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Centre Hospitalier
B.P. 436
69655 VILLEFRANCHE SUR SAONE
Linformation :
Une ncessit
dans la prise en charge
du patient.
Frdric BRUSS
REMERCIEMENTS
Je tiens particulirement remercier mon pouse, Lynda, car elle a d faire preuve de beaucoup
dabngation et de soutien tout au long de ces trois dernires annes pendant lesquelles je nai
pas pu tre entirement disponible, parfois mme un peu distant, avec mes moments de doute et
de dcouragement. Elle a su me redonner courage et a toujours fait preuve dune prsence aidante
et rassurante.
Merci mes enfants pour le temps que jai oubli de leur consacrer pendant mes tudes et
llaboration de mon travail personnel de fin dtudes.
Je tiens galement remercier Mme M. KRAWCZYK pour ses conseils aviss ainsi que pour la
patience quil lui a fallu pour me guider tout au long de ce travail, pour son constant soutien et
pour les nombreuses fois o elle ma insuffl lnergie ncessaire pour poursuivre ma tche.
De mme, je remercie sincrement pour leur aide P. CHALAYER et P.A. BRUSS qui mont aid
la correction de ce travail de fin dtudes.
Je remercie les infirmier(e)s qui ont accept de rpondre mes questions ainsi que leur
tablissement respectif et les enseignant(e)s de linstitut de formation en soins infirmiers de
Villefranche sur Sane.
SOMMAIRE
Remerciements
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1. Prambule
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1. Situation n1
2. Situation n2
2. Cadre conceptuel
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3. Pourquoi informer
1. Un devoir pour le soignant
2. Un droit pour le patient
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3. Enqute exploratoire
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1. Mthodologie
3. Choix des structures
4. Mthode
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2. Rsultats de lenqute
1. Question n1
2. Question n2
3. Question n3
4. Question n4
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4. Problmatique
Page 36
Bibliographie
Annexes
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1
PREAMBULE
Celui qui sait dtient le pouvoir , celui qui ne sait pas est dpendant de celui qui sait .
Tout au long du contact que peut avoir le patient avec un hpital, que ce soit lors dune
hospitalisation, en ambulatoire ou bien en consultation, celui-ci est aux prises avec une multitude
dinformations ; affiches placardes sur les murs, paroles de la secrtaire, de linfirmire, du
mdecin, du voisin de lit. Un vritable dluge de donnes sabat sur lui : tiquettes et entres,
organisation du service, dossier prsenter, anciens examens, nouveaux bilans etc.
Dans ces conditions, le novice en hospitalisation a de quoi se perdre dans ce ddale et sinquiter
pour sa sant qui demeure sa proccupation premire.
Cette constatation, je lai faite tout au long de mon parcours professionnel, que ce soit dans le
milieu mdical, extra-mdical ou paramdical. Cest ce qui mamne percevoir une
interrogation des individus sur leur propre devenir, leur tat physique et psychologique
particulirement au dtour dinvestigations quils auront subir.
Bien sr, les sources dinformations sont de plus en plus nombreuses et faciles daccs (Internet,
livres, brochures de vulgarisation,).
1.1
SITUATION N1 :
Certaines situations mont interpell, notamment celle de cet homme de quarante-cinq ans,
Monsieur Z., hospitalis dans le service depuis la veille.
Il vient dans le service pour subir une exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) avec
prlvement de parenchyme pulmonaire lors dune fibroscopie, programme ce jour dans un but
de recherche de diagnostic.
A son arrive dans le service, linfirmire installe Monsieur Z. dans une chambre seule en attente
de cet examen. Il parat nerveux, inquiet, apeur. Il croise et dcroise les doigts en permanence,
reste mutique et renferm.
Ces gestes me font suspecter une inquitude. Est-ce lexamen qui lui fait peur ou autre chose ?
Je me pose alors la question de savoir ce qui pourrait rassurer et apaiser ce patient, permettre un
meilleur droulement du soin. Un temps suffisant a-t-il t pris avec ce monsieur pour
laccueillir ?
Linfirmire responsable de la ralisation de cet examen vient le chercher dans sa chambre et
lemmne dans la salle de fibroscopie broncho-pulmonaire (FBP) en lui mentionnant quil va
passer un examen pour explorer ses poumons. Elle lui demande de sinstaller et explique :
Restez calme et tout ira bien, dit-elle, respirez calmement, il ny en a pas pour longtemps.
