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par
Pascal ROYER
Docteur en physique
Ingnieur-chercheur au centre de Recherches de la socit Merlin-Gerin
1.
1.1
1.2
1.3
R 1 016 - 2
2.
2.1
4
4
6
6
2.2
3.
3.1
3.2
9
9
10
4.
11
5.
5.1
5.2
5.3
12
12
12
12
12
12
6.
March ........................................................................................................
14
15
R 1 016
10 - 1992
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Techniques de lIngnieur, trait Mesures et Contrle
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1. Principe de la mesure
1.1 Gnralits
1.2.2 Birfringence
1.2 Rappels
Nota : pour la dfinition de la polarisation et de la birfringence, se reporter larticle
Optique ondulatoire. Interfrences. Diffraction. Polarisation [A 191] dans le trait Sciences
fondamentales des Techniques de lIngnieur.
1.2.1 Polarisation
Cest un phnomne propre la propagation des ondes transversales, en particulier des ondes lumineuses ; il est caractris par
le fait que leur direction de vibration se trouve dans un plan
dtermin contenant la direction de propagation et appel plan de
polarisation.
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H d
Matriaux
Diamagntiques
ZnSe
BSO (Bi12 SiO20)
BGO (Bi12 GeO20)
SiO2
7,5 105
3,5 105
6,8 105
3 106
Paramagntiques
FR-5
5 105
Ferromagntiques
YIG : Y3Fe5 O12
TIG : (TbYbBi)3 Fe5O12
RIG : (RBi3) Fe5 O12 (1)
3,3 103
0,13
8,8 102
Leffet Faraday est dispersif (V proportionnel 1/ 2 o est la longueur donde), aussi convient-il dutiliser un rayonnement monochromatique pour effectuer les mesures quantitatives.
Une particularit importante de cet effet est sa non-rciprocit,
cest--dire son invariance avec la direction de propagation de la
lumire (figure 3). Cette proprit permet daccrotre langle F par
rflexions multiples de la lumire : la rotation du plan de polarisation
est multiplie par deux lorsque londe effectue un aller-retour dans
le matriau.
Il est possible de constater leffet Faraday dune autre faon. Il suffit de faire propager, paralllement au champ magntique H, des
faisceaux de lumire de polarisations circulaires droite et gauche, et
de constater que la vitesse de phase des deux ondes est diffrente :
lindice de rfraction est diffrent pour londe de polarisation circulaire droite et pour londe de polarisation circulaire gauche. Leur
recomposition donne une polarisation rectiligne ayant tourn
(figure 4).
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F = V H d
1 boucle de fibre optique
2. Capteurs polarimtriques
Deux configurations principales peuvent tre utilises dans le
cas des systmes polarimtriques : la configuration polarimtrique
90o et la configuration polarimtrique 45o.
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I0
AC
Arc sin ---------DC
avec
AC
DC
Figure 8 Traitement lectronique des signaux dans une configuration polarimtrique 90o
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=
avec
n0 = 1,46
p12 et p11
- p
-------2
n0
12
p 11 = g
c o e f fi c i e n t s d u t e n s e u r l a s t o - o p t i q u e
(p12 p11 = 0,15).
Pour la silice g 0,16 20 o C .
Il y a donc une dpendance de la birfringence induite par torsion
avec la temprature [20]. On observe une rotation supplmentaire
du plan de polarisation sous leffet dune contrainte thermique. Il
existe plusieurs solutions pour annuler cette rotation ; chacune
delles utilise la non-rciprocit de leffet Faraday :
soit par rflexion de la lumire en bout de fibre (configuration
reflex) ;
soit en ralisant une double torsion inverse [21] de la fibre
optique ; chaque demi-longueur de fibre est torsade des taux de
torsion gaux mais de sens opposs.
2.1.2.4 Sensibilit aux vibrations
Le fait de torsader une fibre optique permet galement de minimiser la birfringence linaire induite par les courbures que subit
la fibre sous leffet de contraintes mcaniques (vibrations, chocs).
Par contre, la birfringence circulaire induite par la forme hlicodale
que prend une fibre torsade dpend fortement des paramtres
locaux de lhlice. Sous leffet de vibrations, une variation de ces
paramtres engendre une modification de la birfringence circulaire
perue comme une rotation du plan de polarisation. Si les solutions
de type reflex ou double torsion inverse permettent de minimiser
fortement cette rotation lie un effet rciproque, il subsiste malgr
tout une birfringence linaire suffisante ncessitant de modifier la
configuration des capteurs. Une solution ce problme est dcrite
dans le paragraphe suivant.
