P.O.G.R.: Programme D'Optimisation de La Gestion Des Reservoirs
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P.O.G.R.: Programme D'Optimisation de La Gestion Des Reservoirs
Organisation pour la
Mise en Valeur du
fleuve Sngal
P.O.G.R.
PROGRAMME DOPTIMISATION DE LA GESTION DES
RESERVOIRS
TOME 5
A : AGRICULTURE DE DECRUE
B : IRRIGATION
C : POPULATIONS
D : ELEVAGE
E : EAUX SOUTERRAINES
F : QUALITE DES EAUX
Juin 1999
Rapport de synthse
Version Provisoire
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal
sur lAgriculture de Dcrue
La question qui nous intresse ici est celle de limpact potentiel de la gestion des ouvrages du Fleuve Sngal sur
lAgriculture de dcrue.
Pour cela il importe dabord de rappeler le mode de fonctionnement pass et actuel de lagriculture de dcrue,
son lien la dynamique de la crue et son articulation avec les autres pratiques traditionnelles(pche et levage)
ou rcentes (Agriculture irrigue)
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture de Dcrue
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Bibliographie p. 20
Annexe 1 Exemple de fonctionnement dune zone dinondation, effets respectifs de la p. 21
scheresse et de la gestion du Fleuve sur lampleur de linondation
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture de Dcrue
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La valle du Fleuve laval de Bakel est organise en affluents, dfluents et cuvettes dinondation. Les affluents
majeurs sont rares (Gorgol, Ferlo) et lon trouve essentiellement des affluents issus de petits bassins versants,
dont les apports sont ngligeables en terme de volumes annuels.
A lexception du Dou qui scoule de faon permanente paralllement au Sngal sur plus de 200 km, les
dfluents sont le plus souvent temporaires et se mettent en eau lors de la monte des crues (Dioulol, Diamel,
Koundi,). A loccasion des fortes crues ils gnrent un coulement parallle au Fleuve quils rejoignent plus
laval. A loccasion des crues plus faibles, ils ont un coulement alternativement dans deux directions : du fleuve
vers les zones dinondation lors de la monte de crue, des zones dinondation vers le Fleuve lors de la dcrue.
Un rseau complexe de dfluents secondaires et tertiaires se met en eau en fonction de lampleur de la crue. Il
sagit toujours danciens bras ou axes dcoulement du Fleuve qui se sont retrouvs isols par des dpts de
sdiments.
Nous prsentons en annexe 1 le cas de la zone du Diamel qui illustre bien la complexit de ce rseau de dfluents
mis en eau au cours de la crue.
Les cuvettes sont formes progressivement par les dpts sdimentaires (ou bourrelets de berges ) qui se
constituent le long des berges des dfluents lors du retrait des eaux.
Lors du retrait des eaux aprs les crues, des dpts sdimentaires se forment le long des berges des dfluents. Ils
dlimitent progressivement des zones de dpression qui deviennent des cuvettes dinondation, gnralement
relies au cours deau (fleuve ou dfluent) par un chenal dalimentation et de vidange. Des structures plus
complexes se rencontrent o les cuvettes sont alimentes par un chenal et se vidangent par un autre, ou bien sont
organises en chapelets, une cuvette se vidangeant dans une autre,
Dans tous les cas le remplissage et la vidange dune cuvette dpendent du rgime de crue dans le Fleuve, de la
topographie du chenal (longueur, largeur, cote du fond) et de la gomtrie de la cuvette (courbe hauteur-dbit).
Les deux graphiques suivants illustrent le remplissage et la vidange de la cuvette de Pete au cours des saisons
dhivernage 1997-1998 et 1998-1999 :
On constate quen 1997-1998 (anne ou la crue a correspondu la crue type de gestion du Fleuve) le niveau a
atteint 8.85 m IGN dans le Fleuve et 8.65 m dans la cuvette soit une superficie inonde de 4.2 km. Le niveau
dpass 3 semaines tait de 8.45 m dans le Fleuve et 8.40 dans la cuvette, ce qui a correspondu une superficie
submerge 3 semaines de 2,5 km.
En 1998-1999 le niveau a atteint 9.70 m IGN dans le Fleuve et 9.50 m dans la cuvette ce qui correspond une
superficie inonde de 15 km. Le niveau dpass 3 semaines tait de 9.25 m dans le Fleuve et 9.10 dans la
cuvette, soit une superficie submerge 3 semaines de 10 km.
Ainsi les deux crues trs diffrentes se sont traduites par un cart trs important dans le potentiel cultivable
(submerg 3 semaines) et dans le potentiel cologique (submerg au moins une journe). On notera galement
quil ny a pas galit entre le niveau maximum dans le Fleuve et le niveau maximum dans la cuvette.
Comme indiqu plus haut la valle est organise en dfluents et cuvettes interconnects. Chaumeny (1973) a
dlimit un ensemble dUnits Naturelles dEquipements (U.N.E.) au sein desquelles on peut considrer que le
fonctionnement hydrologique est homogne.
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Reconnaissances ariennes
Crue 1971, LE RICOLLAIS, ORSTOM (les zones inondes ont t inventories partir de survols ariens
reports ensuite sur des photographies ariennes) Rsultats ?
Crue 1996, LE RICOLLAIS, ORSTOM (les zones inondes ont t inventories partir de survols ariens
reports ensuite sur des photographies ariennes) Rsultats ?
Tldtection
Crue 1985: Rapport N5, Laboratoire de tldtection/ Dpartement de gographie/ Universit de Dakar,
juin 1986, Les donnes NOAA et linventaire des superficies inondes et des cultures de dcrue dans la
valle du Sngal
Classe 1 : eaux estuariennes et lacustres-cuvettes de dcantation inondes par la crue
Classe 3 : zones humides (bordures exondes des cuvettes de dcantation)
Rsultats
Surfaces inondes (1) Surfaces humides (2)
25 septembre 12200 280000
30 septembre 47000 236000
1 octobre 53000 295000
2 octobre 57000 214000
(1) surfaces effectivement couvertes deau (sans eaux lacustres et estuariennes)
(2) dont terrains humides la suite de prcipitations
Crue 1986: Cellule dvaluation et de planification continue, OMVS-BDPA, juillet 1987, utilisation des
donnes SPOT pour linventaire des superficies inondes et des superficies des cultures de dcrue dans le
valle du Sngal (traitement numrique dimages SPOT, cartes des zones inondables et carte au 1 :50000
de primtres amnags)
Crue 1988: Cellule dvaluation et de planification, OMVS-BDPA (photomontage de la valle partir de 15
scnes SPOT, poster au 1 :400000) Rsultats ?
Crue 1990: Cellule dvaluation et de planification, OMVS-BDPA (traitement numrique partiel dimages
SPOT) Rsultats ?
Crues 1997-1998: Programme dOptimisation de la gestion des rservoirs, Phase II, Impact de la crue sur le
remplissage des cuvettes dans la valle du Fleuve Sngal (Inventaires par traitement dimages SPOT pour
le tronon de valle Matam-Podor), OMVS-IRD
Estimations
1972 : Reizer, C. 1974, Dfinition dune politique damnagement des ressources halieutiques dun
cosystme aquatique complexe par ltude de son environnement abiotique, biotique et anthropique. Thse
de la Fondation Universitaire Luxembourgeoise (reprends les donnes de CHERET, 1960)
68, 69, 70 et 73 : Modle hydraulique de SOGREAH : estimation des superficies inondes 15 jours, 30 jours
et 45 jours et estimations des zones dinondation maximum en 68, 69, 70 et 73. Modle sans validation des
superficies inondes et avec une marge derreur entre niveaux du fleuve simuls et observs de 11 16 cm.
68 82 : Etude de la gestion des ouvrages communs de lOMVS. Rapport Phase 1- Volume 1B-
Optimisation de la crue artificielle. Rapport dfinitif, Sir Alexander GIBB and Partners, EDF, Euroconsult,
juin 1987 (reprends le modle des UNE de CHAUMENY et dtermine les surfaces inondes 15 jours, 45
jours ; estime que les surfaces cultivables sont celles inondes entre 15 et 45 jours)
93/94 : PDRG, 1994
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Reconnaissances ariennes
1970-1971 : M.JUTON/M.MUTSAARS, juin 1971 AFR/REG 61, Etude hydroagricole du bassin du fleuve
Sngal/ Inventaire des superficies cultives en dcrue
1972-1973 : M.BENSOUSSAN/M.MUTSAARS, mars 1973 AFR/REG 65/061, Etude hydroagricole du
bassin du fleuve Sngal/ Inventaire des superficies cultives en dcrue
1973-1974 : A.O/HAMDINOU/D.RIJKS, mars 1974 PNUD, FAO, OMVS, RAF 73/060 RAF65/061, Projet
pour le dveloppement de la recherche agronomique et de ses applications dans le bassin du fleuve Sngal
en coopration avec le projet Etude hydroagricole du bassin du fleuve Sngal/ Inventaire des superficies
cultives en dcrue
1976-1977, 1977-1978, 1978-1979 : inventaires par vol effectus dans le cadre du volet socio-conomique
de lEtude de la Gestion des Ouvrages communs de lOMVS, sous lgide du PNUD et de la FAO
Remarques : Mthodologie mise au point par JUTON et MUTSAARS
1. Cadrage des photographies ariennes sur un jeu de cartes au 1/50000
2. Survol de la valle et transcription directe des observations sur la couverture photographique
3. Transfert des tracs de la couverture photographique aux cartes 1/50000
4. Coloriage et planimtrage au 1/50000
5. Prsentation densemble au 1/20000
Tldtection
Crues 1997-1998 : Programme dOptimisation de la gestion des rservoirs, Phase II, Impact de la crue sur le
remplissage des cuvettes dans la valle du Fleuve Sngal (Inventaires par traitement dimages SPOT pour
le tronon de valle Matam-Podor), OMVS-IRD
Estimations
JUTON, Etude hydroagricole du bassin du fleuve Sngal, AFR/REG 61, Les cultures de dcrue et
lhypothse 300 m3/s, aot 1970 (se base sur lenqute MISOES de 57-58 pour tablir la relation suivante :
aval total= 1.4RG ; amont total= 2RG ; il lapplique ensuite aux recensements des services de lagriculture
de la Rive Gauche pour les annes 1946-1947, 1947-1948, 56-57, 57-58, 61-62, 63-64, 64-65, 65-66, 66-67,
67-68, 68-69, 69-70 )
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1946-1947, 1947-1948, 50-51, 51-52, 52-53, 53-54, 54-55, 55-56, 56-57, 57-58, 61-62, 63-64, 64-65, 65-66,
66-67, 67-68, 68-69, 69-70, 70-71, 72-73, 73-74, 76-77, 77-78, 78-79, 80-81 : Etude du barrage de
Manantali, volume 5 rgularisation dans F. GUERBER, 1985 (reprends les donnes de JUTON, 1970, pour
les annes 1946-1947, 1947-1948, 56-57, 57-58, 61-62, 63-64, 64-65, 65-66, 66-67, 67-68, 68-69, 69-70)
63-64, 64-65, 65-66, 66-67, 67-68, 68-69, 69-70 : Projet Hydroagricole du bassin du fleuve Sngal, RAF
65/061, Volume IV : le secteur de lagriculture, Roland RODTS, dcembre 1972
1972 : Reizer, C. 1974, Dfinition dune politique damnagement des ressources halieutiques dun
cosystme aquatique complexe par ltude de son environnement abiotique, biotique et anthropique. Thse
de la Fondation Universitaire Luxembourgeoise
JUTON, Relations entre les superficies cultives en dcrue et certaines caractristiques des crues, 1979
(synthtise les donnes des inventaires de 70-71, 72-73, 73-74, 76-77, 77-78 et 78-79)
75, 76, 77, 78, 79, 80, 81, 83, 84: Groupement Manantali, 1985, OMVS, Centrale hydrolectrique
Manantali, Rapport final
79, 80, 81, 82, 83, 84, 85, 86 : Gersar/CACG-Euroconsult-Sir Alexander GIBB-SONED, 1988, PDRG,
Schma directeur de Matam. Document provisoire
Etude de la gestion des ouvrages communs de lOMVS. Rapport Phase 1- Volume 1B- Optimisation de la
crue artificielle. Rapport dfinitif, Sir Alexander GIBB and Partners, EDF, Euroconsult, juin 1987 (reprends
les donnes de JUTON, 1979)
Dr.G.E. HOLLIS, Institute for Development Anthropology, Aot 1990, The Senegal River Basin
Monitoring Activity, Hydrological Issues : Part I
1993-1994 : PDRG, 1994
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1967 54900 85600 140500 Projet Hydro-agricole du bassin du fleuve Sngal, RAF 65/061, Volume IV, Roland RODTS, dcembre 1972 (4)
1967 34500 51100 85600 Services de lagriculture (Cit par JUTON, 1970) (6)
1968 52200 34100 86300 Etude du barrage de Manantali, volume 5 rgularisation (F. GUERBER, 1985), reprends les estimations de JUTON, aot 1970 (8)
1968 35800 50500 86300 Projet Hydro-agricole du bassin du fleuve Sngal, RAF 65/061, Volume IV, Roland RODTS, dcembre 1972 (4)
1968 26100 24400 50500 Services de lagriculture (Cit par JUTON, 1970) (6)
1968 20572 26785 47357 Inspection Rgionale de l'Agriculture de Saint-Louis (rcoltes en mission, 1999)
1969 60000 35400 95400 Etude du barrage de Manantali, volume 5 rgularisation (F. GUERBER, 1985), reprends les estimations de JUTON, aot 1970 (8)
1969 40100 55300 95400 Projet Hydro-agricole du bassin du fleuve Sngal, RAF 65/061, Volume IV, Roland RODTS, dcembre 1972 (4)
1969 30000 25300 55300 Services de lagriculture (Cit par JUTON, 1970) (6)
1970 110000 Etude du barrage de Manantali, volume 5 rgularisation (F. GUERBER, 1985)
1970 14700 26200 40900 27900 34300 62200 42600 60500 103100 Gibb 1987 (estimations tires de JUTON 79) (2)
1970 18645 29750 48395 23840 38050 61890 42485 67800 110285 M.JUTON/M.MUTSAARS, juin 1971 AFR/REG 61 (3) (12)
1970 21800 33700 55500 Recensement FAO 1970-1971 (Cit par JUTON/MUTSAARS, 1971) (7) (12)
1970 17435 14680 32115 Services de lagriculture (Cit par JUTON/MUTSAARS, 1971)
1970 21368 18009 39377 Inspection Rgionale de l'Agriculture de Saint-Louis (rcoltes en mission, 1999)
1971
1972 15000 Etude du barrage de Manantali, volume 5 rgularisation (F. GUERBER, 1985)
1972 1500 1500 3000 4900 5800 10700 6400 7300 13700 Gibb 1987 (estimations tires de JUTON 79) (2)
1972 3000 1500 4500 4900 5840 10740 7900 7340 15240 M.BENSOUSSAN/M.MUTSAARS, mars 1973 AFR/REG 65/061 (3) (12)
1972 15000 OMVS/Reizer, 1974 (Cit par IDA, 1990)
1973 97000 Etude du barrage de Manantali, volume 5 rgularisation (F. GUERBER, 1985)
1973 8600 17700 26300 27100 28800 55900 35700 46500 82200 Gibb 1987 (estimations tires de JUTON 79) (2)
1973 15100 19800 34900 30100 32000 62100 45200 51800 97000 A.O/HAMDINOU/D.RIJKS, mars 1974 PNUD, FAO, OMVS, RAF 73/060 RAF65/061 (3) (10) (12)
1973 20025 39594 59619 Inspection Rgionale de l'Agriculture de Saint-Louis (rcoltes en mission, 1999)
1974 30000 Groupement Manantali, 1985 (Cit par IDA, 1990, source OMVS)
1974 17618 42491 60109 Services de l'agriculture Sngal (1999)
1975 30000 Groupement Manantali, 1985 (Cit par IDA, 1990, source OMVS)
1976 30000 Etude du barrage de Manantali, volume 5 rgularisation (F. GUERBER, 1985)
1976 4000 6500 10500 7300 11600 18900 11300 18100 29400 Gibb 1987 (estimations tires de JUTON 79) (2)
1976 15140 17585 32725 Inventaire OMVS/PNUD avec la mthode JUTON (Cit dans Les donnes NOAA, Universit de Dakar, 1986)
1976 29000 Groupement Manantali, 1985 (Cit par IDA, 1990, source OMVS)
1977 30000 Etude du barrage de Manantali, volume 5 rgularisation (F. GUERBER, 1985)
1977 800 2900 3700 6000 5700 11700 6800 8600 15400 Gibb 1987 (estimations tires de JUTON 79) (2)
1977 4168 11402 15570 Inventaire OMVS/PNUD avec la mthode JUTON (Cit dans Les donnes NOAA, Universit de Dakar, 1986)
1977 15000 Groupement Manantali, 1985 (Cit par IDA, 1990, source OMVS)
1978 62500 Etude du barrage de Manantali, volume 5 rgularisation (F. GUERBER, 1985)
1978 8700 9600 18300 19800 19800 38600 28500 28400 56900 Gibb 1987 (estimations tires de JUTON 79) (2)
1978 55000 Groupement Manantali, 1985 (Cit par IDA, 1990, source OMVS)
1979 14000 Groupement Manantali, 1985 (Cit par IDA, 1990, source OMVS)
1979 7460 Gersar, 1988 (Cit par IDA, 1990)
1980 66000 Etude du barrage de Manantali, volume 5 rgularisation (F. GUERBER, 1985)
1980 30000 Groupement Manantali, 1985 (Cit par IDA, 1990, source OMVS)
1980 13740 Gersar, 1988 (Cit par IDA, 1990)
1980 29391 Inspection Rgionale de l'Agriculture de Saint-Louis (rcoltes en mission, 1999) (14)
1981 66000 Groupement Manantali, 1985 (Cit par IDA, 1990, source OMVS)
1981 15260 Gersar, 1988 (Cit par IDA, 1990)
1981 34306 Inspection Rgionale de l'Agriculture de Saint-Louis (rcoltes en mission, 1999) (14)
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10770 13225 28869 22948 33055 50909 43217 49096 67677 Moyenne 1946-1999
5957 8500 21826 16591 20021 32134 19852 23612 38577 Moyenne 1972-1999
21998 24250 42313 25491 38269 63995 52118 58805 109386 Moyenne 1946-1971
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Il est intressant de confronter ces estimations de superficies cultives en dcrue avec le niveau du Fleuve
enregistr aux diffrentes stations.
LEtude Gibb adoptait le volume de la crue comme la variable reprsentative de lampleur de la crue. Le volume
de la crue tait dfini comme la somme des volumes passs Bakel en juillet, aot, septembre, octobre et
novembre.
Nous prfrons adopter le niveau dpass 3 semaines Matam comme reprsentatif de lextension de la crue et
du potentiel de cultures de dcrue.
Le graphique ci-dessous illustre le fait que la relation entre ces deux variables nest pas univoque, un faible
volume de crue pouvant donner un mme niveau dpass 3 semaines Matam quune crue de volume lev.
Cest particulirement le cas pour la crue artificielle qui cherche avec un faible volume (7 500 Millions de m3)
gnrer un niveau dpass trois semaines ( Matam ou ailleurs) aussi lev que possible (12,47m).
16.00
Volume de la crue type
15.00
Niveau dpass 3 semaines Matam (m)
14.00
13.00
Niveau dpass 3 semaines Matam pour la crue artificielle type
12.00
11.00
10.00
9.00
5000 10000 15000 20000 25000 30000
Volume de la crue (10^6 m3) (somme de juillet novembre inclus)
Le graphique suivant traduit les changements intervenus sur la variable Niveau dpass 3 semaines Matam
au cours du sicle.
A -12
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture de Dcrue
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N i v e a u IG N l ' c h e l l e d e M a t a m d p a s s 3 s e m a i n e s p a r l a c r u e a n n u e l le e n t r e 1 9 0 4 e t 1 9 9 8
1 7 .0 0
1 6 .0 0
1 5 .0 0
niveau l'chelle de Matam
1 4 .0 0
1 3 .0 0
1 2 .0 0
1 1 .0 0
1 0 .0 0
9 .0 0
8 .0 0
1904
1907
1910
1913
1916
1919
1922
1925
1928
1931
1934
1937
1940
1943
1946
1949
1952
1955
1958
1961
1964
1967
1970
1973
1976
1979
1982
1985
1988
1991
1994
1997
an n e
sur le sicle la valeur moyenne est de 13.88 m IGN (valeur mdiane 14.35 m IGN)
entre 1902 et 1972 la valeur moyenne est de 14.54 m IGN (valeur mdiane 14.76 m IGN)
entre 1973 et 1996 la valeur moyenne est de 11.97 m IGN (valeur mdiane 12.04 m IGN)
La priode de scheresse de 1972 1996 a rduit de 2.57 m la hauteur moyenne de la crue Matam et de 2.72
m sa hauteur mdiane. La scheresse a donc trs fortement rduit lampleur des inondations.
La figure de la page suivante met en perspective sur un mme graphique les superficies cultives en dcrue et le
niveau deau dans le Fleuve Matam en priode de crue.
Malgr la varit des sources de donnes et des mthodes destimation des superficies cultives en dcrue on
reconnat une relation entre ampleur de la crue (exprime partir du niveau dpass 3 semaines Matam) et
superficies cultives en dcrue. Cette relation semble moins nette en rive droite (les annes 1987 et 1990
enregistrent une base de culture de dcrue alors que lampleur de la crue a t minime, ceci tant en partie d la
dcrue contrle).
Pour le soutien artificiel de crue (lanne 1997-1998 tant prise comme reprsentative) on peut estimer que la
superficie cultivable en dcrue est de lordre de 70 000 ha rpartis en 45 000 ha en rive gauche et 25 000 ha en
rive droite (ceci vient confirmer les doutes sur les rsultats de lestimation des cultures de dcrue 1998 mene
par traitement dimages satellite de fvrier 1998 - BRLi).
A -13
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture de Dcrue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
RD Total
100000 RG Total
Valle Total
Superficie cultive en dcrue (ha)
Soutien Artificiel
80000
60000
40000
20000
0
9,00 10,00 11,00 12,00 13,00 14,00 15,00
Niveau IGN dpass 3 semaines Matam (m IGN)
A -14
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture de Dcrue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
Population concerne :
Ltude Gibb estimait de 40 000 50 000 le nombre de familles paysannes pratiquant les cultures de dcrue dans
la Valle du Fleuve Sngal 370 000 personnes).
On ne dispose pas actuellement de rponse satisfaisante la question de la dure de submersion ncessaire pour
mener maturit une culture de dcrue.
Aviron-Viollet rappelle que les estimations varient de 15 jours (Gibb) 1 mois (Groupement de Manantali) et
que chez les agriculteurs interrogs, 83% donnent une rponse comprise entre 3 et 7 semaines, et 67% indiquent
une dure de submersion de 5 semaines.
Sur un plan purement agronomique la dure de submersion ncessaire est conditionne par :
Les besoins en eau de la plante, Vbesoin
La vitesse dinfiltration de leau dans le sol, I
La profondeur racinaire, Pracinaire
La capacit de rtention du sol, RU
min [Pracinaire .RU , Vbesoin ]
De faon simplifie Tsubmersionncessaire =
I
Les estimations de besoins en eau menes par Rijks sont (moyennes sur 4 ans observes Gud et Kadi)
La rserve en eau utile des sols sur lensemble de la profondeur racinaire (Pracianire * RU) propose par le
Groupement de Manantali est de 250 300 mm.
En fait on constate couramment que les agriculteurs sment sur les terres quils jugent insuffisamment
submerges (15% des cultures selon Hamdinou Rijks au cours de la campagne 1973-1974). Ceci sexplique par
plusieurs lments de stratgie :
Mme sans arriver maturit le sorgho fournit un fourrage pour le btail
La charge de travail et le cot des premiers semis demeurent suffisamment modrs (la force de travail est
de toutes faon mobilise dans lattente de la dcrue) ce qui permet de courir le risque dune mauvaise
maturation
Le semis est une faon de marquer le domaine foncier
Il semblerait donc particulirement pertinent de mener des tudes systmatiques sur un ensemble de cuvettes
slectionnes :
Dynamique hydrologique de remplissage vidange en fonction dun scnario hydrologique dans le Fleuve
Caractrisation hydrodynamique spatialise de la cuvette (texture, humidit initiale, infiltration, capacit de
rtention)
Suivi de la stratgie de mise en culture
Suivi du dveloppement de la culture (profondeur racinaire, rendement)
Suivi hydrique du sol
Elaboration de courbes de rendement en fonction de la dure de submersion
Etude agronomique de techniques damlioration de la culture de dcrue :
Slection varitale
Travail prliminaire du sol pour amliorer linfiltration
Effets du sarckage et de la lutte contre les adventices
Utilisation de fertilisants
Avantage comparatif du sarclage avant la crue par rapport au sarclage aprs dbut de dcrue sur le gain
de temps dans le calendrier cultural
A -15
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture de Dcrue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
III.A. Analyse du remplissage de la cuvette de Nabadji en rgime naturel et en rgime de soutien artificiel
de crue
Le recours des modles simplifis de la dynamique du Diamel et de la cuvette permet alors de quantifier
limpact de la scheresse naturelle ou de la stratgie de gestion des ouvrages du Fleuve Sngal sur cette cuvette.
Pour cela on a effectu deux simulations sur 25 annes (1952-1998) du fonctionnement hydrologique du systme
Fleuve Sngal, Diamel et cuvette de Nabadji : la premire simulation en rgime naturel du Fleuve, la seconde
en rgime de soutien artificiel de crue.
Les graphiques ci-dessous prsentent, pour la priode 1952-1998, la chronique des surfaces submerges 1 jour
(surface inonde maximum), 15 jours, 3 semaines et 5 semaines en rgime naturel du Fleuve et en rgime de
soutien artificiel de crue.
Graphique des dures de submersion de la cuvette de Graphique des dures de submersion de la cuvette de
Nabadji en rgime naturel Nabadji en rgime de soutien artificiel de crue
Analyse :
Smax Smax
Smin Smin
Smoyen Smoyen
Smoyen priode normale Smoyen priode normale
S moyen priode scheresse S moyen priode scheresse
S inonde 1 anne sur 2 S inonde 1 anne sur 2
S inonde1/2 en priode normale S inonde1/2 en priode normale
S inonde en priode de scheresse S inonde en priode de scheresse
On peut ainsi analyser, dans le cas de la cuvette de Nabadji, leffet de la gestion du barrage de Manantali sur les
caractristiques (intensit, frquence) de linondation, en comparaison du rgime naturel.
Interprtation
A -16
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture de Dcrue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
Sur la priode sche 1973-1998, la superficie cultivable en cultures de dcrue moyenne serait passe de XXX ha
en rgime naturel XXX ha en rgime de gestion, soit une XXX du potentiel cologique de XXX %.
Interprtation
Nota : la mme dmarche pourrait tre applique pour quantifier limpact sur la cuvette de Nabadji dune
stratgie de gestion du Fleuve abandonnant le soutien artificiel de crue.
Conclusion
Nous disposons donc dune mthodologie simple et robuste pour analyser la dynamique pluriannuelle
dinondation dune cuvette et de potentialit de mise en valeur (potentiel cologique de zone humide et potentiel
de mise en valeur agricole par cultures de dcrue) en fonction de scnarios (climatique et de gestion des
ouvrages du Fleuve). Cette mthodologie peut tre mener bien en lespace dune saison dhivernage (de
prfrence deux saisons).
