Allocation Optimale de L'eau Dans Le Bassin Versant Du Fleuve Sénégal
Allocation Optimale de L'eau Dans Le Bassin Versant Du Fleuve Sénégal
Allocation Optimale de L'eau Dans Le Bassin Versant Du Fleuve Sénégal
fleuve Sngal
Mmoire
Qubec, Canada
Ndye Ada Thiam, 2016
Mmoire
Sous la direction de :
Mr Amaury Tilmant
Rsum
Chaque tat riverain du fleuve Sngal fait face des problmes similaires de pnuries et de demandes
croissantes en nergie. La production nergtique de la centrale de Manantali, seul amnagement
hydrolectrique fonctionnel sur le bassin couvre moins de 18% des besoins. De mme on note un
besoin pressant de maitriser les affluents majeurs du fleuve pour rduire les impacts de la scheresse
et des fortes crues sur lenvironnement et faciliter la pratique dactivit connexes telle lirrigation et la
navigation au niveau de la valle et du delta. La gestion des ressources en eau reste donc un enjeu
capital pour la croissance conomique des tats riverains du fleuve
Lobjectif long terme de lOrganisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sngal (OMVS) est de
renforcer lconomie de ses tats membre en plaant la gestion et la mise en valeur collective des
ressources en eau au centre de ses priorits. Il sagit l, dici lchance fix 2025, dtendre les
amnagements hydrolectriques dans le haut bassin de manire atteindre une puissance installe de
1050 MW et dassurer un soutien dtiage adquat pour le dveloppement de lagriculture irrigue et
de la navigation au niveau de la valle et du delta.
Cette tude analyse les impacts de ces ventuels amnagements sur le rgime hydrologique du fleuve.
Une approche analytique par scnario a t teste dans le systme daide la dcision Water Evaluation
And Planning (WEAP). Il sagit dun modle de simulation et de gestion des bassins hydrographiques
qui ralise un bilan volumique conservatif des masses deaux entrantes et sortantes sur lensemble de
la dure de la chronique des apports compte tenu des consignes de gestion et des contraintes physiques
du systme. WEAP permet ldition et lanalyse des grandeurs utiles relatives au fonctionnement des
bassins hydrographiques
Les rsultats des simulations montrent que le contexte actuel damnagement du bassin permet de
garantir (en moyenne 8 annes sur 10) une production dnergie annuelle de 700 GWh tout en
satisfaisant les besoins en soutien des basses eaux de la valle et du delta qui sont valus 1567
Mm3/an.
Toutefois lextension des amnagements agricoles et la prise en compte de la navigation fluviale entre
Kayes et Saint-Louis aura pour consquence dtablir une comptition entre la production dnergie
iii
Manantali et le soutien dtiage, particulirement durant la saison des basses eaux entre dcembre et
mai. Les dficits dallocation observs varient entre 8 et 20% selon que ltat dhydraulicit du fleuve
est humide ou sec.
Les impacts de lamnagement du haut bassin par la mise en service des barrages de Koukoutamba,
Boureya et Gourbassi dans le scnario 3 restent importants et positifs. En effet, autre laccroissement
de prs de 410% de la production dnergie hydrolectrique, Koukoutamba et Boureya rgulent les
dbits entrants Manantali durant la saison des basses eaux, se traduisant par une augmentation du
niveau de fonctionnement du rservoir de Manantali et par consquent une rduction de plus de 50%
des dficits de soutien des basses eaux au niveau de la valle et du delta. Durant la saison des hautes
eaux, la rduction des volumes entrants Manantali due au remplissage des retenues de Koukoutamba
et Boureya rduit de prs de 60% les dversements de Manantali durant les annes humides et de 15%
le niveau de fonctionnement de la centrale durant les annes sches conscutives.
iv
1.2.
1.2.1.
1.2.2.
1.3.
2.
3.
1.3.1.
Loptimisation.................................................................................................................... 10
1.3.2.
La simulation ..................................................................................................................... 11
1.3.3.
2.2.
2.3.
2.3.1.
Lhydrolectricit ............................................................................................................... 20
2.3.2.
2.3.3.
3.2.
3.2.1.
3.2.2.
3.2.3.
3.3.
4.
5.
4.2.
4.3.
4.4.
4.5.
4.6.
Lvaporation ............................................................................................................................. 52
Conclusion ......................................................................................................................................... 55
vi
vii
viii
ix
xi
Remerciements
Je commence par rendre grce Dieu le tout misricordieux le trs misricordieux pour mavoir donn
la force et la volont dachever ce travail. Je reste convaincue quil est le tout puissant et lunique
responsable de tout achvement.
Jexprime mes sincres remerciements Monsieur Amaury Tilmant pour avoir accept de diriger ce
travail. Je souhaite par la prsente lui exprimer toute ma gratitude pour lencadrement et surtout la
patience quil a bien voulu maccorder. Ses conseils pratiques mont permis de mener terme ce travail.
Je voudrai exprimer ma reconnaissance Diane Arjoon et Thibaut Lachaut pour leur aide combien
prcieuse et spontane, leurs conseils mont t dun apport inestimable.
Mes remerciements vont aussi lendroit du personnel de lOMVS. Ils mont permis daccder leur
base dinformations et de disposer de lensemble des donnes ncessaires au paramtrage de mon
modle.
Je ne peux finir sans remercier ma famille plus particulirement mes parents. Si jai pu achever ce
travail cest en partie grce vous. Bien que la vie ait t difficile durant ces deux dernires annes,
vous navez cess de mencourager et de me soutenir sur tous les plans. Je ne trouve pas les mots pour
vous exprimer toute ma gratitude, je sais tout de mme que jai beaucoup de chance de vous avoir.
Vous tes juste des personnes exceptionnelles. Merci pour tout...
A mes trois frres bien aims, Cheikh Ibrahima et Bachir, merci pour votre soutien et votre prsence
A mon petit frre Mohamed qui a rempli ma vie de bonheur et de joie durant son court sjour sur
cette terre je lui souhaite un repos ternel.
xii
Introduction
Le bassin versant du fleuve Sngal dessert quatre pays qui sont le Sngal, la Mauritanie, le Mali, et la
Guine. Ces pays forment depuis 1972, lOrganisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sngal
(OMVS) charge de la gestion des ressources communes du bassin. Sa mise en place est lie la
ralisation douvrages communs, au partage quitable des cots et bnfices encourus par les projets
de dveloppement et la conciliation des priorits navigation, hydrolectricit et irrigation des
pays damont et daval (Alam et al. 2009).
Le fleuve Sngal a connu des cycles de scheresse trs marqus durant les cinq dernires dcennies.
Les constats sont une rduction de plus de 50% du module des dbits Bakel ( la confluence des
trois affluents majeurs du fleuve). Les dbits moyens annuels observs Bakel sur lintervalle allant de
1903 1950 sont de 1374 m3/s, bien suprieurs la valeur moyenne mesure sur la priode 1951-
et OMM. 2007
A cela sajoute la forte croissance dmographique du bassin. Avec un taux daccroissement annuel
avoisinant 3%1, la population qui est estime 12 millions dhabitants2 devrait doubler dici 2040. En
outre, de nouveaux projets damnagements agricoles et hydrolectriques devraient sbaucher au
cours des vingt prochaines annes et accroitre par un facteur de 3, les besoins en eau lhorizon 2040.
1
2
1. Revue de littrature
1.1. Mise en contexte
Environ 40% de la population mondiale vivent dans les bassins fluviaux internationaux et 90% des
nations du monde partagent des fleuves internationaux (Sadoff et Grey, 2002). De rcentes tudes ont
identifi un total de 279 bassins versants transfrontaliers (Bakker. 2006), 273 aquifres partags
(Unesco. 2003) et couvrant environ 50% de la surface totale de la plante (Wolf et Yoffe. 1999). De
plus, neuf pays se partagent prs de 60% des sources deau douces. Cette forte dpendance cette
ressource rare serait une source potentielle des conflits observs dans diverses rgions de la plante.
Au cours des cinquante dernires annes, Wolf (2007) a recens 43 conflits politiques et militaires lies
au partage des ressources en eau dont trente-sept ont donn lieu des ngociations et sept se sont
solds en confrontations armes.
Le contexte actuel des changements climatiques, dvolution des modes de consommation et
daccroissement dmographique pose la problmatique de la gestion et du partage efficace des
ressources en eau. Certains bassins versants internationaux font face des pnuries deau tandis que
dautres souffrent de la pollution.
Dimportantes tudes (voir Wolf et al. 1999, 2001, 2003, 2007; Turton. 2000, Dinar et al. 2005) ont
t effectues pour identifier les facteurs pouvant causer, prvenir, voire mme solutionner les
problmes de gestion des ressources hydriques. Il a t constat que le principal problme de gestion
des bassins versants partags est labsence de mcanisme dallocation universellement accept (Wolf.
1999). En effet une politique dallocation nest accepte que si celle-ci est perue comme juste et
raisonnable par lensemble de parties prenantes.
La cration dorganismes de dialogue et la ratification de conventions internationales ont toutefois
contribu rglementer le partage des ressources dans les bassins internationaux.
On peut citer les exemples de la cration de lInitiative du Bassin du Nile (IBN) en 1999, de la mise
en place de lAutorit du Bassin du Niger (ABN) en 1980, de la formation du Conseil des Gouverneurs
des Grands Lacs (CGLG) en 1983, de la ratification de la dclaration de Stockholm sur
lenvironnement en 1972, de ladoption de la charte des eaux du Niger en 2012.
Dun autre cot lusage des mthodes de calcul analytiques, qui tiennent compte de lensemble des
donnes et contraintes physiques des systmes, sont depuis quelques annes adopts lors des
processus de prise de dcision complexes et de rsolution de conflits.
La banque mondiale (2003) dfinit la Gestion Intgre des Ressources en Eau (GIRE) comme la
perspective qui garantit que les dimensions sociales, conomiques, environnementales et techniques
sont prises en compte dans la gestion et le dveloppement des ressources en eau.
Selon Global Water Partnership (2000), la GIRE est un processus qui favorise le dveloppement et la
gestion coordonne de leau, des terres et des ressources connexes en vue de maximiser de manire
quitable, le bien-tre conomique et social sans pour autant compromettre la prennit des
cosystmes. En tout tat de cause, leau doit tre gre pour de multiples objectifs et ceci doit prendre
en compte lensemble des intrts des usagers. Il n'est toutefois pas facile de s'entendre sur la meilleure
faon de le faire car tout ce qui est propos peut provoquer des conflits (Loucks et al. 2005).
1.2.1.
Les conflits
Plusieurs auteurs se sont penchs sur la question des conflits lis au partage des eaux dans les bassins
versants transfrontaliers (Wolf et al. 1999, 2003, 2007; Sadoff et Grey 2002; Bernauer. 2002). Ils ont
pour la plupart confirm que la raret physique des ressources, lvolution des modes de
consommation et liniquit de la distribution des ressources seraient les principales causes de
dissensions entre les tats riverains.
la racine de beaucoup de tensions et disputes autour de leau, on trouve souvent deux sries de
facteurs (Voir Tableau 1): (a) un changement rapide et profond des conditions physiques du cours
deau, par exemple la construction de barrages, la dviation dune partie des ressources ou
lamnagement de primtres irrigus comme ce fut le cas du bassin du Mekong en 1994; (b)
lincapacit des institutions existantes absorber et grer de faon efficace lesdits changements, par
exemple travers la mise en place dorganismes de bassin ou la ratification daccords de coopration
(Wolf. 2001).
Kemper (2001), a voqu la question de la dfinition des droits dutilisation. En effet, labsence de
permis formels dutilisation de la ressource par les nations et linadaptation des plans de suivi en place
peut altrer les droits coutumiers des usagers et favoriser les usagers souverains (Wolf et al. 2005);
dans ce contexte, les doctrines de souverainet absolue, dintgrit absolue ou de premire
approbation, qui donnent aux usagers la libert dutiliser leau disponible sur leur territoire, peuvent
tre revendiques par certains tats riverains. Ces doctrines excluant toute possibilit de gestion
commune peuvent favoriser une utilisation inefficace de la ressource dans le sens o les usagers nont
aucune garantie quconomiser la ressource aujourdhui leur permettrait den disposer ultrieurement
4
(Kemper. 2001). Les bassins du Tigre et de lEuphrate incarnent parfaitement les rsistances des tats
adopter la coopration pour la gestion concerte des ressources parce quelle induit une ncessaire
renonciation dune parcelle de souverainet de la Turquie qui refuse catgoriquement de reconnaitre
le caractre international des deux fleuves.
Bernauer (2002) a soulev les problmes dexternalits ngatives induites par lusage des ressources:
cest--dire lorsque les effets externes du dveloppement de leau sur une partie du bassin se font sentir
sur dautres parties, dans une rgion loigne sur le plan gographique, alors que la rciproque ne se
produit pas
Parvenir une gestion durable et pacifique de plus de 500 cours d'eau internationaux, dans diverses
parties du monde, sera l'un des dfis majeurs dans l'avenir immdiat et long terme. Lquit est de
manire gnrale considre comme la cl de rpartition des ressources en eau (Wolf. 1999). Toutefois
dautres facteurs (social conomique, politique, climatique gographique et culturel) auront une
influence considrable sur la mise en place des politiques de gestion des bassins transfrontaliers.
Lasserre (2013) soutient que leau nest souvent quune des dimensions des litiges qui opposent les
tats. Elle est souvent mle dautres questions stratgiques et gopolitiques qui entravent leurs
relations. En d'autres termes, un conflit autour de leau n'est presque jamais isol dune ossature
enveloppe par dautres dissensions. Dans le plus souvent des cas, les conflits pour leau viennent se
greffer dautres questions sociales, ethniques, religieuses ou politiques. Dans dautres cas,
limportance des autres conflits aura un impact considrable sur les rivalits autour de la ressource
(Tamas. 2003).
Sur le Fleuve Nil par exemple, lgypte se situe au cur des multiples tensions: ce pays est sans doute
le seul parmi les tats riverains du Nil bnficier dun certain nombre datouts qui font dfaut aux
autres pays riverains savoir la relative stabilit politique interne, la croissance conomique, lexpertise
en matire de gestion efficiente des ressources hydriques et aussi une arme qui surclasse celles des
autres pays en comptition. Pour des raisons historiques, ce pays a toujours exploit la plus grosse
partie du dbit du fleuve. Le caractre particulirement sensible de la question du Nil pour les
gyptiens sexplique la fois par des raisons historiques et symboliques fortes et par des besoins tout
aussi rels. Lgypte refuse catgoriquement toute perspective de voir remettre en cause sa part des
eaux du Nil et laisse rgulirement entendre quelle est prte envisager des actions militaires pour
faire respecter ce quelle estime comme ses droits.
5
Lasserre et Brun (2007) considrent que la notion de gestion des ressources lchelle des bassins
versants, qui semble aujourdhui faire lunanimit, nimplique pas pour autant quil soit inconcevable
de faire preuve dimagination dans les ngociations. Il est donc du rle des tats riverains, qui sont
diffrents dun point de vue conomique, culturel ou social, qui ne bnficient certes pas des mmes
avantages comparatifs, de ngocier une entente dexploitation du bassin pour lequel ils ont un intrt
commun (Savenije et Zaag. 2000).
