Cours de Grammaire Rédigée (Normative Et Descriptive) PDF
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Nous allons aborder prsent les diffrentes units qui se combinent pour former la langue, savoir
la phrase, le syntagme, le mot, le morphme, le phonme et le graphme.
Nous partirons dune phrase exemple :
Les jardiniers ramassaient les feuilles mortes.
Phrase (P) = squence dlimite par une majuscule et un signe de ponctuation marquant une pause
importante ; ensemble rgi par une intonation et un sens.
Cette dfinition de la grammaire normative souffre bien des inconvnients, cest pourquoi en
linguistique on adopte une autre dfinition de la phrase et on dit que toute phrase se dfinit par des
types et par une structure syntaxique.
Nous nentrerons pas dans lanalyse des types (T) et nous nous contenterons de les numrer :
T =Dclaratif
+ Positif / Ngatif + Actif / Passif + Neutre /
Impratif
Emphatique
Interrogatif
les morphmes grammaticaux : ils sont porteurs dun sens instructionnel ; ils se divisent en :
morphmes grammaticaux flexionnels :
ex: jardinier - s ; joli - e ; chant - ai - t
autrement dit, le morphme -s du pluriel, le morphme -e du fminin , le
morphme -ai du temps imparfait et le morphme -t de la troisime personne.
morphmes grammaticaux drivationnels :
ex : in - capacit ; jardin - ier
autrement dit, le prfixe in- et le suffixe -ier .
les morphmes lexicaux : ils sont porteurs dun sens lexical :
ex : franc ; jardin ; table
Nous allons tudier la structure syntaxique de la phrase franaise. Dans ce but, nous distinguerons
la phrase simple de la phrase complexe.
3.1. LA PHRASE SIMPLE
Il y a de nombreuses dfinitions de la phrase et par consquent de la phrase simple. Nous ne les
aborderons ici que dun point de vue syntaxique.
Demandons-nous si la squence ci-dessous est une phrase :
Le dauphin est un mammifre.
En grammaire normative on dira quon a une proposition indpendante (cf. 3.2.1.).
En linguistique on dira que la squence est effectivement une phrase car elle illustre la rgle de
rcriture de la phrase simple, savoir : P SN + SV avec SN = le dauphin et SV = est un
mammifre.
Pour la structure interne de chaque syntagme reportez-vous la section 4.
3.2. LA PHRASE COMPLEXE
Il existe deux analyses bien diffrentes de la structure de la phrase complexe. Nous aborderons dans
un premier temps lanalyse en propositions, encore appele analyse propositionnelle ou analyse
logique ; cette analyse se pratique encore en grammaire normative. Puis, nous procderons une
analyse en structure profonde comme le fait la grammaire descriptive.
Nous appliquerons ces deux dmarches analytiques la squence :
Le dauphin fait des bonds quand son dresseur siffle.
3.2.1. LANALYSE EN PROPOSITIONS
haut
Le terme de proposition vient de lAntiquit et il a prvalu jusquau 19me sicle pour signifier
unit minimale de jugement . De nos jours on complte cette dfinition par des critres
syntaxiques et on dit quune proposition est une unit minimale syntaxique et smantique qui, soit
forme une phrase simple, soit entre dans la composition dune phrase complexe.
Il existe trois sortes de propositions :
la proposition indpendante : comme lindique son nom, elle est autonome du point de vue
syntaxique et smantique ; elle constitue une phrase simple (cf. 3.1.)
la proposition principale : elle ne peut pas exister seule et rgit obligatoirement une
proposition subordonne ; plusieurs propositions principales peuvent commander une unique
proposition subordonne ou une proposition principale peut commander plusieurs
propositions subordonnes ; lensemble de ces deux propositions forme une phrase
complexe.
La reconnaissance des propositions sappuie sur les critres formels suivants :
la prsence de verbes conjugus, car une proposition correspond toujours un verbe
conjugu ;
la prsence de syntagmes nominaux sujets, car un verbe conjugu a toujours un sujet ;
la prsence dun subordonnant, car une proposition subordonne est toujours introduite par
un mot de liaison ;
un sens propre chaque proposition.
ex : [Lorsque les nuits deviendront plus longues] et [que les feuilles des arbres
tomberont] , lautomne sera arriv.
Les deux propositions subordonnes sont coordonnes au moyen de la conjonction de coordination
et ; si la premire proposition est introduite par la conjonction temporelle lorsque, la seconde
proposition est obligatoirement introduite par son allomorphe que.
ex : [Jenverrai une lettre] ou [je tlphonerai] afin que vous soyez prvenu de mon
arrive.
Les deux propositions principales sont coordonnes au moyen de la conjonction de coordination ou.
3.2.2. LANALYSE EN STRUCTURE PROFONDE
En linguistique une phrase complexe reprsente une structure de surface, autrement dit
lagencement achev dun matriau et de types. La structure de surface est en fait laboutissement
dune srie de transformations dune structure profonde. La structure profonde dune phrase
complexe forme de deux propositions comme notre phrase dexemple correspond deux phrases
simples, mais non finies et donc encore agrammaticales.
Ces deux phrases simples sont appeles phrase matrice (Pm) et phrase enchsse (Pe).
Reprenons notre exemple :
Le dauphin fait des bonds quand son dresseur siffle.
et cherchons-en la structure profonde, cest dire la Pm et la Pe.
Pm : le dauphin fait des bons alors
Pe : son dresseur siffle
On remarque labsence dans les deux phrases de la majuscule initiale et du signe de ponctuation
finale. Ceci sexplique par le fait que nous ne sommes pas en prsence de deux "vraies" phrases
simples mais de deux matriaux.
