Bulletin Archéologique Sousse
Bulletin Archéologique Sousse
Bulletin Archéologique Sousse
STATUTS
MRITE AGRICOLE
Chevaliers
M. GALLINI, avocat-dfenseur Sousse,
M. NESTLER, Secrtaire de la Chambre Mixte du Centre, Sousse.
NICHAN-IFTIKAR
Grand-Officier
M. ROBERT, vice-prsident, de la Municipalit de Sousse.
Commandeurs
M. BALZAN, conseiller municipal de Sousse,
M. PARIENTE, conseiller municipal de Sousse,
Officiers
M. DAUPHIN, Chef de Service la Cie du Port Sousse,
M. CHEVY, chef de section la Cie des Chemins de fer B.-G. Sousse.
DRAGON DE L'ANNAM
Officier
M. DE B RAY , capitaine adjudant-major au 4 e Rgiment de Tirailleurs
Algriens, Sousse.
Chevalier
M. VIOLLET, Lieutenant au 4e Rgiment de Tirailleurs Algriens, Sousse.
Mdaille d'Honneur en Bronze
M. C YTAUX, Rgisseur du Domaine de l'Enfida, pour acte de dvouement.
Le Secrtaire gnral,
Ct GIORGI.
de poste, glise, etc. Il est fait appel toutes les personnes qui possderaient
des gravures, photographies, etc., de ce genre. M. Nestler est charg de ces
albums.
Messieurs les Membres qui dsireront avoir des photographies semblables
celles qui seront recueillies dans cet album, pourront les obtenir en s'inscrivant
auprs de M. le Secrtaire gnral qui transmettra leur demande aux posses-
seurs des clichs.
Une collection d'empreintes, d'intailles, qu'on trouve en si grand nombre
dans la rgion sera forme par les soins de la Socit. La cration en est confie
M. Riettmann qui nos confrres sont pris de vouloir bien soumettre les
pierres qu'ils possderaient.
M. Chevy signale l'existence, 2 kilomtres environ du S. O. de El Kenis-
sia, d'une ncropole de famille possdant encore son enceinte carre, forme
par un mur en blocage. On y voit encore trois grandes lombes demi-cylindri-
ques. M. Chevy donnera ultrieurement la Socit une description de ces
monuments qu'il a explors.
ncropole du camp Sabatier et annonce l'envoi, sur ces fouilles, d'un travail qui
sera publi ici.
M. le Capitaine Morel, rentrant d'une tourne dans le Sud, fait connatre
qu'il a vu une ruine des environs de Mtameur, renfermant autrefois de beaux
monuments, actuellement renverse. Sur la demande du Prsident, M. Morel
promet de s'enqurir de la situation exacte et du nom de ces ruines, afin que le
fait soit signal M. le Directeur du Service des Antiquits.
14 mai. MM. Vall et Bertin annoncent qu'ils ont dcouvert dans les
environs de Sousse, prs des bords de l'oued Hallouf, un buste de femme en
calcaire.
Le Secrtaire Gnral
Ct GIORGI.
22
EXCURSIONS ET PROMENADES
Le 8 mars 1903, nous sommes alls explorer les ruines identifies d'une
faon incertaine l'ancienne Ulizippira et situes Henchir Zembra, prs
Sidi-bou-Ali.
Plus d'une vingtaine de membres avaient rpondu l'appel de notre rudit
Prsident, M. le Docteur Carton, qui, se trouvant empch pour raison de service,
ne put se joindre eux; et c'est sous l'habile direction de MM. Gresse,
vice-prsident, et Gouvet, secrtaire gnral, que nous primes le train qui
devait nous conduire sur les lieux mmes de l'excursion.
Les ruines que nous avons visites appartenaient une ville de plus de 60
hectares de superficie, qui s'levait sur un petit plateau dominant d'une
vingtaine de mtres l'Oued-Sed. Cet oued y coule au sud et ses pieds dans la
direction est-ouest.
Ce plateau a subi vers son centre une dpression en forme de cuvette, laissant
deux collines bien dessines, l'une au nord et l'autre au sud.
Cette dernire, la plus puissante, affecte la forme d'un bastion avec rdans
dont les habitants de la ville semblent avoir tir parti pour la dfense.
Sur la premire de ces collines les Romains avaient construit l'amphi-
thtre dont l'arne mesure sur le grand axe (sensiblement E. 0.) 45 mtres et
sur le petit 35 mtres et ce la hauteur du premier gradin encore visible par
places.
Nous n'avons pu relever les traces du podium. Il serait ncessaire d'ex-
cuter des fouilles pour le retrouver et dterminer ainsi les dimensions exactes
de la cavea.
Les deux entres principales aux extrmits du grand axe sont indiques
par une dpression plus forte que les deux entres secondaires qui sont
l'extrmit de l'axe perpendiculaire.
Extrieurement, on ne trouve pas de traces d'un ordre architectural
quelconque. Cet difice a t creus dans la colline et les terres provenant du
dblai ont t rejetes sur le pourtour de faon le surlever et lui donner
ainsi une hauteur approximative de douze mtres du fond de l'arne au sommet.
Quelques murs destins supporter les gradins de l'amphithtre sont
encore en place sur divers points au pourtour, mais on n'y voit nulle trace des
paliers (praecinetiones) qui sparaient les maeniana, ni des murs verticaux
baltei qui sparaient les diffrentes classes de la population.
24
(1) J'espre pouvoir publier dans le prochain numro du Bulletin une tude, avec
planches, des plus remarquables de ces sujets.
(2) Actuellement dans le square Pichon, en face du Muse.
26
(1) Ce cippe est actuellement dpos dans le square Pichon, en face du Muse.
(2) Voyage en Tunisie, t. II, p. 311.
27
e
(1) M. Berger a bien voulu promettre d'adresser la Socit, pour le Bulletin du
2 semestre, une note sur ces inscriptions.
28
V S
v (otum) s (olvit)
(1) Nous n'avons pas rencontr la seconde des deux sources avec bassins et colonnes
au centre que Gurin a vues entre l'Henchir Sidi Khalifat et l'An Hallouf. Peut-tre
les bassins ont-ils t dtruits, moins que ce ne soient les vestiges que nous avons
vus ici.
29
Nous sommes tous frapps de l'asymtrie que prsente la face Sud de l'arc-
de-triomphe : la distance qui spare le bord interne du pied droit oriental de la
colonne adjacente est de 1m70 ; elle n'est que de 1m20 entre le pied droit
occidental et la colonne oppose.
En outre, on voit bien l'Est l'amorce d'une arcade qui prenait son point
d'appui sur le pied droit; il n'y a rien de semblable de l'autre ct. Les arches
trs enfonces et en bel appareil que l'on voit au Sud de l'arc de triomphe, qui
ont t fouilles par M. Cagnat (1) portaient, d'aprs cet auteur, des chapiteaux
corinthiens semblables ceux de l'arc de triomphe. Ces dtails ne sont pas
visibles, la terre les ayant recouverts de nouveau.
Il est probable que des fouilles pratiques en ce point dune manire
mthodique et en mnageant un coulement aux eaux, permettraient de
mettre jour un difice trs joli et de voir comment il se relie l'arc de
triomphe.
Les deux niches qui ornent la face septentrionale de ce dernier sont, con-
trairement aux colonnes de l'autre face, places symtriquement ; mais c'est
tort que Gurin a crit qu'elles prsentaient toutes deux des ornements. En
dehors de la large coquille de St Jacques qui en orne le fond de part et d'autre, la
niche orientale ne prsente aucun relief dcoratif. L'autre est au contraire
richement ornemente : au dessus de son cintre, on remarque de l'Est l'Ouest,
une espce d'arbre ou de roseau, une couronne 5 pointes, deux petits disques,
des rinceaux et une hampe surmonte d'un croissant rappelant par sa forme le
caduce si commun sur certaines stles votives.
Plus bas que l'arc-de-triomphe, un ravin offre les substructions de nom-
breux difices et une quantit considrable de pierres croules, parmi les-
quelles je remarque plusieurs bases de colonnes et une console orne d'une
moulure d'un profil assez lourd.
M. Villaret y dcouvre un fragment d'inscription grave sur la tranche
d'une dalle. A gauche, sur toute la hauteur de la tranche, a t reprsente
une croix dont toutes les extrmits se terminent par deux volutes tournes
l'une vers l'autre, ce qui indique que le monument est chrtien.
Longueur, 0 m 50; largeur, 0 m 30; paisseur, 0 m 17; hauteur des lettres,
m
0 07.
Un peu plus bas se trouve le vaste monument que Gurin croyait tre le
palais du roi Vandale que Procope avait vu. Cet difice a d souffrir beaucoup
depuis la visite de l'explorateur, car les murs en sont si dtruits qu'il n'est pas
possible, sans fouille, d'y tudier l'agencement des matriaux. Mais un coup
d' il, mme superficiel, permet de se rendre compte que ce n'est pas un difice de
l'poque romaine.
Il serait intressant de pouvoir dterminer exactement l'poque laquelle a
t leve cette construction, car on pourrait par l, et dfaut d'inscription,
arriver identifier ces ruines. On sait, en effet, que la dtermination de ce
centre antique n'est pas encore faite ; on hsite entre Aphrodisium et Grasse.
Si, comme le pensait Gurin, on avait ici un monument vandale, il faudrait
pencher vers la dernire de ces deux appellations.
Nous avons en vain recherch l'emplacement de la basilique qui a t vue par
MM. Gurin et Cagnat. C'est videmment l'un des monuments en blocage qui
sont l'Est de l'arc de triomphe. Mais les entrepreneurs ont pass par ici et une
recherche plus approfondie que celle que nous avons faite serait sans doute
ncessaire pour permettre de le retrouver.
Au Nord-Est de la porte triomphale, on voit les restes d'un aqueduc dont
le specus est revtu de ciment de tuileaux. Il s'appuie sur un mur qui repose
sur le rocher en en suivant les contours, pour aboutir une srie de grands
rservoirs ciments.
Les restes du grand difice qui domine les ruines, au sommet de la colline
situe l'Est de celle-ci, ont t, on le sait, l'objet d'hypothses trs diverses.
Plissier en faisait une forteresse, Gurin un temple. M. Cagnat, la suite de
fouilles qu'il avait pratiques en ce monument, pousa d'abord la premire de
ces deux opinions pour se ranger ensuite la seconde d'entre elles.
C'est le soubassement seul qui subsiste, de l'avis de ceux qui l'ont tudi et
M. Cagnat a constat que l'intrieur tait divis en trois tages. Rien ne
prouve d'ailleurs que cette subdivision soit de la mme poque que les murs en
bel appareil qui en constituent les parois extrieures.
L'irrgularit de la direction du couloir central constate par M. Cagnat
le donne dj penser. Enfin il a sembl tous les excursionnistes que les cintres
qui surmontent les portes ne devaient pas tre romains.
Pour ma part, je penserais que la courbe en appartient plutt l'art
arabe. L'assemblage des pierres des murs, trs apparent maintenant que les
pluies ont lav les parties dcouvertes par les fouilles, ne parait pas non plus
digne du beau monument que semble extrieurement avoir t celui-ci.
Il est donc probable que les subdivisions de ce sous-sol sont de l'poque
arabe ou vandale et il est possible qu'il n'y ait eu que deux ou mme un seul
tage. Un autre fait viendrait l'appui de cette manire de voir, c'est qu'ex-
trieurement, on ne voit ni bandeau ni corniche qui correspondent aux divisions
horizontales intrieures de la pice, comme cela a eu lieu souvent.
Quand la destination du monument, la beaut de son appareil, la pr-
32
sence de corniches et mme l'existence de ces baies fermes par des clathri
me poussent me ranger l'opinion de M. Cagnat et Gauckler (1) qui en ont
donn la description et la reproduction dans leur livre sur les temples paens.
Quant la divinit qui tait honore dans ce temple, si l'identification des
ruines avec Aphrodisium tait certaine, j'aurais peine renoncer l'ide de
Gurin et ne pas croire que le temple de la desse, qui avait donn son nom
la ville, tait dans cette superbe position au dessus de la vaste tendue de
plaines et de montagnes que l'on aperoit de l, depuis Neapolis jusqu'au mons
Siquensis.
Mais, dfaut de cette identification, il y a un rapprochement faire et je
m'tonne de ne l'avoir pas vu prsent par MM.Cagnat et Gauckler. L'minent
pigraphiste a, en effet, trouv (2) dans les fouilles qu'il a pratiques, un autel
dont le texte a t lu de manires diffrentes.
Mais une dcouverte faite dans les fouilles de Gighiti doit permettre, mon
sens de fixer quelle tait la divinit dont il est question ici. Il s'agit videmment
de la Concorde et probablement de la Concorde Panthe.
Alors que les matriaux provenant de la partie suprieure du monument
devaient non seulement y abonder mais en encombrer l'intrieur, on peut tre
certain que cet autel n'a pas t transport grands renforts de bras des difices
situs au dessous et, par consquent, que si le monument n'tait pas ddi la
seule Concorde, cette divinit y avait du moins sa statue.
Nous avons en vain cherch le bas-relief portant la reprsentation d'un
lion signal par MM. Gurin et Cagnat, et qui a d disparatre depuis quelques
annes. M. C ytaux pre m'a dit dernirement, ce propos, qu'il a vu pendant
longtemps au dessus de ce lion, une autre pierre o tait figur une espce de
plican se grattant la poitrine avec le bec, et ombrag par un palmier.
Un chemin en pente devait permettre de monter assez facilement vers le
monument. On en voit encore nettement le trac.
Quant au nom de Phradize donn aux ruines et dont, il y a peu d'annes,
quelques indignes se souvenaient encore, nous n'avons pu rencontrer d'habi-
tant qui le connaisse. Dr CARTON.
Sousse (Hadrumetum)
Le dimanche 24 mai, au cirque d'Hadrumte, M. le Dr. Carton montre
qu'un large mur, dont une fouille permettrait sans doute de retrouver les
restes, doit prolonger vers le Nord le long ct oriental du monument, un
endroit o l'absence d'un relief naturel form par la roche n'avait pas permis
(1) Ces auteurs disent que les fentres garnies de clathri sont intactes du ct qui
regarde la mer. Il n'existe plus actuellement que l'amorce des barreaux en pierre qui
fermaient ces ouvertures, et l'aspect de la cassure semble indiquer qu'il y a longtemps
qu'ils ont t briss.
(2) C A G N A T , E x p l o r a t i o n s , e t c . , I I , p . 1 6 .
33
(1) Cagnat, Les impts indirects chez les Romains, p.96, a reproduit la copie du Corpus
37
(1) A propos du double tribunat lgionnaire exerc par un officier de rang questre,
cf. Corp. inscr. lat., VI; 3518.
(2) Cagnat, L'Arme romaine d'Afrique, p. 102,
38
(1) H. N., V, 4 et 7. Les Mauri gentiles qui, en l'anne 158, faisaient partie de
la Dacie Suprieure avec un dtachement venu d'Afrique et de Maurtanie, taient-ils
recruts dans ces tribus ? Cf. le diplme militaire de Pesth, Corp. inscr. lat., III, n
LXVII, p. 1989.
(2) Ptolme, IV, 3,22, 27.
(3) Tacite, Ann. II, 52.
(4) Cf. le passage de Servius ad Virg. Aeneid. IV, 242 : Prfecti gentium Maura-
rum cum fiunt, virgam accipiunt et gestant
(5) Corp. inscr. lat., VIII, 5351 ; voir le mmoire de M. J. Toutain, Le territoire
des Musulamii, dans les Mmoires de la Soc. des Antiq. De France, LVII, 1895, p.
271-294.
39
tela esse Palatium putabant (1). C'est la premire fois qu'il est
mentionn dans un document pigraphique.
Le pontifex Palatualis faisait partie des prtres dsigns sous le
nom gnrique de pontifices minores. Dans les inscriptions, relati-
ves aux personnages de l'ordre questre qui ont t honors d'un
sacerdoce rserv aux pontifices minores, ce sacerdoce est presque
toujours mentionn au dbut du texte en ces termes : pontifex minor,
pontifex minor Romae ou pontifex Romae sacrorum publicorum,
ou exornatus sacerdotio sptendidissimo pontificatus minoris.... etc.
Il est rare que le sacerdoce soit indiqu, comme sur notre inscrip-
tion, par son nom particulier.
Le monument funraire sur lequel tait place cette inscription
avait t lev par Egnatuleia Sabina, s ur de L. Egnatuleius
Sabinus, par L. Egnatuleius Sabinus son pupille, par Calidius
Proculus son neveu. Le marbre tant bris au dessous de ce dernier
nom et la fin des trois dernires lignes, il est impossible de dire si
d'autres parents avaient pris part l'rection du monument.
A. HRON DE VILLEFOSSE.
Membre de l'Institut.
(1) La pierre o est grave cette inscription de Lambse est un autel de 0m96 sans
ornement. Or, nous connaissons le prix de quelques autels de cette taille, provenant
pareillement de Lambse: Autel haut de 1 mtre (C.I. L., VIII, 3572) 500 sesterces ; autel
de l m06 (3668) 500 sesterces ; autel de 1 mtre (3254) 800 sesterces ; cippe de 1
mtre (2896) 1000 sesterces ; autel avec un portrait de centurion (3001), 1000 sesterces ;
autel de 1 mtre pour un vtran (3016) 1200 sesterces etc. Il faut donc compter en
moyenne entre 500 et 1000 sesterces pour une tombe de cette sorte Lambse ; mais le
prix n'est pas constant et les donnes qui rglent les variationsenous chappent. Cf. pour les
prix des tombes en gnral, Friedlaender, Sittengeschichte, 6 dition, p. 130.
(2) On ignore absolument ce que cotait une inscription dans le monde romain. Voir
cet gard Huebner, Exempla scripturae epigraphicae, p. XXIX.
(3) A Rome, comme il est naturel, les prix semblent avoir t un peu plus levs.
Exemples : C. I. L., VI, 9625 (corporation des mensores machinarii) 425 deniers. Cf.
