Histoire Des Volontaires Etrangers
Histoire Des Volontaires Etrangers
Histoire Des Volontaires Etrangers
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HISTOIRE
DU
21E RÉGIMENT
DE
MARCHE
DE
VOLONTAIRES
ÉTRANGERS
ET
DE SES CONTOURS
André Blitte
18-21/03/2021
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RÉFÉRENCES :
Voici quelques documents que nous avons découverts pour établir cette
ébauche d’historique du 21e R.M.V.E. Nous espérons que cet historique pourra
s’étoffer avec le temps.
— La 35e Division dans la bataille 1939-1940 par Robert Dufourg. Imprimerie
Deniaud frères, Bordeaux. 1945.
— Brassard rouge, Foudres D'or. Souvenirs d'un Officier d'État-Major par
Robert Dufourg. Ragot Imprimeur Bordeaux. 1951
— LA 35e D.I. AU COMBAT par Henri de Rolland. Journal militaire suisse. 1948.
— Une captivité singulière à Metz sous l'occupation allemande (1939-1940)
Léon de ROSEN. L’Harmattan. 2000-12-01.
— Testament… par Boris Holban. (Calmann-Lévy) .1989.
— A Thousend Shall Fall par Hans Habe. (Ob tausend fallen) 21 août 1941.
— FRANTZ DELANIS Récit de la guerre 39-40 d'un soldat français et de son
évasion. (1913-2006) CanalBlog.
— Mon lieutenant, un blessé vous demande par André Dufilho. Les Dossiers
d’Aquitaine. 2002.
— Alexandre Citrome. 50 ans de ma vie. Publié par l’Université Concordia :
University Chair in Canadian Jewish Studies.
— Naissance, vie et disparition du 21e R.M.V.E. en 1939-1940. Édité en 1961.
In 8 de 75 pages. Képi blanc. BNF.
— Thiel le rouge, une histoire communiste suisse. Le Temps. Alain Campiotti.
— Thiel le rouge, un agent si discret, film de Danièle Jaeggi, sorti en 2020.
— La Légion étrangère en Argonne en juin 1940, revue Horizons d'Argonne ;
numéros 71-72, pages 11-32 par le Général Bernard JEAN.
— Le Petit Journal de Sainte-Menehould et ses voisins d'Argonne N° 6. Les
combats de juin 1940 à Villers-en-Argonne.
— The french defeat of 1940 par Joel Blatt. New York : Berghan Books, 1997.
— Une enfance juive dans la tourmente du XXe siècle Albert Nouni Szyman.
29 février-2012.
— Kaddish pour les miens. Chronique d'un demi-siècle d’antisémitisme (1892-
1942). Armand Gliksberg.1995. L’harmattan.
— Les Cahiers du Bazadais Numéros 140-147 par société des amis du Bazadais.
Journal de route de mai à juin 1940 (pages 21 à 41) par le capitaine Robert Latrille
dirigeant les transmissions de l’A.D. de la 35e D.I.
— Bulletin de la tramontane association amicale des anciens du 21e régiment
de marche des volontaires étrangers descendants et amis 21e R.M.V.E. (AAA du
21e R.M.V.E.) BNF.
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— Notre Volonté, Bulletin de l’UEVACJEA.
— WWW.memoiredeshommes. sga.defense.gouv.fr.
— Livre d'or du 22e R.M.V.E. : 1939-1945 par amicale des anciens du 22e
régiment de marche de volontaires étrangers. 1976.
— Fred Samuel, Mémoires d'un joaillier, éditions du Rocher, Paris, 1992 (ISBN
978-2268012322) (22e R.M.V.E.).
— Antoine Ponce : Tony Poncet. Ténor de L'Opéra. Une Voix, un Destin par
Mathilde Ponce.
— Les carnets de guerre de Gustave Folcher, paysan languedocien, 1939-1945
(12e Zouave). La découverte, 2013.
— Historique du 14e G.R.C.A. du 1er février 1940 au 23 juin 1940, par le
lieutenant-colonel Gallini. (21e C. A.)
— Avec Le 18e Corps d’Armée. (16e G.R.C.A.) Robert Felsenhardt. Édité par La
tête de Feuille (1973).
— Républicains espagnols en Midi-Pyrénées : exil, histoire et mémoire par José
Jornet, Martin Malvy. Toulouse : Presses universitaires du Mirail (PUM), 2005.
— L’exil des républicains espagnols en France. De la Guerre civile à la mort de
Franco. Dreyfus-Armand, Geneviève. Paris Albin Michel. 1999.
— Les Catalans espagnols en France au XXe siècle. Exil et identités à l’épreuve du
temps. Thèse pour le doctorat de Phryné Pigenet sous la direction de Mme la
Professeur Blanc-Chaléard soutenue le 15/09/2014.
— Denis Peschanski, La France des camps, l’internement 1938-1946, Paris,
Gallimard, 2002.
— Face à la persécution. 991 Juifs dans la guerre. Nicolas Mariot Claire Zalc.Paris
Odile Jacob, 2010.
— Miroir de l’Histoire : numéro 306 page 24. Hitler lisait le courrier de Weygand.
(Les coups bas de l’Armistice).
— Les Régiments Ficelles : Film de Robert Mugnerot. Coproduction : France
Télévisions/Victorimage.
— Journal de route du Brigadier Courtion Brigadier du 8e régiment de Chasseurs
à cheval.
— LIGNE DE FRONT – DE LA DRÔLE DE GUERRE AU DÉSASTRE. Hors-Série n° 10.
Combats autour du CHESNE en mai – juin 1940 Carnets de route du commandant
du II/14e Régiment d’infanterie (36e Division – avec photos et cartes).
— Marianne in chains. Robert Gildea. PAN Macmillan Adult; (2002, 2011).
— Faites sauter la ligne Maginot ! : Roger Bruge. Fayard 1973.
— Le 16e Bataillon de Chasseurs Portés à Tannay et à Perthes. Édition spéciale
réalisée par l’association ARDENNES 1940 à ceux qui ont résisté.
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— 21. A.L.E, chef de bataillon Robitaille, 11e R.E.I. Roger Houzel. Une année
parmi tant d’autres 1939-1940. Manuscrit inédit non publié. Il s’agit des souvenirs
de guerre d’un officier de réserve versé au 21e R.M.V.E. qui de Barcarès à Baalbek
vivra quelques aventures dont la « fuite », en Palestine à la fin de juin 1940.
Robitaille, chef de bataillon, chef d’état-major du chef de corps du 11e R.E.I.
pendant la bataille de France en juin 1940 : après la capitulation du groupement
du Général Dubuisson, il s’évade et part tout droit en direction de Sidi-Bel-Abbès ;
commandant le III/1er R.E.I. à Sidi-Bel-Abbès en 1940-1941 ; commandant le
III/6eR.E.I. au Liban lors des combats de juin 1941.
—Fred Samuel : Rue Royale à Paris : Un Joaillier courageux.
richardjeanjacques.blogspot.com/.../fred-samuel-rue-royale-paris-un.htm... (22e
R.M.V.E.).
— Radiographie d'un pic d'antisémitisme. La crise de Munich (automne 1938).
Emmanuel Debono publié dans Archives juives 2010/1 (Vol. 43). Éditeur Les
Belles Lettres Page 77-95.
— Sabotages – Résistance en Normandie. HTTP//beaucoudray.
Free.fr/sabotages.htm.
— Le 12e Régiment Étranger d'Infanterie dans la bataille de France en 1940 (10
mai- 2 juin 1940). https//www.legionetrangere.fr.
— Libération-Nord Témoignage de Christian Pineau.
— Xavier Vallat, 1891-1972 : du nationalisme chrétien à l'antisémitisme d'État,
Paris, Grasset, 2001.
— Darquier de Pellepoix et l'antisémitisme français, Berg International, 2002.
— Vichy dans la « solution finale », Grasset, avril 2006, 1024 p.
— La France antisémite de 1936. L’agression de Léon Blum à la Chambre des
députés (avec Tal Bruttmann), préface de Michel Winock, Équateurs, 2006.
— L'Antisémitisme de bureau. Enquête au cœur de la préfecture de police de
Paris et du commissariat général aux questions juives (1940-1944) Grasset, 2011,
448 p.
—Les Collabos, Paris. Par Laurent Joly. Éditeur Les Échappés, 2011.
—Naissance de l'Action française, par Laurant Joly. Paris, Grasset, 2015.
—La délation dans les années noires (avec Korn-Brzoza) Perrin 2015.
— La France que je cherchais les impressions d'un Russe engagé volontaire en
France.Joseph Ratz, Librairie A. Bontemps, Limoges, 1945.
—Vichy 1940-1944 Archives de guerre d’Angelo Costa Éditions du CNRS. 1986.
—Vichy et les Juifs Michaël R. Marrus et Robert O. Paxton. Nouvelle édition
Calmann-Lévy 2015.
—Le carnet de la trahison. Paris Librairie des Sciences et des Arts, 1944.
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—Roman d’espionnage. « The Pétain Plot », John Hefford. Éditeur : Blurb (9
janvier 2019).
—Journal officiel de la République française. Morts en déportation. — Les
Bastilles de Vichy Repression politique et internements administratifs. Vincent
Giraudier, Tallandier. (12 novembre 2009).
— Képi blanc NO 590, mai 1989. Volontaires étrangers 1939.
— « En l’an 670 commence : La Saga des « Hasday » par Marcel Hasday (fils de
Richard Hasday.
—Henri Noguero "Soldat en Alsace-Lorraine" et "Prisonnier de guerre en
Allemagne", ouvrages parus chez l’Harmatan en 2017. Le 49e RI de la 35e Division
est transféré en mai 1940 à la 30e Division Alpine du général Duron. Cette Division
‘’Alpine’’ est rattachée au 43e Corps d’Armée de Forteresse du général Lescanne
appartenant à la 5e Armée du général Bourret. Le 49e RIAlp est fait prisonnier
avec sa Division « alpine » dans les Vosges (sic).
—Georges Loustaunau-Lacau, Mémoires d’un français rebelle, 1914-1948,
Paris, Robert Laffont, 1948, 345 p. et 12 pages de planches (réédité chez J&D à
Biarritz en 1994).
Georges Loustaunau-Lacau, Chiens maudits : souvenirs d’un rescapé des
bagnes hitlériens, Paris, éditions du réseau Alliance, 1960, 96 p.
—C.L. Flavian, « Ils furent des hommes », paru en 1948 aux Nouvelles Éditions
Latines.
—Les Camps de Vichy, Maghreb-Sahara 1939-1944 (Montréal, Éditions du Lys,
2005).
— Correspondance entre un engagé volontaire au 21e RMVE et sa fiancée
durant la « drôle de guerre ». Lharmattan 2018.
—André Suarez : Vues sur l’Europe. Hors commerce, 1936 ; Grasset, 1939 ;
avec une préface de Robert Parienté, 1991.
—Paul Winkler: The Thousand Years Conspiracy. Scribner 1943.
—Grenier Le testament de Sidney Warburg + autres : Projet Pandora.
—Franck Lafossas ADRIEN MARQUET, Secrets et Souvenirs. Dossiers d’Aquitaine
2012.
—Général J.-H. JAUNEAUD « J’accuse le Maréchal Pétain ». Pygmalion. 1977.
—Benjamin Lewinski, De la guerre d’Espagne à la guerre mondiale ,1986.
—GÉNÉRAL Gamelin, SERVIR. Plon, 1946, 1946, 1947.
—Laurence Prempain. Polonais-es et Juif-ve-s polonais-es réfugié-e-s à Lyon
(1935-1945) : esquives et stratégies. Histoire. Université de Lyon, 2016. Français.
NNT : 2016LYSE2147. Tel-01486879.
— Philip Rosenthal. Il était une fois un légionnaire, Albin Michel 1982. Einmal
7
Legionâr. 1980.— Jean Grobla : Une famille juive sous l’Occupation nazie, et
même avant : les Grobla à Noirétable. Le Mémorial de la Shoah (17, rue
Geoffroy-l'Asnier 75004 Paris)
— Regards sur 1939-1945 Le haut commandement français. Une organisation
confuse et inadaptée. La Voix du Combattant novembre 2019. Philippe Schmitt.
— Caroline Bitsch. Aryanisation et spoliation des biens juifs à Chantilly entre
1940 et 1944. Les Cahiers de Chantilly n° 10 (mars 2018).
— Pierre et Véronique Salou Olivares, Les républicains espagnols dans le camp
de concentration nazi de Mauthausen, le devoir collectif de survivre, Tirésias.
2016. Collection Ces oubliés de l’histoire.
—David Wingeate Pike, Espanoles en el Holocausto, Amicale de Mauthausen.
Routledge 2006
http://www.museedelaresistanceenligne.org/musee/doc/pdf/ressource_sour
ce/SHDGR_16P_D.pdf Dossiers administratifs de résistantes et résistants.
—Riadh Ben Khalifa, « Sur la corde raide, entre résistance et collaboration. Un
Juif hongrois en France occupée », Archives Juives 2011/2 (Vol. 44), p. 102-120.
(Le nom de ce Juif est Dezso Leibovits, 23e RMVE).
—SAUREL (Jacques), De Drancy à Bergen-Belsen, 1944-1945 - Souvenirs
rassemblés d’un enfant déporté, Paris, Édition Le Manuscrit-FMS, 2006.
— La chambre à gaz de Hartheim, Pierre Serge Choumoff, présenté et édité par
Jean Marie Winkler dans las Revue d’Histoire de la Shoah 2013/2 (N° 199) pages
293 à 392.
—"Été 1944, les massacres de prisonniers de Montluc : Bron et Saint-Genis-
Laval". Panneau des Chemins de Mémoire, septembre 2014.
Debuissy Paul Henry Albert Josepph, décédé né le 28 juillet 1887 à Laventie Pas
de Calais, décédé le 15 février 1962 à Thuir Pyrénées Orientasles. Il était le fils de
Dieudonné Jean-Baptiste Josep Debuissy [(1850-....) Agent voyer puis Conducteur
des Ponts et Chaussées (Adjoint de 2de classe du Génie dans l’Armée nationale
(14 novembre 1884, puis sous-ingénieur des Ponts et chaussées] et de Blanche
Marie Massaroli (1851-…), Directrice des Postes à Laventie Pas de Calais. En 1908,
il est instituteur. Marié le 25 janvier 1908 à Laventie Pas de Calais avec Aline
Marsy (1886-1927), il en divorce le 7 juillet 1926. Les deux filles issues de ce
mariage sont Genevieve Julie Blance Debuissy Debuissy (1907-1988) et Suzanne
Jacqueline Debuissy (1912-2006). Sous lieutenant au 155e régiment d’infanterie,
il est nommé en date du 1er août 1914 lieutenant et maintenu à la même
affectation. Il est blessé de guerre au Levant au 155e RI. Il est nommé au 2e REI le
15 février 1926. Officier de la Légion d’honneur, il se marie le 12 avril 1927 à
Meknès avec Suzanne Marielle Bégin. Il est muté au 1er REI le 6 septembre 1927.
Il est muté au 4e REI le 5 janvier 1933. En 1934, il est promu chef de
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bataillon au 4e R.E.I. au Maroc (Marrakech). Le 28 octobre 1936, il se marie à Lille
(Nord) avec Thérèse Paule Marie Vanhoucke… En 1939, il est promu chef de corps
du 21e RMVE (Lieutenant-colonel d’octobre 39 à juin 1940). Il participera à la
Résistance : Service historique de la Défense. Vincennes G.R. 16 P 162810. Nom
du mouvement de résistance MLN ex-MUR Cote (s)
AVANT-PROPOS
En colligeant ces documents, la conviction m’est venue de l'existence d'un
ostracisme dont a eu à souffrir le 21e R.M.V.E. Le Général de la 35e Division et ses
acolytes, notamment l’écrivain Robert Dufourg, considéraient le remplacement
d’un bon régiment de même bonne souche par le 21e R.M.V.E., un régiment de
Juifs et de Rojos, comme la greffe d’une verrue. Il ne faut donc pas s’étonner que
le 21e R.M.V.E. ait été dans la phase critique offert en holocauste (la place de
l’invité selon le terme militaire établi). Point d’orgue, ma conviction ne peut que
se renforcer quand je constate que je n’ai pu trouver aucun document
simplement accessible concernant le sort de Paul Debuissy après qu’il aurait été
livré à la Gestapo par Vichy (?) comme le furent Loustaunau-Lacau et d’autres
sans doute. Je n’ai trouvé que sa nomination au titre de chevalier de l’ordre de la
Légion d'honneur avec la note : « Dossier pas encore communicable sur la base
de données Léonore. » Qu’est-ce qui peut causer un tel silence qui salit et
rapetisse la France ? Simplement y penser, amène un sentiment de peine.
Tout autour de l’histoire de "l’étrange défaite" persiste d’ailleurs l’impression
que des forces obscures s’opposent encore à la connaissance de la vérité. Se
poser sans fard la question, c’est se demander si Debuissy en annulant un repos
de 4 heures prévu pour son régiment malgré sa fatigue, ne s’est pas opposé à un
programme de Vichy effectué avant l’heure ou déjà en cours. Le départ
commandé du train routier du 21e R.M.V.E. et les difficultés des volontaires
étrangers non prisonniers à se faire libérer n’aident pas à effacer le sentiment
d’une étrange défaite.
En 1946, une délégation de la Tramontane rencontra le lieutenant-colonel
Debuissy à Perpignan. Une petite note se trouve sur le Bulletin Notre Volonté de
l’UEVACJEA d’avril 1962 : « Nos peines : LE COLONEL DEBUISSY Cdt du 21e R.M.V.E.
n’est plus. Le Chef du 21e R.M.V.E. qui s’est tant distingué dans les combats contre
l’ennemi est décédé le mois dernier. Nous présentons ici nos condoléances à
toute la famille. » Le nom du lieutenant-colonel Paul Debuissy est inscrit sur le
Monument aux Morts de Laventie sans aucune mention…
Nous éviterons de répéter systématiquement l’origine des longues citations et
emprunts de ce recueil historique. Ces témoignages rassemblés sans aucune
prétention d'historien ne sont pas forcément fiables ni non partisans, mais du
moins seront-ils à la disposition d’éventuels historiens postérieurs, soumis à leur
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jugement et offerts à leurs efforts de rectifications et compléments. L’Histoire ne
suit-elle pas un cercle vicieux où la Déesse Corruption et Trahison tire les
ficelles : ̶-Révolution—Liberté—Corruption—Barbarie—Corruption-- L’homme
est un caméléon ; il l'est parfois pour se protéger, plus souvent encore comme
prédateur, mais si cette sorte de loi statistique peut aider, elle ne suffit pas pour
découvrir la vérité et ne pas commettre d'erreurs : errare humanum est. Que
d’erreurs commet-on sur le chemin menant à la vérité ! « Honni soit qui mal y
pense. » Ce recueil fruit d’un long travail ne manque pas d’incertitudes, d’erreurs
et de partis pris. J’ose croire cependant qu’il constitue une première avancée qui
sera pour une bonne part complétée et corrigée dans le futur notamment par
l’accès aux Archives du Service Historique des Armées et au Bulletin de la
Tramontane (BNF). Il n’est guère imaginable d’écrire l’histoire en général et
l’historique en particulier du 21e R.M.V.E. et de ses personnages sans peindre son
contexte. Ce recueil est donc le résultat de longues recherches de documents
concernant une période critique de l’histoire mondiale. Plus de soixante-quinze
ans après, ce n’est pas encore Vercingétorix, mais tout de même…
Ce récit révèle donc pour une bonne part combien un conflit existait alors d’une
part entre de véritables démocrates mêlés à une poignée d’illusionnés d’un
communisme imaginé à tort démocratique alors qu’il est semblable au fascisme,
d’autre part d’impénitents antidreyfusards, xénophobes, cagoulards, chasseurs
de communistes. Futurs serviteurs de Vichy, ils avaient trouvé dans ces aspects
de leur personnalité des motifs de trahir "l'autre France". L'inimitié de la droite
française envers la 3e République s’étala sous le signe de la Cagoule depuis De
Gaulle ennemi d'Hitler, mais aimant plus Pétain et Vichy que la Gueuse, jusqu'aux
collaborateurs du nazisme et la trahison. Médecins, politiciens, militaires,
bourgeois, patrons, financiers, chefs d'État dans leurs rôles privilégiés dans la
société, ont le devoir de rester des citoyens parmi les citoyens. S'ils s'isolent et
trahissent cette mission, ils sèment le vent et récoltent les tempêtes. Hans Habe
dès 1941 rapportait les paroles du lieutenant Pierre Truffy : «. Nous n’avons
aucune preuve contre aucun de nos généraux corrompus, pas de bordereau
comme dans l’Affaire Dreyfus… » Malheureusement, les Cincinnatus et les Sylla
sont rares et les catastrophes naissent trop souvent à partir de la cupidité, de
l'avidité, de l'orgueil, et de l'obscurantisme innés ou acquis par certains. Que
penser, par exemple, de l’attitude de Pie XI qui salua la victoire franquiste et celle
de Pie XII, attitude qu’on peut qualifier de pétainiste à savoir d’avoir pu faire un
choix moral entre le Charybde nazi et le Sylla communiste ? Trop de « Grands »
paranoïaques passent de Héros à Zoros, puis zéros et finalement salops. Il est
curieux que, malgré ce cycle rituel, ces mégalomaniaques, Hitler, Pétain, Franco,
Mussolini, Staline, etc. (nous en passons d’alors et de plus anciens et de plus
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récents conservent leur bassin d’adorateurs malgré les ravages qu'ils ont
provoqués. Que dire quand un paranoïaque traite ses opposants de menteurs et
de terroristes, ou, pire, quand deux paranoïaques s’affrontent ? Henri de Kerillis
est l'un des deux députés non communistes et le seul élu de droite qui ne sera
pas totalement figé par le concept du péril judéo-communiste (Hitler plutôt que
Blum-Staline); il verra le danger nazi et votera contre les accords de Munich en
octobre 1939, et il écrivit dès 1943 ces paroles prémonitoires en allusion à De
Gaulle :
« Ce que le maréchal Pétain a fait sur le corps mutilé de la République, d'autres
soldats pourraient être tentés de le faire dans l'avenir en abusant de leur prestige
et de la force armée qui leur a été confiée. »
Ainsi, accompli à l'encontre de ceux dont les Pieds Noirs qui l'avaient aidé à
revenir au pouvoir, le retournement de De Gaulle restera à jamais marqué entre
autres par la prolongation néfaste de la guerre d’Algérie suivie du drame des Pieds
Noirs et des Harkis et par l'exécution atroce du lieutenant Roger Degueldre. Arrivé
à sa fin de cycle, comme l’étaient en 1939 trop de généraux français, de Gaulle
est ce général qui avait pourtant résumé dans ses mémoires l’affaire de la défaite
de 1940 par ces mots : "Nos armées, préparées d'une manière absurde et
commandées d'une manière indigne."
Loutaunau Lacau en parlant du réseau de Résistance qu’il avait créé avec Marie
Madeleine Fourcade a décrit page 227 de son livre « Histoire d’un Français
rebelle » l’attitude hautaine des gaullistes. Le même discours a été tenu par des
membres d’un autre réseau de Résistance : LIBÉRATION NORD de Christian
Pineau. Comme ils défendaient eux aussi une relative indépendance, ou
refusaient d’être de simples vassaux descendant des serfs d’autrefois, ils furent
privés de beaucoup de choses : peu de livraisons d’armes, peu de considération.
Cela a été écrit dans diverses publications par certains survivants. Cela
correspond tout à fait à ce que dit Loustaunau-Lacau page 228 de son livre : « Ce
que voulait de Gaulle, c’était la mainmise sur TOUS les éléments de la résistance,
dans un dessein à la fois politique et militaire… » Il y avait déjà du Pétain dans de
Gaulle ! Après avoir supplanté les vichystes en 1945, il enfilera ensuite les bottes
de Pétain et avant de se représenter comme président, envisagera de pousser
Henri d’Orléans jusqu’au trône. Henri se vengera sur toute sa famille pour son
échec personnel.
Si les humains savaient vivre ensemble dans l'harmonie et la tolérance, des
situations d'expulsions humaines massives comme celles ayant suivi les accords
de Yalta seraient inimaginables. Il est pénible de penser que ce syndrome de Yalta
se répétera si, faute d'humanité, trop de paranoïaques sévissant dans ce coin du
monde, l'entente ne se fait pas en Palestine sur une union ou une séparation à
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l'amiable, ni sur la naissance d’un État kurde, alors que tous les États environnants
sont toujours en dispute à l’exception de leur unanimité au sujet de cette
renaissance du Kurdistan, qui réparerait l’ignominie des accords Sykes-Picot de
916 et de Lausanne de 1923. Le proverbe « je suis avec lui contre l’autre et avec
l’autre contre lui » demeure universel et n’a pas de spécificité raciale. En ce qui
concerne le corps mutilé de la République, une situation particulière était
promise pour la zone dite réservée, composée des départements Meurthe-et-
Moselle, Vosges, Haute-Saône, Doubs, Territoire de Belfort, de la majorité de la
Meuse et des Ardennes, des parties adjacentes de l’Aisne, de la Haute-Marne et
du Jura. Les Allemands envisageaient que ces territoires seraient peuplés dans
l’avenir par des colons allemands...
Arrivés en décembre 2018, nous assistons au spectacle pénible des
affrontements des humains de la terre. C’est une planète de la taille d’une puce
si l’on songe à l’immensité de l’Univers, et ils la détruisent en se disputant et
s’entretuant. Y aura-t-il au final un nouveau miracle de l’Arche de Noé, quelques
hommes s’échappant de la mort par un navire spatial? Quand on pense à la
brièveté de la vie. Il est impossible de comprendre pourquoi les humains se
disputent tant le pouvoir et les richesses et se trahissent et s’entretuent au lieu
de s’organiser ensemble pour des règles de vie pacifique sur terre.
Malheureusement persiste la mentalité primitive selon laquelle le loup est un
loup pour l’homme et elle se loge en particulier chez les puissants, Industriels,
banquiers, trusts qui trouvent toujours des sortes d’Hitler pour les servir comme
hommes de main : « puisque je suis plus fort que toi, j’ai le droit de te tuer ». Il
ne faut pas voir la trahison de 1940 comme un phénomène isolé et ne lire que
sous cet aspect étroit « l’étrange défaite » de Marc Bloch et « The Thousand
Years Conspiracy » de Paul Winkler (1943 traduit malencontreusement en 1946
sous le titre étriqué « L’Allemagne secrète »). L’homme est un animal, « Homo
homini lupus est » et ce dicton se vérifie de A à Z dans toutes les directions de
lieux, de temps et de personnages. Le temps des fortunes monstrueuses face à
la brièveté de l’existence demeure omniprésent.
Les recherches croisées dans ‘’Mémoire des Hommes’’, ‘’Listes des prisonniers
de guerre’’, ‘’Mémoire de la Déportation’’, ‘’Morts en déportation’’ ont
grandement aidé à la confection du Chapitre XII personnages du 21e R.M.V.E.,
alors que de simples astuces électroniques comme la variation de x à = ont
simplifié les calculs. Construit par strates successives, ce livre contient donc des
redites gardées volontairement. Aussi bien des personnes dont les proches ont
participé au 21e R.M.V.E. m’ont aidé à la fonction de ce rapport, notamment pour
le document ci-dessous qui m’est arrivé le 1er décembre 2019.
André BLITTE
12
DOCUMENT PAUL DEBUISSY venant de M. Jean Pierre Bourel
Pendant des mois, j’ai cherché dans les boîtes, les valises, susceptibles d’abriter
les photos recherchées de mon Grand-Père. Hélas sans succès !
À l’âge où il faut mettre un peu d’ordre dans ses affaires, mon épouse a
retrouvé dans une enveloppe Kraft, soigneusement rangée dans un cabinet
“italien” à multiples tiroirs, l’objet du délit à l’en-tête de la famille DEBUISSY.
C’est donc avec un immense plaisir et un certain soulagement que je vous
transmets l’ensemble bien maigre de ces souvenirs de famille.
Dans l’ordre :
Séparation d’avec ma Grand-Mère, où il est question de son poste de capitaine
à l’armée du Rhin en 1920
Fiche d’état civil de Paul DEBUISSY
Fiche d’état civil de ma mère
Article de presse locale relatant le 3e mariage, avec l’étalage de ses
décorations....
Un empilement des quelques lettres restantes, où l’on peut remarquer le poste
occupé “chef de bataillon 4e Étranger” à Marrakech, c’était, je pense, en
1934/35, ainsi qu’un PS qui en dit long sur son état d’esprit du moment!
Dans la 2e série de photos, vous avez :
- Le mariage avec ma Grand-Mère en 1908, le couple est au centre.
- Une photo lorsqu’il était en Allemagne à Düsseldorf. À l’époque il avait été
dit à ma mère qu’il était en citadelle...sans doute pour lui cacher le divorce en
cours, elle était née en 1909.
- Commandant, en compagnie d’un Capitaine de son régiment, je pense.
- Une photo de studio faite à Marrakech, datant sans doute de 1935, puisqu’il
semble que son dernier mariage (1936) ait interrompu toute relation familiale.
Voilà vous savez tout, et je regrette de ne pouvoir vous éclairer davantage, mais
déjà, vous pouvez désormais mettre un visage sur l’un des personnages
principaux de “S’il en tombe mille”, et c’est pour moi une énorme satisfaction.
Bien que je ne puisse vous aider davantage, tenez-moi au courant de
l’avancement de vos travaux, dès que paraissent de nouvelles informations. Je
vous en remercie à l’avance.
Ma mère m’avait dit qu’une branche de la famille s’était établie au Canada. En
remontant dans l’arbre généalogique, une famille Beau paraît être passionnée et
dispose peut-être de renseignements complémentaires.
Soyez assuré cher Monsieur de mon admiration pour le travail que vous faites
avec passion et patience.
13
Avec mes sentiments les meilleurs, et le secret espoir de vous lire bientôt.
J-P. BOUREL
L’officier semble avoir 2 gallons et n’est donc pas Debuissy (il était déjà en 1934
chef de bataillon au 4e étranger au Maroc.
14
Paul Debuissy
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Les officiers du 4e Éranger en 1934 : Colonel Étienne-Émile CONTE, Lt-Colonel
Fernand GELY, Chef de Bataillon Marie Pierre MERLET, Chef de Batailon Paul-
Octave VINCENT, Chef de Bataillon Paul DEBUISSY, Chef de Bataillon Jacques
LAMBERT, Chef de Bataillon Abel PETET, Capitaine Antoine COLOMER, Capitaine
René CHABLE, Capitaine Gabriel AUTROU, Capitaine Jacques BOYER-RESSES,
Capitaine Jean-Louis GUILLEVIC, , Capitaine Henri BERGER, Capitaine Georges
LECLERC, Capitaine Miguel OLIVE, Capitaine Bertrand MARCELIN, Capitaine
Louis GAULTIER, Capitaine Michel PUVIS DE CHAVANES, Capitaine Jean RAGE,
Capitaine Henri RZEKIECKI dit d’ALEGRON devint Commandant au 11e RI en
1940, il fut tué à Verdunle 18 juin 1940. (C’était un Prince polonais né en Pologne
le 19 janvier 1893). Capitaine André MONTAURIOL, Capitaine Maurice
GENAY.Paul Debuissy
23
Paul Debuissy
24
Sont ajoutés à ces documents, outre la photo initiale (Didier Michon, Aubagne)
cet extrait de Mémoire des Hommes : Paul Henri Albert DE BUISSY né le 28-07-
1887 à Laventie (62 - Pas-de-Calais, France) Carrière Famille résistance déportés
et internés de la résistance (DIR), forces françaises de l’intérieur (FFI), résistance
intérieure française (RIF) Nom du mouvement de résistance intérieure française
MLN ex-MUR Cote) Service historique de la Défense, Vincennes G.R. 16 P 162816
25
Debuissy Paul Henry Albert Joseph né le 28 juillet 1887 à Laventie Pas de Calais.
Fils de Dieudonné Jean-Baptiste Joseph Debuissy )1850-....) et de Blanche Marie
Massaroli.(
Blessé de guerre au Levant le 14 juillet 1920 au 155e R.I.
26
CHAPITRE I Prologues.,
CHAPITRE I : Prologues.
La Retirada.
Franco avait lancé l’attaque finale contre la Catalogne le 23 décembre 1938.
L’étau se resserrait. La zone Centre-Sud (Madrid, Valence, Alicante) restait sous
contrôle républicain quand la ville de Barcelone épuisée tomba le 25 janvier 1939.
Alors commença une fuite massive. En quelques jours, environ 500 000
républicains espagnols civils et militaires désespérés accomplirent la « Retirada ».
Une répression impitoyable (10 000 assassinats) s’abattit sur la Ville catalane.
Pour les exilés, il s’agissait de 270 000 militaires, 170 000 civils et 13 000 blessés
et malades. Ils fuirent vers la France du 27 janvier au 19 février 1939.
Le froid et la neige couvraient les routes et sentiers des Pyrénées. Les
malheureux se présentèrent exténués à la frontière d’un pays qui devait les
protéger. Comble de l’ignominie, ils y furent bloqués plusieurs jours par les
gendarmes jusqu’au 5 février.
Jamais la France n’avait accueilli sur son sol un afflux humain aussi massif et
soudain, mais prévisible. Rien n’avait été préparé pour le recevoir.
Le gouvernement français, outre ses appels du pied répétés à Hitler, avait, déjà
depuis des mois, lâché les « Rouges » et livré la République espagnole aux forces
fascistes, lorsque le 3 février 1939, le sénateur Léon Bérard, un proche de Laval
et de Pétain, se rendit à Burgos pour pactiser avec les factieux et préparer les
accords Jordana-Bérard (25 février 1939) qui sont un véritable Munich
diplomatique : remise aux franquistes de la partie de l’or de la République
espagnole déposé à Mont-de-Marsan (cette remise avait été préalablement
refusée au gouvernement républicain légal en 1938 par les autorités françaises)
et en plus du matériel soviétique avait été bloqué à la frontière.
Pétain nommé avec l’influence de Georges Bonnet le 27 février 1939, s’assurera
diligemment de cet à plat ventre politique, soi-disant fait pour éviter le
rapprochement d’Hitler et Franco.
Le 28 juillet 1939, les franquistes fêtèrent en grande pompe le passage de cinq
camions chargés de 40 tonnes d'or qui passèrent par Behobie à destination de
Madrid. Le 16 juin 1940, Franco proposa alors à Hitler l’entrée de l’Espagne dans
la guerre contre l’attribution du Maroc à l’Espagne.
La droite et l’extrême droite déclenchèrent dans l’Hexagone une campagne
selon laquelle les « Espagnols rouges » étaient une menace pour le pays.
L'historienne communiste Annie Lacroix-Riz (de Munich à Vichy, d'Annie Lacroix-
Riz. Paris. Éditions Armand Colin, 2008) montre combien et comment la France,
ses élites économiques et politiques, ses militaires, sa Cagoule, sa banque
sacrifièrent la République espagnole. La « non-intervention » des puissances
27
CHAPITRE I Prologues.,
L’autorité militaire française est peu favorable aux « rouges ». Ainsi quand il
sera question de les incorporer dans les G.T.E., Groupes de Travailleurs Étrangers,
le Général Antoine Marie Benoit Besson (1876 – 1969) membre du conseil
supérieur de la guerre, ne cache pas ses réticences : « … L’organisation de
chantiers pour de grands travaux d’utilité publique n’est pas de ma compétence.
Je me borne à signaler que la garde des miliciens en dehors des camps
immobilisera des effectifs considérables de G.M.R. et que les sacrifices consentis
pour l’installation des travailleurs seront hors de proportion avec leur rendement.
Le retour de la plus grande partie des miliciens dans leur pays d’origine est la seule
solution qui puisse être raisonnablement considérée. »
Le chef d’état-major de la 16e région militaire n’est guère plus enthousiaste :
« En principe, rien ne s’oppose à ce que les unités de travail soient créées. Il en
existe déjà un petit nombre ; exemple, un bataillon de travailleurs du génie
(ouvriers en bois, charpentiers…) Le nombre de ces unités dépendra des cadres
espagnols dont on pourra disposer et dont on ne connaît pas exactement le
nombre. Elles ne seront pas nombreuses et les Espagnols qui les composeront ne
montreront certainement aucun enthousiasme pour travailler ; exemple : le
camp de Barcarès où ils sont loin de donner satisfaction. En somme, ils ne veulent
rien faire sauf rares exceptions. »
Seule la précipitation des évènements lèvera les ultimes résistances et en mai
1939, les premières Compagnies de Travail seront formées. La démocratie se
fondait en une coquille de noix coincée entre deux icebergs de plus en plus gros.
Les passagers sautaient sur la banquise imaginant devoir se faire dévorer par le
grand méchant loup ou par l’ours polaire ou pour dire autrement ils n’imaginaient
plus disposer que de deux friandises, le chocolat noir et le bonbon rouge, et
choisissaient le chocolat sans voir que les deux confiseries étaient également
toxiques.
Il ne faut pas oublier dans ce processus le rôle fréquent joué par certaines
grandes figures fossilisées par l’ambition personnelle à la période terminale de
leur vie : par exemple le Pétain de 1940 n’a-t-il pas eu sa copie dans le De Gaulle
de fin de règne ? L’arrivée finale de De Gaulle au pouvoir n’a fait qu’au lieu d’être
arrêtée la guerre d’Algérie s’est prolongée de quelques années (1958-1962) ce qui
n’a pas empêché le responsable de ce malheur de virer finalement capot contre
ceux qui l’avaient poussé au pouvoir et de faciliter criminellement le massacre
des harkis et en plus les massacres du 5 mai 1962 à Oran dont il laissera peser les
responsabilités sur le Général Joseph Katz qui n’avait fait que lui obéir, et en plus
de Gaulle flattera le monde arabe et son pétrole en déclarant les Juifs un peuple
orgueilleux.
28
CHAPITRE I Prologues.,
Tout cela ne serait pas arrivé si on avait bien voulu penser un instant que
maintenir deux types de citoyens en Algérie s’apparentait trop à la ségrégation
Noirs-Blancs qui avait sévi au Nouveau Monde.
La France se fascisait aux mains de ses élites réactionnaires, banquiers,
politiciens, militaires, cagoulards, pour des raisons de classe et par peur du
communisme, danger auquel personne ne croyait en Espagne. ». Déjà. Dès Fin
1937. Daladier avait brûlé devant Pétain le dossier des R.G. qui désignait le
Maréchal comme étant la tête dirigeante de la Cagoule. Aussi le gouvernement
de droite de Daladier révéla vite son caractère réactionnaire, préparant ainsi
l’entrée en scène de « Vichy ». Déjà à son retour à la présidence du Conseil en
avril 1938, Daladier avait mis en place des dispositifs d’exclusion par rapport aux
étrangers et Georges Bonnet, patron du Quai d’Orsay avait écrit dans une
dépêche que la France « accueillerait avec plaisir tout régime d’ordre en
Espagne ». S’ajoutant aux frustrations causées par le Traité de Versailles, la
première cause de la guerre de 1940 a été la crise économique de 1929. La
Deuxième en a découlé : l’avidité de l’argent, du profit à tout prix a été la toile
d’arrière-fond responsable des guerres en entraînant la montée des dictatures
dans toute l’Europe. Les banquiers eurent notamment les yeux de Chimène pour
Hitler. S’en suivit pour la France, une situation qui allait être la cause profonde de
sa défaite : elle était en état de fracture sociale, en prémisse de guerre civile.
Tous les milieux de la France étaient contaminés par cette montée des
fascismes ; l’Église de Franve, l’Armée, les fonctionnaires, la Police, l’ordre des
médecins et même la Croix-Rouge n’y échappaient pas.
Pour l'armée, par exemple, la majorité de l'état-major et de nombreux officiers
de carrière étaient réactionnaires, lecteurs de l’Action française, sympathisants
de la Cagoule, ennemis de la 3e République surnommée la gueuse, préférant
Hitler à Blum quand elle n’était pas ouvertement fasciste. Ainsi le docteur Robert
Michon pouvait écrire depuis le camp de Barcarès à sa fiancée le 27 octobre 1938
ceci : « ... Nous sommes ici une trentaine de médecins, dont quelques-uns sont
installés à Paris depuis des années... » Aucune décision ne sera prise pour les
affecter à des positions dignes de leurs compétences. La majorité des
antirépublicains se réjouissants par avance de la défaite, la divine surprise, et y
oeuvrant, subira la guerre et cassera du fantassin pour sauver l'honneur de
l'armée comme le dira Maxime Weygand (1867-1965), général cagoulard
antisémite et stipendié.
En période de crise, de démocratie écrasée entre des icebergs, nombreux
furent ceux de tous bords qui croyaient en elle, mais qui la désertèrent, les uns
préférant l’iceberg du loup (la LVF, Laval essayant de s'accorder à Mussolini contre
29
CHAPITRE I Prologues.,
Hitler, puis avec lui, etc.,) d'autres, plus rares, l'iceberg de l'ours communiste. Par
un jeu de miroir, le monstre Charybde communiste, bien qu’alors passablement
endormi, fut crédité de tous les péchés, tandis que le monstre Scylla, fasciste,
synarchiste et cagoulard, bouillonnait d’activité, tout en se faisant passer pour
inexistant comme s’il n’était qu’un bobard. Les dictateurs présents et futurs
fascistes Hitler, Staline, Mussolini, etc., manœuvraient en semant tour à tour ou
en bouquet le chaud et le froid, et de coups de force en promesses et traités
mensongers de paix culbutaient les frontières. Mentez, mentez, il en restera
quelque chose leur permettait tout.
Les plus forts s’affairèrent à dévorer les plus faibles, démocraties et dictatures
sans distinction. Ainsi, les fascistes nationalistes autrichiens n’ont pas empêché
l’Anschluss et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.
L’aveuglement français, lui, était tel que ses gouvernants, Daladier et autres, de
plus en plus réactionnaires s’imaginèrent séduire Hitler et s’allier à lui contre le
communisme et, pire, ils persistèrent à penser ainsi même après la défaite
française de 1940 et même encore jusqu’à la défaite allemande de 1945.
Comme exemple de cet état d’esprit, citons le Général Auguste Lucien (1887-
1963) commandant de la 6e D.I. en 1939-1940. Prisonnier à la forteresse de
Königstein, il fut muté le 25 janvier 1942 à l'OFLAG VI A de Soest, pour prendre le
commandement du camp et prêcher la bonne parole de Vichy aux officiers
français prisonniers de ce camp. Ses ordres donnés consistaient à les inciter à
travailler pour les Allemands et à intégrer la nouvelle Europe.
Sans doute était-il allé trop loin, car il passa devant un tribunal à Soest constitué
de l'ensemble des officiers. Renvoyé à Königstein, il sera jugé pour ces faits à son
retour en France à la Libération (révocation sans pension le 25/02/46).
Encouragés et trompés par Vichy, des officiers français prisonniers, certes une
minorité, rompirent leur statut en acceptant de travailler pour l’Allemagne. Pire,
la majorité de l’état-major français s’endormira fonctionnaire dans « l’armée de
Vichy ». Même en en venant à la Résistance aux Allemands, elle ne lâchera, si elle
le lâcha, le néo-fascisme vichyssois que tardivement, 1943, voir 1944, tels firent
Giraud, Juin et Darlan en Algérie. Pétain, quant à lui crut en Hitler, jusqu’au bout,
même si ses suppôts refileront cette ardoise au seul Laval.
Voici des exemples du comment la patrie des droits de l’homme a accueilli chez
elle les réfugiés fuyant pour la plupart Hitler ou Franco.
Commune de BERNON dans l’Aube :
« Par circulaire du 18/07/1939, concernant le dénombrement des étrangers
bénéficiaires du droit d’asile, je vous informais qu’il n’y avait pas lieu, à cette
30
CHAPITRE I Prologues.,
32
CHAPITRE I Prologues.,
35
CHAPITRE I Prologues.,
s’engage à 47 ans au 21e R.M.V.E. ; il est bientôt réformé pour santé précaire. Il
sera interné à Pithiviers comme 32 autres du 21e. Un livre écrit par le seul
survivant de la famille, son fils : Armand Gliksberg : Kaddish pour les miens.
Chronique d'un demi-siècle d'antisémitisme (1892 – 1942) Paris, Les Mille et Une
Nuits, 2004. « Pour les survivants de l’holocauste, le devoir est de témoigner. »
Ces mots ouvrent le livre d’Armand Gliksberg ; et ces mots l’achèvent : « En moi,
la blessure ne s’est jamais refermée, elle s’approfondit, au fil des ans, au spectacle
du monde. » Ce livre bouleversant est le témoignage d’un enfant, d’un
adolescent, d’un homme, dont le père (Mordka, Max), la mère (Ether, Estera) et
la sœur Pauline) ont été assassinés à Auschwitz le 26 août 1942. Sa blessure,
notre blessure, s’approfondit de page en page.
L'antisémitisme en France au début des années trente. Pp. 96 – 97. : En
France, notre vie quotidienne n'était pas non plus exempte de brimades.
Quelques anecdotes cuisantes me sont restées en mémoire. Ma mère avec
coutume de m'emmener faire les courses, rue Saint-Antoine, où des marchandes
de quatre-saisons dignes de Madame Angot tenaient le haut du pavé. Maman
pratiquait en ce temps-là un français approximatif. Un jeudi matin, sans raison,
elle fut traitée par une des matrones de “sale Polak de m.… »
À l'école, place des Vosges, un de mes camarades de classe, Jean Bosquet, me
persécutait continuellement ; son père était gendarme à la caserne des Minimes,
il jouissait d'un certain prestige. Un soir, dans le jardin du square où nous nous
promenions en famille j'eus la malchance de le rencontrer. Il me prit à part et en
simulant un jeu et il m'asséna, sans mot dire, une gifle dont je garde encore la
brûlure. Ma mère indignée bondit vers madame Bosquet qui lui répondit par des
sarcasmes…
Le climat d'hostilité qui entourait les Juifs étrangers n'était pas le fait des seuls
non-juifs. Bon nombre de Juifs français considéraient avec mépris, voire sans
animosité, les « Polaks », ces nouveaux venus qui parlaient peu et mal la langue,
de surcroît avec un accent épouvantable. Pour cette raison, on les tenait pour
responsables du renouveau de l'antisémitisme. Accusation fallacieuse, puisque le
summum de la haine avait été atteint lors de l'affaire Dreyfus, bien avant que ne
commence l'immigration des Juifs de l'Est. Triste ironie du sort, les Juifs de
« souche » furent les premières victimes de ce sursaut de haine causé par
l'arrivée des Juifs polonais.
Antisémitisme et collaboration en France au début de la Seconde Guerre
mondiale pp. 194 – 197. : Être Juif et étranger dans la France occupée. Notre
famille, tous professionnels du cuir, s'étonnait fort de voir les ceinturons,
cartouchières et bottes des simples soldats en peausserie de très bonne qualité
36
CHAPITRE I Prologues.,
On nous avait pourtant assuré que l'Allemagne vivait d'ersatz et que le blocus
allié faisait régner ne terrible pénurie. Amère déception ! La deuxième surprise
fut plus douloureuse. Avant que ne s'exerce une quelconque pression allemande,
les journaux français, anciens et nouveaux, publièrent spontanément des articles
antisémites.
Ceux que nous connaissions déjà, comme Le Matin, Paris-Soir, L'Oeuvre et Le
Petit Parisien se mirent de la partie. Les nouveaux titres ne furent pas en reste,
notamment l'éphémère Dernières Nouvelles de Paris, mais surtout La France au
Travail, quotidien qui fit paraître sous la signature de l'infâme Henry Coston
(1910-2001) des libelles haineux d'une vulgarité affligeante.
Un nouvel hebdomadaire spécialisé dans l'ignominie antisémite, Au Pilori,
dépassa tout ce qu'un esprit, même morbide, peut imaginer. Les appels au
meurtre y voisinaient avec les caricatures reprises de la presse antidreyfusarde.
Dans certains milieux intellectuels (...) Hitler faisait l'objet d'un véritable culte.
Ainsi, le 13 mai 1940, trois jours après le début de l'offensive allemande, Drieu La
Rochelle, coqueluche littéraire du Tout-Paris, écrivait en s'identifiant au Führer :
« Je suis au centre de son impulsion, mon oeuvre, dans sa partie mâle et
positive, est son incitation et son illustration... » Alphonse de Chateaubriand,
dans son journal, La Gerbe, continuait sa prédication. Pour lui, aucun doute
n'était permis : « Hitler est le nouveau Christ... »
Le 20 juillet 1940, place de la République, sur le terre-plein, l'imposante fanfare
de l'armée allemande, formée en carré donna un concert symphonique. Un
officier en grande tenue dirigeait avec brio un orchestre de cent exécutants. Une
foule de spectateurs, d'abord réservée, applaudit de plus en plus fort. Le morceau
final, la célèbre marche de Radetzky, parfaitement jouée, reçut un accueil quasi
triomphal.
L'officier sur son estrade inclina la tête... Très choqué par l'attitude de mes
compatriotes, je m'éclipsai rapidement. Comment ! voilà des Français
sévèrement battus, envahis, qui pleurent de nombreuses morts, leur territoire
occupé, dont deux millions de soldats sont prisonniers et qui, à peine un mois
plus tard, sans rancune applaudissent les vainqueurs ! Dans les mêmes
circonstances, à Bordeaux, le 24 août 1940, un Juif polonais réfugié, Leizer Karp,
un bâton à la main, se jeta sur le tambour-major. Immédiatement appréhendé, il
sera exécuté le 27 août.
Printemps 1941. pp. 226-227 et 232-233. :
En cette période difficile, ma soeur Pauline participait avec beaucoup de
dévouement à l'activité de notre entreprise. Demoiselle très sage, elle attendait
son “prince charmant”. À l'époque, dans nos familles, le statut des jeunes filles
37
CHAPITRE I Prologues.,
était encore inspiré par la peur ancestrale des pogromistes. Plus elles étaient
jolies, plus grande était l'inquiétude des parents !
Début mars, un jeune homme de notre entourage, Albert Rabczyk, bijoutier de
son état, vint demander Pauline en mariage. Le délai convenable passé, ma soeur
étant consentante, mes parents acceptèrent. Hélas, les fiançailles furent de
courte durée. Le 10 mai, Albert, d'origine polonaise, reçut la fameuse convocation
de couleur verte lui intimant l'ordre de se présenter le 14 mai de bonne heure, à
la caserne des Minimes.
Le motif invoqué : « pour examen de la situation » paraissait plausible ; en
revanche, la suite de l'intitulé (accompagné d'un parent ou d'un ami) aurait dû
nous inquiéter. Il n'en fut rien ! Son frère avait lui aussi été « convoqué », leur
vieux père les accompagna donc. Étrangers, certes, mais parfaitement « en
règle », ils n'éprouvaient aucune méfiance vis-à-vis des autorités françaises et ne
voulurent passe dérober. Les gendarmes les arrêtèrent sur-le-champ, sans la
moindre explication. Monsieur Rabczyk père, consterné, revint sur ordre
apporter quelques vivres et des effets personnels.
Le soir même, par train spécial, ces Juifs étrangers « inaugurèrent » les camps
de Pithiviers et de Beaune-la-Rolande. Leur arrestation surprise par la police
française nous rappela à la triste réalité : le recensement effectué à l'automne
précédent ne restait pas lettre morte.
De plus, les conditions de détention décrites avec force de sous-entendus par
Albert dans sa correspondance ne nous laissaient aucun doute. La gendarmerie
nationale et la garde mobile qui avaient déjà fait leurs preuves avec les réfugiés
espagnols en 1939 appliquaient avec zèle et sans le moindre état d'âme les ordres
de la hiérarchie. Il n'y eut aucune défaillance...
En juillet 1941
Ma sœur vivait au rythme des lettres de son fiancé : lettres soumises à la
censure des gendarmes français. Albert avait rejoint l'infirmerie du camp,
l'oisiveté lui étant insupportable. Sa formation de secouriste était très appréciée.
Selon ses termes, « il faisait de son mieux pour soulager les souffrances de ses
compagnons ». Cela dura peu. Impatient de liberté, il se porta volontaire pour les
« commandos » de travail au profit des agriculteurs de la région.
Début juillet, l'administration accorda aux familles des droits de visite. C'est
ainsi que Pauline reçut un « laissez-passer » officiel lui permettant de se rendre à
la gare d'Auxy, localité proche du camp. Les soeurs et belles-soeurs d'Albert
étaient du voyage. Une dernière fois, les « fiancés de papier », comme on les
appelait à l'époque, purent se voir. Ce fut court, deux heures plus tard, les
gendarmes « firent leur devoir ».
38
CHAPITRE I Prologues.,
Qu'en pleine guerre, la Sûreté nationale ait monté une machinerie aussi
complexe, au seul motif de brimer des êtres humains, parce que juifs, démontre
bien l'antisémitisme de la hiérarchie.
Kafka était dépassé : l'administration avait réussi à rendre coupables des
innocents. Les allégations et témoignages actuels qui tendent à relativiser la
responsabilité des fonctionnaires préfectoraux de haut rang sont d'une hypocrisie
et d'un cynisme révoltants.
La collaboration des intellectuels français durant l'Occupation ;
pp. 219 – 221.
Le 14 janvier 1941 fut le jour d'une grande première sur les écrans parisiens :
Le Juif Süss du réalisateur allemand Veit Harlan, produit par la firme Terra, est
présenté au public. Annoncé par une campagne publicitaire intense, notamment
par d'immenses affiches dans le métro, le film fut accueilli favorablement. Un
célèbre comédien du Théâtre français, Jean Darcante, en avait assuré le doublage.
L'objectif de la propagande était clair : il s'agissait de vulgariser d'une façon
historique, donc indéniable, la vilenie du Juif, dans le genre déjà rendu immortel
par Shakespeare. Cet antisémite éminent avait agi de même avec Shylock, le
« marchand de Venise ».
Les « braves gens » s'y laissent prendre, le personnage du Juif est présenté
comme au Guignol : il est le fourbe qui doit être rossé par le gendarme, pour le
plus grand plaisir du spectateur. Le Juif Süss de 1940 eut un grand succès en
Allemagne et à l'étranger, attirant au total plus de vingt millions de spectateurs
en Europe. Goebbels avait demandé aux studios fin 1938 de produire des films à
des fins de propagande antisémite. C'est ainsi que quatre films authentiquement
antisémites sortent des studios : Robert und Bertram de Hanz Heinz Zertlett en
1939, Die Rothschild Aktien von Waterloo d'Erich Waschneck, Jud Süss de Veit
Harlan et Der ewige Jude de Fritz Hippler en 1940.
D'autres productions de la même veine, comme Les Rapaces, excitent aussi la
haine antisémite par le cinéma, pourtant merveilleux moyen d'éduquer en
distrayant. À la même époque reparaît le journal Je Suis Partout ; c’est le temps
où les intellectuels français apportent leur pierre à l'édifice de la Collaboration.
Robert Brasillach, Lucien Rebatet, Alain Laubreaux en assurent la direction. Tous
les auteurs « bien pensants » se précipitent dans les colonnes du journal : Marcel
Aymé, Jean Anouilh, Marcel Jouhandeau, Drieu La Rochelle, le dessinateur Ralph
Soupault, etc. En examinant la bibliothèque d'un ami de ma famille, l'ingénieur
Jacques Gelman, je fus sidéré. En effet, il m'apparut que tous les auteurs présents
sur les rayons étaient passés du côté de l'occupant : Jean Giraudoux, Pierre
Benoit, Henri Bordeaux, Paul Morand, André Gide, Jacques Chardonne, Jean
39
CHAPITRE I Prologues.,
se trouvant dans le même cas avaient été expulsés en 1938 dans les conditions
que l'on sait.
Ce fut bref. En quelques minutes, l'employé que nous connaissions bien pour
lui avoir fait certifier divers documents commerciaux apposa le tampon « JUIF »
sur la carte d'identité de mon père. Des caractères de deux centimètres de haut,
en rouge, bien visibles sous la photo. Il nota ensuite sur une liste spéciale tous les
renseignements d'état civil. 148 000 Juifs furent ainsi recensés. Le plus grave était
consommé, les Juifs étaient à la merci de la police française. La suite démontra
avec quelle obstination « l'administration que l'Europe nous envie » s'acquitta de
sa funèbre besogne ».
*Sbonczin :À la page 147 du même ouvrage, on peut lire l'explication à cette
allusion : « En Allemagne, dans la nuit du 27 au 28 octobre 1938, nouveau coup
de théâtre. Les nazis, sur ordre d'Himmler et d'Heydrich, expulsent sans aucun
délai les Juifs d'origine polonaise. Ils sont interpellés à leur domicile et emmenés
manu militari. Le gouvernement polonais en profite pour interdire l'accès à son
territoire à ses ressortissants dont le passeport est périmé ; prétexte dérisoire
pour empêcher le retour des Juifs émigrés. Quinze mille coreligionnaires sont
ainsi parqués dans des conditions effroyables à Sbonczin, ville frontière de Silésie,
dans le no man's land entre les deux pays. »
L'arrestation d'un Juif à Paris en 1941
pp. 237 – 240.
« Dès mon retour [de vacances], le 16 août, ma mère et ma sœur prirent
quelques jours de repos, elles aussi à Meudon. Nous restâmes seuls, mon père et
moi, à notre domicile, 18, boulevard du temple, dans le XI e arrondissement, à
Paris.
Ce 20 août 1941, le temps était magnifique. À 8 heures 30, notre nouveau
contremaître Jekusiel Zarobczyk arriva comme à l'accoutumée. Il n'avait rien
remarqué d'anormal. C'était un homme encore jeune, de trente-cinq ans environ,
qui avait récemment été démobilisé du contingent polonais formé à Coëtquidam.
Toujours de bonne humeur, il fredonnait des chansons de marche françaises,
apprises pendant son incorporation.
Vers 9 heures, la sonnette retentit, mon père ouvre la porte et se trouve devant
un inspecteur français en civil qui le toise : « Gliksberg Mordka ? » Sans aucune
explication, il lui intime l'ordre de se préparer et de le suivre immédiatement. Du
haut de mes dix-sept ans et de ma qualité de Français, je tente de m'interposer ;
pas de réponse. Le policier entre alors dans l'appartement et découvre une porte
de placard conduisant à l'atelier. Il la pousse et trouve Zarobczyk à son travail. Il
42
CHAPITRE I Prologues.,
Avec les autres personnes arrêtées, le père d'Armand Gliksberg est conduit à
Drancy où il séjourne jusqu'à ce que sa santé fragile lui permette d'être libéré et
de rentrer chez lui, très affaibli. La famille vit désormais dans l'angoisse d'une
nouvelle arrestation.
De nationalité française, Armand passe finalement en zone libre par le train.
Lorsque ses parents, après beaucoup d'hésitation, se décident à franchir
clandestinement la ligne de démarcation, ils sont livrés par leur passeur qui
touche, des Allemands, 50 francs par personne, sans compter le montant
important qu'il leur avait demandé pour les conduire en zone libre. Déportés,
après un nouveau et bref séjour à Drancy, son père, sa mère et sa soeur meurent
à Auschwitz aussitôt après leur arrivée, le 26 août 1942.