Cette mthodologie peut tre mise eau service dtudes caractre cologique ou agro conomique. Elle pourra
(devra) tre affine pour quantifier les pertes par infiltration (saturation des sols et recharge de la nappe), pour
traiter les cuvettes de dynamique plus complexe (plusieurs chenaux dalimentation, chapelets de cuvettes,), ou
pour tudier limpact damnagements.
Cette mthodologie permet dtudier une ou plusieurs cuvettes mais ne semble pas apte globaliser les rsultats
au niveau de lensemble dune rgion comme la zone du Diamel. Le changement dchelle ncessite des
dmarches complmentaires (tude du fonctionnement des rseaux de dfluent, bilan volume par grands
tronons du Fleuve).
A -17
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture de Dcrue
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III.B. Les contraintes de gestion des barrages pour les cultures de dcrue
Il est noter que les discussions avec les agriculteurs ramnent toujours la catastrophe de 1994 .
Lors de lhivernage 1994-1995 la crue a t trs bonne et lorsque la dcrue a commenc les agriculteurs ont
sem sur de trs grandes surfaces de walo (du moins en priphrie de ce qui devait tre de trs grandes surfaces).
Une nouvelle pointe de crue (correspondant la vidange du barrage de Manantali pour cause de rparation du
parement amont) est alors arrive, engloutissant les jeunes plants et surtout ennoyant pendant prs de trois mois
les zones qui devaient tre semes. La dure de cette seconde crue a t telle que la remise en culture na pas t
possible ce qui a totalement dtruit les espoirs de rcolte
1000
800
cote du Fleuve l'chelle de Sald
600
400
200
0
01/06/90
01/12/90
01/06/91
01/12/91
01/06/92
01/12/92
01/06/93
01/12/93
01/06/94
01/12/94
01/06/95
Une telle erreur de gestion ne doit pas se reproduire : il serait prfrable, lorsque la ncessit de vidange est
planifie, de lcher leau en anticipant le sommet de la crue ou avec le sommet de la crue de faon respecter le
rythme de vidange des zones de walo.
A -18
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture de Dcrue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
La crue artificielle constitue un enjeu environnemental, humain et conomique. Elle permet de prserver la
biodiversit dun cosystme de zone humide en milieu sahlien, garante dquilibres essentiels pour les
populations : par exemple la prservation de lcosystme forestier est une scurit contre les problmes
densablement et de dsertification.
Il reste une incertitude ambiante sur la volont des pays partenaires maintenir sur le long terme cette crue
artificielle.
Le maintien long terme de la crue artificielle semblait apparat comme une conditionnalit du Groupe des
Bailleurs de Fonds pour le financement de lquipement hydrolectrique du barrage de Manantali,
Mais simultanment diverses tudes font des hypothses long terme incompatibles avec le maintien de la
crue artificielle. A titre dexemple lEtude de Ractualisation de la clef de rpartition des cots et charges
des ouvrages communs de lOMVS 1 retient comme base de calcul les potentiels agricoles de :
Mali 9000 ha
Mauritanie 126 000 ha
Sngal 240 000 ha
Ces chiffres impliquent de sacrifier le soutien de crue artificielle et dutiliser toute la capacit de stockage du
barrage de Manantali en priode de crue pour un report de leau vers la saison sche, au dtriment du rgime de
crue et dinondation de la valle.
1
Cette tude, mene la demande du Haut Commissariat de lOMVS, a t remise en janvier 1998 par le
Fiscal Allocation Team de Utah State University. Ses donnes de base ont t prsentes pour approbation en
Conseil des Ministres de lOMVS,
A -19
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture de Dcrue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
A -20
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture de Dcrue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
Annexe 1 : Exemple de fonctionnement dune zone dinondation, le Diamel et dune cuvette de dcrue, la
cuvette de Nabadji. Effets respectifs de la scheresse et de la gestion sur lampleur et la dure de
submersion de la cuvette
La zone du Diamel (cf. Image satellite Spot en fin de crue 1997 page suivante) est organise en plusieurs sous-
systmes mis en vidence par les Units Naturelles dEquipement dfinies par Chaumeny (1973).
16
14
12
11
0
100 000
95 000
90 000
85 000
80 000
75 000
70 000
65 000
60 000
55 000
50 000
45 000
40 000
35 000
30 000
25 000
20 000
15 000
10 000
5 000
0
PK depuis la dfluence du Diamel (m)
Limage satellite montre, lors de la pointe de crue, une continuit hydraulique des diffrents marigots depuis
lentre du Diamel jusqu la jonction avec le Dou. Ceci permet de comprendre la dynamique dinondation de
la zone. La crue pntre dans la zone du Diamel par laxe Diamel lorsque le niveau du Fleuve Matam dpasse
la cote 5.50 6.00 m IGN(cf. Profil topographique en long du Diamel). A mesure que la crue samplifie dautres
axes de pntration de leau du Fleuve dans la zone se mettent en action comme le Waltound hauteur de
Diorbivol. Leau pntre galement dans laval de la zone par le Dou. Lorsque la cote Matam dpasse 11.0m
le Diamel (avec un retard de quelques jours) franchit le seuil de Kobilo et remplit lensemble des bras du rseau
de marigots (danciens bras du Fleuve Sngal qui ont t isols au fil des sicles par des dpts sableux) qui
alimentent les grandes cuvettes dinondation. Chaque Unit dEquipement Naturel a donc un fonctionnement
hydrologique qui lui est propre, li sa situation par rapport au rseau de marigots et au Fleuve Sngal.
La dynamique de linondation dans le Diamel a t suivie lors des crues de 1997 et 1998. La crue de 1997-1998
est particulirement intressante puisquelle a t soutenue par le barrage de Manantali de faon sapprocher au
mieux de lhydrogramme de rfrence OMVS (Hydrogramme Gibb A modifi ORSTOM). Elle fournit donc une
bonne indication quant la dynamique du Diamel et de ses zones dinondation en priode de crue de rfrence.
Diamel 1997-1998 : Cotes IGN Matam et Nabadji
1500
H Matam IGN
1400 H Nabadji Diamel IGN
1300
1200
cote IGN (m)
1100
1000
900
800
700
600
1/1/97 0:00
1/2/97 0:00
1/3/97 0:00
1/4/97 0:00
1/5/97 0:00
1/6/97 0:00
1/7/97 0:00
1/8/97 0:00
1/9/97 0:00
1/1/98 0:00
1/2/98 0:00
1/3/98 0:00
1/4/98 0:00
1/5/98 0:00
1/6/98 0:00
1/7/98 0:00
1/8/98 0:00
1/9/98 0:00
1/10/97 0:00
1/11/97 0:00
1/12/97 0:00
1/10/98 0:00
1/11/98 0:00
1/12/98 0:00
temps
La crue de 1998 a t particulirement forte, les niveaux maximum ayant t de 1m suprieurs ceux de 1997.
La figure ci-dessus reprsente lvolution des niveaux dans le Fleuve Sngal (Matam) et dans le Diamel
(Nabadji 20 km de la dfluence du Diamel). Tant que le niveau dans le Fleuve crot, le niveau du Diamel crot
avec un retard de quelques jours (remplissage). Lorsque le niveau du Fleuve dcrot il dcrot galement sous
leffet conjugu dune alimentation plus faible par le Fleuve et dune vidange par laval. Lorsque le niveau du
Fleuve atteint 10,5 m IGN, le Diamel passe sous le niveau du seuil de Kobilo et se trouve donc coup laval. Il
ne se vidange plus que par un retour au Fleuve Sngal et son niveau est alors suprieur celui du Fleuve.
A -21
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture de Dcrue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
Le remplissage et la vidange de la cuvette de Nabadji ont t suivis au cours des deux crues de 1997 et 1998,
selon une mthodologie simple dveloppe par lIRD et applique sur une dizaine de cuvettes en Rive Gauche et
en Rive Droite du Fleuve. Cette mthodologie consiste dune part lire quotidiennement pendant la crue deux
batteries dchelles limnimtriques installes lune dans laxe de circulation de leau (ici le Diamel) et lautre
dans la cuvette dinondation (la cuvette de Nabadji), dautre part relever au GPS le contour de la zone inonde
intervalles de temps rgulier pendant la crue. Aprs la dcrue le pourtour de la zone cultive a t relev au
GPS ce qui permet de localiser la zone cultive par rapport lextension maximum de la crue.
On obtient ainsi la fois une information sur la relation dynamique entre les niveaux du Diamel et de la cuvette,
et sur la gomtrie de la cuvette comme lillustrent les figures ci-dessous.
Cotes NABADJI rapportes l'chelle 200-300 Cotes NABADJI rapportes l'chelle 200-300
Cote (cm)
260 1150 260 1150
1100 1100
160 160
1050 1050
1000 1000
60 60
950 950
01/08/97 21/08/97 10/09/97 30/09/97 20/10/97 09/11/97 29/11/97 01/08/98 21/08/98 10/09/98 30/09/98 20/10/98 09/11/98 29/11/98
-40 900 -40 900
1997 1998
40500
40000
39500
73500 74000 74500 75000 75500 76000 76500 77000 77500
On peut ainsi dterminer la courbe dvolution de la surface inonde en fonction du temps et les valeurs de
superficie inonde pour diffrentes dures de submersion
A -22
OMVS
Situation actuelle de
LAGRICULTURE IRRIGUEE
en relation avec la gestion des ouvrages du Fleuve Sngal
Rapport de synthse
Version Provisoire
Le secteur irrigu de la Valle du Fleuve Sngal fait cependant face de nombreuses interrogations, regroupes
de manire simplifie dans les quatre questions ci-dessous :
1. Quelle est la ressource en eau disponible et quelles sont les potentialits damnagements hydro-agricoles
compatibles avec cette ressource moyen et long terme ?
2. Comment partager cette ressource en eau entre les diffrents acteurs et au premier titre entre les pays
partenaires ?
3. Comment programmer, arbitrer et grer les investissements ncessaires la cration de linfrastructure de
matrise de leau ?
4. Comment dvelopper le secteur irrigu dans le contexte conomique et sociologique actuels ?
Ces questions sont au cur des proccupations des pouvoirs publics des pays partenaires, de lOMVS, des
organismes Bailleurs de Fonds et, pour certaines dentre elles, des acteurs privs.
La prsente synthse se concentre sur la relation ente la Gestion des eaux du Fleuve Sngal et les besoins et
potentialits du secteur Irrigu.
Nous nabordons donc directement que les questions 1 (adquation entre amnagements et ressource en eau
disponible) et 3 (arbitrages ncessaires dans la gestion de cette adquation).
Nous nabordons la question 2 (partage de la ressource) que sous langle des outils pouvant permettre de grer
une politique de partage dcide par les Etats. Le partage de leau relve en effet avant tout du domaine des
politiques nationales et internationales.
Nous nabordons pas ici la question 4 (dynamique socio-conomique du Secteur Irrigu) qui dpasse le cadre des
responsabilits de lOMVS. Le rle de lOMVS est en effet dassurer la cohrence de la gestion du Fleuve et la
fiabilit de laccs la ressource en eau dans le cadre de partage dfini par les Etats partenaires. La valorisation
aval de cette eau relve des acteurs nationaux et de lorganisation des filires. Ceci ne traduit bien sr pas un
dsintrt ou une sous-estimation de cette question. La contribution du secteur irrigu la production alimentaire
rgionale et nationale, son retour sur les investissements qui lui ont t consentis aux dpens dautres secteurs, sa
complmentarit avec les systmes de production traditionnels (pche, levage et cultures de dcrue) dpendent
essentiellement de la matrise que lon a de cette question difficile. Ainsi , lexception de quelques cas
particuliers, les faibles taux de mise en valeur des primtres irrigus actuellement observs ne rsultent pas
dun manque de disponibilit de la ressource en eau mais dune difficult matriser lorganisation de la filire,
depuis laccs aux crdits de campagne jusqu la commercialisation en passant par lentretien des primtres.
B-2
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire
I. Donnes de base sur lirrigation : la ressource en eau disponible, les potentialits de sols irrigables, les
cultures irrigues et leurs besoins en eau,
La dfinition mme de ressource en eau disponible nest pas simple. Elle dpend fortement de deux facteurs : le
climat et le mode de gestion des rservoirs (dans le cas du Fleuve Sngal il sagit essentiellement du barrage de
Manantali, dune capacit de 8 Milliards de m3). Nous verrons au point 4 les principaux modes de gestion des
rservoirs envisags. Nous prsentons ici les donnes sur la lame deau coule dans le Fleuve au niveau de
Bakel et sur les diffrentes pertes laval (donc non utilisables pour lirrigation).
Le graphique ci-dessous prsente le volume deau annuel coul Bakel depuis le dbut du sicle.
FLEUVE SENEGAL : VOLUME ANNUEL ECOULE A BAKEL
DE 1904 A 1995
45000
VOLUME ECOULE ANNUEL (millions de m3)
40000
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
1904
1909
1914
1919
1924
1929
1934
1939
1944
1949
1954
1959
1964
1969
1974
1979
1984
1989
1994
ANNEE
La lame deau annuelle coule Bakel a atteint 42 milliards de m3 en 1924 mais ntait que de 6,5 milliards de
m3 en 1983, 1984 et 1987. Le graphique illustre la trs forte variabilit interannuelle de ce volume deau :
de 1904 1971 le volume moyen annuel a t de 25,8 milliards de m3
de 1972 1995 il a t de 12,8 milliards de m3,
soit une rduction de moiti de la lame deau coule moyenne Bakel partir de 1972. Au total, de 1904
1995 le volume moyen annuel coul Bakel a t de 22,4 milliards de m3.
Le graphique suivant illustre plus prcisment le caractre de scheresse accentue de la priode 1972-1995
compar lensemble du sicle : 11 des 12 annes les plus sches du sicle ont eu lieu sur cette priode.
Distribution de probabilit des lames d'eau annuelles Bakel (1904-1995)
0.2
0.18
0.16
0.14
0.12
occurence 0.1 1904-1995
0.08
0.06
1904-1971
0.04 priode
0.02
0 1972-1995
0_4
4_8
8_12
12_16
16_20
20_24
1972-1995
24_28
28_32
32_36
36_40
40_44
44_48
1904-1971
volume annuel (milliards de m3) 1904-1995
B-3
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire
Il est donc trs difficile de caractriser de faon simple la ressource en eau annuellement disponible.
Le graphique ci-dessous permet destimer la probabilit dobtenir un certain volume Bakel. Pour un volume
annuel donn Bakel, il fournit en ordonne la probabilit dobtenir au moins ce volume. Ainsi sur la priode
1904-1995 (trait bleu avec cercles) :
le volume annuel de 20,5 milliards de m3 a une probabilit de 0,5 : cela signifie quil est atteint en moyenne
1 anne sur 2.
en revanche le volume de 29 milliards de m3 a une probabilit de 0,2 et ne sera donc dpass quune anne
sur 5 (anne quinquennale humide).
linverse le volume de 12 milliards de m3 a une probabilit de 0,8 ce qui signifie quil sera dpass 4
annes sur 5 (anne quinquennale sche).
Probabilit de la lame d'eau annuelle Bakel (1904-1995)
0.9
0.8
0.7
0.6
Probabilit
0.5
0.4
1904-1971
0.3
1972-1995
0.2
1904-1995
0.1
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
Volume annuel coul Bakel (milliards m3)
Si lon considre la priode 1972-1995 comme priode de rfrence, les volumes disponibles ont t bien
moindres :
le volume de probabilit 0,5 (dpass une anne sur 2) est de 9,5 milliards de m3,
le volume danne quinquennale humide est de 13 milliards de m3,
le volume danne quinquennale sche est de 7 milliards de m3.
Il convient dapporter des corrections cette valeur de volume annuel disponible Bakel :
une partie de cette eau, de lordre de 0,8 milliards de m3 par an, est perdue par vaporation le long du cours
deau entre Bakel et Diama (pour une longueur de 750 km, une largeur moyenne de 300m et une
vaporation moyenne de 10 mm/j,il sagit l destimations, on obtient un volume perdu par vaporation le
long du cours deau de lordre de 0,8 milliards de m3/an ou 22,5 millions de m3/jour ou 21 m3/s).
une partie de ces eaux est perdue par vaporation dans les zones dinondation. Pour une zone inonde de
100 000 ha pendant 3 mois (l encore il sagit uniquement dune estimation) le volume perdu par
vaporation serait de 0,9 milliards de m3.
Les changes (apports ou pertes) avec la nappe viennent galement modifier lestimation du volume deau
annuel disponible. On peut en premire approche faire lhypothse dun bilan quilibr lchelle annuelle
(infiltration vers la nappe en priode de crue, restitution de la nappe en tiage)
Les apports par les pluies sur le bassin laval de Bakel entrent galement en ligne de compte, mais peuvent
tre considres comme faibles.
Les pertes par vaporation au niveau du Lac de Rkiz et du Lac de Guiers, dont le fonctionnement
sapparentent des usages (humains et environnementaux), doivent galement tre prises en compte.
En rsum on peut considrer que les pertes laval de Bakel sont de lordre de 1,5 2,0 milliards de m3.
Cette disponibilit nette de la ressource en eau ne constitue pas une disponibilit relle pour des usages
puisquelle est structure dans le temps avec un apport dominant en priode de crue et faible en priode dtiage.
Seule la gestion du rservoir de Manantali permet deffectuer un report dune partie de leau (celle qui scoule
par le Bafing) de la saison de crue la saison dtiage.
B-4
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire
Il est opportun de rappeler quelques chiffres qui apparaissent parfois dans les dbats ou la littrature (synthse du
PDRG) et qui concernent les surfaces de sols aptes lirrigation (FAO 1977) :
Potentiel de sols cultivables en pluvial dans la valle (sols sableux Diri) 125 000 ha
Potentiel total de sols cultivables dans la Valle : 500 000 ha
Nota : les terres de walo ont des potentialits de terres irrigables et apparaissent donc dans la catgorie des sols irrigables .
Ces potentialits sont uniquement lies aux qualits des sols. Il sagit donc de potentialits virtuelles puisquelles
se heurteraient la contrainte de disponibilit de la ressource en eau.
Le tableau ci-dessous (selon PDRG 1994) donne une ide des calendrier culturaux et des possibilits
dassolement et de rotations entre les trois saisons culturales.
Janv. Fev. Mars Avr. Mai Juin Juil. Aot Sept. Oct. Nov. Dec.
Riz Riz
135 jours 120 jours
Hivernage
Lhivernage correspond traditionnellement la saison de culture pluviale, les cultures tant mises en place ds
les premires pluies. Sur les primtres irrigus de la valle cest le riz qui est la culture dominante, avec de
frquents retards dans le calendrier cultural dus aux difficults de prparation de la campagne (entretien des
GMP, crdits acquisition des semences,).
B-5
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire
LEtude de gestion des ouvrages communs de lOMVS (1987) fournit une valuation des besoins en eau des
cultures (besoins thoriques de la plante et efficience dapplication la parcelle en irrigation gravitaire), rsume
dans le tableau ci-dessous :
4000
3500
Volume (m3)
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
Canne sucre
avril
tomates
legumes
fvrier
Mas contre-saison
dcembre
riz contre saison
octobre
feves
mois
aot
Mas hivernage
Culture
riz hivernage
juin
B-6
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire
Riz Mas
Besoins en eau du riz d'hivernage (Gibb 1987) Besoins en eau du mas d'hivernage (Gibb 1987)
13 092 m3 / ha 6 011 m3 / ha
4000 4000
3000 3000
Besoins mensuels (m3/ha)
1000
1000
Hivernage
0
0
mars
aot
mai
juin
octobre
avril
septembre
dcembre
novembre
janvier
fvrier
juillet
aot
septembre
octobre
dcembre
mai
mars
juin
novembre
janvier
avril
fvrier
juillet
mois
mois
Besoins en eau du riz de contre-saison (Gibb 1987) Besoins en eau du mas de contre-saison (Gibb 1987)
16 919 m3 / ha 7 239 m3 / ha
4000 4000
Contre-saison Chaude
3000 3000
Besoins mensuels (m3/ha)
1000
1000
0
0
mars
aot
mai
juin
octobre
avril
septembre
dcembre
novembre
janvier
fvrier
juillet
aot
septembre
octobre
dcembre
mai
mars
juin
novembre
janvier
avril
fvrier
juillet
mois
mois
4000 4000
3000 3000
Besoins mensuels (m3/ha)
Besoins mensuels (m3/ha)
2000
2000
1000
1000
Hivernage
0
0
octobre
mars
aot
mai
juin
septembre
avril
dcembre
fvrier
juillet
novembre
janvier
aot
septembre
octobre
mars
juin
dcembre
mai
novembre
janvier
fvrier
juillet
avril
mois
mois
4000
3000
Contre-saison Chaude
2000
1000
0
mars
aot
mai
juin
octobre
avril
septembre
dcembre
novembre
janvier
fvrier
juillet
mois
En fait ces besoins en eau des cultures varient dune zone de la valle lautre. Ces chiffres ont une valeur dans
une optique de planification globale. Nous verrons plus loin leur confrontation des mesures de consommation
relle.
B-7
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire
Les donnes ci-dessous sont celles qui ont servi de base lEtude de Gestion des Ouvrages Communs de
lOMVS (Gibb & al 1987) pour la planification densemble de lamnagement de la valle.
Assolements : Ils sont supposs varier dune zone lautre et dune saison lautre selon le tableau suivant :
Delta Basse Valle Moyenne Valle Haute Valle Haut Bassin
Hivernage Riz 80% 60% 50% 30% 30%
Mas 10% 20% 30% 50% 50%
Fves 10% 20% 20% 20% 20%
Contre-saison Riz 80% 60% 50% 30% 30%
Mas 10% 20% 30% 50% 50%
Lgumes 10% 20% 20% 20% 20%
Industrielles Canne 100% 100%
Industrielles Tomate 100%
Les cultures industrielles (canne et tomate) sont considres comme nentrant pas dans un assolement et utilisant
lensemble de la superficie qui leur est alloue.
Efficience : Lefficience brute de transport et distribution est suppose tre de 60% pour le riz, le mas, les fves
et la canne sucre, de 50% pour les lgumes et les tomates. Tenant compte dun retour au rseau de drainage
valu 5%, les efficiences nettes sont respectivement de 65% et 55%. On applique donc des coefficients
multiplicateurs au besoins thoriques la parcelle de 1/0,65 (=1.54) pour le riz, le mas, les fves et la canne
sucre, et de 1/0,55 (=1.82) pour les lgumes et les tomates.
Consommation lhectare cultiv : On obtient ainsi les valeurs de consommation lhectare cultiv pour
lassolement vivrier et les cultures industrielles :
Vivrier Delta Basse Valle Moyenne Valle Haute Valle Haut Bassin Moyenne
pondre
Hivernage 11 700 m3/ha 10 300 m3/ha 9 600 m3/ha 8 200 m3/ha 8 200 m3/ha 10 200 m3/ha
0,65 0,65 0,65 0,65 0,65 0,65
18 000 m3/ha 15 800 m3/ha 14 700 m3/ha 12 600 m3/ha 12 600 m3/ha 15 700 m3/ha
Contre-saison 15 300 m3/ha 13 600 m3/ha 12 600 m3 /ha 10 700 m3/ha 10 700 m3/ha 13 400 m3/ha
0,65 0,65 0,65 0,65 0,65 0,65
23 800 m3/ha 21 500 m3/ha 20 000 m3/ha 17 000 m3/ha 17 000 m3/ha 20 600 m3/ha
Industriel Anne
Canne Sucre 29 100 m3/ha
0,65
44 700 m3/ha
Tomate 10 000 m3/ha
0,55
18 200 m3/ha
Intensification : Les coefficients de mise en valeur (intensification) sont supposs tre de 100% en hivernage et
80% en contre-saison chaude pour lassolement vivrier, de 100% pour les cultures industrielles.
De cette manire, une rpartition de superficies amnages le long de la valle correspond une chronique de
besoins en eau mensuels
B-8
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire
Les graphiques suivants illustrent sur lanne hydrologique 1987-1988 (il sagit dun rsultat de simulation), le
principe de la gestion.
(1) Le premier graphique prsente lhydrogramme rel Bakel de juillet 1987 juin 1988. La crue est
nettement concentre sur les mois d'aot, septembre et octobre, avec un dbit maximum de 1500 m3/s. Les
dbits naturels sont ensuite ngligeables de janvier juin.
(2) Le second graphique prsente lhydrogramme objectif pour le soutien artificiel de la crue superpos
lhydrogramme rel. La gestion consiste :
stocker leau dans le rservoir en phase de monte de crue,
dstocker pendant la pointe de crue de faon raliser lhydrogramme objectif
stocker pendant la fin de la crue
dstocker en saison sche pour les diffrents usages (hydrolectricit, irrigation, navigation)
(3) Le troisime graphique illustre la ralisation de lhydrogramme objectif.
3000
2000
1500
1000
500
0
01/07/87 01/09/87 01/11/87 01/01/88 01/03/88 01/05/88 01/07/88
DATE
3000
(2) VOLUME DESTOCKE Volume dstock en soutien artificiel de crue et d'tiage
EN SOUTIEN ARTIFICIEL
Volume stock pendant la crue
2500 DE CRUE
Ecoulement de base
DEBITS A BAKEL (M3/S)
2000
1500
(1) VOLUME STOCKE
EN MONTEE DE CRUE
(3) VOLUME STOCKE EN
1000 DESCENTE DE CRUE
0
01/07/87 01/09/87 01/11/87 01/01/88 01/03/88 01/05/88 01/07/88
DATE
3000
2000
1500
1000
500
0
01/07/87 01/09/87 01/11/87 01/01/88 01/03/88 01/05/88 01/07/88
DATE
B-9
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire
II. Les objectifs damnagement et de gestion de leau fixs par les diffrents Plans Directeurs.
Les Plans Directeurs , lchelle de la Valle du Fleuve ou dune sous rgion de la Valle, ont pour objectif
de fixer un cadre cohrent aux amnagements irrigus en regard des contraintes de disponibilit long terme de
la ressource en eau.
Il est videmment intressant danalyser la cohrence (ou le dficit de cohrence) entre ces diffrents documents
qui orientent les stratgies damnagement dans la Valle du Fleuve. Pour chacun deux nous avons donc
recens :
Les programmations de superficies amnager
Les prvisions de besoins en eau (superficies mises en valeur, coefficients dintensification,
consommations,)
B - 10
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire
LEtude de gestion des ouvrages communs de lOMVS, ralise en 1987 avant la mise en service du barrage de
Manantali, avait pour objectif de dfinir les bases de la gestion ultrieure de ces ouvrages, en comparant
diffrents scnarios de compromis entre lhydrolectricit, lirrigation, la navigation, lenvironnement et les
usages traditionnels lis la crue.
Au-del de la phase de remplissage du barrage (lachvement du remplissage tait alors prvu pour 1991),
lEtude de gestion des ouvrages communs prconisait deux phases :
une phase transitoire pendant laquelle on aurait assur un soutien artificiel de crue.
une phase long terme o le soutien artificiel de crue aurait t abandonn.
Ltude de Gibb faisait lhypothse que le problme de la disponibilit de la ressource en eau pour lirrigation ne
se posait quen comptition avec le soutien de crue artificiel, le seuil de cette comptition tant tabli une
superficie amnage en irrigation de 100 000 ha. A ce seuil il tait considr que lautosuffisance alimentaire de
la Valle tait atteinte et que ladaptation des agriculteurs lirrigation tait acquise, ce qui permettait labandon
progressif des traditionnelles cultures de dcrue (Etude Gibb, rapport dfinitif, chapitre 8 Conclusions).
