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2 Monographie Metrohm
4 Partie pratique ............................................................................................................................ 49
4.1 Conseils relatifs aux travaux pratiques .................................................................................. 49
4.2 Expriences relatives la thorie de la chromatographie ionique .......................................... 52
4.2.1 Exprience 1 Chromatographie ionique avec et sans suppression chimique ........... 52
4.2.2 Exprience 2 Capacit des colonnes de sparation ................................................ 56
4.2.3 Exprience 3 Slectivit des colonnes de sparation .............................................. 59
4.2.4 Exprience 4 Calibrage, limites de dtection et de dtermination en
chromatographie ionique .......................................................................................... 64
4.2.5 Exprience 5 Variation de la slectivit laide dthers couronnes
(18-couronne-6) ...................................................................................................... 68
4.2.6 Exprience 6 Variation de la slectivit laide dagents complexants ..................... 71
4.2.7 Exprience 7 Technique de prconcentration ......................................................... 77
4.3 Expriences pour la dtermination des anions ...................................................................... 81
4.3.1 Exprience 8 Anions dans leau potable ................................................................. 81
4.3.2 Exprience 9 Anions dans lthanol et les alcools .................................................. 85
4.3.3 Exprience 10 Anions dans la laitue ...................................................................... 92
4.3.4 Exprience 11 Acide phosphorique dans les boissons base de Cola .................... 96
4.3.5 Exprience 12 Acides organiques dans le vin ...................................................... 102
4.3.6 Exprience 13 Contaminations dans le borate dtermination du chlorure et
du sulfate dans des solutions de borax ................................................................... 108
4.3.7 Exprience 14 Anions dans les eaux uses .......................................................... 113
4.3.8 Exprience 15 Fluorure dans des ptes dentifrices ............................................... 119
4.3.9 Exprience 16 Anions dans le sucre blanc et le sucre roux ................................... 123
4.3.10 Exprience 17 Contaminations dans le peroxyde dhydrogne .............................. 129
4.4 Expriences pour la dtermination des cations ................................................................... 136
4.4.1 Exprience 18 Mtaux alcalins et alcalino-terreux dans leau potable .................... 136
4.4.2 Exprience 19 Dtermination de mtaux de transition .......................................... 140
4.4.3 Exprience 20 Contaminations prsentes dans le gel de silice dtermination
des ions calcium et magnsium ............................................................................. 147
4.4.4 Exprience 21 Cosmtiques et protection contre la corrosion:
dtermination dthanolamines et de mtaux alcalins .............................................. 151
4.4.5 Exprience 22 Mtaux alcalins et alcalino-terreux dans le vin ............................... 156
5 Littrature ................................................................................................................................. 160
Claudia Eith
tudes de chimie la Fachhochschule dAalen (Allemagne); semestre pratique dans le domaine de lana-
lyse de leau potable et des eaux uses Adlade (Australie). Depuis 2000, employe Metrohm SA dans
le dpartement recherche & dveloppement.
Maximilian Kolb
tudes de chimie luniversit technique de Munich (Allemagne); doctorat dans le domaine de la catalyse
homogne, ensuite cinq annes responsable du domaine du traitement des eaux au bureau central de
lconomie hydraulique de Traunstein. Depuis 1982, Professeur la Fachhochschule dAalen; domaine de
travail: techniques et analyses relatives la protection de lenvironnement et chimiomtrie.
Andreas Seubert
tudes de chimie luniversit dHanovre (Allemagne); doctorat obtenu en 1990 sur le thme: Analyse
dultra-traces dans des mtaux rfractaires de trs haute puret utilisant la sparation traces-matrice par
chromatographie ionique; professorat obtenu en 1995 sur le thme: Applications du couplage on-line
HPLC-spectromtrie atomique dans le domaine de lanalyse lmentaire. De 1998 2000, professeur
supplant dans le dpartement de chimie analytique de luniversit de lcole suprieure gnrale de
Kassel. Depuis mars 2000, professeur de chimie analytique luniversit Philipps de Marburg.
4 Monographie Metrohm
2 Introduction
Cest toujours un dfi de reprsenter labstrait. Les raisons de ce dfi peuvent aller de la simple curiosit
jusqu une ncessit lmentaire permettant la survie. Il existe diverses faons de jeter un petit coup
doeil dans les coulisses. Le plus simple est de se servir des sens humains tels que loue, lodorat, le
toucher, le got et la vue. Lalchimie, autrefois, a souvent fait usage de ces sens humains. Cest la raison
pour laquelle on dit que les acides ont une got acide et que le nom brome provient de bromos, terme
grec pour puer. Le chrome apparat loeil de faon color, car chroma correspond dun point de vue
historique linguistique au mot couleur.
Beaucoup dautres choses ne se montrent pas directement. Elles sont bien mlanges ou les mthodes
danalyses sensorielles humaines ne suffisent pas leur identification. Cest le moment o lanalyse rentre
en jeu. Elle peut, partir dun mlange indfini extraire des informations extrmement prcises, pouvant
alors tre interprtes par les sens humains.
Bien que lorganisme en contienne beaucoup, ils ne se montrent pas directement aux sens humains; on
considre ici les ions et chaque atome ou molcule charg, faisant partie intgrante de presque toutes les
matires vivantes et mortes. Les ions sont responsables du fait que les nerfs conduisent les informations,
que la digestion fonctionne, que la pression sanguine soit correcte et que suffisamment doxygne afflue
dans le sang. Les ions amnent le sel la mer, ils rgulent la soif et des composs ioniques servent
dalimentation tous les tres vivants de la bactrie ltre humain.
Le fait de connatre le type et la quantit dions prsents dans lenvironnement aide comprendre les
processus relationnels biochimiques et cologiques. La connaissance de la concentration ionique dans
les produits alimentaires livre des informations quant leur qualit: si ces derniers sont bons pour la sant
ou peut-tre toxiques.
Il existe de nombreuses possibilits de dterminer des ions, qualitativement selon leur type et quanti-
tativement selon leurs concentrations. Ces deux informations jouent un rle primordial. La chromatogra-
phie ionique est un procd permettant dobtenir ce genre dinformations. Chromatographie signifie littra-
lement crire avec des couleurs. Dans le domaine de lanalyse traditionnelle, ceci signifie sparer les
substances selon leur couleur, puis les dterminer de manire visuelle. Bien que tous les ions ne soient
pas caractriss par une couleur visible, cette expression est reste. Actuellement, dautres procds de
dtermination sont mis en application.
La chromatographie ionique fait partie de la grande famille de ces procds chromatographiques. Grce
elle si lon part dun principe de prsentation fort simple il est possible de dterminer tous les ions
portant une charge mono- ou bivalente. Autrefois, la chromatographie ionique ou CI (en anglais, IC pour
ion chromatography) tait rpute tre un procd trs onreux; ceci a normment chang, elle est
entre temps devenue beaucoup plus abordable. La CI reprsente aujourdhui un outil analytique universel,
extrmement performant et trs facile demploi.
Ce recueil Introduction la pratique de la chromatographie ionique montre que la CI nest plus une
mthode analytique litiste, mais quelle est au contraire en position de donner une rponse rapide des
questions de la vie de tous les jours: cette eau potable est-elle adapte lalimentation des nourrissons?
Combien de nitrates se trouvent dans les pinards? Pourquoi la machine laver le linge est-elle autant
charge de calcaire? Cette eau use est-elle polluante pour lenvironnement? Comme il est impensable
dvoquer une pratique analytique exacte sans bases thoriques, la prsente monographie contient des
informations dtailles ce sujet, dans la partie rserve plus particulirement la thorie.
6 Monographie Metrohm
3 Partie thorique
3.1 Histoire et signification de la chromatographie ionique
La chromatographie ionique (CI) ou plus exactement la chromatographie par exclusion ionique dbute au
milieu du 19e sicle. Entre 1935 et 1950, les connaissances relatives lchange ionique et ses applica-
tions ont t normment amliores grce au Projet Manhattan. Les annes 50 et 60 ont surtout
permis de dfinir des modles thoriques permettant linterprtation de lchange ionique ainsi que la
comprhension de la chromatographie ionique, fondamentalement base sur cet change ionique. Dans
les annes 70, des dtecteurs continus ont t mis en application et ont ainsi permis le passage de la
chromatographie basse pression la chromatographie haute pression ou haute performance (HPLC).
Le terme chromatographie ionique fut introduit en 1975 avec lapparition de la dtection conductimtrique
en combinaison avec une rduction de conductivit chimique, par Small, Stevens et Bauman; cette ex-
pression fut pendant longtemps utilise des fins de marketing. Entre temps, le terme abrg
chromatographie ionique sest tabli en tant que terme gnral pour les mthodes de la chromatographie
par change ionique, par exclusion ionique et par paire dions, lintrieur de la chromatographie liquide
haute performance (HPLC) [1]. De nos jours, cest justement dans le domaine de la dtermination des
anions que la CI joue un rle primordial, alors que la dtermination des cations est de prfrence ralise
laide de mthodes spectromtriques atomiques communes.
8 Monographie Metrohm
3.2 Bases thoriques de la chromatographie
3.2.1 Classification et terminologie de la chromatographie
La chromatographie est un procd physico-chimique permettant la sparation de substances en mlange.
Leffet de sparation est bas sur la distribution de ces substances entre une phase stationnaire et une
phase mobile qui se dirige dans une direction dfinie [7, 8]. Les diffrentes techniques de la chromatographie
sont organises selon ltat physique de ces deux phases:
Une autre diffrenciation entre les mthodes chromatographiques peut tre faite suivant les procds de
base intervenant pendant la sparation, tels que adsorption ou distribution, ou bien selon le type de tech-
nique utilise (sur colonne ou plane) [9].
Paramtres de rtention
Si on prend en considration un mlange de substances et que lon impose ce mlange une sparation
chromatographique, on observe pour chaque compos un quilibre de distribution entre la phase mobile
et la phase stationnaire. Une sparation de substances nest alors ralise avec succs que lorsque les
coefficients de distribution D des composs diffrent suffisamment les uns des autres. D est dfini
comme le rapport des concentrations dune substance A dans la phase stationnaire (index S) et la phase
mobile (index M):
(1)
Il en rsulte que les substances possdant un coefficient de distribution D lev sont plus longtemps
retenues que celles possdant une faible valeur de D. Le processus de sparation chromatographique est
schmatis sous la forme dun chromatogramme, reprsentant le signal du dtecteur en fonction du
volume dlution de la phase mobile ou du temps. Le chromatogramme correspond ainsi un profil de
concentration ou de masse en fonction du temps. Le signal du dtecteur doit tre proportionnel la
concentration dun analyte en fin de processus de sparation [8]. Le temps de rsidence ou temps de
rtention brut tR dune substance sur la phase stationnaire est obtenu, comme reprsent dans lquation
2, en additionnant le temps de rtention net tS (correspondant au temps de rsidence rel pendant le
processus de sparation) et le temps de passage de la phase mobile sans interaction, le temps mort tM.
(2)
Figure 2
Chromatogramme dlution dune
sparation de chromatographie
ionique avec schmatisation des
grandeurs principales
Figure 3
Distribution selon Gauss avec
reprsentation des grandeurs
principales
10 Monographie Metrohm
La largeur du pic mi-hauteur, note b0,5, correspond 2,354 fois lcart-type de la distribution. La largeur
de base w est dfinie comme la distance obtenue entre les deux points dintersection des tangentes aux
points dinflexion ( la monte et la descente) avec laxe x. Cette largeur gale quatre fois lcart-type de
la fonction de Gauss. Ces deux grandeurs sont essentielles pour valuer lefficacit dune colonne de
sparation chromatographique et peuvent tre utilises pour le calcul du nombre de plateaux, dans le cas
de pic gaussiens.
Les pics non idaux peuvent tre dcrits laide de ce quon appelle le facteur dasymtrie T. Ce dernier
est dfini comme le rapport entre les distances A et B entre les verticales centrales et les pentes de
distribution 10% de la hauteur (voir figures 2 et 3) et peut tre calcul de la faon suivante:
(3)
Pour les pics de Gauss, T = 1 car le pic est parfaitement symtrique. Les dviations vers des valeurs T
suprieures 1 sont appeles tailing et celles vers des valeurs infrieures sont dnommes fronting.
En pratique, il est prfrable dobtenir des facteurs dasymtrie T entre 0,9 et 1,1.
Pour des valeurs faibles de k, une substance est lue peu de temps aprs le temps mort, ou dans un
volume faiblement suprieur au volume mort du systme de chromatographie. La sparation est alors
inefficace. Si la valeur de k est trs grande, la sparation est correcte mais le temps de rsidence sur le
chemin de sparation est trs important, ce qui entrane un largissement du pic. En pratique, le facteur de
rtention devrait se trouver entre 2 et 5.
Deux analytes sont suffisamment spares lorsque leurs facteurs de rtention diffrent suffisamment les
uns des autres. La slectivit
, dnomm galement facteur de sparation relatif, donne une information
quant au pouvoir de sparation de deux substances et est dfini de la manire suivante:
(5)
Sil savre impossible de sparer deux substances, on a = 1 et on obtient une colution. Plus est
grand, meilleure est la sparation. Cependant, la dure de sparation augmente galement lorsque
augmente; cest la raison pour laquelle, en pratique, on essaie de se rapprocher le plus possible dune
slectivit de lordre de 1,5 [10].
