Etude Alchimie
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est de partager ses admirations avec les lecteurs, son admiration pour
les grands textes nourrissants du pass et celle aussi pour luvre de
contemporains majeurs qui seront probablement davantage apprcis
demain qu3aujourdhui.
Trop douvrages essentiels la culture de lme ou de lidentit de
chacun sont aujourdhui indisponibles dans un march du livre transform en industrie lourde. Et quand par chance ils sont disponibles,
cest financirement que trop souvent ils deviennent inaccessibles.
La belle littrature, les outils de dveloppement personnel, didentit et de progrs, on les trouvera donc au catalogue de lArbre dOr
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ABEL HATAN
AVERTISSEMENT
Quelques amis ayant bien voulu, la suite de nos travaux de ces dernires
annes, nous reconnatre quelque comptence en Alchimie, nous avons, cdant leurs sollicitations, dcid de publier ce petit livre.
Nous estimons que pour puiser la question il eut t ncessaire dcrire
un trait bien plus volumineux, mais nous avons eu lintention de prsenter
un point de vue personnel, celui quen raison de nos lectures et de nos travaux nous avons d adopter, et non de faire lhistorique complet des thories
et procds prconiss par les diffrents alchimistes.
Indiquer au lecteur quelques rgles simples, quil ne faut pas oublier sous
peine de sgarer dans le labyrinthe hermtique; lui fournir le moyen de
sorienter dans ses recherches; tel a t notre but.
Contrairement ce qui avait t fait jusqu ce jour nous nous sommes
efforc de rendre ltude de lalchimie plus mthodique.
Il nous a paru ncessaire daccorder une plus large place aux conceptions
philosophiques dont elle drive; dexaminer plus longuement les phnomnes
gologiques qui la justifient.
Incidemment nous avons fait appel aux dcouvertes de la science moderne
qui sont venues autoriser les prtentions de nos Philosophes, et fait intervenir les documents historiques qui tablissent lexistence de leur Pierre Philosophale et lauthenticit dun certain nombre de transmutations.
Pour ce qui est de la pratique, nous navons point hsit, avec quelques
rticences assez comprhensibles, mais dailleurs fort transparentes; laisser entendre au lecteur comment, notre avis, il convenait de rgler la srie
des oprations et o il importait de rechercher cette prcieuse matire sur
laquelle les alchimistes travaillaient.
Est-ce dire que nous avons expos clairement un procd infaillible qui
permette de pratiquer, sans plus ample information, la transmutation des
mtaux? Nous ne voudrions point quun esprit crdule pt le croire.
Lauteur est un tudiant comme bien dautres qui a peut-tre lavantage,
ayant apport plus de persvrance dans ses recherches, davoir acquis plus
AVERTISSEMENT
de certitude au sujet de lexistence de la Pierre, mais qui ne saurait prtendre
cependant la possession de ce bien trs prcieux.
Ayant largement prodigu son temps et son huile il sen autorise pour distribuer quelques conseils ceux que lAlchimie attire et qui voudront bien les
couter.
a. h.
INTRODUCTION JUSTIFICATIVE
INTRODUCTION JUSTIFICATIVE
ne point condamner quelquun sans jugement, mais aussi de leur conserver
une pieuse reconnaissance.
Et si, comme excuse, on objecte que ces dcouvertes taient purement fortuites, et ne pouvaient avoir aucune liaison avec la doctrine errone des alchimistes, nous ferons remarquer que la science moderne, bien souvent dj,
a t sur le point daccueillir lide fondamentale de leur systme et, sinon de
reprendre leurs tentatives, du moins den admettre la principale raison dtre.
On considre gnralement que les dcouvertes de Lavoisier ont port un
coup funeste aux thories alchimiques et que depuis cette poque les chercheurs ont d renoncer lespoir de raliser des transmutations.
Telle tait du moins lopinion de M. Wurtz, lors de lapparition de son
dictionnaire,1 et il sen expliquait en faisant observer que cette illusion, qui
avait dur aussi longtemps que les mtaux taient considrs comme des
corps composs, navait pu persister lorsquil eut t dmontr quils taient
simples, indcomposables et indestructibles.
