Polycopie Algebre 3 SMIA
Polycopie Algebre 3 SMIA
Polycopie Algebre 3 SMIA
Filire :
Sciences Mathmatiques Informatique et Applications (SMIA)
Module Algbre III
Cours Algbre III
2. II.Applications linaires
(a) Gnralits.
(b) Structure des endomorphismes.
Chapitre 3 : Espaces vectoriels de dimension finie
1. Gnralits
(a) Gnralits
(b) Applications linaires
(c) Image et noyau dune application linaire
(d) Thorme de la dimension
(e) Structure despace vectoriel de L (E, F )
(f) Algbre L (E )
(g) Les projecteurs
Chapitre 4 : Matrices
1. Matrices associes aux applications linaires
2
SYSTEMES LINEAIRES-METHODE DU
PIVOT
INTRODUCTION
De nombreux problmes mathmatiques peuvent tre traduits par des quations algbriques
et notamment par des systmes linaires. Lobjet du chapitre est la prsentation de la mthode
du pivot dans un corps commutatif K, appele aussi mthode dlimination de Gauss , et qui
permet la rsolution de tels systmes. Dans ce chapitre, le corps K dsigne Q, R, ouC.
1. Systmes linaires
1.1. Dfinition
Dfinition 1
Un systme linaire est la donne dun nombre fini dquations linaires telles que :
a 11 x1 +a 12 x2 +a 13 x3 + +a 1n xn = b1 ( quation 1)
a 21 x1 +a 22 x2 +a 23 x3 + +a 2n xn = b2 ( quation 2)
.. .. .. .. .
= ..
. . . .
(1)
a i1 x1 +a i2 x2 +a i3 x3 + +a in xn = bi ( quation i )
.. .. .. .. .
= ..
. . . .
a p1 x1 +a p2 x2 +a p3 x3 +a pn xn = b p ( quation p)
+
Rsoudre le systme (1), cest dterminer lensemble S de toutes les solutions . Nous allons
montrer que si S nest pas vide, il est soit rduit un singleton, soit cest un ensemble infini.
3
SYSTEMES LINEAIRES-METHODE DU PIVOT 4
1.2. Exemples
Exemple 1
Exemple 2
Soit le systme :
2x y +z = 4
(L 1 )
3 x 2 y 2 z = 5 (L 2 )
x + y z = 2
(L 3 )
ce qui est impossible . Par consquent le systme propos na pas de solution soit S = ;.
SYSTEMES LINEAIRES-METHODE DU PIVOT 5
Exemple 3
x y +z +t = 2
(L 1 )
2 x y +2 z t = 3 (L 2 )
3 x + y + z 2 t = 5
(L 3 )
En procdant de faon analogue aux exemples 1 et 2 , nous pouvons "liminer" les coeffi-
cients de la variable x des lignes L 2 et L 3 , ce qui donne le systme :
x
y +z +t = 2 (L 1 )
y 3 t = 1 (L02 )
+4 y 2 z 5 t = 1 (L03 )
Ensuite nous remplaons la ligne L03 par L"3 = L03 4L02 , do le systme final :
x y
+z +t = 2 (L 1 )
y 3 t = 1 (L02 )
2 z +7 t = 3 (L"3 )
Ainsi le systme admet une infinit de solutions ( une droite affine dans R3 ) qui scrivent
sous forme paramtrique , le paramtre tant la variable libre t :
3 5
x = 2 t + 2
y = 3t 1
z = 72 t + 52
3
2 t + 52 , 3 t 1, 27 t + 52 / t R .
do S =
A travers les exemples traits, il apparat que la mthode du pivot est base sur les proprits
des systmes lin aires , elle permet la fois dassurer lexistence des solutions mais aussi leur
dtermination :
Oprations lmentaires : Lensemble des solutions dun systme linaire reste inchang si
lon procde aux oprations suivantes :
La modification de lordre des quations ;
La multiplication dune ligne par une constante non nulle du corps K ;
Laddition une ligne donne dune combinaison linaire des autres lignes.
a 11 x1 +a 12 x2 +a 13 x3 + +a 1n xn = b1 ( quation 1)
a 21 x1 +a 22 x2 +a 23 x3 + +a 2n xn = b2 ( quation 2)
.. .. .. .. .
= ..
. . . .
(1)
a i1 x1 +a i2 x2 +a i3 x3
+ +a in xn = bi ( quation i )
.. .. .. .. .
= ..
. . . .
a p1 x1 +a p2 x2 +a p3 x3 +a pn xn = b p ( quation p)
+
On commence par modifier lordre des quations ( si cest ncessaire ) pour que le pivot du
systme ( savoir le coefficient a 11 ) , soit non nul .Ensuite, la premire tape consiste
"liminer" les coefficients a 21 , ...., a p1 .Pour cela, nous remplaons les lignes L 2 , ..., L p par les
lignes L02 = a 11 L 2 a 21 L 1 , ..., L0p = a 11 L p a p1 L 1 .Nous obtenons un systme ayant le mme
ensemble de solutions , il est donn par :
a 11 x1 +a 12 x2 +a 13 x3 + +a 1n xn = b 1
0 x1 +a022 x2 +a023 x3 + +a02n xn = b02
.. .. .. .. .
= ..
. . . .
(2)
0 x1
+a0i2 x2 +a0i3 x3 + +a0in xn = b0i
.. .. .. .. .
= ..
. . . .
0 x1 +a0 x2 +a0 x3 + +a0 xn = b0
p2 p3 pn p
Nous appliquons la mthode dlimination explicite ci-dessus au sous systme de (2) reprsent
par les lignes L02 , ..., L0p .Et ainsi de suite, lopration donne la fin un systme quivalent de la
forme suivante :
a 11 x1 +a 12 x2 +a 13 x3 + +a 1n xn = b1
0 0
+a02n xn = b02
0 x1 +a 22 x2 +a 23 x3 +
.. .. .. .. .
( s) . . . . = ..
.
.. .
.. .. .. .
= ..
. .
+0 x3 ........... + a(s 1) (s1)
= b(s 1)
0 x1 +0 x2 ps x s + +a pn xn
p
Remarque 1
Un systme linaire est dit homogne si les seconds membres de (1) son nuls, cest dire :
a 11 x1 +a 12 x2 +a 13 x3 + +a 1n xn = 0 ( quation 1)
a 21 x1 +a 22 x2 +a 23 x3 + +a 2n xn = 0 ( quation 2)
.. .. .. .. .
= ..
0
. . . .
(1 )
a i1 x1 +a i2 x2 +a i3 x3 + +a in xn = 0 ( quation i )
.. .. .. .. .
= ..
. . . .
a p1 x1 +a p2 x2 +a p3 x3 +a pn xn = 0 ( quation p)
+
Remarque 2
ESPACES VECTORIELS
La notion despace vectoriel est une structure fondamentale des mathmatiques modernes. Il
sagit de dgager les proprits communes que partagent des ensembles pourtant trs diffrents.
