12 Complexes PDF
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Théorème 1 et définition 1.
• C contient R,
• C est muni d’une addition et d’une multiplication qui prolongent l’addition et la multiplication dans R et
qui obéissent aux mêmes règles de calcul que dans R,
• C contient un nombre, noté i, tel que i2 = −1,
• tout élément de C s’écrit sous la forme x + iy où x et y sont deux réels.
Remarque. Le nombre i n’appartient pas à R car aucun nombre réel n’a pour carré le nombre −1. Dit autrement,
le nombre i n’est pas réel. La lettre i est en fait l’initiale du mot « impossible ».
Explication. Dire que l’addition et la multiplication dans C prolongent l’addition et la multiplication dans R veut
dire que si z et z ′ sont deux nombres complexes qui sont en particulier tous les deux des réels alors z + z ′ et z × z ′
ont respectivement pour valeur la somme habituelle des deux réels z et z ′ et le produit habituel des deux réels z
et z ′ .
Vocabulaire. Les éléments de C s’appellent les nombres complexes. L’ensemble des nombres complexes contient
l’ensemble des nombres réels (R ⊂ C) ou encore un nombre réel est un nombre complexe particulier. On donne
au passage différents ensembles de nombres :
√
Exemples. Les nombres 3 + 2i ou −i ou 0 ou π ou 1 − i 2 ou 3 sont des nombres complexes.
Le nombre 2 est un entier naturel. Le nombre −3 est un entier relatif qui n’est pas un entier naturel.
1
Le nombre 3, 7 est un nombre décimal qui n’est pas un entier relatif. Le nombre est un nombre rationnel qui
√ 3
n’est pas un nombre décimal. Le nombre 2 est un nombre réel qui n’est pas un nombre rationnel.
Le nombre i est un nombre complexe qui n’est pas un nombre réel.
Démonstration. 1) Soient x et y deux réels tels que x + iy = 0. Supposons que y soit non nul.
x
On peut alors écrire i = − et en particulier, i est un réel. Ceci est faux et il était donc absurde de supposer y
y
non nul. On en déduit que y = 0 puis que x = 0.
2) Soient x, x′ , y et y ′ quatre réels tels que x + iy = x′ + iy ′ . Alors (x − x′ ) + i(y − y ′ ) = 0. Comme les nombres
x − x′ et y − y ′ sont deux réels, le résultat 1) permet d’affirmer que x − x′ = y − y ′ = 0 puis que x = x′ et y = y ′ .
Le théorème précédent signifie entre autres que l’écriture d’un nombre complexe sous la forme x + iy est unique.
On peut réexprimer ce résultat en disant que si x, y, x′ et y ′ sont quatre réels tels que x + iy = x′ + iy ′ , alors on
peut identifier les coefficients et donc écrire x = x′ et y = y ′ .
Danger. Dans le théorème précédent, il est essentiel que x et y soient des réels.
Par exemple, 1 + i × i = 0 = 0 + 0 × i et pourtant 1 ≠ 0 et i ≠ 0.
Définition 2. L’écriture d’un nombre complexe sous la forme z = x + iy où x et y sont deux réels s’appelle
la forme algébrique d’un nombre complexe.
Si x et y sont deux réels, le nombre x est la partie réelle de x + iy et le nombre y est la partie imaginaire
de x + iy.
Notation. Si z est un nombre complexe, sa partie réelle se note Re(z) et sa partie imaginaire se note Im(z). On
peut donc écrire
pour tout nombre complexe z, z = Re(z) + i Im(z).
Remarque. Le théorème 2 dit que deux nombres complexes sont égaux si et seulement si ils ont même partie
réelle et même partie imaginaire.
Exemples. La partie réelle de 3 − 2i est 3 et la partie imaginaire de 3 − 2i est −2. La partie réelle de 5i est 0 et
la partie imaginaire de 5i est 5. La partie réelle de 4 est 4 et la partie imaginaire de 4 est 0.
Remarque. La partie réelle et la partie imaginaire d’un nombre complexe sont deux nombres réels.
Par exemple, la partie imaginaire de 3 + 2i est 2 et n’est pas 2i.
Définition 3. Les nombres complexes dont la partie imaginaire est nulle sont les nombres réels.
Les nombres complexes dont la partie réelle est nulle sont les imaginaires purs.
Théorème 3. L’addition et la multiplication dans C obéissent aux mêmes règles de calcul que dans R :
1) Pour tous complexes z et z ′ , z + z ′ = z ′ + z et z × z ′ = z ′ × z.
2) Pour tous complexes z, z ′ et z ′′ , (z + z ′ ) + z ′′ = z + (z ′ + z ′′) et (z × z ′ ) × z ′′ = (z × z ′ ) × z ′′.
3) Pour tout complexe z, z + 0 = z et z × 1 = z.
4) Pour tout complexe z, z + (−z) = 0.
5) Pour tous complexes z, z ′ et z ′′ , (z + z ′ ) × z ′′ = z × z ′′ + z ′ × z ′′ .
6) Pour tout complexe z, z × 0 = 0.
Dans la liste des propriétés énoncées plus haut, il manque un résultat sur l’inverse d’un nombre complexe non nul.
Nous analyserons le problème de l’existence de l’inverse d’un nombre complexe non nul dans le paragraphe suivant.
Puisque les règles de calcul sont les mêmes dans C que dans R, on a aussi à disposition des identités remarquables :
3) (z − z ′ )(z + z ′ ) = z 2 + zz ′ − zz ′ − z ′2 = z 2 − z ′2 .
4)
Commentaire. 1) L’expression « calculer le nombre complexe » signifie : obtenir la forme algébrique de ce nombre
complexe, forme sous laquelle on peut lire sa partie réelle et sa partie imaginaire.
