Évelyne Soyez-Papiernik Neuropédiatrie Et Ostéopathie Du Nouveau-Né Et Du Jeune Enfant
Évelyne Soyez-Papiernik Neuropédiatrie Et Ostéopathie Du Nouveau-Né Et Du Jeune Enfant
Évelyne Soyez-Papiernik Neuropédiatrie Et Ostéopathie Du Nouveau-Né Et Du Jeune Enfant
. Soyez-Papiernik
Couverture
Page de titre
Page de copyright
Ddicace
Remerciements
Hommage
Prface
Abrviations
Introduction
1: Pathologies neurologiques et osthopathie
Introduction
Introduction
Dfinition
Dysfonctions somatiques
Comptences motrices
Signes cliniques
Circonstances aggravantes
Mcanismes physiologiques
Mcanismes pathologiques
Consquences
Mcanisme pathologique
Prvalence
Signes cliniques
Signes prcoces
Conclusion
Mcanisme de la dformation
Diagnostic diffrentiel
Circonstances aggravantes
Signes cliniques
Conclusion
2: Dmarche clinique
Introduction
Introduction
Vascularisation du cerveau
Contre-indications
Situations cliniques
valuations et tests
Temps thrapeutique
Chanes logiques
Chanes logiques
Objectifs
Temps diagnosticvaluation
Temps thrapeutique
Spasticit et raccourcissements
Cas cliniques
Objectifs thrapeutiques
Cas cliniques
Conclusion
Conclusion
Annexes
Annexe 1 : Reconnaissance et diplme
Annexe 4
Annexe 5
Annexe 6
Ce logo a pour objet d'alerter le lecteur sur la menace que reprsente pour
l'avenir de l'crit, tout particulirement dans le domaine universitaire, le
dveloppement massif du photo-copillage . Cette pratique qui s'est
gnralise, notamment dans les tablissements d'enseignement, provoque
une baisse brutale des achats de livres, au point que la possibilit mme pour
les auteurs de crer des uvres nouvelles et de les faire diter correctement
est aujourd'hui menace.
Nous rappelons donc que la reproduction et la vente sans autorisation, ainsi
que le recel, sont passibles de poursuites. Les demandes d'autorisation de
photocopier doivent tre adresses l'diteur ou au Centre franais
d'exploitation du droit de copie : 20, rue des Grands-Augustins, 75006 Paris.
Tl. 01 44 07 47 70.
Hommage
Madame le Professeur Claudine Amiel-Tison () pour sa relecture, son
soutien indfectible et son amiti.
Ses patients, leurs parents, ses collaborateurs, ses lves et amis de par le
monde, du Chili, des tats-Unis, d'Italie, de Belgique, du Prou, de
Roumanie, de Tunisie, du Maroc, de l'Inde, du Npal, du Vietnam, du
Qubec, et d'autres encore.
Merci pour tout, Madame !
Introduction
Pour les obsttriciens, les nonatologistes, les pdiatres, l'valuation
neurologique reprsente une proccupation importante pour la prvention,
le dpistage et le suivi de la naissance la petite enfance. Il en est de mme
pour les thrapeutes de l'intervention prcoce.
Les pathologies crbrales du nouveau-n sont bien particulires en raison
de la vitesse de la maturation. Cette maturation explique pourquoi une lsion
crbrale dfinie et longtemps considre comme fixe va entraner des
consquences changeantes au cours de l'enfance.
Il est ncessaire de comprendre ce dont il s'agit.
Rfrence
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[1] Grenier A. La motricit libre du nouveau-n. Paris : ditions
Mdecine & Hygine.
Dfinition de l'ostopathie
Historique
Considre comme une mdecine complmentaire, l'ostopathie est la suite
logique des mdecines traditionnelles, tradimdecine, reboutage,
manipulations et thrapies manuelles qui ont exist de tout temps et dans
toutes les cultures. Hippocrate (460370 avant notre re), puis Claude Galien
(131202) ont prconis les mobilisations rachidiennes dans le traitement des
scolioses et autres dformations du rachis. Avicenne (9801037), clbre
mdecin arabe, puis plus prs de nous Ambroise Par (15101590) ont eu
recours aux manipulations . Mais, au cours du xviiie sicle, la mdecine
manuelle est abandonne aux rebouteux, afin de diffrencier la mdecine
des foires de la mdecine officielle.
Au xixe sicle, la mdecine s'intresse nouveau la mdecine manuelle.
Wharton Hood en 1871 publie un article sur les rebouteux dans The Lancet.
Puis en 1874, Andrew Taylor Still (18281917) insiste sur la ncessit du
maintien d'une fonction normale du systme musculosquelettique pour la
bonne sant gnrale . C'est ce mdecin amricain de la fin du xixe sicle
qui propose le nom d' ostopathie form de deux racines grecques : osteon
(os, structure) et pathos (souffrance).
Dfinition
Ce n'est ni une technique de massage, ni une mdecine parallle, ni une cure
miraculeuse. C'est une thrapie manuelle s'intgrant dans la mdecine
classique et utilisant les connaissances les plus rcentes en anatomie,
physiologie, biomcanique et neurologie. Elle recherche : la mobilit
articulaire, tissulaire, liquidienne ; un entretien de l'outil corporel le plus
analytique possible par un modelage manuel ; un rglage , au plus prs, de
la mobilit. Le but de l'intervention thrapeutique en ostopathie est de
rquilibrer certains dysfonctionnements somatiques touchant la
micromobilit des tissus du corps qui peuvent entraner des troubles
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fonctionnels. Le principe de base est l'unit tissulaire du corps tout entier :
prenons l'exemple d'un raccourcissement tendineux induisant une tension
qui diffuse d'une extrmit du corps l'autre par le jeu des fibres
tendineuses, musculaires et de la peau. La mobilit articulaire est
indispensable ( le mouvement c'est la vie ), ce qui implique l'accent mis sur
la limitation des points d'arrt (immobilit articulaire du fait de l'impaction
due une chute par exemple), ou points d'appui permanents, susceptibles
d'entraner le point de dpart d'une attitude scoliotique (sacrum impact
entre les deux sacro-iliaques par exemple).
Dysfonctions somatiques
Dfinition
La recherche des dsquilibres de tensions tissulaires (peau, ligaments,
tendons, membranes de recouvrement), normalement symtriques comme
les haubans d'un mt, permet de faire un diagnostic des dysfonctions
somatiques qui peuvent entraner des troubles fonctionnels et ainsi
perturber l'tat de sant gnral. Le dysfonctionnement somatique signifie la
dgradation ou altration fonctionnelle des lments constitutifs de la
trame corporelle 1, aux niveaux squelettique, articulaire, myofascial, ainsi
que des lments vasculaires, lymphatiques et nerveux en rapport avec ceux-
ci. C'est donc une fonction altre des composantes associes au systme
somatique (la structure du corps), qui se traduit par une perte de dynamique,
de mobilit, une restriction de mobilit : une variation de l'tirement possible
normalement peru dans l'tat sain.
Classification
On classe ces dysfonctions selon :
les tissus impliqus : osseux, articulaires, ligamentaires, membraneux,
fasciaux, musculaires, viscraux, vasculaires ;
l'tiologie :
physiologique : qui se produit dans les amplitudes normales du
mouvement,
traumatique : par suite de forces exognes brutales ou de faon
chronique,
distance : par une rponse une dysfonction venant d'autres parties
du corps ;
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le mouvement impliqu : en flexion, en extension, en rotation, en
glissement, en torsion ;
la chronologie d'apparition : on les dira primaires (une seule, l'origine)
ou secondaires (c'est une consquence ou une compensation distance) ;
la dure : elles sont appeles alors aigus, subaigus, chroniques (plus de
3 mois).
Ces dysfonctions sont mises en vidence par un examen palpatoire
spcifique qui apprcie les modifications musculaires ou tendineuses
apparues au voisinage de l'tage vertbral, de l'articulation ou de la suture
perturbe, recherchant la dysfonction structurelle primaire. Cette dernire se
traduit par une perte de mouvement, une variation du mouvement
normalement peru dans l'tat sain, selon les tissus impliqus : osseux,
articulaires, ligamentaires, membraneux, fasciaux, musculaires, viscraux,
vasculaires.
Rfrence
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[1] Soyez-Papiernik E. Comprendre la rducation des anomalies du
dveloppement. Paris: Masson; 2005.
1
Dfinition de l'Organisation mondiale de la sant.
Dveloppement typique
Afin de mieux comprendre le dveloppement altr d de multiples causes
(posturales, neurologiques, gntiques), rappelons-nous de ce qu'il en est du
dveloppement typique d'un enfant.
Comptences ftales
Chez les mammifres, on peut mettre en vidence la mise en place des
comptences dans l'ordre suivant : tact, quilibration, olfaction, gustation,
audition, vision.
Sensibilit tactile : il existe de nombreux types de mcano-rcepteurs
regroups dans des points de touche concentration trs variable
selon les zones, certains sont retrouvs ds 7 semaines de vie intra-
utrine dans la rgion pribuccale. Avant la naissance, la densit des
rcepteurs (en particulier de la nociception) est gale voire suprieure
celle de l'adulte.
Sensibilit auditive : le systme auditif du ftus est fonctionnel ds la 25e
semaine de gestation et son niveau se rapproche de celui des adultes vers
la 35e semaine, ceci dans un bruit de fond intra-utrin (bruits endognes
d'origine maternelle, bruits placentaires, bruits ftaux). Certaines
composantes des bruits externes passent la barrire tissulaire et
liquidienne. Les hautes frquences sont attnues mais les proprits
spectrales de la parole de la mre restent les mmes et les principales
Comptences nonatales
Sensibilit visuelle : l'acuit, ou rsolution spatiale, fonctionne ds la
naissance. Le bb peut voir un objet de la taille d'un visage 57 cm de
distance. Le champ visuel, 1 mois en binoculaire, est de 60 de largeur
et, 6 mois, de 120. 1 an, il est d'environ 180. Le nourrisson peut faire
une image nette toutes les distances et accommoder. Ce systme est trs
performant l'ge de 3 mois. Quant la rfraction, l'hypermtropie avec
flou presque toutes les distances est compense par l'accommodation.
Sensibilit auditive : la voix de la mre est reconnue, sauf si celle-ci lit une
phrase d'un livre au hasard et de droite gauche (donc sans scansion)
sans aucun sens . Une prfrence pour la langue maternelle est
clairement tablie (diffrences prosodiques entre la langue maternelle et
la langue trangre). La reconnaissance de la musique, comme une
musique entendue pendant la priode nonatale, a t dmontre.
