Les Effets de Commerce PDF
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effets de commerce que sont les lettres de change, elles se règlent donc entre elles
en utilisant le procédé de la chambre de compensation.
g) Le nom de celui auquel ou à l’ordre duquel le paiement doit être fait (
Art.159 al.6)
La lettre de change doit mentionner le nom du bénéficiaire ou preneur.
Le tireur peut désigner une personne de son choix, en fait il indique son
créancier. Mais le tireur peut se désigner lui-même comme bénéficiaire.
h) Le nom et la signature de celui qui émet la lettre de change, c’est-à-dire
le tireur
Cette signature doit être obligatoirement apposée à la main. Tout autre
procédé non manuscrit n’est pas admis.
2- Les mentions facultatives
A côté des mentions obligatoires, peuvent coexister un certain nombre de
mentions facultatives qui correspondent à des stipulation spéciales des parties.
Voici une énumération des mentions facultatives les plus fréquentes :
a) Clause de domiciliation
C’est la clause par laquelle le tireur ou éventuellement le tiré indique un lieu de
paiement de la traite autre que celui du domicile du tiré, généralement la banque
de ce dernier.
b) Mention de la valeur fournie
Cette mention indique quelle est la nature de la créance du bénéficiaire sur
le tireur qui justifie la création de la lettre à son profit. Il peut y avoir selon le cas,
valeur fournie en marchandises, en services, en espèces, en compte. L’indication
de la valeur fournie est présumée sincère mais la preuve de sa fausseté peut être
établie. La lettre est néanmoins valable, dès lors qu’elle a une cause réelle et
licite.
La mention de la valeur fournie entraîne les conséquence suivantes :
Elle renseigne les porteurs successifs sur la nature de la créance
du bénéficiaire sur le porteur, dès lors tous les vices dont elle peut-être
affectée, notamment l’illicéité sont opposables aux différents porteurs.
Elle traduit la volonté du tireur de s’engager par la lettre de
change à l’égard du porteur dans les mêmes termes et aux mêmes
conditions que sa créance sur le tiré ; ainsi les garanties de la créance (
privilège, gage, hypothèque …) sont présumées profiter à tous les
porteurs.
c) Stipulation d’intérêts
La stipulation par le tireur que la somme sera productive d’intérêts est
réputée non écrite, sauf si la lettre est à vue ou à un délai de vue ( Art 162 al, 1 du
C. Com).
Dans ces cas, le taux des intérêts doit être indiqué dans la lettre, à défaut ; la
clause est réputée non écrite ( Art. 162 al 2 du C.Com). Les intérêts courent à
partir à partir de la date de la lettre si une autre date n’est pas indiquée ( Art. 162
al.2 Du C.Com).
Toutefois, le trié est obligé d’accepter lorsque la lettre est créée en vue
d’une fourniture de marchandise réalisée entre commerçants et que le tireur a
livré les marchandise promises ( Art.174 al.9 C.Com). S’il refuse d’accepter dans
ce cas, le tiré perd de plein droit le bénéfice du terme ( Art. 174 al.10 C.Com).
a-1) Les formes de l’acceptation
Aux termes de l’article 176 C.Com. L’acceptation doit être écrite sur la lettre
de change. En conséquence, une acceptation par acte séparé ne peut entraîner
qu’un engagement de payer dans les termes du droit commun.
L’acceptation est exprimée par le mot « accepté » ou tout autre mot
équivalent ( Art.176 al1 C.Com).
L’acceptation est signée du tiré. La signature doit être manuscrite. La simple
signature du tiré apposé au recto de la lettre vaut acceptation ( Art.176 al.1
C.Com).
L’acceptation doit être datée seulement quand la lettre est payable à un
certain délai de vue ou lorsqu’elle doit être présentée à l’acceptation dans un délai
déterminé en vertu d’une stipulation spéciale. Elle doit l’être alors du jour où elle
est donnée, à moins que le porteur n’exige qu’elle soit datée du jour de la
présentation. A défaut de date le porteur pour conserver ses droits de rencontre
les endosseurs et pour le tireur, fait constater cette omission par un protêt dressé
en temps utile ( Art.176 C.Com).
L’acceptation doit être pure et simple ( Art.176 al.3 C.Com).
Mais, dans la pratique, la condition est parfois dissimulée. Le tiré accepte la
lettre de change mais modifie la date d’échéance, c’est une acceptation sous la
condition d’une prorogation d’échéance, il y a donc refus d’acceptation sous la
condition d’une prorogation d’échéance, il y a donc refus d’acceptation.
