Tristan Trémeau - Le Tournant Pastoral de L'art Contemporain
Tristan Trémeau - Le Tournant Pastoral de L'art Contemporain
Tristan Trémeau - Le Tournant Pastoral de L'art Contemporain
sexposent 5 : un calme bloc obscur me fait face, son silence me tient distance, il
est autre et je suis moi :tre mis distance de tels objets nest pas, crit Fried, une
exprience radicalement diffrente de celle qui consiste tre mis distance, ou
envahi par la prsence silencieuse dune autre personne.
De fait, les dispositifs minimalistes incluent cette question du je et de lautre, et donc
du je ou du soi qui se rvle soi-mme, par le face--face (dimension
anthropomorphique de la sculpture parfois creuse et donc mentalement accueillante
pour mon corps), la projection spculaire (utilisation rcurrente du miroir) et
lidentification srielle (la rptition gnrique du mme me renvoie moi-mme
comme communment gnrique). Robert Morris ntait pas dupe de ce que
pouvaient impliquer ces dispositifs, puisquil sest expos, photographi nu, au sein
de sa I Box de 1992 6 . Cette exposition ne peut tre quironique, parce quun tel
degr de tautologie (la bote en forme de I - de je -, qui souvre pour dvoiler son
intrieur qui nest autre que Morris lui-mme dans son plus simple appareil, un
sourire narquois aux lvres) ne peut que dtruire lillusion dun rapport direct lautre.
Cest pourtant ce rapport qua voulu instruire Thierry de Duve, lors de lexposition
V o i c i , en exposant de faon liminaire des sculptures aux dimensions
anthropomorphiques, debout ou couches (Me Voici), puis en assimilant la question
du monochrome et celle du miroir, de la planit et de la visagit 7, dans la section
Vous Voici. Cette seconde section savre la plus problmatique puisque y taient
exposs un monochrome noir de Gnter Umberg, une reprsentation de miroir
aveugle par Roy Lichtenstein, un vrai miroir de Jeff Koons, un tableau de Ren
Magritte figurant une femme, de dos, qui regarde un monochrome noir, et une toile
brode de Rosemarie Trockel o est inscrit Cogito ergo sum. Lide dune
compltude de la forme pure, impersonnelle et indiffrencie, ouvrant luniversel,
serait exemplifie par le monochrome, expos par de Duve comme ce qui, dans son
puration et son caractre dnud, garantirait par effet spculaire et identification
lide dune unicit du sujet et la rvlation de lui-mme et lui-mme comme sujet :
comme si la forme navait pas dhistoire et le sujet non plus, comme si la forme ntait
pas lobjet dune production historique et le sujet non plus.
Sur le socle phnomnologique commun de la rencontre - notion combien
problmatique mais non problmatise par de Duve -, ide partir de laquelle le
minimalisme a fond en partie sa dmarche, lhomme gnrique et universel (le
Robert Morris voque, pour ses uvres, un mode dapprhension public et
impersonnel (cit par Michel Fried, op. cit.). Ds lapparition du minimalisme, Daniel
Buren a signal la part de navet de cette approche parce quelle ne prend pas en
compte les contextes musaux ou marchands dans lesquels ont lieu ces rencontres
phnomnologiques : le white cube qui, lui aussi, propose tous les attributs
mythiques de la simplicit et de la puret, nest pas un socle phnomnologique
indiffrent. Cf. Daniel Buren, Les crits (1965-1990), textes runis et prsents par
Jean-Marc Poinsot, Capc, Bordeaux, 1991.
6
Robert Morris, I Box, 1992, contre-plaqu peint, mtal, photographie, 48 x 32 x 3,5
cm, coll. Leo Castelli Gallery, New York.
7
Greenberg, affirme de Duve, na pas suivi trs loin le fil thique de sa rflexion
esthtique. Il aurait t mieux avis de parler de facialit, ou mme de visagit,
plutt que de planit, car cest bien du face--face avec lautre quil sagit dans la
meilleur peinture abstraite (Thierry de Duve, Voici, op.cit., p.195).