Orientation spatiale : ds 4 mois, la dissociation du bloc occulocphalique
est possible. La vision en relief ou stroscopie est obtenue 89 mois en
situation quotidienne. La perception d'loignement ou de profondeur est
dmontre par l'exprience du prcipice visuel de Walk et Gibson
(1961) effectue l'aide d'une grande bote constitue d'un couvercle
transparent et d'un double fond, l'un de 1,30 m de profondeur et l'autre
de 0,30 m de profondeur. L'on pose plat ventre le bb de 6 mois sur le
couvercle transparent, sans que rien ne distingue, vue de dessus, les deux
situations de profondeur. Lorsque sa mre l'appelle tantt d'un ct de la
bote, tantt de l'autre, le bb se tourne et rampe du ct peu profond de
la bote. Les gradients de densit de texture (vision) suffiraient fournir
toute l'information ncessaire. La gravit influence la perception de
l'espace. En effet, pour se tenir debout ou pour effectuer des
mouvements, il faut tre capable de dterminer dans quelle direction de
l'espace se trouve la verticale. Chacun, ds la naissance, serait dot d'une
sorte de fil plomb naturel : le systme vestibulaire , ensemble de
structures crbrales qui combinent les informations envoyes par des
organes spcialiss de l'oreille interne et celles fournies par nos muscles
Comptences motrices
Le dveloppement moteur offre des points de repre. Cependant, un enfant
parfaitement typique dans son dveloppement neuromoteur peut ne pas
utiliser le quatre pattes ou le ramper, mais dvelopper d'autres stratgies de
dplacement, trs varies. Cependant, connatre le calendrier moteur
typique est utile pour viter toute interprtation abusive. Cela ne remplace
pas l'examen neurologique. En effet, un dlai, un retard dans les acquisitions
recouvrent le plus souvent des dviances dans les performances motrices,
donc une pathologie neurologique qui sera dtectable l'examen
neurologique.
Rfrences
[1] Soyez-Papiernik E. Comprendre la rducation des anomalies du
dveloppement. Paris: Masson; 2005.
[2] Grenier A. La motricit libre du nouveau-n. Paris: ditions Mdecine
& Hygine; 2000.
[3] Atlani-Soyez E. La motricit libre chez un enfant de huit jours de vie
[mmoire]. Paris: Maison des sciences de l'Homme, cole des hautes
Paralysie crbrale
Les diffrents ouvrages publis par C. Amiel-Tison sont la base de la
rflexion. Ils permettent de comprendre le cerveau dans son fonctionnement
et les lsions qui le touchent, en particulier la paralysie crbrale. Les
informations issues de la neuropsychologie seront peu peu intgres dans
la comprhension des phnomnes de dveloppement typiques et
pathologiques.
Dfinition
Les troubles neuromoteurs et leur expression la plus pathologique, la
paralysie crbrale, sont dfinis comme un syndrome et non une maladie.
Toutes ces expressions, allant de la squelle mineure ou modre celle de
svrit extrme, sont comprises dans le spectre. C'est la chronicit qui
domine le tableau, obligeant rflchir prcocement au devenir de l'enfant et
donc tablir rapidement une dmarche prventive.
Selon la dfinition collective internationale [1] la plus rcente, la paralysie
crbrale (PC) dsigne un groupe de troubles permanents du dveloppement
du mouvement et de la posture, responsables de limitations d'activit,
imputables des vnements ou atteintes non progressives survenus sur le
cerveau en dveloppement du ftus ou du nourrisson.
Les troubles moteurs de la paralysie crbrale sont le plus souvent
accompagns de troubles sensoriels, perceptifs, cognitifs, de la
communication et du comportement, par une pilepsie et par des problmes
musculosquelettiques secondaires de gravit variable. La paralysie crbrale
englobe toutes les varits nosographiques des troubles de la posture et du
mouvement.
C'est un syndrome associant troubles de la posture et du mouvement,
Signes cliniques
Spasticit : elle est la marque d'une lsion du systme corticospinal, lsion
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qui libre plus ou moins compltement l'action des structures sous-
corticales. Plus la lsion est svre, plus la spasticit s'installe tt
(premiers mois de la vie). Lorsque la lsion est mineure, la spasticit peut
n'apparatre qu'au cours de la deuxime anne.
Flaccidit : lorsque les influences excitatrices des formations
msencphaliques sont supprimes, une hypotonie complte en rsulte.
Rigidit : elle est considre comme lie l'action prpondrante des
noyaux vestibulaires, libre des actions inhibitrices du cortex et de la
partie suprieure de la rticule. L'exagration permanente du tonus est
sous le contrle des stimuli sensoriels vestibulaires, le cerveau suprieur
n'intervient plus : c'est la rigidit dcrbre. C'est ce que l'on appelle un
syndrome extrapyramidal .
Atteinte des chiasmas optiques : exposs du fait de leur situation
anatomique, ils entranent une amblyopie ou une ccit d'origine centrale.
Circonstances aggravantes
Un hmatome sous-dural, complication la plus traumatique des
accouchements dystociques avec utilisation de forceps haut en cas de
disproportion ftopelvienne, et la rtention de la tte dans les prsentations
par le sige sont des circonstances favorisantes. Le mcanisme incrimin est
une rupture des vaisseaux superficiels de la convexit par traumatisme direct
ou par modifications successives de la forme du crne avec fractures,
dchirures des faux. Les traumatismes obsttricaux sont maintenant
exceptionnels, rarement purs mais associs une hypoxieischmie
svre du tissu crbral, du fait des circonstances obsttricales.
Mcanismes physiologiques
Lorsque l'ensemble du systme neuromoteur et musculaire est intact, c'est--
dire en l'absence de toute lsion centrale, la mobilisation passive rapide d'un
segment de membre n'entrane pas d'augmentation de la rsistance
l'tirement. Le dplacement obtenu est comparable celui obtenu par
mobilisation lente.
Mcanismes pathologiques
Une ou des lsions au cerveau entranent des difficults de la commande
motrice du fait de leur situation au passage des grands faisceaux moteurs
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pyramidaux. Lorsque le contrle supraspinal est altr, la rponse la
mobilisation rapide est altre et permet de dfinir la spasticit (signe d'une
atteinte centrale).
La plupart des hmorragies sous-arachnodiennes ou intraventriculaires
disparaissent sans laisser de trace, mais des squelles des hmorragies de la
zone germinative chez les prmaturissimes sont possibles. Les hmorragies
de la zone germinative peuvent affecter la prolifration des cellules gliales,
en particulier celles des astrocytes destins la plaque sous-corticale.
L'organisation du nocortex sera secondairement perturbe. Le risque
majeur est l'installation d'une hydrocphalie post-hmorragique par trouble
de la rsorption du liquide cphalo-rachidien (LCR) et donc blocage de la
circulation de ce LCR. Les caillots viennent bloquer la circulation (par
feutrage ou paississement) et les granulations ne sont plus capables de
rabsorber, car elles sont modifies par le sang de l'hmorragie. La prsence
d'un pigment ferrique, due l'hmorragie, dans les mninges peut
augmenter la difficult de circulation du LCR, pouvant entraner une
hydrocphalie post-hmorragique lie une obstruction soit au niveau des
foramina de Magendie et de Luschka, soit au niveau de l'aqueduc de Sylvius.
On note diffrents stades de la dilatation ventriculaire (fig. 4.1). Les
leucomalacies priventriculaires dans la substance banche sont les lsions les
plus courantes chez le prmatur, avec la frquence de 4 10 % des enfants
vivants anciens prmaturs. Trois zones sont particulirement sensibles ce
mcanisme :
Consquences
Formes topographiques
Hmiplgie : avec infarcissement d'un territoire artriel, survenant en
Formes dyskintiques
Avec mouvements anormaux, signant une atteinte des noyaux gris centraux :
mouvements choriformes : involontaires rapides, interrompant le
mouvement volontaire ;
mouvements athtosiques : involontaires lents, reptatoires, parasitant la
posture de repos.
Un clonus avec secousses dclenches par l'tirement rapide du muscle
accompagne souvent la spasticit.
Formes ataxiques
Signant l'atteinte du cervelet et donnant des difficults d'quilibre, les
formes ataxiques sont souvent associes l'hypotonie.
Fiche d'optimalit
Concept d'optimalit
Des rponses parfaites ds les premiers examens ATNAT chez un nouveau-
n terme eutrophique permettent d'affirmer l'intgrit du systme nerveux
central (SNC). Certes, mme 40 semaines, la motricit est encore sous
l'emprise des ractions primaires contrles par le tronc crbral (systme
Dans la rponse normale, les angles lent et rapide sont identiques, c'est--
dire que l'angle trouv l'tirement lent (sans raccourcissement) et
l'tirement rapide est le mme, donc le contrle suprieur est intact.
En revanche, si un stretch tonique (expression de la spasticit) existe,
l'angle l'tirement lent est souvent dj limit et l'tirement rapide est
impossible. L'arrt est presque immdiat, le dplacement ne peut tre
poursuivi que lentement (fig. 4.5).
Rigidit
Elle peut tre retrouve. Dans ce cas, la manipulation lente donne
l'examinateur la perception d'augmentation de la rsistance sur la totalit du
dplacement (rappelant la rsistance d'un tuyau de plomb). Cette rigidit
rsulte d'une lsion intressant le cerveau infrieur. Elle est souvent associe
une dyskinsie.
Hypotonie
L'hypotonie est une tolrance excessive, pour l'ge, la mobilisation
segmentaire lente, et une hyperlaxit importante. La motricit spontane est
alors rduite. Lorsque l'hypotonie est majeure, elle entrane des
dformations dues la gravit, avec cyphose puis cyphoscoliose.
Rfrences
[1] Rosenbaum P, et al. A report : the definition and classification of
Dfinition
L'autisme, depuis sa dcouverte en 1943 par Lo Kanner, a fait couler
beaucoup d'encre. En France, l'autisme est reconnu comme un handicap
depuis 1995 et comme un handicap cognitif depuis 2005. C'est un syndrome
d'tiologies et d'expressions multiples, allant de la limite (borderline) du
dveloppement typique jusqu' la gravit extrme impliquant des difficults
tous les niveaux : communication non verbale et verbale ; socialisation ;
relations ; motricit globale et fine ; coordination ; troubles sensoriels de type
hypodiscriminations, hyperdiscriminations, glissements sensoriels,
hallucinations sensorielles et troubles de l'intermodalit sensorielle.
Dans l'tat des connaissances publi par la Haute Autorit de sant (HAS)
en 2012, les TSA sont dfinis comme un groupe htrogne de troubles qui se
caractrisent tous par des altrations qualitatives des interactions sociales
rciproques et des modalits de communication et de langage, ainsi que par
un rpertoire d'intrts et d'activits restreints, strotyps et rptitifs. Une
dficience intellectuelle est mise en vidence dans de nombreux cas.
Ces anomalies qualitatives atteignent de manire envahissante la personne
et son fonctionnement et ce, en toutes situations. Les TSA regroupent des
tableaux cliniques divers, entranant des situations de handicap htrognes.