« Toutefois, l’accepteur est dans les termes de son acceptation » ( Art. 176
in fine C.Com.).
que signifie cette phase ? Raisonnons sur un exemple.
Le porteur qui voit revenir la traite acceptée mai comportant une
modification dans la date d’échéance peut avoir trois attitudes ;
Les énonciations de la date de change ont été modifiées.
Il considère la traite somme non acceptée et agit en conséquence c’est-à-dire
qu’il actionne l’action récursoire en vertu de l’article 196 C.Com.
IL y a refus d’acceptation, mais il décide d’attendre
l’expiration du délai originairement prévu pour exercer l’action
récursoire.
Enfin, il peut attendre la réalisation de la condition, à cette
date, le tiré sera considéré comme un tiré acceptant, et il sera tenu à
titre cambiaire.
a-2) Les effets de l’acceptation
« Par l’acceptation, le tiré s’oblige à payer la lettre de change à l’échéance »
( Art.178 al.1 C.Com)
L’aval est donné le plus souvent sur la lettre de change elle-même, il peut
acte séparé ( Art.180 a 1.3 C.Com)
a)L’aval peut-être donné sur le titre lui-même
a.1)Il ressort de l’article 180 al2 du code commerce que l’aval apposé sur le
titre résulte d’une simple signature au recto précédée ou non des mots « Bon
pour aval » ou par toute autre formule équivalente. La signature seule suffit
quand elle est apposée au recto de la lettre , car il n’est pas possible de la
confondre alors avec les autres signatures de la lettre. (Tireur ou tiré).
a.2) L’aval peut-être limité à une partie de la somme ( Art.180 al6 C.Com).
a.3) L’aval doit indiquer pour le compte de qui il est donné ( Art/ 180 al. 6
C.Com).
Faute d’indication précisé concernant le nom de l’avalisé, l’aval est réputé
donné pour le tireur qui garantit tous les autres signataires. En France la cour de
cassation a vu là une présomption irréfragable, c’est-à-dire n’étant pas susceptible
de preuve contraire, même si en fait, il en résulte que le donneur d’aval a
entendu cautionner le tiré.
b) L’aval peut-être donné par acte séparé
L’aval peut-être donné, en dehors de la lettre de change, par acte séparé ; Cet
acte doit indiquer le lieu où la signature d’aval a été donné ( Art.180 al2 in fine
C.Com). il doit mentionner le montant et l’échéance des effets avalisés.
Lorsque l’engagement de garantir une lettre donnée par acte séparé ne
constitue pas un aval parce qu’il n’est pas précisé quant à son montant, ni quant à
son échéance, il peut constituer un cautionnement ordinaire.
L’aval par acte séparé présente l’avantage sur le plan pratique de ne pas
faire apparaître à tous les porteurs successifs que le signataire dont la signature
est avalisée, est d’une solvabilité incertaine.
IL ne sera connu que du bénéficiaire qui l’aura exigé et qui le conservera
sans le faire circuler avec la lettre de change.
2- Les effets de l’aval
Le donneur d’aval est tenu de payer la lettre de change, mais il dispose alors
de recours!
a)Le donneur d’aval est tenu de payer
a.1) Le principe
Le donneur d’aval est tenu en principe de la même manière que celui dont il
est porté garant ( Art. 180 al 7 C.Com).
Ainsi si le tireur peut opposer au porteur une prorogation de délai ou une
négligence entraînant la déchéance des recours cambiaire ou tout autre moyen
de défense , le donneur d’aval peut lui aussi invoquer cette exception.
a.2)L’exception
Aux termes de m’article 180 al 8 C.Com. l’engagement de l’avaliste « …
est valable, alors même que l’obligation qu’il a garantie serait nulle pour toute
autre cause qu’un vice de forme ».
vue dans le commerce interne, mais on le rencontre assez fréquemment dans les
relations commerciales internationales.
b.1.2) les droits de l ‘endossataire.
Aux termes de l’article 168 du C.Com. « l’endosseur transmet tous les
droits résultant de la lettre de change ».
Ces droits de l’endossataire d’une traite sont le reflet de l’article 169 du
C.Com : l’endosseur a garanti le paiement à l’endossataire, un lien cambiaire
s’est créé entre eux.
