Rapport Agregation Externe EG 2012 236691
Rapport Agregation Externe EG 2012 236691
Rapport Agregation Externe EG 2012 236691
Sous-direction du recrutement
Session 2012
Les rapports de jury sont tablis sous la responsabilit des prsidents de jury.
Agrgation externe conomie-Gestion - Rapport du jury - Session 2012
SOMMAIRE
Composition du jury 6
Calendrier du concours 9
Statistiques gnrales 10
2. Expos portant :
- soit sur les lments gnraux du droit et sur le droit des affaires
- soit sur lconomie
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Agrgation externe conomie-Gestion - Rapport du jury - Session 2012
Le taux dvaporation entre les candidats inscrits et les candidats prsents est rest important
mais stable (26,8% de candidats prsents contre 26,7% en 2011). Par contre le concours sest
rvl plus slectif du fait de la diminution du nombre de postes associe une augmentation
du nombre de candidats prsents (536 contre 405 en 2011) : Si 1 candidat sur 6 obtenait
lagrgation en 2011, cest maintenant 1 candidat sur 10 qui est laurat du concours (le ratio
admis/prsents passe de 15,15% en 2011 9,9% en 2012).
Cette volution sest traduite par une augmentation sensible de la barre dadmissibilit de
loption C (8,83 contre 7,25 en 2011) alors quelle restait globalement stable pour les autres
options.
Les moyennes obtenues par les derniers admis sont restes stables pour les options A, B, D
par rapport 2011, alors que la plus grande slectivit est apparue trs nettement dans
loption C (9,75 contre 7,75 en 2011) qui, rappelons le, a entirement support la rduction
des postes.
Les donnes en volume confirment ces tendances. 1995 candidats taient inscrits au concours
(1597 en 2011) et 536 taient prsents (407 en 2011) ; 131 ont t admissibles (143 en 2011)
et 53 admis (59 en 2011). Ce qui donne les ratios suivants : 37 inscrits par poste ouvert au
recrutement (28 en 2011) et 2,4 candidats convoqus aux preuves orales dadmission par
poste (idem quen 2011). Le nombre de candidats reste donc encore globalement satisfaisant
et la qualit du concours est donc maintenue un bon niveau.
Les nouvelles preuves du concours nont pas affect la performance des candidats. Sous
rserve des analyses dtailles figurant dans ce rapport, elles semblent avoir t dans
lensemble bien comprises par les candidats. Les attentes gnrales du jury portent toujours
sur :
- la capacit mettre en uvre et justifier les savoirs techniques de leur spcialit, avec
une prise de recul suffisante. Les sujets des options lcrit comme loral prsentent
des cas contextualiss tirs de situations relles et les candidats doivent faire la
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Si les preuves restent identiques pour le concours 2013, deux volutions sont prendre en
compte :
En vous souhaitant une bonne prparation aux preuves du concours pour 2012, je vous invite
prendre connaissance dans la suite de ce rapport des remarques, indications et
recommandations qui vous sont donnes par les commissions du jury en charge des
diffrentes preuves.
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Les sujets relatifs aux preuves crites dadmissibilit ne pouvant tre reproduits dans ce
rapport pour des raisons de modalits de chargement, vous pouvez les consulter ladresse
suivante :
http://www.education.gouv.fr/cid59200/sujets-des-concours-de-l-agregation-de-la-session-
2012.html
Des exemples de sujets relatifs aux oraux de ladmission figurent dans le prsent rapport
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COMPOSITION DU JURY
GAUBERT-
Christine IA-IPR Secrtaire gnrale
MACON
Co-prsident de commission
CARTIER Manuel MCF
Management et M&Agir
Co-prsident de commission
JAUNET Philippe Prof.Economie-gestion
Management et M&Agir
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DOUSSY
Madeleine IA-IPR Jury
PRINCE
MICHALET-
Nelly Prof.Economie-gestion Jury
SOUREK
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RAULET-
Nathalie MCF Jury
CROSET
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CALENDRIER DU CONCOURS
Les preuves d'admission ont dbut le 20 juin 2012 et ont pris fin le 5 juillet 2012.
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Options A B C D Total
Postes mis au concours 13 21 15 4 53
Gnral
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COMPARAISON DES RSULTATS AVEC CEUX DES ANNES PRCDENTES
1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Postes
154 229 229 229 229 229 219 219 174 144 140 130 130 132 128 103 108 69 69 59 59 59 62 53
pourvoir
Inscrits 2169 2269 2179 2303 2853 3581 3820 3986 3755 3248 2489 2209 2220 2062 2101 2351 2421 2447 1919 1639 1451 1597 1530 1995
Prsents 1081 871 1117 1038 1215 1434 1644 1613 1616 1275 997 901 823 835 799 836 760 672 547 439 433 405 398 536
Admissibles 287 313 314 307 318 351 408 405 412 358 304 264 290 302 291 244 244 173 169 142 138 143 143 131
Admis 154 176 177 147 136 177 199 185 168 144 140 130 130 132 128 103 105 69 69 58 58 59 62 53
Barre
7.50 6.90 7.35 7.00 7.00 6.65 6.60 6.80 7.00 (*) (*) 7.00 (*) (*) (*) (*) (*) (*) (*) (*) (*) (*) (*) (*)
dadmission
Option A 6,4 7,35 8,05 8,1 7,88 7,79 8,35 10,7 10,1 9,2 8,23 8,04 8,85 8,25
Option B 7,25 7,5 7,4 7,85 7 7,65 7,58 9,3 8,4 8,48 7,8 7,93 8,70 7,92
Option C 7,65 7,5 7,75 7,95 7,78 7,78 7,85 8 8,65 8,6 8,35 8,08 7,30 9,75
Option D 6,35 7,5 6,8 6,8 7 7,05 6,93 8,45 7,07 7,3 6,6 6,75 7,16 7,29
13
PREUVES CRITES DADMISSIBILIT
14
DISSERTATION PORTANT SUR LE MANAGEMENT
Moyenne
6,24
17
Note la plus leve
cart-type
3,49
Infrieures 5
224
28
gales ou suprieures 14
Statistiques gnrales
2. Lanalyse du sujet
Lobjectif du sujet est de faire rflchir les candidats sur les liens entre le management du
temps et la performance de lentreprise . Le candidat est invit explorer dabord les
termes du sujet puis sinterroger sur les liens entre les diffrents termes. Le sujet propos
cette anne est de nature transversale. Le temps est en effet un concept large, prsent dans les
diffrentes fonctions de lorganisation, comme la gestion des ressources humaines (temps de
travail), le marketing (time to market et cycle de vie des produits), ou la gestion de production
(temps de fabrication). Le temps est galement au cur de la stratgie de lentreprise, de sa
15
cration sa disparition, dans le choix de lentre dun nouveau march (pionnier vs suiveur)
ou dans sa vitesse dadaptation lenvironnement.
Temps : Celle des dimensions de lUnivers selon laquelle semble sordonner la succession
irrversible des phnomnes (dictionnaire Hachette). Le temps peut sexprimer dans une
unit de mesure et caractriser une poque, un moment, un dlai, une dureMais le temps
appelle des dialectiques spcifiques, qui peuvent potentiellement tre appliques au
management : antriorit vs postrit squence dvnements dans les organisations comme la
dialectique stratgie vs structure selon Chandler ou Mintzberg ; succession vs simultanit
applicable aux processus dinnovation, de changement, etc. ; linarit (naissance, mort) vs
cycle (saisonnalit) applicable aux organisations comme leur offre. Le temps est
videmment prsent, avant dtre appliqu la gestion, dans la philosophie, lhistoire ou la
religion (Chronos est ainsi un dieu grec personnifiant le temps reprsent sous les traits dun
serpent trois ttes : enlac avec son pouse, il entoure le monde et lentrane dans une
rotation ternelle. Il incarne galement un vieil homme sage, sorte de pre bienveillant du
monde).
Management : action dadministrer une entreprise, de lui permettre datteindre les objectifs
fixs laide dun ensemble de dcisions et de techniques.
16
confre une certaine position par rapport ses concurrents sur le march. Bien entendu
lentreprise intgre cette course la russite dans le cadre de la mission quelle sest fixe en
distinguant la notion defficacit et defficience et en intgrant les contraintes temporelles de
court et de long terme. La performance globale intgre galement une performance sociale,
environnementale, socitale Lorsque ces diffrentes natures de performance sont
particulirement agrges, on se trouve avec une entreprise qui considre ces diffrentes
composantes dans leur globalit, ou agrgation des performances conomiques, sociales et
environnementales (Baret).
Entreprise : une dfinition formelle est ici inutile, mme si on peut ce stade noter la
diversit des entreprises de par leur taille, leur structure lgale, etc. Il est clair que le sujet
exclut les associations ou les organisations publiques.
Quels sont les liens entre la gestion du temps et la performance de lentreprise ? De faon
gnrale, quels sont les enjeux lis la gestion du temps pour assurer la performance de
lentreprise ? Quels sont les outils la disposition du manager pour manager le temps, en
termes defficience interne mais galement de ractivit ?
Certains auteurs considrent que le temps est la seule vritable ressource dont la gestion est
gnratrice davantage concurrentiel pour lorganisation. Toute entreprise, ds sa cration,
doit concilier la gestion de ses temps en les reprant le plus prcisment possible pour
organiser et matriser son fonctionnement et son dveloppement. Ces temps se caractrisent
par des instants prcis ne pas occulter, des dlais et des dures respecter. Dans un
environnement concurrentiel cette aptitude est dterminante pour assurer une performance
rendant lentreprise effectivement comptitive. Dans ce contexte sa gestion du temps peut-tre
mise au service de latteinte dune performance plus globale intgrant des vises
conomiques, sociales et environnementales. Il est intressant de noter que la performance de
lentreprise peut tre mesure, quel que soient ses dimensions par des indicateurs de court
terme comme le rsultat net, la productivit des employs ou les missions de Co2, mais
galement par des indicateurs de long terme, comme le court de laction (sous rserve
defficience relative des marchs), la formation des employs ou la prservation des rserves
naturelles.
- Le gain de temps, loptimisation des dlais est-il un facteur de performance ? Quelles sont
les drives de la chrono comptition ?
17
- Thorie de la contingence structurelle : Mintzberg
- Thorie sur la gouvernance des parties prenantes : Freeman, Capron, Charreaux, Perez
18
2.4. Plan possible
- Les organisations prives sont souvent accuss de privilgier le court terme, limage des
institutions financires, incapables danticiper les difficults de remboursement de leurs
clients (subprimes et dettes souveraines). A loppos, les projets publics sont souvent critiqus
pour leur inefficience face au temps. Par exemple, ITER, qui vise reproduire une nergie
qui ressemble celle cre naturellement au cur du soleil, repose sur des bases scientifiques
vieilles de 40 ans et ne devrait pas donner de rsultats probants avant 2050.
- Les retards dans un projet sont la source de cots. Par exemple, en janvier 2011, Boeing a
annonc, pour la septime fois depuis le lancement du projet, un retard dans les livraisons de
son 787. Les cots associs aux trois ans de retard pris sont estims plus de 10 milliards de
dollars.
19
3. Le traitement du sujet par les candidats
Sur le fond :
- Le Jury a constat que les thories directement relies au temps sont mconnues. Si Taylor
et la rduction du temps ncessaire la ralisation dune opration ou DAveni et lhyper
comptition se trouvent dans la plupart des copies, la chrono comptition (Stalk, 1988, 1989 ;
Stalk et Out, 1990) est rarement mobilise.
- Trop de candidats ont restreint le sujet au temps de travail, avec parfois des prises de
position lgard de la rduction du temps de travail, ou loptimisation du temps de
production. La dimension globale du sujet pour lorganisation a rarement t prise en compte.
Sur la forme :
- Lintroduction : elle tend trop peu souvent respecter les rgles acadmiques en vigueur,
encore moins faire preuve doriginalit. Environ un quart des introductions contenait la
maxime le temps, cest de largent . Par ailleurs, si les mtaphores sportives (natation,
course pied, etc.) ont t utilises, rares furent les dfinitions pertinente de la notion de
temps pouvant amener une problmatique et un plan cohrent.
- La problmatique : se rsume trop souvent mettre en relation les deux termes su sujet ou
au contraire poser une squence de plusieurs questions sans rel cheminement logique.
- Le plan : si la plupart des candidats font un rel effort ce niveau, quelques copies ont
choisi de sintresser dans une premire partie au management du temps, dans une seconde
partie la performance de lentreprise Le plan, travers sa pertinence, son originalit et sa
clart, reste un lment dterminant de lvaluation dune copie. Le jury tient rappeler la
valeur dun plan apparent, tant pour la structuration de la pense du candidat que pour la
clart vis--vis du correcteur.
- La conclusion : dans la trs grande majorit des copies, la conclusion est liminaire, sans
valeur ajoute.
20
Louverture de la conclusion sur un approfondissement de la rflexion mene ou dautres
pistes napparait que dans quelques copies
Une dissertation est une rflexion qui ne peut se rsumer un expos de connaissances. La
dimension dmonstrative est donc indispensable.
Le jury rappelle aux candidats quil convient de se situer dans le cadre dune approche
managriale. Il est ncessaire de contextualit la rflexion, de proposer des solutions
concrtes, de sinterroger sur les difficults de mise en uvre et de mobiliser les outils ad hoc.
Au-del de Free ou Apple , les candidats doivent tre capables de sappropris des cas
dentreprises divers.
Cette preuve de management au sens gnral du terme de peut tre exclusivement nourrie
par les connaissances des candidats fonction de leur option (Marketing, systme
dinformation, etc.). La typicalit des copies en fonction de cette dernire est trop forte,
conduisant des rflexions trop centrs sur un aspect troit du sujet.
Le jury recommande enfin aux candidats de lire de manire rgulire, au-del de la diversit
des ouvrages existants des revues conomiques (Les chos, La Tribune, Le Monde -
supplment conomie, Capital, Management, etc.) et managriales (la Revue Franaise de
Gestion, conomie et Management, LExpansion Management Review, etc.).
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COMPOSITION PARTIR DUN DOSSIER PORTANT SUR LES LMENTS
GNRAUX DU DROIT ET SUR LE DROIT DES AFFAIRES
Lors de la session 2012 a t retenue pour la premire fois lpreuve de composition partir
dun dossier. Lanalyse des rsultats prsente donc un intrt particulier, quil sagisse de la
nature de cet examen nouveau ou des connaissances et aptitudes des candidats.
1. Rsultats
Le nombre des candidats prsents (135) est en hausse par rapport 2011 (98). La moyenne
des notes (5,54) est en baisse par rapport celle releve en 2011 (6,23).
On constate une baisse du nombre des copies obtenant la moyenne ou plus : 18 en 2012 contre
21 en 2011. De nombreuses copies demeurent faibles voire trs faibles.
Les copies excellentes sont rares. Nanmoins 7 ont reu une note gale ou suprieure 14/20
contre 4 en 2011.
2. Analyse du sujet
Le sujet, La faute dans la vie des affaires, exigeait que les candidats mobilisent leurs
connaissances en droit des obligations et en droit de lentreprise (droit des socits, droit de la
concurrence, droit pnal).
Quel que soit le plan retenu, la dissertation devait examiner divers points.
22
Toutefois on sest loign de lapproche individualiste et morale pour adopter une conception
objective. La faute demeure le principe de la responsabilit, mais elle a t redessine des
fins indemnitaires. Elle est dfinie in abstracto par rapport un standard de comportement
moyen, sans considration de lintention de lauteur. Ainsi a t admise lobligation de
scurit de rsultat de lemployeur. Seule la force majeure est exonratoire.
Les connaissances des candidats sont ingales, parfois trs insuffisantes. Il en rsulte des
confusions et des contresens. Cest souvent la responsabilit dans la vie des affaires qui est
tudie et non la faute.
Nombre de candidats nont gure exploit les documents fournis dans le dossier.
On dplorera aussi que des dissertations ne soient que des "catalogues" avec des parties
consacres la faute en droit des socits, la faute en droit social, la faute en droit pnal
Beaucoup de candidats ont mme choisi fcheusement de traiter, dans la premire partie, la
faute en droit commun et, dans la seconde, la faute dans la vie des affaires.
En labsence de document abordant la question, bien peu ont envisag le rle de la faute de la
victime, en dpit de la piste que procurait larticle 102-24 du code du travail maritime, ou la
notion de faute disciplinaire voire dontologique. Pourtant la dfinition large de la vie des
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affaires donne en introduction par certains candidats permettait dinclure les professions
librales rglementes.
La nouvelle preuve consiste rpondre de faon structure au sujet pos en se fondant sur
des lments fournis dans le dossier mais aussi en apportant ses connaissances personnelles et
des exemples . Il fallait rdiger non pas une note de synthse mais une dissertation partir
du sujet, les documents annexs servant ouvrir des pistes de rflexion pour illustrer la
dmonstration. Or trop de candidats se sont contents de paraphraser ou rsumer les sept
documents sans se livrer une analyse personnelle. Dautres ont rdig un expos qui
ngligeait les lments dinformation fournis.
Le plus souvent lanalyse se rvle superficielle. La majorit des candidats ont prouv des
difficults organiser leurs ides selon un plan dmonstratif. Beaucoup de plans sont
artificiels et prsentent des intituls peu convaincants. en juger par des copies inacheves et
dautres o la seconde partie est abrge, des candidats semblent avoir mal gr le temps qui
leur tait imparti.
Enfin, il est difficile de ne pas mentionner les fautes dorthographe et de syntaxe qui dparent
certaines copies. Le vocabulaire juridique de base n'est pas toujours matris (par exemple :
un article du code civil qui stipule ).
24
Conseils aux candidats
Une nouvelle fois, il importe dappeler lattention sur les modifications apportes l'preuve
crite de droit qui devient une composition partir d'un dossier portant sur les lments du
droit et sur le droit des affaires . Lpreuve consiste rpondre de faon structure au sujet
pos en se fondant sur des lments fournis dans le dossier - et aussi en apportant ses
connaissances personnelles et des exemples.
On attend des candidats une dissertation et non une synthse des documents ou un survol de
ceux-ci. Au surplus le dossier ne peut remplacer les connaissances exiges du candidat. Le
candidat ne saurait limiter sa rflexion et ses dveloppements aux seuls documents composant
le dossier. Mais il doit les prendre en considration, sinon il risquerait de ne pas traiter le sujet
dans son ensemble.
Ds lors qu'il s'agit d'une dissertation juridique, les conseils habituels conservent leur
pertinence. Ainsi, en prsence d'un sujet de synthse, le candidat mettra en vidence les
principes et les rgles fondamentaux. cet gard, il indiquera les textes de loi et la
jurisprudence applicables. Il lui est donc conseill dacqurir une solide formation en droit des
obligations, droit des socits, droit du travail, etc., dans leurs dimensions nationales voire
europennes. On se doit dinciter les candidats lire les ouvrages de rfrence, consulter des
revues spcialises et apprendre interprter les dcisions de justice.
Sur le plan mthodologique, le candidat devra consacrer un temps suffisant d'une part
lanalyse du sujet pour en identifier ltendue et les composantes, d'autre part la lecture des
documents composant le dossier. Lessentiel du travail doit porter sur la recherche dune
problmatique qui justifiera un plan et conditionnera la rflexion et lordonnancement des
ides.
Lintroduction doit placer le sujet dans son contexte (historique, juridique, conomique,
social), puis dfinir les termes et les concepts quil contient et, enfin, exposer la
problmatique retenue, cest--dire la question laquelle il faudra rpondre en plusieurs
tapes, conformment au plan choisi. La dernire phrase de lintroduction annoncera le plan
retenu.
Une conclusion nest pas obligatoire mais il convient que le devoir sachve sur quelques
phrases situant le dbat dans un cadre plus large, ouvrant ainsi des perspectives.
Nous ne saurions trop conseiller aux candidats de se prparer cette preuve en sexerant
des compositions ralises dans les conditions du concours.
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COMPOSITION A PARTIR DUN DOSSIER PORTANT SUR LECONOMIE
1. Les rsultats
Moyenne
5,30
cart-type
3,45
Infrieures 5
215
11
gales ou suprieures 14
Statistiques gnrales
416
Nombre de candidats prsents
2. Le sujet
Le sujet retenu pour le concours 2012 tait y a-t-il un bon niveau d'inflation ?.
26
crise de la dette souveraine problmatique de financement des dficits -, relativiser le risque
inflationniste, identifi depuis le milieu des annes 1980 comme majeur, et rorienter les
politiques macroconomiques dans le sens d'une tolrance plus leve l'inflation, condition
ventuelle d'une sortie de crise ?) ;
- des lments traditionnels du dbat thorique et empirique en conomie (y a-t-il un
arbitrage inflation chmage, par exemple) ;
- des lments de la nouvelle synthse en macroconomie, en particulier en se
rfrant la macroconomie de la faible inflation (Akerlof, Dickens, Perry (1996)) et celle
des changements de rgime.
Ce choix permettait donc de reprer celles et ceux des candidat-e-s qui auraient la fois une
vraie connaissance thorique des enjeux associs ce sujet, et du caractre central de cette
question dans les grands dbats structurants de la pense conomique depuis deux sicles,
ainsi qu'une capacit le relier l'actualit conomique des dernires annes.
Ce faisant, le choix de ce sujet s'inscrivait bien dans le programme, qui prcise que
l'preuve permet de valoriser la matrise des connaissances fondamentales et du sens de
l'volution de la pense conomique, (et) la capacit d'analyse de mcanismes conomiques
et d'interprtation de phnomnes conomiques (...)
! L'inflation
Du latin inflare, qui veut dire enfler , gonfler , le mot inflation dsigne
habituellement le processus d'augmentation continue des prix des biens de consommation.
Parce que bon nombre d'conomistes associent cette hausse des prix des biens de
consommation une augmentation excessive de la quantit de monnaie en circulation dans
l'conomie, le terme peut galement faire rfrence au gonflement de la masse montaire.
