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Ueau & la route


DISPOSniFS DE TRAITEMENT
DES KAtX PLUVIALES

Volume

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Page laisse blanche intentionnellement
Volume 7

Dcembre 1997

Document ralis et diffus par le

Service d'Etudes Techniques des Routes et Autoroutes


Centre de la Scurit et des Techniques Routires
46, avenue Aristide Briand - B.P. 100 - 92225 Bagneux Cedex - France
Tl. : 01 46 11 31 31 - Tlcopie : 01 46 11 31 69
Ce document est la synthse des rflexions
du groupe de travail compos de :

Iviesdames Sonia Geai


(S.E.T.R.A.)
Dominique Guy
(CETE Normandie-Centre)
Messieurs Jean Gaber
(S.E.T.R.A.)
Laurent Gay
(S.E.T.R.A.)
Jacques Hurtevent
(CETE Mditerrane)
Pierre Silvestre
(CETE de Lyon)
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SOMMAIRE GENERAL DES VOLUMES

Volume 1
Problmatique des milieux aquatiques.
I. Les milieux aquatiques.
II. La route, lment de perturbation. ,-.
III. Les actions.
IV. Les recherches.
Glossaire. / Bibliographie.

Volume 2
L'laboration du projet.
I. Le trac.
II. Les amnagements.
Index. / Glossaire.

Volume 3
La gestion de la route.
I. Le chantier.
II. L'exploitation de la route.
III. La pollution accidentelle.
Index. / Glossaire. / Annexes.

Volume 4
Les atteintes aux milieux aquatiques.
I. Origine des perturbations.
II. Les milieux rcepteurs.
Glossaire.

Volume 5
Lois et rglementation sur les ressources en eau.
Annexes.

Volume 6
La pollution accidentelle sur les grandes infrastructures.

Volume 7
Dispositifs de traitement des eaux pluviales.
I. Principes.
II. Intgration dans l'environnement.
III. Caractrisation des boues.
IV. Choix des dispositifs.
Glossaire. / Bibliographie.
Fiches techniques.

^ \
Volume 8 ^^
Les eaux de ruissellement de chausse. ^Mi
Page laisse blanche intentionnellement
INTRODUCTION

DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Ce fascicule prsente une dmarche de conception des dispositifs de traitement des eaux pluviales
routires. La rduction des effets sur l'environnement implique la matrise de la quantit et de la
qualit des eaux dverses dans le milieu rcepteur. L'eau se charge, en effet, au contact de la
chausse, de contaminants divers (dbris, particules, hydrocarbures, sel, etc.) et peut les
transmettre au milieu naturel.

La dmonstration que les rejets routiers apportent une charge de pollution chronique ayant t faite
depuis plusieurs annes, il faut retenir le principe d'purer les eaux pluviales routires avant
restitution au milieu rcepteur. Le dimensionnement des dispositifs de traitement doit respecter
certains principes lmentaires. A dfaut, on risquerait de ne pas savoir ce que l'on veut traiter, ni
de connatre l'efficacit des ouvrages raliss.

Ce fascicule est donc organis en deux parties destines, l'une prsenter les principes, l'autre
fournir, sous forme de fiche, pour chaque ouvrage les paramtres de dimensionnement, l'efficacit
et le cot. Ces critres peuvent tre par la suite conjugus si les fonctions retenues sont multiples.

L'eau & la route / Volume 7


Page laisse blanche intentionnellement
I. PRINCIPES.
A. PRCISER L'OBJECTIF
B. INTGRER
C. RETENIR UNE DMARCHE D'TUDE
1. Contexte d'tude
2. Dimensionnement
3. Calcul des temps de sjour
En ouvrage linaire
En ouvrage avec rgulation
En dispositifs compacts
Apprciation de l'efficacit
4. Calcul des rendements-types

II. INTEGRATION DANS L'ENVIRONNEMENT.


A. POSITION DU BASSIN
B. FORME DU BASSIN
C. FORMES ET LES PENTES DES TALUS
1. Les bassins pentes variables ou risbermes
2. Les bassins gigognes
3. Les bassins en srie ou bassins de lagunage
D. REMODELAGE OU TERRASSEMENT PAYSAGER
G9 E. PARTI D'AMNAGEMENT VGTAL
1. Les vgtaux aquatiques
2. Les vgtaux semi-aquatiques
3. Les vgtaux ligneux
4. Le substrat de culture
F. CLTURES

III. C A R A C T E R I S A T I O N DES BOUES.


A. EVALUATION DES VOLUMES PRODUITS
B. NATURE PHYSICO-CHIMIQUE DES MATRIAUX
C. PERSPECTIVES

IV. CHOIX DES DISPOSITIFS.


A. TRAITEMENT DE LA POLLUTION CHRONIQUE
B. PIGEAGE D'UNE POLLUTION ACCIDENTELLE
C. SUJTIONS
D. COTS

GLOSSAIRE.

BIBLIOGRAPHIE.

SOMMAIRE DES FICHES TECHNIQUES.

L'eau & la route / Volume 7


Page laisse blanche intentionnellement
I. PRINCIPES.

Les principales caractristiques des rseaux d'assainissement routier sont :

- un linaire important, facilitant la dispersion des points de dversement des eaux pluviales.
Cette solution permet dans de nombreux cas une meilleure acceptation des rejets par le
milieu naturel, tant pour les dbits que pour la qualit. Avant d'imaginer des solutions tout-
tuyau , il faut retenir que la dispersion des points de rejet est un moyen d'action ;

- une arrive de l'eau de ruissellement de la chausse progressive. La charge de pollution


chronique est donc apporte tout au long de l'pisode pluvieux (fig. 1). A priori deux cas
se distinguent, celui des rgions pluvieuses o la charge apporte par chaque pluie reste
modeste, et celui, des rgions mridionales o la charge entrane par l'orage est alors
maximale (fg. 2a et 2b) ;

MES cumul/MES total (%)


100

V cumul/V total (%)


fig. 1 : Rpartition des apports de pollution chronique en fonction du ruissellement (MES).

DUREE DE PLUIE
MOYENNE MENSUELLE

100 '\
1
NICE

\ 1 /

60 ' . \ 1

-.

R VRIS 1 1
(
20 1
1

fig. 2a : Donnes climatiques compares de Nice et de Paris (h/mois).

L'eau & la route / Volume 7


HAUTEUR DE PLUIE
MOYENNE MENSUELLE
140

120

100

80

60

40

20

0 -

fig. 2b : Donnes climatiques compares de Nice et de Paris (mm/mois).

des rejets d'eau pluviale intermittents, pisodiques et variables en fonction de la


pluviomtrie. Les effets sur les -milieux rcepteurs des rejets intermittents sont mal
connus, mais apparemment diffrents de ceux des rejets permanents ;
un coefficient de ruissellement plus lev que celui du bassin versant naturel, et une
concentration des dbits, qui modifient parfois notablement le contexte hydraulique local ;
le dimensionnement est tabli de faon vacuer l'eau de la plate-forme routire pour
des pisodes rarissimes (pluie dcennale ou plus). Malheureusement, ces vnements
ne sont pas les plus pertinents pour protger les milieux rcepteurs contre les apports
chroniques de contaminants.

A. PRCISER L'OBJECTIF.

Les formes de pollution -pollution chronique et risque de pollution accidentelle- sont frquemment
confondues dans la conception des dispositifs d'interception et de traitement des eaux pluviales
routires. Il est impratif, dans la phase de conception, d'identifier parfaitement la forme de
pollution traiter ou piger, ceci pour dfinir prcisment les fonctions souhaites des ouvrages.
Deux situations sont examiner :

- le fonctionnement normal des ouvrages chaque pluie. Ils agissent sur les dbits, la
charge de pollution chronique et de pollution saisonnire. Leur dimensionnement s'tablit
Q pour un fonctionnement normal en priorit ;
^ - les alas de fonctionnement, accident ou dysfonctionnement, qui correspondent des
hypothses avec de faible probabilit d'occurrence. Pour cet aspect, il convient de
vrifier le comportement de l'ouvrage et la possibilit de mettre en oeuvre le plan
d'intervention le cas chant.

Du point de vue des demandes administratives, dclaration ou autorisation, au titre de l'article 10


de la loi sur l'eau n 92-3, du 3 janvier 1992, cette vrification doit tre jointe au document
d'incidence.

La protection des zones de captages est une action prioritaire de cette problmatique. En
consquence, pralablement toute dmarche, il convient de dfinir les secteurs d'alimentation
des captages protger.

L'eau & la route / Volume 7


B. INTGRER.

Dans la dmarche de conception des dispositifs d'interception et de traitement des eaux pluviales
routires, il est ncessaire d'intgrer plusieurs aspects, savoir :

- le premier facteur du ruissellement est la pluie et le mode d'vacuation des eaux vers le
milieu rcepteur. Tout dispositif hydraulique influence le traitement et la qualit des rejets.
Par voie de consquence, il faut tenir compte, pour dimensionner un dispositif de
traitement, des lments constitutifs du rseau d'assainissement de la plate-forme. Le
choix de chacun d'eux doit intgrer le rle environnemental ;

- le taux d'abattement d u dispositif de traitement doit tre dfini. Pour les rejets
intermittents, il correspond la rduction de la charge totale transmise au milieu
rcepteur (ou flux annuel), car respecter des seuils sur des pisodes variables en dbit et
en concentration est alatoire. La rduction des concentrations n'est pas le meilleur
/
moyen d'apprcier l'efficacit des dispositifs de traitement routiers. Toutefois, pour des
contextes environnementaux particuliers et forte valeur patrimoniale, la rduction des
concentrations instantanes peut tre retenue comme critre de dimensionnement ;

,.,? - les principes de traitement restent simples. L'essentiel de la pollution chronique routire
I ' est li des sables et matires en suspension (MES) (tab. I>. Toute action favorisant leur
sdimentation est automatiquement efficace sur les autres substances.

tab. I : Abattement de la pollution chronique par sdimentation en fraction de la charge totale.


PARAMETRES
DE POLLUTION MES DCO DBOc NTK HC METAUX

Abattement de
la charge en % 50-90 40-80 40-80 30-60 25-80 60-80

TROIS PRINCIPES A RESPECTER

Toutes les actions augmentant le temps de contact de l'eau avec l'air et


rduisant la vitesse d'coulement permettent d'amliorer la qualit de l'eau
dverse dans le milieu rcepteur.

1 Rguler les dbits avant rejet.

2 Dessabler et dcanter les eaux de ruissellement.

. ' 3 Arer les eaux de ruissellement.


r
:-\.'i' t^H.; KM. ;.
C. RETENIR UNE DMARCHE D'TUDE.

' - ' 't '\ ' ' 7

L'application correcte des principes dfinis dans le paragraphe prcdent impose une dmarche
d'tude rigoureuse dont les principales tapes sont le contexte, le dimensionnement, le calcul du
temps de sjour et l'valuation des rendements puratoires.

L'eau & la route / Volume 7 / , /


' il ' ' '.

f
1. Contexte d'tude.

Les objectifs de cette premire tape sont de :


- faire le choix des points de dversement des eaux pluviales dans le milieu rcepteur ;
- estimer les effets bruts quantitatif (hydraulique) et qualitatif sur le milieu rcepteur ;
- vrifier la compatibilit de ces points de rejet avec les enjeux environnementaux
(captages AEP, baignade, pisciculture, etc.). A contrario, il faut adapter la localisation des
points de rejet ;
- dfinir les rendements souhaits du ou des dispositifs (dbits maximum, charge
maximale, concentration maximale, etc.) en rgime normal et par rapport la capacit
d'acceptation du milieu rcepteur.

Trois niveaux successifs d'valuation peuvent tre utiliss en fonction du projet et de la sensibilit
du milieu naturel : * *
- le niveau d'valuation 1, correspondant au cas d'impact insignifiant et celui des petits
impluviums routiers (fig. 3) ;
- le niveau d'valuation 2, correspondant au cas gnral (fig. 4) ;
- le niveau d'valuation 3, correspondant au cas des secteurs sensibles (fig 5).

fig. 3 : Niveau 1 d'valuation des protections.

Fott eidierb tur OUI BiMin vefMnt routier / OUI Sooatie dei lurfftce*
unelongUBur bkMn venant utursl mjponnPBWluow te
> SOnitfu <0,0I rDJetul dam un mme
oound'esu < tOhe
NON NON
NON
OUI

Trafic jounatier
OUI bnp*cl insignifiant
< lOOOO
nir le ooun d'eau

NON

-L
PiienoB de zcnM
OUI
emible* k moM de
Itantl'ml (I)

NON

REiET POSSIBLE

(1) Captage AEP, zone de baignade selon la Directive CEE n 76-160, la loi sur l'eau n 92-3,

L 'eau & la route / Volume 7


mmiMKHgm
fig. 4 : Niveau 2 d'valuation des protections.

C DEPART NIVEAU 2

Ettimation de la charge Cours d'esu faisant l'objet Eatimaiion de l'apport de pollution


NON
annuelle provenant du d'un suivi qualitatif et en fonction de l'oca^tion des sols

niisaelfenient des diausaea (fuaniitatif rcfaeUe du baaan veisanl du

Cr court d'eau

OUI

Charge de pollution
Cr/Cn > 0,1
(1) du cours d'eau Cn

OUI NON

Modification du raeau Estimation de la

concentration moyenne

fsullante sur une anne

(Cm]
a)

NIVEAU 9 Comparaison avec

de valeurs seubl
REIBT POSSIBLE
teapeder (3)

Rcdfntion de

caractrialiques du rwau

(1) Selon les cas, cette valeur sera diminue ou majore, notamment en fonction de la nature du bassin versant.

(2) [Cm] = (Cr + Cn) / (VP + VQ), o :


Cr : charge annuelle d'origine routire ; '
Cn : charge annuelle du bassin versant naturel ;
VP : le volume correspondant la pluviomtrie moyenne statistique du secteur concern ;
VQ : le volume correspondant au module du cours d'eau considr.

(3) On se rfrera aux valeurs des objectifs de qualit.

L'eau & la route / Volume 7


fig. 5 : Niveau 3 d'valuation des protections.

DEPART NIVEAU 3

J
Etude d'm vnement CoraperaiMa ivec

pluvieux pemiBtlaQl dee vakufB seuils Tund'

d'estimBr les oaooLntiGtM i fcspecler

feulunlea (1> (2)

OuvnfB de lgulatioa
REJET POSSIBLE

REIET POSSIBLE
OuvrtcM de tnitemem

REJET A L'AVAL

REDEFINmON

DU TRACE

(1) On retiendra soit une pluie gale 10 mm pour une priode de retour 2 ans, ou une hauteur d'eau en 24 heures pour
une priode de retour de 2 ans, ou l'vnement pluvieux moyen du secteur gographique concern.
[Ce] = (Crf. + Cnn")/(Vp + Vq),o:
Ce : concentration rsultante ;
Crf. : pour les calculs, on utilisera :
- soit la charge maximale, qui correspond l'vnement pluvieux retenu qui a entran la totalit de la pollution
dpose sur une plate-forme par le trafic et conscutive une priode de temps sec de 15 jours. La relation
mathmatique entre la charge annuelle et la charge aprs 15 jours de temps sec est la suivante, Cr tant la
charge annuelle, Cis la charge aprs 15 jours de temps sec, P la hauteur de pluie annuelle moyenne, K le
coefficient de Manning-Strickler (K = 0,2). En outre a = N/P, N tant le nombre de jours de pluie moyen annuel :

Cr = Cl5 . a.K p 1
a + K' '2
soit la charge maximale de l'vnement pluvieux qui entrane 10 % de la charge annuelle routire (Cr)
obtenue au niveau 2 ;
Cn : Charge annuelle du bassin versant estime au niveau 2 ;
T : est gale 365 pour une estimation sur 24 heures, 730 et 1460 pour des priodes de 12 et 6 heures
respectivement ;
Vp : Volume coul sur la plate-forme pour la pluie de rfrence retenue ;
Vq : Volume coul dans le cours d'eau en 24 heures (12 ou 6 heures) pour un dbit de rfrence gale au dbit
d'tiage d'occurrence 5 ans.
(2) On se rfrera aux valeurs qui concement, selon les cas, soit les objectifs de qualit des cours d'eau (en vrifiant sur
une priode de 24 heures que les seuils ont t respects), soit les eaux de baignade ou les eaux potabilisables (en
vrifiant sur une priode de 6 ou 12 heures, selon les secteurs, que les seuils ont t respects).

L'eau & la route / Volume 7


' ' = t ' * w ^ ' * * * -f- ^--:

2. Dimensionnement.

Le dimensionnement des lments d'ouvrage suit une dmarche progressive. On commence par la
rgulation des dbits de rejet, celle-ci peut-tre impose par le contexte hydraulique ou tre
retenue comme un moyen d'amliorer la qualit des eaux pluviales avant dversement dans le
milieu rcepteur.

Dans un second temps, on effectue le choix des lments constitutifs du rseau d'assainissement
en fonction de la gomtrie et du rle puratoire souhait de l'amont vers l'aval (recueil, transfert et
matrise du rejet).

Enfin, on ralise une tude de sensibilit du dispositif en dterminant des dysfonctionnements


probables et, POUR CETTE ETUDE, des mesures exceptionnelles ncessaires.

Il est recommand de slectionner chaque tape de l'tude le type d'ouvrage le plus simple
possible. Cet aspect est important, car c'est l'adquation entre les moyens oprationnels d'entretien
et le niveau de maintenance ncessaire qui permet d'atteindre et de maintenir le rendement
puratoire escompt.

MEILLEURE TECHNOLOGIE DISPONIBLE


Q
Les documents explicatifs de l'application de la loi sur l'eau aux infrastructures de
transport acceptent la notion de meilleure technologie disponible. Celle-ci tient compte
la fois de la fonction prvue et des moyens d'entretien programms. Le choix des
dispositifs sophistiqus ne peut, dans cet esprit, tre retenu que si l'on met en place les
moyens de sun/eillance adquats.

3. Calcul des temps de sjour.

Les principes de traitement exigent toute la prise en compte d'une temporisation du rejet. Celle-ci
favorise la rgulation des dbits de pointe, l'oxydation et la dcantation des particules les plus
grossires, et ventuellement le dshuilage. Les mthodes de dimensionnement diffrent a priori
selon les dispositifs. En fait, elles peuvent toutes tre exprimes en temps de sjour (Ts) dans un
ouvrage ou dans un rseau.

Ce principe de calcul vise mettre en vidence le lien entre le rle de chaque dispositif constitutif
du rseau et l'efficacit du traitement au point de rejet. En d'autres termes, le rseau
d'assainissement avec tous ces ouvrages annexes (bassins, dshuileurs, etc.) constitue une filire
de traitement. Les temps de sjour s'valuent par trois modes de calcul selon le type d'ouvrage
concern.

En ouvrage linaire.

Dans ce cas, le temps de sjour est calcul partir des vitesses d'coulement. Pour une longueur
de rseau d'assainissement, le temps de sjour moyen est donn par l'expression :

L'eau & la route / Volume 7


L 1 1

v'i'o

avec : Ts = temps de sjour en mn


L = linaire de rseau en m
V = vitesse d'coulement en m/s

Le temps de sjour utile (Ts) correspond la diffrence entre ce calcul et celui que donnerait un
rseau revtu efficacit nulle (caniveau en V) soit ;
L 1 1

(Vcv-V) 2 60

avec : Ts = temps de sjour en mn


L = linaire de rseau en m
V = vitesse d'coulement en m/s
Vcv = vitesse d'coulement dans un caniveau bton en V, en m/s

En ouvrage avec rgulation.

Dans ce cas, le calcul ne peut pas tre fait sur la base des vitesses ou des dbits de pointe, mais
sur le calcul du volume effectivement stock.

VS 1 1
T

avec : Ts = temps de sjour en h


VS = volume stocker en m^
Qs = dbit de fuite en l/s

Le calcul reste simple dans le cas d'un dbit de fuite constant. En revanche, dans le cas d'un dbit
variable, le temps de sjour se calcule sur la priode o le bassin joue un rle de stockage.

Il ressort donc qu'il n'existe pas de temps de sjour, donc de rle puratoire, si le dispositif ne
fonctionne pas avec une rgulation hydraulique adapte, donc avec un stockage. Cette
situation se rencontre notamment pour les pluies de faible intensit, pour lesquelles les dbits
ruissels sont infrieurs au dbit de projet (dcennal frquemment). Pour palier cet inconvnient,
il faut ajouter un volume de stockage tampon - ou volume mort - permettant d'assurer un temps de
sjour minimum par effet de piston, mme pour les petites pluies.

VS 1 1
Ts=.-.+Ts'
Qs 2 3,6

avec: Ts = temps de sjour en h


VS = volume stocker en m^
Qs = dbit de fuite en l/s

L'eau & la route / Volume 7


VM 1 1
T 0
Q, 2'3,6

avec : Ts = temps de sjour par effet piston en h


VM= volume mort en m^

' En dispositifs compacts.

Dans ce dernier cas, le calcul dpend uniquement de la vitesse de transit de l'eau dans l'ouvrage,
car ces dispositifs compacts (decanteurs, debourbeurs prfabriqus, etc.) ne comprennent pas de
capacit de stockage.
vo 1 1
T
Qs '2'3,6

avec : Ts = temps de sjour en fi


V0= volume du dispositif en m^
Qs = dbit de sortie en l/s

Pour ces dispositifs, du fait d'une bonne matrise des vitesses internes, le temps de sjour utilis
peut tre un temps de sjour rduit, tenant compte de la disposition des lments intrieurs
(lamelles, coalesceur, etc.). Un facteur correctif peut tre introduit, Z, variant de 1 5 selon les
caractristiques de l'ouvrage,
rail
alors: 7i = z. .-.
Qs 2 3,6

' Apprciation de l'efficacit.

La dmarche d'apprciation de l'efficacit d'un dispositif est la suivante :

1 - pour toute pluie, il faut obtenir un temps de sjour (Ts) utile ;

2 - pour chaque type de dispositif, il existe un Ts minimum fixer, en fonction de la


hauteur d'eau, du rendement puratoire souhait pour la dcantation des matires en
suspension et de la technologie de l'ouvrage de traitement ;

3 - choisir soit un Ts minimum, soit un Ts moyen. Dans le cas, o un Ts minimum est


^ ^ retenu, l'adoption d'un volume tampon - ou volume mort - s'impose. Si, le pigeage d'une
pollution accidentelle est prvue dans le dispositif, le volume tampon doit tre au moins
gal 3 fois le volume de pigeage ;

4 - pour le Ts moyen, on dtermine le volume ncessaire pour recueillir une pluie de


rcurrence n ;

5 - on vrifie alors qu'on a un Ts utile pour les pluies de rcurrence infrieure n. Sinon,
on ajoute un volume tampon ;

6 - on calcule pour chaque ouvrage l'efficacit partir de critres tels que la surface, la
hauteur, le volume pour une pluie de rcurrence frquente, par exemple bi-annuelle. Pour

L'eau & la route / Volume 7


les dispositifs modulaires, leur conception permet une efficacit quivalente pour des
critres de surface et de hauteur rduits ;

7 - on choisit les formes, les modes de construction, les types de berges et de


revtement. Dans tous les cas, il faut favoriser les conditions de bon mlange dans le
dispositif de rgulation.

Volume cumul
Dbit de fuite choisi

Pluie dcennale, Ts = T/2

Pluie < annuelle, Ts = t/2

Dure

fig. 6 : Mthode d'apprciation du temps de sjour dans les ouvrages.

4. Calcul des rendements- types.

La mthode prsente permet de calculer de l'amont vers l'aval le rendement obtenu par chacun
des dispositifs vis--vis de la pollution chronique (fig. 7). Labattement peut tre estim sur un
pisode pluvieux, mais prfrentiellement sur la saison ou l'anne. Le rendement ainsi calcul
correspond un abattement de la charge transmise au milieu rcepteur.

Les rendements unitaires prsents proviennent pour l'essentiel des observations sur sites rels.
Pour la majorit des dispositifs prsents en annexe, le rendement puratoire dpend directement
du temps de sjour de l'eau dans l'ouvrage. En complment cette mthode de classification
amont-aval, on peut galement faire une slection directe des ouvrages-types ayant a priori le
meilleur gain.

100%

amont aval

dispositii'C
dure

fig. 7 : Rendement en fonction de la distribution du temps de sjour dans le rseau d'assainissement.

L 'eau & la route / Volume 7


" ^^*^^T?T^f^'f^, :"; 5 ! ^ ;

RENDEMENT EPURATOIRE DES DISPOSITIFS

Le rendement est exprim comme le pourcentage retenu de la charge transitant dans


le dispositit sur une dure donne, en gnral l'anne.

Le rendement cumul de plusieurs dispositifs s'exprime ainsi :

(1-R)=(1-Ri).(1-R2)....(1-Ri)

avec : Ri = rendement intrinsque chaque ouvrage


R = rendement gnral de la filire

Lorsque le rendement doit tre valu sur la base d'pisodes pluvieux particuliers, la mme
dmarche s'applique en intgrant des hypothses complmentaires, notamment sur l'entranement
de la charge polluante en fonction de l'importance de l'pisode (fig. 8a et 8b).

DCO cumul/DCO total (%)

90 "
"

60
50
40
30
20
10

10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

V cumulA' total (%)

fig. 8a : Apports en DCO en fonction du ruissellement.

L'eau & la route / Volume 7


MES cumul/MES total (%)
100

90

80

70

60

50

40

30

20

10

+- +
10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

V cumul/V total (%)

fig. 8b : Apports en MES en fonction du ruissellement.

Les rendements indiqus sont donns pour la pollution chronique en matires en suspension. En
effet, les autres contaminants caractristiques dpendant directement des MES, on applique un
simple coefficient pondrateur pour tenir compte de leur spcificit (tab. H).

tab. II : pondration par rapport aux MES, en charge annuelle pour un mme temps de sjour.

PARAMETRES
MES DCO DBO5 NTK HC METAUX CHLORURES
DE POLLUTION

Coefficient
de pondration 0,85 0,85 0,65 0,75

Pour la pollution saisonnire dissoute, le rendement global est pratiquement nul. En effet, les
dispositifs ne permettent pas d'assurer une rtention de la charge polluante, mais une simple
rgulation crtant les concentrations de pointe. Dans les niveaux d'valuation 2 et 3, on calcule le
rendement li cette rgulation, en tenant compte de l'ensemble des pluies sur une priode
reprsentative par exemple de la faon suivante :

Concentration = Charge
ou Flux = Concentration
Pluie cumule If.
Le choix du mode de calcul est dtermin par le contexte environnemental au droit du rejet.

II. INTEGRATION DANS L'ENVIRONNEMENT.

La conception traditionnelle des bassins s'appuie sur des recommandations essentiellement


techniques qui relvent du gnie civil, les objectifs atteindre tant la matrise des eaux de
ruissellement et la prvention de la pollution.

L'eau & la route / Volume 7


La mise en oeuvre de ces recommandations donne naissance des bassins de formes
gomtriques rgulires, aux pentes raides et artes vives, construits avec des matriaux de fort
impact visuel (bton, gomembranes, etc.) sans harmonie aucune avec le contexte paysager et
sans qualit esthtique.

Les emprises limites, voire inexistantes, interdisent souvent mme de faire des plantations
d'agrment. Enfin, la fermeture pratiquement systmatique de ces dispositifs par des cltures et
barrires mtalliques, souvent inesthtiques, renforce leur caractre artificiel.
G3
Pourtant ces dispositifs prsentent de bonnes dispositions pour valoriser l'espace routier.

Ils s'tendent en dehors de l'emprise linaire de la route et peuvent, certes de faon ponctuelle,
mais nanmoins intressante, crer un effet de transversalit.

Ils sont souvent situs dans des endroits fort visibles tels que les boucles, les demi-boucles
d'changeur, les dlaisss de rtablissement de communication ou encore proximit d'aires de
repos, de stations-service (ftg. 9). Ils peuvent tre ainsi perus simultanment par les usagers des
voiries principales et secondaires, voire par les riverains. A cela s'ajoute l'attrait de l'eau souvent
prsente.

fig. 9 : Dispositif de retenue en eau, avec des berges en pente douce, contigu une aire de repos.

Ils mritent pour ces raisons une attention particulire en termes d'amnagement, d'autant qu'il
suffit souvent de peu de choses, si l'on s'y prend temps, pour amliorer sensiblement l'aspect
esthtique de ces dispositifs, en souscrivant parfois mme des objectifs cologiques ou
rcratifs.

Les principes voqus ci-aprs concernent surtout des espaces caractre rural ou naturel, ils
sont destins favoriser une insertion harmonieuse et valorisante des dispositifs dans le site. Ils
intgrent les contraintes techniques dveloppes par ailleurs dans ce document.

Il est recommand d'intgrer la proccupation paysagre, voire cologique, ds la ralisation des


tudes pralables d'assainissement. A ce stade, il est tout fait intressant de faire intervenir un
paysagiste qui pourra mettre profit ses capacits cratives.

L'eau & la route / Volume 7


Celui-ci aidera la dfinition du parti d'amnagement et pourra donner des orientations quant la
position, la forme, les pentes du bassin, d'ventuels mouvements de sol, la vgtalisation, au
choix des cltures, l'amnagement des accs. Cette recherche de parti d'amnagement doit tenir
compte des sujtions d'entretien ultrieur, notamment en mnageant des accs aux diffrents
dispositifs qui ncessiteront une surveillance et un entretien rguliers.

A. POSITION DU BASSIN.

Si le positionnement des bassins est prdtermin par la position des points bas, rien oblige en
revanche les accoler systmatiquement le long de la route dans le sens de leur plus grande
longueur. Au contraire, il faut tirer parti des formes ou lignes existantes tels que les structures
vgtales, les courbes de niveau, le parcellaire, etc.

Tirer parti des lments de paysage existants

B. FORME DU BASSIN.

Les formes doivent tre inspires le plus souvent possible des formes naturelles existantes (mares,
tangs). Les lignes courbes s'inscrivent en gnral bien dans le paysage et sont plaisantes l'oeil.

Certaines formes "en chicane" peuvent satisfaire l'objectif technique d'allonger au maximum le
cheminement de l'eau (fg. 10).

Privilgier les formes naturelles

ewGiw-

ovtLe.

cLaCCU

fig. 10 : Bassin en chicane de faon allonger les temps de parcours de l'eau dans l'ouvrage.

L'eau & la route / Volume 7


^j^if-.~firww^P^W

C. FORMES ET PENTES DES TALUS.

Trop souvent les talus prsentent des pentes fortes et des angles vifs, peu satisfaisants pour l'oeil
et peu favorables leur insertion dans le site. Pour ces raisons il faut leur prfrer des talus faible
pente et aux bords arrondis. Outre leur intrt estfitique, les talus pente douce permettent
d'assurer la scurit des personnes, sans avoir recours ncessairement des cltures onreuses
et souvent disgracieuses. Ils facilitent galement la vgtalisation et permettent de satisfaire aux
exigences varies des vgtaux aquatiques et semi-aquatiques.

Un rapport de 3/1 (base sur hauteur) est satisfaisant. Il assure en particulier la tenue de la terre
vgtale sur une gomembrane, ce qui peut viter d'avoir utiliser des systmes plus sophistiqus
et plus onreux tels que les dalles alvoles ou les textiles en trois dimensions que l'on rservera
pour des situations trs contraignantes (fig. 11).

fig. 11 : Mise en oeuvre de terre vgtale sur une gomembrane.

Quant l'utilisation de l'un de ces deux produits industriels, il faut indiquer que les textiles
tridimensionnels prsentent une plus grande souplesse de mise en oeuvre et de conception
compars aux dalles alvoles et qu'ils offrent, galement, un meilleur rsultat visuel.

Crer des pentes douces et des formes arrondies

1. Les bassins pentes variables ou risbermes.

Il est possible de crer des bassins pente variable de telle sorte, par exemple, que la pente la
plus douce corresponde la partie la plus visible du bassin et qu'elle puisse faire l'objet de
plantations valorisantes (fig 12). Cette pente douce peut galement servir d'accs au fond du
bassin pour le nettoyer, le curer.

On peut aussi crer une risberme d'une largeur minimale de 1,5 m dlimitant vers le bas un talus
pente raide et vers le haut un talus pente douce (fig li). Le premier retenant les pluies normales,
le second les pisodes pluvieux exceptionnels.

Pour faciliter la pose d'une gomembrane sur des bassins aux contours et formes irrgulires, il est
recommand de procder un premier dcaissement gnral d'un volume et d'une profondeur
suprieurs au bassin dfinitif, de poser la gomembrane puis de remblayer et de modeler le bassin
aux formes dsires.

L'eau & la route / Volume 7


yxii^yCaju cit. %u&irwv)ru?r

\ &M. -D. ^-JIATJZL. ~ }\aA/^^\..KJL o{ OLC c-fc^

fig 12 : Bassin pente variable, la partie en pente douce permet d'accderfacilement au bassin.

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- ^ HAA?, ^ ' o ^ fctu^ Louxtru?

)tfouru-

/(g. 7i ; Bassin pente variable avec risberme.

L 'eau & la route / Volume 7


-'r*^'-vT^*ws.v

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2. Les bassins gigognes.

Il s'agit d'une succession de bassins embots dans un vaste bassin. Les premiers sont conus
pour tre submergs en priode normale, les seconds en priode exceptionnelle.

Ce principe permet de crer des scnes paysagres intressantes en plantant, sur les parties en
gnral merges, des arbres et arbustes supportant une immersion temporaire (ftg. 14).

^et. au^^hx>r\ nul

ire'aeiztticno

de. - f e i ^

fig. 14 : Bassin gigogne.

3. Les bassins en srie ou bassins de lagunage.

Ces deux types de bassin ncessitent certes des emprises plus importantes compars des
systmes lmentaires. En revanche, ils permettent de crer un milieu original en termes de
paysage et d'cosystme, et peuvent tre, par exemple, tout fait valorisants et avoir une fonction
rcrative proximit d'aires de repos ou de service, ou encore ct de chemins frquents par
les riverains.

L'eau & la route / Volume 7


Ces bassins sont constitus de plusieurs compartiments. Ils comprennent gnralement un bassin
de dessablage et un bassin de stockage o peut se dvelopper une vgtation aux qualits
puratrices. La conception de ces bassins permet comme prcdemment de crer des scnes
vgtales intressantes (fig. 15).

beWtaAcm HifokMAijL.

tx&aae.

"niveOM- de-

-uietcLiLera.

djL Xjinqji-

fig. 15 : Bassins en srie ou bassins de lagunage.

D. REMODELAGE OU TERRASSEMENT PAYSAGER.

Ces principes intressent les bassins concevoir ou dj construits. Ces derniers peuvent en effet
faire l'objet d'une rhabilitation l'occasion de travaux de renforcement ou d'largissement de
cfiausses.

Le remodelage ou terrassement paysager est destin attnuer l'impact visuel des formes et
pentes gomtriques des digues en discontinuit avec le terrain naturel et la route elle-mme.

Le remodelage fait disparatre les artes vives des digues, il permet un raccordement au terrain
naturel plus satisfaisant pour l'oeil et l'espace ainsi remodel se prte mieux un amnagement
paysager (fig. 16).

Ce principe peut, a priori, sembler plus consommateur de terrain, bien qu'il faille relativiser par
rapport l'ensemble du projet et au regard notamment de l'amlioration sensible apporte.

Favoriser l'insertion des ouvrages dans le site


par des models de sol appropris

L'eau & la route / Volume 7


Tott^L e*\ }\eAY\\^xL-

M.i\u/^

^m'WAiniimii'-*'4is^'vj'A

vnpsmxmm^,

fig. 16 : Exemple de remodelage ou terrassement paysager.

E. PARTI D'AMNAGEMENT VGTAL.

Il concerne l'implantation et le choix des vgtaux. Il peut traduire soit l'intention de se fondre dans
le paysage en reprenant le vocabulaire paysager environnant (essences vgtales, formes
vgtales, implantation), soit l'intention de marquer, de renforcer l'artificialit du dispositif en
choisissant par exemple des vgtaux d'ornement (fig 17).

Le premier concept convient mieux pour les amnagements routiers situs en rase campagne pour
des raisons d'insertion paysagre, mais galement pour des raisons de cots et d'entretien court
et moyen termes.

Vgtaux Vgtaux Arbres et arbustes tolrant


Vgtaux
semi-aquatiques semi-aquatiques un milieu humide trs humide
aquatiques ou
ou tilophytes ou tilophytes de berges ou l'immersion temporaire
hydroptiytes

d'aprs dessins extraits du guide technique


des bassins de retenue d'eaux pluviales
S.T U, - Agences de l'eau -1994

fig. 17 : Principes de vgtalisation.

L'eau & la route / Volume 7


1. Les vgtaux aquatiques.

Les vgtaux aquatiques ou hydrophytes dveloppent la totalit de leur appareil vgtatif sous
l'eau (Elode, Potamot, etc.) ou en partie la surface de l'eau (Nnuphars, etc.). La morphologie,
l'anatomie et la physiologie de ces vgtaux sont parfaitement adaptes la vie dans l'eau.

2. Les vgtaux semi-aquatiques.

Les vgtaux semi-aquatiques ou helophytes, la diffrence des prcdents, dveloppent leur


appareil vgtatif hors de l'eau. Dans cette catgorie on distingue les helophytes de berges qui
supportent l'exondation.

Les vgtaux aquatiques et semi-aquatiques requirent des eaux bien claires pour se
dvelopper. Leur distribution est lie la profondeur de l'eau.

Outre leur attrait visuel et les scnes paysagres qu'ils permettent d'obtenir, les vgtaux
aquatiques ou semi-aquatiques jouent un rle cologique important. Ils servent d'abri et de refuge
de nombreuses espces animales sdentaires et migratrices. La biomasse qu'ils produisent nourrit
de nombreux consommateurs primaires (vers, mollusques, etc.) leur tour consomms par des
carnivores de premier, deuxime ou troisime niveaux (poissons, oiseaux, etc.).

Ils ont, galement, une fonction naturelle d'puration. Ils consomment les sels minraux en excs
dans l'eau et certains d'entre eux (iris, jonc, thypha, scirpe, etc.) participent au piegeage de
substances toxiques (mtaux lourds, composs phnoliques) qui pourront tre exports lors du
faucardage.

Ils contribuent, enfin, rguler le dveloppement du phytoplancton en exerant une concurrence


sur celui-ci et permettent ainsi de maintenir une eau claire.

3. Les vgtaux ligneux.

Les arbres et arbustes tolrant un milieu humide trs humide ou l'immersion temporaire
concourent la stabilisation des berges et leur protection contre le batillage et servent d'abri pour
la faune.

La liste des vgtaux ci-aprs (tab. lU) est une liste indicative, elle prsente les vgtaux les plus
communment utiliss ou qui apparaissent spontanment dans les bassins.

L'eau & la route / Volume 7


..%S~^V'-^ !

tab. /// . Liste indicative de vgtaux employs dans les amnagements de bassins.