Enfin, l’endossataire bénéfice de la règle de l’inopposabilité des exceptions
( Art. 171 du C.Com) selon laquelle « Les personnes actionnées en vertu de la
lettre de change ne peuvent pas opposer au porteur les exceptions fondées sur
leurs rapports personnels avec tireur ou avec les porteurs antérieurs, à moins que
le porteur en acquérant la lettre, n’ait agi sciemment au détriment du débiteur ».
Il ressort de cet article que la règle de l’inopposabilité des exceptions est
«écartée dès que le Porteur a conscience du préjudice que l’endossement cause au
débiteur en le plaçant dans l’impossibilité de se prévaloir, vis-à-vis du tireur ou
d’un précédent endosseur, d’un moyen de défense issu de ses relations avec ces
derniers.
b.2) L’endossement après expiration du délai pour dresser protêt
Aux termes de l’article 173. Du C.Com. L’endossement après protêt ne
produit que les effets d’une cession de créance. Un tel endossement transmet au
bénéficiaire les droits qu’avait le cédant sans qu’il soit besoin de procéder à la
formalité de l’article 195 du D.O.C mais toutes les exceptions attachées à la
créance lui sont opposables.
2 - L’endossement de procuration
L’endossement de procuration est celui par lequel le porteur confie le soin
d’encaisser la lettre pour son compte à un mandataire, qui est plus souvent
banquier ou un encaisseur professionnel.
L’endossement de procuration résulte de la mention « Valeur en
recouvrement », « Pour encaissement », « Par procuration » ou toute autre
mention impliquant un simple mandat ( Art. 172 C.Com)
L’endossataire ne fait qu’exercer les droits et prérogatives de l’endosseur. Il
peut à ce titre exercer tous les droits dérivant de la lettre de change, mais ne peut
endosser celle-ci qu’à titre de procuration. Cette situation explique également que
les personnes actionnées puissent invoquer contre le porteur les exceptions qui
seraient opposables à l’endosseur ( Art. 172 al.2 C.Com)
Selon une jurisprudence française datant de 1850, la procuration
d’encaissement d’une lettre de change prend fin si elle est révoquée avant
l’exécution.
Toutefois, la procuration ne prend pas fin par le décès du mandant ou la
survenance de son incapacité ( Art.172 al 3C.Com).
3 - L’endossement pignoratif
Chapitre : 3 : le chèque
I ) les conditions de validité du chèque
Le chèque est un écrit par lequel le tireur donne au tiré qui doit être une
banque ou un organisme assimilé, l’ordre de payer une somme déterminée au
bénéficiaire ou à son ordre.
Le chèque ressemble à la lettre de change dans la mesure où on ne s’attache
qu’à la forme du titre. Il en diffère en ce qu’il ne peut être utilisé autrement que
comme instrument de paiement ou de retrait de fonds.
La législation sur le chèque est consignée dans les articles 239 à 328 du
nouveau code de commerce.
Deux grands principes dominent le droit du chèque :
le chèque est un titre formaliste et littéral ; c’est –à- dire que
sa validité est soumise à des exigences de forme très strictes et que les
droits du porteur résultent des mentions mêmes de l’écrit.
le chèque est obligatoirement un instrument de paiement à
vue, ce qui exclut toute possibilité de crédit.
A/ Rigueur Des Conditions De Forme
le chèque ordinaire obéit à des conditions rigoureuses de forme qui se
traduisent par un certain nombre de mentions que l’on trouve sur les formulaires
de chèque délivrés par les établissements bancaires.
1- les mentions obligatoires
a) l’énumération
a.1) Dénomination : le chèque contient obligatoirement la mention « chèque
» dans le texte même du titre et exprimée dans la langue employée pour la
rédaction de ce titre ( Art. 233 al. 1° C.Com. ). Si le chèque ne contient pas cette
dénomination, il ne vaut pas comme chèque, mais peut – être valable à un autre
titre, et notamment comme reconnaissance de dette.
a. 2) ordre de paiement à vue d’une somme déterminée :
le chèque doit comporter un ordre pur et simple de payer une somme
déterminée ( Art. 239 al. 2 C.Com. ).
La somme est habituellement portée en lettres et en chiffres, mais rien
n’interdit de la porter seulement en lettres ou seulement en chiffres, aucune
disposition n’imposant une forme déterminée.
En cas de divergences entre les deux entre les deux mentions, c’est la
somme portée en lettres qui prévaut ( Art. 247 al. 1 C.Com. ).