Phase transitoire : Ainsi pendant une premire phase (jusqu atteindre les 100 000 ha irrigus) on
maintiendrait un soutien artificiel de crue (crue artificielle dun volume de 7,5 milliards de m3) par la gestion du
barrage de Manantali,
La rpartition suppose des 100 000 ha tait la suivante :
Assolement Polyculture Sucre Tomate Total
Haut Bassin 5 000 ha 5 000 ha
Haute Valle 9 000 ha 9 000 ha
Moyenne Valle 20 000 ha 20 000 ha
Basse Valle 25 000 ha 4 550 ha 29 550 ha
Delta 26 000 ha 8 450 ha 2 000 ha 36 450 ha
Total 85 000 ha 13 000 ha 2 000 ha 100 000 ha
Long terme : Au-del (une fois atteints les 100 000 ha irrigus) une seconde phase pourrait progressivement
abandonner le soutien artificiel de crue et reporter sur la saison sche un volume deau plus important pour
rpondre la demande de surfaces irrigues supplmentaires. Il tait prvu que lirrigation pourrait alors se
dvelopper jusqu 250 000 ha avant de se heurter de nouvelles contraintes de disponibilit en eau.
Besoins en eau des cultures : Les besoins thoriques la parcelle des diffrentes cultures sont ceux prsnets
dans la partie I.
Assolements : Ils sont supposs varier dune zone lautre et dune saison lautre selon le tableau suivant :
Delta Basse Valle Moyenne Valle Haute Valle Haut Bassin
Hivernage Riz 80% 60% 50% 30% 30%
Mas 10% 20% 30% 50% 50%
Fves 10% 20% 20% 20% 20%
Contre-saison Riz 80% 60% 50% 30% 30%
Mas 10% 20% 30% 50% 50%
Lgumes 10% 20% 20% 20% 20%
Industrielles Canne 100% 100%
Industrielles Tomate 100%
Les cultures industrielles (canne et tomate) sont considres comme nentrant pas dans un assolement et utilisant
lensemble de la superficie qui leur est alloue.
Efficience : Lefficience brute de transport et distribution est suppose tre de 60% pour le riz, le mas, les fves
et la canne sucre, de 50% pour les lgumes et les tomates. Tenant compte dun retour au rseau de drainage
valu 5%, les efficiences nettes sont respectivement de 65% et 55%. On applique donc des coefficients
B - 11
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire
multiplicateurs au besoins thoriques la parcelle de 1/0,65 (=1.54) pour le riz, le mas, les fves et la canne
sucre, et de 1/0,55 (=1.82) pour les lgumes et les tomates.
Consommation lhectare cultiv : On obtient ainsi par zone les valeurs de consommation lhectare cultiv
pour lassolement vivrier et les cultures industrielles. Dans cahque case du tableau suivant on prsente les
besoins nets la parcelle pour un hectare cultiv, lefficience nette de tranport et distribution, les besoins bruts
pour un hectare cultiv :
Vivrier Delta Basse Valle Moyenne Valle Haute Valle Haut Bassin Moyenne
pondre
Hivernage 11 700 m3/ha 10 300 m3/ha 9 600 m3/ha 8 200 m3/ha 8 200 m3/ha 10 200 m3/ha
0,65 0,65 0,65 0,65 0,65 0,65
18 000 m3/ha 15 800 m3/ha 14 700 m3/ha 12 600 m3/ha 12 600 m3/ha 15 700 m3/ha
Contre-saison 15 300 m3/ha 13 600 m3/ha 12 600 m3 /ha 10 700 m3/ha 10 700 m3/ha 13 400 m3/ha
0,65 0,65 0,65 0,65 0,65 0,65
23 800 m3/ha 21 500 m3/ha 20 000 m3/ha 17 000 m3/ha 17 000 m3/ha 20 600 m3/ha
Industriel Anne
Canne Sucre 29 100 m3/ha
0,65
44 700 m3/ha
Tomate 10 000 m3/ha
0,55
18 200 m3/ha
Intensification : Les coefficients de mise en valeur (intensification) sont supposs tre de 100% en hivernage et
80% en contre-saison chaude pour lassolement vivrier, de 100% pour les cultures industrielles.
Les besoins en eau rsultants taient estims 3,4 milliards de m3 par an.
Le tableau et le graphique ci-dessous indiquent les besoins mensuels en volume et en dbits pour ces hypothses.
Superf. (ha) 100000 Besoins en eau d'irrigation des 100 000 ha irrigus prvus dans l'Etude Gibb 1987
V (10^6 m3) Q (m3/s) V(10^6m3)
180
Anne 3386.4
B - 12
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
(la prsentation ci-dessous du PDRG est volontairement concise et focalise sur les aspects directement lis la
gestion du Fleuve et notamment la disponibilit de la ressources en eau. Le lecteur intress par une vision
plus exhaustive se reportera au texte complet du PDRG)
Le Plan Directeur Rive Gauche, dont la synthse a t publie en janvier 1994, visait dfinir la stratgie de
dveloppement de la rive gauche pour une priode de 25 ans (1992-2017) avec comme objectifs affichs
dassurer lautosuffisance alimentaire des populations locales, de contribuer lautosuffisance alimentaire du
pays, de prserver et damliorer lenvironnement et les conditions de vie des populations. Il a donc t labor
et prsent comme une recherche de compromis optimis entre social, conomie et cologie.
Le PDRG tait destin servir de cadre de rfrence unique pour toutes les interventions dans la rive
gauche de la valle (Synthse PDRG p. 12), quelles soient le fait de lEtat, dinvestisseurs privs, daides
extrieures ou dONG.
Aprs analyse comparative de cinq scnarios (selon trois critres conomiques et financiers, deux critres
sociaux, un critre cologique) et arbitrage de la part des autorits sngalaises en concertation avec la Banque
Mondiale, le PDRG sarticule autour des objectifs de planification suivants :
63 000 ha quips lirrigation lhorizon 2002 (53 000 ha de cultures vivrires mis en valeur 100% et
coefficient dintensit culturale 1.50, 10 000 ha de cultures industrielle de Canne Sucre) et
98 000 ha quips lirrigation lhorizon 2017 (88 000 ha de cultures vivrires mis en valeur 100% et
coefficient dintensit culturale 1.60, 10 000 ha de cultures industrielles de Canne Sucre). Ces chiffres de
superficies incluaient les 40 000 ha dj amnags pour les cultures vivrires irrigues en 1994, dont il tait
considr que 19 000 ha devaient tre rhabilits, ainsi que les 10 000 ha de culture industrielle de Cane
Sucre.
Il est noter que le PDRG mettait en avant les chiffres de 53 000 ha lhorizon 2002 et 88 000 ha
lhorizon 2017, les 10 000 ha de cultures industrielles existantes (Compagnie Sucrire Sngalaise
Richard Toll et production industrielle de tomates) tant traits sparment (Synthse PDRG p. 13 o le non
vivrier apparat pour 10000 ha).
un soutien artificiel de crue garantissant :
33 000 ha de cultures de dcrue chaque anne (submersion suprieure 15 jours)
62 000 ha de pturages et forts (submersion infrieure 15 jours)
Le tableau ci-dessous rcapitule les prvisions de superficies amnages par Dpartement aux diffrents horizons
1992 (existant), 2002 et 2017.
PDRG 94 1992 2002 2017
Superficie Prvision de superficie Prvision de superficie
Amnage (ha) amnage (ha) amnage (ha)
Dagana 23 400 29 000 43 100
Podor 8 500 12 000 20 800
Matam 6 100 8 500 15 700
Bakel 2 000 3 500 8 400
Total vivr. 40 000 53 000 88 000
Cult. Ind. 10 000 10 000 10 000
Total irrig. 50 000 63 000 98 000
La mise en uvre tait prvue en trois phases (1992-1995 ; 1996-2002 ; 2003-2017), chaque phase devant se
conclure par une valuation.
La premire phase devait donner lieu la ralisation de la majeure partie des amnagements structurants
(adducteurs, missaires, grandes stations de pompage) et la mise en place des mesures daccompagnement.
La seconde phase devait mener la rhabilitation des primtres existants et la cration de nouveaux
primtres au rythme de 1 850 ha/an.
La troisime phase devait poursuivre le rythme damnagements nouveaux et accompagner le secteur irrigu
pour lamener un taux dintensification de 160%.
Le PDRG prvoyait la mise en place dune Haute Autorit charge du pilotage du PDRG.
13
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
Besoins en eau des cultures : Les besoins thoriques la parcelle des diffrentes cultures sont les mmes que
pour lEtude Gibb 1987 (cf. partie I).
Assolements : Lassolement est suppos homogne sur lensemble de la rive gauche selon le tableau suivant :
Rive Gauche
Hivernage Riz 50%
Mas 30%
Fves & divers 20%
Contre-saison Riz 50%
Mas 30%
Lgumes 20%
Industrielles Canne 100%
Industrielles Tomate 100%
Les cultures industrielles (canne et tomate) sont considres comme nentrant pas dans un assolement et utilisant
lensemble de la superficie qui leur est alloue.
Efficience : Lefficience nette de transport et distribution est suppose tre de 65% pour lensemble des cultures,
soit un coefficient multiplicateur des besoins la parcelle de 1/0,65 (=1.54)
Consommation lhectare cultiv : On obtient ainsi les valeurs de consommation lhectare cultiv pour
lassolement vivrier et les cultures industrielles :
Vivrier Moyenne Industriel Anne
Hivernage 9 600 m3/ha Canne Sucre 29 100 m3/ha
0,65 0,65
14 800 m3/ha 44 700 m3/ha
Contre-saison 12 600 m3/ha Tomate 10 000 m3/ha
0,65 0,55
19 500 m3/ha 18 200 m3/ha
Anne 17 160 m3/ha
(coef int = 1.6) 0,65
26 400 m3/ha
Intensification : Les coefficients de mise en valeur (intensification) sont supposs tre de 100% en hivernage et
50% et 60% en contre-saison chaude respectivement lhorizon 2002 et lhorizon 2017 pour lassolement
vivrier, de 100% pour les cultures industrielles.
Le tableau ci-dessous indique les besoins mensuels et annuels en volume et en dbits pour 53 000 ha (horizon
2002), 88 000 ha (horizon 2017) dassolement vivrier et pour 10000 ha de Canne Sucre.
Pour les 98 000 ha amnags prvus en rive gauche lhorizon 2017 par le PDRG, les besoins annuels en
eau dirrigation seraient de 2,8 milliards de m3.
14
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
Thoriquement les Schmas hydrauliques sinscrivent dans le cadre fix par le Plan Directeur et ont pour
objet de dfinir les moyens hydrauliques (adducteurs, missaires, ouvrages de contrle) pour fiabiliser laccs
la ressource. Les principaux Schmas Hydrauliques issus du Plan Directeur Rive Gauche sont :
Ltude des adducteurs du Delta Rive Gauche
Le Schma Hydraulique du Dpartement de Podor
Les Schmas Hydrauliques du Dpartement de Matam (Dioulol et Diamel)
Pratiquement on constate que les Schmas Hydrauliques oublient en partie le Plan Directeur et redfinissent
des normes ou des objectifs de superficies amnager. A titre dexemple nous dtaillons quelques donnes du
Schma Hydraulique du Dpartement de Podor (1996-1998) :
Sur le Dpartement de Podor, partant dune superficie amnage de 8500 ha en 1992, les objectifs du PDRG
taient de 12 000 ha en 2002 et 20 800 ha en 2017, ce qui correspondait respectivement des allocations en eau
de 317 Millions de m3 en 2002 et 550 Millions de m3 en 2017.
Le Schma Hydraulique, sur la base dune analyse des besoins des populations en amnagements
hydroagricoles, prvoit en phase 1 une superficie de 22 088 ha (11067 ha de Primtres Irrigus Villageois
(PIV) et Groupements dAgriculteurs (GA) existants exploitables ; 5197 ha de Primtres Irrigus Privs (PIP)
existants exploitables ; 1727 ha de PIV et GA existants non exploitables rhabilits ; 4097 ha de nouveaux
amnagements en PIV et GA), qui serait porte en phase 2 29 588 ha.
Le tableau suivant claire les carts de superficies amnages, de volumes totaux consomms ou encore de
dbits mensuels de pointe entre le PDRG et le Schma Hydraulique de Podor (phase 1 et phase 2) :
Les diffrences entre Schma Hydraulique et PDRG, tant en termes de volumes que de dbits mensuels de pointe
sont donc trs sensibles. En dehors de la priode de crue (o la ressource en eau est abondante) la phase 1 excde
le PDRG de 25% en dbits mensuels de pointe et de 30% en volumes. La phase 2 excde quant elle le PDRG
(toujours hors priode de crue) de 62% en dbits mensuels de pointe et de 73% en volumes. LEtude a
lhonntet de poser ouvertement la question de la cohrence court, moyen et long terme par rapport au PDRG.
Lapproche du Schma Hydraulique repose sur une analyse des besoins des populations en primtres irrigus,
dans un contexte actuel o la disponibilit de leau ne semble pas tre une contrainte. Or si le mme
raisonnement est men tout le long de la Valle, et si le Secteur irrigu trouve rellement son essor (notamment
les initiatives prives, non abordes dans le Schma Hydraulique) , cest bien une situation de pnurie et de
conflit sur leau que lon sera confronts.
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
Les terres arables en Mauritanie sont estimes 502 000 ha, dont 137 000 ha aptes lirrigation le long du
Fleuve.
Le cadre gnral de lirrigation en Rive Droite du Fleuve tait jusque dans les annes 1980 caractris par :
un Amnagement Public ralis par une Socit Publique (SONADER).
une politique de production centre sur la filire rizicole
une organisation cooprative des irrigants
Le poids de la filire rizicole peut tre illustr par les chiffres de production et dimportation de lanne 1996 :
on estime que production et importations ont t du mme ordre de grandeur : 66 000 t chacun, soit une
consommation nationale de lordre de 130 000t (sources Politiques et Stratgies). Les filires de
diversification, bien que faisant lobjet de nombreuses esprances, souffrent de ltroitesse du march local et
national et de labsence de dispositif permettant une exportation concurrentielle sur le march mondial.
A partir des annes 1980 la volont nationale a t de faire voluer le secteur irrigu selon les lignes directrices
suivantes :
un dsengagement progressif de lEtat, tant dans ses investissements que dans son intervention sur la partie
commerciale de la filire Riz,
louverture aux investissements privs, accompagne par lvolution de la politique foncire et de la
politique de crdit, et par un rle accru accord aux organisations socio-professionnelles,
un objectif de rentabilisation des investissements publics et de recouvrement des cots publics dirrigation,
des objectifs de diversification des filires de production,
la valorisation et lconomie de la ressource en eau.
Le Programme de Dveloppement Intgr de lAgriculture Irrigue Mauritanienne (PDIAIM) est loutil destin
concrtiser ces objectifs.
Nous ne disposons pas des lments du PDIAIM concernant les objectifs de surfaces amnages et les besoins en
eau rsultants
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
PDIAIM suite
Les objectifs du PDIAIM et le contenu du Programme sont synthtiss dans le document PDIAIM : rapport de
prparation
Le Programme vise :
Laccroissement significatif et durable de la valeur ajoute de lagriculture mauritanienne
La cration demploi et de revenus dans les zones rurales dirrigation, pour amliorer les conditions
conomiques et socilaes des populations, rduire La pauvret et freiner lexode
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
1. L Etude de gestion des ouvrages communs de lOMVS (1987) nenvisageait le maintien dune crue
artificielle que pendant une phase provisoire qui prendrait fin lorsque 100 000 ha irrigus seraient amnags (et
oprationnels). Aujourdhui (1998) plus de 125 000 ha sont amnags, mais loin du degr doprationnalit que
lon attend deux (coefficient dintensification de 0,6 au lieu de 1,6). Les enjeux environnementaux ont amen
les pays faire le choix du maintien de la crue artificielle. Il est donc impratif de matriser dans ce cadre les
volutions futures des superficies amnages.
2. Le PDRG nest pas cohrent avec lEtude de Gestion des Ouvrages Communs de lOMVS. Il fait en effet le
pari de maintenir un soutien artificiel de crue tout en dveloppant 100 000 ha amnags et irrigus sur la seule
Rive Gauche. Or lEtude de Gestion des Ouvrages Communs de lOMVS prvoyait la mme surface amnage
pour lensemble de la Valle
3. Les Schmas Hydrauliques pour la mise en uvre du PDRG dpassent eux-mmes les objectifs et les normes
fixs par le PDRG ce qui terme ne peut quamplifier les tensions sur la ressource en eau.
4. Le dveloppement de linitiative prive dans le Secteur Irrigu, vivement sollicit par les Etats, nest pas
prpar au niveau des Plans Directeurs : comment favoriser limplantation de primtres privs tout en
imposant une limite dans la superficie amnage ?
5. Un pas important franchir est de raisonner non plus seulement en objectifs de surfaces amnager, mais
aussi en partage de la ressource en eau entre les acteurs : partage entre les pays, partage entre les rgions le long
du Fleuve, partage entre les diffrents types de primtres (casiers, primtres villageois, primtres privs,
primtres industriels,)
Dans la partie suivante nous faisons le point sur la situation actuelle de lirrigation le long de la Valle avant
daborder en dernire partie les modes de gestion envisageables.
18
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
De faon dissocier les donnes fixes des donnes conjoncturelles nous avons structur lanalyse de la situation
actuelle en trois parties :
Les surfaces amnages et les surfaces exploitables
Les surfaces cultives et les coefficients dintensification
Les consommations en eau
Des informations actualises sur les superficies amnages, exploitables et irrigues dans le Bassin du Fleuve
Sngal ont t regroupes par les pays partenaires dans le cadre de lactualisation du modle macro-conomique
de lOMVS (Dpartement Technique de lOMVS et Socit AGRER). Ces donnes traites sont en cours de
validation auprs des pays et ne seront accessibles quune fois valides.
En labsence de ces dernires actualisations il est ncessaire davoir recours diffrentes sources pour tablir des
tableaux de superficies amnages, exploitables et irrigues le long de la valle. Ces diffrentes sources ne
correspondent pas toujours aux mmes annes et ne sont pas toujours cohrentes entre elles. Les donnes
prsentes ci-dessous sont principalement issues des sources suivantes :
Annuaire Statistique de la Valle du Fleuve Sngal (rive gauche). Annuaire 1995/1996. SAED
Communications directes de lOMVS
Modle macro-conomique du Bassin du Fleuve Sngal. Rapport AGRER 1994
PDIAIM
Etude de la Filire Riz en Mauritanie
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
Rive Droite :
Donnes :
Nota : les donnes que nous avons pour la Rive Droite ne nous permettent pas de retracer lvolution des
superficies amnages, et exploitables. Les contacts prvus avec la SONADER devraient nous permettre de
complter cette partie.
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
Rive Gauche :
Donnes :
80000
60000
50000
DAGANA
40000
30000
20000
PODOR
10000 MATAM
BAKEL
0
1965-1966
1966-1967
1067-1068
1968-1969
1969-1970
1970-1971
1971-1972
1972-1973
1973-1974
1974-1975
1975-1976
1976-1977
1977-1978
1978-1979
1979-1980
1980-1981
1981-1982
1982-1983
1983-1984
1984-1985
1985-1986
1986-1987
1987-1988
1988-1989
1989-1990
1990-1991
1991-1992
1992-1993
1993-1994
1994-1995
1995-1996
1996-1997
1997-1998
1998-1999
1999-2000
2000-2001
anne
Evolution des superficies amnages en Rive Gauche par type de 1965 1998
(sources SAED)
90000
80000
70000
60000
superficie amnage (ha)
40000
30000
Amnagements Publics SAED
20000
10000
Amnagements Privs en cultures industrielles
0
66 66
67 67
68 68
69 69
70 70
71 71
72 72
7 3 73
74 74
75 75
76 76
77 77
78 78
79 79
80 80
8 1 81
82 82
83 83
84 84
85 85
86 86
87 87
88 88
8 9 89
90 90
91 91
92 92
93 93
94 94
95 95
96 96
9 7 97
8
99
19 -19
10 -19
19 -10
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
-1
65
19
anne
On ne dispose pas de donnes sur lvolution au fil des annes du taux dabandon des amnagements.
Rythme damnagement
Lvolution des superficies amnages en Rive Gauche du Fleuve rsulte de la conjonction :
dune politique continue de la SAED damnager de nouveaux primtres (1000 ha/an sur les dix dernires
annes) incluant une politique active de mobilisation de financements extrieurs,
dun dveloppement explosif des amnagements privs depuis la fin des annes 1980 (13700 ha en 6 ans
soit 2 300 ha/an entre 1991 et 1997, mais seulement 500 ha/an sur les 4 dernires annes).
21
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
Labandon damnagements semble concerner, en 1998, de lordre de 20% des superficies amnages. Nous
rappelons que la SAED considre comme abandonn un primtre qui na pas t cultiv 3 annes de suite.
Les inventaires par tldtection de la mise en culture des primtres permettent ainsi un recensement
automatique de ces superficies abandonnes. Les estimations menes par la SAED ont fortement vari de 1995
(3600 ha abandonns) 1998 (15400 ha abandonns) ce qui est probablement imputable en premier lieu la
mthode destimation qui a pu amener une sous-estimation en 1995. Il est donc difficile destimer un rythme
dabandon (ce concept mme nest peut-tre pas pertinent) mais on peut penser que plus de 10 000 ha ont t
abandonns au cours des dix dernires annes, soit un rythme suprieur 1000 ha/an.
Selon la SAED la majeure partie de ces abandons concerne les primtres privs, dvelopps une poque o
laccs aux crdits (notamment crdits de campagne) tait trs facile et o les stratgies taient autant des
stratgies de marquage foncier que des stratgies de production agricole. Ainsi en quelques annes (cf.
graphique) 35 000 ha ont t amnags sur initiative prive, mais leur mise en valeur ne dpasse pas 5000 ha.
Bon nombre de ces primtres ont t construits de faon sommaire, louverture de canaux et la construction de
diguettes tant ralises au grader sans travaux complmentaires de compactage des infrastructures ou de
planage des parcelles. La faible productivit de ces amnagements et le durcissement progressif des conditions
de crdit (dabord moratoire puis arrt) ont entran labandon de ces primtres.
On notera toutefois que dautres causes ont pu contribuer des abandons tant en primtres privs que publics,
sans quil soit possible de faire la part des causes dterminantes :
les blocages de laccs au crdit (dj cit)
les problmes de salinit (gnralement lis la dficience ou labsence du drainage),
des difficults chroniques dalimentation en eau (aval du Dioulol , aval du Lampsar)
des primtres implants sur des sols trop lgers.
les pannes de GMP
la faiblesse de lentretien (affouillements et renards dans les berges des canaux).
On retrouve en fait un faisceau de causes qui sont lorigine du trs faible coefficient dintensification des
primtres, la marge dgage tant trop faible pour inciter les agriculteurs rester sur des primtres irrigus
quand dautres systmes de production prsentent moins de contraintes et de risques.
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
On entend par superficie cultive totale la somme des superficies cultives chaque saison. Ainsi une parcelle
dun hectare cultive en hivernage et en contre saison chaude est comptabilise deux fois et compte donc pour 2
hectares.
On appelle coefficient dintensification le rapport de la superficie cultive ainsi dfinie sur la superficie
exploitable.
Les mmes sources que cites plus haut donnent des informations sur les surfaces mises en valeurs au sein des
amnagements exploitables
Pour lanne 1995/1996 la superficie totale cultive en vivrier (39822 ha) se rpartissait comme suit :
% de superficie Riz Mas Sorgho Tomate autre Total
cultive
Dagana 93 0 4 2 100
Podor 61 10 13 16 100
Matam 48 48 0 4 100
Bakel 45 48 0 7 100
Valle Rive Gauche 78 9 6 7 100
On constate trs nettement que le riz voit sa prdominance diminuer au profit du mas sorgho mesure que lon
remonte vers lamont. Par ailleurs la diversification (tomates et autres) semble fonctionner particulirement bien
sur le Dpartement de Matam.
Le coefficient dintensification, estim sur la valeur connue au Sngal, serait de 60%, comparer aux 160%
prvus dans les Etudes initiales.
Si lon extrapole partir des donnes Sngal, lassolement sur la Valle serait de 78 % riz, 9% mas-sorgho et
13% cultures de diversification, ce qui valide les hypothses de lEtude de Gestion des Ouvrages Communs de
lOMVS (1987).
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
Rive Droite : Nota : Les contacts prvus avec la SONADER devraient nous permettre de complter cette partie
comme pour la Rive Droite
Les valeurs de superficies irrigues recenses par la SONADER et prsentes dans le rapport Politique et
Stratgies Gnrales pour le Dveloppement du Secteur Rural Horizon 2010 du MDRE permettent de retracer
sur le graphique ci-dessous lvolution des superficies irrigues depuis 1985.
Mise en valeur des amnagements irrigus vivriers RIve Droite de 1965 1998
100000 100
90000 90
80000 80
70000 70
Superficie amnage
60000 60
superficie (ha)
30000 30
20000 20
10000 10
0 0
66 66
67 7
68 68
69 9
70 0
71 71
72 2
73 73
74 74
75 5
76 6
77 77
78 8
79 79
80 80
81 1
82 82
83 83
84 84
85 85
86 6
87 7
88 88
89 9
90 90
91 91
92 2
93 3
94 94
95 95
96 96
97 97
8
10 196
19 196
19 197
19 197
19 197
19 197
19 197
19 198
19 198
19 198
19 198
19 199
19 199
99
19 19
19 10
19 19
19 19
19 19
19 19
19 19
19 19
19 19
19 19
19 19
19 19
19 19
19 19
19 19
19 19
19 19
19 19
19 19
-1
-
-
65
19
anne
Rive Gauche :
Lannuaire statistique de la SAED donne un bilan dtaill de la mise en valeur des primtres irrigus depuis
1965 qui permet de retracer lvolution de la mise en valeur des primtres irrigus en cultures vivrires.
Mise en valeur des amnagements irrigus vivriers RIve Gauche de 1965 1998
100000 100
90000 90
80000 80
70000 70
Superficie amnage
60000 60
superficie (ha)
40000 40
30000 30
20000 20
10000 10
0 0
66 66
67 67
68 68
69 69
70 70
71 71
72 72
73 73
74 74
75 75
76 76
77 77
78 78
79 79
80 80
81 81
82 82
83 83
84 84
85 85
86 86
87 87
88 88
89 89
90 90
91 91
92 92
93 93
94 94
95 95
96 96
97 97
8
99
19 -19
10 -19
19 -10
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
19 -19
-1
65
19
anne
Les coefficients dintensification sont trs faibles. Il nest pas possible de retracer lvolution du coefficient
dintensification net (surfaces cultives sur surfaces exploitables), les donnes de surfaces exploitables ntant
pas disponibles pour les annes antrieures 1995/1996.
On constate que la part du riz dans lassolement vivrier moyen est stable 80% depuis plus de 15 ans (ce qui
valide lhypothse de lEtude de Gestion des Ouvrages Communs de lOMVS).
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
La SAED, travers le Programme Gestion de lEau men en collaboration avec lUniversit Catholique de
Louvain (K.U. Leuwen), a dvelopp et appliqu et une mthodologie de suivi des consommations deau dans un
primtre irrigu. Cette mthodologie repose sur :
une estimation quotidienne des dbits et volumes la station de pompage (mesure du niveau amont -fleuve-
et du niveau aval -canal- , nombre de pompes en action, caractristiques des pompes, consommation
lectrique),
un suivi de la dynamique de remplissage vidange des parcelles (cartographie des sols et des cultures, suivi
de parcelles reprsentatives : remplissage, vidange et suivi par rglettes de la dynamique des niveaux).
