Difficultés de Lentreprise
Difficultés de Lentreprise
Difficultés de Lentreprise
L’entreprise est une notion plutôt économique que juridique, c’est un carrefour dont
s’applique toutes les matières du droit.
L’entreprise n’est pas obligatoirement une société, mais toute société est une
entreprise. On peut trouver plusieurs sociétés dans une seule entreprise. Et en cas de
difficulté, elle peut être traitée dans sa globalité ou dans une branche qui ne présente
plus de rentabilité.
Elle n’est pas non plus une personne juridique. Toute entité qui fait une production est
une entreprise (association, cabinet d’avocat ou de notaire…).
L’exercice du commerce comporte un risque, le risque que les affaires ne marches plus,
aucune entreprise n’y échappe, tout commerçant est menacé.
Si le danger se précise et les difficultés financières s’accumulent, des procédures
spécifiques sont prévues dont l’existence contribue à souligner les règles juridiques
relatives au monde des affaires.
Le livre V du code de commerce, qui traite les difficultés des entreprises traduit la
dominance de l’approche économique sur celle purement juridique, en considérant
entreprise comme véhicule de création de richesse et d’emploi et non pas uniquement un
objet de propriété, alors le sauvetage de l’entreprise permettra non seulement le
maintient de l’emploi et la création de l’économie, mais aussi prévient une réaction en
chaîne négative des opérateurs économique liés à la dite entreprise.
Le livre V du code de commerce traduit donc une volonté claire et non équivoque du
législateur de vouloir faire un sauvetage des entreprises en difficultés objet même du
dite livre.
Quand on veut résoudre la difficulté d’une entreprise, on résout les problèmes des
associés.
La loi envisage donc des traitements de difficultés dont l’efficacité dépend de la date
de la prise de conscience de ces difficultés et sa situation qui peut être désespérée ou
seulement mauvaise. Il y a trois procédures à poursuivre pour traiter la difficulté de
l’entreprise :
D’une part, lorsqu’une entreprise n’est pas en cessation des paiements, mais se trouve en
difficulté, la loi prévoit une procédure de prévention, c.à.d. un dispositif d’alerte
tendant à appeler l’attention des dirigeants sociaux pour prendre des mesures de
redressement et régler les difficultés à l’amiable.
D’autre part, lorsqu’une entreprise est en cessation de paiement (impossibilité de faire
face au passif exigible avec l’actif disponible), la loi prévoit une procédure de
traitement de ces difficultés, pour maintenir l’entreprise en vie si possible en
remplaçant l’ancienne procédure de faillite par une procédure privilégiant la sauvegarde
de l’entreprise et le maintien de l’emploi (redressement judiciaire).
Lorsqu’aucune de ces deux solutions n’apparaît possible, on procède à la liquidation
judiciaire de l’entreprise.
Les mesures de prévention et de
traitements des difficultés de
l’entreprise
I. La prévention :
A. La procédure d’alerte :
Ce moyen préventif est institué pour permettre aux dirigeants d’entreprise de déceler
par eux-mêmes ou grâce à des interventions extérieures les menaces qui pourraient
affecter ou qui assaillent déjà leur entreprise. La mise en œuvre de cette procédure
incombe au commissaire aux comptes, mais peut être le fait de tout associé « lorsque le
chef de l’entreprise ne procède pas, de son propre chef, au redressement des faits de
nature à compromettre son exploitation, le commissaires aux comptes, s’il en existe ou
tout associé dans la société informe le chef de l’entreprise des faits » -Art 546-
C’est une mesure de prévention interne qui consiste de la part du commissaire aux
comptes ou de l’associé à appeler l’attention des dirigeants et les inviter à redresser la
situation. La continuité de l’exploitation ne doit pas être prise uniquement dans le sens
« comptable » car elle revêt un caractère économique, donc le commissaire aux comptes
prend en considération non seulement les informations tirer de l’analyse des différents
états financiers établis par la société, mais, également d’autres événement pouvant
avoir des conséquences importantes sur l’évolution de l’entreprise (pertes de gros client,
départ des principaux animateurs…).
Faute d’une délibération ou de décision pour écarter les menaces pesant sur la
continuité de l’exploitation, le commissaire aux comptes ou le chef d’entreprise en
informe le président du tribunal.
B. Le règlement amiable :
Le règlement amiable comporte aussi un point faible : un seul créancier important peut
l’anéantir en refusant d’adhérer à l’accord.
L’accord est homologué par le président du tribunal lorsqu’il est conclu avec tous les
créanciers. Il est signé par les parties et le conciliateur déposé au greffe.
L’accord peut être communiqué uniquement à l’autorité judiciaire et aux parties, et le
rapport d’expertise à l’autorité judiciaire et au débiteur.
