Topologie de RN

Télécharger au format pdf ou txt
Télécharger au format pdf ou txt
Vous êtes sur la page 1sur 6

Universit Chouaib Doukkali

Facult des Sciences


Dpartement de Mathmatiques
El Jadida

ANALYSE 3 (SMA3)

Complment de cours : Elments de topologie (de Rn ,...) 1

On dsigne par Rn (n 1 tant un entier) le produit cartsien

Rn = R
| R {z
... R}
nf acteurs

Donc Rn est l'ensemble de n-uplets ordonns (x1 , ..., xn ) de nombres rels. En


dnissant l'addition et la multiplication par un rel,

Rn Rn Rn , (x, y) 7 x + y = (x1 + y1 , ..., xn + yn ),


R Rn Rn , (, x) 7 x = (x1 , ..., xn ),

on munit Rn d'une structure d'espace vectoriel sur R. Cet espace est de dimen-
sion n et a pour base canonique les n vecteurs (1, 0, ..., 0), (0, 1, 0, ..., 0),...,(0, ..., 0, 1).

Dnition 1 On appelle norme sur un espace vectoriel E sur K = R ou C,


une application
|| || : E R, x 7 ||x||,
vriant les conditions suivantes :
(i) x E , ||x|| 0 et ||x|| = 0 x = 0.
(ii) x E , K, ||x|| = ||.||x||.
(iii) x, y E , ||x + y|| ||x|| + ||y|| (ingalit de Minkowski).
Un espace vectoriel muni d'une norme est dit espace vectoriel norm.

Exemple 1 Soit x = (x1 , ..., xn ) Rn . On pose


||x||1 = |x1 | + + |xn |.
q
||x||2 = x21 + x2n .
||x|| = max (|x1 |, ..., |xn |).

Les applications ||x||1 , ||x||2 , ||x|| : Rn R+ , sont des normes sur Rn .


1 (Responsable : Prof. Lesfari, [email protected], http ://lesfari.com)
A. Lesfari 2

Dnition 2 Deux normes || || et || ||0 sont dites quivalentes s'il existe


deux nombres rels > 0 et > 0 tels que :

||x|| ||x||0 ||x||, x E.

Exercice 1 Montrer que x Rn , on a


||x|| ||x||2 ||x||1 n||x|| .

Les trois normes || ||1 , || ||2 et || || sont quivalentes sur Rn . Lorsque le


choix de ces normes est arbitraire, on utilise tout simplement la notation || ||.

Dnition 3 On appelle distance de deux vecteurs x, y E , le nombre rel


d(x, y) = ||x y||.

Autrement dit, une distance sur E est une application

d : E E R,

satisfaisant aux conditions suivantes :


(i) x, y E , d(x, y) 0 et d(x, y) = 0 x = y .
(ii) x, y E , d(x, y) = d(y, x) (symtrie).
(iii) x, y, z E , d(x, z) d(x, y) + d(y, z) (ingalit triangulaire).
Un ensemble muni d'une distance est dit espace mtrique.

Proposition 1 x, y E , R, d(x, y) = ||d(x, y) (homognit).

Exemple 2 Soit E un ensemble non vide et soit d : E E R+ dnie


par
1 si x 6= y
d(x, y) =
0 si x = y
L'application d est une distance sur E dite distance discrte.

Exemple 3 Soit A un ensemble non vide quelconque et soit E = B(A, R)


l'ensemble des applications bornes sur A. L'application d dnie par

(f, g) E E, d(f, g) = sup{|f (x) g(x)|, x A},

est une distance sur E . On l'appelle distance de la convergence uniforme sur


A.
A. Lesfari 3

Exercice 2 Montrer que les applications suivantes de Rn Rn dans R+ sont


bien des distances : x = (x1 , ..., xn ) Rn , yx = (y1 , ..., yn ) Rn ,
n
X
(x, y) 7 d1 (x, y) = |xi yi |.
i=1
v
u n
uX
7 d2 (x, y) = t
(x, y) |xi yi |2 .
i=1

(x, y) 7 d (x, y) = max |xi yi |, 1 i n.

Exemple 4 Soit E = C 0 ([a, b], R) l'ensemble des fonctions continues sur [a, b].
L'application d dnie sur E E par
Z b
(f, g) E E, d(f, g) = |f (x) g(x)|dx,
a

est une distance sur E , dite distance de la convergence en moyenne.

Exemple 5 Soient P et Q deux parties non vides de E . On appelle distance


de P et de Q, et on note d(P, Q) la borne infrieure des distances des points
de P et de Q :
d(P, Q) = inf d(x, y).
xP,yQ

Lorsque P est rduit un lment x, la distance de P et de Q s'appelle distance


de x Q et se note d(x, Q). Mais, l'application

P(E) P(E) R+ , (P, Q) 7 d(P, Q),

n'est pas une distance sur l'ensemble P(E) des parties de E .

Remarque 1 Comme pour les normes, on dit que deux distances d et d0 sont
quivalentes sur E , s'il existe , > 0 tels que :

d(x, y) d0 (x, y) d(x, y), x, y E.

Exercice 3 Montrer que les distances d1 , d2 et d sont quivalentes.


Dnition 4 On appelle boule ouverte de centre a et de rayon r, l'ensemble
B(a, r) = {x E : d(x, a) < r}.

Lorsque d(x, a) r, on dira que la boule est ferme et on note B[a, r].

