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Capteurs de courant fibres optiques

par

Pascal ROYER
Docteur en physique
Ingnieur-chercheur au centre de Recherches de la socit Merlin-Gerin

1.
1.1
1.2

1.3

Principe de la mesure .............................................................................


Gnralits ...................................................................................................
Rappels .........................................................................................................
1.2.1 Polarisation .........................................................................................
1.2.2 Birfringence.......................................................................................
Effet Faraday ................................................................................................
1.3.1 Dfinition et proprits ......................................................................
1.3.2 Effet Faraday dans une fibre optique................................................
1.3.3 Mthodes de dtection de leffet Faraday ........................................

R 1 016 - 2

2.

Capteurs polarimtriques ......................................................................

2.1

Configuration polarimtrique 90o ...........................................................


2.1.1 Description ..........................................................................................
2.1.2 Phnomnes de birfringence dans les fibres .................................
2.1.3 Performances atteintes. Exemples de capteurs ...............................

4
4
6
6

2.2

Configuration polarimtrique 45o ...........................................................

3.
3.1
3.2

Capteurs interfromtriques ................................................................


Interfromtre de Sagnac ...........................................................................
Dtection htrodyne ..................................................................................

9
9
10

4.

Capteurs effet magntostrictif.........................................................

11

5.
5.1
5.2
5.3

Quelques tudes rcentes .....................................................................


Rsonateur de Fabry-Prot .........................................................................
Multiplexage en polarisation ......................................................................
Fibres optiques spciales............................................................................
5.3.1 Traitement thermique dune bobine de fibre optique .....................
5.3.2 Fibre optique forte birfringence circulaire...................................

12
12
12
12
12
12

6.

March ........................................................................................................

14

Rfrences bibliographiques .........................................................................

15

a mesure des courants lectriques se heurte un nombre dterminant de


problmes dans les environnements svres quimposent certains milieux
industriels : perturbations lectromagntiques, tensions leves, atmosphres
corrosives ou explosives, contraintes de dimensionnement, de poids, ou
daccessibilit ; lutilisation de la fibre optique pour la mesure de courant permet
de remdier ces problmes. Cette nouvelle technologie apporte des avantages
supplmentaires pour les caractristiques mtrologiques de la mesure : grande
sensibilit, grande dynamique, large bande passante... Les nombreux atouts
apports par la fibre optique ont donc incit, depuis une quinzaine dannes,
diffrents groupes de recherche et industriels lancer des tudes sur la ralisation
de capteurs de courant fibres optiques.
De plus, les cots levs des rducteurs conventionnels, et surtout les incidents
dus la rupture de lisolateur dans les applications trs haute tension, avec les
consquences pour la scurit du personnel dexploitation, renforcrent la
volont de mettre au point de nouveaux systmes.
Cest ainsi que, sous limpulsion dlectricit de France (EDF), le Laboratoire
Central de Recherches (LCR) Thomson, le LETI, les socits Schlumberger et
Merlin-Gerin, ainsi que la Direction des tudes et Recherches dEDF engagrent,
dans les annes 80, des tudes sur la ralisation dampremtres optiques. Des

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10 - 1992

Toute reproduction sans autorisation du Centre franais dexploitation du droit de copie est strictement interdite.
Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle

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CAPTEURS DE COURANT FIBRES OPTIQUES

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laboratoires trangers travaillent galement sur ce sujet. Dans les diffrentes


configurations proposes, le principe utilis repose soit sur leffet Faraday, soit
sur leffet magntostrictif. Nous voquerons rapidement ce dernier effet qui est
beaucoup plus intressant pour la mesure du champ magntique que du courant
lectrique.
LETI : Laboratoire dlectronique et des Technologies de lInstrumentation, Commissariat
lnergie Atomique, Grenoble.

1. Principe de la mesure
1.1 Gnralits

La lumire blanche mise par une source thermique nest pas


polarise. La vibration se produit dans tout plan quelconque
contenant la direction de propagation, de telle sorte quau moins
statistiquement la lumire naturelle prsente une symtrie de rvolution autour de laxe de propagation.

Les capteurs fibres optiques sont en gnral diviss en deux


groupes :
capteurs intrinsques : la fibre optique est llment sensible,
ses proprits tant modifies par la grandeur mesurer (courant
lectrique ici) ;
capteurs extrinsques : la fibre optique est utilise comme support pour vhiculer linformation entre un systme de mesure classique (optique ou autre), le module dmission (la source) et le
module de rception (le dtecteur).

Quand le plan de polarisation garde une direction fixe dans le


temps, la polarisation est linaire (figure 1). Sil tourne autour de la
direction de propagation une vitesse angulaire constante, la
polarisation est elliptique ou, dans un cas particulier, circulaire
(figure 2).

Cet article sera uniquement consacr aux capteurs intrinsques.


Les diffrents phnomnes ou principes mis en jeu pour la mesure
provoquent la modulation dun paramtre lumineux. Il est donc
possible de raliser une classification supplmentaire au sein des
deux groupes prcdents, et de dfinir des capteurs modulation
dintensit, de phase, de polarisation, de longueur donde ou de
temps.
Pour la mesure de courant, la polarisation et la phase sont les deux
paramtres optiques moduls ; ils sont respectivement associs
des capteurs polarimtriques et des capteurs interfromtriques.
Les tudes concernant les ampremtres fibres optiques sont
beaucoup plus limites en nombre que celles qui concernent les
thermomtres fibres optiques : plus dune dizaine de principes
diffrents sont identifiables pour la mesure de la temprature ; dans
le cas du courant lectrique, les tudes reposent essentiellement sur
un seul principe, leffet Faraday. Seule la configuration exprimentale utilise varie, les principales proccupations tant de minimiser
leffet des contraintes extrieures sur la mesure. Nous dcrirons donc
un certain nombre de mthodes qui visent optimiser les performances dun ampremtre optique face des contraintes
denvironnement.

Certains corps naturels prsentent le phnomne de


birfringence : une lumire plane qui les traverse ne se propage pas
la mme vitesse suivant que le plan de polarisation est parallle
lune ou lautre de deux directions perpendiculaires propres au
corps birfringent. Si la lumire plane se prsente suivant une direction de polarisation quelconque par rapport aux axes du corps birfringent, chacune des composantes vectorielles de la lumire suivant
ces deux axes se comporte comme une onde plane autonome et
progresse la vitesse propre cette direction. Elles conservent
nanmoins leur frquence et pourront donner lieu des phnomnes dinterfrence.
Le phnomne de birfringence, qui caractrise un retard optique
entre deux composantes ne doit pas tre confondu avec le phnomne de polarisation rotatoire, proprit de certains corps qui font
tourner le plan de polarisation de la lumire.