Par exemple, on peut additionner deux vecteurs du plan, et aussi multiplier un vecteur par un
rel (pour lagrandir ou le rtrcir). Mais on peut aussi additionner deux fonctions, ou multiplier
une fonction par un rel. Mme chose avec les polynmes, les matrices,... Le but est dobtenir
des thormes gnraux qui sappliqueront aussi bien aux vecteurs du plan, de lespace, aux
espaces de fonctions, aux polynmes, aux matrices,...
Dans ce chapitre et dans les suivants, K dsignera un corps commutatif quelconque (le plus
souvent K = R ou C).
1. Gnralits
1.1. Structure despace vectoriel
Dfinition 3
On appelle espace vectoriel sur K ou encore K-espace vectoriel, tout ensemble E muni de
deux lois :
1. Une loi interne appele addition, note + telle que (E, +) soit un groupe ablien.
2. Une loi externe qui tout couple (, x) K E fait correspondre un lment de E not
.x, cette loi vrifiant les quatres proprits suivantes :
(a) x E 1.x = x
(b) K x, y E .( x + y) = .x + .y
(c) , K x E ( + ).x = .x + .x
(d) , K x E ().x = .(.x)
Les lments de E sappellent vecteurs, ceux de K scalaires.
Exemple 4
8
ESPACES VECTORIELS 9
(a i, j ) + ( b i, j ) = (a i, j + b i, j ) et .(a i, j ) = (a i, j )
Proposition 1
1. x, y E , K, .( x y) = .x .y.
2. K, .0 = 0.
3. y E , . K, .( y) = .y.
4. , K, x E , ( ).x = .x .x.
5. K, x E , ().x = .x.
ESPACES VECTORIELS 10
6. x E , 0.x = 0.
7. x E , K, .x = 0 = 0 ou x = 0.
Dmonstration
Exercices
1. Justifier si les objets suivants sont des espaces vectoriels.
(a) Lensemble des fonctions relles sur [0, 1], continues, positives ou nulles, pour laddi-
tion et le produit par un rel.
(b) Lensemble des fonctions relles sur R vrifiant lim x+ f ( x) = 0 pour les mmes
oprations.
(c) Lensemble des fonctions sur R telles que f (3) = 7.
(d) Lensemble R+ pour les oprations x y = x y et x = x ( R).
(e) Lensemble des points ( x, y) de R2 vrifiant sin( x + y) = 0.
(f) Lensemble des vecteurs ( x, y, z) de R3 orthogonaux au vecteur (1, 3, 2).
(g) Lensemble des fonctions de classe C 2 vrifiant f 00 + f = 0.
R1
(h) Lensemble des fonctions continues sur [0, 1] vrifiant 0 f ( x) sin x dx = 0.
(i) Lensemble des matrices ac db M2 (R) vrifiant a + d = 0.
Dfinition 4
Soit (E, +, .) un espace vectoriel sur K et F une partie non vide de E . On dira que F est un
sous-espace vectoriel de E (en abrg s.e.v) si :
1. F est stable pour les deux lois + et .
2. F muni des deux lois induites + et . est un K-espace vectoriel.
Le thorme suivant donne une caractrisation des sous-espaces vectoriels. Dans la pratique,
pour montrer quune partie F dun espace vectoriel de rfrence E , est un espace vectoriel il
suffit de montrer que F est un sous-espace vectoriel de E .
Thorme 1
Soit F une partie non vide dun K-espace vectoriel E . Les propositions suivantes sont
quivalentes :
1. F est un sous-espace vectoriel de E .
ESPACES VECTORIELS 11
2. x, y E , , K, .x + .y F .
Dmonstration
Il est clair que 1) = 2). Inversement, supposons quon ait 2). Prenons = 1 et = 1. alors
x F et y F entrainent que x y F . Donc F est un sous-groupe additif de E . Prenons
ensuite = 0. Alors K et x F entrainent x F .
Exemple 5
1. Soit E un K-espace vectoriel. Les parties {0} et E sont des sous-espaces vectoriels de
E appels sous-espaces triviaux.
2. Soit n N. Lensemble Kn [ X ] des polynmes coefficients dans K de degr infrieur
ou gal n est un s.e.v de v de K[ X ].
3. Lintersection quelconque dune famille de s.e.v dun K-espace vectoriel E est un s.e.v
de E .
4. Lanalyse fournit de nombreux exemples de s.e.v de A ( I, R), o I est un intervalle de
R. Entre autres :
(a) Lensemble C ( I, R) des applications continues sur I .
(b) Lensemble D ( I, R) des applications drivables sur I .
(c) Pour tout n 1, lensemble Dn ( I, R) des applications n fois drivables sur I est
un sous-espace vectoriel de A ( I, R). Lintersection de tous ces sous-espaces vec-
toriels est un sous-espace vectoriel not D ( I, R), espace vectoriel des fonctions
indfiniment drivables sur I .
(d) Pour tout n 1, lensemble C n ( I, R) des applications C n sur I .
5. Il y a videment des parties de K-espaces vectoriels qui ne sont pas des sous-espaces
vectoriels. Notons en particulier :
(a) Lensemble des polynmes de degr exactement n nest pas un sous-espace vec-
toriel de K[ X ].
(b) Lensemble des fonctions positives ou nulles (resp. ngatives ou nulles) dfinies
sur une partie D de R, nest pas un sous-espace vectoriel de A (D, R).
Exercices
Parmi les ensembles suivants, reconnatre ceux qui sont des sous-espaces vectoriels :
1. ( x, y, z) R3 | x + y = 0
2. ( x, y, z, t) R4 | x = t et y = z
3. ( x, y, z) R3 | z = 1
4. ( x, y) R2 | x2 + x y 0
5. ( x, y) R2 | x2 + y2 1
6. f F (R, R) | f (0) = 1
ESPACES VECTORIELS 12
f F (R, R) | f (1) = 0
7.
f F (R, R) | f est croissante
8.
9. ( u n )nN | ( u n ) tend vers 0
Dfinition 5
Soit ( x1 , ..., xn ) un systme fini de vecteurs dun K-espace vectoriel E . Un vecteur x E est
dit combinaison linaire des vecteurs x1 , ..., xn si lon peut trouver un systme (1 , ..., n ) de
scalaires, tel que
x = 1 x1 + ... + n .xn .
Exemple 6
1. Le vecteur 0 est combinaison linaire de toute famille finie de vecteurs, les coefficients
tant nuls.
2. Tout vecteur x est combinaison linaire de tout systme de vecteurs contenant x, le
coefficient de x tant 1, tous les autres gaux 0.
