Accu
Accu
Accu
L'accumulateur au plomb fut inventé par Gaston Planté (1834 – 1889), c'est le 26 mars 1860 qu'il
présenta à l'Académie des Sciences sa célèbre communication sur une "nouvelle pile secondaire
d'une grande puissance".
théorie-fonctionnement
Un accumulateur au plomb élémentaire est constitué d'une plaque de plomb spongieux (Pb) et
d'une plaque de bioxyde de plomb (PbO2) plongées dans une solution d'acide sulfurique (H2SO4).
La figure 1 représente les plaques d'un accumulateur venant d'être chargé.
+ électrolyte H2SO4
-
PbO2 Pb
Décharge
Lorsqu'un récepteur est relié aux bornes de l'accumulateur, les réactions chimiques provoquent
la circulation d'un courant électrique.
+ -
R
Pb diminue
PbSO4 augmente
PbO2 diminue
PbSO4 augmente
le % d'eau augmente
le % d'acide diminue
+ -
électrolyte H2SO4
séparateur
PVC
PbO2 Pb
+ +
PbSO4 PbSO4
plaque + plaque -
bac
-
+ +
Pb augmente
PbSO4 diminue
PbO2 augmente
PbSO4 diminue
le % d'eau diminue
le % d'acide augmente
Le courant nominal est généralement basé sur une durée de décharge de 8 heures. Ainsi, un
accumulateur de 160 A.h délivre une intensité de 160/8 = 20 A. Evidemment, un accumulateur
peut délivrer des intensités plus importantes, ainsi la batterie de 160 A.h pourrait fournir une
intensité de 60 A pendant 160/60 =2 h 40 min.
Après chaque recharge, même incomplète, la tension batterie est artificiellement haute, et décroît
progressivement avant de se stabiliser à son niveau de repos. Toute mesure de la tension
effectuée avant la stabilisation, surestime gravement la charge de la batterie. Cette erreur est la
cause la plus fréquente du vieillissement prématuré par manque de charge répété.
La charge à potentiel constant est la méthode la plus rapide pour recharger une batterie puisque
l'on a toujours la f.c.é.m. maximum possible sans dépasser le seuil d'électrolyse. Elle correspond
également à des pertes moindres par dégagement gazeux et est donc avantageuse du point de
vue rendement. Ses inconvénients sont les suivants :
• L'intensité de début de charge est souvent très importante et peut être supérieure soit à
l'intensité maximum que peut supporter la batterie, soit à l'intensité maximum que peut
délivrer le chargeur,
• La tension du chargeur doit être réglée de manière très précise car tout dépassement de
la tension de 2,4 V conduirait à un dégagement important d'hydrogène.
La charge par paliers à intensité constante présente l'avantage d'une conduite facile lorsque l'on
dispose d'une source de tension variable.
Pour limiter les inconvénients de la charge à tension constante tout en conservant une durée de
charge faible, on peut utiliser la méthode mixte suivante : on commence la charge à l'intensité
maximum permise par la batterie et le chargeur et on la maintient constante jusqu'à ce que l'on
ait atteint la différence de potentiel de 2,4 V. A partir de ce moment, la tension est maintenue
constante mais l'intensité est diminuée progressivement jusqu'à ce que l'on atteigne l'intensité de
fin de charge qui est alors maintenue jusqu'à la charge complète.
Premier palier : Au début de la mise en charge (de A à B sur la courbe de la figure 6) la tension
se maintient à 2,16 V pendant une heure de charge puis augmente régulièrement (branche BC
de la courbe) jusqu'à 2,4 V. A cette valeur l'élément présente des indices de bouillonnement dans
la masse de l'électrolyte (début d'électrolyse de l'eau). La durée de ce palier est de l'ordre de 6
heures pour les bonnes batteries complètement déchargées.
Deuxième palier : dés la réduction de l'intensité de charge, la tension chute à 2,3 V environ et le
bouillonnement cesse. La tension croît à nouveau pendant cette nouvelle période de charge
(dont la durée est en moyenne d'une heure et demi à deux heures (branche DE de la courbe).