Location
Observations
Principale
raison
La Kavery
Quantit
Le diffrend sur ce fleuve est n de la rpartition de l'eau entre l'tat du Tamil Nadu, situ en aval, qui
utilisait les eaux du fleuve pour l'irrigation, et du Karnataka, en amont, qui dsirait tendre l'agriculture
irrigue. Les parties n'ont pas accept la dcision judiciaire du diffrend, ce qui a entrain de la violence et
des morts tout au long du fleuve
Bassin de
Quantit
LOkavango
Dans le bassin de l'Okavango, les revendications du Botswana afin de maintenir le delta et son industrie
lucrative d'cotourisme sont source d'un litige avec la Namibie situe en amont, qui dsire prlever de l'eau
traversant le couloir de Caprivi, afin de fournir sa capitale en eau
Bassin du
Quantit
Mkong
A la suite de la construction par la Thalande du barrage de Pak Mun, plus de 25 000 personnes ont souffert
de restrictions draconiennes dans les pcheries situes en amont, associes d'autres problmes de moyens
d'existence. Les communauts laises se battent pour obtenir des indemnits depuis la fin de la construction
du barrage en 1994
Le fleuve
Qualit et
Des barrages dans la partie sud-africaine du fleuve Incomati on rduit le dbit de l'eau douce et accru la
Incomati
Quantit
salinit de son estuaire, au Mozambique. Cela a altr l'cosystme de l'estuaire et fait disparaitre la
vgtation et les animaux ne tolrant pas le sel, lments importants pour la subsistance des populations
Le Rhin
Quantit
Le port de Rotterdam tait oblig de draguer frquemment les fonds afin d'liminer la vase dpose par le
fleuve. L'opration tait extrmement couteuse et provoquait des controverses sur l'indemnisation et la
responsabilit des diffrents utilisateurs du fleuve. Alors que, dans ce cas, les ngociations ont abouti une
solution pacifique, dans des rgions ne bnficiant pas de pareils dispositifs de solution des diffrends, les
problmes d'envasement ont pu entrainer des litiges entre utilisateurs de l'amont et de l'aval, comme dans le
bassin du Lempa en Amrique centrale
Syr Daria
Calendrier
Les relations entre le Kazakhstan, le Kirghizstan et l'Ouzbkistan, riverains du Syr Darya, grand affluent de
la mer d'Aral en voie de disparition, illustrent les problmes dus au calendrier du dbit de l'eau. Du temps
de l'Union sovitique, le gouvernement central rgulait l'utilisation d'hydrolectricit pour le chauffage en
hiver par le Kirghizstan, situ en amont, afin de rpondre galement aux besoins d'irrigation au printemps
et en t de l'Ouzbkistan et du Kazakhstan situs en aval. Aujourd'hui, les partenaires violent de temps en
temps les accords qui remplacent le dbit d'amont par d'autres sources de chauffage (gaz naturel, charbon et
fioul) contre une irrigation en aval.
Tableau 1: Exemples de diffrends relatifs au partage des eaux
Source: plante Science, Vol. 11, No. 1, 2013 P4
1.2.2.
La coopration intertatique
Les travaux effectus par les chercheurs de lUniversit dtat de lOregon sur les conflits et la
coopration dans les bassins fluviaux internationaux montrent que jusquici les relations entre pays
riverains dun fleuve international peuvent tre tendues, des disputes et conflits peuvent survenir, mais
que de faon gnrale ces pays arrivent presque toujours trouver une formule de coopration plutt
qu opter pour la confrontation ouverte (Wolf, 2001; Postel et Wolf, 2001; Turton, 2000; Wolf et al
2003 cit par Niasse 2004). Les tudes ralises par lUNESCO et Green Cross International (2002)
permettent de saccorder sur le fait que les eaux partages offrent plus dopportunits de coopration
que de conflits. Les tats cooprent quand il est dans leurs intrts ou quon est dans un contexte de
raret de la ressource dans lequel les pays sont incapables de rsoudre leurs problmes de manire
unilatrale et peuvent tirer profit de la coopration et de la coordination des usages de la ressource.
Aussi les tats optent pour la coopration si les solutions proposes, pour le partage des ressources et
des bnfices, sont perues comme justes et raisonnables par toutes les parties prenantes (Dinar et
al. 2005).
Un rsultat distinctif est que la cration dinstitutions de dialogue et ltablissement daccords de
partage rduit considrablement les risques de tension. Le rle de ces ententes internationales est de
concilier les intrts des pays riverains. Les principaux succs de ces ententes reposent sur le fait
quelles sont fondes sur une approche participative incluant les dcideurs, les planificateurs et usagers
tous les niveaux. Ils deviennent ds lors des moyens de transformer les conflits potentiels en une
coopration constructive et de changer ce qui est souvent peru comme une situation somme nulle
dans laquelle une prise de parti de lun entraine la perte de l'autre en un jeu somme positif dans lequel
aucune partie ne subit de perte (Postel, 1992).
De la confrence internationale sur leau et lenvironnement qui sest tenu Dublin en 1992 ont t
mis la dclaration de Dublin et le rapport de la confrence sur leau et lenvironnement. Les principes
et recommandations de cette confrence ont t incorpors dans tous les rapports ultrieurs. Dans les
Principes de Dublin adopts, la communaut internationale a affirm, au plus haut niveau politique,
que leau fait partie intgrante des cosystmes et quil sagit dun bien conomique et social dont la
quantit et la qualit devraient dterminer la nature de lutilisation que lon en fait. De mme, il a t
constat quune: action concerte est ncessaire pour inverser les tendances actuelles de la
surconsommation, de la pollution et de l'augmentation des menaces de scheresse et dinondations
7
(UN. 1992). La privatisation de l'eau et des services connexes et le contrle monopolistique des droits
d'eau constitueraient ainsi une barrire aux usages non contrls et par consquent, une exigence
d'utilisation efficace et bnfique des ressources base sur le principe universel du droit de l'eau - la
fois aux niveaux national et international (GWP. 1999).
La Convention des Nations Unies sur les cours deau Internationaux (1997) est un autre exemple
dinstrument conu pour rgir les relations entre les tats partageant un mme bassin versant. Elle
dfinit les normes, les obligations et les procdures essentielles de prvention des diffrends et
dincitation la coopration pour le dveloppement et la conservation des cours deau et de leurs
cosystmes (Loures et al. 2009). Le texte de cette convention gravite autour de trois principes de base
(Lasserre et Brun. 2007) :
Article 5. 1: Les tats du cours d'eau utilisent, sur leurs territoires respectifs, le cours d'eau
international de manire quitable et raisonnable
Article 7. 1: Lorsqu'ils utilisent un cours d'eau international sur leur territoire, les tats du
cours d'eau prennent toutes les mesures appropries pour ne pas causer de dommages
significatifs aux autres tats du cours d'eau
Article 8. 1: Les tats du cours d'eau cooprent sur la base de l'galit souveraine, de
l'intgrit territoriale, de l'avantage mutuel et de la bonne foi en vue de parvenir l'utilisation
optimale et la protection adquate du cours d'eau international .
La pression croissante exerce sur les ressources en eau durant les dernires dcennies, la multiplicit
des usages de la ressource, laccroissement de la population et les changements climatiques ont des
impacts directs et indirects sur la disponibilit des ressources en eau.
Lun des objectifs de lanalyse hydro-conomique est dintgrer ces considrations dans un outil
pratique et robuste de manire simuler des phnomnes observs ou des scnarios de planification,
pour prvoir et proposer des mthodes dadaptation. Les concepts et modles hydro-conomiques
aident la gestion globale, prsente et future des systmes hydrographiques, particulirement en ce
qui concerne les modalits d'valuation et de partage des bnfices (physiques, social conomiques
environnemental), dadoption de mesures conomiquement efficaces, et de rsolution des conflits lors
des processus de ngociation etc. (Loucks et al. 2005). Ils permettent dlargir la gamme de politiques
alternatives de gestion et dapporter de linformation claire et comprhensible par toutes les parties
prenantes.
Le choix dun modle dpendra essentiellement des paramtres analyser, de la capacit danalyse des
modles alternatifs et des attentes et prfrences de lanalyste (Veluda et Mujumdar. 2005).
Concernant les problmes de rpartition des ressources en eau le choix du modle est souvent bas
sur trois principaux critres:
La priorit de satisfaction des usages: cette mthode dallocation assigne une priorit ou
un poids chaque usage dans loptique de satisfaire les demandes ayant une priorit plus leve
Le rendement Marginal: cette mthode de rpartition se base sur les cots et bnfices
gnrs par les diffrentes utilisations de la ressource. Dans ce cas le gestionnaire peut choisir
de prioriser les usages gnrant un revenu marginal
Simulation
System inputs
Optimization
System outputs
System inputs
Exploratoire
Plus dtaill
Descriptive
Qu'adviendra t-il si ?
System outputs
Plus efficient
Moins dtaill
Prescriptif
Quelle est la solution
optimale ?
Un avantage distinct des modles d'optimisation par rapport aux modles de simulation est leur
capacit proposer des politiques de gestion.
1.3.1.
Loptimisation
Cest un processus de prise de dcision plusieurs tapes. Elle donne la solution au plus haut niveau
de performance du systme (solution optimale) rpondant toutes les contraintes, tout en maximisant
ou minimisant un ou des objectifs. Le modle dcrit, en termes mathmatiques, le systme analyser
et les conditions satisfaire (Loucks et al. 2005).
Les modles doptimisation sont de plus en plus utiliss pour dfinir la stratgie dallocation optimale
lorsquon fait face plusieurs objectifs souvent conflictuels (voir Quentin et al. 2010; Labadie 2004;
Tilmant et al. 2007, 2010; Wang et al. 2005, 2007;). Lidentification de ces objectifs est souvent la tche
la plus difficile. De plus ils peuvent rarement tre pleinement satisfaits en raison de la prsence de
diverses contraintes, qui peuvent tre de nature physique, juridique ou financier (Tilmant et al. 2007)
Loptimisation est statique lorsque les variables tudier nvoluent pas au cours du temps. Par contre
loptimisation dynamique prend en compte des variables qui caractrisent des phnomnes tudis sur
plusieurs priodes.
Des langages de programmations gnrales comme Matlab, GAMS, Maple, AMPL peuvent simplifier
la formulation du problme. Lutilisateur doit toutefois spcifier lquation de la fonction objective, les
contraintes, les dtails des diffrentes composantes physiques du systme ainsi que les relations
existantes entre ces composantes. Ces mthodes sont bien adaptes pour des applications simples mais
difficiles et fastidieuses utiliser pour des situations plus complexes (Wrbs, 1994).
Parmi les mthodes doptimisation les plus couramment utilises pour la modlisation des bassins
versants on peut citer: la programmation linaire (LP), la programmation dynamique (DP), la
programmation linaire stochastique (SLP), la programmation dynamique stochastique primale et
duale (SDP et SDDP), les algorithmes volutifs et les rseaux neurones. Loucks et al (2005), et Veluda
et Mujumdar (2005) ont fait une revue exhaustive lensemble de ces mthodes.
La popularit de la programmation linaire rside dans sa souplesse intgrer plusieurs paramtres et
variables, sa facilit converger vers un optimum global et son large choix de logiciels de calculs des
algorithmes (Excel, LINDO, LINGO, CPLEX, GAMS etc.).
10
La programmation dynamique stochastique (SDP) convient bien ltude du fonctionnement des
rservoirs hydrolectriques. Cette mthode permet dintgrer les caractres linaire, non linaire et
stochastique (les tats) qui varient au cours du temps (les tapes) et qui dfinissent un grand nombre
de systmes hydrographiques, dans la formulation du problme (Yeh. 1985). Elle est applicable aux
problmes respectant les conditions doptimalit de Bellman: une sous-trajectoire dune trajectoire optimale est
elle-mme optimale pour la fonction objective restreinte aux trajectoires ayant pour origine celle de cette sous-trajectoire.
La programmation dynamique se base sur une approche ascendante cest--dire que le calcul dbute
par la rsolution des plus simples sous-problmes pour remonter vers les sous-problmes plus
complexes. De cette faon, les problmes vastes et complexes peuvent tre rsolus de manire
rcursive en combinant les solutions des sous-problmes pour obtenir la solution du problme dans
son ensemble.
1.3.2. La simulation
La simulation est un processus itratif permettant la reproduction d'un phnomne physique bas sur
un modle mathmatique. Bien qutant jug moins efficace que loptimisation dans le sens o elle ne
fournit pas de solution optimale, les rsultats des simulations sont beaucoup plus descriptifs et plus
simples interprter. Si un modle de simulation peut tre dvelopp pour reprsenter un prototype
de systme, il peut donner un aperu rel sur la faon dont le systme peut se comporter au fil du
temps sous diverses conditions (Jain et al. 2003).
Les modles de simulation ne sont pas limits par la plupart des hypothses intgres aux modles
d'optimisation. Par exemple, les intrants des modles de simulation peuvent inclure des sries
chronologiques beaucoup plus longues tout en tenant compte dautres facteurs conomiques et
environnementaux. Les sorties rsultantes peuvent mieux identifier les variations de multiples
indicateurs de performance du systme.
Jain (2005) a simul le transfert interbassin dun systme de quatre bassins versants comprenant treize
barrages usages hydrolectrique agricole et domestique. Les rsultats ont montr que le systme telle
que configur permettra doptimiser la production hydrolectrique tout en satisfaisant les demandes
des autres secteurs dactivit.
1.3.3.
Les modles gnriques
Les systmes hydrographiques sont constitus de plusieurs composantes savoir des rservoirs, des
stations de pompage, des sites de demande, des centrales hydrolectriques et dautres phnomnes
agissant sur les eaux de surface et les aquifres. La modlisation de ces systmes complexes par
loptimisation ou la simulation peut, dans certains cas, ncessiter dapporter des simplifications sur ces
phnomnes (discontinues, non linaires ou non convexes) interagissant et caractrisant le systme.
Des programmes informatiques plus polyvalents ont t mis en place depuis les annes 70 dans
loptique daider lanalyse approfondie des systmes hydrographiques. Ces logiciels de simulation
communment appels systme daide la dcision (DSS) sont des systmes informatiques, intgrant
des outils d'analyse mathmatiques, employs pour reprsenter des processus concrets de prise de
dcision et qui ont la capacit de prdire le comportement du systme sous diffrents conditions ou
scnarios de gestion
Ils ont la capacit dassister lusager diffrents niveaux, allant des travaux simples de collecte de
donnes aux oprations complexes de gestion, de planification voire mme didentification dobjectifs
contradictoires.
Lutilisation de ces programmes est aussi recommande dans les processus de prise de dcision ou de
mise en place de politiques de gestion impliquant la participation des parties prenantes (Loucks. 2005).
Ils ont la capacit dvaluer la rponse du systme face aux dsquilibres hydrologiques et didentifier
les consquences de ces changements sur la disponibilit de leau dans les diffrents secteurs.
De nombreux modles gnriques ont t crs pour loptimisation et la simulation des systmes
hydrographiques.
AQUATOOL dvelopp par luniversit polytechnique de valencia (UPV) est utilis par plusieurs
organismes de bassin de lEspagne (et de ltranger notamment lArgentine, le Brsil, le Maroc, le
Prou) pour ltude de la gestion des ressources hydrographiques et plus particulirement la
12
prvision des stress hydriques susceptibles de se produire dans certains cours deau des pays. Ce
systme incorpore des modules destins traiter des problmes spcifiques. Le module ECOGES est,
par exemple, destin lvaluation conomique et la mise en place de stratgies conomiquement
efficaces.
PSO-MODSIM (Shourian et al. 2008) est un modle doptimisation bas sur la simulation, dvelopp
pour ltude multicritre des bassins hydrographiques. Ce modle jug trs efficace en termes de
capacit de stockage des donnes combine une technique doptimisation hybride (MODSIM) un
algorithme doptimisation mta-heuristique (PSO) pour proposer des politiques dallocation
conomiquement efficaces ou quitables des ressources en eau.
RIVERWARE dvelopp pour le US bureau of reclamations et le Tennessee Valley Authority (TVA)
est destin la gestion et la planification, court, moyen ou long terme, de lutilisation des systmes
hydrographiques (cours deau et aquifres) et de leurs composantes (rservoirs, sites de demande,
station de pompage et dpuration etc.). Il utilise les donnes des modles de simulation dun Systme
dInformation Gographique (SIG) intgr qui lui fournit les renseignements en temps rel. Le systme
est conu autour dune interface multimdia munie daccs internet, de cartes gographiques, doptions
daide hypermdia, dlments de schmatisation et doutils danalyse de sries chronologiques. Le
systme intgre des modles dentre et de calcul des composantes hydrographiques (pluviomtrie,
dbits, vaporation, flux deau souterraine) agricoles (consommation en eau, type de culture, besoins
futurs), environnemental (qualit de leau, pollution) etc.
