Structures Algébriques Et Arithmétique
Structures Algébriques Et Arithmétique
Structures Algébriques Et Arithmétique
Maxime NGUYEN1
27 octobre 2016
1. Contact : [email protected]
M. NGUYEN
2
Table des matires
1 Structures algbriques 5
I. Structure de groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
1. Loi de composition interne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
2. Groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3. Groupes modulaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
4. Sous-groupes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
5. Sous-groupes engendrs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
6. Groupes de permutation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
7. Groupes produit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
8. Sous-groupes distingus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
II. Groupes particuliers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
1. Groupes quotients . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
2. Groupes quotients sur Z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
3. Groupes finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
4. Groupes cycliques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
III. Anneaux et corps . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1. Dfinitions et particularits . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
2. Idal dun anneau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
3. Anneau quotient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2 Arithmtique 15
I. PGCD, PPCM . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1. Divisibilit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
2. Plus grand diviseur commun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
3. Nombres premiers entre eux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
4. Algorithme dEuclide . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
5. Rsolution dune quation diophantienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
6. Plus petit multiple commun . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
7. Nombres premiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
II. Congruences . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
1. Anneau de congruence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
2. Thorme chinois . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
3. Quelques thormes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
4. Application la mthode RSA . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
3
TABLE DES MATIRES M. NGUYEN
4
CHAPITRE 1
Structures algbriques
Les objets mathmatiques sont des lments pris dans des ensembles, comme lensemble R des
nombres rels. Mais cet ensemble offre aussi une structure puisque lon a dfini des oprations sur
ses lments : addition, multiplication. Lobjectif de ce cours est de distinguer diffrents types de
structures que lon utilise habituellement en mathmatiques.
I. Structure de groupes
1. Loi de composition interne
Definition 1.1 : Soit E un ensemble. Une loi de composition interne est une application :
f : E E E
(x, y) 7 x y
(x, y) A, xy A
5
CHAPITRE 1. STRUCTURES ALGBRIQUES M. NGUYEN
(x, y, z) E 3 , x (y z) = (x y) z
Exemple 1.3 : Soit E = R3 muni du produit vectoriel et dune base orthonorme directe
( i , j , k ). La loi de composition interne nest pas associative car i ( i j ) = i k alors
que ( i i ) j = 0 j = 0
Lassociativit permet deffectuer plusieurs oprations successives sans mettre de parenthse : dans
(R, ), on sait par exemple que 2 (5 3) = (2 5) 3 et on se permet de noter le rsultat 2 5 3.
Definition 1.4 : Soit un ensemble (E, ). Une loi de composition interne est commutative si
(x, y) E 2 , xy =yx
Definition 1.5 : Soit un ensemble (E, , ). La loi de composition interne est distributive par
rapport si
(x, y, z) E 3 , x (yz) = (x y)(x z)
Exemple 1.5 : Dans lensemble des parties P(E) dun ensemble E, lintersection et la runion
sont distributives lune par rapport lautre.
Definition 1.6 : Soit un ensemble (E, ). Un lment neutre pour la loi est un lment e E
tel que
x E, xe=ex=x
Exemple 1.6 : Dans (R, +), llment neutre est 0 mais dans (R, ), llment neutre est 1.
Exercice 1.
Proprit 1.1 : Soit un ensemble (E, ). Sil existe un lment neutre e de (E, ), alors celui-ci
est unique.
Dmonstration. Supposons que (E, ) admette deux lmnts neutres e et e . Puisque e est un lment
neutre, e e = e . Puisque e est un lment neutre, e e = e. Do e = e .
Definition 1.7 : Soit un ensemble (E, ) possdant un lment neutre e. Soit x E. Alors le
symtrique de x est un lment x E tel que
x x = x x = e
Pour une loi additive, le symtrique est appel oppos et se note gnralement x.
Pour une loi multiplicative, le symtrique est appel inverse et se note gnralement x1 .
6
CHAPITRE 1. STRUCTURES ALGBRIQUES M. NGUYEN
Exemple 1.7 : Dans (Q, +), le symtrique de 3 est 3. Dans (Q, ), le symtrique de 3 est 1
3 mais
0 na pas de symtrique.
Exercice 2.
Dcrire lensemble des lments possdant un symtrique pour chacun des ensembles suivants :
(N, +), (C, +), (P(E), ), (P(E), ),
Proprit 1.2 : Soit un ensemble (E, ) possdant un lment neutre e. Soit x E. Si x possde
un symtrique dans E, alors celui-ci est unique.
