entre le mois de juin et le
périodiques sur l'état de l'environnement au Maroc mois de septembre.
en particulier pour la région du littoral.
Durant la période estivale, les plages constituent
4.1.3.3 Erosion un pôle d’attraction important pour une population
Que ce soit sur le littoral atlantique ou sur la côte hétérogène. Ces dernières années, ces plages ont fait
méditerranéenne, la dune bordière est devenue le site l’objet de surveillance et de contrôle de leur qualité
privilégié pour l'édification de résidences secondaires hygiénique. Les différentes études menées à cet effet,
en bord de mer. en particulier celles du Ministère de la Santé, du
Ministère de l’Equipement et du Département de
De nombreuses plages souffrent d'un appau- l’Environnement, ont montré que les plages les plus
vrissement dramatique en sable : plage de la baie de polluées sont celles qui reçoivent une forte masse
Tanger et des basse vallées de détroit, certains d’estivants. Parmi les plages les plus fréquentées, nous
tronçons de la plage Moulay Boussalham, plage de relevons que certaines ne disposent pas d’infrastruc-
Kariat Arkmane et plage Monica au nord de ture minimale nécessaire et d’autres sont polluées par
Mohammedia. La dune bordière, par endroit, souffre l’évacuation, sans traitement préalable, des eaux usées.
du piétinement des usagers et de l’envahissement des
Pour juger de la qualité hygiénique des eaux des
voitures.
plages pendant la période estivale, deux classi-
La destruction de la végétation et l'érosion fications prononcées dans la norme nationale NM
éolienne favorisent la disparition des dunes et 03.7.200, sont utilisées (Annexe 2).

Chapitre IV

Chapitre IV
■ Résultats de la qualité hygiénique des plages conformément à la norme marocaine (NM

marocaines. 03.7.200 relative à la surveillance de la qualité des
La classification de la qualité hygiénique des eaux de baignade, Annexe 2) est résumée dans le
principales plages autorisées pour la baignade, tableau 4.2.
Tableau 4.2. Qualité hygiénique des principales plages autorisées à la baignade
Plages Qualité Classes

Saïdia Bonne qualité pour la baignade A
Quemado Qualité moyenne pour la baignade B
Calabonita Qualité moyenne pour la baignade B
Nador Qualité moyenne pour la baignade B
Martil Qualité moyenne pour la baignade B
Tanger Mauvaise qualité D
Asilah Bonne qualité pour la baignade A
Moulay Bouslham Bonne qualité pour la baignade A
Mehdia Qualité moyenne pour la baignade B
Rabat Eaux momentanément polluées C
Skhirat Bonne qualité pour la baignade A
Bouznika Bonne qualité pour la baignade A
Mohammedia Qualité moyenne pour la baignade B
Aïn Diab Bonne qualité pour la baignade A
El Jadida Qualité moyenne pour la baignade B
Souira Kdima (Safi) Qualité moyenne pour la baignade B
Essaouira Qualité moyenne pour la baignade B
Agadir Bonne qualité pour la baignade A
Sidi Ifni Eaux momentanément polluées C
Source : Département de l’Environnement 2000-2001
Le protocole relatif aux fréquences des pré- El Jadida, Souira Kdima et Essaouira) ;
lèvements et au choix des paramètres indicateurs de
• 11% des plages sont momentanément polluées
pollution, pris en considération, ainsi que le protocole
(Rabat, Sidi Ifni) ;
analytique au laboratoire, sont les mêmes que ceux
retenus au cours des années antérieures, en vue, du • 5% des plages sont de mauvaise qualité (Tanger,
suivi normal des tendances de la qualité hygiénique par exemple).
des eaux de baignades.
Figure 4.2 Présentation de la qualité hygiénique
Les résultats relatifs à la qualité hygiénique des des principales plages 2000-2001
plages contrôlées (Figure 4.2) ont permis de
constater que:
• 37 % des plages sont de bonne qualité (Saïdia,
Asilah, My Bousselham, Skhirat, Bouznika, Ain
Diab et Agadir) ;
• 47% des plages sont de qualité moyenne (Nador,
Quemado, Calabonita, Martil, Mehdia, M o h a m m e d i a ,

Chapitre IV
■ Tendance de la qualité microbiologique des continue de leur qualité notamment : Tanger, Sania
principales plages marocaines autorisées pour la Torres, Rabat et Salé ;
baignade (Tableau 4.3) :
• Une catégorie de plages accuse un maintien de s a
La tendance de la qualité microbiologique des qualité (Nations, Asila, Mohammedia et El Jadida) ;
principales plages montre que :
• D’autres plages montrent une amélioration de leur
• Certaines plages subissent une dégradation qualité : Sidi Bouzid, Ras Rmel et Skhirat.
Tableau 4.3. Evolution de la qualité microbiologique des principales plages marocaines.
93-94 94-95 95-96 96-97 97-98 98-99 99-00

Tg.Municipale C C C D C D C
TTRifienne D B B B B B A
Sania Torres B A A A B A A
SR MDiq D C C D D C C
MDiq C B B B B B B
Martil B B C C C C B
Oued Laou A A A B A A B
Quemado A B B B B B B
Calabonita A B B B B B A
Asila C C C C C C C
Ras R’Mel B B B B A A A
My Bouselham B B B B B B A
Mehdia A B B B B C B
Nation A A A A A A A
Salé B B B D C C C
Rabat D D D C D C D
Haroura B B B C C C C
Témara B B B C C C C
Skhirat A B B B B A A
Bouznika B A B B B B A
Mohammedia D C C D C C C
Grand Zenata B B C B A B B
Ain Diab B B C C B C C
El Jadida B B B B B B B
Sidibouzid B B B B A A B
4.1.4. PRESSIONS 4.1.4.1 Activités urbanistiques

L’impact de la littoralisation est aggravée par une a- Urbanisation
déficience des moyens de gestion et par l’absence Les impacts majeurs du développement urbain sur
d’un cadre juridique. Ceci a engendré la prolifération l’environnement résultent de la croissance démo-
de plusieurs acti-vités qui compromettent l’équilibre graphique rapide, de la densité grandissante des
du milieu côtier, considéré actuellement, comme l’un agglomérations urbaines, du trafic et de l’occupation
des milieux les plus sensibles. des zones urbaines exposées aux glissement des