Traugott Schiess, Die roem. Collegia funeraticia p. 101; Waltzing, Corporations proe
fessionnelles, IV, p. 526 Ibid., 6220 (Monument des Statilii) 490 deniers (in funeret
in ossibus et in novemdi(alibus) ) Ibid., 6221 : 225 deniers.
A L'AMPHITHATRE DE GARTHAGE (MARS 1903)
EEFEIVL
5
LIX
6
N
Hauteur de cette lettre, 0m 21.
Voici encore quelques autres inscriptions provenant de l'Amphi-
thtre et demeures indites jusqu' ce jour, quoique trouves en
mars 1898.
Sur la partie suprieure d'une corniche de marbre blanc :
7
//////MAN . NICV
Lettres grles en partie effaces, hautes de 0m 045.
Entre les deux N, il y avait peut-tre un I.
C V qui termine cette inscription doit se lire clarissimi viri.
49
/////////////UNI
//////ONIIPK
9
10
MC. V
Correspondant de l'Institut.
APERU DE LA NCROPOLE DE SIAGU
(BIR BOU REKBA)
NOGU
Lieutenant au 4 me Tirailleurs.
MEMBRE ACTIF
UNE TROUVAILLE DE MONNAIES ROMAINES
DU IIIe SICLE
Postume
(Trs petit nombre d'exemplaires)
R). PROVIDENTIA AVG. La Providence debout gauche tenant un globe et
un sceptre transversal.
Victorin pre
R). INVICTVS. Le Soleil, demi-nu, marchant gauche, levant la main
droite et tenant un fouet.
R). PAX AVG. La Paix, debout gauche, tenant une branche d'olivier et un
sceptre. Dans le champ, V et une toile.
Ttricus pre
R), COMES AVG. Victoire debout gauche, tenant une couronne et une
palme.
R). HILARITAS AVG. L'Allgresse debout gauche, tenant une palme et
une corne d'abondance.
R). LAETITIA AVGG. La Joie debout, rpandant le contenu d'une corne
d'abondance dans un vase plac auprs d'elle.
56
( 1 ) TISSOT.
(2) CARTON. Les ncropoles primitives de Chaouach. L'anthropologie.
(3) CARTON. Dcouvertes pigraphiques et archologiques.
60
(4) Fort semblables aux polissoirs nolithiques, mais la forme des coups de ciseaux
aux murs indique que les tailleurs de haouanets employaient les mtaux.
61
postrieure, elle est un peu en arrire des autres, la niche est dans la
paroi de gauche.
A 9. Elle est trs intressante par suite de traces de peinture,
une bande de 0 m5 de large courant 10 c / m de profond. Un peu
au dessus on remarque une gazelle fort bien dessine et d'un beau
style, les oreilles en arrire et les cornes en lyre (Fig. 9). Un dessin
d'oiseau (oie ou autruche) est moins reconnaissable. Elle possde
une niche de 30 c/m de ct sur la paroi postrieure nord.
De plus, la paroi suprieure est perce d'une ouverture circulaire
de 0m50 de diamtre; elle s'ouvre au milieu d'une sorte d'auge
creuse dans le toit, entoure d'un rebord de 0m 10 environ, perce
d'un trou au dessus de la porte comme pour permettre l'coulement
des eaux (Fig. 10).
Fig. 10
figure 11 donne une ide nette, l'angle S.-E. est effac cause du
voisinage de la surface extrieure ; encore cette prcaution a-t-elle
t insuffisante et n'a pas empch cette crypte d'tre corne. Elle
mesure 2m50 en tous sens.
C2 prsente une disposition peu prs semblable, l'entre du
couloir est 0m 50 du sol, le rocher faisant banquette devant cette
entre, la surface plane dans laquelle elle s'ouvre est entoure d'une
saillie circulaire, elle possde une marche ronde sous l'extrmit
interne du couloir. C1 et C2 ont une niche carre.
64
sous le poitrail est bien naturel (Fig. 14). Sur la paroi de droite, un
autre bas relief parat reprsenter un cheval, mais la crinire n'est
pas indique, (Fig. 15) ; a et l se voient d'autres traits en rouge:
un trait vertical surmont d'une tache pyriforme allonge la faon
dont les arbres sont reprsents dans les hiroglyphes gyptiens.
Les bas reliefs rappellent nettement les rupestres dcrits en plu-
sieurs points de l'Algrie, de la Tunisie et de la presqu'le du Sina.
D 32 est trs dgrade. D 33 prsente une niche et des traces
de peinture; elle mesure 2m10 de ct sur 1m80 de haut. D34 est
68
D. M. S
MAMILIA RVFIL
IA. SAMBVC. PIA
VIXIT . ANNIS
LXXX .
Le personnage dont le nom tait grav sur cette stle parait avoir
t un duumvir. Il avait t inhum dans sa proprit. La topographie
de la rgion, la proximit de la ville et du point o a t trouve la
stle, les petites dimensions du monument indiquent ce domaine
70
ne devait pas tre tendu. J'imagine que c'tait quelque villa avec un
champ ou un verger. L'examen des lieux ne permet pas d'admettre
qu'il y ait eu autre chose.
3. Dans une ruine tendue, situe 5 kilomtres l'O.-S.-O.
de Colonia Thuburnica, et appele Henchir Achem, on remarque
plusieurs monticules couverts de pierres de taille et renfermant
les tables infrieures de plusieurs pressoirs, reconnaissables leur
rigole circulaire. Ce fait, joint d'autres constatations du mme
genre, montre que toute cette partie de la Rekba tait couverte
d'oliviers. D'ailleurs on voit actuellement un trs grand nombre
de ces arbres, l'tat sauvage, et entirement vigoureux, non seu-
lement dans la montagne, mais dans les champs fertiles, auxquels
ils donnent l'aspect d'olivettes.
On sait que cette rgion de Colonia Thuburnica renferme un
type de stles qui ne lui est pas particulier, mais que l'on y ren-
contre avec une frquence exceptionnelle, ce qui tient en partie
la nature des rochers qui peuvent s'y dbiter en blocs trs longs. Ce
sont de vritables menhirs, des stles presque coniques, termines en
gnral par une pointe leur partie suprieure, et le plus souvent
d'une hauteur suprieure deux mtres. Elles offrent en outre
presque toujours une ornementation abondante, la reprsentation
d'emblmes ou de personnages en un fort relief, traites avec cette
navet ou plutt cette barbarie que l'on considre comme
caractristique de l'art indigne.
Il est certain que c'est en partie la nature de la pierre que sont
dues les grandes dimensions de ces stles, et la grossiret des
sculptures; le grs du pays renferme des bancs trs rsistants,
mais qu'il est impossible de tailler finement. Aussi toutes les mou-
lures un peu dlicates qui ornaient les difices taient-elles en stuc
ou en mortier appliqu sur la pierre, simplement dgrossie.
Nanmoins, il est impossible de ne pas voir dans les dimensions,
la forme de ces stles, et la manire dont sont sculpts leurs orne-
ments, la survivance de rites funraires, de traditions architectu-
rales, et l'expression d'ides religieuses ayant appartenu aux anti-
ques Lybiens.
C'est sur une stle de ce genre que se trouve l'inscription sui-
vante :
Hauteur, 2m ; longueur, 0m40; paisseur indtermine (un des
71
cts du monument est enfoui), hauteur des lettres, qui sont uses,
0m06.
LIA . C . F
QVINTA PIA
VIXIT ANNIS
LX . HSE
DM S DMS DMS
.
Q. ETI I BIEIA M APIA
I..VS .. M.. A MIMA
E. A . . M NA
VIXIT .. I . PIAVIXI
/////// V I X I T ANIS
//////// ANIS.... LXX
////// ... H S HSE
//////// .. S . .
deux sont des caractres trs uss, et que je n'ai pas eu le temps
d'tudier suffisamment, J'ai pu reconnatre seulement quelques
lettres droite.
P ..
Q
XX
. I
DOCTEUR CARTON
Mdecin militaire.
PRSIDENT.
NOTES SUR QUELQUES STATUETTES & LAMPES
CHOISIES DANS LES COLLECTIONS NOUVELLES
e
DE LA SALLE D'HONNEUR DU 4 RGIMENT DE TIRAILLEURS
CAPITAINE ORDIONI.
du 4e Tirailleurs.
INSTRUCTIONS
POUR LA CONSTITUTION D'UNE COLLECTION D'EMPREINTES
Edouard RIETMANN,
Secrtaire gnral adjoint.
NOTES HISTORIQUES SUR SOUSSE
PREMIRE PARTIE
(1) D'aprs les relations, ce chiffre est exagr, Zouarin tant situ
peu prs mi-distance du Kef Maktar, 257 kilomtres conviendraient
mieux.
85
Priode Romaine
de 146 avant J.-C. 439 de J.-C.
Pendant les guerres puniques et surtout, pendant la
deuxime guerre, Hadrumte avait port des secours
l'arme romaine ; aussi, aprs la destruction de,
146 avant J.-C. Carthage, fut-elle rcompense des avances qu'elle avait
faites Rome; elle acquit du terrain et la libert, de
plus elle conserva son autonomie dans l'organisation
de la province Romaine ; le titre de " Civitas libera et
immunis " lui fut accord, et ses habitants furent con-
nus sous la dnomination de " Populus liber
Hadrumetinorum ".
Les rgions de la Tunisie centrale et orientale
86
POPVLOE II
D. D. N. N. CRISPO ET CONSTANTINO . IVN . NOBB .
CAESS ITERVM III . IDVS. MART CONSS
COLONI COLONIAE CONCORDIAE VLPIAE TRAIANAE
AUGUSTAE FRVGIFEDRAE HADRUMETINAE
Q ARADIUM VALERIVM PROCVLVM VC PRESIDEM
PROVINCE BYZACENE LIBEROS POSTEROSQVE EIVS-
SIBI LIBERIS POSTERISQVE SVIS PATRONVM COOPTA
VERVNT.Q.ARADVS VALERIUS PROCULVS VC PRAESES
PROVINC. VAL BYZACENAE COLONOS COLONIAE CON
CORDIAE VLPIAE TRAIANAE AVGVSTAE PRVGIFERAE
HADRVMETINAE LIBEROS POSTEROSQVE EORV MIN FI
DEM CLIENTELAMQVE SVAMQVE SVAM LIBEROR VM
POSTERVMQVE SVORVM RECEPIT ( C . I. L . VI. 1687)
(SUITE)
Priode Vandale
Priode Byzantine
de 533 698 de J.-C.
665-666 L es Ar ab e s r ep a r ai s se n t en n o mb r e so u s l e co m -
mandement de Maoua ben Khodeidj-el-Kendi, tra
versent la Tunisie et vont camper prs de Djaloula
sur le Baten-el-Korn.
L'E mpereur Constant II, voulant s'opposer aux
entrepr ises des Arab es et en mme temp s r epr endre
possession d'un pays qui s'tait soustrait son autorit,
envo ya une ar me co mmande par le patrice " Nic-
phore " ; cette arme, forte de 30.000 combattants d-
b ar q ua So usse. Cette no uvelle f ut v ite co nn u e d e
Maouia ben Khodeidj qui fit partir de suite Abdallah
ben ez Zobeir pour secouru les habitants de Sousse ;
ce gnral tablit son camp sur un monticule 12
milles de la ville.
Les Byzantins, prvenus, craignant, malgr leur
supriorit numrique, un insuccs, firent approcher
leurs vaisseaux pour se rembarquer. Le lendemain
Abdallah s'avana avec son corps d'arme jusqu'au-
p r s d es r emp ar ts ; il mit p ied ter re et fit d evant ses
troupes quelques prires appropries la circonstance.
Les Byzantins, tonns de ce spectacle et de l'in-
diffrence que ce chef arabe leur tmoignait, firent
alors une sortie ; cavalier s et fantassins prirent part a u
c o mb a t ; Ab d a l l a h , d s l e c o m me n c e me n t d e
l'attaque, ter minait sa prire prostern terre; ds
qu'il l'eut termine, il monta cheval et fondit im-
ptueusement sur l'ennemi qui fut dfait et mis en
droute.
Les Byzantins rentrrent dans la ville puis gagnrent
leurs vaisseaux ; les vainqueurs ne les poursuivirent
pas, ne pntrrent pas dans la ville et repartirent de
suite vers le Baten-el-Korn.
Cette deuxime expdition des Arabes dans la pro-
vince romaine d'Afrique se termina par la prise de la
petite v i l l e d 'Usulitanum et l'occupatio n de Meninx
667-668 (Ile de Djerba).
669-670 Les Arabes envahissent pour la troisime fois
l'Afr iq ue, mais cette fo is avec l'i ntentio n fer me d 'y
imposer leur domination ; l'mir Okba-ibn-Nafi com-
108
Priode Arabe
de 698 972 de J.-C.
Priode Berbre
l e s m a l d i c t i o n s du p e u p l e . A pr s E l F a d h l , A b o u
1370 I shak et A bou l' Ba ka K haled, A bou l'A bb as I I f ut
appel par les v ux de toutes les populatio ns ; il
arrive Tunis dont il s'empare, fait rentrer la plus
1375 grande partie des villes, dont Sousse, sous son auto-
1378 rite ; il fait cesser tous les abus et va lui-mme lever
des recrues et percevoir les contributions Sousse et
autres localits.
La fin du rgne d'Abbou l'Abbas II est marque par
1390 un e e xp dit io n d e c hr t i en s c ontr e M a h di a; l a v i ll e
est dlivr e ; par trait, la piraterie est en principe
1394 suppr im e. A bou l'A bbas I I m eur t laissant les r n es
du gouvernement Abou Fars qui, durant 40 annes,
entretint de bonnes relations avec les puissances euro-
1432 penn es et mour ut apr s avoir tendu son inf luen ce
du Maroc en Egypte. Avec Abou Fars, dernier grand
prince Hafside, sont termines les brillantes priodes
de cette dynastie; ses successeurs voient leur pays
troubls et les populations victimes du terrible flau
1469 et 1493 de la peste qui svit avec intensit.
1497 Sousse est prise par l es T urcs.
Au commencement du xv I e sicle, l'Afrique, encore
sous la domination des derniers princes Hafsides qui
ne savent la gouverner, est l'objet des convoitises des
Espagnols et des Turcs ; les premiers, aprs avoir con -
quis la plus grande partie de l'Algrie actuelle, vont
mar cher sur Tunis lorsque les Cor sair es tur cs, sous
les ordres de Barberousse et de Kheireddine, obtien-
nent des f aveur s du prince H afside sous pr texte de
l u i v e n ir e n a i d e ; l a l u t t e e n tr e l e s C o r s a i r e s e t l e s
1514 Espagnols est alors engage.
Barberousse refoule les Espagnols en Afrique, mais
1518 battu son tour, il pr it dans la pour suite.
K h eir e dd in e ay a nt r e u de s r enf or ts s e m a in ti e n t
en position, mais fut un moment embarrass par des
lev es des K abyl es ex cit s par le nouveau kalif e de
1525 T u n i s, M o u l a H a s s e n , q u i venait de s'emparer du
pouvoir la mort de son pre.
Pour se venger de ce prince H af side, K heir eddin e
va Con stantinopl e expl iquer au Sulta n que la po s -
128
Priode Espagnole
re n ga ts d fe n dire nt v ive me nt la br c he a ve c de s
cailloux et des quartiers de pierre qu'ils jetaient du
haut du donjon, et, ayant tu Don Di go de Castille,
mestre de ca mp et Lope de Mlo, c a pita ine d'une
des galeries de Malte avec plusieurs gentilshommes
et plusieurs soldats, on fut contraint de se retirer et
d'abandonner la victoire aux ennemis, car les muni -
tions taie nt c onsomm es et n'a ya nt pa s a ssez de
vivres pour en attendre de nouvelles, on se rembar -
qua et on retourna en Sicile.
A cette description du si ge de Sousse, Marmol y
ajoute celle de la v i l l e : C'est une ville de 1500 mai -
sons sur la cte, en un beau lieu, un peu relev du
c t de la te r re, de sorte que de la me r toute s le s
ma isons se voie nt; e ll e e st fe rm e de bonne mu -
raille et, au plus haut de la ville, il y a un fort ch -
teau avec un foss et une esplanade tout autour.
Parlant des habitants, il dit que : Tourments par les
a ra be s q ui le u r re nd e n t d i f fic ile la c u lt u re de la
terre, la plupart des gens de Sousse s'adonnent la
ma rine, vont tra fique r Ale xa ndrie et a ille urs et
que, suivant l'exemple des corsaires turcs venus en
Afrique, beaucoup font le mtier de pirate et vont
jusqu'aux cts d'Italie avec des galiotes.
Priode Turque
de 1573 1705 de J. -C.
BERGER
(1) La dcouverte
couverte de deux tombes romaines trouves auprs de ces monuments
vient confirmer la lecture donne par M. Berger. N. D. L. R.
LE METALLUM SIGUENSE
Une des lettres les plus clbres de Saint Cyprien est celle qu'il
adressa, pendant son exil Curubis (257-258 aprs J.-C), un certain
nombre de chrtiens, condamns aux durs travaux desmetalla(l).
En tte de cette lettre, on l i t : Cyprianus Nemesiano, Felici, Lucio,
alteri Felici, Litteo, Poliano, Victori, Iaderi, Dativo coepiscopis,
item compresbyteris et diaconibus et ceteris fratribus in metallo
constitutis, etc. Elle fut remise aux dentinaires, avec des secours
en argent, par quatre clercs auxquels Cyprien avait confi ce soin.
Nous avons conserv trois rponses que les condamns firent
tenir l'vque de Carthage(2). La premire mane de Nemesianus,
Dativus, Flix et Victor. La seconde porte cette suscription :
Cypriano fratri et collegae Lucius et qui cum eo sunt fratres omnes
in Deo s(alutem). L'en-tte de la troisime est ainsi rdig : Cypriano
carissimo et dilectissimo Flix, Iader, Polianus, una cum
presbyteris et omnibus nobiscum commorantibus apud metallum
Siguensem aeternam in Deo s(alutem).
Le nom de Litteus ne figure dans aucune des trois rponses.