Definition 1.8 : Soit un ensemble (E, ). Un lment x E est rgulier sil est rgulier gauche
et droite, cest--dire si pour tout (y, z) E 2 ,
{
xy =xz y =z
yx=zxy =z
Lorsque lensemble E est fini, on peut dfinir une loi interne en donnant chaque valeur laide
dune table cartsienne.
Exemple 1.9 : Dans lensemble {0, 1}, on peut dfinir la loi + :
+ 0 1
0 0 1
1 1 0
2. Groupes
Definition 1.9 : Soit (G, ) un ensemble muni dune loi de composition interne. On dit que (G, )
a une structure de groupe si :
1. la loi est associative
2. la loi possde un lment neutre
3. tout lment de G possde un symtrique
Si de plus le groupe (G, ) est commutatif, on dira que (G, ) est un groupe ablien ou commutatif.
Exemple 1.10 : Les groupes suivants sont des groupes abliens : (Z, +), (R, +), (C , ), (Q , ) .
Lensemble (R, ) nest pas un groupe car 0 nest pas inversible.
Lensemble vide muni de nimporte quelle loi nest pas un groupe car ne contient pas dlment
neutre.
Lensemble GLn (R) des matrices relles inversibles, muni de la loi produit, est un groupe non
commutatif.
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CHAPITRE 1. STRUCTURES ALGBRIQUES M. NGUYEN
Exercice 3.
Soit lensemble U = {z C , |z| = 1}. Dmontrer que (U, ) est un groupe ablien.
Proprit 1.3 : Soit (G, ) un groupe. Alors tout lment de G est rgulier.
(a b)1 = b1 a1
Exemple 1.11 : Lensemble des matrices inversibles GLn (R) muni de la loi produit est un groupe
non commutatif. Il est appel groupe linaire.
3. Groupes modulaires
On considre Z/4Z = {0, 1, 2, 3} muni de la loi + dfinie par la table suivante :
+ 0 1 2 3
0 0 1 2 3
1 1 2 3 0
2 2 3 0 1
3 3 0 1 2
On verra plus tard comment dfinir rigoureusement Z/pZ avec p un entier naturel non nul. On
peut dj retenir que :
( )
Proprit 1.5 : Soit p un entier naturel non nul. Alors Z/pZ, + est un groupe ablien.
On considre Z/5Z \ {0} = {1, 2, 3, 4} muni de la loi dfinie par la table suivante :
1 2 3 4
1 1 2 3 4
2 2 4 1 3
3 3 1 4 2
4 4 3 2 1
On peut retenir que :
(( ) )
Proprit 1.6 : Soit p un nombre premier. Alors Z/pZ , est un groupe ablien.
4. Sous-groupes
Definition 1.10 : Soit (G, ) un groupe et H G. Alors H est un sous-groupe de G si :
1. H est stable par
2. tout lment de H a son symtrique dans H
Autrement dit, pour tout x, y H, x y 1 H.
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CHAPITRE 1. STRUCTURES ALGBRIQUES M. NGUYEN
Exemple 1.12 : Si (G, ) est un groupe, alors {e} et G sont deux sous-groupes de G.
Cela permet de dmontrer facilement quun ensemble est un groupe en tant que sous-groupe dun
groupe usuel.
Proprit 1.8 : Les sous-groupes de (Z, +) sont tous les groupes de la forme nZ avec n Z.
Dmonstration. Soit H un sous-groupe de (Z, +). Si H = {0} alors H = 0Z. Sinon, il existe a H
tel que a = 0. Par dfinition dun sous-groupe, a H donc en dfinitive il existe b > 0 tel que
b H. Donc lensemble {b H, b > 0} est un sous-ensemble non vide de N, il admet donc une borne
infrieure qui est un minimum. Soit n = inf{b H, b > 0}. On a n H et par stabilit de H, nZ H
donc nZ est un sous-groupe de H.
Soit c H : par division euclidienne, il existe q, r Z tels que c = nq + r et r [0; n[. Donc
r = c nq ; or c H et nq H donc r H ; or r 0 et r < n donc par dfinition de n, r = 0. On
en dduit que c = nq do c nZ. On a ainsi montr que H nZ, do H = nZ.
5. Sous-groupes engendrs
Proprit 1.9 : Soit G un groupe et (Hi )iI une famille de sous-groupes de G. Alors
H= Hi est un sous-groupe de G
iI
Exercice 4.