3. Dans lespace vectoriel K3 sur le corps K, soit le triplet ( e 1 , e 2 , e 3 ) o e 1 = (1, 0, 0), e 2 =
(0, 1, 0), e 3 = (0, 0, 1). Tout vecteur (a, b, c) de K3 est combinaison linaire des vecteurs
e 1 , e 2 , e 3 car : (a, b, c) = ae 1 + be 2 + ce 3
Thorme 2
Soit ( x1 , ..., xn ) un systme fini de vecteurs dun K-espace vectoriel E . Lensemble F des
combinaisons linaires des vecteurs x1 , ..., xn est un s.e.v de E ; cest le plus petit s.e.v (pour
linclusion) de E contenant les vecteurs x1 , ..., xn . F est dit sous-espace engendr par les
vecteurs x1 , ..., xn et il est not :
Dmonstration
.x + .y = (1 + 1 ).x1 + ... + (n + n .) xn
On obtient une combinaison linaire du systme propos, donc un lment de F qui est, par
consquent, sous-espace vectoriel de E .
F contient videmment chacun des x i du systme ( x1 , ..., xn ). Dautre part, tout sous-espace,
ESPACES VECTORIELS 13
contenant les vecteurs x1 , ..., xn , doit contenir aussi la somme 1 .x1 + ...n .xn pour tout n-
uplets de scalaires (1 , ..., n ). Un tel sous-espace contient donc F qui est, par consquent,
le plus petit sous-espace contenant les vecteurs x1 , ..., xn .
Dfinition 6
Un systme fini ( x1 , ..., xn ) de vecteurs dun K-espace vectoriex E est dit gnrateur de E (
ou aussi engendre E ) si E = V ect( x1 , ..., xn ). En dautres termes :
Exemple 7
1. Kn est engendr par les n-uplets (1, 0, 0, ..., 0), (0, 1, 0, ..., 0), ..., (0, 0, 0, ..., 1).
2. Soit n un entier. Dans A (R, R) les fonctions 1, x, x2 ,..., x n engendrent le sous-espace
vectoriel des fonctions polynmiales de degr infrieur ou gal n.
Thorme 3
Soit A une partie dun K-espace vectoriel E . Lensemble H des combinaisons linaires finies
dlments de A est un s.e.v de E ; cest le plus petit s.e.v (pour linclusion) de E contenant
A . H est dit sous-espace engendr par la partie A , il est not :
Exemple 8
Exercices
1 1
1. Montrer que le systme ( u, v, w) est un systme gnrateur de R3 avec u = 1 , v = 1 et
1 1 0
w= 0
0
1 1 1
2. Peut-on trouver t R tel que le vecteur 3t soit une combinaison linaire de 3 et 1 ?
t 2 1
1. On dit quun systme fini ( x1 , ..., xn ) de vecteurs dun K-espace vectoriel E est libre si
toute combinaison linaire de x1 , ..., xn est triviale cd :
2. On dit quun systme fini ( x1 , ..., xn ) de vecteurs dun K-espace vectoriel E est li sil
nest pas libre. Ce qui revient dire quil existe des scalaires 1 , ..., n non tous nuls
tels que :
1 .x1 + ... + n .xn = 0.
Proprit 1
Proposition 2
Soit E un K-espace vectoriel. Le systme ( x1 , ..., xn ) est li, si et seulement si, lun au moins
des vecteurs x i sexprime comme combinaison linaire des autres vecteurs.
Dmonstration
Supposons que le systme ( x1 , ..., xn ) est li, il existe donc un systme (1 , ..., n ) de scalaires
non tous nuls tel que 1 x1 + ... + n xn = 0. Soit alors i 6= 0, il est inversible dans K et on
peut crire :
Dfinition 8
1. On dit quune partie A dun K-espace vectoriel E est libre si tout systme fini dl-
ments distincts de A est libre, cd :
n 1, x1 , ..., xn A, 1 , ..., n K tels que 1 .x1 + ... + n .xn = 0 , on a :
1 = ... = n = 0.
2. On dit quune partie A de E est lie si elle nest pas libre. Autrement dit, il existe un
systme fini de vecteurs de A qui soit li.
Exemple 9
Dfinition 9
F + G = { z E / x F, y G , z = x + y}.
Proposition 3
La somme F + G de deux s.e.v dun K-espace vectoriel E est un s.e.v de E . De plus cest le
plus petit s.e.v de E (au sens de linclusion) contenant F G .
Dmonstration
Dfinition 10
Soit E un K-espace vectoriel et F ,G deux s.e.v de E . On dit que la somme F + G est directe
et on note F G , si tout lment de F + G scrit dune manire unique sous la forme x + y
avec x F et y G .
Proposition 4
Dmonstration
Dfinition 11
Exemple 10
Soit E un K-espace vectoriel muni dune base finie ( e 1 , ..., e n ) .Alors E = F G avec
F = vect ( e 1 , ..., e i ) et G = vect ( e i+1 , ..., e n ) , i {1, ..., n 1} .
On a F (R, R) = F G , avec F ( respectivement G ) lespace des applications paires
(respectivement impaires ).
Dfinition 12
Soient E et E 0 deux espaces vectoriels sur K et f une application de E dans E 0 . On dit que
f est linaire, si :
1. f (v + w) = f (v) + f (w), v, w E .
2. f (v) = f (v), v E, K.
Si de plus f est bijective, f est un isomorphisme despaces vectoriels.
Lensemble des applications linaires de E dans E 0 est not L (E, E 0 ). Une application linaire
de E dans E est appel endomorphisme de E . Lensemble des endomorphismes de E est not
L ( E ).
Remarque 3
Exemple 11
Proposition 5
Dmonstration
On sait que f (F ) est un sous groupe de E 0 , il suffit donc de vrifier la stabilit pour lopra-
tion externe. Soit K et f (v) f (F ), on a f (V ) = f (v) f (F ).
Remarque 4
Proposition 6
Dmonstration
Proposition 7
Exemple 12
Proposition 8
Dmonstration
iX
=n iX
=n
1) Supposons que i f (v i ) = 0 avec 1 , ..., n IK. Comme f est linaire, f ( i v i ) = 0,do
i =1 i =1
iX
=n
i v i = 0 compte tenu de linjection de f . Lindpendence du sysme (v1 , ..., vn ) entraine
i =1
1 = ... = n = 0.Soit A une partie libre de E , alors daprs ce qui prcde limage par f de
0 0
toute partie finie de A est libre dans E , par suite f ( A ) est libre. 2) Soit y E , il existe
iX
=n
donc x E tel que f ( x) = y. Or on peut crire x = i v i o les i K.
i =1
iX
=n iX
=n
Il sen suit que y = f ( x) = f ( i vi ) = i f (v i ).
i =1 i =1
Proposition 9
(a) g ( f + h) = g f + g h.
(b) ( g + k) f = g f + k f .
