These PDF
These PDF
These PDF
Année 2010
THESE
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 1
INSA Direction de la Recherche - Ecoles Doctorales – Quadriennal
2007-2010
SIGLE ECOLE DOCTORALE NOM ET COORDONNEES DU RESPONSABLE
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 2
En tant que musicien amateur, j'ai longtemps envié certains de mes amis qui ont fait
leur métier de leur passion de la Musique.
Au fil des années, mon contact avec les turbomachines et les opportunités d'aborder
des aspects scientifiques et techniques toujours nouveaux ont modelé une approche
de plus en plus physique, curieuse et globale, mais teintée de plus en plus d'humilité
devant ce qui avait déjà été accompli et ce qu'il restait à faire.
En souhaitant ardemment laisser ma pierre dans cet immense édifice, mon métier se
mutait en passion !
Pendant que cette passion me dévorait, mon épouse et mes enfants attendaient
patiemment qu'elle me laissât quelques instants à leur consacrer.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 3
Remerciements
J'ai effectué ce travail dans le Laboratoire de Mécanique des Contacts et des
Structures de l'INSA de Lyon. Il y a fort longtemps que les contacts qui s'étaient
noués entre nous dépassaient l'aspect purement professionnel. Aussi, je souhaite
remercier particulièrement Monsieur le Professeur Régis Dufour qui m'a accueilli en
toute bienveillance et en toute confiance en tant que directeur de thèse, ainsi que
Monsieur le Professeur Guy Ferraris. Tous deux m'ont prodigué des conseils utiles et
éclairés dans ce travail particulier de doctorat.
Je remercie aussi Monsieur Johan Der Hagopian, HDR, maître de conférence à l'INSA,
qui m'a révélé des aspects modernes sur le contrôle des paliers magnétiques actifs.
Certains des développements qui sont présentés dans ce mémoire ne sont pas le fruit
d'un travail purement personnel, mais celui d'une équipe. Je voudrais donc ici
remercier cette équipe de spécialistes très compétents qui m'ont accompagné dans
ma carrière. Parmi eux, je souhaite citer trois personnes qui ont laissé une trace
indélébile dans la conception mécanique et dynamique des turbomachines et qui
m'ont par conséquent beaucoup apporté, Messieurs François-Xavier Lemant, Bernard
Vinsonneau et surtout Alain Gelin.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 4
Résumé
Ce mémoire s'attache à expliciter une série de phénomènes dynamiques concernant
en particulier les turbines à vapeur industrielles et les compresseurs centrifuges multi
étagés dits de procédé. De nombreux cas vécus sont cités pour servir d'exemples et
de support. Le mémoire pourrait apparaître parfois comme très technologique voire
descriptif ou même (trop ?) proche de la vulgarisation scientifique. Néanmoins, il est
important de donner un aspect historique et industriel aussi complet que possible pour
replacer les développements concernés dans leur contexte et aussi de décrire le retour
d'expérience obtenu sur les machines en exploitation.
Une longue introduction décrit ces turbomachines ainsi que l'état de l'art en
dynamique de rotor pour les applications pétrolières et gazières, basé largement sur
la philosophie des standards publiés par l'American Petroleum Institute (API).
L'étude de la réponse des rotors aux balourds peut paraître un domaine trivial,
néanmoins il apparaît que la détermination des amortissements modaux suivant les
standards API reste notablement insuffisante. On propose une voie d'analyse
multimodale constituant une sérieuse amélioration de ces standards. Cette méthode
s'applique aussi bien à des prévisions qu'à des résultats expérimentaux, suivant le
même esprit pragmatique que l'API.
On aborde ensuite de façon plus descriptive l'ensemble des travaux réalisés sur le
problème fondamental de la stabilité vibratoire latérale des rotors de compresseurs
centrifuges où les effets aérodynamiques modélisés par des raideurs croisées viennent
consommer la capacité d'amortissement des paliers hydrodynamiques, surtout lorsque
les niveaux de puissance et de pression augmentent pour des applications de
récupération assistée des hydrocarbures.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 5
développement d'un élément fini de torsion à deux degrés de liberté par nœud d'un
tronçon conique. Le cas des excitations instationnaires générées par les machines
électriques est traité. On aborde également le couplage flexion torsion.
Les systèmes disques aubes sont présentés pour les deux types de turbomachines. On
présente un développement original pour étudier la tenue en fatigue des étages de
turbines à vapeur soumis à l'injection partielle. Pour les compresseurs centrifuges, on
montre à partir de cas industriels que le diagramme d'interférence n'est parfois pas
suffisant pour expliquer et éviter certains incidents survenus sur des machines en
service.
Enfin, la conclusion remet en exergue les points forts issus de ce travail avec les
développements originaux, des prescriptions pour la conception, des propositions pour
l'amélioration de normes, dans un domaine où il est indispensable de raisonner en
multi physique.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 6
Abstract
This dissertation deals with the explanation of a series of dynamical phenomena
concerning particularly the industrial steam turbines and the multistage centrifugal
compressors (process compressors). Several historic cases are reported as examples
and support. The dissertation could appear sometimes as very technological, even
descriptive or even (too much?) closed to scientific popularisation. Nevertheless, it
seems important to explain the historical and industrial aspects as completely as
possible to put the concerned developments back in their context and also to show the
feedback from the machines in operation on the fields.
A long introduction deals with the description of these turbomachines and to the state
of the art in rotordynamics for oil and gas applications, mainly based on the
philosophy of the standards edited by the American Petroleum Institute (API).
One can think that the analysis of the response of rotors to unbalance is a trivial field;
nevertheless, it seems that the determination of damping according to API standards
remains notably insufficient. A new way of multimodal analysis is proposed, which
would constitute a deep improvement in these standards. This method can be applied
as well from prediction than experimental results, according to the same pragmatic
aspect than API.
The whole works performed on the fundamental question of the stability of lateral
vibrations of centrifugal compressors rotors is then presented. Aerodynamical effects
are modelled by cross couplings which consume the damping capability of
hydrodynamic bearings, especially with the increase in power and pressure levels for
enhanced hydrocarbons recovery.
The whole shaft lines torsional phenomena are presented. Two special modelling
aspects are investigated in order to improve the prediction of natural frequencies. The
first one considers the assembling of couplings with high interference fits on the shaft
ends. The second one deals with shouldered shafts with big changes in diameter,
which needs the development of a torsional finite element with two degrees of
freedom per node for conical sections. The unstationary excitations generated by
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 7
electric machines are also taken into account. At last, the lateral-torsional coupling is
also discussed.
The disk-blade systems are presented for both types de turbomachines. An original
development is proposed for the fatigue resistance assessment of steam turbine
stages under partial arc injection. In the case of centrifugal compressors, it is shown
that the interference or coincidence diagram is not always sufficient to explain and to
avoid incidents happening on machines in operation.
The dissertation takes end with an original dynamic modelling of the behaviour of a
centrifugal compressor in its suction and discharge piping systems. From the
aerodynamical characteristics of the compressor and the thermodynamical properties
of the gas and the piping systems, the adaptation of the machine is easily explained
when its operating conditions are changed. The model which is thus built is also used
to demonstrate the instability around the surge point of the compressor characteristics
and to study the behaviour during surge.
At last, the conclusion points out the major aspects of this work with original
developments, prescriptions for the design, proposals for standardization
improvement, in a domain where it is necessary to think multi-physics.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 8
Avant propos
Les turbomachines industrielles sont construites à l'unité, sous spécification
particulière. Même pour les turbines à vapeur, qui ont l'avantage de travailler avec un
fluide unique, par rapport aux compresseurs centrifuges qui sont adaptés aux gaz
naturels trouvés sur chaque site, aucune machine n'est jamais totalement identique à
celles qui l'ont précédée.
Pour fixer les enjeux liés à ces turbomachines, on va préciser quelques critères
technico-économiques. Les puissances unitaires sont de 5 MW pour les compresseurs
(maxi 20), de 12 MW pour les turbines à vapeur (maxi 40). Les coûts de production
sont compris entre 4 et 8 millions d'euros selon la puissance de la machine et les
conditions de service. Puisque ces machines constituent les "moteurs" des procédés
dans lesquels elles sont installées, un incident qui surviendrait et nécessiterait un
arrêt prolongé aurait de fortes incidences en terme de coût de perte de production
(40 000 euros par jour pour la valorisation de l'énergie produite par une turbine à
vapeur de 12 MW et certainement beaucoup plus dans les applications pétrolières et
gazières des compresseurs centrifuges, en coût direct, hors coûts de personnel). La
recherche de la fiabilité est un élément au moins aussi important que celle de
performances élevées, ce qui reste un exercice difficile dans ce domaine où l'unicité
des machines construites réduit considérablement le retour d'expérience.
Il va sans dire que toutes les professions utilisant et fabriquant des turbomachines
font des efforts considérables et continus pour afficher les meilleures performances, et
ceci, non seulement pour des motifs évidents de compétitivité, mais aussi pour la
protection de l'environnement. Il faut citer la mise en place dans certains pays,
comme la Norvège, de taxes sur la puissance installée.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 9
C'est ainsi que la Recherche et Développement a pour but de développer des
techniques et technologies de plus en plus performantes en ce qui concerne les
performances aérothermodynamiques, la réduction des pertes, la métallurgie, le
dimensionnement des enveloppes, les étanchéités de sorties d'arbre, la sélection des
paliers. Pour ceci, elle a besoin d'outils de prévision toujours plus précis et plus fiables
dans les domaines de la thermodynamique (équations d'états), de l'aérodynamique
(prévision de performances et analyse d'écoulement), de la mécanique (outils de
dimensionnement adaptés aux différents composants, analyse de structure), de la
thermique (dilatations différentielles, contraintes thermiques) de la vibration
(systèmes disque aubes : ailettes de turbines à vapeur, roues de compresseurs
centrifuges) et de la dynamique de rotors (flexion, torsion, équilibrage dynamique).
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 10
le développement du brasage sous vide à haute température pour l'assemblage du
flasque sur les sommets d'aubes (roues fermées) pour les roues tridimensionnelles
et à très petit coefficient de débit (respect de la géométrie) ;
des essais de fatigue plastique sur des roues brasée et soudée simulant les
démarrages arrêts de la durée de vie d'une machine ;
le développement du soudage robotisé pour l'assemblage des roues de coefficients
de débit moyens et de grands diamètres ;
une recherche technologique sur l'adaptation sur les étanchéités de matériaux
abrasibles ou de thermoplastiques conformables afin de réduire les recirculations
internes ;
et, à titre complémentaire, la recherche de revêtements pour éviter l'encrassement
des étages et la détérioration des états de surface des parois de la veine (dépôts
avec éventuellement polymérisation des composés les plus lourds des fluides) afin
que l'étage conserve ses caractéristiques dans le temps.
Il est clair que les méthodes d'analyses mises en place font de la prévision une part
fondamentale de la conception des turbomachines. La plupart des expérimentations
réalisées ont eu notamment pour but de valider ce "banc d'essais numérique" qui,
redisons le encore une fois, est rendu absolument nécessaire par l'unicité des
applications de chacune des turbomachines construites.
De nombreux aspects scientifiques ont été abordés pendant une carrière consacrée à
la Recherche et Développement et à l'expertise technique. Chaque fois que l'on
aborde un domaine, de nouvelles interrogations surgissent. Les aspects abordés
s'élargissent et s'approfondissent sans cesse et il est important pour avancer de
compter sur les compétences et l'expérience d'une équipe pluridisciplinaire capable de
conjuguer la thermodynamique, l'aérodynamique, la mécanique, l'analyse de
contrainte, la thermique, la dynamique, la métallurgie, la fatigue, la corrosion, la
technologie, l'acoustique, la mesure, le traitement du signal, et les outils
mathématiques, statistiques ou informatiques… tout en restant au service des
applications envisagées. Il est évident que tout ce travail ne peut pas être accompli
sans l'appui et l'apport de laboratoires universitaires spécialisés, compétents et
reconnus pour leur expérience des contacts avec l'industrie.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 11
Sommaire
1. Introduction p.31
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 12
2.2.7.1 Matrice de masse p.61
2.2.7.2 Matrice de raideur p.62
2.2.7.3 Matrice d'amortissement p.63
2.2.7.4 Vecteur d'excitation des balourds p.64
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 13
3. Interprétations de la réponse des rotors aux balourds
p.88
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 14
4. Stabilité vibratoire des compresseurs
centrifuges p.117
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 15
5.5.1 Compresseur centrifuge sans butée p.146
5.5.2 Etude dynamique d'un compresseur centrifuge de gaz acide
à PMA dans le gaz p.147
5.5.3 Compresseur centrifuge en porte-à-faux p.149
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 16
6.3.2.3 Tenue de la ligne d'arbres en fatigue p.179
6.3.3 Excitations instationnaires d'origine électrique p.180
6.3.3.1 Courts-circuits et faux couplages p.180
6.3.3.2 Démarrage d'un moteur électrique p.186
6.3.3.3 Tenue de la ligne d'arbres en fatigue p.187
6.3.3.4 Moyen d'amélioration de la tenue aux couples
instationnaires p.188
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 17
8.1.3 Conclusion p.219
10 Conclusions p.247
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 18
Annexes p.253
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 19
Liste des principales abréviations
Symbole Désignation Unité
1 Mécanique et vibratoire
A, B, C, D coefficients des cubiques m-2, m-1, / ,m
AF facteur d'amplification API /
C matrice d'amortissement N.s/m ou rad.s/m.N en torsion
E module d'Young Pa ou GPa
Ft force appliquée temporelle N
Ft vecteur des forces appliquées N
f, Fréq fréquence Hz
i symbole des nombres complexes 1
I, IP inertie polaire kg.m2
IS moment quadratique de surface m4
IT inertie transverse kg.m2
K raideur m/N ou rad/m.N en torsion
KXZ ou kXZ raideur croisée m/N
K matrice de raideur m/N ou rad/m.N en torsion
M masse kg
M matrice de masse ou d'inertie kg ou kg.m2 en torsion
q participation modale /
t temps s
u déplacement horizontal (suivant X) m ou µm
U balourd U = m d kg.m ou g.mm
V vibration µm
X déplacement m
Y position axiale sur le rotor m ou mm
w déplacement vertical (suivant Z) m ou µm
mode propre m ou rad en torsion
matrice des modes propres disposées en colonnes
couple m.N
valeur propre /
phase rad
coefficient de Poisson /
masse volumique kg/m3
et pentes des déplacements u et v /
pulsation rad/s
r pulsation de rotation rad/s
vitesse de rotation tr/min
2 Symboles
X dX / dt symbole de dérivation d'une variable X par rapport au temps
d2 X / dt 2
X symbole de dérivée seconde d'une variable X par rapport au temps
A t symbole de transposition d'une matrice A
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 20
3 Aérothermodynamique
H enthalpie J/kg
Mm masse molaire kg/kmol
P pression Pa ou bar
Qm débit massique kg/s (ou t/h)
Qv débit volumique m3/s
R constante thermodynamique du gaz J/kg.K
R0 constante thermodynamique 8314,32 J/kmol.K
T température K
U vitesse (célérité) de fluide m/s
U2 vitesse périphérique m/s
V volume spécifique m3/kg
Vol volume m3
W puissance W
Wc énergie cinétique J
Z coefficient de compressibilité du gaz /
coefficient de débit /
coefficient isentropique du gaz /
coefficient de hauteur /
p rendement polytropique /
masse volumique kg/m3
4 Electromagnétisme
B induction magnétique T
S surface m2
entrefer m
perméabilité magnétique H/m
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 21
Liste des tableaux et figures
Chapitre 1
Figure 1.1 Turbine à condensation (Échappement radial) p.32
Figure 1.2 Turbine à condensation (Échappement axial) p.32
Figure 1.3 Turbine à contrepression p.32
Figure 1.4 Turbine à contrepression et extraction réglée p.32
Figure 1.5 Turbine à condensation et extraction réglée p.32
Figure 1.6 Vue écorchée d'une turbine à vapeur industrielle p.33
Figure 1.7 Corps de compresseur centrifuge p.35
Figure 1.8 Cartouche de compresseur centrifuge haute pression p.35
Figure 1.9 Compresseur de gaz lourd à deux sections en ligne p.36
Figure 1.10 Vue écorchée d'un compresseur centrifuge "barrel" p.36
Figure 1.11 Compresseur avec un corps moulé "split" p.37
Figure 1.12 Deux compresseurs pour station de gazoduc p.37
Figure 1.13 Paliers à patins oscillants p.37
Figure 1.14 Garniture mécanique d'étanchéité de bout d'arbre p.37
Figure 1.15 Etanchéités internes à labyrinthes p.37
Figure 1.16 Roue 2D p.37
Figure 1.17 Vue écorchée d'une roue 3D p.37
Figure 1.18 Moyeu de roue 3D avec aubes intercalaires p.37
Figure 1.19 Etanchéité à nid d'abeilles p.38
Figure 1.20 Groupe turbine à vapeur, réducteur, alternateur p.39
Figure 1.21 Réducteur à axes parallèles p.39
Figure 1.22 Alternateur p.39
Figure 1.23 Groupe moteur, multiplicateur compresseur centrifuge p.39
Figure 1.24 Groupe motocompresseur alternatif (4 cylindres) p.39
Figure 1.25 Diagramme des vitesses critiques non amorties [API612]
– [API617] p.42
Figure 1.26 Modes propres et configurations de balourds p.43
Figure 1.27 Amplitude de réponse au balourd, facteur d'amplification et
marge de séparation [API684] p.43
Figure 1.28 Banc d'équilibrage à vitesse nominale sous vide p.47
Figure 1.29 Raideur croisée et décrément logarithmique [API617] p.48
Figure 1.30 Critère de stabilité API – Niveau 1 [API617] p.49
Chapitre 2
Figure 2.1 Système d'axes p.54
Figure 2.2 Modèle élémentaire de rotor p.54
Figure 2.3 Contour d'un rotor industriel p.59
Figure 2.4 Caractéristiques de paliers hydrodynamiques à patins oscillants p.60
Figure 2.5 Rotor de compresseur centrifuge multi étagé p.73
Figure 2.6 Linéarisation des caractéristiques des paliers du compresseur p.73
Figure 2.7 Diagramme de Campbell du compresseur centrifuge comparé aux
résultats de ROTORINSA® p.73
Tableau 2.8 Comparaison des fréquences propres complexes du
compresseur p.74
Figure 2.9 Rotor de turbine à vapeur p.74
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 22
Figure 2.10 Linéarisation des caractéristiques des paliers de la turbine p.75
Figure 2.11 Diagramme de Campbell de la turbine à vapeur comparé
aux résultats de ROTORINSA® p.75
Tableau 2.12 Comparaison des fréquences propres complexes de la turbine p.75
Figure 2.13 Organigramme du fichier du "démonstrateur" p.77
Tableau 2.14 Données géométriques et matériaux p.78
Tableau 2.15 Données des paliers et de fonctionnement p.78
Figure 2.16 Tracé du contour du rotor p.78
Tableau 2.17 Valeurs des fréquences propres à l'arrêt p.78
Figure 2.18 Tracés des modes propres verticaux à l'arrêt p.79
Figure 2.19 Valeurs des fréquences propres en rotation p.79
Figure 2.20 Tracés de modes propres en rotation p.80
Figure 2.21 Caractérisation API à partir des données modales p.81
Figure 2.22 Diagrammes de Campbell des fréquences propres et des
amortissements modaux p.81
Figure 2.23 Diagramme de Campbell du compresseur centrifuge du § 2.8 p.82
Figure 2.24 Déstabilisation de modes propres en fonction de la raideur
croisée p.82
Figure 2.25 Déstabilisation de modes propres en fonction de la vitesse p.82
Tableau 2.26 Distribution de balourds p.83
Tableau 2.27 Amplitudes et phase de la réponse aux balourds p.83
Figure 2.28 Maxima de réponse aux balourds p.83
Figure 2.29 Caractéristiques de l'ellipse de la trajectoire p.83
Figure 2.30 Déformée en rotation p.84
Figure 2.31 Orbite de la trajectoire p.84
Figure 2.32 Réponse aux balourds dans les plans des capteurs p.84
Figure 2.33 Orbites des trajectoires aux capteurs p.84
Figure 2.34 Précession de la réponse aux balourds p.85
Figure 2.35 Analyse API d'une vitesse critique p.85
Tableau 2.36 Caractéristiques API d'une vitesse critique p.85
Figure 2.37 Tracé des cercles modaux pour une réponse aux balourds p.86
Figure 2.38 Equilibrage dynamique multi-plans multi-vitesses p.87
Figure 2.39 Vibrations initiales et résiduelles aux capteurs p.87
Chapitre 3
Figure 3.1 Amplitude de réponse au balourd, amplification à la résonance et
marge de séparation [API684] p.88
Figure 3.2 Réponse d'un rotor à un balourd central p.89
Figure 3.3 Réponse d'un rotor de compresseur centrifuge à un balourd
central p.90
Tableau 3.4 Vitesses critiques (tr/min) et facteurs d'amplification – Définition
API p.90
Figure 3.5 Amplitudes de réponse en fonction de l'inclinaison des capteurs p.91
Figure 3.6 Maxima des réponses en fonction de l'inclinaison des capteurs p.91
Figure 3.7 Grand axe et petit axe de la trajectoire au plan 1 p.91
Figure 3.8 Modes propres en rotation p.92
Figure 3.9 Réponse harmonique et réponse au balourd p.93
Tableau 3.10 Vitesses critiques et facteurs d'amplification – Définition modale p.93
Figure 3.11 Diagramme de Nyquist de la mobilité d'un système à 1 degré de
liberté p.95
Figure 3.12 Détermination de la résonance à partir de la mobilité p.95
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 23
Figure 3.13 Détermination de l'amortissement modal à partir de la mobilité p.96
Figure 3.14 Mobilités d'un système à 3 degrés de liberté p.97
Figure 3.15 Diagrammes des mobilités de la réponse au balourd central p.98
Tableau 3.16 Vitesses critiques et facteurs d'amplification – Analyse modale p.98
Figure 3.17 Identification des courbes de mobilité par des cercles modaux p.99
Figure 3.18 Maxima des mobilités p.100
Tableau 3.19 Analyse modale sur les maxima de mobilité p.100
Tableau 3.20 Comparaison des analyses modales p.101
Figure 3.21 Ellipse de la courbe de mobilité des capteurs C1 p.101
Figure 3.22 Mesures vibratoires du rotor balourdé p.103
Figure 3.23 Réponses aux balourds tests seuls p.103
Figure 3.24 Phases des réponses aux balourds p.104
Figure 3.25 Courbes de mobilité pour les lancers avec un balourd central p.104
Figure 3.26 Courbes de mobilité pour les lancers avec les balourds aux
extrémités en phase p.105
Figure 3.27 Courbes de mobilité pour les lancers avec les balourds aux
extrémités en opposition de phase p.106
Figure 3.28 Comparaison mobilité palier côté butée et résonance de support p.106
Tableau 3.29 Analyse modale MDOF de la plage 10000/13575 tr/min p.106
Figure 3.30 Fonctions de transfert relevées sur un corps de palier p.107
Figure 3.31 Evolution du petit axe de l'ellipse de la trajectoire et de la
précession p.108
Figure 3.32 Evolution des orbites p.108
Figure 3.33 Diagramme de Campbell particulier d'un compresseur centrifuge
p.111
Figure 3.34 Compresseur centrifuge expérimental de mesure de
performances p.112
Figure 3.35 Tirant déformé après rotation sur sa propre vitesse critique p.112
Figure 3.36 Ligne PV d'un turboalternateur p.113
Figure 3.37 Montage turbo-réducteur sur socle p.113
Figure 3.38 Influence du lignage sur les réactions de paliers p.113
Figure 3.39 Fréquences propres et amortissements modaux en fonction du
délignage p.114
Figure 3.40 Vitesses critiques et facteur d'amplification en fonction du
délignage et de la charge p.114
Figure 3.41 Réponses vibratoires en fonction de la charge et du délignage p.115
Chapitre 4
Figure 4.1 Formes modales typiques d'un rotor de compresseur centrifuge p.117
Figure 4.2 Diagrammes de Campbell d'un compresseur centrifuge p.118
Figure 4.3 Module de compression p.118
Figure 4.4 Rotors de compresseurs centrifuges de gas lift p.119
Figure 4.5 Compresseur centrifuge en essais à pleine charge p.119
Figure 4.6 Diagramme de réglage des paliers à patins oscillants p.120
Figure 4.7 Comparaison des caractéristiques dynamiques d'un labyrinthe
et d'un nid d'abeilles p.121
Figure 4.8 Diagrammes des marges de stabilité p.121
Figure 4.9 Spectres vibratoires typiques p.122
Figure 4.10 Essais de caractérisation dynamique de paliers
– Instrumentation p.123
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 24
Figure 4.11 Essais de caractérisation subsynchrone de paliers
hydrodynamiques p.124
Figure 4.12 Banc de caractérisation dynamique d'étanchéités du TAMU p.125
Figure 4.13 Critères de stabilité de Fulton et de Kirk-Donald p.125
Figure 4.14 Diagramme global de stabilité p.126
Figure 4.15 Influence des tolérances de fabrication sur le jeu p.128
Figure 4.16 Influence des tolérances de fabrication sur la précharge
géométrique p.128
Figure 4.17 Influence de la tolérance de l'épaisseur des patins sur la
précharge géométrique p.129
Figure 4.18 Influence de la tolérance du rayon de courbure des patins sur la
précharge géométrique p.129
Figure 4.19 Caractéristiques dynamiques non synchrones d'un palier à cinq
Patins oscillants p.130
Chapitre 5
Figure 5.1 Compresseur centrifuge à PMA p.132
Figure 5.2 Palier magnétique actif et garniture sèche p.133
Figure 5.3 Fonction de transfert d'un PMA p.136
Figure 5.4 Caractéristiques dynamiques des PMA p.136
Figure 5.5 Diagramme de Campbell d'un rotor de compresseur
centrifuge sur paliers magnétiques actifs p.137
Figure 5.6 Profil du filtre du contrôle automatique de balourd p.138
Figure 5.7 Effet du contrôle automatique de balourd sur la réponse
au balourd p.138
Figure 5.8 Diagramme des vitesses critiques non amorties avec contrôle
automatique de balourd p.139
Figure 5.9 Vitesses critiques supplémentaires dues au contrôle automatique
de balourd p.139
Figure 5.10 Avance de phase spatiale p.140
Figure 5.11 Réalisation de l'avance de phase spatiale p.140
Figure 5.12 Effet de l'avance de phase spatiale sur un mode rétrograde p.140
Figure 5.13 Sous-marin à propulsion nucléaire p.142
Figure 5.14 Modèle aux éléments finis du turboalternateur p.142
Tableau 5.15 Nombre de modes propres instables p.145
Figure 5.16 Modes propres instables de rotor p.145
Figure 5.17 Coupe de compresseur centrifuge à PMA sans butée p.146
Figure 5.18 Multiplicateur hélicoïdal à simple hélice p.146
Figure 5.19 Rotor avec un PMA amortisseur côté butée p.148
Figure 5.20 Rotor avec un PMA amortisseur central p.148
Figure 5.21 Compresseur de gazoduc à PMA à entrée axiale p.149
Figure 5.22 Compensation de la poussée au démarrage par
dépressurisation partielle de la roue p.149
Figure 5.23 Rotor de compresseur à paliers magnétiques p.150
Figure 5.24 Simulation d'atterrissage avec un axe horizontal (vitesse
constante) p.151
Figure 5.25 Simulation d'atterrissage avec un axe horizontal (descente
en vitesse) p.151
Figure 5.26 Spectre cascade en descente en vitesse lors d'un atterrissage p.151
Figure 5.27 Projet d'une installation de récupération sous-marine en
Norvège p.152
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 25
Figure 5.28 Simulation d'atterrissage avec un axe vertical p.152
Figure 5.29 Atterrissage vertical avec un palier auxiliaire 3 points p.153
Figure 5.30 Projet ENTARES – Réacteur nucléaire HTR p.153
Figure 5.31 Schéma bloc multimodal de l'asservissement de position par
PMA p.155
Figure 5.32 Moteur électrique à grande vitesse (entraînement d'un
compresseur centrifuge de transport de gaz) p.156
Figure 5.33 Motocompresseur centrifuge sur skid p.157
Figure 5.34 Motocompresseur intégré p.157
Figure 5.35 Architecture du motocompresseur centrifuge intégré p.157
Figure 5.36 Réfrigération, principe et circuits externes p.158
Figure 5.37 Réfrigération, circulations internes p.158
Figure 5.38 Unité pilote de motocompresseur centrifuge intégré p.158
Figure 5.39 Mesures des performances aérodynamiques et thermiques p.159
Figure 5.40 Différents réglages des asservissements des PMA du
compresseur p.159
Figure 5.41 Génération d'un modèle inverse d'actionneur électromagnétique
par réseau de neurones p.160
Figure 5.42 Système de commande électromagnétique linéaire p.161
Figure 5.43 Courbes d'hystérésis magnétique d'un matériau ferromagnétique
(induction B en fonction de l'excitation H) p.161
Figure 5.44 Contrôleur flou pour un système à 3 ddl p.162
Figure 5.45 Dispositif multi degrés de liberté pour la validation d'un
contrôleur flou p.163
Chapitre 6
Figure 6.1 Ligne d'arbres de compresseur alternatif p.166
Figure 6.2 Embiellage p.166
Figure 6.3 Instrumentation embarquée p.167
Figure 6.4 Spectre cascade p.167
Tableau 6.5 Fréquences critiques de torsion p.167
Figure 6.6 Contour des rotors p.168
Tableau 6.7 Modèles p.168
Figure 6.8 Modèles tridimensionnels éléments finis p.169
Figure 6.9 Elément SOLID187 p.169
Figure 6.10 Déformées modales p.169
Figure 6.11 Définition géométrique du congé équivalent p.170
Figure 6.12 Arbres épaulés, coefficient de pénétration p p.171
Figure 6.13 Arbres épaulés, modèle équivalent p.171
Figure 6.14 Définition de la ligne de fuite et du cône équivalent au congé p.171
Figure 6.15 Modélisation des lignes de fuite par des cylindres p.172
Figure 6.16 Modélisation des lignes de fuite par des cônes p.172
Figure 6.17 Décomposition des disques en tronçons coniques p.172
Tableau 6.18 Fréquences propres (Hz) des modèles analytiques p.173
Figure 6.19 Etude paramétrique de minimisation du critère p.173
Figure 6.20 Définition d'un tronçon conique p.174
Tableau 6.21 Fréquences propres (Hz) des modèles aux éléments finis
de poutres p.176
Figure 6.22 Minimisation du critère pour les éléments finis cylindriques p.176
Figure 6.23 Minimisation du critère pour les éléments finis coniques p.176
Figure 6.24 Diagramme de Campbell d'un motocompresseur à vitesse fixe p.177
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 26
Figure 6.25 Diagramme de Campbell d'un motocompresseur à vitesse
variable p.178
Figure 6.26 Combinaisons des fréquences d'excitation électriques p.179
Figure 6.27 Excitations générées par les moteurs à vitesse variable p.179
Figure 6.28 Formes modales et couples modaux p.180
Figure 6.29 Balayages en célérité p.180
Figure 6.30 Courant de court-circuit d'un alternateur p.181
Figure 6.31 Couples électromagnétiques de court-circuit p.181
Figure 6.32 Réponse au court-circuit biphasé p.184
Figure 6.33 Réponse au court-circuit triphasé p.184
Figure 6.34 Réponse à un faux couplage à 120° p.184
Tableau 6.35 Extrema des excitations et des réponses instationnaires (/n) p.184
Figure 6.36 Participations modales des trois premiers modes propres dans
la réponse au faux couplage p.185
Figure 6.37 Réponse au faux couplage pour deux valeurs d'amortissements
modaux p.185
Figure 6.38 Maximum et minimum des amplitudes des oscillations libres
après élimination du court-circuit biphasé p.185
Figure 6.39 Réponses au court-circuit biphasé pour deux temps différents
d'élimination du défaut p.186
Figure 6.40 Couples de démarrage d'un moteur électrique asynchrone p.186
Figure 6.41 Réponse instationnaire en montée en vitesse d'un moteur p.187
Figure 6.42 Courbe de fatigue de Wöhler p.188
Figure 6.43 Réponse au court-circuit biphasé – Accouplement à lames p.189
Figure 6.44 Réponse au court-circuit biphasé – Accouplement à plots
élastiques p.189
Figure 6.45 Roue chevron de réducteur avec arbre normal et arbre torsible p.189
Figure 6.46 Réponses maximales en couple en fonction de la raideur de
l'arbre torsible p.190
Figure 6.47 Réponses maximales en contrainte en fonction de la raideur de
l'arbre torsible p.190
Figure 6.48 Diagramme de Campbell d'un motocompresseur de reformage
catalytique p.191
Figure 6.49 Transmission des réactions de denture aux paliers p.192
Tableau 6.50 Fréquences propres couplées flexion-torsion p.192
Figure 6.51 Modes propres couplés flexion torsion p.192
Tableau 6.52 Couples maximaux de réponse aux courts-circuits p.193
Chapitre 7
Figure 7.1 Dispositif d'injection partielle p.197
Figure 7.2 Distribution angulaire de la puissance en injection partielle p.197
Figure 7.3 Montage en paquets des aubages tournants p.197
Figure 7.4 Modes propres de paquets d'aubages à action p.198
Figure 7.5 Diagramme de Haigh de tenue en fatigue p.199
Figure 7.6 Rotor incidenté de turbine p.200
Figure 7.7 Faciès de rupture du pied d'aubage p.200
Figure 7.8 Contenu fréquentiel de l'excitation p.201
Figure 7.9 Combinaison de Fresnel des excitations p.201
Figure 7.10 Contenu fréquentiel de la réponse p.203
Figure 7.11 Réponse temporelle en contrainte p.203
Figure 7.12 Distribution des contraintes de Von Mises en centrifuge p.203
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 27
Figure 7.13 Coefficient de sécurité en fatigue p.203
Figure 7.14 Résultante de l'excitation tangentielle p.204
Figure 7.15 Roue 3D de compresseur centrifuge p.205
Figure 7.16 Modèle de photoélasticimétrie d'une roue de compresseur
centrifuge p.205
Figure 7.17 Analyse modale d'une roue tridimensionnelle de compresseur
centrifuge par interférométrie laser p.205
Tableau 7.18 Comparaison calcul mesure des fréquences propres de deux
roues de compresseur centrifuge p.206
Figure 7.19 Modèles d'usinage et maillage pour analyse aux éléments finis p.207
Figure 7.20 Analyses statiques de contraintes p.207
Figure 7.21 Analyses dynamiques de roues de compresseur centrifuge en
rotation p.207
Figure 7.22 Diagramme de coïncidence p.208
Figure 7.23 Incidents survenus au diamètre extérieur ou au bord d'attaque
de roues de compresseurs p.208
Figure 7.24 Incident sur les deux premiers étages p.209
Figure 7.25 Diagrammes de coïncidence des trois étages p.209
Tableau 7.26 Nombre de résonances p.209
Figure 7.27 Etage de compression p.210
Figure 7.28 Propagation de deux fissures p.210
Figure 7.29 Vue macrographique de la fissure p.210
Figure 7.30 Faciès de rupture et propagation de la fissure p.210
Figure 7.31 Mode propre p.211
Figure 7.32 Contraintes modales p.211
Figure 7.33 Diagramme de coïncidence p.211
Figure 7.34 Diagramme de Haigh de tenue en fatigue p.212
Figure 7.35 Représentation graphique de la règle de Neuber pour un
chargement alterné p.213
Tableau 7.36 Caractéristiques de l'acier 20MV6 p.213
Figure 7.37 Proposition de modification de l'assemblage aubes/flasque par
un congé pré usiné dans le flasque p.214
Chapitre 8
Figure 8.1 Bouteilles antipulsatoires et réseaux gaz p.216
Figure 8.2 Longue bouteille antipulsatoire p.217
Tableau 8.3 Pulsations de pression (% c-c) p.217
Tableau 8.4 Vibrations mesurées (mm/s rms) p.218
Figure 8.5 Points de mesure des vibrations p.218
Figure 8.6 Apparition d'une fissure sur une bouteille antipulsatoire p.218
Figure 8.7 Turbocompresseur de gaz de synthèse d'ammoniac p.219
Figure 8.8 Aubage mobile court à action p.220
Figure 8.9 Cernes de fatigue et propagation de la fissure dans le tenon p.220
Figure 8.10 Possibilité de vibration du ruban autour de la ligne des rivets p.220
Figure 8.11 Canal inter aube p.220
Figure 8.12 Modification de la rangée p.221
Figure 8.13 Petite turbine d'entraînement mécanique p.221
Figure 8.14 Soupape régulatrice double siège et commande p.221
Figure 8.15 Diagramme de coïncidence p.224
Figure 8.16 Emplacement des capteurs p.225
Figure 8.17 Diagramme de Campbell expérimental p.225
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 28
Figure 8.18 Fluctuations de pression à l'amont de la roue p.225
Figure 8.19 Fluctuations de pression dans le diffuseur p.225
Figure 8.20 Spectre de pression 2D dans la section 10 p.226
Figure 8.21 Spectre de pression 2D dans la section 30 p.226
Figure 8.22 Compresseur centrifuge d'essais p.227
Figure 8.23 Etage de compression centrifuge p.227
Figure 8.24 Boucle d'essais de compresseur expérimental p.227
Chapitre 9
Figure 9.1 Effet du pompage sur les vibrations d'un compresseur centrifuge
p.228
Figure 9.2 Courbes caractéristiques d'un compresseur centrifuge p.230
Figure 9.3 Courbes caractéristiques de réseaux gaz p.231
Figure 9.4 Point de fonctionnement d'un compresseur centrifuge sur son
réseau de refoulement p.231
Figure 9.5 Organigramme du modèle aérothermodynamique de compresseur
dans ses réseaux p.232
Tableau 9.6 Caractéristiques thermodynamiques d'un gaz naturel p.233
Figure 9.7 Réponse transitoire à une augmentation de vitesse p.236
Figure 9.8 Réponse transitoire à une diminution de la consommation p.236
Figure 9.9 Trajectoires des réponses transitoires dans le plan adimensionnel
de la caractéristique - de compression p.237
Figure 9.10 Sortie de la zone de fonctionnement du compresseur p.237
Figure 9.11 Coefficient de hauteur et rendement polytropique hors de la plage
de fonctionnement p.238
Figure 9.12 Réponses à une perturbation de -1% de vitesse en 15 s pour deux
coefficients de débit situés de part et d'autre du maximum de
hauteur polytropique p.239
Figure 9.13 Réponse à une perturbation de vitesse de +1% pour un point de
fonctionnement à gauche du maximum de hauteur polytropique p.240
Figure 9.14 Réponses à des perturbations en débit de 1% en 15 secondes p.240
Figure 9.15 Réponse oscillatoire instable à une variation de débit pour de très
petits volumes à l'aspiration et au refoulement p.241
Figure 9.16 Réponse oscillatoire amortie pour = 0,016 et de très petits
volumes de tuyauterie p.241
Figure 9.17 Réponse oscillatoire permanente pour de très petits volumes de
tuyauterie p.241
Figure 9.18 Réponse à une perturbation de 1% de débit en 15 secondes pour
de très grands volumes de réseaux gaz p.242
Figure 9.19 Etude de la stabilité – Evolution des valeurs propres en fonction du
coefficient de débit p.243
Figure 9.20 Croisement des deux premières valeurs propres p.244
Figure 9.21 Caractéristique complète du compresseur centrifuge p.245
Figure 9.22 Cycle de pompage dans la caractéristique adimensionnelle p.246
Figure 9.23 Fluctuation du débit massique en pompage p.246
Figure 9.24 Fluctuations des pressions d'aspiration et de refoulement en
pompage p.246
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 29
Annexes
Figure C.1 Fonctions d'appartenance p.268
Figure C.2 Système d'aide à la décision par logique floue p.269
Figure C.3 Pendule inversé p.270
Figure C.4 Modèle du pendule inversé p.270
Figure C.5 Profil de force appliquée au chariot du pendule p.270
Figure C6 Performance d'un contrôleur à logique floue sur le pendule
inversé p.271
Figure C.7 Neurone biologique p.271
Figure C.8 Neurone synthétique p.271
Figure C.9 Fonctions d'activation des neurones synthétiques p.272
Figure C.10 Réseau de neurones p.272
Figure C.11 Identification neuronale d'un système p.272
Figure C.12 Réglage d'un contrôleur neuronal en fonction d'un gabarit de
performance p.272
Figure C.13 Simulation d'un contrôleur neuronal p.273
Figure D.1 Modèle de validation des éléments coniques en torsion p.279
Tableau D.2 Comparaison des premières fréquences propres de torsion p.280
Figure D.3 Effet du modèle à 2ddl/nœud sur la déformée modale p.280
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 30
1. Introduction
Les turbines à vapeur dites "industrielles" sont des machines mono corps qui couvrent
essentiellement des applications de récupération d'énergie, bien souvent dans un
contexte de cogénération d'énergie thermique et électrique.
Une autre particularité des lignes d'arbres incluant ces turbines est que la puissance
est transmise à l'alternateur par l'intermédiaire d'un réducteur de vitesse. Les vitesses
de rotations sont donc largement plus élevées que les 1 500 ou 3 000 tr/min des
turbines des centrales de production d'électricité. Ces vitesses de rotation sont
adaptées pour obtenir des triangles de vitesse et des auteurs d'aubages conduisant à
de hauts rendements aérodynamiques.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 31
compresseurs centrifuges (jusqu'à 16 000 tr/min industries de la pétrochimie et du
raffinage) ou de pompes (de l'ordre de 5 500 tr/min pour les pompes alimentaires des
centrales thermiques par exemple), applications pour lesquelles on a besoin de hautes
vitesses de rotation.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 32
d'aubages fixes montés dans des diaphragmes assemblés dans le stator ;
d'étanchéités de sorties d'arbre et d'étanchéités internes à labyrinthes ;
d'organes de contrôle des débits de vapeur (boîte à soupapes régulatrices pour
l'admission, boîte à soupapes ou obturateur à grille pour l'extraction) intégrés à
l'enveloppe et commandés par des servovérins hydrauliques ;
d'une vanne d'arrêt de sécurité.
On citera, pour être plus complet, qu'il existe d'autres configurations de turbines à
vapeur industrielles, comme les turbines à réducteur intégré (étages aérodynamiques
séparés montés en porte-à-faux sur des sorties d'arbre d'un réducteur à engrenage).
Sans vouloir comparer les avantages relatifs des techniques des turbines à action
(détente complète dans les aubes fixes et récupération de l'énergie cinétiques dans
les aubages mobiles) ou à réaction (détente partagée entre les aubages fixes et
mobiles), nous allons travailler sur des machines ayant des aubages à action pour les
parties haute et moyenne pression et des aubages torses à réaction pour les parties
basse pression à condensation.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 33
1.1.2 Compresseurs centrifuges
Les compresseurs centrifuges sont une technique plus récente que la turbine à
vapeur. Ils ont pris le relais de compresseurs alternatifs (à pistons) dans les
applications nécessitant de plus grands débits volumiques. Ils se situent entre ces
compresseurs alternatifs et les compresseurs axiaux de grands coefficients de débit.
Sur le plan aérodynamique, les compresseurs centrifuges couvrent une très large
plage de coefficient de débit entre 0,005 et 0,12. Ils se situent au-delà des
compresseurs alternatifs et en dessous des machines hélico-centrifuges, et donc en
dessous des compresseurs axiaux qui ont des coefficients de débit supérieurs à 0,3.
Les plages de pression sont les plus étendues dans les domaines du gaz naturel et du
pétrole (où l'on manipule la phase gazeuse) : de la pression atmosphérique à 800 bar.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 34
Les applications de raffinerie et de pétrochimie voient la plus grande plage de masse
molaire depuis 4 ou 5 kg/kmol pour les précédés nécessitant une forte recirculation
d'hydrogène, jusqu'à 40 à 50 kg/kmol pour les groupes de réfrigération (alkylation).
Ces éléments, associés aux productions des sites, expliquent l'unicité des applications
de ces compresseurs, pour lesquels les activités de conception, et par conséquent
d'études de dynamique constituent une phase primordiale dans la production.
L'architecture des lignes de compression est également très dépendante de
l'application.
Pour atteindre des taux de compression élevés (100 par exemple entre 4,5 à 450 bar
pour une application de réinjection de gaz naturel), il est nécessaire de disposer
plusieurs machines multi étagées en série. Les étages sont regroupés en sections pour
lesquelles la limite est la température de refoulement pour des considérations de
comportement du gaz, de technologies d'étanchéités et de rendement
aérodynamique. Les sections sont regroupées par corps avec comme seule limite les
considérations de dynamique de rotor ; ce point concerne directement le présent
mémoire. Enfin, les corps sont regroupés par lignes d'arbres pour limiter le nombre
d'entraîneurs, le volume et les poids des installations (considérations particulièrement
importantes en offshore).