Pensez un btiment. Quand vous le regardez, il est achev, donc avec un toit, des portes, des
fentres, etc. Or, au dpart lentreprise de construction navait en sa possession que du bton, du
pltre, du bois, de lacier et toutes sortes de matriaux. En voyant ces matriaux tals sur le
chantier vous nauriez pas parl dun btiment.
Observons encore Pm et Pe. On voit dans Pm lapparition du mot alors , mot qui ne figure pas
dans la phrase finie, dans la structure de surface. Dans Pe, la conjonction de subordination a
disparu. Nous pouvons dj en dduire que Pm ne correspond pas tout fait la proposition
principale et que Pe ne correspond pas non plus tout fait la proposition subordonne. Quant au
sens vhicul par le subordonnant, il est marqu dans la Pm par un adverbe, ici ladverbe de temps
alors .
Nous comprenons maintenant que les deux analyses structurelles ne sont pas totalement identiques.
La structure profonde dgage aussi les types de la Pm et de la Pe. Comme nous ntudions pas les
types dans ce cours, les exemples prsenteront surtout des types dclaratif, positif, actif, neutre, car
ce sont les types morphologiquement, syntaxiquement et prosodiquement les moins marqus.
Sachez cependant que dans la structure profonde aucun type nest conserv ; par consquent, si une
phrase est ngative, elle deviendra positive dans la Pm ou la Pe ; de mme si une phrase est
injonctive, le verbe limpratif se transformera en verbe lindicatif et on fera rapparatre le SN
sujet.
T : dclaratif, positif, actif, neutre
Pm : le dauphin fait des bons alors
T : dclaratif, positif, actif, neutre
Pe : son dresseur siffle
Pour obtenir la phrase de dpart, cest dire la structure de surface de la phrase, nous devons
procder une srie de transformations, exactement comme une entreprise de construction doit
transformer les matriaux pour difier un btiment.
Ces transformations se font par tapes successives, et nous allons dtailler ces tapes pour notre
exemple :
1re tape : on efface dans la Pm ladverbe de temps alors , et on obtient la squence :
le dauphin fait des bons
(dans le but de vous faciliter la lecture, lespace vide cr par leffacement de ladverbe est
ici matrialis par le caractre ; ce signe napparatra videmment pas dans un travail
manuscrit !)
2me tape : on remplace lespace vide (ici le caractre ) par la Pe, et on obtient la
squence :
le dauphin fait des bonds le dresseur siffle
3me tape : on ajoute la conjonction de subordination quand en dbut de Pe, et on obtient la
squence :
le dauphin fait des bonds quand le dresseur siffle
4me tape : on restitue les types aux deux squences ; puisque nous ne dveloppons pas ce
point dans le cours, nous najoutons que les trois caractristiques du type dclaratif, savoir
la majuscule initiale + le point final + lintonation assertive loral, et on obtient la phrase
de la structure de surface, phrase finie et totalement grammaticale :
Le dauphin fait des bonds quand son dresseur siffle.
Voici un autre exemple dont nous faisons dabord lanalyse propositionnelle et ensuite
lanalyse en structure profonde :
Analyse propositionnelle :
Nous cherchons les indices de reconnaissance des propositions :
il y a deux verbes conjugus : chante = verbe chanter , P3 du prsent de lindicatif,
sendorme = verbe sendormir , P3 du prsent du subjonctif ;
ces deux verbes ont pour sujets syntaxiques, respectivement le SN = Marie et le SN = son
enfant ;
les deux squences ont un sens = le chant de Marie + lendormissement de lenfant ;
on a donc deux propositions, mais lesquelles ?
pour que est une locution conjonctive qui marque le but ;
Nous savons quune locution conjonctive est un subordonnant et que tout subordonnant introduit
une proposition subordonne ; par consquent, nous pouvons dire que la squence [pour que son
enfant sendorme] est une proposition subordonne circonstancielle de but (finale) tandis que la
squence [Marie chante] est une proposition principale.
Dans cet exemple la proposition principale sera de prfrence antpose la proposition
subordonne.
1re tape : on efface dans la Pm le groupe prpositionnel pour cela ou dans ce but
qui marque la finalit, et on obtient la squence :
Marie chante
2me tape : on remplace lespace vide (ici le caractre ?) par la Pe, et on obtient la
squence :
Marie chante son enfant sendort
3me tape : on ajoute la conjonction de subordination pour que en dbut de Pe, et on
obtient la squence :
Marie chante pour que son enfant sendort
4me tape : la locution demande le mode subjonctif pour le verbe de la subordonne ; on
met donc sendort, prsent de lindicatif, au prsent du subjonctif, et on obtient la squence :
Marie chante pour que son enfant sendorme
5me tape : on restitue les types aux deux squences en ajoutant uniquement le point final
+ lintonation assertive loral, la majuscule initiale ne pouvant pas tre enleve Marie
puisque cest un critre didentification du nom propre, et on obtient la phrase de la structure
de surface, phrase finie et totalement grammaticale :
Marie chante pour que son enfant sendorme.
Par rapport notre premier exemple nous remarquons que le nombre dtapes nest pas toujours
identique. Ici on doit en effet consacrer une tape au changement de mode verbal. Ce mode tant
requis par le subordonnant absent de la structure profonde, cela justifie la forme de lindicatif dans
Pe car, dans cette analyse, ce mode est considr comme basique et neutre.