Les prix des biens de consommation subissant une augmentation, il s'ensuit que le pouvoir
d'achat des revenus et des patrimoines, c'est--dire la quantit de biens qui peut tre achete
avec une unit de revenu ou de patrimoine, mais galement le pouvoir d'achat de la monnaie,
c'est--dire ce qui peut tre achet avec une unit de monnaie, diminue au rythme de
l'inflation, dont on dit qu'elle ampute le pouvoir d'achat, sauf dans le cas o les revenus ou les
patrimoines sont indexs sur une mesure du niveau des prix la consommation : on parle
alors de maintien de la valeur relle du revenu ou du patrimoine, c'est--dire de maintien du
pouvoir d'achat.
Le sujet, puisqu'il traitait du bon niveau d'inflation, devait galement conduire voquer, au-
del de l'inflation, la dflation et la dsinflation.
27
l'conomie, parce que l'anticipation d'une baisse future des prix des biens incite les
consommateurs diffrer leurs achats, ce qui engendre une baisse de la demande adresse aux
entreprises, donc une baisse ultrieure des prix, etc. En outre, la dflation, en alourdissant les
valeurs relles des dettes augmente le risque d'insolvabilit des agents endetts, ce qui peut
accroitre le processus de contraction de la demande globale (Debt Deflation : Irving Fisher
(1911)).
En revanche, la dsinflation , qui est un ralentissement de l'inflation, est
gnralement salue comme une volution favorable, notamment dans les pays o l'inflation a
t forte et durable. Pourtant, mme lorsque l'inflation est basse, certains gouvernements
peuvent tre tents par des stratgies de dsinflation comptitive : il s'agit alors, comme
l'ont fait la France au cours de la seconde moiti des annes 1980, ou l'Allemagne au dbut
des annes 2000, de chercher obtenir un taux d'inflation plus faible que ceux des principaux
partenaires, notamment ceux avec qui l'on entretient une parit fixe de la monnaie nationale,
de manire accrotre ainsi la comptitivit des producteurs nationaux par rapport leurs
concurrents trangers. Une telle stratgie, non cooprative par nature puisque son ventuel
succs dpend de la passivit des partenaires et ne peut tre que relatif, est souvent tentante
dans les unions montaires : elle se substitue alors aux dvaluations comptitives de la
monnaie nationale que l'existence d'une monnaie unique rend impossibles.
En prsence d'inflation, les grandeurs conomiques mesures ne sont que des valeurs
nominales, qui sont susceptibles d'engendrer une illusion montaire ; pour tre pertinentes,
ces valeurs doivent tre corriges des variations des prix la consommation : on parle alors de
grandeurs relles, les revenus rels tant mesurs en termes de pouvoir d'achat, les taux
d'intrt rels rsultant de la soustraction du taux d'inflation au taux d'intrt nominal, etc.
Finalement, on comprend que le choix d'un objectif d'inflation est aussi le choix des
catgories sociales sur lesquelles doit peser prioritairement la contrainte montaire (l'inflation
privilgie les agents endetts et aux revenus indexs, la dsinflation les cranciers et titulaires
de revenus fixes). Il est aussi trs troitement li au type de rgime macroconomique : la
macroconomie de la faible inflation n'est pas celle de la stagflation (mlange de stagnation et
d'inflation), ni de la dflation ou, l'inverse, de l'hyper inflation. D'o la question de ce que
pourrait tre un bon niveau d'inflation.
! bon
Dans la logique du sujet, la rfrence un bon niveau d'inflation fait rfrence l'ide
d'un niveau recommand, appropri, qui remplit sa fonction.
La question du niveau optimal dinflation de long terme, question ancienne, a t reprise suite
lvolution de la politique montaire des banques centrales indpendantes, qui ciblent
maintenant un niveau dinflation de long terme (Bernanke et al. (1999)). Cette question a bien
sr produit un nombre considrable de travaux tant thoriques quempiriques. De nombreux
articles soulignent le cot dune inflation positive en introduisant des anticipations
rationnelles et des prix flexibles. Ces modles aboutissent la rgle de Friedman comme
politique optimale. Cette rgle stipule que la politique montaire doit engendrer une dflation
de sorte que le taux dintrt nominal soit nul, et donc que le taux dintrt rel soit loppos
de linflation. Cette recommandation thorique est en contradiction avec la politique des
banques centrales et le sens commun des conomistes pour qui une dflation est
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dangereuse. Ainsi, les banques centrales ciblent des niveaux dinflation entre 1 % et 3 %
(Bernanke et Mishkin (1997)). La justification dun niveau positif dinflation de long terme se
fonde souvent sur lexistence de rigidits nominales ou derreurs danticipation (Akerlof,
Dickens et Perry [1996]). Dune manire plus heuristique, lide est souvent avance quune
dflation cre des problmes de crdit et conduit des faillites dentreprises solvables
(Delong (1999)). En bref, le bon niveau d'inflation pourrait tre celui qui n'est ni trop
haut , ni trop bas , caractristique d'une goldilocks economy : une conomie qui n'est
ni trop chaude au point qu'elle gnre trop d'inflation, ni trop froide au point qu'elle entraine
la rcession. (cf. lments thoriques ci-dessous).
Il n'est a priori pas dfini: on attend du candidat qu'il souligne que c'est une interrogation,
notamment sur le plan thorique, finalement consubstantielle la rflexion sur la nature de la
monnaie (question de la neutralit de la monnaie et des conditions dans lesquelles la
dichotomie classique est opratoire ou non), en mme temps qu'il met en avant l'actualit du
sujet: la crise conomique a remis au cur des dbats publics la question de l'inflation et de la
perversion potentielle d'une recherche systmatique de la dsinflation. Cette crise tant en ce
moment principalement europenne, on pouvait imaginer que le la candidat-e choisisse d'y
situer son raisonnement.
Il montre galement la rupture depuis 2007 : acclration de l'inflation sous l'impact des
hausses des cots des matires premires partir de 2006, puis forte dsinflation suite la
crise financire de 2008, faisant apparatre des craintes d'enchainements dflationnistes
Le document 2 figurait la
courbe de Phillips en France
depuis le milieu des annes
1950. On y retrouve la trace des
grandes volutions macros de la
priode et des dbats qui en ont
29
rsult. Une premire priode court du milieu des annes 1950 au dbut des annes 1970.
L'arbitrage inflation chmage dduit de la relation de Phillips (1958) et introduit comme le
chanon manquant de la macroconomie keynsienne par Samuelson Solow (1961), semble
fonctionner plein : en moyenne priode, l'quilibre macro semble s'articuler autour de taux
d'inflation modrs (4 6%) pour un niveau de chmage qui s'quilibre aux alentours de 2%.
La France est un pays plus inflationniste en moyenne que ses partenaires, et maintient en
contrepartie un quasi-plein emploi.
Puis la relation semble se dgrader, et c'est l'entre dans le rgime de stagflation : l'inflation
acclre jusqu' atteindre des niveaux suprieurs 10%, tandis que le chmage s'accumule.
C'est l'occasion pour l'cole montariste de remettre en cause les fondements
microconomiques de la relation de Phillips Solow Samuelson, et l'existence d'une
relation durable d'arbitrage entre chmage et inflation. La rupture de la dichotomie que
signifie la relation de Phillips, ne peut, aux yeux de Friedman et de ses pigones, qu'tre
temporaire et rsulter d'une illusion montaire orchestre par des politiques volontairement
inflationnistes, qui finissent par produire leur propre antidote : l'illusion montaire se dissipe,
les anticipations s'amliorent, et le chmage revient son niveau naturel . Celui-ci a par
ailleurs augment sous l'effet de la rigidification des marchs du travail. La Nouvelle cole
classique de Robert Lucas, Thomas Sargent, Neil Wallace et consorts, radicalisera le trait au
moyen, notamment de l'introduction dans la dtermination d'un quilibre macroconomique
intertemporel, de l'hypothse d'anticipations rationnelles initialement propose par John Muth
(1961).
La priorit de la dsinflation finit alors par s'imposer (la lutte contre le chmage tant ds lors
toute entire associe une lutte contre le chmage d'quilibre et renvoye des politiques
structurelles d'essence microconomique), non sans succs : les taux d'inflation en France sont
ramens en dessous de 3% ds le fin des annes 1980. Cette stratgie est prolonge au travers
de la stratgie de dsinflation comptitive au cours des annes 1990. Il s'agit alors de tirer
la croissance, non plus au moyen de relances intrieures d'inspiration keynsienne,
susceptibles d'tre inflationnistes et dconsidres par l'offensive anti-keynsienne des
montaristes et des nouveaux classiques, mais de vouloir le faire par la composante externe de
la demande globale : il faut gagner en comptitivit pour accrotre le solde commercial. En
systme de changes quasi-fixes (systme montaire europen), la politique macro-
conomique peut concourir la comptitivit en accentuant et systmatisant la dsinflation.
Finalement, dans une troisime phase, au cours des annes 1990 et 2000 une relation inverse
entre chmage et inflation semble rapparatre, autour d'un niveau de chmage d'quilibre
beaucoup plus lev. La dsinflation est acquise, mais la dsinflation comptitive, stratgie
par essence non cooprative, n'a pas rempli son office, et la neutralisation des politiques
macro-conomiques semble avoir pu contribuer l'accumulation du chmage et l'lvation de
son niveau d'quilibre.
30
Les Documents 3 et 4 avaient pour objet d'inciter les candidat-e-s faire le lien entre la
question pose et son actualit au regard de la crise des finances publiques. L'ide est que le
maintien d'une stratgie dsinflationniste dans une priode de faible croissance et de fort
endettement (public, mais pas seulement) peut comporter des risques non ngligeables (une
conomie trop froide ). En l'occurrence croissance conomique et inflation viennent allger
la charge de la dette, de mme que la croissance conomique vient rduire la composante
conjoncturelle des dficits publics.
31
Enfin, les documents 6
et 7 mettent en exergue
la conception
montariste de
l'inflation, qui s'inscrit
dans la tradition de
l'approche relle et de la
Currency school. La
monnaie est neutre, elle
n'est que de l'huile
dans les rouages de
l'conomie , et l'intelligence de l'conomie se fonde sur la prise en compte d'une dichotomie
fondamentale entre sphre relle (marchs des biens, du travail et du capital) et sphre
montaire (march de la monnaie) ;
Mais la monnaie peut tre source de dsordres (rels) si elle est mal gre, et en particulier si
elle est mise en quantit excessive introduisant un bruit inflationniste prjudiciable
l'extraction du signal prix et la
perception de la structure des
prix relatifs. C'est pourquoi la
politique montaire doit se
proccuper de garantir que la
monnaie soit une bonne
monnaie, c'est--dire conserve
son pouvoir d'achat sur les
biens et services. L'inflation est
partout et toujours un phnomne montaire, et la politique montaire doit se donner comme
seul objet la lutte contre l'inflation. Il faut pour cela combattre la tentation des gouvernements
d'utiliser l'inflation des fins de seigneuriage. L'inflation procure en effet des ressources aux
gouvernements de trois manires (doc.7). Le mieux est alors de confier la politique montaire
une autorit qui en soit indpendante.
Outre les lments standards voqus ci-dessus (la controverse montaristes keynsiens)
et son enracinement dans des dbats anciens que la nature de la monnaie, il fallait
videmment convoquer les lments plus rcents.
La littrature conomique, nous l'avons dit, s'est penche de longue date sur la question du
bon niveau d'inflation. Dans un premier temps, Milton Friedman (The Optimum Quantity
of Money, 1969), comparant les services que rend la monnaie et le cot d'opportunit de sa
dtention, recommande l'adoption d'un taux d'intrt nominal nul et d'une inflation ngative,
de sorte que la rmunration des actifs financiers ne relve que du seul niveau du taux
d'intrt rel.
Edmund Phelps (Inflation in the Theory of Public Finance, 1973), relie le dbat la question
du financement des dpenses publiques. Si l'on admet que l'inflation est, de fait, une taxe sur
la dtention de monnaie (de sorte qu'il s'agit de l'mission d'une dette ne portant pas intrt :
ce qu'on appelle le seigneuriage), alors, dpenses publiques constantes, une rduction de
l'inflation implique gnralement une hausse compensatrice d'autres impts (ou du niveau de
32
la dette publique). Le choix de l'inflation optimale peut alors rsulter d'une comparaison entre
les distorsions introduites par les diffrents types de taxes.
Au total, l'inflation ne doit pas tre trop forte : une inflation trop forte suscite une fuite devant
la monnaie qui conduit les agents introduire des mcanismes d'indexation de leurs revenus
sur les prix, exiger la rdaction des contrats das une devise trangre ou de privilgier les
placements en nature. Quand la masse montaire augmente trs rapidement, les prix
augmentent dans des proportions semblables (on parle alors de neutralit de la monnaie). Par
ailleurs une inflation leve s'accompagne d'une grande incertitude qui empche une
extraction correcte du signal prix et rend difficile le calcul des plans optimaux individuels.
Enfin l'inflation est une ponction sur les mnages qui n'ont pas accs des placements
rendements variables et dont les revenus sont mal indexs.
Finalement il est possible de considrer que l'inflation devient excessive lorsque les agents
doivent ncessairement s'en proccuper dans leurs dcisions conomiques.
A l'inverse, l'inflation ne doit pas tre trop faible. Une inflation trop faible voire nulle fait
courir le risque de l'enclenchement d'une trappe liquidit. Keynes avait dj soulign que la
politique montaire devient impuissante quand le taux d'intrt nominal est trs bas. Dans ce
cas les agents n'arbitrent plus entre monnaie et titres, et la prfrence pour la liquidit
l'emporte, si bien qu'une injection de liquidit est sans effet sur l'activit. Comme, par ailleurs,
comme le taux d'intrt nominal ne peut tre ngatif, une trop faible inflation maintient les
taux rels des niveaux incompressibles. Ceci suggre donc une cible d'inflation positive,
loigne de zro pour disposer d'une marge de scurit.
Par ailleurs, les rigidits prix et des salaires la baisse (en raison des cots de catalogue
(Mankiw) ou des cots de ngociation) conduisent faire de l'inflation un mcanisme
privilgi d'ajustement des prix relatifs. Une inflation modre conduit rendre
rationnelles les rigidits nominales (et rompt la dichotomie et la neutralit de la monnaie,
rintroduisant un arbitrage entre inflation et chmage) ; une inflation trop faible interdit les
ajustements de prix relatifs. Un peu d'inflation vaut mieux qu'une inflation nulle. Akerlof,
Dickens et Perry (The Macroeconomics of Low Inflation, 1996 et Near Rational Wage and
Price setting and the Long Run Phillips Curve, 2000) conseillent une inflation comprise entre
1,5% et 4% par an dans les pays dvelopps.
Le cot gnr par une lvation de linflation quilibre les cots de rengociation des prix et
des salaires, et il devient rationnel d'indexer les revenus : les rigidits nominales s'estompent
jusqu' rendre la monnaie neutre, rintroduire la dichotomie et rendre toute politique macro-
conomique incapable de stabiliser le niveau d'activit conomique. Le tenter pourrait au
contraire faire peser le risque du dclenchement d'une spirale inflationniste elle aussi
difficilement contrlable.
33
2.3.5 Problmatique
Le sujet tel qu'il tait pos, et au regard des lments que nous avons rassembls plus haut,
semble appeler une rponse nuance : l'inflation ne doit tre, ni trop leve, ni trop basse.
Il n'y a finalement pas d'optimalit au sens d'une cible qui serait un niveau prcis.
le bon niveau d'inflation ne doit tre ni trop lev (au risque de basculer dans un rgime
d'hyper-inflation difficilement contrlable) ni trop bas (au risque de basculer dans les
enchanement dpressifs caractristiques de la dflation), de manire quilibrer le poids de
la contrainte montaire, et profiter des arbitrages rendus possibles pour un niveau
d'inflation modre entre chmage et inflation, et redonner ainsi des marges de manuvre au
policy-mix.
Un plan pouvait alors s'en dduire logiquement, qui devait respecter l'impratif de la
multiplication des niveaux de lecture.
La question du bon taux d'inflation fait, nous l'avons dit, rfrence un dbat rcurrent
aujourd'hui, sur le fait de fixer pour objectif principal la politique montaire le maintien de
l'inflation autour d'un niveau donn. Ce type de politique est pratiqu par de nombreuses
banques centrales et a t largement discut, voire remis en cause, dans le contexte de la crise
depuis 2007-2008. Ce dbat ne peut tre ignor des candidats, mais les copies ont t dans
leur ensemble assez dcevantes :
Certaines copies sont ainsi passes totalement ct du sujet, en se demandant par exemple
si, la concurrence conduisait un niveau gnral des prix optimal au sens de Pareto.
En fait, les conomistes utilisent des critres d'optimalit bien diffrents, selon le contexte, car
rechercher la valeur optimale d'une variable conomique suppose de dfinir la fois un ou
plusieurs objectifs maximiser et des contraintes respecter. Le dbat sur le bon taux
d'inflation, ou le taux d'inflation optimal porte sur le taux d'inflation adapt , c'est--dire
34
le meilleur taux d'inflation du point de vue de ses implications macroconomiques: faut-il
viser un certain niveau d'inflation, pour minimiser ses effets ngatifs sur l'conomie, ou bien
au contraire le ciblage de l'inflation est-il secondaire et la politique montaire doit-elle se
fixer d'autres priorits ?
Quel que soit le sujet, le premier travail des candidats est de trouver le reformuler de
manire prciser son sens, et pouvoir construire une problmatique adapte, faute de quoi
le risque de concevoir une copie hors-sujet est trs grand. En l'occurrence, la problmatique se
devait d'interroger la notion de bon niveau, et aurait d renvoyer l'arbitrage entre les
dangers d'une hyper-inflation (et de l'excs de monnaie) et ceux de la dflation (et de la
monnaie manquante) et la question des plages de stabilit et d'efficacit de la politique
conomique (dans une vision non instrumentale de l'inflation). De ce point de vue, c'est moins
la question du bon niveau, mais celle du bon rgime d'inflation, du bon intervalle qui tait
pos. Or, une fois bon remplac par optimal, les imptrant-e-s ont trop souvent focalis
sur l'ide que optimal signifiait unique et ont problmatis autour de la question y a-t-il
un niveau optimal unique ?.
- Le deuxime problme rencontr par les candidats vient des connaissances dont ils disposent
en matire de politique conomique et de macroconomie, qui ne sont pas toujours
suffisamment actualises pour traiter un tel sujet de faon satisfaisante. Pour simplifier, un
certain nombre de copies n'taient pas en mesure de rpondre parce qu'elles s'appuyaient
quasi uniquement sur les dbats thoriques antrieurs aux annes soixante, autour de
l'opposition entre les thories librales de l'entre-deux-guerres (modle classique ) et
l'approche keynsienne. Dans cette optique, on ne voit pas vraiment pourquoi viser une
certaine cible d'inflation, puisqu'il faut soit laisser librement le march fixer le niveau des prix
(optique classique) soit accepter qu'un certain niveau d'inflation, variable tout au long de la
courbe de Phillips , et conu comme le prix payer des politiques de relance (optique
keynsienne). On ne peut donc vritablement traiter le sujet muni de cette bote outils
thorique. D'autres copies, plus nombreuses, n'ignorent pas la critique montariste des
politiques keynsiennes, et les dbats autour de la contestation de la courbe de Phillips, mais
restent prisonnires d'une vision dichotomique dans laquelle il existe une frontire tanche,
pour ne pas dire idologique, entre vision librale et vision keynsienne du monde. Or la
question du ciblage de l'inflation est plus complexe, depuis les annes 1970 et les dbats
autour du chmage d'quilibre d'une part, et sur les objectifs de la politique montaire d'autre
part. Les No-keynsiens (comme Edmund Phelps, l'un des premier parler de taux
d'inflation optimal) et montaristes s'accordent en fait sur l'ide qu'on ne peut descendre en-
dessous du chmage d'quilibre par une politique montaire de relance. Elle conduira
immanquablement augmenter l'inflation sans rduire le chmage, avec des consquences
ngatives sur l'ensemble de l'conomie, qu'il convenait de prciser. Dans ce contexte, on peut
reconnaitre la ncessit de maintenir l'inflation un bas niveau, tout l'enjeu tant de savoir s'il
faut se fixer une cible trs restrictive (de l'ordre de 1 % par exemple) ou si une marge plus
grande peut tre fixe sans dommage (de l'ordre de 3 4 %). De la mme manire, aucune
rfrence n'a t faite sur le dbat entre la nouvelle cole classique et la nouvelle cole
keynsienne, qui conduit pourtant identifier une macroconomie des changements de
rgime. Enfin, le rapport avec la crise de la dette n'est au mieux voqu qu'en introduction
35
alors que cette question pouvait sembler au coeur de l'interrogation (faut-il esprer un retour
de l'inflation? Pourquoi s'interroger encore sur ce sujet qui semblait rgl?)
- Enfin, les candidats doivent prendre conscience que pour se prparer tre de futurs
enseignants d' conomie et de gestion, il est essentiel de suivre l'actualit conomique, comme
ils auront s'en servir et la commenter avec leurs lves. Or le dbat sur la politique de lutte
contre l'inflation a pris une ampleur trs nouvelle depuis la crise de 2007-2008. Durant les
annes 1990, la plupart des grandes banques centrales ont adopt une politique de ciblage
d'inflation plutt que les politiques de contrle de la masse montaire, pratiques dans les
annes 1980 et d'inspiration montariste. De nombreuses voix se sont leves pour critiquer
les politiques montaires qui s'taient focalises sur la recherche d'un taux inflation modr,
l'occasion de la crise aprs 2007, et ont soulign les effets pervers de ces politiques durant les
annes 2000 qui ont pu jouer un rle dans l'mergence de la crise et qui sont inadaptes la
sortie de crise. De fait, les politiques montaires ont fortement chang d'orientation entre 2008
et 2010, avec le dveloppement de mesures non conventionnelles (le quantitative easing
par exemple, c'est-- dire l'augmentation massive des liquidits en circulation). S'il n'est pas
attendu des candidats de faire preuve de virtuosit technique concernant les politiques
montaires face la crise, il est en revanche ncessaire qu'ils disposent de rels repres et de
connaissances de base concernant les politiques conomiques pratiques aujourd'hui. Dans un
certain nombre de copies, on ne trouve quasiment aucune mention prcise de ces dbats,
aucune ide du taux d'inflation vis par telle ou telle banque centrale, ce qui met en vidence
un dfaut manifeste de prparation.