Les républicains espagnols n’étaient pas mieux vus que les Juifs. Malgré leur
hétérogénéité, démocrates républicains, catalans autonomistes, anarchistes,
communistes, ils étaient vus erronément seulement comme des « Rojos », c’est-
à-dire des communistes. L’attitude envers les Espagnols se manifeste dans les
écrits en janvier 1940 de l'adjudant-chef Mazzoni écrit du camp d'instruction du
Barcarès : « si leurs antécédents militaires pouvaient laisser douter de leur
loyalisme, il semble au contraire se révéler comme de très bons éléments et on
peut affirmer que bien encadrés, ces engagés fourniraient de très bons
combattants ». Ainsi, en dehors des 617 réfugiés espagnols qui s’étaient malgré
tout engagés dans la Légion étrangère et qui furent envoyés à l’entraînement à
Sidi Bel Abbès, il y eut, dès février 1940, 2 708 Espagnols enrôlés dans les R.M.V.E..
Extrait des « cahiers de la civilisation espagnole contemporaine » très explicite
sur les mentalités d’alors : « L’incorporation des Espagnols dans ces régiments
répond à un double besoin. Dans la perspective d'une guerre contre l'Allemagne,
les autorités françaises veulent d’abord régler le problème de la surpopulation
des camps. Ensuite, conscientes qu’elles disposent de combattants aguerris
qu’elles peuvent utiliser selon leurs besoins, elles aimeraient mettre à profit leur
expérience militaire. Selon le colonel Morel, (Charles, 1916-2015?) il aurait été
possible de former deux divisions autonomes exclusivement espagnoles, ce qui
aurait représenté un apport qualitatif et quantitatif non négligeable. Les
Espagnols le désiraient indéniablement, mais, comme le remarque le jeune
lieutenant à la Légion Jean-Pierre Hallo, (1915-2000) leur réputation pâtit de la
propagande franquiste, ce qui peut expliquer que leur souhait n’ait pas abouti.
Dès avant 1939, cette réputation n’était déjà guère excellente au sein de la
Légion, où les Espagnols étaient peu nombreux.
Mais après la guerre civile, ils sont typiquement perçus comme des agents
communistes et anarchistes visant à semer le trouble. Par conséquent, le
44
CHAPITRE I Prologues.,
45
CHAPITRE I Prologues.,
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CHAPITRE I Prologues.,
puis lui avait proposé au maréchal de le brûler devant lui : : « Tout le dossier
Pétain fut donc brûlé devant le Maréchal qui serra la main de Daladier et partit
sans commenter la scène.
Son ministre des Affaires étrangères du 10 avril 1938 au 13 septembre 1939
s’appelait Georges Bonnet dont nous avons déjà relevé les propos au sujet de la
guerre d’Espagne (la France accueillerait avec plaisir tout régime d’ordre en
Espagne). Anticommuniste, il rejeta l'idée d'une alliance avec les Soviétiques et
mit en œuvre, tant qu'il fut en fonction, une politique d'apaisement avec
l'Allemagne nazie. Il rapporta le premier juillet 1939 les propos qu’il avait tenus
à l’ambassadeur d’Allemagne, le comte de Welczek :
— « Je lui ai dit qu’il pouvait constater le mouvement d’unanimité qui s’était
fait derrière le gouvernement. Les élections seraient suspendues. Les réunions
publiques seraient arrêtées. Les tentatives de propagande étrangère, quelles
qu’elles soient, seraient réprimées. Les communistes seraient mis à la raison. » Il
était partisan des Accords de Munich (30 septembre 1938), jugeant, rapporte-t-
il, la France impréparée à la guerre d’où son propos à sa descente d’avions : « Ah
les cons ! S’ils savaient ». Cette hostilité à une déclaration de guerre à
l'Allemagne, son pacifisme jusqu’au-boutiste et son anticommunisme
l’amenèrent ainsi dans une certaine mesure dans la voie de la collaboration et de
la révolution nationale. Cependant, lui, il réarma la France, à l’opposé des désirs
des futurs vichystes qui eux complotaient la fin de la Gueuse. Aussi ce ne fut que
lorsque l’Allemagne envahit la Pologne, qu’il se résigna à déclarer la guerre.
Hannah Arendt, dans son livre sur Adolf Eichmann soulignera la politique
xénophobe de Georges Bonnet, ministre français des Affaires étrangères, qui
songea à envoyer dans une colonie française les deux cent mille Juifs étrangers
résidant en France et qui alla jusqu'à consulter à Paris sur ce sujet son homologue
allemand, Joachim von Ribbentrop, le 7 décembre 1938. Non inquiété après la
guerre, Georges Bonnet saura se faire réhabiliter et reprendre une carrière
politique. Il devint maire de Brantôme en Dordogne, où, le 26 mars 1944, des
hommes de la division Brehmer avaient exécuté 26 personnes, dont 25 résistants
ainsi qu'un jeune habitant de la commune.
À gauche comme à droite sévissait en France un état d’hallucination collective.
L’idée de la décadence de la Troisième République exprimait une fausse réalité.
Elle avait été propagée d’un côté et gobée de l’autre. La droite réactionnaire
dominait dans ce dénigrement tant par ses ressources que par sa hantise du
judéocommunisme.
Dès son retour le dimanche 10 avril 1938 à la présidence du Conseil Daladier
mit en place des dispositifs d’exclusion par rapport aux étrangers.
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CHAPITRE I Prologues.,
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CHAPITRE I Prologues.,
l’Allemagne nazie, publiait La Guerre juive (Paris. Éditions Baudinière, 1939.) Elle
commençait par ces propos des plus dénués d’ambiguïté :
— « [...] Ces parasites, ces étrangers, ces ennemis intérieurs, ces maîtres
tyranniques et ces spéculateurs impudents, qui ont misé, en septembre 1938, sur
la guerre, sur leur guerre de vengeance et de profit, sur la guerre d’enfer de leur
rêve messianique, ces bellicistes furieux, il faut avoir l’audace de se dresser sur
leur passage pour les démasquer et, lorsqu’on les a enfin reconnus, il faut avoir
le courage de les désigner par leurs noms : ce sont les Juifs. »
Dans ce libelle besogneux, Ferdonnet citait notamment le premier des
pamphlets antisémites de Louis-Ferdinand Céline, Bagatelles pour un massacre,
mis en vente le 28-12-1937, dont le thème central est précisément la
dénonciation du « bellicisme juif » et de la préparation d’une « guerre juive ».
Majoritairement d’origine bourgeoise conservatrice, les officiers d’état-major
souvent monarchistes et réactionnaires participaient à cette façon de penser
destructrice. Ils aimaient la France plus que l’Allemagne, mais ils préféraient Hitler
à Blum. Ils abhorraient les dreyfusards. Ils ne rêvaient que de liquider la mentalité
républicaine du Front populaire. Le succès de Franco les encourageait. Le ver de
la défaite les avait infestés, il aveuglait leur patriotisme.
En outre, ils cultivaient des conceptions militaires éculées datant de la Grande
Guerre. Cette mentalité néofasciste était d’ailleurs répandue dans toutes les
couches sociales françaises. En témoigne le parcours mussolinien de l’extrême
gauche à l’extrême droite par Gustave Hervé qui écrira en 1935 « C’est Pétain qu’il
nous faut » et qui finira plus tard dans un moment de lucidité envers Pétain et
d’illusion envers Hitler par dire ces paroles prophétiques :
— « C’est Pétain qui ira serrer la main que nous tend en vain depuis deux ans
Adolphe Hitler. » (La vérité sur l'affaire Pétain par CASSIUS.) Il n’est pas difficile
pour un extrémiste communiste de gauche d’évoluer vers un extrémiste de droite
fasciste et anticommuniste. Laval, Albertini, Déat ne sont qu’exemples parmi
d’autres ; en effet aux deux extrêmes le mode de pensée est le même. Nous ne
ferons que citer Louis Ferdinand Céline ! Ce grand styliste manifestait un
antisémitisme violent et une admiration ferme du fascisme ! Arrêtons-nous
plutôt à quelques passages du livre du cagoulard Yves Dautun intitulé La batterie
errante et publié aux Éditions Baudinière. Il a été composé en captivité et terminé
dès le 20 août 1940. Les propos représentent bien la mentalité de beaucoup des
Français à l’époque. Elle pouvait parfaitement être superposée à ceux du traître
de Stuttgart :
— « (Page 13.) La France est aux mains des Juifs, vassaux de l’Angleterre. »
« (Page 42.) Si je combattais, en vérité, pour ma patrie, il me déplaisait que ce fût
53
CHAPITRE I Prologues.,
Après la fin de la crise, le journal suggéra même qu’on fît payer les Juifs pour la
mobilisation. Ernst Eduard Vom Rath, né à Francfort-sur-le-Main le 3 juin 1909 et
mort le 9 novembre 1938, était un diplomate allemand dont l'assassinat à Paris
par le jeune Polonais Herschel Grynszpan servit en Allemagne de prétexte à la
nuit de violence contre les Juifs, la Nuit de Cristal. Au moment de l’assassinat de
Vom Rath, Lucien Rebatet se moqua des réfugiés, qu’il appela « ces animaux » et
« une bande d’immondes pouilleux, vomie par la Pologne ». Finalement,
cependant, tous les Juifs étaient à blâmer :
« Que les Juifs sentent le besoin de régler leurs querelles avec Berlin, c’est
entièrement compréhensible. Mais qu’ils aient choisi Paris pour ce but, c’est
intolérable. Que les Juifs en soient venus à empoisonner nos relations déjà
difficiles et périlleuses avec Berlin en tirant au revolver sur les diplomates
allemands ici, cela va simplement trop loin. »
Pour s'assurer que justice soit rendue, Rebatet appela les autorités à livrer
Grynszpan aux Allemands. L’antisémitisme était à son apogée dans le monde
entier, comme le monteront l’histoire de l’errance du paquebot Saint-Louis et la
conférence d’Évian où les 33 nations présentes trouvèrent toutes sortes
d’arguments pour ne pas accueillir les Juifs fuyant les persécutions. Parmi les
exemples de ces comportements véreux, citons : le plus malin fut Roosevelt qui
par des listes put choisir l’élite, « prendre la crème et laisser le petit lait », tandis
que Mackenzie King premier ministre du Canada, profondément antisémite, pour
ne pas admettre de Juifs préféra déclarer que le Canada n’avait besoin que
d’agriculteurs ; aussi le Canada admit-il peu de Juifs qu’ils fussent cultivés ou
cultivateurs. L’Australie se déclara contre l’antisémitisme, mais refusa d’admettre
les Juifs de peur d’introduire chez elle l’antisémitisme. La « drôle de guerre » se
caractérisa par l’attentisme. Il provenait de la crédulité persistante des dirigeants
français. Il témoignait de leur penchant vers le fascisme et de leur illusion d’un
arrangement encore possible avec le Führer. Ils oubliaient que les fascismes
finissent par s'entre-dévorer, comme Hitler avec l'Autiche.
À l’opposé, leur peur du communisme était devenue profonde. Elle avait été
stimulée. La cinquième colonne communiste n’était pas de taille, la vraie
cinquième colonne était ce courant réactionnaire. La cinquième colonne n’était
pas représentée par les Rouges dénoncés par la droite. Elle l’était en fait par les
industriels collaborateurs et par tous les individus fascisants de cette droite
obstinément antirépublicaine. Le supposé complot de la « synarchie
judéomaçonnique » masquait le réel complot de la Cagoule fasciste.
Le Général polonais Wladyslaw Sikorski, ami fidèle de la France, mais d’humeur
impétueuse, ne put s’empêcher de prononcer ces paroles dans sa réunion avec
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CHAPITRE I Prologues.,
brusquement que si Freydenberg est juif, toute son attitude s’explique ; il serait
humilié, aussi plat qu’il peut être méprisant, intelligemment méprisant puisque
juif et sans classe. »
— 21 mars 1941 à propos du Général Maurice Falvy : « il y en a qui mériteraient
qu’on leur crache au visage, le Général Falvy, par exemple, général de cabinet,
franc-maçon notoire, responsable de l’avancement dans la défunte armée
coloniale, prisonnier de guerre relâché par les Allemands. »
— 9 mars 1943 : « Ces officiers nous ont apporté des nouvelles de Londres.
L’esprit juif et militant y domine l’état-major de Charles de Gaulle. »
— 25 avril 1943 : « Un réseau militaire et policier a été mis en place pour nous
empêcher de recruter autre chose que des Juifs. Or ils sont nombreux qui
viennent de retrouver la nationalité française et qui peut-être veulent s’engager :
problème de les accepter et de n’avoir qu’une troupe de second ordre. »
— 2 juin 1943 : « On reproche au Général de Gaulle d’écouter un certain René
Capitant qui représente la juiverie d’Alger. »
— 11 août 1943 : « Le désordre que l’on entrevoit est digne de l’enthousiasme
d’un Juif russe décadent, Gaston Palewski, en qui il faudrait voir le prototype
conscient de ce qu’est par inconscience le Français de la lasse dirigeante : l’agent
efficace du désastre. »
— 15 juillet 1944 : « Les trotskystes comme je les appelle, par leur crainte de
se mettre en concurrence avec qui pourrait les égaler ou les battre sur un plan
plus général, deviennent des êtres absolument stériles et stérilisés par
l’importance essentielle qu’ils donnent au passé… Comme en somme ces
hommes sont des esprits assez étroits, ils sont pourtant maniables puisqu’ayant
besoin de la passion à les pousser à faire des choses : il suffit de leur en fournir le
combustible et d’en diriger la flamme. »
L’esprit de ce Général était bien borné, sinon relié au cagoulard Maurice Duclos
dit Saint-Jacques (1906-1981), lui aussi rallié comme agent secret à De
Gaulle.L’explication de « L’étrange défaite » de 1940 par la crise sociale,
économique et politique a été longtemps soutenue.
En 1939, pourtant désillusionnée et démoralisée par les décrets-lois du
gouvernement Daladier, par les pertes de la semaine de quarante heures et de la
semaine des deux dimanches, la classe des travailleurs n’offrit aucune obstruction
aux programmes du pouvoir en place. Malgré des semaines de travail de 60
heures, des semaines de sept jours, malgré l’amplification des taxes, les ouvriers
français ne sabotèrent guère les efforts du gouvernement et la production
française égalisa quand elle ne dépassa pas, par exemple pour l’aviation, celle de
l’Allemagne dans les mois avant l’effondrement de 1940. Tout en soutenant
57
CHAPITRE I Prologues.,
ont été fusillés par l’ennemi. Entre autres, citons Robert d’Harcourt, écrivain
intellectuel catholique français germanophone : ili dénonça dès 1933 le nazisme.
De nombreux écrivains allemands, à l’opposé des nombreux écrivains français
qui s’assirent complaisamment dans le vichysme, dénoncèrent tôt le nazisme ;
dès la fin des années 20, des Allemands, une minorité certes, ont combattu le
nazisme ; leur lutte s'est poursuivie pendant les douze années de dictature
hitlérienne nous ne citerons ici que Ricarda Houch, Bertolt Brecht, Lion
Feuchtwanger, Stefan Heym, Hermann Kesten, Golo, Heinrich, Klaus et Thomas
Mann, Anna Seghers parmi tant d’autres.
Les « collaborateurs furent en effet légion » parmi les écrivains français :
Le 13 mai 1940, trois jours après le début de l'offensive allemande, Drieu La
Rochelle, coqueluche littéraire du Tout-Paris, écrivait en s'identifiant au Führer :
— « Je suis au centre de son impulsion, mon œuvre, dans sa partie mâle et
positive, est son incitation et son illustration... »
Alphonse de Chateaubriand, dans son journal, La Gerbe, continuait sa
prédication. Pour lui, aucun doute n'était permis :
— « Hitler est le nouveau Christ... »
Quand ce sera le temps de la milice française et des Français engagés dans les
S.S., ils formeront des unités à part entière, assassineront des femmes et des
enfants et participeront à l’élimination massive des Juifs, sous l’uniforme S.S.,
mais avec l’écusson tricolore sur la manche. Après la défaite, ce sera le mardi 14
janvier 1941 en grande première sur les écrans parisiens le film Le Juif Süss du
réalisateur Veit Harlan. À la même époque reparaît Je Suis Partout dont le dernier
numéro était du vendredi 7 juin 1940. Les intellectuels français apportent leur
pierre à l'édifice de la Collaboration. Brasillach, Rebatet, Laubreaux en assurent
la direction. De nombreux auteurs dits Èbien pensants » se précipitèrent dans les
colonnes du journal : Marcel Aymé, Jean Anouilh, Marcel Jouhandeau, Drieu La
Rochelle, le dessinateur Ralph Soupault, etc. ; les auteurs présents sur les rayons
étaient passés du côté de l'occupant : Jean Giraudoux, Pierre Benoit, Henri
Bordeaux, Paul Morand, André Gide, Jacques Chardonne, Jean Giono, Pierre
Gaxotte, Henri de Montherlant, Alfred Fabre-Luce, Pierre Mac Orlan, Bertrand de
Jouvenel. Les élites qui symbolisaient le pays aux yeux du monde civilisé
défiguraient délibérément la France.
Ces grands écrivains pouvaient enfin assouvir leur aversion commune pour les
Juifs. Jean Cocteau, Sacha Guitry, Steve Passeur rivalisaient leurs « ronds de
jambe ». En 1943, Maurice Chevalier était à Tunis pour encourager ceux qui
combattaient les Américains.
Chez les officiers de l’armée française, la mentalité fascisante, la haine des
59
CHAPITRE I Prologues.,
étrangers, des juifs, des communistes ou mieux des Rojos et du Front populaire
pour mieux inclure les adeptes du système républicain, formait un clan largement
majoritaire. Maurice Barthe 1892-1964, qui traînait derrière lui une étiquette
d’officier de gauche, était ainsi rejeté par nombre de ses pères formant une caste
traditionnellement ancrée à droite et sympathisante de l’Action française et de la
Cagoule.
Lors de son commandement au 13e R.I. en 1937, Barthe sera confronté à
l’hostilité de la majeure partie des officiers placés sous son autorité et aussi du
Général Aublet commandant la 36e Division, ami de Decharme et Weygand. Aussi,
lorsqu’en 1940 il sera affecté comme chef de l’infanterie divisionnaire de la 36e
D.I. la même situation se reproduira. L'immense majorité des officiers accueillera
avec enthousiasme l'arrivée au pouvoir de Pétain et la mise en place de la
Révolution nationale. À part pour les hauts dignitaires qui bénéficiaient de
certains privilèges, il est difficile de comprendre cette mentalité réactionnaire
sinon une hérédité de caste chez les officiers de rang ordinaire qui finalement
n'étaient que de simples salariés et encore avec moins de privilèges et libertés
que le monde ouvrier. Naturellement, l’antagonisme continuera au camp de
prisonniers où, tandis que la majorité de ses pairs suivront la politique
collaborationniste des représentants du régime de Vichy, Barthe n’adhérera ni au
maréchalisme crédule voyant en Pétain le bouclier de la France ni à sa Révolution,
en réalité un régime néofasciste et pro hitlérien, c’est-à-dire une contre-
révolution. Au contraire, il se fera remarquer pour ses positions pour De Gaulle
et Giraud et on attitude réfractaire envers les autorités allemandes.
Giraud, compromis avant-guerre dans la Cagoule, venait en effet de s’évader.
Giraud sera le modèle des officiers pétainistes décidant in fine de reprendre le
chemin de la guerre. Et c’est bien aussi le modèle du Général de Lattre de Tassigny
impliqué dans la démarche de régénération morale et spirituelle qui était au cœur
de la Révolution nationale, art de voir la paille et d’ignorer la poutre ; ceci sans
parler des tergiversations du Général Alphonse Juin 1888-1967, qui attendra lors
du débarquement allié le dimanche 8 novembre 1942 en Afrique du Nord que la
France Sud soit envahie pour enfin renoncer le 11 novembre vers midi à sa
politique vichyssoise de neutralité bienveillante avec l’Allemagne.
Pourtant, comme à Montoire le jeudi 24 octobre 1940, la paix n'avait pas été
conclue, avec comme corollaire la libération des prisonniers, l'Allemagne restait
l'ennemi. Par conséquent, la collaboration avec l'ennemi proclamée par Pétain
constituait une trahison, au sens de l'article 75 du Code pénal de l'époque.
Nous verrons plus loin comment les combattants du 21e R.M.V.E. et tout
particulièrement leur chef, lorsqu’ils seront affectés à la 35e Division, subiront
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CHAPITRE I Prologues.,
sujet bien des choses ignorées du public, mais j'avais encore des illusions : on
peut juger du point où ils ont envoûté la France par le fait que l'un des Français
les plus avertis s'est ainsi mépris sur leur compte, du moment où le « maréchal »
et le général Weygand se trouvaient reprendre la direction des affaires
militaires... ». Pétain avait déclaré à Gamelin : « Vous savez que Paul Reynaud ne
vous aime pas. » Et : « Je vous plains ». Comme pour le Statut des Juifs, Pétain
utilisait les « compétences ».
Le dimanche 3 septembre 1939, la guerre fut déclarée à l’Allemagne.
C’était trop tard, car avant il y avait eu bien des occasions de le faire, et
maintenant c’était trop tôt, car à partir de 1937 le potentiel militaire allemand
était devenu supérieur au français et la France avait dans son armée une majorité
de généraux cagoulards, autant dire qu’elle partait en guerre les culottes à terre.
La France aurait dû atermoyer jusqu’en 1941 pour combler ses retards.
Avant de partir en guerre, il aurait fallu pour le moins faire comprendre à la
population les conséquences néfastes du pacifisme né du traumatisme des
hécatombes de la Grande Guerre, lui faire comprendre que la diplomatie a son
côté noir quand elle consiste uniquement en des concessions qui mènent
inéluctablement à la guerre ; prendre le temps d’épurer l’armée de ses vieux
généraux antirépublicains ou aux conceptions dépassées, le temps de moderniser
et compléter le matériel de l’armée, de remplacer les idées tactiques désuètes
nées de la Grande Guerre.
Soixante-quinze ans après, les Français ne veulent pas voir ni reconnaître leur
immense bêtise en 1940 et se la cachent comme poussière sous le tapis.
Dans son Blogue, Annie Lacroix Roux montre combien souvent elle s'est
heurtée à la censure, sur les plans de l'éditorial, de la médiatique et des Archives.
Elle raconte le 4 décembre 2013 comment ses recherches sur Eugène Schueller,
agent de l’ennemi, sont devenues sur la chaîne de télévision France 2 une
émission lénitive sur Liliane Bettencourt, ceci afin d’occulter le rôle d’agent de
l’ennemi joué par Eugène Schueller. Aussi, on ne peut pas expliquer autrement
pourquoi le livre d’Hans Habe Ob tausend fallen, A Thousand Shall Fall, S’il en
tombe mille, publié en 25 langues ou plus n’a pas encore été édité en français.
Il est difficile de trouver en effet plus bel exemple d’impérities, voire de trahison
que ces faits qui s’additionnent à d'autres, comme le fait qu'en 1940 où, malgré
l’exemple de la bataille de Pologne, la France opposa au bulldozer allemand un
long cordon de douaniers.
L’incurie de l’administration militaire, la médiocrité suspecte du
commandement et le courage merveilleux des soldats allaient être les
constatations marquantes de l’effondrement de 1940, résultant d’une guerre mal
62
CHAPITRE I Prologues.,
préparée et mal commandée. Conforté dans son attitude velléitaire par l’attitude
lénifiante de Néville Chamberlain et Georges Bonnet, Hitler fut surpris de la
déclaration de guerre qui arrivait en fait au meilleur moment pour lui.
La Seconde Guerre mondiale a vu, créés pour la Légion étrangère :
— 6e régiment étranger d'infanterie — 6e R.E.I. — 1er octobre 1939 stationné
au Levant et inactif sauf lorsqu’obéissant à Vichy, il s’opposera aux FFL.
— 11e régiment étranger d'infanterie — 11e R.E.I.
— Groupement de reconnaissance divisionnaire n° 97, G.R.D. n° 97 (première
appellation G.R.D.I 180) — 1er décembre 1939.
— 12e régiment étranger d'infanterie — 12e R.E.I. — 24 février 1940 : 900
E.V.D.G sont envoyés à La Valbonne pour former le 12e R.E.I. À la création du
12e R.E.I., 900 E.V.D.G., les moins instruits du dépôt de Sathonay sont échangés
contre les 900 E.V.D.G. les plus instruits du camp de Barcarès. Ces derniers sont
prélevés sur les effectifs du 21e et du 22e RMVE.
— 13e demi-brigade de Légion étrangère — 13e D.B.L.E. (première appellation
13e D.B.M.L.E.) — 1er B.M.V.E. (11e B.V.E. du 6e R.E.I.) —1er mars 1940
— 21e régiment de marche de volontaires étrangers — 21e R.M.V.E. première
appellation 1er R.M.V.E. — 29 septembre 1939.
— 22e régiment de marche de volontaires étrangers — 22e R.M.V.E. première
appellation 2e R.M.V.E. — 24 octobre 1939
— 23e régiment de marche de volontaires étrangers — 23e R.M.V.E. — mai
1940.
Répartition : S.H.A.T. (7n 2475). Effectifs des Régiments de marche de la Légion
étrangère :
a) au 15 novembre 1939 : 3 900 E.V.D.G. (Engagés volontaires pour la durée de
la guerre.) 1 300 à titre « normal » ; 5 000 au camp de Barcarès en vue de
constitution des R.M.V.E.
b) au 25 avril 1940 : 27 000 étrangers incorporés, dont 13 200 à la Légion
étrangère : 11e et 12e R.E.I., 13e D.B.L.E., unités spéciales en Afrique du Nord et
au Levant ; 9 700 au 21e et 22e et au 23e R.M.V.E en voie de constitution. Le
Ministère de la Guerre prévoit la création d’un autre régiment, le 24e R.M.V.E.
c) au 1er mai, la Légion étrangère comprenait : en Métropole 7 500 (sans les
dépôts) ; Outremer : 26 000, soit 33 500 ; R.M.V.E. » : 9 700.
d) au total 43 200 hommes.
e) Le dépôt complémentaire des Régiments étrangers, D.C.R.E. est une unité de
la Légion étrangère créée en 1933 et dissoute en 1965
Le Dépôt commun des régiments étrangers (DCRE) était une unité de Légion
étrangère, faisant partie de l'armée française. Elle a été créée le 13 octobre
63
CHAPITRE I Prologues.,
64
CHAPITRE I Prologues.,
S.H.A.T. 7N 2475/3 sous dossier 2 : une note du 25 avril 1940, envoyée par le
ministre de la Défense et de la Guerre aux préfets et gouverneurs militaires évalue
à 6 000 le nombre d’engagés volontaires espagnols dans les R.M.V.E. Régiment de
Marche des Volontaires Étrangers ou à la Légion).
S.H.A.T. 34N 375/0 : dans un rapport circonstancié de 18 pages envoyé au
Général de Boissieu le 20 septembre 1973, l’Amicale des Anciens des Unités de
Prestataires donne un chiffre beaucoup plus élevé.
D’après ce rapport, le nombre d’engagés volontaires dans la Légion se serait
élevé à 6 à 7 000 hommes issus de la 26e Division d’infanterie mixte de l’armée
républicaine. Il donne un chiffre équivalent pour les R.M.V.E., les volontaires
provenant du Ve et XVIIIe corps de l’armée républicaine espagnole, soit un total
de 12 à 14 000 hommes. L’écart entre les deux chiffres peut s’expliquer par les
engagements tardifs d’une partie des réfugiés qui, au moment de l’offensive
allemande, décident de rallier l’armée française.
Les Régiments de marche de volontaires étrangers
Les R.M.V.E. sont composés d’E.V.D.G., c’est-à-dire d’engagés volontaires pour
la durée de la guerre.
Les trois R.M.V.E. rassemblaient 9 700 hommes issus de 47 nationalités. Les
trois quarts ne comprenaient pas le français. Si de nombreuses nationalités, dont
des Afghans, des Chinois et des Sud-américains, étaient représentées, parmi les
volontaires, les officiers se méfiaient profondément de deux groupes qui
formaient l'essentiel des effectifs : les républicains espagnols et les juifs de
l'Europe de l'Est.
Les Espagnols rescapés de l’armée républicaine composaient au début 40 %
des engagés ou plus. Ils représentaient au moins 30 % au 21e R.M.V.E.
Les Juifs, toujours d’Europe, souvent des Polonais, formaient le deuxième
groupe. Ces Ashkénazes, c’est-à-dire des Juifs d’Europe centrale et orientale
originaires et de langue germanique constituaient 30 % environ des effectifs du
21e R.M.V.E.
Ce chiffre atteignit 40 % au 22e R.M.V.E. Le 23e R.M.V.E. comportait 60 % de Juifs.
Les Arméniens (15 %) formaient le troisième groupe du 21e R.M.V.E.
Ces chiffres sont approximatifs et très incertains, car sans doute variables selon
les périodes, les pourcentages relatifs des Juifs augmentant et ceux des Espagnols
baissant avec le temps. Ainsi le 1er février 1940, environ 600 hommes passent du
2e au 1er R.M.V.E. et y baissent le pourcentage d’Espagnols.
Le chiffre des Juifs à certains moments aurait dépassé 40 % au 21 e, atteint 60
au 22e et 100 % au 23e. Notre relevé des personnages (chapitre XII) montre que
ce chiffre des Juifs a pu atteindre 40% ou plus au 21e R.M.V.E.
65
CHAPITRE I Prologues.,
Le 1er R.M.V.E. fut créé le 29 septembre 1939 ; le 2e R.M.V.E. fut fondé par décret
le 24 octobre 1939.
Les deux régiments furent renommés le 21e et le 22e le 23 février 1940.
Formé à la suite en mai 1940, le 3e R.M.V.E. fut créé le 10 mai 1940 ne deviendra
le 23e que le 31 mai 1940 (Décision ministérielle numéro 5094 du 13 mai 1940.)
Les trois R.M.V.E. seront suivis par la création sur le territoire métropolitain du
11e Régiment étranger d’infanterie (novembre 1939) et du 12e Régiment étranger
d’infanterie et de la 13e D.B.L.E. et du 97e G.R.D.I (février 1940).
En février 1940, 900 hommes du Centre d’Instruction de Barcarès furent
envoyés au 12e Régiment d’Infanterie nouvellement créé à la Valbonne près de
Lyon.
Un petit nombre sélectionné sur des critères bien définis (moins de 28 ans,
instruction militaire avancée) fut muté à la 13e demi-brigade de la Légion
étrangère qui fut envoyée à Narvik en Norvège.
— le 21e régiment de marche de volontaires étrangers fut créé le 29
septembre 1939 au camp de Barcarès (Pyrénées orientales) occupé jusque-là par
les réfugiés espagnols ; il devient 21e le 25-02-1940.
Composé de 2 800 hommes, dont 30 à 40 % de juifs et 30 % de Rojos, il est
envoyé le 30 avril 1940 en Lorraine sur la ligne Maginot rejoignant la 35 e D.I. qui
le 25 mai est envoyée dans les Ardennes. Le 21e doit le 12 juin se replier sur l'Aire-
en-Argonne avec sa Division. Ostracisé et délaissé à l’aile gauche, il se comportera
vaillamment dans l’espace qu’on voudra bien lui accorder. Malgré une résistance
exemplaire dans les Ardennes, il subira ensuite un sort moralement pénible que
ce livre tente d’exposer. Comme pour les autres troupes des armées de l’Est,
finalement une bonne partie de ses hommes seront conduits à la captivité. Ainsi
il y avait au début de la captivité plus de 1 100 prisonniers du 21e à Metz selon le
baron de Rosen, une vingtaine à Dieuze selon Hans Habe, etc.
Le sous-lieutenant Pold rapporte qu’il est arrivé à Septfonds avec le train
régimentaire et 250 hommes et sous-officiers. À la suite de la signature de
l’armistice, le camp militaire de Septfonds servira de centre de démobilisation
pour les engagés volontaires étrangers. Il y sera formé des Groupements de
travailleurs étrangers, dont le 302e groupement composé de Juifs.
— Le 22e régiment de marche de volontaires étrangers a été appelé d’abord 2e
R.M.V.E, et il a été créé le 24 octobre 1939. Son premier chef de corps, le
lieutenant-colonel Pierre Villers-Moriamé né le 4-1-1886 à Lorient (décédé le 7
mai 1970) sera fait prisonnier et interné à l’Oflag IV D, il sera remplacé par le chef
de bataillon Giovanini Hermann. Appelé d’abord 2e R.M.V.E. composé de 2800
hommes de 47 nationalités différentes, dont 25 % d’Espagnols et 40 % de juifs.
66
CHAPITRE I Prologues.,
préparation, les voltigeurs entrent dans le village ; les fusils mitrailleurs les
précèdent et tirent sans arrêt ; derrière eux, les grenadiers nettoient les maisons.
Deux mitrailleuses allemandes gênèrent l’attaque, pendant un bon moment.
Elles furent réduites par les mortiers. Les pertes amies sont de quatre tués et
d’une quarantaine de blessés.
Le même jour, le village de Villers-Carbonnel est occupé par une Compagnie du
41e R.I. soutenue par le II/22, mais il est aussitôt abandonné.
Dans ces actions, le régiment a perdu:
– un officier blessé, le capitaine Houdoy, 3e Compagnie ; – sept sous-officiers
blessés ;
– quarante-neuf volontaires blessés ;
– cinq volontaires tués et trois disparus.
Deux jours plus tard, le 26 mai, le II/22 porta une nouvelle attaque sur Villers-
Carbonnel. « Le bataillon du commandant Carré parut d’abord avoir une tâche
facile et s’empara du village. Les voitures du bataillon suivirent et s’installèrent.
Malheureusement, l’affaire tourna mal. Des éléments ennemis, soutenus par
quelques engins blindés, vinrent de Pont-les-Brie, et contre-attaquèrent. Un repli
rapide s’imposa, dans un assez grand désordre. Une vingtaine de voitures furent
perdues… » 8. Le bataillon dut se replier sur Fresnes-Mazancourt où il se
réorganisa.
Quant au III/22, il attaqua vers Barleux, le même jour, dimanche 26 mai 1940,
ce fut là aussi sans succès et le bataillon fut contraint de revenir dans ses lignes
de départ. L’échec du 2e bataillon sur Villers-Carbonnel l’aurait de toute façon
contraint à abandonner le village, trop isolé au nord. Ainsi le baptême du feu ne
fut pas très probant pour les différents bataillons du 22e R.M.V.E., victimes de
leur inexpérience au combat. Les pertes de la journée s’élevèrent à : – officiers
blessés : capitaine Pithon, capitaine Pourchet, sous-lieutenants Jaunâtre et
Sivitsky, aspirant Mura ; – sous-officiers blessés : 10 ; volontaires blessés : 56 ;
disparus : 130. En fait, plusieurs dizaines, plus certainement entre cent et deux
cents hommes, furent capturés à Villers-Carbonne par les Allemands.
Du 22 mai au 26 mai, il résiste aux coups de boutoir de l’ennemi.
Les derniers jours de mai 1940, le 22e, éprouvé par de lourdes pertes et
submergé, s’installe en ligne de défense entre Fresnes-Mazancourt et Misey ; les
bataillons du 22e R.M.V.E. s’occupent à la mise en défense d’une sorte d’éperon
censé briser toute attaque allemande venant du nord, constitué des trois
villages : Fresnes-Mazancourt – Misery – Marchélepot, sans que l’idée d’une
attaque générale sur Péronne ne soit pour autant écartée.
Les derniers jours de mai 1940 furent occupés, pour les bataillons du 22e
68
CHAPITRE I Prologues.,
R.M.V.E., à la mise en défense d’une sorte d’éperon censé briser toute attaque
allemande venant du nord, constitué des trois villages : Fresnes-Mazancourt –
Misery – Marchélepot, sans que l’idée d’une attaque générale sur Péronne ne
soit pour autant écartée.
Le 4 juin, le 22e reçoit un nouveau chef de corps, le chef de bataillon Hermann
venant du 41e régiment voisin. Les Allemands restés passifs jusqu’au 5 juin se
contentent de contenir les contre-offensives de la 18e D.I.
Le 5 juin, une attaque massive déferle sur les lignes du régiment. Après quatre
heures de combat, l’artillerie française est neutralisée.
Jusqu’au 7 juin 1940, ne disposant plus que de leurs faibles moyens les
bataillons du 22e cèdent l’un après l’autre, faute de munitions, refusant les offres
de reddition et terminant au corps à corps à Marchepot. Le 22e en contenant
l’avance allemande sur la Somme au sud de Péronne a subi de lourdes pertes :
2 199 hommes tués ou blessés et 700 ou 800 prisonniers. Le courage et la
bravoure des engagés volontaires furent reconnus par le chef des troupes
allemandes qui déclara au commandant Hermann : vous vous êtes
magnifiquement défendu. Vous nous avez causé beaucoup de pertes, vous avez
retardé notre marche et vous nous avez forcés à utiliser des renforts que nous
n’avions pas l’intention de mettre en ligne contre vous. »
Le 22e est cité à l’ordre de l’Armée pour avoir stoppé pendant quinze jours
l’avance allemande sur Paris.
Exemple de Résilience antinazie : « Mon père, Erwin Peter Deman, est engagé
dans le 22e R.M.V.E., et fut un des 800 sur 2500 qui ont survécu. D'origine juive
hongroise, il avait 18 ans quand il s'engagea. Emprisonné dans le camp de
prisonniers de guerre Stalag XII (a) à Lindberg, Westphalie et ensuite dans un
camp spécial pour juifs. Il s'en évada en décembre 1940, et put rejoindre la
France. Il s'engagea dans le 1er Bataillon du 1er Régiment de la Légion, sous le
commandement du Commandant Pourcin, affecté à Sidi Bel Abbès. Après le
débarquement des forces alliées en nord-Afrique, il se trouva prisonnier de
guerre des Anglais dans un camp en Angleterre. Il fut recruté par la SOE, et
renvoyé en France, à Rennes, où il créa et géra un réseau pour les évadés (VAR
line), qui s'étendit de Bruxelles à Paris, jusqu'au Pyrénées, mais centré en
Bretagne. En fin de guerre, Peter Deman sera décoré et naturalisé britannique.
Mes excuses pour mon pauvre français, et j'espère que ce petit récit puisse
susciter votre intérêt. ATF40 30 août 2013. »
Erwin Deman, devenu Peter Deman dans les années 1960, né à Vienne
(Autriche) le 30 avril 1921, de parents juifs hongrois vivant à Budapest, et mort à
Rose Green, Chappel, Essex, le 22 novembre 1998, est un agent du service secret
69
CHAPITRE I Prologues.,
calvaire commence pour le 12e R.E.I. qui doit couvrir toujours le repli de la 6e
Armée.
Le 8 juin, les légionnaires du sergent François ont l’impression qu’ils sont
définitivement encerclés et isolés, la moitié du régiment est prise dans la poche
de Soissons pris par la 290e ID allemande. L‘ordre de repli est donné. Les jours
suivants, les restes du 12e Étranger se replient en combattant jusqu’à la Marne ;
les pertes sont lourdes
Le 10 juin, le 12e R.E.I. cantonne sur la rive droite de la Marne.
Le 11 juin, les légionnaires traversent la Marne et font sauter les ponts. Ils
prennent position près de la gare de Nanteuil-Sancy.
Le 12 juin, le combat commence le matin ; il pleut, les légionnaires sont
harcelés par les tirs allemands et par l’artillerie française dont le tir est trop court.
Le capitaine Chatenet, chef de bataillon, donne l’ordre de tenir jusqu’au bout,
sans esprit de recul. Les points d’appui cèdent les uns après les autres.
Entre le 12 et le 16 juin, les restes du 12e R.E.I. reculent, mais combattent
toujours. Le 12e défend les ponts de la Seine avant de reprendre sa marche
inexorable vers le sud.
Le 16 juin, le 12e R.E.I. n’a plus que 180 combattants renforcés par des effectifs
de sa Compagnie hors rang. Il franchit alors la Loire à Gien.
L’Armistice du 22 juin 1940 trouva ce qui restait du 12e Étranger un peu au nord
de Limoges : 300 hommes valides sont serrés auprès de leur colonel et de leur
drapeau. La bravoure et l’héroïsme valurent au 12e R.E.I. une citation à l’ordre de
l’armée. Le 12e R.E.I. est dissous le 25.
Créés mieux équipés et exemptés du titre de Régiments ficelles :
— Le Groupe de reconnaissance divisionnaire ou 97e G.R.D. colonial (Afrique
du Nord), créé par décision ministérielle le 11 novembre 1939 a été formé à
partir’éléments des 1er et 2e R.E.C et du D.C.R.E. de Sidi Bel Abbès ; il débarque à
Marseille le 21 mars 1940 et fait la campagne de France de mai-juin 1940. Il ne
comportait pas ou très peu d’E.V.D.G. Son commandant, le Lieutenant-Colonel
Paul Lacombe de la Tour, (1889-1940) est tué le 9 juin d'une balle de pistolet
mitrailleur en pleine tête au bois de Noroy, à l'ouest de Compiègne.
Citation collective à l’ordre de l’Armée : Sous les ordres du Lieutenant-Colonel
Lacombe de la Tour chargé avec ses seuls moyens organiques, de contenir un
ennemi numériquement supérieur et doté d'engins blindés, a réussi, du 18 au 25
mai 1940, en attendant l'arrivée des premiers éléments d'infanterie amie, à
harceler, à l'empêcher de remplir sa mission, fournissant sur cet ennemi des
renseignements précieux, parvenant à lui détruire plusieurs autos-mitrailleuses et
lui faisant des prisonniers.
74
CHAPITRE I Prologues.,
Le 7 avril 1940, on nous dirigea vers Marseille. Suivant des ordres et contrordres
(nous devions entre autres aller à Narwick) et enfin nous sommes embarqués, le
9 avril, en compagnie des artilleurs français et des troupes coloniales sur le bateau
« Patria » (il sombra quelques années plus tard, dans le port de Haïfa le 25
novembre 1940, avec une cargaison de réfugiés juifs se dirigeant vers la Palestine)
en direction de Beyrouth où nous arrivâmes après neuf jours de voyage au Liban
et en Syrie.
La France concentrait à cette époque, sous le commandement du Général
Weygand, une armée destinée, destinée à intervenir, le moment venu, contre
l’Union soviétique et à occuper les territoires pétrolifères du Caucase. Nous
prîmes nos quartiers dans la ville historique de Baalbek. Nos chefs se succédaient
presque sans trêve.
Avant la capitulation de la France, le Général Weygand a été appelé pour
remplacer le Généralissime Gamelin. Après lui on a eu droit au Général
Mittelhauser. (Il remplace Weygand le 17 mai 1940, il rentre en métropole en
juillet 1940. Lors de l’armistice, il dut régler le retrait des troupes françaises qui
collaboraient avec les Britanniques pour les concentrer sur le Liban et la Syrie).
On a même envoyé chez nous le tristement connu préfet de police Chiappe qui
participa au putsch fasciste de 1934, mais il périt en cours de route, l’avion qui
l’emportait vers Beyrouth étant tombé dans la mer (Jean Chiappe est nommé le
25 novembre par Pétain haut-commissaire de France au Levant, mais l’avion d'Air
France qui le mène au Liban et en Syrie est abattu on ne sait par qui le 27
novembre.
Le Général Dentz Gouverneur militaire de Paris, qui avait eu la mission de
remettre la capitale à l'ennemi le 14 juin 1940 fut, nommé par le régime de Vichy
haut-commissaire en Syrie en décembre 1940. Gracié par De Gaulle, Dentz
mourra le 13 décembre 1945 dans une geôle humide malsaine. Après la débâcle
de la France, un grand désarroi régnait dans notre commandement. On nous
rassembla et nos chefs nous déclarèrent que nous pouvions nous diriger où nous
voulions. Pendant quelques jours, le désordre fut complet. Nombreux furent ceux
qui prirent le chemin de la Palestine qui se trouvait sous mandat britannique.
Enfin le Général Mittelhauser (Commandant du 24 mai au 16 juillet 1940) décida
de se soumettre au régime de Vichy. C’est nous qui devions payer les frais de la
pagaille. Ceux qui avaient quitté les cantonnements furent emprisonnés. On nous
désarma et nous fûmes envoyés en Syrie. La vie y était très dure.
NB : Le Général Eugène Désiré Antoine Mittelhauser rentré en métropole en
juillet 1940 sera l'un des plus fervents admirateurs de Philippe Pétain et
témoignera lors du procès de Riom contre les ministres accusés de la défaite de
77
CHAPITRE I Prologues.,
dans le 99e Régiment d’Infanterie Alpine. Nous avons occupé des positions
avancées dans la montagne. L'hiver y était rude, mais le moral était excellent.
Enfin, le 26 avril 1945, nous reçûmes l'ordre de pénétrer en Italie ; nous nous
sommes arrêtés à Turin. Grande fut ma joie quand, en tant qu'adjudant-chef de
l'armée française, je fus convoqué, le 8 mai 1945, vers 15 heures, à l’état-major
du régiment, où je reçus la mission de former une patrouille pour faire sonner les
cloches dans toutes les églises de Turin annonçant la défaite définitive du Reich
hitlérien et la victoire des Alliés. Les cloches sonnaient la victoire, notre auto
avançait lentement, arrêtée continuellement par la foule rassemblée dans les
rues. J'étais fier de participer activement à cet évènement historique. Je ne
l'oublierai jamais. »
L’épopée de Benjamin Lewinsky « De la guerre d’Espagne à la guerre mondiale,
récit remarquable, bon compagnon du précédent (1er BMVE).
Par un beau soir de mars 1984, peu avant ma retraite, je rentrais chez moi avec
un exemplaire de La Vanguardia sous le bras, qu’un client catalan avait laissé
dans sa chambre, en quittant l’hôtel de Nice où je travaillais.
J’étais à cent lieues de me douter que la lecture de ce journal de Barcelone,
allait me bouleverser à un tel point qu’elle provoquerait en moi une émotion si
forte que, cette nuit-là, toute une période dramatique de ma vie allait resurgir
dans ma tête, me ramenant brusquement cinquante ans en arrière, aux
évènements tragiques qui avaient entraîné la brutale disparition de la jeune
République espagnole, écrasée par le fascisme international, sous les regards,
presque indifférents, des pays démocratiques s’abritant derrière une cynique
non-intervention, la conscience tranquille.
Ayant rarement l’occasion de lire la presse espagnole, je lus La Vanguardia de
« cabo a rabo » et tombais soudain en arrêt, sous l’emprise d’une indicible
émotion, en parcourant un article de la rubrique littéraire, où un philosophe
américain expliquait les motivations d’un certain George Orwell, écrivain anglais,
auteur du best-seller «1984», qui l’avaient incité — à la fin de 1936 — à s’engager
dans les Milices du POUM, parti politique de gauche, marxiste et léniniste, de
tendance trotskyste, pour aider les républicains espagnols — désarmés — à se
défendre contre le fascisme.Comment un Français, juif polonais d’origine, dont
la langue maternelle devait être le yiddish, était-il si familiarisé avec l’idiome de
Cervantes et ému à un tel point, par un article à première vue anodin ?
L’explication en est fort simple, car, à la fin de 1936 et à peine âgé de 20 ans,
j’étais le capitaine commandant l’unité internationale du POUM, unité fort
disparate, composée d’une centaine de jeunes catalans, encadrés par des
volontaires étrangers, dont beaucoup étaient des vétérans de la guerre 14/18 et
79
CHAPITRE I Prologues.,
d’Allemagne, spoliés, roués de coups et même assassinés par les nazis, je décidai
de me rendre en Espagne par mes propres moyens.
Un matin de fin juillet 1936, ayant lu dans la presse parisienne qu’un cargo
espagnol — le Cabo San Antonio — effectuait à Marseille un chargement de
matériel et de denrées alimentaires devant appareiller sous peu pour Barcelone,
je pris le premier train du soir pour le grand port phocéen.
La surveillance très étroite exercée par la police portuaire de La Joliette
m’empêcha de me mettre en rapport avec les marins espagnols et, n’ayant pas
beaucoup d’argent, je me rendis — à pied et en autostop — en direction de la
frontière espagnole.
Je mis deux ou trois jours pour atteindre Puerto de la Selva — sur la Costa Brava
— que j’atteignis après avoir franchi, de nuit, les Pyrénées entre Cerbère et Port-
Bou, avec tous les risques que cela comportait, en contournant les nombreux
ravins et en escaladant les rochers des montagnes trop abruptes pour l’alpiniste
néophyte que j’étais.
Arrivé à Puerto de la Selva, je fus pris en charge par des gars du POUM et
conduit à Figueras, où d’autres volontaires étrangers se trouvaient déjà. Ayant
appris que le POUM était un parti marxiste non stalinien, je sympathisai
immédiatement avec mes camarades du partido obrero de unificación marxista
et bientôt nous rejoignîmes Barcelone et fûmes hébergés à l’hôtel Falcon, sur la
Rambla, en face de Novedades. Après être passé par la même filière que celle
décrite par George Orwell dans son livre Homage to Catalonia, j’arrivai sur le
front de Huesca en pleine ébullition. La forteresse médiévale de Monte-Aragon
venait d’être prise d’assaut, ainsi que le col de Estrecho Quinto, libérant ainsi la
route directe de Sietamo à Huesca. Tout le monde crut que Huesca allait tomber
d’un jour à l’autre, mais Huesca ne fut jamais prise et Franco lui conféra le titre
de Huesca La Invicta — Huesca l’invincible —.
L’unité à laquelle j’appartenais contrôlait la zone entre Tierz et Quicena. Je ne
sais si ces villages existent toujours, mais la petite bosse que je conserve sur
l’arcade sourcilière gauche se souvient très bien de la Fábrica de Guano de
Quicen où, à l’aube d’un matin d’octobre 1936, étant de faction, une balle
franquiste frappa ladite arcade, qui se fendit tout net et, tel un boxeur sur le ring,
la face ensanglantée, je poussai un cri, plutôt de surprise que de douleur, avant
d’être emporté vers le botiquín le plus proche, où un practicante, tout étonné de
me voir encore tenir debout, s’exclama « Vaya suerte muchacho ! ».
Pendant que je me remettais de mes émotions, se présenta un jour un énorme
bébé de près de cent kilos et mesurant un mètre quatre-vingt-cinq, à la figure
souriante et aux joues roses, me dépassant de la tête et des épaules.
82
CHAPITRE I Prologues.,
était terminée à jamais. Il a fallu que je tombe — près d’un demi-siècle plus tard
— sur La Vanguardia, pour que mon vieux copain — Eric Blair — me fasse revivre
ce drame, une seconde fois.
En quittant l’Espagne, je savais que la démocratie espagnole agonisait et
qu’elle était sur le point de succomber sous les coups de la brutalité des nazis. La
péninsule ibérique — j’en étais convaincu — était jonchée des cadavres des
premières victimes de la Seconde Guerre mondiale, je venais donc de participer
aux prémices des futurs holocaustes.
La République espagnole agonisait, succombant non seulement sous les coups
de ses ennemis, mais victime, également, des coups bas de ses amis, soi-disant
tels et qui l’avaient trahie, les pays démocratiques l’abandonnant à son triste
sort. Ils ne tarderont pas à payer leur lâcheté […]
En 1936 — à Barcelone — avant de partir pour le front de Huesca, j’avais
entamé un réel effort pour apprendre rapidement l’espagnol. Je lisais la presse
catalane, entre autres La Batalla du POUM e la Solidaridadra des anarchistes
(imprimés en castillan) et Treball, en catalan d’obédience (organe du PSUC,
Partido socialista unificado de Cataluña), mais où les socialistes n’avaient pas voix
au chapitre. Toutefois, grâce à l’italien et au français, il m’était plus facile de
comprendre le catalan que le castillan.
La lecture du Treball était édifiante. Ses pages étaient destinées — presque
exclusivement — à dénigrer le POUM et les anarchistes. Ils en oubliaient
complètement le véritable ennemi, Franco et ceux qui aidaient Hitler et
Mussolini, les ennemis jurés de la démocratie espagnole. Parmi mes amis du
POUM, il y avait un éventail d’hommes de gauche, de véritables démocrates tels
que Joaquín Maurín, Andres Nín, Andrade Gorkín, etc. et tous étaient traités de
fascistes. Même Joaquín Maurin qui avait été assassiné en Galice au début de la
guerre civile n’était pas oublié dans leurs sarcasmes.
Début décembre 1938, lors de mon retour à Paris, j’appris le lâchage, la lâcheté
de Munich. Après l’Autriche, la Tchécoslovaquie venait d’être sacrifiée…
Lorsque je partis pour l’Espagne, je tiens à le répéter, j’étais surtout poussé par
ma sensibilité de démocrate et de « jeune » homme de gauche. Mais en voyant
le fascisme allemand intervenir, je voyais que le danger hitlérien, massacrant déjà
les Juifs depuis plus de trois ans, menaçait les démocrates espagnols. Ma
solidarité avec le peuple espagnol était ma façon d’aider les Juifs allemands,
pourchassés, spoliés et massacrés, sans pitié.
Les balles nazies tuaient ceux de ma race en Allemagne et leurs bombes
massacraient les enfants espagnols à Guernica et Almeria. Il était de mon devoir
de Juif, de Polonais et d’homme de sensibilité française, d’aider, autant que faire
87
CHAPITRE I Prologues.,
tragique que prenaient les combats en France. Tous les jours je traduisais, pour
mes camarades espagnols, les comptes-rendus du carnage et de la débâcle. Puis
survint l’armistice de la honte et du désespoir. Mes amis espagnols étaient aussi
désespérés que moi.
Comme l’Angleterre continuait la guerre, beaucoup de volontaires espagnols
désertèrent pour passer en Palestine et continuer le combat avec les
Britanniques. Ils partirent à bord de camions qu’ils réquisitionnèrent à la hâte.
Presque tous furent arrêtés avant d’atteindre la frontière dans le triangle Tyr-
Sidon- Merdjayoun, par les légionnaires du 6e REI et les gendarmes Tcherkesses.
Moi aussi, je désirais ardemment passer en Palestine, mais grâce à un ami
chiite, j’étais au courant de ces arrestations massives. C’est lui qui m’informa de
l’appel du Général de Gaulle et que des milliers de soldats français, de retour de
Norvège, s’étaient rangés sous ses ordres et qu’une bonne partie des colonies
d’outre-mer s’étaient jointes au Général.
Une idée germait dans mon esprit. Je pensais qu’il était préférable de se
présenter aux Turcs, plutôt que de déserter par la voie directe, vers la Palestine,
les « pétainistes » nous attendant au tournant, à la frontière.
Vers la fin juin, j’en parlai avec des amis espagnols, comme moi anciens
officiers de l’armée républicaine. L’idée leur plut et nous commençâmes à
organiser notre fuite « vers l’avant ». Un beau matin, à l’aube, nous
réquisitionnâmes deux camions Citroën et nous partîmes (98 espagnols ainsi que
deux autres juifs) avec deux jours de vivres. Nous fonçâmes en direction de
Homs- Hama-Alep et Abou Kemal où j’estimais que devait se trouver la première
ville turque, non loin de la frontière. Les réservoirs de nos camions étaient pleins
à ras bord, et nous pensions pouvoir atteindre cette frontière sans trop de
problèmes, profitant de la pagaille qui régnait dans l’armée.
Entre Hama et Alep, nous fûmes arrêtés par un barrage, que des militaires
avaient établi sur la route, à peine avions-nous contemplé les magnifiques jardins
sur l’Oronte – chers à Pierre Benoit – les oreilles encore assourdies par le vacarme
de l’immense noria – grâce à laquelle ces jardins sont irrigués – à l’entrée de la
sinistre ville de Hama, dont les femmes vêtues, ou plutôt couvertes, de la tête
aux pieds, de leurs tchadors noirs donnaient à cette cité un air sinistre. Arrêtés,
nous fûmes incarcérés à Homs, dans les locaux disciplinaires du camp des
Polonais, qui eux avaient réussi à passer en Irak, avec les Anglais. Du moins je le
crois. Durant deux mois, nous restâmes emprisonnés. Entre temps, le IIe BMVE
fut dissous… et rejoignit Homs. Dissolution dictée par la commission allemande
d’armistice. Les volontaires continuèrent – comme tous les militaires – à porter
le même uniforme, à conserver leurs armes et à être payés selon leur grade. La
91
CHAPITRE I Prologues.,
seule différence était qu’ils émargeaient sur des feuilles de paie spéciales du
Groupement des Travailleurs Étrangers du Levant (GTEL).
À la fin de l’automne 1940, le GTEL fut ramené à Baalbeck et en janvier 1941 –
pendant que j’essayais d’organiser une autre désertion en escaladant mont
Hermon, pour passer en Galilée par le Golan – j’eus un lamentable accident. Mon
chirurgien était un jeune toubib, le Docteur Huot, qui fut mobilisé au début de la
guerre. Je m’aperçus un jour de manière fortuite qu’il était, comme moi, un
sympathisant de De Gaulle. Il me dit un jour de façon très rapide : Dans la
chambre 12, il y a un blessé palestinien « un juif » qui a peut-être besoin d’aide !
Jusqu’à mon lit de mort, je me rappellerai cet échange émouvant entre deux
Juifs estropiés, moi l’ashkénaze et lui le Sabra Sefarad. Il avait été arrêté par la
police de Vichy, lorsqu’il essayait de faire passer en Palestine des juifs, des
transfuges venant d’Europe via la Turquie. Au moment de l’interrogatoire, il avait
essayé de s’échapper en sautant par la fenêtre du premier étage, s’était fracturé
une jambe et aussitôt emmené à l’hôpital. Il me dit aussi que sa jambe guérissait
plus vite qu’il ne s’y attendait, grâce à l’excellent docteur qui le soignait et qu’il
comptait « s’envoler » de l’hôpital dans une semaine ou deux.
Mes genoux guérissaient lentement, mais ils guérissaient, je commençais à
pouvoir les plier, les rotules et les ménisques répondaient à mes sollicitations. En
mai 1941, je tombai par hasard sur un poste palestinien qui donnait des
informations en yiddish et je sus ainsi que les FFL se trouvaient en Palestine, dans
un camp proche de Haiffa. Du coup, je n’eus rien d’autre en tête que de hâter ma
guérison. Mon idée était de rejoindre mon unité à Baalbeck et – grâce à ma
convalescence – organiser une nouvelle « fugue » pour rejoindre les Forces
Françaises Libres, qui se trouvaient à moins de 200 km à vol d’oiseau.
Arrivé à Baalbeck, avec un mois de convalescence en poche, j’eus tout loisir
d’organiser ma « belle » et je me mis rapidement en cheville avec deux Roumains,
deux Tchèques et un Suisse. Au dernier moment, se joignit à nous un Marocain
espagnol. C’était un « réfugié espagnol », ex-déserteur de la cavalerie maure de
Franco.
Comme les dimanches matin il n’y avait pas d’appel, nous partîmes un samedi
soir, nos musettes bien remplies de boîtes de conserve et nos bidons de deux
litres pleins d’eau. Notre intention était de rejoindre le Mont-Hermon et, si nous
parvenions à l’escalader sans incident, la descente vers la Galilée serait facile et
la réussite de notre « virée » ne ferait aucun doute. Il nous fallut presque une
semaine pour atteindre le sommet du mont Hermon qui culmine à 2 825 mètres.
Heureusement, même au début juin, il y avait de la neige à plus de 2 500 mètres
d’altitude et nous pûmes remplir à nouveau nos bidons, complètement vides.
92
CHAPITRE I Prologues.,
de la tête aux pieds, nous regardant, blancs comme des statues de sable avec le
sentiment d’être revenus vivants du jugement dernier.