On trouvera donc :
des corps avec une seule section d'étages en ligne (coupe d'un compresseur à 4
roues de grand coefficient de débit en figure 1.7 et photographie d'un compresseur
à haute pression à 6 roues en figure 1.8) ;
des corps en deux sections en ligne (à titre d'exemple, la figure 1.9 représente la
coupe et la photographie de l'aérodynamique d'un compresseur centrifuge à 2
sections en ligne (3 + 3 étages), configuration classique de machine manipulant
des gaz de masse molaire élevée ;
des compresseurs à deux sections en "back to back", arrangement semblable au
précédent, mais où les deux aspirations sont aux extrémités et les deux
refoulements au centre.
On pourra ensuite installer jusqu'à trois corps sur la même ligne d'arbres avec le
même entraîneur.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 35
Figure 1.9 – Compresseur de gaz lourd à deux sections en ligne
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 36
Figure 1.11 – Compresseur Figure 1.12 – Corps de compresseurs
avec un corps moulé "split" pour station de gazoduc
Ouie
Piston d'équilibrage
Rotor
Figure 1.14
Figure 1.13
Garniture mécanique
Paliers à patins
d'étanchéité de bout Figure 1.15
oscillants
d'arbre Etanchéités internes à labyrinthes
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 37
En haute pression, l'étanchéité utilisée pour le piston
d'équilibrage est très souvent du type à nid d'abeilles
(figure 1.19) à la place du labyrinthe, pour des raisons de
dynamique de rotor qui seront examinées plus loin.
Figure 1.19
Etanchéité à
nid d'abeilles
Comme pour les turbines à vapeur, on dira que l'API STD 617 [API617] est la norme
la plus développée sur le plan du comportement dynamique des rotors, et qu'elle est
renforcée par la recommandation très développée de l'API RP 684 [API684] (voir
paragraphe 1.2.5).
Les turbines à vapeur industrielles ont des vitesses de rotation nettement supérieures
à 3 000 tr/min (50 Hz). Pour la production d'électricité, il est nécessaire d'avoir un
réducteur à engrenages, ramenant la vitesse de celle de la turbine à celle de
l'alternateur. Pour l'alternateur, on choisit des machines à quatre pôles à 1 500
tr/min, nettement moins chères que les machines à deux pôles à 3 000 tr/min.
La ligne d'arbre (figure 1.20) se compose alors d'une turbine à vapeur, un réducteur
(figure 1.21) et un alternateur (figure 1.22). On s'intéressera dans la suite à deux
situations : celle du comportement en torsion d'une ligne complète et celle du
comportement en flexion de la ligne petite vitesse (roue du réducteur et rotor de
l'alternateur).
Bien que le mémoire porte essentiellement sur les deux types de turbomachines que
l'on vient de décrire, certaines applications qui seront abordées concerneront les
compresseurs alternatifs (figure 1.24). Elles concerneront des phénomènes de torsion
ainsi que des phénomènes acoustiques.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 38
Figure 1.21 –
Réducteur à axes
parallèles
Figure 1.22 –
Figure 1.20 – Groupe turbine à Alternateur
vapeur, réducteur, alternateur
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 39
Il faut également citer deux livres relatifs à la lubrification des paliers, qui constituent
les conditions aux limites des rotors :
Basic lubrication theory de Cameron en 1977 [Cameron] ;
Lubrification hydrodynamique – Paliers et Butées de Frêne, Nicolas Degueurce et
al. [Frêne90], également publié en version anglaise en 1997 [Frêne97].
1.2.2 Publications
Les articles concernant la dynamique de rotor sont le plus souvent publiés dans les
transactions de l'ASME (American Society of Mechanical Engineers) comme le Journal
of Engineering for Gas Turbines and Power, ceux relatifs à la lubrification dans celles
de l'ASME – Journal of Tribology, Journal of Sound and Vibrations – et de l'ASLE
(American Society of Lubrication Engineers).
Néanmoins, il ne faut pas oublier d'autres revues qui consacrent certains numéros à
ces phénoménologies comme la Revue Pétrole et Technique, la Houille Blanche, etc.
1.2.4 Normes
Les normes donnent habituellement des critères et des limites à ne pas dépasser.
C'est le cas, par exemple, d'un paragraphe particulier de la norme suivante :
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 40
norme CEI 60045.1 du Comité Electrotechnique International (Turbines à vapeur
partie 1 – Spécification) éditée en 1991 [CEI45-1],
ou de normes plus spécifiques comme :
la norme ISO 1940/1 2ème édition de 2003, définissant des critères d'équilibrage de
rotors en état rigide [ISO1940-1], cette norme devant être reprise sous forme de
la norme française NF E90-600 ;
la norme ISO 1940/2 de 1997, s'intéressant aux différents types de balourds
provoquant des défauts d'équilibrage [ISO1940-2] ;
la norme ISO 11342 de 1994, pour les méthodes et critères d'équilibrage de rotors
en état flexible [ISO11342] ;
les normes ISO 7919 parties 1 de 1996 et 3 de 2009, relatives aux niveaux de
vibrations admissibles mesurés sur les parties tournantes in situ [ISO7919-1] et
[ISO7919-3] – on remarquera que les niveaux proposés par ces normes sont
beaucoup plus élevés que ceux des standards API que l'on va décrire au
paragraphe 1.2.5, parce que ces derniers s'appliquent à des essais de réception en
usine, forcément plus sévères que pour une machine ayant fonctionné plusieurs
années ;
les normes ISO 10816 parties 1 de 1995 et 3 de 2009, relatives aux niveaux de
vibrations admissibles mesurés sur les parties non tournantes [ISO10816-1] et
[ISO10816-3].
Par ailleurs, l'industrie pétrolière et gazière a jugé bon de codifier, non seulement les
niveaux de balourds résiduels et de vibrations admissibles, mais aussi la façon de
concevoir les machines et de procéder à l'analyse dynamique de rotor. L'API
(American Petroleum Institute) a édité des standards de recommandations pour les
différents types de machines qu'elle utilise comme par exemple :
le Standard API 612 6ème édition de 2005 pour les turbines à vapeur d'usage
spécial destinées à l'industrie pétrolière et à ses industries connexes [API612] ;
le Standard API 617 7ème édition de 2002 pour les compresseurs centrifuges
destinés aux industries gazière, pétrolière chimique et pétrochimique [API617] ;
mais aussi avec d'autres documents relatifs aux pompes centrifuges, aux turbines à
gaz, aux moteurs électriques et alternateurs, aux compresseurs alternatifs, aux
transmissions à engrenages, aux compresseurs centrifuges intégrés à des
multiplicateurs, aux ventilateurs, aux accouplements, etc.
De plus, l'API et l'ISO ont passé des accords qui font que certaines recommandations
API se déclinent automatiquement en normes internationales ISO. C'est par exemple
le cas de l'ISO 10439 de 2002 [ISO10439] pour les compresseurs centrifuges
destinés aux industries gazière, pétrolière et pétrochimique et de l'ISO 10437 de 2003
[ISO10437] pour les turbines à vapeur d'usage particulier. Ces documents sont aussi
relayés en normes européennes.
Ces standards API décrivent, entre autres, les différents éléments de conception des
machines, les matériaux à utiliser, la documentation à fournir, les contrôles et essais à
pratiquer. Les chapitres de ces standards relatifs aux analyses vibratoires comportent
bien sûr les éléments spécifiques des machines concernées, mais ils sont tous
construits sur le même plan, couvert et expliqué par un document de "pratique
recommandée", l'API RP 684 2ème édition de 2005, qui aborde les sujets des vitesses
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 41
critiques de flexion, de réponse au balourd, de stabilité vibratoire, de comportement
en torsion de ligne d'arbres et d'équilibrage dynamique [API684].
Il ne s'agit pas ici de reproduire la norme dont la diffusion est d'ailleurs protégée,
mais d'en donner un résumé et une interprétation.
La norme commence par définir qui est en charge de l'analyse dynamique afin d'être
sûr qu'elle sera bien réalisée, et par lister les différents types de phénomènes qui sont
susceptible d'affecter la dynamique de rotor.
Le principe de base est que les vitesses critiques de flexion sont déterminées par les
maxima des réponses au balourd du système rotor palier.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 42
aussi considérées si elles sont inférieures à 3,5 fois la raideur des films d'huile. On
introduit aussi les caractéristiques dynamiques des étanchéités tournantes de sortie
d'arbre, le cas échéant.
Ces analyses sont faites machine par machine. En effet, les accouplements flexibles
utilisés découplent complètement chacun des rotors, mais en cas d'utilisation
d'accouplement rigide, il y a lieu de calculer la ligne complète. On aura l'occasion de
revenir sur ce sujet au chapitre 6.
U U1 U1
U
U2 U2
Figure 1.27 –
Amplitude de
réponse au
Speed range
balourd,
amplification à
la résonance
et marge de
séparation
[API684]
Sur chaque courbe d'amplitude de réponse (figure 1.27, issue de la figure 2.70 de
l'API RP 684 [API684]) où l'on a ainsi maximisé la participation modale par le choix
de la distribution de balourds, on détermine :
un facteur d'amplification AF (amplification factor),
n
AF c (1.2)
n
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 43
avec nc, vitesse critique au maximum de la courbe de réponse,
n, plage de vitesse sous-tendue à -3 dB.
des marges de séparation Ms : distances entre les vitesses critiques et la borne la
plus proche de la plage de vitesse de rotation ("speed range" dans la figure 1.27).
Si le facteur d'amplification est inférieur à 2,5 on considère qu'il ne s'agit plus d'une
vitesse critique et cette "critically damped response" peut parfaitement se trouver
dans la plage de vitesse de fonctionnement. Sinon, les marges de séparation requises
sont fonction du facteur d'amplification (voir la norme pour les valeurs numériques).
On applique ensuite un facteur multiplicatif sur les courbes de réponse afin que
l'amplitude de vibration crête à crête (µm) aux emplacements des capteurs soit égale
à:
12000
A 25,4 (1.3)
n
où n est la vitesse de rotation de la plage de fonctionnement la plus proche de la
vitesse critique en flexion,
et l'on vérifie que le grand axe des ellipses des trajectoires en tout point du rotor est
inférieur à 75% des jeux sur toute la plage de vitesse.
Commentaire N°3 : La figure 1.27 est un cas idéalisé, avec des vitesses critiques
éloignées et donc une réponse monomodale. Généralement, ce n'est pas le cas, et les
participations à la réponse au balourd de modes propres voisin peuvent interdire la
définition des facteurs d'amplification en étalant la courbe d'amplitude de réponse. Ce
point sera abordé dans le chapitre X de la réponse au balourd.
Commentaire N°4 : on verra aussi dans le même chapitre X que pour un même calcul
de réponse au balourd, le facteur d'amplification est fonction du point d'observation de
la réponse, ce qui complique encore l'interprétation.
Commentaire N°5 : dans toute l'analyse dynamique en flexion, il n'est question que
de réponse au balourd, et jamais de calcul de fréquence propre et de mode propre. La
définition d'un diagramme de Campbell reste optionnelle.
Commentaire N°6 : la norme est très pragmatique et considère que les hypothèses
ayant servi aux analyses doivent être vérifiées expérimentalement. Comme il est de
plus très difficile de prévoir les amortissements et que leur connaissance est
fondamentale pour assurer le bon fonctionnement de la machine (traversée des
vitesses critiques et stabilité des compresseurs centrifuges), cet essai de réponse
prend toute sa signification.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 44
L'essai de réponse au balourd consiste à déterminer expérimentalement la réponse à
un balourd installé connu et à comparer les résultats obtenus à ceux prévus
(paragraphe 1.5.2.1). Il est pratiqué pendant les essais mécaniques de la machine.
Le modèle ayant servi à la prévision sera considéré comme correct si les deux
conditions suivantes sont satisfaites :
les vitesses critiques mesurées ne diffèrent pas de plus de 5% de celles qui ont été
prévues ;
les amplitudes mesurées sur toutes les voies des capteurs n'excèdent pas celles
qui ont été prévues avec les conditions de calcul les plus défavorables (en général
la plus basse température d'huile, le jeu minimal et la précharge géométrique
maximale),
sinon, il faut retoucher le modèle ayant servi à calculer la machine.
Commentaire N°7 : s'il faut retoucher le modèle, il est probable que de nombreux
critères vont être changés et qu'il faudra alors peut-être modifier la définition jeu -
précharge géométrique des paliers sur la machine essayée. Cet essai représente donc
aussi un retour d'expérience important sur la prévision des caractéristiques
dynamiques des paliers et plus particulièrement des amortissements.
Des essais complémentaires doivent être réalisés si l'on n'arrive pas à satisfaire les
conditions exigées. Ceci peut s'avérer onéreux et coûteux en délai s'il faut ouvrir la
machine pour installer de nouveaux balourds.
L'analyse dynamique de torsion doit bien évidemment être pratiquée sur la ligne
d'arbres complète du groupe.
Les sources possibles d'excitation sont données, ce qui définit une liste des fréquences
d'excitation.
Commentaire N°8 : dans le cas machines avec une très grande plage de vitesse de
rotation (on a vu de 55 à 105% de la vitesse nominale), cette condition ne peut
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 45
jamais être vérifiée. C'est souvent vrai aussi avec deux vitesses de rotation dans la
ligne d'arbre cas des groupes moteur, multiplicateur, compresseur) quand on ajoute
les harmoniques dans les fréquences d'excitation. Il faut donc s'attendre à souvent
définir des niveaux d'excitation et faire des calculs de résistance en fatigue (fatigue
classique à grand nombre de cycles). Ceci est donc très important dans le cas de
l'entraînement des lignes de compression par des moteurs électriques à vitesses
variables, pour lesquels les générateurs de fréquence induisent un très large spectre
d'excitation.
En plus des résonances en torsion, on doit vérifier aussi la tenue de la ligne d'arbres
aux phénomènes transitoires constitués par :
les courts circuits (2 ou 3 phases) aux bornes des alternateurs (turboalternateurs)
ou des moteurs électriques (motocompresseurs) ;
les faux couplages sur les alternateurs ;
les démarrages des moteurs électriques.
Dans ce dernier cas, il est souvent très difficile d'assurer l'intégrité de la ligne d'arbres
sous l'effet de ces transitoires dont l'amplitude atteint facilement 6 à 10 fois le couple
nominal et même parfois plus. Il faut réaliser des calculs de tenue ne fatigue cumulée
à petit nombre de cycles (en utilisant la loi de Miner par exemple) et vérifier que le
nombre d'incidents est compatible avec la durée de vie du groupe, le nombre
d'événements restant à définir (les standards API citent des valeurs de l'ordre de
1000 à 1500 démarrages, mais pouvant monter jusqu'à 5000).
Les niveaux vibratoires admissibles s'entendent pour l'API en vibrations relatives entre
le rotor et le palier. Néanmoins, si les supports de paliers sont trop souples, on peut
être amené à considérer les vibrations absolues en ajoutant celles des corps de
paliers.
Le niveau de vibration admissible crête à crête (µm) global et non filtré pendant les
essais mécaniques est de :
12000
A Max 25 ; 25,4 (1.4)
n
avec n la vitesse maximale continue (tr/min) définie par les standards API en fonction
du type de machine.
Au-delà de cette vitesse maximale continue jusqu'à la survitesse, le niveau vibratoire
ne doit pas dépasser 1,5 fois cette valeur.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 46
6350 m
Umax (1.5)
n
équation identique à l'équation (1.1), mais où m est la masse du rotor reprise par le
palier et où n est la vitesse maximale continue.
Le balourd résiduel par palier est mesuré directement sur les machines à équilibrer en
rotor rigide [NF90601].
Dans une annexe, les standards API donnent une procédure pour la mesure du
balourd résiduel sur machine à équilibrer. Cette procédure comprend la définition de
la tolérance d'équilibrage.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 47
1.2.5.6 Stabilité vibratoire latérale
Cette étude est spécifique aux compresseurs centrifuges à moyenne et haute pression
qui sont soumis à des interactions fluide structure au niveau des étanchéités internes
générant des raideurs croisées déstabilisant les modes propres de flexion. Ce chapitre
a été introduit dans l'API 617 seulement à partir de la 7ème édition en juillet 2002
[API617].
Dans l'étude de niveau 1, on place au centre du rotor une raideur croisée QA égale à la
somme des raideurs croisées de chaque roue définies par l'équation :
28,65 P ref
qA (1.6)
Dr L d N asp
avec qA la raideur croisée (N/m) de l'étage,
P la puissance gaz de l'étage (W),
Dr le diamètre extérieur de la roue (mm),
Ld le minimum entre les largeurs du diffuseur ou de la roue (mm),
N la vitesse de rotation (mm),
asp et ref les masses volumiques du gaz à l'aspiration et au refoulement de
l'étage (kg/m3),
28,65 un coefficient intégrant aussi toutes les unités.
Toutes ces valeurs sont définies pour le fonctionnement à la vitesse maximale
continue.
Si Q0/QA > 2,
ou si A > 0,1 (décrément logarithmique obtenu pour la raideur croisée QA),
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 48
ou encore si on se situe dans la zone A de la figure 1.30, issue de la figure 1.2-5
de l'API 617 [API617] (CSR étant le rapport de la vitesse maximale continue à la
vitesse critique calculée sur paliers de raideur infinie et ave étant la masse
volumique moyenne du gaz dans le compresseur),
alors le compresseur est considéré comme
étant stable. Sinon, il faut passer à l'analyse
de niveau 2.
Commentaire N°15 : le rapport Q0/QA est très comparable aux marges de stabilité
utilisées par Kuzdzal, Hustak et Sorokes [Kuzdzal] en 1994 et par Gelin, Pugnet et
al. [Gelin96-1], [Gelin96-3] en 1996 ou [Gelin97] en 1997 pour résoudre des
problèmes de stabilité sur des compresseurs moyenne pression de gaz naturel.
Commentaire N°17 : l'API n'hésite pas à parler de décrément logarithmique, alors que
cette notion n'a réellement de sens que pour des amortissements faibles.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 49
Dans un premier temps, on présentera le développement d'un outil permettant de
mettre en évidence la phénoménologie de l'analyse latéral de dynamique de rotor. Le
but n'est pas de créer un nouveau logiciel de dynamique de rotor, les outils existants
étant largement plus sophistiqués, mais de donner un moyen d'appréhender et de
comprendre des phénomènes sans passer par une modélisation lourde.
En quittant les rotors, on s'intéressera aux systèmes disque aubes dans deux
domaines particuliers, celui des rangées de turbines à vapeur en injection partielle et
celui des modes locaux des roues de compresseurs centrifuges.
Enfin, avant de conclure, on abordera certains aspects acoustiques qui ont un impact
fort sur la tenue en fatigue de certains composants, donc sur la fiabilité vibratoire des
turbomachines. Ces aspects couvriront les turbines à vapeur, les compresseurs
centrifuges et les compresseurs alternatifs.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 50
2. Modèle simple d'étude de la phénoménologie de
la dynamique d'un rotor en flexion
Il existe beaucoup de progiciels très sophistiqués en analyse latérale de la dynamique
de rotor. La plupart sont basés sur des méthodes aux éléments finis. On citera par
exemple, et par ordre alphabétique trois codes basés sur une modélisation en poutres
de Timoshenko avec des disques rigides :
Cadyac® développé par la Direction des Etudes et Recherches d'Electricité de
France ;
ROTORINSA® développé par le LaMCoS de l'INSA de Lyon [Ferraris07] ;
Madyn 2000® développé par l'Université Technique de Darmstadt dans
l'environnement MATLAB® [Madyn], incluant des modules de
caractérisation des paliers hydrodynamiques, des étanchéités et un
module de paliers magnétiques actifs ;
XLTRC® développé par le laboratoire des Turbomachines du TAMU
(Université Texas A&M), qui est un ensemble complet incluant la
caractérisation dynamique des paliers hydrodynamiques et des
étanchéités gaz à labyrinthes ou nids d'abeilles.
Dans ce mémoire, on a utilisé une variante de ROTORINSA® [Ferraris07] incluant la
caractérisation des paliers hydrodynamiques à patins oscillants basée sur la théorie de
la lubrification de Frêne, Nicolas, Degueurce et al. [Frêne90] ou [Frêne97].
Même les grands codes généralistes d'analyse aux éléments finis introduisent des
options de dynamique de rotor, comme par exemple ANSYS Multiphysics® version 11
[ANSYS] ou comme MSC Nastran® qui a reçu l'appui de la NASA pour ce
développement. On citera aussi particulièrement SAMCEF for rotors®, la variante du
logiciels aux éléments finis développé par SAMTECH à Liège. Ces codes prennent en
compte une modélisation de disques flexibles, voire aubagés.
Il n'est pas question ici de présenter un nouveau code, mais de mettre à disposition
des ingénieurs de bureau d'études et d'essais un outil mettant en exergue
immédiatement des phénomènes de dynamique de rotor en flexion sans dépendre de
l'utilisation d'un code plus lourd d'emploi bien qu'évidemment plus précis. Cet outil a
également été pensé pour servir de support à des formations ou pour aider des
personnels de maintenance ou d'intervention sur site qui se trouvent alors coupés de
leur support de calculs.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 51
Le modèle considère les quatre premiers modes propres du système rotor paliers :
mode propre cylindrique ou de translation du rotor dans ses paliers
(éventuellement "dégénéré", c'est-à-dire avec des nœuds situés à l'extérieur des
paliers), correspondant au premier mode propre de suspension ;
mode propre conique ou de basculement du rotor dans ses paliers, avec un nœud
central, correspondant au deuxième mode propre de suspension ;
premier mode propre de flexion, avec deux nœuds situés entre les paliers,
correspondant au premier mode propre élastique ;
deuxième mode propre de flexion, avec trois nœuds, correspondant au deuxième
mode propre élastique ;
ces quatre modes propres intervenant systématiquement dans toutes les analyses de
flexion des turbines à vapeur industrielles et des compresseurs centrifuges multi
étagés.
Au(t) , Bu(t) , … Dw(t) sont des fonctions temporelles qui constituent les huit
paramètres donc les coordonnées généralisées des équations de Lagrange.
Cette formulation prendra mieux en compte les effets gyroscopiques des parties en
porte à faux, notamment s'il s'agit d'un disque, que l'utilisation des traditionnelles
arches de sinusoïdes. Le fait de travailler dans le système des coefficients de ces
polynômes cubiques représente la véritable originalité de ce développement.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 52
1 64 E I
masse concentrée au centre d'une poutre sans masse : f pour une
2 M L3
1 48 E I
valeur théorique de f soit une augmentation de la fréquence propre
2 M L3
de 15%,
avec f la fréquence propre (Hz),
M la masse concentrée (kg),
E le module d'Young du matériau (MPa),
I l'inertie de flexion (m4);
L la longueur entre les appuis (m) ;
30 EI
poutre de masse répartie : f pour une valeur théorique de
L2 5I
S
9
EI
f 2
soit une augmentation de la fréquence propre de 11% pour les
2L S
proportions habituelles des rotors.
avec S l'aire de la poutre (m2),
la masse volumique du matériau (kg/m3).
Ceci est l'occasion de rappeler que le meilleur choix de la déformée est celui qui
conduit à la fréquence propre la plus basse. Pour cette modélisation, qui est commode
pour représenter les différentes formes modales du rotor, l'application à la masse
répartie diminue de 2 l'ordre de l'expression de la déformée mais rigidifie notablement
la poutre.
Pour ne pas trop fausser l'ordre de grandeur des fréquences propres calculées, on
appliquera la correction empirique suivante sur le module d'Young équivalent du
matériau en fonction de la répartition des masses :
MRotor
Eéq E (2.3)
1,333 MDisque 1,223 MArbre
Malgré cette correction élémentaire sur le module d'Young, on insiste à nouveau sur le
fait que ce développement reste basé sur un système simplifié avec une cubique
unique pour l'ensemble du rotor au lieu d'une cubique par tronçon pour les codes aux
éléments finis.
La figure 2.1 montre le référentiel direct utilisé L'axe Y porte le rotor. L'origine du
trièdre a été placée au centre du rotor afin de diminuer le nombre d'itérations de la
méthode numérique de recherche des fréquences propres en réduisant les couplages
entre les coefficients des polynômes cubiques.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 53
w
Z y w
Y
(sens de
rotation) u Figure 2.1
u Système d'axes
y
md
ED
DA_e
DA_i
DD
Figure 2.2
Modèle
élémentaire
de rotor
YP1
YD
YC
YP2
L
KPi KXi 0
et CPi CXi 0
(2.4)
0 KZi 0 CZi
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 54
généralement très faible, n'aura pas à être modélisé). Placée au niveau du disque,
elle représente les effets aérodynamiques de confinement, prépondérants dans
l'étude des compresseurs centrifuges à haute pression.
d'un balourd m d situé sur le disque.
la masse du disque MD
2
DD DA
2
E D
4
2.2.3 Déplacements
Les translations et rotations locales, ainsi que leurs dérivées temporelles sont :
ut Au t y3 Bu t y2 Cu t y Du t
wt A w t y Bw t y Cw t y Dw t
3 2
w
t 3 A w t y2 2 Bw t y Cw t (2.7)
y
u
t y 3 Au t y 2 Bu t y Cu t
2
du
Leurs dérivées temporelles s'écrivent (symbole de dérivation : u ):
dt
u t A t y3 B t y2 C
u u
t y D
u
t
u
w t A t y3 B t y2 C
w w
t y D
w
t
w
(2.8)
t 3 t y2 2 B t y C
A w w
t
w
t 3 Au t y 2 Bu t y Cu t
2
L'énergie cinétique totale est la somme de celles du disque, de l'arbre et des balourds.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 55
2.2.4.1 Disque rigide
TD
2
MD 2 2 I
2
2
D2 IPD
uD wD TD D
D D (2.9)
2 MD YD
9 ITD YD 2 2 MD YD 2
6 4 4
2
TD Au A w Bu Bw 2 ITD YD
2 2 2
2
C 2 C 2 MD YD ITD D 2 D 2 MD A
A 9I Y 4
u w u w u w PD D
2 2 2
A
B M Y 5 6 I Y 3 A
u u D D
B 6I Y 3 A
TD
C
D
M Y 4 3I
u w PD D u u D D TD
2
YD
C 3 I
2 3 5 3
(2.10)
A
u w PD YD Au Du MD YD A w Bw MD YD 6 ITD YD
A C M Y 4 2
3I Y A D M Y 3 B C
M Y 3 2I
YD
w w D D TD D w w D D u u D D TD
B A 6 I
u Cw 2 IPD YD Bu Du MD YD B
3 2 2
u w PD YD Bu Bw 4 IPD YD
M Y
D D 2 ITD YD Bw Dw MD YD Cu Du MD YD Cu A w 3 IPD YD
3 2 2
B C
w w
B 2 I Y C
C C I C D M Y
u w PD D u w PD w w D D
2.2.4.2 Arbre
L'arbre est une poutre de Timoshenko pour lequel l'expression de l'énergie cinétique
est :
u
SA L IA L L
dy
2 2 dy 2
TA w 2 dy 2 IA
(2.11)
2 0 2 0 0
soit, d'après les expressions de masse et d'inerties linéiques définies par les équations
(2.6) :
u
MA L ITA L L
dy
2 2 dy 2
TA w 2 dy IPA
(2.12)
2 0 2 0 0
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 56
M14L
9 ITA L5 2 2
M10L 2 ITA L3
7 5
2A
TA A 2 A
Bu Bw A
10 3
u w
2 MA L ITA L D A 9 IPA L
3 5
C 2 C 2 D 2 MA L A
w
2
u u w u w
6 2 5
B MA L 3 ITA L A B 3 IPA L A MA L I L3
6 4 4 5
A C
u u u w u u TA
6 2 2 5
MA L A B MA L 3 ITA L
4 6 4
A C I L3 A D
u u w w
2
u w PA
4 6
MA L I L3 A MA L B A 3 IPA L
5 4 4
A C D
w w TA w w 4 u w
5 2
MA L I L2 B B 4 IPA L B C I L2 B D
MA L
4 3 3
B u C u TA u w u w PA u u
4 3 3
MA L I L2 B D MA L C MA L C
4 3 2
B w C D A I L3
w TA w w u u u w PA
4 3 2
MA L
2
C B I L2 C C I L C D (2.13)
u w PA u w PA w w
2
2.2.4.3 Balourd
TBal
2
m 2 2
uB wB 2 d2 2 du B cos t 2 d w
B sin t (2.15)
Le terme m 2 d2/2 est une constante et n'apportera rien dans les dérivations de
l'équation de Lagrange. De plus, la masse m du balourd est très inférieure à celle du
rotor, et l'on néglige le terme
m 2
2
uB w B 2 . L'expression de l'énergie cinétique du
balourd 2.15 se réduit alors à :
TBal m d u B sin t
B cos t w (2.16)
soit, en introduisant les coordonnées généralisées :
TBal md
A
Y 3 B Y 2 C
u B u B u B
cos t
Y D
u
(2.17)
3 2 sin t
A w YB Bw YB Cw YB Dw
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 57
2.2.5 Energie élastique
Les forces exercées par les liaisons avec le milieu extérieur (paliers et raideurs
croisées dues à l'aérodynamique) sont des forces externes Fqi appliquées au second
membre de l'équation de Lagrange. Elles sont obtenues par la méthode des travaux
virtuels :
WP F . Fq1 q1 Fq2 q2 Fq3 q3 (2.20)
u u
avec : F KPi Pi CPi Pi la force de réaction du palier d'indice i où [ KPi ] et
wPi w Pi
[ CPi ] sont les matrices de raideur et d'amortissement définies en (2.4),
uPi
le vecteur de déplacement virtuel au niveau de ce palier.
wPi
On applique le même principe pour la raideur croisée, où cette fois il n'y a qu'une
matrice de raideur antisymétrique [ KC ] définie par l'équation (2.5) située à l'abscisse
Y. Après application à l'équation (2.20), on obtient l'équation (2.22) avec le même
formalisme d'écriture.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 58
FAuPi
K Xi Au YPi6 Bu YPi5 Cu YPi 4 Du YPi3
CXi A Y 6 B Y 5 C
u Pi u Pi
Y 4 D
u Pi
Y 3
u Pi
5 4 3
K Xi Au YPi Bu YPi Cu YPi Du YPi
2
FBuPi
CXi A Y 5 B Y 4 C
u Pi u Pi
Y 3 D
u Pi
Y 2
u Pi
F
K Xi Au YPi 4 Bu YPi3 Cu YPi2 Du YPi
CuPi
CXi A Y 4 B Y 3 C Y 2 D Y
u Pi
u Pi u Pi u Pi
FDuPi K Xi Au YPi3 Bu YPi2 Cu YPi Du CXi A Y 3 B Y 2 C Y D
u Pi u Pi u Pi u
6 5 4
K Xi A w YPi Bw YPi Cw YPi Dw YPi
3
FAwPi
CXi A Y 6 B Y 5 C
w Pi w Pi
Y 4 D
w Pi
Y 3
w Pi
F
K Xi A w YPi5 Bw YPi 4 Cw YPi3 Dw YPi2
BwPi
CXi A Y 5 B Y 4 C
w Pi w Pi
Y 3 D
w Pi
Y 2
w Pi
FCwPi
K Xi A w YPi 4 Bw YPi3 Cw YPi2 Dw YPi
CXi A Y 4 B Y 3 C Y 2 D Y
w Pi
w Pi w Pi w Pi
3 2 3 2
FDwPi K Xi A w YPi Bw YPi Cw YPi Dw CXi A w YPi Bw YPi Cw YPi Dw (2.21)
FAuPC K XZ A w YPC 6 Bw YPC5 Cw YPC 4 Dw YPC 3
5 4 3
FBuPC K XZ A w YPC Bw YPC Cw YPC Dw YPC
2
F 4 3 2
K XZ A w YPC Bw YPC Cw YPC Dw YPC
CuPC
3 2
FDuPC K XZ A w YPC Bw YPC Cw YPC Dw
6 5 4
FAwPC K XZ Au YPC Bu YPC Cu YPC Du YPC
3
(2.22)
F 5 4 3
K XZ Au YPC Bu YPC Cu YPC Du YPC
2
BwPC
4 3 2
FCwPC K XZ Au YPC Bu YPC Cu YPC Du YPC
F 3 2
DwPC K XZ Au YPC Bu YPC Cu YPC Du
2.2.6 Généralisation au contour d'un rotor industriel
Figure 2.3
Contour d'un
rotor industriel
De la même façon, plusieurs raideurs croisées pourront être introduites, par exemple
au niveau de chaque disque et de chaque palier (pour modéliser un palier lisse). On
aura aussi une distribution de balourds.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 59
Caractéristiques dynamiques en fonction de la vitesse de Si l'on peut augmenter le nombre des na
rotation
1,2E+08 1,0E+05 tronçons d'arbre, des nd disques et des nc
1,0E+08
9,0E+04
raideurs croisées, on ne changera pas le
8,0E+04
nombre de paliers porteurs, car ce nombre
Amortissement N.s/m
7,0E+04
est lié au choix de la déformée en cubique
8,0E+07
Raideur (N/m)
6,0E+04
3,0E+04
Leurs caractéristiques dynamiques seront
Kz
Cx 2,0E+04 aussi fonction de la vitesse de rotation
2,0E+07
Cz 1,0E+04 (variation sensiblement linéaire entre deux
0,0E+00
0 50 100 150 200 250 300
0,0E+00
vitesses de rotation particulières, comme le
Vitesse (Hz) montre la figure 2.4 correspondant à une
Figure 2.4 – Caractéristiques de application de compresseur centrifuge).
paliers hydrodynamiques à patins
Par contre, on introduira une liaison
oscillants
supplémentaire avec le milieu extérieur, de
même formulation que les paliers, qui servira à modéliser par exemple un piston
d'équilibrage axial de compresseur centrifuge dont l'étanchéité a une influence
prépondérante sur la stabilité vibratoire des machines à haute pression. Cette liaison
supplémentaire et les raideurs croisées, étant de nature "couplage fluide structure",
c'est-à-dire liées à la vitesse de rotation et à la masse volumique du gaz dans la
machine, auront des caractéristiques dynamiques proportionnelles au carré de la
vitesse de rotation (donc nulles à l'arrêt et proportionnelles à la hauteur développée
par le compresseur).
Dans les expressions des paragraphes 2.2.4 et 2.2.5, on remplace chacun des termes
simples par des sommes :
l'équation (2.9) d'énergie cinétique d'un disque devenant pour nd disques :
nd
MDi 2 2 I
TD
i1 2
2
2
uDi wDi TDi Di Di2 IPDi
Di Di
(2.23)
et il suffit de faire une sommation directe terme à terme sur l'équation (2.10) ;
l'équation (2.12) d'énergie cinétique de l'arbre devenant pour na tronçons :
na
S j L2 j 2 I L2 j L2 j
TA
j1 2
L1j
2 dy SAj
u w
2 L1j
2 2 dy 2 ISAj
L1j
dy
(2.24)
et il suffit de faire une sommation directe terme à terme sur l'équation (2.13) de
remplacer les termes MA L7 - MA L6 - MA L5 - MA L4 - MA L3 - MA L2 - MA L respectivement
par :
M L M L M L
na na na na
7 7 6 6 5 5 4 4
MAj L 2 j L1j Aj 2j L1 j Aj 2j L1 j Aj 2j L1j , etc.
j 1 j 1 j 1 j 1
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 60
na
6 Au2 Aw2 ISAj L 2 j3 L1j3 6 Au Bu A w Bw ISAj L 2 j2 L1j2
UA E
(2.26)
2 Bu Bw ISAj L 2 j L1j
j1
2 2
sommation directe des expressions (2.17) pour les balourds et (2.22) pour les
raideurs croisées.
Le développement des équations de Lagrange (2.1) sur chacune des huit coordonnées
généralisées Au, Aw, Bu, …, Du, Dw, qui est développé dans l'annexe A, conduit au
système matriciel d'équilibre dynamique :
Au Au Au
2 Bu Bu Bu
d d
M F(t)
dt2 C dt K
(2.27)
Cw Cw Cw
D D D
w w w
Pour écrire ce système, on ramène en fait les forces généralisées des paliers et
raideurs croisées dans le premier membre, et on passe au second membre les termes
provenant de l'énergie cinétique des balourds.
M M L 7 L 9 I L 5 L1 j
nd na 7 7 5 5
6 4 Aj 2j 1j TAj 2j
M11 Dj YDj 9 ITDj YDj
j 1 j1
M M L 6 L 3 I L 2 L
nd na 6 6 4 4
5 3 Aj 2j 1j TAj 2j 1j
M12 Dj YDj 6 ITDj YDj
j1
j1
M M L L I L L
nd na 5 5
M13
4
Dj YDj 3 ITDj YDj
2
Dj 2j
5
1j
TAj 2j
3
1j
3
j 1 j1
nd na
4
MAj L 2 j L1j
4
M14
j 1
MDj YDj
3
j 1 4
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 61
M
nd
4 2
na MAj L 2 j5 L1j5 3
4 ITAj L 2 j L1j
3
M MAj L2 j3 L1j3
nd na
ITAj L2 j L1j
2
M33 Dj YDj ITDj
j1 3
j1
M L L
nd na 2 2
M34 M
j 1
Dj YDj
j1
Aj 2j
2
1j
nd na
M44
j1
MDj M L
j1
Aj 2j L1 j
I L
na
3 3 6 6
K11 12 E SAj 2j L1j KX1 YP1 KX2 YP2
j1
I L
na
2 2 5 5
K12 6 E SAj 2j L1j KX1 YP1 KX2 YP2
j1
4 4 3 3
K13 KX1 YP1 KX2 YP2 K14 KX1 YP1 KX2 YP2
nc nc
K15
j1
K XZj YPCj
6
K16 K
j1
XZj
5
YPCj
nc nc
K17
j1
K XZj YPCj
4
K18 K
j1
XZj
3
YPCj
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 62
na nc
2 2
K33 KX1 YP1 KX2 YP2 K34 KX1 YP1 KX2 YP2 (2.31)
nc
K 38 K
j 1
XZj YPCj K 44 K X1 K X2
I L
nc na
K 48
j1
K XZj K55 12 E
j1
SAj 2j
3 3
L1j KZ1 YP1 KZ2 YP2
6 6
I L
na
2 2 5 5 4 4
K56 6 E SAj 2j L1j KZ1 YP1 KZ2 YP2 K57 KZ1 YP1 KZ2 YP2
j1
na
K58 KZ1 YP1
3
KZ2 YP2
3
K66 4 E I L
j1
SAj 2j L1j KZ1 YP1 KZ2 YP2
4 4
2 2
K77 KZ1 YP1 KZ2 YP2 K78 KZ1 YP1 KZ2 YP2
nd na
L 5
L1 j
5
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 63
I L
nd na
IPAj L 2 j L1j
4 4
nd na
C52
j1
3
3 2 IPDj YDj 2
2
C53 3 IPDj YDj PAj 2j
3 3
L1 j
j1 j1 j 1
6 6 5 5
C55 CZ1 YP1 CZ2 YP2 C56 CZ1 YP1 CZ2 YP2 (2.33)
nd na
L 3
L1j 4 C53
3
I L
nd na
C63 2 IPDj YDj
j1 j 1
PAj 2j
2 2
L1 j
4
C66 CZ1 YP1 CZ2 YP2
4
nd na
C73
IPDj I LPAj 2j L1j
2
C77 CZ1 YP1 CZ2 YP2
2
j1 j1
C78 CZ1 YP1 CZ2 YP2 C88 CZ1 CZ2
j1
nb
mj dj Ybj2 sin t j
j1
nb
Bal cos t BalAc sin t
mj dj Ybj sin t j As
j1
BalBs cos t BalBc sin t
nb
mj dj sin t j BalCs cos t BalCc sin t
2 j1
Bal cos t Bal sin t
F(t) nb
Ds Dc
m d Y 3 cos t BalAc cos t BalAs sin t
j j bj j BalBc cos t BalBs sin t
jn1
BalCc cos t BalCs sin t
mj dj Ybj cos t j Bal cos t Bal sin t
b
2
j1 Dc Ds
nb
mj dj Ybj cos t j
j1
nb
mj dj cos t j
j1 (2.34)
avec :
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 64
nb nb
nb nb
nb nb
BalCc 2 mj dj Ybj cos j BalCs 2 m d Yj j bj sin j (2.35)
j1 j1
nb nb
BalDc 2 mj dj cos j BalDs 2 m d sin
j j j
j1 j1
Le système d'équations dynamiques est tel que sa matrice de raideur n'est pas
symétrique. De plus, la présence d'amortissements localisés au niveau des paliers et
la présence de termes gyroscopiques interdisent l'utilisation de l'équation d'un
amortissement proportionnel de Rayleigh de la forme C K M . Il faut donc
résoudre le système complet (2.27) sans son second membre (2.34) dont les valeurs
propres sont complexes.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 65
K 0 X C M X Ft
M X M 0 X 0
(2.38)
0
On cherche des solutions de l'équation différentielle (2.38) homogène qui sont de type
d
X X
harmonique er t . La dérivée (2.36) devient : d r d et par conséquent
dt X X
dt dt
(2.38) s'écrit :
K 0 X r C M X 0
M X M 0 X 0
(2.39)
0
K 0 1 K 1 0
On pré multiplie (2.39) par l'inverse de r égal à
0 M r 0 M 1
K 1 C
ce qui conduit à :
K
1
M 1 I 0 X 0
0 r 0 I X 0
(2.40)
I
On est donc ramené à un problème de recherche de valeurs propres d'une matrice
D de taille double du système d'origine, telle que D I 0, cette matrice
K 1 C K
1
M
d'état s'écrivant : D (2.41)
I 0
i 1
Les valeurs propres de la matrice d'état étant complexes conjuguées ont deux à deux
le même module et ne peuvent pas être déterminées directement par la méthode de
QR [Chatelin]. Pour ne pas alourdir par un préconditionnement la résolution
numérique qui devait rester facilement portable, on a adopté une méthode de Jacobi
complexe (Annexe B3).
On classe les inverses des valeurs propres par ordre croissant de fréquence propre.
Suivant les configurations de rotors et de paliers, il est possible d'obtenir des valeurs
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 66
propres purement réelles, correspondant à des modes propres très stables et non
oscillants.
Les pulsations propres i sont les racines carrées des valeurs propres i de la matrice
d'état à l'arrêt : Darr M 1 K . (2.45)
De plus, si les paliers sont isotropes, les fréquences propres sont doubles, c'est-à-dire
que les déplacements modaux ne sont pas orientés (déplacements plans dans
n'importe quelle direction, horizontale, verticale ou inclinée), ce qui diminue encore la
taille du système à résoudre.
Bien que la résolution de Jacobi laisse une matrice de transformation comportant les
vecteurs propres, on a préféré les recalculer à partir de la matrice d'état et des
valeurs propres, en application de l'équation (2.40). On donne arbitrairement une
valeur unité à l'une des composantes des déplacements généralisés du vecteur propre
et l'on élimine la ligne correspondante du système d'équations. On a un système de
15 inconnues que l'on résout par la méthode du pivot de Gauss-Jordan (Annexe B1).
Pour éviter d'avoir choisi un déplacement proche d'un nœud des coordonnées
généralisées, plusieurs calculs sont effectués et l'on garde la solution de plus faible
résidu.
Puisque les valeurs propres sont complexes conjuguées et que la matrice d'état est
une matrice réelle, les vecteurs propres sont également complexes conjugués. La
démonstration en est la suivante :
D Dr i 0 r i i Dr r i Dr i
(2.46)
D Dr i 0 r i i Dr r i Dr i
r i i r i i r r i i i r i i r
(2.47)
r i i r i i r r i i i r i i r
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 67
Pour tracer une forme modale physique, il faut choisir une forme réelle pure. On
choisit alors la combinaison linéaire suivante des vecteurs conjugués et valeurs
propres conjuguées qui ont donc des pulsations propres m :
URe Au y3 Bu y2 Cu y Du Re
Ut URe cos t UIm sin t
avec
3
2
UIm Au y Bu y Cu y Du Im (2.49)
Wt WRe cos t WIm sin t
3
2
WRe A w y Bw y Cw y Dw Re
WIm A w y3 Bw y2 Cw y Dw
Im
Le choix de la forme (2.49) est lié à la détermination de la précession (paragraphe
2.5.3).
2.5.3 Précession
Les effets gyroscopiques, en séparant les fréquences propres, créent des modes
propres tournant dans le sens de la rotation du rotor dits "directs" ou à précession
directe ou positive , et des modes propres tournant en sens inverse de la rotation, dits
"rétrogrades" ou à précession inverse ou négative.