5
pastoral, lgue par Michel Foucault dans ses derniers crits 21, nous ouvre aux
enjeux dune transformation du rle de linstitution publique dexposition, de lartiste
luvre et au commissaire, une fonction de restauration de lordre social par des
techniques de subjectivation de soi.
Pour comprendre cela, il nous faut repartir des nouvelles figures gnriques de la
pastorale postmoderne et tudier ce que les photographies et vidos dtres
supposs plus proches de ltat de nature, les nouveaux bons sauvages dsormais
identifis au SDF ou limmigr, en bref lexclu, sont charges de vhiculer dans leur
exposition. Selon la rhtorique de la pastorale, lexclu doit rvler, depuis sa
marginalit et son extranit mme, ce quest la communaut et ce qui la constitue.
La comparution et lexposition de lexclu sont censes ractiver le pouvoir rvlateur,
ladresse de la communaut, de lhomme dnud et christique. La logique nest
pas nouvelle, simplement nous la croyions dpasse parce que tellement lie au
christianisme et au paradigme humaniste. Or, ceux-ci, nen doutons pas, font retour
aujourdhui. On peut ici songer aux raisons prcises qui ont motiv Jochen Gerz pour
la mise en uvre des Mots de Paris sur le Parvis de la cathdrale Notre-Dame, en
2000. Ayant constat la disparition de la figure mythique du mendiant et du thtre
de la Cour des Miracles, il a dcid de palier ce manque, car le mendiant jouait le
rle pastoral du conteur et du fou qui dvoilait aux hommes aveugls par les fauxsemblants de lexistence et des rapports sociaux, ltendue de ce qui leur chappait,
la vrit nue de la vie. Cest ainsi quil en est venu concevoir un dispositif public,
une sorte dabribus dans lequel des SDF prennent la parole et sadressent aux gens
qui passent.
coutons le psychanalyste Grard Wacjman commenter cette uvre : Les SDF
racontant Paris rvlent un visage inconnu de Paris, un Paris, sinon invisible, du
moins impossible voir pour un simple promeneur. Mais cest aussi un vieux projet
de lart de faire voir ce quon ne peut pas voir : les anges, qui les a vus en dehors
des tableaux ? Qui ? Dans un tel projet, les SDF qui font voir - mme si ce ne sont
pas des anges - accomplissent eux-mmes luvre de lart. Il est donc parfaitement
justifi et rigoureux de dire que, dans Les Mots de Paris, ils sont des uvres dart,
puisquils font voir, par leur prsence et par leur parole, une ville invisible que nos
yeux habituellement ne voient pas 22. Cette analyse est en effet justifie et
rigoureuse, dans le sens o elle rvle bien ce qui fait fond idologique pour ce
projet minemment pastoral. En premier lieu, Les Mots de Paris sont une tentative de
restauration du pouvoir rvlateur mythique de lexclu, dont Gerz regrettait la
disparition. Par ailleurs, ce dispositif procde de trois dimensions pastorales
clairement identifies comme catholiques - la confession, la communion et le tableau
pastoral -, puisque ce sont les termes mmes des missions pastorales et
apostoliques assignes aux prtres, et rappeles loccasion du Jubil par JeanPaul II.
Entendons-nous bien, il ne sagit pas pour nous de dclarer que nous assistons au
retour dun art sacr catholique, mais que ce qui a toujours structur le catholicisme
en ses missions pastorales mmes innerve les pratiques artistiques et dexpositions
contemporaines qui revendiquent les notions dchange, de mdiation et de pacte.