Chapitre IV
terrains, aux inondations et aux autres risques soutenu, entraînant une pression, parfois insuppor-
naturels. Trois éléments importants ont contribué à table sur le littoral.
l’amplification de ces impacts, il s’agit de :
La part de la migration dans la croissance urbaine
• La pauvreté ; du littoral a été de 26% pour la période 1960-2001.
• L’aggravation de la pollution biologique, physique b- Aménagements portuaires
et chimique de l’air, de l’eau et de la terre par suite
Certaines régions côtières disposent d’infra-
de l’élimination insuffisante de déchets ;
structures portuaires qui représentent généralement
• L’ i n s u ffisance de ressources humaines et des sources de pollution pour les zones de baignade
financières des villes par rapport aux besoins en qui se trouvent immédiatement à proximité.
infrastructures et en services de base.
Les plages de la côte méditerranéenne qui se
Le mode d’urbanisation se fait souvent par trouvent à proximité des sites portuaires sont invento-
extension à la périphérie des grandes villes littorales. riées dans le tableau 4.4.
Cette littoralisation souvent incontrôlée, tout en Tableau 4.4. Aménagements portuaires dans les
consolidant le phénomène de densification de la côtes marocaines
bande côtière, fait émerger de nouvelles formes de
Nom de la plage Port à proximité
dégradation de l’environnement.
COTE MEDITERRANEENNE
En effet, l’indigence des équipements de base Plages à proximité des ports de pêche
accentue la dégradation de l’environnement urbain et Baie de Tanger Tanger
renforce les différentes formes de pollution que M’diq et Ksar El Majaz Tetouan
El Jebha Chefchaouen
connaît le milieu marin. A l’accroissement de la Cala Iris Al Hoceima
demande immobilière, industrielle, touristique et à la Saïdia Saïdia
pression démographique, s’ajoute une organisation Ras Al Ma et Boukhana Nador
anarchique de l’espace qui aboutit à des formes Plages à proximité des ports de plaisance
d’occupation “en linéaire” ou par “mitage’’. Saïdia Saïdia
Kabila, Restinga, M’diq Tetouan
Par ailleurs, contrairement au littoral médi- COTE ATLANTIQUE
terranéen où l’essentiel des flux migratoires est Plages à proximité des ports de pêche
circonscrit spatialement dans les frontières de la zone Larache Larache
nord, le littoral atlantique a la particularité d’exercer Mehdia Mehdia
son influence sur l’ensemble du territoire national, El Jadida El Jadida
Safi Safi
avec une nette prédominance sur les régions de Agadir Agadir
M a r r a k e c h-Tensift-El Haouz, Grand Casablanca, Sidi Ifni Sidi Ifni
R a b a t - S a l é - Z e m m o u r- Z a i r, Chaouia-Ouardigha, El Ouatia Tan Tan
Gharb-Chrarda-Beni Hssen, Tanger-Tétouan. Kasamar Tarfaya
Aouzioualt Boujdour
En effet, le phénomène de l’urbanisation se traduit Plages à proximité des ports de plaisance
aussi par l’émergence de plusieurs centres urbains Agadir Agadir
dans la bande littorale. Plage du Centre Mohammedia
Le nombre de ces centres a plus que doublé entre c- Extraction des sables
1971 et 1994. Ceci est dû particulièrement aux petites
et moyennes villes qui ont augmenté respectivement Les zones côtières à proximité des grandes
de 2 à 14 et de 16 à 30 durant la même période. agglomérations urbaines connaissent actuellement un
développement urbain important accompagné par la
Ce basculement vers les côtes a commencé il y a prolifération des sites touristiques aménagés. Pour
40 ans et se poursuit jusqu’à nos jours à un rythme

Chapitre IV
pallier la demande importante des tout venants pour 4.1.4.2 Activités économiques
la construction de l’habitat, et compte tenu des
La côte atlantique marocaine qui joue aujourd’hui
habitudes du consommateur de certaines zones en
le rôle de pôle structurant de l’économie nationale,
matière d’industrie du bâtiment, le sable des lits des
compte tenu de son poids démographique, écono-
oueds, les sables côtiers ou de dragage, connaissent
mique et de sa fonction dans l’organisation de
actuellement une pression sans précédant, malgré
l’espace national. Cette concentration représente :
l’encouragement de l’exploitation des sables de
concassage en tant que matériaux de substitution. 61% de la population urbaine des grandes villes ;
L’extraction abusive des sables des plages de 80% des effectifs permanents des industries ;
M’diq et de Sania Torres constitue un exemple de 67% de la valeur ajoutée ;
dégradation de plages. 53% de la capacité touristique ;
L’une des conséquences alarmantes est celle de la 92% du commerce extérieur.
disparition de la plage d’Azla, où les extractions de Ce basculement vers le littoral de l’organisation
sable ont conduit à l’avancée des balancements des socio-spatiale, en plus des déséquilibres écono-
marées vers le front de la route. miques et démographiques qu’il implique est à la
Le problème majeur causé par l’activité humaine base d’une multitude de dysfonctionnement et de
dans les zones côtières est l’exploitation des sables formes de dégradation de l’environnement.
marins par dragage à proximité des embouchures 4.1.4.2.1 Industrie
(Oued Martil et Oued Laou).
Avec 80% des effectifs permanents des industries,
La consommation excessive de sable sans aucune la frange du littoral marocain constitue la principale
compensation risque de compromettre l’équilibre zone industrielle du pays. Les conséquences de cette
hydrodynamique de ces zones dont l’impact peut se intense activité industrielle sur l’environnement
décliner comme suit : sont :
• Infiltration de l’eau marine dans les sites plus * la pollution des eaux marines par des déverse-
avancés du continent ; ments et les rejets industriels (eutrophisation, odeurs,
• Apparition de lagunes éparpillées dans les dunes réduction de la biodiversité, régression des herbiers,
de sables qui étaient fixées avant le début de etc.) qui provoque la dégradation de la faune et de la
l’exploitation des côtiers ; flore ;
• Affaissement et effondrement de terrain des dunes * le bouleversement du mouvement naturel des

fixées ; sédiments le long des rivages à cause d’obstacles,
comme les ports...;
• Dégradation des zones fixées au profit de
* l’érosion et le recul des côtes et des falaises ;
l’avancée des eaux marines.
* le bouleversement des échanges sédimentaires
De telles conséquences sont irréversibles car la
entre les différentes parties de la plage à cause des
formation d’une plage est la résultante d’un long
installations touristiques (hôtels, restaurants situées à
processus naturel géré par l’équilibre dynamique
peu de distance du rivage) ;
entre l’apport des sédiments depuis le continent et
son brassage par les mouvements de balancement de * la dégradation des plages (utilisation du sable
marées. comme matériau de construction).
Ce processus peut ainsi durer plusieurs milliers A l’échelle nationale, la production industrielle a
d’années avant de donner naissance à une plage connu un taux de progression moyen annuel en volume
quelle qu’elle soit. de 5,5% entre 1970 et 1980 et 5,7% entre 1981 et 1985.