2) Les calculs précédents montrent bien la première difficulté que l’on rencontre quand on calcule avec des nombres
complexes : l’égalité i2 = −1 qui est cause de nombreuses erreurs de signe. Nous vous conseillons d’être patient
ou patiente et, dans un premier temps, de faire beaucoup d’étapes de calcul, l’idéal étant de ne faire qu’une seule
chose par étape. Le professionalisme viendra plus tard.
b) Inverse d’un nombre complexe non nul
1
Soit z un nombre complexe non nul. On va montrer ci-dessous que z admet un inverse (c’est-à-dire que existe)
z
et on va apprendre à déterminer cet inverse. Pour cela, on donne d’abord une nouvelle identité remarquable
dans C, utile par la suite.
Remarque. L’identité précédente se lit aussi de droite à gauche : x2 + y 2 = (x + iy)(x − iy). Dans R, on a pas de
factorisation intéressante de x2 + y 2 mais ce n’est plus le cas dans C.
On peut maintenant démontrer que tout nombre complexe non nul a un inverse et donner cet inverse :
Théorème 6. Soit z un nombre complexe non nul. Il existe un nombre complexe z ′ tel que z × z ′ = 1.
1
z ′ est l’inverse de z ou encore z ′ = .
z
1 x y
De plus, si on pose z = x + iy où x et y sont deux réels, alors = 2 −i 2 .
z x + y2 x + y2
Démonstration. Soit z un nombre complexe non nul. Posons z = x + iy où x et y sont deux réels.
Puisque z n’est pas nul, l’un au moins des deux réels x ou y n’est pas nul. On en déduit que x2 et y 2 sont deux
réels positifs, l’un au moins de ces deux réels étant strictement positif puis que x2 + y 2 est un réel strictement
positif. En particulier, le réel x2 + y 2 n’est pas nul.
On divise alors les deux membres de l’identité remarquable du théorème 5 par le réel non nul x2 + y 2 et on obtient
x y
(x + iy) ( 2 −i 2 ) = 1, ce qui démontre le résultat.
x +y 2 x + y2
La démonstration du théorème précédent fournit implicitement le procédé utilisé dans la pratique pour calculer
l’inverse de x + iy où x et y sont deux réels tels que x + iy ≠ 0 :
1 x − iy x − iy x y
= = = −i 2 .
x + iy (x + iy)(x − iy) x2 + y 2 x2 + y 2 x + y2
1
On a multiplié le numérateur et le dénominateur de la fraction par le nombre x − iy (le nombre x − iy
x + iy
s’appelle le conjugué du nombre x + iy et sera étudié au paragraphe III ). L’effet de cette transformation est de
1
rendre réel le dénominateur. Une fois ce travail effectué, on a effectivement calculé le nombre car on
x + iy
x y
peut maintenant donner sa partie réelle 2 et sa partie imaginaire − 2 .
x + y2 x + y2
A connaître. Puisque i × (−i) = −i2 = 1,
1 1
= −i et = i.
i −i
Exercice 2. Calculer les nombres complexes suivants :
1
1) z1 = .
3 − 2i
4+i
2) z2 = .
1 + 2i
1 3 + 2i 3 + 2i 3 + 2i 3 2
Solution. 1) z1 = = = = = + i.
3 − 2i (3 − 2i)(3 + 2i) 32 + (−2)2 13 13 13
4+i (4 + i)(1 − 2i) 4 − 8i + i − 2i2 6 − 7i 6 7
2) z2 = = = = = − i.
1 + 2i (1 + 2i)(1 − 2i) 12 + 22 5 5 5
Commentaire. Dans les deux calculs, on a utilisé l’identité remarquable (x + iy)(x − iy) = x2 + y 2 . Par exemple,
pour (3 − 2i)(3 + 2i), x = 3 et y = −2 (et non pas y = −2i) puis (3 − 2i)(3 + 2i) = x2 + y 2 = 32 + (−2)2 .
Théorème 7. Dans C, un produit de facteurs est nul si et seulement si un de ses facteurs est nul.
−1 − 5i (−1 − 5i)(3 + i)
(3 − i)z + 1 + 5i = 0 ⇔ (3 − i)z = −1 − 5i ⇔ z = ⇔z=
3−i (3 − i)(3 + i)
−3 − i − 15i + 5 2 − 16i 1 − 8i
⇔z= ⇔z= ⇔z= .
3 + (−1)
2 2 10 5
1 8
L’ensemble des solutions de l’équation proposée est { − i}.
5 5
2) Soit z un nombre complexe. ((4 − 3i)z − 5)((1 + i)z + 1 − i) = 0 ⇔ (4 − 3i)z − 5 = 0 ou (1 + i)z + 1 − i = 0.
−1 + i (−1 + i)(1 − i) −1 + i + i + 1
(1 + i)z + 1 − i = 0 ⇔ z = ⇔z= ⇔z=
1+i (1 + i)(1 − i) 12 + 12
2i
⇔z= ⇔ z = i.
2
4 3
L’ensemble des solutions de l’équation proposée est {i, + i}.
5 5
(1 + 2i)z − 1
Exercice 4. Pour tout nombre complexe z, on pose f (z) =
(3 + i)z − 1
1) Déterminer le domaine de définition de la fonction f .
2) Résoudre dans C l’équation f (z) = 0.
1 3−i 3−i
(3 + i)z − 1 = 0 ⇔ z = ⇔z= z= .
3+i (3 + i)(3 − i) 10
3 1
Donc Df = C ∖ { − i}.
10 10
2) Soit z un nombre complexe.
(1 + 2i)z − 1 1 3−i
f (z) = 0 ⇔ = 0 ⇔ (1 + 2i)z − 1 = 0 et (3 + i)z − 1 ≠ 0 ⇔ z = et z ≠
(3 + i)z − 1 1 + 2i 10
1 − 2i
⇔z= .
