Cours Electronique Puissance PDF
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Électronique de puissance
Principes
Claude C HEVASSU
5 décembre 2013
Table des matières
1 Introduction - Généralités 1
1.1 Programme officiel du cours d’électronique de L3 : . . . . . . . . . 1
1.2 Généralités sur l’électronique de puissance . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2.1 Les convertisseurs statiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.3 Principes de l’électronique de puissance . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.4 Classification dynamique des dipôles . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.4.1 Les deux types de dipôles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.4.2 Réversibilité des dipôles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.4.3 Configurations permises et configurations interdites . . . . 6
1.4.4 Structure d’un convertisseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
2 Composants 11
2.1 Aire de sécurité en direct . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.2 Pertes Joule à la coupure ou à la fermeture . . . . . . . . . . . . . . 14
2.3 Diode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.3.1 Critères de choix d’une diode . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.3.2 Diode de roue libre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2.4 Transistor bipolaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
2.5 MOS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
2.5.1 Limites de fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.6 IGBT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2.6.1 Schéma équivalent de l’IGBT . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3
4 TABLE DES MATIÈRES
2.7 Thyristor . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
2.7.1 Fonctionnement du thyristor . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.7.2 Soupape . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.8 Thyristor GTO . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
2.8.1 Fonctionnement du thyristor GTO . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.9 Triac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
2.9.1 Fonctionnement du triac . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.10 Protection des composants . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.10.1 Protection contre les surintensités . . . . . . . . . . . . . . . 23
2.10.2 Protection contre les surtensions . . . . . . . . . . . . . . . . 25
dv di
2.10.3 Protection contre les dt
et dt
. . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
3 hacheur 27
3.1 Machine à courant continu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.1.1 Équations de fonctionnement . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
3.1.2 Réversibilité d’une machine à courant continu . . . . . . . 29
3.2 Hacheur série . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
3.2.1 Structure et schéma de principe du hacheur série . . . . . . 31
3.2.2 Fonctionnement du hacheur série . . . . . . . . . . . . . . . 32
3.3 Hacheur parallèle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
3.3.1 Structure et schéma de principe du hacheur parallèle . . . 35
3.3.2 Fonctionnement du hacheur parallèle . . . . . . . . . . . . 37
3.3.3 Étude du montage du hacheur parallèle . . . . . . . . . . . 37
3.4 Hacheur réversible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3.4.1 Hacheur réversible en courant . . . . . . . . . . . . . . . . . 40
3.4.2 Hacheur réversible en courant et en tension . . . . . . . . . 42
3.5 Exercices dans le recueil d’annales des épreuves d’électricité et
d’électronique de l’examen de 3e année . . . . . . . . . . . . . . . . 45
4 Redresseurs 49
4.1 Redressement par diodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
TABLE DES MATIÈRES 5
5 Gradateurs 79
5.1 Gradateurs monophasés à réglage de phase . . . . . . . . . . . . . 79
5.1.1 Gradateurs monophasés, débit sur résistance pure . . . . . 80
5.2 Gradateurs triphasés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
5.2.1 Gradateurs triphasés couplés en étoile . . . . . . . . . . . . 82
5.3 Gradateurs commandés par train d’ondes . . . . . . . . . . . . . . 82
5.4 Exercices dans le recueil d’annales des épreuves d’électricité et
d’électronique de l’examen de 3e année . . . . . . . . . . . . . . . . 83
6 Onduleurs 85
6.1 Choix des commutateurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 85
6.1.1 Composants de l’onduleur de tension . . . . . . . . . . . . . 86
6.1.2 Composants de l’onduleur de courant . . . . . . . . . . . . 87
6.2 Onduleurs de tension monophasés . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
6.2.1 Onduleurs « push-pull » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
6.2.2 Onduleurs en demi-pont . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
6.2.3 Onduleurs en pont . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
6.3 Onduleurs de tension triphasés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
6 TABLE DES MATIÈRES
7 Cycloconvertisseurs 107
7.1 Principe du cycloconvertisseur . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
7.2 Fonctionnement en réglage de phase . . . . . . . . . . . . . . . . . 109
7.2.1 Commande . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
7.3 Fonctionnement en ondes pleines . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 119
7.4 Limite de fréquence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 120
7.5 Exercices dans le recueil d’annales des épreuves d’électricité et
d’électronique de l’examen de 3e année . . . . . . . . . . . . . . . . 121
Introduction - Généralités
1
2 CHAPITRE 1. INTRODUCTION - GÉNÉRALITÉS
P T = VC E · I = (Ualim −U M ) · I
4 CHAPITRE 1. INTRODUCTION - GÉNÉRALITÉS
Un tel système n’est envisageable que pour des faibles puissances car l’éner-
gie dissipée dans l’élément de contrôle excéderait ses possibilités de refroidis-
sement et surtout le rendement du système global serait très médiocre à basse
vitesse. L’élément de contrôle qui ne peut pas être utilisé en régime linéaire
devra fonctionner en régime de commutation, c’est à dire en tout ou rien, à la
manière d’un interrupteur. La modulation d’énergie s’effectue en faisant varier
périodiquement les durées relatives d’ouverture et de fermeture du commuta-
teur comme le montre la figure 1.2. Dans ces conditions, la puissance dissipée
par l’élément de contrôle est nulle si l’on considère l’interrupteur équivalent
comme parfait.