Elle permet notamment de dissocier les consommations la parcelle des pertes sur les rseaux de canaux
(transport et distribution). Elle pourrait tre gnralise avec profit le long du Fleuve sur des primtres jugs
reprsentatifs pour alimenter un observatoire des consommations en eau.
Lencadr ci-dessous prsente les rsultats de suivi sur une campagne dhivernage de 3 primtres irrigus.
Il est intressant de comparer ces consommations relles avec les estimations des Plans Directeurs (Etude de
Gestion des Ouvrages Communs de lOMVS, PDRG)
Pont- Ndiaye Ar LaoEtude Gibb PDRG
Gendarme (Delta et
Basse Valle)
Consommation nette moyenne dune 13 154 m3/ha 13 594 m3/ha 11 484 m3/ha 11 000 m3/ha 9 600 m3/ha
parcelle cultive en hivernage (m3/ha)
Efficience de transport et distribution 0,79 0,96 0,70 0,65 0,65
Consommation brute moyenne dune 16 650 m3/ha 14 160 m3/ha 16 405 m3/ha 16 900 m3/ha 14 800 m3/ha
parcelle cultive en hivernage
Ces trois mesures viennent valider les normes de consommation brute lhectare cultiv de lEtude Gibb.
Letude Gibb semble sous-estimer les consommations nettes la parcelle et sur-estimer les pertes de transport et
distribution. Les deux erreurs squilibrent.
En revanche les normes du PDRG semblent sous-estimer globalement la consommation.
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
Les mesures ayant valid les estimations de consommation en eau lhectare cultiv prconises par lEtude de
Gestion des Ouvrages Communs de lOMVS (Gibb 1987) il nous est possible dvaluer la consommation
actuelle en eau dirrigation sur lensemble de la Valle. Les calculs dvelopps ci-dessous amnent une
valuation de 1,485 Milliard de m3 par an pour lensemble de la valle.
hypothses de calcul :
Estimation des
consommations nettes
lhectare irrigu
Hivernage 15 700 m3/ha
Contre-saison 20 600 m3/ha
Industriel 44 700 m3/ha
Rsultats :
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
D. Vision rgionalise des superficies amnages et exploitables, du niveau de mise en valeur et des
consommations en eau. Confrontation avec la programmation des Plans Directeurs
Le tableau de la page suivante rcapitule, partir des diffrentes sources cites plus haut, les estimations de
superficies amnages et exploites au cours de la saison 1997-1998 sur lensemble du Bassin du Fleuve.
Les amnagements dgrads, qui ne sont plus en tat dtre irrigus, pourraient reprsenter 18% de
lensemble (projection des estimations en rive gauche) soit plus de 22 000 ha. Les amnagements
exploitables seraient donc de lordre de 105 000 ha.
La mise en valeur totale peut tre estime 68 420 ha, soit un coefficient dintensification sur les
superficies irrigables de 0,65 (ou de 0,54 sur lensemble des superficies amnages).
La consommation totale en eau dirrigation sur lanne peut tre estime 1,485 Milliard de m3
On notera quun inventaire des stations de pompage le long du Fleuve a t ralis par le Dpartement technique
de lOMVS fin 1998. Les Groupes Moto Pompe (GMP) nont pas t recenss dans le dtail, tant donn leur
multitude et leur mobilit, mais leur nombre a t estim par zone, en concertation avec les conseillers de
dveloppement rural de chaque zone. A chaque station de pompage ou groupe de GMP devrait pouvoir tre
associ une superficie amnage ce qui permettrait daffiner ou valider les chiffres de superficie amnage
globale.
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
Valle Rive Droite (2) TRARZA (2) BRAKNA (2) GORGOL (2) GuiDiMAkA
Mauritanie
Amnags 40 261 ha Amnags 28 603 ha Amnags 4 200 ha Amnags 7 458 ha Amnags
* exploit. * exploit. * exploit. * exploit. * exploit.
* aband. * aband. * aband. * aband. * aband.
Irrigus 46 600 ha Irrigus 31 396 ha Irrigus 10 672 ha Irrigus 3 319 ha Irrigus 1 213 ha
Hiv 23 906 ha Hiv ( ?) 13 494 ha Hiv 5 805 ha Hiv 2 665 ha Hiv 842 ha
CS 11 694 ha CSF ( ?) 912 ha CSF 3 057 ha CSF 654 ha CSF 371 ha
CSC ( ?) 4 890 ha CSC 1 810 ha CSC 0 ha CSC 0 ha
Ind. 11 000 ha Ind. 11 000 ha Ind. 0 ha Ind. 0 ha Ind. 0 ha
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
IV. Stratgies damnagement irrigu le long du Fleuve et moyens de gestion du partage de la ressource en
eau
Synthse :
Lobjectif de 100 000 ha amnags fix par lEtude Gibb (1987) pour la phase transitoire de maintien de la
crue artificielle est dores et dj atteint et dpass en termes de superficies amnages et exploitables pour
lirrigation.
Il est cependant hasardeux de se fixer de nouveaux objectifs la hausse de superficies amnages, sans les
traduire en termes dallocation de la ressource en eau, compatible avec la dcision de maintien dun
soutien artificiel de crue prise par les Etats et les bailleurs de fond.
En effet tout est en place pour que la disponibilit de la ressource en eau devienne trs rapidement une
contrainte effective pour peu que le Secteur Irrigu se dynamise. Ceci entranerait rapidement des
tensions fortes entre les usagers et ventuellement entre les Etats partenaires.
Les plans directeurs prsents dans la partie 2 et la situation actuelle synthtise dans le tableau de la page 28
conduisent aux conclusions suivantes :
Dtail :
Force est de constater le dficit de cohrence entre les principaux Plans Directeurs (Etude de Gestion des
Ouvrages Communs de lOMVS, Plan Directeur Rive Gauche, PDIAIM). A titre dexemple les superficies
amnages envisages dans le PDRG (1994) pour la seule Rive Gauche sont suprieures celles envisages par
lEtude de Gestion des Ouvrages Communs de lOMVS (1987) pour toute la Valle.
La dcision, adopte par les tats partenaires et les bailleurs de fonds, de maintenir sur le long terme la crue
artificielle impose de dfinir clairement des objectifs maximum de consommation en eau par lirrigation, et
non plus seulement des objectifs maximums damnagement. LEtude Gibb considrait que le maintien de la
crue artificielle ntait compatible avec le dveloppement de lirrigation que jusqu une superficie amnage de
100 000 ha sur lensemble de la Valle (Phase transitoire), soit un transfert maximum de volume deau pour
lirrigation de 2,6 milliards de m3 de la saison de crue vers la saison dtiage (mi-octobre, mi-aot).
La situation actuelle des surfaces effectivement amnages pour lirrigation montre que lon a dj atteint et
dpass les objectifs prvus par lEtude de gestion des Ouvrages Communs de lOMVS : 127 800 ha amnags
dont on peut estimer que 105 000 ha sont exploitables, contre 100 000 prvus dans lEtude Gibb.
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
En revanche les superficies effectivement exploites sont largement infrieures aux prvisions : 68 420 ha
(coefficient dintensification de 0,65 sur 105 000 ha) contre 180 000 ha prvus par lEtude Gibb (coefficient
dintensification de 1,8 sur 100 000 ha).
De la mme faon les consommations en eau effectives sont infrieures aux prvisions de lEtude Gibb : 1 485
millions de m3 contre 3 386 millions de m3.
Cest donc uniquement en raison des dysfonctionnements du Secteur Irrigu (technicit des agriculteurs,
difficults daccs au crdit, difficults de commercialisation, rformes foncires en cours, faiblesse de la
diversification,) que la contrainte de disponibilit de la ressource en eau nest pas atteinte.
Peut-on pour autant revoir la hausse les limites de superficies amnager prvues dans le cadre du Plan
Directeur densemble ?
La tentation est forte actuellement pour les acteurs denvisager des amnagements irrigus au-del des limites de
superficies prvues dans lEtude de Gestion des Ouvrages Communs de lOMVS :
les Etats incitent linvestissement priv en irrigation ce qui signifie implicitement quils autoriseront
limplantation de nouveaux amnagements,
les Socits damnagement SONADER et SAED cherchent rpartir linfrastructure publique et collective
sur lensemble de la zone, et mobiliser les financements internationaux disponibles pour cela,
les agriculteurs enfin peuvent obtenir une reconnaissance de leur drit sur la terre dans le cadre des nouveaux
dispositifs fonciers et ventuellement bnficier daides ( travers les Socits dAmnagements ou les
ONG) linvestissement collectif.
Ainsi une demande existe, encourage par la prise en charge extrieure des cots dinvestissement et un
accs relativement facile aux financements trangers de diverses natures et origines, les potentialits en terres
existent et la disponibilit de la ressource en eau napparat pas comme une contrainte immdiate.
Si un telle rvision la hausse des objectifs de superficie amnager peut apparatre possible court terme1
elle est dangereuse moyen et long terme. En effet, en cas de dynamisation du Secteur Irrigu (ce qui reste bien
lobjectif principal), on assisterait simultanment une augmentation des taux dintensification des superficies
amnages (dveloppement de la double culture et diversification) et un dveloppement de nouvelles
superficies amnages, particulirement sur initiative prive. On se retrouverait donc rapidement avec des
besoins suprieurs aux ressources disponibles, ce qui aurait pour consquences :
une pression forte pour remettre en cause le soutien artificel de crue
une dstabilisation des systmes laval, qui sont les plus vulnrables un accroissement des
consommations en eau le long de la Valle, et donc la ncessit dune rationalisation de laccs leau et de
son usage.
Le premier point relve bien sr dun choix politique. La solution actuellement retenue entre les Etats et en
concertation avec la Communaut des Bailleurs de Fond est celle du soutien artificiel de la crue, solution qui
rsulte dj dune recherche de compromis entre les enjeux sociaux et conomiques dune intensification des
activits humaines (hydrolectricit, irrigation, navigation) et la prservation du fonctionnement naturel de
lcosystme de zone humide li la crue.
Remettre en cause ce compromis dans le sens dune intensification renforce pourrait avoir une argumentation
en termes de production alimentaire (qui prsuppose un Secteur irrigu pleinement fonctionnel) mais aurait un
cot environnemental probablement disproportionn : il reviendrait sacrifier un co-systme de Zone Humide
dterminant en rgion sahlienne (garant de biodiversit).
1
On notera toutefois la contradiction quil y a :
prsenter des Projets damnagement dpassant les limites de superficies envisages dans les Schmas
Hydraulique, sous la justification que les coefficients dintensification sont faibles et que les superficies
consomment donc moins deau quil ntait prvu dans le Schma Hydraulique
argumenter la rentabilit conomique de ces Projets en utilisant des coefficients dintensification levs
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
On pourra toutefois relever une perspective de solution. Il ny a en effet pas ncessairement concurrence entre
les besoins de lcosystme (besoins en niveau de leau et dure de submersion) et les besoins des activits
humaines (besoins en dbits ou en volumes par priode). La ralisation et la gestion approprie douvrages
intermdiaires le long du Fleuve permettrait en effet de garantir des ampleurs de zones inondes comparables
aux ampleurs naturelles sans ncessiter un dstockage de leau du rservoir de Manantali. Le soutien artificiel de
crue pourrait se faire non pas par dstockage de volume amont mais par contrle de niveaux aval. Cette
solution ne doit pas tre tudie maintenant mais sa justification tant cologique quconomique apparatra
quand les contraintes sur la disponibilit de la ressource seront devenues des contraintes majeures sur les
systmes de production, ce qui nest pas le cas actuellement.
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
Linventaire actualis des superficies amnages et irrigues constitue la meilleure base pour un dispositif de
suivi et de rgulation des consommations en eau. Il est actuellement men par les deux Socits dAmnagement
SONADER et SAED. Le mme travail doit tre effectu au Mali.
LOMVS peut contribuer homogniser les mthodologies, en concertation avec ces oprateurs, fournir
rgulirement les moyens dune vision densemble de la valle (couverture par images satellite), et aider
dvelopper des outils communs pour la gestion de cette information (Systme dInformation Gographique).
Cet outil dinventaire peut tre tendu dautres domaines comme lextension de la crue et la mise en culture des
zones de walo.
La gestion dun partage des ressources en eau ncessite dtre capable deffectuer des bilans des volumes deeau
consomms sur diffrents tronons du Fleuve. Jusquici le suivi hydrologique du Fleuve se fait par les mesures
quotidiennes de niveaux en diffrentes stations. Trois points devraient tre amliors :
La traduction des niveaux en dbits, particulirement sur la partie de la moyenne valle au Delta
Les mesures rgulires de dbit en des sites majeurs (sections entre troons, principales stations de
pompage, principaux dfluents,) notamment lorsquon ne dispose pas de lois dtalonnage satisafiasantes
(ou jusqu ce que lon en dispose).
La rapidit daccs linformation sur les dbits et les volumes. LOMVS devrait disposer dun tableau de
bord actualis chaque semaine permettant de connatre les dbits aux diffrentes sections et les volumes
correspondant par tronons.
Un inventaire des stations de pompage le long du Fleuve a t ralis par le Dpartement technique de lOMVS
fin 1998. Les Groupes Moto Pompe (GMP) nont pas t recenss dans le dtail, tant donn leur multitude et
leur mobilit, mais leur nombre a t estim par zone, en concertation avec les conseillers de dveloppement
rural de chaque zone.
Le suivi des stations de pompage majeures pourrait se faire sur la mme base que celui des sections de contrle
du Fleuve (actualisation hebdomadaire du tableau de bord OMVS).
La SAED, travers le Programme Gestion de lEau men en collaboration avec K.U. Leuwen, a dvelopp et
appliqu une mthodologie de suivi des consommations deau dans un primtre irrigu.
Cette mthodologie repose sur une estimation quotidienne des dbits et volumes la station de pompage (mesure
du niveau amont -fleuve- et du niveau aval -canal- , nombre de pompes en action, caractristiques des pompes,
consommation lectrique), un suivi de la dynamique de remplissage vidange des parcelles (cartographie des
sols et des cultures, suivi de parcelles reprsentatives : remplissage, vidange et suivi par rglettes de la
dynamique des niveaux). Elle permet notamment de dissocier les consommations la parcelle des pertes sur les
rseaux de canaux (transport et distribution).
Elle pourrait tre gnralise avec profit le long du Fleuve sur des primtres jugs reprsentatifs pour alimenter
un observatoire des consommations en eau.
Les tudes de cas constituent un outil privilgi pour suivre sur le long terme lvolution de lorganisation, de la
gestion et des pratiques agricoles au sein dun primtre irrigu. LOMVS et les Socits dAmnagement
doivent faciliter la constitution de cette mmoire du Secteur Irrigu.
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
OMVS
1987 Etude de Gestion des ouvrages communs de lOMVS
Rapport de phase 1 : Volume 1B : optimisation de la crue artificielle
Rapport de phase 2 : Volume 2A : Scnarios dutilisation de leau
Auteur : Sir Alexander Gibb & Partners, EDF International, Euroconsult
OMVS
1994 Modle Macro conomique de la Valle du Fleuve Sngal
OMVS Dpartement Technique
1995 Le Fleuve Sngal et lintgration en Afrique de louest en 2011
Auteur : M. Maga
Karthala, Srie des livres du CODESRIA
Sngal
1994 Plan Directeur Rive Gauche
Auteurs : GERSAR CACG,
1997 Recueil des statistiques de la Valle du Fleuve Sngal. Annuaire 1995/1996
SAED, Direction de la Planification et du Dveloppement Rural, Division du
Suivi Evaluation
1998 Etude des adducteurs du Delta Rive Gauche
Auteur : BCEOM YTC INASTEC
SAED
1998 Etude du Schma Hydraulique de Pdoor
Auteur : BRLi
SAED
1992 Schma Hydraulique du Diamel
Auteur : BDPA SCET AGRI
SAED
1999 Schma Hydraulique du Dioulol
Auteur : BCEOM
SAED
Mauritanie
1998 Etude de la filire riz mauritanienne
Auteur : GLG Consultants, SONADER
1994 Enqute SONADER sur les primtres irrigus
Auteur : SONADER
1995 Programme de Dveloppement Intgr de lAgriculture Irrigue en Mauritanie,
PDIAIM,
Rapport gnral
Amnagements
Programme environnemental
Contexte institutionnel
Contexte conomique
1996 Situation actuelle du Secteur irrigu, synthse thmatique
MDRE/CP, Comit Technique du PDIAIM
1998 Politiques et stratgies gnrales pour le Dveloppement du Secteur Rural.
Horizon 2010
Ministre du Dveloppement Rural et de lEnvironnement.
Rpublique Islamique de Mauritanie
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur lAgriculture Irrigue
Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
Autres
1981
Auteurs : Lautier et Berger
1982
Ministre des Affaires Etrangres
1986
Auteur : Schmitz
34
OMVS
POPULATIONS DE LA VALLEE
concernes par la gestion des ouvrages et des eaux de surface
du Fleuve Sngal
Rapport de synthse
Version Finale
Introduction
En 19881 la population du Bassin du Fleuve Sngal pouvait tre estime 1 550 000 habitants (767 000
Sngalais; 696 000 Mauritaniens; environ 80 000 Maliens).
La population riveraine du Fleuve tait de lordre de 1 100 000 personnes. (environ 640 000 Sngalais soit
9.5% de la population sngalaise ; 409 000 Mauritaniens soit 22% de la population mauritanienne ; environ 50
000 Maliens);
En 2000, tenant compte dune croissance naturelle annuelle de la population de lordre de 2.2% par an, la
population riveraine du Fleuve doit tre de 1 400 000 habitants et la population totale du Bassin de lordre de
2 000 000 dhabitants.
La Rgion du Fleuve est une zone de contact entre les mondes arabo-berbre au nord et ngro-africain au sud, et
de ressource en eau et en vgtation dans un environnement aride. Elle a traditionnellement t un lieu de
cohabitation entre ethnies : Halpulaars, Wolofs, Soninks, Malinks, Khassonks, Maures, mais aussi de
tensions.
La scheresse naturelle depuis 1973 et les enjeux de lAprs-Barrage sont lorigine de profondes mutations
dans le tissu social, notamment dans les conditions daccs la terre, bouleverses par la rduction de surfaces
de walo cultivables, le dveloppement des amnagements irrigus et les rformes foncires associes. Les
incidents frontaliers de 1989 qui ont volu vers les tensions extrmes entre le Sngal et la Mauritanie en 1989
1990, sont une cristallisation de ces mutations.
La dfinition, dun commun accord, de bases claires pour le partage et la gestion de la ressource en eau est donc
un impratif pour la stabilit de la population de la rgion et, de faon largie, pour la stabilit des relations entre
les pays riverains.
Le but de cette note est de regrouper des informations synthtiques sur les populations de la Valle directement
concernes par la gestion du Fleuve et de ses amnagements. Nous navons pas men de recherche particulire
sur la partie malienne du bassin, moins directement affecte par le changement de rgime hydrologique du
Fleuve li la gestion des eaux (navigation mise part).
Les deux premires parties de cette note prsentent les donnes dmographiques disponibles en rive sngalaise
(partie I) et en rive mauritanienne (partie II), et fournissent des projections de la population lhorizon 2000.
La troisime partie prsente de faon plus dtaille les diffrentes ethnies, leur organisation, leurs relations ainsi
que les flux migratoires.
La quatrime partie esquisse les grandes lignes de lvolution des systmes fonciers au Sngal et en Mauritanie,
et leurs implications sur le tissu social de la Valle.
1
Date des recensements les plus rcents, en Mauritanie comme au Sngal
C -2
Populations de la Valle concernes par la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal
Rapport de synthse Version Finale 19/04/1999
Lestimation de la population sngalaise lhorizon 2000 est de lordre de 9 500 000 habitants, avec un taux de
croissance naturelle de 2.7% par an.
Le dernier recensement gnral de la population sngalaise date de 1988. Il a t ralis et publi par la
Direction de la Prvision et de la Statistique du Ministre de lEconomie, des Finances et du Plan. La population
globale du Sngal tait alors de 6 897 000 habitants, soit pour une superficie totale de 196 722 km une densit
moyenne de 35 habitants / km. Le taux moyen annuel daccroissement naturel de la population globale tait
2.7% par an pour la priode 1976-1988. Il est de 3,8 % par an pour la mme priode pour la population urbaine.
Le Sngal est constitu de six rgions naturelles, subdivises en 10 rgions administratives, elles-mmes
subdivises en Dpartements. La rive gauche du Fleuve Sngal (partie Sngalaise de la Valle du Fleuve
Sngal) concerne directement deux rgions : celle de Saint Louis en totalit ( Dpartements de Dagana, Podor
et Matam) et celle de Tambacounda (Dpartement de Bakel).
C -3
Populations de la Valle concernes par la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal
Rapport de synthse Version Finale 19/04/1999
Les quatre Dpartements couvrant la rive gauche du Fleuve regroupaient en 1988 (cf. ci-dessous) 767 000
personnes, soit 11.1 % de la population du pays. Leur superficie totale de 66 500 km donne une densit
moyenne de 12 habitants au km qui traduit surtout lextension importante de la zone de Dieri dont la densit de
population est trs faible (2 3 habitants au km).
La population est rpartie en 51,7% de femmes et 48,3% dhommes et entre 76% en milieu rural et 24% en
milieu urbain (par ordre dcroissant : Saint Louis, Richard-Toll, Dagana, Matam, Bakel, Podor).
Le tableau de la page suivante (extrait du Rpertoire des villages, Rgion de Saint Louis et Rgion de
Tambacounda) rcapitule par Communaut Rurale et Zone urbaine les donnes concernant la partie Sngalaise
de la Valle du Fleuve.
La population des diffrents dpartements est rcapitule de faon synthtique dans le tableau ci-dessous :
Le Dieri est trs peu peupl (2 a 3 hbts/km2) au profit du walo et de sa frange dunaire qui concentrent lessentiel
de la population.
La rgion du Fleuve est dominante rurale (73% de la population), trs jeune (59% ont moins de vingt ans) et
prdominance fminine (89 hommes pour 100 femmes).
Le rythme daccroissement naturel de la population est trs lev mais la croissance effective de la population est
sous la moyenne nationale en raison de mouvements migratoires importants : 2.08 % par an (2.57 % par an
Dagana, 2.12 % par an Matam, 0.83 % par an Podor).
Ethnies
Le groupe Halpoularen comprend les Toucouleurs, les Peuls, les Foulas, les Laobes.
Le groupe Wolof comprend les Wolofs et les Lebous.
Le groupe Sarakhole comprend les Sarakholes, les Malinkes, les Mandingues et les Soces.
C -4
Populations de la Valle concernes par la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal
Rapport de synthse Version Finale 19/04/1999
C -5
Populations de la Valle concernes par la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal
Rapport de synthse Version Finale 19/04/1999
Des projections dvolution de la population ont t ralises sur 25 ans et sont rcapitules dans le tableau ci-
dessous :
C -6
Populations de la Valle concernes par la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal
Rapport de synthse Version Finale 19/04/1999
Lestimation de la population mauritanienne lhorizon 2000 est de 2 650 000 habitants avec un taux de
croissance naturel de 2.9% par an et environ 45% de la population ayant moins de 15 ans
Le dernier recensement Mauritanien a t men en 1988 (mme anne quau Sngal), les prcdents ayant eu
lieu en 1965 et 1976. La population totale recense en avril 1988 tait de 1 864 236 habitants. Cette population
se rpartissait en 1 640 141 sdentaires (~88%) et 224 095 nomades (~12%). Sur cette population on comptait
923 175 hommes (49.52%) et 941 061 femmes (50.48%) soit un rapport de 98 hommes pour 100 femmes.
C -7
Populations de la Valle concernes par la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal
Rapport de synthse Version Finale 19/04/1999
La population nomade est passe simultanment de 73% 33% puis 12% de la population, ce qui semble
imputable leffet conjugu de la scheresse (qui a accentu lexode rural) et de lvolution conomique de la
socit.
Brakna 192 157 1 734 41956 4.6 154574 80.4 37583 19.6 Aleg 9 635
Gorgol 184 359 5 857 15610 11.8 148535 80.6 35824 19.4 Kaedi 30 515
Guidimaka 116 436 3 440 14393 8.1 104906 90.1 11530 9.9 Selibaby 11 530
Total 695 548 13613 135869 5.1 568283 81.7 127265 18.3
Sources : Rsultats prioritaires du recensement de la population et de lhabitat 1988 (R.I.M. Ministre du Plan,
ONS). Annuaire statistique 1991
Elles sont, lexception de la rgion de Nouakchott, les plus densment peuples du pays et reprsentent environ
37% de la population Mauritanienne.
Les mougataa riveraines regroupent 409 000 habitants, soit 22% de la population mauritanienne.
C -8
Populations de la Valle concernes par la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal
Rapport de synthse Version Finale 19/04/1999
LAgriculture compte environ 50% des actifs. Elle concerne respectivement 91% de la population nomade (92%
en 1976) et 46.4% de la population sdentaire (55.4% en 1976).
Actifs Agriculture Elevage Peche Total
TRARZA 54 651 7 046 7 543 298 14 887
BRAKNA 49 048 15 305 5 197 65 20 567
GORGOL 53 310 24 577 6 471 311 31 359
GUIDIMAKA 41 324 26 743 4 378 40 31 161
Total 198 333 73 671 23 589 714 97 974
Sources : rsultats prioritaires du recensement de la population et de lhabitat 1988 (R.I.M. Ministre du Plan,
Office National de la Statistique)
Les puits constituent la principale source dapprovisionnement en eau (43.1%) suivi de lachat deau partir de
citernes ou de fts (30.7%) et de laccs aux rseaux dadduction publique (11.2%). Sur les wilayas riveraines du
Fleuve ce sont les 2/3 des logements qui sont aliments par des puits.
Le recensement des trangers indiquait en 1988 (avant les tensions entre Sngal et Mauritanie de 1989 - 1990)
une population de 6497 maliens et de 32729 sngalais2
Les projections de population lhorizon 2000, ralises par la Direction de la Statistique ou par les Nations
Unies, concordent autour dun chiffre de 2 650 000 habitants.
Les projections lhorizon 2010 sont de 3.5 millions dhabitants (cf. Politiques et Stratgies Gnrales pour le
Dveloppement du Secteur Rural lhorizon 2010, Ministre du Dveloppement Rural et de lEnvironnement,
1998)
Le mme taux de croissance appliqu aux 409 000 riverains de rive droite en 1988 fournit une population en rive
droite de 580 000 riverains en 2000 et 766 000 riverains en 2010. On notera toutefois que la population en rive
droite sest accrue plus rapidement que la population sur lensemble de la Mauritanie, le Fleuve (et ses
amnagements) ayant t fortement attracteur en priode de scheresse.
2
on estime quau cours des vnements dramatiques de 1989-1990, 87 000 Sngalais antrieurement installs
sur le territoire mauritanien auraient t rapatris et 48 000 mauritaniens dorigine ngro-africiane se eraient
rfugis au Sngal. Par ailleurs 13 000 Sngalais qui cohabitaient depuis plusieurs gnrations avec la
population mauritanienne et cultivaient des terres en rive droite auraient abandonn cette rive.
Inversement 80 120 000 Sngalais dorigine Maure se seraient rfugis en Mauritanie.
