Guide Du Sol - EnESAD
Guide Du Sol - EnESAD
Guide Du Sol - EnESAD
GUIDE DU SOL
A ORIGINE DU SOL
10
10
10
10
10
10
11
11
11
11
11
12
12
13
13
14
14
14
14
14
15
15
15
16
16
16
16
17
17
17
18
18
18
18
19
20
20
21
21
Page 2
22
22
22
23
23
23
23
24
24
25
25
25
25
26
26
B.5.1 Lhumidit
B.5.1.1 La teneur en eau du sol ou lhumidit
B.5.1.2 Les forces sexerant sur leau du sol : gravit, succion racinaire, succion de la terre
B.5.1.3 Les diffrents tats de leau
B.5.1.4 Ltat physique du sol conditionne les caractristiques hydriques
26
26
26
27
27
27
27
27
28
28
28
29
29
29
29
29
31
31
31
31
31
32
32
32
32
33
33
34
34
34
35
Page 3
35
35
35
C.3.1 Diffrents tats des lments dans le sol et le potentiel alimentaire du sol
C.3.1.1 Les ions sont soit ltat libres, fixs ou adsorbs
C.3.1.2 Le dplacement des lments nutritifs dans le sol
C.3.1.3 Biodisponibilit des lments et pouvoir alimentaire du sol
C.3.2 Les nutriments dans le sol
C.3.2.1 Les principaux cations mtalliques : calcium, magnsium, potassium, sodium
35
35
36
36
36
36
36
36
37
37
37
37
37
38
38
39
39
39
40
40
41
41
41
41
41
42
42
42
43
43
43
44
44
44
44
45
45
45
45
45
46
46
48
48
48
48
48
48
48
49
49
49
50
Page 4
50
51
51
51
D.3.1.2 Lhumification
D.3.1.2.1 Le processus dhumification
D.3.1.2.2 Les diffrents types dhumus forms selon les conditions de milieu
D.3.1.3 La minralisation
51
51
51
51
52
52
52
52
53
53
54
54
54
54
55
55
55
55
55
E.1.1.2.1 La photosynthse
E.1.1.2.2 Le mtabolisme
E.1.1.2.3 La respiration
55
55
55
56
56
56
56
57
57
57
57
57
58
58
58
58
59
59
59
60
60
60
60
60
61
61
61
62
62
63
63
64
64
64
Page 5
64
64
64
64
65
65
66
66
66
66
66
66
67
67
67
68
68
68
68
69
69
69
70
70
70
70
71
71
72
73
73
73
74
74
74
75
75
76
76
76
76
77
78
78
78
79
80
80
80
80
80
81
81
81
81
81
81
82
82
82
82
83
83
83
83
84
Page 6
84
84
84
85
85
85
85
85
86
86
86
86
86
86
86
87
87
87
87
87
87
87
88
88
88
89
89
89
89
89
90
90
90
90
90
91
91
91
91
91
92
92
92
92
92
94
94
94
94
94
94
95
95
95
95
96
96
96
96
96
96
97
97
97
Page 7
97
97
97
98
98
98
98
98
99
100
100
100
100
100
101
101
101
102
102
102
103
103
104
104
104
105
105
105
105
106
106
106
107
108
108
108
108
109
109
109
110
110
110
111
111
Page 8
A ORIGINE DU SOL
Page 9
<2
argiles
B.1.1.2
2 - 20
limons fins
Terre fine
20 - 50
limons
grossiers
50 - 200
sables fins
200 - 2mm
sables
grossiers
Elments grossiers
2mm - 2cm
>2cm
graviers
cailloux
Les cailloux
Les cailloux sont des constituants mcaniques grossiers issus de la dsagrgation de la roche-mre.
Leur taille est suprieure 2 cm.
La quantit de cailloux et de graviers dtermine la pierrosit du sol. Une teneur trop importante en lments
grossiers pose des problmes pour le travail du sol. Un moyen de diminuer la pierrosit du sol est lpierrage.
B.1.1.3
Les graviers
Les graviers sont des constituants mcaniques grossiers issus de la dsagrgation de la roche-mre.
Leur taille est comprise entre 2mm et 2cm.
La quantit de cailloux et de graviers dtermine la pierrosit du sol. Un moyen de diminuer la pierrosit est
lpierrage.
Page 10
B.1.1.4
B.1.1.5
B.1.1.6
Les argiles
B.1.1.6.1
Le terme argile fait rfrence soit largile granulomtrique, soit largile minralogique.
Largile granulomtrique dfinit les constituants mcaniques issus de laltration de minraux silicats de la
roche-mre, regroupant lensemble des particules de diamtre infrieur 2 m : les argiles proprement dites, des
particules de quartz, de micas et de calcaire. Ce sont les plus petits lments de la terre fine.
Largile minralogique dsigne le minral issu de la dsagrgation de la roche-mre.
B.1.1.6.2
Les argiles sont de fins cristaux, de forme hexagonale, constitus de feuillets. Cest la disposition et la distance qui
les spare qui caractrisent le type dargile. Les micelles argileuses sont charges ngativement leur surface ce
qui leur confre un pouvoir adsorbant des cations (chargs positivement) leur surface.
Page 11
Cette surface de fixation et dchange est trs dveloppe du fait de la structure feuillete.
B.1.1.6.3
Largile possde les caractristiques dun collode lectrongatif (possdant des charges ngatives sa surface).
Elle est trs hydrophile, cest--dire quelle la capacit de se lier facilement avec leau. Elle prsente ainsi les
caractristiques suivantes :
- la plasticit : elle peut tre modele,
- ladhsivit : elle se colle aux pices mtalliques des outils,
- le gonflement et le retrait, cest--dire que largile change de volume selon le degr dhumidit du sol.
Lalternance humectation - dessiccation est responsable du gonflement - retrait des collodes argileuses. Lorsque
le sol argileux se dessche, les collodes se rtractent, des fissures se crent dans la masse de terre qui se
crevasse.
Retrait argileux
B.1.1.6.4
Les deux tats de largile ont une influence sur la stabilit structurale du sol
Dans une solution, largile peut tre ltat flocul ou ltat dispers. Ces deux tats sont rversibles.
La floculation est le rassemblement des particules argileuses du sol sous laction des ions positifs (comme le
calcium) de la solution du sol. Ainsi agglutines, les micelles argileuses se dposent.
Page 12
Les cations prsents dans la solution nont pas tous le mme pouvoir floculant :
2+
2+
+
+
+
Pouvoir floculant dcroissant des cations : Ca > Mg > Na > H = K . Le calcium pouvant tre apport sous forme
damendements calcaires (chaux,...) est le cation floculant par excellence. Le magnsium a les mmes proprits
que le calcium, mais son pouvoir floculant est moindre.
A ltat flocul, largile et leau se sparent facilement, les micelles sagglutinent et se condensent autour des
lments sableux et forment ainsi des agrgats cohrents : il sagit du processus dagrgation. La structure de
surface rsiste la dgradation de la pluie : le sol reste permable leau et lair, maintenant ainsi les vies
racinaire et microbienne. Largile tant moins adhsive, le travail du sol est facilit.
La dispersion est due aux charges lectriques de mme signe (ngatif) entourant les micelles dargile : ces
dernires se repoussent alors sans cesse et ne peuvent se dposer.
A ltat dispers, largile forme avec leau un mlange homogne, et a tendance gonfler. Elle perd alors son
aptitude souder les agrgats terreux. La pluie aura tendance dgrader la structure de surface qui se transforme
en une nappe continue. Le sol prend alors une structure compacte, asphyxiante et donc dfavorable la vie des
racines et des microbes. Il est de plus difficile travailler.
B.1.2.1 Etapes
humification
de
la
formation
des
matires
organiques :
dcomposition
et
Page 13
Arrive au sol, la matire organique frache subit des dcompositions successives par les animaux et les
vgtaux. La biodgradation de la matire organique frache soriente dans deux voies parallles et lies : la
minralisation et lhumification.
La dgradation de la matire organique frache se fait en deux tapes :
re
me
La 1 tape dans la cration de cet humus est lapparition d humus jeune ou produits transitoires : ils jouent
un rle trs important dans la stabilit de la structure. Lessentiel de cette phase dpend de la nature des matriaux
enfouis. Certaines substances de la matire organique frache sont faciles dcomposer, telles que les sucres,
lamidon, la cellulose et les protines (provenant despces amliorantes telles que les feuillus et gramines) : elles
disparatront trs vite avec production deau et de CO 2. Les substances moins faciles dcomposer sont la lignine,
les rsines, les tanins et les matires grasses (provenant despces acidifiantes : bruyres ou rsineux).
B.1.2.2
B.1.2.2.1
La matire organique du sol comprend quatre fractions : la matire organique vivante compose dtres vivants
(appele biomasse), la matire organique frache, les produits transitoires et lhumus. Matire organique
frache, produits transitoires et humus constituent la matire organique morte.
Les sols cultivs renferment en moyenne 1 3 % de matire organique soit 40 120 t/ha sur 30 cm de profondeur.
La teneur en matire organique dun sol dpend de la nature du sol et du travail effectu.
B.1.2.2.2
La biomasse du sol
La biomasse ( vgtaux et animaux vivants) du sol reprsente plusieurs tonnes de matire organique lhectare.
B.1.2.2.3
Les dbris vgtaux et animaux ou la matire organique frache, non encore transforme, a globalement la
mme composition que les dbris de vgtaux dont elle provient, elle contient :
- des substances carbones C, O, H ;
- des matires azotes C, O, H, N, et P, S ;
- des sels minraux.
B.1.2.2.4
Les produits transitoires proviennent des premires scissions des molcules organiques de la matire organique
frache (alcools, sucres, phnols, acides organiques, acides amins, tanins). Leur prsence dans le sol est
phmre puisquils seront vite repris par les micro-organismes pour aboutir la troisime fraction : lhumus stable.
Page 14
Les produits transitoires sont plus ou moins solubles et plus ou moins volus, ils sont composs :
- de rsidus de lignine et de cellulose ;
- de matires azotes divers stade.
B.1.2.2.5
Lhumus
Au lieu de se minraliser compltement, certaines des molcules des produits transitoires se regroupent, se
condensent, se polymrisent pour aboutir des substances nouvelles trs grosses molcules, lhumus stable.
La quantit et la nature de lhumus stable form dpendent des matires premires (dbris vgtaux...) et des
conditions du milieu (aration, humidit, acidit, temprature,...).
Lhumification rsulte de processus biologiques mais est aussi due des agents physiques et des ractions
chimiques :
- fixation dazote, lhumus contient environ 5% de lazote total du sol ;
- oxydations (fixations dO2) si laration est suffisante ;
- polymrisations qui amnent lhumus stable.
B.1.2.3
Lhumus prsente des charges ngatives sa priphrie : il est lectrongatif. Son pouvoir adsorbant est lev,
il faut 4 5 fois plus de cations pour saturer lhumus que pour saturer largile.
La prsence dhumus dans un sol amliore donc le pouvoir de rtention des cations du sol.
Lhumus est hydrophile : il peut ainsi retenir une quantit importante deau (environ 15 fois son poids). Il joue ainsi
un rle primordial dans lconomie de leau du sol. Mais toute leau retenue nest pas disponible pour la plante,
une grande partie est nergiquement retenue ; cest ainsi que des sols humifres peuvent devenir secs si le
drainage est trop profond.
B.1.2.4
Les micelles de lhumus, lectrongatives comme celles de largile, ne peuvent se fixer directement sur ces
dernires (rpulsion des charges de mme signe). Cependant argile et humus sassocient en un complexe argilo2+
2+
humique grce des cations intermdiaires (Ca en sols calcaires, Fe en sols bruns).
La formation du complexe argilo-humique permet de souder les lments sableux entre eux : il y a formation
dagrgats.
Dans cette formation complexe argilo-humique, dune part lhumus protge largile contre la dispersion : cest un
collode protecteur. Cette association est importante quand il y a excs dhumidit pour viter la dispersion des
argiles et assurer la stabilit structurale. Dautre part, largile protge lhumus de sa destruction par les microorganismes et favorise ainsi lhumification.
Page 15
B.1.3.1
Leau du sol
Leau prsente dans le sol provient de deux sources : des prcipitations et des apports par irrigation.
Leau forme autour des lments du sol des films trs fins.
La teneur en eau du sol dtermine le taux dhumidit, caractristique physique du sol.
Leau du sol constitue un lment indispensable la vie des plantes : elle assure le transport des substances
nutritives dans le vgtal et est source doxygne et dhydrogne.
B.1.3.2
Les lments solubles dissous dans leau proviennent de la dcomposition de la roche-mre et des matires
2+
2+
+
+
+
32organiques. Il sagit des ions : Ca , Mg , K , Na , H3O , PO4 , SO4 , CO3 , NO3 , etc.
Ces lments simples constituent les lments nutritifs disponibles pour la plante.
Page 16
B.2 La
texture
dtermine
granulomtrique du sol
B.2.1.1
par
la
composition
Classification texturale
La texture dun sol est lensemble des proprits qui dcoulent de la composition granulomtrique du sol (teneur
en pourcentage de sables grossiers et fins, de limons, dargile, dhumus et de calcaire).
Elle est dtermine par lanalyse granulomtrique.
La composition granulomtrique permet ainsi de dterminer la texture globale dun sol en se rfrant un
diagramme textural.