Lorsque la tension atteint 2,4 V, l'électrolyse apparaît à nouveau et l'intensité de charge doit être
réduite.
Troisième palier : une fois l'intensité de charge réduite, la tension retombe à une valeur voisine
de 2,3 fV; elle remonte ensuite régulièrement (branche FK de la courbe). La tension monte
jusqu'à 2,8 V environ.
Figure 6 charge par paliers à intensité constante
Charge rapide :
Il existe également une possibilité de charge rapide qui présente l'inconvénient d'accélérer l'usure
des éléments (désagrégation plus rapide des matières actives par suite de la rapidité de la
réaction chimique et de l'importance de la densité de courant) et de provoquer des élévations de
température importantes.
Coefficient de récupération :
Pour une batterie en bon état et une charge rapide, le nombre d'ampères-heures nécessaires à
la charge est obtenu en majorant de 20% environ le nombre d'ampères-heures débités. On dit
que le coefficient de récupération est de 1,2. Ce coefficient est d'ailleurs très variable avec les
régimes de charge et de décharge envisagés et suivant l'âge de la batterie.
Dans l'évaluation de la décharge, il faut tenir compte, non seulement des ampères-heures
réellement débités, mais encore de la décharge spontanée des éléments, due aux actions
locales. Cette décharge spontanée est variable; pour des éléments neufs, elle est
approximativement égale, par jour, à 0,5% de la capacité au régime de puissance réduite.
Pratiquement, comme il est difficile de déterminer avec exactitude l'importance de la décharge, il
est préférable d'arrêter la charge d'après les indices de fin de charge indiqués précédemment.
Une batterie au repos se décharge spontanément par suite d'actions locales (formation de micro
piles). Si on laisse se produire trop longtemps cette décharge on finit par obtenir une sulfatation
des plaques difficilement réversible.
Il est donc nécessaire de donner de temps en temps une charge complète : cette périodicité est
de l'ordre de 30 jours pour une batterie neuve, de l'ordre de 15 jours pour une batterie ayant
débité plus du tiers du nombre d'ampères-heures garanti par le constructeur, car les batteries
usagées se déchargent spontanément plus rapidement que les batteries neuves par suite de
l'influence néfaste des impuretés dont le taux augmente avec l'âge de la batterie.
La charge doit suivre la décharge à un intervalle d'autant plus court que cette dernière aura été
plus complète.
A bord des navires de commerce, la batterie a pour but de fournir l'énergie électrique lors d'un
black. La batterie assure la fourniture en énergie aux organes vitaux pendant jusqu'à ce que le
groupe de secours démarre ou pendant plus longtemps (cf SOLAS) en cas de non
fonctionnement ou d'arrêt de celui-ci. En attendant ces événements, la batterie est chargée en
"floating". Pour éviter le bouillonnement, on évite de dépasser 2,3 V de tension appliquée à
chaque élément et l'intensité de charge est inférieure à 1/100 de C10 , on adopte parfois 1/1000
de C10.
Décharge :
L'intensité du courant de décharge fixe le régime de décharge de la batterie. A chaque régime
correspond une capacité de la batterie, en ampères-heures, bien déterminée compte tenu de la
température et de l'âge de la batterie ou de la quantité d'électricité précédemment débitée.
Pendant la charge de la batterie, il faut prendre quelques précautions. On ne doit pas pousser la
charge trop loin car le dégagement gazeux abondant risque de désagréger les plaques.
Lorsqu'on souhaite accélérer la charge avec un courant intense, celui-ci ne doit pas excéder le
nombre exprimant la capacité en ampères-heures. Par exemple, le courant initial pour une
batterie de 180 A.h ne doit pas dépasser 180 A. L'intensité de ce courant doit être diminuée à
mesure que la batterie se charge.
Cependant, une tension de fin de charge inadaptée réduit considérablement la durée de vie de la
batterie.