Eh bien, en admettant que les dcouvertes de Lavoisier aient pu dterminer
un certain ralentissement dans ltude et la pratique de lAlchimie, il faut en
voir la raison ailleurs, car la nature simple des mtaux et des autres lments
na jamais t dfinitivement admise, et toutes les fois que les chimistes ont
espr tirer des faits la preuve du contraire ils ont saisi loccasion avec empressement.
En 1816, Prout sefforait ainsi de dmontrer que lhydrogne est la matire primordiale qui forme les autres lments par condensations successives. Il appuyait cette hypothse sur ce fait, que les poids atomiques et les
densits des pseudo corps simples taient des multiples par des nombres entiers du poids atomique et de la densit de lhydrogne.
Cette hypothse fut tout dabord trs favorablement accueillie par Dalton
et par Thomson, mais Turner, que lAssociation Britannique avait charg en
1832, de faire des expriences ce sujet, fut davis quelle reposait sur des
faits inexacts.
Il convient de reconnatre que Prout navait compar quun trs petit
nombre de corps, et qu cette poque la dtermination des poids atomiques
et des densits ntait pas suffisamment exacte pour quon puisse prendre sa
conception en considration.
Elle devait bientt rencontrer un dfenseur ardent en la personne de DuWurtz., Dictionnaire de Chimie pure et applique. Paris, 1874.
INTRODUCTION JUSTIFICATIVE
mas. Ce chimiste, la suite des recherches quil avait entreprises avec M. Stas,
fut conduit admettre que le poids atomique du carbone tait exactement
douze fois plus lev que celui de lhydrogne. Il fit remarquer ensuite que
les poids atomiques de loxygne, de lazote et du soufre taient galement
des multiples de celui de lhydrogne. Les travaux quil entreprit ensuite, ds
I857, pour vrifier les poids atomiques dun certain nombre de corps vinrent
encore augmenter le nombre des lments qui semblaient confirmer la loi de
Prout2.
Il semblait donc que cette dernire tait dfinitivement acquise, bien quil
y eut encore quelques exceptions, lorsque de nouveaux rsultats obtenus par
Stas, la suite doprations plus mticuleuses et plus mthodiques, vinrent
dmontrer, particulirement au sujet de largent, du sodium, du potassium et
du chlore, que lhypothse de Prout tait inadmissible.
Cependant Dumas ne se dcouragea pas et, en 1878, dans une communication lAcadmie des Sciences, il dclarait, loccasiondune rectification
quil avait apporte au poids atomique de largent, rectification qui tait favorable lide quil dfendait, que trs probablement le poids atomique des
corps chappant la rgle tait susceptible dune correction identique, et
que, par suite, lhypothse de Prout restait toujours vraisemblable.
Cette belle tnacit ne devait pas tre rcompense, car, lorsque les recherches devinrent plus prciss et les rsultats plus exacts, on dut reconnatre que la clbre hypothse pchait par sa base et que, suivant lopinion
de Turner, la relation numrique sur laquelle elle sappuyait tait illusoire.
On prouva quelque dception de cet insuccs, et, comme les poids atomiques des corps refusaient absolument dtre des multiples de celui de lhydrogne par des nombres entiers, on eut recours alors plusieurs expdients
pour dcouvrir quelque autre rapport qui pt autoriser la mme interprtation.
Nous numrerons ces tentatives, car elles tablissent que, si les successeurs de Lavoisier navaient pas cess dadmettre lunit de la matire et de
chercher en faire la preuve, il ny avait aucune raison pour que les dcou En 1851, dans une sance de lAssociation Britannique pour lavancement des sciences,
Faraday dclarait, loccasion de la prsentation dun nouveau corps, que les chimistes
voyaient avec regret la rapide augmentation du nombre des corps simples. Mais, ajoutait-il,
il est probable que nous devrons bientt quelques-uns de ces prtendus lments lhonneur
darriver, par de nouveaux modes de recherche, la complte dcomposition des mtaux.
la mme sance Dumas mettait lopinion que les mtaux qui se substituent les uns aux
autres, dans certains composs, pourront vraisemblablement se transmuter les uns en les
autres, et ce propos il rappelait lopinion des Alchimistes sur la transmutation des mtaux.