Si la diffrence des temps de rtention de deux pics est grande par rapport leurs largeurs de base, ou
leurs largeurs mi-hauteur, on obtient alors une haute rsolution. En supposant une symtrie de pic idale,
il est encore possible didentifier deux substances lorsque R = 0,5. Pour des sparations qualitatives, il
est prfrable davoir R = 1 (sparation 4 ), pour une quantification, il est prfrable davoir une rsolution
variant de R = 1,2 1,5 [25]. Des rsolutions de lordre de R 2 (sparation 8 ) ne sont pas souhaitables,
car elles impliquent des temps danalyse trs longs.
(7)
Il est galement possible dutiliser la hauteur quivalente un plateau thorique, appele en anglais: HETP
(Height Equivalent to a Theoretical Plate) pour dcrire la performance de sparation.
(8)
partir des quations 5 8, on peut dduire quune phase stationnaire possdant un trs grand nombre
de plateaux thoriques est encore capable de sparer deux substances lune de lautre mme lorsque leurs
facteurs de rtention ne diffrent que trs peu lun de lautre, cest dire mme lorsque la slectivit est
proche de 1. Les quations permettent galement le calcul du nombre de plateaux thoriques absolument
indispensable la rsolution de problmes de sparation.
Le modle des plateaux thoriques peut galement tre utilis pour expliquer lapparition de signaux gaussiens
en chromatographie. En effet, les processus de courant et de diffusion ne permettent lobtention que dun
tat dquilibre rapide fini et incomplet entre la phase mobile et la phase stationnaire. Il en rsulte un
largissement des pics car en dbut du chemin de sparation, les zones de substance troites deviennent
clairement plus larges lorsque le temps de rsidence sur la phase stationnaire augmente.
12 Monographie Metrohm
Le calcul du nombre de plateaux thoriques selon lquation 7 est bas sur une forme de pic idale,
rarement rencontre. Lorsque les pics sont asymtriques, le calcul doit tre effectu par lintermdiaire de
la mthode des moments [13]. Lquation 9 donne, en prenant compte du facteur dasymtrie T, des
valeurs proches de la ralit.
(9)
Les trois termes A, B C dpendent de faon diffrente de la vitesse de dbit u de la phase mobile. Les
termes A et B dcrivent le transport de masse complet travers la phase stationnaire, tandis que le terme
C est dtermin par des interfrences lors de ltablissement de lquilibre entre la phase mobile et la
phase stationnaire.
Dans lquation (12), dp est le diamtre moyen de particule dans la phase stationnaire, reprsente
lirrgularit statistique du matriau, devant tre idalement le plus homogne possible et form de particules
toutes identiques.
Le terme B dcrit la diffusion longitudinale co-courant ou contre-courant de la phase mobile. Il prend
une importance toute particulire lors de lutilisation de colonnes capillaires en chromatographie gazeuse
(CG), car les coefficients de diffusion dans les gaz sont de 4 5 ordres de grandeurs suprieurs aux
coefficients de diffusion dans les liquides. B est calcul comme le produit entre les coefficients de diffu-
sion dans la phase mobile DM et le facteur labyrinthe , lequel dcrit la porosit de la phase stationnaire.
B = 2 DM (13)
Comme limportance de la diffusion diminue avec une augmentation de la vitesse de dbit de la phase
mobile, B est inversement proportionnel u.
Le terme C dcrit le transfert de masse. Le transfert de masse ralenti entre phase mobile et phase stationnaire
influe normment sur llargissement des pics. Les interfrences dtablissement dquilibre entre phase
mobile et stationnaire deviennent de plus en plus grandes lorsque u augmente; cest la raison pour laquelle
il y a une directe proportionnalit la vitesse de dbit linaire. Les retards de transfert de masse rsultent
des faibles valeurs des coefficients de diffusion DS dans la phase stationnaire comparativement la phase
mobile. Cest la raison pour laquelle des particules profondment incluses dans les pores de la phase
stationnaire restent derrire le maximum du pic, lequel avance avec la phase mobile. La terme C peut tre
rduit de manire remarquable, grce de courts chemins de diffusion et des procds dchange rapides.
Ceci peut tre ralis laide dune localisation des pores essentiellement en surface. Peu de particules
parviennent alors atteindre le coeur de la phase stationnaire. Le terme de transfert de masse C est
calcul de la manire suivante:
(14)
La reprsentation graphique de lquation de van Deemter est une courbe hyperbolique dont le minimum
correspond au dbit uopt pour une hauteur de plateau minimale (nombre de plateaux thoriques maximal)
(figure 4).
14 Monographie Metrohm
Mme la thorie dynamique est finalement base sur des conditions idales. En ralit, les trois termes A,
B et C ne sont indpendants les uns des autres quen premire approximation; il existe un effet supplmentaire
de la vitesse de dbit u sur la diffusion turbulente (en anglais: eddy diffusion, terme A). Le terme C peut
tre scind en deux termes CM et CS, dcrivant respectivement le transfert de masse de la phase mobile
vers la phase stationnaire (CM) et inversement. Cest ainsi que lquation originale de van Deemter a t
modifie lors de nombreuses applications en HPLC, GC et TLC (thin-layer chromatography =
chromatographie en couche mince CCM) [17, 18].
La pompe est, avec la colonne de sparation, le cur de tout systme HPLC. Elle doit tre en mesure de
dlivrer lluant de manire constante et sans pulsation mme lors de fortes pressions. Ces dernires
impliquent lutilisation dune valve dinjection boucle spciale pour lintroduction des chantillons. On
utilise normalement une valve six voies, capable de prendre un volume dchantillon dfini laide dune
boucle sous pression normale et de transporter ce dernier dans un systme HPLC haute pression. La
composition de la phase mobile doit tre adapte au type de colonne de sparation, mais aussi au problme
analytique. Ceci est galement valable pour le choix du systme de dtection. Lenregistrement et le traitement
des donnes sont raliss de nos jours pratiquement exclusivement par ordinateur. Suivant le problme
pos, il est possible de complter, au choix, ce systme dappareillage HPLC de base.
16 Monographie Metrohm
niques de ralisation. Dans la chromatographie en phase normale, la phase stationnaire est gnralement
un gel de silice et donc beaucoup plus polaire que la phase mobile (hydrures de carbone). En
chromatographie en phase inverse (en anglais: Reversed Phase Chromatography, RPC), les rapports sont
galement inverss. Essentiellement pour des raisons de manipulation des luants, on ne travaille aujourdhui
pratiquement plus quavec la RPC [3, 9].
Dans la chromatographie par distribution, la phase stationnaire est constitue dun liquide non miscible
avec la phase mobile. La sparation est base sur la diffrence de solubilit des diffrents analytes dans
les deux phases. Dans la cas idal, la loi de distribution de Nernst est valable. Ce mcanisme de sparation
joue un rle important surtout dans la chromatographie gazeuse, lorsque lon utilise des capillaires recouverts
de liquides de sparation comme phase stationnaire. La chromatographie par distribution trouve galement
sa place en HPLC lorsque des gels de silice modifis avec des hydrures de carbone non polaires, comme
par exemple les phases octadcyle, sont utilises comme matriaux de support.
La chromatographie par exclusion de taille (en anglais: Size Exclusion Chromatography, SEC) permet
une sparation selon la taille des molcules par un effet tamis. Des gels de silice ou des rsines polymres
organiques structure de pore dfinie sont utiliss comme phase stationnaire. Les plus petits analytes
peuvent diffuser dans les pores et sont retenus. Lorsque la taille des molcules augmente, une interaction
avec les pores devient de plus en plus difficile, jusqu ce quune exclusion ait lieu partir dune certaine
taille de molcule. Ces molcules sont alors pratiquement lues dans le volume mort. La SEC est surtout
utilise pour lanalyse des polymres et la biochimie.
La chromatographie par affinit rend possible une sparation de mlanges de substances grce des
forces dinteraction slectives ou spcifiques. Ce sont surtout dans les domaines des enzymes et de leurs
substrats quon observe des interactions hautement spcifiques, de manire similaire linteraction entre
anticorps et antignes (principe cl-serrure). En pratique, les enzymes ou anticorps sont immobiliss
chimiquement sur une phase stationnaire. Si un substrat ou un antigne correspondant se trouve dans
lchantillon, ce dernier est alors retard avec une extrme slectivit. Cest la raison pour laquelle la
chromatographie par bio-affinit est un procd irremplaable dans le domaine de la pharmacologie.
La chromatographie par change ionique (CI) divise en chromatographie par paire dions et
chromatographie par exclusion ionique est traite plus en dtail dans le chapitre suivant.
18 Monographie Metrohm
Aspects thermodynamiques du processus dchange ionique
Les changeurs ioniques sont normalement constitus de phases solides sur lesquelles des groupes
ioniques sont fixs en surface. En raison des conditions dlectroneutralit, un contre-ion se trouve toujours
proximit des groupes fonctionnels. Le contre-ion provient en principe de la phase mobile et est pour
cette raison appel ion luant.
Si on introduit un chantillon comportant deux ions analytes A et B, ces derniers prennent alors pour un
court instant la place des ions luant E et sont retenus la charge fixe, jusqu ce quils soient de
nouveau changs de leur ct, par un ion luant. Pour la chromatographie ionique anionique, on a alors
les quilibres rversibles suivants:
Rsine - N+R3 E + A Rsine - N+R3 A + E (15)
Rsine - N R3 E + B
+
Rsine - N R3 B + E
+
(16)
Grce aux affinits diffrentes de A et B vis vis des groupes fonctionnels, il est possible de raliser une
sparation des composs. La constante dquilibre K est galement appele coefficient de slectivit et se
calcule pour lanion A, de la faon suivante:
(17)
Si on suppose que la concentration des ions luants est trs largement suprieure celle des ions analytes,
on peut considrer [E] constant dans la phase mobile comme dans la phase stationnaire. On peut ainsi
calculer le coefficient de distribution DA (quation 1) et le facteur de rtention kA (quation 4). Thoriquement,
de tels calculs ne sont permis que lorsque les concentrations dans lquation 17 correspondent aux
activits; cependant cela nest vrai que dans le cas de dilutions infinies [19]. Les activits des ions dans la
phase stationnaire sont en principe inaccessibles [4]. On considre les activits comme ngligeables dans
le cas des changeurs ioniques de faibles capacits (les plus souvent utiliss) car ils ne peuvent tre
utiliss quavec des phases mobiles composes dlectrolytes trs dilus. Cette simplification nest plus
valable ni pour les matriaux de forte capacit (>200 mmol/g), ni pour les luants concentrs. Ces
derniers montrent un comportement dviant fortement du comportement idal.
Figure 8
Lexclusion selon Donnan comme
principe de sparation dans la
chromatographie par exclusion
ionique (IEC)
En IEC, on utilise souvent un changeur de cations compltement sulfon, dont les groupes acides
sulfoniques sont lectriquement neutres grce aux protons jouant le rle de contre-ions. Dans les luants
aqueux, les groupes fonctionnels sont hydrats. Lenveloppe hydrate est limite par une membrane
imaginaire charge ngativement (membrane Donnan). Cette dernire nest permable que pour les
molcules non charges et non dissocies, telles que les molcules deau. Les acides carboxyliques
organiques peuvent tre spars lorsque des acides minraux forts (tels que lacide sulfurique) sont
utiliss comme phase mobile. Les acides carboxyliques faibles ont des constantes dacidit (valeurs pKa)
faibles et se trouvent donc sous une forme pratiquement non dissocie dans un luant fortement acide. Ils
peuvent alors traverser la membrane Donnan et tre adsorbs sur la phase stationnaire, pendant que les
ions sulfates de lacide sulfurique compltement dissocis sont exclus.
La figure 9 montre une dpendance typique du volume dlution dun acide (de constante pKa) pour une
sparation par exclusion ionique. Des adsorptions superposes (acides carboxyliques longues chanes,
H2S) et les limites du domaine de travail pratique sont faciles reconnatre. La sparation dacides
carboxyliques est ralise finalement grce la diffrence de leurs valeurs pKa.
20 Monographie Metrohm
Figure 9
Dpendance du volume dlution dans la chromatographie
par exclusion ionique de la valeur pKa correspondante de
lacide
Comme les activits des ions participants dans la phase stationnaire et la phase mobile ne peuvent tre
dtermines, lactivit dans la phase stationnaire est nglige et assimile 1.
Si pour lanion analyte Ax, on introduit deux grandeurs connues du chapitre 3.2.1, le coefficient de distri-
bution DA et le facteur de rtention kA,
(20)
on peut alors convertir lquation 19, en incluant ces quantits et en ngligeant les activits comme dcrit
ci-dessous:
(21)
Comme la concentration des ions luants E est, en rgle gnrale, suprieure la concentration des
anions analytes Ax de plusieurs ordres de grandeur, on obtient une bonne approximation en faisant
lhypothse que tous les groupes fonctionnels sont occups par Ey. En suivant cette hypothse, la con-
centration en Ey, non dterminable dans la phase stationnaire peut alors tre remplace par les paramtres
plus accessibles que sont la capacit Q et la charge de lanion luant y:
(22)
(23)
Le facteur de rtention kA de lanion analyte Ax est facile daccs grce au chromatogramme. Lquation
23 est alors rsolue pour cette quantit.