Les accumulateurs au plomb doivent être protégés contre le gel. Même s'ils peuvent supporter
des températures aussi basses que – 40°C lorsqu'ils viennent d'être chargés, leur résistance au
froid est beaucoup moins bonne lorsqu'ils sont partiellement déchargés. Il faut donc tenir les
accumulateurs bien chargés en hiver, car autrement l'eau gèle, ce qui fend le bac et détruit la
batterie.
Si les bornes et les cosses sont sulfatées, les nettoyer avec de l'eau et du bicarbonate de soude,
et les gratter à la brosse métallique. Ensuite les enduire de graisse pour les protéger.
Précautions prises vis-à-vis du dégagement d'hydrogène :
Afin d'éviter les concentrations d'hydrogène dans le compartiment batteries, la ventilation doit
assurer un balayage du compartiment en nappe horizontale sur le dessus des accumulateurs et
doit entraîner hors du compartiment l'hydrogène dégagé qui, étant plus léger que l'air, se dégage
vers le haut. Il faut vérifier la présence des panneaux "interdiction de fumer" à l'entrée du local
batteries.
Il faut également éviter les risques d'inflammation par étincelles et courts circuits. Aussi, il existe :
• Des dispositions relatives aux structures et matériels fixes : planchers isolants, matériels
particuliers pour l'éclairage, dispositifs de mise à la masse des canalisations d'extinction
par CO2, isolation des connexions.
• Des dispositions relatives aux matériels mobiles et outillages : isolation du manche des
outils et des parties métalliques dans la mesure du possible.
• Des consignes vis-à-vis du personnel travaillant dans la batterie : notamment utilisation
de tapis de caoutchouc et vêtements spéciaux.
• Des consignes diverses visant à éviter la production d'étincelles lors de coupures de
circuits électriques dans la batterie ou de mesures de tension ou d'isolement.
• Des consignes d'entretien et de conduite : mesure de l'isolement, maintien des
compartiments dans le plus grand état de propreté (les projections et déversements
d'électrolyte sont, avec les saletés, une des principales causes de la dégradation de
l'isolement).
Les peintures et matériels employés dans le compartiment batteries sont résistants à cet acide.
Le local batteries est normalement doublé, au niveau du sol, par une feuille de plomb d'une
épaisseur d'au moins 1,5 mm et d'une hauteur d'au moins 75 mm le long des parois dans le cas
d'accumulateurs au plomb. Dans le cas d'accumulateur alcalins, le doublage sera réalisé de
manière analogue en tôle d'acier d'au moins 0,8 mm d'épaisseur. Les caisses de groupements
sont fixées au moyen de latte en bois empêchant les déplacements.
Le personnel d'entretien de la batterie ou les rondiers doivent employer des gants de caoutchouc
et des vêtements spéciaux (la laine résiste à l'acide sulfurique).
En cas de projection d'acide sur le corps, neutraliser avec quelques gouttes d'ammoniaque puis
rincer à l'eau.
L'eau de mer est particulièrement dangereuse car, d'une part, son mélange même en faible
quantité avec l'électrolyte des éléments provoque des émanations de chlore, gaz très toxique,
d'autre part elle détruit l'isolement de la batterie. Aussi on évite autant que possible la traversée
des compartiments d'accumulateurs par des circuits pouvant véhiculer de l'eau de mer. Le
compartiment batterie est situé au-dessus du pont principal.
Une installation de stockage et de distribution d'eau distillée permet de refaire le niveau des
éléments des éléments en électrolyte. La distribution se fait en général par gravité. Un long
flexible comportant à son extrémité un robinet à gâchette permet d'atteindre tous les éléments du
compartiment.
Homogénéisation de l'électrolyte
Nous avons vu que les actions locales provoquaient des dégagements gazeux importants ainsi
que la désagrégation prématurée des matières actives et une diminution des caractéristiques.
Pour homogénéiser l'électrolyte, les grosses batteries sont dotées d'une installation de brassage
de l'électrolyte qui permet d'insuffler dans la partie inférieure du bac de chaque élément de l'air
destiné à brasser l'électrolyte.