Lorsque la somme est écrite plusieurs fois, soit en toutes lettres, soit en
chiffres, le chèque ne vaut, en cas de différence, que pour la moindre somme (
Art. 247 al. 2 C.Com. ).
a. 3) Nom de celui qui doit payer : ce nom est celui du tiré qui ne peut être
qu’un banquier ( Art. 241 C.Com. ).
le chèque à barrement général ne peut – être payé par le tiré qu’ à l’un de ses
clients ou à un établissement bancaire ( Art. 281 al. 1 C.Com. ).
Le chèque à barrement spécial ne peut- être payé par le tiré qu’ à
l’établissement bancaire désigné ou, si celui-ci est le tiré, qu’à son client.
a. 3) circulation du chèque barré
le chèque barré circule en principe comme un chèque ordinaire, par
endossement s’il est à ordre ou par tradition s’il est au porteur.
Toutefois afin de réduire le risque que comporte la circulation des chèques
volés, le législateur dispose qu’un établissement bancaire ne peut acquérir un
chèque barré que d’un de ses clients, ou d’un établissements bancaire. Il ne peut
l’encaisser pour le compte d’autres personnes que celles-ci ( Art. 281 al. 3).
Le banquier est responsable jusqu’à concurrence du montant du chèque, du
préjudice causé par l’inobservation de ces dispositions (Art. 281 al. dernier).
b) la certification
le chèque est un titre payable à vue. Il ne peut par conséquent être accepté (
Art. 242 al. 1 C.Com. ). Une mention d’acception portée sur le chèque est réputée
non écrite. Pourtant le législation permet au tireur qui veut assurer le bénéficiaire
que le chèque sera payé de demander à son banquier de certifier l’existence de la
provision.
b. 1) forme
aux termes de l’article 242 al. 4 code commerce la certification du chèque
résulte de la signature du tiré au recto du chèque. En pratique la formule de
certification est apportée au moyen d’un procédé mécanique de marquage ou
d’impression indélébile offrant toute garantie de sécurité.
Le chèque certifié peut à la demande du tireur être remplacé par un chèque
tiré par le banquier-tiré sur lui – même ( Art. 242 al. Dernier ) ; ce qui est de
nature à renforcer les garanties du bénéficiaire.
b.2) effet
la certification a pour effet de bloquer la provision au profit du porteur, sous
la responsabilité du tiré, et ce, jusqu’au terme du délai de la présentation (Art.
242 al. 3).
c) l’aval
comme en matière de lettre de change, le chèque peut-être garanti pour tout
ou partie de son montant par un aval (Art. 264 C.Com. ). En pratique cette faculté
est inusitée.
c.1) forme
l’aval est donné soit sur le chèque ou sur une allonge, soit par un acte séparé
indiquant le lieu où il est intervenu (Art 265 C.Com. ). Il est exprimé par les
mots « bon pour Aval » ou par toute autre forme équivalente, et doit indiquer
pour le compte de qui il est donné. A défaut de cette indication, l’aval est réputé
donné pour le tireur ( Art. 265 al. dernier ).
c. 2) Effet
d) le visa
A la différence du chèque certifié, le chèque visé par le banquier par
l’apposition de sa signature au recto du chèque n’entraîne pas le blocage de la
provision.
Le visa du chèque n’a d’autre effet que de constater l’existence de la
provision à la date laquelle il est donné. Le tiré ne prend aucun engagement
concernant l’existence de la provision lors de la présentation.
Son engagement est valable, alors même que l’obligation qu’il garantit
serait nulle pour toute cause autre qu’un vice de forme (Art. 266 al. 2C.Com. ).
B) Quasi Inexistence Des Conditions De Fond
1- capacité du tireur
le chèque n’étant pas, à la différence de la lettre de change , un acte de
commerce par la forme, la question de la capacité du tireur relève du droit
commun. L’incapacité est sanctionnée par la nullité relative de l’engagement
opposable au porteur de bonne foi .
dans le cas où le chèque porte des signatures de personnes incapables de
s’obliger, des signatures fausses, ou des signatures de personnes imaginaires, les
obligations des autre signatures restent valables (art. 248 C Com.)
2 - existence de la provision
a) définition et caractères de la provision
la provision peut-être définie comme une créance en argent du tireur contre
le tiré, plus concrètement c’est la somme égale au montant du chèque dont le
tireur dispose chez le tiré et qu’il peut utiliser par chèque.