(24)
Cette quation est dune importance particulire pour la chromatographie danions, car elle livre une
relation quantitative entre le facteur de rtention kA et quelques paramtres accessibles exprimentalement,
tels que la concentration de lluant et la capacit dchange. En pratique, pour plus de clart, on travaille
avec la version logarithmique de lquation 24.
(25)
22 Monographie Metrohm
partir de lquation 25, on obtient tout dabord les consquences suivantes:
Une augmentation de la concentration de lluant [Ey] acclre llution
Des facteurs de rtention plus levs sont obtenus lors de constantes dquilibre plus grandes
KA,E, de capacits dchange Q plus hautes et un rapport phase-volume plus lev.
Les analytes multivalents Anx sont retenus plus longtemps que les monovalents Ax,
Au moins aussi longtemps que la concentration de lluant [Ey] est relativement basse. Ceci est
connu en tant qulectroslectivit.
Les luants multivalents Eny ont une force dlution plus haute que les monovalents Ey
Llution danalytes multivalents Anx est influence de manire plus importante par des concentra-
tions croissantes dions luants monovalents Ey que les analytes monovalents Ax.
Dans une premire approximation, on peut considrer que les coefficients de slectivit sont indpendants
de Q lorsque est constant; on obtient alors la proportionnalit suivante:
(26)
partir de lquation 26, on voit que lors dune augmentation de la capacit dchange Q la concentration
de lluant [Ey] doit tre galement augmente proportionnellement, de faon ce que des facteurs de
rtention constants soient obtenus. Cest la raison pour laquelle, en chromatographie ionique on utilise
normalement des phases de sparation de basse capacit, car lun des modes de dtection les plus
importants en chromatographie ionique est la dtection conductimtrique, et que cette dtection devient
pratiquement impossible lors de fortes concentrations dlectrolytes.
Pour optimiser les analyses de sparation, on fait souvent varier la concentration de lluant [Ey]. Si tous
les paramtres de lquation 25 rentrant en ligne de compte sont maintenus constants, celle-ci peut se
simplifier de la manire suivante:
(27)
La reprsentation graphique de lquation 27 donne une ligne droite de pente m = x/y et dintersection C1
avec laxe vertical, C1 comprenant les grandeurs Q, et KA,E. Lors de lutilisation dun luant monoanionique,
m est connu sous le nom de charge effective. La figure 10 reprsente de manire schmatique le rsultat
obtenu par lquation 27, pour diffrentes combinaisons dions analytes et luants chargs diffremment.
Figure 10
Reprsentation graphique de lquation 28 pour
diffrentes combinaisons dions analytes et luants
chargs diffremment [4]
(29)
(30)
(31a)
(31b)
qui peuvent tre simplifies pour les analytes chargs de manire similaire (x = z):
Pour la slectivit entre deux anions analytes chargs de manire similaire, cela signifie:
Elle est seulement une fonction du coefficient de slectivit KA,B et des charges z resp. x,
Elle ne dpend, lorsque KA,B est constant, ni de la concentration [Ey], ni de la constitution chimique de
lanion luant (!)
24 Monographie Metrohm
Si A et B ont des charges diffrentes,
A,B dpend du facteur de rtention dun des deux analytes,
Les deux facteurs de rtention kA et kB ne sont pas indpendants lun de lautre (!)
Dans les quations 31 jusqu 33, il est particulirement intressant de remarquer que la slectivit entre
deux anions ne dpend au dpart ni de la constitution chimique ni de la charge de lanion luant, et ceci
aussi longtemps que le rapport volume de phase/coefficient de slectivit est constant. En pratique, il est
cependant possible dobtenir un changement de A,B travers une variation de [Ey], car deux analytes,
mme sils sont chargs de la mme faon, peuvent tre diffrencis trs clairement par leurs proprits
chimiques, telles que polarisabilit et hydratation, ce qui implique ensuite une affinit diffrente vis vis de
la phase stationnaire. Ces interactions ne sont pas prises en considration dans la drivation classique.
; x1 (34)
; x2 (35)
; x3 (36)
Les grandeurs x1...3 correspondent aux proportions de la raction particulire dans la rtention, cest pourquoi
on a:
x1 + x2 + x3 = 1 (37)
(38)
(39)
Comme pour la drivation du modle de rtention pour les luants monoanioniques, les traitements
mathmatiques suivants sont raliss. Il faut surtout prendre en considration:
La (possible) dissociation de lanion analyte A
La concentration totale de lespce luante: cP = [H3P] + [H2P] + [HP2] + [P3]
La force des interactions des espces dluants avec les groupes fonctionnels
Lintroduction du facteur de rtention kA (quation 20) et de la capacit dchange Q (quation 22) livre,
aprs quelques conversions mathmatiques supplmentaires, une expression complique pour kA [28],
qui est ici seulement reprsente sous sa forme logarithmique et simplifie:
(40)
C3 est une constante, qui, de faon analogue lquation 27, comprend des grandeurs telles que rapport
volumes de phases, capacit dchange et constante dquilibre et cP (qui est la somme des concentra-
tions des espces de lluant). A partir de lquation 40, on peut dduire que les pentes des droites dans
26 Monographie Metrohm
une reprsentation logarithmique double doivent toujours tre plus petites que celles conformes au modle
de rtention simple pour luants monoanioniques (quation 27), car la somme entre parenthses est
toujours plus petite que 1. Il est galement clair que la valeur pH a une influence notable sur la faon dont
la relation log-log est elle-mme influence.
Pour les espces dluants ne drivant pas dun point de vue chimique les unes des autres, il existe un
modle, celui de Jano et al., dvelopp pour dcrire des luants contenant un tampon phosphate en plus
du perchlorate [29]. La drivation de ce modle est effectue de faon similaire aux observations cites
plus haut; un quilibre dchange supplmentaire doit cependant tre pris en considration pour un autre
ion luant monovalent. Les calculs livrent des expressions trs compliques du facteur de rtention, qui
deviennent trs simples pour des luants neutres ou acides. Dans la cas o une autre espce dluant
monovalente est prsente ct du perchlorate, on obtient lquation 41, o x et y reprsentent les contri-
butions des ractions dquilibre correspondant la rtention (x: tampon phosphate, y: perchlorate).
Comme dans les autres modles, C4 est une constante, alors que le facteur a difficilement accessible est
cens prendre en considration la force de fixation la phase stationnaire des ions perchlorate
comparativement aux espces phosphates.
(41)
Comme les termes entre parenthses de lquation 41 sont infrieurs 1, la pente dans la reprsentation
log-log devrait toujours tre infrieure celle obtenue avec le modle de rtention simple. Le modle livre,
dans des cas concrets dapplication, une bonne concordance avec les donnes exprimentales. Ce nest
cependant pas applicable, sous cette forme, dans le cas de systmes dlution alcalins.
Figure 11
Espces ioniques de lacide
diaminopropionique
(42)
(43)
(44)
Afin de pouvoir prendre en considration linfluence de lagent complexant sur la sparation chromato-
graphique, le modle du dplacement isoionique est tendu (voir paragraphe Modle de rtention pour
les luants avec un anion, chapitre 3.4.1). Le paramtre M est introduit afin de dcrire le degr de
complexation de lanalyte. La fraction M de lion analyte libre dans la phase mobile est exprime comme
suit:
(45)
avec [Me]: concentration totale des ions mtalliques. La valeur M est calcule partir des constantes de
formation de complexe, des constantes de dissociation acides (pKa) des acides carboxyliques et du pH de
lluant. Pour les coefficients de distribution DMe , on obtient, en tenant compte de la formation de complexe:
(46)
Si lon suppose quune interaction na lieu quentre les ions analytes libres Mex+ et les groupes dacides
carboxyliques ou sulfoniques et que c(Ey+) >> c(H+), on a alors pour lquation 23:
(47)
(48)
28 Monographie Metrohm
Si plusieurs espces mtalliques cationiques se trouvent les unes ct des autres, par exemple Mex+ et
MeHL(x1)+, la plupart du temps, un seul pic est alors observ. Le nombre de pics observs dpend de la
cintique des quilibres de complexation et de dcomplexation dans la phase mobile. On nobtient quun
seul pic lorsque lquilibre de complexation dans la phase mobile sinstalle rapidement comparativement
au temps de rsidence du complexe sur la phase complexe. En revanche, si la dcomplexation se droule
lentement, il est possible dobtenir des pics asymtriques ou multiples pour llment Me.
Si lon suppose que toutes les espces mtalliques prsentes dans la phase mobile peuvent entrer en
interaction avec la phase stationnaire, on obtient alors lexpression suivante pour le facteur de rtention
kexp de lanalyte dtermin exprimentalement:
(49)
Si lon considre la dpendance du facteur de rtention des variables Q, [Ey+] ainsi que M, alors la relation
prsente dans lquation 48 est utilise comme point de dpart, car les analytes divalents forment
principalement des complexes neutres ou anioniques avec les agents complexants puissants.
(50)
o cL reprsente la concentration totale en acide tartrique et HL ainsi que L les fractions molaires des
anions acides HL et L2.
Avec lacide oxalique, et/ou lacide pyridine dicarboxylique, certains ions mtalliques forment, en plus des
complexes 1:1, des complexes MeL22 stables. M se calcule alors de la manire suivante:
(51)
(52)
avec les constantes acides KS1 et KS2. Les fractions molaires utilises pour le calcul de M, H2L, HL ainsi
que L, sont obtenues partir des lois daction de masse des tapes individuelles de dprotonisation:
(54)
(55)
(56)
Dtection conductimtrique
La dtection conductimtrique possde environ 55% du march de la chromatographie ionique [4]. Vu le
nombre de chromatographes ioniques vendus jusqu ce jour, cette proportion devrait mme aujourdhui
tre bien suprieure. La dtection conductimtrique est un principe de dtection non slectif, mais dans ce
cas, il est possible de raliser des dterminations directes et indirectes. Comme la chromatographie
ionique met en application des phases mobiles sous forme dlectrolyte aqueux, le dtecteur doit tre en
position de pouvoir ragir un changement de conductivit total provoqu par une quantit dions analytes
relativement faible. Grce lutilisation de techniques dites de suppression, il est possible de rduire
30 Monographie Metrohm
fortement la conductivit propre de certains luants ce qui permet dans le cas danions acides forts
dobtenir une augmentation importante de la sensibilit.
La conductivit dune solution est linverse de la rsistance R quun liquide produit entre deux lectrodes
de surface A, places une distance L lune de lautre.
= L / (A R) (57)
La conductivit quivalente dune solution peut tre dtermine de la manire suivante:
=/c (58)
La conductivit limite et la dpendance de la conductivit par rapport la concentration peuvent tre
dtermines laide de lquation 59. Les constantes A et B sont des constantes empiriques.
(59)
La conductivit dun lectrolyte est obtenue en additionnant les deux conductivits ioniques anion et
+cation:
(60)
Figure 12
Construction dune cellule de mesure de conductivit
Selon la loi de Kohlrausch, la conductivit dune solution dilue est proportionnelle la somme des
conductivits de tous les ions, multiplie par leurs concentrations:
(61)
(62)
Figure 13
Changement de la conductivit de lluant
dune sparation de chromatographie ionique
dun mlange de plusieurs substances. Les
changements dun luant de forte conductivit
sont reprsents en rouge et ceux dun luant
de faible conductivit en bleu
En chromatographie ionique, la conductivit dun luant peut tre dtermine soit directement, soit aprs
passage travers un suppresseur. Ces deux variantes portent respectivement les noms de technique
mono-colonne et technique par suppression. Un calcul simple permet de dterminer celle des deux formes
qui est la plus approprie.
Si on utilise, dans le domaine de la chromatographie danions, la dtection conductimtrique directe, on a
alors une dpendance directe de la sensibilit Peak et de la diffrence entre la conductivit quivalente de
lion analyte et celle de lluant. Dans le cas du chlorure (analyte) et du carbonate comme anion luant, on
obtient les quations suivantes:
Peak cAnalyte 4
Si lluant est adapt aux exigences de la dtection conductimtrique directe, on peut alors envisager le
remplacement de lluant base de carbonate par un luant base de phtalate et lon obtient pour lexemple
ci-dessus la sensibilit suivante:
Peak cAnalyte 38
Si la suppression chimique de la conductivit de lluant (change des ions luants contre H+) est utilise,
la sensibilit est alors dpendante de la somme des conductivits quivalentes des anions analytes et des
ions H+; on obtient pour Cl analyte le rsultat suivant:
32 Monographie Metrohm
partir de ce simple calcul, on peut dduire que pour les anions, la dtection conductimtrique directe est
moins sensible dun facteur 10 environ que la dtection conductimtrique aprs suppression chimique.