Entretien de la batterie :
Le maintien de l'isolement de la batterie impose que les surfaces extérieures des bacs soient
maintenues à l'état propre et sec. Le nettoyage doit se faire avec des chiffons propres mais
l'utilisation de déchets de coton qui à l'état gras présentent des risques d'inflammation spontanée
est proscrite.
En cas de déversement d'électrolyte, les bacs peuvent être nettoyés avec de l'eau douce
légèrement ammoniacale (neutralisation de l'acide).
Il faut veiller à ce que les joints d'étanchéité aux passages des bornes dans le couvercle soient
serrés et en bon état.
Les bornes et écrous doivent être nettoyés et enduits de graisse minérale pure pour les mettre à
l'abri des sels grimpants. Les connexions doivent avoir leurs surfaces de contact avec les bornes
parfaitement propres et être fortement serrées pour réduire le plus possible les résistances de
contact qui ont pour effet de consommer de l'énergie de d'élever la température des connexions.
Le niveau de l'électrolyte doit être maintenu à la hauteur normale prescrite par le fournisseur. Un
niveau trop élevé entraîne des débordements toujours très nuisibles à la conservation d'un bon
isolement.
Un niveau trop bas entraîne la détérioration de la partie supérieure des plaques qui émergent de
l'électrolyte.
Entretien de la batterie :
L'entretien de la batterie consiste essentiellement à lui assurer un isolement aussi élevé que
possible. Les pertes d'une batterie à la masse sont un danger permanent non seulement pour la
batterie elle-même mais aussi pour le personnel (électrocution) et le matériel électrique du bord
que les fusibles et/ou disjoncteurs peuvent être insuffisants à protéger.
Il peut exister des lignes de fuite entre éléments voisins sans aucune connexion à la masse; bien
qu'aussi dangereuses que les pertes à la masse, il est très difficile de les détecter et il et
nécessaire de maintenir le dessus des couvercles des accumulateurs très propres pour réduire
ce danger.
Il faut noter que : l'interruption brusque d'une masse peut provoquer une étincelle provoquant
elle-même une explosion ou un incendie;
Une masse peut être à la source d'échauffements et d'un incendie, mais aussi peut provoquer la
décharge partielle ou totale de certains éléments ou de l'ensemble de la batterie.
La recherche des pertes est donc une opération fondamentale.
La sulfatation :
Symptômes
En dehors de la couleur des plaques qui est difficile à déceler, la sulfatation se traduit
pratiquement par les symptômes suivants :
• diminution de la densité de l'électrolyte en fin de charge, par rapport à un élément sain
puisqu'une partie des radicaux SO4 est restée combinée au plomb,
• longueur anormale de la durée de la charge puisque la transformation du sulfate est plus
difficile,
• décharge plus rapide puisque la quantité de matière active convertible est plus faible,
• résistance intérieure plus forte, ce qui provoque une élévation de température plus
importante.
Causes de la sulfatation
Les causes principales de la sulfatation sont :
Remèdes à la sulfatation
Il faut commencer par analyser l’électrolyte qui devra être remplacé sil contient une quantité
excessive d’impuretés.
Une sulfatation légère doit disparaître après une charge normale suivie d’une surcharge à faible
régime.
Pour traiter une sulfatation importante, on charge I ‘accumulateur dans un électrolyte de faible
densité. Il suffît, à l’issue d’une charge complète normale, d’enlever l’électrolyte et de le
remplacer par de l’eau distillée. On charge alors à très faible régime. La désulfatation est
complète lorsque la densité de I ‘électrolyte cesse de croître.
Il faut éviter tout dégagement gazeux important. On règle ensuite la densité de I'électrolyte à sa
valeur normale. Ce traitement peut être renouvelé une seconde fois en cas de nécessité. Si,
après un second traitement, la désulfatation n‘est pas obtenue c’est que I'avarie est trop
importante.