3.2.3. COMPARAISON DES DEUX PROCESSUS ANALYTIQUES
Nous avons vu dans la section 2. la dfinition du syntagme et les tests les plus pertinents dans une
analyse syntagmatique. De plus, nous savons maintenant que la phrase est forme dune hirarchie
de syntagmes et aussi que la phrase minimale se rcrit SN + SV. Cependant, nous navons pas
encore tudi la structure interne, autrement dit les constituants, de chaque syntagme.
Dans cette partie du cours nous allons donc nous intresser aux constituants possibles de chaque
syntagme et nous commencerons par les syntagmes obligatoires et constituants immdiats de P, soit
le SN dabord, puis le SV.
Appuyons nos analyses sur une nouvelle phrase exemple :
Les sauterelles ont dtruit les cultures.
Cest la structure la plus courante du SN en franais mais il existe dautres constituants comme :
un nom propre : Angle danse.
un nom expans (NE) : Le chat noir miaule.
un pronom : Il ronronne / Le sien est gris / Ceci est vrai.
une proposition subordonne : Que la grenouille coasse est normal / Qui veut aller loin,
mnage sa monture.
Tous ces groupes souligns, mme sils ne sont forms que dun seul mot !, sont
remplaables par un seul mot. haut
Dt + N
Nom propre
SN
Dt + NE
Proposition subordonne
Les syntagmes nominaux non inclus dans un syntagme de rang suprieur ont une fonction
grammaticale :
la fonction Sujet : dans toutes les phrases ci-dessus le SN est obligatoire et fixe ; il saccorde
galement en nombre avec le verbe qui le suit ; ce sont tous des SN sujets du verbe du SV ;
en franais le sujet nest presque jamais omis ;
la fonction Complment dObjet Direct (C.O.D.) : le CO.D. est inclus dans le SV o il se
place la droite du verbe sauf sous sa forme pronominale :
ex : Les spectateurs apprcient Angle / la danseuse / quon leur offre ce ballet.
Les spectateurs lapprcient.
Dans la phrase exemple le groupe les cultures est aussi C.O.D.
Les SN C.O.D. ne sont pas toujours obligatoires :
ex : Nous lisons. Nous lisons le journal.
la fonction Attribut du sujet : le SN attribut du sujet fait partie du SV est se place la droite
du verbe :
ex : Angle est une excellente danseuse. Pierre est avocat.
la fonction complment circonstanciel : selon la nature smantique du verbe, ce complment
sera inclus dans le SV ou dpendra directement de P :
ex : Ce matin, la neige a recouvert la plaine.
ex : Aline travaille le matin.
Le dplacement est un critre, non infaillible cependant, qui permet de distinguer entre les
deux dpendances hirarchiques de ces SN.
Dans le premier exemple le SN est mobile : La neige a recouvert la plaine ce matin., on le
considre alors comme dpendant directement de P et la structure de P est :
P SN (la neige) + SV (a recouvert la plaine) + SN (ce matin)
Dans le second exemple le SN nest pas mobile et son sens est directement li celui du verbe : *
Le matin Aline travaille., dans ce cas on le fait dpendre du verbe et il est inclus dans le SV ; P
conserve sa structure minimale :
P SN (Aline) + SV (travaille le matin)
et SV V (travaille) + SN (le matin)
Remarque : deux autres fonctions du SN ne seront pas abordes ici : la fonction apposition
et la fonction attribut de lobjet. haut
des est commutable avec les , quelques et, au singulier avec un , donc cest un
dterminant, et plus prcisment un article indfini.
Le groupe des alpinistes suisses est remplaable par un seul mot, le pronom personnel sujet ils ,
donc cest un SN.
Nous obtenons la structure suivante :
SN Dt + NE
et NE N + SAdj
Une premire conclusion est dj possible :
un verbe + un SN Sujet + un sens (le franchissement dun sommet dangereux par des alpinistes
suisses) = trois critres qui permettent de conclure la prsence dune seule proposition, donc dune
proposition indpendante.
Continuons lanalyse syntaxique de la phrase :
Cherchons le SV.
Nous avons dj identifi le verbe ; il est transitif direct et demande un SN C.O.D. :
franchir quelque chose . Notre tude du SV est pour linstant incomplte car nous devons
envisager lexistence dun SN C.O.D.
Cherchons le SN C.O.D.
A la droite du verbe nous avons la squence ce sommet trs dangereux.
Voyons dabord sil sagit dun SN.
Le mot sommet na pas de marque du pluriel, il est donc au singulier ; son paradigme ne
contient que des noms communs : cime , extrmit , etc. ; en consquence cest un
nom commun singulier. Il est suivi du groupe trs dangereux o dangereux est remplaable
par exemple par son synonyme prilleux ou par son antonyme facile , autrement dit
par des adjectifs qualificatifs masculins singuliers, ce qui prouve la nature adjectivale de
dangereux ; quant trs, il est remplaable par peu , ce qui en fait un adverbe de quantit
insistant sur la dangerosit du sommet ; ladverbe est facultatif et il forme avec ladjectif un
groupe adjectival, lui aussi effaable :
En automne, des alpinistes suisses ont franchi ce sommet dangereux.
En automne, des alpinistes suisses ont franchi ce sommet.
Voici la composition syntaxique de ce SAdj :
haut
SAdj Adv (trs) + Adj (dangereux)
Plac directement la droite du nom quil qualifie, il est son pithte lie et forme avec ce nom un
nom expans :
NE N (sommet) + SAdj (trs dangereux)
Le NE est prcd du mot ce remplaable par un , chaque qui sont des dterminants ; cest
donc aussi un dterminant et, plus prcisment, un dmonstratif masculin singulier car le fminin
serait cette et le pluriel ces . Nous pouvons prsent nous demander si le groupe ce sommet
trs dangereux constitue un SN. Dans ce cas on doit pouvoir lui substituer un seul mot :
En automne, des alpinistes suisses lont franchi .