Exemple 6 S(a, r) = {x E : d(x, a) = r} est une sphre de centre a et de


rayon r.
A. Lesfari 4

Exercice 4 Montrer que si a Rn et r > 0, alors


h ri
B a, B1 [a, r] B2 [a, r] B [a, r],
n
o Bj [, ] dsigne la boule ferme relative la norme || ||j . Dans R2 , illustrer
ce rsultat sur une gure.

Dnition 5 On appelle voisinage d'un point a E , tout ensemble V(a) qui


contient une boule ouverte B(a, r).

Dnition 6 Soit A une partie de E et soit a E . On dit que a est intrieur


A si A est un voisinage de a, c'est --dire s'il existe r > 0 tel que : B(a, r) A.

L'intrieur de A, not int A ou A, est l'ensemble

int A = {a E : a est intrieur A} = {a E : A est voisinage de a}.

On videmment int A A et int [a, b] = int ]a, b[= int ]a, b] = int [a, b[=]a, b[.

Proposition 2 Soient A1 et A2 deux parties de E . Alors


A1 A2 = int A1 int A2 ,

int A1 int A2 int (A1 A2 ),


int A1 int A2 = int (A1 A2 ).

Dnition 7 On dit qu'un point a E est adhrent A si tout voisinage de


a coupe A. Cel revient dire

r > 0, B(a, r) A 6= .

L'adhrence (ou la fermeture) de A, note adh A ou A, est l'ensemble

adh A = {a E : a est adhrent A}.

On a adh A A et adh [a, b] = adh ]a, b[= adh ]a, b] = adh [a, b[= [a, b].
Lorsque adh A = E , on dira que A est dense dans E .

Exercice 5 Montrer que int A = (adh Ac )c et adh A = (int Ac )c .


Proposition 3 Soient A1 et A2 deux parties de E . Alors
A1 A2 = adh A1 adh A2 ,

adh A1 adh A2 = adh (A1 A2 ),


adh A1 adh A2 adh (A1 A2 ).
A. Lesfari 5

Exemple 7 adh Qn = Rn .
Dnition 8 La frontire de A est l'ensemble fr A = adh A \ int A.
Notons que fr A est un ferm.

Dnition 9 Soit A E . On dit qu'un point a E est un point d'accumulation


de A si tout voisinage de a contient un point de A autre que a (c'est--dire
si a adh (A\{a})). Le point a est dit isol s'il existe un voisinage de a ne
contenant aucun point de A autre que a.

Remarque 2 Un point isol de A est un point de A qui n'est pas un point


d'accumulation de A. Si C est l'ensemble des points d'accumulation de A et I
celui des points isols de A, alors I A adh A, I C = et I C = adh A.

Dnition 10 Soit A E . On dit que A est ouvert si A = ou


a A, r > 0 : B(a, r) A.

Autrement dit, A est ouvert si int A = A.

Exemple 8 , Rn sont des ouverts.


Proposition 4 Une runion quelconque d'ouverts est un ouvert et une inter-
section nie d'ouverts est un ouvert.

Exercice 6 Montrer que toute boule sans bord est un ouvert. En dduire que
l'intersection d'une famille innie d'ouverts n'est pas en gnral un ouvert.

Proposition 5 L'intrieur de A est le plus grand ouvert contenu dans A.


Remarque 3 L'intrieur de A est la runion de tous les ouverts contenus
dans A.

Dnition 11 On dit que A est ferm si adh A = A. Autrement dit, A est


ferm si son complmentaire est un ouvert.

Exemple 9 , Rn sont des ferms.


Proposition 6 Une runion nie de ferms est un ferm et une intersection
quelconque de ferms est un ferm.

Exercice 7 Montrer que la runion innie de ferms n'est pas en gnral un


ferm.

Proposition 7 L'adhrence de A est le plus petit ferm contenant A.


A. Lesfari 6

Remarque 4 L'intrieur de A est l'intersection de tous les ferms contenant


A.

Dnition 12 Un espace mtrique E est dit connexe s'il satisfait l'une des
conditions quivalentes suivantes :
(i) E et sont les seules parties ouvertes et ferms.
(ii) Il n'existe pas deux ouverts A1 et A2 tels que : A1 A2 = , A1 A2 = E .
(iii) E n'est pas gal la runion de deux ferms disjoints.

Dnition 13 Soit A E et I un ensemble (d'indices) quelconque. Une fa-


mille (Ak )kI de parties de E constitue un recouvrement de A lorsque la runion
S
kI Ak contient A. Un recouvrement est dit ouvert si k I , Ak est un ouvert
de E et il est dit ni si I est un ensemble ni.

Dnition 14 On dit que A E est born s'il existe a E et r > 0 tel que :
A B[a, r].

Dnition 15 On dit que A E est compact si de tout recouvrement ouvert,


on peut en extraire un recouvrement ni.

Exemple 10 R n'est pas compact, R = [, ] est compact, Les intervalles


ferms borns de R sont compacts.

Thorme 1 Soit A E . Alors A est compact si et seulemnet si de toute


suite d'lments de A, on peut en extraire une sous-suite qui converge vers un
lment de A.

Rappelons qu'une suite (fk ) est une suite de Cauchy si

> 0, N > 0 : k > l N = d(fk , fl ) .

Toute suite convergente est de Cauchy mais la rciproque n'est pas toujours
vraie.

Dnition 16 Un espace mtrique est dit complet si toute suite de Cauchy


converge vers un lment de cet espace. Un espace de Banach est un espace
vectoriel norm complet.

Exemple 11 (Rn , || ||i ), i = 1, 2, , sont des espaces de Banach.

*************************************************************

Vous aimerez peut-être aussi