RIBASIM (River Basin Simulation Model) est un modle de simulation dvelopp par Delft
Hydraulics qui convient bien lanalyse des impacts de la mise en service de nouveaux amnagements
sur lhydrologie du bassin. Il permet dvaluer une varit de mesures lies la gestion oprationnelle
des infrastructures et la rpartition des ressources entre les secteurs. Loutil calcule priodiquement
le bilan volumique massique du systme compte tenu des volumes entrants, des volumes sortants et
des consignes gestion prdfinies.
Delft hydraulics a dvelopp dautres logiciels dont certains peuvent tre lis entre eux. RIBASIM peut
se lier au systme de gestion de donnes HYMOS et de gestion de la qualit de la ressource DELWAQ
qui
permettent
dlargir
la
gamme
de
http://www.wldelft.nl/soft/ribasim/int/index.html)
13
variables
pouvant
tre
analyss
(voir:
MIKE BASIN dvelopp par LInstitut Hydraulique Danois (DHI) est une des applications du
package Water Ressources, de la suite Mike, destin analyser le partage des ressources en eau au
niveau des bassins hydrographiques internationaux, nationaux et locaux. Il permet doptimiser la
rpartition multisectorielle (domestique, industriel, agricole, nergtiques etc.) des ressources en eau
compte tenu des contraintes techniques, conomiques, sociales, et politiques et des priorits
dallocation entre les secteurs. Une macro de calcul adapte permet doptimiser chaque variable
dentre. Le modle est paramtr de manire dfinir une solution quasi-stationnaire chaque pas de
temps
WEAP : dvelopp par lInstitut Environnemental de Stockholm (SEI) fournit un cadre comprhensif,
flexible et convivial pour la planification et l'analyse des politiques de rpartition des ressources en eau
entre diffrents usages. Il simule une large gamme de composantes naturelles et anthropiques des
systmes, y compris les eaux de surface, les eaux souterraines, la rpartition multisectorielle des
ressources en eau. Le module d'analyse financire permet aussi l'utilisateur d'explorer les
comparaisons cot-bnfices des projets.
Par ailleurs dans les situations o les modules proposs par WEAP ne suffisent pas pour analyser
toutes les composantes des systmes hydrographiques, des liens dynamiques vers d'autres modles et
logiciels, comme QUAL2K (analyse de la qualit des eaux), MODFLOW5 (modlisation des nappes
et aquifres), PEST( Calibration des paramtres ), Excel et GAMS (importation des donnes)
permettent dapprofondir ltude des systmes hydrographiques.
Dans le cadre de cette tude WEAP sera utilis pour modliser le bassin du fleuve Sngal. Le chapitre
3 dcrit de manire plus dtaille le modle.
14
Le bassin versant du fleuve Sngal couvre une superficie totale de 300000 km3. Il prend sa source
750 m daltitude dans les hauts plateaux du Fouta-Djallon et traverse successivement la Guine, le Mali,
la Mauritanie et le Sngal avant de se jeter dans locan atlantique. Il se divise entre le haut bassin
(56% de la superficie), la valle (35% de la superficie) et le delta. Le haut bassin stend de la source
la station hydrologique de Bakel sur une distance de 980 Km. La valle stend sur 600 Km une
altitude dune centaine de mtres. Quant au delta, il va de Richard-Toll lembouchure du fleuve sur
170 Km.
Le fleuve Sngal (Voir figure 4) est form par la confluence de trois affluents majeurs : le Bafing, le
Bakoye et la Falm. Ils produisent ensemble prs de 95% du dbit total du fleuve. Le Bafing est
considr comme la branche mre et contribue pour prs de 50% des apports du fleuve en anne
dhydraulicit moyenne. Entre Manantali et Kayes et entre Kayes et Bakel, le cours deau reoit
successivement les apports de 2 affluents: le Bakoye, et la Falm. Le dbit moyen annuel du fleuve
Sngal est estim 650 m3/s Bakel soit un apport annuel moyen de 22 Km3.
De Bakel Diama, les apports deviennent trs faibles et limits la contribution de 3 affluents : lOued
Garfa, le Gorgol et le Gulouar dont les apports sont ngligeables (moins de 5% des apports totaux).
Le rgime hydrologique du fleuve se caractrise par une importante irrgularit interannuelle et inter
saisonnire qui a, pendant longtemps, constitu le principal handicap de la valle avec une rduction
considrable de ses potentialits exploitables. De la mme manire que les hautes eaux exceptionnelles
provoquaient des dgts dinondation, les dficits hydrologiques entrainaient une forte remonte des
eaux sales provenant de locan atlantique, pnalisant ainsi lconomie global du bassin.
La volont de matriser les ressources en eau a invit les tats riverains mettre en place, en 1972, un
cadre de gestion concerte, travers la cration de lOrganisation pour la Mise en Valeur du Fleuve
Sngal (OMVS). Cette coopration a permis de mieux administrer les eaux frontalires du bassin.
15
Le fleuve Sngal est souvent cit comme exemple de coopration russie en Afrique de louest. En
effet la mise en place dinstitution de dialogue et daccords de partage a grandement aid la gestion
efficace et transparente des ressources communes du bassin.
La cration de lOrganisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sngal (OMVS) en mars 1972 a permis
aux pays riverains de se doter dun cadre juridique et structurelle dexcution des projets de
dveloppement conomique et social. Ses principales fonctions sont de veiller lexploitation
16
rationnelle, intgre et coordonne des ressources en eau du bassin, de rduire la vulnrabilit des tats
membres face aux alas climatiques, de scuriser les revenues des populations locales et de maintenir
lquilibre cologique du milieu (OMVS. 1999).
La ratification de la charte des eaux du fleuve Sngal en 2002 (Voir Annexe A) dmontre la volont
des tats riverains assurer une gestion efficiente et durable conciliant le respect de lenvironnement
au dveloppement socio-conomique des tats. Elle prend en compte, de faon harmonieuse,
prospective, et une chance suffisamment lointaine, lensemble des usages de la ressource et indique
en ce sens la volont des parties prenantes mettre en uvre une politique solidaire, dans un cadre
concert, progressif, souple, ractif et ajustable (OMVS. 2010).
2.2. Les enjeux gopolitiques
Le bassin versant du fleuve Sngal est une zone trs contraste du point de vue pluviomtrique, avec
une nette opposition entre rgions bien arroses (Guine et Mali) et rgions arides (Sngal et
Mauritanie). La Guine fournit plus de 50% du dbit total du bassin pendant que le Mali dbite prs
de 40% du volume transitant Bakel. La Mauritanie et le Sngal qui sont les deux pays situs sur la
partie aval du bassin ne disposent quasiment pas de sources deau locales. En saison des hautes eaux,
hormis les volumes reus par transfert interzonal, le sous bassin dispose dune quantit limite
dapports (-5% des apports du bassin). En saison des basses eaux qui stend sur une priode
relativement longue (7 mois) le sous bassin est totalement dpourvu de ressources.
Jusquen 2006, lOMVS ne comptait que trois tats membres: le Mali, la Mauritanie et le Sngal. Les
incitations la coopration de la Guine taient limites par sa position stratgique sur le fleuve (de
part et dautre des fleuves Sngal et Niger), son fort potentiel hydraulique (les ressources en eau
disponibles en Guine sont estimes 188 km3, soit plus 80% des ressources superficielles disponibles
l'intrieur des autres pays membres de lOMVS) et surtout par la difficult de lOMVS trouver un
canevas de dveloppement mutuellement bnfique aussi bien aux autres tats membres qu la
Guine. Comme le montre le tableau 2, aucun des grands volets du programme de lOMVS (irrigation,
production dnergie et navigation) ne revtait un intrt critique pour la Guine (Niasse. 2004).
17
Pays
Guine
Mali
Mauritanie
Sngal
nergie
hydrolectrique
Potentiellement haute
Irrigation
Navigation
Agriculture de dcrue
Nant
Nant
Nant
Haute
Faible
Trs haute
Faible
Trs haute
Trs haute
Haute
Haute
Trs haute
Trs haute
Haute
Haute
Tableau 2: Priorits des tats riverains par rapport aux volets du programme actuel de lOMVS
Source: The GEF International Waters Learning Exchange and Resource Network (IWLEARN): Strengthening
Transboundary Waters Management via information sharing and learning among stakeholders Bangkok, Nov. 20th 2004
LOMVS, malgr les nombreux projets multisectoriels raliss, restait trs prvoyant des actions
unilatrales de la Guine sur la partie amont du fleuve. En effet lamnagement unilatral du bassin du
haut Niger par la Guine aurait engendr des rpercussions alarmantes en termes de rduction des
volumes reus par les autres tats riverains du fleuve Sngal. Tous les pays membres reconnaissaient
que ladhsion de la Guine tait la meilleure solution et quelle ne pouvait tre exclue de la planification
du dveloppement et de la gestion efficiente des ressources du bassin long terme. Par consquent,
l'inclusion de la Guine dans lOMVS est devenue une priorit pour les pays riverains et crucial pour
le dveloppement rgional et l'intgration conomique (World Bank 2006). Si ce pays est aujourdhui
membre de lOMVS il aurait fallu trouver dautres programmes, autres mme de lui garantir une part
quitable des gains de la coopration (Niasse. 2004).
La Guine, grce lappui de lOMVS, envisage de dvelopper son fort potentiel hydrolectrique
(jusque-l inexploit par manque de ressources financires) et sriger une place de taille dans le march
nergtique ouest africain. En contrepartie, les pays en aval excluent toute incertitude concernant le
dveloppement dactions unilatrales pouvant rduire la disponibilit de leau. La Guine dcide
finalement de rejoindre lOMVS pour participer, en collaboration avec les autres tats membres, aux
processus de prise de dcision au sein de lorganisme et bnficier de la gestion commune des
ressources partages du bassin.
La Mauritanie et le Sngal restent les deux tats riverains dont le facteur de dpendance, qui reprsente
la part totale des ressources en eau produite hors de leurs frontires, reste des plus levs sur le bassin.
En effet contrairement au Mali et la Guine qui sont riverains du bassin du fleuve Niger et qui
disposent de ressources en eau relativement abondantes, le fleuve Sngal reste la seule source deau
douce de la Mauritanie et du Sngal qui exploitent prs de 90% des amnagements agricoles du bassin.
Cette situation a conduit des rivalits pour le contrle de la ressource et qui se sont soldes par
18
linstallation dun climat dhostilit et de mfiance entre les deux pays voisins depuis maintenant plus
de deux dcennies.
Cest lors du dernier trimestre de lanne 1988 qua commenc ce qui allait mener quelques mois plus
tard la plus grave crise dans les relations entre le Sngal et la Mauritanie. La Mise en service du
barrage de Manantali en 1988 a modifi la dynamique des coulements de la valle et altr loccupation
des sols par une augmentation du potentiel irrigable de la valle et du delta. La Mauritanie, dsirant
reprendre le contrle de ses terres exploits par la population non maure (en loccurrence les sngalais)
a expropri et expuls les agriculteurs vivant sur son territoire. La dportation des populations
sngalaise et mauritanienne vivant dans la valle par les lites des deux pays a t lun des conflits les
plus sanglants. Elle a fait plus de 200 victimes, 75000 dplacs sngalais et 150000 dplacs
mauritaniens. Suite ces frictions politiques, la Guine menaait lui aussi de dvier les eaux du fleuve
en provenance de son sous bassin. Ce qui naurait pour consquence que daugmenter la comptition
autours de la ressource et daggraver les tensions (Kipping. 2005).
Une deuxime crise a t rcemment suscite par le projet de revitalisation des valles fossiles prsent
en 1997. Celui-ci consistait dvier annuellement 10 Km3 deau, partir du lac de Guiers, pour
alimenter 3000 Km danciennes rivires des valles du centre nord du Sngal. Le Sngal considrait
la remise en eau de cette valle fossile comme un excellent moteur de dveloppement des activits
agro-pastorales de la rgion sahlienne du centre nord du pays.
La Mauritanie sest fermement oppose sa ralisation affirmant quil compromettait son propre
accs la ressource et quil contreviendrait la convention de 1972. Abandonn pendant quelques
temps, le projet a t relanc en 2000 dans un discours du chef dtat sngalais nouvellement lu.
Nouakchott accusa Dakar de saper les intrts mauritaniens et donna un dlai de 15 jours aux
ressortissants sngalais pour quitter dfinitivement la Mauritanie . Craignant une escalade similaire
celle de 1989 le Sngal annona finalement le gel du projet, ce qui fit baisser la tension en attendant
le prochain incident (Boinet. 2013).
19
2.3.1.
Lhydrolectricit
Sur lensemble de la zone OMVS, laccs llectricit constitue un rel frein au dveloppement.
Les pays membre de lOMVS sont, dans leur totalit, confronts des pnuries et des demandes
croissantes en nergie. Et pourtant le bassin versant dispose du potentiel hydrolectrique ncessaire
pour couvrir les besoins de ses populations. La production actuelle dlectricit reprsente 16% de la
capacit de production du bassin.
La demande actuelle des tats riverains du bassin est value 4400 GWh/an. Si le taux
daccroissement se maintient sur lensemble des rseaux dlectricit des tats membres, les besoins
nergtiques seront de lordre de 15000 GWh en 2040. La centrale de Manantali, qui est ce jour, le
seul ouvrage oprant pour la production dnergie permet de rpondre 18% des besoins nergtiques
du Mali, de la Mauritanie et du Sngal.
Depuis
2012,
lOMVS
entrepris
de
grands
projets
de
construction
de
barrages
hydrolectriques, lobjectif tant daugmenter loffre nergtique et de contrler totalement les eaux du
bassin. La figure 5 indique les emplacements des diffrents barrages en service et en projets sur le
bassin.
En Guine: la Guine est considre comme le chteau deau dAfrique de louest. Elle dispose du
plus fort potentiel hydrolectrique du fleuve Sngal, celuici tant valu 6000 MW. Cette estimation
concerne les grands bassins versants tels le Sngal, le Niger et la Gambie et ne prend pas en compte
les centaines de rivires et de cours deau qui serpentent et irriguent la grande zone forestire du pays
et qui sont autant de sites potentiels pour la mini et la micro hydrolectricit.
Paradoxalement, la Guine expose le plus bas taux dlectrification du bassin avec une exploitation
hydrolectrique infrieure 2%. Face cette situation, la nouvelle politique nergtique de lOMVS
prvoit mettre en service trois grands amnagements dici 2025. Il sagit des barrages de Koukoutamba
et Boureya et la centrale au fil de leau de Balassa. Le fonctionnement de ses centrales devrait permettre,
long terme, de stabiliser loffre nergtique du pays en garantissant une puissance installe de 625
MW.
20
Au Mali: Autour du barrage de Manantali jusqu Bakel se pose la problmatique de la mise en services
des nouveaux barrages et centrales au fil de leau. Le Mali devra abriter lessentiel des centrales
hydrolectriques du bassin (7 + le barrage existant de Manantali). Ces amnagements prvus, pour la
plupart, en amont de Manantali sur les affluents non contrls de la Falm et du Bakoye auront pour
rles principaux de rguler les dbits du fleuve un minimum de 500 m3/s Bakel et de produire de
lnergie hydrolectrique pour le Mali, la Mauritanie et le Sngal. Les centrales au fil de leau de Flou
et Gouina prvues en aval de Manantali nont pas dimpact sur la rgulation des dbits du bassin mais
permettent de transformer les chutes deau de Manantali et laffluent du Bakoye en nergie
hydrolectrique. La puissance installe du Mali devrait terme atteindre 600 MW.