Le remplacement par le pronom personnel conjoint masculin singulier et C.O.D. l , allomorphe
en conditionnement phonologique de le ( le + consonne et l + voyelle) prouve que la
squence est un syntagme nominal fixe, obligatoire et CO.D. du verbe ont franchi.
SN Dt (ce) + NE (sommet trs dangereux)
et NE N (sommet) + SAdj (trs dangereux)
et SAdj Adv (trs) + Adj (dangereux)
Revenons au SV.
La squence ont franchi ce sommet trs dangereux est donc compose dun verbe et dun SN
CO.D. ; on peut lui substituer un seul mot : le verbe intransitif = ont os ; cette
substitution prouve la cohsion du verbe et de son complment et, corrlativement, la
prsence dun SV obissant la rgle de rcriture :
SV V (ont franchi) + SN (ce sommet trs dangereux)
Analysons la squence en automne.
Le mot en appartient au paradigme des prpositions comme dans , chez . Elle devrait
introduire un syntagme prpositionnel.
Automne est remplaable par hiver et par toute une srie de noms communs ; cest donc
un nom commun.
Nous voyons que ce nom nest pas prcd dun dterminant : *en lautomne , *en cet
automne ; ce cas de figure, sil nest pas frquent, peut toutefois se prsenter en franais
lorsque le nom est considr dans sa plus grande gnralit, cf. vase de porcelaine ,
tasse caf, robe sans manches ; on parle alors de dterminant zro et on le fait
apparatre dans la rgle de rcriture sous la forme Dt . Nanmoins, le nom constitue
lui tout seul un SN :
SN Dt + N (automne)
Ce SN na aucune fonction grammaticale car il est inclus dans un syntagme de rang
suprieur. haut
En effet, prcd de la prposition en, le groupe est remplaable par ladverbe de temps alors ;
aucun des deux mots nest effaable ni dplaable ; il sagit donc dun SPrp indiquant le temps et
donc complment circonstanciel.
SPrp Prp (en) + SN (automne)
Conclusion de notre tude syntaxique de la phrase :
Rgles de rcriture :
P SN + SV
SN Dt + NE
NE N + SAdj
SAdj Adj
SV V + SN
SN Dt + NE
NE N + SAdj
SAdj. Adv. + Adj.
SPrp. Prp. + SN
SN Dt + N
Pour rsumer :
On a un Syntagme Nominal Sujet, un Syntagme Verbal qui na pas de fonction mais qui
contient un Syntagme Nominal Complment dObjet Direct du verbe, et un Syntagme
Prpositionnel complment circonstanciel de temps qui, lui aussi contient un Syntagme
Nominal, mais sans fonction.
4.8. LA REPRSENTATION ARBORESCENTE
Si l'on veut visualiser aisment les regroupements des mots et l'embotement des syntagmes, on peut
faire une arborescence ou schma en arbre.
Soit la phrase :
Le lilas a des fleurs mauves au printemps.
on a les rgles de rcriture suivantes:
haut
P SN (le lilas) + SV (a des fleurs mauves) + SPrp (au
printemps)
SN Dt (le) + N (lilas)
SV V (a) + SN (des fleurs mauves)
SN Dt (des) + NE (fleurs mauves)
NE N (fleurs) + SAdj (mauves)
SPrp Prp () + SN (le printemps)
SN Dt (le) + N (printemps)
Remarque : le mot au correspond lamalgame de la prposition et du dterminant article
dfini masculin singulier le ; dans une analyse syntaxique il faut systmatiquement dcomposer
les amalgames en leurs lments constitutifs.
La visualisation de cette structure se fait parfois au moyen dune arborescence. En haut de larbre
on place P, puis sur chaque rang on situe les constituants immdiats du rang suprieur et ainsi de
suite jusqu pouvoir associer les derniers constituants aux mots de la phrase.
Entre parenthses nous vous indiquons les appellations officielles des liens.
4.9. LA REPRSENTATION PARENTHTIQUE
Les syntagmes sont dlimits au moyen de parenthses ouvrantes et fermantes (ou de crochets). Ce
procd nest pas conseill pour les phrases longues ni pour les phrases dans lesquelles il y a une
imbrication de propositions.
Appliquons ce procd la phrase :
Les voitures anciennes attendent les collectionneurs sur la place.
(les ( voitures (anciennes) ) ) ( attendent ( les collectionneurs) ) ( sur ( la place ) )
SAdj / NE / SN V SN / SV Prp SN / SPrp
5. LES PROPOSITIONS SUBORDONNES COMPLTIVES
Il existe deux types de propositions subordonnes compltives : les compltives C.O.D. et les
compltives sujets, mais toutes possdent des caractristiques communes que nous exposerons sous
5.1. Nous tudierons ensuite chaque type de proposition subordonne compltive avec ses critres
spcifiques et quelques exemples.
5.1. CARACTRISTIQUES GNRALES
Les propositions subordonnes compltives se reconnaissent au moyen de plusieurs indices :
elles sont introduites par la conjonction de subordination que ou son allomorphe en
conditionnement phonologique qu (que + consonne, qu + voyelle) ; cette conjonction est un
simple relateur ( = un outil syntaxique), elle na donc aucun sens propre ; on dit quelle est
vide de sens ou incolore ;
elles sont quivalentes un SN ;
elles sont fixes ;
elles sont obligatoires ;
elles ont une fonction grammaticale ;
le mode du verbe de la proposition subordonne dpend de plusieurs critres ;
lemploi des propositions subordonnes compltives est mettre en relation avec les
registres de langue.