1.2.2 Birfringence

1.2 Rappels
Nota : pour la dfinition de la polarisation et de la birfringence, se reporter larticle
Optique ondulatoire. Interfrences. Diffraction. Polarisation [A 191] dans le trait Sciences
fondamentales des Techniques de lIngnieur.

1.2.1 Polarisation
Cest un phnomne propre la propagation des ondes transversales, en particulier des ondes lumineuses ; il est caractris par
le fait que leur direction de vibration se trouve dans un plan
dtermin contenant la direction de propagation et appel plan de
polarisation.

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Figure 1 Lumire polarise linairement

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La birfringence peut tre intrinsque (matriaux anisotropes)


ou induite par :
une contrainte mcanique : effet photolastique ;
un champ lectrique : effet lectro-optique (effets Kerr et
Pockels) ;
un champ magntique : effet magnto-optique (Faraday).

1.3 Effet Faraday


1.3.1 Dfinition et proprits
Cest en 1845 que Michael Faraday dcouvrit quun morceau de
verre plac dans un fort champ magntique prsente une activit
optique : lorsquune lumire polarise linairement se propage
paralllement au champ magntique, la direction de polarisation
tourne. Langle F de rotation de la polarisation est proportionnel
la circulation du champ magntique extrieur H le long du chemin
optique  :
F = V

H d

Le coefficient V est appel constante de Verdet, sa valeur est


gnralement faible et dpend du milieu optique utilis
[1,4 10 4 degr/(Oe cm) ou 3 10 6 rad/A la longueur donde
= 780 nm pour la silice].
La constante de Verdet est trs peu dpendante de la temprature pour les matriaux diamagntiques (cest le cas de la silice),
elle en dpend pour les matriaux paramagntiques ; le tableau 1
donne quelques valeurs de la constante de Verdet pour diffrents
matriaux.
(0)

Figure 2 Un polariseur rectiligne suivi dune lame quart


donde dont les axes sont 45 o de la direction
de polarisation initiale constitue un polariseur circulaire

Tableau 1 Valeurs de la constante de Verdet V


pour quelques matriaux
Constante de Verdet V
(rad/A)
[o/(Oe cm)]

Matriaux
Diamagntiques
ZnSe
BSO (Bi12 SiO20)
BGO (Bi12 GeO20)
SiO2

3,4 103 ( = 820 nm)


1,6 103 ( = 870 nm)
3,1 103 ( = 850 nm)
1,4 104 ( = 780 nm)

7,5 105
3,5 105
6,8 105
3 106

Paramagntiques
FR-5

2,3 103 ( = 820 nm)

5 105

Ferromagntiques
YIG : Y3Fe5 O12
TIG : (TbYbBi)3 Fe5O12
RIG : (RBi3) Fe5 O12 (1)

0,15( = 1 310 nm)


5,83( = 850 nm)
4,00( = 850 nm)

3,3 103
0,13
8,8 102

La constante de Verdet est donne en degrs par oersted et par centimtre,


ainsi quen radians par ampre :
1 Oe = 79,6 A/m

1o/(Oe cm) = 0,022 rad/A

(1) R signifie rare earth (terre rare).

Leffet Faraday est dispersif (V proportionnel 1/ 2 o est la longueur donde), aussi convient-il dutiliser un rayonnement monochromatique pour effectuer les mesures quantitatives.
Une particularit importante de cet effet est sa non-rciprocit,
cest--dire son invariance avec la direction de propagation de la
lumire (figure 3). Cette proprit permet daccrotre langle F par
rflexions multiples de la lumire : la rotation du plan de polarisation
est multiplie par deux lorsque londe effectue un aller-retour dans
le matriau.

Figure 3 Non-rciprocit de leffet Faraday

Il est possible de constater leffet Faraday dune autre faon. Il suffit de faire propager, paralllement au champ magntique H, des
faisceaux de lumire de polarisations circulaires droite et gauche, et
de constater que la vitesse de phase des deux ondes est diffrente :
lindice de rfraction est diffrent pour londe de polarisation circulaire droite et pour londe de polarisation circulaire gauche. Leur
recomposition donne une polarisation rectiligne ayant tourn
(figure 4).

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CAPTEURS DE COURANT FIBRES OPTIQUES

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Figure 4 Mise en vidence de leffet Faraday


par dphasage dondes polarisation circulaire

1.3.2 Effet Faraday dans une fibre optique


On utilise une fibre optique en silice comme milieu effet Faraday.
La fibre entoure plusieurs fois un conducteur parcouru par un
courant (figure 5). Pour une boucle de fibre, la rotation F du plan
de polarisation de la lumire, cre par effet Faraday, sexprime sous
la forme suivante :

F = V H d
1 boucle de fibre optique

Le thorme dAmpre donnant la valeur du champ magntique H


cr par le courant I nous permet dcrire pour N spires de fibre
optique :
F=VNI
Il nest pas ncessaire de raliser des enroulements circulaires et
centrs par rapport au conducteur. Il suffit que la boucle soit ferme.
De plus, le thorme dAmpre permet de saffranchir des perturbations apportes par des conducteurs extrieurs la boucle de fibre
optique.

1.3.3 Mthodes de dtection de leffet Faraday


Nous avons vu ( 1.3.1) que leffet Faraday pouvait tre constat
de deux faons diffrentes : la premire se dcrivant en terme de
rotation du plan de polarisation, la deuxime se dcrivant en terme
de dphasage relatif dondes polarisation circulaire.
Deux mthodes sont alors utilises : la mthode polarimtrique
( 2) et la mthode interfromtrique ( 3).

Figure 5 Effet Faraday dans une fibre optique

2. Capteurs polarimtriques
Deux configurations principales peuvent tre utilises dans le
cas des systmes polarimtriques : la configuration polarimtrique
90o et la configuration polarimtrique 45o.

2.1 Configuration polarimtrique 90 o


2.1.1 Description
La liste des tudes [1] [9] nest pas exhaustive. Nanmoins, elles
se rapprochent toutes du mme dispositif (figure 6).
Le principe consiste analyser la polarisation de la lumire issue
de la fibre optique par lintermdiaire dun prisme de Wollaston ou
dun cube sparateur/polariseur qui spare le faisceau incident en
deux composantes de polarisations linaires orthogonales, do

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lappellation de dtection 90 o. Lanalyseur est plac 45o du plan


de polarisation initial, de faon obtenir le maximum de sensibilit
(figure 7).
Lintensit lumineuse recueillie par les deux photodtecteurs
scrit :
I0
I 1 = ------ ( 1 sin 2F )
2
I0
I 2 = ------ ( 1 + sin 2F )
2
avec

I0

La fibre optique est llment principal de la chane optique,


puisquelle est le transducteur. Elle pose un certain nombre de
problmes. Dune part, il nest pas envisageable dutiliser une fibre
multimode car, chaque mode guid ayant sa propre distribution de
polarisation du champ lectrique, un tat de polarisation linaire
lentre de la fibre serait rapidement dtruit. Il est donc ncessaire
dutiliser une fibre monomode.

intensit lumineuse de la source.