Pour la chromatographie de cations, la mme dmarche est effectue avec Na+ ion analyte et H+ cation
luant. Dans le cas de la dtection conductimtrique directe (NaCl/HCl), on obtient pour la sensibilit de
mesure Peak les quations suivantes:
Peak cAnalyte (+Na+ +H+) Peak cAnalyte (50 350)
Figure 14
Construction schmatique dun suppresseur packed-
bed pour un travail quasi-continu
Le suppresseur membrane prsent dans la figure 15 permet un mode de travail continu. cause de
lutilisation de membranes changeuses dions, il reste cependant sensible aux occupations non dsires
de la surface de membrane, qui provoquent une rduction de la capacit de suppression et qui entranent
finalement un dysfonctionnement du suppresseur.
Figure 15
Construction schmatique dun suppresseur
membrane travaillant de manire continue
Dtection ampromtrique
Les dtecteurs voltampromtriques peuvent en principe tre utiliss pour tous les composs qui peuvent
tre facilement rduits ou oxyds ou qui possdent des groupes fonctionnels oxydables. Le dtecteur
ampromtrique est le plus important. On applique une certaine tension fixe entre une lectrode de travail
et une lectrode de rfrence. Un analyte est lectrochimiquement actif la valeur de tension applique si
son potentiel de demi-vague est tel quil subit soit une rduction, soit une oxydation. Si un tel compos se
prsente, un courant passe et reprsente alors le signal de mesure. Lampromtrie est trs sensible, bien
que le taux de conversion ne soit que denviron 10%. Outre des cations tels que Fe3+ ou Co2+, ce sont
surtout des anions tels que nitrite, nitrate, thiosulfate ainsi que les halognures et les pseudohalognures
qui sont analyss. La plupart des applications concernent lanalyse des sucres ainsi que lanalyse clinique
34 Monographie Metrohm
par chromatographie anionique. De par sa conception particulire, le dtecteur coulomtrique permet
dobtenir un rendement quantitatif; cependant, il nen rsulte aucune augmentation de sensibilit.
Dtection potentiomtrique
Dans le cas de la dtection potentiomtrique, on travaille avec des lectrodes ioniques sensitives, possdant
parfois une trs haute slectivit. La miniaturisation croissante des lectrodes peut cependant poser quelques
problmes de fiabilit. Ce type de dtection nest donc utilis en chromatographie ionique que dans des
applications trs prcises.
Dtection photomtrique
En raison de son domaine dapplication trs tendu, la dtection photomtrique ou UV/VIS est le type de
dtection le plus important en HPLC. En effet, presque toutes les molcules organiques possdant des
groupes chromophores, ou pouvant absorber dans le domaine UV ou VIS peuvent tre analyses. La
condition sine qua non est que lluant utilis nabsorbe pas dans le domaine de longueur donde souhait.
Lors dune dtection directe au maximum dabsorption dun analyte, la dtection UV/VIS est quasiment
slective. Les substances qui montrent une faible ou aucune absorption dans le domaine de longueur
donde considr peuvent tre analyses directement, en mesurant dans le domaine dabsorption maxi-
mum du systme dlution. Dans le domaine de lanalyse des ions inorganiques, la dtection UV/VIS joue
un rle moindre. Parmi les anions simples, seuls les analytes tels que nitrate, bromure ou iodure absor-
bent. De plus, les analytes importants tels que fluorure, sulfate ou phosphate ne peuvent tre dtermins
quindirectement [4]. De nombreux cations nabsorbent pas du tout. Plus particulirement les multivalents
et les mtaux de transition peuvent tre transforms laide dune drivation post-colonne avec des
chlates tels que 4-(2-pyridyle azo)-rsorcine (PAR) ou Tiron, pour former des complexes colors. Les
analytes actifs doxydorduction, tels que bromate et autres ions oxohalognures peuvent tre dtermins
par dtection UV/VIS, grce une raction post-colonne avec un indicateur actif lectrochimique.
Techniques de couplage
Les techniques de couplage permettent la liaison dun systme chromatographique avec une mthode
danalyse indpendante, souvent avec des procds spectromtriques [3]. Ces procds ont gagn en
intrt ces dernires annes. Alors que les couplages avec la spectromtrie de masse se sont tablis dans
le domaine de la chromatographie en phase gazeuse (GC-MS), le couplage de lHPLC avec la spectromtrie
pose dimportants problmes techniques. Pour lHPLC classique ou lanalyse de composs organiques,
on dispose aujourdhui de couplages avec la spectromtrie de masse (LC-MS), la spectroscopie IR (LC-
Rfractomtrie
La rfractomtrie diffrentielle est une autre mthode de dtection base sur un procd optique. Ce
dtecteur est galement appel dtecteur RI (en anglais: Refractive Index). Il nest pas du tout spcifique
et peut tre utilis de manire universelle. En effet, la grandeur mesure correspond la diffrence entre
lindice de rfraction de lanalyte et celui de lluant pur. Ce systme de dtection est trs sensible aux
interfrences tant donne la forte dpendance de lindice de rfraction la temprature. Ce procd est
linaire sur trois ordres de grandeur partir du moment o lon considre une temprature constante. Les
ions inorganiques simples possdent un indice de rfraction extrmement faible. Ces derniers ne peuvent
donc tre dtermins quindirectement laide dun luant modifi avec des composs indice de rfraction
lev.
36 Monographie Metrohm
Figure 16
Phases stationnaires
utilises couramment
en chromatographie
ionique [4]
Toutes les phases stationnaires peuvent tre diffrencies selon leur domaine dapplication (chromatographie
ionique anionique ou cationique) ou selon la structure de leurs groupes fonctionnels. Initialement, ce sont
les matriaux base de gel de silice qui ont t mis en application en chromatographie ionique. Ils possdent
un excellent pouvoir de sparation et sont mcaniquement extrmement stables, mais ils ne peuvent tre
utiliss quentre pH 2 et 7 du fait de leur labilit chimique.
Ce nest quau dbut des annes 80 que les premiers changeurs ioniques base de polymres organiques
ont fait leur apparition en chromatographie ionique. Ils taient alors synthtiss partir de rsines adsorbantes
disponibles dans le commerce et ensuite modifies. Aujourdhui, on utilise des matriaux soit base de
copolymres polystyrne-divinylbenzne (PS-DVB), soit base de polymres mthacrylates (MMA).
Les deux types de copolymres de base se diffrencient avant tout par leurs polarits. Alors que les
copolymres PS-DVB sont totalement apolaires et reprsentent des phases RP, les polymres MMA sont
en revanche relativement polaires. Cette proprit est essentielle en CI, car les phases de sparation plus
polaires ont tendance provoquer des interactions secondaires (adsorption).
Le principal avantage des rsines polymres organiques est leur trs grande stabilit quel que soit le pH.
Leur efficacit chromatographique est similaire celle des gels de silice. La stabilit mcanique des
phases MMA est cependant relativement faible, ce qui limite la longueur de la colonne ou le dbit maxi-
mum de lluant.
De nos jours, on utilise en chromatographie ionique deux principes de construction de phases stationnaires
diffrents: les changeurs ioniques surface fonctionnelle et les changeurs pelliculaires. Dans les pre-
miers, les groupes fonctionnels sont localiss directement la surface du polymre ou dans les pores,
alors quavec les matriaux pelliculaires, de trs petites particules surface fonctionnelle sont fixes des
particules de tailles suprieures [4]. La liaison peut tre mcanique ou provoque par des interactions
hydrophobes ou lectrostatiques. La figure 17 reprsente la construction schmatique des deux types de
matriaux de colonne ainsi que les changeurs anioniques associs.
Les matriaux pelliculaires possdent une efficacit chromatographique suprieure. En effet, les chemins
de diffusion sont maintenus relativement courts grce lloignement suprieur des groupes fonctionnels
du matriau de base. Il en rsulte un excellent transfert de masse. La stabilit chimique de ces phases de
sparation est cependant clairement infrieure celle des matriaux de surface fonctionnelle.
38 Monographie Metrohm
sont souvent appels type I et les groupes DMEA type II dans la littrature. Dautres fonctionnalits prsentant
une relation proche avec les deux groupes dnomms prcdemment, sont reprsentes dans la figure
18:
Figure 18 Vue densemble sur les groupes fonctionnels les plus importants, respectivement utiliss dans le cadre
de ce travail
TMA: trimthylamine (type I) DEMA: dithanolmthylamine
EDMA: thyldimthylamine TEA: trithanolamine
DMEA: dimthylthanolamine (type II)
Les matriaux commercialement disponibles drivent la plupart du temps des types I ou II; cependant, la
structure des groupes fonctionnels est souvent un secret bien gard [4].
40 Monographie Metrohm
3.6.8 La signification de la capacit dchangeurs ioniques
ct de la nature du support de base et du type des groupes fonctionnels, la capacit dchange Q est
une grandeur caractristique des changeurs dions. Grce elle, on obtient une information sur le nombre
de places disponibles un change ionique.
La capacit dchange est normalement exprime en gramme de matriau sec, soit en micro-quivalent
(eq/g), soit en micro-mole (mol/g) [2]; dautres units sont galement communment utilises [33].
Pour des raisons analytiques, les changeurs ioniques peuvent tre classs selon leur capacit, on a:
Matriaux de faible capacit: Q < 100 mol/g
Matriaux de capacit moyenne: 100 < Q < 200 mol/g
Matriaux de haute capacit: Q > 200 mol/g
Les phases de sparation utilises dans lchange ionique classique sont avant tout de haute capacit,
avec des capacits variant de 3 5 mmol/g [4].
La dfinition de la capacit faite ci-dessus se base sur une attente dquilibre total entre phase stationnaire
et phase mobile. Cest la raison pour laquelle on la dnomme aussi capacit statique. On appelle capacit
dynamique (effective) le nombre de groupes fonctionnels vraiment disponibles pendant un processus
chromatographique. Elle sera toujours infrieure la capacit statique [2, 4].
La capacit dchange peut tre dtermine de diffrentes faons [33]:
Par volumtrie, titrage
Par analyse lmentaire
Par lintermdiaire de la dtermination des temps de rtention
Tous les procds livreront des valeurs diffrentes pour Q avec le mme matriau. En pratique, on utilise
la plupart du temps la volumtrie. Pour les changeurs anioniques, on charge une colonne de sparation
ou une quantit dfinie de rsine, avec une solution de chlorure par exemple. Aprs rinage des restes de
chlorure, on peut luer avec du nitrate. La quantit de chlorure lue, qui correspond la capacit dchange
statique dans des conditions dquilibre est alors titre avec une solution de AgNO3, puis quantifie.
La dpendance des changeurs danions en fonction du pH peut la plupart du temps tre nglige. Pour
les changeurs cationiques, la capacit des groupes acides carboxyliques (R-COOH) faiblement acides
nest donne que pour des valeurs pH suprieures (dprotonisation), alors que les groupes dacides
sulfoniques (R-SO3H) fortement acides sont dj fortement dprotons et disposent dune capacit
indpendante du pH.
En corrlation avec les modles de rtention (chapitre 3.4), la signification de Q pour le choix des systmes
dlution et des systmes de dtection est devenue trs claire. La dtection conductimtrique universelle
tait pratiquement irralisable avec des luants de force ionique leve, quelle que soit la technique employe.
Cest la raison pour laquelle, depuis lintroduction de la chromatographie ionique en 1975, on utilise
presque exclusivement des colonnes de sparation de faible capacit. Lemploi dchangeurs de forte
capacit en CI na t jusqu prsent dcrit quen corrlation avec des techniques de dtection ntant pas
fortement limites par le systme dlution, telle que par exemple la dtection UV/VIS [2, 4].
Les matriaux de sparation de faible capacit sont particulirement adapts lanalyse dchantillons de
faible force ionique. Cependant, ils atteignent vite leurs limites dans le cas de fortes forces ioniques. En
raison du nombre faible de groupes fonctionnels, on obtient des effets de surcharge et par consquent une
certaine dformation de pic et finalement une diminution dramatique de lefficacit. Dautres problmes se
posent galement lorsque les analytes se trouvent en rapport de concentration trs diffrents, ce qui est
pratiquement toujours le cas dans lanalyse des ultra-traces.
Technique mono-colonne
Dans la technique mono-colonne, tablie par Gjerde et ses collgues en 1979 dans la chromatographie
ionique [33], la colonne de sparation est directement relie un dtecteur, ce qui correspond la con-
struction classique dun appareillage HPLC. Pour la diffrencier de lautre version de la CI, cette technique
est galement dnomme chromatographie ionique sans suppression chimique. Lluant quittant la
colonne de sparation et les analytes contenus lintrieur ne sont chimiquement pas modifis. Le nombre
de systmes dlution est dans ce cas pratiquement illimit. Outre les problmes propres la sparation,
il faut veiller ce que les luants soient compatibles avec le dtecteur. Par exemple, lorsque la dtection UV
directe doit tre utilise, lluant ne doit pas absorber dans le domaine spectral considr. Lorsque la
technique mono-colonne est employe; tous les dtecteurs standards de lHPLC peuvent en principe tre
utiliss.
Pour les changeurs anioniques de faible capacit (Q < 100 mol/colonne de sparation), un grand
nombre dluants avec des proprits trs diverses peuvent tre utiliss avec la technique mono-colonne.
La concentration de lluant se situe normalement dans une gamme de lordre du mmol/kg ou mme
infrieure. On peut employer entre autres, les classes de substances nommes ci-dessous [4]. Dans
certains cas particuliers, il est galement possible de mettre en application des agents complexants tels
que lEDTA ou les complexes borate-mannitol.