Les grandes tapes des cycles conomiques rcents et des dbats thoriques qu'ils ont
aliments (et que nous avons rappels dans le commentaire propos du document 2) sont
galement trs peu connues.
L'utilisation du dossier est galement, dans l'ensemble, assez peu satisfaisante. Deux cueils
taient viter. D'une part, rpondre au sujet sous forme d'une note de synthse des
documents. D'autre part, passer totalement sous silence les lments d'argumentation qu'ils
suggraient. Entre ces deux msusages, il convenait donc de convoquer les diffrents
documents, en procdant leur analyse et en reprant et mettant en vidence les lments
qu'ils apportaient la dmonstration. Il ne fallait videmment pas se contenter, comme trop
d'imptrant-e-s l'ont fait, de dcrire les figures ou de reproduire les lments des tableaux.
C'est la valeur ajoute de l'tudiant par rapport aux documents qui est juge : sa capacit
utiliser de manire pertinente les lments des documents, et sa capacit s'en extraire pour
construire une dmonstration base par ailleurs, pour l'essentiel, sur ses connaissances
personnelles.
36
Comme chaque anne, le jury a galement constat qu'un certain nombre de candidats ne
matrisaient pas toujours les bases de la dissertation. Les candidats doivent s'efforcer de bien
clarifier le sujet dans leur introduction et proposer une problmatique explicite. La dmarche
propose doit tre aise suivre par le correcteur (transitions rdiges clairement, espace
laiss entre les parties et les sous-parties, etc.). Il est recommand d'crire explicitement les
titres de ces parties et sous-parties, pour faciliter le reprage des diffrents niveaux de lecture.
L'orthographe et la grammaire sont par ailleurs trop souvent indignes d'un niveau d'agrgatif.
Le style est parfois aussi trs approximatif, notamment trs (trop) scolaire dans la dfinition
des termes du sujet, prsente comme un catalogue ncessaire, mais parfois indigeste.
L'preuve d'conomie gnrale se prpare srieusement: trop de copies font la preuve d'une
totale absence de prparation. Elle est conue pour permettre aux examinateurs de vrifier la
capacit des candidats se poser une srie de questions mettant en lumire les diffrents
enjeux soulevs par le sujet (mthodologique, thorique, politique conomique, etc.),
illustrs par des exemples pertinents.
Il faut donner une dfinition analytique des termes du sujet dans l'introduction, au lieu de se
contenter de leur sens courant. Tous ces lments conditionnent la problmatique ainsi que le
plan choisi par le candidat pour dvelopper son argumentation. Aussi ne faut-il pas hsiter
travailler particulirement l'introduction qui doit cerner toutes les acceptions des termes du
sujet, les relier entre eux, et justifier ainsi la problmatique retenue.
- De bien analyser les termes du sujet, et de ne pas hsiter en prsenter les diffrents
aspects dans l'introduction. Celle-ci permet au correcteur de prendre la mesure de l'effort fait
par le candidat pour justifier la problmatique retenue, aprs avoir dfini les mots cls du
sujet et explicit les liaisons possibles ;
- D'viter de remplir des pages inutiles, au contenu trop gnral ou hors sujet, pour donner
l'illusion de connaissances ;
37
comme celui-ci, de nombreux autres ne l'ont pas fait.
Au-del de certains auteurs de rfrence pour les grands sujets d'actualit, les candidats
doivent avoir une bonne connaissance de base des thories conomiques, des diffrents
courants et des grands auteurs, et ne pas attribuer l'ide de l'un l'autre. La lecture d'un certain
nombre d'ouvrages de synthse en conomie contemporaine et en histoire de la pense
conomique est indispensable pour tre en mesure d'affronter l'preuve et reste profondment
utile pour rpondre un sujet, sans parler des besoins futurs lis la carrire d'enseignant.
38
TUDE DE CAS PORTANT SUR LA GESTION DES ENTREPRISES ET DES
ORGANISATIONS
1. Les rsultats
cart-type : 2,48
2. Lanalyse du sujet
Ltude de cas avait pour contexte une socit prestataire sous-traitant de services auprs
dentreprises de diffrents secteurs : pharmacie industrielle, biotechnologie, cosmtologie et
agroalimentaire : la socit BIO DIAGNOSTIC. Cette PME de 83 salaris met disposition
de ses clients des comptences et des moyens pour conduire leurs tudes cliniques,
pidmiologies ou marketing.
- La gestion de projet intgrant notamment une rflexion sur le travail en quipe et sur
lvaluation de la performance collective ainsi quune dimension pratique portant sur le
systme documentaire,
- La gestion des carrires et de lintressement comprenant un calcul des primes
dintressement et lanalyse dune situation de communication avec les partenaires sociaux,
- Laccompagnement du changement qui rsultait de la mise en uvre dune
communaut de pratiques au sein de BIO DIAGNOSTIC.
Dans la premire partie du premier dossier, il tait demand au candidat de raliser une
prsentation schmatique du projet Monitoring permettent didentifier les rles des diffrents
intervenants, de formaliser les procdures respecter et de reprer les documents utiliser
lors des essais cliniques. Le candidat tait en outre invit apporter des amliorations au
processus existant.
39
Une grande majorit de candidats nont pas trait cette question et moins de 5% des candidats
ont propos un document de suivi rellement exploitable. Dautres ont perdu un temps de
travail pourtant prcieux concevoir sur plusieurs pages des reprsentations schmatiques
inexploitables.
Les travaux suivants portaient sur le travail en quipe et la performance collective des quipes
projet. Trs peu de candidats ont trait lapproche thorique de la performance collective en
mobilisant des concepts et des auteurs pertinents et surtout actuels. Sur le plan pratique, peu
de candidats ont formul des propositions intressantes et recevables concernant la gestion et
lvaluation de la performance des quipes projet. Les rponses sont restes sur le plan des
gnralits et nont que trs rarement t ancres dans la ralit contextuelle des quipes
projet.
Dans la deuxime partie de ce dossier, le candidat tait conduit sinterroger sur le partage
des documents de travail gnrs par les projets monitoring. Pour cela, il lui tait demand
daccompagner la mise en place dune nouvelle gestion documentaire en mobilisant les outils
de base de la gestion lectronique des documents.
L encore, une trs petite minorit de candidats ont trait la dimension pratique de la question,
et les outils proposs, comme le rfrentiel documentaire, taient pour la plupart dpourvus de
caractre oprationnel.
Pour lensemble des travaux demands dans ce premier dossier, les candidats ont
manifestement prouv des difficults se placer dans la posture dun directeur administratif
disposant dune expertise technique suffisante pour laborer des outils de gestion
administrative rellement utiles. Beaucoup trop de candidats ont tmoign travers ce dossier
de leur incapacit concevoir des documents intgrant des tableaux ou des matrices simples.
Nous rappelons aux candidats que les travaux demands sinscrivent toujours dans un
contexte donn et que leur ralisation doit tre apprhende avec pragmatisme et bon sens.
Les candidats doivent donc se demander quels sont les objectifs du travail demand, quel est
le destinataire de la production ralise et en quoi elle lui sera utile pour sa prise de dcision.
Le deuxime dossier sur la gestion des carrires et de lintressement tait centr sur la mise
en place dun plan d'pargne pour la retraite collectif (PERCO) BIO DIAGNOSTIC. Aprs
avoir prsent les risques lis au plafonnement de carrire, le candidat devait calculer le
montant des primes dintressement avant de prsenter les arguments opposer au point de
vue des partenaires sociaux dans le but de parvenir un accord de mise en place du PERCO.
Les candidats ont trs souvent abord la question du plafonnement de carrire en termes de
motivation et dimplication individuelles, ce qui leur permettait de mobiliser les auteurs et les
thories de la motivation qui occupent souvent une place prpondrante, pour ne pas dire
hgmonique, dans leurs fiches auteurs.
Aucun candidat na t capable de chiffrer le montant exact des primes dintressement. Il est
dailleurs surprenant de constater que beaucoup de candidats se sont contents de prsenter
40
leurs rsultats sans les faire prcder des calculs et des explications qui auraient permis au
jury dapprcier le raisonnement suivi et dvaluer la qualit du travail fourni.
Sur ce point particulier, une majorit de candidats nont pas saisi le sens et la porte de cette
question pourtant explicite. En effet, ces candidats se sont limits le plus souvent un
descriptif du produit PERCO, ignorant par l mme la ncessit de prendre en compte les
arguments des partenaires sociaux. Rappelons que le candidat gagnera toujours sinterroger
au pralable sur les enjeux et lutilit du travail demand, sans quoi la rponse risquera fort
dtre dconnecte de tout contexte.
Dans un deuxime temps, le candidat devait prendre le recul ncessaire lanalyse de cette
situation de communication. Dans leur trs grande majorit, les candidats ont rvl leur
incapacit mobiliser des outils notionnels et mthodologiques permettant dtudier une
situation de communication.
Ainsi, le contenu des interventions proposes par les candidats ntait que trs rarement
structur et la dimension notionnelle de la question encore plus rarement matrise.
Cette anne encore, malgr nos recommandations formules les annes prcdentes, les
candidats ont trs majoritairement choisi dexploiter des connaissances ordinaires et des
auteurs gnralistes dont les thories sont souvent ramenes quelques ides cls trs
certainement extraites de modestes fiches auteurs.
Invitablement, comme sils perptuaient une tradition, une majorit de candidats ont
mobilis tort les auteurs jugs incontournables : Abraham Maslow, Elton Mayo, Octave
Glinier, Victor Vroom
Les connaissances techniques sont trop souvent superficielles et manquent cruellement de bon
sens. Les outils proposs sont dconnects de la ralit et rvlent une exploitation peu
approfondie des annexes.
41
Les questions font certainement lobjet dune lecture trop rapide, ce qui entrane des rponses
incompltes voire inappropries. Quand elles sont pertinentes, les rponses restent trs
partiellement bauches et les documents venant lappui de la proposition sont souvent
incomplets et inexploitables en ltat. Encore une fois, il apparat que les candidats ne
sinterrogent pas suffisamment sur la finalit ni sur lintrt de loutil ou du document
demand.
Seul un trs petit nombre de copies ont rvl des erreurs de syntaxe, de grammaire et un
vocabulaire inappropri.
Les consignes nonces dans le sujet nont pas toujours t respectes et les rponses
apportes ne correspondaient pas, quant leur forme, ce qui tait demand. Le jury invite
une nouvelle fois les candidats tablir des distinctions de forme entre une note de synthse,
un rapport, un compte rendu, un tableau de bord, une grille danalyse, un plan daction, etc.
Comme lanne prcdente, certains candidats ont propos une introduction sapparentant
une synthse du contexte de la mise en situation. Au regard des difficults lies la gestion
du temps de composition, le jury estime que cette pratique est inopportune.
En revanche, le jury rappelle que les rponses doivent tre ncessairement structures et que
leur qualit dargumentation doit tre privilgie par les candidats. En effet, elles constituent
pour le jury lunique vecteur dapprciation des capacits de rflexion du candidat.
42
Conseils aux candidats
Les candidats doivent connaitre parfaitement le rfrentiel de lpreuve pour une meilleure
matrise des comptences attendues.
Compte tenu de la dure de lpreuve, les candidats doivent tre capables destimer le temps
quils vont consacrer chacun des dossiers et dvaluer le temps moyen de ralisation des
travaux demands. Cette aptitude ne peut sacqurir que par lexprience, ce qui suppose un
entranement rgulier ce type dpreuve dans les conditions du concours.
Les candidats prteront une attention particulire aux consignes donnes pour en saisir le sens
et la porte. Pour optimiser leur rponse, ils doivent toujours se demander si leur production
(note, rapport, grille, tableau) sera comprhensible et donc exploitable par son destinataire.
Les candidats veilleront apporter des rponses prcises et prsenter des propositions
oprationnelles pouvant tre mises en uvre efficacement dans lentreprise plutt que de
suggrer des pistes gnrales sans contextualisation.
Il est indispensable de lire rgulirement la presse et les revues spcialises dans les domaines
de la gestion et du management pour identifier les thmes dactualit et reprer les apports
rcents. De telles lectures devraient permettre aux candidats de se distinguer en mobilisant de
manire pertinente des thories et des auteurs rcents au ct des thories et auteurs
consacrs, ce qui implique videmment la matrise dune littrature de base en sciences de
gestion, thorie des organisations, communication, GRH et psychosociologie.
Les manuels fondamentaux sur ces sujets permettent en effet la matrise des repres et
concepts de base auxquels les sujets font immanquablement rfrence. Ceci dit, les candidats
gagneront l encore en diffrenciation par une lecture mthodique des textes originaux des
auteurs majeurs plutt que par une lecture slective douvrages de synthse.
Les candidats doivent imprativement matriser les outils de base des sciences de gestion
comme indicateurs, tableau de bord, plan de communication, outils statistiques de base utiles
au traitement des donnes quantitatives pour en extraire des informations pertinentes et
significatives.
43
TUDE DE CAS PORTANT SUR LA GESTION DES ENTREPRISES ET DES
ORGANISATIONS
1. Rsultats densemble
Moyenne 7,1
Ecart-type 3,1
Les 21 places au concours devraient tre attribues des candidats ayant une relative matrise
de cette preuve doption.
2. Analyse du sujet
Ltude de cas de loption B porte en 2012 sur un groupe dassurance mutualiste. LUnion de
Groupe Mutualiste ENTIS propose des services de support administratif destination des
dirigeants des mutuelles membres de lUnion de Groupe Mutualiste : formation des lus,
contrle interne, mise en place doutils statistiques et dactuariat, services de comptabilit /
finances, gestion des ressources humaines, service juridique, missions de secrtariat,
gouvernance.
44
au secteur de lassurance et de la mutualit ; les candidats devaient, en particulier, mobiliser
les outils doptimisation de portefeuille de placement.
Par contre, il est surprenant de voir aussi peu de candidats capables de proposer une
adaptation du tableau de bord prospectif au secteur des mutuelles ; dailleurs, beaucoup
dentre eux confondent tableau de bord de gestion et tableau de bord prospectif.
Aucun candidat na relev lintrt dun tel outil pour permettre un dialogue de qualit entre
les dirigeants et les administrateurs lus par les adhrents, dans sa phase de conception
comme dans sa phase dexploitation.
Par contre, les outils techniques doptimisation de portefeuille ne sont pas du tout matriss
par les candidats.
45
DOSSIER 3 : Restructuration des SCI de lUGM ENTIS
Le traitement de ce dossier est trs dcevant. Le nouveau rglement CRC 2004 01 semble
inconnu des candidats ; trop peu dentre eux ont vu quil sagissait dune fusion lenvers de
socits sous contrle distinct, imposant que les apports soient valoriss la valeur
comptable. Le rgime fiscal de faveur est galement inconnu des candidats.
Seulement 15% des candidats sont capables de traiter correctement une simple augmentation
de capital.
Les candidats doivent intgrer que la comptabilit des socits fait partie du programme de
lagrgation.
A partir des lments leur disposition, les candidats ont t capables de dterminer le
primtre de combinaison mais ont t incapables de traduire en critures comptables les
retraitements exigs pour prsenter le bilan combin de lUGM ENTIS (immobilisation par
composants, cart dacquisition).
Globalement, on peut dire que les candidats sont insuffisamment prpars pour cette preuve.
Malheureusement, trop nombreuses sont les copies droulant des calculs non justifis, des
commentaires mal matriss ou incohrents, mis bout bout sans logique apparente et qui, de
plus, ont souvent une prsentation nglige avec une expression approximative, voire un style
tlgraphique et une orthographe incorrecte.
Ces erreurs ou ces dfauts sont souvent rvlateurs dune difficult communiquer
correctement par crit, dun manque desprit de synthse et dun dfaut de connaissances
fondamentales dans les diffrentes matires qui composent la gestion des entreprises et
organisations.
46
Une tude de cas faisant appel des techniques parfois labores exige la maitrise de ces
techniques jointe la comprhension de leur usage dans le contexte du cas. La rsolution
purement chiffre est un pralable toute discussion mais elle est loin dtre suffisante.
- Prsenter les calculs sous forme de tableaux en dtaillant les raisonnements mobiliss ;
47
TUDE DE CAS PORTANT SUR LA GESTION DES ENTREPRISES ET DES
ORGANISATIONS
OPTION C : MARKETING
1. Rsultats densemble
Nombre de candidats prsents : 214 cette anne contre 158 en 2011 et 171 en 2010 alors
que le nombre de postes passe de 24 15. Cette situation a pour consquence immdiate le
passage de la barre dadmissibilit de 6,91 en 2011 8,83 en 2012.
2012
2011 2010
MOYENNE 6,18 6,4 6,8
ECART 2,7
TYPE 2,6 2,8
NOTE MINI 0 0,5 0,5
NOTE MAXI 12,5 12,5 13,0
MODE 6 6 8,0
MEDIANE 6 6,5 7,3
NB (hors CB) 214 156 168,0
<5 59 27,57% 36 23,08% 37,0 22,02%
[5, 10[ 131 61,21% 104 66,67% 109,0 64,88%
[10, 14[ 24 11,21% 16 10,26% 22,0 13,10%
>=14 0 0,00% 0 0,00% 0,0 0,00%
Total - 100,00% - 100,00% - 100,00%
Cette anne la dure de lpreuve crite de spcialit est passe de 7h 5h. La moyenne des
copies est encore en chute (6,18). Cette chute de la moyenne trouve toujours sa source dans
laugmentation des copies trs incompltes ou faibles (le mode passe de 8 en 2010 6 en
2011 et 2012). Comme les annes prcdentes, lexploitation des donnes quantitatives est
trs insuffisante et rvle des lacunes importantes dans le domaine du quantitatif et des
tudes. Avec un cart type de 2,7 la dispersion des notes est stable par rapport 2011.
Le poids des copies trs faibles (note < 5) est en hausse de 4 points. Avec 61,21 %, le
deuxime groupe de note reste trs majoritaire mais en baisse. Enfin, le troisime groupe de
copies reste minoritaire seules 5 copies sont 12 et plus. Il ny a toujours pas de copie trs
satisfaisante (note > 14).
48
2. Analyse du sujet
LMENTS DE CORRIG :
Le jury attendait que le candidat commence par dgager les lignes dvolution du march
htelier, afin de contextualiser lanalyse des politiques de gamme et de marque du groupe
Accor. Le march de lhtellerie est sujet des mouvements permanents qui se concrtisent,
notamment par un renouvellement acclr des concepts hteliers et des offres de services.
Le jury attendait que le candidat dfinisse les concepts de marque et de gamme, et pose la
problmatique de la contribution des marques et des gammes la cration de valeur de
lentreprise. Cela soulve la question du capital marque i.e. ensemble des associations et des
comportements qui permettent aux produits marqus de raliser des volumes de vente et des
marges plus importants que ceux quils pourraient raliser sans la mention de cette marque.
Le groupe Accor segmente de plus en plus son offre pour prendre en compte la multiplicit
des besoins. Aujourdhui, la diversit des marchs mondiaux et des attentes des clients
loblige crer une large gamme de produits et services. Chacun doit pouvoir trouver la
formule et le lieu qui lui convient en fonction de son besoin et de son budget. Accor a
entrepris une dmarche de dynamisation des produits et services associs.
49
- trs conomique, conomique, milieu de gamme ou haut de
gamme avec une prsentation standardise systmatique ou
approche dindividualisation des sites
Lenjeu pour Accor est donc la gestion dun portefeuille de marques large couvrant cette
gamme large de produits. Lenjeu est de parvenir grer ce portefeuille de marques avec des
images suffisamment identifiantes et diffrenciantes. Le risque est une dispersion entre
marques, notamment sur le segment conomique o Accor gre la fois des marques
internationales ou locales.
Fort dun portefeuille de marques allant du luxe lconomique, Accor est prsent sur les
cinq segments de march. Accor a dvelopp un portefeuille de marques complmentaires :
50
Depuis hotelF1 en France, Motel 6 aux Etats-Unis et Etap Hotel sur le trs conomique, en
passant par Ibis et all seasons sur lconomique ou Novotel et Mercure pour le milieu de
gamme, jusqua Pullman et MGallery sur le haut de gamme et Sofitel sur le luxe. Avec une
segmentation trs fine, le groupe est bien arm pour rpondre aux attentes toujours plus
prcises des clients. Il faut cependant renforcer les marques pour quelles dgagent davantage
de personnalit. Cela exige quelles soient plus offensives dans leur communication, plus
audacieuses dans leur design et plus innovantes dans leurs offres de services. Au cur de la
stratgie du groupe, elles sont le fer de lance de la cration de valeur de lentreprise.
Ibis est la premire contributrice aux rsultats du groupe Accor. Dans un march de
lconomique domin par le critre du prix, elle a un supplment dme et une chaleur que les
clients lui reconnaissent. Ce travail sur les marques doit crer une relation affective avec le
client qui dpasse la simple fonctionnalit et le prix. Lobjectif est galement financier, car
des marques fortes inciteront les franchises et les investisseurs immobiliers rejoindre le
groupe.
Sofitel a su simposer comme un acteur reconnu sur le luxe, en revisitant en profondeur toutes
les facettes de son offre, en purant son rseau et en adoptant de nouveaux codes de
communication.
Pullman est une rfrence sur le march trs fort potentiel des congrs et des sminaires.
1.2. Dgagez les lignes de force, les volutions et valuez la performance du groupe dans
ces domaines.
Le capital marque rsulte de cinq facteurs qui augmentent ou diminuent la valeur attribue
aux produits ou services par lentreprise ou ses clients :
(2) : notorit
51
(3) : qualit perue
- marque comme produit (fonctions remplies par le produit, attributs, rapport qualit /
prix, usages, utilisateurs, pays dorigine)
On peut attendre du candidat quil mette en avant que la dcision du PDG est une rponse
des enjeux identifis dans les questions 1.1. et 1.2. 4 points peuvent tre nots ; cest une
dcision qui permet
- davoir des marques mieux adaptes aux spcificits locales, et plus flexibles,
On peut attendre que le candidat commence par prsenter les outils classiques de la
distribution htelire : agence de voyages, tour-operateurs, mais aussi rseau de franchise.