C -9
Populations de la Valle concernes par la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal
Rapport de synthse Version Finale 19/04/1999
III. Les ethnies, leurs activits, leurs relations et les mouvements migratoires.
Les Halpulaars, compos de Peuls et de Toucouleurs, constituent le groupe ethnique le plus important sur le
Fleuve :
Les Toucouleurs (plus de 60% de la population en rive gauche) sont avant tout cultivateurs et matres
de la terre notamment dans le Delta et la Moyenne Valle. Traditionnellement plusieurs milliers
dentre eux cultivaient galement des terres en rive droite, quils ont d abandonner suite aux
affrontements de 1989-1990 (on estime 13000 personnes le nombre de ces dguerpis ).
Les Peuls, moins nombreux (4% de la population en rive gauche), sont traditionnellement leveurs
nomades, dissmins dans des campements le long du Fleuve.
Les Wolofs (prs de 25% de la population en rive gauche) constituent le second groupe et sont principalement
implants dans le Delta et la Basse Valle en rive gauche.
Lorganisation sociale, au sein de ces groupes ethniques et entre eux, est marque par le communitarisme et
lorganisation en castes.
LAgriculture est la principale activit. Les terres (traditionnellement cultures de diri pluviales et cultures de
walo en dcrue) sont essentiellement partages entre les Toucouleurs et les Wolofs. Les castes dirigeantes
dtiennent traditionnellement la jouissance de la quasi-totalit de la terre, constituant ainsi une aristocratie
foncire, alors que les castes artisanales et serviles sont cartes de laccs direct la terre. Dans le contexte de
lamnagement de primtres irrigus, de la rforme foncire actuelle et de lincitation linvestissement priv
en irrigation, lattribution de terres dans un cadre juridique moderne est un enjeu social de premire importance.
Les uns cherchent officialiser des droits traditionnels, les autres acqurir des droits dans un cadre plus
dmocratique (Conseils Ruraux lus).
Llevage est essentiellement pratiqu par les Peuls (et les Maures sur la rive droite). Les amnagements irrigus
empitant de plus en plus sur les terres de parcours, les leveurs remettent parfois en cause les dcisions
dattribution de terres prises par les Conseils Ruraux, souvent domins par les Toucouleurs et les Wolofs.
Les Maures, majoritairement installs en rive droite (ils ne reprsentent quenviron 3% de la population sur la
rive sngalaise), sont rpartis peu prs galement entre Maures blancs dorigine arabo-berbre, et Maures
noirs, ngro-africains arabes, essentiellement des harratines (ancienne main duvre servile). Ils sont installs le
long de toute la valle.
Les activits traditionnelles des Maures restent le commerce et llevage et leur organisation socio-politique,
fortement hirarchise en castes, nest pas base sur la terre. Toutefois la Valle du Fleuve a toujours t une
zone dattraction par ses ressources en eau et en pturages : ainsi les Maures utilisaient la main duvre harratine
pour faire des cultures de dcrue.
On assiste un afflux de Maures en voie de sdentarisation en rive droite (la population en rive droite crot
rapidement : de 315 000 habitants en 1977 plus de 600 000 habitants en 1988), attirs par les ressources de la
valle et les opportunits dinvestissement en irrigation. La rforme foncire attribuant des terres de manire
indpendante des droits traditionnels favorise cet afflux.
Le Haut Fleuve
Dans la rgion du Haut Fleuve, en amont de Bakel on trouve les Soninks, les Malinks et les Khassonks, tous
majoritairement sdentaires. Les Soninks occupent les deux rives du Haut Sngal, cheval sur les trois pays.
Les Malinks sont situs plutt en rive gauche, entre le Sngal et la Falm. Les Khassonks peuplent les deux
rives de Bafoulab Kayes
Labsence de terres alluviales na pas favoris le dveloppement dune aristocratie foncire comparable celle
de la Valle. La terre est aux mains de la Communaut villageoise, cest dire des premires familles installes.
Le Haut Fleuve est galement une rgion privilgie dlevage avec les Soninks et Khassonks sdentaires
(levage bovin) et les nomades Peuls et Maures (levage ovin).
C -10
Populations de la Valle concernes par la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal
Rapport de synthse Version Finale 19/04/1999
IV. Lvolution des systmes fonciers en lien avec le dveloppement de la Filire Irrigue.
1. Lirrigation sur primtres publics. Les terres appartiennent lEtat, les amnagements sont raliss sur
financement public et sont grs par lEtat. Les irrigants sont organiss en Coopratives (Mauritanie) ou
Groupements dagriculteurs (Sngal). Les terres sont alloues par lEtat en concertation avec les Communauts
Rurales et les Groupements dAgriculteurs.
2. Lirrigation sur primtres villageois. Les groupements villageois sont pralables la ralisation des
amnagements, qui se font toujours sur financement public. En revanche les groupements villageois prennent en
charge leur gestion et leur maintenance. Lallocation des terres est dcide par les Communauts Rurales et les
groupements villageois.
3. Lirrigation sur primtres privs, relevant totalement de linitiative prive (cot damnagement et de
fonctionnement) elle fait lobjet dune allocation de la terre par lEtat sur un bail de longue dure (dcision
dattribution prise par le Conseil Rural), sous rserve de mise en valeur agricole de ces terres.
Linvestissement priv, sollicit par les pouvoirs publics, nest possible que si les investisseurs potentiels sont
assurs dun droit dexploitation sur le long terme des terres quils amnagent. Ceci implique une adaptation des
systmes fonciers ou du moins une mise en uvre efficace des dispositions lgislatives dj existantes. Ceci
reprsente une modification en profondeur de lorganisation sociale pouvant susciter des oppositions (perte de
rente de situation) ou des drives spculatives (spculation foncire : accumulation par les uns et exclusion des
autres). Or la mise en uvre du statut foncier des terres cultivables reste souvent chaotique (SEZNEC 1996)
notamment du fait du manque doutils de suivi et de gestion de linformation foncire : cadastre, plan
doccupation des sols, dfinition de normes damnagement,
C -11
Populations de la Valle concernes par la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal
Rapport de synthse Version Finale 19/04/1999
Le systme foncier traditionnel reposait sur une rpartition des terres par les conseils de village. Les terres
(traditionnellement cultures de diri pluviales et cultures de walo en dcrue) taient essentiellement partages
entre les Toucouleurs et les Wolofs. Les castes dirigeantes dtenaient traditionnellement la jouissance de la
quasi-totalit de la terre, constituant ainsi une aristocratie foncire, alors que les castes artisanales et serviles
taient cartes de laccs direct la terre. Les matres de la terre assuraient la grance et la distribution des
terres et percevaient les redevances, sans toutefois tre propritaires du sol qui reste une proprit commune,
indivisible et inalinable.
Larticulation entre agriculteurs et leveurs se faisait autour de parcours dfinis traditionnellement.
Sngal :
Le systme foncier actuel en Rive Sngalaise est dfini par la Loi sur le Domaine National (Loi 64-46 de 1964).
Les terres du Domaine National sont classes en quatre zones : zones urbaines, zones classes, zones de terroir,
zones pionnires. Les zones irrigues ont t incluses dans le Domaine National en 1964 et verses dans les
zones de terroir (le Delta, initialement vers en zone pionnire gre par la SAED, a t revers en zone
de terroir par le Dcret 87-720 en 1987).
Le systme foncier donne aux Communauts Rurales le rle de gestionnaire des zones de terroir . Ces
Communauts Rurales ont t institues au Sngal depuis 1972 par la Loi 72-25 relative la rforme
administrative et territoriale. Les dcisions dattribution sont prises par le Conseil Rural, (2/3 de ses membres
lus au sein de la Communaut Rurale, 1/3 coopts).
Loctroi et le maintien de la terre un attributaire sont conditionns sa mise en valeur rationnelle. Lattribution
des terres irrigues pour les nouveaux amnagements sest donc faite linitiative des Conseils Ruraux, mais
sans cadre rigoureux sur lequel sappuyer (un cadastre, des normes damnagement, des normes de mise en
valeur,). Dans certains cas les Conseils Ruraux ont officialis des droits ancestraux, dans dautres cas ils ont
dmocratis laccs la terre en louvrant des groupes (femmes, jeunes,) qui en taient jusqualors privs.
Globalement on a assist un marquage foncier avec des investissements sur les amnagements privs
faibles (100 000 FCFA/ha sur les primtres privs alors que linvestissement tait de 2 3 millions de FCFA
sur les primtres dEtat). Ces primtres privs se sont rapidement avrs non rentables (pas de drainage, pas de
planage, peu dentretien, cots de pompage levs et salinisation) et leur mise en valeur a gnralement t
suspendue aprs quelques annes.
Lexploitation des PIV se fait par des groupements de paysans. Leur ralisation et leur fonctionnement rsultent
le plus souvent dun consensus foncier.
Les primtres privs sont grs par des Groupements dIntrt Economique (GIE) :
GIE familiaux ou entre allis, le plus souvent linitiative de laristocratie foncire, dont lobjectif est la
scurisation ou laccumulation et le regroupement des terres,
GIE individuels issus de la fragmentation des units familiales de production ou dautres origines (expulss
de Mauritanie, fonctionnaires).
Les dtenteurs de GIE se comportent en propritaires de la terre alors quelle ne leur est quaffecte sous
condition de mise en valeur, la Loi sur le Domaine National nautorisant pas la proprit sur le Domaine
National. La cration dun GIE apparat donc dabord comme une faon de scuriser dans le droit moderne des
droits fonciers traditionnels prexistants, et ventuellement dentrer ensuite dans une stratgie de spculation
foncire
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Populations de la Valle concernes par la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal
Rapport de synthse Version Finale 19/04/1999
Mauritanie
La rforme foncire tente de mettre en place un droit moderne permettant une exploitation rationnelle et
efficace des terres , le potentiel de terres cultivables tant trs limit en Mauritanie. Elle se fonde sur plusieurs
principes :
Les terres qui nont jamais t mises en valeur (o dont la mise en valeur na pas laiss de trace vidente)
sont proprit de lEtat,
Laccs la proprit prive dune terre domaniale suppose lobtention de sa concession auprs de lEtat,
Le systme traditionnel de tenure des sols est aboli
La mise en uvre de ces principes nest pas simple et est source de tension entre les populations ngro-africaines
dfendant un droit ancestral sur leurs terres, et les populations maures, dtenteurs de capitaux quils souhaitent
investir dans lAgriculture de la Valle.
Ainsi la rforme foncire prvoit lattribution de terres pour la cration ou la rgularisation de primtres privs.
En pratique les attributions ont surtout concern les primtres privs crs par les Maures dans le Trarza. Peu de
demandes de rgularisation manent de petits primtres existants, probablement du fait de la reconnaissance
locale des droits des attributaires qui ne ressentent pas la ncessit dune reconnaissance administrative.
On soulignera que lidentification du foncier permet dassurer une garantie dans le systme dattribution des
crdits.
Le lien de ces enjeux fonciers avec la gestion des eaux du Fleuve se situe deux niveaux :
la rglementation de laccs la terre prfigure ce que devra tt ou tard tre une rglementation de laccs
leau
le dveloppement des superficies amnages a t et est intense, notamment par la forte croissance
damnagements privs qui ne se sont pas rvls tre des amnagements durables. Ceci sexplique par le
fait que la stratgie foncire (marquer un droit sur la terre) peut souvent prdominer sur la stratgie de
production agricole proprement dite. Avec la clarification des statuts fonciers cette phase transitoire devrait
se stabiliser et laisser la place de relles stratgies de production agricole et donc de valorisation de leau.
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Populations de la Valle concernes par la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal
Rapport de synthse Version Finale 19/04/1999
Rfrences bibliographiques
SENEGAL
1992 Recensement Gnral de la Population et de lHabitat du Sngal de 1988
* Rapport national rsultats dfinitifs (juin 1993)
* Rapport Rgional de Saint-Louis (sept 1992)
* Rapport Rgional de Tambacounda (sept. 1992)
* Rpertoire des villages Rgion de Saint Louis
* Rpertoire des villages Rgion de Tambacounda
* Population du Sngal : structure par sexe et par ge en 1988 et projections
de 1989 2015 (sept. 1992)
Ministre de lEconomie, des Finances et du Plan ; Direction de la Prvision
et de la Statistique
1997 Enqute Dmographique et de sant au Sngal (EDS III)
Ministre de lEconomie, des Finances et du Plan ;
Direction de la Prvision et de la Statistique ;
Division des Statistiques dmographiques
1990 Les relations ville-campagne dans le Dpartement de Matam
Le Ricollais
Senegal river basin monitoring activity
Institute for Development Anthropology
1989 Le risque en agriculture
ORSTOM
Collection A travers champs
1989 La valle du Sngal
Diagne, Lericollais
1975 Rpertoire et codes des principaux terrains de culture de la valle du Sngal
Document de rfrence
1984 La dsertion des terroirs de la valle du Sngal
ORSTOM : Colloque Rsistance la scheresse en milieu intertropical
Nianga, Laboratoire de lagriculture irrigue en moyenne valle du Sngal
ORSTOM : Collection Colloques et Sminaires
MAURITANIE
1977 Recensement gnral de la population 1977
Ministre de lEconomie et des Finances
Nouakchott,
4 volumes
1972 Enqute dmographique 1965.
Ministre des Finances, du Plan et de la Fonction Publique
Paris, 1972, INSEE, SEDES,
2 Vol. 167 pages + annexes et 327 p.
1981 Enqute Nationale Mauritanienne sur la Fcondit, 1981. Rapport Principal
Ministre du Plan et de lAmnagement du Territoire
Nouakchott, 1984, 2 volumes, 170 p. et 254 p.
1988 Annuaire Statistique 1988
Office National de la Statistique
Nouakchott
1992 Donnes de base sur la population : Mauritanie
N. Lopez-Escartin
CEPED : Centre Franais sur la Population et le Dveloppement
Paris, 1992
GENERAL
1990 Etude sur la Rgion du Fleuve Sngal
S. Tomasi
Ecole Nationale dAdministration, Paris 1990
C -14
PLE REGIONAL CORAF DE RECHERCHE
SUR LES SYSTEMES IRRIGUES SOUDANO SAHELIENS
PSI-CORAF
Christian CORNIAUX
Mai 1999
OMVS
Projet dOptimisation de la Gestion des Rservoirs
Christian CORNIAUX
Mai 1999
n page
INTRODUCTION 1
1. Ressources fourragres 11
2. Eaux du fleuve et abreuvement des animaux 19
3. Aspects sanitaires et vtrinaires 20
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
Christian CORNIAUX
Lobjectif de cette tude est de donner une vision globale pertinente de llevage dans la
Valle du fleuve Sngal (de Kayes au Delta), de sa dynamique, de sa place dans lconomie
des populations, de son lien avec les ressources gnres par le Fleuve et de limpact potentiel
de la gestion du Fleuve sur ce secteur dactivit.
La zone dtude stend de Kayes au Delta avec une attention plus marque pour la
zone de Bakel au Delta (moyenne valle de Bakel Podor, basse valle de Podor au Delta) o
les effets de la gestion du Fleuve sont les plus sensibles. La situation de llevage est traite
aussi bien en rive gauche (Sngal) quen rive droite (Mauritanie). Le travail sest appuy sur
une synthse bibliographique, sur des visites de terrain et des entretiens directs raliss avec
des personnes ressources du thme.
Aprs avoir prsent le contexte de ltude, nous dcrirons les relations existant entre
les eaux du fleuve Sngal et llevage. Lvolution de la stratgie des leveurs au cours des
dernires dcennies, notamment face aux effets des priodes de scheresse plus ou moins
prononce et des amnagements hydroagricoles, sera alors aborde. Sur cette base de
connaissances, nous nous attacherons prciser les impacts potentiels sur llevage de la
gestion des eaux du fleuve Sngal puis en dgager des recommandations.
D- 1
I. LELEVAGE DANS LA VALLEE ET LE DELTA DU FLEUVE SENEGAL :
CONTEXTE ET SITUATION ACTUELLE
Le fleuve Sngal stend sur plus de 700 km de la frontire du Mali son embouchure.
Il marque la limite des territoires du Sngal (rive gauche) et de la Mauritanie (rive droite) (cf
carte ). Sur le plan gographique, il est possible de distinguer deux grandes entits : la Valle
(de Bakel Richard Toll) et le Delta (de Richard Toll St Louis).
Compte tenu du systme dlevage extensif et gnralement transhumant pratiqu dans
cette rgion, il nest pas possible de rduire notre secteur dtude uniquement aux zones
humides (waalo), en liaison directe avec le fleuve tout au moins pour les effectifs animaux
concerns par les ressources (eau et fourrages) de la Valle et du Delta. Aussi, notre zone
dinvestigations comprend :
- en rive droite : les rgions ou wilaya du Trarza (1) (notamment les dpartements ou
moughataa de Keur Macne, Rosso et RKiz), du Brakna, du Gorgol et de Guidimaka.
- en rive gauche : la rgion de St Louis (dpartements de Dagana, Podor et Matam) et le
dpartement de Bakel dans la rgion de Tambacounda.
2. Le milieu physique
* le climat
Le climat, de type sahlien, comprend trois principales saisons : lhivernage ou saison
des pluies (juillet octobre), la saison sche froide (novembre mars) et la saison sche
chaude (avril juillet ) ou priode de soudure difficile pour les troupeaux en raison de la
rarfaction de la nourriture.
La pluviomtrie de la Valle et du Delta est caractrise par des pluies faibles,
irrgulires (intra et inter annuelles) et rparties sur une courte priode entre mi-juillet et mi-
octobre. Elles sont de lordre de 300 400 mm/an dans la Valle, de 200 300 mm/an dans le
Delta. Les zones les plus arroses sont situes en amont du fleuve.
Les tempratures sont peu variables pendant la saison des pluies mais contrastes entre
le jour et la nuit en saison sche. Les minima sont de 12 16C en saison sche froide. Les
maxima sont autour de 35 40C en saison sche chaude, voire plus en mai. Les tempratures
augmentent au fur et mesure que lon sloigne de linfluence ocanique, du Delta vers
lintrieur de la valle.
* les sols
Le dcoupage morpho-pdologique peut tre prsent sous deux grands ensembles : le
waalo et le diri avec une zone de transition, dans la valle, nomme diediegol.
Tout dabord, les cuvettes de dcantation, prs du fleuve, appeles hollald, sont de
vastes zones dpressionnaires plates et argileuses. Elles forment le waalo avec les leves
fluvio-deltaques inondes appeles fond. Notons ici le caractre sal de nombreuses
dpressions du waalo, notamment en aval (jusqu 200 km partir de lembouchure). Enfin,
le diri correspond des zones dunaires non inondables.
(1) labsence de certaines donnes statistiques de base nous a souvent contraint considrer la totalit de
la rgion du Trarza alors quil aurait t souhaitable de ne considrer que les trois dpartements prcits.
D- 2
* lhydrologie
Le fleuve a un rgime tropical caractris par une crue de juillet octobre et un tiage
de fvrier juin. La dcrue samorce en octobre-novembre et les tiages sont atteints en mai-
juin.
Depuis 1968, le fleuve connat une srie dannes trs dficitaires, dues la diminution
des pluies dans le haut bassin en zone guinenne et dans lensemble des zones soudaniennes
et sahliennes dAfrique de lOuest. Ces annes dficitaires se sont traduites par une moindre
extension des inondations et une diminution de la biomasse vgtale naturelle (forts,
paturages) et cultive (cultures de dcrue). Afin de lever diverses contraintes, deux barrages
ont t construits sur le fleuve dans le cadre de lOMVS : Manantali en amont (Mali,
hydrolectrique, 1988) et Diama en aval (30 km de St Louis, anti-sel, 1986). Il faut souligner
quavec le barrage de Diama et les endiguements des rives droite et gauche, le relvement du
plan deau dans le Delta a sensiblement amlior les disponibilits en eau de surface,
notamment pour lalimentation des lacs de Guiers (Sngal) et de RKiz (Mauritanie). Par
ailleurs, la crue est pour moiti aujourdhui matrise, le barrage de Manantali tant construit
sur le Bafing qui fournit environ 50 % des eaux du fleuve Sngal (ENDA, 1986). Le Bakoye
et la Falm, qui font la jonction avec le Sngal en aval du barrage de Manantali, engendrent
toujours en saison des pluies une crue dintensit rduite.
Ce dernier point sera dvelopp plus largement dans le second chapitre (II.1.).
D- 3
3. La population
Tableau 1 : population dans les rgions limitrophes du fleuve Sngal (Source : Office
National de la Statistique Annuaire statistique de la Mauritanie. Anne 1996 ONS, Service
de la conjoncture, mars 1998)
_________________________________________________
Rgion recensement 1988 projection 1996
_________________________________________________
La rive droite du fleuve Sngal est donc essentiellement rurale. Malgr labsence de
statistiques officielles de la rpartition ethnique de la population (tableau 1), il semble que les
maures (beydanes et haratines) et les halpulaars (peuls et toucouleurs) soient majoritaires. Or
il sagit traditionnellement de peuples dleveurs. Ceci laisse supposer quune frange trs
importante de la population mauritanienne riveraine du fleuve Sngal est implique dans
llevage. Elle est probablement suprieure celle directement concerne par les cultures
irrigues.
D- 4
* rive gauche (Sngal)
____________________________________________________________
Dpartement 1988 1996
____________________________________________________________
Dagana population rurale 56 744 98 889
population urbaine (1) 179 541 312 896
total Dagana 236 285 411 785
D- 5
4. Le cheptel
Nous nous intresserons ici essentiellement aux ruminants domestiques (bovins, ovins,
caprins) et aux camelins en raison de leur importance numrique et de linteraction entre ces
productions animales et la gestion de leau du fleuve (1).
Comme nous lavons constat prcdemment, le sud de la Mauritanie et le nord du
Sngal, zones riveraines du fleuve Sngal, sont traditionnellement des rgions dlevage.
Les chiffres qui sont prsents dans ce paragraphe ne feront que confirmer limportance,
sociale et conomique, de cette activit majeure.
La Valle et le Delta du fleuve Sngal reprsentent respectivement pour les bovins, les
petits ruminants (ovins et caprins) et les camelins 33 %, 44 % et 23 % du cheptel national
(FAO, 1993). La figure 1 et le tableau 3 prsentent les effectifs animaux des rgions
riveraines du fleuve Sngal. Ils montrent limportance numrique des troupeaux de petits
ruminants (ovins et caprins) comparativement aux bovins et aux camelins, notamment dans le
Brakna et le Gorgol.
Il persiste nanmoins une grande incertitude sur les donnes concernant les petits
ruminants et les camelins, pour lesquels il nexiste pas de recensement ni mme de campagne
de vaccination (base de lestimation des effectifs bovins). En outre, il nest pas possible de
discerner les ovins des caprins.
Dans la rgion du Trarza, selon les agents du Service de lElevage de Rosso, les
effectifs bovins seraient en 1998 de 15 000, 25 000 et 37 000 ttes respectivement dans les
dpartements de Rosso, RKiz et Keur Macne. Ils seraient de 100 000 ttes dans toute la
rgion. Ce chiffre est sensiblement suprieur lestimation de 65 000 ttes propose dans le
tableau 3 daprs les donnes du DRAP (1997) et de la FAO (1993).
2 000 000
1 500 000
1 000 000
camelins
500 000 bovins
0 ovins et caprins
Trarza
Brakna
Gorgol
Guidimaka
Figure 1 : effectifs (nombre de ttes) par espce dans les rgions du Trarza, du Brakna,
du Gorgol et de Guidimaka (daprs DRAP (1997) et FAO (1993)).
(1) Avertissement : compte tenu de la mthode de recensement utilise, base principalement sur le
nombre danimaux vaccins par les Services de lElevage, et de la difficult dobtenir des donnes exactes en
systme extensif et transhumant, il faut rester prudent quant la fiabilit des effectifs prsents dans ce
paragraphe, notamment en rive droite.
D- 6
* rive gauche (Sngal)
La Valle et le Delta du fleuve Sngal reprsentent respectivement pour les bovins, les
petits ruminants et les camelins 25 %, 21 % et 41 % du cheptel national (Direction de
llevage, 1997). La figure 2 prsente les effectifs par espces et par dpartement. Il faut
souligner limportance quantitative des dpartements de Podor et de Matam par rapport
celui de Dagana. Les ovins sont majoritaires dans le dpartement de Matam alors que les
effectifs en ruminants domestiques (bovins, ovins, caprins) sont sensiblement gaux dans le
dpartement de Podor.
350 000
300 000
250 000 quins
200 000
asins
150 000
bovins
100 000
50 000 caprins
0 ovins
Dagana
Podor
Matam
Bakel
Figure 2 : effectifs (nombre de ttes) par espce dans les dpartements de Dagana,
Podor, Matam et Bakel en 1997 (Source : Service de lElevage et Direction de lElevage,
1997)
Comme dans le paragraphe prcdent, nous nous focaliserons ici essentiellement sur les
productions bovines, ovines, caprines et camelines : viande, lait, cuirs (bovins) et peaux
(petits ruminants).
Nous devons par ailleurs attirer nouveau lattention du lecteur sur les difficults
dobtenir des donnes fiables dans ce domaine. Par consquent, nous devons rester prudents
quant leur interprtation.
Dans ce paragraphe, nous naborderons pas limportance de la fumure ni de la traction
animale pour lesquelles les statistiques sont trop partielles.
D- 7
* rive droite (Mauritanie)
____________________________________________________________________
Rgion Trarza Brakna Gorgol Guidimaka
____________________________________________________________________
Sur la rive sngalaise, la filire lait est informelle, en ce qui concerne la production
locale. Lautoconsommation, le don ou le troc de lait sont dvelopps. Les tudes en cours
(Corniaux, PSI-Sngal, 1999) donneront probablement une ide plus fiable des volumes et
des circuits de commercialisation dans le Delta. Dans lattente de ces rsultats, il est possible
de donner une estimation de la production potentielle de lait de vache avec les hypothses
D- 8
suivantes : (1) 25 % des animaux du troupeau sont des vaches laitires en production, (2)
chaque animal en lactation produit 500 600 kg lait / an.
Contrairement aux ides reues, la production de lait nest pas ngligeable quand on la
compare aux importations de produits laitiers dans la Rgion de St Louis estime en 1998
21.6 mille tonnes (GERCOM, com. pers., 1999).
La filire viande est elle aussi informelle, lexception des abattages contrls
prsents dans les figures 3 et 4. Elles montrent une variabilit interannuelle pour les
abattages des petits ruminants (chvres et moutons) et une relative stabilit des abattages
bovins depuis le dbut des annes 1990. Les effectifs abattus de faon contrle sont
relativement faibles et probablement trs infrieurs la ralit (tableau 4), notamment pour
les petits ruminants sacrifis lors des ftes religieuses. A titre dexemple, en 1996, ces
abattages reprsentaient en poids carcasse pour la Rgion de St Louis environ 800, 150 et
200 tonnes respectivement pour les bovins, les ovins et les caprins (daprs DIREL, 1997).
Enfin, limportation de viande semble limite dans la zone si lon excepte toutefois les achats
danimaux sur pied en provenance des autres rgions du Sngal, de la Mauritanie et du Mali.
7000
nombre de tetes
6000
5000
4000
3000
2000
1000
0
81
85
90
91
92
93
94
95
96
19
19
19
19
19
19
19
19
19
85
90
91
92
93
94
95
96
97
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
Bovins Ovins Caprins
Enfin, la filire peaux et cuirs est intimement lie la filire des abattages contrls.