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INTRODUCTION JUSTIFICATIVE
vertes du fondateur de la chimie aient amen les alchimistes abandonner
lide fondamentale de leur systme et par suite renoncer leurs travaux.
Tout dabord, on essaya de rajeunir lhypothse de Prout en choisissant
comme unit, non plus le poids atomique de lhydrogne, mais la moiti ou
le quart de ce poids, Cette tentative, qui tait beaucoup plus laborieuse, neut
pas plus de succs que lu prcdente.
Plus tard, en raison des relations numriques existant entre les poids atomiques des corps appartenant un mme groupe, on en vint supposer, qu
lexemple des composs homologues de la chimie organique, forms par addition de n CH2 un compos donn, les mtaux taient forms par addition,
des radicaux primordiaux, dune matire unique variant simplement par son
tat de condensation.
Tous ces essais devaient rester infructueux, mais Crookes allait donner
cette thse une nouvelle forme.
La proposition de Mendeleev3 que les proprits des corps sont fonctions
priodiques des poids atomiques et la classification qui en a t la consquence avaient provoqu lmulation des savants.
Crookes se consacra particulirement llud de certains corps qui
navaient pu prendre place dans le classement du chimiste russe.
Ayant constat que leurs poids atomiques les plaaient dans une position
identique par rapport au tableau qui avait t dress, il fut conduit examiner
trs minutieusement des corps situs dans une position absolument oppose.
Ses recherches comparative lamenrent analyser lYttria (gadolinite) et
constater dans cette terre la prsence dune sri de corps tellement voisins
que seule lanalyse spectrale tait susceptible de les diffrencier. Il considra
ces corps comme les tmoins dune transformation progressive de lYttrium
et nhsita pas admettre une gense volutive du rgne minral.4
Il supposa qu lorigine il existait une matire premire, le protyle, qui
tait charge dnergie.
Cette matire, par des condensations successives que gouvernait un rythme
spcial, avait donn naissance la sri des lments chimiques.
Nous nallons pas entrer dans le dtail de lhypothse de Crookes, mais
nous ferons remarquer que sa conception dun nouvel tat de la matire,
Mendeleev (Dimitri Ivanovitch), La loi priodique des lments chimiques, 1879.
W. Crookes; Die Genesis der Elemente. Braunschweig; 1888.
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INTRODUCTION JUSTIFICATIVE
ltat radiant, appuye par de fort belles expriences, la complte trs avantageusement.
Crookes avait russi en partant de cette interprtation expliquer la prsence des corps rests en dehors de la classification de Mendeleev, et la nouvelle construction graphique tablie par Lothar Meyer daprs les poids et les
volumes atomiques allait fortifier son explication5.
Comme il tait facile de le prvoir, linterprtation de Crookes fut accueillie avec rserve, mais de nouveaux faits obligrent bientt les chimistes
y recourir.
Ainsi Villard, aprs de longues recherches sur la nature du spectre qui se
forme dans les rgions voisines de la cathode dun tube de Crookes, en vint
conclure que lhydrogne tait le gaz constitutif des rayons cathodiques.
Suivant lui ce spectre, qui disparat ainsi que les rayons cathodiques, lorsque,
le vide a t fait avec un soin extrme, serait du la prsence de la vapeur
deau quil est extrmement difficile dliminer compltement6. Mais il serait
utile de reprendre ces expriences de manire dmontrer quon se trouve
bien en prsence de lhydrogne tout en cartant les composs susceptibles
dexpliquer la prsence de ce corps par une simple dcomposition chimique.