Chapitre IV
Le littoral Atlantique concentre les principales enregistré un taux de croissance annuel de 3,9% entre
activités industrielles du pays : agro-alimentaire, textile, 1982 et 1990. Cette croissance semble traduire un
chimie et para-chimie, industries mécanique et nouveau redéploiement de l’activité industrielle dans
électrique. En 1990, 77% des unités et 80 % des la région, qui tend à profiter à la ville de Tanger ;
emplois sont concentrés sur le littoral atlantique et celle-ci occupe désormais une position importante
principalement dans les grandes agglomérations. après Casablanca.
La façade atlantique intervient pour plus de 78% Toutes les unités industrielles de la côte médi-
de l’ensemble des investissements industriels réalisés terranéenne rejettent leurs effluents liquides soit dans
au Maroc. les cours d’eau, soit directement en mer via les
égouts ; c’est notamment le cas de :
L’axe Safi-Kénitra constitue l’espace structurant
qui façonne le tissu industriel du territoire national. • La ville de Tanger, où les effluents de la zone
Celui-ci a attiré entre 1965 et 1985 les 2/3 des industrielle, située sur la route Tanger-Tétouan, les
investissements industriels et a contribué pour 55% rejets industriels de la zone de Mghorha, du quartier
d’investissement en 1990. Moulay Ismaïl, de l’Oued Lihoud, le rejet au niveau
du Port, sont déversés en mer sans aucun traitement
Il est à signaler par ailleurs que ce sont prin- préalable ;
cipalement les villes bénéficiant de structures
portuaires qui ont vu leur tissu industriel se • Tétouan avec l’oued Martil qui sert de déversoir à
consolider. toutes les usines situées dans sa vallée ;
A l’échelle du littoral atlantique, trois zones sont • Nador, où la Mar Chica reçoit la majorité des
particulièrement concernées : effluents industriels.
• L’embouchure de l’Oued Sebou qui draine tous 4.1.4.2.2 Tourisme

les rejets des industries localisées dans les L’élévation du tourisme au rang de secteur
principales villes situées sur les deux rives de économique prioritaire, et les diverses mutations des
l’Oued : Fès, Meknès, Sidi Kacem, Sidi Slimane, comportements socio-économiques au cours de ces
Sidi Yahya, Kénitra ; deux dernières décennies, se sont traduites par un
• Le littoral allant de l’agglomération de Rabat- déferlement de la demande nationale sur le produit
Salé à Safi, compte tenu de la forte concentration balnéaire, entraînant la prolifération des campings
urbaine et surtout industrielle (complexe pétro- sous équipés et la multiplication des projets de
chimique de Mohammedia, complexe de Jorf promotion touristique et immobilière, notamment
Lasfar, industries du Phosphate et conserveries de dans les espaces localisés à la périphérie des grandes
Safi) ; agglomérations littorales.
• La ville d’Agadir en raison de l’importante a- Littoral atlantique

activité portuaire. L’importance prise par le littoral atlantique dans la
géographie touristique coïncide avec la régression du
Au niveau du Littoral méditerranéen, on constate
poids du littoral méditerranéen, amorcée dès la fin
que les régions de Tanger et Nador représentent les
des années 60.
deux pôles industriels de la région, dominés
notamment par l’industrie sidérurgique, textile, la Il intervient ainsi pour plus de 50% dans les
confection et par la petite et moyenne industrie. capacités d’accueil (toutes catégories confondues).
La création du port de Béni-Ansar, et le statut de Les pôles les plus dynamiques sont Agadir,
zone franche de Tanger ont stimulé les investisse- considéré comme le principal pôle touristique
ments dans la région. Les emplois générés par national, et Casablanca en tant que métropole écono-
l’activité industrielle sur l’ensemble de la côte ont mique.

Chapitre IV
Enfin, l’importance du littoral atlantique est sion du phénomène urbain et le glissement de ce

reflétée aussi dans son poids en ce qui concerne les dernier vers le littoral.
emplois directs générés par l’activité touristique. En
effet, il intervient pour plus de 54% dans l’emploi Les facteurs de dégradation sont multiples, parmi
total, estimé en 1990 à 296 680 personnes, alors qu’il lesquels nous pouvons citer :
n’était que de 4 832 personnes en 1964. • Les eaux usées émanant des opérations
b- Littoral méditerranéen immobilières et touristiques et véhiculées vers les
cours des oueds avoisinants ou directement
En 1965, cinq zones à aménager en priorité, dont déversées en mer.
trois sur la Méditerranée (Tanger, Tétouan et Al
Hoceima) ont été définies. Mais cette période Ces projets d’investissements utilisent, en matière
d’euphorie (1965-1972) qui a donné naissance à la de construction, le sable de mer pour lequel l’usage
première génération d’unités touristiques notamment est devenu une tradition dans cette région du Nord
à Tétouan était suivie d’une période d’une dizaine marocain, malgré les appels des autorités pour la
d’années d’accalmie. Il fallait attendre les années 80 consommation de sable de concassage qui représente
pour l’apparition de plusieurs projets touristiques qui en lui-même un matériau de substitution de meilleure
se sont transformés en simples opérations immo- qualité.
bilières. Il faut par ailleurs signaler que la partie
occidentale concentre plus de 80% de la capacité A l’enclavement paradoxal de cette région
totale du littoral méditerranéen. entièrement ouverte sur la mer et à son degré
d’isolement et de marginalisation, s’ajoute aussi le
Cette nouvelle dynamique nécessite toutefois un
réel effort d’adaptation pour permettre au tourisme de problème d’immigration et d’exode rural.
remplir sa fonction de locomotive de développement 4.1.4.2.3 Pêche.
et de désenclavement de l’ensemble de la zone.
Grâce à ses deux façades maritimes, le Maroc
c- Impact des aménagements touristiques dispose d’importantes ressources halieutiques.
sur l’environnement littoral Cependant, la surexploitation de ces ressources s’est
Les opérations d’aménagements touristiques traduite par une diminution des stocks et une menace
constituent un facteur essentiel à la base de la diffu- sur la viabilité de certaines espèces.

