D462 Cours Procédés
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1.1. Gnralits
1.1.0. Quest-ce que la pollution
La pollution cest la prsence dune ou plusieurs substances modifiant la composition dune eau ; cela dans la
mesure o la vie aquatique est perturbe et les utilisations de leau sont restreintes.
Les polluants sont nombreux et dorigine trs varie ; on peut les diffrencier en fonction :
de leur aspect physique : MES ou matires dissoutes ;
de leur composition chimique : matires organiques ou minrales ;
de leur volution dans la nature : rapidement biodgradables, difficilement ou non biodgradables ;
de leur impact sur les espces vivantes : matires toxiques ou non toxiques.
La pollution peut tre caractrise par son odeur, sa couleur et son aspect. Certaines sont visibles (HC,
peintures), dautres plus difficiles dtecter (soluble, incolore, inodore comme rejets de CN ou Hg).
Quelques pollutions caractristiques :
Odeurs Couleurs Aspects Causes
Pas dodeur Jaune trs clair Translucide Eaux pluviales
uf pourri / Aigre / Eau Gris - noir MES fines / Gnie civil Eaux septiques
de vaisselle corrod
Aigre Blanc crme Mlange graisseux Graisses, huiles
Excrments Gris - noir Eau trs charge Matires de vidange
Odeur caractristique Pose arc en ciel Film en surface Hydrocarbures
Variations brusques Variations brusques Variations brusques Eaux industrielles
D462 Cours Gnie des procds GEMEAU 1 5 / 91 06/03/2017
1.1.1. Classification des eaux
Les effluents urbains comprennent :
les eaux rsiduaires ou eaux uses domestiques comprenant les eaux mnagres (lessive,
cuisine, toilette, ) et les eaux vannes (urines et matires fcales) ;
les eaux pluviales ; elles peuvent tre particulirement pollues en dbut de pluie (lessivage
des sols, remise en suspension des dpts des collecteurs) ; elles peuvent contenir des mtaux
lourds et des toxiques (Pb, Zn, HC) ;
les eaux industrielles dont les caractristiques ne peuvent les faire assimiler aux eaux uses
ou pluviales ; (eaux de refroidissement, eaux de drainage, ) ;
les matires de vidange (fosses septiques) qui sont un concentr de pollution domestique.
Lorigine des eaux rsiduaires urbaines (ERU) est principalement domestique. Les tablissements industriels
qui rejettent une pollution importante sont gnralement dots dun systme de traitement autonome.
a) Assainissement collectif
Les 2 principaux systmes de collecte utiliss en assainissement sont :
le systme unitaire qui reoit dans les mmes canalisations les eaux uses et les eaux pluviales ;
le systme sparatif comportant deux rseaux de canalisations diffrents, lun pour les eaux pluviales
de dimensions comparables celles dun unitaire et lautre pour les eaux uses, de dimensions plus
rduites.
On appelle systme pseudo sparatif un systme sparatif dans lequel les eaux de toiture et de cours sont
diriges vers le rseau deaux uses.
Les premiers rseaux dassainissement ont t de type unitaire ; le dveloppement des rseaux sparatifs est
plus rcent. Les systmes de collecte rencontrs dans les agglomrations sont rarement totalement homognes.
Ces systmes sont appels systmes mixtes (cas courant dans les villes o le centre ville est quip en unitaire
et la priphrie en systme sparatif).
Les rseaux unitaires sont quips de dversoirs dorage, conduisant au rejet direct au milieu (rivire) dune
partie du dbit par temps de pluie ; seule une partie du flux de pollution atteint alors la station de traitement.
Le transport des effluents est ralis dans toute la mesure du possible par voie gravitaire ; cependant les
conditions topographiques exigent frquemment la mise en place de stations de relvement intermdiaires.
b) Autres caractristiques
La concentration en NTK (formes rduites de lazote) est de lordre de 15 20 % de la DBO5.
Pour les micro-lments, les lments nocifs sont les mtaux lourds (concentrations infrieures au mg/l).
Les eaux rsiduaires transportent de nombreux micro-organismes dont certains sont pathognes. Les bactries
pathognes les plus frquemment rencontres sont les salmonelles dont la concentration est de lordre de 100
1 000 pour 100 ml. Les concentrations en germes test dans les eaux rsiduaires brutes sont de lordre de :
coliformes totaux : 107 108 pour 100 ml ;
coliformes fcaux ou thermotolrants : 106 107 pour 100 ml.
Les eaux uses domestiques ont un potentiel doxydorduction de lordre de 100 mV. Un potentiel infrieur
40 mV caractrise un milieu rducteur (fermentation avec H 2S). Un potentiel suprieur 300 mV rvle un
milieu oxydant anormal.
b) Eaux pluviales
Le dbit deaux pluviales dpend de : la pente et la surface du bassin versant, son coefficient
dimpermabilisation, la pluviosit. Dans les zones urbaines, lordre de grandeur du dbit de ruissellement
maximal quinquennal est de 200 l/s/ha.
2.4. En rsum
Lpuration des eaux uses domestiques comprend quatre tapes essentielles :
llimination des dchets facilement sparables (prtraitements : dgrilleur, dessableur,
dshuileur ou dgraisseur, dcanteur primaire),
la transformation de la pollution dissoute en produits dcantables (lit bactrien, disques
biologiques, boues actives, lagunage, goassainissement),
la sparation entre leau pure et les produits dcantables (clarificateur ou lagunage),
la stabilisation et le devenir des boues (filire boues : digestion, stabilisation, paississement,
dshydratation, lit de schage, silo de stockage).
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3.2. Dgrillage
Les dgrilleurs (simples ou automatiques) permettent de retenir les plus gros dchets (papiers, plastiques,
cailloux, ) pour protger en particulier les appareils mcaniques (pompes et turbines) utiliss dans la suite du
traitement de leffluent. Les dchets sont retenus par les barreaux de la grille espacs de 1 3 cm.
Les dgrilleurs automatiques (quips de goulottes dvacuation la place des paniers dgouttage) sont plus
complexes que les dgrilleurs statiques, mais ils assurent un meilleur rendement.
Lentretien et la surveillance de ces ouvrages consistent en :
dgriller trs rgulirement (tous les jours) les dchets : manuellement, laide dun rteau ;
sil y a un panier dgrilleur : remonter le panier et le vider ;
entretenir soigneusement le dgrilleur automatique ;
stocker les dchets en poubelles perfore et les vacuer comme ordures mnagres ; le refus
de dgrillage est entre 3,2 et 4,2 l/hab/an, soit environ 1,4 2 kg de MS/hab/an ; les volumes
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produits par le dgrillage peuvent tre estims par la formule suivante : V = 12 / e avec : V :
volume produit (l/an/EH) et e : espacement entre barreaux (cm) ; si e = 3 cm, V = 4 l/an/hab.
Les paramtres de dimensionnement dun dgrillage sont les suivants :
V : vitesse de passage comprise entre 0,3 et 0,6 m/s sur section mouille (dautres auteurs donnent une
valeur de 1,2 m/s afin dviter la dcantation) ;
t : tirant deau amont maximum (t = 0,4 m pour une capacit station comprise entre 5 000 et
20 000 EH ; dautres auteurs prconisent : t=0,1 m < 1 000 EH, t=0,2 m < 5 000 RH, t=0,4 m <
20 000 EH, t=0,5 m < 50 000 EH, t=0,6 m < 100 000 EH) ; dans le cas dune grille courbe, il faut
prendre Lo la hauteur oblique mouille (L 0 = t/sin avec = angle dinclinaison ; pour une grille
courbe, on prendra = 26,5) ;
l : largeur minimale de la grille ;
la surface du dgrillage se calcule suivant la formule : S = Qp / (V O C), avec :
Qp = dbit de pointe (m3/s) calcul avec le dbit moyen Qm et le coefficient de pointe Cp,
V : vitesse de leau (m/s),
O : espace libre entre les barreaux / (espace libre + paisseur des barreaux),
C : coefficient de colmatage (entre 0,1 et 0,3 en grille manuelle et 0,4 0,5 en automatique).
