Cours de Grammaire Rédigée (Normative Et Descriptive) PDF

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COURS DE GRAMMAIRE RDIG

GRAMMAIRE DESCRIPTIVE ET GRAMMAIRE NORMATIVE


1. LA GRAMMAIRE NORMATIVE ET LA GRAMMAIRE DESCRIPTIVE
La grammaire normative sappuie sur le concept de norme (latin : norma = rgle, loi) et elle vise
une utilisation correcte de la langue, cest dire dans le respect des rgles, et de leurs exceptions !
On considre comme des productions fautives par exemple le non accord avec le sujet dun
participe pass conjugu avec tre , loubli de la marque s ou x du pluriel, linvention dune
forme verbale. Cest dans un but normatif que lon enseigne des rgles de grammaire, des tableaux
de conjugaison et que lon fait des exercices grammaticaux et des dictes.
La grammaire descriptive ou linguistique a pour objet lobservation scientifique de la langue afin de
comprendre son fonctionnement et dtablir des modles. Elle tudie par exemple lagencement des
mots en groupes ou syntagmes et leurs combinaisons en squences plus tendues ou phrases.
Ce cours sinscrit dans une optique linguistique et il sattachera plus particulirement la syntaxe
du franais contemporain. Un enseignant doit en effet parfaitement connatre toutes les structures de
la langue quil enseigne comme un horloger se doit de savoir monter et dmonter lobjet quon lui
donne rparer.
En linguistique on se sert de tests ou oprations qui permettent didentifier la nature et la fonction
grammaticales des mots et des groupes de mots.
Appliquons les principaux tests linguistiques la phrase :
Les livres sont sur ltagre.
la commutation : cest le remplacement dun mot par un autre de mme rang ; tous les mots
mutuellement commutables dans un environnement donn constituent un paradigme.
Etudions le mot tagre en cherchant son paradigme. Ce mot est remplaable par
bibliothque , planche , table , mais pas par ouvrir , grande , dans ;
puisquil nest commutable quavec des noms communs, cest donc un nom commun. Dans
cette opration on ne tient pas compte du sens des mots, toutefois il nous parat plus
judicieux au plan didactique dessayer de trouver une parent smantique et le remplacement
d tagre par bibliothque semble plus facile comprendre que le remplacement par
chat . La commutation permet de mettre en vidence dabord lexistence du mot puis son
appartenance une classe grammaticale (cf. 8).
la substitution : cest le remplacement dun groupe de mots par un seul mot tout en
maintenant la structure syntaxique de la squence.
Substituons au groupe les livres le pronom personnel ils ; la phrase ainsi obtenue
conserve sa grammaticalit et cela prouve le lien syntactico-smantique entre le dterminant
article dfini masculin pluriel les et le nom commun livres ; ces deux mots forment
un groupe quon appellera syntagme nominal (cf. 4). La substitution est lopration de
base de reconnaissance des syntagmes.
le dplacement : dplacer un mot ou un groupe de mots met en vidence la mobilit ou
labsence de mobilit de ces units. Dans notre phrase aucun mot et aucun syntagme ne sont
dplaables : *livres les , *les livres sur ltagre sont (lastrisque marque
lagrammaticalit de la production langagire).
leffacement : certaines units de la langue sont effaables, dautres ne le sont pas ; si dans le
mot livres on efface le -s final on obtient un singulier ; en revanche le groupe sujet
les livres est obligatoire.
lajout : cest lopration inverse de la prcdente ; ainsi on peut dire aussi que la marque -
s du pluriel sajoute la forme singulire du mot ; autrement dit, livres = livre + -
s ; de mme, nous pouvons ajouter la squence de littrature au nom livres pour
former le groupe plus tendu livres de littrature .
La linguistique dcrit la langue sur deux axes :
laxe paradigmatique : axe des commutations, substitutions, des effacements et des ajouts.
laxe syntagmatique : axe des dplacements, des effacements et des ajouts.

(leffacement et lajout peuvent se concevoir sur les deux axes)


Il est important de ne pas confondre la linguistique synchronique et la linguistique diachronique. La
premire dcrit un fait de langue un moment donn, que ce moment soit contemporain de lacte
dnonciation ou antrieur cet acte ; ex : ltude de la dclinaison des noms en ancien franais,
ltude de la place des dterminants en franais contemporain, les nologismes chez les auteurs de
La Plade. La seconde dcrit un fait de langue dans son volution sur une priode donne ; ex :
ltude des voyelles atones du moyen franais au franais contemporain, ltude du cas sujet depuis
le latin jusquau franais daujourdhui.
La linguistique est ne sous sa forme diachronique au 19me sicle puis, peu peu, les linguistes se
sont intresss la langue moderne sous limpulsion, en particulier, de Ferdinand de Saussure,
Roman Jakobson, Andr Martinet ou encore Noam Chomsky.
La linguistique recouvre plusieurs domaines comme la lexicologie (tude du lexique), la
lexicographie (tude des dictionnaires), la morphologie (tude des morphmes), la syntaxe (tude de
lagencement des mots en syntagmes puis en phrases), la smantique (tude du sens des mots). Elle
entretient des liens troits avec dautres sciences humaines comme la phontique, la phonologie, la
psycho-linguistique, la smiologie.
2. LES UNITS DE LA LANGUE

Nous allons aborder prsent les diffrentes units qui se combinent pour former la langue, savoir
la phrase, le syntagme, le mot, le morphme, le phonme et le graphme.
Nous partirons dune phrase exemple :
Les jardiniers ramassaient les feuilles mortes.
Phrase (P) = squence dlimite par une majuscule et un signe de ponctuation marquant une pause
importante ; ensemble rgi par une intonation et un sens.
Cette dfinition de la grammaire normative souffre bien des inconvnients, cest pourquoi en
linguistique on adopte une autre dfinition de la phrase et on dit que toute phrase se dfinit par des
types et par une structure syntaxique.
Nous nentrerons pas dans lanalyse des types (T) et nous nous contenterons de les numrer :
T =Dclaratif
+ Positif / Ngatif + Actif / Passif + Neutre /
Impratif
Emphatique
Interrogatif

Les types dclaratif , impratif , interrogatif sont obligatoires et mutuellement exclusifs.


Les trois autres paires de types sajoutent toujours lun des types prcdents. Pour une tude
dtaille reportez-vous aux grammaires cites dans la bibliographie.
Par structure syntaxique on entend lagencement de la phrase en syntagmes.
Syntagme = groupe de mots formant une unit syntaxique, cest dire fonctionnant dans une phrase
comme un seul mot.
Pour identifier un syntagme on procde des tests:
la substitution : les jardiniers = groupe de deux mots remplaable par un seul mot, le
pronom personnel sujet ils ;
les feuilles mortes = groupe de trois mots remplaable par un seul mot, le pronom personnel
C.O.D. les ;
ramassaient les feuilles mortes = groupe form dun verbe et du groupe C.O.D., il est
remplaable par un seul mot, le verbe travaillaient .
La phrase est rductible dans un premier temps trois groupes appels syntagmes : les
jardiniers (ils) + ramassaient + les feuilles mortes (les). Dans un second temps nous
pouvons encore rduire cette phrase pour ne plus obtenir que deux syntagmes : les jardiniers
(ils) + ramassaient les feuilles mortes (travaillaient).
On traduit cette structure syntaxique minimale par une rgle de rcriture :
P SN + SV
haut
rgle qui se lit ainsi : la phrase (P) se rcrit () Syntagme Nominal (SN) plus (+) Syntagme Verbal
(SV). SN = les jardiniers, SV = ramassaient les feuilles mortes.
Cest la structure syntaxique de base de la phrase franaise. En linguistique toute autre squence qui
nobit pas cette rgle de rcriture nest pas considre comme une phrase. Par exemple les
squences Oui, daccord / Demain 8 heures / Sur le banc, devant lcole / ne sont pas des phrases
canoniques.
Notre phrase de dpart peut encore se dcomposer puisque le SV est form dun verbe et dun SN.
La rgle de rcriture est la suivante :
SV V + SN
V = ramassaient, SN = les feuilles mortes.
leffacement : * ramassaient les feuilles mortes, donc le SN Sujet les jardiniers est
obligatoire ; * les jardiniers ramassaient, donc le SN Complment dObjet Direct les
feuilles mortes est obligatoire.
le dplacement : *ramassaient les feuilles mortes le jardinier, donc le SN Sujet est toujours
gauche du verbe ; * les jardiniers les feuilles mortes ramassaient, donc le SN C.O.D. est
toujours droite du verbe.
Les syntagmes sont eux-mmes composs dun ou de plusieurs mots.
Mot = traditionnellement on dfinissait le mot comme une squence crite spare des autres
squences de la phrase par un espace blanc.
En linguistique on dit que le mot est une unit de la langue porteuse de proprits grammaticales et
smantiques et constitue de morphmes .
ex : baleine = 1 mot ; pomme de terre = 3 mots
ex : la phrase dexemple comporte 6 mots
Morphme = unit minimale de la langue pourvue de sens ; par minimale on entend
indcomposable en units plus petites ; le morphme est form de phonmes (unit minimale
sonore dpourvue de sens) et/ou de graphmes (unit minimale graphique dpourvue de sens). Le
phonme relve du code oral, cest pourquoi toutes les langues ont des phonmes ; en revanche,
elles ne sont pas toutes crites et ne connaissent donc pas toutes des graphmes.
Il y a deux catgories de morphmes :

les morphmes grammaticaux : ils sont porteurs dun sens instructionnel ; ils se divisent en :
morphmes grammaticaux flexionnels :
ex: jardinier - s ; joli - e ; chant - ai - t
autrement dit, le morphme -s du pluriel, le morphme -e du fminin , le
morphme -ai du temps imparfait et le morphme -t de la troisime personne.
morphmes grammaticaux drivationnels :
ex : in - capacit ; jardin - ier
autrement dit, le prfixe in- et le suffixe -ier .
les morphmes lexicaux : ils sont porteurs dun sens lexical :
ex : franc ; jardin ; table

Quelques exemples de mots, morphmes, phonmes et graphmes :


jardinier = 8 phonmes , 9 graphmes "j,a,r,d,i,n,i,e,r", 2 morphmes jardin + -ier , 1
mot ;
feuilles = 3 phonmes , 8 graphmes "f,e,u,i,l,l,e,s", 2 morphmes feuille + -s , 1
mot ;
dentiste = 6 phonmes , 8 graphmes "d,e,n,t,i,s,t,e", 2 morphmes dent + -iste , 1
mot ;
eau = 1 phonme , 3 graphmes e,a,u , 1 morphme, 1 mot ;
y = 1 phonme , 1 graphme "y", 1 morphme, 1 mot.
Il ny a que rarement correspondance entre le code oral et le code crit, ex: papa ; dans ce mot un
phonme correspond un graphme.
Un prfixe et un suffixe saccolent toujours une base et le mot obtenu aprs prfixation et/ou
suffixation est appel driv. Le procd linguistique qui consiste prfixer et/ou suffixer une
base est la drivation morphologique. Une base peut tre autonome, cest dire exister seule en tant
que mot, comme dans chant + -eur (il existe le mot chant) ou non autonome comme dans fleuriss +
-ement (il ny a pas de mot *fleuriss). Les prfixes et les suffixes font partie de la catgorie
morphologique des affixes. Les bases comme les affixes peuvent connatre des modifications de
leur forme crite et/ou orale ; on appelle ces variantes des allomorphes. Le phnomne
dallomorphie est le plus souvent explicable par lentourage phonologique et on parle alors de
conditionnement phonologique. Le driv plombage est form sur la base qui est lallomorphe en
conditionnement phonologique de la base car cest ainsi que se prononce le nom plomb ;
lapparition loral de lallomorphe sexplique par la prsence du suffixe -age , morphme qui
commence par une voyelle ; pour viter le contact de la voyelle finale de la base avec la voyelle
initiale du suffixe on prononce la consonne finale crite de la base.
3. LA PHRASE