Enfin pour expliquer llectrisation des rayons cathodiques il na pas suffi
davoir recours lhypothse de Thomson et de supposer que le gaz travers
par la dcharge subit une dcomposition en Ions analogues aux Ions lectrolytiques. Il a fallu admettre quon se trouvait en prsence dune dcomposition plus profonde de la matire du gaz ou des lectrodes, dcomposition qui
nous mettrait en prsence, suivant lexpression de Faraday et de Crookes,
dun nouvel tat de la matire7.
Ainsi on se familiarise de plus en plus avec cette ide dune matire premire unique donnant naissance, suivant son mode de condensation8, cest L. Meyer. Le systme naturel des lments. 1889.
Dans cet ordre dides nous poumons encore citer les ouvrages de Gustave Wendt, Wilhelm Preyer, Victor Meyer, . Turner, etc., etc.
6
Jamin. Cours de physique de lcole Polytechnique. Bouty. Deuxime supplaient. Paris.1899.
7
Jamin. Cours de physique, de lcole polytechnique. Bouty, Deuxime supplment, Paris 1899.
8
ce propos les dclarations faites par Ernest Haeckel, professeur lUniversit dIna,
dans une brochure dont la traduction fut publie Paris en 1897, sous le titre. Le monisme,
lien entre la religion et la science, sont particulirement significatives: Notre chimie analytique actuelle, dit-il, a besoin de tenir compte encore denviron soixante dix matires indcomposables ou lments. Cependant les relations rciproques de ces lments, leur parent
par groupes, leurs proprits spectroscopiques, etc., rendent trs vraisemblable quils sont
historiquement tous de simples produits dvolution, constitus par les dispositions et les
corrlations diffrente dun nombre variable datomes primitifs. p.18. Et plus, loin (p.19)
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INTRODUCTION JUSTIFICATIVE
-dire suivant la forme sous laquelle elle est ordonne, toute la varit de
nos lments chimiques, et il est facile de prvoir quil suffira de pntrer un
peu plus dans linconnu des choses pour que cette conception se gnralise.
Certes on ne manquera pas alors de louer lintuition des alchimistes, mais
on fera observer que leur affirmation gratuite ne saurait tre confondue avec
linduction raisonne des modernes.
Mais, quon ne sy trompe pas, les alchimistes ont mieux fait que daffirmer simplement lunit de la matire, ils ont en outre dcrit le mode suivant
lequel la multiplicit des corps surgit du milieu primitif.
Et ce propos nous rappellerons un curieux travail, inspir par les travaux
de Mendeleev, et de Crookes, ou lauteur, M. Barlet, tablit un rapprochement loquent entre les quatre phases dactivit du protyle et le quaternaire
lmentaire des anciens9.
Rduite une vague croyance en la nature compose des mtaux, la doctrine alchimique et t trs rudimentaire, peu digne de provoquer ladmiration, et les pratiques quelle et inspires auraient t aveugles et inhabiles;
mais il nen tait pas ainsi.
Nous essayerons de montrer quau contraire ils ont su concilier lunit
de la matire avec la multiplicit des formes mtalliques, quils ont connu
les phases dune volution naturelle du rgne minral, que la science nose
pas encore prvoir, et que pour reproduire dans leurs laboratoires ce quils
avaient trs soigneusement observ dans la nature, ils ont su parvenir une
interprtation adquate des phnomnes chimiques.
Et cest prcisment en clipsant cette interprtation, en amenant les gens
considrer les choses sous un autre point de vue et en leur faisant oublier la
signification alchimique des oprations quils effectuaient sur les corps, que
Lavoisier a exerc son influence.
Contrairement certains souffleurs modernes, prtentieux et ignares, qui
nhsitent pas au nom de Raymond Lulle ou de Paracelse quils ignorent,
critiquer les progrs et les dcouvertes de la chimie moderne, nous admi-
il ajoute: Crookes, dans sa gense des lments, avait dj donn cette substance primitive hypothtique le nom de matire primitive ou Protyle. La dmonstration exprimentale
de cette substance primitive, qui est la base de toute matire pondrable, nest peut-tre
quune question de temps. Sa dcouverte remplira vraisemblablement les esprances des
alchimistes, de transmuter artificiellement en or et en argent dautres lments.