L’électronique de puissance fait appel à des interrupteurs électroniques fonc-
tionnant de manière périodique en régime de commutation. L’ensemble des com-
mutateurs d’un montage constitue un convertisseur.
Dans ce cours, nous nous limiterons à ne considérer que des convertisseurs
constitués d’interrupteurs parfaits.Un interrupteur parfait a un temps d’ouver-
ture ou de fermeture nul, à l’état passant, la tension à ses bornes est nulle et
à l’état bloqué, le courant qu’il laisse passer est nul. C’est donc un composant
qui ne dissipe aucune énergie, le produit p = u · i étant constamment nul.
être assurée par inversion de la tension ou bien du courant ou bien des deux.
Ainsi, on peut qualifier une batterie d’accumulateurs de source de tension ré-
versible en courant (un sens de courant lors de la charge et inversion de ce sens
à la décharge), mais cette source n’est pas réversible en tension. Une machine à
courant continu est une source réversible en tension (inversion de la vitesse ⇒
inversion des pôles) et une source réversible en courant (inversion du couple
⇒ inversion du sens du courant). Un redresseur à thyristors muni d’une bobine
de lissage est une source de courant réversible en tension.
le courant).
Deuxième exemple
Il s’agit maintenant d’échanger de l’énergie entre un générateur continu di-
pôle de tension et un récepteur continu, lui aussi dipôle de tension. La liai-
son directe entre ces deux dipôles étant interdites, on est amené à mettre en
œuvre un dipôle de courant intermédiaire qui va assurer le transfert de l’éner-
gie, comme le montre la figure 1.8. Ce dipôle intermédiaire est tantôt généra-
teur, tantôt récepteur, il doit être réversible en tension.
En pratique, la source de courant intermédiaire sera réalisée par une bobine
d’inductance L qui emmagasine l’énergie électrique au cours de la première
phase et la restitue au cours de la seconde. Dans la mesure où la bobine pré-
sente une résistance négligeable, le transfert de l’énergie s’effectue sans pertes.
Le convertisseur comportera encore deux interrupteurs fonctionnant de ma-
nière complémentaire comme dans l’exemple précédent. Ce convertisseur à
accumulation inductive dont le schéma de principe est donné à la figure 1.9
page ci-contre constitue une alimentation à découpage du type « buck-boost ».
La chaîne énergétique d’un système industriel comporte souvent plusieurs
convertisseurs successifs. Ainsi, un entraînement à vitesse variable par un mo-
1.4. CLASSIFICATION DYNAMIQUE DES DIPÔLES 9
Composants
Ces trois paramètres sont essentiels pour le choix d’un composant de puis-
sance.
Lorsque l’on étudie les performances relatives des composants en fonction
des tensions d’alimentation et des fréquences auxquelles le composant est ca-
pable de fonctionner, on peut tracer le domaine de la figure 2.2 page suivante.
Notons qu’il est valable aujourd’hui en 2013, mais qu’il peut être assez pro-
fondément modifié dans le futur en fonction de l’évolution des composants,
évolution qui est très rapide.
11
12 CHAPITRE 2. COMPOSANTS
2.3 Diode
La diode a été étudiée en L1. C’est un composant unidirectionnel qui n’est
pas commandable, ni à la fermeture, ni à l’ouverture. Elle n’est pas réversible
en tension et ne supporte qu’une tension anode-cathode négative (V AK < 0) à
l’état bloqué. Elle n’est pas réversible en courant et ne supporte qu’un courant
dans le sens anode-cathode positif à l’état passant (I AK > 0).
La diode permet de réaliser des montages redresseurs en monophasé ou
en triphasé. La tension continue obtenue en sortie du redresseur possède une
valeur moyenne constante.
En électronique de puissance, on emploie que le modèle le plus simple de
la diode, celle-ci est un interrupteur qui se ferme si V AK > 0 et qui est ouvert
sinon.
IC E max
IB >
β
2.5 MOS
Les MOS les plus courants supportent des tensions allant jusqu’à 500 V. On
trouve des MOS pouvant supporter jusqu’à 1400 V. Le MOS n’est intéressant
pour les tensions élevées que dans le cas des convertisseurs de faible puissance
(< 2 kW) ou lorsque la rapidité est indispensable.
2.6 IGBT
Le schéma équivalent d’un IGBT est celui de la figure 2.7. Le MOS, com-
mandé par une simple tension, achemine le courant base-émetteur permettant
la saturation du PNP.
2.7 Thyristor
L’ancêtre des thyristors était un tube à gaz, le thyratron. Le terme thyristor
est la contraction de THYRatron et de transISTOR. Le thyristor est un compo-
sant commandé à la fermeture, mais pas à l’ouverture. Il est réversible en ten-
sion et supporte des tensions VAK aussi bien positives que négatives lorsqu’il
est bloqué. Il n’est pas réversible en courant et ne permet que des courants I AK
positifs, c’est-à-dire dans le sens anode-cathode, à l’état passant.