5
1 2
L’ensemble des solutions de l’équation proposée est { − i}.
5 5
Remarque. Quand on fait de la géométrie faisant intervenir les nombres complexes, on ne peut pas noter
(O, i , j ) le repère car la lettre i est déjà utilisée pour désigner un certain nombre complexe.
Ð→ Ð →
Vocabulaire. A tout point M de coordonnées (x, y), on peut associer le nombre complexe zM = x + iy. On dit
alors que zM est l’affixe du point M . Pour noter le fait qu’un nombre complexe z est l’affixe d’un certain point
M , on peut écrire M (z).
A tout vecteur Ð → de coordonnées (x, y), on peut associer le nombre complexe zÐ
w → = x + iy. On dit alors que zÐ
→
w w
est l’affixe du vecteur Ð
→. Pour noter le fait qu’un nombre complexe z est l’affixe d’un certain vecteur Ð
w w→, on peut
écrire Ð→(z).
w
Inversement, si z = x + iy où x et y sont deux réels, le point M de coordonnées (x, y) est l’image ponctuelle du
nombre complexe z dans le plan et le point Ð u de coordonnées (x, y) est l’image vectorielle du nombre complexe
→
z dans le plan.
Construisons le point M d’affixe z = 3 + 2i et le vecteur Ð→ d’affixe z ′ = −1 + 2i.
w
Ð
→
w M (z)
2 2 b
−1 Ð
→
v
O Ð
→
u 3
3
A1
b
2
b
A3
1
Ð
→
v
A2 A7 Ab 6
b b
−5 −4 −3 −2 −1
O Ð→
u 1 2 3 4 5
−1 b
A4
−2 b
A5
−3
A4
b
2
1
Ð
→
v A3
b
−5 −4 −3 −2 −1
O Ð
→
u 1 2 3 4 5
b
−1 b
A2
A1
−2
−3
zA + zB
Théorème 8. 1) Soient A et B deux points. L’affixe du milieu I du segment [AB] est zI = .
2
zA + zB + zC
2) Soient A, B et C trois points. L’affixe du centre de gravité G du triangle ABC est zG = .
3
= zB − zA .
Ð→
3) Soient A et B deux points. L’affixe du vecteur AB est zÐ→AB
4) a) Soient Ð →′ deux vecteurs. L’affixe du vecteur Ð
→ et Ð
w w →+Ð
w →′ est zÐ
w →+Ð →′ = zÐ→ + zÐ
→′ .
w w w w
b) Soient Ð
→ un vecteur et k un réel. L’affixe du vecteur k Ð
w → est z Ð
w →
kw = kz Ð
→
w .
Démonstration. 1) Notons respectivement (xA , yA ) et (xB , yB ) les coordonnées des points A et B dans le repère
xA + xB yA + yB
(O, Ð
→
u ,Ð
→v ). Les coordonnées du point I dans le repère (O, Ð
→ v ) sont (
u ,Ð
→ , ). Donc, l’affixe du
2 2
point I est
xA + xB yA + yB 1
= (xA + iyA + xB + iyB ) = (zA + zB ).
1
zI = +i
2 2 2 2
2) Notons respectivement (xA , yA ), (xB , yB ) et (xC , yC ) les coordonnées des points A, B et C dans le repère
xA + xB + xC yA + yB + yC
(O, Ð → v ). Les coordonnées du point G dans le repère (O, Ð
u ,Ð
→ →
u ,Ðv ) sont (
→ , ). Donc,
3 3
l’affixe du point G est
xA + xB + xC yA + yB + yC 1
= (xA + iyA + xB + iyB + xC + iyC ) = (zA + zB + zC ).
1
zG = +i
3 3 3 3
3) Notons respectivement (xA , yA ) et (xB , yB ) les coordonnées des points A et B dans le repère
(O, Ð v ). Les coordonnées du vecteur AB dans le repère (O, Ð v ) sont (xB − xA , yB − yA ). Donc, l’affixe du
→ Ð→
u ,Ð
→ →
u ,Ð
→
Ð→
vecteur AB est
zÐ→
AB
= (xB − xA ) + i(yB − yA ) = (xB + iyB ) − (xA + iyA ) = zB − zA .
Remarque. Le 4)a) a pour conséquence que si on note M , M ′ et M ′′ les points d’affixes respectives z, z ′ et z + z ′ ,
le point M ′′ est le point tel que le quadrilatère OM M ′′ M ′ soit un parallélogramme.
M ′ (z ′ )
b
Ð
→
v M (z)
O Ð
→
u
zG = (zA + zB + zC ) = (2 + i − 5 + 3i − 2) = − + i.
1 1 5 4
3 3 3 3
Db
4
b
B 3
2
b
b
G 1 A
Ð→
v
Cb
−5 −4 −3 −2 −1
O Ð
→
u 1 2 3 4 5
−1
Remarque. Les points d’affixe un nombre réel sont les points de l’axe des abscisses et les points du plan d’affixe
un nombre imaginaire pur sont les points de l’axe des ordonnées.
Solution. Soient x et y deux réels. Soit M le point du plan de coordonnées (x, y) puis soit z = x + iy son affixe.
z ′ ∈ R ⇔ Im(z ′ ) = 0 ⇔ −x + y + 1 = 0 ⇔ y = x − 1.
1
Ð→
v
−3 −2 −1
O Ð
→
u 1 2 3 4
−1
−2
−3
1) Définition du conjugué
Définition 5. Soient x et y deux réels puis z = x + iy. Le conjugué du nombre z est le nombre complexe noté
z défini par
z = x − iy .
M3 (−z) M2 (z)
b b
Le point M3 d’affixe −z est le symétrique du point M1 d’affixe z par rapport au point O alors que le point
M2 d’affixe z est le symétrique du point M1 d’affixe z par rapport à l’axe (Ox). On doit en particulier bien faire
attention au fait que z n’est pas −z.