9
Barlet. Essai de chimie synthtique. Revue LInitiation, octobre 1892.
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INTRODUCTION JUSTIFICATIVE
rons sincrement les hommes de gnie, dont le labeur incessant a cr cette
science admirable.
Mais contrairement aussi certains alchimistes qui cherchent sinspirer des thories actuelles pour raliser luvre transmutatoire la manire
dune raction chimique et dune combinaison, quelconque, nous affirmons
que pour viter checs et dboires, il faut sadresser uniquement et exclusivement aux vieilles rgles de lart hermtique.
Le domaine de la chimie et celui de lalchimie sont parfaitement distincts,
et on peut prdire coup sr que quiconque voudra les confondre gaspillera
en pure perte son temps et son huile.
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Soleil se lve, il te dispense de contempler Saturne. Pocoke. Philos, autodidactiis, prom., p.19.
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Deuxime partie:
Notions gnrales sur la hirarchie des causes et sur la
physiologie de lunivers Principe formel et principe
matriel Le mdiateur universel
La Philosophie Hermtique considre lUnivers ou macrocosme comme
un tre prsentant une constitution identique celle de lhomme ou microcosme, et enseigne quil est compos dune intelligence, dune me et dun
corps.
Or dans le cas qui nous occupe, nous avons considrer exclusivement
la physiologie de cet tre, mais il est indispensable cependant dacqurir au
pralable une ide gnrale de la cause premire et de discerner la hirarchie
des causes qui en drivent:
La Physiologie, dit M, Berger29, strictement considre dans le point de
vue qui lui est propre, ne renferme que trois lments: la matire; les ides
engages dans la matire; la force gnrale qui faonne la matire limage
des ides. Mais il est vident que la science physiologique est incomplte, si
elle ne comprend que les agents secondaires de lorganisation du monde, et
si elle ne nous montre au-dessus de lui sa cause efficiente, son paradigme et
sa cause finale.
Ceci nous amne dire quelques mots de la Thorie des intelligibles ou
Thologie qui prcde la Thorie des cosmiques ou Physiologie et faire mention des trois hypostases.
Suivant Plotin les trois hypostases sont les trois principes divins qui de
tout temps sont mans lun de lautre30.
Berger, Proclus, Exposition de sa doctrine. Paris, 1840, p.51.
Cf. Plotin. Les Ennades. Traduction de Douillet, Paris, 1857, 3 vol. in-8. Daunas. tudes
sur le mysticisme. Plotin et sa doctrine, in-8o, Paris, 1848.
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Lme du monde, dit Marvell, possde en elle les Raisons sminales de toutes choses et ces
Raisons proviennent de la splendeur des Ides du Premier Intellect. A. de Rochas. Les thories
de Marvell. LInitiation, octobre 1892.
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Ruach lohim, dit Khunrath, est lEsprit, le Souffle Saint, la respiration de Ihoah..., o sont
les Formes (Ide), cest--dire les Exemplaires, les Espces, les Raisons sminales primordiales
et radicales, les volonts opratrices, et les causes efficientes de toutes choses, qui, conues
et prexistantes dans lintelligence de lArchtype et Artisan suprme (Hochmah, la Sagesse,
les produisant dans sa bont), doivent tre ensuite produites et accomplies lavenir dans le
monde.., Ruach lohim est la forme interne, essentielle, de toutes choses; lme universelle du
monde;... Henri Khunrath. Amphithtre de lternelle Sapience, Paris, 1900, p.168.
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Donc cest la matire qui fait le nombre des tres; non pas la matire indtermine qui
est la mme chez plusieurs, mais la matire dlimite, le quantum individuel. Telle est du
moins lexplication donne la pense de saint Thomas par Gilles de Rome, et reste traditionnelle dans lcole thomiste. Renan. Averros et lAverrosme, p.192. Paris, 1852.
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mile Boutroux. Leibnitz. La monadologie, p.38, in-12. Paris,-1881.
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Asclep., Scholl. Arist., p.541.