Analyse propositionnelle :
la phrase prsente deux verbes conjugus : veut = verbe vouloir , P3 indicatif prsent
ayant pour SN sujet le maire ; soit fleurie = verbe fleurir , P3 subjonctif prsent, voix
passive avec absence du complment du passif comme par exemple par la municipalit ,
le SN sujet est sa ville ; chaque squence est porteuse dun sens : la volont du maire, le
fleurissement de sa ville ;
Il y a donc deux propositions mais lesquelles ?
la squence que sa ville soit fleurie est introduite par la conjonction de subordination que, il
sagit par consquent dune proposition subordonne, mais de quelle nature ?
cette proposition est remplaable par le SN C.O.D. cela = il veut cela ; ce SN C.O.D.
fait partie du SV veut que sa ville soit fleurie ;
cette proposition est fixe car toujours place la droite du verbe : *que sa ville soit fleurie le
maire veut.
cette proposition est obligatoire : *Le maire veut.
Conclusion :
Cette phrase prsente deux propositions :
La proposition principale est : [le maire veut] ;
La proposition subordonne compltive C.O.D. du verbe veut et incluse dans le SV est :
[que sa ville soit fleurie].
tude de la structure profonde :
Nous postulons que la phrase de dpart est une structure de surface correspondant uns structure
profonde sous-jacente ayant subi une srie de modifications morpho-syntaxiques et prosodiques.
Cherchons Pm et Pe :
T : dclaratif , positif, actif, neutre
Pm : le maire veut cela
T : dclaratif, positif, passif, neutre
Pe : on fleurit sa ville
Remarques : (i) dans Pe le passif est exclu, ce qui nous oblige poser le sujet on ;
(ii) le subjonctif soit tant command par le sens du verbe veut , on le supprime dans la
structure profonde.
Transformations :
effacement du SN C.O.D. cela dans Pm :
*le maire veut
remplacement par la Pe :
*le maire veut on fleurit sa ville
ajout du type passif :
*le maire veut sa ville est fleurie
ajout de la conjonction de subordination :
*le maire veut que sa ville est fleurie
mise au subjonctif prsent de lauxiliaire du passif :
*le maire veut que sa ville soit fleurie
ajout des autres types uniquement marqus par la majuscule initiale, le point final et
lintonation dclarative ; on obtient la structure de surface et une phrase grammaticale :
Le maire veut que sa ville soit fleurie.
5.3. LES PROPOSITIONS SUBORDONNES COMPLTIVES SUJETS
ex: Que nous exigions que les boueurs vident nos poubelles est normal.
(= Que nous exigions ceci est normal + cela / cette exigence est normal(e) )
[que nous exigions que les boueurs vident nos poubelles] : proposition subordonne
compltive, sujet de est ;
[est normal] : proposition principale ;
[que les boueurs vident nos poubelles] : proposition subordonne compltive, C.O.D. de
exigions .
6. LES PROPOSITIONS SUBORDONNES RELATIVES
Les propositions subordonnes relatives prsentent une structure syntaxique totalement diffrente
des propositions subordonnes compltives. Leur point commun est lexistence obligatoire en tte
de la proposition subordonne dun subordonnant mais il sagit dun pronom relatif et non dune
conjonction de subordination.
Comme prcdemment nous verrons dabord les caractristiques gnrales toutes les propositions
subordonnes relatives et nous poursuivrons par une analyse dtaille de chaque catgorie de
relatives, savoir les relatives adjectives et les relatives substantives.
6.1. CARACTRISTIQUES GNRALES
Les propositions subordonnes relatives se reconnaissent au moyen de plusieurs indices :
elles sont introduites par un pronom relatif (cf. 6.2.) ;
elles sont quivalentes un syntagme ;
elles ne sont pas mobiles ;
elles ont une fonction grammaticale.
6.2. LE PRONOM RELATIF
haut
formes simples qui - que (qu) - quoi - dont - o ;
formes composes : lequel - laquelle - lesquels - lesquelles ; amalgame avec les prpositions
et de : auquel, etc. duquel, etc. ;
le pronom reprsente un SN, appel antcdent, soulign dans nos phrases, et qui doit
obligatoirement le prcder :
ex : Regarde le chien qui traverse la rue.
ex : Mets les livres sur ltagre que tu as achete
ex :*Mets les livres sur ltagre que tu as achets
Ce dernier exemple montre une incorrection grammaticale :
soit le participe pass achets est mal accord car lantcdent ltagre est fminin
singulier et non masculin pluriel, donc : achete ;
soit lantcdent nest pas le SN ltagre mais le SN les livres qui est alors trop
loign du pronom relatif et la phrase correcte serait : Mets sur ltagre les livres
que tu as achets ;
Accidentelles (encore appeles accessoires) : elles ne sont pas obligatoires et leur effacement
na en gnral aucune incidence sur la pertinence de la phrase ; bien entendu ceci est
envisager dans la pragmatique de lnonciation :
ex : Nous avons embauch un jardinier qui a un C.A.P. = et en plus il a un diplme.
Lannonce du diplme peut avoir un intrt pragmatique mais, dans labsolu, cette
information nest quaccessoire.
ex : Lors de son voyage Aline a vu des plantes quelles ne connaissaient pas. = et elles ne les
connaissaient pas.
Cette non-connaissance peut par exemple expliquer lenthousiasme dAline mais, hors
contexte particulier, elle nest pas indispensable.
Une observation attentive des exemples montre que les deux premires catgories de
relatives prsentent des SN antcdents contenant un dterminant dfini (ici article dfini et
dmonstratif, mais le possessif serait aussi possible) suivi dun nom commun (un nom
propre serait galement valable).