3) Propriétés de calcul du conjugué
Théorème 9. 1) Pour tous nombres complexes z et z ′ , (z + z ′ ) = z + z ′ .
2) Pour tout nombre complexe z et tout nombre réel k, (kz) = k z.
3) a) Pour tous nombres complexes z et z ′ , (z × z ′ ) = z × z ′ .
b) Pour tout nombre complexe non nul z, ( ) = .
1 1
z z
c) Pour tout nombre complexe z et tout nombre complexe non nul z ′ , ( ) = ′.
z z
z′ z
d) Pour tout nombre complexe z et tout entier naturel non nul n, z n = z n .
4) Pour tout nombre complexe z, (z) = z.
z × ( ) = (z × ) = 1 = 1,
1 1
z z
et donc ( ) = .
1 1
z z
c) Soit z un nombre complexe et z ′ un nombre complexe non nul. D’après la propriété 1) et la propriété 3)b),
) = (z × ′ ) = z × ( ′ ) = z × ′ = ′ .
(
z 1 1 1 z
z′ z z z z
4) Soit z un nombre complexe. Posons z = x + iy où x et y sont deux réels. Alors x et −y sont deux réels et
(z) = (x − iy) = x + iy = z.
4x − 3y = 1
(3 + 2i)z + (1 − i)z = 1 ⇔ { (par identification des parties réelles et imaginaires)
x + 2y = 0
⎧
⎪
⎪
⎪
1
x = −2y ⎪ y = − 11
⇔{ ⇔⎨
⎪
.
4(−2y) − 3y = 1 ⎪
⎪
2
⎪ x=
⎩ 11
z + z = Re(z) + i Im(z) + Re(z) − i Im(z) = 2Re(z) et z − z = Re(z) + i Im(z) − Re(z) + i Im(z) = 2i Im(z).
Remarque. Avec les formules du théorème 11, on retrouve les caractérisations du théorème 10 car par exemple
z−z
z ∈ R ⇔ Im(z) = 0 ⇔ = 0 ⇔ z − z = 0 ⇔ z = z.
2i
Définition 6. Soient z un nombre complexe puis M le point du plan d’affixe z. Le module du nombre z est
le nombre réel positif noté ∣z∣ défini par
∣z∣ = OM .
M (z)
b
M
=O
∣z ∣
Ð
→
v
O Ð
→
u
1 z z
= = 2.
z z × z ∣z∣
Remarque 3. Si z est un nombre complexe qui est en particulier un nombre réel le module du réel z n’est autre
que la valeur absolue du réel z.
Solution.
1 ère solution. Les affixes des points A, B et C sont respectivement zA = 1 + i, zB = −3 − i et zC = −6 + 5i.
√ √
• AB = ∣zB − zA ∣ = ∣(−3 − i) − (1 + i)∣ = ∣ − 4 − 2i∣ = (−4)2 + (−2)2 = 20.
√ √
• CB = ∣zB − zC ∣ = ∣(−3 − i) − (−6 + 5i)∣ = ∣3 − 6i∣ = 32 + (−6)2 = 45.
√ √
• AC = ∣zA − zC ∣ = ∣(1 + i) − (−6 + 5i)∣ = ∣7 − 4i∣ = 72 + (−4)2 = 65.
Par suite,
BA2 + BC 2 = 20 + 45 = 65 = ∣zA − zC ∣2 = AC 2 .
Démonstration. Soit z un nombre complexe. Posons z = x + iy où x et y sont deux réels. Les quatre nombres
complexes z, z, −z et −z s’écrivent sous la forme ±x ± iy. Mais alors
√ √
∣z∣ = ∣ − z∣ = ∣ − z∣ = (±x)2 + (±y)2 = x2 + y 2 = ∣z∣.
Les quatre points M1 , M2 , M3 et M4 d’affixes respectives z, z, −z et −z vérifient OM1 = 0M2 = OM3 = OM4 .
M4 (−z) M1 (z)
∣−
b b
z∣ ∣z ∣
z∣ ∣z ∣
∣−
O
M3 (−z) M2 (z)
b b
Puisque les nombres ∣z × z ′ ∣ et ∣z∣ × ∣z ′ ∣ sont des réels positifs et ont des carrés égaux, on en déduit que ces nombres
sont égaux.
2) Soit z un nombre complexe non nul.
√
∣z∣ × ∣ ∣ = ∣z × ∣ = ∣1∣ = 12 + 02 = 1,
1 1
z z
et donc ∣ ∣ = .
1 1
z ∣z∣
3) Soient z un nombre complexe et z ′ un nombre complexe non nul. D’après 1) et 2)
∣z∣
∣ ∣ = ∣z × ′ ∣ = ∣z∣ × ∣ ′ ∣ = ∣z∣ × ′ = ′ .
z 1 1 1
z′ z z ∣z ∣ ∣z ∣
4) Soit z un nombre complexe. Montrons par récurrence que pour tout entier naturel non nul n, ∣z n ∣ = ∣z∣n .
• Pour n = 1, ∣z 1 ∣ = ∣z∣ = ∣z 1 ∣ et donc la formule proposée est vraie quand n = 1.
• Soit n ⩾ 1. Supposons que ∣z n ∣ = ∣z∣n . D’après la propriété 1), on a alors
∣ ∣= = √ =√ = 2
1−i ∣1 − i∣ 1 + (−1)
2 2 2
et
√ √ 5 √
∣(1 + i)5 ∣ = ∣1 + i∣5 = ( 12 + 12 ) = ( 2) = 4 2.
