L'image de Marque À La Frontière
L'image de Marque À La Frontière
L'image de Marque À La Frontière
Michel RATIER
Juillet 2003
IAE de Toulouse
Place Anatole France – 31042 Toulouse Cedex
Tél : 05 62 30 34 21 – Fax : 05 61 23 84 33
E-mail : [email protected]
L’image de Marque à la Frontière
de Nombreux Concepts
Michel RATIER
IAE – Université de Toulouse 1
Résumé
Malgré les définitions de l’image de marque qui ont pu être apportées par différents auteurs,
le concept reste relativement flou. Ceci est notamment dû à sa grande proximité avec certains
concepts voisins. Cet article se propose de dresser la liste des concepts voisins de l’image de
marque. Une distinction entre les concepts voisins de l’image et ceux voisins de l’image de
marque sera opéré. Pour chaque concept étudié, le lien avec l’image de marque sera mis en
avant.
Abstract
In spite of brand image definitions who were brought by different authors, this concept is
relatively vague. That is in part due to his important proximity with certain neightbouring
concepts. This paper proposes to draw up the list to neightbouring concepts of brand image. A
distinction between neightbouring concepts of image and the ones neightbouring of brand
image is carrying out. For every studied concept, the link with brand image is pushing
forward.
1
L’image de marque est avec l’image d’entreprise, l’image du produit et l’image du point de
vente un type d’image en marketing (Ratier, 2002).
Elle peut être définie comme l’ensemble des représentations mentales, tant affectives que
cognitives qu’un individu ou un groupe d’individus associent à une marque ou à une
organisation (Kapferer et Thoening, 1994).
Le concept d’image de marque est un concept très riche car il est en contact avec de
nombreux autres concepts du marketing. De ce fait, cela peut créer une certaine ambivalence
dans les termes et aboutir à une certaine confusion entre les concepts.
Il est par conséquent intéressant d’analyser les concepts proches de l’image de marque de
façon à clarifier les frontières entre concepts voisins.
En outre, il apparaît judicieux d’opérer une distinction entre les concepts voisins de l’image et
ceux voisins de l’image de marque en soulignant le fait que les concepts voisins de l’image
sont également des concepts voisins de l’image de marque car cette dernière n’est qu’une
forme d’image en marketing (Ratier, 2002).
Ce distinguo permettra d’obtenir une plus grande clarté, nécessaire au vue du nombre
relativement important de concepts proches qui vont être analysés.
La notoriété est nécessaire à la formation d’une image dans la mesure où il faut « connaître »
la marque ou le produit pour s’en faire une image. Cette image peut également être façonnée
par la réputation qui est faite à la marque ou au produit notamment par le biais du bouche à
oreille. La réputation d’une marque vient aussi de la perception qu’a le consommateur de
cette marque ; ce consommateur va développer une attitude envers cette marque qui sera entre
autres liée aux valeurs qu’elle véhicule et au positionnement qu’elle a choisi.
Six concepts voisins de l’image ont donc pu être identifiés: la notoriété (1.1), la réputation
(1.2), la perception (1.3), l’attitude 1.4), les valeurs (1.5) et le positionnement (1.6).
1.1. LA NOTORIETE
Aaker (1994) définit la notoriété d’une marque comme la capacité d’un client potentiel à
reconnaître ou à se souvenir qu’une marque existe et appartient à une certaine catégorie de
2
produits. La notoriété suppose donc l’existence d’un lien entre la marque et la catégorie de
produit.
1
On peut légitimement penser dans ce cas à la marque Kleenex par exemple.
3
Un préjugé favorable pèse déjà sur une marque connue alors même que l’image de marque
peut être floue. 2
- La notoriété est un critère de sélection des marques à considérer
Le processus d’achat commence généralement par la sélection d’un certain nombre de
marques qui vont être considérées en vue de l’achat.Ainsi, une marque inconnue de produits
de grande consommation n’a aucune chance d’être portée sur une liste d’achat.
La notoriété influence le processus de décision d’achat (Nedungadi, 1990) mais n’est pas
suffisante en elle-même pour faire acheter car les consommateurs se souviennent également
des marques qu’ils n’aiment pas.
En marketing, la notoriété est une condition qui rend possible la création d’une image, qu’il
s’agisse d’une image de produit, d’une image d’entreprise ou d’une image de marque. Grâce à
sa notoriété, un produit, une entreprise ou une marque va se créer une réputation.
1.2. LA REPUTATION
La réputation est une notion largement employée dans le langage courant et notamment
lorsque l’on parle en termes de marketing. En effet, il n’est pas rare d’entendre parler ou
d’employer soi-même le terme de réputation à propos d’une entreprise, d’un produit ou d’une
marque. 3
Mais, malgré son emploi courant dans le domaine du marketing, force est de constater que
cette matière ne définit pas clairement le terme de réputation et n’y consacre que très peu de
recherches. Il est donc nécessaire, de manière à apporter un éclairage à la notion, d’aller
explorer d’autres disciplines que le marketing.