La Campagne de Syrie terminée et pendant que les combats faisaient encore
rage au Liban, les Russes, qui se croyaient à l’abri, reçurent l’avalanche
meurtrière des hordes nazies, qui cherchaient à s’emparer des récoltes
ukrainiennes et du pétrole de Bakou. L’invasion eut lieu plus tôt que prévu, les
calculs de Staline se révélèrent faux, les « capitalistes » français n’ayant résisté
que quelques semaines, donnant une victoire éclair à la Wehrmacht, qui lui
permit -moins d’un an après – de fondre sur l’Armée rouge, désemparée depuis
trois ou quatre ans, Staline l’ayant décapitée.
Oui ! l’Armée rouge, décapitée par Staline ne put résister au terrible choc des
Allemands et reculait de tous côtés. La terre russe était rougie des flots de sang,
versés par ses enfants, surtout à cause de la malfaisante politique stalinienne
envers cette armée dont les principaux chefs furent lâchement assassinés sur son
ordre. La 13e DBLE se réorganisa avec l’aide des Anglais et les FFL furent
incorporés dans la 8e Armée, en automne 1941. Au début de 1942, nous
quittâmes nos quartiers d’hiver d’Alep que deux ans auparavant je n’avais pas
été capable d’atteindre, et en avant ! pour les tempêtes de sable de Libye, que
les Anglais appelaient The Western Desert. Au début de cette guerre saharienne,
nous n’eûmes que peu de problèmes avec les Italiens de la Division Ariete, mais
lorsque Rommel mit son grain de… sable avec son formidable Afrika Korps, la
vraie guerre commença.
En juin 1942, ce fut un sauve-qui-peut général, une traversée du désert dans
tous les sens du terme. Mon camion de ravitaillement, grâce à une réserve de
fûts d’essence et d’eau, ne s’arrêta qu’à Helouan, dans la banlieue du Caire. Fin
octobre 1942, la 8e Armée, remise à neuf par Montgomery, avec des chars plus
modernes et une excellente artillerie fort nombreuse, une aviation maîtresse du
ciel égyptien, nous reprîmes l’offensive, pour ne nous arrêter qu’en Tunisie – en
mai 1943 – où l’Afrika Korps et les débris des fameuses armées mussoliniennes,
encerclées dans la presqu’île du Cap Bon, durent se rendre et sans conditions.
À cause des luttes intestines en Afrique du Nord, nous, les Forces Françaises
Libres, nous fûmes obligés d’aller en Libye et de retourner dans les sables près
de Tripoli. J’étais persuadé, lorsque les Forces Françaises du Maréchal Juin furent
ramenées des Marches de la Toscane vers le sud de l’Italie, et embarquées dans
les ports de Tarente, Bari, Brindisi et même des ports d’Afrique du Nord, j’étais
persuadé que nous allions débarquer sur les plages yougoslaves où, avec l’aide
de la guérilla de Tito, notre Corps expéditionnaire, fort de plus de trois cent mille
hommes, balaierait facilement les unités allemandes d’éclopés ramenés de
94
CHAPITRE I Prologues.,
97
CHAPITRE I Prologues.,
bâtiment en dur du camp, nommé peu modestement Le Lido qui fut transformé
en casino pour les officiers.
Le camp de Barcarès, éloigné de ce misérable patelin de cinq ou six kilomètres,
se trouvait donc à dix-sept kilomètres au nord de Perpignan. Il était planté sur la
vaste étendue sablonneuse, appelée aussi le Lido, qui séparait l’étang de Barcarès
de la Méditerranée.
Le camp de Barcarès avait accueilli début 1938 les républicains rescapés de la
guerre d’Espagne. Les réfugiés républicains espagnols défaits y avaient construit
directement sur le sable des baraques Adrian. Les trois cents baraques en bois,
emblèmes du logement contraint, étaient rangées les unes à côté des autres. Les
alignements de ces baraques se faisaient le long d’une piste orientée sud-nord.
L’ensemble du camp ressemble plutôt à un camp de prisonniers ou de
concentration.
Les toits étaient recouverts de carton goudronné dont on fait les cabanes à
lapins. Ces cagnas mal isolées n’avaient pas de planchers, pas de tables, pas
d’armoires, pas de poêles. Elles n’offraient aux quarante hommes qui y logeaient
que des abris précaires. À part celui de petites fenêtres, l’éclairage n’existait pas.
On se servait de bougies. »
Témoignage de Pierre Abonyi, le 30 juillet 2010. « Le camp était composé de
baraques en bois en très mauvais état où logeaient au moins cent vingt
personnes. À l’intérieur, c’étaient des bat-flancs avec de la paille. Nous dormions
dans des sacs de couchage gris. Mais, au bout de quelques semaines, ceux-ci
avaient changé de couleur avec les déjections de puces. Ces baraquements ne
comportaient pas de fenêtres et n’étaient pas pourvus d’éclairage. Nous avons
dû installer l’électricité. Les cuisines n’avaient pratiquement pas de toits. Dès que
la Tramontane soufflait, le vent transportait le sable qui se mélangeait à notre
nourriture. Tout ce que nous mangions était rempli de sable. »
Les premiers engagés venant de l’extérieur du camp se présentèrent dès le
début d’octobre 1939. Ils avaient pris le train jusqu’à Rivesaltes. Des cars les
avaient amenés ensuite à Barcarès, puis au camp. Là, ils rejoignaient des
républicains espagnols logés dans des baraquements pourris, dépourvus de
l’hygiène et du confort les plus élémentaires.
En effet, rien n’avait changé au camp de Barcarès à l’arrivée des premiers
Volontaires. Les baraques construites en planches de bois sur le sable par les
Espagnols n’avaient toujours pas de planchers ni de planches.
On couchait sur la paille ; la paille provenait des réfugiés espagnols ; elle servait
de refuge à des milliers de punaises qui semblaient d'ailleurs s'entendre très bien
avec les poux de sable.
98
CHAPITRE I Prologues.,
Hans Habe dit avoir vu depuis de nombreux camps, y compris les camps de
réfugiés après la Deuxième Guerre mondiale, mais, comparés au « dépôt » qui
accueillit les Volontaires pour combattre pour la France, ils étaient tous des
paradis. Toujours pas de lit, ni même de semblant de lit. On couchait par terre, le
baraquement restait perpétuellement sale, on ne pouvait même pas exiger de
l'ordre, enfin c'était vraiment une honte.
Boris Holban, arrivé le 10 octobre à Barcarès, dressa un bilan désastreux des
lieux : les lits sont des sacs bourrés de paille posés sur de simples planches posées
à terre et envahis par les puces. L’extérieur des baraquements n’était pas mieux.
Aucun local sanitaire n’était disponible.
De-ci de-là se dressaient quelques fontaines rudimentaires dont les robinets en
plein vent distribuaient avec parcimonie une eau saumâtre. La saleté régnait
perpétuellement. Même l’hygiène la plus simplifiée posait des problèmes quasi
insolubles.
Les lavages à l’eau de mer n’empêchaient pas les invasions de puces dans les
matelas de céréales. Sans compter les punaises, poux, moustiques et autres
vermines qui les accompagnaient.
Les latrines étaient constituées d’une estrade en planches. Au-dessous
trônaient de gros bidons. Ils étaient vidés manuellement. On les transportait dans
des dépotoirs plus loin sur des brancards.
Alexandre Citrome est arrivé à Barcarès le 26 octobre 1939. Au début, toute
l’organisation du camp laissait toujours à désirer, ressemblant toujours
davantageà un camp de concentration qu'à une caserne. De vives protestations
et un début de révolte des engagés surgirent. Après trois semaines de grogne, ils
obtinrent finalement gain de cause. Un aménagement des lits et des locaux
s’effectua dans le cours du mois de novembre. De chaque côté du baraquement
et sur toute sa longueur, des planches furent fixées à une hauteur d'environ 60-
80 cm et séparées par une allée à même le sable.
Ces châlits de bois devaient faire office de couches à deux étages. Les paillasses
reposèrent au bout du compte sur ces assemblages de bois. Leprogrès de ne plus
coucher sur le sol réconforta les engagés. Les planches étaient nouvelles… On
dormait sur des planches de bois… Ils acquirent le sentiment de ressembler enfin
plus à une armée en campagne. C'était déjà bien mieux que de coucher par terre
avec nos paillasses pleines de puces, des puces en quantités incroyables, de ces
puces comme on en trouve dans les sables des bords de mer, et nous
commencions à ressembler à une armée en campagne.
En même temps, grâce à l’ingéniosité des républicains espagnols et pour le
plus grand bonheur des occupants, l'électricité fut également installée, (8
99
CHAPITRE I Prologues.,
décembre 1939, mais le soir les cables étaient rompus par la tempête...)
remplaçant les bougies malodorantes. Pendant du plafond, deux ou trois
ampoules dispensèrent une faible lumière.
L’évènement fut en buvant plus qu’à l’accoutumée pendant plusieurs jours le
vin rouge qui nous était servi quotidiennement dans des seaux remplis à ras bord
à chaque repas.
On manquait de couvertures, de matériel de couchage et de tout. Au début, il
n’y avait pas assez de gamelles pour tout le monde et la nourriture était précaire,
insuffisante et de mauvaise qualité. Il n’y avait pas de réfectoire. Trois fois par
jour, un vaste récipient était amené dans chaque baraque contenant un liquide
indéfinissable et, assises sur le bord de leurs lits, les recrues tendaient leurs boîtes
d’alu…, de grandes gamelles de prison. Le café noir était servi sans sucre. Le pain
s’accompagnait de camembert. Des sardines complétaient le tout. Le pain livré
cinq fois par semaine était si vert de moisissures que, même si les estomacs
grognaient, les Volontaires préféraient l’enterrer dans le sable. Deux fois par
semaine, il y avait du Singe, de la viande en boîte de métal datant de la Première
Guerre mondiale et qui méritait son nom.
Pourtant, il faut reconnaître qu’avec les protestations, cela s’améliora ; abonda
finalement une nourriture plus que satisfaisante et très saine, d’autant plus que
les Volontaires s’habituaient au changement de leurs conditions de vie. Deux
repas furent servis par jour.
Si les mets ne brillaient guère par la variété, ils étaient constitués cependant de
plats substantiels et toujours mangeables. Ils comprenaient des plats de viande
ainsi que des légumes tels des pommes de terre, des pois cassés ou des haricots
secs.
Ce n'était peut-être pas très varié, mais toujours mangeable et un bon dessert
achevait immanquablement le repas. Ils s’achevaient immanquablement par un
dessert potable. Seuls les plus délicats continuèrent d’estimer cet ordinaire
précaire et sa qualité mauvaise. Après la défaite, sous Vichy, la nourriture devint
bien plus médiocre dans les camps français. Toute une friperie pas très nette,
disparate et laissée pour compte par lesunités mobilisées était arrivée en vrac par
wagons entiers.
La première activité fut de trier, nettoyer et réparer pour que tout devienne à
peu près présentable. Les vêtements se limitaient à de vieux effets le plus souvent
bleu horizon, c'est-à-dire datant de la Première Guerre mondiale. Ils provenaient
des dépôts de différentes armes. Distribués au hasard, ils se déchiraient aux
moindres exercices. À l’intendance, personne ne dénichait d’uniforme complet à
sa taille. Il n’était pas rare de rencontrer un soldat bizarrement vêtu. Le pantalon
100
CHAPITRE I Prologues.,
kaki se trouvait régulièrement trop court ou trop long. Il détonnait avec la vareuse
azur, le calot ou le képi bleu foncé, voire le béret basque. Il était souvent suivi
d’un autre grotesque. Celui-là affichait à l’inverse culotte céruléenne et veste
grise. Il n’y avait pas de chaussures pour tous. Certains en portaient de pointures
trop larges ou trop étroites. D’autres devaient marcher en sabot.
Témoignage du Hongrois Pierre Abonyi, du 22e R.M.V.E. le 30 juillet 2010, se
souvenant de cette époque : « Nous n’avions aucune tenue identique. Pour ma
part, j’avais un pantalon de zouave, une veste de chasseur alpinSeuls le calot et
les bandes molletières étaient de couleur kaki. Pour finir, j’avais une capote bleu
horizon de la guerre 14-18. Quand j’ai eu ma première permission pour revenir à
Paris, la première chose que j’ai faite fut de m’habiller en civil, car j’avais honte
de cette tenue disparate. »
Le terrain sablonneux et une brise chaude arrivant du sud faisaient d’abord
penser à l’Afrique. Les moustiques pullulaient. En réalité, un climat
méditerranéen très rude couvre la région. La chaleur et la sécheresse de l’été y
frappent parfois insupportablement. Associée à un temps ensoleillé, y souffle
aussi un vent violent venant du nord-ouest, glacé et sec et qui s’accélère en
passant entre le Massif central et les Pyrénées, la tramontane. Elle se forme de
façon analogue à celle du mistral dont la force est due à l'étranglement et au
prodigieux couloir d'accélération rectiligne que constitue la vallée du Rhône.
Tandis que l’air chaud s’élève, le froid descend les montagnes. Établie aux mêmes
périodes que le mistral, la tramontane précède son sosie de quelques heures.
Enfin, elle s’arrête souvent avant lui. Elle dure plus de cent jours par année à des
vitesses allant jusqu’à cent vingt kilomètres à l’heure. Avant-guerre, dans le village
de pêcheurs de Port Barcarès, on ne rencontrait qu’un tourisme populaire bon
marché.
Les Volontaires arrivant se présentaient là aux portes de l’hiver. Un afflux
glacial les y réveillait bien avant l’aube. Heureusement, il y eut pour les
réconforter le petit déjeuner. »
Ilex Beller a décrit aussi le pénible hiver 1939-1940 au camp de Barcarès :« Une
longue nuit d’hiver 1939-1940, il fait froid, la “tramontane” se déchaîne sur le
sinistre camp dans la presqu’île couverte de sable. C’est un vent furieux qui
déracine les arbres et soulève les hommes en l’air. Des arbres, il n’y en a pas dans
le camp, alors le vent s’acharne sur le sable et la mer. Comme prises de peur, les
baraques s’enfoncent dans le sable et c’est à peine si on les voit.
L’hiver est plus dur cette année, même ici au Barcarès, près de la Méditerranée,
il gèle à pierre fendre, et la neige a envahi le camp. À l’intérieur des baraques, le
vent danse en soufflant, il amène la neige à travers les innombrables trous.
101
CHAPITRE I Prologues.,
Des deux côtés, tout le long des planches, les soldats volontaires d’origine
étrangère sont serrés les uns contre les autres sur la paille sous des couvertures
déchirées.
Il est six heures du matin. À l’entrée principale du camp, là où se terminent les
fils barbelés, se trouve le poste de garde. C’est une petite cabine en planche
devant laquelle se tient un soldat avec un fusil. Il est enveloppé de hardes et de
bandes jusqu’à la tête.
De la guérite sort un autre soldat habillé d’une espèce de burnous arabe ; de
ses plis sort une trompette. Il se met au garde-à-vous et commence à souffler
“Soldat lève-toi, soldat lève-toi”. Le vent disperse le son à travers le camp, et l’une
après l’autre, les baraques s’éclairent d’une faible lumière. La journée de travail
dans le camp du Barcarès a commencé. »
La première strophe de la chanson les puces de Barcarès était sur un air à la
mode :
Puces, puces, les puces barcaressiennes
Comme le sable au bord de la mer
Comme la neige aux sommets des Alpes
Leurs colonies sont innombrables
Elles constitueraient la plus grande armée du monde
Vents et sables, Puces et moustiques
Le voilà, le « bonheur barcaressien ».
(« Les puces de Barcarès », chanson de Jakob Gromb Kenig du 22e R.M.V.E.)
Il devint clair pour les Volontaires qu’ils étaient bien dans un camp de la Légion
étrangère. La musique jouait « Tiens, v'là du boudin ». À la seule différence que
les engagements avaient été signés pour la durée de la guerre (E.V.D.G), les
R.M.V.E. étaient entièrement bâtis selon les normes de la Légion étrangère.
Les gradés, du colonel en descendant jusqu’au plus bas sous-officier, tous ou
presque étaient d’anciens Légionnaires. Les Volontaires portaient le collet vert
avec la grenade à sept flammes de la Légion étrangère et un capot blanc sur leurs
képis. Ils chantaient « Voilà du boudin », le chant de la Légion et la discipline
correspondait exactement à ces règles.
La réalité, brutale, se chargea de dissiper les illusions d’Hans Habe d’être une élite
de la Légion. L’estampille était celle de la Légion étrangère, mais pas
l’entraînement. Celui qui avait choisi Barcarès comme centre d’entraînement
pour une guerre européenne ne pouvait être qu’un fou ou un saboteur.
Le fin sable méditerranéen était impropre aux exercices. Là où lequel le camp
était construit l’épaisseur du sable rendait impossible l’installation ne serait-ce
que d’une mitrailleuse en position et surtout il était hors de question d’y
102
CHAPITRE I Prologues.,
accomplir des marches, car on s’y enfonçait jusqu’aux genoux. Les exercices de tir
étaient aussi impraticables parce que la tramontane, un vent froid venant des
Pyrénées soufflait sur les sables à longueur de jour et de nuit et renversait les
cibles.
De plus, il n’y avait pratiquement pas d’armes. Pas plus 5 % des fantassins
avaient des « mousquetons », des fusils plus ou moins modernes, le reste avait
des fusils datant de 1891 à 1916. Hans Habe reçut un « Remington » long et effilé,
mais pesant huit kilos. Sa fermeture était rouillée si bien que la balle tombait, si
l'on ne tenait pas l'arme absolument à l’horizontale.
Fred Samuel du 22e R.M.V.E. a fait le tableau de cette misère :
— « Défendus à peine, contre les intempéries, il nous fallait aussi essuyer les
désagréments de chaque variation climatique. Lorsque la tramontane soufflait, le
sable nous cinglait le visage et s'immisçait dans les moindres recoins. Quand le
vent s'apaisait, c'était au tour des moustiques de nous harceler. Pourtant
personne n'aurait songé à se plaindre...
Dès mon arrivée au camp, j'eus la chance de rencontrer un capitaine que j'avais
recueilli un mois auparavant sur la route de Bordeaux. C'est ainsi qu'à ses côtés
je pris la direction de la Compagnie de Commandement en attendant l'arrivée des
officiers instructeurs. J'inscrivais les arrivants et formais Compagnies, Bataillons,
et jusqu'à former un Régiment tout entier.
Cette tâche avait l'avantage de m'occuper l'esprit. J'étais presque content de
me sentir utile. Les officiers arrivaient régulièrement, des volontaires en
provenance de régiments coloniaux ou autres, recrutés par circulaire pour venir
nous encadrer. On commença par nous confier des uniformes : équipements de
chasseurs alpins généralement de petite taille.
Ne trouvant pas de pantalon à mes mesures, j'improvisai un accoutrement dans
le ton. Je découpai mes pantalons sous le genou et nouai à la place les bandes
molletières que nous recevions. Je jugeai à ce bricolage que le métier
commençait à rentrer. Pour les chaussures, grâce à Dieu, j'étais parti avec une
paire excellente, ce qui m'évita de souffrir... »
Les conditions d’existence étaient tout aussi sévères pour les cadres que pour
la troupe. La pauvreté et l’indigence des équipements et de l’habillement
entraînaient un laisser-aller apparent qu’il fallait bien tolérer, comme un certain
débraillé bon enfant. La familiarité ne pouvait être évitée, car tout le monde se
retrouvait autour des mêmes robinets pour la toilette matinale. Le lieutenant
Brothier, un des rares officiers d’active se souvient que son ordonnance espagnole
l’appelait « papa » et que son arrivée dans les baraques, le matin, était saluée par
de joyeux « buenos dias papa » plutôt que par un réglementaire garde-à-vous ».
103
CHAPITRE I Prologues.,
Non portés sur la discipline formelle, les Espagnols n’en avaient pas moins une
solide expérience de la guerre. La décontraction était aussi de mises chez les Juifs
venant d’Europe centrale et dans l’armée d’Israël aussi la familiarité et le débraillé
sympathique feront un bon ménage avec le courage et une efficacité redoutable.
Extraits de l’article de Bernard Edinger paru dans Terre Magazine de l’armée de
Terre
mettent à cuire pour tout le monde. En attendant, ils chantent des flamencos
nostalgiques qui les font languir à mourir. Le groupe juif se réunit autour de Sroka.
On se raconte des histoires, on discute politique. Sur un point, tout le monde est
d’accord : l’Allemagne hitlérienne doit être battue »
Shistler le petit cordonnier : Au Barcarès, on marche énormément. Les sables y
sont profonds et on a vite fait de mettre en pièces ses brodequins. Qui va les
réparer ? Dans tout le bataillon, on n’a trouvé qu’un seul cordonnier, un turc qui
se prénomme Jésus. Or on s’aperçoit vite que le Jésus n’a jamais été cordonnier,
mais tailleur. Alors on repart à la recherche d’un cordonnier. Il y en aurait un dans
la baraque de Srolek, le petit noiraud aux cheveux taillés en brosse.
Ceux qui l’ont connu à Paris se plaisent à dire “qu’il a des mains en or” et que
c’est lui qui faisait les plus belles chaussures de tout Belleville. Shistler est
taciturne et de plus têtu comme une mule… Allez-y, tuez-le… Lui refuse de réparer
nos chaussures. L’histoire est parvenue jusqu’aux oreilles du commandant qui ne
se déplace pas en personne et fait appeler “Shisterl”. Vous auriez dû le voir se
présenter au commandant…, raide comme un piquet et claquant les talons en
saluant “Mon commandant, sur les vingt-cinq ans que compte ma vie, j’en ai
passé quatorze dans des sous-sols humides et mal éclairés à faire et à réparer des
chaussures. Maintenant, c’est la guerre. Je me suis engagé pour me battre contre
les fascistes et je suis ici pour apprendre le métier de soldat et non pour taper des
clous dans les vieilles semelles…
Le commandant a tout de suite compris qu’il n’y avait rien à faire et le “Shistler”
a eu gain de cause. Shistler est très petit, mais c’est un très remarquable soldat.
L’instructeur n’a pas sitôt commencé à nous enseigne une pratique nouvelle que
lui l'a déjà comprise. C’est le meilleur tireur de la Compagnie, et il est capable de
démonter et remonter une mitraillette les yeux bandés.
La semaine passée, il a été nommé caporal et s’est aussitôt cousu deux pastilles
rouges sur l’épaule de sa vareuse. Son grand copain, c’est José, un Espagnol au
crâne rasé toujours souriant qui parle un français mélangé de l’espagnol. Lui aussi
est cordonnier de métier, peut-être est-ce pourquoi ils sont inséparables ?
Chaque soir après dîner, José dit à « Shistler » :
« Zapaterovenga ! ».
Ils mettent leurs capotes et s’en vont faire une longue tournée. Tous deux, assis
sur la carcasse d’une vieille barque de pêche retournée sur le sable, se gorgent
de la beauté du lieu. Le soleil se couche derrière les Pyrénées dont les cibles
neigeuses semblent comme du mercure. Les derniers rayons qui fusent
ruissellent sur les flots en larges rubans flamboyants… José fait un geste de la
main en désignant la mer :
105
CHAPITRE I Prologues.,
était tenté de se révolter et dire : « Je n’aime pas être commandé par des cons ».
La riposte était immédiate bien sûr :« À moi la garde ! », et le gnouf suivait…
Dans les régiments ficelles, les élites ne manquaient pas et les cadres étaient
divers.
Le 10 janvier 1940, la direction de la Légion établit des ordres secrets : La
Légion régulière devait maintenant refuser d’engager des Juifs sous divers
prétextes ; elle pouvait recruter dans les R.M.V.E. qui elle voulait sauf des Juifs.
Un rapport du 10 février 1940 confirmait catégoriquement que la Légion ne
voulait plus de Juifs dans ses rangs.
En février, le Général Charles Noguès répercuta l’ordre de tenir les candidats
juifs hors de la Légion régulière. 900 Juifs devaient être transférés de la Légion
aux R.M.V.E. avec une centaine de non-juifs, ces derniers étant choisis parmi les
moins bons éléments.
Les Juifs polonais ne voulaient pas rejoindre l’armée polonaise formée en
France : Extrait d'un témoignage de Henri Kobrinek paru dans le « Combattant
volontaire juif 1939 -1945 » édité à l’occasion du 25e anniversaire de l’U.E.V.A.C.J.
— « Nous voulons combattre dans l’armée française. » En 1939, après la
pénétration le 16 mars de l’armée hitlérienne en Tchécoslovaquie, beaucoup de
juifs d’origine étrangère firent une demande d’engagement en cas de guerre
éventuelle. C’est ainsi qu’au mois de juillet 1939, je fus convoqué pour le 1er
septembre au camp d'Auvour (Sarthe) pour une période de 3 mois dans l'armée
française au titre d'étranger. Dans ce camp, nous trouvâmes d'autres hommes de
diverses nationalités ; deux jours après le 1er septembre, la guerre éclatait...
À la fin de septembre pendant le rapport, l'adjudant appela les soldats aux
noms spécifiquement juifs ou se terminant par « ski » qui devaient rester sur
place. Quant aux autres, ils devaient rentrer dans leur cantonnement. Nous
restâmes environ 120 hommes. Nous vîmes bientôt arriver le Lieutenant-colonel
commandant du camp. En détail, il nous parla de la défaite de l'armée polonaise
et dit que l'autorité militaire avait trouvé juste de nous honorer comme noyau de
la future armée polonaise en France et que le soir même nous allions être dirigés
dans un autre camp. Le soir, réunis dans nos chambres, nous décidâmes, à la
quasi-unanimité (il y avait parmi nous des non-juifs) de refuser d'aller dans un
autre camp.
Nous avions fait un engagement dans l'armée française et nous estimions
n'avoir pas à être versés dans une autre armée, même du pays d'origine. En signe
de protestation, nous refusâmes le repas de midi et nous envoyâmes une
délégation chez le commandant de la place.
Au bureau, un capitaine, après nous avoir entendus, nous expliqua gentiment
110
CHAPITRE I Prologues.,
Léon Sinaï, le chef de corps du 57e R.I., qu’il accuse d’avoir utilisé « comme carte
de visite » les renforts du 14e R.I. au 57e R.I. dans la bataille de Voncq ni le 21e
R.M.V.E. qu’il accuse de déplacements imprévisibles.
Il n’est pas étonnant qu’après la défaite de nombreux officiers se soient
retrouvés dans le camp vichyste antisémite et favorable à Hitler.
Le racisme méprisant de ces officiers envers les Juifs représente une tare
obscurantiste inexcusable. Les Juifs offraient une capacité de dévouement,
d’abnégation et de ténacité remarquables comme en témoigne bien d’autres
récits.
Le sort réservé par Vichy aux Juifs de France et d’Algérie est accablant pour des
cerveaux encore inaptes à la compréhension de l’affaire Dreyfus. Les
Républicains espagnols n’étaient guère mieux vus.
Malgré leur hétérogénéité, démocrates républicains, catalans autonomistes,
anarchistes, communistes, ils étaient vus erronément seulement comme des
« Rojos », c’est-à-dire des communistes. L’attitude envers les Espagnols se
manifeste dans les écrits en janvier 1940 de l'adjudant-chef Mazzoni écrit du
camp d'instruction du Barcarès : « si leurs antécédents militaires pouvaient
laisser douter de leur loyalisme, il semble au contraire se révéler comme de très
bons éléments et on peut affirmer que bien encadrés, ces engagés fourniraient
de très bons combattants ».
Ainsi, en dehors des 617 réfugiés espagnols qui s’étaient malgré tout engagés
dans la Légion étrangère et qui furent envoyés à l’entraînement à Sidi Bel Abbès,
il y eut, dès février 1940, 2708 Espagnols enrôlés dans les R.M.V.E.
Le courage et la ténacité de ces régiments de volontaires étrangers
compensèrent ce qu’ils manquèrent en formation et matériel ; ils le
compensèrent en courage et ténacité. Tandis que le slogan de l’armée française
était « sauf qui peut », les Juifs et les Espagnols savaient pourquoi ils se battaient.
Les Arméniens avaient les mêmes qualités.
Les régiments étrangers attirèrent comme un aimant ces Arméniens soucieux
d’en découdre au plus vite avec les ennemis de leur seconde Patrie. C’est par
exemple le cas du sous-lieutenant Hughes de Bagratide d’Arekine qui fit l’École
spéciale militaire de Saint-Cyr de 1923 à 1927 (promotion Chevalier Bayard) et
qui s’engagera au 21e R.M.V.E. à plus de cinquante ans ! Les Arméniens
prisonniers refusèrent de se rallier à la Wehrmacht.
Des sources officieuses d’après-guerre portent les pertes du 21e R.M.V.E. le 21
juin 1940 à 80 % de l’effectif. ; 40 à 50 % des officiers et 50 à 60 % des effectifs
paraissent être des chiffres plus justes.
Nous avons le dernier décompte fait le 30 juin 1940 pour les 169 hommes de sa
113
CHAPITRE I Prologues.,
moitié du salaire d’un ouvrier en règle. Ils voulaient obtenir une carte de
travailleur et une naturalisation.
Édouard Arevian a décrit aussi un curieux personnage
Disons au départ que ce personnage ressemble beaucoup, mais seulement par
certains côtés au sergent Émile Durand (voir ce nom) dont Léon de Rosen parle
dans son livre « Une captivité singulière à Metz sous l’occupation allemande ».
Nous reproduisons ici ce récit malgré qu’il se prolonge au-delà de Barcarès :
Planika et sa mule :
C’était, je crois, vers le mois de mars 1940. Le bataillon venait d’être doté de
son matériel des transmissions. En ma qualité de diplômé d’État radioélectricien
sur stations mobiles, j’étais chargé de la réception. L’inventaire fit apparaître du
matériel divers ne pouvant présenter un grand intérêt dans un conflit face à un
ennemi dont il était difficile de sous-estimer la valeur technique. Il y avait,
notamment, un émetteur-récepteur d’un modèle suffisamment ancien pour
permettre à la goniométrie adverse de nous repérer avec précision cinq minutes
après le commencement de nos émissions. L’ensemble fut embarqué dans une
charrette bâchée et propulsée par une vieille mule. Je pense que le tout pouvait,
honorablement, figurer dans un musée. Bête et discipliné, je ne fis aucun
commentaire.
La totalité du matériel, dénommé pompeusement « des transmissions », y
compris la vieille mule, était confiée à un personnage relativement fantaisiste,
insaisissable au figuré, mais aussi au propre. Nul ne savait où il était quand on
avait besoin de lui. Il s’appelait, tout au moins officiellement, Planika.
Nous avions appris, sans aucune confirmation, qu’il avait passé ; une grande
partie de sa vie à la Légion, où il aurait terminé son temps. Il était d’un certain
âge et nul n’a jamais su dans quelles conditions il s’était trouvé au milieu des
volontaires du 21e R.M.V.E. Il ne parlait à personne, ne se joignait à aucun groupe.
Il jouissait d’une relative autonomie. Il n’avait qu’un ami, sa gourde, dont il veillait
scrupuleusement à ne pas laisser baisser le niveau de rouge. Bien entendu, il était
toujours beurré, mais très conscient. Il ne perdit jamais le nord.
L’arrivée de la mule dans sa vie fut pour lui un évènement passionnant. Un peu
comme un homme âgé dont la plus jeune épouse lui donne soudain un fils. Il avait
voué une véritable passion à cette vieille mule, qui semblait d’ailleurs le payer de
retour.
Jusqu’à Minversheim, nous avions, de temps en temps, des apparitions de
Planika. Il passait dans le village avec lenteur. C’était la mule qui décidait de la
cadence des déplacements. Nul ne savait où il était cantonné. Lorsqu’on le voyait,
il prétendait qu’il faisait de l’exercice pour maintenir la mule en forme. Je crois
119
CHAPITRE I Prologues.,
plutôt qu’il allait se taper quelques cannettes de bière, dans un petit bistrot à la
sortie du village.
Le propriétaire avait refusé l’évacuation, prétendant, avec beaucoup
d’optimisme, penserons-nous plus tard, qu’à l’abri de la ligne Maginot, il était
« tranquille comme Baptiste. »
Nous avons dû quitter précipitamment le secteur pour nous porter au-devant
des Allemands, qui avaient énoncé le front nord. Après une longue marche le long
d’uneroute au vu et sous les tirs ennemis, nous avons atteint la région du Chesne-
Populeux, à proximité du canal des Ardennes.
La division avant nous avons gagné un petit bois au bord de la route, où nous
avons creusé des trous pour nous abriter des bombardements et tirs incessants.
Périodiquement, les Allemands arrêtaient le feu pour mettre en évidence un
calicot sur lequel était écrit : « Français, voulez-vous vivre pour la France ou
mourir pour l’Angleterre ? ». On le démolissait à coup de mortiers et la sérénade
repartait. Une chose est sûre, nul ne se serait aventuré de jour sur cette route.
C’était un no man’s land. Pourtant, un jour, cela devait se situer vers midi, je vis
au loin un engin qui se déplaçait lentement dans notre direction. Je pensai
d’abord à un véhicule blindé de ravitaillement. Je me dis que, s’il arrivait jusqu’à
nous sans se faire démolir, il serait le bienvenu. La faim est sans pitié à cet âge.
Puis, au fur et à mesure que la chose se rapprochait de ma vue, je dus me rendre
à l’incroyable évidence : c’était Planika ! Il précédait la mule de quelques pas,
laquelle, comme à l’habitude semblait imposer sa cadence. Cette promenade
dans l’inconscience, d’un soldat et d’une mule tirant une charrette d’une autre
époque, a dû plonger les Allemands dans une grande perplexité. Les faits sont là,
ils n’ont pas fait feu. Lorsque Planika fut à notre portée, nous l’avons tiré à l’abri
des bois. Nous n’avons jamais su d’où il venait et comment il nous avait trouvés.
Mais une chose est sûre, il avait dû faire une longue carrière dans la Légion, car
malgré les bombardements, les difficultés du parcours, auxquelles devaient
s’ajouter les vapeurs de l’alcool, il est en définitive arrivé là où son devoir de soldat
l’appelait. Quelle belle leçon pour nous, les bleus qui venaient tout juste de faire
le baptême du feu !
Extraits de lettres d’Isak Michon ADJOUBEL par son fils Didier Michon :
J'ai bien reçu votre document (Edward Arevian) et je vous en remercie. IL y a un
écho à ce qu'il écrit dans les extraits de lettres suivants de mon père: Lettre du
23 novembre 1939: (à ce moment-là, il est dans le 2e R.M.V.E. 1re Cie).
"...Maintenant, je vais te dire quelques détails de ma chambrée. Le Sergent c’est
un Espagnol, un brave gars, père d’un gosse. On fait des parties ensemble. Nous
120
CHAPITRE I Prologues.,
122
CHAPITRE I Prologues.,
127
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
et les ficelles, et les armes individuelles n’ont pas changé. On reconnaît à peine
les visages. Permission nous est accordée d’aller prendre congé de nos camarades
qui partent… »
En quittant la gare de Rivesaltes le 30 avril 1940, Le 21e R.M.V.E. voyagea dans
des wagons à bestiaux, passa par Narbonne, Saint-Jean de l’Osne, Lyon, Bourg-
en-Bresse, Gray, Vesoul, Épinal, Sarrebourg, Saverne, Brumath (Bas-Rhin). Le
capitaine Farges, adjudant-major du 3e bataillon, malade, avait été évacué sur
l’hôpital de Gray au passage dans cette ville le 1er mai et été remplacé dans se
fonctions par le capitaine Doubaud. Le régiment quitta Épinal par quatre trains le
2 mai (départs à 0 heure 21, 1 heure 21, 6 heures et 7 heures) et par un train le 3
(départ à 0 heure 21.)
Au bout d’un temps ressenti interminable, le 21e aboutissait dans le Bas-Rhin
dans la journée du 2 mai 1940. Il débarqua plus précisément ses éléments entre
7 heures 30 et midi à Brumath, ville située au nord de Strasbourg.
Le 21e R.M.V.E. commandé par le lieutenant-colonel Debuissy avait son P.C à
Mommenheim. Le chef d’état-major était le commandant Le Guillard. L’officier de
liaison était le capitaine Lagarrigue.
L’autoroute n’existait pas en 1940.
Le premier bataillon était à Minversheim et était commandé par le
commandant Mirabail. Le 2e bataillon à Alt-Eckendorf était commandé par le
commandant Fagard. Le 3e bataillon à Mommenheim était commandé par le
commandant Poulain. Ce dernier, tombé malade, exténué par les marches, sera
remplacé le 17 juin durant la retraite par le capitaine et baron Ravel de Biesville.
À leur arrivée à Brumath dans le Bas-Rhin les Bataillons furent répartis comme
suit : le 1er Bataillon à Alteckendorf et Minversheim, le 2e bataillon à
Minversheim, et le 3e Bataillon à Mommenheim (9e et 10e Cies) et Wittersheim
(11e Cie, C.A.3 et E.M.).
Le régiment n’avait pas encore de canons antichars, de mitrailleuses, de
roulantes, de voiturettes. Par contre, le 21e disposait d’une centaine de
camionnettes et de camions neufs, alors qu’à ce point de vue, le matériel roulant
de la 35e Division donnait le spectacle lamentable d’une rétrospective allant pour
certains camions jusqu’à la Grande Guerre. Les équipements du 21e R.M.V.E.
furent heureusement quelque peu complétés.
L’antinomie entre le 21e R.M.V.E. et la 35e Division entre autres.
Le 21e fut assez mal accueilli par la 35e Division d’infanterie du Général
Decharme. Le Général Decharme qui le 1er mai avait fait des adieux touchants à
son 49e R.I. à Uhlwiller, localité du canton de Haguenau située à environ dix
kilomètres du chef-lieu et 6 à 7 kilomètres au nord-ouest de Pfaffenhoffen, la ville
129
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
eux les volontaires espagnols, les Rojos de la République espagnole étaient tous
des communistes qu’il ne fallait pas secourir et Franco était le défenseur des
valeurs occidentales face à l'obscurantisme communiste.
Du même souffle, ils ne comprenaient pas et ne voulaient pas la guerre contre
Hitler, le bouclier contre le communisme ; leur âme était chez l'ennemi. Cette
attitude des responsables militaires de 1940 n’était qu’une répétition de l’hérésie
qui les avait amenés à des comportements honteux dans l’affaire Dreyfus.
Mais à comparer, l’affaire Dreyfus n’avait été qu’un drame miniature et cette
fois la catastrophe allait être générale. On ne peut après la lecture du livre d’Hans
Habe écrit au printemps 1941 douter de l'antisémitisme du Général Decharme et
de sa conduite ignominieuse envers le colonel Debuissy et le 21e R.M.V.E... Quant
à son comparse, l'officier d'État-Major Robert Dufourg, malgré toutes les
précautions prises dans son livre Brassard Rouge Foudres D'or paru en 1951, il est
possible de le saisir entre les lignes : il ne comprend pas la raison de cette guerre.
Son autre livre aussi, « Adrien Marquet devant la Haute Cour, Janmaray, Paris,
1948, 254 pages », le situe bien : Adrien Marquet avait été ministre d'État, puis
ministre de l'Intérieur dans les gouvernements Pétain et Laval. Robert Dufourg,
personnage haut en couleur était resté fidèle au maréchal Pétain et à Adrien
Marquet.
De son côté, Decharme, ami de Weygand et d’Aublet, faisait partie de ces
nombreux officiers réactionnaires, antisémites et anticommunistes, mais surtout
admirateurs d’Hitler et contempteurs de la 3e République. Mais il ne faut pas
oublier qu’à la fin des années trente, l’Europe était très fascisante depuis la
Roumanie et la Pologne jusqu’au Portugal pour l’espace, et de la droite à la gauche
pour les hommes qui avaient perdu le sens de la démocratie et ne raisonnaient
plus qu’en termes de deux friandises empoisonnées, le bonbon rose communiste
et le chocolat noir nazi, soit la peste et le choléra. Rares furent les vrais
démocrates qui échappèrent à l’attrait des dictatures fascistes représentées par
le nazisme hitlérien et par le communisme stalinien ; beaucoup des « bien-
pensants » de tous bords agirent mal et se retrouvèrent dans le mouvement
fasciste.
Il n’y eut que quatre-vingts députés pour refuser les pleins pouvoirs à Pétain,
et encore tous ne le firent pas pour le bon motif. Ils n’avaient pas prévu la folie
hitlérienne… Choisir le bonbon rose communiste n’eut d’ailleurs pas été meilleur
pour la démocratie. Exemple : l’écrivain juif Stefan Heim, protégé par sa
notoriété, après avoir choisi le communisme, se définira finalement comme
socialiste critique et fustigera un parti qui « prétend représenter la classe
ouvrière, mais n'est fait que de tyrans petits-bourgeois », confirmant ainsi la
131
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
Henri Vaugeois et Maurice Pujo sur une position antidreyfusarde étsit devenue
monarchiste sous l'influence de Charles Maurras et de sa doctrine du
nationalisme intégral, dite également « maurrassisme ». Ainsi, d’une rhétorique
nationaliste, républicaine et antisémite, l’Action Française avait évolué vers une
idéologie nationaliste, antisémite, contre-révolutionnaire, antirépublicaine et
anti-individualiste, sur fond de positivisme et de transformisme. Finalement, le
mouvement revendiqua une monarchie traditionnelle, héréditaire,
antiparlementaire et décentraliste.
Son frère André Dufilho, 1911-2003, était médecin au 123e R.I. de la 35e
Division d'Infanterie. Selon son livre "Mon lieutenant un blessé vous demande", il
ne comprend pas plus que Robert Dufourg les raisons de la guerre. Le 21e R.M.V.E
est pratiquement inexistant dans son livre ; il y est plutôt question de Loustaunau-
Lacau qu’il regrette de n’avoir pas plus connu. André Dufilho est aussi l’auteur
d’un récit, « Docteur, un cheval vous attend », témoignant d’une médecine
« totale » pratiquée dans la belle et rude vallée des Aldules entre 1937 et 1953,
livre qui en dix éditions successives est devenu un classique du Pays basque.
Loustaunau-Lacau, né à Pau en 1894, fils d’officier, entre en 1912 à l’école de
Saint-Cyr. Après avoir participé à la Grande Guerre, il sort avec le brevet d’état-
major en 1924 dans la même promotion que Charles de Gaulle. Il participera aux
États-Majors de Weygand, Lyautey, Pétain.
Dans les années 30, homme politique d’extrême droite, antisémite, il fonde
l'Union militaire française afin d’aboutir à l’union de toutes les droites, dirige le
périodique l’Ordre national ainsi que les revues Barrage et Prestige et il anime un
groupement anticommuniste, antinazi et antisémite, La Spirale, sous le
pseudonyme de « Navarre ». En 1936, alors qu’il est membre de l’état-major de
Pétain il fonde le mouvement Corvignolles qui est censé, il le soutiendra toujours,
se limiter à l’élimination des cellules communistes dans l’armée, mais extension
ou pas de la cagoule dans l’armée elle en partage l’idéologie, dont la chute de la
gueuse, Loustaunau-Lacau est démis en février 1938 de ses fonctions militaires
par le gouvernement Daladier, qui le présente comme un « officier d’aventure ».
EXTRAITS du livre Mémoire d’un Français rebelle
¨Page 159 : "Persécuté pendant la guerre par Daladier et après la guerre de la
part du parti communiste et du Parquet de la Seine."
FÉVRIER 1937, un certain "Hanus", mort par la suite en déportation, officier de
réserve qui surveille les communistes au 26e RI de Nancy lâche tout et donne le
code, les documents et les Instructions de Corvignolles. Daladier se sert de cet
évènement "pour donner un os au parti communiste '', dont il aurait besoin pour
les élections. Il met Loustaunau à la porte de l'Armée, mais ce n’est qu’un os, car
133
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
dès cette année 1937, Daladier brûle le dossier Cagoule de Pétain en présence
de Pétain, ce suivront en 38 les accords Ribbentrop-Bonnet et en 39 de Munich.
1937-1939 : Loustaunau, après diverses rencontres se sert des fonds venant
du maréchal Franchet de l'Esperey pour sa "croisade contre les anti-bonheurs'' :
il crée 2 revues "Barrage'' et ‘’Notre ''prestige'', il se servira dans son livre
d'articles qu'il a publié dans ces 2 revues pour établir quelle était alors son
attitude face à la catastrophe prévisible.
2 SEPTEMBRE 1939. La guerre arrivait, il obtient, après un mois de démarches
sa réintégration dans l'armée, au 2e bureau de la 9e armée Corap, mais le cabinet
de Daladier veille et il le mute au 123e R.I. Il y est alors le commandant du 3e
bataillon.
J.O. DU 25 AU 31 OCTOBRE 1939, il devient chef de bataillon breveté de d’état-
major ; il rejoint alors l'État major du régiment, où il y est spécialement chargé
de "sonder'’ la troupe (dépistage des communistes).
20 MARS 1940, Le général Decharme de la 35e D.I. perd son chef d'État-major
Caumia Baillenx muté et il nomme Loustaunau passé alors colonel comme Chef
d'état-major de la division ;
Le 22 MARS 1940, Vendredi-Saint cependant, arrivent au siège de l'E.M. de la
e
35 D.I. un colonel d'artillerie flanqué de 4 sous-officiers qui arrêtent Loustaunau
et l'envoie au fort de Mutzig près d’Obernai : motif singulière histoire de
corruption concussion trahison dénoncée par Loustaunau qui affirme que
Daladier (histoire rapportée page 172 à 182) veut le faire taire. L’attitude
ambivalante de Pétain avec Loustaunau par la suite aurait-il un rapport avec le
ossier cagoule brûlé par Daladier ? Pétain, à contre-courant de son entourage,
lui fournit des fonds.
12 MAI 1940, dimanche jour de la Pentecôte, Loustaunau est acquitté grâce à
quelques appuis, dont celui du colonel Groussard commandant en second de
Saint-Cyr en 1940. Georges Groussard est un officier de la Coloniale, qui avait été
très actif avant-guerre dans Corvignolles contre les réseaux communistes de
l'armée. Antigaulliste, Groussard finira comme Loustaunau-Lacau par travailler
pour l’Intelligence Service. Libéré Loustaunau travaille dans un groupe
d'Instruction de Compiègne qui essaie de reformer des divisions.
9 JUIN 1940 : il rejoint le 12e Zouave (3e D.I.N.A.) où il enregistrera à son
curriculum la destruction de 22 chars de Guderian dans les combats du 13 et du
14 juin 1940. Il est commotionné et gravement blessé avec son chien Porthos le
14 juin 1940 et il est hospitalisé et prisonnier à l'hôpital-prison de Châlons-sur-
Marne. ; il parvient, par un coup de bluff, à se faire libérer le 16 août 1940 Il
rejoint ichy en septembre et il est reçu par Pétain. Vichy lui offre un poste
134
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
Il faut dire qu’Huntziger était le poulain de Gamelin et cela, sans doute, mis à
part son manque de poigne sera la plus grosse erreur de Gamelin. Sans parler de
la suite, le « gracieux » Gamelin fera du « Grogneux » Corap, ami du « grogneux »
Georges, le bouc émissaire, et du « Gracieux » Huntziger, son ami, l’innocent.
Gamelin fut trahi, Georges et d’autres n’ont pas suivi ses ordres. Paul Reynaud n’y
verra que du feu, sa maîtresse était ami de mme Huntziger. Le Général Huntziger,
plutôt beau, courtisan, poli et courtois, flatteur et carriériste, était dès l’avant-
guerre destiné à un grand avenir, celui même de maréchal peut-être. La guerre
venant, il dénia la vérité sur son armée pour plaire, pour ne pas dire tromper et
trahir, vérité qui était la dangerosité et la faiblesse de son secteur placé dans un
endroit critique. L’armée Corap, manifestement trop faible malgré les
avertissements et plaintes incessants de son Général, avait vu son flanc droit
laissé totalement à découvert par la décision après le franchissement de la Meuse
à Sedan du Général Huntziger de replier sa 2e Armée, sur la ligne Maginot.
En prémisse à la guerre, le Général Corap, personnage plutôt laid et grincheux,
obèse, cru dans ses manières et son parler, le contraire du gracieux Huntziger,
avait son avenir derrière lui, mais il disait la vérité ; sa 9e Armée n’avait d’une
armée que le nom, elle manquait de tout.
Corap n'avait eu de cesse d'alerter Gamelin qu'il n'avait pas les moyens de
retenir un assaut blindé, pas de mines, des casemates inachevées et la nécessité
de déployer ses troupes en arc de cercle pour occuper la rive gauche de la Meuse
belge allait encore amoindrir ses forces. Le général Gamelin se désintéressa des
Plaintes de Corap et George les négligea. L’inévitable survint : le Général Corap
n'ayant plus de liaison vers Sedan, débordé au nord et menacé au centre, ordonna
pour sauver de l’encerclement ce qui restait de ses troupes un repli précipité sur
la frontière française.
Cet ordre de repli dégarnit la 1re Armée qui résistait en Belgique et l’obligea à
abandonner ses positions sur la trouée de Gembloux. En virant vers l’ouest les
panzers achevèrent d’anéantir la 9e Armée Corap à qui on n’avait apporté comme
secours que le remplacement de son chef par le Général Giraud ! L’effet domino
n’avait pas tardé sur la 9e puis sur la 1re Armée. De plus, Huntziger au lieu de
reporter toute son énergie sur sa gauche menacée, alors qu’il avait tout de même
un meilleur état-major et une meilleure armée que Corap, agrandit l’échancrure
en se repliant sur la ligne Maginot. Huntziger ouvrit la porte aux Allemands et
Georges en fit tout autant en leur ouvrant le corridor.
Le 12 mai 1940 à 14 heures 30, il avait mis à la disposition du 21e C. A., un
groupement composé de la 3e D.I.M., la 3e D.C.R. et à 15 heures, il avait fait venir
le 6e G.R.D.I comme protection contre d’éventuels parachutistes…
138
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
Denis et changea ce lieu trop exposé le 29 mai pour un endroit dans la forêt de
Noirval.
Depuis l’arrivée de la 35e Division dans les Ardennes jusqu’au 10 juin
En Alsace, c’était encore la drôle de guerre, maintenant le 21e R.M.V.E. allait
connaître la vraie guerre. Une fois débarqué à Saint-Mihiel, le 21e régiment
effectua des marches et contremarches harassantes de trente à cinquante
kilomètres s’étalant sur deux jours. Le mouchard suivant le jour ses mouvements,
le régiment devait marcher la nuit, du soir jusqu’à 3 heures du matin.
Il pleuvait, faisait froid, les signes du printemps avaient comme disparu. Ils
traversaient des villages vides où flambaient des maisons bombardées. Pour
s’alléger, les soldats jetaient une bonne part de leur équipement dans les fossés.
Les régiments de la Division furent en place dès le matin du 25 mai 1940 sauf
le 123e R.I. et les 2e et 3e bataillons du 21e R.M.V.E. qui n’arrivèrent qu'après le
lever du jour et le 1er bataillon du 21e R.M.V.E. encore plus en retard : à 4 heures
du matin, il était encore en bivouac en forêt à deux kilomètres au sud-ouest de
Boult-aux-Bois ; il traversait alors Boult-aux-Bois en direction de Belleville et
Châtillon-sur-Bar. Sa 3e Compagnie essuya alors les tirs ennemis.
Le premier bataillon n’arrivera pas sur son emplacement, le chemin des Mulets
au sud de la ferme Saint-Denis, avant 9 heures le 25 mai quand le jour était là
depuis longtemps.
Mmais heureusement cet emplacement était « en réserve ». Cependant la
C.D.T. et la C.R.E passant par la route et non par les bois, subiront aussi les
bombardements (voir récit de Hans Habe) .1 er Bataillon du 21e R.M.V.E. du 21 mai au 10 juin 1940 :
Le 21 mai 1940, précédé à partir du 18 par le 2e et le 3e bataillon, le 1er bataillon
quittait dans l’après-midi à pied le dernier son cantonnement du village de
Minversheim pour s’embarquer en train à Hochfelden vers 20 heures dans la nuit
du 21 au 22 mai. Les camionnettes du bataillon avaient été détachées sous le
commandement du lieutenant Maurice Bécaud et été réunies aux autres
camionnettes du régiment pour un train spécial.
Le 22 mai vers 8 heures du matin, il débarquait en gare de Saint-Mihiel (il y
avait été précédé vers 1 heure du matin par le 2e et le 3e bataillon) accompagné
de la Compagnie de Commandement et de la Compagnie Régimentaire d’Engins.
Le 2e et le 3e bataillon qui avaient précédé le 1er à Saint-Mihiel étaient déjà partis.
Il fera bivouac provisoire sous couvert du bois de Chauvoncourt. Le capitaine
Henri Bigot malade était alors évacué accompagné du médecin-lieutenant
Georges Rousse sur l’Hôpital de Commercy (il rejoindra au P.C de Bazancourt le
31 mai).
Le 22 mai vers 13 heures, le bataillon part pour son installation en bivouac dans
143
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
le commandement de la C. A. 1.
Relève à la nuit du 29 mai. Le P.C du 1er bataillon alla à la ferme de Bazancourt.2e
Cie + groupe franc + 2 S.M., point d’appui des Petites-Armoises.
1re cie + 1 S.M. appuyée au canal (liaison avec le 2e bataillon). Boqueteaux
devant voie ferrée désaffectée.
3e cie Pont sur le ruisseau et dans les boqueteaux entre 1re et 2e Cies. C. A. 1 à
la ferme Bazancourt – 1 S.M. Canons de 25 et mortiers
30 mai :
Au petit jour, Mirabail visite les Petites-Armoises. Il y voit le capitaine Roux du
11e R.I. et le capitaine Félix Gaillard (commandant de la 2e Compagnie du 1er
Bataillon).
31 mai :
Le Capitaine Henri Bigot est de retour de l’hôpital de Commercy et rejoint le 1er
Bataillon au P.C de Bazancourt.
31 mai – 3 juin :
Aménagement de la position défensive. Travaux intenses surtout la nuit. Pose
de champs de mines aux Petites-Armoises.
Le 3 juin : Lee 1er bataillon est remplacé aux Petites-Armoises par le 2e bataillon
(commandant Fagard) et il retourne au Chemin des Mulets. Les bombardements
y sont plus fréquents ; quelques tués et blessés surtout dans l’équipe sanitaire.
Les séjours en 1re ligne passent de 3 à 5 jours. Organisation de la défense. Le sous-
lieutenant de Medem passe à la Compagnie de Pionniers à la place du sous-
lieutenant Blonstein qui est affecté à la 1re Cie au moment de relever le 3e
bataillon sur le canal des Ardennes. Ordre de décrochage.
Du 3 au 10 juin Il sera de nouveau au bois des Mulets. Le 1er bataillon est
remplacé aux Petites-Armoises par le 2e bataillon (commandant Fagard) et il
retourne au Chemin des Mulets. Les bombardements y sont plus fréquents ;
quelques tués et blessés surtout dans l’équipe sanitaire.
Les séjours en 1re ligne passent de 3 à 5 jours. Organisation de la défense.
5, 6, 7, 8, 9 juin : Organisation de la défense.
Le 10 juin, après 22 heures, le 1er bataillon devait remplacer le 3e sur le canal
des Ardennes. Le repli l’empêche de s’installer au secteur Le Chesne — canal des
Ardennes, car l’ordre de décrochage arrivé avant, le bataillon décroche et se porte
à la Croix aux Bois. Installation du bataillon.
Hans Habe a écrit avoir parlé au lieutenant Jean Gay vers 21 heures 30 alors
que la 2e Cie (premier bataillon) se repliait sur la route du Chesne à Châtillon.
Ensuite Habe aurait parlé à un camarade de la 7e Compagnie (2e Bataillon) puis le
docteur Bernard Barati, observateur au 21e R.M.V.E., se faisait confirmer le départ
146
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
Morthommele Morthomme.
Le 24 mai en matinée, le 3e bataillon arrive au bois de Bourgogne situé à un
kilomètre de Morthomme.
Le 24 mai soir : départ pour les tranchées de la ligne de front, après avoir reçu
des ordres vocaux au P.C du colonel. Itinéraire Briquenay – Boult-aux Bois –
Belleville – Châtillon-sur-Bar. Arrêt de 1 heure 30 dans le bois du préventorium de
Belleville.
Le 24 mai à 22 heures, ordre a été donné à la 3e D.I.M. de quitter le bois du
Mont-Dieu par un corridor large de deux kilomètres environ à mi-distance d’une
ligne imaginaire entre Tannay et Sy et menant au bois de Sy.
L’ordre atteint les unités vers 23 heures 30. La 35e Division doit s’installer en
première ligne dans des conditions extrêmes, plus particulièrement pour le 3e
Bataillon du 21e R.M.V.E.
Le 3e bataillon doit en effet occuper le secteur exposé Petites-Armoises, coude
du canal des Ardennes, ferme de Bazancourt.
Le 25 mai à 0 heure 20, les Allemands sont maîtres de Tannay et poussent vers
les Petites-Armoises.
Le 25 mai matin, l’arrêt dans le bois indiqué ci-dessus ne permet au 3e bataillon
d’arriver après une marche de nuit sans incident qu’au lever du jour à 8 heures à
quelques kilomètres du canal des Ardennes. À hauteur du bois des Wileux, les
éléments se dirigent sur leurs emplacements respectifs.
La 9e Cie sur les Petites-Armoises.
La 11e Cie vers le coude du canal des Ardennes.
La 10e Cie en réserve en avant de la ferme de Bazancourt où est installé le P.C
du bataillon, son observatoire se trouvant à la corne du bois des Alleux. Les
éléments de la C.A. 3 sont répartis dans le secteur suivant le plan de feux.
L’installation est couverte par des éléments de divers groupes de
reconnaissance (G.R.) qui se trouvaient sur les emplacements dans la partie ouest
du secteur et en lisière de la route le Chesne-Stonne dans la partie Est. Mais ils
doivent se rendre en plein jour sur leurs emplacements au bord du canal des
Ardennes à son coude. Ils doivent enjamber des morts sur le terrain et dans des
tranchées : des chasseurs relevés (8e Régiment de Chasseurs à Cheval) leur
signalent avoir subi l’horreur ces derniers jours, l’enfer. Les Allemands avaient
deviné la relève et infiltré un groupe franc. Pris entre deux feux ils furent tous
tués.
Le 25 mai 1940 en journée
L’occupation des emplacements s’est effectuée sous le bombardement de
l’artillerie ennemie déclenché en représailles tout particulièrement sur le village
150
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
y abriter. Il n’était pas question de se promener sur la berge au-dessus des trous.
Un malheureux qui le fit, par distraction, fut immédiatement tué d’une balle dans
la tête.
Dans la journée du 25 mai, après nous avoir encore bombardés pendant plus
de deux heures, bombardement au cours duquel mes amis Ferenczi de
nationalité hongroise et Kipfer de nationalité suisse, furent tués, l’ennemi tenta
de franchir le canal. Il fut repoussé par les volontaires qui se battirent
magnifiquement. »
Le 25 mai soir, le soir venu le 3e bataillon fut réparti au long du canal. La relève
au bord du canal s’effectuera à la nuit tombée dans le silence le plus complet.
Le 25 mai à 22 heures, les éléments G.R.D.I. (Monument dédié aux 13e, 64e,
76e, 93e G.R.D.I. et 12e, 14e, 22e G.R.C.A. à Stonne) qui se trouvaient en contact
avec l’ennemi se retirent.