Soit G un groupe et a, b G.
1. Si G est ablien, dcrire par un ensemble avec une notation additive le sous-groupe a, b.
2. Si G est ablien, dcrire par un ensemble avec une notation multiplicative le sous-groupe
a, b.
6. Groupes de permutation
Definition 1.12 : On note Sn lensemble des bijections (ou permutations) dun ensemble fini E n
lments. Cet ensemble, muni de la loi de composition , est un groupe appel groupe symtrique
dordre n.
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CHAPITRE 1. STRUCTURES ALGBRIQUES M. NGUYEN
Exemple 1.14 : Le groupe S3 des permutations de 3 lments A, B, C est le groupe des isomtries
dun triangle rgulier ABC de centre O. Il se compose de 3! = 6 lments : S3 = {id, r, r2 , A , B , C }
o id est lapplication identit (cest llment neutre du groupe), r est la rotation de centre O dangle
2
3 et x est la symtrie dont laxe est la mdiane passant par le point x.
7. Groupes produit
Etant donns deux groupes (G1 , >) et (G2 , ~), on peut dfinir sur le produit cartsien G = G1 G2
une loi de groupe par :
Exercice 5.
8. Sous-groupes distingus
Definition 1.13 : On dit quun sous-groupe H dun groupe G est normal (ou distingu) dans G sil
est stable par conjugaison, cest--dire si :
h H, x G, xhx1 H.
On note alors H E G.
Une faon quivalente de dfinir un sous-groupe distingu est de dire que les classes droite et
gauche de H dans G concident, cest--dire :
x G, xH = Hx.
Proprit 1.11 : Si G est un groupe ablien, alors tout sous-groupe de G est distingu.
Exercice 6.
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CHAPITRE 1. STRUCTURES ALGBRIQUES M. NGUYEN
Cas particulier : si G nest pas ablien, il faut distinguer les classes dquivalences droite :
xd = H x
et gauche :
xg = x H
Exercice 7.
xy = x y
( )
On dit alors que G/H , est le groupe quotient de G par H.
Le groupe quotient Z/nZ est constitu de n classes dquivalences : {0, 1, 2, ..., n 1}. On peut
donc dire que Z/nZ est un groupe fini.
3. Groupes finis
Definition 1.15 : Un groupe G est un groupe fini si son cardinal est un nombre n N . Ce
nombre n est lordre du groupe G.
Definition 1.16 : Lordre dun lment a dun groupe G est lordre du sous-groupe engendr par
a a. Cest le plus petit entier n tel que an = e.
Thorme 1.1 (Lagrange). Soit (G, ) un groupe fini de cardinal |G|. Alors si H est un sous-groupe
de G, alors |H| divise |G|.
|G|
Le nombre entier |H| est le nombre de classes dans le quotient G/H .
( )
Exemple 1.17 : Le groupe G = Z/5Z, + est dordre 5, il na pour sous-groupe que 0 et G car 5
est un nombre premier (il na pour diviseur que 1 et lui-mme).
Dmonstration. Soit k lordre de a dans G. Alors {a, ..., ak1 } est le sous-groupe engendr
( k )p par a, il est
n kp
dordre k et k divise n donc il existe un entier p tel que kp = n. Ainsi, x = x = x p
= e = e.
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CHAPITRE 1. STRUCTURES ALGBRIQUES M. NGUYEN
4. Groupes cycliques
Definition 1.17 : Un groupe G est cyclique sil est fini et engendr par un seul lment a :
G = a.
Si a est un gnrateur dun groupe cyclique G, alors
( )
Exemple 1.18 : Soit G = Z/8Z, + , 3 est un gnrateur du groupe cyclique G.
Definition 1.20 : Un anneau A (non rduit {0})est intgre si tous les lments de A ne sont
pas des diviseurs de 0.
Proprit 1.14 : Lanneau (Z/nZ, +, ) est intgre si et seulement si n est un nombre premier.
Proprit 1.15 : Soit (A, +, ) un anneau commutatif et B A. Alors lintersection des idaux
contenant B est un idal, il est appel idal engendr par la partie B : cest plus petit idal
contenant B et est not (B).
Definition 1.22 : Un idal I est principal sil est engendr par un seul lment.
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CHAPITRE 1. STRUCTURES ALGBRIQUES M. NGUYEN
Definition 1.23 : Un anneau est principal si tous ses idaux sont principaux.