La réputation est l’opinion, bonne ou mauvaise, que les gens ont de quelqu’un ou de quelque
chose (encyclopédie Bordas p 1729).
Elle est en fait ce que l’on dit ou croit généralement du caractère ou de l’état d’une personne
ou d’une chose (Oxford English Dictionary, p.1227).
2
Si une marque est connue, les consommateurs pensent qu’elle est présente sur le marché depuis longtemps,
qu’elle est au service de ses clients et qu’elle a quelque chose de sérieux à proposer. La familiarité et l’image de
sérieux qu’on associe à la notoriété peuvent faire la différence.
3
Il est par exemple largement admis que le constructeur automobile Mercedes a une réputation d’innovation
technologique, de grande fiabilité mécanique et de voiture « snob » (Taylor, 2002) ou que les magasins DARTY
ont une très bonne réputation en ce qui concerne le service après-vente.
4
Le comportement, confronté à une tentation, n’est pas la seule preuve que nous ayons sur le
caractère de quelqu’un ; la réputation ne se forge donc pas uniquement sur cela. On peut
également faire des inférences à partir de ce que les gens disent ; il s’agit du type
d’informations que l’on recueille accidentellement de conversations (Gibbard, 1990). Ce que
les gens disent de situations réelles ou hypothétiques peut nous renseigner sur les normes
qu’ils reconnaissent, il est donc ensuite possible de leur attribuer une réputation.
En gestion, le concept de réputation est largement employé dans le cadre de la théorie des
jeux. Selon Morris (1997), la notion de réputation est ambiguë parce qu’elle désigne tantôt le
caractère, tantôt le comportement. En effet, la réputation peut souvent révéler le caractère
d’une part, et se former aux vues des comportements d’autre part.
En théorie des jeux, quelqu’un a une bonne réputation si les autres croient qu’il ou elle est, ou
peut être, irrationnel (Aumann, 1994).
Aumann (1994) suppose que seul est rationnel le comportement donnant la meilleure réponse,
c’est-à-dire le coup qui maximise le gain ; quelqu’un a donc une bonne réputation si les autres
pensent qu’il peut jouer un coup qui ne sera pas la meilleure chose pour lui. Dans la mesure
où les agents ont un caractère ou un principe de décision différents et dans la mesure où l’ont
peut les distinguer les uns des autres, la notion de réputation peut avoir une valeur à la fois
explicative et prédictive (Morris, 1997). En théorie des jeux, la réputation peut donc servir à
prédire un comportement et à en donner les raisons.
Le concept de réputation intervient également largement en droit commercial qui par ailleurs
n’opère pas de distinction entre le terme de réputation et celui de renommée..
D’après Le Touneau (1998), la réputation est une création dans le sens où elle découle de la
notoriété qui est le résultat d’un savoir-faire ; or, celui-ci n’est pas inné, il résulte d’un travail
persévérant et d’efforts continus, parfois depuis fort longtemps. La réputation constitue
également une valeur économique dans le sens où elle donne lieu à des transactions
commerciales.
La notion de réputation en droit commercial est essentiellement utilisée dans le cadre de
l’usurpation de la réputation d’autrui (Saint-Gal, 1956).
Le droit commercial permet donc de protéger la réputation, notion qu’il définit comme un
avantage concurrentiel résultant d’efforts de labeurs et se construisant au fil du temps.
5
Après un bref examen de la notion de réputation, on s’aperçoit que cette notion est peut être
celle qui est la plus proche du concept d’image en marketing.
Tout comme l’image en marketing, la réputation se créer grâce, notamment, au phénomène de
perception.
1.3. LA PERCEPTION
La perception est le processus de prise de conscience des nombreux stimuli touchant nos sens.
Elle influe sur les stimuli ou messages que nous recevons et sur la signification que nous leur
donnons (De Vito, 1993). En marketing, c’est le processus par lequel un consommateur prend
conscience de son environnement de marketing et l’interprète de telle façon qu’il soit en
accord avec son schéma de référence (Dussart, 1983).
La perception est un processus que l’on peut décomposer en deux phases distinctes (Dubois,
1994) : la sensation qui est un mécanisme physiologique par lequel nos organes sensoriels
enregistrent les stimuli externes, et l’interprétation qui nous permet d’organiser ce matériau et
de lui donner une signification.
4
Face au nombre important d’informations auquel il est soumis (Britt, Adams et Miller, 1972), le consommateur
sélectionne les informations qu’il trouve pertinentes, laissant de côté les autres.