3.3. Tamisage
Les tamis (statiques grilles fines concaves ou rotatifs tambour) sont ncessaires dans le cas des eaux trs
charges en petites particules (de quelques mm) pour ne pas colmater les ouvrages suivants. Ils sont peu
frquents et sont particulirement utiliss pour certaines eaux uses industrielles (abattoirs, caves vinicoles, ).
Lentretien et la surveillance consiste en : tamis classique : vrifier rgulirement lauto-nettoyage ; tamis
rotatif : entretenir rgulirement le moteur et les systmes de raclage ou de rinage ; stocker les dchets en
poubelle perforer et les vacuer comme des ordures mnagres. Sur un tamisage, lespacement inter barreaux
est infrieur 1 cm (> 1 cm = dgrillage ; < 1 cm = tamisage).
Le tamisage est fortement recommand dans les situations suivantes : effluents industriels de types abattoirs ou
laiterie ; eaux uses domestiques, sil y a une dcantation lamellaire ou une culture fixe.
3.4. Dessablage
Le dessablage permet llimination de 90 % des particules de diamtre suprieur 0,2 mm (ce qui reprsente
12 17 % des MM par temps sec et 25 30 % des MM par temps de pluie).
La sparation des sables met profit la diffrence de densit entre les solides minraux (d = 2,65) et les
matires organiques (d = 1,2) qui doivent rester en suspension. Cest l toute la diffrence entre les dcanteurs
et les dessableurs.
Le temps de sjour dans le dessableur est de 3 4 mn en pointe et de 10 15 mn au dbit moyen.
Les dessableurs (longitudinaux ou statique, ou cylindro-coniques) permettent la rcupration des sables
contenus dans les eaux dgrilles, dont la prsence pourrait nuire au bon fonctionnement des traitements
suivants (usure des pompes, bouchage des conduites et orifices, ensablement des bassins).
Les matires lourdes se dposent la faveur de vitesse dcoulement lente. Les sables se prsentent sous forme
dune boue de graviers, sables, lments minraux fins. Ils sont souvent souills par des lments organiques.
Lentretien et la surveillance consiste en :
rcuprer rgulirement les sables dcants (pompage) ; les rincer, les goutter et les vacuer
comme des dchets inertes ;
vacuer les sables aprs chaque forte pluie.
La production en sable est de 2 16 l/an/hab (fonction du type de rseau). Le ratio moyen est de 4 8 l/an/hab
(dont 10 25 % de MVS), soit environ 16 kg/an/hab de MS ce qui reprsente un total de un million de tonnes
annuelles en France. Le rseau quant lui rcupre 5 12 l/an/EH ce qui nous donne un total de 13
16 l/an/EH.
3.5. Dgraissage et dshuilage
Les dgraisseurs (statiques ou ars) permettent de retenir une partie des huiles et des graisses qui pourraient
perturber le traitement biologique de leffluent et gnrer des mauvaises odeurs.
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Sur un dgraisseur statique, les graisses remontent vers la surface et saccumulent entre 2 cloisons siphodes.
Sur un dgraisseur ar, linjection de fines bulles dair permet une mulsion plus rapide des graisses.
Il existe des ouvrages combins dessableur-dgraisseur ar (trs usits actuellement sur les petites units). Ce
procd est possible grce la diffrence de densit entre particule minrale 2,65, graisse 0,93 et MO 1,2.
Lentretien et la surveillance de ces ouvrages consistent :
racler (automatique ou manuel) rgulirement les graisses accumules en surface et les vacuer vers un
centre de traitement appropri ;
les dshuileurs ars doivent tre contrls rgulirement : surpresseurs, nettoyage des rampes
daration, rglage du dbit dair et entretien des diffuseurs de pompes aractrices ;
vidange complte tous les six mois pour effectuer un brossage et nettoyage complet.
Les critres de dimensionnement sont ( calculer sur Qp) :
temps de sjour : 15 20 mn avec un minimum de 5 mn ;
vitesse ascensionnelle : 10 15 m/h ;
Qair (surpresseur) : 0,5 2 m3/h/m3 ;
puissance aration : 30 40 W.m3 douvrage utile ;
hauteur du bassin : 1,0 2,5 m (pente du radier : 45) ;
rapport volume / surface : entre 1,25 et 2,5 m (hors cne de stockage des sables).
La production dhuiles et graisses est de lordre de 1,4 1,8 l/an/hab soit 0,4 0,7 kg MS/EH/an avec un
rapport MVS/MS de 85 90 % (11 23 g de SEC/hab/j de densit 0,93, une partie reste avec la DCO), soit
environ 100 000 tonnes/an. Avec la production industrielle, le total annuel est de lordre de 550 000 tonnes.
4.1.1. Coagulation
La floculation dune eau est dautant meilleure que la phase de coagulation pralable a t efficace. A cet effet,
la dispersion du ractif doit tre quasi instantane dans un coagulateur (racteur de mlange rapide avec un
gradient de vitesse lev). Les temps de sjour du liquide varient de quelques secondes quelques minutes.
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Dans les mlangeurs rapides hlices (temps de sjour de 1 3 minutes), le ractif est inject dans la zone de
plus grande turbulence (au-dessus ou au-dessous de lhlice suivant quelle est refoulante ou aspirante).
Lhlice est quipe dun variateur de vitesse pour ladapter en fonction de la temprature et de la charge.
Les mlangeurs statiques sont placs directement sur les tuyaux avant la floculation. Ils ont des temps de sjour
trs courts (infrieurs la seconde). Les performances de ces appareils diminuent avec le dbit traiter.
4.1.2. Floculation
La floculation des ERU suit des rgles semblables la floculation en AEP (eaux de surface) avec des dispositifs
simplifis car la densit des particules favorise les contacts. Les vitesses ascensionnelles ne dpassent pas
1,5 m/h avec des polylectrolytes employs seuls, 2 m/h avec des sels mtalliques.
La floculation est effectue dans des enceintes munies de systmes dagitation, appeles floculateurs. Un
floculateur est caractris par son gradient de vitesse, son temps de contact et les vitesses (maximum 40 cm/s
pour un flot dhydroxyde mtallique). Il y a deux familles de floculateurs :
les floculateurs agits (organe mobile dagitation) : ils peuvent tre barrires ou hlice ;
les floculateurs chicanes ou statiques pour crer des changements brusques de direction du fluide
traiter ; les pertes de charge rsultantes fournissent lnergie ncessaire la floculation.
La cuve et le systme dagitation sont conus pour : viter des zones mortes ; rcuprer (sous forme de
turbulence), lnergie dissipe ; ne pas avoir de court-circuit entre lentre et la sortie.
Les floculants sont (doses influences par la temprature et le pH) des polylectrolytes de synthse qui :
permettent de floculer une fraction des collodes ;
pour des ERU dilues et fraches, il convient dutiliser des produits anioniques ;
pour des eaux concentres et septiques, lemploi des produits cationiques est courant ;
les rendements aprs dcantation peuvent atteindre 60% pour la DBO5, et 75% pour les MES.
avec des coagulants (sels mtallique [sels de fer et daluminium) ou chaux), les rendements peuvent
atteindre 75% sur la DBO5 et 90% sur les MES.
Les vitesses de transfert entre le floculateur et le dcanteur ne doivent pas dpasser 0,20 m/s pour un flot fragile
et 0,50 m/s pour un flot rsistant.