Le 25 mai à 22 heures préavis est donné à la 3e D.I.M. qu’elle devra quitter le
bois du Mont-Dieu par un corridor large de deux kilomètres menant au bois de
Sy. L’ordre atteint les unités de la 3e D.I.M. entre 23 heures 30 et 0 heure 30, les
éléments avancés des G.R. qui se trouvaient en contact avec les forces ennemies
se retirent dès 22 heures et le bataillon prend le contact à son compte. ; des
travaux défensifs sont très poussés en présence de l’activité de l’infanterie
ennemie qui cherche à s’infiltrer
Le 25 mai vers 23 heures, l’ordre atteint la 3e D.I.M. d’avoir à retraiter entre 23
heures 30 et et 0 heure 30.
Le 25 mai à 0 heure 30, l’ordre de repli atteint les unités de la 3e D.I.M. Elles se
replient derrière la 35e D.I. Les chars restants de la 3e D.C.R. se regroupent dans
les bois sud-ouest de Boult-aux-Bois, avant de rejoindre la zone de Grandpré le
31 mai pour remise en état. L‘artillerie de la 3e D.I.M. restera au service de la 35e
D.I. jusqu’au 7 juin.
Le 26 mai, dans la matinée, se produisent de violents bombardements par
l’artillerie ennemie, plusieurs morts et blessés, dont le lieutenant Pierre Bernard
Dulion de la C.A. 3 (blessé le 26, il décédera le 27) et le capitaine Sabadie de la 9e
Cie (blessé, mais qui décédera aussi).
Le lieutenant Wladimir Smirnoff prend le commandement de la 9e Cie. Au cours
de la journée, les Allemands lancent quelques attaques sur nos positions, mais
toutes sont repoussées.
Le 26 mai, les troupes allemandes se montreront fort prudentes du côté La
Berlière-Oches, mais par contre, elles progresseront encore sur les collines
situées entre Tannay et les Petites Armoises, hors de la vue de nos artilleurs à
Belleville.
152
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
Le 27 mai 1940,
Nouvelles attaques et bombardements allemands sur le sous-quartier de la 11e
Cie (coude du canal). Tués et blessés dont l’aspirant Antoine Beille de la C.A.3 très
grièvement blessé. Le service sanitaire est débordé par suite de l’absence du
médecin-lieutenant Jean Buvat faisant fonction de médecin-chef du régiment.
Les éléments avancés ennemis s’approchent du village des Petites-Armoises et
s’installent à la carrière située au sud-ouest de la côte 201 et sur les pentes
dominant les Petites-Armoises.
Nous maintenons toutes nos positions et les consolidons en les organisant.
(Dans le Pré-aux-Moines, les travaux défensifs ont dû être effectués en
superstructure par suite de l’état marécageux du terrain.)
En raison d’infiltrations possibles, l’intervalle entre la 9e et la 11e Cie est occupé
par les éléments avancés de la 10e Cie (cie réservée).
28 mai :
Devant la ténacité de notre résistance, l’activité de l’ennemi se ralentit. Notre
poste d’observation nous signale que les Allemands s’organisent sur les pentes de
Tannay et creusent des éléments de tranchées, effectuant des bétonnages.
Notre artillerie alertée déclenche des tirs particulièrement meurtriers dont les
résultats sont confirmés par la venue de très nombreux brancardiers.
Le Général Delaissey commandant l’ID arrive en side-car au P.C du bataillon
suivi d’un deuxième side-car transportant un commandant du génie pour
information concernant les péniches situées sur le canal des Ardennes. Cette
visite n’est pas passée inaperçue et a occasionné un violent bombardement de la
ferme de Bazancourt provoquant 3 morts et plusieurs blessés au P.C
La journée est marquée par des tirs d’artillerie de part et d’autre.
29 mai :
Activité des deux artilleries. Deux sections de Fusiliers-Voltigeurs du 11e R.I. qui
tenaient le village des Petites-Armoises se retirent et la défense est organisée
avec les éléments restants sur place.
Le 30 mai, vers midi :
Une patrouille ennemie qui cherchait à s’infiltrer dans nos lignes a été surprise
et anéantie, alors qu’elle tentait de regagner ses lignes, laissant trois morts sur le
terrain, dont un officier et un sous-officier.
Des armes diverses (mitraillette, pistolet mitrailleur, grenades) des cartes au
1/20 000 portant des indications sur les emplacements des armes automatiques
et des batteries d’artilleries allemandes furent le butin laissé dans nos mains.
30 mai à la nuit :
Visite du Colonel et arrivée des officiers du 1er bataillon à la nuit pour
153
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
Maison-Rouge.
5 juin :
Continuation des travaux de défense. Échange de tirs d’artillerie.
Les Allemands bombardèrent violemment le secteur, notamment pour le 21e
aux Petites-Armoises et à la ferme de Bazancourt et ses abords et toute la région
du bois du Chesne. L’artillerie ennemie fit des ravages.
Le 5 juin, le 21e R.M.V.E. compte 35 tués et soixante-dix-sept blessés.
6 juin :
Continuation des travaux de défense. Reconnaissances diverses.
7 juin :
Continuation des travaux de défense. Reconnaissances diverses. Réception de
l’ordre de jour de la 35e D.I. ci-après :
« Soldats de la 35e, la bataille est engagée, vous veillerez et vous tiendrez s’il le
faut jusqu’à la mort. Vive la France ! »
8 juin :
Une attaque par chars d’assaut est annoncée comme prochaine. Toutes
dispositions sont prises pour y résister avec succès.
9 juin :
Une attaque ennemie se déroule sur la partie ouest de la 36e D.I. (57e R.I.) qui
la repousse et fait de nombreux prisonniers (800 environ). Bombardement des
Petites -
Armoises (quartier du 2e bataillon) qui brûlent toute la nuit. Activité de l’aviation
ennemie. Le 21e R.M.V.E. subit ce jour-là vingt-et-uns tués et cinquante-sept
blessés pour un total ardennais de cinquante-six tués et cent trente-quatre
blessés du 26 mai au 9 juin.
Voici ce que raconte le commandant du II/14 R.I. de la 36e D.I. sur ce 9 juin dans
ses carnets de route (revue Ligne de Front Hors Série N° 10 mai-juin 2010) : « À 3
heures 30, un violent bombardement nous réveille. La préparation se fait à notre
gauche sur le 57e R.I. et à notre droite sur la 35e D.I. Le roulement est continu et
me fait penser aux préparations de la dernière guerre. À 4 heures 30, les premiers
bombardiers passent. Les vagues se succèdent de 5 minutes en 5 minutes… ils ne
bombardent plus en piqué comme dans les premiers temps, mais se contentent
de survoler l’objectif et lâchent leurs projectiles À 5 heures… Nouvelle alerte,
l’ennemi a attaqué au lever du jour et a réussi à passer le canal des Ardennes dans
le secteur du 57e R.I…. Nous risquons d’être encerclés… »
10 juin dès le matin 7 heures
Nouvelle attaque allemande dès le matin 7 heures sur le même objectif que la
veille après une forte préparation d’artillerie : le 57e est bousculé et une poche se
155
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
de la journée :
… Le lendemain de cette journée assourdissante du 24 mai, le duel des deux
artilleries se poursuivit. Entre les chutes d’obus, ce fut la recherche des points
d’eau forts rares en ce milieu. Le ruisseau ne coulait plus (confluent du ruisseau
de la Lateuse et de la Bar) et n’avait de l’eau que dans quelques trous où se
débattaient des crapauds. Force-nous fut d’en boire…
La nuit suivante fut calme, mais avec le soleil les obus ennemis se remirent à
tomber.
Nos 75 répondaient vigoureusement, mais cela ne nous soulageait guère. Sans
bouger de nos trous, la matinée du 25 mai passa.
Tout à coup, dans le courant de l’après-midi, l’artillerie allemande se déchaîna
littéralement. Heureusement, le tir se déplaça sur notre flanc, “il y a quelque
chose d’anormal, pensai-je” en constatant le pilonnage qui s’effectuait et j’eus
bientôt le mot de l’énigme en voyant surgir parmi les touffes de saule,
nombreuses dans cette région, des petites colonnes de fantassins.
C’était un régiment de volontaires étrangers qui venait nous relever. Au lieu
d’attendre la nuit, ceux-ci n’avaient pas hésité à venir prendre position à la vue de
tout le monde. Ils allaient pouvoir, en se comptant, constater que leur manque
de prudence leur avait coûté cher.
Chez nous, même, un léger émoi allait se manifester, car les projectiles
allemands suivant la troupe qui arrivait sur nos positions se rapprochaient
dangereusement de nous. Enfin, le tir adverse se calma et notre sous-lieutenant
en profita pour m’envoyer avec quelques hommes porter nos outils au P.C du
commandant... »
Robert Dufourg de son côté, a écrit que les premières journées,
Le 25 notamment, furent particulièrement dures, notamment aux Petites-
Armoises pour le 21e, dans le bois de Sy pour le 11e R.I. à la côte 253 pour le
123e.Les trois régiments subirent des pertes cruelles en hommes de troupe et
officiers, près de 400 tués et blessés. Cependant, on se mit à l’ouvrage : on creusa
des trous, des tranchées, des abris et bientôt les ravages du tir ennemi cessèrent
Pour sa part, le 21e R.M.V.E. aura en cinq jours vingt-trois tués, soixante-cinq
blessés et trois disparus.
Les 25 et 26, les Allemands venaient au contact des lignes françaises et les
accrochages étaient incessants. Les fantassins de la 35e D.I., appuyés par des
concentrations violentes de notre artillerie résistent sur place sans abandonner
de terrain.
À partir du 27, il n’y a plus d’attaques, les Allemands se contentant de tâter les
avant-postes français. Mais l’aviation et l’artillerie allemande demeurent très
161
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
guerre en Afrique.
Un ordre nouveau allait pouvoir être créé dans une France croupion. Les
colonies françaises allaient donner à cet État une apparence de légalité. Hitler le
comprit bien quand il n’accorda pas le Maroc à Franco en échange de son aide.
Outre d’avoir été dans le camp des perdants de 1940 pointés du doigt, mais en
vain, par Vichy au procès de Riom, Gamelin, militaire de salon, après la guerre
n’aura pas meilleur sort que Weygand. Malgré ses erreurs, au moins, il n’a pas dû
trahir, et on peut bien pour cela lui pardonner d’avoir peut-être et, qui sait,
commencé la guerre avec une méthode de combat pour l’heure dépassée et
menant apparemment à la défaite inéluctablet à la défaite, alors qu’avec le recul,
la défaite semble plus avoir été une question de trahison plutôt que de méthode
et, surtout, diplomate plutôt qu’homme de terrain, de s’être laissé abuser par ses
commensaux sur l’état de préparation de l’armée et de ne pas avoir réalisé
l’ampleur de leur collusion avec la Cagoule qui les a mené à la trahison. Il a été
démissionné alors qu’il voyait mieux que ses généraux la meilleure riposte
possible. l sera après la guerre encore « riomisé », accablé de tous les défauts, on
lui cherchera même des poux dans ses mémoires. Bonne façon sans doute pour
beaucoup de s’exonérer de la responsabilité de la défaite, eux les traîtres par
choix politique.
La majorité des généraux de 1940 portaient la même couleur politique
hostile à la République et, répétons-le, avec eux, la France était partie en guerre
« les culottes à terre… » Ainsi, certains en croyant être l’élite de la Nation et les
possesseurs du droit à la diriger n’en étaient que la lie. Opinions et croyances mal
gérées peuvent ainsi conduire droit aux pires crimes.
La retraite de la 35e Division du 11 au 14 juin
Dans l’après-midi du 10 juin 1940, le Général Decharme fut appelé au Corps
d’Armée Colonial. Les Allemands étaient à Châlons-sur-Marne et la gauche de la
Division était menacée d’être tournée. Les Allemands traverseraient la Suippe le
10 au soir à Bétheniville à 20 kilomètres à l’est, nord-est de Reims ; le front de
Champagne était rompu. L’ordre fut donc de profiter de la nuit pour partir dans
le plus grand silence, afin d’aller se regrouper une trentaine de kilomètres en
arrière sur l’Aire à la hauteur de Grandpré. Le repli devait être fait en deux bonds.
Premier bond dans la nuit du 10 au 11 par Boult-aux-Bois vers le défilé de la
Croix-aux-Bois. Deuxième bond dans la journée du 11 depuis ce défilé jusqu’aux
environs de Montcheutin et d’Autry. Il fallait que le 12 au matin toute la Division
fût passée sur la Rive-Sud de l’Aire. Revenu à son Q.G., Decharme avait transmis
l’ordre de repli aux chefs de corps réunis autour de lui. Ainsi, tous les corps furent
avisés le 10 avant la chute de la nuit, ainsi, c’est à 9 heures 30 du soir qu’Hans
166
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
Habe interpelle le lieutenant Jean Gay qui retraite sur la route du Chesne à
Châtillon avec le premier bataillon. Le journal de marche du bataillon parle d’un
décrochage à 22 heures pour s’installer à la Croix-aux-Bois et ajoute qu’après une
marche de nuit par Longpré et Vaux-Les-Mourons, il s’installe vers midi dans le
bois d’Autry.
Cependant, selon Habe, la Compagnie de Commandement a retraité de jour le
11 et a quitté la route au sud de Séchault par un crochet vers l’ouest et Reims, ce
qui l’écartait à 15 kilomètres et plus à l’ouest du 1er bataillon et faisait croire à une
contre-attaque.
D’ailleurs selon Habe, Decharme vient rencontrer Debuissy dans le bois de
Bouconville à 7 kilomètres à l’est de Manre le soir du 11 juin après 22 heures et y
tient des propos incroyables de contre-attaque. Serait-ce le début de la jambette
faite au colonel Debuissy et de son régiment ?
Au passage à niveau de Manre, Habe avait dans la journée fait connaissance
avec le 18e B.I.L.A qui avait été mis à la disposition de la 35e Division fin mai.
Le 11 au petit jour, toute la 35e D.I. avait quitté sa position. Trois bataillons
étaient en retrait pour soutenir la retraite. Le repli fut effectué avec tellement de
rapidité et de prudence que pendant toute la matinée du 11, l’ennemi ne
s’aperçut de rien et continua de bombarder des positions abandonnées.
La 35e D.I. retraita en combattant sur trois axes :
1 à gauche, c’est le Groupement Debuissy, soit le 21e R.M.V.E. appuyé par le
premier groupe du 14e R.A.D. Il suit la lisière à l’ouest de l’Argonne, par la Crois-
aux-Bois et Sainte-Menehould.
2 Au centre, c’est le groupement Pamponneau avec le 11e R.I. appuyé par le 3e
groupe du 14e R.A.D. Il a comme itinéraire la route qui traverse l’Argonne nord-
sud par La Harazée, Les Islettes, Lachalade.
2 bis : Le 18e B.I.L.A. et le Centre d’Instruction divisionnaire forment un
groupement de marche indépendant sous les ordres du lieutenant-colonel
Martyn. Il ne sera pas engagé avant le 14 juin. Il utilise l’itinéraire du centre ainsi
que le 214e R.A.D. et la Compagnie de Pionniers.
3 À droite enfin, c’est le groupement d’Olce avec le 123e R.I. renforcé par la
BDAC (BDAC : (Bataillon de défense antichar rattaché à l'artillerie divisionnaire)
du 14e R.A.D. et par le 2e groupe du 14e R.A.D. Il marche entre l’Argonne et la
Meuse par Varennes et Clermont. Quant au 29e G.R.D.I., il est divisé à partir du
12 juin en trois éléments, un sur chacun des axes : capitaine de Carrere à gauche ;
capitaine Jeanjean au centre ; capitaine de Lestrange à droite. En regardant, ces
trois parcours sur la carte, il est évident que le 123e R.I., le régiment qui avait été
le plus pressé les 9 et 10 juin, a une descente plus directe et plus aisée vers le sud
167
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
sur Clermont que le 11e R.I. sur Les Islettes et le 21e R.M.V.E. sur Sainte-
Menehould.
Le 21e R.M.V.E. dessinait un arc de cercle plus vers l’extérieur et en plus, s’y
ajouta un mouvement vers l’ouest jusqu’à Manre.
La faute en revient au commandement de la Division qui avait mis sa troupe la
plus âgée, la moins entraînée et la moins bien armée à la position la plus difficile.
Il n’y a rien là qui pouvant justifier le renvoi du colonel Debuissy le 13 juin au soir,
mais plutôt l’erreur de son général.
Déjà fortement éprouvé, le 21e R.M.V.E. alla du 11 juin au 22 juin de décrochage
en décrochage, marchant de nuit, combattant de jour. Les pertes finales seront
de l’ordre de 50 % réparties entre blessés, tués, disparus.
Le capitaine Félicien Duvernay dans son relevé fait en captivité compte pour sa
10e Cie 169 légionnaires au départ de Mommenheim, 53 encore en ligne au
moment de la reddition.
Du 21 au 22, les trois bataillons seront entre Colombey-les-Belles et Allain.
La retraite était difficile. Après le décrochage de chaque soir, on marchait
péniblement par les routes encombrées, sans sommeil, sans repos, n’ayant eu
que le temps de prendre quelques repas froids au hasard du combat et du
ravitaillement, jusqu’à l’aube pour voir arriver en camions, quelques instants
après, les premiers éléments ennemis qui n’avaient pas suivi pendant la nuit, mais
qui s’étaient reposés et restaurés, qu’on avait ravitaillés en vivres et munitions et
qui, au matin, sans aucune fatigue puisqu’ils étaient transportés, revenaient au
contact.
Durant la retraite, le 17, le commandant Poulain, malade, fut évacué et
remplacé à la tête du 3e bataillon par le capitaine de la 11e Compagnie, le
capitaine Ravel de Biesville.
Repli du 1er Bataillon du 21e R.M.V.E. du 10 juin au 14 juin
Le 10 juin, depuis son repli vers 22 heures 30 jusqu’à Sainte-Menehould, le
parcour du 1er bataillon fut principalement celui-ci : Petites-Armoises,
Bazancourt, Noirval, Châtillon-sur-Bar, Quatre-Champs, Toges, La-Croix-aux-Bois,
Falaise, Bagot, Monthois, Séchault, Cernay-en-Dormois, Ville-sur-Tourbe, Malmy,
Vienne-la-Ville, La-Neuville-au-Pont, Sainte-Menehould.
Le 11 juin matin, le 1er bataillon est en rideau de protection sur la route de Boult-
aux-Bois à Vouziers (environ 7,7 km).
Son P.C est au centre du dispositif à la Croix aux Bois. Le bataillon est renforcé
par la 7e Compagnie Louis Grec du 2e Bataillon et la 9e Compagnie Amédée
Modéna du 3e Bataillon.
De Boult-aux-Bois vers Vouziers sont alignés successivement 7e Cie Grec, 1re cie
168
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
(lieutenant Gay), 3e cie (capitaine François Bénac), 2e Cie (capitaine Félix Gaillard),
9e Cie Modéna, C.A. 1 (lieutenant Belissent, canons et mortiers surtout au
débouché de la route de Quatre-Champs.
Le 11 juin à 21 heures, le 1er bataillon devait être relevé à 21 heures par le
G.R.D.I 29, mais contrordre : le bataillon devra décrocher à minuit à découvert.
Le 11 juin à minuit le 1er bataillon décroche sans être couvert.
Le 12 juin vers midi, après une marche de nuit par Longwe et Vaux-les-Mourons
le 1er bataillon s’installe au bois d’Autry vers midi. Le P.C du régiment est au bois
de Bouconville. La journée du 12 juin se déroule sans grand problème.
Le 12 juin vers 20 heures le 1er bataillon quitte le bois d’Autry.
Le 13 juin vers 3 heures du matin le 1er bataillon arrive à Vienne-la-Ville. L’ordre
de la division est celui d’un repos dans les granges de la ville durant 4 heures. Le
bataillon à peine installé, contrordre du colonel Debuissy : Se porter
immédiatement sur Sainte-Menehould et organiser la défense du front nord de
la ville.
Le 13 juin vers 8 heures, arrivée du 1er bataillon à Sainte-Menehould.
Dispositif de défense : 1re cie (Lieutenant Jean Gay, Lieutenant Jacques Dupont,
Sous-lieutenant Lucien Élie Blonstein. Aspirant Albert Charpentier : pont sur la
route de Moiremont et jardins en bordure nord de la ville. 2e Cie + S. M. : à droite
de la 1re Cie (Face à Planasse). (2e Cie = Capitaine Félix Gaillard. Lieutenant
Maurice Becaud. Lieutenant Jacques Deshayes. Lieutenant Eugène Houtard.
Sous-lieutenant Constantin Dessino).
3e cie et C. A. 1 = Plateau piton â l’intérieur de la ville = butte du château (3e Cie
= Capitaine François Joseph Bénac. Lieutenant Charles Lintignac. Lieutenant
Norbert Léon Paul Calix, sous-lieutenant Nicolas Obolenski) (C. A. 1 = lieutenant
Pierrte François Belissent. Lieutenant xxxx ? Lieutenant Louis Frédéric Marie
Neveu. Lieutenant Jean Charlot, Lieutenant Serge Yonine.) Canons de 25 au
carrefour de la grande place = place d’Austerlitz en direction route de Châlons.
Ici, un calcul simple permet de constater qu'après 4 heures de repos, le 1er
bataillon n’aurait quitté Vienne-la-Ville qu’entre 7 et 8 heures et sans la protection
de la nuit et si tout se passait bien, sans mauvaise rencontre ni bombardement
(12 km par Neuville-au-Pont) il aurait atteint Sainte-Menehould entre 11 heures
et midi soit juste avant ou en même temps que l’attaque des Allemands sur ses
façades ouest et nord de la ville à 13 heures). Cela justifie pleinement l’ordre de
Debuissy !!!
Comme le 2e bataillon n’arriva à Sainte-Menehould que vers 11 heures et plus, il
y a tout lieu de penser que, n’eût été le contrordre du Lieutenant-Colonel
Debuissy, le 21e R.M.V.E se serait trouvé entièrement encerclé, comme l’a été s
169
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
Grange-aux-Bois.
Très dur combat sur la barricade qui coupe la route. Au cours de la matinée à
La-Grange-aux-Bois, nombreux morts, blessés et disparus.
Le capitaine Benac de la 3e cie grièvement blessé (il décédera ?) reste aux mains
de l’ennemi. Blessés encore de la 3e cie, le Lieutenant Nicolas Obolenski et le
Lieutenant Calix. Autre officier blessé : le Lieutenant Yonine de la C.A. 1. Le
combat continue avec éléments du 11e R.I. et de la 10e Cie (Capitaine Duvernay,
3e bataillon).
L’ordre de repli nous vient du 11e R.I. Aucun ordre de notre régiment depuis la
veille ou depuis le commencement du combat de Sainte-Menehould. Le colonel
Debuissy sachant sans doute qu’il a été désavoué est comme « absent » sinon
qu’il est dit qu’il était proche du lieutenant Causse, lorsque ce dernier fut tué, et
qu’Habe l’a vu près du pont sud. Mirabail est seulement avisé que le P.C du
régiment se porte à Passavant.
Le 1er bataillon se replie sur Passavant. Là, Mirabail trouve un nouveau colonel
qui commande le régiment, le Lieutenant-colonel Martyn. Le Lieutenant-colonel
Debuissy a été évacué en ambulance, malgré ses protestations : il reconnaissait
sa fatigue, mais niait être malade. Il avait quatre ans de moins que son successeur,
mais ce dernier recevait là en bout decarrière la sucette qu’on lui avait promise :
Robert Dufourg dans son livre « Brassard Rouge Foudre d’or » en témoigne
imprudemment sans fard. Hans Habe dans son livre Ob Tausend Fallen a fait en
1941 un portrait peu flatteur de Martyn… (voir plus loin).
Le 14 juin vers 20 heures après une halte de 2 heures, départ de Passavant.
Repli du 2e Bataillon (Capitaine Trussand de la C.A. 2) 10-14 juin :
11 juin : Tard dans la nuit du 10 au 11 juin. Ordre de repli immédiat.
Le décrochage (commencé de nuit) peut avoir lieu (se continuer) en plein jour
sans que l’ennemi s’en aperçoive, grâce à un brouillard épais. Le 2ebataillon se
regroupe à Boult-aux-Bois, stationne ensuite au sud de La-Croix-aux-Bois. Il
franchit l’Aire et prend position entre Montcheutin et Vaux-lès-Mourons.
12 juin : En l’absence du journal du 3e bataillon du commandant Ludger Fagard,
le compte-rendu du capitaine Trussand est étrangement muet sur ces journées
cruciales du 12-13 juin. Nous en savons plus grâce au récit du sergent Louis
Boulard (voir ce nom dans la liste alphabétique).
Le 2e bataillon reste sur sa position entre Moncheutin et Vaux-les-Mourons. Il
fait mouvement dans la nuit du 12 au 13 et arrive à Sainte-Menehould dans la
matinée du 13 (22 km entre Vaux lès-Mourons et Vienne-la-Ville + 10 km de
Vienne-la-Ville à Sainte-Menehould soit 32 km.) On peut estimer que le 2e
bataillon ne serait pas senti autant fatigué à son arrivée à Vienne-la-Ville et
173
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
blessé.
Une automitrailleuse s’engagea sur le tablier du pont. Santa n’eut besoin que
de deux obus pour l’immobiliser. Il continua quand même de la cribler jusqu’à
épuisement de ses munitions. De cette façon, inutile de traîner la pièce.
En l’absence de brancardiers, il hissa avec de l’aide le mutilé sur le mulet. Il jeta
un ultime regard d’adieu à son arme désormais inutile. Il en démonta la culasse
et la balança dans la rivière. »
Le pont a dû être coupé après cette action par la section en retard du
lieutenant Maurice Becaud de la 2e Cie du 1er bataillon. Les Allemands semblent
donc avoir envahi Sainte-Menehould surtout du nord au sud, le pont au nord vers
Moiremont n’ayant pas été coupé et Hans Habe raconte leur descente dans la rue
Margaine et la destruction du pont sud interdisant au régiment de se replier sur
Verrières si ça avait été son intention.
Au nord de la ville, les combats furent particulièrement violents ; la 1re
Compagnie est particulièrement éprouvée et le lieutenant Blonstein est tué. Les
ennemis commencent à s’infiltrer dans les rues de la ville.
Le décrochage se fait vers 17 heures sous bombardement intense et à 18
heures le bataillon est regroupé sur sa nouvelle position. Il manque la section
mitrailleuse Neveu qui n’a pu rejoindre.
Le 13 en soirée le 1er bataillon suivi du 2e se replie pour être au contact du 11e
R.I. sur la route allant de la Grange-aux-Bois aux Islettes.
Le 14 juin dès le point du jour l’ennemi s’étant infiltré par la voie ferrée, attaque
le 1er bataillon par derrière à la hauteur de la section de commandement. Le
groupe franc est complètement décimé, le bataillon est refoulé sur le 11e R.I. à la
Grange-aux-Bois.
Le sergent Boulard dans son récit pour la 5e Compagnie rapporte qu’elle a perdu
en cours de route tous ses officiers et qu’elle n’a plus qu’un effectif de 40 lors de
la capture et à l’arrivée à la caserne du Lizé à Metz. Du 21 au 22, les trois bataillons
seront entre Colombay-les-Belles et Allain.
LE CRIME DE SAINTE-MENEHOULD
Hans Habe, dans son livre « Ob tausend fallen » soutient que Decharme
méprisait les Volontaires étrangers par xénophobie, antisémitisme et
anticommunisme et qu’il voulait se servir d’eux comme « chair à pâté ».
Je n’oserais pas dire que c’est à ce titre que ce livre n’a pas encore connu
d’éditeur en France. Il ne nous en faut pas moins avancer les arguments en faveur
de l’opinion d’Hans Habe.
L’arrivée de Loustaunau-Lacau à la 35e D.I. était-elle vraiment un hasard et non
des retrouvailles ? D’abord officier d’état-major de la 35e Division, il avait été
180
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
être l’élu de droit pour commander le 123e R.I., mais le capitaine Dufourg pour lui
faire digérer la pilule lui fit comprendre qu’il aurait bientôt la direction du 21e
R.M.V.E. Le commandant D’Olce qui attendait ses galons de colonel avait en effet
accompli magnifiquement l’intérim et il avait été choisi pour commander
définitivement le 123e R.I.
Dufourg dans cette histoire complaisait à son Général dont il connaissait
l’antipathie envers Debuissy et peut-être servait-il en D’Olce un ami.
Compensation peut-être pour Martyn, Decharme ajoutera la cerise sur le
Sunday en le décorant devant la troupe lors de la reddition. Pourtant, selon Hans
Habe, le comportement de Martyn n’était pas exemplaire…
Voici d’ailleurs le récit intégral de Dufourg : « Dans la matinée, le colonel
Martyn venait au P.C. Depuis le départ de Briquenay, il avait terminé sa mission
de mettre en état de défense les villages de notre zone. Il était sans emploi et
venait demander du travail.
Évidemment, il eut désiré prendre le commandement du 123e R.I., rendu
disponible par l’évacuation de son chef de corps, mais le régiment était promu au
commandant D’Olce, dont nous attendions avec impatience la promotion et qui
par intérim, le commandait magnifiquement.
Je n’étais pas sans savoir qu’au 21e R.M.V.E tout n’allait pas au gré du général.
Le colonel en était âgé (1887, 53 ans) et fatigué. Je fis entrevoir au colonel Martyn
(1883, 57 ans !) un remplacement possible. Quarante-huit heures après les
évènements me donneraient raison. Rattachée au groupement ouest, avec le 21e
R.M.V.E. la batterie de réserve générale, avait été oubliée à Moiremont sans
résistance. ».
Voilà comment Dufourg flatta un Général affaibli (gazé 1914 et souvent en
bronchite) et fit avaler la pilule au colonel Martyn de voir un commandant passer
avant lui… Il paraît bien dans ce contexte qu’imputer l’histoire de la perte de la
batterie ne fût qu’un prétexte, l’occasion rêvée d’accomplir une décision mûrie à
l’avance ou plutôt sa justification a posteriori. Cette décision de relever Debuissy
(1887, 53 ans) dans les conditions de débâcle que l’on sait était donc due à
l’inimitié de Decharme pour Debuissy et donc une opération des plus mesquines
pour ne pas dire méprisable et indigne d’un général qui eût mieux fait de trôner
à Limoges.
Le lieutenant-colonel Martyn, fraîchement promu, avait été désigné pour
commander le 615e régiment de pionniers de l’armée des Alpes, mais il avait pu
tre conservé pour commander le 123e R.I. pendant la permission du colonel
Belascain, mais ce fut d’Olce qui effectua l’intérim. À la mort du commandant
Dolce, tué le 16 juin, le commandant Coudrin du premier bataillon prit le
182
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
de Georges Lazarescou).
Le 13 juin matin. Le dispositif de la 35e Division est alors le suivant :
Le P.C de la division est à Futeau et ses services à Brizeaux.
Le 21e R.M.V.E. est à l’ouest (â gauche) sur l’Aisne, à Sainte-Menehould. Il doit
assurer la liaison avec la 6e D.I.C., mais cette liaison ne pourra être assurée ; le 2e
Bataillon du 5e R.I.C.M.S. a été pratiquement anéanti le 13 entre 8 heures 15 et 9
heures 30 à la ferme Du Bellay entre Auve et Tilloy-et-Bellay. Le 11e R.I. est au
centre sur la Biesme. Le 123e R.I. est à l’est entre la Biesme et l’Aire.
Le 13 juin à Sainte-Menehould vers 11 heures, au moment où le 2e bataillon
arrive dans la ville le Général Delaissey annule l’ordre de Debuissy qu’il dit perdu
dans l’opinion de Decharme et met le 2e bataillon au repos pour « examiner la
situation » ignorant sans doute que les Allemands allaient attaquer la ville vers 13
heures. De plus, il se fait confirmer et remettre une copie l’ordre de Debuissy pour
le départ précipité vers Sainte-Menehould.
Le Général Delaissey en dénigrant ainsi Debuissy dans cette situation de crise
commettait plus qu’une maladresse, mais une faute grave et pourquoi ne
présumerait-on pas qu’il est le vrai responsable du non-secours porté à la batterie
de Moiremont du fait qu’il a empêché le 2e bataillon de rejoindre les places qui
lui étaient désignées pour la protection nord de la ville etdu fait que durant les
combats de Sainte-Menehould les éléments de ce 2e bataillon ont embarrassé le
1er bataillon dans ses manoeuvres.
Fait aggravant, Delaissey qui fait stopper le mouvement du 2e bataillon vers sa
position au nord de la ville et à Moiremont Moiremont pour, à la place, « le
reposer » n’a été, pour au moins la 5e Compagnie, qu’une caricature : Delaissey
l’envoie ici et là trouver où sont les Allemands ! Il enmêle en même temps le 1er
bataillon par ces diversions.
Qu’a montré là le Général Delaissey ? Qu’il était pour le moins comme
Decharme en retard sur la vitesse des évènements. Pour le moins que ce Général
avait la vision courte et oeuvrait au train d’un fonctionnaire en temps de paix
comme s’il gérait une colonie de vacances. Pour le plus, il collaborait au plan anti-
Debuissy et antisémite de Decharme, ce qu’il montrera d’ailleurs à Passavant lors
de la rencontre Decharme-Debuissy.
Robert Dufourg à la page 47 de son livre, La 35e Division dans la
bataille exprime à sa façon les raisons de retirer le 21e R.M.V.E. de la ligne de feu
et de lui ôter son colonel :
« — Ce changement de dispositif fut causé par l’obligation, après les combats
de Sainte-Menehould et de Verrières, de retirer de la ligne de feu le 21e R.M.V.E.
dans la soirée du 13 pour l’envoyer en Deuxième échelon afin des’y reformer en
184
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
48 heures… » ?
Cette argunentation est plutôt un a-posteriori difficile à gober pour une
décision déjà prise à l’évidence avant même la bataille de Sainte-Menehould,
avec confirmation d’aiilleurs de ce fait par l’attitude de Dufourg le 12 juin matin à
l’Hôtellerie de l’Argonne et celle de Delaissey le 13 à Sainte-Menehould avant
même le début du combat. Malheureusement pour Delaissey et Decharme, les
faits ont la tête dure et leurs comportements durant cette période du 13 au 14
sont explicites. À ce propos, on ne peut que retenir la conduite bizarre du Général
Decharme au pire moment de la bataille.
Ayant passé la nuit du 12 au 13 à son P.C de Vienne-le-Château, il a le 12 au soir,
envoyé Dufourg à Futeau pour y prévoir l’installation et le fonctionnement du P.C
de la Division. Le P.C est fonctionnel à Futeau le 13 matin, mais suite à de
nouveaux ordres, il est en voie de réalisation dans l’avant midi à 8 kilomètresplus
au sud, à Brizeaux où les éléments lourds sont déjà arrivés.
Le 13 juin matin à 6 heures, Decharme n’ayant pas rejoint son P.C de Brizeaux,
le lieutenant-colonel Gallini ne peut rencontrer à Brizeaux que le chef d’état-
major Jobin. Mis au courant de la situation par Jobin, celle-ci lui parut confuse ; il
alla donc à Beauzée-sur-Aire au P.C du 21e C. A. où il attendit longtemps avant
qu’enfin le Lt-Colonel Bonvalot le mette au courant de la situation.
Le 13 juin matin, Decharme arrive à Brizeaux à pied à cause de l’encombrement
des routes. Il est accompagné de son chef d’état-major qui est sans doute allé à
son devant.
Le 13 vers midi, Gallini de retour du 21e C.A., peut enfin rencontrer Decharme
qui alors seulement lui demande de « boucher le trou » avec ses G.R., mais il est
trop tard, Gallini est appelé ailleurs et il ne peut plus rien pour la 35e Division.
Parti alors pour Passavant dans l’après-midi du 13, Decharme y attend Debuissy
depuis 19 heures du soir jusqu’à 5 heures du matin le 14. Il suivra l’évacuation de
Debuissy jusqu’à Commercy durant l’avant-midi, il ne sera de retour à son P.C de
Brizeaux, que le 14 vers midi (Gallini n’a pu atteindre Decharme à Brizeaux qu’en
fin de matinée, et rappelé à midi auprès de son G.R.C.A, il a pris immédiatement
congé de Decharmei).
Peu de cela n’apparaït clairement dans le livre de Robert Dufourg. Sinon qu’en
pages 276-277 de son livre il a plutôt écrit :
« Le P.C de la 35e D.I. était fixé pour la journée du 13 juin, à Futeau, où venait
d’arriver notre Q.G. lourd. Aussitôt, le Général m’expédiait à Futeau pour y prévoir
l’installation et le fonctionnement du P.C Le Général décidait de passer la nuit à
Vienne-le-Château avec la plus grande partie de son état-major. » Durant cette
Debuissy période, en poussant de l’avant sa troupe fatiguée, et trop faible pour
185
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
entrainaient une arrivée trop tardive à Ste Menehould, le 21e étant talonné par
l’ennemi. Et en imminence d’encerclement. À ce propos, j’inserrerai en point
d’orgue à la fin du chapitre XIII un curieux rapport demandé au lieutenant
Lintignac à la fin de 1945 et surtout sur celui du capitaine Modéna qui révèle
qu’ayant raté l’anéantissement par encerclement du 21e régiment de marche,
Decharme avait encore l’intention de le dissoudre et de s’aproprier son train
routier, une fois Debuissy limogé.
Pourquoi démettre Debuissy alors que la débâcle était déjà évidente ? Sinon
satisfaire ses antipathies personnelles envers Debuissy et ses engagés volontaires
et contenter les aspirations de Martyn déçu. La décision de démettre le colonel
Debuissy est déjà perceptible (dans les livres de Dufourg : ses propos au colonel
Martyn) le matin du 12, alors que Decharme le 11 au soir dans le bois de
Bouconville noyait Debuissy sous des balivernes. La motiver spécieusement par
des faits ultérieurs à cette date est pour le moins inélégant et il n’est pas de doute
dans mon esprit que Debuissy comme Corap sera réhabilité. En attendant, tout
cela corrobore fâcheusement le livre de Hans Habe, où il parle de la xénophobie
de Decharme et du « Crime de Sainte-Menehould ».
La signification de la scène de Commercy racontée par Habe est formelle et
définitive : De fait, ce que raconte Hans Habe début 1941 ne laisse pas de place
au doute ; voici donc ce que furent les propos tenus à Commercy par Pierre
Champon, et Louis Decharme tels que rapportés par Hans Habe :
— Champon. : Le colonel Martyn a rejoint son poste.
— Decharme. : Ce Debuissy m’a donné assez de troubles.
— Champon. : Il voulait résister à tout prix.
— Decharme. : Tous ces Légionnaires étrangers sont des politiciens intrigants.
— Champon. : Que dois-je écrire sur mon rapport ?
— Decharme. : Je ne sais pas.
— Champon. : Il m’a dit qu’il protesterait contre sa destitution sous motif de
maladie.
— Decharme : Je crois que cet homme m’a causé assez de désagrément. Il s’est
complètement assimilé à la fripouille qu’il commande. Pourriez-vous trouver
quelque chose, quelque chose d’incriminant à mettre dans votre rapport ?
— Champon. : Non, j’ai fouillé tous ses effets, mais ils ne contenaient rien à
redire, sauf —
— Decharme. : Sauf ?
— Champon. : Une bouteille vide.
— Decharme. : Avait-elle contenu de l’alcool ?
— Champon. : Peut-être.
187
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
gauche du 21e était un trou béant qu’il n’était pas de taille à combler. Alors que
Debuissy, avait sans doute compris à son arrivée le 13 juin matin à Vienne-la-Ville
le danger que courait son régiment, c’est en fin de matinée le 13 mai à Sainte-
Menehould que Delaissey critique indûment le repli précipité ordonné par
Debuissy et c’est seulement le 13 en après-midi apparemment que Decharme prit
conscience ou tint compte de lasituation qu’il sollicita Gallini de « boucher le
trou » avec son G.R.D.I., mais celui-ci était déjà appelé ailleurs… Le C.I.D., le 18e
B.I.L.A. et le 3e R.I.C. ne pouvaient faire mieux que le 21e R.M.V.E et il aurait mieux
valu qu’il s’agisse là d’une addition et non d’un remplacement. Ce constat n’a pas
empêché Decharme et Delaissey de condamner et renvoyer indûment Debuissy
alors que celui-ci venait de sauver, au moins en grande partie, son régiment. C’est
en effet grâce à lui que le 1er Bataillon du 21e R.M.V.E. est arrivé à 8 heures à
Sainte-Menehould au lieu de midi alors que les Allemands ont attaqué la ville à
13 heures.
C’est aussi grâce à lui que le 3e bataillon était sur place à temps à l’ouest de
Verrières et que, coupé de liaison, le commandant Poulain ait pu le replier de sa
propre autorité sur Passavant ; malheureusement, son arrière garde, la 10e
Compagnie dirigée par le capitaine Duvernay ne put rejoindre ; mais si elle arriva
trop tard pour sauver la batterie de Moiremont, elle réussit du moins un miracle
en rejoignant la ligne Sainte-Menehould-La Grange aux Bois et les Islettes où elle
s’est retrouvée avec les bataillons 1 et 2 au contact du 11e R.I. et où survinrent de
durs combats avec de lourdes pertes.
C’est la faute à Delaissey, si le 2e bataillon a été mis au repos à Sainte-
Menehould alors que les Allemands étaient aux portes nord et ouest et qu’il n’a
pas aidé, mais handicapé le 1er bataillon dans sa défense de Sainte-Menehould,
en y créant la confusion et le désordre.
Le 21e R.M.V.E avait à combattre aux pourtours de Sainte-Menehould et
Verrières. Le 13 juin, l’élément le plus marquant fut surtout la dure bataille de la
ville de Sainte-Menehould ainsi que celle de la Grange-aux-Bois, avec
vraisemblablement une perte d’effectifs de quatre cents hommes.
Le nombre de tués a été élevé ; les chiffres de 56 tués dans les Ardennes et de
100 tués à Sainte-Menehould ont été avancés. Notre décompte provisoire est de
423 morts de toutes causes durant la guerre, avec les décédés en camps de
captivité et de concentration et dans la résistance. La réalité dépasse sûrement
ce chiffre et est impossible à connaître, car bien de parcours sont inconnus, les
nécropoles ne disant pas tout.
Un témoignage indirect nous vient peut-être du grand nombre de noms
d’engagés non retrouvés ni sur les tombes des champs de bataille ni dans la liste
190
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
des prisonniers (le nombre donné par De Rosen des prisonniers présents à Metz
est d’environ1100) et le sous-lieutenant Charles Pold rapporte 250 hommes
environ arrivant à Septfonds avec le train régimentaire.
Certes, le mépris de Decharme envers le 21e R.M.V.E eut au départ un bon côté
pour ce régiment et un mauvais pour d’autres, le 18e B.I.L.A. et le 21e R.I.C.,
sacrifiés ; le colonel Cazeilles du 21e R.I.C. fut tué le 15 à Rembercourt en
chargeant à la baïonnette à la tête de son régiment. Mais un sort particulièrement
cruel frappa les Espagnols envoyés à Mauthausen, ainsi que les familles juives et
les engagés démobilisés qui se trouvèrent sans protection en France et furent
souvent livrés aux nazis par Vichy.
Donc, il y a bien eu « crime » à Sainte-Menehould comme Habe le raconte, mais
ce crime touchait autant à la fois Debuissy et ses hommes. Decharme ne
participera pas au gouvernement de Vichy. Ce sera un Résistant de la dernière
heure dans l’O.R.A., organisation de la résistance de l'armée créée le 31 janvier
1943 à la suite de l'invasion allemande en zone « libre » en novembre 1942.
L’O.R.A. aura certes ses martyrs, mais pour ces vichyssois, si certains furent des
résistants dès la première†heure, pour d’autres il a pu s’agir d’un calcul prudent
parfois tardif comme ce sera le cas du Général Juin, une sage précaution d’autant
plus que l’Amérique était entrée dans la guerre.
En effet le Président Franklin D. Roosevelt ayant signé sa déclaration de guerre
contre l'Allemagne et l’Italie le 11 décembre 1941 en réponse à la déclaration
germano-italienne. Pear Arbour avait été attaqué le 7 par les Japonais. D’ailleurs,
de plus, certains de ces vichysto-résistants de l’O.R.A. s’accrochèrent encore
longtemps à l’espoir de pérenniser le Régime de Vichy en particulier grâce à
l’appui de Roosevelt et le destin fatal de Jean Moulin intrigue.
Louis Decharme reprenant le combat, entretint alors à Paris des contacts avec
les cadres de l'armée, alimentant des réseaux de renseignements en informations
et travaux clandestins en vue d'une revanche future, en particulier avec les
généraux Olry, Frère, Keller et Delestraint, en liaison avec l'ORA. Ses actions
discrètes et opérantes lui valent d'être convié par le Général de Gaulle à
l'accompagner lors de la célèbre marche des Champs-Élysées conduite avec les
généraux Leclerc, Kœnig et Juin le 26 août 1944 pour se rendre au Te Deum
célébré à Notre-Dame pour la libération de Paris.
Par ailleurs, il nous faut noter le comportement de Martyn durant la retraite.
Sur ce point, Robert Dufourg est en contradiction totale avec le baron de Rosen
et Hans Habe qui, tous deux, ont écrit leurs textes « à chaud » à l’automne 1940
et au début 1941. On perçoit le même point de vue dans les propos du baron de
Biesville recueillis par de Rosen et ceux d’Hans Habe dans ses livres. Était-ce de
191
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
dépit ou résultat d’une culture politique commune à bien des officiers français de
1940 : Dufourg dès le départ de son livre « Brassard rouge poudre d’or » déclarait
ne pas voir de raison à la déclaration de guerre.
Il aurait dû plutôt en percevoir l’inévitabilité et se demander pourquoi la France
civile et militaire n’y était pas prête. Ces officiers en gérant cette guerre comme
si elle n’était pas la leur voulaient-ils plus soigner leur carrière en bons
fonctionnaires ou pire abattre la République plutôt que se soucier de l’issue du
conflit ? Le pétainisme leur allait comme un gant. Cela fait songer à l’attitude de
Weygand qui, jugeant le 25 mai que la guerre est perdue, prolongea
lessouffrances du fantassin et meubla les camps de prisonniers de ses soldats
« pour l’honneur de l’armée ».
La lecture du livre de Hans Habe, « Ob tausend fallen », qui n’a pas encore été
édité en France donne une façon légitime de voir les faits… Cela dit, les deux livres
de Roger Dufourg apportent des précisions de première main.
VOICI DES ÉLÉMENTS EXTÉRIEURS QUI SOUTIENNENT L’IDÉE D’UN COMPLOT
que l’historienne Lacroix-Ruz a intitulé « Le choix de la défaite ».
N’oublions pas l’ascension de Loustaunau Lacau au sein de la 35e D.I. En effet,
cet homme avait été chassé de l’armée pour avoir formé une organisation,
Corvignolles, proche de la Cagoule civile dont le but apparent était la chasse aux
communistes dans l’armée et le but réel le renversement de la Troisième
République. Xénophobe, antisémite, il avait célébré Franco en 1939 dans une
réunion.
Démis de l’armée en février 1938, il est réintégré en septembre 1939 et nommé
Chef de bataillon puis chef d’état-major du 123e R.I. en février 1939, il est (à la
place du Lieutenant-colonel Caumia-Baillenx muté le 20 mars) promu Chef d’État-
Major de la 35e Division, mais il est arrêté au front dès le 22 mars 1940 et
emprisonné à la forteresse de Mutzig près d’Obernai.
Libéré le jour de la Pentecôte, dimanche 12 mai 1940, grâce à quelques appuis,
dont celui du colonel Groussard commandant en second de Saint-Cyr en 1940 et
cagoulard. Georges Groussard en effet est un officier de la Coloniale, qui avait été
très actif avant-guerre dans les réseaux anticommunistes de l'armée, Corvignolles
en était l’essentiel, dirigé par Loustaunau-Lacau et possiblement lié au maréchal
Pétain et à la Cagoule. De fait, il est difficile de croire Loustaunau-Lacau déniant
son appartenance à la Cagoule, ne serait-ce qu’à constater qu’il lui a fallu avoir un
art de dissimulation et un culot extrême, handicapé qu’il était par son pedigree
caricatural d’extrémiste et ses fréquentations. Loustaunau-Lacau fut affecté à la
6e Armée, blessé le 15 juin et fait prisonnier, il s’évadera. Plus loin, n’oublions pas
l’attitude et le rôle du Général Charles Huntziger dont toutes les décisions
192
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
« Il faut rappeler que, sans parler de De Gaulle, réputé avoir eu, à certains
moments de sa vie, une sympathie pour la monarchie et même la Cagoule, bon
nombre de combattants de la France libre en eurent aussi : de Lattre de Tassigny,
Leclerc, Montsabert, Edmond Michelet étaient royalistes ainsi que l'homme qui a
tiré sur Pierre Laval, Colette ; et celui qui, à Alger, a tué Darlan, Bonnier de la
Chapelle ; bien des écrivains qui ont rejoint la Résistance étaient également
royalistes : Claude Roy, Debu-Bridel, Daniel Cordier, Claude Morgan, mais ils n'ont
jamais été regroupés sous cette étiquette ».
À cette énumération très incomplète de l'historien Marc Ferro, il faut pour le
moins ajouter le nom d’Honoré d'Estienne d'Orves, lieutenant de vaisseau rallié
à De Gaulle dès 1940. (Hérodote .net.) et se poser des questions sur d’autres plus
ou moins tardifs et plus suspects (André Bettencourt ?)
En conclusion, le colonel Debuissy et son régiment ont été victimes de ce que
certains appelleraient un hocus pocus, d’autres une arnaque et d’autres enfin,
puisqu’il est question de Sainte-Menehould, d’un coup de pied de cochon et que
cela n’était pas le résultat de seulement une action locale, mais au contraire
participait d’un complot d’envergure qui allait amener le régime de Vichy. À cause
des préjugés et de l’inconduite de Decharme et de ses acolytes, le 21e n’accumula
pas autant de gloire que le 22e R.M.V.E. et le 12e R.E.I.
LE 21e R.M.V.E. À LA BATAILLE DE SAINTE-MENEHOULD
L’attaque allemande sur Sainte-Menehould s’est faite vers 13 heures à la fois
sur la façade ouest et sur la façade nord-ouest de la ville.
Le dispositif du 1er bataillon était le suivant :
Le P.C du bataillon est sur la Grande Place (Austerlitz). La 1re Compagnie est
dans les jardins en bordure nord de la ville et au pont sur la route de Moiremont.
2e Compagnie et une section mitrailleuse à droite de la 1re Compagnie (face à
Planasse).
3e compagnie et C. A. 1 sur le piton à l’intérieur de la ville (butte du château).
Canons de 25 au carrefour de la place d’Austerlitz, en direction de la route de
Châlons.
Le 13 juin vers 10 heures Debuissy donne ordre d’étendre le 1er bataillon vers
l’est, direction La Grange-aux-Bois, décision sans doute prise en raison du retard
du 2e bataillon. Si l’on en croit le récit du légionnaire François Kammer-Mayer qui
était à la tête d’un des canons de 25, le pont de pierre de la route de Châlons
n’était pas encore sauté lorsqu’une mitrailleuse allemande s’engagea sur son
tablier, mais il la détruisit en l’arrosant de tirs.
Voici ce que raconte le Hongrois François Kammer-Mayer surnommé Santa
accompagné à son canon de 25 par l’Espagnol Maurice Renonès :
196
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
Ce schéma des replis en ligne des divisions de l’Est confirme que la directive du
11 juin 1940 pour le 12 matin de se replier sans souci d’alignement sur une ligne
Dijon-Caen n’a pas éré appliquée. Schéma à côté : manœuvre d’encerclement par
la Wehrmat.
Le C.I.D. a disparu, capturé, etc.
Le 11e R.I. n’a regroupé que 400 hommes, le reste capturé, etc. Son chef de
corps. Le lieutenant-colonel Pamponneau a été tué.
Le 123e R.I. dispose encore de 1 200 hommes. Il est divisé en 7 Compagnies de
Voltigeurs et une Compagnie d’Accompagnement. Son troisième Bataillon
(capitaine Duvignères) a presque entièrement été fait prisonnier le 16 juin et le
gros du 2e bataillon a subi le même sort. Le chef de corps du 123e Régiment
d’infanterie, le commandant d’Olce, a été tué.
Le 18e B.I.L.A. est réduit à 150 hommes.
Le 21e R.M.V.E dispose de 1 300 hommes en 3 bataillons.
Le G.R.D.I 29 est réduit à 50 % de ses effectifs
Seule l’artillerie est presque intacte ; elle n’a perdu que 7 pièces depuis les
201
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
Ardennes.
Le 21e R.M.V.E depuis Sainte-Menehould, n’avait pas combattu ; il avait été
harcelé, marché et marché et subi des pertes. Le changement de colonel avait-il
réellement amélioré le régiment comme il est dit et en quoi ?
Le soir du 17, le 21e R.M.V.E. gagna le bois d’Ansiate à l’est d’Allain, sauf un
bataillon désigné pour garder le fort de Blénod-lès-Toul et où il ne restera pas
d’ailleurs.
Le 17 juin encore, le maréchal Pétain annonçait qu’il fallait cesser le combat.
Trois des quatre célèbres forteresses lorraines, Verdun, Metz et Nancy étaient
allemandes. Seule, Toul était encore française.
Le 20 juin, le 21e R.M.V.E. apprit qu’il était rattaché au groupement du Général
Dubuisson. Le 20 et le 21, les bataillons 1 et 3 du 21e R.M.V.E. se tenaient donc en
lisière sud-ouest du village d’Allain.
Le 21 juin, les débris de la 6e D.I.C. du Général Gibert livrèrent à Barisey-au-
Plain et Barisey-la-Côte l’ultime combat de la défense de cette ville. La division
n’avait pratiquement plus d’artillerie, son 5e et son 6e R.IC.M.S. et son 43e R.I.C.
avaient perdu au combat et durant la retraite les deux tiers de leurs effectifs et
presque tout leur armement lourd. Ainsi, le 43e R.I.C. était passé de 3 000 à 500
hommes. Le 76e G.R.D.I du lieutenant-colonel du Paty de Clam (pas celui de
l’affaire Dreyfus !) était passé de 534 à 95 cavaliers.
Le 21 juin, le 21e R.M.V.E. aura fondu alors à 50 % de ses officiers et 60 % de ses
effectifs (1 680 sur 2 800, reste 1 120 ?).
Selon Léon De Rosen, il y eut au moins 1 100 Volontaires étrangers du 21e
R.M.V.E. prisonniers à Metz. Hans
Habe en signale 12 à Dieuze (13 avec lui).
Le 22 juin vers 6 heures du matin, l’ordre est donné à l’ensemble de la 35e
division de cesser le feu et de détruire les armes.
La 35e D.I. à son arrivée en Alsace avait été mise à la disposition du 8e Corps
d’Armée du Général Frère ; le 25 mai, elle était sous les ordres du 21e Corps
d’Armée, C.A. 21, du Général Flavigny ;
-le 28 mai, elle passa sous les ordres du Corps d’Armée Colonial C.A.C. du
Général Henry Freydenberg jusqu’au 5 juin, puis du Général Carles (1881-1943) ;
le 13 juin, elle retournera au 21e Corps d’Armée, C.A. 21 ;
-pour finir, le 19 juin, elle sera sous les ordres du groupement Dubuisson.
La débâcle vue du 1er Bataillon du 21e R.M.V.E. (Mirabail)
14 juin dès le point du jour, l'ennemi s’étant infiltré par voie ferrée attaque le
bataillon par derrière à la hauteur de la section de commandement. Groupe franc
totalement décimé. Bataillon refoulé sur le 11e R.I. à La-Grange-aux-Bois.
202
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
Très dur combat sur la barricade qui coupe la route. Le capitaine Benac de la 3e
cie grièvement blessé reste aux mains de l’ennemi. Blessés encore de la 3e cie :
Lieutenant Nicolas Obolenski et Lieutenant Calix. Autre officier blessé :
Lieutenant Yonine de la C.A. 1. Le combat continue avec éléments du 11e R.I.
Ordre de repli du 11e. Aucun ordre de notre régiment depuis la veille ou le
commencement du combat de Sainte-Menehould. Je (Mirabail) suis avisé que le
P.C du régiment se porte à Passavant. Repli du bataillon sur Passavant. Là, je
trouve un nouveau colonel qui commande le régiment, le Lieutenant-colonel
Martyn. Le Lieutenant-colonel Debuissy a été évacué. Halte de 2 heures. Départ
de Passavant vers 20 heures. Au cours de la matinée à La-Grange-aux-Bois,
nombreux morts, blessés et disparus.
Bivouac pour la nuit dans le bois de Brouenne vers Pretz-en-Argonne
(treize kilomètres pour la grande Brenne et seize kilomètres entre Passavant et
Pretz-en-Argonne). Le modus operandi du repli des bataillons du 21e R.M.V.E
après les combats du 13-14 juin sera semblable à celui ayant précédé ces dates,
sinon qu’il fut retiré de sa position au creux de la tenaille allemande déployée dès
le 12, car si avec la percée au Sud les Allemands fonçaient déjà au Sud-Est vers la
Suisse, du côté nord, l’ennemi qui ne s’était aperçu qu’assez tard la veille du
décrochage du 21e
C.A. avait rattrapé l’avance que les fantassins français avaient prise et fonçait
énergiquement droit au Sud, refoulant devant lui les éléments retardateurs. Il n’y
a rien là pour prétendre à une soi-disant réorganisation ni pour justifier le renvoi
du colonel Debuissy.
Tout concorde plutôt avec le récit de Hans Habe, récit qui trouve une
confirmation (involontaire !) dans les deux livres de Robert Dufourg sur la 35e
D.I. : confidence de Dufourg à Martyn le 12 juin de bon matin…
15 juin : Départ vers 8 heures sur Koeur-la-Grande. Installation défensive dans
bois vers Vaubécourt vers midi. À 14 heures, départ sur Vaubécourt – Remiremont
– Rembercourt-aux-Pots-Chaumont-sur-Aire (treize kilomètres). Installation
défensive ouest et nord-ouest de Chaumont, gare et position.
Section du Lt Houtard, 2e Cie, détachée à Longchamps-sur-Aire pour appui de
batterie antichar de division. On ne la reverra plus au bataillon.
Vers 23 heures, le bataillon est relevé par deux sections du 123e R.I. et il part
sur Pierrefitte-sur-Aire où il bivouaque vers 3 heures du matin dans un bois avant
Rupt-devant-St-Mihiel (Trajet de Chaumont-sur-Aire à Rupt-devant-St-Mihiel. =
14 km).
16 juin : Départ vers 8 heures sur Koeur-la-Grande et Sampigny où arrêt vers
midi et bivouac dans les bois. (Rupt-Devant-Saint-Mihiel à Sampigny = 13 km.)
203
CHAPITRE II VIE DU 21e R.M.V.E
hommes.
17 juin matin à 7 heures 30, un nouvel effort est demandé au bataillon qui doit
se rendre sous la pluie à Montigny-lès-Vaucouleurs. Le commandant Poulain,
exténué par le travail et les marches nocturnes, est évacué. Le commandement
du bataillon est pris par le capitaine Ravel de Biesville.
17 juin dans l’après-midi, le 3e bataillon reçoit l’ordre de se porter dans la forêt
de Meine au sud-est de Rigny-St-Martin. Au passage à Vaucouleurs, le colonel
donne l’ordre de s’installer en tête de pont entre Vaucouleurs et Chalaines pour
assurer le repli derrière la Meuse de la 35e D.I.