Toutefois le dossier documentaire, exclusivement consacr la vente en ligne, indiquait
clairement que cest dans cette direction quil fallait se diriger principalement.
Les ventes lectroniques htelires se font soit hors lInternet (avec les GDS, Global
Distribution System, pour ce qui concernent principalement les agences de voyages) soit sur
le Net.
52
On attend du candidat quil mette en vidence:
La probabilit dtre complet est trs faible en ltat de la frquentation. Il faut envisager des
actions pour augmenter la frquentation.
Donc la probabilit de dpasser le seuil de rentabilit est de lordre de 40% ce qui est trs peu.
En plus de dvelopper la frquentation, il convient damliorer la profitabilit.
Soit il est calcul directement partir des donnes moyennes = 75 x 55 = 4125 bien en
dessous de lobjectif 5000 .
Soit, et cest mieux, il est calcul partir de la loi Normale. Si la distribution suit une loi
normale, il y a 95% de chance pour que le REVPAR soit compris dans lintervalle suivant
(moyenne et + 2 cart types) :
53
On voit bien que lessentiel de la distribution va se situer entre 2000 et 6000
Lautre intervalle significatif est et + un cart type, il couvre les 2/3 de la distribution. Dans
notre cas (3025, 5225).
224. La note devait prendre en compte les donnes ci dessus ce qui supposait de les avoir
calcules
Lobjectif en termes de CA est atteint avec une location moyenne de 90 chambres au mme
tarif, ce qui reste loin des 120 chambres disponibles.
227 Lanalyse du graphique fourni en annexe permettait de vrifier que loptimum correspond
lintersection des droites de contrainte a et c soit les rservations moins de 5 jours et les
rservations plus de 20 jours. Desserrer ces deux contraintes pour atteindre la 3ime b (les
rservations entre 5 et 20j permettrait daugmenter encore loptimum, sachant que la marge
reste de 3 chambres au plus.
54
La rsolution du programme dual permet daller plus loin (non demand ici mme si cet
exercice relve des attendus de lagrgation dconomie gestion).
Programme dual
Compte tenu du fait quelles ne sont pas satures, les contraintes b et d on un prix fictif
nul, on en dduit partir du programme dual que la valeur de a = 192 et c = 48. Donc cest la
contrainte a qui est la plus intressante desserrer, il est trs intressant daugmenter la part
des chambres rservation courte, puis celle des chambres rservation trs longue.
Attention la notion de prix fictif est discutable et doit tre utilise avec prudence.
2.3 Dans quelles mesures les outils classiques du yield management peuvent-ils tre
utilement appliqus au chanel management (optimisation des ventes par canaux de
distribution) en htellerie ?
- De mettre en place une grille tarifaire (politique de prix diffrencis donc) pour les
chambres. La grille repose sur le willingness to pay (on pourrait dire quil sagit du
segmentation par lasticit prix).
- De grer la demande partir de cette grille en ouvrant ou fermant les classes
tarifaires en fonction de prvisions fines de la demande, y compris en pratiquant la sur-
rservation probabilise, overbooking, pour anticiper les no shows (clients ne se
prsentant pas malgr leur prise de rservation).
- De lisser les pointes de demande en tentant de dplacer la demande excdentaire des
priodes de forte demande vers les priodes de faibles demande : grce un tarif relativement
dynamique dans le temps et lencadrement des conditions de ngociations commerciales
avec les groupes (tour-operateurs, sminaires,).
Ces principes de yield management tant pos on attend que le candidat comprenne, et
explique, que lhtelier doit intgrer la gestion de son circuit de distribution dans son yield
management. En effet la monte en puissance des cots de distribution rend loptimisation un
peu plus complexe encore : supposons que lhtelier utilise deux tarifs ( affaires : 120
euros, loisirs : 100 euros), quil ne reste une seule chambre disponible la vente et que le
systme de prvision montre que la demande venir reste effective. Le yield imposerait de
fermer la classe tarifaire loisir pour rserver la chambre un client affaire (puisquon est
quasi certain de vendre la chambre, mieux vaut la vendre 120 euros que 100). Toutefois cette
logique peut tre remise en cause selon le canal de distribution par lequel cette chambre sera
vendue : lhtelier prfrera vendre sur son propre site Internet un client loisir que sur
Expedia un client affaire avec 25% de commission.
55
On le voit en plus des classes tarifaires, loptimisation dans la gestion de linventaire de
chambre exige de prendre galement en compte les canaux de distribution et les taux de
commission associs (donc ouvrir ou fermer tel ou tel canal en fonction des prvisions de
ventes).
Dune part pour un tablissement htelier lappartenance un groupe donne accs aux outils
de distribution lectronique de ce dernier (accorhotel.com, le systme Tars.) : puissance du
rfrencement, largeur et complmentarit de loffre,. pour un cot rduit.
Dautre part, pour un tablissement htelier (qui, en principe, gre lui-mme sa politique de
prix, de distribution) la puissance du groupe htelier peut permettre damliorer le rapport
de force lors de la ngociation des conditions avec les e-distributeurs :
On le voit outre la baisse des taux de commissions, face des distributeurs de plus en plus
puissants la force dun groupe htelier peut sauver le yield management de ses htels.
56
LAnnexe 13, Sofitel vise souligner le nombre des services priphriques et leur
spcialisation en fonction du contexte de lhtel. Ici, le sofitel est un htel de tourisme de luxe
au centre de Paris.
lments de rponse :
Sur les marchs matures la diffrenciation sur le service principal ne suffit plus et les
entreprises utilisent les services priphriques pour se diffrencier et gnrer de la marge sur
des activits moins concurrentielles que le segment principal.
Autre piste du CRM, proche de la prcdente, le prix de la chambre joue sur le nombre de
clients attirs, les services priphriques visent valoriser au mieux son passage (stratgie
intensive), la fidlisation ntant pas toujours lobjectif induit, mais elle fait partie dune
stratgie intensive.
Avoir une ide prcise du consentement payer au del du prix principal (qui est toujours une
part limite du prix principal).
Avoir une hirarchie des services correspondant au type de clientle (ex dans nombre
dhtels, visiblement, la bibliothque, la salle de jeu ou le spa ne correspondent pas des
consommations courantes des clients).
Souvent la diffrence se fait avec les services que lentreprise inclut dans le prix principal
(Parking, bagagerie, wifi, etc.)
La conclusion pouvait porter sur limportance de la qualit du service principal qui ne doit pas
souffrir du dveloppement de services priphriques souvent coteux.
57
Annexe 14
Idem pour les insatisfaits qui sont aussi nombreux en part relative tre fidles ou infidles.
lments de rponse :
Question difficile : Lannexe montre que la satisfaction ninduit pas statistiquement la fidlit
sur ce march, il y a donc une ou plusieurs variables exognes. Le recours aux modles tait
ncessaire, mais avant il convenait de diffrencier les concepts de satisfaction et
dinsatisfaction et de diffrencier les formes de fidlit (comportementale / calcule /
attitudinale (prfrence, attachement profond la marque) et de prendre en considration les
dimensions fonctionnelle / hdonique
Les bons candidats se sont pos la question htel ou chane ? qui le client est-il fidle,
lhtel, la marque, au distributeur ?
Part des clients one shot , tourisme, affaire, manifestation Mme satisfaits ils nont
aucune raison de revenir, sauf si la question porte sur la chane.
58
Conseils aux candidats
La dmarche de rsolution dun cas passe par une exploitation des annexes qui situe la
rflexion du candidat dans la dynamique de lentreprise analyse. Lexploitation des annexes
met aussi en vidence certaines limites du cas, en particulier le reprage informations
manquantes. partir de l, le candidat doit sefforcer de mobiliser les modles et techniques
du marketing (en les citant) pour rpondre la question en proposant si ncessaire des tudes
complmentaires. Lorsque plusieurs approches ou techniques sont possibles, il convient
videmment de les citer et de justifier son choix.
Dans tous les cas il est inutile de paraphraser les annexes, le jury les connat, mais signaler
habilement ce que lon a su en tirer est un moyen de prouver sa comprhension du cas tout en
restant au plus prs de sa rsolution.
Le refus, trs frquent de la part des candidats, daborder les parties quantitatives donne un
trs mauvais signal au jury, il est lorigine ces dernires annes de la baisse gnrale des
notes. Traiter cette partie convenablement fait lvidence la diffrence.
Il convient ensuite dtre en mesure de passer de la thorie laction, mais une action
raisonne et taye par les bases thoriques, en aucun cas une improvisation.
En effet, les candidats ne doivent en aucun cas oublier que les cas proposs posent problme
des experts du domaine qui sont dans le mme temps des experts de lentreprise concerne. Il
convient donc de savoir rester humble et contingent dans ses propositions. Trop souvent les
recommandations prennent la forme de catalogues de mesures sans cohrence vritables, pas
toujours adaptes lentreprise et trs rarement budgtes.
59
TUDE DE CAS PORTANT SUR LA GESTION DES ENTREPRISES ET DES
ORGANISATIONS
1. Rsultats densemble
Moyenne 8,01
cart-type 3,9
6
5
4
3
2
1
0
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Note 14............................................................ 3
Cette anne, 25 candidats ont compos. Ce nombre identique la session 2011, ce qui
constitue une stabilisation, au regard de la baisse tendancielle constate les annes
antrieures : 2010 (28 candidats), 2009 (30), 2006 (54) et 2003 (75).
60
Ce faible nombre de candidats rend dlicat lexploitation des statistiques en pourcentage.
La moyenne des notes obtenues (8,01) est dans la fourchette basse des moyennes obtenues ces
dernires annes : 8,61 en 2011, 9,25 en 2010, 9,15 en 2009, 7,40 en 2008, 6,22 en 2007.
Lcart type (3,9) est comparable lanne prcdente (4,1). Il tait de 3,52 en 2010, 3,23 en
2009, 3,46 en 2008, 3,24 en 2007, 5,3 en 2006.
La note de la meilleure copie (15,25) est trs proche de celle de lanne passe (15,20) et
galement dans la fourchette des annes prcdentes : cette note tait de 17 en 2010, 14 en
2009 et 2010, 15 en 2007 et 17 en 2006. La plus basse note (0,75) fait partie des notes les plus
basses obtenue ces dernires annes : 1,4 en 2011, 4 en 2010, 1,5 en 2009, 1 en 2008, 0,5 en
2007, 1 en 2006.
On constate donc une trs lgre baisse des prestations des candidats, autant sur la moyenne
que sur la rpartition des notes. La rduction de la dure de lpreuve de 7 heures 5 heures
naffecte pas sensiblement les rsultats, ni la hausse ni la baisse, le cas soumis ayant t
adapt la rduction horaire.
Le sujet dcrit 2012 traitait dun projet de portail de services en ligne destination
dentreprises de laronautique appartenant un mme ple de comptitivit. Le sujet invitait
les candidats analyser les modes de pilotage possibles du projet et tudier les conditions de
retombes favorables pour les entreprises utilisatrices des diffrents services en ligne. Les
candidats devaient galement analyser les solutions techniques possibles pour la mise en place
dun systme dauthentification efficace daccs aux services et le dveloppement dune
solution de gestion du cycle de vie du produit.
Aucun des trois dossiers ntait spcifiquement discriminant puisque les moyennes des trois
dossiers sont homognes. Plus du quart des candidats ne traitent pas au moins lun des trois
dossiers. Le jury rappelle aux candidats que ne pas traiter un dossier les dfavorise forcment,
puisque ce sont les profils quilibrs qui sont valoriss.
61
Dossier 1 : Pilotage du projet et gestion des connaissances
Le dossier 1 invitait les candidats analyser la gouvernance dun projet atypique par la
diversit et la multiplicit des partenaires, ainsi que les contenus concerns. Une analyse des
cots du projet, des motivations au recours la sous-traitance, ainsi qu la tarification des
utilisateurs taient demandes. Les candidats ont eu raliser des calculs de gestion simples
sur la base des cots estims des diffrents lots du projet ainsi que sur lanalyse des rponses
appel doffre par les diffrents prestataires potentiels. Les scnarios de tarifications faisaient
galement appel des principes fondamentaux de gestion mais ont souvent t mal justifis
par les candidats qui nont pas vritablement construit les scnarios attendus.
Les questions poses dans le dossier 2 invitaient le candidat proposer des solutions pour
reprsenter les donnes de gestion des accs au portail et tudier sa mise en uvre
technique. Le jury attendait une reprsentation des donnes laide dun schma conceptuel
des donnes, ce que trs peu de candidats ont fait. Concernant les solutions techniques, le jury
regrette que certains candidats ne matrisent pas des technologies telles que LDAP et VPN.
Le dossier 3 a t trait par 22 candidats sur 25, pour une moyenne de 7,4/20.
partir dun existant formalis et dun schma relationnel dune solution de gestion du cycle
de vie des produits (PLM), ce dossier demandait de rdiger des requtes SQL, de proposer un
diagramme de classes, de coder une mthode puis de prsenter larchitecture logicielle.
Trs peu de candidats ont t capables de raliser un diagramme de classes alors que les
donnes taient fournies via le schma relationnel. En outre, le jury rappelle que les standards
de modlisation doivent tre respects (la modlisation UML1 a t abandonne en 2004 au
profit de la modlisation UML2).
62
Les concepts objets ne sont pas matriss par certains candidats. Le jury a regrett quaucun
dentre eux nait correctement rpondu la question portant sur la dfinition des classes (par
exemple la notion de classe abstraite nest pas matrise). Un manque de comptences
techniques est noter, par exemple sur lincapacit replacer les composantes dune
plateforme de dveloppement dans un schma darchitecture. Enfin, lors de linterprtation
dun schma relationnel, le jury a constat que certains candidats ne matrisaient pas la notion
dintgrit de domaine, vues les remarques formules sur la prsentation du schma
relationnel.
Une trs large majorit des copies offre une prsentation correcte. Le jury a apprci les
copies au style grammatical et lorthographe corrects, ce qui nest pas le cas de toutes les
copies.
Le jury indique que les candidats nont pas besoin de rcrire les questions de lnonc dans
leur copie. Concernant la rdaction dune introduction gnrale ltude de cas, celle doit tre
concise et ne doit pas tre une paraphrase du dossier. Au contraire, cette introduction doit
permettre de problmatiser le cas et, pourquoi pas, de faire un lien avec lactualit du thme.
Un effort de lecture des questions est demand aux candidats car certaines rponses du dossier
2 ne rpondaient pas la question demande, mais une autre question du mme dossier.
Comme chaque session, il est rappel aux candidats quil sagit dun concours de
recrutement denseignants dont lexpertise dans leur champ disciplinaire fera rfrence, mais
qui doivent galement avoir les comptences attendues dans le domaine de la didactique de
leur discipline. De ce fait, le jury attend des candidats des qualits dargumentation et dans la
production des rsultats.
De faon plus gnrale, le jury estime que tout-e candidat-e doit tre exemplaire en matire
de qualit de la prsentation et de qualit de la rdaction.
63
PREUVES ORALES DADMISSION
64
LEON PORTANT SUR LE MANAGEMENT ET INTERROGATION
PORTANT SUR LA COMPETENCE AGIR EN FONCTIONNAIRE DE
LTAT ET DE FAON ETHIQUE ET RESPONSABLE
cart-type
5 note < 8 43
8 note < 10 20
10 note < 14 22
Note 14 11
Sur 117 candidats interrogs, 33 (soit 28.2%) ont obtenu la moyenne. 11 prestations (soit
9.4%) peuvent tre considres comme trs satisfaisantes, avec une note suprieure ou gale
14. A l'inverse, c'est entre 5 et 8 que se situe l'effectif le plus important, avec 36.7% des
candidats.
65
La session 2012 a t marque par l'introduction d'une nouvelle preuve de management des
entreprises et des organisations, dont voici, pour mmoire, le rappel des principales
caractristiques :
3. Sujets proposs
La nouvelle preuve n'a pas fondamentalement chang la nature et la formulation des sujets.
Cette anne encore, ces derniers ont t d'une grande diversit, avec le souci d'un ancrage qui
soit la fois thorique et factuel.
1. L'expos :
L'expos fait l'objet d'une double valuation, dabord au niveau scientifique et thorique,
ensuite au niveau didactique et pdagogique.
a. Sur le plan scientifique : De manire gnrale, le jury tient d'abord rappeler que
la dimension acadmique reste prpondrante dans l'valuation finale, et que cette preuve
continue de reposer sur une bonne matrise des thories et des pratiques du management. Les
sujets proposs privilgient donc des objets de recherche rcents dans le domaine des sciences
66
de gestion, afin de mesurer l'aptitude des candidats intgrer ces problmatiques nouvelles
leur rflexion. Il en sera de mme dans l'avenir.
Dans les faits, trop d'exposs se sont une nouvelle fois limits l'nonc de thories gnrales
et prouves, sans vritable dveloppement, et sans que le lien au sujet ne soit toujours
clairement tabli. Mis part quelques prestations de trs bonne qualit sur le plan scientifique,
le jury a dplor ce manque de culture en management des organisations d'une majorit de
candidats. Encore une fois, le changement dans la nature de l'preuve ne modifie en rien le
niveau d'exigence du jury ce niveau, et c'est l'objet de l'tat de l'art que d'y rpondre.
Dans de trop nombreux cas, le sujet n'a pas t bien cern, faute d'un questionnement suffisant
des concepts ou d'un manque de lien entre les diffrents termes du sujet. De mme la question
de son actualit n'a t que trop rarement pose, la problmatisation est reste de fait assez
gnrale et donc inoprante.
Cela a conduit un dsquilibre important dans la gestion du temps : Dans la trs grande
majorit des cas, la seconde partie de l'expos a t sacrifie et s'est limite moins de 5
minutes. Sur le fond, elle s'est le plus souvent borne la prsentation d'une fiche
pdagogique souvent surcharge et le plus souvent illisible pour le jury. Ce dernier rappelle
que cette fiche pdagogique n'est absolument pas exige, et ce d'autant moins qu'elle ne fait
pas l'objet d'une vritable exploitation par le candidat.
67
De mme, le jury a observ un manque d'articulation et de cohrence entre les parties
scientifique et didactique. Plutt que de "descendre" de l'tat de l'art au rfrentiel, de
nombreux candidats sont partis du rfrentiel, se laissant ainsi enfermer dans un contenu
rducteur, trs loin du niveau exig sur le plan acadmique. Trop polariss par le rfrentiel,
ces candidats se sont galement laiss enfermer dans une entre unique dans ce dernier, alors
que plusieurs entres pouvaient tre possibles. Le jury aurait d'ailleurs souhait que le
candidat envisage ces diffrentes hypothses, avec un traitement pdagogique diffrenci,
cela n'a t que trs rarement le cas.
c. Sur le plan de la forme : Il semble que le nouveau format de l'preuve ait conduit
un certain relchement des candidats ce niveau : Structuration pas toujours suffisamment
rigoureuse de l'introduction et manque de progressivit, multiplication de questions sans
qu'aucune problmatique n'merge vraiment, gestion du temps approximative et une certaine
prcipitation en fin d'expos, dsquilibre entre les parties, didactisation du sujet le plus
souvent absente, manque d'articulation et de cohrence entre les diffrents points abords, etc.
Les transparents ont galement t beaucoup plus nombreux dans les prsentations (jusqu' 10), le jury a
cependant regrett qu'ils soient ce point surchargs, ce qui a nui la clart pdagogique. Cela a t en
particulier le cas des fiches pdagogiques. Prsentes de manire systmatique mais de faon trs sommaire,
elles n'ont pu tre vritablement exploites par les candidats ni values par le jury. Les transparents doivent tre
minima utiliss pour mentionner la problmatique et le plan, ils peuvent galement utilement servir introduire
d'autres lments tels un modle ou un schma. Toute prsentation de schmas et de tableaux doit cependant
s'accompagner de leurs sources (auteur, date, ouvrage), et apporter une vritable valeur ajoute.
2. L'entretien :
68
Conseils aux candidats
Prendre un temps de rflexion suffisant pour bien dfinir les termes du sujet et
l'analyser. Ne pas se prcipiter dans la lecture du rfrentiel ou de la documentation et
questionner le sujet : Que me demande t'on ? Quelle est la question sous-jacente ?
Quelle est l'actualit du sujet, quel problme de management est ici pos ? Etc.
Proposer une problmatique qui soit pertinente, et qui puisse tre rellement
exploitable ; guider le jury dans la dlimitation ventuelle de cette dernire lors de la
didactisation.
Faire un effort dans la structuration de l'expos, ainsi que dans l'articulation entre les
diffrentes sous-parties. Veiller galement un meilleur quilibre entre celles-ci, le
travail de didactisation, en particulier, doit tre davantage valoris. Le passage du sujet
au rfrentiel doit ainsi faire l'objet d'une rflexion beaucoup plus personnelle et
dtaille.
Les thories ne doivent pas tre simplement cites (voire rcites) mais mobilises
avec discernement, afin d'enrichir l'argumentation, avec le souci de privilgier les
derniers dveloppements thoriques. De mme, les illustrations et les exemples de cas
rels dorganisation doivent galement tre slectionns en lien avec le sujet, et faire
l'objet d'un dveloppement suffisant.
Ne pas multiplier les transparents, veiller ce qu'ils apportent une vritable valeur
ajoute, qu'ils soient bien lisibles et pas trop surchargs (fiche pdagogique). Compte
tenu de la nature de cette nouvelle preuve, le candidat doit galement montrer qu'il
matrise parfaitement les supports pdagogiques utiliss (rtroprojecteur, tableau).
En ce qui concerne sa documentation personnelle, le candidat veillera nutiliser que
des ressources connues, et dans la mesure du possible indexes, afin de faciliter la
recherche. Les dictionnaires, glossaires peuvent galement savrer utiles pour la
dfinition des concepts et autres termes du sujet.
Il est galement impratif que le candidat dispose d'un exemplaire de chaque
rfrentiel requis pour cette preuve, et qu'il en ait une bonne connaissance.
Le candidat ne peut pas faire lconomie dune mise jour de ses connaissances
thoriques dans les nombreux champs du management (cf. nouveau programme). Une
lecture attentive des principales revues acadmiques est donc fortement conseille,
ainsi quun suivi rgulier de la presse spcialise dans la vie des affaires et des
entreprises.