NB : La floculation hydraulique (ou mcanique) sans apport de ractifs amliore le rendement de la
dcantation en favorisant les contacts entre les MES. Elle donne de bon rsultat lorsque les boues sont lourdes.
4.2. La dcantation
La dcantation est la mthode de sparation la plus frquente des :
des MES seules : dcantation primaire aprs prtraitements et avant biologique ;
des MES et des collodes (particules de 1 1 mm rassembls par flocs aprs une tape de
coagulation-floculation) : dcantation secondaire aprs traitements physico-chimiques.
La vitesse lente de leau permet le dpt des matires lourdes (organiques ou minrales) et dliminer environ
30 % de la pollution organique et 50 % des MES. Le dpt au fond du dcanteur constitue les boues (primaires
ou secondaire) qui vont extraites rgulirement et traites dans la filire boues.
Suivant les matires dcantables en jeu, la dcantation est diffrente :
les particules grenues dcantent indpendamment les unes des autres avec chacune une vitesse de
chute constante (boues primaires aprs prtraitements et boues secondaires de biologique) ;
les particules flocules ont des tailles et des vitesses de dcantation variables ; la vitesse de chute
augmente avec celles des dimensions du floc (par suite de rencontres dautres particules : dcantation
diffuse) : boues secondaires de traitements physico-chimiques.
La dcantation primaire est indispensable dans le cas de cultures fixes. Elle prserve le traitement biologique
et vite en particulier tout risque de colmatage.
Dans un dcanteur :
lcoulement doit tre homogne (rpartition de leau brute et collecte uniforme de leau dcante) ;
il doit tre le moins turbulent possible ; la dissipation progressive de lnergie lentre ;
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coulement, concentration, vacuation des boues constituent la part essentielle au bon fonctionnement.
La multiplicit de situations en traitement deau conduit une trs grande varit de dcanteurs :
dcanteurs statiques (sans recirculation de boues) :
sans raclage : dcanteurs cylindro-coniques ou flux horizontal,
avec raclage mcanique des boues : circulaires (raclage radial), rectangulaires (avec pont
racleur) ; bonne rcupration des boues en fond,
combinaison dune zone de coagulation floculation avec une zone de dcantation lamellaire,
racl succion des boues (avec succion radiale, diamtrale ou annulaire) ;
dcantateur contact de boues :
lit de boues (leau flocule en passant dans le lit filtrant) lamellaire ou non,
recirculation de boues,
dcanteur paississeur,
dcanteur digesteur : les matires dcantables sdimentes dans la partie basse de louvrage
sont stabilises par digestion anarobie, amorant ainsi la filire boues ;
dcanteur masse de contact granulaire (catalysant le sable).
Lentretien et la surveillance de ces ouvrages consiste en :
dcanteur-digesteur :
liminer les cumes et matires flottantes (toutes les semaines) ;
racler les parois et vrifier les lumires (une fois par mois) ;
malaxer le chapeau de boues, une fois par semaine, pour vacuer les gaz de digestion ;
sil y a des remontes de MES, contrler le dbit dalimentation (rglage dbit maximal) ;
sil y a des remontes de paquets de boues (dcanteur et digesteur ne communique plus) :
extraire les boues du digesteur, tringler les lumires, racler les parois du digesteur ;
sil y a des cumes jaunes ou grises (digestion acide) : suspendre les extractions de boues,
rensemencer le digesteur en boues digres et ajouter de la chaux ;
si les boues ne scoulent plus du digesteur : la canalisation est obstrue ;
si les boues ne sont pas digres : digestion anarobie ne se fait plus ; appel de spcialistes ;
si les boues sont trs noires et malodorantes : prsence deffluent septique ; vrifier les fosses
septiques et augmenter les frquences de pompages sur les PR.
dcanteur primaire racl :
vacuer les boues en excs (soutirage ou pompage) vers la filire boues ;
nettoyer les goulottes et la chemine centrale ;
vrifier lusure du raclage de fond et du chemin de roulement (dcanteurs racls).
Un mauvais entretien accrot la charge organique traiter et dgage des odeurs nausabondes.
La surface dun dcanteur est dtermine laide de deux critres :
charge hydraulique : volume traiter par unit de surface et de temps (m 3/h par m2) ; pour un
rendement de 90 %, la charge hydraulique doit tre infrieure 1 - 1,5 m3/h par m2 de surface ;
flux massique : quantit de MES dcanter par unit de surface et de temps (kg/h par m2).
Les dcanteurs lamellaires ont des charges hydrauliques pouvant atteindre 15 m3/h par m2 (prtraitements avec
dgrillage fin et dgraissage soign). Leurs boues sont peu concentres et elles doivent ensuite tre paissies.
4.3. La flottation
Le principe de fonctionnement est le suivant : leau traiter, pralablement flocule (ou non), est mise en
contact avec de leau pressurise. Cela entrane la formation de fines bulles dair (ou gaz) qui se fixent sur les
particules solides. Lensemble particule/bulle (densit < eau) saccumule la surface. Leau est pressurise soit
indirectement (contact avec de lair sous pression) soit directement (pressurisation de leau).
La boue est concentre (MES > 50 g/l). La boue est collecte par un systme de raclage.
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Les vitesses sont limites 10 m/h. Elle ncessite lemploi de ractifs (polylectrolytes cationiques) facilitant
laccrochage des micro bulles dair sur les flocs.
Pour les ERU on utilise gnralement des flottateurs circulaires.
La flottation est aussi utilise pour lpaississement des boues.
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5.0.3. Dfinitions
Arobie : raction en prsence doxygne (O 2 > 1 mg/l) ; elle sinstaure spontanment dans les eaux
ares.
Anarobie : absence totale doxygne (O2 = 0), en milieu rducteur (asphyxie totale).
Fermentation : dgradation de certaines substances organiques, souvent accompagne de dgagements
gazeux ; le traitement biologique fait appel diffrents types de fermentation.
Anoxie : environnement pratiquement exempt doxygne (O2 = 0) ; les bactries sont en apne ,
elles consomment loxygne combin aux nitrates (ce qui ne sera pas le cas en anarobie)..
Biofilm : form par fixation sur des supports trs divers de micro-organismes (cultures fixes).
Substrat : ensemble des produits contenus dans une eau et susceptible dtre utiliss par les bactries
pour leur croissance. Ces lments peuvent tre classs de la faon suivante :
lments majeurs : C, H, O et N,
lments mineurs : P, K, S et Mg,
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vitamines et hormones,
lments traces ou oligo-lments (Co, Fe, Ni, .).
Biomasse : masse totale des tres vivants subsistant en quilibre sur ou dans un milieu donn. Dans
leau, elle constitue essentiellement par le carbone organique (formule trs simplifie C 5H7NO2 ; une
formule trs simplifie de la pollution organique est C10H19O3N).
Boues actives : suspension boueuse contenant la flore bactrienne puratrice du bassin daration.
Digestion thermophile : procd de stabilisation qui permet de profiter du caractre exothermique de
la raction chimique pour porter la temprature du milieu entre 50-55 C.
Digestion msophile : idem mais avec temprature du milieu entre 33-35 C.
Phases Interprtation
Phase 1 Latence La vitesse spcifique de croissance est nulle. Les bactries prsentes sadaptent au milieu et la nourriture
(elles commencent leur repas).
Phase 2 Exponentielle Elles se dveloppent trs rapidement en doublant leur nombre toutes les dix minutes. La croissance
dpend de : pH, temprature,nature des bactries, nature et concentration des nutriments. Aprs
digestion de la nourriture, elles rejettent : arobie, gaz carbonique et eau ; anarobie, mthane, gaz
carbonique, hydrogne sulfur.