On utilise une source monochromatique de longueur donde aussi


faible que possible car V est sensiblement proportionnel 1/2. On
utilise en gnral une diode laser mettant 780 nm. Lapparition
rcente des diodes laser mettant 670 nm permet de rduire , donc
daugmenter la sensibilit de la mesure.
Une rgulation thermique effet Peltier stabilise la diode laser
en temprature.
Il est possible dobtenir lectroniquement le signal de sortie S,
indpendant de lintensit lumineuse I0 de la source, donc de ses
fluctuations :
I1 I2
S = K ----------------- = K sin 2F
I1 + I2
do le courant lectrique mesurer :
I1 I2
1
I = --------------- Arc sin ----------------2 VN
I1 + I2
K est une constante induite par le traitement lectronique, qui
dpend en particulier du gain des amplificateurs de sortie des photodtecteurs.
Le traitement lectronique est en gnral simple (figure 8).
Il est galement possible, partir dun seul signal (I1 ou I2), de
saffranchir des fluctuations de la source I0 . Il suffit alors que llectronique ralise la fonction :

Figure 6 Dispositif dun capteur de courant effet Faraday


utilisant une configuration polarimtrique 90o

AC
Arc sin ---------DC
avec

AC
DC

composante alternative du signal,


composante continue du signal.

Figure 7 Principe de la dtection polarimtrique 90o

Figure 8 Traitement lectronique des signaux dans une configuration polarimtrique 90o

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Dautre part, une fibre monomode prsente des birfringences


linaires intrinsques et extrinsques, phnomnes limitant les
performances des capteurs. Les composantes de polarisations
linaires orthogonales voyagent alors avec des vitesses de phase
diffrentes. Une birfringence uniforme de la fibre modifie le
signal de sortie :
sin 2
S  2F ------------------2
2
2
2
avec = F + ---birfringence rsultante.
2

 

Comme en gnral F , on obtient :


sin
S  2F --------------
La sensibilit est rduite par le facteur sin /. On sefforcera de
minimiser en utilisant un type particulier de fibre, ainsi que certains artifices.
Il est donc ncessaire didentifier et de dfinir les phnomnes de
birfringence qui crent les principales sources derreurs dont il faut
absolument tenir compte si lon veut comprendre et amliorer le
comportement des capteurs ainsi que justifier lexistence dautres
configurations. Le lecteur peut se rapporter aux rfrences
bibliographiques [10] [11] [12] [13] qui exposent les problmes de
birfringence et de polarisation lis aux fibres optiques.

2.1.2 Phnomnes de birfringence dans les fibres


2.1.2.1 Birfringence linaire intrinsque
Ce type de birfringence provient de contraintes internes,
engendres notamment pendant les oprations de rtreint de la
prforme et de tirage de la fibre, ainsi que dune certaine ellipticit
du cur [14]. Une fibre monomode standard peut prsenter une
birfringence linaire intrinsque (BLI) dune valeur comprise
entre 100 et plusieurs centaines de degrs par mtre. Cette birfringence a pour effet de modifier ltat de polarisation de la lumire
au cours de sa propagation dans la fibre. On utilise par consquent
une fibre optique trs faible BLI (quelques o/m), obtenue en faisant
subir une rotation la prforme au cours du tirage de la fibre (typiquement 1 000 tours/min ce qui correspond environ 20 tours/m de
fibre).

2.1.2.3 Sensibilit la temprature


Les coefficients lasto-optiques, intervenant dans lexpression de
la birfringence circulaire induite par torsion, dpendent de la
temprature :
2

=
avec

n0 = 1,46
p12 et p11

- p
 -------2 
n0

12

p 11 = g

taux de torsion appliqu (en o/m),


birfringence circulaire induite (en o/m),
indice de la silice,

c o e f fi c i e n t s d u t e n s e u r l a s t o - o p t i q u e
(p12 p11 = 0,15).
Pour la silice g  0,16 20 o C .
Il y a donc une dpendance de la birfringence induite par torsion
avec la temprature [20]. On observe une rotation supplmentaire
du plan de polarisation sous leffet dune contrainte thermique. Il
existe plusieurs solutions pour annuler cette rotation ; chacune
delles utilise la non-rciprocit de leffet Faraday :
soit par rflexion de la lumire en bout de fibre (configuration
reflex) ;
soit en ralisant une double torsion inverse [21] de la fibre
optique ; chaque demi-longueur de fibre est torsade des taux de
torsion gaux mais de sens opposs.
2.1.2.4 Sensibilit aux vibrations
Le fait de torsader une fibre optique permet galement de minimiser la birfringence linaire induite par les courbures que subit
la fibre sous leffet de contraintes mcaniques (vibrations, chocs).
Par contre, la birfringence circulaire induite par la forme hlicodale
que prend une fibre torsade dpend fortement des paramtres
locaux de lhlice. Sous leffet de vibrations, une variation de ces
paramtres engendre une modification de la birfringence circulaire
perue comme une rotation du plan de polarisation. Si les solutions
de type reflex ou double torsion inverse permettent de minimiser
fortement cette rotation lie un effet rciproque, il subsiste malgr
tout une birfringence linaire suffisante ncessitant de modifier la
configuration des capteurs. Une solution ce problme est dcrite
dans le paragraphe suivant.

2.1.3 Performances atteintes. Exemples de capteurs


2.1.2.2 Birfringence linaire extrinsque
Induite par courbure
Lenroulement de la fibre optique sur un mandrin provoque une
birfringence linaire induite par courbure [17]. Une solution est
dappliquer la fibre optique une torsion longitudinale suffisante [18]
qui induira par effet lasto-optique une birfringence circulaire masquant les variations de ltat de polarisation dues la birfringence
linaire. Ces diffrents phnomnes sillustrent laide de la sphre
de Poincar [19], la thorie matricielle de Jones [57] permet de les
quantifier.
Induite aux connexions
Les points de rsinage dans les connecteurs exercent sur la fibre
optique des contraintes anisotropes par rapport une section de la
fibre induisant nouveau, par le biais de leffet lasto-optique, une
birfringence linaire localise, do une variation de ltat de
polarisation de la lumire. Cette birfringence peut tre minimise
en utilisant des colles appropries ou en ralisant des ferrules dites
faible birfringence linaire.