Il est donc important de séparer par leur précession les deux modes propres qui ont le
même type de forme modale (deux modes propres correspondant à la première
flexion du rotor par exemple). En première approximation, seuls les modes propres à
précession positive sont excitables par le balourd.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 68
Le calcul de la réponse aux balourds ne nécessite pas de connaître les valeurs propres
et vecteurs propres, ni même de passer par la représentation d'état. On résout en fait
directement l'équation matricielle dynamique (2.27) :
2
M d 2 X C d X K X Ft
dt dt
avec le vecteur d'excitation balourds défini par l'équation (2.34), et en cherchant des
réponses harmoniques de la forme :
Auc cos t Aus sin t
Buc cos t Bus sin t
Xt (2.51)
Cwc cos t Cws sin t
D cos t D sin t
wc ws
où le signe "–" devant le terme en sinus détermine la précession de la réponse avec la
même équation (2.50) que celle utilisée pour les modes propres. On reporte les
dérivées de [X(t)] :
Auc sin t Aus cos t Auc cos t Aus sin t
Buc sin t Bus cos t 2 Buc cos t Bus sin t
d d
Xt et Xt 2
dt dt2
Cwc sin t Cws cos t Cwc cos t Cws sin t
D sin t D cos t D cos t D sin t
wc ws wc ws
dans l'équation (2.27). En identifiant les termes en sinus (d'indice "S") et cosinus
(d'indice "C") on obtient le système (2.52) de 16 équations linéaires à 16 inconnues
Auc, Aus, Buc, …, Dus, Awc, …, Dws. Tous les coefficients sont réels. La résolution se fait
par la méthode d'élimination du pivot de Gauss-Jordan (Annexe B1).
Auc BalAs
Buc BalBs
Cuc BalCs
Duc BalDs
A Bal
wc Ac
Bwc BalBc
C Bal
wc Cc
2 M K C D wc Bal
Dc
C M K Aus BalAc
2
Bus BalBc
Cus BalCc
D Bal
us Dc
A ws BalAs
B Bal
ws Bs
Cws BalCs
Dws BalDs (2.52)
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 69
2.6.2 Déplacements physiques
La solution du système (2.52) donne les coefficients des polynômes cubiques des
déformées. En reprenant l'écriture de l'équation (2.49), on obtient alors le vecteur de
déflexion à l'abscisse Y du rotor avec :
URe AUC Y 3 BUC Y 2 CUC Y DUC
3 2
UIm AUS Y BUS Y CUS Y DUS
avec : 3 2
(2.53)
WRe A WC Y BWC Y CWC Y DWC
W A Y 3 B Y 2 C Y D
Im WS WS WS WS
On s'intéresse aussi aux maxima de la réponse aux balourds, qui sont égaux à :
U 2 2
max URe Um
(2.54)
2 2
Wmax WRe WIm
d U W
2 2
U
Im
2
WIm URe WRe sin2 2 URe UIm WRe WIm cos2
2 2 2
(2.55)
d
qui s'annule pour :
2 URe UIm WRe WIm
2 Arc tan
U 2
WIm URe WRe
Im
2 2 2
(2.56)
Généralement, les capteurs de vibration aux paliers ne peuvent pas être placés dans
les directions verticale et horizontale en raison de la présence des plans de joint des
paliers. Leur position avec une inclinaison par rapport aux axes du trièdre XYZ de la
figure (2.1) nécessite d'effectuer une rotation du repère XZ autour de Y pour établir
les comportements vus de ces capteurs.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 70
La détermination de ces coefficients d'influence représente un autre intérêt du calcul
des réponses au balourd. Pour un balourd test donné, on calcule la réponse dans le
plan et dans la direction du capteur utilisé. Le coefficient d'influence est le rapport
vectoriel de la vibration observée au balourd installé. Ce coefficient dépend
évidemment de la vitesse de rotation, de la position axiale du plan d'équilibrage, ainsi
que de la position axiale et de l'inclinaison du capteur de mesure.
Pour effectuer un équilibrage dynamique, on part d'un rotor balourdé pour lequel on
connaît la réponse vibratoire initiale en fonction de la vitesse de rotation, et l'on
choisit plusieurs plans d'équilibrage, plusieurs vitesses d'équilibrage. Des coefficients
de pondération notés Pondv privilégient l'abaissement de la vibration résiduelle de
certains régimes de rotation.
Puisque les réponses au balourd sont idéalement linéaires, on écrit le niveau vibratoire
résiduel obtenu sur chacun des capteurs d'observation à chaque vitesse de rotation
d'équilibrage de la façon suivante :
UrésReC V UiniReC V
InfU
P Re PX C V InfU
BPX P Re PZ C V BPZ
UrésImC V UiniImC V
InfU
P ImPX C V B InfU
PX P ImPZ C V BPZ
(2.58)
WrésReC V WiniReC V InfWP Re PX C V B InfW
PX P Re PZ C V BPZ
Wrés
Im C V WiniIm C V InfWP ImPX C V B InfW
PX P ImPZ C V BPZ
Créquil CV
2 2
PondV Urés ReC V Urés Im eC V Wrés ReC V Wrés Im eC V
2 2
(2.60)
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 71
ViniC V2 InfP C V BP 2 2 ViniC V 2P InfP C V BP
2P
C réquil
V
InfP1C V BP1
InfP2 C V BP2
(2.61)
C
2
P11, 2P 1
P2 P1, 2P
où BP1 et BP2 sont issus des doubles produits de l'élévation au carré avec P1 différent
de P2.
Puisque le critère est quadratique en BP et que tous les coefficients de BP2 sont
positifs, on va pouvoir le minimiser en cherchant les zéros de ses dérivées partielles
par rapport à chaque composante de l'ensemble des balourds correcteurs B P :
2 InfP C V 2 BP 2 ViniC V InfP C V BP
C réq
V
(2.62)
BP
C
2 InfP C V InfP3C V BP3 BP
P31, P 1 et P 1, 2P
Enfin on remarquera que si le système d'équations initial est carré (par exemple 2
plans correcteurs avec 4 composantes de balourds pour 2 plans de mesure avec 4
voies de capteurs et une seule vitesse de rotation d'équilibrage), on obtient une
annulation des vibrations résiduelles sur toutes les voies.
La géométrie, représentée sur la figure 2.5, montre le rotor choisi. Il s'agit d'un rotor
de compresseur centrifuge à 8 étages en deux sections, de longueur 2556,5 mm,
d'entraxe paliers 2127 mm et de masse 1003 kg (508,2 kg pour le rotor et 493,8 kg
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 72
pour les disques). Les diamètres d'arbre sous les roues sont de 183 et 240,4 mm.
Cette machine tourne à 8050 tr/min.
Disques
Paliers porteurs
3,0E+08 4,0E+05
y = -2,892E+01x + 4,892E+05
2,5E+08 y = 4,592E+03x + 1,944E+08
3,0E+05
1,0E+08
y = 1,428E+04x + 1,199E+06 1,0E+05
y = -4,485E+00x + 1,766E+05
5,0E+07
0,0E+00 0,0E+00
2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000 11000 12000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000 11000 12000
Vitesse (tr/min) Vitesse (tr/min)
Vitesse nominale
6000
Balourd
Démonstrateur
®
ROTORINSA
RotorINSA
Campbell du compresseur
centrifuge comparé aux
résultats de ROTORINSA®
2000
0
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 73
La même simulation a été faite sans appliquer la correction du module d'Young
proposée par l'équation (2.3). L'influence de cette correction est plus importante sur
le premier mode propre de flexion (7,8%) que sur les autres. On s'aperçoit ici qu'elle
est absolument nécessaire et que l'on a une excellente corrélation sur ce 1er mode
propre, alors que le modèle apparaît encore un peu trop raide pour les modes propres
supérieurs.
Le tableau 2.8 compare les valeurs des fréquences propres complexes pour la vitesse
maximale d'analyse de 12000 tr/min en utilisant les caractéristiques correspondantes
de paliers. Les écarts sur les fréquences propres sont inférieurs à 0,5% pour la
première forme modale et à 4% pour la seconde. En ce qui concerne les
amortissements modaux, on constate simplement que les valeurs semblent être
surestimées pour les modes propres à précession inverse avec des écarts plus
importants que sur les modes propres à précession directe.
Arbre
Disques
Figure 2.9 – Rotor de
Paliers porteurs
turbine à vapeur
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 74
Raideurs Amortissements
Kx1 4,0E+06 Cx1
2,0E+09
Kz1 Cz1
1,8E+09 Kx2 3,5E+06 Cx2
1,6E+09 Kz2 Cz2
3,0E+06
1,4E+09
2,5E+06
1,2E+09 y = -2,966E+04x + 1,271E+09
1,0E+09 2,0E+06
y = -1,356E+02x + 2,021E+06
y = -3,567E+04x + 1,242E+09
8,0E+08
1,5E+06
y = -1,509E+02x + 2,304E+06
6,0E+08 y = -3,155E+01x + 9,037E+05
y = 3,432E+04x + 1,664E+08
1,0E+06
4,0E+08
y = 2,751E+04x + 1,303E+08 5,0E+05
2,0E+08
y = -2,428E+01x + 7,015E+05
0,0E+00 0,0E+00
1000 3000 5000 7000 9000 11000 1000 3000 5000 7000 9000 11000
Vitesse (tr/min) Vitesse (tr/min)
®
ROTORINSA . Contrairement au paragraphe
2.8.1, les courbes sont tracées sans limitation
10000
l'amplification à la résonance). La
Balourd correspondance est excellente sur les trois
4000
résultats de ROTORINSA®
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000
Vitesse de rotation (tr/min)
Le tableau 2.12 compare les valeurs des fréquences propres complexes pour la vitesse
maximale d'analyse de 12000 tr/min en utilisant les caractéristiques correspondantes
de paliers. Les fréquences propres ont tendance à être toutes supérieures aux
résultats de ROTORINSA® d'environ 2% pour les trois premières et à 10% pour les
autres. Les amortissements modaux sont assez bien représentés, en remarquant que
les écarts obtenus sont d'autant plus grands qu'ils le sont aussi sur les fréquences
propres, ce qui est assez normal.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 75
2.8.3 Conclusion sur la validité
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 76
Données : géométrie et matériaux Feuille Géométrie
Paliers, liaisons et vitesses Feuille Paliers
Vérification, tracé du contour du rotor, calcul des matrices d'état
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 77
2.10 Exemples de calculs
2.10.1 Données
Les tableaux 2.14 et 2.15 montrent les écrans de mise en données et la figure 2.16 le
tracé du contour du rotor.
1. Géométrie 2. Matériaux
Arbre Disques Masses Arbre 7 800 kg/m3
Tronçons Coordonnées Diamètre Epaisseur Position Masse Sur tronçon volumiques Roues 7 800 kg/m3
N°
Longueur Diam ext Diam int Début Fin mm mm mm kg N° Module d'Young arbre 200 000 MPa
N°
mm mm mm mm mm 1 200 20 40 4,1 1 Résultats globaux
1 250 80 0 250 2 130 100 300 3,6 2 Longueur totale arbre 1 500,0 mm
2 150 105 250 400 3 400 35 450 31,0 3 Masse de l'arbre seul 104,1 kg
3 600 125 400 1000 4 400 30 630 26,5 3 Masse totale du rotor 230,3 kg
4 250 105 1000 1250 5 400 25 810 22,1 3 Position centre gravité 741,1 mm
5 250 80 1250 1500 6 400 20 980 17,7 3 Module d'Young équival. 155 848 MPa
6
7
7
8
170
130
80
100
1050
1190
8,8
3,6
4
4
Code des couleurs
Données
Tableau 2.14 –
Données géométriques
8 9 150 90 1450 8,9 5 Résultats de calculs
9 10 Calculs en cours
10 11 Erreurs
11
12
12
13
et matériaux
13 14
14 15
15 16
16
17
3. Commandes
18
19
20 Message :
21
Calculs préliminaires terminés
22
de fonctionnement
Amortissement vertical de 1,00E+04 à 1,00E+04 N.s/m 12
Amortissement horizontal de 1,00E+04 à 1,00E+04 N.s/m 13 Longueur 1500
Palier N°2 14
Raideur verticale de 1,20E+07 à 1,50E+07 N/m 15
Raideur horizontale de 8,00E+06 à 1,20E+07 N/m 16
Amortissement vertical de 1,00E+04 à 1,00E+04 N.s/m 17
Amortissement horizontal de 1,00E+04 à 1,00E+04 N.s/m 18
4. Liaison supplémentaire (par exemple nid d'abeilles) 19
Raideur verticale de 2,00E+06 N/m à la vitesse de 20
Raideur horizontale de 2,00E+06 N/m 1,40E+04 tr/min Paliers souples : utilisation des caractéristiques des paliers 1 et 2
Amortissement vertical de N.s/m Messages :
Calculs préliminaires terminés
Amortissement horizontal de N.s/m
Arbre
Disques
Paliers porteurs
Liaison suppl.
Raideurs croisées
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 78
Un module d'identification des formes modales a été introduit, en travaillant sur le
nombre et la position des nœuds par rapport à la position des paliers. Ce module est
très simplifié et peut être facilement mis en défaut. Il n'a été établi que pour les rotors
entre paliers, et pas pour ceux en porte à faux. Le résultat apparaît sur la figure 2.18.
Il est aussi utilisé pour les modes propres en rotation (figure 2.20) et dans le
diagramme de Campbell.
Les paliers de cet exemple étant anisotropes, les modes propres sont orientés suivant
les directions horizontale et verticale. Le tableau 2.17 en a donné les fréquences
propres et la figure 2.18 présente les formes modales des modes propres verticaux,
les modes propres horizontaux ayant pratiquement les mêmes déformées dans la
direction perpendiculaire.
Mode propre à l'arrêt Mode propre à l'arrêt
1 1
N° 2 - 2523,8 N° 4 - 4331,2
0,8 tr/min 0,8 tr/min
0,6 Horizontal 0,6 Horizontal
0,4 0,4
0,2 Vertical 0,2 Vertical
0 0
Paliers Paliers
-0,2 -0,2
-0,4 Liaison suppl. -0,4 Liaison suppl.
-0,6 -0,6
-0,8 Disques(s) -0,8 Disque(s)
-1 -1
Mode propre à l'arrêt Mode propre à l'arrêt
1 1
N° 6 - 11317,7 N° 8 - 23573,2
0,8 tr/min 0,8 tr/min
0,6 0,6 Horizontal
Horizontal
0,4 0,4
0,2 Vertical 0,2 Vertical
0 0
Paliers Paliers
-0,2 -0,2
-0,4
Liaison suppl.
-0,4 Liaison suppl.
-0,6 -0,6
-0,8 Disque(s) -0,8 Disque(s)
-1 -1
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 79
La figure 2.20 donne certaines formes modales représentées par les trajectoires de
onze points de l'arbre également espacés et celles des disques, ainsi que les
déformées de l'arbre pour les plus grands déplacements. Les paliers sont placés pour
évaluer l'effet de l'amortissement qu'ils peuvent apporter par rapport à la position des
nœuds de la déformée. Les premiers modes propres ont des trajectoires très
elliptiques en raison de l'anisotropie des paliers. Elles sont parfaitement circulaires
pour des paliers isotropes. Lorsqu'on "monte" dans l'ordre des modes propres, les
déformées sont moins elliptiques.
2773 tr/min - Am. 0,128 - Pr. < 0 Mode propre en rotation N° 1 3107,2 tr/min - Am. 0,105 - Pr. > 0 Mode propre en rotation N° 2
Axe Axe
Positions paliers Positions paliers
Liaison supplém entaire Liaison supplém entaire
Déform ée rotor Déform ée rotor
Trajectoires arbre Trajectoires arbre
Trajectoire(s) disque(s) Trajectoire(s) disque(s)
4236 tr/min - Am. 0,205 - Pr. < 0 Mode propre en rotation N° 3 5568 tr/min - Am. 0,2 - Pr. > 0 Mode propre en rotation N° 4
Axe Axe
Positions paliers Positions paliers
Liaison supplém entaire Liaison supplém entaire
Déform ée rotor Déform ée rotor
Trajectoires arbre Trajectoires arbre
Trajectoire(s) disque(s) Trajectoire(s) disque(s)
12290,9 tr/min - Am. 0,063 - Pr. > 0 25007,1 tr/min - Am. 0,002 - Pr. > 0 Mode propre en rotation N° 8
Mode propre en rotation N° 6
Axe Axe
Positions paliers Positions paliers
Liaison supplém entaire Liaison supplém entaire
Déform ée rotor Déform ée rotor
Trajectoires arbre Trajectoires arbre
Trajectoires disque(s) Trajectoire(s) disque(s)
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 80
carré de la fréquence). Ces courbes sont normées par rapport à leur maximum. De
plus, l'amplification à la résonance correspondant à cette analyse de réponse au
balourd est de 2,55.
Réponse balourd (b/M)
2,5
Amplitude relative
2
Figure 2.21 – Caractérisation API
1,5
à partir des données modales
1
0,5
0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000
Vitesse de rotation
0,250
Figure 2.22 –
100 Diagrammes de
Amortissement modal
Campbell des
Pourcent de vitesse
0,200
80
fréquences
0,150 propres et des
60
amortissements
40
0,100 modaux
20 0,050
0 0,000
0 20 40 60 80 100 120 0 20 40 60 80 100 120
Pourcent de vitesse Pourcent de vitesse
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 81
Diagramme de Campbell Fréq. propres
140
120
100
Pourcent de vitesse
80
60
40
20
0,06
0,04
0,02
0,25
Figure 2.25
0,20 Déstabilisation
Amortissement modal
-0,02
0,15
d'un mode
-0,04
0,10
propre en
fonction de la
-0,06
0,0 1,0 2,0 3,0 4,0 5,0 6,0 7,0 8,0
Raideur croisée (10^6 N/m) 0,05
vitesse
Figure 2.24 0,00
raideur croisée 0 20 40 60 80
Pourcent de vitesse
100 120
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 82
Distribution des balourds installés
N°
Position Balourd Phase Tableau 2.26 –
(mm) (g.mm) (degrés)
1 40 100 0 Distribution de balourds
2 450 100 90
3 630 100 180 Maxima des réponses
Horizontal Vertical Grand axe Petit axe
4 810 100 270 N°
tr/min µm (0-cr) tr/min µm (0-cr) tr/min µm (cr-cr) tr/min µm (cr-cr)
5 980 100 0 1 2 227,0 1,5 2 709,0 1,9 2 537,6 2,0 2 055,1 0,4
2 12 187,6 10,7 12 163,0 11,4 2 920,9 1,7 2 782,4 1,5
6 1450 100 90
3 3 029,8 1,4 2 973,2 1,3
7 4 12 114,4 11,3 12 246,2 10,8
8
9
10
Plage de de : 770 tr/min
vitesse à: 15 400 tr/min
Position axiale à 750 mm Tableau 2.27 – Maxima de réponse aux balourds
Maxi Vert.
90
8 60
Phase (degrés)
30
6 0
-30
4 -60
-90
2 -120
-150
0 -180
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000
Vitesse (tr/min) Vitesse (tr/min)
Inclinaison (degrés)
8 120
6 90
4 60
2 30
0 0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000
Vitesse (tr/min)
Vitesse (tr/min)
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 83
Déformée de la réponse au balourd Orbite de réponse au balourd Vitesse 2000 tr/min
Orbite position 750 mm
1
Phase (Omega t=0)
0,5
Enfin, les réponses aux balourds sont tracées pour les positions des capteurs de
mesures de vibrations aux paliers, cette fois en double amplitude (ou crête à crête),
pour vérification des critères des standards API. On effectue une rotation du repère
d'observation dans le plan X-Z, compte tenu du fait que le plan de joint des paliers,
indispensable au montage, empêche l'installation d'un capteur dans la direction
horizontale, notamment pour les compresseurs centrifuges. La figure 2.32 considère
des capteurs situés axialement sur le rotor à 250 et 1250 mm, et inclinés à 45°.
Direction C1 Direction C1
Réponse au balourd au plan N°1 (crête-crête) Réponse au balourd au capteur N°2 (crête-crête)
Direction C2 Direction C2
Directions capteurs C1 et C2 (on tourne de C1 sur C2) Directions capteurs C1 et C2 (on tourne de C1 sur C2)
Maxima C1 Maxima C1
40 30
Maxilma C2 Maxima C2
35
25
Amplitude crête-crête (µm)
30
Amplitude crête-crête (µm)
20
25
15
20
10
15
10 5
5
0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000
0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 -5
Vitesse (tr/min) Vitesse (tr/min)
Figure 2.32 – Réponses aux balourds dans les plans des capteurs
0
que, au niveau des paliers, les orbites conservent
-2 encore un certain caractère elliptique. On a
-4
-6
repéré les positions à t=0 et t=/2 pour
-8 montrer la phase et la précession.
-10
-12
-14 Figure 2.33 – Orbites des
-16 -14 -12 -10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10 12 14 16
-16
trajectoires aux capteurs
Suivant direction C2 (µm)
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 84
2.10.8 Inversion de la précession pour des paliers anisotropes
1
Figure 2.34 – Précession
Signe de la
précession
0
de la réponse aux
balourds pour des paliers
-1
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000
fortement anisotropes
Vitesse (tr/min)
A partir de la courbe de réponse aux balourds vue des capteurs de vibration, les
standards API définissent des facteurs d'amplification (voir paragraphe 1.2.5.1, figure
1.25). Ce traitement est montré sur la figure 2.35 pour la réponse correspondant aux
capteurs du plan N°1 de la figure 2.32, avec le tracé des plages sous-tendues à -3 dB
au voisinage de la vitesse de 12500 tr/min.
Capteur C1
Réponse au balourd - Plan N°1
Capteur C2
Directions des capteurs C1 et 2 AF C1
40
AF C2
35
Amplitude crête-crête (µm)
30
25
Figure 2.35 – Analyse API
20
d'une vitesse critique
15
10
0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000
Vitesse (tr/min)
Dans le tableau 2.36, toutes les voies de mesure ont été analysées, et l'on voit qu'il
Amplifications à la résonance API
y a autant de vitesses critiques et de
Désignation
Vit critique Vitesse AF facteurs d'amplification que de mesures.
tr/min tr/min /
Plan N°1
Capteur C1 12 227 1 814 6,75 Ce phénomène est analysé au chapitre 3.
Capteur C2 12 263 1 785 6,87
Capteur C1 12 205 1 843 6,62
Plan N°2
Capteur C2 12 257 1 785 6,87 Tableau 2.36 – Caractéristiques
Grand axe ellipse plan N°1
Grand axe ellipse plan N°2
12 223
12 208
1 785
1 785
6,84
6,84
API d'une vitesse critique
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 85
Sur la courbe de réponse du capteur C1 du plan N°1 de la figure 2.31, on voit que le
type d'analyse du paragraphe 2.10.8 n'est pas possible, la plage à -3 dB sous-tendue
allant de 1999 à 6271 tr/min, soit un facteur d'amplification de 1,06 commun aux
deux pics de réponse présents dans la plage. La figure 2.37 montre le traitement
multimodal effectué sur la fonction de transfert relative à cette voie de mesure.
Réponse - mobilité Réponse - mobilité
Plan 1 Capteur C1 Maxi réponse Plan 1 Capteur C1 Maxi réponse
1,2 Cercle modal 1,2 Cercle modal
Arc d'analyse Arc d'analyse
1 1
0,8 0,8
Partie imaginaire
Partie imaginaire
0,6 0,6
0,4 0,4
0,2 0,2
0 0
-0,2 -0,2
-0,6 -0,4 -0,2 0 0,2 0,4 0,6 0,8 -0,6 -0,4 -0,2 0 0,2 0,4 0,6 0,8
Partie réelle Partie réelle
Figure 2.37 – Tracé des cercles modaux pour une réponse aux balourds
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 86
Figure 2.38 –
Equilibrage
dynamique
multi-plans
multi-vitesses
35
Amplitude crête-crête (µm)
25
Amplitude crête-crête
30
25 20
(µm)
20 15
15
10
10
5
5
0 0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000
Vitesse (tr/min) Vitesse (tr/min)
2.11 Conclusion
L'outil développé reproduit tous les principaux phénomènes de dynamique linéaire de
rotor en flexion rencontrés en compresseurs centrifuges de procédé et turbines à
vapeur industrielles. La validation réalisée sur des cas industriels conduit à des
résultats tout à fait acceptables dans la mesure où l'on connait suffisamment bien les
caractéristiques dynamiques des paliers.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 87
3. Interprétations de la réponse des rotors aux
balourds
La réponse des rotors aux balourds est un phénomène vécu tous les jours par les
exploitants sur leurs machines lorsqu'ils surveillent les niveaux vibratoires ou qu'ils
traversent les vitesses critiques lors des arrêts et démarrages.
Les standards API, et notamment le document sur la dynamique de rotor API RP684
[API684], sont extrêmement pragmatiques et basent intégralement l'étude de
vibration de flexion d'un rotor sur sa réponse aux balourds. L'aspect stratégique de la
vérification expérimentale des "facteurs d'amplification" (paragraphes 1.2.5.1 et
1.2.5.2) réside dans le fait que ceci constitue le seul moyen facile à mettre en œuvre
pour vérifier la capacité d'amortissement apportée par les paliers afin de valider la
prévision de stabilité vibratoire latérale des compresseurs centrifuges (paragraphe
1.2.5.6 et chapitre 4).
Si ce problème est bien connu, certains points peuvent encore être précisés, et on se
propose d'améliorer la procédure de quantification des amortissements des standards
API.
Figure 3.1 –
Amplitude de
réponse au
Speed range
balourd,
amplification à
la résonance
et marge de
séparation
[API684]
Sur chaque courbe d'amplitude de réponse (figure 3.1, identique à la figure 1.27), on
détermine un facteur d'amplification AF (amplification factor),
n
AF c (3.1)
n
avec nc, la vitesse critique au maximum de la courbe de réponse,
n, la plage de vitesse sous-tendue à -3 dB.
Même s'il s'agit d'une définition, comme celle de la vitesse critique, son interprétation
est liée à une approche monomodale. On se doute que si deux modes propres sont
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 88
proches et excités par le même balourd, on aura un étalement de la courbe de
réponse qui faussera la détermination du facteur d'amplification, notamment pour en
évoluer la nocivité.
Figure 3.2 – Réponse d'un rotor à Cette situation est tout à fait courante.
un balourd central
3.1.2 Application
Les résultats de l'analyse API des maxima sont dans le tableau 3.4.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 89
Réponse au balourd (simple amplitude) Réponse au balourd
Directions horizontale et verticale Phase par rapport à l'axe vertical (origine)
10 Horizontal 180
Vertical 150
9
Maxi Hor.
120
Amplitude crête-crête (µm)
8 Maxi Vert.
90
7
60
Phase (degrés)
6 30
5 0
4 -30
-60
3
-90
2
-120
1 -150
0 -180
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000
Vitesse (tr/min) Vitesse (tr/min)
Direction C1 Direction C1
Réponse au balourd au plan N°1 (crête-crête) Réponse au balourd au plan N°2 (crête-crête)
Direction C2 Direction C2
Directions capteurs C1 et C2 (on tourne de C1 sur C2) Directions capteurs C1 et C2 (on tourne de C1 sur C2)
Maxima C1 Maxima C1
30 18
Maxilma C2 Maxima C2
16
25
14
20 12
10
15
8
10 6
4
5
2
0 0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000 0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 16000 18000
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 90
0°
Réponse au capteur C1 - Plan 1 Réponse au capteur C2 - Plan 1 -15°
0°
en fonction de l'inclinanison -15°
en fonction de l'inclinanison -30°
20 -30° 20 -45°
18 -45° 18 -60°
-60° -75°
16 16
-75° -90°
14 14
Amplitude (µm)
-90° 0°
Amplitude (µm)
12 12 -15°
10 10 -30°
-45°
8 8
-60°
6 6
-75°
4 4 -90°
2 2
0 0
500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500
Vitesse (tr/min) Vitesse (tr/m in)
La figure 3.6 donne les positions des maxima d'amplitudes en fonction de l'inclinaison
des capteurs.
6
2500
5
2300
4
2100
3
1900 2
1700 1
0
1500
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500
0 15 30 45 60 75 90
Vitesse (tr/min)
capteurs (°)
Inclinaison des capreurs
Figure 3.6 – Maxima des Figure 3.7 – Grand axe et petit axe
réponses en fonction de de la trajectoire au plan 1 –
l'inclinaison des capteurs Déplacements maximaux au palier
Par ailleurs, on a l'habitude de considérer l'amplitude maximale du déplacement, car
c'est elle qui doit être comparée aux jeux installés dans la turbomachine tout au long
du rotor. Ce déplacement maximal est donné par le grand axe des ellipses des orbites
et représenté figure 3.7 pour le palier N°1. On obtient deux vitesses critiques à 2467
et 2673 tr/min pour le palier 1 et 2475 et 2750 tr/min pour le palier 2, valeurs encore
différentes de celles du tableau 3.4.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 91
2143 tr/min - Am. 0,178 - Pr. < 0 Mode propre en rotation N° 1 2641,7 tr/min - Am. 0,137 - Pr. mal Mode propre en rotation N° 2
Axe définie
Positions paliers Axe
Liaison supplém entaire
Déform ée rotor Positions paliers
Trajectoires arbre
Liaison supplém entaire
Trajectoire(s) disque(s)
Déform ée rotor
Trajectoires arbre
Trajectoire(s) disque(s)
3.2.1 Formulation
Les pulsations réduites des vitesses nl et nu du diagramme API de la figure 3.1, sont :
1 - 2 2 - 2 1 - 2 1 - 2 2 + 2 1 - 2
l = et u =
1 - 8 2 (1 - 2) 1 - 8 2 (1 - 2)
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 92
d'où l'on tire finalement le facteur d'amplification API :
[1 - 8 2 (1 - 2)] / (1 - 2 2)
AFAPI = (3.5)
2 2 2 2
1- 2 +2 1- - 1- 2 - 2 1-
Rappelons que l'amplification à la résonance sous l'effet d'un balourd est le rapport de
l'amplitude à la vitesse critique sur celle à vitesse de rotation infinie correspondant à la
ligne d'inertie du rotor.
Amplitudes de réponse
Le diagramme de la figure 3.9 montre la
Réponse balourd (U/m)
2,5 Réponse harmonique (F/k)
différence entre les deux types de réponse
pour une fréquence propres de 4000 tr/min et
2
un amortissement modal de 0,245
Amplitude relative
1,5
correspondant à 1,5 d'amplification à la
1 résonance. L'application de ce calcul de
0,5
réponse au balourd de la figure 3.2 donne une
vitesse critique de 4 185 tr/min et une
amplification à la résonance de 3,92 (soit un
0
0 2000 4000 6000 8000
Vitesse de rotation amortissement modal = 0,12). Ces valeurs,
Figure 3.9 – Réponse harmonique proches de l'évaluation au centre du rotor sur
et réponse au balourd la figure 3.2 qui n'est malheureusement pas
mesurable, sont beaucoup plus réalistes que
les évaluations faites au niveau des paliers.
Par ailleurs, les fréquences propres dépendent de la vitesse de rotation. Il faut donc
itérer pour chaque valeur propre sur la vitesse de rotation afin que chaque vitesse
critique corresponde à la vitesse de rotation donnée.
3.2.2 Application
Si l'on excepte les modes propres rétrogrades qui sont peu excités par les balourds,
on obtient un deuxième jeu de valeurs de vitesses critiques et de facteurs
d'amplification. Pour le mode propre "première flexion" peu amorti, il y a une bonne
coïncidence avec celui du paragraphe 3.1.2.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 93
Une mention spéciale doit être faite pour les modes de translation. Normalement, les
effets gyroscopiques séparent les deux valeurs propres en une à précession négative
et l'autre à précession positive. Ici, avec des paliers anisotropes, les deux formes
modales sont pratiquement planes sans qu'une précession puisse être réellement
définie, car le module du produit vectoriel (2.50) est très petit. Il faut donc s'attendre
à ce que ces deux modes propres soient excités par le balourd. Ce phénomène est
souvent observé sur les rotors de turbines à vapeur industrielles relativement lourds.
Cette approche est basée sur les travaux de David Ewins sur l'analyse modale
expérimentale [Ewins] en 1984, puis en 2000.
En plus de l'information d'amplitude de la réponse qui est la seule utilisée par l'API, on
considère aussi la phase de la réponse. Celle-ci est en effet disponible sur les
machines, puisque l'équilibrage dynamique nécessite cette donnée. Les groupes sont
équipés d'un capteur de référence angulaire (top tour ou "keyphasor") et l'utilisation
des transformées de Fourier et des fonctions de transfert extraira cette donnée des
acquisitions vibratoires.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 94
d2X dX
un seul degré de liberté de la figure 3.11 : m 2
c k X Ft avec Xt x eit et
dt dt
Ft f eit où x et f sont complexes, il vient :
k m i c x f
2
(3.6)
v x c i k m
2 2
et la mobilité : i (3.8)
f f k m c 2 2 2
Mobilité (v/f)
0,0045
croissant
k 0,0035
0,0025
m 0,0015
c
0,0005
Im
-0,0005
-0,0015
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 95
Ensuite, pour définir l'amortissement modal, on choisit trois points sur le cercle
modal : un à la pulsation r de la résonance, un à une pulsation inférieure a, un à
une pulsation supérieure b, comme montré sur la figure 3.13, on trace les rayons
liant le centre du cercle modal à ces points, ce qui détermine deux angles a et b.
dont les solutions serviront à exprimer les mobilités Mi des différentes masses. Ces
mobilités sont exprimées en (3.13) et représentés sur la figure 3.14.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 96
M1 0,3137 i q1 0,6542 i q2 0,6882 i q3
M2 0,5675 i q1 0,4520 i q2 0,6882 i q3 (3.13)
M 0,7613 i q 0,6064 i q 0,2294 i q
3 1 2 3
0,004
0,008 0,01
0,003
0,006 0,008
0,002
Im
Im
Im
0,001 0,004 0,006
0
0,004
0,002
-0,001
0,002
0
-0,002
-0,003 0
-0,002
-0,004 -0,003 -0,002 -0,001 0 0,001 0,002 0,003 0,004 -0,006 -0,004 -0,002 0 0,002 0,004 0,006
-0,006 -0,004 -0,002 0 0,002 0,004 0,006
Re Re Re
Cette figure 3.14 montre des formes complètement différentes avec trois cercles
modaux qui s'enchaînent de façon pas toujours évidente. Comme en analyse modale
expérimentale, il faut aussi déplacer l'excitation sur la structure pour mieux mettre en
évidence certains modes propres. A partir de ces courbes, il faut alors sélectionner les
tronçons qui s'apparentent le plus à des arcs de cercle et extraire les paramètres
modaux, comme indiqué au paragraphe 3.3.1.1.
On remarquera que l'API RP684 présente une seule fois un tel diagramme de Nyquist,
non pas dans le but de traiter les modes propres de rotors, mais dans celui de
montrer la perturbation amenée par un mode propre de palier situé très bas en raison
d'une raideur de support trop faible (présentée plus loin à la figure 3.28 du
paragraphe 3.3.2.4). L'approche proposée ici est donc bien nouvelle.
Pour faire cette application, on ne peut pas utiliser directement les courbes de
réponses au balourd, puisqu'elles sont tracées en amplitudes de réponse et non pas
en vitesse et que l'excitation est fonction du carré de la vitesse de rotation qui n'est
pas constante. Pour passer en vitesse vibratoire, il faut multiplier les amplitudes de
réponse par i, et pour revenir à une force d'excitation constante, il faut les diviser
par 2. Par conséquent, le facteur multiplicatif à appliquer sur la réponse est i/.
La figure 3.15 représente les diagrammes de Nyquist des mobilités pour les quatre
voies de mesure. La position des maxima d'amplitude est repérée sur ces courbes.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 97
Réponse - mobilité
Plan 1 Capteur C1 Maxi amplitude Plan 1 Capteur C2 Réponse - mobilité
1 0,5 Maxi amplitude
0,3
0,8
0,1
0,6
-0,1
Partie imaginaire
Partie imaginaire
0,4
-0,3
0,2
-0,5
0
-0,7
-0,2
-0,9
-0,4 -1,1
-0,3 -0,1 0,1 0,3 0,5 0,7 0,9 1,1 -0,7 -0,5 -0,3 -0,1 0,1 0,3 0,5 0,7 0,9
Partie réelle Partie réelle
Réponse - mobilité
Plan 2 Capteur C2
Plan 2 Capteur C1 Réponse - mobilité
0,5
Maxi amplitude
1 Maxi amplitude
0,3
0,8
0,1
0,6
-0,1
Partie imaginaire
Partie imaginaire
0,4
-0,3
0,2
-0,5
0
-0,7
-0,2
-0,9
-0,4 -1,1
-0,3 -0,1 0,1 0,3 0,5 0,7 0,9 1,1 -0,7 -0,5 -0,3 -0,1 0,1 0,3 0,5 0,7 0,9
Partie réelle Partie réelle
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 98
Réponse - mobilité Réponse - mobilité Réponse - mobilité
Plan 1 Capteur C1 Maxi amplitude
Plan 1 Capteur C1 Maxi amplitude
Plan 1 Capteur C2
0,5 Maxi amplitude
1 1
Cercle modal Cercle modal Cercle modal
Arc d'analyse Arc d'analyse Arc d'analyse
0,3
0,8 0,8
0,1
0,6 0,6
-0,1
Partie imaginaire
Partie imaginaire
Partie imaginaire
0,4 0,4
-0,3
0,2 0,2
-0,5
0 0
-0,7
-0,2 -0,2
-0,9
0,1 0,1
0,6
-0,1 -0,1
Partie imaginaire
Partie imaginaire
Partie imaginaire
0,4
-0,3 -0,3
0,2
-0,5 -0,5
0
-0,7 -0,7
-0,9 -0,2
-0,9
0,1 0,1
0,6
-0,1 -0,1
Partie imaginaire
Partie imaginaire
Partie imaginaire
0,4
-0,3 -0,3
0,2
-0,5 -0,5
-0,7 -0,7
-0,2
-0,9 -0,9
-0,4
-1,1 -1,1
-0,3 -0,1 0,1 0,3 0,5 0,7 0,9 1,1
-0,7 -0,5 -0,3 -0,1 0,1 0,3 0,5 0,7 0,9 -0,7 -0,5 -0,3 -0,1 0,1 0,3 0,5 0,7 0,9
Partie réelle
Partie réelle Partie réelle
0,1 0,1
0,1
Partie imaginaire
Partie imaginaire
Figure 3.17 – Identification des courbes de mobilité par des cercles modaux
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 99
En comparant le tableau 3.16 au tableau 3.4 d'analyse des courbes d'amplitude par la
procédure API, on constate que :
les fréquences de résonance et les vitesses critiques sont évidemment les mêmes
puisqu'on a gardé la même définition ;
le facteur d'amplification absurde du capteur C2 du plan 2 de 0,26 a été corrigé en
2,6, soit 10 fois plus ;
l'information sur les capteurs "horizontaux" C2 fait apparaître une réponse d'un
mode propre très amorti à environ 11000 tr/min ;
les capteurs du plan 2 montrent aussi la réponse du mode propre de basculement,
également très amorti ( = 0,74), alors qu'il était impossible de l'analyser.
0,6 -0,2
Partie imaginaire
0,4 -0,4
des mobilités
0,2 -0,6
0 -0,8
-0,2 -1
-0,4 -1,2
-0,3 -0,1 0,1 0,3 0,5 0,7 0,9 1,1 -0,4 -0,2 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Partie réelle Partie réelle
L'examen des courbes sur les maxima des fonctions de transfert de mobilité conduit
cette fois aux résultats du tableau 3.19 sur la totalité de la plage de vitesse.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 100
Tableau 3.20 – Comparaison des analyses modales
Valeurs propres en Analyse multimodale des
Mode propre
rotation du tableau 3.10 capteurs C2 du tableau 3.19
Translation horizontale 2214 tr/min – 2,43 1980/1988 tr/min – 2,49/2,44
Translation verticale 2693 tr/min – 3,37 2861/2863 tr/min – 3,26/3,25
1ère flexion directe 12790 tr/min – 8,98 13510/13466 tr/min – 8,08/7,99
Il reste encore à expliquer pourquoi l'analyse modale multi degrés de liberté des
mobilités ne sépare pas les deux modes propres horizontal et vertical pour les
capteurs C1. La figure 3.21 représente toujours dans la plage de vitesse limitée à
4500 tr/min l'identification modale faite pour le maximum de mobilité dans la direction
de ce capteur C1. Or, on constate que cette fonction de transfert de mobilité est plutôt
elliptique. Il se trouve que le maximum de mobilité se trouve proche du petit axe (vue
de gauche), mais que si l'on considère les sommets du grand axe, on obtient des arcs
de cercle plus longs (vue de droite) pour modéliser l'ellipse. Dans ce cas, on obtient
non plus un seul mode propre, mais deux que l'on a centré volontairement sur les
fréquences obtenues dans la direction du capteur C2.
Réponse - mobilité Réponse - mobilité
Plan 1 Capteur C1 Maxi amplitude Plan 1 Capteur C1 Maxi amplitude
1 Maxi mobilité 1 Maxi mobilité
Cercle modal Cercle modal
Arc d'analyse Arc d'analyse
0,8 0,8
0,6 0,6
Partie imaginaire
Partie imaginaire
0,4 0,4
0,2 0,2
0 0
-0,2 -0,2
-0,4 -0,4
-0,3 -0,1 0,1 0,3 0,5 0,7 0,9 1,1 -0,3 -0,1 0,1 0,3 0,5 0,7 0,9 1,1
Partie réelle Partie réelle
Dans les traitements des paragraphes 3.3.1.3 et 3.3.1.4, on a bien tracé des cercles
modaux autour de maxima, mais de façon purement visuelle. Le paragraphe 3.3.1.4
en particulier qui s'éloigne de la notion de maximum d'amplitude ou de fonction de
transfert pour rejoindre celle de reconnaissance de forme nécessite un traitement
automatique des courbes de réponse, qui n'a pas été entrepris ici. Cette
automatisation de recherche de cercles modaux sur toutes les zones de l'analyse
s'avèrera prometteuse.
Comme on l'a vu dans la figure 3.5 sur l'orientation des capteurs, il serait intéressant
de faire aussi un changement de repère pour revenir dans le système horizontal et
vertical où les modes propres de translation sont réellement découplés comme le
montre le tableau 3.16 Mais il n'est pas évident qu'il faille systématiquement se
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 101
ramener dans ces plans horizontal et vertical. Il est possible que ceci dépende de la
charge appliquée sur les paliers, comme en particulier la force d'injection partielle sur
les turbines à vapeur ou la réaction de denture pour les engrenages. Ce point n'a pas
été abordé.
Tout laisse à croire qu'à terme, un enrichissement de cette approche d'analyse modale
multi degrés de liberté permettra de disposer d'une méthode utilisable aussi bien en
conception qu'en résultats d'essais, avec le même pragmatisme que celui des
standards API.
On s'intéressa maintenant au rotor d'un compresseur centrifuge sur lequel des essais
de réponses aux balourds ont été effectués, conformément au standard API 617,
essais décrits au paragraphe 1.2.5.2. Les essais ont été réalisés jusqu'à une vitesse
de 13275 tr/min sur des paliers hydrodynamiques à patins oscillants dans le banc
sous vide de la figure 1.28.
On fait plusieurs lancers, l'un avec le rotor dans son état initial (après équilibrage
dynamique à vitesse nominale), et les autres dans les états balourdés avec :
un balourd central,
deux balourds en phase aux extrémités,
deux balourds en opposition de phase aux extrémités.
La figure 3.22 donne les résultats des différentes mesures sous la forme d'un vecteur
vibration dans chaque plan de capteurs en amplitude (crête à crête) et en phase (la
référence de phase à vitesse nulle étant liée à la position des capteurs et des
balourds). Dans ces essais, on a obtenu directement les déplacements d'amplitudes
maximales, donc les grands axes des ellipses des orbites, comme cela a été présenté
au paragraphe 3.1.3.
Les points de vitesse des acquisitions ne sont pas identiques pour tous les lancers.
Afin de calculer les différences vectorielles, il a fallu faire des identifications
polynomiales par tronçons sur les phases et les amplitudes. La figure 3.23 montre les
courbes d'amplitude correspondant à l'effet des balourds seuls après avoir soustrait la
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 102
vibration initiale. Sur la courbe de réponse au balourd central, on a ajouté les
segments sous tendus à -3 dB pour obtenir les facteurs d'amplification API.
10 10
5 5
0 0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000
Vitesse de rotation (tr/min) Vitesse de rotation (tr/min)
-200
-250 Balourd initial
Balourd central
-300 Bal extr en phase -300
Bal extr opposition
-350 -400
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000
Vitesse de rotation (tr/min) Vitesse de rotation (tr/min)
AF = 2,44
Vibration (µm cr-cr)
14 14
12 12
10 10
8 8
6 6
4 4
2 2
0 0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000 0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000
Vitesse de rotation (tr/min) Vitesse de rotation (tr/min)
15
10
0
0 2000 4000 6000 8000 10000 12000 14000
Vitesse de rotation (tr/min)
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 103
3.3.2.2 Réponse au balourd central
Le balourd central a pour effet de faire répondre le mode propre de translation dans
les paliers, les balourds aux extrémités en opposition de phase le mode propre de
basculement, et les balourds en phase le premier mode propre de flexion.