HYDROPHYTES HLOPHYTES HYGROPHYTES LIGNEUX

Ceratoptiyllum sp. Alisma platago Caltha palustris AInus incana


Cratophylle comifle Plantain d'eau Populage des marais Aulne blanc
Elodea canadensis Phragmites communs Carex sp. AInus gtutinosa
Elode du Canada Roseau commun Laches Aulne glutineux
Myrioptiyllum sp. Rorippa amphibia Epilobium sp. Betula verrucosa
Myriophylles Roripe amphibie Epilobes Bouleau verruqueux
Nymptiea alba Sagittaria sagiti fotia Lycopus europaeus Carpinus betulus
Nnuphar blanc lys d'eau Sagittaire Lycope d'Europe Charme commun
Nymptiodes peltata Sparganum sp. Iris pseudoacorus Cornus sp.
Limmanthme petit Rubanier Iris d'eau Cornouillers
nnuphar Ttiyptia angustifolia Lysimacliia nummutaha Fraxinus excelsior
Nupiiarlutea [Cassette feuilles troites Lysimaque nummulaire Frne commun
Nnuphar jaune
Ttiypha latifotia Menf/ia aquatica Poputus alba
Pondetaria cordata Massette feuilles larges f^enthe aquatique Peuplier blanc
Pondeterie feuilles
Veronica beccabunga Platanus acerifolia
en coeur Vronique cresson Platane
Potamogeton natans de cheval
Quercus palustris
Potamot gant
Chne des marais
Ranunculus divahcatus
Salix sp.
Renoncule feuilles
Saules
divariques
fil
Vibumum opulus
Viorne obier
Taxodium distichum
Cyprs chauve

4. Le substrat de culture.

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L'implantation des vgtaux aquatiques et semi-aquatiques ncessite la mise en place d'un
substrat de culture d'une paisseur de 0,30 m. Ce substrat doit avoir la composition suivante :

1/2 de gravier;
1/4 de sable;
1/4 de terre. *^

Cette composition est satisfaisante la fois pour le dveloppement des vgtaux et l'entretien des
bassins. La faible proportion de matire organique permet d'viter la prolifration d'algues
filamenteuses.

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F. CLTURES.

Elles ne sont pas toujours indispensables, surtout si l'on a bien pris soin de concevoir des bassins
aux pentes douces. Nanmoins, l o elles peuvent avoir leur utilit, elles doivent tre les plus
discrtes possibles. De simples cltures fils de ronce feront l'affaire, mieux encore on pourra les
dissimuler dans une haie buissonnante libre ou taille (fig 18).

L'eau & la route / Volume 7


Une autre solution consiste remplacer la clture par une haie "dfensive" ou impntrable
constitue de vgtaux pineux et faire ainsi l'conomie d'une clture. Outre leur utilit
fonctionnelle, ces tiaies menes librement constituent des fonds vgtaux intressants.

-UAftt vaiu, -^jJlyxi^

fig. 18 : Clture dissimule dans une haie libre.

m . CARACTERISATION DES BOUES.

A. EVALUATION DES VOLUMES PRODUITS.

Afin d'obtenir quelques ordres de grandeur des quantits de matriaux manipules du fait de
l'entretien des rseaux d'assainissement routier, une enqute a t ralise en 1994. Elle s'est faite
auprs des subdivisions ayant en charge l'entretien du rseau routier national ou dpartemental,
ainsi qu'auprs des socits concessionnaires d'autoroutes sur onze dpartements. Les voies
communales n'ont pas t prises en compte, eu gard la faible charge de trafic qu'elles
supportent sur le rseau interurbain, et la spcificit de la problmatique du milieu urbain. Ont t
totaliss annuellement sur les onze dpartements :

-10 000 m^ de produits de curage de bassins ;


-100 000 m^ de matriaux de drasement ;
- de 500 000 m^ de produits de curage des fosss.

Mme si l'extrapolation de ces chiffres au niveau national est dlicate, ils suffisent valuer
l'importance de la question.

B. NATURE PHYSICO-CHIMIQUE DES MATRIAUX.

Une srie de prlvements a t ralise sur un chantillon de fosss et de bassins de voiries de


Seine-Maritime (route nationale, route dpartementale, autoroute). Ces bassins tudis avaient
comme fonction principale la rgulation des dbits de pointe. Plusieurs paramtres ont t
quantifis (tab. IV et V) par des analyses physico-chimiques de ces prlvements :

L'eau & la route / Volume 7


- les teneurs en certains lments polluants, mtaux lourds (plomb, cadmium et zinc) et
hydrocarbures totaux ;

- la teneur en aluminium, qui sert de rfrence. L'aluminium est un des principaux


constituants mtalliques des sdiments et qui, de plus, est peu sujet aux pollutions ;

- les teneurs en phosphore total et en azote Kjeldhal dans le cas des fosss (en vue d'une
possible utilisation agricole).

tab. W : Synthse des rsultats des analyses physico-chimiques des sdiments issus des fosss.

PARAMTRES ^o^ENNE MAXI MINI ECART-TYPE J^^l^


(ppm MS) DE VALEURS
Plomb 186,9 370 30,4 123,69 12
Cadmium 0,87 1,55 0,14 0,62 12
Zinc 185,9 371 55 106,1 12
Aluminium 29,7 48,7 15,5 8,8 12
Hydrocarbures totaux 523,3 1289 31 456,2 12
Phosphore total 0,80 1,61 0,44 0,36 12
Azote Kjeldhal 1,96 4,32 0,94 1,07 12

tab. V : Synthse des rsultats des analyses physico-chimiques des sdiments issus des bassins.

PARAMTRES MOYENNE MAXI MINI ECART-TYPE ^l'JrJIL


(ppm MS) DE VALEURS
Plomb 166,8 633 20,6 206,5 38
Cadmium 0,95 3,61 0,07 1,07 96 1
Zinc 365,1 2150 44,7 570,4 38
Aluminium 44,7 47,7 10,4 14,4 38
Hydrocarbures totaux 186,8 1500 <0,5 338,9 20
j

Les chiffres obtenus peuvent se comparer aux valeurs de rfrence adoptes soit pour des boues
i
de traitement des eaux uses urbaines pandre, soit pour les sols qui les reoivent (tab. VI).

tab. VI : Normes et directives en matires de boues.


NORME NF-U 44-041 : NORME NF-U 44-041 : Directive Europenne n Directive Europenne n
valeurs de teneurs limites des sols 86-278 du 12 juini 986: 86-278du12juin1986:
GO rfrence pour des supports d'pandage valeurs de rfrence valeurs de rfrence
boues (ppm MS) (ppm MS) pour les boues (ppm MS) pour les sols (ppm MS)

Pb 800 100 750 1 200 50 300


Cd 20 " 2 20 40 13
Zt) 3 000 300 2 500 4 000 150 300

Il n'existe pas de seuil rglementaire pour les hydrocarbures totaux. Dans l'analyse des rsultats, il
convient de garder l'esprit que ceux-ci portent sur un faible nombre d'chantillons

. I
L'eau & la route/ Volume 7 , . 4
gographiquement trs localiss et donc difficilement transposables des zones diffrentes sur le
plan pdologique ou climatique. Les caractristiques des impluviums associes aux prlvements
ont galement une influence qui n'a pas t quantifie.

En grande tendance, on peut toutefois observer que les valeurs obtenues pour le cadmium ou le
zinc ne paraissent pas ptoblmatiques. Dans le cas du zinc, il faut toutefois mentionner la
sensibilit de ce paramtre l'influence des glissires de scurit (tab. Vet VI).

L'absence de rfrence pour les hydrocarbures ne permet pas de comparaison, mais les chiffres
obtenus pour le plomb montrent que l'chantillon tudi - s'il ne rvle pas de situation
particulirement critique - interdit d'assimiler les produits rsultant de l'entretien d'un rseau
d'assainissement routier un sol "banal".

C. PERSPECTIVES.

L'article 2.1. de la loi du 13 juillet 1992 stipule qu' compter du 1" juillet 2002 les dcharges ne
seront habilites recevoir que des dchets ultimes. Est ultime un dchet qui n'est plus susceptible
d'tre trait dans les conditions techniques et conomiques du moment, notamment par extraction
de la part valorisable ou par rduction de son caractre polluant ou dangereux. Une alternative
devra donc tre trouve pour ce qui est aujourd'hui pratique courante pour les produits de curage
des bassins. Trois filires sont utilises actuellement, la mise en dcharge, l'pandage agricole et le
remploi :

- la mise en dcharge se fait en gnral dans des dcharges contrles (classe 2),
cependant des dcharges prives sont parfois utilises ;

G - l'utilisation agricole consiste dposer les produits de curage en bordure de champ, le



labourage ultrieur les mlangeant aux terres de culture. Ce peut galement tre le cas
pour des pandages dans des jardins privatifs ;

- la rutilisation par les subdivisions de ces produits de curage se fait principalement


comme matriaux de rechargement d'accotement et d'amnagement d'espaces verts,
parfois comme matriaux de remblai.

L'enqute ralise fait apparatre une distinction suivant qu'il s'agit de produits de curage de
bassins ou de fosss : la mise en dcharge est privilgie dans le premier cas, alors que l'utilisation
agricole domine dans le second.

Les teneurs en polluants observes justifient que, dans des cas a priori sensibles (trafic, impluvium)
dfinis en accord avec des experts, des analyses soient ralises sur les produits recueillis pour
optimiser la filire d'vacuation sur les plans technique, conomique et environnemental.

Les analyses ralises n'ont pas rvl de migration significative des polluants identifis la
surface des sols. Ceci confirme des observations sur le transfert hydrique des mtaux lourds et
peut, dans des conditions tudies, orienter le choix d'une filire d'vacuation.

L'eau & la route / Volume 7


IV. CHOIX DES DISPOSITIFS.

La conception d'un rseau d'assainissement s'appuie essentiellement sur une dmarche de


dimensionnement par le calcul. Pour respecter les nouvelles exigences de la rglementation, en
matire de protection et de valorisation des ressources en eau et des milieux aquatiques, elle doit
intgrer la prise en compte de l'amlioration de la qualit des eaux dverses.

Dans ce contexte, il est indispensable de donner la priorit aux dispositifs, de traitement de la


pollution, situs le plus l'amont possible dans le rseau d'assainissement et les plus simples
possibles (fig. 19).

TROIS CRITERES A SUIVRE

Le choix des dispositifs de traitement des eaux pluviales routires, selon le


site et les contraintes lever, doit s'appuyer sur les trois critres suivants :

r Positionnement de l'amont vers l'aval.

2 Rle et efficacit puratoire pour la pollution chronique.

3 Fonction optionnelle de mise en scurit.


G

A. TRAITEMENT DE LA POLLUTION CHRONIQUE.

Dans les fiches techniques sont prsentes cinq familles de dispositifs de traitement des eaux
pluviales routires. Elles permettent d'apporter des solutions techniques la plupart des cas. Le
principe d'entre dans ces fiches techniques suit la logique suivante (fg. 20) :

- identification de la contrainte prioritaire impose par le milieu rcepteur (capacit


hydraulique, usages de l'eau, qualit biologique, absence d'exutoire, etc.) ;

- identification de la forme principale de pollution gnre par l'infrastructure (hydraulique,


organique, solide, liquide, etc.) ;

- choix de la famille de dispositifs permettant de traiter le mieux la pollution principale


gnre par l'infrastructure ;

- choix de dispositifs complmentaires permettant d'amliorer l'efficacit du dispositif


principal ;

- conception de la filire de traitement de l'amont vers l'aval selon les principes prsents
dans le chapitre I.

L'eau & la route / Volume 7


Origine
nuisance

Seuil
admissible

Amont Aval
(plate-forme) (exutoire)

fiig. 19 : Approche compare du traitement des eaux pluviales routires. En bleu, le dispositif
correctif unique, rendement lev (Rt), se situe l'aval du rseau d'assainissement. En vert,
la filire se compose de plusieurs ouvrages, rendement unitaire plus rduit (RI, R2 et R3).
Les dispositifs se succdent de l'amont vers l'aval du rseau.

Contraintes Forme
-- du de la nuisance
milieu rcepteur de la voirie

Sujtions
de site

Famille de dispositifs
de traitement

Test Complments ventuels


(risque de pollution
accidentelle)

Calculs
d une SO
pos sible
fig. 20 : Principe d'une dmarche itrative permettant le choix et le dimensionnement d'une solution.

L 'eau & la route / Volume 7


B. PlGEAGE D'UNE POLLUTION ACCIDENTELLE.

Le pigeage d'une pollution accidentelle constitue une option pouvant tre ajoute au dispositif
d'assainissement, ou de traitement, si le contexte le justifie. Le choix de cette option dpend des
caractristiques de l'itinraire, de la vulnrabilit de la ressource en eau et des usages qui en sont
faits. Seule, une analyse intgrant ces trois paramtres permet d'identifier la ncessit de protger
la ressource et le dispositif adquat (tab. VII).

tab. VII : Domaine d'utilisation de diffrents dispositifs de protection.

. . , , ^ ^ Temps Combinaison vulnrabilit Vulnrabilit Vulnrabilit


1 D'spositifs ^ i;.^ avec d autres ,3,^,^
moyenne forte
dispositifs , ^ ^ ^ ^ ^ ^ ^

Foss de rtention non non


Allongement du rseau non oui
Etanchificatlon oui oui
Systme de retenue - oui
Pigeage passif oui ^ ^ ^ ^ ^ ^
Pigeage actif oui oui

Q0
_
C. SUJTIONS.

Pour prenniser le fonctionnement des dispositifs de traitement des eaux de ruissellement de plate-
forme, il convient de les entretenir et de les maintenir en bon tat. Pour les ouvrages de pigeage
d'une pollution accidentelle, il faut obligatoirement faciliter l'accessibilit aux organes cls (les
vannes par exemple) et indiquer les manoeuvres effectuer (sens de rotation par exemple). Un
portail de type "passe amricaine", demandant peu d'entretien, prsente l'avantage de rduire les
difficults d'intervention. De mme, une rampe d'accs en fond d'ouvrage facilite les oprations de
curage.

Lorsque les lments dimensionnants sont correctement choisis et la mise en oeuvre bien ralise,
l'entretien des ouvrages de collecte et de traitement des eaux de ruissellement est facilit.

Enfin, l'efficacit de tous ces ouvrages dpend pour partie des actions d'information ou de

formation des agents appels les faire fonctionner et les entretenir. Ils doivent connatre le
mode d'action des dispositifs et savoir agir judicieusement en cas de pollution accidentelle
(ralisation d'exercices d'intervention).

Il convient donc de fournir au gestionnaire du domaine routier, pour chaque dispositif de traitement,
une fiche :

- dcrivant le principe de leur fonctionnement et leur rle (traitement de la pollution


chronique - pigeage d'une pollution accidentelle) ;
- fixant les visites d'inspection (priodicit et actions) ;
- fixant les oprations d'entretien (priodicit et actions) ;
- fixant les consignes d'intervention en cas de pollution accidentelle.

L'eau & la route / Volume 7


La position des dispositifs et la dlimitation des impluviums drains doivent figurer sur un
synoptique.

D. COTS.

La variabilit des cots unitaires d'un type d'ouvrage s'explique par la mise en oeuvre et par
l'importance du march de travaux. A partir de ce constat, il a t dcid d'indiquer les prix hors
taxes sous la forme d'une chelle six niveaux (tab. VIII). Celle-ci comporte deux gammes de
rfrences :

- en lettres minuscules, les cots en francs ;

- en lettres majuscules, les cots en kilofrancs.

tab. VIII : Gamme de prix des ouvrages de traitement des eaux pluviales.

niveau a/A b/B c/C d/D e/E f/F


chelle <10 <50 <100 <250 <600 <1000

Les cots annoncs dans chaque fiche s'entendent fourniture et pose comprises.

L'eau & la route / Volume 7


,_-.*J^i,iS?^:.,. , ;:, . .-..tz-r

GLOSSAIRE

(selon les normes ISO 6107/1-1986, ISO 6107/2-1989. ISO 6107/3-1986. ISO 6107/4-1986,
ISO 6107/5-1986. ISO 6107/6-1987)

adsorption : adhrence de substances la surface de corps avec lesquelles elles sont en contact, mais non
en combinaison chimique.
arobie : un organisme arobie emprunte de l'oxygne qui lui est ncessaire l'air atmosphrique ou l'air
dissous dans l'eau. Contraire : anarobie.
anoxie : tat caractris par l'absence d'oxygne dans un milieu donn.
amphotre : oxyde qui peut jouer, selon le cas, le rle de base ou d'anhydride acide.
aquifre : formation contenant de l'eau (lit ou strate), constitue de roches permables, de sable ou de
gravier, et capable de cder des quantits importantes d'eau.
auto-puration : mode naturel d'puration d'une masse d'eau.
bassin de rgulation : bassin destin galiser le rgime d'un courant, par exemple, d'eau de boisson ou
rsiduaire, vers une installation de traitement, une usine ou un got.
bassin rcepteur : bassin drainant naturellement vers un cours d'eau ou un endroit donn.
benthique : qui vit sur le fond d'un cours d'eau, d'un plan d'eau.
bioaccumulation : processus de l'accumulation d'une substance dans tout ou une partie d'un organisme.
biocnose : ensemble des espces vivantes faisant partie d'un cosystme.
biodgradation : dgradation molculaire d'une matire organique, en milieu gnralement aqueux,
rsultant des actions complexes d'organismes vivants.
biomasse : masse totale de matire vivante dans une masse d'eau donne.
biotope : territoire occup par une communaut animale ou vgtale.
by-pass : conduite formant une drivation.
charge polluante : quantit d'un polluant donn entrant dans une station de traitement ou rejet dans une
eau rceptrice pendant une priode donne.
clarificateur ; rservoir de sdimentation ; bassin de sdimentation : grand rservoir o sdimentent les
matires en suspension. Il est souvent quip de racloirs mcaniques rassemblant les rsidus solides dans le
but de les retirer du fond du rservoir.
clarification : procd dans lequel les particules sdimentent dans un grand rservoir sans agitation en
produisant une eau plus claire que l'effluent.
D.B.O. : Demande Biochimique d'Oxygne. Expression de la quantit d'oxygne ncessaire la destruction
ou la dgradation des matires organiques dans une eau, avec le concours des micro-organismes se
dveloppant dans le milieu.
D.C.O. : Demande Chimique d'Oxygne. Expression de la quantit d'oxygne ncessaire pour l'oxydation
d'eaux contenant des corps rducteurs.
dure de rtention : dure thorique au cours de laquelle l'eau ou les eaux rsiduaires sont retenues dans
une unit ou un systme particulier de traitement et calcule en fonction d'un courant donn.
eau brute : eau qui n'a subi aucun traitement de quelque sorte qu'il soit, ou eau qui entre dans une station
afin d'y tre traite.
eau de boisson ; eau potable : eau d'une qualit telle qu'elle peut tre destine la boisson.
eau de pluie : eau provenant des prcipitations atmosphriques et qui n'est pas encore charge de
substances solubles provenant de le terre.
eau de surface ; eau superficielle : eau qui coule, ou qui stagne, la surface du sol.
eau pluviale d'orage ; eau de ruissellement : eau de surface s'coulant vers un cours d'eau la suite
d'une forte chute de pluie.
eau souterraine : eau qui est retenue et qui peut gnralement tre rcupre au sein ou au travers d'une
formation souterraine.
eau stagnante : masse d'eau de surface au sein de laquelle il y a peu ou pas de courant et dans laquelle des
changements de qualit dfavorables peuvent sun/enir aprs une longue priode de temps.
chelle limnimtrique : rgle gradue permettant d'apprcier directement la cote du niveau de l'eau dans un
rsen/oir, un cours d'eau...
cosystme : un ensemble d'espces vivantes et leur environnement considrs comme unit fonctionnelle.
coulements souterrains : ils correspondent tous les cheminements ou stocks d'eau sous la surface du
sol.
coulements superficiels : ensemble des cours d'eau participant au ruissellement d'un bassin versant.

L'eau & la route / Volume 7


pilimnjon : couche d'eau qui, dans une masse d'eau stratifie, est situe au-dessus du thermocline.
quivalent habitant : unit correspondant un rejet de 57 g de matires polluantes oxydables par jour.
tang : masse d'eau douce peu profonde, de petites dimensions, l'intrieur des terres.
tiage : dbit le plus faible d'un cours d'eau.
exutoire : point de dversement.
filtration lente sur sable : procd de traitement de l'eau selon lequel l'eau traverse un lit de sable, souvent
aprs clarification, afin que soient limines les particules rsiduelles.
frayre : endroit o les poissons dposent leurs oeufs.
gravire : endroit, peu profond, o un cours d'eau coule sur un lit de graviers.
HC : hydrocarbures.
horizon pdologique : couche de sol.
hydromorphie : engorgement par l'eau d'un sol.
hypolimnion : couche d'eau qui, dans une masse d'eau stratifie, est situe sous le thermocline.
impluvium : bassin de rception des eaux de pluie.
indice biotique : valeur numrique utilise pour dcrire le biotope d'une masse d'eau, et pour en indiquer la
qualit biologique.
infiltration dans le sol : introduction naturelle ou artificielle (recharge) d'eau dans le sol.
lac ; masse d'eau de grande tendue l'intrieur des terres.
lixiviation : opration consistant faire passer lentement un solvant travers un produit pulvris et dpos
en couche paisse, pour en extraire les constituants solubles.
matires dcantables : proportion des matires initialement en suspension susceptibles d'tre limines par
sdimentation aprs une priode convenable de dcantation dans les conditions spcifies.
matires en suspension : matires limines par filtration ou centrifugation dans des conditions dfinies.
matires solides totales : somme des matires dissoutes et des matires en suspension.
M.E.S. : matires en suspension.
mtabolites : nom donn aux substances de faibles poids molculaires.
micropolluant : substance qui pollue mme l'tat de trace.
mouille : partie profonde d'un cours d'eau. Contraire : seuil.
nappe phratique ; nappe libre : niveau suprieur d'une eau souterraine dormante ou naturellement mobile
sous laquelle le sol est satur d'eau, except l o cette surface est impermable.
noue : terre grasse et humide. Extrmit des bras morts, etc.
nutrient : substances nutritives.
plagique : qui vit en pleine eau loin du fond.
pizomtre : le tube pizomtrique enfonc dans le sol jusqu'au niveau de la nappe est utilis pour mesurer
la pression de l'eau dans la nappe ou son niveau dans le cas de nappe libre.
pollution (notion) : (dfinition donne par des experts europens runis Genve en 1961) ; Un cours
d'eau est considr comme tant pollu lorsque la composition ou l'tat de ses eaux est, directement ou
indirectement, modifi du fait de l'action de l'homme dans une mesure telle que celui-ci se prte moins
facilement toutes les utilisations auxquelles il pourrait servir leur tat naturel, ou certaines d'entre elles.
pollution : dgradation naturelle ou li l'action de l'homme de l'aptitude de l'eau un emploi dtermin.
pollution aigu : la pollution aigu entrane une perturbation momentane du milieu aquatique cause par
un accident, par une fausse manoeuvre. Les effets d'une pollution aigu sont souvent spectaculaires et
indiscutables.
ripisylve : vgtation qui pousse sur les rives des cours d'eau.
rivire : masse d'eau naturelle s'coulant de faon continue ou intermittente selon un trac bien dfini vers
un ocan, une mer, un lac, une dpression, un marais ou un autre cours d'eau.
rivulaire : qualifie ce qui est localis dans la zone humide des rives.
ruisseau ; cours d'eau : eau qui s'coule de faon continue ou intermittente selon un trac bien dfini
comme celui d'une rivire, mais gnralement sur une plus petite chelle.
sdimentation : mode de dpt, sous l'influence de la gravit, des matires en suspension dans les eaux et
les eaux rsiduaires.
stratification : prsence ou formation, au sein d'une masse d'eau, de couches distinctes qui se caractrisent
par la temprature, la salinit ou par des diffrences de teneur en oxygne ou en matires nutritives.
subltal : qui est presque ltal.
talweg : ensemble des points les plus bas d'une valle.
thermocline : partie d'une masse d'eau stratifie pour laquelle le gradient de temprature atteint un
maximum.
turbidit : rduction de la transparence d'un liquide due la prsence de matire non dissoute.

L'eau & la route / Volume 7


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L'eau & la route / Volume 7


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transport through dtention ponds receiving highway runoff. In Sci. Total Environm., 93 ; pp. 433-440.

L'eau & la route / Volume 7


SOMMAIRE DES FICHES TECHNIQUES

POLLUTION CHRONIQUE

EPURATION SIMPLIFIEE

01 Dispersion des points de rejet


02 Foss enherb
03 Roxygnation par chutes et cascadelles
04 Roxygnation par bassin
05 Cration d'une lagune

REGULATION HYDRAULIQUE

06 Bassins et ouvrages de rgulation - Principes


07 Rgulateur statique
08 Rgulateur dynamique
09 Bassin temporaire crteur
10 Bassin permanent crteur
11 Structure rservoir

DECANTATION

-12 Dgrillage
13 Dcantation - Principes
14 Bassin temporaire enherb
15 Bassin temporaire revtu
16 Bassin permanent
17 Dcanteur particulier

DESHUILAGE

18 Dshuilage - Principes
19 Sparateur hydrocarbures
wm
FILTRATION - INFILTRATION
20 Filtration - Principes
21 Filtre horizontal
22 Filtre vertical
23 Dispositif d'infiltration

L'eau & la route / Volume 7


POLLUTION ACCIDENTELLE

1 PROTECTION AMONT

24 Piegeage amont - Principes


25 Foss de rtention
26 Systme de retenue et etancheification
27 Allongement du rseau

1 PROTECTION AVAL

28 Piegeage aval - Principes


29 Piegeage passif
30 Piegeage actif

L'eau & la route / Volume 7


Page laisse blanche intentionnellement
Crdit photos :
Couverture : "Campagne, campagne" Saudade / SETRA - CSTR

Impression Red'Imp : 01 69 53 83 70

Ce document est proprit de l'Administration,


il ne pourra tre utilis ou reproduit, mme partiellement,
sans l'autorisation du SETRA

1997 SETRA - Dpt lgal Dcembre 1997 - N ISBN : 2 11 085815 X


Page laisse blanche intentionnellement
'- 1 . . . . . '

Le document L'eau et la route traite des problmes de la


qualit des eaux, du traitement des pollutions, et plus
particulirement des impacts de toute modification des
coulements superficiels ou souterrains des eaux. Sont
galement tudis les problmes spcifiques de la
gestion des chantiers gnrateurs de perturbations, et
ceux poss par l'exploitation des axes routiers tant en
situation normale qu'accidentelle.
Ce document s'adresse tous ceux qui doivent
appliquer les prescriptions de protection des ressources
en eau et des milieux aquatiques, en matire
d'infrastructures routires, dans le cadre des
avantprojets, des tudes d'impact, de la construction et
de l'exploitation des voies.
Ce septime volume prsente une dmarche de
conception des dispositifs de traitement des eaux
pluviales routires. Il est organis en deux parties, l'une
prsentant les principes lmentaires, l'autre fournissant,
sous forme de fiche, pour chaque dispositif les critres
de dimensionnement, d'efficacit et de cot.

Tlie document, Water and the Road, deals with problems


of water quaiity, pollution control and more particularly,
the impact of any change in surface or ground water
flow. it aiso studies spcifie problems encountered in
managing jobsites that cause disturbance or in aperating
major roads both in normal and accidentai situations.
This document is intended for those who hve to apply
rgulations on the protection of water resources and
aquatic environments with respect to road infrastruc-
tures, within the framework of draft projects. impact
studies or road construction and opration.
This 7th volume prsents a method for designing
Systems to treat road water runoff. It is in two parts, one
of which describes the basic principles and the other
gives the designing. efficiency and cost criteria for each
System, in the form of data sheets.
Le guide, les fiches et le botier ne peuvent tre
vendus sparment.
Ensemble disponible sous la rfrence B 9741
au bureau de vente des publications du SETRA
46, avenue Aristide Bhand - BP 100
92225 Bagneux Cedex - France
Tl. : 01 46 11 31 53 et 01 46 11 31 55
Tlcopie : 01 46 11 33 55

Prix de vente de l'ensemble :

^.rV ':
V ' {
POLLUTION CHRONIQUE

EPURATION SIMPLIFIEE

01 Dispersion des points de rejet


02 Foss enlierb
03 Roxygnation par chutes et cascadelles
04 Roxygnation par bassin
05 Cration d'une lagune

REGULATION HYDRAULIQUE

06 Bassins et ouvrages de rgulation - Principes


07 Rgulateur statique
08 Rgulateur dynamique
09 Bassin temporaire crteur
10 Bassin permanent crteur
11 Structure rservoir

DECANTATION

12 Dgrillage
13 Dcantation - Principes
14 Bassin temporaire enherb
15 Bassin temporaire revtu
16 Bassin permanent
17 Dcanteur particulier

DESHUILAGE
18 Dshuilage - Principes
19 Sparateur hydrocarbures

FILTRATION - INFILTRATION
20 Filtration - Principes
21 Filtre horizontal
22 Filtre vertical
23 Dispositif d'infiltration

L'eau & la roule / Volume 7


POLLUTION ACCIDENTELLE

PROTEC I ION AMON 1

24 Pigeage amont - Principes


25 Foss de rtention
26 Systme de retenue et tanciiification
27 Allongement du rseau

PROTECTION AVAL

28 Pigeage aval - Principes


29 Pigeage passif
30 Pigeage actif

Ce sommaire fait partie d'un ensemble disponible sous la rfrence B 9741 au bureau de vente des publications du SETRA.
Pnx de vente de l'ensemble : 200 F 'P 1997 SETRA

L'eau et la roule loi unie


CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Epuration simplifie
mAuteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

(^ DISPERSION DES POINTS DE REJET

Dcembre 1997

Le principe de dispersion des points de rejet vise rduire l'influence hydraulique, ainsi que l'im-
pact hydrobiologique, des apports d'eau de ruissellement de plate-forme. Pour la pollution chro-
nique, il utilise soit le sol naturel, soit des matriaux rapports et disposs en banquettes latrales
la section courante pour leur faire jouer un rle de rgulation des dbits et de rtention de la pol-
lution chronique. De cette faon le fonctionnement hydrologique des petits bassins versants est
peu modifi et le rseau d'assainissement de la plate-forme routire s'intgre au rseau hydrogra-
phique existant.

Ce principe technique ne doit pas tre envisag dans les cas o les usages de l'eau Imposent une pro-
tection contre le risque de pollution accidentelle.

Ce principe peut tre retenu pour la majorit des itinraires existants o le rseau d'assainisse-
ment longitudinal s'intgre troitement aux traverses hydrauliques ou des fosss et talwegs
souvent sec.

Pour les itinraires neufs, ce principe peut tre galement retenu pour les voiries de faible largeur
(7 mtres), dont le profil en long est proche du terrain naturel. Ds que le projet prsente des
dblais-remblais marqus le nombre d'exutoires diminue. On concentre donc les rejets en
quelques points gomtriquement possibles.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Les paramtres de dimensionnement sont en gnral peu utiles, ds lors qu'on a des bassins versants
routiers recueillant moins de 200 m^ de chausse. La traverse hydraulique ou le talweg a automatique-
ment la capacit gomtrique suffisante pour accueillir les dbits de la plate-forme. Par contre, dans le cas
o l'on prvoit des fosss ou cunettes longitudinaux, un prdimensionnement est alors fortement recom-
mand. Les dbits des eaux provenant de la plate-forme sont dtermins, comme pour les bassins ver-
sants naturels, par application de la formule rationnelle :
/
-.Ci. A
360
avec : Q = dbit en m7s
C = coefficient de ruissellement pondr de l'impluvium
i = intensit de la pluie en mm/h
A = surface de l'impluvium en ha.

L'eau <& la route / Volume 7 01


Le dimensionnement des ouvrages est ralis par application de la formule de Manning-Strickler :
Q = S.V
V = K.R-'.p'-
avec : Q = dbit en mVs
S = surface mouille en m^
V = vitesse de l'coulement en m/s
K = coefficient de rugosit de l'ouvrage (30 pour les fosss enherbs et 10 pour les cunettes entier-
bes)en m'Is '
R = rayon hydraulique en m
p = pente du fil d'eau en m/m

D'autres critres doivent tre intgrs dans le choix du principe de dispersion des rejets, notamment celui
du rapport de superficie entre le bassin versant naturel (BV^at) et le bassin versant routier (BV^out) :

BVr,JBV,,<l%

' Les recoupements de petits bassins versants


La cration de rejet (ou d'exutoire du rseau d'assainissement) au droit de chacun des coulements tra-
verss permet de limiter l'impact de la modification du dbit de pointe de chacun des ruisseaux et d'viter
la mise en place d'un dispositif de rgulation (fig. 1). Du point de vue qualitatif, on profite galement de la
capacit auto-puratrice de chacun des coulements naturels. L'impact est rduit, car les apports ne sont
pas concentrs en un seul point de rejet.

fig. 1 : Illustration de l'interception des coulements.

' Les voies longeant une rivire


Les options sont de retenir un seul point de rejet, ou plusieurs, selon la configuration de la valle et la capa-
cit auto-puratrice de la rivire. L'impact des rejets Ri Rp peut tre plus faible qu'un seul rejet au point
Rn, tant pour le dbit que pour l'aspect qualit des eaux (fig. 2). Ce raisonnement s'applique aux rivires
et ruisseaux, et non aux grands fleuves.

Si la dispersion des rejets n'est pas possible, dans ce type de configuration il faut une tude hydraulique
pour vrifier que la temporisation du rejet ne conduit pas une aggravation du fonctionnement en priode
de crue. Il faut que le temps de concentration de l'coulement naturel reste nettement diffrent de la dure
de rgulation choisie. A dfaut les dbits de rgulation et de pointe risquent de s'ajouter.

L'eau & la route / Volume 7 01


fig. 2 : Illustration de points de rejet en srie.

EFFICACITE

L'efficacit est en gnral mconnue. On peut toutefois estimer qu'elle s'apparente directement celle des
fosss enherbes, soit 50 60 % d'abattement de la charge en matires en suspension.

Pour avoir un rle au niveau de la rtention de la pollution chronique, il est recommand de prvoir des
fosss enherbes ; un linaire de 80 mtres (avec une pente < 1 %) permet de rduire la charge en matires
en suspension d'environ 60 %. Les mesures publies dans la littrature montrent des taux d'abattement
des charges polluantes voisines de 70 % pour le plomb, de 65 % pour le zinc, de 50 % pour la DCO et la
DBO5. On peut considrer que les mcanismes de filtration par la vgtation et la biodgradation agissent
essentiellement sur l'attnuation des concentrations, alors que l'infiltration dans les sols et fosss entrane
plutt une diminution des flux par rduction des dbits ruissels.

La capacit de rtention des polluants est trs fortement lie la permabilit des sols, la pente de l'ou-
vrage et la teneur en matires organiques du sol.

En consquence, il faudra temprer ces rendements lorsqu'on se situera sur des sols argileux.

'2. ENTRETIEN

Il faut d'abord connatre l'existence des ouvrages, leur implantation et leurs caractristiques (fosss,
buses, exutoires, drains, etc.). Cela suppose l'tablissement d'un plan de reprage des ouvrages
l'chelle du 1/5 000". La mconnaissance de ces rseaux est un handicap majeur notamment lors d'une
intervention aprs un accident de matires polluantes dans le cadre du plan de secours. C'est pourquoi
ce principe n'est pas recommand dans les secteurs o il existe proximit de l'infrastructure un
usage particulier des eaux (alimentation en eau potable, captage agricole ou industriel).

L'entretien s'apparente celui des rseaux superficiels enherbes. Les fosss peuvent tre obstrus dans
de nombreuses circonstances : vgtation, rsidus de fauchage, objets divers, etc. Les interventions s'at-
tacheront enlever les dchets, vrifier et nettoyer les points singuliers. L'entretien courant n'implique
donc pas de charges particulires, en dehors de la connaissance du rseau diffus.

L'eau & la route / Volume 7 01


EXEMPLE

Saigne facilitant l'coulement de l'eau

Cette ficfie fait partie d'un ensemble disponible sous la rfrence B 9741 au bureau de vente des publications du SETRA.
Prix de vente de l'ensemble : 200 F 1997 SETRA

L'eau & la route / Volume 7 01


CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Epuration simplifie
m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

G FOSSE ENHERBE

Dcembre 1997

La principale fonction des fosss est d'vacuer l'eau. Selon leur configuration, ils peuvent aussi
prsenter un intrt pour rduire les influences de l'assainissement routier sur le milieu rcepteur,
par une diminution des dbits de pointe amont et de la charge entrane de pollution chronique.

Selon leur configuration, l'intrt des fosss sera trs variable :


les fosss enherbs (ou les cunettes enherbes) prsentent un rle significatif pour le traitement
de la pollution chronique, soit l'amont du rseau d'assainissement, soit ventuellement avant le
raccordement au milieu naturel. Dans ce dernier cas, il faut un linaire suffisant d'environ 80
mtres linaires pour temporiser le ruissellement et viter un relargage en priode de forts dbits.
Plus la pente est faible, plus il prsente un rle de dcantation. Il s'adapte l o on a de la place
latralement la chausse, et l o les pentes sont suffisamment faibles (< 1 %). Ce type de foss
peut tre difficile mettre en uvre sous le climat mditerranen (risque d'rosion des matriaux
aprs une longue priode de scheresse, ou lors des orages violents) ;
- les fosss en terre prsentent peu d'intrt puratoire, sauf si la vgtation s'y implante. C'est
notamment le cas des fosss en bordure des itinraires existants, implants sur des emprises limi-
tes, destins vacuer rapidement et securitairement l'eau de la chausse. Ils peuvent avoir une
efficacit complmentaire par un surdimensionnement volontaire pour leur faire jouer un rle
d'crteur par diminution des dbits de pointe en sortie ;
- les fosss revtus prsentent trs peu d'intrt vis--vis de l'abattement de la charge de pollution
chronique. On les utilise essentiellement lorsque l'espace disponible dans les emprises est insuf-
fisant, en limite de dimensionnement hydraulique ou encore sur des sols trs rodables (sables
fins par exemple). Ils peuvent tre retenus pour la fonction scurit en cas de risque de pollution
accidentelle (fiches 24 et 26).

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Le dimensionnement hydraulique est celui de la formulation de Manning-Stricl<ler, prenant en compte le


rayon hydraulique et la rugosit :

Q = S.V
V = K.W".p"
avec : Q = dbit en mVs
S = surface mouille en m^
V = vitesse de l'coulement en m/s

L'eau & la route / Volume 7 02


K = coefficient de rugosit de l'ouvrage en m^'.s '
R = rayon hydraulique en m
p = pente du fil d'eau en m/m

Pour les pentes faibles, prsentant donc un volume de rgulation par stockage, la formulation suivante
peut tre prfrable :

avec : C = constante = K.p"^


S = la section en m^
Pn,= primtre mouill en m

L'application de cette formulation revient choisir un dimensionnement avec des vitesses faibles favori-
sant la dcantation particulaire. Ceci revient privilgier, un rayon hydraulique et une pente faibles et une
rugosit leve.

Ce dispositif prsente moins d'intrt dans les climats secs o la vgtation ne peut tre maintenue et o
le risque d'rosion de sol par ravinement est lev (pente forte en particulier). Dans ce cas, il faut prf-
rer des fosss revtus, avec mise en place de volumes de stockage (priodiques ou l'aval) et de chutes
(fiche 5).

m COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

Il est possible de combiner ce principe de traitement amont avec n'importe quel dispositif, soit visant
diminuer la pente par des chutes, soit par allongement des sections de fosss enherbs.

Une variante est envisageable avec des fosss subhorizontaux dploys dans les parties aval du rseau,
notamment dans les emprises internes des bassins de rgulation hydraulique. Cette solution est intres-
sante surtout dans les mesures de mise niveau des axes routiers existants.