Chapitre IV
4.1.4.3 Flux de pollution (150 000 tonnes par an). Elle est empruntée par
quelques 265 navires par jour. Ces risques sont
a- Pollution due au trafic maritime et aux aggravés par la densité du trafic industriel et pétrolier
activités portuaires autour du terminal de Mohammedia.
Le transport par mer de produits potentiellement
Parmi les incidents les plus graves qui se sont
polluants par des navires de tailles de plus en plus
produits au large des côtes marocaines, on citera le
importantes et les conséquences alarmantes de toute
naufrage du bateau SAMIR en novembre 1982, celui
pollution ont renforcé le souci de protection du
du Tanker iranien KHARG 5 en décembre 1989 et
milieu marin.
l’accident du SEA SPIRIT en août 1990, qui est entré
Pour la seule Mer Méditerranée, les chiffres sont en collision avec un méthanier ‘’HESPERIS’’ au
assez éloquents : en effet, entre 1977 et 1990, 137 large d’Al Hoceïma.
accidents ont eu lieu dont 53% ont entraîné des
L’impact des déversements accidentels de pétrole
pollutions. Depuis 1980, la quantité des produits
déversés s'élève à 143 500 tonnes. est connu par son effet toxique direct sur la faune et
la flore marine, le dépôt de résidus lourds sur le
Il est à noter que pour le Maroc, les pollutions substratum marin conduit à son asphyxie, cette
dûes à des accidents en mer ne peuvent être conséquence négative a aussi des répercussions à
considérées comme un risque hypothétique, mais long terme sur les générations futures des organismes
comme un danger potentiel et quotidien compte tenu qui s’y exposent.
de l'intensité du trafic aussi bien le long des sites
atlantiques que méditerranéens. La biodégradation des produits chimiques pétro-
liers est difficile et peut avoir des temps de demi-vie
A titre d'exemple, la Méditerranée, mer semi- de plusieurs années à plusieurs décennies. Cet impact
fermée, représente 7% de la surface mondiale des se répercute immédiatement sur les activités
eaux, enregistre 17% de la pollution globale des économiques de pêche et d’aquaculture et sur la
mers et se classe ainsi à la première place des mers du salubrité des plages à proximité des zones sinistrées.
monde en terme de pollution (concentration moyenne
de goudron dans les eaux de surface de la Médi- Par ailleurs, les pollutions chimique et/ou orga-
terranée est de 5 mg/m2 alors que la moyenne pour nique affectent les sédiments et les zones
tous les océans pour ce paramètre est de 0.8 mg/m2). coquillières. L'eutrophisation est apparue en deux
points de la côte méditerranéenne et de façon
D'après les résultats de l’étude "système de ges- épisodique sur la côte atlantique. Conséquence de la
tion de la pollution pétrolière pour la composante pollution azotée et phosphorée, l'eutrophisation porte
Sud-Ouest de la Méditerranée", une grande partie des atteinte à la vie halieutique et peut avoir des effets
eaux internationales et régionales est polluée par le néfastes pour la santé des personnes consommant des
déversement des eaux huileuses des navires. mollusques pollués par eutrophisation.
La côte sud-ouest de la Méditerranée est menacée Tous les ports sont sujets à différentes formes de
par les risques élevés associés au trafic maritime inter- pollutions. Outre les rejets des eaux usées et le
national. Annuellement, 5 000 navires transportant déversement des polluants transportés par les
du pétrole, 2 000 transportant des produits chimiq u e s rivières, on retrouve dans les bassins portuaires une
et 1 300 transportant du Gaz Naturel Liquide (GNL),
pollution associée à leur activité "normale" :
naviguent le long de ces côtes. Ces navires
déversement des produits pétroliers et chimiques
transportent 500 millions de tonnes d'hydrocarbures
provenant des navires et installations portuaires,
et 400 000 tonnes de produits chimiques annuelle-
rejets dans l'atmosphère des poussières dues à la
ment.
manipulation des vracs solides (phosphate, soufre et
La côte atlantique est menacée surtout par les minerais), rejets des eaux de refroidissement et
risques d'accident des super-tankers pétroliers émissions des raffineries et industries chimiques

Chapitre IV
implantées dans les ports. Ces pollutions nécessitent Bon nombre de substances polluantes d'origine
des opérations de nettoyage des terres-pleins et des telluriques posent des problèmes particuliers pour le
plans d'eaux. milieu marin, en ce sens qu'elles combinent toxicité,
persistance et bio-accumulation dans la chaîne
Les ports de pêche, en particulier ceux de Tan-Tan
alimentaire.
et de Mohammedia, recevant les hydrocarbures
importés, posent des problèmes plus aigus que les Concernant les plages, l’exploration des données
autres. Enfin, à part Mohammedia, les principaux relatives aux présences ou non des rejets ou des
ports marocains n'ont pas de stations de nettoyage et fosses septiques au niveau de certaines plages du
de déballastage ni de programmes de prévention des Royaume a révélé que, sur 143 plages recensées, 93
accidents. sont dotées de fosses septiques et une vingtaine sont
exposées directement à des rejets urbains.
b- Rejets liquides
Ces données expriment parfaitement la
La mer constitue la principale décharge des eaux
vulnérabilités de ces sites balnéaires aux sources de
usées domestiques et industrielles, recevant
pollution permanentes.
annuellement 930 millions de m3 de rejets liquides
industriels, soit 99,2% du volume rejeté. En outre, la Le déversement des effluents directement dans les
majorité des aménagements de tourisme ne sont pas plages sans aucun traitement préalable constitue une
dotés de réseaux d’assainissement. menace potentielle (prolifération des maladies
dermiques et infections gastro-intestinales …) pour
Des charges polluantes domestique et industrielle
ces zones de baignade qui sont situées à proximité.
estimées à près de 100.000 tonnes de matières
oxydables (tMO) sont déversées chaque année en A l'exception de certaines plages qui disposent
milieu marin. d’un réseau d’assainissement collectif (Martil) et des
complexes touristiques (Kabila, Club Méditerranée,
Cette pollution est principalement concentrée
Cabo Negro…) pourvues de stations d’épuration des
dans la région côtière atlantique entre Kénitra et
eaux usées, les autres plages marocaines sont
Casablanca, zone de grandes agglomérations
assainies par des fosses septiques et des puits perdus.
urbaines et de nombreuses unités industrielles.
Aux déversements des rejets directs sur les plages
Par ailleurs, les cours d’eau reçoivent directement
s’ajoutent les apports d’origine terrestre véhiculés
près de 68 000 tMO/an. Ce sont surtout les oueds
par les cours d’eau qui sont généralement exposés
Sebou, Oum Er R’bia et Moulouya qui sont les plus
soit directement ou indirectement aux rejets
touchés.
domestiques ou industriels des agglomérations
Le flux maximum des polluants intervient le plus urbaines ou rurales qui les longent dans le domaine
souvent pendant la période d’étiage des cours d’eau, continental.
limitant ainsi leur capacité d’auto-épuration. Le sol et
Ainsi, plusieurs embouchures existent dans la
le sous-sol reçoivent près de 50.000 tMO/an.
zone notamment : l’Oued Sebou, l’ Oued Oum Er
Une partie importante de cette pollution est R’bia, l’Oued Loukous et l’Oued Martil, qui
susceptible d’être lessivée en profondeur engendrant représentent au niveau régional les principaux
ainsi des risques de contamination des nappes d’eau réceptacles des rejets domestiques et industriels de la
souterraines et parfois même des eaux côtières. ville qu’ils longent.
La pollution d'origine tellurique représente 70% La charge polluante élevée déversée par ces
de la pollution marine et provient essentiellement des effluents et les risques des incidences de maladies
rejets en mer des eaux usées domestiques et hydriques constituent une menace pour la qualité
industrielles en absence de systèmes adéquats hygiénique des eaux de baignade au niveau de
d'assainissement et de traitement. l’embouchure.