Au Sngal: le barrage de Gourbassi prvu en amont de la Falm a pour objectif de contribuer la
rgularisation des dbits du fleuve Sngal pour permettre lagriculture irrigue, la navigation et la
production dnergie. Sa capacit de stockage de 2100 Mm3 et sa puissance installe de 30 MW restent
trs faibles compte tenu de lenjeu du contrle des eaux de laffluent. Les tudes davant-projet ont
toutefois rvl que les conditions morphologiques et gologiques de la Falm ne sont pas favorables
la mise en service dun plus important amnagement et que Gourbassi est le seul ouvrage qui puisse
tre ralis sur la Falm (SNC-Lavalin. 2012).
21
Pays
Mali
Guine
Sngal
Barrage
Cours
d'eau
Capacit de
stockage (Mm)
Puissance
installe
(MW)
Fonctions
Manantali
Bafing
11300
200
Hydrolectricit + Rgulation
Flou
Sngal
0 (au fil de l'eau)
70
Hydrolectricit
Gouina
Sngal
0 (au fil de l'eau)
140
Hydrolectricit
Moussala
Bafing
3000
30
Hydrolectricit + Rgulation
Bindougou
Falm
2000
49,5
Hydrolectricit + Rgulation
Boudofora
Bakoye
dterminer
30
Hydrolectricit + Rgulation
Marla
Bakoye
3000
21
Hydrolectricit + Rgulation
Badoumb
Bakoye
10000
70
Hydrolectricit + Rgulation
Koukoutamba Bafing
3600
280
Hydrolectricit + Rgulation
Boureya
Bafing
5500
160
Hydrolectricit + Rgulation
Balassa
Bafing
0 (au fil de l'eau)
180
Hydrolectricit
Gourbassi
Falm
2100
30
Hydrolectricit + Rgulation
Tableau 3: Projets de centrales hydrolectriques sur le bassin du fleuve Sngal
Hormis les centrales au fil de leau qui nont aucun impact sur la mobilisation des ressources, tous les
projets de barrage du bassin tiendront compte de lobjectif de rgulation des dbits du fleuve. La
ralisation de ces projets aura des rpercussions aussi bien positives que ngatives sur le
fonctionnement global du systme. En effet ces amnagements auront pour consquence
dartificialiser le rgime du fleuve. Bien quil ne soit pas vident de dissocier les modifications
attribuables aux changements climatiques celles dues la mise en service des barrages
hydrolectriques ni mme de prdire ltat hydrologique du bassin en absence de ces amnagements, il
est reconnu que la mise en service des barrages rduit la svrit des tiages, les risques dinondation
et la remonte des eaux salines au niveau de la valle et du delta.
Par ailleurs laltration du rgime hydrologique du fleuve va crer un corps d'eau douce permanent
assez stable et qui pourrait favoriser la prolifration dune vgtation dense de plantes aquatiques
envahissantes. Ces plantes prolifrent sur le long du fleuve et dans les canaux d'irrigation, rduisant
ainsi les vitesses d'coulement, et augmentant le risque de dveloppement de maladies lies leau.
Aussi, un meilleur contrle des eaux de la valle et du delta pourrait faire ressurgir la question de
loccupation foncire entre les populations locales sngalaises et mauritaniennes qui ont de rels
intrts sur ce fleuve.
2.3.2.
La rduction des risques dinondation au niveau de la valle et du delta fait aujourdhui partie intgrante
de la politique de gestion des ressources en eau du bassin. Il constitue en ce sens la premire consigne
de dstockage et de gestion de stock des rservoirs.
22
Les inondations vcues le long du fleuve Sngal sont gnralement provoqus par des crues naturelles
relativement leves en tte de bassin. Bien que des pisodes dinondation se rencontrent dans le haut
bassin, la valle et le delta qui sont plus plates et plus peuples restent les zones plus exposes aux
risques, ce qui touche principalement les populations locales du Sngal et de la Mauritanie. Les
consquences des inondations sont parfois lourdes : pertes humaines, effondrements dhabitations,
dinfrastructures (ponts, routes et pistes daccs), pertes de quantits importantes de rcoltes et de
btail, mouvements de populations obliges de quitter leur villages ou quartiers avec des consquences
en termes de sant, dducation, dinfrastructures et de scurit alimentaire (OMVS.2009)
Le but de lcrtement des pics de crues sur bassin du fleuve Sngal est de rduire lampleur de crues
abondantes du haut bassin sur la valle et le delta. Cette stratgie passe par la mise en place douvrage
de rtention en amont des principaux affluents en vue de ralentir la dynamique des coulements du
haut bassin, damortir la vitesse de propagation de la crue au niveau de la valle et du delta et de garantir
un dbit maximal infrieur 4500 m3/s Bakel.
La prise en compte de cette contrainte dans les objectifs de gestion des ouvrages de retentions implique
dabaisser le niveau des rservoirs avant la saison des hautes eaux pour stocker les volumes
excdentaires; ce qui donne lieu de dfinir, pour chaque centrale, des limites de stockages maximales
conserver (voir OMVS. 2010).
2.3.3.
Le soutien dtiage consiste stocker leau dans les rservoirs pendant les saisons et annes
excdentaires pour la rendre disponible lorsque cela est ncessaire. Il est destin aux prlvements
dAlimentation en Eau Potable, dirrigation, des mines ainsi quau maintien dun tirant deau suffisant
pour la navigation entre Kayes et St-Louis.
LAEP
Les tats membre de lOMVS et plus particulirement les populations locales du bassin ont pour la
plupart recours aux eaux souterraines pour leur alimentation en eau potable. Le poids des prlvements
pour lAEP est faible compar aux volumes deau disponibles sur le fleuve. Le taux daccs leau
potable des tats riverains du fleuve reste tout de mme trs bas. Les tudes ralises par lOMVS en
2008 ont montr quen moyenne prs de 25% de la population des villes urbaines et prs de 45% de
la population vivant en zone rurale nont pas accs une eau potable rpondant aux Objectifs du
23
Millnaire pour le Dveloppement (OMD). A ce jour, les eaux de surface du bassin se limitent
approvisionner la population urbaine en pleine croissance des villes de Conakry, Bamako, Nouakchott
et Dakar.
LAEP tant la seule demande prioritaire sur le bassin, lOMVS sest base sur lvolution des besoins
lHorizon du SDAGE (2025) pour fixer les conditions minimales de gestion des ouvrages de prise
de manire garantir une disponibilit permanente, prsente et future, de la ressource pour les usages
domestiques. Ces zones de protection, dfinies pour chaque rservoir, assurent une garantie lors des
annes dficitaires en eau.
Lirrigation
Lagriculture est la principale activit dveloppe sur le bassin. Les trois types de cultures pratiques
sont: Lagriculture pluviale (essentiellement dveloppe dans le haut bassin en raison de la bonne
pluviomtrie), lagriculture de dcrue (particulirement importante dans la valle et le delta) et
lirrigation (rendue possible grce la rgulation du rgime hydrologique depuis la mise en service des
barrages de Manantali et Diama).
La dgradation tendancielle des conditions climatiques observe partir des annes 70 a toutefois
amen les tats riverains adopter lirrigation comme axe privilgi dintensification et de scurisation
de la production agricole. Cette transformation suppose implicitement de russir le passage dune
conomie saisonnire de prlvement et dagriculture extensive, une agriculture intensive et prenne
Le potentiel irrigable du bassin est estim 420 000 ha (PNUE 2006). Lirrigation gravitaire est la
technique la plus dveloppe. Les superficies amnages sont, aujourdhui, estimes 120 000 ha avec
une exploitation relle de 60%.
Lirrigation est trs peu rpandue dans le haut bassin en raison dune topographie hostile cette
pratique. La configuration des terres du Mali favorise surtout lamnagement de primtres modestes.
La superficie exploite dans le haut bassin est estime 1036 ha/an. La mise en service du barrage de
Manantali a toutefois permis daccroitre le potentiel agricole du Mali plus de 10 000 ha/an (FAO.
1997).
La valle du fleuve Sngal fait tat dune forte concentration dactivits agricoles rendue possible grce
une meilleure rgularisation des dbits du fleuve. Le Sngal et la Mauritanie se partagent plus de
90% des amnagements agricoles du bassin. Lirrigation permet de garantir deux rcoltes annuelles et
24
de varier les produits cultivs au cours des saisons. Les cultures dominantes sont la riziculture, le
maraichage et lagriculture industrielle (tomates et canne sucre).
LOMVS ambitionne de porter les exploitations agricoles 255000 ha dici 2025. Cet objectif bien que
trs ambitieux, vu le rythme damnagement des surfaces irrigues au cours des dernires annes,
permettra damliorer et de scuriser la base productive du bassin du fleuve Sngal.
La navigation
Un autre objectif majeur de la mise en service du barrage de Manantali est de crer une voie navigable
ininterrompue (12mois/12), de Saint-Louis jusqu Kayes au Mali sur une distance totale de 900 km.
Il nexiste pas, ce jour, de plan concret de dveloppement de la navigation sur le bassin du fleuve
Sngal ce qui expliquerait le gel du projet depuis la cration de lOMVS. La Navigation est
actuellement trs limite sur le bassin, et il y a un dsir d'largir ce domaine. Il est cet effet prvu
lhorizon du SDAGE lamnagement dun chenal navigable de 55 m de large entre les villes dAmbiddi
(43 km en aval de Kayes au Mali) et St-Louis lembouchure du fleuve (OMVS. 2009)
Le transport fluvial permettrait de dsenclaver les zones dveloppement prioritaire telles que les
emplacements actuels et futurs des barrages, les zones de production agricole et minire, les villes
enclaves par rapport locan atlantique et ces dernires entre elles et de faciliter le transport des
marchandises.
Bien qutant une demande non consommatrice, la navigation est tout de mme une utilisation du
cours deau qui ncessite de disposer dun tirant deau minimal de 300m3/s Bakel4, ce qui requiert en
ce sens une bonne coordination dans la mobilisation des ressources en eau.
Les mines
Les ressources minires du fleuve restent trs peu exploites se limitant aux mines du Mali. Ces
faiblesses sexpliquent par les contraintes lies la disponibilit permanente deau, dnergie et de
moyens de transport. Le projet dexploitation des mines de la Falm, avaient mis sur la fourniture
dnergie hydrolectrique bon march par la centrale de Manantali. La ralit, aujourdhui, est que
lnergie produite par le barrage est destin satisfaire dautres besoins plus pressants.
25
Les besoins en eau actuels du secteur minier sont estims 13 Mm3. Ils atteindront un volume brut
235 Mm3/an dici 2025 dont 85% seront rinjects dans le processus de traitement des minerais. Ces
volumes, bien que trs modestes (reprsentant moins de 5% des volumes deau disponibles sur le
bassin) sont totalement prlevs sur laffluent de la Falm ce qui, faute de rgulation, peut restreindre
laccs leau durant la saison des basses eaux.
Lachvement du futur projet de navigation fluvial propulserait le secteur minier, qui pourrait long
terme, figurer parmi les ples de dveloppement du bassin.
La mise en service du futur amnagement de Gourbassi, bien que permettant de rduire les dficits
nergtiques de ce secteur, naura pas dimpacts notoires sur la rduction des dficits en eau dans le
sens o laccroissement des exploitations se concentre essentiellement sur la partie amont de la centrale.
26
WEAP est un systme daide la dcision dvelopp par lInstitut Environnemental de Stockholm
(SEI). Il sagit dun modle de simulation et de gestion des bassins versants et des aquifres.
Il se distingue par son approche intgre, permettant la fois de simuler les composantes naturelles
(apports hydrologiques, vaporation, ruissellement) et les composantes anthropiques (barrage, station
de pompage, amnagements agricole etc.).
La modlisation dbute par une reprsentation graphique du systme (voir figure 5). Cette description
simplifie en rseau darcs et de nuds aide reprer les endroits stratgiques du cours deau et tablir
lexistence dventuelles interactions ou interdpendances entre le systme hydrographique et ses
composantes physiques. Les arcs symbolisent les sections du cours deau (affluents, dfluents, cours
de la rivire) et les nuds reprsentent des confluences cest--dire des points de mesure ou de
dveloppement dactivits en relation avec la disponibilit en eau (ouvrages hydrauliques, barrages,
points de prlvement, station de pompage, station de mesure etc.).
Les principaux intrants sont les donnes hydrologiques (dbits mesurs aux diffrentes stations
hydromtriques, pertes par vaporation sur le cours de la rivire), les demandes en eau des diffrents
secteurs dactivit (AEP, levage, irrigation, navigation, mines etc.), les caractristiques physiques et
rgles de fonctionnement des centrales et rservoirs hydrolectriques.
La rpartition des ressources se fait sur la base des priorits accordes aux diffrents usages.
Lalgorithme est conu de manire satisfaire progressivement les usages plus prioritaires. Pour une
demande de priorit x, WEAP bloque temporairement lallocation aux autres usages de priorit y, (avec
priorit de x> priorit de y) jusqu ce que la demande de x soit entirement satisfaite. Les priorits
sont exprimes en nombres entiers compris entre 1 (priorit la plus leve) et 99 (Priorit la plus faible).
27
28
WEAP se base sur les donnes disponibles durant la priode de rfrence pour simuler les scnarios
alternatifs de dveloppement et de gestion des ressources. Le modle calcule priodiquement (jours,
mois, annes) le bilan volumique conservatif des entres et sorties en rsolvant un algorithme itratif
de programmation linaire, dont l'objectif est, de maximiser (minimiser) la satisfaction des demandes
(les dficits dallocation) en eau dans les diffrents secteurs sous contraintes de satisfaire les besoins
par ordre de priorits (Dinar el al. 2007).
Loutil propose une approche cohrente pour ldition, lanalyse et la comparaison des rsultats. Les
rsultats obtenus aprs simulation donnent des indications par rapport lampleur et la frquence
des dfaillances dallocation aux diffrents sites de demande, les flux simuls aux diffrents nuds ainsi
que la performance des diffrentes centrales et rservoirs du bassin.
29
3.2.1.
Les donnes hydrologiques
Les donnes hydrologiques du fleuve Sngal concernent les apports hydrologiques mesures aux
diffrentes stations hydromtriques et les pertes par vaporation sur le cours de la rivire.
Les apports hydrologiques
Les donnes hydromtriques utilises pour la calibration du modle sont essentiellement les dbits
naturels mesurs aux diffrentes stations jauges du fleuve sur la priode de rfrence allant de 1954
1974. Il sagit des stations de:
Aussi au cours dune anne le rgime saisonnier du fleuve montre une alternance de deux saisons bien
distinctes:
x une saison des hautes eaux de juillet octobre avec de forts cumuls particulirement entre Aout
et septembre.
x et celle des basses eaux de novembre mai avec des cumuls trs faibles voire quasi nuls entre
mars et mai.
Faleme
F(x)
0,8
Bafing
Exutoire
0,6
Bakoye
0,4
0,2
0
0
2000
4000
6000
8000
10000
12000
14000
Aot
Sept.
Oct.
Nov.
Dc.
26,3
17,3
15,3
38,3
32,6
25,7
29,8
33,3
Les changements climatiques et laugmentation des besoins hydrologiques sont supposs augmenter
les pertes par vaporation. Cellesci devraient atteindre 73 m3/s en moyenne dici 2025 (OMVS. 2010).
Si nous formulons lhypothse selon laquelle la dynamique de lvaporation reste identique celle
actuelle, une extrapolation linaire sur les donnes disponibles permet destimer de faon plus exacte
les pertes futures moyennes mensuelles. Celles-ci sont rcapitules dans le tableau 8.
Pertes moyennes mensuelles par vaporation
Janv. Fvr. Mars Avr.
Dbits
vapors
(m3/s)
64,1
72,6
Mai
Juin
Juil. Aot
Sept.
Oct.
Nov.
Dc.
37,3
93,3
79,4
62,6
3.2.2.
Cette tude se limite aux 2 barrages dj oprationnels de Manantali et Diama et aux 6 projets de
centrales ayant dj fait lobjet dtude de faisabilit. Il sagit des barrages de Balassa Koukoutamba,
Boureya, Gourbassi, Flou et Gouina. Lhydrolectricit est obtenue par turbinage des volumes
transitant dans les centrales, quelles soient au fil de leau ou associes un rservoir.