Nous allons tudier la structure syntaxique de la phrase franaise. Dans ce but, nous distinguerons
la phrase simple de la phrase complexe.
3.1. LA PHRASE SIMPLE
Il y a de nombreuses dfinitions de la phrase et par consquent de la phrase simple. Nous ne les
aborderons ici que dun point de vue syntaxique.
Demandons-nous si la squence ci-dessous est une phrase :
Le dauphin est un mammifre.
En grammaire normative on dira quon a une proposition indpendante (cf. 3.2.1.).
En linguistique on dira que la squence est effectivement une phrase car elle illustre la rgle de
rcriture de la phrase simple, savoir : P SN + SV avec SN = le dauphin et SV = est un
mammifre.
Pour la structure interne de chaque syntagme reportez-vous la section 4.
3.2. LA PHRASE COMPLEXE
Il existe deux analyses bien diffrentes de la structure de la phrase complexe. Nous aborderons dans
un premier temps lanalyse en propositions, encore appele analyse propositionnelle ou analyse
logique ; cette analyse se pratique encore en grammaire normative. Puis, nous procderons une
analyse en structure profonde comme le fait la grammaire descriptive.
Nous appliquerons ces deux dmarches analytiques la squence :
Le dauphin fait des bonds quand son dresseur siffle.
3.2.1. LANALYSE EN PROPOSITIONS
haut

Le terme de proposition vient de lAntiquit et il a prvalu jusquau 19me sicle pour signifier
unit minimale de jugement . De nos jours on complte cette dfinition par des critres
syntaxiques et on dit quune proposition est une unit minimale syntaxique et smantique qui, soit
forme une phrase simple, soit entre dans la composition dune phrase complexe.
Il existe trois sortes de propositions :
la proposition indpendante : comme lindique son nom, elle est autonome du point de vue
syntaxique et smantique ; elle constitue une phrase simple (cf. 3.1.)
la proposition principale : elle ne peut pas exister seule et rgit obligatoirement une
proposition subordonne ; plusieurs propositions principales peuvent commander une unique
proposition subordonne ou une proposition principale peut commander plusieurs
propositions subordonnes ; lensemble de ces deux propositions forme une phrase
complexe.
La reconnaissance des propositions sappuie sur les critres formels suivants :
la prsence de verbes conjugus, car une proposition correspond toujours un verbe
conjugu ;
la prsence de syntagmes nominaux sujets, car un verbe conjugu a toujours un sujet ;
la prsence dun subordonnant, car une proposition subordonne est toujours introduite par
un mot de liaison ;
un sens propre chaque proposition.

Dans la phrase dexemple nous avons :


deux verbes conjugus : fait = verbe faire la P3 du prsent de lindicatif, siffle = verbe
siffler la P3 du prsent de lindicatif ;
deux SN sujets : le dauphin et son dresseur ;
un subordonnant : quand = conjonction de subordination ;
un sens propre chaque squence : les bonds des dauphins, les sifflements du dresseur.
La phrase contient donc deux propositions (deux verbes conjugus + deux SN sujets + deux
significations), dont une proposition principale et une proposition subordonne (squence introduite
par la conjonction de subordination).
La proposition principale est : [le dauphin fait des bonds]
La proposition subordonne est : [quand son dresseur siffle].
Remarque : traditionnellement, et dans un but didactique, on encadre les propositions par des
crochets ; un crochet ouvrant = [ , et un crochet fermant = ] ; on peut aussi souligner, encercler ou
encadrer le subordonnant ; un jeu de couleurs sera galement trs apprci.
Catgories et exemples de subordonnants :
haut
conjonctions de subordination : ex : quand - lorsque - si - comme etc.
locutions conjonctives de subordination : ex : avant que - ds que - pour que - jusqu ce
que - attendu que - etc.(les conjonctions sont constitues dun seul mot alors que les
locutions conjonctives contiennent plusieurs mots)
pronom relatif : ex : qui - que (qu) - quoi - dont - o - auquel - etc.
pronom interrogatif indirect : ex : qui - comment - pourquoi - etc.
Lordre des propositions peut varier :
ex : [Ds que la pluie tombera] , les escargots sortiront.
ex : Nous enverrons un chque [ds que nous aurons reu la facture] .
Les deux propositions subordonnes, reprables par les crochets, sont introduites par la locution
conjonctive de temps ds que.
En revanche, linversion des propositions nest pas possible avec la locution conjonctive parce que
et la phrase *Parce que tu es sage, tu auras un bonbon. sera considre comme incorrecte.

Les propositions peuvent tre coordonnes par des conjonctions de coordination :


or - mais - ou - et - donc - ni - car

ex : [Lorsque les nuits deviendront plus longues] et [que les feuilles des arbres
tomberont] , lautomne sera arriv.
Les deux propositions subordonnes sont coordonnes au moyen de la conjonction de coordination
et ; si la premire proposition est introduite par la conjonction temporelle lorsque, la seconde
proposition est obligatoirement introduite par son allomorphe que.

ex : [Jenverrai une lettre] ou [je tlphonerai] afin que vous soyez prvenu de mon
arrive.
Les deux propositions principales sont coordonnes au moyen de la conjonction de coordination ou.
3.2.2. LANALYSE EN STRUCTURE PROFONDE
En linguistique une phrase complexe reprsente une structure de surface, autrement dit
lagencement achev dun matriau et de types. La structure de surface est en fait laboutissement
dune srie de transformations dune structure profonde. La structure profonde dune phrase
complexe forme de deux propositions comme notre phrase dexemple correspond deux phrases
simples, mais non finies et donc encore agrammaticales.
Ces deux phrases simples sont appeles phrase matrice (Pm) et phrase enchsse (Pe).
Reprenons notre exemple :
Le dauphin fait des bonds quand son dresseur siffle.
et cherchons-en la structure profonde, cest dire la Pm et la Pe.
Pm : le dauphin fait des bons alors
Pe : son dresseur siffle
On remarque labsence dans les deux phrases de la majuscule initiale et du signe de ponctuation
finale. Ceci sexplique par le fait que nous ne sommes pas en prsence de deux "vraies" phrases
simples mais de deux matriaux.
Pensez un btiment. Quand vous le regardez, il est achev, donc avec un toit, des portes, des
fentres, etc. Or, au dpart lentreprise de construction navait en sa possession que du bton, du
pltre, du bois, de lacier et toutes sortes de matriaux. En voyant ces matriaux tals sur le
chantier vous nauriez pas parl dun btiment.
Observons encore Pm et Pe. On voit dans Pm lapparition du mot alors , mot qui ne figure pas
dans la phrase finie, dans la structure de surface. Dans Pe, la conjonction de subordination a
disparu. Nous pouvons dj en dduire que Pm ne correspond pas tout fait la proposition
principale et que Pe ne correspond pas non plus tout fait la proposition subordonne. Quant au
sens vhicul par le subordonnant, il est marqu dans la Pm par un adverbe, ici ladverbe de temps
alors .
Nous comprenons maintenant que les deux analyses structurelles ne sont pas totalement identiques.
La structure profonde dgage aussi les types de la Pm et de la Pe. Comme nous ntudions pas les
types dans ce cours, les exemples prsenteront surtout des types dclaratif, positif, actif, neutre, car
ce sont les types morphologiquement, syntaxiquement et prosodiquement les moins marqus.
Sachez cependant que dans la structure profonde aucun type nest conserv ; par consquent, si une
phrase est ngative, elle deviendra positive dans la Pm ou la Pe ; de mme si une phrase est
injonctive, le verbe limpratif se transformera en verbe lindicatif et on fera rapparatre le SN
sujet.
T : dclaratif, positif, actif, neutre
Pm : le dauphin fait des bons alors
T : dclaratif, positif, actif, neutre
Pe : son dresseur siffle
Pour obtenir la phrase de dpart, cest dire la structure de surface de la phrase, nous devons
procder une srie de transformations, exactement comme une entreprise de construction doit
transformer les matriaux pour difier un btiment.
Ces transformations se font par tapes successives, et nous allons dtailler ces tapes pour notre
exemple :
1re tape : on efface dans la Pm ladverbe de temps alors , et on obtient la squence :
le dauphin fait des bons

(dans le but de vous faciliter la lecture, lespace vide cr par leffacement de ladverbe est
ici matrialis par le caractre ; ce signe napparatra videmment pas dans un travail
manuscrit !)
2me tape : on remplace lespace vide (ici le caractre ) par la Pe, et on obtient la
squence :
le dauphin fait des bonds le dresseur siffle
3me tape : on ajoute la conjonction de subordination quand en dbut de Pe, et on obtient la
squence :
le dauphin fait des bonds quand le dresseur siffle
4me tape : on restitue les types aux deux squences ; puisque nous ne dveloppons pas ce
point dans le cours, nous najoutons que les trois caractristiques du type dclaratif, savoir
la majuscule initiale + le point final + lintonation assertive loral, et on obtient la phrase
de la structure de surface, phrase finie et totalement grammaticale :
Le dauphin fait des bonds quand son dresseur siffle.
Voici un autre exemple dont nous faisons dabord lanalyse propositionnelle et ensuite
lanalyse en structure profonde :

Marie chante pour que son enfant sendorme.

Analyse propositionnelle :
Nous cherchons les indices de reconnaissance des propositions :
il y a deux verbes conjugus : chante = verbe chanter , P3 du prsent de lindicatif,
sendorme = verbe sendormir , P3 du prsent du subjonctif ;
ces deux verbes ont pour sujets syntaxiques, respectivement le SN = Marie et le SN = son
enfant ;
les deux squences ont un sens = le chant de Marie + lendormissement de lenfant ;
on a donc deux propositions, mais lesquelles ?
pour que est une locution conjonctive qui marque le but ;
Nous savons quune locution conjonctive est un subordonnant et que tout subordonnant introduit
une proposition subordonne ; par consquent, nous pouvons dire que la squence [pour que son
enfant sendorme] est une proposition subordonne circonstancielle de but (finale) tandis que la
squence [Marie chante] est une proposition principale.
Dans cet exemple la proposition principale sera de prfrence antpose la proposition
subordonne.

Analyse en structure profonde :


Nous postulons que la phrase de dpart est une structure de surface qui correspond une structure
profonde ayant subi une srie de transformations morphologiques, syntaxiques et prosodiques.
Cherchons dans un premier temps le matriau de cette phrase, cest dire la phrase matrice et la
phrase enchsse :
T : dclaratif, positif, actif, neutre
Pm : Marie chante pour cela / dans ce but
T : dclaratif, positif, actif, neutre
Pe : son enfant sendort

Transformations subies par Pm et Pe :

1re tape : on efface dans la Pm le groupe prpositionnel pour cela ou dans ce but
qui marque la finalit, et on obtient la squence :
Marie chante
2me tape : on remplace lespace vide (ici le caractre ?) par la Pe, et on obtient la
squence :
Marie chante son enfant sendort
3me tape : on ajoute la conjonction de subordination pour que en dbut de Pe, et on
obtient la squence :
Marie chante pour que son enfant sendort
4me tape : la locution demande le mode subjonctif pour le verbe de la subordonne ; on
met donc sendort, prsent de lindicatif, au prsent du subjonctif, et on obtient la squence :
Marie chante pour que son enfant sendorme
5me tape : on restitue les types aux deux squences en ajoutant uniquement le point final
+ lintonation assertive loral, la majuscule initiale ne pouvant pas tre enleve Marie
puisque cest un critre didentification du nom propre, et on obtient la phrase de la structure
de surface, phrase finie et totalement grammaticale :
Marie chante pour que son enfant sendorme.