Chapitre IV
La proximité des milieux estuariens constitue drainent les eaux qui sont souvent contaminées par
aussi une menace pour la salubrité du littoral en les charges polluantes provenant des rejets
général et les plages fréquentées par les estivants en domestiques ou industriels, sans aucun traitement
particulier. Ainsi plusieurs cours d’eau et oueds préalable (Tableau 4.5).
Tableau 4.5. Impact des apports d’origine terrestre sur la salubrité des plages
Nom de l’Oued vecteur des apports d’origine terrestre Nom de la plage

• Sidi Kankouch, • Lahouaje, • Tahaddart et Gharifa Tanger
• Ahrousse, • Imsa, • Bailam, • Martil, • Mallah, • Smir,
• Kendissa, • Ksar Sghir Tetouan
• Ouring, • Amtar, • Tihissasse Chefchaouen
• Loukous Larache
• Nfifekh, O.Msrira et • Ben Chikh Ben Slimane
• Boufrah Al Hoceima
• Oum Er R’bia, • Lahouira (El Jadida) ; • Tensift Safi
• Igouzoule, • Tidzi, O.Ksoub Essaouira
• Kiss et • Moulouya Berkane
• Canal Belkacem Nador
• Bouregreg Rabat-Sale
• Cbika Tan Tan
• Massa Chtouka Ait Baha
• souss Agadir
• Tamghart, • Assif Tamri Agadir Ida Outanane
Le Tableau 4.6, récapitule les niveaux de pression naturelles et humaines sur les régions littorales au
Maroc (cas des plages).
Tableau 4.6. Pressions naturelles et humaines sur les régions littorales (Cas des plages)
Population Com- Nombre Moyenne Infrastructure
Port Rejet Estuaire
Régions Littorales de la région mune de plages d'etivants/jour Suf. Insuf. Abs.
Oriental 1.820.000 3 9 50.000 0 9 0 5 21 6
Al Hoceima-Taza-Taounate 1.765.000 4 8 10.800 2 1 5 1 1 2
Tanger-Tétouan 2.172.000 21 40 262.170 3 13 24 5 6 18
Gharb-Chrarda-Beni Hssen 1.711.000 2 2 100.000 0 2 0 1 0 2
Rabat-Salé-Zemmour-Zaïr 2.124.000 5 9 36.250 1 4 4 1 7 2
Grand Casablanca 3.237.000 6 20 124.000 2 8 10 1 7 2
Chaouia-Ouardigha 1.592.000 4 9 32.800 1 2 6 0 1 3
Doukala-Abda 1.857.000 13 20 79.000 3 10 7 2 4 4
Marrakech-tensift-Al Haouz 2.832.000 4 4 1.750 0 1 3 0 0 3
Souss-Massa-Drâa 2.789.000 11 14 36.540 0 4 10 2 1 9
Guelmim-Es Smara 405.000 3 4 420 0 0 4 1 4 3
Laâyoune-Boujdour-Sakia
El Hamra 191.000 4 5 3.550 0 1 4 2 0 1
Oued Ed dahab-Lagouira 42.000 1 2 3.600 0 0 2 0 0 0
Total 22.537.000 81 146 740.880 12 55 79 21 52 55
Source : Département de l'Environnement, 2000.

Chapitre IV
4.1.5. CONFLITS D'INTERETS DANS ✔ L’imperméabilisation des sols à la perte défi-

LES REGIONS LITTORALES nitive des sols agricoles ;
L’évolution récente des mouvements de ✔ La salinisation des nappes phréatiques à leur
population et des activités et leur redéploiement dans pollution par des rejets d’eaux usées et de substances
les zones côtières se traduit par une occupation de toxiques ;
l’espace dense, plus ou moins spécialisée mais
✔ La dégradation jusqu’à, parfois, la destruction
souvent agressive -voire destructive- à l’égard des
de paysages ;
composantes environnementales, entraînant des
conflits d’usage, un épuisement des ressources et ✔ La perturbation à la destruction des niches
parfois des destructions de milieux naturels. écologiques par la variation de la turbidité dûe aux
rejets industriels, ou à la température des rejets en
L’adéquation entre les dimensions
mer des centrales thermiques, ou encore à la
développement, aménagement et environnement
disparition des herbiers ;
littoral constitue ici un des principaux défis aux
différents acteurs intervenant en matière de gestion ✔ La perturbation des processus géomorpho-
côtière. En effet, de nombreux conflits interviennent logiques (disparition des plages par exemple) à la
dans la zone littorale : destruction mécanique des organismes par la pêche
incontrôlée.
A. Conflits entre activités humaines
concurrentes : La diversité de ces domaines met en relief
l’imbrication d’échelle de décisions différentes :
✔ L’urbanisation dense ou diffuse ;
• L’Etat en tant que principal intervenant sur le plan
✔ L’agriculture (culture traditionnelle et intensi-
macro-spatial, économique et réglementaire, mais
ve : maraîchage et horticulture) ;
aussi en tant que principal garant de la préservation
✔ La pêche et l’aquaculture ; du “bien environnement’’ ;
✔ L’extraction minière et de carrières (sable, • Les Collectivités locales, compte tenu de la place
gravier, sel…) ; capitale qu’elles occupent dans la gestion de
l’espace urbain et de l’ensemble des ressources qui
✔ L’industrie, à cause de la proximité de certaines
relèvent de leur territoire, à l’exception de la zone
matières premières importées et pour les débouchés
économique maritime ;
des marchés intérieurs et/ou extérieurs ;
• Les Acteurs économiques et les usagers.
✔ L’énergie (ports de chargement et de déchar-
gement, raffineries, centrales thermiques) ; Enfin, le résultat attendu d’un plan de gestion
dépend de sa capacité à satisfaire les multiples
✔ Les ports de commerce et de plaisance ;
intérêts en présence et à fournir un dénominateur
✔ Le tourisme, activité la plus récente mais dont commun (objectif intégrateur) aux différents acteurs
le développement est actuellement le plus vigoureux, dont les attentes souvent divergent ou s’opposent.
grand consommateur d’espace. Les différentes catégories d’acteurs sont identifiées
en fonction de leurs domaines d’intervention.
B. Conflits entre activités et
environnement • Le domaine environnemental comprend les
scientifiques intervenant ou contribuant à la
Toutes ces activités exercent sur les ressources
connaissance des milieux et des activités humaines ;
et sur les milieux (sols, eaux, végétation) des
pressions qualitatives et quantitatives considérables • Le domaine socio-économique est celui des
aux conséquences parfois irréversibles. Celles-ci utilisateurs du milieu côtier considérés en tant
vont de : qu’acteurs économiques ;