L’inversion de polarité
On dit qu’un élément s’inverse lorsque les plaques changent de polarité, les positives deviennent
négatives et vice versa. Sur les plaques positives apparaît du plomb grisâtre et sur les négatives
on peut observer du peroxyde brun dans le plomb spongieux. Il en résulte des couples locaux sur
une même plaque qui sont la source de courts-circuits, d’une sulfatation excessive donc d'une
augmentation de volume et d’une désagrégation des plaques.
Ceci peut se produire en cas de décharge importante prolongée surtout si la batterie est vieille.
Le phénomène est brutal et conduit rapidement à la détérioration définitive de l’élément qu’il
faudra ponter pour l’éliminer de la batterie.
Les courts-circuits intérieurs sont des dérivations qui s’établissent à l’intérieur de l’élément entre
plaques de polarité différente, Ils peuvent apparaître à la suite de la rupture d’un ou plusieurs
séparateurs ou par l’établissement d’un contact par l’intermédiaire des dépôts de matière active
au fond du bac. Ils peuvent également résulter d’impuretés contenues dans l’électrolyte. Ces
courts- circuits ont en général une résistance ohmique assez forte et les courts-circuits francs
sont rares.
Ils se traduisent par une diminution de la force électromotrice et de la capacité.
Il faut alors dépoter l’élément, enlever les dépôts de matière active, lessiver le bloc des plaques,
changer les séparateurs défaillants (grosses batteries où de telles opérations sont possibles)
Hormis le cas d’une introduction d’eau de mer dans la batterie, les impuretés sont introduites en
général, par I'électrolyte; les plus courantes sont le chlore, le fer, le nickel, le cuivre, le
manganèse.
- Le chlore
Pour la décharge suivante, les éléments dont la teneur en chlore sont inférieurs à 50 mg par litre
sont maintenus en service, les autres sont pontés. On recommence ainsi jusqu’au retour au port.
Si le teneur en chlore est alors encore supérieure à 20 mg par litre, on décharge l’accumulateur
avec un électrolyte de densité normale, on change l’électrolyte et on recharge à nouveau. Si ce
traitement est insuffisant, il faut soit remplacer les plaques positives, soit réformer l’accumulateur.
Sous le nom d'accumulateurs alcalins, on désigne couramment des accumulateurs qui utilisent
des plaques portant des matières actives à base de fer ou de cadmium pour la cathode et de
sesquioxyde de nickel pour l'anode, baignant dans une solution de potasse.
On admet généralement que les réactions qui se manifestent dans les éléments se ramènent à
un déplacement d'oxygène d'une électrode à l'autre, l'électrolyte servant de véhicule et ne
participant pas aux réactions chimiques. La réaction peut donc s'exprimer de la manière suivante
:
Cd ( OH ) 2 ou Fe ( OH )2 + 2 Ni ( OH ) 2 ˆˆˆˆˆ
‡ˆˆˆˆ †
ˆ Cd ou Fe + 2 Ni ( OH ) 3
charge
décharge
L'électrolyte ne subit pas, en charge ou en décharge, de modification dans sa masse bien qu'il
semble être modifié au voisinage des matières actives. En particulier, cette formule ne tient
aucun compte de l'hydratation de la matière active négative qui se présente sous forme de fer
métallique à l'état spongieux lorsque l'élément est chargé.
Constitution
Plaques
Les plaques positives contiennent de l’hydrate de nickel qui, peu conducteur, doit être mélangé à
des flocons de nickel pur ou à des paillettes de graphite qui lui donnent la conductivité
nécessaire. Cette matière active est contenue soit dans des tubes cylindriques perforés de même
métal, soit dans des pochettes plates.
Ces accumulateurs sont appelés alors respectivement “à plaques tubulaires” ou “à plaques
planes".
Les tubes des plaques tubulaires sont enroulés à gauche et à droite et alternés sur la plaque de
manière à égaliser les effets de déformation et éviter à la plaque de se cintrer. Remplis du
mélange précédent, ils sont bouchés et agrafés à la presse dans des cadres d’acier nickelé,
cependant que des frettes en acier réparties sur toute la longueur augmentent encore la
résistance mécanique.