Cette classification texturale regroupe les sols en classes ayant un comportement et des proprits communes.
Ainsi dfinir la texture dun sol permet de lui attribuer les proprits propres cette classe de sols.
Triangle des texture GEPPA
B.2.1.2
Si les sables grossiers dominent, ils laissent entre eux des vides, la porosit texturale est importante. Ceci
contribue une bonne circulation de lair et de leau dans le sol. Mais labsence de collodes (argile et humus) limite
la rtention deau.
le sol est filtrant, permable.
Page 17
Si des sables fins et des limons fins accompagnent les sables grossiers, les vides sont colmats : le sol se tasse
facilement sous leffet de la pluie.
le sol devient battant et impermable leau.
Si sajoutent aux sables grossiers de largile et de lhumus, ces collodes permettent la formation dagrgats : la
circulation de lair et de leau est facilite, et de leau est retenue sur les agrgats pour les plantes.
le sol a une structure fragmentaire.
lorganisation
spatiale
des
B.3.1.1
La structure dun sol est lassemblage des diffrents constituants physiques du sol un moment donn.
Elle volue sous linfluence de diffrents types dagents externes : pices travaillantes des outils, roues dengins,
prcipitations, alternances gel-dgel, ou dessication-humectation, systmes racinaires, faune du sol...
Combinant leur action avec celle des forces de pesanteur, ces agents dveloppent dans le sol des contraintes qui
provoquent elles-mmes des ruptures, des dformations ou des dplacements.
Il sen suit une modification des caractristiques globales qui dfinissent la structure du sol : dimension et forme
des fragments terreux, porosit, cohsion.
Les constituants de la structure sont les mottes, lments structuraux forms par les actions de fragmentation et
de compactage des outils. Le premier niveau de description concerne leur tat interne, les deux autres leur
assemblage.
Ainsi, on observe trois niveaux dorganisation structurale dans le profil cultural :
er
- 1 niveau : ltat interne des mottes. Une motte est le rsultat de lassemblage naturel de plusieurs agrgats
entre eux. Elle a une taille moyenne de quelques centimtres. Lagrgat est lunit fondamentale dorganisation de
la structure. Il rsulte de lassemblage cohrent des particules lmentaires du sol.
me
me
-2
-3
B.3.1.2
Aprs fragmentation manuelle des mottes, on observe laspect des faces de rupture obtenues. Quelque soit le
matriau et son humidit, trois tats internes peuvent se prsenter et sont visuellement facilement identifiables.
Page 18
er
PRINCIPALES CARACTERISTIQUES
delta
B.3.1.3
Si dans le volume examin nexiste quune seule motte, on parle dtat massif (M) ; si au contraire plusieurs
mottes sont associes, on note leur degr de liaison et, lorsque cest possible , leur calibre et le rapport mottes/terre
fine. Lvolution de ce niveau dorganisation sous leffet dagents climatiques peut tre importante entre les priodes
de travaux culturaux.
Page 19
me
structure continue
M
Massif
(structure continue)
Difficilement
Facilement discernables
discernables
SD
SF
Souds Difficilement
Souds Facilement
discernables
discernables
Individualiss
F
Fragmentaire
(structure
fragmentaire)
B.3.1.4
me
DEFINITION ET ORIGINE
Dominance
des
modes
dassemblage
Fragmentaire et Souds Facilement
o
Discernables,
sans
mottes
dcimtriques
ni
cavits
importantes.
(comme ouvert)
Terre fine abondante.
Typiquement : bande labour fortement miette
Dominance des modes dassemblage Massif et Fragmentaire avec cavits. Mottes
b
dcimtriques, spares par des cavits structurales importantes.
(comme bloc)
Peu de terre fine.
Typiquement : bande labour peu fragmente (grosses mottes)
Pas de discontinuits structurales notables, dominance des modes dassemblage
c
Massif et Souds difficilement Discernables.
(comme continu)
Typiquement : effet de compactage post-labour sur terre trs fortement miette.
Source : Guide mthodique du profil cultural, GAUTRONNEAU et MANICHON
Page 20
B.3.3.1
La structure du sol peut voluer avec le temps, en fonction du climat et des diffrentes actions culturales.
La stabilit structurale dsigne la rsistance de la structure vis--vis des agents de dgradation. La formation
dagrgats solides et rsistant la dgradation par leau assure une bonne stabilit structurale au sol.
Argile % (0-2)
Limons % (2-20)
Page 21
- de la matire organique : les produits transitoires issus de la dcomposition de la matire organique enfouie
enrobent les agrgats terreux assurant ainsi leur stabilit structurale. Lhumus a galement un effet stabilisateur
quoique moins intense mais plus durable.
B.3.3.2
B.3.3.2.1
B.3.3.2.2
Raction du sol
Page 22
IB>2
1,8<IB<2
1,6<IB<1,8
1,4<IB<1,6
IB<1,4
Les sols battants sont riches en limons (surtout limons fins). La proportion des collodes argileux et humiques est
trop faible pour assurer la cohsion satisfaisante entre les limons.
B.3.3.2.3
B.3.3.3
B.3.3.3.1
Le tassement du sol reprsente une diminution de la porosit du sol en fonction des passages danimaux et
dengins (passage du tracteur sur sol humide...), du climat (prcipitations,...).
Il y a formation de mottes compactes, peu poreuses et consistantes ltat sec.
Le tassement du sol se produit le plus souvent en surface et au niveau de la couche laboure. Un sol non travaill
a galement tendance se tasser au fil du temps, sous leffet dagents naturels : pesanteur, pluies, etc.
Ces tats structuraux entranent une baisse de la porosit du sol do :
- une diminution de la permabilit ;
- une aration et une circulation de leau rendues difficiles ;
- une augmentation de la rsistance la pntration racinaire.
B.3.3.3.2
Pour viter le compactage du sol, il suffit de diminuer la pression exerce au sol par les engins (par une
augmentation de la surface de contact : pneus plus larges...) et le nombre de passages (combiner les outils de
travail du sol), et agir sur la stabilit structurale du sol.
Les actions de dcompactage et de sous-solage permettent de briser ces tats structuraux en ameublissant le
sol.
Page 23
B.3.3.3.3
Lhorizon sous le dernier labour effectu peut avoir une structure soit fragmentaire, soit compacte et lamellaire.
Dans ce dernier cas, on est en prsence dune semelle de labour.
Elle est situe entre la zone de labour et le sous-sol.
Il sagit dune zone compacte structure massive et continue surmonte dune couche de quelques centimtres
structure lamellaire (consquence du lissage de cette surface par les socs de la charrue). Cette zone nest pas
forcment rgulirement prsente sur lensemble de la parcelle.
Une semelle de labour est une couche trs peu permable. Elle induit une mauvaise infiltration de leau et les
racines la pntrent plus ou moins facilement selon lhumidit (plus facilement si le sol est humide).
Pour lutter contre la formation de cette semelle de labour, il est conseill de travailler le sol lorsquil est ressuy. De
plus, en conditions sches, le dcompactage permet de disloquer la semelle de labour.
B.3.3.4
En gelant, leau du sol augmente de volume (suite la formation de cristaux de glace), ainsi la porosit crot : leffet
du gel peut amliorer la structure du sol.
Mais le gel ne joue son rle favorable sur le gonflement et le retrait des collodes que sil agit sur un sol
grosses mottes. Dans ce cas la remonte deau lors du gel est limite et son coulement rapide est favoris lors du
dgel.
Page 24
En revanche, en sol bien ressuy, cette formation de cristaux est rduite et provoque la formation de
nombreuses petites fissures. Si le temps froid et sec persiste, la glace finit par svaporer et la terre se
dsagrge finement en surface.
B.3.3.5
Page 25
B.5.1 Lhumidit
B.5.1.1
La teneur en eau du sol ou humidit est gale au rapport de la quantit deau celle de terre sche la
renfermant.
On caractrise galement leau du sol par le potentiel capillaire ou pF qui mesure la force de succion de leau par le
sol.
B.5.1.2
terre
Les forces sexerant sur leau du sol : gravit, succion racinaire, succion de la
Page 26
B.5.1.3
B.5.1.4
B.5.1.4.1
Lorsque leau de gravit qui occupait la macroporosit sest coule, le sol a atteint son taux dhumidit la
capacit au champ. Le sol est ressuy.
La capacit au champ traduit sa capacit de rtention de leau : seul lespace microporal est occup.
Lorsque il y a excs deau, lhumidit est suprieure au taux dhumidit la capacit au champ.
B.5.1.4.2
Au point de fltrissement correspond lhumidit du sol telle que les plantes ne peuvent plus absorber deau. La
consquence sur la plante est le fltrissement, tat irrversible.
B.5.1.4.3
Lhumidit quivalente
Page 27
Lhumidit quivalente est la quantit deau que peuvent thoriquement prlever les racines.
Elle correspond la diffrence : Capacit au champ - Point de fltrissement.
B.5.1.4.4
La RU ou rserve utile est la fraction dhumidit du sol accumule pendant lhiver et disponible pour la plante.
La RFU ou rserve facilement utilisable par les plantes est proportionnelle la RU : RFU = k x RU, k dpend de
la profondeur denracinement du peuplement et de limportance de la demande climatique. Gnralement on retient
pour k une valeur voisine de 2/3.
La RFU dun sol est dautant plus importante que le sol est profond ainsi que lenracinement, et que les pluies
hivernales ont t importantes.
B.5.1.4.5
Page 28
Page 29
Ltat structural et ltat hydrique conditionnent ces changes en dterminant la configuration des pores et
limportance de lespace poral libre.
Une crote de battance la surface dun sol diminue la permabilit du sol lair. Egalement, des pores remplis
deau (lorsquil y a engorgement) limitent les possibilits de diffusion (exemple : la diffusion de loxygne est 10000
fois plus lente en phase liquide quen phase gazeuse).
Page 30
pouvoir
C.1.1.1
Ladsorption est la rtention de substances sans combinaison la surface de constituants solides. La dsorption
est le phnomne inverse.
Ladsorption des ions sexplique par lexistence de charges lectriques contraires qui sattirent.
Le complexe argilo-humique, charg ngativement sa surface, a la capacit de retenir sa surface des cations
provenant de la solution du sol : cest le pouvoir adsorbant. Un quilibre stablit entre les ions adsorbs et les
ions libres de la solution.
Ces cations sont momentanment fixs, ils peuvent tre changs, par le phnomne de dsorption, avec la
solution. A chaque instant se dsorbe autant dions quil ne sen adsorbe.
C.1.1.2
Ladsorption des ions sur le complexe argilo-humique est slective, sont adsorbs - dsorbs :
Page 31
C.1.2.1
La capacit dchange en cations (CEC) est la quantit maximale de cations de toutes sortes quun poids
dtermin de sol peut retenir. Elle joue un rle fondamental pour lalimentation minrale de la plante.
+
La CEC dpend du taux et de la nature des collodes argilo-humiques du sol (elle est exprime en centimoles pour
1 kg de terre prleve).
Nature des collodes
Argiles
Humus
Matire organique peu humifie
Elle est leve pour les sols argileux et humifres, le nombre de complexes argilo-humiques au pouvoir
adsorbant tant lev, et faible pour les sols sableux.
Lapport damendements humiques augmente ainsi la CEC du sol.
La charge cationique que peut retenir le complexe adsorbant varie en fonction du pH ; en effet les sites ngatifs du
+
complexe adsorbant peuvent tre neutraliss par des protons H : le sol sacidifie et la CEC lie lhumus diminue.
C.1.2.2
2+
3+
La CEC est occupe par les cations Ca , Mg , K , Na (cations changeables) ainsi que par H , Al et Fe
gnrateurs dacidit). S tant la somme des cations changeables et la CEC la capacit dchange totale :
V=100 x S/CEC est le taux de saturation.
3+
(ions
C.1.2.3
Le pouvoir alimentaire du sol est son aptitude assurer un flux dions suffisamment entretenu pour permettre
lalimentation continue de la plante.
Il dpend de trois facteurs :
- un facteur quantitatif : il sagit de la rserve assimilable qui regroupe les lments prsents dans la solution et
ceux adsorbs sur le complexe argilo-humique ;
Page 32
C.1.2.4
Les cations fixs sur le complexe argilo-humique peuvent tre changs avec la solution du sol, ainsi dissous ils
peuvent tre absorbs par les racines de la plante.
Cette proprit du complexe argilo-humique permet au sol :
- daccrotre sa CEC et dassurer une rserve de cations, lments nutritifs de la plante ;
- de limiter le lessivage des ions ;
- de rgulariser la composition ionique de la solution.
Lchange de cations se fait ainsi :
+
2+
- remplacement des ions H du complexe argilo-humique par des ions Ca , suite un apport de chaux par
2+
exemple : CaOH Ca + 2OH
2+
Les ions Ca librs vont se fixer sur le complexe argilo-humique en remplaant 2 ions H :
2+
Complexe-H + Ca Complexe-Ca + 2 H2O
- remplacement des ions Ca
+
KCL : KCL K + Cl
+
2+
2 K sont alors changs avec un Ca sur le complexe, ces derniers sassocient aux ions Cl , le CaCl ainsi form
peut tre lessiv : il sagit de laction dcalcifiante des engrais potassiques.
Apport de chaux
Page 33
Le pH de la solution traduit la concentration de protons H3O (simplification H ) dans la solution du sol par la
+
-pH
relation [H3O ]=10 .