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Les performances (tendue de mesure, prcision, sensibilit,


bande passante...) atteintes par les prototypes raliss ne sont pas
toujours clairement spcifies dans la littrature.
Le laboratoire de Los Alamos aux tats-Unis [3] a dvelopp un
premier prototype pour la mesure de forts courants (plusieurs
mgaampres). Pour faire face aux problmes de mesure dus aux
contraintes mcaniques et thermiques que pouvait subir la fibre,
ltude se dirigea par la suite vers la ralisation dune configuration
interfromtrique.
Une quipe anglaise (A.N. Tobin and al.) a ralis un prototype
de capteur polarimtrique pour la mesure de courant dans les
systmes de distribution haute tension. Pour un courant nominal
de 3 000 A, la prcision est denviron 1 % ; elle atteint 3 % pour les
courants de dfaut (30 40 kA).
En France, une premire tude a t ralise au dbut des annes
80 au LETI, en collaboration avec la socit Merlin-Grin. En 1990,
Merlin-Grin ralisa un prototype de capteur de courant pour le
rseau 420 kV. Deux enroulements de fibre optique sont utiliss
(figure 9). Le premier enroulement (8 spires sur un diamtre

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de 30 cm) se rattache la voie mesure du capteur associe aux


faibles valeurs du courant (0,1 In < I < 2 In avec In = 3 000 A). Le
deuxime enroulement (voie protection, une spire) est utilis pour
la mesure des courants de protection ou courants de court-circuit
(0,1 In < I < 50 In). Ces deux voies ont respectivement une classe de
prcision de 0,5 et 5 P.
Un autre prototype fut ralis en 1991 pour la mesure des courants
en moyenne tension (36 kV) (figure 10 ). La voie mesure utilise
16 spires de fibre optique, sa classe de prcision est de 0,5 et son
tendue de mesure va de 10 A 2 000 A. La voie protection utilise
1 spire de fibre optique et assure une classe de prcision de 5 P
de 100 A 80 000 A.
Ces deux prototypes utilisent une double torsion inverse de la
fibre optique pour saffranchir des rotations de polarisation provoques par des contraintes thermiques.
Quant au problme de la sensibilit aux vibrations de la fibre
torsade, une premire solution consiste stabiliser mcaniquement la fibre capteur autour de son support denroulement et utiliser pour les bras aller (ct source) et retour (ct dtection) du
capteur deux fibres maintien de polarisation insensibles aux perturbations mcaniques.

Une deuxime solution est de remplacer la fibre maintien de


polarisation du bras retour par deux fibres multimodes. Le systme
de dtection se spare alors en deux parties : lanalyseur optique
situ directement la sortie de la fibre capteur et un botier
contenant les dtecteurs et llectronique reli lanalyseur par les
deux fibres multimodes. Cette configuration, en ralisant le dport
de toutes les parties lectroniques du capteur dans le btiment de
relayage pour le prototype haute tension et dans le compartiment
basse tension pour le prototype moyenne tension, permet dassurer une immunit parfaite aux perturbations lectromagntiques.
Les fibres optiques assurent lisolation galvanique.
EDF et la socit PSC Enertec ont mis au point en 1990 un prototype de capteur de courant pour le rseau haute tension 420 kV. Il
utilise deux voies, une voie mesure base sur la configuration
reflex [24] dont le schma est reprsent figure 11 et une voie protection utilisant une fibre double torsion inverse.
La configuration reflex de la voie mesure met profit, de la
mme faon que la double torsion, la rciprocit des effets perturbateurs crant des signaux parasites. Elle a galement lavantage
de doubler la rotation Faraday. Lutilisation dun miroir en bout de
fibre optique permet la lumire de faire un aller-retour dans la
fibre. Une lame semi-transparente prlve une partie du faisceau
lumineux de retour et analyse sa polarisation en utilisant un
prisme de Wollaston.
Le dport distance des parties lectroniques est ralis par
fibres multimodes et par fibre maintien de polarisation.
La figure 12 reprsente le schma du prototype, quip galement
dun capteur optique de tension. Les capteurs sont placs dans la
tte dune enveloppe de transformateur de courant classique.
La voie mesure couvre une gamme de courant allant de 0,1 2 In
(courant nominal In = 3 000 A) et assure une classe de prcision
infrieure 0,5. La voie protection a une tendue de mesure
comprise entre 0,1 In et 40 In et assure une classe de prcision 5 P.

Figure 9 Enroulement de fibres optiques dun capteur


de courant THT

Figure 10 Capteur de courant fibres optiques


pour applications moyennes tensions

Figure 11 Configuration de la voie mesure du capteur Faraday


(PSC Enertec)

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CAPTEURS DE COURANT FIBRES OPTIQUES

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Une seconde tude [26] base sur la mme configuration permit


EDF de mettre au point un capteur destin la mesure de courants
rapides dits post-arc [27] pour la caractrisation de disjoncteurs
pour la trs haute tension. Les caractristiques de tels courants
ncessitent la ralisation dun capteur ayant les spcifications
suivantes :
tendue de mesure : 20 A ;
rsolution : 0,1 A ;
courant maximal admissible : courant de dfaut 63 kA en
valeur efficace ;
valeur crte maximale du courant : 200 kA ;
bande passante : 5 MHz.
La bande passante de ce capteur est de loin son aspect le plus
spcifique. Pour la mesure de courant par un enroulement, elle est
d i r e c t e m e n t f o n c t i o n d e l a l o n g u e u r d e fi b r e o p t i q u e ,
indpendamment du nombre de spires de mesure. Avec un enroulement de 66 spires dun diamtre de 50 mm (longueur totale de la
fibre sensible : 10,4 m), le temps de rponse du capteur un chelon
de 3 A dont le temps rel de monte est 15 ns est denviron 200 ns.
Malgr des problmes dinstabilit du zro dus la lumire rtrocouple dans la fibre, limitant lexploitation quantitative des
mesures, lappareil montre un fonctionnement satisfaisant. Au
contraire dun systme pyrotechnique, il a lavantage de ne pas tre
dtruit chaque essai.