Elle est relativement discrte . A titre dexemple, le nombre de peaux relev en 1998
labattoir de la commune de St Louis est de 2 578, 6 554 et 4 895 respectivement pour les
cuirs de bovins, les peaux dovins et de caprins (SOGAS, non publi, 1999).
D- 10
II. EAUX DU FLEUVE SENEGAL ET ELEVAGE : RELATIONS
Llevage des ruminants domestiques et des camelins est globalement de type extensif
dans notre zone dtude (cf chapitre III.). Dans les conditions sahliennes, lalimentation y est
la contrainte majeure (Corniaux, 1998a ; Tourrand, 1993 ; Dtoubab, 1995). Cette
alimentation est base sur lalternance et la complmentarit de :
- lutilisation de pturages communautaires de diri (pturages dhivernage) de bonne
valeur alimentaire daot octobre mais dpendants de la pluviomtrie
- afin dviter les transhumances longues et contraignantes, lutilisation, en saison
sche, de la vgtation sur les zones de waalo inondes par la crue du fleuve (parcours de
dcrue, parcours post-culturaux, cultures fourragres, vgtation arbore) dpendante de
lampleur de la crue et de larticulation avec les autres activits du waalo (cultures de dcrue,
primtres irrigus).
La gestion des eaux du fleuve par les ouvrages (barrages, endiguement, primtres) a
essentiellement un impact sur lextension des crues et donc de la biomasse vgtale disponible
pour llevage dans les zones de waalo. Dans ce paragraphe, nous allons nous intresser par
consquent prioritairement ces derniers.
* dfinition
Nous dfinirons comme pturages lensemble des espaces libres utiliss pour
lalimentation des animaux ou susceptibles de ltre (Dtoubab, 1995). Ces espaces
comprennent :
- les pturages naturels ou parcours du btail qui constituent lensemble des espaces
libres naturels traditionnels destins la pture des animaux, gnralement proprit de lEtat,
- les jachres ou espaces cultivables laisss au repos ou non exploits,
- les pturages artificiels post-culturaux constitus par les restes de sous-produits
agricoles (pailles, fanes ), par les repousses et adventices ventuelles ainsi que par les
espaces herbacs sparant les champs,
- les prairies artificielles amnages pour la production de fourrages.
Ces diffrents types de pturages, principale ressource fourragre en systme extensif,
seront dcrits ici. Toutefois, nous signalerons galement limportance des sous-produits
agricoles et agro-industriels utilisables dans les rations des animaux.
(1) par bourgoutire, on entend la formation graminenne dexcellente valeur fourragre, infode aux
terrains argileux peu ou pas sals, subissant lalternance dinondation / exondation (Peyre de Fabrgues et Besse,
1994). Les espces constitutives majeures sont Echinochloa stagnina et Vossia cuspidata. On les rencontre
essentiellement dans le Delta en rive droite (zone du Goure, cuvette dEl Wessaa).
- parcours post-culturaux
D- 12
A ces parcours, notons que vient sajouter lutilisation rgulire par les troupeaux des
fourrages naturels disponibles le long des canaux. Bien que quantitativement modestes, ils
peuvent participer la survie des animaux en priode de soudure.
Lis aux productions agricoles, les SPAI sont particulirement importants sur la rive
gauche o des filires se sont organises. Il sagit des sous-produits du riz (son et farine, 25
000 ha), de la canne sucre (mlasse, 6 700 ha), de la tomate (drches, 1 200 ha) et de fanes
de culture (arachide, patates douces, nib). Le Delta du fleuve est le plus riche en ces sous-
produits compte tenu du dveloppement important de ces cultures irrigues dans cette zone
(carte).
Les quantits produites (tableau 5), leur qualit et surtout leur utilisation par les
troupeaux de la Valle et du Delta du fleuve Sngal sont cependant trs variables en fonction
des types de SPAI considrs (Corniaux et Diallo,1998b). A titre dexemple, la mlasse de la
CSS Richard Toll est quasi totalement exporte et nest pas utilise par les animaux de la
zone. Les drches de tomates sont en revanche exploites en priorit par les riverains de
lusine de Savoigne (SOCAS), en raison des faibles quantits disponibles et de la politique de
lusine. Le son de riz est plus communment utilis par les leveurs, notamment en priode de
soudure ou pour des animaux en production (embouche ou lait). Lutilisation de sous-produits
en dehors de la fin de la saison sche est dailleurs plus systmatique dans le Trarza
(Mauritanie) o la production laitire est organise autour de lusine de collecte de lait de
Rosso.
D- 13
Tableau 5 : potentiel de production en sous-produits agricoles et agro-industriels en rive
gauche de la Valle et du Delta du fleuve Sngal
fanes d'arachide ? ? ? ? ?
EN fanes de nib 0 0 250 250
DECRUE fanes de patates 380 1 200 700 2 280
(**) paille de sorgho 1 900 9 500 39 000 0 50 400
paille de mas 10 0 4 200 5 000 9 210
MF : Matire Frache
(*) daprs SAED/DPDR, Banque de Donnes, 1995-96 (SAED, 1997).
(**) daprs Inspection Rgionale de lAgriculture (96-97)
(***) cultures en bordure du lac de Guiers non comprises
(1) daprs Corniaux et Diallo (1998b) pour les sous-produits du riz, de la tomate et de la canne sucre
(hivernage 97 hivernage 98)
En rive gauche, faute de statistiques fiables, nous nestimerons ici que les sous-produits
issus du riz (en tonnes/an):
__________________________________________
Type de sous-produits Trarza Valle
__________________________________________
Drches de tomates 0 0
Mlasse de canne 0 0
__________________________________________
daprs GLG Consultants, Sonader (1998)
D- 14
- cultures fourragres
Faute dorganisation des filires de productions animales (lait notamment), les cultures
fourragres sont quasiment inexistantes en rive gauche du fleuve (tableau 6). En revanche, on
constate une mergence certaine dans le Delta en rive droite. Ceci est li lintensification du
systme dlevage accompagnant la structuration de la filire lait autour de lusine de collecte
de Rosso. Le contexte actuel (dvalorisation de la monnaie locale face au Fcfa) est par ailleurs
dfavorable limportation massive de sous-produits agricoles en provenance du Sngal
(tourteaux darachide, son de riz) pour lalimentation des vaches laitires. Les cultures
fourragres, en substitution ces sous-produits, deviennent par consquent conomiquement
viables. De plus, elles apparaissent comme une alternative la monoculture du riz.
A. surfaces pturables
Les tableaux 6 et 7 ainsi que la figure 5 prsentent les potentialits des diffrents types
de surfaces pturables du waalo en rives gauche et droite, dcrites ci-dessus.
___________________________________________________________________________
Type de ressources Dagana Podor Matam Bakel Total
__________________________________________________________________________________________
Casiers amnags non 25 137 ha (3) 7 978 ha (3) 4 340 ha (3) 813 ha (3) 38 268
exploits
Parcours post-culturaux
- riz (en irrigu) 16 394 ha (3) 5 376 ha (3) 1 178 ha (3) 457 ha (3) 23 405
- sorgho, mas (en irrigu) 8 ha (3) 888 ha (3) 1 168 ha (3) 480 ha (3) 2 544
- sorgho, mas (en dcrue) 969 ha (4) 4 783 ha (4) 21 561 ha (4) 4 539 ha (4) 31 852
Cultures fourragres 0 0
__________________________________________________________________________________________
Total (en ha) 61 508 ha 58 675 ha 52 247 ha ?
Signalons ici que les donnes relatives aux parcours post-culturaux de dcrue sont
relevs dans le tableau 6 pour la campagne 1996-97 et ne peuvent pas tre considres comme
une moyenne interannuelle. Nous proposons au lecteur de se rfrer au rapport sur les cultures
de dcrue pour de plus amples dtails.
D- 15
Figure 5 : inventaire par dpartement des ressources fourragres pturables potentielles (en
ha) en rive gauche du fleuve Sngal (zone du waalo)
70 000
60 000
Superficies en ha
50 000
40 000
30 000
20 000
10 000
0
Dagana Podor Matam Bakel
Tableau 7 : inventaire par dpartement des ressources pturables potentielles (en ha) en rive
droite du fleuve Sngal (zone du waalo)
_______________________________________________________________________________________
Trarza Brakna Gorgol Guidimaka Total
_______________________________________________________________________________________
Le potentiel de dcrue estim dans ce tableau par la FAO (1995) nous parat survalu
(66 100 ha) dans la mesure o il ne prend en compte que les cultures. Une donne de lordre
de 40 000 ha nous semble plus proche de la ralit (y compris les parcours pastoraux de
dcrue, tels que les bourgoutires). Nous invitons le lecteur se rfrer au rapport spcifique
sur les cultures de dcrue pour mieux apprhender cette valuation.
Sur la base dune anne de crue moyenne (1996-97), le tableau 8 montre que 250
000 300 000 bovins peuvent passer la saison sche sur les ressources de dcrue en rive
gauche et 150 000 200 000 en rive droite. Traduit en termes de productions animales,
cela correspond sur une anne un troupeau laitier fournissant 55 60 tonnes de lait
frais (*) et 45 000 ttes abattues (**). Avec un prix du lait frais variant de 300 350 Fcfa
et le prix du vif de 75 000 100 000 Fcfa, le chiffre daffaires (CA) induit est donc
respectivement de 3.5 4.5 millions de KFcfa pour le lait et de 17 20 millions de KFcfa
pour la viande. On peut facilement comparer ce chiffre daffaires celui du riz dans
toute la Valle o, avec 50 000 ha cultivs, on peut esprer un CA de lordre de 20
millions de KFcfa. Les charges en Elevage tant sensiblement plus faibles que celles de la
riziculture, il est par consquent facile de considrer limportance conomique de
llevage dans la Valle et, en corollaire, le rle trs important du maintien dune crue
artificielle pour lensemble des leveurs de la zone.
D- 17
Type de resssources Dagana Podor Matam Bakel Rive gauche
surface potentiel nb ttes surface potentiel nb ttes surface potentiel nb ttes surface potentiel nb ttes total nb ttes
Rive gauche (Sngal) (en ha) (en t MS) en SC (en ha) (en t MS) en SC (en ha) (en t MS) en SC (en ha) (en t MS) en SC en SC
Parcours de dcrue, mares 19 000 47 500 43 182 39 650 99 125 90 114 24 000 60 000 54 545 ? ? ? 187 841 (hors Bakel)
temporaires, forts gonakis
Casiers amnags non exploits 25 137 12 569 11 426 7 978 3 989 3 626 4 340 2 170 1 973 813 406.5 370 17 395
Parcours post-culturaux
- sorgho, mas (en dcrue) 969 1 938 1 762 4 783 9 566 8 696 21 561 43 122 39 202 4 539 9 078 8 253 57 913
Potentiel de forts 8 500 21 250 19 318 9 000 22 500 20 455 4 500 11 250 10 227 2 500 6 250 5 682 55 682
Potentiel de parcours post- 18 000 36 000 32 727 19 100 38 200 34 727 25 000 50 000 45 455 4 000 8 000 7 273 120 182
culturaux de dcrue
Tableau 8 : Estimation du nombre de bovins pouvant pturer en saison sche (SC)* le potentiel fourrager du waalo issu dune crue artificielle **
(hors cultures irrigues et sous-produits agricoles et agro-industriels)
(*) : de janvier juillet ; (**) : donnes estimes partir des cultures de dcrue de lanne 1996-97 en rive gauche et du potentiel estim par la FAO (1995) en rive droite (cf tableaux 6
et 7) ; MS : Matire Sche
Le potentiel fourrager est estim comme suit : 2,5 t MS/ha/an pour les parcours de dcrue ou les forts, 2 t MS/ha/an pour les parcours post-culturaux de mas ou de sorgho, 0.5 t
MS/ha/an pour les casiers amnags non exploits.
Le pturage des bovins est rparti sur toute la saison sche (SC, 7 mois) sur la base dune consommation de 5 kg MS/tte/j (ITEB, 1989), soit 1.1 t MS/tte pour les 7 mois.
D- 18
2. Eaux du fleuve et abreuvement des animaux
Nous nous intresserons ici essentiellement aux ressources en eau localises dans le
waalo en raison de leur diversit et de leur relation directe avec le fleuve.
Les ressources en eau pour labreuvement des troupeaux sont varies dans le waalo. Le
fleuve et ses principaux dfluents et affluents reprsentent toute lanne des points deau
rpartis sur toute la valle et le delta (cartes 2 et 3). Il en est de mme pour les canaux des
amnagements hydro-agricoles particulirement denses en aval. Mais, paradoxalement, si
cette ressource est prsente toute lanne et quasiment sur lensemble du waalo, elle est
galement difficilement accessible pour les animaux. Dabord, parce que les amnagements
agricoles ont rarement tenu compte des pistes btail, ce qui a de fait coup laccs aux
points deau du fleuve. Ensuite parce quen priode de culture, la prsence des troupeaux est
interdite dans les primtres irrigus, localiss le long du fleuve. Enfin, parce que mme en
dehors des priodes de culture, larrive de troupeaux prs des amnagements pour
labreuvement est source de conflits avec les agriculteurs, au mme titre que pour lutilisation
des parcours post-culturaux. Enfin, lorsque laccs est permis, il est parfois dangereux pour le
btail en raison des berges relativement abruptes dans la valle (Dtoubab, 1995).
Aussi, les leveurs ont souvent recours dautres points dabreuvement. Il sagit des
mares temporaires et des marigots qui ont t aliments en eau par les pluies dhivernage
et/ou la crue du fleuve. Le rseau est complexe et est lobjet actuellement dtudes sur leur
importance spatio-temporelle. Quoiquil en soit, cette ressource spuise au cours de lanne
pour disparatre progressivement en saison sche. En outre, la stagnation de leau, lapport
ventuel deaux de drainage et les remontes de sel, surtout en aval, augmentent
considrablement les risques sanitaires en cas dutilisation.
Par ailleurs, sur le diri, le maillage des forages exhaure est insuffisant notamment
dans le dpartement de Dagana, le ferlo de Matam et en Mauritanie, ce qui rend difficile
lexploitation de vastes espaces pturables.
Si la recherche de points deau apparat aux dires des leveurs comme beaucoup moins
problmatique que la recherche de nourriture (Corniaux, 1998a), de nombreux problmes
persistent tels que leur accs, la gestion de leur qualit ou la densit trop faible de forages
dans le diri. Il faut galement tre conscient de la ncessit pour lleveur de trouver en
mme temps (1 journe) et en un mme lieu (rayon de quelques dizaines de km) de leau et du
fourrage pour ses animaux. Toute la stratgie doccupation de lespace par lleveur dcoulera
de cette bonne adquation quil devra grer au quotidien et sur lanne (transhumances
courtes et longues).
Cest ce niveau que nous devons dailleurs insister sur la complmentarit du diri (en
hivernage) et du waalo (en saison sche) qui peuvent offrir aux troupeaux eau et nourriture
sur un cycle annuel.
19
3. Aspects sanitaires et vtrinaires
Sil existe un impact de leau du fleuve clairement identifi comme ngatif pour
llevage, il sagit bien des problmes sanitaires quengendrent la prsence de plans deau,
plus ou moins stagnants, dissmins tout au long du waalo. Ils reprsentent en effet un
excellent milieu de dveloppement pour les parasites et autres organismes pathognes ou leurs
vecteurs (en premier lieu, les moustiques). Lhomme et lanimal sont dailleurs menacs au
mme titre.
La zone la plus sensible est le Delta en raison notamment de son rseau hydrographique
complexe, de la construction du barrage de Diama et de lampleur des amnagements hydro-
agricoles. Ainsi, des plans deau sont persistants toute lanne (soutien des tiages) et
reprsentent un milieu extrmement favorable la multiplication dagents pathognes et des
moustiques. En outre, certains dentre eux reoivent des eaux de drainage charges en sel, en
engrais et en pesticides (lac de Guiers ). Il faut noter qu ce jour aucune tude de grande
ampleur na t mene sur ce thme afin de mesurer les teneurs exportes en ces diffrents
lments ou substances chimiques et dvaluer les risques pour le btail. Nanmoins,
certaines priodes de lanne, les leveurs abandonnent certains sites, tels que le Noar (Delta,
rive gauche), rputs dangereux (risques dempoisonnement) lors de labreuvement des
troupeaux. Le Delta est galement vit par les leveurs en hivernage cause de la
prolifration des moustiques. Cela concide aussi avec le dplacement vers le diri proche
pour lexploitation des parcours dherbes vertes. Pourtant, malgr les risques sanitaires et le
manque gagner quils reprsentent, certains leveurs ne quittent pas la zone. Il sagit en
particulier des leveurs bovins de Keur Macne (Mauritanie) qui trouvent dans la cuvette d'El
Wessaa un pturage gratuit et un lieu dcoulement ais de leur production de lait vers
lusine de collecte de Rosso.
Sils sont moins cruciaux que dans le Delta, les problmes sanitaires existent galement
dans la Valle. On y relve le mme type de maladies parasitaires (trmatodoses) telles que la
distomatose, la paradistomatose, la bilharsiose et la tlriose. Elles touchent toutes les espces
mais les moutons sont particulirement sensibles (douves du foie). Depuis la mise en eau des
barrages, on assiste galement la rapparition danciennes maladies telles que la
shistosomose (Consere, 1997). Des foyers de la fivre de la valle du Rift ont par ailleurs t
relevs en rive droite et une pidmio-surveillance est depuis lors mise en place en rive
gauche.
Lincidence de ces maladies parasitaires se ressent essentiellement en termes de perte de
poids ou de mortalit chez les animaux touchs. Le dficit en production laitire est toutefois
rel et important pour le Delta en rive droite. La prvalence peut atteindre des taux trs levs
(62 % pour la distomatose ovine survenue en bordure du lac de Guiers). Le manque de
personnel vtrinaire sur le terrain ne permet dailleurs pas, actuellement, dendiguer
significativement toute pizootie.
20
III. IMPACTS DE LA SECHERESSE ET DES AMENAGEMENTS HYDRO-
AGRICOLES SUR LELEVAGE
Le Delta et la Valle du fleuve Sngal taient originellement une rgion dvolue quasi
exclusivement llevage extensif (Audru, 1966). Ce dernier, pratiqu par les peuls et les
maures, exploitait en saison sche les abondants parcours de dcrue librs par le retrait des
eaux du fleuve Sngal, et pendant lhivernage, les pturages du diri pourvus en cette saison
dun tapis graminen de qualit.
Ainsi, pour ceux rsidant le long du fleuve, les maures blancs (Bedanes) taient
essentiellement des pasteurs et commerants transhumant, les haratines des bergers qui
pratiquaient lagriculture pluviale et de dcrue. Les halpulaars associaient levage
transhumant et agriculture pluviale et les wolofs taient avant tout des agriculteurs ou des
pcheurs (Jamin, 1986a).
2. Effets de la scheresse
21
restant serait mettre sur le compte des migrations. En effet, face cette scheresse, tous les
leveurs nont pas adopt la mme stratgie. Dabord certains dentre eux ont migr. Cest
notamment le cas de pasteurs peuls qui se sont, par la suite, tablis dans le Ferlo (Santoir ;
Tourrand, 1993). Dautres se sont tourns vers les rserves fourragres, en stockant
notamment les pailles de riz (Jamin, 1986b). Dautres enfin, infods aux forages exhaure
du diri, et ayant par consquent perdu leurs capacits de mobilit face ce type
dvnements, ont t souvent durement touchs (Santoir, 1992). Certains sont dailleurs alls
grossir le nombre de migrants urbains. Paralllement ces alas climatiques, le
dveloppement de la riziculture et des structures agro-industrielles a galement amen des
leveurs, gnralement peuls, se tourner rsolument vers lagriculture irrigue ou vers une
activit salarie (ex : CSS de Richard Toll), cest--dire vers la sdentarisation (Santoir,
1993 ; Tourrand, 1993).
Si tous les leveurs nont pas t affects au mme titre, les espces animales se sont
galement comportes diffremment face la scheresse. Ainsi, comme nous venons de
lindiquer, les bovins ont t particulirement sensibles alors que les chvres et les
dromadaires ont pu chapper plus facilement au dficit fourrager par leur physiologie et leur
comportement alimentaire (utilisation des ligneux fourragers).
La baisse trs nette de la pluviomtrie a galement perturb gravement les cultures en
pluvial, traditionnellement pratiques par les peuls, et lquilibre pastoral entre le diri et le
waalo. La valeur fourragre des parcours dhivernage a en effet t notablement rduite.
Quelques espces prennes et annuelles ont disparu et le surpturage de certaines zones,
autour des forages ou dans les forts classes, coupl aux pratiques des charbonniers, a
entran une diminution qualitative et quantitative des ressources pastorales, mme si elle
nest pas obligatoirement irrversible (Boudet, 1989 ; Salem-Murdock et al, 1994). Cest
pourquoi la comptition pour les pturages et leau est devenue plus intense aujourdhui,
notamment entre les troupeaux des nomades ou des transhumants du diri lointain et ceux des
sdentaires ou des leveurs du proche diri. Cette situation peut bien sr tre propice la
multiplication de conflits entre leveurs et agriculteurs. Ainsi, en Mauritanie, des dromadaires
ont caus des dgts normes aux cultures tout le long du fleuve (Frankenberger et al, 1986).
Beaucoup de troupeaux nomades ont pntr plus loin dans le sud mauritanien (rgions du
Gorgol et de Guidimaka), o lon trouve dsormais les animaux en transhumance, en qute de
pturages. Des leveurs du diri de Matam ou de Podor laissent galement divaguer certains
animaux dans le waalo en saison sche.
Les rpercussions durables sur les effectifs sont toutefois limites. Le dstockage
effectu pendant les scheresses a en effet pargn au mieux les femelles et les jeunes,
assurant ainsi un redressement rapide des effectifs, sachant que le taux dexploitation est
faible (priode de capitalisation). Et si certains leveurs avaient, dans un premier temps,
privilgi les troupeaux de petits ruminants, plus rsistants, le ratio avec les bovins se
rquilibre aujourdhui (Tourrand, 1993 ; Santoir, 1996 ; Corniaux, 1998a et c). Il nen reste
pas moins que llevage de case, et prioritairement de moutons, sest sensiblement dvelopp
dans le waalo, marque dun levage intensifi relativement indpendant des alas climatiques
(Santoir, 1996).
En trente ans, lamnagement des terres et le dveloppement des cultures irrigues ont
eu des rpercussions considrables sur lconomie agricole du waalo, sur lorganisation
sociale du monde rural et sur lespace pastoral traditionnel (ENDA, 1986 ; Jamin, 1986b ;
Tourrand, 1993). Nous nous focaliserons ici essentiellement sur ce troisime point.
22
Compte tenu des surfaces potentiellement amnageables (cf II.2.), le Delta est la zone la
plus concerne par ces changements. Le grand bouleversement de la physionomie du waalo
fut provoqu par la construction, entre 1961 et 1964, de la digue priphrique ceinturant le
Delta. Depuis 1969, des pompes couples aux ponts barrages permettent le remplissage des
dfluents mme lorsque la crue est faible. Les amnagements rizicoles ont suivi et se
poursuivent actuellement, mme si les politiques en rives droite et gauche sorientent
davantage aujourdhui vers une rhabilitation des amnagements plutt que vers leur
extension. La mise en fonction des barrages de Diama (1986) et de Manantali (1989) a permis
de disposer deau douce pour lirrigation tout au long de lanne. Paralllement la mise en
place des casiers rizicoles, il faut galement noter que les infrastructures routires ont favoris
le dsenclavement de nombreuses zones du waalo et limplantation de villages pionniers.
Les effets ngatifs pour llevage induits par ces amnagements sont nombreux. Ils sont
dailleurs systmatiquement rappels par les leveurs qui regrettent amrement la non-prise en
compte, jusqu un pass rcent, de leur activit traditionnelle dans les plans doccupation et
daffectation des sols. Ces effets ngatifs sont les suivants :
- la rduction sensible des parcours de dcrue. Elle rsulte soit de lasschement
danciennes zones inondes (Ndial en rive gauche) ou de loccupation des terres par les
cultures irrigues. Le Delta est particulirement concern par cette transformation. Ainsi, on
peut estimer que sur 110 000 ha de parcours naturels de dcrue, il ne reste plus que 10 000 ha
de mangroves, 7 000 ha sur la berge ouest du lac de Guiers et 2 000 ha dans les cuvettes de
Ngalam et Mengueye (Tourrand, 1993 ; GERSAR, 1990). La multiplication de champs
irrigus, notamment pour la production de patates douces, tout au long de la bordure ouest du
lac de Guiers tend dailleurs depuis 5 10 ans isoler les cuvettes de Malla et de Djilmet
(Corniaux, 1998a) dont laccs est de plus en plus problmatique.
- laugmentation des problmes sanitaires (cf II.3.), la prolifration des moustiques tout
au long de lanne et la multiplication des plantes semi-aquatiques telles que les cypraces,
les typhas et autres roseaux (Typha australis, Phragmites vulgaris) rarement apptes par le
btail. Ces plantes ont tendance, depuis la mise en fonction du barrage de Diama, se
substituer aux parcours de Sporobolus sp. et dEchinochloa sp. (bourgoutire) en raison
dinondations prolonges et de la suppression des crues sales (Peyres de Fabrgues, 1994).
- la limitation ou linterdiction des accs au fleuve, aux points deau ou aux parcours
aprs linstallation des casiers rizicoles, des digues et des canaux.
- la concurrence exacerbe pour lutilisation de terres affectes des agriculteurs,
gnralement non originaires de la rgion du fleuve. Cette concurrence gnre des situations
conflictuelles latentes ou dclares entre les leveurs transhumant et les agriculteurs. Les
dcisions de justice prises gnralement en faveur des agriculteurs ne font dailleurs que
dvelopper un sentiment de spoliation exprim par les leveurs (Dtoubab, 1995).
Nanmoins, des points positifs viennent nuancer cette vision pessimiste de limpact des
amnagements hydro-agricoles sur llevage. Il sagit notamment de :
- la disponibilit croissante en sous-produits agricoles et agro-industriels (cf II.2.)
utilisables en alimentation animale. Dans la zone irrigue, les principaux sous-produits sont
issus de la culture du riz (paille et son), de la canne sucre (mlasse) et de la tomate
(drches). Dans le Delta, les potentialits de production en SPAI viennent nettement
compenser le dficit en parcours de dcrue (Jamin, 1986b). Ainsi, chaque anne, 1 hectare de
riz fourni environ 4 tonnes de paille et 600 900 kg de son, voire le double si lagriculteur
mne une campagne de contre-saison (Corniaux, 1998b). Or un parcours de dcrue a une
productivit de lordre de 3 tonnes/ha/cycle (Peyres de Fabrgues, 1994). En terme fourrager,
23
les sous-produits agricoles issus des cultures irrigues ont donc un grand intrt dautant
quils permettent de saffranchir des variations climatiques inter annuelles. Mais, si le
potentiel est important, mme si il est actuellement moindre comparativement au dbut des
annes 1990 (Corniaux, 1998b), lutilisation des sous-produits in situ nest pas acquise.
Dabord parce quil faut payer pour les obtenir ou louer les parcours (rive droite et dans la
valle en rive gauche), alors que dans le systme traditionnel laccs tait gratuit. Ensuite, la
mlasse de canne sucre est quasiment totalement exporte et les pailles de riz sont encore
rgulirement brles par les agriculteurs (notamment dans le Delta en rive gauche). En
revanche, le son de riz produit au Sngal est parfois export dans le Delta en rive droite pour
y nourrir les vaches laitires.