Plusieurs hypothses sont admissibles cet gard (3) :
1 Ce nom a pu tre omis par erreur ;
2 Litteus avait succomb quand ses collgues crivirent
Cyprien (4) ;
3 Il tait dtenu part des autres vques, et sa rponse Cyprien
ne nous est pas parvenue.
Quoi qu'il en soit, les trois lettres des condamns que nous poss-
dons prouvent que ceux-ci taient rpartis dans trois exploitations,
et il est croire que ces exploitations taient assez voisines, puisque
ex-rhteur que d'y voir une dsignation exacte des mtaux que les
condamns tiraient des galeries o ils taient employs (1).
O tait le metallum Siguense, nomm dans l'en-tte de la
lettre 79 ?
La plupart des auteurs (2) l'ont plac prs de Sigus, lieu situ
prs de quarante kilomtres au Sud-Sud-Est de Constantine. Ce
n'est pas cependant l'avis de M. Fabre (3), qui, reprenant une opinion
de Baronius, le cherche prs de Siga, ville maurtanienne voisine
de la mer et de l'embouchure de la Tafna (dans le dpartement
d'Oran) (4).
Il existe, en effet, dans le voisinage de Siga, des mines de fer trs
importantes, et, quoiqu'on n'en ait pas la preuve, plusieurs d'entre
elles ont pu tre exploites par les Romains (5). Du ct de Sigus,
on signale bien certains gisements minraux (6), en particulier celui
du djebel Sidi Rgheiss (mine de cuivre), qui a t certainement
l'objet d'une exploitation antique (7). Mais ces gisements sont assez
loigns de Sigus (8) et il est fort peu vraisemblable qu'ils aient t
situs sur son territoire (9).
Pour ma part, je suis trs dispos penser que le metallum Siguense
n'tait ni prs de Sigus, ni prs de Siga. La forme Siguense, qu'il
n'y a aucune raison de croire corrompue, me parat tre cet
gard un argument premptoire (10). L'adjectif tir du nom propre
(1) Conf. FOURNEL, l. c., p. 271 ; TISSOT, Gographie de la province romaine d'A-
frique, I, p. 258.
(2) M ORCELLI , l. c, I, p. 279, et II, p. 146. F OURNEL, l. c, I, p. 269 et suiv. D E
Rossi, Bullettino di archeologia cristiana, VI, 1868, p. 19. CHERBONNEAU, Recueil de
la Socit archologique de Constantine, XII, 1868, p. 430, et Bulletin de l'Acadmie
d'Hippone,XII, p. 135. F RA U D , Rec. de Constantine, X I I I , 1869, p. 17. C.I.L.., VIII,
p. 552. A L L A R D , l. c., p. 61, n. 4. S C H W A R Z E , l. c, p. 112. Etc.
(3) FABRE, Une controverse historique rsolue l'aide de la gographie ; les exils
de Siga. Ce mmoire a paru dans le volume intitul : Socit de gographie et d'ar-
cheologie d'Oran. Congrs national des Socits franaises de gographie (1902): Comp-
tes-rendus des travaux du congrs, Oran, 1903 (p. 127-143).
( 4 ) Voir Allas archologique de lAlgrie, feuille 31 (Tlemcen), n 1.
(5) F ABRE, l. c, p. 141-142. Conf. Atlas archologique de l'Algrie, l. c., n 6.
(6) Voir FOURNEL, l. c, p. 260 ; FRAUD, Revue africaine, XVI, 1872, p. 404.
(7) FOURNEL, l. c., p.-263, 269, 271. CHERBONNEAU, Bulletin de lAcadmie dHip-
pone, XII, p. 135. FRAUD, Revue africaine, l. c.
(8) Celui du djebel Sidi Rgheiss est environ 40 kilomtres de ce lieu.
( 9 ) Aussi l'ingnieur des mines Fournel, qui joignait des connaissances techniques
une vaste rudition historique, dclarait-il que le metallum Siguense, situ, d'aprs son
opinion, prs de Sigus, n'avait pas encore t identifi ( l . c, p. 271). Conf, TISSOT,
l.c., p. 258.
(10) C'est ce que M. Fabre (l. c, p. 137) a fait observer pour Sigus, mais non pour
Siga.
138
(1) Voir C. I. L., VIII, 5693, 5694, 19121, 19131, etc. C'est la seule forme qu'on
trouve sur les inscriptions.
(2) Confrence de Carthage de l'anne 4 11, I, 197, apud Migne, Patrologie latine,
XI, p. 1333. Je ne suis nullement persuad que l'episcopus Suggitanus, mentionn
la fin du cinquime sicle (Notice des vques de 484, Numidie, n 18), ait t un
vque de Sigus (conf. Toulotte, Gographie de l'Afrique chrtienne, Numidie, p. 267).
(3) Le portus Sigensis, port de Siga, est mentionn par l'Itinraire d'Antonin et la
Gographe de Ravenne (Atlas archologique de l'Algrie, l. c, n 2). Etienne de By-
zance indique en grec l'ethnique Siggaios (voir ibid., n 1).
(4) Conf., entre beaucoup d'autres exemples, C. I. L., VIII, 8701, ligne 5.
(5) Gographie de l'Afrique chrtienne, Proconsulaire, p. 202.
(6) Dans l'inscription C. I. L., VIII, 15669, trouve Henchir Gaousst, il faut lire
(lignes 14-15) decur(iones) Sic(censes), et non Sig(uenses), comme l'a fait Poinssot (Revue
de l'Afrique franaise, IV, 1886, p. 250).
(7) Sur cette route, voir T ISSOT , Gographie, II, p. 414 et suiv.
(8) TISSOT ( l . c, p. 374) corrige XXX en XII.
139
3. Lampe d'argile jaune ronde bec arrondi, poterie fine mais moins lgre que
les prcdentes.
SUJET : Quadrige de chevaux au galop tranant un char, dans lequel se
trouve debout le conducteur tenant une palme de la main droite et une
couronne de la main gauche Deux trous Dans le trou central est
encore place l'aiguille de bronze servant faire avancer la mche
au fur et mesure de sa combustion.
Marque en creux, sous la lampe :
M. R E S
4 . Lampe d'argile jaune, ronde bec triangulaire et deux volutes ; poterie
fine et lgre.
SUJET : Cupidon ail, genoux, tirant de l'arc sur un serpent enroul sur
lui-mme et redressant la tte.
Pas de marque.
5. Disque suprieur d'une lampe sans anneau, en argile jauntre, fine et lgre.
Sujet reprsent :
Divinit ou princesse assise prsentant une branche ou un rameau d'oli-
vier (?) un cerf dont les bois sont trs nettement indiqus.
5. Lampe d'argile rouge avec bec arrondi, sans volutes ; anneau perfor. Pas
de sujet : cercles concentriques.
Marque: PIVVESAMV.
6. Lampe d'argile rouge avec bec arrondi sans volutes anneau perfor. Pas de
sujet : cercles concentriques.
Marque G. OPPI. RES.
7. Lampe semblable la prcdente.
SUJET: trois rosaces stries concentriques, entoures d'un cercle de festons.
Marque : LFEVA.
8. Lampe ronde anse pleine : bec sans volutes et arrondi.
SUJET : Rosace stries rayonnantes, entoure d'un cercle de festons.
Marque en creux : Z.
9. Lampe de forme allonge anneau perfor bec demi-long et volutes.
SUJET : Rosace de ptales entoure d'un cercle de festons.
Pas de marque.
10. Lampe ronde, anneau plein : bec rond sans volutes.
SUJET : Rosace en ptales de marguerites entoure d'un cercle concentrique
et d'une couronne de feuilles de chne et d'olivier Traces de vernis
noir sur le disque suprieur.
Sans marque, mais avec trois cercles concentriques gravs en creux par
dessous.
11. Lampe ronde, anneau plein ; bec arrondi sans volutes, pas de sujet ; un
simple filet concentrique.
Pas de marque.
Monnaies.
C'est peine si, dans toutes les tombes fouilles jusqu' ce jour
(une trentaine environ), nous avons pu recueillir deux monnaies.
L'une est un moyen bronze des monnaies de Numidie avec tte
barbue l'avers et cheval au galop sur le revers, sans lettres puni-
ques, monnaie fruste.
L'autre est un grand bronze de l'empereur Commode.
Toutes les deux se trouvaient dans la couche de charbon, mais
non point places sur le disque central des lampes qui les accompa-
gnaient el qui taient pour la pice numide, la lampe au coq et pour
la pice de Commode, la lampe au quadrige au galop.
Malgr cette pnurie de documents numismatiques, l'tude de la
constitution mme des tombes dcouvertes jusqu' ce jour, ainsi
que les indications tires du mobilier funraire font ressortir net-
tement qu'il y avait, en ce point d'An-el-Haoud, une ncropole
paenne et que son origine remonte certainement au Ier sicle de
l're chrtienne ou mme au Ier sicle avant notre re. Quant
la priode d'utilisation de cette ncropole, d'aprs les quelques
lampes trouves, elle devrait comprendre les deux premiers sicles
de l're chrtienne.
En nous inspirant, en effet, des savantes recherches du R. P.
Delattre et de notre camarade et ami, M. le Capitaine Hannezo, sur
l'tude des lampes antiques de Carthage et de la Tunisie en gnral,
146
Dr ROUQUETTE,
Mdecin - Major
LES STUCS A RELIEFS DHENCHIR-ZEMBRA
(ULIZIPPIRA ?)
Planche n 1
.
N 1. Lance entoure d'un ruban et au-dessous d'elle paule gauche, drape,
d'un personnage.
N. 2. Calotte d'un relief ayant reprsent une tte de femme, cheveux relevs
en arrire en torsade et serrs par un troit bandeau.
Nos 3, 4, 5, 6. Fragments de mains, chevelures, faces et torse.
Nos 7 et 29. Fragment d'un mme morceau de pedum.
N. 8. Dbris d'une tte de femme avec cheveux relevs en torsade et sans bandeau
pour les fixer.
N. 9. Petite tte d'enfant ou d'amour avec cheveux hrisss.
N. 10. Tte de femme ou d'adolescent tourne droite, vue de profil la position
rserve au visage semble indiquer que la personne est dans la douleur et
implore une divinit. La bouche et le menton ont disparu. Les cheveux
forment de larges boucles qui encadrent le visage et une mche d'entre eux
retombe au-dessous de l'oreille sur la joue.
N. 11. Fragment de tte de femme. Chevelure en torsade retenue par une cou-
ronne de feuillage et de fleurs, (peu nette dans la planche).
os
N 12 et 23. Epaules gauches du sommet desquelles tombe une draperie. De-
vaient appartenir des amours.
PlancheN1
.
N 13-39? ?
Nos 14, 15, 16, 20. Personnages tte renverse en arrire et regardant en
haut. Mme attitude que pour le n. 10, mme coiffure qu'au 2 et bouche
de trois quarts, reprsentation assez rare dans l'antiquit. Le n. 16 a la che-
149
Planche n 2
.
N 1. Corbeille enveloppe d'toffe et limite la partie suprieure par une
bande d'toffe lignes parallles. Contenant, sans aucun doute des fruits.
Une grappe de raisin pend le long de la corbeille.
Planche N. 2
N. 2. Morceau sans forme apprciable avec les deux bandes d'toffe qui se juxta-
posent, il semble appartenir un costume de femme.
N. 3. Pomme de pin.
151
La rade de Mers-el Kbir est bien mieux abrite que celle d'Oran,
mais elle offre un inconvnient capital en l'espce, c'est qu'elle est
absolument dpourvue d'eau potable. Ce point ne pouvait donc
servir que d'abri temporaire. Ajoutons, pour aggraver la situation,
le manque absolu de terrains de culture dans cette localit.
A Oran, au contraire, les conditions sont tout autres : le port
est moins abrit, il est vrai, que celui de Mers-el-Kebir, mais il ne
faut pas voir le port d'Oran tel qu'il est actuellement, il faudrait le
voir avec les yeux de nos prdcesseurs, avant que l'on ait excut
le moindre ouvrage rendu ncessaire par la supriorit de notre
marine. Or, l'ancienne crique qui s'tendait devant les btiments
de la manutention militaire jusqu'au tunnel tait fort bien protge
par le Santa-Cruz des grosses mers du N-O. De plus, les sources
ne sont (ou plutt n'taient) pas rares sur l'ancien littoral et,
ressource inestimable, il y a un ruisseau coulant toute l'anne :
lOued Rehhi (Ras el An) fournissant une eau excellente qui a
suffi jusqu' ces derniers temps aux besoins d'une ville de 50.000 habi-
tants. Enfin, au-dessus d'Oran s'tend une vaste plaine qui met
en relation ce port avec le reste de la province : la plaine pouvant
tre cultive peut, non seulement suffire l'alimentation de la ville,
mais l'excdent peut encore tre export par mer. Ainsi donc,
seule, la rade d'Oran pouvait convenir pour la cration d'un centre
de peuplement parce qu'elle seule remplit les nombreuses conditions
ncessaires pour un tablissement permanent : abri assur,
eau potable demeure, terres cultivables proximit pouvant
amener un trafic dans les deux sens (1).
Maintenant que nous avons tabli par des raisons thoriques la
preuve qu'Oran devait tre forcment choisie, de prfrence aux
localits voisines, pour l'tablissement d'une colonie humaine, nous
allons passer aux preuves matrielles de cet tablissement et prouver
que cet tablissement fut permanent depuis les temps les plus
anciens jusqu'aux temps dont font mention les chroniques, notre
tude s'arrtant forcment la priode historique.
Nous ne voudrions pas, comme l'Intim, remonter jusqu' la
naissance du monde et nous attirer la spirituelle rplique
de Dandin :
Avocat ! ah ! passons au dluge !
(1) CF. avec le passage de Ibn Haouquel, in BASSET, loc. cit., p. 13.
154
mais, puisque nous traitons une question d'origine, il nous est bien
permis cependant de prendre la chose d'un peu loin...
En compagnie de chercheurs patients et rudits, tels que MM.
Tommasini, Carrire et Doumergue, nous avons pu constater que
l'emplacement d'Oran et ses environs avaient t habits pendant
presque toute la dure des temps prhistoriques. Nous n'avons pas
rencontr, jusqu' prsent, de traces pouvant tre rapportes la
plus ancienne priode de la pierre taille : l'poque chellenne,
mais j'ai pu positivement tablir que l'on trouvait dans la couche
infrieure des grottes d'Oran des outils de facture moustirienne
associs une faune plistocne bien caractrise. C'est l une
constatation qui, on l'avouera, vieillit singulirement les parche-
mins de la mtropole de l'Oranie !
Depuis ce moment qui marque la limite la plus recule de l'oc-
cupation du territoire d'Oran, l'homme n'a cess de se maintenir
sur ce point ; il a simplement suivi l'volution ascendante de la
civilisation, qui, de rudimentaire qu'elle tait, est arrive progres-
sivement l'tat actuel.
A partir de l'poque moustirienne les grottes des environs imm-
diats d'Oran (et sans doute aussi celles qui ont t enfouies sous les
remblais des ravins sur lesquels s'lve aujourd'hui la ville) ont
t habites d'une faon interrompue jusqu' la fin du nolithique,
comme je l'ai tabli ailleurs.
Ceux qui succdrent aux premiers troglodytes avaient un outil-
lage dj assez perfectionn, qui correspond, industriellement par-
lant, celui des troglodytes de la Madeleine sans tre pourtant aussi
artistique; mais l'homme d'Oran avait les mmes gots que celui
de la Vzre : comme lui il aimait la parure et il devait se barioler le
corps comme le prouvent les coquilles et ossements trous disposs
pour les colliers et la grande quantit de matires colorantes :
ocres, hmatite, argiles et oligiste, qui ont t exhumes des couches
de cette poque. Comme lui aussi, il enterrait ses morts dans la
mme abri qui lui servait de demeure.
Cette industrie dj bien varie alla en se perfectionnant : la
pierre clate et retouche et l'os poli s'ajoutrent la poterie et la
pierre polie. Cette dernire priode qui correspond au nolithique
des palethnologues semble avoir eu la plus longue dure, sans doute
parce que c'est celle que nous observons le plus frquemment. Les
troglodytes qui habitaient les grottes cette poque avaient la
155
coutume de les vider chaque fois que les dtritus amoncels sous
leurs pieds taient trop considrables, ce qui est une preuve de la
longue dure de celte priode.
Les troglodytes de l'ge de la pierre taient d'infatigables chas-
seurs et pcheurs : c'taient au demeurant des hommes de petite
taille, mais des marcheurs de premier ordre comme le prouvent
leurs tibias plactynmiques. Ils chassaient le grand b uf cornes
recourbes en avant (peut-tre le mme dont parle Hrodote), des
antilopes aux jambes agiles et l'autruche dont nous trouvons les
ossements et les ufs dans les foyers de cette poque. Ctaient
aussi de grands consommateurs d'escargots, de coquilles marines
et de poissons.
D'aprs la dcouverte d'un fragment d'un trs joli vase de facture
grecque que j'ai faite dans la grotte du Polygone, je crois pouvoir
avancer que les derniers troglodytes ont t en relations avec les
hardis navigateurs phniciens qui ont laiss tant de leurs souvenirs
sur la cte oppose de l'Espagne !
L'industrie que nous avons trouve dans les grottes de Noiseux,
du Polygone, des Troglodytes, marque l'apoge du travail de la
pierre et de l'os, car les armes en pierre que nous trouvons dans les
stations en plein air d'Eckmuhl, de Gambetta et de Canastel
dnotent une priode de dcadence correspondant, il faut bien le
remarquer, l'abandon des cavernes comme lieu d'habitation et
de spulture. Cependant le passage de l'industrie raffine des grottes
aux grossiers outils en silex des ateliers en plein air n'a pas d se
faire d'une faon subite, et ce sont sans aucun doute les stations
de pche que l'on observe en si grand nombre sur toute la cte
(Canastel, Batterie espagnole, Roseville) qui ont d marquer cette
transition, car les lames en silex ont la mme facture que celles des
grottes. Mais si l'industrie est peu prs semblable, les conditions
d'habitation ne sont plus les mmes puisque ces stations sont places
sur des falaises, au bord de la mer, dans des endroits o les
excavations manquent. Forcment donc, l'homme de cette poque
devait se construire des huttes pour s'abriter, non contre le froid,
mais plutt contre la chaleur.