2.7.2 Soupape
Les thyristors les plus performants ne peuvent guère tenir plus de 10 000 V
de tension inverse. Dans les applications de transport de l’énergie électrique
par courant continu haute tension, les tensions mises en jeu atteignent plus de
800 000 V, pour supporter de telles tensions, on met un certain nombre de thy-
ristors en série. On met ensuite un certain nombre de ces branches en parallèle
pour faire passer l’intensité souhaitée. L’ensemble de ces thyristors en série et
en parallèle est équivalent à un seul composant appelé soupape.
2.9 Triac
Le Triac (TRIode for Alternative Current) est un composant permettant la
réalisation de gradateurs pour les puissances jusqu’à un peu plus de 10 kW en-
viron. On le trouve surtout dans les réalisations domestiques :
— réglage de luminosité des lampes à incandescence ;
— réglage de la puissance des radiateurs électriques ;
2.10. PROTECTION DES COMPOSANTS 23
La structure du triac offrant une certaine symétrie (deux thyristors tête bêche),
il n’est guère possible de distinguer clairement une anode et une cathode. Nous
désignerons la connexion côté gâchette par « anode 2 » ou A2 et l’autre par
« anode 1 » ou A1.
Le premier et le troisième quadrant d’amorçage sont couramment utilisés
dans les montages gradateurs.
dv di
2.10.3 Protection contre les dt
et dt
hacheur
dΩ
J = C moteur −C résistant
dt
— L’équation électrique :
di
u = E + Ri + L
di
27
28 CHAPITRE 3. HACHEUR
E = kΦΩ
C moteur = kΦi
u = E + Ri (3.1.2)
E = kΦΩ (3.1.3)
3.1. MACHINE À COURANT CONTINU 29
Les équations 3.1.1 page ci-contre et 3.1.4 montrent que le courant moyen
absorbé en régime permanent est imposé par la charge mécanique de la ma-
chine. La vitesse dépend alors de la valeur moyenne de la tension d’alimenta-
tion ainsi que du courant absorbé (équations 3.1.2 page ci-contre et 3.1.3 page
précédente).
Les quatre relations précédentes peuvent être combinées pour donner l’équa-
tion de la caractéristique mécanique de la MCC en régime permanent (relation
liant vitesse et couple) :
u R
Ω= − C (3.1.5)
kΦ (kΦ)2
En désignant par C la valeur commune au couple électromagnétique C e
et résistant C résistant en régime permanent. L’équation 3.1.5 se traduit par une
droite de pente négative représentée sur la figure 3.2 dans le plan Ω (C ).
u
Si la résistance de l’induit est négligée, l’équation 3.1.5 se résume à Ω = kΦ ,
la vitesse ne dépend plus que de la tension aux bornes de l’induit et la caracté-
ristique mécanique Ω (C ) est une droite horizontale.
On constate (figure 3.3) que les points des quadrants I et III correspondent
à des fonctionnements en moteur puisque vitesse (Ω) et couple (C ) sont de
même signe, et que les points des quadrants II et IV correspondent à des fonc-
tionnements en génératrice car Ω et C sont de signes contraires.
1
Z αT
v= v(t )dt = αU (3.2.1)
T 0
F IGURE 3.6 – Tension aux bornes de la charge obtenue avec un hacheur série.
v = uL + E
v = uL + E
On sait que la tension moyenne aux bornes d’une inductance pure est nulle
en régime périodique donc : u L = 0. D’autre part, en faisant intervenir la valeur
de v (équation 3.2.1 page précédente), il vient :
E = αU
E = kΦΩ
34 CHAPITRE 3. HACHEUR
On a donc :
U
Ω= α
kΦ
C e = C résistant = kΦi
v = 0; i D = 0; i K = i
v = U (1 − α)
E = U (1 − α) = kΦΩ
di di
v = 0 = E −L et v = U = E − L
dt dt
Ces équations ont pour solutions :
E
i (t ) = t + Im
L
et
E −U
i (t ) = (t − αT ) + I M
L
L’allure du courant i (t ) est indiquée à la figure 3.12 page ci-contre
Si l’on ne néglige plus les diverses résistances, la loi des mailles donne :
di
v = E −L − Ri
dt
Le courant i (t ) est formé d’arcs d’exponentielles (figure 3.12 page suivante).
Cette même loi de mailles, exprimée en valeur moyenne avec u L = 0 permet
d’écrire :
v = U (1 − α) = E − Ri
3.4. HACHEUR RÉVERSIBLE 39
U R
Ω= (1 − α) − C
kΦ (kΦ)2
(conduction continue) et on a :
U R
Ω = α1 − C (3.4.1)
kΦ (kΦ)2
U R
Ω = (1 − α2 ) − C (3.4.2)
kΦ (kΦ)2
Avec Ω > 0 et C < 0.