La modlisation des rservoirs et centrales hydrolectriques ncessite la dfinition de quelques
paramtres qui sont rpertoris dans les tableaux 6, 7 et 8. Les caractristiques des centrales concernent
la capacit de turbinage, la hauteur de chute au-dessus des turbines, le rendement de production etc.
Les caractristiques des retenues sont dfinies par les lois HauteurVolume (lois H-V), la capacit de
stockage des retenues, le volume mort et le taux dvaporation mensuel sur le plan deau des rservoirs
etc.
La modlisation des pertes nettes par vaporation dpend de la surface expose et du taux
dvaporation. WEAP considre le taux dvaporation comme un changement de hauteur deau dans
le rservoir. Lutilisation de la courbe volumehauteur, qui est la fonction qui relie les variations de
stockage aux variations de hauteur de chute au-dessus des turbines, permet de transformer ce
32
changement de hauteur deau en changement de volume, et dajuster la hauteur de chute au-dessus des
turbines pour le calcul de la production hydrolectrique.
Le schma directeur du SDAGE donne les variations de la cote deau dans les rservoirs en fonction
du volume stock. Une extrapolation linaire sur ces mesures donne les prvisions de la variation de la
hauteur de chute en fonction du volume de stock. Les rsultats obtenus sont consigns dans le tableau
8. Ces valeurs devront toutefois tre affines une fois que les centrales seront mises en service.
Barrages
Types de
barrage
Diama
Anti-sel
Manantali
Rservoir
Koukoutamba
Rservoir
Boureya
Rservoir
Gourbassi
Rservoir
Flou
Au fil de l'eau
Gouina
Au fil de l'eau
Balassa
Au fil de l'eau
Cours
d'eau
Capacit de
Stockage
(Mm3)
Volume
mort
(Mm3)
Sngal
Bafing
Bafing
Bafing
Falm
Sngal
Sngal
Bafing
5900
11300
3600
5500
2100
-
2500
3300
700
2650
600
-
Capacit
de
turbinage
(m3/s)
491
400
370
60
500
700
31,3
Puissance
installe
(MW)
200
280,9
160,6
25
60
140
180,9
Hauteur de
Chute
maximale
(m)
46
78
54
28
13
22,2
190
Rservoirs
Diama
Gourbassi
Manantali
Boureya
Koukoutamba
Janv. Fvr.
189
199
189
199
156
184
131
136
121
113
Nov.
0
0
96
73
103
Tableau 7: Pertes par vaporation et apports pluviomtriques sur le plan deau des rservoirs5
33
Dc.
0
0
99
113
62
Boureya
V (Mm3)
0
474
565
661
798
1016
1352
1730
2228
2650
2691
3239
3882
4627
5500
Gourbassi
H(m)
0,0
11,5
15,9
20,4
24,8
29,2
33,6
37,2
40,7
42,5
43,4
46,0
48,7
51,3
54,0
V (Mm3)
0
600
1195
1349
1496
1595
1698
1807
1865
1925
1989
2022
2056
2100
Koukoutamba
H(m)
0,0
3,1
12,4
15,1
17,8
19,6
21,3
23,1
24,0
24,9
25,8
26,4
26,7
28,0
V (Mm3)
0
75
100
298
497
700
934
1403
1875
2443
2937
3492
3600
H(m)
0,0
27,6
36,5
43,7
50,8
58,1
60,6
65,1
68,6
72,2
74,9
77,6
78,0
Manantali
V (Mm3)
0
750
1310
2180
3300
3330
4760
6430
8320
10420
11300
H(m)
0,0
15,9
19,8
23,8
27,8
29,3
31,7
35,7
39,7
43,6
46,0
Tableau 8: Variation de la hauteur de chute en fonction du volume stock dans les rservoirs
Parce que les rservoirs des centrales hydrolectriques sont usages multiples, les rgles de gestion
prtablies par lOMVS et qui dfinissent les niveaux de gestion prudents des stocks des diffrents
rservoirs ont t considres dans le modle. Cela signifie, tel que dcrit dans le chapitre 2, dabaisser
le niveau des rservoirs avant larrive des pluies pour la minimisation des risques dinondation Bakel
et de conserver une revanche suffisante dans les diffrents ouvrages de prise pour rpondre aux besoins
prioritaires dAEP en cas de pnurie de la ressource. La prise en compte de ces deux contraintes donne
lieu de dfinir dans WEAP des niveaux de stockage minimal et maximal autres que le volume mort et
la capacit de stockage de chaque rservoir. Ces courbes sont disponibles dans le Schma
damnagement du bassin (OMVS. 2011).
3.2.3.
Sur le fleuve, lirrigation est le secteur consommant la plus importante quantit deau. Les primtres
amnags sont majoritairement emblavs de riz. On recense aussi 10000 ha de cultures industrielles.
Les besoins actuels en eau dirrigation sont estims 1437 Mm3/an majoritairement rpartis entre le
Sngal et la Mauritanie. Les exigences combines du Sngal et de la Mauritanie, situs de part et
dautre de la valle et du delta, reprsentent plus de 90% de la demande totale des quatre pays.
34
Pays
Guine
326
Mali
Mauritanie
Sngal
Total
710
13
29660
44744
75440
414
1007
1437
Lobjectif daccroitre la surface irrigue 255000 ha portera les besoins en eau dirrigation 5200
Mm3/an dici 2025. La dynamique doccupation des sols reste toutefois trs identique celle actuelle
avec une concentration plus de 90% des amnagements agricoles sur la valle et le delta. Le
dveloppement de lirrigation restera encore trs faible dans le haut bassin. Les primtres amnags
dans cette partie du bassin reprsenteront moins de 10% de la surface totale irrigue.
Surface amnage Demande en eau
(ha)
(Mm3)
Pays
Guine
Mali
Mauritanie
Sngal
Total
19926
12510
66586
156305
255327
369
238
1351
3240
5198
De manire gnrale, les demandes en eau dirrigation sont suprieures durant la priode humide cest-dire de juillet novembre. Celles-ci constitueraient respectivement 60% et 72% des besoins en eau
actuelles et futures de ce secteur.
Besoins moyens mensuels (Mm3)
Actuels
Futurs
janv. fvr.
54
63
209 209
mars
134
209
avr.
121
209
aot
253
746
sept.
180
746
oct.
172
746
nov.
78
746
dc. Total
51
1440
209 5193
Les besoins combins de lalimentation en eau potable, de llevage et des mines sont trs faibles et
comptent pour moins de 10% des besoins en eau du bassin. Les demandes restent constantes au cours
de lanne.
Secteurs
Prlvements
(Mm3/an)
AEP
53,101
132,335
levage
Mines
61,393
83,628
13,157
77,032
Tableau 12: Estimation des besoins pour lAEP, les mines et lindustrie
Source : SDAGE du fleuve Sngal-Schma directeur. 2011
La valle et le delta concentrent plus de 90% des demandes en soutien dtiage. La gestion des
ressources sur cette partie du bassin constitue cet effet un enjeu majeur pour le dveloppement
socioconomique du bassin. Une attention particulire sera porte au rservoir de Manantali et plus
tard celui de Gourbassi pour leurs emplacements par rapport la valle et le delta, mais aussi de
limportance de leurs volumes mobilisables et qui constituent une variable cl pour le soutien dtiage
au niveau de la valle et du delta et pour la gestion globale, prsente et future, des eaux du fleuve.
Bien quil soit, ce stade, quasiment impossible de dterminer un canevas exact damnagement du
bassin, trois scnarios de gestion seront analyss dans WEAP. Ces scnarios se diffrencient selon les
amnagements hydrolectriques pris en compte et les demandes en eau intgres. Il ne dpeint pas
ncessairement lvolution formelle du systme mais permet tout de mme de tester quelques types de
consignes choisis de faon arbitraire parmi une infinit.
-
Le premier scnario (S1) reproduit les conditions actuelles damnagement du bassin. Pour ce
Scnario, Manantali est le seul ouvrage de prise du bassin. La puissance installe du bassin est de 200
MW et la surface irrigue est estime 75000 ha. Ce scnario ne comptabilise pas la navigation qui est
encore ltude sur le bassin
36
Le scnario 2 (S2) considre un amnagement total de la valle et du delta par le triplement des
amnagements agricoles du fleuve et la prise en compte de la navigation fluviale entre Kayes et StLouis. La surface irrigue passe ainsi de 75000 ha 255000 ha. De plus ce scnario intgrera les
ouvrages de seconde gnration de Flou et Gouina prsentement en cours de construction. La mise
en service de ces centrales portera la puissance totale installe 400 MW.
Dans ces deux premiers scnarios, Manantali est le seul barrage rgulateur. Flou et Gouina ne rentrent
pas en ligne de compte dans la rgulation dans la mesure o ils fonctionnent au fil de leau.
-
Le troisime scnario (S3) dfinit un amnagement complet du bassin en intgrant les ouvrages
de troisime gnration de Koukoutamba (280 MW), Boureya (160 MW), Balassa (180 MW) prvus
sur le Bafing et Gourbassi (25 MW) planifi sur la Falm. Ces nouveaux barrages feront passer la
puissance totale installe 1045 MW soit 60% du potentiel exploitable du bassin.
La comparaison des deux premiers scnarios permet dvaluer la capacit de Manantali faire face
une augmentation des besoins en soutien des basses eaux. S3 tudie leffet du dveloppement du haut
bassin sur le rgime hydrologique du fleuve, sur la productivit de centrales situes en aval ainsi que
sur la satisfaction des demandes augmentes de la valle et du delta.
Comme point de dpart des simulations, il est essentiel dtablir, pour chaque scnario, les politiques
de rpartition des ressources en eau. Il sagit l de dfinir lordre de satisfaction des usages en leur
attribuant des priorits. Ceci permet de mieux visualiser les effets de la favorisation dune demande sur
la satisfaction des autres besoins. Trois politiques de rpartition seront tudies pour chaque scnario:
La politique 1 priorise lhydrolectricit sur les autres usages. Les autres demandes du bassin
(soutien des basses eaux) ne sont toutefois pas exclues des calculs mais ont des priorits
dallocation inferieures. De plus, du fait que ceux-ci se concentrent essentiellement dans la
valle et le delta en aval des centrales hydrolectriques, les volumes turbins pour la production
hydrolectrique sont directement alloues au soutien dtiage.
La politique 2 favorise le soutien des basses eaux sur lhydrolectricit. Il convient de souligner
que, les lchers deau pour le soutien dtiage sont, hauteur de la capacit de turbinage des
centrales, valoriss par la production dhydrolectricit. Au-del, les volumes satisfaire sont
limits par le potentiel des vacuateurs de crues des diffrents ouvrages
Le tableau 13 est une analyse statistique des dbits observs et simuls quelques stations
hydromtriques du bassin.
Minimum
(m3/s)
Maximum
(m3/s)
Moyenne
(m3/s)
Mdiane
(m3/s)
Ecart-type
(m3/s)
Moyenne
quadratique
(m3/s)
0
0
0
180
1
180
0
0
0
217
1879
1225
1939
1292
3988
2479
1805
1726
5489
3825
338
270
353
341
622
518
191
188
785
706
118
159
119
285
166
319
29
52
239
370
442
257
450
157
919
410
350
312
1178
700
546
367
559
372
1089
652
391
358
1377
980
Observ
Simul
Observ
Soukoutali
Simul
Observ
Kayes
Simul
Observ
Kidira
Simul
Observ
Bakel
Simul
Bafing
Makana
Tableau 13: Analyse statistique comparative entre les dbits observs et simuls aux stations hydromtriques
du bassin
La simulation des apports hydrologiques du bassin renseigne sur le rle important de la mise en service
des barrages hydrolectriques.
Concernant la rgulation des dbits du fleuve, une augmentation relativement importante du dbit de
base est observe au niveau des stations hydromtriques implantes en aval des barrages
hydrolectrique en loccurrence la station de Soukoutali, Kayes, Bakel et Kidira.
Toutefois, le fait que le dbit minimal garanti simul la station de Bafing Makana est d au remplissage
des deux retenues durant la premire anne de simulation dans le but de permettre de dbuter la
production dnergie et la rgularisation des dbits dans des conditions optimales. Le dbit minimal
garanti atteint 86 m3/s au cours de la seconde anne de simulation
38
Une autre observation faite sur ces stations prcdemment cites est une rduction significative des
carts de dbits (baisse importante des carts type) attribuable la rduction des pics de flux et une
augmentation des dbits de base. Le pic de dbit naturel transitant la station de Bakel situe en aval
des trois affluents majeurs du fleuve est pass de 5489 m3/s 3825 m3/s aprs la mise en service des
barrages soit une rduction de 30%.
Par ailleurs labsence de rgulation des apports des affluents du Bakoye et de la Falm ont une
influence significative sur le fonctionnement global du systme.
En effet entre les stations de Soukoutali et Kayes, le fleuve reoit les apports du Bakoye. Les
observations effectues sur lhydrologie du bassin montrent que le dbit minimal transitant Bakel est
quasiment gal celui observ la station de soukoutali implant en amont qui sexplique par labsence
de rgulation de laffluent du bakoye. Par contre les apports non contrls durant la priode des hautes
eaux engendrent un accroissement significatif des dbits transitant Kayes et Bakel. Entre soukoutali
et Kayes, le dbit maximal observ augmente de plus de 2000 m3/s.
4.2. La production dnergie hydrolectrique
Plusieurs simulations exploratoires ont t ralises pour ltude du fonctionnement des centrales
hydrolectriques. Les rsultats obtenus indiquent de manire gnrale, une production en phase avec
la saisonnalit des dbits, cest--dire une production nergtique maximale durant les mois de forte
hydraulicit. Aussi, comparativement aux productibles des annes humides, les quantits dnergie
produites durant les annes sches peuvent dcroitre de 40%.
Dans le scnario 1, le productible annuel du barrage de Manantali est quasi invariable pour les trois
politiques de gestion tudies. On pourrait supposer que sous ces conditions hydrologiques testes, le
soutien des basses eaux tel qutabli dans le scnario 1 nest pas antagonique la production dnergie
hydrolectrique.
La quantit dnergie moyenne gnre par Manantali est estime 740 GWh/an. Cependant, les carts
de productions existantes entre les annes humides et les annes sches justifient lexistante dune forte
corrlation entre labondance des apports hydrologiques et laccroissement de la production
hydrolectrique. Lanne 14 (qui reste la plus humide de la srie avec un apport annuel de 14200 Mm3)
enregistre une production dnergie annuelle de 874 GWh bien suprieure la production annuelle de
lanne 20 (qui reste lanne la plus sche de la srie avec un apport hydrologique annuel de 6000 Mm3)
qui est de 485 GWh (voir tableau 15).
Annes
2021
2022
2023
2024
2025
2026
2027
2028
2029
2030
Production Simule
(GWh)/an
884,9
793,7
878
815,8
819,7
696,2
737,2
730,2
834,6
783,8
Annes
2031
2032
2033
2034
2035
2036
2037
2038
2039
2040
Production Simule
(GWh)/an
772,2
809,3
873,8
703,3
713,6
774,4
607,3
537,5
485,2
515,8
40
priodes 2002-2006 et 2020-2025. Par ailleurs la rduction des apports en eau durant les annes sches
entraine une baisse de production dnergie pouvant dpasser 40%.
2003
2004
2005
437,9
846,52
827,44
880,03
2006
2007
815,4 596,2
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
771,4 837,1
842,6
802,1
768,6
726,8 675,4
Production Observe
Production Simule
437,9
485,2
880
880,5
755,96
739,42
123,45
115,78
Minimum (GWh)
Maximum (GWh)
Moyenne (GWh)
cart type (GWh)
Tableau 16: Analyse comparative de la production dnergie annuelle observe et simule Manantali
Partant de S1 S2, la mise en service des nouveaux amnagements de Flou et Gouina en aval de
Manantali fait croitre de prs de 130% la production dnergie annuelle. La quantit dnergie moyenne
annuelle gnre par les centrales de Flou et Gouina sont respectivement de 323.GWh et 645 GWh.