Chapitre IV
• Le domaine administratif correspond aux l’ensemble du territoire national. Les problèmes qui
gestionnaires de l’espace littoral qui ont la mission se posent dans les espaces côtiers sont en effet, pour
de planifier, de réglementer et de aménager le la plupart, de nature différente de ceux qu’on
littoral. rencontre dans les communes internes. Ils tiennent à
la configuration particulières des lieux, à la richesse
4.1.6. REPONSES
et à la diversité des écosystèmes, à la spécificité des
4.1.6.1 Réglementation activités qui s’y exercent et aux intérêts, souvent
contradictoires, qui s’y expriment pour en contrôler
Le littoral marocain ne fait l’objet d’aucune
l’espace ou les ressources.
législation spécifique conçue pour sa sauvegarde. Un
droit marocain du littoral fait défaut. Certes, quelques Le projet de loi veut répondre à ces objectifs en
lois et dahirs traitent vaguement du littoral mais o rganisant ses dispositions autour des priorités
aucun de ces textes n’est spécialement dédié au suivantes :
littoral, mis à part une circulaire du Premier Ministre
• préserver les sites littoraux existants ;
de 1964 relative au développement touristique du
littoral, qui reste imprécise et de portée limitée. • privilégier les activités nécessairement liées au
littoral ;
Les dahirs relatifs au domaine public, à
l’exploitation des carrières, aux établissements • favoriser l’aménagement des espaces et la mise en
classés, au domaine public maritime, à la pêche valeur des ressources de la mer et du rivage ;
maritime, à la recherche et l’exploitation des • améliorer les conditions d’accès à la mer ainsi que
gisements d’hydrocarbures, à la création des parcs la gestion du domaine public maritime ;
nationaux, aux lotissements, groupes d’habitations et
morcellements, sont d’un recours très limité en • clarifier les compétences des différentes autorités
matière de protection du littoral. qui interviennent sur le littoral.
On constate ainsi un vide juridique qu’il est urgent Plutôt que de tenter de donner une définition
de combler dans un souci de protection du littoral et géographique du littoral, le projet de loi propose dans
de mise en valeur appropriée de ce patrimoine natio- une approche empirique, une définition purement
nal qu’est le littoral. institutionnelle et instrumentale. Il est définit comme
une entité juridique territorialement délimitée par
C’est pourquoi, l’autorité gouvernementale char- référence aux communes qui le composent.
gée de l’environnement propose de dépasser le cadre
de la circulaire n° 2007 du 16 juin 1964 instituant la Sur le plan international plusieurs conventions
Commission Interministérielle chargée de l’Aména- traitant de la mer et du littoral ont été adoptées et le
gement Touristique du Littoral au profit d’un projet Maroc a adhéré à un grand nombre d’entre elles.
de loi traitant le littoral dans sa globalité et en tant Citons à titre indicatif :
qu’écosystème. • La Convention portant création de l’organisation
Cette proposition se justifie par le fait que le maritime internationale (1948) ;
littoral constitue un élément spécifique de l’envi- • La Convention internationale pour la prévention
ronnement national et par l’absence d’une approche de la pollution des eaux de la mer par les
globale et intégrée qui semble caractériser jusqu'à
hydrocarbures (1954) ;
présent sa gestion. Cette proposition serait à conduire
à la lumière des instruments juridiques • La Convention de 1969 sur l’intervention en haute
internationaux et régionaux auxquels le Maroc est mer en cas d’accident entraînant ou pouvant
Partie. entraîner une pollution par les hydrocarbures ;
Pour ces raisons, il est devenu nécessaire de • La Convention de 1972 sur la prévention de la
compléter le dispositif de protection existant par une pollution des mers résultant de l’immersion de
loi particulière régissant le littoral applicable à déchets ;

Chapitre IV
• La Convention de 1972 portant création d’un Fonds collaboration avec les départements concernés, un
international d’indemnisation pour les dommages programme de contrôle des eaux de certaines plages.
dus à la pollution par les hydrocarbures ; Par ailleurs et Sous la présidence effective de
• La Convention MARPOL 73/78 sur la prévention SON ALTESSE ROYALE LA PRINCESSE LALLA
de la pollution par les navires qui a remplacé la HASNA, des campagnes nationales consacrées à
convention de 1954 pour la prévention de la l’hygiène des plages ont été réalisées. Ces opérations
pollution des mers par les hydrocarbures ; entrent dans le cadre de la mise en œuvre du
programme Maroc Propre et sont axées sur la
• La Convention internationale sur la responsa-
communication et la sensibilisation des usagers de la
bilité civile pour les dommages dus à la pollution plage en vue d’atteindre les objectifs suivants :
par les hydrocarbures (1975) ;
• L’arrêt de la spirale de détérioration de
• La Convention pour la protection de la mer l’environnement côtier au Maroc et la prévention de
Méditerranée contre la pollution (Barcelone 1976) l’apparition de maladies pouvant porter atteinte à la
et ses protocoles ; santé du citoyen ;
• La Convention sur la prévention de la pollution d e s • La mise à la disposition des estivants d’un produit
mers résultant de l’immersion de déchets (1977) ; balnéaire touristique répondant à des normes
• La Convention RAMSAR sur les zones humides nationales et internationales, compétitives tant sur
(1980) ; le plan environnemental et esthétique que sur le
• La Convention des Nations Unies sur le droit de la plan des équipements en infrastructures de base ;
mer (1982) ; • La promotion d’un esprit de partenariat efficient
• La Convention de 1990 sur la réparation, la lutte entre tous les partenaires aussi bien privés que
et la coopération en matière de pollution par les publics pour une action concrète et durable sur le
hydrocarbures ; terrain ;
• La Convention sur la diversité biologique (1992) ; • La mobilisation générale, aussi bien des
administrateurs et des administrés en vue d’une
• La Convention de 1992 sur la responsabilité civile responsabilisation partagée ;
pour les dommages dus à la pollution par les
hydrocarbures ; • La conciliation entre la nécessité d’améliorer l’état
des plages et celle de coordonner les diff é r e n t e s
• L’Accord de coopération en matière de lutte actions menées sectoriellement et épisodiquement
contre la pollution et de sauvetage en mer conclu en par les différents acteurs concernés ;
1996 entre le Maroc et l’Espagne ;
• L’instauration d’un système permanent d’évalua-
• La Convention de 1996 sur la responsabilité et tion de l’état des plages ;
l’indemnisation pour les dommages liés au
transport par mer de substances nocives et • La promulgation d’une législation appropriée
potentiellement dangereuses. (Loi sur le littoral et loi sur les Etudes d’Impact sur
l’Environnement).
La plupart de ces conventions sont restées sans
e ffets tangibles car les ressources financières et 4.1.6.3 Traitement des eaux usées avant
humaines mobilisées sont insuffisantes et l’adoption rejet à la mer
de textes nationaux en vue de leur application fait Les dispositifs d’épuration destinés à la lutte
défaut. contre la pollution par les eaux usées urbaines restent
4.1.6.2 Programmes de surveillance insuffisants.
Dans le cadre de la surveillance et du contrôle de Seules 26 stations d’épuration des eaux usées sont
la qualité hygiénique des plages, le Département de fonctionnelles sur les 235 centres disposant d’un
l’Environnement a élaboré et mis en oeuvre en réseau d’assainissement collectif.