Le trouble du spectre de l'autisme (TSA) s'exprime prcocement dans
l'enfance, puis persiste tous les ges de la vie. Il est caractris par un
dveloppement altr manifeste avant l'ge de 3 ans, avec une perturbation
caractristique du fonctionnement dans chacun des domaines suivants :
interactions sociales rciproques, communication et comportement
caractre restreint, rptitif et strotyp (par exemple, l'enfant rpte de
Mcanisme pathologique
Un terrain de susceptibilit gntique ou une lsion crbrale entranant un
dfaut de la barrire immunitaire, permettant une infection virale de
franchir cette barrire pendant la gestation (cytomgalovirus,
encphalopathie herps), et la grande prmaturit pourraient tre des
scnarios possibles. La consquence est une altration de la formation des
synapses2 au cours du dveloppement du systme nerveux, entranant une
slection anormale de rseaux de neurones, sur un terrain de susceptibilit
gntique. Ces perturbations et celles des cellules gliales se produiraient
particulirement dans les trois premiers mois de gestation.
Les consquences physiopathologiques seraient des dommages prcoces
au niveau du tronc crbral, du systme limbique, du corps calleux, du
cervelet et du cortex fronto-temporal.
Les publications les plus rcentes mettent en vidence des altrations du
fonctionnement de systmes crbraux impliqus particulirement dans le
dcodage de l'information sensorielle, motrice et motionnelle.
Prvalence
En France, les TSA sont valus avec les troubles apparents 1 sur 160 (aux
tats-Unis : 1 sur 100). La sex-ratio indique gnralement 3,8 garons pour
une fille, ce rsultat restant en discussion l'heure actuelle, les paramtres
diagnostics tant considrs trs orients masculins. Ce taux de prvalence a
depuis quelques annes explos et ce, en raison des modifications des
Signes cliniques
Dans les formes syndromiques, le tableau clinique comprend, outre le
phnotype comportemental, une constellation de signes avec anomalies
morphologiques (dysmorphies) et anomalies viscrales. Les pathologies et
troubles le plus souvent rencontrs sont les troubles du sommeil, les
troubles psychiatriques (principalement anxit, dficit de l'attention),
l'hyperactivit, l'pilepsie, des troubles viscraux, une dficience
intellectuelle. Les principaux domaines du dveloppement prsentant des
particularits chez les personnes avec TSA sont :
les apprentissages et l'application des connaissances : regarder, couter,
imiter, acqurir le langage, fixer son attention, etc. ;
la communication : recevoir et produire des messages verbaux ou non
verbaux (contact oculaire, rponse la voix humaine, vocalisation
prverbale, pointage, utilisation de pictogrammes) ;
les relations et interactions avec autrui : nouer ou mettre fin des
relations avec autrui, au sein ou l'extrieur de la famille, etc.
Troubles sensoriels
Le fonctionnement sensoriel des personnes avec TSA est altr avec une
ractivit particulire aux diffrentes stimulations sensorielles. Toutes les
sensorialits peuvent tre touches (vision, audition, olfaction, gustation,
tact, proprioception, quilibration) en raison d'un trouble de filtrage des
informations perues ou d'une inconstance perceptive. Les modalits de
traitement de l'information sensorielle peuvent s'accompagner galement de
dsordres de l'intermodalit sensorielle (traiter plusieurs sensorialits en
mme temps) dus une anomalie du traitement temporospatial
d'vnements multimodaux. L'expression de la douleur prsente des
particularits, les douleurs somatiques pouvant se traduire par une
apparition de troubles du comportement ou de conduites de retrait.
Troubles moteurs
Les fonctions motrices peuvent tre atteintes, en particulier les fonctions
d'organisation du mouvement : fonctions de coordination visuomanuelle,
d'anticipation des ajustements posturaux, de la planification du mouvement
et d'intention qui suppose une motivation pour agir et l'organisation de
l'action vers un but.
Ces troubles moteurs sont intriqus aux troubles sensoriels. Les difficults
motrices s'expriment diffrents niveaux :
le niveau d'activit motrice qui peut tre dviant aux niveaux quantitatif
(enfant soit apathique soit hyperkintique ou une alternance des deux) et
qualitatif ;
des troubles du tonus, avec la plupart du temps une hypotonie globale
lie un dcalage dans le droulement du calendrier moteur. Cette
hypotonie a un retentissement orthopdique (dformation des axes des
membres infrieurs, attitude scoliotique, cyphose, pieds plats), et sur la
Diagnostics diffrentiels
Il ne faut pas confondre TSA, marasme (du grec dprir ) et hospitalisme.
Les travaux les plus rcents sur le dveloppement et le fonctionnement du
cerveau permettent de mieux faire la diffrence entre TSA, carences
relationnelles et dficit sensoriel (audition, vision, olfaction, tact,
quilibration, sensibilit la douleur, sensibilit la temprature, sensibilit
aux infrarouges). Dans le cas de carences relationnelles, les examens
cliniques neuropdiatriques rpts et approfondis montrent une volution
favorable allant jusqu' la rversibilit des symptmes quand le milieu
devient satisfaisant. De plus, l'absence de troubles cognitifs importants ou,
s'ils existent et dans une certaine mesure, leur sensibilit aux changements
environnementaux marquent la diffrence. L'existence de troubles du
langage mais sans anomalie de la communication et la capacit ragir
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opportunment des situations d'extrme urgence (danger de mort)
permettent galement le diagnostic.
Enfin, une expression de souffrance en continue, mais avec des procdures
de rsolution de tche (sensorielle, motrice, cognitive) adaptes la
situation, caractrise les carences relationnelles. Les enfants en institution,
abandonns dans les orphelinats, sans stimulation, sans chauffage efficace,
se balancent dans leur lit dont ils n'ont pas le droit de descendre, se
procurant ainsi les stimulations labyrinthiques qui leur font dfaut.
En cas de surdit, l'utilisation de gestes et mimiques de communication
faisant preuve d'une imagination ludique prsente (faire semblant) peut tre
accompagne de relations sociales et d'un comportement ludique partag
perturbs, mais qui existent.
En revanche, dans le cadre des TSA, les performances sensorielles et
cognitives sont dsorganises, discordantes. Les procdures de rsolution de
problme sont incohrentes.
Les diagnostics diffrentiels sont les suivants :
les enfants intellectuellement prcoces, dont le quotient intellectuel est
suprieur la moyenne (au-dessus de 130) mesur partir de l'ge de 4
ans l'aide du test de Weschler III : ce sont des enfants curieux de tout,
possdant un langage labor, qui questionnent trs tt. Ils prsentent
parfois des difficults de maturation psychologique avec un dcalage
entre la maturit affective et la maturit intellectuelle. Trs sensibles, avec
un grand dgot de l'injustice, ils possdent un grand sens de l'humour.
Mais, leurs actions charges de sens, leur adaptibilit, leur sociabilit les
diffrencient des autistes de haut niveau ou Asperger ;
les enfants avec hyperactivit isole : ils ont une exagration ou un
accroissement de l'activit (permanent ou temporaire : cyclique) ;
les enfants prsentant un trouble attentionnel isol, ou trouble dficitaire
de l'attention, et un comportement chronique d'impulsivit et
d'inattention. Le diagnostic est pos dans la classification DSM-5 par une
srie de 14 signes dont huit au moins doivent tre prsents, notamment
une incapacit durable et importante se concentrer sur une tche,
attendre la fin de la question avant d'y rpondre, rester impliqu dans la
mme tche, jouer calmement, tenir compte de ce qui est dit, ne pas
s'engager dans des activits dangereuses.
Les critres diagnostiques des TSA [3] ont t dvelopps dans une
classification servant de rfrence internationale : le Manuel diagnostique et
statistique des dsordres mentaux de l'Association amricaine de psychiatrie
Signes prcoces
La M-CHAT [4] est un outil de dtection prcoce des signes d'autisme chez
les trs jeunes enfants. Elle a t mise au point par Simon Baron-Cohen
(CHAT, 1992) partir d'un certain nombre de comptences dficitaires
observes chez les enfants ultrieurement diagnostiqus autistes qui sont :
l'absence du jeu de faire semblant ;
l'absence de pointage protodclaratif ;
l'absence de comportement d'attention conjointe (fig. 5.1).
Conclusion
L'intervention ostopathique se situera sur les consquences lies /aux :
l'hypotonie ;
strotypies ;
la non-utilisation optimale des possibilits articulaires, gestuelles,
posturales ;
troubles de l'quilibre ;
troubles relationnels avec dfaut d'interaction ;
troubles viscraux ;
troubles sensoriels ;
l'hyperactivit ; troubles de l'attention.
Rfrences
[1] Gazaniol N. Pertinence d'un traitement kinsithrapique prcoce des
troubles moteurs et de locomotion des enfants avec troubles du spectre
autistique [mmoire]. DIU de spcialit en kinsithrapie pdiatrique.
universit Paris-Descartes; 2013.
[2] Weiss MJ, Moran MF, Parker ME, Foley JT. Gait analysis of teenagers
and young adults diagnosed with autism and severe verbal
communication disorders. Front Integr Neurosci. 2013;7:33.
[3] American Psychiatric Association. Diagnostic and Statistical Manual
of Mental Disorders, (DSM-V). Washington: American Psychiatric
Association; 2013.
2
Contact entre deux neurones qui permettent le transfert des messages d'un neurone un autre.
Dfinition
Une plagiocphalie est une pathologie transitoire, priphrique, posturale et
acquise. Elle se distingue de la craniostnose par son inocuit
sur le dveloppement de l'encphale. C'est une asymtrie crnienne, non
synostose, avec aplatissement crnien postrieur, le plus souvent parito-
occipital (fig. 6.1 et 6.2).
FIG. 6.2 Dformation crnienne avec asymtrie marque (A). Mme enfant aprs
traitement (B, C).
Mcanisme de la dformation
Cette dformation du squelette crnien est lie des forces extrinsques
comme des contraintes mcaniques sur le crne in utero : La pression intra-
utrine agissant sur le crne ftal provoque sa dformation Le degr de
Diagnostic diffrentiel
Les craniostnoses vraies ou plagiocphalies synostosiques se distinguent
par une absence de suture, par soudure prmature. La croissance crnienne
va donc se dformer de faon caractristique selon le type de suture absente
(par exemple : la suture lambdode ou parito-occipitale). C'est une
dformation trs rare, reconnue l'imagerie ; les sutures touches se
ferment, alors que le prioste continue laborer de la substance osseuse,
donc il se forme un bourrelet osseux (arbre dcisionnel 6.3) [3].
Circonstances aggravantes
Un hmatome sous-priost parital douloureux, d une manuvre
obsttricale par ventouse, peut contraindre l'enfant garder une rotation
de la tte pendant plusieurs jours, l'aplatissement sera prennis car il est
plus facile de dormir sur un mplat postrieur que sur une bosse
compensatrice.