Les équations 3.4.1 et 3.4.2 sont traduites à la figure 3.15 par deux familles
de droites de même pente, respectivement dans les quadrants I (C > 0) et II
(C < 0).
Le système ainsi conçu ne possède qu’un seul sens de marche, mais permet
le freinage en récupération.
Aux faibles couples, la conduction est assurée pour partie (i > 0) par les
commutateurs K 1 et D 1 du hacheur série, pour partie (i < 0) par les commuta-
teurs K 2 et D 2 du hacheur parallèle. Ainsi, quelle que soit la valeur du couple,
le courant i (t ) ne sera jamais interrompu.
Il est possible d’assurer le fonctionnement du montage pour une valeur
quelconque du courant moyen, donc du couple, à condition de commander
K 1 dès l’instant t = 0 et pendant toute la durée α1 T , de commander K 2 dès
l’instant t = α1 T et pendant une durée α2 T (donc jusqu’à la fin de la période).
Le commutateur concerné ne deviendra effectivement passant que lorsque le
courant i (t ) prend la polarité correcte. Si cette double condition est réalisée
(commande complémentaire), on peut écrire :
α1 T + α2 T = T ou α1 + α2 = 1
v = −U ; i > 0; i s = −i
gime permanent :
U R
Ω = (2α1 − 1) − C pour C > 0
kΦ (kΦ)2
v = −U ; i < 0; i s > 0; i s = −i
3.5. EXERCICES DANS LE RECUEIL D’ANNALES DES ÉPREUVES D’ÉLECTRICITÉ ET D’ÉLECTRONIQUE D
v = U ; i < 0; i s < 0; i s = i
U R
Ω = (1 − 2α2 ) − pour C < 0
kΦ (kΦ)2
Redresseurs
49
50 CHAPITRE 4. REDRESSEURS
u 0 (t ) = sup(v 1 , v 2 , v 3 )
La tension aux bornes d’une diode, D 1 par exemple, prend les valeurs suc-
cessives :
— D 1 = 1 ⇒ v D1 = 0
— D 2 = 1 ⇒ v D1 = v 1 − v 2 = u 12
— D 3 = 1 ⇒ v D1 = v 1 − v 3 = u 13
Les tensions redressées ayant pour valeur efficace V , la tension inverse maxi-
mum supportée par les diodes vaut :
p p p
VD inv max = −(V 2) × 3 = −V 6
Avec des diodes montées en anode commune, le redresseur délivre une ten-
sion négative :
u 0 (t ) = inf(v 1 , v 2 , v 3 )
4.1. REDRESSEMENT PAR DIODES 53
Ce type de redresseur est aussi appelé « pont de Graëtz triphasé », son schéma
est donné à la figure 4.3. Les enroulements secondaires sont reliés à deux re-
dresseurs P3, l’un en cathodes communes, l’autre en anodes communes alter-
nées.
Toujours en supposant que le courant absorbé par la charge est ininter-
rompu, la tension redressée vaut :
u 0 (t ) = v K N − v AN = sup(v 1 , v 2 , v 3 )
Cette expression représente à chaque instant la plus grande des tensions com-
posées, soit :
u 0 (t ) = supu i j (avec i et j = 1, 2 ou 3)
La tension redressée est représentée à la figure 4.4 page suivante. Elle est pé-
riodique, sa fréquence est f 0 = 6 × f = 300 Hz, son indice de pulsation est p = 6.
Les commutations des deux redresseurs P3 sont alternées, l’indice de commu-
tation est q = 3, chaque diode conduit toujours pendant 1/3 de la période de
la tension secteur redressée. Pour ce redresseur, p = 2q. La tension aux bornes
d’une diode est identique à celle d’un montage P3.
La tension redressée ayant une fréquence deux fois plus élevée et une on-
dulation plus faible que celle obtenue avec un redresseur P3, cela facilitera un
éventuel filtrage.
54 CHAPITRE 4. REDRESSEURS
4.1.1.3 Redresseurs S3
Le schéma du montage S3 est représenté sur la figure 4.5. Les tensions qui
apparaissent en sortie du redresseurs sont successivement :
— u 0 = v 1 + v 3 = −v 2
— u0 = v 1
— u 0 = v 1 + v 2 = −v 3
— u0 = v 2
— u 0 = v 2 + v 3 = −v 1
— u0 = v 3
L’allure de la tension redressée et les intervalles de conduction des diodes
sont indiqués à la figure 4.6 page suivante. Il apparaît que le fonctionnement
du redresseur S3 est identique à celui du PD3, les tensions composées jouant
le même rôle que les tensions composées du PD3. Ce résultat était prévisible :
lorsque l’on redresse directement les tensions du réseau industriel triphasé, le
couplage du transformateur qui alimente l’installation n’est généralement pas
connu, ainsi on ignore si le redressement effectué est de type S3 ou PD3.