En revanche, dans les deux autres catgories de relatives lantcdent est form dun
dterminant indfini (article indfini). Cet indice peut vous aider classer les relatives au
plan smantique si le test de leffacement et le sens ne semblent pas assez pertinents pour
vous ou pour vos lves. Un autre indice est encore apprciable : il sagit des deux virgules
qui encadrent les relatives explicatives ; mais attention, ce signe de ponctuation valeur
dmarcative nest pas toujours prsent ou peut apparatre avec dautres relatives.
Reprenons la phrase analyse dans la section prcdente :
haut
Lhorticulteur qui aime son travail ne vendra pas de plantes malades.
La prsence de larticle dfini lid l nous incite classer cette relative dans les catgories
dterminative ou explicative . Cette proposition subordonne est-elle effaable ?
Lhorticulteur ne vendra pas de plantes malades.
Dans cette seconde phrase larticle dfini construit le rfrent du nom dans la gnralit,
autrement dit il sagit de la classe smantique [horticulteur] ou encore de lensemble
compos de tous les horticulteurs. Or, notre phrase exemple met laccent sur un horticulteur
particulier = celui qui aime son travail, et ainsi la relative oppose le rfrent de ce nom
dautres rfrents possibles comme lhorticulteur qui dteste son travail / celui qui nglige
son travail / etc. La rfrence est spcifique cause de la relative. Par consquent, la
proposition subordonne est indispensable pour identifier le rfrent du nom horticulteur
. Donc nous avons une relative dterminative.
ex : La ville cherche un terrain o elle puisse construire un hpital. (= sur lequel construire
un hpital)
ex : Il engagera une secrtaire sur qui il puisse compter. (= sur qui compter)
Autrement dit, existe-t-il un tel terrain et une telle secrtaire ?
6.4. LES RELATIVES SUBSTANTIVES
Il y a deux sortes de relatives substantives : les relatives indfinies et les relatives priphrastiques.
Ce classement tant smantique nous ne consacrerons pas de partie leurs caractristiques
communes et nous les traiterons en dtail chacune sparment.
6.4.1. LES RELATIVES INDFINIES
elles sont introduites par un pronom relatif qui na pas dantcdent ;
ce pronom est qui lorsque la relative reprsente un anim ; le pronom est toujours suivi dun
verbe au singulier ; il peut tre prcd dune prposition ;
ex : Qui lve le doigt rpond la question. = cet lve-l
la proposition subordonne relative quivaut un SN sujet ou C.O.D. ou encore un SPrp
C.O.I. :
ex : Qui aime les jardins aime les jardiniers. = cette personne-l
La relative est sujet du verbe aime de la proposition principale.
ex : Je respecte qui me respecte. = cette personne-l
La relative est C.O.D. du verbe respecte de la proposition principale.
Le pronom relatif est prcd des mots ce, celui, celle, ceux, celles. Autrefois on considrait que ces
pronoms dmonstratifs, respectivement neutre, masculin singulier, fminin singulier, masculin
pluriel et fminin pluriel fonctionnaient comme lantcdent du pronom relatif. La grammaire
descriptive ne retient plus cette analyse et elle nen fait plus des antcdents car ils ont une porte
smantique trop gnrale. En effet, ce nest porteur que du trait [non-anim] tandis que les quatre
autres mots ne vhiculent que le sme [humain].
Les phrases suivantes montrent bien que le groupe form par le dmonstratif et la relative quivaut
un syntagme nominal :
ex : Celui qui cueille les fleurs, les replante. = le cueilleur
ex : Ceux dont les rsultats seront infrieurs aux minima requis ne seront pas slectionns pour les
jeux Olympiques. = ces athltes trop faibles
ex : Voil ce que je vous promets! = ma promesse
ex : Faites ce pour quoi vous avec t engag. = ce travail demand
7. LES PROPOSITIONS SUBORDONNES CIRCONSTANCIELLES
Ces propositions noncent une circonstance, elles sont par consquent quivalentes un syntagme
nominal, adverbial ou prpositionnel complment circonstanciel.
Voyons dans un premier temps leurs caractristiques communes, puis nous tudierons les plus
frquentes dentre elles.
7.1. CARACTRISTIQUES GNRALES
elles sont introduites par une conjonction ou une locution conjonctive souligne dans les
exemples et toujours porteuses dun sens (cf. 6.2.) :
ex : Les cigognes partent avant que lhiver narrive. (locution de temps)
ex : Appelez les pompiers au cas o il y aurait un incendie. (locution dhypothse)
ex : Comme beaucoup de joueurs sont malades, le footballeur bless na pas pu tre
remplac sur le terrain. (conjonction de cause)
ces propositions, soulignes dans les exemples, sont remplaables par un SN, un SAdv ou un
SPrp complment circonstanciel :
ex : Les cigognes partent avant que lhiver narrive.
= alors / avant larrive de lhiver (= SAdv / SPrp)
la locution conjonctive parce que ne peut jamais se trouver en tte de phrase ; ainsi la
position de la subordonne aprs la principale est contrainte :
ex : *Parce quil fait froid nous mettons un bonnet.
ex : Nous mettons un bonnet parce quil fait froid.
Thmes de rflexion :
1. Quelles sont les nuances temporelles exprimes dans les phrases ci-dessous ?
a. Linfirmire accourt aussitt que la sonnerie retentit.
b. Son chat se prcipitait sous le lit lorsque lorage grondait.
c. Le chien de ma voisine aboie toutes les fois que la concierge est dans lescalier.