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dans une fibre optique formant lanneau de Sagnac (ondes contrapropagatives). Cette diffrence de phase vaut :
= 2 VN I
La sensibilit du systme est double par rapport la configuration
polarimtrique 45o ou 90o ; elle est la mme que dans le cas dune
configuration polarimtrique de type reflex.
3. Capteurs interfromtriques
Nous avons vu ( 2.1.2) que les problmes rencontrs dans les
configurations polarimtriques taient dus aux perturbations extrieures de nature rciproque provoquant une variation de ltat de
polarisation de la lumire. Il est donc intressant de raliser un
systme privilgiant leffet Faraday et liminant les effets
rciproques parasites (vibrations, temprature).
Linterfromtre de Sagnac, dont lapplication principale est le
gyroscope optique (mesure des rotations inertielles), permet de
concevoir un tel systme.
La source de lumire peut tre incohrente (DEL : diode lectroluminescente), cohrente (diode laser) ou faible longueur de cohrence (diode superradiante) car la diffrence de chemin optique entre
les ondes interfrentes est de lordre du m (quelques longueurs
donde). Lutilisation dune DEL pose le problme du couplage de
lumire dans une fibre monomode. Les diodes superradiantes
(quelques dizaines de m de longueur de cohrence) sont adaptes
linterfromtre de Sagnac, mais sont dun prix lev. Les diodes
lasers posent soit un problme de stabilit dans le temps, soit un
problme de longueur de cohrence trop importante. En dfinitive
un bon choix doit raliser un compromis entre ces diffrentes
problmes, et tenir compte de lapplication concerne.
La source de lumire polarise linairement dlivre un faisceau
traversant une premire lame semi-transparente L1 puis une
deuxime lame semi-transparente L2, rflchissant et transmettant
50 % de lintensit lumineuse vers deux lames quart donde (notes
/4 sur la figure 15). Ces lames sont orientes de faon rendre
circulaires les polarisations des ondes incidentes. Deux lentilles de
couplage LC focalisent les deux faisceaux sur les extrmits de la
fibre optique. Aprs avoir parcouru les N spires de fibre, ces deux
faisceaux quittent lanneau de Sagnac et se recombinent en donnant
un phnomne dinterfrence dont lintensit est mesure par un
photodtecteur.
La loi de dtection dun interfromtre de Sagnac scrit :
I0
I = ------ ( 1 + cos 2F )
2
avec
rotation Faraday,
I0 intensit lumineuse de la source.
Nous voyons quaux faibles valeurs de F, donc aux faibles valeurs
de courant, la sensibilit est mauvaise, la loi de dtection tant en
cosinus. Il est donc ncessaire daffiner la mthode de dtection.
Deux types de dtection sont utiliss : la dtection homodyne et la
dtection htrodyne, chacune delles pouvant se prsenter sous de
nombreuses variantes. La dtection homodyne ncessitant la mise
en place de procds de mesure sophistiqus, nous nous limiterons
dcrire ici la dtection htrodyne. Le lecteur trouvera dans les
rfrences [28] [29] [30] [31] [60] des dtails sur les mthodes
homodynes.
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Nota : le lecteur pourra se reporter aux rfrences bibliographiques [32] [33] [34] [35] [36].
cos ( t + )
= 1 2 = 2 (1 2)
avec
= L (n1 1 n 2 2)/c
o c est la vitesse de la lumire, n1 = n (1) et n 2 = n ( 2).
Les indices de rfraction n1 et n 2 associs chaque onde sont trs
peu diffrents lun de lautre du fait du faible cart entre 1 et 2 .
En crivant n1 = n + (n/2) et n 2 = n (n/2), devient :
L
n
n
= ----- n + --------- 1 n --------- ( 1 )
c
2
2
L
= ----- ( 1 n + n ) = F + p
c
avec
L
F = ----- 1 n
c
L
p = ----- n
c
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4. Capteurs
effet magntostrictif
Cet effet est surtout utilis pour la mesure de champs magntiques. Par consquent, il permet, dans certains cas, de remonter
la valeur dun courant lectrique associ au champ magntique.
Le principe est fond sur la mesure des tensions longitudinales
se produisant dans une fibre optique gaine par une matire
magntostrictive ou lentourant. En effet, la magntostriction se
manifeste par une variation rversible de la dimension dun produit
ferromagntique paralllement laxe du champ magntique
appliqu. Les deux autres dimensions transversales sont aussi
affectes, mais on sintresse uniquement aux variations
longitudinales.