2.2 Configuration polarimtrique 45 o


Figure 12 Architecture du capteur (dvelopp par PSC Enertec)

La configuration prcdente limite la dynamique du capteur si lon


veut utiliser un seul enroulement de fibre optique, ce qui est ncessaire dans certaines applications, pour des raisons de cot. Dans le
cas dune dtection 90o, nous ne disposons que de linformation
sin 2F qui, par consquent, limite thoriquement la rotation 2F 90o
donc la dynamique du capteur, pour un nombre de spires de fibre
optique donn. Cest la raison pour laquelle il est ncessaire dutiliser
deux enroulements comportant un nombre de spires diffrent si lon
veut largir la dynamique (une voie mesure et une voie protection
par exemple).
Il est donc intressant de connatre la deuxime ligne trigonomtrique, cest--dire cos 2F, ce qui permet une extension de la rotation Faraday 360o, voire mme plusieurs tours. Dans ce cas,
une fonction compte-tours doit tre prvue.
Un calcul trigonomtrique simple montre que, si lon ralise une
sparation du faisceau issu de la fibre optique en deux composantes
polarises linairement et dont les plans de polarisation font un
angle de 45o entre eux (figure 13), lintensit recueillie par les photodiodes scrit :
I0
I 1 = ------ ( 1 + cos 2F )
4
I0
I 2 = ------ ( 1 + sin 2F )
4
La figure 14 reprsente le dispositif dun capteur polarimtrique
45o. Dans cette configuration, une opration arithmtique simple
sur les intensits I1 et I2 ne nous permet pas dliminer I0 . Par
consquent, une troisime photodiode, dite de rfrence, permet
de mesurer lintensit de la source.
Ce type de configuration a t utilis pour la mesure dimpulsions
de forts courants (jusqu 700 kA) dans le domaine de la physique
des plasmas [22] qui utilise un tokamak auquel est applique une
haute tension. Lutilisation dune bobine de Rogowski pose des
problmes lis de fortes perturbations lectromagntiques.

R 1 016 8

Figure 13 Principe de la dtection polarimtrique 45o

La source est un laser hlium-non de 5 mW dport une dizaine


de mtres du dispositif. La fibre capteur est une fibre faible
birfringence linaire (fibre spun).
La rsolution de la mesure est de 1 kA et la bande passante de
1 MHz. La prcision varie entre 1 et 6 %.
Merlin-Grin a mis au point un prototype utilisant une configuration 45o pour une application moyenne tension [23]. Lutilisation
dune seule voie optique (un enroulement de 100 spires sur un
diamtre de 10 cm) permet dobtenir une tendue de mesure allant
de 10 A 160 000 A en assurant les classes de prcision 0,5 et 5 P
demandes respectivement pour les courants de mesure (de 10 A
2 000 A) et pour les courants de protection (de 2 000 A 80 000 A).
Le prototype repose sur le schma de principe de la figure 14. Une
lectronique numrique permet de compter les tours de rotation de
la polarisation et deffectuer les compensations ncessaires lors du
traitement des donnes pour rattraper dventuelles drives.

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Figure 15 Interfromtre de Sagnac

dans une fibre optique formant lanneau de Sagnac (ondes contrapropagatives). Cette diffrence de phase vaut :
= 2 VN I
La sensibilit du systme est double par rapport la configuration
polarimtrique 45o ou 90o ; elle est la mme que dans le cas dune
configuration polarimtrique de type reflex.

Figure 14 Dispositif dun capteur de courant effet Faraday


utilisant une configuration polarimtrique 45o

3. Capteurs interfromtriques
Nous avons vu ( 2.1.2) que les problmes rencontrs dans les
configurations polarimtriques taient dus aux perturbations extrieures de nature rciproque provoquant une variation de ltat de
polarisation de la lumire. Il est donc intressant de raliser un
systme privilgiant leffet Faraday et liminant les effets
rciproques parasites (vibrations, temprature).
Linterfromtre de Sagnac, dont lapplication principale est le
gyroscope optique (mesure des rotations inertielles), permet de
concevoir un tel systme.

3.1 Interfromtre de Sagnac


Leffet Sagnac comme leffet Faraday sont actuellement les deux
seuls effets physiques de nature non rciproque (cest--dire, rappelons-le, indpendants du sens de propagation de la lumire).
La figure 15 reprsente schmatiquement un interfromtre de
Sagnac utilis pour la mesure de courant.
Le principe repose sur le dphasage, cr par effet Faraday, de
deux ondes polarisation circulaire se propageant en sens inverse

La source de lumire peut tre incohrente (DEL : diode lectroluminescente), cohrente (diode laser) ou faible longueur de cohrence (diode superradiante) car la diffrence de chemin optique entre
les ondes interfrentes est de lordre du m (quelques longueurs
donde). Lutilisation dune DEL pose le problme du couplage de
lumire dans une fibre monomode. Les diodes superradiantes
(quelques dizaines de m de longueur de cohrence) sont adaptes
linterfromtre de Sagnac, mais sont dun prix lev. Les diodes
lasers posent soit un problme de stabilit dans le temps, soit un
problme de longueur de cohrence trop importante. En dfinitive
un bon choix doit raliser un compromis entre ces diffrentes
problmes, et tenir compte de lapplication concerne.
La source de lumire polarise linairement dlivre un faisceau
traversant une premire lame semi-transparente L1 puis une
deuxime lame semi-transparente L2, rflchissant et transmettant
50 % de lintensit lumineuse vers deux lames quart donde (notes
/4 sur la figure 15). Ces lames sont orientes de faon rendre
circulaires les polarisations des ondes incidentes. Deux lentilles de
couplage LC focalisent les deux faisceaux sur les extrmits de la
fibre optique. Aprs avoir parcouru les N spires de fibre, ces deux
faisceaux quittent lanneau de Sagnac et se recombinent en donnant
un phnomne dinterfrence dont lintensit est mesure par un
photodtecteur.
La loi de dtection dun interfromtre de Sagnac scrit :
I0
I = ------ ( 1 + cos 2F )
2
avec

rotation Faraday,
I0 intensit lumineuse de la source.
Nous voyons quaux faibles valeurs de F, donc aux faibles valeurs
de courant, la sensibilit est mauvaise, la loi de dtection tant en
cosinus. Il est donc ncessaire daffiner la mthode de dtection.
Deux types de dtection sont utiliss : la dtection homodyne et la
dtection htrodyne, chacune delles pouvant se prsenter sous de
nombreuses variantes. La dtection homodyne ncessitant la mise
en place de procds de mesure sophistiqus, nous nous limiterons
dcrire ici la dtection htrodyne. Le lecteur trouvera dans les
rfrences [28] [29] [30] [31] [60] des dtails sur les mthodes
homodynes.

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R 1 016 9

CAPTEURS DE COURANT FIBRES OPTIQUES

_______________________________________________________________________________________________

F = 2NV I = 1o par tour de fibre, pour un courant de 2 000 A, et

3.2 Dtection htrodyne

V 4,5 106 rad/A pour la silice 633 nm.

Nota : le lecteur pourra se reporter aux rfrences bibliographiques [32] [33] [34] [35] [36].

