Jean Marc Mandosio: Latin Technique Du XIIe Au XVIIIe Siècle

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cole pratique des hautes tudes.

Section des sciences historiques


et philologiques. Livret-Annuaire

Latin technique du XIIe au XVIIIe sicle


Jean-Marc Mandosio

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Mandosio Jean-Marc. Latin technique du XIIe au XVIIIe sicle. In: cole pratique des hautes tudes. Section des sciences
historiques et philologiques. Livret-Annuaire 21. 2005-2006. 2007. pp. 171-174;

http://www.persee.fr/doc/ephe_0000-0001_2005_num_21_1_11634

Document gnr le 16/06/2016


Rapports sur les confrences 171

LATIN TECHNIQUE
DU XIIe AU XVIIIe SIECLE

Matre de confrences : M. Jean-Marc MANDOSIO

Programme de l'anne 2005-2006 : 1. Les versions latines mdivales de la


Mtorologie d'Avicenne, en collaboration avec Mme Caria Di Martino; Jacques Lefvre
d'taples, De magia naturali (livre H), les jeudis de 18 20 h. II. L'enseignement
des classiques en France au XVIe sicle : notes de cours indites sur Cicron et
Virgile (Pierre de La Rame, Jean Pna, Orner Talon), en collaboration avec Mme Marie-
Dominique Couzinet (universit Paris I), les 2e et 4e vendredis de 16 18 h.

L'tude des versions latines mdivales de la Mtorologie d'Avicenne,


commence en 2004-2005, a t continue pendant quelques sances. Pour le
chapitre 5 du livre I ( De la gnration des mtaux ), nous disposons de deux
traductions : celle d'Alfred de Sareshel, formant la troisime section (De
quatuor speciebus corporum mineralium) du De mineralibus pseudo-aristotlicien
qu'il forgea vers 1200 en compilant des extraits de la Mtrologie d'Avicenne,
et celle des Libri metheororum dans leur ensemble, ralise dans la deuxime
moiti du xme sicle (ms. Vat. Urbin. Lat. 186), o ce chapitre est intitul De
generatione mineralium substantiarum. On a de nouveau pu constater, partir
d'une collation provisoire de diffrentes ditions de la version d'Alfred - sur
les ditions existantes, leurs qualits et leurs dfauts, voir l'article La
Mtorologie d'Avicenne (Kitb al-Shif ' V) et sa diffusion dans le monde latin ,
paratre dans les actes du colloque Wissen 'ber Grenzen : arabisches Wissen
und lateinisches Mittelalter (Cologne, septembre 2004) -, qu'elle est la fois
plus cohrente et plus solide sur le plan doctrinal. Malheureusement, la
comparaison avec le texte arabe, qui avait dj pos des problmes l'anne
prcdente (voir le Livret-annuaire 2004-2005, p. 174), s'est rvle impossible
effectuer d'une manire philologiquement satisfaisante. Il a donc t dcid de
mettre fin la collaboration avec Mme Di Martino.
L'analyse du De magia naturali de Jacques Lefvre d'taples a pu, en
revanche, tre poursuivie sans encombre. Les chapitres 9 13 du livre II ont
t lus et comments sur la base des deux manuscrits existants : bibliothque
universitaire d'Olomouc, M.I.119; Bibliothque vaticane, Reginense 1115.
Lefvre y proclame que la thologie primitive voile (prisca velata theo-
logia) des pythagoriciens, expose dans les huit premiers chapitres (voir le
Livret-annuaire 2004-2005, p. 175), est pleinement conforme la thologie
1 72 Livret-Annuaire 21, 2005-2006

chrtienne, en prenant toujours soin d'imputer son ddicataire et protecteur


Germain de Ganay, par mesure de prudence, la responsabilit de ses propos. La
Trinit chrtienne est implicitement assimile aux trois sefirot suprieures de la
cabale juive (les sefirot - numerationes en latin - sont des manations divines
que Jean Pic de la Mirandole, dans les sections cabalistiques de ses Conclu-
siones nongent parues en 1486, avait identifies aux hirarchies angliques
pseudo-dionysiennes ; voir en particulier la conclusion II selon la doctrine
secrte des savants cabalistes juifs ). Pour Lefvre comme pour Pic et pour
Johann Reuchlin, ses deux prdcesseurs en cette matire, la cabale est une
doctrine fondamentalement identique la philosophie pythagoricienne .
C'est pourquoi les complexes spculations cosmologico-arithmologiques qu'il
avait imputes jusqu'ici aux pythagoriciens trouvent leur aboutissement dans
la cabale chrtienne, qui constitue le point d'orgue de la deuxime partie du
De magia naturali et sera examine en 2006-2007.
Enfin, la lecture du commentaire, rest manuscrit, du livre II du De natura
deorum de Cicron par Jean Pna (1555), professeur au collge parisien de
Presles, a t reprise aprs une interruption d'un an, motive (voir le Livret-
annuaire 2004-2005, p. 177-178) par l'exploration d'autres notes de cours sur
Cicron reportes par des lves dans les marges et les entrelignes d'ditions
imprimes spcifiquement pour les collges. Ces feuilles classiques nous
sont parvenues, le plus souvent, dans des recueils constitus aprs coup par
les lves qui avaient pris les notes (voir Marie-Madeleine Compre, Les
"feuilles classiques", un support pour la prlection des textes latins et grecs ,
dans Le Cours magistral : modalits et usages (XVIe -XXe sicles), sur le site
Internet de l'Institut national de recherche pdagogique <inrp.fr/she/cours_
magistral>). L'accent a t mis en particulier sur la trs forte structuration
logique du commentaire, initialement destin aux lves de la classe de dialectique
du collge. Conformment la mthode ramiste d'analyse logico-rhtorique,
dont le collge de Presles tait le laboratoire et le foyer principal, Pna
subdivise le texte de Cicron en arguments et en syllogismes d'une faon
extrmement minutieuse, sans quivalent chez les commentateurs plus rcents du
mme ouvrage. Le livre II du De natura deorum s'y prtait fort bien, puisque
l'expos du stocien Lucilius Balbus en faveur de l'existence des dieux, qui
l'occupe intgralement, tait considr depuis l'Antiquit comme un modle
de discours argumentatif. La collation systmatique du commentaire de Pna,
patiemment effectue par Marie-Dominique Couzinet, avec l'dition de 1554
des Institutiones dialectic de Pierre de La Rame (Ramus), rgent du collge
de Presles, et avec la Rhetorica publie en 1549 sous le nom de son ami Orner
Talon, professeur dans le mme collge, illustre concrtement la manire dont
Rapports sur les confrences 1 73