Le pH rend compte de lacidit du sol qui se compose de lacidit actuelle et de lacidit potentielle.
Le pHeau rend compte de lacidit actuelle ou relle : cest lacidit des protons dissocis prsents dans la solution
du sol.
+
Lacidit potentielle est reprsente par les protons H de la solution et ceux adsorbs sur le complexe argilohumique et pouvant tre changs. Elle est mesure par le pHKCL.
+
La diffrence pHeau - pHKCL traduit donc limportance des ions H prsents sur le complexe argilo-humique, elle
est en relation avec ltat de saturation du sol.
Echelle de pH :
pH 5
fortement acide
5 < pH 6
6 < pH 6,6
pH > 7,8
alcalin
ou
basique
Page 34
C.2.3.1
Le pH du sol varie
C.2.3.2
Lacidit potentielle confre au sol un effet tampon qui soppose aux brusques variations de pH.
+
Si lon apporte des ions H dans la solution, dans un premier temps le pH diminue puis remonte : une partie des
protons vont se fixer sur le complexe argilo-humique.
-
Au contraire, si le nombre de protons de la solution diminue (par association avec des OH pour donner des
molcules deau), des protons du complexe argilo-humique vont se dsorber, le pH qui avait augment au dbut
diminue.
C.3.1.1
Les lments nutritifs de la solution du sol sont prsents soit sous forme :
- dions libres dans la solution ;
- adsorbs sur le complexe argilo-humique, facilement changeables avec la solution ;
- rtrograds cest--dire fixs entre les feuillets dargile, et donc difficilement changeables ;
- associs des molcules organiques avec lesquelles ils forment des chlates (association entre un
lment minral et un constituant organique), facilement changeables ;
- inclus dans les molcules organiques, insolubles.
Cest surtout ltat soluble que les lments minraux jouent leur rle actif dans la nutrition de la plante.
Page 35
C.3.1.2
Les lments ltat dissous se dplacent dans le sol selon deux modes :
- par convection ou mass-flow : llment est entran par le flux deau ;
- par diffusion : llment se dplace suite une diffrence de concentration au sein de la solution.
Ces dplacements interviennent au moment de labsorption racinaire.
C.3.1.3
La biodisponibilit dun lment est son aptitude rejoindre la solution du sol en un temps compatible avec la
vitesse dabsorption racinaire.
Labsorption dun lment par les racines cre une diffrence de concentration de llment au sein de la solution.
Ceci est lorigine du transfert de cet lment par diffusion partir des rserves riches en lments nutritifs vers la
racine.
Pour rpondre aux besoins de la plante, le sol doit prsenter une offre potentielle ou un potentiel alimentaire
suffisant (aptitude ralimenter sa phase liquide).
C.3.2.1
C.3.2.1.1
- le calcium soluble se trouve dans la solution sous diverses formes qui librent des ions Ca : la chaux Ca(OH)2,
le bicarbonate de calcium Ca(HCO3)2, le nitrate de calcium Ca(NO3)2, les phosphates monocalciques Ca(H2PO4)2 ;
- le calcium changeable : ions calcium adsorbs sur le complexe argilo-humique et libres dans la solution du sol.
Il existe un quilibre dadsorption - dsorption entre eux.
La teneur en calcium sous ces diverses formes dfinit ltat calcique du sol.
Page 36
2+
Lanalyse chimique permet de doser le calcaire actif, le calcaire total et la teneur en ions calcium Ca .
Ces quantits varient en fonction du pH du sol. Plus les protons H adsorbs sont nombreux (lorsque le pH est
faible), moins il y a dions calcium : le complexe est dsatur. En revanche les sols calcaires ont un pH lev.
C.3.2.1.1.3.2 Le calcium et les proprits physico-chimiques du sol
En floculant les argiles, le calcium augmente la stabilit structurale du sol, ainsi que sa permabilit.
Le calcium intervient galement dans les processus physico-chimiques : moyennement retenu sur le complexe
+
2+
adsorbant, il peut schanger avec dautres ions libres de la solution K , Mg , etc.
En revanche, un excs de calcium occasionne des inconvnients :
- linsolubilisation de composs phosphats ;
- le blocage doligo-lments ;
- limprgnation des racines entranant une baisse du fonctionnement racinaire ;
- lenrobage de la matire organique qui bloque sa minralisation.
C.3.2.1.1.4 Evolution de ltat calcique
Au cours du temps, ltat calcique dans le sol volue selon trois processus :
- la dcarbonatation : cest la dissolution des carbonates en prsence deau et de gaz carbonique, avec
2+
libration dions Ca . La dcarbonatation est dautant plus importante que le taux de calcaire actif est
lev. On considre en gnral une perte annuelle de 800 1000 kg/ha de CaCO3 ou de 450 600 kg/ha
en CaO : la teneur de CaCO3 du sol diminue denviron 0,3% par an ;
Page 37
2+
- la dcalcification : cest la dsorption des ions Ca du complexe adsorbant, changs avec dautres
2+
ions que des protons, puis lessivage des ions Ca . La dcalcification est conditionne par la quantit
dengrais apporte ;
- lacidification : cest la dsorption des ions du complexe adsorbant, changs avec des protons.
Les processus dacidification et de dcalcification ont lieu dans les sols engorgs.
Lvolution de ltat calcique dpend :
- du lessivage du calcium : il dpend du drainage et du calcium prsent dans la solution. Dans les eaux
2draines, le calcium est le principal ion qui accompagne les anions non retenus NO 3 , SO4 , Cl etc. dans
leur dplacement ;
- des exportations des cultures : elles sont en gnral assez faibles. Les exportations correspondent la
quantit dlments nutritifs absorbs par les plantes qui quittent la parcelle au moment de la rcolte ;
- de laction des engrais sur ltat calcique : en apportant des ions neutres, acides ou basiques, les
engrais ont des effets acidifiant ou alcalinisant. Tous les engrais ammoniacaux sont acidifiants ; les engrais
potassiques sont dcalcifiants.
C.3.2.1.1.5 Diagnostic de ltat calcique
Le manque de calcium dans le sol se manifeste ainsi :
- la structure du sol devient compacte et instable ;
- les matires organiques se dcomposent mal ;
- les rendements diminuent ;
- une vgtation acidophile (fougre, rumex, digitale,...) se dveloppe.
Lanalyse de terre permet de dterminer le manque de calcium :
- la mesure du pH rvle lacidit du sol, si la diffrence pHKCL - pHeau est suprieur 0,5 unit de pH, le
complexe est insatur ;
- la teneur souhaitable de calcaire est fonction du taux dargile et de matire organique :
CaO souhaitable (en mg/kg de terre) = 100*A% + 500*MO%
A% : pourcentage dargiles dans le sol.
MO% : pourcentage de matire organique dans le sol.
La prsence de calcaires dans le sol se rvle ainsi : sur le terrain, si aprs avoir vers de lacide chlorhydrique
sur le sol, il se produit une effervescence, la teneur en carbonates est suprieure 1%.
C.3.2.1.1.6 Ltat calcique est modifi par lapport damendements calcaires
Lorsque ltat calcique dun sol est trop faible, lorsque le pH est trop faible, lapport dions calcium sur le complexe
argilo-humique simpose.
On peut modifier ltat calcique dun sol par lapport damendements calcaires (dont le chaulage).
Le chaulage permet de relever le pH du sol :
Le chaulage de redressement est faire lorsque le pH est trs infrieur au pH optimum : la dose damendement
apporter est leve.
Pour relever le pH dune unit, il est ncessaire dapporter :
- en terres sableuses (10% argile)
: 1500 2000 kg de CaO
- en terres limoneuses (20% argile)
: 2000 3000 kg de CaO
- en terres fortes et humifres (30% argile)
: 3000 4000 kg de CaO
Il ne faut pas relever le pH trop rapidement : de unit la fois.
Page 38
Le chaulage dentretien est destin compenser la perte annuelle de 450 600 kg/ha de CaO. Lapport
envisager tous les 4 5 ans est denviron 3 tonnes en amendement pur.
C.3.2.1.2
2+
Magnsium changeable et magnsium en solution sont les deux formes qui servent alimenter les plantes.
La teneur totale en magnsium du sol varie de 1 30 en MgO.
Le magnsium est faiblement retenu sur le complexe argilo-humique. Sa rtention limite explique
lappauvrissement des couches superficielles du sol et limportance des pertes par drainage.
La richesse en magnsium est dfinie par lanalyse chimique de terre (teneur en MgO). Le taux souhaitable de
MgO est fonction de la teneur en argile.
C.3.2.1.2.2 Consquences agronomiques dune carence en magnsium
Page 39
Les sols contiennent trs gnralement suffisamment de magnsium pour satisfaire le besoin des plantes.
Cependant il existe des carences en magnsium dcelables au niveau de la plante. La carence de magnsium la
+
2+
+
plus courante au niveau de la plante est celle induite par un excs de K , Ca , NH4 ou si lacidit est trop leve.
Elle se manifeste par une chlorose sur les feuilles ges, avec dcoloration de la partie mdiane.
Les apports de magnsium peuvent se faire par apports damendements calcaires et magnsiens (18 40% de
MgO) loccasion dun chaulage, par lapport de sulfate magnsien, ou par pulvrisation foliaire dengrais
magnsiens lorsquune carence en magnsium est dcele en cours de vgtation (sauf sur mas et crales
paille).
C.3.2.1.3
Page 40
C.3.2.1.4
C.3.2.2
C.3.2.2.1
Page 41
Les principales transformations subies par lazote sont rappeles par le cycle de lazote :
- des ions ammonium NH4 libres dans la solution ou retenus sur le complexe argilo-humique ;
- des ions nitrates NO3 libres dans la solution. Ils peuvent tre facilement lessivs ;
- des ions NO2 trs rares.
La quantit dazote minral est variable, elle dpend du stock de matire organique et des conditions
+
pdoclimatiques (30 300 kg dazote minral sont librs /ha/an). Lazote minral (NH4 et NO3 ) est la seule
forme intressante pour la nutrition minrale de la plante.
Lazote minral a plusieurs origines : la minralisation, la nitrification, les apports dengrais minraux azots et les
dplacements dans la solution du sol.
C.3.2.2.1.4 La minralisation de lazote
La minralisation de lazote est le passage de lazote de la forme organique celle minrale. Ce processus
est effectu par les micro-organismes du sol.
La minralisation est influence par :
- la nature des substances. Les substances sont plus ou moins facilement minralisables par les microorganismes. On utilise le rapport C/N (carbone/azote) pour caractriser la biodgradabilit dune substance.
Les besoins des micro-organismes correspondent un C/N compris entre 15 et 30. Si C/N<15, il y a
minralisation, si C/N>30 il y a organisation (passage de lazote minral lazote organique) ;
Page 42
- les conditions physico-chimiques et pdoclimatiques des sols, qui influent sur lactivit microbienne
et donc sur la minralisation ;
- la constitution du sol : les proprits physiques du sol, humidit, aration, chaleur, porosit...ont une
influence sur lactivit biologique et donc sur la minralisation.
- la prsence dazote minral : un niveau lev dazote minral stimule la dcomposition initiale, en
assurant les besoins azots des micro-organismes.
C.3.2.2.1.5 Les pertes dazote
Les pertes dazote minral sont le rsultat de trois processus :
-
C.3.2.2.2
Page 43
En sols cultivs, 1/3 du phosphore se trouve sous forme associe la fraction organique et 2/3 sous forme
associe la fraction minrale.
C.3.2.2.2.2 Les problmes dassimilabilit du phosphore
Les plantes salimentent partir des ions libres et trs mobiles de la solution. Ces ions constituent la rserve, ou le
pool alimentaire.
En prsence de calcium, de fer, daluminium, etc., le phosphore se combine pour former des phosphates,
composs insolubles. Le phosphore nest plus disponible pour la plante, il nest plus assimilable.
La solubilisation des phosphates est un phnomne assez complexe et dpendant du pH. Une forte acidit ou
un pH trs faible entrane des problmes de solubilit ou dinsolubilisation des phosphates.
Les phosphates peuvent se redissoudre mais avec des vitesses trs faibles. La prsence de matire organique
dans le sol gne lvolution du phosphore vers ces formes phosphates et ralentit ainsi la perte de mobilit du
phosphore dans le sol.
C.3.2.2.2.3 Ltat phosphate dun sol
La plupart des sols renferment plusieurs tonnes de phosphore mais moins de 0,1% est libre dans le sol.
La richesse en phosphore assimilable (phosphore adsorb et phosphore libre dans la solution) dun sol est dfinie
par lanalyse de terre dans la teneur P2O5 assimilable.
C.3.2.2.3
Page 44
Le soufre minral est sous forme de sulfates qui sont ou libres dans la solution du sol (SO4 ), ou adsorbs sur le
complexe argilo-humique (trs peu), ou inclus dans des composs peu solubles.
Les ions sulfates sont facilement lessivables, cest pourquoi les couches superficielles du sol ont tendance
sappauvrir en soufre. Les pertes par lessivage sont de 30 80 kg/ha/an.
C.3.2.2.3.4 Consquences pour la nutrition soufre
Les carences en soufre sont rares. En effet, les besoins annuels des cultures en soufre sont limits. Ils sont
gnralement satisfaits par la minralisation.