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chaud et humide
chaud et sec
froid et sec
froid et humide
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Mais crois moi, mon fils, dit saint Thomas dAquin, tout notre mystre consiste seulement dans le rgime et la distribution du feu et dans la direction intelligente de luvre.
Saint Thomas dAquin. Trait sur lart de lAlchimie. Paris, 1898. Ch. III.
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Chaignet. Pythagore et la phil. pythagoricienne. T. II, p.120. Paris, 1873.
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CHAPITRE III
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CHAPITRE IV
I. Considrations gnrales
De la thorie passons la pratique, et examinons par quels procds les
Alchimistes prtendent raliser, dans leurs laboratoires, ces transmutations
que leurs conceptions sur la constitution des corps autorisent, et que justifient les faits que nous observons dans la nature.
Pour beaucoup de lecteurs, ce que nous allons dire offrira plus dattrait
que ce que nous avons dit jusquici; mais, quils ne sy trompent pas, les prcdents chapitres ne sont pas simplement une introduction celui-ci, bien au
contraire ils sont indispensables, non seulement pour quon puisse le comprendre, mais aussi pour quavec un peu de perspicacit on puisse remdier
aux obscurits des anciens et orienter ses recherches.
Cest en raison de lobscurit qui rgne dans les crits alchimiques et qui
empche souvent la vrification et le contrle des Recipe qui sy trouvent dcrits; en raison aussi de labsence de transmutations vraiment indiscutables,
que lart transmutatoire est dclar mensonger et illusoire.
Il est vident, en effet, que les Alchimistes, soit quils aient russi dans leurs
tentatives, soit quils fussent sur le point de russir, ont toujours conserv la
plus grande discrtion sur une partie de leurs oprations, et nont jamais indiqu clairement la nature des substances sur lesquelles ils travaillaient.
Mais leur rserve est trs comprhensible et ne saurait autoriser les apprciations malveillantes quon se permet leur gard.
On peut blmer lambigut de leurs discours et dsapprouver les raisons
qui les ont conduits procder ainsi; mais il est abusif de dcrter que leurs
crits ne possdent aucune signification sous prtexte quon na pas russi
les comprendre.
Il est certain, au contraire, que les symboles, les allgories et les mtaphores quils emploient dans la description des oprations de luvre ne sont
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Il est bien vident que nous laissons Dumas la responsabilit de cette interprtation.
Dumas. Leons sur la philosophie chimique.
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En cette circonstance il fut frapp avec lor ainsi obtenu une mdaille
qui en 1797 tait encore la trsorerie de Vienne.
5. Richthausen ayant reu une certaine quantit de poudre put en
donner un peu Ferdinand III, et ce prince ayant opr, Prague, en
1650, une seconde projection, fit frapper une deuxime mdaille qui
tait conserve au chteau dAmbras, dans le Tyrol.
6. Enfin, en 1658, Richthausen fit excuter une projection toute aussi concluante par llecteur de Mayence.
7. Transmutation opre en 1705, par Paykll en prsence du gnral
Hamilton, de lavocat Fehman, du chimiste Hierne et de plusieurs
autres tmoins. Lor obtenu fut employ la frappe dune mdaille
commmorative.
Nous pourrions videmment en citer bien dautres, mais pour quon ne
puisse nous accuser de remanier lhistoire par complaisance pour les Alchimistes, nous prfrons renvoyer le lecteur aux documents recueillis par un
adversaire de lalchimie. Nul doute que sil les examine avec bonne foi il parvienne acqurir une opinion diamtralement oppose celle de M. Figuier.
Pour terminer nous ferons simplement observer quau cours de ces transmutations le prparateur ou le propritaire de la poudre de projection a toujours t absent, et que les rcipients et les produits, creusets et mtaux,
nont jamais t fournis par lui.
Dailleurs, et nous ne saurions trop le rpter, quon veuille bien consulter
consciencieusement louvrage que M. Figuier crivit pour dmontrer que la
Pierre Philosophale na jamais donn de preuves de son existence, et lon
verra que les faits relats vont rencontre des conclusions de cet auteur,
et tmoignent que des transmutations authentiques et parfaitement indiscutables ont t obtenues.