Au cours de l'entretien, le candidat doit s'efforcer de rpondre aux questions avec
conviction et de faon dynamique. Le jury apprcie en effet la concision des candidats
ainsi que leur ractivit par rapport aux questions.
La prsentation physique doit tre soigne mais sans excs. Les candidats doivent
viter d'utiliser un langage familier, et proscrire tout comportement dsinvolte
(interpeller le jury par exemple).
Le jury invite enfin les candidats prendre connaissance du nouveau programme du
concours qui entrera en vigueur ds la prochaine session.
69
INTERROGATION PORTANT SUR LA COMPETENCE AGIR EN
FONCTIONNAIRE DE LTAT ET DE FAON ETHIQUE ET
RESPONSABLE
1. Rsultats et analyses
Les sujets, selon la forme dfinie ds la session prcdente, prsentaient tous une situation
pratique et une consigne de travail identique. Les candidats ont mieux rpondu cette
consigne et se sont efforcs de rpondre en trois temps : analyse de la situation et reprage des
thmes et enjeux, expos des connaissances mobilisables puis des actions entreprendre.
Analyse du sujet :
Lexpos des candidats, plus analytique que lan pass, reste cependant parfois limit
lune des thmatiques possibles alors que le sujet, ancr dans la ralit, renvoie
souvent plusieurs quil convient de hirarchiser et de mettre en perspective.
Comme lan pass, peu de candidats connaissent les textes de rfrences avec
prcision et rigueur. La connaissance de ces textes est un point de passage ncessaire
pour construire une rponse cohrente et pertinente quant aux actions mener.
Les actions proposes, dans le cadre des thmes retenus, sont souvent bien construites
et adaptes. Mais les candidats qui ont pour cette partie mal russi tendaient proposer
des actions tantt limites tantt disproportionnes, ou encore insuffisamment
hirarchises.
70
Conseils aux candidats
71
EXPOSE PORTANT SUR LES ELEMENTS GENERAUX DU DROIT ET SUR LE
DROIT DES AFFAIRES
72
EXPOSE PORTANT SUR LECONOMIE
1. Les rsultats
RSULTATS D'ENSEMBLE
Nombre de candidats interrogs 89
Il est dlicat, dans l'analyse des rsultats, de faire une comparaison entre le concours 2012 et
les concours prcdents. En effet, une des nouveauts de la session 2012 est la modification
de l'preuve d'admission, devenue une preuve d'conomie (en l'occurrence), ou de droit, et
non plus une preuve portant sur un Thme conomique, Juridique et Social .
Finalement 89 candidats ont t interrogs en conomie (et 28 en Droit, soit un total de 117)
alors que 146 l'avaient t en TEJS en 2011. Le nombre global de candidats admissibles est
donc en diminution, la plupart d'entre eux choisissant de composer en conomie. La note
moyenne est de 7,34 (7,98 en Droit), alors qu'elle se situait plutt aux alentours de 6 en TEJs
(6,5 en 2007, 6,86 en 2008, 6,32 en 2009, 6,14 en 2010, 6,15 en 2011). En moyenne, donc, la
rforme introduite 'a t au bnfice des imptrant-e-s, qui se sont avrs, l encore en
moyenne, plus l'aise su un oral mono-disciplinaire que sur une interrogation qui
requerrait des connaissances dans trois disciplines identifies.
29% des candidat-e-s ont obtenu une note suprieure la moyenne (contre 19,20% en 2011 en
TEJS) et les trs bonnes notes sont aussi plus nombreuses : 16% des candidat-e-s ont obtenu
une note suprieure 14 (contre 5,5 % en TEJS en 2011, 8,95% en 2010, 8,82% en 2009).
Les notes infrieures 5 (un tiers des effectifs interrogs) sont le mode le plus frquent.
73
Au total, on peut reprer trois types de prestations :
Un deuxime groupe (28%) concerne les prestations caractrises par une dfaillance :
! soit l'expos a t marqu par des lacunes dans les concepts de base de l'analyse
conomique ou la matrise de certains mcanismes fondamentaux. En raison de
cette mconnaissance, le sujet est mal trait ou l'est de manire dsquilibre. Les
rponses aux questions confirment cette impression d'une insuffisante matrise des
outils d'analyse ;
! soit le sujet a t mal compris, ou mal interprt, ou la capacit en voir la
pertinence (notamment au regard de l'actualit conomique et des faits styliss) a
t juge insuffisante.
Le troisime groupe (33% des candidats) concerne, nous l'avons voqu, des
prestations juges trs insuffisantes en raison d'un cumul des dfaillances voques ci-dessus,
et/ou en raison de grandes lacunes :
2. Les sujets
Il y a eu 7 journes d'interrogation.
Les sujets tirs ont t:
! La confiance : un bien commun ?
! Faut-il sortir de l'Euro ?
! Les crises de la Dette
! L'impt est-il efficace ?
! Rigueur et crises
74
! Peut-il y avoir dveloppement sans croissance ?
! Faut-il interdire la spculation ?
On remarquera que les sujets sont ancrs dans l'actualit conomique, la fois du point de vue de l'analyse et
du point de vue factuel.
Ainsi les sujets sur les crises de la dette, la sortie de l'euro, la spculation ou la rigueur sont clairement relis
la squence vcue, notamment dans l'union montaire europenne, depuis le dclenchement de la crise
financire de 2008, et au dbat qu'elle a suscit. Mais la crise conomique pose aussi, court-terme la question
de la fiscalit et de son efficacit (avec la question, place au cur du dbat public l'occasion des dernires
lections, de la rforme fiscale), et plus moyen terme les questions du dveloppement et de la
dcroissance . La question de la confiance est-elle aussi pose l'occasion de la crise et de la discussion de
la thse de Cahuc et Algan (Yann Algan, Pierre Cahuc, La socit de dfiance. Comment le modle social
franais sautodtruit, Paris, Cepremap, ditions rue dUlm, 2007 ) selon laquelle une des sources des
difficults de l'conomie franaise serait lie la monte d'une socit de dfiance.
Les sujets ne sont donc pas des sujets piges ou inattendus : les candidat-e-s peuvent prparer de manire trs
efficace cette preuve.
a. Le droulement de l'preuve
Ncessitant la matrise des connaissances requises pour enseigner dans les classes post-
baccalaurat tertiaires de lyce, cette preuve doit amener le candidat dfinir une
problmatique, prsenter une argumentation cohrente et structure et mettre en valeur tant
ses acquis culturels que ses qualits de rflexion et dexpression.
Dans un second temps, des questions sont poses au candidat pendant un maximum de 20
minutes, de manire apprcier la logique densemble du plan retenu, prciser ou
approfondir certains points particuliers de lexpos.
Au-del de lexactitude des rponses, le jury apprcie la qualit de rflexion du candidat qui
se manifeste par sa capacit revenir sur les choix de son expos, les justifier ou les
remettre en cause la suite des questions poses. Les qualits dcoute et de rflexion du
75
candidat constituent des lments importants de lvaluation. Un expos souffrant de lacunes
peut tre valoris par la capacit de raction face au questionnement.
Il est rappeler que les premires questions du jury prennent appui sur le contenu de lexpos,
c'est--dire les choix mthodologiques, lorganisation du plan, les notions, les auteurs et les
concepts abords par le candidat. Il est donc dconseill au candidat de multiplier les
allusions, dans lexpos, des thories ou des notions qui ne sont pas matrises.
Certains ont des connaissances thoriques, mais prouvent des difficults les
rapprocher de questions pourtant essentielles du dbat actuel. Trop souvent, les
connaissances sont rcites comme un catchisme d'conomie politique, avec un
manque de recul critique : cela est apparu particulirement sur les sujets faut-il sortir de
l'Euro ? , L'impt est-il efficace ? ou Les crises de la dette
D'autres sont au contraire dans l'anecdote et ne font pas appel un contenu thorique
(particulirement discriminant sur des sujets du type la confiance est-elle un bien
commun?). Des mcanismes de base ne sont pas matriss. Par exemple, l'ide que la
situation actuelle des dettes publiques en Europe puisse aussi s'expliquer par le bouclage
sur la zone des dsquilibres des balances des paiements n'est jamais aborde et les
mcanismes d'quilibrage d'une balance des paiements manifestement pas connus ou
matriss
Il a sembl nanmoins au jury que les candidat-e-s taient moins en difficult que leurs
prdcesseurs ne l'taient avec l'preuve de TEJS. La difficult inhrente cette dernire
preuve de devoir interroger un mme sujet sous trois angles disciplinaires diffrents, tous les
deux avec leur logique, leur rigueur analytique et leur rhtorique propres, n'est plus prsente,
et mme si l'exercice ne manquait pas d'intrt, y compris dans une perspective
professionnelle, il semble que cela lve un obstacle du point du vue de la russite au concours.
que le sujet soit bien cern et trait dans toute son amplitude et ses diffrents aspects ;
que lanalyse soit non seulement structure mais galement rigoureuse et
pdagogique en ce sens quelle doit tre claire et convaincante ;
que les outils conceptuels mis en oeuvre et les thories convoques dans le
dveloppement le soient de manire approprie et matrise;
que lexpos ne se contente pas de considrations purement thoriques mais y associe
une rflexion pratique en multipliant les illustrations tires de lactualit.
Une erreur trop frquente rside dans une analyse insuffisante des termes du sujet. Ce qui
conduit aux contresens ou aux hors sujet (par exemple ne traiter de l'efficacit de l'impt que
sous la capacit de l'impt a ne pas mettre en pril l'efficacit conomique . Or l'efficacit
de l'impt doit aussi se juger au regard de ses objectifs propres : efficacit redistribuer et
introduire de la justice sociale, efficacit fournir des ressources l'Etat, efficacit crer des
incitations vertueuses,...).
76
La recherche de documentation ne doit pas tre le point de dpart du travail en loge, mais doit
seulement servir tayer lanalyse pralablement mene : il convient donc de prparer
srieusement l'preuve, de s'interroger, une fois en loge, et sur cette base de prparation, sur la
porte du sujet, son actualit, les lments thoriques convoquer, puis d'aller dans la
recherche documentaire pour prciser, corriger, amender, nourrir ce travail pralable de
rflexion.
Par leurs rponses aux questions, certains candidats ont confirm la qualit de leurs exposs
en se montrant la fois comptents et pdagogues. Dautres ont renforc limpression que les
membres du jury ont pu avoir au cours de lexpos : ils ne matrisent en ralit que trs
imparfaitement les arguments de leur propre dveloppement ; ils mconnaissent des thories
conomiques lmentaires ou les concepts et mcanismes basiques ; ils nont pas pris soin
dactualiser leurs connaissances ni leurs informations ; ils ne parviennent pas utiliser
convenablement les grilles thoriques danalyse pour dcrypter les faits conomiques ; les
thories sont souvent voques sans en prciser le champ d'investigation, sans nuance par
rapport leurs hypothses, en y appliquant le vocabulaire courant et en en mconnaissant les
outils. Enfin, mieux vaut avouer ne pas connatre la rponse la question pose plutt que
daffirmer sur un ton premptoire quelque chose de faux.
La forme tait dans l'ensemble convenable mme si certains exposs taient parfois trs (trop) courts. S'il ne faut
pas diluer l'excs, ce qui est contreproductif, le fait de faire moins de 20 minutes semble tout de mme trs
limite (cf. ci-dessus : droulement de l'preuve).
Pour le reste, la plupart des candidats a rpondu lattente du jury en prsentant des exposs
structurs aprs avoir annonc clairement la problmatique et le plan. Llocution est en
gnral correcte. Certains candidats ont un dbit trop rapide, ce qui nuit la prise de notes,
mais le dbit trop lent de quelques autres porte prjudice la comprhension.
77
Conseils aux candidats
Lorsque des transparents sont utiliss, il est conseill d'tre trs vigilant sur la qualit de
l'criture et sur l'orthographe.
Le jury apprcie le respect des rgles formelles communment admises, qui sont, pour les
principales, celles de la dissertation. En l'occurrence, la structuration dun expos doit
comporter trois moments : lintroduction, le dveloppement et une conclusion.
Les intituls des parties et sous-parties doivent tre soigns, lgants et se rpondre les uns
aux autres. Le plan doit tre analytique et non descriptif, comme trop souvent. La
problmatique et les intituls des parties du plan doivent tre courts et concis. Leur longueur
nuit la comprhension.
- Le dveloppement doit tre compos de manire quilibre et ordonne. Ni trop long, ni trop
court, il doit dtenir une certaine densit.
78
PREUVE DE CAS PRATIQUE DANS LA SPECIALITE CORRESPONDANT A
LOPTION CHOISIE
1. Les rsultats
Rsultats densemble
Moyenne 08,07
cart-type 04,35
de 0 4,9 6
de 5 9,9 12
de 10 13,99 5
14 et plus 4
Les trois sujets retenus lors de cette session sappuient sur des cas soulevant des
problmatiques dadministration et de gestion des ressources humaines et intgrant plus
particulirement des concepts et thories relatives la diversit, lvolution des mtiers, la
gestion des carrires, lvaluation des comptences, la formation, lanalyse des processus, le
changement organisationnel, le diagnostic RH, lanalyse des systmes dinformation, limpact
des TIC sur lorganisation du travail
79
Les thmatiques suivantes ont t proposes :
Cette session a permis de constater une nouvelle fois que les candidats taient dans
lensemble bien prpars pour lpreuve. Le jury rappelle aux candidats que les sujets
proposs doivent tre ncessairement problmatiss et que labsence de questions les invitant
aborder le sujet sous un angle thorique ne signifie pas que cette approche doit tre exclue
de lexpos. Les candidats qui font lconomie de cette posture pralable ont le plus souvent
prsent au jury des exposs sans cohrence alternant des rfrences thoriques et des
prconisations pratiques en dehors de toute logique de rflexion ou daction. loppos, les
candidats les plus talentueux ont su prendre des distances avec la structure du questionnement
pour construire des problmatiques pertinentes, mobiliser des outils conceptuels et de
rfrences thoriques opratoires et exposer de manire cohrente des propositions dactions
ralistes et adaptes au contexte du cas trait.
Malgr les recommandations des sessions prcdentes, de nombreux candidats ont cit des
auteurs sans manifestement les avoir lus et ont mobilis des thories sans en matriser les
lments fondamentaux ou sans montrer leurs apports lanalyse du cas tudi. Les membres
du jury tiennent rappeler aux candidats que lassociation dune notion un auteur en liant
les deux par un au sens de ne constitue en aucune manire une rfrence thorique. Il
convient donc de rappeler que le recours des auteurs implique toujours de montrer
explicitement en quoi leurs travaux peuvent aider le dcideur mieux apprhender le contexte
de la situation et en analyser les enjeux. Le candidat doit toujours chercher tmoigner de
sa capacit utiliser intelligemment les thories pour nourrir une analyse ou enrichir une
rflexion personnelle plutt que de montrer quil est capable de les citer correctement. Les
candidats doivent savoir quils prennent un risque en citant lors de lexpos une thorie mal
matrise. Ils sexposent en effet une probable dfaillance lors de lchange avec un membre
du jury souhaitant claircir ce point thorique.
Les sujets proposs invitaient explicitement les candidats raliser un diagnostic oprationnel
ou encore mettre en place des outils danalyse des pratiques de gestion des ressources
humaines dans des contextes spcifiques. Les candidats doivent savoir que les contextes
choisis ne sont pas des prtextes la mise en uvre doutils standardiss mais quils
impliquent de leur part une vritable interrogation pralable sur les types doutils appropris
lanalyse et lvaluation de la situation prsente. Il nest donc pas demand aux candidats
de prescrire des outils danalyse dconnects de la ralit mais bien de montrer leur caractre
opratoire dans un contexte particulier. Le jury rappelle aux candidats quil leur appartient de
mettre en vidence la ncessaire cohrence entre les outils prconiss et les grilles danalyse
thorique utilises pour comprendre et analyser le cas.
80
Lors de lchange avec les membres du jury, les candidats doivent ncessairement montrer
leur aptitude adopter diffrents points de vue et tmoigner de leur capacit prendre de
recul pour relativiser lefficacit des solutions proposes.
Tous les candidats interrogs ont respect les modalits de lpreuve. Cependant, trop de
candidats ont encore utilis lintgralit des 40 minutes dexpos sans que cela ait rellement
contribu enrichir lexpos. Le jury rappelle une nouvelle fois quil sagit dune dure
maximum et que des exposs de 30 35 minutes au contenu substantiel sont apprcis par le
jury.
Au cours des changes avec les membres du jury, les candidats doivent toujours sinterroger
sur le sens et la porte des questions poses. En effet, certaines questions appellent des
rponses concises quand dautres ncessitent des dveloppements plus approfondis.
Les candidats doivent savoir que les membres du jury ne cherchent pas les piger et que les
questions poses ne sont pas prcdes dans leur esprit de rponses prconstruites. Ces
questions doivent tre comprises comme des invitations exposer une rflexion personnelle
construite et argumente.
81
Conseils aux candidats
Les qualits de synthse et de rigueur intellectuelle des candidats doivent tre mises en
vidence lors de lexpos et au cours de lentretien avec le jury. La capacit
communiquer, convaincre et couter est primordiale dans cette preuve.
Le plan retenu pour traiter le cas doit rejeter les articulations du type
Thories/Pratiques , ou encore Avantages/Inconvnients . Le travail demand
nimplique pas ncessairement de mettre en uvre une mthode de diagnostic. Il
sagit en effet de mobiliser des outils conceptuels pertinents et des techniques de
gestion administrative appropries pour rpondre la question pose dans la
problmatique et prouver lefficacit de la (ou des) solution(s) propose(s).
Il est recommand aux candidats de conserver pendant toute lpreuve une attitude
ouverte (positionnement, gestuelle) en tmoignant dune coute attentive. Les
transparents doivent tre soigns et en nombre suffisant (problmatique et plan au
minimum). Il est recommand de prvoir une illustration lorsque le cas amne
prsenter un outil de gestion (par exemple, une grille dvaluation).
Dans cette preuve, le jury value la capacit du candidat se placer, dune part, du
point de vue de lenseignant qui possde des connaissances solides et des qualits de
pdagogue et, dautre part, du point de vue du praticien en situation. Lentretien est
loccasion pour le candidat de montrer ses capacits de rflexion, dcoute,
dargumentation et dadaptation.
82
ANNEXE : sujet n1 de la session 2012
Cas n1 : Pratiques de gestion des ressources humaines dans les Big Four
Laudit comptable et financier consiste en un examen des tats financiers dune entreprise, qui
a pour but de certifier que ses comptes annuels sont rguliers et sincres et donnent une image
fidle de la socit en fin dexercice. Les missions principales de lauditeur sont les
suivantes :
Les missions au sein de diverses organisations, sont ralises en quipe. Ces quipes se
modifient constamment en fonction des missions. Le rythme de travail, comme dans tout
cabinet de conseil, est relativement lev.
Cette activit peut s'exercer en libral ou au sein de cabinets d'expertise comptable, d'audit, de
services comptables de grandes entreprises. Parmi ces cabinets, on appelle Big Four les
quatre groupes d'audit les plus importants au niveau mondial savoir : PwC, Deloitte, Ernst
and Young et KPMG. Le tableau suivant reprend le nombre de salaris et le chiffre daffaires
de ces cabinets ralis en France (cf. tableau 1).
Chiffre daffaires
Cabinets Nombre de salaris en 2011
en million deuros en 2011
PwC 4000 674
Organiss sur le modle du partnership, les cabinets daudit sont trs fortement hirarchiss.
la base, les auditeurs juniors sont en charge de laudit dun ou plusieurs postes du bilan et
du compte de rsultat. Ces auditeurs juniors sont superviss par un auditeur senior. La
responsabilit du senior consiste mener bien la mission daudit et dvelopper les
83
relations avec le client, tout en prenant en charge les aspects les plus techniques de cette
mission. Lauditeur senior est lui-mme supervis par un manager. Ce manager encadre
plusieurs missions en mme temps, gre les relations avec le client, s'assure que tout est men
bien dans les temps et dans les conditions de qualit requises. Il est parfois un soutien au
senior sur des points techniques, et prend en charge les sujets sensibles. Enfin, le manager
rend compte l'associ. En tant quexpert-comptable, lassoci certifie les comptes des
entreprises audites. Il a aussi vocation vendre des missions, s'assurer que les clients dont
il a la charge sont bien grs par leurs quipes, et il peut tre galement impliqu dans la
stratgie du cabinet et son fonctionnement (par exemple ressources humaines).
Dans le secteur de laudit comptable et financier, la politique de gestion des ressources
humaines des Big Fours est sensiblement identique. Chaque anne, les cabinets recrutent
environ 500 jeunes diplms de niveau Master 2, provenant dcoles de commerce, dcoles
dingnieur et de luniversit. La slection se fait gnralement sur la base dune analyse du
dossier de candidature (CV, lettre de motivation et tests de slection) et trois entretiens
raliss avec un responsable hirarchique, un associ et un membre du service RH. Ces jeunes
diplms occupent la position de junior.
Les parcours de carrires sont par la suite trs largement baliss. Durant les deux premires
annes, les salaris occupent des positions de junior. Les trois annes suivantes, le salari
occupe une position de senior. Cinq ou dix annes aprs, le salari peut devenir manager.
Enfin, les annes suivantes, il peut devenir associ du cabinet sil est coopt par ses pairs et
sil dtient son diplme dexpert-comptable. Cette volution professionnelle est modele par
le principe up or out (promotion ou viction). Ce modle consiste ne garder que les
profils les plus ajusts aux normes comportementales du cabinet et les plus rapides dans leurs
capacits dapprentissage.
Du stade de junior manager, lvolution professionnelle repose sur le processus
dvaluation. la fin de chaque mission, les auditeurs sont valus par leur responsable
hirarchique. Dans lanne, des commissions composes de managers et dassocis examinent
les rsultats des valuations. Ces experts dcident alors du passage dun grade lautre.
En tant que consultant en Ressources Humaines, lun des Big Four fait appel votre
cabinet afin de raliser un diagnostic des pratiques de gestion des ressources humaines.