Phase 3 Stationnaire Le nombre de bactries vivantes reste constant. (larrt de la croissance peut sexpliquer par : puisement
du substrat, accumulation de dchets toxiques ou volution dfavorable des conditions physico-chimiques
comme le pH).
Phase 4 Dclin Faute de nourriture, les bactries meurent et ne se reproduisent plus. Le nombre de bactries vivantes
chute. Le taux de mortalit va augmenter. Lensemble des bactries en train de digrer et les cadavres
constitue les boues.
Description des tapes de la croissance discontinue
Ces diffrentes phases sont valables en milieu arobie ou anarobie.
La modlisation gnrale de la courbe scrit : dB/dt = (-b) B0 avec :
= vitesse spcifique de croissance.
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b = coefficient de mortalit.
B = biomasse au temps t.
B0 = biomasse initiale.
Dans ce modle, le paramtre dpend de la concentration des substrats utiliss pour la croissance. MONOD,
sinspirant des lois de la cintique enzymatique, a dtermin une expression quantifiant le phnomne.
La vitesse de croissance bactrienne est approche par lexpression : = max (S/ (KS+S)) :
S = concentration en substrat ;
KS = constante de MONOD (concentration seuil au-dessous de laquelle le taux de croissance devient
trs dpendant de la concentration du substrat) :
si S tend vers 0, tend vers 0,
si S tend vers KS, on a = max/2,
si S tend vers infini, tend vers max ;
=
max vitesse maximale de croissance ;
= vitesse de croissance.
Cette modlisation de la croissance ne reprsente quincompltement le phnomne rel.
Pour les eaux uses, la ralit est bien plus complexe car les bactries ont leur disposition une multitude de
substrats. Le plus facilement assimilable est le premier utilis (si la bactrie en est capable).
b) Rapport de biodgradabilit
Le rapport de biodgradabilit k (DCO / DBO5) reprsente la fraction de la de la DCO biodgradable.
Valeurs de k Caractre de leffluent
1,5 Spontanment biodgradable
23 Biodgradable avec un traitement adquat. Concerne un effluent urbain.
>5 Non biodgradable. Concerne un effluent industriel (traitement physico-chimique simpose).
Le rapport DCO/DBO5 est de 1,5 2,5 pour les eaux uses ; suprieur 3 pour une eau pure.
Rappel : si dans leau toutes les matires organiques taient biodgradables, on devrait avoir DCO = DBO 21
(DBO ultime). Cest le cas pour le glucose. Sil y a des matires organiques non biodgradables on a : DCO >
DBO21. Au cours dun traitement biologique le rapport de biodgradabilit augmente sensiblement.
Une simple dcantation permet dliminer environ 30 % de la pollution carbone. Le rendement en mode
physico-chimique (coagulation - dcantation) monte 60 %, car la fraction collodale est touche. La pollution
carbone soluble est limine, par un traitement biologique, en produisant de la biomasse (le rapport C/N/P,
reprsent par DBO5/NK/P, ncessaire une croissance quilibre est de 100/5/1).
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b) Assimilation
La quantit assimile rpond au ratio C/N/P gal 100/5/1. Lazote consomm par la biomasse est de lordre de
5 % de la DBO5 limine. Si 380 mg/l de DBO5 sont limins, le flux dazote assimil est de 19 mg/l. Lassimilation
de lazote se fait avec la forme NH4+. La pollution carbone + oxygne + NH4 + bicarbonate donnera par
lintermdiaire des bactries : gaz carbonique + eau + bactries.
Le rendement dlimination est en moyenne de 20 %. Il est plus important dans les fortes charges massiques.
c) Nitrification
La raction de nitrification se dcompose en deux tapes distinctes :
Les bactries de la nitritation appartiennent aux genres Nitrosomonas et Nitrocystis et celles de la nitratation, aux
Nitrobacter et Nitrocystis. Elles utilisent lnergie pour assimiler le carbone minral sous forme de CO2.
La vitesse de nitratation est suprieure celle de nitritation ; cette dernire est limitante pour la nitrification.
On constate par mg de N - NH4+ nitrifi, on a :
consommation de 4,18 mg dO2, (ou 4,3 mg dO2 par mg de NO3 produit) ;
production de 0,17 mg de biomasse (MVS),
consommation de 0,7 F de TAC (soit 7 mg/l de CaCO3 car 1 F = 10 mg/l de CaCO3) ; cette
consommation permet de neutraliser lacide produit lors de loxydation de NH4 en NO3 ;
la cintique est de lordre de 2 3 mg de N par g de MVS par heure.
Un TAC trop faible (< 5F) peut inhiber la nitrification mme si toutes les autres conditions, comme le pH
(optimal entre 7,5 et 8,8), loxydation ou lge de boue (important), sont runies. La temprature doit tre
suprieure 8 C. Lge minimal des boues dpendra de la temprature : au moins 19 jours 8 C et au moins
6 jours 22 C (lge minimal est donn par la formule : Aminimal = 6,5 (0,914)T-20).
d) Dnitrification
La dnitrification est synonyme de respiration nitrate en milieu anoxie. (dnitrification = prsence de NO 3- dans
le milieu + absence dO2 dissous). La biomasse consomme loxygne des nitrates. Lquation globale scrit :
2 NO3- +2 H3O+ ---> N2+3 H2O + 5/2 O2
La dnitrification autorise une rcupration de 2,85 g dO2 par mg de N-NO3- dnitrifi. Elle restitue aussi du
TAC : 0,36 dF par mg de N soit 3,6 mg de CaCO3.
Les conditions optimales sont pour un pH entre 6,5 et 7,5 ; un ge des boues faibles. La cintique est de lordre
de 1 3 mg de N par g de MVS par heure.
D462 Cours Gnie des procds GEMEAU 1 26 / 91 06/03/2017
Lammonification du NO3- en NH4+ procure de lazote la biomasse pour leurs besoins mtaboliques.
Les genres bactriens concerns sont Alcaligenes, Bacillus, Thiobacillus et Pseudomonas. Ces derniers sont
majoritaires et prsentent une forte vitesse de croissance. Les micro-organismes vrais dnitrificateurs
possdent en outre une Nitrite Rductase qui procde la raction suivante :
2 NO2- +2 e- + 4 H+ > N2O + 2 H2O
Le protoxyde dazote N2O a une dure de vie denviron 150 ans dans latmosphre et est reconnu comme un
gaz effet de serre. Il participe la dgradation de la couche dozone.
Une dnitrification complte ncessite 4 rductions (et systmes enzymatiques) distinctes :
Enzyme Nitrate rductase N itrite rductase Oxyde nitrique Oxyde nitreux rductase
rductase
Raction NO3- > NO2- NO2- > NO NO > N2O N2O > N2
En ralit, les ractions sont plus compliques et on peut distinguer 3 chanes de ractions selon lorigine du
carbone (carbones organique de leau use, carbone organique de la biomasse et carbone organique exogne) :
La dnitrification endogne (carbone organique de la biomasse) peut se drouler au niveau du clarificateur et
provoquer des pertes de boues dans leau traite, du fait de la flottation du floc par les bulles de N2.
a) Nitrification
Dans le cas dun procd boues actives, la nitrification ncessite le respect des conditions suivantes :
ge de boues important (paramtre fonction de la temprature : 6 jours 20 C et 17 jours 10 C) ;
pH compris entre 6 et 8 pour un optimum de 8,5 ;
teneur en O2 dissous comprise entre 0,5 et 2 mg/l ;
TAC de leau brute suprieur 5 F.