Par rapport notre premier exemple nous remarquons que le nombre dtapes nest pas toujours
identique. Ici on doit en effet consacrer une tape au changement de mode verbal. Ce mode tant
requis par le subordonnant absent de la structure profonde, cela justifie la forme de lindicatif dans
Pe car, dans cette analyse, ce mode est considr comme basique et neutre.
3.2.3. COMPARAISON DES DEUX PROCESSUS ANALYTIQUES

Pour tout public apprenant le fonctionnement syntaxique de la phrase franaise, et en particulier en


classe de F.L.E., il convient de proposer en premier lanalyse propositionnelle, condition toutefois
de choisir dabord des phrases complexes deux propositions. La langue du 17me sicle o les
propositions subordonnes sont nombreuses et imbriques les unes dans les autres est videmment
proscrire !
Les mthodes rcentes de F.L.E. sappuient ds les premires leons sur la notion de phrase. Il vous
faudra donc privilgier la phrase simple avant de penser expliquer des phrases complexes.
Le concept mme de proposition sera mieux compris sil sappuie sur une proposition
indpendante o le reprage du seul verbe et de son sujet est associ un sens.
Une fois cette mthode analytique matrise, il sera plus facile de passer des structures phrastiques
deux propositions ncessitant de surcrot lapprentissage du subordonnant. Noubliez pas que
toutes les langues ne connaissent pas ce type de mot-outil.
Lanalyse en propositions est particulirement ludique par les mises en relief typographiques ou
encore lemploi de couleurs diffrentes pour chaque proposition et pour le subordonnant. Un
avantage non ngligeable pour des apprenants toujours un peu inquiets devant le mystre de la
langue franaise !
Lanalyse en structure profonde a pour elle de mieux montrer le fonctionnement de la phrase
complexe. Lenchssement dune squence dans une autre et donc la rduction de la phrase initiale
en deux squences de base permet en quelque sorte de visualiser la gense de la phrase.
Evidemment elle demande une connaissance dj bien assise de la grammaire normative et, si elle
est indispensable pour un professeur de franais, elle lest beaucoup moins pour un apprenant de
F.L.E.
4. LES SYNTAGMES

Nous avons vu dans la section 2. la dfinition du syntagme et les tests les plus pertinents dans une
analyse syntagmatique. De plus, nous savons maintenant que la phrase est forme dune hirarchie
de syntagmes et aussi que la phrase minimale se rcrit SN + SV. Cependant, nous navons pas
encore tudi la structure interne, autrement dit les constituants, de chaque syntagme.
Dans cette partie du cours nous allons donc nous intresser aux constituants possibles de chaque
syntagme et nous commencerons par les syntagmes obligatoires et constituants immdiats de P, soit
le SN dabord, puis le SV.
Appuyons nos analyses sur une nouvelle phrase exemple :
Les sauterelles ont dtruit les cultures.

4.1. LE SYNTAGME NOMINAL (SN)


Le groupe les sauterelles est compos du mot sauterelles remplaable par un nom commun comme
animaux , criquets , il sagit donc dun nom commun. A sa gauche se trouve le mot les
commutable avec des , quelques , ce qui prouve sa nature de dterminant, cest un article
dfini pluriel car le singulier serait la , ceci confirme par ailleurs le genre fminin du dterminant
et du nom ; enfin, la marque finale -s du nom indique le pluriel. Le groupe form du
dterminant et du nom commun est remplaable par le pronom personnel sujet elles , test qui
montre la cohsion des deux mots au sein du groupe. De plus, ni le dterminant, ni le nom ne sont
dplaables ou encore effaables. Par consquent, nous pouvons affirmer que ce groupe constitue
un SN dont la structure est :
SN Dt + N

Cest la structure la plus courante du SN en franais mais il existe dautres constituants comme :
un nom propre : Angle danse.
un nom expans (NE) : Le chat noir miaule.
un pronom : Il ronronne / Le sien est gris / Ceci est vrai.
une proposition subordonne : Que la grenouille coasse est normal / Qui veut aller loin,
mnage sa monture.
Tous ces groupes souligns, mme sils ne sont forms que dun seul mot !, sont
remplaables par un seul mot. haut

Rsumons la composition interne du SN au moyen de rgles de rcriture :

Dt + N
Nom propre
SN
Dt + NE
Proposition subordonne

Les syntagmes nominaux non inclus dans un syntagme de rang suprieur ont une fonction
grammaticale :
la fonction Sujet : dans toutes les phrases ci-dessus le SN est obligatoire et fixe ; il saccorde
galement en nombre avec le verbe qui le suit ; ce sont tous des SN sujets du verbe du SV ;
en franais le sujet nest presque jamais omis ;
la fonction Complment dObjet Direct (C.O.D.) : le CO.D. est inclus dans le SV o il se
place la droite du verbe sauf sous sa forme pronominale :
ex : Les spectateurs apprcient Angle / la danseuse / quon leur offre ce ballet.
Les spectateurs lapprcient.
Dans la phrase exemple le groupe les cultures est aussi C.O.D.
Les SN C.O.D. ne sont pas toujours obligatoires :
ex : Nous lisons. Nous lisons le journal.
la fonction Attribut du sujet : le SN attribut du sujet fait partie du SV est se place la droite
du verbe :
ex : Angle est une excellente danseuse. Pierre est avocat.
la fonction complment circonstanciel : selon la nature smantique du verbe, ce complment
sera inclus dans le SV ou dpendra directement de P :
ex : Ce matin, la neige a recouvert la plaine.
ex : Aline travaille le matin.
Le dplacement est un critre, non infaillible cependant, qui permet de distinguer entre les
deux dpendances hirarchiques de ces SN.
Dans le premier exemple le SN est mobile : La neige a recouvert la plaine ce matin., on le
considre alors comme dpendant directement de P et la structure de P est :
P SN (la neige) + SV (a recouvert la plaine) + SN (ce matin)
Dans le second exemple le SN nest pas mobile et son sens est directement li celui du verbe : *
Le matin Aline travaille., dans ce cas on le fait dpendre du verbe et il est inclus dans le SV ; P
conserve sa structure minimale :
P SN (Aline) + SV (travaille le matin)
et SV V (travaille) + SN (le matin)
Remarque : deux autres fonctions du SN ne seront pas abordes ici : la fonction apposition
et la fonction attribut de lobjet. haut

4.2. LE SYNTAGME VERBAL (SV)


Le syntagme verbal a pour noyau un verbe conjugu. Il est avec le SN sujet un constituant
immdiat, obligatoire et fixe de P. Il peut contenir :
un verbe seul : Angle danse.
un verbe transitif direct suivi dun SN C.O.D. : Angle danse la polka.
un verbe transitif indirect suivi dun syntagme prpositionnel (SPrp) Complment dObjet
Indirect (C.O.I.) : Angle sourit ses admirateurs.
un verbe double complmentation cest dire rgissant la fois un SN C.O.D. et un SPrp
C.O.I. : Angle adresse un salut son public.
ou deux SPrp C.O.I. : Angle parle de son trac sa famille.
un verbe appel copule et anciennement verbe dtat toujours suivi dun syntagme
adjectival (SAdj) attribut du sujet : Angle est merveilleuse.
ou dun SN attribut du sujet : Angle est devenue une danseuse rpute.
un verbe suivi dun SN ou dun SPrp complments circonstanciels : Angle habite Paris. /
Angle travaille au Conservatoire.
Toutes ces squences soulignes sont remplaables par un seul verbe, par exemple travaille ;
elles sont obligatoires et fixes et forment par consquent un SV.
Le SV na pas de fonction mais les syntagmes quil peut ventuellement contenir en ont une ainsi
que nous lavons dit plus haut.
Rsumons la composition interne du SN au moyen dune rgle de rcriture :
SV V
V + SN
V + SPrp
V + SN + SPrp
V + SPrp + SPrp
Copule + SAdj
Copule + SN

Nous venons de voir que le SN et le SV peuvent contenir dautres syntagmes. tudions-les


prsent.

4.3. LE SYNTAGME ADJECTIVAL (SAdj)


Nous pouvons ajouter des adjectifs fminins pluriels comme dvoreuses ou bondissantes au
nom sauterelles. Ces adjectifs, bien quils ne forment pas un groupe au sens strict du terme,
constituent nanmoins un Syntagme Adjectival. Le groupe adverbe + adjectif cre galement un
SAdj, ex : Des sauterelles trs bondissantes et ce syntagme peut lui-mme tre modifi par un
adverbe comme dans Des sauterelles vraiment trs bondissantes.
Voici les rgles de rcriture du SAdj :
Adjectif
SAdj Adverbe + Adjectif
Adverbe + SAdj

Le SAdj occupe plusieurs fonctions selon sa place.


la fonction dpithte lie : le SAdj se place lintrieur dun SN, droite ou gauche du
nom ; il est facultatif :
ex : Un grand arbre / Un arbre imposant
ex : Ce trs vieil arbre / Cet arbre totalement rabougri.
la fonction dattribut du sujet : le SAdj est un constituant obligatoire et fixe, toujours la
droite du verbe copule (cf. 8.9.), dans le SV :
ex : Ces plantes sont exotiques / extrmement chres.
Remarque : la fonction pithte dtache et la fonction attribut du complment dobjet sont
galement possibles pour le SAdj mais nous ne les traiterons pas dans ce cours.
4.4. LE SYNTAGME PRPOSITIONNEL (SPrp)
Ce syntagme a obligatoirement pour mot-tte une prposition qui prcde un SN selon la rgle de
rcriture :
SPrp Prp + SN
Le SPrp de mas est par exemple ajoutable au nom cultures, comme lest le SPrp lapptit
gargantuesque au nom sauterelles pour former une autre phrase :
Les sauterelles lapptit gargantuesque ont dtruit les cultures de mas.
Plusieurs fonctions grammaticales sont associes aux SPrp :

la fonction Complment du Nom : les SPrp de la phrase supra sont respectivement


complments des noms sauterelles et cultures ; ils forment avec ce nom un nom expans
(NE). (cf. 4.6.)

Le complment du N est toujours facultatif syntaxiquement mais, au plan smantique, il est


soit facultatif, il a alors une valeur caractrisante, soit obligatoire, il a alors une valeur
dterminative ;
la fonction Complment dAdjectif : le SPrp est alors inclus dans le SAdj et constitue une
expansion de ladjectif :
ex : Le dompteur est fier de son numro.
la fonction Complment Circonstanciel : dans ce cas les syntagmes sont remplaables par un
adverbe valeur circonstancielle :
ex : Antoine descend du train = Antoine en descend (nuance de lieu) ;
ex : Antoine partira laube = Antoine partira tt (nuance de temps) ;
ex : Antoine crit avec une craie blanche = Antoine crit ainsi (nuance de manire ou de
moyen).
4.5. LE SYNTAGME ADVERBIAL (SAdv)
Un adverbe seul ou un adverbe modifi par un autre adverbe constituent un Syntagme Adverbial. Ils
exercent la fonction de complment circonstanciel de toute la phrase et ils dpendent de P, ou du
verbe et ils font partie du SV.
Lajout de ladverbe hier notre phrase exemple augmente le nombre se constituants immdiats
de P car ce SAdv est dplaable dans la phrase ; il indique le temps :
Hier les sauterelles ont dtruit les cultures.
Les sauterelles ont dtruit les cultures hier.
P SN (les sauterelles) + SV (ont dtruit les cultures) + SAdv (hier)
Remarque : par convention les complments circonstanciels, quils se prsentent sous la forme de
syntagmes adverbiaux, nominaux ou prpositionnels, se placent toujours aprs le SN et le SV dans
la rgle de rcriture.
Lajout du syntagme adverbial trs mticuleusement identifie plutt la manire de dtruire
particulire aux sauterelles, de plus, il nest pas totalement mobile dans la phrase ; ce SAdv est
complment circonstanciel du verbe et il est inclus dans le SV :
Les sauterelles ont dtruit trs mticuleusement les cultures.
Les sauterelles ont dtruit les cultures trs mticuleusement.
*Trs mticuleusement, les sauterelles ont dtruit les cultures.

