Krivine J.-L. - Théorie Des Ensembles - 1998
Krivine J.-L. - Théorie Des Ensembles - 1998
Krivine J.-L. - Théorie Des Ensembles - 1998
Thorie
des ensembles
CASSINI
JEAN-LOUIS KRIVINE est professeur lUniversit Paris 7 depuis 1971. Il est
lauteur de plusieurs ouvrages de logique :
lments de logique mathmatique, en collaboration avec Georg Kreisel (Dunod,
1967 ; North Holland, 1967 ; Springer, 1972).
Thorie axiomatique des ensembles (P.U.F., 1972 ; Reidel, 1971).
Lambda-calcul, types et modles (Masson, 1990 ; Ellis Horwood 1993).
Catalogage lectre-Bibliographie
Krivine, Jean-Louis
Thorie des ensembles. Paris: Cassini, 1998.
Nouvelle bibliothque mathmatique 5
ISBN 2-84225-014-1
RAMEAU: ensembles, thorie des
ensembles, thorie axiomatique des
forcing
DEWEY: 510 : Fondements des mathmatiques
Public concern : 2e et 3e cycle-Recherche
Mathematics Subject Classification (1991): Primary 03Exx, 04-01, 04-02.
Secondary 03B30, 06E10, 03G05.
c Cassini, Paris, 1998.
mes parents
Introduction
La thorie des ensembles, issue des travaux de Georg Cantor au sicle der-
nier, est progressivement devenue le cadre axiomatique gnral dans lequel
scrivent les mathmatiques. Il y a beaucoup de systmes daxiomes pos-
sibles pour la thorie des ensembles, mais le consensus sest finalement ra-
lis sur lun des plus puissants: la thorie de Zermelo-Frnkel. Ce nest pas,
il sen faut de beaucoup, que la formalisation des mathmatiques ncessite
toute la force de cette thorie, mais bien plutt cause de lintrt mathma-
tique quelle prsente par elle-mme, de sa propre beaut interne. Le prsent
ouvrage, du moins on lespre, la fera dcouvrir au lecteur, dans un parcours
travers ces tranges et incroyables objets mathmatiques que sont les mo-
dles de la thorie des ensembles, dus essentiellement linvention de deux
grands logiciens: Kurt Gdel et Paul Cohen.
Bertrand Russell a dfini les mathmatiques comme la science o lon
ne sait pas de quoi lon parle, ni si ce que lon dit est vrai. Cest trs bien
observ, et particulirement dans le domaine qui nous occupe ici : cause du
thorme dincompltude de Gdel, il faut, en effet, abandonner tout espoir
de montrer que la thorie des ensembles ne comporte pas de contradiction.
On ne sait donc pas si un modle de la thorie de Zermelo-Frnkel existe,
ce qui constitue la premire tranget dun tel objet, et pas la moindre. Tout
ce que lon peut obtenir, dans cette direction, cest la non-contradiction
relative : si lon admet quune certaine thorie (celle de Zermelo-Frnkel, par
exemple) est consistante, cest--dire non-contradictoire, alors elle le reste
quand on ajoute certains axiomes supplmentaires (par exemple laxiome
du choix). On le montre en supposant lexistence dun modle de la thorie
en question, que lon transforme en un modle des axiomes tudis.
Ce livre expose les rsultats classiques de non-contradiction relative en
thorie des ensembles, que lon obtient par les mthodes dites du modle
intrieur (premire partie), et du forcing (seconde partie). Les axiomes de
1
2 Introduction
MODLES INTRIEURS
Chapitre 1
Axiomes de Zermelo-Frnkel
Nous avons tous une ide intuitive de ce quest un ensemble, et cest sur
elle que nous nous appuyons pour trouver les axiomes de la thorie des
ensembles (de mme que la notion intuitive de lespace trois dimen-
sions a conduit aux axiomes despace vectoriel). Mais ensuite, ayant crit ces
axiomes, nous tudierons toutes les structures qui les satisfont (de la mme
faon que, pour les espaces vectoriels, on ne sintresse pas seulement
lespace R3). Ces structures, qui sont appeles habituellement univers, sont
celles densembles munis dune relation binaire (la relation dappartenance),
satisfaisant les axiomes en question.
La thorie des ensembles se prsente donc comme toutes les thories
axiomatiques que le lecteur connat dj, la thorie des groupes par exemple,
ou celle des anneaux, des corps, espaces vectoriels, treillis, etc.
On considre une collection dobjets, collection que lon appellera uni-
vers, et que lon dsignera par U ; on ne dit pas : considrons un ensemble
U , car ce que nous appellerons ensembles, ce sont prcisment les objets
de U (il est clair que quand on dfinit, par exemple, les espaces vectoriels,
il faut viter demployer le mme mot pour dsigner lespace vectoriel et un
vecteur de cet espace).
Cette collection, suppose non vide, est munie dune relation binaire, que
lon note x y ; elle se lit x appartient y , ou lensemble x appartient
lensemble y , ou encore x est lment de y . Bien entendu, x / y se lit
x nappartient pas y .
On rserve le mot appartenir pour dsigner cette relation binaire ,
et il faut donc viter, par la suite, de lemployer dans son sens intuitif (tout
au moins sans prciser quon lemploie dans son sens intuitif). On dira, par
7
8 Premire partie: Modles intrieurs
aZ r $
Z
dire que b a. On a, par exemple,
c c. A@
I
A@
R
UA @ rd
Les axiomes de la thorie des en- A @
sembles, que nous allons noncer b `r ` `
` z ` ` A'c $
maintenant, expriment les propri- ` `A r
ts que lon impose la relation bi-
naire considre. & %
1. Axiome dextensionnalit
Il nexiste pas dans U deux ensembles distincts qui ont les mmes l-
ments ; ce quon peut crire :
xy[z(z x z y) x = y].
Cet axiome nest pas satisfait par la relation binaire reprsente sur la figure :
b et c sont distincts, et ont tous deux c pour seul lment.
Axiome de la paire
(On ne lui donne pas de numro, car il est consquence daxiomes ult-
rieurs ; nanmoins il est pratique de lnoncer tout de suite).
Etant donns deux ensembles a et b, il existe un ensemble c, qui a
comme lments a et b et eux seulement (il est unique daprs laxiome
dextensionnalit). Ce qui scrit :
xyzt[t z (t = x ou t = y)].
Lensemble c dont les seuls lments sont a et b est not {a, b}. Laxiome
impose en particulier que pour tout ensemble a, il existe un ensemble, not
{a}, dont le seul lment est a (prendre a et b identiques).
Si a = b, {a, b} est appel une paire. Lensemble {a} est parfois appel
un singleton.
Etant donns deux ensembles a, b, lensemble {{a}, {a, b}} est not (a, b)
et est appel paire ordonne, ou couple. On a:
Chapitre 1. Axiomes de Zermelo-Frnkel 9
et pour chaque entier n > 0, on dfinit le n-uplet (a1, a2, . . . , an) par la
relation de rcurrence (a1, . . . , an ) = (a1, (a2, . . . , an)). On a le :
Cet ensemble b est unique : si b et b ont cette proprit ils ont les mmes
lments, donc b = b . On lappelle runion des lments de a et on le note
a ou xa x.
Soient alors a, b, c trois ensembles. Il existe un ensemble d dont les
lments sont a, b, c et eux seulement : cest la runion des lments de
lensemble {{a, b}, {c}}. On le note {a, b, c}.
En gnral, si on a un nombre fini densembles a1, . . . , an, il existe un
ensemble, et un seul, not {a1, . . . , an} qui a comme lments a1, . . . , an, et
eux seulement : cest immdiat, par rcurrence sur n, en remarquant que la
runion des lments de lensemble {{a1, . . . , an1}, {an}} a cette proprit.
Si a, b sont deux ensembles, la runion des lments de lensemble {a, b}
est appele runion de a et b et note a b.
Il est clair que a (b c) = (a b) c = (b a) c est la runion des
lments de lensemble {a, b, c}.
En gnral, si on a un nombre fini densembles a1, . . . , an, la runion
des lments de lensemble {a1, . . . , an} est appele runion de a1, . . . , an
et note : a1 a2 . . . an.
xyz[z y z x].
Par application rpte de ces rgles, partir des deux relations binaires x
y et x = y, on construit des relations un nombre quelconque darguments.
Bien entendu, on peut dfinir des relations sur lunivers U par bien dautres
moyens que ces rgles. Mais dans toute la suite, nous ne considrerons que
celles-l.
Les relations qui sont construites partir des deux relations binaires x y
et x = y au moyen des rgles ci-dessus, sont donc dfinies par des noncs
12 Premire partie: Modles intrieurs
constitus (pas de faon quelconque !) par les symboles =, , non, ou, , des
variables x, y, z, u, v . . . et des objets de lunivers.
Dans un nonc E, chaque quantificateur x est lui-mme suivi dun
nonc entre parenthses, qui est la porte de ce quantificateur. La variable
x est dite libre dans E, sil y a une occurrence de x sur laquelle ne porte
aucun quantificateur x. La notation E(x1, . . . , xn) dsigne un nonc dont
les variables libres se trouvent parmi x1 , . . . , xn. Un nonc E(x1, . . . , xn )
dfinit une relation n arguments. Un nonc sans variable libre est dit clos.
Si R(x, y) et S(y, z) sont deux relations (binaires pour fixer les ides), la
relation non R ou S est note R S ; la relation non (non R ou non S)
est note R et S : elle est satisfaite par les objets a, b, c si, et seulement
si, R(a, b) et S(b, c) sont toutes deux satisfaites ; la relation (R S) et
(S R) est note R S : elle est satisfaite par les objets a, b, c si, et
seulement si, R(a, b) et S(b, c) sont toutes deux satisfaites, ou toutes deux
non satisfaites.
La relation non x non R(x, y) est note xR(x, y). Elle est satisfaite
par lobjet b si, et seulement si, R(a, b) est satisfaite quel que soit lobjet a
de U.
Une relation R(x) un argument sera aussi appele une collection. Une
collection est une partie (au sens intuitif) de lunivers U. Par exemple, lnon-
c suivant :
dfinit une relation binaire. Si a est un objet de lunivers, lnonc R(a, x),
qui est :
a x v[v x et t(t v t = a ou t a)]
dfinit une collection.
Les objets de U qui apparaissent dans un nonc E sont appels les
paramtres de lnonc E. Par exemple, lnonc R(u, x) est sans paramtre,
lnonc R(a, x) a pour seul paramtre lobjet a.
Un nonc clos (relation 0 argument) est soit vrai, soit faux dans
lunivers. Par exemple, lnonc xy[z(z / y) et y x et uR(u, x)]
est un nonc clos, sans paramtre (nous retrouverons cet nonc sous le
nom d axiome de linfini ).
Chapitre 1. Axiomes de Zermelo-Frnkel 13
t[t z t = x ou t = y]
est note z = {x, y} ; les noncs quivalents
z[t(t z t = x ou t = y) et z a]
z[t(t z t = x ou t = y) z a]
sont crits en abrg : {x, y} a.
Nous pouvons maintenant noncer dautres axiomes de la thorie des
ensembles.
Schma de comprhension
Considrons un ensemble a et un nonc A(x, a1, . . . , ak ) une variable
libre dont les paramtres sont a1, . . . , ak ; alors il existe un ensemble b dont
les lments sont ceux des lments de a qui satisfont lnonc A. Le schma
de comprhension consiste donc en la liste infinie des noncs suivants :
Ordinaux, cardinaux
19
20 Premire partie: Modles intrieurs
Il est clair que lhypothse du thorme 2.5 est vrifie si H est dfinie
sur lunivers entier (la collection de tous les ensembles), et galement si H
est valeurs dans une collection A fixe, et a pour domaine la collection des
fonctions dfinies sur un ordinal < , valeurs dans A. On a donc :
Thorme 2.7. Soit y = H(x) une relation fonctionnelle, telle que toute fonc-
tion H -inductive soit dans le domaine de H . On peut alors dfinir une relation
fonctionnelle F , de domaine On, telle que F() = H(F | ) pour tout ordi-
nal . Cest la seule relation fonctionnelle ayant ces proprits. De plus, F |
est une fonction H -inductive pour tout ordinal .
F(a) = H[a, F | W ].
Laxiome du choix
Laxiome du choix (en abrg AC) est laxiome suivant :
Pour chaque ensemble a, dont les lments sont non vides et disjoints deux
deux, il existe un ensemble dont lintersection avec chaque lment de a est
un ensemble un seul lment.
Ce quon peut crire :
a{[x(x a x = ) et xy(x a et y a x = y ou x y = )]
bxu(x a b x = {u})}.
Les noncs suivants sont quivalents AC (moyennant les autres axio-
mes) :
AC : Pour tout ensemble a, il existe une application h de lensemble des
parties non vides de a dans a, telle que h(x) x pour toute partie x non
vide de a.
Une telle fonction est appele fonction de choix sur lensemble a.
AC : Le produit dune famille densembles non vides est non vide.
AC AC : dsignons par b la runion des lments de a ; on ap-
plique AC lensemble b. Chaque lment x de a est une partie non vide
28 Premire partie: Modles intrieurs
Si cet nonc est vrai, AC est satisfait : on considre un bon ordre r sur
a (r a2) et on dfinit h : P(a) {} a en posant : h(x) = le premier
lment de x (mod. r ).
Inversement, supposons AC satisfait ; soient a un ensemble sur lequel
il nexiste pas de bon ordre, et h : P(a) {} a une fonction de choix
sur a. On dfinit une relation fonctionnelle H , dont le domaine est la col-
lection des fonctions f dont limage Im(f ) ne contient pas a. Cette relation
fonctionnelle est dfinie en posant H(f ) = h(a Im(f )).
Soit f une fonction H -inductive, dont le domaine est un ordinal . Pour
< , on a f () = H(f | ) a Im(f | ), donc f () / Im(f | ). Par
suite, si < , on a f () = f ( ), ce qui montre que f est une injection
de dans a.
Si f nest pas dans le domaine de H , on a Im(f) a. Par suite, f est
une bijection de lordinal sur a. Il en rsulte que a peut tre bien ordonn,
ce qui contredit lhypothse.
On a ainsi montr que toute fonction H -inductive est dans le domaine
de H . Daprs le thorme 2.7, on a une relation fonctionnelle y = F(), de
domaine On, telle que F() = H(F | ) et F | est H -inductive pour tout
ordinal . Par suite, F | est une injection de dans a, et donc F est une
relation fonctionnelle injective de domaine On, valeurs dans a. Ceci est
impossible : en effet, le schma de substitution appliqu F 1 exprimerait
alors que On est un ensemble. Cette contradiction montre quil existe un
bon ordre sur a.
C.Q.F.D.