Un torticolis : c'est une attitude de la tte qui apparat lorsque le bb
garde de faon constante la tte incline d'un ct et tourne du ct
oppos avec raccourcissement de l'un des muscles du cou, du ct o la
tte penche (le sterno-clido-occipito-mastodien) qui accentue et fixe la
situation [5].
Signes cliniques
La squence dformative, en virgule
Il faut penser et examiner en termes de squence dformative et non en
point d'impact isol avec comme unique consquence une plagiocphalie.
L'enfant se prsente en grande virgule avec la tte tourne
prfrentiellement sinon exclusivement d'un ct, et incline de l'autre ct
sur l'paule oppose, avec de plus une composante d'hyperextension de la
tte en arrire (correspondant une flexion de la symphyse sphnobasilaire).
Son bassin est oblique et ses membres infrieurs sont dports d'un ct,
avec plus ou moins mtatarsus varus ou valgus ou talus.
Diagnostics diffrentiels
Il ne faut pas confondre la posture prfrentielle de la squence dformative
avec le rflexe tonique asymtrique du cou (RTAC). Dans le dernier cas, la
posture un bras en extension du ct o la tte est tourne et un bras
postrieur en flexion s'inverse quand on tourne la tte du ct oppose, ce
qui n'est pas le cas s'il s'agit de la squence dformative, en virgule : si l'on
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tourne la tte de l'enfant d'un ct puis de l'autre, le bras flchi et le bras
tendu ne s'inversent pas (arbre dcisionnel 6.4).
Conclusion
Afin d'ancrer l'ostopathie dans la mdecine, il tait ncessaire de revenir sur
l'embryologie et les comptences prcoces des nourrissons typiques. Puis,
l'explication sur les mcanismes de constitution des lsions crbrales et
leurs consquences nous ont permis de placer le sujet, qui sera dcrit dans la
deuxime partie de cet ouvrage, savoir les stratgies thrapeutiques que
l'ostopathe peut dployer afin de limiter, pallier et prvenir. Car s'il a un rle
curatif indniable, l'ostopathe a aussi un grand rle jouer dans la
prvention des consquences qui s'enchanent progressivement, du dbut de
la vie d'une personne handicape sa fin de vie.
la question que se pose le pdiatre : l'origine est-elle centrale ou
priphrique ? (soit une consquence directe d'une lsion crbrale, soit
des raccourcissements musculaires et tendineux fixant ces postures
anormales), le travail ostopathique sur l'outil corporel permet d'claircir la
situation, en vitant la confusion sur la nature des anomalies (Amiel-Tison,
Gosselin) : si les signes disparaissent, leur origine est priphrique ; s'ils
demeurent, leur origine est centrale.
Il est essentiel de savoir distinguer une anomalie due une dysfonction
somatique, sensible l'intervention ostopathique, transitoire, d'une
anomalie d'origine centrale, beaucoup moins sensible l'intervention,
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chronique, et dont les consquences voluent dans le temps.
L'ostopathe ne doit pas se contenter de traiter la plagiocphalie,
l'asymtrie crnienne, le problme de succion, mais envisager la pathologie
dans son ensemble, dans toutes ses expressions, avec une vision holistique,
en renforant les actions de prvention dveloppes en accord avec les autres
intervenants et les pdiatres.
Rfrences
[1] Grenier A. Prvention des raccourcissements musculaires et
dformations osto-cartilagineuses chez les nouveau-ns cerveau
ls, dans l'unit de soins intensifs no-natals. In: Amiel-Tison C,
Stewart A, eds. L'enfant nouveau-n : un cerveau pour la vie. Paris:
Inserm; 1995:146154.
[2] Amiel-Tison C, Soyez-Papiernik E. Place de l'ostopathie dans la
correction des dformations crniennes du nouveau-n et du jeune
enfant. Arch Pediatr. 2008;15:S25S31.
[3] Czorny A, Beaudic Y. Diagnostiquer et prendre en charge une
craniostnose. In: Neurochirurgie CHU de Besanon, Journes nationales
de nonatologie. 2008.
[4] Phippi H, Faldum A. Infantile postural asymetry and osteopathic
treatment : a randomized therapeutic trial. Developpemental Medecin
and Child Neurol. 2006;48:59.
[5] Vinchon M, Dhellemmes P. Les lsions traumatiques cranio-
crbrales lies l'accouchement. In: Neurochirurgie pdiatrique CHRU
Lille, Journes nationales de Nonatologie. 2008.
Introduction
Dans cette seconde partie seront tudies les dmarches cliniques mettre
en uvre, en ayant prsent l'esprit les structures anatomiques concernes,
mais aussi les contre-indications l'intervention ostopathique.
Les diffrentes techniques d'intervention en ostopathie ont t largement
dcrites par de nombreux auteurs (Solano, Druelle, Sergueef, Ricard).
J'apporterai un clairage quant leurs indications dans les diffrentes
pathologies tudies, en les replaant dans un contexte neurologique, et en
soulignant les modifications apporter suivant l'ge de l'enfant, la gravit et
la complexit de sa pathologie.
J'insisterai sur la prvention : l'intervention ostopathique va jouer
pleinement son rle dans la prvention des consquences successives des
pathologies, par l'empilement, les diffusions, l'largissement des
consquences dans le temps de la mise feu successives des diffrentes
tapes du dveloppement.
En neurologie pdiatrique, on doit distinguer trois niveaux de dysfonctions
:
une incapacit, une limitation des possibilits, une perte de chance (dans
la paralysie crbrale et les dysfonctions d'apprentissage) ;
une inorganisation (les retards , les dlais d'acquisition, les troubles
spcifiques du langage) ;
Anatomie et physiologie
L'ostopathie, c'est de l'anatomie, de l'anatomie et de l'anatomie.
W.G. Sutherland
Ostologie du crne
Le crne de l'enfant est volumineux, avec un frontal qui semble hypertrophi
par rapport la face (rduite au 1/8 du volume crnien, puis 1/4 du volume
2 ans et 1/2 l'ge adulte).
Le neurocrne cartilagineux ou chondrocrne naissant dans ce cartilage se
compose :
de l'occipital, sauf l'caille interparitale (membraneuse) ;
du sphnode, sauf les grandes ailes et les lames ptrygodiennes internes
(membraneuses) ;
des temporaux, sauf l'caille (membraneuse) ;
de l'anneau tympanique (qui atteint, comme tous les osselets, sa taille
dfinitive la naissance) ;
du cornet infrieur.
La base (ou symphyse sphnobasilaire) prend naissance dans le cartilage.
Le viscrocrne, qui forme le squelette de la face, est lui aussi cartilagineux,
car il est constitu par les axes cartilagineux des deux premiers arcs
branchiaux :
le premier arc centr sur le cartilage de Meckel, nomm arc mandibulaire,
constituant la mandibule, le marteau, l'enclume ;
le deuxime arc centr sur le cartilage de Reichert ou arc hyodien,
constituant l'trier (face externe de la platine de l'trier), l'apophyse
stylode, la petite corne de l'os hyode.
La vote crnienne a, quant elle, une double origine : msoderme et crte
Vascularisation du cerveau
Chez le ftus, le cerveau est privilgi par rapport aux autres organes ; la
vascularisation y a trs tt un caractre organis et reoit un sang plus
oxygn que le reste du corps.
Systme artriel
Aprs la 7e semaine de gestation, les artres s'allongent jusqu' la surface du
cerveau, avec variation de calibre. Au cours du 3e trimestre, le poids du
cerveau est multipli par quatre : le cortex crbral se dveloppe avec sillons
et circonvolutions et le rseau artriel se dveloppe galement, les vaisseaux
suivant le trajet de ces sillons. Les artres du cortex ont un trajet court, qui se
ramifie d'autant plus richement que la densit neuronale est plus grande,
comme dans le cortex moteur et le cortex visuel. Les artres centrales
perforantes naissent des trois artres crbrales principales dcrites plus
haut et vont jusqu' la base du cerveau ; elles vascularisent les noyaux gris
centraux, les voies optiques, les structures hypothalamo-hypophysaires.
Ces artres centrales fonctionnent comme des artres terminales (ne
rejoignent rien), donc tout le territoire peut tre ischmi (pas de possibilit
de supplances).
Systme veineux
Deux grands systmes co-existent : un systme superficiel (sinus dure-
mrien) et un systme profond (ampoule de Galien). Ils se jettent dans un
confluent commun : la veine jugulaire (pressoir d'Hrophyle). Le cercle
veineux double le polygone de Willis. Un autre systme, avec les veines
crbrales internes, est destin aux rgions priventriculaires (trs souvent le
sige de lsions).
La rgulation du flux sanguin crbral est couple au mtabolisme
cellulaire (en particulier du glucose et de l'O2). Une autorgulation
Physiologie de la succiondglutitionmastication
(fig. 7.4)
La succion
Les muscles concerns par la succion sont les massters, les orbiculaires de
la bouche, le buccinateur, les muscles de la langue, les muscles de la
mandibule (+++ muscles ptrygodiens latraux). la naissance, les
processus ptrygodiens du sphnode, sur lesquels s'insrent les muscles
ptrygodiens, ne sont pas compltement dvelopps. L'action de sucer
stimule leur dveloppement. Chez le nourrisson, un rflexe de dglutition est
La langue
C'est un des lments majeurs de la succion. Elle comporte des muscles :
intrinsques, permettant les mouvements prcis ncessaires la succion,
la dglutition et au langage. Ce sont les muscles longitudinaux suprieur
et infrieur, les muscles transverses et le muscle vertical de la langue ;
extrinsques, ayant leur origine sur le crne et l'os hyode, et consistant en
quatre muscles pairs :
muscles gnioglosses : ils naissent de la mandibule, se fixent sur l'os
hyode, se mlent aux muscles intrinsques de la langue,
muscles hyoglosses : ils naissent sur l'os hyode et se perdent dans la
langue,
muscles styloglosses : ils naissent des processus stylodes des os
temporaux et se terminent dans la partie latrale de la langue,
muscles palatoglosses : ils naissent de l'aponvrose du palais mou et se
terminent dans la partie latrale de la langue.
Le squelette ostofibreux de la masse musculaire linguale est form par
l'os hyode, sur le bord suprieur duquel s'insre la membrane
hyoglossienne, prolonge en avant par le septum lingual. Le septum lingual
divise la langue en deux moitis. Sur sa face infrieure, un repli membraneux
vertical fixe la langue au plancher buccal, c'est le frein de la langue. De la
sorte, la langue reste mobile et peut assurer des fonctions aussi diverses que
sucer, lcher, dglutir, manger et parler. Le frein de la langue ne doit pas tre
court. Sinon, l'allaitement peut tre difficile et, ultrieurement, la
prononciation de certains sons (comme Z, D, T, S, N, L) peut tre entrave.