Malgr ces explications, lhomme ne peut sempcher de trembler et de suer grosses gouttes.
Puis, linfirmire prpare son matriel. Le mdecin arrive dans la salle dexamen.
Aprs avoir lanc un bonjour lensemble des personnes prsentes dans la pice, il endosse
un sarrau et commence tudier le dossier du malade.
M. Z., dit-il, nous allons effectuer un examen de vos poumons avec une camra et prendre de
minuscules morceaux de ceux-ci pour les analyser. Cet examen est dsagrable mais nest pas
douloureux. Vous pouvez vous dtendre, tout se passera bien.
Oui docteur, rpond-il, mais jai peur de ne plus pouvoir respirer avec le tube dans la
bouche.
Le pneumologue sourit et demande do lui vient cette ide.
7
Cest mon voisin qui a eu le mme examen qui me la dit. rpond M.Z.
Le mdecin le rassure et lui dit :
Vous ne risquez rien, le tuyau est petit et vous pourrez respirer sans problme, nous sommes
l pour veiller au bon droulement de lexamen et en cas de problme nous larrterons
Aprs cette explication, le patient se dtend, ne tremble presque plus et esquisse mme un
sourire.
Lexamen se passe bien. Une demi-heure plus tard, tout est termin, Monsieur Z. est dans sa
chambre et nous dit :
Finalement, ce ntait pas si terrible.
Cette exprience me conduit minterroger sur diffrents points :
1.2.
SITUATION N2 :
Lon constate, daprs ces deux exemples, que, selon les lments dinformation donns,
lexamen se droule diffremment.
Par quels moyens linfirmier(e) peut-il (elle) aider le patient surmonter son apprhension, voire
son refus, lors de certains examens ?
Une information apporte avant le dpart pour lexamen aurait peut-tre pu viter le stress,
rassurer et apaiser la patiente.
Linquitude engendre par le manque de connaissances de lexamen empche le patient de vivre
au mieux celui-ci, voire dtre coopratif, alors que, lorsquune information complte est donne,
le patient est plus serein. Ces faits laissent supposer que le malaise, linquitude ressentis par les
patients semblent lis une insuffisance dinformation.
La confrontation de ces diverses expriences et interrogations me conduit la question suivante :
dlivre
au
patient
avant
un
examen
Afin de mener bien mon tude, dans une premire partie, jaborderai les dfinitions des termes
employs dans ma question afin dtayer ma question de dpart.
La deuxime partie sera consacre lenqute exploratoire.
Enfin, la troisime partie, au regard des rsultats de lenqute, mamnera faire merger une
problmatique plus cible, plus prcise.
10
2
Cadre Conceptuel
11
Cette deuxime partie sappuie sur mes recherches documentaires et bibliographiques. Elle va
me permettre dapprofondir ma rflexion en confrontant les ides des diffrents auteurs.
Comme je lai annonc dans mon questionnement initial et en lien avec mes situations dappels,
jai fait le choix de restreindre mon tude aux services de soins gnraux.
Jaborderai donc le dveloppement du cadre conceptuel par la dfinition du service de soins
gnraux
1.
Le service de soins gnraux est une unit structurelle qui a pour finalit dassurer une
prestation de soins, sous la tutelle dun directeur des soins, dirig par un cadre de sant qui
coordonne les activits de lunit. Les soignants prsents dans cette unit sont : les agents de
service, les aides-soignants(es), les lves aides-soignants(es), les infirmier(e)s, les tudiants(es)
infirmiers(es) mais aussi les mdecins, les internes, les kinsithrapeutes, les assistantes sociales,
les bnvoles, etc; soit une quipe pluridisciplinaire.
Le service de soins gnraux remplit la fonction de prestataire de soins de sant sans distinction
dune spcialit particulire (exemple : mdecine gnrale, chirurgie gnrale). Par consquent,
tous les types de pathologies et de soins peuvent y tre rencontrs.
2. Linformation :
Cest volontairement que je naborderai pas linformation qui touche au diagnostic, celle-ci
relevant plus spcifiquement du rle du mdecin. Je mattacherai plus particulirement
linformation que les soignants sont mme de donner lorsquil sagit dinvestigation.
12
1.
