Fermat
Fermat
Fermat
A
D’après la loi de Snell-Descartes concernant la réfraction,
la lumière va passer par le point C tel que :
i1
n1 sin(i1 ) = n2 sin(i2 ) milieu 1
C
n1 et n2 sont les indices de réfraction des milieux et sont milieu 2
c
définis par ni = , où c est la vitesse de la lumière dans le
vi i2
vide et vi la vitesse de la lumière dans le milieu.
B
Le principe de Fermat, appelé aussi principe du moindre temps, énonce que la lumière se propage
entre deux points en suivant la trajectoire qui minimise le temps de parcours.
Nous donnons ci-dessous des démonstrations de l’équivalence entre la loi de Descartes - Snell et le principe
de Fermat dans le cas de la réfraction, puis nous étudions plus rapidement le cas de la réflexion.
A Démonstration analytique
Le fichier geogebra avec la figure ci-contre (Fermat-ana.ggb) A
est à disposition sur le site de l’IREM de Besançon.
a
Chercher la trajectoire qui minimise le temps de parcours i1
revient à chercher la valeur de x qui minimise la fonction f
définie par f (x) = t1 + t2 , où : H x C K
√ p
AC a2 + x2 CB b2 + (h − x)2
On a : t1 = = et t2 = = ;
v1 v1 v2 v2
√ p
a2 + x2 b2 + (h − x)2
D’où : f (x) = + .
v1 v2
La fonction f est définie est dérivable sur son ensemble de définition [0; h], nous allons rechercher son minimum
en étudiant le signe de sa dérivée.
√ u′ x x−h
En utilisant la formule ( u)′ = √ , on obtient : f ′ (x) = √ + p
2 u v1 a2 + x2 v2 b2 + (h − x)2
Comme la fonction f ′ est continue, négative pour x = 0, positive pour x = h, elle s’annule (au moins une
fois) sur l’intervalle [0; h], et le minimum de la fonction f est atteint en une valeur de x telle que f ′ (x) = 0.
Nous résolvons l’équation f ′ (x) = 0, en remplaçant x par a tan(i1 ) et (h − x) par b tan(i2 ) :
a tan(i1 ) −b tan(i2 )
f ′ (x) = 0 ⇐⇒ p + p =0
v1 a2 + a2 tan2 (i1 ) v2 b2 + b2 tan2 (i2 )
tan(i1 ) tan(i2 )
f ′ (x) = 0 ⇐⇒ p − p =0
v1 1+ tan2 (i1 ) v2 1 + tan2 (i2 )
1
En utilisant la formule : 1 + tan2 (α) = , et le fait que i1 et i2 sont des angles aigus, et donc que leur
cos2 (α)
1
cosinus est positif, on a : p = cos(i1 ), ce qui donne au final :
1 + tan2 (i1 )
sin(i1 ) sin(i2 )
f ′ (x) = 0 ⇐⇒ =
v1 v2
c
Enfin, comme vi = :
ni
f ′ (x) = 0 ⇐⇒ n1 sin(i1 ) = n2 sin(i2 )
Les trajectoires qui minimisent le temps de parcours sont telles que n1 sin(i1 ) = n2 sin(i2 ).
B Démonstration géométrique
Nous considérons une trajectoire telle que : n1 sin(i1 ) = n2 sin(i2 ), et nous allons démontrer qu’un autre
trajet est nécessairement plus long.
Le fichier geogebra avec la figure ci-contre (Fermat-
geo.ggb) est à disposition sur le site de l’IREM de Be-
sançon. b
A
K
et I le point d’intersection des droites (AK) et (CH).
i2
b
1. Le premier morceau AI est plus grand en distance que AC, et comme il s’agit du même milieu, la
vitesse de la lumière est la même et il est donc aussi plus long en temps.
2. De même le troisième morceau KB est plus long en temps que OB.
3. Il nous reste à comparer les deuxièmes morceaux, IK et CO :
IK est plus grand que HK en distance, et donc plus long en temps. Comparons HK et CO :
HK = CK × sin(i1 ) et CO = CK × sin(i2 )
sin(i1 ) n2 v1 HK v1 HK CO
Or : = = Donc, = , d’où = .
sin(i2 ) n1 v2 CO v2 v1 v2
On en déduit que les trajets HK et CO sont égaux en durée, et par conséquent que le deuxième
morceau IK est plus long en temps que le deuxième morceau CO.
Chacun des morceaux du trajet « A-K-B » étant plus long que son homologue du trajet « A-C-B », on peut
conclure :
Les trajectoires telles que n1 sin(i1 ) = n2 sin(i2 ) sont celles qui minimisent le temps de parcours.
C Complément : le principe de Fermat dans le cas de la réflexion
A
Il s’agit d’aller de A à B, « le plus vite possible », en
passant par le miroir (d). Dans ce cas, puisque l’on B
ne change pas de milieu, aller « le plus vite possible »
équivaut à emprunter le chemin le plus court en dis-
miroir (d)
tance.
?
Ce problème est souvent proposé dans les manuels de mathématiques (sous la forme par exemple d’un
jardinier (en A) qui souhaite aller arroser ses salades (en B), en allant chercher de l’eau dans la rivière
(droite (d)), tout en minimisant son trajet, ou autres exemples « concrets ». . .).
Comme dans le cas de la réfraction, ce problème peut s’aborder de manière analytique ou géométrique.