Pour toute malposition linguale, les dysfonctions de la mandibule, des os
temporaux par les processus stylodes et de l'os hyode peuvent
potentiellement affecter la tonicit de la musculature linguale et ds lors
interfrer avec la position linguale. Le plus souvent, la position
dysfonctionnelle de la langue est basse et antrieure, ce qui entrane une
malocclusion, souvent associe un dplacement infropostrieur de la
partie antrosuprieure de l'os hyode [3].
La coordination
La succion, la dglutition et la respiration doivent tre coordonnes. Cette
coordination est possible partir de 35 semaines de gestation. Vers le 4e 5e
mois, le bb ouvre la bouche quand une cuillre s'approche ou touche ses
lvres, et environ 2 semaines plus tard, la langue est utilise pour dplacer la
nourriture vers l'arrire de la bouche pour avaler.
La coordination se met en place en trois temps :
temps oral : arrive du lait ou de la nourriture dans la bouche ; la partie
antrieure de la langue appuie contre le palais dur ; chez les nourrissons,
les muscles buccinateurs permettent d'aspirer ;
temps pharyngien : la langue envoie le bol vers l'arrire de la bouche dans
le pharynx et le rflexe de dglutition est provoqu ; les rcepteurs
sensitifs transmettent des informations au centre de la dglutition par les
V, IX et X. L'activit motrice qui en rsulte est dclenche par les IX et X.
Pendant ce temps pharyngien, lorsque la langue propulse le bol vers
l'arrire, l'os hyode est dplac vers l'avant, le larynx vers le haut et
l'avant, vers la base de la langue et l'piglotte recouvre l'orifice suprieur
du larynx. Le dplacement de l'piglotte et le rapprochement des plis
vocaux du larynx se combinent pour empcher le passage de nourriture
dans la trache. Ainsi le bol passe dans le pharynx, se divisant autour de
l'piglotte, pendant que le palais mou se dplace contre la paroi
pharyngienne postrieure pour fermer l'orifice nasopharyngien. Les
muscles stylopharyngiens tirent les parois du pharynx vers le haut et le
dehors, ce qui dilate l'orifice sophagien et facilite le passage dans
l'sophage du bol encore sous l'influence de la gravit et des contractions
des constricteurs pharyngiens ;
temps sophagien : il est totalement dpendant du systme nerveux
autonome (SNA) via les nerfs vagues et les ganglions sympathiques
cervicaux et thoraciques.
La dysfonction
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La mandibule peut tre mal positionne, due la position in utero ou la
compression lors de la naissance, mais le rflexe de succion, neurologique,
est prsent. En revanche, des douleurs mandibulaires d'origine mcanique
entranant des pleurs, un refus de succion seront traites. L'ostopathe va
alors vrifier, grce aux tests qui lui sont propres, le bon fonctionnement des
structures musculosquelettiques indispensable une bonne succion. Un
bb qui pleure parce qu'il souffre d'une anomalie de positionnement de la
premire vertbre cervicale, suite une naissance ayant ncessit l'utilisation
de forceps par exemple, pourra tre soulag par un recentrement de cette
vertbre par rapport l'occiput ou la deuxime cervicale, lui redonnant
ainsi un fonctionnement sans tension mcanique.
Un problme de reflux gastro-sophagien peut avoir pour origine une
suture occipito-mastodienne gauche serre entre malaire et frontal (due
des forceps en prise oblique) entranant reflux, avec remontes acides
douloureuses. Le nerf pneumogastrique gauche, qui a une action sur les
sphincters digestifs, innerve galement la vsicule biliaire et a donc un
retentissement sur la digestion. Le pneumogastrique droit, qui innerve en
particulier l'intestin, a une incidence ventuelle sur les coliques du
nourrisson. La libration manuelle de la zone occipito-temporale amliore le
passage du pneumogastrique, le reflux ainsi que les coliques s'attnuent
voire disparaissent. Des techniques oro-maxillo-faciales seront alors
appliques aprs examen :
externe : test des zones labiojugale et craniocervicale et test des
articulations temporomandibulaires ;
interne : massif lingual, valuation du frein.
L'intrication des praxies ncessaires la dglutition, la mastication, la
phonation, la ventilation, forme un tout comportemental ; elles peuvent
tre parasites par l'habitude de succions non nutritives (doigts, langue,
ttines, doudous, biberons, crayons) ou par des strotypies occlusales
(bruxisme).
Rfrences
[1] Renaudeau P. Rponse au Dr Pedespan. Septembre 2011. En ligne
www.osteopathie-france.net.
[2] Hourtoulle FG. Les nerfs crniens. Paris: Maloine; 1971.
[3] Williams PL, Warwick R, Dyson M, Bannister LH. Gray's Anatomy.
37th ed London: Churchill Livingstone; 1989.
Mthodologie gnrale
Dfinition
Dans la prise en charge, prcoce puis continue, des pathologies concernes
dans cet ouvrage, la dmarche prventive a t dfinie comme trs
importante. Prvoir sans prdire, organiser et limiter les consquences
dformatives le mieux et le plus longtemps possible sont le pivot de notre
intervention. Un corps d'enfant, en pleine maturation, se travaille , se
traite comme de la pte pain , s'allonge, s'tire lentement, avec des
points d'appui successifs.
Concept
La mthodologie sera conue selon le concept de chanes logiques [1]
savoir comprendre et agir sur l'enchanement des vnements entranant
des dysfonctions successives afin d'aboutir des arbres dcisionnels
spcifiques pour chaque patient (loin des fiches de cuisine souvent
demandes).
L'arbre dcisionnel ou algorithme sera le fil conducteur, allant de la
dmarche clinique (connaissances du dossier et des investigations
complmentaires ventuelles, du diagnostic mdical, puis valuation-bilan
ostopathique sous la forme d'un examen clinique) la recherche des chanes
logiques pour en arriver aux dcisions thrapeutiques.
Le champ d'intervention vise curative, agissant sur la douleur, le tonus,
l'activit musculaire et articulaire ainsi que sur les dysfonctions somatiques
prcoces des nourrissons, sera dcrit.
valuation ostopathique
L'valuation ostopathique se pratique en respectant l'ordre des tapes
suivantes :
valuation de la mobilit des membres infrieurs (Chopart, Lisfranc,
Contre-indications
Torticolis fbrile
Le torticolis fbrile est une urgence diagnostique et thrapeutique. Toute
attitude asymtrique qualifie de torticolis accompagne de signes fbriles et
de douleurs doit tre explore avant toute intervention de type
ostopathique. Souvent banal et sans lendemain, le torticolis doit cependant
faire rechercher une pathologie sous-jacente. Symptme aspcifique, le
torticolis expose de nombreuses erreurs impliquant un examen minutieux
dans la crainte d'ignorer une pathologie grave. C'est une contraction
musculaire avec position vicieuse de la tte, avec douleurs et fivre (cause
infectieuse avec, plus ou moins, abcs). Les causes peuvent tre une infection
: ORL, dentaire, osto-articulaire. C'est une urgence diagnostique et
thrapeutique pour viter des complications potentiellement svres. C'est
une urgence ORL, qui peut survenir tout ge chez un enfant sain. Une
altration de l'tat gnral (fivre leve) et une dysphagie douloureuse,
parfois une hypersialorrhe, une voix basse et une haleine ftide sont des
signes cliniques importants. Les complications possibles sont infectieuses
(choc septique), mcaniques (compression nerveuse et de l'arbre respiratoire
haut), hmorragiques (extension de l'infection l'artre carotide interne).
Infections parapharynges
Le phlegmon rtrostylien est un risque de complications vasculaires graves
car il est li au passage de la carotide interne, de la veine jugulaire interne,
des nerfs IX, X et XI et du sympathique cervical dans cet espace. La
mastodite peut entraner une diffusion de l'inflammation aux feuillets
aponvrotiques des muscles sterno-clido-mastodiens et digastriques.
Syndrome de Sandifer
Il est constat en cas d'encphalopathie, il associe posture anormale du cou,
hernie hiatale et reflux gastro-sophagien, souvent interprt comme une
attitude antalgique due l'sophagite. Une malposition prolonge de la tte
lors d'une intervention chirurgicale (rotation, hyperextension lors d'une
endoscopie) peut amener un tableau comparable [2].
Hypotonie de la trisomie 21
Sur un terrain de grande hypotonie, une possible malformation d'une
vertbre cervicale doit tre aborde avec circonspection. Demander une
radiographie panoramique n'est pas une prcaution superflue.
Situations cliniques
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Le jeune enfant : de la naissance quelques
mois
La prise de rendez-vous sera justifie par une succion peu efficace, une
hyperexcitabilit ractive par toute stimulation, un problme de sommeil,
des problmes digestifs (rgurgitations, vomissements), une plagiocphalie,
l'absence de la tenue de tte, une anomalie de la poursuite visuelle, parfois
en amont d'un diagnostic neurologique.
Toutes ces situations rendent la vie quotidienne difficile, mais ne
recouvrent pas toujours, du moins aux yeux des parents, une difficult
d'ordre mdical importante, ncessitant investigations mdicales et prise en
charge globale.
Des signes de dpression du systme nerveux central, signant une
pathologie neurologique, peuvent concider avec des problmes posturaux et
une asymtrie crnienne. Dans ce cas, notre intervention sur le corps de
l'enfant peut aider au diagnostic neuropdiatrique, par limination des faux
positifs, en distinguant le central du priphrique . Ceci permet au
pdiatre de prciser l'existence ou non d'un substrat neurologique. En effet,
les consquences des attitudes prfrentielles maintenues soit in utero, soit
aprs la naissance provoquent des artfacts qui brouillent l'interprtation des
rsultats de l'examen neuropdiatrique (ATNAT).
valuations et tests
valuation clinique
On value dans l'ordre suivant :
l'tat physiologique selon l'chelle de Prechtl et Beintema, cote de 1 5
(lthargie, tat d'veil calme, hyperexcitabilit, variabilit des tats,
consolabilit) ;
la couleur et la brillance des cheveux, la qualit de la peau (fragile, trs
fine) et des ongles (cassants, stris, jaunis), la transpiration (intensit,
odeur), la salive (intensit, odeur) ;
la succion (intensit, dure de la saccade), la forme et la tonicit de la
Tests
Test d'coute fascial
Position du sujet : dcubitus dorsal.
Position du thrapeute : assis en latral du patient.
Mise en place des paramtres : valuer les trois sphres principales =
au niveau pelvien : prise sacrum ;
au niveau thoracique : prise diaphragme ;
au niveau crnien : prise SSB.
Action : le thrapeute rflchit en volume et suit les tensions jusqu' ce
qu'un obstacle, un frein n'empchent d'aller plus loin, cherchant la lsion
dite primaire, chaque niveau, dans tous les quadrants (nord, sud, est,
ouest).