Ceci pos, on peut stonner, avec M. Berthelot, qu notre poque, malgr
les recherchs innombrables qui seffectuent dans les laboratoires, on nait
jamais russi constater la transmutation dun corps et sa transformation en
un autre.
Or, quoi quen dise le savant auteur des Origines de lAlchimie, cela tient
ce que le travail des Alchimistes ne ressemble pas celui de nos chimistes
modernes. Prises en dtail, les oprations sont videmment comparables;
mais leur succession, lordre suivant lequel elles senchanent, constituent
vritablement la caractristique du travail alchimique.
Par une voie dtourne, qui ne saurait tre, en aucun cas, celle du Grand
uvre, car ici le hasard ne saurait intervenir, les chimistes peuvent obtenir
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Cf. Louis Lucas. La Mdecine nouvelle. Paris, 1862. La Chimie nouvelle. Paris, 1854.
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Le fixe.
Largent vif.
Le soufre.
Le suprieur.
Linfrieur.
Leau.
La terre.
La femme.
Lhomme.
La Reine.
Le roi.
La femme blanche.
Le serviteur rouge.
La sur.
Le frre,
Beya.
Gabric.
Le soufre volatil.
Le soufre fixe.
Le vautour.
Le crapaud.
Le vif.
Le mort.
Lme ou lesprit.
Le corps.
La queue du dragon.
La tte du dragon.
Le ciel.
La terre.
Lauteur du Novum lumen chemicum appelle ces deux parties les deux substances mercurielles ou le double mercure du Trvisan et ces termes autorisent une interprtation errone que certains alchimistes nont pas su viter
et contre laquelle nous voulons prmunir le lecteur.
Il nexiste pas, en effet, comme on pourrait le croire, deux sortes de mercure, mais dans le mercure, comme dans toutes choses, on trouve un Soufre
inn et un Mercure.
Ce Soufre inn prexiste mme dans llment matriel mercuriel de
luvre lorsquon le runit llment formel, et cest ce qui a fait dire aux
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IV. Le Soufre
Ce mle, qui conjoint sa femelle constitue la matire que lon place dans
luf alchimique, est dsign comme nous lavons vu sous les noms de Roi,
de Soleil, de Soufre, etc... qui dterminent plutt sa fonction dans la matire
que sa nature vritable.
Dautre parties alchimistes numrent diffrents ferments ou diffrents
mles qui semblent collaborer laccomplissement de luvre et quil est possible de prparer au moyen des mtaux parfaits.
Corpora perfecta, dit dEspagnet, semine perfectiori prdita sunt; sub
duro itaque perfectorum metallorum cortice lalet perfectum semen, quod qui
novit resolutiune philosophica eruere, regiam viam ingressus est.132
Tout ceci a beaucoup contribu crer une sorte de confusion dans lesprit
Pernety. Dictionnaire Mytho-Hermtique. Paris, 1758.
ce propos nous recommandons la lecture du Trait de la nature de luf des Philosophes
de Bernard, comte de Trves (in-8o Paris, 1659).
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Arcanum Hermetic philosophi opus. Cohn. Allobrog. 1673, p.10.
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V. Le Mercure
Je vous dclare, dit le Cosmopolite, quil faut trouver une chose cache
dont on extrait, par un merveilleux artifice, cette humidit qui, sans violence
et sans bruit, dissout lOr aussi naturellement et aussi doucement que leau
chaude dissout et liqufie la glace.
Si vous lavez dcouverte vous tes en possession de la chose dont la nature produit lOr et les autres mtaux.
Le dissolvant philosophique et la substance primordiale, qui par des actua Michel Maer. Atalante, 1618.
Dans Basile Valentin le symbole du plomb est le vieillard Saturne, arm de sa faux. Cf. la
premire clef de cet Alchimiste.
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Nam inspicite mercurium, sulphur vivum et crudum, et antimonium crudum, ita ut ex
fodinis afferuntur, hoc est, dum vivunt... Paracelse. Opera omnia. Genve, 1658. De morte
rerum, p.92.