Remarque. On a en fait montr plus prcisment (sans AC) :
Chapitre 2. Ordinaux, cardinaux 29
Pour quun ensemble a puisse tre bien ordonn, il faut et il suffit quil
existe h : P(a) {} a telle que h(x) x pour toute partie non vide x
de a.
Dfinitions. R tant une relation dordre, et T une sous-collection du
domaine D de R, un objet x de D est appel majorant de T (resp. majorant
strict de T ) sil est (resp. >) tout objet de T . Un objet x de D est
dit maximal sil nadmet pas de majorant strict. Enfin, si la collection des
majorants de T dans D a un plus petit lment, on lappelle borne suprieure
de T .
A laide de laxiome du choix, on montre le :
Thorme 2.10 (Zorn). Soit u un ensemble ordonn dont toute partie bien
ordonne est majore. Alors u a un lment maximal.
On a u = (a, r) o r est une relation dordre sur a ; on suppose AC
satisfait, et par suite on a une fonction h : P(a){} a telle que h(x) x
pour tout x P(a) {}.
Soit c lensemble des parties de a qui ont un majorant strict (pour
lordre r ). On dfinit une application m : c a, en posant :
m(x) = h(lensemble des majorants stricts de x).
Donc, pour tout x c, m(x) est un majorant strict de x.
On dfinit une relation fonctionnelle H , dont le domaine est la collection
des fonctions f telles que Im(f ) c, en posant H(f ) = m(Im(f )).
Soit f une fonction H -inductive, dont le domaine est un ordinal . Pour
< , on a f () = H(f | ) qui est un majorant strict de Im(f | ). Par
suite, si < , on a f ( ) < f (), ce qui montre que f est une fonction
strictement croissante de dans a. Limage de f est donc une partie bien
ordonne de a, et a donc un majorant a.
Si f nest pas dans le domaine de H , on a Im(f ) / c. Par suite, Im(f )
na pas de majorant strict. Il en rsulte que na pas de majorant strict,
cest--dire est maximal, ce qui donne le rsultat cherch.
On peut donc supposer que toute fonction H -inductive est dans le do-
maine de H . Daprs le thorme 2.7, on a une relation fonctionnelle y =
F(), de domaine On, telle que F() = H(F | ) et F | est H -inductive
pour tout ordinal . Par suite, F | est une fonction strictement croissante
de dans a ; donc F est une relation fonctionnelle injective, de On tout
entier dans a, ce qui est impossible.
C.Q.F.D.
On montre rciproquement quun nonc, en apparence plus faible que
le thorme de Zorn, implique laxiome du choix.
30 Premire partie: Modles intrieurs
Cardinaux
(Dans ce paragraphe, nous utilisons laxiome du choix.)
Deux ensembles a et b sont dits quipotents sil existe une bijection de a
sur b.
Remarque. Soient A, B les parties (au sens intuitif) de lunivers U formes
respectivement des lments de a et de b. Alors A et B peuvent tre qui-
potentes (au sens intuitif) sans que a et b soient quipotents: en effet, dire
que a et b sont quipotents revient dire quil existe une bijection (au sens
intuitif) de A sur B et, de plus, que cette bijection correspond un objet de
lunivers.
Il est clair que la relation x est quipotent y est une relation dquiva-
lence dont le domaine est la collection de tous les ensembles.
Daprs laxiome du choix, tout ensemble a est quipotent un ordinal :
car il existe un bon ordre sur a, donc un isomorphisme de a muni de ce bon
ordre sur un ordinal.
On appelle cardinal de a, et on dsigne par a, ou par card(a), le plus
petit ordinal quipotent a.
Par suite : deux ensembles a et b sont quipotents si et seulement si
a = b.
Chapitre 2. Ordinaux, cardinaux 31
La collection des cardinaux est dsigne par Cn. Elle est donc dfinie
par lnonc Cn() : est un ordinal qui nest quipotent aucun ordinal
< .
Thorme 2.11. Soient a, b deux ensembles non vides. Les conditions sui-
vantes sont quivalentes :
1) Il existe une injection de a dans b ;
2) Il existe une surjection de b sur a ;
3) a b.
Sil existe une injection j : a b, on dfinit une surjection s : b a
de la faon suivante : on prend un lment x0 de a et on pose s(y) = x0
pour tout lment y de b qui nest pas atteint par j ; s(y) = llment x de
a tel que y = j (x) si y est atteint par j .
Inversement, supposons quil existe une surjection s : b a. Daprs
AC, il existe une fonction
h : P(b) {} b
telle que h(Y) Y pour toute partie Y non vide de b. Pour x a, on dfinit
j(x) = h(lensemble des lments y de b tels que s(y) = x) ; alors j est une
injection de a dans b.
Si a b, on a deux bijections f : a a, g : b b et une injection
i : a b qui est lapplication identique (puisque a b) . Donc g1 i f
est une injection de a dans b.
Inversement, soit j une injection de a dans b ; alors gj est une injection
k de a dans b. Soit u b limage de k. Cest un ensemble bien ordonn, et
il existe donc un ordinal et un isomorphisme : u b de sur
u. Daprs le lemme 2.1, on a b. Comme a est quipotent u, donc
lordinal , on a a par dfinition des cardinaux ; do a b.
C.Q.F.D.
cardinal .
Si , , sont des cardinaux, on vrifie aisment les relations suivantes :
+ = ; () = ; ( ) = .
Ordinaux finis
(Laxiome du choix nest pas utilis dans ce paragraphe.)
Etant donn un ordinal , rappelons que le premier ordinal > est
{}, not aussi +1, quon appelle successeur de ; si est le successeur
de , on dit que est le prdcesseur de .
Un ordinal est dit fini si tout ordinal , = a un prdcesseur.
Lnonc est un ordinal fini peut donc scrire :
On() et [On() et et = ( = { })].
Un ordinal fini est aussi appel un entier naturel.
Il est clair que si est un ordinal fini et un ordinal , alors est
fini. De mme si est un ordinal fini, + 1 lest aussi.
Le principe de rcurrence. Considrons une collection P(x), telle que P(0)
soit vrai, et telle que, pour tout ordinal fini , P() P( + 1) soit vrai ;
alors P() est vraie pour tout ordinal fini .
En effet, sil existe un ordinal fini qui ne soit pas dans la collection P ,
soit 0 le plus petit. Alors 0 = 0 puisque P(0), donc 0 a un prdcesseur
0 ; on a donc P(0), et aussi P(0) P(0 + 1), do P (0 ), ce qui est
une contradiction.
Remarque. Il faut noter, de nouveau, que cette dfinition des mots fini et
entier naturel leur donne un sens tout fait diffrent du sens habituel ;
partir de maintenant, lorsque nous emploierons ces mots dans leur sens
intuitif, nous devrons le prciser. Il est ais de voir quun ordinal qui na
quun nombre fini (au sens intuitif) dlments est fini. On dit alors que
est un entier standard ou encore intuitif. Mais il peut arriver quun ordinal
fini ait une infinit (au sens intuitif) dlments; dans ce cas, >
(puisque sinon , donc na quun nombre fini dlments) ; notons
aussi que, dans ce cas, la partie (au sens intuitif) de lunivers, forme des
entiers standards, nest pas une collection: si elle tait dfinie par un nonc
P(x), alors on aurait non P() et donc il existerait un premier entier 0
tel que non P(0 ) . Alors 0 = 0 + 1, do P(0), ce qui signifie que 0
est standard, donc aussi 0 = 0 {0}.
5. Axiome de linfini
Il snonce :
Il existe un ordinal non fini.
On dsigne alors par (ou encore par N) le premier ordinal non fini.
Alors est lensemble des ordinaux finis : car si est un ordinal fini, on na
pas (sinon serait fini) donc < , soit ; dautre part, si
, alors < , donc est fini par dfinition de .
Inversement on peut noncer laxiome de linfini sous la forme :
La collection des ordinaux finis est un ensemble.
En effet, si la collection des ordinaux finis est un ensemble, alors il existe un
ordinal non fini, puisque On nest pas un ensemble.
36 Premire partie: Modles intrieurs
Si laxiome de linfini est vrai, cet nonc est satisfait en prenant pour
x lensemble . Inversement, supposons cet nonc satisfait et soit a un
ensemble tel que 0 a et tel que y a y {y} a ; soit le premier
ordinal qui nest pas lment de a ; alors = 0, et na pas de prdcesseur :
si = {}, on a < , donc a, do {} a, ce qui est une
contradiction. Il existe donc un ordinal limite.
Thorme 2.18. Pour que a soit infini, il faut et il suffit quil existe une partie
b de a, b = a, qui soit quipotente a.
Si a est fini et si b a, b = a, soit x a b. Le cardinal de a est non
nul et fini, donc scrit + 1 = {}. Il existe une bijection f de a sur
{} telle que f (x) = . Alors f | b est une injection de b dans , donc
b et b < a ; b nest donc pas quipotente a.
Si a est infini, a . Soit f une bijection de a sur a. On dfinit une
injection g de a dans lui-mme, en posant g(x) = x si f (x) ; g(x) = y
Chapitre 2. Ordinaux, cardinaux 37
La collection des cardinaux infinis est dsigne par Cn ; cest une sous-
collection de On, qui nest pas un ensemble (sinon Cn en serait un, puisque
la collection des cardinaux finis est lensemble ). Comme Cn est une col-
lection bien ordonne qui nest pas un ensemble, on a une relation fonc-
tionnelle y = () qui tablit un isomorphisme de On sur Cn. Le cardinal
infini () est aussi not ; la relation y = snonce donc : y est un
cardinal infini, et lensemble des cardinaux infinis < y est isomorphe, en
tant quensemble ordonn, lordinal .
On a donc 0 = ; pour tout ordinal , +1 est le premier cardinal
> .
Si est un ordinal limite, = < .
Dsignons par lordinal < . Comme pour tout < ,
on a , donc . Inversement, +1, donc > , pour
tout < . Il en rsulte que , et donc .
C.Q.F.D.
Laxiome de fondation
x[x = y(y x et y x = )]
41
42 Premire partie: Modles intrieurs
V V
.
Par suite, comme V+1 = P(V ), on a
V+1 = P(V ) pour tout ordinal .
part, si est un ordinal limite, comme V = < P(V ) on a
Dautre
V = < V+1 . Do
V = < V pour tout ordinal limite .
On dsigne par V la collection qui est la runion (au sens intuitif) des
V , cest--dire dfinie par lnonc V (x) : (On() et x V ).
Pour chaque objet x de V , on dfinit le rang de x (not rg(x)) comme
le premier ordinal tel que x V . Pour tout x de V , rg(x)
est de la forme
+ 1 : car si x V , o est un ordinal limite, on a x < V et donc
nest pas le rang de x.
Lemme 3.2. Pour quun ensemble a soit dans V , il faut et il suffit que tous
ses lments y soient. Si a est de rang , chaque lment de a est de rang < .
Thorme 3.3. Pour que laxiome de fondation soit satisfait, il faut et il suffit
que V soit lunivers entier. Autrement dit : AF xV (x).
Supposons que xV (x) soit satisfait, et soit a un ensemble non vide. Soit
b un lment de a de rang minimum .
Alors tout lment de b est de rang < , donc ne peut tre lment de
a. Donc b a = , do AF.
Pour montrer la rciproque, dfinissons la notion de clture transitive
dun ensemble.
Un ensemble X est dit transitif si :
xy[x X et y x y X].
Thorme 3.4. Pour tout ensemble X, il existe un ensemble Y (et un seul) qui
est transitif, qui contient X, et qui est contenu dans tout ensemble transitif
contenant X. On lappelle clture transitive de X et on le note Cl(X).
F(x) = {F(y) ; y x X} = F
(x)
do contradiction. On a donc F = F
.
Existence. On cherche un isomorphisme F de domaine X ; on dfinit
F(x) pour x X par induction sur rg(x) (voir page 26) par la condition:
F(x) = {F(u) ; u x X}
(la relation fonctionnelle y = H(x, f ) utilise dans cette dfinition par in-
duction est donc : x X et y = {f (u) ; u x X} ).
Chapitre 3. Laxiome de fondation 45
Lemme 3.7. Si n est entier, {0, 1}n est quipotent un entier (et un seul).
Lunicit est vidente puisque deux entiers distincts ne sont pas quipo-
tents.
On montre le lemme par rcurrence sur n : si {0, 1}n est quipotent un
entier k, {0, 1}n+1 est quipotent k {0, 1}, donc lentier 2k.
C.Q.F.D.
On dfinit par rcurrence sur n une bijection n de Vn sur un entier
vn. Pour n = 0, n = et vn = 0 ; n tant suppose donne, on a une
bijection n : P(Vn) {0, 1}vn , cest--dire : n : Vn+1 {0, 1}vn dfinie
par :
n(X)(i) = 1 (x X) i = n (x)
pour X Vn, et 0 i < vn.
Or {0, 1}vn est un ensemble de suites finies dordinaux (ensemble des
suites de longueur vn, dordinaux 0 et 1). Il est donc bien ordonn par la
relation de bon ordre R(x, y) dfinie sur (On) (voir page 39). Daprs le
lemme 3.7, lordinal isomorphe cet ensemble bien ordonn est un entier
vn+1. Donc on a une bijection n+1 de Vn+1 sur vn+1 dfinie par n+1 =
46 Premire partie: Modles intrieurs
H(n) o la relation
= H() snonce :
Il existe d et D tels que : D d, et
est la fonction de domaine
P(D) obtenue en composant lapplication : P(D) {0, 1}d canonique-
ment dduite de , et lisomorphisme de {0, 1}d muni du bon ordre R sur
son ordinal .
Cette relation est donc donne par un nonc sans paramtre. Par suite la
relation fonctionnelle n n de domaine , dfinie ainsi par induction, est
aussi sans paramtre.
On a donc une relation fonctionnelle n rn, sans paramtre, qui
chaque entier n associe un bon ordre rn sur Vn (image par n1 du bon ordre
de lentier vn). On dfinit alors un bon ordre r sur V , en posant x < y
(mod. r ) si et seulement si : rg(x) < rg(y) ou [rg(x) = rg(y) = n et x < y
(mod. rn)] .
Tout segment initial de ce bon ordre est isomorphe un entier : len-
semble des x < x0 (mod. r ) est contenu dans Vn, si n est le rang de x0 ; donc
son ordinal est un entier.
Cela montre que le bon ordre r sur V est isomorphe . Lisomorphisme
de lensemble bien ordonn (V , r) sur est la relation fonctionnelle cher-
che, puisquelle est dfinie par un nonc sans paramtre.
noncs restreints
Considrons une collection X, et un nonc E(x1, . . . , xn) n variables, dont
tous les paramtres sont des objets de X. On dsigne par EX (x1, . . . , xn )
lnonc E restreint X (on dit aussi relativis X) ; cest lnonc dfini de
la faon suivante par induction, au sens intuitif, sur la longueur de lnonc
E (les noncs ne sont pas des objets de lunivers ; il ne sagit donc pas dune
induction sur les entiers de lunivers, mais sur les entiers intuitifs).