La dtection htrodyne permet de dtecter directement la phase


induite par effet Faraday. De plus, la dtection une frquence intermdiaire permet de saffranchir des bruits propres des dtecteurs,
relativement levs en basse frquence (bruit en 1/f ).
Nous dcrivons ci-aprs une tude ralise par le dpartement
tudes et Recherches dEDF ; le montage (figure 16) utilise une
seule source fournissant les deux frquences ncessaires
lhtrodynage. Cette source est un laser hlium-non bifrquence
mettant dans le rouge 632,8 nm deux ondes polarisations
linaires orthogonales et lgrement dcales en frquence
(1 2 100 kHz). Lisolateur optique plac derrire la source laser
vite la rinjection dans le tube laser dune moiti de la puissance
lumineuse sortant dune des extrmits de la fibre et transmise par
le cube sparateur 50/50 vers le laser.
Ce cube sparateur partage le faisceau sortant de lisolateur en
deux faisceaux dintensits lumineuses gales. Un premier faisceau
est dirig vers la voie de rfrence sur laquelle un analyseur projetant
chaque polarisation permet la dtection, par une photodiode, du
battement la diffrence des frquences 1 2 .
Un deuxime faisceau est dirig vers lanneau de Sagnac
lentre duquel est plac un cube sparateur/polariseur ; ce dernier
ralise la sparation spatiale des deux polarisations du signal
lentre de linterfromtre, et dirige chacune delles vers lun des
deux bras de lanneau. Deux lames quart donde convenablement
orientes transforment la polarisation linaire de chacune des
ondes en polarisation circulaire. Aprs injection des faisceaux
chaque extrmit de la fibre par des objectifs de microscope O, les
deux ondes parcourent dans linterfromtre, en sens oppos, le
mme trajet et subissent leffet Faraday. Les deux ondes en sortie
de fibre optique sont retransformes en lumire polarise linairement en traversant une deuxime lame quart donde et ressortent
colinaires derrire le cube sparateur/polariseur.
Le cube sparateur 50/50 transmet une moiti du faisceau vers
la voie de mesure et lautre moiti vers lisolateur qui ralise alors
sa fonction dobturateur optique. La voie de mesure est constitue
dun analyseur et dun photodtecteur. Les deux signaux lectroniques, issus des deux voies rfrence et mesure, sont traits par
un phasemtre fournissant leur diffrence de phase, cest--dire
une mesure directement proportionnelle au double du dphasage
Faraday. Aprs un trajet de longueur L dans la fibre optique soumise au champ magntique, la composante alternative du signal
dtect sur la photodiode de mesure est proportionnelle :

Le calcul de la longueur optimale de fibre permettant dobtenir


une sensibilit maximale donne les rsultats suivants.
Un courant minimal denviron 0,5 A peut tre mesur avec une
longueur de fibre optique de 260 m ( = 632,8 nm) dattnuation
23,5 dB/km enroule sur un mandrin de 10 cm de rayon en utilisant un phasemtre de 0,1o de rsolution. Ces valeurs sont thoriques. Lorsquon dispose dune longueur de fibre optique plus
faible, il faut chercher les caractristiques de lappareil en fonction de la nouvelle longueur ; par exemple, pour 100 tours de
fibre ( 63 m de fibre sur un touret de 10 cm de rayon), Imin = 2 A.
Quant au courant maximal mesurable, il correspond un
dphasage de 360o et un nombre de spires N = 1. Il est alors
possible de mesurer un courant denviron 700 kA.
Les capteurs interfromtriques permettent dobtenir de bonnes
performances (prcision, dynamique, etc.), mais ncessitent de
mettre au point des dispositifs compliqus, difficilement
industrialisables.
Actuellement, la configuration polarimtrique offre un meilleur
compromis technico-conomique.

cos ( t + )
= 1 2 = 2 (1 2)

avec

= L (n1 1 n 2 2)/c
o c est la vitesse de la lumire, n1 = n (1) et n 2 = n ( 2).
Les indices de rfraction n1 et n 2 associs chaque onde sont trs
peu diffrents lun de lautre du fait du faible cart entre 1 et 2 .
En crivant n1 = n + (n/2) et n 2 = n (n/2), devient :

L
n
n
= ----- n + --------- 1 n --------- ( 1 )
c
2
2
L
= ----- ( 1 n + n ) = F + p
c



avec

L
F = ----- 1 n
c
L
p = ----- n
c

dphasage induit par leffet Faraday,


dphasage induit par la propagation des
deux ondes de frquences lgrement
diffrentes.

p 0,23 o/m de fibre,

R 1 016 10

Figure 16 Capteur de courant interfromtrique


dtection htrodyne (daprs P. Ferdinand)

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4. Capteurs
effet magntostrictif
Cet effet est surtout utilis pour la mesure de champs magntiques. Par consquent, il permet, dans certains cas, de remonter
la valeur dun courant lectrique associ au champ magntique.
Le principe est fond sur la mesure des tensions longitudinales
se produisant dans une fibre optique gaine par une matire
magntostrictive ou lentourant. En effet, la magntostriction se
manifeste par une variation rversible de la dimension dun produit
ferromagntique paralllement laxe du champ magntique
appliqu. Les deux autres dimensions transversales sont aussi
affectes, mais on sintresse uniquement aux variations
longitudinales.
Les principaux matriaux utiliss pour la magntostriction sont
le fer, le cobalt, le nickel et les alliages de ces mtaux. Le coefficient
de magntostriction s est donn par la variation relative de
longueur / . Pour le nickel, par exemple : s = 32,8 106. Pour
des alliages fer-nickel, le coefficient peut tre positif (allongement)
ou ngatif (rtrcissement) suivant les pourcentages respectifs. Le
nickel pur est trs utilis cause de sa simplicit de fabrication et
de sa rsistance la corrosion. Cependant, ses proprits sont
fortement influences par la prsence dimpurets et par son traitement. Lutilisation de verres mtalliques amliore la sensibilit de
la mesure.
Les transducteurs des appareils exprimentaux se prsentent en
gnral sous trois formes [37] [38] [39] [40] [41] [42] :
un tube ou une barre de mtal magntostrictif sur lequel est
enroule la fibre de mesure (figure 17a) ;
un revtement mtallique qui gaine uniformment la fibre
(figure 17b) ;
une fibre monomode qui est fixe sur une plaque mtallique
ou un verre mtallique par une couche dpoxyde (figure 17c).
Ces diffrentes configurations sont utilises avec des montages
interfromtriques (Mach-Zehnder) [37] [38] [42] (figure 18) ou des
montages polarimtriques [41] (figure 19). Dans le cas de linterfromtrie, on mesure des diffrences de chemins optiques
provoques par une variation de longueur de la fibre optique du
bras de mesure. Dans le cas du montage polarimtrique, on
mesure la variation de birfringence linaire induite par la variation
de courbure dune fibre optique enroule autour dun matriau
magntostrictif.

