TP Granulometriel2
TP Granulometriel2
TP Granulometriel2
Les tailles des particules sédimentaires sont extrêmement diverses, depuis les fines poussières
transportées par les vents de haute altitude (sirocco par exemple) jusqu’aux gigantesques blocs
erratiques charriés par les glaciers.
On appelle granulométrie d’un sédiment ou d’un ensemble particulaire, la distribution des grains
par taille. La granulométrie a pour objet de mesurer les dimensions et les variations des tailles
des grains d’un produit sédimentaire, d’une formation géologique et de connaître la fréquence
statistique des différentes classes granulométriques constituant cette formation.
Bien que de formes très diverses, lors des mesures, les particules soumises à l’analyse
granulométrique sont assimilées à des sphères de volume équivalent. Ceci conduit à des résultats
fréquemment approximatifs; c’est le cas des sables bioclastiques souvent curviformes passés à
travers des tamis à mailles carrées et des feuillets d’argiles étudiés par sédimentation en
référence à des grains sphériques.
On définit une classe granulométrique comme la population (exprimée par une certaine
grandeur: nombre de grains ou leur poids) dont les éléments ont une distribution comprise entre 2
limites dimensionnelles appelées limites de classe.
Le but recherché est une expression quantitative de la répartition par taille des grains, pour
essayer entre autres:
- de reconstituer la dynamique des apports des sédiments;
- de déduire les vitesses limites de transport et sédimentation dans les fluides qui ont véhiculé les
grains ;
- de mettre en évidence le caractère monogénique ou polygénique de l'alimentation d'un bassin
sédimentaire ;
- d'établir des corrélations stratigraphiques
On classe habituellement les sédiments suivant la taille des grains qui les constitue. La
terminologie la plus courante est la suivante (A, CAILLEUX, 1954):
Les rudites: blocs, galets, graviers - diamètre D > à 2mm.
Les arénites: sables - 2mm > D > 0,063mm ou 0,040mm (63µm ou 40µm)
Sables très grossiers : 2mm. > D > 0,5mm.
Sables grossiers : 0,5mm. > D > 0,25mm.
Sables moyens : 0,25mm. > D > 0,125mm.
Sables fins (sablons) : 0,125mm. > D > 0,063mm. ou 0,04mm.
Les lutites: - D< 0,063mm ou 0,040mm.
Silts (limons): 0,040mm. ou 0,063mm. > D > 0,002mm.
Argiles(*) : D < 0,002mm = 2µm
(*) Il est bien certain que l’emploi du terme « argile » pour désigner les particules < à 2µm. n’est pas sans susciter de
justes réserves. Un risque de confusion existe en effet entre «argiles» au sens granulométrique du mot et les argiles
au sens minéralogique du terme. SI la définition des premières est exclusivement granulométrique, les secondes au
contraire, sont des silicates d'alumine hydratés, se présentant sous forme de petits cristaux; ainsi; les argiles
minéralogiquement parlant, sont des argiles granulométriques ; mais la réciproque est fausse ; de petits grains de
quartz de 1µm n'étant pas des argiles. Comme le sens le plus usuel d'argile est minéralogique, il conviendrait sans
doute d'utiliser un autre mot en granulométrie. Certains auteurs comme BOURCART emploient le terme de
précolloïdes mais cette classe < à 2 pm, comprend des colloïdes ; aussi CAILLEUX propose-t-il précolloïdes et
colloïdes avec les limites supérieures respectives suivantes : 2µm. et 0.2µm.
Le prélèvement de l’échantillon.