Il n'est possible de définir des vitesses critiques et des facteurs d'amplification que
pour la réponse au balourd central :
5889 tr/min (amplification de 2,6) au palier côté accouplement,
5785 tr/min (amplification de 2,44) au palier côté butée.
Par contre, les courbes montrent des perturbations au-delà de 11000 tr/min que l'on a
du mal à interpréter comme la réponse d'un mode propre de rotor, car il n'y a
pratiquement pas d'évolution de la phase dans cette zone (figure 3.24).
Effet balourd central Palier côté accouplement
Effet balourds extrêmités en phase Effet balourds extrêmités en opposition
Palier côté accouplement
360 360 360
Palier côté butée Palier côté butée
330 330 330
300 300 300
270 270 270
Phase (degrés)
Phase (degrés)
Phase (degrés)
0,6
0,6
0,4
0,4
0,2
0,2
0
Série1
Maxi amplitude
0 Maxi mobilité
-0,2
Arc
Centre
Cercle
-0,2 -0,4
-0,6 -0,4 -0,2 0 0,2 0,4 0,6 -1 -0,8 -0,6 -0,4 -0,2 0 0,2 0,4
Figure 3.25 – Courbes de mobilité pour les lancers avec un balourd central
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 104
6003 tr/min pour le palier côté butée avec un facteur d'amplification de 1,57
( = 0,24) ;
et pour celles issues des fréquences propres (maxima des modules de mobilité,
repérés sur les courbes par les carrés) :
5676 tr/min pour le palier côté accouplement avec un facteur d'amplification de
2,56 ( = 0,17),
5505 tr/min pour le palier côté butée avec un facteur d'amplification de 2,02
( = 0,20).
Si l'on compare ces données aux calculs analytiques, on avait, suivant la définition du
paragraphe 3.1.1, des vitesses critiques relevées sur les courbes d'amplitude de :
5740 tr/min pour le palier côté accouplement avec un facteur d'amplification de
1,37 ( = 0,26),
5740 tr/min pour le palier côté butée avec un facteur d'amplification de 1,60
( = 0,24) ;
et pour celles issues du calcul des fréquences propres, suivant la définition du
paragraphe 3.2.1 :
5502 tr/min avec un facteur d'amplification de 1,89 ( = 0,22),
Les prévisions ont été réalisées avec le solveur du code ROTORINSA® sur un modèle à
70 nœuds. Les caractéristiques dynamiques des paliers à patins oscillants ont été
déterminées à partir des valeurs mesurées de jeu et de précharge géométrique. Si la
prévision des vitesses critiques calculées est assez bien respectée (en moyenne 2,5%
en dessous des mesures), les valeurs d'amortissement mesurées sont en moyenne
inférieures de 19% à celles prédites. Il semble donc que la méthode de détermination
des caractéristiques des paliers à patins oscillants soit trop optimiste.
Dans les cas de balourds placés aux extrémités, en phase sur la figure 3.26 et en
opposition sur la figure 3.27, on voit qu'il n'y a pas de grands cercles modaux
comparables à ceux des figures 3.15 ou 3.25. Les points anguleux des courbes de
mobilité correspondent aux limites des identifications polynomiales effectuées sur les
résultats d'essais. L'absence de réponse est confirmée par les calculs analytiques qui
ont montré que les amortissements des modes propres de basculement à 8426 tr/min
et de 1ère flexion à 9996 tr/min étaient respectivement 0,45 et 0,39.
1
0,75
Figure 3.26
Courbes de
0,5
0,75
mobilité pour les
0,5 0,25
lancers avec les
balourds aux
0,25 0
Série1
Maxi amplitude
extrémités en
phase
Série1
Maxi mobilité
Maxi amplitude
Arc
Maxi mobilité
Centre
0 Arc -0,25
Cercle
Centre
Cercle
-0,25 -0,5
-0,5 -0,25 0 0,25 0,5 0,75 1 -0,5 -0,25 0 0,25 0,5 0,75 1
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 105
Balourds extrêmités en opposition Balourds extrêmités en opposition
Palier 1 (côté accouplement) Palier 2 (côté butée)
0,4 0,6
phase
Maxi mobilité Maxi mobilité
Arc Arc
-0,6 Centre -0,4 Centre
Cercle Cercle
-0,8 -0,6
-1 -0,8 -0,6 -0,4 -0,2 0 0,2 -0,2 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
1
Balourd Central - Palier 2 (côté butée)
[API684]
0,8
0,6
0,4
* 8775
11775
0,2 * * 9875/12075
11375* * * 12525
10975
0
-0,2 Mobilité
Figure 3.28 – Comparaison mobilité palier
-0,4
côté butée et résonance de support
-1 -0,8 -0,6 -0,4 -0,2 0 0,2 0,4
Les courbes de mobilité ont été analysées dans cette plage de vitesse autour des
maxima de leur module à l'aide de la procédure multimodale développée au
paragraphe 3.3 pour les deux paliers et les trois types de balourds appliqués. Deux
résonances se dégagent Elles sont répertoriées dans le tableau 3.29.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 106
Le premier mode propre a des amplifications à la résonance de l'ordre de 30 à 45,
beaucoup trop élevées pour qu'il puisse s'agir d'un mode propre de rotor. Il faut donc
chercher du côté de la structure.
La figure 3.30 montre des fonctions de transfert relevées dans les directions verticale
(à gauche) et horizontale (à droite) sur un corps de palier utilisé pour l'essai, avec une
excitation au marteau de choc. Bien sûr, les fréquences propres relevées sur ces
fonctions de transfert (217 et 262 Hz) ne correspondent pas à celles de l'essai en
rotation, mais la présence du rotor dans les paliers avec la liaison du film d'huile peut
modifier ces valeurs, et il est troublant de trouver justement la présence de deux
modes propres relativement voisins, comme dans les essais de réponse aux balourds
du rotor.
3.3.2.5 Conclusion
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 107
3.4 Interprétation de cas particuliers
En dehors du paragraphe 3.4.1 plus théorique, ce chapitre a pour but de montrer
plusieurs analyses réalisées à partir de cas vécus.
Si les paliers sont isotropes, les trajectoires sont circulaires et la déformée du rotor
fléchi tourne en même temps que le balourd, sans générer aucune fatigue du
matériau de l'arbre. Vu des capteurs, il y a une vibration, mais le rotor lui-même ne
vibre pas. Dans le cas de paliers anisotropes, il est possible de trouver une plage de
vitesse de rotation où la réponse du rotor est en précession inverse, alors que
normalement la précession est positive.
Dans le cas de paliers fortement anisotropes, les trajectoires sont elliptiques, et il est
intéressant d'examiner l'évolution du petit axe de l'orbite. La figure 3.31 représente
cette évolution pour un rotor académique comportant un seul disque placé aux deux
tiers de la longueur, et pour une raideur verticale double de la raideur horizontale. Elle
comporte aussi le tracé de la précession et l'opposé du petit axe entre les points de
changement de précession.
Réponse au balourd - trajectoire
petit axe (simple amplitude)
4
Petit axe
3 Moins petit axe
Précession
Figure 3.31 – Evolution du petit
Amplitude crête-crête (µm)
2
axe de l'ellipse de la trajectoire et
1
de la précession
0
Il y a changement de la précession lorsque le
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000
petit axe de l'ellipse s'annule, donc lorsque la
-1 trajectoire est plate. Si l'on regarde l'opposé
de la valeur du petit axe dans la zone de
précession négative, il y a parfaite continuité
-2
Vitesse (tr/min)
-2
-4
-6
-8
Figure 3.32 – Evolution des
-10 orbites
-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 108
3.4.2 Influence de la métallurgie et des conditions de
fonctionnement
Les arbres des rotors des turbomachines sont forgés dans des aciers finement
élaborés pour avoir les textures les plus homogènes possible. Au cours de la
fabrication, les traitements thermiques sont pratiqués avec un axe vertical si la
longueur le permet. Pour les rotors de turbines qui fonctionnent à chaud, on pratique
même un traitement de stabilisation thermique de l'arbre forgé et ébauché en faisant
tourner très lentement le rotor dans un four, jusqu'à ce que les déplacements
mesurés soient stabilisés. Néanmoins, certaines autres influences se font jour.
Il est arrivé, sur des rotors de compresseurs centrifuges de différents matériaux que
l'essai mécanique dans la machine révèle des niveaux vibratoires supérieurs au critère
d'acceptation du standard API 617 donné à l'équation (1.4), alors que les résultats à
la fois de l'équilibrage en état rigide sur machine à équilibrer à "basse vitesse" et de
l'équilibrage en état flexible à vitesse nominale sous vide étaient parfaitement
corrects.
Après avoir démonté les rotors des compresseurs et les avoir vérifiés, on retrouvait
que les caractéristiques d'équilibrage n'avaient pas évolué. On a donc suspecté
l'apparition d'un balourd thermique, puisque la principale différence entre l'essai dans
la machine et celui dans le banc sous vide est la température, celle due à la
compression dans un cas et la température ambiante dans l'autre.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 109
3.4.2.2 Corrosion différentielle
La mesure du faux rond est obtenue à très faible vitesse de rotation. Le faux rond
comporte des éléments géométriques évidents de défauts de concentricité et de
circularité, mais aussi des éléments liés à la métallurgie en surface qui perturbent les
courants de Foucault utilisés par les capteurs de proximité.
La conséquence est surtout que le faux rond fait ensuite partie des composantes
vibratoires mesurées lors du fonctionnement de la machine sur le site et va ainsi
masquer des phénomènes qu'il faudrait diagnostiquer pour suivre l'état de la machine.
Les éléments qui précèdent montrent que les conditions de fonctionnement influent
sur le comportement dynamique du rotor en fonction de sa métallurgie. La raie de
rotation comportera non seulement le balourd résiduel, tel qu'il est mesuré sur les
machines à équilibrer, mais également la déformation thermique qui atteindra
plusieurs fois ce balourd résiduel.
Ceci fait le lien, dans les standards API, entre le niveau d'équilibrage et les niveaux
vibratoires autorisés lors des essais. En effet, les niveaux vibratoires liés aux balourds
résiduels d'équilibrage dynamiques sont très faibles devant ceux autorisés. Il faut en
effet laisser de la place aux phénomènes thermiques, et à tous les autres phénomènes
synchrones ou non, dont le faux rond.
Il est connu que les rotors de turbines à vapeur, notamment ceux des machines à
condensation sont, "virés" avant leur montée en vitesse, c'est-à-dire qu'on les fait
tourner à très basse vitesse pour homogénéiser leur température et leurs
déformations thermiques suivant toutes les génératrices.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 110
En effet, pendant l'arrêt de la machine, la génératrice supérieure du rotor est plus
chaude du fait de la présence de la masse de la boîte à soupapes, et la génératrice
inférieure est plus froide compte tenu du condenseur. Ceci imprime en quelque sorte
une déformée rémanente de l'arbre qu'il faut ensuite gommer avant de redémarrer.
Mais évidemment, les stators aussi sont soumis aux dilatations différentielles, et il
n'est pas rare que sur de grandes machines, comme il vient d'être dit, la partie
supérieure est plus chaude que la partie inférieure, après l'arrêt de la machine. Ceci
provoque une flexion de l'ensemble qui "consomme" les jeux. La génératrice inférieure
du rotor vient alors frotter sur les étanchéités internes, et un redémarrage provoque
des vibrations importantes qui se manifestent par une vibration synchrone, comme un
grand balourd. Les régimes transitoires sont importants, car juste après l'arrêt, la
flexion du corps ne s'est pas encore produite, et longtemps après, les températures
ont fini par s'homogénéiser. Cette impossibilité de redémarrer se produit dans une
période de quelques heures à une journée après l'arrêt, ce qui est très dommageable
pour la disponibilité de la machine.
Dans une turbomachine, les caractéristiques des paliers sont fonction de la vitesse de
rotation. On voudrait montrer ici le diagramme de Campbell obtenu au cours de la
conception d'un compresseur
centrifuge. La figure 3.33 indique
que les modes propres de 1ère
flexion du rotor suivent l'évolution
de la vitesse de rotation. Jamais il
n'y a coïncidence, donc il n'y a pas
de vitesse critique, mais par contre
la distance entre la vitesse de
rotation et la fréquence propre
correspondante est pratiquement
constante, donc la participation de
ce mode propre ne change pas sur
toute la plage de vitesse de
fonctionnement, ce qui n'est pas
sans conséquence sur le tracé des
courbes de réponse au balourd,
même si ce mode propre est bien
amorti. La connaissance du
diagramme de Campbell, même si
celui-ci n'est pas demandé par les
standards API dans les analyses
Figure 3.33 – Diagramme de Campbell dynamiques en flexion, reste donc
particulier d'un compresseur centrifuge très importante pour l'interprétation
des phénomènes.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 111
3.4.2.7 Instabilité de fonctionnement au balourd
Cet essai malheureux est plutôt une curiosité, mais il constitue une preuve irréfutable
que le rotor tourne bien sur sa déformée dans les réponses aux balourds. Il apporte
aussi celle que l'on peut causer des dégâts considérables. Heureusement ici que la
place autour du tirant était vide, puisque aucun étage de compression n'était installé,
sinon, il n'y a que le stator pour limiter la déflexion.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 112
3.4.2.8 Influence des conditions de fonctionnement sur une ligne
d'arbres sur quatre paliers
Dilatation différentielle
Lorsqu'on applique une dilatation différentielle verticale, les excentricités dans les
paliers changent, et les réactions de palier changent aussi. Le rotor de l'alternateur
est soumis à son poids, et la roue du réducteur à son poids, plus la réaction de
denture (figure 6.49). Si le réducteur se dilate plus que l'alternateur, on soulage le
palier côté accouplement de l'alternateur, comme montré sur la figure 3.38.
Dilatations identiques Dilatations différentes
Une étude paramétrique est réalisée pour des délignages atteignant 0,3 mm. Toutes
les caractéristiques de paliers sont définies en application des méthodes développées
par Frêne, Nicolas, Degueurce et al. [Frêne97]. On identifie par une cubique la
raideur statique des paliers en fonction de l'excentricité, et on établit un plan
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 113
d'expérience sur un modèle de poutres aux éléments finis, pour trouver des solutions
où les déflexions du rotor sont cohérentes avec les positions verticales et les
excentricités de chacun des quatre paliers. Ensuite, on détermine les caractéristiques
dynamiques des paliers lisses pour chaque cas et l'on calcule les fréquences propres
de la ligne d'arbres avec le code utilisant le solveur ROTORINSA®. Celle relative à la
flexion de l'alternateur est représentée sur la figure 3.39, ainsi que son amortissement
modal.
1650 0,21
ments
1600
1550
0,20 modaux en
1500 0,19
fonction du
0 0,1 0,2 0,3 0 0,1 0,2 0,3 délignage
Délignage (mm) Délignage (mm)
La figure 3.40 donne les vitesses critiques et les facteurs d'amplification déterminés à
partir d'un calcul de réponse au balourd. On s'aperçoit cette fois que la charge a plus
d'effet que le délignage sur la vitesse critique. Pour la puissance nominale, la critique
descend jusqu'à 1560 tr/min, pour une vitesse de rotation de 1500 tr/min.
Néanmoins, le facteur d'amplification étant inférieur à 2,5, cette marche est admise
par les standards API.
1700
1650 1,90 Charge 0%
d'amplification en
1600
1,80
Charge 50% fonction du
Charge 100%
1550 délignage et de la
1500 1,70
0 0,1 0,2 0,3 0 0,1 0,2 0,3 charge
Délignage (mm) Délignage (mm)
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 114
Palier alt. excitation Palier alt. excitation
Réponse au balourd Réponse au balourd
Palier alt. accouplem . Palier alt. accouplem .
L'enseignement de ce cas est que la charge et le lignage ont une influence importante
sur la vitesse critique de flexion de l'alternateur. On est surpris de voir descendre
cette critique lorsqu'on accouple l'alternateur de 1920 jusqu'à 1560 tr/min, alors
qu'on s'attendait à la voir monter. Ce cas est spécifique de ces machines avec un
accouplement rigide, et on recommandera d'utiliser la technique de l'arbre torsible
(figure 6.45) dont l'effet sera très bénéfique sur le comportement vibratoire aussi bien
en flexion en supprimant le phénomène qui vient d'être analysé qu'en torsion pour
diminuer la réponse aux courts-circuits (paragraphe 6.3.3.4).
Il est par ailleurs à mentionner que, malgré ce que l'on voit très souvent dans la
littérature, le niveau de l'harmonique 2 de la vitesse de rotation n'est pas tellement
affecté par le délignage. Par contre, on recommandera de surveiller le niveau de
vibration axiale qui semble être un bon indicateur. La présence d'un capteur à courant
de Foucault pour mesurer la position axiale du rotor s'avère très utile en prenant le
contenu spectral au lieu de la composante continue.
3.5 Conclusion
Dans ce chapitre, on a montré la difficulté d'interprétation des courbes de réponses
aux balourds avec la procédure spécifiée par les standards API.
Bien sûr, la définition de la vitesse critique par la réponse maximale observée lors de
la montée en vitesse est parfaitement correcte, et ce phénomène est vécu chaque
jour par les exploitants de machines tournantes. La difficulté est qu'il y a autant de
jeux de vitesses critiques que de capteurs de mesure. On a même montré que le
nombre et la position des vitesses critiques dépendant de l'inclinaison des capteurs
dans le cas de paliers anisotropes.
On a introduit une méthode d'analyse multi degrés de liberté des courbes de réponse
aux balourds qui s'applique aussi bien pour des résultats analytiques que pour des
résultats expérimentaux. Cette méthode sépare les effets des modes propres
rapprochés pour la définition des amortissements (facteurs d'amplification), ce qui est
fondamental quand on s'attache à vérifier ensuite la stabilité des machines. Elle fait
aussi le lien entre la réponse aux balourds et les caractéristiques modales des modes
propres latéraux, suivant que l'on s'intéresse aux maxima d'amplitudes (vitesses
critiques) ou de mobilité (valeurs propres). On a vérifié aussi sur un cas expérimental
qu'elle était aussi une aide pour expliquer des phénomènes annexes perturbant la
dynamique de rotor.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 115
Cette méthode est certainement d'un grand apport pour l'analyse des réponses aux
balourds des rotors, mais demande à être automatisée pour faciliter et fiabiliser son
utilisation. Elle constitue ainsi une proposition d'amélioration des standards API de
dynamique de rotor.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 116
4. Stabilité des compresseurs centrifuges
L'analyse de la dynamique d'arbres en flexion est une phase fondamentale de la
conception des turbomachines. On se référera dans ce chapitre aux compresseurs
centrifuges, pour lesquels cet exercice est le plus complet et le plus difficile.
Les applications de réinjection de gaz naturel sur les champs pétroliers pour la
récupération assistée des hydrocarbures demandent des niveaux de pression de plus
en plus élevés. Huit cent bars de pression de refoulement ont été récemment atteints
et l'on parle maintenant de 1000 bar ! Ces machines manipulent un fluide dont la
masse volumique est du même ordre de grandeur que celle de l'huile des paliers,
provoquant d'importantes interactions fluide structure dans les espaces confinés
autour de l'arbre et des roues.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 117
dans les deux diagrammes de Campbell de la figure 4.2, celui de gauche étant relatif
aux fréquences propres, celui de droite aux amortissements modaux. Les
amortissements modaux sont transformés en décréments logarithmiques, très utilisés
dans l'industrie et dans le standard API 617.
3,5
Fréquences propes (10E3 tr/min)
20
3
Décrément logarithmique
Translation >0
Translation >0
Translation <0
2,5 Translation <0
15 Basculement >0
Basculement >0
Basculement <0 2 Basculement <0
Flexion 1 >0
10 Flexion 1 >0
Flexion 1 <0 1,5
Flexion 1 <0
Flexion 2 >0
Flexion 2 >0
Flexion 2 <0 1
5 Flexion 2 <0
Rotation
0,5
0 0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 0 2 4 6 8 10 12 14 16
Vitesse de rotation (10E3 tr/min) Vitesse de rotation (10E3 tr/min)
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 118
entraxe des paliers 1 380 mm.
Comme il est usuel sur les matériels destinés à être installés en offshore, des essais à
pleine charge (pression et puissance du site) étaient spécifiés (figure 4.5).
L'extension faite en 1981 par Wachel et Von Nimitz [Wachel81] aux compresseurs
centrifuges des "forces d'Alford" des machines axiales [Alford] établies en 1965) est
sensée couvrir les trois derniers phénomènes de la liste précédente. L'expression de la
raideur croisée globale par étage, connue sous le nom de "formule de Wachel" s'écrit :
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 119
P 1 r
K XZ K D N h
a
(4.1)
La bibliographie sur ces phénomènes est abondante. Deux publications, connues sous
le nom des critères de Kirk-Donald [Kirk] en 1983 et de Fulton [Fulton] en 1984
donnaient des critères de stabilité issus de l'analyse de flottes de machines installées
(voir chapitre 4.2.3 et figure 4.13). D'autres plus récentes s'avéraient très pertinentes
pour le problème rencontré (Zeidan, Perez et Peterson en 1993 [Zeidan], et Kuzdzal,
Hustak et Sorokes en 1994 [Kuzdzal]). Les moyens de modélisation n'étaient pas
tous disponibles, notamment pour les deux derniers points évoqués. Heureusement, le
tout premier code pour les étanchéités à nid d'abeilles devenait accessible en 1995
(Scharrer et Pelletti [Scharrer]), issu des travaux du Laboratoire de Turbomachines
du Texas AM sur les instabilités des moteurs de la navette spatiale américaine.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 120
Le nid d'abeilles développe un amortissement important, compensant largement sa
raideur croisée, alors que les labyrinthes à dents ne développent qu'une raideur
croisée s'ajoutant à celle des étages. De plus, le nid d'abeilles a aussi une raideur
directe importante (approchant l'ordre de grandeur de celle des paliers) qui remonte
le premier mode propre de flexion, ce qui est favorable au comportement d'ensemble.
Il est intéressant de noter que les premières utilisations des nids d'abeilles dans les
compresseurs centrifuges l'ont été pour des machines à haute pression, non pas pour
leurs qualités vis-à-vis de la dynamique de rotor, mais pour leur tenue à la pression
(plusieurs centaines de bars à étancher) au niveau du piston d'équilibrage. A cette
époque, on a donc participé à stabiliser les machines sans le savoir.
Raideurs (N/m) Amortissement (N.s/m)
Les systèmes dits de "shunt holes"
108 105
Nid d’Abeilles ou de "whirl breaks" ont pour but de
kXZ casser la giration du gaz entraîné en
5 107 rotation par les roues, giration qui
5 104 Labyrinthe
K
kXZ intervient directement sur la raideur
à dents
croisée des labyrinthes (à 30% de
107
100 % 10
4 prégiration, les labyrinthes sont
0% K 0% 100 % neutres). La figure 4.7 [Pugnet98]
Taux de prégiration Taux de prégiration
représente l'évolution de ces
Figure 4.7 – Comparaison des
grandeurs.
caractéristiques dynamiques d'un
labyrinthe et d'un nid d'abeilles
Les diagrammes de la figure 4.8 montrent les marges de stabilité (capacité de
résistance aux raideurs croisées) obtenues pour le compresseur d'origine et pour le
compresseur modifié. La forme de ces diagrammes utilisés depuis 1994 [Kuzdzal] a
été reprise par les standards API (paragraphe 1.2.5.6).
0,4 0,4
0,3 0,3
0,2 0,2
0,1 0,1
0 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 0 2 4 6 8 10
Raideur croisée (E+6 N/m ) Raideur croisée (E+6 N/m)
0,5 Aérodynamique
1,4
1,2
0,4
1
0,3
0,8
0,2 0,6
0,4
0,1
0,2
0 0
0 2 4 6 8 10 12 0 10 20 30 40 50
Raideur croisée (E+6 N/m ) Raideur croisée (E+6 N/m )
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 121
On voit bien que :
la situation initiale laissait une marge trop faible aux raideurs croisées,
le labyrinthe classique à dents conduit à l'instabilité de la machine (il est
obligatoire d'avoir une prégiration),
la modification apportée au rotor et au réglage des paliers est efficace,
l'introduction du nid d'abeilles sur le piston a été l'élément le plus décisif, celui-ci
présentant l'avantage d'être moins sensible à la prégiration du gaz à l'entrée.
La figure 4.9 présente le résultat de ces modifications avec une suppression complète
de la raie subsynchrone qui apparaissait dans le spectre vibratoire initial.
L'ensemble de ces travaux a été présenté dans les publications de Gelin, Pugnet et al.
en 1996 et 1997 [Gelin96-1], [Gelin96-3], et [Gelin97].
Les mêmes modifications ont été apportées d'emblée sur un autre compresseur
centrifuge fabriqué à la même époque (2 sections de 4 + 3 roues) refoulant à 215 bar
pour une application de réinjection, et qui a montré de suite un excellent
comportement vibratoire.
On classe l'influence des effets liés aux écoulements qui se modélisent par des
raideurs croisées dans l'ordre décroissant de "nocivité" suivant :
ensemble des étages de compression,
piston d'équilibrage,
étanchéités sur les ouïes de roues,
étanchéités sur l'arbre.
et disons que, pour mémoire, les étanchéités de sortie d'arbre qui sont maintenant du
type mécanique à gaz sont sans aucun effet en dehors de leur masse, ce qui n'était
pas le cas auparavant avec la technologie des bagues flottantes à huile.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 122
Finalement, le retour d'expérience obtenu de cette affaire malheureuse aura été
exceptionnel. L'influence des étanchéités sur la dynamique de rotor précisée dans la
publication de Pugnet, Gelin et Tricot [Pugnet98] montre l'avancée considérable
effectuée depuis une publication précédente de la même équipe par Vinsonneau,
Pugnet et Lhenry [Vins.85] qui faisait le point des connaissances en 1985.
Il est d'abord apparu nécessaire de bien caractériser les paliers. Pour ceci une
campagne expérimentale a été menée sur un rotor très rigide spécialement conçu
pour cet essai et installé dans un banc d'équilibrage sous vide. Les paliers sont du
type à lubrification dirigée. Les cages de paliers étaient équipées de quatre sondes de
proximité à Courant de Foucault. L'excitation de type synchrone était donnée par une
distribution de balourds appliquée sur le rotor. Le signal de ces sondes de proximité
donnait à la fois les déplacements continus et la réponse vibratoire. De plus, tous les
patins étaient équipés de thermocouples. La figure 4.10 montre l'instrumentation.
Le rotor spécifique construit pour ces essais, que l'on voit au centre de la figure 4.10,
répond aux exigences de la norme AFNOR 90601 de 1986 sur les caractéristiques des
machines à équilibrer [NF90601], donc permet aussi d'étalonner le banc
d'équilibrage.
Les résultats de ces essais ont été une quantification en fonction de la vitesse
périphérique :
des jeux (variation liée aux dilatations différentielles entre l'arrêt à froid et le
fonctionnement),
de la précharge géométrique en fonction de la vitesse périphérique,
de la recirculation d'huile d'un patin à l'autre en fonction de la vitesse périphérique,
à la place d'une valeur constante et forfaitaire de 0,4 utilisée habituellement dans
le cas de la lubrification dirigée.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 123
dans le solveur qui intègre l'équation de Reynolds pour obtenir les caractéristiques
dynamiques des paliers.
Lors de ces essais, on a aussi voulu mesurer les caractéristiques subsynchrones des
paliers hydrodynamiques. Ce point est très important, car l'instabilité vibratoire
décrite au paragraphe 4.1 se déclenche sur une fréquence subsynchrone alors que le
compresseur est à son régime nominal. Le rotor à 8 roues de la figure 4.4 est monté
dans le banc sous vide et est excité par un
marteau de choc télécommandé suivant le
montage de la figure 4.11. La décroissance des
vibrations après le choc permet de quantifier
l'amortissement modal du principal mode propre
qui répond. En faisant varier le régime de
rotation, on fait varier le rapport fréquence
subsynchrone sur fréquence de rotation. L'effet
mesuré a été trouvé beaucoup plus fort que celui
Figure 4.11 – Essais de prévu en prenant en compte dans l'intégration de
caractérisation subsynchrone de l'équation de Reynolds des paliers l'inertie des
paliers hydrodynamiques patins [Frêne97].
Cette étude expérimentale de caractérisation des paliers a été conduite par Gelin dans
le cadre d'un programme de Recherche et Développement, auteur cité au paragraphe
4.1. Les résultats ont été jugés stratégiques. Ils n'ont pas l'objet de publication et ne
peuvent pas non plus être divulgués ici.
Par ailleurs, il faut citer ici les travaux très importants réalisés au LMS de l'Université
de Poitiers qui font l'objet de nombreuses publications constituant des références de
caractérisations expérimentales de tous types de paliers radiaux et de butées comme
celle de 1992 [Fillon], grâce à la construction de bancs d'essais parfaitement
adaptés. On citera de plus le fait que le s'intéresse aussi à des situations dégradées
correspondant à la présence de défauts de réalisation comme dans la publication de
Bonneau, Berger et Frêne en 2004 sur le comportement dynamique des paliers-butées
de lignes d'arbres soumis à des défauts géométriques [Bonneau].
Le résultat mis à disposition par cette université est un logiciel [IsotSeal] validé
expérimentalement (figure 4.12) jusqu'à des pressions de 140 bar (niveau 8 fois plus
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 124
élevé que celui des études précédentes) et des vitesses de
29 800 tr/min pour toutes les configurations d'étanchéité à
labyrinthes ainsi que pour les nids d'abeilles.
Dans ce domaine, il faut aussi citer les travaux du LMS de l'Université de Poitiers qui
font l'objet de nombreuses publications. Comme dans le cas des paliers, le LMS
s'intéresse aussi à des situations non idéales, et l'on citera à titre d'exemple, les
travaux de Lucas en 1996 sur l'effet de la rugosité sur les étanchéités annulaires à
écoulement turbulent [Lucas].
Comme il a été évoqué au paragraphe 4.1, deux critères empiriques existaient depuis
1983 pour Kirk-Donald [Kirk] et 1984 pour Fulton [Fulton], ce dernier étant le plus
connu et le plus utilisé. Tous deux considèrent la position de la vitesse critique sur
paliers infiniment raides en portant en ordonnée le rapport de la vitesse maximale
continue à cette vitesse critique. Fulton a recherché des limites à ce rapport en
fonction de la masse volumique moyenne du gaz dans la machine. Kirk a recherché
les mêmes limites en fonction du produit de la pression de refoulement par l'élévation
de pression de la machine. Chacun de ces diagrammes a ses avantages. On retrouve
dans Fulton le fait que "l'auto excitation aérodynamique" est fonction à la fois du
niveau de pression et de la masse molaire du gaz, par contre ce critère est
indépendant de l'architecture du compresseur (un corps de 4 étages de réfrigération à
20 bar a la même masse molaire moyenne qu'un corps de 8 étages de gaz naturel à
120 bar). Kirk a essayé de tenir compte de ce phénomène en introduisant l'élévation
de pression, par contre son critère est trop laxiste puisque des compresseurs
satisfaisant ce critère ont montré des vibrations subsynchrones. Enfin, le diagramme
de Fulton a servi de base au critère de niveau 1 de stabilité qui a été présenté au
paragraphe 1.2.5.6 (figure 1.30).
3 UNSTABLE 3 UNSTABLE
MCS / NC1
MCS / NC1
2.5 2.5
2
2
1.5
1.5
STABLE
STABLE 1
1 10 100 1000 10000 100000 1000000
1 10 Gas mean density (kg/m3) 100 1000 Pd.(Pd-Ps) (bar2)
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 125
que la technologie des compresseurs a changé depuis les dates de publication avec
l'avènement des garnitures sèches remplaçant les garnitures à film d'huile à bagues
flottantes utilisées précédemment, et qui ont un impact important sur la dynamique
de rotor.
Par contre, le reproche que l'on peut faire à ces diagrammes est que l'on considère la
position de la vitesse critique du rotor rotulé-rotulé, donc en faisant totalement
abstraction des efforts faits de la conception de la machine pour maximiser les
amortissements modaux par un choix judicieux du réglage des paliers (jeu –
précharge géométrique – rapport L/D – décalage de pivot).
A partir des résultats d'expérience, Gelin (auteur déjà cité au paragraphe 4.1) a
déterminé dans le cadre d'un programme de Recherche et Développement un
nouveau critère considérant cette fois la rapport de la première fréquence propre (et
non plus d'une vitesse critique) à la vitesse maximale de fonctionnement, valeur qui
prend en compte à la fois la géométrie du rotor et le réglage des paliers, ainsi que la
marge de stabilité, déjà définie plus haut qui prend en compte le fonctionnement de la
machine – gaz, compression, puissance, jeux des paliers à chaud et température
d'huile.
Limite ultime
A l'origine, le diagramme de la figure
Critère de stabilité
2
Limite 4.14 ne comportait qu'une trentaine de
1,8 Instable
Paragraphe 4.1
machines jugées caractéristiques.
Flotte
1,6 Deux limites ont été tracées en
1,4 Attention fonction du retour d'expérience,
1,2
comme sur les diagrammes de Fulton
1/Marge
1
0,8
et de Kirk-Donald. Il faut aussi que la
0,6 Stable situation de la machine reste en
0,4 dessous de ces limites.
0,2
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 126
Le précédent critère de stabilité de la figure 4.14, présenté au paragraphe 4.2.3, n'a
pas été abandonné pour autant. Son utilité reste intacte en ce qui concerne le choix
de la technologie à adopter pour le piston d'équilibrage : labyrinthe à léchettes ou nid
d'abeilles.
On rappellera à nouveau que les standards API sont très pragmatiques. Parmi les
tests de conformité, les essais à pleine charge qui permettent de faire fonctionner la
machine pratiquement dans les conditions du site. Par contre, ils sont très chers et
longs à mettre en œuvre, et il ne faut pas négliger l'essai de réponse au balourd du
rotor pour au moins vérifier que le modèle rotor palier ayant servi à faire l'étude de
stabilité est correct sur le plan de la caractérisation de la capacité d'amortissement
apportée par les paliers.
On rappelle que les compresseurs centrifuges sont conçus avec des paliers
hydrodynamiques à patins oscillants. En complément de la publication déjà citée de
Bonneau, Berger et Frêne en 2004 sur le comportement dynamique des paliers-butées
de lignes d'arbres soumis à des défauts géométriques [Bonneau], on abordera tout
d'abord l'effet des tolérances d'usinage sur le jeu et la précharge géométrique.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 127
En considérant un palier de 110 mm de diamètre avec un jeu de 1,8‰ et une
précharge géométrique de 0,25 (j=0,09 mm – Rp=50,12 mm), on montre l'influence
de la tolérance de chaque dimension constructive en terme de tolérance sur
l'obtention du jeu sur la figure 4.15 et de la précharge géométrique sur la figure 4.16.
Pour ceci, la règle habituelle consiste à considérer que l'écart type est égal au tiers de
la tolérance.
(pour mille) Tolérance sur le jeu Tolérance sur la précharge géométrique
0,7 0,6
0,6 0,5
0,5
0,4 Nominal
D rotor ou D cage D rotor
0,4
Ep patins 0,3 R patins
0,3 Cumul Ep patins
0,2
D cage
0,2
Cumul
0,1
0,1
0
0 0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06
Tolérance de fabrication (mm) Tolérance de fabrication (mm)
Les figures 4.15 et 4.16 ont l'avantage de hiérarchiser l'influence de chaque grandeur.
En ce qui concerne la précharge géométrique, on voudrait faire remarquer l'influence
du rayon des patins. C'est une donnée qui est difficile à contrôler. La production se
fait en usinant une couronne, puis en coupant cette couronne en tronçons angulaires
généralement en 4 parties. Pour des paliers à 5 patins oscillants, on aura forcément
deux rayons différents. De plus, le fait de couper la couronne peut libérer des tensions
internes et faire varier le rayon de courbure intérieur. A la réception des paliers, la
mesure du rayon de courbure est assez délicate (soit on mesure une flèche entre trois
points en supposant que l'on a bien un cercle entre ces trois points, soit on fait un
relevé sur une machine à mesurer tridimensionnelle et l'on calcule le rayon par une
méthode de moindres carrés). C'est certainement une donnée sur laquelle il est moins
facile de jouer que sur les diamètres de soies de rotor ou l'épaisseur des patins, pour
lesquelles les tolérances descendent plus facilement à 0,02 mm.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 128
Tolérance de la précharge Tolérance de la précharge
géométrique géométrique
0,45 0,4
0,4 0,35
0,35 0,3
0,3
0,25
0,25
0,2
0,2 m = 0,2 m = 0,2
0,15 0,15
m = 0,3 m = 0,3
0,1 m = 0,4 0,1
m = 0,4
0,05 0,05
0 0
0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06 0 0,01 0,02 0,03 0,04 0,05 0,06
Tolérance de fabrication de l'épaisseur des patins (mm) Tolérance de fabrication du rayon des patins (mm)
Il est important de noter que les standards API demandent de considérer les
caractéristiques de palier à froid à l'arrêt aux conditions extrêmes de jeux et de
précharges géométriques (jeu maximal-précharge minimale et jeu minimal-précharge
maximale pour le cas le plus défavorable). Sans ignorer ces phénomènes, l'API les
englobe dans les marges de sécurité adoptées.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 129
réalistes [Debailleux]. La figure 4.19 montre les résultats de mesure brute obtenus
sur un palier hydrodynamique à 5 patins oscillants de diamètre 160 mm, de rapport
L/D 0,7, sans décalage de pivot et de précharge géométrique 0,25, avec une charge
verticale de 10 kN placée entre les patins. Les caractéristiques dynamiques des paliers
sont tracées en relatif par rapport à leur valeur à chaque vitesse de rotation. Même si
cette étude avait été réalisée pour analyser les impédances de paliers pour des
fréquences supérieures à la vitesse de rotation (avec des valeurs de raideur
horizontale qui s'annulent assez rapidement), on voit que l'influence sur les
caractéristiques subsynchrones est importante avec une augmentation des raideurs
directes et une diminution de l'amortissement vertical.
1 1,25
0,5 1
0 0,75
1200 tr/min 2400 tr/min
1200 tr/min 2400 tr/min
0,5
Figure 4.19 –
-0,5 3600 tr/min 5400 tr/min
3600 tr/min 5400 tr/min
-1 0,25 Moyenne
Caractéristiques
Moyenne
-1,5 0
0% 50% 100% 150%
Vitesse d'excitation
200% 250% 0% 50% 100% 150%
Vitesse d'excitation
200% 250%
dynamiques non
Amortissement horizontal relatif Amortissement vertical relatif
synchrones d'un
1,5 1,5 palier à 5 patins
1,25 1,25
oscillants
1 1
0,75 0,75
1200 tr/min 2400 tr/min 1200 tr/min 2400 tr/min
0,5 0,5
3600 tr/min 5400 tr/min 3600 tr/min 5400 tr/min
0,25 Moyenne 0,25
Moyenne
0 0
0% 50% 100% 150% 200% 250% 0% 50% 100% 150% 200% 250%
Vitesse d'excitation Vitesse d'excitation
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 130
4.5 Conclusion
La stabilité vibratoire latérale des turbomachines est une condition sine qua non de
leur fonctionnement sur site.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 131
5. Turbomachines et paliers magnétiques actifs
Les paliers magnétiques actifs (PMA) constituent toujours un "pôle d'attraction"
technique. Actuellement, plus de 1000 turbomachines sont équipées de cette
technologie, sans parler des pompes turbo moléculaires qui sont produites en série.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 132
gaz naturel doux,
aspiration 36 bar abs. à 35°C,
refoulement 66 bar abs.,
une section de trois roues de diamètre 385 mm,
puissance 3 700 kW,
vitesse de rotation 13 600 tr/min,
entraxe des deux paliers 1 322 mm.
Le schéma de la figure 5.2 montre le principe d'un palier radial avec sa boucle de
contrôle, suivant la technique présentée par Habermann en 1984 [Haber.]. Chaque
palier radial comporte deux axes de contrôle et l'on voit sur la photo de gauche que
les électroaimants sont en fait disposés à 45° de la verticale pour répartir le poids du
rotor sur les deux axes. La suspension magnétique est évidemment complétée par un
5ème axe de contrôle qui est la butée. Le 6ème axe de contrôle reste l'entraînement en
rotation. La photo de droite montre une garniture sèche mécanique à gaz à rainures
spirales destinée à étancher les bouts d'arbre.
Electroaimants
Amplificateurs
Capteur
Traitement
s
du signal
+/-
Mesure position
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 133
aussi largement à un taux de disponibilité aussi élevé. Un seul atterrissage partiel
(suivant un seul axe) a été constaté en plus de 10 ans d'exploitation. Le client pour sa
part regrette les coûts de remplacement du matériel électronique qui devient
rapidement obsolète.
La capacité des paliers et butées magnétiques est dictée par les équations de
l'électromagnétisme. La force électrique développée par un électroaimant est donnée
par l'équation (5.1), en supposant un milieu parfait de perméabilité magnétique
B2 S
relative r=1 : F (5.1)
2 0
avec : F la force magnétique (N),
B l'induction magnétique (T),
S la surface (m2),
0 la perméabilité magnétique du vide ou de l'air de l'entrefer (4 10-7 H/m).
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 134
décroche lorsque la saturation magnétique est atteinte, donc pour des pressions de
1,2 à 2 MPa, alors qu'un palier hydraulique tiendra 4 à 8 MPa avant que le film d'huile
ne se rompe.
Pour la même charge statique radiale, un PMA devra donc avoir deux fois plus de
surface utile qu'un palier hydraulique et aura une capacité de surcharge instantanée
deux fois moindre. En prévoyant de plus l'installation des capteurs de position, il faut
donc s'attendre à avoir de plus grands entraxes.
L'équation (5.1) s'applique toujours pour la butée, avec une surface utile qui, en
première approximation, vaut environ la moitié de la surface frontale du disque de
butée. La même remarque que pour la capacité des paliers radiaux est faite, et le
diamètre du collet de butée magnétique sera plus grand que celui de la butée
hydraulique. Il sera nécessaire d'évacuer, en ménageant une circulation forcée de gaz,
les pertes par ventilation dans l'entrefer qui sont d'un ordre de grandeur supérieur
aux pertes magnétiques.
Avec l'encombrement des électroaimants, il faut aussi tenir compte d'un impact
d'encombrement axial plus grand.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 135
De plus, l'analyse de la fonction de transfert en boucle ouverte est le garant de la
vérification de la stabilité des modes propres de suspension.
L'ensemble rotor paliers est contrôlé par des régulateurs de type PID.
Schématiquement, l'action proportionnelle confère la raideur, l'action dérivée apporte
une avance de phase qui confère l'amortissement dans la plage des fréquences
propres et l'action intégrale apporte la précision du positionnement statique (grand
gain à fréquence nulle). Par rapport à un régulateur classique, l'action dérivée
comporte plusieurs cellules pour bénéficier de l'avance de phase sur toute la plage des
fréquences propres de rotor traversées.
La figure 5.3 montre les tracés en gain et phase de la fonction de transfert en boucle
fermée des PMA pour le rotor de 325 kg d'un compresseur centrifuge de 6000 kW
tournant à 12000 tr/min avec des roues de 450 mm de diamètre. La figure 5.4 en
sépare la partie réelle pour obtenir la raideur K et la partie imaginaire pour
l'amortissement C.
Gain fonction de transfert Phase fonction de transfert
90 60
45
30
85
15
0
Degrés
dB
-30
75 -45
-60
-75
70
1,00E+00 1,00E+01 1,00E+02 1,00E+03 1,00E+04 -90
Fréquence (Hz) Fréquence (Hz)
9,0E+07 9,E+04
8,0E+07 8,E+04
7,0E+07 7,E+04
6,E+04
6,0E+07
5,E+04
Ns/m
5,0E+07
N/m
4,E+04
4,0E+07
3,E+04
3,0E+07
2,E+04
2,0E+07
1,E+04
1,0E+07 0,E+00
0,0E+00 -1,E+04
0 4000 8000 12000 16000 20000 24000 0 4000 8000 12000 16000 20000 24000
Vitesse de rotation (tr/min) Vitesse de rotation (tr/min)
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 136
Depuis les premières machines construites (paragraphe 5.1), les caractéristiques de
offertes par les PMA ont considérablement augmenté. La raideur a été multipliée par 3
pour des fréquences propres de sustentation également multipliées par 3.
Parallèlement, la capacité d'amortissement devient significative devant les raideurs
croisées développées par les étages de compression (chapitre 4).
Par ailleurs, il faut garder en mémoire le fait qu'un PMA est un système de contrôle où
la fonction de transfert s'applique entre la mesure du capteur et la force injectée sur
le palier, et qu'il ne peut pas y avoir coïncidence de ces deux positions.