Lutilisation de fibres optiques multimodes permet la mesure de


forts courants (104 A) [39], alors que des courants de lordre de
10 9 A furent mesurs avec un fibre monomode. La frquence des
courants alternatifs peut atteindre 10 kHz.
La mesure du courant lectrique par effet magntostrictif sest
beaucoup moins dveloppe que la mesure par effet Faraday. Lisolation galvanique, avantage principal de la mesure de courant par
fibre optique dans les applications o la tension est leve, disparat
avec les systmes magntostrictifs du fait de la prsence de matriaux mtalliques dans le transducteur. Cest la raison pour laquelle
la magntostriction est plus utilise pour mettre au point des
magntomtres que des ampremtres.

Figure 18 Capteur magntostrictif


utilisant une configuration interfromtrique de Mach-Zehnder

Figure 19 Capteur magntostrictif


utilisant un montage polarimtrique de Rashleigh
Figure 17 Diffrentes utilisations de leffet de magntostriction

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R 1 016 11

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5. Quelques tudes rcentes


5.1 Rsonateur de Fabry-Prot
Nota : le lecteur pourra se reporter aux rfrences bibliographiques [43] [44] [45].

Laugmentation de la rotation Faraday, obtenue dans les systmes


polarimtriques ou interfromtriques par la multiplication du
nombre de spires de fibre optique entourant le conducteur de
courant, peut se raliser en utilisant une configuration de type
Fabry-Prot. Le rsonateur est constitu dune fibre optique monomode formant un seul tour dhlice, aux extrmits de laquelle sont
colls deux miroirs (figure 20). Pour la mesure, on accorde la
frquence optique dun laser semi-conducteur un pic de rsonance
de la cavit Fabry-Prot o la sensibilit est maximale. La diffrence
de phase entre les deux polarisations transmises la sortie du
rsonateur est alors quantifie en utilisant une configuration
polarimtrique dtection htrodyne. Laugmentation de la sensibilit est proportionnelle la finesse du rsonateur.
La birfringence induite par la courbure de lhlice est masque
par la birfringence circulaire cre par la torsion gomtrique due
la forme hlicodale de la fibre.
La dynamique du capteur est limite par sa largeur de rsonance
correspondant un dphasage de 45o. La diode laser est optiquement isole du rsonateur et met une raie centre 780 nm de
largeur 20 MHz, cinq fois plus troite que les pics de rsonance
Fabry-Prot. Une sensibilit de 1,4 103 degrs/A, quatre fois suprieure celle dun capteur utilisant une seule spire de fibre, peut
tre obtenue.

5.2 Multiplexage en polarisation


Une tude ralise au Laboratoire de mtrologie de lInstitut de
Technologie de Lausanne [46] repose sur un multiplexage temporel
de deux tats de polarisation diffrents injects dans une fibre
optique faible birfringence linaire, utilise dans une configuration polarimtrique 90o. Cette mthode permet de discriminer la
birfringence linaire induite par des contraintes extrieures
(courbure, pression, vibrations,...) de la rotation Faraday et ainsi
damliorer la prcision de la mesure en saffranchissant des phnomnes rciproques.
Le schma de principe du montage propos est prsent sur la
figure 21.
En pratique, il est difficile, voire impossible, dobtenir un parfait
tat de polarisation circulaire. En effet, limperfection de la lame quart
donde et la sensibilit de la lame sparatrice la polarisation ne
permettent dobtenir quun tat de polarisation elliptique
introduisant une erreur dans la mesure de F. Une solution consiste
utiliser sur le bras de polarisation circulaire un compensateur de
polarisation plac entre le polariseur P1 et la lame sparatrice LS2 .
Il permet de rduire lellipticit de la polarisation circulaire atteignant
ainsi une valeur de 0,99.
Des premiers essais ont montr, sur une plage de courant
comprise entre 0 et 8 kA, un bon comportement du systme.

5.3 Fibres optiques spciales


5.3.1 Traitement thermique dune bobine
de fibre optique
Depuis quelques annes, des laboratoires tudient la possibilit
de rduire la taille des capteurs de courant fibres optiques et
daugmenter leur sensibilit. Il est alors ncessaire de raliser des
bobinages de fibre optique de faible diamtre (quelques centimtres)
sans induire par courbure une forte birfringence linaire.

R 1 016 12

Figure 20 Rsonateur de Fabry-Prot pour la mesure de courant


par effet Faraday [43]

G.W. Day du Laboratoire national de Boulder (Colorado) [47] [48]


[49] propose denrouler selon la configuration souhaite (forme et
diamtre de lenroulement) une fibre optique monomode, faible
birfringence de prfrence, sur un support cramique et de chauffer
lensemble environ 800 900 oC pendant 24 h puis de le refroidir
lentement (quelques jours une dizaine de jours). Cette opration
permet une relaxation des contraintes appliques la fibre. Ainsi,
on rduit considrablement la birfringence sans diminution notable
de la sensibilit. Mais le traitement thermique appliqu la fibre lui
confre une birfringence rsiduelle la rendant sensible la temprature (variation de sensibilit de lordre de 103 10 4 oC 1).
Des enroulements de 1 3 cm de diamtre, comportant 100
200 spires de fibre, ont t raliss pour la mesure de faibles courants
et la ralisation dampremtres miniatures (figure 22).
Lutilisation de ces faibles diamtres denroulement, donc de
faibles longueurs de fibre optique, permet, en rduisant le temps
de propagation de la lumire dans la fibre, daugmenter la bande
passante des capteurs (temps de propagation de 25 ns dans
190 spires de fibre optique dune bobine de 1 cm de diamtre).
La socit 3M aux tats-Unis travaille actuellement sur la ralisation dun prototype de capteur Faraday utilisant ce type denroulement dans une configuration 90o. De plus, un premier polariseur
fibre optique [50] est utilis entre la source et lentre de la fibre
capteur, alors quun second polariseur fibre optique est utilis
comme analyseur entre la sortie de la fibre capteur et les dtecteurs.
Il est ainsi possible de raliser un capteur tout fibre optique.

5.3.2 Fibre optique forte birfringence circulaire


Nota : le lecteur pourra se reporter aux rfrences bibliographiques [52] [53].

Des chercheurs de luniversit de Southampton en Angleterre


mnent actuellement des tudes dans le but de raliser une fibre
forte birfringence circulaire obtenue en torsadant, au cours de
lopration de prforme, une fibre optique forte birfringence
linaire, appele encore fibre maintien de polarisation
(bow-tie) [54].