Dfinitions et rflexions :
Information : nom fminin du latin Informatio , 1274, Action de donner connaissance de fait.
Renseignements, documentation sur quelquun, quelque chose. Instructions, lments de
connaissances, renseignements lmentaires susceptibles dtre transmis et conservs grce un
support ou un code. Fait ou jugement quon porte la connaissance dune personne laide de
mots, de sens, dimages, de supports.
A.F. Pauchet-Traversat donne comme principe de linformation au patient cette dfinition des
informations sont dispenses chaque patient tout au long de sa prise en charge par lensemble
des professionnels de sant. Elles portent sur ltat de sant, la description et le droulement des
examens, des soins, des traitements. De plus, les informations prcisent les effets et les
complications lies aux actes diagnostiques et thrapeutiques Chaque professionnel est
responsable de linformation quil dlivre.
Informer, pour le soignant cest donc : donner des connaissances quelquun, des
renseignements, linstruire sur les soins dispenss, les orientations thrapeutiques.
Mais cest aussi rassurer le malade en lui fournissant les explications quil rclame, en rpondant
ses attentes.
Linformation est ainsi clairement un support la disposition du soignant pour la prise en
charge globale du patient. Il permet de crer des liens entre le soign et le soignant. Ainsi, un
climat de confiance sinstalle, car, comme le dit Josette Bourgon linconnu est source
13
dangoisse .
La question se pose alors de savoir comment faire passer cette information. Le procd le plus
adapt se trouve tre la communication avec le patient.
2.
Informer, cest transmettre un savoir. Cest donner des raisons et des moyens dagir.
Linformation fait partie du processus de communication comme le dit Josette Bourgon :
Communiquer cest la fois parler, entendre, rpondre, mais cest aussi comprendre et pour
cela couter sous peine dutiliser deux langages parallles, qui ne se rencontrent pas et
aboutissent un dialogue de sourd .
Ainsi, pas de communication sans passage dinformations, pas dinformations sans
communication !
1.
MESSAGE
RECEPTEUR
14
Retour
Pour cela, lcoute serait-elle un outil qui nous permettrait dtre attentif ce que dgage le
patient : son attitude, ses craintes, pour saisir le sens de ses paroles, de ses maux ?
2.
Ecouter : Prter loreille pour entendre, prter attention lavis de quelquun, tre aux aguets.
Etre lcoute, tre attentif ce qui se dit.
Entendre : Percevoir par le sens de loue, comprendre, saisir le sens, saisir par intelligence,
avoir compris.
Ecouter relve de lattention que lon porte lautre et aux propos de lautre alors
quentendre est percevoir par le sens de loue, comme nous le prcise Ghislaine
KINDERMANS :
Je tiens vous prciser la diffrence que je ressens entre couter et entendre.
-couter cest prter attention. On peut le faire dune oreille attentive ou distraite.
16
chaleureuse que tout ce quil dit ne tombera pas dans le vide mais sera lobjet dune
considration attentive.
Linfirmier(e) cre les conditions dune coute de qualit par une attitude de bienveillance, ce qui
favorise lexpression du patient et permet au professionnel de sant dassembler des
renseignements qui lui permettent dtablir le climat de confiance ncessaire.
Comme le souligne Valrie Macrez
Lobjectif de lcoute active est de recevoir avec empathie et bienveillance lmotion transmise
et de permettre la personne, par la reformulation de ce quelle dit, de dcouvrir, par elle-mme
les raisons de ce sentiment .
Lcoute permet lautre dexprimer ce quil ressent. Ce qui est exprim ne provoque plus de
tension interne et permet donc de faire baisser lanxit.
Le temps investi dans lcoute nest jamais du temps perdu :
Cest le temps que tu prends pour ta rose qui rend la rose importante tes yeux crivit
Saint-Exupry.
3. Pourquoi Informer ?
Il est tonnant de constater que le premier usage du terme information date du XIIIme sicle et
tait employ dans le domaine judiciaire pour dsigner le dbut dune enqute ; on parlait
douvrir une information .
Emmanuel Hirsch, dans son article sur linformation au cur de la relation de soin, nous relate :
Le dsir dtre, en dpit des circonstances, reconnu digne dinformation et de communication,
revient au besoin destime de soi...Informer signifierait restaurer lautre dans son sentiment
dtre toujours respectable .