Temps thrapeutique
Techniques gnrales
J'utilise les techniques indirectes pour les nourrissons, enfants et adolescents
dans l'ordre suivant :
au niveau articulaire : Chopart/Lisfranc, tibiotarsiennes, ttes de pron,
sacro-iliaques, toutes les vertbres, paules, coudes, poignets,
mtacarpiens, grand os, sternocostales, sternoclaviculaires (fig. 8.4) ;
Procdures utilises
Action sur la synchondrose sphnobasilaire
Quatre doigts (fig. 8.5)
Approche sternocostale
Objectif : augmenter les mouvements costaux ; limiter scoliose et cyphose.
Positions : enfant en dcubitus dorsal ; praticien debout en latral.
Action : une main sternale, une main costale, remonter tous les niveaux
jusqu'aux clavicules.
Chanes logiques
Intellectualisation de la dmarche ou VIA (valeur intellectuelle ajoute) : le
choix et la rdaction du programme thrapeutique supposent une rflexion et
une constatation suivies de dductions, c'est--dire l'arbre dcisionnel. Cela
consiste remonter la chane de tension rciproque, qui diffuse d'une
extrmit du corps l'autre : la peau, les membranes de recouvrement
musculaires, les ligaments, les tendons, les capsules articulaires, les
aponvroses, soit le tissu conjonctif dans son ensemble.
Il s'agit galement de comprendre o se trouve la(les) lsion(s) primaire(s),
puis de dcliner les consquences ventuelles sur les diffrents systmes qui
entranent ou entraneront des perturbations sur les diffrentes fonctions.
Il reste choisir dans les exemples proposs les procdures ou techniques
permettant de rsoudre progressivement le maximum de dysfonctions
articulaires, tissulaires, vasculaires, viscrales pour chaque enfant, tenant
compte de son ge et de la gravit de sa pathologie (tableau 8.1).
Tableau 8.1
Exemples de chanes logiques (lecture de gauche droite)
Trijumeau Troubles de la succion Solliciter les nerfs Expansion des trous dchirs
Glossopharyngien dglutition concerns postrieurs et des foramina
Grand hypoglosse mastication jugulaires
Nerf vague
Clon descendant et clon Hypotonie Diminuer la constipation Harmoniser les tensions entre
sigmode iliaques et clon
Action sur la posture en chandelier, mains fermes, pouces l'intrieur, avant-bras en pronation
Tte, cou, membres Persistance des ractions Dsolidariser le tte et les Dcompaction de la
suprieurs archaques (RTAC) membres suprieurs sphnobasilaire
Harmonisation des
tensions tissulaires
antropostrieures et
latrales
Tronc, membres Pas de rattrapages Permettre les ractions Librer les rotations
Rfrences
[1] Gedda M. Dcision kinsithrapique, identit, dmarche, chanes logiques.
Paris: Masson; 2001.
[2] Daya H, et al. Retropharyngeal and parapharyngeal infections in
children : the Toronto experience. Int J Pediatr Otorhinolaryngol.
2005;69:8186.
[3] Grenier A. Prvention des dformations prcoces de hanches chez le
nouveau n cerveau ls. Maladie de Little sans ciseaux ? Ann de
Pdiatrie. 1988;35:423427.
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C H AP I T R E 9
Mthodologie applique la
plagiocphalie
Si la contrainte initiale a dbut la base du crne, alors la dformation de la
vote est secondaire et se rsoudra avec l'harmonisation des mcanismes de
la base.
En effet, la seule articulation crnienne vritablement fonctionnelle chez le
nouveau-n est l'articulation atlanto-occipitale, c'est--dire la symphyse
sphnobasilaire (SSB).
En consquence, la rgion condylaire est implique dans les
plagiocphalies dont l'origine se situe la base du crne. Il existe le plus
souvent une contrainte entre occiput et atlas qui peut impliquer C2 et C3, car
d'un point de vue mcanique C3 constitue une zone charnire du rachis
cervical. Elle est au croisement des forces produites dans le complexe
suprieur (crne, atlas, axis) avec les forces du complexe infrieur.
La faux du cervelet, qui se prolonge depuis la tente du cervelet vers le bas,
le long de la ligne mdiane de la table interne du supra-occiput, pour s'ancrer
dans le prioste de l'arc neural de C1 C3, est souvent concerne dans les
plagiocphalies dont l'origine se situe la base.
Si elle n'est pas traite, une contrainte additionnelle se cre par
l'intermdiaire des tissus de la nuque, ce qui peut entraner deux effets :
d'une part, la contrainte secondaire dans la rgion cervicale va maintenir
le schma de base ;
d'autre part, elle peut suffire produire un torticolis.
Il faut faire la diffrence entre :
la plagiocphalie primaire cre directement sur la base par un appui
prcis sur la vote = elle sera visible la naissance, trs sensible l'action
rapide de l'ostopathe ;
la plagiocphalie secondaire qui n'est en gnral pas dcele la naissance
et se dveloppe dans les premiers mois, par conservation de l'attitude
prfrentielle en virgule [1].
Chanes logiques
Les dformations acquises in utero et l'impact du sommeil sur le dos ont
facilit l'apparition de la plagiocphalie et de raccourcissements musculaires
(trapzes et sterno-clido-mastodiens) visibles l'examen clinique (fig. 9.1).
Objectifs
Ils consistent rgler les problmes suivants :
problmes posturaux : asymtrie crnienne, torticolis congnital, pseudo-
scoliose du nouveau-n, plagiocphalie, mtatarsus varus ;
problmes de succion ;
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inconfort cr par la position prfrentielle asymtrique et sa consquence
: la plagiocphalie ;
mcanisme dformatif de la plagiocphalie avec distorsion craniofaciale :
au cours de la gestation, une rotation/inclinaison de la tte ftale
entranera dans un premier temps un raccourcissement
musculotendineux et donc des dformations secondaires, car celles-ci
sont souvent amorces in utero. Le massif craniofacial et la colonne
vertbrale forment un tout, un ensemble, maintenu par l'appareil
membraneux jouant le rle de haubans. Le crne du bb permet une
certaine mobilit grce la mobilit des sutures, l'augmentation passive
de la vote, par effet mcanique li l'expansion inspiratoire et au retour
expiratoire.
Temps diagnosticvaluation
L'valuationpalpation ostopathique permet de sentir la mobilit
physiologique au niveau des sutures, en relation avec la respiration de
l'enfant. L'ostopathe place chacun de ses doigts sur des os voisins pour
percevoir la mobilit entre chaque pice osseuse. Lorsque la mobilit est
limite ou absente dans un des secteurs de la vote ou de la base, les
raccourcissements tissulaires fixeront la ou les sutures dans les zones
concernes.
Temps thrapeutique
En cas d'immobilit d'une ou plusieurs sutures, l'ostopathe prend appui sur
les zones les plus rsistantes (mastodes ou arcades zygomatiques) de faon
tirer la zone contrainte pour rendre la mobilit aux sutures pathologiques. Il
maintient la zone normalement mobile et tire les zones immobiles ; ce n'est
jamais brusque, restant dans les limites de la physiologie.
Recherche des :
signes trophiques (peau, dme, tches de naissance, ongles, cheveux) ;
tensions musculaires.
valuation de la mobilit tissulaire et sutures (SSB, occiput/temporal,
temporal/parital, malaires, ATM, sacrum).
Temps thrapeutique : dcompaction de la SSB/expansion de la base,
technique des quatre doigts, dcompression condylienne bilatrale, prise
fronto-occipitale, normalisation des temporaux, ATM.
Conseils de positionnement.
Rfrence
[1] Peyrou P, Moulies D. Le torticolis de l'enfant : dmarche
diagnostique. Arch Pdiatr (Paris). 2007;12641270.
Signes cliniques
De la naissance au 4e mois
Les parents signalent le rejet permanent de la tte en arrire ; l'extension
passive du tronc excde la flexion. Les ractions archaques sont encore trs
prsentes, le redressement global en position debout n'a pas disparu ; les
acquisitions attendues ne sont pas l, en particulier l'enfant ne tient pas sa
tte dans l'axe (30 secondes) lorsqu'il est assis.
De 4 8 mois
Certains signes cliniques attirent l'attention : un accroissement insuffisant du
primtre crnien, un ventuel chevauchement de sutures, un dficit des
muscles flchisseurs de tte. De plus, un dsquilibre du tonus axial, un
veil, une poursuite visuelle et une sociabilit mdiocres ainsi que des mains
toujours fermes sont de mauvais pronostic.
La prdominance des muscles extenseurs, antigravitaires est visible. Une
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relaxation insuffisante des membres empche la manipulation d'objet et la
tenue de la station assise (par dsquilibre, les genoux tant trop hauts ).
La persistance des rflexes primaires (Moro, rflexe tonique asymtrique du
cou, marche automatique ) est inquitante.
La suture temporale est localise stratgiquement la jonction de la vote
et de la base du crne. La prsence de bourrelets provoqus par le
chevauchement de la suture squameuse (paritale sur caille du temporal)
pour dfinir une croissance sub-optimale est le signe d'une croissance limite
des hmisphres crbraux. En cas d'atrophie crbrale svre, on trouve un
chevauchement de toutes les sutures.
Le tonus passif axial est valu en comparant les incurvations ventrales et
dorsales. Le rsultat typique est : flexion suprieure ou gale l'extension. Si
l'extension du tronc l'emporte sur la flexion, ce sera la marque prcoce et
dfinitive d'une lsion du cerveau suprieur, aprs correction d'un
raccourcissement ventuel des trapzes.
Les consquences fonctionnelles possibles sont l'absence de contrle de la
tte, l'chec en arrire de la station assise, l'absence de manipulation. L'veil
et la sociabilit seront mdiocres ou inexistants. La vision et l'audition
peuvent tre touches. Les signes neurologiques persistent et s'affirment.
Au 9e mois
Le relchement du tonus passif n'a pas atteint les membres infrieurs, il est
donc difficile de placer l'enfant en position assise sur la table, car les genoux
sont hauts et rapprochs. L'action des extenseurs prdomine encore,
anormalement ; le rsultat en est un chec en arrire dans la station assise.
Les pieds sont en extension permanente, et la dorsiflexion rapide du pied
montre un arrt brusque. Les rflexes ostotendineux sont vifs. Cette
anomalie l'tirement rapide explique que l'apprentissage de la marche se
fera sur la pointe des pieds. Les parents signalent des ractions brusques
dclenches par un bruit, des poings ferms, des jambes raides ; le fait qu'il
veut toujours tre debout mais ne tient pas assis est trs caractristique.
Les acquisitions attendues ne sont pas l : pas de station assise
indpendante, ne se retourne pas, ne se dplace pas, n'utilise que peu ou pas
ses mains.
De 8 12 mois
Au-del de 12 mois
On note deux situations :
soit les signes dcrits au paragraphe prcdent se sont accentus, l'enfant
ne marche pas et le diagnostic de paralysie crbrale est confirm ;
soit les signes se sont estomps entre 10 mois et 1 an, l'acquisition de la
station assise s'est faite entre 9 et 12 mois, celle de la marche entre 18 et
24 mois.