Les composs organiques base de soufre sont des inhibiteurs pour la biomasse nitrifiante
Leffet de la temprature est essentiel. La cintique de la nitrification est deux fois plus leve 20 C qu
10 C (les vitesses de nitrification varient de 1 2 g N.kg-1.MVS.h-1).
b) Dnitrification
La dnitrification ncessite le respect des conditions suivantes :
ge de boues faible car la biomasse a une croissance rapide ;
pH compris entre 6 et 8 avec un optimum 7 ;
teneur en O2 dissous trs faible ;
DBO5 suffisante pour satisfaire les besoins en carbone organique.
La vitesse de dnitrification dpend de 2 paramtres essentiels : temprature et carbone organique disponible (
15 C, vitesse de 2,5 3 g N-NO3-.kg-1.MVS.h-1). Si le rapport DCO/DBO5 est infrieur 1,6, le carbone
organique est limitant (et la vitesse ne pourra dpasser la valeur de 0,5 g N-NO3-.kg-1.MVS.h-1).
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La dnitrification existe simultanment la nitrification en phase arobie. Cela est possible par lexistence
dun gradient de concentration dcroissant en O 2 dissous de lextrieur vers lintrieur du floc biologique
(vitesse de 0,4 0,5 g N-NO3-.kg-1.MVS.h-1). Il faut tenir compte de ces valeurs pour dimensionner les bassins.
Les phnomnes de nitrification et de dnitrification sont tout fait contradictoires (conditions optimales
respectives). En consquence, les procds de traitement de lazote sont bass sur lalternance spatiale et/ou
temporelle de phases daration et danoxie.
En rsum :
Nitrification Dnitrification
Arobie Anarobie
Opposition Carbone minral Carbone organique
Age des boues lev Age des boues faible
soit Cm faible soit Cm forte
Forte sensibilit la temprature Sensibilit moyenne la temprature
Points communs
pH de 7,5 8,5 Ph de 6,5 7,5
Consommation dalcalinit Restitution dalcalinit
Complmentarit
Consommation doxygne Restitution doxygne
Cette configuration ncessite une recirculation de liqueur mixte de lordre de 150 400 % du dbit deau brute
(respect des conditions danoxie et rapport C/N suffisant). Recirculation des boues de 100 200 %.
Le rendement optimal (85 %) est obtenu pour une recirculation des boues de 150 % et une recirculation de la
liqueur mixte de 400 % (r = 1,5 et c = 4).
Le dimensionnement du volume danoxie peut se calculer partir, soit de la vitesse de dnitrification, soit du
temps de contact qui doit tre compris entre 1 et 2 heures. En gnral, le volume reprsente 25 % du volume
total ncessaire lpuration (on prconise un brassage faible de puissance de 10 15 W.m-3).
a) Procd biochimique
La formule complte bactrienne C106H180O45N16P indique que la biomasse renferme 1,38 % de P.
Certaines bactries quon svrent doxygne (en la mettant en milieu anarobie : stress anarobie), se mettent
consommer 3 4 fois plus de phosphate (sous forme de polyphosphate), que leurs besoins dassimilation normaux, si
on lui redonne de loxygne (aration). La principale espce bactrienne responsable de ce phnomne est
Acinetobacter calcoaceticus hvoffii. Ce phnomne est aussi appel assimilation plthorique .
En mode anarobie, cette bactrie relargue massivement le phosphate quelle a stocke en milieu arobie. La quantit de P
absorbe en zone arobie est directement fonction de la quantit relargue. La condition indispensable
llimination biologique du phosphore est la priode anarobie.
Labattement de P par ce procd est denviron 14 18 mg/l de P (3,5 4,5 mg de P pour 100 mg de DBO5 limine).
Cela correspond un pourcentage dlimination thorique de 70 80 %.
Le phosphore sera extrait avec les boues en excs. Dans les boues normales, on trouve 1,5 3 % de P (par rapport aux
MES) ; dans les boues dphosphatantes, on atteint des taux de 4 7 % de P par rapport aux MES.
Il ne faut pas omettre lassimilation classique du phosphore hauteur de 1 % de la DBO5 limine, soit environ 4 mg/l,
et ce, sans traitement spcifique (C/N/P : 100/5/1 avec DBO5 de 400 mg/l).
Rsultats
Les boues correctement digres (stables chimiquement et biologiquement) ont les caractristiques suivantes :
rduction de lordre de 35 50 % des matires organiques ;
ammonification de 30 40 % ;
rduction de 15 30 % de la masse de la boue ;
fermentation ultrieure nulle ;
pH compris entre 6,8 et 7,8.
5.4. Synthse
Les traitements biologiques ne font que reprendre des phnomnes naturels. Deux voies sont possibles :
voie arobie, les bactries ont besoin pour vivre doxygne libre (dans lair ou dissous dans leau) :
le carbone organique se retrouve sous forme de CO2 et de biomasse,
cette voie est utilise pour la nitrification et le traitement du phosphore ;
la voie anarobie, les bactries peuvent vivrent en labsence doxygne libre en milieu rducteur :
le carbone organique aprs dgradation se retrouve sous forme de CO2, CH4, H2S et biomasse,
elle est utilise pour le traitement du phosphore (stress anarobie) et la digestion des boues.
La dgradation arobie de la matire carbone est plus rapide (production de boues plus faible en anarobie).
Le taux de gnration des germes arobies est plus lev que celui des germes anarobies.
Le bon droulement dune fermentation arobie ou anarobie demande des conditions strictes de temprature et
pH. Il est galement ncessaire que le milieu ne contiennent pas produits toxiques ou inhibiteurs susceptibles
de ralentir, voire stopper, lactivit bactrienne (mtaux lourds, cyanures, fluorures, arsniates, chromates, ).
Il doit assurer de manire homogne dans tout le bassin la fois aration et brassage des boues actives pour
maintenir en suspension les micro-organismes et leur fournir loxygne et les matires nutritives ncessaires.
Laration a 2 objectifs qui doivent tre satisfait tout moment :
loxygnation : fournir loxygne pour loxydation de la matire organique et de NH4 ; ;
le brassage : favoriser le contact entre pollution, bactries et oxygne et viter les dpts.
Les besoins en oxygne dpendent de :
la pollution carbone (DBO5) : oxydation de la matire organique ;
la respiration endogne (MVS) : respiration endogne des boues ;
la pollution azote : nitrification.
Ces besoins reprsentent 60 80 % des dpenses nergtiques et environ 20 % du cot dexploitation de la
STEP. Ces besoins varient en fonction de la temprature, de la pression atmosphrique et de la teneur en MES.
Les principales caractristiques dun arateur sont :
sa capacit doxygnation CO (kg O2 dissous / m3 BA / heure) ;
son apport horaire AH (kg O2 dissous / heure) : AH = CO x VBA ;
son apport spcifique brut ASB (kg O2 dissous / kWh consomm) ; cest la masse doxygne introduite
dans le BA pour une dpense dnergie de 1 kWh : ASB = AH / E1h = (CO x VBA) / E1h ; le coefficient
ASB est donn par les constructeurs pour de leau claire ; pour les boues, on introduira un facteur
correctif global FG qui permettra de calculer ASB en boues = ASB* = ASB x FG ;
la puissance thorique absorbe sera : besoins en O2 en pointe / (ASB x FG) ;
son rendement doxygnation (en % = kg O2 dissous / kg O2 introduit).