Linformation que reoit le patient est fondamentale pour sa reconnaissance personnelle, pour
retrouver lestime de lui-mme mutile par la maladie, la souffrance et lanxit.
18
Cette information est rgie par un certain nombre de textes qui sappliquent aux infirmier(e)s et
que je vais dvelopper maintenant :
1.
Informer est lune des missions de linfirmier(e), car cest galement soigner.
La charte du malade hospitalis, dans son chapitre III, prcise que :
le personnel paramdical participe linformation du malade, chacun dans son domaine de
comptences .
Les textes qui rgissent la profession dinfirmier(e) sont clairs en ce qui concerne les
informations donnes aux malades, cest une obligation lgale, comme le code de la sant
publique nous le rappelle :
Article R. 4312-32 du code de la sant publique (CSP), livre III, Titre 1er : Linfirmier ou
linfirmire informe le patient ou son reprsentant lgal, leur demande, et de faon adapte,
intelligible et loyale, des moyens ou des techniques mis en oeuvre. Il en est de mme des soins
propos desquels il donne tous les conseils utiles leur bon droulement.
Larticle L.1111-2 du CSP prcise que :
Linformation est donne dans le cadre des comptences de chacun et dans le respect des
rgles professionnelles qui lui sont applicables .
Nathalie Lelivre nous spcifie galement :
Une pratique respectueuse du patient incite adapter linformation et le contenu du dialogue
ltat du patient. Aucune rgle dfinitive et stricte nest pose en la matire. Cependant, tout
est question de personne et dtat de sant, daptitude recevoir, comprendre et assimiler
linformation .
Force est de constater quinformer le patient relve bien du devoir des soignants. Notamment
lorsque celui-ci doit subir un examen. Il sagit de lui donner les lments quil peut intgrer et
19
qui lui sont ncessaires pour la comprhension de lexamen et de son tat de sant, dans le
respect du patient et des textes rglementaires.
Cette tape permet galement danticiper sur les ventuelles complications qui pourraient
survenir cause de ce manque dinformation (patient non jeun par exemple).
Si le soignant a lobligation dinformation auprs du patient, celui-ci bnficie du droit recevoir
cette information.
2.
Un malade doit tre tenu inform du droulement dun examen, il doit recevoir une information
complte
et
dtaille
comme
nous
engage
la
loi
du
mars
2002 :
Chapitre II, Droits et responsabilits des usagers, Article 11, L. 1111-2 du CSP :
Toute personne a le droit dtre informe sur son tat de sant. Cette information porte sur les
diffrentes investigations, traitements ou actions de prvention qui sont proposs, leur utilit,
leur urgence ventuelle, leurs consquences, les risques frquents ou graves normalement
prvisibles quils comportent ainsi que sur les autres solutions possibles et sur les consquences
prvisibles en cas de refus .
Cest, pour le soignant, accepter de partager de son pouvoir avec le patient, pouvoir reprsent
par les informations quil dtient et par l mme, participer attnuer les effets du manque
dinformation.
4.
20
Le manque dinformation, comme nous lavons vu, provoque un certain nombre de dsagrments
ou de ractions, notamment anxit et/ou angoisse.
Josette Bourgon, dans son ouvrage sur linformation du malade lhpital , nous parle des
effets du manque dinformation. Selon elle :
La principale consquence est une augmentation de langoisse existentielle, inhrente la
condition humaine .
Elle cite galement en terme de consquences : la dpendance lie lhospitalisation, la
rgression et linfantilisation ainsi que la solitude.
Selon Josette Bourgon :
Il est impossible pour ces malades dtablir une relation de cause effet entre un examen, par
exemple, et laffection dont ils souffrent Les malades sont donc amens imaginer ce quils ne
savent pas et fantasmer partir de ce quils ignorent ou ont intercept .
Afin de comprendre cet extrait, il nous est ncessaire de dfinir ce que sont langoisse et
lanxit
1.
Angoisse et Anxit :
Cest donc ltat de laffectivit qui rsulte de la prvision ou de la crainte dun danger prochain.
Cest ressentir une vive inquitude du fait de lincertitude dune situation ou de lapprhension
dun vnement qui peut gnrer un sentiment dinscurit, de lirritabilit, jusqu une peur
incontrlable.
La distinction entre angoisse et anxit est difficile faire, mais nous pouvons constater que
langoisse saccompagne dun cortge de symptmes physiques, voyons comment cela
sexprime.