Les simulations exploratoires ont montr que sans la prsence de Manantali, la production combine
de Flou et Gouina serait infrieure 700 GWh/an. La rgulation des eaux du Bafing par la centrale
de Manantali permettrait daugmenter, hauteur de75%, le productible des centrales de Flou et
Gouina, particulirement en priode dtiage. En effet les centrales de Flou et Gouina, du fait de leur
emplacement en aval du barrage de Manantali bnficient de la rgularisation des eaux du fleuve et
sont donc moins affects par la saisonnalit des dbits. Lnergie gnre durant la saison des basses
eaux reprsente 40% de la production totale
Cependant, la priorisation des besoins en soutien dtiage qui sont augments par un facteur de 3 dans
ce scnario, engendre des modifications sur la dynamique de production hydrolectrique des centrales.
Par rapport la politique de gestion qui priorise la production dnergie (Politique 1) un accroissement
de production dnergie (variant entre 2% et 15% selon ltat dhydraulicit du bassin) est observ au
niveau des centrales de Flou et Gouina. Cette opposition vient du fait que Flou et Gouina bien que
fonctionnant au fil de leau sont construits en amont de la zone majoritairement concerne par le
41
soutien des basses eaux, ce qui leur permet de profiter des dstockages augments au niveau de
Manantali pour accroitre leur productivit.
Les impacts observs la centrale de Manantali sont toutefois variables. En effet durant les annes de
bonne hydraulicit, le volume stock Manantali est assez important pour garantir facilement la
satisfaction des demandes en soutien des basses eaux et accroitre de 6% en moyenne, la production
dnergie hydrolectrique Manantali. Cependant, la baisse dhydraulicit des annes sches provoque
un dcroissement hauteur de 20%, de la production hydrolectrique de Manantali. Sous ces
conditions dhydraulicit, le soutien dtiage et la production dnergie apparaissent clairement comme
deux usages conflictuels.
La quantit dnergie moyenne gnre par lensemble des centrales tudies sous S3 est de 3779 GWh
/an soit un accroissement de production annuel de 410% par rapport S1. Le barrage de
Koukoutamba bnficiant la fois dapports naturels abondant et dun bon potentiel hydro-lectrique
(hauteur de chute et capacit de turbinage importantes) fournit le rendement le plus lev (environ
25% du productible total) au moment o la contribution de Gourbassi est infrieure 100 GWh/an
soit moins de 5% de la production totale. La Guine reste le producteur majeur dhydrolectricit dans
le sens o les centrales de Balassa, Koukoutamba et Boureya gnrent prs de 50% de la production
totale.
La comparaison des rsultats de S2 au scnario 3 dcrivent les avantages de la mise en service des
futurs amnagements de Koukoutamba et Boureya sur la production hydrolectrique de Manantali
(limpact de Balassa est nglig puisquil fonctionne au fil de leau). Ltude met en vidence une
meilleure rgularisation des eaux du haut Bafing avec notamment un dbit entrant plus important
Manantali durant la priode dtiage et une augmentation hauteur de 15% des rendements
nergtiques annuels de ce dernier attribuable cette meilleure rgulation. Cet effet bnfique est limit
voire nulle durant les premires annes de remplissage des retenues de Koukoutamba et Boureya
prvues en amont de Manantali et durant les longues annes de scheresse.
Il incombe aussi de souligner que le laminage des pics de crue va lencontre des objectifs de
maximisation de la production hydrolectrique. En effet cette consigne de gestion classe parmi les
plus prioritaires du bassin entraine dimportants dstockages avant larrive des crues, ce qui diminue
la hauteur de chute disponible au-dessus des turbines. Les consquences directes et indirectes sont
42
respectivement une baisse moyenne annuelle de 10% de lnergie potentiellement productible des
diffrents barrages rservoirs et un mauvais remplissage des retenues durant les annes sches
conscutives.
Scnario 1 (rfrence)
Rservoirs
Manantali
Flou
Gouina
Koukoutamba
Boureya
Balassa
Gourbassi
Total
Scnario 2
Scnario 3
Politique 1
Politique 2
Politique 3
Politique 1
Politique 2
Politique 3
Politique 1
Politique 2
Politique 3
739,4
739,4
739,3
739,3
739,2
739,2
737,8
323,6
645,3
1706,7
730,4
351
687,9
1769,3
737,9
332,6
658,1
1728,6
780,3
348,8
643,3
831,8
710,1
370,7
94,4
3779,4
759,8
336,4
649,4
821
714,7
370,7
92,1
3744,1
763,9
329,2
639,5
826,8
708,8
370,7
93,6
3732,5
La figure 9 illustre la distribution statistique des dbits observs et simuls la station de rfrence de
Bakel (scnario 1). Le volume moyen interannuel transitant Bakel entre 1954 et 1974 est estim
25000 Mm3.
Alors qu'en rgime naturel, le dbit journalier maximal annuel dpasse 4500 m3.s-1 deux annes sur
cinq en moyenne au cours des annes humides, ce seuil nest pas dpass pour aucun des scnarios
tests. Dans S1 et S2, les apports du Bafing sont contrls en grande partie par le barrage de Manantali.
La capacit de stockage relativement importante de la centrale de Manantali permet de rduire
hauteur de 40% la pointe de crue Bakel. Par ailleurs le dbit de base garanti Bakel est pass de 0
m3/s 175 m3/s attribuable la rgulation des dbits du fleuve par le rservoir de Manantali.
43
Cependant le barrage de Manantali ne contrle que les apports du Bafing et ne permet pas de supprimer
totalement les risques dinondation. Des checs invitables peuvent survenir durant les annes o le
dbit passant Oualia ou Gourbassi est trs lev et ne permet pas, mme en labsence de restitution
Manantali, datteindre le laminage souhait Bakel. Par exemple, les dbits transitant Bakel au cours
de la dixime anne de simulation (2030) atteignent 4000 m3/s durant la priode des hautes eaux, ce
qui reste relativement proche de la limite de dbit de laminage des crues admissible.
Les deux courbes de la figure 10 matrialisent les dbits moyens mensuels simuls aux stations
hydromtriques de Soukoutali (situe en aval du barrage de Manantali) et Bakel. La diffrence des deux
courbes constitue les apports combins des affluents intermdiaires de la Falm et du Bakoye qui
constitueraient en moyenne 58% du dbit transitant Bakel. Il apparait que les apports combins de
ces deux affluents sont trs reprsentatifs de ltat dhydraulicit de Bakel, ce qui dnote encore la
partialit de la rgulation du fleuve.
44
Dbit (m3/s)
4,200
4,000
3,800
3,600
3,400
3,200
3,000
2,800
2,600
2,400
2,200
2,000
1,800
1,600
1,400
1,200
1,000
800
600
400
200
0
Jan Aug Apr Nov Jul Feb Oct May Jan Aug Mar Nov Jun Feb Sep May Dec Aug Mar Nov Jun Feb Sep May Dec Aug Mar Nov Jun Feb Sep May Dec Aug
2020 2020 2021 2021 2022 2023 2023 2024 2025 2025 2026 2026 2027 2028 2028 2029 2029 2030 2031 2031 2032 2033 2033 2034 2034 2035 2036 2036 2037 2038 2038 2039 2039 2040
Lamnagement du haut bassin a toutefois pour avantage daugmenter le dbit minimal garanti Bakel
particulirement durant la saison des basses eaux de novembre mai. De ce fait la valle et le delta
pourraient disposer dun soutien dtiage supplmentaire pouvant atteindre 60 m3/s. Ceci constituerait
un avantage distinctif pour la praticabilit dune navigation continue et prenne sur cette partie du
bassin.
Streamflow (below node or reach listed)
Senegal Nodes and Reaches: cheptel Mali Withdrawal, All months (12), River: Senegal
4,200
4,000
3,800
3,600
3,400
3,200
3,000
Cubic Meters per Second
2,800
2,600
2,400
2,200
2,000
1,800
1,600
1,400
1,200
1,000
800
600
400
200
0
Jan Aug Mar Oct May Dec Jul Feb Sep Apr Nov Jun Jan Aug Mar Oct May Dec Jul Feb Sep Apr Nov Jun Jan Aug Mar Oct May Dec Jul Feb Sep Apr Nov
2021 2021 2022 2022 2023 2023 2024 2025 2025 2026 2026 2027 2028 2028 2029 2029 2030 2030 2031 2032 2032 2033 2033 2034 2035 2035 2036 2036 2037 2037 2038 2039 2039 2040 2040
Le fonctionnement des rservoirs seffectue en deux phases: une phase de remplissage durant
lhivernage et une phase de vidange en contre saison. La variation du stock des rservoirs dpend de
la politique de gestion adopte et des apports en eau du systme. Le fleuve Sngal dbite prs de 80%
de son volume annuel entre juin et octobre, do lintrt de stocker une quantit suffisante durant
cette priode pour combler les demandes imprvues de la saison sche. Par ailleurs, le volume utile
total des rservoirs tudis est de 15300 Mm3. La capacit de stockage du rservoir de Manantali
reprsente 52% de ce volume. Une attention particulire sera porte ce dernier en raison de son
emplacement en aval des deux autres barrages importants de Koukoutamba et Boureya mais aussi de
son rle essentiel en termes de soutien des basses eaux au niveau de la valle et du delta qui concentrent
prs de 90% de la consommation totale en eau.
46
Dans S1 et S2, Manantali est le seul ouvrage oprant pour le contrle des ressources en eau du bassin.
Les rsultats des simulations du scnario 1 rvlent une conservation du stockage moyen annuel du
rservoir de Manantali, malgr les changements de politiques dallocation (Voir figure 12). Ce scnario
ne tient compte que des demandes actuelles en soutien des basses eaux (irrigation de 75000 ha). Le
dbit minimal garanti observ la station Soukoutali implant au pied du barrage de Manantali est
valu environ 160 m3/s, qui est, mme sans la contribution des apports des affluents non rgulariss
du Bakoye et de la Falm, suffisant pour satisfaire les besoins en soutien des basses eaux et compenser
les pertes par vaporation sur la valle et le delta. Ceci se traduit par une faible variation du niveau du
rservoir malgr la forte variabilit interannuelle.
Ce contexte damnagement, permet donc dcarter lexistence de conflits dusage entre lirrigation et
la production dnergie.
2020
2027
2034
2021
2028
2035
2022
2029
2036
2023
2030
2037
2024
2031
2038
2025
2032
2039
2026
2033
2040
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
en grande partie conditionns par les demandes en soutien des basses eaux, qui restent relativement
importantes dans ce scnario.
Durant les annes de faible hydraulicit, les volumes supplmentaires dstocks du barrage de
Manantali pour rpondre aux besoins prioritaires en soutien des basses eaux peuvent dpasser 1500
Mm3/mois causant long terme un mauvais remplissage du rservoir qui se traduit par un niveau de
fonctionnement du rservoir relativement bas oscillant entre les valeurs extrmes de 6500 Mm3 (niveau
de stock maximal) et 3 900 Mm3 (vidange complet du rservoir) et une baisse significative du rendement
nergtique de la centrale .
Volume stock dans la retenue
Retenue: Manantali, Tout month (12)
Scenario 2
Priorisation du soutien d'etiage
11,000
10,000
9,000
8,000
7,000
6,000
5,000
4,000
3,000
2,000
1,000
0
Jan Nov Sept Juil Mai Mars Jan Nov Sept Juil Mai Mars Jan Nov Sept Juil Mai Mars Jan Nov Sept Juil Mai Mars Jan Nov
2020 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2025 2026 2027 2028 2029 2030 2030 2031 2032 2033 2034 2035 2035 2036 2037 2038 2039 2040 2040
Un avantage distinctif de lamnagement du haut Bafing par la mise en service des centrales de
Koukoutamba et Boureya (Scnario 3) sont une meilleure maitrise des eaux avec une augmentation du
niveau de fonctionnement de Manantali et une rduction des dversements observs dans S1 et S2.
Par ailleurs, Manantali est moins affect par la saisonnalit des dbits du fait du contrle des volumes
entrants durant les mois dtiage. En effet Koukoutamba et Boureya rgulent les dbits du haut bassin
un minimum de 115 m3/s (figure 14 et 15) qui vont sajouter au stock disponible dans le rservoir et
permettre Manantali de fonctionner un niveau suprieur durant la priode dtiage (figure 16).
Toutefois le remplissage des retenues de Koukoutamba et Boureya durant la saison des hautes eaux
entraine une diminution moyenne de 10% des volumes entrants Manantali se traduisant par une
baisse de prs de 60% des volumes dverss Manantali durant les annes de bonne hydraulicit et
une rduction moyenne de 15% du niveau de fonctionnement de Manantali durant les annes sches
conscutives.
48
Streamflow (below node or reach listed)
Senegal Nodes and Reaches: Below Culture 10 Withdraw al, All months (12), River: Senegal
1,800
1,600
Dbit (m3/s)
1,400
1,200
1,000
800
600
400
200
0
1% 3% 5% 7% 9% 11% 14% 17% 19% 22% 25% 28% 30% 33% 36% 39% 42% 44% 47% 50% 53% 55% 58% 61% 64% 66% 69% 72% 75% 78% 80% 83% 86% 88% 91% 94%
Pourcentage de depassement
Figure 14 : Courbe de la probabilit de dpassement des dbits observs et simuls entrants Manantali
Figure 15 : Dbits moyens naturels entrants Manantali vs dbits moyens entrants Manantali influenc par
Koukoutamba et Boureya
Stockage Mm)
12000
Scenario 1 &2
Scnario 3
10000
8000
6000
4000
2000
0
Mois
Figure 16 : Niveau moyen de fonctionnement de Manantali seul et influenc par Koukoutamba et Boureya
La comparaison des rsultats des scnarios montre que la variation du stock deau des rservoirs ne
dpend pas seulement de la disponibilit des ressources en eau mais surtout de la priorit accorde
la satisfaction des diffrents usages. Les consquences de la priorisation du soutien des basses eaux sur
la production dnergie sont une baisse hauteur de 18% du stockage de Manantali, lorsque
laugmentation des besoins en soutien des basses est retenue. En revanche, les rservoirs situs en
amont de Manantali (Koukoutamba, Boureya et Gourbassi) sont moins affects par les modifications
des politiques dallocation dans le sens o ils disposent dapports naturels relativement abondants et
de volume utile facile approvisionner (2950, 2850 et 1500 Mm3 respectivement pour Koukoutamba
Boureya et Gourbassi).
Les rsultats des simulations montrent que les demandes en eau pour les usages domestiques, et pour
llevage sont totalement satisfaites pour tous les scnarios. Ceci montre que ces prlvements
reprsentent une faible proportion de la disponibilit en eau du bassin.
Par contre, lexception des annes de trs bonne hydraulicit, aucun des scnarios tests ne garantit
une satisfaction totale de la demande du secteur minier. Prs de 85% de leau allou ce secteur est
recycle cest dire rinject dans le processus de traitement du minerai. Les besoins en eau de ce
secteur restent donc trs faibles (demande nette de 13.2 Mm3/an dans S1 et 77 Mm3/an dans S2 et
S3). Ils restent toutefois difficiles compenser dans le sens o les volumes allous ce secteur sont
totalement prlevs sur laffluent non rgul de la Falm qui ne dispose quasiment de ressource durant
la saison des basses eaux. De plus, dans les scnarios 2 et 3, les extensions minires sont non seulement
localises sur la partie amont du futur projet damnagement hydrolectrique de Gourbassi qui nest
pas contrle, mais aussi les besoins miniers sont supposs rester constants au cours de lanne sur
une zone hydraulicit naturelle trs saisonnire, ce qui contribue considrablement augmenter la
frquence de dfaillance en terme de satisfaction des besoins en eau de ce secteur.