La liturgie pastorale est tellement banalise que la recette est connue de toute
personne qui a regard au moins une fois TF1 le soir, aux heures de grandes
coutes. Un faux groupe, pris au hasard ou du moins constitu en dehors des
critres de lartiste, assure lobjectivit de la reprsentation dmocratique. Ainsi de
Sylvie Blocher qui passe une annonce dans un journal bruxellois afin dinviter des
familles exposer leurs relations entre membres, donc se confesser sous le regard
et dans lcoute silencieuse du confesseur. Le hasard dmocratique de la Grce
antique, ml aux socio-types reprsentatifs des instituts de sondage, ce quon
appelle un panel, assure la premire tape de dsubjectivation intellectuelle pour
lartiste, ou de lobjectivation sociale : ce nest pas moi qui ai choisi, ce sont eux qui
sont venus moi parce quils se sont reconnus comme la fois singuliers et
reprsentatifs. Ensuite, un jeu procdural, souvent introspectif, engage le modle
dans lexposition de son intimit, souvent contre son gr (car il faut assurer la
sincrit de la procdure), quil adresse au spectateur comme un don. Ce dernier est
somm de sengager dans une sympathie fusionnelle sous peine dtre accus
dinhumanit car, devant la valeur absolue du cadeau 23, le rcepteur ne peut garder
aucune rserve de soi.
Le sacrifice du modle, en raison de lexposition-dvoilement de son intimit, nous
oblige lchange car nous sommes en dette face cette confession. Telle est
lanthropologie primitive partir de laquelle nous sommes invits reconstituer la
communaut dite ouverte. Luvre de Sylvie Blocher, intitule For ever 24, a t
commande par de Duve pour Voici et a pris place dans la troisime section, Nous
voici. La communaut familiale sy expose comme modle car, crit de Duve, elle est
le microcosme o slaborent toutes les relations sociales et o les liens affectifs
sont les plus forts 25. Aimez vous ! Linjonction paradoxale rvle toute lambigut
dune thologie de la sympathie qui fait vibrer le totalitarisme des curs. Refuser
devient alors impossible. Critiques et thoriciens, ceux qui osent penser deviennent
une menace llan affectif : Aime ton prochain comme toi-mme. (...) Il faudrait
tre fou ou dprav, assne Thierry de Duve, pour oser dire que cette valeur nen est
pas une 26. Lheure du grand enfermement est revenue. Penser mne labject,
aimer au tout.
Cette technologie dans le dispositif pastoral peut tre classe dans la grande histoire
de la confession. Toutefois, le dispositif confessionnel est invers, car le spectateur
nest pas la place du confess en dette mais celle du confesseur en dette encore
Le cadeau est dailleurs le titre dun dispositif labor par Jochen Gerz pour Le
Fresnoy Studio National des Arts Contemporains Tourcoing. Pour une critique
clairante du protocole de ralisation et de don, ainsi que du dispositif dexposition
de Gerz, lire larticle de Cdric Loire, Assez panser, enfin penser, Ddo, Roubaix,
n41, septembre-octobre-novembre 2000.
24
Sylvie Blocher, Living Pictures/For ever, 2000, installation vido, 17, tourne avec
les habitants de Bruxelles, coll. de lartiste.
25
Thierry de Duve, Voici, op. cit., p.284.
26
Ibid., p.253.
23
plus grande. Ce sont bien entendu des absolus qui nous pigent par ce cadeau que
lon ne peut pas rparer : lAmour, la Vie, la Mort, la Famille. Ils sont les Plus Grands
Dnominateurs Communs. Aprs la confession vient la communion comme dispositif
pastoral. Ici, le jeu procdural engage directement et collectivement le spectateur. Ce
dernier est invit, partir de sa subjectivit particulire, raliser lunanimit
communautaire et fusionnelle en prenant part au rituel qui donne corps la
communaut comme Sujet. Il ne sagit videmment pas de retrouver Dieu ou la vrit
ou encore le sens commun, mais uniquement dtre objectivement nous comme
rituel. Cest ce que Jochen Gerz a mis en uvre avec le Vote de Barbirey : sept
personnes, choisies au hasard dans le village pour constituer un jury, dcident
lunanimit du nom dune personne vivante qui sera inscrit sur une plaque lune des
entres du parc du chteau de Barbirey-sur-Ouche. Sur quoi parie cette procdure ?