Chapitre IV
A part les villes moyennes de Khouribga, Nador, Les objectifs de ce programme sont : i) la sur-
Beni Mellal, Al Hoceïma, Benslimane et Boujaâd, ce veillance continue du degré de contamination de la
sont essentiellement des petites villes et centres mer à la source et le développement des recherches
touristiques du Nord du pays qui disposent de telles relatives aux effets biologiques (MED POL phases
stations. I et II : 1981-1995), et ii) la recherche de moyens de
lutte contre la pollution affectant la Méditerranée
Actuellement, le Maroc dispose de 63 stations
(MED POL III : 1996-2005).
d’épuration dont 26 fonctionnelles. La population
desservie par l’ensemble de ces stations, représente • Projet de mise en place d’un réseau de sur-
moins de 8% de la population urbaine du pays. veillance de la salubrité du milieu littoral. Ce réseau
a pour mission de surveiller la salubrité du littoral et
4.1.6.4 Projets d’évaluer l’impact des pollutions sur le milieu
Plusieurs programmes et projets relatifs à la marin. Ce réseau sera formé de 7 stations régionales
conservation du littoral ont été mis au point par les de façon à couvrir tout le littoral national. Chaque
différents Départements ministériels : station dont la zone d’action est définie, est
composée de laboratoires dont l’activité touche à
• Mise en place d’une Base de données géo-
tous les domaines de la salubrité : microbiologie,
graphique sur le littoral. Ce projet entre dans le
cadre de la coopération du Maroc avec l’Union chimie, toxicologie et biotoxines. La coordination
Européenne et le programme d’assistance technique de l’activité sera assurée par le département de la
pour la protection de la Mer Méditerranée. Ce Qualité et la Salubrité du Milieu Marin de l’INRH
projet a été piloté par l’Observatoire National de et chaque station sera dotée de moyens humains et
l’Environne-ment (ONEM) ; matériels nécessaires pour assurer un
fonctionnement autonome.
• Projet de gestion de la pollution pétrolière :
"Maroc, Algérie, Tunisie" : Dans le cadre de la • Programme ressources littorales : Ce programme
coopération régionale entre les pays du Maghreb initié par l’Institut National de Recherche
Arabe, un programme de gestion de la pollution Halieutique, permettra de collecter les informations
pétrolière a été mis en place dans la zone Sud-Ouest et les données nécessaires pour la gestion des
de la mer Méditerranée. ressources littorales et la sauvegarde de la bio-
diversité des zones côtières marocaines.
• Programme de contrôle de la pollution de la
Méditerranée : Dans ce cadre, le laboratoire National • Projet de Schéma de Structure et d’Orientation de
de l’Environnement a présidé un réseau de la Bande Littorale Kénitra-Safi : Ce projet est piloté
surveillance National regroupant des laboratoires par la Direction de l’Aménagement du Territoire en
spécialisés dans la pollution du littoral, situé sur les collaboration avec les départements concernés, les
villes côtières : Ta n g e r, Tétouan, Al Hoceima, Nador. collectivités territoriales concernées, les universités
et les ONG. Il a pour but de disposer d’un état des
• Projet de protection des zones humides et côtières lieux aussi exhaustif que possible ; de mettre en
méditerranéennes MedWetCoast : l’objectif de ce place une banque de données dynamique de gestion
projet est la protection de la diversité biologique et spatiale et de mettre à la disposition des décideurs
la protection et des écosystèmes dans la plupart des un cadre crédible d’orientation des actions à
zones humides et côtières Méditerranéenne entre entreprendre au sein de cet espace.
Oujda et Nador.
• Conservation du littoral : Ce projet a été
• Projet d’évaluation des risques de la pollution du programmé par la Direction de l’Aménagement du
littoral dans la région de Chefcheouan et Tétouan. Territoire en collaboration avec les Départements
Ce projet entre dans le cadre de la coopération entre ministériels, les collectivités territoriales
le Maroc et l’Union européenne (programme-Life). concernées, les universités et les ONG. Il a pour
• Programme MED POL : Etude et surveillance de objectif l’acquisition et la protection des zones
la pollution au niveau de la côte Méditerranéenne. côtières les plus sensibles et les plus menacées ainsi

Chapitre IV
que l’aménagement des terrains acquis en vue d’un 4.1.7. CONCLUSION

développement durable côtier.
Le développement durable des zones littorales du
Ce projet pourrait être financé en coûts partagés Maroc nécessite une meilleure gestion des
dans le cadre de la coopération bilatérale ou ressources, soit une intégration harmonieuse des
multilatérale. d i fférentes activités de cet espace limité et vulnérable.
• Projet de réhabilitation du littoral "Baie Les villes du littoral marocain regroupent la
d’Agadir" : Ce projet implique les Département du majeure partie des moyens du développement
Tourisme, de l’Equipement, de l’Environnement et économique et social du pays (pêche, industrie,
les autres Départements concernés ainsi que, la tourisme). Il est donc essentiel de mettre en oeuvre
Commune urbaine d’Agadir et les hôteliers. des méthodes de gestion et d’exploitation adaptées à
la préservation des ressources. Il faudrait donc :
Il a pour objectif le développement, la
• Equiper de manière appropriée les services
réhabilitation et la protection de la baie d’Agadir
chargés de contrôler la pollution pour permettre aux
menacée par l’érosion marine et la migration des
structures nationales d’agir efficacement sur les
dunes. déversements de polluants et d’appliquer la
Un projet similaire a été également programmé réglementation avec vigueur ;
pour la plage de Tanger. • Systématiser les études d’impact sur la santé et sur
l’environnement de tout produit ou procédé
En matière de prévention et lutte contre la
industriel avant son utilisation ;
pollution par les navires, le Ministère des Transports
et de la Marine Marchande a réalisé les actions • Etablir des systèmes de surveillance à long terme
suivantes : des accidents industriels et leurs effets sur les
populations et l’environnement ;
■ Sécurité des navires • Réglementer fermement le stockage et le transport
• Création de centres de sécurité à Casablanca et des produits dangereux ;
dans les différents quartiers maritimes et • Sensibiliser et éduquer les populations afin que
équipement de ces centres des moyens de chacun se sente responsable de la protection de cet
communications requis; écosystème ;
• Mise en oeuvre du Mémorandum méditerranéen • Pré-traiter les eaux usées domestiques et
instituant un système d’inspection des navires en industrielles avant de les réintroduire dans le milieu
escale dans tous les ports de la zone naturel. ■
méditerranéenne.
■ Sécurité de la navigation maritime
• Construction d’une tour de contrôle du trafic
maritime dans le détroit de Gibraltar en
collaboration avec la Banque Mondiale.
■ Lutte anti-pollution
• Construction à Mohammedia d’une station de
déballastage ;
• Adoption, par le Département de l’Environnement
en 1997, du plan d’urgence national pour la lutte
contre la pollution par les hydrocarbures.