5
√
Remarque. √ maladroit
√ Il aurait été très √ de rendre d’abord réel le dénominateur de la fraction en écrivant
3 + i ( 3 + i)(1 + i) 3−1 3+1
= = +i
(1 − i)(1 + i)
ou aussi de développer la puissance 5-ème avant de calculer
1−i 2 2
son module.
z−1
Exercice 11. Déterminer l’ensemble des nombres complexes z tels que soit de module 1.
z+1
Solution. Soit z un nombre complexe distinct de −1. Soient M le point d’affixe z, A le point d’affixe 1 et B le
point d’affixe −1.
z−1 ∣z − 1∣
∣ ∣=1⇔ = 1 ⇔ ∣z − 1∣ = ∣z + 1∣ ⇔ ∣z − zA ∣ = ∣z − zB ∣ ⇔ AM = BM
z+1 ∣z + 1∣
⇔ M appartient à la médiatrice du segment [AB]
⇔ M appartient à l’axe (Oy)
⇔ z est imaginaire pur.
z−1
L’ensemble des nombres complexes z tels que soit de module 1 est l’ensemble des imaginaires purs.
z+1
3) L’inégalité triangulaire
Théorème 17. Pour tous nombres complexes z et z ′ , ∣z + z ′ ∣ ⩽ ∣z∣ + ∣z ′ ∣.
→ et Ð
Démonstration. Soient z et z ′ deux nombres complexes. Soient Ð
w
→
w′ les vecteurs d’affixes respectives z et z ′ .
∣z + z ′ ∣ = ∥Ð
→+Ð →∥ + ∥Ð
w′ ∥ ⩽ ∥Ð w′ ∥ = ∣z∣ + ∣z ′ ∣.
→ →
w w
M ′′ (z + z ′ )
∣z ∣
b
′
M (z)
z∣
b
′
∣z +
∣z ∣
∣z ∣
M ′ (z ′ )
b
′∣
∣z
O
On peut aussi donner une démonstration n’utilisant que les nombres complexes et n’utilisant pas des résultats
antérieurs sur les vecteurs.
∣z + z ′ ∣2 = (z + z ′ ) × (z + z ′ ) = (z + z ′ ) × (z + z ′ ) = zz + zz ′ + z ′ z + z ′ z ′
= ∣z∣2 + (zz ′) + (zz ′) + ∣z ′ ∣2 = ∣z∣2 + 2Re(zz ′ ) + ∣z ′ ∣2 .
Par suite,
∣z + z ′ ∣2 = ∣z∣2 + 2Re(zz ′) + ∣z ′ ∣2
⩽ ∣z∣2 + 2∣zz ′ ∣ + ∣z ′ ∣2 = ∣z∣2 + 2∣z∣∣z ′ ∣ + ∣z ′ ∣2 = ∣z∣2 + 2∣z∣∣z ′ ∣ + ∣z ′ ∣2 = (∣z∣ + ∣z ′ ∣) .
2
√
Puisque les deux nombres ∣z + z ′ ∣ et ∣z∣ + ∣z ′ ∣ sont des réels positifs et que la fonction t ↦ t est croissante
sur [0, +∞[, on en déduit que
√ √
∣z + z ′ ∣ = ∣z + z ′ ∣2 ⩽ (∣z∣ + ∣z ′ ∣)2 = ∣z∣ + ∣z ′ ∣.
b2 b2
az 2 + bz + c = a [z 2 + z + ] = a [z 2 + 2 × z + 2 − 2 + ]
b c b c
a a 2a 4a 4a a
b2 b2 b 2 b2
= a [(z 2 + 2 × z + 2 ) − ( 2 − )] = a [(z + ) − ( 2 − )]
b c c
2a 4a 4a a 2a 4a a
b 2 b2 − 4ac
= a [(z + ) − ] (∗).
2a 4a2
Cette dernière écriture est la forme canonique du trinôme du second degré az 2 +bz +c. La différence fondamentale
b 2 b2 − 4ac
entre l’expression az 2 + bz + c et l’expression a [(z + ) − ] est que dans la deuxième expression,
2a 4a2
la lettre z apparaît une fois et une seule. On comprend ainsi les opérations successives effectuées à partir de la
variable z.
∆ = b2 − 4ac.
Soit z un nombre complexe. D’après la formule (∗) du paragraphe précédent,
b 2 b2 − 4ac b 2 b2 − 4ac
az 2 + bz + c = 0 ⇔ a [(z + ) − ] = 0 ⇔ (z + ) − =0
2a 4a2 2a 4a2
b 2 ∆
⇔ (z + ) − 2 = 0.
2a 4a
1er cas. Supposons que ∆ > 0. Alors
√ 2
b 2 ∆ b 2
az + bz + c = 0 ⇔ (z + ) − 2 = 0 ⇔ (z + ) − ( ) =0
2 ∆
√ √ √ √
2a 4a 2a 2a
−b + ∆ −b − ∆
⇔ (z + ) (z + ) = 0 ⇔ (z − ) (z − )=0
b ∆ b ∆
− +
√ √
2a 2a 2a 2a 2a 2a
−b + ∆ −b − ∆
⇔z= ou z = .
2a 2a
√ √
−b + ∆ −b − ∆
Ainsi, si ∆ > 0, l’équation (E) admet deux solutions réelles distinctes z1 = et z2 = .
2a 2a
2ème cas. Supposons que ∆ = 0. Alors
Ainsi, si ∆ = 0, l’équation (E) admet une solution réelle z1 = − . Cette solution est dite double car le nombre
b
2a
z1 est « deux fois » solution de l’équation (z + ) (z + ) = 0.
b b
2a 2a
3ème cas. Supposons que ∆ < 0. Alors −∆ > 0 puis
√
b 2 −∆i2 i −∆
2
b 2
az 2 + bz + c = 0 ⇔ (z + ) − = 0 ⇔ (z + ) − ( ) =0
4a2
√ √
2a 2a 2a
−b + i −∆ −b − i −∆
⇔ (z − ) (z − )=0
√ √
2a 2a
−b + i −∆ −b − i −∆
⇔z= ou z = .