Le redressement judiciaire à été prévu par notre législateur pour maintenir si possible
la continuité de l’exploitation de l’entreprise.
1. Conditions de fond :
2. Conditions de forme :
a. Saisine du tribunal :
b. Le jugement :
Le juge commissaire est une juge du tribunal qui est chargé de veiller au déroulement
rapide de la procédure et à la protection des intérêts en présence. Il a le pouvoir
d’ordonner ou d’autoriser un grand nombre d’actes qui dépassent la compétence du
syndic ou du débiteur, ou d’en définir les modalités. Il statue par ordonnance sur les
demandes, contestations et revendications relevant de sa compétence. Les ordonnances
du juge commissaire sont immédiatement déposées au greffe du tribunal. Elles font
l’objet d’un recourt devant la cours d’appel.
Le syndic, sa fonction, est exercée par le greffier ou en cas échéant par un tiers. Dans
ce cas le tribunal nomme un administrateur de société hautement qualifié. Il a un rôle
essentiel car il est chargé d’établir un bilan financier, économique et social de
l’entreprise et de proposer au juge commissaire un plan de redressement.
Le tribunal peut remplacer le syndic à la demande du juge commissaire ou même d’office
ou sur réclamation du débiteur ou d’un des créancier de l’entreprise.
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Il est nécessaire de faire connaître aux tiers les restrictions qui affectent les pouvoirs
du débiteur dans l’administration de son entreprise. Ainsi, l’état de redressement
judiciaire créé par la décision du tribunal est mentionné sans délai sur le registre de
commerce, un avis de la décision est publié sur un journal d’annonce légal et sur le
bulletin officiel et il est aussi affiché au tribunal dans un panneau réservé à cet effet.
B. Le plan de redressement :
1. La préparation du plan :
Les propositions pour le règlement des dettes, les délais et les remises, sont
communiquées aux contrôleurs par le syndic, sous la surveillance du juge commissaire.
Le syndic communique aux créanciers ayant déclaré leur créance et recueille l’accord de
chacun « individuellement ou collectivement ».
Les délais et les remises qui peuvent être acceptés par les créanciers n’ont de valeur
que dans la perspective d’un plan de continuation de l’entreprise. En effet, on n’impose la
consultation des créanciers qu’n vue d’un plan de continuation.
Une lettre recommandée qui contient l’état de la situation financière de l’entreprise, le
texte des propositions et les garanties offertes, est adressé par le syndic aux
créanciers. Le défaut de réponse à cette lettre par écrit ou par la présence d’une
personne qui représente les créanciers muni d’une procuration spécial, dans le délai de
trente jours, vaut acceptation par le destinataire des délais et remises proposés.
Le syndic fait ensuite un rapport sur l’état de redressement judiciaire.
Pendant cette période, la gestion de l’entreprise comporte des restrictions aux pouvoirs
du débiteur et des règles concernant la continuation :
On distingue aussi dans cette phase entre les créances dont l’origine est antérieure au
jugement qui ouvre la procédure et les créances nées régulièrement après le jugement
d’ouverture :
1) Les créances antérieures au jugement d’ouverture : Le jugement d’ouverture ne
rend pas exigible les créances non échues à la date de son prononcé et les droits
des créanciers antérieurs sont limités. La discipline de la procédure impose aux
prérogatives individuelles des créanciers des restrictions sévères (suspension
des poursuites individuelles, interdiction des inscriptions, arrêt du cours des
intérêts) et les créances sont vérifiées pour participer aux différentes
modalités d’apurement du passif qui résultent, selon le cas, du plan de
continuation de l’entreprise ou de sa cession, ou de sa liquidation. Les créanciers
qui n’ont pas déclaré la créance ne seront pas soumis à la vérification. Les
créances sont vérifiées par le syndic dans un délai de six mois à compter du
jugement d’ouverture, il établit une ou plusieurs listes de créances déclarées
avec ses propositions d’admission, de rejet ou d’envoie devant le tribunal et les
transmit au juge commissaire qui décide de l’admission ou du rejet. Les
créanciers, les débiteurs, ou les tierce intéressées peuvent recourir contre les
décisions du juge commissaire.
2) Les créances nées après le jugement : La loi reconnaît aux créanciers postérieurs
à l’ouverture de la procédure, le règlement de leurs créances quoi doit
s’effectuer par préférence à celui des créanciers antérieurs. Ainsi, ces créances
priment celles des créanciers titulaires d’une sûreté immobilière.
Les créanciers ne sont pas tenus de faire reconnaître leurs créances par la
procédure applicable aux créanciers antérieurs.