2.
22
23
3
ENQUETE
EXPLORATOIRE
1.
24
Mthodologie
1.
Le choix des lieux correspondant aux besoins de mon enqute a t dtermin par la ncessit
davoir des entretiens avec des infirmier(e)s (IDE) de services de soins gnraux dans lesquels
des patients sont amens subir des examens.
Cest dans cette optique que jai choisi un grand tablissement hospitalier de la rgion ainsi
quun tablissement local ce qui ma permis de poursuivre llaboration de mon travail personnel
de fin dtudes.
2.
Mthode :
La mthode choisie pour mon questionnement auprs de ces personnes est lentretien
semi-directif.
En effet, celui-ci ma permis de privilgier un contact direct avec la personne interroge ainsi que
la reformulation des questions mal comprises ou mal interprtes.
Cet entretien semi-directif auprs de six IDE ma t accord par les directeurs des soins
infirmiers de ces tablissements, aprs les avoir contacts par courrier et obtenu une rponse
favorable de leur part.
Jai pu, par la suite, construire un guide dentretiens qui ma permis de recueillir des
renseignements ncessaires en vue de poursuivre ce travail par lanalyse de lenqute.
Les IDE ont autoris lenregistrement des entretiens et leur retranscription. La dure de ces
rencontres tait approximativement de dix quinze minutes par personne, ils ont eu lieu en
septembre 2005 et octobre 2005.
25
1. Rsultats de lenqute :
Service
Entretien
Entretien
Entretien
Entretien
Entretien
Entretien
n1
n2
n3
n4
n5
n6
Mdecine
Mdecine
Griatrique
Griatrique
6 ans
Gastro-entr
Pneumologie
Cardiologie
Cardiologie
7 ans
3 ans
2 ans
6 mois
9 ans
11 ans
7 ans
3 ans
2 ans
6 mois
19 ans
36 ans
46 ans
25 ans
24 ans
38 ans
50 ans
ologie
Anciennet
dans le
service
Anciennet
du
diplme
ge
1.
26
rle diffuser linformation auprs des malades, car ils peuvent sappuyer sur ce cadre lgislatif.
Deux IDE noncent que, outre le fait de ne pas tre inform :
tre dans lincertitude, ne pas savoir ce que veulent dire les termes mdicaux sont des
sources danxit pour le patient.
Souvent les termes mdicaux ne sont pas compris par les patients.
Larticle R-4312-32 du code de la sant publique dj cit dans le cadre conceptuel nous rappelle
que :
Linfirmier ou linfirmire informe le patient ou son reprsentant lgal de faon adapte,
intelligible et loyale .
Il apparat donc important de communiquer, de manire approprie, pour que le malade puisse
intgrer nos explications le plus aisment possible, car il lui faut intgrer un nombre important
dinformations dans un temps parfois assez court.
Alors que lIDE n5 pense que :
Lexamen en lui-mme peut-tre source dangoisse quand ils ne sont pas trs bien informs,
ils peuvent simaginer le pire .
Nous retrouvons ici lide de Josette Bourgon :
Les malades sont donc amens imaginer ce quils ne savent pas et fantasmer partir de ce
quils ignorent ou ont intercept .
Une autre ide merge de cette premire question. Pour deux IDE :
Lhospitalisation en elle-mme est source dangoisse
Lhospitalisation est source dangoisse et danxit, la dure dhospitalisation, tout ce qui
tourne autour, nest pas trs rassurant, est trs angoissant .
Nous voyons ici que lirruption dans un monde aussi mystrieux que lhpital peut tre une
source gnratrice dangoisse existentielle majeure pour le patient.
A contrario, la premire IDE nonce que lexcs dinformation peut tre nfaste pour le patient :
28
Cest double tranchant, en expliquant trop les risques on peut apporter une angoisse
supplmentaire , elle nous prcise que :
Il faut trouver un juste milieu, ce nest pas la peine de faire peur aux gens en donnant trop
dinformations .
Comme le dit le dicton, le mieux est lennemi du bien . Il sagit de trouver lquilibre entre
rassurer le patient ou lui infliger une anxit supplmentaire due aux explications trop directes et
dtailles sur les consquences possibles dun examen ; explications que le malade ne peut pas
forcment relativiser ou comprendre du fait de son manque de connaissances mdicales et du
stress important dj prsent.