Dans le cas d'une machine portée sur des paliers hydrodynamiques, les
caractéristiques des paliers sont fonction de la
350
Diagramme de Campbell vitesse de rotation. Bien que ces caractéristiques
soient affectées par la fréquence de l'excitation
300 appliquée par le biais de l'inertie des patins oscillants,
250
Fr Pr1 -
Cylindriqu l'API spécifie que l'on doit utiliser des caractéristiques
e
Fr Pr 2 -
"synchrones", indépendantes de ce phénomène.
Fréquence (Hz)
conique
200
Fr Pr 3 -
1ère
Donc, pour une vitesse de rotation donnée, les
150
flexion
Fr Pr 4 - caractéristiques des paliers sont indépendantes de la
2ème
flexion
Excit fréquence, et l'on peut calculer toutes les fréquences
propres d'un seul coup.
100 balourd
Vit
nominale
50
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 137
indépendamment chaque fréquence propre en itérant sur les caractéristiques de
paliers jusqu'à ce qu'il y ait concordance entre la fréquence propre obtenue et la
fréquence de définition des caractéristiques dynamiques. La figure 5.5 montre le
diagramme de Campbell du compresseur centrifuge du paragraphe 5.1.
Ce dispositif a été introduit par la S2M au début pour augmenter la durée de vie des
amplificateurs générant les courants des électroaimants des paliers. L'idée vient du
fait que la sustentation est réalisée par l'action à basse fréquence des paliers sur les
modes propres de suspension alors qu'à la vitesse de rotation, on n'a pas besoin
d'introduire de forces pour le sustenter, donc il n'est pas nécessaire de générer de
façon permanente des courants à la fréquence de rotation.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 138
Par ailleurs, il est évident que ce dispositif ne doit pas être utilisé près d'une vitesse
critique en libre-libre puisqu'on n'a plus alors que les effets gyroscopiques comme
capacité d'amortissement. Les figures 5.8 et 5.9 montrent la superposition de la
caractéristique des PMA issue des figures 5.3 et 5.4 sur une carte des vitesses
critiques où l'on trace la position des fréquences propres non amorties de rotor en
fonction de la raideur des paliers (définie figure 1.25 du paragraphe 1.2.5.1). Si l'on
tourne loin des fréquences propres, cas de la figure 5.8, rien ne se passe et l'on aura
des réponses du type de la figure 5.7. Si l'on est proche d'une fréquence propre de
rotor, cas de la figure 5.9, on crée deux fréquences propres supplémentaires, et il est
même possible que l'une d'elles soit instable, compte tenu du déphasage apporté par
le résolveur (figure 5.6).
20000 20000
15000 15000
10000 10000
5000 5000
0
106 107 108 109 106 107 108 109
Raideur palier (N/m) Raideur palier (N/m)
Le résultat est donc l'application d'une raideur nulle, mais d'un amortissement
A A sin
maximal C au lieu de C . Ceci réduit donc les amplitudes de réponses
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 139
aux balourds lors des traversées des vitesses critiques, mais n'a aucun impact sur la
stabilité subsynchrone du rotor sous l'effet des excitations aérodynamiques.
1/ Les standards API ont introduit une annexe pour l'application des PMA aux
turbomachines. Cette annexe est informative et non normative. Elle s'attache à définir
les termes, définir les normes de conception électrique et d'antidéflagrance, et donne
des indications sur les dimensionnements et l'instrumentation :
dimensionnement radial pouvant supporter le poids plus 4% de la force calculée au
diamètre extérieur des roues conduisant au couple maximum du compresseur ;
dimensionnement axial avec deux fois la poussée maximale résiduelle du gaz dans
la machine ;
installation de deux capteurs de température par palier radial et dans la butée ;
installation de deux capteurs de position radiale dans chaque palier et de position
axiale dans la butée ;
ainsi que sur l'installation de batteries de secours en cas de coupure de l'alimentation
en électricité.
Ce dernier point est l'occasion de rappeler que les capteurs inductifs radiaux de S2M
comportent plusieurs enroulements dont le montage breveté en ponts de Wheatstone
élimine naturellement les premiers ordres du faux rond.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 140
compresseur, tel que construit, se situait dans la zone instable du critère globale de
stabilité proposé au paragraphe 4.2.3 (figure 4.11). Ceci laisse à penser que ce critère
est valable aussi pour cette technologie de paliers.
Les transformées de Fourier réalisées sur les signaux de mesure de position ont
quantifié les niveaux vibratoires suivants pour une pression d'aspiration de 15 bar et
une pression de refoulement de 29 bar :
2,1 µm crête à crête à 43 Hz,
4,8 µm à 112 Hz,
1,5 µm à 150 Hz,
27,3 µm à 227 Hz (la raie de rotation).
+
Avance de Electroaimant
phase V direction W
Rotation Gain
Résultante spatiale W Filtre
Electroaimant
Avance de direction V
phase du
Rotor
régulateur Régulateur
transfert du palier
Figure 5.10 – Avance de Figure 5.11 – Réalisation de l'avance de
phase spatiale phase spatiale
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 141
Figure 5.12 – Effet de
l'avance de phase spatiale sur
un mode rétrograde
Palier stabilisant avec un
gain modéré pour le mode Palier déstabilisant avec un
à précession inverse gain élevé
Figure 5.13 –
Sous-marin à
propulsion
nucléaire
Des efforts importants ont été faits pour diminuer les sollicitations vibratoires
transmises du rotor au berceau porteur (équilibrage, choix des paliers, rodage des
soies de paliers, …). Il a été prévu de profiter de la technique des PMA pour imaginer
des paliers magnétiques n'ayant pas de caractéristiques porteuses, mais délivrant des
signaux uniquement sur certaines plages de fréquence pour minimiser les vibrations
de la structure. L'idée, a priori séduisante, est d'agir à la source avec cette technique
d'amortisseur magnétique actif (AMA).
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 142
5.4.2 Explication intuitive de l'influence sur la stabilité
K (5.7)
0 0 x x x
x x x
x x x
De plus, si l'on veut que le système soit efficace, ces raideurs seront très grandes
pour que la force développée soit d'un ordre de grandeur satisfaisant pour une
vibration résiduelle très faible. On a donc des termes en dehors de la diagonale qui
conduiront à des fréquences propres complexes, et puisque ces termes sont très
grands, on peut s'attendre à une forte influence sur la stabilité.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 143
On s'intéresse alors au système symétrique sans amortissement :
MS X KS X 0 (5.9)
Ce système admet des valeurs propres et vecteurs propres que l'on sait calculer
facilement avec les algorithmes utilisés dans les codes aux éléments finis. On
sélectionne alors les m premiers modes propres et on fait une troncature modale du
vecteur de déplacement physique :
X m qm (5.10)
où []m est la matrice constituée des m premiers vecteurs propres disposés en
colonnes,
et [q]m est le vecteur des m participations modales de ces vecteurs propres dans la
réponse physique.
M m mt M m , K m mt K m et C m m C m
t
(5.12)
sont des matrices pleines, mais la taille du système est tellement réduite que la
recherche des valeurs propres et valeurs propres complexe est beaucoup plus facile et
rapide. Dans le cas du turboalternateur, les 160 premiers modes propres ont été
considérés pour couvrir une plage de fréquence jusqu'à 4 fois la vitesse de rotation, ce
qui a réduit la taille du système complexe à résoudre de 39000 équations à 320.
Les valeurs propres et vecteurs propres sont calculés par le passage en variables
d'état q q
t
t Q e
t
0
rt
, suivant la technique déjà présentée au paragraphe 2.4.1.
L'équation généralisée aux valeurs propres ainsi obtenue admet 2 m valeurs propres
conjuguées que l'on calcule par la méthode du QR.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 144
d'amortissement précédemment mesurées par Debailleux [Debailleux]. Les AMA
sont introduits sous la forme générale de matrices de masse, d'amortissement et de
raideurs supplémentaires exprimées par rapport à la raideur directe moyenne des
paliers hydrodynamiques :
K Cadd 2 Madd
Xadd add , ou Xadd , ou encore Xadd , (5.13)
Kp Kp Kp
avec pulsation de rotation.
La figure 5.16 montre une vue partielle des déformées des trois modes propres situés
dans la plage de ± 2% autour de la vitesse de rotation. Les vues sont limitées au
socle, aux corps de palier et au rotor et montrent bien que ces modes propres
instables sont des modes propres de rotor.
Ainsi, il était démontré formellement que le système développe des modes propres de
rotor instables. Par rapport à l'explication intuitive du paragraphe 5.4.1, on a trouvé
que ces modes propres se trouvaient très proche de la vitesse de rotation, ce qui
correspondait tout à fait à ce qui a été constaté expérimentalement lors des essais de
ce dispositif sur le groupe prototype de ce turboalternateur. L'idée, séduisante en soi,
de cette technique d'AMA agissant directement à la source sur le rotor, s'est
finalement révélée produire l'effet inverse de celui escompté.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 145
Une autre façon de voir les choses est de dire que vouloir compenser l'effet des
balourds de façon active directement sur le rotor force les nœuds de vibration à être
au niveau des paliers hydrodynamiques, ce qui leur enlève toute capacité
d'amortissement. Il faut donc rester prudent avec les systèmes agissant directement
sur les rotors.
L'application est une recompression de gaz naturel acide après collecte sur champ et
avant traitement de désulfuration. Les caractéristiques sont :
compression de gaz naturel comportant 15% d'H2S et 10% de CO2 entre 7 et 50
bar,
2 sections de 4 et 3 étages (figure 5.17),
1800 kW à 14150 tr/min (vitesse fixe),
ligne d'arbre avec un moteur électrique, un multiplicateur et un compresseur.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 146
L'accouplement comporte un barreau de titane pour avoir la rigidité nécessaire à la
transmission de la poussée et du couple, mais aussi la plus grande souplesse possible
en flexion. L'étude des dilatations différentielles entre multiplicateur et compresseur a
été prise en compte pour déterminer les charges supplémentaires s'appliquant sur les
paliers radiaux. L'étude dynamique de flexion a été conduite en considérant la totalité
de la ligne grande vitesse (pignon sur paliers hydrodynamiques, accouplement,
compresseur sur PMA).
Le propos qui nous intéresse ici est celui de la dynamique du rotor du compresseur en
flexion. Le fait que l'on ne veuille pas avoir plus d'un mode propre élastique de rotor
dans la plage de fonctionnement (le mode propre à trois nœuds trop peu amorti doit
rester en dehors de la plage) dicte la solution des PMA dans le gaz. En effet, cette
disposition technologique réduit l'entraxe des paliers au minimum, en repoussant les
étanchéités de sortie d'arbre en dehors de cet entraxe.
Par contre, il est nécessaire d'utiliser la technique des paliers chemisés puisque les
isolants classiques des électroaimants des PMA ne sont pas à même de résister à la
corrosion par l'H2S contenu dans le gaz de procédé. Les électroaimants des paliers
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 147
sont donc protégés par une chemise métallique amagnétique (aciers inoxydables
austénitiques ou "duplex" austénoferritiques) Malgré la faible perméabilité magnétique
relative de ces aciers (de l'ordre de 2 à 5 au lieu de 1500 pour les aciers
ferromagnétiques à 3% de silicium), la chemise change la perméabilité magnétique
globale du circuit magnétique entre les électroaimants et les tôles magnétiques
rotoriques, ce qui affecte à la fois la capacité de charge des paliers (il faut augmenter
leur surface active) et leurs performances dynamiques de raideur et d'amortissement.
Par ailleurs, on ne sait pas quelle serait la disponibilité des paliers "atterrisseurs"
auxiliaires après un séjour de longue durée dans une ambiance contenant de l'H2S.
Figure 5.19 –
Rotor avec un
PMA
amortisseur
côté butée
L'état des connaissances de l'époque n'a pas permis de conclure favorablement sur la
faisabilité de ce type de machine, pourtant séduisant, compte tenu des impositions du
cahier des charges, pour des raisons de dynamique de rotor. Il est sûr que
l'expérience vécue avec l'instabilité constatée sur la première machine construite
(paragraphe 5.2), même si elle ne repose pas sur des données chiffrées, a pesé dans
cette décision pour cette application qui visait un niveau de pression deux fois plus
élevé. Malheureusement la confidentialité des résultats de l'étude vis-à-vis des
partenaires de ce projet empêche de dévoiler les résultats numériques.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 148
suffisant. Mais par contre, cette disposition pose des problèmes difficiles
d'acheminement des câbles dans la machine, et il faut aussi signaler que les
connecteurs antidéflagrants agréés n'existaient pas à cette époque (alimentation de
l'AMA et de ses capteurs). L'installation éventuelle d'un palier auxiliaire central posait
également problème, car il devrait avoir un plan de joint ! Enfin, la présence de cet
amortisseur central affecte la fréquence propre du premier mode propre élastique à
deux nœuds compte tenu de la masse du fourreau magnétique à installer, mais
affecte peu la fréquence propre du deuxième mode propre élastique à trois nœuds,
puisque l'AMA supplémentaire se situe près du nœud central.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 149
5.6 Autres développements réalisés autour des PMA
5.6.1 Tracés automatiques de diagrammes de Campbell
Par la même occasion, la possibilité offerte d'introduire des liaisons entre différents
éléments, comme matrices spéciales a permis de résoudre le problème de la non
coïncidence de position des capteurs et des paliers des PMA évoquée au paragraphe
5.2.3 Il était également possible d'introduire les couplages entre les différents axes de
la suspension magnétique définis par le constructeur de paliers.
Les PMA disposent de paliers auxiliaires dont le principal but est de recevoir le rotor
lorsque la machine est arrêtée et que la sustentation est coupée. Leur jeu doit
évidemment être inférieur à celui des étanchéités aérodynamiques. Un autre but, tout
aussi essentiel, et auquel on pense immédiatement, est de protéger la machine en cas
de panne sur un ou plusieurs axes de sustentation. Pratiquement, cette fonction est
très rarement sollicitée, mais elle doit être étudiée car elle met en jeu l'intégrité de la
machine.
Différents types de paliers auxiliaires, aussi bien radiaux qu'axiaux sont développés
par les fournisseurs de PMA.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 150
coupe la sustentation. Chaque extrémité du rotor tombe dans le palier auxiliaire. Les
paliers auxiliaires sont modélisés comme des raideurs et des amortissements visqueux
dans la direction radiale (qui sont conférés technologiquement par un montage des
cages extérieures dans le stator par des rondelles ressorts spiralées) et par un
frottement de Coulomb dans la direction tangentielle. La réponse est obtenue par une
méthode de réponse modale avec un schéma d'intégration de Newmark (Annexe B4).
Le schéma est non linéaire puisqu'il faut vérifier à chaque instant si le contact a lieu
ou non pour chaque palier auxiliaire (déplacement radial inférieur ou supérieur au jeu
du palier auxiliaire).
L'atterrissage de ce rotor à axe horizontal conduit aux orbites de la figure 5.24 pour
un coefficient de
frottement de 0,15 et
pour un régime de
rotation constant.
Entrefer du palier
magnétique
On voit sur cette figure 5.25 le franchissement d'une fréquence propre de flexion.
Gelin a montré [Gelin90-1], en appliquant une transformée de Fourier sur ces
signaux et en traçant les spectres cascades, que le franchissement de tous les modes
propres se faisait avec une contribution toujours importante du mode propre le plus
bas en fréquence (mode propre de suspension).
90
80
70
Amplitude (µm)
60
50
40
30
20
10
0
0 50 100 150 200 250 300 350 400
Fréquence (Hz)
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 151
Sur le spectre cascade de la figure 5.26, calculé cette fois pour le cas du compresseur
du paragraphe 5.1 on a repéré les positions des fréquences propres de flexion, et les
ellipses bleues montrent le contenu de la réponse du rotor pendant leurs traversées.
Pour compléter ces études, il faudrait tracer également les diagrammes des efforts
exercés sur les paliers auxiliaires.
Gelin a aussi montré [Gelin90-1] que l'atterrissage pour un rotor privé de l'action de
la gravité se faisait avec un louvoiement autour du jeu du palier auxiliaire. Dans le cas
d'un axe de rotation vertical, la faculté apportée par la gravité disparaît !
On citera aussi le cas d'un rotor de broyeur centrifuge à grande vitesse de rotation et
axe vertical monté sur PMA. Compte tenu du diamètre important au niveau de la roue
du broyeur, le palier auxiliaire a été réalisé avec 3 petits roulements disposés à 120°
autour du rotor au lieu d'un seul grand roulement, comme montré sur la figure 5.29.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 152
Lors de l'essai d'atterrissage, le rotor prend appui sur sa génératrice au contact d'un
roulement qui se transforme en pivot, et vient heurter violemment le roulement
suivant où le même phénomène se reproduit, comme montré schématiquement sur la
partie droite de la figure 5.28. Finalement, les petits roulements atterrisseurs ont été
trouvés complètement détruits, les billes ayant partiellement fondu et ayant soudé les
cages entre elles.
contact 1
rotation Figure 5.29 –
2 Atterrissage
vertical avec un
3 palier auxiliaire 3
pivot points
Pour ces applications de machines tournantes à axe vertical, Pugnet a déposé en 2004
un brevet international d'invention [Pugnet04.1] dont le but est de recréer
artificiellement une attraction radiale en cas de détection de la perte d'un axe de
suspension magnétique. Le système de commande possède un indice SIL très élevé
(Safety Integrity Level suivant la norme CEI 61508 [CEI61508]).
Par ailleurs, les essais d'atterrissage axial réalisés sur le premier compresseur à PMA
(paragraphe 5.1) ont montré que le comportement du rotor était beaucoup plus
sollicité que lors des atterrissages purement radiaux. L'essai avait été fait en stoppant
le régulateur de position et en envoyant le courant maximal dans l'électroaimant pour
simuler la poussée du gaz.
Il est suggéré de développer cette option d'atterrissage en cas d'avarie électrique sur
la butée en complétant le logiciel de simulation de comportement établi par Gelin.
L'idée consiste à considérer le contact entre le collet de butée et le palier axial
auxiliaire sur un seul point de la circonférence du palier auxiliaire axial. En effet, les
précisions d'usinage et de montage ainsi que les dilatations différentielles en
fonctionnement (il s'agit de machines thermiques) font qu'il est illusoire de penser que
le contact va se réaliser sur toute la périphérie du palier auxiliaire de butée. Le point
de contact peut éventuellement tourner avec le rotor suivant que l'on considère que le
défaut d'équerrage est plus sur le rotor que sur le stator. Les forces de frottement
sollicitent alors naturellement les modes propres de flexion.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 153
Pour ce développement, on pourra aussi s'inspirer des travaux de Berger, Bonneau et
Frêne en 2004 sur l'influence de la butée sur le comportement en flexion d'un arbre
flexible [Berger].
Rappelons d'abord qu'une suspension par paliers magnétiques actifs a d'abord pour
but de sustenter un rotor dans l'espace. C'est un asservissement de position à 5 axes
(directions horizontale et verticale sur 2 paliers et direction axiale sur la butée). Dans
ce paragraphe, on va s'intéresser au contrôle des modes propres radiaux de corps
solide du rotor par les 4 axes des paliers radiaux. On va avoir deux couplages
principaux :
couplage entre le mode propre de translation et le mode propre de basculement
lorsqu'on applique un effort sur un axe de palier qui n'est évidemment pas localisé
au centre de gravité,
couplage entre les directions horizontale et verticale en rotation généré par les
effets gyroscopiques et par les raideurs croisées aérodynamiques.
Le deuxième couplage n'est pas traité, car la notion de phase variable générée par la
propagation des modes propres à précession directe et inverse à trajectoire circulaire
(les paliers sont généralement isotropes) à la vitesse de rotation ne peut pas être
traitée aisément par les asservissements linéaires.
La figure 5.31 montre un schéma bloc de cet asservissement radial qui prend en
compte :
les 4 axes de commandes
les boucles de contrôle de flux des actionneurs
la raideur négative des électroaimants
le découplage des deux modes propres de corps solide
la non coïncidence de position des capteurs de position.
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 154
Figure 5.31 – Schéma bloc multimodal de l'asservissement de position par PMA
I Electro- F1
+ PID + Rég. Ampli
Position +
angulaire B Mesure -
induction
F2/2 -
+
F1/2
2 1
Rotor
Masse, Inertie
X2 transverse X1
Raideurs croisées
Effets gyroscopiques
Positions modales
Capteur inductif 2
PUGNET Jean-Marc / Thèse de mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 155
Ensuite, la fonction de transfert en boucle fermée est une conséquence de celle en
boucle ouverte et donne les caractéristiques de raideur et d'amortissement (figures
5.3 et 5.4). Le comportement des modes propres élastiques est donc totalement
dissocié de l'étude de l'asservissement. Il doit néanmoins être pris en compte dans le
processus, pour placer correctement les fréquences propres de suspension, de
manière à ce que l'action dérivée génère un amortissement suffisant des modes
propres élastiques.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 156
Figure 5.33 – Moto-
compresseur
centrifuge sur skid
Figure 5.35 –
Architecture du
motocompresseur
centrifuge intégré
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 157
Prélèvement
Aspiration
L'entreprise a produit une unité pilote qui a été essayée en usine à pleine charge et
en gaz naturel. Les caractéristiques principales de cette machine sont :
compresseur destiné à une application de stockage de gaz naturel à haute
pression (figure 5.38),
6 étages de compressions répartis en 2 sections en lignes,
aspiration 50 bar et refoulement 220 bar,
6 000 kW à 12 000 tr/min,
rotor de masse 370 kg,
paliers magnétiques D 120 mm – L 90 mm avec amplificateurs 30 A / 300 V
maximum.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 158
Figure 5.39 – Mesures
des performances
aérodynamiques et
thermiques
Entre la conception et l'essai du compresseur seul, il n'y a pas grande différence. Par
contre le passage au groupe complet a nécessité de changer drastiquement le réglage
des régulateurs en diminuant les gains (diminution de l'action proportionnelle). La
courbe de phase changeant peu, cela signifie que ce sont les coefficients de raideur et
d'amortissement qui se trouvent diminués, avec un changement des vitesses critiques
et des fréquences propres, une augmentation des amplifications à la résonance et
une diminution des marges de stabilité. L'impact sur le comportement dynamique
global est donc significatif.
L'objectif est le suivant : générer un contrôleur PID que l'on sait parfaitement mettre
en œuvre avec les moyens technologiques existants, qui soit plus fiable vis-à-vis de la
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 159
mise en service de la machine. Il ne faut pas oublier que le fabricant de la
turbomachine reste maître d'œuvre de sa conception, et se doit d'assurer la stabilité
vibratoire dans les conditions spécifiées. En effet, si l'on doit atténuer un gain de
boucle au cours de la mise en service, la valeur des termes d'amortissement en est
diminuée d'autant, alors que les effets de raideurs croisées des écoulements
aérodynamiques ne changent pas. Dans ce cas, c'est toute l'étude de stabilité qui est
à revoir, et que fait-on si les exigences l'API 617 (chapitre 1.2.5.6) ne sont plus
respectées, et surtout si la machine montre des vibrations subsynchrones ?
L'annexe C décrit les rudiments de la logique floue et des réseaux de neurones. Leur
association peut constituer une piste intéressante pour générer des contrôleurs.
Simulink® Entrefer
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 160
Contrôleur
Signal Courant Force
Régulateur AEM-1 AEM
d'écart électrique magnétique
e
On remarquera que cette fonction peut être identifiée à partir d'une campagne
expérimentale simple.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 161
5.8.3 Principe du contrôle flou modal
Le système est mis sous la forme d'une équation différentielle matricielle (5.15) en
application des équations de Lagrange sur les expressions des énergies cinétique et
de déformation et du théorème des travaux virtuels :
M C K Fext Fcont (5.15)
où est le vecteur des grandeurs physiques,
Fext est le vecteur des forces extérieures de perturbation,
Fcont est le vecteur des forces appliquées par le système de contrôle,
est mis sous la forme d'état : X
A X B U
X (5.16)
soit
0 1 0 Fext Fcont (5.17)
1
M K M C M
1 1
0
suivant une technique déjà utilisée au paragraphe 2.3.
t
M q
t C q
t K q t Fext Fcont (5.19)
ce qui permet de réécrire (5.17) sous la forme :
q 0 1 q 0
t Fext Fcont
q M
t 1
tK M
t 1
t
C q
t
M
1
0 (5.20)
Chaque mode propre est contrôlé de façon indépendante par un contrôleur flou, et le
résultat est retransformé dans l'espace physique pour générer la force de commande.
L'action intégrale est traitée ici de façon séparée.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 162
Dans le cas de rotors de turbomachine sur paliers magnétiques actifs, on peut se
demander s'il est nécessaire d'installer l'action intégrale si la raideur de suspension
définie par l'action proportionnelle est suffisante et si aucune force radiale spécifique
n'est attendue. Cette remarque ne concerne que les paliers radiaux, mais pas la
butée soumise à une poussée éminemment variable suivant le régime de
fonctionnement.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 163
5.8.4.2 Modélisation et surveillance
Mahfoud, Der Hagopian et al. proposent en 2007 une méthode dans le domaine du
contrôle et de la surveillance des machines tournantes [Mahfoud]. Cette méthode
est basée sur l'idée de représenter la machine tournante par un modèle simple
équivalent dont la constitution sera obtenue expérimentalement. L'identification
utilise un nombre limité de forces d'excitation et de capteurs de déplacement situés le
long de l'axe du rotor. On utilise une procédure d'optimisation basée sur une
technique de moindres carrés. La taille du modèle (nombre de degrés de liberté et de
modes) correspond au nombre de capteurs. Une fois que les matrices d'état sont
identifiées, on peut déterminer en temps réel les forces d'excitation extérieure dans la
plage de fréquence considérée. La méthode proposée a été évaluée numériquement
et expérimentalement. Les résultats obtenus montrent l'efficacité de la méthode.
Puisque la détermination des forces externes est très importante dans l'analyse du
comportement des machines tournantes, le modèle inverse pourrait être facilement
adapté dans le but de la surveillance et du diagnostic.
5.8.4.3 PMA
Couzon et Der Hagopian ont présenté en 2007 les résultats d'une étude sur une
suspension magnétique d'un rotor de pompe turbomoléculaire destinée à la
production de silicium [Couzon]. La technique neuro-floue a été utilisée pour
synthétiser un contrôleur modal du rotor supporté par des paliers magnétiques actifs.
Pour l'instant, on se borne à contrôler les modes propres de la machine à l'arrêt.
5.9 Conclusion
Le développement des compresseurs centrifuges de procédés sur paliers magnétiques
actifs est une aventure qui a commencé au début des années 80. De très nombreux
auteurs se sont intéressés au sujet et la littérature est très abondante, mais il y a peu
de constructeurs de compresseurs et de constructeurs de paliers magnétiques ayant
une réelle expérience et une connaissance complète de l'ensemble des phénomènes.
Pour que cette technique soit mature, de nombreux développements ont été
nécessaires, comme par exemple :
la disponibilité de moteurs électriques à grande vitesse ;
l'avènement des contrôleurs numériques ;
l'augmentation des capacités de raideur et d'amortissement ;
l'installation des PMA dans le gaz de procédé (mais il reste encore à considérer le
cas des gaz acides) ;
l'intégration des machines ;
l'étude des situations dégradées ;
l'évolution des normes ;
et bien sûr avoir un retour d'expérience sur les installations pilotes.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 164
Les nouvelles techniques de logique floue et de réseaux de neurones apportent déjà
une solution de linéarisation des actionneurs et semblent constituer une piste fort
intéressante pour synthétiser des contrôleurs répondant à des critères de
fonctionnement bien définis basés sur une modélisation fine des phénomènes ou des
campagnes expérimentales simples.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 165
6. Modélisations des rotors en torsion et couplage
flexion torsion
Les définitions API des marges de séparation entre les vitesses critiques de torsion et
les régimes de fonctionnement sont assez étroites. Il convient donc d'avoir de bonnes
modélisations, d'autant plus que, contrairement à la dynamique de flexion, la
vérification expérimentale n'est pas triviale. Les deux premiers paragraphes
s'attachent à des aspects particuliers de la constitution des rotors de turbomachine.
On terminera par la nécessité dans certains cas d'effectuer une étude couplée flexion
torsion.
Lors d'essais réalisés sur des compresseurs alternatifs, Pugnet, Camus, Grazziani et
al. [Pugnet06] ont démontré qu'il n'en était rien pour des accouplements possédant
un serrage important. Cette étude a été réalisée sur un motocompresseur alternatif
de 675 kW tournant à 1000 tr/min et comprimant du gaz naturel entre 24 et 66 bar.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 166
Deux configurations de lignes d'arbres ont pu être essayées avec des arrangements
différents de volant d'inertie et de moyeu d'accouplement.
Temps
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 167
6.2 Modélisation des arbres épaulés
Le modèle simple choisi comporte deux tronçons d'arbre et deux disques, le rotor
étant encastré à gauche et libre à droite avec deux configurations différentes de
congés de raccordement. Les contours des rotors sont donnés figure 6.6, et les
dimensions dans le tableau 6.7.
0,1
0 Figure 6.6
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8 0,9 1
Contour des rotors
Le matériau est un acier de masse volumique 7 850 kg/m3, de module d'Young 206
GPa et de coefficient de Poisson 0,3.
Les calculs de référence ont été réalisés à l'aide du code ANSYS® Version 11.0
[ANSYS]. Les modèles volumiques représentés figure 6.8 comportent :
908 éléments, 1957 nœuds et 5871 degrés de liberté pour les grands congés ;
1554 éléments, 3066 nœuds et 9198 degrés de liberté pour les petits congés, ce
modèle étant nécessairement plus fin, puisque la procédure de maillage
automatique prend en compte de plus petits rayons.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 168
908 éléments 1554 éléments
Après avoir éliminé les modes propres de flexion, on obtient les résultats suivants :
fréquences propres de 142,96 et 504,50 Hz pour les congés de grands rayons ;
fréquences propres de 130,99 et 475,55 Hz pour les congés de petits rayons ;
modes propres représentés sur la figure 6.10 dans la configuration à grands
congés.
Figure 6.10 –
Déformées
modales
Les bureaux d'études modélisent souvent les lignes d'arbres en torsion à l'aide de
modèles analytiques avec des inerties concentrées. Ceci est justifié par le fait que les
machines constituant la ligne d'arbres sont de nature différente (moteur électrique ou
alternateur avec des bobinages rotoriques, compresseur centrifuge avec ses roues ou
turbine à vapeur avec ses disques, multiplicateurs ou réducteurs à engrenages avec
plusieurs vitesses de rotation, accouplements, chacun des constituants provenant de
constructeurs différents). Le standard API sur la dynamique de rotor [API684]
reprend ce type de modélisation.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 169
avec la 1ère section de l'arbre encastrée, sont écrites directement sous la forme
matricielle de l'équation 6.1 :
I12 I23
0 0 0
2 1
I23 I34
0 0 0
2 d 2
2
In2,n1 In1,n dt
0 0 0 n1
2
In n
0 0 0 (6.1)
2
K12 K 23 K 23 0 0 2
K 23 K 23 K 34 0 0 3
0
0 0 Kn2,n1 Kn1,n Kn1,n n1
0 0 Kn1,n Kn1,n
n
où Iij est l'inertie du tronçon reliant les nœuds successifs i et j (avec j=i+1 pour
une ligne d’arbres sans branchement),
Kij est la raideur du tronçon reliant les nœuds successifs i et j,
[ est le vecteur des angles de torsion aux nœuds.
2/ Ker Wilson [KerWilson] a proposé dans ses études sur le comportement des
lignes d'arbres de navires d'utiliser des pénétrations du petit diamètre dans le plus
grand, en fonction du rapport du grand au petit diamètre. Le standard sur la
dynamique de rotor de l'API [API684] reprend exactement la même définition. Henri
Blanc [Blanc] améliore cette approche en introduisant l'influence du rayon du congé
de l'épaulement. La figure 6.12 montre l'évolution de ces coefficients de pénétration,
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 170
et la figure 6.13 le modèle équivalent avec les contours utilisés pour la définition de la
raideur et de l’inertie.
p =l/d
Coefficients de pénétration p
0,16
0,14
0,04
0,02
D/d
0
1 1,5 2 2,5 3
Figure 6.13 – Arbres épaulés,
Figure 6.12 – Arbres épaulés, modèle équivalent avec
coefficients de pénétration p pénétration
3/ L'utilisation de lignes de fuite inclinées conduit à la détermination de diamètres
équivalents des différents éléments du raccordement entre l'arbre, le congé et le
disque, comme ceci est fait industriellement pour les modélisations en flexion. En
torsion, on peut penser que l'inclinaison de ces lignes est de 45°, mais, afin d'avoir
plus de latitude dans l'analyse des modèles, on laisse la possibilité de la faire varier
en l'introduisant comme variable . La figure 6.14
montre la définition de la modélisation utilisée pour
les congés. Le triangle de côtés :
2 /2
a R c
tg (6.3)
b a tg
a une surface identique à celle du congé de rayon
Figure 6.14 – Définition de la Rc.
ligne de fuite et du cône
équivalent au congé
3 D3 d3
Deq 4 (6.5)
D2 D d d2
A partir de cette définition, la figure 6.17 représente les discrétisations adoptées en
deux tronçons de cônes de raideur pour le disque intermédiaire et en un seul cône de
raideur pour le disque d'extrémité. Les inerties sont évidemment définies avec les
diamètres extérieurs des disques.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 171
Figure 6.15 – Modélisation des Figure 6.16 – Modélisation des
lignes de fuites par des cylindres lignes de fuites par des cônes
R2 R3
Rc1
Rc2
Rc3 Figure 6.17 – Décomposition
Ra1
E2
Ra2 des disques en tronçons
coniques
E1 E3
On a calculé les solutions par une méthode de Jacobi, suivant l’algorithme développé
par Bathe [Bathe] en 1976 pour effectuer les analyses dynamiques aux éléments
finis.
Parmi toutes les simulations effectuées, on a trouvé que les résultats des deux
premières fréquences propres ne dépendaient pas de la finesse adoptée par la
modélisation des arbres tant que le rapport L/D reste inférieur à 1, et très peu au-
delà (moins de 0,04% pour la première fréquence propre et de 0,75% pour la
seconde pour des rapports longueur sur diamètre allant jusqu'à 3). Le tableau 6.18
compare les différents modèles pour une discrétisation L/D=0,7. Pour classer les
solutions, on utilise le critère de l'équation (6.8) considérant les carrés des écarts
relatifs (en pourcent) par rapport au calcul de référence. Puisque les comportements
sont assez différents pour le premier et le second modes propres, on a introduit une
pondération d’un coefficient 2 sur l'écart de la fréquence propre la plus basse car c'est
celle dont on veut assurer au mieux la détermination pour des questions de réponse
aux excitations instationnaires :
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 172
100 f 2 100 f 2
C ritère petit et grand rayons
2
f
1
f
2
(6.8)
1 2
35
solution, on a fait une étude paramétrique sur
30 l'inclinaison des lignes de fuite définissant les
25
cônes. La figure 6.19 montre que l'optimum
s'obtient pour un angle de 33° pour un critère de
20
15
10
D moyen
11,33, soit un écart quadratique moyen de
5 D équivalent cône prévision de 1,4%.
0
30 35 40 45 50 55 60 65
Angle de fuite
On comparera sur le même cas de calcul deux modélisations aux éléments finis de
poutres en torsion :
modèle à un degré de liberté par nœud,
modèle à deux degrés de liberté par nœud.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 173
6.2.3.1 Modélisations des tronçons à 1 ddl par nœud
Le modèle à 1 ddl par nœud est classique et utilise une fonction de forme linéaire. Les
matrices élémentaires de masse et de raideur s'écrivent, pour un élément
cylindrique :
1 1 / 2 1 1
M JM L et K
G JK
(6.9) – (6.10)
3 1 / 2 1 1 1 L
D4
avec J inertie polaire de la section de diamètre D : J , le diamètre de masse
32
DM conduisant à JM pouvant être différent de celui de définition de la raideur
DK conduisant à JK ;
masse volumique du matériau ;
L longueur de l'élément ;
E
G module de torsion du matériau : G ;
2 1
E module d'Young du matériau ;
coefficient de Poisson ;
1
vecteur déplacement.
2
Pour la modélisation en cônes, il est nécessaire de
disposer d'éléments finis de torsion de tronçons coniques.
Afin de considérer des épaulements, on considère que le
cône définissant la raideur peut être différent de celui
définissant l'inertie, tel que représenté sur la figure 6.20
avec des diamètres variant linéairement sur la longueur L
entre respectivement D1 à gauche et D2 à droite pour
l'inertie à D3 et D4 pour la raideur. Le développement est
Figure 6.20 – Définition présenté dans l'annexe D1, et les équations des matrices
d'un tronçon conique de masse (D1.7) et de raideur (D1.12) sont rappelées en
(6.11) et (6.12) :
M1 M2
J1 L G J3 K1 K1
M et K (6.11) – (6.12)
M2 M3
210 5 L K1 K1
où J1 et J3 sont les moments quadratiques des sections à gauche de diamètres D1 et
D3 ,
les termes de masse M1, M2 et M3 sont définis dans l'équation (D1.8) en fonction
du rapport D2/D1,
le terme de raideur K1 est défini par l'équation (D1.13) en fonction du rapport
D4/D3.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 174
1 X 0
1
x x 0 (6.13)
2 X L
2
x x L
La continuité des pentes de part et d'autre de chaque nœud ainsi obtenue laisse
présager que le phénomène de prise en compte du métal qui ne travaille pas au
niveau des épaulements est mieux appréhendé.
36 3 L 36 3 L
G JK 3 L 4 L2 3 L L2
K (6.15)
30 L 36 3 L 36 3 L
3L L2 3 L 4 L2
Le développement des éléments de tronçons coniques est présenté dans l'annexe D2,
et les équations des matrices et de masse (D2.7) et de raideur (D2.15) sont
rappelées en (6.16) et (6.17) :
M4 M5 L M6 M7 L
2
J1 L M5 L M8 L M9 L M10 L2
M (6.16)
27720 M6 M9 L M11 M12 L
2 2
M7 L M10 L M12 L M13 L
K2
K3 L K2 K4 L
2
G J3 K 3 L
K5 L K 3 L K 6 L2
K (6.17)
420 L K 2
K3 L K2 K4 L
K 6 L2 K 4 L K 7 L2
K 4 L
où J1 et J3 sont les moments quadratiques des sections à gauche de diamètres D1 et
D3 ,
les termes de masse M4 à M13 sont définis dans l'équation (D2.8) en fonction du
rapport D2/D1,
les termes de raideur K2 à K7 sont définis dans l'équation (D2.16) en fonction du
rapport D4/D3.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 175
6.2.3.3 Résultats obtenus par les modèles aux éléments finis
On constate que les valeurs des fréquences propres sont pratiquement insensibles à
la finesse du maillage avec au maximum 0,03% d'écart pour des taux de
discrétisation L/D variant de 0,2 à 3. Le tableau 6.21 donne les résultats obtenus
pour un angle de fuite de 45° et un taux L/D=0,7 :
Tableau 6.21 – Fréquences propres (Hz) des modèles aux éléments finis de poutres
Type de calcul Type de congés Petits rayons Grands rayons Critère
1 ddl/nœud – géométrie 135,89 490,66 141,71 492,09 55
1 ddl/nœud – cylindres moyens 133,97 485,05 145,57 518,93 30
1 ddl/nœud – cylindres équivalents 133,04 483,87 143,96 513,39 14,6
1 ddl/nœud – tronçons coniques 134,33 485,55 146,21 519,91 36,4
2 ddl/nœud – géométrie 136,11 491,02 143,70 498,85 53
2 ddl/nœud – cylindres moyens 134,15 483,80 147,18 523,15 40
2 ddl/nœud – cylindres équivalents 133,17 482,01 145,33 516,53 17,7
2 ddl/nœud – tronçons coniques 132,58 483,58 143,55 509,47 9,8
Référence éléments finis 3D 130,99 475,55 142,96 504,50 /
Comme pour les modèles analytiques, on fait une étude de minimisation du critère en
fonction de l'angle de fuite pour les éléments de tronçons cylindriques de diamètres
moyens et diamètres équivalents des cônes à la figure 6.22, ainsi que pour les
éléments de tronçons coniques à la figure 6.23.
D moyen - 2 ddl/noeud 35
50 D équivalent - 1 ddl/noeud
D équivalent - 2 ddl/noeud 30
40
25
1 ddl/noeud
30 20
2 ddl/noeud
15
20
10
10
5
0 0
30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 30 32 34 36 38 40 42 44 46 48 50 52 54 56 58 60
Angle de fuite Angle de fuite
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 176
6.2.4 Conclusion
Dans tous les cas, le congé de raccordement de l’épaulement est modélisé par un
seul élément. L'angle optimal d'inclinaison des lignes de fuite pour la définition des
cônes est compris entre 35 et 39°. Le type de contour pour la définition des cônes de
raideur est donné figure 6.17.
On rappelle que, pour la définition des modèles analytiques, la raideur de torsion d'un
élément conique de longueur L, et de diamètres d et D est, en application de
3 G d3 D3
l'équation (6.5) : K . (6.18)
32 L d2 d D D2
Il y a lieu de tenir compte des raies cinématiques des deux lignes basse et haute
vitesse, ainsi que de leur harmonique 2, ainsi que de la fréquence électrique du
réseau et de son harmonique 2 généré lors des transitoires électriques.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 177
Diagramme de Cambell en torsion particulièrement lors du
30000
transitoire électrique. Le plus
25000
élevé est une résonance du 6ème
Vitesses critiques - excitations (tr/min)
H1 rotation
H2 Rot. + Fréq élec mode propre sur la même
20000
H4 - 2 x Fréq élec
Basse vitesse
excitation et à la vitesse du
Haute vitesse compresseur ; cette résonance ne
Torsion 1
présentera aucun danger, puisque
15000
Torsion 2
10000
Torsion 3
Torsion 4
l'excitation électrique est liée à la
Torsion 5 basse vitesse de rotation et non à
5000
Torsion 6
la haute vitesse.
Vitesse de rotation
0 (tr/min)
0 1000 2000 3000 4000 5000 6000 7000 8000 La figure 6.25 représente un
Figure 6.24 – Diagramme de Campbell diagramme de Campbell pour une
d'un motocompresseur à vitesse fixe application similaire (même
compresseur centrifuge, même
Diagramme de Cambell en torsion configuration de ligne d'arbres)
30000
mais avec un entraîneur à vitesse
25000 variable à 1800 tr/min. Les
Vitesses critiques - excitations (tr/min)
H1 rotation
Plage compresseur H2 Rot. + Fréq élec fréquences propres de torsion
sont 1690 – 2310 – 5580 – 9090
H4 - 2 x Fréq élec
20000
Basse vitesse
Plage moteur
15000
Haute vitesse
Torsion 1
– 26200 – 27230 tr/min. La plage
Torsion 2 de vitesse varie de 65 à 105% du
Torsion 3
10000 Torsion 4 nominal.
Torsion 5
5000 Torsion 6
Ces excitations ont deux origines, une origine mécanique et une origine électrique.
Pour les excitations d'origine mécanique, des documents publiés dans les recueils de
conférence des Symposiums de turbomachines de Houston organisés par le
Laboratoire des turbomachines de l'Université du Texas A&M, comme ceux de Wachel
et Szenasi en 1992 [Wachel92] puis par Corbo et Malanoski en 1996 [Corbo],
documents cités dans le standard de l'API sur la dynamique de rotor [API684].
Typiquement, les excitations au niveau du compresseur centrifuge, du multiplicateur,
des accouplements etc. sont de l'ordre du pourcent du couple permanent, cette
valeur pouvant être considérée comme très conservative.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 178
6.3.2.2 Origine électrique
Les endroits les plus vulnérables sont les bouts d'arbre, car ils ont les plus petits
diamètres et constituent les zones les plus torsibles, ainsi que les accouplements. La
résistance en fatigue doit être vérifiée compte tenu de la capacité du matériau
[BrFlav], et des concentrations liées aux épaulements et à la présence éventuelle de
rainures de clavettes [Peterson].
Dans les analyses modales, on a l'habitude de représenter les modes propres, les
maxima d'amplitude correspondent aux points conduisant aux plus grandes
participations modales. En torsion, il s'avère utile de représenter aussi les couples
modaux, ce qui donne immédiatement une information pertinente sur l'endroit le plus
sensible de la ligne d'arbres. La figure 6.28 en donne un exemple pour deux modes
propres de torsion. Pour le premier, le couple maximal est sensiblement situé au
ventre du mode propre, tandis que pour le second il est à un nœud. On peut aussi
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 179
tracer les diagrammes de la figure 6.29, dans lesquels on fait un balayage en
fréquence pour une amplitude d'excitation donnée, ce qui visualise immédiatement
les zones sensibles.