La matière active des plaques négatives est constituée par l’oxyde de fer finement divisé auquel
on a ajouté une petite proportion de mercure ou par du cadmium additionné d’un peu de fer. Elle
est enfermée dans des pochettes faites avec deux rubans d’acier nickelé perforé, sertis.
Les pochettes sont introduites et fixées dans le cadre constitué par une plaque d’acier nickelé
découpée aux emplacements réservés aux pochettes.
On utilise aussi actuellement des plaques négatives frittées constituées par un cadre d’acier sur
lequel est fixée la partie active obtenue par agglomération de poudres métalliques à température
élevée (frittage). On obtient ainsi des plaques robustes ayant une grande porosité et une
excellente conductibilité.
Séparateurs
Les plaques voisines sont séparées soit par des tiges d’ébonite, soit sur les faces latérales, par
des feuilles minces d’ébonite qui isolent les parois des bacs et protègent les côtés des plaques.
On utilise également actuellement des séparateurs en fibre de verre, matériau susceptible de
résister à l’attaque de l’électrolyte.
Bacs
Le bac est constitué par l’assemblage de plaques d’acier, munies souvent d'ondulations pour en
augmenter la résistance. Le fond et le couvercle sont soudés au chalumeau puis soigneusement
nickelés par électrolyse.
Les plaques, sont montées sur des tiges d’acier, maintenues séparées par des entretoises
d’acier. Les tiges passent à travers le couvercle et l’étanchéité est assurée par un joint en
caoutchouc pur et ébonite qui doit être insensible à l’électrolyte.
Une valve, dans le couvercle, permet le remplissage de l’élément, le dégagement gazeux et évite
un renouvellement trop rapide de l’air au voisinage de la surface du liquide qui en absorbe le gaz
carbonique.
Electrolyte
Il est constitué par une solution aqueuse de potasse. On ajoute parfois une petite quantité de
lithine qui semble en augmenter la durée. La densité de la solution varie à peu près linéairement
avec la concentration en potasse de 1,050 pour 5,6% à 1,45 pour 40%; ces valeurs sont données
pour une température ambiante de 18°C.
La résistivité passe par un minimum pour une densité égale à 1,250, le minimum valant
1,85Ωcm. Elle varie peu dans le domaine compris entre 1,190 et 1,360, restant inférieure à
2Ωcm.
Cette densité doit se maintenir dans des limites assez réduites si l’on veut employer l’élément
dans de bonnes conditions. En particulier, si la densité tombe au-dessous de 1,20 la résistivité
augmente rapidement et le rendement énergétique diminue en proportion. La capacité diminue,
l’élément donne de mauvais résultats lors d’une décharge poussée. Si au contraire, la densité est
trop forte, l’électrode négative est attaquée, surtout aux températures élevées.
Contrairement aux batteries au plomb, L’électrolyte des accumulateurs alcalins garde une
densité d’électrolyte à peu près constante quel que soit son état de charge. La densité ne donne
donc aucune indication sur l’état de charge ou de décharge d’un accumulateur alcalin.
Caractéristiques
Force électromotrice
La f.é.m. théorique d’un élément au fer est 1,5V et celle d’un élément au cadmium 1,45 V. Elles
sont donc très voisines.
La force électromotrice d’un élément varie lors de la charge et de la décharge en raison des
modifications de la composition des matières actives sans que la masse de l’électrolyte ait
changé de densité.
Pendant la charge la proportion d’oxygène des plaques positives augmente et du peroxyde
apparaît, dont l’influence est prépondérante sur la valeur de la force électromotrice de charge. En
fin de charge, la force électromotrice d’un élément fer nickel est de 1,48V, au bout de quelques
jours, au repos, elle n’atteint plus que 1,35 V. Cette diminution est expliquée par la transformation
du peroxyde en d’autres oxydes du nickel avec libération d’oxygène. Cette baisse du potentiel
électrique peut être évitée si la décharge suit immédiatement la fin de charge.
La force électromotrice est à peu près constante. Lors de la décharge à courant constant, en
particulier, elle diminue moins que pour un accumulateur au plomb.