Dans le second cas, la manipulation d'objets n'est pas satisfaisante,
l'quilibre est prcaire avec chutes. Parfois, on note l'mergence d'une triade
groupant des signes neuromoteurs et crniens de mme nature que la
paralysie crbrale, mais de svrit moindre et d'apparition plus tardive.
Au cours des troisime et quatrime annes, en cas d'volution favorable,
la paralysie crbrale ne sera pas patente, la motricit globale demeure
imparfaite, car il reste des signes de spasticit modre. Les acquisitions
attendues (lancer une balle, sauter sur un pied, tenir sur un pied plus de trois
secondes) seront retardes mais aussi dvies. Toute la motricit est
saccade, maladroite, avec toujours des problmes d'quilibre ; la motricit
fine est galement en dfaut. Au cours des cinquime et sixime annes, le
dficit moteur reste visible, en particulier sur les performances qui
demandent coordination, rapidit, prcision.
Spasticit et raccourcissements
La spasticit rsiste une pression continue, puis cde lentement. Le
raccourcissement rsiste une pression continue mais ne cde pas.
Si l'intervention prcoce n'a pas t mise en place, des raccourcissements
musculaires et tendineux s'installent. C'est la longueur des muscles et de
tous les tissus environnants qui est concerne. Il s'agit d'une simple
adaptation la longueur, physiologique. La contraction anormalement
maintenue des groupes musculaires spastiques entrane des diminutions de
longueur de tous les tissus (fibres musculaires, tendons, ligaments, capsules
articulaires, membranes aponvrotiques recouvrant les muscles).
Cas cliniques
Cas clinique n 1
Anamnse
L'enfant est venu pour la premire fois mon cabinet l'ge de 4 mois 2
mois et demi d'ge corrig (AC) , envoy par sa kinsithrapeute. Il lui avait
t adress pour mtatarsus bilatral. Devant l'tat de l'enfant, son
hyperexcitabilit et l'angoisse des parents, elle me l'a confi pour autre avis.
Il hurle, se cambre, sursaute tout instant. C'est un garon aux cheveux et
Imagerie
Elle montre les aspects typiques de leucomalacies priventriculaires avec
dilatation ventriculaire passive, prdominant sur le ventricule latral gauche
(VLG), avec atrophie de la substance blanche prdominant en frontoparital,
plus amincissement extrme du corps calleux et bras postrieurs des
capsules internes en hypersignal (anormal pour l'ge).
Cas clinique n 2
Anamnse
Garon de 6 mois (4 mois et demi AC) n 34 semaines, de poids 2370 g la
naissance, de taille 47 cm et de primtre crnien 31 cm. Une malformation
utrine (utrus cloisonn) explique la naissance prmature. Au cours d'un
double transfert, des difficults d'adaptation respiratoire avec apnes sont
apparues. Un EEG J3 montre des pointes rolandiques positives bilatrales
et un scanner crbral J16 indique des foyers hmorragiques multiples
dans la substance blanche. Durant les premires semaines, une
hyperexcitabilit majeure est constante.
Il pse 6900 g pour une taille de 65 cm et un primtre crnien de 41 cm.
Une hyperexcitabilit trs importante et un tonus antigravitaire
prdominant, plus un stretch phasique bilatral plus important gauche
sont nots. La croissance du primtre crnien est trs lente (avec
microcphalie 2DS 4 mois) avec fontanelle ferme et bourrelets des
sutures squameuses. Une dficience visuelle importante avec des potentiels
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voqus visuels trs pathologiques a t dmontre.
Au total, il s'agit d'une pathologie nonatale majeure chez un gros
prmatur insuffisamment pris en charge avec leucomalacies
priventriculaires (LPV) diffuses hmorragiques et atrophie crbrale
majeure (primtre crnien < 2DS). L'expression prcoce de la spasticit
signe la gravit de la situation. On note des raccourcissements musculaires,
en particulier des trapzes. L'volution ultrieure montre une paralysie
crbrale avec quadriplgie trs svre, spasticit et dyskinsie, peu de
communication, une dficience visuelle importante et une pilepsie.
Objectifs thrapeutiques
Chanes logiques
Chercher dans le rpertoire prcdent les enchanements logiques.
Cas clinique n 3
Anamnse
Un garon de 3 ans et 3 mois est amen par ses parents la consultation. Il
est n 28 semaines, avec un poids de 1000 g. L'histoire nonatale indique
une rupture prmature des membranes et 6 jours plus tard un
accouchement cphalique facile. Ventil 3 jours, une chographie
transfontanellaire montre une hmorragie de la zone germinative. l'ge de
1 mois, dilatation discrte du ventricule latral gauche.
l'examen ATNAT 40 semaines AC : primtre crnien de 35,5 cm avec
des sutures normales, poursuite oculaire discontinue ; dsquilibre du tonus
passif de l'axe et tonus actif des flchisseurs de la tte insuffisant.
3 mois, l'hyperexcitabilit diminue, le relchement s'amorce, l'interaction
est meilleure, les sutures sont normales.
5 mois, l'hmisyndrome droit devient vident sur le tonus passif, sur les
rflexes ostotendineux (vifs et polycintiques). La manipulation se fait
Objectifs thrapeutiques
Chanes logiques
Chercher dans le rpertoire prcdent les enchanements logiques.
Cas clinique n 4
Anamnse
Garon n 36 semaines. Le jour de la consultation il a 9 mois (8 mois AC),
son poids est de 7200 g (2), pour une taille de 67 cm (9) et un primtre
crnien de 45 cm (25). Le contexte prinatal est une naissance l'tranger
aprs grossesse gmellaire avec incompatibilit anti-A bilirubine 320 mg
J72 ncessitant deux exsanguino-transfusions. Une hypotonie massive,
des troubles de la dglutition, un coucher de soleil intermittent sont
Objectifs thrapeutiques
Chanes logiques
Chercher dans le rpertoire prcdent les enchanements logiques.
Cas clinique n 5
Anamnse
Nourrisson de sexe masculin g de 6 mois, soit 4 mois et demi AC car n
34 semaines :
son poids de naissance est de 2370 g (75) et son poids 4 mois et demi
AC de 6900 g (25) ;
sa taille de naissance est de 47 cm (75) et sa taille 4 mois et demi AC de
65 cm (50) ;
son primtre crnien est pass de 31 cm (50) la naissance 41 cm (2)
4 mois et demi AC.
Le contexte nonatal est une prmaturit ayant justifi d'un double
transfert avec des apnes et une hyperexcitabilit majeure. Un EEG J3
Objectifs thrapeutiques
Chanes logiques
Chercher dans le rpertoire prcdent les enchanements logiques.
Cas clinique n 6
Anamnse
Garon n 28 semaines, avec un poids de naissance de 1000 g. Nous ne
connaissons ni sa taille ni son primtre crnien de naissance.
Histoire prinatale : rupture prmature des membranes, 6 jours plus tard,
accouchement cphalique facile, ventil J3, mais hmorragie de la zone
germinative. l'ge de 1 mois, dilatation discrte du ventricule latral
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gauche. Autour de 40 semaines AC, le primtre crnien est 35,5 (50), les
sutures sont normales. Une hyperexcitabilit avec sursauts est note. La
poursuite oculaire est discontinue.
Un dsquilibre du tonus passif de l'axe (au profit de l'extension) est
remarqu. Le tonus actif des flchisseurs de la tte est insuffisant, avec bride
postrieure due aux rtractions des fibres suprieures du trapze.
3 mois, l'hyperexcitabilit a diminu, le relchement s'amorce.
L'interaction est meilleure et les sutures sont normales (pas de
chevauchement).
5 mois, l'hmisyndrome droit devient vident (sur le tonus passif et
rflexe ostotendineux). Consquence fonctionnelle : la manipulation se fait
prfrentiellement avec la main gauche.
10 mois, le dsquilibre du tonus passif axial est net ; un stretch
phasique bilatral, plus marqu droite, est retrouv.
La fontanelle est ferme (9 mois AC). Les acquisitions motrices sont le
contrle de la tte 3 mois, la station assise 10 mois et demi, la marche 16
mois. Consquences orthopdiques : raccourcissement du triceps droit,
hyperlordose lombaire, genu recurvatum car l'intervention thrapeutique a
t interrompue.
L'enfant a t revu 7 ans, un hmisyndrome pyramidal droit pour
consquence fonctionnelle une gaucherie obligatoire. Une dysphasie
constructive et idomotrice avec langage compromis et des troubles des
apprentissages scolaires (en CP) sont en corrlation avec l'atrophie
priventriculaire gauche.
Objectifs thrapeutiques
Nous prsentons ici les objectifs thrapeutiques pour les deux premires
annes.
Chanes logiques
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Chercher dans le rpertoire prcdent les enchanements logiques.
Cas clinique n 7
Anamnse
Garon n a 40 semaines, de poids 3630 g (50) pour une taille de 50 cm (25)
et un primtre crnien de 36 cm (75). 3 mois et demi, son poids est de
6100 g (9), sa taille de 62 cm (25) et son primtre crnien de 43 cm (75). Le
contexte de l'examen est une grosse tte de type brachycphalie, avec rflexe
tonique asymtrique du cou persistant. Le relchement des membres
suprieurs est normal pour l'ge, le tonus passif axial normal galement. La
statique de la tte dans l'axe a t acquise 3 mois, mais des oscillations de la
tte surtout avantarrire sont notes. Il n'y a pas de redressement en
position debout, les rflexes ostotendineux sont normaux et il n'y a pas de
stretch des triceps. Un faux coucher de soleil est not avec un bon veil et
une bonne interaction. La motricit spontane n'est pas trs riche.
La stabilit de la croissance cphalique est visible sur la courbe du
primtre crnien (Nelhaus) et les sutures sont normales la palpation. Une
bonne motricit oculaire et une interaction remarquable avec la mre sont
retrouves.
En rsum, l'examen neurologique est normal mais avec une motricit
spontane pauvre et des oscillations de la tte. Des lments dysmorphiques
sont retrouvs avec hypertlorisme, picanthus, oreilles mal formes.
Des investigations complmentaires sont demandes (chographie
transfontanellaire) et montrent une dilatation modre des ventricules
latraux et du 3e ventricule. Au scanner crbral (demand par le
radiologue), il est not des espaces pricrbraux et une scissure
interhmisphrique largie, avec des ventricules latraux modrment
dilats.
Les oscillations de la tte ont disparu au cours des semaines suivantes.
L'hypothse traumatique voque par les radiologues (syndrome de
l'enfant secou ?) est limine sur le caractre normal de l'examen
neurologique et la qualit du contact.
L'hypothse gntique propose par les pdiatres est : macrocphalie
(limite) sans mgalencphalie. S'agit-il d'une pathologie syndromique ou
isole ?