2. Etudiez lexpression de la cause dans les phrases suivantes :
a. Puisque votre paiement est arriv hors dlai, payez une amende forfaitaire de 200 .
b. Ce nest pas que je sois vraiment intress par ce bouquin mais il est au programme!
c. Attendu que vous avez prmdit votre crime, nous vous condamnons perptuit.
3. Remplacez les locutions prpositives de but par la locution conjonctive de mme sens et
oprez les modifications morpho-syntaxiques ncessaires :
a. Il a fui le pays de peur dtre reconnu par sa victime.
b. Le dompteur quitte la cage reculons de sorte toujours faire face aux fauves.
c. Entranez-vous pour cet expos oral afin de ne pas dpasser les 30 minutes.
7.5. LES SUBORDONNES CONDITIONNELLES
haut
ces propositions expriment plusieurs nuances de sens que beaucoup de grammaires
regroupent sous le terme condition :
ex : Si le triangle a deux cts gaux, il est dit isocle. (Hypothse)
ex : Si tu as une bonne note, Maman te donnera cinq euros. (Condition)
elles sont au subjonctif avec les locutions conjonctives : pourvu que - moins que - pour
peu que :
ex : Il sera condamn la peine maximale moins que les jurs lui accordent des
circonstances attnuantes.
elles sont lindicatif avec les conjonctions : si - sauf si - si...ne...pas. :
ex : Nous ne prendrons pas le train sauf si notre vieille voiture nous abandonne !
Attention!
la conjonction si peut galement exprimer le temps (itration) :
ex : Sil fait beau, on va la plage.
(= condition quil fasse beau + chaque fois quil fait beau)
ou encore lopposition :
ex : Si, de jour, il tait un honnte citoyen, de nuit, il devenait un criminel.
(= il tait un honnte citoyen le jour mais / en revanche il devenait un criminel la nuit)
Ces diffrents emplois sexpliquent par le fait que la conjonction pose le cadre situationnel : la
forme du triangle, le rsultat scolaire, la nature du temps, le personnage, sans toutefois lasserter
comme fait particulier. Le contexte linguistique et extra-linguistique nous permet de particulariser
ce cadre et de linterprter sous la forme dune hypothse, dune condition, dun temps, dune
opposition.
Reprenons lexemple du triangle :
Si le triangle a deux cts gaux, il est dit isocle.
tout triangle a une forme, une mesure, voire une couleur; ici on pose la forme du triangle ;
la phrase nous dit que le triangle a deux cts gaux; or, nous avons appris que cette sorte de
triangle a un nom spcifique ; par consquent, nous transmettons notre connaissance dans la
principale [est dit isocle] ou bien nous apprenons pour la 1re fois que cette forme sappelle
isocle ;
autrement dit, nous envisageons un fait particulier la forme du triangle et nous entrons
dans un systme dassociations fondes sur une hypothse de dpart, do le schma
suivant :
Hypothse A ## Forme A ## Nom A
Hypothse B ## Forme B ## Nom B etc. haut
Il sagit dun irrel du prsent, cest dire une hypothse qui se situe dans le domaine du regret, du
rve, du souhait, i.e. contraire la ralit du moment de lnonciation. Ladjonction de circonstants
comme les adverbes maintenant, demain, ou comme le SN un jour, ou encore le contexte extra-
linguistique permettent de prciser le sens.
si + Pass compos / Pass compos ou Prsent :
ex : Si le jardinier est venu, il na pas arros le jardin.
(parce que dans le cas contraire jaurais remarqu la terre mouille)
Lexemple exprime une hypothse portant sur un fait pass impossible vrifier. Ces noncs sont
paraphrasables au moyen dun adverbe ou dune conjonction de coordination valeur de concession
: tu me dis que le jardinier est venu pourtant, cependant, mais il na pas arros le jardin !
si + Plus que parfait / Conditionnel pass :
ex : Sil navait pas plu de tout lt, nous aurions d arroser le jardin.
Cest un irrel du pass dans les deux propositions, cest--dire une hypothse portant sur un fait
pass qui ntait pas rel; on peut en prouver du regret ou un soulagement.
si + un temps de lindicatif / un temps de lindicatif :
ex : Si ce groupe commit lattentat, il ne le revendiqua pas.
(= du moins, tout au moins, en tout cas il ne le revendiqua pas)
Attention! SI + Indicatif et QUE + Subjonctif :
haut
ex : Sil fait nuit et que llectricit soit coupe, allumez une bougie!
Lorsquune proposition en si est coordonne une autre proposition de mme nature, il est
obligatoire demployer la conjonction que, alors porteuse du mme sens que si, et de conjuguer le
verbe de la seconde subordonne au subjonctif.
si la subordonne est attributive on emploie : quelque...que - si...que - quel...que - tout... que
- pour ...que et le subjonctif dans la proposition subordonne :
ex : Quelque comptent quil soit, ce jardinier ne me plat pas.
7.6. LES SUBORDONNES CONSCUTIVES
la consquence est relle on non ;
plusieurs structures sont possibles :
un lment est inclus dans la principale et que introduit la subordonne :
les adverbes trop, assez + Adjectif, Adverbe :
ex : Il est trop paresseux pour que nous lembauchions.
ladverbe si + Adjectif :
ex : Il est si content quil pleure de joie.
les adverbes tant, tellement la droite dun Verbe :
ex : Il roule tellement que sa voiture est use au bout dun an.
les dterminants complexes assez de, trop de, tant de, tellement de + un
Nom :
ex : Nous avons trop de travail pour que nous puissions partir en vacances.
ex : Il y a tant de bruit dehors que les candidats ont du mal se concentrer.
les locutions au point que, de (telle) sorte que + Indicatif :
ex : Clment est fch au point quil ne nous parle plus.