- la possibilit de pratiquer des crues artificielles. Ce type de lchers pour provoquer une
repousse des prairies naturelles est plus courant en rive droite (dans le Delta ou le Gorgol).
- la professionnalisation de certains secteurs de llevage. Dans le sillage des autres
producteurs de la zone, les leveurs se sont souvent regroups en GIE (Groupements dIntrt
Economique), ce qui leur permet davoir accs aux crdits. Beaucoup doprations
dembouche ont ainsi pu tre finances (Tourrand, 1993). Des magasins dalimentation pour
le btail ou de produits vtrinaires ont galement pu voir le jour. Il faut nanmoins
reconnatre un tassement certain de cette professionnalisation dans le secteur de llevage
aujourdhui, lexception notable de la rgion de Rosso-Mauritanie et de son march organis
autour de la filire laitire. Il entrane, de fait, lorganisation des circuits des sous-produits
agricoles (y compris ceux de la rive gauche).
- le dsenclavement du waalo suite la construction dinfrastructures routires. La zone
est ainsi accessible toute lanne, sauf localement en hivernage. Les circuits de vente des
produits animaux sorganisent donc plus aisment aujourdhui.
24
courtes qui visent exploiter au mieux les ressources du waalo et du diri au cours dune
anne. Chez les wolofs, llevage du mouton de case est quasi gnralis. Il semblerait que la
capitalisation ou lembouche de bovins soit galement de plus en plus pratique. Aprs les
vnements sngalo-mauritaniens, llevage maure a considrablement rgress. Le cheptel
semble toutefois avoir t rcupr par les peuls du waalo (Tourrand, 1993).
Dans la Valle, en rive gauche, les peuls du diri pratiquent toujours la transhumance
longue et ont peu dinteractions avec le fleuve. Les peuls du waalo exploitent en revanche la
fois les parcours dhivernage du diri et les parcours, naturels et post-culturaux, du waalo. Les
peuls sares sont en revanche sdentariss. Leur systme dexploitation ressemble celui des
toucouleurs avec une forte implication dans lagriculture (irrigue et de dcrue). Lutilisation
et le stockage des sous-produits agricoles sont frquents.
Dans le Delta, en Mauritanie, lexistence dun march structur et fonctionnel du lait a
incit depuis dix ans les leveurs (maures et peuls) intensifier leur levage en utilisant
systmatiquement des sous-produits agricoles et agro-industriels en complment des parcours
naturels ou post-culturaux. Afin de pouvoir vendre leur lait toute lanne, ces leveurs se sont
galement sdentariss le long des voies de communication.
Enfin, dans la Valle, en rive droite, llevage nomade maure reste trs extensif mais
plus concentr dans les dpartements du Gorgol et de Guidimaka. Des espces comme la
chvre et le dromadaire y ont fait leur apparition en masse depuis les pisodes de scheresse.
Llevage des caprins est galement trs dvelopp. Les haratines et les toucouleurs, tout
comme au Sngal, se sont sdentariss et pratiquent gnralement un levage de case
affourag par les rsidus de culture. La vente de sous-produits ou la location des terres aprs
rcolte aux leveurs nomades est par ailleurs de plus en plus courante.
Tout ceci traduit non pas une disparition de llevage face aux amnagements hydro-
agricoles, tel que certains lavaient prvu (ENDA, 1986), mais une adaptation raisonne aux
nouvelles conditions de production. On constate globalement une intensification de llevage :
sdentarisation de certains leveurs, utilisation de SPAI, production de lait, embouche ovine,
capitalisation. Elle reste toutefois modeste lchelle de la valle du fleuve Sngal o
llevage est toujours men de faon relativement extensive. En outre, tant que des marchs
rmunrateurs des produits animaux (lait, viande, cuirs) ne seront pas structurs, il est
probablement illusoire de prcher pour un levage intensif ou pour une association relle avec
lagriculture dans la valle du fleuve Sngal. A ce titre, lexprience mene par La Laitire
de Mauritanie est exemplaire. Elle montre la facult des leveurs (maures et peuls
notamment) adapter rapidement (10 annes) leur systme dlevage vers un systme
productif et spculatif, alors que bien des observateurs peu avertis considrent leurs animaux
comme simple capital ou, pire, comme objet de contemplation .
Cette volution rvle galement, et une nouvelle fois, la complmentarit entre
ressources du waalo et du diri. Lintgration agriculture levage sinscrit dailleurs
davantage ce niveau de terroir plutt quau niveau de la parcelle. En effet, mme chez des
producteurs qui sont la fois leveurs et agriculteurs (riziculteurs), hormis pour les animaux
de case, la tendance consiste sparer ces deux activits dans lespace et le temps, souvent
dailleurs pour viter des conflits. En revanche, lquilibre des ressources se vrifie lchelle
du terroir.
25
IV. CONCLUSIONS ET RECOMMANDATIONS
Le tableau 9 prsente une synthse des tableaux et figures qui illustrent ce document.
Simplificateur, il ne reprend quimparfaitement la varit et la complexit des situations
rencontres tout au long du fleuve Sngal. Le lecteur devra par consquent se reporter aux
tableaux sources, notamment au tableau 8, ou aux donnes bibliographiques rfrences
correspondantes pour avoir une ide plus prcise et plus juste de la ralit des faits.
26
Tableau 9 : synthse (principales caractristiques) des situations en fonction des dpartements le long de la valle du fleuve Sngal.
Rgion pluviomtrie population animaux ressources fourragres ressources en eau conditions sanitaires
annuelle en 1996 (spcificits) dans le waalo pour l'abreuvement
Mauritanie
Trarza (Delta) 150-250 mm 210 000 vaches laitires parcours post-culturaux nombreuses, parfois critiques en hivernage
dromadaires Bourgoutires, SPAI accs limit mauvaises toute l'anne
manque de forages
Brakna 150-250 mm 225 000 nombreux parcours de dcrue manque de forages mauvaises en hivernage
caprins et ovins forts gonakis sur le diri
berges abruptes
Gorgol 250-350 mm 210 000 petits ruminants parcours de dcrue manque de forages mauvaises en hivernage
(chvres) forts gonakis sur le diri
Guidimaka 300-400 mm 140 000 tous types forts gonakis manque de forages mauvaises en hivernage
dromadaires sur le diri
berges abruptes
Sngal
Dagana (Delta) 150-250 mm 410 000 bovins parcours post-culturaux nombreuses mais difficiles toute l'anne
ovins de case SPAI difficiles d'accs problmes avec les eaux
ou qualit mdiocre de drainage
Podor 150-250 mm 180 000 petits ruminants parcours post-culturaux nombreuses, parfois mauvaises en hivernage
ovins de case parcours de dcrue accs limit, berges
bovins forts gonakis abruptes
Matam 250-350 mm 215 000 nombreux ovins parcours de dcrue manque de forages mauvaises en hivernage
forts gonakis sur le diri
berges abruptes
Bakel 300-400 mm 70 000 bovins parcours de dcrue manque de forages mauvaises en hivernage
nombreux caprins sur le diri
berges abruptes
27
2. Etudes complmentaires ncessaires
Ces tudes ont une importance ingale en fonction de lobjectif recherch. Nanmoins,
si nous devons dfinir des priorits, il semble judicieux de sinvestir dans :
- une estimation fiable ou, mieux, un recensement srieux des effectifs animaux en
fonction de leur localisation et de leur mode dalimentation ou de conduite. Le travail est
bauch en rive gauche (Service Rgional de lElevage, tudes spcifiques) et trs incomplet
en rive droite.
- une zonation des espaces. Ce travail est en cours. La SAED possde un SIG (Systme
dInformations Gographiques) trs riche pour le waalo des dpartements de Dagana et de
Podor et en cours dlaboration pour ceux de Matam et Bakel. Le Bureau des Affaires
Foncires (Mauritanie) possde galement de nombreuses informations, surtout au niveau du
Delta en rive droite. Notons enfin que lOMVS labore son propre SIG qui prsentera le gros
avantage de combiner les informations des deux rives.
- une valuation du remplissage des dpressions pendant la crue. Ce travail est en cours
et est pris notamment en charge par lquipe IRD de P. Vauchel (Dakar, Hann). Des tudes
plus cibles ont par ailleurs t effectues, en particulier dans le Delta (Goure : Peyre de
Fabrgues, 1994 ; Ndial : Mbengue, 1999).
3. Recommandations de gestion
Dans ltat actuel des connaissances, nos recommandations seront qualitatives. Comme
nous lavons prcis ci-dessus, les donnes bibliographiques quantitatives sont ce jour trop
sommaires pour permettre de proposer un programme dactions prcises dans le temps et dans
lespace. En outre, il est ncessaire de sinvestir dans des tudes fines de terrain avant de
prendre toute dcision damnagement du terroir. A ce titre, le travail actuel du PSI-Sngal
est exemplaire dans sa dmarche auprs de la Communaut Rurale de Ross Bthio, qui
pourrait disposer sous peu dun vritable Plan dOccupation et dAmnagement des Sols
(dAquino, 1998).
28
Or, le recul par rapport lexprience du Delta le prouve, lamnagement hydro-
agricole pouss dune zone traditionnellement voue llevage nentrane pas
inluctablement la disparition de ce dernier, contrairement aux prvisions pessimistes de
certains auteurs (ENDA, 1986). Limportance socioculturelle, religieuse et conomique
(capital) de cette activit est en effet primordiale aussi bien en Mauritanie quau Sngal,
quelle que soit lethnie considre. De plus, la facult dadaptation de ces leveurs est
indniable (Jamin, 1986 b ; Tourrand, 1993 ; Santoir, 1996). Dans un systme qui reste
globalement extensif, sauf pour llevage de case, on assiste ainsi une intensification de
certaines pratiques qui permettent lintgration, au niveau dun terroir, des activits Elevage et
Agriculture. Encore faut-il favoriser les comportements positifs pour une meilleure
complmentarit entre les ressources du diri et celles du waalo. Cest dailleurs
malheureusement souvent le non respect de ces quelques rgles qui ont gnr ou qui entrane
encore des situations conflictuelles entre des acteurs qui cherchent valoriser au mieux et
leur profit les ressources offertes par les zones riveraines du fleuve Sngal.
29
b. diffusion dinformations anticipes sur lampleur et la dure de la crue
La mise disposition auprs des organisations dleveurs ou des services vtrinaires
dinformations relatives aux prvisions de lampleur et de la dure de la crue artificielle serait
une aide prcieuse. Elle pourrait en effet orienter les dcisions de ces organismes en matires
de conseil auprs des leveurs pour lutilisation de lespace (calendrier fourrager lchelle
des dpartements) ainsi que pour privilgier des actions de stockage de ressources voire
dachat daliment de sauvegarde du btail pour le passage de la saison sche.
Cette recommandation est mettre au mme niveau quune information mtorologique
anticipe sur la localisation et lampleur des premires pluies.
30
prtabli et respect par les populations riveraines. Certaines de ces actions ont cours dans la
Valle, comme Diamandou (Dtoubab, 1996). Dautres sont proposes dans le Delta, en
particulier pour une remise en eau du Ndial (Diop, 1993), des Trois Marigots (Mbengue,
1999) et de la priphrie du Parc du Djoujd (Corniaux, 1998c), et pour la prservation des
bourgoutires du Goure (Peyre de Fabrgues, 1994). Notons toutefois que, pour ce dernier
auteur, lefficacit dune remise en eau en termes de repousse de vgtation nest pas prouve
dans de nombreuses situations.
31
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32
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33
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dEtat, Universit de Paris XII, Crteil, France. 415 p.
34
ANNEXE 1
Tableau 1 : population dans les rgions limitrophes du fleuve Sngal (Source : Office
National de la Statistique Annuaire statistique de la Mauritanie. Anne 1996 ONS, Service
de la conjoncture, mars 1998)
Tableau 2 : population rurale et urbaine dans la Valle du fleuve Sngal (Source :
Direction de la Prvision et de la Statistique Recensement gnral de la population de 1988 ;
Annuaire des Statistiques de la Valle du Fleuve Sngal Ed 1995/1996 SAED)
Tableau 3 : effectifs et potentiel de production des troupeaux des rgions du Trarza, du
Brakna, du Gorgol et de Guidimaka (daprs DRAP (1997) et FAO (1993))
Tableau 4 : Estimation de la production de lait de vache et de viande bovine dans la
rgion de St Louis et le dpartement de Bakel.
Tableau 5 : potentiel de production en sous-produits agricoles et agro-industriels en rive
gauche de la Valle et du Delta du fleuve Sngal
Tableau 6 : inventaire par dpartement des ressources fourragres pturables
potentielles (en ha) en rive gauche du fleuve Sngal (zone du waalo)
Tableau 7 : inventaire par dpartement des ressources pturables potentielles (en ha) en
rive droite du fleuve Sngal (zone du waalo)
Tableau 8 : estimation du nombre de bovins pouvant pturer en saison sche le potentiel
fourrager du waalo issu dune crue moyenne
Tableau 9 : synthse (principales caractristiques) des situations en fonction des
dpartements le long de la valle du fleuve Sngal
Figure 1 : effectifs (nombre de ttes) par espce dans les rgions du Trarza, du Brakna,
du Gorgol et de Guidimaka (daprs DRAP (1997) et FAO (1993)).
Figure 2 : effectifs (nombre de ttes) par espce dans les dpartements de Dagana,
Podor, Matam et Bakel en 1997 (Source : Service de lElevage et Direction de lElevage)
Figure 3 : abattages contrls St Louis (commune)
Figure 4 : abattages contrls Podor
Figure 5 : inventaire par dpartement des ressources fourragres pturables potentielles
(en ha) en rive gauche du fleuve Sngal (zone du waalo)
35
Liste des principaux sigles utiliss
GERCOM :
36
ANNEXE 2
37
Leye Serigne PRODAM Matam
Cellule Gestion des ressources naturelles Sngal
tl : 221 966 63 53
38
OMVS IRD
Organisation pour la Mise Institut de Recherche pour
en Valeur du Fleuve le Dveloppement
Sngal
P.O.G.R.
PROGRAMME DOPTIMISATION DE LA GESTION DES RESERVOIRS
Rapport de synthse
TOME 5.E
La question qui nous intresse ici est celle de limpact potentiel de la gestion des rservoirs du Fleuve
Sngal sur la dynamique des eaux souterraines et sur les usages humains et environnementaux associs.
Le Fleuve Sngal est en interaction directe avec sa nappe alluviale et en interaction indirecte (via la nappe
alluviale) avec diffrentes nappes plus profondes exploites par des forages. Classiquement un fleuve
ralimente sa nappe alluviale en priode de hautes eaux, par son lit principal et son lit majeur (les zones
dinondation) et la draine en priode dtiage. Ce schma est globalement applicable au Fleuve Sngal,
lexception de certains tronons o le Fleuve est toujours en position dalimentation de la nappe. Par ailleurs
la nappe alluviale suit un coulement densemble parallle laxe de la Valle.
Les changes de volume entre les eaux de surface et les eaux souterraines peuvent tre fortement modifis
en quantit par les changements de rgime hydrologique du Fleuve, changements naturels (scheresse ou
succession dannes humides) ou dorigine anthropique (rgulation des crues et des tiages). Ils sont
galement modifis au niveau des primtres irrigus, notamment rizicoles, o la percolation vers la nappe
est importante.
Limpact quantitatif de la gestion des amnagements rside donc essentiellement dans :
La diminution des superficies inondes (ou la rduction de leur dure de submersion) qui sont des zones
de recharge potentielle, ce qui peut donc limiter la ralimentation des eaux souterraines
Le soutien des tiages qui remonte le niveau de base et limite le drainage de la nappe (tout en pouvant
mme gnrer une recharge continue), et plus gnralement limite lamplitude des fluctuations de
niveau dans le Fleuve.
Le relvement de la ligne deau lamont du barrage de Diama qui provoque un relvement gnralis
de la nappe de la Basse Valle et du Delta.
Par ailleurs la qualit des eaux souterraines peut tre sensiblement modifie dans la zone du Delta
(remonte de nappes sales en lien avec la surlvation du niveau deau dans le fleuve au barrage de
Diama) ou dans les zones dintensification de lirrigation
Le rapport sarticule en 4 parties.
La premire regroupe des informations dune part sur les usages humains des eaux souterraines,
principalement en alimentation villageoise (eau pour la consommation et lusage humain, ainsi que
pour labreuvement du btail), dautre part sur les enjeux environnementaux lis la nappe alluviale,
notamment sur la sensibilit des cosystmes vgtaux (forestiers).
La seconde partie prsente de faon synthtique les caractristiques des principaux aquifres lis
au Fleuve et le dispositif de suivi existant ou ayant exist.
La troisime partie fait le point de nos connaissances sur les changes entre le Fleuve et sa nappe
alluviale, et sur les diffrences potentielles entre rgime naturel et rgime de gestion.
La quatrime partie conclut sur une synthse globale des connaissances et des implications sur la
gestion des ouvrages, et propose des voies pour amliorer ces connaissances dans le futur.
Chacun des sujets voqus ci-dessus a fait lobjet de diffrentes tudes dtailles auxquelles nous faisons
explicitement rfrence (cf. bibliographie en fin de rapport). La prsente expertise a pour seul objectif de
recenser et de synthtiser ces connaissances, sans pouvoir permettre dacqurir ou de dvelopper de
nouvelles connaissances.
E-2
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
Dans lensemble de la moyenne valle et de la basse valle, la nappe alluviale fournit une eau facilement
accessible par les puits, pour la consommation humaine, animale et pour lirrigation des jardins marachers
(notamment les jardins des groupements de femmes). Les puits peu profonds ouverts sont les plus
frquents, la profondeur de leau y tant en moyenne de 8 10m.
En rive gauche du Fleuve, les rapports rgionaux du Recensement Gnral de la Population et de lHabitat
sngalais de 1988 donnent des informations sur les habitations des mnages et notamment sur
lapprovisionnement en eau. Les rapports de la Rgion de Saint Louis et de la Rgion de Tambacounda
(Dpartement de Bakel) donnent les informations suivantes :
Sources RGPH88 Dagana Podor Matam Bakel Total Valle Rive Gauche
mnages % mnages % mnages % mnages % mnages %
Robinet intrieur 6922 22.2 519 2.6 1020 4.2 431 4.1 8892 10.3
Robinet extrieur 8705 28.0 626 3.1 4138 16.9 1009 9.6 14478 16.8
Forage ou pompe 599 1.9 3281 16.3 2344 9.6 673 6.4 6897 8.0
Puits intrieur 651 2.1 369 1.8 483 2.0 578 5.5 2081 2.4
Puits extrieur 6016 19.3 8920 44.2 11067 45.3 5086 48.4 31089 36.0
Autre 8238 26.5 6460 32.0 5386 22.0 2732 26.0 22816 26.5
Total 31131 100.0 20175 100.0 24438 100.0 10508 100.0 86252 100.0
Les rseaux dadduction (robinets) alimentent 27% des mnages ce qui correspond de manire trs nette au
pourcentage de population urbaine (27%).
On peut donc considrer que sur la population rurale 11% est alimente par forage (nappe profonde), 53%
par des puits en nappe alluviale et 36% par dautres moyens, notamment laccs direct au Fleuve, aux
marigots et aux lacs.
Il est videmment difficile destimer les volumes prlevs par les populations partir des puits. Si lon adopte
un chiffre global de 50 000 mnages salimentant en eau par des puits et des besoins journaliers de lordre
de 50 l/jour/mnage, le chiffre obtenu est de lordre de 2 500 m3/j soit 1 Million de m3/an. Il ne sagit l que
dune estimation mais on peut considrer dans tous les cas que les volumes de prlvements pour les
besoins humains restent ngligeables (<0,5%) devant les volumes changs entre le Fleuve et la nappe.
Les diffrents entretiens ne semblent pas indiquer de baisse significative du niveau deau dans les puits qui
aurait pu amener leur abandon ou leur approfondissement. Une enqute plus systmatique pourrait
savrer utile.
_____Complments_______________________________________________
Acqurir des informations ct Mauritanien
Identifier des puits et pizomtres qui ont t suivis depuis 1990
Identifier des puits et des pizos qui ont t suivis avant
Enquter sur la dynamique de la nappe et lalimentation en eau par les puits
E-3
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
E-4
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
1
On rappelle la succession des priodes gologiques :
Prcambrien, Primaire ou Palozoque [Cambrien, Silurien, Dvonien, Carbonifre, Permien], Secondaire ou Msozoque [Trias,
Jurassique, Crtac], Tertiaire ou Cnozoque [Eocne, Oligocne, Miocne], Quaternaire
2
Maastrichien : sables htromtriques souvent grossiers avec quelques passages dargile et de grs sableux niveaux de quartz
translucides.
3
Eocne : les formations sdimentaires dorigine marine sont essentiellement argileuses, marneuses et calcaires, les formations de
type littorales prsentent des dpts dtritiques sableux grseux ou argileux.
E-5
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
4
Postrieures aux phnomnes tectoniques les formations alluviales du quaternaire , dposes par le Fleuve
et ses affluents, ont recouvert le substratum. Ces formations sont trs htrognes.
Leur paisseur est en moyenne de 35m dans laxe de la valle et de +15m aux bords.
A lamont de la valle les formations alluviales reposent directement sur les formations Maastrichiennes, les
formations Eocnes se rencontrant sur les cts. A laval de la valle on observe la superposition rgulire
des trois tages : Maastrichien, Eocne, Quaternaire.
4
Quaternaire : calcaires lacustres, vases, sables marins, alluvions fluviatiles,
E-6
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
E-7
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
8
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
Un projet initi par lOMVS et lUSAID (1985-1990) a permis la ralisation dun rseau de suivi de 589
pizomtres et 562 puits villageois.
(tableau complter)
Le dispositif mis en place par lUSAID sur la valle du Fleuve est reprsent sur la carte ci-dessous,
extraite du rapport Equesen
On trouvera en annexe au prsent rapport la dure de la priode de suivi pour chacun de ces
pizomtres.
Les donnes sont disponibles lOMVS.
Dans le cadre du Programme EQUESEN, des travaux de caractrisation des diffrentes formations
ont t mens. :
- sondages gophysiques (notamment lectriques) pour dfinir les formations alluviales, leur
gomtrie, et dessiner les profils.
- Essais de pompage pour caractriser les paramtres hydrodynamiques.
- Plusieurs essais de pompage de longue dure ont t mens sur les pizomtres de gros
diamtre de lOMVS, fournissant un tableau de caractristiques (cf. p 11 du rapport EQUESEN).
Les rsultats de caractrisation hydrodynamique obtenus par Illy 1973 et Equesen 1993 sur les
formations Quaternaires, Eocne et Maastrichienne sont synthtiss dans le tableau ci-dessous (qui
complte celui de Dieng 1997) :
Nappes de formations Quaternaires
Sondage de : Transmissivit (m2/s) Coefficient d'emmagasinement Source
Kanel (F1) 6,0 10-3 2,0 10-3 Illy 1973
Matam (F5) 7,2 10-3 0,6 10-3 Illy 1973
Bogu (Fg bis) 0,7 10-3 1,3 10-3 Illy 1973
Nianga (F10) 9,2 10-3 Illy 1973
Nianga (F12) 0,07 10-3 Illy 1973
Sald 1,3 10-3 Illy 1973
Podor (GA 237) 5,5 10-3 0,45 10-3 Equesen 1993
Mbakhna (GA 334) 15 10-3 2,2 10-3 Equesen 1993
Thilogne (GA 318) 9,5 10-3 0,2 10-3 Equesen 1993
Wali (DA 250) 5,0 10-3 0,07 10-3 Equesen 1993
Kanel (GA 346) 17 10-3 0,054 10-3 Equesen 1993
Keur Macene (DA 032) 2,0 10-3 0,45 10-3 Equesen 1993
Lac de Guiers (GA 264) 1,0 10-3 0,45 10-3 Equesen 1993
Diama (DA 001) 2,5 10-3 0,25 10-3 Equesen 1993
La transmissivit des nappes est globalement plus forte lamont de la valle (Dieng 97)
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
Lanalyse et le traitement des donnes pizomtriques recueillies entre 1989 et 1992 a fait lobjet de
trois rapports :
Synthse des donnes pizomtriques du Delta du Fleuve Sngal
Synthse des donnes pizomtriques aux environs du barrage de Manantali
Synthse et analyse des donnes hydrogologiques de la moyenne valle du Fleuve Sngal
Cette analyse a fourni des enseignements importants sur la dynamique naturelle des nappes et des
changes fleuve-nappe. Il est plus difficile den tirer des enseignements sur leffet de la gestion des
ouvrages. En effet le barrage de Manantali ntait pas encore en service et la diversit des annes
hydrologiques est la premire cause de la variation des rsultats observs.
Dans un premier temps ce rapport fait le point des rsultats sur le fonctionnement naturel des nappes
(III.A.), avant de sintresser plus particulirement aux effets observs ou potentiels de la gestion des
ouvrages du Fleuve Sngal (III.B.).
100
-100 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/
01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/ 01/
82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96
temps (annes)
Les hautes eaux du Fleuve provoquent une recharge de la nappe qui fait monter sa pizomtrie.
Lorsque le niveau dans le Fleuve descend, le niveau dans la nappe baisse, soit par drainage de la
nappe vers le Fleuve, soit par vidange densemble de la nappe (ce qui explique que le niveau
pizomtrique de la nappe puisse rester en permanence infrieur au niveau dans le Fleuve).
On trouve en fait une grande diversit de situations de la pizomtrie de la nappe par rapport aux
niveaux dans le Fleuve (Touzi 1998) .
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
Pour comprendre la dynamique des eaux souterraines sous leffet de la gestion des ouvrages, lidal
serait de disposer de chroniques longues dobservation pizomtrique des nappes couvrant les
priodes avant, pendant et aprs la mise en service des ouvrages. Nous ne disposons pas de telles
chroniques dobservation. En revanche nous disposons de longues chroniques dobservation du
rgime des eaux de surface.
Le graphique ci-dessous illustre pour la priode 1968-1996 et pour la zone de Podor lvolution
observe de la dynamique hydrologique des eaux de surface et les quelques observations
pizomtriques de la nappe.
Observations pizomtriques
800
de la nappe
700
600
400
300
200
100
0
Projets OMVS
Illy 1973
1987-1992
-100
01/01/68
01/01/69
01/01/70
01/01/71
01/01/72
01/01/73
01/01/74
01/01/75
01/01/76
01/01/77
01/01/78
01/01/79
01/01/80
01/01/81
01/01/82
01/01/83
01/01/84
01/01/85
01/01/86
01/01/87
01/01/88
01/01/89
01/01/90
01/01/91
01/01/92
01/01/93
01/01/94
01/01/95
temps (annes) 01/01/96
On conoit aisment que la dure et le nombre des observations pizomtriques sont insuffisants
pour permettre une quantification et dvelopper une capacit de prvision de limpact de la
scheresse et de la gestion sur les eaux souterraines.
On dispose toutefois de modles simplifis qui peuvent nous permettre de reconstituer les effets des
changements du rgime de surface sur le rgime des eaux souterraines.
Ce rapport analyse dans un premier temps les principales volutions du rgime des eaux de surface
(niveaux ltiage, amplitude de fluctuation annuelle, surface inonde et dure de la submersion,
irrigation) pour lesquelles des donnes sont disponibles (III.B.1.) puis dans un second temps leurs
effets observs ou prvus sur la nappe (III.B.2.).