Les systmes daration sont :
aration de surface :
turbines : lentes (ABS 1,5 ; FG = 0,7) ou rapides (ABS 1,0 ; FG = 0,7) ;
brosses : 0,7 0,85 m (ASB 1,4 1,5) ou 1 1,05 m (ABS 1,5 1,7) ;
aration par insufflation dair (la puissance consomme dpend du dbit et du rapport entre les
pressions daspiration et de refoulement) : [dbit dair (m3/h) = BO2 (kg O2/h) x 1 000 / (Rdt x ASB
x FG x H) ; Rdt : entre 3,8 6,8 % ; H : hauteur de liquide au dessus des diffuseurs]
grosses bulles ( > 6 mm) : ABS < 1,0 ;
moyennes bulles ( de 4 6 mm) : ABS de lordre de 1,05 ; FG = 0,7 :
D462 Cours Gnie des procds GEMEAU 1 35 / 91 06/03/2017
fines bulles ( < 3 mm) : ABS de lordre de 2,5 ; FG = 0,5 ;
systmes base de pompes : jecteur (pompe immerge avec prise dair atmosphrique ou air
surpress) ou turbines dprimognes ; lASB est de lordre de 0,6 ; FG est de lordre de 0,5.
Il est recommand dasservir la fourniture dO2 aux besoins et de limiter les priodes danoxie 2 h 00.
Loxygnation permet de crer un stock doxygne (dissous et combin) dans le bassin dactivation :
si le stock est insuffisant : cest lasphyxie et larrt de lpuration (O2 dissous < 0,5 mg/l avec boues
filamenteuses, mauvaise dcantabilit, nitrification insuffisante, non respect des normes de rejet) ;
si le stock est en excs : cest un gaspillage dnergie et des difficults de clarification (O 2 dissous >
2 mg/l avec dnitrification dans le clarificateur, mauvaise dcantabilit, mauvais rendement
nergtique).
Il faut donc trouver un optimum pour loxygnation ; cest optimum est pour (aration efficace) :
couleur : marron brun ;
odeur : non dsagrable ;
eau traite : limpide ;
O2 dissous dans BA : 1 1,5 mg/l ;
nombre de dmarrages : < 4 / h ;
nitrification dnitrification : NH4ET < 10 mg/l et NO3ET < 5 mg/l
Les turbines rapides (sans motorducteur) sont lgres et gnralement montes sur flotteurs (dans le
cas des bassins niveau variable). Elles ont un faible rendement de brassage et doxygnation.
D462 Cours Gnie des procds GEMEAU 1 36 / 91 06/03/2017
Les turbines lentes (avec motorducteur) sont fixes ; bon brassage et bonne capacit doxygnation.
Pour augmenter le rendement doxygnation et assurer un brassage optimal, il est recommand dinstaller dans
des agitateurs immergs assurant un brassage indpendant. Efficaces, ils sont moins exigeants en nergie.
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hydrojecteur
Aration par hydrojecteurs : pompe immerge munie dun dispositif comprenant un tube daspiration
dair et un tube djection de lmulsion air comprime-eau ; assez peu performants.
Le brassage
Le brassage et laration sont plus efficaces lorsquils sont indpendants lun de lautre. On recommande
dinstaller un systme de brassage dissoci du systme daration (cas des nouvelles stations).
D462 Cours Gnie des procds GEMEAU 1 38 / 91 06/03/2017
Le bassin danoxie ne doit donc pas tre ar, mais seulement brass par un agitateur immerg.
Le bassin danoxie est aliment par la liqueur mixte (eau + micro-organismes) produite dans le bassin
daration et par la recirculation des boues issues du clarificateur. Lefficacit de la dnitrification est lie au
temps de sjour dans le bassin danoxie. Plus leffluent est dilu, moins la dnitrification est efficace.
Si la dnitrification est ralise dans le bassin daration (sous rserve dune capacit doxygnation suffisante
permettant damnager des priodes danoxie), un systme de brassage indpendant est recommand.
D462 Cours Gnie des procds GEMEAU 1 39 / 91 06/03/2017
La puissance de brassage du bassin danoxie est de lordre de 10 W/m3
si fonctionnement en continu et de
15 W/m3 si fonctionnement syncop (50 % du temps). Rappel pour le brassage en zone arobie, il faut une
puissance variant entre 3 W/m3 (bassin annulaire) 15 W/m3 (bassin rectangulaire de grande longueur).
c) Le bassin anarobie (dphosphatation biologique)
Si le milieu rcepteur est sensible aux risques deutrophisation, leffluent doit subir une dphosphatation
pousse qui peut tre ralise par voie biologique condition de disposer dun bassin anarobie en complment
ou en substitution du bassin danoxie.
La succession des stress anarobies (alternance de phases arobies / anarobies) entrane une accumulation
progressive des phosphates dans les bactries. Le phosphore de leffluent est ainsi export vers les boues.
Cette voie dlimination biologique est assez rare du fait des exigences en gnie civil et des contraintes
dexploitation quelle impose. Le rendement obtenu ne permet pas de satisfaire aux normes de rejets les plus
contraignantes. Le traitement doit donc tre complt par une dphosphatation physico-chimique.
d) La dphosphatation physico-chimique
La voie physico-chimique dlimination des phosphates est plus frquente. Elle consiste injecter des produits
coagulants (sels de fer, lait de chaux), afin de prcipiter les phosphates sous forme de particules lourdes.
Lutilisation de ractifs modifie la qualit des boues produites et augmente leur quantit.
Linjection des ractifs (et donc la prcipitation) peut tre pratique : en fin de prtraitements (dcantation), au
droit du bassin daration, ou aprs lpuration biologique (on parle alors de traitement tertiaire).
Lapport de ractifs doit tre proportionnel au phosphore reu en station.
e) Le puits de dgazage
Son installation en sortie daration permet dvacuer lair de la canalisation de liaison avec le clarificateur.
La canalisation de liaison doit avoir un diamtre suffisant pour viter la mise en charge du bassin daration lors
du fonctionnement simultan des pompes de relevage et de recirculation.
La diffrence de hauteur entre le bassin daration et le clarificateur doit tre infrieure 50 cm (pour viter les
chutes deau et privilgier lcoulement laminaire). Le dgazeur sera accol au bassin daration et proximit
du clarificateur pour limiter lhydraulique.
Le dimensionnement seffectuera sur le dbit maximal recircul :
vitesse maximale en sortie de 1 m/s ;
hauteur de la lame dversante : < 3 cm pour turbine et brosse ; < 6 cm pour insufflation ;
temps de sjour de 3 5 mn ;
surface : de lordre de 1 m2 pour m3/h ;
hauteur : h = V / S avec V = Q x ts.
D462 Cours Gnie des procds GEMEAU 1 40 / 91 06/03/2017
Deux paramtres principaux permettent de caractriser le rgime de fonctionnement dune culture libre :
La charge volumique (Cv), ou charge organique (en) : quantit de pollution (exprime en kg de
DBO5) qui traverse en un jour un mtre cube de bassin daration.
La charge massique (Cm) (en kg DBO5/m3/kg MVS) : quantit de pollution (kg de DBO5) traite en
un jour par un kilo de micro-organismes prsents dans le bassin daration. On assimile la masse des
micro-organismes la masse des matires organiques ou matires volatiles en suspension (MVS) .
On obtient la masse des matires organiques (en kg de MVS) en multipliant la concentration des
matires organiques (en g/1 de MVS) par le volume du bassin daration (en m3).
b) Rgimes de fonctionnement
On distingue deux rgimes de fonctionnement : laration prolonge ou faible charge (rgime le plus frquent)
et la moyenne ou forte charge (rgime rserv des stations de forte capacit).
Laration prolonge (faible charge) : quantit de micro-organismes prsents dans le bassin leve en
comparaison de la pollution entrante (charge massique de 0,1 kg DBO5/jour/kg MVS au maximum).
D462 Cours Gnie des procds GEMEAU 1 41 / 91 06/03/2017
Les micro-organismes sont maintenus en tat de sous-nutrition (ils sont obligs de sauto-
consommer ) ; la production de boues est moindre et la matire organique fortement minralise.