EFFICACITE

Le caniveau en V revtu ne prsente aucun rle vis--vis de la pollution particulaire chronique alors que
la cunette enherbe joue un rle non ngligeable en obtenant des vitesses d'coulement plus faibles. Pour
que l'effet epurateur soit correct, il faut que le foss puisse tre enherb. Plus la vgtation herbace sera
maintenue haute (10 15 centimtres minimum), plus le filtre sera efficace. Il faut trouver un compromis
entre l'entretien et l'assainissement.

Le tableau I prsente l'efficacit obtenue sur l'abattement de la charge de pollution particulaire chronique,
pour les quatre principaux types de fosss utiliss pour une pente infrieure 1 %.

tah. I : Rugosit et taux d'abattement de la pollution particulaire.

FORME ET TYPE RUGOSIT ABAHEMENT (%)


V revtu 70 0
cunette revtue 70 G
trapzodal en terre 30 60
cunette enherbe 10 60

Les rendements courants rencontrs dans la littrature sur les flux annuels sont proches des valeurs
suivantes :

L'eau & la route / Volume 7 02


*-a^f9'!

tab. II : Rendements sur les flux annuels.


ELEMENT ABAHEMENT DE LA CHARGE (%)
MES 50-60
Plomb 65-75
Zinc 60-70
Hydrocarbures totaux 50-70 "
DBO5, DCO 40-60
Chlorures 0

Mesure de la teneur en plomb dans des fosss longitudinaux sur A13 et A16 : rtention du plomb
dans les cinq premiers centimtres de sol en fond de foss (0,8 4 g/kg). Les rendements correspondent
une interception de la charge de l'ordre de 30 82 %. Le rendement moyen est suprieur 59 %.

Mesure de flux de MES et DCO sur A61 des fosss non revtus : l'efficacit est bonne pour les faibles
pluies, mais il y a un phnomne de relargage pour les fortes pluies. Pour les hydrocarbures, il existe une
dgradation bactrienne et une photo-oxydation d'o une forte limination de 75 100 % pour des tem-
pratures leves (35 C).

Pour la partie amont du rseau, le rle du foss enherb reste peu prs certain et identique quel que
soit le dbit (pas de seuil, en particulier en fonction de la pluie). Pour un foss enherb positionn l'aval
du rseau, il peut y avoir relargage pour les pluies fortes, aussi il faut rserver cette solution aux cas o
un dversoir permet de driver les dbits importants vers un autre dispositif.

Plus le sol-support est permable, plus l'efficacit sera importante, du fait d'une infiltration directe pour les
pluies faibles. Pour les pluies fortes, par contre on a un rendement faible nul, sauf si le dispositif est
dimensionn de faon conserver une vitesse horizontale faible.

Vis--vis du risque de pollution accidentelle, les fosss ne jouent pas un grand rle pour le temps d'cou-
lement ncessaire une intervention, malgr une lgre augmentation du temps de transfert, celle-ci n'est
pas en proportion des temps ncessaires pour l'intervention (quelques minutes, alors qu'il faudrait des
heures). Par contre on constate qu'en priode sche, la vitesse de transfert d'un produit y est plus rduite
que la vitesse de ruissellement calcule, d'o une dure qui peut tre multiplie par 10, et un ralentisse-
ment du fait de la vgtation si le produit est un peu visqueux.

Dans le cas o l'on veut assurer les deux fonctions, puration et pigeage en mme temps, on peut pr-
voir un foss tanche et vgtalis, ou un foss de rtention stockeur (Jkhes 25 et 26).

m ENTRETIEN

L'entretien des fosss est une opration relativement courante sur la plupart des itinraires. Pour tenir
compte de l'aspect environnemental, il faut essayer de mettre en place les pratiques suivantes :
- fauchage : 1 2 tontes annuelles seulement suffisent maintenir la vgtation tout en favorisant la diver-
sit floristique (en tenir compte ventuellement dans le dimensionnement). L'utilisation de produits phyto-
sanitaires et de limiteurs de croissance est rserver aux cas impratifs (scurit des usagers par
exemple). Il n'est pas recommand d'en faire un usage systmatique. Des exprimentations comparatives
ont eu lieu dans le Bas-Rhin, et montrent de plus qu'il n'y a pas de gain conomique par rapport deux
fauches annuelles. L'entretien pourra aussi se traduire par un curage afin de rtablir la capacit hydraulique
de l'ouvrage de collecte (l'opration doit rester rare, environ tous les 12 ans, car elle dtruit la vgtation) ;
- nettoyage des grilles : les grilles et avaloirs permettent une rtention des gros objets et flottants aban-
donns en bordure de voie. Si on les rcupre, le fonctionnement hydraulique est prserv, et ils n'iront
pas rejoindre l'exutoire final. Dans le midi mditerranen, le nettoiement des grilles peut s'avrer nces-
saire prventivement aux orages.

L'eau & la route / Volume 7 02


Lors d'un ventuel remplacement de sections de fosss enherbes par des cunettes revtues, il faut com-
penser la diminution de rendement epuratoire en intgrant des chutes tous les 30 mtres et un dispositif en
aval capable de restaurer la rgulation hydraulique initialement effectue par le foss enherb.

COUTS

DSIGNATION DES OUVRAGES UNITE NIVEAU PRIX MOYEN

foss en terre cration ml


reprofilage ml
revtement en terre vgtale m^
mise en herbe m^
foss btonn/cunette btonne ml
curage de foss en terre ml

EXEMPLE

A. Terrain herbeux freine le ruissellement ; filtre les sdiments ; racines retenant


la surface du sol et favorisant l'infiltration ; feuilles protgeant des pluies
la surface du sol ; couche de dtritus augmentant la porosit. ,, . . . , . . -
'^ ,Herbe paisse (phalaris roseau
ou ftuque roseau KY-31)

Permabilit du sol
> 13 mm/h
Pente < 5 %
B. Epandage niveau - redistribue l'coulement concentr en coulement en nappe,
augmente l'infiltration. ,
" 150 mm mm.

= 111=111^111
1 ou 2 ou plus aplani

C. Barrage de contrle diminue la vitesse de l'rosion.

mm max.
L

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Prix de vente de l'ensemble : 200 F 1997 SETRA

L'eau & la route / Volume 7 02


"J^^-^^'T

CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Epuration simplifie
<:.

mAuteurs : Pierre SILVESTRE


Jean GABER
Sonia GEAI

G3 REOXYGENATION PAR CHUTES ET CASCADELLES

Dcembre 1997

L'objectif est de rquilibrer la qualit de l'eau de ruissellement prsentant une Demande Chimique
en Oxygne (DCO) suprieure 100 mg/l. La qualit physico-chimique de l'eau de pluie, au contact
des particules solubles prsentes la surface de la chausse ou des aires annexes, est modifie.
Ce dsquilibre est rvl par la DCO et pour une autre part par la Demande Biochimique en
Oxygne 5 jours (DBO5). Le principe est donc de favoriser la roxygnation de l'eau par simple
contact avec l'air, l'image de l'auto-puration des cours d'eau ou des lagunes d'aration en trai-
tement d'eaux uses.

Deux possibilits peuvent tre envisages :


- d'une part, la mise en place de chutes ou de cascadelles, permettant de crer une turbulence favo-
risant la roxygnation. L'intrt est de pouvoir les mettre le plus en amont possible sur le rseau
d'assainissement pour mieux matriser la qualit du rejet ;
- d'autre part, le stockage d'eau sur une grande surface et sur une faible paisseur (c'est le cas des
bassins crXeurs, fiche 10), mais o la vitesse de roxygnation est beaucoup plus lente et forte-
ment dpendante de la temprature.

Ce principe est particulirement intressant pour traiter les eaux charges de tensioactifs prove-
nant du lavage des aires d'entretien, des gares de page ou des tunnels. Enfin, il peut tre com-
bin avec des fosss enherbs qui peuvent tre raliss avec une pente faible favorisant la rten-
tion des matires en suspension {fklw 2).

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Loxygnation est fonction de la surface de contact et de l'importance de la turbulence. Cette dernire est
assure ds que la vitesse du fluide est suprieure la vitesse de Reynolds.

Pour un faible dbit


La chute est crer entre deux rgimes d'coulement laminaires. La turbulence est alors obtenue pour
une vitesse horizontale de 0,3 m/s et des chutes de 30 cm de dnivel. La longueur de la zone de turbu-
lence est approximativement gale 3 fois la hauteur de chute. La surface d'change est alors similaire
celle d'une surface stagnante de 10 30 fois plus importante. On aura donc intrt crer ces chutes,
ds que la pente du rseau d'assainissement le permettra, tous les 30 mtres environ.

L'eau & la route / Volume 7 03


Comme la chute cre des projections, il faut soit mettre en place une protection latrale, soit largir le
dispositif dans la zone de turbulence sur 3 fois la hauteur H de chute environ. La protection sera ensuite
ramene 2 H.

La chute peut tre simple ou accentue par la disposition de rocailles, favorisant le rejaillissement, ou par
la mise en place de dents disposes en peigne (utilise par le Conseil Suprieur de la Pche sur les
rivires). De nombreuses variantes sont possibles, ventuellement adaptables aux matriaux locaux
(fig- !)

iorcf om la
o/a/tt for/nm

fig. I : Schma de conception des chutes.

Pour un fort dbit


Dans ce cas, la turbulence est plus difficile obtenir sur l'ensemble du flot transitant dans le dispositif.
L'oxygnation doit en fait tre obtenue en augmentant le temps de sjour dans le systme avant rejet. Ceci
peut tre obtenu ds qu'on prvoit un bassin crteur ou de dcantation avec un faible dbit de sortie
(vidange tale sur plusieurs jours). Il est ncessaire de favoriser la superficie par rapport la profondeur.
Le rendement est variable selon la saison, en t la roxygnation reste trs superficielle (< 0,5 cm) alors
qu'elle est plus importante en hiver.

A l'entre du bassin, il peut s'avrer trs utile de mettre en place un brise nergie, qui tout en tranquillisant
le flot favorisera la roxygnation.

COMBINAISON AVEC D AUTRES DISPOSITIFS

Ce dispositif peut tre associ presque tous les cas ds lors qu'on dispose de pente suffisante pour crer
la chute. A noter que dans certains cas on le ralise sans le savoir au niveau du raccordement de plusieurs
rseaux dans un regard.

Du fait de l'absence d'abattement de charge du foss revtu, ce dispositif peut lui tre systmatiquement
associ pour amliorer la qualit de l'eau sans gner le passage des dbits de pointe.

A l'entre d'un bassin de rgulation, il est en gnral possible d'amnager une chute gnrant une turbu-
lence (blocs, pies, plots, etc.). Il faut galement tenir compte du sens du vent dominant, qui favorise le
brassage de l'eau, pour positionner la sortie sous le vent.

EFFICACITE

L'abaissement de la DCO se fait sur les concentrations, et non sur les charges comme pour le reste de la
pollution chronique, et peut tre apprci par la dure d'change (tab. I).

L'eau & la route / Volume 7 03


'"''Maw'T^T"')'

tab.I : Efficacit approximative des dispositifs sur la DCO.

CHOIX-TYPE POUR
PARAMETRES EFFICACIT (%)
OBTENIR ~ 50 %
FOSSE V < 0,25 m/s et L = 30 m
E = .TJOO
Ts = temps de sjour dans le foss 4
T^ en minutes

BASSIN / T s > 15 jours


T^.IOO
Temps de sjour de la lame d'eau 30
T^ en jours

L'intrt des chutes est vident par rapport un bassin en eau.

ENTRETIEN

L'entretien est rduit une simple vrification annuelle. Il faut en particulier vrifier qu'il n'y a pas de
contournement par rosion latrale ou rgressive sous les protections mises en place. Dans un tel cas, il
faut colmater les ravinements et ventuellement revoir la gomtrie (rduire la hauteur ou largir le dis-
positif de rception).

COUTS

DESIGNATION DES OUVRAGES UNITE NIVEAU PRIX MOYEN


brise vitesse/foss u A
ralisation descente d'eau ml e
ouvrage de descente amont sur bassin u A
ouvrage de chute (rgion montagneuse) u B

EXEMPLE

L'eau & la route / Volume 7 03


Cette fiche fait partie d'un ensemble disponible sous la rfrence B 9741 au bureau de vente des publications du SETRA.
Prix de vente de l'ensemble : 200 F 1997 SETRA

L'eau & la route / Volume 7 03


CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Epuration simplifie Sonia GEAI

G0 REOXYGENATION PAR BASSIN

Dcembre 1997

L'objectif est de favoriser un rle puratoire vis--vis de la charge de MES, de DCO et de DBO5 par
maintien d'une lame d'eau permanente grand temps de sjour. Ceci se traduit par une meilleure
dcantation des particules, par une oxygnation accrue par simple aration de surface, par une
dcomposition de la matire organique et enfin par une assimilation de certains composs par les
vgtaux.

Les bassins plants sont en gnral conus de faon disposer d'une lame d'eau permanente,
profondeur variable. Leur rle est la fois de rguler des dbits de pointe et d'purer la charge de
pollution chronique. Leur implantation, leur forme et leur vgtalisation doivent tre dictes en par-
ticulier par un souci d'esthtique. En zone urbaine et pri-urbaine certains bassins de rgulation
plants agrmentent des parcs.

Ce type de dispositif est frquemment utilis dans certains pays europens, o l'on note des bas-
sins en eau de faible dimension (quelques dizaines de mtres carrs).

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

' Le temps de sjour de l'eau dans le bassin


La dcantation des MES ncessite une dure d'une quinzaine d'heures en gnral. L'aration est directe-
ment lie au temps de sjour et la surface d'change. On peut retenir une dure minimum de 15 jours
pour obtenir des rsultats.

D'o le dimensionnement
VOLUME DE STOCKAGE =
PLUIE DE REFERENCE x SURFACE ACTIVE

Par rapport une rgulation stricto sensu calcule uniquement du point de vue hydraulique, cela revient
un surdimensionnement du bassin de rgulation de 30 50 % environ (pour tenir compte des dbits de
rgulation trs faibles). Pour les climats pluies assez frquentes, la pluie de rfrence est le cumul des
pluies sur une priode de 15 jours conscutifs pour la rcurrence choisie. Pour les climats pluies rares,
on peut retenir la pluie de 24 heures annuelle.

' La profondeur de rfrence


Pour privilgier la surface de contact avec l'air, il est souhaitable de conserver une paisseur d'eau inf-
rieure 1,5 mtres. Plus on allonge le temps de sjour, plus on peut approfondir le bassin.

L'eau & la route / Volume 7 04


L'auto-puration est aussi lie la gomtrie et l'amnagement des berges. On constate en effet la pr-
sence de courants privilgis lis la forme du bassin, aux positions des arrives et sorties, et aux vents
dominants locaux.

Type de vgtation
Le choix des espces est li aux niveaux d'eau caractristiques (fig. 1). On mettra en place les espces
vgtales en fonction du profil de la berge retenu par rapport au niveau normal de l'eau dans le bassin et
aux frquences d'inondation :
- niveau normal (hydrophytes) ;
- niveau d'immersion annuel (filophytes) ;
- niveau de stockage dcennal (hiygrophytes) ;
- revanche ventuelle (vgtation terrestre).

Vgtaux Vgtaux Arbres et arbustes tolrant


Vge taux
un milieu tiumide trs humide
aquatiaues ou semi-aquatiques semi-aquatiques
ou hiopliytes ou hlophytes de berges ou l'immersion temporaire
hydr Dphytes

d'aprs dessins extraits du guide technique


des bassins de retenue d'eaux pluviales
S.T U - Agens de l'eau -1994

fig. 1 : Principes de vgtalisation.

Dans le cas de bassin creus dans le terrain naturel, pour choisir le volume et la cote du niveau normal, il
faut tenir compte des niveaux de nappe prexistants. Si le fond du bassin est dans la zone sature, le
niveau bas sera celui de la nappe.

L'tanchification d'un bassin n'est ncessaire qu'en cas de protection de captage vis--vis du risque de
pollution accidentelle. Dans les autres cas, on a intrt laisser s'tablir un quilibre entre le voisinage, la
vgtation et le niveau d'eau infrieur. En gnral, on a un colmatage naturel qui se cre les premires
annes.

L'implantation de vgtation dans le cas d'un bassin tanch est plus dlicate mettre en oeuvre. Il faut
prvoir une couche support de vgtation suffisante pour viter le poinonnement ou la traverse de l'tan-
chit par les racines. Cela impose en gnral un modelage au-dessus de l'tanchit avec une pais-
seur de matriau servant de support de vgtation de l'ordre du mtre, et une grande rigueur dans la pose
de la gomembrane.

L'eau & la route / Volume 7 04


if'W?"WlVW;

ESPECES SEMI-AnOAriOUES- r- ESPECES ,


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PISTE D'ACCES ^"=^1^ Jj Ij-f- ; ' /

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EPURATION
FIXATION DES BERCES
INTEGRATION PAYSAGERE

//g. 2 : Principes gomtriques ( en plan et en profil) et zone plante.

m COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

Ce type de bassin peut compenser l'absence de dispositifs amont et tre associ une fonction de rgu-
lation hydraulique. Dans ce cas, les rives peuvent tre aussi gazonnes.

En entre, pour prserver l'aspect estfitique, on peut installer un dgrilleur qui arrte les objets flottants
et les macrodcliets. En sortie, on peut lui associer une lame de dshiuilage (risque accidentel ou rten-
tion des gros flottants) et un dispositif de rgulation de dbit.

L'efficacit de ce dispositif est optimalise s'il fait suite un dispositif de type fosss gazonns ou cfiutes.

EFFICACITE

Ce type de bassin est probablement plus efficace que les bassins revtus pour l'limination des lments
trs fins, qui seront mieux pigs, car la vitesse en fond et sur les bords est plus rgulire et vite la reprise
des MES proximit de la sortie.

Le rendement espr doit approcher les 80-100 % sur les MES ds que le temps de sjour s'approche du
dimensionnement thorique dfini prcdemment.

Un tel bassin peut ventuellement correspondre un dispositif de traitement secondaire complmentaire


d'autres dans le cas de rseaux pluviaux convergents par exemple.

Le temps de long sjour permet d'obtenir une dgradation trs complte des hydrocarbures, par photo-
oxydation et par blocage en bordure par la vgtation, qui y limite la vitesse d'entranement horizontale.

Une fonction secondaire est de servir de pige flottants grce la vgtation, en revanche dans ce cas
le rle esthtique sera amoindri.

L'eau & la route / Volume 7 04


ENTRETIEN

Lentretien est celui des bassins et plans d'eau classiques :


- partie de bassin en eau, un faucardage tous les 5 ans, selon le dveloppement de la vgtation, ou son
envahissement par des espces parasites ;
- zone de marnage du bassin (entretien des berges et des talus), l'entretien doit consister en une limina-
tion de la vgtation arbustive en fond d'ouvrage et en une limination des vgtaux aprs ramassage.

La dcomposition sur place des produits vgtaux coups ne contribue pas l'exportation des mtaux
lourds qu'ils auraient pu extraire des boues dcantes. La meilleure limination qui peut tre envisage,
consiste en un compostage qui favorise la fixation des mtaux dans les matires humiques.

Les lments rgulateurs de dbit devront tre vrifis 4 fois par an afin de s'assurer de leur bon fonc-
tionnement.

La vrification de l'paisseur des boues accumules dans les ouvrages peut se faire aprs 1, 3, 6 et 10
ans de mise en service, puis tous les 5 ans. Le curage sera dclench lorsque l'paisseur des boues aura
atteint 20 % de la hauteur de la lame d'eau permanente de l'ouvrage et devra faire suite une analyse de
la qualit des boues, pour prciser la filire de valorisation.

COUTS

DESIGNATION DES OUVRAGES UNITE NIVEAU PRIX MOYEN


terrassement en dblais m' b
modelage en remblais m^ b
revtement en terre vgtale m^ a
mise en herbe m^ a
vglalisation m^ b
gomembrane m^ c
gotextile m^ b
curage de bassin m^ b

EXEMPLE

^y^

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Prix de vente de l'ensemble : 200 F 1997 SETRA

L'eau & la route / Volume 7 04


CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Epuration simplifie
i,

mAuteurs : Pierre SILVESTRE


Jean GABER
Sonia GEAI

CREATION D'UNE LAGUNE


#

Dcembre 1997

L'objectif est de favoriser au maximum l'puration par voie naturelle, utilisant le temps de sjour
dans l'ouvrage. Cette action porte classiquement sur la charge organique (DCO, et surtout DBO5),
mais elle est automatiquement bnfique pour les MES.

Sauf cas particulier o le rseau d'assainissement de la plate-forme routire peut recueillir une
charge organique, le rle est essentiellement un rle d'aration et d'oxydation, la charge organique
restant faible pour le rejet pluvial routier.

Les zones humides naturelles sont reconnues comme ayant des capacits rguler les dbits et
purer les eaux qui les traversent. La combinaison de phnomnes biologiques, physiques et
chimiques permet ces milieux d'accumuler et de transformer de nombreux contaminants (mtaux
lourds, hydrocarbures). Le principe de base est simple et consiste infiltrer un effluent brut ou pr-
trait travers des lits composs d'un mlange de sable, gravier et plants de macrophytes. Ces
dispositifs sont particulirement apprcis en Allemagne, Grande-Bretagne et Danemark.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

' Le lagunage
On se rfre aux rgles courantes pour la DBO5 des rejets d'assainissement d'eaux uses. Un temps de sjour
de 3 semaines minimum permet une limination de 80 % de la DCO, pour une charge entrante de 8 g/l/j.

D'o le volume de dimensionnement :


VOLUME DE STOCKAGE >
PLUIE DE REFERENCE x SURFACE ACTIVE

Par rapport une rgulation stricto sensu, cela revient un surdimensionnement du bassin de rgulation
de plus de 30 50 %. Pour les climats pluies assez frquentes, la pluie de rfrence est le cumul des
pluies sur une priode de 21 jours pour la rcurrence choisie. Pour les climats pluies peu frquentes, on
peut retenir la pluie de 24 heures annuelle. La faible charge organique du rejet pluvial routier (section
courante) permet de limiter le dimensionnement celui d'une simple aration, soit un temps de sjour
d'environ 15 jours (fiche 4).

Lpuration se fait classiquement en trois bassins successifs pour traiter la charge en DBO5. Les deux der-
niers bassins peuvent tre plants. Dans le cas du ruissellement routier, deux bassins peuvent suffire
(tab. I).

L'eau & la route / Volume 7 05


tab. I : Lagunes d'puration des eaux de ruissellement

PROFONDEUR VOLUME
lagune microphytes 2m 2/3 volume
lagune macrophytes 0,5 m 1/3 volume

' Les zones humides construites


On peut distinguer deux systmes lits plants de macrophytes, les lits coulement de surface et les
lits coulement sous la surface.

Systmes coulement de surface


L'coulement se fait en surface dans une lame d'eau de faible paisseur. Les tiges des plantes servent de
support au dveloppement bactrien. Elles ralentissent les coulements et favorisent ainsi la sdimenta-
tion des MES. Ce systme ncessite une grande surface au sol.

Systmes coulement sous la surface


L'puration des effluents se fait par les micro-organismes fixs sur les racines et les rhizomes des plantes,
l'absorption ralise par les vgtaux et la filtration travers le substrat. Les lits coulement sous la sur-
face ont une emprise modre au sol et ncessitent peu d'entretien. Les effluents n'apparaissent pas la
surface (Cf. : exemple). Dans les systmes flux verticaux, l'arrive des effluents par le dessus leur per-
met d'tre trs efficace pour le traitement des MES et permet une aration optimale des filtres. Ils convien-
nent bien lorsque la surface disponible est rduite et le terrain est en lgre ou moyenne pente.

Principales espces vgtales utilises


Les vgtaux les plus utiliss sont les roseaux, le roseau commun (Phragmites communis). la massette
(Typha latifolia). Ces plantes peuvent tre utilises seules, mais pour optimiser le systme, il convient de
dvelopper des plantations plurispcifiques, par exemple avec 50 % de massettte, 25 % de sagittaire
(Sagittaria sagittaefolia), 25 % de SCirpe (Scirpus palustris).

Les bassins rgulateurs, les dversoirs et les fosss d'accompagnement du dispositif peuvent tre vg-
taliss avec des espces herbaces hygrophiles telles que l'iris des marais (Irispseudacorus), le scirpe des
lacs (Scirpus lacustris), la menthe aquatique (Mentha aquatica), la baldingre (Baldingera arundinacea), le jonc
(Juncus communis), la sagittaire, etc.

La pente du dispositif doit tre comprise entre 1 et 5 %. Le lit ne doit pas subir de variations importantes
du niveau d'eau, il devra donc tre tanch ( la bentonite par exemple). La profondeur du bassin devra
tre de l'ordre 1 1,5 m avec un lit de 0,5 0,6 m d'paisseur.

La vitesse d'coulement dans les zones humides construites doit tre comprise entre 0,5 et 0,7 m/s. La
conductivit hydraulique du substrat doit tre comprise entre 10^ et 10' m/s. Un substrat insuffisamment
poreux se colmatera rapidement en surface. Il convient de disposer des filtres de graviers grossiers en
entre et en sortie de bassin pour rduire ce risque de colmatage par les fines.

Il est conseill de raliser le bassin pendant la premire phase des travaux, de faon laisser une pleine
saison de croissance la vgtation avant de recevoir les eaux de ruissellement.

Les plantations se feront dans les 10 premiers centimtres du substrat avec une densit de 3 4 plants
au m^. Les bords de bassin peuvent tre ensemencs avec des herbaces (10 15 kg de semences/ha).
Il est fortement conseill, pour les ouvrages traitant uniquement des eaux de ruissellement de chausses,
d'effectuer des apports de matires organiques (15 25 %) en dbut de croissance pour faciliter l'instal-
lation de la vgtation. Pour viter la prolifration d'espces adventices, il convient de maintenir une lame
d'eau de 10 cm au-dessus du substrat durant 3 4 mois aprs la plantation.

Enfin, le niveau d'eau doit tre maintenu en permanence juste au-dessus de la surface du substrat.

L'eau & la route / Volume 7 05


COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

Il peut convenir l'aval de tous les rseaux d'assainissement, si l'on dispose de la place ncessaire. On
peut y ajouter un dispositif de vanne entre les bassins permettant d'assurer un rle de pigeage en cas de
pollution accidentelle.

Ces dispositifs (lagunes et zones humides construites) peuvent tre associs des bassins de rgulation
(amortissement des dbits et dessablage). Il peut s'avrer intressant de disposer entre le bassin de rgu-
lation et le dispositif une lame de dshuilage (pour retenir une petite pollution accidentelle).

EFFICACITE

D'aprs le programme national amricain sur les eaux de ruissellement urbain, les bassins de dcantation
et les zones humides construites sont les mthodes les plus efficaces pour contrler les flux de sdiments,
de matires organiques et de mtaux lourds.

Les rductions de pollutions obtenues sont gnralement trs importantes (tab. H).

tab. II : Abattement des charges de pollutions chroniques.

LMENTS ABATTEMENT DE LA CHARGE (%)


MES 90-100
DBO5 50-70
DCO 50-70
Mtaux 70-80
Hydrocarbures 90-95
Chlorures 0

Le rendement d'puration peut, cependant, tre variable selon la saison et les paramtres considrs :
- plus faible en hiver pour la DBO5 ;
- plus lev en hiver pour la DCO.

La forme du bassin est lie la place disponible et son impact est essentiellement paysager. Il faut viter
les formes trop complexes avec des renforcements qui seraient court-circuits par l'coulement principal
(zones mortes dconnectes).

Ce type de dispositif prsente un intrt en cas de rseau recueillant le ruissellement de plusieurs prove-
nances (bassin versant naturel proche, aire de services) et pouvant avoir une charge organique.

ENTRETIEN

Les travaux d'entretien sont trs limits. Ils comprennent une inspection de routine, un entretien des
abords et du bassin (faucardage de la vgtation excessive dans les fosss d'entre, de sortie et de la
vgtation du lit) tous les ans. Une extraction des dcantais et de l'humus tous les 10 ans semble
suffisante.

Il est galement important de vrifier 2 fois par an l'tat des buses d'entre et des systmes de distribu-
tion en entre de bassin.

La dcomposition sur place des produits vgtaux coups ne contribue pas l'exportation des mtaux
lourds qu'ils auraient pu extraire des boues dcantes. La meilleure limination qui peut tre envisage,
consiste en un compostage qui favorise la fixation des mtaux dans les matires humiques.

L'eau & la route / Volume 7 05


Les lments rgulateurs de dbit devront tre vrifis 4 fois par an afin de s'assurer de leur bon fonc-
tionnement.

COUTS

DESIGNATION DES OUVRAGES UNITE NIVEAU PRIX MOYEN

terrassement m^ b
modelage en remblais m^ b
revtement en terre vgtale m^ a
mise en herbe m^ a
vgtalisation m^ b
ouvrage siphode de lagune primaire u A
ouvrage courant de lagune secondaire ou tertiaire u A
ouvrage de vidange lagune u A
gomembrane m^ c
gotextile m^ b
curage de bassin m= b

EXEMPLE

mm MiM'i i l i r . n v

Vue en plan et coupe d'une lagune : Systme coulement de surface

Systteicde
distribution pv
enrochement

Jeunes roseaux

Mlange terre / gravier

Trappe lyustable pour


Collecteur de sortie oontrMe du niveau d'a

Exemple de vgtalisation d'un des bassins : Systme coulement sous la surface

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CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Rgulation hydraulique
m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

G BASSINS ET OUVRAGES DE REGULATION - PRINCIPES


*
Choix du volume de stockage et du dbit de rejet

Dcembre 1997

Le choix de la rgulation est important, car il conditionne pour une grande part l'efficacit des dis-
positifs de traitement avant rejet dans le milieu, dans les cas o l'on prvoit un bassin ou un rser-
voir. Le choix de la rgulation tient compte :
- des caractristiques du bassin versant routier ;
de l'objectif hydraulique qui dcoule des contraintes du bassin versant naturel (limitation du dbit
maximal, rejet tal, rejet diffr ou capacit d'absorption en cas d'infiltration) ;
- du type de traitement envisag (temps de sjour ou dbit maximal) ;
- de l'pisode de rfrence impos. La rgle courante est de dimensionner hydrauliquement les
ouvrages pour la pluie dcennale, sauf si les risques encourus l'aval en cas de dfaillance sont
importants.

Le bassin crteur a pour rle de stocker temporairement un certain volume d'eau de ruissellement
qui sera restitu progressivement, avec un dbit crt compatible avec les possibilits du milieu
rcepteur.

La difficult est de trouver une solution permettant de rguler les dbits pour la pluie de projet rete-
nue tout en prsentant une capacit de traitement de la pollution chronique pour des pisodes plus
frquents. Bien que la charge de pollution chronique s'avre diffrente d'une pluie une autre, on
constate que toutes les pluies en apportent une part. Comme on peut difficilement traiter unique-
ment les pluies exceptionnelles, on doit rechercher diminuer le flux global de charge chronique
transmis par le rejet au milieu rcepteur. Le dimensionnement est donc prvoir en deux phases :
- un dimensionnement hydraulique dcennal ou plus ;
- puis, une vrification de l'effet du dispositif sur la charge de pollution chronique pour les pluies
frquentes. C'est cette vrification qui dterminera le rendement espr du rseau.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Dbit et volume d'entre


Le calcul se base sur les mthodes hydrauliques courantes de dimensionnement des bassins crteurs
(appels bassins de retenue en milieu urbain). La mthode des pluies utilise des courbes de pluies dites
courbes enveloppes qui, pour une frquence donne, donnent la hauteur de pluie en fonction de la
dure. Elle permet donc de calculer le volume cumul de ruissellement tout pas de temps. Le calcul gra-
phique consiste reporter la courbe des volumes vacus en fonction du temps sur la courbe pluviom-
trique prcdente reprsentant les volumes entrant dans le bassin (fig. 1). Lcart maximum entre les deux
courbes fournit la lame d'eau stocker (hg).

L'eau & la route / Volume 7 06


La mthode des volumes permet de calculer le volume cumul des pas de temps et pisodes de rcur-
rence impose. Son principe consiste en une analyse statistique directe des volumes stocker en fonc-
tion du dbit de fuite Q. Le calcul des volumes est effectu comme prcdemment mais la courbe pluvio-
mtrique utilise est la courbe des hauteurs cumules correspondant une averse donne. Pour chaque
averse on dtermine les volumes correspondant toute une gamme de dbits de fuite. On peut ensuite
analyser statistiquement toutes les valeurs h^ hp de faon construire un graphique donnant les hau-
teurs de pluie stocker en fonction du dbit de fuite et de la frquence (fig. 1).

Calcul du volume uHI*-


d'un boi^'irt d*- rcttnue..

e t i neesa!ma 1
a3u calcul. I

J)hit'adnnii!t'itile. C: ra c^e-rish <juc*


Observation^
au baa'in versanh
ptuyiome-lriqucs l'cxul'aire .
Surface. S (ho)
de tonaue. dure , CoefficieJif" d'opportCa

Calcul de. la
.Surface, aci-ive.
Sa m S-xCa

Calcul du dbit'
ipecjfi<jue de Fuite.

Qtirymjh,-260 Q
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AC) l
mm
*^

^ 0

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\ \ .
O'n'nyf

V/ x\~ io*an uSo,

fig. 1 : Mthodes de calcul des bassins de rgulation.

En principe, lors de la vrification de l'efficacit puratoire, il est conseill de prendre la premire mthode,
qui permet de calculer le fonctionnement d'une faon plus souple, et surtout pour peu prs n'importe
quelle pluie. Pour les logiciels, il faut les comparer aux mthodes classiques et les talonner.

' Dbit de sortie


Le choix du dbit de sortie est important car il conditionne l'efficacit du dispositif au niveau hydraulique et
puratoire.

L'eau & la route / Volume 7 06


Plusieurs types de rgulation de dbit sont possibles :
- dbit constant quelle que soit la hauteur d'eau dans le bassin. La rgulation est faite par un seuil flottant
ou un opercule ouverture variable (fwhe 8) ;
- dbit variable en fonction de la hauteur d'eau dans le bassin. La rgulation est faite par un dversoir rec-
tangulaire ou un ajutage (fiche 7).

Le choix du dbit maximal en sortie de bassin est conditionn par la contrainte hydraulique (matrise des
crues, capacit du ruisseau, etc.). Le dimensionnement est en rgle gnrale fait en dcennal. Dans cer-
tains cas particulier on le prvoit pour des rcurrences plus rares, en fonction des enjeux aval.

' Vrification du fonctionnement qualitatif


L'efficacit recherche porte sur la dcantation des fVIES. Le paramtre intervenant est la distribution des
temps de sjour dans le dispositif. Comme celle-ci est dpendante des hydrogrammes dtaills d'entre
dans le bassin, on peut se satisfaire, court terme, du calcul d'un temps de sjour moyen dans le bassin.
Le temps de sjour moyen est suppos li un hydrogramme simple, et peut tre pris gal :

'VS' 1 1
.' T =
s
Qs ' 2' 3,6
1 1

avec :Ts = temps de sjour en heure


VS = volume stocker en m'
Qs = dbit de fuite en l/s

Le dbit de fuite variable prsente l'intrt de permettre une distribution des temps de sjour similaires
quelle que soit la pluie :
Ts = constante

Le dbit constant ne permet un temps de sjour que si la hauteur de pluie permet un stockage dans le
bassin. Pour obtenir un temps de sjour mme aux faibles pluies, il faut rajouter une lame d'eau perma-
nente VM :

_VS+VM 1 1

avec :Ts = temps de sjour (ou temps de sjour moyen dans l'ouvrage) en h
VM= volume de la lame d'eau permanente, volume mort en m^
VS = volume stocker en m^
Qs = dbit de fuite en l/s

tab. I : Evolution du temps de sjour en fonction du type de bassin et du dbit de fuite.

B.^iMM^r^ BASSIN AVEC LAME D'EAU


BASSIN SEC PERMANENTE

Dbit constant 0 Ts Ts Ts + Ts
(avec TgO = VIWQs)
Dbit variable Tg T^ + Ts

Le fait de rguler le dbit permet en mme temps de raliser une dcantation des MES. La conception des
dispositifs doit donc en gnral tenir compte de ce rle complmentaire.

L'eau & la route / Volume 7 06


tab. Il : Emplacement du dispositif de dcantation.

POSITION DE LA DECANTATION
TYPE DE REGULATION ET DE LA RTENTION DES MES

Bassin sec Sortie


Bassin avec lame d'eau Entre et sortie
Bassin compartiment Premier bassin
Rgulation linaire Sur le parcours et en sortie
Chausse poreuse Dans la structure et en surface

T Y P E S D E D I S P O S I T I F S DE R E G U L A T I O N

tab. III : Dispositifs de rgulation de dbit.

DISPOSITIFS AVANTAGES / INCONVENIENTS

Par opercule calibr Dbit variable en fonction de la charge hydraulique


Par seuil flotteurs Dbit constant (attention au calibrage des flotteurs)
Par lame dversante Dbit variable en fonction de la charge et de la forme retenue.
Un dversoir en V permet une rgulation hydraulique
du mme type qu'un opercule calibr
Par filtre (sable ou gravier) Dbit lgrement variable. Ce type de dispositif prsente
un risque de colmatage [1]

[1] Il faut galement voquer le cas particulier de la situation o il n'existe pas d'exutoire. Dans ce cas, le
dbit de fuite correspond aux pertes par infiltration et l'on applique l'une des mthodes prsentes prc-
demment. La mthode des pluies semble largement suffisante. Les pertes devront tre obligatoiremerit
estimes par une tude hydrogologique. Les risques de colmatage du massif d'infiltration inciteront la
prudence et impliqueront un entretien suivi du dispositif

C O M B I N A I S O N AVEC D ' A U T R E S D I S P O S I T I F S

La rtention des eaux de ruissellement prsente plusieurs intrts sur le plan environnemental. La rten-
tion des pollutions par pigeage des flottants, des hydrocarbures libres, la dcantation des matires en
suspension et un pouvoir purateur par aration.

Les dispositifs de rgulation permettent aussi, dans certains cas, d'assurer une scurit complmentaire
pour la fonction de pigeage (risque de pollution accidentelle) ou amnent un temps supplmentaire pour
une intervention de rcupration.

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Prix de vente de l'ensemble : 200 F 1997 SETRA

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CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Rgulation hydraulique
mAuteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

. ^ REGULATEUR STATIQUE

Dcembre 1997

Il s'agit d'ouvrages fixes, pour lesquels la rgulation de dbit est lie la gomtrie du dispositif.
On diffrencie les lames dversantes seuil et les orifices calibrs.

Dans les deux cas le dbit est variable en fonction de la charge hydraulique amont.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

' Orifice calibr


Le dbit de fuite est contrl par une vanne, un pertuis ou un ajutage (ftg. 1). Le dbit de fuite s'exprime
en fonction de la charge hydraulique selon l'expression gnrale suivante :

Q= m.S.^2.g.H [1]

avec : Q = dbit vacu en mVs


m = coefficient de dbit li la forme de l'orifice (0,6 < m < 0,9)
S = la section de l'orifice en m^ 3-=-^^ pour un orifice circulaire (d = diamtre)
4
g = acclration de la pesanteur (9,81 m/s')
H = charge hydraulique amont en m

Pour un ajutage, par vanne rectangulaire de fond l'expression [1] devient :

2.g.h
Q = m . L . e.
m.e
1+-

avec : Q = dbit vacu en m^s


m = coefficient de dbit (0,6)
e = leve de la vanne en m
L = largeur de l'ouverture en m
g = acclration de la pesanteur (9,81 m/s^)
h = profondeur en amont en m

L'eau & la route / Volume 7 07


m = o,8

fig. 1 : Principe dimensionnel d'un orifice calibr.