Dans ces exemples ladverbe trs est un quantificateur et non un complment


circonstanciel.

4.6. LE NOM EXPANS (NE)


Expans signifie tendu ou modifi ou encore complt , plusieurs termes employs
dans les grammaires descriptives.
Le nom expans nest pas un syntagme mais un groupe constitu dun nom et dune expansion ou
dun modificateur qui se prsente sous trois formes possibles :
un Syntagme Adjectival pithte lie : une robe noire et trop courte ;
un Syntagme Prpositionnel Complment du Nom : une robe dun grand couturier /
volants / sans manches ;
une proposition subordonne relative adjective pithte (cf. 6.3.) : une robe qui attire
lattention / dont le prix est raisonnable.
Remarque : Dans certaines grammaires scolaires les auteurs ne font pas la diffrence entre la notion
de groupe et la notion de syntagme et seul le terme groupe est employ ; on a ainsi le
groupe nominal (GN) , le groupe verbal (GV) , etc. Ceci sexplique par la volont de ne pas
introduire des termes trop techniques qui pourraient rebuter les enfants et les adolescents.
4.7. EXERCICE DAPPLICATION
Dterminez la structure syntaxique de la phrase :
En automne, des alpinistes suisses ont franchi ce sommet trs dangereux.
Dterminer la structure syntaxique dune phrase revient chercher tous les syntagmes qui la
composent en montrant leurs liens de dpendance les uns par rapport aux autres et par rapport P, et
en identifiant galement leurs fonctions grammaticales.
Cherchons le verbe.
Il y a un verbe conjugu : ont franchi = verbe franchir , P3, pass compos de lindicatif.
Cherchons le SN sujet.
Nous remarquons le groupe des alpinistes suisses, la gauche du verbe ; ce groupe est au
pluriel comme en tmoignent le morphme pluriel des et la marque -s de alpinistes et
suisses ; alpinistes est commutable avec sportifs , montagnards et uniquement avec
des noms communs, donc cest un nom commun ; suisses est commutable avec franais ,
sympathiques , et uniquement avec des adjectifs, donc cest un adjectif ; il est effaable
mais fixe ; cest un SAdj pithte lie du nom avec lequel il forme un nom expans :
NE N (alpinistes) + SAdj (suisses)

des est commutable avec les , quelques et, au singulier avec un , donc cest un
dterminant, et plus prcisment un article indfini.
Le groupe des alpinistes suisses est remplaable par un seul mot, le pronom personnel sujet ils ,
donc cest un SN.
Nous obtenons la structure suivante :
SN Dt + NE
et NE N + SAdj
Une premire conclusion est dj possible :
un verbe + un SN Sujet + un sens (le franchissement dun sommet dangereux par des alpinistes
suisses) = trois critres qui permettent de conclure la prsence dune seule proposition, donc dune
proposition indpendante.
Continuons lanalyse syntaxique de la phrase :
Cherchons le SV.
Nous avons dj identifi le verbe ; il est transitif direct et demande un SN C.O.D. :
franchir quelque chose . Notre tude du SV est pour linstant incomplte car nous devons
envisager lexistence dun SN C.O.D.
Cherchons le SN C.O.D.
A la droite du verbe nous avons la squence ce sommet trs dangereux.
Voyons dabord sil sagit dun SN.
Le mot sommet na pas de marque du pluriel, il est donc au singulier ; son paradigme ne
contient que des noms communs : cime , extrmit , etc. ; en consquence cest un
nom commun singulier. Il est suivi du groupe trs dangereux o dangereux est remplaable
par exemple par son synonyme prilleux ou par son antonyme facile , autrement dit
par des adjectifs qualificatifs masculins singuliers, ce qui prouve la nature adjectivale de
dangereux ; quant trs, il est remplaable par peu , ce qui en fait un adverbe de quantit
insistant sur la dangerosit du sommet ; ladverbe est facultatif et il forme avec ladjectif un
groupe adjectival, lui aussi effaable :
En automne, des alpinistes suisses ont franchi ce sommet dangereux.
En automne, des alpinistes suisses ont franchi ce sommet.
Voici la composition syntaxique de ce SAdj :
haut
SAdj Adv (trs) + Adj (dangereux)
Plac directement la droite du nom quil qualifie, il est son pithte lie et forme avec ce nom un
nom expans :
NE N (sommet) + SAdj (trs dangereux)
Le NE est prcd du mot ce remplaable par un , chaque qui sont des dterminants ; cest
donc aussi un dterminant et, plus prcisment, un dmonstratif masculin singulier car le fminin
serait cette et le pluriel ces . Nous pouvons prsent nous demander si le groupe ce sommet
trs dangereux constitue un SN. Dans ce cas on doit pouvoir lui substituer un seul mot :
En automne, des alpinistes suisses lont franchi .
Le remplacement par le pronom personnel conjoint masculin singulier et C.O.D. l , allomorphe
en conditionnement phonologique de le ( le + consonne et l + voyelle) prouve que la
squence est un syntagme nominal fixe, obligatoire et CO.D. du verbe ont franchi.
SN Dt (ce) + NE (sommet trs dangereux)
et NE N (sommet) + SAdj (trs dangereux)
et SAdj Adv (trs) + Adj (dangereux)
Revenons au SV.
La squence ont franchi ce sommet trs dangereux est donc compose dun verbe et dun SN
CO.D. ; on peut lui substituer un seul mot : le verbe intransitif = ont os ; cette
substitution prouve la cohsion du verbe et de son complment et, corrlativement, la
prsence dun SV obissant la rgle de rcriture :
SV V (ont franchi) + SN (ce sommet trs dangereux)
Analysons la squence en automne.
Le mot en appartient au paradigme des prpositions comme dans , chez . Elle devrait
introduire un syntagme prpositionnel.
Automne est remplaable par hiver et par toute une srie de noms communs ; cest donc
un nom commun.
Nous voyons que ce nom nest pas prcd dun dterminant : *en lautomne , *en cet
automne ; ce cas de figure, sil nest pas frquent, peut toutefois se prsenter en franais
lorsque le nom est considr dans sa plus grande gnralit, cf. vase de porcelaine ,
tasse caf, robe sans manches ; on parle alors de dterminant zro et on le fait
apparatre dans la rgle de rcriture sous la forme Dt . Nanmoins, le nom constitue
lui tout seul un SN :
SN Dt + N (automne)
Ce SN na aucune fonction grammaticale car il est inclus dans un syntagme de rang
suprieur. haut

En effet, prcd de la prposition en, le groupe est remplaable par ladverbe de temps alors ;
aucun des deux mots nest effaable ni dplaable ; il sagit donc dun SPrp indiquant le temps et
donc complment circonstanciel.
SPrp Prp (en) + SN (automne)
Conclusion de notre tude syntaxique de la phrase :
Rgles de rcriture :
P SN + SV
SN Dt + NE
NE N + SAdj
SAdj Adj
SV V + SN
SN Dt + NE
NE N + SAdj
SAdj. Adv. + Adj.
SPrp. Prp. + SN
SN Dt + N
Pour rsumer :
On a un Syntagme Nominal Sujet, un Syntagme Verbal qui na pas de fonction mais qui
contient un Syntagme Nominal Complment dObjet Direct du verbe, et un Syntagme
Prpositionnel complment circonstanciel de temps qui, lui aussi contient un Syntagme
Nominal, mais sans fonction.
4.8. LA REPRSENTATION ARBORESCENTE
Si l'on veut visualiser aisment les regroupements des mots et l'embotement des syntagmes, on peut
faire une arborescence ou schma en arbre.
Soit la phrase :
Le lilas a des fleurs mauves au printemps.
on a les rgles de rcriture suivantes:
haut
P SN (le lilas) + SV (a des fleurs mauves) + SPrp (au
printemps)
SN Dt (le) + N (lilas)
SV V (a) + SN (des fleurs mauves)
SN Dt (des) + NE (fleurs mauves)
NE N (fleurs) + SAdj (mauves)
SPrp Prp () + SN (le printemps)
SN Dt (le) + N (printemps)
Remarque : le mot au correspond lamalgame de la prposition et du dterminant article
dfini masculin singulier le ; dans une analyse syntaxique il faut systmatiquement dcomposer
les amalgames en leurs lments constitutifs.
La visualisation de cette structure se fait parfois au moyen dune arborescence. En haut de larbre
on place P, puis sur chaque rang on situe les constituants immdiats du rang suprieur et ainsi de
suite jusqu pouvoir associer les derniers constituants aux mots de la phrase.
Entre parenthses nous vous indiquons les appellations officielles des liens.
4.9. LA REPRSENTATION PARENTHTIQUE
Les syntagmes sont dlimits au moyen de parenthses ouvrantes et fermantes (ou de crochets). Ce
procd nest pas conseill pour les phrases longues ni pour les phrases dans lesquelles il y a une
imbrication de propositions.
Appliquons ce procd la phrase :
Les voitures anciennes attendent les collectionneurs sur la place.
(les ( voitures (anciennes) ) ) ( attendent ( les collectionneurs) ) ( sur ( la place ) )
SAdj / NE / SN V SN / SV Prp SN / SPrp
5. LES PROPOSITIONS SUBORDONNES COMPLTIVES
Il existe deux types de propositions subordonnes compltives : les compltives C.O.D. et les
compltives sujets, mais toutes possdent des caractristiques communes que nous exposerons sous
5.1. Nous tudierons ensuite chaque type de proposition subordonne compltive avec ses critres
spcifiques et quelques exemples.
5.1. CARACTRISTIQUES GNRALES
Les propositions subordonnes compltives se reconnaissent au moyen de plusieurs indices :
elles sont introduites par la conjonction de subordination que ou son allomorphe en
conditionnement phonologique qu (que + consonne, qu + voyelle) ; cette conjonction est un
simple relateur ( = un outil syntaxique), elle na donc aucun sens propre ; on dit quelle est
vide de sens ou incolore ;
elles sont quivalentes un SN ;
elles sont fixes ;
elles sont obligatoires ;
elles ont une fonction grammaticale ;
le mode du verbe de la proposition subordonne dpend de plusieurs critres ;
lemploi des propositions subordonnes compltives est mettre en relation avec les
registres de langue.

5.2. LES PROPOSITIONS SUBORDONNES COMPLTIVES C.O.D.


Indices de reconnaissance spcifiques :
elles sont complments dobjet direct du verbe de la proposition principale et se placent
toujours la droite de ce verbe ;
elles sont incluses dans le SV ;
le mode du verbe de la proposition subordonne est command par le sens du verbe de la
proposition principale :
ex : Je veux quil vienne. : subjonctif prsent de venir cause du verbe veut qui exprime
une volont, donc le procs de venir est prsent dans sa virtualit;
ex : Je pense quil viendra. : indicatif futur de venir cause du sens du verbe pense qui
envisage le procs de venir comme un fait rel.
elles nappartiennent aucun registre de langue particulier (ou tous les registres de
langue !), ce qui justifie leur grande frquence dapparition dans la langue.
Travaillons sur la phrase exemple :

Le maire veut que sa ville soit fleurie.