E est de lune des formes x y, x = y, x a, x = a, a x, a = x,
a b, a = b (a, b sont des objets de X). On dit alors que lnonc E
est atomique ; lnonc restreint EX est E lui-mme.
E est non F ; alors EX est non F X .
E est F ou G ; alors EX est F X ou GX .
E est xF(x, x1, ..., xn) ; alors EX est x[X(x) et F X (x, x1 , . . . , xn)].
On en dduit que, si E(x1, . . . , xn) est xF(x, x1, . . . , xn), cest--dire non
x non F(x, x1 , . . . , xn) , alors lnonc EX (x1, . . . , xn ) est x[X(x)
F X (x, x1 , . . . , xn)].
Chapitre 3. Laxiome de fondation 47
sont les images des lments de a par f , est contenu dans V et b a < ,
ce qui montre que b V.
C.Q.F.D.
Le schma de rflexion
53
54 Premire partie: Modles intrieurs
Thorme 4.2. Soit E(x1, . . . , xk ) un nonc sans paramtre ; alors, pour tout
ordinal , il existe un ordinal limite > tel que V convienne E.
on a E(a1, . . . , ak ).
C.Q.F.D.
Cas particulier. Si lnonc E est clos, dire que V convient E signifie
que E est vrai dans lunivers si, et seulement si, il est vrai dans V . Il en
rsulte que :
Si E est un nonc clos qui est vrai dans lunivers, pour tout ordinal ,
il existe > , tel que E soit vrai dans V .
Dans la suite nous aurons utiliser une forme plus gnrale du schma
de rflexion, que voici :
On considre une relation fonctionnelle y = W , de domaine On,
( W W ) et continue (si est un ordinal limite,
croissante
W = < W ). Soit W la collection qui est la runion des ensembles W ,
cest--dire la collection dfinie par lnonc W(x) : [On() et x W ].
Si E(x1, . . . , xk ) est un nonc sans paramtre, pour tout ordinal , il
existe un ordinal limite > tel que :
x1 . . . xk [x1 W et . . . et xk W
(EW (x1, . . . , xk ) EW (x1, . . . , xk ))].
La dmonstration est exactement la mme que la prcdente, car les
seules proprits des V quon utilise sont les deux proprits cites. Lex-
pression lensemble X convient lnonc E a alors le sens suivant :
tout lment de X est dans la collection W et x1 . . . xk (x1 X et . . . et
xk X (EW (x1, . . . , xk ) EX (x1, . . . , xk )) .
Notons que cette forme du schma de rflexion se dmontre sans laxiome
de fondation (laxiome de fondation ne servait qu montrer que tout objet
est dans un V ).
a) est satisfait car V est transitif ; b), c), d) sont satisfaits parce que
est un ordinal limite : si x, y V , on a x, y V pour un < ,
donc {x, y} V+1, zx z V+1, P(x) V+1 et + 1 < ; e) est
satisfait car V puisque > ; dautre part, si a, a1, . . . , ak V , on
a a, a1, . . . , ak V pour un < . Lensemble b des lments z de a
tels que AV (z, a1, . . . , ak ) est un sous-ensemble de a, donc b V+1 ; le
schma de comprhension est donc satisfait.
Les axiomes a), b), c), d), e) et le schma f) constituent la thorie des
ensembles de Zermelo ; on la dsigne par Z.
Il est facile de voir que la thorie Z est moins forte que la thorie ZF (en
supposant cette dernire non contradictoire), cest--dire de trouver un tho-
rme de ZF quon ne peut montrer laide des axiomes de Z: par exemple,
lnonc tout ensemble bien ordonn est isomorphe un ordinal .
Supposons en effet donn un univers U ; lensemble V+ de cet univers
satisfait les axiomes de Z comme on vient de le voir ; les ordinaux de V+ ,
(cest--dire les ensembles qui satisfont lnonc On(x) restreint V+ ),
sont les ordinaux < + . Or P( ) V+ , et donc toute relation
de bon ordre sur (sous-ensemble de ) appartient V+ . Il y a, en
particulier, dans V+ une relation de bon ordre de type + , qui nest
donc pas isomorphe un ordinal de V+ . Lensemble V+ ne satisfait
donc pas lnonc considr, qui ne peut donc tre consquence de Z.
Remarquons que V ( ordinal limite > ) satisfait aussi laxiome de fon-
dation. Nous nous proposons de montrer quaucune extension consistante
de ZF + AF nest finiment axiomatisable sur Z + AF; autrement dit :
Thorme 4.3. Pour chaque nonc clos A consistant avec Z + AF , on peut
trouver un nonc B qui est consquence de ZF+AF+A mais non de Z+AF+A.
Lnonc B est il existe un ordinal limite > tel que AV . Il est bien
consquence de ZF + AF + A: supposons en effet que lunivers U satisfasse
AF et A ; daprs le schma de rflexion, il existe un ordinal limite > tel
que V convienne A. Comme A est vrai dans U, AV lest aussi.
Soit un ordinal limite ; il est ais de vrifier successivement que V
convient aux noncs suivants (dont les variables libres sont , x, y) :
On() sous la forme :
x[x x ] et xy[x et y x y ou x = y ou
y x].
est un ordinal limite , cest--dire :
On() et = 0 et x[ = x {x}].
58 Premire partie: Modles intrieurs
On en dduit le
Donc, si , x1, . . . , xk V , on a:
[EV (x1, . . . , xk )]V x[x V et F V (x, x1 , . . . , xk )] EV (x1, . . . , xk ).
C.Q.F.D.
Soit alors le premier ordinal limite > , tel que V convienne lnonc
clos A ; comme A est vrai dans U, est le premier ordinal limite > tel
que AV .
Daprs le lemme, V convient lnonc AV ( une variable libre ).
Lnonc B tant [ est un ordinal limite > et AV ], lnonc BV
est [ V et ( est un ordinal limite > )V et (AV )V ] ; comme V
convient AV et lnonc est un ordinal limite > , lnonc entre
[ ] est quivalent : V et est un ordinal limite > et AV . Donc BV
quivaut [ V et est un ordinal limite > et AV ] et BV est faux
Chapitre 4. Le schma de rflexion 59
61
62 Premire partie: Modles intrieurs
On pose F = n Fn ; F est appel ensemble
des formules.
Daprs le choix qui a t fait de , , , , , V, on voit aisment par
induction sur n que Fn V et donc F V . Toute formule est un
ensemble hrditairement fini.
Etant donne une formule , appelons longueur de le premier entier
n tel que Fn.
Lemme 5.1. Pour chaque formule , un et un seul des cas suivants se pr-
sente :
est atomique ;
est de la forme (, ) ;
est de la forme (,
, ) ;
est de la forme ( x, ).
De plus et sont des formules dtermines par et de longueur stricte-
ment infrieure celle de .
Il est clair que chaque formule est un couple ordonn (se rappeler
que le triplet ordonn (a, b, c) est le couple ordonn
(a, (b, c))). Le premier
lment de ce couple peut tre , , , , x (o x V). Or ces objets
sont deux deux distincts, comme on le voit aisment daprs le choix de
, , , , et V. Si ce premier lment est ou , on a F0. Si cest
, le deuxime lment de ce couple est une formule . Si n est la longueur
de , on a n > 0, (, ) Fn et (, ) / Fn1. Daprs la dfinition de
Fn, on a donc Fn1 et donc la longueur de est < n. Dautre part, il
est clair que est dtermine par . Mme rsultat si le premier lment
du couple est x. Si le premier lment du couple est , le deuxime est de
la forme (, ) ; et sont videmment dtermines par . Dautre part
(, , ) Fn et (, , ) / Fn1, ce qui montre que , Fn1 .
Donc et sont de longueur < n.
C.Q.F.D.
Dans la suite, les formules (, x, y), (, x, y), (, )
, (, , ), ( x, )
seront notes respectivement x y, x y, , , x() ; , , , ,
sont appels respectivement symboles dappartenance, dgalit, de ngation,
de disjonction, et quantificateur existentiel.
Les formules () , (() ()), x() seront notes
respectivement , , x() ; la formule ( ) ( )
sera note ; , , , sont appels respectivement symboles
dimplication, de conjonction, dquivalence et quantificateur universel.
On dfinit par induction sur la longueur une application vl de F dans
lensemble des parties finies de V ; vl() est appel ensemble des variables
Chapitre 5. Lensemble des formules 63
libres de la formule .
Si = x y ou = x y, alors vl() = {x, y} ;
vl() = vl() ;
vl( ) = vl() vl() ;
vl( x ) = vl() {x}.
Une formule est dite close si vl() = .
Remarque. Il est clair qu chaque nonc A sans paramtre correspond
une formule, que nous dsignerons par A. Mais la rciproque peut tre
fausse : sil existe dans U un entier n qui a un nombre infini (au sens intuitif)
dlments, il existe une formule de longueur n, et elle ne peut correspondre
un nonc. En fait, on voit facilement quune formule correspond un
nonc si, et seulement si, sa longueur est un entier qui na quun nombre
fini (au sens intuitif) dlments.
On dfinit par induction sur la longueur de la formule une relation
fonctionnelle deux arguments: Y = Val(, X) dont le domaine est la
relation est une formule et X un ensemble non vide . Y est appel valeur
de la formule dans lensemble X ; cest un sous-ensemble de Xvl().
1) Si est x y (resp. x y), alors Val(, X) = { X{x,y} ; (x) (y)
(resp. (x) = (y))}.
2) Si = , Val(, X) = Xvl() Val(, X).
3) Si = alors Val(, X) = { Xvl() ; la restriction de
vl() appartient Val(, X) ou bien la restriction de vl() appartient
Val( , X)}.
4) Si = x alors Val(, X) = { Xvl() ; il existe une extension
de vl(), telle que Val(, X)} (se rappeler que vl() = vl(){x}).
Si est la formule qui correspond lnonc A(x1, . . . , xk ), il est bien
clair que Val(, X) est lensemble des fonctions : {x1, . . . , xk } X
telles que le k-uplet (x1, . . . , xk ) satisfasse lnonc AX (x1, . . . , xk ) ; on
le dmontre aisment par induction (au sens intuitif) sur la longueur de
lnonc A.
Autrement dit, Val(A(x1, . . . , xk ), X) est essentiellement lensemble
des k-uplets dlments de X qui satisfont AX (x1, . . . , xk ).
Une formule dont les variables libres se trouvent dans lensemble fini
{x1, . . . , xk } (index par lentier k) est note aussi (x1, . . . , xk ).
Une formule 0 avec paramtres est, par dfinition, un couple ordonn
(, ), o est une formule, et une application dont le domaine est
une partie de vl(). Si est valeurs dans un ensemble X, on dit que
0 est une formule paramtres dans X. Si les variables libres de sont
64 Premire partie: Modles intrieurs
Si = x , alors = x(x a ).
Il est clair que et a ont les mmes variables libres. Les paramtres de
a sont a, a1, . . . , al .
66 Premire partie: Modles intrieurs
Notation. Soit (x) une formule une variable libre, paramtres dans
un ensemble X. La valeur de cette formule dans X est une partie de X{x} .
Par la bijection canonique de X{x} sur X (celle qui envoie {(x, u)} sur u
pour chaque u X), il lui correspond une partie de X que nous noterons
val(, X), et que nous appellerons encore, par abus de langage, valeur de la
formule dans X.
On considre un univers U qui satisfait laxiome de fondation. On dfinit
une collection, note DO, par lnonc :
DO(a) : Il existe un ordinal et une formule (x, 1, . . . , r ) qui a une
seule variable libre, dont les paramtres sont des ordinaux < , et dont la
valeur dans lensemble V est {a} .
La collection DO est appele collection des ensembles dfinissables en
termes dordinaux.
Lemme 6.1. Considrons un ensemble a et un nonc A(x, 1, . . . , k ) une
variable libre, dont les paramtres sont les ordinaux 1 , . . . , k , et tel que a
soit le seul ensemble qui satisfait cet nonc. Alors a est dfinissable en termes
dordinaux.
On peut appliquer le schma de rflexion, puisque laxiome de fondation
est suppos vrai dans U. Il existe donc un ordinal > 1, . . . , k et assez
grand pour que a V , tel que V convienne lnonc A(x, 1 , . . . , k ).
Alors a est le seul lment de V qui satisfait lnonc AV (x, 1, . . . , k ), et
donc la valeur de la formule A(x, 1, . . . , k ) dans lensemble V est {a}.
Cela montre que a est dfinissable en terme dordinaux.
67
68 Premire partie: Modles intrieurs
lment de a soit dans HDO, et que a soit dans DO. On a (thorme 3.5) :
Cl({a}) = {a} Cl(a) = {a} a Cl(y)
ya
donc:
Cl({a}) = {a} (Cl(y) {y}) = {a} Cl({y}).
ya ya
Par hypothse, chaque lment de Cl({y}) est dans DO, pour tout y a.
Cela montre que chaque lment de Cl({a}) est dans DO, et donc HDO(a).
On montre la consistance relative de laxiome du choix en construisant,
partir dun modle U0 suppos donn de ZF, un modle de ZF + AF + AC.
Pour cela on construit dabord, partir de U0, un modle U de ZF + AF,
ainsi quon la dj vu. On montre alors
interprt dans HDO, dfinit une relation fonctionnelle. Cette relation fonc-
tionnelle est dfinie dans lunivers U par lnonc suivant, que nous noterons
S(x, y, a1, . . . , ak ) : HDO(x) et HDO(y) et RHDO (x, y, a1, . . . , ak ) . Soient
a un objet de HDO, et b lensemble des images des lments de a par cette
relation fonctionnelle. Chaque lment de b est dans HDO, et il suffit donc de
montrer DO(b). Considrons des noncs A(x, ), A1(x1, 1), . . . , Ak (xk , k )
qui sont des dfinitions en termes dordinaux de a, a1 , . . . , ak respective-
ment. Alors b est le seul ensemble qui satisfait lnonc B(y, a, a1, . . . , ak ) :
collection DO.
Soit alors a un ensemble de HDO. La restriction de ce bon ordre a est
lensemble
b = {(x, y) a2 ; D(x) D(y)}.
Les lments de lensemble b tant dans HDO, pour montrer HDO(b) il suffit
de montrer DO(b). Or b est le seul ensemble qui satisfait lnonc :
Modles de Frnkel-Mostowski
Considrons, sur lunivers U, une relation R(x, y) deux arguments qui ta-
blit une bijection de U sur lui-mme, cest--dire qui satisfait les conditions :
73
74 Premire partie: Modles intrieurs
et il quivaut x {F(y) ; y F(a)}. Donc si c = {F(y) ; y F(a)},
on a:
x[x c y(y a et x y)].