Le prélèvement des sables ou des graviers à analyser sera fait avec soin dans un secteur où il ne
pourra pas y avoir eu de triage actuel ou accidentel. On évitera donc les coupes de sols ou de
carrières peu fraîches, lavées par la pluie. S'il s'en trouve de telles, on procédera selon ta règle
des pédologues en nettoyant la coupe de haut en bas, puis en prélevant les échantillons
successifs de bas en haut. Chaque échantillon sera prélevé en un seul point, et dans le même
ensemble, dans une strate par exemple. Il conviendra tout particulièrement selon la
recommandation de BERTHOIS d'éviter d'obtenir un échantillon moyen résultant du mélange de
plusieurs prélèvements L'échantillonnage en mer ou d'une manière générale autre que
l'échantillonnage direct s'effectue à l'aide de moyens de prélèvement (benne preneuse, box core,
carottiers etc...) et nécessite de plus grandes précautions. Ainsi, il convient d'éviter le lessivage à
l'ouverture de la benne pour la récupération du sédiment en récoltant l'eau emprisonnée dans la
benne (pour le box core il faut procéder de la même manière que la règle des pédologues ci-
dessus mentionnée car à l'ouverture de la paroi latérale il y a souvent fluage des sédiments
superficiels notamment dans les sédiments vaseux).
La quantité à analyser
Au sujet de la quantité à mettre en œuvre pour une analyse granulométrique, il y a une divergence
entre les auteurs. BlETLOT, reprenant les travaux de WENWORTH, de KNIGHT et de
POSCHARISKY, constate la divergence entre les différents auteurs et en particulier que
POSCHARISKY et KNIGTH préconisent des poids beaucoup plus faibles que WENWORTH pour
les petits calibres et des poids nettement supérieurs pour les forts calibres.
Cette divergence a conduit BERTHOIS à reprendre expérimentalement l'étude de la question. Les
résultats obtenus ont amené l’auteur à considérer comme inutiles les poids prohibitifs
recommandés par POSCHARISKY pour les graviers. BERTHOIS démontre, par exemple, que
dans un sédiment où les plus grossiers atteignent 12mm, le poids de l'échantillon à tamiser n'est
que d'environ 0,5 kg ; il est conseillé donc de prélever des échantillons de 1,5 à 2 kg lorsque les
grains les plus gros ont de 20 à 25mm. de plus grande dimension.
L'échantillon est pesé (poids total = PT), puis un tamisage est effectué avec un tamis de 2mm.
Soit PG le poids de ces graviers, il reste une fraction de grains inférieurs à 2mm, fraction sableuse
dont le poids sera PS = PT - PG.
Si PS n'excède pas le poids de 200 grammes, on tamisera toute ta fraction sableuse. Si PS
excède 200 grammes on divisera la fraction sableuse afin de ne pas surcharger certains tamis qui
risqueraient d'être «encombrés» par une couche sableuse et par conséquent, d'obtenir un
tamisage défectueux. Pour les échantillons exclusivement sableux, tous les auteurs sont d'accord
pour conseiller un poids de sable compris entre 100 et 125 g avec lequel les risques d'erreurs sont
réduits au minimum.
Les tôles perforées usuelles ont des trous ronds. Ces passoires sont, en général, utilisées en
granulométrie pour des sédiments meubles dont le diamètre des grains est supérieur à 3
millimètres.
- Les toiles métalliques usuelles qui garnissent les tamis ont des diamètres d'ouverture (mailles de
tamis) dont la succession est basée sur une progression géométrique logarithmique dont II existe
plusieurs normes toutes d'ailleurs extrêmement voisines (AFNOR, DIN, UNI, GOST, TYLER,
ASTM. etc. ...). La norme la plus utilisée est la norme AFNOR qui comporte une série de tamis
dont les ouvertures sont basées sur la maille de 1 millimètre en progression géométrique
10
logarithmique avec une raison √10 = 1,259 d'où les mailles des tamis. (Tableau en annexe).
Après tamisage, chaque tamis possède son propre refus. On peut procéder de deux manières
différentes qui aboutissent au même résultat.
Pourcentages des refus simples : chaque refus est pesé et son poids noté. Prenons par
exemple p1 le poids du refus du premier tamis, p2 le poids du refus du second tamis, p3 le poids
du refus du troisième tamis et ainsi de suite jusqu'au dernier tamis. Notons les refus r1, r2, r3 etc.,
et PT le poids total de la quantité de sable tamisé ; le pourcentage de chaque refus est calculé de
la manière suivante:
Pourcentages des refus cumulés : les poids des refus sont cumulés, c'est à dire qu'au poids p1
du refus r1 on rajoute le poids p2 du refus r2, on obtient un poids P2.