Les diffrentes causes tudies dans cette premire question semblent tre les sources danxit
et dangoisse que les IDE interview(e)s ont le plus souvent rencontres.
La seconde question introduit judicieusement cette problmatique et elle va permettre dexplorer
de faon plus approfondie la ou les interactions en lien avec langoisse.
3
29
Le risque qui dcoule majoritairement des entretiens pour cette deuxime question est : le refus
de lexamen. Cest ce que disent trois des IDE sur les six interroges.
Cela peut, peut-tre, lamener refuser un examen qui se rvle important .
On peut arriver un refus de soins surtout si celui-ci na pas t expliqu correctement .
Il peut refuser, il ne sera pas rassur pour aller faire cet examen .
Nous constatons que le premier effet expliqu par le patient amne celui-ci repousser lexamen
qui lui est pourtant ncessaire.
Une symptomatologie
retrouve dans les propos de quatre IDE sur six : Sueurs, tremblements, .
Ils angoissent sur tout Ils seront tout de suite inquits si rien ne leur a t expliqu .
On peut trouver de lagitation, de lagressivit .
Il y en a certains qui ne dorment pas, dautres qui sont excits .
Ils sont nerveux, tendus, ils ont des craintes, cela cre des tensions .
Dautres signes dj cits sont galement souvent prsents tels que : mutisme, irritabilit,
pleur, etc ; symptmes que nous avons pu entrevoir dans la situation dappel numro un
lorsque la personne concerne se met trembler et suer grosses gouttes.
Ce constat nous permet de faire le lien avec ce que nous dit Josette Bourgon dans le cadre
conceptuel :
La principale consquence est laugmentation de langoisse existentielle , angoisse qui se
manifeste lors de lapprhension dun danger imminent : linconnu est source dangoisse
prcise-t-elle.
Une autre ide se dveloppe autour de cette deuxime question, il sagit de lmergence dun
questionnement important de la part du patient envers les soignants, ainsi, deux IDE expliquent :
30
Ils posent beaucoup de questions auprs de linfirmire et souvent pas auprs des
mdecinsIls seront tout de suite inquiets si rien ne leur a t expliqu .
Il y a des patients qui vont nous poser beaucoup de questions pour savoir, cela peut les
rassurer .
Lanxit dveloppe par le patient amne celui-ci interroger le personnel soignant, dsirer un
surplus dinformation de faon diminuer son taux danxit.
Une autre notion apparat dans cette enqute, cest le manque de confiance que le patient
pourrait avoir face aux soignants.
Il naura plus confiance dans lquipe et la confiance est trs importante nous signale
linfirmier(e) n2.
Cest, en effet, par la confiance que le patient peut se livrer et accorde plus de vracit aux
informations que lIDE lui apporte.
Nous pouvons constater ici que toutes les IDE, quelle que soit leur anciennet, ont pu reconnatre
les manifestations de langoisse et de lanxit auprs du patient.
Voyons maintenant comment ces IDE ragissent face ces effets avec la question suivante.
31
Expliquer est le matre mot des six IDE interroges ; prendre le temps dexpliquer ou de
r-expliquer.
Je pense quun soin bien expliqu, en donnant toutes les phases du soin, cela va rsoudre le
phnomne anxiogne du patient. Si une personne a bien compris le soin, cela rsout dj
beaucoup de problmes .
Jessaye dexpliquer la prparation ventuelle, le droulement de lexamen, les diffrentes
tapes .
En expliquant lexamenon explique que cest rapide, parfois dsagrableIl faut tre vrai, il
ne faut pas dire que ce nest rien mais dire ce quil en est, comme cela, le patient sait quoi
sattendre .
Le fait que le patient sache exactement ce que lon va faire de lui :
Cela peut enlever un peu danxit, dangoisse, rassurer, mettre en confiance .
Nous pouvons remarquer qu lunanimit les infirmier(e)s constatent que lexplication donne
aux patients peut permettre de les apaiser. Ici galement, lanalyse de lIDE ayant le moins
dexprience, corrobore celle de ses collgues plus expriment(e)s. Cette infirmier(e) nous
prcise dailleurs limportance de la sincrit de nos propos, mme si ceux-ci doivent tre
pondrs.