Le lieutenant Pierre Boulard affecté spécial aux Taneries Veuve Paul Duc et cie
à Challaines demande son incorporation au 21e R.M.V.E. Il est affecté à la 11e Cie.)
Sa mission terminée, le bataillon rejoint la forêt de Meine en bordure de la
route nationale n° 60 où il arrive après minuit.
18 juin dès 4 heures du matin, l’artillerie ennemie nous prend sous ses feux, en
particulier dans les bois situés au nord de la route de Blénod-lès-Toul. Ordre nous
est donné de nous rendre dans les bois d’Allain. Le mouvement est exécuté à 6
heures 45 par l’itinéraire Blénod-lès-Toul – Crézilles – Allain – Bois d’Allain, où
nous arrivons à 16 heures. Le bataillon bivouaque à l’est de la route d’Ochey.
19 juin matin, le 3e bataillon du 21e R.M.V.E. quitta à 9 heures du matin le bois
d’Allain pour le village d’Allain afin d’en assurer la défense. À 10 heures, il était
installé sur le pourtour du village. Le P.C s’installa dans une maison en bordure
est du village. L'ennemi a repéré son mouvement et, quelques minutes après
l’installation, commence un bombardement à coups d’obus longs.
19 juin en après-midi, le bombardement s’est apaisé, mais des avions
bombardent au loin et des incendies s’allument à l’horizon. Le 3e bataillon assure
la défense d’Allain face au sud et au sud-ouest. Il prend le dispositif suivant : 9e
Cie sortie sud, aux abords de la route n 74 vers Colombey-lès-Belles ; 10e Cie,
sortie sud-est, route de Crepey ; 11e Cie, sortie ouest, route de Bagneux (le
bataillon est à la disposition de la 6e D.I.C.). Des travaux sérieux sont effectués
autour du village. Dans la soirée, l’artillerie ennemie bombarde les issues du
village. Pas de pertes.
20 juin : Continuation des travaux de défense des issues du village. Des troupes
coloniales viennent s’installer dans les bois d’Anciota et d’Allain situés au nord et
à l’est du village.20 juin : bombardements intermittents de l’artillerie ennemie sur
le village qui fait 3 blessés à la C.A. 3.
21 juin : Le 1er bataillon venant de Colombey-lès-Belles (qu’il avait abandonné
sur ordre) vient renforcer la défense du village d’Allain. Il s’installe sur la route
Allain-Crepey du ravin du village à la route nationale n° 174 incluse.
208
CHAPITRE II Vie du 21e R.M.V.E.,
Le sergent Chef BARRONNET avait rencontré sur la route du P.C les Officiers
suivants : Médecin-Capitaine VIDAL, Pharmacien-Lieutenant BOUTROUE et le
Lieutenant MASSELOT, ces derniers avaient l’ordre, paraît-il, du Colonel (Martyn)
à se diriger sur l’arrière... » (2019 : cela donne è réfléchir, cf Modéna ci-après).
De son côté, le capitaine Modéna nous révèle une information qui semble bien
expliquer la raison profonde du retrait du train régimentaire et encore plus
résoudre la question qui nous préoccupe (trahison) :
« … Passavant-en-Argonne, 14 juin à 16 heures environ. Je fais panser ma
blessure. Le lieutenant-médecin-chef par intérim me propose l’évacuation étant
donné mon état. Mais je tiens d’abord à voir le commandant Poulain que l’on dit
être dans le village. Celui-ci nous réunit et nous informe qu’il est question de
marcher au repos vers Foucaucourt, je ne me souviens plus bien du nom, où le
Régiment doit être dissous. Il nous informe aussi que le lieutenant-colonel
Debuissy qui nous commandait s’est vu retirer le commandement du Régiment
lequel a été confié au lieutenant-colonel Martyn. Je proteste énergiquement
contre la dissolution dont on nous menace, mes hommes s’étant bien battus. Je
déclare qu’ils ne méritent pas ce traitement et qu’ils n’auront pas besoin de moi
pour ce genre d’activités : que dans ces conditions j’accepterai l’évacuation qui
m’est proposée. Mais apprenant dans la soirée que cette menace dedissolution
n’était pas confirmée et après un bon repos, je décide de rester à la tête de ma
Compagnie et malgré ma blessure… » Voilà donc le pot aux roses découvert ; en
même temps que de relever de son commandement Debuissy, Decharme avait
également donné l’ordre dedissoudre le 21e R.M.V.E. de faire partir le train
régimentaire dans un premier temps sur la route de Bar-Le-Duc dans le but de le
réaffecter aux autres régiments. Mais les circonstances et le chaos en décidèrent
autrement. Il suffira de rappeler ici les bobards de Decharme à Debuissy le 12 juin
1940 alors que le P.C du 21e était situé dans le bois de Bouconville (livre d’Hans
Habe ‘’Shall a Thousend Fall’’)
« Oui répondit-il (Decharme) à la question du colonel, la Russie a déclaré la
guerre. La Roumanie et la Turquie non, mais elles mobilisent. La progression
allemande a été stoppée. Presque tout le Rhin allemand est en feu. Les Anglais
ont bombardé la Ruhr avec huit cents avions. Nous leur avons servi leur propre
médecine. » Pold ira alors chercher un peu partout des instructions sur la conduite
de son convoi, mais n’en trouvera aucune ; il perdra son convoi qui ne l’attendait
pas pour finalement le retrouver à NEUFCHÂTEAU, et en reprendre le
commandement, jusqu’à une seconde fois le reperdre et le retrouver et va
cheminer tant bien que mal jusqu’à Vichy où :
« À VICHY le bureau de la Place m’a dit de continuer sur CLERMONT-FERRAND ;
212
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
par Decharme dans la soirée du 13 Robert Dufourg a écrit Dans Brassard... page
281 : « ... le général Decharme releva le colonel du 21e de son commandement, il
était du reste physiquement très fatigué ; il le fit évacuer et confia le matin du 14
juin le commandement au colonel Martyn qui depuis deux jours était à la tête
d’un groupement provisoire formé du 18e bataillon d’Afrique et du CID. En même
temps, le général décidait de retirer du front le régiment étranger pour l’envoyer,
si possible, en réorganisation à l’arrière de nos lignes... »
Cela ne tient pas la route, face aux écrits de Modéna, Pold et Hans Habe. Le
coup de pied de cochon est bien évident, venant d’officiers orientés
politiquement...
214
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
la défaite, sans s’inquiéter plus loin. En fait, ils demeuraient naïvement confiants
en leur commandement. Dans toutes les unités d’ailleurs, ils se rendirent
docilement, isolément ou sous les ordres de leurs chefs. L’ennemi se contenta de
leur indiquer les points de rassemblement.
Une faible minorité écouta les conseils discrets d’officiers de la Wehrmacht. Elle
s’éclipsa en revêtant des vêtements civils. À 19 heures, le Général Decharme
passe en revue les restes de sa Division.
Le 23 juin matin, le Général Decharme passait encore une dernière revue des
troupes de la 35e D.I. Il ne restait plus que 252 officiers sur 600, 5 900 hommes
sur 16 000, 1 900 chevaux sur 4 000, effectifs qui avaient quitté l’Alsace le 20 mai
précédent. Il donnait l’accolade à Martyn cité à l’ordre de l’armée.
Dans la soirée du 22 et le matin du 23, le Général Dubuisson fit aussi ses adieux
aux troupes. Il fit sortir alors son ordre général numéro 5 ainsi conçu :
I — Après s’être battues magnifiquement pendant plusieurs semaines, les
troupes placées sous mon commandement, décimées, ont été rejetées sur les
parcs et convois accumulés et mises dans l’impossibilité de résister sur place et
de manœuvrer. Après avoir fait tout leur devoir jusqu’au sacrifice complet, elles
ont été dans l’obligation de cesser toute résistance.
II- Ces troupes comprennent :
— 42e C. A. (51e et 58e D.I.)
— Le commandement supérieur de Verdun.
— L’état-major et le groupe à cheval du 14e G.R.C.A.
— La 6e D.I.N.A.
— La D.L.B.
— La 6e D.I.
— La 35e D.I.
— La 3e D.I.C.
— La 6e D.I.C.
Les effectifs en combattants de chacune d’elles réduits à l’extrême sont un
témoignage évident de la violence des combats qu’elles ont eu à subir. Leurs
régiments ont droit au respect et à la considération du pays. Je salue leurs morts
dont le sacrifice a mérité la haute estime de l’ennemi qui a accordé aux officiers
le droit de porter leurs armes.
III- Ces troupes doivent aujourd’hui donner l’exemple de la tenue et de la
discipline. Officiers et sous-officiers doivent suivre le sort de leurs hommes. Les
troupes doivent faire confiance à leurs chefs dans le revers comme dans le succès.
Elles doivent en restant unies et disciplinées rester dignes de la France et penser
au devoir qui les attend dans le relèvement de la Patrie. »
217
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
218
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
Le 23 juin à 11 heures précises, il était avec son G.R.D.I le premier aux avant-
postes allemands à l’entrée du village de Maizières. Là, les hommes étaient dirigés
à un carrefour par un chemin allant à gauche et les hommes par un chemin allant
à droite.
Le 23 juin à midi, les soldats captifs du 21e R.M.V.E épuisés de fatigue, de soif
et de faim entreprirent depuis Thuilley-aux-Groseilles leur marche pénible de
quelques kilomètres vers la reddition.
Le 23 juin vers 18 heures, une surprise attendait le 21e à Maizières, village situé
cinq kilomètres avant Bainville-sur-Madon. Ils durent déposer les armes
individuelles qu’ils sabotèrent en les démontant et en les jetant ici et là. Seuls les
officiers conservèrent leurs revolvers.
Au 11e R.E.I., les légionnaires le 22 juin songent d’abord à dormir afin de
récupérer et d’être en condition de reprendre le combat. Apprenant la reddition,
le commandant Gaultier, chef du 3e Bataillon, réunit des Compagnies et laisse
chacun de ses hommes, libres de filer individuellement pour traverser les lignes
allemandes. Il reste dans sa ligne : il préfère l’honneur.
En soirée, le commandant Clément convoque ses bataillons et son chef d’état-
major, le commandant Robitaille. La consigne est vite donnée : fermer les yeux si
des légionnaires s’échappent. Chaque officier est libre devant sa conscience de
sa propre décision. Mais il doit en rester un par Compagnie pour ne pas
abandonner les hommes.
La convention de capitulation prévoit une mesure inacceptable pour une unité
de Légion : rendre les armes. Armes, véhicules, matériel sont sabotés. Les
munitions sont enterrées. Les moteurs des camionnettes tournent sans huile
niveau. Depuis le 1er juin, 226 hommes ont été tués.
Thuilley-aux-Groseilles :
Le 23 juin au matin, en colonnes, la 6e D.I.N.A. prend la route de Toul oùl’attend
l’internement. Le 11e R.E.I. ferme la marche. Les armes, munitions, matériels,
véhicules furent sabotés. Sur les 3000 légionnaires à monter en ligne et le renfort
de 98 hommes fournis par le Dépôt de Sathonay, il ne resta que 578 Légionnaires
formant la queue de la colonne de prisonniers qui se dirigeait sur Toul. Sur les 79
officiers, il n'en restait que 23. 11 avaient été tués et 17 blessés. Au total, moins
de 200 Légionnaires resteront prisonniers en Allemagne !
« — Vous fermez les yeux si des Légionnaires s'échappent. Chaque officier est
libre devant sa conscience de sa propre décision. Mais il doit en rester un par
Compagnie pour ne pas abandonner les hommes. » (Source : « Histoire de la
Légion étrangère de 1831 à nos jours » de Pierre Montagnon.) Les armes,
munitions, matériels, véhicules furent sabotés. Sur les 3000 légionnaires montés
219
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
220
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
quitter le camp au bord du Madon.Il partit à midi pour sans le savoir le fort de
ont-Saint-Vincent. Les officiers furent internés dans les casernes de Pont-Saint-
Vincent et la troupe au fort du même nom.
Une halte au fort de Pont-Saint-Vincent (Meurthe-et-Moselle) aurait pu
s’effectuer dans des conditions humaines si la propreté avait pu être maintenue ;
mais le fort était une véritable petite ville souterraine humide. La
Boue aidant, tout est bientôt transformé en un cloaque où les pieds s’enfoncent.
Les murs suintent l’humidité dans ces caves obscures.
La pitance est maigre, se limitant à une soupe quotidienne pas bien grasse, à
l’orge ou au rutabaga, les prisonniers maigrirent à vue d’œil. Une quasi-famine
régnait et seuls ceux qui acceptèrent de travailler touchèrent des suppléments,
dont de la viande et du pain.
Alentour, une odeur pestilentielle se répandit dans le camp. Les mouches
envahirent le terrain. Des cas de dysenterie apparurent. Les gardiens, braves
pères de famille au début, furent vite remplacés par des geôliers plus jeunes et
moins amènes.
La surveillance se resserra. Ils instaurèrent une discipline de plus en plus
contraignante. Rassemblements, appels et fouilles se multiplièrent. Le travail, des
corvées occasionnelles bénévoles de routine au départ, devint obligatoire ; des
corvées de 200, 400, 600, 800 hommes pour des besoins divers : pose de barbelés
autour du camp, nettoyage, récupération dans les bois et triage de matériel. Les
sentinelles et leurs supérieurs avaient conforté les internés dans leur idée
erronée : les rapatriements viendraient après les quelques jours nécessaires à la
réorganisation des voies de communication, prétendaient-ils. Curieusement,
cette croyance naïve persista chez beaucoup de prisonniers pendant plusieurs
années malgré les déboires successifs et Radio-Bobards ne cessa pas de
fonctionner.
À partir du jeudi 4 juillet 1940, le Fort Saint-Vincent se vide par groupes de 5
000 hommes. Le matin du 5 juillet, deux cents hommes jusque-là considérés
plutôt comme des planqués de la Compagnie de Commandement du 21e R.M.V.E.
doivent marcher dix kilomètres, puis être éloignés à 80 kilomètres avec, comme
corvée, de ramener chacun trois chevaux en deux étapes de 40 kilomètres. Au
retour, le soir du samedi 6, ils sont exténués.
La marche sur Metz
C’est pourtant là que commença, à partir du 4 juillet avec des départs par
paquets de 5000, le calvaire pour tous : une marche interminable de quatre-Vingt
kilomètres en deux jours sous un soleil de plomb. Des Allemands à cheval et en
222
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
19 heures la caserne Lizé à l’extrémité est de Metz, mais dans Metz, là où il n’y a
pas si longtemps le Général de Gaulle était colonel. Le 16 juillet, le détachement
Tschiember quitte le fort de Queuleu et rejoint le détachement Michel à la
caserne Lizé. L’adjudant Michel prit la direction des deux groupes. Une discorde
sournoise s’installera entre les deux détachements.
Le Fort de Queuleu
Le jeudi 25 juillet 1940, la caserne du Lizé devant être occupée par 6 000 S.S., le
21e R.M.V.E. quittait le quartier Lizé à 14 heures pour le fort de Queuleu rebaptisé
pour l’évènement Frontstalag 212 actif du 20 juillet 1940 au 2 décembre 1940 et
qui deviendra le stalag XII-E jusqu’en janvier 1942, et un camp d’internement (S.S.
Sonderlager) en octobre 1943 jusqu’au 14 août 1944. Les stalags XII faisaient
partie de la circonscription (Wehrkreis) XII de Wiesbaden. Le livre du baron Léon
de Rosen « Une captivité singulière à Metz » est d’une aide précieuse pour cette
période tant pour ses renseignements individuels que collectifs. Il montre
comment la vie se passait à Queuleu avec beaucoup de détails, notamment les
spectacles organisés par les prisonniers.
La dispersion du 21e dans les divers bâtiments du fort se produisit parmi
d’autres unités elles aussi désunies. La nourriture était juste suffisante. L’endroit
étant entouré de miradors et fils de fer barbelé et électrifié, les possibilités
d’évasion s’étaient amincies désespérément à part les corvées à l’extérieur
bientôt instaurées.
Au bout de 15 jours, de nombreux cas de dysenterie se déclarèrent.
Rapidement commencèrent des départs des « Kriegsgefangenen » sous-
alimentés et abattus pour l’Allemagne. Beaucoup perdirent alors leurs dernières
illusions d’un retour rapide au foyer. Le « Peuple des Seigneurs » (Herrenvolk) les
avait vaincus par l’épée. Ils relevaient maintenant de la création de l’espace vital
(Lebensraum) pour la grande Allemagne (Gross Deutschland). Elle nécessitait en
effet la réquisition d’une masse de deux millions d’esclaves travailleurs bon
marché. L’esclavage sur les lieux de travail étrangers risquait de se prolonger.
Le 2 août, 1 500 prisonniers qui ne sont pas des Volontaires étrangers, sauf cent
du 21e pour compléter la liste, quittent le fort de Queuleu, ignorant qu’ils sont
envoyés en Pologne.
Le 3 août, le 21e R.M.V.E. amputé de 100 hommes, soit 1 000 Volontaires
étrangers, reste temporairement seul au fort de Queuleu. Les Volontaires ne sont
plus noyés dans la masse des autres unités et une atmosphère de crainte s’installe
parmi les Espagnols, les Juifs, etc. Le 7 août, il a fallu donner la liste des Juifs et
des Bretons.
Les 9 et 10 août, heureusement, de nouveaux arrivages se produisent, plus de
224
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
226
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
Si les Français, traités comme des prisonniers de guerre sont envoyés dans des
stalags, les Espagnols – rouges – eux, sont voués à la mort. Arrivé à Mauthausen,
Anselmo ruse. Aidé par un interprète Alsacien, ancien des Brigades
internationales incorporé dans la Wehrmacht, Anselmo se fait passer pour un
Français et parvient à faire douter ses gardiens. Il est envoyé dans un stalag.
Toujours déterminé, il tente une évasion et échoue dans un camp disciplinaire où
il souffre particulièrement du froid, de la faim et de l’épuisement par le travail
forcé. Beaucoup de ses camarades ne peuvent résister... Lui tient.
En janvier 1945, c’est la marche de la mort lors de l’évacuation du camp devant
l’avancée des Russes. Puis nouvelle évasion lors d’une halte et rencontre avec
l’avant-garde de soldats soviétiques kalmouks. Il devient gardien de prisonniers
allemands à Minsk et se retrouve à Odessa en attente d’un bateau pour la France.
Il échouera finalement en zone soviétique en Allemagne avant de prendre un
train pour Paris et Oloron-Ste-Marie, où l’attend sa famille.
Son premier travail d’homme à nouveau libre sera... le démolissage du camp de
Gurs !
Si cette volonté farouche de lutte pour la Liberté et pour la survie est une
constante chez beaucoup de Républicains confrontés aux deux guerres, qui ont
broyé leur génération, on doit bien admettre qu’Anselmo Trujillo a mené ce
combat à des niveaux rarement atteints. Ne renonçant jamais malgré la démesure
des forces contraires, il s’est toujours levé pour défendre son idéal démocratique.
Membre de l’Amicale du camp de Gurs dès l’origine, il a maintenu sa flamme
avec fougue, sa gentillesse. Le vieux chêne s’est abattu, mais son exemple
demeure. (Les italiques correspondent à mes modifications
. Quant aux Espagnols des C.T.E.-G.T.E., ils furent livrés à Hitler par les officiers
français réactionnaires qui dirigeaient les camps. Les Compagnies de Travailleurs
Étrangers, majoritairement espagnols, furent créées en France par le décret du
12 avril 1939 par le gouvernement Daladier.
Après l’Armistice, une loi datant du 27 septembre 1940 institua la
démobilisation pour les C.T.E. impliquant aussi les Volontaires Étrangers qui
n’avaient pas été capturés. Les Compagnies de Travailleurs Étrangers devinrent
des Groupements de Travailleurs étrangers. En réalité, ils furent laissés à la merci
des arrestations. Les évaluations actuelles des historiens espagnols tournent
autour de ces deux chiffres : 40.000 Espagnols capturés, 30.000 déportés. Avec
l’accord de Vichy, des Espagnols furent enrôlés comme travailleurs forcés par
l’organisation Todt, entreprise publique du IIIe Reich. On estime qu’en 1944,
191.000 étrangers travaillaient en France à la construction du Mur de l’Atlantique
pour l’organisation Todt et qu’au total, 15.000 Espagnols réfugiés en France et
227
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
livrés par la police française ont été internés dans des camps de travail Todt.
D’autres Espagnols sont encore livrés par la police de Vichy, arrêtés comme
résistants, et ils sont répartis après 1942 entre différents camps nationaux-
socialistes, les femmes étant déportées essentiellement à Ravensbrück. Situé
près de Furstenberg, dans le nord de l'Allemagne, le camp de Ravensbrück est
créé en 1938 et libéré le 30 avril 1945, par l'Armée russe. Il compte 31 camps
annexes et kommandos extérieurs. Les Espagnoles déportées à Ravensbrück
portent le triangle rouge des prisonniers politiques. Elles sont en effet
considérées comme des résistantes françaises…
Le 20 août 1940, 927 Espagnols réfugiés à Angoulême sont arrêtés et envoyés
par train à Mauthausen. Les hommes restent dans le camp, tandis que les
personnes non sélectionnées sont renvoyées en France avant d’être livrées à Irun
à la police franquiste. Les plus jeunes hommes de ce convoi ont formé à
Mauthausen “ le commando Poschacher ” du nom de l’entreprise qui les
exploitait. Grâce à eux, les clichés volés au laboratoire des S.S. par les membres
de la résistance espagnole du camp ont pu être cachés jusqu’à la libération dans
la maison de Madame Poitner, résistante autrichienne. Plus de 50 % des
Espagnols des camps ne reviendront pas.
Les soldats arméniens constituaient parmi les Volontaires étrangers (environ
47 nationalités différentes) un effectif d’environ 15 % parmi les Volontaires
étrangers ; leur pays est déchiqueté, la Russie se payant la part du lion, et il est
difficile de les comptabiliser en une seule nationalité, si bien qu’ils n’apparaissent
pas dans notre tableau final.Au début de l'année 1941, les Allemands
entreprirent de réunir au Stalag XI-A (Altengrabow près Magdebourg) les
Arméniens faits prisonniers dans les rangs de l'armée française. Entre 1 200 et 1
500 prisonniers furent rassemblés. Une bonne partie demeura au camp central,
groupée en détachement particulier, mais non isolée du reste. À plusieurs
reprises, les Allemands essayèrent de faire pression sur ces soldats d'origine
arménienne pour les gagner à leur cause. Ils leur firent adresser la parole par des
Arméniens fixés en Allemagne et ralliés au 3e Reich. Il s'agissait soit de rejoindre
les rangs de la Werhmacht, soit à tout le moins d'accepter un état de travailleurs
civils qui les désolidariserait de la masse et pour finir de la France. Des menaces,
des vexations, quelques brutalités même vinrent fréquemment appuyer ces
propositions.
En de telles circonstances, l'attitude fut digne de tous éloges. La fidélité à la
France qui les avait accueillis en 1920 et 1921, où ils avaient leurs affaires, leur
famille fut leur unique principe, il leur dicta à l'unanimité une réponse négative
ux propositions allemandes qui leur furent faites jusqu'en 1942. Une résistance
228
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
active s'élabora dans leurs rangs. Un des principaux animateurs en fut un sous-
officier de carrière, l'adjudant Kilidjian Baruir, qui eut de ce fait bien des fois maille
à partir avec les services allemands. Finalement, lassés de ces perpétuels échecs
dans leurs tentatives d'ébranler la fidélité des Arméniens captifs à la France, les
Allemands décidèrent en 1943 le transfert d'un bon nombre d'entre eux dans la
région berlinoise où ils furent transformés de force en travailleurs civils.
L'adjudant Kilidjian. (Liste N° 85 Kilidjian Bamir, 5-5-04, Karahissan, sergent RI
Stalag XVII A) fut emprisonné un certain temps et ne dut qu'à un heureux
concours de circonstances de pouvoir rentrer sain et sauf en France. C'est dans
ces conditions que la captivité s'acheva, sans avoir entamé l'attachement des
soldats français d'origine arménienne à la cause de leur pays d'adoption. Lettre
du R.P.D. Dubarle, l'homme de confiance du Stalag XI A.
Les combattants juifs prisonniers, bien qu’humiliés, astreints tous les jours au
travail eurent la chance qu’Hitler ait omis à leur égard de violer totalement la
Convention internationale de Genève protégeant le statut militaire. Tant qu’ils
portèrent l’uniforme, ils n’eurent pas à porter l’étoile jaune. Les prisonniers juifs
n’en avaient pas pour autant l’affection de leurs camarades français : voici un
extrait du livre de Léon de Rosen à propos du médecin-capitaine Lucien
Grumbach (Liste N° 17 : Grumbach Lucien, 25-2-08, Sarreguemines, capitaine
Médecin, G. S. D. 35.) alors prisonnier à Metz : « Le capitaine Grumbach est venu
déjeuner chez nous. Dieu sait comment, il s’est arrangé, il serait libéré d’ici
quelques jours. Quand les médecins de Queuleu ont appris la nouvelle, ils ont été
saisis de grande fureur. Même le docteur Cunin est allé au stalag se plaindre,
insistant sur le fait que Grumbach comme capitaine d’active et juif avait moins
que tous les autres les qualités requises pour se faire libérer. Rien n’y fait et le
capitaine Grumbach partira quand même ! »
"La Vie à BAUMHAUER, camp disciplinaire des prisonniers de guerre" de Léon
Salomon que nous trouvons dans le Bulletin de l’UVEACJ Notre Volonté de
décembre 1972 est un récit qui décrit bien le sort réservé aux prisonniers juifs. Le
voici in extenso : « Le 30 avril 1940, le 21e R.M.V.E. quitta Barcarès. Le 2 mai, nous
arrivions à Brumath. À plusieurs reprises, nous avons changé de cantonnement,
mais c’était encore et toujours la drôle de guerre. Le 21 avril, nous quittions
Hochfelden pour Saint-Mihiel (Meuse). C’était le front. Nous menions des
batailles contre les nazis, chaque jour amenait son lot de morts et de blessés. Je
fus blessé le 17 juin à Blénod-les-Toul (Meurthe-et-Moselle), mais il n’y avait plus
de possibilités pour m’évacuer, puisque notre Division avait été encerclée. Les
combats durèrent jusqu’au 22 juin, jour où notre régiment dut cesser la bataille
près de Colombey-lès-Belles.
229
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
Le matin, nous reçûmes l’ordre d’arrêter le feu et de rester sur place. On nous
annonça que nous étions considérés comme des prisonniers d’honneur et nous
avions droit à un défilé d’honneur. Le Général Decharme, commandant la 35e D.I.,
nous salua et fit l’éloge pour notre attitude héroïque au cours des dures batailles.
Le 23 juin, en longues files, sous la surveillance des soldats allemands, nous
sommes partis pour Nancy (en réalité le Fort de Pont-Saint-Vincent !) où nous
avons séjourné jusqu’au 10 juillet dans des conditions pénibles. Ensuite, nous
avons été enfermés dans le fort de Queuleu à Metz, transformé en Frontstalag.
Très rapidement, des groupes clandestins se forment et recherchent des
contacts avec la population lorraine, qui nous aide. Quand les Allemands
commencèrent l’évacuation des Lorrains, nous réussîmes avec l’aide de la Croix-
Rouge, à faire évader un groupe assez important de prisonniers.
Je voudrais mentionner particulièrement sœur Hélène qui se distingua par son
dévouement à notre cause. Par la suite, en tant que résistante, elle a été
assassinée par les occupants (Léon Salomon est encore dans l’erreur). À Metz, un
monument en son honneur a été érigé.
Chaque évasion provoquait des répressions, mais cela ne nous arrêtait pas dans
l’organisation d’autres évasions.
Au mois de décembre (9 décembre), on nous envoya en Allemagne, au Stalag
de Limbourg (Stalag II A et aussi au Stalag XII B : Frankenthal) où l’on sépara les
Juifs des autres prisonniers. On nous installa dans des baraques spéciales et après
un certain temps, nous fumes envoyés à Baumholder. C’était un camp
disciplinaire, avec un régime particulièrement dur pour les Juifs. Nous arrivâmes
à Baumholder par une froide nuit d’hiver — le thermomètre marquait 30º au-
dessous de zéro. Un sous-officier des S.S. nous reçut avec ces mots : « Finis les
beaux jours. »
On nous installa dans des écuries ouvertes, le sol couvert d’une épaisse couche
de glace. Il n’y avait pas de lits ni de paille. Nous nous couchâmes directement à
même le sol. Pendant trois jours, nous fûmes isolés en attendant l’épouillage, au
cours duquel nous restâmes dehors, nus dans un froid glacial. Ensuite, nous avons
fait connaissance avec notre chef de camp, le S.S. Hoflus, que nous appelions
entre nous « Pflaume » (il se servait de ce mot comme injure). C’était une brute
sadique. Il punissait le moindre manquement à la discipline par de longues heures
d’exercice du genre : « Courir ! Coucher ! Debout ! », et cela dans la cour de neige
et avec l’accompagnement de coups et d’injures.
Dans son livre "Les grandes vacances" (Prix Goncourt 1947), Francis Ambrière
consacre un chapitre à ce camp, qu’il qualifie comme un des plus terribles. On
nous installa, nous les Juifs, dans des baraques à part. Cent personnes dans une
230
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
promiscuité effrayante.
Une discipline dure, des perquisitions fréquentes, des inspections de propreté.
Pour un peu de poussière dans un coin de la baraque, on subissait des punitions
pénibles. Les prisonniers portaient (instituée un mois après l’arrivée à
Baumholder) une croix blanche sur la poitrine et sur le dos de leurs vêtements.
Très souvent, on nous empêchait l’accès des baraques-lavabos, tout en exigeant
une propreté minutieuse. C’est à nous qu’étaient destinés les travaux les plus
durs. À midi, à la cantine, nous recevions un peu de soupe, sans avoir le droit de
nous asseoir même s’il y avait des places vides. Tous les non-juifs mangeaient
assis.
Il régnait une atmosphère de terreur : une nuit, un prisonnier fut tué par les
gardiens, lorsqu’il sortit de la baraque pour satisfaire des besoins physiologiques.
Contrairement aux accords de Genève, les sous-officiers juifs ont été contraints
aux travaux, parfois les plus insalubres.
La brute S.S. qu’était le commandant du camp profitait de chaque occasion
pour nous humilier et nous injurier. Un jour, au cours d’une réunion au camp, il
demanda au sous-officier juif Maurice Stern (aujourd’hui secrétaire général de
K.K.L. en France, Keren Kayemeth LeIsrael Jewish National Fund) près de quelle
cuisine roulante, il avait gagné ses galons militaires. Maurice répondit
courageusement que ce n’était pas en s’acharnant contre de malheureux
prisonniers de guerre à l’arrière du front.
Parmi les non-juifs se trouvait un certain nombre de collaborateurs du groupe
"Trait d’Union", diffusant un journal du même nom (journal prêchant la
collaboration, imprimé à Berlin. Même après le débarquement de Normandie, il y
aura encore dans les camps des croyants d’une union de Pétain avec l’Allemagne
et les Anglo-Américains pour une croisade anticommuniste). Malgré toutes ces
difficultés, nous étions en contact avec les prisonniers non-juifs, notamment avec
l’organisation de résistance, avec laquelle nous collaborions.
En 1943, on m’envoya avec un groupe de Polonais non-juifs dans un camp
militaire de travail à Wochern, près de la frontière luxembourgeoise. Nous avons
pris contact avec les habitants de la petite ville luxembourgeoise voisine du camp,
qui nous transmettaient des informations de divers fronts. C’était après
Stalingrad, l’espoir renaissait. Après le débarquement en France en 1944, au cours
de l’offensive de Rundstedt, nous nous trouvions tout près du front. Dans notre
village, il y avait un certain nombre de prisonniers américains. Nous les aidions en
leur procurant médicaments et vivres. Le commandement du camp a essayé de
nous renvoyer en Allemagne centrale. En tant qu’homme de confiance de notre
kommando, j’ai conseillé à mes camarades de nous opposer à cette décision.
231
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
Nous nous sommes cachés dans les bois et je me suis adressé à l’Orts.Führer du
village pour qu’il nous aide, sinon les Américains lui demanderaient des comptes.
Huit jours plus tard, les Américains nous délivraient. »
La Communauté juive en zone occupée et zone libre :
Le 1er octobre : 1940, est décrété le recensement des juifs en zone occupée :
Il est rappelé que toutes les personnes de religion ou race juives sont tenues de
se présenter, avant le 20 octobre, à la préfecture (2e division) pour
l'arrondissement de Caen. Falaise, et aux sous-préfectures de Bayeux, Lisieux et
Vire pour les autres arrondissements, afin d'y souscrire la déclaration prévue par
l'ordonnance du 27 septembre 1940 du chef de l'administration militaire en
France.
bien des prisonniers juifs, leurs familles en France seront parmi les premières
victimes de la police de Vichy ;
La première rafle à Paris, dite du « billet vert » selon la couleur de la
convocation faite, eut lieu à Paris le 15 mai 1941.
Sur environ 5000 Juifs qui tombèrent dans le traquenard, 1500 étaient des
Volontaires étrangers. À la rafle du Vel’ d'Hiv’ entre les 16 et 17 juillet 1942 plus
de 13 000 personnes, dont près d'un tiers étaient des enfants, ont été arrêtées
dans Paris et sa banlieue ; presque toutes ont été assassinées, moins de cent ont
survécu à leur déportation. Les volontaires espagnols prisonniers furent envoyés
en grand nombre à Mauthausen et bien peu en revinrent.
L’absence d’Allemands en zone libre jusqu’en novembre 1942 n’a pas pour
autant empêché l’arrestation et la livraison de 10 000 Juifs et « la mort dans les
camps français de la zone libre de plus de 3 000 Juifs par la faim, le froid, la misère
physiologique. » Serge Klarsfeld.
Certes certains se comportèrent bien et refusèrent de participer aux
arrestations de Juifs; ainsi le général [Pierre Robert de Saint Vincent (1882-1954),
le 29 août 1942, à la suite de la grande rafle des Juifs en zone non occupée reçut
l'ordre de mettre des gendarmes à la disposition de l'intendant de police
Marchais pour procéder au convoyage de 650 Juifs de la zone non occupée à la
zone occupée. Il déclara alors : « Jamais je ne prêterai ma troupe pour une
opération semblable ». Le surlendemain, il était relevé de ses fonctions 5 par le
ministre de la Guerre du gouvernement de Vichy, le général Bridoux. Son
limogeage est annoncé dans la presse sans que les raisons en soient données.
Par exemple, à son retour du stalag, le volontaire du 22e R.M.V.E. Szulim Malach
trouva son logement vide, il ne revit jamais plus sa femme et son enfant. Tel sera
aussi le sort d’anciens des R.M.V.E. qui n’avaient pas été capturés en 1940 et de
grands mutilés de guerre. Autre exemple, le docteur Loran Kieselstein, Roumain
né le 28/03/1910, recruté R.M.V.E., SBC (75), matricule 5904, était caché à
Fuveau, Bouches du Rhône, sous l’identité discrète docteur Laurent et des papiers
parfaitement imités avec sa femme Berta née en 1912 et sa fille Madeleine née
en 1942. Le maire Barthélemy Félix, dit Bamban fit arrêter le docteur Laurent par
le plus odieux des stratagèmes, en lui donnant un rendez-vous à cinq heures du
matin en mairie pour lui donner un soi-disant laissez-passer. Ce n’était pas ce
fourbe qui était là, mais la Gestapo qui a emmené sans ménagement la famille
vers les camps de la mort, père d’un côté, mère et fille de l’autre... L’avocat le plus
habile de la place d’Aix à l’époque, payé à prix d’or, a su éviter au criminel d’être
fusillé et de finir sa vie en toute quiétude comme sacristain de l’église Sainte Rita
è Nice. Un an plus tard, le père qui avait réussi à s’évader revint au village et y
234
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
resta plus de six mois dans l’espoir de recevoir des nouvelles de sa famille, en
vain. Il s’installa comme médecin à Paris. Il mourut en Corse le 29 décembre 1997.
[email protected].
Les Juifs et la naissance d’Israël : D’Abraham à Simon Drucker.
Isidore DRUCKER est né le 19 août 1930 à Paris, où il a vécu 59 rue Notre-Dame-
de-Nazareth. La seule photo que nous avons de lui est celle d’un bébé. Il a été
déporté par le convoi 22 du 21 août 1942.
Son père, Abraham, a été déporté par le convoi 4 ; sa mère, Thérèse, par le
convoi 15 ; et son frère aîné, qui a survécu, par le convoi 22. Il s’agit dans ce texte
d’Abraham Drucker (Abraham DRUCKER né le 05-01-1901 à Kulikow, Pologne)
père de Simon Drucker et non d’Abraham Drucker, le père de Michel Drucker.
Dans quel régiment de Légion était-il ? Témoignage extrait du livre « La guerre
d’indépendance d’Israël. Témoignages des volontaires français et
francophones », Éditions Machal, 2006, Simon Drucker : « Être en vie à 21 ans me
semblait une sorte de victoire » NB : aussi témoignage vidéo (Mémoires de la
Shoah – Simon Drucker). Né en 1924 à Paris, Simon Drucker vit avec ses parents
originaires de Pologne et son petit frère Isidore. Le père de Simon, sans-papiers,
fabrique des casquettes dans un atelier de la rue des Blancs-Manteaux :
— Il nous arrivait souvent d’avoir faim, mais nos parents nous donnaient
tellement d’amour, de tendresse, que dans les pires moments – et même plus
tard devant la mort – l’espoir ne nous abandonnera jamais, déclare Simon.
Après 1936, le père de Simon régularise sa situation et crée son entreprise de
commerce ambulant. Lorsque la guerre éclate, Abraham Drucker, né le 5 janvier
1901 à Kulikow (Pologne), décédé le 30 juin 1942 à Auschwitz (Pologne) et non le
25 juin 1942 à Pithiviers (Loiret) le père de Simon s’engage dans la Légion
étrangère (Seine Bureau central, Mle 15836). Il combat en 1940 et est démobilisé
après la défaite, en zone libre. Il rejoint sa famille sur Paris et est arrêté le 13 mai
1941 lors de la rafle de la caserne des Minimes, place des Vosges, par des
gendarmes français, et enfermé au camp Pithiviers. Le 25 juin 1942, il est déporté
de Pithiviers à Auschwitz d’où il ne revient pas. Moins d’un mois plus tard, Simon,
sa mère et son frère Isidore sont à leur tour arrêtés à leur domicile lors de la rafle
du Vel’ d’Hiv’ par le même gendarme qui faisait traverser les enfants dans la rue
la veille.
— Je n’oublierai jamais la matinée du jeudi 16 juillet 1942. Il faisait beau et les
enfants n’avaient pas classe. Dès cinq heures du matin, la police français encercle
la rue Notre-Dame-de-Nazareth. La rue résonne de supplications, de cris, de
pleurs, de hurlements. À peine réveillées, à peine habillées, des familles entières
235
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
les internés furent évacués avec d’autres par un convoi ferroviaire pour endurer
la dernière épreuve d’un trajet d’errance qui trouva son terme le 23 avril près de
la localité de Tröbitz sur l’Elbe, avec l’arrivée de l’avant-garde de l’armée
soviétique, avançant à marche forcée vers Berlin. Beaucoup d’enfants furent
atteints du typhus.
L’action de Vichy en zone libre à l’encontre des volontaires étrangers.
On était loin du discours d’un officier français au 21e R.M.V.E. : « Volontaires
étrangers, vous partez au front, comme sont déjà partis des milliers de vos
compatriotes. La France vous est reconnaissante de votre geste sublime. Elle
n’oubliera jamais votre sacrifice volontaire. Tous les Français partent
obligatoirement au front, mais vous le faites librement, volontairement.
Vous partez dans les régiments d’étrangers, mais la France vous considère d’ores
et déjà comme ses fils. »
Le récit de C.L. Flavian, « Ils furent des hommes », paru en 1948 aux Nouvelles
Éditions Latines l’expose explicitement :
Page 2e 20 ; « Enfin les ordres et les modalités pour la démobilisation des
volontaires étrangers arrivèrent. On devait procéder au licenciement immédiat
des cadres et des hommes de troupe français. Il n’en était pas de même pour les
engagés étrangers ; pour pouvoir être libérés, ils devaient avoir un certificat de
travail et prouver qu’ils étaient capables d’assumer les frais de leur existence. Ces
deux conditions étaient pratiquement impossibles à remplir pour des hommes
qui n’étaient pas français et venaient de faire 13 mois de campagnes, mais la
raison invoquée était, paraît-il, d’ordre public.
Tous les volontaires, non démobilisés, durent être versés dans des camps que
l’on appela “camps de travailleurs étrangers”. Ils y furent transformés
automatiquement en bagnards. Voici donc quelle fut l’attitude de Vichy à l’égard
des volontaires étrangers qui combattirent fidèlement et loyalement dans les
rangs de l’armée française. Voilà la reconnaissance d’un gouvernement vis-à-vis
de dizaines de milliers d’hommes accourus de partout pour la défense d’une
patrie d’adoption. »
Des amicales des Anciens Combattants volontaires étrangères naissaient dans
les différentes régions de la zone libre et :
Page 32 « Au début de 1941, une délégation d’anciens volontaires se présenta
chez moi, me demandant d’accepter la présence de l’Amicale (des Alpes-
Maritimes). Leur argument était que seul un officier avait l’autorité suffisante
pour les mettre tous d’accord et défendre efficacement leurs intérêts. En effet,
leur situation était souvent compliquée. Ces anciens soldats rendus rusquement
238
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
240
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
mon père. Dans de telles circonstances, vous souffrez plus de ce qui arrive à vos
proches que de vos propres douleurs et difficultés. Il est préférable d'être seul de
sa famille et juste en compagnie d'autres prisonniers.
R. S. : — La douleur est multiple. Vous souffrez en votre propre nom et celui de
vos proches. Je vis mon père puni peu de temps après son arrivée au camp. Il a
passé trois mois dans la section disciplinaire, ce qui équivalait à être condamné à
mort par épuisement à force de transporter les pierres d'une carrière. Je ne
pouvais rien faire. Ce fut la pire chose.
Q. : — Quelle était votre routine dans le centre de concentration ? J.T. : Travailler
et continuer à travailler dans la carrière jusqu'à ce que vous tombiez. Depuis
quatre heures moins le quart du matin jusqu'à la nuit, avec rien à manger sauf un
peu de pain ou une pomme de terre. Étant dans un « Kommando des jeunes »,
nous avions de meilleures conditions que les autres.
Q. : — Comment avez-vous réussi à survivre ?
R. S. : — Nous nous sommes habitués à vivre tous les jours avec la mort. Nous
étions arrivés très jeunes et très sains et nous avions traversé la guerre civile.
Cela nous a aidés. La stabilité mentale nous a aussi été importante, pour pouvoir
rejeter chaque jour toutes nos pensées noires, chaque jour le désespoir et pour
vivre chaque jour à la fois. Mais cela fut difficile. Nous avons passé cinq années
en pensant chaque jour qu’il pourrait être notre dernier ; chaque jour, la fumée
que nous pouvions voir sortir du crématoire nous le rappelait.
J.T. : — Et la chance est importante. La chance de ne pas tomber malade, parce
que toute maladie signifiait la mort. Même un rhume pouvait signifier la fin. La
chance de ne pas être détesté par l'un des chefs de camp. Et la chance de ne pas
être fusillé ou gazé dans un groupe qu’ils avaient décidé de faire disparaître.Q. :
— Avez-vous été puni à tout instant ?
RS. : — Nous avons tous été punis. Les nazis utilisaient les punitions et
humiliations pour leur propre divertissement. Un garde m'a presque tué parce
qu’à la carrière j’avais chargé un prisonnier avec une roche qu’il jugeait trop
petite. Il m'a battu avec une pioche et m'a frappé à l'arrière du cou avec la crosse
de son arme pendant un quart d'heure. Je tremblais de peur alors qu'il me disait
qu'il allait me tuer.
J.T. : —À Mauthausen, chaque chose était diabolique, le mal était absolu. La
mémoire m’est toujours restée de combien la vie humaine peut être évaluée à
moins que rien. Les conducteurs des camions nazis n’essayaient même pas de
freiner si un prisonnier plié vers le bas sous une charge de 30 kilos de roches
traversait leur chemin. Ils l'écrasaient. La vie ne valait rien. Si vous entriez dans
les six mètres du périmètre d'un garde, même accidentellement ou par mégarde,
241
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
il avait la permission de vous tuer. Et ce qui est pire, il obtenait un jour de congé
supplémentaire pour l’avoir fait.
Q.. : —Les Espagnols ont-ils été traités différemment des autres internés ?
RS. : — Non, nous avons subi le même sort que les autres. Mais la solidarité entre
les Espagnols était énorme. Les autres nationalités ne sont pas comme ça.
J.T. : — Il n'y a jamais eu un informateur ou un collaborateur chez les Espagnols
à Mauthausen. Le reste des prisonniers enviait notre solidarité.
Q.. : Qu'est-ce que Franco avait fait des Espagnols dans les camps nazis ?
RS. : — Le gouvernement espagnol a fait tout son possible pour faire que nous
tous, républicains, disparaissions dans les camps d'extermination. Les Allemands
nous ont tués, mais c’était Franco qui voulait nous exterminer. Les nazis ont
demandé à Serrano Suñer ce qu'ils devaient faire avec nous et le dictateur n'a
jamais répondu, en leur donnant un contrôle absolu sur nos vies.
J.T. : —Franco était comme Ponce Pilate. Sa connivence avec les nazis a été
prouvée par toutes sortes de documents historiques.
Citons encore ce témoignage de Kurt Werner Schaechter dépeignant la
conduite de Vichy hors métropole, témoignage paru dans notre Volonté en 1990.
« J’ai servi en 1939-1940 au 3e bataillon du 3e R.E.I. à Fez au Maroc. Engagé
volontaire pour la durée de la guerre à 17 ans, j’ai été la plus jeune recrue du
bataillon. C’est justement ce 3e bataillon du 3e R.E.I qui a combattu à Narvik en
Norvège sous les ordres de Monclar — colonel à l’époque — et remporté l’unique
bataille gagnée par l’armée française dans cette « drôle de guerre », bloquant
comme on sait toute une division allemande du Général Dietl. Quelques semaines
après l’armistice et les évènements de Mers-el-Kébir où la flotte française avait
été bombardée par la marine britannique, le climat était nettement hostile et la
perfidie d’Albion redevenue l’ennemie de toujours, alors que la droite
européenne, dont se prévalait aussi Vichy, miroitait un Ordre nouveau. Ainsi, tous
ceux qui à quelque titre que ce soit, lors de la guerre civile d’Espagne ou ailleurs
avaient combattu le fascisme ou s’étaient engagés dans l’armée française pour le
combattre étaient redevenus des ennemis, des apatrides, des indésirables, des
francs-maçons, des Juifs, des démocrates ou des ploutocrates, nous nous
trouvions dans le mauvais camp et on ne se cachait pas pour nous le faire
comprendre clairement et durement. En septembre 1940, la commission
d’armistice germano-italienne en Afrique du Nord ayant exigé que tous les
engagés volontaires de ce bataillon et du 3e R.E.I., donc combattants de la guerre
d’Espagne, réfugiés allemands, autrichiens, tchécoslovaques et hongrois, mais
aussi antifascistes italiens lui soient remis, tous ceux du 3e R.E.I. correspondant à
242
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
Officiellement, les seuls camps encore ouverts après 1945 étaient là pour loger
une poignée de Roms, d’apatrides ainsi que des Français collaborateurs. Mais M.
Schaechter affirme que ses documents indiquent qu'une « section spéciale » du
camp Noé est restée active au moins jusqu'en 1947. Parmi ces documents se
trouve une lettre datée du 23 février 1946, écrite par le directeur du camp pour
le préfet à Toulouse. Il cherche à « attirer l'attention urgente sur “la situation
financière de plus en plus délicate de Noé”, ajoutant que les sommes saisies sur
les avoirs de ceux à l'abri “dans le camp” ne sont plus suffisantes pour couvrir les
coûts de maintenance de l’institution et de l'alimentation des détenus ». Les
comptes du camp montrent que les détenus étaient encore obligés de payer pour
leur « logement » en septembre 1947.
Se trouvent aussi parmi ces documents des lettres provenant du service
d’inspection des camps d’internement dépendant du Ministère de l’Intérieur et
de la préfecture qui demandent le nombre des « internés administratifs » encore
détenus dans les camps de département. Ces lettres sont datées du 5 et du 29
mars 1949, soit trois ans après que le dernier camp d'internement de la France
métropolitaine ait été officiellement fermé.
Des photocopies des registres du camp de Noé de 1945, 1946 et 1947 montrent
que parmi les détenus d'après-guerre de Noé, se trouvaient des citoyens de
Suisse, Suède, la Hollande, Belgique, Espagne, Portugal, Argentine et Brésil, ainsi
que trois Britanniques : Abdul Hussan, né en 1901 à Port-Louis, Maurice ; Leonard
Wynne, né à Londres en 1891 ; et Alfred Smith, né à Manchester en 1888. Le
camp est délivré par les maquisards le 19 août 1944. Il continua de fonctionner
avec les mêmes gardiens, étant utilisé officiellement pour l'internement de
collaborateurs, mais. M. Schaechter pense que les détenus par Vichy n’ont pas
été libérés à la fin de la guerre, et que cela a été occulté, car cela aurait été trop
embarrassant :
« La dernière chose que de Gaulle voulait, quand il essayait de construire
l'image d’une France victorieuse et héroïque, dit-il, était de révéler la vraie
mesure de sa collaboration en libérant des camps français des internés venant de
pays neutres et alliés. »
Des documents montrent également que des fonctionnaires français ont
continué d’envoyer à une mort quasi certaine des détenus de toutes nationalités
en les expulsant en Allemagne alors même que la France était libérée. Un registre
conservé montre qu’en 1944, le camp de Noé renfermait encore des détenus de
5 nationalités, dont trois Américains et 13 Britanniques âgés de 21 et 55, et un
autre britannique âge plus de 55 ans.
Le 24 juin 1944, deux semaines après le débarquement des Alliés sur les plages
246
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
brillé au firmament, les grands hommes pour la plupart n’ont pas la grandeur de
Cincinnatus. Leur orgueil les entraîne à s’accrocher jusqu’à la décrépitude.
Lorsqu’il nous reste de l’admiration et de la peine pour eux, ils méritent d’être vus
selon la sentence de Corneille : « Le Cid bravo, Agésilas hélas, Attila holà. »
Cependant, lorsqu’ils ont commis trop de mal et éveillé notre mépris, la séquence
des ministres est la plus justifiée : « Premier ministre, ancien ministre, ex-
ministre, has been", crapule. » La deuxième séquence sied bien à Pétain et assez
bien à De Gaulle.
Pour les « petits », passer de héros à moins que zéro prît souvent des allures
dantesques de descente aux Enfers. Joseph Darnand et Edgard Puaud en sont les
exemples ; en suivant Pétain dans la voie de la collaboration, ils s’engagèrent sous
uniforme de l’ennemi pour combattre le diable communiste alors même que le
diable nazi occupait une moitié de la France et contrôlait l’autre. L’orgueil,
l’ambition, l’amoralité ou des convictions tordues et l’aventurisme étaient parmi
les facteurs variés de leur égarement cauchemardesque. Inversement, d’autres
surent habilement blanchir leur casier judiciaire où s’exfiltrer à l’image des
criminels nazis qui rejoignirent l’Argentine avec la complicité de l’Église
catholique, Vatican (Monsreigneur Houdal et Pie XII) et membres de l’ordre des
Franciscains.
Une atmosphère de trahison entoure l’historique des Armées de l’Est.
Le Général Jean a écrit un article « La Légion étrangère en Argonne en juin
1940 », article paru dans les Éditions du centre d’études argonnais.
Il ne s’agissait pas de la « Légion étrangère » au sens strict, mais bien du 21e
R.M.V.E. Nous avons extrait de cet article les journaux de marche du 21e R.M.V.E
qu’il contenait, ainsi que le rapport Obolenski sur le comportement héroïque du
capitaine Benac et les lignes suivantes :
« Première Guerre mondiale, dans les premiers temps de la stabilisation du
front en Argonne, dans la boue de l’hiver 1914 à 1945, les Légionnaires
garibaldiens du 4e régiment de marche du 1er étranger ont combattu et subi de
lourdes pertes en Argonne, contribuant héroïquement au maintien des positions
françaises en forêt de La Chalade. Dans les derniers jours de la défaite de 1940,
d’autres volontaires étrangers – de ceux qui affluèrent par milliers en octobre
1939 pour participer à la défense de la France – ont participé en Argonne aux
dernières résistances contre l’irrésistible élan blindé d’une Wehrmacht
dominatrice et sûre d’elle-même. Ils se sont battus dans Sainte-Menehould et La
Grange-aux-Bois avant d’être durement balayés et rejetés dans la forêt voisine.
Autant les garibaldiens de 1914, en bonne condition tant physique que
248
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
évènements semble s’y accorder. Il semble utile de préciser les évènements qui
menèrent à ce désastre. :
Après avoir percé le 13 mai à Sedan (19e Corps blindé de Guderian) la
Wehrmacht, qui borde maintenant la Manche, de Dunkerque (totalement évacué
le 6 juin) à la Seine, fonce vers le sud. L’ennemi du 21e R.M.V.E., qui appartient au
groupe d’armées Von Runstedt – et à la XIIe Armée Von List – est le corps blindé
de Guderian composé de quatre Panzerdivisionen – dont deux les 1re et 2e
dynamiques et irrésistibles, ont effectué la percée de Sedan le 13 mai, et de deux
divisions d’infanterie ayant rompu le front de Champagne (La Suippe à
Bétheniville – 20 kilomètres à l’est, nord-est de Reims est franchie le 10 juin au
soir). Ces divisions déferlent vers le sud-est en vue de prendre à revers le Groupe
d’Armée 9 qui tient encore solidement la ligne Maginot. Du fait de la rupture du
front de Champagne, à l’ouest, le 21e R.M.V.E. amoindri par des pertes
importantes reçoit l’ordre de décrocher et de sereplier sur l’Aire. Ce repli
s’effectue le 10 juin vers le défilé de la Croix-aux-Bois et, le 11, de ce défilé
jusqu’aux environs de Moncheutin et d’Autry.
Le 12 juin, l’enfoncement du front de Champagne impose un nouveau repli du
R.M.V.E. (jusqu’à Vienne-la-Ville pour le 1er bataillon), où le commandement
prévoit un repos de 4 heures.
Mais, contrairement à cette directive, dès l'arrivée du 1er bataillon de son
régiment dans ce village, le 13 à 3 heures (du matin) le chef de corps (Debuissy)
envoie immédiatement (malgré la fatigue) le 21e régiment assumer les défenses
des lisières nord et ouest de Sainte-Menehould et la ville elle-même.
Cette mesure est condamnée par Decharme et Delaissey malgré qu’ils sussent
que les Allemands étaient sur les talons du 21e (cf. récit du colonel Gallini).
Pourtant il est normal de penser que si le 21e n’avait quitté Vienne-la-Ville que
vers 7-8 heures du matin, ou bien il aurait été encerclé et anéanti dans Vienne-
la-Ville, ou bien le voyage de jour jusqu’à Sainte-Menehould aurait tourné à la
catastrophe, les Allemands ayant pratiquement anéanti le 2e bataillon du 5e R.I.C.
le 13 entre 8 heures 15 et 9 heures 30 à la ferme de Neuf Bellay, entre Auve et
Tilloy-Bellay à une quinzaine de kilomètres seulement à l’ouest de Sainte-
Menehould et se manifestant à Verrières et Sainte-Menehould vers la mi-
journée : Le 3e bataillon fut obligé de se replier et Sainte-Menehould fut attaqué
dès 13 heures… S’il était parti tard, le 21e R.M.V.E. même s’il avait réussi le trajet
vers Verrières et Sainte-Menehould, serait arrivé dans la ville presque en même
temps que les Allemands et il en aurait été balayé encore plus facilement et
même encerclé. Nous rejoignons là la thèse du « crime de Sainte-Menehould »
du livre de Hans Habe ; antisémite et xénophobe, anticommuniste et Weygando
250
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
du II/14e R.I. de la 36e Division note dans ses carnets de route – Ligne de front
H.S. N° 10, page 78 – en date du 12 juin : « À Cernay, nous franchissons la fameuse
ligne d’armée que la 6e Division d’Infanterie coloniale, D.I.C., a soi-disant
organisée et derrière laquelle nous sommes censés nous mettre à l’abri. Il n’y a
identiquement rien… »
La 36e D.I. qui s’est repliée par Quatre-Champs, Vouziers Monthois, Cernay-en-
Dormois, Ville-Sur-Tourne, La-Neuville-aux-Ponts, Sainte-Menehould entre le 13
juin (II/14e R.I.) à Villers-en-Argonne. Le dernier contact d’États-Majors entre la
35e et la 36e D.I. se fera le 11 juin matin à Senuc. La liaison entre le 21 e R.M.V.E.
avec le 6e D.I.C. ne pourra d’ailleurs se faire, le 2e bataillon du 5e R.I.C. étant
pratiquement anéanti le 13 entre 8 h 15 et 9 h 30 à la ferme de Neuf Bellay située
ntre Auve et Tilloy-Bellay à une quinzaine de kilomètres à l’ouest de Sainte-
Menehould en bordure de la RN 3 entre Chalons et Sainte-Menehould.
Cette dislocation du front de Champagne pourtant montrait que la situation
était désespérée, mais pas finale. Le camp de la trahison n’imaginait pas que la
guerre allait être mondiale et que leur désir "plutôt Hitler que Blum" allait être
brisé par Hitler. L'anecdote que relate le Général de Guillebon résume bien le
tout :
Un beau soir, deux soldats de Leclerc en goguette, n'ayant pas salué dans la
rue deux officiers, élèves du cours d'État-Major de Rabat, on en vint aux
invectives et puis aux coups. Le colonel qui commandait le cours demanda au
Général Leclerc d'expliquer l'incident devant les officiers du cours légitimement
choqués par ce manque d'égards. On se doute qu'il était dans l'intention de ce
colonel d'embarrasser Leclerc. Messieurs, un acte d'indiscipline très grave a été
commis par deux de mes hommes envers deux d'entre vous. Je viens vous dire
qui sont ces soldats et ce qu'ils ont fait pendant que vous, officiers de carrière,
attendiez tranquillement en famille que d'autres se battent pour la France. Ces
hommes ont été volontaires en Norvège. Ils ont été volontaires en juin 1940 pour
continuer la lutte qu'ils ont menée victorieusement depuis l'Égypte jusqu'à Tunis.
Quand, au lendemain de leur victoire, après un long exil, ces hommes sont enfin
arrivés chez eux, dans cette Afrique du Nord française, quand ils avaient affaire
dans un de vos bureaux, que voyaient-ils au-dessus de la tête de l'officier français
qui n'avait rien fait et qui souvent leur manifestait de l'hostilité ? Que voyaient-
ils ? Le portrait du maréchal Pétain ! Eh bien, messieurs ! pour mes hommes,
Pétain c'est Bazaine.
La disparition du 21e R.M.V.E vue de l’E.M. de la 35e division
Extraits du rapport du Capitaine BATAILLE, membre de l'État-Major de la 35e DI).