On peut supposer que l'abandon des grottes peut avoir t provo-
qu par un changement de climat, mais on peut admettre aussi que
l'homme ait cherch se rapprocher de la mer tant pour la pche que
pour se trouver en rapport plus direct avec les marins trangers ?
156
P AUL PALLARY,
Membre Correspondant.
A PROPOS D'INTAILLES ANTIQUES TROUVES
EN TUNISIE ( 1 )
et est-il certain que cette lettre, ainsi figure, tait encore en usage
au premier sicle avant J.-C ? La question est examiner, mais,
par ces quelques exemples, nous avons voulu montrer que, sur
certaines pierres, le sujet, trait mme sans art, veille l'intrt, et
que, par suite, l'tude de ces intailles, dissmines dans les muses
ou les collections prives en Tunisie, mriterait d'tre tente. Cata-
loguer, c'est bien; mais tcher de dcouvrir la pense du graveur,
s'efforcer de comprendre son uvre, c'est mieux ; il est vrai que
c'est plus difficile.
Sachons nous borner ; cependant, avant de finir, aux heureux
chercheurs qui habitent l'Afrique du Nord, cette terre bnie des
archologues et que nous avons beaucoup aime, offrons quelques
conseils.
Pour tre fructueuse, la recherche des intailles la surface du
sol doit tre faite immdiatement aprs une pluie; celle-ci, en effet,
enlve aux dbris qui jonchent le sol la poussire qui les ternit
et qui les cache, et elle rend ainsi momentanment, aux objets,
intailles, mdailles, poteries, etc., l'clat qui attire l'attention ; les
bergers arabes connaissent merveille cette particularit et ils en
profitent. Du reste, l' il acquiert assez vite, et noire propre exp-
rience en fait foi, l'acuit ncessaire pour apercevoir de trs menus
objets.
D'un autre ct, pour tre utile la science, toute dcouverte
d'intaille doit tre signale, et l'empreinte de la pierre, sinon la
pierre elle-mme, doit tre dpose dans un muse de la rgion (1).
Combien d'intailles antiques, d'un rel intrt, ornent des anneaux
modernes, mais ont perdu de leur valeur, simplement parce que
leur origine est tombe fcheusement dans l'oubli !
Dr A. T. VERCOUTRE.
L. ROBIN.
Conducteur des Ponts et Chausses Enfidaville,
Correspondant,
LES HAOUANET D'EL-HAROURI (KLIBIA)
H2 est accole HI; elle est de plein pied avec l'esplanade creuse
dans le roc.
Son entre prsente un encastrement de 0m10 de profondeur
creus dans la face du rocher taill pic ; le couloir d'entre
us en haut de manire le rendre cintr mesure H = 79cm x L
87cm L = 54cm on pntre dans une chambre un peu en contrebas,
assez petite, P = 1m 15 x L = 1m 40 x H = 87.
Elle est suivie d'un couloir et d'une deuxime chambre en
contrebas o il y a un pied d'eau croupissante empchant les
mensurations verticales; le couloir est large de 60cm sur 41cm de long.
La chambre est cubique et mesure 1m85 de ct. La partie suprieure
des parois verticales est orne d'une corniche haute de 0m 12 et
paisse de 2cm. La paroi du fond est perce d'une niche de 10cm
de profondeur et de 22cm de ct, entoure d'une moulure en creux
angle droit de 2cm environ ; au dessous de cette niche s'ouvre un
couloir semblable au second permettant l'accs dans une troisime
chambre semblable la seconde et la niche semblable celle de la
deuxime chambre.
H3 est situe droite en avant des deux premires et a un plan un
peu infrieur, son entre entoure d'un encastrement trs net,
est brise et mesure 50 cm de long. On pntre dans une premire
chambre dont les dimensions sont :
P = 2m00 x L = 2m00 x H 1m75 x Hc 1m42
Elle possde une corniche sur la paroi du fond avec un faible
relief. Elle est prolonge par un couloir long de 50cm dans une deu-
xime chambre semblable, la premire :
P = l m90 x L = 2m00 x H 1m 72 x Hc = 1 m 42
et elle possde une niche qui se voit sur la paroi du fond ; cette
niche empite dans ses 4/5mes suprieurs sur une corniche qui garnit
le haut de la paroi ; ses caractristiques sont :
P = 10cm x L = 29 x H = 32
profonde de 14cm, large de 21, haute de 25cm au milieu et de 15cm
sur les bas-cts. Elle possde des traces de peinture, dont les plus
nettes sont :
A sur la face du fond ; partant de la partie suprieure des bas-cts
se voit une bande large de 16cm, divise en carrs, alternativement
orns ou non. Les ornements sont forms par les deux diagonales
dont les triangles suprieurs et infrieurs sont peints l'ocre ;
168
son entre est cintre par l'usure ; le couloir peu profond s'ouvre
de plein pied dans la chambre en chevron mesurant
P = 1 m 92 x L = 2 m et H = 1 m 73 au milieu 1 m 37 aux bas cts.
La face du fond prsente une niche de 37cm s'ouvrant 27cm du
fate. En haut des parois latrales court une corniche de 16 cm de
haut avec un relief de 2cm environ. La face infrieure droite prsente
un trou en cuelle de 15cm de diamtre avec une rigole destine
canaliser des liquides, semblable encore celui de l'intrieur
de l'Hanout de Sidi Bou Rouigat.
assez dur. Elles taient toutes pourvues d'un puits vertical les reliant
la surface et combl par de la terre. Les ouvertures sont rgulires,
rectangulaires ainsi que les chambres parois, le plafond plat. Les
G. HANNEZO,
Commandant au 4e Tirailleurs Algriens.
Correspondant.
(1) Peut-tre une pingle cheveux semblable celles qui ont t trouves Lemta
dans la ncropole punico-romaine. Bult. Arch. 1897.
ANNOTATIONS A L'ATLAS ARCHOLOGIQUE
DE TUNISIE
I. Feuille de Grombalia
Hanout de Sidi-Messaoud
Menhir de Fortunata
Les notes qui suivent ont t prises pendant les man uvres d'au-
tomne 1904. Je souhaite que le lecteur trouve quelque intrt les
lire et que cet exemple pousse les personnes que leurs gots ou leur
profession font voyager en Afrique relever ainsi tous les dtails
qu'ils rencontreront. La juxtaposition de ces documents d'autres
du mme genre peut, en effet, prsenter souvent un intrt tout
fait imprvu.
(1) Numro 12 de l'Atlas, (Dr CARTON). r
(2) Numro de l'Atlas Archologique. (D C.)
(3) Numro 18 de l'Atlas. (Dr C.)
(4) Le capitaine Rouchette croit que le topographe de cette rgion avait une faon
lui de comprendre les monuments mgalithiques ; car, dans les autres parties des envi-
rons de Bizerte leves par d'autres topographes, l'on trouve bon nombre de blocs de
pierres semblables ceux appels Ruines mgalithiques aux points indiqus ci-
dessus. Le capitaine Rouchette enverra quelques croquis des soi-disant ruines mga-
lithiques.
183
(1) Cette ruine, d'aprs les renseignements assez vagues que j'ai recueillis, serait
lHenchir Biniana, o auraient t trouves les statuettes dites de la collection
Gandolphe, maintenant disperses en raison de la ressemblance de celles-ci avec
celles que jai trouves El-Kenissia ; il y aurait lieu de chercher , laide de
fouilles, sil nexiste pas, en ce point, de sanctuaires de ce genre.
184
(1) Cet article et en particulier ce mot taient crits quand j'ai reu de M. Pallary
l'article insr dans ce Bulletin et dans lequel il insiste sur les ruines berbres de la
rgion d'Oran. C'est un fait tout fait frappant et premptoire que la manire dont,
aux deux extrmits de la Berbrie, les enceintes ont t constitues l'aide de deux
ranges de pierres plantes dans le sol.
186
(1) Enqute sur les travaux hydrauliques, par M. GAUCKLER, t. 1., p. 319.
187
mieux ce sont les ouvrages pour l'eau. Non loin d'un grand bti-
ment dont le mur extrieur a laiss des angles en pierres de taille
debout, on voit un puits compltement obstru et ras, et, dans le
voisinage de celui-ci un grand rservoir ciment, contreforts
intrieurs. Tout ct et comme accoles ce dernier sont deux
petites salles couvertes de demi-coupoles qui semblent avoir t
quelque fontaine, ou avoir fait partie de bains.
De l'autre ct de la piste, on voit galement deux citernes avec
demi-coupoles.
Ces ruines, dont la broussaille permet difficilement d'apprcier
l'tendue qui parait assez considrable, couvrent un petit mamelon
rocheux. Le grand nombre et l'importance des rservoirs qui
viennent d'tre signals montrent prcisment avec quel soin on y
recueillait l'eau, et combien celle-ci tait rare.
Le nom mme de ce point rappelle bien aussi que les Arabes
ou les Berbres ont t frapps de l'amnagement hydraulique de
ce gros bourg.
L'origine artificielle de ce dernier est encore dmontre par un
autre fait. Ds que le puits fut bouch et le rservoir vid, il fut
compltement abandonn. Actuellement pas de douar, pas de cul-
ture dans les environs. C'est la broussaille basse et inextricable qui
revt tout de sa teinte d'un vert sombre. En ce carrefour, les voya-
geurs devaient se reposer ou peut-tre passer la nuit. C'tait une
halte.
Et ceci est encore une indication dont nous pourrions profiter.
Les troupes qui vont de l'Enfida Zaghouan doivent, pour passer
la nuit mi-chemin, faire un crochet considrable qui les conduit
dans le site, d'ailleurs ravissant, de Battaria. Si nous avions eu,
comme je le prconise depuis 1889, la sagesse de consulter les rui-
nes, parfois si loquentes, et si nous avions t ainsi amens rtablir
l'hydraulique de Henchir el Hammimi, nos troupes, ou du moins
l'infanterie, eussent trouv ici l'eau ncessaire.
La voie romaine est trs apparente dans le voisinage avec son
empierrement form d'un simple cailloutis, et sa bordure constitue
par des pierres trs grosses.
Les numros 87 91 indiquent quelques ruines peu importantes.
Tout fait au bord de la route se dresse une tombe demi-cylindri-
que, et la piste elle-mme est traverse par un mur que l'on prendrait
pour le vestige de quelque aqueduc.
191
Dr. CARTON,
Prsident.
LA BIBLIOTHQUE DE LA S. A. S.
( 1 ) L'indication du don est faite, soit par la lettre D place en vue du nom de
l'auteur, soit par le nom du donateur inscrit en renvoi.
EXTRAITS DES PROCS-VERBAUX DES RUNIONS
M. Dubos signale encore des cavits situes aux environs de Sousse et qui
lui paraissent tre des hypoges du genre de ceux du camp Sabattier.
Le capitaine Ordioni prsente la description de cinq statuettes, les plus
curieuses qu'il ait trouves dans ses fouilles si fructueuses du camp Sabattier
et de Sidi-el-Hani. L'une d'entre elles, d'une facture toute diffrente des
autres, a fait mme natre une discussion entre quelques assistants, au sujet de
son authenticit qui semble douteuse beaucoup d'entre eux.
13 aot. M. le Prsident fait connatre que la Socit est autorise
faire des fouilles aux ruines de Sidi Kantaoui. Il fait galement savoir que les
statuts de la socit ont t approuvs par l'autorit comptente la date du 12
Juillet.
M. le commandant Giorgi, secrtaire gnral de la Socit, fait part de la
dcouverte faite par un membre de la Socit, entre Sbetla et Thala, d'un
souterrain comprenant plusieurs chambres communiquant entre elles par des
corridors plan inclin.
17 septembre. M. le Prsident fait savoir que la Municipalit de Sousse a
accord une subvention de 500 francs la socit. De vifs remerciements sont
adresss M. le Prsident de la Municipalit.
Il est dcid que des fonds seront accords, suivant les ressources de la caisse,
diffrents membres de la Socit.
Le rglement sur les fouilles, prsent par M. le prsident, est approuv et
son insertion dans le registre des procs-verbaux dcide.
M. le Prsident signale deux dcouvertes qui ont t faites par deux
membres de la Socit.
M. Chevy vient de mettre jour, dans une villa romaine situe une petite
distance de la gare de Ksiba, deux magnifiques mosaques compltement in-
tactes. L'une d'elles, longue de 4 mtres, large de 2 mtres, aux couleurs vives et
cependant d'une grande harmonie, offre une srie de vases disposs en
quinconce, la faon des ornements de certaines de nos tapisseries. C'est un
motif assez rare et qui apporte un rel appoint l'tude des mosaques orne-
mentales.
L'autre porte en son milieu, un mdaillon circulaire de 0m 85 de diamtre dans
lequel est figure une tte de Mduse d'un excellent dessin. La large figure est
encadre d'abondants cheveux d'o s'lancent des serpents onduleux. La pice o
se trouve ce motif mesure 6m 80 de longueur sur 6m 80 de largeur et
l'intervalle qui s'tend entre le mdaillon et le mur est rempli par une srie
d'cailles alignes de manire former de larges rayons allant du centre la
paroi. C'est un motif original et qui fera un bel effet quand la mosaque, ap-
plique sur un mur, sera visible de loin.
M. Rietmann, secrtaire gnral adjoint, vient de son ct de faire une
dcouverte du mme genre, moins importante, mais qui mrite d'tre signale
en raison de l'intrt de l'objet trouv et du point o il a t rencontr.
205
M. Argaut prsente :
1 . Un buste en terre grise, haut de 0.16 c, de femme jeune d'une expression
charmante. Le vtement est noter en raison de deux banderoles qui passent,
l'une sur l'paule gauche lui formant un baudrier, l'autre tombant verticalement
(fig. 1 et 2 hors texte). La coiffure est trs intressante : cheveux onduls en avant
; en arrire tresss formant un chignon volumineux aplati verticalement.
2 . Un buste d'adolescent ou de jeune fille, en terre d'un rouge gris, haut de
0 14c ; cheveux courts et boucls, visage souriant, faisant un peu penser un
m
3 Dcembre. M. le docteur Carton fait savoir que les ouvriers qui tra-
vaillent, la route longeant le ct Sud du camp et de l'Hpital militaire pour
aboutir peu prs en face de l'avenue Boucher ont trouv, dans un monticule
form de dbris et renfermant encore les restes d'une citerne, plusieurs pierres
de taille, dont l'une, en calcaire bleu, mesurait : longueur 0.90, hauteur 0.40,
paisseur 0.24 et portant l'inscription suivante :
A E M
FOUILLES DE SBEITLA
A vR
2. Mme lampe que la prcdente, terre fine, sujet : Guerrier tenant dans sa
main gauche une lance et un bouclier ; dans sa main droite : un casque ?
3. Epoque de transition : lampe queue perfore. Bec large volutes, terre
fine, couverte brune, sujet : Diane tendant son arc. Au revers:
C. OPPI .
RES
M TMARI
5. Lampe grand modle, queue perfore, deux petites saillies sur les bords
et la face suprieure, lgre couverte rouge, sujet : quatre chevaux tranant
un char funbre. Au revers :
M NOV GERM
Recevez, etc.
COMMANDANT GIORGI,
Secrtaire gnral.
EXCURSIONS ET PROMENADES
Sidi Kantaoui
(1) Lensemble du plan semble constitu par une espce de grande salle ou de cour
sur laquelle souvriraient plusieurs de ces absides ou demi-coupoles et laquelle sont
accoles dautres salles. Il y a lieu de noter lpaisseur du ciment tuileaux
qui,
extrieurement, recouvre celles-ci et la grosseur des fragments rouges qui entrent
dans sa composition.
A l'angle Sud-Ouest on voit demi enfouie l'ouverture d'une porte ou d'une fentre,
d'une conservation remarquable. La pice attenante cette ouverture prsente des traces
de remaniements et de reconstruction. Elle est couverte par une vote d'arte que
constituent deux votes en berceau se pntrant, mode de construction trs ancien.
Toutes les votes disposes en hmicycle autour du nymphaeum de Zaghouan ont cette
disposition. Et les Arabes l'emploient encore trs frquemment de nos jours. J'en ai vu de
trs remarquables exemples Nabeul o beaucoup de maisons sont couvertes de cette
manire. En somme il me semble qu'il s'agit ici de quelque glise ou de thermes remanis
peut-tre ultrieurement l'poque arabe.
(Dr CARTON).
216
un des flancs du vallon, qui doit tre le vestige de quelque monument difi
l'extrmit de ce barrage.
Un peu plus loin, toujours sur le plateau, nous remarquons de nombreuses
traces d'anciens murs d'enceintes, divisions de proprits, prouvant que ce
sol, nu, dsol, maintenant, avait autrefois de la valeur et portait des rcoltes.
ED. RIETMANN Secrtaire
gnral adjoint.
Sousse
Octobre 1903. Aprs un long repos impos par les chaleurs estivales, la
S. A. S. reprend ses excursions et ses promenades habituelles.
C'est au pied de la vieille Casbah d'Hadrumte qu'une quinzaine de membres
se sont, donn rendez-vous, sur le Monte Testaccio, nom donn cette colline
par M. le Dr Vercoutre en raison de l'amoncellement de tessons antiques qui
constitue ce mont et par analogie avec un amas de ce genre connu Rome sous
cette dnomination.
Les promeneurs constatent avec une vive satisfaction tous ces intressants
dbris de tessons orns de dessins, de reliefs, en terre fine, en os, en verre, etc. M.
le Docteur Carton a rcolt, diffrentes reprises, plus de quatre-vingt marques de
poteries sur le fond de vases trs lgants, des aiguilles en os, deux ttes de
statuettes, etc. De petites dcouvertes qui viennent d'tre faites ne tardent pas
montrer combien est productif ce champ d'antiquits. Voici une poterie o l'on
voit une jolie tte aux cheveux crpus ; un dbris de lampe trouv par M. le
capitaine Grillet porte un cerf; M. Mattei dcouvre un fragment d'estampille de
potier et une de ces curieuses charnires en os qui ont si longtemps intrigu les
archologues, tout cela en quelques minutes.