Il faut galement r-expliquer le soin, vrifier si la personne a bien compris complte lIDE
n2. Cest galement ce que nous a dj prcis Nathalie Lelivre dans son article :
Tout est question de personne et dtat de sant, daptitude recevoir, comprendre et assimiler
linformation .
Dans la premire situation, nous avons pu constater que lexplication fournie par le mdecin a
suffi faire baisser le taux danxit de cette personne assez rapidement car celui-ci r-explique
le droulement et rassure le patient. La reformulation, notion que jai pu dvelopper dans le
cadre conceptuel, fait dailleurs partie intgrante de la mise en pratique de lcoute active, et
32
permet :
de recevoir avec empathie et bienveillance lmotion transmise comme la soulign
Valrie Macrez dans le chapitre consacr lcoute.
Linformation reue permet une meilleure coopration du patient dans le droulement de
lexamen, je ferai ici le rapprochement avec ce que nous disait A. Manoukian :
Les informations donnes au patient peuvent constituer les prmices du soins .
De cette troisime question, se dgage galement lide de la notion de temps consacrer au
patient.
Il faut prendre le temps dexpliquer, comment cela se passe, la dure, si cest douloureux ou
pas .
Prendre du temps en discutant est primordial explique lIDE n6, alors que la prsence,
tre auprs de la personne soigne, permet de la rassurer nous dit une autre IDE.
Il est intressant de noter que lIDE ayant le plus dexprience nous parle ici de la notion du
temps.
Nous pourrions nous dire quavec son exprience professionnelle importante, elle en arrive la
conclusion que prendre du temps auprs du patient est important pour quil intgre les notions
essentielles son examen le plus tt possible et le plus compltement possible.
Ceci permettra galement au personnel soignant de ne pas avoir revenir vers ce patient pour
r-expliquer une nouvelle fois, il sagit donc dun gain de temps paradoxalement avantageux
pour le soignant. Le temps pass ici sera du temps gagn par la suite.
Il est vrai que dans un service extrmement charg, il sera plus difficile daccorder du temps au
patient et, par consquent de pouvoir opter pour une coute attentive de la personne soigne.
Cette ide est dailleurs reprise lorsque nous parlons de lcoute active cite plus haut. Le patient
prouve alors le besoin de se sentir important, surtout lorsquil est dans un tat de vulnrabilit
li un problme de sant, une pathologie.
Une coute attentive de la part de linfirmire , nous disait Hlne Lazure, permettrait au
malade de se sentir plus serein, davoir le sentiment dtre entendu.
33
Cette information pourrait tre complte par le mdecin, cest ce qu'indique deux IDE sur six :
Eventuellement proposer, si cela nest pas trs clair, une explication par un mdecin .
Demander au mdecin afin quil donne une explication plus prcise lors de la consultation
pour obtenir le consentement du patient .
Alors que lIDE n3 met laccent sur un ventuel traitement anxiolytique :
Si le patient est angoiss, je vais faire appel au mdecin pour quil prescrive un traitement
pour le dtendre .
Nous pouvons encore constater ici que lIDE ayant une exprience de sept ans rejoint sur ce
point lIDE nayant que six mois danciennet dans son service, savoir : faire intervenir le
mdecin auprs du patient pour quil ait une information plus complte. Voyons maintenant
quelle prise en charge idale, pour les IDE, devrait tre mise en pratique.
3
34
Question n4 : Pour vous quelle serait la prise en charge idale pour ce type de
patient ?
Un lment rcurrent apparat alors pour lensemble des IDE ; il sagit de la possibilit par le
malade de bnficier dune explication par le mdecin avant quil narrive dans le service. Cest
ce que confie trois IDE sur six :
Le mdecin devrait informer le patient aussitt que celui-ci prescrit un examen .
Je pense que le mdecin a une grosse influence, il peut expliquer beaucoup de choses par
rapport lexamen, les risques mais aussi le rassurer .
La prise en charge idale, cest dj une bonne explication lors de la consultation
danesthsie, lors de la consultation du mdecin .
Nous pouvons constater ici que toutes les IDE interviewes souhaiteraient tre soutenues par un
mdecin dans les informations dlivres aux malades.
La premire IDE commente cette ide en nous disant :
Comme cela, par oral, il peut poser des questions et nous pouvons lui rpondre plutt que de
le laisser sinterroger sur un crit, lors de la signature du consentement clair donn par le
mdecin .