' Lame dversante


Si L reprsente la largeur de la lame dversante (fig. 2), le dbit vacu est

2
Q=-.L.H.^2.g.H

avec : Q = dbit exprim en mVs


L = largeur de la lame dversante en m
H = la charge hydraulique amont en m
g = acclration de la pesanteur (9,81 m/s^)

Pour des applications plus spcifiques, on peut citer la formule de BAZIN dont l'expression gnrale est
la suivante :

Q=H.L.H.-j2.g.H

avec : Q = dbit dvers en m'/s


p = coefficient exprimental

0,003 ' H
H = 0,45 + 1 + 0,55
H , iH + Zi

H = charge hydraulique amont en m


Z = hauteur de la pelle en m
L = largeur de la lame dversante en m
g = l'acclration de la pesanteur (9,81 m/s^)

Le domaine d'application de la formule de BAZIN est le suivant :

0,08 <H< 0,70m


L>4H
0,2<Z<2m

Pour les dversoirs lame paisse le coefficient exprimental (p) sera fix 0,38.

L'eau & la route / Volume 7 07


coupe tran s v&rs a/e

vue de face.

vue de dessus
fig. 2 : Principe dimensionnel d'une lame dversante.

Le tableau I donne l'tendue des dbits pour une section hydraulique quivalente, pour une charge
hydraulique variant de 2 mtres, pour chacun des deux dispositifs.

tab. I : Plage de dbits pour diffrentsdispositifs.

TYPE DE DISPOSITIF PLAGE DE DBITS (mVs)

Lame dversante 0-2,8


Opercule calibr 0-2

L'intrt de chaque dispositif est en fait diffrent. Pour une charge infrieure 1 mtr, le dbit est mieux
rgul par une lame dversante triangulaire, pour une charge suprieure 1 mtre, c'est l'orifice calibr.

Si le dbit peut tre rgul, mais variable, le dispositif rgulateur pourra tre choisi en fonction du temps
de sjour et de l'efficacit de la dcantation retenue :
- pour une efficacit sensiblement constante, mme avec de faibles pluies, on prfrera la lame
dversante ;
- pour une efficacit variable, on peut retenir l'orifice calibr.

En fait la diffrence porte sur le volume retenu pour le choix de l'pisode de calcul de la rgulation :
- pour une rcurrence annuelle (c'est--dire que le dimensionnement porte sur une pluie dj rare), on peut
accepter une lame dversante, condition que la superficie du bassin permette de garder un battement
infrieur 1 mtre ;
- pour une rcurrence plus faible, correspondant donc des pluies frquentes, on peut retenir plutt l'ori-
fice calibr.

Selon le marnage choisi pour le bassin, l'option peut s'imposer d'elle-mme :


- faible marnage/grande surface = lame dversante ;
- marnage plus fort/superficie rduite = orifice calibr.

L'eau & la route / Volume 7 07


COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

La matrise du dbit l'exutoire est ncessairement lie un volume de stockage, permettant la rgula-
tion, c'est--dire des bassins ou des rservoirs.

Dans certains cas on peut accepter que le rseau serve de stockage, soit du fait d'un surdimensionne-
ment, soit par son compartimentage (utile en cas de rle complmentaire de pigeage d'une matire pol-
luante). L'inconvnient majeur est de crer une zone de dcantation longitudinale dans le rseau. Lors des
pisodes pluvieux un peu exceptionnels les matires dcantes seront remises en suspension et creront
un flux important de polluants.

L'association avec un dgrillage en entre de bassin est ncessaire.

EFFICACITE

Ces dispositifs sont en rgle gnrale rustiques et sont peu sensibles aux variations climatiques. Il faut
cependant noter que la viscosit de l'eau intervient dans les formules, d'o un dbit variable (jusqu' 10 %)
selon la temprature.

ENTRETIEN

Ces deux types de dispositifs ne ncessitent pas d'entretien particulier, si ce n'est la vrification 4 fois par
an qu'ils ne sont pas obstrus ou gns par des dpts ou des flottants (branchages, bouteilles PVC, etc.).

Le dgrilleur en entre de bassin ou en amont du dispositif de rgulation hydraulique sera vrifi au moins
4 fois par an. Dans les rgions mditerranennes, il est fortement conseill de vrifier la propret des
dgrilleurs avant l'arrive de cellules orageuses et aprs leur passage. Dans les autres rgions clima-
tiques, une vrification aprs chaque pisode un peu exceptionnel permettra de maintenir les capacits
hydrauliques du dispositif.

COUTS

DESIGNATION DES OUVRAGES UNITE NIVEAU PRIX MOYEN


lame dversante petite u f
grande u A
opercule calibr 0 x (en mm) ml =x
pertuis u A

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Prix de vente de l'ensemble ; 200 F 1997 SETRA

L'eau & la route / Volume 7 07


CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Rgulation hydraulique
mAuteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

G0 REGULATEUR DYNAMIQUE

Dcembre 1997

Ces dispositifs sont mis en oeuvre soit pour contrler le dbit admissible sur un dispositif de trai-
tement spcifique (dshuileurs industriels, dcanteurs lamellaires, etc.), soit pour rguler le dbit
en sortie d'un bassin de rgulation, soit pour crmer le flux par une prise d'eau en surface. Le
principe gnral consiste positionner un dversoir de surface ou munir un orifice d'un rgula-
teur dynamique tel que le dbit de fuite soit peu variable.

On diffrencie essentiellement pour nos applications routires deux dispositifs :


- rgulateur lame dversante mobile, ou crteur de surface ;
- orifice opercule mobile, ou hydrorgulateur.

Le dispositif mobile permet de compenser la variation de charge hydraulique et donc de conserver


un dbit peu prs constant. Les inconvnients majeurs sont les conditions de pose trs prcises
et la maintenance de ces dispositifs qui implique un contrle priodique.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Ces dispositifs correspondent des produits industrialiss, dont la gamme d'utilisation est maintenant
assez large. Le calcul du dbit est identique celui des dispositifs fixes, mais avec un paramtre compl-
mentaire correspondant la diminution de section en fonction de la charge.

L'intrt de chaque dispositif est en fait diffrent :


- pour une hauteur d'eau trs variable, l'opercule est le seul dispositif possible ;
- pour une hauteur d'eau < 2,5 m, on a le choix.

Ecrteur de surface
Cet appareil assure l'vacuation dbit peu variable quel que soit le niveau d'eau dans le bassin de rgu-
lation (< 2,5 m). Il consiste en une prise d'eau en surface par des avaloirs maintenus par des flotteurs.
L'intrt de ce rgulateur rside dans le fait que la prise d'eau est toujours en surface. L'avaloir attire les
flottants en un seul endroit et permet soit de les retenir par des grilles, soit de les traiter par un dispositif
complmentaire en sortie de bassin pour les hydrocarbures (par exemple lors d'une pollution accidentelle).

La gamme des dbits traits est comprise entre 10 et 150 l/s. La hauteur d'eau maximale admissible dans
le bassin est infrieure 2,5 mtres.

L'eau & la route / Volume 7 08


' Hydrorgulateur
La section de l'orifice de fuite est asservie, par l'intermdiaire d'un disque obturateur, dont le contour est
dfini comme une came, et d'un flotteur qui l'actionne. L'avantage principal de ce dispositif rside dans la
grande rgularit du dbit vacu.

La gamme des dbits traits est comprise entre 7,5 et 2 400 l/s. Les charges hydrauliques maximales
admissibles sont infrieures 5 mtres.

EFFICACITE

Ces dispositifs sont efficaces s'ils sont poss et entretenus correctement. Le blocage de la partie mobile
a t constat en cas de mauvaise installation (en particulier quilibrage des flotteurs).

La lame dversante mobile permet de positionner l'ouverture en surface, ou lgrement sous le niveau
d'eau, ce qui peut permettre d'viter d'entraner les hydrocarbures. Par contre le rglage prcis reste trs
difficile.

Il est conseill de faire contrler soigneusement la pose, soit par le fabricant, soit par un spcialiste. Un
essai lors de la rception du dispositif est ncessaire.

COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

La matrise du dbit l'exutoire est ncessairement lie un dispositif de stockage (c'est--dire des bas-
sins) permettant la rgulation. Dans certains cas, on peut accepter que le rseau lui-mme serve de stoc-
kage, soit du fait d'un sur-dimensionnement, soit par son compartimentage (utile en cas de rle compl-
mentaire de pigeage du risque accidentel). L'inconvnient majeur est de crer une zone de dcantation
longitudinale dans le rseau. Lors des pisodes pluvieux un peu exceptionnels les matires dcantes
seront remises en suspension et creront un flux important de polluants.

Compte tenu de leur trs grande sensibilit aux flottants (bouteilles PVC, branchages, etc.), il est indis-
pensable de leur associer l'amont un double dgrillage (un l'entre de bassin et un second juste en
avant du dispositif mobile).

ENTRETIEN

Les lments du rgulateur de dbit devront tre vrifis 4 fois par an afin de s'assurer de leur bon fonc-
tionnement (prsence de flottants dans le mcanisme ou dans l'orifice de fuite, niveau du dversoir, dfor-
mation du dispositif, etc.). L'entretien des vannes, clapets, pices mobiles et tringleries (graissage, vrifi-
cation de l'tanchit, remplacement des pices dfectueuses, tarage des flotteurs, tension des cbles,
etc.) doit avoir lieu au moins 2 fois par an.

Le dgrilleur en entre de bassin ou en amont du dispositif de rgulation hydraulique sera vrifi au moins
4 fois par an. Dans les rgions mditerranennes, il est fortement conseill de vrifier la propret des
dgrilleurs avant l'arrive de cellules orageuses et aprs leur passage. Dans les autres rgions clima-
tiques, une vrification aprs chaque pisode un peu exceptionnel permettra de maintenir les capacits
hydrauliques du dispositif.

L'eau & la route / Volume 7 08


-l7't!WJ""~^'''

COUTS

DSIGNATION DE L'OUVRAGE NIVEAU PRIX MOYEN


rgulateur de dbit ( l/s ) creteur de surface hydrorgulateur
10 B C
so B C
10 C C
120 C C
150 C C
300 C
600 D
900 D

EXEMPLE

400
m Tuyau de
traverse

& - .

I
DN

Ecreteur de surface

L'eau & la route / Volume 7 01


Cette ficfie fait partie d'un ensemble disponible sous la rfrence B 9741 au bureau de vente des publications du SETRA.
Prix de vente de l'ensemble ; 200 F 1997 SETRA

L'eau & la route / Volume 7 08


CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Rgulation hydraulique
m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

-^ BASSIN TEMPORAIRE ECRETEUR


Bassin sec

Dcembre 1997

Il s'agit de bassin dimensionn pour n'tre rempli qu'en priode pluvieuse. Ce type de bassin ne
peut s'envisager que si le milieu rcepteur peut accepter un dbit suffisamment important pour que
la vidange de l'ouvrage soit ralise en quelques heures ou jours.

Le rle de rgulation est donc tout relatif :


- du fait de faibles volumes traiter (bassin versant routier restreint) ;
- du choix d'une priode de rcurrence peu frquente.

Par voie de consquence le rle puratoire reste limit.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Le principe de dimensionnement est celui de la rgulation hydraulique, incluant :


- le choix de la pluie de rfrence ;
- le choix du dbit de sortie, constant ou variable ;
- la vrification qualitative au point de rejet.

Il conviendra de raliser une tude hydrogologique pralablement l'implantation d'un bassin, notam-
ment pour prciser les battements de la nappe, son taux d'exploitation (surtout en aval du bassin). Ceci
permettra d'estimer les risques de contamination de la nappe par les contaminants accumuls en fond de
bassin et lors d'un dversement accidentel de matires polluantes. La cote de l'exutoire correspond celle
du fond du bassin.

Du fait du temps de stockage limit, la gomtrie est importante pour maintenir un minimum de rle pu-
ratoire. Il faut en particulier favoriser :
- le mlange dans le bassin, de faon viter un parcours trop rapide, avec mise en place de merlons ou
murets brise nergie ou d'un labyrinthe, sans pour autant crer des zones d'eaux mortes ;
- l'loignement maximum de la sortie par rapport l'entre ;
- la matrise des basses vitesses horizontales jusqu' l'exutoire ;
- la cration d'un chenal en surprofondeur (pour viter la reprise des MES en fin de vidange), constituant
un volume mort permanent. Il ne faut pas positionner dans le mme axe l'entre, le chenal et la sortie, pour
viter l'autocurage en dbut de ruissellement ;
- pour les bassins enherbs, des talus pas trop raides pour pouvoir tre entretenus par tonte (pente maxi-
male 2/1) ;
- une pente de fond marque, mais pas trop forte (2 5 %), de faon assainir sans risque d'rosion en
fin de vidange.

L'eau & la route / Volume 7 ^ ^ 09


COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

Ce type de dispositif a essentiellement pour rle de rguler les dbits de pointe. On aura donc intrt le
combiner avec un rseau amont prsentant en lui-mme dj un rle puratoire pour les pluies courantes.

Deux combinaisons peuvent tre envisages :


- la ralisation d'un bassin sec compartiment, permettant de retenir dans le premier bassin les sables et
de favoriser le pigeage d'un dversement accidentel par temps sec ;
- le couplage d'un bassin sec avec une unit de traitement en aval. Cette solution permet d'amliorer le
traitement de la pollution chronique avec un dbit rgul et galement de fiabiliser la rtention d'un dver-
sement accidentel mme par temps de pluie. La filire de traitement sera munie d'une drivation.

EFFICACITE

L'efficacit globale est fonction du temps de sjour (fiche 10). Par contre on constate qu'il peut y avoir
reprise des MES du fait d'une mauvaise gomtrie, en particulier proximit de la sortie du bassin. Il faut
donc veiller particulirement matriser la vitesse horizontale sur les 5 derniers mtres pour viter leur
entranement en fin de vidange :
- une fosse en surprofondeur peut tre efficace ;
- une sortie par lame dversante de grande largeur.

Le rle puratoire est limit la dcantation des particules les plus grossires (sables et graviers). Ces
ouvrages se rapprochent donc plus des dessableurs.

' Options possibles


Le traitement du fond et des talus est important pour la tenue du bassin, ainsi que pour l'aspect visuel. Les
options sont donnes dans le tableau I.

tab. I : Techniques de traitement du fond et des talus.

TECHNIQUES INTRTS
mise en herbe entretien priodique, pentes douces, esthtique
arbres et arbustes uniquement pour les parties peu inondes,
mme sur fortes pentes, esthtique
treillis (gogrille ou assimil) limite l'rosion, aspect esthtique discutable
enrochement (blocs 30-50 cm, rserver aux cas trs particuliers, esthtique discutable
paisseur 1 m avec gotextile)
murs bton constitution de quais pour promenade
palplanches idem
dalles alvoles prfabriques faciles poser, bonne protection, gazonnement possible,
aspect esthtique discutable
perrs ou maonneries privilgient l'esthtique
perrs de bois aspect esthtique, hauteur maximale limite 1 mtre

L'eau & la route / Volume 7 09


i?S^Ws}% -.-pa,..;^-^^'

' Vgtation
La vgtation pourra tre spontane ou introduite (fig. 1). Il faudra, dans ce cas, tenir compte des varia-
tions de niveau de la nappe et de la frquence de submersion. Les bords de bassin peuvent tre ense-
mencs avec des plantes herbaces (10 15 kg de semences/ha).

""Plale-lorme suprieure Pente latrale de 3 1


(Jiormalement sitie
emre(e;iue comme un pr^

Canal iTSCmHMiaUt. infrieur ' Digue

J.Conduit '
Plate-forme
^ ^ ^ (nferreure
\ ,) ! Dversoir

m^ ~ __ " " x ^ ^ 7ro/i-/i7W,_ ^ ''v ,

lvation
p-piein

Ecoulement

pour 11 ! extraction des lments nutritifs

fig. 1 : Amnagement des talus.

ENTRETIEN

L'entretien des bassins temporaires comprend :


- l'enlvement des flottants (bouteilles PVC, papiers, branchages, etc.) ;
- le nettoiement des berges ;
- la vrification de la stabilit ou de l'tancheite des berges ;
- ventuellement une lutte contre les rongeurs, notamment si une tanchit par gomembrane a t mise
en place ;
- le curage de la fosse de dcantation (surprofondeur prs de l'exutoire) ;
- l'entretien de la vgtation du bassin s'il y a lieu ;
- le nettoiement des grilles amont et aval ;
- la vrification du rgulateur de dbit ;
- la vrification des vannes, s'il y a lieu.

Le dgrilleur en entre de bassin ou en amont du dispositif de rgulation hydraulique sera vrifi au moins
4 fois par an. Dans les rgions mditerranennes, il est fortement conseill de vrifier la propret des
dgrilleurs avant l'arrive de cellules orageuses et aprs leur passage. Dans les autres rgions clima-
tiques, une vrification aprs chaque pisode un peu exceptionnel permettra de maintenir les capacits
hydrauliques du dispositif.

Les lments du rgulateur de dbit devront tre vrifis 4 fois par an afin de s'assurer de leur bon fonc-
tionnement (prsence de flottants dans le mcanisme ou dans l'orifice de fuite, etc.). Lentretien des vannes,
s'il y en a, (graissage, vrification de l'tancheite, remplacement des pices dfectueuses, etc.) doit avoir
lieu au moins 2 fois par an. Il est galement important de vrifier 2 fois par an l'tat des buses d'entre.

L'eau & la route / Volume 7 09


Les travaux d'entretien sont trs limits. Ils comprennent une inspection de routine tous les ans, un entre-
tien des abords et du bassin (ventuellement faucardage de la vgtation excessive dans les fosss d'en-
tre, de sortie, de la vgtation du bassin et des talus) et une vrification de la stabilit ou de l'tanchit
des talus, s'ils sont revtus.

La vrification de l'paisseur des boues accumules dans les ouvrages peut se faire aprs 1, 3, 6 et 10
ans de mise en service, puis tous les 5 ans. Une extraction des decantats tous les 5 ans semble suffisante
pour la fosse de dcantation. Si le bassin est compartiment, la partie de dessablage doit tre cure 1 an
aprs la mise en service puis tous les 3 ans. Une analyse de la qualit des boues permettra de prciser
la filire de valorisation.

COUTS

DSIGNATION DES OUVRAGES UNITE NIVEAU PRIX MOYEN


terrassement en dblais m' b
modelage en remblais m^ b
revtement en terre vgtale m^ a
mise en herbe m^ a
vgtalisation m^ b
ralisation d'un bassin en bton (30 m^)
la place d'un bassin en terre m' A
curage de bassin m' b

EXEMPLE

A^ Site non accessible au public Aj - Site accessible au public

Niveaux P.H.E.
(crue centenale)

Rigole d'vacuation
faible dbit

Cette fiche fait partie d'un ensemble disponible sous la rfrence B 9741 au bureau de vente des publications du SETRA.
Prix de vente de l'ensemble : 200 F 1997 SETRA

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CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Rgulation hiydraulique
mAuteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

^ BASSIN PERMANENT ECRETEUR


Bassin en eau

Dcembre 1997

Le bassin en eau est dimensionne pour tre rempli en priode pluvieuse, avec un volume d'eau
permanent. Ce type de bassin est rendu ncessaire quand le dbit i'exutoire est limit et lors-
qu'on veut favoriser le traitement qualitatif.

Le rle de rgulation permet donc :


une dcantation pousse, y compris des faibles pluies et des particules fines, du fait du temps de
sjour augment du volume mort ;
- une aration importante ;
de disposer d'une possibilit de pigeage passif en cas d'accident hors priode pluvieuse.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Le principe de dimensionnement est celui de la rgulation hydraulique, incluant :


- le choix de la pluie de rfrence et de sa rcurrence ;
- le choix du dbit de sortie, constant ou variable ;
- la vrification qualitative au point de rejet.

Les mmes principes que pour les bassins secs (fiche 9) peuvent tre recommands :
- le mlange dans le bassin, de faon viter un parcours trop rapide, avec mise en place de merlons ou
murets brise nergie ou d'un labyrinthe en vitant de crer des zones d'eaux mortes ;
- l'loignement maximum de la sortie par rapport l'entre ;
- la matrise des basses vitesses horizontales jusqu' I'exutoire ;
- une pente de fond faible (1 2 %) ;
- une fosse de dcantation avant la sortie du bassin pour viter l'aspiration des dcantats lors de la vidange ;
- une mise en oeuvre des berges avec un fort coefficient de rugosit de faon retenir les flottants.

Par contre le temps de sjour important permet d'attacher un peu moins d'importance la gomtrie du
bassin et des rives.

Pour maintenir l'eau dans le dispositif, il faut soit un bassin tanche, naturellement ou artificiellement, soit
un terrain permable avec une nappe phratique permanente. Dans ce cas, il convient de veiller caler
le niveau habituel de l'eau dans le bassin au niveau du toit de la nappe en priode d'tiage. Cette pr-
caution vite la contamination de la nappe par l'eau du bassin.

L'eau & la route / Volume 7 10


, . .^

Il convient donc de raliser une tude hydrogologique pralablement l'implantation d'un bassin, notam-
ment pour prciser les battements de la nappe, le sens d'coulement et le dbit de la nappe, son niveau
d'exploitation (surtout en aval du bassin). Ceci permet d'estimer les risques de contamination de la nappe
par les contaminants accumuls en fond de bassin et lors d'un dversement accidentel de matires pol-
luantes.

L'absence d'une alimentation phratique oblige crer une impermabilisation, parfois coteuse, du fond
et des parois jusqu'au niveau minimum souhait dans le bassin.

COMBINAISON AVEC D^AUTRES DISPOSITIFS

Ce type de dispositif a pour rle de rguler les dbits et peut par cet intermdiaire purer les eaux plu-
viales. Il peut tre envisag seul l'aval du rseau d'assainissement, ou combin avec d'autres
dispositifs.

Le bassin crteur permanent peut tre soit quip d'une lame de dshuilage, soit combin avec un
module de dshuilage en sortie qui donne la possibilit de rcuprer et de confiner une pollution acciden-
telle (fiche 19). Un rgulateur dbit constant est alors indispensable entre les deux dispositifs.

Le bassin crteur peut tre compartiment pour concentrer les dpts sablonneux dans la premire par-
tie. Ceci permet de rduire les frais d'entretien du bassin.

EFFICACITE

Temps de sjour
Uefficacit globale est fonction du temps de sjour (tab. I).

tab. I : Rendement puratoire de bassins permanents (%).

TEMPS DE SJOUR MES PHOSPHORE TOTAL AZOTE TOTAL DCO MTAUX

6 12 heures 60-80 20-40 20-40 20-40 40-60


24 heures 80-100 60-80 40-60 40-60 60-80
48 heures 90-100 80-90 60-70 60-80 80-90

Le rendement est donc lev pour la rcupration de la charge en MES. Un intrt complmentaire est de
pouvoir crter galement les concentrations pour la pollution soluble (par exemple pour le sel de dver-
glaage).

Comme pour le bassin sec, il peut y avoir reprise des MES du fait d'une mauvaise gomtrie, en particu-
lier proximit de la sortie du bassin. Il faut donc veiller particulirement matriser la vitesse horizontale
sur les 5 derniers mtres pour viter leur entranement en phase de vidange. Une fosse en surprofondeur
peut tre efficace.

Options possibles
Le traitement des berges peut tre du mme type que pour les bassins secs sur la partie suprieure
(tab. II). Pour le fond, les dispositifs peuvent tre simples ou plus complexes s'il faut une tanchit par
exemple (tab III).

L'eau & la route / Volume 7 10


tab. II : Constitution des rives et berges des bassins.

TECHNIQUES INTRTS
mise en herbe entretien priodique, pentes douces, esthtique
arbres et arbustes uniquement pour les parties peu inondes,
mme sur fortes pentes, esthtique
treillis (gogrille ou assimil) limite l'rosion, aspect esthtique discutable
enrochement (blocs 30-50 cm, rserver aux cas trs particuliers, esthtique discutable
paisseur 1 m avec gotextile)
murs bton constitution de quais pour promenade
palplanches idem
dalles alvoles prfabriques faciles poser, bonne protection, gazonnement possible,
aspect esthtique discutable
perrs ou maonneries privilgient l'esthtique
perrs de bois aspect esthtique, hauteur maximale limite 1 mtre

tab. III : Ralisation d'une tanchitpour les bassins enherbs ou revtus.

TYPE DE BASSIN REVTEMENT POSSIBLE


Enherb
fond argile TYPE A2-A3
argile sous terre vgtale
gomembrane sous terre vgtale
bords digue argileuse
noyau argileux
argile sans retrait AI-B5
argile sous terre vgtale
gocomposite bentonitique sous terre vgtale
gomembrane sous terre vgtale
Revtu bton + joints tanches
gomembrane PEHD-BUTYLE-PVC, etc.
enrob ferm
enrob+rsine
perrs maonns

Dans tous les cas le choix des techniques devrait tenir compte des paramtres suivants :
- adquation pente de talus-stabilit du revtement ;
- adquation matriau-vitesse la vidange ;
- comportement (vieillissement) la lumire ;
- comportement (dformations) aux carts de temprature ;
- possibilit d'entretien ;
- en cas d'tanchit, facilit de pose et de contrle ;
- prsence de sous-pression (sols organiques ou variation de niveau de nappe) ;
- des possiblits d'insertion paysagre.

L'eau & la route / Volume 7 10


ENTRETIEN

L'entretien des bassins permanents comprend :


- l'enlvement des flottants (bouteilles PVC, papiers, branchages, etc.) ;
- le nettoiement des berges, avec faucardage annuel de la vgtation aquatique s'il y a lieu ;
- une vrification de la stabilit ou de l'tanchit des berges ;
- ventuellement une lutte contre les rongeurs, notamment si une tanchit par gomembrane a t mise
en place ;
- le curage de la fosse de dcantation (surprofondeur prs de l'exutoire) ;
- l'entretien de la vgtation du bassin s'il y a lieu ;
- le nettoiement des grilles amont et aval ;
- la vrification du rgulateur de dbit ;
- la vrification des vannes, s'il y a lieu.

Le dgrilleur en entre de bassin ou en amont du dispositif de rgulation hydraulique sera vrifi au moins
4 fois par an. Dans les rgions mditerranennes, il est fortement conseill de vrifier la propret des
dgrilleurs avant l'arrive de cellules orageuses et aprs leur passage. Dans les autres rgions clima-
tiques, une vrification aprs chaque pisode un peu exceptionnel permettra de maintenir les capacits
hydrauliques du dispositif.

Les lments du rgulateur de dbit devront tre vrifis 4 fois par an afin de s'assurer de leur bon fonc-
tionnement (prsence de flottants dans le mcanisme ou dans l'orifice de fuite, etc.). Lentretien des
vannes, s'il y a lieu, (graissage, vrification de l'tanchit, remplacement des pices dfectueuses, etc.)
doit avoir lieu au moins 2 fois par an. Il est galement important de vrifier 2 fois par an l'tat des buses
d'entre.

Les travaux d'entretien sont trs limits. Ils comprennent une inspection de routine tous les ans, un entre-
tien des abords et du bassin (ventuellement faucardage de la vgtation excessive dans les fosss d'en-
tre, de sortie, de la vgtation du bassin et des talus) et une vrification de la stabilit ou de l'tanchit
des talus, s'ils sont revtus.

La vrification de l'paisseur des boues accumules dans les ouvrages peut se faire aprs 1, 3, 6 et 10
ans de mise en service, puis tous les 5 ans. Une extraction des dcantats tous les 5 ans semble suffisante
pour la fosse de dcantation. Si le bassin est compartiment, la partie de dessablage doit tre cure 1 an
aprs la mise en service puis tous les 3 ans. Une analyse de la qualit des boues permettra de prciser
la filire de valorisation.

COUTS

DSIGNATION DES OUVRAGES UNITE NIVEAU PRIX MOYEN


terrassement en dblais m^ b
modelage en remblais m^ b
ralisation d'un bassin en bton (30 m')
la place d'un bassin en terre m' A
revtement en terre vgtale m^ a
mise en herbe m'' a
vgtalisation m^ b
gomembrane m* c
gotextile m' b
curage de bassin m' b

Cette fiche fait partie d'un ensemble disponible sous la rfrence B 9741 au bureau de vente des publications du SETRA.
Prix de vente de i'ensemble : 200 F 1997 SETRA

L'eau & la route / Volume 7 10


CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Rgulation hydraulique
-:-^

m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

%? STRUCTURE RESERVOIR

Dcembre 1997

Les techniques visant limiter le ruissellement se sont dveloppes surtout dans le domaine
urbain et pri-urbain pour matriser les apports, les coulements et les rejets en quantit et en qua-
lit. Ces solutions permettent de rpondre aux exigences de la loi n 92-3 sur l'eau, du 3 janvier
1992, qui impose aux communes de dfinir des zones o des mesures spcifiques doivent tre
engages pour les eaux pluviales.

On distingue :
- les structures rservoirs pouvant stocker une partie de l'eau pluviale en vue de limiter les dbits
de pointe l'exutoire. L'eau rentre dans la structure de chausse par infiltration directe, puis est
vacue, soit par infiltration, soit par un rseau de drains. L'Infiltration peut tre totale ou partielle
selon le dimensionnement choisi ;
- les enrobs drainants, qui constituent la dernire couche de la chausse. Ce dispositif poreux
permet de limiter la pulvrisation de l'eau par les vhicules et accrot la visibilit par temps de
pluie. En revanche, la capacit de rgulation des dbits reste faible.

Du point de vue du traitement de la pollution chronique, seul le premier dispositif a un rle certain.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

' Structure rservoir


Il s'agit de faire pntrer l'eau pluviale dans la structure de la chausse, soit travers un enrob permable
en surface, soit travers des ouvrages classiques d'assainissement (caniveaux et avaloirs) coupls un
systme de drains rpartiteurs. Dans ce cas, il faut prvoir une protection du rseau de drains contre les
corps flottants et le sable en quipant les avaloirs de dispositifs de dcantation ou de lames de dshuilage.

La rgle de dimensionnement de ces structures est la mme que celle d'un bassin crteur (fiche 6). Elle
inclut :
- le choix de la pluie de rfrence et la rcurrence ;
- le choix du dbit de sortie, constant ou variable, par infiltration dans le support ou par drains de reprise
Vers un rseau d'assainissement ;
- le dimensionnement de la structure en permabilit pour l'infiltration et en paisseur pour le stockage ;
- le dimensionnement des drains rpartiteurs de l'eau dans la structure rservoir s'il y a lieu.

L'eau & la route / Volume 7 11


,, h.S.C ^ ,
V = max \^Q-^

avec : V = volume de la structure rservoir en m'


h = hauteur de pluie de frquence connue en m
S = impluvium correspondant en m^
C = coefficient d'apport
p = pourcentage de vide
Q = dbit de fuite admissible l'exutoire en mVs
t = temps de concentration en secondes
Y max

H=
S.p
avec : H = hauteur de la structure rservoir en m
La mise en oeuvre de la structure rservoir mrite quelques attentions, notamment sur le devenir de l'eau
dans la structure. Il est possible, si le sol en place prsente une permabilit satisfaisante, de laisser s'in-
filtrer l'eau de la structure jusqu' rejoindre la nappe phratique. Il convient toutefois, partir de l'tude
hydrogologique, de vrifier la capacit hydraulique et d'valuer les risques de contamination de la nappe,
surtout si elle est exploite pour l'alimentation en eau potable. Dans le cas inverse, l'eau sera dirige, via
des drains de reprise, vers un rseau d'assainissement (aprs rgulation le cas chant). Il faut en plus
tenir compte du profil en long et en travers de chaque chausse et viter le ruissellement latral qui condui-
rait un colmatage.

Les matriaux constituant la structure rservoir sont le plus souvent des granulats 30/40 non traits, avec
une porosit rsultante de 40 %.

' Enrob drainant


La drainabilit de ces enrobs est obtenue grce une granulomtrie riche en gravillons et trs pauvre en
sable et fines. Les rsultats optimaux semblent obtenus avec une paisseur au moins gale 4 cm en
0/10 avec une coupure 2/6.

La capacit hydraulique des enrobs drainants minces est trop faible pour tre un lment efficace dans la
rduction du ruissellement l'chelle d'un bassin versant. En effet, la capacit de stockage est limite
quelques millimtres (3 5) d'eau au mtre carr. En revanche, elle est suffisante pour rduire les projec-
tions d'eau par temps de pluie et la stagnation d'eau notamment sur les zones de changement de dvers.

COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

La structure rservoir a essentiellement pour rle de rguler les dbits de pointe ds l'amont (tab. I). Elle
est utilise en milieu pri-urbain pour tenir compte des contraintes d'assainissement. Elle n'est pas utilise
en rase campagne, car on peut souvent matriser les dbits autrement.
Les enrobs drainants trouvent leur domaine d'utilisation sur les infrastructures fort trafic, vitant le col-
matage, avec une vitesse leve et en rseau homogne et important (intrt pour la mise en oeuvre d'un
entretien spcifique) (tab. II).

tab. I : Intrts des dispositifs de rduction du ruissellement.

AVANTAGES INCONVNIENTS
Rseaux d'assainissement simplifi Etude et ralisation minutieuses
Ecrtement des dbits en amont des rseaux Risque de colmatage
Suppression des projections d'eau Entretien spcifique

L'eau & la route / Volume 7 11


. * * ' 5 ^ * : * :

tab. H : Domaine d'application des structures poreuses.


URBAIN PERI-URBAIN RASE CAMPAGNE
Structure rservoir/stockage Structure rservoir/stockage
Zone forte impermabilisation Zone forte impermabilisation
Parkings et lotissements Parkings et lotissements
Faible risque de colmatage Faible risque de colmatage
Enrob drainant/aquaplanage Enrob drainant/aquaplanage
Vitesse > 70 km/fi Vitesse > 70 km/h
Autoroute Autoroute
Faible risque de colmatage Faible risque de colmatage

EFFICACITE

' Structure rservoir


L'efficacit des structures rservoirs est importante, car l'eau est filtre par la structure (tab. III). La pollu-
tion est retenue par les matriaux poreux. On constate, en effet, que l'essentiel de la charge chronique est
pig sur les premiers centimtres de la structure et, dans une moindre mesure, au niveau du gotextile
plac sur le fond de forme. Les exprimentations ralises dmontrent que le sol en place ne semble pas
contamin par les mtaux lourds six ans aprs la mise en service.

tab. III : Abattements en charges et en concentrations (%).

MES Pb DCO
Charges 50-70 75-95 55-90
Concentrations 60-70 75-80

' Enrob drainant


Le rle des enrobs drainants est limit aux pluies de faible intensit et de courte dure. Les quelques
expriences ralises n'ont pas permis d'identifier un rle significatif de rtention de la pollution chronique.
On peut simplement observer un lger crtement des dbits.

ENTRETIEN

En priode de gel, les structures rservoirs supportent parfaitement les variations de volumes en raison
de l'importance de la taille des vides. En revanche, la permabilit de l'enrob de surface peut tre trs
sensiblement rduite en cas de pluie sur un sol encore gel. De mme, pour maintenir la drainabilit de
l'enrob, il faut exclure l'utilisation de sel de potasse charg en sable.

La crainte de colmatage de l'enrob poreux de surface est bien relle. Les expriences de dcolmatage,
ou de rgnration de la porosit de surface, ont montr toute la difficult de cette opration. Il est prf-
rable de programmer un entretien prventif en surveillant l'volution des pertes de drainabilit. Le dcol-
matage est dclench lorsque la perte de drainabilit atteint 25 %.

COUTS

DSIGNATION DES OUVRAGES UNIT NIVEAU PRIX MOYEN

enrob drainant m= b
entretien (linaire important) m^ a

L'eau & la route / Volume 7 11


EXEMPLE

COUCHE DE BITUME POREUX


Entre 64 nnnfi et 102 mm d'paisseur

COUCHE FILTRANTE
I3mmdegranulat
50 mm d'paisseur

COUCHE RESERVOIR
Entre 25 et 50 mm de granulat
Les vides ont pour fonction d'empcfier
le ruissellement.
Epaisseur base sur le stockage requis
et la pntration du gel

COUCHE FILTRANTE
13 mm d'agglomrat (ou de sable)
50 mm d'paisseur

SOL DE FONDATION
A STRUCTURE FILTRANTE
Compactage minimum pour maintenir
la porosit et la permabilit
Infiltration non perturbe dans le sol
> 7 mm/ti

Drain de Revtement de surface


dispersion poreux ou non Revtement poreux Gotextile servant de filtre
Gotextile
de surface \ pour viter le colmatage

' r""*Ri 11I11Ip


.- . ; . . - ; - . . ; - - - .....! i C a
_~. ^ - _ . . _ v-^l
Sol naturel

Matriau forte porosit


type ballast
Drain de reprise
et de rgulation de dbit
I I M \
Matriau trs poreux Infiltration
pour vacuation (30 40 %) dans le support
vers le rseau

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L'eau & la route / Volume 7 11


CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
mAuteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Dcantation Sonia GEAI

33 DEGRILLAGE

Dcembre 1997

Le dgrillage a pour but de retenir les corps flottants et les dchets divers susceptibles de perturber
le fonctionnement d'ouvrages hydrauliques (rseau d'assainissement, rgulateur de dbit, etc.). Ces
dbris sont nombreux et de nature varie : branchages, feuilles, cailloux, bouteilles, rcipients, etc.

Il contribue galement rduire la pollution visuelle dans les ouvrages de rgulation, tels que les
bassins crteurs.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Le dispositif doit permettre de retenir les dbris, tout en facilitant rcoulement hydraulique (fig. 1).
Quelques rgles simples doivent tre suivies pour raliser de tels dispositifs :
- le positionnement doit tre le plus l'amont possible, pour limiter les consquences d'un engorgement ;
- l'cartement des barreaux doit tre compris entre 1 et 10 centimtres ;
- la forme des barreaux doit tre circulaire ou oblongue ;
- le diamtre des barreaux doit tre compris entre 2 et 6 centimtres ;
- la grille doit tre verticale ou incline vers l'aval (angle de 60-80 par rapport l'horizontale) ;
- les barreaux doivent tre verticaux ;
- le positionnement doit tre l'amont du dispositif protger et non jointif pour permettre le passage par
dbordement en cas de colmatage ;
- si le foss amont ne peut servir de stockage (rgulation), il faut maintenir un rayon hydraulique, mme
en cas de dpt, ce qui suppose un largissement local.

Une grille gnre une perte de charge hydraulique de la forme suivante :

2 .s
avec : i = perte de charge en m
V = vitesse moyenne d'arrive (maxi 1,3 m/s)
g = acclration de la pesanteur (9,81 m/s^)

avec : K = D,. \-^

avec : Ds = coefficient de forme des barreaux (oblongue 1,7 ; circulaire 1,8)


e = paisseur des barreaux en m (face l'coulement)
E = espace libre entre les barreaux en m

L'eau & la route / Volume 7 12


^ 1 10 cm

J 'Grd&L

CoLU^iteus

ffOiO*

T / \ Vtrs lij bassin.

Coupj VuB d e Paca

fig. I : Principe d'un dgrilleur.

La vitesse moyenne d'approche doit tre limite pour viter un colmatage intempestif de la grille. A cet
effet, un chenal rectiligne rpartissant de faon homogne les vitesses sur la largeur de la grille est nces-
saire.

COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

Les dgrilleurs s'installent prfrentiellement en amont des ouvrages, tels que les bassins crteurs, les
dcanteurs, les rgulateurs de dbit, etc. Il peut tre utile de prvoir un canal de drivation au droit de ces
dispositifs pour prvenir tout dbordement lors d'un engorgement, notamment pour les rseaux d'assai-
nissement forts dbits instantans ou pour ceux protgeant une ressource en eau potable.

EFFICACITE

L'efficacit est essentiellement fonction :


- de la position du dispositif, par rapport au reste du rseau ;
- de la vitesse moyenne de passage dans l'ouvrage. Plus la vitesse est importante, plus le colmatage du
dgrilleur est frquent ;
- de la frquence d'entretien.

Le dispositif ne joue aucun rle sur la pollution chronique dissoute ou particulaire. Il ne peut que retenir les
lments les plus grossiers.

ENTRETIEN

L'entretien est fonction du type d'itinraire (prsence d'aires d'arrt, de parkings, etc.), et de la saison.

Le dgrilleur en entre de bassin ou en amont de dispositif de rgulation hydraulique sera vrifi au moins
4 fois par an. Dans les rgions mditerranennes, il est fortement conseill de vrifier la propret des
dgrilleurs avant l'arrive de cellules orageuses et aprs leur passage. Dans les autres rgions clima-
tiques, une vrification aprs chaque pisode un peu exceptionnel permettra de maintenir les capacits
hydrauliques du dispositif.
Dans ces conditions, il faut faciliter l'accs aux agents d'entretien et aux vhicules d'vacuation des
dchets. Ces derniers sont envoys en dcharge

L'eau & la route / Volume 7 12


EXEMPLE
Mauvaise mise en uvre et dfaut d'entretien

Bonne mise en uvre

L'eau & la route / Volume 7 12


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L'eau & la route / Volume 7 12


CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Dcantation
m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

G9 DECANTATION - PRINCIPES
Choix de la vitesse de chute

Dcembre 1997

Des tudes sur sites ont montr que la pollution chronique comprend essentiellement des matires
en suspension, auxquelles les autres lments et les mtaux sont pour une grande part associs.
Une solution de traitement de la pollution chronique est de favoriser la dcantation. En fait ce terme
recouvre, pour les rejets routiers, plusieurs aspects :
- un dessablage pour les particules les plus grossires, correspondant aux sables et graviers (par-
ticules suprieures 200-250 pm selon les auteurs) ;
- une dcantation, c'est--dire une rtention maximale des particules minrales ou organiques les
plus fines (suprieures 50 pm).
Le principe vise sparer les phases liquide et solide par gravit. Si cela est relativement facile
pour les lments grossiers, il s'avre plus difficile de le faire pour les lments les plus fins, pour
lesquels des dispositifs complmentaires doivent tre envisags. On distingue classiquement les
particules grenues qui dcantent indpendamment les unes des autres, et les particules flocu-
leuses qui dcantent en s'agglutinant.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Principes
Le principe lmentaire de la dcantation est de limiter la vitesse horizontale pour favoriser la chute des
particules dans un pige. Le dispositif devra bien entendu tre dimensionn en tenant compte des carac-
tristiques des particules concernes et en supposant qu'on a un rgime hydraulique bien dfini (tranqui-
lisation du flot l'entre).

Vitesse de chute des particules


Uun des paramtres de dimensionnement est la vitesse thorique de chute des particules (tab. I) donne
par la loi de Stokes (fonction de leur diamtre et de leur poids) pour des particules sphriques :

u=g.d-. Ps-Pv. i_
H 18
avec : u = vitesse en cm/s
g = acclration de la pesanteur (981 cm/s^)
d = diamtre de la particule en cm
Ps = densit spcifique des solides en g/cm^
Pv = densit de l'eau
\} = viscosit de l'eau 10C (1,31.10-'g/cm.s)

L'eau & la route / Volume 7 13


tab. I : Vitesses de chute (u en cm/s) en fonction du diamtre des particules [1],

DIAMTRE PARTICULES DOMINANTE ORGANIQUE PARTICULES DOMINANTE MINRALE


(Mm) Ps = 1.2 Ps = 2,5
2000 8,9 29,2
1500 6,8 23,7
1000 4,4 17
500 1,8 8,4
200 0,4 2,5
100 0,1 0,8
50 0,03 0,2
10 0,002 0,01

/ ) ] Plusieurs facteurs correctifs ont t introduits dans le calcul pour tenir compte :
- du fait que les particules ne sont pas spfiriques (facteur de sptiricit \|/j ;
- du type d'coulement, turbulent ou laminaire ( partir du nombre de ReynoldsK).

Granulomtrie
En rgle gnrale, les particules sont plus grossires en milieu ouvert, sur route en rase campagne (tab. II)
par exemple, qu'en milieu semi-ferm, en milieu urbain et pri-urbain.

tab. Il : Rpartition granulomtrique des particules en milieu ouvert.

PALIER GRANULOMTRIQUE (nm) % EN POIDS POIDS CUMULE

500-1000 22 22
200-500 44 66
100-200 18 84
50-100 11 95
<50 5 100

On aura donc toujours un minimum d'efficacit, mais variable selon la typologie de la voie concerne.
Faute d'observations suffisantes sur sites rels, on ne prend pas en considration ces aspects dans le
dimensionnement. Le choix des diamtres et vitesses de rfrence peut tre propos a priori (tab. III).

tab. III : Vitesses de chute de rfrence pour le dimensionnement des dcanteurs.

TYPE DE VOIRIE VITESSE DE RFRENCE (u en cm/s)


rase campagne 0,03 0,14
pri-urbain 0,02 0,08
lavage tunnel 0,01 0,05

Le dimensionnement se fait en privilgiant la vitesse verticale par rapport la vitesse horizontale dans
l'ouvrage.

' Dcanteur niveau constant


Q. 100
s> Vs
avec : S = surface du dcanteur en m^
Q = dbit en mVs
Vs= vitesse de sdimentation des particules les plus fines dont la dcantation est souhaite en cm/s

L'eau & la route / Volume 7 13


Dcanteur niveau variable

(Qe-QJioo
s>

avec : S = surface du dcanteur en m^


Qe = dbit entre ( = 0,8 Qmax par exemple) en mVs
Qs = dbit sortie rgul en mVs
Vg = vitesse de sdimentation des particules les plus fines dont la dcantation est souhaite en cm/s

Dans les deux cas, les paramtres significatifs pour le dimensionnement sont :
- la surface (longueur x largeur) du dcanteur ;
- les dbits caractristiques d'entre et de sortie ;
- la taille de la particule de rfrence dcanter.

La hauteur d'eau dans le dispositif n'intervient pas directement dans le calcul ou la dfinition de la go-
mtrie du bassin. En fait ces deux paramtres sont importants pour assurer un bon fonctionnement
hydraulique, en particulier une rpartition homogne des vitesses l'intrieur du dispositif.

Compte tenu de l'irrgularit des MES arrivant au dispositif, de l'influence de la temprature, de la visco-
sit et de la minralit de l'eau, le rsultat ne peut tre considr comme absolu.

COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

Pour assurer une dcantation optimale, il faut favoriser l'equipartition des eaux entrantes ou sortantes tout
en vitant les turbulences.

CES FORMULES SUPPOSENT UNE CONSTANCE DU DEBIT. A dbit variable, l'utilisation d'autres fonc-
tions de calcul (mthodes de BAYAZIT, de DOBLIN & CAMP) conduit un dimensionnement suprieur de
25 % environ.

EFFICACITE

L'efficacit attendue est fonction des dispositifs, en particulier de la matrise du dbit d'entre. Le taux
d'abattement des matires en suspension avec un dbit rgul d'entre est directement fonction de la
vitesse de chute retenue pour le dimensionnement (tab. IV).

tab. IV : Taux d'abattement des matires en suspension contenue dans les eaux pluviales.

VITESSE DE CHUTE EN cm/s VITESS -. CHUTE EN m/h RENDEMENT(EN %)


0,0003 0,01 100
0,001 0,04 98
0,003 0,1 95
0,014 0,5 88
0,027 1 80
0,14 5 60
0,28 10 40
1,39 50 15
2,78 100 10
13,89 500 7
2778 1000 5

La dcantation permet d'obtenir un abattement de la pollution chronique relativement consquent en


quelques heures (tab. V).

L'eau & la route / Volume 7 13


tab. V : Abattement de la pollution chronique par dcantation pour des vitesses de rfrence
comprises entre 0,5 et 5 m/h (% de la charge initiale).

MES DCO DBO5 NTK HYDROCARBURES MTAUX


60-90 55-80 70-80 30-60 25-80 60-80

Le rendement est variable selon :


- le type d'pisode pluvieux (le lavage de la chausse peut tre plus ou moins rparti sur la dure de la
pluie) ;
- le dbit instantan ;
- la qualit et la temprature de l'eau (la saison) ;
- la forme du dispositif facilitant ou pas les conditions de mlange ;
- l'entretien effectu.

L'efficacit reste faible pour les particules infrieures 50 pm. Dans ce cas la dcantation seule n
suffit pas.

Ces dispositifs ne fonctionnent au rendement nominal que s'ils sont entretenus rgulirement. Une rgle
pratique est de se donner une limite de remplissage de la fosse de stockage des boues. La vidange sera
effectue ds que le volume de la FOSSE du dbourbeur est au 1/4 rempli. A dfaut on risque de provo-
quer une remise en suspension et le dispositif ne stockera plus rien.

Les caractristiques des dcantats sont assez variables selon les mesures connues. Les mtaux tels que
le plomb, le cadmium ou le zinc, ainsi que les hydrocarbures sont manifestement associs aux grains. On
peut envisager court terme de les utiliser en pandage (aprs compostage) sur les emprises routires
annexes, mais il est probable que des filires spcifiques seront mises en place dans les prochaines
annes (lavage par exemple, comme pour les dessablages de station d'puration ou des rsidus de
balayeuses urbaines).

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CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Dcantation
m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

^ BASSIN TEMPORAIRE ENHERBE


Bassin sec

Dcembre 1997

Il s'agit de bassin dimenslonne pour n'tre rempli qu'en priode pluvieuse. Ce type de dispositif ne
s'envisage que si le milieu rcepteur peut accepter un dbit suffisamment fort pour que la vidange
de l'ouvrage soit ralise en quelques heures ou jours.

Par vole de consquence, le rle puratoire par dcantation est limit.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Le principe de dimensionnement est celui de la rgulation hydraulique (fiches 6 Q\ 9), incluant :


- le choix de la pluie de rfrence ;
- le choix du dbit de sortie, constant ou variable ;
- la vrification qualitative au point de rejet.

Il conviendra de raliser une tude hydrogologique pralablement l'implantation d'un bassin, notam-
ment pour prciser les battements de la nappe, son taux d'exploitation (surtout en aval du bassin). Ceci
permettra d'estimer les risques de contamination de la nappe par les contaminants accumuls en fond de
bassin et lors d'un dversement accidentel de matires polluantes. La cote de l'exutoire correspond celle
du fond du bassin.

Du fait du temps de stockage limit, la gomtrie est importante pour maintenir un minimum de rle pu-
ratoire. Il faut en particulier favoriser :
- le mlange dans le bassin, de faon viter un parcours trop rapide, avec mise en place de merlons ou
d'un labyrinthe, sans pour autant crer des zones d'eaux mortes ;
- l'loignement maximum de la sortie par rapport l'entre ;
- la matrise des basses vitesses horizontales jusqu' l'exutoire ;
- une pente de fond marque, mais pas trop forte (2 5 %), de faon assainir sans risque d'rosion en
fin de vidange ;
- des talus pas trop raides pour pouvoir tre entretenus par tonte (pente maximale 2/1) ;
- la mise en place d'une vgtation bonne couverture.

COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

Ce type de dispositif ayant principalement un rle d'crteur, il convient, pour rduire la pollution chro-
nique, de le combiner avec un rseau amont prsentant dj un rle puratoire pour les pluies courantes.

L'eau & la route / Volume 7 1^


Deux combinaisons peuvent tre envisages :
- la ralisation d'un bassin temporaire enherb compartiment, permettant de retenir dans la premire par-
tie les lments les plus grossiers ;
- le couplage d'un bassin temporaire enherb avec une unit de traitement en aval. Cette solution permet
d'amliorer le traitement de la pollution chronique avec un dbit rgul.

Ces ouvrages, de dimension parfois imposante, peuvent tre combins avec d'autres usages du sol sur-
tout en milieu urbain (terrains de jeu, parcs et jardins, etc.). Dans ce cas, il est recommand de dfinir deux
secteurs diffrents, l'un remplissage assez frquent, l'autre pour les pluies rares. Le premier sert stoc-
ker les dcantats, le second lui prsente des pentes (> 5 %) convergentes vers l'axe de symtrie de l'ou-
vrage pour favoriser la vidange et l'entretien (limitation de la stagnation de l'eau et des dpts) (fig. 1). Si
l'ouvrage est accessible au public, il faut limiter les pentes de talus (rapport 1/6). Il faut galement dfinir
les rgles de scurit des personnes et celles d'entretien des dispositifs de rgulation de dbit. Si l'accs
au bassin est interdit au public, il faut soit le positionner dans l'emprise clture de la voirie, soit le clore.

A^ - Site non accessible au public Aj - Site accessible au public

^ Niveaux P.H.E.
' I (crue centenale)

Rigole d'vacuation
faible dbit

fig. 1 : Profils en travers types.

EFFICACITE

L'efficacit globale est fonction du temps de sjour. Par contre on constate qu'il peut y avoir reprise des
MES du fait d'une mauvaise gomtrie, en particulier proximit de la sortie du bassin. Il faut donc veiller
particulirement matriser la vitesse horizontale sur les 5 derniers mtres, pour viter leur entranement
en fin de vidange, par :
- la cration d'une fosse en surprofondeur ;
- la sortie par lame dversante de grande largeur.

Le rendement puratoire est proportionnel au temps de sjour de la lame d'eau dans l'ouvrage (tab. I). Les
plus petits d'entre eux (temps de vidange < 12 heures) permettront la dcantation des particules les plus
grossires (> 300 pm). Ces ouvrages se rapprochent donc plus des dessableurs. Les plus grands (temps
de vidange > 48 heures), quant eux, permettront la dcantation des particules plus fines (> 100 pm).

tab. I : Rendement puratoire en fonction du temps de sjour (en %).

TEMPS DE SJOUR MES MTAUX HYDROCARBURES DB05 DCO


12 heures 25-50 15-25 25-35 25-50 25-50
48 heures 60-85 60-75 60-75 35-60 35-60

L'eau & la route / Volume 7 14


' Options possibles
Le traitement du fond et des talus est important pour la tenue du bassin, ainsi que pour l'aspect visuel
(tab. II).

tab. Il : Intrts des techniques de ralisation du fond et des talus.

TECHNIQUES INTRTS
mise en herbe entretien priodique, pentes douces, esthtique
arbres et arbustes uniquement pour les parties peu inondes, mme sur fortes pentes,
esthtique
dalles alvoles prfabriques faciles poser, bonne protection, mise en herbe possible,
aspect esthtique discutable

Vgtation
La vgtation pourra tre spontane ou introduite. Il faudra dans ce cas tenir compte des variations de
niveau de la nappe, de la frquence de submersion. Les bords de bassin peuvent tre ensemencs avec
des fierbaces (10 15 kg de semences/ha).

ENTRETIEN

L'entretien des bassins temporaires comprend :


- l'enlvement des flottants (bouteilles PVC, papiers, branchages, etc.) ;
- le nettoiement des berges ;
- la vrification de la stabilit des berges ;
- ventuellement une lutte contre les rongeurs ;
- le curage de la fosse de dcantation (surprofondeur prs de l'exutoire) ;
- l'entretien de la vgtation du bassin ;
- le nettoiement des grilles amont et aval ;
- la vrification du rgulateur de dbit ;
- la vrification des vannes, s'il y a lieu.

Le dgrilleur en entre de bassin ou en amont du dispositif de rgulation hydraulique sera vrifi au-moins
4 fois par an. Dans les rgions mditerranennes, il est fortement conseill de vrifier la propret des
dgrilleurs avant l'arrive de cellules orageuses et aprs leur passage. Dans les autres rgions clima-
tiques, une vrification aprs chaque pisode un peu exceptionnel permettra de maintenir les capacits
hydrauliques du dispositif.

Les lments du rgulateur de dbit devront tre vrifis 4 fois par an afin de s'assurer de leur bon fonc-
tionnement (prsence de flottants dans le mcanisme ou dans l'orifice de fuite, etc.). L'entretien des
vannes, s'il y en a, (graissage, vrification de l'tanchit, remplacement des pices dfectueuses, etc.)
doit avoir lieu au moins 2 fois par an. Il est galement important de vrifier 2 fois par an l'tat des buses
d'entre.

Les travaux d'entretien sont trs limits. Ils comprennent une inspection de routine tous les ans, un entre-
tien des abords et du bassin (ventuellement faucardage de la vgtation excessive dans les fosss d'en-
tre, de sortie, de la vgtation du bassin et des talus) et une vrification de la stabilit.

La dcomposition sur place des produits vgtaux coups ne contribue pas l'exportation des mtaux
lourds qu'ils auraient pu extraire des boues dcantes. La meilleure limination qui peut tre envisage,
consiste en un compostage qui favorise la fixation des mtaux dans les matires humiques.

L'eau & la route / Volume 7 14


La vrification de l'paisseur des boues accumules dans les ouvrages peut se faire aprs 1, 3, 6 et 10
ans de mise en service, puis tous les 5 ans. Une extraction des decantats tous les 5 ans semble suffisante
pour la fosse de dcantation. Si le bassin est compartiment, la partie de dessablage doit tre cure 1 an
aprs la mise en service puis tous les 3 ans. Une analyse de la qualit des boues permettra de prciser
la filire de valorisation.

COUTS

DESIGNATION DES OUVRAGES UNITE NIVEAU PRIX MOYEN


terrassement en dblais m' b
modelage en remblais m^ b
revtement en terre vgtale m^ a
mise en herbe m^ a
vgtalisation m^ b
curage de bassin m^ b

EXEMPLE

/
\
r
D
BASSIN D'ACCUMULATION

DEFLECTEURS
AFFLUENT t j E :::m J

j
^

BASSIN RECTANGULAIRE

EFFLUENT

AFFLUENT

BASSIN CURVILIGNE

DEFLECTEURS

BASSIN D'ACCUMULATION
AFFLUENT- t:rr -EFFLUENT

L_L
BASSIN ALLONG

EFFLUENT

ILE INTERMDIAIRE ENTRE L'ARRIVE D'EAU ET LA SORTIE

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CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Dcantation
m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

33 BASSIN TEMPORAIRE REVETU


Bassin sec
m Dcembre 1997

Il s'agit de bassin dimensionn pour n'tre rempli qu'en priode pluvieuse. Ce type de dispositif ne
s'envisage que si le milieu rcepteur peut accepter un dbit suffisamment fort pour que la vidange
de l'ouvrage soit ralise en quelques heures ou jours.

Par voie de consquence, le rle puratoire par dcantation est limit.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Le principe de dimensionnement est celui de la rgulation hydraulique fiches 6 et 9), incluant :


- le choix de la pluie de rfrence ;
- le choix du dbit de sortie, constant ou variable ;
- la vrification qualitative au point de rejet.

Il conviendra de raliser une tude hydrogologique pralablement l'implantation d'un bassin, notam-
ment pour prciser les battements de la nappe. A dfaut, un mauvais calage en altimtrie, par rapport au
toit de la nappe en priode de crue, oblige la mise en oeuvre de clapets de dcharge en fond de bassin
(en bton ou en gomembrane). La cote de l'exutoire correspond celle du fond du bassin.

Du fait du temps de stockage limit, la gomtrie est importante pour maintenir un minimum de rle pu-
ratoire. Il faut en particulier favoriser :
- le mlange dans le bassin, de faon viter un parcours trop rapide, avec mise en place de murets brise
nergie ou d'un labyrinthe, sans pour autant crer des zones d'eaux mortes ;
- l'loignement maximum de la sortie par rapport l'entre ;
- la matrise des basses vitesses horizontales jusqu' l'exutoire ;
- la cration d'une fosse de dcantation avant la sortie pour limiter la reprise des MES en dbut de ruis-
sellement et en fin de vidange ;
- une pente de fond marque, mais pas trop forte (maximum 5 %), de faon assainir en fin de vidange ;
- le choix d'un revtement du fond et des talus durable et permettant l'entretien courant.

COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

Ce type de dispositif a essentiellement pour rle de rguler les dbits de pointe. On aura donc intrt le
combiner avec un rseau amont prsentant en lui-mme dj un rle puratoire pour les pluies courantes.

L'eau & la route / Volume 7 15


Deux combinaisons peuvent tre envisages :
- la ralisation d'un bassin sec compartiment, permettant de retenir dans le premier bassin les sables et
de piger un dversement accidentel par temps sec ;
- le couplage d'un bassin sec avec une unit de traitement en aval. Cette solution permet d'amliorer te
traitement de la pollution cfironique avec un dbit rgul et galement de fiabiliser la rtention d'un dver-
sement accidentel mme par temps de pluie. La filire de traitement sera dans ce cas munie d'une
drivation.

A, - Site non accessible au public Ag - Site accessible au public

Niveaux P.H.E.
(crue centenale)

Rigole d'vacuation
faible dbit

fg. 1 : Profils en travers types.

EFFICACITE

L'efficacit globale est fonction du temps de sjour (tah. l). Par contre on constate qu'il peut y avoir reprise
des MES du fait d'une mauvaise gomtrie, en particulier proximit de la sortie du bassin. Il faut donc
veiller particulirement matriser la vitesse fiorizontale sur les 5 derniers mtres pour viter leur entra-
nement en fin de vidange par :
- la cration d'une fosse en surprofondeur ;
- la sortie par lame dversante de grande largeur.

Le rle puratoire est limit la dcantation des particules les plus grossires (> 300 pm). Ces ouvrages
se rapprocfient donc plus des dessableurs.

tab. I : Rendement puratoire en fonction du temps de sjour (en %).

TEMPS DE SJOUR MES MTAUX HYDROCARBURES DB05 DCO


12 heures 20-40 10-20 20-30 20-40 20-40
48 heures 50-70 50-60 50-60 30-50 30-50

Ootions DOSsibles
Le traitement du fond et des talus est important pour la tenue du bassin, ainsi que pour l'aspect visuel
(tab. II).

L'eau & la route / Volume 7 75


tab. II : Techniques de traitement du fond et des talus.

TECHNIQUES INTERETS
bton esthtique parfois douteuse (bton projet),
problme d'tanchit (fissuration)
gomembrane esthtique discutable, sujtions de mise en oeuvre
(drainage des gaz, protection contre le poinonnement,
temprature de pose, etc.) et d'entretien
treillis (gogrille ou assimil) limite l'rosion, aspect esthtique discutable
enrochement (blocs 30-50 cm, rserver aux cas trs particuliers, aspect esthtique discutable
paisseur 1 m avec gotextile)
murs bton constitution de quais pour promenade
palplanches idem
perrs ou maonneries privilgient l'esthtique

ENTRETIEN

L'entretien des bassins temporaires comprend :


- l'enlvement des flottants (bouteilles PVC, papiers, branchages, etc.) ;
- le nettoiement des berges ;
- la vrification de la stabilit et de l'tanchit des berges ;
- ventuellement une lutte contre les rongeurs ;
- le nettoyage des abords du bassin (vgtation, macrodchets, etc.) ;
- le curage de la fosse de dcantation (surprofondeur prs de l'exutoire) ;
- le nettoiement des grilles amont et aval ;
- la vrification du rgulateur de dbit ;
- la vrification des vannes, s'il y a lieu.

Le dgrilleur en entre de bassin ou en amont du dispositif de rgulation hydraulique sera vrifi au-moins
4 fois par an. Dans les rgions mditerranennes, il est fortement conseill de vrifier la propret des
dgrilleurs avant l'arrive de cellules orageuses et aprs leur passage. Dans les autres rgions clima-
tiques, une vrification aprs chaque pisode un peu exceptionnel permettra de maintenir les capacits
hydrauliques du dispositif.

Les lments du rgulateur de dbit devront tre vrifis 4 fois par an afin de s'assurer de leur bon fonc-
tionnement (prsence de flottants dans le mcanisme ou dans l'orifice de fuite, etc.). L'entretien des
vannes, s'il y en a, (graissage, vrification de l'tanchit, remplacement des pices dfectueuses, etc.)
doit avoir lieu au moins 2 fois par an. Il est galement important de vrifier 2 fois par an l'tat des buses
d'entre.

Les travaux d'entretien sont trs limits. Ils comprennent une inspection de routine tous les ans, un entre-
tien des abords et du bassin (ventuellement faucardage de la vgtation excessive dans les fosss d'en-
tre, de sortie) et une vrification de la stabilit et de l'tanchit des talus.

La vrification de l'paisseur des boues accumules dans les ouvrages peut se faire aprs 1, 3, 6 et 10
ans de mise en service, puis tous les 5 ans. Une extraction des dcantats tous les 5 ans semble suffisante
pour la fosse de dcantation. Si le bassin est compartiment, la partie de dessablage doit tre cure 1 an
aprs la mise en service puis tous les 3 ans. Une analyse de la qualit des boues permettra de prciser
la filire de valorisation.

L'eau & la route / Volume 7 ' IS


COUTS

DESIGNATION DES OUVRAGES UNITE NIVEAU PRIX MOYEN


terrassement en dblais m^ b
modelage en remblais m^ b
ralisation d'un bassin en bton (30 m^)
la place d'un bassin en terre m' A
gomembrane m^ c
gotextile m^ b
curage de bassin m' b

EXEMPLE

.s.
S
s
Bassin en terre I
[Y\ engaionne Bassin revtu o
o

V777777777////777777777777>^//
y///////////y

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L'eau & la route / Volume 7 15


CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT -../:
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Dcantation
mAuteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

^^ BASSIN PERMANENT
Bassin en eau

Dcembre 1997

Le bassin en eau est dimensionne pour tre rempli en priode pluvieuse, avec un volume d'eau
permanent. Ce type de bassin est rendu ncessaire quand le dbit l'exutoire est limit et lors-
qu'on veut favoriser le traitement qualitatif.

Le rle de rgulation permet donc :


- une dcantation pousse, y compris des faibles pluies et des particules fines, du fait du temps de
sjour augment du volume mort ;
- une aration importante ;
- de disposer d'une possibilit de pigeage passif en cas d'accident hors priode pluvieuse.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Le principe de dimensionnement est celui de la rgulation hydraulique, incluant :


- le choix de la pluie de rfrence et de sa rcurrence ;
- le choix du dbit de sortie, constant ou variable ;
- la vrification qualitative au point de rejet.

On peut retenir les mmes principes que pour les bassins temporaires fiches 9 et 14) savoir :
- le mlange dans le bassin, de faon viter un parcours trop rapide, avec mise en place de merlons ou
murets brise nergie ou d'un labyrinthe en vitant de crer des zones d'eaux mortes ;
- l'loignement maximum de la sortie par rapport l'entre ;
- la matrise des basses vitesses horizontales jusqu' l'exutoire ;
- une pente de fond faible (1 2 %) ;
- une fosse de dcantation avant la sortie du bassin pour viter l'aspiration des dcantats lors de la
vidange ;
- la ralisation de berges avec un fort coefficient de rugosit de faon retenir les flottants (ftg. I).

Par contre le temps de sjour important permet d'attacher un peu moins d'importance la gomtrie du
bassin et des rives.

Pour maintenir l'eau dans le dispositif, il faut soit un bassin tanche, naturellement ou artificiellement, soit
un terrain permable avec une nappe phratique permanente. Dans ce cas, il convient de veiller caler
le niveau habituel de l'eau dans le bassin au niveau du toit de la nappe en priode d'tiage. Cette pr-
caution vite la contamination de la nappe par l'eau du bassin.

L'eau & la route / Volume 7 16


Il convient donc de raliser une tude hydrogologique pralablement l'implantation d'un bassin, notam-
ment pour prciser les battements de la nappe, le sens d'coulement et le dbit de la nappe, son taux d'ex-
ploitation (surtout en aval du bassin). Ceci permet d'estimer les risques de contamination de la nappe par
les contaminants accumuls en fond de bassin et lors d'un dversement accidentel de matires polluantes.

L'absence d'une alimentation phratique oblige crer une impermabilisation, parfois coteuse, du fond
et des parois jusqu'au niveau souhait dans le bassin.

200 400
Niveau des P.H.E.
i^ >\ (cme centenale)

Zone de mamage

Protection
des t^erges
Plan d'eau pennanent
Zone de protection
avec vgtation

fg. 1 : Profils en travers types.

COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

Ce type de dispositif a pour rle de rguler les dbits et peut, par cet intermdiaire, purer les eaux plu-
viales. Il peut tre envisag seul l'aval du rseau d'assainissement, ou combin avec d'autres dispositifs.

Le bassin crteur permanent peut tre combin avec un module de dshuilage en sortie qui permet de
rcuprer et de confiner une pollution accidentelle. Un rgulateur dbit constant est alors indispensable
entre les deux dispositifs.

Le bassin crteur peut tre compartiment pour concentrer les dpts sablonneux dans la premire par-
tie. Ceci permet de rduire les frais d'entretien du bassin.

EFFICACITE

' Temps de sjour


L'efficacit globale est fonction du temps de sjour (tab. I).

tab. I : Rendement puratoire de bassins permanents (%)

TEMPS DE SJOUR MES PHOSPHORE TOTAL AZOTE TOTAL DCO MTAUX

6 12 heures 60-80 20-40 20-40 20-40 40-60


24 heures 80-100 60-80 40-60 40-60 60-80
48 heures 90-100 80-90 60-70 60-80 80-90

Le rendement est donc lev pour la rcupration de la charge en MES. Un intrt complmentaire est de
pouvoir crter galement les concentrations pour la pollution soluble (par exemple pour le sel de dver-
glaage).

Comme pour le bassin sec, il peut y avoir reprise des MES du fait d'une mauvaise gomtrie, en particu-
lier proximit de la sortie du bassin. Il faut donc veiller particulirement matriser la vitesse horizontale
sur les 5 derniers mtres pour viter leur entranement en phase de vidange. Une fosse en surprofondeur
peut tre efficace.

L'eau & la route / Volume 7 16


-SJJ

Options possibles
Le traitement des berges peut tre du mme type que pour les bassins sec sur la partie suprieure fwhe
10). Pour le fond, les dispositifs peuvent tre simples ou plus complexes s'il faut une tanchit par
exemple (tab. il).

tab. Il : Ralisation d'une tanchit pour les bassins enherbs ou revtus.

TYPE DE BASSIN REVTEMENT POSSIBLE

Enherb
fond argile TYPE A2-A3
argile sous terre vgtale
gomembrane sous terre vgtale
bords digue argileuse
noyau argileux
argile sans retrait AI-85
argile sous terre vgtale
gocomposite bentonitique sous terre vgtale
gomembrane sous terre vgtale
Revtu bton + joints tanches
gomembrane PEHD-BUTYLE-PVC, etc.
enrob ferm
enrob+rsine
perrs maonns

Dans tous les cas le choix des techniques devrait tenir compte des paramtres suivants :
- adquation pente de talus-stabilit du revtement ;
- adquation matriau-vitesse la vidange ;
- comportement (vieillissement) la lumire ;
- comportement (dformations) aux carts de temprature ;
- possibilit d'entretien ;
- en cas d'tanchit, facilit de pose et de contrle ;
- prsence de sous-pression (sols organiques ou variation de niveau de nappe) ;
- des possibilits d'insertion paysagre.

ENTRETIEN

L'entretien des bassins permanents comprend :


- l'enlvement des flottants (bouteilles PVC, papiers, branchages, etc.) ;
- le nettoiement des berges, avec faucardage annuel de la vgtation aquatique s'il y a lieu ;
- la vrification de la stabilit ou de l'tanchit des berges ;
- ventuellement une lutte contre les rongeurs, notamment si une tanchit artificielle par gomembrane
a t mise en place ;
- le curage de la fosse de dcantation (surprofondeur prs de l'exutoire) ;
- l'entretien de la vgtation du bassin s'il y a lieu ;
- le nettoiement des grilles amont et aval ;
- la vrification du rgulateur de dbit ;
- la vrification des vannes, s'il y a lieu.

L'eau & la route / Volume 7 16


L'entretien des quipements et la priodicit des curages sont identiques ceux des bassins crteurs
permanents (fkhe 10).

COUTS

DESIGNATION DES OUVRAGES UNITE NIVEAU PRIX MOYEN


terrassement en dblais m'' b
modelage en remblais m^ b
revtement en terre vgtale m^ a
mise en herbe m^ a
vgtalisation m^ b
ralisation d'un bassin en bton (30 m^)
la place d'un bassin en terre m^ A
gomembrane m^ c
golextile m^ b
curage de bassin m^ b

EXEMPLE

Possibilit de prvoir une installation plus importante selon la place


disponible et les volumes d'eau considrer

1 ^1

chelle de longueur 1:200


(schma original)

Profil en long type - sparateur hydrocarbures lgers

Ponihlllt de prvoir une initallatlon plus imponanle selon la place


disponible et les volumes d'eau i consldrr

dielle de longueur 1:200


(schma original)

Profil en long type - bassin crteur d'orage

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CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Dcantation
m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

^ DECANTEUR PARTICULIER
Dcanteur industriel et coagulateur

Dcembre 1997

Les dispositifs industrialiss ont t dvelopps pour faciliter le choix et la ralisation de la dcan-
tation. L'intrt rside dans le fait que les constructeurs connaissent les performances thoriques de
ces ouvrages. Malheureusement, il s'avre que dans beaucoup de cas, ils ont t dimensionns et
tests sur des eaux plus concentres que celles du ruissellement routier et avec un dbit constant.
Il convient d'tre excessivement prudent en demandant aux fournisseurs des caractristiques
dmontres (tudes techniques, suivis, etc.) de leurs ouvrages dans des applications similaires.

Leur utilisation s'avre intressante en complment d'un bassin crteur temporaire o les temps
de sjour sont relativement courts. Pour des ouvrages crteurs permanents, la dcantation pri-
maire se fait directement dans le bassin et la contribution l'puration du module prfabriqu de
rgulation reste trs faible.

Si ces dispositifs font suite un bassin crteur, il convient de privilgier la fonction de dshui-
lage, qui permettra de piger une pollution accidentelle par hydrocarbures. Dans les autres cas, il
faut privilgier la fonction de debourbage. Cependant, la faible capacit de stockage de decantats
de ces dispositifs impose des oprations de curage rgulires.

Tous ces dispositifs ncessitent beaucoup de prcautions, des contrles la pose et aux bran-
chements. Enfin, ces ouvrages tant le plus frquemment enterrs, il faut tablir un cahier d'en-
tretien prcisant l'emplacement des tampons d'accs, la nature et la priodicit des interventions.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Dcanteur lamellaire
Pour les particules grenues, l'efficacit d'un dcanteur ne dpend pas de la hauteur. On peut donc conce-
voir un dcanteur plusieurs lamelles, constituant ainsi un module lamellaire (fig. 1). On augmente ainsi
la surface horizontale totale et donc le pouvoir sparateur pour un mme dbit :

u = 100.
n.S
avec : u = vitesse en cm/s
0 = dbit traversier en mVs
S = surface horizontale m^
n = nombre de lamelles

L'eau & la route / Volume 7 17


L'intrt majeur est de disposer d'un dispositif beaucoup plus compact pour une surface dveloppe iden-
tique. De plus, l'coulement se fait, en thorie, en rgime laminaire vitant la remise en suspension des
fractions les plus fines. Pour maintenir un tel rgime d'coulement dans le dispositif, il faut d'une part, une
rgulation trs prcise du dbit traversier, d'autre part, surdimensionner l'ouvrage lamellaire d'un rapport
voisin de 10.

Q/n
Q/JX H/n
H 2<^

S S/n
fig. 1 : Principe thorique de la dcantation lamellaire.

Les plaques sont inclines d'un angle proche de 60 pour faciliter l'vacuation des boues vers le fond de
l'ouvrage. On distingue trois principes de dcanteur lamellaire (fig. 2) se diffrenciant par les sens d'cou-
lement de l'eau et des boues :
- les dcanteurs contre-courant o la boue et l'eau circulent en sens inverse ;
- les dcanteurs co-courant o la boue et l'eau circulent de haut en bas ;
- les dcanteurs courants croiss o la boue et l'eau circulent perpendiculairement.

^ Dcanteur plaques - contres courant ^ Dcanteur plaques - q|m|Q|| croiss

Sortie eau

Entre a=5560
eau
fosse
boues

boues

l Dcanteur plaques c o - c o i y i g ^ ^ l

eau coupe
verticale

eaij^^^^
S ^ s ^ 0=30
/'" ~ \ boues

\ fosse /

(~^r
\ boues /

N. boues y
L - ^ boues

fig. 2 : Principes de la dcantation lamellaire.

L'eau & la route / Volume 7 17


' Dcanteur coalescence
Il s'agit de matriel driv du prcdent, mais dont le traitement des parois inclines est fait par alvolage
de forme adapte pour faciliter le piegeage des hydrocarbures et le recueil des fines (fig. 3). Un coefficient
complmentaire peut tre ventuellement appliqu du fait de la prsence de cloisons verticales.

fig. 3 : Principe de dcantation par coalescence.

' Coaquiateur
Cette technique vise favoriser la sdimentation de la fraction de particules la plus fine par ajout de coa-
gulants dans les eaux brutes. Elle permet d'augmenter le rendement puratoire des dispositifs de traite-
ment sans pnaliser le temps de sjour et la surface utile. Les premiers dispositifs routiers sont apparus
aux Etats-Unis il y a 5 ans environ. Les coagulants chimiques (du chlorure ferrique FeCl3.6H20 ou des
composs inorganiques cationiques) permettent en effet d'amliorer les rendements des bassins perma-
nents de 10 30 % (selon le mtal considr, la vitesse horizontale et le temps de contact avec le coa-
gulant). Cette technique, bien que prometteuse, semble pour l'instant encore mal adapte aux conditions
d'exploitation des ouvrages routiers franais. Son utilisation peut s'envisager dans les milieux urbains et
pour le traitement des eaux de lavage de tunnel, pour lesquels un fonctionnement intermittent est envisa-
geable (optimisation des dpenses d'nergie et de ractifs en fonction des flux polluants entrant).

COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

IL FAUT MAITRISER LES DEBITS.

Tous les dcanteurs particuliers ncessitent une rgulation des dbits entrant et un dgrillage
amont. Ces deux quipements sont indispensables pour maintenir un rendement optimum des modules
de dcantation.

L'absence de bassin crteur peut tre partiellement compense en modifiant le rseau d'assainissement
pour qu'il puisse servir de stockage, soit par mise en herbe en amont, soit par surdimenssionnement, soit
compartimentage. L'inconvnient majeur est de crer une zone de dcantation longitudinale dans le
rseau. Lors des pisodes pluvieux, un peu exceptionnels, les matires dcantes seront remises en sus-
pension et creront un flux important de polluants.

Tous ces dispositifs doivent tre munis d'une drivation.

L'eau & la route / Volume 7 17


EFFICACITE

Les rendements mesurs (tab. I) sur des dispositifs lamellaires positionns aprs un bassin crteur per-
manent (bassin en eau) sont trs faibles. Les pouvoirs de coupure des deux dispositifs sont en effet qui-
valents. En revanche, le decanteur particulier assure un dshuilage complmentaire trs intressant dans
le cas d'une pollution accidentelle.

tab.I. Intrt et rendement compars


desdispositifs.