C.3.2.3
C.3.2.3.1
Page 45
C.3.2.3.2
Le tableau prsente les teneurs du sol des principaux oligo-lments (mg/kg de matire sche ou ppm) :
Sols
Elment total
10 000 - 50 000
Fer
200 - 1 000
Manganse
10 - 100
Zinc
8 - 40
Cuivre
5 - 80
Bore
1 - 10
Molybdne
Source : Techniques agricoles, Coppenet, INRA Quimper
C.3.2.3.3
Elment changeable
1-2
0,2 - 0,5
0,2 - 0,5
0,1 - 0,5
0,1 - 0,2
La quantit doligo-lments disponibles pour la plante, tels que les ions adsorbs facilement changeables,
les ions des complexes organo-minraux moyennement stables, les ions solubles, varie en fonction :
- du pH : le pH est un des paramtres les plus importants de la disponibilit des oligo-lments.
Laugmentation du pH rduit la solubilit des oligo-lments (sauf pour le molybdne) et donc leur
absorption par les racines est diminue. Le molybdne est dautant plus assimilable par les plantes que le
pH est lev ;
- de laration : dans des conditions rductrices, cest--dire en milieu pauvre en oxygne, lorsque le sol
est engorg, la solubilit des oligo-lments augmente, ainsi que leur assimilabilit ;
Page 46
Page 47
D.1.2.1
D.1.2.2
Les vers de terre ramnent la surface des lments minraux : ils vitent ainsi le lessivage dions tels que le
calcium. De plus leurs djections sont plus riches en lments K, P et Mg directement assimilables par la plante.
D.1.2.3
En consommant la flore microbienne, la macro-faune opre une slection qui rajeunit et stimule lactivit
microbienne.
Page 48
Actinomyctes
Poids kg/ha
variable
1 000 1 500
Couches superficielles et
700
moyennes
Bactries
Couches superficielles et
500 1 000
moyennes
Source : Le sol. Amlioration de ltat nutritif. VILAIN
Principales activits
Fixation de lazote
Amlioration de la structure
Dcomposition des matires organiques
Formation de lhumus
Dcomposition graduelle de lhumus
Toutes activits
Page 49
Page 50
D.3.1.1
D.3.1.1.1
La dcomposition est une dsagrgation, une premire simplification des matires organiques fraches.
Elle est dbute par la macro-faune du sol.
Elle transforme la matire organique frache en produits transitoires.
D.3.1.1.2
La macro-faune du sol, dont les vers de terre font partie, assure par le brassage et la division, une premire
dcomposition de la matire organique frache. Puis les micro-organismes du sol dtruisent les molcules divises
de la matire organique frache.
re
La 1
1) une premire phase de croissance microbienne. Il y a multiplication des agents destructeurs de la matire
organique :
- augmentation du nombre de microbes ;
- restitution des rsidus de la dcomposition : eau, CO2, chaleur.
Durant cette phase, les microbes utilisent momentanment lazote minral du sol et entrent donc en concurrence
avec la plante.
2) une seconde phase de dcroissance microbienne :
- diminution du nombre de microbes ;
- libration de substances nutritives organiques et minrales, provenant de la dcomposition de la matire
organique et de la mort des corps microbiens.
D.3.1.2
Lhumification
D.3.1.2.1
Le processus dhumification
Page 51
Lhumification est le processus de transformation des produits transitoires en humus stable. Au lieu de se
minraliser compltement, certaines des molcules des produits transitoires se regroupent, se condensent, se
polymrisent pour aboutir des substances nouvelles trs grosses molcules, lhumus stable.
La quantit et la nature de lhumus stable form dpendent des matires premires (dbris vgtaux...) et des
conditions du milieu (aration, humidit, acidit, temprature,...).
Les agents biologiques responsables de lhumification sont trs nombreux (bactries, actinomyctes,
champignons,...).
Lhumification rsulte de processus biologiques mais est aussi due des agents physiques et des ractions
chimiques :
- fixation dazote, lhumus contient environ 5% de lazote total du sol ;
- oxydations (fixations dO2) si laration est suffisante ;
- polymrisations qui amnent lhumus stable.
D.3.1.2.2
Les conditions du milieu au cours de lhumification ont une influence sur le type dhumus form :
En milieux ars :
pH>=7 : mull calcique
pH5.5 : mull forestier
4<pH<5 : moder
pH<4 : mor
En milieux pauvres en oxygne, en sol trop humide :
si labsence dO2 est due une nappe deau temporaire : anmoor
si labsence dO2 est due une nappe deau permanente : tourbe
D.3.1.3
La minralisation
D.3.1.3.1
En mme temps que lhumification, se dveloppe par ailleurs la minralisation de la matire organique.
La minralisation consiste en une dgradation des matires organiques par des simplifications molculaires
successives, conduisant la formation de composs minraux simples. Ce processus est galement ralis par
les micro-organismes htrotrophes du sol.
+
Les minralisations primaire et secondaire aboutissent la restitution dlments minraux : azote (NH4 , NO3 ),
32+
2+
2+
+
+
phosphore (PO4 ), soufre (SO4 ), acides (H ), bases (OH ), cations (Ca , Mg , K , Na ), eau, CO2.
La majorit des ions nutritifs librs par la minralisation dans la solution du sol est adsorbe sur le complexe
argilo-humique.
D.3.1.3.2
Page 52
Incorpores au sol directement (racines, rsidus de rcolte) ou aprs transformation (fumier), les substances
organiques voluent inluctablement, dans les sols cultivs, vers la formation de composs minraux trs
simples.
Ainsi le carbone et lazote organiques donnent respectivement du dioxyde de carbone (CO 2) et lion ammonium
+
(NH4 ). Cette volution est laboutissement des processus dits de minralisation.
La minralisation primaire est lensemble des ractions transformant la matire organique frache et les produits
transitoires en lments minraux simples. La matire organique est directement minralise, il ny a pas
humification.
D.3.1.3.3
Lhumus subit galement une minralisation, appele minralisation secondaire ou dshumification. Il sagit
dun phnomne trs lent : environ 1,5 2% de lhumus total est minralis par an.
On peut calculer la quantit dhumus minralis (Mh) par an : Mh = k2 * masse dazote organique
k2 : coefficient de minralisation de lhumus (1,5 2% est k 2). Il est estim ainsi :
k2 = 12*(0,2*moy)*Systme/(%CaCO3*0,3+20)(%argile+20) (formule propose par Hnin et Dupuis)
Systme est un coefficient tenant compte du rgime de restitution des rsidus de culture.
moy est la temprature moyenne annuelle (en C)
La culture ne bnficie de cette minralisation que durant son temps de prsence sur le terrain, on affecte 0,5 Mh
pour les cultures dhiver et 0,8 pour celles de printemps.
Il est plus souvent intressant dopter pour une valeur standard de Mh par situation culturale-type.
Il existe diffrentes voies de minralisation selon que le milieu est acide ou basique, ar ou asphyxiant.
D.3.1.3.4
La minralisation est ralise par les micro-organismes lorsque les conditions du milieu sont favorables une
bonne activit microbienne.
Les facteurs gnraux de lactivit microbienne et ceux spcifiques de la minralisation sont :
- la texture : lorsque le taux dargile est trop lev, les molcules organiques y sont fixes et se
minralisent donc plus difficilement ;
- loxygne : la minralisation est beaucoup plus lente en anarobiose (la microflore et le mtabolisme
microbien sont modifis) ;
- la temprature et lhumidit : la minralisation est maximale au printemps en rgions tempres ;
- lalternance dessiccation-humectation favorise les processus de minralisation ;
- le pH : la minralisation est plus lente en milieu acide que dans les sols neutres (lactivit de nombreux
microbes est rduite des pH faibles) ;
- la nature des substances organiques : les composs organiques vgtaux (sauf lignine) et microbiens
se minralisent assez rapidement contrairement la lignine et aux substances humiques trs stables ;
- la prsence de matire organique frache rcemment incorpore stimule la minralisation ;
Page 53
- le rapport C/N caractrise la biodgradabilit dune substance : les besoins des micro-organismes
correspondent un C/N compris entre 15 et 30. Si C/N>30, il y a humification, si C/N<15, il a minralisation.
Le rapport C/N est mesur lors de lanalyse physique du sol.
D.3.2.1
D.3.2.2
Nitrification, dnitrification
La nitrification est la transformation de lammonium en nitrates NH4 NO2 NO3 par des bactries
nitrifiantes.
+
Elle a lieu en conditions de bonne aration, en prsence de CO2, de composs carbonats et de NH4 .
+
La dnitrification est la transformation des nitrates en diazote gazeux NO3 NO2 NON2ON2 par des
espces microbiennes dnitrifiantes.
Elle a lieu en milieu pauvre en oxygne, satur en eau.
La dnitrification engendre une perte dazote fcheuse sur le plan de la nutrition azote des plantes.
-
D.3.2.3
Des micro-organismes, azotobacter ou rhizobium, vivent en symbiose avec certaines plantes, principalement les
lgumineuses, formant des nodosits au niveau des racines.
Ces bactries utilisent directement lazote gazeux comme source dazote. Lazote gazeux passe alors sous forme
organique : cest la fixation biologique de lazote gazeux.
Ces plantes sont utilises comme engrais verts. Elles sont mises en place entre deux cultures. En effet, la
lgumineuse enfouie jeune libre rapidement dans le sol lazote organique quelle a fix. Cette libration se fait au
profit de la culture suivante.
Page 54
E.1.1.1
La plante, tre autotrophe, tire son nergie du rayonnement lumineux, et ses matriaux de construction des
matires minrales de lair (CO2) et du sol (eau et sels minraux).
Elle produit sa matire vgtale - correspondant la production de matire organique - partir dnergie lumineuse
et de sels minraux puiss dans le sol.
E.1.1.2
E.1.1.2.1
La photosynthse
E.1.1.2.2
Le mtabolisme
Le mtabolisme de la plante conduit la formation de matire organique (protines, lipides et glucides) partir
du glucose, des lments minraux prlevs dans le sol et de lnergie issue de la photosynthse.
E.1.1.2.3
La respiration
La respiration des plantes traduit la transformation des sucres et de loxygne en dioxyde de carbone CO 2 et en
eau, librant de lnergie utile au mtabolisme.
Page 55
Les feuilles et les racines de la plante respirent. Aussi le sol doit-il tre suffisamment ar pour offrir loxygne
ncessaire la respiration racinaire.
E.1.1.3
Pour la plupart des cultures semes, la phase de germination-leve constitue une tape essentielle dans
llaboration du rendement.
La germination commence partir du moment o la semence simbibe deau et se termine lors de la perce des
tguments par la radicule. Une fois la germination termine, dbute la priode de croissance souterraine de la
plantule qui aboutit la leve.
Semences et plantules sont particulirement sensibles aux conditions de milieu et notamment aux conditions
physiques (temprature, eau, oxygne, conditions physiques) rgnant au sein du lit de semences :
- pour que la germination ait lieu, il faut que la semence simbibe et absorbe de loxygne ;
- pendant la leve, la plantule est particulirement sensible des conditions dfavorables : desschement du lit de
semences, conditions anoxiques et rencontre dobstacles offrant une rsistance mcanique la pousse dune
plantule.
Les conditions climatiques survenant aprs le semis ainsi que ltat structural du lit de semences jouent donc
un rle important.
E.1.1.4
E.1.1.4.1
Les substances glucidiques synthtises par la photosynthse dans les feuilles sont transfres vers les racines,
les fruits et les bourgeons, grce des vaisseaux conducteurs.
Elles permettent la croissance et le dveloppement des organes ariens - feuilles, tiges, fruits - et souterrains,
les racines, de la plante.
E.1.1.4.2
Les glucides rsultant de la photosynthse sont utiliss pour la croissance et le dveloppement de la plante.
Les substances organiques synthtises au niveau des feuilles servent daliments tous les organes de la plante :
racines, tiges, bourgeons, fleurs, etc.
Une partie des substances synthtises peut tre stocke dans les organes de rserve.
Page 56
E.1.2.1
Grce ses racines, la plante est fixe au sol. Lancrage est dautant plus solide que lenracinement est profond.
Les racines cheminent dans les pores de diamtre suprieur ou gal aux leurs, et les particules du sol constituent
un appui pour les racines.
La longueur des racines et la profondeur denracinement dpendent de la rsistance du sol la pntration
racinaire. Elle dpend :
- de la granulomtrie : la rsistance augmente avec la teneur en argile ;
- de lhumidit : la rsistance diminue avec lhumidit ;
- de la porosit : plus la porosit est faible, plus la rsistance la pntration racinaire est leve.
E.1.2.2
En tant que support, le sol doit tre meuble, stable et le plus profond possible
Une structure fragmentaire prsentant des espaces ou fissures entre les lments structuraux permet une bonne
colonisation des racines et radicelles, contrairement une structure compacte constituant un obstacle la
croissance radiculaire. Ainsi une semelle de labour peut faire obstacle la pntration racinaire notamment en
conditions sches.
En contrepartie, par leur croissance et leur rle de prospection du sol, les racines contribuent augmenter la
porosit du sol. Elles fragmentent les sols massifs en sintroduisant dans les fissures et les agrandissent.
De plus, dans le cas dun peuplement prenne enracinement profond (prairie), les scrtions racinaires jouent un
rle dans la cohsion des lments structuraux.
E.1.3.1
Les trois lments caractristiques des substances organiques des plantes sont le carbone (C 45%), loxygne (O
45%), et lhydrogne (H 6%), qui reprsentent plus de 90% du poids de matire sche.