Analyse propositionnelle :
la phrase prsente deux verbes conjugus : veut = verbe vouloir , P3 indicatif prsent
ayant pour SN sujet le maire ; soit fleurie = verbe fleurir , P3 subjonctif prsent, voix
passive avec absence du complment du passif comme par exemple par la municipalit ,
le SN sujet est sa ville ; chaque squence est porteuse dun sens : la volont du maire, le
fleurissement de sa ville ;
Il y a donc deux propositions mais lesquelles ?
la squence que sa ville soit fleurie est introduite par la conjonction de subordination que, il
sagit par consquent dune proposition subordonne, mais de quelle nature ?
cette proposition est remplaable par le SN C.O.D. cela = il veut cela ; ce SN C.O.D.
fait partie du SV veut que sa ville soit fleurie ;
cette proposition est fixe car toujours place la droite du verbe : *que sa ville soit fleurie le
maire veut.
cette proposition est obligatoire : *Le maire veut.
Conclusion :
Cette phrase prsente deux propositions :
La proposition principale est : [le maire veut] ;
La proposition subordonne compltive C.O.D. du verbe veut et incluse dans le SV est :
[que sa ville soit fleurie].
tude de la structure profonde :

Nous postulons que la phrase de dpart est une structure de surface correspondant uns structure
profonde sous-jacente ayant subi une srie de modifications morpho-syntaxiques et prosodiques.
Cherchons Pm et Pe :
T : dclaratif , positif, actif, neutre
Pm : le maire veut cela
T : dclaratif, positif, passif, neutre
Pe : on fleurit sa ville

Remarques : (i) dans Pe le passif est exclu, ce qui nous oblige poser le sujet on ;
(ii) le subjonctif soit tant command par le sens du verbe veut , on le supprime dans la
structure profonde.
Transformations :
effacement du SN C.O.D. cela dans Pm :
*le maire veut
remplacement par la Pe :
*le maire veut on fleurit sa ville
ajout du type passif :
*le maire veut sa ville est fleurie
ajout de la conjonction de subordination :
*le maire veut que sa ville est fleurie
mise au subjonctif prsent de lauxiliaire du passif :
*le maire veut que sa ville soit fleurie
ajout des autres types uniquement marqus par la majuscule initiale, le point final et
lintonation dclarative ; on obtient la structure de surface et une phrase grammaticale :
Le maire veut que sa ville soit fleurie.
5.3. LES PROPOSITIONS SUBORDONNES COMPLTIVES SUJETS

Indices de reconnaissance spcifiques :


elles forment le SN sujet du verbe de la proposition principale ;
elles sont toujours en tte de phrase ;
leur verbe est toujours au subjonctif ;
elles relvent plutt du registre soutenu et leur emploi est peu frquent.
Partons de la phrase exemple :
Que nous arrosions tous les jours est une ncessit.
Analyse propositionnelle :
nous relevons deux verbes conjugus : arrosions = verbe arroser , P4, subjonctif prsent,
dont le SN sujet est nous ; est = verbe tre , P3, indicatif prsent, dont le SN sujet est Que
nous arrosions tous les jours ; un sens par squence : il y a un arrosage quotidien, cest une
ncessit ;
la phrase comporte deux propositions ; identifions prsent leur nature ;
Que nous arrosions tous les jours est une squence introduite par la conjonction de
subordination incolore que ; en consquence, nous pouvons affirmer que cest une
proposition subordonne ;
cette proposition est remplaable par le SN sujet cela ;
cette proposition est fixe : *est une ncessit que nous arrosions tous les jours.
cette proposition est obligatoire : *Est une ncessit.
Conclusion :
Lanalyse que nous venons de faire nous permet daffirmer que cette phrase prsente deux
propositions :

La proposition principale est : [est une ncessit] ;


La proposition subordonne compltive sujet du verbe est est : [que nous arrosions tous
les jours].
tude de la structure profonde :
T : dclaratif , positif, actif, neutre
Pm : cela est une ncessit
T : dclaratif , positif, actif, neutre
Pe : nous arrosons tous les jours
Remarque : dans Pe le verbe arrosons est la P4 de lindicatif prsent car le mode subjonctif est
demand par la nature et la fonction de la subordonne.
Transformations :
effacement du SN sujet cela dans Pm :
* est une ncessit
remplacement par la Pe :
*nous arrosons tous les jours est une ncessit
ajout de la conjonction de subordination que :
*que nous arrosons tous les jours est une ncessit
mise au prsent du subjonctif du verbe arroser :
*que nous arrosions tous les jours est une ncessit
ajout des types et donc de la majuscule initiale, du point final et de lintonation dclarative ;
obtention de la structure de surface et dune phrase grammaticale :
Que nous arrosions tous les jours est une ncessit.
Attention! une compltive peut tre insre dans une autre compltive.

ex: Que nous exigions que les boueurs vident nos poubelles est normal.
(= Que nous exigions ceci est normal + cela / cette exigence est normal(e) )
[que nous exigions que les boueurs vident nos poubelles] : proposition subordonne
compltive, sujet de est ;
[est normal] : proposition principale ;
[que les boueurs vident nos poubelles] : proposition subordonne compltive, C.O.D. de
exigions .
6. LES PROPOSITIONS SUBORDONNES RELATIVES
Les propositions subordonnes relatives prsentent une structure syntaxique totalement diffrente
des propositions subordonnes compltives. Leur point commun est lexistence obligatoire en tte
de la proposition subordonne dun subordonnant mais il sagit dun pronom relatif et non dune
conjonction de subordination.
Comme prcdemment nous verrons dabord les caractristiques gnrales toutes les propositions
subordonnes relatives et nous poursuivrons par une analyse dtaille de chaque catgorie de
relatives, savoir les relatives adjectives et les relatives substantives.
6.1. CARACTRISTIQUES GNRALES
Les propositions subordonnes relatives se reconnaissent au moyen de plusieurs indices :
elles sont introduites par un pronom relatif (cf. 6.2.) ;
elles sont quivalentes un syntagme ;
elles ne sont pas mobiles ;
elles ont une fonction grammaticale.
6.2. LE PRONOM RELATIF
haut
formes simples qui - que (qu) - quoi - dont - o ;
formes composes : lequel - laquelle - lesquels - lesquelles ; amalgame avec les prpositions
et de : auquel, etc. duquel, etc. ;
le pronom reprsente un SN, appel antcdent, soulign dans nos phrases, et qui doit
obligatoirement le prcder :
ex : Regarde le chien qui traverse la rue.
ex : Mets les livres sur ltagre que tu as achete
ex :*Mets les livres sur ltagre que tu as achets
Ce dernier exemple montre une incorrection grammaticale :
soit le participe pass achets est mal accord car lantcdent ltagre est fminin
singulier et non masculin pluriel, donc : achete ;
soit lantcdent nest pas le SN ltagre mais le SN les livres qui est alors trop
loign du pronom relatif et la phrase correcte serait : Mets sur ltagre les livres
que tu as achets ;

la forme du pronom est conditionne par sa fonction :

Qui est SUJET ;


Que est C.O.D. ou ATTRIBUT DU SUJET ;
Dont occupe obligatoirement lune de ces trois fonctions : C.O.I. DU VERBE ou
COMPLMENT DE LADJECTIF ou COMPLMENT DU NOM ;
O est COMPLMENT CIRCONSTANCIEL DE LIEU ou DE TEMPS.
Dans certaines langues, comme lespagnol, le choix du pronom est command par le trait
smantique [+ / - anim] de lantcdent. Dautres langues, comme langlais par exemple,
emploient souvent, en particulier dans un registre familier, un pronom unique pour les fonctions
sujet et C.O.D. Enfin, les langues asiatiques ne connaissent pas la catgorie du pronom relatif et
donc pas non plus la proposition subordonne relative. En consquence, lenseignant de F.L.E. ne
doit pas stonner des productions parfois tranges de ses apprenants qui sont drouts par les
pronoms relatifs du franais. Nous avons constat une "prfrence" des apprenants de F.L.E. pour le
pronom que qui fonctionne alors pour eux comme le seul pronom possible.
6.3. LES RELATIVES ADJECTIVES
haut
Dans cette partie vous seront prsentes les propositions subordonnes relatives adjectives dabord
sous un angle syntaxique puis selon leur rle smantique.
6.3.1. ANALYSE SYNTAXIQUE
Indices de reconnaissance spcifiques :
ces relatives fonctionnent comme des SAdj pithtes lies ; elles sont donc incluses dans le
NE :
ex : Lhorticulteur qui aime son travail ne vendra pas de plantes malades.
ex : Lhorticulteur qui ai= amoureux de son travail
ex : Le renard quon a captur tait bless.
ex : Le renard quon= captur
ex : De quelle couleur sont les rideaux dont tu as envie ?
ex : De quelle couleur sont les rideeau dont= dsirs
au plan syntaxique elles sont toujours effaables mais ce nest pas systmatique en
smantique (cf. 6.3.2.) ;
elles ne sont pas mobiles :
ex : Voici le projet sur lequel les dputs devront se prononcer.
ex : *Sur lequel les dputs devront se prononcer voici le projet.

Faisons lanalyse syntaxique de la premire phrase exemple :


Lhorticulteur qui aime son travail ne vendra pas de plantes malades.
Analyse propositionnelle :
haut

reprage des verbes conjugus : vendra = verbe vendre , P3 du futur de lindicatif ; SN


sujet = lhorticulteur qui aime son travail (Dt = les + NE ; N = horticulteur ; Expansion =
la relative adjective pithte) ; aime = verbe aimer , P3 du prsent de lindicatif ; SN sujet
= qui ; deux sens : la vente des plantes par lhorticulteur, lamour du travail de
lhorticulteur ;
on a donc deux propositions, cherchons leur nature ;
la squence qui aime son travail est introduite par le pronom relatif qui dont lantcdent est
lhorticulteur; le pronom est sujet du verbe aime ; cette squence est remplaable par un
SAdj = amoureux de son travail et laccord en genre et en nombre de ladjectif prouve
quil qualifie le nom horticulteur ; le SAdj, et donc galement la relative, sont des
pithtes lies du nom qui les prcde ;
on a donc une proposition subordonne relative : [qui aime son travail]
et une proposition principale : [lhorticulteur ne vendra pas de plantes malades]
pour lanalyse smantique reportez-vous la section suivante.

Analyse en structure profonde :


T : dclaratif, ngatif, actif, neutre
Pm : lhorticulteur amoureux de son travail vendra des plantes malades
T : dclaratif, positif, actif, neutre
Pe : il aime son travail

Remarque : lorsque vous ne trouvez pas de SAdj de remplacement smantiquement acceptable, ou


si vous pensez que cette opration est encore trop difficile pour vos tudiants car ils ne matrisent
pas assez bien le lexique, vous pouvez employer un symbole quelconque pour marquer
lemplacement de la relative dans Pm ; dans lexemple ci-dessous nous avons choisi la lettre
majuscule X comme symbole, ce qui donne :
Pm : lhorticulteur X vendra des plantes malades.
Transformations :
haut
on efface le SAdj (ou le symbole choisi) du SN sujet dans Pm :
*lhorticulteur vendra des plantes malades
on remplace lespace vide par la Pe :
*lhorticulteur il aime son travail vendra des plantes malades
on voit que les SN lhorticulteur et il sont corfrents et sujets ; on choisit deffacer le
second et de le remplacer par le pronom relatif sujet qui :
*lhorticulteur qui aime son travail vendra des plantes malades
on ajoute les types : pour la ngation le morphme discontinu nepas et lallomorphe
de du dterminant des ; pour le type dclaratif : la majuscule initiale, le point final et
lintonation assertive ; les autres types ne sont pas marqus ; on obtient la structure de
surface et une phrase grammaticale :
Lhorticulteur qui aime son travail ne vendra pas de plantes malades.
6.3.2. CLASSEMENT SMANTIQUE
On admet quatre classes smantiques de relatives : dterminatives, explicatives, essentielles,
accidentelles, et nous les tudierons dans cet ordre.
Dterminatives (encore appeles restrictives) : la relative est ncessaire lidentification
rfrentielle de lantcdent et, smantiquement, elle nest pas effaable :
ex : Les parcs qui seront entretenus seront prims. = certains, quelques parcs et pas tous les
parcs.
Autrement dit, on cible une partie de lensemble parc .
ex : Ces fleurs que vous plantez sont bien belles! = ces fleurs-l et pas toutes les fleurs.
Ceci revient dire que le jugement port par le locuteur ne concerne quune partie des
fleurs.
On voit bien une opposition entre le sens spcifique dans les exemples et le sens gnral
dans tous les parcs et toutes les fleurs .
Explicatives (encore appeles appositives) : elles ne sont plus indispensables pour reprer le
rfrent du SN antcdent et elles ont pour rle dapporter une information complmentaire ;
smantiquement elles sont effaables :
ex : Ces parcs, qui sont entretenus, seront prims. = ils seront prims parce quils sont
entretenus.
La relative sert expliquer et mme justifier le prix. haut
ex : Le patineur, dont le quadruple saut fut parfait, na pas obtenu la mdaille dor ! = il na
pas obtenu la mdaille dor et pourtant il a excut un quadruple saut.
La relative exprime une opposition par rapport une attente car un tel saut peut laisser croire
la rcompense la plus haute. Selon le contexte, on y verra de lindignation (public qui
conteste les juges), du soulagement (patineur concurrent) ou un simple constat
(commentateur de lpreuve).
Essentielles : leffacement de ces propositions rend les noncs tautologiques :
ex : Les jardiniers sont des hommes qui entretiennent les jardins. = les jardiniers sont des
hommes !!!
Il est vident quun jardinier est un homme et point nest besoin de le dire, sauf un
apprenant qui ne connatrait pas le mot.
ex : Le syntagme nominal sujet est un syntagme que lon ne peut pas supprimer. = le
syntagme nominal sujet est un syntagme !!!
La suppression de la relative revient dfinir une entit par elle-mme.