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
B. La scheresse
La principale modification hydrologique de ces vingt dernires annes nest pas imputable la mise
en place et la gestion des ouvrages du Fleuve Sngal mais une scheresse naturelle qui a
fortement limit la lame deau coule du bassin comme lillustre la figure suivante :
45000
VOLUME ECOULE ANNUEL (millions de m3)
40000
35000
30000
25000
20000
15000
10000
5000
0
1904
1909
1914
1919
1924
1929
1934
1939
1944
1949
1954
1959
1964
1969
1974
1979
1984
1989
1994
ANN EE
Comme signal plus haut toute comparaison interannuelle doit dabord prciser le rgime
hydrologique naturel de lanne.
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Sald Podor Dagana
cote du Fleuve l'chelle de Podor (cm)
cote du Fleuve l'chelle de Sald cote du Fleuve l'chelle de Dagana
1000
-200
200
400
600
800
1000
1000
-200
-200
200
400
600
800
200
400
600
800
0
01/01/52
0
01/01/52 0 01/01/52
01/01/53
01/01/53 01/01/54 01/01/53
01/01/54 01/01/54
01/01/55
01/01/55 01/01/55
01/01/56
01/01/56 01/01/56
01/01/57
01/01/57 01/01/57
01/01/58
01/01/58 01/01/58
01/01/59
01/01/59 01/01/59
temps (annes)
01/01/72
temps (annes)
01/01/72 1972 : Dbut de la scheresse
temps (annes)
01/01/73 01/01/73
01/01/73
01/01/74 01/01/74
01/01/74
01/01/75 01/01/75
01/01/75
01/01/76 01/01/76
01/01/76
01/01/77 01/01/77
01/01/77
01/01/78 01/01/78
01/01/78
01/01/79 01/01/79
01/01/79
01/01/80 01/01/80
01/01/80
01/01/81 01/01/81
01/01/81
01/01/82 01/01/82
01/01/82
01/01/83 01/01/83
01/01/83
01/01/84 01/01/84
01/01/84
01/01/85 01/01/85
01/01/85
01/01/86 01/01/86
01/01/86
01/01/87 01/01/87
01/01/87 1987 : Mise en service de Diama
01/01/88 01/01/88
01/01/88
01/01/89 01/01/89
01/01/89
01/01/90 01/01/90
01/01/90 1991 : Mise en service de Manantali
01/01/91 01/01/91
01/01/91
01/01/92 01/01/92
01/01/92
01/01/93 01/01/93
01/01/93
01/01/94 01/01/94
01/01/94
01/01/95 01/01/95
01/01/95
01/01/96 01/01/96
01/01/96
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Bakel Matam
cote du Fleuve l'chelle de Bakel (cm) cote du Fleuve l'chelle de Matam (cm)
1000
1200
1000
-200
200
400
600
800
200
400
600
800
0
0
01/01/52 01/01/52
01/01/53 01/01/53
01/01/54 01/01/54
01/01/55 01/01/55
01/01/56 01/01/56
01/01/57 01/01/57
01/01/58 01/01/58
01/01/59 01/01/59
temps (annes)
temps (annes)
01/01/73 01/01/73
01/01/74 01/01/74
01/01/75 01/01/75
01/01/76 01/01/76
01/01/77 01/01/77
01/01/78 01/01/78
01/01/79 01/01/79
01/01/80 01/01/80
01/01/81 01/01/81
01/01/82 01/01/82
01/01/83 01/01/83
01/01/84 01/01/84
01/01/85 01/01/85
01/01/86 01/01/86
01/01/87 01/01/87
01/01/88 01/01/88
01/01/89 01/01/89
01/01/90 01/01/90
01/01/91 01/01/91
01/01/92 01/01/92
01/01/93 01/01/93
01/01/94 01/01/94
01/01/95 01/01/95
01/01/96 01/01/96
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
C. Comparaison sur 27 ans (1970-1996) de leffet de la gestion par rapport au rgime naturel
Pour sparer limpact de la gestion de celui de la variabilit hydrologique naturelle, nous avons
compar sur 27 ans (1970-1996) la dynamique des niveaux Bakel selon un scnario de rgime
naturel et un scnario de gestion optimise.
Le scnario de gestion optimise a t labor laide du logiciel SIMULSEN (ORSTOM). La gestion
de la retenue a t simule suivant les consignes listes ci-dessous par ordre de priorit
dcroissante :
Respect dune cote minimale de 187 m dans la retenue. Daprs les informations obtenues
rcemment, il est ncessaire que le niveau ne descende pas en dessous de cette cote, afin de ne
pas risquer dendommager le parement amont de louvrage (batillage)
3 -1
Respect dun dbit rserv de 20 m s la sortie du barrage et Bakel
fourniture deau ncessaire pour lirrigation de 100.000 ha de cultures (suivant les hypothses des
3 -1
tudes de Gibb concernant ces besoins), augmente de 30 m s pour la compensation des
3 -1
pertes et de 20 m s pour la consommation humaine
production de 90 MW dlectricit (ou du maximum productible quand le barrage dverse) si le
niveau du lac dpasse un seuil de turbinage Sturb fix 198m. En dessous de ce seuil, cette
consigne nest pas prise en compte.
soutien de crue visant raliser date fixe un hydrogramme de type ORSTOM1 Bakel. La
rgle adopte pour le dclenchement annuel du soutien est la suivante : si la cote du lac dpasse
au 20 aot un seuil de soutien Ssout fix 195m, alors le soutien de crue est ralis de faon
3 -1
caler sur le 28 aot Bakel, le premier jour de palier de dbit 2500 m s . Dans le cas contraire,
cette consigne nest plus prise en compte jusqu la fin de lanne, et le soutien de crue nest pas
ralis.
La simulation a t mene sur la priode 1970-1997, la cote initiale du lac tant fixe la limite de
er
dbordement (208,05m le 1 janvier 1970). On envisage quil est toujours turbin la part maximale
turbinable du dbit lch.
Les deux figures de la page suivante illustrent cette comparaison.
La premire figure montre pour les annes 1987, 1988 et 1989 lvolution des niveaux Bakel en
rgime naturel et en rgime de gestion. Ces trois annes sont contrastes :
1987, anne sche, prsente une crue naturelle de faible maximum. Ce maximum aurait t
renforc par la gestion.
1988 est une anne naturellement humide (pour la priode 1972-1997). La gestion aurait crt la
crue et diminu le maximum
1989 est une anne moyenne o crue naturelle et crue de gestion sont comparables.
Pour les trois annes on note que le niveau ltiage est fortement relev par la gestion (denviron 2
mtres). On note galement que le rgime de gestion donne des hydrogrammes semblables dune
anne lautre.
La seconde figure prsente pour les 27 annes le niveau minimum non dpass 15 jours (que lon
juge reprsentatif des tiages) et le niveau maximum dpass 30 jours (que lon juge reprsentatif de
la propagation de la crue dans la valle) Bakel.
Dans 70% des cas (19 annes sur 27) le niveau maximum en rgime naturel est suprieur au niveau
maximum en rgime de crue. Pour huit annes la gestion du soutien de crue artificielle a permis de
gnrer une crue suprieure la crue naturelle. Dans tous les cas les niveaux en tiage sont
fortement relevs par la gestion.
Ainsi on peut considrer que sur la priode 1970-1996, la gestion aurait, Bakel :
relev le niveau de base en moyenne de 126 cm (pass de 44 cm 170 cm)
5
rduit lamplitude de fluctuation annuelle de 180 cm (pass de 509 cm 329 cm)
5
amplitude de fluctuation annuelle dfinie Bakel comme la diffrence entre le niveau maximum
dpass trente jours et le niveau minimum non dpass 15 jours
18
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
Les valeurs correspondantes pourront tre tablies pour dautres stations de la valle
1000
800
cote l'chelle de Bakel (cm)
600
Rgime de gestion
Rgime naturel
400
200
0
01/07/87 01/07/88 01/07/89
temps
Bakel : niveaux mini (non dpass 15j) et maxi (Dpass 30j) Niveau max dpass 30 j : Rgime naturel
700
Niveau l'chelle de Bakel (cm)
600
500
400
300
200
100
0
1970
1971
1972
1973
1974
1975
1976
1977
1978
1979
1980
1981
1982
1983
1984
1985
1986
1987
1988
1989
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
Anne
Lextension des superficies inondes par la crue et leur dure de submersion peuvent jouer un rle
important dans la recharge des nappes.
19
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
Des travaux de traitement dimages satellite sont actuellement en cours pour quantifier, par tronon de
Fleuve, les superficies inondes pour diffrentes annes de rgimes hydrologiques contrasts. Ces
donnes seront ensuite utilises pour caler un modle de prvision de la superficie inonde en
fonction de lhydrogramme Bakel.
Nous dveloppons plus loin la dynamique de recharge des nappes partir des zones inondes.
Le dveloppement des primtres irrigus, et particulirement des primtres rizicoles qui restent en
eau plusieurs mois, favorise la percolation profonde des eaux de surface vers les nappes.
Dieng (1997) a men une estimation du volume infiltr en profondeur (au-del de la couche racinaire)
sous les primtres irrigus, qui lamne un chiffre de 30 100 mm/an selon le type de primtre
(PIV ou casier).
Pour un total de 100 000 ha irrigus, la percolation totale serait de lordre de 65 Millions de m3.
20
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
III.B.2. Les effets sur les eaux souterraines des modifications du rgime des eaux de surface
Lanne 1971 apparat comme une anne bien plus humide que les autres ce qui suffirait expliquer
que les fluctuations prs du Fleuve observes par Illy soient suprieures celles observes en 1989
Volumes changs
Par ailleurs Dieng a repris la mthode dIlly pour estimer les volumes changs entre Fleuve et nappe
par le volume de la zone de fluctuation. Il a ainsi compar les estimations dIlly (250 millions de m3 /
an) avec des estimations sur les donnes de 1989 (330 millions de m3/an).
L aussi les chiffres doivent tre relativiss (les coefficients de corrlation des lois fluctuation en
fonction de la distance sont mauvais) et remis en perspectives par rapport lanne hydrologique
(1971 tait bien plus humide que 1989).
21
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
Si le soutien des tiages et le relvement du Plan deau lamont de Diama vont indniablement dans
le sens dune augmentation de la recharge des eaux souterraines, la limitation de lextension des
zones inondes et de leur dure moyenne de submersion peut jouer un effet contraire
Il est aujourdhui impossible, faute dun dispositif de mesure et de suivi adapt, de quantifier le rle
jou par les zones dinondation dans la recharge des nappes. Les quelques pizomtres installs
dans les cuvettes inondes nont gnralement pas t suivis au cours des phases dinondation en
raison de leur difficult daccs.
On peut lgitimement supposer que le fond des cuvettes, ayant accumul des sdiments fins et tant
constitu de sols argileux lourds trs peu permables, est peu propice la percolation verticale et la
ralimentation de la nappe alluviale. En revanche les dfluents intermittents et les zones
priphriques des cuvettes peuvent assurer une part sensible de la ralimentation des eaux
souterraines (cf. figure ci-dessous).
Coupe transversale schmatique de la Valle et processus de recharge de la nappe partir du Fleuve, des
dfluents intermittents et des cuvettes dinondation
Pour amliorer notre comprhension des mcanismes dchange entre le Fleuve, les cuvettes
dinondation et la nappe, trois approches complmentaires devraient tre mises en uvre :
Le suivi rgulier des dbits (par mesure directe hebdomadaire) en diffrentes sections du Fleuve
pour quantifier les diffrents lments du bilan hydrique (Dbits amont et aval, vaporation,
infiltration, stockage, drainage des cuvettes et de la nappe)
Un dispositif de mesure spcifique sur une cuvette dinondation, suivi sur plusieurs annes, avec
une caractrisation hydrodynamique consquente de la cuvette. Ce dispositif permettrait de
quantifier localement le lien entre le volume infiltr et lextension de la zone inonde. Resterait
toutefois le problme dlicat de lextension de ces rsultats locaux lensemble de la valle.
Une approche de modlisation permettant de reprsenter les processus dchange entre eaux de
surface et eaux souterraines et de les quantifier selon diffrents scnarios de dbits et niveaux
dans le Fleuve et dextension des zones inondes
Nous allons illustrer ici le troisime point en tudiant de faon schmatique la contribution dune zone
dinondation la recharge de la nappe. Il sagit ici dune tude prliminaire montrant la faisabilit et
lintrt de la modlisation, et non pas dune vritable estimation des volumes de recharge, qui
ncessiterait un travail plus important.
22
Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
Les figures de la page suivante illustrent la dynamique de la nappe en interaction avec le Fleuve seul
ou bien avec le Fleuve et une zone dinondation.
Cas du Fleuve seul : Lorsque le niveau dans le Fleuve monte, la recharge dmarre en atteignant
dabord les pizomtres les plus proches. Lorsque le niveau dans le Fleuve redescend, les niveaux
pizomtriques continuent monter tant que le niveau du Fleuve leur est suprieur puis ils
dcroissent. On observe alors un maximum pizomtrique intermdiaire entre le Fleuve et la limite
aval : une partie de la nappe est draine par le Fleuve, une autre est draine par la condition limite
aval.
Cas du Fleuve avec zone dinondation : Le processus est le mme mais la forme pizomtrique de
la nappe est influence par la prsence de la cuvette. En phase de descente des eaux, la cuvette
constitue la zone de pizomtrie haute et alimente la fois la nappe et le retour vers le Fleuve.
Comparaison des volumes de recharge de la nappe avec ou sans zone dinondation:
Il est intressant, sur la base des paramtres choisis pour le modle, de comparer les volumes
changs entre les eaux de surface et les eaux souterraines dans le cas du Fleuve seul ou avec
cuvettes dinondation.
Recharge partir du Recharge partir de la Recharge Totale (Vt) Vt /VFseul Extrap. Valle
Fleuve cuvette
Fleuve seul 385 402 m3/an 385 402 m3/an 1.00 173 Millions m3
Fleuve+cuvette 189 216 m3/an 472 883 m3/an 662 098 m3/an 1.71 298 Millions m3
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
Recharge de la nappe partir du Fleuve : volution des pizomtries en fonction de la distance au Fleuve
Fleuve seul
Fleuve avec cuvettes dinondation
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
D. Comparaison sur 5 annes des volumes de recharge estims en rgime naturel et en rgime
de gestion
Ltude compare, sur le modle simplifi prsent plus haut, le volume de recharge des eaux
souterraines au cours de la priode 1986-1991 selon que le Fleuve aurait t en rgime naturel ou
bien gr selon les rgles de gestion optimise (cf. III.B.1.C.). Elle prend en compte les diffrences de
niveau dans le Fleuve entre les deux scnarios ainsi que les diffrences de dures de submersion,
mais pas les diffrences dextension des zones inondes (donnes non disponibles)
Le tableau ci-dessous indique anne par anne le volume de la recharge du Fleuve vers la nappe (en
m3 pour une rive et un tronon de 4 km de Fleuve) en rgime naturel et en rgime de gestion des
ouvrages pour un sous-systme situ lamont de Matam (Waound).
Pour la priode 1986-1991 et pour le systme considr (selon la schmatisation adopte), les
volumes de recharge des eaux souterraines sont donc globalement quivalents.
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Impacts potentiels de la gestion des ouvrages et des eaux de surface du Fleuve Sngal sur la dynamique des eaux souterraines
Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
Sur la moyenne Valle on ne dispose pas de donnes sur la qualit des eaux souterraines en termes
de nitrates et phosphates.
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Les eaux souterraines de la Valle du Fleuve Sngal sont organises en trois aquifres principaux
superposs : le Maastrichien (le plus ancien), lEocne et le Quaternaire (nappe de formations
alluviales rcentes). Le Maastrichien et lEocne sont des nappes captives mais ont une trs bonne
communication pizomtrique (quilibrage des pressions) avec la nappe alluviale.
Les effets de la gestion du Fleuve sur les eaux souterraines sont donc principalement sensibles sur la
nappe alluviale.
Un rseau de pizomtres et de puits existe mais na t observ de faon systmatique quau cours
des priodes 1971-1972 et 1989-1992.
Ces observations ont permis de dterminer certaines caractristiques hydrodynamiques des
aquifres, de vrifier leur communication, et de saisir les grands traits de leur fonctionnement :
fluctuations annuelles lies aux crues du Fleuve et sattnuant avec la distance au Fleuve.
Elles sont en revanche insuffisantes pour permettre dapprcier et de quantifier limpact de la gestion
du Fleuve sur la recharge des eaux souterraines.
La gestion des eaux de surface du Fleuve a un quintuple impact sur la recharge des eaux
souterraines :
Le relvement de la ligne deau lamont de Diama et le soutien des tiages ont fait remonter
denviron 1,50 m le niveau de base du Fleuve sur lensemble de la Valle (de Diama Bakel).
Ceci a d se traduire (il ny a pas encore eu dobservation systmatique) par une remonte
gnralise du niveau de la nappe alluviale. On peut estimer 250 Millions de m3 laugmentation
du volume stock dans le sous-sol de la Valle depuis la mise en service des ouvrages. Cette
lvation du niveau de base de la nappe rend plus rapide la propagation travers la nappe
alluviale des fluctuations de niveau dans le Fleuve.
Lamplitude de fluctuation des niveaux dans le Fleuve a diminu du fait de la gestion et de
lcrtage des crues (passage de lamplitude de fluctuation significative Bakel de 5,10 m 3,30
m ).
Lextension des zones inondes et leur dure de submersion sont rduites ce qui pnalise la
recharge de la nappe. Il est toutefois impossible de quantifier cet effet sur la base des
informations actuellement disponibles. Seul un travail de modlisation peut renseigner sur limpact
possible de cette rduction de la contribution des zones inondes mais il doit pour cela utiliser une
quantification, actuellement en cours dlaboration, de lextension des superficies inondes en
fonction de la gestion.
Le dveloppement des primtres irrigus accrot localement la percolation profonde vers la
nappe alluviale, de lordre de 30 100 mm/an, soit 65 Millions de m3/an pour 100 000 ha irrigus.
En termes de qualit des eaux souterraines, la zone du Delta est la principale zone affecte. Elle
connat des remontes de taux de minralisation (sels dorigine marine dans la nappe) chaque
priode de hautes eaux.
En ltat actuel des connaissances, la gestion des eaux de surface du Fleuve Sngal semble ne pas
avoir deffet ngatif sur la dynamique des eaux souterraines, lexception de la zone du Delta o
lhydromorphie se dveloppe (ncessit de rseaux dmissaires pour le drainage et dune vacuation
raisonne de ces eaux de drainage), accompagne de remontes salines qui constituent un
phnomne transitoire (dont la dure na pas t value, lapport deau douce et le drainage devant
progressivement vacuer les sels).
Sur le reste de la valle le rehaussement du niveau de base doit avoir un effet positif tant sur la
capacit de prlvement des puits que sur laccs leau des cosystmes forestiers.
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Rapport de synthse Version Provisoire 15/12/1998
Recommandations :
Si ce tableau globalement positif ne soulve pas de contraintes pour la gestion des ouvrages (mis
part le raisonnement des missaires de drainage sur la partie aval), les lacunes de connaissance sur
le fonctionnement rel des aquifres depuis la mise en service des ouvrages nous amnent formuler
trois recommandations, qui saccordent dailleurs avec les recommandations du rapport de Dieng
(1997) :
1. La remise en service dun rseau minimum de pizomtres pour le suivi rgulier et long terme
des eaux souterraines le long de la valle. Une attention particulire devrait tre accorde la
recharge par les primtres irrigus et par les zones dinondation (pour lesquelles un dispositif
spcifique devrait tre mis en place). Les donnes ainsi acquises seront confrontes aux donnes
des priodes 1971-1972 et 1989-1992.
2. La mesure rgulire et systmatique des dbits en diffrentes sections du Fleuve et
linterprtation dtaille des bilans par tronons au cours de lanne.
3. Le dveloppement dune approche de modlisation pour obtenir une vision densemble de la
relation eaux de surface eaux souterraines.
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Rfrences Bibliographiques :
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OMVS IRD
Organisation pour la Institut de Recherche
Mise en Valeur du Fleuve pour le Dveloppement
Sngal
P.O.G.R.
Rapport de synthse
Version Provisoire 19/01/1999
TOME 5.F
La question qui nous intresse ici est celle de limpact potentiel de la gestion des rservoirs du Fleuve
Sngal sur la qualit des eaux du Fleuve la fois en terme de transport solide (matires en
suspension et dpts dans les retenues) et de transport dissous.
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Les flux de matires en suspension (matires particulaires) lembouchure du Fleuve ont t estims
travers diffrentes tudes. Le tableau ci-dessous indique les campagnes de mesures qui ont t
ralises aux diffrentes stations.
Mesures de matires en suspension sur le Fleuve Sngal
Kidira (Falm)
Saint-Louis
Fadougou
Manantali
Dagana
Matam
Anne
Diama
Kayes
Podor
Bakel
1950-1951
1951-1952
1952-1953
1953-1954 Seguy 55 Seguy 55 Seguy 55
1954-1955
1955-1956 Mandin 57 Mandin 57 Mandin 57
1956-1957 Mandin 57 Mandin 57 Mandin 57
1957-1958
1958-1959
1959-1960
1960-1961
1961-1962
1962-1963
1963-1964
1964-1965
1965-1966
1966-1967
1967-1968
1968-1969 Sngal - Consult
1969-1970 Sngal - Consult
1970-1971
1971-1972
1972-1973
1973-1974
1974-1975
1975-1976
1976-1977
1977-1978
1978-1979
1979-1980 Equesen 93 Equesen 93
1980-1981 Equesen 93 Equesen 93
1981-1982 Gac 86 Equesen 93 Equesen 93
1982-1983 Gac 86 Equesen 93 Equesen 93
1983-1984 Equesen 93 Equesen 93
1984-1985 Equesen 93
1985-1986 Equesen 93
1986-1987 Equesen 93
1987-1988 Equesen 93
1988-1989 Equesen 93
1989-1990 Equesen Equesen 93
1990-1991 Equesen Equesen 93
1991-1992 Equesen Equesen 93
1992-1993 Equesen 93
1993-1994 Equesen 93
1994-1995
1995-1996
1996-1997
1997-1998
1998-1999
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Mcanismes
On trouve dans Gac (1986) et Equesen (1993) une explication synthtique de la dynamique du
Transport solide au fil de lanne :
Pour tous les cycles tudis, lvolution de la charge solide prsente la mme physionomie :
une phase drosion prcoce qui stend en gnral sur un mois
une phase drosion et transport qui correspond au passage de la crue (en gnral sur deux mois)
une priode dalluvionnement pendant laquelle le Fleuve perd sa capacit de transport solide et
ne vhicule plus que des eaux faiblement turbides
Au cours de la premire phase les variations de la charge solide sont importantes et rapides. Elles
dpendent de la force rosive des averses, de la reprise des laisss de crue, et donc de ltat du
bassin la suite de la saison des pluies prcdente. Par consquent la rponse du Bassin au cours
de la phase drosion prcoce ne dpend pas seulement de la crue annuelle : elle est aussi fonction
de lempreinte de lanne antrieure. Cest pendant cette phase que lon mesure les charges
maximales. Elles sont, lembouchure du Fleuve Sngal, de plusieurs centaines de milligrammes
par litre
La seconde priode est plus calme, lamplitude des variations sattnue. Elle traduit les possibilits
relles de la crue qui se droule. La charge en suspension diminue dans le cours deau alors que les
dbits augmentent. Cette phase de transition correspond la fin de lrosion des versants et surtout
lrosion des berges et du lit mineur. Une forte augmentation des coulements dilue la charge solide.
La priode dalluvionnement se traduit par la diminution simultane de la turbidit et des coulements.
Au cours de cette phase la rivire perd rapidement de sa capacit de transport et les matriaux
dcantent en partie dans le lit mineur.
La pointe de concentration et la pointe de dbit solide prcdent la pointe de crue comme lillustre la
figure ci-dessous :
1800 90000
1400 70000
dbit solide (tonnes/jour)
1200 60000
1000 50000
800 40000
600 30000
400 20000
200 10000
0 0
01/05/81
01/06/81
01/07/81
01/08/81
01/09/81
01/10/81
01/11/81
01/12/81
01/01/82
01/02/82
01/03/82
01/04/82
01/05/82
01/06/82
01/07/82
01/08/82
01/09/82
01/10/82
01/11/82
01/12/82
01/01/83
01/02/83
01/03/83
01/04/83
date
Concentration maximales
Le tableau ci-dessous illustre les valeurs maximum de concentrations de matires en suspension
mesures entre 1981 et 1993 la station de Bakel et laval (St Louis ou Dagana). On note un trs
net laminage des concentrations de lamont vers laval.
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EMBOUCHURE
Les mesures ralises par Gac et Kane (mesures de concentration Saint Louis, pondres par les
dbits reconstitus partir des niveaux mesurs Dagana) donnent les estimations suivantes :
2 865 000 tonnes en 1981-1982
1 186 000 tonnes en 1982-1983
Volume Module Flux annuel Turbidit Volume Module Flux annuel de Turbidit
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laval (10 laval de matires moyenne Bakel Bakel matires moyenne
m3) particulaires laval (109 m3) particulaires Bakel
laval Bakel
1981-1982 11.38 361 m3/s 2 865 000 t 251.7 mg/l 13.37 424 m3/s 2 340 000 t 175 mg/l
1982-1983 7.63 242 m3/s 1 186 000 t 155.5 mg/l 9.62 305 m3/s 1 420 000 t 148 mg/l
La confrontation de ces flux de matires en suspension lembouchure avec les flux enregistrs
Bakel montre que le comportement dalluvionnement ou drosion entre Bakel et Saint Louis nest pas
trivial. En 1981-1982 le flux solide aval a augment par rapport au flux amont (rosion de 525 000 t
entre Bakel et Saint Louis), alors quen 1982-1983, pour une crue plus faible, il se produit le
phnomne inverse (alluvionnement de 234 000 t entre Bakel et Saint Louis).
EROSION DU BASSIN
En rapportant le flux solide lembouchure la superficie totale du bassin on obtient des taux de
dgradation spcifique de 10,6 t/km/an en 1981-1982 et de 4,4 t/km/an en 1982-1983.
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Rapport de synthse Version Provisoire 19/01/1999
Diffrentes analyses ont t menes sur les matires en suspension dans le Fleuve Sngal :
analyses granulomtriques, minralogiques et chimiques.
Les sdiments ont une granulomtrie homogne en cours danne et essentiellement argileuse : 76%
dargile (<2), 23,7% de limons (de 2 50) et 0,3% de sables (> 50). Il convient toutefois de noter
que les mthodes de mesure ne permettaient pas dapprcier le transport de matriaux sableux par
charriage en fond de Fleuve, flux gnralement trs faible (quelques %) par rapport au flux en
suspension.
La composition minralogique des sdiments tudie en dtails pour la priode 1981-1982 montre
une forte dominante de kaolinite (50 75%) et de smectite (15 35%)
I.C. Effets de la gestion des ouvrages du Fleuve Sngal sur le transport solide
La seule tude ayant abord ce point est Equesen qui a suivi les flux de particules Bakel de 1979
1993 et a ainsi pu comparer les flux de matire solide avant la mise en service du barrage (flux
naturels) et aprs sa mise en service.
Une telle comparaison est bien sr hasardeuse compte tenu de la trs forte variabilit naturelle des
flux solides dune anne lautre.
On note toutefois que les priodes 1979-1986 et 1987-1993 prsentent des volumes moyens couls
quivalents et des charges moyennes en sdiments galement quivalentes.
Etude bathymtrique de la retenue de Diama depuis Richard Toll (IRD janvier 1999).
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Rfrences bibliographiques
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