3. Anneau quotient
Soit (A, +, ) un anneau et I un idal de A. On dfinit le quotient A/I comme lensemble des
classes dquivalences {x, x A} o
x = y x y I
Proprit 1.16 : Le quotient A/I a une structure naturelle danneau.
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CHAPITRE 1. STRUCTURES ALGBRIQUES M. NGUYEN
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CHAPITRE 2
Arithmtique
I. PGCD, PPCM
1. Divisibilit
Definition 2.1 : Soient deux entiers relatifs non nuls a et b. Sil existe c Z tel que
a = bc
aZ bZ b divise a
Thorme 2.1 (Division euclidienne). Pour tout (a, b) Z N , il existe un unique couple (q, r)
Z Z tel que 0 r < b et
a = bq + r
Proprit 2.2 : Soit (a, b) Z N . Alors b|a si et seulement si le reste de la division euclidienne
de a par b est nul.
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CHAPITRE 2. ARITHMTIQUE M. NGUYEN
Proprit 2.3 : Si d = pgcd(a1 , ..., an ), alors pour tout i [1; n], d|ai et d est le plus grand diviseur
commun des ai .
Proprit 2.4 : Si d = pgcd(a1 , ..., an ), et que pour tout i [1; n], b|ai , alors b|d.
a b = 1 (u, v) Z Z, au + bv = 1
a b = d (u, v) Z Z, au + bv = d
a|bc et a b = 1 a|c
a b = 1 et a c = 1 a bc = 1
Exercice 8.
g k est un gnrateur de G k n = 1
4. Algorithme dEuclide
Un algorithme permet de trouver le PGCD de deux nombres entiers. Il est bas sur le rsultat
suivant :
Lemme 2.1 : Soient quatre entiers nnon nuls (a, b, q, r) Z4 tels que a = bq + r. Alors
ab=br
Lalgorithme sexcute de la faon suivante :
1. On fait la division euclidienne de a par b : a = bq1 + r1 .
(a) Si r1 = 0, alors b|a et a b = b.
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CHAPITRE 2. ARITHMTIQUE M. NGUYEN
(b) Sinon :
2. Daprs le lemme dEuclide, ab = br1 . On fait la division euclidienne de b par r1 : b = r1 q2 +r2
et b r1 = r1 r2 .
3. Tant que le reste de la division euclidienne est non nul, on rpte lopration et note rs le
dernier reste non nul. On a rs+1 = 0, donc rs = rs1 rs2 = ... = a b.
Cet algorithme, pris lenvers, en substituant dans lgalit de rs , permet aussi, partir du pgcd
rs , de trouver le couple (u, v) afin davoir une identit de Bezout rs = au + bv.
(E) : ax + by = c
a x + b y = c
o a b = 1
Avec le thorme de Bezout et lalgorithme dEuclide, on peut trouver (u, v) Z2 tel que a u+b v =
1, on a dduit une solution particulire (x0 ; y0 ) de lquation (E).
Si (x, y) est une solution de (E) alors par soustraction des deux galits,
a(x x0 ) = b(y0 y)
et en divisant par d :
a (x x0 ) = b (y0 y)
Par le thorme de Gauss, du fait que b |a (x x0 ) on dduit que b |(x x0 ), donc il existe k Z
tel que x x0 = kb , do y0 y = ka .
Ainsi, lensemble des solutions de (E) est
{(x0 + kb , y0 ka ) Z2 , k Z}
n
J= ai Z
i=1
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CHAPITRE 2. ARITHMTIQUE M. NGUYEN
Proprit 2.8 : Soit deux entiers relatifs (a, b) : alors les trois propositions suivantes sont quiva-
lentes :
1. m = a b
2. mZ = aZ bZ
3. p N, a|p et b|p m|p
(a b) (a b) = a b
7. Nombres premiers
Tout entier n 2 possde au moins deux diviseurs : 1 et n.
Definition 2.5 : Soit un entier n 2 : on dit que n est premier si son ensemble de diviseurs est
rduit {1; n}.
Thorme 2.4 (Thorme fondamental de larithmtique). Soit un entier n 2. Alors il existe une
unique dcomposition ( lordre de facteurs prt)
n = p1 ...pn
Proprit 2.9 : Si a = iJ pi i et b = iJ pi i sont deux entiers dcomposs en facteurs pre-
miers pi (avec i , i N). Alors min( , )
ab= pi i i
iJ
max(i ,i )
ab= pi
iJ
a b = 23 3 = 24
a b = 24 3 52 72 11 13 = 8 408 400
II. Congruences
On travaille maintenant dans lanneau (Z/nZ, +, ).