2a 2a
√
−b + i −∆
Ainsi, si ∆ < 0, l’équation (E) admet deux solutions non réelles conjuguées (et donc distinctes) z1 =
√ 2a
−b − i −∆
et z2 = .
2a
Théorème 18. Soient a, b et c trois réels tels que a ≠ 0. Soit (E) l’équation az 2 + bz + c = 0 d’inconnue le
nombre complexe z.
On pose ∆ = b2 − 4ac.
• Si ∆ > 0, l’équation (E) admet deux solutions réelles distinctes
√ √
−b + ∆ −b − ∆
z1 = et z2 = .
2a 2a
• Si ∆ = 0, l’équation (E) admet une solution réelle double
b
z1 = z2 = − .
2a
• Si ∆ < 0, l’équation (E) admet deux solutions non réelles conjuguées
√ √
−b + i −∆ −b − i −∆
z1 = et z2 = .
2a 2a
Remarque. Dans les trois cas (∆ < 0, ∆ = 0 et ∆ > 0), on a une écriture unique des solutions :
Théorème 18 bis. Soient a, b et c trois réels tels que a ≠ 0. Soit (E) l’équation az 2 + bz + c d’inconnue le
nombre complexe z.
On pose ∆ = b2 − 4ac,
et on note δ un nombre complexe tel que δ 2 = ∆.
L’équation (E) admet deux solutions dans C
−b + δ −b − δ
z1 = et z2 = .
2a 2a
© Jean-Louis Rouget, 2015. Tous droits réservés. 16 http ://www.maths-france.fr
Avec cet énoncé, la rédaction de la résolution change légèrement :
−(−6) + 4i
z1 = = 3 + 2i
2
et z2 = z1 = 3 − 2i. L’ensemble des solutions de l’équation (E) dans C est {3 + 2i, 3 − 2i}.
Exercice 13. Soit θ ∈]0, π[. Résoudre dans C l’équation (E) : z 2 − 2z cos(θ) + 1 = 0.
Solution. Soit θ un réel élément de ]0, π[. Le discriminant ∆ de l’équation (E) est :
∆ = 4 cos2 (θ) − 4 = 4(cos2 (θ) − 1) = −4 sin2 (θ) < 0 (car θ ∈]0, π[).
Puisque ∆ = (2i sin(θ))2 , l’équation (E) admet deux solutions non réelles conjuguées
2 cos(θ) + 2i sin(θ)
z1 = = cos(θ) + i sin(θ)
2
et z2 = z1 = cos(θ)−i sin(θ). L’ensemble des solutions de l’équation (E) dans C est {cos(θ)+i sin(θ), cos(θ)−i sin(θ)}.
M (z)
b
(Ð
u , OM ) = arg(z) [2π]
→ ÐÐ→
Ð
→
v
O Ð
→
u
Exemple. Soit z = 1 + i. z n’est pas nul et z est l’affixe du point M (1, 1). Graphiquement, (Ð
u , OM ) = [2π] et
→ ÐÐ→ π
4
π
donc un argument de 1 + i est .
4
(Ð
u , OM ) = [2π]
Ð
→ → ÐÐ→ π
v 4
O Ð
→
u
Remarque. On sait que les mesures d’un angle orienté sont les réels de la forme θ + 2kπ où θ est l’une des mesures
de l’angle orienté et k est un entier relatif. Donc, les arguments d’un nombre complexe non nul z sont les réels de
la forme θ + 2kπ où θ est l’un des arguments de z et k est un entier relatif.
2) Forme trigonométrique d’un nombre complexe non nul
Soient z un nombre complexe non nul puis M le point d’affixe z. Posons r = ∣z∣ et notons θ un argument de z.
z
r n’est pas nul et on peut donc poser z1 = . Le nombre z1 est un nombre complexe de module 1 car
r
Maintenant, le point M1 est un point du cercle trigonométrique et de plus, (Ð u , OM1 ) = θ [2π]. Les
→ ÐÐ→
coordonnées de M1 sont donc (cos(θ), sin(θ)) ou encore z1 = cos(θ) + i sin(θ) ou enfin z = r (cos(θ) + i sin(θ)).
M (z)
b
z∣
=∣
(Ð
u , OM ) = (Ð
u , OM1 ) = θ = arg(z) [2π]
ÐÐ→ ÐÐ→
OM
→ →
sin(θ) b
M1 (z1 )
Ð→
v
O u cos(θ) 1
Ð
→
Théorème 19. Tout nombre complexe non nul z peut s’écrire sous la forme
z = r(cos(θ) + i sin(θ))
où r est un réel strictement positif et θ un réel.
Théorème 20. Soient r et r′ deux réels strictement positifs et soient θ et θ′ deux réels.
r(cos(θ) + i sin(θ)) = r′ (cos(θ′ ) + i sin(θ′ )) ⇔ r′ = r et il existe k ∈ Z tel que θ′ = θ + 2kπ.
Ainsi, l’écriture d’un nombre complexe non nul z sous la forme z = r(cos(θ) + i sin(θ)), où r est un réel strictement
positif et θ est un réel, est unique en ce sens que si r(cos(θ) + i sin(θ)) = r′ (cos(θ′ ) + i sin(θ′ )) (où r′ > 0), alors
r = r′ et cos(θ) + i sin(θ) = cos(θ′ ) + i sin(θ′ ). Ceci motive la définition suivante :
Théorème 21. Soit z un nombre complexe non nul. Soient r un réel strictement positif et soit θ un réel.
z = r(cos(θ) + i sin(θ)) ⇔ r = ∣z∣ et θ est un argument de z.
Méthode pratique. On veut obtenir la forme trigonométrique d’un nombre complexe non nul z écrit sous forme
algébrique : z = x + iy où x et y sont deux réels.