En posant b = F 1 (c), on a:
x b y[y x y a],
Donc si b = F 1(c), on a
(x, y) g (x, y) f
soit (x, y) F(g) (x, y) f (donc si h est limage de lensemble f par
lapplication (x, y)
(x, y) , on a g = F 1 (h)).
Alors il est clair que dans U, g est une bijection de lensemble des entiers
de U sur lensemble des entiers de U. Comme tous les entiers 1 de U
sont des atomes de U, on a bien, dans U , une bijection dun ensemble
datomes sur lensemble des entiers.
C.Q.F.D.
Lemme 7.1. Pour que a soit dans W , il faut et il suffit que tous ses lments
y soient. Le rang dun lment de a est strictement infrieur celui de a si
celui-ci est = 0.
xx [S (x) = S (x ) x = x]
a pour valeur {a} dans W , et a bien pour paramtres des ordinaux et des
atomes.
On a galement la rciproque :
ordinal 0 et une suite finie u datomes, tel que a soit le seul ensemble qui
satisfait cet nonc.
Lemme 7.7. Pour que a soit dans HDOA, il faut et il suffit que a soit dans
DOA et que chaque lment de a soit dans HDOA.
Ensembles constructibles
85
86 Premire partie: Modles intrieurs
On dit quune relation est q.u.b. si elle peut tre dfinie (dans lunivers U),
par un nonc q.u.b.
90 Premire partie: Modles intrieurs
ou encore :
x[x b et W(x) F W (x, b, a, . . . , ak )].
Mais comme b est dans W , collection transitive, on a x b W(x). De
plus, par hypothse de rcurrence :
W(x) et F W (x, b, a , . . . , ak ) F W (x, b, a, . . . , ak ).
Donc :
x[x b F W (x, b, a, . . . , ak )]
et par suite, on a EW (b, a, . . . , ak ).
C.Q.F.D.
Chapitre 8. Ensembles constructibles 91
Lemme 8.5. Considrons une relation fonctionnelle y = H(x), qui est q.u.b.,
dont le domaine est la collection des fonctions dfinies sur les ordinaux. Alors
la relation fonctionnelle F de domaine On, dfinie par induction par la condi-
tion: F() = H(F | ), est q.u.b.
y x : z[z y z x].
z = x y : x z et y z et t(t z t x ou t y).
z = x y : z x et z y et t[t x (t y t z)].
z = x y : z x et t[t x (t / y t z)].
z x y : t[t z uv[u x et v y et t = (u, v)]].
z x y : u[u x v[v y t(t z et t = (u, v))]].
z = x y : conjonction des deux prcdents.
z est une application de x dans y : z x y et u[u x vt(v y
et t z et t = (u, v))] et tt
uvv
[(t z et t
z et u x et v y et
v
y et t = (u, v) et t
= (u, v
)) v = v
].
f est une fonction de domaine x : y(f est une application dfinie sur x
valeurs dans y).
f est une fonction: x(f est une fonction de domaine x).
g = f | x (relation trois arguments f, g, x) : x
[x
x et (f est une
fonction de domaine x
) et (g est une fonction de domaine x) et g f ].
y = f(x) (relation fonctionnelle deux arguments f et x) : (f est une
fonction) et (x, y) f .
On peut alors crire lnonc y = F() sous la forme :
On() et f [(f est une fonction dfinie sur )
et ( f() = H(f | )) et y = H(f)]
et donc cette relation est q.u.b., si la relation y = H(f ) lest.
C.Q.F.D.
Notons, pour la suite, les relations q.u.b. suivantes:
f est une injection de x dans y : (f est une application de x dans y) et
tt
uu
v[(t f et t
f et u x et u
x et v y et t = (u, v) et
t
= (u
, v)) u = u
].
f est une surjection de x sur y : (f est une application de x dans y) et
v[v y u(u x et (u, v) f )].
h = f g (relation fonctionnelle deux arguments f, g) : xyz(g est
une application de x dans y et f est une application de y dans z et h est une
application de x dans z) et t[t h uvw[(u, v) g et (v, w) f et
t = (u, w)]].
La relation y = L est dfinie par induction, et dans ce cas la relation
y = H(f ) est y = xDom(f ) (f (x)) (Dom(f ) dsigne le domaine de la
fonction f ). Daprs le lemme 8.5 ci-dessus, il nous reste donc montrer
que cette relation y = H(f ) est q.u.b. Or elle scrit :
x[x Dom(f ) (f (x)) y] et
z[z y x[x Dom(f ) et z (f (x))]].
Chapitre 8. Ensembles constructibles 93
V = L implique AC
Considrons un univers U qui satisfait laxiome de constructibilit.
On dfinit, au moyen dun nonc sans paramtre, une relation fonction-
nelle v = F(u), dont le domaine est la collection des bons ordres, et qui
a la proprit suivante : si u est un bon ordre de domaine X, F(u) est un
bon ordre dont le domaine est lensemble des formules une variable libre
paramtres dans X.
Soit F lensemble des formules sans paramtre ; cest une partie de V et
on a donc dj dfini (page 45) une relation fonctionnelle K, sans paramtre,
qui est une injection de F dans ; soit j lisomorphisme de u sur son ordinal
.
Lensemble des formules une variable libre paramtres dans X est
une partie de F (X) ((X) est lensemble des suites finies dlments
de X) ; les deux applications K, j dfinissent une injection de F (X) dans
(), qui est bien ordonn par la relation de bon ordre dj dfinie sur
(On) ; do un bon ordre sur F (X) et, par restriction, le bon ordre v
cherch.
On dfinit, par induction, une relation fonctionnelle y = B() sans para-
mtre, de domaine On, ayant les proprits suivantes : pour chaque ordinal
, B() est un bon ordre sur L ; si , L est un segment initial de L
pour le bon ordre B(), et, sur L , les bons ordres B() et B() concident.
Supposons dfini B() pour tout < , avec ces proprits; si est un
ordinal limite, L = < L , et on peut dfinir B(), comme le prolonge-
ment commun des B() pour < .
Si = + , B() est un bon ordre sur L , donc v = F(B()) est
un bon ordre sur lensemble des formules une variable libre paramtres
dans L . On dfinit le bon ordre B() sur L = (L ) en posant : x y
(mod. B()) [x L et y L et x y(mod. B())] ou [x L et
y L L ] ou [x L L et y L L et la premire formule qui
dfinit x dans L prcde la premire formule qui dfinit y dans L , pour
lordre v sur les formules une variable libre paramtres dans L ].
Il est clair que lordre B() ainsi dfini sur L a les proprits voulues.
La relation fonctionnelle y = B() est donc dfinie par induction. On
obtient alors une relation binaire R(x, y) sans paramtre, qui tablit un bon
ordre sur U tout entier, par lnonc [On() et x y(mod. B())].
Cela montre que le principe du choix est satisfait dans U, et donc gale-
ment laxiome : Tout ensemble est dfinissable en termes dordinaux (voir
page 72).
Chapitre 8. Ensembles constructibles 97
On(y) et x Ly et z[z y x
/ Lz]
Chapitre 8. Ensembles constructibles 99
et que la relation y = Lx est q.u.b. Le thorme 8.9 montre donc que od(a)
Cl(a) + .
C.Q.F.D.
Considrons alors un univers U qui satisfait laxiome de constructibilit.
On a vu que U satisfait laxiome du choix, donc les thormes prcdents
sont applicables. Si a , comme a est constructible, on a:
od(a) Cl(a) +
puisque Cl(a) . Cela montre que od(a) < + et donc que a L+ .
Comme a est une partie quelconque de , on a P( ) L+ donc
P( ) L+ , soit P( ) +. Lingalit inverse tant donne par le
thorme de Cantor, on a P( ) = +, ce qui est lhypothse gnralise
du continu.
On a un rsultat analogue celui obtenu au chapitre 6, concernant les
noncs darithmtique :
Soit E un nonc darithmtique (nonc dont les quantificateurs sont
restreints V ) dmontrable laide de laxiome du choix et de lhypothse
du continu (ou, plus gnralement, laide de laxiome de constructibilit).
Alors E est dmontrable sans laide de ces axiomes.
En effet, on a vu que V = L ; lnonc E dont tous les quantificateurs
sont restreints L est q.u.b., et donc EL E est consquence de ZF.
Soit alors A , . . . , An, E une dmonstration de E laide des axiomes
de ZF + V = L. Si Ai est lun de ces axiomes, on a montr que AL i est cons-
quence de ZF. La suite AL , . . . , AL , EL est donc une dmonstration de EL
n
laide des axiomes de ZF. Comme EL E est consquence de ZF, on voit
que E lui-mme est consquence de ZF.
Chapitre 9
Le thorme dincompltude de
Gdel
3. Si F = G G
, alors Val(F, M) =
{ |M|vl(F ) ; | vl(G) Val(G, M) ou | vl(G
) Val(G
, M)}.
4. Si F = x G, alors Val(F, M) =
{ |M|vl(F) ; il existe
Val(G, M),
}.
On voit que la dfinition est tout fait analogue celle de la page 63 ;
cette dernire correspond en fait au cas particulier o M est la restriction
|M| de la relation dappartenance. Un modle de ce type est appel modle
standard.
101
102 Premire partie: Modles intrieurs
Thorme 9.3. Soit TH une thorie axiomatise, contenant ZF. Si TH est non
contradictoire, TH + non Cons(TH) est aussi non contradictoire (autrement
dit, Cons(TH) nest pas consquence de TH).
On dsigne par (x) lnonc suivant, une variable libre sans para-
mtre : x est une formule close paramtres dans V et non M(M est
un modle et M |= x et M |= TH) . On lcrira aussi, en abrg, non
Cons(TH + x).
Lemme 9.4. Soit a un ensemble hrditairement fini (a HF) qui est une
formule close paramtres dans HF. Si lunivers U satisfait (a), alors il
satisfait aussi M[M |= TH M |= (a)].
On dsigne par (x) lnonc (S(x, x)) une variable libre sans para-
mtre, qui scrit aussi non Cons(TH + S(x, x)). (x) est donc lnonc sui-
vant : x est une formule une variable libre sans paramtre et non M[M
est un modle et M |= TH et M |= S(x, x)] . Cet nonc est lui-mme
un ensemble hrditairement fini (comme tout nonc sans paramtre, ou
mme paramtres dans HF) que nous dsignerons par . Nous dsignerons
par lnonc () un paramtre dans HF, et par lobjet hrditai-
rement fini correspondant (formule un paramtre dans HF). Dans tout
univers U, on a donc = S(, ).
Applications
En utilisant le thorme 9.3, on voit quil est impossible de dmontrer, en
thorie intuitive des ensembles, quil existe un modle de ZF. Car une telle
dmonstration serait aussi valable dans un univers quelconque U, et mon-
trerait que, dans cet univers il y a un ensemble qui est un modle de ZFU. Au-
trement dit, tout univers satisferait Cons(ZF) ; ce qui, daprs le thorme 9.3,
montre que ZF est contradictoire.
Soit CI laxiome : il existe un cardinal inaccessible .
FORCING
Chapitre 10
113
114 Deuxime partie : Forcing
Un principe de choix
On se propose, dans ce chapitre, de dmontrer le :
, M satisfait ZF, mais non pas ZF() ; autrement dit, M satisfait le schma
de remplacement crit avec des formules ne comportant que les symboles
et =, mais pas le symbole .
Pour montrer le lemme 10.3, il suffit de remarquer que, si on prend
comme univers lensemble M, et que lon interprte comme la partie G de
M, les axiomes de S sont satisfaits : si D(x, a, . . . , ak ) est un nonc une
variable libre paramtres dans M qui dfinit dans M une sous-collection
dense de la collection C, cette sous-collection est un des n (puisque cest
la valeur dans M de la formule D(x, a, . . . , ak )) et on a bien n G =
puisque pn n G.
C.Q.F.D.
p (A ou B) est lnonc : p A ou p B ;
p A A et C(p).
), il existe donc y tel que p A(R, x, y ). Par dfinition de
b, on a donc y b. Mais, puisque (p) est vrai, le thorme 10.4 montre
A(R, x, y ). Daprs (
), on a donc y = y , do y b.
Inversement, si y b, il existe x a tel que p A(R, x, y). Comme
(p) est vrai, on a A(R, x, y) dans M, daprs le thorme 10.4.
On a ainsi montr que y b (x a)A(R, x, y). Il en rsulte que le
schma de remplacement est vrai dans M pour tous les noncs crits avec
les symboles , =, R, et cela termine la dmonstration du thorme 10.2.
Remarque. La thorie des ensembles expose dans Bourbaki [1] nest pas for-
mellement une thorie axiomatique du type de celles que nous considrons
dans ce livre. Toutefois, chaque nonc E(x, . . . , xk ) du langage de Bour-
baki, on peut associer une traduction, qui est un nonc E(x , . . . , xk ),
crit avec , = et R, dfini par induction sur la longueur de E : il suffit
dinterprter chaque terme de la forme x A(x, x, . . . , xk ) par le premier
objet x suivant le bon ordre R tel que A(x, x , . . . , xk ) sil en existe, et
sinon. On montre alors aisment que, pour chaque nonc clos E, cons-
quence des axiomes de la thorie des ensembles de Bourbaki, sa traduction
E est consquence de G. De plus, lorsque E ne comporte pas le symbole ,
E est E lui-mme.
Par suite, tout nonc clos crit avec = et , qui est dmontrable dans
la thorie des ensembles de Bourbaki, est dmontrable dans G. Le tho-
rme 10.2 montre alors que tout nonc clos crit avec et =, dmontrable
dans la thorie des ensembles de Bourbaki, est dmontrable dans ZF+AF+AC.
Noter que la rciproque est fausse, puisque AF nest pas dmontrable
dans la thorie de Bourbaki.
Chapitre 11
Extensions gnriques
123
124 Deuxime partie : Forcing
Si p C, on a p
/ G si et seulement si p est incompatible avec un
lment de G.
Thorme 11.2. (Avec AC.) Pour quune partie G de C soit C-gnrique sur
M, il faut et il suffit que :
i) Si p, q G, alors p et q sont compatibles.
ii) Si X est, dans M, une antichane maximale de C, alors X G = .
En effet, ces deux conditions sont videmment ncessaires. Inversement,
si elles sont vrifies par une partie G de C, soient p G, q C tels
que q p. Posons Cq = {r C ; r incompatible avec q}, et soit X une
antichane maximale de Cq (lemme 11.1). Alors X {q} est une antichane
maximale de C, donc (X {q}) G = , daprs (ii). Or X G = daprs
(i) : en effet, un lment de C incompatible avec q, lest aussi avec p. Donc
q G.
Soient maintenant D une partie dense de C, qui est dans M, et X D
une antichane maximale de C (lemme 11.1). Daprs (ii), X G est alors
non vide, et donc D G = .
C.Q.F.D.