Acides carboxyliques aromatiques
Acides carboxyliques aliphatiques
Acides sulfoniques
Hydroxydes alcalins
Acides inorganiques tels que H2SO4, HCl ou H3PO4
Les composs les plus employs sont les acides carboxyliques aromatiques et leurs sels. Ceux qui sont
le plus frquemment utiliss sont reprsents dans la figure 19.
42 Monographie Metrohm
Figure 19 Structures des acides carboxyliques les plus importants pour une utilisation avec la technique mono-
colonne
Cette classe de substance est utilise trs souvent, car les solutions de leurs acides ou de leurs sels
possdent une force dlution importante, mais une conductivit propre relative faible. Ils peuvent ainsi
tre directement utiliss pour une dtection conductimtrique. Pour les acides multiples, il est possible de
contrler la charge et ainsi le pouvoir dlution par lintermdiaire de la valeur pH. Cette dernire doit
cependant tre strictement respecte. Les acides carboxyliques aromatiques possdent une forte absorp-
tion dans le domaine UV et peuvent tre utiliss de manire avantageuse en dtection UV/VIS indirecte.
Les mmes informations sont valables pour les acides sulfoniques aromatiques, tels que lacide sulfonique
p-tolune. Mais ces derniers se trouvent toujours sous forme dprotone et ne possdent donc pas de
capacit tampon. Leur pouvoir dlution ne peut tre contrl que par lintermdiaire de leur concentration.
Les acides carboxyliques aliphatiques tels que lacide oxalique et lacide citrique possdent une forte
conductivit propre, mais sont transparents aux UV. Ils peuvent donc tre utiliss avec la dtection UV/VIS
directe. Cest galement le cas des acides sulfoniques aliphatiques; lacide mthane sulfonique est celui
qui est utilis le plus couramment. Les homologues suprieurs des deux classes de composs rendent
possible lutilisation de la dtection conductimtrique directe, cause de leurs longues chanes de carbone
et par consquent de leur faible conductivit quivalente [2, 4].
Les hydroxydes alcalins ne peuvent tre utiliss que de faon limite dans la technique mono-colonne car
lion OH possde une trs faible affinit avec les groupes ammonium quaternaires. Cest la raison pour
laquelle, mme lors de faibles capacits, il est ncessaire davoir des concentrations dluant leves de
faon pouvoir utiliser la dtection conductimtrique indirecte. En revanche, il est possible demployer la
dtection UV/VIS directe, bien que lion hydroxyde normalement transparent dans le domaine UV montre
une absorption dans le domaine infrieur 220 nm lorsquil est concentr.
Lors de lutilisation dacides inorganiques ou de leurs sels, la dtection photomtrique est ncessaire. En
effet, leur dissociation quasi-totale leur confre une forte conductivit. Lors de lemploi dacide phosphorique
ou de phosphate, il est possible de contrler la capacit tampon et le pouvoir dlution grce la valeur pH
de lluant.
La plupart des luants cits ici peuvent tre galement employs avec dautres systmes de dtection tels
que lampromtrie, la fluorimtrie ou les techniques de couplage. Pour lutilisation des systmes dlution
cits avec les dtecteurs ci-dessus, veuillez vous rfrer la littrature plus dtaille [2, 4, 5].
R-SO H + Na + Cl
3
+ +
R-SO Na + H + Cl
3
+ +
(64)
Lunit de suppression est compose, dans le cas le plus simple, dune colonne connecte aprs la
colonne de sparation, ce qui explique lancienne dnomination technique double colonne. Lluant
base dhydrognocarbonate de sodium est neutralis conformment lquation 63, car les ions sodium
sont remplacs par des protons. De cette manire, la conductivit propre de lluant est considrablement
rduite. Lanalyte Cl nest lui-mme pas transform (quation 64), cependant son ion oppos Na+ est
chang contre H+, qui possde une conductivit quivalente nettement suprieure [19]. Comme le signal
du dtecteur tient compte de la somme des conductivits des ions analytes et ions opposs, les deux
ractions permettent un gain de sensibilit remarquable.
Les colonnes avec changeurs cationiques sous forme H+ utilises initialement comme suppresseurs
taient clairement responsables dun certain largissement de pic (peak broadening) cause de leur
volume mort lev. En outre, elles ne pouvaient tre utilises que de faon discontinue, car lchangeur
cationique avait besoin dtre rgnr priodiquement. Par contre, les modernes suppresseurs lit fixe tel
que le Module de Suppression Metrohm (MSM) offrent une performance excellente et permettent un
travail quasi-continu. On utilise aussi des suppresseurs membrane travaillant de faon continue. Leur
solution rgnrante est normalement base dacide sulfurique dilue et circule dans le sens contraire de
lluant [6]. Cependant, compars aux suppresseurs lit fixe, les suppresseurs membrane sont plus
sensibles aux interfrences et moins rsistants la pression et aux solvants organiques.
La technique par suppression possde cependant quelques inconvnients importants. En pratique, en
chromatographie danions, seuls les luants base dhydroxydes alcalins et de carbonates peuvent tre
utiliss en suppression chimique avec succs. Les anions dacides faibles, tels que lactate ou le fluorure,
se trouvent sous forme protone aprs la raction de suppression. Ils sont donc dtects de faon plus
sensible avec la mthode danalyse mono-colonne. Les cations de charge leve doivent tre limins avant
lanalyse, car ils forment des hydroxydes trs difficilement solubles, qui prcipitent sur la colonne de sparation.
Comme il apparat dj clairement, la technique par suppression implique la suppression chimique de
lluant et lutilisation de la dtection conductimtrique directe [2, 4]. Cette technique est utilise couramment
en chromatographie danions car, dans de nombreux cas, elle est plus sensible que la dtection conduc-
timtrique directe. La conductivit propre des luants classiques pour la technique mono-colonne (par
exemple: 2 mmol/L phtalate, pH = 8) est de lordre de 200 S/cm. La conductivit des luants utilisables
pour la suppression chimique est de lordre de 12 16 S/cm.
44 Monographie Metrohm
La suppression chimique nest possible que pour quelques luants seulement. Ces derniers sont des
solutions base de [4]
Hydroxydes alcalins
Carbonates alcalins et hydrognocarbonates
Borates (par exemple B4O72)
Acides amins
En pratique, parmi les luants cits ci-dessus, seules les solutions base dhydroxyde alcalin et base de
tampon carbonate jouent un rle important, ce qui signifie que le choix des phases mobiles potentielles est
relativement restreint.
Lion hydroxyde est un ion luant extrmement faible, ce qui signifie que mme avec des matriaux de
sparation de faible capacit, on doit travailler dj avec de fortes concentrations, suprieures 50 mmol/L.
Lors de lutilisation de groupes fonctionnels trs polaires, il est possible daugmenter le pouvoir dlution
relatif de lion OH en utilisant la slectivit hydroxyde. Une modification des temps de rtention ou de la
slectivit ne peut alors tre obtenue que par une variation de la concentration de lluant.
Lutilisation de carbonates alcalins et dhydrognocarbonates alcalins permet une flexibilit bien suprieure.
Les deux espces HCO3 et CO32 se trouvent aprs suppression sous forme dacide carbonique H2CO3,
qui nest dissoci quen trs faible partie. Lhydrognocarbonate a un pouvoir dlution mme plus faible
que lhydroxyde, alors que le carbonate reprsente un luant relativement fort. Les deux anions sont
normalement utiliss ensemble et procurent lluant un pouvoir tampon qui peut tre contrl aisment
par les concentrations des deux composs et par leur rapport. En raison des charges des espces de
lluant, les slectivits pour les analytes mono- et multivalents peuvent tre modifies ponctuellement. Le
rapport en concentration des deux ions luants peut tre rgl trs exactement par lintermdiaire de la
valeur pH; cest la raison pour laquelle le domaine pH utilis pour les luants HCO3/CO32 se situe entre 8
et 11. Comme pour les luants OH, il est possible dacclrer llution en utilisant des phases stationnaires
possdant diffrents types de groupes fonctionnels.
Les deux systmes dlution ne peuvent tre utiliss avec succs avec des changeurs anioniques
surface fonctionnalise que lorsque que le support de base (copolymre mthacrylate) ou les groupes
fonctionnels possdent une forte polarit. Avec les colonnes de sparation bases sur PS-DVB, on ob-
serve pour les analytes (nitrate, bromure) une trs mauvaise symtrie de pic et des temps de rtention trs
longs, mme lors de lutilisation de groupements fonctionnels polaires. Avec les matriaux pelliculaires,
ces effets ninterviennent de faon pas aussi marquante, ce qui explique leur emploi courant dans la
technique par suppression [2, 4].
3.7.2.2 Chromatographie des ions mtalliques de transition et alcalino-terreux avec drivation post-
colonne et dtection photomtrique
Pour la sparation dions mtalliques de transition et des mtaux lourds, les cations monovalents H+ ou
Na+ ne sont pas des luants satisfaisants. En effet, la diffrence entre le coefficient de slectivit des
analytes et des cations luants, pour une charge identique, est trop faible. La sparation peut cependant
tre ralise par lintermdiaire dun quilibre secondaire. Pour ce faire, on utilise des luants acides
carboxyliques complexants (voir figure 20), tels que lacide citrique, lacide oxalique et lacide tartrique.
Ces derniers forment des complexes neutres ou anioniques avec les ions mtalliques (voir chapitre 3.4).
La densit de charge effective des analytes est rduite en raison de la complexation des ions mtalliques.
En outre, la slectivit de la sparation peut tre rgule grce aux diffrentes constantes de complexation.
Le mcanisme dlution rsulte de lexpulsion isoionique par le contre-ion (effet pushing) et de la forma-
tion de complexes (effet pulling) par les ligands complexants [4].
46 Monographie Metrohm
Les quilibres participant au mcanisme dlution entre lanalyte Me2+, lagent complexant L2 et le contre-
ion E+ sont reprsents de faon schmatique dans la figure 21.
Figure 21
Reprsentation schmatique des
quilibres participant au
processus dchange [4]
Limportance de lexpulsion ionique provoque par les contre-ions E+ dpend de laffinit des cations pour
la phase stationnaire. Avec les contre-ions monovalents, le cation possdant la plus grande affinit pour la
phase stationnaire a un effet luant suprieur. Laction de lagent complexant varie en fonction du pH et de
la concentration de lluant. De plus, il est possible dinfluencer le pouvoir dlution en utilisant plusieurs
agents complexants, ainsi quen mettant en application un contre-ion divalent.
Contrairement aux alcalins et alcalino-terreux, les mtaux de transition et les mtaux lourds ne peuvent tre
dtermins que par mesure de conductivit directe, sans suppression. En effet, ces mtaux sont transforms
la plupart du temps en hydroxydes insolubles lors de la raction de suppression. De plus, la dtection
conductimtrique directe nest applicable que lorsque des changeurs basse capacit et des luants de
faible conductivit de base sont utiliss.
On utilise donc prfrentiellement la drivation post-colonne de ces ions mtalliques de transition et les
mtaux lourds afin de les transformer en complexes mtalliques colors dtectables par photomtrie. Pour
ce faire, un ractif mtallochrome est ajout lluant dans un racteur post-colonne. Divers pigments azo
peuvent tre utiliss [2, 4] et ragir avec un grand nombre de cations mtalliques: les lanthanides ragissent
avec 4-(2-pyridyleazo)-rsorcine (PAR) (figure 22) pour former des complexes colors. Les lanthanides et
les actinides peuvent tre dtects avec lacide 2,7-bis(2-arsenophnyle azo)-1,8-dihydroxynaphthalne-
3,6-disulfonique (arsenique azo III). Lacide pyrocatchol-3,5-disulfonique (Tiron) est utilisable pour la
drivation post-colonne de laluminium.
48 Monographie Metrohm
4 Partie pratique
Dans la partie pratique de cette monographie sont prsentes des expriences qui permettent une intro-
duction dtaille dans le monde de la chromatographie ionique. Dans un premier temps, le chapitre 4.2
comprend des expriences permettant dapprhender concrtement la thorie de la chromatographie ioni-
que. Une deuxime partie (chapitre 4.3) est relative la dtermination des anions. Enfin, la dernire partie
(chapitre 4.4) traite des cations organiques et inorganiques.
Les expriences peuvent en principe tre ralises sur tous les chromatographes ioniques. Lappareil doit
cependant remplir certains critres:
Pompe double piston faibles pulsations rsiduelles, travaillant si possible sans alimentation externe
dazote ou dhlium
Rglage de dbit correspondant aux exigences de la colonne
Vanne dinjection lectrique
Possibilits de connexion de diverses boucles dchantillonnage et colonne de prconcentration
Chromatographie ionique avec et sans suppression chimique
Dtecteur de conductivit temprature stabilise, si possible suprieure 0,01 C
Botier isol thermiquement et lectroniquement
Utilisation anionique et cationique
Contrle par logiciel recommand
Tous les systmes CI Metrohm, quils soient compacts ou modulables, remplissent videmment ces
exigences. Le Basic IC 792 a t cependant plus spcialement conu pour
lenseignement et est pour cette raison particulirement recommand
dans les expriences dcrites ci-dessous.