La plupart des membres admettent que l'origine de ces amas de tessons
provient de l'habitude qu'avaient les habitants d'Hadrumte de jeter leurs
immondices aux pieds du mur de la ville, comme le faisaient encore, il y a peu de
temps, leurs successeurs de Sousse.
Aprs un coup d' il de curieux rservoirs d'origine punique qui
transmettent la Sofra les eaux de pluie et dont M. le Vice-prsident Gresse
explique le fonctionnement, nous nous dirigeons sur la tour Sud-Est de
l'enceinte pour examiner quelques curieux bas-reliefs. L'un d'eux, le plus lev,
grav sur une pierre, semble offrir un lion attach par une chane un palmier.
L'autre reprsente aussi un lion, mais grav la faon des animaux figurs
dans les tableaux arabes.
Remontant ensuite vers la porte du Sud, les promeneurs se dirigent vers la
place du Djebenet-El-Rourba, petit coin pittoresque avec ses nombreuses
koubbas renfermant les tombeaux et les restes de vnrables marabouts.
217
La campagne d'Hadrumte
Novembre 1903. Favoriss par un temps couvert propice ce genre de
promenade, un groupe de Socitaires de la S. A. S. se runissent prs du cimetire
franais et isralite. On examine d'abord un point qui, d'aprs les fragments de
jolies poteries romaines trouves par plusieurs membres, parat devoir donner des
fouilles productives, et o il semble y avoir eu jadis la fois une ncropole et un
four potier. Puis les promeneurs se dirigent vers le champ de courses actuel o
l'on relve, ras du sol, deux massifs de maonnerie qui sont les restes de
rservoirs ou de tombeaux. Une grande citerne en berceau avec deux
compartiments, trs profonde, est indique par M. le docteur Carton. M. R.
Terras signale au fond de cette citerne les restes d'une mosaque en couleurs
tombe l'intrieur, mais qui devait autrefois revtir l'extrados de la vote;
cette construction est au Nord du champ de courses.
Toujours dans ce dernier, mais au Sud, les promeneurs aperoivent encore
plusieurs monticules blanchtres qui sont videmment les restes de villes ou
de fermes.
M. le docteur Carton nous fait remarquer que, dans celte partie des environs
de Sousse, la plupart des ruines ne sont plus reprsentes que par un monticule
plus blanc que le sol voisin, blancheur due certainement aux particules de
chaux provenant de la dmolition, comme le lui ont montr plusieurs re-
cherches,
Un peu au del du point o s'est arrte la Socit, un monticule dominant un
vallon prsente une ruine tendue de 50 80 mtres de ct, avec une enceinte
paraissant cantonne de tours. Une chambre elliptique revtue d'une mosaque
murale dont le bandeau est form de deux torsades aux couleurs trs vives, une
autre chambre avec une niche o tait une statue ou quelque missorium, divers
autres puits, un bassin revtu de mosaques, deux autres bassins ciments,
diffrentes pices, des portes et des fentres font de ces ruines un ensemble des
plus intressants sur la destination desquelles s'vertuent discuter les
socitaires : basilique chrtienne, temple, bain, etc.,
A 30 mtres au sud s'lve une construction norme, massive, de 6 8
mtres de ct en blocage, dont la partie suprieure formait terrasse. Est-ce
une tour ou bien les restes d'un mausole ou d'une p o r t e ttrastyle ?
Il serait trs intressant de faire des fouilles au pied de cet difice, qui
malgr l'tat avanc de destruction qu'il prsente, est certainement un de
ceux de la rgion qui sont les plus apparents.
Il y avait ici un centre trs important, quelque riche villa sans doute, quelque
castellum pensent plusieurs touristes, et l'tude de ce point semblerait devoir
tre des plus fructueuses. Souhaitons qu'un des membres de la S. A. S.
l'entreprenne.
COMMANDANT GIORGI.
Secrtaire gnral.
TABLE DES MATIRES
PAGES
Statuts ...................................................................................................... 3
Liste des Membres de la Socit .............................................................. 9
Rcompenses honorifiques........................................................................ 14
Extraits des procs-verbaux des runions (1 er semestre) .......................... 19
(2"'e semestre) ................... 203
Excursions et Promenades :
Henchir Zembra (P. CHEVY). ........................................................... 23
Henchir Sidi-Khalifat (Docteur CARTON) ........................................ 26
Sousse (Docteur CARTON).................................................................. 32
Sidi-Kantaoui (E. RIETMANN) .......................................................... 214
Sousse (Commandant GIORGI)........................................................... 216
La Campagne d'Hadrumte (Commandant GIORGI) .......................... 218
Note sur une inscription de Thysdrus (HERON DE VILLEFOSSE) .............. 35
Note sur le prix des funrailles chez les Romains (CAGNAT).................... 42
A l'Amphithtre de Carthage (R. P. DELATTRE) .................................... 45
Aperu de la ncropole de Siagu (Lieutenant NOGU) .................... ...... 51
Une trouvaille de mdailles romaines du IIIe sicle (Capitaine De BRAY). 52
Les haouanet du Djebel-Behelil (Docteur DEYROLLE) .............................. 59
Inscriptions de la Colonia Tuburnica (Docteur CARTON) ........................ 69
Notes sur les collections du 4e Tirailleurs (Capitaine ORDIONI) .............. 73
Empreintes d'intailles, de cames (Instructions) (RIETMANN) ................. 77
Notes historiques sur Sousse (Commandant HANNEZO).......................... . 80
Note sur des Inscriptions no-puniques de Henchir Sidi Khalifa
(BERGER).......................................................................................... 133
Le Metallum Siguense (Stphane GSELL) ................................................. 135
Notes sur un cimetire paien dcouvert aux environs de Souk-Ahras
(Docteur ROUQUETTE) ....................................................................... 140
Les stucs reliefs d'Henchir Zembra (CHEVY)........................................ 147
Les origines de la ville d'Oran (Paul PALLARY) ...................................... 152
A propos d'intailles antiques trouves en Tunisie (Docteur VERCOUTRE) 159
Fouilles de la ncropole romaine de Dar-bel-Ouar (L. ROBIN) .............. 164
Les haouanet d'El Harouri (Docteur DEYROLLE) ..................................... 166
Note sur les ncropoles anciennes de Bizerte (Commandant HANNEZO). 171
220
PAGES
Ncropole de l'Oued Keceb ..................................................................... 58
Haouanet du Djebel-Behelil ........................................... 60-61-62-63 66-67
Statuettes et lampes (collection du 4e Tirailleurs) ................................ 74-75
Stucs reliefs de Henchir Zembra ................................................... 148-150
Haouanet d'El-Harouri .......................................... .......................... 158-170
Ncropoles anciennes de Bizerte................................................ 171-172-173
Khalloua de Sidi-bou-Zekhi.................................................................... 175
Hanout de Sidi-Messaoud ....................................................................... 177
Polissoirs de Kelibia ................................................................................ 178
Menhir de Fortuna .................................................................................. 179
Fragments de silex de Fortuna................................................................ 180
Inscriptions d'Oudena ............................................................................. 194
Dbris de poteries en forme de couronnes ............................................... 203
Statuette en terre cuite d'El-Djem .......................................................... 205
Lampes romaines ........................................................................ 205-208-210
Bustes divers (hors-texte) ........................................................................ 209
Monnaies et moules monnaie........................................................... 212-213
Lgion d'Honneur
Officier
M. le Commandant TARDIEU, du 4e Tirailleurs.
Chevalier
M. le Sous-intendant militaire BERTRAND, Gabs.
Officiers de l'Instruction Publique
M. GOUVET, Architecte municipal, Conservateur du Muse Sousse.
M. HANNEZO, Chef de Bataillon au 144e de Ligne Bordeaux.
M. NOVAK, Propritaire Mahdia.
M. ORDIONI, Capitaine au 4e Tirailleurs.
Officiers d'Acadmie
M. MAILLET, Lieutenant au 4e Tirailleurs.
M. MONTALIER, Capitaine au 4e Tirailleurs.
M. ROUQUETTE, Mdecin militaire Souk-Ahras.
M. SUREAU Huissier Tunis.
Mrite Agricole
Officier
M. LEFRONT, Capitaine en retraite Sousse.
11
Chevaliers
M. CHEVY, Chef de Section la Compagnie Bne-Guelma.
M. COMBAZ, Inspecteur de l'Enseignement primaire Sousse.
M. EPINAT, Mahdia.
M. FALCONETTI, Capitaine au 4e Tirailleurs.
M. LEB UF, Capitaine aux Affaires indignes.
M. MONTALIER, Capitaine au 4e Tirailleurs.
Nichan Iftikhar
Commandeurs
M. D OLLANS , Chef de Bataillon au 4 e Tirailleurs.
M. le Docteur C ARTON , Mdecin-Major de 1 r e Classe au 4 e Tirailleurs.
Officiers
M. BERTIN, Propritaire Sousse.
M. COUVE, Juge d'Instruction Sousse.
M. DELBREL, Capitaine Commandant le Train Sousse.
M. JACQUES, Lieutenant au 4e Tirailleurs.
M. JOUANNE, Lieutenant au 4e Tirailleurs.
M. KYNDT (DE), Lieutenant au 4e Tirailleurs.
M. MANIGOLD, Officier d'Administration de l'Artillerie Sousse.
M. MONNIER, Lieutenant au 4e Tirailleurs.
M. MOUSSARD, Substitut du Procureur de la Rpublique Sousse.
Chevalier
M. BOUBY, Socit Franco-Africaine des Ptes d'Alfa.
MARCEL CORDIER,
Secrtaire gnral.
SANCE SOLENNELLE
du 29 Fvrier 1904
Mesdames, Messieurs,
Au moment o notre Socit entre dans la deuxime anne de son
existence, il nous est agrable de considrer le chemin parcouru et de
puiser dans la constatation de l' uvre accomplie un encouragement
pour l' uvre venir. Je n'abuserai de votre bienveillante attention que
quelques instants pour : vous rappeler la fondation de notre Socit,
vous faire connatre rapidement ses travaux de l'anne et vous
exposer ses dsirs.
Le 10 dcembre 1902, sur l'initiative de M. le docteur Carton et de
M. Gouvet, architecte municipal, 19 personnes se runissaient pour
tenter la cration d'une Socit archologique. Un bureau provisoire
tait form avec M. Gouvet comme prsident et M. Ghez comme
secrtaire.
15
Chaque fois que l'occasion s'est prsente, nous nous sommes fait
un devoir de signaler M. le Directeur des Antiquits les actes de
vandalisme commis sur les monuments antiques.
(1) Le nombre des Socits correspondantes est actuellement de 21. (Voir le pr-
sent Bulletin, p. 9.)
20
MARCEL CORDIER,
Secrtaire gnral.
EXTRAITS DES PROCS-VERBAUX DES R UNIONS
Par reconnaissance pour ses bons offices, il est probable que les habitants
de Napolis lui rigrent une statue. Dans tous les cas, ils en dressrent une
en l'honneur de sa femme Didia Clara.
Il est remarquer, en effet, que la tte en marbre qui orne la salle d'honneur
du 4e Tirailleurs a une ressemblance frappante avec celle figure sur une
mdaille de Didia Clara reproduite, sous le n 152, dans les Instructions
adresses par le Comit des Travaux Historiques et Scientifiques aux Corres-
pondants du Ministre de l'Instruction publique. Mme fin profil, mme
coiffure.
Cette mdaille montre, l'avers, Didia Clara tourne droite. En exergue,
Didia Clara Aug. ; au revers, desse (l'Allgresse sans doute) marchant gauche,
tenant la main droite une longue palme dont le pied repose sur le sol et,
dans le bras gauche, une corne d'abondance. En exergue : Hilar Tempor
(Joyeux temps).
Cette mention indique, si elle n'est pas menteuse, qu'on vivait dans l'all-
gresse au temps de Didia Clara. C'est d'ailleurs tout ce qu'on sait sur son
compte, car elle mourut une date qui n'a pas t exactement dtermine,
aprs avoir vcu obscurment comme sa mre Manlia Scantilla Augusta, dont
on a aussi des mdailles.
Son pre M. Didius Severus Julianus, fut un des quatre prtendants
l'empire aprs l'assassinat de Pertinax (Publius Helvius), par les prtoriens, le
28 mars 193. Il tait n Milan le 29 janvier 133, de Ptronius Didius et
d'milia Clara. Malgr ses dfauts, il fut aim de Marc-Aurle. Plus tard, il
fut exil par Commode; puis, rappel par lui, il rentra en faveur, et la mort
de Pertinax, le trne imprial fut marchand entre l u i et Sulpicien, beau-pre
de Pertinax.
Les prtoriens lui donnrent la prfrence parce qu'il tait plus riche, ou
fut plus gnreux, que son comptiteur. Le premier, et peut-tre le seul acte
de son court rgne, consista altrer le titre de la monnaie d'argent, mais son
cursus honorum est long depuis le moment o, de mutations en mutations, il
arriva, de quaestor consulum, au grade de Proconsul Africae 189-190), en
passant par le Consulat (175).
J'espre faire connatre cette honorable carrire mes descendants du 4e
Tirailleurs et mes amis de la S. A. S. quand je pourrai leur offrir pro-
chainement sans doute une mdaille de Marcus Didius Severus Julianus,
une de sa femme Manlia Scantilla, et, surtout, un nouveau portrait (1), sur
bronze, argent, lectrum ou or, de la gracieuse Didia Clara.
Le Snat le fit tuer le 2 juin 193. Il n'avait donc t empereur que deux
mois tout au plus.
Le mari de Didia Clara, le snateur Commode Repentinus, est presque
M. GAUCKLER qualifie ainsi la tte en marbre dont je parle. Ce n'est pas moi qui
le contredirai.... ni Didia Clara non plus !
26
inconnu. Tout ce qu'on sait de lui, c'est qu'il avait Neapolis (Nabeul) des
clients qu'il favorisa.
Hammamet, Villa des Palmiers, 7 juin 1901.
Commandant BORDIER,
du Service Territorial des Affaires indignes,
ancien capitaine au 4e Tirailleurs,
2 la lampe est petite, ctes, anse perfore, en terre blanche, avec traces
de couverte brune. A vrai dire, l'anse n'est pas perfore compltement,
mais c'est le rsultat de la ngligence du potier qui n'a pas enfonc son
emporte-pice assez profondment et a laiss un peu de pte au fond du trou.
Le fourneau de pipe a absolument la forme du fourneau de pipe turque,
en terre d'un blanc jauntre. Trs bas, il a un orifice de 3 centimtres de
diamtre. Il est orn de palmettes formant un dessin en creux, obtenues par
une matrice imprime neuf fois sur le pourtour. Au-dessous du fourneau, on
voit encore une ligne de palmettes renverses et, plus bas encore, une srie de
figures elliptiques entoures de rayons. L'une d'elles affecte, n'en pas douter,
la forme d'un petit poisson.
Toute cette ornementation a t obtenue par le procd de l'estampage.
M. Carton d i t ne prsenter ces objets qu'avec les plus grandes rserves, et
seulement afin de soulever une question qui, depuis longtemps, se pose aux
archologues de Sousse.
M. Carton a lui-mme trouv au Monte Testaccio toute une srie de dbris
de pipes dans une couche renfermant d'innombrables fragments de belle poterie
romaine, laquelle ils ont pu tre mlangs ultrieurement.
Ces fragments, en terre jaune et peu cuite, n'ont pas d'ailleurs les caractres
de la cramique romaine; et il a d y avoir en ces points de nombreux rema-
niements. M. Carton a entendu dire que plusieurs personnes prtendent avoir
trouv, Sousse et dans les environs, des pipes semblables dans des tombes
romaines. C'est uniquement pour susciter des observations sur une question
qui l u i a t soumise plusieurs reprises, et sans exprimer lui-mme aucune
opinion ce sujet, qu'il a expos ce qui prcde.
Pour en revenir la pipe de Gabs, sa forme, la nature de sa terre, le
caractre de son ornementation peuvent trs bien la faire prendre pour un
instrument moderne. Pour que la dcouverte signale par M. Chevy ait
quelque valeur, elle aurait d tre faite en prsence de plusieurs personnes
capables de comprendre l'intrt de la question, et il aurait d tre dress un
inventaire de la fouille avec plan et coupe de la tombe.
Objets remis par M . le Sergent Icard. M. le Prsident prsente ensuite
des objets appartenant M. le sergent Icard. Ce sont :
1 une lampe romaine en terre grise queue perfore, couverte brune,
offrant le sujet bien connu de la colombe sur un rameau. Au revers, on voit
une estampille peu commune :
QMISE
Sa n ce G nr al e d u 1 4 Av r i l
M. le docteur Deyrolle fait part d'une inscription trouve dans une cons-
truction byzantine (?) de Bir-bou-Rekba.
Longueur de la pierre : 0m45 ; largeur : 0m25. Hauteur des lettres : 4 cen-
timtres.
Pro saLVTE IMPP CAESS
ET M AVRELI ANTO nini
DO M I N AVG
J'ai remarqu, renvers dans le lit d'un torrent, un pidestal avec une
inscription o j'ai pu dchiffrer les lettres suivantes :
M. Chevy, qui M. Carton avait signal celte trouvaille, a fait des fouilles
en ce point et y a trouv un fragment de la mme tablette, le n 4 ci-dessus,
et d'autres fragments d'inscriptions sur marbre blanc dont un seul offre
plusieurs lettres.
Hauteur : 0m19 ; largeur : 0m10 ; paisseur : 0m015. Hauteur des lettres :
8 centimtres.
A mon grand regret, je n'ai pas trouv proximit les vases auxquels ils
appartenaient. Je dis regret, car ils auraient peut-tre prsent aussi soit des
figurations, soit des inscriptions, et permis de connatre leur usage.
1er mai 1904. Lieutenant NOGU.
deux localits. Les caractres sont fort bien gravs. Hauteur des
caractres : 1re ligne, 98mm ; 2e ligne, 88mm; 3e ligne, 94mm.