Accidentelles (encore appeles accessoires) : elles ne sont pas obligatoires et leur effacement
na en gnral aucune incidence sur la pertinence de la phrase ; bien entendu ceci est
envisager dans la pragmatique de lnonciation :
ex : Nous avons embauch un jardinier qui a un C.A.P. = et en plus il a un diplme.
Lannonce du diplme peut avoir un intrt pragmatique mais, dans labsolu, cette
information nest quaccessoire.
ex : Lors de son voyage Aline a vu des plantes quelles ne connaissaient pas. = et elles ne les
connaissaient pas.
Cette non-connaissance peut par exemple expliquer lenthousiasme dAline mais, hors
contexte particulier, elle nest pas indispensable.
Une observation attentive des exemples montre que les deux premires catgories de
relatives prsentent des SN antcdents contenant un dterminant dfini (ici article dfini et
dmonstratif, mais le possessif serait aussi possible) suivi dun nom commun (un nom
propre serait galement valable).
En revanche, dans les deux autres catgories de relatives lantcdent est form dun
dterminant indfini (article indfini). Cet indice peut vous aider classer les relatives au
plan smantique si le test de leffacement et le sens ne semblent pas assez pertinents pour
vous ou pour vos lves. Un autre indice est encore apprciable : il sagit des deux virgules
qui encadrent les relatives explicatives ; mais attention, ce signe de ponctuation valeur
dmarcative nest pas toujours prsent ou peut apparatre avec dautres relatives.
Reprenons la phrase analyse dans la section prcdente :
haut
Lhorticulteur qui aime son travail ne vendra pas de plantes malades.
La prsence de larticle dfini lid l nous incite classer cette relative dans les catgories
dterminative ou explicative . Cette proposition subordonne est-elle effaable ?
Lhorticulteur ne vendra pas de plantes malades.
Dans cette seconde phrase larticle dfini construit le rfrent du nom dans la gnralit,
autrement dit il sagit de la classe smantique [horticulteur] ou encore de lensemble
compos de tous les horticulteurs. Or, notre phrase exemple met laccent sur un horticulteur
particulier = celui qui aime son travail, et ainsi la relative oppose le rfrent de ce nom
dautres rfrents possibles comme lhorticulteur qui dteste son travail / celui qui nglige
son travail / etc. La rfrence est spcifique cause de la relative. Par consquent, la
proposition subordonne est indispensable pour identifier le rfrent du nom horticulteur
. Donc nous avons une relative dterminative.

6.3.3. LE MODE VERBAL DANS LES RELATIVES


Le plus souvent les relatives ont un verbe au mode indicatif.
Toutefois, les relatives dterminatives et les relatives essentielles peuvent tre au mode subjonctif
quand :
lantcdent exprime une restriction :
ex : Cest le seul ouvrier qui sache faire ce travail. = le seul rduit le nombre douvriers
comptents.
ex : Voici la robe la plus chre que nous ayons trouve. = la plus + adj construit un
superlatif.
le seul et le superlatif rduisent lextension des rfrents des noms.
Ajoutons cette liste les mots : le premier, le dernier, lultime, lunique.
la principale ou la Pm traduit une volont, un ordre, une hypothse :
ex : On cherche un ouvrier qui sache se servir de cette machine.
ex : Il ny a pas douvrier qui veuille quitter son usine.
ex : Y a t-il un ouvrier qui puisse travailler le samedi ?
haut
Ces trois "catgories" douvriers existent-elles ? En posant cette question on voit que les SN
forms dun dterminant et dun NE incluant la relative sont automatiquement placs hors
du domaine du constat.

la relative est remplaable par un syntagme prpositionnel et le verbe pouvoir est


effaable :

ex : La ville cherche un terrain o elle puisse construire un hpital. (= sur lequel construire
un hpital)
ex : Il engagera une secrtaire sur qui il puisse compter. (= sur qui compter)
Autrement dit, existe-t-il un tel terrain et une telle secrtaire ?
6.4. LES RELATIVES SUBSTANTIVES

Il y a deux sortes de relatives substantives : les relatives indfinies et les relatives priphrastiques.
Ce classement tant smantique nous ne consacrerons pas de partie leurs caractristiques
communes et nous les traiterons en dtail chacune sparment.
6.4.1. LES RELATIVES INDFINIES
elles sont introduites par un pronom relatif qui na pas dantcdent ;
ce pronom est qui lorsque la relative reprsente un anim ; le pronom est toujours suivi dun
verbe au singulier ; il peut tre prcd dune prposition ;
ex : Qui lve le doigt rpond la question. = cet lve-l
la proposition subordonne relative quivaut un SN sujet ou C.O.D. ou encore un SPrp
C.O.I. :
ex : Qui aime les jardins aime les jardiniers. = cette personne-l
La relative est sujet du verbe aime de la proposition principale.
ex : Je respecte qui me respecte. = cette personne-l
La relative est C.O.D. du verbe respecte de la proposition principale.

ex : Racontez votre histoire qui vous voudrez. = cette personne-l


La relative est C.O.I. du verbe racontez de la proposition principale.

ce pronom est quoi toujours prcd de la prposition ou de la prposition de lorsque la


relative reprsente un non-anim :
ex : Apporte au jardinier de quoi travailler. = un outil, des plantes, de la terre
ex : Cette nouvelle est triste et il ny a pas de quoi sourire ! = de raison pour sourire
toutes ces relatives sont dites indfinies car lexistence de leur rfrent est virtuelle.
6.4.2. LES RELATIVES PRIPHRASTIQUES

Le pronom relatif est prcd des mots ce, celui, celle, ceux, celles. Autrefois on considrait que ces
pronoms dmonstratifs, respectivement neutre, masculin singulier, fminin singulier, masculin
pluriel et fminin pluriel fonctionnaient comme lantcdent du pronom relatif. La grammaire
descriptive ne retient plus cette analyse et elle nen fait plus des antcdents car ils ont une porte
smantique trop gnrale. En effet, ce nest porteur que du trait [non-anim] tandis que les quatre
autres mots ne vhiculent que le sme [humain].
Les phrases suivantes montrent bien que le groupe form par le dmonstratif et la relative quivaut
un syntagme nominal :
ex : Celui qui cueille les fleurs, les replante. = le cueilleur
ex : Ceux dont les rsultats seront infrieurs aux minima requis ne seront pas slectionns pour les
jeux Olympiques. = ces athltes trop faibles
ex : Voil ce que je vous promets! = ma promesse
ex : Faites ce pour quoi vous avec t engag. = ce travail demand
7. LES PROPOSITIONS SUBORDONNES CIRCONSTANCIELLES
Ces propositions noncent une circonstance, elles sont par consquent quivalentes un syntagme
nominal, adverbial ou prpositionnel complment circonstanciel.
Voyons dans un premier temps leurs caractristiques communes, puis nous tudierons les plus
frquentes dentre elles.
7.1. CARACTRISTIQUES GNRALES
elles sont introduites par une conjonction ou une locution conjonctive souligne dans les
exemples et toujours porteuses dun sens (cf. 6.2.) :
ex : Les cigognes partent avant que lhiver narrive. (locution de temps)
ex : Appelez les pompiers au cas o il y aurait un incendie. (locution dhypothse)
ex : Comme beaucoup de joueurs sont malades, le footballeur bless na pas pu tre
remplac sur le terrain. (conjonction de cause)
ces propositions, soulignes dans les exemples, sont remplaables par un SN, un SAdv ou un
SPrp complment circonstanciel :
ex : Les cigognes partent avant que lhiver narrive.
= alors / avant larrive de lhiver (= SAdv / SPrp)

ex : Appelez les pompiers au cas o il y aurait un incendie.


= en cas dincendie (= SPrp)
ex : Comme beaucoup de joueurs sont malades, le footballeur bless na pas pu tre
remplac sur le terrain.
= en raison de la maladie de nombreux joueurs (SPrp)
certaines propositions subordonnes circonstancielles sont mobiles :
ex : Quand il fait chaud, mettez un chapeau.
ex : Mettez un chapeau quand il fait chaud.
Attention! avec les conjonctions puisque et si la subordonne est gnralement antpose :
ex : Puisque tu sais tout, tu nas pas besoin de mon aide!
haut
elles sont effaables, sauf les comparatives et les conscutives :
ex : Il a tant de travail quil a dcid dannuler ses vacances. *Il a tant de travail.
(consquence)
ex : Il fait si chaud que les plantes sont fanes. *Il fait si chaud. (consquence)
En linguistique lenchssement a lieu dans la Pm au niveau du syntagme complment
circonstanciel.
Prenons lexemple :
Nous appelons un plombier chaque fois que le robinet fuit.
Analyse propositionnelle :
reprage des verbes conjugus : appelons = verbe appeler , P4, prsent de lindicatif, a
pour sujet le SN nous ; fuit = verbe fuir , dont le sujet est le SN le robinet ; deux sens =
lappel, la fuite ;
on a deux propositions dont il faut maintenant identifier la nature ;
chaque fois que est une locution conjonctive de subordination exprimant le temps ; elle
introduit obligatoirement la proposition subordonne ; donc, on a :
Proposition principale = [nous appelons un plombier]
Proposition subordonne circonstancielle de temps = [chaque fois que le robinet fuit]
Etude de la structure profonde :
T : dclaratif, positif, actif, neutre
Pm : nous appelons un plombier alors / chaque fuite
T : dclaratif, positif, actif, neutre
Pe : le robinet fuit
Transformations :
haut
effacement du complment circonstanciel dans la Pm :
*nous appelons un plombier
remplacement de lespace vide par la Pe :
*nous appelons un plombier le robinet fuit
ajout de la locution conjonctive :
*nous appelons un plombier chaque fois que le robinet fuit
ajout des types et seulement ici de la majuscule initiale, du point final et de lintonation
dclarative ; on obtient la phrase en structure de surface et elle est tout fait grammaticale :
Nous appelons un plombier chaque fois que le robinet fuit.
7.2. LES SUBORDONNES TEMPORELLES
De par leur sens certaines conjonctions et locutions conjonctives expriment plutt :
la simultanit :
ex : Tristan lit pendant quYseult tricote.
Autres subordonnants : tandis que - alors que
la rptition :
ex : Tu achtes des fleurs chaque fois que tu heureux.
Autres subordonnants : toutes les fois que
la dure :
ex : Le jardinier arrosera tant que cela sera ncessaire.
Autres subordonnants : aussi longtemps que
la succession :
ex : Tu iras jouer aprs que tu auras fini tes devoirs.
et bien dautres nuances encore que vous donnerons les dictionnaires.
haut

Nous vous conseillons demployer le Syntagme Adverbial alors pour le remplacement du


complment circonstanciel dans la Pm.
Noubliez pas que toutes les langues nont pas obligatoirement des subordonnants diffrents pour
exprimer ces valeurs temporelles. Il faudra donc bien expliquer le sens aux apprenants et leur faire
prendre conscience de la traduction possible dans leur propre langue.
Expliquez-leur galement la concordance des temps ; par exemple les francophones font souvent
lerreur demployer le mode subjonctif dans les propositions introduites par aprs que ; ceci
montre quils ignorent la valeur de ce mode impossible dans lnonc dune ralit.