(c) g ( f ) = g f .
Dmonstration
Thorme 4
Dmonstration
Thorme 5
Lensemble des automorphismes dun espace vectoriel E est pour la composition des appli-
cations un groupe, appel groupe linaire de E et not Gl (E ).
Thorme 6
Dfinition 14
ESPACES VECTORIELS DE
DIMENSION FINIE
1. Gnralits
Dfinition 15
1. On appelle espace vectoriel de dimension finie tout espace vectoriel engendr par un
systme fini de vecteurs. Dans le cas contraire on dit que lespace vectoriel est de
dimension infinie.
2. Un systme ( u 1 , ..., u n ) de vecteurs dun K-espace vectoriel E est dit base de E si
( u 1 , ..., u n ) est libre et gnrateur E .
Exemple 13
1. Une base de Kn est (1, 0, 0, ..., 0), (0, 1, 0, ..., 0), ..., (0, 0, 0, ..., 1) ; elle est dite base cano-
nique de Kn .
2. Les polynmes 1, X , X 2 ,..., X n forment une base de lespace vectoriel Kn [ X ] des poly-
nmes de degr infrieur ou gal n.
3. Si E et F sont deux espaces vectoriels de bases respectives ( e 1 , ..., e n ) et ( f 1 , ..., f m ),
alors E F admet pour base ( e 1 , 0F ), ..., ( e n , 0F ), (0E , f 1 ), ...(0E , f m ).
,
Remarque 5
Il ne faudrait pas croire que tous les espaces vectoriels sur un corps K soient de dimension
finie. Lexemple le plus simple est K[ X ], en effet supposons que K[ X ] est engendr par
P1 ,...P r . Si n est le plus haut degr des polynmes P1 ,...P r , le polynme X n+1 ne peut
scrire comme combibaison linaire des vecteurs P1 ,...,P r . Il sen suit que K[ X ] ne peut pas
tre engendr par un nombre fini de polynmes.
Le lemme suivant est fondamental. Il nous permettera de montrer que toutes les bases dun
K-espace vectoriel sont constitues du mme nombre de vecteurs. Ce nombre sappellera dimen-
sion de lespace.
21
ESPACES VECTORIELS DE DIMENSION FINIE 22
Lemme 1
Soit E un K-espace vectoriel engendr par le systme ( e 1 , ..., e n ) et soit ( f 1 , ..., f m ) un systme
de vecteurs de E . Si m > n, alors ( f 1 , ..., f m ) est li.
Dmonstration
f 1 = 1 e 1 et f 2 = 2 e 1 .
Si les deux coefficients sont nuls, alors le systme est li. Sinon, on a 2 f 1 1 f 2 = 0 et le
systme est li.
On suppose la proprit vraie pour n 1 et on la montre pour n. Soit ( f 1 , ..., f m ) un systme
de vecteurs dun espace vectoriel engendr par ( e 1 , ..., e n ), avec m > n. On peut crire
Si tous les a i sont nuls, alors les vecteurs f i < e 2 , ..., e n > pour tout i = 1, ..., m. Daprs
lhypothse de rcurrence, le systme ( f 1 , ..., f m ) est li.
Sinon, lun des a i est non nul, par exemple a 1 . Dans ce cas on a :
Or m 1 > n 1 donc lhypothse de rcurrence sapplique : ils sont lis. Par suite il existe
des coefficients i non tous nuls tels que :
2 (a 1 f 2 a 2 f 1 ) + ... + m (a 1 f m a m f 1 ) = 0.
Il sensuit que
(2 a 2 + ... + m a m ) f 1 + 2 a 1 f 2 + ... + m a 1 f m = 0.
Comme lun des coefficients i a 1 6= 0, le systme ( f 1 , ..., f m ) est li, ce qui achve la dmons-
tration.
Thorme 7
1. Tout K-espace vectoriel de dimension finie admet au moins une base. Plus prcis-
ment, tout systme gnrateur fini contient au moins une base.
2. Toutes les bases dun K-espace vectoriel E ont le mme nombre de vecteurs. Ce
nombre sappelle la dimension de E et se note dimE .
Dmonstration
Existence dune base. Si ( e 1 , ...e n ) engendre E et si ce systme est libre, il forme une base.
Sil est li, lun des vecteurs, par exemple e n est combinaison linaire des autres vecteurs.
ESPACES VECTORIELS DE DIMENSION FINIE 23
Il nest pas difficile de voir que, dans ce cas, le systme ( e 1 , ...e n1 ) engendre E . On itre
le procd jusqu obtenir un systme gnrateur libre. Cette mthode est constructive.
Soient ( e 1 , ...e n ) et ( f 1 , ..., f m ) deux bases de E . Alors on a daprs le lemme fondamental
( e 1 , ...e n ) est gnrateur de E et ( f 1 , ..., f m ) est libre dans E , donc m n, ( e 1 , ...e n ) est libre
et ( f 1 , ..., f m ) est gnrateur, donc n m.
Thorme 8
Dmonstration
x + 1 e 1 + ... + n e n = 0.
Le scalaire est forcment non nul, car sinon 1 = ... = n = 0 compte tenu de la libert
du systme ( e 1 , ..., e n ). Par suite on peut crire :
x = (1 1 e 1 + ... + 1 n e n ).
Soit ( e 1 , ..., e n ) un systme gnrateur de E , montrons quil est libre dans E . Si le systme
( e 1 , ..., e n ) est li, alors lun des vecteurs est combinaison linaire des autres vecteurs ;
soit par exemple e 1 . Dans ce cas le systme ( e 2 , ...e n ) est gnrateur de E , ce qui est
contradictoire en tenant compte du lemme fondamental, car une base de E qui contient
forcment n lments serait lie.
Parmi tous les systmes libres de F , on en choisit un maximal et on le note ( f 1 , ... f m ).
Le nombre des vecteurs de ce systme est ncessairement infrieur dim E, daprs
le lemme fondamental. Ce systme est forcment gnrateur, car si x F , le systme
( x, f 1 , ... f m ) est li puisque ( f 1 , ... f m ) est libre maximal, et donc x peut scrire comme
combinaison linaire des vecteurs du systme ( f 1 , ..., f m ) comme dans 1).
Si F est un sous-espace vrifiant dimE = dimF , alors F = E , puisquune base de F tant
un systme libre de E , possdant n vecteurs est aussi une base de E en vertu de 1).
Un autre moyen de former une base dans un K-espace vectoriel est le suivant ; cest le thorme
de la base incomplte.
ESPACES VECTORIELS DE DIMENSION FINIE 24
Thorme 9
Soit E un espace vectoriel de base ( e 1 , ..., e n ) et soit ( f 1 , ..., f m ) un syst me libre. Alors il
existe n m vecteurs parmi les vecteurs e 1 , ..., e n tels que le systme constitu de ces n m
vecteurs et des vecteurs f 1 , ..., f m forme une base de E .