18
CHAPITRE 2. ARITHMTIQUE M. NGUYEN
1. Anneau de congruence
On rappelle que Z/nZ est un quotient de Z par lidal nZ : cest lensemble des classes notes x et
on sait que
x = y x y nZ
Les lments de Z/nZ seront nots {0, 1, 2, ..., n 1} ou par abus de notation {0, 1, 2, ..., n 1}.
Sachant que les oprations sur Z se projettent dans le quotient Z/nZ, on a retiendra les quelques
rgles de calculs suivantes :
A propos du groupe additif : Le groupe (Z/nZ, +) est un groupe cyclique dordre n. Il est engendr
par x si et seulement si x n = 1, si et seulement si x est inversible dans lanneau (Z/nZ, +, ).
A propos du groupe multiplicatif : Si p est premier, alors ((Z/nZ) , ) est un groupe cyclique
Exercice 9.
Exercice 10.
Dterminer tous les entiers relatifs n tels que n2 3n + 6 soit divisible par 5
Montrer quun nombre entier est congru, modulo 9, la somme des ses chiffres en criture dcimale.
19
CHAPITRE 2. ARITHMTIQUE M. NGUYEN
2. Thorme chinois
Thorme 2.5. Soient k entiers (n1 , ..., nk ) Zk premiers entre eux deux deux, et N = n1 ...nk .
Pour tout (x1 , ..., xk ) Zk il existe un unique x Z modulo N tel que
x x1 (mod n1 )
...
x xk (mod nk )
Corollaire 2.2. Soit n1 , n2 Z tels que n1 n2 = 1. Alors il existe un unique y Z modulo n1 n2 tel que
{
y 1 (mod n1 )
y 0 (mod n2 )
{ { {
y1 1 (mod n1 ) y2 1 (mod n2 ) y3 1 (mod n3 )
(1) : (2) : (3) :
y1 0 (mod n1 ) y2 0 (mod n2 ) y3 0 (mod n3 )
Rsolution de (1) : on cherche y1 sous la forme y1 = 15k1 , ce qui implique que 15k1 = 1 +
4k1 . Cest une quation de Bzout et on peut trouver (avec lalgorithme dEuclide ou ici en
ttonnant) une solution particulire : k1 = 1 et k1 = 4. Ce qui donne y1 = 15.
Rsolution de (2) : De mme, on trouve y2 = 24.
Rsolution de (3) : De mme, on trouve y3 = 20.
On pose x = 3y1 + 4y2 + 1y3 = 161. Du fait que n2 et n3 sont multiples de n1 = 4, on en dduit
que y2 y3 0 (mod n1 ). En faisant de mme pour n2 = 5 et n3 = 3, on a :
x 3 + 0 + 0 (mod 4)
x 0 + 4 + 0 (mod 5)
x 0 + 0 + 1 (mod 3)
Or 161 19 (mod 60) et 60 est un multiple commun de (4, 5, 3) donc ces galits restent
vraies pour x = 19.
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CHAPITRE 2. ARITHMTIQUE M. NGUYEN
3. Quelques thormes
Definition 2.6 : On appelle indicatrice dEuler lapplication : N N telle que pour tout n 2,
(mn) = (m)(n)
a(n) 1 (mod n)
Corollaire 2.3 (Petit thorme de Fermat). Soit p un nombre premier et a un entier non nul tel que p
de divise pas a. Alors
ap1 1 (mod p)
Exemple 2.8 : Soit p = 17 un nombre premier : alors 316 1 est un divisible par 17.
Thorme 2.7 (Grand thorme de Fermat). Soit n N, n 3. Il nexiste pas dentiers naturels
a, b, c non nuls tels que
an + bn = cn
c te (mod (n))
t cd (mod (n))
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CHAPITRE 2. ARITHMTIQUE M. NGUYEN
c te (mod n) t cd (mod n)
Exemple 2.9 : Bob veut recevoir un message dAlice, il pose p = 5, q = 17, n = pq = 85, (n) = 64.
Il choisit e = 5 avec 564 = 1 et 513+64(1) = 1 do d = 13. Il diffuse Alice la cl publique :
(85, 5).
Alice veut envoyer le message t = 10 do te (mod n) 105 (mod 85) 40 (mod 85). Elle
transmet donc c = 40.
Bob reoit c = 40, mais grce sa cl prive d = 13, il retrouve t = 4013 (mod 85) 10.
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