Le poids du premier refus R1 est P1 = p1. On calcule les pourcentages cumulés à partir des poids
cumulés de la manière suivante:
%R1 = (P1 x 100) / PT = %r1
La distribution des tailles fait l'objet de représentations diverses sur une échelle semi
logarithmique, en abscisses la valeur logarithmique des mailles de tamis et en ordonnées
arithmétiques le pourcentage des refus.
La courbe cumulative: Cette représentation est la plus utilisée Elle est issue directement des
méthodes granulométriques par décantation (sédimentation) en utilisant les pourcentages
cumulés. Elle permet de calculer graphiquement divers paramètres de distribution
Paramètres et indices granulométriques
À partir du tracé de la courbe cumulative, il est possible de mesurer la dimension des particules
correspondant à un pourcentage de poids donné: ce sont les fractiles. On utilise le plus
couramment :
- Le quartile Q1: point de la courbe pour lequel 25% du matériel est d'une taille inférieure à celui
de la taille considérée (abscisse correspondant à l'ordonnée 25%) et 75% d'une taille supérieure.
- Le quartile Q2 ou médiane Md: point de la courbe pour lequel 50% du matériel est d'une taille
inférieure à celui de la taille considérée (abscisse correspondant à l'ordonnée 50%) et 50% d'une
taille supérieure
- Le quartile Q3: point de la courbe pour lequel 75% du matériel est d'une taille inférieure à celui
de la taille considérée (abscisse correspondant à l'ordonnée 75%) et 25% d'une taille supérieure.
À partir des fractiles sont définis les Indices granulométriques. On distingue 3 types de paramètres
qui rendent compte respectivement de la position de la courbe granulométrique sur l'échelle des
dimensions, sa dispersion et sa forme.
Ces paramètres nous renseignent sur le mode de dépôt de l’échantillon et donc sur
l’environnement de dépôt (par exemple une plage, une rivière…).
Paramètres de position
Il est commode d’utiliser un paramètre central de la distribution pour « chiffrer » le domaine
dimensionnel auquel elle appartient. On utilise couramment 3 indices de position :
La médiane (Md ou Q2), taille correspondant à 50% des grains, lue directement sur la courbe
cumulative.
La moyenne (M), peut-être calculée de différentes manières ; la formule la plus utilisée est :
Le mode ou classe modale : c’est l’abscisse du sommet de la courbe de fréquence dans une
distribution gaussienne. La classe modale est tirée de l'histogramme de fréquence; elle
correspond à la classe la plus représentée. Une répartition naturelle peut admettre une ou
plusieurs classes modales plus ou moins bien marquées. On parle de distribution bimodale (2
modes) ou plurimodale (3 modes et plus).
Moyenne et médiane reflètent la distribution granulométrique du sédiment et l’énergie cinétique
moyenne lors du dépôt du sédiment.
Paramètre de dispersion :
Tout en possédant la même médiane, deux répartitions granulométriques peuvent varier
largement. Il est donc nécessaire d'évaluer la dispersion des répartitions; c'est un indicateur
dynamique Important qui rend compte de l'Intensité du triage des matériaux détritiques. On utilise
pour cela l'indice de classement de TRASK (Sortlng Index). Cet indice de classement (S0) indique
la qualité du classement. Plus S0 est élevé, plus le classement est mauvais
𝑸𝟑
S0= √
𝑸𝟏
Paramètre de forme
On a cherché à décrire de manière objective l’aspect des représentations graphiques par l’indice
d’asymétrie Sk (SKEWNESS)
Ce paramètre est souvent présenté comme un indicateur de l’environnement de dépôt
sédimentaire
Sk = Q3 x Q1 / (Q2)2