Ce rgime permet dobtenir dexcellents rsultats puratoires, avec une grande fiabilit et une
souplesse dans les priodes daration (adaptant le fonctionnement aux tarifications EDF). Il ncessite
cependant un long temps de sjour de leffluent dans le bassin daration (24 heures minimum).
Moyenne et forte charge ( labandon) : quantit de micro-organismes prsents dans le bassin faible
en comparaison de la pollution entrante (charge massique de 0,15 0,40 kg DBO5/jour/kg MVS).
Les micro-organismes ont suffisamment de nourriture. La production de boues est importante et la
matire organique faiblement minralise. Les boues doivent subir un traitement complmentaire dans
un stabilisateur (arobie) ou un digesteur (anarobie).
Ce rgime implique un suivi et une technicit importants. La pollution doit tre are ds son entre
dans le bassin (cots nergtiques levs). Le temps de sjour est faible (10 heures maximum) et ne
permet pas de traiter la pollution azote.
Lchantillon de boues doit tre prlev aprs au moins 10 minutes de fonctionnement de larateur. Au
laboratoire, il est centrifug (pour vacuer leau interstitielle). La partie solide est sche par chauffage
105C, puis pese. On dtermine ainsi le poids de boues (ou matires sches).
Les valeurs maximales gnralement admisses en concentration de matires sches (MS) vont de 7 g/l
(aration prolonge) 3 g/l (moyenne charge).
La mesure des matires sches (MS) ne permet pas de distinguer la proportion des matires minrales et des
matires organiques. Il est souhaitable de dterminer la concentration des matires volatiles en suspension.
c) Observation microscopique
Lobservation au microscope des micro-organismes des boues actives permet de juger la qualit du
fonctionnement de lpuration. Elle doit tre ralise sur quelques gouttes dun chantillon de boues prleves
dans le bassin daration, aprs au minimum 10 mn de brassage.
La prsence de vorticelles (n5 du schma) est caractristique de boues matures et bien oxygnes.
Lobservation de nombreux filaments est une explication dune mauvaise dcantation ( bulking ).
D462 Cours Gnie des procds GEMEAU 1 45 / 91 06/03/2017
6.4. La clarification
6.4.1. Techniques et quipements
La clarification permet de sparer leau pure des micro-organismes (boues) produits dans le biologique.
Les boues dcantes en clarification (boues secondaires) sont rgulirement renvoyes dans le premier bassin
dactivation (recirculation), les boues en excdent tant diriges vers le traitement des boues (extraction).
a) Les clarificateurs
Les clarificateurs fonctionnent sur le mme principe que les dcanteurs primaires. Ils sont statiques ou racls.
Ils sont gnralement cylindro-conique courant ascendant.
Le mlange eaux traites-boues est rparti dans le clarificateur par lintermdiaire dune chemine centrale (le
clifford). Leau clarifie scoule par surverse la priphrie. Les boues saccumulent au fond.
La vitesse ascensionnelle de leau (qui soppose la vitesse de dcantation des boues) dpend du dbit et de la
surface libre du dcanteur. La vitesse optimale est de lordre de 0,6 1 m/h (Va = Q / S).
La hauteur du clarificateur dpend de lindice de boues IB : IB = 150, H = 2,50 m ; IB = 200, H = 2,80 m ; IB =
250, H = 3,50 m ; on prendra gnralement H = 3 m par scurit.
La vitesse du pont racleur est gnralement de 5 cm/s (on pourra utiliser pour le dimensionnement du
clarificateur le fait que le temps de sjour maximal des boues doit tre suprieur au temps dun tour de
clarificateur).
D462 Cours Gnie des procds GEMEAU 1 46 / 91 06/03/2017
Les ponts peuvent tre racls ou sucs. Le pont suceur peut tre install dans les bassins clarificateurs fond
plat ou faiblement inclin. Gnralement, si le diamtre du clarificateur est infrieur 20 m, on utilisera un pont
racl (avec pente en fond suprieure 10 %) ; si le diamtre est suprieur 24 m, on utilisera un ou plusieurs
ponts sucs (avec une pente de fond de lordre de 1 %).
b) La recirculation
La recirculation consiste soutirer les boues du clarificateur et les renvoyer en activation. Sil y a un bassin
danoxie, deux circuits diffrents sont mis en uvre (cf. schma). La recirculation a pour but de :
amliorer le rendement puratoire de la station en vitant la perte des boues accumules dans le
clarificateur (et en favorisant ventuellement la dnitrification) ;
optimiser lactivit biologique en maintenant les conditions de vie optimale pour les bactries ;
maintenir une charge en boues constante dans le racteur biologique.
D462 Cours Gnie des procds GEMEAU 1 47 / 91 06/03/2017
a) Rglage de la recirculation
Le dbit recircul doit tre au minimum gal au dbit entrant.
Une recirculation insuffisante provoque des fermentations et la formation de gaz qui entrane la remonte de
boues dans le bassin et diminuent la limpidit de leffluent. Dans ce cas :
contrler le dbit de la pompe de recirculation ; le remettre au nominal sil a diminu (usure) ;
si le dbit na pas vari, augmenter le temps de fonctionnement de la pompe.
Comme tout quipement lectromcanique, la pompe de recirculation doit tre contrle rgulirement.
6.5.2. Le lagunage ar
Linstallation de dispositifs daration (turbines, hydrojecteurs) sur la premire lagune permet damliorer les
performances, particulirement dans le cas du traitement deffluents agro-alimentaires trs chargs en polluants.
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6.5.3. Epuration par le sol
Lpuration peut soprer sur de grands surfaces de terrain sableux (granulomtrie de 0,2 0,5 mm) ; les
surfaces ncessaires sont de lordre de 2 000 EH par hectares.
Ce type dpuration est souvent utilis en traitement tertiaire car il prsente dexcellents rsultats
dlimination :
DBO5 : 90 % ; DCO : 95 98 % ; MES : 100 % ;
disparition totale des germes pathognes ;
abattement de 43 % de lazote et 100 % des phosphates ;
peu de nuisances pour le voisinage (pas dodeurs).
7.2. Le dcanteur-digesteur
7.2.1. Techniques et quipement
La dcantation primaire a pour but de sparer de l'effluent les matires lourdes (organiques ou minrales) et
d'liminer ainsi environ 30 % de la DBO5 et 50 % des MES.
Dans les petites installations (jusqu ' 3 000 quivalent-habitant environ dans les stations cultures fixes) un
mme ouvrage, le dcanteur-digesteur, assure deux fonctions :
l'limination des matires dcantables (zone de dcantation) ;
la digestion des matires organiques (zone de digestion des boues).
Indispensable avant le passage de l'effluent dans un ouvrage cultures fixes, il permet de prserver le
traitement biologique et de limiter le risque de colmatage. II existe en deux types principaux :
Premier type (de dcanteur-digesteur) : la zone de dcantation est priphrique ; les gaz de digestion
sont canaliss dans un cne, puis vacus dans une chemine centrale (cf. figures pour type 1).
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Second type (de dcanteur-digesteur) : la dcantation est assure dans le compartiment central ; les gaz
de digestion sont vacus dans les deux compartiments latraux.
Certains lits peuvent avoir une hauteur suprieure. L'aration est alors mcanique.
Dans les rgions prsentant des risques de gel, on couvre les lits qui sont alors ventils mcaniquement.
La pouzzolane
La pouzzolane, roche ruptive, a une structure prsentant de nombreuses alvoles. Ses caractristiques sont :
masse volumique : 1 300 kg/m3 ;
indice de vide sec : 50 % ;
indice de vide en fonctionnement : 15 % ;
le film biologique (zoogle) occupe 35 % du volume, ne laissant que 15% d'espace pour l'air ;
surface active : 100 m2 par m3.