Forme modale et couple modal Amplitude Forme modale et couple modal Amplitude
0,75 0,75
0,5 0,5
Figure 6.28 –
Amplitude normée
Formes
Amplitude normée
0,25 0,25
0 0 modales et
-0,25 -0,25 couples
-0,5 -0,5 modaux
-0,75 -0,75
-1 -1
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13
Inertie / Tronçon Inertie
Excitation au
Excitation au
niveau du
niveau du
multiplicateur
compresseur
Ici aussi, on divisera ces excitations en deux familles, ce que l'on pourra appeler les
"accidents" comme les courts-circuits et ce qui fait partie du cycle de fonctionnement
normal de la machine comme les démarrages.
Les courts-circuits sont susceptibles d'affecter tous les moteurs électriques et les
alternateurs. Dans le cas des moteurs à vitesse variables, les courts-circuits se
produisant en amont du générateur de fréquence n'ont pas d'effet, mais ceux entre le
moteur et le générateur sont à considérer. Les courts-circuits comportent plusieurs
familles :
courts-circuits monophasés (entre une phase et la terre), dans 80% des cas :
courts-circuits biphasés (deux phases entre elles ou entre deux phases et la
terre), dans 15% des cas ;
courts-circuits triphasés (trois phases entre elles), dans seulement 5% des cas.
Les couplages des alternateurs sur les réseaux électriques sont effectués par un
synchro coupleur qui d'une part amène la fréquence de rotation en concordance avec
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 180
celles du réseau du groupe et d'autre part annule le décalage de phase entre
l'alternateur et le réseau. En cas de défaillance, le faux couplage intervient en
obligeant le groupe à tourner presque instantanément de l'angle qui permettra de
recaler les phases. Un cas particulièrement contraignant est le faux couplage à 120°.
10 triphasé
8
6
4
C / Cn moteur
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 181
n le couple nominal correspondant toujours à la puissance maximale de la
machine électrique ;
cc le couple électromagnétique d'excitation fonction du temps ;
k et k les coefficients de la série de Fourier ;
k l'amortissement électromagnétique.
qui contiennent les solutions générales et particulières de l'équation (6.22). Dans
cette expression.
Gi
On a : Li 2
(6.24)
i
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 182
2 2
Yik k i k 2 2 2 i i k
et, en notant : (6.25)
Zik 2 k i i k
il vient, par identification des termes en sinus et cosinus :
Yik Hik Zik Jik
Mik 2 2
Yik Zik
Yik Jik Zik Hik
Nik 2 2
Yik Zik (6.26)
Pik qi t 0 L ik k Mik
Q i i Pik k k Mik k Nik qi t 0
ik 2
i 1 i
où qi t 0 et q
i t 0 sont les conditions initiales issues de l'équilibre dynamique. On
remarquera que q i t 0 est nul lorsqu'on applique la perturbation à partir d'un état
d'équilibre statique, mais ne l'est plus s'il y a un changement du régime d'excitation,
comme par exemple l'ouverture du disjoncteur alors que le transitoire n'est pas
encore amorti.
Cette méthode d'intégration directe s'avère très rapide en temps de calcul et évite
une intégration numérique par exemple avec la méthode de Newmark (annexe B4).
Le résultat est évidemment totalement indépendant du pas de temps choisi.
triph / n 10,63 sin t e4,95 t 0,66 sin t e47,619 t 0,28 e5,78 t (6.28)
Les figures 6.32, 6.33 et 6.34 représentent pour chacun des trois cas de
perturbations le couple d'excitation et la réponse au niveau du bout d'arbre de la
turbine, où l'amplitude a toujours été trouvée maximale.
Toutes les figures 6.32 à 6.39 présentent les couples de réponse instationnaires au
même endroit, et toujours normés par rapport au couple nominal. Ils sont notés de
façon uniforme /n.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 183
exc/ n Couple d'excitation instationnaire Excitation / n Réponse au couple instationnaire Réponse totale
15 Mini/Maxi 3 Mini/Maxi
2,5
10 2
1,5
5
1
0,5
0
0
-5 -0,5
-1
-10 -1,5
-2
-15
-2,5
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
Temps (s) Temps (s)
3
10
2
5
-5
-1
-10
-2
-15 -3
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
Temps (s) Temps (s)
10 5
8 4
6 3
4 2
2 1
0 0
-2
-1
-4 -2
-6
-3
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
Temps (s) Temps (s)
Le tableau 6.35 indique les extrema relevés. Le cas du faux couplage est bien le cas
le plus contraignant.
La figure 6.36 représente les participations des trois premiers modes propres dans la
réponse au faux couplage (figure 6.34). On voit que la participation du premier mode
propre est prédominante (fréquence propre 9,86 Hz) devant celle du deuxième mode
propre (malgré la proximité de sa fréquence propre 45,09 Hz de la fréquence
d'excitation forcée 50 Hz), et a fortiori du 3ème mode propre (63,62 Hz) et des autres
modes propres supérieurs.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 184
/ n Participations modales au couple instationnaire Mode 1
6 Mode 2
Mode 3
5 Mini/Maxi
-1
-2
-3
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
Temps (s)
Les calculs précédents ont été réalisés avec des amortissements modaux de 0,05. La
figure 6.37 compare les résultats obtenus sur une durée plus longue avec deux
valeurs d'amortissements de 0,012 et de 0,002. La conclusion est que la valeur de
l'amortissement modal n'affecte pas beaucoup les valeurs de pic de la réponse qui
sont obtenus très rapidement après l'apparition du défaut, mais allongent
considérablement le transitoire qui suit. Ceci impacte la tenue à la fatigue non pas par
l'amplitude des cycles de fatigue, mais par leur nombre.
/ n Réponse au couple instationnaire = 0,012 Réponse totale / n Réponse au couple instationnaire = 0,002 Réponse totale
6 Mini/Maxi 6 Mini/Maxi
5 5
4
4
3
3
2
2
1
1
0
0
-1
-1
-2
-2 -3
-3 -4
0 0,5 1 1,5 2 2,5 0 0,5 1 1,5 2 2,5
Temps (s) Temps (s)
2
et 0,117 s). Il apparaît que c'est la
1
conjonction des vitesses modales des deux
0 premiers modes propres qui est
-1 déterminante pour les amplitudes des
-2 oscillations libres. La figure 6.39 montre les
-3
réponses maximale et minimale obtenues
-4
0,1 0,12 0,14 0,16 0,18 0,2
pour des temps d'élimination de
Temps d'élimination (s) respectivement 0,108 et 0,200 seconde.
Figure 6.38 – Maximum et
minimum des amplitudes des
oscillations libres après élimination
du court-circuit biphasé
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 185
On voit nettement le changement du régime vibratoire dans la réponse. Le
fondamental de l'excitation à 50 Hz s'estompe au profit principalement de la
fréquence du premier mode propre élastique.
/ n Réponse au court-circuit biphasé - Elimination à 0,108 s Réponse totale / n Réponse au court-circuit biphasé - Elimination à 0,2 s Réponse totale
4 Mini/Maxi 4 Mini/Maxi
3
3
2
2
1
1
0
0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
0
-1 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6
-1
-2
-2
-3
-4 -3
Temps (s) Temps (s)
5 4
4 3
moteur
3 2
nmoteur
moteur
Cnmoteur
2 1
1
C/ /Cn
0
C/ /n
0
-1
-1
-2
-2
-3 -3
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 0,45 0,5 0,55 0,6
0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 0,45 0,5 0,55 0,6
Temps (s) Temps (s)
Le calcul est assez complexe, puisqu'il faut au préalable avoir déterminé la courbe de
montée en régime de la ligne d'arbre, compte tenu des couples stationnaires de
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 186
démarrage du moteur d'une part, et du couple résistant du compresseur d'autre part,
tous deux fonction de la vitesse de rotation. Ceci demande une première intégration
numérique sur le fonctionnement du procédé qui n'est pas du propos de ce document.
Dans le cas d'un moteur à vitesse variable, ce type d'excitation n'existe pas, puisque
la machine est démarrée depuis la vitesse nulle par la régulation de vitesse.
Comme il est dit dans l'API 617, la tenue en fatigue doit être vérifiée en "fatigue
cumulative", c'est-à-dire en endommagement. La figure 6.42 montre une courbe de
Wöhler d'essais en fatigue d'un acier, avec deux zones, l'une à grand nombre de
cycles où la résistance en fatigue a atteint une asymptote qui est la limite
conventionnelle de fatigue (celle qui est utilisée au paragraphe 6.3.2.3) et une à petit
nombre de cycles.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 187
Contrainte de
rupture (log) Fatigue à petit
nombre de cycles
Loi de Miner
Fatigue à grand
nombre de cycles
Comme cette loi est assez conservative, il n'y a pas lieu de prendre de coefficient de
sécurité et le nombre de phénomènes appliqués est alors l'inverse de
l'endommagement.
Dans le premier cas, si l'on choisit des accouplements plus souples, on réduit en
même temps leur capacité en couple maximal. Tout est toujours question de
compromis. Néanmoins, on illustrera ce propos par le cas d'un motocompresseur
alternatif (celui ayant servi de base au paragraphe 6.1), pour lequel un changement
de technologie d'accouplement a donné des résultats exceptionnels.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 188
La figure 6.43 se réfère à la ligne motocompresseur avec un accouplement à lames,
la réponse au court-circuit biphasé oscille entre -6 et +5,5 fois le couple nominal.
4
moteur
2
0 circuit biphasé
Accouplement à
C// n
-2
-4
-6 lames
-8
-10
0 0,02 0,04 0,06 0,08 0,1 0,12 0,14 0,16 0,18 0,2
Temps (s)
4
Réponse au court-
Cn moteur
2
0 circuit biphasé
C // n
-2 Accouplement à
-4
-6 plots élastiques
-8
-10
0 0,02 0,04 0,06 0,08 0,1 0,12 0,14 0,16 0,18 0,2
Temps (s)
Figure 6.45 –
Roue chevron
de réducteur
avec arbre
normal et
arbre torsible
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 189
Néanmoins, il ne s'agit pas que de baisser le rapport max/n dans une ligne d'arbres.
Il faut encore s'assurer que les contraintes développées sont admissibles. En effet, si
l'on agit sur un diamètre de tronçon pour ajuster une fréquence propre, on va
changer le module de torsion de ce tronçon. Ceci est illustré dans les figures 6.46 et
6.47 établies sur le cas du turboalternateur ayant servi à l'étude du paragraphe 3.3.1.
Dans la plage de raideur considérée, la fréquence propre du premier mode propre
varie entre 5,01 et 12,27 Hz.
La figure 6.46 donne la valeur de max/n dans les bouts d'arbres de la turbine et de
l'alternateur ainsi que dans l'arbre torsible du réducteur pour différentes valeurs de
raideur de cet arbre torsible. La figure 6.47 donne la valeur de max/n sachant que
l'ajustement de la raideur du torsible se fait par son diamètre extérieur.
Réponse au court-circuit biphasé Réponse au court-circuit biphasé
6 8
7
Bout d'arbre turbine
5 Arbre torsible
6 Bout d'arbre alternateur
4
5
max / n
max/n
3 4
3
2
Bout d'arbre turbine
2
Arbre torsible
1
Bout d'arbre alternateur 1
0 0
0 0,5 1 1,5 2 0 0,5 1 1,5 2
Variation de raideur du torsible Variation de raideur du torsible
max / n
3 4
3
2
Bout d'arbre turbine
2
Arbre torsible
1
Bout d'arbre alternateur 1
0 0
0 0,5 1 1,5 2 0 0,5 1 1,5 2
Variation de raideur du torsible Variation de raideur du torsible
18
6
16 Bout d'arbre turbine
5 Arbre torsible
14
Bout d'arbre alternateur
max / n
max / n
4 12
10
3
8
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 190
reformage catalytique en raffinerie qui mérite quelques mots d'explication. Cette
application a pour but d'augmenter l'indice d'octane des essences en transformant
des chaînes carbonées droites (l'heptane n-C7 ou C7H16 a un indice d'octane RON de
0) en chaînes aromatiques (le toluène C7H8 a un indice d'octane RON de 120). Cette
transformation se fait à 500°C et 25 bar, en faisant tourner la charge d'essence avec
un fort excédent d'hydrogène sur un catalyseur au platine. En marche normale, la
masse molaire manipulée est de l'ordre de 7 à 8 kg/kmol. Mais il faut périodiquement
régénérer le catalyseur en brûlant des dépôts par une circulation d'air. Dans ce cas, la
masse molaire passe à 28 kg/kmol et il faut ralentir le régime du compresseur pour
que ce fonctionnement particulier reste compatible avec les performances
aérodynamiques du compresseur et la puissance de l'entraîneur.
Bien qu'un court-circuit soit hautement improbable, puisqu'il ne peut se produire que
sur la longueur toujours limitée de câbles enterrés entre le variateur de fréquence et
le moteur, ceci est déjà arrivé sur des sites. L'étude de résistance aux courts-circuits
doit donc être réalisée et sur toute la plage de la vitesse de rotation. Pour cette
machine, on trouve deux résonances des modes propres de torsion respectivement à
57% de vitesse sur le fondamental de la fréquence d'alimentation électrique du
moteur et à 69% de vitesse sur son harmonique 2. Ces résonances sont repérées sur
la figure 6.48. En se plaçant en résonance, la réponse au couple de court-circuit
triphasé dépasse la capacité maximale de l'accouplement du compresseur.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 191
pour participer à l'amortissement global des modes propres de torsion. La figure 6.49
représente la transmission aux paliers de ces réactions de denture.
Ceci nécessite un calcul couplé flexion torsion. Ce calcul a été réalisé par un
laboratoire spécialisé danois qui disposait du code correspondant. Le résultat de
l'étude est de disposer d'amortissements modaux relatifs aux modes propres de
torsion, dus aux paliers du multiplicateur qui vont s'ajouter aux amortissements
normaux de torsion.
Le tableau 6.50 donne le résultat pour tous les modes propres calculés (flexion et
torsion), avec leurs amortissements modaux, comparés à ceux du calcul en torsion
seule.
Compresseur
Moteur
Multiplicateur
Mode propre à
33,6 Hz
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 192
La figure 6.51 montre le modèle de la ligne d'arbres, ainsi que les deux modes
propres à 28,5 et 33,6 Hz. Les barres verticales représentent les angles de torsion et
les ellipses les trajectoires latérales. Le premier mode propre comporte
essentiellement de la torsion, le second un fort couplage flexion torsion (mode propre
de basculement du mobile grande vitesse du multiplicateur). Ceci explique la
différence entre leurs amortissements modaux 0,01 et 0,77.
Cette étude ne s'est pas avérée suffisante pour ne pas modifier la technologie prévue.
Le tableau 6.52 indique bout d'arbre par bout d'arbre les valeurs de couples
instationnaires maximaux auxquelles on a pu atteindre sous l'effet des courts-circuits
biphasés et triphasés sur les deux résonances et à la vitesse nominale. Les symboles
PV et GV signifient petite vitesse et grande vitesse. Les formules types de court-
circuit sont l'équation (6.29) pour le court-circuit triphasé et (6.30) pour le biphasé.
/ n 0,016 0,634 e19,74 t 5,96 sin t 0,236 e28,64 t (6.32)
/ n 1,853 1,93 e1,04 t 0,181 sin t 0,7 e7 t 0,934 sin t e48 t
0,887 sin t / 6 2,285 e24,4 t 2,191 sin2 t 2,137 e0,24 t (6.33)
1,642 sin2 t 0,022 e77 t
Rien ne dit que pour d'autres applications, on aurait pu bénéficier d'un gain
d'amortissement supérieur. Un autre intérêt réside dans la définition de fréquences
propres de torsion plus précises que sur le modèle de torsion seule (2 à 3% plus
basses sur les deux premières, et jusqu'à 10% d'écart sur les suivantes).
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 193
6.5 Sources de dispersion
Avant de conclure ce chapitre, on voudrait insister sur les sources de dispersion qui
peuvent conduire à des écarts entre la prévision et la réalité des choses.
Cet écart-type est très significatif ! Une source technologique de dispersion est
constituée par les accouplements à plots élastiques (figure 6.44) utilisés avec un
matériau dont les caractéristiques sont fonction de la température et du couple
appliqué. Ceci est probablement vrai aussi dans le cas des accouplements à lames
(figures 6.3 et 6.43), pour lesquelles la raideur torsionnelle des lames flexibles,
déterminée expérimentalement, est fonction du couple de serrage installé, et l'on
connaît les difficultés d'obtenir un couple de serrage précis dans une zone
d'accessibilité toujours limitée.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 194
Enfin, on a vu que lors de l'élimination du court-circuit, le temps d'élimination du
défaut a une forte influence sur la réponse instationnaire.
6.6 Conclusion
La conclusion de ce chapitre est que la modélisation en torsion reste toujours
perfectible. Pour ceci, il est nécessaire de disposer de résultats expérimentaux sur
des machines en service, et la technique de la télémétrie s'avère très efficace,
couplée à un traitement du signal par transformée de Fourier rapide.
De nouvelles modélisations ont été proposées pour les éléments frettés et les arbres
épaulés afin d'améliorer la prévision des fréquences propres de torsion. Pour les
arbres épaulés, on a proposé un modèle analytique et un modèle aux éléments finis,
tous deux introduisant des tronçons coniques. On remarquera de plus que la
connaissance du rayon du congé de raccordement permettrait d'introduire
directement la concentration de contrainte correspondante.
Les problèmes les plus ardus restent liés à l'utilisation des machines électriques dans
les lignes d'arbres avec les excitations stationnaires des couples dits quelquefois
"pendulaires" émis par les générateurs de fréquence, et surtout par les phénomènes
instationnaires.
Dans ces conditions, il est naturel que les analyses torsionnelles débouchent
pratiquement toutes sur des études de tenue en fatigue, avec la nécessité de définir
des cycles de vie.
Enfin, le couplage flexion torsion est un moyen de mieux appréhender les fréquences
propres et amortissements modaux nécessaires aux calculs de réponse.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 195
7. Systèmes disques aubes
Les roues des turbomachines sont le siège d'échanges d'énergie importants entre le
gaz et le rotor. La puissance spécifique pouvant dépasser 100 kW par kilogramme de
masse de roue donne une idée de l'amplitude des excitations aérodynamiques qui
s'exercent sur des pièces tournantes déjà très sollicitées par les effets centrifuges.
L'injection partielle est une technique spécifique des turbines à vapeur industrielles.
Elle consiste à installer sur les étages dits "de régulation" différents secteurs
angulaires, chacun étant équipé d'aubages distributeurs et étant alimenté par une
soupape régulatrice d'admission de vapeur, comme représenté sur la figure 7.1. Ce
dispositif a pour but d'améliorer le rendement de la turbine lors des fonctionnements
en marche partielle où les premiers étages réalisent l'essentiel de la puissance
délivrée, en créant des triangles de vitesse corrects notamment sur la partie injectée
du premier étage. Les grandes turbines des centrales de production d'électricité n'ont
pas ce dispositif et sont alimentées en injection totale dès la première rangée.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 196
Le pourcentage d'injection (partie de la circonférence
alimentée) est choisi pour ne pas avoir à installer des
aubes trop courtes qui auraient trop de pertes par
frottement Ce dispositif est également utilisé sur les
étages courants de certaines machines à haute pression
et à petit débit pour la même raison.
Sur l'aspect dynamique, les aubes sont soumises des sollicitations autres que celles
d'un étage courant. En plus du sillage des distributeurs, elles subissent en quelque
sorte des "chocs", dans un sens ou dans l'autre, à chaque entrée et chaque sortie de
chaque secteur injecté. La figure 7.2 représente le profil de la charge statique
appliquée à chaque aube sur un tour.
Puissance pi
angulaire
Figure 7.2 – Distribution
angulaire de la
Position puissance en injection
angulaire
partielle
(1 tour)
0 i 2
Les aubages tournants des turbines à action sont assemblés par paquets par
l'intermédiaire d'un ruban fixé par rivetage sur les sommets d'aubages (figure 7.3).
Ce ruban sert à la fois à améliorer les performances aérodynamiques de l'étage en
réalisant une étanchéité de la veine vapeur au diamètre extérieur,
et à transmettre des efforts tangentiels d'une aube à l'autre.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 197
7.1.3 Fréquences propres d'un paquet d'aubages
11000 axial 2
10000
FREQUENCES (Hz)
tan déphasés
9000
8000 Mode propre tangentiel déphasé 1 Mode propre tangentiel déphasé 2
7000 ZDN
6000
5000
axial
axial11
4000
tangentiel 1
3000
15N
2000 Mode propre tangentiel en phase 1
1000
0
0 2000 4000 6000 8000 10000
On remarquera que les déformées des différents aubages du paquet sont très
différentes entre les différents modes propres tangentiels déphasés, ce qui leur
confère des susceptibilités vibratoires très différentes en fonction des excitations qui
leur sont imposées et qui explique de nombreux incidents parvenus sur des turbines à
vapeur. Compte tenu des amortissements modaux très faibles, le mode propre qui se
trouve en résonance a une importance prépondérante dans la réponse. De plus, les
incertitudes liées au processus de fabrication font que la distribution statistique des
fréquences propres peut couvrir une plage non négligeable.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 198
7.1.4 Considérations générales sur la tenue en fatigue
On s'intéresse beaucoup plus aux modes propres qui se développent dans la direction
tangentielle, donc dans le plan de la roue, comme sur la figure 7.4. La plupart des
ruptures observées leur sont imputables. Généralement, les modes propres
tangentiels déphasés sont excités par le sillage des distributeurs, surtout lorsqu'on
arrive vers les étages moyenne pression qui sont plus hauts, alors que le premier
mode propre en phase est excité par l'injection partielle pour les aubages de tête et
par toutes les non uniformités d'écoulement pour les aubages terminaux basse
pression. Il faut être très prudent dans la conception de ces rangées d'aubages et
considérer des coefficients de sécurité en fatigue élevés.
Les nombres de cycles auxquels sont soumis les matériaux sont considérables. A
1000 Hz, un an de fonctionnement correspond à 3 1010 cycles, ce qui nous place déjà
très à droite dans les courbes de Wöhler (figure 6.42). Dit d'une autre façon, la
détermination conventionnelle des limites de fatigue en laboratoire se fait en 107
cycles, ce qui représente 3 heures de fonctionnement pour l'excitation d'un mode
propre à 1000 Hz (moins de 20 minutes pour 106 cycles).
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 199
moyens d'évaluation des contraintes dynamique à notre disposition sont des
méthodes pseudo empiriques.
A la suite d'un incident survenu sur une turbine à vapeur de récupération d'énergie
dans une papeterie, il est apparu qu'une détermination
plus scientifique des contraintes dynamiques était
nécessaire. L'application se réfère à une rangée
développant 5 400 kW à 5 305 tr/min et constituée de
115 aubages mobiles de 95,5 mm de hauteur sur un
diamètre de base de 1 075 mm. Les paquets concernés
comportent 7 aubages. On voit à la figure 7.6 le rotor
avec l'aubage incidenté qui se situe sur l'étage suivant
l'obturateur à grille après le soutirage (cf. figure 1.5),
Figure 7.6 – Rotor l'écoulement se faisant vers l'avant ; la partie supérieure
incidenté de turbine de cet obturateur est restée en place après qu'on ait
démonté la demi-partie supérieure de l'enveloppe.
L'examen des faciès de rupture, figure 7.7, ayant montré la présence de fatigue sous
l'effet d'une sollicitation dynamique dans la direction tangentielle, on ne s'intéresse
qu'aux modes propres dans cette direction. Une généralisation aux deux directions
tangentielle et axiale est parfaitement envisageable.
Initiation de la
Cernes de Propagation fissure
fatigue
Rupture Direction de
finale sollicitation
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 200
avec H chute d'enthalpie et M débit massique dans le secteur, soit en généralisant
de façon symbolique sur la roue complète :
p
i1
i i i 1
pi cosj d p sinj d
i
i 1 i 1 i 1 i 1
termes en cosinus : A j et en en sinus : B j
En couvrant la zone des fréquences propres
Excitation du paquet (taux d'harmoniques)
étudiées, on obtient la figure 7.8. Si cette zone
700 couvre l'excitation par les distributeurs, il faut
600
les ajouter au stimulus.
Puissance angulaire
500
(kW/rad)
400
300 Il faut alors remarquer que dans la rotation,
100
200
chaque aubage du paquet est soumis au
0 même stimulus, mais pas au même instant,
car chaque aube entre à son tour dans la zone
0
10
12
14
16
18
20
22
24
26
28
30
Harmonique
injectée. Ce retard s'exprime par un
Figure 7.8 – Contenu fréquentiel déphasage de l'excitation entre aubages égal
de l'excitation à: 2 Nh / Na (7.4)
où Nh est le numéro de l'harmonique qui nous
intéresse et Na le nombre d'aubages de la rangée tournante. La prise en compte de ce
déphasage est fondamentale dans ce qui suit.
Une fois que l'on dispose de ces éléments, on peut établir la réponse globale du
paquet d'ailettes pour le mode propre considéré et pour un amortissement donné en
utilisant une généralisation de la réponse modale. Pour le 1er mode propre qui est
celui le plus sollicité, on a l'équation (7.5) de la participation modale :
q
1 2 1 q1
q1 1 Fexc
t
2
(7.5)
1 1
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 201
En combinant les expressions (7.6) de chacune des excitations :
En revenant sur le premier mode propre, on cherche une solution harmonique pour
chaque composante de la série de Fourier :
qk ak cosk r t bk sink r t (7.8)
1 k r k
En en notant Hrés l'harmonique de la résonance Hrés , c'est à dire , il
r 1 Hrés
vient par identification :
k
2
k
Ck 1 2 1 Dk
a Hrés Hrés
k 1
2
qs NA 2
2
k k
1 2 1
H Hrés
rés
(7.9)
k
2
k
Dk 1 2 1 Ck
bk 1
Hrés Hrés
q 2
NA
k
2 2
s k
1 2 1
Hrés Hrés
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 202
2
dont on cherche les valeurs extrêmes dans la rotation sur un tour t 0 ;
r
Réponse
Réponse du paquet (taux d'harmoniques) Réponse paquet d'ailettes
Puissance
20 1400
6
15 1200
Contrainte dynamique
5
Contrainte (MPa)
1000
10
4
800
(MPa)
5
3
600
0
2 400
1 -5 200
0 -10 0
0 1 2 3 4 5 6
0
10
12
14
16
18
20
22
24
26
28
30
Harmonique Position angulaire (rad)
Limite
Diagramme de fatigue Sécurité
Fonct.
300
Cotrainte dynamique (MPa)
250
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 203
Dans le phénomène d'injection partielle, c'est le premier mode propre tangentiel
(mode propre en phase de toutes les ailettes
Excitation d'un paquet d'ailettes
(1er mode tangentiel)
du paquet dans le plan de la roue) qui est
1 affecté. En reprenant la construction des
0,9
vecteurs de Fresnel de la figure 7.9, on peut
Réponse des modes en phase
0,7
0,6
vitesse de rotation quelle est la résultante des
0,5 forces tangentielles de vapeur sur l'ensemble
0,4
du paquet. La figure 7.14 montre ce résultat
0,3
pour la configuration de la rangée d'aubages
0,2
0,1
étudiée au paragraphe 7.1.5, c'est-à-dire pour
0 115 ailettes au total et une résonance sur
1 5 9 13 17
Nombre d'ailettes par paquet
21 25
l'harmonique 9 de la vitesse de rotation. La
position des paquets de 7 ailettes, montre que
Figure 7.14 – Résultante de
ce choix, qui avait été dicté par d'autres
l'excitation tangentielle
considérations, en particulier de montage,
n'était pas optimal. Si celui-ci avait été de 13 ailettes, la situation aurait été
considérablement meilleure.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 204
Figure 7.15 – Roue
3D de compresseur
centrifuge
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 205
devenu un mode propre de corps solide et a disparu), les résultats obtenus sont
remarquables.
Tableau 7.18 – Comparaison calcul mesure des fréquences propres de deux roues de
compresseur centrifuge
Roue bidimensionnelle Roue tridimensionnelle
Mesure Prévision Ecart Forme Mesure Mesure Prévision Ecart Forme
(Hz) (Hz) (%) modale moyeu (Hz) flasque (Hz) (Hz) (%) modale
1337 1259 -5,8 2D 2016 1D
2666 2638 -1,1 3D 1763 1829 2228 24,0 2D
3869 3879 0,2 4D 2839 2847 2892 1,7 3D
4847 4910 1,3 5D 3598 3600 3611 0,3 4D
5649 5822 3,1 6D 4171 4237 1,6 5D
6514 6670 2,4 7D 4494 4489 4625 3,0 6D
7230 7477 3,4 8D 4859 4819 0,8 7D
7923 8242 4,0 9D 4976 4979 8D
8679 8948 3,1 10D 5066 9D
9147 9557 4,5 11D 3838 3843 de 3956 Aubes
5315 5611 5,5 3D-1C 4232 à 4100 1D-1C
7112 7662 4,9 4D-1C 4867 5198 6,8 2D-1C
8829 9287 5,2 5D-1C 5352 5348 5391 0,8 3D-1C
5569 5564 4D-1C
5828 5826 5D-1C
6077 6065 6D-1C
6264 7D-1C
Cette analyse est maintenant faite couramment par les options de codes généralistes
d'analyse aux éléments finis comme par exemple ANSYS® [ANSYS]. Par contre, on a
voulu développer des méthodes de modélisation et d'exploitation automatiques afin
de généraliser l'utilisation de cette méthode à la conception des compresseurs
centrifuges dont on rappellera qu'ils sont très souvent produits unitairement.
Des routines dans le langage ANSYS ont été développées afin de générer
automatiquement la géométrie des aubes à partir des modèles d'usinage (surfaces
réglées) et de récupérer les contours. En environ 10 minutes, des modèles sont
disponibles pour l'analyse des contraintes, l'étude du serrage sur l'arbre (capacité en
couple lors du fonctionnement) et l'analyse dynamique. La figure 7.19 montre les
secteurs répétitifs d'une roue 2D et d'une roue 3D, issus du modèle d'usinage, ainsi
que le modèle aux éléments finis généré automatiquement pour la roue 3D avec
142 578 degrés de liberté et qui comporte aussi un tronçon d'arbre.
Les analyses sont lancées et les résultats directement exploitables avec les outils
d'analyse d'ANSYS®. On voit sur la figure 7.20 un calcul à l'arrêt (serrage) à gauche,
un calcul en rotation (vue côté extrados an centre et intrados à droite), et sur la
figure 7.21 les résultats de calculs de fréquences propres de modes propres
d'ensemble (4 diamètres nodaux d'une roue bidimensionnelle à gauche) et de modes
propres locaux (festons au centre et aubes à droite sur une roue tridimensionnelle).
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 206
Figure 7.19 – Modèles d'usinage
et maillage pour analyse aux
éléments finis
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 207
Les fréquences propres sont calculées par ordres de Fourier qui sont liés directement
aux diamètres nodaux. Le nombre d'ordres de Fourier est de N/2 si le nombre de
secteurs répétitifs est pair, et (N-1)/2 s'il est impair.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 208
Dans certains cas, l'utilisation du diagramme de coïncidence explique bien la
résonance, et l'on change les fréquences d'excitation en jouant sur le nombre d'aubes
directrices. Dans d'autres cas, ce diagramme n'indique pas de risque évident de
résonance. Pour l'illustrer, on prendra deux exemples.
Roue 2 Roue 3
Roue 1
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 209
Les diagrammes de coïncidence n'expliquent pas l'incident sur la roue 1, ils expliquent
sur la roue 2, mais pourquoi la roue 3 a tenu avec plus de résonances possibles et un
niveau d'excitation supérieur, la pression du gaz est plus élevée ?
Quoi qu'il en soit, la machine a été modifiée en installant 14 aubes dans les canaux
de retour alimentant les roues 2 et 3, ce qui conduit à la position des rectangles bleus
sur les diagrammes de la figure 7.25, pour lesquels on ne trouve plus de résonance.
Quant à la roue 1, on a utilisé la technique de "scalopage" du diamètre extérieur
entre les aubes, qui modifie les fréquences propres de ces modes propres locaux, au
prix d'une légère modification des performances aérodynamiques.
L'autre exemple concerne des modes propres locaux sur les bords d'attaque d'aubes
d'une roue tridimensionnelle de grand coefficient de débit (partie droite de la figure
7.23). L'application concerne deux compresseurs centrifuges de gaz naturel installés
sur une plate-forme offshore. L'étage incriminé de diamètre 480 mm développe une
puissance proche de 4 MW à une vitesse de rotation nominale de 9 660 tr/min. C'est
un étage de très grand coefficient de débit de 0,11 avec une pression d'aspiration de
44 bar abs à 45°C. La construction de la roue (coupe 7.27) est réalisée par un moyeu
aubagé en acier inoxydable martensitique à 16% de chrome Z4CN16-4, usiné en 5
axes à haute vitesse, et un flasque assemblé sur les sommets d'aubes par brasage à
haute température avec une brasure or-nickel.
Un incident a été observé sur chaque machine après 11000 à 12500 heures de
fonctionnement et 130 à 150 démarrages. L'analyse des ruptures montre une
propagation de fissure au niveau de la liaison de l'aube et du flasque. Cette fissure se
propage non seulement dans la brasure, mais également dans le matériau de base
(figure 7.28), ce qui ne met pas en cause seulement la qualité de la brasure elle-
même. L'observation micrographique du faciès d'une rupture (figure 7.29) montre
qu'au-delà de la rupture ductile de la partie centrale due à une contrainte radiale
élevée, l'initiation de la fissure est due à de la flexion apparaissant en plusieurs points
du pourtour. L'analyse au microscope électronique à balayage met en évidence des
stries de fatigue (figure 7.30). Un phénomène vibratoire est nettement mis en cause.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 210
L'analyse dynamique de la roue a été réalisée suivant la technique du paragraphe
7.2.3. Les fréquences propres ont été confirmées par une analyse modale
expérimentale. La roue possède 19 aubes et les calculs de fréquences et modes
propres sont faits jusqu'à l'ordre de Fourier 9. Le distributeur placé en amont possède
16 aubes. Le diagramme de coïncidence de la figure 7.33 met en évidence une
excitation possible d'un mode propre de flexion des aubes (figure 7.31) à 3978 Hz par
l'harmonique 2 de l'excitation des distributeurs à 75% de la vitesse de rotation
nominale. La figure 7.32 montre la répartition des contraintes modales de Von Mises,
avec un maximum (repéré MX) qui se situe bien au niveau de l'initiation des fissures.
Le maximum de contrainte modale radiale se situe au même endroit.
Même si les machines étaient exploitées de façon continue à une vitesse de rotation
nettement supérieure aux 75% correspondant à la résonance, on rappelle qu'il suffit
de 7 heures de fonctionnement à cette vitesse sur les 12 à 13000 effectuées pour
atteindre les 108 cycles suffisants pour initier une rupture de fatigue.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 211
La question restant en suspens est la suivante : l'excitation par l'harmonique 2 de la
fréquence de passage des distributeurs est-elle d'amplitude suffisante pour
développer les contraintes conduisant à l'apparition de la fissure ?
Ce dernier exercice est très difficile et très risqué pour plusieurs raisons.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 212
2 2
K t nom
loc loc Cste (7.12)
E
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 213
ces conditions de prévoir valablement une durée de vie. Afin de mieux appréhender la
concentration de contrainte au raccordement des aubes sur le flasque, il est suggéré
d'utiliser la disposition de la figure 7.37, où l'on va assembler l'aube sur un bossage.
De cette façon, on éloigne la brasure de la concentration de contrainte, on diminue et
on contrôle mieux la valeur du coefficient de concentration de contrainte grâce à un
congé de plus grand rayon qui est usiné. Mais il est évident que cette disposition
technologique est beaucoup plus onéreuse, puisqu'on ne peut plus usiner l'intérieur
du flasque par tournage, mais par fraisage 5 axes de formes tridimensionnelles
complexes.
Flasque
Joint brasé
Moyeu
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 214
o des opérations d'assemblage (brasage à haute température ou soudage
robotisé) et des traitements thermiques introduisant des déformations
thermiques entre les différentes phases d'usinage.
Malgré les études effectuées, tous les incidents ne sont pas encore expliqués ! On
renvoie ici au paragraphe 8.3 de ce mémoire, dans lequel on présente les recherches
introduisant des excitations d'origine acoustique venant s'ajouter aux traditionnelles
excitations mécaniques créées par les sillages des aubages, et donnant de nouvelles
pistes d'analyse.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 215
8. Implications acoustiques
Il est évident que les phénomènes acoustiques sont très importants vis-à-vis du bruit
émis par les machines et ont un impact très fort sur la protection de l'environnement.
Dans ce domaine, il faut absolument insister sur le fait que les turbomachines ne sont
pas les seules à rayonner du bruit, mais que les pulsations de pression qu'elles
génèrent se transmettent en amont et en aval dans les tuyauteries de gaz, ce qui en
fait des "radiateurs" acoustiques de très grande longueur, d'autant plus émissifs que
leurs épaisseurs sont faibles. En plus des nombreuses normes relatives au mesurage
des niveaux de bruit, on citera le document technique [VDI3733] qui permet
d'évaluer le bruit émis par les réseaux de tuyauteries à partir de la connaissance des
pulsations de pression internes.
Si le problème du bruit émis par les installations est important, car il conditionne
souvent l'autorisation d'exploiter, (dans les milieux habités, celle-ci est de plus en
plus fondée sur le fait qu'une installation nouvelle doit se fondre dans
l'environnement), le but de ce chapitre est plutôt de montrer quelques applications où
les phénomènes acoustiques sont impliqués dans le comportement vibratoire des
turbomachines, ce qui leur confère un impact important sur la fiabilité.
Les trois types de machines concernées par ce mémoire seront abordés : les
compresseurs alternatifs, les turbines à vapeur et les compresseurs centrifuges.
Malgré ces études, des problèmes subsistent et deux exemples sont donnés.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 216
8.1.1 Mauvaise conception d'une bouteille antipulsatoire
Ceci signifie que tous les harmoniques pairs de la vitesse de rotation de 16,5 Hz se
trouvent en résonance sur une fréquence propre acoustique de la bouteille !
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 217
Le tableau 8.4 montre l'impact sur les niveaux vibratoires du compresseur exprimés
en vitesse vibratoire pour le cas de charge 75% et mesurés aux points de la figure
8.5. On s'aperçoit que l'on a gagné 25% du niveau efficace moyen dans la direction
axiale qui est la plus souple.
On a également constaté que le bruit émis avait diminué, mais on ne dispose pas de
mesures comparatives.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 218
Après avoir remplacé l'encastrement par un supportage vertical comme condition aux
limites dans le calcul des fréquences propres de la tuyauterie, on a trouvé un mode
propre très proche de l'harmonique 2 de la vitesse de rotation du compresseur (2 fois
400 tr/min), harmonique très énergétique de l'excitation pneumatique.
8.1.3 Conclusion
On a montré dans ces applications que les problèmes vibratoires pouvaient être la
conséquence soit de résonances mécaniques, soit de résonances acoustiques excitées
par les pulsations de pression émises par la machine.
Il est évident qu'un effort encore plus important doit être réalisé pour éviter la
conjonction d'une résonance mécanique et d'une résonance acoustique qui conduirait
à de très grands coefficients d'amplification.
Figure 8.7 –
Turbocompresseur
de gaz de synthèse
d'ammoniac
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 219
Le premier étage développe une puissance de l'ordre de 5
MW. Il est constitué d'aubages à action à section constante
très courts (21 mm de hauteur, largeur de disque 40 mm)
tenus sur le disque par des pieds sapins et liés au sommet
en paquets par des rubans rivetés (analogue à la figure
8.8, avec un montage du type de la figure 7.3). Les
conditions de vapeur sont très élevées 120 bar et 520°C.
Le matériau utilisé est un acier à 13% de chrome allié avec
du niobium pour lui conférer une bonne tenue au fluage.
Figure 8.8 – Aubage Lors du démarrage de l'installation à 9000 tr/min tout allait
mobile court à bien, puis à la mise en production, quand la vitesse du
action groupe a été poussée à 11000 tr/min le niveau vibratoire
est monté brusquement. L'un des paquets d'ailettes avait
perdu son ruban. Cet incident s'est produit plusieurs fois et de façon extrêmement
rapide.
Rotation
Direction
d'injection
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 220
de l'ordre de 7500 Hz, pratiquement accordée sur la fréquence de passage des
distributeurs.
L'illustration concerne une petite turbine à vapeur de faible puissance à deux étages
entraînant une pompe à 3000 tr/min dans une installation de pétrochimie. La figure
8.13 montre la coupe d'une telle machine.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 221
de vapeur partant vers l'avant (la droite) soit redirigé vers les étages de détente. Il
s'agit de pièces de fonderie.
Sur cette machine, les cardans de la tringlerie qui pilotait la soupape régulatrice
d'admission de vapeur double siège à partir du servomoteur du régulateur de vitesse
étaient trouvés régulièrement détériorés. On a d'abord suspecté un problème de
résonance mécanique de la commande sous l'effet de la vapeur, et on a mesuré les
vibrations axiales sur la tige de commande de la soupape.
Un type de phénomène de même nature a été trouvé sur une installation de turbine à
vapeur qui devait réaliser un niveau acoustique particulièrement bas pour une
application militaire sensible. Une raie particulière apparaissait dans le spectre à
certaines puissances, qui s'est révélée être liée à l'excitation d'un mode propre d'un
puits thermométrique destiné à mesurer la température à l'admission de la turbine
par les tourbillons de Karman qu'il générait. On peut même imaginer qu'un
fonctionnement de longue durée aurait pu causer une fissuration et une fuite de
vapeur.
La bibliographie dans ce domaine n'est pas très abondante. Les premiers articles
consacrés aux phénomènes acoustiques dans les turbomachines étaient consacrés
aux machines axiales. Parmi eux, on citera l'étude phénoménologique de Tyler et
Sofrin en 1962 [Tyler], qui est développée brièvement au paragraphe 8.3.1. Celle-ci
était motivée, comme beaucoup à cette époque, par la caractérisation du bruit au
voisinage des aéroports et la recherche de son atténuation. Le résultat de cette étude
d'interaction rotor-stator est la connaissance d'une liste de fréquences d'excitations
acoustiques.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 222
Sur la base de ces données, Ehrich a concentré ses études en 1969 [Ehrich] sur la
caractérisation de fréquences propres acoustiques dans des cavités annulaires
bidimensionnelles, en prenant en compte l'effet d'un écoulement axial avec une
composante giratoire.
Après plusieurs dizaines d'années d'études consacrées aux machines axiales, il faut
attendre 1999 pour voir le premier article consacré à la rupture par fatigue à grand
nombre de cycles de la roue d'un compresseur centrifuge causée par une auto
excitation aéroélastique. Cet article comporte deux parties, la première [Eckert]
relative à l'exposé du cas et aux mesures réalisées et la seconde [Ni] relative aux
mécanismes et à la modélisation.
Sven König a publié en 2009 un article sur la caractérisation des fréquences propres
et modes propres acoustiques dans les cavités latérales entourant une roue de
compresseur centrifuge [König1]. Avec ses collègues Petry et Wagner, il a publié
une autre étude, toujours en 2009, où l'on montre que la rupture en festons par
fatigue d'une roue de compresseur centrifuge est liée à la coïncidence d'un mode
propre mécanique, d'un mode propre acoustique et de l'excitation par la fréquence de
passage des aubages distributeurs situés en amont [König2].
Encore plus récemment, Moyroud, Picavet et al. ont montré que les formes
acoustiques des excitations de Tyler-Sofrin se réfléchissaient sur les aubages
redresseurs du canal de retour situé en aval de la roue, pour provoquer une nouvelle
excitation acoustique dont la fréquence correspond à une harmonique égale à la
somme des nombres d'aubages distributeurs situés en amont et du nombre
d'aubages redresseurs situés en aval [Moyroud]. Un résumé de cette étude fort
intéressante est présenté au paragraphe 8.3.2.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 223
où n est l'harmonique considéré, Na le nombre d'aubages tournants, la fréquence
de rotation et an(r) et n(r) représentent l'évolution du champ de pression radial du
rayon (effet de pied, de tête, etc.).
L'article comporte également des analyses acoustiques d'atténuation des niveaux des
pulsations de pression dans le conduit annulaire suivant la roue, puis de radiation en
champ lointain, qui ne concernent pas le présent mémoire. Le développement réalisé
par Tyler-Sofrin est phénoménologique et se distingue d'autres approches plus
globales mais quantitatives, comme les travaux réalisés par la NASA en 1975 sur la
prévision du niveau de bruit émis par les compresseurs axiaux [Heidmann].