56 CHAPITRE 4. REDRESSEURS
p
Z π/p
u0 = U0max cos θ dθ
π 0
Soit :
p π
u 0 = U0 max sin
π p
π π
2p 2p
Z Z
p p
an = u 0 (θ) cos(npθ) dθ = U0max cos θ cos(npθ) dθ
π 0 π 0
p π 2
a n = (−1)n U0max sin
π p 1 − (kp)2
u 0 = u 01 + u 02
Elle a pour période T /12 (indice de pulsation p = 12), son allure est donnée
à la figure 4.11 page suivante.
Le courant absorbé par le primaire est représenté à la figure 4.12 page 61,
son allure plus « sinusoïdale » rend visuellement compte de sa faible teneur en
harmoniques. C’est là un avantage précieux qui rend son usage très fréquent.
60 CHAPITRE 4. REDRESSEURS
α = ω∆t
Le retard ∆t doit être compris entre 0 et T /2, les limites de l’angle de retard
(valeurs théoriques) sont donc : 0° ≤ α ≤ 180°
Par la suite, nous admettrons que les charges sont suffisamment induc-
tives pour que le courant ne s’annule jamais, c’est l’hypothèse de la conduc-
4.2. REDRESSEMENT COMMANDÉ 63
tion continue que nous avons utilisée pour l’étude des redresseurs à diode.
Par ailleurs, nous nous restreindrons à l’étude des montages monophasés et
triphasés, industriellement on ne rencontre guère de montage comportant un
nombre de phases supérieur, la commande des thyristors devient vite très com-
plexe pour un gain limité.
π π
µ µ ¶¶ µ ¶
u 0 (θ) = Uomax cos θ − − α = Uomax cos θ − + α
p p
66 CHAPITRE 4. REDRESSEURS
2π
p π
Z µ ¶
p
u0 = U0max cos θ − + α dθ
2π 0 p
Après intégration :
pU0max π π
· µ ¶ µ ¶¸
u0 = sin + α − sin − + α
2π p p
p π
u0 = U0max sin cos α
π p
P 0 = u0 I 0
Le courant I 0 étant forcément positif (sens passant des thyristors), cette puis-
sance est positive, le réseau fournit de l’énergie à la charge : c’est le fonctionne-
ment en redresseur.
4.2. REDRESSEMENT COMMANDÉ 67
Pour π/2 < α < π, la tension redressée est négative et varie selon α entre
0 et −U0 . La puissance fournie à la charge est désormais négative, ce qui im-
plique que la « charge » fonctionne en générateur. Cela n’est possible que s’il
s’agit d’une charge active, une machine à courant continu par exemple. La charge
fournit alors de l’énergie au réseau (dans la mesure où le réseau est réversible) ,
c’est le fonctionnement en onduleur.
Les commutations des thyristors sont toujours assurées par les tensions du
réseau. L’électronique de commande repére les instants de calage des retard à
la commutation par rapport aux instants où la tension réseau passe par 0. Cet
onduleur ne peut donc pas fonctionner de façon autonome, il s’agit d’un ondu-
leur assisté (assisté par le réseau). Si la charge ne permet pas le fonctionnement
en générateur, aucun courant ne circule si π/2 < α < π et les thyristors restent
bloqués.
U2 = mgU et f 2 = g f
u 0 = −u 00
En remplaçant dans les expressions précédentes, on obtient le glissement :
m0
g =− cos α
m
Phénomène d’empiétement :
4.3. PONTS MIXTES 73
4.4 formulaire
Le tableau ci-dessous donne les formules permettant de calculer la tension
moyenne en sortie d’un pont redresseur dans le cas où la conduction
p est conti-
nue (courant ininterrompu). On rappelle qu’en triphasé : U = 3V .
Gradateurs
79
80 CHAPITRE 5. GRADATEURS
angle :
α = ω × ∆t
Pour que l’amorçage des thyristors soit possible, cet angle doit être compris
entre 0 et π. L’extinction d’un thyristor s’effectue spontanément lorsque le cou-
rant i (t ) s’annule.
Quand il s’agit d’une application de faible puissance – variateur d’éclai-
rage domestique, machine électroportative, . . .– les deux thyristors sont sou-
vent remplacés par un triac, composant bidirectionnel muni d’une seule élec-
trode d’amorçage. Cette solution est plus économique puisqu’elle permet de
s’affranchir de l’isolation galvanique des commandes, indispensable avec les
deux thyristors en parallèle (figure 5.1a. Une autre solution consiste à mettre
en oeuvre le commutateur de la figure 5.1b à condition d’admettre une chute
de tension un peu plus élevée.
F IGURE 5.2 – Ondes de tension en sortie d’un gradateur monophasé sur charge
purement résistive R.
p
Posons K (α) = 1 − α sin 2α
π + 2π , donc V = U K (α). La valeur efficace de v(t )
varie en fonction de α dans l’intervalle [0;U ], mais la loi de variation n’est pas
linéaire. Le courant i (t ) dans le montage est proportionnel à v(t ), et sa valeur
efficace est :
V Up
I= = K (α)
R R
P = V I = P 0 K (α)
F IGURE 5.5 – Schéma de principe d’un gradateur commandé par train d’ondes.