Résistance interne
La résistance intérieure d’un élément standard au cadmium-nickel est à peu près moitié de celle
d’un élément au fer-nickel de mêmes dimensions. Cette résistance est faible, mais cependant,
toutes choses égales d’ailleurs, plus grande que celle d’un élément au plomb. Cet inconvénient,
gênant pour des applications telles que démarrage, a été considérablement atténué par la mise
au point des accumulateurs à plaques frittées, Ainsi, alors que la résistance d’une batterie
standard de 80 AH est 55.10-4Ω, celle d'une batterie à plaques frittées est 10.10-4 et celle d’une
batterie voltabloc 5.10-4Ω.
Capacité
La capacité des batteries alcalines est remarquablement constante. Elle ne varie ni avec la
température, ni en fonction du temps de décharge qui, avec la même batterie, pourra être
indifféremment lente ou rapide.
On peut obtenir d’un élément alcalin pratiquement toute sa capacité, quel que soit le courant de
décharge à condition toutefois de descendre s’il y a lieu à une tension assez basse.
La tension de décharge diminuant lorsque Le courant débité augmente on voit que le rendement
énergétique à décharge rapide sera inférieur au rendement en décharge lente. L’état des plaques
enfin et, en particulier, la porosité et la conductivité des matières actives ont une influence directe
sur la capacité.
Rendement
Les éléments au cadmium-nickel ont un rendement un peu meilleur que les éléments au fer-
nickel mais ce rendement reste inférieur à celui des éléments au plomb.
Mise en oeuvre
Décharge
La courbe de décharge est analogue à celle d’un élément au plomb, toutefois, la chute de tension
est plus accentuée. La température de l’élément augmente d’une façon notable. La fin de
l’opération est indiquée par une chute accélérée.
Charge
La courbe de charge s’élève d’abord rapidement au début de l’opération, puis ensuite plus
lentement jusqu’au maximum qui est de 1,8V environ par élément. La température s’élève
sensiblement. Un dégagement gazeux accompagne toute la charge.
On peut charger les accumulateurs alcalins soit à intensité constante, soit à potentiel constant.
Dans le premier cas, l’opération peut se faire en cinq à sept heures pour les batteries cadmium-
nickel, en moins de temps encore pour les batteries fer-nickel (au lieu de 10 h pour les batteries
au plomb).
Dans le deuxième cas, il faut veiller à ce que l’intensité moyenne soit au moins égale à la valeur
de intensité de charge normale à courant constant, si l’on veut que la batterie travaille à pleine
capacité,
On notera que la charge des batteries à température élevée est assez nuisible et que I'on a
intérêt à opérer à une température modérée.
Défauts et avaries
Lorsqu’il faut procéder à cette opération, on décharge la batterie à un régime normal, jusqu'à une
tension aux bornes nulle, on met en court-circuit par petits groupes d’éléments pendant deux
heures. On vide l’électrolyte en le rinçant énergiquement, on le remplit de suite et on le charge à
la moitié de l’intensité de charge normale, soit pendant une quinzaine d’heures.
Conduite et entretien.
Une batterie alcaline peut être laissée, sans inconvénient grave à l’état chargée ou déchargée
sans que ses propriétés soient sensiblement altérées. Elle est donc tout indiquée pour marcher
en tampon, en veillant à ce que la quantité d’électricité fournie à la batterie soit égale à 1,4 fois
au moins la quantité qu’elle débite.
La batterie doit être tenue très propre. Les bornes seront graissées, les dépôts de carbonate
enlevés; on évitera I'introduction de toute impureté et, en particulier, d’acide; on évitera le
voisinage de flamme ou d’étincelle en raison de la nature du dégagement gazeux hydrogène
pendant la charge, puis oxygène lorsque celle-ci est terminée.
Le niveau de l’électrolyte sera maintenu à une hauteur convenable par addition d’eau distillée, Il
faut veiller à ce que le niveau ne descende pas au-dessous du bord supérieur des plaques, car la
matière active des plaques négatives très oxydable, rougit au contact de l‘air, ce qui pourrait
entraîner l’explosion de l’élément.