Le thorme suivant montre que, si D est une partie dense de C, qui
est dans M, les D-gnriques sur M correspondent canoniquement aux C-
gnriques sur M.
Thorme 11.3. Soit D une partie dense de C qui est dans M. Si G est C-
gnrique sur M, alors G D est D-gnrique sur M. Inversement, si H est
D-gnrique sur M, il existe un C-gnrique G sur M et un seul tel que
H = G D ; on a G = {p C ; (q H)(p q)}.
126 Deuxime partie : Forcing
Applications contractantes
Le prsent paragraphe constitue une digression. On y dmontre un rsultat
simple de thorie des ensembles (sans axiome de fondation ni axiome du
choix) indispensable pour la suite.
Soit R une relation binaire sur un ensemble A ; elle est dite bien fonde
si, quelle que soit la partie X non vide de A, il existe x X tel que (y X)
non R(y, x).
Une application , de domaine A, est dite contractante (pour R) si pour
tout x A on a (x) = {(y) ; y A et R(y, x)}. Il est vident que limage
de est alors un ensemble transitif.
Thorme 11.6. Si R est une relation bien fonde sur A, il existe une appli-
cation contractante pour R et une seule.
est donc la plus grande partie R-transitive de A sur laquelle il existe une
fonction contractante. Si Y = A, le thorme est dmontr.
Si Y = A, soit X = A Y . Comme R est une relation bien fonde, il
existe x X tel que (y X) non R(y, x). On dfinit alors une fonction
de domaine Y {x} qui est un prolongement de
, en posant (x) =
{
(y) ; y A, R(y, x)}. Cette dfinition a un sens, car si R(y, x ) on a
y Y , donc
est dfinie en y.
Alors est une application contractante dont le domaine Y {x} est
une partie R-transitive de A qui contient strictement Y . Cela contredit la
dfinition de Y .
C.Q.F.D.
Dfinition du forcing
Soient M un modle de ZF + AF, et C un ensemble ordonn de M. On se
propose dcrire quatre noncs, paramtres dans M (en fait, le seul para-
mtre sera lensemble C muni de son ordre), trois variables libres p, x, y
(p varie dans lensemble C, x et y dans M tout entier) nots respectivement :
p x y,
p x p x = y,
/ y, p x = y
de faon que les proprits suivantes soient vraies dans M :
1. p x y (r p)z[(z, r) y et p z = x]
;
2. p x = y
(r p)z[((z, r) y et p z ou ((z, r) x et p z
/ x) ;
/ y)]
3. p x
/ y (q p)(q x y)
;
4. p x = y (q p)(q x = y)
.
Le symbole se lit force . Lnonc q x y (resp. q x = y ) est la
ngation de q x y (resp. q x = y ).
En supposant ces quatre noncs crits, satisfaisant 1, 2, 3, 4, dsignons
respectivement par
(x, y), (x, y),
(x, y), (x, y) les ensembles sui-
vants:
{p C ; p x y},
{p C ; p x = y},
{p C ; p x {p C ; p x = y}
/ y}, .
132 Deuxime partie : Forcing
Il est clair que le problme revient dfinir les quatre relations fonction-
nelles
, ,
, . Or la condition 3 (resp. 4) est une dfinition explicite de
(x, y) (resp. (x, y)) en fonction de
(x, y) (resp. (x, y)). Il en rsulte
que les conditions 1 et 2 peuvent scrire :
(x, y) = E[x, y, | {(z, x) ; rg(z) < rg(y)}]
(x, y) = F[x, y,
| {(z, x) ; rg(z) < rg(y)} {(z, y) ; rg(z) < rg(x)}],
o E(x, y, z) et F(x, y, z) sont des relations fonctionnelles explicitement
crites.
Dsignons par (x, y) le couple (
(x, y), (x, y)). Les deux conditions
ci-dessus peuvent scrire :
(
) (x, y) = J[x, y, | {(z, x) ; rg(z) < rg(y)} {(z, y) ; rg(z) < rg(x)}]
J(x, y, z) tant une relation fonctionnelle connue.
On pose (x, y) = (rg(x) rg(y), rg(x) rg(y)) ; est une relation
fonctionnelle deux arguments, partout dfinie sur M, dont limage est la
collection des couples dordinaux (, ) tels que . Sur on a une
relation de bon ordre, si on pose :
(, ) < (, ) < ou ( = et < ).
La condition (
Il est clair que, dans lnonc p E(x, . . . , xn), la variable p est res-
treinte lensemble C (cest--dire que p E( x, . . . , xn) p C est
toujours vrai dans M).
Si a, . . . , an sont des objets de M, on note p E(a , . . . , an) lnonc
clos, dont les paramtres sont a, . . . , an, obtenu en substituant ai xi (pour
i n) dans lnonc p E(x, . . . , xn).
Lemme 11.7. Soient p, q C tels que q p. Si p E(a , . . . , an), alors
q E(a, . . . , an).
Daprs la dfinition du forcing, cest vident lorsque E(a, . . . , an) scrit
non F(a , . . . , an). Cest, en particulier, vrai lorsque E scrit a / b, ou
a = b.
On montre le rsultat cherch par induction (au sens intuitif) sur la lon-
gueur de E. Les cas o E scrit F ou F , xF sont immdiats. Il reste
donc tudier le cas des noncs atomiques.
Si p a b, on a (condition 1, page 131) p c = a et (c, r) b pour un
r p et un c M. Si q p, on a vu que q c = a (car c = a est non
c = a ) ; comme r q, la mme condition 1 montre que q a b.
Si p a = b, daprs la condition 2, on a, par exemple p c / b et
(c, r) a pour un r p et un c M. Si q p, on a vu que q c / b ;
comme r q, la condition 2 montre alors que q a = b.
C.Q.F.D.
On vrifie immdiatement que :
Thorme 11.11 (Lemme de vrit). Soit E(x, . . . , xn) un nonc sans pa-
ramtre, et soient a, . . . , an M. Alors E(a, . . . , an ) est vrai dans M[G]
si et seulement sil existe p G tel que p E(a, . . . , an) soit vrai dans M.
136 Deuxime partie : Forcing
b est bien un ensemble de M : car, si (u, q) a, alors u Cl(a), et, par
suite, b {F(u, p) C ; p C, u Cl(a)}.
Soit v un lment quelconque de b ; il existe donc v M tel que
v = v et R(v, b). On a donc (v , p) b pour un certain p G. Par
dfinition de b, il existe u M, q p tels que (u, q) a et v F(u, p) ;
comme (u, q) a et q G (puisque q p), on a R(u, a), et donc u a.
Dautre part, comme v F(u, p), on a p E(u, v , a, . . . , ak ), par
dfinition de F ; donc (lemme de vrit) lnonc E(u, v, a, . . . , ak )
est vrai dans M[G]. Comme u a, on voit que v B ; donc v B.
Inversement, soit t un lment quelconque de B ; il existe donc u a
(u M) tel que E(u, t, a, . . . , ak ) soit vrai dans M[G]. Comme u
a, il existe u M tel que u = u et R(u, a) ; on a donc (u, q) a
avec q G. Dautre part, M[G] satisfait E(u, t, a, . . . , ak ), et il
existe donc r G, r E(u , t, a, . . . , ak ). Soit p G, p q, r ; on a
donc p E(u , t, a, . . . , ak ), ce qui montre que F(u, p) = .
Soit v F(u, p) ; on a (u, q) a et q p, ce qui montre, par
dfinition de b, que (v, p) b. Comme p G, on a R(v, b), et donc
v b. Mais v F(u, p), donc p E(u , v, a, . . . , ak ). Daprs
le lemme de vrit, lnonc E(u, v, a, . . . , ak ) est donc vrai dans
M[G]. Or M[G] satisfait aussi E(u, t, a , . . . , ak ). Comme la rela-
tion E(x, y, a, . . . , ak ) est fonctionnelle dans M[G], on en dduit que
v = t ; or v b, et donc t b.
C.Q.F.D.
Thorme 11.14. M[G] est le plus petit des ensembles transitifs N qui ont
les proprits suivantes : N M, G N , N satisfait les axiomes de ZF.
Forcing faible
On suppose, partir de maintenant, quon a la proprit suivante : pour
chaque p C, il existe dans U un C-gnrique G sur M tel que p G. On
a vu (thorme 11.5) que cette proprit est satisfaite lorsque lensemble des
parties denses de C qui sont dans M est dnombrable dans U (condition
suffisante, mais non ncessaire) et donc bien entendu, lorsque M est un
ensemble dnombrable de U.
Tous les noncs considrs sont supposs crits partir dnoncs ato-
miques de la forme x y, x = y, au moyen des connecteurs logiques ou,
non, .
1. p E p E ;
2. p non E p non E ;
3. p E et F p E et p F ;
4. p xE(x) x[p E(
x)] ;
1. (p, x, . . . , xk ) p C ;
Notons quen gnral, M nest pas une collection dans M[G] (cest--dire
nest pas dfinie dans M[G] par un nonc crit avec , =, une variable
libre paramtres dans M[G]) ; dans ce cas le thorme serait vident.
144 Deuxime partie : Forcing
Indpendance de lhypothse du
continu
147
148 Deuxime partie : Forcing
Comme est un cardinal de M, on a dans M : X < .
Il existe donc X . Mais, comme a est une surjection de
sur , il existe tel que ( , ) a. Daprs le lemme de vrit,
il existe donc p H, p (, ) a . On peut videmment supposer
p p (p et p sont compatibles puisque tous deux dans H ). Mais on a
alors X , ce qui contredit la dfinition de .
C.Q.F.D.
Nous pouvons maintenant dmontrer lindpendance de lhypothse du
continu vis--vis de ZF + AF + AC. Pour cela, on choisit un cardinal infini
de M, > , et on prend pour I lensemble . Pour chaque ,
on pose d = {n ; f (n, ) = }. Comme f M[G], on voit que la
fonction
d est, dans M[G], une application de dans P().
Si , et = , alors d = d .
En effet, il est facile de voir que {p C ; (n )[(n, ) Dom(p) et
(n, ) Dom(p) et p(n, ) = p(n, )]} est une partie dense de C, qui est
dans M. Il existe donc p G et n tels que (n, ), (n, ) Dom(p) et
p(n, ) = p(n, ). Donc f(n, ) = f (n, ) do d = d .
C.Q.F.D.
Lapplication
d est donc, dans M[G], une injection de dans
P(). Or est, dans M, un cardinal > ; ceci est galement vrai dans
M[G], puisque M et M[G] ont les mmes cardinaux. Comme M[G] satisfait
lnonc P() , on a donc obtenu un modle de ZF + AF + AC +
P() > . On a ainsi montr le clbre rsultat de P. Cohen:
Si ZF est non-contradictoire, lhypothse du continu nest pas dmon-
trable partir des axiomes de ZF, de laxiome de fondation et de laxiome du
choix.
Le thorme suivant permet de prciser ce qui se passe pour les en-
sembles puissances des divers cardinaux du modle M[G].
= = = ; = + pour
= + si .
Le corollaire 12.4 montre alors quon a dans M[G] :
si < cof() ; + si cof() ; + si .
Comme on a vu que dans M[G], on a ncessairement =
pour < cof() ; daprs le thorme de Cantor, on a = + si .
Si = cof(), on a + ; mais, daprs le lemme de Knig,
nest pas cofinal , donc = . Donc = + si = cof(). Par suite
= + pour cof() .
Finalement, on a dans M[G] :
= si < cof() ; = + si cof() ; = + si .
Consistance de HGC + V = L
On prend pour I lensemble ; lensemble de conditions considr est donc
lensemble C des fonctions de domaine fini , valeurs dans {, } ; la
fonction f : {, } est la fonction caractristique dune partie d de ,
d M[G].
On a G / M ; en effet, il est vident que toute condition possde deux mi-
norants incompatibles, et il suffit alors dappliquer le thorme 11.4. Comme
G est lensemble des restrictions de f aux parties finies de , on a f / M.
Donc d / M.
La collection des constructibles de M est la mme que celle de M[G].
En effet, la relation y = L tant q.u.b., et M tant un sous-ensemble
transitif de M[G], on a [y = L ]M [y = L ]M[G] pour tout ordinal de
M et tout y M. Il en rsulte que L calcul dans M est le mme que L
calcul dans M[G], pour tout ordinal M. Comme M et M[G] ont les
mmes ordinaux, on a le rsultat annonc.
C.Q.F.D.
La collection des constructibles de M[G] est donc contenue dans M ;
tant donn que d / M, on voit que d nest pas constructible dans M[G].
On vrifie que M[G] satisfait HGC au moyen du corollaire 12.4: si est
un cardinal infini, le cardinal de dans M[G] est au plus gal calcul
dans M, cest--dire + (puisque M satisfait HGC). Donc = + dans
M[G] pour tout cardinal infini . On a ainsi montr un autre rsultat de
P. Cohen:
Si ZF est non contradictoire, alors ni laxiome de constructibilit, ni
mme lnonc tout ensemble dentiers est constructible , nest dmontrable
dans la thorie ZF + AF + AC + HGC.
Chapitre 13
(v) une seule variable libre, paramtres dans P , tels que la valeur de
Lnonc E(x, u) est alors appel une dfinition de a (en termes dl-
ments de P ).
On choisit un ordinal limite > rg(a), rg(u), tel que V convienne
lnonc E(x, u). La valeur de la formule E(x, u) dans V est alors {a}
puisque a V . Si k est la longueur de la suite u, on obtient une formule
paramtres dans P , dont la valeur dans V est {a}, en crivant :
y(y = {(, u()), . . . , (k , u(k ))} E(x, y)).
C.Q.F.D.
153
154 Deuxime partie : Forcing
Lemme 13.2. On peut crire un nonc E(x, y) deux variables libres, sans
paramtre, tel que, pour tout objet a dfinissable en termes dlments de P ,
il existe une suite finie u dlments de P telle que E(x, u) soit une dfinition
de a.
p a = u , (u , q) b , q p.
On a alors q p et (u, q) b ; donc rg(u) < rg(b), (a, u) < (a, b) et,
par suite, ainsi quon vient de le montrer : p a = u p a = u . On
a donc p a = u, (u, q) b et q p, soit p a b.
La dmonstration est tout fait semblable pour lnonc a = b. Le
rsultat pour un nonc E quelconque se dmontre alors immdiatement
par induction (au sens intuitif) sur la longueur de E.
C.Q.F.D.
Pour tout objet a de M, et tout automorphisme de C, on a (a) = a .
Par induction sur rg(a) ; on a, par dfinition: a = {(
u, p) ; u a, p C}.
Donc (a) = {((
u) , p) ; u a, p C}. Mais (u) = u si u a (hypothse
dinduction). Do (a) = a .
C.Q.F.D.
Il en rsulte que, si lnonc E est crit avec , =, on a:
p E(a , . . . , am, b, . . . , bn ) p E(a, . . . , am, b , . . . , bn ).
p S(x , . . . , xk ) p S (x , . . . , xk ).