5
Les défenses perceptuelles bloqueront ainsi des messages susceptibles de créer un état de tension à la suite de
divergence par rapport au cadre de référence (Kassarjian et Cohen, 1965).
6
La perception est délimitée dans le temps : une information qui a franchi la barrière de la
perception ne sera conservée que pendant une durée limitée, fonction à la fois de
l’information proprement dite et des caractéristiques de l’individu.
INTERETS ET IMPLICATIONS
1.4. L’ATTITUDE
L’attitude est l’état mental d’un individu, constitué par l’expérience et les informations
acquises, lui permettant de structurer ses perceptions de l’environnement et ses préférences, et
d’orienter la manière d’y répondre (Allport, 1935).
En marketing, il s’agit de l’orientation positive ou négative du consommateur à l’égard d’un
produit ou d’une marque (Assael, 1987).
Quatre éléments peuvent caractériser l’attitude (Mendras, 2001) :
7
- Il s’agit d’une « variable inférée » que l’on reconstruit après avoir analysé tout un jeu
d’opinions et de comportements. 6
- Puisqu’elle est une disposition plus ou moins durable, l’attitude caractérise la
personne ou le groupe, et non simplement leurs actions.
- Les attitudes sont généralement polarisées, chargées d’affectivité sur un sujet donné,
car elles sont en relation avec des croyances et des valeurs. Il y a toujours une attitude
pour et une attitude contre.
- Enfin, les attitudes sont acquises et subissent des influences externes et, de ce point
de vue, la socialisation n’est que la formation chez les individus d’attitudes
convenables, en relation avec les valeurs et les normes sociales d’un groupe.
L’attitude est un système complexe qui sous-entend les conduites (Marion et Michel, 1986).
Pour rendre compte de cette complexité, on propose généralement de distinguer trois
dimensions principales (Breckler, 1984) : cognitive, affective et conative.
La dimension cognitive est constituée d’une part de l’ensemble des croyances d’un individu à
propos d’un objet (une marque, un produit, une entreprise…) et, d’autre part, du poids
accordé à ces croyances. L’évaluation d’un produit dépendra de l’adéquation perçue entre les
caractéristiques du produit et les besoins de l’individu : on appelle instrumentalité perçue
cette adéquation entre attentes et perceptions (Sheth et Talarzik, 1972).
La composante affective est l’ensemble des sentiments et émotions associés par l’individu à
un stimulus7. C’est l’aspect évaluatif des croyances. Ces jugements sont par nature subjectifs
et propres à chaque individu.8
La dimension conative est liée à l’action proprement dite, c’est la prédisposition à l’acte
d’achat. Il s’agit de la tendance du consommateur à acheter ou rejeter le produit, c’est-à-dire à
entreprendre une action pour satisfaire le besoin ressenti. Lorsque cette dimension conative
existe, on considère que l’attitude devient une intention d’achat (Vernette, 1998).
6
- C’est le facteur sous-jacent que révèle par exemple l’analyse factorielle et qui permet de rendre
compte d’un ensemble d’opinions. L’attitude n’est pas directement observable.
-
7
Il s’agit par exemple de ce que le consommateur aime ou n’aime pas dans une marque
8
Ils se fondent sur des émotions ressenties, l’expérience, l’humeur du moment (Vernette, 1998).
8
Le lien peut ici être fait avec l’image qui est l’ensemble des représentations rationnelles et
affectives associées par une personne ou un groupe de personnes à une entreprise, une marque
ou un produit (Décaudin, 1999).
L’image regroupe donc également une composante cognitive et une composante affective tout
comme l’attitude. En revanche, l’image n’inclut pas a priori de composante conative car avoir
une bonne image n’entraîne pas forcément une forte intention d’achat. En effet, certains freins
à l’achat, comme un prix élevé par exemple, seront aux yeux de certains consommateurs plus
importants qu’une bonne image9.
L’attitude développé par un consommateur envers une entreprise, par exemple, va être liée
aux valeurs véhiculées par cette entreprise. Ce concept de valeurs est également un concept
voisin de l’image.
Rokeach (1973) définit les valeurs comme un standard qui guide et détermine l’action, les
attitudes envers les objets et les situations, l’idéologie, les présentations de soi aux autres, les
évaluations, les jugements, les justifications, les comparaisons de soi avec les autres, et les
efforts pour influencer les autres. Les valeurs correspondent donc à des croyances générales à
propos des buts fondamentaux et des modes de comportements personnellement et
socialement désirables.
On peut distinguer deux types de valeurs : les valeurs instrumentales et les valeurs terminales.
