Chambre Bi Climatique
Chambre Bi Climatique
Chambre Bi Climatique
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Groupe dEtudes des Matriaux Htrognes quipe Gnie Civil et
Durabilit, Universit de Limoges, Bd Jacques Derche, 19300 Egletons, France.
[email protected]
1. Contexte
La conception de btiments basse consommation ou passifs repose dsormais
sur une bonne maitrise du comportement des parois en rgime thermique transitoire.
Paralllement, les matriaux faible nergie grise sont de plus en plus souvent
recherchs dans la construction (bois massif, bton de chanvre, terre crue, paille).
Outre leur intrt environnemental, ceux-ci prsentent gnralement un caractre
hygroscopique fortement marqu, qui leur confre dintressantes proprits en
matire dinertie et de rgulation hygromtrique des ambiances. La gnralisation de
lutilisation des outils de Simulation Thermique Dynamique (STD) doit sappuyer
sur un enrichissement des connaissances exprimentales sur le comportement
hygrothermique dynamique de telles parois. A ce titre, les tudes lchelle du
matriau sont nombreuses. En revanche, les parois, en tant que systmes composites,
sont plus rarement exprimentes en grandeur relle, alors que les acteurs de la
construction sont fconds en innovations et demandeurs en tudes.
Dans ce contexte, il a t dvelopp sur le site du Centre Universitaire Gnie
Civil dEgletons un prototype de double chambre climatique destin ltude des
transferts thermiques et hydriques dans une paroi de btiment, lchelle d'un mur
dtage (Lh = 2.42.5m). Le dispositif permet de raliser des conditions variables
de temprature et dhygromtrie dans les deux chambres.
Le point cl de ce type dexprimentation rside dans lvaluation aussi prcise
que possible du flux traversant la paroi. Les techniques habituelles, telles que la
boite chaude garde ou lutilisation de fluxmtres ne sont pas transposables des
procds constructifs trs htrognes tels que des murs ossature bois.
Loriginalit du systme qui va tre prsent rside dans la ralisation de bilans,
aussi bien thermique quhydrique, au niveau des quipements de contrle des deux
ambiances. Ceci permet den dduire les volutions temporelles des flux
enthalpiques et massiques globaux changs par les deux faces de la paroi tudie.
Cette communication prsente la dmarche de calibration du dispositif, qui est
un prliminaire indispensable toute tude. Celle-ci seffectue ncessairement dans
le cadre des rgimes transitoires, ce qui constitue une relle difficult par rapport
aux procdures normatives habituelles.
traitement air
chambre 2
cadre porte-mur
chambre 1
local technique
Figure 1. Double chambre climatique.
perturbations
chambre 2 chambre 1
traitt. H
T2 T1 traitt.
air 2
2 1 air 1
M
mur test
mesure mesure
12
2e 1e
Figure 3. Modlisation par lments finis des ponts thermiques : exemple de la
jonction caissons / cadre porte-chantillon.
Lexamen des importances relatives des diffrents lments de dperdition des
deux chambres montre un impact considrable des ponts thermiques (Fig. 4), do la
ncessit dvaluer ces derniers avec la meilleure prcision possible. La
visualisation des coefficients de dperditions H (W.K-1) pour des chantillons de
murs potentiellement tests, isols respectivement avec des niveaux RT 2005
(U=0.36 W.m-2.K-1) et BBC (U=0.2 W.m-2.K-1) montre une grande importance
relative des perturbations par rapport aux flux caractriser, ce qui implique
daborder avec minutie la dmarche de calibration.
12
7= (.L) pont thermique ch1/ch2
6= (.L) joint de porte
Coefficient de dperdition H(W/K)
7
10 5= (.L) jonction cadre/caisson
6 4= (U.A) cadre porte-chantillon
7 3= (U.A) paroi/local techn.
8
6 5 2= (U.A) porte
1= (U.A) parois caisson
6
5 8 = (U.A) chantillon
4
4 3 2
2
2 1
1
8
8
0
Chambre 1 Chambre 2 mur RT2005 mur BBC
Flux chang sur la face interne Flux chang sur la face externe
40 1.6
35 1.4
Flux surfacique (W/m)
5. Calibration thermique
La dmarche consiste donner comme paramtres dentre du modle les
caractristiques connues des enveloppes et des quipements, en retenant pour
chaque matriau ses proprits thermiques conventionnelles, et comparer les
puissances calcules et mesures. Pour la calibration, la paroi de sparation entre les
deux chambres est un mur ossature bois de proprits connues. Les changes
transitoires dans cette paroi sont calculs et interviennent galement dans les bilans.