Pour chaque nonc clos E(a, . . . , an), crit avec les symboles , =, et S
(a, . . . , an tant des objets de M), on dsigne par [E(a, . . . , an )] lnonc
Chapitre 13. Indpendance de laxiome du choix 157
p S(x, . . . , xk ) p S (x , . . . , xk ),
ou encore
(p, x, . . . , xk )
(p, x , . . . , xk ).
Dans ce cas, on vrifie aisment que, pour tout nonc E crit avec ,
= et S, on a p [E(a, . . . , an)] p E(a , . . . , an ) (preuve par
induction, au sens intuitif, sur la longueur de lnonc E). On a donc:
p E(a, . . . , an) p E(a , . . . , an ).
Bien entendu et = sont des symboles invariants par tout automorphisme
; le symbole M (introduit page 143) est galement invariant par tout auto-
morphisme . On a en effet :
On montre dabord le
Lemme 13.4. Avec les mmes hypothses, soit E(a , . . . , an) un nonc clos
crit avec , =, M, paramtres dans M. Alors les trois proprits suivantes
sont quivalentes :
a) M[G] satisfait E(a, . . . , an) ;
b) il existe p C, p E(a, . . . , an) ;
c) pour tout p C, p E(a, . . . , an).
163
164 Deuxime partie : Forcing
Il en rsulte que lensemble {q C ; (q G)((q, q) X)} est une
partie dense de C ; cette partie de C est dans M[G] comme le montre
sa dfinition. Comme G est C-gnrique sur M[G], il rencontre cette
partie dense de C ; do un lment q de G tel quil existe q G avec
(q, q) X. On a ainsi montr que (G G) X = .
La condition est ncessaire : soit G C C, qui est C C-gnrique
sur M. On pose
des y de rang minimum tels que E(x, y). Etant donn un ensemble u, on
dfinit par induction
une fonction g de domaine
, en posant : g() = {u} ;
g(n + ) = xg(n) (x). On pose a = n g(n) et r = {(x, y) a ;
E(x, y)}. Alors, par construction, on a u a et (x a)(y a)((x, y) r).
Laxiome du choix dpendant donne alors une suite f : a telle que
f () = u et E(f (n), f(n + )) pour tout entier n.
Le modle tudi au chapitre prcdent (page 159 et suivantes) pour
tablir lindpendance de laxiome du choix, ne satisfait pas laxiome du
choix dnombrable, comme on va le montrer ci-dessous. On aura ainsi le
rsultat suivant :
Si ZF est non contradictoire, il en est de mme de ZF + AF+ il existe
une suite densembles non vides dont le produit est vide.
Dans le modle considr, on a vu en effet quil existe un ensemble X
(inclus dans P()) qui nest pas fini, mais ne contient aucun sous-ensemble
dnombrable. Il suffit donc de montrer la proposition suivante :
Si ACDen est vrai, tout ensemble qui nest pas fini a un sous-ensemble
dnombrable.
Soit X un ensemble qui nest quipotent aucun ordinal fini ; on voit
immdiatement, par rcurrence, que pour tout n , il existe une injection
de n dans X. Soit alors Un lensemble des injections de n dans X ; puisque
Un = , on a n Un = , daprs ACDen. Il existe donc une fonction f , de
domaine , telle que, pour chaque n, f (n) soit une injection de n dans X.
On dfinit alors, par induction, une application g : X en posant :
g() = le seul lment de limage de f () ;
g(n + ) = f (k)(l), o k est le premier entier tel que Im(f (k)) nest pas
contenue dans {g(), g(), . . . , g(n)} et l le premier entier < k tel que
f (k)(l) / {g(), g(), . . . , g(n)}.
Il est clair que g est une injection de dans X.
C.Q.F.D.
f () = x. Donc f est une suite dlments de HDM et, par suite, est
elle-mme dans HDM daprs le lemme 14.4.
C.Q.F.D.
Consistance de ACD +
il ny a pas dultrafiltre non trivial sur
Soient M un modle transitif dnombrable de ZF + AF + AC, et C lensem-
ble des applications de domaine fini , valeurs dans {, }, muni de
lordre inverse de linclusion. On a vu (page 148) quun C-gnrique sur M
est reprsent par une fonction f : {, }.
La fonction f est galement C-gnrique sur M : car lapplication
: C C, qui chaque p C associe p de mme domaine, et gale
p sur Dom(p), est un automorphisme de C (qui est videmment dans
M) ; et f est le transform du gnrique f par cet automorphisme.
Evidemment M[ f ] = M[f ].
On montre de manire analogue que, si f : {, } est gale f
sauf en un nombre fini de points n, . . . , nk , alors f est C-gnrique sur M
et M[f ] = M[f ].
Il suffit pour le voir de considrer lautomorphisme de C, qui chaque
p C, associe p, de mme domaine que p, telle que :
p(i) = p(i) si i Dom(p), i = n, . . . , nk ;
p(nj ) = p(nj ) si j k et nj Dom(p).
Soit un cardinal infini de M, non cofinal (par exemple = ). On
pose C = C ; il est immdiat de vrifier que lensemble ordonn C est
isomorphe lensemble des applications de domaine fini, inclus dans ,
valeurs dans {, }, muni de lordre inverse de linclusion. Cet ensemble de
conditions a dj t considr au chapitre 12 et on a montr (lemme 12.1)
quil satisfait la condition dantichane dnombrable.
On considre un C-gnrique sur M, qui est donc reprsent par une
famille (f ) o chaque f est une application de dans {, } qui est
C-gnrique sur M. On pose N = M[(f ) ].
Dans le modle N , est encore un cardinal non cofinal (cela rsulte
du fait que C satisfait la condition dantichane dnombrable et sera montr
ultrieurement (lemme 15.2) : de toutes faons, dans le cas prsent, on peut
prendre = dans M ; on a alors dj montr (thorme 12.2) que est
encore gal dans N ).
Soit A lensemble des applications f : {, } qui sont gales lune
Chapitre 14. Produits densembles de conditions 171
Lemme 14.16. Les hypothses sont celles du lemme prcdent. Dans le modle
N = M[G], toute fonction f : R R, dfinissable en termes dlments de
M, telle que f () = et f (x + y) = f (x) + f (y) quels que soient x, y R,
satisfait f (c) = pour tout rel c M.
La dmonstration est faite dans le modle N . On pose E = {x R;
f (x) }. Puisque f est dfinissable en termes dlments de M, il en est
de mme de E. Le thorme 14.14 donne alors une partie X sature de D,
X M, telle que E A = {r A; il existe (u, v) X, u < r < v}.
180 Deuxime partie : Forcing
Chanes et antichanes
Conditions dantichane
On se place dans un univers satisfaisant laxiome du choix. Soit C un en-
semble ordonn. On rappelle quune antichane de C est une partie de C
dont les lments sont deux deux incompatibles. Etant donn un cardinal
infini , on dit que C satisfait la condition dantichane < (resp. ), si
toute antichane de C est de cardinal < (resp. ).
La condition dantichane < nest utilise que lorsque est un cardinal
rgulier. En fait, ce nest pas une restriction, daprs le
Thorme 15.1. Pour tout ensemble ordonn C, le premier cardinal tel que
C satisfasse la condition dantichane < est rgulier.
On raisonne par labsurde, en supposant que = cof() < . Il existe
donc une famille de cardinaux ( )<, telle que < < < < ,
et = < . En remplaant par + (le cardinal successeur de ), on
voit quon peut, de plus, supposer que les sont des cardinaux rguliers.
Par hypothse sur , il existe, pour chaque < , une antichane X de C,
de cardinal .
On dfinit, par induction sur < , une antichane A de C, de cardinal
, et a A , de faon que, pour tout < , on ait
A A {a ; }.
On suppose donc dfini A pour < , et on pose B = A {a ; < }.
B est donc une antichane de C, de cardinal (puisque {a ; < }
est de cardinal < < ), et on a < < B B (puisque
A A {a ; }, par hypothse dinduction).
183
184 Deuxime partie : Forcing
Par suite, B = < B est une antichane de C, de cardinal VXS<
. On pose Y = {p X ; p est incompatible avec tout lment de B}.
Alors B Y est une antichane de C, de cardinal (puisque X est une
antichane de cardinal ).
Si B Y = , on pose A = B Y , et on choisit a de faon arbitraire
dans A . Pour < , on a A B {a ; < } par dfinition de B ,
et donc, videmment, A A {a ; }.
Si B Y < , soit Z = X Y , do Z = . On a Z = {p X ; p est
compatible avec un lment de B}. Comme est rgulier, et que B < ,
il existe a B tel que Z = {p X ; p est compatible avec a } soit de
cardinal . Pour chaque p Z , on choisit dans C un minorant commun
p et a , quon dsigne par f (p). On a ainsi dfini ( laide de AC) une
fonction f injective de domaine Z, dont limage est une antichane Z, de
cardinal . On pose alors A = (B{a })Z ; cest une antichane, puisque
tout lment de Z minore a . Cette dfinition de A et a satisfait bien les
conditions voulues : en effet, si < , on a A B {a ; < } par
dfinition de B , donc A B{a ; < }, do A A {a ; }.
Pour chaque < , D = A { ; } est donc une antichane de
cardinal , et < < D D . Donc < D est une antichane
de C de cardinal , ce qui est une contradiction.
C.Q.F.D.
< cof() par hypothse). Par suite, est un majorant strict de lensemble
< X . Comme , et que limage de la fonction a : nest
pas strictement majore dans , il existe tel que a( ) = .
Comme ( , ) a, il existe p G (quon peut prendre p) tel que
p (, ) a . Cela montre que X , ce qui est une contradiction
puisque .
C.Q.F.D.
Destruction de cardinaux
Soient M un modle standard (page 147) de ZF + AF, et A un lment de M.
On considre lensemble C = {p M; p est une application de domaine
fini valeurs dans A} ; si p, q C on pose p q si et seulement si
p q (cest--dire si p est un prolongement de q). C est donc un ensemble
ordonn de M. Notons que, daprs le thorme
14.2, lensemble de condi-
tions C est homogne : en effet, on a C = A, A tant muni de la relation
dordre triviale (a b a = b).
186 Deuxime partie : Forcing
Le modle de Lvy
Nous nous proposons de montrer maintenant le thorme suivant de A. Lvy :
Notons que lhypothse que la thorie () est non-contradictoire est stric-
tement plus forte que lhypothse ZF est non-contradictoire (cf. chapitre 9,
page 108).
On montre dabord que la non-contradiction de () implique celle de
() : soit donc U un univers satisfaisant ZF + AF + ACDen, dans lequel toute
partie bien ordonnable de P() est dnombrable ou finie. Alors la collection
HDO de U satisfait la thorie () : on sait, en effet, quelle satisfait ZF+AF+AC
(thorme 6.4). Soit le premier ordinal non dnombrable de U ; alors
est videmment un cardinal dans HDO; on montre que, dans HDO, il est
inaccessible :
Soit f : un objet de HDO, qui est une fonction strictement
croissante, dont le domaine est un ordinal < . Dans U, est un ordinal
dnombrable, et f () est dnombrable pour tout . Soient h :
surjective, et Xn lensemble (non vide) des surjections de sur f h(n) (pour
n ). Comme U satisfait laxiome du choix dnombrable, n Xn
= ;
do une fonction g, de domaine , telle que g(n) soit, pour n , une
surjection de sur f h(n). Alors la fonction s, de domaine , dfinie
par s(n, p) = g(n)(p) est une surjection de sur n f h(n) =
< f (). Donc < f() est dnombrable et, par suite, est < .
Soit maintenant un ordinal < ; on doit dmontrer que, dans HDO,
on a P() < . Soit h une bijection de sur ; on en dduit une bijection
H : P() P(). Or lensemble P()HDO des parties de qui sont dans
188 Deuxime partie : Forcing
HDO est une partie bien ordonnable de P() (car on a, sur HDO, une relation
de bon ordre, dfinie dans U par un nonc sans paramtre). Limage de
cet ensemble par H est donc une partie bien ordonnable de P(), qui, par
hypothse, est donc dnombrable ou finie. Donc P()HDO est dnombrable
ou fini, et, par suite, son cardinal dans HDO est un ordinal < .
C.Q.F.D.
Notons que, pour tout < , la famille (G )< est gnrique sur M
pour lensemble de conditions < C .
Soient lapplication contractante de M sur M[G], et v M tel que
(v) = u. Pour chaque n , on a u(n) M ; il existe donc pn G tel
que pn (n, u(n)) v . La suite (pn)n est dans M[G], et, pour chaque
n , Dom(pn) est une partie finie de . Comme nest pas cofinal
dans M[G], il existe un ordinal < tel que Dom(pn) pour tout n .
On a alors :
() u = {(n, x) ; n , x M; il existe p (G )< , p (n, x) v}
;
Conditions de chane
On considre un univers M satisfaisant ZF + AF + AC, et un cardinal infini
de M. Etant donn, dans M, un ensemble ordonn C, on dit que C
satisfait la condition de chane < si toute famille (p )< dlments de
C, dcroissante ( < < p p ), indexe par un cardinal rgulier
< , possde un minorant dans C.
Lorsque = , cette condition est videmment toujours satisfaite. Lors-
que = , cette condition sappelle condition de chane dnombrable
et snonce donc: toute suite dcroissante dlments de C possde un
minorant dans C .
Notons que, si C satisfait la condition de chane < , toute famille d-
croissante (p )< dlments de C, indexe par un ordinal < a un
minorant dans C : on considre en effet = cof() qui est un cardinal r-
gulier ; il existe donc f : croissante, dimage non majore dans ; si
q = pf () pour < , la famille (q )< a donc un minorant q dans C ;
on a bien q p pour tout < , puisque f () pour un < , et
donc q q p .
Corollaire 15.10. Tous les cardinaux de M qui sont sont des cardinaux
de M[G].
en effet, une partie de qui est dans M[G] est donne par une fonction
f : {, }, f M[G]. Daprs le thorme 15.9, on a alors f M.
La runion des lments de G est une fonction g de domaine ,
valeurs dans >P()@M . En fait, g est une surjection de sur >P()@M : car,
si < et a >P()@M , lensemble {p C ; Dom(p) et a Im(p)}
est une partie dense de C qui est dans M, donc rencontre G ; par suite,
Dom(g) et a Im(g).
Il en rsulte que M[G] satisfait lnonc : il existe une surjection de
sur P() , cest--dire lhypothse du continu. On a ainsi donn une
nouvelle dmonstration du rsultat suivant :
Si ZF + AF + AC est non-contradictoire, il en est de mme de ZF + AF +
AC + HC.
Nous nous proposons, dans la suite de ce chapitre, de dmontrer le tho-
rme suivant, d W. Easton [4] :
puisque est rgulier, et que Dom(p ) < pour tout < . Donc p
C(A, B, ) et minore la famille de conditions considre. Ceci dmontre la
premire partie du thorme.