Le dioxyde de carbone CO2 de lair prlev par les feuilles et leau H2O prleve dans le sol sont les sources de ces
trois lments.
Page 57
E.1.3.2
E.1.3.2.1
sodium
Source : ITCF
En revanche, un excs dazote entrane un retard de maturit, une sensibilit aux maladies et au gel.
E.1.3.2.1.2 Importance et rle du potassium dans la plante
La matire sche vgtale contient 2 4 % de potassium.
Le potassium est un cation libre dans les sucs cellulaires de la plante. Il sert de rgulateur dans la fonction de
croissance.
+
Source : ITCF
Page 58
Le calcium est absorb par les racines de la plante sous forme dions Ca .
Les carences en calcium sont rares. Lapport de calcium dans le sol se fait sous forme damendements calcaires.
E.1.3.2.1.4 Importance et rle du magnsium dans la plante
La matire sche vgtale contient de 0,1 0,7% de magnsium.
Le magnsium est un des constituants de la chlorophylle et associ du phosphore.
2+
Le magnsium est absorb par les racines de la plante sous forme dions Mg .
+
2+
La carence en magnsium la plus courante est celle induite par un excs de K , Ca , NH4 ou si lacidit est trop
leve. Elle se manifeste par une chlorose sur les feuilles ges, avec dcoloration de la partie mdiane.
La carence en magnsium peut tre corrige par lapport damendements magnsiens.
Source : ITCF
E.1.3.2.1.5 Importance et rle du soufre dans la plante
La matire sche vgtale contient 0,1 0,6% de soufre.
Le soufre est un constituant des acides amins soufrs, des vitamines, et est catalyseur de ractions chimiques.
2Le soufre est absorb par les racines de la plante sous forme dions SO4 .
Les carences en soufre sont rares. Dans des conditions extrmes de pauvret en matire organique, elles
provoquent un rabougrissement et un jaunissement de toutes les parties de la plante.
Elles peuvent tre corriges par des fumures sulfates.
Source : ITCF
Page 59
Source : ITCF
E.1.3.2.1.7 Importance et rle du sodium dans la plante
La matire sche vgtale contient 0,001 3,5% de sodium.
Il favorise la croissance gnrale de la plante. La plupart des espces vgtales peuvent se passer du sodium, tout
en le tolrant assez bien. Mais il est ncessaire pour la betterave. Il est absorb par les racines de la plante sous
+
forme dions Na .
E.1.3.2.2 Les micro-lments ou oligo-lments dans la plante : fer, manganse, zinc, cuivre,
bore, molybdne
Page 60
Sols
Elment total
Elment
changeable
10 000 - 50 000
Fer
200 - 1 000
1-2
Manganse
10 - 100
0.2 - 0.5
Zinc
8 - 40
0.2 - 0.5
Cuivre
5 - 80
0.1 - 0.5
Bore
1 - 10
0.1 - 0.2
Molybdne
Source : Techniques agricoles, Coppenet, INRA Quimper
Vgtaux
Teneurs
courantes
50 - 100
50 - 150
25 - 50
5 - 15
5 - 40
0.2 - 1
Besoins en g/ha/an
1 000 - 2 000
150 - 700
100 - 300
25 - 100
80 - 200
5 - 20
Source : SCPA
E.1.3.2.2.5 Importance et rle du manganse Mn dans la plante
Les besoins en manganse sont de 150 700 g/ha/an .
Page 61
La carence en manganse sensibilise les plantes aux infections bactriennes, des taches noires apparaissent sur
les feuilles. Elle est provoque par un pH lev. Elle peut tre corrige par lapport dengrais.
Carence en manganse sur...
...pommier
...vigne
Source : SCPA
Source : SCPA
Source : SCPA
E.1.3.2.2.7 Importance et rle du cuivre Cu dans la plante
Les besoins en cuivre sont de 25 100 g/ha/an.
Il ny a pas de symptmes typiques de la carence cuivrique, aussi est-elle difficile dpister. Elle est provoque par
un pH lev. Elle peut tre corrige par lapport dengrais.
Page 62
Source : SCPA
E.1.3.2.2.8 Importance et rle du bore B dans la plante
Les besoins en bore sont de 80 200 g/ha/an.
La carence en bore se manifeste par des troubles de croissance et la rsistance certaines infections est
diminue. Elle est provoque par un pH lev. Elle peut tre corrige par lapport dengrais.
Carence en bore sur ...
...tournesol
...vigne
Source : SCPA
Source : SCPA
Page 63
E.1.4.1
E.1.4.1.1
Les lments nutritifs se trouvent sous diffrents tats dans le sol. Seules les formes changeable, chlate et
libre dans la solution sont disponibles pour la plante.
Les racines sont en troit contact avec le sol et sa solution. Labsorption racinaire se fait au niveau des poils
absorbants situs lextrmit racinaire : ainsi la zone pilifre, appele zone dabsorption racinaire, se dplace
mesure que crot la racine.
Ce dplacement de la zone dabsorption permet la plante de prospecter un important volume de sol. La
croissance permet de plus daugmenter la surface dabsorption.
Le processus dabsorption racinaire des lments dissous dans la solution du sol se fait en deux phases :
- une phase passive suivant le degr de concentration : les lments minraux migrent de la solution du
sol forte concentration vers les poils absorbants faible concentration ;
- une phase active : au sein de la racine, les lments minraux migrent grce une dpense dnergie,
des poils absorbants vers les vaisseaux conducteurs au centre de la racine.
E.1.4.1.2
La disponibilit dun ion dans le sol pour la plante dpend de deux facteurs :
- la concentration de lion dans le sol ;
- son aptitude passer ltat dissous.
La biodisponibilit dun lment est son aptitude rejoindre la solution du sol en un temps compatible avec la
vitesse dabsorption racinaire.
Le sol doit prsenter une offre potentielle ou un potentiel alimentaire suffisant (aptitude ralimenter sa phase
liquide en lments nutritifs) pour rpondre aux besoins de la plante.
E.1.4.2
E.1.4.2.1
Page 64
Leau dans la plante constitue un lment indispensable la vie du vgtal : elle sert de vhicule aux
substances minrales (lensemble formant la sve brute) des racines vers les feuilles ; elle est aussi source dO2
et de H2.
Leau du sol est absorbe par les poils absorbants des racines. Ce phnomne dabsorption de leau est la
fois passif et actif :
- passif, il est d la demande en eau de la plante provoque par lvapotranspiration, transpiration des
feuilles de la plante et vaporation du sol ;
- actif, il sagit de la succion racinaire qui entrane une dpense dnergie avec respiration racinaire et
combustion de glucides.
Les racines absorbent leau utilisable par la plante, eau retenue par le sol soit dans de fins canaux soit sous forme
de films pais autour des lments solides. En effet, les racines ne peuvent extraire leau formant autour des
lments solides des films trs minces. La force de succion racinaire est infrieure la force de rtention de leau
par les collodes.
Plus le sol est humide, moins la succion des collodes est leve et donc moins leau est retenue par le sol. En
revanche, plus le sol est dessch, plus la force de succion est leve, moins leau est disponible pour la
plante.
E.1.4.2.1.2 Labsorption doxygne utile la respiration racinaire
Les racines absorbent loxygne ncessaire leur respiration qui conditionne labsorption des lments
minraux.
Le sol doit tre suffisamment ar pour offrir loxygne ncessaire la respiration des racines.
E.1.4.2.1.3 Labsorption des lments minraux solubles
Les racines absorbent les matires minrales solubles et dissocies en ions dans la solution du sol.
Certains lments nutritifs sont rendus solubles par laction combine des scrtions racinaires et des microorganismes, du CO2 dgag par les fermentations, de lacidit du sol et des acides humiques. Les lments
absorbs sont des macro-lments (carbone, hydrogne, oxygne, azote, phosphore, soufre, potassium, calcium,
magnsium), et des micro-lments ou oligo-lments (fer, zinc, bore, manganse, cuivre, molybdne).
Page 65
E.1.4.2.2
La densit apparente du sol permet une croissance normale de 1,4 kg par dm mais cesse au-del de 1,8.
Ainsi, en sol sableux les racines sont plus longues et fines quen sol argileux.
Une structure fragmentaire prsentant des espaces ou fissures entre les lments structuraux permet une bonne
infiltration des racines et radicelles.
Page 66
En revanche, une structure compacte constitue un obstacle la croissance racinaire et un sol creux noffre
aucun support aux racines.
E.1.4.2.2.6 Labsorption slective des lments minraux
Les racines nabsorbent pas indiffremment les ions.
Cette slectivit va lencontre de labsorption de certains ions comme le sodium.
En revanche, elles peuvent accumuler dautres ions dj prsents en concentration suffisante, comme le
potassium.
Les vitesses dabsorption des ions en ordre dcroissant sont :
+
2+
Trois mcanismes expliquent les antagonismes dabsorption entre les ions de la solution :
- la concurrence ionique : quand la solution du sol est fortement concentre en un ion, il sera absorb en priorit
aux dpens des autres ions prsents dans la solution ;
+
- lappauvrissement du complexe en un ion : suite lapport dengrais potassiques, les ions K de la solution
2+
2+
sont changs avec les ions Ca et Mg du complexe argilo-humique. Ces derniers sont ensuite lessivs. Ce
phnomne est appele action dcalcifiante ou antimagnsienne des engrais potassiques ;
- le blocage dlments d une modification du pH : lorsque laugmentation du pH est trop importante (suite
un chaulage trop important), certains oligo-lments ne sont plus assimilables ; il y a blocage des ions .
Les principaux antagonismes dans labsorption des cations :
- labsorption de luxe du potassium : lorsque la concentration en potassium est leve par rapport aux autres
+
2+
2+
+
minraux, labsorption de lion K est privilgie aux dpens de celles des ions Mg , Ca , Na , B ;
- les fumures phosphates peuvent diminuer labsorption de Cu et de Zn ;
- les fumures azotes peuvent diminuer labsorption de Cu et de B ;
- un excs de calcium entrane le blocage des lments Fe, Mn, B, Cu et Zn.
Face aux antagonismes, on comprend lintrt des engrais et des amendements organiques.
E.1.4.2.3
Les adventices ou mauvaises herbes, dont beaucoup sont enracinement profond et multiplication vgtative,
envahissent les champs et les prs humides dautant plus facilement que le dsherbage nest pas correctement
effectu.
Tout comme la plante cultive, les adventices, tres autotrophes, produisent leur matire organique partir du
rayonnement lumineux, du CO2 prlev dans lair et des lments minraux du sol.
Il y a concurrence entre la culture et les adventices dans lutilisation de leau et des lments minraux du sol,
cest--dire comptition au niveau de labsorption racinaire.
Un des objectifs du travail du sol avant le semis est la destruction des adventices.
Page 67
E.1.4.2.4
E.1.4.2.4.1 Une bonne aration et une bonne humidit favorisent lactivit racinaire
Lactivit racinaire est lie la prsence deau, un bon contact sol - racines, et au renouvellement de
latmosphre.
Lorsquil y a excs deau, le sol est mal oxygn et par consquent lactivit racinaire, ncessitant de loxygne
pour la respiration des racines, diminue.
Un sol creux, comme un sol trop tass, est peu favorable au fonctionnement du systme racinaire et une
absorption racinaire efficace.
E.1.4.2.4.2 Labsorption racinaire des lments dpend du pH
Le maintien du pH du sol entre certaines limites proches de la neutralit, pH compris entre 6 et 7, est ncessaire
pour que soient bien assimils les lments nutritifs du sol.
*Pour des pH < 6, les lments P, N, K, Ca, Mg, S, Mo sont difficilement absorbs par les racines et ce dautant
plus que le pH diminue ; les lments Fe, Mn, Cu, Zn, Al deviennent de plus en plus solubles, il se passe alors un
phnomne de toxicit .
La correction du pH peut se faire par des amendements calcaires.
*Pour des pH > 7, le phnomne de blocage se passe pour certains lments suite un excs de calcium : le
phosphore cristallise, la carence en fer se traduit par une chlorose, il y a galement carences en Mn et B.
E.1.4.2.4.3 Interaction entre activit racinaire et activit microbienne
Lactivit microbienne et lactivit racinaire ont des influences rciproques.
Au niveau de la zone de prolifration microbienne de dcomposition, les radicelles sont inactives et leur
croissance est inhibe : la microflore de dcomposition met en effet des substances antibiotiques freinant le
dveloppement racinaire.
Au niveau de la rhizosphre, les racines se dveloppent bien. La microflore associe, stimule par les excrtions
racinaires (glucides) et de moins en moins freine par la microflore de dcomposition, mobilise les substances
nutritives organiques et minrales du complexe argilo-humique au profit de la plante.
La microflore associe participe activement lassimilation des aliments par la plante au niveau des racines. Elle lui
fournit en effet soit des matires azotes labores partir de lazote gazeux ; soit dautres substances organiques
et minrales issues de la dgradation dhumus ou de lattaque de minraux insolubles.
Page 68
E.2.1.1
Le profil cultural
Le profil cultural est un ensemble constitu par la succession des couches de terre, individualises par
lintervention des instruments de culture ; les racines des vgtaux et les facteurs naturels ragissant ces actions.
Lobservation du profil cultural est utile car cest :
- un outil dvaluation des potentialits agronomiques ;
- un outil daide la dcision ;
- un outil dexpertise agronomique ;
- un outil dacquisition de rfrences ;
- un outil de conseil en travail du sol.