M. Carton fait ensuite passer sous les yeux des assistants une
tabella devotionis d'une excellente conservation semblant porter
des caractres romains et berbres qui lui a t remise par un
officier et qu'il se propose d'tudier.
Une discussion s'engage ensuite entre M. le Dr Carton et M.
Chevy sur la destination de tubes en terre cuite, coniques, que ce
dernier a trouvs en grand nombre dans l'hypocauste des thermes
de Sidi-el-Hani et qu'il considre comme des porte-flambeaux.
M. le Dr Carton, qui vient d'en rencontrer galement dans un hy-
pocauste, croit que ces tubes taient destins laisser passer l'air
chaud ou la vapeur d'eau. Ces tubes ont 20 centimtres de hau-
teur (Fig. 1).
Traduction
MARCEL CORDIER,
Secrtaire gnral,
EXCURSIONS ET PROMENADES
Monastir (Ruspina)
(1) Depuis notre excursion, cette vasque a t place dans un jardin situ en avant
de l'cole.
40
ILES
L'L n'est pas certain. La hauteur des caractres est de cinq centimtres.
Non loin de l se trouve une autre base, sur un d de 65 centimtres de
hauteur, qu'a dessine M. Saladin (1).
Un escalier d'une dizaine de marches nous conduit dans le souterrain
d'El-Kahlia. Devant nous un long couloir va jusqu' la mer, o la lumire en est
demi-ferme par un mur moderne. Il a 2 m 20 de largeur, 1m10 de hauteur
sur les cts et 2 mtres au sommet, le plafond tant trs lgrement
cintr. A peine a-t-on avanc de quelques pas que l'on a, gauche, une
petite salle carre entoure par un banc taill dans le rocher et, droite, en
face de cette salle, un couloir perpendiculaire au premier. Mais en continuant
suivre celui-ci on voit, 16 mtres plus loin, un enfoncement non pas
demi-circulaire comme on l'a dessin, mais carr, mesurant 1 mtre de pro-
fondeur et 1 mtre de largeur. Le couloir qui fait face la salle aux bancs
laisse droite une petite salle longue, vote en berceau, puis un bassin, et
aboutit une chambre qui s'tend sur la gauche et dont la paroi antrieure a
t ronge par les flots. La petite salle est vote en berceau, contrairement
aux antres pices voisines. Elle prsente deux ouvertures longues qui, peu rgu-
lires, semblent avoir t pratiques une poque relativement rcente. Au
point o elle est en communication avec le couloir, les parois et la vote
offrent une large rainure qui a d videmment loger jadis les extrmits d'un
mur fermant cette ouverture. Enfin, la vote, en grande partie dtruite,
semble offrir les traces de deux regards. Tous ces dtails m'incitent penser
qu'il y eut jadis ici une citerne. Le bassin qui se trouve aprs la citerne,
droite du petit couloir, renferme une eau limpide et claire. C'tait videmment
une piscine.
J'ai indiqu plus haut les ressemblances que cet amnagement a avec le
Hammam ben Sultane. C'tait videmment un endroit o l'on devait venir
s'asseoir au frais, tout en ayant sous les yeux la surface bleue de la petite cri-
que, trs anime sans doute jadis. Il est assez naturel qu'il y ait eu l, ct
de la grande cavit pleine d'une eau calme et abrite du soleil o l'on se bai-
gnait, un rservoir d'eau douce.
On ne voit pas quelle utilit aurait eue le plus long; couloir. Conduisait-il
quelque autre pice actuellement disparue? Servait-il tout simplement assurer
laration ? Ne serait-ce pas un plan inclin par lequel on aurait descendu
jusqu' la mer ou bien par o l'on aurait pu hisser une banque?
Le promontoire dans lequel sont creuses ces galeries offre une berge ver-
ticale, avec des angles trs nets. A une dizaine de mtres eu avant d'elle, M.
Manigold nous indique six compartiments carrs d'environ 2 mtres de cts,
limits par des cloisons qui doivent avoir une quarantaine de centimtres
d'paisseur. Il nous parat difficile de croire, avec M. Saladin, que ces cavits
aient t pratiques pour extraire de la pierre. On ne voit pas pourquoi, dans
ce cas, on aurait laiss des cloisons. Cela a tout fait l'air d'tre la base de
constructions, et peut-tre de bassins.
Tout ceci, bassins et galeries, semble avoir appartenu un vaste ensemble,
quelque riche palais ou quelque tablissement de bains construit l'extrmit
de la presqu'le et dans le soubassement duquel il se trouvait.
Quittant regret tous ces dtails que, faute de temps, nous ne pouvons
qu'effleurer, nous nous dirigeons vers le port, qui est deux kilomtres de la
ville. En suivant le bord do la mer, sur toute notre route, nous remarquons
des affleurements de murs, d'innombrables tessons. Je ne tarde pas attirer
l'attention des excursionnistes sur la grande quantit de cubes de mosaques
que l'on rencontre. On en trouve chaque pas sur une longueur de prs d'un
kilomtre, et on remarque mme parfois de grandes plaques dtaches et dont
quelques-unes portent des cubes trs fins et de couleurs varies.
Tous ces vestiges montrent donc que si, comme on l'a crit, Ruspina s'levait
primitivement l'extrmit de la pointe o est actuellement Monastir, si,
le port a pu un moment donn en tre spar par un espace de deux kilomtres,
il n'en a pas t ainsi l'poque de la prosprit romaine (1). Du promontoire
l'emplacement actuel du port, il y avait une suite ininterrompue
d'habitations. On saisit l'tendue considrable que semble avoir eue alors
l'antique cit.
On voit que Monastir offre des restes dignes d'tre tudis et qu'avec un
peu d'observation on pourrait y faire d'intressantes dcouvertes.
DOCTEUR CARTON,
Mdecin Major de 1re Classe au 4e Tirailleurs,
Membre non rsidant du Comit des Travaux Historiques et Scientifiques
prs le Ministre de l'Instruction publique.
(1) Il semble d'ailleurs bien extraordinaire que Ruspina ait t aussi loigne de son
port. C'est contraire cette grande loi qui fait que les habitations se pressent toujours
proximit des points de communication avec l'extrieur, ports, quais, marchs et, de
nos jours, gares, etc.
44
(1) M. le Docteur Deyrolle a bien voulu, ma demande, crire cette tude des
chambres de l'lot de Monastir destine tre mise la suite du compte-rendu de l'ex-
cursion ci-dessus. Dr CARTON.
45
O21 r e c t a n g u l a i r e (n r = 1 , n l = 2 , n p = 3 .
O22 rectangulaire (nl = 1, nc = 1, np = 1) communique avec O 2 1 et O 2 3 .
O23 rectan gulaire (n l = 2, nc = 1).
O24 rectangulaire rduite sa moiti postrieure.
O 25 (bis) c'est l'emplacement d'une chambre dtruite, place en contre-
bas de O 24 se prsente sous forme d'un creux de 1 mtre de profondeur au
milieu de la plateforme environnante.
O 25 circulaire, en coupole, perce d'une ouverture circulaire au sommet
de la vote, ct une niche.
O26 r e ct an gu l ai r e, (nr = 2 , nl = 1. np = 2 ).
O27 r e c t a n g u l a i r e (n r = 1, nc = 1 , np = 4 ) .
O28 trapzodale, dans son plan l'angle N E est rectangulaire, l'angle SE
aigu (nr = 2, nc = 2).
Devant O 27 et O 28, on remarque 5 spulcres dont deux avec encastrements
trs nets, le 4 e prsentant sa tte une cavit en cuelle.
O30 trs dtruite en avant un spulcre elle parait avoir t l'arrire
chambre antrieure dtruite.
O30 arrondie, 2 spulcres se faisaient suite (nl = 1, nc = 2).
O 31 arrondie, 1 spulcre anthropode (nr = 3, np = 3) prsente une banquette
semi-circulaire.
O32 arrondie parait avoir prsente une banquette amnage tout l'entour
et o sont creuses des cuelles.
O33 rectangulaire s'ouvre par une porte dans O 32 qui est en contre-bas.
En rsum, ce sont bien l les haouanet les plus vastes de tous ceux que j ai
visits jusqu'ici ; leurs particularits sont :
1 La hauteur inaccoutume des portes, ce que permet l'paisseur du banc
de grs ;
2 Leurs niches longues.
Les spulcres encastrements sont analogues ceux que j'ai dcrits dans les
groupes d'haouanet d'El Harouri et de Beni-Aech.
La forme en cul-de-four rappelle fort celles des tombeaux phniciens que
le docteur Carton m'a montrs aux environs de Sousse et des haouanet de
Chaouach qu'il a dcrits.
Le spulcre anthropode parait rappeler une influence gyptienne.
LICENCI S-SCIENCES.
47
Thapsus
ment des votes, on a coul du bton ou du blocage ou, si l'on veut, et pour
ne pas infirmer ce qu'a crit Daux, pos les voussoirs et coul le bton ou le
blocage dans leur intervalle formant tympan jusqu' une
certaine hauteur, mais en s'arrtant avant de fermer
compltement le cintre, la vote en berceau de
chaque compartiment prsentant ce moment une
longue fente longitudinale l'endroit de la clef de
vote.
Aussitt aprs on aurait coul la plate-forme en bton
sur la sur face sensiblement plane constitue par le dos
du cintre en charpente et la face suprieure du tympan,
c'est--dire que chacune des trois parties aurait t tablie
successivement de la mme manire que, dans une colon
nade, le sont le fut, le chapiteau et l'entablement (voir
fig.1).
L'enduit qui revt intrieurement ces rservoirs offre une premire couche,
applique sur le blocage, d'une paisseur moyenne de 4 centimtres et forme de
petites pierres concasses et de cendre de charbon de bois(1). Elle est recouverte
par une couche de ciment de tuileaux d'un centimtre. M. Dauphin a fait
remarquer que le mortier runissant les pierres du blocage des pieds droits
ne renferme aucun lment de ce genre. Un enduit brun, qui n'a pas un mil-
limtre d'paisseur, recouvre le prcdent. Il semble constitu par une couche
de calcaire laiss par les eaux.
L'appareil formant les cloisons, et que Daux considre comme du romain trs
ancien, ne m'a pas paru trs diffrent de celui de beaucoup de citernes publiques
de villes africaines. Les moellons en sont peut-tre tout au plus un peu
plus rgulirement disposs. Les parpaings dont Daux a galement parl sont
sans doute des pierres plates disposes en assises horizontales. Il m'a t
impossible de vrifier si elles traversent rellement la muraille. Cet appareil
est de tous points semblable celui qui forme les murs du grand difice que
j'ai fouill El-Kenissia pour le compte de l'Association Historique.
La prsence de nombreuses poteries cylindriques pourrait faire penser
que les votes en blocage avaient t tablies sur des cintres forms par elles.
Je n'ai pu trouver de votes assez bien conserves pour me permettre de m'as-
surer de ce fait.
De la face N.-E de la citerne, l'aqueduc se dirige vers la ville. On le suit
sur une certaine longueur et l'on peut mme en reconnatre un embranche-
ment. Le specus en mesure 50 centimtres de largeur et les parois en ont
45 centimtres d'paisseur. Un solin les spare du radier.
En ce qui concerne la ville en elle-mme, sa triple enceinte, les monuments
et tout ce que Daux a figur dans le plan qu'a publi Tissot, il nous a t
(1) Un chantillon de cet enduit a t recueilli par M. Manigold et plac par lui
dans la collection d'tudes dont il est charg.
EXCURSION A THAPSUS
ments qui m'ont t fort obligeamment fournis par M. Novak qu'elle a t viole
une poque trs ancienne, mais que les rares caveaux qui ont t trouvs
intacts renfermaient un trs riche mobilier funraire : lampes, vases, coupes,
assiettes d'importation italo-grecque et de fabrication locale; quelques-uns de
ces objets portaient des figurations en relief. M. Novak y a trouv des statuettes
en terre cuite ornes de couleurs et mme dores, ainsi qu'un certain nombre
d'amulettes, scarabes, perles de colliers, etc.
Il est souhaiter qu'une dcouverte aussi intressante et aussi riche soit
publie le plus tt possible par ses auteurs avec la description des objets les
plus remarquables.
Je dois l'obligeance de M. l'abb de Smet communication de la photographie
d'une jolie coupe trouve dans une de ces chambres par MM. Ch. Epinat
et J. Violante. Ce vase, sans les anses, mesure 145 millimtres de diamtre
suivant l'axe passant par celles-ci et 140 millimtres suivant l'axe perpendi-
culaire. Il a 46 millimtres de hauteur. C'est la proprit de M. Lebihan qui,
en le dbarrassant de la gangue calcaire qui l'enveloppait, dcouvrit la couverte
d'un rouge vif alternant avec une teinte bronze fonc et dans le fond de la
coupe la reprsentation d'une tte de femme profil grec reposant dans la
concavit d'un croissant (voir figures page prcdente, feuilles intercalaire).
Je n'ai pu retrouver les grandes carrires dont M. Saladin parle dans son
rapport. D'aprs les renseignements que M. Epinat a eu l'obligeance de prendre
ce sujet, il n'y en aurait pas ici mme. Mais on signale l'existence de
trs grandes carrires de pierre excellente 6 kilomtres de Thapsus, vers
Teboulba.
DOCTEUR CARTON,
Prsident.
LISTE DES OBJETS ENTRS AU MUSE DE SOUSSE
(1) Sera class ultrieurement dans une Srie faire, renfermant les principales
estampilles et marques de poteries sur amphores et sur lampes.
TRAVAUX HYDRAULIQUES
I. Aqueduc de Sidi-er-Res
(Feuille de La Goulette)
Il existe une conduite d'eau trs visible, bien conserve en certains points,
se rendant du point marqu Abreuvoir, 700 mtres au S.-O. de la koubah
de Sidi-er-Res, jusqu'auprs de l'ancien port romain situ au sud de Korbeus,
un point peu lev (2 mtres peine au-dessus du niveau de la mer). Elle
partait d'une source situe une altitude de 25 mtres environ. Pour un trajet
de 1k200, sa pente est donc de 2/1000 environ.
La conduite d'eau tant ciel ouvert, elle merge en certain point 1m50
au-dessus des sables.
Cette conduite d'eau n'est pas signale sur la Carte Archologique.
Dr DEYROLLE.
Il existe des traces d'une conduite d'eau ciel ouvert sur le flanc ouest du
djebel Bou-Korbeus, allant paralllement la mer depuis le ravin qui va de la
cote 378 An-el-Okteur. Celte conduite part d'une petite source situe
80 mtres au-dessus du niveau de la mer, source en partie aveugle actuelle-
ment, se rendant des citernes trs visibles Hammam-Korbeus, sur le flanc
sud du ravin o se trouve la petite agglomration sur les ruines des antiques.
Cet aqueduc, trs nettement visible sur des espaces de plusieurs mtres,
n'est pas signal dans l'Atlas Archologique. Sa longueur est d'environ deux
kilomtres ; les citernes sont une altitude de 20 mtres environ ; la pente
pouvait donc tre de 60/2000 ou de 30/1000.
L'existence de cet aqueduc indiquerait elle seule l'importance de la station
thermale du Korbeus de l'poque romaine. Dr DEYROLLE.
qu'une partie de ce mur, encore en partie enfouie, devait encore possder les,
deux parois de son specus. C'est la cavit de celui-ci que je pus faire dblayer
devant les socitaires, qui ont pu ainsi se rendre compte de son existence.
Visibles donc sur 13 mtres de longueur, les restes de ce mur ont ensuite
disparu sur un intervalle de 30 mtres, aprs quoi ils reparaissent sous la forme
de deux petits massifs aplatis de blocage placs dans le prolongement exact
des premires constructions. On voit trs nettement, d'aprs leur forme, qu'ils
ont fait partie de deux cintres. C'est donc ici que la conduite, au lieu de
reposer sur un mur, commenait s'lever au-dessus de la rivire l'aide
d'une srie d'arcades.
Ici, comme de l'autre ct de l'oued Blibane, ce long mur sert de limite des
plantations d'oliviers. C'est un fait absolument analogue celui qui a fait
lever une tabia couverte de cactus l'endroit mme o se dressait la spina,
dans le cirque d'Hadrumte.
Au del de ces deux massifs de blocage, l'aqueduc disparat sur une assez
grande longueur, pour reparatre de l'autre ct de l'oued. Sur la rive gauche on
aperoit une grosse masse de blocage, reste d'une cule du pont-aqueduc
qui se trouve dans la berge mme, puis, en montant sur celle-ci, on trouve pres-
que aussitt, et dans le prolongement exact des vestiges de l'autre rive, un long
mur en blocage, vestige de l'aqueduc, sur lequel, ou tout ct duquel, a t
construit un mur en pis dont il forme le soubassement. C'est d'ailleurs ce qui
l'a sauv, car en y touchant on et certainement provoqu la chute du pis,
qui constituait l'enceinte d'une proprit arabe.
Les traces de la conduite sont donc visibles, ici, sur une longueur de plus de
350 mtres.
Il est facile de voir que sa pente est en sens inverse de l'ordre dans lequel
nous l'avons suivi ; ses eaux coulaient vers Sousse.
En rsum, l'aqueduc tait superficiel et plac sur un simple mur, au nord de
l'oued Blibane. Il franchissait la rivire l'aide d'une srie d'arcades, pour
cheminer de nouveau sur un mur, puis devenait probablement souterrain.
Au point o il a pu tre examin, l'aqueduc forme un mur pais de 1m45
prsentant, du ct o la surface n'en est pas cache par la terre, deux retraits.
La hauteur du radier au-dessus du sol est actuellement de 1m25. Elle devait
tre antrieurement moindre de 60 centimtres, c'est--dire de toute la hauteur
de la partie situe sous le retrait le plus infrieur.
Le bord suprieur du mur du specus est trs rgulirement plat et il ne
prsente pas, contrairement ce que j'ai vu bien souvent ailleurs, J'amorce
dchiquete d'une vote en blocage. Le canal tait donc ciel ouvert, ou bien
recouvert de dalles.