Soit maintenant X une antichane maximale de C(A, B, ). On dfinit,
par induction sur , une famille (A )< de parties de A, qui est croissante
( < < A A ) et telle que A pour < , de la faon
suivante :
A = ; si est un ordinal limite, A = < A ; si = + , on a
C(A , B, ) C(A, B, ). A chaque p C(A , B, ), on associe qp X
compatible avec p dans C(A, B, ) (ce quiest possible puisque X est une
antichane maximale) et on pose A = A {Dom(qp ) ; p C(A , B, )}.
X
On a C(A , B, ) : en effet, C(A , B, ) {B ; X A ,
X < }, donc C(A , B, ) VXS< A .B ; or est rgulier, et A et B
sont , donc A .B , et = daprs HGC.
Il en rsulte que {qp ; p C(A , B, )} est de cardinal ; comme
Dom(qp ) < , on voit que A .
On pose A = < A ; donc A et, par suite, C(A , B, ) .
Il suffit donc de montrer que X C(A , B, ) ; pour cela, on va montrer
que X C(A , B, ) est une partie prdense de C(A, B, ) (cela donne
bien le rsultat, car, X tant une antichane maximale, la seule partie de
X qui soit prdense est X elle-mme).
Soit donc p C(A, B, ), et X =
Dom(p) A = Dom(p) < A . Soit h : X dfinie par h(x) =
le premier ordinal tel que x A . Comme X Dom(p) < et que
Chapitre 15. Chanes et antichanes 197
201
202 Deuxime partie : Forcing
Lemme 16.1. (Avec AC.) Soient B une algbre de Boole complte, et (ai )iI
une famille dlments de B. Il existe une famille (bi )iI dlments de B
deux deux disjoints (i = j bi bj = 0), telle que bi ai pour tout
i I , et VXSiI ai = VXSiI bi .
Thorme 16.3. Lensemble B(C), muni de la relation dinclusion, est une al-
gbre de Boole complte. On lappelle algbre de Boole complte de lensemble
ordonn C.
Ultrafiltres M-complets
Soient M un modle transitif de ZF + AF, qui est une collection dans luni-
vers U, et A une algbre de Boole de M. Rappelons quune partie D de A
est appele un ultrafiltre si lon a:
a, b D a b D ; a D, b A, b a b D ;
a A ( + a D a / D).
Soit : A {, } un homomorphisme danneaux de Boole. Alors len-
semble {x A; (x) = } est un ultrafiltre sur A ; et inversement, tout
ultrafiltre sur A correspond un tel homomorphisme et un seul (voir [3,
12]).
Un ultrafiltre D sur A (qui est dans U, mais pas forcment dans M) est
dit M-complet si, pour toute partie X de D, qui est dans M, et qui a une
borne infrieure dans A, on a LQI(X) D. Un homomorphisme danneaux
de Boole : A {, } (qui est dans U, mais pas forcment dans M) est
dit M-complet si, pour toute partie X de A, qui est dans M, et qui a une
borne suprieure dans A, on a [VXS(X)] = VXSxX (x).
Il est facile de voir que, pour quun ultrafiltre D sur A soit M-complet,
il faut et il suffit que lhomomorphisme : A {, } qui lui est associ
soit galement M-complet.
Donc D = {X B(C) ; X G = }.
C.Q.F.D.
Soient G un C-gnrique sur M, D lultrafiltre M-complet sur B(C), et
lhomomorphisme M-complet de B(C) dans {, } qui lui sont associs.
Daprs le thorme prcdent, il est clair que tout modle transitif de ZF,
contenant M, et ayant lun des trois ensembles G, D, pour lment, a
aussi pour lments les deux autres. Le modle M[G] est donc galement
not M[D] ou M[].
Lemme 16.7. Pour que E(a, . . . , a n) = 1, il faut et il suffit que, pour tout
C-gnrique G sur M, lnonc E(Ga, . . . , Gan) soit vrai dans M[G].
Il est immdiat que la condition est ncessaire, daprs ce que lon vient
de montrer. Inversement, soit p C, et G un C-gnrique sur M tel que
p G. Puisque E(Ga , . . . , G an) est vrai dans M[G], daprs le lemme de
vrit, il existe q G, que lon peut supposer p, qui force E(a, . . . , a n).
Cela montre que {q C ; q E(a, . . . , an)} est dense dans C, et donc
E(a, . . . , an) = 1.
C.Q.F.D.
210 Deuxime partie : Forcing
Lemme 16.11. Soient (ai )iI et (i )iI deux familles dans M ; on suppose
que i B(C) et i j = 0 pour i, j I, i = j . Il existe alors un objet a
de M tel que a = ai i pour tout i I .
On dfinit, dans M, par induction sur les ordinaux, une relation fonc-
tionnelle y = F() en posant : F() = X ; pour > , F() = { B ;
il existe < et F() tels que = c , ou bien il existe < et
Y F() tels que = LQI(Y)}.
On a donc F() B ; < F() F() (si F(), prendre
Y = {}). Il existe alors un ordinal tel que F() = F( + ) : sinon,
la relation fonctionnelle y = F( + ) F() de domaine On, aurait pour
valeurs des parties non vides deux deux disjointes de B. Ce serait donc
une relation fonctionnelle injective de On dans P(B), ce qui est impossible.
On a alors F() = B : en effet, si F(), c F( + ) = F() ; si
Y F(), LQI(Y) F( + ) = F( ) ; F() est donc une sous-algbre
de Boole complte de B contenant X, donc est gale B par hypothse.
On dfinit maintenant, dans N , par induction sur les ordinaux, une re-
lation fonctionnelle y = Z() en posant : Z() = D X ; pour > ,
Z() = { F() ; il existe < et F() Z(), tels que = c ,
ou bien il existe < , et une partie Y de Z(), qui est dans M, telle que
= LQI(Y)}.
Chapitre 16. Algbres de Boole compltes 213
Noter que cette dfinition se fait bien dans le modle N , puisque D X est
un objet de N , ainsi que lensemble des parties de B qui sont dans M.
On a donc Z() F(), pour tout ordinal de M. Soit alors D un
ultrafiltre M-complet sur B tel que D X = D X (D tant, ou non,
dans N ). On montre, par induction sur , que Z() = D F(). Cest
vident pour = ; pour > , montrons dabord que Z() D ; si
Z(), on a deux possibilits par dfinition de Z() :
- = c , avec F() Z(), < ; par hypothse dinduction,
F() D F(), donc
/ D et D.
- = LQI(Y), Y tant une partie de Z() qui est dans M ; par hypothse
dinduction, on a Y D, donc D.
Inversement, montrons que D F() Z() ; si D F(), on a
deux possibilits par dfinition de F() :
- = c , avec F(), < ; alors
/ D, puisque D ; donc
/ Z(), puisque Z() = D F() par hypothse dinduction. Donc
Z() par dfinition de Z().
- = LQI(Y), Y tant une partie de F() qui est dans M ; comme D ,
tout majorant de est dans D, donc Y D . Do Y Z(), puisque
Z() = D F() par hypothse dinduction. Donc Z() par dfinition
de Z().
Comme F( ) = B, on voit que D = Z(). On a ainsi montr que tous
les ultrafiltres M-complets D tels que D X = D X, sont identiques
(donc identiques D) et que D est un objet de N (puisque Z( ) est dfini
dans N ).
C.Q.F.D.
Le thorme suivant donne la forme de certains modles intermdiaires
entre M et M[G], G tant un ensemble gnrique sur M.
Thorme 16.13. Soient M un modle transitif de ZF + AF, C un ensemble
ordonn de M, G un C-gnrique sur M, et A un objet de M[G], A M.
Il existe alors un ensemble ordonn D de M, et un ensemble H , D-gnrique
sur M, tel que M[H] soit le plus petit modle transitif de ZF contenant M et
ayant A pour lment. Ce modle est donc not M[A].
Soient B(C) lalgbre de Boole complte de C, construite dans le modle
M, et D lultrafiltre M-complet associ G. Dsignons par lapplication
contractante de M sur M[G], et par u un objet de M tel que u = A ; on
pose X = {x u ; x M, rg(x) < rg(A)}. X est donc une partie de
B(C) qui est dans M ; soit B la sous-algbre complte de B(C) engendre
214 Deuxime partie : Forcing
Thorme 16.16. [30] Quel que soit le cardinal infini , lalgbre de Boole
complte BO( ) des bons ouverts de lespace topologique (muni de la
topologie produit, tant muni de la topologie discrte) est dnombrablement
engendre. Il existe donc une algbre de Boole complte dnombrablement
engendre de cardinal arbitrairement grand.
Daprs la remarque prcdente, il suffit de montrer que, si M est un
modle dnombrable transitif de ZF + AF + AC, cet nonc est vrai dans M.
Soient donc un cardinal infini de M, et C lensemble des fonctions
de domaine fini valeurs dans ; B(C) tant lalgbre de Boole com-
plte de C (construite dans M), on a vu, page 205, quelle est isomorphe
lalgbre des bons ouverts de . Il reste donc prouver que B(C) est
dnombrablement engendre dans M.
Soit G un ensemble C-gnrique sur M ; on a vu, page 186, que g =
G est une surjection de sur , et que G est lensemble des restrictions
216 Deuxime partie : Forcing
Thorme 16.18. Toute algbre de Boole complte se plonge dans une algbre
de Boole complte dnombrablement engendre.
Arbres
Soit A = n {, }n lensemble des fonctions dont le domaine est un en-
tier, valeurs dans {, }, ordonn par inclusion; p, p A sont donc dits
comparables si p p ou p p ; ou, ce qui revient au mme, sil existe
q A, q p, p .
Si p {, }n, lentier n (domaine de p) sera appel aussi la longueur de
p. Pour = ou , on notera p la fonction q : n + {, } telle que
p q et q(n) = .
Une partie P de A sera appele un arbre si cest un segment initial de A,
cest--dire si lon a:
(p P)(p A)(p p p P).
Un arbre totalement ordonn
est appel une branche. Si P est une
branche infinie, et si h = P , alors h {, } , et P = {h | n ; n }.
Les branches infinies correspondent donc canoniquement aux lments de
{, } .
Si P est un arbre quelconque, une branche infinie de P est, par dfinition,
une branche infinie Q P . Il lui correspond une fonction h : {, }
telle que (n ) h | n P . Par abus de langage, on dira parfois : h est
une branche infinie de P .
Soit P un arbre, qui nest pas une branche; on montre facilement que
{p A ; p est comparable tout lment de P} est un lment de P , que
lon appelle la tige de P , et que lon note (P). La longueur de (P) sera
note l(P).
A chaque arbre P on peut associer une partie P de {, } , dfinie par :
P = {h {, } ; (n ) h | n P}.
219
220 Deuxime partie : Forcing
i) Dj vu plus haut.
ii) Immdiat, par dfinition de (P).
iii) Immdiat, daprs (ii).
iv) Soit p P de longueur n. On pose P = {p P ; p comparable
p}. Alors P C, P P et p (P ), donc l(P ) n.
C.Q.F.D.
P, P C seront dits divergents si (P) et (P ) sont incomparables. P
et P sont alors incompatibles, daprs le lemme 17.2(iii).
On pose alors :
= {u A ; (p A) u (F(p))}.
P
Il est clair, par construction, que F est une fonction dcroissante. Plus
prcisment, on a le
Lemme 17.6. Pour p, q A :
i) p et q sont comparables si et seulement si (F(p)) et (F(q)) le sont.
ii) p q F(p) F(q) (F(p)) (F(q)).
i) Si p q , on a F(p) F(q) donc (F(p)) (F(q)). Si p nest pas
comparable q, soit n le premier entier tel que p(n) = q(n), par exemple
p(n) = et q(n) = . Soit r = p | n = q | n. On a r p, r q ,
donc F(p) F(r ) et F(q) F(r ), ce qui montre que F(p) et F(q)
sont divergents.
ii) Il est clair que p q F(p) F(q) (F(p)) (F(q)). Il
suffit donc de montrer que (F(p)) (F(q)) p q. Or, si p q ,
il existe q q et incomparable avec p. Donc (F(p)) et (F(q)) sont
incomparables, et (F(p)) (F(q)).
C.Q.F.D.
Comme F(p) P pour tout p A, on a P P . On vrifie que P
C :
tout dabord, il est clair que P est un arbre. Si u P , il existe p A tel
que u (F(p)) ; si on pose u = (F(p )) et u = (F(p )), alors
u, u sont incomparables (puisque F(p ) et F(p ) sont divergents) et
u, u u (car F(p ), F(p ) F(p)). Enfin, par dfinition de P , on
, ce qui montre que P
a u, u P C.
Lensemble {P ; P C} est videmment dense dans C (puisque P P ),
et il existe donc P C tel que P G. Si on est dans le cas 1, on a
m a ou P
P m / a pour tout m X. Daprs le lemme de vrit,
on a donc X = (a) = {m X ; P m a }, ce qui montre que X M.
On suppose donc maintenant que lon est dans le cas 2 de dfinition
de P.
Lemme 17.7. Pour tout p A, on a F(p) G (F(p)) g.
Si F(p) G, on a (F(p)) g par dfinition de g. Inversement, sup-
posons que (F(p)) g. On a P G, et il existe donc Q G, Q P, tel
que l(Q) l(F(p)) (lemme 17.2(iv)). On a (Q) g, par dfinition de g,
et donc (F(p)) (Q). Soit u Q quelconque ; u est donc comparable
, et il existe donc q A tel que u (F(q)).
(F(p)). Par ailleurs u P
224 Deuxime partie : Forcing
) f (n) = (f | n) X.
Posons en effet p = f | n. Si f (n) = , on a p f , donc F(p ) G.
Or F(p) (p) a , par dfinition de F . Daprs le lemme de vrit, on
a donc (p) X. Si f (n) = , on a (p) / X par la mme dmonstration.
Soit alors N un modle transitif de ZF contenant M et ayant pour l-
ment X. La proprit (
Etant donn Q S, on choisit m n tel que m(P {, }m) < (Q),
ce qui est possible, puisque (P ) = . Pour chaque p A, on pose :
Qp = {q Q; q est comparable p}.
On voit immdiatement que Q = {Qp ; p {, }m}, et que, si p, p
{, }m et p = p ,
alors Qp Qp {, }m, donc Qp Qp est fini.
On pose Q = {Qp ; p {, }m P } et Q = {Qp ; p {, }m
P}. Alors Q Q est fini (car il est contenu dans {, }m), et Q = Q Q .
Il en rsulte que (Q) = (Q) + (Q ). Or (Q) m(P {, }m) <
(Q), et donc (Q ) > .