Dmonstration
On voit que si m < n, alors il existe un des vecteurs e i tel que ( f 1 , ... f m , e i ) soit libre. Sinon,
pour tout i = 1, ..., n, tous les systmes ( f 1 , ... f m , e i ) seront lis et les vecteurs e 1 , ..., e n seront
combinaisons linaires des vecteurs f 1 , ... f m et donc le systme ( f 1 , ..., f m ) sera gnrateur
de E , ce qui est impossible. En posant f m+1 = e i , on itre le procd jusqu obtenir n
vecteurs libres f j . Ils forment alors une base. Cette mthode est constructive.
Exemple 14
Dfinition 16
Exemple 15
Il est clair que le systme ( u 1 , u 2 ) est libre dans K4 et que x3 = u 1 + u 2 . Par consquent, le
sous-espace F engendr par ( u 1 , u 2 , x3 ) est aussi engendr par le systme libre ( u 1 , u 2 ) et
ESPACES VECTORIELS DE DIMENSION FINIE 25
Proposition 10
Le rang dun systme de vecteurs est le nombre maximum de vecteurs libres que l on peut
extraire de ce systme.
Dmonstration
Si ( e 1 , ..., e n ) est une base de E et ( f 1 , ... f m ) une base de F , le thorme de la base incomplte
nous permet de complter la base de F par n m vecteurs pour former une base de E . Ces
n m vecteurs engendrent un sous-espace vectoriel G qui sera supplmentaire de F .
Proposition 12
Soient F et G deux sous-espaces vectoriels de dimension finie dun espace vectoriel E . Alors
F + G est de dimension finie et on a :
Dmonstration
Soit ( e 1 , ..., e p ) une base de F G , que lon complte en une base ( e 1 , ..., e p , f 1 , ..., f q ) de F et
( e 1 , ..., e p , g 1 , ..., g r ) de G . On vrifiera alors que ( e 1 , ..., e p , f 1 , ..., f q , g 1 , ..., g r ) est une base de
F + G.
Corollaire 1
Soient F et G deux sous-espaces vectoriels de dimension finie dun espace vectoriel E.Alors
E est somme directe de F et de G si et seulement si dim F + dim G = dim E et
F G = {0} .
Proposition 13
Soit E, E 0 deux espaces vectoriels ,E tant de dimension finie. Soit f une application
ESPACES VECTORIELS DE DIMENSION FINIE 26
Dmonstration
Soit ( e 1 , ..., e n ) une base de E.Alors le systme image ( f ( e 1 ), ..., f ( e n )) engendre I m f ,qui
est par consquent de dimension finie avec dim I m f n.
Thorme 10
Deux espaces vectoriels de dimension finie sont isomorphes si et seulement si, ils ont la
mme dimension.
Dmonstration
Corollaire 2
Soit E un espace vectoriel de dimension finie sur K, alors E est isomorphe K si et seule-
ment si dimE = n.
Thorme 11
Dmonstration
Corollaire 3
f L (E, E 0 ), E et E 0 tant de mme dimension, alors les proprits suivantes sont quiva-
lentes :
1. f est injective.
2. f est surjective.
3. f est bijective.
Dmonstration
Remarque 6
Thorme 12
Dmonstration
Soit ( e 1 , ...e n ) une base de E et (v1 , ..., vn ) une base de E 0 . Soit u L (E, E 0 ) et x E . Il existe
un unique n-uplet ( x1 , ...xn ) Kn tel que x = ii=
P n
=1 x i e i . Pour tout i = 1, ..., n, on peut crire
P j=m
u( e i ) = j=1 i j v j avec i j K. Par suite on a :
iX
=n iX
=n iX
=n jX
=m
u ( x) = u ( xi e i ) = x i u( e i ) = xi ( i j v j )
i =1 i =1 i =1 j =1
iX
=n jX
=m = n jX
iX =m = n jX
iX =m = n jX
iX =m
u ( x) = xi ( i j u i j ( e i )) = ( i j u i j ( x i e i )) = i j u i j (xi e i ) = i j u i j ( x).
i =1 j =1 i =1 j =1 i =1 j =1 i =1 j =1
P i=n P j=m
i =1 ( j =1 i j u i j et les u i j engendrent L(E, E ). Vrifions que les
0
Il sen suit que u =
ESPACES VECTORIELS DE DIMENSION FINIE 28
MATRICES
1. Gnralits
Dfinition 17
Notation
: La matrice A se note A = a i j 1 i n,1 j m
Lensemble des matrices m colonnes et n lignes, coefficients dans K, est not Mn,m (K).
Si K = R (respectivement K = C), la matrice est dite relle (respectivement complexe). Si n = m,
la matrice A est dite carre dordre n. Si m = 1, A est dite matrice unicolonne.
Exemple 16
29
MATRICES 30
1. Laddition :
Soient A, B Mn,m (K) avec A = a i j 1 i n,1 j m , B = b i j 1 i n,1
j m .La matrice
somme de A et B ,note A + B = C, est dfinie par : c i j = a i j + b i j .
2. Produit externe :
Si K, le produit .A est dfini par : . a i j = a i j
3. Produit de matrices :
Soient A Mn,m (K), B Mm,p (K).La matrice produit ,note A.B = C, est dfinie par :
m
a ik b k j .On alors C Mn,p (K).
X
ci j =
k=1
Remarque 7
Le produit A.B est dfini si le nombre de colonnes de A est gal au nombre de lignes
de B .
Proposition 14
Lespace Mn,m (K) muni de laddition et de la loi externe est un K-espace vectoriel.
(Mn (K), +, , .) est une algbre non commutative sur K.
Dfinition 18
On appelle matrice de f dans les bases B =( e 1 , ..., e m ),B 0 = ( e01 , ..., e0n ) la matrice note
M ( f )B 0 ,B appartenant Mn,m (K) dont les colonnes sont les composantes des vecteurs
f ( e 1 ), f ( e 2 ), ..., f ( e m ) dans la base ( e01 , ..., e0n ) :
a 1,1 a 1,2 ... a 1, j ... a 1,p
a 2,1 a 2,2 ... a 2, j ... a 2,p
... ... ... ... ... ...
A=
a
ou A = a i, j 1 in ou a i, j .
i,1 a i,2 ... a i, j ... a i,p
1 j p
... ... ... ... ... ...
Exemple 17
0 0 ... 0 ... 1
matrice unit de Mn (K).
2. Soit E = K2 et P1 : K2 K2 lapplication linaire qui ( x, y) associe ( x, 0). Considrons !
1 0
la base canonique ( e 1 , e 2 ) de K2 . On a P1 ( e 1 ) = e 1 , P1 ( e 2 ) = 0 et M (P1 ) e i =
0 0
3. Soit ( e 1 , e 2 , e 3 ) la base canonique de K3 et ( e01 , e02 ) la base canonique de K2 . Consid-
rons lapplication linaire f : K3 K2 qui ( x, y, z) associe ( x y, z y). On a :
!