Concernant lirrigation, le contexte damnagement tudi sous le scnario de rfrence (Scnario 1),
permet une satisfaction totale des besoins en eau dirrigation de la valle et du delta et ce mme durant
les annes sches qui sexpliquerait par le fait que Manantali rgule en partie les dbits de la valle mais
50
aussi que les volumes turbins pour la production hydrolectrique sont largement suffisants pour
rpondre aux besoins en soutien des basses eaux de cette partie du bassin.
Dans les Scenarios 2 et 3 le projet dextension des amnagements agricoles de la valle et du delta
portera les besoins en eau dirrigation 5200 Mm3/an. Les trois politiques de gestion tests sous ces
scnarios garantissent une satisfaction totale de la demande durant la saison des hautes eaux de juillet
novembre.
Dans le scnario 2, les dficits dallocations observs durant la priode dtiage reprsentent 8 20%
des besoins, dpendamment de ltat dhydraulicit du fleuve et des politiques de gestion adoptes. Ces
rsultats restent toutefois acceptables dans le sens o les besoins de ce secteur sont pnaliss durant
des priodes bien dfinies. En effet, le secteur agricole affiche une saisonnalit dans la rpartition des
demandes en eau, et les besoins de la priode dtiage restent infrieure 30% de la demande annuelle
ce qui contribue grandement limiter les dficits.
Lamnagement du haut bassin par la mise en service des centrales de Koukoutamba et Boureya permet
une meilleure satisfaction du soutien dtiage. En effet ceux-ci rgulent les eaux du Haut-Bafing et
assurent notamment un dbit entrant plus important Manantali en saison sche ce qui permet de
disposer dun volume supplmentaire Bakel et de rduire plus de 50% les dficits dallocation
observs sous S2.
Il convient toutefois de souligner que bien que la priorisation du soutien des basses eaux gnre de
meilleurs rendements en termes de satisfaction des demandes en eau durant les annes humides, elle
produit aussi les plus faibles taux de satisfaction durant les annes sches conscutives. Cette
opposition viendrait du fait que les dstockages importants raliss durant les premires annes sches
vident progressivement les rservoirs, qui long terme ne disposent plus de stock suffisant pour
compenser les besoins en aval.
La prise en compte du volet de la navigation fluviale ncessite un tirant deau minimal de 300 m3/s.
Les rsultats des simulations ont rvl que le barrage de Manantali comme seul infrastructure de
rgulation ne permet pas de garantir un tirant deau suprieur 280 m3/s entre janvier et juin (rsultats
obtenus sous la politique 2 qui priorise cet usage); do la conclusion que Manantali comme seul
ouvrage de rgularisation du bassin garantit une navigabilit partielle du fleuve praticable 5 mois sur
51
12. Elle serait toutefois possible dans S3 grce laugmentation du dbit minimal garanti Bakel qui
passe 300 m3/s durant la saison des basses eaux.
La comparaison des rsultats des diffrents scnarios montre dune part quil y a de manire gnrale
une bonne synergie entre l'irrigation, la navigation et la production hydrolectrique. Mais cette
convergence est effective jusqu' certains seuils d'amnagements hydro-agricoles et/ou de navigation.
En effet, les performances du systme sont dgrades lorsqu'on dpasse 195 000 ha amnags ou
lorsque la navigation requiert un tirant deau suprieur 200 m3/s, qui se manifeste par une comptition
entre les diffrents usages. Dautre part lamlioration de la navigabilit du fleuve jusquau Mali ne
pourrait tre effective sous certaines conditions dhydraulicit et de rgulation. Par ailleurs, le contexte
actuel des changements climatiques et de rduction de la disponibilit des ressources en eau du bassin
qui prvaut depuis la fin des annes 60 devrait pousser les dcideurs adopter le soutien dtiage
comme une solution complmentaire dautres moyens beaucoup plus structurels comme la
stabilisation ou la rduction des prlvements et lamlioration de lefficacit de lutilisation des
ressources.
Allocation
Allocation
Allocation
Dficit
Dficit
moyenne
minimale
maximale
moyen
minimal
annuelle
annuelle
annuelle
annuel
annuel
(Mm3)
(Mm3)
(Mm3)
(Mm3)
(Mm3)
1561,7
1561
1564
3,6
1,5
1562
1563,1
1562,9
1565,3
2,2
0
1562
1559,1
1564,9
3,3
0,5
4924,5
4573,1
5207,3
500,7
218
5425
5279,2
4360,2
5425,4
146,1
0
5118,6
4785
5336,6
306,8
88,8
5049,1
4733,5
5260,2
376,3
165,2
5425
5406,9
5193,2
5425,4
18,5
0
5301,7
4955,3
5416,5
123,8
8,9
Tableau 18: Soutien des basses eaux sur le bassin du fleuve Sngal
Besoins
annuels
(Mm3)
Politique 1
Scnario 1 Politique 2
Politique 3
Politique 1
Scnario 2 Politique 2
Politique 3
Politique 1
Scnario 3 Politique 2
Politique 3
Dficit
maximal
annuel
(Mm3)
4,3
2,4
6,2
852,2
1065,3
640,4
691,9
232,2
470,1
4.6. Lvaporation
Lvaporation est une variable essentielle du bilan hydrologique du systme puisquelle a un impact sur
les volumes restituer au systme. Un important contraste pluviomtrique caractrise le bassin. A
mesure que lon quitte les zones montagneuses trs arroses du haut bassin (qui concentre lessentiel
des barrages hydrolectriques) pour arriver vers les plateaux sahliens arides de la valle et du delta, les
volumes perdus augmentent considrablement du fait de la diminution progressive des prcipitations
et de laugmentation des tempratures. La quantit vapore est inversement proportionnelle
lhumidit relative de lair et est minimale pendant la saison des pluies. Les pertes les plus importantes
52
sont enregistres entre fvrier et mars priode durant laquelle souffle lharmattan, vent dEst chaud et
sec.
Reservoir Evaporation
Scenario: scenario, Monthly Average
Manantali
Koukoutamba
Gourbassi
Boureya
160
140
120
100
80
60
40
20
0
-20
-40
-60
-80
-100
-120
-140
-160
January
February
March
April
May
June
July
August
September
October
November December
Mois
Les volumes vapors sur lensemble des rservoirs sont denviron 440 Mm3/an soit prs de 5% du
volume deau disponible dans le haut bassin. Les plus grosses pertes sont enregistres sur le plan deau
de Manantali (plus de 80% du volume total vapor) qui sexplique par le climat soudano sahlien qui
domine le sous bassin versant de Manantali crant des pertes relativement leves.
Les pertes combines des centrales de Koukoutamba et Boureya sont 43 Mm3 soit moins de 10% du
volume total vapor. En effet le haut bassin dispose dune pluviomtrie relativement abondante qui
constituerait un avantage distinctif pour la rduction des pertes par vaporation. Ce qui permet den
dduire que le meilleur endroit pour construire des grands barrages rservoirs pour rguler les dbits
du fleuve tout en limitant lvaporation serait les hautes montagnes de la Guine parce que lessentiel
des dbits viennent de cette partie du bassin mais aussi quen altitude, lvaporation sur un grand
rservoir est moindre que sur celui situ en basse altitude comme Manantali.
Du fait des incertitudes qui existent encore sur les volumes rellement vapors dans la valle et le
delta ils ont t pris en compte comme des pertes compenser sur cette partie du bassin. Lvaporation
des surfaces deaux libres dpend non seulement des proprits numrs ci-dessus mais aussi de
ltendue de la surface deau expose ; un accroissement de cette surface entraine une augmentation
des pertes.
53
Les dbits disponibles au niveau de la valle et delta durant la priode dtiage sont de lordre de 100
150 m3/s. Lanalyse de la dynamique de lvaporation montre quelle peut atteindre 40 m3/s durant
certaines priodes. La part de lvaporation dans les apports en soutien basses eaux est donc
relativement leve, soit prs de 30%. Il semble donc que la mobilisation des ressources en eau doit
faire lobjet de la plus grande attention. En effet lvaporation, qui pse assez peu en priode de crue
mais nettement plus en priode dtiage, mrite de toute vidence des mesures plus prcises sur
lensemble des surfaces vaporantes. Par ailleurs lvapotranspiration des peuplements vgtaux
reprsente une grosse inconnue et doit faire lobjet dune tude plus pousse.
54
5. Conclusion
Cette modlisation sur WEAP a permis de mieux apprhender la rponse du systme sous diverses
conditions hydrologiques et dexploitation de la ressource. L'analyse pratique montre que les
changements structurels de l'utilisation des ressources du bassin auront une influence importante sur
la rpartition intersectorielle de leau. Aussi, les multiples incertitudes lies la disponibilit future des
ressources hydrographiques influence grandement lensemble du processus dallocation.
La comparaison des rsultats des simulations montre quil y a de manire gnrale une bonne synergie
entre l'irrigation, la navigation et la production hydrolectrique. Mais que cette convergence est
effective jusqu' certains seuils d'amnagements du haut bassin et de la valle. En effet le barrage de
Manantali, bien que permettant de rpondre aux besoins actuels en soutien des basses eaux au niveau
de la valle et du delta et ce, mme durant les annes de faible hydraulicit, ne sera pas en mesure, seul,
de faire face des demandes en soutien dtiage suprieures 200 m3/s.
Ltude met aussi en vidence un impact important et positif de lamnagement conjoint du haut Bafing
et de la Falm par une augmentation considrable (410% en moyenne) de la production dnergie
hydrolectrique du bassin. Les effets restent faibles mais positifs sur les amnagements en aval avec
notamment une lgre augmentation (environ 2 12% suivant la politique de gestion tudie) de la
production dnergie annuelle de Manantali et une meilleure rgulation des dbits entrants dans ce
dernier permettant ainsi un meilleur soutien dtiage.
Il convient de considrer les rsultats suivants titre indicatif, pour simple comparaison entre le
fonctionnement de la centrale de Manantali seul, puis impact par la mise en service des futures
barrages du haut bassin et lextension des amnagements de la valle et du delta. En effet, le mode de
gestion actuel de lamnagement de Manantali seffectue au pas de temps journalier et peut voluer au
cours des annes, selon un mode de gestion prvisionnel, alors que les donnes disponibles pour la
prsente tude sont au pas de temps mensuel dautant plus que le dmarrage de la production dnergie
est encore rcente (la production a dbut en 2002).
Aussi, quelques incertitudes existent encore sur lvolution des conditions climatiques et ses
consquences sur la ressource. Le fleuve Sngal na pas confront longue priode de scheresse accrue
depuis la mise en service de Manantali. A cette date les prvisions faites sur les impacts dune longue
55
priode de scheresse sur la production dnergie Manantali, restent donc transitoires jusqu ce
quune situation concrte vienne les confirmer ou les remettre en question.
Par ailleurs, dues aux incertitudes relatives la disponibilit future des ressources en eau sur le bassin
et la difficult prdire avec exactitude les usages futures de la ressource, des suppositions ont t
faites sur plusieurs facteurs pouvant avoir des impacts considrables sur la ressource.
Aussi cette tude value les bnfices physiques dcoulant de la gestion intgre et prvisionnelle des
ressources en eau du fleuve Sngal et peut en ce sens servir de base une analyse plus pousse
intgrant des critres conomiques ou multiobjectifs comme les avantages marginaux de lutilisation
de la ressource.
Enfin concernant ltude des ouvrages de prise, lune des limites de WEAP constitue son mode de
fonctionnement bidimensionnel (lvation-stockage) dans la modlisation des rservoirs. En effet les
calculs de variation de stock nintgrent pas la variation de la surface expose du rservoir ce qui peut
dans un certain sens, constituer un obstacle la validit des rsultats et ce, plus particulirement pour
les rservoirs disposant dun volume utile relativement important (Manantali par exemple)
56
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60
Annexes
Annexe A: Articles de la charte relatifs au partage des eaux du fleuve Sngal
Article 3
La prsente Charte s'applique l'ensemble du bassin hydrographique du fleuve Sngal y compris les
affluents, les dfluents et les dpressions associes.
Article 4
L'utilisation des eaux du Fleuve est ouverte chaque Etat riverain, ainsi qu'aux personnes se trouvant
sur son territoire conformment aux principes et modalits dfinis par la prsente Charte.
La rpartition des eaux entre les usages est fonde notamment sur les principes gnraux suivants:
l'obligation de garantir la gestion quilibre de la ressource en eau;
Lutilisation quitable et raisonnable des eaux du Fleuve;
l'obligation de prserver l'environnement;
l'obligation de ngocier en cas de conflit;
l'obligation pour chaque Etat riverain d'informer les autres tats riverains avant d'entreprendre
toute action ou tout projet qui pourrait avoir un impact sur la disponibilit de l'eau et/ou la
possibilit de mettre en uvre des projets futurs
Les principes directeurs de toute rpartition des eaux du Fleuve visent assurer aux populations des
Etats riverains, la pleine jouissance de la ressource, dans le respect de la scurit des personnes et des
ouvrages, ainsi que du droit fondamental de l'Homme une eau salubre, dans la perspective d'un
dveloppement durable
Article5
Toute rpartition des eaux entre les usages est fixe en prenant en considration la disponibilit de la
ressource et en intgrant les lments suivants:
La coopration sous rgionale,
La gestion intgre de la ressource
Article 9
L'Organisation, en fonction des demandes des utilisateurs, fixe les priorits entre les besoins, ainsi que
la consommation d'eau ncessaire. Aucun usage ne bnficie d'une priorit par rapport aux autres
conformment aux principes du droit international.
Toutefois, en cas de pnurie de la ressource, une attention particulire sera accorde
l'approvisionnement en eau potable et aux usages domestiques de l'eau.
Article 10
Hormis les usages domestiques qui sont libres, le captage des eaux du fleuve est soumis un rgime
d'autorisation pralable ou de dclaration.
61
62
En prenant les stations X et Y comme les stations les plus proches possibles et en supposant que les
prcipitations sont homognes sur toute la zone.