Une valeur est dite instrumentale lorsqu’elle se réfère à des modes de comportement
(courage, ambition, honnêteté…) ; lorsqu’une valeur se réfère à un but de l’existence, c’est
une valeur terminale (bonheur, sagesse, liberté…).
Les valeurs correspondent en fait au niveau culturel du système social ; elles constituent des
idéaux, orientant le système sur le long terme, avec pour fonction de maintenir le modèle
culturel.
9
Par exemple, des marques automobiles telles que Audi, BMW ou Mercedes bénéficient d’une forte image de
marque mais sont moins achetées que d’autres marques plus généralistes à cause, notamment, de leur prix
d’achat élevé.
9
Les concepts de valeurs humaines et de systèmes de valeurs ont été largement utilisés par les
scientifiques sociaux pour expliquer une variété de phénomènes comportementaux tels les
contributions à des œuvres de charité, l’utilisation des mass media, le comportement
religieux, le tabagisme, la consommation de drogues et le comportement du consommateur
(Derbaix et Brée, 2000).
La marque valorise les consommateurs (Lendrevie et Lindon, 2000). En effet, pour les achats
à statut social comme les vêtements, les alcools, les produits de luxe…, la plus value apportée
par la marque est essentielle. Elle valorise celui qui la porte ou la consomme et met en œuvre
un double processus d’identification et de projection. Soit les valeurs de la marque et du
consommateur sont communes (identification), soit on va à la marque pour tenter de
s’approprier son statut (projection).10
Les valeurs influencent le comportement d’achat dans la mesure où elles déterminent les
objectifs poursuivies, le niveau d’implication, les attributs recherchés et les activités mises en
œuvre donc les produits et modes de consommation (Dubois, 1994)11.
Toutefois, bien qu’étant un des déterminants essentiels du comportement du consommateur,
les valeurs sont assez éloignées de chaque décision particulière du consommateur, celle-ci
étant influencée par des facteurs plus « immédiats » comme le prix, les promotions,
l’exposition aux publicités… En conséquence, il est peu vraisemblable qu’un marché pour un
produit particulier puisse être segmenté sur la base du seul système de valeurs. Les attributs et
bénéfices des produits, les préférences des consommateurs doivent bien évidemment aussi
être intégrés.
Les valeurs véhiculées par une marque ou une entreprise vont être un des facteurs qui vont lui
servir à se positionner par rapport à la concurrence.
1.6. LE POSITIONNEMENT
10
On peut par exemple investir beaucoup d’argent dans une voiture de sport lorsque l’on est à la retraite
pour se donner une image de jeunesse et de sportivité.
11
Par exemple, il a été démontré qu’il existait des liens entre l’affiliation culturelle et le type
d’automobile possédé (Henry, 1976) : les amateurs de « belles américaines » croient davantage aux liens
hiérarchiques qu’aux relations de convivialité.
10
La définition du concept de positionnement passe par celle d’un concept voisin : le concept
d’image (Lendrevie et Lindon, 2000),. L’image d’un produit, auprès d’un public déterminé,
est l’ensemble des caractéristiques de toute nature (objectives ou symboliques) qui lui sont
attribuées par ce public. En d’autres termes, c’est l’ensemble des connaissances, croyances et
évocations qui sont associées à un produit par un public déterminé. Le positionnement, pour
sa part, est l’ensemble des traits saillants et distinctifs de l’image, c’est-à-dire de ceux qui
permettent au public de situer le produit dans l’univers des produits analogues et de le
distinguer des autres. En d’autres termes, c’est une représentation (ou perception) simplifiée,
réductrice, comparative et distinctive du produit.
Selon Ries et Trout (1987), le positionnement commence avec un produit, une marchandise,
un service, une firme, une institution, ou même une personne.
Le positionnement n’est en revanche pas ce que l’on fait à un produit mais ce que l’on fait à
l’esprit du client futur, le prospect ; on positionne le produit dans l’esprit du prospect.
Le positionnement est le premier corps de pensée qui s’attaque à ce difficile problème qui est
d’être entendu dans une société saturée de communication (Ries et Trout, 1987).
Dubois et Nicholson (1992) préconisent cinq critères de choix devant guider les décisions de
positionnement de la firme :
- Le volume de la demande sur les segments : si la stratégie de la firme vise à
établir la domination par les coûts à travers la réalisation d’économies d’échelle,
elle doit rechercher des segments à fort volume. Au contraire, une stratégie de
focalisation pourra s’appuyer sur des segments étroits.
- La concurrence entre les produits et marques existants : deux marques ayant
des perceptions proches peuvent correspondre à différentes situations d’usage. Il
est donc possible de positionner la marque à proximité d’un concurrent en termes
de perceptions, mais avec une utilisation différente.