Les alchimistes donnaient le nom de rgule dantimoine lantimoine; quant aux scories
qui se formaient lors de lextraction de ce dernier elles servaient prparer le soufre dor
dantimoine.
Voy. l-dessus: Sabine Stuart et De Chevalier. Discours philosophiques, etc., T, I, pp. 140,
141, et T. II, p.220 et suiv.
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p.12 et 13.
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Cf. Turba Philosophorum (Clangor buccin. Ch.III. Cest dans le mercure que les
Sages cherchent toutes choses).
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En dissolvant lor dans leau rgale on obtient une combinaison de trichlorure dor et
dacide chlorhydrique (AuCl3HCl), qui se prsente, aprs vaporation, sous forme de cristaux
jaunes. En chauffant ce compos on chasse lacide et il reste une poudre brune et dliquescente qui est le chlorure aurique. lexemple de Poisson certains modernes ont attribu
une grande importance au chlorure aurique et nont pas hsit qualifier dOr potable
sa solution dans un vhicule appropri. Peut-tre se sont-ils inspirs de la prparation de
lOr potable de mademoiselle Grimaldi que lon trouve ainsi dcrite dans ldition de 1756
du Cours de Chimie de Lmery: Prenez un demi-gros dor le plus pur, faites-en la dissolution dans deux onces deau rgale; versez sur cette dissolution, dont la couleur sera dun
beau jaune, une once dhuile essentielle de romarin; mlez bien ensemble les deux liqueurs;
laissez le tout en repos, bientt aprs vous verrez lhuile, teinte dune belle couleur jaune,
surnager leau rgale qui aura perdu toute sa couleur; sparez lune davec lautre vos deux
liqueurs, au moyen dun entonnoir, par lextrmit duquel vous laisserez couler toute leau
rgale, et que vous boucherez avec le doigt aussitt que lhuile sera prte passer; recevez
cette huile dans un matras et la mlez avec cinq fois son poids desprit de vin rectifi; bouchez votre matras avec de la vessie mouille; mettez le mlange en digestion sur le bain de
sable pendant un mois; au bout de ce temps il aura pris une couleur pourpre et une saveur
gracieuse mais un peu amre et astringente.
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Telle semblerait lopinion de saint Thomas dAquin: Prends, dit-il, le soleil bien pur,
cest--dire chauff au feu, ce qui donne le ferment rouge. Trait sur lart de lalchimie (Ch.
V). En admettant quil suffise de purifier lor on y parviendra aisment par fusion avec lantimoine, ce qui est le vritable procd alchimique.
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Notre Soleil et notre Lune, Soufre et Mercure, sont extraits, dit Khunrath, de notre terre
universelle Saturnienne ou minire de la magnsie. H. Khunrath. Du Chaos Hylalique.
Francfort, 1708. Basile Valentin dclare que la prparation se fait au moyen dune matire
mtallique, mais que cette matire nest pas lor, largent, le mercure, lantimoine, le nitre
ou le soufre. Cette prparation nest autre chose que bien laver et mettre en menues parties
par leau et le feu. Basile Valentin. Azoth ou le moyen de faire lor cach des Philosophes. Paris,
1659, p.78.
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Cosmopolite. Trait du sel. Paris, 1669. p.5 et 6.
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X. Essai de la Matire
Si le feu a t mal rgl au cours de lopration prcdente on retire de
luf une matire qui pche par dfaut ou par excs de coction et qui est
impropre tout usage si, avant de procder aux diverses multiplications, on
nglige de la rectifier.
En consquence notre premier soin sera de faire lessai de la matire et de
vrifier si elle possde les qualits requises.
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XIII. Projection
Nous voici parvenu au terme de notre travail; et il est certain que si, suivant lopinion de Basile Valentin, ds quon a dcouvert la matire premire
on trouve toujours un pot pour la cuire, plus forte raison, ds quon est en
possession de la pierre philosophale, on doit toujours russir lutiliser.
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APPENDICE
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CONCLUSION PALLIATIVE
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