Choix de colonne
La plupart des expriences prsentes ici ont t ralises sur des colonnes peu onreuses Metrosep
Dual 1 pour les anions et Metrosep C2 pour les cations. Ces colonnes permettent dobtenir une sparation
tout fait suffisante pour toutes les expriences dcrites. Naturellement la gamme de produits Metrosep
comporte dautres colonnes de sparation, bien plus performantes, mais galement plus onreuses.
Conseils de scurit
Pour la ralisation de toutes les expriences, il est fortement conseill de porter des lunettes de protection,
une blouse de laboratoire et si ncessaire des gants de protection galement. Les recommandations
relatives aux produits chimiques doivent absolument tre observes (phrases R/S).
Croissance bactriologique
Afin dempcher tout dveloppement bactrien, il est recommand de prparer toujours frachement les
luants, les solutions de rinage et de rgnration et de ne pas les utiliser sur une priode de temps
prolonge. Si malgr tout des bactries ou des algues prolifraient, il est alors possible dajouter 5% de
mthanol ou dactone lluant. Ceci nest pas possible lorsque des suppresseurs membranes sont
mis en application, car ces derniers sont dtruits par les solvants organiques. Par contre, le module de
suppression Metrohm MSM rsiste 100% aux solvants.
Protection de lenvironnement
En chromatographie ionique, on travaille avant tout avec des milieux aqueux. Les ractifs chimiques em-
ploys en chromatographie ionique ne sont donc pas toxiques et ne polluent pas lenvironnement. Il est
cependant important de remarquer que lorsque lon travaille avec des acides, bases et solvants organi-
ques ou des standards base de mtaux lourds, ces derniers doivent tre recycls convenablement aprs
utilisation.
Qualit de leau
La qualit de leau a une influence directe sur la qualit des rsultats chromatographiques. Une moindre
qualit de leau risque dendommager lappareillage et les colonnes de sparation. Leau dminralise
utilise devrait avoir une rsistivit suprieure 18 MOhm cm et tre libre de particules. Cest la raison
pour laquelle il est vivement conseill de la filtrer 0,45 m.
50 Monographie Metrohm
Qualit des ractifs chimiques
Tous les ractifs chimiques doivent au moins tre de qualit p.a. (qualit analytique) ou puriss. (extrapure).
Les standards doivent tre spcialement adapts la chromatographie ionique (sels de sodium mis en
solution dans leau).
Sources de contamination
Tous les chantillons ainsi que les solutions de rgnration, leau et les luants doivent tre libres de
particules qui peuvent boucher la colonne de sparation. Ceci est conseill particulirement lors de la
fabrication des luants, car ces derniers traversent la colonne de manire continue (de 500 jusqu 1000
mL par journe de travail, comparativement environ 0,5 mL de solution chantillon).
52 Monographie Metrohm
Na+ + HCO3 +H+ Na+ H2CO3
Lacide carbonique produit par cette raction se trouve surtout sous forme de CO2 + H2O. Cest la raison
pour laquelle la conductivit restante est trs faible. De la mme faon, les contre-ions des anions
dterminer sont changs contre des ions H+ dans le suppresseur. On peut donc formuler lquation
suivante:
+H Na
+ +
Na + Cl
+
H + Cl
+
Au lieu de mesurer la conductivit initiale des ions Na+ et Cl contenus dans lchantillon, on mesure la
conductivit quivalente bien plus leve de H+ et Cl , qui plus est avec une conductivit de base inf-
rieure. Thoriquement, on peut attendre un signal 10 fois plus grand que lors dune simple suppression
lectronique. En pratique cependant, on observe une augmentation de sensibilit dun facteur variant entre
2 et 4.
Contrairement la linarit obtenue sans suppression chimique, la suppression chimique amne une non-
linarit de la courbe de calibrage. Le domaine de linarit est donc plus restreint si lon travaille avec
suppression chimique (entre 1/20 et 1/50 environ).
Contenu apprendre
Construction de principe dun systme CI
Diffrences entre un travail avec ou sans suppression chimique
Dtermination des diffrentes sensibilits de ces deux mthodes
Fabrication de lluant
Mettre en solution 1,33 g dacide phtalique dans 20 mL dactonitrile et un peu deau, puis complter 1
L. Ajuster la valeur pH 4,1 par addition denviron 1 g de TRIS (solide). Dgazer leau utilise avant toute
addition de produits chimiques pendant 10 minutes laide dune trompe eau ou dun bain ultrasons.
54 Monographie Metrohm
Boucle dchantillonnage 20 L
Suppresseur Milieu de rgnration: 50 mmol/L H2SO4, eau ultrapure
Autostep avec Fill
Polarit +
Fabrication de lluant
Mettre en solution 265 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 201,5 mg dhydrognocarbonate de
sodium dans 980 mL deau ultrapure. Ajouter ensuite 20 mL dactone.
Remarques
Le pic systme est ici bien moins important que dans lexprience 1a, chromatogramme 1, et peut tre
observ seulement lorsquune chelle de conductivit trs sensible est utilise.
Contenu apprendre
Expliquer les paramtres chromatographiques: temps de rtention, rsolution, surface, nombre de
plateaux, symtrie et rapport surface/hauteur
Influence dun des composs principaux dominants sur les composs de concentration bien plus
infrieure: variation des paramtres cits ci-dessus
56 Monographie Metrohm
Tableau 7 Paramtres Exprience 2
Fabrication de lluant
Mettre en solution 265 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 201,5 mg dhydrognocarbonate de
sodium dans 980 mL deau ultrapure et ajouter ensuite 20 mL dactone.
Remarques
Le chlorure de sodium est pes. Les temps de rtention des pics ainsi que les nombres de plateaux
thoriques et la surface peuvent varier selon la quantit de NaCl pese.
Le trs grand pic de chlorure perturbe lvaluation des pics suivants. Une identification correcte de chaque
pic nest possible que lorsque la solution chantillon est dope avec lanion dterminer.
58 Monographie Metrohm
4.2.3 Exprience 3 Slectivit des colonnes de sparation
Si on reprsente la force de lluant en fonction du logarithme du temps de rtention des ions monovalents
et divalents, on obtient alors une droite. La pente de cette droite est plus importante pour les ions divalents
que pour les ions monovalents. Laugmentation de la force luante a ainsi une influence plus importante
sur le temps de rtention des ions divalents que sur celui des ions monovalents.
Cet effet peut tre observ avec lion sulfate. Llution de lion sulfate est plus acclre que celle des ions
monovalents lors dune augmentation de concentration de lluant.
De manire gnrale, les ions luants divalents possdent une plus grande force dlution que les mono-
valents car ils peuvent former deux liaisons avec la phase stationnaire et donc entrer plus fortement en
interaction avec elle.
Lhydroxyde de sodium est plus basique que le mlange carbonate/hydrognocarbonate concentration
gale. Comparativement celle du carbonate, la force dlution de lion OH est infrieure parce que lion
hydroxyde prsente une interaction moindre avec la phase stationnaire.
Le temps de rtention de lion phosphate est fortement dpendant de la valeur pH. pH lev, lquilibre
se dplace de HPO42 vers PO43. Si lon ajoute de lhydroxyde de sodium un luant base de carbonate
de sodium, le temps de rtention du phosphate est plus long, alors que les temps de rtention de tous les
autres ions sont plus courts.
Contenu apprendre
Comparaison dluants avec des anions monovalents et divalents
Comparaison des luants base dhydroxyde de sodium et de carbonate/hydrognocarbonate
Influence de la valeur pH de lluant sur la rtention du phosphate
Tableau 8 Paramtres Expriences 3a jusqu 3d
Colonne 6.1006.020 Metrosep Anion Dual 1 (3 x 150 mm)
luant a) 2.5 mmol/L Na2CO3 / 2.4 mmol/L NaHCO3
b) 4 mmol/L Na2CO3 / 1 mmol/L NaHCO3
c) 4 mmol/L Na2CO3 / 1 mmol/L NaOH
d) 1 mmol/L Na2CO3 / 4 mmol/L NaOH
Conductivit aprs suppression chimique, environ 17 S/cm
chantillon Standard (fluorure, chlorure, nitrite, bromure, nitrate, phosphate, sulfate)
Mthode exp_03_s.mtw
Systme asupp.smt
Dbit 0.5 mL/min
Pression 3 MPa
Dure danalyse a) 14 min
b) 11 min
c) 11 min
d) 24 min
Boucle dchantillonnage 20 L
Suppresseur Milieu de rgnration: 50 mmol/L H2SO4, eau ultrapure
Autostep avec Fill
Polarit +
Fabrication de lluant
Mettre en solution 265 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 201,5 mg dhydrognocarbonate de
sodium dans 1 L deau ultrapure.
Chromatogramme 5 Solution standard luant: 2,5 mmol/L Na2CO3 / 2,4 mmol/L NaHCO3
60 Monographie Metrohm
Exprience 3b luant: 4 mmol/L Na2CO3 / 1 mmol/L NaHCO3
Fabrication de lluant
Mettre en solution 424 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 84 mg dhydrognocarbonate de so-
dium dans 1 L deau ultrapure.
Fabrication de lluant
Mettre en solution 424 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 40 mg de NaOH dans 1 L deau
ultrapure.
62 Monographie Metrohm
Exprience 3d luant: 1 mmol/L Na2CO3 / 4 mmol/L NaOH
Fabrication de lluant
Mettre en solution 106 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 160 mg de NaOH dans 1 L deau
ultrapure.
Contenu apprendre
Que signifie calibrage?
Comparaison entre un calibrage un point et un calibrage plusieurs points estimation de lerreur
Dtermination du bruit de systme
Estimation de la limite de dtection
64 Monographie Metrohm
Exprience 4a Dtermination danions avec suppression chimique
Tableau 13 Paramtres Exprience 4a
Fabrication de lluant
Mettre en solution 265 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 201,5 mg dhydrognocarbonate de
sodium dans 980 mL deau ultrapure. Ajouter ensuite 20 mL dactone.
Fabrication de lluant
Mettre en solution 1,33 g dacide phtalique dans 20 mL dactonitrile et un peu deau, puis complter 1 L.
Ajuster la valeur pH 4,1 par addition denviron 1 g de TRIS (solide).
66 Monographie Metrohm
Chromatogramme 10 Superposition Solutions standards de concentrations diffrentes sans suppression
chimique
68 Monographie Metrohm
Exprience 5a luant sans ther couronne
Fabrication de lluant
Mettre en solution en chauffant 600 mg dacide tartrique et 125 mg dacide dipicolinique dans 100 mL
deau ultrapure, puis complter 1 L avec de leau ultrapure.
Fabrication de lluant
Mettre en solution en chauffant 600 mg dacide tartrique et 125 mg dacide dipicolinique dans 100 mL
deau ultrapure, puis ajouter 132 mg dther couronne et complter 1 L avec de leau ultrapure.
70 Monographie Metrohm
4.2.6 Exprience 6 Variation de la slectivit laide dagents complexants
Lors de lanalyse des ions magnsium, sodium et potassium, en prsence dions zinc et calcium, on
utilise la proprit des ions zinc et calcium former des complexes avec lacide dipicolinique (en anglais:
DPA, 2,6-pyridindicarboxylic acid).
Figure 27
Complexe Me2+ de lacide dipicolinique
Contenu apprendre
Influence de la constante de complexation sur le temps de rtention comparaison entre le zinc et le
calcium
Comportement dautres ions mtalliques de transition
Influence de la valeur pH sur la charge totale du complexe
Explication de leffet comparativement lexprience 5
72 Monographie Metrohm
Exprience 6a luant: 4 mmol/L acide tartrique
Fabrication de lluant
Mettre en solution 600 mg dacide tartrique dans 1 L deau ultrapure.
Fabrication de lluant
Mettre en solution en chauffant 600 mg dacide tartrique et 17 mg dacide dipicolinique dans 100 mL
deau ultrapure, puis complter 1 L.
Chromatogramme 14 Solution standard luant: 4 mmol/L acide tartrique + 0.1 mmol/L acide dipicolinique
74 Monographie Metrohm
Exprience 6c luant: 4 mmol/L acide tartrique + 0.25 mmol/L acide dipicolinique
Fabrication de lluant
Mettre en solution en chauffant 600 mg dacide tartrique et 42 mg dacide dipicolinique dans 100 mL
deau ultrapure, puis complter 1 L.
Chromatogramme 15 Solution standard luant: 4 mmol/L acide tartrique + 0.25 mmol/L acide dipicolinique
Fabrication de lluant
Mettre en solution en chauffant 600 mg dacide tartrique et 125 mg dacide dipicolinique dans 100 mL
deau ultrapure, puis complter 1 L.
Chromatogramme 16 Solution standard luant: 4 mmol/L acide tartrique + 0.75 mmol/L acide dipicolinique
Remarques
Toutes les solutions doivent tre conserves dans des rcipients en plastique. Il est absolument nces-
saire dviter tout contact avec le verre pour permettre une dtermination correcte du sodium. La valeur pH
des solutions standards et des chantillons doit se trouver entre 2,5 et 3,5.
Lors dun changement dluant, il est ncessaire de laisser travailler le systme un certain temps afin
dobtenir une ligne de base constante.