Rien moins que valoriser les convictions et a priori de chacun, soumis discussion
face ceux des autres, dans le but de crer lunanimit. En 2000, Pierre Perret a t
llu unanime.
Enfin, la pastorale ne peut se penser sans le tableau pastoral, crche apologtique
du nouveau-n que, parfois, le spectateur est invit rendre vivante par son
intervention directe dans linstallation. Dans la tradition catholique, le village est
appel crer une crche vivante, afin de rejouer le Mystre et de souder la
communaut dans lchange participatif. De nouveau, il ne saurait sagir, pour lart
contemporain, de dispositifs rvlateurs des Mystres chrtiens, mais dun souci de
fonder un pacte de sociabilit aussi bien laque que mystique, comme lexplique
Paul Virilio propos des Mots de Paris 27. Ce pacte de sociabilit fond par le
tableau pastoral peut snoncer autrement : Nicolas Bourriaud voque des modles
rduits de situations communicationnelles qui favoriseraient la reliance sociale par
les changes interhumains et intersubjectifs 28. Les humains du petit village
plantaire sont ainsi appels communier dans les tableaux pastoraux vivants
confectionns par Rirkrit Tiravanija ou Jorge Pardo, que les spectateurs compltent
de leur prsence. De toute faon, ils sont attendus, luvre leur est disponible. Nul
Mystre ne leur est rvl, ils nont qu rpter des gestes quotidiens (faire la
cuisine, jouer, manger, parler, acheter, ngocier...), ces gestes qui nous sont
communs, dans leur banale universalit, nous tous. Pour Bourriaud, il ne fait pas
de doute que ces uvres produisent de lempathie et du partage, gnrent du lien.
Lart (les pratiques drives de la peinture et de la sculpture qui se manifestent sous
la forme dune exposition) savre particulirement propice lexpression de cette
civilisation de la proximit, car il resserre lespace des relations 29.
Technologies de communication
Ce positionnement idologique de lesthtique relationnelle nous semble
symptomatique de linfluence de la philosophie politique procdurale lgitime par
une pistmologie de la communication au service du pacte social. Dans ce
contexte, luvre dart est conue comme une technologie de communication, un
mdium au sens le plus pauvre du terme - un moyen -, capable de relier les mes
gares dans les ddales sophistiqus de la pense. Tel le bton du berger, elle est
27
cit.
28
29
ce dispositif de pouvoir charg de relier les hommes. glise dune religion des TIC 30,
elle sempare de la pragmatique du langage en thtralisant les relations de pouvoir
immanent la communication, pour en faire le nouveau dogme dune alliance
restauratrice de la communaut universelle. Cest ce que Lucien Sfez critique par
son concept de tautologie Frankenstein 31 : la relation est, par sa rvlation,
lassurance de lexistence dun code venir mais dj-l, un prconstruit
reconstruire 32. Si confession, communion et tableau pastoraux forment les nouvelles
technologies de soi au service de lidologie de la mdiation, on ne peut disjoindre le
dispositif dans sa dynamique stratgique de ce que lon peut nommer le
renversement procdural. Cette philosophie librale voudrait assurer sa lgitimit
laune de la transparence et de la priori dsengag. De lthique communicationnelle
de Jurgen Habermas la thorie de la justice de John Rawls, cette philosophie
politique tente depuis ces trente dernires annes de concilier libralisme et ordre
social partir de lpistmologie ouverte par les thories du langage.
Comment restaurer la philosophie naturaliste en intgrant les thses critiques des
thories de la communication en gnral et de la linguistique pragmatique en
particulier ? Il suffit en somme de convertir limmanence du pouvoir
communicationnel en un objet politique relationnant. Se prsentant comme dtach
de toute vision du monde particulire, ce discours de la forme expose des processus
de signification pure. Cet idal de politique communicationnelle simmunise contre
toute spcificit par une position critique. Se prenant elle-mme comme objet, cette
idologie nous assure dun nouveau soi communicationnel, connect au march libre
de la pense en rseau. Le miroir en est le dispositif paradigmatique. Cette uvre
qui ne mne nulle part se donne voir comme engageant une ngociation neutre et
gnreuse pour permettre chacun de se rvler lui-mme. Luvre comme
miroir, cest lautre comme moi-mme, une reconnaissance de mon moi par lautre,
reconnaissance fusionnelle par le lien dans labme dynamique du nous. Aprs avoir
t dbattue au sein de la critique philosophique europenne 33, il semble aujourdhui
que le monde de lart contemporain souhaite tre le nouveau champ de dploiement
de cette thorie.