INTRT RENDEMENT OBSERV"''(%)

Decanteur lamellaire dcantation 0-85


Decanteur coalescence dshuilage 0-90

/// Cette variation considrable dans les rendements s'explique essentiellement par la mauvaise rgula-
tion des dbits entrants et par un sous-dimensionnement du module decanteur.

m ENTRETIEN

L'entretien des decanteurs particuliers doit toujours tre effectue par une socit spcialise. Plusieurs
techniques sont applicables :
- soit la totalit du contenu est aspire et vacue ;
- soit seules les boues en fond d'ouvrage sont aspires et vacues. Les eaux quant elles sont rinjec-
tes en tte de filire de traitement.

Dans les deux cas les boues liquides ou semi-solides doivent tre gouttes avant leur mise en dcharge.
La destination finale des produits de curage est fonction du rsultat des analyses.

Les decanteurs particuliers ncessitent une vidange dans les 6 mois aprs la mise en service puis tous
les ans. Cette opration permet d'vacuer les boues et de vrifier les pices mcaniques constitutives de
l'ouvrage et son tanchit.

COUTS

DESIGNATION DES OUVRAGES DEBIT DE TRAITEMENT ( l/s ) NIVEAU PRIX MOYEN


Decanteur particulaire 20 C
80 E
150 E
300 F

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CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Dshuilage
m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

DESHUILAGE - PRINCIPES
1 Sparation des hydrocarbures

Dcembre 1997

Le dshuilage a pour but de sparer les particules faible densit et l'eau. Le principe est, comme pour
la dcantation, de favoriser la vitesse ascensionnelle au dtriment de la vitesse horizontale. Dans ce
cas, on permet la flottaison naturelle des hydrocarbures. On pariera alors de dshuilages gravitaires.

Il suffit donc de matriser les vitesses et de disposer d'un volume de stockage isol par des lames
de dshuilage.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Les huiles ou les hydrocarbures sont prsents dans les eaux de ruissellement de chausses soit l'tat
libre, soit l'tat d'mulsions. Ces dernires sont gnres par les turbulences lors de l'coulement dans
le rseau d'assainissement et sont malheureusement plus difficiles piger.

Principes
Il faut rappeler que les concentrations en hydrocarbures des eaux pluviales routires, hors cas accidentel, sont
de quelques milligrammes maximum par litre (0,01 15 mg/l). Pour obtenir des rsultats, il convient de :
- se fixer une vitesse ascensionnelle comprise entre 1 m/h et 9 m/h. Ceci permet de piger des hydrocar-
bures d'une densit proche de 0,9 pour des dbits traversiers de 50 l/s. Le calcul s'appuie sur la loi de
Hazen ;
- tranquilliser les eaux pour faciliter la sparation des deux phases liquides ;
- crer un sparateur de forme allonge, avec un rapport longueur sur largeur suprieur 3 ;
- limiter la vitesse d'coulement horizontal sous la cloison de sparation entre 0,05 et 0,1 m/s ;
- faire plonger la lame de dshuilage d'au-moins 25 cm pour viter le passage des mulsions ;
- crer une pente rgulire (2 5 %) pour favoriser le stockage des boues ;
- veiller maintenir une distance (d), entre le radier de l'ouvrage et la crte infrieure de la lame de dshui-
lage, infrieure au tiers de la largeur de l'ouvrage ou infrieure 2 m ;
- maintenir une distance entre la lame de dshuilage et la reprise d'eau de l'ouvrage au-moins gale d

Dimensionnement
La condition de dshuilage est donc 5>^

L'eau & la route / Volume 7 18


avec : S = surface du dispositif en m^
Q = dbit traversier en mVs
Vg = vitesse ascensionnelle des hydrocarbures dans le pigeage est souhait en m/s

Cloison de tranquiltbation Cloisofl siphoida

fg. 1 : Principe d'un dshuileur gravitaire.

Une fois ces dimensions choisies, il faut les ajuster en calculant le volume d'hydrocarbures stocker qui
est donn par la relation :

^ S

avec : S = surface du dispositif en m^


p = profondeur de la lame de dshuilage sous le niveau permanent en m
Vh= volume d'hydrocarbures flottants retenir en m^

Dans la pratique on prendra une garde systmatique de 25 cm :

p = -^ + 0,25
^ S

Deux options de dimensionnement peuvent tre retenues :


- traitement de la pollution chronique : pour S = 15 m^ et environ 0,33 m^ d'hydrocarbures par an (soit envi-
ron 1 km de chausse), ce qui correspond un plongement de p > 2,2 cm. Il n'y a donc pas de dimen-
sionnement faire ;
- pigeage d'une pollution accidentelle : dans ce cas, le volume retenir est celui d'une citerne de camion.
Pour S = 15 m^ et 35 m^ d'hydrocarbures :

p = 2,33 + 0,25 = 2,58 m

Dans ce cas on a plutt intrt augmenter la surface pour rduire la profondeur de la lame de dshui-
lage.

L'eau c& la route / Volume 7 18


COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

Il faut dans la mesure du possible, faire prcder un ouvrage de dshuilage d'un bassin crteur. Dans ce
cas, le dbit d'entre du dshuileur doit tre limit quelques dizaines de litres par seconde (10 100).
Un rgulateur de dbit est pratiquement indispensable dans ce cas.

Dans tous les cas il faut prvoir une drivation pour les dbits suprieurs au dbit capable du dispositif.

EFFICACITE

L'efficacit constate des dshuileurs apparat frquemment limite pour la pollution chronique. On peut
expliquer cela par, d'une part, les faibles concentrations d'hydrocarbures dans les eaux de ruissellement
de chausses, d'autre part, la prsence d'ouvrage d'crtement en amont des dshuileurs permettant un
abattement des charges. On note une rduction en fonction :
- du temps de sjour dans les ouvrages ouverts, grce la photo-oxydation ;
- de la dcantation, car une fraction d'hydrocarbures est intimement associe aux matires en suspension
(tab. I).

tab. I : Association des hydrocarbures aux matires en suspension, sur eaux brutes,
(Site exprimental A 11).

FRACTION HYDROCARBURES MATIRES VOLATILES GRANULOMTRIE


GRANULOMETRIQUE
(pm) mg/kgMES (%) (%) (%)
2000-5000 658(18,7) 5,1 14,7
1000-2000 396(15,7) 3,8 20,6
500-1000 339(16,1) 2,3 24,7
250-500 238(10) 1,7 22
125-250 163(2,6) 2,4 8,2
80-125 65 (0,2) 4,7 2
<80 2455 (36,7) 21,7 7,8

En revanche, dans les cas de pollution accidentelle par des matires moins denses que l'eau, les dshui-
leurs prsentent une bonne efficacit de pigeage. IL FAUT POUR CELA QUE LA LAME DE DESHUI-
LAGE SOIT IMMERGEE EN PERMANENCE. Si le rle de pigeage est primordial, il faut doubler la lame
de dshuilage, avec une lame en entre de predeshuilage et une seconde avant la sortie pour piger les
mulsions.

ENTRETIEN

L'entretien d'un dispositif de dshuilage, selon la technique retenue (fiche 19), correspond soit celui des
bassins temporaires ou permanents (cas des simples lames de dshuilage) fiches 9,10), soit celui des
dcanteurs particuliers (fiche 17).

' Lame de dshuilage


En traitement de la pollution chronique et en section courante, l'entretien des bassins munis d'une lame
de dshuilage comprend :
- l'enlvement des flottants (bouteilles PVC, papiers, branchages, etc.) ;
- le nettoyage des parois et de la lame au-moins tous les 5 ans ;
- le nettoiement des berges, avec faucardage annuel de la vgtation aquatique s'il y a lieu ;
- la vrification de la stabilit ou de l'tanchit des berges ;

L'eau & la route / Volume 7 18


- ventuellement une lutte contre les rongeurs, notamment si une tanchit artificielle par gomembrane
a t mise en place ;
- le curage de la fosse de dcantation (surprofondeur prs de l'exutoire) ;
- l'entretien de la vgtation du bassin s'il y a lieu ;
- le nettoiement des grilles amont et aval ;
- la vrification du rgulateur de dbit ;
- la vrification des vannes, s'il y a lieu.

Sparateur prfabriqu
L'entretien des sparateurs hydrocarbures module prfabriqu doit toujours tre effectue par une
socit spcialise. Plusieurs techniques sont applicables :
- soit la totalit du contenu est aspire et vacue ;
- soit seuls les boues et les surnageants sont aspirs et vacus. Les eaux quant elles sont rinjectes
en tte de filire de traitement.

Les dbourbeurs-dshuileurs ncessitent une vidange dans les 6 mois aprs la mise en service puis tous
les ans. Cette opration permet d'vacuer les boues et de vrifier les pices mcaniques constitutives de
l'ouvrage et son tanchit.

Pour les dshuileurs installs sur les aires de services, et plus particulirement celles situes proximit
des frontires, il faut prvoir une intervention de nettoyage, de curage et d'vacuation des boues et des
huiles tous les 6 mois.

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L'eau & la route / Volume 7 18


CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Dshuilage Sonia GEAI

SEPARATEUR A HYDROCARBURES
Modules prfabriqus et lame de dshuilage
#

Dcembre 1997

Le principe des dshuileurs lamellaires est similaire celui des dcanteurs {fiche 17). Il s'agit d'une
succession de lamelles, disposes 45 permettant d'obtenir une vitesse de transit de l'eau trs
rgulire. Chaque lamelle sert de surface de rfrence, d'o une efficacit amliore par rapport
un dshuileur simple (paralllpipde). Pour augmenter encore l'efficacit, certains constructeurs
mettent en place des lamelles cloisonnes ou alvoles (dshuilage par coalescence).

En traitement de la pollution chronique, il faut savoir que le rendement intrinsque du dispositif n'a
pas de sens car, en rgle gnrale, le rseau amont et le bassin crteur peuvent avoir un rle pu-
ratoire. Le rendement correspond donc aux rendements successifs des dispositifs composant la
filire de traitement.

Lors d'une pollution accidentelle les dshuileurs prsentent l'avantage de pouvoir piger automa-
tiquement les hydrocarbures plus lgers que l'eau. De plus, la plupart des dispositifs modulaires
peuvent tre munis d'un obturateur automatique en sortie vitant toute intervention manuelle pr-
ventive. Le dimensionnement correspondra donc surtout au choix du volume stocker en cas
d'accident {fiche 30).

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

' Lame de dshuilage


C'est le procd le plus simple pour piger les particules moins denses que l'eau. Il consiste mettre en
place dans les bassins crteurs, les bassins permanents, des dcanteurs possdant une ou plusieurs
lames de dshuilage. Les huiles et objets flottants sont retenus par la lame.

Pour obtenir des rsultats, il convient de :


- tranquilliser les eaux pour faciliter la sparation des deux phases liquides ;
- limiter la vitesse d'coulement horizontal sous la lame de sparation entre 0,05 et 0,1 m/s ;
- faire plonger la lame de dshuilage d'au-moins 25 cm pour viter le passage des mulsions ;
- crer une pente rgulire (2 5 %) pour favoriser le stockage des boues ;
- veiller maintenir une distance (d), entre le radier de l'ouvrage et la crte infrieure de la lame de dshui-
lage, infrieure au tiers de la largeur de l'ouvrage ou infrieure 2 m ;
- maintenir une distance entre la lame de dshuilage et la reprise d'eau de l'ouvrage au-moins gale d
(fiche 18).

L'eau S. la route / Volume 7 19


' Module lamellaire
L'intrt majeur est de disposer d'un dispositif beaucoup plus compact pour une surface dveloppe iden-
tique (ftg. 1). De plus, l'coulement se fait en thorie en rgime laminaire. Pour maintenir un tel rgime
d'coulement dans le dispositif, il faut d'une part, une rgulation trs prcise du dbit traversiez d'autre
part, surdimensionner l'ouvrage lamellaire d'un rapport voisin de 10.

fig. I : Sparateur hydrocarbures cellule lamellaire.

Les plaques sont inclines d'un angle proche de 60 pour faciliter la sparation des huiles et des boues.
La sparation des huiles est dite co-courant, celle des boues contre-courant (fig. 2). Ces ouvrages peu-
vent tre complts par un debourbeur en entre (augmentation de la capacit de stockage des boues) et
d'une surverse siphode (pour vacuer les dbits de pointe suprieurs la capacit de l'ouvrage, notam-
ment en l'absence d'un rgulateur de dbit).

co-courant

c<Miti*e-courant

sens
des
coulemeats

fig. 2 : Sparations co-courant (liquide-liquide) et contre-courant (liquide-solide).

Module coalescence
Il s'agit de matriel driv du prcdent, mais dont le traitement des parois inclines est fait par alvolage
de forme adapte pour faciliter le pigeage des hydrocarbures et le recueil des finestfig.3).

fig. 3 : Sparateur hydrocarbures module en nid d'abeille.

L'eau & la route / Volume 7 19


ff?S5t#.-r;. ';f,>.IBspfff>-,?y.:,

COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

Dans tous les cas, il faut arriver tranquilliser les flots en amont de l'ouvrage pour faciliter la sparation
des pfiases liquides. L'utilisation de sparateurs fiydrocarbures module lamellaire ou en nid d'abeille
ncessite la mise en oeuvre :
- soit d'un bassin crteur permettant une dissipation de l'nergie et une certaine dcantation des UES.
Un rgulateur de dbit, de type crteur de surface, en sortie de bassin optimise le fonctionnement du
sparateur en maintenant le dbit nominal de l'appareil et en entranant la lame d'eau la plus charge en
hydrocarbures ;
- soit d'un module dbourbeur afin de limiter l'encrassement des lamelles. Cette option est obligatoire, si
le sparateur hydrocarbures est le seul dispositif entre le rseau d'assainissement et le milieu rcepteur.

Pour limiter les risques de colmatage par des flottants (bouteilles PVC, branchages, feuilles, etc.) il est
recommand de leur associer l'amont un dgrillage (soit en entre de bassin, soit juste l'amont de l'ou-
vrage). Le dgrillage est indispensable en cas de rgulation active du dbit.

Pour fiabiliser la fonction de pigeage d'une pollution accidentelle, ces ouvrages doivent tre munis :
- d'un obturateur automatique (vitant toute intervention prventive) qui ferme l'orifice de sortie lorsque le
sparateur est plein d'hydrocarbures ;
- d'une vanne en amont pour isoler le produit polluant ;
- d'une drivation.

EFFICACITE

Les rendements mesurs sur ces dispositifs pour la pollution chronique des eaux de ruissellement sont
faibles. On peut l'expliquer par la faible concentration en hydrocarbures libres des eaux de ruissellement
de chausses (< 10 mg/l). Toutefois, ces ouvrages sont intressants pour traiter les eaux provenant d'une
aire de service, d'un parking ou pour lutter contre la pollution accidentelle.

' Lame de dshuilaqe


Ce dispositif quipe des ouvrages crteurs ou dcanteurs pour piger les particules moins denses que
l'eau et lutter ainsi contre une partie de la pollution chronique. La lame de dshuilage peut galement faire
jouer ces ouvrages un rle de pigeage d'une pollution accidentelle par temps sec. Cette fonction est
suffisante au droit des secteurs prsentant peu de vulnrabilit ou ayant une faible valeur patrimoniale. En
effet, ces ouvrages assurent uniquement un prdshuilage permettant d'abaisser les concentrations en
hydrocarbures 25 ou 50 mg/l. Il faut que le volume utile minimum de ces ouvrages soit de 35 nf.

' Module lamellaire


Les sparateurs module lamellaire permettent d'atteindre en thorie des concentrations infrieures
20 mg/l en cas de pollution accidentelle par hydrocarbures. Comme pour les dcanteurs lamellaires ou
coalescence, les rendements sont minaments variables, de 0 90 %. Ceci s'explique essentiellement par
une rgulation insuffisante des dbits traversiers et par un sous-dimensionnement du dshuileur.

ENTRETIEN

Pour les dshuileurs installs sur les aires de services, et plus particulirement celles situes proximit
des frontires, il faut prvoir une intervention de nettoyage, de curage et d'vacuation des boues et des
huiles tous les 6 mois.

L'eau & la route / Volume 7 19


' Lame de dshuilage
En traitement de la pollution chronique et en section courante, l'entretien de la lame de dshuilage
comprend :
- l'enlvement des flottants (bouteilles PVC, papiers, branchages, etc.) ;
- le nettoyage des parois et de la lame au-moins tous les 5 ans ;
- le curage de la fosse (surprofondeur prs de l'exutoire) ;
- le nettoyage des grilles ;
- la vrification du rgulateur de dbit ;
- la vrification des vannes, s'il y a lieu.

Sparateur prfabriqu
L'entretien des sparateurs hydrocarbures module prfabriqu doit toujours tre effectu par une
socit spcialise. Plusieurs techniques sont applicables :
- soit la totalit du contenu est aspire et vacue ;
- soit seuls les boues et les surnageants sont aspirs et vacus. Les eaux quant elles sont rinjectes
en tte de filire de traitement.

Les dbourbeurs-dshuileurs ncessitent une vidange dans les 6 mois aprs la mise en service puis tous
les ans. Cette opration permet d'vacuer les boues et de vrifier les pices mcaniques constitutives de
l'ouvrage et son tanchit.

COUTS

DSIGNATION DES OUVRAGES DBIT DE TRAITEMENT (l/s) NIVEAU PRIX MOYEN

dshuileur cellule lamellaire


avec nid d'abeille 20 C
125 D
dshuileur avec compartiment siphode 20 C
125 D
dshuileur cellule lamellaire 20 C
80 D
150 E

Cette fiche fait partie d'un ensemble disponibie sous ia rfrence B 9741 au bureau de vente des publications du SETRA.
Prix de vente de l'ensemble : 200 F 1997 SETRA

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CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Filtration-infiltration
m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

FILTRATION - PRINCIPES
1 Mise en uvre

Dcembre 1997

L'objectif de la filtration est de retenir les matires en suspension les plus fines. Ce procd est
utilis couramment dans le traitement des eaux destines l'alimentation en eau potatile. Pour les
eaux de ruissellement de chausses, le principe vise prioritairement la rcupration des particules
les plus fines, qui chappent aux autres procds. De plus, la filtration ralentissant la vitesse de
l'eau permet d'crter les dbits de pointe lors des averses. En rgle gnrale, on l'utilise en trai-
tement complmentaire (aprs un bassin crteur, ou un bassin dcanteur) lorsque :
- la qualit intrinsque du milieu naturel le ncessite, notamment s'il existe des usages particuliers
des eaux superficielles proximit du point de rejet (alimentation en eau potable, baignade, pom-
pages, etc.) ;
- la gomtrie du projet, ou le trafic, favorise une pollution chronique fine trs fine (trafic intense,
zone en trmie ou encadre par des crans antibruit, etc.) ;
- la place est insuffisante pour obtenir un temps de sjour suffisant dans un bassin dcanteur ou
crteur.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Le principe de fonctionnement est bas sur le pouvoir filtrant d'un matriau fin. Les matires de dimen-
sions suprieures la taille des pores sont arrtes par le filtre. L'eau percole est rcupre en fond d'ou-
vrage soit par des drains, soit par un canal, puis dverse dans le milieu rcepteur superficiel.

Filtre granulaire

Taiile des particules les plus fines retenir


Il existe une relation entre la granulomtrie des particules bloquer et celle du matriau filtrant (tab. 1).

tab. I : Relalion entre granulomtrie des particules et du filtre.

MATERIAU FILTRANT RELATION


sable, gravier
Fgs = diamtre correspondant 85 % de passant du matriau filtrant
8,5 = diamtre correspondant 15 % de passant des particules retenir

Cette formulation peut tre adapte lorsque la gamme granulomtrique des fines piger est suffisam-
ment tendue. Dans ce cas, le filtre se constitue de lui-mme, en fonction du temps, par pigeage pro-

L'eau & la route / Volume 7 20


gressif des lments les plus grossiers aux plus fins sur une tranche de matriau filtrant de un mtre
d'paisseur. F50 < S15 est un consensus courant.

La quantit de fines retenir


Cet aspect est important, car la capacit de filtration est plafonne lorsque tous les interstices ont t occu-
ps par les particules retenir (colmatage). Dans ce cas, le dbit traversier est directement li la gra-
nulomtrie des fines piges. A titre d'illustration, pour des particules de 50 pm la permabilit rsiduelle
est d'environ 2,7.10' m/s. Pour un filtre sableux, d'une permabilit de 10^ m/s, le dbit admissible aprs
colmatage reprsente seulement 3 % du dbit initial.

Il faut donc, lors de la conception du massif filtrant, allier la capacit du filtre de retenir les particules les
plus fines et la rapidit du colmatage du matriau poreux (tab. II). Pour y parvenir, on privilgie un filtre
pais avec une granulomtrie proche des grains les plus grossiers retenir. La filtration se fait alors sur
une paisseur de matriau importante (1 1,5 mtres) ;

tab. Il : Paramtres de dimensionnement d'm massifftrant.

DIAMTRE MDIAN BLOQUER GRANULOMTRIE FILTRE ^TISS^E DErcm^^SS


S50 = 50 |jm F50 = 20 |jm = 50 kgMEs/m'
Si5 = 20pm k||n, = 5.10'm/s
S50 = 100 pm F50 = 50 pm = 50 kg^Es/n^'
Si5 = 50Mm k||^ = 2,5.10'm/s
S50 = 5 mm F50 = 2 mm = 75 kg^Es/m'
5,5 = 2 mm kn^ = 1.10" m/s

Il semble prfrable d'accrotre la surface des filtres plutt que leur paisseur. En effet, les observations
faites sur les chausses poreuses montrent que l'essentiel de la filtration se fait dans la partie superficielle
du filtre. Le mcanisme du colmatage peut tre accentu en particulier par un colmatage biologique favo-
ris par la prsence d'une charge organique et par la saturation intermittente du filtre. Dans tous les cas,
il faut retenir le maximum de particules dans un dispositif l'amont.

La nature du matriau filtrant


Le matriau filtrant doit bien sr respecter la granulomtrie choisie prcdemment, mais galement les
critres suivants :
- une granulomtrie non tale, pour viter le compactage du filtre, ce qui nuirait sa capacit de pigeage ;
- des matriaux rouls (ou ventuellement concasss sur sol d'usure) permettant une meilleure homog-
nit de mise en place. Les concasss ne sont pas exclure, mais leur mise en oeuvre doit tre plus
contrle (pas de passage privilgi li un blocage des grains en particulier) ;
- viter l'utilisation de matriaux volutifs (calcaires friables) ou partiellement solubles.

La mise en uvre
La mise en oeuvre d'un matriau filtre doit tre considre comme un ouvrage part entire et non comme
un travail accessoire. Les points suivants sont en particulier examiner :
- avoir une homognit des caractristiques du matriau ;
- mettre en oeuvre par couches si possible obliques ou perpendiculaires au courant hydraulique ;
- ne pas avoir de mise en oeuvre trop tt en phase chantier, sauf si on protge le filtre par un dispositif pro-
visoire amont (voiles de gotextile, bottes de paille, etc.) ;
- viter le colmatage de surface lors des finitions ;
- penser aux accs : il faudra ter le matriau un jour.

L'eau & la route / Volume 7 20


^*t*;V*'1|>;'i i ,.. "jftswiSi*."

' Filtre mince en gotextile

La taille des particules les plus fines retenir


existe une relation entre la granulomtrie des particules bloquer et celle du matriau filtrant (tab. IH).

ab. III : Relation entre granulomtrie des particules et du filtre.

MATRIAU FILTRANT RELATION


gotextile 0| < S15
0, = ouverture de filtration (85 % des pores)
Si5 = diamtre correspondant 15 % de passant des particules retenir

Dans le cas de gotextiles on parlera de transmissivit, c'est--dire de la permabilit transversale divise


par l'paisseur. Elle est donne automatiquement par le choix d'une classe de gotextile.

La quantit de fines retenir


Le mcanisme de pigeage est un peu diffrent de celui d'un filtre pais. En effet, le filtre retient au dbut
toutes les particules suprieures au diamtre nominal des pores du gotextile, puis progressivement
retient des particules de plus en plus fines par colmatage. Le rendement est composite :
- nominal, pour les particules de taille suprieure Of ;
- progressif, pour les particules de taille infrieure, au fur et mesure que les dpts se produisent.

La nature du matriau filtrant


Les gotextiles sont certifis. Pour faire son choix, il peut suffire de vrifier la classe :
- prfrer un gotextile de type non tiss (ouverture de filtration plus tale) ;
- choisir un produit rsistant la chimie normale de l'eau de ruissellement ;
- vrifier sa tenue aux ultraviolets (s'il reste en surface) ;
- vrifier sa tenue mcanique (s'il est tendu).

La mise en oeuvre
On peut envisager soit la mise en place d'un gotextile en surface d'un matriau poreux (filtre granulaire).
Dans ce cas, il faut :
- le positionner sur profil en pente (talus < 30) ;
- vrifier l'accrochage en tte ;
- avoir une fixation en pied (les courants peuvent facilement dplacer ce matriau lger) ;
- fixer ou agrafer tous les bords tous les mtres ;
- superposer des bandes (ou ls) avec un dbord minimum de 30 cm ;
- dborder systmatiquement au fond et sur les cts par rapport au matriau poreux de 50 cm.

On peut galement envisager une mise en place tendue dans un bassin temporaire (crteur/dcanteur).
Dans ce cas, le dimensionnement correspond celui du bassin. Pour la pose, les prcautions sont iden-
tiques celles du cas prcdent.

COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

Les massifs filtrants constituent des ouvrages complmentaires pour traiter la pollution chronique au droit de
secteurs haute valeur patrimoniale ou trs vulnrables. Ils peuvent donc faire suite tous les dispositifs
favorisant la dcantation, comme les fosss gazonns, les bassins plants, les bassins permanents, etc.

L'eau & la route / Volume 7 20


Pour optimiser leur fonctionnement, il convient de rpartir le dbit traversier sur toute la surface, par l'in-
termdiaire d'un canal perfor. Enfin, il faut installer une surverse qui permet de pallier la dfaillance
hydraulique du massif filtrant en cas de colmatage.

EFFICACITE

L'efficacit de la filtration porte sur les particules de dimensions infrieures celles rcuprables par
simple dcantation. Elle est considre comme trs bonne pendant toute la dure de fonctionnement du
filtre. Le problme est que :
- pour un filtre mince, le rendement n'est obtenu qu'aprs blocage des lments grossiers, qui constituent
le filtre, soit plusieurs mois ;
- ds que le colmatage commence tre significatif, il peut aller trs vite la saturation du filtre, d'o un
dbit final rduit (et passage du dbit par la drivation). Ceci milite pour un entretien priodique carac-
tre prventif.

Hors ces priodes, le rendement est de l'ordre de 100 % pour les particules correspondant au dimension-
nement de base du filtre (soit 85 %). Le rendement de 100 % est approch par l'option d'une surpaisseur
de filtre, permettant un piegeage des particules les plus fines. Il est atteint pour une paisseur qui dpasse
l'infinie.

Le rendement est important pour les lments lis aux matires en suspension fines (mtaux : 30-95 %,
DCO/DBO5 :40-70 %, azote total : 25-55 %, hydrocarbures : 40-60 %), mais est faible ou nul sur les l-
ments solubles (CI : 0-30 %).

ENTRETIEN

L'entretien d'un filtre ne doit pas intervenir trop tardivement par rapport la capacit nominale, car le col-
matage peut se produire trs rapidement lorsqu'il devient significatif. Il est difficile de donner une priodi-
cit d'entretien prventif, car chaque itinraire peut prsenter des diffrences dans la rpartition des MES
fines (tab. IV).

tab. IV : Dure de vie d'un massiffiltrantgranulaire ou mince en fonction de la granulomtrie des MES.

DUREE DE VIE DU FILTRE CAPACIT DE FIXATION DU FILTRE


DIAMETRE MEDIAN A GRANULAIRE POUR 1 ha DE VOIRIE PAR TRANCHE DE 10 cm
BLOQUER (FILTRE MINCE) (GRANULAIRE) OU SUR 2 cm
(FILTRE MINCE) D'PAISSEUR
S50 = 50 ^Jtn - Si5 = 20 pm 10 cm = 2 ans (2 ans) = 50 kgMEs/m^
S5o = 100tjm-Si5 = 50pm 10 cm = 2 ans (2 ans) = 50 kgMEs/m^
850= 5 mm - S15 = 2 mm 50 cm = 5-7 ans (3 ans) = 75 kg^Es/m^

L'entretien rgulier des massifs filtrants consiste enlever la vgtation arbustive qui peut altrer le fonc-
tionnement de l'ouvrage (rseau racinaire trop dvelopp), et rgnrer par scarification la surface du
filtre (filtre granulaire uniquement). Enfin, une analyse de la teneur en polluants du matriau filtrant doit
tre effectue tous les 2 ans diverses profondeurs (0-10 cm et 20-50 cm).

Cette fiche fait partie d'un ensemble disponible sous la rfrence B 9741 au bureau de vente des publications du SETRA.
Prix de vente de l'ensemble : 200 F 1997 SETRA

L'eau & la route / Volume 7 20


CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Filtration-infiltration
m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

%3 FILTRE HORIZONTAL

Dcembre 1997

Pour les eaux de ruissellement de chausses, le principe vise prioritairement la rcupration des
particules les plus fines, qui chappent aux autres procds. De plus, la filtration ralentissant la
vitesse de l'eau, permet d'crter les dbits de pointe lors des averses. En rgle gnrale, on l'uti-
lise en traitement complmentaire (aprs un bassin crteur ou un bassin dcanteur) lorsque :
- la qualit intrinsque du milieu naturel le ncessite, notamment s'il existe des usages particuliers
des eaux superficielles proximit du point de rejet (alimentation en eau potable, baignade, pom-
pages, etc.) ;
- la gomtrie du projet, ou le trafic, favorise une pollution chronique fine trs fine (trafic intense,
zone en trmie ou encadre par des crans antibruit, etc.) ;
- la place est insuffisante pour obtenir un temps de sjour suffisant dans un bassin dcanteur ou
crteur.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

La filtration horizontale conduit un dimensionnement hydraulique assez simple en fonction de la per-


mabilit du filtre (tab. I), en utilisant la formulation de Darcy (fig. 1) :
u = kj.mo
avec : u = vitesse de l'coulement en m/h
k = conductivit hydraulique (ou permabilit) du matriau en m/s
j = gradient hydraulique en m/m

En rgime hydraulique tabli, le gradient hydraulique (j) peut tre pris gal la charge hydraulique (Ah)
sur la longueur de filtre (Al).

tab. I : Valeurs de permabilit.

MATRIAU PERMABILIT (m/s)


graviers 10' 10'
sables 10= 10^
silts 10' 10=
argiles <10'

Le choix du matriau filtrant est important, car il conditionne la capacit hydraulique du filtre et son effica-
cit. Il convient de noter qu'un substrat insuffisamment poreux risque de se colmater rapidement par accu-
mulation excessive de (VIES. Une permabilit comprise entre 10^ et 10' m/s semble indispensable.

L'eau & la route / Volume 7 21


fig. 1 : Loi de Darcy.

Filtre granulaire
L'paisseur du massif filtrant est comprise entre 0,5 et 0,8 m avec une pente en fond d'ouvrage comprise
entre 1 et 2 %. Le lit est constitu d'une seule couche de matriau. Le dbit traversier des filtres granu-
laires reste faible. Un dispositif de rgulation en amont est donc obligatoire pour compenser la perle de
cfiarge.
Q = S.u
avec : Q = dbit traversier en rtf/h
S = section du filtre en m^
u = vitesse d'coulement en m/fi

Ainsi, pour un filtre en sable (k = 10' m/s) de 10 m^ le dbit traversier varie entre 3,6 nflh, avec un gra-
dient hydraulique de 1, et 7,2 m7h avec un gradient de 2.

Pour augmenter la capacit hydraulique, on retiendra un matriau filtrant plus grossier (granulomtrie
gale ou lgrement suprieure aux grains les plus grossiers piger) associ un matriau plus fin dans
la partie amont du massif.

' Filtre en gotextile


Le principe de calcul est similaire au prcdent, mais en utilisant la permittivit.

Q=-. S. Ah. 0,36. lOf


e

avec : Q = dbit en mVh


k = permabilit en m/s
e = paisseur du gotextile en cm
S = section du dispositif en m^
Ah = diffrence de niveau entre l'amont et l'aval en m

A paramtres quivalents, le dbit traversier des filtres minces est infrieur celui des filtres granulaires.
En outre, les calculs se font pour un fonctionnement nominal du filtre. Ils doivent tre complts par une
valuation de la perte de charge occasionne par le colmatage progressif du support.

L'eau & la route / Volume 7 21


Tiii^-'Vf'>*-^erT:iit ' ' ' ',;VJrr*"-(:'i''"'"^-wi;

COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

Les filtres horizontaux constituent des ouvrages complmentaires pour traiter la pollution chronique au
droit des secteurs haute valeur patrimoniale ou trs vulnrables. Ils peuvent donc faire suite tous les
dispositifs favorisant la dcantation, comme les fosss gazonns, les bassins plants, les bassins perma-
nents, etc. Toutefois, leur faible capacit hydraulique doit tre compense par la prsence en amont d'un
ouvrage d'crtement.

En outre, pour optimiser leur fonctionnement, il faut les quiper ;


- d'un tranquilisateur en entre (cloison perfore, gabions, etc.) pour favoriser l'quipartition des eaux sur
la largeur du filtre ;
- d'une surverse permettant de pallier la dfaillance hydraulique du filtre en cas de colmatage brutal.

EFFICACITE

L'efficacit du filtre horizontal est considre comme rgulire, du fait que les particules ont tendance
dcanter en fond d'ouvrage (tab. H). Il y a donc une homognit des caractristiques de filtration, car au
fur et mesure qu'il y a colmatage en partie basse, le dbit s'coule dans les parties suprieures. Le col-
matage du filtre est donc assez progressif.

tab. II. Rendement puratoire des filtresf horizontaux (en %).

TYPES DE FILTRE MES AZOTE TOTAL MTAUX


Sable 80-90 30-40 35-45
Sable + tourbe (60/40) 85-95 45-55 85-95
Gotextile 75-85 25-35 30-40

ENTRETIEN

L'entretien est fonction de l'volution du colmatage sur la partie suprieure. Il peut tre diagnostiqu en
fonction de l'volution du niveau de base dans le bassin (le bassin ne se "vide" plus comme au dbut). Il
convient de le vrifier visuellement au-moins 4 fois par an. Il faut, pour les filtres granulaires, racler le mat-
riau (sur une paisseur de 10 15 cm) ayant jou le rle de filtre et en remettre une paisseur identique,
et pour les filtres minces, changer le gotextile. Le changement total du filtre a lieu avec une priodicit
d'une dizaine d'annes.

L'entretien d'un filtre ne doit pas intervenir trop tardivement par rapport la capacit hydraulique nominale,
car le colmatage dfinitif peut se produire trs rapidement lorsqu'il devient significatif. Il est difficile de don-
ner une priodicit d'entretien prventif, car chaque itinraire peut prsenter des diffrences dans la rpar-
tition des MES fines (tab. III).

tab. III : Dure de vie d'un massif filtrant granulaire ou mince en fonction de la granulomtrie des MES.

DUREE DE VIE DU FILTRE CAPACIT DE FIXATION DU FILTRE


DIAMTRE MDIAN GRANULAIRE POUR 1 ha DE VOIRIE PAR TRANCHE DE 10 cm
BLOQUER (MINCE) (GRANULAIRE) OU DE 2 cm
(MINCE) D'PAISSEUR
S50 = 50 pm - Si5 = 20 pm 10 cm = 2 ans (2 ans) = 50 kg^^s/m^
S5o = 100|jm-Si5 = 50pm 10 cm = 2 ans (2 ans) =50kgMEs/m'
S5o= 5 mm - 8,5 = 2 mm 50 cm = 5-7 ans (3 ans) = 75 kg^^s/n^^

L'eau & la route / Volume 7 21


L'entretien rgulier des massifs filtrants consiste enlever la vgtation qui peut altrer le fonctionnement
de l'ouvrage (rseau racinaire trop dvelopp), et rgnrer par scarification la surface du filtre (filtre gra-
nulaire uniquement). Enfin, une analyse de la teneur en polluants du matriau filtrant doit tre effectue
tous les 2 ans diverses profondeurs (0-10 cm et 20-50 cm).

COUTS

Le cot global d'un bassin d'infiltration est dans la gamme de prix E, comprenant les fournitures et leur
mise en oeuvre. La ventilation du prix global par poste de ralisation d'un tel bassin est trs difficile.
Concernant les mouvements de terre et l'utilisation de matriaux spciaux, on peut considrer que le cot
est quivalent celui prsent dans les autres fichies techniques {fiche 4, fiche 25).

EXEMPLE

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Prix de vente de l'ensemble : 200 F 1997 SETRA

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CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Filtration-infiltration Sonia GEAI

"03 FILTRE VERTICAL

Dcembre 1997

Pour les eaux de ruissellement de chausses, le principe vise prioritairement la rcupration des
particules les plus fines, qui chappent aux autres procds. De plus la filtration, ralentissant la
vitesse de l'eau, permet d'crter les dbits de pointe lors des averses. En rgle gnrale, on l'uti-
lise en traitement complmentaire (aprs un bassin crteur ou un bassin dcanteur) lorsque :
- la qualit intrinsque du milieu naturel le ncessite, notamment s'il existe des usages particuliers
des eaux superficielles proximit du point de rejet (alimentation en eau potable, baignade, pom-
pages, etc.) ;
- la gomtrie du projet, ou le trafic, favorise une pollution chronique fine trs fine (trafic intense,
zone en trmie ou encadre par des crans antibruit, etc.) ;
- la place est insuffisante pour obtenir un temps de sjour suffisant dans un bassin dcanteur ou
crteur.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT
La filtration verticale est obtenue par mise en place d'un filtre granulaire, ou mince, sur un support bien
drain (concass ou graviers classs). Elle conduit un dimensionnement hydraulique assez simple en
fonction de la permabilit du filtre (tab. I), en utilisant la formulation de Darcy :
u = k.j.SOO
avec : u = vitesse de l'coulement en m/h
k = permabilit du matriau en m/s
j = gradient hydraulique en m/m

En infiltration saturante, le gradient hydraulique (j) peut tre pris gal 1. En rgime hydraulique tabli, il
est gal la charge hydraulique sur la hauteur de filtre.

tab. I : Valeurs de permabilit.

MATRIAU PERMABILIT (m/s)


graviers 10-^ 10'
sables 10= 10-"

Une faible permabilit favorise les coulements de surface avec des chemins prfrentiels rduisant l'ef-
ficacit du systme. De plus, un substrat insuffisamment poreux risque de se colmater dans sa partie
superficielle par les MES. Une permabilit comprise entre 10^ et 10* m/s semble indispensable.

L'eau & la route / Volume 7 22


' Filtre granulaire
Le massif filtrant a une paisseur comprise entre 0,7 et 1 m, avec une pente en fond d'ouvrage infrieure
1 %. Il est constitu de deux couches superposes, l'une de grave 10/20, sur 0,2 0,4 m d'paisseur,
l'autre de sable 0/6, sur 0,5 0,6 m d'paisseur. Un rseau de drains au niveau de la couche infrieure
collecte les eaux percoles pour les dverser dans le milieu rcepteur (fig. 1 et 2).
Coupe ^^ansve^sale

vacuafeur
oe crue
Parai fanche
! 0.6 m l
Graviers it qalers

Drain

-Graviers
-Orain

fg. 1 : Filtre vertical granulaire, avec son rseau de drains rpartiteurs et collecteurs.