Dans les chromatogrammes 15 et 16: le zinc est complex par lacide dipicolinique et est lu dans le pic
frontal.
76 Monographie Metrohm
4.2.7 Exprience 7 Technique de prconcentration
Lintroduction de lchantillon en chromatographie ionique a lieu laide dune boucle dchantillonnage
(en anglais: sample loop) qui est intgre dans la valve dinjection. Dans des conditions dutilisation
standards, le volume de la boucle dinjection varie de 20 L pour les anions 10 L pour les cations.
Grce de telles boucles dchantillon et laide dun systme de CI simple, il est possible dobtenir
aisment des limites de dtection de lordre de 100 g/L (100 ppb).
Une augmentation du volume de la boucle dchantillon (100 L) permet de rduire les limites de dtection
dun facteur 10 environ: il faut cependant considrer que des volumes dchantillons suprieurs ont pour
effet un pic dinjection nettement plus important, ce qui perturbe lvaluation des pics luant tt. La forme
des pics se dtriore galement pour les pics asymtriques.
La technique de prconcentration dchantillon est une mthode simple qui permet une rduction des
limites de dtection de plusieurs puissances. Une colonne de prconcentration est installe la place de
la boucle. Un volume dchantillon lev dans notre exemple 5 mL est conduit sur la colonne de
prconcentration, qui est en principe remplie du mme matriau que la colonne de sparation. Ceci permet
de garantir que tous les ions analyser en provenance de la solution chantillon soient retenus complte-
ment sur la colonne. Ils sont ensuite lus avec un faible volume dluant, ce qui permet la prconcentration.
Cependant, celle-ci ne fonctionne que lorsque lchantillon ne contient pas d ions susceptibles de jouer le
mme rle que les ions de lluant.
La capacit dune colonne de prconcentration est trs infrieure celle dune colonne de sparation. Afin
de pouvoir luer les ions analytes enrichis dans le plus petit volume possible, lextraction a lieu laide de
lluant contre-courant, ce qui signifie que la direction du dbit pendant llution est contraire celle
utilise pendant la prconcentration.
De manire gnrale, on travaille avec des luants alcalins et avec suppression chimique.
Figure 28 Technique de prconcentration: figure de gauche: position fill, figure de droite: position inject
La technique de prconcentration permet de dterminer des concentrations dans la gamme des ppb
mme si le systme de chromatographie disposition est rudimentaire.
Fabrication de lluant
Mettre en solution 265 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 201,5 mg dhydrognocarbonate de
sodium dans 980 mL deau ultrapure et ajouter 20 mL dactone.
78 Monographie Metrohm
Chromatogramme 17 Solution standard (1 ppb de chaque anion) pour lanalyse de leau ultrapure
Remarques
Rincer fond plusieurs fois les rcipients, seringues et le systme; utiliser des rcipients en plastique.
80 Monographie Metrohm
4.3 Expriences pour la dtermination des anions
4.3.1 Exprience 8 Anions dans leau potable
Leau potable est un lment essentiel notre vie. Elle est obtenue partir des nappes souterraines et de
leau de surface: eaux des lacs, barrages, filtrats de rive, eaux souterraines enrichies avec de leau de
surface, eaux de rivire.
Selon la norme DIN 2000, leau potable doit remplir les exigences de base suivantes:
Elle doit tre incolore, claire, frache, inodore et sans saveur.
Elle doit tre au possible, par nature, libre de bactries et de matires nocives la sant.
Elle ne devrait pas contenir trop de sels qui rendent leau dure, de fer, de manganse, ainsi que des
matires organiques (matire des marais et humiques).
Elle ne doit pas provoquer de corrosion.
Elle doit tre en quantit suffisante pour combler tous les besoins de la population.
Selon le degr dimpuret, diffrents procds de traitement des eaux peuvent tre employs.
Le dgrillage enlve les impurets grossires et les grosses particules.
Un filtre sable permet une filtration plus fine; des processus de biodgradation ont lieu dans le sable, qui
participent son nettoyage.
Figure 29 Schma du traitement de leau potable graphique selon Thomas Seilnacht, Tuttling (Rpublique
fdrale dAllemagne)
Contenu apprendre
Analyse du produit alimentaire Numro 1
Contrle des donnes des bouteilles deaux minrales
Fabrication de lluant
Mettre en solution 265 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 201,5 mg dhydrognocarbonate de
sodium dans 980 mL deau ultrapure et ajouter 20 mL dactone.
82 Monographie Metrohm
Chromatogramme 19 Eau du robinet de Herisau, Suisse
Remarques
Les eaux minrales contenant de lacide carbonique doivent tre dgazes avant la mesure pourquoi?
84 Monographie Metrohm
4.3.2 Exprience 9 Anions dans lthanol et les alcools
La dtermination danions dans les solvants organiques est possible, mme si des pics interfrents dus
la matrice apparaissent souvent au dbut du chromatogramme. Des exemples danalyse du gin, whisky et
thanol sont prsents ici.
Afin datteindre des limites de dtection infrieures, on peut se servir de la technique de prconcentration
(voir chapitre 4.2.7). Cependant, il est possible que la matrice de lchantillon (par exemple lthanol)
perturbe la dtermination. Il en rsulte des pics dforms, difficilement valuables (voir chromatogramme
26). Dans ces cas-l, il est ncessaire dliminer la matrice, en rinant la colonne de prconcentration
avec de leau ultrapure (limination de matrice). De cette faon, on obtient de meilleurs chromatogrammes
(voir chromatogramme 25).
La technique par limination de matrice est adapte lanalyse de solvants polaires ou apolaires.
Il est galement possible de sparer les matires organiques de solutions aqueuses laide dune colonne
de prparation dchantillon sous forme RP (Reversed Phase).
Contenu apprendre
Analyse de produits alimentaires
Effet de matrice en chromatographie
Prparation des chantillons
Prconcentration dchantillon et limination de matrice
86 Monographie Metrohm
Chromatogramme 22 Analyse du Gin
88 Monographie Metrohm
Chromatogramme 24 Analyse du whisky
Remarques
Les pics 3, 4 et 10 nont pas t valus.
90 Monographie Metrohm
Chromatogramme 26 Dtermination danions dans lthanol sans limination de matrice
Remarques
Rincer fond plusieurs fois les rcipients, seringues et le systme et utiliser des rcipients en plastique.
Le nitrite lui-mme est en mesure de convertir lhmoglobine (les globules rouges du sang) en
mthmoglobine (Fe2+ est oxyd en Fe3+). La mthmoglobine, contrairement lhmoglobine, ne peut
pas transporter loxygne dans le sang. Chez les adultes, les ractions du mtabolisme sont capables de
rparer le dommages causs, mais le mtabolisme des bbs gs de moins de cinq mois nest pas
capable de le faire. Le manque doxygne apparu dans le sang rend la peau du bb bleute. Ce phno-
mne, dnomm galement mthmoglobinmie, peut entraner la mort.
Les nitrites peuvent encore former des nitrosamines dans le milieu acide de lestomac, par raction avec
diverses amines secondaires (deux atomes H de la molcule ammoniaque sont remplacs par des restes
alkyle). Ces amines secondaires peuvent tre apportes par les mdicaments et lalimentation.Abbildung
30
R = CH3 dimthylnitrosamine
Les nitrosamines font partie des substances les plus cancrignes. Elles sont produites dans lorganisme
partir de composs non cancrignes.
Contenu apprendre
Analyse de produits alimentaires
Contrle des produits alimentaires (nitrite et au nitrate)
92 Monographie Metrohm
Tableau 39 Paramtres Exprience 10
Fabrication de lluant
Mettre en solution 265 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 201,5 mg dhydrognocarbonate de
sodium dans 980 mL deau ultrapure, ajouter ensuite 20 mL dactone.
94 Monographie Metrohm
Chromatogramme 28 Analyse de la laitue (dilution 1:100)
Remarques
Les pics 3, 9 et 10 nont pas t valus.
Pour les solutions tampons, on utilise souvent un mlange de phosphate primaire et secondaire, qui tamponne
dans le domaine pH allant de 6...8 (90% H2PO4 + 10% HPO42 jusqu 10% H2PO4 + 90% HPO42).
Comparer galement avec lquation de Henderson-Hasselbalch (quation tampon)
96 Monographie Metrohm
Contenu apprendre
Analyse de produits alimentaires
Chimie de lacide phosphorique
Influence de la valeur pH sur la sparation chromatographique
Statistique: reproductibilit
Fabrication de lluant
Mettre en solution 265 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 201,5 mg dhydrognocarbonate de
sodium dans 980 mL deau ultrapure, puis ajouter 20 mL dactone.
98 Monographie Metrohm
Exprience 11a Analyse de Coca-Cola
Remarques
Les pics 6, 7 et 8 nont pas t valus.
Remarques
Les boissons base de cola doivent tre dgazes. Pour le Cola light, on obtient le pic de ldulcorant
cyclamate sous le pic du phosphate.
levure
C6H12O6 + 2 ADP + 2 P 2 C2H5OH + 2 CO2 + 2 ATP
Abrviations: ADP = adnosine diphosphate, ATP = adnosine triphosphate, P = phosphate
Les acides organiques faibles sont dtermins laide de la chromatographie par exclusion ionique (voir
chapitres 3.3.4, 3.6.7 et 3.7.2.3).
103
+ = traces 3-M-2,3-DHBS = acide 3-mthyl-2,3-dihydroxybutyrique
Contenu apprendre
Analyse des produits alimentaires
Chromatographie par exclusion ionique
Quels ions peuvent tre dtermins laide de la chromatographie par exclusion ionique?
Fabrication de lluant
Mlanger 0.5 mmol de H2SO4 (850 mL) et actone (150 mL).
Remarques
Les pics 3, 5 et 6 nont pas t valus.
Remarques
Les pics 3, 5 et 6 nont pas t valus; le citrate et le malate nont pas pu tre quantifis correctement.
Lorsquil fond, le borax peut mettre en solution de nombreux oxydes mtalliques en formant des couleurs
caractristiques. Les perles de borax sont connues des travaux pratiques inorganiques. Le borax est
utilis entre autres lors de la fabrication du verre, de glaure pour la poterie, de porcelaines et comme
produit pour souder. 100 C, le borax perd 5 molcules deau et se transforme en pentahydrate borax
du bijoutier. Grce aux produits ajouts au produit souder, les contaminations de surface, la plupart du
temps des couches doxydes, sont dtruites. Elles provoqueraient un problme de formation dalliage
entre la soudure (dans ce cas-l, ce sont des alliages base dargent, cuivre et tain) et le matriau de
base.
Des solutions base de ttraborate disodique (borax) sont utilises dans les cycles intrieurs de refroidis-
sement des centrales atomiques en tant quabsorbeurs de neutrons. Dans ce domaine, la qualit du
matriau est tout particulirement importante, car des traces de chlorure et de sulfate pourraient provo-
quer une corrosion de la tuyauterie, ce qui doit tre tout prix vit.
Lacide borique H3BO3 ou B(OH)3 est un acide trs faible, dont la valeur pKa de 9,25 correspond HCN.
Lacide borique nest pas donneur de H+ (dfinition dun acide selon Brnsted), mais un accepteur de OH
(dfinition dun acide selon Lewis):
La chromatographie ionique sans suppression chimique utilise pour la dtermination des impurets dans
le borate, un luant acide pH = 4,1. cette valeur pH, le borate se trouve pratiquement exclusivement
sous la forme dacide borique B(OH)3. Lacide borique, contrairement aux anions chargs ngativement,
ne prsente pas dinteraction avec la phase stationnaire de la colonne de sparation et est lu ainsi dans
le volume mort.
Si par contre, on travaille avec la suppression chimique, lluant faiblement alcalin base de carbonate/
hydrognocarbonate est alors employ. Il est tout fait possible de sparer le borate en tant quanion,
mais la dtection ne fonctionne pas. Le problme se trouve au niveau du suppresseur. Ce dernier change
tous les ions Na+ contre des ions H+ et il se forme alors de lacide borique qui nest que trs faiblement
dissoci.
La grande quantit dacide borique perturbe le chromatogramme et rend la dtermination des anions
presque impossible. Une limination de matrice offre une solution ce problme (voir chapitre 4.3.2).
Dans les centrales atomiques, des traces danions doivent tre dtermines dans des solutions aqueuses
de 2 4% dacide borique. Dans ces cas-l, on utilise la technique dlimination de matrice, avec la
technique de prconcentration dchantillon (voir chromatogramme 38).
Fabrication de lluant
Mettre en solution 1,33 g dacide phtalique dans 20 mL dactonitrile et un peu deau, puis ajouter de leau
dgaze et complter 1 L. Aprs addition denviron 1 g de TRIS (solide), ajuster la valeur pH 4,1.
Chromatogramme 36 Borate dop avec 1 ppm de chlorure et sulfate Sans suppression chimique
Fabrication de lluant
Mettre en solution 265 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 201,5 mg dhydrognocarbonate de
sodium dans 980 mL deau ultrapure, puis ajouter 20 mL dactone.
Fabrication de lluant
Mettre en solution 583 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 67,2 mg dhydrognocarbonate de
sodium dans 1 L deau ultrapure.