252
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
Quant aux volontaites étrangers, des Espagnols et des Juifs, beaucoup périrent
dans les camps de concentration et plus à partir de la France, Drancy notamment,
la « porte d’entrés d’Auschwitz » qu’à partir des camps de prisonniers.
L’ombre de la trahison plane sur cete triste défaite de 1940. Dès l’été 1940 déjà
Marc Bloch écrivait son « Témoignage 40 » où il plaçait le fardeau de la
catastrophe autant sur le dos des syndicats que sur celui du pacifisme
réactionnaire. La publication sous le titre « L’étrange défaite » en 1947 évoquait
déjà plus la mot « trahison ». Il faut dire que dans l’intervalle, le procès
interrompu de Riom avait fait osciller la balance dans cette direction. Et que dès
1944 avait été publié « Les dessous de l’armistice par un témoin ». 10 juin 1940
dans une lettre à Paul Reynaud, Weygand déclara qu’il « était loin d’avoir perdu
tout espoir » et l’instruction secrète 1444/FT du 11 juin ordonnant pour le 12
matin le repli sans alignement sur une ligne Dijon-Caen le démontre, mais
surviennent la protestation du général Prételat connu pour avoir eu des rapports
avec la Cagoule et surtout l’intervention le même 11 de De Gaulle près
d’Huntziger, autre commensal de cette Cagoule. Le 12, les troupes de l’Est ne se
replient pas, sauf le général Freydenberg et son état-major, et elles sont
encerclées! Est-ce là l’éclosion du supposé complot? Pour le 12 juin en soirée,
l’écrivain Hans Habe rapporte dans “A Thousand Shall Fall” que le général
Decharme de la 35e D.I..a tenu au colonel Debuissy du 21e R.M.V.E dans le bois
de Bouconville des propos étranges qui ne peuvent relever que de l’ignorance ou
de l’incompétence ou de la malveillance. Le 13 matin au réveil, les volontaires
réalisaient déjà qu’ils avaient été floués. Un lien avec l’instruction secrète ?
L’histoire de la dissolution envisagée du 21e après l’éviction de Debuissy et le
rapport du lieutenant Pold sur le repli du train régimentaire ne font que conforter
la suspicion.
Lors du procès Pétain, le document Alibert de novembre 1942, ne fut qu’un
pétard mouillé même s'il dévoilait que ledit Alibert faisait partie de la cagoule,
ainsi que Darlan, Huntziger, Déat, et autres, et que le maréchal Pétain était leur
drapeau; et que leur intention était de prendre le pouvoir pour instaurer un
régime sur le modèle de Franco, en utilisant les services de celui-ci et au besoin
l'appui d'Hitler). Par contre, en 2010, le document Klarsfeld montrant
l’antisémitisme de Pétain remit tout en question, sinon un retour à la case départ.
Pourtant, on n’a pas manqué encore de semer le doute ! Jacques Alibert, le fils
de Raphaël Alibert, garde des Sceaux à l'origine du statut des juifs, pourrait être
le mystérieux donateur du document, soulignant ainsi en représaille un certain
propos de son père qui avait été « oblitéré ».
Et que penser du général Maxime Weygand? Réactionnaire antisémite
257
CHAPITRE III Disparition du 21e R.M.V.E.,
258
Chapitre IV Documents.
CHAPITRE IV Documents.
Ce chapitre provenant du Centre de Documentation de la Légion étrangère, des
documents transcrits par Mr Didier MICHON. Ne nous étant parvenu qu’en 2018,
nous n’avons pas voulu reprendre les chapitres précédents malgré les répétitions
et contradictions.
Premier Bataillon rapport Mirabail Journal de Marche
CADRES DU BATAILLON
État-Major
Chef de Bataillon Mirabail
Capitaine adjoint Bigot
Lieutenant adjoint Briand
Médecin lieutenant Rousse
Médecin auxiliaire Machtou
re
1 Compagnie
Commandant de Cie Lieutenant Gay
Chefs de section Lieutenant Dupont
S/Lieutenant Ponomarev
Aspirant Charpentier
2e Compagnie
Commandant de Cie Capitaine Gaillard
Chefs de section Lieutenant Deshayes
Lieutenant Becaud
Lieutenant Houtard
e
3 Compagnie
Commandant de Cie Capitaine Benac
Chefs de section Lieutenant Obolenski
Lieutenant Lintignac
Lieutenant Calix
C.A.1
Commandant de Cie Capitaine Modéna
Chefs de section Lieutenant Belissent
Lieutenant Yonine
Lieutenant Charlot
Lieutenant Neveu
30 avril 1940. Départ en Alsace : Embarquement à Rivesaltes vers 20 heures.: au
départ il n’y a pas de voiturettes de mitrailleuses ni de mortiers, ni de cuisine
259
Chapitre IV Documents.
bois ouest d’Érize la Grande. E.M. et C.A.1 continuent par Chaumont- Érize-la-
Petite (P.C. du Rgt) et arrivent le 23 mai vers 4 heures à Érize-la-Grande. Pluie.
Vers midi ordre de rassembler tout le bataillon en cantonnement dans le village.
Vers 13 heures, je suis appelé au P.C. de la division (Longchamps). Entretien avec
le Général Delaissey. Ordre de départ pour le soir. Vers 17 heures,
embarquement en camions sur croupe dominant Les Marats. Itinéraire Lisle-en-
Barrois-Laheycourt, Givry-en-Argonne-Noirlieu-Somme-Yevre. Arrivée vers 19
heures. Cantonnement.
24 mai Alerte vers 4 heures. Embarquement du bataillon vers 8 heures.
Itinéraire : Dampierre-Sainte-Menehould-Ville sur Tourbe-Cernay- Grandpré- Le
Morthomme. Bivouac dans le bois du Morthomme. Vu général Ducharme. Ordre
du colonel, capitaine Gaillard remplace momentanément capitaine Bigot comme
adjudant-major du bataillon. Vers 21 heures, départ pour Boult aux Bois par
Briquenay.
25 mai Vers 4 heures arrivée et installation bivouac dans forêt de Boult lisières
route Boult à Vouziers. Vers 8 heures ordre de départ pour installation défensive
en lisière bois sud de la ferme St Denis (chemin des mulets). Marche d’approche
par Boult aux Bois-Belleville-Préventorium. Premiers obus, 1 mort, 2 blessés
légers. Bataillon gagne position partie par bois (1re, 2e ,3e Cies), partie par route
Chatillon (C.A.1). Regroupement du bataillon sur position indiquée vers 19
heures. G.R.D installé sur position. Compte rendu verbal au P.C. du régiment
(ferme St Denis). S/Lt de Medem inutilisable, affecté au ravitaillement.
26 mai Bataillon en bivouac gardé, réserve de division. Installation en sous-bois.
2e bataillon au contact sur canal des Ardennes. 3e bataillon aux Petites Armoises
et ferme Bazancourt.
27-28 mai Organisation défensive.
29 mai Au matin, P.C. du régiment quitte ferme Saint-Denis et se porte dans le
bois de Noirval. Dans l’après-midi le général Delaissey accompagné du Colonel,
du Cdt Le Guillard et du capitaine Lagarrigue vient me donner personnellement
les consignes de relève du 3e bataillon et ses instructions au sujet de la défense
des Petites-Armoises. Je demande au colonel relève du capitaine Modéna
Accordée. Le Lt Belissent prend le commandement de la C.A.1. Relève à la nuit.
P.C. ferme de Bazancourt. 2e Cie + groupe franc + 2 S.M. point d’appui des Petites-
Armoises. 1re Cie + 1 S.M. appuyée au canal (liaison avec 2e Bataillon) boqueteaux
devant voie férrée désafectée.3e Cie sur le ruisseau entre 1re et 2e Cie. Ferme
Bazancourt C.A.1 – 1 S.M, canons et mortiers.
30 mai Au petit jour, visite des Petites Armoises. Vu Cne Roux du 11 e R.I. et Cne
Gaillard (2e Cie).
261
Chapitre IV Documents.
marquées sur une feuille restée dans une de mes poches. Sans cela je n’aurais pu
m’en souvenir.
Les renseignements concernant mon évacuation m’ont été donnés par le
médecin-lieutenant DUMAS du 2e Bataillon, que j’ai revu à l’Hôpital de Chaumont
durant ma captivité.
Le canon de 47 antichar que j’ai marqué sur le plan appartenait à une batterie
d’artillerie. Il devait interdire la route des Petites-Armoises à Vouziers à tout
engin blindé.
Le lieutenant de réserve Coscoquéla André.
Compte rendu de fin d’opérations relativement à la campagne de 1940 au 21e
R.M.V.E. dressé par le lieutenant Coscoquela André, commandant la section
d’Engins du 2e Bataillon.
Situation de la Section.
267
Chapitre IV Documents.
la D.I. 35.
23 mai Vers 20 heures embarquement en camions – Cantonnement à VAUMONT
(Fresne-au-Mont?) dans les granges.
24 mai 9 heures : nouvel embarquement en camions vers 12 heures.
Débarquement 1 km avant le MORTHOMME.
20 heures 30 : montée en ligne.
Itinéraire : BRIQUENOY – BOULT AUX BOIS – BELLEVILLE-SUR-BAR –
CHATILLON-SUR-BAR – et installation dans les bois de LA TULLE (arrivée vers 2
heures) (La Tuile ? dans le Bois du Chesne).
25 mai vers 4 heures le Bataillon gagne en une route exposée aux vues de
l’ennemi le bois du Chesne (près du Chesne-Populeux sur le canal des Ardennes).
On essuie les premiers tirs d’artillerie. La Cie a son premier blessé. La 5e est en
réserve de Bataillon et s’installe défensivement pour tenir les lisières N. du bois
du Chesne. Son dispositif chevauche sur celui d’éléments du 14e G.R.D. et du 14e
R.I.
26 mai La Cie modifie plusieurs son dispositif par suite des départs du 14e G.R.D.,
puis au 3 juin du 14e R.I. En même temps, elle travaille à édifier une L.A. dont le
tracé passe à 1 km environ en arrière de son emplacement actuel. La 3e Section
est mise à disposition de 3e Bataillon pour contribuer à tenir la L.P.R.
En plein jour, elle est attaquée par une patrouille : 1 sergent et 1 homme sont
tués, 1 adjudant-chef et 2 hommes blessés. Elle est relevée par la 1re Section.
De plus au cours de cette période, la Cie a quelques tués et blessés du fait des
tirs d’artillerie.
3 juin à 23 heures : relève par la 9e Cie – La 5e Cie gagne CHÂTILLON-SUR-BAR qui
forme un point d’appui en arrière des premières lignes.
6 juin vers 22 heures : départ pour les PETITES-ARMOISES que la Cie renforce de
2 sections de mitrailleuses et d’une section de 25 est chargée de tenir.
9 juin après une préparation d’Artillerie de 2 heures environ et un
bombardement des arrières par vagues d’avions l’attaque allemande se
déclenche. Devant le front de la Cie, les Allemands sont presque aussitôt stoppés.
Ils subissent des pertes importantes, refluent en arrière ; et seul le groupe franc
de leurs Bataillons (30 hommes environ) arrive à s’approcher à une quarantaine
de mètres de notre ligne où il se terre dans un fossé.
Il sera complètement détruit par le tir du 60 ; un seul survivant blessé sera trouvé
par une patrouille envoyée un peu plus tard et ramené dans nos lignes.
Le Capitaine DE BREM est tué au cours de la préparation d’artillerie ; le Lieutenant
ODRY prend le commandement.
10 juin : harcèlement par l’artillerie ennemie ; le village brûle. Les pertes pour ces
271
Chapitre IV Documents.
deux journées s’élèvent pour la Cie à une dizaine de tués et une vingtaine de
blessés.
11 juin à 3 heures, repli immédiat sur ordre du Bataillon qui indique un itinéraire
avec BOULT-AU-BOIS comme point final. Le décrochage en plein jour à l’insu de
l’ennemi grâce au brouillard.
Vers 17 heures La Cie a rejoint le Bataillon.
Après un court repos de 2 heures, de nouveau le signal du départ est donné
Itinéraire : AUTRY – CONDÉ LES AUTRY – SERVON – MELZICOURT – LA-CROIX-
AUX-BOIS – LONGWÉ – OLIZY – VAUX-LÈS-MOURON.
12 juin La Cie s’installe au petit jour en lisière des bois derrière l’Aire. Elle tient
un front d’environ 1 km. Reste sur sa position.
18 heures 30 ; départ ; trajet dans la nuit MOUCHETIN – AUTRY – CONDE-LES-
AUTRY – MELZICOURT – St THOMAS-EN-ARGONNE - VIENNE LA VILLE –
MOIREMONT –SAINTE-MENEHOULD.
13 juin La Cie vers 10 heures, arrivée à Sainte-Menehould.
Installation dans les bois à 1 km de la ville. À peine installé, le Bataillon retourne
à Sainte-Menehould pour essayer de regagner Moiremont. Contre-ordre arrive
de Sainte-Menehould à peine dépassé. La Cie est mise à disposition du 1er
Bataillon pour défendre une lisière du village. Après ces cgangements de position
dans la journée, accrochage en soirée par l’ennemi. Repli sur ordre du Bataillon ;
la Cie regagne les bois du matin.
14 juin La Cie se trouve en partie rive est de l’Aisne, en partie sur la route de
Sainte-Menehould combat à la GRANGE-AUX-BOIS avec le 1er bataillon. Une
attaque allemande repousse le 1er bataillon et des éléments de la cie vers le sud.
Le S/Lieutenant HUSCHAK est blessé.
Après-midi repli. Le Bataillon gagne TRIAUCOURT où l’on cantonne.
15 juin 8 heures : départ – VAUBECOURT – REMBERCOURT-AUX-POTS - ERIZE la
PETITE- CHAUMONT-SUR-AIRE – PIERREFITTE ; bivouac dans les bois.
16 juin KOEUR-LA-GRANDE – KOEUR-LA-PETITE – SAMPIGNY – LÉROUVILLE –
COMMERCY – VOID et bivouac dans le bois au nord de cette localité.
17 juin VAUCOULEURS – MONTIGNY-LES-VAUCOULEURS – RIGNY – SAINT
MARTIN et bivouac dans les bois.
18 juin BLENOD-LES-TOULS – CREZILLES, puis retour au fort de BLENOD les TOUL,
et de nouveau CREZILLES – ALLAIN et bivouac dans les bois d’OCHEY.
19- 20 juin La Cie ne bouge pas des bois d’OCHEY.
21 juin L’ennemi a encerclé dans ce secteur quelques divisions de la IIe Armée
(Groupement FLAVIGNY). Son artillerie est assez active. Dans la nuit du 21 au 22
la Cie a 3 tués et 2 blessés.
272
Chapitre IV Documents.
que cette somme ait été confiée au Comptable adjoint, soit qu’elle ait été laissée
dans ma cantine, rentrée au Dépôt. Je n’ai plus de souvenir exact sur ce point.
Lettre du Capitaine Jean Roger Trussant datée du 25 juillet 1942
Une date manuscrite a été ajoutée au crayon sur ce document : 25 juillet 1942
Le Capitaine deRéserve TRUSSAND Jean Roger Ex-
Commandant de la C.A.2 du 21e R.V.E. À
Monsieur le Chef du Bureau Liquidateur desRégiments de Volontaires
Etrangers A SIDI-BEL-ABBES
J’ai l’honneur de renouveler les demandes faites par mes lettres du 15 septembre
et 19 décembre 1941, concernant les propositions faites par moi en faveur de
certains militaires de mon unité, dont certaines citations omises à la transcription
dans un dossier établi à l’Oflag VIA. Une de ces citations a été notamment faite
pour un volontaire tué à son poste de combat le 9 juin 1940. J’ai essayé de me
mettre en relations avec les Colonels MARTYN et DEBUISSY, mais je n’ai rien pu
obtenir de positif. N’avez-vous rien reçu pour ces militaires. Dans la négative,
dois-je m’adresser par votre intermédiaire ou directement à la commission
spéciale siégeant je crois à Vichy. Je vous remercie à l’avance des renseignements
que vous pourriez me donner. Signé R. Trussand Ajout manuscrit du Capitaine
Trussand Excusez mon insistance. Il semble qu’on doive pouvoir faire quelque
chose pour des soldats qui ont fait proprement leur devoir et y ont laissé la vie.
HISTORIQUE DU 3E BATAILLON Poulain Ravel
Centre Documentaire de la Légion étrangère… (Visite de M. Didier Michon au
Centre...2018).3e bataillon toutes Cies rapport Poulain Ravel.
Encadrement du 3e Bataillon le 30 avril 1940 au départ pour la zone des
armées.
Chef de Bon Cdt Charles Poulain
Cap Adjt Major Cne Joseph Maurice Farges.
er
Puis Cne Pierre Pascal Doubaud à partir du 1 mai 1940.
Officer adjoint Lt Jean André Saint Marc.
Médecin Med-Lt Jean-François Buvat.
Médecin auxiliaire Adjt Salomon (William) Amsellem
Adjt (transmissions) Adjt Fernand Douet.
Adjt (ravitaillement) Adjt Guillot
9e Cie
Cne Henri François Eugène Sabadie, blessé 26 mai, dcd le 29.
Puis Amédée Modéna (Vers 29 mai-21 juin).
Lt Henri Paul Dugros
Lt Theodor Smirnoff.
280
Chapitre IV Documents.
25 mai L’arrêt dans le bois indiqué ci-dessus, ne nous permet pas d’arriver au
lever du jour. 8 heures : À hauteur du Bois des Wileux, les éléments du Bon se
dirigent sur leurs emplacements. La 9e Cie sur les Petites Armoises, la 11e vers le
coude du Canal des Ardennes, la 10è en réserve en avant de la ferme de
Bazancourt où est installé le P.C du Bataillon, son observatoire se trouvant à la
corne nord du Bois des Wileux. Les éléments de la C.A. sont répartis dans le
secteur suivant le plan de feux. L’installation est couverte par des éléments de
divers G.R. qui se trouvaient sur les emplacements dans la partie W du secteur et
en lisière de la route Le Chesne-Stonne dans la partie Est. L’occupation des
emplacements s’est effectuée sous le bombardement de l’Artillerie ennemie tout
particulièrement sur le village des Petites Armoises et sur le coude du Canal des
Ardennes. Le S/Lt Roudometoff de la 11e Cie est tué. Activité aérienne allemande.
À 22 heures les éléments avancés des G.R. qui se trouvaient en contact avec les
forces ennemies se retirent et le Bon prend le contact à son compte ; des travaux
défensifs sont très poussés en présence de l’activité de l’infanterie ennemie qui
cherche à s’infiltrer. La section Pereira de la 10e Cie est détachée au Moulin Neuf
en raison de l’importance de ce point. La 9e Cie encadre le village des Petites
Armoises, lui-même tenu par la 9e Cie du 11e R.I. (Capitaine Roux).
26 mai Dans la matinée, violents bombardements par l’artillerie ennemie ; morts
et blessés dont le Lt Dulion de la C.A. tué et le Cap. Sabadie légèrement blessé,
mais décédera le 29 (le Lt Smirnoff prend le commandement de la 9e Cie). Au
cours de la journée les Allemands lancent quelques attaques sur nos positions,
mais toutes sont repoussées.
27 mai Nouvelles attaques et bombardements allemands sur le sous quartier de
la 11e Cie. Tués et blessés dont l’aspirant Beille de la C.A. très grièvement touché.
Le service sanitaire est débordé par suite de l’absence du Médecin Lt Buvat
faisant fonction de Médecin-Chef du Régiment. Les éléments avancés ennemis
s’approchent du village des Petites Armoises et s’installent à la carrière située au
S.W. de la côte 201 et sur les pentes dominant les Petites Armoises. Nous
maintenons toutes nos positions et les consolidons en les organisant. (Dans le
Pré aux Moines les travaux défensifs ont dû être effectués en superstructure par
suite de l’état marécageux du terrain). En raison d’infiltrations possibles
l’intervalle entre la 9e et la 11e Cies est occupé par les éléments avancés de la 10e
Cie (Cie réservée)
28 mai Devant la ténacité de notre résistance, l’activité de l’ennemi se ralentit.
Notre poste d’observation nous signale que les Allemands s’organisent sur les
pentes de Tannay et creusent de éléments de tranchées effectuant même des
bétonnages. Notre artillerie alertée déclenche des tirs particulièrement
283
Chapitre IV Documents.
deux guetteurs sont tués. L’ennemi exécute des émissions à la radio (parlées et
musicales). Reconnaissance de la ligne d’arrêt : Bazancourt-Maison Rouge.
5 juin Continuation des travaux de défense- Échange des tirs d’artillerie.
6 juin Continuation des travaux de défenses. Reconnaissances diverses.
7 juin Continuation des travaux de défenses. Reconnaissances diverses.
Réception de l’ordre du jour de la 35e D.I. ci-après : « Soldats de la 35e, la bataille
est engagée, vous veillerez et vous tiendrez s’il le faut jusqu’à la mort. Vive la
France ! »
8 juin Une attaque par chars d’assaut est annoncée comme prochaine. Toutes
dispositions sont prises pour y résister avec succès.
9 juin Une attaque ennemie se déroule sur la partie W de la 36e D.I. (57e R.I.) qui
la repousse et fait de nombreux prisonniers (800 environ). Bombardement des
Petites Armoises (quartier du 2e Bataillon) qui brûlent toute la nuit. Activité de
l’aviation ennemie.
10 juin Nouvelle attaque sur le même point que la vieille après une forte
préparation d’artillerie ; le 57e R.I. est bousculé et une poche se forme au sud du
Canal des Ardennes. Le Bon reçoit l’ordre d’envisager éventuellement une
défense en bretelles face à l’W. Une reconnaissance immédiate des
emplacements est effectuée pour l’exécution de cet ordre. Activité intense de
l’aviation ennemie, échange de tirs d’artillerie. Dans la soirée (vers 21h30) arrive
au P.C. un ordre préparatoire de repli, prévu en deux temps (Eléments de 1re ligne
demeurant sur place et faisant croute jusqu’au lendemain soir ; éléments de
réserve (9e Cie) se repliant avec le 1er Bon sur la Croix aux Bois). Peu après un
compte-rendu de la 10e Cie nous informe que le 14e R.I. décroche en totalité ce
même soir à partir de 22 heures. Compte-rendu est fourni au Régiment
mentionnant ce fait et ordre nous est donné à 0 h 35 de décrocher en totalité
immédiatement.
11 juin Le décrochage s’est effectué dans l’ordre suivant : 9e, 11e, 10e Cies sans
éveiller l’attention de l’ennemi. Itinéraire de repli : Chatillons/Bar-Noirval-Quatre
Champs (village en feu) -Toges-La Croix aux Bois-Longwé. Le Bataillon s’établit
dans les bois situés au sud de ce dernier village où il est pris à partie par l’aviation
ennemie. Dans l’après-midi, ordre est reçu de se porter à proximité du P.C du
Régiment placé à 3 km environ plus au sud en bordure de la route de Vouziers à
Grandpré (R.N. 46). La 9e Cie est à la disposition du 1er Bon pour protéger le repli
du régiment. La justification du décrochage réside dans le fait que le gros des
troupes ennemies qui n’avaient pu percer notre front s’est porté vers Rethel où
l’Aisne a été franchie et se préparait à nous prendre à revers en utilisant la route
Rethel-Vouziers. Vers 18h le Bon, sur ordre, se porte sur la ligne Vaux les
285
Chapitre IV Documents.
de franchissement. (Un ordre de repli sur la rive droite de l’Aisne, donné par la
D.I., qui aurait dû nous parvenir le 13 juin à 19 heures, c'est-à-dire avant la
destruction du pont de Verrières aurait permis de grouper la totalité du Bataillon
derrière la rivière, mais malheureusement il n’a jamais touché le Chef de
Bataillon). Les éléments lourds (C.A.) appuyés par les voltigeurs chargés de leur
protection ayant occupé leurs nouveaux emplacements cherchent par leurs feux
à aider le repli de la section de Cuniac et à ralentir la progression ennemie. Au
cours de l’exécution de sa mission, la section de Cuniac a été totalement
encerclée et n’a pu rejoindre le Bon. La pression de l’ennemi s’accentuant de plus
en plus et les munitions manquantes totalement, la fraction située à l’W de
l’Aisne se replie sur Villers en Argonne et se met à la disposition du Chef de
Bataillon chargé de la défense de ce village, pour continuer le combat.
Après reconnaissance des nouvelles positions et commencement d’installation,
ordre est donné aux éléments du Bataillon, par le Lt Colonel Martyn qui a
remplacé le Lt Colonel Debuissy à la tête du 21e R.M.V.E. de rejoindre
immédiatement Passavant. Le Bataillon se regroupe dans ce village où les
hommes harassés prennent un léger repos. (La 10e Cie n’a pas encore rejoint le
Bataillon). Vers 19 heures les éléments regroupés vont bivouaquer dans les bois
situés autour de la ferme de Brouenne par l’itinéraire Passavant-Triaucourt-
Ferme de Brouenne, où la 10e Cie nous a précédé. (Cette Compagnie, après le
franchissement de l’Aisne le 13 juin s’est regroupée aux lisières Est de la Neuville
au Pont. Le Cne Duvernay essaie d’appuyer sur Moiremont pour échapper à la
poursuite de l’ennemi qui vient qui vient en direction générale du N.W. La Cie
anti-chars qui occupe Moiremont est dépassée par les éléments ennemis avant
que le village ait pu être atteint. Toute la 10e Cie s’engage immédiatement à
travers la forêt, et après une marche difficile débouche sur la Route Nationale
N°3 entre la Grange aux Bois et les Islettes, où elle se met à la disposition du
Colonel Cdt le 11e R.I. qui l’affecte au Bataillon on du Cdt Nicolaï. Le 14 entre 2 et
5 heures la 10e Cie va dégager deux canons de 25 en mauvaise posture. À 6 heures
le Lt Monteil avec une section monte renforcer une Cie aux Vignettes près des
Islettes. À 7 heures, l’aspirant Defoy avec une autre section est mis à la
disposition d’une Cie dans la Grange aux Bois. Au cours de l’attaque de ce village
le reliquat de la 10e Cie est engagé sous les ordres de son Capitaine pour appuyer
l’action dans la Grange aux Bois et permettre aux unités du 11e R.I. d’en
décrocher. Le Lt Obolensky du 21e R.M.V.E. est grièvement blessé au cours d’une
contre-attaque. La 10e se replie avec le Cdt Nicolaï sur Futeau et Brizeaux d’où le
Général Delaissey la dirige sur le prochain bivouac du Bataillon. Le Lt Monteil est
porté disparu. Dans les journées du 13 et 14 la 10e Cie a perdu ou laissé sur le
288
Chapitre IV Documents.
de la route d’Ochey.
19 juin Le Bataillon reçoit l’ordre de se porter au village d’Allain et d’en assurer
la défense face au Sud et au S.W. Il prend le dispositif suivant : 9e Cie sortie sud,
aux abords de la route N°74 de Colombey les Belles ; la 10e sortie sud est, route
de Crépey ; 11e Cie sortie W route de Bagneux. Le Bataillon est mis à la disposition
de la 6e D.I.C. Des travaux sérieux de défense sont effectués autour du village.
Dans la soirée l’artillerie ennemie bombarde les issues du village, pas de pertes.
20 juin Continuation des travaux de défense du village. Des troupes coloniales
viennent s’installer dans les bois d’Anciotta et d’Allain situés au Nord et à l’est du
village. Bombardements intermittents de l’artillerie ennemie qui fait 3 blessés à
la C.A.
21 juin Le 1er Bataillon venant de Colombey les Belles (qu’il avait abandonné sur
ordre) vient renforcer la défense du village d’Allain. Il s’installe sur la route
d’Allain-Crepey, du ravin Est du village à la Route Nationale N°174 incluse. La 9e
Cie resserrant son dispositif sur la droite. La 11e Cie conserve ses emplacements
à cheval sur la route de Bagneux. La 10e Cie venant s’établir sur sa droite face à
l’W battant les glacis en direction de Bagneux et de Crézilles. Continuation des
travaux de défense ; renforcement des barricades aux issues. Dans le courant de
la matinée le village est à nouveau bombardé ; l’après-midi le bombardement
redouble d’intensité par suite de l’approche de l’ennemi.
Vers 18 heures des éléments ennemis importants sont signalés à 900 m au S.W.
du village ; le commandement prend toutes mesures pour resserrer le dispositif
et rappelle qu’il faut tenir coûte que coûte, avec interdiction de se replier.
À partir de 19 heures le bombardement ennemi s’intensifie encore, dirigé avec
précision sur le village même, qui épargné jusque-là, est particulièrement
endommagé. Un seul blessé, sergt Anton de la 10e Cie.
À 21h45 un ordre du Colonel Ditte Cdt la 6e D.I.C. prescrit d’éviter l’accrochage.
À 22h 55 un nouvel ordre annonce la cessation des hostilités. Dans la nuit du 20
au 21, le service de l’intendance occupe la boulangerie d’Allain pour fabriquer du
pain pour les troupes, mais par suite des bombardements il abandonne cette
fabrication pour se mettre en sécurité et quitte Allain. L’adjudant-Chef Douet
aidé de quelques boulangers pris dans les Cies assure alors cette fabrication, qui
permet de ravitailler les diverses unités sur place et la population civile du village.
La 10e Cie abat du bétail fournissant en viande le 1/21e et la C.C.
22 juin Le Bataillon reçoit l’ordre de procéder à la destruction des armes
automatiques et à la mise hors d’usage des armes individuelles. Les Cies sont
regroupées et bivouaquent sur leurs anciens emplacements de combat. Des
officiers allemands venus en automobile se présentent à l’entrée du village (route
290
Chapitre IV Documents.
13 juin 3 h. Après une marche de nuit rendue très pénible par la pluie et la fatigue
des hommes qui en cette journée n’ont guère eu le temps de se reposer, marche
au cours de laquelle les hommes perdront souvent contact et au cours de laquelle
j’eus sans cesse à faire la navette le long de la colonne et donner l’exemple de
mon endurance, nous atteignons Malmy en Argonne. Contrairement aux
dispositions précédentes, l’ordre nous est donné de cantonner dans les granges
pendant 4 heures.
13 juin 5 h. Le Capitaine Doubaud, Adjoint au bataillon me donne l’ordre écrit
suivant : « La 9e Cie fera marche aussitôt sur Verrières sous Sainte-Menehould
par Vienne la Ville et Moiremont). Elle laissera à Malmy un Officier et un groupe
chargés d’attendre la 10e Cie et de la diriger sur Verrieres. Je désigne pour cette
mission le S/Lt Guiart et le groupe du Sergent Natanson, Cet Officier et ce groupe
ne me rejoindront jamais et ne pourront pas remplir leur mission, on ne sait à la
suite de quelles circonstances. La 10e Cie, Cne Duvernay, (sauf l’adjudant Pereira)
ne les vit pas et ne rejoignit pas Verrières, mais Sainte-Menehould (2019, en fait,
lorsque la 10e Cie débouche sur Moiremont. Les Allemands sont là et ils ont
capturé la batterie motorisée du Lt Dumas, batterie du 404e D.C.A. confiée au 21e,
forte de 6 canons de 25 contre avions. La 10 Cie, à travers bois, pourra briser
l’encerclement et déboucher sur la route nationale n°3 entre La-Grange-aux-Bois
et Les Islettes.) Les hommes n’ayant pu prendre que deux heures de repos
marchent comme des automates. Leur fatigue est très grande. La 9e Cie s’étire sur
la route suivie suivie de la 11e Cie, mais à Sainte-Menehould je la regroupe
entièrement et nous atteignons les abords de Verrières vers 13 heures.
L’AFFAIRE DE VERRIERES :
Cinq cent mètres avant Verrières, environ, le Cdt Poulain nous fait donner l’ordre
de faire halte, en attendant les instructions. Je fais dire à l’Adjudant Lefèvre de la
Section de Commandement de la Cie, qui passe sur la route, avec la camionnette
du ravitaillement (sur l’ordre du Lt-Colonel Debuissy, les Adjudants de Cie avaient
été affectés à ce service) de faire distribuer immédiatement les vivres. Celui-ci me
fait répondre qu’il a l’ordre par le Colonel de se rendre d’abord à Verrières, mais
qu’il va revenir au plus vite. Nous ne le reverrons plus et après ces marches
épuisantes de nuit, succédant aux journées au contact de l’ennemi, nous ne
serons pas ravitaillés.
13 juin 14 h. environ. Le commandant Pouilain assisté du Capitaine Doubaud, son
adjoint, me donne l’ordre de disposer ma Cie en ligne sur les crêtes qui couvrent
Verrierres, face au Nord-Ouest, sans m’étendre jusqu’à Argers où sont signalés les
Allemands. MISSION : Défendre le village de Verrières, en liaison à droite, c’est-à-
dire au Nord avec la 11e Cie (Cne Ravel), pas de liaison à gauche, c’est-à-dire à
294
Chapitre IV Documents.
l’Ouest. Ces deux Cies aux effectifs réduits de près de moitié, forment donc un
rideau de 1 km de front environ. La C.A.3 devra renforcer cette ligne. J’adopte
pour las 9e Cie le dispositif suivant : face à l’Ouest vers Argers, en bordure de la
route et d’un champ de blé, au point le plus délicat puisque sans liaison, la section
du Lieutenant Smirnoff ; au Nord, en liaison avec la 11e Cie la Section du Lt
Dugros ; au Centre entre les Sections de ces deux officiers, les 2e et 3e Sections
(Sergent Devimeux et Sergent Chef Simon). Le P.C. de la Cie sera à proximité de la
Section Devimeux. Le mortier dans un bosquet au basde la côte. C’est en revenant
de placer les Sections Smirnoff et Devimeux que je rencontre les Lieutenant
Causse et Saint-Martin de la Section Motocyclette du Régiment. Le Lieutenant
Causse me recommande autant que possible la position où se trouve le Lt
Smirnoff, le danger lui paraissant venir de l’Ouest. C’est aussi mon avis et je
m’apprête à faire serrer les Sections Simon et Dugros sur Smirnoff. Au moment
où je le quitte (Causse), je l’entends s’écrier : « qu’on me donne un F.M. que je
descende cette sauterelle ». Il s’agit d’un avion ennemi volant à basse altitude. Je
n’ai pas fait 100 mètres que débouche de la vallée un gros tank français (un 22
tonnes probablement), suivi d’une chenillette entourée de Sénégalais et de
soldats de l’Infanterie Coloniale, les uns armés, les autres sans armes. Parmi eux
ne se trouve pas un officier. En même temps une rafale de balles en provenance
de la direction Ouest passe au dessus de nos têtes. Elle est tirée par une colonne
motorisée ennemie qui fera quelques vicimes puisque j’apprendrai le lendemasin
qu’elle a tué le Lieutenant Causse, mon agent de liaison au bataillon le caporal
Joseph Franco, etc Je donne aussitôt l’ordre au conducteur du tank de marcher
vers l’ennemi et j’essaie de grouper quelques hommes l’entourant. Le conducteur
me répond affirmativement de la tête sans s’arrêter, fait environ une
cinquantaine de mètres sur la route, puis oblique brusquement à gauche et
dévale la pente qui mène à Verrières suivi de presque la totalité des Sénégalais et
des Coloniaux. Ils disparaîtront vers Villers-en-Argonne. Sur ces entrefaites,
l’artillerie ennemie, alertée par l’avion sans doute ouvre un feu violent et martèle
les arêtes. Subitement, sous ce bombardement, toute la ligne de la 10e Cie fléchit
et dévale la pente vers Verrières entrainant les hommes de la section Dugros. Je
suppose que la 11e Cie a été attaquée par des ennemis venant de Sainte-
Menehould, mais il n’en est rien. Je dépêche auprès du Capitaine Ravel le Cycliste
Gomez ; puis le Sergent Soudieux pour lui demander où il compte se défendreafin
de conserver la liaison. Il me fait répondre : « sur la route de Sainte Menehould-
Verrières ». Le sergent Devimeux qui le rencontre dans le village où je l’ai dépêché
pour récupérer tous les hommes pouvant trainer me dit que le Capitaine Ravel lui
a tenu ces propos : « là haut ce n’est pas tenable, je décroche·. À ma question
295
Chapitre IV Documents.
Pecquereau pour la section de C.R.E. et moi pour la 9e Cie. Le Cdt Populain nous
dit : c’est un peu un Conseil de guerre que nous tenons. Je suis sans nouvelle du
Colonel depuis hier 20 heures. Il est probable que nous allons être attaqués tout
à l’heure. Nous résisterons avec les moyens que nous avons. Si l’accrochage dure,
avant de bruler les dernières cartouches, nous tacherons de sortitr de l’étreinte
par échelons, car nous sommes aux trois quarts encerclés. Je donnerai d’abord
l’ordre de décrocher à la 9e Cie qui se trouve à la gauche du bataillon et le plus
près du village. Donc, Modéna, vous vous porterez au-delà du villasge. La 11e Cie
prendra alors la place de la 9e et fera front jusqu’à ce que je lui donne l’ordre de
écrocher à son tour. Nous tacherons de joindre Passavant en Argonne où doit se
trouver le reste du Régiment.
Le Capitaine Ravel intervient et dit : « si vous m’en croyez, n’attendez pas
l’accrochage, nous ne sommes pas en état de résister ».
Le Cdt Poulain répond, énervé : « je vous en prie Ravel, ne me bousculez pas. Ma
situation n’est pas différente de la vôtre et chacun doit prendre ses
responsabilités. Il ne sera pas dit que nous nous sommes repliés sans combattre.
Brûlez vos papiers pour qu’ils ne tombent pas aux mains de l’ennemi dans le cas
où nous soyons faits prisonniers. »
En regagnant ma Compagnie, je donne les instructions en conséquence. Une
heure ne s’est pas écoulée que l’artillerie ennemie ouvre un feu d’enfer. Mais
heureusement pour nous ce tir est concentré 250 mètres en avant de nos lignes
et malgré sa violence il ne nous occasionne pas de pertes.
14 juin 7h30 environ. Attaque en force de l’infanterie d’assaut allemande. Celle-
ci avance au cri de Heil Hitler : on entend les Officiers et les Sous-Officiers crier
leurs ordres à haute voix. Mais ces troupes sont stoppées par notre feu que nous
ouvrons d’ailleurs à bonne portée, c’est-à-dire à 350-400 mètres. Les Allemands
paraissent surpris de notre résistance. On voit surgir de nouvelles vagues
d’assaut, mais on les voit aussitôt se coucher à terre et de sous les fourrés
crépitent les mitraillettes et les mitrailleuses, tandis que leurs mortiers tirent sur
nous, mais tirent long. Le sergent Dienne de la C.A.3 renforce précieusement le
feu de notre Cie par sa mitrailleuse. J’avais donné l’ordre de ne tirer que quand
on verrait bien distinctement les Allemands et je dirigeais moi-même le feu.
J’avais lieu d’être satisfait des résultats. Une section ennemie avait été très
nettement fauchée par nos feux. Les Allemands qui nous défiaient en attaquant
traversaient maintenant les espaces découverts en courant de toutes leurs
jambes et se mettaient le plus vite possible à l’abri. Mais leur feu augmentait
d’intensité.
Je vais de Smirnoff à Devimeux, de Devimeux à Dienne et de Dienne à Pereira.
297
Chapitre IV Documents.
Tous les hommes de ces Chefs de Section se battent bien avec sang-froid. Le point
névralgique du bataillon, c’est son aile gauche dont j’ai la garde. En effet, si
l’ennemi arrivait à atteindre le village, nous serions cette fois entièrement cernés.
C’et donc de ce côté que je me tiens presque constamment, c’est à ces hommes
qui défendent la position la plus exposée, que je tiens à me montrer debout
derrierre eux, ou sur un genou parmi eux, leur indiquant les groupes ennemis à
battre de leurs feux, allant des uns aux autres et cela malgré ma blessure qui
m’oblige à marcher en boitant et à m’appuyer sur une canne.
Soudain, pendant que la fusillade fait rage, j’entends crier mon nom. C’est le
cycliste Gomez, détaché auprès du P.C. du bataillon qui remplace le caporal
Franco tué la veille. Il me dit : « Mon Capitaine, ordre du commandant,
commencez le repli. Mais je trouved dangereux de commencer à faire replier mes
groupes avant que les premiers éléments de la 11e Cie qui doivent nous remplacer
soient arrivés à notre hauteur et je m’apprête à en informer le P.C. du Bataillon
qui se trouvait à 150 mètres environ sur ma droite à hauteur de la Section Dugros.
Il faut que nos feux soient remplacés par les feux de la 11e Cie afin que l’ennemi
ne profite du vide que ma Cie pourrait laisser. Mais je n’aurai pas le temps d’en
informer le Commandant :
En arriere de ma ligne passe obliquement la route de Sainte-Menehould à
Verrières... Sur cette route, la 11e Cie, Capitaine Ravel en tête, se replie dans une
formation qui est loin d’être ordonnée, et au pas accéléré. Le P.C. du Bataillon a
été transporté au-delà du village. En hâte donc, je place le groupe Devimeux avec
un F.M. face à la route de Sainte Menehould-Verrières pour parer autant que
possible à toute prerssion pouvant venir du front tenu précédemment par la 11e
Cie et je donne au Lt Smirnoff l’ordre de continuer un feu nourri. Ma Cie, où ce
qui en reste, le Lt Dugros ayant suivi la 11e Cie dans son repli, forme pendant un
moment un demi-cercle autour du village, face au Nord et à l’Ouest.
Lorsque je vois qu’il n’y a plus d’éléments du bataillon sur la route Sainte
Menehould-Verrières, je fais commencer le décrochage par groupes, le lieutenant
Smirnoff m’étant dans cette tâche difficile un précieux auxiliaire. Le décrochage
se fait d’ailleurs en continuant le feu, si bien qure les Allemands ripostent sans
donner l’assaut. Ils s’apercevront que nous leur avons échappé quand ils nous
verront sur les côtes Sud-Est, juste au-delà du village. À ce moment ils font feu de
toutes leurs armes. Le Commandant Poulain crie l’ordre suivant : « 11e
Compagnie, faites front sur la droite, 9e sur la gauche. » Et c’est le repli, le gros
des Allemands est retardé dans le village. Le combat cesse et reprend avec les
patrouilles d’avant-garde ennemies. Au hasard du repli, je recueille des hommes
d’autres Cies et j’en perds des miens. La vallée attire les hommes. Je reste à un
298
Chapitre IV Documents.
Division.
15 juin, 21H 30, Nous quittons Érize-la-Grande, d’où les Allemands sont à 500
mètres, leurs fusées délimitent leurs lignes. Nous n’avons pu tirer que quelques
coups de feu, notre provision de cartouches étant limitée. L’ordre de décrocher
nous arrive au moment où le Bataillon du 123e prend position en relève, mais
dans un bois en arrière du village. Nous bivouacons dans le bois de Pierrefitte.
16 juin. Journée de retraite. La Cie fera sa marche avec le Bataillon au milieu
d’une cohue invraisemblable de soldats de toutes armées auxquels sont mêlés es
civils. Nous passons à Sampigny, Koeur la Grande, Koeur la Petite, Commercy et
nous bivouaquons dans le bois de Void.
17 juin. Marche sur Vaucouleurs et Montigny. L’après-midi, le colonel Martyn
nous réunit et nous fait prendre position, des infiltrations ennemies étant
signalées.
17 juin 19h. Nous décrochons et marchons sur Vaucouleurs. À Vaucouleurs, la Cie
reçoit la mission d’assurer la couverture du repli de l’artillerie de la division. Cette
mission est terminée à 21 h. Bivouac pour la nuit dans le bois de Rigny Saint
Martin.
18 juin. Marche sur Crézilles et le Bois d’Anciotta. À Crézilles, je fais panser ma
blessure à un poste de secours. Le médecin capitaine qui est à ce poste me
propose l’évacuation, mais je n’y tiens pas. Bivouac dans le bois d’Anciotta.
19 juin. Le Bataillon prend position à Allain. La 9e Cie, la plus riche en F.M. (J’en
dispose de 7 pour un effectif de 78 hommes) barrera la route de Colombey les
Belles et la route de Crézilles, où elle prendra sa liaison avec la 11e.Cie
20 juin. Les restes d’une Cie du 18e B.I.L.A. composée de 18 hommes et de deux
officiers, le Capitaine Fruitier et le Lt Carlos sont mis à ma disposition. Ils
renforceront le barrage de la route de Colombey les Belles.
21 juin. Le premier Bataillon qui tenait Colombey se replie et rentre dans le
dispositif de défense d’Allain. La 9e Cie tiendra quand même la route de
Colombey en liaison vers la route de Crepey avec la 2e Cie.
L’après-midi, l’ennemi commencera à bombarder le village après avoir envoyé
une patrouille en voiture automobile qui a fait demi-tour devant nos avant-
postes et que le Sergent Fleich (Victor FLEISCHL?), un vieux légionnaire et un de
ceux qui se sont bien battus à Verrières n’aura identifié que trop tard. Je modifie
immédiatement après cette alerte notre dispositif de manière suivante : À la
chicane battant le village, je joins un F.M. et le sergent Devimeux avec son groupe.
En arrière de cette chicane, un petit tank en panne sera disposé de manière à
battre avec son canon la route de Colombey, dès l’apparition de toute voiture
ennemie. Le conducteur de ce tank tiendra sa place jusqu’au bout.
300
Chapitre IV Documents.
Les Sections Smirnoff et Dugros continueront à faire face aux chemins de Barisey
et de Crézilles, ces deux chemins se rejoignant vers Allain. E dispositif, renforcé
par une section de mitrailleuses de la C.A.3 permet la meilleure défense possible.
Vers le soir et pendant toute la nuit le bombardement s’intensifie. Les obus
tombent dru sur le village et dans le verger où se trouvent les Sections Smirnoff
et Dugros. Nous n’avons à déplorer pour la 9e qu’un blessé léger.
22 juin 2h, il m’est remis la note ci-dessous :
« Groupement Dubuisson P.CA le 22 juin 1940 État Major. Note de Service Le
Général Dubuisson Cdt l’ensemble des Unités faisant partie du Groupement, ainsi
que du 2e C.A. est entré en rapport avec le Cdt Allemand en vue de préparer
l’arrêt du combat sur le front des unités ci-dessus.
En conséquence :
I°) Aucun acte d’hostilité ne devra plus être commis à partir de maintenant d’un
côté comme de l’autre.
2°) La ligne tenue actuellement ne devra pas être franchie en direction des
troupes Allemandes.
D’autre part, l’évacuation des blessés se fera immédiatement dans les conditions
suivantes : Les Grandes Unités achemineront leurs blessés, en les groupant au
maximum, et en les faisant accompagner par les Médecins et les infirmiers
nécessaires, sur Bainville, où les voitures sanitaires pourront se présenter à partir
de 10 h. À partir de Bainville, les blessés seront accompagnés jusqu’à Nancy par
un Officier du Service de Santé Allemand, les voitures feront plusieurs navettes
si nécessaire. Le Général de Corps d’Armée Dubuisson. Signé Dubuisson. »
« I.D.C..6. P.C.I.D. 22 juin 1940. Copie conforme pour exécution. Les Unités seront
mises aux bivouacs, repos sur place, et réorganisées à la lisière du bois. Signé Le
Colonel Ditte Cdt de l’I.DC/6. »
« P.C. III/21 Le 22 juin à 0 h 20 Copie conforme pour exécution. Le Chef de
Bataillon, Cdt le III/21e Signé Ravel 22 juin 4h. »
« P.C.I.D. Le 21 juin 1940 à 22 h 56 Ordre d’opérations :
1-Le Général Dubuisson, Cdt Le Groupement a décidé qu’aucun acte d’hostilité
ne devait plus avoir lieu sur le front.
2-Au cas où l’ennemi attaquerait, vous pouvez lui présenter le drapeau blanc en
exigeant toutefois de ne pas vous rendre sans avoir reçu l’ordre de l’autorité
supérieure.
3-La destruction de toutes les armes automatiques sera préparée pour avoir lieu
immédiatement au reçu d’un écrit ultérieur.
4-Pour les armes individuelles, les honneurs de la guerre ayant été demandés, il
sera donné de nouvelles instructions.
301
Chapitre IV Documents.
5-Il sera prévu des rassemblements des différents bois dès que l’ordre en sera
donné.
6- Toutes ces directives devront être appliquées dans le plus grand ordre et une
dignité absolue.
Le Colonel Ditte. Cdt. L’I.D.C.6. »
« P.C. III/21 Le 22 juin à 0h 45. Note du Chef de Bataillon : Après avoir pris
connaissance de la note du Cdt de l’I.D.C.6, les Cdts de Cievoudront bien prendre
toutes les dispositions pour que les prescriptions de cette note soient strictement
suivies. Jusqu’à nouvel ordre, les Cdts de Cie s’en tiendront en cas d’attaque
ennemie à présenter sur le front de leur Unité le drapeau blanc et ceci pour
obtenir la cession du feu de l’ennemi. Le porteur du drapeau blanc se portera à
la rencontre de l’émissaire ennemi qui lui-même sortira de sa position. Il lui
exposera qu’il a reçu l’ordre de cesser le feu et qu’il attend de nouveaux ordres
pour savoir dans quelles conditions doit se faire la reddition. Préalablement, les
Commandants de Cie auront pris leurs précautions pour la destruction des armes
automatiques qu’ils détiennent (F.M. pour Cies de Voltigeurs et mitrailleuses et
Canon de 25 pour C.A.) Il est vraisemblable qu’entre temps de nouveaux ordres
parviendront. Le Capitaine Cdt le 3e Bataillon compte sur les sentiments
d’honneur et de dignité de chacun pour que cette manipulation ultime des armes
soit irréprochable. Une froide correction et l’observation stricte des
recommandations du général Commandant l’I.D.C leur évitera tout incident qui
dans les circonstances présentes pourraient avoir des conséquences funestes.
Les armes individuelles seront désarmées et les munitions enfouies sur vos
emplacements de combat. Signé Ravel. »
22 juin 4h 30 Je réunis les Chefs de section et leur fait part des instructions que
je viens de recevoir et du malheur qui nous frappe. J’ajoute : « toutefois pas de
manifestations spectaculaires de drapeaux blancs. Attendez les ordres ».
22 juin 5h. L’artillerie ennemie n’a pas encore cessé le feu et continue à tirer sur
le village. Je propose au Bataillon pour éviter des pertes ou des représailles à la
population de sortir du village et de faire front un peu au-delà. Ma proposition
semble déplaire et n’est pas acceptée.
22 juin 7 h. le soldat Tibor? Gluck de la 9e vient me dire qu’il est allé de sa propre
initiative parlementer avec les Allemands et a fait cesser leur feu d’artillerie. Je le
crois un peu simple d’esprit et après enquête auprès de son Chef de groupe
J’apprends qu’il s’est donné comme malade et avait demandé à se cacher dans
une cave quand il a appris que les hostilités devaient cesser. Je le fais conduire
au P.C. du bataillon avec l’espoir qu’il sea traduit au Conseil de guerre, Il sera
conduit jusqu’à l’I.D., mais il sera relâché.
302
Chapitre IV Documents.
Le 21 juin, au petit jour, le 1/21e ayant reçu l’ordre de se porter sur la ligne Allain-
Ravin E. d’Allain, le dispositif de défense du village est modifié de la façon
suivante : le 1/21 s’établit sur la ligne indiquée ci-dessus dans l’intervalle laissé
par le 128e, cependant que le 3/21 reçoit la mission de défendre le S et l’O du
village. Sur ces nouvelles positions, le 3/21 s’organise immédiatement : à
nouveau des hommes s’enterrent et des emplacements pour F.M., mitrailleuse
et guetteurs sont établis.
Dans le cours de la matinée, divers indices dénotent une avance ennemie venant
de l’ouest de Colombey, qui doit être déjà occupé et au nord de Bagneux.
D’ailleurs une reconnaissance envoyée sur la route d’Allain à Colombey pour
récupérer des mitrailleuses, armes et munitions abandonnées par le 100 e se
heurte à 500 mètres du village à une violente fusillade ; ayant récupéré le
matériel et rempli sa mission, elle se replie.
Dans le cours de l’après-midi, le bombardement reprend à coups de 110 et de
minenwerfers, avec une violence accrue ; le tir est d’autant plus ajusté que
l’ennemi s’est rapproché du village. Vers 18 heures, des éléments ennemis
importants sont signalés à neuf cents mètres au S.O. du village. Le
commandement prend toutes mesures pour resserrer le dispositif et rappelle
qu’il faut tenir coûte que coûte, avec interdiction formelle de se replier. À partir
de dix-neuf heures, le bombardement ennemi reprend avec une intensité très
vive, dirigé avec précision sur le village même, qui épargné jusque-là, est
particulièrement endommagé. Au 3/21e un seul blessé, le Sergent Anton de la 10e
Compagnie. Les unités se trouvant particulièrement bien protégées, par suite des
travaux activement poussés dans la journée. À neuf heures quarante-cinq, un
ordre du Commandant de l’I.D.C. 6 prescrit d’éviter l’accrochage. À vingt-deux
heures cinquante-cinq, un nouvel ordre prescrit la cessation des hostilités. À
quatre heures trente le lendemain vingt-deux juin, ce jour, suite à un troisième
ordre, on procède à la destruction des armes automatiques et à la mise hors
d’usage des armes individuelles. Les Compagnies sont regroupées et
bivouaquent dans le plus grand ordre et en silence sur leurs anciens
emplacements de combat
II.- Pertes subies
Tués : néant. Blessés : quatre :
MARTINEZ Joseph, 1.367 de la C.A.3
GARCIA Adelino, 5.367 de la C.A.3
LANGINEM Albert, 2.034 de la C.A.3
Sergent Anton de la 10e Cie
II. Propositions de récompenses
305
Chapitre IV Documents.
306
CHAPITRE V Le 21e R.M.V.E. dans la résistance.
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CHAPITRE V Le 21e R.M.V.E. dans la résistance.
Entre fin avril et fin juin 1942, David Badache est sélectionné avec plus d’un millier
d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés
comme Juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées
de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre
de Hitler).
La plus grande partie des otages du Calvados transférés à Compiègne sera
déportée à Auschwitz le 6 juillet 1942 : 57 politiques et 23 Juifs (près de la moitié
des otages juifs du convoi). David Badache est déporté comme otage juif. Le 6
juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits sous escorte allemande à la gare
de Compiègne et entassés dans des wagons de marchandises. Le train démarre
une fois les portes verrouillées, à 9 heures 30. Le voyage dure deux jours. N’étant
pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.
Le 8 juillet 1942, David Badache est enregistré au camp souche d’Auschwitz
(Auschwitz-I) sous le numéro 46304 (ce matricule sera tatoué sur son avant-bras
gauche quelques mois plus tard). Après l’enregistrement, les 1170 arrivants sont
entassés dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit. Le lendemain,
vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau où ils sont
répartis dans les Blocks 19 et 20. Le 10 juillet, après l’appel général et un bref
interrogatoire, ils sont envoyés dans différents Kommandos.
Tous les hommes désignés n’ayant pu être arrêtés, une autre vague
d’arrestations, moins importante, a lieu les 7, 8 et 9 mai (19 le 9 mai). Le préfet
ayant cette fois refusé son concours, ces arrestations d’otages sont
essentiellement opérées par la Wehrmacht.
Au total plus de la moitié des détenus sont, ou ont été, adhérents du Parti
communiste. Un quart est désigné comme Juif, la qualité de résistant de certains
n’étant pas connue ou privilégiée par les autorités. Des auteurs d’actes
patriotiques, proches du gaullisme, sont également touchés par la Deuxième
série d’arrestations. Tous passent par le « petit lycée », contigu à l’ancien lycée
Malherbe (devenu depuis Hôtel de Ville) où ils sont rapidement interrogés. Les 8
et 9 mai, 28 otages communistes sont fusillés, au Mont-Valérien (Hauts-de-Seine,
93) pour la plupart (trois à Caen). Le 14 mai, onze otages communistes sont
encore fusillés à Caen. Les otages juifs du Calvados ne partent pas dans le convoi
de représailles du 5 juin 1942, constitué uniquement de détenus juifs de
Compiègne. Entre fin avril et fin juin 1942, David Badache est sélectionné avec
plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine
d’otages désignés comme Juifs dont la déportation a été décidée en représailles
des actions armées de la résistance communiste contre l’armée
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CHAPITRE V Le 21e R.M.V.E. dans la résistance.
allemande (en application d’un ordre de Hitler).
La plus grande partie des otages du Calvados transférés à Compiègne sera
déportée à Auschwitz le 6 juillet 1942 : 57 politiques et 23 Juifs (près de la moitié
des otages juifs du convoi). David Badache est déporté comme otage juif. Le 6
juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits sous escorte allemande à la gare
de Compiègne et entassés dans des wagons de marchandises. Le train démarre
une fois les portes verrouillées, à 9 heures 30. Le voyage dure deux jours. N’étant
pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.
Le 8 juillet 1942, David Badache est enregistré au camp souche d’Auschwitz
(Auschwitz-I) sous le numéro 46304 (ce matricule sera tatoué sur son avant-bras
gauche quelques mois plus tard). Après l’enregistrement, les 1170 arrivants sont
entassés dans deux pièces nues du Block 13 où ils passent la nuit. Le lendemain,
vers 7 heures, tous sont conduits à pied au camp annexe de Birkenau où ils sont
répartis dans les Blocks 19 et 20. Le 10 juillet, après l’appel général et un bref
interrogatoire, ils sont envoyés dans différents Kommandos.
Le 13 juillet, après cinq jours passés par l’ensemble des « 45 000 » à Birkenau,
David Badache fait partie de la moitié du convoi qui reste dans ce camp en
construction, choisi pour mettre en œuvre la « Solution finale » ; un contexte plus
meurtrier. Cinq jours après son arrivée, il est affecté avec Aimé Obœuf au
déchargement de wagons de ciments arrivant de Belgique. Il entend des kapos
polonais exprimer leur volonté de liquider les Français. S’étant déclaré comme
comptable de profession, il est affecté au Block 4 (magasin d’habillement). Il
témoignera avoir observé de Belgique puis ce Block, Himmler venant assister au
début du fonctionnement du Krematorium II, début mars 1943. Sa connaissance
parfaite de l’allemand et du polonais (il parle douze langues et dialectes) facilite
son intégration dans le camp. Atteint de la malaria, puis du typhus, il est extrait
du Block 7, celui des mourants, par son chef de Block polonais qui le cache et le
fait soigner. À la mi-mars 1943, son statut de « Mischlinge » (père protestant et
mère juive) figurant dans son dossier, lui fait attribuer le triangle rouge des
politiques. Au même moment, il est transféré à Auschwitz-I avec un premier
groupe de dix-sept « 45 000 ». Il est ainsi le seul détenu déporté comme juif
interné au Block 11 pendant la quarantaine.
À la mi-août 1943, il est parmi les « politiques » français rassemblés (entre 120
et 140) au premier étage du Block 11, la prison du camp, pour une
« quarantaine ». Exemptés de travail et d’appel extérieur, les « 45 000 » sont
témoins indirects des exécutions massives de résistants, d’otages polonais et
tchèques et de détenus du camp au fond de la cour fermée séparant les Blocks
310
CHAPITRE V Le 21e R.M.V.E. dans la résistance.
10 et 11. Le 12 décembre 1943, à la suite de la visite du nouveau commandant
du camp, Arthur Liebehenschel, et après quatre mois de ce régime qui leur a
permis de retrouver quelques forces, ils sont pour la plupart renvoyés dans leurs
Blocks et Kommandos d’origine.