Chapitre IV
Références Bibliographiques :
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8. MTP, 1994, Direction des ports, Surveillance de la qualité des eaux de baignade et des sables le long des plages
sensibles du Royaume (Bilan 1993-1994 et perspectives), MM Merzouk- Lakranbi, Novembre 1994.)
9. ODEP, 1994, Office d'Exploitation des Ports, Note sur la pollution marine par les hydrocarbures, projet de gestion
de la pollution portuaire pour la composante sud de la Méditerranée, synthèse du trafic du terminal pétrolier,
comportement et évolution des nappes des hydrocarbures en mer, moyens de lutte contre la pollution marine au
port de Mohammedia, 1994.)
10. ODEP,1995, Etude environnement et pollution dans les ports de Casablanca, Jorf-Lasfar, Agadir Tan-Tan,
présentation de l'étude, Avril 1995.
11. Une catastrophe de grande envergure a failli se produire lorsque le pétrolier "Ichrak 5" (aussi orthographié Khag)
s'est échoué sur la côte de Mohammedia pendant plusiers jours en décembre 1998.
12. Marzouk, 1993a, Marzouk abdelmajid, The Coasts of the kingdom of Morocco, Worl Conférence on Coasts, La
Haye,Novembre1993)
13. ISPM, 1995, Institut Scientifique des pêches Maritimes, Rapport de synthèse sur les Pêches, N°115-04/ISPM,
Avril 1995.
14. Maroc, 1991c, Schéma National d'Aménagement du Territoire, Rapport Pêche Maritimes, Direction Générale de
l'Urbanisme, de l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, Octobre 1991 et MPMM, 1991, Ministère des
Pêches Maritime et de la Marine Marchande, Rapport d'activité 1991).
15. MPMM, 1991, op.cit.
16. Rharbi. 1995. Urbanisation et instruments de planification spatiale du littoral méditerranéen. Actes de la Sixième
Rencontre du GERM. ‘’Villes et urbanisation en Méditerranée, le cas du Maroc méditerranéen ‘’Tétouan.
17. Sakrouhi, 1994. L’aménagement et le développement du littoral au Maroc. Projet MOR/88/PO9, Ministère de
l’Environnement.
18. Snoussi M., 1995. Le littoral marocain : problématique de l’adéquation Environnement-Développement. ‘’
Atelier Régional sur la Gestion Intégrée des Zones Côtières’’, Conakry, 17-22 décembre 1995.
19. M.Snoussi, 1998. Stratégie et méthodologie pour un aménagement intégré et une exploitation durable des zones
marocaines.
20. Coudertt E., 1989. Aménagement de l’espace littoral et des régions côtières méditerranéennes. Apport des études
prospectives. Document de travail. Plan Bleu, Octobre 1989.
21. Sakrouhi, 1994. L’aménagement et le développement du littoral au Maroc. Projet MOR/88/PO9, Ministère de
l’Environnement.

Chapitre IV
ANNEXE 1
Critères de classification des eaux de baignades
A. Les eaux de bonne qualité pour la baignade

❚ Au moins 80% des résultats en E. coli ou en coliformes fécaux sont inférieurs ou égaux aux
nombres guides (100/100ml)
❚ Au moins 95% des résultats en E. coli ou en coliformes fécaux sont inférieurs ou égaux aux
nombres impératifs (2000/100ml)
❚ Au moins 90% des résultats en streptocoques fécaux sont inférieurs ou égaux aux nombres
guides (100/100ml)
B. Les eaux de qualité moyenne pour la baignade

L'eau est de qualité moyenne lorsque le nombre impératif fixé par la directive pour les E. coli
ou coliformes fécaux est respecté dans au moins 95% des prélèvements (2000/100 ml) les
conditions relatives aux nombres guides n'étant pas, en tout ou en partie vérifiées.
C. Les eaux momentanément polluées

L'eau des points de surveillance pour lesquels la fréquence de dépassement du nombre impératif
pour E. coli ou coliforme fécaux est comprise entre 5% et 33.3% est considérée comme pouvant
être momentanément polluée.
Cette pollution peut faire l'objet de mesures immédiates ou à moyen terme permettant
d'améliorer définitivement la qualité de l'eau.
Il est important de noter que si moins de 20 prélèvements sont effectués pendant toute la saison
sur un point, un seul dépassement de nombre impératif en E. coli ou coliformes fécaux suffit
pour entraîner le classement de la page en catégorie C.
D. Les eaux de mauvaise qualité

Lorsque pour le paramètre E. coli ou coliforme fécaux, les conditions relatives au nombre
impératif sont dépassées au moins une fois sur trois, l'eau correspondante est considérée comme
de mauvaise qualité.
Toutes les zones classées en catégorie D durant deux années de suite doivent être interdites à la
baignade, sauf si des améliorations significatives apparaissent.

Chapitre IV
ANNEXE 2
Classifications énoncées dans la norme nationale NM 03.7.200
Classification 1 :
Les indicateurs de pollution micro-biologique sont les coliformes fécaux (CF), streptocoques
fécaux (SF). Une eau de baignade est jugée conforme à ladite norme lorsque les concentrations
de l’eau de baignade en nombre de ces germes par 100 ml ne dépassent pas la valeur guide
spécifiée dans le tableau A, et que le nombre d’échantillons non conformes aux valeurs fixées ne
dépasse pas le nombre spécifié dans le tableau B.
Classification 2 :
Les eaux de baignade sont classées selon la norme marocaine de la qualité hygiénique : bonne,
moyenne, momentanément polluées et mauvaise, après un traitement statistique des résultats
obtenus lors de la campagne de surveillance.
Tableau A
Valeurs Valeurs
Guides Impératives
(VG) (VI)
Les coliformes fécaux/100ml 100 2000
Les Streptocoques fécaux/100ml 100 400
Tableau B
Nombre d’échantillons prélevés et analysés Nombre maximal d’échantillons pouvant
ne pas être conformes à la valeur impérative*
De 1 à 19 inclus 0
De 20 à 39 inclus 1
De 40 à 59 inclus 2
plus de 56 5% du nombre total d’échantillons

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Littoral

4.1.1. Introduction 197

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 197

4.1.3. ETAT Figure 4.1 : Evolution de la population urbaine

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 198

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 199

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 200

■ Résultats de la qualité hygiénique des plages conformément à la norme marocaine (NM

Tableau 4.2. Qualité hygiénique des principales plages autorisées à la baignade

Plages Qualité Classes

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 201

Tableau 4.3. Evolution de la qualité microbiologique des principales plages marocaines.

93-94 94-95 95-96 96-97 97-98 98-99 99-00

4.1.4. PRESSIONS 4.1.4.1 Activités urbanistiques

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 202

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 203

• Affaissement et effondrement de terrain des dunes * le bouleversement du mouvement naturel des

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 204

• L’embouchure de l’Oued Sebou qui draine tous 4.1.4.2.2 Tourisme

• La ville d’Agadir en raison de l’importante a- Littoral atlantique

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 205

Enfin, l’importance du littoral atlantique est sion du phénomène urbain et le glissement de ce

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 206

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 207

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 208

Nom de l’Oued vecteur des apports d’origine terrestre Nom de la plage

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 209

4.1.5. CONFLITS D'INTERETS DANS ✔ L’imperméabilisation des sols à la perte défi-

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 210

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 211

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 212

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 213

que l’aménagement des terrains acquis en vue d’un 4.1.7. CONCLUSION

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 214

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 215

Critères de classification des eaux de baignades

A. Les eaux de bonne qualité pour la baignade

B. Les eaux de qualité moyenne pour la baignade

C. Les eaux momentanément polluées

D. Les eaux de mauvaise qualité

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 216

Classifications énoncées dans la norme nationale NM 03.7.200

Rapport sur l’Etat de l’Environnement du Maroc 217

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