- La compatibilité de la position avec les autres produits de la gamme : il faut en
effet éviter qu’une position nouvelle ne dévalorise les autres produits, et qu’elle ne
concurrence directement les autres produits de la gamme (cannibalisme). Le
lancement d’un nouveau produit doit procurer un gain en volume net au niveau de
l’ensemble de la gamme.
11
- La possibilité de développer le positionnement choisi : celui-ci doit être
compatible avec les perceptions du consommateur, et avec les caractéristiques du
produit et de la marque. La connaissance de la catégorisation opérée par le
consommateur est alors très utile, car elle permet d’éviter de développer un
positionnement qui ne soit pas crédible aux yeux du consommateur.
- La force et la netteté des positions déjà occupées : plus une position est
occupée par une marque fortement positionnée, et plus la probabilité d’arriver à la
concurrencer est faible (Ries et Trout, 1987).
Il convient une nouvelle fois de rappeler que les concepts voisins de l’image sont également
des concepts voisins de l’image de marque car l’image de marque n’est autre qu’une forme
d’image marketing (Ratier, 2002).
Les concepts voisins de l’image ayant été analysés, l’attention doit être portée plus
précisément sur les concepts voisins de l’image de marque.
2.1. LA MARQUE
La marque est un concept très riche auquel on peut attribuer plusieurs types de définitions
(Roux, 1986) :
12
- Les définitions commerciales : une marque est un nom, un terme, un signe, un symbole,
un dessin ou toute combinaison de ces éléments servant à identifier les biens ou services
d’un vendeur ou d’un groupe de vendeurs et à les différencier de concurrents (Kotler et
Dubois, 1997).
- Les définitions économiques : la marque est un signal de différenciation et de profit
monopolistique (Yon in Kapferer et Thoening, 1994).
- Les définitions publicitaires : la marque est un potentiel de ventes futures déposé dans
le subconscient de milliers d’individus (Herbin in Roux, 1986),.
- Les définitions juridiques : la marque est un signe servant à distinguer les produits ou
les services d’une entreprise de ceux d’une autre entreprise (De Chanterac in Kapferer
et Thoening, 1994).
Pour aller plus loin, il faut considérer la marque comme une entité complexe dont il est
possible de trouver plusieurs centaines de définitions selon qu’elle est considérée comme un
signe distinctif (Watkins, 1986), un symbole (Gardner et Levy, 1955) ou une source de valeur
ajoutée (Farquhar, 1989).
La notion de concept de marque se distingue de celle d’image de marque car elle permet de
mieux prendre en compte la dynamique de l’évolution de la marque (Ladwein, 1998). Le
concept caractérise tout d’abord la marque comme une catégorie de connaissance. La marque
est ainsi appréhendée comme un ensemble de produits ou de ligne de produits qui portent le
même nom, c’est-à-dire le même identifiant12.
Selon Kapferer et Thoening (1994), la marque est une différence, et la volonté de maintenir
cette différence en renouvelant sans cesse le produit pour rehausser ses performances, ses
qualités et la satisfaction retirée par ses utilisateurs. Il est donc nécessaire de faire savoir en
permanence quelle est la nature de cette différence et d’avertir des modifications du produit.
Une marque apparaît ainsi comme une catégorie ou un ensemble défini en compréhension
(Smith et Medin, 1981).
12
L’ensemble des produits couverts par un même nom de marque apporte aux consommateurs des informations
qui déterminent la cohérence de la catégorie.
13
Les marques qui développent des gammes très étendues sont perçues et mémorisées comme
des ensembles homogènes.13
Certains consommateurs peuvent développer des sentiments envers une marque, on parlera
alors d’attachement à la marque.
13
Cette particularité a pu être mise en évidence pour des marques présentes sur le marché des petits appareils
ménagers (Ladwein, 1993).
14
Cet attachement se nourrirait d’associations abstraites issues de la dimension qualitative du
capital-marque par opposition à une dimension quantitative qui correspondrait à la notoriété
et aux attributs intrinsèques et extrinsèques de la marque.
L’attachement à la marque est donc une variable psychologique qui traduit une relation
affective durable et inaltérable envers la marque et qui exprime une relation de proximité
psychologique avec celle-ci (Lacoeuilhe, 2000). Cette relation permanente à long terme est
engendrée au départ par une relation de type évaluatif dirigée vers un stimulus spécifique, en
l’occurrence la marque. Un consommateur est ainsi attaché à une marque en raison de
bénéfices expressifs précis (Lacoeuilhe, 2000).
Seuls les objets chargés d’émotions sont capables de constituer des figures d’attachement.
Ainsi, le transfert du concept d’attachement est facilité par l’étude des différentes associations
à la fois fonctionnelles et abstraites (Park et al., 1991 ; Park et Srinivasan, 1994) qui
constituent l’image d’une marque.