La description du profil cultural se fait plusieurs niveaux :
- selon la partition verticale : description des horizons ;
- selon la partition latrale : description des endroits o sont passes les roues dengins ;
- strate par strate : description de ltat structural, de lenracinement, de ltat doxydation, des symptmes
dhydromorphie, localisation des matires organiques, prsence danimaux vivants...
Cette observation dbouche sur des diagnostics et des pronostics ayant trait au peuplement vgtal et au systme
de culture.
Page 69
E.2.1.2 La partition latrale : observation des endroits des passages des roues
dengins
Au niveau de la partition latrale du profil cultural, trois types de niveaux peuvent tre observs qui correspondent
aux interventions culturales :
emplacements affects par les roues dengins, aprs les derniers travaux
dameublissement superficiel. Leurs traces sont visibles en surface au
moment de lobservation.
endroits o ont circul les roues dengins utiliss entre le labour et la
L2
dernire faon dameublissement.
rsidu indemne des actions prcdentes.
L3
Source : Guide mthodique du profil cultural, GAUTRONNEAU ET MANICHON
L1
E.2.1.3
Lexamen du profil cultural dans le sens vertical permet de distinguer et de dlimiter des couches de sol (des
horizons) qui correspondent des caractristiques et des processus de diffrenciation varis.
Au sein dun horizon donn, dans les couches travailles, cest surtout la variabilit de ltat structural et ses
consquences sur lenracinement et ltat doxydation de la terre qui est importante.
La partition verticale du profil cultural de la surface du sol vers la profondeur :
Surface du sol
Horizons de reprise du labour
Horizon labour non repris
Bases dhorizons labours anciens
Sous le fond de labour le plus ancien, horizon partiellement ameubli
par des outils profonds du type sous-soleuse
Source : Guide mthodologique du profil cultural, GAUTRONNEAU ET MANICHON
Ho
H1 H4
H5
H6 H7
H8
E.2.1.4
E.2.1.4.1
Page 70
E.2.1.4.2
Les sols prsentent des variations verticales et latrales de couleur. Ces couleurs rvlent les constituants du
sol et ses mcanismes.
Signification des couleurs :
Constituants colorant le sol
Matire organique
Couleur
Conditions hydriques
Excs deau.
Rgime
hydrique
assez
peu
contrast.
Rgime
hydrique
contrast,
alternance dune humidit forte mais
are
avec
une
scheresse
accentue.
E.2.1.4.3
Certains comportements racinaires au sein dun horizon traduisent des problmes structuraux du sol.
Quelques comportements radiculaires et causes probables :
Observations
Diagnostics
Page 71
Pivot fourchu :
Pivot peu dvelopp, racines coudes :
Diamtres rduits par endroit :
Etalement horizontal :
Arrt brusque, racine remontante :
Couleur sombre, tat malsain, odeur dalcool :
Racines en pinceau :
Racines graines de rouille :
Racines trs ramifies, radicelles trs grandes :
Racines dveloppes en arte de poisson :
E.2.1.4.4
Au moment du profil cultural, il est possible davoir une premire ide de la texture en prlevant de la terre des
diffrents horizons.
Il sagit de faire le test du boudin de terre humide :
- si le boudin est impossible faire : moins de 15% dargile et probablement plus de 50% de sable ;
- si roul sur la main, le boudin se fragmente : mois de 18% dargile ;
- si le boudin ne se fragmente pas mais ne peut tre roul en un anneau : entre 18 et 25% dargile ;
- si lanneau peut tre form et ne se brise pas : plus de 25-30% dargile.
De plus, en frottant la terre dans la paume, la teneur en sables est repre par la sensation dabrasion.
Page 72
E.2.2.1
Lanalyse physique
E.2.2.1.1
Lanalyse granulomtrique est la classification des lments minraux selon leur grosseur.
On distingue dans un premier temps les lments grossiers de diamtre suprieur 2mm, de la terre fine de
diamtre infrieur 2mm.
La granulomtrie permet de dterminer la texture du sol.
Echelle granulomtrique :
<2
argiles
2 - 20
limons fins
Terre fine
20 - 50
limons
grossiers
50 - 200
sables fins
200 - 2mm
sables
grossiers
Elments grossiers
2mm - 2cm
>2cm
graviers
cailloux
La teneur de ces diffrents lments minraux sexprime en pourcentage de matire sche de lchantillon de terre.
Page 73
E.2.2.1.2
La matire organique joue un rle essentiel dans la structure du sol et dans la nutrition de la plante.
La teneur optimale de matire organique est fonction des teneurs en argile et en calcaire du sol. Elle sexprime en
pourcentage de la matire sche de lchantillon de terre.
- pour quun sol soit bien pourvu en matire organique, la teneur doit tre >2% ;
- plus il y a dargile, plus il faut de matire organique pour quilibrer le complexe argilo-humique ;
- pour les teneurs faibles en argile (<20%), il faut davantage de matire organique pour compenser le dficit en
collodes.
E.2.2.1.3
< 0,5
normal
0,5 2,0
suffixe calcaire
2,0 5,0
prfixe calcaro
> 5,0
calcaire
Lorsque la teneur en calcaire total est leve (>5,0 g/kg), il est ncessaire de mesurer son activit.
E.2.2.1.4
Lactivit du calcaire dpend de sa duret (un calcaire tendre, la craie, donne beaucoup de calcaire actif,
contrairement un calcaire dur, les dolomies).
Le calcaire actif est la fraction de carbonates qui saltrent facilement et rapidement.
La teneur en calcaire actif sexprime en pourcentage de la matire sche de lchantillon.
Page 74
E.2.2.1.5
Mesure du pH et interprtation
TERRES ARGILEUSES
de 15 25% dargile
<5,8
faible
<6
faible
6,2 6,5
normal
6,2 6,4
optimum
6,4 6,6
normal
6,5 6,8
optimum
>6,6
lev
>6,8
lev
Source : Mthodes dtude et dapprciation des sols cultivs
E.2.2.1.6
La valeur du rapport C/N (carbone / azote) renseigne sur ltat biologique du sol, en valuant lvolution de la
matire organique.
En effet, lorsque la matire organique est dcompose, il y a perte de carbone sous forme de CO 2, lazote se
combine lhumus. Le rapport C/N diminue.
Si le rapport est trop lev, il doit y avoir un problme de dcomposition de la matire organique.
Valeur du C/N
C/N < 10
10 < C/N < 30
C/N > 30
Page 75
E.2.2.2
Lanalyse chimique
E.2.2.2.1
2+
Ca(cmol+/kg)
Ca (%)
Ca (ppm)
CaO ()
CaO (ppm)
Expressions recherches
Ca(cmol+/kg)
Ca (%)
Ca (ppm)
CaO ()
CaO (ppm)
4,99
0,005
3,57
0,0035
0,20
0,001
0,71
0,0007
200
1000
710
0,71
0,28
1,40
0,0014
0,001
280
1400
1,40
1000
-
La teneur en P2O5 (exprime en g/kg) mesure la quantit dions phosphates PO4 dans le sol.
Pour interprter cette teneur, on tient compte des exigences des cultures et du type de sol.
On considre deux seuils de rfrence : en de du premier (T renforce), la fumure est obligatoirement
renforce, au-del du second (T impasse), on peut faire une impasse sauf pour les cultures exigeantes. Entre les
deux valeurs, on cherche assurer lentretien des capacits nutritives du sol en compensant les exportations
des cultures.
Valeurs seuils caractristiques des sols suivant leur texture :
Argilo-calcaires
superficiels
Classe
Trenf
dexigence de la
culture
Eleve
0,14
Moyenne
0,08
Faible
Source : COMIFER 1993
Timp
0,18
0,15
0,12
0,08
Timp
0,12
0,12
Trenf
0,08
0,08
Timp
0,13
0,12
Trenf
0,10
0,10
Timp
0,16
0,15
Sols sablograveleux
Trenf
0,06
0,06
Timp
0,16
0,13
Page 76
La teneur en K2O (exprime en g/kg) mesure la quantit dions potassium K dans le sol (exprime en
+
cmol /kg).
Pour interprter cette teneur, on tient compte des exigences des cultures et du type de sol.
On considre deux seuils de rfrence : en de du premier (T renforce), la fumure est obligatoirement
renforce, au-del du second (T impasse), on peut faire une impasse sauf pour les cultures exigeantes. Entre les
deux valeurs, on cherche assurer lentretien des capacits nutritives du sol en compensant les exportations
des cultures.
Valeurs seuils caractristiques des sols suivant leur texture :
Argilo-calcaires
superficiels
Classe
Trenf
dexigence de la
culture
Eleve
0,30
Moyenne
0,30
Faible
Source : COMIFER 1993
Timp
0,40
0,30
0,25
0,20
Timp
0,30
0,18
Trenf
0,20
0,15
Timp
0,22
0,15
Trenf
0,17
0,12
Sols sablograveleux
Timp
Trenf
Timp
0,18
0,15
0,07
0,12
0,10
Page 77
2+
Cette teneur est compare la teneur souhaitable indique par labaque suivante :
La teneur en Na2O (exprime en g/kg) mesure la quantit dions sodium Na dans le sol (exprime en
+
cmol /kg).
E.2.2.2.2
Une analyse de sol renseigne sur la richesse en oligo-lments grce la mesure des teneurs en Zn, Mn, Cu,
Fe, B, Al, Mo, Co.
Les teneurs sont compares aux teneurs souhaitables indiques par des abaques.
Teneurs compares des sols et des vgtaux en oligo-lments (mg/kg de matire sche) :
Sols
Elment total
Fer
Cuivre
Zinc
Molybdne
Manganse
Bore
10 000-50 000
8-40
10-100
1-10
200-1000
5-80
Vgtaux (feuilles)
Elment
changeable
(assimilable)
0,2-0,5
0,2-0,5
0,1-0,2
1-2
0,1-0,5
Teneurs
courantes
Seuil de carence
50-100
5-15
25-50
0,2-1
50-150
5-40
Besoins en
g/ha/an
1000-2000
25-100
100-300
5-20
150-700
80-200
Page 78
E.2.2.2.3
La mesure de la capacit dchange cationique permet de connatre le pouvoir fixateur du sol en lments
nutritifs.
+
Page 79
E.3.1.1
E.3.1.1.1
E.3.1.1.2
Lorsque lintensit des pluies est telle que le sol ne peut plus absorber leau, leau peut ruisseler la surface du
champ, le ruissellement tant dautant plus important que la pente du sol est leve.
Leau qui ruisselle entrane les particules superficielles du sol. Lrosion superficielle est dautant plus forte que la
quantit de terre fine est leve et que la pente de la parcelle est leve.
Pour limiter le ruissellement il sagit de favoriser linfiltration de leau, et ce dautant plus que le sol est en
pente.
Pour cela, il faut :
- travailler le sol suivant les courbes de niveau et non dans le sens de la pente ;
- implanter ou ne pas arracher des haies qui constituent un obstacle au ruissellement, ou mettre en place
des bandes enherbes ;
- apporter des matires organiques, amendements humiques, pour accrotre la stabilit structurale ;
- briser la crote de battance par des binages pour favoriser linfiltration.
Page 80
E.3.1.2
E.3.1.2.1
E.3.1.2.2
Page 81
Lors dun excs deau, les ions calcium sont lessivs et remplacs sur le complexe argilo-humique par des protons
+
H : le dpart des ions calcium entrane la dcalcification et lacidification du milieu.
E.3.1.2.2.2 Un excs deau rend le milieu rducteur
Lorsque le sol est engorg, le milieu devient rducteur par labsence doxygne, il y a formation de taches de
gleys, taches gris-bleu (caractristiques des milieux asphyxiants) qui rsultent de la transformation des oxydes
ferriques (Fe2O3) en oxydes ferreux (FeO).
Ces taches de gleys peuvent disparatre si le milieu est nouveau ar : elles laissent la place des taches
rouilles du fer oxyd (Fe2O3).
E.3.1.2.3
Page 82
E.3.1.3
E.3.1.3.1
La ncessit du drainage
Quand lhumidit du sol demeure suprieure au taux dhumidit la capacit au champ, cest--dire lorsque leau
de gravit ne scoule plus, ceci traduit un excs deau : le sol est engorg.
Le drainage permet dassainir le sol.
Il existe plusieurs types de drainage : drainage superficiel et drainage en profondeur.
E.3.1.3.2
En drainage superficiel, on cherche intercepter au maximum les eaux de pluie en dirigeant le ruissellement.
Leau est collecte par infiltration ou ruissellement dans des fosss drainants ou canaux.
E.3.1.3.3
Le drainage en profondeur
Page 83
E.3.2.1
E.3.2.1.1
Lvapotranspiration correspond la perte deau par transpiration de la plante et par vaporation du sol
pendant une priode donne.
Sur une priode donne, les pertes deau correspondent lvapotranspiration relle ETR, elle dpend de la
demande atmosphrique, de la surface et disposition des feuilles, de la capacit des plantes puiser leau du sol.
A un stade donn, si les conditions hydriques ne sont pas limitantes, lETR atteint une valeur maximale ou ETM.
La quantit deau mesure ETM correspond donc au besoin optimum en eau pendant la priode considre.
A ce mme stade, lalimentation hydrique ntant pas limitante, si le dveloppement de la culture ne limitait pas la
transpiration, lvapotranspiration atteindrait un maximum appel lvapotranspiration potentielle ETP.