D'o venait l'eau qui cheminait dans la conduite ? O allait-elle ?
Si on suit l'aqueduc en remontant sur la rive gauche de l'oued Blibane, on
remarque, comme je l'ai dit, qu'il est constamment surmont d'un mur en pis
qui en indique la direction. Quand la conduite cesse d'tre visible, ce mur conti-
58
Planche 1
Planche 2
en creux et sur la poigne S. P. Q. R. en relief, tandis que sur la
garde il y a galement le nombre XXII, en relief. Nous serions
donc l en prsence d'un glaive de la 22e lgion dnomme
PRIMIGENIA qui a fait campagne en Afrique.
63
Bagues sigillaires
Bague en or chaton enchassant une intaille reprsentant une
tte d'Apollon archaque. Cette bague, qui parait dater du Ive
sicle avant J.-C, en or massif, provient de Carthage. L'anneau en
est fort petit, et montre que cette bague n'a pu tre mise qu' un
doigt de femme ou d'enfant, J'ai fourni la Socit Archologique
de Sousse une reproduction en cire de l'intaille, que je prsente
ici (pl. 2, fig. 3). (Cette pice d'un grand intrt archologique est
maintenant au Muse du Bardo, auquel j'en ai fait don, en change
d'ailleurs d'objets manquant ma collection et que M. le Direc-
teur des Antiquits et Arts a bien voulu mettre ma disposition).
Bague sigillaire en bronze. J'ai pu me procurer Carthage
une bague sigillaire en bronze, ayant certainement t double
d'or, d'aprs les fragments d'or qui s'aperoivent encore la nais-
sance de l'anneau. La gravure trs use me parat reprsenter
un Amour agenouill, j'en donne la reproduction (pl. 2, fig. 4).
Clochette, pince en bronze et cure-oreilles La clochette mesure
en hauteur 67 millimtres, elle a un diamtre de 42 millimtres.
Bien que trs oxyde, et brise d'un ct du fait de cette oxydation,
elle n'en est pas moins trs intressante. Une sorte d'anneau
servait la prendre ; deux trous indiquent la faon dont tait fix
le battant; je la reproduis (pl. 2, fig. 5). Elle provient des fouilles
du P. Delattre, de mme qu'une pince en bronze (pl. 2, fig. 6) qui
mesure 77 millimtres de long sur 8 de large la tte et 16 au bas.
Cette pince n'avait pas de charnire, mais tait forme d'une
lame de mtal flexible, recourb sur lui-mme.
Puisque j'en suis des articles de mnage et peut-tre de toi-
lette, je dois signaler deux cure-oreilles, l'un en bronze, l'autre
en ivoire provenant des mmes fouilles. J'y joins des pingles en
os et en ivoire de mme origine (fig. 7, pl. 2).
64
Planche 3
Miroirs en bronze, colonnette en os, fragment de flte, diffrence
avec une charnire, chevalets d'instruments cordes, stles
puniques.
Miroirs en bronze, Je possde des miroirs en bronze de l'po-
65
JULES RENAULT,
Membre Correspondant.
INSCRIPTIONS DE CARTHAGE
MONSIEUR LE PRSIDENT,
///////C T O R ///////
Hauteur des lettres : 0m04. Amorces d'une seconde ligne.
3. Au pied de la colline de l'Institution Lavigerie ; fragment de
plaque de marbre blanc, revers lisse, pais de 0m03 :
//////////////// O B V S ////////////////
Hauteur des lettres : 0m075.
4. Cube de marbre jaune numidique, retaill la partie suprieure
et sur le ct droit. La face, dans l'tat actuel du cube, mesure
0m55 de hauteur sur 0m38 de largeur. La troisime dimension du
marbre est de 0m32. La retaille a enlev les deux dernires
lettres de la troisime ligne.
L - O FI L L I V S . F E L I X
PR OC . AVG .
AR AM CONSECR AV it
ET. VOTV M
REDDIDIT
Hauteur des lettres : 0m05. Ce texte a t martel depuis la pre-
mire ligne jusqu' la dernire, mais il peut encore tre lu. Le dbut
de l'inscription manque peut-tre. On peut croire qu'il donnait le
nom de la divinit laquelle l'autel avait t ddi et le v u rendu.
5. Marbre blanc revers lisse, pais de 0m03, trouv dans le quar-
tier de Dermche :
/////// L //////////////// S . C ////////////////////////////
////////////// V S E R A S I N V ///////
L. GRANIO ///////
D.M.S.
CANNEIA
SECVNDA
PIA.VIXIT
ANNIS.XXXIX
Hauteur des lettres : 0m025.
8. Fragment de dalle de marbre revers lisse, paisse de 0 m03,
provenant des terrains appels Stiha :
//////////////I . BIS . SA //////////////
////////////// O ///////////////////////////////////////
//////////////////A I N/////////////////
////// V I C X I T Annis///////
////// M E S I B V S////////////////
////////// D I E B V S . X //////////
H . S .e
Hauteur des lettres : 0m015.
E
/////////////////// F AVSTVS
pius vixit A N N L X V
h s e
m
Hauteur des lettres : 0 03. Plusieurs signes et lettres ont t gravs
postrieurement autour de l'inscription. De ce nombre est la
lettre E qui se lit au-dessus du cognomen.
73
Hauteur des lettres : 0 m02. Les A ne sont pas barrs et les C sont
plus hauts que les autres lettres.
22. Fragment de dalle de grs, pais de 0m035, revers brut, trouv
Gamart par les scolastiques du Grand Sminaire :
Hauteur des lettres : 0m03. Elles sont mal graves. Celles de la pre-
mire ligne, en partie brises, ne sont pas certaines.
23. Fragment de saoun gris tendre, trouv Gamart :
Hauteur des lettres : 0m03 0m035. Les lettres sont de mme facture
que dans les fragments qui prcdent. A la seconde ligne, le second
I se prolonge obliquement droite. C'est un signe de comptabilit,
et non une lettre.
d) II en est de mme du fragment suivant :
(1) Les Y remplacent dans l'impression des signes forms d'une haste oblique avec
appendice gauche vers le sommet. Mme observation que pour le fragment c.
76
Hauteur des lettres : 0m06. Les T sont plus hauts que les autres
lettres.
30. Sur un fragment de plaque de marbre blanc, revers lisse
pais de 0m023 :
A la premire ligne, I est plus haut que les autres lettres et compte
pour deux I, Diis.
41. Sur une portion de plaque de marbre blanc numidique, pais
de 0m05 :
44. Gros galet noir, double face plane, mais fortement arrondi
sur les bords, long de 0m40 et haut de 0m20. Son paisseur est
de 0m 15. Un des cts a t dress pour qu'il puisse tenir de
champ. On y lit le nombre 99 :
A. DELATTRE,
Membre d'honneur.
NOTES SUR QUELQUES HAOUANET TUNISIENS
Hanout de Sidi-Ali-Djebali (J 1 )
La c ha m b r e m e s u re 2 m t re s d e c t et a ut a nt d e ha ut e u r.
L a p a r o i d u f o n d m o n t r e u n e n i c h e r ec t a n g ulaire profonde,
entoure d'une gorge galement
rectangulaire et les figures de deux autels
(dj signals par l'Atlas Archologique).
La figure 3 montre la disposition de ces
autels tracs en traits creux, parfaitement
rguliers et rectilignes.
Dr DEYROLLE,
Correspondant.
TUDE
SUR UNE NCROPOLE PRSUME DE L' POQUE ROMAINE
P. CHEVY,
Membre du Comit d'Etudes.
NOTES
SUR LE TOMBEAU D'UN GUERRIER ROMAIN DCOUVERT
A TBOURSOUK
Tout d'abord deux jolies lampes en terre grise sans anse, per -
fores et bec trs large, accompagnaient la gargoulette.
Elles taient d'un remarquable travail et doivent appartenir aux
premires poques de notre re.
93
(1) L'opinion de M. le sergent Icard est exacte. J'ai trouv dernirement un objet
semblablesurmontd'unlongtube de ventilation,galement enbronze, Dr CARTON,
94
IGARD.
Sergent au 4e Tirailleurs,
Membre correspondant.
ANNOTATIONS A L'ATLAS ARCHOLOGIQUE
DE TUNISIE
I. Feuille d'Hammamet
(1 ) M. Carton dit connatre auprs de Ghardimaou, aux bords d'un ancien lit de la
Medjerdah, une chambre creuse mme le rocher, avec une fentre, et qui devait,
tre fort apparemment, comme celle dont il est question ici, un poste d'observation
situ au dbouch de la Medjerdah dans la plaine.
D'autre part, j'ai signal au Djebel Hozma un vaste hanout fort dtrior qui domine
la valle de Mohamed-el-Abrach, Djeddi, etc... et d'o l'on voit la grotte du Krabet -
Kelila
97
(1) Voir sur cette ruine, Bulletin de la S. A. S. 1er semestre 1903, page 23.
(2) Dr CARTON. De lUtilit des recherches archologiques au point de vue de la
colonisation.
101
ture pour nous arrter bientt et visiter les ruines situes au sud
de la route. Nous n'avons pu trouver la tombe en mosaque
signale au n . 121 par M. le capitaine Moreau. Il me semble, en
outre, certain que les coupes donnes dans le texte de l'Atlas ont
t renverses, car, telles qu'elles ont t publies, elles sont
incomprhensibles.
Nous voyons seulement en cet endroit un rservoir carr trois
compartiments enduits de ciment de tuileaux et, tout auprs, les
restes de votes en berceau ayant sans doute recouvert des citernes.
Le monticule est assez tendu et il devait y avoir l quelque
exploitation importante.
Au nord de la route se dresse, vers les n os 120 et 119, un mur
en blocage, visible de loin en raison de sa hauteur qui dpasse
2 mtres et de ses 8 mtres de longueur. Tout ct de lui, et
sur un axe parallle, s'tend un mur courbe ayant certainement
form une abside.
Mais ce qui attire surtout l'attention, c'est qu'extrieurement et
concentriquement celui-ci, existe un autre mur courbe qui se
continue, sa partie antrieure, avec une construction de forme
carre ou rectangulaire : cette disposition indique fort probable-
ment qu'il y a en ce point une basilique chrtienne de quelque
importance.
On sait et on verra plus loin que Hergla offre de nombreux ves-
tiges de l'poque chrtienne.
Au mme endroit nous voyons un tambour de colonne engage
en calcaire, un puits antique ouverture carre, trois ouvertures
de silos maonns et offrant cette particularit que la partie sup-
rieure le goulot de la bouteille de ces rcipients est en
maonnerie. Ces ruines ont prs de 200 mtres de ct.
ainsi des scnes qui se sont, immuables, succd depuis des sicles
en ce point. Supprimez le chameau, ce nouveau venu en Berbrie,
remplacez les cactus, nouveaux venus aussi, par les murs des
maisons ou l'enceinte de la ville, et cette partie variable du cadre
s'ajoutant au fond immuable de la mer, il n'y aurait qu'une chose
importante de change : de grandes barques devaient, choues
sur le flanc, s'aligner le long de la plage et les marins ont d bien
souvent, en faisant leur provision d'eau aux puits, fraterniser ici
avec les terriens . Ce point d'eau, pour les voyageurs, pour la
ville peut-tre, tait en mme temps une aiguade, et cela vous
explique qu'il soit si vaste et qu'il touche la mer. Je ne serais
pas tonn que ce soit de ce ct qu'il faille chercher le petit port
de Horrea Clia, quelque peu abrit qu'il paraisse au premier
abord avoir t ici.
Des trois puits, l'un, le plus loign de la mer, est rectangulaire
et mesure environ 5 mtres sur 2 mtres de ct. L'eau s'y
trouve 4 mtres et on voit dans une de ses parois l'ouverture
actuellement mure d'un grand aqueduc qui devait amener ici
l'eau de la nappe souterraine. Cette dernire a sans doute descendu
depuis l'poque romaine, car elle passe au-dessous du mur du
puits.
20 mtres plus bas sont deux puits rectangulaires distants aussi
d'une vingtaine de mtres. Les parois de l'un d'eux sont formes
de 4 arceaux peut-tre antiques, peut-tre arabes. C'est un mode
qu'on emploie assez souvent dans les puits modernes. La moiti
de l'orifice est recouverte par de la maonnerie.
Le troisime est flanqu d'une petite citerne en blocage, dont
la vote en berceau demi dtruite est perpendiculaire sa paroi
la plus rapproche de la mer.
Les margelles de ces puits sont en grande partie formes par
un grand nombre d'auges funraires de toutes dimensions, depuis
la cassette en pierre jusqu'au sarcophage. Il y avait incontestable-
ment une ncropole dans le voisinage de chaque ct de la voie
qui passait ici, et au sortir de l'antique cit.
A une quarantaine de mtres d'ici, vers Hergla, et au bord de
la route, on voit une autre citerne antique qui passe sous le che-
min et qui a t singulirement utilise par les arabes. Ceux-ci
ont simplement perc le fond du rservoir, de manire le trans-
former en puits.
108
D r CARTON, Prsident.
Membre non rsidant du Comit des Travaux
Historiques et Scientifiques.
NOTES HISTORIQUES DE SOUSSE
(SUITE )
nov. 1694 c o m b a t s , e n tr e n t d a n s T u n i s d o n t l e s p or t e s s o n t
ouvertes par les habitants, destituent le nouveau Dey
Ibrahim et l'exilent Sousse.
janvier 1695 Aprs. paiement de l'indemnit de guerre, 500 000
piastres (1.500.000 francs), les Algriens rentrent dans
leur pays. Sousse et d'autres villes se rvoltent contre
Ben Tcheker qui avait fait cause commune avec les
Algriens et, de plus, avait mcontent tout le monde
par ses abus.
mai 1695 Les frres Bourguet, gnois, ex-esclaves d'Ali-Bey,
veulent entreprendre des travaux en vue de dcouvrir
un trsor aux environs de Sousse; le Consul de France
les en empche, vu que le Consul d'Angleterre devait
tirer tout profit de cette entreprise et que des difficul-
ts auraient pu survenir avec les autorits du pays.
1696 A la mort de Mohamed-Bey, son frre Rhamdam
lui succda ; il s'alina les populations au point qu'il
fut question de son neveu Mourad pour le remplacer ;
alor s quelques- uns de ses partisans l'engagr ent
exiler ce neveu qui, disaient- ils, conspir ait pour le
1698 renverser. Mourad fut enferm, gard au Bardo
e t conda mn avoir les y eux cr ev s pour av oir ten t
une vasion, mais les partisans de Mourad gagnrent
le chirurgien franais Carlier, rengat, qui ne lui ta
pas la vue. Mourad fut toutefois exil Sousse et
enf er m d an s l e c h t e au so us l a g ar d e d e l' A g h a,
moine rengat, nomm Papafola, cause de son
apostasie; ce dernier s'aperut que la vue de Mourad
avait peu souffert; Mourad, convaincu qu'il fallait
prvenir les desseins de son oncle, fit tuer l'Agha
26 nov. 1698 pendant qu'ils taient table et par vint s'chapper
de sa pr ison, se rfugia dans le Djebel Ousselet o il
runit un parti puissant.
Vers la mme poque, un Provenal nomm Dedous
vint Sousse et fit, pendant une nuit, des recherches
pour dcouvrir le trsor dj envi des frres Bourguet,
mais c e f ut en vain. D edo us f aillit pa yer de sa vie
cette tentative que le Bey n'avait pas autorise.
1699 Au commencement de l'anne on apprit la nouvelle
114
fut mal reu par Mahmoud, qui lui fit une avanie, et
il quitta brusquement la salle d'audience en jurant qu'il
ne resterait pas un jour de plus dans le port.
Cette dispute fut connue en ville. Mahmoud envoya
prier des notables de monter dans une barque et
daller trouver le capitaine pour une rconciliation, ce
qui fut fait; le capitaine feignit de cder leurs prires
et promit de redescendre le lendemain pour aller voir
Mahmoud-Bey ; les notables rendirent compte de leur
mission, furent remercis et gards la Casbah
jusqu' la nuit. Pendant la nuit, Mahmoud alluma un
feu, signal convenu entre lui et le capitaine ; celui-ci fit
mettre la mer une barque et l'envoya se poster dans un
endroit fix d'avance; Mahmoud quitta secrtement la
Casbah et la ville et s'embarqua en emportant ses biens
les plus prcieux, emmenant ses serviteurs les plus
fidles et laissant dans sa chambre une feuille de papier
sur laquelle il avait crit : Aux habitants de Sousse
! je quitte votre ville maudite; si vous voulez m'en
croire, faites comme moi. Il gagne ensuite Alger o il
retrouva son frre Mohamed-Bey.
Le matin, les gens de Sousse s'aperurent du
dpart du navire, montrent la Casbah pour prvenir
le gouverneur, se firent ouvrir les portes et les
chambres, ne trouvrent que des lits vides et consta-
trent la disparition de Mahmoud-Bey et de ses intimes;
l'on comprit alors que le prince avait fui ; une grande
anxit rgnait dans la ville qui craignait la vengeance
de Youns. Les notables se concertrent et dcidrent
que la ville ayant suffisamment souffert des privations,
des maladies et ne pouvant plus esprer aucun secours,
devait se rendre.
Le Pacha Ali-Bey apprit vite la nouvelle du dpart
de Mahmoud-Bey et des intentions de la population
de Sousse; il fut heureux de savoir que de ce ct la
1740 tranquillit allait renatre. La ville de Sousse, prive
de chef, tait soumise.
1741 Les habitants, redoutant toujours la vengeance de
Youns, attendaient une occasion pour lui tmoigner
120
COMMANDANT HANNEZO.
INSCRIPTIONS FUNRAIRES
DE LA COLONIA THUBURNICA
creux ; en tous cas, son relief n'existe pas. La bouche est entr'ouverte
et ento ure d 'un bo ur relet en relief; l'or eille dro ite est rniforme et
parait figure vue de profil; un creux en indique la conque.