1 1 0
M ( f )B 0 , B = .
0 1 1.
4. Soit D : K4 [ X ] K3 [ X ] lapplication linaire qui p( X ) associe p0 ( X ). On a
0 1 0 0 0
0 0 2 0 0
M ( D )B 0 , B = .
0 0 0 3 0
0 0 0 0 4
Proposition 15
Dmonstration
on construit f en posant :
f ( e 1 ) = a 11 e01 + a 21 e02 + ... + a n1 e0n
f ( e 2 ) = a 12 e01 + a 22 e02 + ... + a n2 e0n .
.
.
f ( e m ) = a 1m e01 + a 2m e02 + ... + a nm e0n .
Pour x E , x = x1 e 1 + ...xn e n avec x i K. On pose f ( x) = x1 f ( e 1 ) + ... = xn f ( e n ). On vrifie
que f est linaire et que M ( f )B 0 ,B = A .
Proposition 16
Proposition 17
Dmonstration
Comme f f 1 = id E 0 et f 1 f = id E , M ( f 1 f )B = M ( f f 1 )B 0 = M ( id E ) = M ( id E 0 ) et
par suite M ( f 1 ) M ( f ) = M ( f ) M ( f 1 ) = I n o n = dim E , par suite M ( f 1 ) = M ( f )1 .
matrice colonne
Soit E un espace vectoriel, B = ( e 1 , ...e n ) une base de E . Chaque vecteur x E scrit x =
x1 e 1 + xn e n . On peut ainsi associer chaque vecteur x E une matrice du type ( n, 1) suivante
+ ...
x1
x2
.
X = . . Une matrice de ce type sappelle une matrice colonne. Une matrice colonne peut tre
.
xn
interprte comme matrice de lapplication linaire X : K E qui chaque K associe x.
On a X = M1,B ( X ) o (1) est la base canonique K.
Proposition 18
Dmonstration
Dfinition 19
p 11 p 12 ... p 1n
p 21 p 22 ... p 2n
P = (pi j) =
. . ... .
. . ... .
p n1 p n2 ... p nn .
Exemple 18
Interprtation. Pour tout indice j , la jme colonne de P est lexpression du vecteur e0j
dans la base B . P est donc la matrice de lapplication identite de E dans E quand on munit
au dpart E de la base B 0 et larrive de la base B . Autrement dit P = MB B 0 ( id E ).
Thorme 13
Dmonstration
Proposition 19
Dmonstration
Exemple 19
Soit K2 muni de deux bases, la base canonique ( e 1 , e 2 ) et la base ( e01 , e02 ) dfinie par e01 =
2 e 1 + e 2 et e02 = 3 e 1 + 2 e 2 . Soit x = 2 e 1 + 3 e 2 , calculons les composantes de x dans la base
MATRICES 35
! ! ! !
2 3 2 3 2 3 2 5
( e01 , e02 ). On a P = , P 1 = , X0 = = , et ainsi x0 = 5 e01 + 4 e02
1 2 1 2 1 2 3 4
Proposition 20
Dmonstration
Considrons le diagramme :
(E, B ) f (E 0 , B 0 )
(E, C ) f (E 0 , C 0 )
On a f id E = id E 0 f , et donc M ( f )C 0 C M ( id E )C B = M ( id E 0 )C 0 B 0 M ( f )B 0 B 0 cd A 0 P 1 =
Q 1 A ou encore A 0 = Q 1 AP .
Corollaire 4
Dfinition 20
Deux matrices A, A 0 Mn (IK IK ) sont dites semblables sil existe une matrice P Mn (IK IK )
inversible telle que P 1 AP = A 0 .
Exemple 20
2
Soit f lendomorphisme de K! qui dans la base canonique ( e 1 , e 2 ) est reprsent par la
3 1
matrice A = M ( f ) e i = . Dterminons la matrice A 0 qui reprsente f dans la base
0 2
! ! ! !
0 0 0 0 0 1 1 1 3 1 0 1 5 2
( e 1 , e 2 ) avec e 1 = (0, 1) et e 2 = (1, 1).OnaA = P AP = = .
1 0 0 2 1 1 3 0
Dfinition 21
Lemme 2
Soient E, F,G des espaces vectoreils de dimension finie, f L (E, F ), g L (G, E ).On a les
rsultats suivants
Si g est surjective, alors rang ( f ) = rang ( f g) ,
Si f est injective, alors rang ( g ) = rang ( f g) .
Dmonstration
Proposition 21
Dmonstration
Dfinition 22
Deux matrices A, B Mn,m (K) sont dites quivalentes sil existe P Mm (K) et Q Mn (K)
inversibles telles que B = Q 1 AP .Il sagit dune relation dquivalence sur Mn,m (K) .
Lemme 3
Dmonstration
est de rang r,on peut supposer par exemple que le systme ( e i ) 1 i r forme une base
P j=n
de I m.Ecrivons alors : ( e k ) = j=1 c k j ( e j ) , pour k { r + 1, ..., m} .On dfinit une base
P j=n
nouvelle de Km ,note ( f k ) ,en posant : f k = e k , pour k {1, ..., r } et f k = e k j=1 c k j e j ,pour
k { r + 1, ..., m} . On a alors : ( f k ) = 0 , pour k { r + 1, ..., m} .Notons t j = ( f j ) , pour
j {1, ..., r } .Le systme t j 1 j r tant libre, il peut tre complt en une base de Kn ,note
aussi t j 1 j n .Considrons la matrice de lapplication dans les bases ( f k )1 k m et
t j 1 j n ., nous obtenons :
1 0 . . 0
0 1 . . 0
M () f i , t j =
. 0 1 0 = Jr
. 0 0 0
0 0 . . 0
Les matrices A et Jr sont alors quivalentes car elles reprsentent lapplication linaire
.
Thorme 14
Dmonstration
Thorme 15
Soit A Mn (K). Alors A rangA = rang t A . Cela signifie que le rang dune matrice donne
est gal la dimension du systme form des vecteurs lignes de la matrice.
Dmonstration
supposons que rangA = r, donc A est quivalente la matrice Jr , et par suite, il existe
P Mm (K) et Q Mn (K) inversibles telles que A = Q 1 Jr P . Donc t A = t P t Jr t (Q 1 ) =
MATRICES 38
0 0 . 0 0
o les coefficients c ii sont non nuls, et le rang est celui du nombre des lignes non nulles.
v) En procdant de faon analogue sur les lignes et les colonnes, on obtient une matrice quiva-
lente A,de la ! forme :
Ir 0
Jr =
0 0
Exemple 21
1 2 0 1
Dterminons le rang de la matrice : A = 2 6 3 3
3 10 6 5
Les oprations lmentaires donnent :
MATRICES 39
1 2 0 1 1 2 0 1
A 1 = 0 2 3 1 , A 2 = 0 2 3 1
0 4 6 2 0 0 0 0
Les deux vecteurs lignes de la matrice A 2 tant linairement indpendants, le rang de A
est gal 2.