63
64
t1=t2+1;
t2=t2+28;
resultat(j,i) =mean(data1(t1:t2,1) );
end
end
end
ifannee(1,j) ==366
% anne bissextile
fori=1:12
switchi
case {1,3,5,7,8,10,12}
t1=t2+1;
t2=t2+31;
resultat(j,i) =mean(data1(t1:t2,1) );
case {4,6,9,11}
t1=t2+1;
t2=t2+30;
resultat(j,i) =mean(data1(t1:t2,1) );
case {2}
t1=t2+1;
t2=t2+29;
resultat(j,i) =mean(data1(t1:t2,1) );
end
end
end
end
65
Anne
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
Janvier
49,761
90,017
86,852
56,664
78,138
89,642
47,687
49,323
56,778
70,120
51,697
62,391
64,103
64,595
76,219
38,183
62,151
36,429
30,909
40,644
31,018
fevrier
32,952
53,637
48,561
33,354
43,050
50,047
29,891
32,394
33,297
35,603
30,367
34,531
37,189
37,621
49,479
23,850
34,370
24,825
21,559
25,003
21,791
Mars
22,221
36,491
30,114
22,658
26,679
31,206
20,832
22,932
21,631
22,429
20,137
24,159
25,548
24,931
27,207
16,821
22,339
17,774
14,790
17,051
14,857
Avril
21,407
34,588
20,871
16,304
20,842
20,642
15,119
16,276
15,226
15,932
14,465
18,672
19,903
18,379
18,061
13,552
16,027
14,127
9,831
10,997
10,051
Mai
33,964
37,643
19,571
14,243
30,039
38,610
20,733
15,463
17,747
14,282
17,258
15,325
19,508
20,099
21,414
11,580
12,930
18,484
8,468
21,891
7,417
Juin
200,331
175,469
65,326
95,987
99,343
157,516
62,061
117,927
55,087
20,517
90,284
38,954
33,241
100,850
73,985
39,709
40,141
20,618
79,853
70,745
58,579
Juillet
588,487
591,113
271,500
341,981
393,216
299,926
360,945
299,023
300,156
187,657
305,587
327,898
191,550
312,561
149,187
304,361
129,239
202,398
233,686
163,933
258,230
Janvier
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
78,9212899
93,9158064
72,8761292
93,0251615
86,1151614
87,0935477
100,443225
62,0222584
99,5261285
56,186129
43,3467742
58,1600001
40,9174191
Fevrier
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
45,0439283
47,247857
51,5017858
42,5192856
55,987143
44,0646429
54,3842858
70,2475001
33,0189285
57,3653571
32,945
25,7835716
33,1532145
22,3772413
Mars
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
29,202258
26,4012904
27,8948388
23,1761292
36,4006453
26,3122581
31,8967742
37,0764516
16,5006451
32,7370966
18,1112903
11,5536452
13,1399677
6,61467742
Avril
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
14,9120001
12,8363334
14,3453334
10,3756667
19,5546667
20,683
17,698
18,3893335
8,62010004
14,7614666
8,76113324
3,78173331
2,92404333
0,99494333
Mai
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
11,9404192
15,6129033
10,4183224
14,7904516
18,1374515
29,303226
13,5511936
22,7274195
4,05190321
6,26312902
12,1091937
1,21499999
11,8199647
0
Juin
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
133,857334
67,6979997
17,1683666
111,651
64,3556662
42,1053333
88,4076671
100,603
49,9831334
47,5239334
18,7519999
88,6488999
85,9219999
66,603534
Juillet
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
324,648387
314,919356
231,234195
280,390322
329,451613
211,900323
346,325805
175,228711
326,06129
152,739033
229,684838
247,300001
162,752259
282,971613
Aot
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
1115,64194
864,551616
780,27097
1159,51936
886,264522
714,683873
1581,63548
475,590323
704,129031
1033,63871
932,974192
537,354837
646,670964
1003,24838
Septembre
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
1420,08667
1327,92
1192,46333
1635,93333
1414,25
998,576668
1879,33333
766,703337
1403,16667
1276,33667
987,706667
828,093337
818,026668
1099,44
66
Octobre
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
550,541937
794,583875
1095,32581
743,054836
833,045162
1322,28387
1260,31935
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1075,26129
436,119357
391,325807
456,419352
399,961288
677,89032
Novembre
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
269,683333
360,14
340,873335
285,186666
314,146665
382,700003
409,166666
184,530001
566,596663
191,460002
156,323334
202,283332
166,596667
199,330001
Dcembre
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
NaN
131,725806
166,251612
141,058065
151,641936
137,174194
163,693548
174,870968
117,153226
192,912904
102,61258
83,8251612
112,814515
79,0758063
93,8735492
Statistiques descriptives :
Variable Observations
Obs. avec donnes
Obs. sans
manquantes
donnes manquantes
Minimum Maximum Moyenne Ecart-type
janvier bafing makana 13
0
13
40,917
100,443
74,811
20,797
janvier Daka Saidou 13
0
13
30,909
76,219
52,711
15,532
Matrice de corrlation :
Variables
janvier Dakajanvier
Saidoubafing makana
janvier Daka Saidou 1,000
0,967
janvier bafing makana
0,967
1,000
13,000
13,000
11,000
0,936
0,930
30,363
5,510
5,730
1,374
2,000
46,200
47,330
0,088
Analyse de la variance :
Source
DDL Somme des Moyenne
carrs
des carrs F
Modle
1
4856,357
4856,357
159,945
Erreur
11
333,990
30,363
Total corrig
12
5190,347
Calcul contre le modle Y=Moyenne(Y)
Pr > F
< 0,0001
Paramtres du modle :
Source
Valeur
Ecart-type
Constante
6,539
5,610
janvier Daka Saidou 1,295
0,102
t
1,166
12,647
Pr > |t|
Borne infrieure
Borne
(95%)
suprieure (95%)
0,268
-5,809
18,888
< 0,0001
1,070
1,521
Equation du modle :
t
12,647
Borne infrieure
Borne
(95%)
suprieure (95%)
Pr > |t|
< 0,0001
0,799
1,136
67
Prdictions et rsidus :
Rgression de janvier bafing makana par janvier Daka Saidou
(R=0,936)
120
2
1,2
100
1,5
#REF!
80
70
60
50
40
30
0,5
0
30
40
50
60
70
80
0,8
0,6
0,4
-0,5
10
20
30
40
50
60
70
80
0,2
-1
Actives
Modle
-1,5
Variable
100
1,5
1,5
90
0,5
40
50
60
70
80
90
100
-0,5
110
2,5
Rsidus normaliss
2,5
0,5
40
50
60
70
80
90
100
110
Observations
Rsidus normaliss
Coefficients normaliss
90
Rsidus normaliss
110
80
70
60
-0,5
50
-1
-1
-1,5
-1,5
40
40
50
60
70
80
90
100
110
-2,5
-1,5
-0,5
0,5
1,5
2,5
Rsidus normaliss
Janvier
49,51
90,02
86,85
56,66
78,14
89,64
47,69
49,32
56,78
70,12
51,70
62,39
64,10
64,60
76,22
38,18
62,15
36,43
30,91
40,64
31,02
Fevrier
32,95
53,64
48,56
33,35
43,05
50,05
29,89
32,39
33,30
35,60
30,37
34,53
37,19
37,62
49,48
23,85
34,37
24,83
21,56
25,00
21,79
mars
22,22
36,49
30,11
22,66
26,68
31,21
20,83
22,93
21,63
22,43
20,14
24,16
25,55
24,93
27,21
16,82
22,34
17,77
14,79
17,05
14,86
avril
21,41
34,59
20,87
16,30
20,84
20,64
15,12
16,28
15,23
15,93
14,46
18,67
19,90
18,38
18,06
13,55
16,03
14,13
9,83
11,00
10,05
mai
33,96
37,64
19,57
14,24
30,04
38,61
20,73
15,46
17,75
14,28
17,26
15,32
19,51
20,10
21,41
11,58
12,93
18,48
8,47
21,89
7,42
Dakka saidou
juin
juillet
200,33
588,49
175,47
591,11
65,33
271,50
95,99
341,98
99,34
393,22
157,52
299,93
62,06
360,95
117,93
299,02
55,09
300,16
20,52
187,66
90,28
305,59
38,95
327,90
33,24
191,55
100,85
312,56
73,98
149,19
39,71
304,36
40,14
129,24
20,62
202,40
79,85
233,69
70,75
163,93
58,58
258,23
aot
1367,35
1162,12
1175,44
1020,53
1151,74
862,02
767,24
900,18
786,03
713,44
902,23
790,63
596,65
1250,78
487,20
661,22
833,25
738,82
519,18
563,68
739,59
septembre
1095,57
1000,85
941,34
1371,80
1040,70
1138,60
851,07
1103,48
1075,69
984,93
1314,80
1186,50
859,83
1386,40
703,09
1080,59
980,66
799,44
792,18
750,50
863,32
octobre
576,26
717,73
664,15
1196,64
615,21
497,91
593,37
503,07
713,76
908,35
625,42
685,93
1035,72
968,96
445,39
940,08
381,09
342,95
445,50
389,30
591,99
novembre
367,73
323,72
258,50
440,95
370,66
239,20
263,34
234,71
316,31
289,29
261,90
276,94
327,16
327,76
149,15
462,71
136,06
115,14
174,15
136,07
159,58
dcembre
197,11
159,18
109,88
153,12
199,56
93,63
97,31
100,99
123,57
107,44
115,23
105,38
116,12
132,05
84,73
136,34
66,27
60,73
90,68
54,26
67,95
Annes
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
Janvier
70,40
122,66
118,58
79,64
107,34
122,18
68,06
70,17
78,92
93,92
72,88
93,03
86,12
87,09
100,44
62,02
99,53
56,19
43,35
58,16
40,92
Fevrier
62,22
96,27
87,91
62,88
78,84
90,36
57,18
45,04
47,25
51,50
42,52
55,99
44,06
54,38
70,25
33,02
57,37
32,94
25,78
33,15
22,38
mars
26,95
58,34
44,31
27,91
36,75
46,71
23,89
29,20
26,40
27,89
23,18
36,40
26,31
31,90
37,08
16,50
32,74
18,11
11,55
13,14
6,61
avril
24,51
50,48
23,46
14,46
23,40
23,01
12,12
14,91
12,84
14,35
10,38
19,55
20,68
17,70
18,39
8,62
14,76
8,76
3,78
2,92
0,99
mai
37,48
42,59
17,47
10,07
32,02
43,94
19,09
11,94
15,61
10,42
14,79
18,14
29,30
13,55
22,73
4,05
6,26
12,11
1,21
11,82
0,00
Bafing Makana
juin
juillet
214,11
502,17
186,77
504,62
65,61
207,38
99,34
272,92
103,03
320,57
167,02
233,81
62,02
290,56
133,86
324,65
67,70
314,92
17,17
231,23
111,65
280,39
64,36
329,45
42,11
211,90
88,41
346,33
100,60
175,23
49,98
326,06
47,52
152,74
18,75
229,68
88,65
247,30
85,92
162,75
66,60
282,97
aot
1781,00
1485,46
1504,64
1281,57
1470,51
1053,32
916,83
1115,64
864,55
780,27
1159,52
886,26
714,68
1581,64
475,59
704,13
1033,64
932,97
537,35
646,67
1003,25
septembre
1374,94
1231,54
1141,44
1793,16
1291,87
1440,09
1004,76
1420,09
1327,92
1192,46
1635,93
1414,25
998,58
1879,33
766,70
1403,17
1276,34
987,71
828,09
818,03
1099,44
octobre
663,49
853,06
781,26
1494,79
715,69
558,50
686,42
550,54
794,58
1095,33
743,05
833,05
1322,28
1260,32
490,05
1075,26
436,12
391,33
456,42
399,96
677,89
novembre
433,49
382,87
307,87
517,70
436,86
285,68
313,44
269,68
360,14
340,87
285,19
314,15
382,70
409,17
184,53
566,60
191,46
156,32
202,28
166,60
199,33
dcembre
262,97
213,67
149,58
205,79
266,16
128,45
133,23
131,73
166,25
141,06
151,64
137,17
163,69
174,87
117,15
192,91
102,61
83,83
112,81
79,08
93,87
68
Annes
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
janvier
81,00
118,86
115,57
77,45
103,33
118,75
66,03
68,19
83,90
46,70
30,38
45,27
85,64
85,65
127,61
64,75
114,47
61,21
50,23
58,44
38,58
fevrier
43,22
73,81
67,41
44,10
59,99
69,44
37,76
41,41
26,98
14,12
7,78
12,07
51,22
50,73
88,38
30,43
64,99
32,53
22,98
25,64
16,26
mars
20,97
48,15
38,24
22,40
31,36
40,25
17,23
46,68
0,08
2,24
1,14
3,26
29,19
26,49
45,50
9,94
27,26
10,93
7,02
6,75
5,51
avril
17,97
45,35
17,01
6,98
16,86
16,51
5,57
16,02
0,00
0,03
0,00
0,44
14,82
8,86
14,01
3,69
9,48
4,31
2,41
2,26
1,33
mai
42,30
58,91
12,94
3,87
35,29
45,16
16,87
6,10
0,00
0,00
0,50
0,05
12,50
7,08
15,55
1,69
3,60
3,50
0,68
5,91
0,07
Soukoutali
juin
247,11
230,37
77,68
117,64
124,33
198,53
77,61
72,50
26,29
1,64
95,98
33,70
42,67
90,42
94,24
38,83
45,71
13,34
76,71
96,16
43,43
juillet
697,39
638,23
318,81
432,42
486,23
374,19
435,39
361,55
342,94
204,78
367,94
408,97
207,03
342,39
198,47
370,71
165,61
261,80
269,65
184,06
394,97
aot
1579,03
1393,23
1539,68
1211,58
1455,23
1027,65
930,94
1134,90
918,10
861,84
1084,84
842,77
735,90
1463,87
590,35
788,65
1061,42
1048,74
588,58
732,81
1072,13
septembre
1335,90
1210,00
1139,17
1595,67
1269,73
1372,37
1028,97
1317,00
1295,47
1181,93
1559,67
1394,07
1045,43
1939,00
924,33
1550,00
1398,30
1158,20
912,20
906,60
1165,17
octobre
733,00
905,06
842,52
1405,90
785,61
640,94
750,45
753,16
886,03
1113,39
799,74
875,97
1271,81
1316,10
557,06
1192,58
523,65
489,10
522,94
506,52
757,19
novembre
477,43
434,10
346,43
579,13
483,73
316,07
353,30
434,77
422,47
389,73
355,57
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dcembre
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210,97
111,96
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Annes
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
janvier
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fevrier
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mars
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0,00
avril
2,08
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0,00
mai
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0,00
0,00
0,00
OUALIA
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aot
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octobre
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dcembre
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Annes
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
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mars
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avril
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69
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1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
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1962
1963
1964
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1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
janvier
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fevrier
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avril
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43,20
14,20
14,90
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juillet
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aot
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3532,71
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2645,06
septembre
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5144,67
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2459,67
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octobre
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1978,45
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2047,48
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novembre
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631,11
698,78
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dcembre
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381,32
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274,29
270,13
263,28
316,43
286,17
342,23
346,25
375,38
396,93
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371,50
201,41
185,11
165,30
125,87
197,96
Kidira
annee
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
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29,00
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19,60
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19,90
10,00
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3,58
0,11
fevrier
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13,80
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8,10
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9,90
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2,62
mars
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5,70
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1,00
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avril
1,40
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1,70
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3,20
3,20
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1,60
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mai
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1,20
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0,00
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0,00
Annes
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
janvier
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270,00
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fevrier
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118,41
100,07
146,85
145,79
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186,70
77,86
131,23
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57,77
44,18
mars
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59,51
51,29
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81,04
86,13
112,66
38,88
73,07
39,18
33,81
29,13
24,71
avril
18,68
54,51
44,71
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24,24
23,65
18,63
24,87
21,19
35,93
38,72
38,33
51,84
14,74
34,38
17,40
15,17
13,60
10,42
mai
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41,28
19,04
13,10
24,28
24,76
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7,11
5,79
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16,74
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6,08
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8,08
6,66
5,64
1,25
juin
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96,90
11,10
170,76
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73,43
34,74
34,25
2,73
34,64
110,97
0,20
Bakel
70
Annnee
1954
1955
1956
1957
1958
1959
1960
1961
1962
1963
1964
1965
1966
1967
1968
1969
1970
1971
1972
1973
1974
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28,70
fevrier
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18,80
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mars
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46,00
9,80
avril
11,00
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35,00
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13,90
21,30
18,60
29,80
34,50
9,00
18,60
18,60
18,60
18,60
18,60
MATAM
juin
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mai
7,10
19,70
15,60
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6,30
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4,90
3,10
4,10
4,20
4,10
8,00
8,00
15,50
16,10
8,00
8,00
8,00
8,00
31,10
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juillet
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685,88
aot
3355,00
3108,00
1999,00
2413,00
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1983,00
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2647,52
septembre
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4017,00
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1657,00
3038,16
octobre
2053,00
3222,00
2791,00
3216,00
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1447,00
1912,00
1951,00
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1688,12
novembre
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875,00
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532,00
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194,00
401,83
dcembre
413,00
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390,00
446,00
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179,00
272,00
152,00
143,00
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75,20
144,25
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Volume de stockage
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0
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71
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3,200
3,000
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2,600
Million Mtre cube
2,400
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200
0
Janvier
Fvrier
Mars
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Mai
Juin
Juillet
Aot
Septembre
Octobre
Novembre
Dcembre
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0
Janvier
Fvrier
Mars
Avril
Mai
Juin
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Aot
Septembre
Octobre
Novembre
Dcembre
Novembre
Dcembre
Observed Volume
1,900
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1,600
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100
0
Janvier
Fvrier
Mars
Avril
Mai
Juin
Volume de stockage
Juillet
Aot
Septembre
Octobre
72