Onduleurs
85
86 CHAPITRE 6. ONDULEURS
dipôles de courant et de tension sont idéaux ainsi que les quatre commuta-
teurs.
K 1 = K 3 et K 2 = K 4
K1 = K4 = K2 = K3
K1 = K4 = K2 = K3
de cette étude, regroupés à la figure 6.5 page 91 pourraient facilement être gé-
néralisés aux autres structures d’onduleur et aux autres modes de commande.
On peut remarquer que des commutateurs constitués de transistors – ou IGBT
– en antiparallèle avec des diodes fonctionneraient dans toutes les situations.
dφ dφ
u1 = u2 = N et v = N 0
dt dt
soit : v = mu 1 = mu 2 Le théorème d’Ampère permet d’écrire :
(i 1 − i 2 ) = mi
Le flux à travers une section droite du noyau est obtenu en intégrant la re-
lation de Faraday. En notant −φ0 sa valeur initiale :
E
φ(t ) = t − φ0
N
u 1 = u 2 = −E ; v = −mE ; i E = i 2 = −mi ; i 1 = 0
90 CHAPITRE 6. ONDULEURS
K1 = K2
F IGURE 6.11 – Tension et courant délivré par l’onduleur en pont avec une
charge R-L.
Il est indispensable que le créneau de tension v(t ) possède une valeur moyenne
nulle, chaque interrupteur doit donc conduire pendant une demi-période T /2.
Dans ces conditions, la valeur efficace de cette tension à deux niveaux est V =
E . Sur charge résistante et inductive, l’allure des signaux de tension et de cou-
rant délivré par l’onduleur en pont est donnée à la figure 6.11.
96 CHAPITRE 6. ONDULEURS
K 1 = K 3 et K 2 = K 4
Mais la commande est décalée d’une durée δ comprise entre 0 et T /2. La ten-
sion v(t ) représentée à la figure 6.12 page suivante est un créneau à trois ni-
veaux de tension, elle fait apparaître des phases de « roue libre » où la charge
se retrouve court-circuitée par deux interrupteurs passants. Sa valeur moyenne
est nulle, sa valeur efficace est fonction de δ :
2 T /2 2
Z
V2= E dt
T δ
On trouve : s
δ
V =E 1− donc 0 < V < E
T /2
Cette commande décalée n’est pas transposable en triphasé.
K 1 = K 4 K 3 = K 6 et K 3 = K 2
F IGURE 6.12 – Tension et courant délivré par l’onduleur en pont avec une
charge R-L et une commande décalée.
Les courants dans chacune des phases ainsi que le courant de neutre ont
été représentés à la figure 6.15 page ci-contre dans le cas d’une charge triphasée
équilibrée résistante et inductive. On peut remarquer que la fréquence du cou-
rant dans le neutre est trois fois plus élevée que celle de l’onduleur. L’existence
d’un courant neutre non nul – même avec une charge équilibrée – montre que
la suppression du conducteur neutre entraîne obligatoirement un changement
du régime de fonctionnement du montage.
u AB = v AO − v BO ; u BC = v BO − vCO ; uC A = vCO − v AO
v AN + v B N + vC N = 0
100 CHAPITRE 6. ONDULEURS
3v AN = v AN + v AN − v B N − vC N = u AB − uC A
v AN = 13 (u AB − uC A )
v B N = 13 (u BC − u AB )
vC N = 13 (uC A − u BC )
Les tensions simples peuvent être aussi données en fonction des tensions
prises par rapport au point commun O :
v AN = 13 (2v AO − v BO − vCO )
v B N = 31 (2v BO − vCO − v AO )
vC N = 13 (2vCO − v AO − v BO )
Les tensions simples de la figure 6.17 page ci-contre sont des créneaux à
quatre niveaux qui forment un système triphasé non-sinusoïdal.
La valeur efficace des tensions simples se calcule comme suit :
2
Z π/2 2
·Z π/3 µ E ¶2 Z π/3 µ 2E ¶2 ¸
2 2
V = (v AN ) dθ = dθ + dθ
π 0 π 0 3 π/3 3
soit après calcul :
p
2
V= E
3
Chaque période de la tension v(t ) est découpée – par action sur les commu-
tateurs de l’onduleur – en plusieurs créneaux de largeur différente. L’opération
a un double but :
— modifier le contenu harmonique de la tension v(t ) de façon à repousser
ses harmoniques vers les rangs (donc les fréquences) élevées. Le filtrage
de la tension v(t ) s’en trouvera facilité ;
— permettre le réglage de la valeur efficace V1 du fondamental de la ten-
sion v(t ). Ceci est indispensable dans le cas de l’alimentation d’un mo-
teur à fréquence variable (variation de vitesse) afin de pouvoir fonction-
ner à flux constant (U / f = cte).