David Badache est alors affecté au Block 12, TWL (Kommando de ravitaillement
pour l’armée) avec sept autres Français, dont Aimé Obœuf. Le 15 mai 1944, les
connaissances professionnelles qu’il a manifestées amènent les S.S. à le
transférer au camp de Plaszow, à l’est de Cracovie. Il y est employé à des travaux
de recherche en chimie alimentaire au Kommando de recherche en chimie de
l’École supérieure des mines, dépendant de l’Université de Cracovie.
Courant octobre 1944, il est transféré au KL Flossenburg, pour intégrer le
Kommando des ingénieurs chimistes. Il est ramené à Auschwitz le 16 janvier 1945.
Le 17, c’est l’évacuation du camp, à pied, jusqu’à Gleiwitz, à l'ouest de Katowice.
Devant l’avance de l’Armée rouge, les S.S., qui ont fait embarquer les déportés
dans des wagons à charbon à destination de l’Allemagne, les font descendre en
lisière d’une forêt et fusillent la majeure partie de ses camarades. Il réussit à se
cacher.
Libéré le 23 janvier 1945 par les Soviétiques, il s’occupe du centre de
regroupement des étrangers, jusqu’au 30 avril, date à laquelle il est rapatrié,
depuis le port d’Odessa, par un bateau anglais. Avec Jules Polosecki, ils sont les
seuls rescapés de la « liste juive » du convoi. De retour en France, David Badache
relance son entreprise. Homologué comme « Déporté politique », il est titulaire
de nombreuses décorations : Chevalier de la Légion d’honneur, croix de Chevalier,
puis d’Officier du Mérite social, Dévouement et services rendus à l’Humanité,
officier d’Académie de l’Éducation nationale, inscription au Livre d’Or de la
Médaille d’Europe, Croix d’honneur de la Société française d’Éducation civique,
croix de commandeur du PAHC. Dans les années 1980, avec la création du Musée
Mémorial de Caen pour la paix, il s’engage dans la défense de cet idéal,
notamment en accompagnant les jeunes dans le cadre d’un jumelage de sa ville
avec Würtburg, en Allemagne. Sur la suggestion d’André Montagne, il obtient des
autorités locales l’installation d’une plaque rendant hommage aux otages
caennais et calvadosiens arrêtés en mai 1942 avant leur transfert à Compiègne.
Celle-ci est inaugurée le 26 avril 1987, en correspondance avec le 45e anniversaire
de cette rafle d’otages. Le 6 novembre 1991, devant le tribunal correctionnel de
Caen, il témoigne contre deux anciens élèves de l’École d’ingénieurs de la Ville
ayant diffusé des idées négationnistes. David Badache décède le 3 octobre 1999.
Il existe une place David Badache à Caen, quartier de la Folie-Couvrechef.
311
CHAPITRE V Le 21e R.M.V.E. dans la résistance.
Sources : — De Caen à Auschwitz, par le collège Paul Verlaine d’Evrecy, le lycée
Malherbe de Caen et l’association Mémoire vive, éditions Cahiers du Temps.
Cabourg (14390) juin 2001, pages 7, 20, 33, 36, 68, 69, 96, 97, 99, 100. — Claudine
Cardon-Hamet. Triangles rouges à Auschwitz — le convoi politique du 6 juillet
1942. Éditions « Autrement », collection mémoires, Paris 2005, pages 74 et 75,
361 et 394.
— Jean Quellien (1992) sur le site non officiel de Beaucoudray, Résistance et
sabotages en Normandie. Éditions Corlet.
— Death Books from Auschwitz, Musée d’État d’Auschwitz-Birkenau, 1995 ;
relevé des registres (incomplets) d’actes de décès du camp d’Auschwitz dans
lesquels a été inscrite, du 27 juillet 1941 au 31 décembre 1943, la mort de 68 864
détenus immatriculés dans le camp (sans indication du numéro attribué).
Sabotages — La résistance en Normandie Badassas Davydas, Caen, 216 rue
Caponière...
Chapitre premier
Trois heures trente du matin. Dans la nuit profonde de ce 16 avril 1942, le train
Maastricht-Cherbourg vient de traverser la gare de Mézidon et s'engage sur la
longue ligne droite qui mène vers Caen. Donnant toute sa puissance, la
locomotive fonce à plus de 90 kilomètres à l'heure, tirant derrière elle dix wagons
bondés de soldats de la Wehrmacht revenant de permission. Les hommes
somnolent paisiblement, bercés par le rythme régulier des bogies.
Ouézy, Cesny-aux-Vignes... Airan ! Brusquement, la lourde machine à vapeur
vacille, quitte la voie, laboure furieusement le ballast sur près de 60 mètres avant
de s'immobiliser, entraînant dans sa course folle le tender et les premiers wagons
qui se télescopent dans un fracas épouvantable.
Le choc est terrible, le bruit hallucinant. Puis le silence retombe brutalement
sur la campagne normande, bientôt rompu par des cris et des gémissements. Des
hommes sortent en titubant des voitures, les yeux hagards. Des corps gisent sur
le talus ; des blessés râlent. Le premier moment de stupeur passé, les secours
s'organisent à la lueur des lampes. Alerté à 3 heures 55, le chef de gare de Moult-
Argences, avertit immédiatement la gendarmerie de la commune, distante de
quelques kilomètres seulement de l'endroit du déraillement. La brigade est
rapidement à pied d'œuvre pour aider les soldats allemands à dégager les
victimes.
Au commissariat central de Caen comme à la préfecture, le téléphone sonne en
pleine nuit. Les autorités administratives et policières du département,
brutalement tirées de leur sommeil, s'habillent à la hâte et gagnent sans retard
312
CHAPITRE V Le 21e R.M.V.E. dans la résistance.
le lieu du drame. À l'hôpital de l'avenue Clemenceau, occupé par l'armée
allemande, c'est le branle-bas de combat ; des ordres gutturaux résonnent dans
les couloirs et les escaliers. Grands bruits de bottes et de moteurs. Les
ambulances partent en trombe.
Alors que le jour commence à poindre, la voiture du préfet Henri Graux traverse
à vive allure la bourgade d'Airan. Les habitants sont sur le pas de leurs portes,
mornes et soucieux. L’aube se lève. Aux points kilométriques 222 + 0,25, règne
une agitation intense. Au milieu des brancardiers qui achèvent d'évacuer les
blessés en direction de Caen et des équipes de traction de la SNCF venues
déblayer la voie, la police s'affaire. Le commissaire central Courtin et le
commissaire aux renseignements généraux Radiguet, le visage grave,
s'entretiennent avec le capitaine Hübner, commandant de la Geheimefeldpolizei.
Le parquet a immédiatement envoyé sur place le juge d'instruction Jacobsen. Dès
son arrivée, le préfet, flanqué du directeur départemental de la santé, s'informe
auprès du docteur Mayer, adjoint du Feldkommandant et lui offre l'aide des
services sanitaires français.
Dans les premières lueurs du jour, on perçoit maintenant l'étendue des dégâts.
La locomotive, son tender et le premier wagon sont couchés à flanc de talus. Le
mécanicien et le chauffeur, deux cheminots du dépôt de Caen, n'ont été que
légèrement blessés. Les deux wagons suivants, à caisse en bois, ont été
littéralement pulvérisés. De leurs débris ont déjà été retirés une vingtaine de
cadavres et autant de blessés graves. Quelques corps n'ont pas encore été
évacués. Le Quatrième wagon est complètement renversé, tête en bas ; l'avant
du cinquième enjambe le déblai. La seconde partie du convoi a beaucoup moins
souffert. La sixième et la septième voiture n'ont que très légèrement déraillé.
Les trois dernières sont restées sur la voie. Les premières conclusions de
l'enquête sont parfaitement évidentes : c'est un sabotage ! Un rail, long de 18
mètres et pesant 900 kilos, a été ripé d'une vingtaine de centimètres vers
l'intérieur ; tous les tire-fond, dévissés, sont restés là, pêle-mêle, sur le ballast ;
les éclisses reliant le rail aux autres ont été déboulonnées. Malgré des recherches
minutieuses aux alentours de la voie et dans les prés environnants, aucun outil
n'a été découvert, pas plus que le moindre indice concernant les saboteurs.
L'affaire est particulièrement grave. La réaction allemande peut être terrible.
Aussi tous les moyens doivent-ils être mis en œuvre pour retrouver les coupables
au plus tôt. Les meilleurs limiers de la Troisième brigade de police judiciaire de
Rouen, dirigés par le commissaire Dargent, sont attendus d'un moment à l'autre.
Paris a immédiatement été mis au courant des faits. Le commissaire divisionnaire
313
CHAPITRE V Le 21e R.M.V.E. dans la résistance.
Delgay, le chef de la première brigade de la PJ, accompagné par plusieurs de ses
hommes, s'apprête à quitter le Quai des Orfèvres pour le Calvados afin de prendre
en main la direction des opérations.
En milieu d'après-midi, ce dernier arrive à la gendarmerie d'Argences où
l'attendent ses collègues. Au même moment, le préfet Graux, qui vient d'être
convoqué d'urgence, pénètre dans l'Hôtel Malberbe à Caen, siège de la
Feldkommandantur 723.
Face à lui, le lieutenant-colonel Elster. Un homme déjà âgé, les cheveux en
brosse, presque blancs ; les traits du visage sont énergiques, le menton
volontaire, les yeux bleus très clairs et durs ; Autrichien de naissance, il a servi
autrefois sous l'empereur François-Joseph.
Depuis 1940, il exerce la responsabilité de Feldkommandant pour le
département du Calvados. S'il n'est pas nazi, il n'en cultive pas moins un profond
dédain pour les Français, « des barbares qui portent les lapins par les oreilles et
les poules par les pattes » ! Tour à tour hautain, brutal ou obséquieux avec ses
interlocuteurs, il se plaît à les houspiller à la moindre occasion. Gardant un calme
étonnant, mais d'un ton sec, il notifie au préfet les premières décisions prises par
le Militärbefehlshaber in Frankreich.
De lourdes sanctions sont à attendre ; elles devraient être décidées dans les
heures à venir. Mais dans l'immédiat, vingt civils français devront désormais
accompagner tous les convois ferroviaires allemands entre Cherbourg et Amiens.
La mesure entrera en application le soir même à 19 heures.
Dix-huit heures trente, dans le hall de la gare de Caen. Les premiers « otages »
sont là, désignés à la hâte dans la population caennaise. Parmi eux des
commerçants, des ouvriers, des fonctionnaires, un cadre commercial, un étudiant
et deux employés de préfecture. Destination Amiens, et après quelques heures
de repos, direction en sens inverse vers Cherbourg et enfin retour à Caen. Si tout
se passe bien, ils seront rentrés dans 72 heures. Des policiers municipaux leur
distribuent une musette de victuailles. Pour trois jours de route : 1 kilogramme
350 grammes de pain, 300 grammes de viande froide, un saucisson, trois boîtes
de sardines, une tablette de chocolat, une crème de gruyère, un litre de vin et un
demi-litre de café en bouteille thermos. Compte tenu des circonstances, il ne leur
sera pas demandé de tickets de rationnement en échange. Bien faible
consolation ! La femme du préfet est là, en sa qualité de présidente du Comité
départemental des œuvres de guerre, distribuant sourires crispés et cigarettes.
Le voyage se passera sans encombre jusqu'à Amiens. Mais à peine descendus du
train, les otages ont été emmenés directement en prison par des Feldgendarmes.
314
CHAPITRE V Le 21e R.M.V.E. dans la résistance.
Simple « malentendu », un coup de téléphone au préfet de la Somme permettra
de les faire libérer rapidement. Dix-sept avril 1942, conférence au sommet à la
gendarmerie de Moult-Argences. Les recherches policières s'orientent vers une
piste bien précise et les principaux responsables de l'enquête confrontent leurs
points de vue. Un train de marchandises est passé sans encombre à Airan vers 3
heures du matin, le 16 avril. Même si les saboteurs ont commencé à agir avant,
l'essentiel du travail a eu lieu après, soit en moins de 40 minutes ; il n'a dû être
achevé que peu de temps avant l'arrivée du Maastricht-Cherbourg.
Le coup a été monté et exécuté avec précision. Pour le commissaire Delgay, il
ne peut être que l'œuvre de plusieurs hommes, quatre ou cinq sans doute ; des
spécialistes du sabotage sur voie ferrée ; certainement des communistes de
l'Organisation Secrète. Son collègue de Rouen acquiesce. D'ailleurs d'autres actes
du même genre ont déjà eu lieu dans sa circonscription : près d'Harfleur le 26
mars, à Préaux le 10 avril, sans parler du déraillement d'un train de marchandises
à Pavilly en octobre 1941. Tous ont été commis à peu près de la même façon :
détirefonnage complet d'un rail, partiel pour l'autre, déséclissage et ripage pour
détruire le parallélisme. Certains de leurs auteurs ont été découverts.
Effectivement des communistes appartenant à l'O.S. Ce n'est pas un coup d'essai
non plus dans le Calvados, ajoute le commissaire de Caen. Dans la nuit du 22 au
23 mars, une tentative a eu lieu à Bellengreville, à cinq kilomètres de là. Le
déraillement a été évité de justesse grâce à un tire-fond récalcitrant ; le rail n'a
pas pu être suffisamment déplacé. C'est un cheminot qui a découvert le sabotage
dans l'après-midi suivant.
Il reste que les coupables ne seront pas faciles à identifier. Premiers interrogés,
les habitants de la région de Moult, Airan, Argences n'ont remarqué aucune allée
et venue suspecte dans les jours et les heures précédant l'attentat, pas plus que
les conducteurs des cars amenés à traverser la région. Les gardiens des postes
SNCF les plus proches n'ont rien vu. La garde-barrière du passage à niveau,
pourtant à proximité immédiate du lieu du sabotage, affirme n'avoir pas même
entendu le bruit du déraillement.
Dix-huit avril 1942 : la presse nationale se fait l'écho de la grande information
du jour : le retour au pouvoir de Pierre Laval. Le maréchal Pétain l'avait écarté
sans ménagement en décembre 1940, pour confier peu après la responsabilité
du gouvernement à l'amiral Darlan. Sous la pression allemande, particulièrement
vive, il a dû faire machine arrière et rappeler auprès de lui l'homme de Chateldon.
Pour la majorité des Calvadosiens, résolument anglophiles et profondément
antiallemands, cette nouvelle ne dit rien qui vaille. Elle signifie l'accentuation
315
CHAPITRE V Le 21e R.M.V.E. dans la résistance.
d'une politique de collaboration presque unanimement réprouvée. Seul objet de
satisfaction, la désignation d'un homme du cru, particulièrement populaire dans
les milieux ruraux, Jacques Leroy-Ladurie, « Mait'Jacques », à la tête du ministère
de l'Agriculture et du ravitaillement.
Mais, en ce 18 avril, le préfet Henry Graux a d'autres motifs d'inquiétude. Le
matin même, deux détenus de la prison de Caen ont été fusillés par les
Allemands, à titre de représailles, dans une cour de la caserne du 43e régiment
d'artillerie. Maurice Levasseur, 22 ans, et Marcel Kerelo, 27 ans, avaient été
condamnés quelques mois auparavant par la Section spéciale de la Cour d'Appel
de Rouen à six ans de travaux forcés pour « activités communistes ».
L'après-midi, le préfet assiste aux obsèques des soldats allemands tués l'avant-
veille et transmet, au nom du gouvernement français, ses condoléances au
Général de la Wehrmacht qui préside la cérémonie. Sous les tièdes rayons d'un
soleil printanier, un imposant cortège quitte l'hôpital Clemenceau pour le
cimetière voisin de la route d’Ouistreham. Recouverts du drapeau à croix
gammée, vingt-huit cercueils portés à bras d'homme, suivis d'un long ruban vert
de troupes d'infanteries avançant au bruit sourd et cadencé des bottes frappant
l'asphalte.
Surmontant le son voilé des roulements de tambour, la musique régimentaire
joue la traditionnelle marche funèbre de Beethoven. Avec son chef de cabinet, le
préfet est le seul civil au milieu d'une grande profusion d'officiers allemands de
tous grades.
Il parvient difficilement à masquer son trouble. D'autant que depuis quelques
heures, il connaît les décisions prises par le Général von Stülpnagel, commandant
militaire en France occupée ; elles sont particulièrement dramatiques. Par voie
d'affiches et de presse, la population va bientôt en prendre connaissance :
« AVIS.
Le 16 avril 1942, sur la ligne de chemin de fer entre Amiens et Cherbourg, des
criminels ont fait dérailler un train de la Wehrmacht allemande. Il y a eu des morts
et des dégâts matériels. À cause de cet attentat, il est ordonné que dès
aujourd'hui, dans tous les trains de la Wehrmacht allemande, un assez grand
nombre de civils français doivent voyager.
AINSI, CHAQUE ATTENTAT CONTRE LES LIGNES DE CHEMIN DE FER MET LA VIE
DES FRANÇAIS EN DANGER.
Pour expier cet attentat, il est ordonné ce qui suit :
A — POUR LE DÉPARTEMENT DU CALVADOS :
La circulation des véhicules et des personnes est interdite entre 19 heures 30 et
316
CHAPITRE V Le 21e R.M.V.E. dans la résistance.
6 heures ;
2) Tous les restaurants doivent être fermés à 18 heures ;
3) Tous les établissements d'amusement, cinémas, théâtres et autres resteront
fermés ;
4) Toutes les réunions sportives et toutes les autres réunions sont supprimées.
B — DE PLUS, IL EST ORDONNÉ :5) Que 30 communistes, juifs ou d'autres
personnes adhérentes au milieu des malfaiteurs seront fusillés ;
6) Que pour le cas où le criminel ne serait pas retrouvé dans les trois jours à partir
de la publication de cette ordonnance, l'exécution de 80 et la déportation à l'Est
de 1.000 communistes, juifs ou d'autres sujets adhérents au milieu criminel,
auront lieu.
Saint-Germain-en-Laye, le 18 avril 1942 Der Chef der Militärverwaltung Bezirkes
K.A. » Certains journaux locaux, comme Ouest-Éclair et le Journal de Normandie
se borneront à reproduire le communiqué allemand. D'autres croiront devoir y
ajouter quelques commentaires personnels.
« Une affreuse catastrophe s'est produite, écrit ainsi Le Bonhomme Normand ;
eh bien ! Ça, ce n'est pas la guerre ! Voyons ! L'Allemagne et la France ne se
battent plus et même en action belligérante, faire sauter ainsi un train de non-
combattants ne serait pas un fait d'armes bien reluisant. D'autant que ceux qui
l'ont accompli auraient dû se douter des conséquences qu'il pouvait entraîner. »
Le rédacteur en chef de La Presse caennaise, Crétin-Vercel, chaud partisan de
la collaboration, est plus véhément encore : « Quand un sabotage est commis
dans une nation qui ne combat pas, il constitue un crime odieux autant qu'une
stupide provocation. Trouvera-t-on les malfaiteurs qui se sont réunis pour cette
action nocturne ? On ne peut que le souhaiter, car on constaterait sans doute
qu'ils portent des noms en — ski ou en — off et qu'ils n'ont pas de sang français
dans les veines et on saurait à quelle obédience exacte ils appartiennent, on doit
l'espérer pour que seuls des responsables soient châtiés... Le sabotage de Moult
ne se place pas par hasard à la veille de la prise de pouvoir de Pierre Laval. Ses
inspirateurs comme ses auteurs voulaient créer des difficultés à la politique
nouvelle et forcer les représailles qui alourdissent l'atmosphère. Leur jeu est trop
grossier pour durer longtemps ! » Mais pour l'heure, l'enquête ne progresse
guère, en dépit des moyens considérables qui ont été mis en œuvre : une
vingtaine d'inspecteurs, plusieurs centaines d'agents et de gendarmes... sans
compter la police militaire allemande.
Comme les premières investigations se sont révélées infructueuses dans la
région même du sabotage, les recherches ont été étendues à Caen et dans une
317
CHAPITRE V Le 21e R.M.V.E. dans la résistance.
bonne partie du Calvados, en premier lieu dans tout le Pays d'Auge. Pas moins
d'un millier d'hôtels, de garnis ou de meublés ont été systématiquement visités.
Des milliers de fiches compulsées. Plusieurs centaines de suspects font l'objet
d'une vérification poussée de leur identité et de leur emploi du temps. En pure
perte ! Dès l'aube du 17 avril 1942, des dizaines d'anciens militants communistes
ou sympathisants ont été perquisitionnés. « Aucune arrestation n'a été effectuée
et l'on n'a pas découvert le moindre tract », déplore un commissaire. Il est vrai
que depuis plusieurs mois, on a pris l'habitude de ces visites policières matinales
et désormais des précautions sont prises. C'est compter sans l'acharnement d'un
policier rouennais, le commissaire Nazareth, qui s'est déjà distingué à plusieurs
reprises par son ardeur à pourchasser les résistants en général et les
communistes en particulier. L'un d'eux, employé à la Société Métallurgique de
Normandie, est arrêté par ses soins quelques jours plus tard. Il se nomme Émile
Leconte, dit « Mimile ». Or quelque temps auparavant, le démantèlement d'un
groupe communiste en Haute-Normandie avait révélé que l'un des responsables
clandestins du parti pour le Calvados, dont on ignorait le reste de l'identité,
portait ce prénom. Le rapprochement est peut-être un peu hâtif ; néanmoins,
l'homme sera transféré vers Paris, à la direction centrale des renseignements
généraux, en vue d'un interrogatoire approfondi.
Le mardi 21 avril 1942, un gigantesque coup de filet est lancé à la gare de Caen.
Les sentiments des cheminots sont bien connus et on n'ignore pas que la
Résistance a fait de nombreux adeptes parmi eux. Sous la conduite d'officiers de
police judiciaire, une nuée de policiers investit simultanément les ateliers du
dépôt et les locaux des différents services. Ouvriers et employés doivent subir
une fouille sans concession. Mécaniciens, chauffeurs et conducteurs sont
littéralement cueillis sur les quais à l'arrivée des trains et soumis au même
traitement. Voitures, fourgons, voitures-restaurants sont inspectés de fond en
comble. Rien ! Seule la visite des vestiaires du personnel apporte une satisfaction,
bien mince il est vrai. Dans le placard d'un individu nommé Louis Allard, ajusteur,
un gardien de la paix a découvert un tract. Une piste enfin ? Pas vraiment. Car il
s'agit d'un tract gaulliste intitulé « Prière du soir » et commençant par ces mots :
« Notre de Gaulle, qui êtes au feu... » Aucun rapport sans doute avec l'affaire
d'Airan. Qu'importe, l'homme est placé en garde à vue et la Geheimefeldpolizei
viendra quelques heures plus tard en prendre possession.
Parallèlement, on s'intéresse aux voyageurs ayant transité par les gares de
Caen, Lisieux ou Mézidon. Mais comment en retrouver la trace ? Les préposés aux
guichets et les contrôleurs sont interrogés en vain. Bien sûr, ils en connaissent
318
CHAPITRE V Le 21e R.M.V.E. dans la résistance.
certains.
Quant aux autres... Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Les
bicyclettes et les motobécanes enregistrées pour leur transport comme les billets
délivrés sur présentation de carte de réduction permettent bien de glaner le nom
de quelques personnes ; mais toutes sont rapidement mises hors de cause. Les
descentes de police dans les débits de boisson et les interpellations sur la voie
publique ont beau se multiplier, aucun élément nouveau n'est découvert. Dans
les campagnes, les gendarmes visitent sans désemparer toutes les communes,
interrogent, contrôlent... sans plus de résultat.
Il faut se rendre à l'évidence : les coupables seront très difficiles à appréhender.
Or, le temps presse. Les autorités allemandes n'ont laissé que trois jours pour les
retrouver. Passé ce délai, de nouveaux otages seront exécutés et des centaines
d'autres prendront le chemin de la déportation. Tout au plus le Feldkommandant
a-t-il accepté de reporter le début de ce compte à rebours tragique au 20 avril
1942.
Le préfet Graux a résolu de jouer toutes les cartes. Téléphonant À Paris au
préfet Jean-Pierre Ingrand, chargé de représenter le ministère de l'Intérieur de
Vichy en zone occupée, il lui suggère d'intervenir personnellement auprès de
Pierre Laval. À l'occasion de l'avènement de son nouveau gouvernement, celui-ci
pourrait peut-être obtenir une mesure de clémence du Militärbefehlshaber ; ce
qui aurait pour effet, précise-t-il à son interlocuteur, « de favoriser le
développement d'une politique de rapprochement franco-allemand ».
Le 21 avril en fin de matinée, la réponse arrive à la préfecture du Calvados. Le
secrétaire général la note d'une main fébrile : « Le Président Laval revient de
Vichy en automobile cet après-midi et se rendra directement au Majestic pour
intervenir au sujet des 80 otages ». L'espoir renaît.
Mais en attendant, l'enquête ne doit pas se ralentir. Les Allemands ont décidé
de lui donner une nouvelle impulsion. Ils ont fait paraître dans la presse un avis
promettant le rapatriement de prisonniers du Calvados en l'échange
d'informations. Sur ordre des autorités d'occupation, le préfet a lui-même été
contraint d'offrir une récompense de 100.000 francs à toute personne susceptible
de fournir des renseignements qui aboutiraient à la capture des saboteurs.
Depuis lors, des lettres anonymes pour la plupart s'amoncellent sur le bureau du
commissaire central de Caen.
L'une d'elles retient particulièrement l'attention des policiers. Elle met en cause
un cantonnier des Ponts et chaussées, André G., domicilié à Airan. L'homme, au
cours d'une conversation avec un certain M., aurait prononcé les paroles
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CHAPITRE V Le 21e R.M.V.E. dans la résistance.
suivantes : « Je sais que les ponts sont minés ; je les ferai sauter au moment
propice. J'ai ramené d'Angleterre une lampe qui peut servir à faire des signaux
aux avions... Il n'est pas difficile de se procurer les outils nécessaires et de faire
dérailler un train en déboulonnant un rail... Si les Allemands savaient ce que j'ai
fait contre eux, je mériterais d'être fusillé. » Las, une rapide enquête ne tarde pas
à montrer que la dénonciation n'est qu'une basse vengeance de la femme M.,
ancienne maîtresse du cantonnier, éconduite par son amant quelques semaines
plus tôt. Et c'est le mari infortuné en personne qui innocente son rival... et
camarade de beuverie. Tous deux ont l'habitude de taquiner la bouteille et,
l'alcool aidant, il leur arrive de se laisser aller à quelques propos antiallemands...
et à des vantardises bien imprudentes. L'inspecteur dépêché à Airan a tôt fait de
conclure : « Les renseignements recueillis sur G. sont bons. Ils sont nettement
défavorables sur la femme M., qui est de mauvaise conduite, médisante, peu
intelligente et vicieuse. Il est de toute évidence que dans les propos qu'elle prête
à G., il y en a qui sont absolument invraisemblables ». Affaire classée !
Tout comme le cas de cet habitant de la rue de Vaucelles, à Caen, dénoncé
comme « communiste » ... par sa femme en instance de divorce ; ou de cet
homme, demeurant non loin de là, rue de Falaise, victime de la même accusation,
proférée cette fois par une voisine avec laquelle il entretenait de mauvais
rapports depuis de nombreuses années. Comme l'esprit de vengeance, l'appât du
gain délie les langues. Un bourrelier de Glos, près de Lisieux, rapporte avoir reçu
la visite de deux hommes inconnus dont le comportement lui avait paru louche.
Ils se disaient agents d'assurances et ils lui avaient posé des questions sur les
fermiers des environs.
Une épicière de Beuvillers a remarqué dans son magasin trois jeunes gens « au
type étranger », parlant cependant très correctement le français. En quittant sa
boutique, ils s'étaient dirigés vers le passage à niveau de la ligne Paris-Cherbourg.
Airan a beau être situé à 30 kilomètres de là, on ne sait jamais... Une autre lettre
met en cause les réfugiés espagnols d'un centre d'hébergement situé près de
Sées, dans l'Orne. Son auteur est bien connu de la police. C'est le bouillant
Georges Daragon, de son état courtier en produits pharmaceutiques à Caen et
surtout dirigeant départemental d'un parti de collaboration, le M.S.R.
(Mouvement Social Révolutionnaire).
À plusieurs reprises déjà il a eu maille à partir avec les autorités locales qu'il
trouve, à l'instar de Vichy, beaucoup trop réservées à l'égard de la collaboration
franco-allemande. Selon lui, plusieurs Espagnols auraient quitté leur camp vers le
15 avril pour se rendre dans la région de Mézidon. D'ailleurs, le responsable de
320
CHAPITRE V Le 21e R.M.V.E. dans la résistance.
son mouvement pour la région de Sées pourra donner toutes indications utiles à
ce sujet. Alerté, le commissariat d'Alençon envoie sur place deux inspecteurs. Un
contrôle minutieux de l'emploi du temps des hommes montre qu'effectivement
l'un d'entre eux a séjourné à Lisieux à la mi-avril. Mais il n'a pas quitté son hôtel
dans la nuit du 15 au 16. Le patron s'en porte garant. Une dame Georgette S., de
Lieury près de Saint-Pierre-sur-Dives rapporte, elle, avoir remarqué le 15 avril
1942 entre 19 heures trente et vingt heures, au buffet de la gare de Mézidon,
quatre hommes qui parlaient à voix basse. Tendant l'oreille, elle avait pu saisir au
cours de leur conversation le mot « rail ». L'affaire parut suffisamment
importante pour que le commissaire Delgay en personne recueille le témoignage
de cette femme.
Ils étaient âgés de 25 à 30 ans, de taille moyenne, de corpulence mince. Trois
avaient les cheveux peignés en arrière tandis que le quatrième portait la raie sur
le côté. L'un, revêtu d'un imperméable jaune clair, était très brun, les sourcils
épais, le teint basané ; il avait un peu le genre espagnol ou originaire du midi.
Tous étaient proprement mis, portant le complet veston. Dernier détail : l'un
d'entre eux était muni d’une de couleur petite mallette marron foncé avec des
rivets jaunes autour.
Leur signalement est immédiatement diffusé dans tout le département.
Quelques jours plus tard, la brigade de gendarmerie de Lisieux signale que quatre
hommes pouvant fort bien être ceux de Mézidon ont été vus attablés dans un
café de la ville, rue Henry-Chéron, dans la matinée du 18 avril, soit deux jours
après l'attentat. L'un d'eux, très brun, muni d'une petite valise, portait un
imperméable beige clair avec une tache de cambouis sur le côté droit. Le même
jour, vers 19 heures, ils avaient été également remarqués sur le quai de la gare où
ils attendaient le train pour Paris. Cette fois la piste paraît sérieuse : quatre
hommes, c'est-à-dire la taille supposée du commando ; la mallette ; et enfin cette
tache de cambouis. Mais comment les retrouver ?
Vingt-trois avril 1942 : les policiers allemands alertent leurs collègues français.
Ils viennent d'être avertis que quatre hommes suspects ont été repérés à Paris
dans un hôtel du 19e arrondissement. La tenancière, d'abord intriguée par les
paquets qu'ils transportaient, les a entendus parler d'un sabotage sur la ligne
Paris-Cherbourg et crut comprendre qu'ils arrivaient du Calvados. Mais,
renseignements pris, il faut bientôt déchanter. D'abord les faits datent du 16 avril
au soir ; ensuite, les signalements ne correspondent pas du tout à ceux relevés à
Mézidon et Lisieux ; enfin, ces hommes ont quitté l'hôtel sans laisser de traces.
Quant à leurs mystérieux paquets, il pourrait s'agir tout simplement de précieuses
321
CHAPITRE V Le 21e R.M.V.E. dans la résistance.
victuailles rapportées d'un bref et fructueux séjour en Normandie. Sans doute
s'agissait-il de vulgaires trafiquants de marché noir, qui auraient tout simplement
entendu parler de l'affaire d'Airan dans le train au cours de leur retour. Le fil de la
piste semble irrémédiablement rompu !
Mais la dame S., première informatrice dans cette affaire, et décidément en
veine de confidences, offre à nouveau ses secours à la police. Cette fois il s'agit
d'une femme de Saint-Pierre-sur-Dives qui entretient des apports suivis avec un
habitant de Roubaix, lequel se serait vanté auprès d'elle d'avoir commis un
déboulonnage de rails sur la ligne Paris-Cherbourg.
Une perquisition à son domicile permet de mettre la main sur une
correspondance stupéfiante. Elle émane d'un homme répondant au nom
d'Alphonse Egels. Mais à la lecture des lettres, les policiers découvrent qu'il
s'agirait en fait d'un agent britannique, Freddy Mac Way Willington ! Au fil des
lignes, il évoque ses contacts avec Londres, une mission secrète en Allemagne,
une autre dans les Ardennes, la destruction d'un train de munitions à Arras...
Des instructions sont immédiatement envoyées à la police judiciaire de Lille
afin qu'elle se saisisse au plus tôt de cet individu. Absent de son domicile,
l'homme est spectaculairement arrêté en pleine rue et immédiatement envoyé
de Roubaix vers Caen, sous bonne escorte. À son arrivée, des officiers de la
Geheimfeldpolizei l'attendent. Mais quelques heures d'interrogatoire suffisent à
établir la vérité. Le « gros poisson » supposé n'est pas même du menu fretin ;
simplement un malade mental.
Une fausse piste de plus. Et le temps passe inexorablement. Le délai fixé par les
Allemands pour retrouver les auteurs du sabotage d'Airan est expiré depuis
plusieurs jours. Mais on sait qu'à Paris des négociations ont lieu au plus haut
niveau. C'est le dernier espoir pour sauver de nombreuses vies.
Vingt-sept avril 1942 : appel téléphonique urgent en provenance de la capitale
pour le préfet du Calvados. À l'autre bout du fil, le ministre de l'Agriculture,
Jacques Leroy-Ladurie : L'exécution des otages et les déportations sont
suspendues jusqu'à nouvel ordre ! On ignore la nature exacte des tractations
entre Laval et les Allemands. En dépit de leurs concessions, ceux-ci ont néanmoins
décidé de faire fusiller pour l'exemple deux nouveaux détenus de la prison de
Caen.
Et le 30 avril 1942, Louis Bouillard et Jean Surmatz, arrêtés dans les mois
précédents pour propagande communiste, tombent sous les balles du peloton
d’exécution. Quinze jours après le déraillement meurtrier d'Airan, et en dépit de
ce dernier drame, le préfet Graux a tout lieu de penser que le pire a été évité se
322
CHAPITRE V Le 21e R.M.V.E. dans la résistance.
trompe.
Chapitre deux
Villers-sur-Mer, une petite maison bien anodine, dans un virage non loin de la
gare. Depuis plusieurs jours, trois hommes vivent cloîtrés là, ravitaillés de temps
à autre par une femme de Dives. Marius Sire, Joseph Étienne et Émile Julien
forment depuis quelques mois le triangle clandestin de direction du Parti
communiste pour le Calvados. Ce sont eux que la police traque avec autant
d'acharnement que d'insuccès depuis la mi-avril.
Marius Sire, dit « Kléber », est un ouvrier ébéniste de Flixecourt, près d'Amiens.
Ancien responsable des Jeunesses communistes et de la cellule locale du Parti,
activement recherché, il a dû quitter la Somme pour la Normandie au cours de
l'hiver 1941-42. Assez grand, mince, le cheveu très noir, fine moustache, Sire
serait plutôt « joli garçon » s'il ne lui manquait quelques incisives nuisant quelque
peu à son sourire. Fantasque, un peu hâbleur, il aime la poésie, la musique... et le
vélo. Ancien coureur cycliste, il lui arrive de faire de rapides aller et retour de Caen
à Amiens pour voir sa femme, au grand dam de ses camarades de combat, irrités
par ses imprudences.
Ancien contremaître dans une usine textile de Lisieux, Joseph Étienne vit dans
l'illégalité totale depuis plus d'un an, sous le pseudonyme de « Jean ». Au
printemps 1941, il a abandonné sa famille et son métier pour se consacrer
totalement à la Résistance.
Râblé, tout d'une pièce, d'un caractère un peu brusque, c'est un méthodique,
toujours précis et efficace. « Maurice », de son véritable nom Émile Julien, est un
ouvrier chaudronnier. Maigre, discret, d’une taille petite et d'apparence effacée,
il n'en est pas moins un redoutable homme d'action ; dès 1940, il a participé à la
reconstitution clandestine du Parti communiste dans le Calvados.
« Maurice » et « Jean » ont directement participé au sabotage d'Airan en
compagnie de deux cheminots. Le premier, Désiré Marie, de Frénouville,
cantonnier SNCF, a fourni les clés à tire-fond dérobées à la brigade de Cagny ;
comme il peut se déplacer à son aise le long de la voie ferrée, c'est lui qui a choisi
l'endroit précis de l'attentat, au beau milieu de la ligne droite entre Mézidon et
Caen, là où le convoi atteint sa vitesse maximale. Le second, Charles Reinert,
travaille à la gare de Caen, comme sémaphoriste au poste 70. Depuis son entrée
dans la Résistance en juillet 1941, il assure la liaison entre les chefs clandestins
du Front National, l'organisation de lutte mise sur pied par le Parti communiste,
et les responsables de ce mouvement au sein des cheminots caennais : le triangle
Siegel, Millemann, Marie pour les ateliers du dépôt ; Neveu, Maine et
323
Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
printemps 1941, ils ont exigé des sous-préfets un rapport circonstancié sur les
agissements communistes dans leurs arrondissements. Quelques semaines plus
tard, l'invasion de l'URSS a jeté les communistes dans la lutte, sans retenue cette
fois, tout en ayant pour premier effet de les exposer à une formidable répression.
Dès la fin juin, des milliers d'entre eux sont arrêtés sur injonction allemande en
zone occupée.
Dans le Calvados, des perquisitions sont menées simultanément dans tout le
département au matin du premier juillet par la gendarmerie et la police. La
découverte du moindre tract — même s'il date d'avant-guerre — a pour
conséquence immédiate la prison. Une vingtaine de militants connaîtront ce sort.
« La Feldkommandantur m'a fait savoir que toutes les affaires communistes
devaient lui être soumises », note le préfet en août dans son rapport avant
d'ajouter : « Afin d'éviter dans toute la mesure du possible que la répression ne
devienne entièrement l'œuvre de l'armée occupante, les communistes devenant
de ce fait des martyrs aux yeux de la population, j'ai fait une démarche auprès du
procureur général afin d'obtenir immédiatement la mise en fonctionnement de
la Cour spéciale qui doit siéger à Caen ».
Tragique surenchère où les autorités de Vichy, croyant défendre la souveraineté
française, s'aventurent en fait dans une voie dangereuse. C'est ainsi qu'une
dizaine de communistes de Dives, dont André Lenormand, auront le triste
privilège d'être les premières victimes de l'une de ces sections spéciales mises sur
pied par le gouvernement Darlan, jugeant en vertu des trop fameuses lois
rétroactives inspirées par le ministre de l'Intérieur Pierre Pucheu.
Mais les Allemands n'entendent pas se départir de la direction des opérations.
Le 15 août 1941, le Général von Stülpnagel, commandant militaire en France
occupée, a publié un avis particulièrement inquiétant : « Le Parti communiste
français étant dissous, toute activité communiste est interdite en France.
Toute personne qui se livre à une activité communiste, qui fait de la
propagande communiste ou tente d'en faire, qui soutient de quelque manière
que ce soit des agissements communistes est l'ennemi de l'Allemagne. Le
coupable est passible de la peine de mort, qui sera prononcée par une cour
martiale allemande.
La menace n'est pas vaine. Car dans les jours précédents et au cours de ceux
qui vont suivre, plusieurs jeunes communistes sont passés par les armes pour
avoir participé à des manifestations patriotiques à Paris le 14 juillet et le 13 août
1941. » La réponse ne se fait pas attendre. Le 21 août 1941, Pierre Georges (le
futur « colonel Fabien ») abattait de deux balles l'aspirant Moser, de la
Kriegsmarine, sur le quai du métro de la station Barbès. « Ce coup de feu » écrira
326
Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
plus tard Albert Ouzoulias, « résonna comme une riposte au terrorisme nazi, en
même temps qu'un appel au combat armé à travers toute la France ».
Effectivement, les attentats vont dès lors se multiplier, en dépit des sévères
avertissements du Militärbefehlshaber : désormais, tous les Français arrêtés par
les autorités allemandes, ou sur leur ordre seront considérés comme otages et
exécutés en cas de nouvelle agression.
D'ailleurs l'administration militaire a prescrit à chaque Feldkommandantur de
la zone occupée d'établir des listes officielles d'otages avec la collaboration des
autorités françaises. C'est dans ce but que le lieutenant-colonel Elster a demandé
le 20 octobre 1941 au préfet du Calvados de lui fournir ce document dans un délai
de 48 heures, en classant les individus déjà détenus en fonction de la gravité des
faits reprochés ; cet ordre de priorité devant être scrupuleusement suivi en cas
d'exécutions capitales décidées par les autorités supérieures de l'armée
d'occupation. Dès réception de la note allemande, le préfet Graux a sollicité une
entrevue pour signifier au Feldkommandant son refus catégorique ; une pénible
conversation s'est engagée.
« Cette demande vous est faite dans un souci purement humanitaire, explique le
colonel Elster. Vous connaissez bien mieux que nous vos ressortissants. Supposez
que demain je reçoive l'ordre de fusiller dix prisonniers français ; je prendrai les
dix premiers inscrits sur votre liste, en sachant que vous avez tenu compte de la
gravité de la faute commise, des antécédents, de la situation de famille ou de tout
autre élément d'appréciation. Autrement, nous risquons de faire de graves
erreurs ; erreurs qui peuvent, grâce à vous, être évitées et que nous serions les
premiers à regretter d'avoir commises. »
« Ma conscience s'y oppose de façon absolue, rétorque le préfet. Il n'est pas
question de substituer la moindre parcelle de ma responsabilité à celle de
l'autorité allemande surtout s'il s'agit de supprimer des vies humaines. J'ai le
regret de ne pouvoir accéder à votre requête ! »
L'Allemand blêmit de colère. Puis brusquement se met à hurler en foudroyant du
regard l'interprète française qui accompagne comme d'accoutumée le préfet.
« Vous êtes une femme incorrecte. J'en ai assez d'être traité ainsi. Lorsque vous
traduisez les paroles du préfet, vous dites : “Monsieur le préfet a dit ceci...”
Lorsque vous traduisez mes paroles, vous dites : “Il” demande... Je n'accepterai
plus à l'avenir pareil manque de respect. »
Visiblement, le Feldkommandant, ulcéré par le refus du préfet, passait sa
colère sur la malheureuse ; et l'entretien prit fin sur cette sortie brutale. Dès le
lendemain le préfet Graux se rendit à la délégation du Ministère de l'Intérieur à
Paris. Le préfet Ingrand l'approuva dans sa décision. Quelque peu rasséréné, il alla
327
Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
temps, les Kreiskommandantur ont transmis elles aussi aux sous-préfetsde Vire,
Bayeux et Lisieux des listes de communistes et de juifs à arrêter, soit une vingtaine
de victimes supplémentaires.
Comment ont-ils pu se procurer tous ces noms ? Vraisemblablement à la suite
de la perquisition dans les services des renseignements généraux en octobre
1941. Visiblement, les listes ont été établies à la hâte, sans vérifications. On y
relève ainsi le nom de Roger Bastion, ouvrier forgeron à Caen ; en fait, l'ancien
secrétaire fédéral du Parti communiste a quitté clandestinement le Calvados
depuis près d'un an ; et il a même été arrêté en février à Cherbourg en compagnie
d'autres dirigeants importants de la résistance. Même chose pour André
Lenormand, déjà emprisonné ; Gaston Gandon autre figure du parti, en fuite
depuis longtemps, ou Georges Mauduit, ancien maire de Mondeville, destitué en
1940 et introuvable depuis.
Quel sort les Allemands réservent-ils à tous ces hommes ? Depuis les
exécutions massives de Châteaubriant, Nantes, Bordeaux ou du Mont-Valérien,
on peut craindre le pire. Toutefois, il ne faut arrêter que « les hommes aptes au
travail » ; ce qui pourrait laisser présager une déportation en Allemagne.
Quoi qu'il en soit, il s'agit bien d'otages, même si le mot n'apparaît pas dans
les ordres allemands et n'a pas été prononcé par le Feldkommandant. Et le préfet
est bien placé pour connaître les instructions en vigueur à cet égard.
Il a tôt fait de retrouver ses textes : une note du gouvernement français du 25
octobre 1941, confirmée par une décision du 20 novembre émanant de l’état-
major administratif du Militärbefehlshaber. En vertu des clauses de l'armistice du
22 juin 1940, les autorités françaises sont tenues de prêter leur concours aux
opérations de police ordonnées par les Allemands ; mais elles ne doivent pas y
prendre part s'il s'agit d'appréhender des otages.
La décision du préfet Graux est prise. Il fera arrêter les hommes figurant sur les
listes, puisqu'il ne peut se dérober à cette injonction, mais il ne les remettra pas
aux Allemands. Entre temps, les lieutenants commandant les sections de
gendarmerie des départements, convoqués de toute urgence, sont arrivés à la
préfecture. Ils en repartent immédiatement, munis d'ordres précis allant
également dans ce sens.
La terrible nuit peut commencer. Tout le personnel des commissariats de Caen
a été mobilisé. Les Feldgendarmes sont là aussi, les armes en bandoulière.
Voitures et fourgons vont sillonner les rues de la ville des heures durant pour
accomplir leur sinistre moisson. Moshe Tarakanoff, 5 rue Saint-Sauveur ; Émile
Isidor, au numéro 15 de la même rue ; Marcel Cimier, 13 rue Gémare ; Charles
Lelandais, 122 rue de Geôle ; Aaron Goldstein, 101 rue Saint-Pierre... Coups
335
Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
à poursuivre sa lutte contre les nazis. C'est ainsi qu'il a réussi à se faire embaucher
au terrain d'aviation allemand de Rocquancourt, où il relève des renseignements
qu'il transmet à un secrétaire du commissariat de police de Caen, Lemonnier.En
regagnant son domicile, rue Caponière, au matin du 2 mai, il apprend que des
policiers français sont venus le demander. Lemonnier certainement. Sans doute
quelque chose d'important. Immédiatement, il enfourche son vélo et gagne le
commissariat où l'inspecteur Chate, ravi de cette aubaine, se saisit de lui. Au
même moment, les prisonniers de la maison centrale sont extraits de leurs
cachots pour être conduits dans des pièces plus vastes et mieux éclairées où ils
reçoivent l'autorisation d'écrire à leur famille. Sans doute la dernière lettre des
condamnés à mort ?
Chapitre quatre
Le 2 mai en début d'après-midi, la liste des hommes arrêtés par les autorités
françaises est portée à l'Hôtel Malherbe. La réaction du Feldkommandant ne se
fait pas attendre. À 15 heures, il fait savoir au préfet que le nombre d'arrestations
est notoirement insuffisant puisque 130 noms lui avaient été fournis. Si certains
individus n'ont pu être pris, il fallait faire preuve d'initiative et les remplacer par
d'autres
À Vire, des incidents sérieux se sont d'ailleurs produits à ce sujet entre le sous-
préfet et les officiers de l’Ortskommandantur de Flers. Pour des raisons diverses,
aucune des six personnes désignées n'a été appréhendée, à l'exception du
docteur Drücker, médecin au sanatorium de Saint-Sever, déjà incarcéré depuis
quelques jours pour un autre motif.
Rendus furieux, les Allemands ont alors exigé du sous-préfet Liard qu'il fasse
saisir tous les communistes et juifs de son arrondissement ; mais ils se sont
heurtés au refus catégorique de ce dernier, bien résolu à s'en tenir aux noms qui
lui avaient été indiqués.
En conséquence, le lieutenant-colonel Elster transmet cette fois au préfet
Graux des ordres qui vont bien au-delà de ceux donnés la veille :
« Outre les personnes nommément mentionnées sur les listes qui vous ont été
données, tous les communistes et juifs connus de vous doivent être
immédiatement arrêtés. Il y a lieu également d'arrêter les personnes qui étaient
autrefois connues comme communistes, même si récemment aucun élément
positif n'a pu être établi sur leurs activités pour lesquelles il y a présomption
suffisante, qu'après comme avant ils se sont attachés en secret à la propagation
et à la réalisation des buts du parti communiste interdit. »
Par ailleurs, les Allemands ont avancé une nouvelle exigence. La ligne Paris à
Cherbourg devra dorénavant être gardée par des civils français sur toute la
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Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
longueur de son trajet dans le Calvados. Dans un premier temps, 1.300 hommes
sont à désigner d'urgence pour être à pied d'œuvre à 18 heures ! Ultérieurement,
le plan de surveillance sera étoffé et complété, ce qui pourrait porter à 2.500 le
nombre quotidien de requis dans un proche avenir.
Comment trouver autant d'hommes en si peu de temps ? Il ne reste plus qu'à
opérer une réquisition massive dans les rues de Caen. L'application brutale de
cette mesure, dont on ignore le sens, provoque instantanément un début de
panique. Effrayée par les rumeurs les plus folles, la population déserte les
principales artères de la ville comme sous l'effet d'un violent orage. Pendant
plusieurs semaines, l'angoisse va régner !
Désemparé devant les terribles responsabilités qu'on veut lui faire endosser,
le préfet Graux alerte immédiatement les autorités de Vichy. À 18 heures 45, de
Paris, le préfet Ingrand lui confirme par message téléphoné la conduite à tenir :
« Suite à votre communication demandant instructions pour répondre à la
Feldkommandantur, je vous rappelle que par décision du Gouvernement français
du 25 octobre 1941, les préfets ne sont pas autorisés à arrêter et à désigner des
personnes susceptibles d'être considérées comme otages. Je vous demande de
prier l'administration locale allemande de se référer à la décision du commandant
des forces militaires en France du 20 novembre 1941, disposant textuellement
qu'aucune exigence ne sera présentée aux autorités françaises concernant
l'arrestation d'otages. »
Fort de ce soutien, le préfet obtient dans l'heure suivante de rencontrer le
Kriegsverwaltungsrat, second du Feldkommandant. Le docteur Meyer, juriste
berlinois, est un nazi convaincu. La partie est difficile et le dialogue tendu :
— Les personnes arrêtées au cours de la nuit et celles qui pourraient l'être en
vertu de vos derniers ordres sont-elles susceptibles d'être considérées comme
otages ?
— Il est impossible de vous apporter une précision sur ce point.
— Dans ce cas, les arrestations auxquelles je pourrais procéder le seront pour
le compte de l'administration française et les individus arrêtés ne seront pas
remis entre les mains des autorités allemandes.
— Votre attitude sera-t-elle la même pour les personnes arrêtées la nuit
dernière ?
— Oui !
— Je ne suis absolument pas de votre avis ! Et s'il en est ainsi, nous vous
dessaisirons de vos pouvoirs de police ; d'ailleurs, cette question sera tranchée
par les autorités supérieures !
Le dimanche 3 mai 1942, de bonne heure les murs de Caen se sont recouverts
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Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
anglophiles sont arrêtés et que des dizaines de personnes ont déjà été
exécutées. »
Aussi, ceux qui se sentent particulièrement menacés sont-ils sur leurs gardes.
Et cette nuit-là, la police fera souvent chou blanc. Un seul homme, l’ouvrier
tourneur Georges Millemannn, sera appréhendé à son domicile.
Les autres auront plus de chance, comme Robert Charron ou Lucien Vautier
qui réussiront à s'enfuir de chez eux au nez et à la barbe des agents dirigés par
l'inspecteur Chate.
Dans le reste du département, les opérations de police ont malheureusement
été plus fructueuses. Treize hommes, communistes ou censés l'être, ont été pris.
Parmi eux, un vieux militant lexovien, Armand Étienne, plusieurs fois le candidat
de son parti aux élections législatives ; à Potigny, quelques mineurs ainsi que
l'instituteur, interprète de la communauté polonaise. Comme le milieu des
cheminots de Mézidon est particulièrement suspecté, en raison de la proximité
du lieu des sabotages, sept employés de la gare et des ateliers seront emmenés
par les gendarmes. Mais les Allemands ont suivi le même raisonnement et,
ignorant totalement les agissements des autorités françaises, ils ont décidé de
frapper au même endroit. Le 4 mai dans l'après-midi, Lucien Lefèvre travaille
comme d'ordinaire dans la scierie des ateliers SNCF de Mézidon-Canon. En levant
les yeux de sa machine, il aperçoit brusquement un groupe d'Allemands qui vient
de pénétrer dans le local. Dehors, des soldats en armes ont pris position et
encerclé les bâtiments. Un coup dur, pense instinctivement Lucien. Les officiers
entrent dans le bureau du chef d'atelier et exigent de lui qu'il leur désigne huit de
ses ouvriers. Ils seront arrêtés comme otages en représailles des sabotages
d'Airan. L'homme refuse énergiquement et tente de parlementer. Peine perdue !
Les Allemands se dirigent vers un fichier et, au hasard, en extraient des noms :
Delavallée René, Duval Pierre, Jourdheuil Eugène, Lefèvre Lucien, Le Gall Julien,
Oeuillot Michel, Piquet Émile, Renouf Léon. Certains sont là dans l'atelier,
d'autres sur les voies, sont occupés à réparer des wagons. En quelques minutes,
ils sont rassemblés et emmenés, sans même avoir eu le temps de se changer et
de passer au vestiaire pour prendre leurs affaires. Aussitôt direction Caen, où sur
le quai de la gare les attendent une dizaine d'autres hommes, arrêtés au cours de
la nuit à Vire, Condé-sur-Noireau, Touques et Percy-en-Auge. De là, ils sont
prestement conduits dans la cour du Petit Lycée.
À l'intérieur du bâtiment, les otages connaissent maintenant le sort qui les
attend. En début d'après-midi, un sous-officier allemand parlant le français s'est
avancé au milieu de la pièce, en ordonnant le silence : « Le Führer vous a graciés !
Vous ne serez pas fusillés et vous irez travailler à l'est ! » Explosion de joie ! Des
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Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
aux Mains des Allemands. Un grand quadrilatère de 400 mètres de côté, hérissé
de murs, chevaux de frise, barbelés et miradors où des centaines de prisonniers
s'entassent dans une vingtaine de baraques en attendant d'être transférés vers
l'Allemagne ou l'Europe centrale. Royallieu, l'antichambre de la déportation !
Mais à Caen la Feldkommandantur s'estime toujours insatisfaite. Il faut encore
une trentaine de victimes pour atteindre le chiffre fatidique des 130 otages exigés
pour assouvir la vengeance du Reich.Le lieutenant-colonel Elster et le Docteur
Mayer s'étonnent auprès du préfet qu'il n'ait pas encore livré les hommes arrêtés
dans la nuit du 3 au 4. Surpris par cette mauvaise foi, celui-ci oppose un rejet
formel et en termes vifs rappelle à ses interlocuteurs leurs engagements, à peine
vieux de 48 heures. Le Feldkommandant réprime un geste de colère et clôt la
discussion par une menace : « Monsieur le préfet, je rendrai compte à Paris de
votre refus ! » En regagnant son cabinet, Henri Graux jette rageusement dans son
journal : « J'ai l'impression de m'être égaré dans un repaire d'aventuriers, dans
une officine d'individus visqueux, à la conscience trouble, sans foi ni loi. »
Le 7 mai 1942, les Allemands reviennent à la charge. Un peu après midi, alors
que le préfet se prépare à aller déjeuner, le téléphone sonne. « Ici la police
allemande, nous avons à vous entretenir d'une affaire urgente. Nous vou prions
de nous recevoir. »
Quelques minutes plus tard, deux hommes jeunes, en manteau de cuir noir,
pénètrent dans le bureau. « La Gestapo » songe en lui-même le préfet. L'un d'eux,
très blond et l'air insolent, s'assied sans même y avoir été convié. À peine Henri
Graux a-t-il eu le temps de demander le but de leur visite qu'il prend la parole
dans un français très clair :
— Nous nous présentons devant vous, Monsieur le Préfet, pour vous dire que
nous procéderons aujourd'hui à des arrestations en rapport avec l'attentat près
de Moult-Argences. Nous comptons sur l'aide de votre police et de la
gendarmerie !
— Cette question a déjà été envisagée avec le Feldkommandant en personne.
— Nous sommes venus ici de sa part. Si vous ne nous croyez pas, téléphonez
au « Malherbe ».
— Je ne peux que vous confirmer ce que j'ai déjà dit au lieutenant-colonel
Elster. Mes services de police ne se soumettront plus désormais aux ordres de la
Wehrmacht qu'à la condition expresse et écrite que les personnes arrêtées ne
seront pas considérées comme des otages.
— Vous n'avez pas à poser de conditions à l'armée allemande
— Eh bien dans ce cas, ma réponse est non !
Et le préfet se lève de son fauteuil, signifiant par là qu'il n'a rien à ajouter. Les
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Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
affaire. Vous avez pris l'engagement, au poste que vous occupez, de collaborer
avec nous. Je sais bien que ce que nous vous demandons est désagréable. Aussi,
nous admettons fort bien — et je vous prie d'apprécier cette concession — que
vous éleviez une protestation. Protestez vigoureusement ; protestez par écrit
même ; protestez de tout votre cœur ; cela je le répète, nous le tolérerons. Mais
à aucun point de vue nous ne saurions accepter une réponse négative !
— C'est auprès de vous que je me permets de protester, Monsieur, car il y a
tout de même une décision signée au nom du Général von Stülpnagel, que je ne
cesse d'invoquer et qui prévoit qu'aucune exigence ne sera présentée aux
autorités françaises en ce qui concerne l'arrestation d'otages. Je ne demande pas
autre chose que le bénéfice d'instructions toujours en vigueur...
— Non, non ! Elles sont périmées ; il n'en est plus question ! Mais la discussion
entre nous, Monsieur le Préfet, est terminée. Je regarde ma montre : il est 18
heures 40. Je vous donne jusqu'à 19 heures pour réviser votre décision. La
Wehrmacht a des arrestations à faire et elle est pressée. Nous n'avons pas de
temps à perdre.
Rappelez-moi. Je suis persuadé que vous saurez comprendre votre intérêt !
Vingt minutes ; vingt petites minutes. Le délai est bien court. Mais la résolution
du préfet Graux est prise. En bon breton qu'il est, il ne cédera pas ! Il demande
simplement à pouvoir mettre son gouvernement au courant de son entretien
avec le docteur Medicus. Le colonel Elster accède sans rechigner à sa demande
et l'introduit dans un bureau attenant au sien, mais en prenant bien soin de
laisser la porte ouverte et en enjoignant même à deux officiers qui occupaient la
pièce de rester sur place. Précaution bien humiliante, mais inutile. Henri Graux se
contente d'informer brièvement la Délégation générale de Paris des derniers
évènements, sans se livrer au moindre commentaire.
À peine a-t-il raccroché que le docteur Mayer s'approche de lui :
— Monsieur le préfet, il est 19 heures !
Au regard interrogateur du Feldkommandant, il répond par un simple « Nein! »
L’officier appelle l’Hôtel Majestic à Paris et communique la réponse en une seule
phrase, avant de se retourner vers son interlocuteur.
— Notre entretien est terminé. La Wehrmacht procédera seule aux
arrestations. Le reste sera réglé ultérieurement ! Le reste ? C'est sans doute moi,
songe Henri Graux en regagnant sa préfecture. Mais il est presque soulagé,
éprouvant le sentiment d’avoir accompli son devoir, et aussi la sensation un peu
égoïste d'une délivrance, quel que puisse être son sort futur.