Votre mission se dcline de la faon suivante :
2/ De faon plus cible, les associs du Big Four souhaitent que vous analysiez les
consquences de ce modle de gestion des ressources humaines :
84
Annexe 1 : A l'preuve de la crise, l'audit sauve les apparences , Les
chos n 20524 du 06 Octobre 2009 page 12 par Caroline Montaigne
Alors que la majorit des entreprises ont gel leurs embauches, le secteur de l'audit, big four en tte,
continue recruter en masse. Mais pas tous les profils. Et les progressions de carrire sont devenues plus
difficiles, crise oblige.
En janvier dernier, alors que le monde conomique subissait la crise de plein fouet, KPMG
annonait, sans frmir, qu'il allait recruter plusieurs centaines de collaborateurs en 2009.
Mme discours chez Deloitte, comme chez tous les professionnels de l'audit. Depuis janvier,
les big four , les quatre plus gros cabinets du march, ont continu embaucher en masse :
aujourd'hui 400 recrutements, hors stagiaires, ont dj eu lieu chez Deloitte, 337 chez KPMG,
plus de 300 chez PricewaterhouseCoopers et quasiment autant chez Ernst & Young.
Ainsi, les mtiers de l'audit auraient-ils t pargns ? Oui et non. Il est vrai que l'audit lgal,
autrement dit la certification des comptes, rsiste bien, car les missions sont rcurrentes. Mais
l'audit contractuel a t plus touch, qu'il s'agisse de mettre en place de nouvelles normes
comptables ou de vrifier la sant d'une socit en vue d'une acquisition, prestations dans
lesquelles les auditeurs interviennent auprs de leurs collgues du conseil. Pour les cabinets,
poursuivre les embauches est une question d'image mais pas seulement, selon Lise Azria,
manager chez le spcialiste du recrutement Mac Allister : Les socits d'audit sont obliges
de recruter, mme en temps de crise, mais il s'agit 90 % de jeunes diplms. Leur "business
model" veut que, chaque anne, les collaborateurs montent d'un chelon. Or, elles ne peuvent
pas se retrouver avec une pyramide vide la base.
Moins de turnover
Par rapport aux annes prcdentes, les big four ont nanmoins diminu d'un tiers leurs
recrutements. Premiers touchs, les auditeurs expriments : A part pour certains profils de
niche, nous n'avons plus de demandes de la part des cabinets , poursuit Lise Azria, dont le
nombre de mandats pour les profils confirms a chut, en un an, de trente ... quatre. A
contrario, les stagiaires, qui passent six dix mois dans l'entreprise entre deux annes
d'tudes, n'ont quasiment pas diminu : Il faut garder un vivier de recrutement. D'autant
que, le temps qu'ils nous rejoignent, le march sera mieux orient , explique Antoine de
Riedmatten, responsable du recrutement et de la formation chez Deloitte. Autre effet de la
crise, les cabinets d'audit ont reu davantage de CV. lui seul, KPMG en aurait brass
35.000. Les candidatures spontanes ont augment de 40 % chez Deloitte et de 30 % chez
Ernst & Young, Mazars, KPMG ou PwC... Venant principalement d'coles de commerce
renommes, comme HEC, l'ESCP ou l'Edhec. Les profils sont aussi plus riches. Certains
ont dj une premire exprience Londres, en banque d'affaires ou en analyse financire ,
remarque Sylvie Bernard-Curie, associe et DRH de KPMG Audit. Cet afflux a toutefois
oblig Mazars affiner son processus de recrutement : Lorsqu'il y a moins de dbouchs,
certains candidats veulent surtout trouver rapidement un emploi, remarque Caroline Haquet,
directrice du recrutement de Mazars. Le risque est qu'ils partent en finance ou dans le conseil
ds que l'activit repartira. Nous avons donc form nos recruteurs pour qu'ils sachent valuer
la motivation relle de chacun.
Si leur activit a t moins touche que le conseil, les professionnels de l'audit doivent
nanmoins faire face un double problme. Tout d'abord, le turnover a considrablement
85
chut depuis novembre : de 20 %, il est pass 10 % chez Deloitte, PwC ou Ernst & Young.
Ensuite, l'activit est en baisse : le chiffre d'affaires de Deloitte ne devrait augmenter que de 1
% cette anne, contre 10 % lors des exercices prcdents. Encphalogramme plat galement
chez PwC et Ernst & Young. Comment alors continuer assurer les progressions de carrire,
avoir une pyramide des ges quilibre, mener des campagnes d'embauche... en rsum,
entretenir leur modle actuel ?
En mars dernier, Ernst & Young a choisi de lancer un plan de 304 dparts volontaires (dont
80 auditeurs). La nouvelle a fait grand bruit car c'tait une premire dans le secteur de l'audit-
conseil. Le plan visait les collaborateurs dits seniors ayant plus de trois ans d'anciennet.
Dans certaines activits, il y a mme eu plus de demandes de dpart que de places, ce qui
prouve bien que le turnover tait latent , commente un reprsentant du comit d'entreprise.
la clef, le groupe a mis en place des mesures d'accompagnement : aide la cration
d'entreprise, plan de formation ou, encore, coup de pouce pour trouver un emploi.
L'ensemble des associs ont activ leur rseau et russi recueillir 400 offres pour leurs
collgues sur le dpart , souligne Alain Perroux, associ en charge de la stratgie RH chez
Ernst & Young.
Pousss vers la sortie
Quant aux autres cabinets, comment ont-ils affront la tempte conomique ? Des forums de
discussion ont surgi sur le Net, dnonant des drives : des priodes d'essai qui n'ont, un peu
trop souvent, pas abouti des CDI, des licenciements pour insuffisance professionnelle
qui se multiplient... On repre ceux qu'on aimerait voir partir et on les oriente gentiment
vers la sortie. Sans PSE, qui empcherait d'embaucher les dbutants dont ils ont besoin, et
sans plan de dparts volontaires, car ils sont souvent coteux , confie un consultant en
recrutement. Ernst a eu le mrite de la transparence et, au final, son image a t moins
corne que d'autres , poursuit-il.
Les cabinets d'audit le reconnaissent demi-mot : Auparavant, les moins performants, qui
savaient que leur avenir tait limit chez nous, trouvaient des dbouchs, dans les directions
financires, par exemple. Nous sommes rests dans cette logique , admet-on chez l'un des
big four . On les aide se repositionner chez nos clients , indique-t-on, pudiquement,
chez PwC. Quant ceux qui restent dans l'entreprise... Les promotions internes sont devenues
moins systmatiques et plus slectives : chez KPMG, 75 % des assistants (contre 85 %
habituellement) sont passs chargs de mission, aprs deux ans d'exprience. Mme tendance
chez Deloitte et Ernst pour accder aux postes de manager.
Toutefois, si certaines mthodes se sont durcies, le march de l'audit reste porteur. Ce qui
n'est pas si frquent dans le contexte actuel. Les candidats ne s'y trompent d'ailleurs pas : On
le voit en entretien, ils sont moins attirs par les recrutements paillettes des banques
d'affaires ou du "private equity", remarque Annick Chaumartin, associe et responsable des
RH chez PwC. Il y a un retour aux valeurs sres et l'audit en fait partie.
86
Annexe 2 : Le rle de l'auditeur est devenu plus central dans la vie conomique , JDN
Management extrait dun entretien de Vronique Mnard (Ernst & Young)
Comment grez-vous le turnover du personnel ? Est-il important chez Ernst & Young ?
Hlas, comme dans toutes les socits de conseil, et encore plus lorsque la priode est
favorable conomiquement, le turnover est important (21 %).
Nous travaillons sur plusieurs axes pour fidliser nos collaborateurs : management de
proximit avec les associs (sur les dossiers, pour des runions rgulires de vie de groupe),
valuations rgulires des comptences de nos collaborateurs (deux fois par an) pour leur
permettre d'voluer et de connatre leurs points forts, rotation des quipes sur les clients pour
augmenter la varit des travaux, organisation de suivis individualiss des carrires avec l'aide
de managers expriments ("parrains"), objectifs discuts avec la hirarchie annuellement
pour permettre une vraie progression dans l'exprience, mobilit internationale ou missions
l'international. Par ailleurs, nous menons une veille rgulire pour nous assurer que les
rmunrations (fixes plus bonus) de nos collaborateurs sont conformes aux attentes du
march.
Peut-on faire carrire chez Ernst & Young ? Ou est-ce juste un tremplin vers d'autres
secteurs ?
Oui, on peut faire carrire chez Ernst & Young. Tout d'abord, dans le mtier que l'on exerce
(consultant, auditeur, avocat). La gestion de carrire est trs organise : assistant, on devient,
au bout de deux ans, senior avec l'encadrement de petites missions, au bout de six ans,
manager avec l'encadrement d'quipes, puis senior manager avec un rle plus lourd en
dveloppement client et encadrement d'quipes. Enfin, ceux qui auront dvelopp leur
expertise technique et leurs qualits commerciales et managriales seront nomms directeurs
ou coopts associs.
87
Annexe 3 : Exemple de pratiques de management de la diversit de genre
KPMG sest aussi associ au WCD, WomenCorporateDirectors, qui favorise laccs des
femmes aux postes dadministrateurs, en leur proposant notamment des formations
(gouvernance, contrle interne). Avec 650 membres rpartis dans plus de 825 conseils
dadministration, le WCD a ouvert 25 antennes dans le monde. KPMG France co-dirige
lantenne franaise depuis dcembre 2009.
Enfin KPMG est partenaire dHEC au fminin et sassocie depuis 2010 au prix Trajectoires
dHEC au Fminin
88
Annexe 4 : Extraits de ltude Recruter, fidliser et rmunrer vos collaborateurs. Cabinet comptable et
daudit. tude de rmunration / RH, Audit & Expertise Comptable 2011-2012 ralise par le cabinet
HAY. Source : www.hays.fr
89
3) Les facteurs dattractivit dun poste selon les candidats
4) Les mesures qui favoriseraient la parit selon les salaris des cabinets
90
IDF : Ile de France
91
PREUVE DE CAS PRATIQUE DANS LA SPECIALITE CORRESPONDANT A
LOPTION CHOISIE
1. Les rsultats
Session 2012
Moyenne 7,6
Note >= 12 6 14
Cinq sujets ont t tirs au sort par les candidats. Les domaines abords par ces sujets
relvent :
du contrle de gestion,
de la comptabilit financire,
de la finance.
92
Commentaires et analyses
Ce cas proposait aux candidats de rflchir sur les oprations conomiques que les socits
ralisent, sur la manire dont elles sont retranscrites en comptabilit franaise et dont elles
doivent tre comptabilises en normes internationales.
Les deux grands modles comptables que sont le modle anglo-saxon et le modle
europen continental en termes dobjectifs de prsentation, de destinataires, de
concepts fondateurs (substance over form , cot historique, juste valeur, notion de
contrle), de lien avec le droit fiscal
Lobjectif dimage fidle : limage fidle rsulte de l'application de bonne foi des
rgles comptables et sera diffrente selon le cadre conceptuel auquel on se rfre.
La signification de la substance dune opration et ses consquences sur la
prsentation des tats financiers, le bilan dune part mais aussi le compte de rsultat.
93
La non application du principe de prminence sur la ralit dans le rfrentiel
franais pour les comptes sociaux mme si parfois il y est fait rfrence : acquisition
dimmeuble titre gratuit comptabilis la valeur vnale, la dfinition des actifs qui a
introduit la notion de contrle de la ressource, les biens acquis avec une clause de
rserve de proprit sont enregistrs lactif du bilan alors que lentit nen est pas
encore juridiquement propritaire, la comptabilisation lavancement des contrats
long terme ...
Lapplication partielle de ce principe dans le rfrentiel franais pour les comptes
consolids.
Les consquences de lapplication du principe au niveau du compte de rsultat qui
concernent essentiellement la reconnaissance des lments de chiffre daffaires en cas
de transactions complexes.
Trop peu de candidats maitrisent la technique comptable, le plus souvent, les cas nont
pas t traits par manque de connaissances des fondamentaux (cot dacquisition des
immobilisations, enregistrement des emprunts, principes comptables).
Certains candidats ont galement, une vision fantaisiste des critures en comptabilit qui traduit une
mconnaissance totale du bilan et du compte de rsultat, les candidats auraient d tre capables de
comptabiliser correctement les biens financs par crdit-bail ou les oprations de ventes.
Le cadre conceptuel des IFRS reste encore trop mal connu.
Trop peu dexposs sont problmatiss, le plus souvent la rsolution des cas sest
trouve dconnecte de la prsentation des concepts.
Les notes obtenues par les candidats vont de 1 11 avec une moyenne de 6,9 ; trois candidats sur 9 ont obtenu
une note suprieure ou gale 9.
94
Sujet n2 : Financiarisation de la comptabilit : le cas de la reprsentation comptable du
long terme.
Ce sujet portait sur la question des provisions pour dmantlement des centrales nuclaires et
de leurs impacts sur les tats financiers.
Lapplication un secteur tel que le nuclaire avait en effet vocation mettre plus
particulirement en exergue lampleur sociale de cette question et induire une rflexion sur
la reprsentation conomique et financire sous-jacente aux normes comptables
internationales mais galement sur les effets induits par leur application.
Il tait donc attendu des candidats la fois de se savoir apprhender une modlisation
comptable et den comprendre la logique mais galement den cerner laspect conventionnel
et de savoir prendre le recul ncessaire.
Les exposs ont tmoign dune recherche de problmatisation. Dans lensemble la dmarche
de tentative de prise de recul et de construction dun expos en suivant le fil dune question
directrice a t globalement entreprise. Nanmoins le jury a pu relever des difficults de la
part des candidats cerner une modlisation comptable sur un objet donn mais surtout
mettre en vidence ses enjeux. La capacit de savoir dpasser la technique comptable et
dapprhender la comptabilit en tant quune reprsentation conomique et sociale
ncessiterait dtre plus approfondie. Le jury tient galement rappeler aux candidats que les
mathmatiques financires font partie intgrante du programme de lagrgation.
Sur la forme le jury note le souci de la part des candidats de respecter la structuration de
lpreuve et de chercher insrer la rsolution des cas dans une dmarche de plan
problmatis. Le jury note galement le souci, gnralement constant, dune expression fluide
et claire. Il tient cependant rappeler quil nest pas utile de chercher tirer lexpos en
longueur.
Les notes obtenues par les candidats vont de 2 10 avec une moyenne de 7,6 ; quatre candidats sur 10 ont
obtenu une note suprieure ou gale 9.
95
Sujet n3 : La pertinence des outils du contrle de gestion pour assurer la performance
globale dune action de formation.
Le sujet proposait une rflexion autour des modles de calcul de performances proposs par
diverses parties prenantes.
Les performances des candidats ont t trs varies comme le montre la distribution
des notes.
La distinction cots fixes spcifiques et cots fixes imputs na t aborde que par
trs peu de candidats au moment de lanalyse du risque dexploitation.
96
L'intgration dans les cots de lobjectif de marge de contribution, nayant pas t
comprise, na pas t discute.
Le raisonnement marginal nest pas matris par de nombreux candidats.
Les notes obtenues par les candidats vont de 4 15 avec une moyenne de 9,2 ; quatre candidats sur 9 ont obtenu
une note suprieure ou gale 10.
Le sujet prsentait le cas d'une entreprise qui utilise la mthode des carts dans plusieurs
situations :
Les performances des candidats ont t trs varies comme le montre la distribution
des notes. La meilleure note a t obtenue par un expos solide techniquement mais sa
prsentation et son organisation taient critiquables.
Le cadre thorique et les conditions pour une bonne application de la mthode n'ont
pas t traits.
Le calcul des carts sur charges indirects avec plusieurs produits n'a t trait que par
un seul candidat
Les notes obtenues par les candidats vont de 3 12 avec une moyenne de 7,3 ; trois candidats sur 9 ont obtenu
une note suprieure ou gale 10.
97
Le sujet (en finance) portait sur les oprations de restructuration dun groupe (et plus
prcisment sur une opration dapport partiel dactifs) puis sur lintroduction en Bourse de la
filiale qui a reu cet apport.
Lobjectif de ce sujet tait de positionner lapport partiel dactifs relativement aux autres
oprations permettant de restructurer un groupe, de comprendre les enjeux associs mais
galement les rticences ventuelles de la part des parties prenantes. Il tait galement de
tester la connaissance des candidats sur la mise en uvre de lopration avec les
consquences notamment sur le plan fiscal (rgime des scissions).
Il tait galement de montrer les mthodes utilises afin dvaluer une entreprise lors de la
cotation en Bourse, les difficults les appliquer et en particulier, les diffrentes
interprtations que peut susciter un outil comme le PER (avec une analyse critique de
larticle fourni en annexe).
98
.
Les candidats doivent bien penser au fait quils postulent un mtier denseignant
99
FINANCE ET CONTRLE
CAS N2
Financiarisation de la comptabilit :
Le cas de la reprsentation comptable du long terme
Le dcret de 23 fvrier 2007 et larrt du 21 mars 2007 sur la Scurisation des charges de
financement nuclaire labor en application de la loi du 28 juin 2006 relative la transparence et
la scurit en matire nuclaire, se sont fonds, en ce qui concerne la comptabilisation des provisions
pour dmantlement des centrales nuclaires, sur :
Les annexes n1 n3 reprennent un rapide historique des groupes CEA et AREVA ainsi que de la
lgislation comptable affrente la comptabilisation des provisions pour dmantlement et la
constitution de fonds ddis. Lannexe n4 expose les lments permettant de traiter un cas simplifi
de mise en uvre des mcanismes comptables affrents la constitution et lvolution des
provisions affrentes. Lannexe n5 largit le sujet en exposant deux des quatre modles de calcul de
cot retenus pour valuer les cots de la filire lectro-nuclaire.
Ces annexes sont destines nourrir une rflexion approfondie sur les modles comptables des
engagements de long terme. Plus globalement, lapplication un secteur tel que le nuclaire permet
de mettre plus particulirement en exergue lampleur sociale de cette question et de sinterroger sur
la reprsentation conomique et financire sous-jacente aux normes comptables internationales
mais galement sur les effets induits par leur application.
Annexe n1 :
100
Historique du CEA et dAreva
() En 1983, le CEA a t autoris par dcret faire apport de lensemble des participations dans
les socits quil dtenait directement une seule filiale, la Socit des participations du Commissariat
lnergie atomique, alors dnomme CEA-Industrie. Dans le domaine nuclaire, la holding
comportait trois groupes : Cogema, Framatome et Technicatome. Des rorganisations successives ont
eu pour but de modifier la rpartition des socits entre ces trois groupes pour aboutir en 2001 une
nouvelle organisation de la holding dsormais dnomm Areva . () Areva est donc maintenant
dtenue plus de 92 % par des personnes publiques, dont prs de 79 % par le CEA et plus de 5 % par
ltat. Les droits de vote correspondant aux certificats dinvestissements placs dans le public sont
galement attribus au CEA .
Le rapport public pour 1998 rappelle que le CEA ne sest proccup qu partir de 1993 de faire
figurer les charges futures dans ses tats financiers. Il ne provisionnait quune infime part
correspondant des activits finances par des clients, ayant fait le choix dinscrire en hors bilan ses
engagements futurs, financs eux-mmes par les subventions futures attendues de lEtat. A partir de
2001, avec la constitution dun fonds ddi au financement du dmantlement des installations civiles,
des provisions ont t constitues ce titre ; les provisions des installations ddies la dfense restant
en engagement hors bilan. Corrlativement la mise en place de ce fonds, une actualisation au taux de
2,5 % a t pratique sur lensemble des provisions et engagements. Dimportantes rvaluations des
provisions ont par ailleurs t effectues. En 2002, lapplication du rglement sur les passifs a conduit
transformer en provisions les engagements hors bilan correspondant aux dpenses futures des
installations ddies la dfense, au premier rang desquelles figure la participation du CEA au
dmantlement de Marcoule. En labsence de fonds ddi, un actif de dmantlement reprsentatif des
subventions futures attendues ce titre de lEtat a t constitu.
Les cots de dmantlement dEDF, comme ceux dAREVA et du CEA, font lobjet de calculs et de
suivis rguliers qui montrent, dune part, quen rgle gnrale, les devis ont tendance progresser
dans le temps malgr les progrs des mthodes dlaboration du fait de la nouveaut de ces sujets et du
manque de retour dexprience dans ce domaine.
101
Extrait du rapport de la Cour des comptes de 2012, p.277
Dans son rapport public pour 1998, la Cour notait que ces charges avaient t finances jusqualors
par les subventions de ltat, auxquelles stait ajoute une contribution dEDF et de la Cogema dans
le cadre de la convention dassainissement conclue entre les trois, avant la mise en oeuvre du fonds
ddi voqu plus loin ; aujourd.hui, avec les ressources en provenance du fonds, les ressources
propres du secteur civil atteignent 45 %.
Cette convention arrivant son terme en 2000, la Cour soulignait quun financement spcifique de
ltat et quun nouvel accord de rpartition des charges devaient tre mis en place pour permettre au
CEA de poursuivre son programme dassainissement. La rponse aux inquitudes de la Cour aurait pu
se concrtiser par un engagement clair de ltat la fois dans son contrat pluriannuel avec le CEA,
Mais, ce nest pas la voie qui a t choisie. la suite des travaux mens, la dcision fut prise de crer
un fonds ddi destin financer les oprations de dmantlement et dassainissement des installations
nuclaires civiles
Conclusion
- les fonds rassembls sont-ils suffisants, eu gard la complexit et la dure des oprations
techniques, au caractre non prouv de certaines technologies et labsence de retours
dexpriences significatifs en la matire ?
- la prennit du financement est-elle assure compte tenu de dures qui, dans certains
domaines, sont de lordre du sicle et parfois plus ?