La provision doit être liquide et exigible . comme le chèque ne peut être tiré
que sur un établissement bancaire, elle consiste toujours dans le crédit du tireur
sur le banquier. Elle ne peut consister en la remise d’effets de commerce à
l’encaissement, à moins qu’ils n’aient été portés en compte.
La question se pose dans l’hypothèse des facilités de caisse, qui consiste
pour le banquier à payer à découvert des chèques tirés par son client. Cette
tolérance suffit-elle pour que le client puisse prétendre avoir une provision chez
le banquier ? pour répondre à cette question il faut distinguer entre la
jurisprudence commerciale et pénale. La première relativement libérale voit dans
cette facilité la preuve d’une ouverture de crédit. La deuxième plus sévère retient
le délit d’émission de chèque sans provision lorsque le banquier révoque cette
facilité.
b) preuve de la provision
en cas de dénégation, c’est le tireur qui a la charge de faire la preuve de
l’existence de la provision au moment de l’émission du chèque (art. 241 al. 4 C
Com ).s’il ne parvient pas à faire cette preuve, il est tenu de garantir le paiement
, même si le protêt a été dressé au delà du délai légal (art. 241 al 4 C Com ).
c) propriété de la provision
la remise du chèque fait acquérir au bénéficiaire, puis aux différents porteurs
un droit sur la provision.
L’article 256 du code de commerce dispose dans ce sens que
« l’endossement transmet tous les droits résultant du chèque et notamment la
propriété de la provision » .
c.1) l’acquisition par le porteur des droits du tireur
il résulte de ce qui précède que le porteur se trouve à l’abri des événements
qui pourraient survenir entre l’émission et la présentation du chèque , et
mettraient obstacle à son paiement .ainsi le décès du tireur, la survenance d’une
incapacité, le jugement qui le déclare en règlement ou en liquidation judiciaire
n’empêchent pas le porteur d’obtenir paiement du chèque pourvu qu’il démontre
que l’émission a eu lieu antérieurement à ces événements (voir dans ce sens les
articles 272 et 684 du code commerce).
c.2) l’acquisition par le porteur de droits plus étendus
Aux termes de l’article 261 du code de commerce « les personnes
actionnées en vertu du chèque ne peuvent pas opposer au porteur les exceptions
fondées sur leurs rapports avec le tireur ou avec les porteurs antérieurs, à moins
que le porteur en acquérant le chèque n’ait agi sciemment au détriment du
débiteur ».
Cet article est la consécration du principe de l’inopposabilité des exceptions
qui s’applique en matière de chèque exactement dans les même conditions qu’en
matière de lettre de change. toutefois cette règle revêt en pratique moins
d’importance . d’une part parce que les rapports du banquier tiré et du tireur ne
fournissent guère d’exceptions au premier contre le second. D’autre part parce
que le chèque circule peu de sorte qu’il n’y a pas de plus souvent de porteurs
intermédiaires à l’égard desquels jouerait la règle.
II . LA VIE DU CHEQUE
A / La transmission du chèque
1 – Endossement translatif
a) Formes de l’endossement :
Le chèque est par sa forme à ordre. Tout chèque stipulé payable au profit
d’une personne dénommée est susceptible d’endossement qu’il comporte ou non
une clause à ordre (art.252 al. 1 C Com ). S’il est à personne dénommée avec une
clause « non ordre » , il ne peut être cédé que dans la forme et avec les effets
d’une cession ordinaire (art. 252 al 2).
L’endossement du chèque se fait dans les mêmes conditions que celui de la
lettre de change. Il implique la remise du titre et l’apposition d’une mention
d’endos (art. 255 al. 1 C Com ).
L’endossement peut ne pas désigner le bénéficiaire ou consister simplement
dans la signature de l’endossement, ( endossement dit en blanc ). Dans ce dernier
cas , l’endossement pour être valable, doit être inscrit au dos du chèque ou sur
l’allonge (art. 252 al 2 C Com ).
Lorsqu’un endosseur interdit un nouvel endossement , le chèque reste
endossable mais l’endosseur qui a stipulé la clause n’est pas tenu à garantie
envers les personnes auxquelles le chèque est ultérieurement endossée (art. 257
al. 2 C Com )
b) Effet de l’endossement
l’endossement du chèque produit les mêmes effets qu’en matière de lettre de
change, notamment la responsabilité solidaire des endosseurs, et l’inopposabilité
des exceptions (art. 261 al. C Com)
l’endossement fait après le protêt ou après l’expiration du délai de
présentation ne produit que les effets d’une cession ordinaire (art. 263 al. 1 C
Com)
sauf clause contraire, l’endossement sans date est présumé avoir été fait
avant le protêt ou avant l’expiration du délai de présentation (art. 263 al.4 c Com
).