5.1. Consignes stationnaires et identiques dans les deux chambres
Limposition de tempratures de consigne stationnaires permet dvaluer la
capacit du modle caractriser les proprits de transmission de lenveloppe, tout
en restreignant leffet de linertie son incidence sur la transmission des conditions
extrieures variables. La Fig. 7 montre deux exemples parmi les multiples
comparaisons entre puissances mesures et calcules, effectues pour diffrents
XXe Rencontres Universitaires de Gnie Civil. Chambry, 6 au 8 juin 2012. 8
5.2. Rgime transitoire avec consignes identiques dans les deux chambres
Pour des rampes et des plateaux de tempratures de consignes identiques pour
les deux chambres, nous obtenons une assez bonne corrlation entre les volutions
des puissances mesures et calcules (Fig. 8). Ces premiers rsultats sont
encourageants quant laptitude du modle valuer les phnomnes transitoires
perturbateurs imputables lenveloppe et aux quipements des chambres. Toutefois,
nous avons constat que linertie des batteries de traitement dair jouait un rle trs
sensible dans la rponse du modle lors de rampes de consignes forte pente.
Lensemble eau glycole/batterie/air est considr comme isotherme chaque pas de
Calibration dune double chambre climatique pour la caractrisation
de murs en rgime hygrothermique dynamique. 9
calcul, ce qui est probablement une hypothse trop simplificatrice. Le modle
montre par ailleurs un lger dficit dinertie, qui invite dvelopper un modle
simplifi pour reprsenter les rgimes transitoires dans les ponts thermiques.
8000 180
P mesure Ch1
P mesure Ch2
6000 160
P calcule Ch1
P calcule Ch2
4000 Temprature Ch1 et Ch2 140
T extrieure
2000 120
Temprature (C)
Puissance (W)
0 100
-2000 80
-4000 60
-6000 40
-8000 20
-10000 0
15000 20000 25000 30000 35000 40000 45000 50000
Temps (s)
8000 180
P mesure Ch1
P mesure Ch2
6000 P calcule Ch1 160
P calcule Ch2
4000 Temprature Ch1 140
T extrieure
Temprature Ch2
2000 120
Puissance (W)
Temprature (C)
0 100
-2000 80
-4000 60
-6000 40
-8000 20
-10000 0
40000 45000 50000 55000 60000 65000 70000 75000 80000 85000 90000
Temps (s)
7. Conclusions et perspectives
Sur ce dispositif de double-chambre, nous avons men bien la ralisation dun
outil logiciel spcifique, permettant de calculer les volutions des flux thermiques et
hydriques changs sur les deux faces dun mur test, partir dacquisitions de
donnes sur les quipements de conditionnement des deux ambiances. Les flux
parasites dduire des bilans sont valus par une modlisation en rgime
transitoire, ce qui autorisera des essais dynamiques, trs utiles pour des applications
sur des parois de btiments basse consommation ou passifs, pour lesquels linertie
joue un grand rle.
Les premiers essais rvlent le soin requis pour la calibration, lordre de
grandeur des perturbations tant trs suprieur celui des phnomnes mesurer.
Des questions restent en suspens quant ladquation du modle aux mesures, dans
tous les cas de figure. Le caractre alatoire de certains carts laisse penser que
lappareillage pourrait prsenter des dfauts dtanchit, dpendant du plus ou
moins bon positionnement des joints pneumatiques du cadre porte-chantillon.
Limagerie infrarouge et des tests dinfiltromtrie pourront donner des informations
complmentaires utiles sur ce point.
Lemplacement actuel du dispositif, lextrieur, est un trs fort handicap et il
est dsormais envisag dabriter lensemble dans une enceinte rgule en
temprature. Dans lattente, cette situation prsente lavantage dlever le niveau
dexigence de notre modle, ce qui aura des retombes bnfiques pour les aspects
dynamiques internes lorsque lambiance externe sera correctement maitrise.
Pour des rgimes transitoires rapides, il est indispensable daffiner le modle de
comportement des batteries de traitement dair, qui interviennent pour une grande
part dans linertie densemble du systme, ainsi que de prendre en compte le
comportement dynamique des ponts thermiques, sans pnaliser le temps de calcul.
Enfin, il reste valuer lefficacit des bilans massiques en testant une paroi de
Sd connu. Cet aspect ne devrait pas ncessiter de nouveaux dveloppements en
matire de modlisation.