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 224
Figure 8.16 – Emplacement des
capteurs
Les figures 8.18 et 8.19 donnent les spectres de réponse en pressions instationnaires
issues de la simulation aux stations 10 entre le distributeur et l'entrée dans la roue,
et 30 dans le diffuseur.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 225
Le spectre de pression de la figure 8.18 montre trois raies importantes aux
harmoniques 14 (nombre d'aubages distributeurs), 17 (nombres d'aubages de la
roue) et 28 (double du nombre d'aubages distributeurs). L'amplitude de l'harmonique
2 (H28) étant moitié de celle du fondamentale (H14). Dans le diffuseur (figure 8.19),
les niveaux des harmoniques 14 et 17 sont plus faibles qu'en amont de la roue,
l'harmonique 28 a disparu, mais la 30 est apparue.
L'étude acoustique a été faite sous la forme des excitations de Tyler-Sofrin, mais en
adjoignant une réflexion des pulsations de pression sur l'obstacle des Nr aubages
redresseurs du canal de retour :
m' m k' Nr n Na k Nd k' Nr (8.5)
Sur ces figures, on voit aussi apparaître l'harmonique n=42. Sur la figure 8.20, à
l'amont de la roue, elle est associée à l'ordre m=+14, c'est-à-dire à harmonique 2 de
la fréquence de passage des distributeurs 42-14=28. Sur la figure 8.21, à l'aval de la
roue, elle est associée cette fois à l'ordre 12, ce qui redonne toujours la même
harmonique d'excitation 42-12=30.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 226
8.3.3 Importance des moyens à mettre en en œuvre
Dans chacune des recherches, les moyens mis en œuvre, tant au niveau de la
modélisation que de l'investigation expérimentale sont colossaux. Le chiffre de 48,4
millions de cellules pour l'étage complet de l'étude de Moyroud qui comporte un calcul
instationnaire de 10 000 pas de temps, montre les efforts réalisés au niveau de la
CFD. N'oublions pas que les calculs – et leurs dépouillements évidemment – doivent
être réalisés pour chaque régime de rotation.
Les efforts de recherche engagés sur les roues de compresseurs centrifuges mettent
en exergue des excitations acoustiques sur de nouvelles harmoniques de la vitesse de
rotation. Différentes hypothèses se font jour, et la recherche sur ce thème est en
pleine effervescence.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 227
9. Modèle dynamique d'un compresseur centrifuge et
de ses réseaux
Ce chapitre se démarque de la dynamique vibratoire. Il s'attache au développement
d'un modèle original pour expliquer le régime transitoire d'un compresseur centrifuge
lorsqu'on modifie ses conditions de fonctionnement, et notamment au mécanisme
d'adaptation du débit traversant la machine. Ce changement impose en effet un
transitoire hors de la caractéristique statique de compression.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 228
de grandes amplitudes de plusieurs centimètres, avec un risque évident sur
l'étanchéité des brides.
Les pressions imposées par ces bilans à l'aspiration et au refoulement deviennent alors
des "conditions aux limites" pour le fonctionnement du compresseur. Puisqu'il ne s'agit
plus d'une conséquence de l'application des courbes de performance, il faut imaginer
un autre mode de fonctionnement du compresseur.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 229
Qm c H
rendement polytropique : p (9.2)
W
avec Qm-c débit massique dans le compresseur (kg/s),
W puissance mécanique à l'arbre (W) ;
Nota 2 : dans le domaine des compresseurs, on utilise la notion d'analyse
polytropique, plutôt que isentropique, définie par un rendement polytropique
constant entre l'entrée et la sortie. C'est une entité qui n'est pas physique
mais qui présente le gros avantage d'établir un rendement indépendant du
rapport de pression.
Hp
coefficient de hauteur polytropique : 2
(9.3)
U2
avec Hp enthalpie communiquée au gaz exprimée de façon approchée par :
1
Z R Ta Pr p
Hp a 1 (9.4)
1 Pa
p
Les courbes caractéristiques d'un compresseur à 5 étages sont tracées sur la figure 9.2
en coefficients adimensionnels :
Caratéristique adimensionnelle Caratéristique adimensionnelle
Hauteur polytropique (5 étages) Rendement polytropique
3 0,9
2,8
2,6
0,85
Figure 9.2 – Courbes
Coefficient de hauteur
Rendement polytropique
2,4
2,2
0,8 caractéristiques
2 0,75 adimensionnelles
1,8
1,6
0,7 d'un compresseur
1,4
0,65
centrifuge
1,2
1 0,6
0,01 0,015 0,02 0,025 0,03 0,035 0,04 0,045 0,01 0,015 0,02 0,025 0,03 0,035 0,04 0,045
Coefficient de débit Coefficient de débit
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 230
[Idel'Cik]. Si le réseau débite sur un élément présentant une détente sonique
P
(Courbe B), la courbe est pratiquement linéaire K Qm s . Si le réseau comporte
T
une grande capacité pneumatique (Courbe C), comme dans le cas des compresseurs
de transport ou de stockage de gaz naturel,
Pression ces pertes de charge ne concernent qu'une
B
partie de l'élévation de pression
D 2
P P0 K Qm s . Dans le cas de groupes de
réfrigération (Courbe D), la pression est
C constante, fixée par l'équilibre liquide
vapeur.
A
Caratéristique adimensionnelle
Hauteur polytropique (5 étages)
3
2,8
2,6 Fonctionnement
Coefficient de hauteur
1,8
1
0,01 0,015 0,02 0,025 0,03 0,035 0,04 0,045
Coefficient de débit
La technique habituelle de simulation consiste à calculer les pressions dans les réseaux,
en déduire le coefficient de hauteur polytropique du compresseur, puis le coefficient de
débit sur la caractéristique ci-dessus, et en déduire le débit traversant le compresseur.
Cette méthode simple a deux inconvénients : elle ne respecte pas le bilan d'énergie,
elle ne marche pas dans la zone instable de fonctionnement du compresseur.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 231
2
U2
HD (9.3 bis)
p
la hauteur réelle requise HR, nécessaire pour transvaser du gaz depuis l'aspiration
jusqu'au refoulement, compte tenu des pressions imposées par les réseaux, soit en
fonction de l'équation (9.4) :
1
Za R Ta Pr p
HR 1 (9.4 bis)
1 Pa
si ces deux hauteurs sont égales, le fonctionnement est stable. Sinon, la différence
d'énergie est transformée en variation d'énergie cinétique, ce qui provoque
l'augmentation ou la réduction du débit traversant la machine.
Vitesse
rotation
Pression Hauteur
Débit température disponible
entrant aspiration (compression)
Réseau
+ Energie
- aspiration
Conservation cinétique
+
Enthalpie énergie
Com- -
refoulement cinétique
presseur
Réseau
Hauteur
refoulement Pression
requise
réseau
(réseaux)
Débit Température
sortant réseau
-
+
Débit
Fluide
Les simulations numériques qui sont faites ici concernent un compresseur centrifuge,
de puissance 7900 kW à 13000 tr/min, comprimant 120 t/h de gaz naturel de 19
kg/kmol de masse molaire entre 25 bar abs., 15°C (288,15 K) et 82,5 bar abs.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 232
de sortie des aubes au diamètre extérieur (pour une entrée axiale). Les expressions
(9.5) et (9.6) conduisent à une droite d'Euler d'équation 61,983 4,6527 (9.7)
p
avec un coefficient de détermination statistique R2 de 99,8%.
Les notions de thermodynamique des mélanges gazeux utilisées ici sont empruntées à
l'ouvrage de base de ce domaine de propriétés des gaz et des liquides dans sa 4ème
édition de Reid, Prausnitz et Poling en 1987 [Reid]. Cet ouvrage est souvent appelé le
"Reid et Sherwood" du nom des auteurs des premières éditions.
les coefficients b et c étant fonction des proportions des constituants dans le mélange
gazeux, de leurs pressions et températures critiques ainsi que de leurs coefficients
acentriques respectifs et des coefficients d'interaction entre eux.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 233
Z 0,05737506 1.102 T 0,33167005 1.102 T 0,35218783 1.107 P
2
2
0,00145276 1.102 T 0,26101998 1.102 T 1,18311082 1.107 P (9.11)
2
0,02447261 1.102 T 0,13581117 1.102 T 0,8681705
2
H 1,899560666 1.102 T 10,6566518 1.102 T 4,82576314 1.107 P
2
2
26,7822686 1.102 T 225,443152 1.102 T 660,23018 1.107 P
2
(9.12)
16,2514897 1.102 T 106,464793 1.102 T 88,9258152
2
0,35617049 1.102 T 2,90543203 1.102 T 5,94562486 1.107 P
2
2
0,24543029 1.102 T 1,97385186 1.102 T 3,88787502 1.107 P
2
(9.13)
0,03483784 1.102 T 0,31260924 1.102 T 1,9136293
2
On détermine l'équilibre statique de l'ensemble du système pour avoir les conditions
initiales :
vitesse de rotation : 12 500 tr/min,
diamètre des roues : D2 = 420 mm,
vitesse périphérique : U2 = 275 m/s,
coefficient de débit : = 0,025,
débit volumique réel aspiré : Qv = 0,952 m3/s,
débit massique : Qm-c = 19,67 kg/s (70,8 t/h),
enthalpie aspiration : 494,64 kJ/kg,
coefficient de hauteur polytropique : 2,50,
rendement polytropique : 0,80,
hauteur réelle développée : 236,1 kJ/kg,
pression de refoulement : 91,08 bar abs.,
température de refoulement : 130,86°C (404,01 K),
enthalpie refoulement : 730,77 kJ/kg,
masse volumique au refoulement : 53,418 kg/m3,
vitesse au refoulement : 21,89 m/s dans un diamètre de 146,4 mm,
réseau de refoulement : considéré sans perte de charge (r constant),
masse incluse dans le réseau de refoulement : 269,6 kg dans 300 m de longueur,
masse incluse dans le compresseur : 11,11 kg dans 0,3 m3,
vitesse moyenne dans le compresseur : 153,23 m/s (en moyenne 7 fois celle de
refoulement),
vitesse à l'aspiration : 32,31 m/s dans un diamètre de 193,7 mm,
réseau d'aspiration considéré sans perte de charge (a constant),
masse incluse dans le réseau d'aspiration : 60,89 kg dans 100 m de longueur,
énergie cinétique totale du gaz : 226,84 kJ.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 234
On applique la perturbation (changement de consommation sur le refoulement,
changement de vitesse de rotation, mais pression et température constante à
l'aspiration). On s'attache à ce que toutes les variables restent en équilibre à la sortie
de pas de temps. Dans l'établissement des bilans, on suppose que les variables varient
linéairement avec le temps entre t et t+dt, et l'on néglige dans les intégrales les
termes en dt2.
la variable fonction du temps est le coefficient de débit :
2
D2 r D2
débit massique aspiré de l'équation (9.1) : Qm c a où r(t) est la
4 2
pulsation de rotation incluant la perturbation en vitesse
coefficient de hauteur de l'équation (9.5)
rendement polytropique p de l'équation (9.6)
2
r D2
hauteur disponible de l'équation (9.3bis) : HD
p 2
enthalpie au refoulement du compresseur, entrante dans le réseau de refoulement
de 9.11 et (9.3bis) : Hcomp Ha HD (9.14)
débit sortant du réseau de refoulement avec une hypothèse de détente critique à la
sortie : Qm s Kt Pr où K(t) est la perturbation en débit (9.15)
bilan de masse dans le réseau de refoulement :
Q t Qm c t dt Qm s t Qm s t dt
Mr t dt Mr t m c (9.16)
2 2
Mr
masse volumique dans le réseau de refoulement : r (9.17)
Volr
bilan de chaleur (enthalpie) dans le réseau de refoulement :
Qm c t dt Hcomp t Qm c t Hcomp t dt
Mr t dt Hr t dt Mr t Hr t dt
2 (9.18)
Qm s t dt Hr t Qm s t Hr t dt
dt
2
pression et température du réseau de refoulement déterminées par une dichotomie
Pr
sur Pr pour retrouver la masse volumique r et l'enthalpie Hr ; à chaque
Zr R Tr
itération, Tr est solution de l'équation du second degré (9.9) où Pr et Hr sont
données, et l'on ajuste le coefficient de compressibilité Zr(Pr,Tr) de l'équation (9.9)
Qc
vitesse dans le réseau de refoulement : Ur avec Sr aire du tube (9.19)
r S r
Qc
vitesse dans le réseau d'aspiration : Ua avec Sa aire du tube (9.20)
a S a
énergie cinétique totale du gaz :
1 2 r 2 2
Wc Ma Ua Volc a Uc Mr Ur (9.21)
2 2
avec Uc 7 Ur en statique,
Pa, Ta Pr , Tr
coefficient isentropique moyen du gaz m entre l'aspiration et le
2
refoulement, à partir de l'équation (9.11)
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 235
hauteur requise par les réseaux HR d'après l'équation (9.4bis)
bilan d'énergie, et variation d'énergie cinétique :
Wc
HD t dt HR t dt Qmc t HD t HR t Qmc t dt dt (9.22)
2
on itère par dichotomie sur le coefficient de débit à t+dt dans la plage de définition
du compresseur pour que Wc Wct dt Wct (9.23)
Compresseur
Pression et température de refoulement Pression
Débits compresseur et production
Température Production
100 140 24
99 139
23
98 138
22
Pression (bar abs.)
97 137
Température (°C)
Débit (kg/s)
96 136 21
95 135
20
94 134
93 133 19
92 132
18
91 131
90 130 17
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60
Temps(s) Temps(s)
94 134 23
93,5 133,5
22
Pression (bar abs.)
Température (°C)
93 133
Débit (kg/s)
21
92,5 132,5
20
92 132
19
91,5 131,5
18
91 131
90,5 130,5 17
0 10 20 30 40 50 60 0 10 20 30 40 50 60
Temps(s) Temps(s)
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 236
la partie CD est la réponse à l'augmentation du débit sortant vers la consommation,
qui intervient à travers la constante de temps pneumatique (15 secondes) ;
finalement, le point d'équilibre D est atteint alors que la stabilisation thermique
n'est pas encore terminée.
Trajectoire adimensionnelle Trajectoire adimensionnelle
Augmentation de 5% de vitesse en 6 s Diminution de 10% de consommation en 1 s
2,6 2,6
2,55 2,55
2,5 2,5
Coefficient hauteur
Coefficient hauteur
2,45 2,45
2,4 2,4
2,35 2,35
2,3 2,3
2,25 2,25
2,2 2,2
0,022 0,023 0,024 0,025 0,026 0,027 0,028 0,029 0,03 0,022 0,023 0,024 0,025 0,026 0,027 0,028 0,029 0,03
Coefficent de débit Coefficent de débit
Trajectoire adimensionnelle
2,6
Augmentation instantanée de 5% de vitesse Figure 9.9 – Trajectoires des réponses
2,55
transitoires dans le plan adimensionnel de la
A
2,5 caractéristique - de compression
D
Coefficient hauteur
2,45
2,4
2,35
2,3 C
2,25 B
2,2
0,022 0,023 0,024 0,025 0,026 0,027 0,028 0,029 0,03
Coefficent de débit
2,9 2,9
Figure 9.10
2,8 2,8
Coefficient hauteur
2,1 2,1
2 2
0,01 0,015 0,02 0,025 0,03 0,01 0,015 0,02 0,025 0,03
Coefficent de débit Coefficent de débit
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 237
9.3 Instabilité à l'amorce du pompage
Si, dans la figure 9.2, on diminue le coefficient de débit en deçà de 0,15, alors les
pertes par incidence deviennent importantes, et le coefficient de hauteur se met à
diminuer. On a coutume de dire qu'un fonctionnement sur cette la partie tombante de
la caractéristique est instable. Encore faut-il le démontrer. Cette annulation de la pente
de la caractéristique de hauteur est l'un des critères utilisés pour la définition de la
limite de pompage.
Ici encore, on ne considère que les caractéristiques du compresseur et des réseaux, les
critères de décrochement aérodynamique n'étant pas pris en compte.
2,75 0,7
Figure 9.11 –
2,5 0,6 Coefficient de
hauteur et
Psi
Eta
rendement
2,25 0,5
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 238
Pour le réseau on va choisir une caractéristique du type C de la figure 9.3, ayant
comme caractéristique : Qs K Pr P0 (9.26)
La figure 9.12 montre le résultat de deux simulations effectuées avec une baisse de
vitesse de 1% en 15 secondes, avec des coefficients de débit de 0,014 et de 0,016
situés de part et d'autre du maximum de la courbe de hauteur polytropique.
Pression (Phi = 0,016) Compresseur (Phi=0,016)
Pressions et températures de refoulement Débits compresseur et production
Pression (Phi=0,014) Production (Phi=0,016)
110 Température (Phi = 152
0,016) 15 Compresseur (Phi=0,014)
Température (Phi=0,014) Production (Phi=0,014)
151
12,5
100
150
10
Pression (bar abs.)
149
Température (°C)
Débit (kg/s)
90
148 7,5
80
147
5
146
70 2,5
145
0
60 144
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
Tem ps(s) Temps(s)
3
Figure 9.12 – Réponses à une
perturbation de -1% de vitesse en
Coefficient hauteur
2,75
2,5
15 s pour deux coefficients de
débit situés de part et d'autre du
2,25
maximum de hauteur polytropique
2
1,75
0 0,002 0,004 0,006 0,008 0,01 0,012 0,014 0,016 0,018
Coefficent de débit
On pourrait croire que la perturbation introduite qui éloigne de façon transitoire le point
de fonctionnement du maximum de la courbe de hauteur polytropique favorise
l'apparition de l'instabilité. La figure 9.13 montre le résultat de la simulation pour une
augmentation de la vitesse de rotation. Les résultats sont parfaitement superposables à
ceux de la figure 9.12, même si la perturbation est opposée à celle appliquée
précédemment.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 239
Compresseur
Pression et température de refoulement Pression
Débits compresseur et production
Température Production
110 152 15
151
12,5
100
150
Pression (bar abs.)
10
Température (°C)
149
Débit (kg/s)
90
148 7,5
80
147
5
146
70
2,5
145
60 144 0
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30
Temps(s) Temps(s)
La figure 9.14 montre les réponses en débit à des perturbations de -1% et de +1% de
débit en 15 secondes. L'instabilité se manifeste rigoureusement de la même façon.
Compresseur
Pression et température de refoulement Pression
Débits compresseur et production
Température Production
110 152 20
151 17,5
100
150 15
Pression (bar abs.)
Température (°C)
149 12,5
Débit (kg/s)
90
148 10
80 7,5
147
146 5
70
145 2,5
60 144 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 0 1 2 3 4 5 6 7 8
Temps(s) Temps(s)
La vitesse de variation des perturbations n'a aucune influence sur le résultat. Les
simulations réalisées avec des variations en 1 -10 – 100 – 1000 – 10000 secondes
restent parfaitement identiques. Le filtrage par les constantes de temps pneumatique
et thermique du réseau de refoulement ne joue absolument pas.
Une autre simulation intéressante a été réalisée pour minimiser les volumes des
réseaux d'aspiration et de refoulement. On a considéré des longueurs de 1 mètre à
l'aspiration et 3 mètres au refoulement, ce qui est totalement irréaliste par rapport à la
taille de la machine, et l'on obtient les résultats de la figure 9.15 (avec une
perturbation de 1% de variation de débit très lente – sur 10000 secondes). Il apparaît
un régime oscillatoire instable. L'étude a été faite sur une durée de 2,1 secondes.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 240
Compresseur
Trajectoire adimensionnelle Débits compresseur et production
Production
dans le plan Phi- Psi 20
3,5
17,5
3,25
3 15
2,75
Coefficient hauteur
12,5
Débit (kg/s)
2,5
10
2,25
2 7,5
1,75 5
1,5
2,5
1,25
1 0
0 0,0025 0,005 0,0075 0,01 0,0125 0,015 0,0175 0,02 0,0225 0,025 0 0,25 0,5 0,75 1 1,25 1,5 1,75 2 2,25 2,5
Coefficent de débit Temps(s)
Figure 9.15 – Réponse oscillatoire instable à une variation de débit pour de très
petits volumes à l'aspiration et au refoulement
2,7575
2,7425 2,755
Coefficient hauteur
Coefficient hauteur
2,7525
2,74 2,75
2,7475
2,7375 2,745
2,7425
2,735 2,74
0,0158 0,0159 0,016 0,0161 0,0162 0,0163 0,015 0,0151 0,0152 0,0153 0,0154 0,0155
Coefficent de débit Coefficent de débit
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 241
Compresseur
Pression et température de refoulement Pression
Débits compresseur et production
Température Production
110 150,85 20
150,8 17,5
100 150,75
15
150,7
Pression (bar abs.)
Température (°C)
12,5
Débit (kg/s)
90 150,65
150,6 10
80 150,55 7,5
150,5
5
70 150,45
2,5
150,4
60 150,35 0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 0 1 2 3 4 5 6 7 8
Temps(s) Temps(s)
Chaque grandeur physique G(t) est décomposée par une partie fixe notée GF
(correspondant au point de fonctionnement) et une partie variable notée GV issue de
la différentiation de dG(t). Par exemple l'expression (9.26) pour la pression de
refoulement, issue de (C1.1) de l'annexe C1 est :
Pr t PrF dPr t PrF PrV
(9.26)
La différence par rapport aux simulations du paragraphe 9.3 est donc d'étudier l'effet
de très petites perturbations.
F F F (9.29)
2 Sr r P
Pr Sr a Fr 2 Fr dt
Z R T F PF Z R TF P V
HFD 1F F1 a 2 c ln r V a F c rF
p
Fp Pa p Pr
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 242
en fonction de trois grandeurs d'état : les variations du coefficient de débit V, de la
pression PrV et de la de température TrV dans le réseau de refoulement.
Cet ensemble constitue un système d'équations d'état dont on étudie les valeurs
propres. La caractéristique de réseau résistant utilisée est celle du type C de la figure
9.3, et l'on peut faire varier la pente du réseau résistant en utilisant différentes
valeurs de chute de pression dans la vanne. La figure 9.19 représente les parties
réelles et imaginaires des deux premières fréquences propres obtenues en fonction
du coefficient de débit et du P dans la vanne pour le cas du compresseur traité au
paragraphe 9.2.
DP vanne 10 bar DP vanne 10 bar
Parties réelles des valeurs Parties imaginaires des valeurs
DP vanne 65 bar DP vanne 65 bar
propres N° 1 et 2 DP vanne 80 bar
propres N° 1 et 2 DP vanne 80 bar
20 10
8
15
6
10 4
2
5
0
0
-2
-5 -4
-6
-10
-8
-15 -10
0,008 0,01 0,012 0,014 0,016 0,018 0,02 0,022 0,008 0,01 0,012 0,014 0,016 0,018 0,02 0,022
Coefficient de débit Coefficient de débit
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 243
Valeurs propres N° 1 et 2 Partie réelle Pour terminer, on montre figure 9.20 qu'il y a
15
pour le Delta P 10 bar
Partie iméginaire
une sorte de continuité dans la valeur absolue
10
des valeurs propres en fonction du coefficient
de débit avec un basculement entre les
parties réelle et imaginaire lorsqu'on traverse
5
0
le seuil de stabilité du coefficient de débit.
-5
-10
Quand on diminue le coefficient de débit
-15
0,008 0,01 0,012 0,014 0,016 0,018 0,02 0,022
depuis la plage de fonctionnement normal du
Coefficient de débit compresseur, la pulsation propre du régime
Figure 9.20 – Croisement des périodique diminue. Lorsqu'elle s'annule, alors
deux premières valeurs propres l'une des valeurs propres devient apériodique
instable. Juste au moment de cette
annulation, la partie réelle de la troisième valeur passe subitement de -0,003 à -2
avant de redescendre tout aussi brusquement sur la valeur instable à +0,003.
On remarque que chaque fois que l'on arrête un motocompresseur centrifuge, le couple
aérodynamique de freinage est tel que la descente en vitesse se fait avec une
constante de temps de quelques secondes, inférieure aux constantes de temps
pneumatiques des réseaux de gaz. Des moyens anti-pompage sophistiqués sont donc
installés. Une vanne dite "d'antipompage" va s'ouvrir lorsque le coefficient de débit
devient trop faible et recirculer du gaz depuis le refoulement vers l'aspiration du
compresseur de façon à garder artificiellement un débit aspiré suffisant. De nombreux
articles, comme par Tijl en 2004 [Tijl] ont été publiés mais le pompage du
compresseur n'est pas modélisé puisqu'on veut démontrer qu'on n'y entre pas.
Malheureusement, sur les sites, il arrive que les systèmes antipompage aient des
faiblesses, dues par exemple à la formation d'hydrates qui peuvent bloquer l'ouverture
des vannes. L'exemple qui est traité est celui d'un compresseur de réinjection de gaz
naturel de 6700 kW à 14000 tr/min refoulant à 382 bar (aspiration à 166 bar) pour une
récupération assistée de pétrole (réinjection) sur une plate-forme offshore en Mer du
Nord. Cette machine a été malencontreusement laissée en pompage pendant 40
minutes. Les exploitants ont souhaité connaître l'amplitude des variations de pression
et la fréquence du phénomène afin de vérifier l'intégrité en fatigue de la ligne de
tuyauterie de refoulement.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 244
Caractéristique complète de hauteur
d'un compresseur centrifuge multiétagé
3,50
Figure 9.21 –
Caractéristique
3,00
Coefficient de hauteur
2,50
2,00
complète du
1,50 compresseur
1,00 centrifuge
0,50
0,00
-0,015 -0,005 0,005 0,015 0,025
Coefficient de débit
Dans ces conditions, on trouve les résultats des figures 9.22 pour le cycle de pompage
dans la caractéristique du compresseur, 9.23 pour la fluctuation de débit et 9.24 pour
les fluctuations de pression à l'aspiration et au refoulement. Le pompage correspond à
une oscillation de relaxation avec des inversions de débit qui se font en environ 0,05
seconde, d'où la violence du phénomène. Dès que le compresseur "décroche", les
pressions dans les réseaux n'ont pas le temps de changer, alors que la différence entre
els hauteurs requise et disponible devient très grande. L'amplitude des variations de
pression était de 6 bar sur l'aspiration, mais de 95 bar sur le refoulement. La période
du phénomène est de 6,65 secondes, fonction uniquement du volume des tuyauteries.
Ce résultat montre bien que le phénomène du pompage est une instabilité globale du
compresseur et des réseaux de gaz. L'amplitude des phénomènes calculés montre
aussi la dangerosité de ce phénomène. Généralement, après de tels fonctionnements,
les étanchéités internes des compresseurs centrifuges (figure 1.15) sont détruites, ce
qui a un impact majeur sur le rendement de la machine, pouvant se démultiplier en un
autre impact sur le procédé par le biais de températures de refoulement plus élevées.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 245
Pompage d'un compresseur HP Pompage d'un compresseur HP - Fluctuations de débit
Trajectoire sur la carctéristique du compresseur
60
3,00
50
2,75
40
Coefficient de hauteur
2,50
30
Débit (kg/s)
2,25 Débit
20 compres-
2,00 seur
10 Production
1,75
HP
1,50 0
1,25 -10
1,00 -20
-0,010 -0,005 0,000 0,005 0,010 0,015 0,020 0,025 0 3 6 9 12 15
Coefficient de débit Temps (s)
400
Pression (bar)
300
Refoulement
Aspiration 375
250
350
200
150 325
100 300
0 3 6 9 12 15 0 3 6 9 12 15
9.6 Conclusion
Le modèle proposé de dissociation des hauteurs requise par les réseaux et disponible
du compresseur et de conservation globale de l'énergie permet de comprendre le
fonctionnement d'un compresseur dans ses régimes transitoires entre deux états de
fonctionnement. Son fonctionnement s'étend aussi au domaine du pompage. Il est
donc d'un usage général.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 246
10. Conclusions
Le mémoire se place dans le cadre de la conception de grands projets de
turbomachines : turbines à vapeur industrielles et compresseurs centrifuges multi
étagés de procédé, qui sont conçus pratiquement à l'unité sous spécification du client
pour répondre à un besoin particulier.
Les enjeux économiques liés à ces machines sont très importants. Elles constituent
véritablement les "moteurs" des unités industrielles (récupération d'énergie, unités
pétrolières, gazières et pétrochimiques). Si la machine s'arrête, l'unité aussi et les
pertes de production s'accumulent très vite. Rappelons, comme ordres de grandeur,
que les coûts de conception et de construction se situent entre 4 et 8 millions d'euros
alors que la valorisation journalière de la production dans les unités est de l'ordre de
20 à 100 milliers d'euros (et parfois beaucoup plus). Leurs coûts interdisent les
redondances, mais une avarie nécessitant un arrêt de longue durée est
économiquement redoutable. De plus, dans ce cas, il est toujours très difficile d'en
avoir les signes avant coureurs.
Il est donc essentiel que la fiabilité et la disponibilité de ces turbomachines soient très
élevées.
L'inconvénient est que leur unicité rend plus difficile l'établissement d'un retour
d'expérience statistique. Puisqu'il n'y a pas de séries, et évidemment encore moins de
prototypes, il est nécessaire que les moyens de conception soient rapides et fiables.
Bien que l'analyse de la réponse aux balourds soit un domaine a priori trivial, on s'est
intéressé au détail des réponses vues de chacun des capteurs de déplacement. Les
vitesses critiques varient suivant la position axiale et l'inclinaison angulaire de ces
capteurs. L'interprétation des vitesses critiques et des facteurs d'amplification suivant
la définition des standards l'API n'est théoriquement pas aisée. Elle diffère
notablement de l'interprétation modale. Afin d'améliorer cette interprétation, on a
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 247
introduit le principe de l'analyse modale expérimentale multi degrés de liberté.
L'analyse proposée s'applique aussi bien aux résultats de prédiction qu'aux mesures
réalisées sur la machine, de façon tout aussi pragmatique que l'analyse mono degré
de liberté de l'API. On peut alors séparer les effets des modes propres rapprochés
pour la définition des amortissements, ce qui est fondamental quand on s'attache à la
stabilité vibratoire latérale des machines. De plus, cette méthode fait le lien entre la
réponse aux balourds et les caractéristiques des modes propres de flexion.
Bien que l'analyse dynamique de torsion des lignes d'arbres soit aussi un domaine
largement exploré, on a souhaité donner un aperçu relativement exhaustif des études
réalisées sur les turbines à vapeur industrielles et les compresseurs centrifuges. On a
proposé des améliorations de modélisation pour prédire des fréquences propres plus
précises dans le cas des accouplements montés avec de forts serrages et dans celui
des arbres épaulés avec deux voies possibles, l'une pour des systèmes analytiques,
l'autre pour des systèmes aux éléments finis ayant nécessité de développer un
élément fini de tronçon conique en torsion à deux degrés de liberté par nœud. Les
différentes excitations stationnaires et instationnaires des lignes d'arbres ont été
présentées. L'utilisation de larges plages de vitesse fait que l'on n'échappe
pratiquement jamais à une analyse en fatigue. Les différents cas d'analyse à grand
nombre de cycles (excitations stationnaires) et à petit nombre de cycles (excitations
instationnaires liées aux machines électriques) ont été montrés. Enfin le couplage
flexion torsion a été montré comme une voie de meilleure connaissance des
amortissements modaux en torsion par le biais de la contribution apportée par les
déplacements des mobiles du multiplicateur dans leurs paliers.
Les systèmes disques aubes sont présentés pour les deux types de turbomachines.
Dans le cas des turbines à vapeur industrielles, on a présenté un développement
original pour étudier la tenue en fatigue des étages à action soumis à l'injection
partielle. A partir de la connaissance du profil de la force vapeur développée sur une
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 248
aube lors de la rotation et de la connaissance des contraintes stationnaires de service,
on trace le diagramme de tenue en fatigue. Pour les compresseurs centrifuges, on a
montré les développements entrepris pour déterminer avec précision les fréquences
propres et modes propres des roues aubées en utilisant les répétitivités cycliques. Le
tracé d'un diagramme d'interférence permet de trouver les résonances par
coïncidence à la fois fréquentielle et spatiale de l'excitation et des modes propres. On
montre l'introduction de la technique de Neuber pour prendre ne compte la fatigue
plastique dans des zones fortement chargées en centrifuge avec des concentrations
de contrainte élevées. Par contre, deux cas industriels sont présentés pour lesquels
ce diagramme de coïncidence n'est pas suffisant pour expliquer totalement les
incidents survenus en service.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 249
L'expérience en modélisation expérimentale pour avoir des dispositifs représentatifs
de la réalité, en mesures et en traitement des acquisitions est un facteur
déterminent. La compréhension des phénomènes et l'interprétation des résultats
restent ensuite une phase fondamentale.
Il est évident que les recherches dans chacun de ces domaines multiphysiques sont
très spécifiques et qu'il est nécessaire de s'appuyer sur les compétences des
laboratoires universitaires spécialisés, mais il reste au constructeur à orchestrer les
efforts de tous pour réaliser des avancées décisives.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 250
La proposition d'un schéma bloc d'asservissement multi variables (multimodal)
des paliers magnétiques actifs ;
L'amélioration de la modélisation en torsion des accouplements frettés et des
arbres épaulés, avec l'établissement de règles simples d'analyse pour des modèles
analytiques ou aux éléments finis ;
Le développement d'un élément de tronçon conique de torsion à deux degrés de
liberté par nœud (l'angle et la pente) très utile pour les congés de raccordement
des arbres épaulés ;
Une méthode d'analyse des rangées d'aubes de turbines à vapeur soumises à
injection partielle (méthode analytique se substituant à des méthodes
empiriques) ; cette méthode est utilisable directement en conception en
débouchant directement sur le tracé d'un diagramme de tenue en fatigue ;
L'établissement d'un modèle dynamique de simulation du comportement
thermodynamique d'un compresseur centrifuge dans ces réseaux de gaz ; ce
modèle explique et quantifie les changements de régimes de production des
machines ainsi que les instabilités liées au pompage.
On trouve donc :
des modèles,
des méthodes de conception,
des dispositions technologiques (certaines ayant fait l'objet de dépôt de brevets
d'invention),
des propositions d'amélioration de la conception (liaisonnement des paquets
d'aubes de turbine à action et des flasques de roues de compresseur, paliers
magnétiques actifs etc.),
des pistes d'amélioration de la normalisation.
10.3 Perspectives
Comme il a été dit dans l'introduction, toute avancée reste transitoire en recherche et
développements. Si l'on a pu poser quelques pierres dans l'édifice de la connaissance
des turbomachines, sa construction est loin de s'achever. On peut citer quelques
pistes.
Une voie nouvelle voie d'analyse des réponses aux balourds a été ouverte. Pour
qu'elle soit efficace, il faudrait que cette méthode soit automatisée avec la définition
de critères de qualité sur le tracé des cercles modaux.
L'utilisation de cette méthode dans les standards API pourrait vraiment améliorer la
définition expérimentale des amortissements qui sont des éléments fondamentaux
dans la prévision de la stabilité vibratoire latérale des compresseurs centrifuges à
haute pression.
Les études basées sur les systèmes neuro-flous sont une source prometteuse de
définition des paramètres de réglage des systèmes de contrôle des paliers
magnétiques actifs. La prédiction fiable de ces caractéristiques est un élément fort de
la prévision de la stabilité vibratoire latérale des compresseurs centrifuges. Beaucoup
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 251
de travail reste à faire dans ce domaine, et il va sans dire qu'il faudra aussi résoudre
les problèmes de responsabilité entre le fabricant de la turbomachine et le fournisseur
des paliers.
Les recherches sur les excitations acoustiques dans les étages de turbomachine sont
en plein essor. On dispose de plusieurs pistes intéressantes, amis on peut se
demander si toutes bien générales ou simplement liées à l'explication d'un cas
particulier. Quoi qu'il en soit, on ne peut qu'encourager les efforts réalisés dans ce
domaine complexe qui requiert des moyens expérimentaux énormes, mais qui sont à
la hauteur des enjeux. Ce domaine est extrêmement complexe.
Ceci ne dispense pas de poursuivre une veille et de saisir les opportunités d'être
membre de consortiums de recherche proposés par des laboratoires universitaires
spécialisés, car il ne faut pas oublier que les validations expérimentales réalistes
nécessitent des moyens tellement onéreux qu'il faut l'union des efforts de tous les
partenaires pour avoir les meilleures chances de succès.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 252
Annexes
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 253
Annexe D – Développement de modèles aux
éléments finis de tronçons coniques p.274
D3 Validation p.279
D3.1 Energie cinétique – Matrice de masse p.279
D3.2 Comparaison des différents modèles p.280
D3.3 Conclusion p.280
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 254
Annexe A – Formulation du modèle permettant
l'étude de la phénoménologie de la
dynamique d'un rotor en flexion
Cette annexe donne le détail du développement des équations qui n'apparaît pas
dans le paragraphe 2.2 du chapitre 2, afin de ne pas l'alourdir.
TD
2
MD 2 2 I
2
2
D2 IPD
uD wD TD D D D (2.9)
D2 A
w 2 Y 6 2A
w D
B Y 5 B 2 Y 4 2 A
w w D w D
C 4 3 3 2 2
w w YD 2 A w Dw YD 2 Bw Cw YD Cw YD
o Y 2 2C
2 B w D D 2
w D w w YD Dw
2 2 Y 4 12 A
B 3 2 2 2 2
D 9 A w D w w YD 4 Bw YD 6 Aw Cw YD 4 Bw Cw YD Cw (A.1)
D2 9 A
2 Y 4 12 A
u D
B
3 2 2 2 2
u u YD 4 Bu YD 6 Au Cu YD 4 Bu Cu YD Cu
A Y 4 6 B A Y 3 6 A
D D 9 A B Y 3 4 B B Y 2 3 A
C Y 2 3C
A Y2
u w D u w D u w D u w D u w D u w D
2 Bu Cw YD 2 Cu Bw YD Cu Cw
que l'on reporte dans l'expression de l'énergie cinétique (2.9) :
A
2A
u w D
2 Y 6 2 A
B A
u u w w D
B Y 5 B 2 B 2 2 A
u w C
u u 2 A w Cw YD
4
M
TD D 2 A
2
D 3
2 2
u u Bu Cu A w Dw Bw Cw YD Cu Cw 2 Bu Du 2 Bw Dw YD
2
2 C
D
u
C
u
D
w w
Y D
D
2 D
u
2
w
I 9 A
TD
2
A
u
2
4
w YD 12 Au Bu A w Bw YD
3
(A.2)
2 4 B 2 4 B 2 6 A
u w
C
u
6A
u
C
w
Y 2 4 B C
w D u
B C
u w w
Y C
D
2 C
u
2
w
IPD u w D
9 A A Y 6 Bu A w Au Bw YD 4 Bu Bw 3 Au Cw 3 Cu A w YD
4 3 2
2 B u Cw C B Y C
u w D C
u w
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 255
A2 Energie cinétique de l'arbre
u
MA L ITA L L
dy
2 2 dy 2
TA w 2 dy IPA
(2.12)
2 0 2 0 0
0 y2
2 dy 12 Au A w L3 12 Au Bu A w Bw L2 4 Bu Bw L
2 2 2 2
(A.5)
y
soit l'équation :
UA
E ISA
2 2
6 Au Aw L3 6 Au Bu Aw Bw L2 2 Bu Bw L
2 2
(2.19)
u u
on utilise : F KPi Pi CPi Pi la force de réaction du palier d'indice i où
wPi w Pi
KPi et CPi sont les matrices de raideur et d'amortissement définies en
(2.4),
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 256
u
Pi le vecteur de déplacement virtuel au niveau de ce palier :
wPi
u
w
3 2
u YP1 Au YP1 Bu YP1 Cu Du
3 2
(A.7)
w YP1 A w YP1 Bw YP1 Cw Dw
ce qui conduit à l'expression du travail virtuel :
3 2
Y 3 B Y 2 C
WP1 K X1 Au YP1 Bu YP1 Cu YP1 Du CX1 A u P1 u P1
Y D
u P1
u
Y P1
3
Au YP1
2
Bu YP1 Cu Du (A.8)
KZ1 A w YP1
3
Bw YP1
2
Cw YP1 Dw CZ1 A w P1 w P1
Y 3 B Y 2 C
Y D
w P1
w
Y P1
3 2
A w YP1 Bw YP1 Cw Dw
En développant (A1.8), et en organisant le résultat en fonction des déplacements
virtuels sous la forme :
WP1 FAuP1 Au FBuP1 Bu FCuP1 Cu FDuP 1 Du
(A.9)
FAwP1 Aw FBwP1 Bw FCwP1 Cw FDwP1 Dw
Pour le second palier, il suffit de remplacer immédiatement YP1 par sa position axiale
YP2.Pour la liaison supplémentaire, on remplace par son abscisse YP3.
Pour une raideur croisée, le même principe est appliqué, mais avec une expression
u
plus simple de la force de réaction F KC C où la matrice de raideur [KC] est
wC
0 KXZ
donnée par l'équation (2.5) : KC
KXZ 0
La force délivrée par le palier est :
3
2
FPC u K XZ Aw YPC Bw YPC Cw YPC Dw
3 2
FPC w K XZ Au YPC Bu YPC Cu YPC Du
(A.10)
et le travail virtuel :
3 2
WPC K XZ A w YPC Bw YPC Cw YPC Dw YPC Au YPC Bu YPC Cu Du
3 2
(A.11)
3
K XZ Au YPC Bu YPC Cu YPC
2
D Y
u PC
3 2
A w YPC Bw YPC Cw Dw
L'écriture du développement de (A.11) sous la forme de (A.9) donne les forces
relatives à chacune des coordonnées généralisées utilisées dans l'équation (2.22).
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 257
A5 Application des équations de Lagrange aux différentes
coordonnées généralisées
Dans ce chapitre, on limite le développement des différents termes des équations de
Lagrange (2.1) au cas du rotor élémentaire de diamètre constant avec un seul disque.
L'extension au contour d'un rotor industriel est décrite dans le paragraphe 2.2.6.