Les principaux matriaux utiliss pour la magntostriction sont
le fer, le cobalt, le nickel et les alliages de ces mtaux. Le coefficient
de magntostriction s est donn par la variation relative de
longueur / . Pour le nickel, par exemple : s = 32,8 106. Pour
des alliages fer-nickel, le coefficient peut tre positif (allongement)
ou ngatif (rtrcissement) suivant les pourcentages respectifs. Le
nickel pur est trs utilis cause de sa simplicit de fabrication et
de sa rsistance la corrosion. Cependant, ses proprits sont
fortement influences par la prsence dimpurets et par son traitement. Lutilisation de verres mtalliques amliore la sensibilit de
la mesure.
Les transducteurs des appareils exprimentaux se prsentent en
gnral sous trois formes [37] [38] [39] [40] [41] [42] :
un tube ou une barre de mtal magntostrictif sur lequel est
enroule la fibre de mesure (figure 17a) ;
un revtement mtallique qui gaine uniformment la fibre
(figure 17b) ;
une fibre monomode qui est fixe sur une plaque mtallique
ou un verre mtallique par une couche dpoxyde (figure 17c).
Ces diffrentes configurations sont utilises avec des montages
interfromtriques (Mach-Zehnder) [37] [38] [42] (figure 18) ou des
montages polarimtriques [41] (figure 19). Dans le cas de linterfromtrie, on mesure des diffrences de chemins optiques
provoques par une variation de longueur de la fibre optique du
bras de mesure. Dans le cas du montage polarimtrique, on
mesure la variation de birfringence linaire induite par la variation
de courbure dune fibre optique enroule autour dun matriau
magntostrictif.
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Figure 22 Capteur de courant miniature (photo due la courtoisie de Gordon W. Day, du Boulder Laboratory, USA)
contraintes mcaniques) et dautre part, une relle fibre birfringence circulaire, idale pour la mesure du courant par effet Faraday.
Le principal inconvnient de ce type de fibre est la sensibilit
la temprature lie au fait que la forte birfringence linaire de la
fibre bow-tie est obtenue par contraintes thermiques au cours de
la fabrication.
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Figure 23 Capteur effet Faraday utilisant une fibre forte birfringence circulaire
6. March
Le seul domaine des capteurs de courant fibres optiques na pas,
notre connaissance, fait lobjet dtudes prospectives concernant
leur march potentiel. Le faible pourcentage quils reprsentent,
quelques % du march des capteurs fibres optiques, lui-mme
reprsentant quelques % du march mondial des capteurs, na pas
encore incit certains organismes raliser une tude marketing.
Actuellement, certaines tudes sur les ampremtres fibres
optiques commencent sortir des laboratoires. Elles concernent
essentiellement une application spcifique qui confre aux ampremtres optiques un avantage prdominant : cest le cas de la mesure
de courant dans le domaine de la haute tension qui bnficie, avec
la technologie optique, de capteurs insensibles aux perturbations
lectromagntiques et offrant une bonne isolation galvanique.
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Croissance
(%)
1987
1988
1992
1996
Temprature
4,5
Pression
2,25
Niveaux
1
Dbits
1
Radiations
0,8
lectromagntique
0,8
Acclration
1,4
Gyroscopie
11,25
Chimique
2,2
Dplacement
1,2
Pollution
0,4
Hydrophones
0,6
Sismique
0,25
Acidit
0,2
Divers
2,15
5,5
2,5
1,25
1,25
1
1
1,75
14
2,5
1,5
0,5
0,75
0,35
0,25
2,98
18,39
10,14
4,59
4,59
3,17
3,17
5,07
50,51
12,68
4,77
1,27
5,07
0,64
0,64
9,17
66,43
37,96
17,1
17,1
7,12
7,12
28,4
156,59
66,42
15,62
7,12
33,22
2,4
2,4
41,65
36,5
40,5
38,5
38,5
28
28
41,5
35,5
50,5
34,5
52,5
62,5
39
32,5
Total
37,08
133,87
506,65
38,5
30
Rfrences bibliographiques
[1]
[2]
[3]
[4]
[5]
[6]
[7]
[8]
[9]
[10]
[11]
[12]
[13]
[14]
[15]
[16]
[17]
[18]
[19]
[20]
[21]
[22]
[23]
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[25]
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[27]
[28]
[29]
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[46]
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