7.3. LES SUBORDONNES CAUSALES


elles expriment la cause du fait principal :
ex : Lenfant pleure parce quil est tomb.
La chute est la cause des pleurs.
elles apportent une justification la principale :
ex : Tu es tomb puisque tu saignes.
Le constat du saignement implique la recherche dune cause, mais celle-ci peut tre fausse.
ex : Puisque tu es si malin, trouve donc la solution!
Le constat dun tat autorise le locuteur poser une question.
Autres subordonnants :
dans la langue juridique: vu que - attendu que
dans la langue scientifique: tant donn que
dans un registre courant : comme
la ngation dune cause suppose suivie de lassertion dune cause vraie se traduit par les
locutions suivies du subjonctif dans la subordonne : non que - non pas que - ce nest pas
que :
ex : Lenfant pleure non quil ait t puni mais parce quil a peur de ltre.
Dans cette phrase les deux propositions subordonnes circonstancielles de cause sont
coordonnes au moyen de la conjonction de coordination mais. haut

la locution conjonctive parce que ne peut jamais se trouver en tte de phrase ; ainsi la
position de la subordonne aprs la principale est contrainte :
ex : *Parce quil fait froid nous mettons un bonnet.
ex : Nous mettons un bonnet parce quil fait froid.

7.4. LES SUBORDONNES FINALES


elles expriment le but, la finalit ;
elles sont introduites par les subordonnants : pour que - afin que - de peur que - de crainte
que - de sorte que ; toutes ces locutions conjonctives exigent le mode subjonctif dans la
subordonne :
ex : Arrosez votre jardin pour que les plantes poussent.
les locutions de peur que et de crainte que introduisent en plus lide dun sentiment :
ex : Je ne veux pas que mes enfants aillent lcole bicyclette de peur quils aient un
accident.

Thmes de rflexion :
1. Quelles sont les nuances temporelles exprimes dans les phrases ci-dessous ?
a. Linfirmire accourt aussitt que la sonnerie retentit.
b. Son chat se prcipitait sous le lit lorsque lorage grondait.
c. Le chien de ma voisine aboie toutes les fois que la concierge est dans lescalier.
2. Etudiez lexpression de la cause dans les phrases suivantes :
a. Puisque votre paiement est arriv hors dlai, payez une amende forfaitaire de 200 .
b. Ce nest pas que je sois vraiment intress par ce bouquin mais il est au programme!
c. Attendu que vous avez prmdit votre crime, nous vous condamnons perptuit.

3. Remplacez les locutions prpositives de but par la locution conjonctive de mme sens et
oprez les modifications morpho-syntaxiques ncessaires :
a. Il a fui le pays de peur dtre reconnu par sa victime.
b. Le dompteur quitte la cage reculons de sorte toujours faire face aux fauves.
c. Entranez-vous pour cet expos oral afin de ne pas dpasser les 30 minutes.
7.5. LES SUBORDONNES CONDITIONNELLES
haut
ces propositions expriment plusieurs nuances de sens que beaucoup de grammaires
regroupent sous le terme condition :
ex : Si le triangle a deux cts gaux, il est dit isocle. (Hypothse)
ex : Si tu as une bonne note, Maman te donnera cinq euros. (Condition)
elles sont au subjonctif avec les locutions conjonctives : pourvu que - moins que - pour
peu que :
ex : Il sera condamn la peine maximale moins que les jurs lui accordent des
circonstances attnuantes.
elles sont lindicatif avec les conjonctions : si - sauf si - si...ne...pas. :
ex : Nous ne prendrons pas le train sauf si notre vieille voiture nous abandonne !

Attention!
la conjonction si peut galement exprimer le temps (itration) :
ex : Sil fait beau, on va la plage.
(= condition quil fasse beau + chaque fois quil fait beau)
ou encore lopposition :
ex : Si, de jour, il tait un honnte citoyen, de nuit, il devenait un criminel.
(= il tait un honnte citoyen le jour mais / en revanche il devenait un criminel la nuit)
Ces diffrents emplois sexpliquent par le fait que la conjonction pose le cadre situationnel : la
forme du triangle, le rsultat scolaire, la nature du temps, le personnage, sans toutefois lasserter
comme fait particulier. Le contexte linguistique et extra-linguistique nous permet de particulariser
ce cadre et de linterprter sous la forme dune hypothse, dune condition, dun temps, dune
opposition.
Reprenons lexemple du triangle :
Si le triangle a deux cts gaux, il est dit isocle.
tout triangle a une forme, une mesure, voire une couleur; ici on pose la forme du triangle ;
la phrase nous dit que le triangle a deux cts gaux; or, nous avons appris que cette sorte de
triangle a un nom spcifique ; par consquent, nous transmettons notre connaissance dans la
principale [est dit isocle] ou bien nous apprenons pour la 1re fois que cette forme sappelle
isocle ;
autrement dit, nous envisageons un fait particulier la forme du triangle et nous entrons
dans un systme dassociations fondes sur une hypothse de dpart, do le schma
suivant :
Hypothse A ## Forme A ## Nom A
Hypothse B ## Forme B ## Nom B etc. haut

la concordance des temps avec si :


si + Prsent / Prsent (ou Imparfait / Imparfait) :
ex : Si jai de largent, je te paie ce caf. (Simultanit)
ex : Si une forme a trois cts, cest un triangle. (Gnricit)
si + Prsent / Futur ou Prsent valeur de futur :
ex : Si tu mcris, je te rpondrai / rponds deux jours plus tard. (Probabilit)
si + Imparfait / Conditionnel prsent :
ex : Si javais une maison, jamnagerais un potager.
(Interprtations possibles:
a) je nai pas de maison et je le regrette
b) peut-tre quun jour jen aurai une)

Il sagit dun irrel du prsent, cest dire une hypothse qui se situe dans le domaine du regret, du
rve, du souhait, i.e. contraire la ralit du moment de lnonciation. Ladjonction de circonstants
comme les adverbes maintenant, demain, ou comme le SN un jour, ou encore le contexte extra-
linguistique permettent de prciser le sens.
si + Pass compos / Pass compos ou Prsent :
ex : Si le jardinier est venu, il na pas arros le jardin.
(parce que dans le cas contraire jaurais remarqu la terre mouille)
Lexemple exprime une hypothse portant sur un fait pass impossible vrifier. Ces noncs sont
paraphrasables au moyen dun adverbe ou dune conjonction de coordination valeur de concession
: tu me dis que le jardinier est venu pourtant, cependant, mais il na pas arros le jardin !
si + Plus que parfait / Conditionnel pass :
ex : Sil navait pas plu de tout lt, nous aurions d arroser le jardin.
Cest un irrel du pass dans les deux propositions, cest--dire une hypothse portant sur un fait
pass qui ntait pas rel; on peut en prouver du regret ou un soulagement.
si + un temps de lindicatif / un temps de lindicatif :
ex : Si ce groupe commit lattentat, il ne le revendiqua pas.
(= du moins, tout au moins, en tout cas il ne le revendiqua pas)
Attention! SI + Indicatif et QUE + Subjonctif :
haut

ex : Sil fait nuit et que llectricit soit coupe, allumez une bougie!
Lorsquune proposition en si est coordonne une autre proposition de mme nature, il est
obligatoire demployer la conjonction que, alors porteuse du mme sens que si, et de conjuguer le
verbe de la seconde subordonne au subjonctif.
si la subordonne est attributive on emploie : quelque...que - si...que - quel...que - tout... que
- pour ...que et le subjonctif dans la proposition subordonne :
ex : Quelque comptent quil soit, ce jardinier ne me plat pas.
7.6. LES SUBORDONNES CONSCUTIVES
la consquence est relle on non ;
plusieurs structures sont possibles :
un lment est inclus dans la principale et que introduit la subordonne :
les adverbes trop, assez + Adjectif, Adverbe :
ex : Il est trop paresseux pour que nous lembauchions.
ladverbe si + Adjectif :
ex : Il est si content quil pleure de joie.
les adverbes tant, tellement la droite dun Verbe :
ex : Il roule tellement que sa voiture est use au bout dun an.
les dterminants complexes assez de, trop de, tant de, tellement de + un
Nom :
ex : Nous avons trop de travail pour que nous puissions partir en vacances.
ex : Il y a tant de bruit dehors que les candidats ont du mal se concentrer.
les locutions au point que, de (telle) sorte que + Indicatif :
ex : Clment est fch au point quil ne nous parle plus.
Ces constructions de phrases sont particulirement difficiles pour des apprenants de F.L.E. car elle
emploient un morphme discontinu dont le premier lment est dans la principale tandis que le
second se trouve dans la subordonne. Ainsi, la notion de locution conjonctive nest plus saisie
et lapprenant aura tendance rapprocher ces deux lments pour reformer une locution canonique.
Il est donc vident que ces propositions sont traiter uniquement lorsque lapprenant aura bien
matris les autres catgories de propositions subordonnes.
Remarque : nous ne traiterons dans ce cours ni les propositions subordonnes concessives ni les
propositions subordonnes comparatives.
8. LES CLASSEMENTS DES MOTS
Les grammaires classent les mots en catgories et consacrent le plus souvent une partie chacune
dentre elles. De mme les dictionnaires se servent de ces classements en indiquant sous une forme
abrge la catgorie du mot immdiatement aprs le mot-vedette.
ex : Livre : n. (= nom) ; Lire : v. tr. (= verbe transitif) ; Lisible : adj. (= adjectif)
Nous verrons dans un premier temps la terminologie normative et la terminologie linguistique puis
nous tudierons chaque catgorie.
8.1. CATGORIE GRAMMATICALE ET CLASSE DISTRIBUTIONNELLE
La grammaire normative rpartit les mots en neuf classes grammaticales (ou parties du discours) :
larticle, le nom, ladjectif, le pronom, la prposition, la conjonction, ladverbe, le verbe et
linterjection parce que ces mots possdent des proprits communes aux plans notionnel,
morphologique et syntaxique.
La linguistique opte pour un classement purement syntaxique ; une classe de mots est une classe
distributionnelle regroupant tous les termes qui peuvent occuper les mmes positions dans les
phrases.
8.2. LE DTERMINANT
il prcde le nom commun, parfois un nom propre, avec lequel il forme un syntagme
nominal ; cest un constituant obligatoire et fixe du SN ;
cette classe est forme de plusieurs sous-classes qui se regroupent en :
dterminants dfinis :
les articles dfinis (le, la, l, les)
les adjectifs possessifs (mon, ma, mes, etc.)
les adjectifs dmonstratifs (ce, cette, cet, ces)
dterminants indfinis :
les articles indfinis (un, une, des)
les partitifs (du, de la, de l, des)
les adjectifs indfinis (tout, chaque, etc.)
les adjectifs numraux (un, deux, etc.)
les adjectifs ngatifs (aucun, nul, etc.)
les adjectifs exclamatifs (quel, etc.)
les adjectifs interrogatifs (quel, etc.)
les adjectifs relatifs (lequel, etc.)
Remarque : le terme adjectif est aujourdhui absent de la terminologie linguistique o on dit :
dterminant possessif , dterminants ngatif etc. ; toutefois, de nombreux manuels scolaires le
maintiennent.
Les dterminants dfinis sexcluent mutuellement :

ex: * le mon chien.