Exemple 22
1 2 1
Soit calculer linverse de la matrice A= 2 1 0
1 1 2
1 2 1 . 1 0 0
On pose A 1 = 2 1 0 . 0 1 0 .Nous obtenons :
1 1 2 . 0 0 1
1 2 1 . 1 0 0
A 2 = 0 3 2 . 2 1 0 L 2 L 2 2L 1 , L 3 L 3 + L 1
0 3 1 . 1 0 1
1 2 1 . 1 0 0
A 3 = 0 3 2 . 2 1 0 L3 L3 + L2
0 0 3 . 1 1 1
1 2 1 . 1 0 0
A 4 = 0 3 2 . 2 1 0 L 3 1/3L 3
2/9 5/9 1/9
do A 1 = 4/9 1/9 2/9
DETERMINANTS ET APPLICATIONS
Soit n 1. Pour toute matrice carre A = a i j , dordre n, nous associons det A K,dfini
comme suit :
Si n = 1, on pose det (a) = a (avec A = (a) ).
Si n > 1, en supprimant la premire ligne et la j-ime colonne de A,nous obtenons une
matrice carre dordre n 1 note A 1 j .Lhypothse de rcurrence permet alors de poser :
n
(1)1+ j a 1 j det A 1 j
X
det A =
j =1
Remarque 8
a 31 a 32 a 33
premire ligne :
a a a
11 12 13
a
22 a 23
a
21 a 23
a
21 a 22
det A = a 21 a 22 a 23 = a 11 a 12 + a 13
a 32 a 33 a 31 a 33 a 31 a 32
a 31 a 32 a 33
= a 11 a 22 a 33 a 11 a 23 a 32 a 12 a 21 a 33 + a 12 a 31 a 23 + a 21 a 13 a 32 a 13 a 22 a 31
Rgle de Sarrus :
Cette mthode propose de calculer les dterminants dordre 3 de la faon suivante :
41
DETERMINANTS ET APPLICATIONS 42
Une fois le dterminant pos, nous plaons sa droite les 2 premires colonnes.Ensuite,
nous calculons, en partant de gauche droite, les trois premires diagonales puis nous
soustrayons les trois diagonales en partant de droite gauche.Nous obtenons :
a a a a
11 12 13 11 a 12
a 21 a 22 a 23 a 21 a 22 =
a 31 a 32 a 33 a 31 a 32
a 11 a 22 a 33 + a 12 a 23 a 31 + a 13 a 21 a 32 a 12 a 21 a 33 a 11 a 23 a 32 a 13 a 22 a 31
3 1 1 3 1
1 2 0 1 2 = 42 + 20 16 + 7 = 53
2 5 7 2 5
Cas o la matrice A est triangulaire :
a 11 0 . . 0
a 21 a 22 0 . 0
A= .
. 0
a n1 a nn
Le calcul du dterminant de A se fait par rcurrence sur n , nous obtenons :
det A = a 11 a 22 a 33 ...a nn
Dfinition 24
Thorme 16
Dmonstration
Raisonnons
pa rcurrence sur n.Le rsultat est vident pour n = 2.
a c a c
= = (ad bc)
b d b d
On a : b i j = a i j si j 6= k, b ik = a ik .
n n
(1)1+ j b 1 j det B1 j = (1)1+ j a 1 j det B1 j +
X X
i)On a : det( c 1 , ..., c k , ..., c n ) =
j =1 j = 1, j 6= k
(1)1+k a ik det A 1k
La matrice B1 j tant dordre n 1 , lhypothse de rcurrence donne alors :
det B1 j = det A 1 j pour tout j 6= k
par suite,
n
(1)1+ j a 1 j det A 1 j = det( c 1 , ..., c n )
X
det( c 1 , ..., c k , ..., c n ) =
j=1
De faon analogue, nous raisonnons pa rcurrence sur n.Le rsultat est vraie pour n =
2.En effet :
a + a0 c a c a0 c
= a + a0 d b + b0 c = (ad bc) + a0 d b0 c =
+
b + b0 d b d b0 d
On a : b i j = a i j si j 6= k, b ik = a0ik et d i j = a i j si j 6= k , d ik = a ik + a0ik
n n
(1)1+ j d 1 j det D ik = (1)1+ j a 1 j det D 1 j +(1)1+k (a 1k +
X X
det( c 1 , ..., c k + c0k , ..., c n ) =
j=1 j = 1, j 6= k
a01k ) det A ik
La matrice D 1 j tant dordre n 1 , lhypothse de rcurrence donne alors :
det D 1 j = det A 1 j + det B1 j
do :
n n
(1)1+ j a 1 j det A 1 j + (1)1+ j b 1 j det B1 j
X X
det( c 1 , ..., c k + c0k , ..., c n ) =
j=1 j=1
= det( c 1 , ..., c k , ..., c n ) + det( c 1 , ..., c0k , ..., c n )
Raisonnons
pa rcurrence sur n.Le rsultat est vident pour n = 2.
a a
= ab ab = 0
b b
Supposons la proprit vraie pour tout dterminant dordre n 1.
Rsolvonsdabord le cas o les deux colonnes sont adjacentes :
Soit A = [ c 1 ...c k ...c n ] .Supposons que les colonnes c l et c l +1 sont gales.Par dfinition
on a :
n
(1)1+ j a 1 j det A 1 j + (1)1+l a 1l det A 1l + (1)1+l +1 a 1l +1 det A 1l +1
X
det A =
j = 1, j 6= l, j 6= l +1
Pour tout j 6= l,et j 6= l + 1, la matrice A 1 j est dordre n 1 et contient deux colonnes
gales,donc daprs lhypothse de rcurrence son dterminant est nul. Dautre part, on
a : a 1l = a 1l +1 et A 1l = A 1l +1 , ce assure que le dterminant de A est nul.
Montrons le lemme suivant :
DETERMINANTS ET APPLICATIONS 44
Lemme 4
Dmonstration
Corollaire 5
Dmonstration
Exemple 23
1 0 0 0
1 0 0 0
2 0 4 0 2 4 0 0
= = 4 9 3 = 108
1 0 1 9
1 1 9 0
1 3 5 7 1 5 7 3
Le thorme suivant donne un critre pour vrifier quun systme de vecteurs est libre.