Il existe de nombreuses manières d’élaborer le signal de commande MLI,
elles conduisent à des tensions de sortie v(t ) à deux niveaux, trois niveaux (mo-
nophasé) ou quatre niveaux (triphasé). Il est possible de classer les modes de
commande selon quatre catégories principales :
— modulation en temps réel : les commutations de l’onduleur sont définies
par les intersections, en temps réel, de deux (ou trois) signaux ;
— modulation calculée : les instants de commutation sont préalablement
calculés puis mis en mémoire ;
— modulation par comparaison : le courant de sortie est comparé à une
consigne sinusoïdale, et l’écart détermine les commutations de l’ondu-
leur ;
102 CHAPITRE 6. ONDULEURS
Nous illustrerons la MLI à l’aide du seul exemple de la MLI en temps réel, les
trois autres MLI donnant lieu à des calculs qui dépassent les horaires de cette
introduction à l’électronique de puissance.
Nous raisonnerons d’abord sur un onduleur de tension en pont à com-
mande simultanée. les deux signaux de commande représentés à la figure 6.18
sont appliqués aux deux entrées d’un comparateur qui détermine, à travers une
interface, les états des commutateurs de l’onduleur :
p
— la tension sinusoïdale u R (t ) de fréquence f et d’amplitude UR 2 est le
signal de référence ;
— la tension
p triangulaire u M (t ) de fréquence f 0 À f et d’amplitude U M ≥
UR 2 est le signal de modulation.
Les entrées du comparateur sont choisies – arbitrairement – de façon à ce
que K 1 = 1 lorsque u R (t ) > u M (t ), les états des autres commutateurs se dé-
duisent immédiatement de celui de K 1 grâce à la relation K 1 = K 2 = K 3 = K 4 .
Le rapport de modulation est la quantité :
f0 T
µ= = 0
f T
6.4. ONDULEURS MLI 103
Pour que la tension v(t ) de l’onduleur soit périodique, il faut que µ soit un
nombre entier, la période de la tension de sortie v(t ) est alors T = 1/ f . Si le
rapport de modulation est impair et que les extremums des deux signaux coïn-
cident – c’est le cas à la figure 6.19 – la modulation est centrée, le développement
en série de Fourier de v(t ) ne comporte que des termes impairs en sinus.
Le rapport de réglage est le quotient des amplitudes des deux signaux, il est
compris entre 0 et 1 :
p
UR 2
ρ=
UM
Cycloconvertisseurs
107
108 CHAPITRE 7. CYCLOCONVERTISSEURS
F IGURE 7.5 – Formes d’ondes avec tension maximale, sur une résistance pure.
7.2. FONCTIONNEMENT EN RÉGLAGE DE PHASE 113
7.2.1 Commande
F IGURE 7.6 – Formes d’ondes avec tension maximale, sur une charge inductive.
7.2. FONCTIONNEMENT EN RÉGLAGE DE PHASE 115
à noter que l’on ne peut pas régler l’amplitude de la tension de sortie. De part
ces limitations, le cycloconvertisseur à ondes pleines est beaucoup moins ré-
pendu que le cycloconvertisseur à réglage de phase, même si la commande en
est infiniment plus complexe.
réseau, certaines branches des ponts ne conduisent plus, sont bloquées avant
d’avoir pu conduire. Il existe, par exemple, des fréquences de sortie où la même
branche de pont ne conduit jamais, et où les deux autres branches de pont
conduisent seules cycliquement. On peut même dire, à la limite, que si, dans
chaque pont, la même branche conduisait toujours cycliquement une demi-
alternance du réseau, la charge – le moteur – serait alimenté à la fréquence du
réseau et la totalité de la puissance de la machine transiterait par ce seul bras.
Du fait de tels cycles de répétition, les thyristors qui débitent plus souvent
que d’autres, sont plus chargés en courant, ils sont soumis à des valeurs moyennes
et efficaces plus élevées. Ils doivent donc être surdimensionnés. Comme on ne
sait pas à l’avance quelles seront les branches de pont qui travailleront cycli-
quement plus souvent, il faut surdimensionner tous les thyritors.
Cette considération économique fixe la limite supérieure de fréquence qu’un
cycloconvertisseur peut fournir. Cette limite se situe environ au tiers de la fré-
quence du réseau. Jusqu’à cette fréquence, tous les thyristors sont chargés de
manière semblable. La puissance des ponts n’est alors déterminée que par la
puissance de la machine à alimenter.
Au-delà du tiers de la fréquence du réseau, certains thyristors sont cycli-
quement plus chargés et, comme selon les régimes cela peut être n’importe les-
quels, tous doivent être surdimensionnés. Ce surdimensionnement peut s’ap-
procher du coefficient trois si on souhaite aller jusqu’à la fréquence du réseau.
→
− −→ →
−
C =M∧B
123
124 CHAPITRE 8. MACHINE SYNCHRONE AUTO-PILOTÉE
−
→ →
−
où M est le moment magnétique d’induit et B l’induction crée dans l’en-
trefer par l’inducteur.
L’expression du couple est fréquemment exprimée sous la forme :
C = k · φ · Ia
nents, la quasi-totalité des pertes est localisée au stator ce qui facilite le re-
froidissement et la surveillance de température. Ainsi, à puissance égale, une
machine synchrone est plus petite qu’une machine à courant continu et moins
coûteuse. En revanche, la nécessité d’un capteur, d’une électronique de com-
mutation de puissance et d’un système de contrôle plus complexes font que,
globalement, l’ensemble convertisseur machine reste souvent plus coûteux que
celui à collecteur mécanique. Les performances d’accélération des moteurs à
aimants sont améliorée grâce essentiellement à un moment d’inertie réduit.