√
1) On calcule le module de z : ∣z∣ = x2 + y 2 .
√ ⎛ ⎞
2) On met le module de z en facteur : z = ∣z∣ ( + i ) = x2 + y 2 √ + i√
x y x y
∣z∣ ∣z∣ ⎝ x2 + y 2 x2 + y 2 ⎠
.
√ √ √
2 − 2i = 2 2 ( √ − i √ ) = 2 2 ( √ − i √ ) = 2 2 (cos (− ) + i sin (− )) .
2 2 1 1 π π
2 2 2 2 2 2 4 4
√ √
La forme trigonométrique de 2 − 2i est 2 2 (cos (− ) + i sin (− )), le module de 2 − 2i est 2 2 et un argument
π π
4 4
π
de 2 − 2i est − .
4
√
1
z = 1 − i = 2 2 (cos (− ) + i sin (− ))
π π
4 4
−1 1 2
[2π]
π
arg(z) = −
4
−1
∣z
∣ =
√ 2
2
−2 b
Ainsi, la fonction θ ↦ cos(θ) + i sin(θ) vérifie la même règle de calcul que la fonction exponentielle et on va donc
adopter une notation analogue :
Remarque. Cette notation ne peut pas être comprise en Terminale. Il faut attendre deux années d’étude après
le bac pour vraiment la comprendre.
√
+ i = cos ( ) + i sin ( ) = eiπ/6 .
3 1 π π
Exemple.
2 2 6 6
Il faut connaître la forme exponentielle de quelques nombres complexes de module 1 particuliers :
On retiendra que
Théorème 23.
1) a) Pour tous réels θ et θ′ , eiθ × eiθ = ei(θ+θ ) .
′ ′
1
b) Pour tout réel θ, eiθ ≠ 0 et iθ = e−iθ .
iθ
e
′ e
c) Pour tous réels θ et θ , iθ′ = ei(θ−θ ) .
′
e
d) Pour tout réel θ et tout entier relatif n, (eiθ ) = einθ .
n
2) a) Pour tous nombres complexes non nuls z et z ′ , arg(z × z ′ ) = arg(z) + arg(z ′ ) [2π].
b) Pour tout nombre complexe non nul z, arg ( ) = −arg(z) [2π].
1
z
c) Pour tous nombres complexes non nuls z et z ′ , arg ( ′ ) = arg(z) − arg(z ′ ) [2π].
z
z
d) Pour tout nombre complexe non nul z et tout entier relatif n, arg(z n ) = n arg(z) [2π].
1
b) Soit θ un réel. D’après a), eiθ × e−iθ = ei(θ−θ) = e0 = 1. En particuiler, eiθ ≠ 0 et iθ = e−iθ .
e
c) Soient θ et θ′ deux réels. D’après b), eiθ n’est pas nul puis d’après a) et b),
′
eiθ 1
= eiθ × iθ′ = eiθ × e−iθ = ei(θ−θ ) .
′ ′
eiθ′ e
d) Soit θ un réel. Montrons par récurrence que pour tout entier naturel n, (eiθ ) = einθ .
n
On a montré par récurrence que pour tout entier naturel n, (eiθ ) = einθ .
n
Soit maintenant n un entier relatif strictement négatif. Posons m = −n. m est un entier naturel et donc
= (eiθ ) = (eiθ ) .
1 1
einθ = e−imθ = =
−m n
(eiθ )
m
eimθ
La formule est donc vraie également pour des exposants n strictement négatifs. On a ainsi montré que pour tout
entier relatif n, (eiθ ) = einθ .
n
Enfin, les formules 2)a), b) c) et d) ne sont qu’une reformulation des résultats de 1).
Remarque. La formule (eiθ ) = einθ est connue sous le nom de formule de Moivre.
n
Dans le théorème suivant, on analyse le conjugué et l’opposé d’un nombre complexe de module 1 et plus
généralement l’argument du conjugué et de l’opposé d’un nombre complexe non nul.
Théorème 24.
1) Pour tout réel θ, (eiθ ) = e−iθ =
1
et −eiθ = ei(θ+π) .
eiθ
2) Pour tout nombre complexe non nul z, arg (z) = −arg(z) [2π] et arg (−z) = arg(z) + π [2π].
Démonstration. 1) Soit θ ∈ R.
et
√
3−i
Exercice 15. Déterminer la forme trigonométrique de .
1+i
√ √ √ √
Solution. ∣ 3 − i∣ = ( 3) + 12 = 4 = 2 puis
2
√
√
3 −i = 2( − i) = 2 (cos (− ) + i sin (− )) = 2e−iπ/6 .
3 1 π π
2 2 6 6
√ √
D’autre part, ∣1 + i∣ = 12 + 12 = 2 puis
√ √ √
2 ( √ + √ i) = 2 (cos ( ) + i sin ( )) = 2eiπ/4 .
1 1 π π
1+i=
2 2 4 4
Par suite,
√
3 − i 2e−iπ/6 √
=√ = √ ei(− 6 − 4 ) = 2e− 12 .
2 π π 5iπ
1+i 2e iπ/4 2
√ √ √
2 ( √ + √ i) = 2 (cos ( ) + i sin ( )) = 2eiπ/4 .
1 1 π π
1+i=
2 2 4 4
Par suite,
√ √ 16
(1 + i)16 = ( 2eiπ/4 ) = ( 2) (eiπ/4 ) = 28 ei 4 ×16
16 16 π
Remarque. Dans les deux exercices précédents, il y avait un quotient et un exposant qui sont deux notions liées
à la multiplication des nombres complexes. Puisque la forme trigonométrique est bien adaptée à la multiplication
contrairement à la forme algébrique, on a effectué les calculs sous forme trigonométrique et pas sous forme
algébrique.