Luvre dart devient cette procdure disponible pour faire communier le spectateur,
non seulement dans le champ de lesthtique relationnelle mais dans celui que veut
circonscrire linstitution dexposition. La mdiation de luvre dart se prsente dans
la clart absolue du contrat social invitant le spectateur et son dsir de participer au
Technologies de lInformation et de la Communication.
Lucien Sfez, Critique de la communication, Paris, Seuil, Coll. Point Essais, 1992
(seconde dition).
32
Soit ce que dcrit prcisment Jean-Charles Massra propos des projections
dimages diapositives de Beat Streuli, qui proposent une reprsentation de lhomme
de la rue (homme ordinaire). Projection dune manire dtre venir, sans message
(Jean-Charles Massra, Beat Streuli, manires dtre, Artpress , N197, dcembre
1994, p.48).
33
Se reporter Individu et justice sociale, autour de John Rawls, Paris, Seuil, Coll.
Point Politique, 1988 et, concernant les antcdents amricains du dbat, cf Andr
Berten, Pablo Da Silveira et Herv Pourtois, Libraux et Communautariens, Paris,
P.U.F., Coll. Philosophie Morale, 1997. Voir aussi Michel Foucault, Dits et crits II,
op.cit.
30
31
Tout ce que nous exposons ici est prcisment la somme des postulats de
Nicolas Bourriaud : Lart, parce quil est fait de ltoffe mme dont sont faits les
changes sociaux, occupe dans la production collective une place singulire. Une
uvre dart possde une qualit qui la distingue des autres produits des activits
humaines : cette qualit, cest sa (relative) transparence sociale. Si elle est russie,
une uvre dart vise toujours au-del de sa simple prsence dans lespace ; elle
souvre au dialogue, la discussion, cette forme de ngociation interhumaine que
Marcel Duchamp appelle le coefficient dart - et qui est un processus temporel, se
jouant ici et maintenant. Cette ngociation seffectue dans une transparence qui la
caractrise en tant que produit du travail humain : en effet luvre montre (ou
suggre) la fois son processus de fabrication et de production, sa position dans le
jeu des changes, la place - ou la fonction - quelle assigne au spectateur, et enfin le
comportement crateur de lartiste (Nicolas Bourriaud, op. cit., p.43). Il y aurait
beaucoup redire de lusage des rfrences que lauteur convoque (de la
paraphrase liminaire de Maurice Merleau-Ponty la citation de Marcel Duchamp),
contentons-nous ici de signaler que ces postulats rencontrent lidologie
communicationnelle. Par ailleurs, nous verrons que la dernire assertion sur le
comportement de lartiste est particulirement loquente quant ce quil advient de
son rle.
35
Nicolas Bourriaud, op. cit., p.59.
36
Marshall McLuhan, Understanding Media, Mentor Books, 1964 .
34
enfermement possible quand luvre par dfinition ouvre. Il serait temps selon nous
de penser cette relle positivit quest luvre. En cela, nous ne pouvons
quacquiescer la proposition de Jean Lauxerois dappeler une politique de
luvre 40, revendication laquelle nous sommes tents dajouter, pour conclure
provisoirement, contre lidologie de lexposition en tant que celle-ci est,
aujourdhui, le champ dapplication procdural des pratiques de lart contemporain
pastoral.
Amar Lakel et Tristan Trmeau
Jean Lauxerois, Petit manifeste pour une politique de luvre, interview par
Catherine Millet, Artpress, n252, dcembre 1999, pp.40-44.
40