Or (Q ) = {(Qp ) ; p {, }m P}, puisque, si p, p {, }m
Lemme 17.11. i) Si P = A(U) est un arbre simple, avec U {, }m, alors
pour tout n m, on a P = A(V ), avec V = P {, }n.
ii) Si P, Q sont des arbres simples, P Q et P Q le sont aussi.
iii) Soient P un arbre, et > . Il existe un arbre simple P tel que P P
soit fini, et (P ) (P) + .
i) Immdiat.
ii) Soient U {, }m et V {, }n tels que P = A(U), Q = A(V ).
Supposons m n ; on a alors P = A(U ) o U = P {, }n. Donc
P Q = A(U V ) et P Q = A(U V ).
iii) On choisit n tel que n(P {, }n) (P) + . On pose
U = P {, }n, et P = A(U). Alors P P {, }n et est donc fini.
De plus (P ) = nU (P) + .
C.Q.F.D.
Lemme 17.12. Soit (Qk )k une suite croissante darbres (Qk Qk+ pour
tout k ) telle que VXSk (Qk ) < . Il existe alors P S tel que P Qk
soit fini quel que soit k .
Thorme 17.18. Dans M[G], toute partie de {, } qui est dfinissable en
termes dune suite dlments de M est mesurable au sens de Lebesgue.
Lemme 17.20. Tout sous-ensemble de {, } , qui est borlien dans M[G],
lest aussi dans HDM , et sa mesure y est la mme.
Chapitres 1, 2, 3
1. Montrer que, dans la thorie ZF prive de laxiome de linfini, lnonc
suivant quivaut laxiome de linfini : il existe un ensemble a et une in-
jection de a dans une partie propre de a .
3. Etant donn deux ordinaux , , on dit que est cofinal , sil existe
une fonction f : strictement croissante ( < < f ( ) <
f ( )) dont limage nest pas strictement majore dans (pour tout ,
il existe tel que f( ) ).
Montrer que la relation est cofinal est rflexive et transitive.
Quels sont les ordinaux cofinaux 1?
La cofinalit de (note cof()) est, par dfinition, le premier ordinal
auquel est cofinal. Un ordinal est dit rgulier si cof() = . Montrer que,
pour tout ordinal , cof() est un ordinal rgulier .
235
236 Exercices
Montrer que tout ordinal rgulier est un cardinal ; que + est rgulier
quel que soit .
Etant donns un cardinal infini et un cardinal rgulier infini , montrer
que lon a cof() = si et seulement
sil existe une famille croissante ( )<
de cardinaux < tels que = < (on suppose que AC est satisfait).
Un cardinal infini est dit singulier sil nest pas rgulier. Quel est le pre-
mier cardinal singulier?
5. Soit un ordinal tel que cof() = > (voir lexercice 3). Soit B
lensemble des parties X de ayant les deux proprits suivantes :
X nest pas major dans (pour tout , il existe X, ).
Si (n)n est une suite croissante dlments de X, alors VXS n X.
Montrer que si (X )< est une famille dlments de B indexe par un
ordinal < , alors < X B (autrement dit, B est une base dun
filtre -complet sur ).
ii) Si = cof( ) est , on a = , ( ) tant une famille
de cardinaux < (exercice 3). Daprs le rsultat prcdent, on a alors
< ( ) = .
Chapitres 4, 5, 6
11. On considre un univers satisfaisant ZF + AF + AC. Montrer que les or-
dinaux limites tels que V satisfasse lnonc : tout ensemble est quipo-
tent un ordinal sont les points fixes de la relation fonctionnelle croissante
continue y = V (voir lexercice 7).
13. i) Montrer que, si les deux collections DO et HDO sont identiques, alors
on a x DO(x).
ii) Montrer que, si DO satisfait laxiome dextensionnalit, on a x DO(x).
Exercices 239
iii) Montrer que la collection DO satisfait tous les axiomes de ZF, sauf
peut-tre laxiome dextensionnalit.
15. Montrer quun objet a est dans DO si et seulement sil existe un ordinal
> rg(a) et une formule
(x) une variable libre sans paramtre tels que
val[
(x), V ] = {a}.
Indication. Considrer le premier objet a de DO qui na pas cette pro-
prit (sil en existe). On la ainsi dfini dans U par un nonc A(x) sans
paramtre. Daprs le schma de rflexion, il est donc dfini par A(x) dans
un certain V ( > rg(a)) et on a val[A(x), V ] = {a}.
Chapitres 7, 8, 9
17. Soit U un modle de ZF + la collection des atomes est un ensemble
quipotent + x(x = y[y x et (y x = ou y est un atome)])
(un tel modle est construit page 77). Montrer que lensemble A des atomes
est dans DO, mais non dans HDO.
22. Soient T une thorie, crite avec les symboles , =, contenant ZF + AF,
et E(x, . . . , xk ) un nonc sans paramtre. Montrer que E(x, . . . , xk ) est
quivalent, dans la thorie T , un nonc q.u.b., si et seulement si, quels
que soient lunivers U satisfaisant T , lensemble transitif M de U satisfaisant
T , et a, . . . , ak M, on a dans U : EM (a, . . . , ak ) E(a, . . . , ak ).
Indications. On suppose que lnonc E(x, . . . , xk ) a cette dernire pro-
prit. On considre la thorie suivante (crite avec , =, et les symboles
de constante M, c, . . . , ck ) : T + T M + M est un ensemble transitif +
242 Exercices
conserve lordre, et son image est dense dans C, puisque Im(n) contient
un minorant de pn.
v) En remplaant C par C, on voit que lon peut supposer que C est
sans atome. Daprs (iv), il existe, dans M, un isomorphisme : D, D
tant une partie dense de C. Daprs le thorme 11.3, on peut remplacer
C par D, donc supposer que est un isomorphisme de sur C. On pose
alors H = (G), et on a videmment M[G] = M[H].
Remarque. Tous les ensembles ordonns dnombrables donnent donc es-
sentiellement les mmes gnriques non triviaux sur M, qui sont les rels
de Cohen sur M .
Chapitres 16, 17
38. Pour chaque ordinal , on dsigne par C lensemble des fonctions de
domaine fini , valeurs dans , muni de la relation dordre f g
f g (cest lensemble C(, ) avec les notations de lexercice 32).
Soit C un ensemble ordonn sans atome, de cardinal . Montrer que
B(C) est isomorphe une sous-algbre de Boole complte de B(C ).
Indications. On applique le thorme 16.17, dont la premire hypothse
est trivialement satisfaite. Pour vrifier la seconde hypothse, on remarque
dabord que C = C(, ) est isomorphe C(, ) ; daprs lexer-
cice 32, il est donc isomorphe une partie dense de C C. Daprs le
thorme 11.3, on peut donc remplacer C par C C.
Soient donc H H un C C-gnrique sur M, et p C. On montre
quil existe, dans M[H H ] un C-gnrique G sur M tel que p G.
Dans M[H], M est un ordinal dnombrable, donc C est un ensemble
ordonn dnombrable sans atome. Daprs lexercice 29(iv), il existe une
partie dense D M[H] de C, et un isomorphisme h : D , h M[H].
Soit q D, q p. est une partie dense de C, et C est un ensemble
ordonn homogne. Comme H est C-gnrique sur M[H], il existe donc,
dans M[H][H ], un C -gnrique H sur M[H] tel que h(q) H . Par suite,
h (H ) est un D-gnrique sur M[H] qui a comme lment q. Daprs le
thorme 11.3, lensemble G = {r C ; (s h(H ))(r s)} est C-
gnrique sur M[H], donc, a fortiori, sur M, et p G.
[2] Paul J. COHEN. Set theory and the continuum hypothesis. Benjamin,
1966.
[5] Abraham A. FRNKEL. ber den Begriff definit und die Unabhn-
gigkeit des Auswahlaxioms. Sitz. Berlin, 1922, p. 250-273.
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thematica und verwandter Systeme, I. Monatsh. Math. Phys. 38, 1931,
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[10] Paul R. HALMOS. Naive set theory. Van Nostrand, 1960; Springer-Verlag,
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261
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Index
A nonc, 46
a, 30 formule, 61
, 37 automorphisme
AC, 27 dun ens. de conditions, 155
accessible (cardinal), 50 de lunivers, 78
ACD, 167 axiomatisable, 104
ACDen, 167 axiome
A(D), 150 de constructibilit, 86
additive (fonction), 181 de fondation, 41
AF, 41 de linfini, 35
alatoire (rel), 226 de la paire, 8
algbre de Boole, 201 de la runion, 9
complte, 201 des parties, 10
dun ensemble ordonn, 203 dextensionnalit, 8
engendre, 212 du choix, 27
anneau de Boole, 201 dnombrable, 167
antichane, 125, 183 dpendant, 167
dnombrable, 148 B
maximale, 125 base
appartient, 7 douverts, 204
application, 17 ensemble de, 101
contractante, 128 B(C), 203
arbre, 219 bien fonde (relation), 128
simple, 227 bien ordonn, 19
arithmtique (nonc), 59, 72 BO(E), 205
atome bon
dun ensemble ordonn, 126 ordre, 20
dun univers, 75 ouvert, 204
dune algbre de Boole, 201 borlien, 229
atomique borne suprieure, 29
265
266 Index
H L
HC, 37 L, 86
HDM, 155 L , 86
HDM , 169 lemme de vrit, 118, 135
HDO, 68 Lvy, 187
HDOA, 81 modle de, 189
HDP, 154 libre (variable), 12, 63, 64
hrditairement limite (ordinal), 36
dfinissable, 68, 154 Lb, 243
fini, 45 longueur dune formule, 62
HF, 103 Lwenheim-Skolem, 64
HGC, 37 M
H -inductive (fonction), 24 M, 143
homogne, 158 M[A], 213
homomorphisme M-complet, 205 majorant, 29
hypothse du continu, 37 maximal, 29
gnralise, 37 antichane, 125
I maximum (principe du), 210
image M-complet
dune application, 17 homomorphisme, 205
dune relation fonctionnelle, 14 ultrafiltre, 205
Im(f ), 17 mesure
inaccessible (cardinal), 49 dun arbre, 225
incompltude, 105 de Lebesgue, 229
induction, 24 M[G], 129
dfinition par, 25 modle, 101
inductive (fonction), 24 dune formule, 102
infini standard, 101, 147
axiome de l , 35 N
ensemble, 36 N, 35
int, 204 n-uplet, 9
intersection
dune famille ( iI ai ), 17 O
de deux ensembles (a b), 16 , 35
Index 269
od(x), 86 Q
On, 20 q.u.b., 89
ordinal, 20
R
fini, 34
R, 129
limite, 36
rang, 42, 77
ordre, 13
rcurrence, 34
bon, 20
rcursivement numrable, 104
dun constructible, 86
rel
ouvert alatoire, 226
base d s, 204 de Cohen, 176
bon, 204 de Solovay, 226
rflexion (schma de), 54
P rgulier (cardinal), 235
P(a), 10 relation
paire, 8 dquivalence, 13
ordonne, 8 dordre, 13
paradoxe de bon ordre, 20
de Russell, 16 fonctionnelle, 13
de Skolem, 3 relativis (nonc), 46
du menteur, 109 remplacement, 14
paramtre, 12 restreint (nonc), 46
dune formule, 63 restriction
partie, 10 dune fonction (f | a), 24
permutation, 78 dune formule, 65
prcde, 53 rtraction, 255
prdcesseur, 34 runion
axiome de la, 9
prdense, 123
prnexe, 53 dune famille ( iI ai ), 17
principe de deux ensembles (a b), 10
de rcurrence, 34 des lments de a (a), 10
rg(x), 42, 77
du choix, 72
R-transitive, 128
du maximum, 210
Russell, 1
produit
paradoxe de, 16
de cardinaux, 33
densembles, 16, 18 S
dens. de conditions, 163, 165 Sacks, 220
puissance, 33 satisfait, 102
du continu, 37 satur, 123
270 Index
(C), 39 trivial
schma gnrique, 126
daxiomes ultrafiltre, 172
de comprhension, 15
de substitution, 14 U
de rflexion, 54 U, 7
ultrafiltre, 205
segment initial, 19
strict, 20 M-complet, 205
sur , 172
singleton, 8
trivial, 172
singulier (cardinal), 236
univers, 7
Skolem (paradoxe de), 3
Solovay, 2, 182, 224 V
rel de, 226 V, 61
somme, 32, 33 V , 42
axiome de la, 9 V = L, 95
sous-ensemble, 10 V , 42
sous-modle, 102 Val, 63, 101
transitif, 102 val, 67
standard valeur
entier, 34 boolenne, 208
modle, 101, 147 dune formule, 63, 101
stratifie (collection), 26 variable, 61
substitution, 14 libre, 12, 63, 64
successeur, 21 vrit (lemme de), 118, 135
suite infinie, 41 vide (ensemble), 15
vl(
), 62, 64
T
Tarski, 109 Z
thorie, 104 Z, 57
axiomatise, 104 Z0, 49
axiomatisable, 104 Zermelo
tige, 219 thorme de, 28
(P), 219 thorie de, 57
transitif Zermelo-Frnkel (thorie de), 15
ensemble, 43 ZF, 15
R- , 128 ZF(R, S), 113
sous-modle, 102 Zorn (thorme de), 29
transitive (clture), 43
triplet, 9
Table des matires
Introduction 1
2 Ordinaux, cardinaux 19
Relations de bon ordre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
La collection des ordinaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
Dfinitions par induction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
Induction sur une collection stratifie . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Laxiome du choix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
Cardinaux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
Ordinaux finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
Ensembles et cardinaux infinis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
Deux collections bien ordonnes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 38
3 Laxiome de fondation 41
Ensembles hrditairement finis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
noncs restreints . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
Consistance de laxiome de fondation . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
Indpendance de laxiome de linfini . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
Consistance de laxiome daccessibilit . . . . . . . . . . . . . . . . 49
271
272 Table des matires
4 Le schma de rflexion 53
Comparaison des thories Z et ZF . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
7 Modles de Frnkel-Mostowski 73
Consistance de la ngation de laxiome du choix . . . . . . . . . . . 76
8 Ensembles constructibles 85
noncs quantificateurs universels borns . . . . . . . . . . . . . 89
V = L implique AC . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
V = L implique lhypothse du continu . . . . . . . . . . . . . . . . 97
17 Arbres 219
Extensions gnriques minimales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 220
Consistance de ACD + toute partie de R est mesurable . . . . . . 224
Exercices 235
Sur les chapitres 1, 2, 3 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 235
Sur les chapitres 4, 5, 6 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 238
Sur les chapitres 7, 8, 9 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 240
Sur les chapitres 10, 11, 12 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 243
Sur les chapitres 13, 14, 15 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 248
Sur les chapitres 16, 17 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 254
Bibliographie 261
Index 265
IMPRIM ET RELI EN GRANDE-BRETAGNE
PAR CAMBRIDGE UNIVERSITY PRESS
DPT LGAL JUIN 1998