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Figure 21 Multiplexage en polarisation :


montage exprimental

Figure 22 Capteur de courant miniature (photo due la courtoisie de Gordon W. Day, du Boulder Laboratory, USA)

Les taux de torsion pouvant tre appliqus la fibre bow-tie ne


suffisent pas lui confrer une birfringence circulaire totale ; ils
gnrent une birfringence elliptique produisant une lgre baisse
de sensibilit de la fibre optique.
Ce nouveau type de fibre, appel fibre SEB (spun elliptically
birefringent ), prsente les avantages quoffre dune part une fibre
forte birfringence linaire ( savoir une insensibilit aux

contraintes mcaniques) et dautre part, une relle fibre birfringence circulaire, idale pour la mesure du courant par effet Faraday.
Le principal inconvnient de ce type de fibre est la sensibilit
la temprature lie au fait que la forte birfringence linaire de la
fibre bow-tie est obtenue par contraintes thermiques au cours de
la fabrication.

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R 1 016 13

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_______________________________________________________________________________________________

Figure 23 Capteur effet Faraday utilisant une fibre forte birfringence circulaire

Il existe diffrentes solutions [54] [55] pour remdier ce


problme. Lune delles consiste introduire un contrleur de polarisation (figure 23a) dans une configuration polarimtrique
90o [55]. Ce contrleur, plac en sortie de fibre optique avant le cube
sparateur/polariseur, permet de compenser les variations lentes de
la birfringence introduites par les contraintes thermiques. Un
prototype a t ralis. Une sensibilit de lordre de 100 A/Hz1/2 fut
obtenue pour 80 spires de fibre SEB couples un laser
hlium-non ( = 633 nm) ou pour 185 spires couples une diode
laser AsGa ( = 790 nm).
Une autre solution aux problmes thermiques consiste utiliser
le systme reflex ( 2.1.3). Il permet de compenser les effets thermiques agissant sur la birfringence circulaire de la fibre, les variations de la birfringence linaire ne pouvant tre compenses par
cette mthode. Les rsultats obtenus partir dune bobine de 25 mm
de diamtre comportant 100 spires de fibre SEB constituant le transducteur dune configuration reflex montrent une drive en temprature de 0,05 %/ oC . Il est possible dabaisser le diamtre de la bobine
une valeur de 13 mm avec seulement une diminution de 1 % de la
sensibilit de la mesure, son maximum tant de 1 mA / Hz1 / 2. Une
dynamique de 113 dB fut obtenue. La faible longueur de fibre utilise
dans ces bobinages permet dentrevoir la possibilit datteindre des
sensibilits proches du mA dans les gammes de frquence de lordre
du MHz (figure 23b).

6. March
Le seul domaine des capteurs de courant fibres optiques na pas,
notre connaissance, fait lobjet dtudes prospectives concernant
leur march potentiel. Le faible pourcentage quils reprsentent,
quelques % du march des capteurs fibres optiques, lui-mme
reprsentant quelques % du march mondial des capteurs, na pas
encore incit certains organismes raliser une tude marketing.
Actuellement, certaines tudes sur les ampremtres fibres
optiques commencent sortir des laboratoires. Elles concernent
essentiellement une application spcifique qui confre aux ampremtres optiques un avantage prdominant : cest le cas de la mesure
de courant dans le domaine de la haute tension qui bnficie, avec
la technologie optique, de capteurs insensibles aux perturbations
lectromagntiques et offrant une bonne isolation galvanique.

R 1 016 14

Cest lexistence de tels avantages dterminants qui permettra


aux capteurs fibres optiques de simposer.
Il existe donc, dans lapplication prcdemment cite, quelques
prototypes pr-industriels mis en essai sur les rseaux de distribution haute tension (tats-Unis, France, Japon). Ils utilisent surtout
une configuration polarimtrique, plus simple et moins coteuse
quune configuration interfromtrique. Si certains dentre eux
atteignent actuellement les caractristiques techniques suffisantes
pour rivaliser avec les rducteurs de courant conventionnels, ils se
heurtent par contre des problmes dinterfaage avec les quipements secondaires (transformateur disolement, shunt, relais) quils
doivent alimenter.
Un capteur de courant dlivre des signaux bas niveaux alors que
lentre des systmes de protection et de comptage utilise dans leur
principe une puissance beaucoup plus leve que peut fournir le
rducteur conventionnel. Par consquent, lintgration des capteurs
fibres optiques dans les postes haute tension dpend essentiellement de la rapidit avec laquelle les quipements secondaires
utiliseront des techniques numriques permettant des entres bas
niveaux. En France, il sera certainement ncessaire dattendre
5 10 ans avant de faire les premires exprimentations denvergure. Les cinq prochaines annes pourraient tre consacres, dune
part, la mise en exprimentation sur le rseau de prototypes et,
dautre part, la prparation des nouveaux paliers techniques lis
aux futures interfaces.
Pour des applications moyenne et basse tension, le cot des
nouveaux appareils devra baisser. Loptique intgre permettra, en
rduisant ces cots, de dvelopper des capteurs concurrentiels. On
remarque dj une nette baisse du prix des composants optolectroniques.
Le march des ampremtres fibres optiques tant mal connu
ce jour, nous nous contenterons de ractualiser certaines donnes
sur le march global des capteurs fibres optiques. Nous nous
appuyerons sur une tude ralise par la socit Corporate Strategic
Intelligence (Middlebush, New Jersey, USA). Daprs cette socit
et selon les premires analyses des ventes, le march des capteurs
fibres optiques va augmenter raison de 30 % par an dans la
priode qui stend de 1988 1996. Cette croissance moyenne variera
de 28 62 % suivant les applications. Le tableau 2 donne la rpartition du march des capteurs fibres optiques, par domaine de
mesure.
(0)

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Tableau 2 Rpartition du march des capteurs


fibres optiques par domaine de mesure
March (millions de dollars par an)
Application

Croissance
(%)

1987

1988

1992

1996

Temprature
4,5
Pression
2,25
Niveaux
1
Dbits
1
Radiations
0,8
lectromagntique
0,8
Acclration
1,4
Gyroscopie
11,25
Chimique
2,2
Dplacement
1,2
Pollution
0,4
Hydrophones
0,6
Sismique
0,25
Acidit
0,2
Divers
2,15

5,5
2,5
1,25
1,25
1
1
1,75
14
2,5
1,5
0,5
0,75
0,35
0,25
2,98

18,39
10,14
4,59
4,59
3,17
3,17
5,07
50,51
12,68
4,77
1,27
5,07
0,64
0,64
9,17

66,43
37,96
17,1
17,1
7,12
7,12
28,4
156,59
66,42
15,62
7,12
33,22
2,4
2,4
41,65

36,5
40,5
38,5
38,5
28
28
41,5
35,5
50,5
34,5
52,5
62,5
39
32,5

Total

37,08

133,87

506,65

38,5

30

Rfrences bibliographiques
[1]
[2]
[3]

[4]

[5]

[6]

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