La dysmorphie faciale plus un antcdent familial de cardiopathie
intressant l'artre pulmonaire chez la sur ane a fait se poser la question
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d'un ventuel syndrome de Noonan. La rponse est ngative, mais il
ressemble son pre (primtre crnien 59 cm = 9).
Conclusion : macrocrnie bnigne isole.
Objectifs thrapeutiques
Chanes logiques
Chercher dans le rpertoire prcdent les enchanements logiques.
Cas clinique n 8
Anamnse
Garon de 18 mois avec hmiplgie droite. La jambe droite est plus courte
que la gauche, le coude droit et le poignet sont lgrement flchis.
Pour garder l'quilibre, il doit dplacer lgrement son poids. La
perception de la ligne mdiane est galement dplace. Les adaptations
compensatoires sont une lgre inclinaison du rachis lombaire (donc
adaptation au niveau des charnires cervicothoraciques et craniocervicale)
entranant un dbut de scoliose. Le regard devant rester sur une ligne
horizontale, il incline lgrement la tte, ce qui accentue l'attitude scoliotique
et l'asymtrie. Les dformations osseuses, les tensions mcaniques issues de
la dure-mre, elle-mme mise sous tension par les dformations de la base
du crne du bb, induisent les dformations vertbrales.
Objectifs thrapeutiques
Objectifs thrapeutiques
L'accent sera mis sur le travail des membranes endocrniennes, spinales et
sacres. La mobilisation des vertbres dorsales dans les amplitudes
physiologiques (trs lentement) et le relchement des tensions
diaphragmatiques et viscrales seront faits en routine.
De 4 8 mois
Les consquences fonctionnelles commencent s'exprimer, principalement le
manque de contrle de la tte et l'chec en arrire la station assise ainsi
qu'une manipulation pauvre ou inexistante.
De 8 12 mois
L'expression des signes devient de plus en plus vidente et plus spcifique de
la paralysie crbrale.
C'est la confirmation du diagnostic et des retentissements fonctionnels de
la lsion.
Au-del de 12 mois
Les troubles fonctionnels se confirment, avec difficults oculomanuelles,
troubles posturaux avec dlai dans les acquisitions du calendrier moteur :
tenir assis, passer de la position assise couche et revenir, passer quatre
pattes, passer en chevalier , se relever, se tenir debout, transfrer son
poids d'un pied sur l'autre, pivoter, reculer, ralentir, acclrer, monter,
descendre.
Les dformations orthopdiques s'installent si la vigilance se relche.
Luxation de hanche, cyphoscoliose, pronation des avant-bras fixe, flexion
des poignets, dformation des doigts s'enchanent, dues aux postures
maintenues trop longtemps sous la gravit (soit assis dans un sige non
adapt ou roul en boule sur le canap, ou verticalis dans un trotteur
youpala , ou encore en dcubitus dorsal permanent).
Les difficults de communication verbale et parfois non verbale
deviennent plus videntes. Les troubles sensoriels (visuels, auditifs) gnent
les acquisitions.
Rfrence
[1] Soyez-Papiernik E. Comprendre la rducation des anomalies du
dveloppement. Paris: Masson; 2005.
Signes cliniques
Des troubles de langage et de communication, une hypotonie axiale, des
troubles de l'quilibre sont la plupart du temps retrouvs dans les
pathologies donnant des troubles dans le spectre de l'autisme.
Objectifs thrapeutiques
Une intervention ostopathique est possible dans les situations suivantes :
consquences lies l'hypovascularisation de certaines rgions du
cerveau ;
hypotonie : trs souvent retrouve ds le plus jeune ge, elle entrane un
dlai dans les acquisitions posturales et gestuelles et peut amener, la
prpubert, une cyphoscoliose grave (ncessitant dans certains cas une
chirurgie osseuse et le port d'un corset) ;
hyperexcitabilit (rflexe de Moro rptition avec sursauts et pleurs) et
inconfort ;
strotypies (gestuelles, sonores, respiratoires) : la consquence des
strotypies rptes des centaines de fois par jour sera l'augmentation,
l'exagration de certaines dysmorphies (comme le prognatisme par
bruxisme incessant) mais aussi l'usure prmature du capital
cartilagineux (non renouvelable) de certaines articulations trs sollicites
par la strotypie, avec dsaxage des lignes de force, sur un corps d'enfant
en pleine ossification ;
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non-utilisation optimale des possibilits physiques (articulaires,
gestuelles, posturales) ;
troubles de l'quilibre entranant des troubles de la marche ;
troubles viscraux et troubles de l'alimentation (succion, dglutition,
mastication, rgurgitations, reflux gastro-sophagien, constipation) ;
troubles sensoriels : hypodiscrimination (certaines hauteurs de son, par
exemple, ne sont pas traites), hyperdiscrimination (certaines hauteurs de
son entranent une hyperraction), glissements sensoriels (une modalit
se traduit par une autre, exemple : une information visuelle devient un
signal auditif), hallucinations (aucune stimulation sensorielle mais
perception d'une sollicitation visuelle, auditive, olfactive) ;
hyperactivit et troubles de l'attention ;
troubles relationnels avec dfaut d'interaction ;
troubles du sommeil (trop, pas assez).
En consquence, rendre la mobilit des sutures et des articulations,
attnuer l'inconfort, rguler la fonction digestive, prvenir les dformations
dues aux dsquilibres posturaux et l'hypotonie, en lutte contre la gravit
et/ou aux anomalies de croissance osseuse, feront partie du programme
thrapeutique ostopathique.
Cas cliniques
Cas clinique n 1
Anamnse
Petite fille examine 5 jours de vie. Elle est ne au terme de 40 SA, avec un
poids de 3000 g, une taille de 48 cm, un primtre crnien de 34,5 cm. Une
chographie ftale montre l'existence d'un kyste du septum
interhmisphrique 35 SA. C'est un kyste volumineux, tendu tout le
septum ; les ventricules latraux sont carts mais non dilats. Ce kyste est
retrouv l'chographie 15 jours de vie. Le score d'Apgar est de 6
1 minute, de 8 5 minutes. Pendant la premire semaine de vie, la succion est
difficile avec un chec de l'allaitement maternel. Des rgurgitations, une
hyperexcitabilit, des troubles de sommeil (dort beaucoup) sont signals.
l'examen Amiel-Tison (ATNAT), une grande hypotonie avec dficit de
tenue de la tte est note ainsi qu'une posture en asymtrie posturale
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grande concavit gauche (virgule) avec rotation droite et inclinaison gauche
de la tte et plagiocphalie occipitale droite, un rflexe tonique asymtrique
du cou (RTAC) bilatral, une motricit fige avec une lenteur des
mouvements (temps de latence lev) et pas d'ouverture des mains. La
poursuite oculaire et la qualit du regard sont mdiocres, le palais est ogival.
Le retour en flexion des membres suprieurs est vif, les mains s'ouvrent au
cours d'un Moro spontan ; la rsistance l'tirement augmente avec la
flexion rpte de la tte.
Si l'on teste le tonus actif de la tte, on obtient peu de flexion et une
extension brutale trs pathologique.
Le tonus passif des membres (angle poplit, angle talon/oreille, foulard)
montre des amplitudes larges pour l'ge. Le tonus passif du tronc montre
trop de flexion et trop d'extension. La poursuite oculaire est difficile
obtenir, incomplte et discontinue. La succion ne pose pas de problme. En
rsum, l'examen ATNAT on retrouve une hypoactivit, une hypotonie des
membres, un dsquilibre axial avec trop d'extension, un tonus actif du cou
avec peu ou pas de passage de la tte en avant et peu de contact.
4 mois, le kyste a disparu l'chographie.
Les acquisitions motrices sont trs lentes, le langage n'apparat que
tardivement. Le regard et l'attention sont trs dficitaires. Une hyperactivit,
une impulsivit s'installent ainsi que des strotypies gestuelles
(mouvements de mains devant les yeux) et sonores (elle chantonne en
permanence). Une scolarisation dans une cole spciale la socialise et lui
permet d'apprendre communiquer grce aux techniques de communication
augmente (MAKATON et PECS).
Objectifs thrapeutiques
Chanes logiques
Objectifs thrapeutiques
Chanes logiques
Chercher dans le rpertoire prcdent les enchanements logiques.
Objectifs thrapeutiques
Chanes logiques
Chercher dans le rpertoire prcdent les enchanements logiques.
Objectifs thrapeutiques
Objectifs thrapeutiques
Chanes logiques
Chercher dans le rpertoire prcdent les enchanements logiques.
Objectifs thrapeutiques
Chanes logiques
Chercher dans le rpertoire prcdent les enchanements logiques.
Objectifs thrapeutiques
Attention : une vertbre cervicale pouvant tre cuniforme (sur une grande
hypotonie), il est ncessaire de demander une radiographie panoramique
avant d'entreprendre un programme ostopathique.
Chanes logiques
Chercher dans le rpertoire prcdent les enchanements logiques.
Objectifs thrapeutiques
Chanes logiques
Chercher dans le rpertoire prcdent les enchanements logiques.
Objectifs thrapeutiques
Rfrences
[1] Cole TR, Hughes H. Sotos synrom : a study of diagnosticcriteria and
natural history. J Med Genet. 1994;31:2032.
[2] Tatton-Brown K, et al. Genotype-phenotypeassociations in Sotos
syndrom : an analysis of 266 individuals with NSD1 aberrations. Am J
Hum Genet. 2005;77:193204.
[3] Baujat G, Cormier-Daire V. Sotos syndrom. Orphanet J Rare Dis.
2007;2:36 Review.
[4] Smith A, et al. Deletion of the 17 short arm in two patients with
facial clefts. American Journal of Human Genetics. 1982;34(Suppl):A410.
Ostopathie et programme
interdisciplinaire
Rfrence
[1] Soyez-Papiernik E. Comprendre la rducation des anomalies du
dveloppement. Paris: Masson; 2005.
Conclusion
Le programme thrapeutique vise accompagner un enfant souffrant de
handicaps le plus loin possible dans la ralisation de ses potentiels, sans
prdiction du devenir, sans promettre la gurison. Par exemple : tout tre
rig et mobile est en lutte contre la gravit et doit composer avec ses
propres habitudes posturales et gestuelles signant son identit motrice . Si
la pathologie neurologique est avre et que l'intervention prcoce n'a pas t
mise en place, raccourcissements musculaires et rtractions tendineuses
s'installeront. C'est la longueur des muscles et de tous les tissus
environnants qui est concerne. Il s'agit d'une adaptation physiologique la
situation de rapprochement des insertions musculaires, tendineuses. Ce qui
caractrise les pathologies du dveloppement sont la prcocit de leur
expression et la chronicit. Il ne s'agit pas du nombre de sances accomplir
pour arriver au but (la restauration d'une fonction biaise dans le cas d'une
rducation aprs traumatisme par exemple), mais d'un suivi, un
accompagnement au long des annes.
Annexe 3