LETP est indpendante du type de vgtation, elle dpend du climat, cest--dire des facteurs temprature,
humidit, radiation et vent.
LETP peut tre dtermine laide de la formule de Penman :
ETP = aRn + bEa
Rn : rayonnement net
Ea : pouvoir vaporant de lair et fonction de la vitesse de vent et de lhumidit de lair
a et b : constantes.
LETP entrane un appel deau qui se traduit ultrieurement par une absorption deau par les racines.
E.3.2.1.2
Leau prsente dans le sol et disponible pour la plante provient de deux sources :
Page 84
- fraction des pluies pendant la priode de vgtation, absorbe et retenue par la couche de sol accessible
aux racines ;
- fraction dhumidit accumule par le sol en hiver, appele la Rserve Utile du sol (RU).
E.3.2.2
E.3.2.2.1
La remonte de leau dans le sol se passe comme si leau se trouvait sous forme de films dpaisseur variable,
capables de remonter en bloc grce la cohsion des molcules deau.
La remonte de leau par diffusion et la perte deau du sol par vaporation sont donc favorises par tout ce qui
accrot la cohsion du sol et assure ainsi une continuit et une certaine longueur des films deau, cest--dire :
- un sol tass ;
- beaucoup de racines ;
- une vaporation lente ;
- un arrosage lger.
Elles sont au contraire limites par tout ce qui rompt la cohsion, et qui assure ainsi une conomie de leau :
- le sarclage ;
- le binage ;
- une couverture du sol par un mulch (plastiques ou pailles) limitant lvaporation ;
- lvaporation brutale responsable de la formation dune couche superficielle sche constituant un mulch
naturel.
E.3.2.2.2
E.3.2.3
E.3.2.3.1
Irrigation de surface
Page 85
En irrigation de surface, lapport deau se fait par ruissellement ou submersion. Leau sinfiltre dans les sols.
Avec ce systme les doses deau apportes sont mal matrises.
E.3.2.3.2
En irrigation par infiltration, lapport deau se fait par des rigoles superficielles. Le principe est celui dun drainage
lenvers.
Avec ce systme les doses deau sont mal matrises.
E.3.2.3.3
E.3.2.3.4
Micro-irrigation
E.4.1.1
E.4.1.1.1
Le calcium et le magnsium apports par les amendements calcaires et magnsiens constituent une source
dlments nutritifs indispensables la plante.
Page 86
E.4.1.1.2
2+
2+
et Mg
2+
Le pH dans la solution du sol traduit la quantit dions H libres dans la solution, en quilibre avec ceux adsorbs
sur le complexe argilo-humique.
Si beaucoup de protons sont adsorbs, cela indique quil y a peu dions calcium dans la solution : le complexe est
dsatur. Le pH est donc troitement li avec le nombre dions calcium adsorbs sur le complexe argilo-humique.
+
Ainsi, un apport dions calcium modifie le pH du sol en laugmentant : en prenant la place des ions H sur le
complexe argilo-humique, le calcium neutralise lacidit potentielle du sol et le pH slve. Labsorption racinaire est
alors amliore.
+
Les ions calcium adsorbs sur le complexe argilo-humique peuvent tre changs avec les ions K (aprs
fertilisation) qui sont alors facilement adsorbs.
Les ions calcium adsorbs sur le complexe argilo-humique forment un pont calcique, les ions phosphates
H2PO4 , chargs ngativement peuvent ainsi tre fixs par le complexe argilo-humique. Ils pourront ainsi tre
changs avec la solution et absorbs par les racines.
E.4.1.1.2.3 Le rle biologique des amendements calcaires et magnsiens
En assurant le maintien du pH proche de la neutralit et la bonne aration du sol grce au maintien dune
structure favorable, les amendements calcaires crent un milieu favorable aux micro-organismes du sol.
E.4.1.2
E.4.1.3
E.4.1.3.1
Page 87
2+
E.4.1.3.2
et Mg
2+
La chaux vive CaO ou la chaux teinte Ca(OH)2 se dcomposent ainsi dans le sol :
CaO + H2O Ca(OH)2 Ca
2+
+ 2OH
2+
E.4.1.3.3
Les amendements calcaires peuvent tre des produits dorigine naturelle, tels que les calcaires broys, les craies,
les marnes.
Les calcaires ont une action dautant plus rapide quils sont plus tendres et plus finement broys.
Action du carbonate de calcium prsent dans les calcaires broys :
CaCO3 + CO2 + H2O Ca(CO3H)2 Ca
2+
+ 2 CO3H
2+
E.4.1.3.4
Dautres sources de calcium peuvent servir damendements calcaires, tels que les pltres, les rsidus
dindustries, etc.
Page 88
2+
2-
+ SO4
2+
E.4.1.4
Le magnsium peut tre apport par diffrents amendements contenant gnralement la fois du calcaire et du
magnsium :
Amendement
Chaux magnsienne vive
Amendement magnsien mixte
Marl
Amendement calcaire et magnsien
Dolomie
Teneur en CaO
45 75%
30 50%
40 50%
25 45%
20 30%
Teneur en MgO
18 40%
10 30%
2.5 6%
8 17%
17 21%
E.4.2.1
E.4.2.1.1
Page 89
Les diffrents amendements humiques ont une action plus ou moins importante et durable sur la stabilit
structurale.
E.4.2.1.2
E.4.2.1.3
Les matires organiques sont la source principale de nutriments pour les micro-organismes gnralement
htrotrophes.
Un apport de matires organiques est toujours la cause dune importante prolifration microbienne.
Page 90
E.4.2.2
E.4.2.2.1
La minralisation de lhumus
E.4.2.2.2
Le bilan humique
La quantit damendements humiques apporte doit permettre de renouveler lhumus minralis : il sagit de faire le
bilan humique pour savoir quelle quantit de matire organique apporter.
La variation de la quantit dhumus dans un sol sur un intervalle de temps est la diffrence entre la quantit
dhumus form par humification partir des matires organiques fraches (k 1 : coefficient isohumique) et
celle dtruite par minralisation de lhumus ou dshumification (k2 : coefficient de minralisation).
k1 est le coefficient de transformation de la matire organique en humus, il est galement appel coefficient
isohumique.
k2 est le coefficient de transformation de lhumus en lments minraux simples, il est galement appel
coefficient de minralisation.
La quantit de matires organiques apporter au sol est (modle dvolution de HENIN et DUPUIS) :
la quantit dhumus prsente dans le sol x (k2/k1)
E.4.2.3
E.4.2.3.1
- Les pailles de crales enfouies : leur rapport C/N est trs lev, compris entre 80 et 120. Elles permettent de
limiter les pertes hivernales dazote minral en excs par lessivage.
Page 91
Leur dgradation est lente et ncessite une quantit importante dazote (on peut envisager un apport dazote
aprs lenfouissement des pailles pour viter un puisement de lazote minral du sol). Elles ont une action sur la
stabilit structurale.
Elles donnent peu dhumus : 1 ha de pailles enfouies donne 300 350 kg dhumus. Le coefficient isohumique k1 en
% de matire sche enfouie est compris entre 15 et 30%. Avant dtre enfouies, les pailles peuvent tre broyes :
ainsi leur enfouissement et leur humification sont facilits.
- Les parties souterraines des plantes constituent galement une source de matire organique, mais il est
difficile dvaluer leur quantit.
- Les prairies : sous les prairies saccumulent des couches de racines qui augmentent la teneur en matires
organiques. La stabilit structurale est accrue aprs le retournement de prairie du fait de lvolution de la matire
organique.
E.4.2.3.2
E.4.2.3.2.1 Le fumier
La composition des fumiers est trs variable puisquelle dpend du type dlevage, de la dure dlevage...Le
fumier est un mlange en proportions variables de djections animales solides et liquides et de litires, pailles
essentiellement.
Il libre progressivement lazote.
Le coefficient isohumique k1 du fumier est compris entre 25 et 50% de matire sche. Une tonne de fumier frais
donne 65 kg dhumus sil sagit de fumier pailleux (k1=25%) et 100 kg sil sagit de fumier bien dcompos
(k2=50%).
Le fumier ne doit pas tre enfoui directement aprs la sortie dtable. Le compostage du fumier, en tas ou la
surface du champ, est ncessaire. Il amorce lhumification, assainit la fumure organique, et prpare son utilisation
rapide par les plantes.
E.4.2.3.2.2 Le lisier
La composition des lisiers est trs variable puisquelle dpend du type dlevage, de la dure dlevage...
Le lisier est un mlange de djections liquides et solides, assez voisin du purin mais plus riche en composs
carbons stables.
Un apport de lisier, mme dose leve nassure pas lentretien humique, mais son action fertilisante est
importante.
E.4.2.3.2.3 Le purin
La composition des purins est trs variable puisquelle dpend du type dlevage, de la dure dlevage...
Le purin est un mlange durine et de jus de rcupration des fumiers. Il est utilis dose leve sur prairies ou sur
sols nus avant labour.
Il na aucun effet humique mais une action fertilisante intressante. Cependant lutilisation rpte de purin
doses leves acidifie les sols et occasionne la dgradation de la flore.
E.4.2.3.3
Page 92
Les engrais verts sont mis en place pour produire une masse de matire vgtale enfouir sur place
(lgumineuses, crucifres ou gramines telles que le ray-grass).
Les engrais verts sont riches en sucres solubles et en azote. Leur dcomposition rapide donne beaucoup de
produits transitoires et de corps microbiens qui disparaissent rapidement.
Leur action sur la stabilit structurale est brve car ils apportent peu dhumus stable au sol : 200 600 kg/ha. Le
coefficient isohumique k1 des engrais verts enfouis jeunes est compris entre 5 et 10%.
Page 93
E.5.1.1
Objectifs de la fertilisation
La fertilisation a pour objectif de complter la fourniture en lments nutritifs de telle manire que les plantes
disposent tout moment de nutriments assimilables en quantit suffisante pour satisfaire leurs besoins.
Il existe plusieurs types de fertilisation :
- la fumure de fond : apport dengrais et damendement effectu en tte de rotation. Il sagit dune
fertilisation lchelle de la succession culturale ;
- la fumure de redressement : elle rectifie le manque dlments minraux ;
- la fumure dentretien : apport dengrais effectu avant ou pendant la culture. Elle compense les
exportations dlments minraux par la culture prcdente.
E.5.1.2
Raisonner la fertilisation
E.5.1.2.1
Raisonner la fertilisation suppose de connatre la fois les besoins des plantes et ce que peut lui fournir le sol.
Un lment est ncessaire la plante lorsque celle-ci ne peut se dvelopper en son absence. Les besoins
dpendent des objectifs de rendements fixs.
Des courbes dabsorption pour une plante et un lment donns renseignent sur ce quabsorbent les plantes tout
au long de la priode de culture.
E.5.1.2.2
La plante se nourrit partir des ions prsents dans le sol, qui constituent le pool alimentaire, ensemble des ions
assimilables.
Loffre du sol varie au cours du temps :
- en fonction des prlvements effectus par les plantes ;
- en fonction des conditions du milieu qui, si elles sont modifies, peuvent provoquer le changement dtat des
lments et donc leur assimilabilit.
Page 94
Les teneurs en lments minraux du sol sont connus par lanalyse de terre.
E.5.1.2.3
La fertilisation azote a pour but essentiel dapporter au sol le complment ncessaire pour assurer la couverture
des besoins de la culture, en temps opportun et pour un objectif de rendement donn, ajust au potentiel du milieu.
Le bilan azot permet de prvoir la fumure apporter. Il sagit de faire le bilan entre les fournitures et les besoins
en azote. Il est ralis entre les deux dates correspondant la mise en place de la culture et la rcolte.
FOURNITURES
Minralisation des rsidus de rcolte
+
Minralisation de lhumus du sol
+
Minralisation supplmentaire par arrire-effet due
lapport rgulier damendements organiques
+
Minralisation due aux retournements de prairie
+
Reliquat dazote minral louverture du bilan
+
Fumure apporte
PERTES
Les quantits dazote fournies dpendent du prcdent cultural (nature, temps de prsence, devenir des rsidus de
rcolte,...), de la nature et de la quantit des amendements organiques apports antrieurement la mise en place
de la culture.
Lvaluation des besoins dpend du type de culture et de lobjectif de rendement ; le reliquat dazote dpend
de la texture du sol.
E.5.2.1
E.5.2.1.1
Les engrais fournissent la plante les lments minraux jugs insuffisants dans le sol, aprs avoir effectu une
valuation des besoins. Ils amliorent ltat nutritif du sol.
Les engrais sont soit organiques, transfert de dchets vgtaux ; soit minraux, solubles ou insolubles, simples
(apport dun seul lment minral) ou complexes (apport de plusieurs lments minraux).
Ils peuvent tre apports au sol ou sur les feuilles par pulvrisation foliaire.
Page 95
E.5.2.1.2
E.5.2.1.3
Les engrais simples apportent un seul lment fertilisant majeur (azote, phosphore ou potassium), les engrais
composs 2 ou 3.
E.5.2.1.4
Les engrais solides se prsentent sous forme granule, concasse, en poudre ou en perles.
Les engrais liquides sont de vraies solutions dans lesquelles les lments fertilisants sont dissous.
E.5.2.2
E.5.2.2.1
Les engrais azots organiques, insolubles dans leau, librent rgulirement de lazote.