Z 4 est fort abime; le ciment du grs est trs peu rsistant; le sab le
q ui le for me est p resq ue blanc avec des marbr ures ro uges. Elle
co mp o r te d e u x l it s, e t p e ut - tr e tr o i s co m me d a ns Z 3 . Le fond des
lits prsente un effet mer veilleux par suite des zb rures d u gr s q ue
l'o n p eut co mp arer d e l'o nyx o u des placages d e bois prcieux.
Le p lancher est en p ar tie effo ndr et un tro u fait co mmuniq uer la
chambre avec Z 5 (fig. IX) qui prsente une
ouverture avec encastr ement. Elle est
co mpltement ob str ue p ar un nor me
Ca llitris quadrivalvis (faux thuya) qui a
pouss dans les fissures de la roche et les
boulis provenant d e Z 4 . On ne p eut y
p ntr er.
En rsum, ce groupe d'haouanet
prsente d es p ar ticular its to utes
no uvelle s p o ur la science :
1 L e s t t e s s c u lp t e s q u i s o n t a n a lo g u e s
aux deux disques, signales par Leto urneux dans la grotte taille de
Kala-es-Senam et qui, places une par lit, sont sans doute le portrait
du dfunt ;
2 Les lits oreillers et videment dont rien ne peut se rap-
procher jusqu'ici dans le nord de l'Afrique, si ce n'est la disposition
des deux haouanet de Ben-Aech (S.A.S.). Ces dispositions apportent
une confirmation inattendue dans l'hypothse mise par moi que ces
cr yptes sont des chambres mo mificatio ns ou des charniers, et l'on
se figure trs bien les cadavres, couchs sur chacun de ces lits, se
momifiant avec ou sans prparation pralable ou se dcomposant la
longue, permettant de recueillir les os suivant un rite cher aux
populations nolithiques de France et certains sa u va g e s d e
l 'A mr iq u e d u No r d e t d e l 'Oc a ni e.
Quelle que soit l'hypothse adopte, on parat se trouver en pr-
sence d 'un mo d e d e sp ultur e avec exp o sitio n d u cad avr e.
Il est intressant de rapprocher ces haouanet lits d'un monument,
q ui affecte aussi le caractr e funb re de l i t , ainsi q u'o n
158
Dr DEYROLLE,
Mdecin-Major,
CORRESPONDANT.
LES MOSAQUES DE LA VILLA ROMAINE
DE L'OUED BLIBANE
COMMANDANT GIORGI,
Vice-Prsident.
NOTE SUR UNE NCROPOLE ROMAINE
DE SOUSSE
A. DEBRUGE.
Membre de l'Association Franaise pour lAvancement des Sciences
el de la Socit Archologique de Constantine.
ANNOTATIONS A L'ATLAS ARCHOLOGIQUE
DE LA TUNISIE
Feuille de Grombalia
Dr DEYROLLE.
Mdecin - Major
CORRESPONDANT,
I
Dans toutes les rgions de la Tunisie o j ' a i sjourn un certain
temps, j'ai t amen en faire l'tude topographique par
des recherches, entreprises d'abord comme de simples promenades,
puis poursuivies de plus en plus mthodiquement mesure
que les vestiges tudis prsentaient plus d'intrt.
Un tel travail m'a fourni, chaque fois que je l'ai fait, des rsultats
si satisfaisants que je m'tonne de voir si peu d'archologues
l'entreprendre.
A vrai dire, il n'a pas le charme d'une exploration rapide et grandes
journes, ni celui d'une fouille de grande envergure. Il exige
beaucoup de temps, de marches pnibles et monotones et surtout
une grande patience. Ce qui en loigne surtout c'est, je
crois, qu'on ne voit pas les succs, tout t'ait certains cependant,
qu'il doit procurer.
C'est l'exploration archologique des environs de Sousse, ce
pays o les ruines sont si dvastes et qui a t fouill par tant
d'officiers, que je dois la dcouverte de Curza. C'est la mme
mthode que je dois d'avoir dcouvert, dans le pays de Dougga, 500
inscriptions dont plusieurs sont capitales, comme cette loi de
l'empereur Hadrien, dsormais clbre, et relative des concessions
de terrains, l'exonration d'impts accorde l'oliculture.
C'est grce des recherches de ce genre que, prs de Bulla Regia,
j'ai trouv des inscriptions puniques et libyques et toute une cit,
l'henchir Douamis, o l'on vient de mettre jour des textes importants.
J'insiste dessein sur ces rsultats, dans l'espoir qu'ils pousseront
peut-tre quelques lecteurs les rechercher. Mais ils
devront, je le rpte, s'armer de tnacit et surtout revenir
souvent sur les points douteux, jusqu' ce que la comparaison avec
Fig. 1. Tronon de statue formant le seuil d'une habitation
Hammam-Sousse.
d'autres ruines, places dans les mmes conditions, les ait suffi-
samment clairs.
C'est aprs six mois d'investigations que j'ai dcouvert, dans
un buisson, la premire stle de la ncropole de Bulla Regia.
A Teboursouk, j'avais je l'avoue pass pendant plusieurs
mois cheval, au milieu des spultures mgalithiques, dtruites
ras du sol et bouleverses. Quand un jour, mettant pied terre
pour voir de plus prs trois grosses pierres qui m'avaient depuis
longtemps frapp par leur disposition, je m'aperus que j'tais sur
une spulture.
J'ai voulu, par ce qui prcde, non pas m'offrir le vain plaisir
d'numrer quelques-unes des dcouvertes que j'ai faites, mais
montrer que je n'ai pas me justifier d'avoir inutilement pass
mon temps l'tude d'infimes dtails. J'irai mme plus loin en
avouant que ce genre de recherches m'a procur au moins autant
de satisfaction que des tudes plus transcendantes de gographie
ou d'histoire antiques. Rien de plus attrayant que cette lente ini-
tiation la vie intime d'un pays. La vie de chaque jour, la lutte de
ses habitants contre le sol et le climat, dont ils ont si merveilleu-
sement utilis la fcondit, les moyens qu'ils ont employs pour
recueillir et conserver l'eau, liquide particulirement prcieux en
Afrique, ceux par lesquels grands et petits propritaires cher-
chaient se procurer tout le confort possible par l'amnagement
de leurs demeures, le luxe des pices, le charme des jardins,
l'tude des variations que le voisinage des villes, la fertilit du
sol, la quantit d'eau disponible ont produit dans le groupement
et l'installation des habitations, tout cela, souvent nglig par les
archologues et les chercheurs, offre pourtant un intrt philoso-
phique et conomique considrable.
Je venais d'crire ces lignes quand, au Congrs de la Fdration
des Socits archologiques de Mons de 1904, j'entendis un conf-
rencier exprimer, propos de modestes archives communales
souvent ddaignes, l'opinion que, bien plus que d'autres docu-
ments importants, elles peuvent nous fournir des renseignements
sur la manire dont ont vcu nos anctres. Et, ce propos, on
citait cette assertion de Karl Max, que les conditions conomiques
d'un peuple dominaient l'histoire. Eh bien, si, en Afrique, nous n'a-
vons pas de bibliothques et de mairies dans les poussires des-
quelles les chercheurs puissent exercer leur activit, tous ces
restes, souvent trs effacs, dont l'architecture ou tout au moins le
178
(l) J'indiquerai dans une autre tude quel est le trac du premier.
183
(1) Bien souvent, ici et ailleurs, lorsque les pierres de l'alignement, caches dans
le sol, ne sont plus visibles, la prsence en est dcele par une ligne de vgtation
plus pauvre, et quelquefois absente, tranchant sur les plantes voisines. Ce fait est d
ce que la terre qui recouvre les pierres y est plus mince, plus sche ou plus tasse.
(2) Ce travail est surtout visible dans la muraille occidentale, La hauteur de ces
berges est d'environ 50 60 centimtres.
192
Fait curieux, les angles adjacents des pieds droits des deux
votes sont spars par un intervalle, correspondant peut -tre
un angle commun en pierres de taille qui aurait disparu. En
outre les cintres, plus minces que les murs qui
les supportent, sont extrieurement en retrait sur
eux (fig. 10).
L'appareil et le mortier ne sont pas trs bons et
je me suis demand tout d'abord si ces restes n'a-
vaient pas appartenu des constructions arabes.
On pourrait, priori, se croire en prsence d'un
trifolium ayant appartenu quelque glise. Mais
l'examen des ruines de la rgion m'a montr que
ce mode tait d'un emploi habituel dans les bains.
C'est cette dernire destination que je rapportais
ces votes quand des sondages ont confirm cette opinion en me
faisant dcouvrir une grande et belle conduite en pierres de taille
1 mtre de profondeur dans l'espace qui les spare.
Entre ces absides et le versant de l'oued, vers le sud-ouest,
s'tendent plusieurs sols ciments et, du ct oppos, s'lve un
monticule blanc avec traces de murs, ce qui permet de penser
que l'tablissement bti en ce point avait au moins 120 m x60 m
de surface.
195
Fig. 12. Piscine. Les marches sont au fond, droite; sur le mur ruin,
on distingue la mosaque.
Fig. 7. Restes d'un mur d'enclos, caractriss par quelques grosses pierres de
chanage alignes. A l'horizon, dans le dveloppement de cette ligne, une dpression
blanche est le point o la voie romaine suivie par la piste monte en tranche sur le
plateau.
Fig.15. Voie entre les nos 9 et 11. On sent que le sol est en dos d'ne. Au milieu,
ligne de pierres moyennes. C'est le bord de la chausse. A gauche, ligne de plus
grosses pierres. C'est le mur de clture qui longe la voie.
198
Fig. 16. Voie romaine au S.-E. de 11. Bordure coupe par la piste
de Sousse Akouda.
Fig. 18. La voie romaine en dblai avec les deux murs rocheux la bordant.
199
(1) Je pense maintenant que les ruines de Sidi -Kantaoui, dont les votes abside
m'avaient tant frapp, doivent tre celles de bains antiques.
(2) Elle s'est dforme sous le poids des terres. Les membres da la S. A. S. qui
ont assist au sondage que j'ai fait excuter devant eux en ce point se rappellent cette
mosaque gondole et sonnant le creux.
200
(1) C'est exactement la largeur de la voie de Carthage Thveste, que j'ai tudie
galement. V. CARTON. Dcouvertes pigraphiques et archologiques faites en
Tunisie, p. 36.
202
Dr CARTON, Prsident,
Membre non rsidant du Comit des Travaux
Historiques et Scientifiques.
(A suivre.)
EXTRAITS DES PROC S-VERBAUX DES RUNIONS
Toutes ces dpenses, ainsi que les gratifications donnes chaque semaine
aux militaires, ont t payes, avec les frais d'achat de couffins et de cordes,
par la S. A. S.
Il y a eu d'autres dpenses, celles de l'clairage pour les fouilles, de la
pose de la premire porte; j'ai tenu m'en charger au nom de la communaut
chrtienne de cette ville.
Mais nous pouvons ajouter que c'est peu de frais que nous avons donn
la ville de Sousse et l'archologie les plus grandes et les plus belles
catacombes africaines.
Elles ont dj attir l'attention des savants et des touristes, comme celle
des pouvoirs publics. Des ministres et anciens ministres, des gnraux, M.
le Rsident Gnral Pichon, M. Gauckler, Mgr Tournier, le R. P. Delattre,
cent autres personnages les ont visites avec intrt.
..
Sa n ce g n r a le d u 2 2 D ce mb r e 1 9 0 4
El-Djem (Thysdrus)
(1) Ces mesures sont dues M. Maillet, qui a bien voulu me les adresser.
212
1
M NOVI IVSTI
2
CAPRIM
Deux fragments d'inscriptions sur marbre bleu prsents par les indignes,
et dont l'un est offert la collection d'tudes par M. Rietmann, portent quelques
lettres. On lit sur le premier :
3
INOV
....... R T E
4
BONIVS.N
Je dirai peu de choses sur l'amphithtre, dont beaucoup ont parl, mais
que personne n'a cependant tudi compltement jusqu'ici. Le seul travail
important qui ait t fait sur lui est d Trmeaux (1). Il y aurait, d'ailleurs,
d'aprs plusieurs personnes comptentes qui assistaient l'excursion, quelques
inexactitudes dans ce travail. L'ellipse de l'amphithtre ne serait pas aussi
rgulire qu'il l'a indiqu. En outre, les arcades qui ornent si gracieusement
le mur extrieur sont loin d'avoir toutes des dimensions gales, ou
symtriquement diffrentes.
Les chapiteaux composites qui ornent les colonnes de ce mur sont traits
sommairement leur partie infrieure, les feuilles d'acanthe ne prsentant
aucune trace de nervures, tandis qu' ct le caulicole est fouill. Peut-on en
conclure qu'ils sont rests inachevs?
Mais, ainsi que la remarque M. le vice-prsident Gresse, ce qui est aussi
trs surprenant, c'est de voir cette montagne de pierres de taille dans un pays
o le sol ne peut en procurer aucune.
C'est avec un profond sentiment de tristesse que les excursionnistes ont
constat l'tat de dlabrement et d'abandon dans lequel se trouve le monument.
Les indignes en souillent tellement le sol qu'il est impossible de circuler sous
les galeries en bien des points. A dfaut d'autres travaux, il semble qu'une
barrire devrait au moins empcher d'y pntrer librement.
Il a aussi sembl la plupart d'entre nous que si la restauration en serait un
travail norme, ce n'est pas une raison pour empcher d'y faire des travaux
de consolidation tout fait urgents et peu coteux, en somme. C'est ainsi,
pour n'en citer qu'un, que les piliers qui forment les arcades du mur extrieur
ont t, leur partie infrieure, dpouills de leurs pierres et que cet norme
mur semble port par des colonnes surplombant, dont la partie infrieure et la
base ont disparu.
Ce serait un travail assez facile que de combler ces vides et de rendre
tout le revtement extrieur de l'difice l'appui qui lui manque maintenant.
Il est rellement prodigieux de voir ces pierres suspendues ainsi grce
(1) Et ce travail n'est prcisment pas cit dans l'Atlas archologique, ni par les
archologues africains, M. Saladin seul lui rend hommage dans une de ses missions.
216
l'appui qu'elles se prtent mutuellement. Mais le jour ou l'une d'elles partira, soit
qu'elle se dtache, s'effrite ou s'miette sous l'norme poids qu'elle supporte, ce
n'est pas un dlabrement partiel qui se produira probablement, mais un
effondrement en masse.
Voil certainement un exemple de la ncessit qu'il y aurait appliquer la
conservation des monuments une partie des fonds qu'on emploie exhumer du sol
des difices que l'on est contraint d'abandonner ensuite aux dprdations.
Jadresse, en terminant, tous les remerciements de la Socit M. Maillet, qui
a bien voulu mettre la disposition des excursionnistes sa parfaite connaissance
des ruines et les guider avec la plus grande amabilit.
C'est M. Manigold que la S. A. S. doit l'organisation d'une excursion qui aura
t l'une des plus fructueuses et des plus agrables de l'anne.
DOCTEUR CARTON,
Prsident.
TABLE DES MATIRES
PAGES
Listes des membres de la socit.. 3
Distinction honorifiques accordes aux Membres de la Socit. 10
Sance solennelle du 29 fvrier 1904.. 13
Extraits des procs verbaux des runions (1er semestre). 24
- - - (2em semestre) 207
Excursions et promenades :
Monastir (Docteur Carton).. 39
Haouanet de llot de la Quarantaine (Docteur Deyrolle)... 44
Thapsus (Docteur Carton)... 47
El-Djem (Docteur Carton)... 211
Liste des objets entrs au Muse de Sousse. 51
Catalogue de la collection dEtudes 52
Travaux hydrauliques :
Aqueduc de Sidi-er-Reis (Docteur Deyrolle).. 55
Aqueduc de Hammam-Corbeus (Docteur Deyrolle)... 55
Aqueduc romain de lOued-Blibane (Docteur Carton) 55
Description de quelques objets du haute curiosit faisant partie de la
Collection de M.Jules Renault (J. Renault). 59
Inscription de Carthage (R. P. DELATTRE) 68
Notes sur quelques haouanet tunisiens (Docteur Deyrolle) 80
Etude sur une ncropole prsume de lpoque romaine et tombes
sans mobilier (P. Chevy). 88
note sur le tombeau dun guerrier romain dcouvert Teboursouk
(Sergent Icard). 92
Annotations lAtlas archologique de Tunisie :
Docteur Deyrolle et L. Marchal. Feuille dHammamet.. 95
Docteur Deyrolle. Carte de Menzel-bou-Zelfa, II-III-IV.. 96
Docteur Carton. de Sidi-bou-Ali Hergla... 99
Docteur Deyrolle. Feuille de Grombalia. 174
Notes historiques sur Sousse (Commandant HANNEZO) 109
Inscriptions funraires de la Colonia Thuburnica (Docteur Carton) 152
Haouanet lits et faces humaines (Docteur Deyrolle).. 154
Les mosaiques de la villa romaine de lOued-Blibane (Ct Giorgi).. 159
218
PAGES
Note sur une ncropole romaine de Sousse (Sergent Icard) 165
Tombeau prsum phnicien Bougie (A. DEBRUGE). 170
La Campagne dHadrumte (Docteur Carton) 176
Supplment au catalogue de la Bibliothque de la S.-A.-S. 204
PAGES
Extrait des procs-verbaux des runions 34-35-37-38
Excursions et Promenades : Monastir 44
Thapsus (hors texte). 48-49
Description de quelques objets de haute curiosit.. 60-62-64
Note sur quelques haouanet tunisiens... 80-81-82-84-86
Tombeau dun guerrier romain Teboursouk 92-93
Annotations lAtlas archologique... 95-96-97-99-101
(hors texte) 104-105
Notes historiques sur Sousse 151
Haouanet lits et faces humaines. 154-155-156-157
Mosaiques de la villa romaine (reproduction en couleurs) 160-161
De lOued-Blibane (hors texte)... 162-163
Note sur une ncropole romaine.. 165-166-167-168-169
Tombeau prsum punique 171-172
Annotations lAtlas archologique.. 178
La Campagne dHadrumte (hors texte). 176-177-197-198
(en texte)... 185-186-188-193-194-195-196