L’attachement à la marque peut être alimenté de différentes manières.
Il peut être alimenté tout d’abord par des connexions nostalgiques où la marque agit comme
mémoire de l’individu (Divard et Robert-Demontrond. 1997). Les recherches sur les relations
individu-objet montrent que la valeur d’une possession, l’attachement que l’on y porte, sont
notamment liées au fait que celle-ci établit un lien avec les événement de la vie de l’individu.
En effet, chaque personne développe des significations symboliques qui lui sont propres à
l’égard des objets, et que ces significations ne sauraient être pleinement élucidées si l’on
ignore le passé de l’individu (Divard et Robert-Demontrond. 1997). La marque peut jouer le
même rôle que l’objet et agir ainsi comme un dépositaire par rapport à des événements de la
vie de l’individu (Lacoeuilhe, 2000).
Le consommateur peut également percevoir une congruence d’image (réelle ou idéale) entre
lui-même et la marque. Ainsi, la marque peut être utilisée de manière symbolique par
l’individu pour mieux se définir et s’exprimer que ce soit vis-à-vis de lui-même ou des
autres ; il se sert de la marque pour projeter une certaine image de lui. Cette théorie de la
congruence postule que le consommateur préfère une marque dont la personnalité est en
adéquation avec la sienne ou plus exactement avec son concept de soi, c’est-à-dire sa
représentation (Onkvisit et Shaw, 1987).
15
La perception d’une congruence entre le concept de soi et la personnalité de la marque est
ainsi susceptible d’expliquer l’attachement d’un individu à l’égard de celle-ci.
En outre, Kapferer et Laurent (1992) indiquent que l’attachement à la marque est une variable
psychologique qui montre qu’une personne est sensible aux marques.
On peut dire d’un consommateur qu’il est sensible aux marques s’il tient à consulter
l’information « quelle est la marque ? », s’il prend en compte la marque dans son processus
de décision, si la marque joue un rôle dans la formation de ses choix (Kapferer et Laurent,
1992).
D’après Kapferer et Laurent (1992), la sensibilité à la marque, à l’inverse de la fidélité, est
une variable psychologique. Elle se réfère au processus de décision d’achat du consommateur.
Dire qu’une personne est sensible à la marque, c’est dire que la marque joue un rôle dans le
processus psychologique qui précède l’achat. La sensibilité aux marques est donc par
définition une variable individuelle : dans une même catégorie de produits, un individu pourra
être plus sensible aux marques qu’un autre.
Par ailleurs, un même consommateur peut être très sensible aux marques dans une catégorie
de produits, et très peu sensible dans une autre. La variable psychologique de « sensibilité »
caractérise donc la relation d’individu donné à une catégorie donnée (Kapferer et Laurent,
1992).
D’après Kapferer et Thoening (1994), la sensibilité aux marques est devenue un enjeu de
pouvoir dans les rapports entre producteurs et distributeurs. Ainsi, plus la sensibilité aux
marques est forte, moins le distributeur a la possibilité de fidéliser sa clientèle et
inversement14.
Par ailleurs, la sensibilité aux marques découle du vécu de la situation d’achat par le
consommateur (Kapferer et Laurent, 1992). Un même consommateur ayant des vécus
14
Dans la concurrence que se livrent les grands distributeurs, l’enjeu est bien la fidélisation du consommateur.
Cela passe donc par un désensibilisation aux marques de producteurs pour récupérer leurs clients au profit
exclusif de telle ou telle enseigne.
16
différents suivant les marchés, fera preuve de degrés différents de sensibilité aux marques, ce
qui implique que chaque marché doit donc être abordé séparément.
La sensibilité aux marques dépend des critères de choix utilisés lors de l’achat mais d’autres
paramètres du vécu de l’acheteur en situation d’achat influencent aussi la sensibilité aux
marques (Kapferer et Thoening, 1994) :
- La croyance aux différences entre marques est la variable la plus liée à la sensibilité aux
marques (Kapferer et Laurent, 1983 ; Szymaroski et Busch, 1987). Toute l’activité de la
marque vise à se doter de différences significatives en performance et à largement
communiquer dessus (par l’emballage, le packaging, la publicité).
- Le sentiment de savoir choisir ou la compétence perçue sont également des déterminants
de la sensibilité aux marques. Selon Kapferer et Laurent (1983), moins on se déclare
compétent dans une catégorie de produits, moins on est sensible aux marques.
- L’implication du consommateur est aussi très liée à la sensibilité aux marques. En
premier lieu, plus on perçoit du risque dans l’achat, plus on porte attention à la marque15.