Ils apportent galement dautres ions (oligo-lments) et leur action est lente.
E.5.2.2.2
Les engrais azots ammoniacaux apportent des ions NH4 : ces ions sont solubles dans leau, se fixent au
complexe argilo-humique, et sont lgrement assimilables.
Ce sont des engrais de fond daction assez rapide ds que lactivit biologique assure une bonne nitrification.
Page 96
E.5.2.2.3
Les engrais azots nitriques apportent des ions NO3 , solubles dans leau, directement assimilables car non
retenus par le complexe argilo-humique.
Laction fertilisante est donc rapide ; mais ils sont galement facilement lessivables.
Ce sont des engrais pandre en cours de vgtation.
E.5.2.3
Tous les engrais potassiques apportent des ions K qui se fixent sur le complexe argilo-humique, ils sont
solubles dans leau et directement assimilables par la plante.
Les engrais composs binaires ou ternaires assurent 80% de la fertilisation potassique.
Dans les engrais liquides, le taux de K2O ne peut gure dpasser 10%.
Les engrais potassiques ont une action dcalcifiante et acidifiante sur les sols.
E.5.2.4
E.5.2.4.1
Ils sont solubles dans leau, apportent des ions HPO4 , retenus sur le complexe argilo-humique.
Ils sont immdiatement assimilables.
Ils sont efficaces surtout dans les sols calcaires.
Leur action est rapide : ils peuvent tre apports peu avant la mise en place de la culture ou en cours de
vgtation.
E.5.2.4.2
Ils sont peu solubles dans leau, mais rapidement solubiliss par des acides du sol et par lactivit racinaire.
Cest lengrais phosphat idal des terres acides.
Leur action est peu rapide, ils sont apporter assez longtemps avant la mise en place de la culture.
E.5.2.4.3
Ils sont trs peu solubles dans leau, solubiliss par des acides du sol, par lactivit racinaire et par les microbes.
Page 97
E.5.2.5
Les engrais soufrs sont des engrais sulfats tels que les sulfates de potassium (45% de SO3), sulfates
dammonium (58-60% de SO3), les superphosphates (20% de SO3).
Ils apportent au sol du soufre sous forme de sulfates SO3.
Les engrais binaires P-K et ternaires N-P-K peuvent galement renfermer des sulfates selon la matire premire de
base qui a servi leur fabrication.
Les apports peuvent se faire par voie atmosphrique (labsorption foliaire se fait au niveau des feuilles) ou au sol.
E.5.2.6
E.5.2.7
Le calcium est apporter au sol sous forme damendements calcaires : chaux, craie, pltre...
E.5.2.8
La fertilisation en oligo-lments
E.5.2.8.1
Il existe de nombreux produits spcifiques pour apporter des oligo-lments aux cultures.
Ces sources doligo-lments contiennent des composs minraux, des chlates de synthse, des complexes
organiques et des produits fritts.
Les chlates sont les formes organiques les plus utilises pour lapport doligo-lments.
Page 98
Loligo-fertilisation se fait surtout partir de produits spcifiques mais ces lments peuvent tre galement
apports avec les engrais fertilisants N, P, K dans lesquels ils sont contenus en faible quantit.
E.5.2.8.2
Loligo-fertilisation peut se faire soit au sol (pour les lments Fe, Zn, Cu, Mo, B) soit par pulvrisation foliaire
(pour tous les oligo-lments).
La pulvrisation foliaire est pratique pour remdier rapidement des situations de carence en oligolment observes en plein stade vgtatif. Labsorption des oligo-lments se fait alors au niveau des feuilles.
La pulvrisation foliaire prsente vis--vis de la fertilisation au sol les avantages suivants :
- la correction en oligo-lment est rapide ;
- lconomie en produit fertilisant est importante ;
- la carence en oligo-lment est souvent lie un problme dassimilation au niveau racinaire plutt qu
une teneur faible dans le sol. Sur feuilles, llment est directement assimil.
Page 99
E.6.1.1
E.6.1.1.1
Au sein dun itinraire technique, les oprations de travail du sol ont, entre autres, pour objectif de crer un tat
structural favorable.
Il sagit, en interaction avec les facteurs du climat, de crer les conditions physiques favorisant limplantation, la
croissance et le dveloppement du peuplement cultiv par la matrise des flux deau, de gaz et de chaleur dans le
sol.
cm
Lit de semences
Couche arable
Sous-sol
E.6.1.1.2
Le lit de semences
Le lit de semences correspond la couche du sol o les graines sont dposes et o les conditions sont
favorables leur germination.
Aprs le labour, les actions culturales pour la prparation du lit de semences ont pour but de rendre le profil
homogne dans sa structure (tri entre terre fine et mottes) et son tassement et dans la rpartition des matires
organiques et des engrais.
Page 100
Ltat structural du lit de semences joue en effet un rle important dans la germination des semences et la leve
des plantules :
- il doit permettre le transfert de leau, de la chaleur et de loxygne ;
- il influe sur la profondeur et la rgularit du semis et donc sur la position des semences vis--vis des
gradients hydriques, thermiques et de la concentration en oxygne ;
- il conditionne le contact entre les semences et les lments structuraux, contact qui dtermine la
surface dabsorption de leau et des gaz ;
- certains lments structuraux du lit de semences (les mottes par exemple) peuvent constituer un obstacle
mcanique la leve des plantules.
E.6.1.1.3
La couche arable
La couche arable est la couche de sol travaille, sa profondeur dpend de la profondeur du labour.
Il ne faut pas que la couche arable soit trop compacte sinon la pntration racinaire se fait mal et laration est
mauvaise. La macroporosit ne doit pas non plus tre trop importante car le contacte terre - racines doit tre
assur.
La profondeur de cet horizon est de 20 30 cm, elle correspond la profondeur du labour.
E.6.1.1.4
Lhorizon sous la couche laboure doit tre colonis par les racines.
Entre la couche laboure et le sous-sol, la prsence dune semelle de labour peut constituer un obstacle la
colonisation radiculaire. Elle peut tre brise par dcompactage et sous-solage.
De mme, si la couche laboure est compacte, les racines ne colonisent pas lhorizon sous-jacent, il sagit de leffet
dombre.
E.6.1.2
Un des objectifs du travail du sol est la lutte contre les mauvaises herbes qui rentrent en concurrence avec le
peuplement vgtal.
La prparation du sol permet de lutter mcaniquement contre les adventices :
- par destruction en cours de vgtation : binage, sarclage ;
- par destruction des racines des adventices ;
- par destruction des semences dadventices.
Gaillet gratteron
Page 101
Source : ITCF
E.6.1.3
Enfouir les rsidus culturaux, les amendements, les engrais et les pesticides
En fin de culture, lenfouissement des rsidus culturaux permet de dgager le sol, de restituer la matire
organique au sol et de maintenir la stabilit structurale.
Lenfouissement et le mlange permettent galement de mettre sous terre et de rpartir de faon homogne les
engrais, les amendements et les produits phytosanitaires.
Ameublissement
de la couche arable
outils disques
outils dents
culti-rotatif horizontal
culti-rotatif vertical
chisel (1 passe)
cover-crop lourd
chisel (2 passes)
machine bcher
charrue
cultivateur rotatif
cover crop
bches roulantes
cultivateur lourd
chisel
Dchaumage
Ameublissement
aprs les faons primaires
cage roulante
herse lgre
herse lourde
bches roulantes
pulvriseur
herse anime
vibroculteur
cultivateur rotatif
cover-crop
cultivateur lourd
E.6.2.1
0
1
2
3
4
5
7
10
15
20
25
30
35
40
45
50
0
1
2
3
4
5
7
10
15
20
25
30
35
40
45
50
Page 102
E.6.2.2
Sectionnement
Cisaillement
Chocs
Ecrasement
Frottement
Laminage
Triage
E.6.2.3
Des faons culturales reprises trop souvent ou un travail du sol effectu dans des conditions climatiques non
adaptes (sol trs humide...) entranent la dgradation de la structure :
- un excs de terre fine : le sol peut devenir battant ;
- les mottes se desschent trop si lintervalle de temps entre deux actions est long, il est difficile de
reprendre le sol ;
- ladhrence du sol est leve si le sol est travaill par temps humide, la structure devient compacte ;
Page 103
E.6.2.4
E.6.2.4.1
Dchaumage
Page 104
- les outils dents : ils peuvent travailler plus ou moins profond (15-25 cm). Ce sont les chisels et les cultivateurs.
E.6.2.4.2
Sous-solage et dcompactage
Page 105
Source : CEMAGREF
E.6.2.5
E.6.2.5.1
Page 106
Source : CEMAGREF
E.6.2.5.2
Action de la charrue
Page 107
E.6.2.6
E.6.2.6.1
Les pseudo-labours
Les pseudo-labours sont des reprises de labour au printemps. Ils sont raliss pour ameublir la couche arable.
Le sol est travaill sur une profondeur de 10 15 cm, sans tre retourn.
Les pseudo-labours sont raliss avec :
- des instruments disques (pulvriseurs, dchaumeuses, cover-crops), ils servent sectionner les mottes et
mlanger les lments fins et grossiers ;
- des outils dents ;
- des outils anims (cultivateurs, herses rotatives et alternatives).
E.6.2.6.2
La reprise consiste passer un outil sur une terre dj travaille depuis quelques temps.
Il y a reprise profonde de labour sil persiste dans la couche arable de grosses mottes de terre susceptibles de
gner la prparation du lit de semence. La profondeur dune reprise profonde est suprieure 10 cm.
E.6.2.6.3
Reprise superficielle
La reprise superficielle consiste passer un outil sur une terre dj travaille depuis quelques temps. La
profondeur de travail ne dpasse pas 10 cm.
Les objectifs de la reprise superficielle sont :
- niveler la surface du sol suite un labour (cration de grosses mottes) pour faciliter lapport dengrais et de
dsherbants en prsemis ;
- mietter la surface du sol.
Page 108
E.6.2.6.4
E.6.2.6.4.1 Roulage
A la prparation du lit de semences, les objectifs du roulage sont :
- craser les mottes pour les rduire en terre fine ;
- tasser le sol pour assurer une meilleure circulation de leau jusqu' la graine et un meilleur cheminement des
racines, sans compacter la terre ;
- aplanir la surface du lit de semences ;
- amliorer le contact terre-graine aprs le semis.
Page 109
E.6.3.1
La simplification du travail du sol consiste limiter le nombre de passages doutils et surtout supprimer le
labour.
Ainsi, elle prsente plusieurs avantages :
- diminution des charges fixes dquipement ;
- diminution des charges de main-duvre ;
- diminution des charges de la consommation en carburant, en vue de lobtention dun mme rsultat sur la culture.
Mais la simplification du travail doit tre base sur un raisonnement agronomique.
Trois modalits principales de simplification peuvent tre identifies :
- la suppression doprations culturales superflues du fait de ltat initial du sol ou de leffet attendu du climat,
ou mme nfastes : affinement excessif du lit de semences, compactage de la couche sous-jacente... ;
- utilisation en un seul passage doutils combins multifonctions ;
- remplacement de certaines oprations de travail du sol par des interventions techniques dune autre nature et
plus conomiques : traitements chimiques, utilisation de semoirs oprant sans prparation du sol...
Ameublissement profond
Travail
superficiel
Semis direct
E.6.3.2
Page 110
- si les rsidus vgtaux risquent de provoquer le bourrage des outils de travail du sol ;
- si la qualit de ressuyage du sol est mauvaise.
Lorsquil ny a pas ces problmes, on peut envisager un travail superficiel du sol ou un semis direct. Il y a ainsi
conomie de temps et dnergie.
De plus, la russite du non-labour passe galement par des prcautions prendre :
- viter de dgrader la structure du sol ;
- soigner le broyage et lparpillement des pailles ;
- maintenir les parcelles propres vis--vis des adventices par des dsherbages en interculture ;
- adapter la dose de semis et la qualit du lit de semences.
E.6.3.3
Le travail superficiel
On parle de travail superficiel lorsquaucun travail du sol en profondeur nest ralis. Il passe ainsi par la
suppression du labour.
Il a pour objectifs :
- dameublir les 10 premiers cm ;
- denfouir les rsidus de rcolte.
Il peut tre prcd dun dcompactage. Ainsi en profondeur, le sol est simplement fissur et lhorizon superficiel
est travaill finement et bien nivel pour y localiser aisment les semences.
Les outils utiliss pour le travail superficiel sont :
- les cultivateurs lourds dents flexibles ;
- les cultivateurs lgers ;
- les cultivateurs rotatifs axe horizontal.
E.6.3.4
Le semis direct
Le semis direct sans travail du sol au pralable permet de regrouper en un seul passage les actions
mcaniques indispensables la mise en place des semences.
Il se limite au travail sur la ligne de semis. Pour tre rentable et efficace, le semis direct ncessite un bon tat de
surface et une matrise des mauvaises herbes.
Le travail minimum du sol prsente les avantages suivants :
- il y a une conomie du temps de travail, du carburant des engins, etc. ;
- la structure risque moins dtre tasse du fait du nombre rduit de passages dengins ;
- la quantit de terre fine forme est moindre, le sol tant moins travaill.
Pour le semis direct, on utilise soit des semoirs spcialiss, soit des semoirs classiques suffisamment robustes,
quips dorganes de terrage adapts.
Page 111