Les dterminants indfinis sont combinables entre eux et avec les prcdents :
ex: tous les enfants, ces mmes enfants, nos trois enfants.
beaucoup de dterminants sont variables en genre et en nombre :
ex : le / la / les - son / sa / ses
8.3. LE NOM
le nom est le pivot du syntagme nominal ;
il est prcd dun dterminant et peut tre suivi dune expansion comme un syntagme
adjectival, un syntagme prpositionnel ou une proposition subordonne relative :
ex : Les petits ruisseaux font les grandes rivires. (Proverbe franais)
ruisseaux, rivires = noms ; les = dterminants articles dfinis; petits, grandes =
adjectifs ;
ex : Les champs de mas recouvrent la Beauce.
[les champs de mas] = SN constitu du Dterminant article dfini les + le Nom Expans
champs de mas ; le NE est constitu du Nom champs + le Syntagme Prpositionnel [de
mas] form de la Prposition de et du SN [mas] avec le Dterminant zro et le Nom mas.
deux catgories existent :
les noms communs : ex : marguerite, danse, facilit ;
les noms propres : ex : Marguerite, Paris, France.
beaucoup de noms sont variables en genre et en nombre :
ex : un lphant, une lphante
8.4. LADJECTIF
il est le noyau du syntagme adjectival :
ex : une robe trs lgante
ex : une robe = S Adj Adverbe + Adjectif
le SAdj constitue une expansion du nom lorsquil pithte lie et fait partie du NE ;
en tant qupithte lie certains adjectifs peuvent se placer gauche ou droite du nom et,
pour un mme adjectif, la place peut parfois modifier le sens :
ex : un pauvre gosse et un gosse pauvre
ex :une sacre journe et une journe sacre
il peut tre constituant obligatoire du SV et se placer droite dun verbe dtat; dans ce cas
la fonction grammaticale du SAdj est attribut du sujet :
ex : Alinor est belle.
il existe des adjectifs qualificatifs ainsi appels parce quils indiquent une qualit essentielle
ou contingente du nom auquel ils se rapportent :
ex : un manteau bleu, une information urgente, un enfant gentil
ces adjectifs sont gradables au moyen dun adverbe : bien bleu, trs urgente, extrmement
gentil ;
et des adjectifs relationnels ainsi appels parce quils indiquent une relation avec le rfrent
du nom dont ils sont drivs :
ex : un voyage prsidentiel, une commission rgionale
ces adjectifs ne sont pas gradables : *trs prsidentiel ; ils sont toujours pithtes lies et
postposs au nom : *cette commission est rgionale, *un prsidentiel voyage.
8.5. LE PRONOM

il y a plusieurs catgories de pronoms :


le pronom personnel: je, me, moi, etc.
le pronom dmonstratif: celui, celle, ceux, celles, ce, c, cela, ceci
le pronom possessif: le mien, la tienne, les ntres, etc.
le pronom indfini: aucun, personne, chacun, tous [tus], etc.
le pronom interrogatif: qui, lequel, etc.
le pronom relatif: qui, que, etc.
le pronom constitue un SN ;
certains pronom connaissent une variation en genre et en nombre :
ex : celui, celle, ceux, celles - lequel, laquelle, lesquels, lesquelles
dautres pronoms admettent de plus une variation en personne :
ex : je (P1), tu (P2), il, elle (P3), etc.
8.6. LA PRPOSITION

cest un mot invariable ;


il est le mot-tte du syntagme prpositionnel ;
il prcde un SN ou un verbe linfinitif; il est obligatoire :
ex : le livre de Jean; il croit la rincarnation; nous venons de dner
exemples de prpositions : , de, sur, contre, devant, derrire, depuis, avec, sans
la locution prpositive est forme de plusieurs mots :
ex : cause de, afin de, condition de, au fur et mesure de, en attendant de
8.7. LA CONJONCTION
cest un mot invariable ;
il y a deux groupes de conjonctions :
les conjonctions de subordination qui introduisent une proposition subordonne :
ex : [Ce jardinier pense] [que les rosiers refleuriront bientt.]
proposition principale proposition subordonne
les conjonctions de coordination qui unissent des mots ou des syntagmes de nature
identique ; la coordination de phrases est galement possible :
ex : Il na rien compris et ne veut rien comprendre. Or, comprendre nest pas une
marque de faiblesse ni de lchet.
la conjonction de subordination est forme dun seul mot :
ex : que, si, quand, lorsque, comme, etc.
la locution conjonctive est constitue de plusieurs mots :
ex : ds que, au cas o, mme si, quand bien mme, etc.
Pour un apprenant de F.L.E. il est parfois bien difficile de faire la diffrence entre une prposition et
une conjonction, en particulier si le systme de la subordination nexiste pas sous cette forme dans
sa langue maternelle.
Par ailleurs, certaines prpositions vhiculent un sens et dautres non ; comparez :

Jeanne commence parler.


et
Jeanne va lcole maternelle.
Dans le premier exemple la prposition na pas de sens, tandis que dans le second exemple elle
signifie le lieu.
Certaines prpositions sont polysmiques :
Fanny est assise sur une chaise.(Lieu)
Fanny est arrive sur les cinq heures. (Temps)
La conjonction que a plusieurs homonymes :
Que de pluie ! (Adverbe exclamatif)
Que dois-je rpondre ? (Pronom interrogatif)
Le cancre ne sait que rver. (Morphme ngatif ; ngation restrictive)
Le pome que Prvert a crit parle dun cancre. (Pronom relatif)
Tous ces paramtres rendent la recherche dans un dictionnaire ou dans une grammaire assez
complique car il faut dabord identifier la nature grammaticale du mot avant de trouver le chapitre
de la grammaire ou lire tous les articles consacrs toutes les entres des mots homonymes avant
de trouver le sens.
Il convient donc dtre extrmement patient dans lenseignement, et dans lapprentissage, de ces
deux parties du discours et sentraner sur de nombreux exemples.
8.8. LADVERBE

il est invariable et facultatif ;


ladverbe de phrase est mobile; il constitue alors un syntagme adverbial complment
circonstanciel :
ex : Vraiment, nous ne comprenons plus nos enfants! ou Nous ne comprenons plus
nos enfants, vraiment!
ladverbe en emploi de modificateur modifie un adjectif, un adverbe ou un verbe ; il nest
pas mobile ; il constitue alors un constituant facultatif du syntagme adjectival, du syntagme
adverbial ou du syntagme verbal :
ex : Sophie est trs mignonne. Aurlien parle bien lentement tandis que Pascal parle vite.
certains adverbes peuvent former eux seuls une phrase ; cest le cas des adverbes dopinion
:
ex : Oui. Non. Si.
Remarque : la classe des adverbes tant relativement htrogne, nous vous conseillons de consulter
une grammaire.
8.9. LE VERBE

il est le constituant obligatoire du syntagme verbal ;


le verbe, comme le SV, na pas de fonction grammaticale ;
tout verbe conjugu subit des flexions de personne, de nombre, de temps ; on dcompose
gnralement un verbe en une base et en marques flexionnelles :
ex : rougir a deux bases : roug- dans rougis et rougiss- dans rougissons
pouvoir a six bases : peu- dans peux, pouv- dans pouvais, peuv- dans
peuvent, pou- dans pourrai, puiss- dans puisse et p- dans pu ;
certains verbes ont dautres emplois :
auxiliaires : tre et avoir servent dans la formation des temps composs :
ex : Elle est partie. Tu auras dn.
tre sert dauxiliaire du passif :
ex : Lordinateur sera rpar par un technicien.
semi-auxiliaires : dans ce cas ils sont suivis dun verbe linfinitif; ils ont diffrentes
valeurs :
valeur aspectuelle : leur rle est de saisir le procs diffrents stades de sa
ralisation :
ex : je vais expliquer, je suis sur le point dexpliquer = il y a une antriorit
par rapport au dbut de la ralisation du procs ;
ex : je commence comprendre, je me mets rdiger = ce sont des verbes
dits inchoatifs = le procs est saisi son dbut ;
ex : je suis en train de tapisser mon appartement = le procs est saisi dans son
droulement ;
ex : je finis de corriger cette copie et je moccupe de toi = le procs est en
voie dachvement ;
ex : je viens de couper les rosiers = le procs est apprhend immdiatement
aprs son achvement ;
valeur modale :
ex : il peut vous rpondre = possibilit
ex : il doit signer = obligation
ex : il doit tre 6 heures = probabilit
dautres valeurs existent: la volition, la subjectivit, la capacit, etc.

valeur passive : le verbe est au passif = tre + participe pass dun verbe
transitif direct
ex : Les feuilles ont t ramasses par le jardinier.
ex : *Il a t dormi.
ou la forme pronominale mais il a un sens passif :
ex : Les feuilles se ramassent avec un rteau.
verbes supports : ils sont suivis dun SN ou dun SPrp et forment ce que lon
appelle gnralement une locution verbale; il ny a pas de verbe correspondant et ils
ne se nominalisent pas :
ex : faire un exercice *exerciser / *la faction dun exercice
ex : donner un avis *aviser / *la donation dun avis
ex : mettre de leau dans son vin *aquatiser son vin / *la mise deau dans son vin
les verbes se classent en fonction de leur emploi syntaxique (de leur structure) :
verbe intransitif : il nadmet aucun complment dobjet :
ex : miauler, rire, voyager
transitif direct : il admet un C.O.D. :
ex : cueillir une fleur, copier un tableau, imiter le cri de lhirondelle
transitif indirect : il admet un C.O.I. :
ex : se souvenir de son enfance, penser ses amis, chouer un concours
double complmentation : il admet deux complments :
ex : donner quelque chose quelquun (un SN C.O.D. + un SPrp C.O.I.)
ex : parler de quelque chose quelquun (un SPrp C.O.I. + un SPrp C.O.I.)
verbe attributif (verbe dtat) = il est suivi dun SN ou dun SAdj attribut du sujet :
liste des verbes dtat : tre, paratre, sembler, avoir lair, passer pour, devenir,
rester, demeurer.
ex : Loncle Picsou passe pour un avare.
ex : Oblix demeure insatiable.
ex : Panoramix est druide.
ex : Les Gaulois semblaient invincibles.
le verbe sanalyse traditionnellement en fonction de plusieurs critres :
le nombre : singulier / pluriel ;
la personne ;
le mode : 7 en grammaire normative ; en linguistique le Conditionnel est considr
comme un temps ;
le temps : en grammaire normative tous les modes ont des temps simples et des
temps composs ; en linguistique seul le mode Indicatif connat des temps (seul
mode temporel, les autres modes sont uniquement personnels) ;
laspect :
accompli / inaccompli : le procs est achev / le procs
est saisi dans son droulement ;
perfectif / imperfectif : on conoit la fin du procs / le droulement du procs
sans en concevoir la fin ;
scant / non-scant : le procs nest pas born / le procs est doublement
born ;
inchoatif / terminatif : le procs est saisi son dbut / juste avant sa fin ;
semelfactif / itratif : le procs est unique / il se rpte ;

Remarque : la catgorie de laspect a longtemps t ignore en grammaire car elle


nest pas reprable par des morphmes spcifiques ; pour plus de dtails et pour des
exemples nous vous renvoyons La Grammaire mthodique du franais.
la voix : active / passive; en linguistique on parle de type de phrase ;
la forme : affirmative / ngative; en linguistique la forme fait aussi partie dun type
de phrase

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