la volont de rforme pdagogique affiche par Ramus se traduisait dans les


faits.
Les confrences ont t suspendues pendant deux mois (mars-avril 2007),
la Sorbonne ayant t interdite d'accs par les escadrons de la Gendarmerie
nationale dploys autour de l'tablissement la demande du rectorat, suite
des meutes dclenches par une initiative gouvernementale conteste.

Les confrences ont t suivies par Mmes Annie Bruter, Flavia Buzzetta,
Ccile Chevr, Marie-Madeleine Compre, Ana De Benedetti, Azlina Jabou-
let-Vercherre, Christelle Jego, Elisabeth Quennehen, Louise Van Kammen,
ainsi que par MM. Antoine Calvet, Jean-Michel Cuzin, Matthieu Husson, Mat-
teo Martelli, Olivier Pdeflous, Gilles Petrequin, Nicolas Weill-Parot.

Activits et publications du matre de confrences

Septembre 2005 : communication au colloque Constitution des lexiques


scientifiques et techniques entre 1300 et 1600 (Nancy, ATILF) intitule La
formation du vocabulaire alchimique en franais (xme-xviie sicle) .
Octobre 2005 : communication au colloque Les Muses secrtes : kabbale, alchimie
et littrature la Renaissance (universit de Vrone) intitule Magie,
kabbale et alchimie dans le De magia naturali de Jacques Lefvre d'taples .
Novembre 2005 : confrence dans le cadre du sminaire La bibliothque
artistique idale : XVe-XVHe sicles (Lyon, cole nationale suprieure des sciences
de l'information et des bibliothques) intitule La classification des arts de
l'Antiquit au xvne sicle . De novembre 2005 mars 2006 : sminaire
au muse de la Maison d'rasme (Bruxelles) intitul La lettre d'injure la
Renaissance : autour d'Ange Politien (1454-1494) . Mai 2006 :
communication au colloque La recherche du divin travers l 'espace gomtrique
(universit Paris IV) intitule Les mathmatiques et le divin chez John Dee ;
communication au colloque critures latines de la mmoire, de l 'Antiquit au
XVIe sicle (universit Paris IV) intitule Latin "classique" et latin "barbare"
dans certaines traductions mdivales de textes scientifiques arabes ;
confrence en hommage Sossio Giametta (Bruxelles, Institut culturel italien).
Juin 2006 : communication au colloque De Socrate Tintin : anges gardiens
et dmons familiers de l'Antiquit nos jours (universit d'Orlans)
intitule Un "dmon familier" au sicle des Lumires : Casanova et son "oracle"
Paralis ; confrence au muse de la Maison d'rasme (Bruxelles) intitule
Anatomie des vanits : de la femme dmontable l'art cadavrique .
Publications : Encyclopdies en latin et encyclopdies en langue vulgaire
(xme-xviiie sicle) , dans Tous vos gens latin : le latin, langue savante,
174 Livret-Annuaire 21, 2005-2006

langue mondaine (XIVe-XVIIe sicles), Emmanuel Bury (d.), Genve, Droz,


2005, p. 113-136. Commentaires, discussions, polmiques , Nouvelles
de nulle part, 7-8 (dcembre 2005), p. 3-16. La lutte arme en Italie :
analyse termine, analyse interminable (rponse Gabriele Pagella) , ibid.,
p. 99-116. D'or et de sable : dispute autour d'un chaudron (rponse
Mario Lippolis) , ibid., p. 117-142. Fantme, es-tu l? (suite) , ibid.,
p. 173-184. Nel calderone del negativo, Turin, Quattrocentoquidici, 2005
(traduction par Gabriele Pagella de Dans le chaudron du ngatif [2003]).
En el caldero de lo negativo, Logroio, Pepitas de calabaza, 2006 (traduction
du mme ouvrage par Javier Rodriguez Hidalgo). La cration verbale
dans l'alchimie latine du Moyen ge , Archivum latinitatis medii vi, LXIII
(2005), p. 137-147.
Traductions : Angelo Mainardi, Le Monde secret de Casanova [II demone
di Casanova, 1998], Paris, Zulma, 2005, 320 p. Textes de Caria Benedetti,
Anselm Jappe, Mario Lippolis, Antonio Moresco, Gabriele Pagella, Javier
Rodriguez Hidalgo, Nouvelles de nulle part, 7-8 (dcembre 2005), p. 17-95,
159-173.

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