Extrait du rapport de la Cour des comptes de 2005, p.195
Le systme de financement mis en place repose sur le principe de couverture de la totalit des charges
provisionnes, hors cycle dexploitation, par des actifs ddis au lieu de simplement les enregistrer
comme des passifs au bilan. Par ailleurs, le choix a t fait en 2006 de maintenir ces actifs dans le
bilan de chaque entreprise concerne, par opposition loption de cration dune structure de
financement externe. Ces rserves financires, qualifies dactifs ddis ou dactifs de
couverture sont soumises des obligations spcifiques : elles doivent tre clairement identifies et
distinctes du reste des actifs financiers des exploitants nuclaires. Larticle 20 de la loi du 28 juin 2006
102
prcise que ces actifs doivent prsenter un degr de scurit et de liquidit suffisant pour rponse
leur objet . Lexpos des motifs de ce projet de loi indiquait quafin de prvenir et de limiter les
charges qui seront supportes par les gnrations futures, les actifs ddis doivent prsenter un
niveau de scurit, de diversification et de liquidit suffisant (). Il sagit galement de sassurer que
les exploitants adoptent une gestion actif-passif permettant de rduire les risques dinadquation entre
les flux lis au passif et ceux gnrs par lactif . Cette exigence sest traduite dans le dcret
dapplication du 23 fvrier 2007, par la dfinition dune liste limitative de types dactifs remplissant
ces conditions et donc admissibles comme actifs de couvertures : obligations dtat, actions de socits
ayant leur sige social au sein dun pays de lUnion europenne ou de lOCDE, droits rels
immobiliers, parts dOPCVM et de fonds communs de placement, dpts montaires. Lobjectif de la
mise en rserve de ces actifs financiers est de sassurer que les exploitants auront les moyens
financiers suffisants pour faire face leurs charges futures lorsquelles devront donner lieu des
paiements effectifs. Ces placements doivent fructifier et dgager une rentabilit suffisante (dividendes
et accroissement attendu de leur valeur pour les actions, intrts reus pour les obligations et
placements montaires) les actifs ddis doivent donc tre larrt des comptes gaux aux
provisions.
La convention cadre Etat-CEA tablie en octobre 2010, qui matrialise un engagement de lEtat
dassurer lquilibre du bilan des charges nuclaires de long terme du CEA, se substitue la dtention
dun portefeuille de titres par ltablissement.
103
Annexe n2
Contexte
De nombreuses entits sont tenues de dmanteler, d'enlever ou de remettre en tat des lments
d'immobilisations corporelles. Dans la prsente interprtation, il est fait rfrence de telles
obligations comme des passifs relatifs au dmantlement, la remise en tat et similaires. Selon
IAS 16, le cot d'un lment d'immobilisation corporelle inclut l'estimation initiale des cots relatifs
son dmantlement et son enlvement et la remise en tat du site sur lequel il est situ, obligation
qu'une entit encourt soit lors de l'acquisition de l'lment, soit du fait de son utilisation pendant une
dure spcifique des fins autres que la production de stocks au cours de cette priode. IAS 37
contient des dispositions sur la faon d'valuer des passifs relatifs au dmantlement, la remise en
tat et similaires. La prsente interprtation fournit des commentaires sur la faon de comptabiliser
l'effet des variations de l'valuation des passifs existants relatifs au dmantlement, la remise en tat
et similaires.
Champ dapplication
La prsente interprtation s'applique aux variations de l'valuation de tout passif existant relatif au
dmantlement, la remise en tat ou similaire qui est la fois:
a) comptabilis comme faisant partie du cot d'un lment d'une immobilisation corporelle selon IAS
16; et
Par exemple, un passif relatif au dmantlement, la remise en tat ou similaire peut exister pour le
dmantlement d'une usine, la rhabilitation de dommages environnementaux dans des industries
extractives, ou l'enlvement de matriel.
104
L 320/440 FR Journal officiel de l'Union europenne 29.11.2008
Contexte
(b) les entits (les contributeurs) font des contributions au fonds, qui sont investies dans un ventail
dactifs pouvant inclure la fois des titres de crance et de capitaux propres, et qui sont disponibles
pour aider payer les cots de dmantlement des contributeurs. Les trustees dterminent le mode
dinvestissement des contributions, dans les limites fixes par les documents rgissant le fonds et par
toute lgislation applicable ou autres rglementations ;
(c) lobligation de payer des cots de dmantlement incombe aux contributeurs. Toutefois, les
contributeurs sont en mesure dobtenir le remboursement des cots de dmantlement auprs du
fonds, concurrence du montant le plus bas entre les cots de dmantlement engags et la part des
actifs du fonds revenant aux contributeurs.
Annexe n3
Les provisions pour oprations de fin de cycle sont constitues sur des bases actualises en appliquant
aux flux de trsorerie prvisionnels, positionns par chance, un taux dinflation et un taux
dactualisation qui sont apprcis partir des principes suivants :
105
- moyenne mobile sur quatre ans des TEC 30 ans,
- moyenne des moyennes mobiles quatre ans des marges AA, A et BBB, limite 100 bp.
Sur cette base, le CEA (comme Areva et EDF) a retenu un taux dinflation de 2 % et un taux
dactualisation de 5 % au 31 dcembre 2010, identiques ceux de lexercice 2009 (et ceux des
exercices prcdents depuis 2005).
Annexe n 4
Le cas EVARA
En sa qualit dexploitant nuclaire, le groupe EVARA a lobligation de constituer des provisions pour
oprations de fin de cycle et notamment une provision pour dmantlement des installations de la
centrale BRINELES dont il est lexploitant.
Travail faire
106
A partir des informations disponibles ci-dessous, caractriser les diffrentes priodes et prsenter les
impacts des diffrents lments lis la provision pour dmantlement (les montants seront arrondis
au kle plus proche):
Si le texte du sujet, ses questions, ses annexes, vous conduisent formuler une (ou plusieurs) hypothse(s), il
vous est demand de la (ou les) mentionner explicitement. Tout calcul devra tre justifi
Principes de comptabilisation
Le groupe EVARA enregistre dans ses comptes lensemble des provisions de dmantlement et fait
apparatre en contrepartie un actif de dmantlement. Compte tenu du caractre immdiat de la
dgradation, ces provisions sont constitues ds la mise en service de linstallation.
Les provisions sont constitues sur des bases actualises en appliquant aux flux de trsorerie
prvisionnels un taux dactualisation. Lvaluation des cots de fin de cycle comporte des incertitudes
lies lvolution future des technologies de traitement, dassainissement mais galement des
contraintes de sret, de scurit et de respect de lenvironnement. Lactif de dmantlement fait
lobjet dun amortissement linaire sur la dure de vie rsiduelle de linstallation.
Au plan comptable, les changements concernant le devis des oprations de fin de cycle, le taux
dactualisation et les chanciers sont traits de manire prospective :
si linstallation est en exploitation, lactif de dmantlement est corrig du mme montant que la
provision et est amorti sur la dure rsiduelle des installations,
si linstallation nest plus en exploitation, limpact est pris en rsultat sur lanne du changement.
Limpact des changements de taux dactualisation et dchancier est port en rsultat financier.
La centrale BRINELES est en cours dexploitation. Cette exploitation prendra fin le 31/12/2021 et les
travaux de dmantlement seront raliss dans la priode des 20 annes qui suivront.
Par mesure de simplification, on considrera que la provision apparaissant dans les comptes au
31/12/2011 correspond des dpenses annuelles de dmantlement constantes, dont le montant estim
au 31/12/2021 est de 201 K(Lvolution correspondant linflation ne sera pas prise en compte).
Au cours de lanne 2022, une rvision des provisions pour oprations de fin de cycle est opre dans
le cadre de la rvision triennale prvue par la loi du 28 juin 2006. Le retour dexprience sur les
107
projets passs conduit une analyse plus exhaustive des cots prendre en compte. A partir de 2022,
les dpenses annuelles de dmantlement de la centrale BRINELES sont ainsi estimes 250 Kpour
chacune des annes.
Taux annuel
Taux dactualisation incluant une prime de risque lie aux incertitudes sur les cots
au 31/12/2011
7%
Taux dactualisation incluant une prime de risque lie aux incertitudes sur les cots
au 31/12/2012 et postrieurement
8%
NB : les montants comptabiliss au compte de rsultat et au bilan seront arrondis au kle plus proche
et serviront de base pour les calculs suivants
108
PREUVE DE CAS PRATIQUE DANS LA SPECIALITE CORRESPONDANT A
LOPTION CHOISIE
OPTION C : MARKETING
1. Les rsultats
Les rsultats se redressent cette anne, ceci tait attendu compte tenu de llvation de la barre
dadmissibilit. Les trs bonnes notes restent rares, mais un groupe significatif atteint et
dpasse la moyenne, ce qui est un progrs.
Cette preuve doit permettre au candidat de montrer qu'il matrise les fondements thoriques
et doctrinaux de la discipline, qu'il est capable de mettre en uvre les principes, les
dmarches et les techniques de la spcialit au travers de la rsolution d'un cas et de proposer
des solutions ralistes et argumentes des problmes de gestion actuels.
109
La dure de la prparation cette preuve orale est de 4 heures. Le programme est identique
celui de lpreuve dadmissibilit (cf. Rapport de lpreuve crite de la spcialit).
Lpreuve orale est dune dure de 1 heure : :40 minutes maximum dexpos ; 20 minutes
maximum dentretien avec le jury
Il ne s'agit pas d'un exercice de style o partir de quelques annexes un candidat est en
mesure de rsoudre des problmatiques auxquelles se heurtent quotidiennement des
professionnels du domaine et pour lesquelles il n'existe pas de solution vidente.
Nous invitons les candidats faire preuve de beaucoup d'humilit quant leur capacit
rsoudre dfinitivement les problmes poss.
La dmarche marketing passe par les phases tude/recherche/action qui en font une
science de gestion dlibrment oriente vers l'action, mais les phases tudes et recherche
vont au del d'un rapide diagnostic trop souvent dconnect la fois du domaine
professionnel tudi et des recommandations qui suivent.
Les notes infrieures 5 sont le plus souvent conscutives des exposs hors sujet ,
l'explication principale tient en partie une reprsentation pr tablie chez les candidats de ce
que doit tre l'preuve. Ce qui aboutit une lecture superficielle de la question pose et par
voie de consquence des dveloppements hors sujet.
Enfin le marketing n'est pas gnrique, il se diffrencie en fonction des acteurs qui mobilisent
ses apports. Cette anne titre dexemple, une PME (Pollenergie), et une multinationale
(Apple) ont t choisies, justement pour apprcier la capacit des candidats sadapter au
contexte de lentreprise. Le marketing international dans ses dimensions techniques et
stratgiques ne doit pas tre nglig, le cas Havaanas (lire Habaanas ) a rvl des lacunes
assez gnrales en la matire. Enfin le cas portant sur le PWYW montre encore des lacunes
dans le domaine des prix.
Les auteurs de rfrence restent toujours inconnus de la majorit des candidats (attention
lorthographe de leurs noms).
Souvent, la partie analyse-diagnostic occupe une part trop importante des dveloppements
proposs au dtriment de propositions concrtes et prconisations structures. Chez les
candidats qui ont des connaissances, la tendance est la surenchre dans le domaine des
recommandations qui aboutit des propositions irralistes. Ces prconisations ne sont pas
compltes par une analyse des risques et consquences.
Les donnes chiffres, souvent trs abordables, sont parfois tout simplement ignores. Les
outils mathmatiques utiliss pour lexploitation et lanalyse des donnes commerciales sont
trop souvent mconnus.
110
Commentaires sur la forme
L'expos est un exercice de communication orale qui implique pour le candidat un contrle de
l'expression, du ton, du dbit et du non verbal. Ceci est tout particulirement important pour
un futur professeur. La rigueur est galement une qualit essentielle du futur professeur
agrg, il convient donc dviter les erreurs de lecture des annexes et de ne pas corcher le
nom des entreprises
- Une introduction,
- Une conclusion.
Il est par ailleurs conseill dutiliser quelques transparents pour animer la prsentation, y faire
figurer le plan, les calculs, des schmas ou reprsentations. Ces supports de communication
doivent tre utiliss de manire guider le jury et non constituer des supports de lecture.
111
Conseils aux candidats
Le jury rappelle que cette preuve ncessite de solides connaissances et comptences dans
le domaine du marketing pour esprer une note satisfaisante.
Faut-il encore rappeler quil est indispensable de s'entraner l'preuve orale ? Il s'agit
d'un exercice trs spcifique et trs exigeant pour lequel des capacits danalyse, de
synthse et de prsentation loral ne peuvent masquer labsence de spcialisation en
marketing.
- Garder la mesure du cadre fix par le cas et ne pas hsiter proposer des
complments d'tudes si les informations fournies sont partielles.
112
ANNEXE : Exemple de sujet
Prsentation gnrale
Dossier 1 Du prix au consentement payer du consommateur
Dossier 2 Pay What You Want pour rsider chez Madame Vacances
Annexes
Annexe 1 - La nouvelle sensibilit aux prix des consommateurs
Annexe 2 - Le consentement payer du consommateur
Annexe 3 - Capacit dhbergement en 2011 INSEE
Annexe 4 - Madame Vacances adopte le PWYW
Annexe 5 Bilan du PWYW chez Madame Vacances
Annexe 6 - Ces enseignes qui laissent le client fixer la note payer
Annexe 7 - Le Pay What You Want, un modle manier avec prudence
La candidate ou le candidat est invit-e dfinir les principaux concepts mobiliss dans ses
rponses
Prsentation gnrale
Le Pay What You Want est lun des mcanismes les plus rcents de fixation de prix dans
lequel lentreprise responsabilise et accorde toute sa confiance l'utilisateur, en lui laissant la
113
possibilit d'estimer le prix du produit ou service souscrit. La pratique du prix libre permet de
rpondre aux attentes des consommateurs qui prfrent participer activement la fixation du
prix final plutt que daccepter des prix affichs.
La socit Eurogroup a adopt cette technique de fixation des prix pour Madame Vacances,
marque spcialise dans les rsidences de tourisme.
35000 lits
Vous tes mandat par la Direction dEurogroup pour une mission de conseil relative
aux nouveaux comportements des consommateurs face aux prix et leurs consquences
en termes de fixation des prix. Il vous est demand de tirer le bilan de lexprience de
Madame Vacances et de formuler des propositions pour des expriences futures en
matire de fixation des prix.
TRAVAIL FAIRE
1.1 Quest-ce qui caractrise les comportements des consommateurs occidentaux face aux prix au
XXIme sicle ?
1.2 Comment mesurer le consentement payer des consommateurs ?
Dossier 2 Pay What You Want pour rsider chez Madame Vacances
Annexes utiliser : 3 6
114
TRAVAIL FAIRE
2.1 Prsenter et critiquer lexprience du mcanisme PWYW de la marque Madame Vacances.
2.2 Proposer des solutions pour de futures fixations de prix par Madame Vacances.
La relation au prix s'est dforme parce que le prix n'a plus toute la signification qu'il pouvait
avoir auparavant. En effet, depuis dix ans, les dsquilibres dans la structure de l'inflation,
l'arrive de nouvelles gnrations mieux informes, le dveloppement de toute une offre
discompte ou bas prix, le changement d'unit montaire, etc. ont brouill les repres des
consommateurs qui se rfugient non plus vers les marques mais vers les prix qu'ils
considrent comme justes. Et si les marques premiers prix se vendent mieux quil y a
quelques annes, cest surtout que le message mdiatique a insist sur l'volution
draisonnable des prix de certains produits de marque nationale, introduisant au passage un
doute sur la mesure "officielle" de l'volution des prix. Mais c'est galement parce que les
consommateurs ont dcouvert que le "sans marque" ou certains modles de gratuit pouvaient
particulirement bien "faire l'affaire", sans qu'il ne s'agisse d'une relle ncessit financire.
Il reste que pour certains type de mnages, les jeunes, les familles monoparentales ou les
foyers avec enfants ne disposant que d'un seul revenu, la conjoncture conomique est difficile
et que consommer des produits ou des services bas prix constituent pour eux une ncessit
et non une aubaine.
Concernant, ce quon pourrait appeler la focalisation sur le prix perceptible depuis un an,
on ne note pas de relles diffrences de comportement des consommateurs sur ses attitudes
115
vis--vis du prix. Sa qute du prix le plus bas est nettement moins systmatique que lors de la
dernire crise de la consommation en 1995. Le consommateur franais est aujourd'hui moins
attentif aux prix que ses voisins allemands, russes ou espagnols. Pour ces deux derniers pays,
des niveaux de vie infrieurs ceux de la France peuvent l'expliquer, mais pour les
Allemands, qui ont un niveau de vie quivalent voire suprieur, cette attitude est plutt
d'origine culturelle.
Source : Extrait de La nouvelle sensibilit des consommateurs aux prix, Pascale Hebel,
Nicolas Fauconnier, Morgane David, Cahier de recherche n 215, novembre 2005, CREDOC.
116
Annexe 2 - Le consentement payer du consommateur
Le consentement payer est une alternative intressante aux lasticits de la demande au prix
lorsque les donnes de march nexistent pas : dans le cas des biens et services publics purs,
dans celui des produits innovants en cours de dveloppement. De plus, la distribution des
CAP, dans le cadre de pratiques de prix individualiss (tarification la consommation,
marchs doccasion ou enchres), permet de fixer le prix pour chaque acheteur son niveau
optimum.
Le CAP peut tre influenc la hausse par des variables manipulables par le manager de
marque ou de magasin : caractristiques du produit (prsentation, personnalisation ou
marque), de la politique de prix (mode de paiement et tarif) ou encore de lenvironnement
(prix communiqus sur le lieu de vente et atmosphre) (Le Gall-Ely, 2009).
Ainsi, la quantit de produit servie a un impact sur le CAP. Ce dernier est fonction de la
quantit (plus la quantit relle ou perue est importante et plus le CAP est lev) et de la
dsirabilit de la portion (au-del dune certaine limite, le CAP marginal est nul).
Les produits personnaliss, dfinis comme des offres qui permettent au consommateur de
participer une exprience de co-design, influencent galement le CAP la hausse (de 10%
et 207% en plus pour un produit personnalis, coque de tlphone, chaussures par exemple).
Le support de paiement (carte de crdit ou liquide) a galement une influence sur le montant
du CAP. Ainsi les consommateurs qui payent avec une carte de crdit ont tendance avoir un
CAP plus lev que ceux qui payent en liquide quel que soit le montant concern, et que le
prix soit connu ou non lavance.
Les tarifs influencent galement les choix raliss par les clients des fournisseurs daccs
Internet, tarif en trois parties (un prix daccs, une limite de consommation et un prix
marginal pour toute consommation suprieure cette dernire, mode de tarification trs
populaire dans le secteur des services de tlcommunication ou des services en ligne) ou tarif
traditionnel en deux parties (un abonnement et un prix marginal pour chaque consommation).
Le choix dun tarif dpend du degr dincertitude quant au niveau de la consommation
future : plus le niveau de consommation est incertain et plus les consommateurs choisissent
un tarif en trois parties, ce choix pouvant se rvler plus coteux par la suite. Les
consommateurs sont prts payer plus cher notamment via un abonnement pour dcoupler la
consommation du paiement et pour que le cot naugmente pas lors dusages additionnels. Ils
cherchent galement sassurer contre le risque de variation de prix. Ils peuvent ainsi prfrer
un tarif qui rsulte en une fluctuation mensuelle faible de leur facture, simplifiant ainsi la
gestion de leur budget. Un CAP lev peut galement rsulter de la surestimation de lusage
futur faisant prfrer le tarif dabonnement. Ces constats portent sur le choix dun tarif
daccs Internet, mais sont vraisemblablement gnralisables dautres services du type
tlphone fixe ou mobile, location de vhicule, salle de sport.
Les promotions, les prix extrmes mais aussi les prix annexes, que ni les vendeurs ni les
acheteurs ne considrent comme relatifs au prix du produit quils vendent ou achtent,
peuvent galement avoir un effet sur le CAP. Par exemple, pour influencer le CAP des
consommateurs la hausse, le concepteur dun catalogue de vente par correspondance, aura
117
tout intrt introduire un vtement dune marque de crateur prix trs lev possdant les
mmes caractristiques que dautres plus abordables prsents dans les pages suivantes.
Enfin, le CAP dans les enchres en ligne est influenc par les caractristiques du produit, de
lindividu (notamment son exprience des enchres en ligne), mais galement par le contenu
du site denchres. Ainsi, le CAP diminue lorsque des produits concurrents sont galement
proposs, et dautant plus quil sagit de produits de mme marque et lorsque la gamme de
produits proposs est largie. Une bonne rputation du site peut avoir un impact positif sur le
CAP (une mauvaise rputation nayant aucun impact).
en milliers en %
118
une clientle touristique qui n'y lit pas domicile. Elle est dote d'un minimum d'quipements
et de services communs. Elle est gre dans tous les cas par une seule personne physique ou
morale.
Les rsidences de tourisme sont classes de 1 toile 4 toiles. La dcision finale de
classement est prise par arrt du prfet aprs avis de la Commission dpartementale de
l'action touristique.
119
A l'issue du sjour, le vacancier dcide combien il souhaite verser pour le sjour sachant que
sont inclus la location de l'appartement mais aussi plusieurs prestations. Selon les premiers
rsultats de l'opration de la rentre, pour un appartement d'en moyenne 300 euros la semaine,
les touristes ont vers 100 euros.
Pour cette premire opration organise durant la saison de ski, la station des Mnuires rejoint
le concept de Madame Vacances. Les vacanciers ayant lou dans la rsidence paieront ce
qu'ils souhaitent pour les remontes mcaniques et la location du matriel de ski.
Le concept anglo-saxon de Pay What You Want a t test avec le tlchargement du nouvel
album de Radiohead en 2007. Depuis, des restaurants et certaines maisons d'dition ont repris
ponctuellement le concept. Madame Vacances envisage dj de ritrer l'exprience de son
ct.
Source : http://www.ladepeche.fr/article/2009/09/28/682255-tourisme-nouvelle-operation-de-
pay-what-you-want-pour-les-vacances-a-la-neige.html
Comment a marche ?
Le concept Pay What You Want (je fixe le prix de mon sjour)
Nous invitons ceux et celles qui le souhaitent venir passer une semaine de vacances suivant
la priode et le lieu de la saison annonce.
Et c'est seulement au moment de votre dpart que vous tes invits rgler votre
hbergement, pour le montant de votre choix (hors supplment rgler).