Les dérivées des énergies cinétiques du disque et de l'arbre données par les
équations (2.10) et (2.13) sont :
d T
dt Au
MD YD6 9 ITD YD4 A
9 I Y 4 A
u PD D
w D D
M Y 5 6I Y 3 B
TD D
u
3
4
2
6 IPD YD B w MD YD 3 ITD YD C u 3 IPD YD
2
3
Cw MD YD D u
M L7 9 ITA L5 9 IPA L5 M L6 3 ITA L4 (A.12)
A Au Aw A
6
Bu
7 5
5
2
3 I L4 M L5
PA
2
Bw A ITA L3 C
5 u IPA L3
C w
4 Du
MA L4
T
et 0 (A.13)
Au
Celles de l'énergie cinétique du balourd – équation (2.17) – sont :
d TBal T
m d 2 YD3 sin t et Bal 0 (A.14)
dt Au A
u
Les dérivées des énergies cinétiques du disque et de l'arbre données par les
équations (2.10) et (2.13) sont :
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 258
d T
dt Bu
MD YD5 6 ITD YD3 A
6 I Y 3 A
u PD D
w D D TD D
M Y 4 4I Y 2 B
u
2
3
2 I Y C
4 IPD YD B w MD YD 2 ITD YD C u PD D
w MD
2
YD D u
M L6 3 ITA L4 3 IPA L4 M L5 4 ITA L3 (A.17)
A Au
Aw A
5
Bu
6 2 2 3
4I L M L 2
MA L3
3 4
2
PA Bw A
4 I TA L C
u IPA L C w
3 Du
3
T
et 0
(A.18)
Bu
Celles de l'énergie cinétique du balourd – équation (2.17) – sont :
d TBal T
m d 2 YD2 sin t et Bal 0 (A.19)
dt Bu C
u
5 5
4
FBu K X1 YP1 K X2 YP2 Au K X1 YP1 K X2 YP2 Bu K X1 YP1 K X2 YP2 Cu
4
3 3
2 2 5
K X1 YP1 K X2 YP2 Du CX1 YP1 CX2 YP2 A
5
4 4
u C X1 YP1 C X2 YP2 Bu (A.21)
C Y C Y
3
X1 P1
3
C C Y C Y
X2 P2
2
u
2
D X1 P1 X2 P2 u
5 4 3 2
K XZ YPC A w K XZ YPC Bw K XZ YPC Cw K XZ YPC Dw
Les dérivées des énergies cinétiques du disque et de l'arbre données par les
équations (2.10) et (2.13) sont :
d T
dt Cu
4 2
MD YD 3 ITD YD A u 3 IPD YD
2 3
A w MD YD 2 ITD YD B u
2
2 IPD YD B w MD YD ITD C
I C
u PD w
M Y D
D D
u
M L5 (A.22)
A ITA L3 A
5
u IPA L
3
Aw
MA L4
2
4 ITA L Bu
M L3 MA L D
2
IPA L2 B w A ITA L I L C
C
u PA w 2 u
3
T
et 0
(A.23)
Cu
Celles de l'énergie cinétique du balourd – équation (2.17) – sont :
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 259
d TBal TBal
m d 2
Y sin t et
C 0 (A.24)
dt C
D
u u
4 4
3
FCu K X1 YP1 K X2 YP2 Au K X1 YP1 K X2 YP2 Bu K X1 YP1 K X2 YP2 Cu
3
2 2
K X1 YP1 K X2 YP2 Du CX1 YP1 CX2 YP2 A
4 4
3 3
u CX1 YP1 C X2 YP2 Bu (A.26)
C Y C Y
X1
2
P1 C C Y C Y D
2
X2 P2
u X1 P1 X2 P2 u
4 3 2
K XZ YPC A w K XZ YPC Bw K XZ YPC Cw K XZ YPC Dw
Les dérivées des énergies cinétiques du disque et de l'arbre données par les
équations (2.10) et (2.13) sont :
d T
dt Du
MD YD3 A u D D u D D
M Y C
M Y 2 B M D
u D
u
(A.27)
M L4 M L3 MA L2
2 Cu MA L Du
A Au A B
3 u
4
T
et 0
(A.28)
Du
Celles de l'énergie cinétique du balourd – équation (2.17) – sont :
d TBal T
m d 2 sin t et Bal 0 (A.29)
dt Du D
u
FDu K X1 YP1 K X2 YP2 Au K X1 YP1 K X2 YP2 Bu K X1 YP1 K X2 YP2 Cu
3 3 2 2
3
K X1 K X2 Du CX1 YP1 CX2 YP2 A
3 2 2
u CX1 YP1 CX2 YP2 Bu (A.31)
C Y C Y C
X1 P1
C C D
X2 P2
K Y 3 A K Y 2B
u X1 X2 u XZ PC w XZ PC w
K XZ YPC Cw K XZ Dw
Les dérivées des énergies cinétiques du disque et de l'arbre données par les
équations (2.10) et (2.13) sont :
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 260
d T
dt A w
MD YD6 9 ITD YD4 A
M Y 5 6 I Y 3 B
w D D TD D w D D
M Y 4 3 I Y 2 C
TD D
w
3
MD YD D
MA L7 9 ITA L5
w
7
5
M L6 3 ITA L4
Aw A
6 2
Bw
(A.32)
M L5
MA L
4
A ITA L3 C
w
Dw
5 4
T
9 IPD YD4 A u PD D u PD
6 I Y 3 B 3 I Y 2 C
D
u
A w
et (A.33)
9 I L5
PA
5
3 I L4
Au PA
2
Bu IPA L3 C
u
Celles de l'énergie cinétique du balourd – équation (2.17) – sont :
d TBal T
m d 2 YD3 cos t et Bal 0 (A.34)
dt A w A
w
6 6
5
FAw K X1 YP1 K X2 YP2 A w K X1 YP1 K X2 YP2 Bw K X1 YP1 K X2 YP2 Cw
5
4 4
3 3 6
K X1 YP1 K X2 YP2 Dw CX1 YP1 CX2 YP2 A
6
5 5
w C X1 YP1 C X2 YP2 Bw (A.36)
C Y C Y
4
X1 P1
4
C C Y C Y
X2
3
P2 3
wD X1 P1 X2 P2 w
6 5 4 3
K XZ YPC Au K XZ YPC Bu K XZ YPC Cu K XZ YPC Du
Les dérivées des énergies cinétiques du disque et de l'arbre données par les
équations (2.10) et (2.13) sont :
d T
dt Bw
MD YD5 6 IT YD3 A
M Y 4 4 I Y 2 B
w D D T D w D D
M Y 3 3 I Y C
T D
w
2
MD YD D MA L6 3 ITA L4
w
6
2
M L5 4 ITA L3
Aw A
5 3
Bw
(A.37)
M L4
MA L
3
A ITA L2 C
w
Dw
4 3
T
6 IPD YD3 A u PD D u PD
4 I Y 2 B 2 I Y C
D
u
Bw
et (A.38)
3 I L4
PA
2
4 I L3
Au PA
3
Bu IPA L2 C
u
Celles de l'énergie cinétique du balourd – équation (2.17) – sont :
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 261
d TBal T
m d 2 YD2 cos t et Bal 0 (A.39)
dt Bw B
w
5 5
FBw K X1 YP1 K X2 YP2 A w K X1 YP1 K X2 YP2 Bw K X1 YP1 K X2 YP2 Cw
4 4
3 3
2 2 5
K X1 YP1 K X2 YP2 Dw CX1 YP1 CX2 YP2 A
5
4
4
w C X1 YP1 C X2 YP2 Bw (A.41)
C Y C Y
3
X1 P1
3
C C Y C Y
X2
2
P2
2
D w X1 P1 X2 P2 w
5 4 3 2
K XZ YPC Au K XZ YPC Bu K XZ YPC Cu K XZ YPC Du
Les dérivées des énergies cinétiques du disque et de l'arbre données par les
équations (2.10) et (2.13) sont :
d T
dt Cw
MD YD4 3 ITD YD2 A
M Y 3 2 I Y B
w D D TD D w D D
M Y 2 I
TD Cw
MA L I L3 A MA L I L2 B
5 4
MD YD D w 5 TA w 4 TA
w (A.42)
M L3
MA L
2
A ITA L C
w
Dw
3 2
et
T
C
3 IPD YD2 A
u PD D u PD
2 I Y B I C
u
(A.43)
w
I L3 A
I L2 B I L C
PA
u PA u PA u
d TBal T
m d 2 YD cos t et Bal 0 (A.44)
dt Cw Cw
La dérivée de l'énergie de déformation élastique de l'arbre – équation (2.19) – est
U
nulle : 0 (A.45)
Cw
La force généralisée tirée des équations (2.21) et (2.22) est :
4 4
FCw K X1 YP1 K X2 YP2 A w K X1 YP1 K X2 YP2 Bw K X1 YP1 K X2 YP2 Cw
3 3
2 2
K X1 YP1 K X2 YP2 Dw CX1 YP1 CX2 YP2 4 4
A C o
w X1
3
YP1 CX2 YP2
3
B o
w
(A.46)
CX1 YP1 CX2 YP2 Cow CX1 YP1 CX2 YP2 Dow
2 2
4 3 2
K XZ YPC Au K XZ YPC Bu K XZ YPC Cu K XZ YPC Du
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 262
A5.8 Application à la coordonnée Dw
Les dérivées des énergies cinétiques du disque et de l'arbre données par les
équations (2.10) et (2.13) sont :
d T
dt Dw
MD YD3 A w
D D w
M Y C
M Y 2 B
D D w
M D
D
w
(A.47)
M L4 M L3 MA L2
3 w 2 Cw MA L Dw
A Aw A B
4
T
et 0 (A.48)
Dw
Celles de l'énergie cinétique du balourd – équation (2.17) – sont :
d TBal T
m d 2 sin t et Bal 0 (A.49)
dt Dw D
w
FDw K X1 YP1 K X2 YP2 A w K X1 YP1 K X2 YP2 Bw K X1 YP1 K X2 YP2 Cw
3 3 2 2
K X1 K X2 Dw CX1 YP1 CX2 YP2 A
3 3 2
2
w CX1 YP1 CX2 YP2 Bw (A.51)
C Y C Y C
X1 P1
C C D
X2 P2 w
K Y 3A
X1 X2 w XZ PC u
2
K XZ YPC Bu K XZ YPC Cu K XZ Du
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 263
Annexe B – Méthodes numériques
Bien que les méthodes numériques qui ont été utilisées soient connues par ailleurs, il
semble intéressant d'en donner un rappel.
On peut utiliser la méthode des cofacteurs, mais celle du pivot de Gauss Jordan est
beaucoup plus rapide, décrite par exemple dans le cours de licence de mathématiques
de Pastre de 2003 [Pastre]. On crée un tableau à n lignes et n + 1 colonnes en
bordant la matrice A à droite par le vecteur [B] :
a1,1 a1,n b1
A B
(B1.2)
an,1 an,n bn
Variante : on peut aussi chercher le coefficient akik1 , i k le plus grand (en valeur
absolue) avant d'échanger les lignes. Cela améliore la stabilité de l'algorithme. De
même on peut aussi faire des échanges sur les colonnes pour trouver un coefficient
plus grand, mais il faut garder la trace de ces permutations si l'on veut aussi calculer
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 264
le déterminent de la matrice A . C'est cette variante, plus robuste, qui a été
programmée.
On va utiliser la matrice des vecteurs propres que l'on initialise à la matrice unité
I .
Le but de la méthode est de transformer par des rotations successives la matrice A
en une matrice diagonale. A l'itération i, cette matrice d'état est devenue de la forme
suivante :
a b
, les termes a et d étant sur la diagonale. (B3.2)
c d
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 265
a b
On s'intéresse à la sous matrice où au moins b ou c est non nul et dont on va
c d
a b
chercher les valeurs propres et vecteurs propres : Vi Vi . (B3.3)
c d
La résolution de l'équation caractéristique :
a b
a d a d b c 0
2
(B3.4)
c d
est triviale avec deux solutions complexes 1 et 2 à partir desquelles on détermine
les deux vecteurs propres complexes en fixant arbitrairement l'une de leur
composante égale à 1 :
1 1
Vi1
et Vi2
(B3.5)
xi1 j yi1 xi2 j yi2
que l'on applique sur la matrice des vecteurs propres : i i1 Ri . (B3.8)
De même, la matrice d'état devient, à partir de celle obtenue à l'itération
précédente :
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 266
B4 Schéma d'intégration de Newmark
La méthode de Newmark permet la résolution numérique des équations différentielles
du deuxième ordre dont les termes sont éventuellement très compliqués
[Newmark]. Un avantage majeur de cette méthode par rapport à l'intégration
directe d'Euler [Euler] est que le système reste en équilibre dynamique à chaque
instant t dt à la sortie de chacun des pas de temps itérations.
On considère l'équation :
t f yt , y t , t
y (B4.1)
où t est le paramètre d'intégration, que l'on considérera ici comme étant le temps,
yt est la valeur de la grandeur à intégrer à l'instant t,
y t est la dérivée par rapport à t de la grandeur à intégrer à l'instant t
t est la dérivée seconde par rapport à t de la grandeur à intégrer à l'instant t
y
f est la fonction permettant d'exprimer y'(t) à partir du phénomène physique
observé ou de la fonction mathématique à intégrer.
Le calcul des forces pour chaque position et vitesse peut nécessiter éventuellement
des calculs très lourds.
t dt y
on initialise y t ;
et l'on itère jusqu'à ce que yt dt ne varie pas plus d'une très petite valeur
entre deux itérations successives.
Cette technique s'applique également aux équations non linéaires, en introduisant des
itérations supplémentaires liées aux non linéarités à l'intérieur de chaque pas de
temps de calcul.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 267
Annexe C – Logique floue et réseaux de neurones
Cette annexe est destinée à donner une courte introduction sur ces techniques qui
complètent la panoplie habituelle du contrôle des processus que l'on résumera de
façon synthétique, et peut-être abusive à l'utilisation des systèmes logiques (contrôle
booléen) ou à celle des servomécanismes linéaires. Ces techniques sont préposées
comme une avancée pour la synthèse des régulateurs des paliers magnétiques actifs
(paragraphe 5.8.1).
C1 Logique floue
Ce terme apparaît quelque peu antinomique ! L'algèbre de Boole enseigne qu'une
entité est vraie ou fausse. Mais puisque tout n'est pas tout noir ou tout blanc, la
logique floue permet de réconcilier le postulat de départ de Boole avec la réalité des
choses.
L'exemple typique est celui de la taille d'une personne. On peut décider que quelqu'un
de plus de 1,80 est grand. Est-ce que pour autant, on est petit à 1,79 m ? La logique
floue va répondre à cette question en fixant un autre seuil instaurant une seconde
vérité : on est petit par exemple en dessous de 1,50 m. Entre ces deux seuils, on est
"moyen", mais la logique floue va quantifier cet état à l'aide d'une combinaison des
deux variables de sortie qui viennent d'être décidées "petit" ou "grand". Un exemple
de quantification est donné sur la figure C.1, sachant qu'en pratique, on est libre de
choisir la fonction, linéaire ou non, reliant les deux niveaux entre les deux seuils.
f x
xX
A
A dans le cas d'un système dénombrable (comme par exemple des
x
populations), (C1.1)
fA x
pour un système non dénombrable.
A x (C1.2)
x
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 268
Si l'on généralise à plusieurs variables, le sous-ensemble flou est défini par les
fonctions d’appartenance à toutes les fonctions.
Pratiquement, pour faire du contrôle actif, on peut fixer les seuils sur chaque variable
à sa plage utile dans le contrôle. Si une mesure est comprise entre 0,10 et 0,15 mm,
il est inutile de la quantifier en dehors de cette plage. Il en est de même pour une
tension de commande utilisée entre 5 et 8 V.
La logique floue constitue une aide à la décision par l'intermédiaire d'un contrôleur
flou. Ce contrôle s'applique à des systèmes complexes, à des systèmes non linéaires
et allie efficacité et robustesse. Il est utilisé dans domaines comme par exemple
l'économie, les sciences naturelles et humaines, la robotique et, en ce qui nous
concerne, la maîtrise du comportement dynamique.
Figure C.2 –
Système d'aide à
la décision par
logique floue
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 269
Figure C.3 –
Pendule inversé
W z
1
i i
F 4
(C1.4)
W 1
i
Contrôleur + Pendule
-
flou inversé
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 270
Les performances obtenues pour un chariot de 1 kg, une barre de 0,1 kg de longueur
1 m, et des conditions initiales toutes nulles, sauf = 0,17 rad (10°) sont
représentées sur la figure C.6.
Force (N)
0,2 25
0,16 20
-0,08 -10
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 1,6
Temps (s)
C2 Réseaux de neurones
La figure C.7 représente un neurone biologique et la figure C.8 correspond à une
synthèse artificielle de l'espace synaptique.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 271
Figure C.9 – Fonctions
d'activation des neurones Figure C.10 –
synthétiques Réseau de neurones
Le système se résout évidement par intégration numérique temporelle. Le réglage se
fait pour obtenir un objectif à partir d'un profil d'entrée ; c'est donc un système à
apprentissage.
L'étude des neurones artificiels a été initiée par Werbos en 1975, puis perfectionnée
en 1985 par Parker et Lu. Mais ce n'est qu'en 1986 que Rumelhart et McClelland et al.
ont permis à cette approche de se répandre grâce à la formalisation de la méthode
d'apprentissage des procédés parallèles distribués (PDP) [Rumelhart]. Cette phase
d'apprentissage supervisé est réalisée par un algorithme de rétropropagation qui
utilise des poids synaptiques et une méthode de gradient minimisant une fonction
d'erreur. Pour éviter les problèmes liés à une stabilisation dans un minimum local, on
ajoute un terme d'inertie (momentum) permettant de sortir de ce minimum et de
reprendre la descente de la fonction d'erreur. A chaque itération, on change les poids
concernant les informations des changements précédents, ce qui évite les oscillations
et accélère l'optimisation du réseau.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 272
Une illustration de la performance est proposée pour le contrôle d'un système simple
à un seul degré de liberté de fréquence propre 10 Hz et très faiblement amorti
(=0,01) soumis à un échelon de Heaviside conduisant à un déplacement de 0,2 m.
La figure C.13 montre la réponse du système libre sans contrôle (=0,01), et celle
obtenue après synthèse d'un contrôleur neuronal défini pour un calibre destiné à
réaliser un amortissement critique (=0,7).
Réponse système à 1 ddl Alpha=0,02
0,04
Alpha=0,7
0,035
0,03
Déplacement (m)
0,025
0,005
0
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Temps (s)
C3 Systèmes neuro-flous
Cette technique intègre la logique floue sous la forme d'un réseau de neurones, ce qui
permet de disposer de systèmes adaptatifs à apprentissage pouvant contrôler des
systèmes non linéaires avec des règles simples.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 273
Annexe D – Développement de modèles de tronçons
coniques aux éléments finis en torsion
D1 Modèle à 1 ddl/nœud
La fonction de forme de l'élément est linéaire :
1
1 L 2 1 x (D1.1)
L
4
T
D1 L
2 . 32
2
A1 1 B1 1 2 1 C1 2 1
2
4
(D1.4)
D1 L 2 A1 C1 B1 B1 2 C
1 1 2 C1 2 1
32 L2 2 2 2
A1 1 2 L 2 2 L2 3 L3 4 L4 / 5
2 2 3 3 4 4
avec : B1 1 8 L / 3 3 L 8 L / 5 L / 3 (D1.5)
C1 1 / 3 L 6 2 L2 / 5 2 3 L3 / 3 4 L4 / 7
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 274
En appliquant les équations de Lagrange à l'énergie cinétique (D1.4) et (D1.5) on
obtient :
T B1 1
d 1 D1 L A1 C1 B1 2 C1
4
B (D1.6)
dt T 32 1
C1 C1 2
2
2
D2
En développant les coefficients et en remplaçant L par 1 d'après (D1), on
D1
obtient finalement la matrice de masse :
M J1 L M1 M2 (D1.7)
210 M2 M3
D D
2
D
3
D
4
M1 70 70 2 1 42 2 1 14 2 1 2 2 1
D D D D
1 1 1 1
2 3 4
D2 D2 D2 D2
avec : M2 35 70 1 63 1 28 1 5 1 (D1.8)
D1 D1 D1 D1
D D
2
D
3
D
4
M3 70 210 2 1 126 2 1 140 2 1 21 2 1
D D D D
1 1 1 1
4
G D3 2 2 4 L5
soit : U 2
1 2 L 2 L2
2 2 3
L 3 4
L (D1.11)
5
2 1
2 . 32 L2
En appliquant les équations de Lagrange à l'énergie de déformation (D1.11) et en
D
remplaçant L par 4 1 d'après (D3), on obtient finalement la matrice de raideur :
D3
K1 K1
K G J3 (D1.12)
5L K1 K1
2 3 4
D D D D
avec : K1 5 10 4 1 10 4 1 5 4 1 4 1 (D1.13)
D3 D3 D3 D3
D2 Modèle à 2 ddl/nœud
La fonction de forme de l'élément est cubique :
x a0 a1 x a2 x2 a3 x3 (D2.1)
où les coefficients s'expriment en fonction des degrés de liberté définis par l'équation
(6.9) par :
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 275
a0 1
a1 1
2 1 2
a2 3 1 2 2 (D2.2)
L L
1 2 1 2
a3 2
L3 L2
T 1 (D2.3)
2 J J 2 J J 2 J
2 1 6 2 2 7 1 8 1 2 9 2 10
J1 4 I1 6 I2 9 I3 2 I4 6 I5 I7
J2 8 I1 12 I2 18 I3 2 I4 6 I5
J3 4 I1 7 I2 16 I3 2 I4 4 I5 I6 L
J4 4 I1 5 I2 6 I3 I4 2 I5 L
J 4 I 6 I 9 I
avec 5 1 2 3
(D2.4)
6J 4 I1 7 I2 16 I3 3 I4 L
J7 4 I1 5 I2 6 I3 L
J8 I1 2 I2 6 I3 2 I4 I5 L
2
J 2 I 3 I 6 I I L2
9 1 2 3 4
J10 I1 I2 I3 L 2
4 L4 2 3 L3 2 2 L2 L 1
I1
11 5 3 2 7
4 4 3 3 2 2
I L 8 L 3 L 8 L 1
2
5 9 2 7 3
4 4
L 3 3
L 6 2 2
L 2 L 1
I3
9 2 7 3 5
4 L4 8 3 L3 8 L 1
et I4 2 2 L2 (D2.5)
4 7 5 2
4 L4 2 3 L3 6 2 L2 1
I5 7 3
5
L
3
4 4 3 3
I L 8 L 8 L
3 2 L2 1
6 3 5 3
4 L4
I7 3 L3 2 2 L2 2 L 1
5
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 276
T
1 1
T 2 J1 J3 J2 J4
d 1 J1 L J3 2 J8 J6 J9 1
(D2.6)
dt T 2 J2 J6 2 J5 J7 2
2
T J4 J9 J7 2 J10 2
1
L'équation (D2.6) conduit à la matrice de masse (D2.7), en introduisant les
D
expressions de (D2.4) et (D2.5) ainsi que celle de L 2 1 donnée en (D1) :
D1
M4 M5 L M6 M7 L
2 2
M J1 L M5 L M8 L M9 L M10 L (D2.7)
27720 M6 M9 L M11 M12 L
2 2
M7 L M10 L M12 L M13 L
dont les coefficients M4 à M13 sont définis par (D2.8) :
D2 D2
2
D2
3
D2
4
M4 10296 9504
D 1 5016 D 1 1452 D 1 180 D 1
1 1 1 1
2 3 4
M 1452 1848 D2 1 1122 D2 1 352 D2 1 46 D2 1
5 D D D D
1 1 1 1
2 3 4
D2 D2 D2 D2
6 M 3564 7128
D 1
6072
D 1
2508
D 1
414
D 1
1 1 1 1
D D
2
D
3
D
4
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 277
4
1 x a
G D3 L 4 2
U 2 1 2 a2 x 3 a3 x2
dx (D2.10)
2 . 32 L 0
a1, a2 et a3 étant reliés aux degrés de liberté par les relations (D2.2).
U (D2.11)
2 L P2 P3 2 P P 2 P
2 1 2 2 1 4 1 2 5 2 6
P1 4 Q1 6 Q2 9 Q3
P2 4 Q1 7 Q2 12 Q3 2 Q 4 3 Q5 L
P 4 Q1 5 Q2 6 Q3 L
avec 3 (D2.12)
P4 Q1 2 Q2 4 Q3 Q 4 2 Q5 Q6 L
2
P5 2 Q1 3 Q2 4 Q3 Q 4 Q5 L2
P6 Q1 Q2 Q3 L2
4 4 9 3 3 54 2 2 9
Q1 L 2 L 7 L 6 L 5
Q2 3 4 L4 48 3 L3 12 2 L2 48 L 3
2 7 5
4 4 4 8 3 3 24 2 2 4
Q L L L 4L
3 7 3 5 3
et (D2.13)
6
Q4 L 4 L
4 4 3 3 36 2 2
L 6 L 2
7 5
2 4 4 16 3 3 2 2 16
Q5 3 L 5 L 6 L 3 L 2
Q6 1 4 L4 3 L3 2 2 L2 2 L 1
5
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 278
D4 D4
2
D4
3
D4
4
K 2 504 1008
D 1 864 D 1 360 D 1 60 D 1
3 3 3 3
2 3 4
K 42 168 D4 1 180 D4 1 84 D4 1 15 D4 1
3 D D D D
3 3 3 3
2 3 4
D4 D D D
K 4 42 0 1 72 4 1 60 4 1 15 4 1
D3 D3 D3 D3 (D2.16)
2 3 4
D4 D4 D4 D4
K
5 56 56
D 1
48
D 1
22
D 1
4
D 1
3 3 3 3
2 3 4
D4 D4 D4 D4
K 6 14 28 1 36 1 22 1 5 1
D3 D3 D3 D3
2 3 4
K 56 168 D4 1 216 D4 1 130 D4 1 30 D4 1
7 D D D D
3 3 3 3
D3 Validation
D3.1 Comparaison des différents modèles
La validation de ces éléments finis de tronçons coniques en torsion est faite par
vraisemblance sur un modèle simple représenté à la figure D.1. Le rotor est encastré
à gauche et libre à droite. Le tronçon de raccordement entre l'arbre et le disque sera
constitué de différents types de cylindres ou de cônes définis au tableau D.2.
900 100 50
150
500
Tronçon de raccordement
Le tableau D.2 compare les valeurs de la première fréquence propre obtenues pour
les différentes configurations de raccordement, et indique également celles valeurs
obtenues avec les éléments classiques de tronçons cylindriques du paragraphe
6.2.3.1. Pour calculer le tronçon de raccordement conique avec des éléments
cylindriques, on l'a décomposé en 10 sous-tronçons de longueurs égales et de
diamètres égaux aux diamètres moyens du cône. Les conclusions sont les suivantes :
les résultats obtenus par les éléments cylindriques et coniques sont
rigoureusement identiques pour des modèles de rotors cylindriques ;
les résultats obtenus par les modèles coniques se situent bien entre ceux des
modèles cylindriques qui les encadrent
le modèle à 2 ddl/nœud a tendance à être un peu plus raide que celui à 1 ddl
puisqu'on trouve de l'ordre de 1 Hz de plus, néanmoins dans le cas d'utilisation
des éléments de raideur coniques, cette tendance s'inverse, puisqu'on a cette fois
0,5 à 1 Hz de moins.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 279
Tableau D.2 – Comparaison des premières fréquences propres de torsion (Hz)
Elément de raccordement (mm) Type d'éléments finis
Raideur Inertie Tronçon conique Tronçon cylindrique
à à à à 1 ddl/ 2 ddl/ 1 ddl/ 2 ddl/
gauche droite gauche droite nœud nœud nœud nœud
150 150 150 150 198,17 199,19 198,17 199,19
250 250 250 250 196,82 197,76 196,82 197,76
250 250 150 150 206,51 207,51 206,51 207,51
150 150 250 250 189,49 190,29 189,49 190,29
150 250 150 150 204,99 204,02 203,88 203,91
150 150 150 250 194,97 195,52 194,59 194,68
150 250 150 250 201,56 201,19 200,07 200,09
Il paraît paradoxal que le modèle à 2 ddl/nœud, établi pour avoir plus de souplesse
au niveau du disque donne des fréquences propres plus élevées (en moyenne 0,25%
sur tous les cas du tableau D.2). L'explication réside dans le fait que la continuité de
la pente imposée à la jonction entre les éléments épaulés raidit le tronçon d'arbre,
autant qu'il assouplit le tronçon de disque. La figure D.3 illustre ce phénomène dans
le cas de la deuxième ligne du tableau D.2 (transition du diamètre d'arbre à 250 mm
sur 100 mm de long avant l'épaulement du
Pentes de la déformée 2 ddl/noeud
1,4 1 ddl/noeud disque). On voit que dans ce tronçon de
1,2 raccordement (entre 900 et 1000 mm) on a
1 une variation pratiquement linéaire de ,
0,8
l'ensemble "s'équilibrant" par rapport au
modèle à 1 ddl/nœud. Dans le disque
0,6
0,4
0,2
(position de 1000 à 1050), on a un effet de
0 cette pente variable, mais très ténu avec un
-0,2 départ à =0,00379. Par opposition, on a une
diminution considérable de la pente dans le
700 750 800 850 900 950 1000 1050
Position (m)
D3.3 Conclusion
En conclusion, les résultats obtenus sont très cohérents. Le modèle utilisant des
éléments coniques à 2 ddl/nœud n'apporte pas les effets escomptés.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 280
Annexe E – Principe de la modélisation thermodyna-
mique d'état d'un compresseur dans ses
réseaux
Le but de cette annexe est de poser les principes de la modélisation par variables
d'état du comportement thermodynamique d'un compresseur centrifuge dans ses
réseaux de gaz. Les hypothèses effectuées pour le fonctionnement sont identiques à
celles du paragraphe 9.2.
Dans cet exercice, on va garder trois des grandeurs comme variables principales : les
variations du coefficient de débit V et celles de la pression et de la température du
réseau de refoulement PrV et TrV .
E2 Point de fonctionnement
De l'équation (9.1), on déduit la variation de débit du compresseur :
VQFmc V
Q F
c (E2.1)
4407143 9916,07 2 2,0063
La différentiation de l'équation (9.25) 4407143 9916,07 2 2,0063
p
61,983 4,6527
donne les variations de caractéristiques adimensionnelles du compresseur autour du
point de fonctionnement :
V
V 1 V
F
(E2.2)
V p V V
p F 1
d'où l'on déduit la variation de la hauteur disponible donnée par l'équation (9.3bis)
2
U2
HD , qui est donc directement fonction du coefficient de débit V:
p
V pV 1 1 V
H H F F HFD
V F (E2.3)
D D
p F F
p
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 281
En adoptant un réseau résistant du type C de la figure 9.3, de façon à pouvoir faire
varier la pente de la caractéristique au point de fonctionnement, on déduit de la
l'équation (9.26) Qms t K Pr t P0 :
V QFms V
Qm s Pr (E2.4)
2 PF
avec PF PrF P0 qui est la valeur permettant de faire varier la pente du réseau
résistant pour une étude paramétrique.
1
Za R Ta Pr p
De l'équation (9.4bis) HR 1 , on tire la variation de hauteur
1 Pa
requise pour transvaser du débit entre les réseaux d'aspiration et de refoulement. On
admettra que toutes les données thermodynamiques du gaz Z, , etc. restent
constantes dans les petites variations considérées.
E3 Conservation de la masse
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 282
Comme la masse volumique est apparue, on associe l'équation d'état
Pr
thermodynamique (9.9) Zr R Tr , conduisant à :
r
PV T V
rV Fr rF rF (E3.2)
Pr Tr
La troisième variable, la variation de la température dans le réseau de refoulement
TrV vient d'apparaître. Il n'est en effet pas opportun de relier la variation de
température à celle de la pression par la loi de Laplace P / Cste , comme cela a été
fait dans l'article [Pugnet99] car s'il n'y a pas d'échange de chaleur avec le milieu
extérieur, le réseau de refoulement ne travaille pas à masse constante et voit entrer de
la chaleur du compresseur et en sortir par le débit allant vers la consommation. De
plus, les résultats de simulation du paragraphe 9.2.5 ont montré que la constante de
temps thermique était différente de la constante de temps pneumatique du réseau.
E4 Conservation de la chaleur
L'équation (9.18) de conservation de l'enthalpie nécessitait une résolution itérative.
Ici, puisqu'on s'intéresse à de petites perturbations, il faut linéariser cette partie en
différentiant l'équation (9.12) définissant l'enthalpie dans le réseau de refoulement :
H 1,899560666 1.102 T 10,65665181.10 T 4,825763141.10 P
2 2 7 2
avec :
2,67823 .10 10 TrF 2,55443 .10 7 TrF 6,60230 .10 5
2
H2 3,79912 .10 18 PrF 5,35645 .10 10 PrF 3,25030 .10 3 TrF
2
et
1,06567 .10 15 PrF 2,55443 .10 7 PrF 1,06465
2
L'équation (9.18) se réécrit : Mr t Hr t Mr 0Hr 0 Q t H t Q tH t et
t
m c c m s r
0
se différentie sous la forme :
dMr t Hr t
Qmc t Hc t Qms t Hr t (E4.2)
dt
V
F dHr F drV
soit : Mr Hr Volr QFm HcV HFc Qm V F V F V
c Qm Hr Hr Qm s (E4.3)
dt dt
Puisque HFr HFc , l'équation (E4.3) inclut l'équation (E3.1) de la dérivée de la masse
volumique dans la conservation de la masse, et (E4.3) se réduit à :
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 283
dHrV
MFr QFm HcV QFm HrV (E4.4)
dt
où l'enthalpie dans le réseau de refoulement HrV est liée à PrV et TrV par (E4.1),
l'enthalpie au refoulement du compresseur HcV est liée au coefficient de débit V
2
U2
par l'équation (9.3bis) : Hc Ha , soit avec (E2.2) :
p
U2
2 F
HcV V (E4.5)
Fp 1 Fp 1
L'équation (E5.1) comporte trois variables Qm-c, Qm-s et r, et sa différentiation conduit
à (E5.2) :
4 7 Volc 2 72 Vol QF 2 Lr QFm V
2
La
V
2
F V Lr QFm V
Wc 2 Qm Qmc F Qms 2 c m
r (E5.2)
a Sa Sr a r
F
r Sr
Sr a Fr
2
2
2 Fr Sr
V V V
où Qm c , Qm s et r sont liées aux variables de base par les équations (E2.1), (E2.4)
et (E3.2).
et où HDV et HRV ont été définis par les équations (E2.3) et (E2.8).
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 284
Finalement, puisque QFmc QFms , ce débit se simplifie dans l'équation de
conservation de l'énergie cinétique (E5.4) qui devient :
QFm L a 4 7 Volc dV 4 72 Vol F Lr dTrV
2
QFm
c r
F a Sa 2
Sr a Fr dt 2 Sr TrF Sr a Fr
2
Fr dt
QF L 1 4 7 Volc Fr Lr dPrV
2
m F r F F (E5.5)
2 Sr r P
Pr Sr a Fr 2 Fr dt
Z R T F PF Z R TF P V
HFD 1F F1 a 2 c ln r V a F c rF
p
Fp Pa p Pr
E6 Equation d'état
Les équations (E3.3) de conservation de la masse, (E4.6) de conservation de la chaleur
et (E5.5) de conservation de l'énergie cinétique constituent un système d'équations
d V dPrV dTrV
linéaires d'inconnues , et s'écrivant :
dt dt dt
0 C23.3 C33.3 dV / dt C34.3 C53.3 0 V
2 3 V 4 5 6 V
0 C4.6 C4.6 dPr / dt C4.6 C4.6 C4.6 Pr (E6.1)
C15.5 C52.5 C53.5 dTrV / dt C54.5 C55.5 0 TrV
où Cij représente les coefficients des équations (E3.3), (E4.6) et (E5.5).
En prémultipliant (E6.1) par l'inverse de la matrice du premier membre, on obtient :
1
V 0 C23.3 C33.3 C34.3 C53.3 0 V
d V 4 6 V
Pr 0 C24.6 C34.6 5
C4.6 C4.6 C4.6 Pr (E6.2)
dt V
Tr C15.5 C52.5 C53.5 C54.5 C55.5 0 TrV
qui est donc une équation du vecteur d'état V PrV TrV t
contenant les trois variables
indépendantes sélectionnés au paragraphe C1.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 285
Bibliographie
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 286
[Bathe] BATHE Klaus-Jurgen. Numerical methods in finite element analysis.
Upper Saddle River (New Jersey) : Prentice Hall, 1976
ISBN 0138271901
[Berger] BERGER S., BONNEAU O., FRENE J. Influence of axial thrust bearing
on the dynamic behavior of an elastic shaft: Coupling between the
axial dynamic behaviour and the bending vibrations of a flexible shaft.
New York : ASME, Journal of Vibrations and Acoustics 2001, Vol. 123,
pp. 145-149.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 287
[Boluss.90] BOLUSSET Daniel, PUGNET Jean-Marc. Industrial commissioning of an
oil-free centrifugal compressor – an experience rich in lessons. In :
Proceedings of 4th IMechE European Congress of Fluid Machinery, The
Hague. London : IMechE (Institution of Mechanical Engineers),
Proceedings C403/032, 1990, pp. 135-141
[CEI60909] CEI (IEC). Courants de court circuit dans les réseaux triphasés à
courant alternatif – Partie 0 : Calcul des courants. CEI/IEC 60909.
Genève : Commission Electrotechnique Internationale. Première
édition 2001. 84 p.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 288
[CEI61508] CEI (IEC). Sécurité fonctionnelle des systèmes électriques/
électroniques/ électroniques programmables relatifs à la sécurité.
Partie 0 : La sécurité fonctionnelle et la CEI 61508. CEI/IEC/TR
62508-0. Genève : Commission Electrotechnique Internationale.
Première édition 2005. 32 p.
Partie 1 : Exigences générales. Première édition 1998. 55 p.
[DangVan] DANG VAN K., GRIVEAU B., MESSAGE O. On a new multiaxial fatigue
criterion: theory and application. Biaxial and multiaxial fatigue. EGF3
(edited by M.W. Brown and K.J. Miller). London : Mechanical
Engineering Publications, 1989, pp.479-496.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 289
[Debailleux] DEBAILLEUX Claude. Paliers à 5 patins oscillants de précarge 0,25 –
0,5 – 0,75 (Rapport pour la Direction des Constructions Navales).
Lille : Polytech Lille (anciennement EUDIL), Université de Lille, février
1994
[Eckert] ECKERT L. High cycle fatigue cracks at radial fan impellers caused by
aeroelastic self-excited impeller vibrations, Part 1: Case history, root
cause analysis, measurements. New York : ASME, ASME Design
Engineering Technical Conference, paper DETC99/VIB-8261
[EDYOS] CHAN HEW WAI C. EDYOS – Progiciel développé par EDF pour les
calculs linéaires et non linéaires de paliers hybrides et de paliers et
butées hydrodynamiques. Clamart : EDF, Direction des Etudes et
Recherches. Rapport EDF-DER-97-ND-00121, 1997, 49p.
ISSN 1161-0611
[Ehrich] EHRICH F.F. Acoustic resonances and multiple pure tone noise in
turbomachinery inlets. New York : ASME, Journal of Engineering for
Power, 1969, pp. 253-262
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 290
[Ewins] EWINS David. Modal Testing: Theory and Practice. Taunton
(Somerset, England) : Research Study Press Ltd., 1st edition 1984,
269 p., 2nd edition, 2000, 562 p.
ISBN 1ère édition : 0863800173 (Research Study Press) 0471904724
(John Wiley) – 2ème édition :0863802182 et 9780863802188
[Fulton] FULTON JW. The decision to full load testing a high pressure
centrifugal compressor in its module prior to tow-out. In :
Proceedings of 2nd IMechE European Congress of Fluid Machinery, The
Hague, 1984. London : IMechE, 1984
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 291
[Gelin96-1] GELIN Alain, PUGNET Jean-Marc, POCHERON Jean-Claude et al.
Elimination of sub-synchronous vibration on a multi-stage process
centrifugal compressor during full load tests under natural gas. In :
6th IMechE International Conference on Vibrations in Rotating
Machinery, Oxford, 1996. London : IMechE, Proceedings C500/089,
1996, pp.341-350
[Heidmann] HEIDMANN F.M. Interim prediction noise for fan and compressor
source noise. Cleveland (Ohio) : NASA Lewis Research Center,
Technical memorandum NASA TM X-71763, 1975, 83 p.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 292
[ISO1940-2] ISO. Vibrations et chocs mécaniques – Exigences en matière de
qualité dans l'équilibrage des rotors rigides – Partie 2 : Défauts
d'équilibrage. Norme ISO 1940-2. Genève : International
Standardization Organization, 1997, 18 p.
[ISO7919-1] ISO. Vibrations des machines non alternatives – Mesurage sur les
arbres tournants et critères d'évaluation – Partie 1 : Lignes directrices
générales. Norme ISO 7919-1. Genève : International Standardization
Organization, 1996, 21 p.
[ISO7919-3] ISO. Vibrations des machines non alternatives – Mesurage sur les
arbres tournants et critères d'évaluation – Partie 3 : Machines
industrielles couplées. Norme ISO 7919-1. Genève : International
Standardization Organization, 2009
[Kirk] KIRK Gordon, DONALD G.H. Design Criteria for Improved Stability of
Centrifugal Compressors. New York : ASME, Applied Mechanics
Division Vol. 55, 1983, pp. 59-71
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 293
[Kleynhans] KLEYNHANS G., CHILDS Dara The Acoustic Influence of Cell Depth on
the Rotordynamic Characteristics of Smooth Rotor/Honeycomb Stator
Annular Gas Seals. New York : ASME, Journal of Engineering for Gas
Turbines and Power, Vol. 119, 1997 pp. 949-957
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 294
[LK] LEE B.I., KESSLER M.G. A generalized thermodynamic correlation
based on three-parameters corresponding state. New York : AIChE
(American Institute of Chemical Engineers), AIChE Journal 21, 1975,
pp. 510-527
[Madyn] MADYN 2000® version 3.4 Comprehensive tool for Rotor dynamics.
Zurich (Suisse) : Delta JS
[NACE0175] NACE. Petroleum and natural gas industries – Materials for use in H2S-
containing in oil and gas production. NACE MR0175/ISO 15176.
Houston : National Association of Corrosion Engineers, 2003, et
Genève : International Standardization Organization, 2003.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 295
[NF90601] AFNOR. Vibrations et chocs mécaniques – Machines à équilibrer,
description, caractéristiques et possibilités. Norme NF E90601. Paris :
Association Française de Normalisation, 1986, 40 p.
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 296
[Pugnet92] PUGNET Jean-Marc, VINSONNEAU Bernard. Modelling a turbomachine
for complex Eigen frequency calculations and dynamic response
prediction – application to vibration control of a turbo-generator. In :
5th IMechE International Conference on Vibrations in Rotating
Machinery, Bath, 1992. London : IMechE, Proceedings C432/033, pp.
549-556
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 297
[Pugnet04.2] PUGNET Jean-Marc. Compresseur pour groupe compresseur centrifuge
de type en porte-à-faux. Brevet d'invention français et européen EP 1
473 664.A1 [En ligne]. 3 novembre 2004. Disponible sur : <http://
v3.espacenet.com/publicationDetails/biblio?DB=EPODOC&adjacent=tr
ue&locale=fr_EP&FT=D&date=20041103&CC=EP&NR=1473464A1&KC
=A1> (Consulté le 04.04.2010)
[Reid] REID Robert, PRAUSNITZ John POLING Bruce. Properties of Gases and
Liquids. Columbus (Ohio) : McGraw Hill Book Company, 4th edition,
1987, 753 p.
ISBN 0070517991
[Ritz] RITZ Walter. Uber eine neue methode zur lösung genwisser
variationsproblem der mathematischen physic. Annales de chimie et
de physique, 13, 145, 1908, p. 172
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 298
[Smalley] SMALLEY Antony, CAMATTI Massimo, CHILDS Dara et al. Dynamic
Characteristics of the Diverging-Taper Honeycomb-Stator Seal. In :
2004 ASME IGTI Conference, Vienna. Norcross (Gergia) : ASME/IGTI,
paper GT2004- 53084, 2004 – New York : ASME, Journal of
Turbomachinery N°128 (4), 2006, pp. 717-724
[Wachel81] WACHEL J.C., VON NIMITZ W.W. Ensuring the Reliability of Offshore
Gas Compression Systems. In : European Offshore Petroleum
Conference, EUR 205. Shelton (Connecticut) : Society of Petroleum
Engineers, Journal of Petroleum Technology, Vol. 33 N°11, 1981, pp.
2252-2260
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 299
[Wachel92] WACHEL J.C., SZENASI Fred. Analysis of torsional vibrations in
rotating machinery. In : 21st Turbomachinery Symposium, Houston.
College Station (Texas) : Texas A&M University, Turbomachinery
Laboratory, Proceedings T21, 1992, pp 127-151
[Zeidan] ZEIDAN F.Y., PEREZ R.X., PETERSON E.S. The use of Honeycomb
Seals in Stabilizing two Centrifugal Compressors. In : 22nd
Turbomachinery Symposium, Houston. College Station (Texas) :
Texas A&M University, Turbomachinery Laboratory, Proceedings T22,
1993 pp. 3-15
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 300
FOLIO ADMINISTRATIF
TITRE : Dynamique des Machines tournantes pour la conception des Turbines à vapeur et des Compresseurs centrifuges :
de la Théorie à la Pratique
RESUME :
Les turbines à vapeur industrielles et les compresseurs centrifuges de procédé sont des turbomachines conçues pour un usage spécifique et
construites à l'unité. Les méthodes de conception doivent être fiables. On commence par décrire les deux types de machines, leurs
applications et les normes applicables. Puis un modèle simple et réaliste de dynamique de rotor en flexion est présenté, simulant tous les
principaux phénomènes. Ensuite, on s'intéresse à interprétation de réponses aux balourds et à l'amélioration de la procédure de définition
des amortissements ; une approche multimodale est proposée, améliorant considérablement la procédure spécifiée par les standards API.
Puis, le mémoire présente les développements faits sur la stabilité vibratoire des compresseurs centrifuges à haute pression, ainsi que leurs
critères de conception. Un chapitre est dédié aux paliers magnétiques actifs, à des retours d'expérience et à l'état actuel des
développements des systèmes de contrôle. Dans le cas de la torsion, on s'est attaché à l'amélioration de la modélisation pour prévoir des
fréquences propres plus précises, et l'analyse des réponses aux excitations instationnaires dues aux machines électriques.
Pour les systèmes disques-aubes, une méthode originale d'analyse porte sur la réponse des aubes de turbines à vapeur industrielles à
injection partielle. De plus une analyse dynamique des roues de compresseurs centrifuges est présentée y compris l'implication des
excitations acoustiques.
Une méthode originale de simulation thermodynamique a été développée pour expliquer les changements de régimes ainsi que le
comportement lors du pompage.
En conclusion, cette thèse, qui s'appuie sur l'analyse d'une trentaine de cas industriels en combinant modélisations et expérimentations,
propose des améliorations significatives pour la conception et l'évolution des normes, dans le but d'augmenter la fiabilité de ces grands
projets construits pratiquement à l'unité.
MOTS-CLES :
Dynamique – Dynamique de rotor – Flexion – Torsion –Balourd – Analyse modale – Excitations stationnaires – Excitations
instationnaires – Eléments finis – Système disques aubes – Vibration – Contraintes – Fatigue – Turbomachines – Turbines à vapeur –
Compresseurs centrifuges – Paliers magnétiques actifs – Stabilité – Simulation dynamique – Thermodynamique – Acoustique–
Conception– Retour d'expérience
Laboratoire(s) de recherche : LaMCoS (Laboratoire de Mécanique des Contacts et des Structures) INSA/CNRS UMR 5259
Jean-Marc PUGNET / Thèse en mécanique / 2010 / Institut national des sciences appliquées de Lyon 301