Bassin de rtention/tiltration

,^/.'.9-,'!^y.g'.'-i>|i Dversement

^^^'l^^fv.Enrochement/perr

^ Drain 0 250 mm
- Sable
- Etancnit
(film ou revtement par ex.)

fig. 2 : Filtre vertical granulaire avec son drain collecteur

Le massif filtrant constitue le fond du bassin crteur et occupe au plus les 2/3 de la surface dveloppe
par l'ouvrage. Il est situ l'oppos de l'arrive des eaux de ruissellement, pour viter un colmatage trop
rapide et un entranement du matriau filtrant. Le dbit traversier des filtres granulaires reste malgr tout
faible.
Q = S.u
avec : Q = dbit traversier en m7h
S = surface du filtre en m^
u = vitesse d'coulement en m/h

' Filtre en gotextile


Le principe de calcul est similaire au prcdent, mais en utilisant la permittivit.

Q=-.S.Ah.0,36.1(r
e
avec : Q = dbit mVh
k = permabilit en m/s
e = paisseur du gotextile en cm
S = surface du dispositif m^
Ah = diffrence de niveau entre l'amont et l'aval en m

L'eau & la route / Volume 7 22


A paramtres quivalents, le dbit traversier des filtres minces est infrieur celui des filtres granulaires.
En outre, les calculs se font pour un fonctionnement nominal du filtre. Ils doivent tre complts par une
valuation de la perte de cfiarge occasionne par le colmatage progressif du support.

COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

Les filtres verticaux constituent des ouvrages complmentaires pour traiter la pollution ctironique au droit
des secteurs haute valeur patrimoniale ou trs vulnrables. Ils peuvent donc faire suite tous les dis-
positifs favorisant la dcantation, comme les fosss gazonns, les bassins plants, les bassins perma-
nents, etc. Toutefois, leur faible capacit hydraulique doit tre compense par la prsence en amont d'un
ouvrage d'crtement.

En outre, pour optimiser leur fonctionnement, il faut les quiper :


- d'un tranquilisateur en entre pour briser l'nergie du flot, ou d'un rseau de drains rpartiteurs (ftg. 1) ;
- d'une surverse permettant de pallier la dfaillance hydraulique du filtre en cas de colmatage brutal.

EFFICACITE

L'efficacit du filtre vertical est considre comme immdiate, du fait que les particules ont tendance
dcanter en fond d'ouvrage (tab. II). L'inconvnient est un colmatage rapide du massif rduisant fortement
la permabilit de surface.

tab. Il : Rendement puratoire des filtres verticaux (en %).

TYPES DE FILTRE MES DCO DB05 AZOTE TOTAL MTAUX


Sable 80-90 50-60 60-70 30-40 35-45
Gotextile 75-85 40-50 45-55 25-35 30-40

ENTRETIEN

L'entretien est fonction de l'volution du colmatage sur la partie suprieure. Il peut tre diagnostiqu en
fonction de l'volution du niveau de base dans le bassin (le bassin ne se "vide" plus comme au dbut). Il
convient de le vrifier visuellement au moins 4 fois par an. Il faut, pour les filtres granulaires, racler le mat-
riau (sur une paisseur de 10 15 cm) ayant jou le rle de filtre et en remettre une paisseur identique,
et pour les filtres minces, changer le gotextile. Le changement total du filtre a lieu avec une priodicit
d'une dizaine d'annes.

L'entretien d'un filtre ne doit pas intervenir trop tardivement par rapport la capacit hydraulique nominale,
car le colmatage dfinitif peut se produire trs rapidement. Il est difficile de donner une priodicit d'entretien
prventif, car chaque itinraire peut prsenter des diffrences dans la rpartition des MES fines, de mme
l'alternance de phases de filtration et de minralisation peut accrotre la dure de vie du massif (tab. III).

tab. III : Dure de vie d'un massif fdtrant granulaire ou mince en fonction de la granulomtrie des MES.

DUREE DE VIE DU FILTRE CAPACIT DE FIXATION DU FILTRE


DIAMTRE MDIAN GRANULAIRE POUR 1 ha DE VOIRIE PAR TRANCHE DE 10 cm
BLOQUER (FILTRE MINCE) (GRANULAIRE) OU SUR 2 cm
(FILTRE MINCE) D'PAISSEUR
$50 = 50 tjm - 5,5 = 20 pm 10 cm = 2 ans (2 ans) = 50 kg/m^
$50 = 100 |jm - $15 = 50 |jm 10 cm = 2 ans (2 ans) =50oukg/m^
^y/lM
$50= 5 mm - $15 = 2 mm 50 cm = 5-7 ans (3 ans) = 75 kg/m'

L'eau & la route / Volume 7 22


L'entretien rgulier des massifs filtrants consiste enlever la vgtation qui peut altrer le fonctionnement
de l'ouvrage (rseau racinaire trop dvelopp), et rgnrer par scarification la surface du filtre (filtre gra-
nulaire uniquement). Enfin, une analyse de la teneur en polluants du matriau filtrant doit tre effectue
tous les 2 ans diverses profondeurs (0-10 cm et 20-50 cm).

COUTS

Le cot global d'un bassin d'infiltration est dans la gamme de prix E, comprenant les fournitures et leur
mise en oeuvre. La ventilation du prix global par poste de ralisation d'un tel bassin est trs difficile.
Concernant les mouvements de terre et l'utilisation de matriaux spciaux, on peut considrer que le cot
est quivalent celui prsent dans les autres fiches techniques (fiche 4, fiche 25).

EXEMPLE

( c o u p * longitudinal*!

TERRAIN BBUT

Mm aniicoAtamMuni
(Prm4abl rt(t
(coup* U*nsv*rsl*|

COucne a e rpartition
(graviers i S-2 rnmi

couCh <I liltratior\


(sabla Uv 0.3 0.6 mmi ~
AZO cr^

Cette fiche fait partie d'un ensemble disponible sous la rfrence B 9741 au bureau de vente des publications du SETRA.
Prix de vente de l'ensemble : 200 F 1997 SETRA

L'eau <& la route / Volume 7 22


CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution chronique
Filtration-infiltration
m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

^ DISPOSITIF D'INFILTRATION
Bassin d'absorption, puits d'infiltration

Dcembre 1997

L'objectif de l'infiltration est double :


favoriser une meilleure diffusion des rejets, sans augmenter les dbits de pointe du milieu rcep-
teur. Cette technique s'envisage uniquement dans les secteurs favorables du point de vue hydro-
gologique et si l'tude met en vidence un temps d'intervention suffisant en cas d'accident pour
traiter le sol ;
- favoriser une filtration des particules fines.
Les principes sont donc similaires ceux de la filtration, mais en tenant compte des caractris-
tiques de permabilit du terrain naturel.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Principes
Plusieurs paramtres influent sur le choix de l'emplacement d'un bassin d'infiltration :
- la profondeur de la nappe souterraine ou du substratum qui doit tre moins de 1,2 m sous la couche
d'infiltration ;
- la couche d'infiltration est constitue de matriaux rapports moins que l'encaissant soit constitu de
sables ou de graviers propres ;
- la prsence de roches solubles dans l'encaissant ;
- la permabilit des couches d'infiltration en milieu satur doit tre suprieure 2.10^ m/s.
L'infiltration est obtenue par mise en place d'un filtre granulaire composite sur un encaissant permable. Elle
conduit un dimensionnement hydraulique assez simple en fonction de la permabilit du filtre (tab. I), en uti-
lisant la formule de Darcy (fiche 22). En infiltration saturante, le gradient hydraulique (j) peut tre pris gal 1.

La permabilit des sols en place doit tre teste pour chaque site en plusieurs points. En outre, il faut tenir
compte du colmatage progressif des matriaux en diminuant les valeurs obtenues par un facteur dix.

tab. I : Valeurs de permabilit.

IVIATRIAU PERMABILIT (m/s)


graviers 10^ 10'
sables lO'lO"

Pour des raisons de scurit, le bassin d'absorption doit tre ralis par excavation (bassin creux sans
digue). Le colmatage du massif d'infiltration n'entranera qu'un dbordement du bassin et non pas un
risque de rupture de digue avec un dferlement du volume d'eau stock.

L'eau & la route / Volume 7 23


' Massif filtrant
Le massif filtrant, d'une paisseur comprise entre 2 et 2,5 m, est constitu de trois couches superposes,
une de grave 20/40 sur une paisseur de 0,4 0,5 m, une autre de grave 10/20 sur une paisseur de 0,8
1 m et une dernire de sable 0/6 sur une paisseur de 0,8 1 m (fig. 1). Dans le cas du traitement de la
pollution chronique les eaux percoles rejoignent directement l'encaissant et la nappe souterraine. En
revanche, si l'on souhaite piger en plus une pollution accidentelle, le massif sera isol de l'encaissant par
une couche tanche et les eaux percoles seront collectes par un rseau de drains (muni d'une vanne
d'arrt), puis infiltres.

flg. I : Massiffiltrantpour traiter la pollution chronique.


Regard de visite Bassin de rtention
+ tlltralion
Bassin de rtention/fi liration
Sparateur Conditions
de boues et de gologiques
liquides lgers non pertinentes
Surverse
avec

- Terre vgtale d -30 cm


Sable et graviers
Filtre 8/16 mm

Vanne vers installation


d'intiltraiion
l|J.I.,
it
I.:..,,
^- - " -

Drain 0 250 mm
Sable
S^ l-J^
Etanchit
(film ou revtement par ex.)
iw>NIMKIK<0!i

flg. 2 : Massif filtrant conu pour piger une pollution routire mme accidentelle.

' Volume tampon


La mthode des pluies peut tre employe pour calculer le volume du bassin (fwhe 6). On peut galement
utiliser la loi de Darcy. La hauteur d'eau dans le bassin est, par approximation, fixe la moiti de la pro-
fondeur maximale de l'ouvrage. La surface d'infiltration est donc quivalente la moiti de la surface dve-
loppe des cts du bassin.
B
V, = k.j.-.i600.t [1]
avec V, = volume infiltr en m^
k = permabilit en m/s
j = gradient hydraulique, pris gal 1 m/m
B = surface dveloppe des cts du bassin en m^
t = temps de percolation en h
Le volume d'eau stocker (V) est donc la diffrence entre le volume entrant Vg et le volume infiltr V| :
V = max[V,(t)-Vi(t)] [2]
V, (t) = 3,6.t.C.i.A.a [S]
avec : i = intensit de la pluie d'une dure t en I par s.ha
A = surface de l'impluvium en ha
C = coefficient de ruissellement pondr de l'impluvium
t = temps de concentration en h
a = coefficient introduit pour tenir compte de la variabilit du volume ruissel du bassin versant (a
varie de 1.25 2), on prend a = 1.25.

L'eau & la route / Volume 7 23


'n'^7'^5^"',^T

A partir des quations /?jet [3], l'expression f^/devient :

V = maxl(S.6.t.C.i.A.l,25) - (k.j. ~.3600.t) 1 [4]

V r
t-k.j.^.3600.t
= max j4,5.i.t j [5]
C.A l

En posant :

y.-{-, [61 et Qr-im^^ [7]

V|s reprsentant le volume d'infiltration spcifique, c'est--dire le volume d'emmagasinement en mVha de


surfaces impermabilises ;
Qs reprsentant le dbit spcifique du bassin en I par s.hectare de surfaces impermabilises.

L'expression [4] devient :

Vi, = max[4,5.i.t-3,6.Qyt] [8]

Aprs avoir trac la courbe intensit-dure-frquence (IDF) de la pluviomtrie typique d'une rgion, on
reporte la droite de volume de sortie (Vj). On obtient alors graphiquement Vjg.

Puits d'infiltration
Les puits d'infiltration peuvent servir injecter de l'eau dans les couches plus profondes prsentant une
permabilit suffisante. La ralisation de ces ouvrages demande un grand soin. Les eaux s'infiltrent tra-
vers une couche de sable et de gosynthtique pour rejoindre la grave 10/25 constituant le puits. La
couche d'infiltration de surface doit tre rgulirement change pour limiter le risque de colmatage dfini-
tif de la tte de puits.

Ces ouvrages peuvent tre munis d'un tube de PVC permettant la surveillance du niveau pizomtrique
et de la qualit des eaux de la nappe.

COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

Les massifs d'infiltration constituent des ouvrages complmentaires pour traiter la pollution chronique au
droit des secteurs haute valeur patrimoniale ou trs vulnrables. Ils peuvent donc faire suite tous les
dispositifs favorisant la dcantation, comme les fosss gazonns, les bassins plants, les bassins perma-
nents, etc. Toutefois, leur capacit hydraulique rduite doit tre compense par un stockage en amont.

En outre, pour optimiser leur fonctionnement, il faut les quiper :


- d'un tranquilisateur en entre pour briser l'nergie du flot ;
- d'une surverse permettant de pallier la dfaillance hydraulique du filtre en cas de colmatage brutal.

EFFICACITE

L'efficacit d'un massif d'infiltration est immdiate, du fait que les particules ont tendance dcanter en
fond d'ouvrage (tab. II). Linconvnient est un colmatage rapide du massif pouvant rduire fortement la per-
mabilit de surface.

L'eau & la route / Volume 7 23


tab. H : Rendement puratoire du massif d'infiltration.

TYPE DE FILTRE MES DCO DBO5 AZOTE TOTAL MTAUX


Sable 80-90 50-60 60-70 30-40 35-45

ENTRETIEN

L'entretien du massif d'infiltration ne doit pas intervenir trop tardivement par rapport la capacit hydrau-
lique nominale, car le colmatage dfinitif peut se produire trs rapidement. Il est difficile de donner une
priodicit d'entretien prventif, car chaque itinraire peut prsenter des diffrences dans la rpartition des
MES fines, de mme l'alternance de phases de filtration et de minralisation peut accrotre la dure de vie
du massif.
Il faut retenir que :
- rvolution du colmatage sur la partie suprieure du massif est diagnostique par une modification du
temps de vidange. Il convient de le vrifier visuellement au-moins 4 fois par an ;
- la scarification de la surface du massif, sur une profondeur de 10 cm environ, tous les 3 mois permet de
limiter le risque de colmatage dfinitif ;
- l'entretien rgulier des massifs d'infiltration consiste enlever la vgtation qui peut altrer le fonction-
nement de l'ouvrage (rseau racinaire trop dvelopp) ;
- des analyses de la teneur en contaminants doivent tre effectues tous les 2 ans diverses profondeurs
(0-10 cm et 20-50 cm) ;
- le remplacement de la couche suprieure (fig. 1) a lieu avec une priodicit d'une dizaine d'annes, sauf
en cas de pollution accidentelle et de colmatage excessif.

COUTS

Le cot global d'un bassin d'infiltration est dans la gamme de prix E, comprenant les fournitures et leur
mise en oeuvre. La ventilation du prix global par poste de ralisation d'un tel bassin est trs difficile.
Concernant les mouvements de terre et l'utilisation de matriaux spciaux, on peut considrer que le cot
est quivalent celui prsent dans les autres fiches techniques ijiche 4,fiche25).

EXEMPLE

Bossin
d'infiltration

^AZM/
3 1 I

I II I
as
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Prix de vente de l'ensemble : 200 F 1997 SETRA

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'^fW^P'aW'!?^.-

CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution accidentelle
m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Protection amont Sonia GEAI

C33 PIEGEAGE AMONT - PRINCIPES

Dcembre 1997

Le pigeage constitue une option pouvant tre ajoute au dispositif d'assainissement, si le


contexte le justifie. L'objectif est de permettre la rcupration d'un produit polluant et d'viter ainsi
une pollution des eaux superficielles ou souterraines.

Pour cela, la rgle est de concevoir un rseau d'assainissement et de profiter d'un environnement
immdiat de la route qui permette de disposer d'un temps suffisant pour intervenir en cas d'acci-
dent. La rcupration du produit doit se faire le plus rapidement possible pour limiter l'tendue de
la zone contamine et viter la perturbation d'un usage de l'eau (captage, puits, etc.). Le plan d'in-
tervention, activ en cas d'accident de matires polluantes, constitue un moyen d'optimiser le
temps et les moyens oprationnels. Il est tabli au niveau de chaque dpartement, sous l'autorit
du Prfet, mis en oeuvre par les Centres Oprationels de la Direction de la Scurit Civile
(CODISC).

Le choix de l'option de pigeage dpend des caractristiques de l'itinraire et de sa vulnrabilit


vis--vis des utilisations de l'eau. Seule, cette analyse permet d'identifier la ncessit de protec-
tion amont ou d'un stockage aval (/iclw 28).

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Principes
L'option de pigeage amont est indispensable lorsque le temps disponible, lors d'un accident, est insuffi-
sant pour prendre les mesures ncessaires de sauvegarde de la population et de l'alimentation en eau
potable. Les dispositifs de pigeage sont mis la disposition des services d'intervention. Pour maintenir
leur efficacit, il est indispensable d'adapter et de matriser les moyens d'entretien et de gestion tant en
termes du matriel que du personnel.

Ce point est fondamental. Depuis plusieurs annes, on voit apparatre de nombreux dispositifs de protec-
tion des ressources en eau sans que soient ncessairement mis en place durablement les moyens d'en-
tretien. Pour pallier cette dfaillance, on diffrencie plusieurs dispositifs de pigeage amont :
- les fosss de pigeage ;
- les dispositifs de retenue des vhicules ;
- l'tanchification du rseau d'assainissement ;
- le pigeage linaire.

L'eau & la route / Volume 7 24


' Le temps d'intervention
Le temps d'intervention peut tre indiqu par les services dpartementaux et pondr selon l'loignement
des centres de secours. Il correspond au cumul du temps ncessaire pour donner l'alerte, arriver sur les
lieux, diagnostiquer le problme, et mettre en oeuvre une technique de sauvegarde et de rcupration de
la matire polluante (tab. I).

tab. I : Temps d'intervention en cas de pollution accidentelle sur route.

TEMPS TYPE D'ACTION MOYEN DE RDUCTION DURE COURANTE


t1 transmission de l'alerte bornes d'appel d'urgence, < 3/4 heure
tlsurveillance, radio, etc.
t2 dlai d'arrive des sen/ices organisation CODISC, centres < 1/4 heure 1 heure
de secours d'entretien locaux, astreinte sur autoroute
t3 diagnostic des moyens fichier matires dangereuses, < 1/4 heure 1 heure
d'interventions spcifiques logiciel embarqu, etc. selon le dpartement
t4 dlai de mise en oeuvre (matriel organisation des CODISC, centres < 4 heures
de pigeage disposition : sciure, d'entretien locaux, astreinte, amlioration
sable, produits absorbants, etc.) de la rsistance des citernes, etc.
t5 dlai de rcupration de la lame infiltre bchage si pluie, colmatage variable de un
(pelle mcanique, pompage, dispositifs fuite, transvasement plus de 10 jours
spcifiques, etc.) du produit, etc.

Type de produit dvers


L'analyse du trafic poids lourds et des accidents de matires dangereuses a permis de rvler les points
suivants :
- le transport de matires dangereuses correspond un trafic qui doit desservir tous les points du territoire
ce qui fait que les parcours susceptibles d'tre effectus sur autoroute sont certainement infrieurs ceux
ncessairement effectus sur le rseau secondaire de toutes les catgories ;
- sur la plupart des itinraires, le trafic prpondrant est celui des carburants (essence, gasoil, fuel, etc.)
destins aux centres de distribution, aux industries et aux particuliers. Ce trafic est proportionnellement
plus fort proximit immdiate des rservoirs et des raffineries ;
- sur certains axes, il existe un trafic spcifique de matires dangereuses desservant des complexes chimiques ;
- il y a un fort dveloppement du trafic de matires dangereuses, en particulier liquides (tab. II).

tab. Il : Parc de vhicules citernes en 1993.

CATEGORIE DE MATIRES NOMBRE DE CITERNES


Produits ptroliers (en vrac) 19 600
GPL 1 200
Produits chimiques 4 500
Autres gaz 600

Parmi les matires dangereuses, on peut noter les catgories suivantes, qui sont achemines notamment
par la route :
- les produits non miscibles lgers ;
- les produits non miscibles lourds ;
- les produits miscibles l'eau ;
- les produits conditionns en petites quantits ;
- les produits gazeux liqufis.

Quantit pandue
La majeur partie des accidents de matires dangereuses surviennent des vhicules isols, contrairement
ce qui se passe pour les autres poids lourds. On remarque galement que la proportion d'accidents avec

L'eau & la route / Volume 7 24


j^.'jjw.'W-f5\r,,^ TjpT^"

dversement sur le rseau routier national est infrieure la proportion d'accidents avec dversement sur
le rseau autoroutier.
L'analyse de ces accidents rvle que dans la majorit des cas le volume pandu de matires polluantes
ne reprsente qu'une partie du chargement (tab. III).

tab. III : Rpartition des volumes dverss.

VOLUME PANDU % DES DVERSEMENTS


totalit du chargement 25
milliers de litres 25 '
centaines de litres 40 ) 75
quelques litres 10,

EVALUATION DU RISQUE

' La ressource en eau


Les eaux souterraines sont gnralement aptes tous les usages et notamment la distribution d'eau
potable. En France, on peut estimer plus de 7 milliards de m^ le volume pomp pour couvrir 60 % des
besoins en eau potable, les 40 autres % tant couverts par des pompages en eaux de surface. Il ne faut
pas oublier galement les besoins spcifiques des industries, notamment dans le domaine de l'agro-ali-
mentaire et de l'agriculture pour l'alimentation du btail.
En outre, si les effets d'une pollution par des produits chimiques ne sont pas visibles -comme pour les
hydrocarbures- ils n'en sont pas moins dangereux pour l'environnement du fait de leur toxicit et/ou de leur
persistance. Alors qu'un dversement d'hydrocarbures n'aura qu'un impact limit sur les ressources
vivantes, le dversement d'une mme quantit de produit chimique pourra conduire des mortalits mas-
sives avec un impact cologique durable.
Parmi les pollutions accidentelles par des substances, nous pouvons distinguer : les pollutions organiques
(substances d'origine industrielle ou agricole), les pollutions par hydrocarbures, les pollutions chimiques
(mtaux lourds, phytosanitaires, toxiques divers).

' L'analyse du risque


L'analyse du risque est un volet complexe et ne dpendant pas uniquement des donnes scientifiques
(contexte hydrogologique, rfrences toxicologiques des produits, etc.), mais aussi des facteurs socio-
conomiques et politiques. L'valuation du risque est la rsultante d'une analyse des matires polluantes
incrimines, de la vulnrabilit du milieu rcepteur (nappes d'eau souterraine ou milieux aquatiques) et
enfin des usages de l'eau.

Les fondements
Les polluants sont caractriss par leur type (liquide, solide, densit, etc.), leur toxicologie, leurs capaci-
ts migratoires dans un milieu aqueux et la quantit.
La vulnrabilit est dfinie en fonction des critres du milieu naturel, des caractristiques hydrodyna-
miques, du type d'cosystme, etc.
Les usages, tant dfinis par les activits humaines exploitant la ressource (voir le fascicule 2 de L'eau et
la route), permettent de dfinir un niveau de protection du site.

Les complments
Une valuation du risque de pollution accidentelle peut se raliser partir de l'exploitation des donnes
locales sur le trafic de matires dangereuses (bien que celui-ci soit toujours difficile apprcier) et des sta-
tistiques tablies sur les dversements la suite d'un accident.
Les donnes de rfrences sont le nombre moyen annuel d'accidents de matires dangereuses (environ
180 200 par an), le trafic pondr national de matires dangereuses (7 8 % du tonnage de fret trans-
port) et la proportion d'pandage (1 accident sur 2 donne lieu pandage).

L'eau & la route / Volume 7 24


EFFICACITE

Les caractristiques d'une bonne intervention sont les suivantes :


- rapidit d'action ;
- efficacit ;
- comptence ;
- fiabilit de l'expertise ;
- approche intgre du problme ;
- gestion du risque.
Il faut viter la prcipitation, les actions minimales moindre cot et la proposition de solutions avant une
connaissance suffisamment prcise de la situation.
L'efficacit de tous les dispositifs dpend pour partie des actions d'information ou de formation des agents
appels les faire fonctionner et les entretenir. Ils doivent connatre le mode d'action des dispositifs et
savoir agir judicieusement en cas de pollution accidentelle (ralisation d'exercices d'intervention).
Il convient donc de fournir au gestionnaire du domaine routier, pour chaque dispositif, une fiche :
- dcrivant le principe de leur fonctionnement ;
- fixant les visites d'inspection (priodicit et actions) ;
- fixant les oprations d'entretien (priodicit et actions) ;
- fixant les consignes d'intervention en cas de pollution accidentelle.
La position des dispositifs et la dlimitation des impluviums drains doivent figurer sur un synoptique.

EXEMPLE

SCHEMA SYNOPTIQUE DE FONCTIONNEMENT

I^^Bis
VLAlNES::::::W:W:::#x:;W:w^^^

iSSijHHKi-S^^^
2):;:;.

? Rejet: diffusion dans parcelle


(commun au bassin 935)
!
i

SCHEMA DES ACCES AU BASSIN

Accs de tarvic

Accs de service

Cette fictie fait partie d'un ensemble disponible sous la rfrence B 9741 au bureau de vente des publications du SETRA.
Prix de vente de l'ensemble : 200 F 1997 SETRA

L'eau & la route / Volume 7 24


CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution accidentelle
Protection amont
mAuteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

'03 FOSSE DE RETENTION

Dcembre 1997

La principale fonction des fosss est d'vacuer l'eau. Selon leur configuration l'intrt des fosss
sera trs variable :
- les fosss enherbs (ou les cunettes enherbes) prsentent un rle significatif pour le traitement
de la pollution chronique ;
- les fosss en terre prsentent peu d'intrt puratoire, sauf si la vgtation s'y implante. Ils peu-
vent avoir une efficacit complmentaire par un surdimensionnement volontaire pour leur faire
jouer un rle d'crteur par diminution des dbits de pointe en sortie ;
- les fosss de rtention prsentent un rle pour le pigeage d'une pollution accidentelle. Ils sont
constitus d'un matriau semi-permable. Son efficacit se trouve rduite par temps de pluie.

Les avantages de ce dispositif sont donc multiples :


- par temps sec, le produit s'coule de la chausse vers l'accotement, puis s'infiltre dans le mat-
riau du foss. Ce dernier doit tre drain la base pour limiter la teneur en eau ;
- par temps de pluie, seule une partie du polluant peut tre stocke ;
- hors pisode accidentel, le foss de rtention fixe une partie de la pollution chronique par filtra-
tion, et ce, pour les pluies faibles moyennes.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

' Principes
Le dimensionnement hydraulique est celui de la formulation de Manning-Strickler, prenant en compte le
rayon hydraulique et la rugosit :

Q = S.V

avec : Q = dbit en mVs


S = surface mouille en m^
V = vitesse de l'coulement en m/s
K = coefficient de rugosit de l'ouvrage en m^'^/s
R = rayon hydraulique en m
p = pente du fil d'eau en m/m

L'eau & la route / Volume 7 25


Pour les pentes faibles, prsentant donc un volume de rgulation par stocl<age, la formulation suivante
peut tre prfrable :
V=C.S"\P"'
avec : C = constante = K.p"^
S = la section en m^
Pm= primtre mouill en m

L'application de cette formulation revient choisir un dimensionnement avec des vitesses faibles favori-
sant l'infiltration. Ceci revient privilgier, un rayon hydraulique faible, une pente faible et une rugosit
leve.

Ce dispositif peut tre difficile adapter dans les rgions climat sec o le risque d'rosion du sol par ravi-
nement est lev. Dans ce cas, il faut, en premier lieu, apprcier la possibilit de diminuer la pente du fil
d'eau en amnageant des chutes ou, en dernier ressort, prfrer des fosss revtus, avec mise en place
de volumes de stockage (Jkhe 26).

' Les critres


Le matriau filtrant est constitu d'un sable ou d'une grave lgrement argileux (< 10 % de fines) mis en
place sans compactage excessif et dispos sur une paisseur comprise entre 0,5 et 1 mtre. La surface
est enherbe naturellement ou artificiellement. La conductivit hydraulique rsultante doit tre voisine de
10'm/s.

La largeur minimale du foss de rtention est de 3 mtres, avec une pente longitudinale maximale de 1
2%(fig.let2).

limons sabltux ^Vi'^m/s ^ >' .^ ^^ r: :^'^[^''^-flivfau Imptrincibli


paisjtur 50 100 cm ^ ^\.; - i ^ ^ larjjlu, gioiMnbnnil
*~i'' driin

fig. 1 : Profil d'un foss de rtention en pied de talus de dblai.

3 in

limons sabliux 10' m/s. 50 100 en <p


^-a^i: N TN
"'''"' liivtau imptrmisble

Limons sableux 10' m/s

!x paisseur 50 100 cm "^ -


niveau impermable

. . JS&V (argiles, gomembrsne)

fig. 2 : Profil d'un foss de rtention en pied de talus de remblai.

La longueur du dispositif est fonction, de la porosit du matriau filtrant, de la pente (la vitesse privilgie
l'coulement de surface) et de la capacit de pigeage souhaite.
Vp = l.e.P.L
avec : Vp = volume de pigeage en m'
I = largeur du foss en m
e = paisseur du matriau filtrant en m
P = porosit du matriau filtrant choisi
L = longueur du foss en m

L'eau & la route / Volume 7 25


' Complments
Pour maintenir l'efficacit du matriau filtrant, il faut diminuer sa teneur en eau par drainage. Un ou plu-
sieurs drains longitudinaux, d'un diamtre au-moins gal 60 mm, disposs la base du matriau filtrant
permettent l'vacuation des eaux. L'extrmit aval du drain doit tre quipe d'un systme d'obturation
pour interrompre l'coulement si ncessaire, ou bien rejoindre un bassin de confinement.

Selon la nature du sol support, il faut prvoir ou non une tanchit de base. La rgle est la suivante :
- si la permabilit du sol support est < 10' m/s, soit un diffrentiel de 100 par rapport celle du matriau
filtrant, un simple surfaage avec un compactage suffit avant la mise en place du matriau rapport. Il faut
noter qu'un compactage soign du fond de forme permet souvent d'obtenir cette impermabilit relative
avec des matriaux de type limon, argile, sable argileux et limoneux ;
- dans les autres cas, o la permabilit est > 10 ' m/s, il est indispensable de mettre en oeuvre une tan-
chit de base. Celle-ci peut tre constitue par une coucfie d'argile rapporte et compacte (sur une
paisseur de 0,3 m), ou par une paisseur d'un gocomposite bentonitique prfabriqu, ou encore par une
gomembrane en f^VC ou mieux encore PEHD.

EFFICACITE

' Pollution chronique


Le foss de rtention peut avoir un rle non ngligeable dans le traitement de la pollution chronique, en
obtenant des vitesses d'coulement faibles (tab. I). Pour que l'effet purateur soit correct, il faut que le
foss puisse tre enherb. Plus la vgtation herbace sera maintenue haute (10 15 centimtres mini-
mum), plus le dispositif sera efficace. Il faut trouver un compromis entre l'entretien et l'assainissement.

tab. I : Rendement sur les flux annuels.

LMENT ABAHEMENT DE LA CHARGE (%)


MES 50-60
Hydrocarbures totaux 50-70
DB05, DCO 40-60

' Pollution accidentelle


Plus le matriau filtrant est permable (limites comprises entre 10" et 10^ m/s), plus l'efficacit sera impor-
tante, du fait d'une infiltration directe par temps sec et pour les pluies faibles (tab. II). Pour les pluies fortes,
par contre on a un rendement nul.

tab. II : Dlais complmentaires d'intervention par section de 100 m de foss.

CONDITIONS CLIMATIQUES DLAI AVANT REJET


temps sec 7 heures
pluie annuelle 1 heure
pluie dcennale pas de rle

Les fosss de rtention ont un rle limit sur le temps d'coulement ncessaire une intervention, malgr
une augmentation du temps de transfert par temps sec. Celle-ci est suffisante pour les secteurs les moins
vulnrables et peu loigns des centres d'intervention (tab. III - note (1)).

Pour ce motif, le foss de rtention ne doit tre retenu qu'en complment d'un dispositif de pigeage
aval passif. L'ensemble constitue une solution de protection des secteurs faiblement ou moyennement

L'eau & la route / Volume 7 25


vulnrables, pour lesquels un accident par temps sec peut servir de rfrentiel pour les calculs (tab. IIl
note (2)).

tab. III : Domaine d'application.

.NRABILIT VULNRABILIT VULNRABtfHjfl OMBINAISON AVEC


FAIBLE ^ FORTE^^ mi TRES DISPOSITIFS
non / oui
non
- (1)
annuelle
dcennale

ENTRETIEN

L'entretien des fosss est une opration relativement courante sur la plupart des itinraires. Pour tenir
compte de l'aspect environnemental, il faut essayer de mettre en place les pratiques suivantes :
- faucfiage : 1 2 tontes annuelles seulement suffisent maintenir la vgtation tout en favorisant la diver-
sit floristique (en tenir compte ventuellement dans le dimensionnement). Lutilisation de produits pfiyto-
sanitaires et de limiteurs de croissance est rserver aux cas impratifs (scurit des usagers par
exemple). Il n'est pas recommand d'en faire un usage systmatique ;
- nettoyage des grilles : les grilles et avaloirs permettent une rtention des gros objets et flottants aban-
donns en bordure de voie. Si on les rcupre, le fonctionnement fiydraulique est prserv, et ils n'iront
pas rejoindre l'exutoire final. Dans le midi mditerranen, le nettoiement des grilles peut s'avrer nces-
saire prventivement aux orages.

Un suivi pisodique (tous les 3 ans) de la contamination du massif filtrant, 0,10 et 0,50 m de profondeur,
permet de s'assurer de la prennit de l'efficacit de l'ouvrage.

COUTS

DESIGNATION DES OUVRAGES UNITE NIVEAU PRIX MOYEN


foss en terre cration ml 0
reprofilage ml b
revtement en terre vgtale m^ a
mise en herbe m^ a
tanchification par une gomembrane PVC 10/10 m^ c
tanchification par un revtement en argile m^ c
tanchification par un gocomposite bentonitique m^ c

Cette fiche fait partie d'un ensemble disponible sous la rfrence B 9741 au bureau de vente des publications du SETRA.
Prix de vente de l'ensemble : 200 F 1997 SETRA

L'eau &.la route / Volume 7 25


TT

CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution accidentelle
Protection amont
m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

%3 SYSTEME DE RETENUE ET ETANCHEIFICATION

Dcembre 1997

La mise en place de systmes de retenue des vhicules ou d'une tanchification des rseaux
d'assainissement de la plate-forme correspond une protection amont, en ce sens qu'elle
empche le dversement de matires polluantes en-dehors de l'emprise routire.

S'il existe un doute sur la scurit du contexte hydrogologique au voisinage de l'infrastructure,


on retiendra ce principe de protection amont de la ressource en eau. Il sera complt par un dis-
positif de pigeage actif ou passif {fiches 29 et iO).

Si la mise en place de systmes de retenue est envisage du strict point de vue de la scurit des
vhicules, l'tanchification des rseaux n'est pas alors indispensable.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

' Systmes de retenue


Les systmes de retenue ont pour fonction de maintenir le vhicule accident et sa remorque sur l'emprise
routire. Ils doivent tre slectionns en fonction de la gomtrie routire (vitesse de rfrence des vhi-
cules), des moyens d'entretien et des modalits d'intervention ultrieure. Les paramtres retenir sont la
distance latrale par rapport au bord de chausse, la hauteur et la rigidit du systme, la largeur dispo-
nible (surtout pour les itinraires existants) et le profil en long (dblai ou remblai).

Les principaux systmes utilisables sont les barrires en bton adhrant (GBA d'une hauteur minimale de
1 m), les barrires de scurit mtalliques surmontes d'un cran antidversement et les merlons vg-
taliss (d'une hauteur minimale de 3 m avec des pentes de talus 3/2) (fig.la et Ib).

AXE AS
. 2.Z0 . <.50 Variable
-^^^1

TN

fig. la : Systme de retenue par merlon de terre avec me servitude de passage.

L'eau & la route / Volume 7 26


iM mini
AXE AS
I
I

TN

fg. Ib : Systme de retenue par merlon de terre sans servitude.

' Etanchification des rseaux


Le principe est de mettre en place une tanchit artificielle pour viter qu'un polluant rejoigne directement
le milieu naturel. Les dispositions et le niveau d'tanchit varient selon l'ouvrage concern.

Pour les chausses classiques


L'infiltration directe dans une chausse, durant quelques heures, d'un produit dvers est minime (per-
mabilit de 10^ 10' m/s selon le type de revtement). Il n'est donc pas ncessaire de mettre en place
une tanchit sous la chausse ou le remblai sous-jacent.

Pour les chausses rservoirs


L'infiltration est trs rapide dans le corps de chausse. Il faut donc prvoir une tanchit en fond et qui-
per le rseau aval (drain collecteur ou missaire) d'un systme de pigeage.

Pour les accotements


Il faut crer une continuit entre la chausse et le rseau d'assainissement latral soit par des accote-
ments revtus, soit par interposition d'une tanchit artificielle dans la structure de l'accotement et avec
une ligne de pente vers le rseau latral.

Pour le rseau d'assainissement proche


Pour le rseau d'assainissement superficiel proche (cunettes, caniveaux, fosss, etc.), il faut mettre en
place une tanchit artificielle. Elle doit avoir une permabilit infrieure 10' m/s, s'il n'y a pas de stoc-
kage dans le rseau, ou suprieure 10' m/s dans le cas contraire.

La nature du produit d'tanchit n'est pas un paramtre dterminant, en particulier sa rsistance au pro-
duit dvers. Il suffit que l'etanchit rsiste au-moins pour permettre l'intervention et la rcupration dudit
produit (dizaine de jours).

Les types d'tanchit sont les suivants :


- la cunette ou le caniveau en bton. Il faut privilgier les dispositifs couls en place sur assise stable. En
cas d'utilisation d'lments prfabriqus, il faut imposer dans le cahier des charges la ralisation d'une
assise stable et un jointoiement avec un produit aussi prenne que possible (fig. 2) ;

fig. 2 : Mise en oeuvre d'un caniveau bton.

L'eau & la route / Volume 7 26


- les matriaux argileux compacts. La mise en oeuvre se fera en deux couches de 0,2 m d'paisseur cha-
cune. Il faut contrler la permabilit en place sur des planches d'essai ;
- la gomembrane ou le gocomposite (fig. 3). Ces dispositifs industriels sont minces et souples. La ma-
trise de pose conditionne leur efficacit. Ils doivent tre poss sur un support exempt de toute asprit,
faire l'objet de soudures ou de recouvrement des bandes (ls). Ils doivent galement tre recouverts d'une
couche de terre de 0,5 m d'paisseur minimum, servant de protection antipoinonnement. Le raccorde-
ment aux ouvrages et regards constitue les points critiques et doit faire l'objet d'un traitement particulier.
Enfin, le choix du dispositif dpend des conditions de pose et du contexte du chantier.

Film RV.C (Suprieur)


Geoteilile (Inte'rieur)

Argile coiiiooieusc

Drain <^ 150

fg. 3 : Mise en oeuvre d'une tanchitpar gomembrane.