5) Application à la trigonométrie
Les formules sur l’exponentielle d’un nombre imaginaire pur permettent de retrouver les différentes formules de
trigonométrie (ce qui est bien normal car les formules sur l’exponentielle d’un nombre imaginaire pur ont été
établies à partir des différentes formules de trigonométrie).
Retrouvons par exemple les formules donnant cos(2x) et sin(2x) en fonction de cos(x) et sin(x). Soit x un réel.
cos(2x) + i sin(2x) = e2ix = (eix ) = (cos(x) + i sin(x)) = cos2 (x) − sin2 (x) + 2i sin(x) cos(x).
2 2
Remarque. Dans le calcul précédent, on a eu besoin de l’égalité i3 = −i. Il faut avoir conscience des puissances
successives du nombre i :
Démonstration. Le 1) est un rappel (voir théorème 13 page 12). Pour le 2), on considère le point M tel que
OM = AB. Alors
ÐÐ→ Ð→
zM = zM − 0 = zÐÐ→ = zÐ→ = zB − zA ,
OM AB
(Ð
u , AB) = (Ð
u , OM ) = arg(zM ) = arg(zB − zA ) [2π].
→ Ð→ → ÐÐ→
d−c
Remarque. Dans arg ( ), les lettres a, b c et d apparaissent dans l’ordre d, c, b et a qui est l’ordre inverse
b−a
de l’ordre dans lequel ces lettres apparaissent dans l’angle (AB, CD).
Ð→ ÐÐ→
d−c ∣d − c∣ CD
Démonstration. 1) ∣ ∣= =
∣b − a∣ AB
.
b−a
2) D’après la relation de Chasles sur les angles orientés,
√
Exercice 18. Le plan est rapporté à un repère orthonormal direct (O, Ð
→ v ).
u ,Ð
→
3 3 √
On considère les points A(1, 1), B(−1, 2) et C (− , − 3).
2 2
Montrer que le triangle ABC est équilatéral.
√ √
3 √ 1 √
AC = ∣c − a∣ = ∣(− + i ( − 3)) − (1 + i)∣ = ∣(−1 − ) + i (− − 3)∣
3 3
2 2 2 2
¿
Á √ 2 √
Á
Á
À 1 √ 2 √ 3 1 √ √
(−1 − ) + ( − 3) = 1 + 3 + + − 3 + 3 = 5
3
=
2 2 4 4
√ √
3 √ 1 √
BC = ∣c − b∣ = ∣(− + i ( − 3)) − (−1 + 2i)∣ = ∣(1 − ) + i (− − 3)∣
3 3
2 2 2 2
¿
Á √ 2 √
Á
Á
À 1 √ 2 √ 3 1 √ √
(1 − ) + (− − 3) = 1 − 3 + + + 3 + 3 = 5.
3
=
2 2 4 4
√
Ainsi, AB = AC = BC = 5 et donc le triangle ABC est équilatéral.
b
B 2
b
1 A
−4 −3 −2 −1
b
C
1 2 3 4
−1
7) Caractérisation des réels non nuls et des imaginaires purs non nuls
Le théorème suivant est évident géométriquement et ne nécessite pas de démonstration. Il s’agit juste pour nous
d’énoncer explicitement un résultat utile dans la pratique.
π + 2kπ
π
+ 2kπ
2
π
− + 2kπ
2
x2 + y 2 − 3x + 1 2x + y − 3
Donc, Re(Z) = et Im(Z) =
(x − 1)2 + (y − 1)2 (x − 1)2 + (y − 1)2
.
b) Soit z un nombre complexe différent de 1 + i. Posons z = x + iy où x et y sont deux réels tels que (x, y) ≠ (1, 1).
Soit M le point d’affixe z.
2x + y − 3
Z est réel ⇔ Im(Z) = 0 ⇔ = 0 ⇔ 2x + y − 3 = 0 et (x − 1)2 + (y − 1)2 ≠ 0
(x − 1)2 + (y − 1)2
⇔ 2x + y − 3 = 0 et (x, y) ≠ (1, 1).
Soit (D) la droite d’équation 2x + y − 3 = 0. Le point A de coordonnées (1, 1) appartient à la droite (D) car
2xA + yA − 3 = 2 + 1 − 3 = 0. Donc, l’ensemble des points M d’affixe z tels que Z est réel est la droite (D) privée
du point A.
c) De même,
x2 + y 2 − 3x + 1
Z est imaginaire pur ⇔ Re(Z) = 0 ⇔ = 0 ⇔ x2 + y 2 − 3x + 1 = 0 et (x − 1)2 + (y − 1)2 ≠ 0
(x − 1)2 + (y − 1)2
3 2
⇔ (x − ) + y 2 = et (x, y) ≠ (1, 1).
5
√
2 4
3 2
Soit (C ) le cercle d’équation (x − ) + y = . C est le cercle de centre Ω et de rayon
2 5 5
. Le point A de
2 4 2
2
coordonnées (1, 1) appartient au cercle (C ) car (xA − ) + yA
3 1 5
2
= + 1 = . Donc, l’ensemble des points M
2 4 4
d’affixe z tels que Z est imaginaire pur est le cercle (C ) privé du point A.
2) a) Soit z un nombre complexe différent de 1 + i puis M le point d’affixe z.
Soient A et B les points de coordonnées respectives (1, 1) et (2, −1). Alors zA = 1 + i et zB = 2 − i puis,
z − (2 − i) z − zB
Z= =
z − (1 + i) z − zA
.
z − zB z − zB
Par suite, ∣Z∣ = ∣ ∣= . Si de plus, z ≠ 2 − i, alors Z ≠ 0 puis arg(Z) = arg ( ) = (BM , AM ) [2π].
BM ÐÐ→ ÐÐ→
z − zA AM z − zA
b) Soit z un nombre complexe différent de 1 + i puis M le point d’affixe z (donc M ≠ A).