L’enveloppe d’un élément VOLTABLOC est étanche avec toutefois sur le couvercle une soupape
de sûreté qui a pour objet d’éviter une déformation du bac dans le cas où une surcharge
prolongée entraînerait une surpression interne.
Ces éléments possèdent en outre une grande capacité massique et sont capables de fournir des
puissances instantanées considérables.
Ces propriétés sont obtenues grâce à l’emploi de plaques frittées de moins d’un millimètre
d’épaisseur dont le support est un feuillard métallique perforé.
Ces plaques sont isolées par un tissu isolant et poreux qui les enveloppe. La résistance interne
est dix fois plus faible que celle d’une batterie alcaline standard.
Ces éléments sont largement employés dans la marine marchande jusqu’à des capacités de 160
AH.
Sous forme d’éléments “boutons” de quelques dixièmes d’Ampère-heure de capacité ils ont leur
emploi dans les lampes électriques de poche où, ils jouent le rôle de piles rechargeables.
CARACTERISTIQUES COMPAREES DES ACCUMULATEURS
ALCALINS ET DES ACCUMULATEURS AU PLOMB
Les accumulateurs alcalins ont sur les accumulateurs au plomb les avantages suivants :
• leur conservation dans le temps est meilleure, qu’ils soient chargés ou déchargés ils
supportent mieux les surcharges, on peut alimenter sans inconvénient en permanence un
élément cadmium-nickel avec un courant de faible intensité (5 à 10 mA par ampère heure
de capacité);
• ils supportent des recharges rapides en une ou deux heures;
• leur capacité varie peu en fonction de l’intensité de décharge.
Dire qu’une batterie au plomb possède une capacité nominale de C Ah signifie qu’elle peut
C
débiter A pendant 10 heures. Elle ne pourrait restituer avec un débit de C Ampères que la
10
moitié de sa capacité. Au contraire une batterie alcaline de C Ah peut débiter pratiquement C
Ampères en 1 heure.
Elles sont toutefois beaucoup plus onéreuses à l’achat.
Le grief souvent formulé contre les batteries alcalines, d’avoir une résistance interne relativement
élevée est considérablement réduit depuis la fabrication d’élément à plaques frittées.
Les batteries alcalines les plus récentes constituent en tous points un progrès considérable par
rapport aux accumulateurs au plomb classiques.
LES ACCUMULATEURS ARGENT -ZINC.
L'électrolyte est une solution de potasse pure. L’électrode positive est constituée par de l’argent
pulvérulent tamisé sur une toile métallique, l’électrode négative par une grille en laiton supportant
le zinc qui se dépose durant la charge. Les matières actives sont retenues par des étuis en
cellulose.
La f.é.m. varie de 1,65 à 2,2. Le rendement en quantité est de l’ordre de 95%, le rendement en
énergie 85 %. Les avantages de ces batteries sont les suivants :
• capacité par unité de poids ou de volume élevée (de l’ordre de 60W/h par kg au lieu de 25
W/h par kg pour les accus au plomb),
• résistance interne très faible permettant de fortes intensités de décharge.
Ces qualités justifient l’emploi de ces accumulateurs dans l’aviation, les torpilles, divers fanaux
portatifs,.
A titre indicatif les caractéristiques comparées d’une batterie prototype Ag-Zn de grande capacité
avec celles d’une batterie au plomb de même volume sont les suivantes :
la batterie au plomb pèse 79 tonnes et est susceptible de tenir pendant 36 heures la puissance
de 70 kW. La batterie Ag Zn pèse 59 tonnes et peut fournir cette même puissance pendant 79
heures.
Une batterie AgZn 100 AH 24V type aviation pèse 28 kg. Une batterie Voltabloc V035 de 35 AH
24 V pèse 36kg.
Les batteries A9 Zn sont deux à trois fois plus chères que les accumulateurs CdNi équivalents.
Leur endurance est mal connue en raison de leur introduction assez récente sur le marché.
BIBLIOGRAPHIE :