Chromatogramme 38 Dtermination de traces danions dans une solution dacide borique 4% avec
prconcentration et limination de matrice
NH4-N, NO2-N, NO3-N signifie que les valeurs se reportent lazote inclus dans les ions pris en consid-
ration; il en va de mme pour PO4-P.
Contenu apprendre
Analyse relative la protection de lenvironnement
Technique de prparation des chantillons
Analyse de mlanges de substances avec dimportantes diffrences de concentration domaine de
concentration dynamique
Fabrication de lluant
Mettre en solution 265 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 201,5 mg dhydrognocarbonate de
sodium dans 980 mL deau ultrapure, puis ajouter 20 mL dactone.
Remarques
Les pics 2, 3, 4 et 8 nont pas t valus.
Remarques
Le pic 3 na pas t valu.
Tensio-actifs (p. e. sodium laurylsulfate) ils rduisent la tension de surface et participent la rpar-
tition homogne de la pte dentifrice. Ils augmentent laction nettoyante, surtout dans les endroits
difficiles atteindre avec la brosse dents. Dautres composs de la pte dentifrice sont par exemple:
Milieux hydratants (par exemple la glycrine, sorbite, polythylne glycol) ils amliorent la stabilit
froid et vitent le desschement.
Matires agglutinantes et paississantes (par exemple le carboxymthyle cellulose de sodium)
elles vitent la sparation des particules solides de la phase liquide.
dulcorants (par exemple la saccharine de sodium) ils amliorent le got de la pte dentifrice.
Conservateurs (par exemple lacide 4-hydroxybenzoque) ils sont utiliss pour viter une dsagrga-
tion microbienne de la pte dentifrice.
Armes ils sont ajouts pour rendre le produit plus attrayant. On utilise entre autres de lhuile de
menthe, du menthol, de lhuile danis, de lhuile deucalyptus, des huiles aromatiques et de lhuile de
citron.
En chromatographie ionique, on analyse dans la pte dentifrice en plus des fluorures (provenant du fluorure
de sodium), galement le monofluorophosphate.
Remarques
Le citrate est lu sur la colonne Metrosep Anion Dual 1 (3 x 150) seulement aprs environ 90 min.
Pour contrler si du citrate est contenu dans la pte dentifrice, on utilise dans lexprience 15b la cartou-
che prcolonne Metrosep Anion Dual 1 (6.1006.030), la place de la colonne de sparation Metrosep
Anion Dual 1.
Fabrication de lluant
Mettre en solution 265 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 201,5 mg dhydrognocarbonate de
sodium dans 980 mL deau ultrapure, puis ajouter 20 mL dactone.
Fabrication de lluant
Mettre en solution 265 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 201,5 mg dhydrognocarbonate de
sodium dans 980 mL deau ultrapure, puis ajouter 20 mL dactone.
Les sucres sont des composs organiques avec un groupe carbonyle hmi-actal et plusieurs groupes
hydroxy. En termes gnraux, dans le langage courant, le nom de sucre se rfre au disaccharide saccha-
rose.
Lors de la fabrication de sucre partir de betteraves sucrires, ces dernires sont tout dabord laves,
coupes, puis extraites dans un courant deau contraire laide dune installation diffusion. Pendant ce
processus, les composants solubles tels que le sucre, les sels, les acides, les protines et la pectine se
mettent en solution. Par lintermdiaire dune addition de CaO, la plupart des constituants autres que les
sucres sont ensuite prcipits. On utilise ensuite le dioxyde de carbone CO2 pour prcipiter lhydroxyde de
calcium sous la forme CaCO3 Aprs filtration, la solution de sucre est concentre au cours de plusieurs
tapes dvaporation pour former le sirop, puis filtre de nouveau et concentre encore jusqu ce que
le sucre se spare sous forme de masse cuite de sucre blanc. Ce sucre est ensuite spar dans des
centrifugeuses et aprs nettoyage (recristallisation), on obtient du sucre cristallin blanc, avec une puret
de 99,95%. Le liquide sortant de la dernire tape de centrifugation est un sirop pais noir, connu sous le
nom de mlasse.
Le sucre roux est moins purifi et peut tre color par addition de mlasse. Outre des contaminations
organiques, il contient galement des ions alcalins, alcalino-terreux ainsi que des anions et possde un
tout autre got que le sucre cristallin blanc.
Les contaminations organiques peuvent tre limines avant la dtermination des anions laide dune
colonne RP (en anglais: Reversed Phase).
Contenu apprendre
Analyse de produits alimentaires
Contrle de procds
Contrle de produits alimentaires contenant beaucoup de sucre, par exemple le miel
Fabrication de lluant
Mettre en solution 265 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 201,5 mg dhydrognocarbonate de
sodium dans 980 mL deau ultrapure, puis ajouter 20 mL dactone.
Remarques
Dans le sucre roux, il est possible que des contaminations luent des temps de rtention trs levs. Ces
derniers pourraient perturber les chromatogrammes suivants, si le temps danalyse tait choisi trop court.
Cest la raison pour laquelle il est recommand danalyser tout dabord le sucre blanc et ensuite le sucre
roux.
Fabrication de lluant
Mettre en solution 265 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 201,5 mg dhydrognocarbonate de
sodium dans 980 mL deau ultrapure, puis ajouter 20 mL dactone.
Introduction de lchantillon
Rincer le systme fond avec de leau ultrapure, puis faire passer 1 mL dchantillon sur la colonne de
prconcentration et rincer avec 1 mL deau ultrapure.
Remarques
Rincer prcautionneusement les rcipients, seringues et systmes plusieurs fois. Utiliser des rcipients en
plastique. Porter tout prix des lunettes de protection! Les pics 1, 4 et 9 nont pas t valus.
Fabrication de lluant
Mettre en solution 339 mg de carbonate de sodium (anhydride) et 84 mg dhydrognocarbonate de so-
dium dans 1 L deau ultrapure.
Introduction de lchantillon
Rincer le systme fond avec de leau ultrapure, puis introduire 1 mL dchantillon sur la colonne de
prconcentration et rincer avec 1 mL deau ultrapure.
Remarques
Les pics 1, 2, 5. 9, 10, 11 et 12 nont pas t valus.
Contenu apprendre
Analyse du produit alimentaire Numro 1
Contrle des donnes sur les bouteilles deaux minrales
Pourquoi doit-on acidifier les chantillons?
Fabrication de lluant
Mettre en solution, en chauffant 600 mg dacide tartrique et 125 mg dacide dipicolinique dans 100 mL
deau ultrapure, puis complter 1 L avec de leau ultrapure.
Remarques
Toutes les solutions doivent tre conserves dans des rcipients en plastique. Pour obtenir une dtermina-
tion correcte du sodium, il faut absolument viter tout contact avec le verre. La valeur pH des solutions
standards et chantillons doit se situer entre 2,5 et 3,5.
Contenu apprendre
Influence de lluant sur la slectivit
Complexation des ions mtalliques de transition
Agent complexant pour la dtection photomtrique
Photomtrie
Fabrication de lluant
Mettre en solution 600 mg dacide tartrique et 105 mg dacide citrique dans de leau ultrapure. Ajouter 200 L
dthylnediamine et 50 mL dactone, puis complter 1 L avec de leau ultrapure.
Fabrication de lluant
Mettre en solution 315 mg dacide oxalique dans de leau ultrapure, ajouter 50 mL dactone et complter
1 L avec de leau ultrapure. Ajuster pH = 4 avec de lthylne diamine (environ 120 L).
Remarques
Le calcium et le manganse coluent lors de lutilisation de lluant a. Avec lluant b, le calcium et le
manganse sont spars, le nickel, le zinc et le cobalt sont fortement complexs et luent dans le pic
frontal
En plus de son utilisation comme milieu dadsorption technique, le gel de silice est aussi bien employ en
chromatographie gazeuse quen HPLC.
En chromatographie gazeuse, on utilisait autrefois et aujourdhui encore, mais en plus faible quantit
exclusivement des colonnes tasses. Pour ce faire, on dpose une phase liquide, par exemple de lhuile de
silicone sur un support rugueux, par exemple sur du gel de silice. Le nombre de plateaux thoriques de
ces colonnes est trs faible, comparativement au nombre de plateaux thoriques des colonnes capillaires
utiliss frquemment de nos jours.
Dans le domaine de la chromatographie liquide haute pression (HPLC), le gel de silice est utilis en tant
que phase stationnaire ou en tant que matriau support pour les phases dadsorption, les phases inverses
(Reversed Phase, RP), les phase normales et la chromatographie ionique. Pour certaines de ces applica-
tions, il est ncessaire de modifier la surface du gel de silice avec des groupes fonctionnels (par exemple
avec des groupes octadcyle ou des groupes changeurs dions).
galement en chromatographie dadsorption, le gel de silice peut tre employ comme phase station-
naire. La sparation chromatographique est base sur des liaisons diple-diple induit, diple-diple, par
ponts hydrogne et complexations . La chromatographie par adsorption est utilise pour la sparation de
substances non polaires, qui ne sont pas trs solubles dans leau.
Pour la chromatographie RP, les groupes silanol libres du gel de silice sont rendus hydrophobes par
liaison chimique avec des chanes alkyles longues (par exemple groupes octyle ou octadcyle):
Lors de la transformation, il reste des groupes silanol qui peuvent adsorber des composs polaires et
provoquer un phnomne appel peak tailing (dformation du pic sous forme de trane). Les groupes
restants de silanol peuvent tre dsactivs avec le trimthyle chlorsilane en anglais: end capping.
En chromatographie phases normales les restes polaires sont lis chimiquement aux groupes silanol,
par exemple:
Contenu apprendre
Contrle de qualit
Exprience supplmentaire: dopage de lextrait avec Fe(III); dtermination avec et sans addition dacide
ascorbique (vitamine C)
Colonnes de sparation HPLC base de gel de silice
Tableau 87 Paramtres Exprience 20
Fabrication de lluant
Mettre en solution 600 mg dacide tartrique et 105 mg dacide citrique dans de leau ultrapure. Ajouter 200 L
dthylne diamine et 50 mL dactone, puis complter 1 L avec de leau ultrapure.
Monothanolamine Dithanolamine
Trithanolamine
Toutes les trois substances sont utilises entre autres pour liminer CO2 et H2S de mlanges de gaz, par
exemple pour liminer le dioxyde de carbone de gaz de synthse et lors de la synthse de lammoniaque
ou encore pour llimination du sulfure dhydrogne en provenance des gaz de raffinerie.
une temprature plus leve, CO2 est libr de nouveau et lthanolamine NR3 retourne dans le proces-
sus dabsorption.
LH2S libr de nouveau haute temprature est oxyd en soufre liquide dans des units Claus, o il est
converti en acide sulfurique en passant par SO2 et SO3.
La monothanolamine (maximum allowable workplace concentration = concentration maximale accepta-
ble au travail = 3 ppm) est utilise comme ester dacide gras dans les tensio-actifs. La dithanolamine est
prsente dans les produits dentretien pour les meubles et les sols, crmes pour les chaussures et lubri-
fiants.
La trithanolamine forme avec les acides gras des savons de trithanolamine, par exemple avec lacide
starique C17H35COOH. Ces derniers sont facilement solubles dans leau et les huiles minrales et sont
pour cette raison employs en tant dmulsifiants. Ils peuvent galement faire partie de prparations cos-
mtiques (par exemple dans la mousse raser) .
La monothanolamine est utilise dans les centrales atomiques en tant quinhibiteur de corrosion, car elle
maintient une valeur pH lgrement alcaline et joue le rle de tampon pour les excs dions H+.
Contenu apprendre
Dtermination de cations inorganiques et organiques
Modification de la slectivit par addition dagents complexants
Dtermination damines par chromatographie ionique
Tableau 90 Paramtres Exprience 21
Fabrication de lluant
a) Mettre en solution, en chauffant, 600 mg dacide tartrique et 125 mg dacide dipicolinique dans 100
mL deau ultrapure, puis complter 1 L avec de leau ultrapure.
b) Mettre en solution, en chauffant, 600 mg dacide tartrique et 84 mg dacide dipicolinique dans 100 mL
deau ultrapure, puis complter 1 L avec de leau ultrapure.
Remarques
Lorsque lluant a est utilis, le calcium et la monothanolamine coluent.
Toutes les solutions doivent tre conserves dans des rcipients en plastique. Pour obtenir une dtermina-
tion correcte du sodium, il faut tout prix viter tout contact avec le verre.
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Analyse relative aux produits alimentaires
Analyse des procds contrle de la prcipitation de lacide tartrique
Fabrication de lluant
Mettre en solution, en chauffant 600 mg dacide tartrique et 125 mg dacide dipicolinique dans 100 mL
deau ultrapure, puis complter 1L avec de leau ultrapure.
Remarques
Toutes les solutions doivent tre conserves dans des rcipients en plastique. Pour obtenir une dtermina-
tion correcte du sodium, il faut tout prix viter tout contact avec le verre. La valeur pH des solutions
standards et des chantillons doit se situer entre 2,5 et 3,5.
Remarques
Les pics 2, 3, 4 et 7 nont pas t valus.
Remarques
Les pics 2, 3, 4, 5, 7 et 9 nont pas t valus.