Thorme 17
Dmonstration
Supposons que le systme (v1 , ..., vn ) ne soit pas une base de E ,alors il est ncessairement
li .Supposons par exemple, que le vecteur v1 soit une combinaison linaire des autres
vecteurs, cest dire :
n
X
v1 = i vi
i=2
Nous avons alors :
n
X n
X
det (v1 , ..., vn ) = det ( i v i , ..., vn ) = det (v i , v2 , ..., vn ) = 0
i =2 i =2
puisque tous les dterminants figurant dans cette expression sont nuls car contenant cha-
cun deux colonnes gales.
Rciproquement supposons que le systme (v1 , ..., vn ) soit une base de E.Soit B =( e 1 , ..., e n )
la base canonique de E.Tout vecteur e i sexprime en fonction de la base (v1 , ..., vn ).Nous
avons :
Xn
ei = i j v j .Le calcul du dterminant,gce la linarit par rapport la premire colonne,
j=1
donne :
n
X
det ( e 1 , e 2 , ..., e n ) = 1 j 1 det (v j 1 , e 2 , ..., e n )
j1 = 1
En procdant de mme avec les vecteurs e 2 , ..., et e n , et en simplifiant les dterminants
contenant au moins 2 colonnes gales ,on a :
n
X n
X
det ( e 1 , e 2 , ..., e n ) = l j l det (v j 1 , v j 2 , ..., v j n ) avec j k 6= j l pour k 6= l.
j 1 , j 2 ,..., j n = 1 l =1
Tout n-uplet ( j 1 , j 2 , ..., j n ) avec j k 6= j l pour k 6= l, se dduit par permutation du n-uplet
(1, 2, ..., n) .Il existe alors un scalaire :
det ( e 1 , e 2 , ..., e n ) = det (v1 , ..., vn ) = 1
Donc det (v1 , ..., vn ) 6= 0.
Le thorme suivant donne une formule explicite du dterminant dune matrice, laide des
permutations du groupe symtrique :
Thorme 18
Soit A = a i j une matrice carre dordre n , on a :
X
det A = () a (1)1 .a (2)2 ...a (n)n
S n
DETERMINANTS ET APPLICATIONS 46
Exemple 24
On prend
n= ! 2.Le groupe symtrique
! S 2 est constitu de deux lments :
1 2 1 2
1 = et 2 =
1 2 2 1
avec (1 ) = 1, (2 ) = 1.
Lapplication
de la formule du thorme 2.5 , donne :
a
11 a 12
= a 11 a 22 a 21 a 12
a 21 a 22
On prend n = 3.Dterminer les lments du groupe symtrique S 3 ainsi que leurs signa-
tures.En dduire lexpression du dterminant dordre 3.
Thorme 19
Soit A = a i j une matrice carre dordre n,on a :
det( t A ) = det A
Dmonstration
B, donne :
det( t A ) =
X X
() b (1)1 .b (2)2 ...b (n)n = () a 1(1) .a 2(2) ...a n(n)
S n S n
Pour tout i {1, ..., n}, soit p i tel que ( p i ) = i .On a : a p i (p i ) = a 1 (i)i , ce qui donne, grce
la commutativit du produit des scalaires :
det( t A ) =
X
() a 1 (1)1 .a 1 (2)2 ...a 1 (n)n
S n
det( t A ) =
X
() a (1)1 .a (2)2 ...a (n)n = det A
S n
Le thorme 19 permet dtendre aux lignes les proprits des colonnes.Cest lobjet du prochain
corollaire :
Corollaire 6
L1
.
Soit A = a i j une matrice carre dordre n.A scrit A =
. .
.
Ln
DETERMINANTS ET APPLICATIONS 47
Le thorme suivant affirme que le dterminant du produit de deux matrices carres est gal
au produit des dterminants des matrices :
Thorme 20
Corollaire 7
Une matrice carre dodre n est inversible si et seulement si son dterminant est non nul.
Dmonstration
inversible.
Corollaire 8
Dmonstration
Dfinition 25
Exemple 25
Dfinition 26
Soit A = a i j une matrice carre dordre n, on appelle cofacteur de llment a i j le
scalaire dfini par :
co f a i j = (1) i+ j det A i j
Thorme 21
Soit A = a i j ,on a les formules :
n
(1)k+ j a k j co f (a k j )
X
det A =
k=1
n
(1)k+ i a i k co f (a i k )
X
det A =
k=1
Exemple 26
1 5 7
Soit calculer le dterminant de la matrice A = 3 2 2
1 4 0
Dveloppons suivant la dernire colonne :
DETERMINANTS ET APPLICATIONS 49
3 2 1 5
det A = 7 2 = 98 16 = 114
1 4 1 3
Le thorme suivant donne une formule permettant le calcul de linverse dune matrice laide
des cofacteurs :
La proposition suivante permet deffectuer des oprations lmentaires sur les dterminants :
Proposition 22
Le dterminant dune matrice reste inchang si lon ajoute une colonne ( respectivement
une ligne) donne ,une combinaison linaire des autres colonnes (respectivement des autres
lignes).
Dmonstration
Exemple 27
1 2 1 0
0 3 1 1
Soit calculer =
1 0 5 2
2 1 3 0
Nous remplaons leslignes L 3 et L 4 par L 3 + L 1 et L 4 2L 1 , nous obtenons :
1 2 1 0
0 3 1 1
= En dveloppant par rapport la premire colonne, on a :
0 2 6 2
0 3 1 0
3 1 1 0 2 1
= 2 6 2 Remplaons L01 par L01 + L03 ,on a : = 2 6 2 puis la colonne
3 1 0 3 1 0
C 200 par la colonne C 200 2C 300 , on a alors,en dveloppant suivant la premire ligne :
0 0 1
= 2 2 2 =8
3 1 0
Le thorme suivant donne lexpression de linverse dune matrice laide des cofacteurs :
Thorme 22
Soit A = a i j une matrice carre invesible,alors on a :
t
A 1 = det1 A com ( A )
avec com ( A ) = b i j o b i j = co f a i j
DETERMINANTS ET APPLICATIONS 50
Exemple 28
!
a c
Soit calculer linverse de la matrice carre dordre 2 , A = .On a grce la formule
b d
ci-dessus ona : !
1 d c
A 1 = ad bc
b a
Dfinition 27
On appelle mineur dordre r dune matrice A le dterminant dune matrice carre dordre
r extraite de A.On appelle bordant du mineur tout dterminant dordre r + 1 contenant
le dterminant .
Exemple 29
3 1 4 0
0 2 3 2
Soit la matrice A =
1 3 5 1 .Dterminer tous les bordants la sous matrice A 1 =
0 2 3 1
3 2 2 4
!
1 0
2 2
Thorme 23
Le rang dune matrice A est r si et seulement si lon peut en extraire un mineur dordre
r non nul et que les bordants de soient nuls.
Exemple 30
1 2 6
1 3 8
Dterminer le rang de la matrice
2 3 10
2 4 4