2 - Endossement de procuration :
L’endossement de procuration est celui par lequel le porteur du chèque
donne mandat à une personne (généralement une banque) de le présenter au
paiement.
L’endossement de procuration résulte de la mention « valeur en
recouvrement », « pour encaissement », « par procuration » ou toute autre
mention impliquant un simple mandat d’encaisser (art. 262 C Com).
Le mandat renfermé dans un endossement de procuration ne prend pas fin
par le décès du mantant ou survenance de son incapacité (art 262 al 3 )
B/ Le Paiement Du Chèque
L’étude du paiement du chèque conduit à s’interroger successivement sur
deux questions essentielles. La première, concerne la procédure même de
paiement, la deuxième porte sur les incidents de paiement.
1 - La procédure de paiement du chèque :
1.1). la présentation au paiement :
a) délai au présentation
le chèque est un titre payable à vue, il peut-être présenté au paiement dès le
jour de son émission. S’il porte une date non-échue il est néanmoins payable dès
le jour de sa présentation (art 267 C Com)
le chèque doit être présenté au paiement avant l’expiration d’un certain délai
fixé par la loi dans les conditions suivantes :
le chèque émis et payable au Maroc doit être
présenté au paiement dans le délai de 20 jours (art. 268 al
1 C Com).
le chèque émis hors du Maroc et payable au
Maroc et payable au Maroc doit être présenté dans un
délai de 60 jours ( art. 268 al 2 C Com).
dans lesquels le tireur peut légitiment effectuer une opposition. Il s’agit des
cas suivants :
- Perte, vol, utilisation frauduleuse ou falsification du chèque.
- Redressent ou liquidation juridique du porteur.
En dehors de ces cas toute opposition est irrégulière, et exposerait
son auteur à un emprisonneront de un à cinq ans et d’une amende de 2000
à 10000 Dhs sans que cette amende puisse être inférieur à 25% du montant
du chèque ( Art. 316 C.Com.).
L’opposition peut être faite de n’importe quelle façon, mais elle doit
être immédiatement confirmée par écrit quel que soit le support de cet écrit
et appuyer cette opposition par tout document utile ( Art. 271al. 2
C.Com.).
La banque est tenue de mentionner sur les formules de chèques
délivrées aux titulaires du compte, les autres causes que celles prévues à
l’al.2 de l’Art. 271.
Lorsque l’opposition est irrégulière, le juge des référées, même dans
le cas où une instance au principal est engagée, doit sur la demande du
porteur ordonner la main- levée de cette opposition ( Art. 271 al. 1
C.Com.).
2.2) Refus de paiement
Deux formes de refus de paiement peuvent- être envisagées : le premier est
légitime et s’explique par l’absence de provision (a), le second est illégitime et
entraînera la responsabilité du tiré (b).
a) Le refus de paiement pour absence de provision
Il incombe au porteur victime de l’émission de chèque sans provision de
prendre toutes les mesures nécessaires pour que soit officiellement constaté le
défaut de paiement, et d’intenter des recours pour obtenir le paiement effectif du
chèque.
a.1) Formalités consécutives au non – paiement du chèque
a.1.1) Protêt du chèque
Le porteur d’un chèque non approvisionné doit faire établir un protêt pour
constater le non- paiement du chèque, et peut se réserver le droit d’exercer ses
recours ultérieurement contre les différents signataires du chèque (Art.283
C.Com.).
Nul acte de la part du porteur du chèque ne peut suppléer l’acte de protêt,
sauf l’acte dressé en cas de perte ou de vol ( Art. 299C.Com.).
Toutefois la clause de « retour sans frais » ou toute autre formule
équivalente dispense le porteur, pour exercer ses recours, de faire établir un protêt
( Art. 286 C.Com.). mais la clause ne dispense pas le porteur de la présentation
du chèque dans le délai prescrit, ni des avis à donner. La preuve de
l’inobservation du délai incombe à celui qui s’en prévaut contre le porteur( Art.
286 al.2 C.Com.).
a.1.2) Avis du défaut de paiement