De mme, elle ajoute:
Car en donnant un simple papier, le patient ne retient que deux ou trois mots qui vont lui
faire peur .
Il parat important galement de reprendre des explications que le mdecin a dj donnes, qui
seront peut-tre moins techniques sur certains termes nous prcise la sixime IDE.
Le fait de redire plusieurs fois la mme chose au patient permet de lui faire mmoriser ces
informations, car, dans un tat de stress, celui-ci ne peut retenir la majorit des donnes mais
seulement une petite partie chaque fois.
Cest pour cela que nonobstant le document crit, quil soit consentement ou information, les
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personnes interroges prcisent que lcrit ne suffit pas, il faut expliquer oralement le
droulement de lexamen.
La reformulation est un outil dont nous avons dj parl lors des rponses la question
prcdente. Celle-ci nous permet de savoir ce que le patient a dj retenu et les lments
essentiels de linformation transmettre.
Dans la prise en charge idale, certain(e)s infirmier(e)s mettent laccent sur le fait de prendre en
compte le patient dans sa globalit avec sa facilit ou non de comprhension. Il sagit de dlivrer
linformation : Au coup par coup, en fonction de la personne, ce qui ne peut pas tre
gnralise comme nous le signale lIDE n2. Celle-ci est adapte chaque personne,
personnalise, amliorant ainsi ladhsion et la coopration du patient.
La cinquime IDE conforte cette ide en dfinissant la prise en charge idale ainsi :
Cest une information complte, adapte chacun, parce quil y a des personnes qui ne vont
pas forcment comprendre certaines choses.
Nous avons dj cit Nathalie Lelivre dans le cadre conceptuel qui nous disait :
Une pratique respectueuse du patient incite adapter linformation
En somme, la prise en charge idale pour les personnes interroges lors de cette enqute
permettrait de reprendre linformation dj dlivre par un mdecin ce qui faciliterait la
comprhension du patient car il est plus facile dintgrer ce que lon a dj entendu plusieurs
fois.
De plus, cette information serait divulgue de faon personnalise en fonction du patient et de ses
capacits propres.
Les termes devraient tre comprhensibles par celui-ci alors que linfirmier(e) bnficierait dun
temps suffisant pour pouvoir communiquer avec le patient, lui permettre dintgrer les
informations quelle souhaite communiquer, afin de le rassurer sur lexamen quil doit subir et de
linformer sur le droulement de celui-ci.
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PROBLEMATIQUE
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En regard des diffrents concepts tudis dans la premire partie de mon travail, de lanalyse
dveloppe prcdemment et des tmoignages recueillis, nous pouvons observer que la base
thorique et lexprience du terrain sont en corrlation.
En effet, les infirmires ont su observer les signes et surtout, ont pu faire merger les causes
principales de cette angoisse :
Le manque dinformation,
Nous pouvons galement remarquer quaucun(e) des infirmier(e)s ne parle de la douleur que le
patient pourrait ressentir lors dun examen.
De mme, celles-ci ne donnent pas dinformations propos de lentourage du patient, qui
pourrait jouer un rle auprs de celui-ci soit en le rassurant soit en majorant langoisse existante.
Egalement, nous avons pu constater que le patient a le droit de savoir, de connatre et de
sexprimer sur les divers examens quil subit. Ainsi il se trouve en position dacteur par rapport
son hospitalisation et ne reste pas passif face ce milieu parfois impressionnant.
Il est donc important de relever que linformation du patient, avant que celui-ci ne subisse un
examen, est une tape primordiale et fait partie intgrante de la prise en charge globale du
patient.
Les infirmier(e)s, ayant un rle primordial dans la dlivrance de cette information, sont
galement dpendant(e)s des moyens mis leur disposition par linstitution.
De mme, leur propre dtermination vouloir informer de faon adapte et personnalise est
dterminante dans ce processus.
Cela permet douvrir le dbat sur la possibilit que certaines actions menes par les infirmier(e)s
de manire routinire puissent influencer lcoute et la comprhension des informations
dlivres.
Ceci mamne a modifier la question de dpart de la faon suivante :
Dans cette perspective, une nouvelle enqute auprs de patients pourrait tre envisage de faon
connatre leurs relles attentes et les confronter aux dires des infirmier(e)s.
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Bibliographie
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Revues :
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