Ces constructions de phrases sont particulirement difficiles pour des apprenants de F.L.E. car elle
emploient un morphme discontinu dont le premier lment est dans la principale tandis que le
second se trouve dans la subordonne. Ainsi, la notion de locution conjonctive nest plus saisie
et lapprenant aura tendance rapprocher ces deux lments pour reformer une locution canonique.
Il est donc vident que ces propositions sont traiter uniquement lorsque lapprenant aura bien
matris les autres catgories de propositions subordonnes.
Remarque : nous ne traiterons dans ce cours ni les propositions subordonnes concessives ni les
propositions subordonnes comparatives.
8. LES CLASSEMENTS DES MOTS
Les grammaires classent les mots en catgories et consacrent le plus souvent une partie chacune
dentre elles. De mme les dictionnaires se servent de ces classements en indiquant sous une forme
abrge la catgorie du mot immdiatement aprs le mot-vedette.
ex : Livre : n. (= nom) ; Lire : v. tr. (= verbe transitif) ; Lisible : adj. (= adjectif)
Nous verrons dans un premier temps la terminologie normative et la terminologie linguistique puis
nous tudierons chaque catgorie.
8.1. CATGORIE GRAMMATICALE ET CLASSE DISTRIBUTIONNELLE
La grammaire normative rpartit les mots en neuf classes grammaticales (ou parties du discours) :
larticle, le nom, ladjectif, le pronom, la prposition, la conjonction, ladverbe, le verbe et
linterjection parce que ces mots possdent des proprits communes aux plans notionnel,
morphologique et syntaxique.
La linguistique opte pour un classement purement syntaxique ; une classe de mots est une classe
distributionnelle regroupant tous les termes qui peuvent occuper les mmes positions dans les
phrases.
8.2. LE DTERMINANT
il prcde le nom commun, parfois un nom propre, avec lequel il forme un syntagme
nominal ; cest un constituant obligatoire et fixe du SN ;
cette classe est forme de plusieurs sous-classes qui se regroupent en :
dterminants dfinis :
les articles dfinis (le, la, l, les)
les adjectifs possessifs (mon, ma, mes, etc.)
les adjectifs dmonstratifs (ce, cette, cet, ces)
dterminants indfinis :
les articles indfinis (un, une, des)
les partitifs (du, de la, de l, des)
les adjectifs indfinis (tout, chaque, etc.)
les adjectifs numraux (un, deux, etc.)
les adjectifs ngatifs (aucun, nul, etc.)
les adjectifs exclamatifs (quel, etc.)
les adjectifs interrogatifs (quel, etc.)
les adjectifs relatifs (lequel, etc.)
Remarque : le terme adjectif est aujourdhui absent de la terminologie linguistique o on dit :
dterminant possessif , dterminants ngatif etc. ; toutefois, de nombreux manuels scolaires le
maintiennent.
Les dterminants dfinis sexcluent mutuellement :
valeur passive : le verbe est au passif = tre + participe pass dun verbe
transitif direct
ex : Les feuilles ont t ramasses par le jardinier.
ex : *Il a t dormi.
ou la forme pronominale mais il a un sens passif :
ex : Les feuilles se ramassent avec un rteau.
verbes supports : ils sont suivis dun SN ou dun SPrp et forment ce que lon
appelle gnralement une locution verbale; il ny a pas de verbe correspondant et ils
ne se nominalisent pas :
ex : faire un exercice *exerciser / *la faction dun exercice
ex : donner un avis *aviser / *la donation dun avis
ex : mettre de leau dans son vin *aquatiser son vin / *la mise deau dans son vin
les verbes se classent en fonction de leur emploi syntaxique (de leur structure) :
verbe intransitif : il nadmet aucun complment dobjet :
ex : miauler, rire, voyager
transitif direct : il admet un C.O.D. :
ex : cueillir une fleur, copier un tableau, imiter le cri de lhirondelle
transitif indirect : il admet un C.O.I. :
ex : se souvenir de son enfance, penser ses amis, chouer un concours
double complmentation : il admet deux complments :
ex : donner quelque chose quelquun (un SN C.O.D. + un SPrp C.O.I.)
ex : parler de quelque chose quelquun (un SPrp C.O.I. + un SPrp C.O.I.)
verbe attributif (verbe dtat) = il est suivi dun SN ou dun SAdj attribut du sujet :
liste des verbes dtat : tre, paratre, sembler, avoir lair, passer pour, devenir,
rester, demeurer.
ex : Loncle Picsou passe pour un avare.
ex : Oblix demeure insatiable.
ex : Panoramix est druide.
ex : Les Gaulois semblaient invincibles.
le verbe sanalyse traditionnellement en fonction de plusieurs critres :
le nombre : singulier / pluriel ;
la personne ;
le mode : 7 en grammaire normative ; en linguistique le Conditionnel est considr
comme un temps ;
le temps : en grammaire normative tous les modes ont des temps simples et des
temps composs ; en linguistique seul le mode Indicatif connat des temps (seul
mode temporel, les autres modes sont uniquement personnels) ;
laspect :
accompli / inaccompli : le procs est achev / le procs
est saisi dans son droulement ;
perfectif / imperfectif : on conoit la fin du procs / le droulement du procs
sans en concevoir la fin ;
scant / non-scant : le procs nest pas born / le procs est doublement
born ;
inchoatif / terminatif : le procs est saisi son dbut / juste avant sa fin ;
semelfactif / itratif : le procs est unique / il se rpte ;