Comme l’indique la figure 8.2 page ci-contre page suivante, le moteur syn-
chrone autopiloté (MASAP) a besoin d’une connaissance de la position rela-
tive du rotor par rapport au stator pour réaliser la synchronisation des courants
d’induits avec le flux inducteur, c’est à dire l’autopilotage. Enfin, pour obtenir
une rotation continue avec un couple bien lissé, l’ensemble induit-collecteur
de la machine à courant continu comprenait souvent (mis à part le cas écono-
mique des collecteurs à 3 lames et induits à 3 encoches) beaucoup de « phases
» mais il suffisait d’un convertisseur électronique très simple pour obtenir un
fonctionnement à vitesse variable. Rappelons que le convertisseur électronique
du MCC peut être adapté au strict besoin en terme de réversibilité, ainsi, un ha-
cheur à un seul transistor peut suffire à alimenter un MCC fonctionnant dans
un seul quadrant du plan couple vitesse. Quant à lui, le MASAP requiert un
onduleur 4 quadrants (courant tension) pour fournir les courants alternatifs
nécessaires. On peut réaliser des induits diphasés, mais il est nécessaire, sauf
version simplifiée et limitée, de les alimenter chacun avec un onduleur en pont
complet, soit un total de 8 interrupteurs. Généralement, l’induit est triphasé et
l’onduleur comprend 6 interrupteurs.
Concernant les MASAP utilisés pour propulser les navires, les contraintes
technologiques des composants de l’électronique de puissance imposent l’uti-
lisation de thyristors en très forte puissance (> qq 30 MW) et/ou haute tension
(> qq kV). Les possibilités de commutation naturelle offertes par la machine
synchrone (force électromotrice) permettent alors d’utiliser des thyristors en
8.2. MACHINES SYNCHRONES AUTOPILOTÉES À COMMUTATEUR DE COURANT À THYRISTORS EN COM
8.3 Principe
quence sont élevés, ainsi le courant doit toujours se trouver en avance d’un
angle supérieur à π − αmax avec :
Or, l’extinction ne peut pas se faire naturellement, car la machine n’a pas
encore de f.é.m. suffisante pour assurer la commutation. Cette extinction est
provoquée en annulant le courant I dans la boucle à courant continu par ac-
tion sur le pont réseau (α = 90°). Après blocage des thyristors, et amorçage des
suivants, le courant I est rétabli (action sur α du pont réseau ramené vers 0°).
Le codeur d’angles continue de définir les nouvelles commutations de thy-
ristors jusqu’à ce qui la machine ait une f.é.m. suffisante pour assurer les com-
mutations et permettre le fonctionnement en onduleur autosynchrone. À ce
seuil de f.é.m., donc de vitesse, le passage en mode synchrone se fera automa-
tiquement.
Le codeur d’angles régit le fonctionnement cadencé : il détermine les ins-
tants auxquels il faut annuler I pendant quelques millisecondes, en donnant
au régulateur d’intensité une référence I = 0. Le pont réseau diminue la ten-
sion U pour annuler le courant.
Quand le courant est annulé, les thyristors du pont machine qui étaient
conducteurs se bloquent.
Puis, le codeur angulaire permet de déterminer les nouveaux thyristors du
8.5. PASSAGE DU MODE CADENCÉ AU MODE SYNCHRONE 133
pont machine qui doivent amorcés pour aiguiller le courant vers la phase sui-
vante du moteur. Par exemple : T1-T2, puis T2-T3, puis T3-T4,. . ., soit 6 impul-
sions de commande par période, pour un pont de Graëtz.
Le régulateur d’intensité, recevant une référence I (plein courant), le pont
réseau fonctionne alors en redresseur. L’amplitude du courant I dépend de la
tension fournie par le pont réseau et définit l’amplitude du couple moteur à
fournir à la machine, pour un flux d’excitation donné : C = φ × I .
Ce fonctionnement suit la fréquence de la machine. Quand la machine ac-
célère, ces commutations se font plus vite, d’une façon synchrone.
8.7 Réversibilité
3 · V · I · cos ϕ
P = 3 · V · I · cos ϕ et C =
Ω
Le réglage de la caractéristique mécanique se fait par action sur le courant
I celui-ci est contrôlé par la tension d’alimentation continue qui vaut si l’on
néglige les chutes de tension :
3 3 p
U0 = ·Umax · cos α = · V · 6 · cos α
2π 2π
E 2 − V 2 · cos ϕ − V sin ϕ
p
I=
Lω
exercice : p 207 Principes d’électrotechnique Max Marty Dixneuf Gilabert
8.10. CARACTÉRISTIQUE MÉCANIQUE DE LA MACHINE SYNCHRONE AUTOPILOTÉE OBTENUE PAR LES
141