Provenant l'origine de la rgion italienne de Ponzol. La pouzzolane est aujourd'hui extraite en France.
La pouzzolane est fragile. Elle peut se briser en lments fins. Il est recommand d'installer, en aval du lit
bactrien, un pige pouzzolane pour protger les pompes (contre l'abrasure de la pouzzolane).
Ils ne sont pas utiliss pour le traitement des ERU, mais servent dans l'industrie.
Le sprinkler
Pour assurer une rpartition aussi rgulire que possible, l'effluent est distribu sur toute la surface du lit par un
systme de tourniquet hydraulique appel sprinkler. Ce systme comporte deux bras radiaux dans les petites
installations et jusqu' huit dans les grandes stations. La vitesse en priphrie ne doit pas dpasser 1 m/s.
Les bras sont munis d'orifices d'aspersion de plus en plus rapprochs leurs extrmits, permettant ainsi
chaque orifice d'arroser la mme surface de lit (distance parcourue par le bras plus importante en priphrie
qu'au centre). Les orifices sont dcals d'un bras sur l'autre, la totalit de la surface pouvant tre ainsi arrose.
Les embouts du sprinkler sont munis de bouchons amovibles pour permettre de nettoyer l'intrieur des bras.
Deux paramtres permettent de dfinir les conditions de fonctionnement d'un lit bactrien :
Charge hydraulique (Ch) : quantit d'eau (en m3) qui passe en 1 h sur 1 m2 de surface du lit bactrien.
charge hydraulique (en m3/m2/h ou m/h) = dbit (m3/h) / surface (m2) ;
elle reprsente la vitesse de passage de leau travers le lit ;
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si la vitesse est infrieure 0,6 m/h, le lit pourra se colmater ; au del de 1,7 m/h, la zoogle
risque d'tre dcroche (phnomne de lessivage).
Charge volumique (Cv) : quantit de pollution (kg DBO5) qui traverse en 1 jour 1 m3 de lit bactrien.
Charge volumique (en kg DBO5/m3/jour) = quantit de DBO5 (kg/j) / volume du lit (m3).
Lit bactrien faible charge : l'effluent ne traverse qu'une fois le lit avant son rejet dans le
milieu naturel (ouvrages doivent tre suffisamment volumineux pour un traitement correct).
Lit bactrien forte charge : la recirculation et la clarification permettent une meilleure
qualit de l'puration (dilution des eaux dcantes). Le volume de recyclage doit tre gal
environ deux fois le volume d'effluent brut entrant dans la station.
a) Protection
Pour protger le fonctionnement du sprinkler, il est recommand d'installer un tamis en amont du lit (flottants).
La mise en place d'un filet de protection contre les chutes de feuilles est recommande dans les zones arbores.
b) Distribution et aration
c) Observation de la zoogle
Une zoogle paisse, de couleur vert fonc pour les lits bactriens, marron pour les biodisques, caractrise
un bon fonctionnement.
La disparition brutale de la zoogle signifie un empoisonnement de la station par un produit toxique.
Pour les lits bactriens :
Une zoogle gristre, avec odeurs nausabondes, signifie une surcharge organique :
augmenter la recirculation pour diluer l'effluent si ncessaire ;
vrifier l'aration du lit.
Une zoogle clairseme ou absente tmoigne en gnral d'une alimentation insuffisante :
temprature trs faible (le cas peut se produire en hiver en zone de montagne) ;
taux de raccordement insuffisant ;
dbit d'alimentation excessif.
e) Organes lectromcaniques
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Dans le cas des biodisques, il est ncessaire de vrifier frquemment l'tat du motorducteur, du systme
d'entranement et des paliers (cf. figure ci-dessus).
Dans certains lits bactriens de grande capacit, une ventilation mcanique est parfois ajoute la ventilation
naturelle. Il est alors ncessaire de s'assurer du bon fonctionnement de cet appareil.
Ce procd permet une dgradation importante des matires organiques en matires minrales par fermentation
anarobie (avec production de mthane utilis parfois nergtiquement en station). Pour une bonne digestion :
pH entre 6,8 et 7,2 ( contrler rgulirement, tous les mois par exemple) ;
temprature : 35 C ;
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temps de sjour : 3 semaines.
Les bactries prsentes font subir aux boues des transformations suivant deux phases : une phase acide
(production de sous-produits acides) et une phase basique (production de sous-produits basiques et de gaz
comme CH4 et CO2). Aprs un certain temps de fonctionnement, ces deux phases doivent coexister.
La prsence de boues brunes gristres et odorantes est caractristique de la prdominance de la phase acide
(souvent au dmarrage des installations) : faire un apport de chaux (pour favoriser la phase basique).
Dans un paississeur statique, les boues dcantent par gravit avant dtre extraites pour tre dshydrates ou
stockes. Le cycle complet (alimentation paississement - vacuation de leau - vidange des boues) ne doit
pas excder 48 h avant transfert (vers le stockage ou la dshydratation), sous peine de dysfonctionnement.
Utilis dans les stations importantes, lpaississement comprend deux tapes : la floculation et la sparation :
Adjonction dun produit floculant avant le passage des boues sur le support filtrant dgouttage. Le
choix du produit floculant (sels daluminium, de fer, alginates, polylectrolytes, etc.) et de son dosage
influe sur lefficacit de lpaississement ainsi que sur la maintenance du support filtrant.
Sparation par passage des boues sur des tables ou des grilles dgouttage, ou encore travers des
cylindres ou des tambours rotatifs (supports filtrants de maille 500 600 microns).
Lentretien et la surveillance de ces ouvrages consiste :
veiller lentretien courant des pompes, pompes doseuses, moteurs et systmes dentranement ;
assurer une maintenance rgulire des supports filtrants (rinages contre-courant) ;
surveiller lefficacit du lavage, ltat du support de filtration (toile, grille, diffuseurs, pression de
lavage, cycle, ) ainsi que la qualit des eaux dgouttage.
La siccit des boues aprs paississement est de lordre de 10 % (1 4 % en sortie de stabilisation).
Ils sont constitus de bacs (rectangulaires dont le fond est compos de matriaux filtrants) sur lesquels sont
rpandues les boues. Leau sen extrait par drainage (80 %) et par vaporation (20 %).
Lpandage de nouvelles boues liquides doit se faire sur des lits dbarrasss ( la pelle ou la fourche) des
boues sches, et rechargs en sable propre. Les drains doivent tre rgulirement nettoys.
Cette technique de schage prsente des avantages, mais elle pose aussi des problmes lis notamment la
surface des lits, la manutention et aux conditions climatiques (dure des priodes humides).
La dshydratation des boues par filtre bandes ne peut tre mise en uvre que sur des boues rsiduaires
parfaitement flocules (dans le cas contraire, la boue flue sur les cts). Le dveloppement de ces appareils est
donc all de pair avec les progrs accomplis dans la floculation des boues.
Attention : les distances qui figurent sur ce schma sont indicatives. Les distances disolement rglementaires
et les dlais de ralisation des pandages sont dtaills dans le tableau suivant (arrt du 8 janvier 1998).
c) En conclusion
Les travailleurs du domaine de l'eau courent, en plus des risques semblables ceux qui svissent sur les
chantiers de construction, des risques spcifiques dus la prsence de virus et de bactries pathognes et celle
de produits chimiques toxiques et explosifs. Pour protger leur vie et leur sant, ils doivent :
respecter en tout temps des rgles d'hygine strictes (lavages frquents des mains, douches, etc.) ;
porter des vtements appropris ;
ne jamais effectuer seuls des travaux comportant des risques.