2. Approbation et mise en œuvre du plan :
Après avoir appelé le débiteur, les contrôleurs et les délégués du personnel, le tribunal
décide au vu du rapport du syndic. Il arrête un plan de redressement orienté vers la
continuation ou la cession de l’entreprise ou prononce la liquidation.
La continuation et la cession permettent toute les deux le maintien de l’activité et de
l’emploi ainsi l’apurement du passif (la continuation de l’entreprise peut être facilitée
par la cession de certaines branches d’activité et une restructuration approfondie qui
s’accompagne d’un règlement échelonné des créances).
Le plan de continuation ou de la cession désigne les personnes tenues de son exécution
et mentionne l’ensemble des engagements qui ont été souscrits par elles envers le
débiteur ou le syndic et qui sont nécessaires au redressement de l’entreprise
(financement de l’entreprise, règlement du passif…).
a) Continuation de l’entreprise :
La cession de l’entreprise ne doit pas être confondue avec la cession d’un fond de
commerce. Parce qu’elle peut comprendre des éléments qui n’entre pas dans la
composition d’un fond de commerce (Ex. contrat nécessaire au maintien de l’emploi).
En exécution du plan arrêté par le tribunal, le syndic passe tous les actes nécessaires à
la réalisation de la cession. Dans l’attente de l’accomplissement de ces actes, il peut,
sous sa responsabilité, confier au cessionnaire la gestion de l’entreprise.
Mais, il est interdit de garantir la substance de l’entreprise tant que le prix n’est pas
intégralement payé, le cessionnaire ne peut aliéner ni donner en garantie ou en location-
gérance les biens corporels ou incorporels qu’il a acquis.
En l’absence de plan de continuation de l’entreprise, les biens qui ne sont pas compris
dans le plan de cession sont vendus par le syndic selon les modalités et les formes
prévues pour la liquidation judiciaire sans que la procédure appliquée au débiteur ne
devienne pour autant une procédure de liquidation.
Le prix de la cession totale de l’entreprise, augmenté du prix provenant de la vente de
bien non compris dans la cession, représentant tout l’actif, doit être réparti entre les
créanciers suivant leur rang.
Quant à la cession partielle, elle s’insère dans la procédure générale qui tend à la
continuation de l’entreprise, elle n’importe pas exigibilité immédiate des créances.
A. Dessaisissement du débiteur :
Après avoir recueilli les observations des contrôleurs, le débiteur et le syndic entendus
ou dûment appelés, le juge commissaire détermine la mise à prix, les conditions
essentielles de la vente, et les modalités de la publicité.
Le juge commissaire ordonne la vente aux enchères publiques ou de gré à gré des autres
biens du débiteur.
C. Apurement du passif :
A la fin des opérations, le montant de l’actif est réparti entre tous les créanciers.
La fonction du syndic peut être assurée par le greffe ou dans le cas échéant par un
tiers.
Le syndic est donc un professionnel ayant le plus souvent une formation comptable, mais
aussi une formation juridique avec expérience comptable.
La loi lui donne un rôle judiciaire, de gardien des intérêts et de protecteur des droits
des créanciers et des débiteurs.
Le syndic n’est pas le mandataire des créanciers ou des débiteurs.
Il n’est pas non plus autorité administratif ou judiciaire.
La nature juridique de sa fonction est :
1) Un organe de procédure : il agit pour l’intérêt de l’entreprise (ni les créanciers ni
le débiteur)
2) Un mandataire du président du tribunal : c’est un mandat rémunéré, donc d’après
le DOC, la responsabilité du syndic est rigoureuse.
I. Le rôle du syndic :
Son rôle principal est de veiller sur le plan de redressement et collecter toute les
informations nécessaire (il peut demander toute les informations, mais ne peut en
divulgué).
A l’égard des créanciers, le syndic a seule la qualité pour agir au nom et dans l’intérêt
des créanciers sous réserve des droits reconnus des contrôleurs. C’est ainsi que le
syndic prend toute mesure pour informer et consulter les créanciers.
A l’égard du débiteur, le rôle du syndic varie suivant la nature de la procédure. C’est
ainsi que dans le cadre de redressement judiciaire, et lorsqu’il y a continuation de la
procédure, le rôle du syndic est fixé par le jugement qui le désigne.
Sa mission peut consister soit dans la surveillance des opérations de gestion, soit dans
l’assistance du chef de l’entreprise pour les actes de gestion ou seulement certains
d’entre eux, soit dans le fait d’assurer seul entièrement ou en partie la gestion de
l’entreprise.
Les peines applicables sont prévu d’un à cinq ans d’emprisonnement et une amende de
10 000 à 100 000 dhs.