Pour rsum :
Vous fixez vous-mme le prix de votre sjour votre dpart !
Mais attention, il n'y en aura pas pour tout le monde !
Comment s'inscrire ?
Tout ce qu'il faut savoir pour en profiter...
4> Madame Vacances contacte alors les plus rapides s'tre "confirms",
correspondant au nombre de places disponibles de la saison.
> Les autres pr-inscrits sont mis sur une liste d'attente et sont contacts en cas de
dsistement.
120
Pour la bonne gestion et pour donner une chance chacun, nous avons opt pour une priode
de pr-inscription et une priode de confirmation pour chaque saison.
La Dpche du Midi
Payez ce que vous voulez (saison 1) extrait du 06 juillet 2009...
Du 12 au 19 septembre, le client fixe le prix de son sjour dans la rsidence Cami Ral de St
Lary. Cette formule exclusive a pour but de booster le tourisme traditionnel hors saison, le
segment le plus touch par la crise actuelle fait valoir Philippe Angel, le directeur associ,
charg du dveloppement et de la communication chez Madame Vacances qui a lanc le coup
d'envoi de ce concept nomm Pay what vou want, saison I en rsidences de tourisme.
D'abord teste avec le tlchargement du nouvel album de Radiohead en 2007, cette ide a t
reprise dans les domaines de l'dition et de la restauration.
C'est la premire fois que cette offre promotionnelle est propose dans le monde des
rsidences de tourisme sur plusieurs jours.
Rservation ncessaire.
Concrtement, les personnes intresses souhaitant bnficier de la formule Pay What You
Want pour la rsidence Cami Real de St Lary, compose de 102 appartements avec balcon
et terrasse peuvent rserver leur sjour par tlphone au 04 79 65 07 65 ou sur
madamevacances.com.
Seule une garantie de rservation ferme de 100 par carte bancaire est demande mais non
encaisse. Le versement d'une caution (260 par appartement) et la taxe de sjour (0,73 par
personne et par jour) restent obligatoires ainsi que certaines prestations telles que le mnage,
le parking... Le choix de St Lary est dlibre. C'est la montagne. On peut s'y ressourcer,
profiter de la fraicheur des soires et d'activits trs vivifiantes. On y trouve des conditions
idales. C'est un endroit magnifique, avec une super rsidence, bien place, avec piscine, spa.
Et puis, c'est vachement bien d'tre en vacances, en France, au mois de septembre souligne
Philippe Angel qui se flicite galement des bonnes relations entretenues avec la mairie de St
Lary. Pour dmocratiser les vacances, on se devait de proposer une autre alternative
conclut le directeur associ.
Maintenant, vous de juger. Ou plutt de payer... ce que vous voulez.
Le Quotidien du Tourisme Le client fixe son prix extrait du 07 juillet 2009...
Madame Vacances lance cet t sa premire formule "Pay What You Want". Le principe : le
client fixe lui-mme le prix de sa location pour une semaine (hors taxe de sjour) et certaines
prestations optionnelles. L'opration aura lieu du 12 au 19 septembre prochain dans la
rsidence Garni Ral Saint-Lary (65) qui compte 85 appartements. Confront une trop
forte concentration des rservations en juillet et aot, le but pour Madame Vacances est de
faire dcouvrir ses rsidences en avant et arrire-saison, des priodes plus calmes et moins
chres alors que toutes les activits de loisirs praticables proximit des rsidences sont
encore ouvertes. "Faites des conomies, partez en vacances", lance Philippe Angel, directeur
de la communication et du dveloppement de l'oprateur selon qui il y a rellement un public
pour ces priodes (seniors, familles sans enfants scolariss et "optimisateurs de RTT"...)...
121
" Moins de monde et moins cher, merci beaucoup pour cette saison 1 "
Appt 7 :
" elle permet ceux qui ne connaissent pas la rsidence de la connatre, ceux qui sont dj
venus de revenir, et ceux qui ont un budget vacances serr de profiter d'un sjour selon leurs
moyens "
Appt 84 :
" Je ne laisse rien et pourtant... Je suis parfaitement satisfait de ce sjour. Je ne laisse rien car
a va me permettre de repartir dans 3 semaines une fois de plus avec Madame Vacances. Je
suis dj parti avec vous en Juin Peyragudes.
Ds mon retour, je rserverai un nouveau sjour Saint Lary et celui-ci en payant cette fois-
ci...
Un client dsormais fidle... "
Bilan de la saison
100% de la rsidence a t complte avec une liste dattente de clients dsireux de
profiter dun dsistement.
Un retour unanime des touristes entre le discours de la marque Madame Vacances et
les prestations proposes aux touristes.
Une formule qui a permis des familles de dcouvrir les vacances en rsidences de
tourisme et de sduire de nouveaux clients.
Une initiative qui a fait cho dans la station de Saint Lary puisque plusieurs
organismes sportifs ont propos sur la mme semaine des activits en Pay What You
Want.
Mais la plus grande russite pour Madame Vacances, cest que plus de 60% des
clients ont dcouvert les vacances hors saison, et se disent prts renouveler
lexprience.
Source :
http://monmoulin.fr/DEV/madamevacances/index.php?page=concept_pay_what_you_want
Qui aurait cru que le sisme cr par le groupe de rock Radiohead dans l'industrie de la
musique se serait propag tant de secteurs d'activit ? En 2007, le groupe de rock avait
initialement commercialis son septime album, In Rainbows, en version numrique en ligne,
sur le site Internet du groupe et un prix dtermin par l'acheteur. Depuis, la crise est passe
par l et le phnomne Pay as You Want a prospr.
Dernier exemple en date, l'opration Dfinissez le prix du sjour de la chane htelire Best
Western en France. Durant la premire quinzaine de septembre, les clients du groupe ont eu la
122
possibilit de rserver une nuit prix libre dans vingt htels trois ou quatre toiles. Best
Western avait mis leur disposition 900 chambres, sur les 15.000 que la chane compte en
France. Le succs a t au rendez-vous. Nous avons connu un pic de rservations ds les
premiers jours de l'opration, explique Alexandre Poitou, directeur marketing de Best
Western en France. Au total, 750 nuites ont t prises d'assaut, soit un taux de rservation de
plus de 80%.
Crer l'vnement
Au mieux, les plus satisfaits sont repartis en s'acquittant d'une note atteignant 40 60% du
prix normal de la chambre. D'autres ont tout simplement profit de la rservation un euro.
Cette initiative avait pour but de faire connatre Best Western et raffirmer son
positionnement de chane 3 et 4 toiles, explique le responsable marketing, pour qui l'aspect
qualitatif de ce projet a toujours t plus important que l'aspect quantitatif. Le groupe
htelier a dpens environ 40.000 euros dans cette campagne de promotion, qui a largement
fait appel aux rseaux sociaux et des partenariats avec les mdias.
S'il s'est tendu la faveur de la crise, le concept Pays as you want ne devrait pourtant pas
s'imposer durablement et rvolutionner la relation marchande en France. Dans un rapport sur
le comportement du consommateur avec la crise, le Centre de recherche pour l'tude et
l'observation des conditions de vie (Credoc) explique que le succs des oprations pay as
you want' () illustre la recherche perptuelle de la bonne affaire.
Certes, avec la rentre, les mnages ont retrouv quelque peu le moral et recommenc
consommer. Leurs dpenses en produits manufacturs ont augment de 1,5% en septembre,
aprs une baisse de 1,6% en aot, selon les derniers chiffres de l'Insee. Sur l'ensemble du
troisime trimestre, elles ont progress de 1,2%, aprs une baisse de 0,8% au deuxime. Le
pouvoir d'achat reste cependant une source d'inquitude pour les Franais, qui continuent
pargner. Le taux d'pargne a grimp de 16,1% au deuxime trimestre de 2010.
Les enseignes doivent donc s'adapter cette conjoncture peu porteuse. On assiste une
multiplication des offres promotionnelles ou de rabais offerts aux clients de manire
123
spontane en magasin, commente Pascale Hebel, directrice du ple consommation au
Credoc. Pas question, cependant, de se complaire dans la vente perte. Le concept du pay
as you want' est difficilement viable conomiquement, car de nombreux acheteurs payent le
prix minimum, estime la responsable.
Pour les enseignes qui les mettent en place, ces offres permettent avant tout de communiquer
moindre frais, souligne le rapport du Credoc. Le pay as you want' est un concept
marketing. Son but est de crer le buzz', ajoute Pascale Hebel. A en croire les retombes de
l'opration de Best Western, a marche !
Source : http://www.lefigaro.fr/conso/2010/11/22
Stratgie marketing de fixation des prix, le Pay What You Want (PWYW pour les initis)
consiste laisser aux consommateurs le soin de dcider quel est le juste prix payer.
Le modle PWYW est apparu pour la premire fois sur le web avec le groupe Radiohead qui,
pour la sortie de son album In Rainbows en 2007, a dvelopp un modle alternatif pour
contrer le tlchargement gratuit. Linternaute pouvait tlcharger lalbum, moyennant une
somme quil dfinissait.
Depuis, des restaurateurs sy sont intresss, et plus rcemment des voyagistes ou cabinets
davocats ont appliqu en France ce concept qui droge avec les rgles du marketing
traditionnel.
Madame Vacances (socit Eurogroup) a lanc une opration baptise PWYW Saison 1
en septembre 2009 dans une de ses rsidences. Une caution de 100 remboursable tait
demande la rservation. Seule la taxe de sjour ainsi que les dpenses lies au mnage et
linge de chambre restaient la charge du client. Cot total de lopration : 35 000, trs vite
rembourss par des retombes mdias indites. Cette premire exprience a depuis t
renouvele une fois.
Le cabinet de Matre Pierre Redoutey a adopt depuis mai 2009 ce mode de rmunration
pour les consultations et les demandes dexamen dactes ou de projets dactes via internet. Le
bilan du cabinet est positif : si la somme verse est un peu en-dessous de ce quelle aurait t
avec le systme prcdent, cette perte est compense par la diminution de frais de gestion.
124
Le site de vente en ligne BrandAlley.fr, a dcid de faire lui aussi un coup d'essai. Pendant
une semaine (mai 2009), il a mis en vente 10 000 articles de mode partir de 1 euro. Rsultat
: lentreprise avoue avoir perdu 70 000 sur les produits vendus (panier moyen : 1,73 par
article), mais estime avoir gagn 5 000 nouveaux clients et 25 000 nouveaux contacts.
Toutefois, lopration ne sera pas renouvele.
Plus rcemment (mai 2010), Flattr a dvelopp un systme de micro paiement pour rmunrer
les contenus sur internet. Le concept est simple : linternaute verse une petite somme par
mois.
Ensuite, selon les sites et blogs o il surfe, il peut cliquer sur un bouton Flattr prsent ct
de loeuvre. En fonction du nombre de clics, la somme est redistribue quitablement.
Les rsultats dune tude mene par lUniversit de Francfort publie dans la revue
lAmerican Marketing Association ont dmontr que, si lentreprise ne gagnait pas dargent
avec une opration PWYW, elle nen perdait pas non plus et gagnait mme en visibilit et en
nombre de clients.
Les retombes sont souvent excellentes pour lentreprise : une forte prsence mdiatique
assure une communication moindre cot. Par ailleurs, cette prise de risque de lentreprise
donne au client le sentiment davoir affaire une entreprise honnte sre de la qualit de ses
produits ou services proposs.
Le PWYW pourrait donc constituer une alternative moins onreuse et plus intressante que
les campagnes de communication.
Un modle rentable ?
Laspect le plus critique avec ce modle, cest lengagement de cots fixes sans connatre le
flux futur de clients et le prix quils vont payer.
Pour tre rentable, le produit ou service vendu doit rpondre quelques rgles :
- Avoir une forte demande et un gros volume, pour que la perte potentielle soit rgule
par ceux qui payeront plus.
- Etre pay aprs consommation. Sinon, le client ne lestimera pas honntement et
cherchera payer le moins cher possible.
Le rsultat pcuniaire est meilleur quand le comportement du consommateur est surveill ou
que son acte dachat renferme une dimension thique, culturelle ou morale. Ainsi, il se sent
oblig de payer la prestation quil estime au plus juste.
Le PWYW est adapt aux services dont le client a vraiment besoin : les seuls freins qui
peuvent alors ralentir l'acte dachat sont le prix et le temps.
125
Le modle PWYW apparat adapt en priode de crise, il permet de gnrer du trafic,
dappuyer le lancement dune entreprise et davoir de fortes retombes mdiatiques.
Mais analyse et prudence sont de mise : tous les produits ou services ne peuvent pas appliquer
ce modle, et lopration doit rester limite dans le temps ou tre occasionnelle.
Source : http://www.themavision.fr/services-et-industries
lments de corrig :
Introduction :
- dfinition des concepts-cls : prix, CAP, consommation touristique, PWYW
- prsentation de la consommation dhbergement touristique dans un contexte de
sensibilit aux prix exacerbs
- particularit des dpenses de loisirs, de tourisme, exprientiel de manire gnrale
- prsentation du problme de fixation des prix que cela pose
- focalisation sur la technique du PWYW
TRAVAIL FAIRE
1.1 Quest-ce qui caractrise les comportements des consommateurs occidentaux face aux prix au
XXIme sicle ?
1.2 Comment mesurer le consentement payer des consommateurs ?
1.1 Partie relativement thorique sur les concepts de prix ( dfinir : sensibilit, acceptabilit,
prix de rfrence, CAP), sur lvolution des comportements face au prix (lasticit et
diffrents effets), souligner les diffrences selon les postes de consommation
(consommation exprientielle / utilitaire) ; un plus pour ceux qui donneront des exemples
(par ex. consommation culturelle, biens numriques ou consommation alimentaire ou
encore dpenses de logement).
1.2 Critique des mthodes (extrait ouvrage) + positionner le PWYW dans ces techniques
La mesure du CAP
Le CAP peut tre calcul partir de donnes denqutes, les mthodes les plus utilises tant :
- lanalyse conjointe (Liquet, 2001) : le CAP dun individu est driv de sa prfrence. Par
exemple, plusieurs appartements diffrant en fonction du nombre de pices, du prix, de
126
ltage, de lexposition, etc. sont prsents et il est demand une rponse la question
classez ces diffrentes offres ou laquelle prfrez-vous , ou encore parmi ces
diffrentes offres, laquelle seriez-vous prt acheter ) ;
- lvaluation contingente : il sagit par exemple de prsenter les avantages lis
lacquisition dun appartement (nombre de pices, du prix, de ltage, de lexposition,
etc.) puis de proposer un prix potentiel ou une liste de prix potentiel au consommateur
afin quil exprime son CAP ( une telle offre vous est soumise. Veuillez indiquer le prix
maximum que vous seriez prt payer ou seriez-vous prt payer x euros pour une
telle offre ?) ;
- les tests de prix par achat simul (prfrence entre les produits dans un contexte aussi
proche que possible de celui de lachat, avec un seul chantillon et successivement
plusieurs prix tests test squentiel ou plusieurs chantillons appareills avec un seul
prix test par chantillon test monadique-).
Le CAP peut galement tre driv doffres dachat, les deux mthodes les plus couramment
usites tant les enchres miment les processus denchres. Dans les enchres Vickrey ou au
second prix, les offres des participants sont collectes simultanment et la personne ayant fait
lenchre la plus leve doit acheter le produit au second prix le plus lev. Dans la loterie
Becker, DeGroot et Marschak ou BDM, chaque participant fixe le prix maximum auquel il
achterait le produit propos, puis le prix de vente est dtermin alatoirement (par exemple,
en tirant une boule sur laquelle est marqu un prix dans une urne). Si le prix tir au sort est
infrieur ou gal au CAP exprim, le participant doit acheter le produit au prix tir au sort.
Sinon, le participant ne peut acheter le produit.
Dossier 2 Pay What You Want pour rsider chez Madame Vacances
Annexes utiliser : 3 6
TRAVAIL FAIRE
2.1 Prsenter le fonctionnement du mcanisme PWYW en illustrant par le cas Madame Vacances.
2.1 Prsentation claire du mcanisme (diffrentiation des autres modes de fixation des prix /
cots, concurrence, demande fonde sur des enqutes ; diffrenciation des techniques
denchres
127
PREUVE DE CAS PRATIQUE DANS LA SPECIALITE CORRESPONDANT A
LOPTION CHOISIE
1. Les rsultats
RSULTATS DENSEMBLE
Nombre de candidats interrogs 09
DISTRIBUTION DES NOTES
Moyenne 08,9
Meilleure note attribue 16
Note la plus basse 02
La meilleure note obtenue est de 16/20. Elle correspond la tranche des meilleures notes aux
sessions prcdentes.
2. Sujets proposs
La commission a propos cette anne deux sujets qui portaient sur des contextes
organisationnels et des enjeux technologiques diversifis. Ces sujets sont disponibles
ladresse http://www.reseaucerta.org/sujets/
Le premier sujet traitait de limplantation dun progiciel de gestion intgre (PGI) au sein d'un
grand groupe mondialis du secteur des quipements BTP. Dans un premier temps, il invitait
les candidats analyser le projet dimplantation du PGI au travers des gains et des limites de
lintgration des systmes d'information, en tenant compte des spcificits organisationnelles
dun grand groupe mondial. Dans un second temps, les candidats tudiaient les modalits de
peuplement du rfrentiel de donnes du progiciel. Enfin, les candidats devaient proposer une
volution de linfrastructure de communication du groupe.
128
Le second sujet portait sur le cas dune jeune socit qui crait un service en ligne de
prparation de sjours touristiques. La particularit de ce site reposait la fois sur
limplication de multiples professionnels du tourisme dans la dfinition de loffre de sjours,
et galement dans la volont dinteraction entre vacanciers via les technologies 2.0. Dans un
premier temps, les candidats devaient analyser le modle daffaires de la socit ainsi que sa
politique de visibilit sur le web. Dans un deuxime temps, les candidats devaient proposer
une solution technique pour la mise en place du site. Enfin, ils taient invits tudier la
traabilit et le comportement des internautes apportant le plus de valeur ajoute au site.
Les candidats ont diversement trait ltude de cas qui leur tait propose. Les candidats ont
tous abord les diffrents dossiers contenus dans leur tude de cas, mais plusieurs ont omis de
rpondre certaines questions.
Les connaissances mobilises par certains candidats sont parfois trop superficielles. Lanalyse
du rle organisationnel et conomique des systmes d'information nest pas assez
approfondie. Correctement matrises par certains candidats, les connaissances dans le
domaine des techniques informatiques sont pour dautres candidats trop lacunaires ou dates.
La partie programmation des deux sujets mobilisait le concept de rcursivit : rcursivit sur
lutilisation de mthodes de classes lies entre elles (pour le premier sujet) et rcursivit sur
une structure de type arborescente (pour le second sujet) ; force est de constater que ces
domaines sont loin dtre matriss par tous les candidats.
La note attribue aux candidats mesure leur prestation laune de leur capacit maitriser les
concepts ou les technologies pour proposer une solution et la prsenter de manire approprie.
Le jury a sanctionn les candidats qui ont cit des concepts ou des technologies sans les
justifier ou les contextualiser, traduisant maladroitement une volont de montrer ltendue de
leurs connaissances.
Sauf exception, les candidats ont respect leur temps de parole. Le soin apport aux
prsentations ainsi que la faon de communiquer sur les solutions proposes sont satisfaisants,
mme s'il subsiste encore des candidats dont les supports sont trs loigns des objectifs
pdagogiques attendus.
129
3.2 Commentaires gnraux concernant lentretien
Les questions aux candidats visaient complter les informations sur certaines rponses
rapidement traites et mieux analyser le degr de matrise des solutions apportes ltude
de cas. Lentretien a alors permis aux candidats dapprofondir certains points, en rponse aux
attentes du jury. Si ce ntait fait par le candidat durant son expos, il a t systmatiquement
demand au candidat de dfinir les notions utilises durant son expos.
A la fin de lentretien, le jury a pos la mme question tous les candidats dune journe.
Ceci avait dans le but de disposer dun point de comparaison et de sassurer de la capacit du
candidat, dans un temps rduit, sexprimer sur une notion dactualit ou de culture gnrale
des systmes d'information. Ces questions ont t les suivantes :
130
Conseils aux candidats
Conseils sur la prestation attendue : Pour la prestation orale, il est souhaitable de faire
prcder le traitement des questions proprement dites dune rapide introduction o le candidat
prsente la problmatique du sujet et en propose une interprtation en mobilisant des
thmatiques de la gestion des systmes dinformation et de linformatique.
Lexpos est ensuite consacr la prsentation des solutions proposes et doit faire
explicitement rfrence aux questions du sujet. Il est rappel que le jury nattend pas des
rponses uniquement techniques et thoriques mais une capacit donner du sens aux
solutions proposes et commenter les solutions retenues.
En aucun cas les candidats ne doivent dpasser le temps maximum de 40 minutes pour
lexpos, lequel doit prioritairement permettre au jury davoir une vue densemble des
solutions proposes. Lexpos doit garder une dimension synthtique. Il ne s'agit donc pas
d'utiliser tout prix les 40 minutes si l'expos ne s'y prte pas.
Lexpos peut sappuyer sur un support crit vido-projet. Les lments crits doivent servir
dappui une argumentation. Ils peuvent ne pas tre exhaustifs, mais doivent tre explicits et
justifis. Vu le peu de temps imparti pour lpreuve, les candidats nont pas besoin de rcrire
sur leurs transparents lensemble des questions de lnonc. Par contre, les candidats ne
doivent pas hsiter faire des prsentations sous forme de tableau(x) lorsque la rponse
attendue prsente plusieurs critres. Cela participera la clart de leur propos.
Lors de lentretien, les candidats doivent couter attentivement les questions et avoir le souci
dy rpondre prcisment et succinctement. Dune faon gnrale, le registre de langage des
candidats doit rester soutenu, et ne pas tendre vers un langage trop courant. Enfin, le jury
rappelle aux candidats quils ne doivent pas perdre de vue que le concours consiste recruter
des enseignants. Les candidats doivent donc dmontrer des qualits de clart quant aux
connaissances mobilises et la faon qu'ils ont de les prsenter. La prestation orale doit donc
aussi capter l'attention du jury.
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