En second lieu, plus le consommateur se projette dans ses achats, plus il estime donner
une certaine image de lui-même, plus il porte attention à la marque pour l’aider à se
situer, à contrôler cette image de soi. Enfin, plus le consommateur s’intéresse à la
catégorie de produit, plus il est sensible aux marques.
Une personne sensible à une marque sera certainement intéressée par les valeurs véhiculées
par la marque, c’est-à-dire par l’identité projetée par celle-ci.
L’identité d’une personne sert à donner une direction, un projet et un sens à cette personne.
L’identité de marque, de même, sert à fournir une direction, un projet et un sens à cette
marque (Aaker, 1996). Elle confère à la marque une influence indépendante du produit. Ainsi
la perception d’un attribut n’a pas le même sens suivant l’identité de la marque (Kapferer,
1995).
L’identité de marque consiste en une identité centrale et une identité élargie ; l’identité
centrale est l’image intemporelle de la marque. Elle est capitale à la fois pour la signification
et pour le succès d’une marque (Aaker, 1996).
15
Il peut par exemple s’agir d’un risque financier, physique ou temporel.
17
L’identité de marque traduit la façon dont l’entreprise (émettrice) souhaite se présenter au
marché alors que l’image correspond aux associations entretenues par le public (récepteur)
(Kotler et Dubois, 1988). L’image est un concept de réception. L’identité est un concept
d’émission (Kapferer, 1995).
L’image du produit contribue à l’identité et l’image de l’entreprise intervient également pour
façonner l’image de marque (Michon, 2000).
L’identité est un concept qui reste flou ; en effet, les philosophes, les anthropologues et les
psychologues ne parviennent pas à donner une définition claire du contenu de l’identité de
marque (Levi-Strauss, 1977 ; Mucchielli, 1999).
Pour pouvoir parler d’identité de marque, trois conditions doivent obligatoirement être
réunies : on doit être en présence d’un nom, d’un produit et d’un logo. Cependant ces
conditions ne sont pas des conditions suffisantes (Sicard, 2001).
L’identité de marque nécessite un nom16. Malgré tout, ce que l’on fait ne suffit pas à définir
ce que l’on est : le produit ne définit pas la marque à lui tout seul car il ne permet pas
forcément de la reconnaître par rapport à d’autres. Sans son nom sur le produit, une marque
n’est pas toujours identifiable. Le logo permet également de différencier une marque d’une
autre17. Le nom, le produit et le logo ne suffisent pas à définir les éléments de l’identité de
marque ; en effet, celle-ci est également composée de valeurs, de prises de position, de parti-
pris, autrement dit, de tout un côté intangible.
En définitive, l’identité de marque est toujours une combinaison d’un nom, d’un produit, d’un
logo et d’autres caractéristiques intangibles (Sicard, 2001).
D’après Sicard (2001), deux impasses doivent être évitées pour caractériser l’identité de
marque. D’une part, l’identité de marque ne se réduit pas à l’identité visuelle : l’identité de la
marque est dans l’identité visuelle, mais l’identité visuelle n’incarne pas, à elle toute seule,
l’identité de la marque. D’autre part, l’identité de la marque n’est pas assimilable à un code
génétique comme le prétend Upshaw (1995) ; en effet, cette comparaison révèle, en fait, un
goût prononcé pour tout ce qui s’apparenterait à une loi scientifique et qui de ce fait
permettrait d’apporter des certitudes quant à un concept qui reste flou.
16
On sait que Peugeot est une marque de voitures, que Bonduelle est une marque de légumes ou que Facom est
une marque d’outils
17
Par exemple, Lacoste est une marque de sportswear qui se reconnaît à son petit crocodile vert ; Mercedes se
reconnaît grâce notamment à l’étoile qui orne le capot des ses voitures
18
L’identité de marque est extrêmement proche d’un autre concept voisin de l’image de
marque : celui de personnalité de marque.
La personnalité de marque peut être définie comme un état des caractéristiques humaines
associées à une marque donnée. Cela peut inclure certaines caractéristiques comme l’âge, la
classe socio-économique, les traits de personnalité et les sentiments (Aaker, 1996).
La notion de personnalité de marque se propose d’appréhender la marque exclusivement à
partir de traits comparables à ceux qui sont utilisés pour caractériser un individu (Koebel et
Ladwein, 1999). L’idée sous-jacente est que le consommateur développe des affinités à
l’égard des marques en fonction de leur personnalité. Le consommateur peut ainsi se situer
par rapport à une marque à partir de l’adéquation entre sa propre personnalité et celle qu’il
attribut à la marque.
La fonction expressive de la personnalité de la marque est particulièrement intéressante car
elle contribue fortement à individualiser la marque par rapport à d’autres marques
concurrentes, mais aussi à la rendre socialement lisible et intelligible par l’affirmation de son
identité (Nuttin, 1980). Celle-ci peut alors faciliter l’évaluation en permettant au
consommateur de s’identifier à la marque ou plus simplement valoriser l’affinité relationnelle
qu’il entretient avec la marque (Fournier, 1998).