Pour le rseau d'assainissement lointain


Il s'agit du raccordement entre le rseau d'assainissement proche et l'exutoire terminal. Il est gnrale-
ment constitu par un ou des collecteurs enterrs tanchs par la mise en oeuvre de joints. Pour cette par-
tie du rseau, un essai d'tanchit est indispensable.

Pour le bassin de stockage


L'tanchit peut tre conue comme dans les cas prcdents. Il convient de raliser une tude hydro-
gologique pralablement l'implantation d'un bassin, notamment pour prciser les battements de la
nappe. A dfaut, un mauvais calage en altimtrie, par rapport au toit de la nappe en priode de crue, oblige
la mise en oeuvre de clapets de dcharge en fond de bassin (en bton ou en gomembrane).

Une attention particulire est indispensable pour l'insertion paysagre de ces dispositifs dveloppant sou-
vent de grande surface en gomembrane et munis d'une clture interdisant l'accs au public.

EFFICACITE

L'efficacit doit correspondre l'objectif, c'est--dire permettre la rtention d'un polluant liquide pendant
toute la dure d'intervention, soit une dizaine de jours. La nature du produit pandu n'est pas primordiale
dans le choix du dispositif. En revanche, il faut que l'tanchit rsiste l'agression des eaux de ruissel-
lement de plate-forme et au soleil.

L'efficacit d'une tanchification dpend pour l'essentiel des conditions de mise en oeuvre lors du chan-
tier. Elle ncessite un soin particulier, une organisation du contrle des produits et du dispositif, notamment
au droit des raccords et des joints. Une rception des ouvrages, avec des test d'tanchit, est indispen-
sable. Il faut penser conserver un plan de recollement.

Les systmes de retenue et l'tanchification des rseaux d'assainissement constituent des solutions effi-
caces mais pas absolues (tab. I). Leur mise en oeuvre dans les secteurs les plus vulnrables doit tre
accompagne par des actions complmentaires visant, notamment, informer les chauffeurs de poids
lourds des risques.

L'eau & la route / Volume 7 26


tab. I : Domaine d'application.

p, ,,,P VULNRABILIT VULNRABILIT VULNRABILIT EN COMBINAISON AVEC


^'-"'^ FAIBLE M O Y E N N ^ Hg ^ l H I ^ ^ D'AUTRES DISPOSITIFS
non oui
annuelle fl oui
dcennale I oui

ENTRETIEN

L'entretien des systmes de retenue et d'etanchification des rseaux reste relativement simple. Il
consiste :
- vrifier visuellement et rgulirement l'tat gnral des barrires, murs et merlons ;
- vrifier annuellement l'tat des joints et des soudures ;
- observer tous les 6 mois l'apparition de fissures ou de brisures ponctuelles de l'tanchit ;
- nettoyer les rseaux en vacuant les decantats et les dbris divers (dchets de tonte, feuilles mortes,
dtritus, etc.) au-moins tous les 4 mois ;
- consigner sur un bordereau toutes les interventions, vrifications et travaux.

COUTS

DESIGNATION DES OUVRAGES UNITE NIVEAU PRIX MOYEN


cran rflchissant / absorbant m^ A
merlon de terre ml f
revtement en terre vgtale m^ a
mise en herbe m^ a
plantations m^ b
barrire en bton adhrant (GBA) ml e
foss en terre cration ml c
reprofilage ml b
foss btonn / cunette btonne ml d
tanchification par une gomembrane PVC 10/10 m' c
tanchification par un revtement en argile m^ c
tanchification par un gocomposite bentonitique m^ c

Cette fictie fait partie d'un ensemble disponible sous la rfrence B 9741 au bureau de vente des publications du SETRA.
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CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution accidentelle
Protection amont
m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

*^ ALLONGEMENT DU RESEAU

Dcembre 1997

La principale fonction des fosss est d'vacuer l'eau. Selon leur configuration l'intrt des fosss
varie. Par temps sec, le produit s'coule de la chausse vers l'accotement o il rejoint le rseau
d'assainissement longitudinal. La vitesse d'coulement dans l'ouvrage dpend en particulier de la
pente. L'allongement de parcours permet de disposer d'un laps de temps supplmentaire pour
intervenir mme en cas de dversement proche de l'exutoire.

Par temps de pluie, l'allongement du temps de parcours subsiste. En revanche, le principe ne pos-
sde aucun rle de rgulation hydraulique ni d'puration, sauf s'il dispose d'amnagements com-
plmentaires (foss non revtu, pertuis, etc.).

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Principes
Le dimensionnement hydraulique est celui de la formulation de Manning-Strickler, prenant en compte le
rayon liydraulique et la rugosit :
Q = S.V
V = K.R''.p"-
avec : Q = dbit en mVs
S = surface mouille en m^
V = vitesse de l'coulement en m/s
K = coefficient de rugosit de l'ouvrage en m'Vs
R = rayon hydraulique en m
p = pente du fil d'eau en m/m

Pour les pentes faibles, prsentant donc un volume de rgulation par stockage, la formulation suivante
peut tre prfrable :
V=C.S"\P-'"
avec : C = constante = K.p"^
S = la section en m^
P^= primtre mouill en m

L'eau & la route / Volume 7 27


' Temps d'coulement
Le gain de temps se limite 4 ou 5 minutes maximum pour des fosss enherbs, par section de 100 m
de longueur et avec une pente de 0,1 % (tah. I). Ce gain est calcul pour un coulement sur un sol humide,
ayant donc une capacit de rtention complmentaire ngligeable. En cas de dversement accidentel hors
pisode pluvieux ou en saison sche, le gain de temps est nettement plus consquent, avec environ 40
minutes par section de 100 m, car il y a une rtention par imprgnation du sol.

tab. I : Temps gagn pour 100 m de rseau, sur sol humide et sur sol sec.

TYPE DE RSEAU PENTE 5 % PENTE 0,5 % PENTE 0,1 %


R = 0,5 revtu - 8"- r 17"-2'
en hert)e 6"- r 20" - 3' r30"- 16'
R=2 revtu 15"-2' 45" - 7' 1'30"- 16'
en herbe 36" - 6' 2' - W 4'-4r

La longueur minimale d'allongement du rseau doit tre de 100 m. A dfaut, le rle souhait ne peut tre
rempli.

Selon la nature du sol support, il faut prvoir ou non une tanchit de base. La rgle est la suivante :
- si la permabilit du sol support est < 10' m/s, un simple surfaage avec un compactage suffit avant la mise
en place du matriau rapport. Il faut noter qu'un compactage soign du fond de forme permet souvent d'ob-
tenir cette impermabilit relative avec des matriaux de type limon, argile, sable argileux et limoneux ;
- dans les autres cas, o la permabilit est > 10' m/s, il est indispensable de mettre en oeuvre une tan-
chit de base. Celle-ci peut tre constitue par une couche d'argile rapporte et compacte (sur une
paisseur de 0,3 m), ou par une paisseur d'un gocomposite bentonitique prfabriqu, ou encore par une
gomembrane en PVC ou mieux encore PEHD.

COMBINAISON AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

Ce principe peut tre retenu en complment d'un dispositif de pigeage aval passif (fiche 29). Pour
accrotre son efficacit, on adoptera la technique de ralisation des fosss de rtention, composs d'un
matriau filtrant base de sable ou de grave faiblement argileux (fig. 1), avec une conductivit hydraulique
voisine de 10' m/s (fiche 25).

3.00

Ech; 1/20

Filin PVC ( su|>neur T /


Gaototilc (inlrieur )

Argile coilloultust

fig. I : Principe d'un foss de rtention d'une pollution accidentelle.

L'eau & la route / Volume 7 27


Une alternative est de compartimenter le rseau en bridant le dbit par un pertuis tous les 30 50 mtres
(rig.2).
pt-riuit avec clapet
Voifm c/m porai'of}

az2.25(i Q-..75,

fig. 2 : Cration de biefs dans le rseau d'assainissement.

EFFICACITE

' Pollution chronique


Le principe d'allongement du temps d'coulement ne prsente pas d'intrt pour le traitement de la pollu-
tion chronique. Seul le caractre de foss non revtu peut donner une fonction complmentaire. En effet,
le foss non revtu (type enherb, w\rfiche 2. ou type rtention, voir //(/(c 25) peut avoir un rle non ngli-
geable dans le traitement de la pollution chronique, en obtenant des vitesses d'coulement plus faibles
(tab. II). Pour que l'effet purateur soit correct, il faut que le foss puisse tre enherb. Plus la vgtation
herbace sera maintenue haute (10 15 centimtres minimum), plus le dispositif sera efficace.

tab. II : Rendement sur les flux annuels.

ELEMENT ABATTEMENT DE LA CHARGE (%)


MES 50-60
Hydrocarbures totaux 50-70
DBO5, DCO 40-60

Pollution accidentelle
Le principe seul reste globalement peu efficace, si le foss est revtu ou simplement enherb, pour aug-
menter le temps d'coulement avant une intervention des secours (maximum de 40' par section de 100 m
de longueur par temps sec). L'augmentation du temps de transfert reste insuffisante pour les secteurs les
plus vulnrables ou trop loigns des centres d'intervention.
Pour ces raisons, le seul principe d'allongement du rseau ne doit tre retenu qu'en complment
d'un dispositif de pigeage aval passif (tab III - note (1)). L'ensemble constitue une solution de pro-
tection des secteurs faiblement vulnrables, pour lesquels un accident par temps sec peut servir de rf-
renciel pour les calculs.
L'adoption des techniques de foss de rtention permet d'accrotre sensiblement le temps d'cou-
lement, pour atteindre 7 heures par section de 100 m et par temps sec. Dans ce cas, la solution consti-
tue une protection des secteurs faiblement moyennement vulnrables, pour lesquels un accident par
temps sec peut servir de rfrentiel de calcul (tab. III - note (2)}.

tab. III : Domaine d'application.

VULNRABILIT VULNRABILIT VULNRABILIT EN COMBINAISON AVEC


PLUIE
H L FAIBLE ^ ^ H^ MOYENNE FORTE D'AUTRES DISPOSITIFS
non ^- (1) ^ (2) ^^^^H oui
annuelle
dcennale

L'eau & la route / Volume 7 27


ENTRETIEN

L'entretien des fosss est une opration relativement courante sur la plupart des itinraires. Pour tenir
compte de l'aspect environnemental, il faut essayer de mettre en place les pratiques suivantes :
- faucfiage s'il y a lieu : 1 2 tontes annuelles seulement suffisent maintenir la vgtation tout en favo-
risant la diversit floristique (en tenir compte ventuellement dans le dimensionnement). L'utilisation de
produits phytosanitaires et de limiteurs de croissance est rserver aux cas impratifs (scurit des usa-
gers par exemple). Il n'est pas recommand d'en faire un usage systmatique ;
- nettoyage des grilles : les grilles et avaloirs permettent une rtention des gros objets et flottants aban-
donns en bordure de voie. Si on les rcupre, le fonctionnement hydraulique est prserv, et ils n'iront
pas rejoindre l'exutoire final. Dans le midi mditerranen, le nettoiement des grilles peut s'avrer nces-
saire prventivement aux orages.

COUTS

DESIGNATION DES OUVRAGES UNITE NIVEAU PRIX MOYEN


foss en terre cration ml
reprofilage ml
revtement en terre vgtale m^
mise en herbe
curage de foss en terre ml
foss btonn / cunette btonne ml
tanchification par une gomembrane PVC 10/10 m^
tanchification par un revtement en argile m^
tanchification par un gocomposite bentonitique m^

EXEMPLE

.LkAii-iL (Iiiliiyij.11111 II i;ii.|t


IH III 111, II! Il 1 n i Liri.i.l.illijlij.l.i.i.i.iiiiiilLilii
3iKa UYOW-PRIS N-iSA.

SENS PiRlS-LYON
^1 I
l|ll|M|M|ll|li|l|ipi|lljrT .|H'M'i|H|ii|M|ii|ii];
^niiiiTnTliiTM
4=^-P-Li

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CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution accidentelle
Protection aval
^'-.-

mAuteurs : Pierre SILVESTRE


Jean GABER
Sonia GEAI

^ PIEGEAGE AVAL - PRINCIPES

Dcembre 1997

Le pigeage constitue une option pouvant tre ajoute au dispositif d'assainissement, si le


contexte le justifie. L'objectif est de permettre la rcupration d'un produit polluant et d'viter ainsi
une pollution des eaux superficielles ou souterraines.

Pour cela, la rgle est de concevoir un rseau d'assainissement et de profiter d'un ouvrage de stoc-
kage aval qui permette de disposer d'un temps suffisant pour intervenir en cas d'accident. La rcu-
pration du produit s'effectue aprs drivation du bassin de stockage. Le plan d'intervention,
activ en cas d'accident de matires polluantes, constitue un moyen d'optimiser le temps et les
moyens oprationnels. Il est tabli au niveau de chaque dpartement, sous l'autorit du Prfet, mis
en oeuvre par les centres oprationnels de la direction de la scurit civile (CODISC).

Le choix de l'option de pigeage dpend des caractristiques de l'itinraire et de sa vulnrabilit


vis--vis des utilisations de l'eau. Seule, cette analyse permet d'identifier la ncessit d'un stoc-
kage aval ou d'un pigeage amont {jkhe 24).

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Principes
L'option de stockage aval est indispensable lorsque le temps disponible, lors d'un accident, est insuffisant pour
prendre les mesures ncessaires de sauvegarde de la population et de l'alimentation en eau potable. Le volume
de stockage est mis la disposition des services d'intervention. Pour maintenir son efficacit, il est indispen-
sable d'adapter et de matriser les moyens d'entretien et de gestion tant en termes de matriel que de
personnels.

Ce point est fondamental. Depuis plusieurs annes, on voit apparatre de nombreux dispositifs de protection des
ressources en eau sans que soient ncessairement mis en place durablement les moyens d'entretien.

On peut distinguer les systmes de pigeage passif et les dispositifs de pigeage actif.

' Le temps d'intervention


Le temps d'intervention peut tre indiqu par les services dpartementaux et pondr selon l'loignement des
centres de secours. Il correspond au cumul du temps ncessaire pour donner l'alerte, arriver sur les lieux, dia-
gnostiquer le problme, et mettre en oeuvre une technique de sauvegarde et de rcupration de la matire pol-
luante (lah. I).

L'eau & la route / Volume 7 28


lab. I : Temps d'intervention en cas de pollution accidentelle sur route.

TEMPS TYPE D'ACTION MOYEN DE RDUCTION DURE COURANTE


t1 transmission de l'alerte bornes d'appel d'urgence, < 3/4 heure
tlsurveillance, radio, etc.
t2 dlai d'arrive des services organisation CODISC, centres < V4 heure 1 heure
de secours d'entretien locaux, astreinte sur autoroute
t3 diagnostic des moyens fichier matires dangereuses, < V4 heure 1 heure
d'interventions spcifiques logiciel embarqu, etc. selon le dpartement

t4 dlai de mise en oeuvre organisation des CODISC, < 4 heure


(matriel de pigeage centres d'entretien locaux,
disposition : sciure, sable, astreinte, amlioration de la
produits absorbants, etc.) rsistance des citernes, etc.
t5 dlai de rcupration bchage si pluie, variable de un
de la lame infiltre colmatage fuite, plus de 10 jours
(pelle mcanique, pompage, transvasement du produit, etc.
dispositifs spcifiques, etc.)

Type de produit dvers


L'analyse du trafic poids lourds et des accidents de matires dangereuses a permis de rvler les points sui-
vants :
- le transport de matires dangereuses correspond un trafic qui doit desservir tous les points du territoire ce
qui fait que les parcours susceptibles d'tre effectus sur autoroute sont certainement infrieurs ceux nces-
sairement effectus sur le rseau secondaire de toutes les catgories ;
- sur la plupart des itinraires, le trafic prpondrant est celui des carburants (essence, gasoil, fuel, etc.) desti-
ns aux centres de distribution, aux industries et aux particuliers. Ce trafic est proportionnellement plus fort
proximit immdiate des rservoirs et des raffineries ;
- sur certains axes, il existe un trafic spcifique de matires dangereuses desservant des complexes chimiques ;
- il y a un fort dveloppement du trafic de matires dangereuses, en particulier liquides (lab. II).

ab. II : Parc de vhicules citernes en 1993.

CATGORIE DE MATIRES NOMBRE DE CITERNES


Produits ptroliers (en vrac) 19 600
GPL 1 200
Produits chimiques 4 500
Autres gaz 600

Parmi les matires dangereuses, on peut noter les catgories suivantes, qui sont achemines notamment par
la route :
- les produits non miscibles lgers ;
- les produits non miscibles lourds ;
- les produits miscibles l'eau ;
- les produits conditionns en petites quantits ;
- les produits gazeux liqufis

' Quantit pandue


La majeur partie des accidents de matires dangereuses implique des vhicules isols, contrairement ce qui
se passe pour les autres poids lourds. On remarque galement que la proportion d'accidents avec dversement
sur le rseau routier national est infrieure la proportion d'accidents avec dversement sur le rseau auto-
routier.

L'eau c6 la route / Volume 7 28


""*"'. ' '<r*'l*pWW?S

Lanalyse de ces accidents rvle que dans la majorit des cas le volume pandu de matires polluantes ne
reprsente qu'une partie du chargement {tab. 111).

tab. III : Rpartition des volumes pandus.

VOLUME PANDU % DES DVERSEMENTS


totalit du chargement 25
milliers de litres 25 '
centaines de litres 40 175
quelques litres 10

EVALUATION DES RISQUES

' La ressource en eau


Les eaux souterraines sont gnralement aptes tous les usages et notamment la distribution d'eau potable.
En France, on peut estimer plus de 7 milliards de m^ le volume pomp pour couvrir 60 % des besoins en eau
potable, les 40 autres % tant couverts par des pompages en eaux de surface. Il ne faut pas oublier galement
les besoins spcifiques des industries, notamment dans le domaine de l'agro-alimentaire et de l'agriculture pour
l'alimentation du btail.

En outre, si les effets d'une pollution par des produits chimiques ne sont pas visibles -comme pour les hydro-
carbures- ils n'en sont pas moins dangereux pour l'environnement du fait de leur toxicit et/ou de leur persis-
tance. Alors qu'un dversement d'hydrocarbures n'aura qu'un impact limit sur les ressources vivantes, le
dversement d'une mme quantit de produit chimique pourra conduire des mortalits massives avec un
impact cologique durable.

Parmi les pollutions accidentelles par des substances, nous pouvons distinguer : les pollutions organiques (sub-
stances d'origine industrielle ou agricole), les pollutions par hydrocarbures, les pollutions chimiques (mtaux
lourds, phytosanitaires, toxiques divers).

' L'analyse du risque


Lanalyse du risque est un volet complexe et ne dpendant pas uniquement des donnes scientifiques (contexte
hydrogologique, rfrences toxicologiques des produits, etc.), mais aussi des facteurs socio-conomiques et
politiques. Lvaluation du risque est la rsultante d'une analyse des matires polluantes incrimines, de la vul-
nrabilit du milieu rcepteur (nappe d'eau souterraine ou milieux aquatiques) et enfin des usages de l'eau.

Les fondements
Les polluants sont caractriss par leur type (liquide, solide, densit, etc.), leur toxicologie, leurs capacits
migratoires dans un milieu aqueux et la quantit.

La vulnrabilit est dfinie en fonction des critres du milieu naturel, des caractristiques hydrodynamiques, du
type d'cosystme, etc.

Les usages, tant dfinis par les activits humaines exploitant la ressource (voir le fascicule 2 de L'eau et la
route), permettent de dfinir un niveau de protection du site.

Les complments
Une valuation du risque de pollution accidentelle peut se raliser partir de l'exploitation des donnes locales
sur le trafic de matires dangereuses (bien que celui-ci soit toujours difficile apprcier) et des statistiques ta-
blies sur les dversements la suite d'un accident.

Les donnes de rfrence sont le nombre moyen annuel d'accidents de matires dangereuses (environ 180
200 par an), le trafic pondr national de matires dangereuses (7 8 % du tonnage de fret transport) et la
proportion d'pandage (1 accident sur 2 donne lieu pandage).

L'eau & la route / Volume 7 28


EFFICACITE

Les caractristiques d'une bonne intervention sont les suivantes :


- rapidit d'action ;
- efficacit ;
- comptence ;
- fiabilit de l'expertise ;
- approche intgre du problme ;
- gestion du risque.
Il faut viter la prcipitation, les actions minimales moindre cot et la proposition de solutions avant une
connaissance suffisamment prcise de la situation.
L'efficacit de tous les dispositifs dpend pour partie des actions d'information ou de formation des agents appe-
ls les faire fonctionner et les entretenir. Ils doivent connatre le mode d'action des dispositifs et savoir agir
judicieusement en cas de pollution accidentelle (ralisation d'exercices d'intervention).
Il convient donc de fournir au gestionnaire du domaine routier, pour cfiaque dispositif, une ficfie :
- dcrivant le principe de leur fonctionnement ;
- fixant les visites d'inspection (priodicit et actions) ;
- fixant les oprations d'entretien (priodicit et actions) ;
- fixant les consignes d'intervention en cas de pollution accidentelle.
La position des dispositifs et la dlimitation des impluviums drains doivent figurer sur un synoptique.

EXEMPLE

SCHEMA SYNOPTIQUE DE FONCTIONNEMENT

VULNS::
^i^mmrnmmm
:|:(sens i);v:::::v:::::::::v:v:;:v:;: itQRyiLLIERS.'*:!

o
Rajel: diffusion dans porcelle (M
<n (commun au bossin 935) o|
a>\ ai;
eo!

SCHEMA DES ACCES AU BASSIN

Accs de sTvice

VUI. AINES ixIxi+iixS


MMiiiiiiNiMiiN iiiiiilwPiis^^
m<MmMimM<y<^Mmi^^
CR d l'Etrot ,

Accs de service

Cette fiche fait partie d'un ensemble disponible sous la rfrence B 9741 au bureau de vente des publications du SETRA.
Prix de vente de l'ensemble : 200 F 1997 SETRA

L'eau & la route / Volume 7 2H


CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution accidentelle
Protection aval
mAuteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

G0 PIEGEAGE PASSIF

Dcembre 1997

Le plgeage passif doit permettre d'isoler une pollution sans aucune Intervention humaine. Il consti-
tue une solution possible de protection des secteurs vulnrabilit moyenne sur les rseaux routiers
et autoroutiers. Il est plus particulirement adapt au rseau routier national et dpartemental qui ne
fait pas l'objet d'une surveillance aussi soutenue que celle pratique sur le rseau autoroutier.

Le principe de pigeage passif concerne en priorit la rtention de molcules non miscibles l'eau. Dans
ce cas, l'efficacit du dispositif peut tre considre comme constante mme en priode pluvieuse.

En revanche, le pigeage passif est inoprant pour retenir par temps de pluie des molcules miscibles l'eau.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

Tous les ouvrages de confinement de la pollution accidentelle (bassins temporaires ou permanents, sys-
tme de dshuilage) doivent prsenter une permabilit infrieure 10'' m/s.

Produits non miscibles l'eau


Ces produits correspondent des molcules faible solubilit dans l'eau. Cette catgorie rassemble la
majorit des hydrocarbures transports par route. Ils peuvent tre isols par flottation pour les plus lgers
ou par dcantation pour les plus lourds. Cette facult permet de mettre en place des systmes de pi-
geage passif fonctionnant par temps sec et par temps de pluie (fig. 1).

' Produits miscibles l'eau


Le pigeage passif d'une pollution miscible n'est envisageable que par temps sec. Il suffit pour cela de dis-
poser d'une capacit de stockage d'au-moins 35 m^ qui pourra tre obtenue par l'interposition d'un bassin
permanent fiche 16). Sa conception permettra d'viter les courants prfrentiels en assurant un stockage du
produit et par effet de piston une vacuation de l'eau situe initialement dans le bassin. Un lger surdimen-
sionnement du bassin (50 m^ pour un risque maximal de 35 m^ dvers) apporte un gain de scurit et per-
met au dispositif de fonctionner mme avec un petit dbit permanent dans le rseau d'vacuation des eaux
pluviales (cas de raccordements de drains). Une drivation situe en tte du bassin, permet de dvier les
eaux pluviales afin d'viter qu'une pluie, conscutive au dversement, ne vienne entraner le produit pig.

La rcupration d'une pollution miscible se produisant par temps de pluie ne peut tre obtenue par
un pigeage purement passif. Seule l'interposition, en sortie d'ouvrage, d'une vanne motorise asservie
une sonde constitue une solution pseudo-passive.

L'eau & la route / Volume 7 29


Cloison de tranquilisation
^q Lame de dshinlage
Uiiag

Volume = 35 m'

Fosse dcantt

CAS 1 : POLLUTION NON MISCIBLE, moins dense que l'eau

Fosse dcantt

CAS 2 : POLLUTION NON MISCIBLE, plus dense que l'eau

fig. I : Pigeage passif d'une pollution non miscible l'eau.

m COMBINAISONS AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

Bassin permanent avec une lame de dshuilage


La rcupration d'une pollution accidentelle non miscible ou miscible est assure par une capacit de
rtention suprieure 35 m^ (fig. 1) et des vitesses horizontales faibles (tab. I - note (1)).

' Bassin temporaire avec un module lamellaire


La rcupration d'une pollution accidentelle non miscible peut tre obtenue par l'adjonction d'un bassin
temporaire plac en amont du module lamellaire. L'ensemble reprsente un volume de rtention d'au-
moins 35 m\ Pour ce type de filire, le pigeage est principalement assur par la mise en place d'un obtu-
rateur automatique (cloche flottant sur l'eau mais pas sur les hydrocarbures) interdisant tout rejet au milieu
naturel lorsque la capacit de rtention est atteinte (tab I - note (2)).

Cette combinaison peut avoir pour consquence de mettre en charge le module lamellaire. Il est donc
indispensable d'avoir une bonne tanchit de la canalisation de liaison, des rehausses du sparateur et
ventuellement des tampons de visite. Un essai de rception bassin plein obturateur ferm permet de vri-
fier cette tanchit.

Bassin permanent avec un module lamellaire


Dans ce schma d'installation, le sparateur est dimensionn pour un dbit limit (20 200 l/s par
exemple). Le bassin permanent est lui dimensionn pour une priode de retour de 10 20 ans, s'il a ga-
lement une fonction d'crteur du dbit, et pour une priode de retour de 1 2 ans, s'il n'a qu'une fonc-
tion lie au traitement de la pollution des eaux (tak I - note (3)).

La fermeture de l'obturateur automatique provoque un stockage de la pollution dans le module lamellaire


puis dans le bassin de retenue. Il suffit de faire prcder la surverse du bassin de retenue d'une cloison

L'eau & la route / Volume 7 29


siphode pour que le dispositif puisse fonctionner par temps de pluie et quelle que soit la frquence de l'pi-
sode pluvieux. Une drivation installe en tte de bassin, permet de driver les eaux de pluie pendant les
oprations de rcupration de la pollution et de nettoyage de la filire.

Ce dispositif peut avoir pour consquence de mettre en charge le module lamellaire. Il est donc indispen-
sable d'avoir une bonne tanchit de la canalisation de liaison, des rehausses du sparateur et ven-
tuellement des tampons de visite. Un essai de rception bassin plein, Qbturateur ferm, permet de vrifier
cette tanchit.

' Module lamellaire seul


Il est gnralement dimensionn pour la mme priode de retour d'insuffisance que le rseau de collecte.
La fermeture de l'obturateur automatique provoque un stockage de la pollution dans l'ouvrage puis dans
le rseau. Ce dispositif est satisfaisant par temps sec, par temps de pluie il peut galement fonctionner
condition que le rseau soit relativement plat et qu'il dispose d'une capacit de stockage importante, il faut
alors vrifier quel sera le point de dbordement du rseau en cas de remplissage afin que le dversement
ne prsente pas un risque accidentel supplmentaire (tab. I - note (4)).

tab. I : Domaine d'application.

VULNRABILIT VULNRABILIT VULNRABI^M ^ C O M B I N A I S O N AVEC


PLUIE
g^MOYENNE FORTE D'AUTRES DISPOSITIFS
non (2M4) (1), (3) ou!
annuelle llmSi&i ^^^H oui
dcennale
WS ^^^1 oui

Pollution miscibli Pollution non miscible

ENTRETIEN

L'entretien d'un dispositif de dshuilage, selon la technique retenue (fiche 19), correspond soit celui des
bassins temporaires ou permanents (cas des simples lames de dshuilage) (fiches 9,10), soit celui des
dcanteurs particuliers (jiche 17).

COUTS

DESIGNATION DES OUVRAGES UNITE NIVEAU PRIX MOYEN


terrassement en dblais m^ b
tanchification par une gomembrane PVC 10/10 m^ c
tanchification par un revtement en argile m* c
tanchification par un gocomposite bentonitique m' c
vanne manuelle u B
DBIT DE
TRAITEMENT (l/s)
dshuileur avec compartiment siphode 20 C
125 0
dshuileur cellule lamellaire 20 c
80 D
150 E

L'eau & la route / Volume 7 29


PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT

Le principe prsent correspond au fonctionnement :


- d'un systme de dshuilage, module prfabriqu ou dshuileur coul en place, prcd ou non par un
bassin,
- d'un bassin permanent muni d'une lame de dshuilage,
- par temps de pluie,
- avec une pollution non miscible l'eau.

tg : fonctionnement normal [1]

tt : arrive du polluant, sparation des phases liquides [1]

t2 : rtention passive du polluant [1]

t3 : intervention pour isoler l'ouvrage en drivant les eaux claires [1]


[1] Pour une pollution miscible l'eau, le principe reste valable mais par temps sec (suppression des zones en bleu).

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Prix de vente de l'ensemble : 200 F 1997 SETRA

L'eau & la route / Volume 7 29


CONCEPTION
DES DISPOSITIFS DE TRAITEMENT
DES EAUX PLUVIALES

Pollution accidentelle
Protection aval
m
Auteurs : Pierre SILVESTRE
Jean GABER
Sonia GEAI

33 PIEGEAGE ACTIF

Dcembre 1997

Le principe de pigeage actif doit rpondre la mise en scurit d'une ressource en eau contre une pol-
lution accidentelle, miscible l'eau ou non, concomitante avec un pisode pluvieux. La mise en oeuvre
d'un tel principe influence la conception, la combinaison et l'entretien des ouvrages de rtention.

Le principe de pigeage actif ncessite l'intervention humaine que ce soit pour la surveillance de la sec-
tion concerne ou pour l'intervention sur les dispositifs. Il est, par consquent, dpendant du dlai de
rponse du service gestionnaire de l'infrastructure. Toute amlioration du pigeage actif reposera sur
une limitation de ce dlai d'intervention.

PARAMETRES DE DIMENSIONNEMENT

' Ecrteur de surface


Cet appareil assure l'vacuation dbit peu variable quel que soit le niveau d'eau dans le bassin de rgu-
lation (< 2,5 m). Il consiste en une prise d'eau en surface par des avaloirs maintenus par des flotteurs. La
gamme des dbits traits est comprise entre 10 et 150 l/s. La hauteur d'eau maximale admissible dans le
bassin est infrieure 2,5 mtres.

' Vanne
Le dbit de fuite est contrl par une vanne ou un ajutage. Le dbit de fuite s'exprime en fonction de la
charge hydraulique selon l'expression gnrale suivante :

Q = m.S.^2.g.H [1]
avec : Q = dbit vacu en mVs
m = coefficient de dbit li la forme de l'orifice (0,6 < m < 0,9)
S = la section de l'orifice en m^ 1^ pour un orifice circulaire (d = diamtre)
4
g = acclration de la pesanteur (9,81 m/s^)
H = charge hydraulique amont en m

Pour un ajutage, par vanne 2.g.h


rectangulaire de fond Q= m.L.e.
l'expression [1] devient : m.e

i 1+

L'eau & la route / Volume 7 30


avec : Q = dbit vacu en mVs
m = coefficient de dbit (0,6)
e = leve de la vanne en m
L = largeur de l'ouverture en m
g = acclration de la pesanteur (9,81 m/s^)
fi = profondeur en amont en m

COMBINAISONS AVEC D'AUTRES DISPOSITIFS

' Ecrteur de surface


L'intrt de ce rgulateur rside dans le fait que la prise d'eau se fait toujours en surface. Le dispositif per-
met donc de retenir les polluants plus denses que l'eau sans intervention. En revanche, l'avaloir attire les
flottants en un seul endroit et permet soit de les retenir par des grilles, soit de les traiter par un dispositif
complmentaire en sortie de bassin, par exemple un dsfiuileur.
La mise en place d'un treuil manuel ou motoris, permettant de relever le rguleur au-dessus du niveau
des plus fiautes eaux du bassin, suffit pour interdire tout rejet dans le milieu rcepteur.

Vanne
Dispose en aval d'un bassin de retenue, elle permet d'isoler la pollution dans l'ouvrage. Les vannes
crmaillre ont une fermeture beaucoup plus rapide que les vannes volant. Le volant ou la manivelle doi-
vent tre solidaires de la tige de manoeuvre afin que l'on n'ait pas rechercher ce matriel en cas d'alerte.
Les vannes motorises sont de type vanne murale ou vanne papillon. Elles sont commandes localement
partir d'un coffret lectrique situ proximit, ou tlcommandes partir d'un Centre de Scurit ou
d'un Centre d'Entretien.
Aprs le pigeage du flux polluant dans le bassin de rtention, la mise en service d'une drivation per-
mettra de rejeter directement les eaux claires au milieu naturel. La difficult principale rside dans l'ap-
prciation du pigeage complet d'une pollution vhicule par de l'eau de pluie en particulier lorsque le pro-
duit est incolore.
En cas d'incertitude, on laissera se remplir le bassin jusqu' sa limite de capacit ou jusqu' mise en route
d'une surverse. On prfrera ainsi diluer davantage la pollution plutt que de prendre le risque de mettre
en service la drivation avant rcupration complte.

EFFICACITE

Pour prenniser le fonctionnement des dispositifs de pigeage, il convient de les entretenir et de les main-
tenir en bon tat. Il faut obligatoirement faciliter l'accessibilit aux organes cls (les vannes par exemple)
et indiquer les manoeuvres effectuer (sens de rotation par exemple). Un portail de type "passe amri-
caine", demandant peu d'entretien, prsente l'avantage de rduire les difficults d'intervention. De mme,
une rampe d'accs en fond d'ouvrage facilite les oprations de curage. Lorsque les lments dimension-
nants sont correctement choisis et la mise en oeuvre bien ralise, l'entretien des ouvrages de collecte et
de traitement des eaux de ruissellement est facilit.
Enfin, l'efficacit de tous ces ouvrages dpend pour partie des actions d'information ou de formation des
agents appels les faire fonctionner et les entretenir. Ils doivent connatre le mode d'action des dispo-
sitifs et savoir agir judicieusement en cas de pollution accidentelle (ralisation d'exercices d'intervention)
(tab. I). Il convient donc de fournir au gestionnaire du domaine routier, pour chaque dispositif de traitement,
une fiche :
- dcrivant le principe de leur fonctionnement et leur rle ;
- fixant les visites d'inspection (priodicit et actions) ;
- fixant les oprations d'entretien (priodicit et actions) ;
- fixant les consignes d'intervention en cas de pollution accidentelle.

L'eau & la route / Volume 7 30


La position des dispositifs et la dlimitation des impluviums drains doivent figurer sur un synoptique.

tab. I : Domaine d'application.

p, ,p VULNRABILIT VULNRABILL ^ ^ R A B I L I T EN COMBINAISON AVEC


^"^ FAIBLE MOYENNij D'AUTRES DISPOSITIFS
non
oui
1
annuelle
oui
dcennale
1
ENTRETIEN

' Ecrteur de surface


Les lments du rgulateur de dbit devront tre vrifis 4 fois par an afin de s'assurer de leur bon fonc-
tionnement (prsence de flottants dans le mcanisme ou dans l'orifice de fuite, niveau du dversoir, dfor-
mation du dispositif, etc.). L'entretien des vannes, clapets, pices mobiles et tringleries (graissage, vrifi-
cation de l'tanchit, remplacement des pices dfectueuses, tarage des flotteurs, tension des cbles,
etc.) doit avoir lieu au-moins 2 fois par an.

' Vanne
Ces types de dispositifs ne ncessitent pas d'entretien particulier, si ce n'est 4 fois par an de vrifier qu'ils
ne sont pas obstrus ou gns par des dpts ou des flottants (branchages, bouteilles PVC, etc.).

' Dgrilleur
Le dgrilleur, en entre de bassin ou en amont du dispositif de rgulation hydraulique, sera vrifi au-
moins 4 fois par an. Dans les rgions mditerranennes, il est fortement conseill de vrifier la propret
des dgrilleurs avant l'arrive de cellules orageuses et aprs leur passage. Dans les autres rgions cli-
matiques, une vrification aprs chaque pisode un peu exceptionnel permettra de maintenir les capaci-
ts hydrauliques du dispositif.

COUTS

DESIGNATION DES OUVRAGES UNITE NIVEAU PRIX MOYEN


crteur de surface (l/s) 10 u B
50 u B
^' 80 u G
120 u G
150 u G
vanne manuelle u B

L'eau & la route / Volume 7 30


PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT

- Drivation
Vannes

Amont

Tranquillisateur
Dshuileur
Bassin de _ - Rgulateur hydraulique
retenue
t^ : fonctionnement normal par temps de pluie

t2 : arrive d'un polluant

t3 : propagation du flux polluant dans l'ouvrage

t4 : Isolation manuelle ou automatique puis drivation des eaux claires

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L'eau & la route / Volume 7 30


Page laisse blanche intentionnellement
Le document L'eau et la route traite des problmes de la
qualit des eaux, du traitement des pollutions, et plus
particulirement des impacts de toute modification des
coulements superficiels ou souterrains des eaux. Sont
galement tudis les problmes spcifiques de la
gestion des chantiers gnrateurs de perturbations, et
ceux poss par l'exploitation des axes routiers tant en
situation normale qu'accidentelle.
Ce document s'adresse tous ceux qui doivent
appliquer les prescriptions de protection des ressources
en eau et des milieux aquatiques, en matire
d'infrastructures routires, dans le cadre des
avantprojets, des tudes d'impact, de la construction et
de l'exploitation des voies.
Ce septime volume prsente une dmarche de
conception des dispositifs de traitement des eaux
pluviales routires. Il est organis en deux parties, l'une
prsentant les principes lmentaires, l'autre fournissant,
sous forme de fiche, pour chaque dispositif les critres
de dimensionnement, d'efficacit et de cot.

The document, Water and the Road, deals with problems


of water quality, pollution control and more particularly,
the impact of any change in surface or ground water
flow. It aiso studies spcifie problems encountered in
managing jobsites that cause disturbance or in operating
major roads both in normal and accidentai situations.
This document is intended for those who hve to apply
rgulations on the protection of water resources and
aquatic environments with respect to road infrastruc-
tures, within the framework of draft projects, impact
studies or road construction and opration.
This 7th volume prsents a method for designing
Systems to treat road water runoff. It is in two parts, one
of which describes the basic principles and the other
gives the designing, efficiency and cost criteria for each
System, in the form of data sheets.
Le guide, les fiches et le botier ne peuvent tre
vendus sparment.
Ensemble disponible sous la rfrence B 9741
au bureau de vente des publications du SETRA
46, avenue Aristide Briand - BP 100
92225 Bagneux Cedex - France
Tl. : 01 46 11 31 53 et 01 46 11 31 55
Tlcopie : 01 46 11 33 55

Prix de vente de {ensemble 200 F

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