En outre, par opposition aux « attributs reliés au produit », dont la fonction est avant tout
utilitaire, la personnalité de marque tend à avoir une fonction symbolique ou d’expression de
soi (Keller, 1993). Les consommateurs peuvent en effet penser aux marques comme si elles
étaient des célébrités, des figures historiques ou évaluer dans quelle mesure elles se rapportent
à « leur propre moi » (Fournier, 1994).
Les perceptions des traits de personnalité de la marque peuvent provenir d’une manière
directe des personnes « associées » à la marque18 ou indirectement des attributs reliés aux
produits, des associations faites sur la catégorie de produit, du nom de la marque, du symbole,
du logo, du style publicitaire, du prix et du canal de distribution.
18
L’ensemble des caractéristiques associées à l’utilisateur, le personnel de la firme, ceux qui « endossent
(supportent, recommandent) » la marque…
19
LES DEUX PERSPECTIVES DE LA PERSONNALITE DE MARQUE
Selon Plummer (1985), les deux faces de la personnalité des marques sont l’intrant (input),
c’est-à-dire ce que les Annonceurs (et leur agence) désirent que les consommateurs pensent et
ressentent et l’extrant (out-take), à savoir ce que les consommateurs pensent et ressentent
réellement.
Ces deux perspectives de la personnalité (« voulue » et « obtenue ») des marques peuvent
s’exprimer de deux façons. La première est l’affirmation de la personnalité (voulue) de la
marque explicitée, par exemple, par l’Agence de Publicité dans ses buts communicationnels
décrits dans sa charte créative. La seconde consiste en des profils de personnalité de la
marque qui sont en fait les perceptions qu’ont les consommateurs de la marque.
Chaque marque peut être décrite en attributs physiques, fonctionnels et symboliques. En fait,
à ce troisième niveau, une marque peut être « caractérisée » comme moderne ou « vieux-
jeu », exotique… C’est à ce troisième niveau que l’on parle de personnalité de marque19.
Le consommateur qui est favorable ou qui utilise une marque particulière a donc regardé
l’information et la communication diffusées sur cette marque et s’identifie à cette marque ou
se l’approprie ; le lien avec l’image de marque est ainsi très fort.
La personnalité de marque est donc une dimension de l’image de marque qui elle-même est
un actif du capital de marque (Aaker, 1994).
Le capital de marque est la valeur marginale (additionnelle) qui est apportée par la marque à
l’offre d’une entreprise ou encore la valeur ajoutée par une marque à un produit telle qu’elle
est perçue par le consommateur ; c’est l’ensemble des atouts et des handicaps qui sont liés à
la marque (à son nom et à ses symboles) et qui ajoutent de la valeur ou au contraire en
soustraient à un produit ou à un service. (Aaker, 1991).
La marque est capable d’acquérir avec le temps une valeur ajoutée propre par rapport au
produit auquel elle est ou a été associée. Cette valeur n’est pas seulement une plus value
financière mais une valeur de persuasion de la marque perçue par le consommateur (Michon,
2000). L’existence d’une force, propre à la marque, suggère l’idée qu’il se produit un
découplage progressif entre la marque et le produit. Il est caractérisé par le passage d’une
19
Ces aspects sont purement le résultat de communications car il y a rarement quelque chose d’intrinsèque dans
une marque qui la rende moderne, exotique ou vieux-jeu.
20
image très liée au produit vers une identité de marque propre à la marque. Dans cette
approche, plus la marque devient forte, plus le découplage avec le produit devient important
conférant à la marque un statut de capital-marque (Michon, 2000).
21
La combinaison de ces facteurs qui est constitutive du capital de marque va créer de la valeur
pour le consommateur et pour l’entreprise (Aaker, 1994).
L’intérêt de cet article est double ; il est d’une part académique et d’autre part managerial.
Il est d’une part académique dans le sens où il présente un à un les différents concepts voisins
de l’image de marque en s’appuyant sur de nombreux auteurs qui ont travaillé sur ces
concepts.
Il est d’autre part managerial dans la mesure où il présente les concepts en soulignant à
chaque fois le lien existant avec l’image de marque : cela permettra de ne plus confondre les
22
concepts entre eux et ainsi d’opérer une politique marketing adéquate en fonction du ou des
concepts sur lesquels on souhaite intervenir.
Le tableau suivant tente de faire la synthèse de ces concepts voisins et rappelle le lien le plus
évident de chacun d’eux avec l’image de marque.
23
Tableau : Synthèse concernant les concepts proches de l’image et de l’image de marque
25
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