Dans l'immédiat il faut pourtant poursuivre la résistance passive contre les
Allemands. S'ils veulent s'emparer d'autres otages, ils devront le faire seuls.
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Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
heures. À l'heure dite, le petit groupe est chargé dans un camion. Le bruit des
arrestations s'est répandu et, malgré l'heure matinale, de nombreuses personnes
sont là, massées devant le Petit Lycée : les familles, des étudiants... Beaucoup les
suivront jusqu'à la gare et pourront même discuter plusieurs heures avec eux sur
le quai, avant que le train ne les emmène vers Compiègne, grossir les rangs des
déportés caennais.
Chapitre cinq
Les jours passent et insensiblement l'échéance fatidique fixée par les Allemands
se rapproche. Si les coupables des deux sabotages d'Airan ne sont pas retrouvés
avant le 12 mai 1942, de nouveaux otages seront fusillés. Or l'enquête policière
piétine. Des mesures exceptionnelles ont été prises. Une gigantesque chasse à
l’homme s’est mise en place dès la nouvelle du second attentat. En une dizaine
de jours, des milliers de contrôles d'identité ont été effectués dans les rues de
Caen, Lisieux ou Mézidon comme à la gare Saint-Lazare. À nouveau, les fiches des
clients ont été systématiquement vérifiées dans tous les hôtels, garnis et meublés
de la région ; à la suite de quoi, 2.147 interpellations ont eu lieu dans le Calvados,
la Manche, l'Orne, la Mayenne, la Sarthe, la région parisienne et même jusque
dans les Deux-Sèvres ! L'emploi du temps de 1 034 personnes a été
minutieusement vérifié ; sans le moindre résultat ! Les services centraux de la
SNCF ont été invités à transmettre à la police la liste de tous les cheminots
révoqués depuis 1939 en raison de leur appartenance au parti communiste : 604
noms et autant d'enquêtes individuelles pour retrouver la trace des intéressés et
recueillir des renseignements sur leurs activités depuis qu'ils avaient quitté les
chemins de fer. Parallèlement, l'enquête se poursuit sur les lieux mêmes des
déraillements.
Des cheminots de Mézidon ont signalé avoir vu le 30 avril vers minuit, au cours
de leur service, des lueurs le long de la voie ferrée en direction de Caen. Plusieurs
témoins affirment avoir entendu cette nuit-là un mystérieux avion survoler la
région. Certains n'hésitent pas à parler d'un audacieux coup de main accompli
par un commando britannique ; d'ailleurs les parachutes auraient été cachés chez
un habitant de Saint-Pierre-sur-Dives ; ils sont effectivement retrouvés à l'adresse
indiquée ; mais il s'agit de parachutes allemands destinés à des appareils de
météorologie ; notre homme les avait subrepticement dérobés dans un bâtiment
du camp de Percy où il travaillait au service des troupes d'occupation.
Une demi-douzaine de personnes de la région, dont un médecin d'Argences,
sont dénoncées par une lettre anonyme : « Gaullistes et francs-maçons »
notoires, ils sont tout à fait susceptibles d'avoir pris part aux sabotages. Mais des
vérifications minutieuses les mettent rapidement hors de cause et concluent à
350
Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
une basse vengeance ; une de plus ! Les lettres anonymes, en effet, continuent
de s'accumuler. L'une d'elles signale trois hommes jugés particulièrement
dangereux : « François Robineau, chauffeur de taxi à Caen, propriétaire d'un
camion et d'outillage qui pourraient être utilisés pour des déraillements comme
celui de Moult — Maurice Gilles, contrôleur des autocars à Caen dont le domicile
est fréquenté par de jeunes gaullistes et possesseur d'un poste émetteur —
Robert Douin, professeur de sculpture, rue de Geôle à Caen, qui rassemble chez
lui les jeunes gens capables d'exécuter des sabotages. » Enquêtes et perquisitions
montrèrent que le premier n'avait ni camion ni outillage spécial ; le second ne
cachait pas de poste émetteur ; quant à Robert Douin, directeur de l'École des
Beaux-Arts, il avait quitté Caen depuis quelques mois déjà pour Saint-Aubin-sur-
Mer où il travaillait à la réfection d'un monument.
Quelques jours après le second attentat, la Geheimefeldpolizei, en battant la
campagne autour d'Airan, découvrit un indice paraissant être du plus grand
intérêt. Piqué sur le tronc d'un arbre, un petit morceau de papier, déjà jauni,
portant ce bien étrange message : « Dario et Paul sont partis à Mézidon (huit
kilomètres.) » Mise à contribution, la police française s'engagea à son tour sur
cette piste. Au dos du papier figurait un programme de cours commercial. Le tour
des établissements de Caen fut vite accompli et les « coupables » prestement
retrouvés : deux jeunes de 17 ans, élèves de l'école privée Eudine qui, au cours
d'une innocente vadrouille dans la Régionn, avaient simplement laissé une brève
missive à l’intention de leurs camarades de promenade.
Décidément l'enquête ne progressait guère et rien ne laissait présager un
aboutissement prochain. Afin que les Allemands ne puissent pas lui reprocher de
s'opposer à son bon déroulement, le préfet Graux obtempéra à l'ordre reçu le 7
mai 1942 de procéder à de nouvelles arrestations. Le 8 et le 9, la gendarmerie se
saisit d'une dizaine de personnes, principalement choisies cette fois dans la
région de Saint-Pierre-sur-Dives. Mais elles ne seront pas livrées à l'occupant et
iront rejoindre les 14 hommes déjà appréhendés dans la nuit du 3 au 4, et
toujours conservés dans les prisons françaises en dépit des menaces du
Feldkommandant.
Sans même attendre l'expiration du délai accordé pour retrouver lesauteurs
des sabotages, les Allemands mettent à exécution leurs sinistres menaces. Vingt-
huit communistes sont fusillés en deux groupes le 9 et le 12 mai, au Mont-
Valérien pour la plupart, mais aussi à Caen. Le 9 au matin, trois détenus de la
maison centrale, Pierre Faures, Jean Becar et Pierre Mangel, sont passés par les
armes à la caserne du 43e ; tragique journée, puisque l'après-midi c'est au tour
des hommes condamnés le 1er mai pour « propagande gaulliste » de tomber sous
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Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
les balles des mêmes pelotons. Le 14 mai, onze nouveaux communistes sont
fusillés à Caen ; ce qui porte à 61 le nombre total de victimes pour le Calvados
depuis 1940.
La cruauté de l'occupant est-elle enfin satisfaite ? On peut le penser lorsque le
20 mai 1942, la Feldkommandantur lève la plupart des sanctions en vigueur
depuis le 16 avril : le couvre-feu est ramené à 23 heures et la circulation pourra
reprendre à partir de 5 heures du matin. Les cafés, restaurants, cinémas et stades
vont rouvrir leurs portes.
Est-ce l'épilogue de cette affaire tragique ? Pas tout à fait. Car le 6 juin 1942, le
préfet Graux reçoit l'ordre de se présenter sans retard à Paris, rue de Monceau,
siège de la Délégation du ministère de l'Intérieur en zone occupée.
Le préfet Ingrand en personne est là pour le recevoir et lui annoncer la décision
à laquelle il s'attend en fait depuis son sévère affrontement avec les autorités
allemandes le 7 mai. Son interlocuteur a en main copie de la lettre envoyée la
veille par les services de l'Hôtel Majestic au Président du Conseil ministre de
l'Intérieur Pierre Laval. Signée du docteur Werner Best, chef de l’état-major
administratif du Général von Stülpnagel, elle est brève et sèche comme un
couperet : « Je vous invite à rappeler Monsieur Graux, préfet du Calvados, et à ne
plus l'employer dans les territoires occupés. »
Depuis longtemps, il était sur la sellette, car les récriminations contre lui
s'accumulaient auprès des services allemands de Paris. Dès octobre 1941, son
renvoi avait déjà été évoqué à la suite de son refus de fournir des listes d'otages.
À la même époque, il avait refusé d'accepter la présidence d'honneur du groupe
« Collaboration » dont le marchand de meubles Julien Lenoir venait de créer une
section à Caen ; son absence à une conférence donnée en décembre par l'une
des figures de cette organisation, Georges Claude, n'était pas passée inaperçue
et cette attitude ouvertement hostile avait fortement déplu à la Kommandantur.
Le 25 avril 1942, il avait même fait placer en résidence surveillée le responsable
départemental d'un autre mouvement de collaboration, le MSR, auquel il
reprochait d'entretenir une agitation malsaine contre les autorités préfectorales.
Son comportement dans l'affaire des sabotages d'Airan et des prises d'otages
devait achever d'exaspérer l’occupant. Une note établie en mai par les services
administratifs du Majestic concluait à la nécessité de son renvoi immédiat en
précisant : « s’il est particulièrement important que dans les départements
côtiers que ne soient mis en place des préfets prêts à collaborer ».
Pourquoi cette décision avait-elle tardé plus d'un mois ? Henri Graux allait
l'apprendre. Dès le 8 mai, le Docteur Mayer et le chef de la police de sécurité
allemande pour le Calvados avaient été convoqués à Paris ; puis 48 heures plus
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Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
ses impressions sur un petit cahier d'écolier. « La vie du camp, quelle est-elle ? Le
lever à 7 heures. L'Appel à 7 heures 15. La Toilette. Le Lit. Lorsqu'il y a une corvée
de pluches, c'est à 10 heures 30. Vers 12 heures 30, soupe dans la chambrée.
Nous sommes tranquilles jusque vers 16 heures 15, heure à laquelle nous
touchons 1/60 de boule de pain. À 17 heures, le jus qui est une tisane appelée ici
“boldo”.
À 18 heures 15 départ pour l'appel. Coucher à 10 heures, heure à laquelle nous
ne devons pas sortir sans risquer de provoquer sur nous le tir des mitrailleuses
situées dans les miradors... Notre chambre contient 52 types, dont 18 de Caen.
Nous formons une bonne équipe de cinq et nous mettons nos produits en
commun : Marcel et moi, Mr Musset, Mr Desbiot et Mr Mondhard, représentant
en bois de la maison Savare, ancien prisonnier de guerre, de Saint-Aubin, qui
comme nous ne sait pas pourquoi il est là. »
Nous sommes à peu près 2 000 dans le camp français. Le moral est
formidablement élevé malgré le temps, la lassitude, la peine, le peu de
nourriture, de confort et la crainte de « passer à la casserole » ; car de temps en
temps ils piquent dans le camp... Le temps, si précieux, s'écoule lentement, dans
l'angoisse constante du lendemain. La recherche de nourriture est une
préoccupation essentielle. Certains prisonniers en sont réduits à arracher de
l'herbe, dans un coin du camp, pour en faire une bien maigre soupe. L'espoir et
le désespoir s'entremêlent. Lundi 8 juin 1942 : Hier soir, j'ai terriblement souffert,
car j'ai broyé des idées noires. C'était un véritable cauchemar tout en étant
éveillé. Je suis sorti pour prendre l'air dans le couloir pour me changer les idées...
Puis cela m'a repris. J'ai la fièvre, j'ai mal à la tête. Vraiment, je ne suis pas bien,
aussi bien physiquement que moralement. Que le temps est long...
Mardi 9 juin 1942 : j'ai passé une bonne nuit. À 14 heures 15 paraît une liste
de colis ; il y en a un pour Marcel. Quelle joie ! De qui est-il ? Nous allons le
chercher. C'est de papa et maman. J'en pleure tellement j'en suis ému et heureux.
Que le moral est relevé ! En même temps, le bruit qui a couru hier soir se
confirme : il y a un débarquement sérieux à Ostende. On donne des détails, mais
ce sont de soi-disant nouvelles et nous devrons attendre quelques jours. Du coup
notre libération passe au second plan. Nous bavardons beaucoup.
Vendredi 12 juin 1942 : longue promenade avec Marcel. Nous avons discuté et
pensé que nous serions libérés, mais que cela pourrait demander encore un
certain temps. Puis du lit à la cour. Le temps ne passe pas. Nous avons faim et ne
voulons rien prendre, car les provisions s'épuisent. Un tri continue à se faire dans
le camp. Les anciens craignent quelque chose. Espoir, confiance, patience ! Où
serai-je le jour de mes 19 ans ?
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Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
Dimanche 21 juin 1942 : 14 heures 30, je vais sur l'escalier du bâtiment des
colis. Il n'y a personne ; alors je pleure, je pense à mon pauvre papa et à ma
maman qui doivent souffrir. Le moral est bas. Le dimanche n'est pas gai ici. On
voudrait pouvoir se dire dimanche nous serons chez nous ; mais non ! Que va-t-
on faire de nous ? Combien de temps resterons-nous entre des barbelés ?
Reverrons-nous tous ceux qui nous sont chers ? Pour se rendre compte de nos
souffrances, il faut avoir vécu les semaines que nous venons de passer. Certains
prisonniers auront plus de chance. Des libérations ont lieu périodiquement.
Le 25 mai, au cours d'un rassemblement dans la cour, vingt-huit hommes sont
appelés. Parmi eux, douze Calvadosiens, tous cheminots, dont les huit de
Mézidon, ont été arrêtés par les Allemands le 4 mai. Sans aucune explication, ils
sont conduits à la sortie du camp. Ils peuvent partir ; ils sont libres ! Il leur suffit
de gagner la gare pour rentrer chez eux ! Incrédules, ils voient les portes s'ouvrir.
Un soldat leur tend la main. La plupart l'ignorent. L'homme a pourtant l'air
sincère. Lucien Lefèvre est le seul à la lui serrer.
En fait, les autorités françaises sont intervenues en leur faveur, expliquant
qu'avec vingt-huit arrestations au total, le monde des cheminots avait été trop
lourdement frappé par les prises d'otages ; ce qui risquait de nuire au bon
fonctionnement du service. Quant aux hommes de Mézidon, une enquête
n'avait-elle pas montré qu'il s'agissait « de bons agents de la SNCF qui n'avaient
jamais été signalés comme communistes » ? Les Allemands s'étaient ralliés à ce
point de vue. Le 17 juin, un cordonnier de Lisieux, Gaston Gouyet, est relâché à
son tour, sa femme devant mettre au monde un enfant. Pour les autres détenus,
l'attente continue, interminable. Mais fin juin, les rumeurs d'un départ imminent
vers l'est se font plus pressantes. D'ailleurs, quatre jours durant, tous les
prisonniers ont dû subir une visite médicale.
Samedi 4 juillet 1942, 10 heures 15 : un rassemblement inhabituel. Un millier
d'hommes sont désignés pour partir travailler en Allemagne ; ordre leur est
donné de préparer immédiatement leurs affaires. Parmi eux, environ quatre-
vingts des otages du Calvados.
Les frères Colin sont du nombre. Rentré dans son baraquement, Lucien jette
quelques mots, les derniers, sur son cahier : « Ce journal, je l'envoie à mon papa
et à ma maman chérie, avec mes plus gros baisers ainsi que ceux de Marcel.
Confiance, courage, nous reviendrons, nous l'espérons. Bien gros baisers à tous
nos parents et amis. Priez pour nous comme nous prierons pour vous. Dieu nous
garde et nous protège tous. Ne vous inquiétez pas, restez tranquilles et calmes,
nous reviendrons. »
Ils ne reviendront pas !
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Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
L'usine est systématiquement fouillée, jusque dans ses moindres recoins. Dans
une galerie conduisant aux fours, un homme est caché. C'est Papin ! Il est arrêté
en même temps que Daudet et son contremaître.
21 décembre 1942 en fin d'après-midi, la classe se termine à l'école de Saint-
Aubin-sur-Algot. Par la fenêtre, Edmone Robert aperçoit soudain quatre hommes
pénétrant dans la cour. Des policiers.
Sans perdre son sang froid, elle se saisit d'une poignée de documents dans le
tiroir de son bureau et les glisse rapidement dans le cartable d'une élèveavant de
laisser partir les enfants.
Près de deux heures de perquisition, en vain. Les hommes de la brigade mobile
n'ont rien trouvé ; ni dans l'école ni au domicile d'Edmone Robert. Qu'importe, ils
se saisissent d'elle pour la conduire au commissariat de Lisieux.
Dans la soirée, Préaux et sa femme assistent à une représentation au théâtre.
À l'entracte, un policier du commissariat s'approche de Préaux et lui glisse à
l’oreille :
— « Rebut est arrêté ; il t'accuse ! »
Le garagiste pourrait fuir, mais il ne veut pas abandonner sa famille. Il restera.
Le lendemain vers 11 heures, les inspecteurs de la brigade mobile sont chez lui et
l'emmènent bientôt, au terme d'une perquisition sans résultat. Ce même matin,
Fernand Robert, interprète à la sous-préfecture et frère d'Edmone, apprend par
un agent de ville que sa sœur a été arrêtée la veille. Au commissariat, grâce à la
complicité du brigadier Gorget — un des nombreux résistants de la police
lexovienne — il peut voir celle-ci quelques instants. Elle peut même lui confier la
clé d'un petit appartement, rue de Caen, avec mission de détruire tout ce qui peut
s’y trouver de compromettant. Effectivement, il y avait là de nombreuses
brochures de propagande du Front national ainsi que des livrets d'instructions à
l'usage des FTP qui disparurent dans le poêle d'une voisine, Madame Lizet.
Lorsque la police mobile découvrit cette adresse quelques jours plus tard, elle ne
devait rien y trouver. À force de rouerie et de brutalités, les inspecteurs de la
brigade mobile de Rouen ont réussi à extorquer à leurs victimes de nombreux
renseignements. Il est aisé de leur faire croire qu'ils ont été dénoncés par
d'autres, qui ont eux-mêmes tout avoué. Alors, pourquoi se taire ? Ces braves
gens ne sont pas des criminels endurcis et ils tombent presque tous dans le piège,
se chargeant mutuellement. Pour les plus récalcitrants, reste la manière forte.
Préaux, Papin, Demieux sont systématiquement roués de coups, à un point tel
que le bâtonnier de Resbecq, du barreau de Lisieux, chargé d'assister les
prévenus, déposera une réclamation officielle contre ces méthodes indignes, au
mépris de son propre sort. Seule Edmone Robert résiste obstinément aux
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Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
interrogatoires, en dépit des horions et des insultes. Elle sait que les policiers
n'ont aucune preuve matérielle contre elle. Il faut tenir.
— C'est vous, « Lucienne » ?
— Je me nomme Edmone, Nelly, Mercédès.
Une violente claque au visage ponctue cette réplique pleine de mépris.
— Le 28 juin 1942, vous avez été vue au café Lepart à la Bosquetterie où vous,
« Maurice » et « Jean » aviez donné rendez-vous à Préaux et à ses ouvriers. J'ai là
la déposition de la patronne.
— Je suis allée une seule fois dans ce café, il y a trois ans.
— Tous les autres vont ont formellement reconnue, Papin, Préaux, Rebut...
— Je connais un peu Monsieur Préaux. C'est tout ! Papin, je l'ai rencontré par
hasard chez une amie. Depuis, il est parti en Allemagne, je crois.
Confrontation générale ; les trois hommes en question réitèrent leurs
accusations. Mais Edmone nie tout, en bloc :
— Je n'ai jamais assisté à la réunion dont parlent ces hommes. Je nie
formellement avoir donné des tracts à qui que ce soit. Je ne connais pas les
nommés « Maurice », « Kléber », « Jean » dont il est question. Je n'ai jamais
appartenu à la moindre organisation. Je ne comprends pas les motifs qui
poussent ces hommes à agir ainsi !
Cette fois, c'en est trop. Les trois prisonniers ont à peine quitté la pièce que
l'inspecteur Pannetier se rue sur Edmone, la gifle à nouveau, arrache son corsage
et lui tord le bout des seins. Mais rien n'y fait. Elle ne cédera pas ! Remis en liberté
provisoire (avant d'être incarcéré à nouveau quelques jours plus tard) le
contremaître de la briqueterie de Dozulé, Liébert, a eu le temps de venir à Caen
avertir les responsables départementaux des FTP des dangers qu'ils couraient, car
Papin, sous la torture, a beaucoup parlé.
« Kléber » s'est immédiatement précipité vers leur principale planque, place
Saint-Gilles. Deux ans de clandestinité ont aiguisé son sixième sens. Il a tôt fait de
repérer deux hommes suspects au pied de l'immeuble. Qu'importe, avec une
audace incroyable, il réussit à y pénétrer tout de même en passant par une petite
cour intérieure et à se glisser dans l'appartement où il se saisit rapidement de
nombreux documents compromettants. A-t-il tout pris ? Non hélas, il en a oublié.
« Jean » décide de retourner sur place, en empruntant le même chemin dérobé.
Arrivé sur le palier, il entend des bruits de voix dans la pièce dont la porte est
ouverte. Trois inspecteurs sont là. Il a tout juste le temps de redescendre
furtivement l'escalier et de s'éclipser.
28 décembre 1942, le maire de Saint-Aubin-sur-Algot, Mr Adolphe « B » se rend
à la gendarmerie de Lisieux. La veille, l'un de ses administrés, père d'une élève de
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Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
Mlle Robert, est venu lui montrer les singuliers papiers que celle-ci avait glissés
dans le cartable de sa fille quelques jours plus tôt. Et l'homme d'étaler sous les
yeux du gendarme un petit carnet avec de nombreuses annotations à l'encre
bleue ou noire, une feuille avec des formules d'explosifs et plusieurs plans dont
un représente visiblement le port de Caen avec l'indication des défenses
antiaériennes allemandes. Mais le maire trop zélé est mal tombé, car le gendarme
Pennec est un résistant et comprend immédiatement la gravité de cette
trouvaille. Il refuse d'enregistrer ces documents et, à mots couverts, fait
comprendre à son interlocuteur qu'il ferait mieux de s'en débarrasser en les
détruisant. Mais le maire de Saint Aubin s’entête.
Il sait où est son devoir ! Il ira donc directement à la sous-préfecture. Le
secrétaire général Bason le reçoit. « C'est extrêmement grave, en effet ! »
L'homme pourrait prendre les documents et les confier à son supérieur, le sous-
préfet Daty. Mais il connaît trop bien ses opinions antiallemandes de celui-ci ;
sentiments que lui-même ne partage guère, tout au contraire. « Il faut
transmettre ces pièces au tribunal ! » Ce qui fut fait. Le juge d'instruction
Arrachart, bien qu'il ait tout fait, en vrai patriote, pour ne pas trop lourdement
charger le dossier des inculpés, ne pouvait dissimuler ces preuves accablantes qui
allaient condamner Edmone Robert et réduire à néant son extraordinaire
résistance.
Quelques jours plus tard, en janvier 1943, les autorités françaises sont
dessaisies du dossier par les Allemands. Mais le travail est déjà largement
entamé. Le groupe de résistance du Front national pour le Pays d'Auge est
anéanti ! Dans l'arrondissement de Lisieux, une vingtaine de personnes ont été
arrêtées. Grâce aux indications arrachées aux uns ou aux autres, Fairant a été
capturé fin décembre à Cholet où il avait cru trouver un refuge solide, loin du
Calvados. Certes, « Marcel », « Jean », « Maurice » ou « Kléber » sont en fuite,
mais désormais la police possède pour chacun d'eux un signalement terriblement
précis. Une bonne partie de leurs « planques » sont désormais grillées. À Caen
même, plusieurs personnes ont été appréhendées à la suite de l'affaire de Lisieux
comme Marcel Victoire, un agent des PTT ou Joseph Duval dont le domicile, rue
de Geôle, servait de boîte à lettres.
Le commissaire Nazareth a réussi à identifier ceux que dans la résistance on
surnomme « le ménage Patrick », les époux Macé. Depuis de longs mois, ils
hébergent dans leur maison de la route d'Harcourt de nombreux responsables de
passage. Le 4 février, en milieu d'après-midi, la police vient arrêter Georges Macé.
Quelques heures plus tôt, « Jean » était là, en train de prendre son repas comme
il le faisait souvent. Pire, début février, divers recoupements ont permis à la
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Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
juste après le pont, malgré la brume, il aperçoit devant lui, à moins de trente
mètres, trois hommes qui s'affairent sur la voie. Après un moment de stupeur, les
individus escaladent le remblai et détalent à travers un champ fraîchement
labouré vers le bois de Billy. « Halte là ! Halte-là ! » Mais les ombres se perdent
dans la nuit.
Tandis que les FTP récupèrent leurs vélos et s'enfuient sans demander leur
reste, le garde-voie rentre en courant au poste et donne l'alarme. Accompagné
cette fois de son chef de secteur et de quelques hommes, il revient sur les lieux.
Des tire-fond ont été dévissés. C'est un sabotage !
Le chef de gare, l’Ortskommandantur de Moult et la gendarmerie sont avertis
en quelques minutes. Avant même la fin de la nuit, les premières investigations
permettent de retrouver quelques indices dispersés entre la voie et le petit bois :
un cache-nez, un gant de peau fourré et de nettes traces de pas et de pneus de
vélo.
Caen, le 1er mars 1943 à cinq heures trente du matin. Comme la plupart de leurs
collègues de la région, les gendarmes Lefrand et Laderrière ont été brutalement
tirés de leur sommeil cette nuit-là. On recherche des saboteurs. Conformément
aux ordres de leurs chefs, ils se sont mis en faction le long de l'Orne, sur la place
du 36e.Un cycliste arrive de la rive droite, il franchit le pont de Vaucelles et
s'apprête à tourner vers la place de la Mutualité.
— Halte ! Vos papiers s'il vous plaît. L’homme s'exécute de bonne grâce. Fargeas
Roland, né le 30 avril 1911 à Saint-Quentin (Aisne) électricien, demeurant à
Ranville. Il rentre chez lui après un dimanche passé chez des amis à la campagne.
Les gendarmes ont à peine eu le temps de noter son identité et de le laisser aller
qu'arrive un autre individu en vélo. Celui-ci se trouble aux questions qu'on lui
pose. Il porte la main à son côté. Aussitôt les gendarmes dégainent leurs armes,
le ceinturent et le fouillent. Pétrifié, le jeune homme se laisse faire. Dans une
poche un revolver chargé, dans l'autre des balles. Voici sa carte d'identité :
Verheecke René, né le 19 mars 1921 à Rosendael (Nord) employé de bureau aux
chantiers navals. Menottes aux mains, il est conduit à la gendarmerie de Caen
séance tenante. Après avoir vainement tenté d'expliquer qu'il revenait de passer
la nuit chez une femme de Falaise, il ne résista pas longtemps à l'interrogatoire. Il
ne le pouvait pas d'ailleurs, car outre son arme, on avait retrouvé sur lui un plan
sommaire indiquant le lieu de la tentative de sabotage. Il expliqua son histoire et
dit ce qu'il savait. Le nombre de ses complices : quatre. Leurs noms ? Il n'en
connaissait qu'un : « Maurice ». L'homme qui le précédait sur le pont de Vaucel
les faisait-il partie du groupe ? Oui ! S'appelait-il bien Roland Fargeas ? Un coup
de téléphone à la brigade de gendarmerie de Saint-Quentin permit d'obtenir
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Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
les deux hommes arrivent à sa hauteur, il les interpelle en montrant du doigt son
collègue qui accourt :
— Je crois que monsieur vous appelle.
Ils se retournent brusquement. Joseph Étienne a compris. Tandis que son
compagnon reste sur place, paralysé, il s'échappe à toutes jambes. Halte !
Première sommation, un coup de pistolet en l'air. Le fuyard ne s'arrête pas.
L'inspecteur Geffroy ajuste deux coups dans sa direction. Étienne plonge en
avant, comme s’il voulait échapper aux balles. Non, il est touché ! Il se relève
péniblement en s'adossant à un mur et semble porter la main à son côté. Le
policier tire encore deux fois. Cette fois, il s'affaisse. L'inspecteur Pare lui passe
les menottes. Il n'est pas armé. L'autre homme, qui n'a pas bougé, est également
appréhendé. Il se nomme Michel Legois.
Bien qu'atterrés par les coups de feu et ce qu'ils peuvent imaginer sur le sort
de leurs camarades, « Annick » et « Kléber » doivent d'abord penser à se sauver.
Or, sur le pont de l'Orne, voilà un barrage allemand. Pas question de revenir sur
ses pas. Il faut continuer. « Kléber » est un homme de sang-froid. En jouant les
amoureux, ils s'approchent nonchalamment des factionnaires, tendent les
papiers qu'on leur demande... et passent.
Conduit tout couvert de sang au commissariat, Joseph Étienne est
immédiatement examiné par un médecin. Plusieurs blessures aux jambes et
certainement une balle dans la vessie. Il faut le transporter d'urgence à l'hôpital
du Bon Sauveur. Son état est très grave. Les policiers devront attendre un certain
temps avant de l'interroger. En attendant, reste à arrêter Gillain, ce qui sera fait
dès le lendemain. Quant aux autres, leur tour ne devrait pas tarder.
Mais près d'un mois après la capture de « Jean », « Maurice » et « Kléber »
restent introuvables ; tout comme la mystérieuse « Annick » dénoncée par Gillain
et Gardelein. Le 30 mars 1943, perquisition de routine au numéro 11 de la rue de
Vaucelles, domicile d'un dénommé Jules Godfroy, commissionnaire à la gare. Il a
été dénoncé pour marché noir par une de ses voisines. Effectivement, le grenier
de cet homme est une véritable caverne d'Ali Baba. Des victuailles de toutes
sortes, des jambons pendant aux poutres... Mais stupeur, parmi le sucre et la
farine, on découvre une ronéo, des stencils, des tracts et des brochures du Front
national, des plaquettes incendiaires. Et dans la chambre de son fils Jean-Pierre,
des étiquettes gommées de propagande et une carte d'identité vierge avec la
photographie d'un inconnu.
Depuis de longs mois, la maison de Jules Godfroy sert en fait de cache et de
dépôt pour les principaux responsables du Front national du Calvados. Sur la
ronéo, on imprime tracts et journaux locaux à partir des stencils dactylographiés
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Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
par « Annick » ou l'une de ses collègues de travail, Madame Seulet. Quant aux
provisions, elles sont destinées à nourrir les clandestins et réfractaires. L'homme
doit savoir beaucoup de choses. Mais il fait preuve d'un mutisme têtu et d'une
résistance extraordinaire face aux interrogatoires ; malgré les coups, il nie tout,
même l'évidence, et ne livre aucun nom ! Son fils en dépit de ses seize ans, ne
montre pas moins de courage et de détermination.
Le 31 mars 1943, le jeune Jean-Pierre Godfroy est assis dans le poste du
commissariat de quartier où il vient d'être reconduit après une nouvelle
perquisition en sa présence dans sa chambre. Sur le banc, deux autres prévenus
auxquels on reproche de petits larcins. Il est 13 heures passées. Comme ses
collègues sont partis se restaurer, le gardien de la paix Godin assure seul la garde.
Un besoin pressant. Il s'éloigne quelques instants. Plus qu'il en faut au jeune
garçon pour s'éclipser à toute allure. Le policier s'en aperçoit et s'apprête à se
lancer à sa poursuite. Mais les deux autres risquent de s'enfuir aussi. Il hésite.
Trop tard, il a filé !
Malheureusement, l'épouse de Jules Godfroy n'est pas de la même trempe que
son mari et son fils aîné. Les policiers exercent sur elle un odieux chantage auquel
elle va céder. Si elle ne parle pas, ses plus jeunes enfants seront mis à l'assistance
publique. Elle ignore qu'entre temps, « Kléber » et « Annick », avertis des
évènements, sont venus les subtiliser chez une voisine pour les conduire en lieu
sûr. Elle accepte donc de donner quelques indications. De « Maurice », elle ne
sait rien. Mais « Kléber » doit loger dans une chambre rue de Gaillon, chez un
huissier ; quant à « Annick », elle travaille, le matin seulement, dans une
administration.
Laquelle ? La police allemande a décidé de prendre l'affaire en main. Tous les
matins, accompagné de plusieurs policiers, l'infortuné Gardelein sera
systématiquement promené d'administration en administration : PTT,
préfecture... Le 9 avril, ils sont dans les locaux du ravitaillement général. Le
directeur, monsieur Adam, n'est guère rassuré. Il appartient lui-même à une
organisation de résistance ; mais ce n'est pas lui qu'on cherche. Dans l'un des
bureaux, Gardelein désigne une jeune fille. « Annick ? » lance un policier. Gisèle
Guillemot feint de ne pas comprendre. En pure perte. Elle est conduite dans les
ocaux de la sécurité allemande, rue des Jacobins, l'ancien domicile du docteur
Raphaël Pecker, (1891-1942) l'un des otages de mai 1942.
Reste « Kléber ». Après vérification de l'indice fourni par la femme Godfroy, il
s'avère qu'aucun huissier n'habite rue du Gaillon, ni même dans le quartier. Mais
peut-être ne s'agit-il que d'un intermédiaire dans la location, intervenu
simplement au titre de gérant d'immeubles. Dès lors commencent des recherches
371
Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
aussi longues que fastidieuses. Tous les fichiers des huissiers et hommes d'affaires
de Caen sont épluchés en détail. Enfin, chez l'un d'entre eux, place Saint-Sauveur,
les policiers trouvent ce qu'ils cherchent : une chambre mansardée au Troisième
étage du numéro 14 de la rue du Gaillon louée à un certain Roland Fargeas. Or,
tel était le nom de l'homme contrôlé par les gendarmes sur le pont de Vaucelles
au matin du 1er mars, et qu'ils avaient laissé filer juste avant de capturer
Verheecke.
Aussitôt une demi-douzaine d'inspecteurs de la brigade mobile de Rouen met
en place une surveillance active autour de l'immeuble en question.
Effectivement, un homme correspondant au signalement de « Kléber » rentre
tous les soirs vers 23 heures au 14 de la rue du Gaillon et en part tous les matins
très tôt, entre 5 et 6 heures.
Au bout de quelques jours, la décision est prise. Le 15 avril, une véritable
souricière a été mise en place. Des policiers ont discrètement pris position dans
tout le quartier, y compris sur les toits pour éviter une fuite par les mansardes. 23
heures, le mystérieux « Kléber » regagne sa chambre. Quelques minutes plus
tard, le commissaire Chaffenet, assisté de nombreux inspecteurs et gardiens de
la paix, arrive sur le palier. Sommations d'usage. Aucune réponse. Il donne l'ordre
d'enfoncer la porte. Elle cède. Un moment de surprise, la pièce paraît vide. Mais
juste en face de l'entrée, il repère un placard légèrement entrouvert. Nouvelles
sommations. Cette fois « Kléber » sort et se rend. À son tour il est pris.
Dans sa chambre on découvre un véritable bric-à-brac : cartouches d'explosifs,
rouleaux de cordon bickford, un pistolet automatique chargé, des munitions, des
tracts, trois vélos, du matériel pour ronéo, des Ausweis en blanc, des cartes
d'identité et des cachets officiels... y compris celui du commissariat de Caen.
Immédiatement interrogé, « Kléber » avoue sa véritable identité : Sire Marius, né
le 20 décembre 1912 à Ville-Le-Maclet (Somme). Sans trop se faire prier il donne
aussi les noms des responsables de la résistance communiste pour les différentes
régions du Calvados : pour Caen, il s’appelle « Claude » qui doit être électricien
ou mécanicien ; pour Bayeux, c'est « Arthur », un ouvrier ; à Lisieux, « Henri », un
cheminot... Renseignements tous aussi faux les uns que les autres. Il faudra
quelque temps à la police pour s'en apercevoir.
À la fin du mois d'avril 1943, les Allemands et les hommes de la brigade mobile
de Rouen ont toutes raisons d'être satisfaits. L'organisation des FTP du Calvados
semble anéantie. Seul « Maurice » leur a échappé ; sans doute a-t-il quitté le
département. Mais tous les autres sont entre leurs mains. Joie de courte durée,
car le 8 mai tombe une nouvelle incroyable : Joseph Étienne, « Jean », vient de
s'évader !
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Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
Opéré au Bon Sauveur, il a été transféré plusieurs semaines plus tard à l'hôpital
Clemenceau, où il est désormais placé sous la garde des Allemands. Son état
s'améliore, et il sait qu'il lui faudra bientôt subir un interrogatoire et
probablement affronter la torture. Il doit s'échapper coûte que coûte. Mais
comment faire avec la sentinelle à la porte et les barreaux à la fenêtre ?
L'occasion se présente le 7 mai 1943. Ce jour-là, ses gardiens sont
passablement éméchés. Ils ont fêté quelque chose et visiblement bu plus que de
raison. Il pourrait s'en aller sans qu'ils le voient. Mais en plein jour, il n'irait pas
bien loin. Dehors, il y a des travaux et depuis quelque temps il a repéré des outils
dans la cour. En quelques secondes il sort de sa chambre et s'empare d'une
pioche avec laquelle il descelle prudemment un barreau. Puis il rebouche le trou
sommairement avec de la terre.
Le soir vient. Par chance, la nuit est très noire et une forte tempête souffle sur
Caen. « Jean » enlève le barreau et se glisse difficilement par l'ouverture. Il longe
les murs de l'hôpital, parvient à sauter à l'extérieur dans un jardin... où il atterrit
sur un tas de fumier. Reste à traverser la cour et le voici dans la rue. De là, il gagne
le Vaugueux. Au hasard, il frappe chez une épicière, qui accepte de le cacher dans
sa remise à choux et de lui trouver quelques vêtements. La nuit suivante, il lui
faut traverser toute la ville à pied pour gagner la rive droite où il pourra trouver
de l'aide. Un long calvaire, car ses blessures le font encore souffrir. Au petit matin,
Gaston Baratte le découvre, épuisé, caché dans les waters au fond de son jardin,
rue Armand-Marie.
Baratte est un vieux militant communiste et syndicaliste. Il a d'ailleurs été lui-
même arrêté comme otage le 1er mai 1942, avant d'être relâché en raison de son
âge. « Jean » ne peut rester là. Il lui trouvera une planque pour quelques jours à
Mondeville. Mais l'air du Calvados est devenu malsain. Baratte contacte alors son
ami cheminot Barthélemy, comme lui l'un des dirigeants de la CGT clandestine.
Henri Neveu, responsable du Front national pour la gare de Caen, convoiera le
fugitif dans la Sarthe pour le mettre à l'abri en lieu sûr. Au jour prévu, « Jean » est
là, dans la salle des machines du poste central d'aiguillage, au beau milieu des
voies. Il est coiffé une superbe casquette de la SNCF et muni de la carte
professionnelle de Barthélemy. Le train de messageries pour Le Mans attend le
départ, au pied de la tour. Discrètement Henri Neveu et son compagnon montent
dans le wagon de queue. Quelques heures plus tard, ils sont parvenus à
destination, sans encombre.
Joseph Étienne pourra reprendre son combat après encore une semaine ou
deux de convalescence. La lutte continue contre l’occupant.
Épilogue
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Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
Que sont devenus les acteurs ou victimes de ces évènements tragiques, signes
d'un temps qui ne l'était pas moins ? Quelques mois après leur arrivée au camp,
90 010 des otages déportés à Auschwitz avaient disparu ! Gazés ! Morts de faim,
d'épuisement, du typhus et des multiples souffrances endurées. Assassinés par
les S.S. ou les kapos polonais à coups de pioches, de matraques ou d'une balle
dans la tête. Tués sans raison, par plaisir ou par désœuvrement. Sur les 80
Calvadosiens, seuls 7 ont survécu. André Montagne, David Badache et David
Polosecki sont aujourd'hui les derniers témoins du martyre de leurs camarades.
La cinquantaine d'autres otages ont connu des sorts divers ; certains sont restés
à Compiègne jusqu'à la Libération, comme le docteur Drücker ; quelques-uns ont
été progressivement libérés ; beaucoup ont connu ultérieurement la déportation,
tel le doyen Musset qui eut la chance de rentrer de Buchenwald au
printemps 1945. Ce ne fut hélas pas le cas de tous. Le préfet Henri Graux, après
sa révocation, reçut une affectation au Ministère de l'Intérieur ; par prudence, on
lui confia un poste dans lequel il ne devait avoir aucun contact avec les
Allemands ! Après la guerre, il fut pendant douze ans maire du XVIe
arrondissement de Paris. Il est mort en 1979. À la suite des deux vagues
d'arrestations de décembre 1942 et mars-avril 1943, vingt-trois résistants du
Calvados appartenant au Front national furent traduits en juillet 1943 devant une
Cour martiale allemande siégeant à Paris, rue Boissy-d'Anglas. Elle prononça seize
condamnations à mort ! Marius Sire, Jules Godfroy, René Préaux, Alexandre
Demieux, Henri Daudet, Claude Gardelein, Henri Papin, René Fairant... furent
fusillés le 14 août 1943 au Mont-Valérien.
Seules les deux femmes furent graciées, mais déportées en Allemagne.
Edmone Robert, très affaiblie, mourut dans l'ambulance qui la ramenait en France
au printemps 1945, quelques jours après sa libération par les Américains. Le
maire de Saint-Aubin-sur-Algot, responsable de sa condamnation, fut
triomphalement réélu aux élections municipales de l'automne, malgré la violente
campagne menée contre lui par le Front nationall. Gisèle Guillemot, cinquante
ans après, a conservé l'énergie de sa jeunesse et continue de défendre avec
ardeur la mémoire de ses camarades. Le cantonnier Désiré Marie, qui avait pris
part aux deux sabotages meurtriers du 16 avril et du 1er mai 1942, fut arrêté par
les Allemands le 30 octobre 1942 pour braconnage et purgea trois mois de prison.
Le cheminot Charles Reinert, se sentant menacé par la vague d'arrestations du
début de l'année 1943, partit se réfugier dans le sud de la France où il demeura
jusqu'à la fin de la guerre. « Marcel » (François Kalinicrenko) tomba les armes à
la main en octobre 1943 à Chambly-sur-Oise, au cours d'un accrochage entre un
groupe de FTP et les Allemands. « Maurice » (Émile Julien) pourchassé par la
374
Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
police, quitta le Calvados au printemps 1943 et devint, quelques mois plus tard,
responsable interrégional des FTP pour la Bretagne. Arrêté par des miliciens en
mai 1944, il fut torturé et emprisonné à Angers où l'avance alliée le rendit à la
liberté en août. Il vit aujourd'hui dans la région de Bordeaux. « Jean » (Joseph
Étienne) après sa convalescence, reprit la lutte dans la région de Rouen avec
d'importantes responsabilités. Il termina la guerre avec le grade de lieutenant-
colonel dans les FFI. Retiré dans l'Eure, il s'est éteint en mars 1990.
Yanchel FRENC (ou Jean FRENCK ou Jean French)
Né le 12-04-1920 à Balti (Roumanie) Recrutemenx SBC (75). Engagé en 1939, dans
la Légion étrangère (21e R.M.V.E à l’âge de 20 ans, il fait une campagne exemplaire
dans les Ardennes ; affecté à la 11e Compagnie, il connaît le feu entre Sedan et
Montmédy. Son action dans la résistance : Il devient l'Agent de liaison du Colonel
Debuissy, le Colonel, pour qui la Légion ne recule jamais. Jean Frenck sera mis aux
arrêts pour avoir refusé de déposer les armes après l'Armistice. Il est fait
prisonnier et enfermé au camp d’Essey les Nancy, il est emmené à 50 kilomètres
de là pour participer au déminage d'un fort, transportant dans chaque bras et
dans un escalier glissant, des obus non éclatés datant de la guerre de 14-18.
Transféré à Essen, en Allemagne, il s'évade du Stalag avec un camarade Suisse
nommé Bosser et revient en France en traversant la zone rouge. Il travaille dans
un chantier rural à Aussonnes, puis rejoint le réseau du Colonel Debuissy qui le
charge, pour le Renseignement, de travailler au Conti, un café très fréquenté de
Toulouse tenu par Mahler, un admirateur de l'armée allemande.
Contacté par Pujol, l'agent du Colonel Debuissy, il traverse plusieurs fois la Ligne
de Démarcation avec des armes et du matériel destiné à la Résistance. Arrêté par
la Milice, il est emmené à la sous-préfecture de Loches, d'où il s'évade en sautant
du 1er étage. Tentant de passer en Espagne, afin de gagner Londres, il est arrêté
par les feldgendarmes dans les Pyrénées.
Enfermé dans l'hôtel d'Angleterre, il est torturé par la Gestapo. Il est interné
par la suite à la prison de la rue des Fleurs à Toulouse (aujourd'hui, rue des
Martyrs). Le 7 septembre 1943, il est interné au Camp de Royallieu à Compiègne
pendant 4 mois. Le 19 janvier 1944, il est déporté au camp de Buchenwald,
Matricule 40451 ; il restera près de neuf mois au Petit Camp. Le 28 octobre 1944,
il est transféré à Dora où il entrera en enfer ; il est affecté à la Mittelwerk, dans
les Tunnels. Le 12 avril 1945, jour de son anniversaire, lors de l'évacuation du
camp avec des centaines de compagnons de misère, il s'évade en se laissant
tomber du wagon plateau sur lequel on a installé les détenus. Le 1er mai 1945, il
est à Paris à l'Hôtel Lutetia où il a la joie de retrouver son frère Simon. — Décoré
de la Médaille militaire, — de la Croix de guerre 1939-1945 avec palme, — de la
375
Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
— « C’est donc par souci d’humanité que je me suis lancé dans une telle action,
déclare-t-il, je sentais qu’il fallait exprimer ma reconnaissance pour ces hommes
que j’avais côtoyés sur le front des combats et qui s’étaient engagés
spontanément pour la durée de la guerre afin de défendre leur seconde patrie
qui les avait accueillis ; il me fallait aussi faire preuve de solidarité avec cette
communauté juive, alors persécutée par les nazis, les policiers et gendarmes de
Vichy. »
Résistant de la première heure, Antoine Beille se donna pour mission
d’accueillir les anciens Volontaires étrangers et en particulier les Juifs
pourchassés. Il leur prêta main-forte pour franchir la ligne de démarcation entre
les deux zones, occupée et libre, les aida à se procurer de nouvelles cartes
d’identité et d’alimentation, et parfois même un passeport pour l’Espagne, le
Portugal, l’Angleterre et l’Amérique.
Cependant, l’arrestation du colonel Paul Debuissy, chef d’état-major de l’Armée
secrète en Roussillon en 1942 par la Gestapo mit fin brutalement à l’activité de
cette organisation, mais pas à l’action d’Antoine Beille en faveur des Juifs.
Un an plus tard, nommé enseignant à Saint-Pons-de-Thomières, dans les hauts
cantons de l’Hérault, il poursuivit son activité de résistant en participant, en 1942,
avec deux de ses collègues, André Allègre et Henri Lauriol, à la création d’un
réseau du Front national de libération, puis, en 1943, du maquis « Jean Grandel »
dont il fut un des dirigeants sous le pseudonyme de commandant Nassin.
Rappelons que Jean Grandel fut maire communiste de Gennevilliers et exécuté
par les Allemands dans la carrière des Fusillés de de Châteaubriant en octobre
1941. C’est donc un hommage mérité qui fut rendu par le président de la
République à Antoine Beille et aux hommes et aux femmes qui ont sauvé
l’honneur de la France en accomplissant, au péril de leur vie, ces actes de
résistance à l'oppression nazie.
Après la guerre, Max a demandé pour ses sauveurs la médaille des Justes,
décernée par l'État d'Israël à ceux qui ont mis leur vie en danger pour sauver des
Juifs. C’est ainsi qu’Antoine a été invité, le 17 janvier 2007, au Panthéon, pour
l'hommage rendu par la Nation aux Justes de France.« — Max n'a jamais oublié
que j'avais agi dans l'ombre pour dissuader les quelques collabos de Nissan de
dénoncer les Juifs à la milice », et il ajoute, l’air malicieux, « ils ne l'ont su qu'après
la guerre. Pas un instant, ils n'avaient soupçonné mes activités clandestines : je
jouais le père tranquille. »
Il était en fait le commandant Nassin (l'anagramme de Nissan) l'un des
responsables de la Résistance dans l'Ouest héraultais ! Décédé le 13/10/2007.
Jooseph CLISCI
378
Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
Cette bataille dura six heures… Enfin percé de balles, ayant perdu beaucoup de
sang, ayant épuisé toutes ses munitions, à bout de force, Joseph se sert de sa
dernière balle pour mettre fin à sa jeune et glorieuse vie…
Extraits du livre « Testament… » de Boris Holban
Page 288 : « Clisci (Joseph) dit Albert, Juif originaire de Bessarabie, né en 1915,
membre du P.C, membre du 1er détachement. Devenu responsable militaire du
détachement après les chutes de décembre 1942. Blessé lors d’une action le 2
juillet 1943. Il se suicide pour ne pas tomber aux mains des Allemands.
Mle 10010. » Page 106-107 : « Réorganisé », le commandement militaire du
détachement fut confié à Joseph Clisci (nom de guerre Albert). Étudiant juif
originaire de Bessarabie, il a dû quitter la Roumanie pour son activité
révolutionnaire. La guerre le trouve en France où, bien que malade des poumons,
il est l’un des premiers à s’engager comme volontaire. Envoyé à Barcarès, il est
affecté au 21e régiment de marche des volontaires étrangers, à la compagnie de
mitrailleur du premier bataillon. Malgré sa volonté de combattre, sa maladie
s’aggrave et Clisci traîne péniblement sa vie de soldat jusqu’à la débâcle.
Démobilisé en août 1940, il rentre à Paris, où il participe au premier groupe de
jeunes de la lutte armée, ainsi qu’à différentes actions de sabotage. Au terme de
la fusion de ces groupes avec l’OS (Organisation spéciale créée à l’automne 1940
par le parti communiste) il devient le chef d’une équipe du premier détachement.
Lors de nombreux sabotages et attaques à la grenade, il témoigne de
remarquables qualités de combattant et d’entraîneur d’hommes. Promu chef de
détachement, il contrôle certaines actions d’envergure.
Ainsi le 2 juillet 1943 au matin, il tient à vérifier sur place l’exécution d’une
attaque contre un autobus allemand qui va de la porte de Clichy à l’hôpital
Baujon. Il ne doit pas participer à l’exécution, mais sachant l’équipe désignée
jeune, il préfère s’assurer que tout se passe bien. Le chef d’équipe, qui devait
mener l’assaut, est absent. Pour ne pas laisser capoter une opération préparée
et donner l’exemple aux jeunes, il prend le commandement. L’attaque réussit
bien, mais, dans leur surprise, les Allemands tirent dans tous les sens.
Clisci est blessé. Sentant qu’il ne pourra s’échapper, il intime à ses camarades
de se replier, assurant qu’il connaît bien le quartier. En fait, il n’y connaissait
personne et c’est seul, à bout de force, qu’il se réfugie dans la cave d’un
immeuble, au 2, rue de l’Abreuvoir, à Clichy.
Dénoncé par un locataire, il est cerné par les Allemands qui tentent en force
de s’emparer de lui. Mal leur en prend. Clisci est armé et chacune de ses balles
fait mouche. Ne voulant pas tomber vivant aux mains des nazis, il se réserve la
dernière cartouche. Son exemple de courage et d’abnégation fut alors popularisé
380
Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
dans toute la France à la Libération, une plaque à sa mémoire fut apposée sur
l’immeuble où son destin avait été scellé. »
« Aux pages 269 à 271, Boris Holban dénonce la façon dont Philippe Ganier-
Raymond dans son livre L’Affiche rouge dénature notamment les actions du héros
Joseph Joseph Clisci, en les décrivant comme une sorte de mascarade
chevaleresque grotesque et de très mauvais goût. »
Thomas Gleib de son nom Yeouda Chaïm KALMAN
Est né le 05-12-1912 à Zelow, petite ville au sud-ouest de Lodz au centre de la
Pologne. Il est le second d’une famille de 5 enfants. Moïse Kalman, son père est
tisserand, sa mère est née Laskier. Chaïm entré à 5 ans à l’école primaire yiddish
apprend l’hébreu et se familiarise avec la Bible. Dès l’âge de dix ans, il exerce
divers petits métiers, graveur de tampons, vendeur d’eau et de petits pains; il
dessine en cachette. En 1925. À 15 ans il est tisserand, mais l’année suivante il
devient l’élève de Jozef Miller (1895-1939) et apprend le dessin réaliste. Sa
véritable carrière artistique commence en 1929 lorsqu’il entre à l'atelier Start à
Lodz où il dessine des modèles d'après nature et aborde la peinture à l'huile
(portraits, natures mortes). En 1930, il quitte la Pologne pour Paris et prenant
son nom d'artiste Thomas Gleb. Il entame des recherches picturales. Tout en
exerçant de petits métiers : retoucheur de portraits photographiques,
décorateur de soldats de plomb, décorateur. Il considère le peintre Arthur
Rennert comme son maître et fréquente l’atelier de GROMAIR.
En 1935, il fait sa 1re exposition, dans son atelier, rue de la Chine dans le 20e
arrondissement avec le photographe Wladyslaw Slawny. Il rencontre sa future
femme Malka Telebaum, dite Maria née en 1910 à Biala Podlaska, ville de 58 000
habitants située à l’est de la Pologne (ils se marieront à la mairie du 10 en 1939).
Parti à pied voire l’exposition Rembrandt à Amsterdam, il se fixe quelque temps
à Bruxelles où il rencontre le metteur en scène Fernand Piette et exécute des
décors et des costumes. De retour à Paris il continue cette activité et réalise 17
décors pour le Théâtre Jean Piat (situé au 3, rue Joseph Lafon à Canet en
Roussillon) jusqu’en 1939. Il participe en 1938 au salon d’Automne à Paris.
En 1939, c’est la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle toute sa famille, qui
vivait dans le ghetto juif de Lodz, sera décimée. Il restera marqué toute sa vie par
ce drame. Engagé au 21e régiment de marche des volontaires étrangers.
Probablement replié avec le train régimentaire du 21e R.M.V.E., il échappe à la
capture et est démobilisé à Toulouse le 9 juillet 1940.
En 1940, son atelier est saisi et pillé par les Allemands : il s’installe 15, rue des
Beaux Arts. Il entre dans le groupe de résistance juive « Solidarité » mené par
Félix Guterman sous le pseudonyme de Raymond Thomas. Il illustre des tracts
381
Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
anodine une véritable mine de Résistants. Le 13 août 1941, deux jeunes membres
du club, Samuel Schmultz Tyszelman surnommé Titi et Auguste Gautherot avaient
été fusillés pour avoir participé à une des toutes premières manifestations
hostiles à 'occupant sur le Boulevard-Sain-Denis.
Joseph Kutin (Kutyn
Né le 17 octobre 1911, mort en mars 1995 en France ; militant communiste ;
brigadiste ; résistant FTP-MOI dans le Rhône ; retourné à Pologne où il fut vice-
ministre, revenu en France.
Joseph Kutyn quitta sa Pologne natale en raison de l’antisémitisme qui y régnait
et de la répression anticommuniste. Il appartenait en effet au P.C polonais.
En France, il milita à la MOI et fut volontaire pour venir en aide à l’Espagne
républicaine. Il termina comme commandant de bataillon À son retour en France,
il fut interné au camp du Vernet (Ariège) dont il s’évada et à la déclaration de
guerre s’engagea dans l’armée française (21e R.M.V.E.). Il reçut la Croix de guerre.
Il participa à la reconstitution clandestine du Parti communiste et à la mise sur
pied de l’OS.
Il fut envoyé à Lyon pour y constituer en 1942 les FTP-MOI et assura la direction
du bataillon Carmagnole sous le pseudonyme d’Antoine.
Il fut arrêté au cours d’une mission en mars 1943 à Saint-Étienne (Loire) puis
déporté à Auschwitz. Il revint en France en 1945.
En 1947 ou 1948, Joseph Kutyn, après s’être remis à peu près de son séjour à
Auschwitz, et après la prise de pouvoir à Varsovie par le POUP, retourna à
Varsovie pour participer à la construction du socialisme dans son pays.
Comme il parlait plusieurs langues, avait une connaissance de l’étranger, et des
compétences en particulier sur les questions de chimie, y compris celles du
charbon et du souffre et leurs dérivés – produits que la Pologne exportait – il
entra au Ministère du Commerce Extérieur, et en devint assez rapidement
directeur de la branche chimie puis Vice-Ministre en charge de cette
activité.Joseph Kutyn a négocié nombre d’opérations avec l’ouest,
particulièrement avec la Belgique, entre autres l’engineering chimique Coppée-
Rust du Baron Coppée, devenu plus tard Lafarge-Coppée. Vers la fin des années
1960 une nouvelle vague d’antisémitisme toucha la Pologne, Joseph Kutyn fut
déchargé de ses fonctions de Vice-ministre et assigné à résidence, sans qu’aucun
reproche précis n’ait été formulé. Lorsque le P.CF en fut informé il demanda aux
Autorités polonaises de permettre à Joseph Kutyn de revenir en France, dont il
avait la nationalité depuis 1945, ce qu’il obtint. Kutyn fut alors recruté par ses
relations de la MOI – notamment Jacques Alembik, ancien MOI (mais peut-être
était-ce un pseudo) – pour travailler au service de Pierre Detoeuf, ex-sous-préfet
389
Chapitre V Le 21e R.M.V.E. dans la Résistance et la Déportation.
pour les républicains espagnols et si nous ne sommes pas morts ensemble... c’est
parce qu’il était un homme plus décidé que, et malgré notre amitié, jusqu’au
dernier moment il sut me dissimuler ses projets...
Accoutumé à la liberté, il ne voulait se soumettre ni à la faim, ni aux coups, ni
au travail épuisant, ni à une vie de troupeau. Il choisit la liberté’... L’unique
possible dans les premiers mois du « kommando Stayer ».
Il avait tout calculé. Il choisit le train de voyageurs, celui de trois heures de l’après-
midi. Il le vit venir..., il sortit en courant et si la locomotive ne mit pas en pièce
son corps d’athlète, ce fut parce que la balle qu’avait tiré la sentinelle avec son
fusil, l’avait tué avant.
Le train s’arrêta; les voyageurs regardaient par les fenêtres, au grand désespoir
des S.S. qui n’aimaient pas que les civils soient témoins de tels spectacles...Sa
mort fut comparable à sa vie. Elle fut un geste ultime de propagande antifasciste.
Ainsi mourut mon ami, l’inoubliable compagnon Narcisse Gali du kommando
Stayer...
Voir liste alphabétique pour Harnald Barati. Boris Holban. Alfred Malleret
Joinville. Adolphe Rabinovitch. Jankuel Szyfman dit Yang.Etc.
394
Chapitre VI Le 11e R.E.I
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Chapitre VI Le 11e R.E.I
tous ceux tombés au combat, dont l’aumônier Watel, silhouette sombre penchée
sur les mourants, légionnaires ou tirailleurs jusqu’à ce qu’un obus le couche lui
aussi.
Cette unité est entièrement dotée en matériels récents : chenillettes
d’accompagnement, matériels antichars, mortiers, motocyclettes de liaison et
reconnaissance. Les tableaux d’effectifs sont complets et le resteront grâce au
très bon travail de renfort organisé par le dépôt du régiment qui se trouve à
Sathonay-Camps dans la banlieue nord de Lyon. Le moral est bon et la référence
au R.M.L.E. de 1914-1918 est un sujet de fierté entretenu par la visite du
légendaire Général Rollet en mars 1940. Le rattachement initial du 11e R.E.I. à la
division marocaine entretient la référence à la Grande Guerre, jusqu’à la fin
janvier 1940 et le transfert ultérieur à la 6e.
Aussi, quand le front fut percé dans les Ardennes, la 6e D.I.N.A. forte du 9e
régiment de tirailleurs marocains, du 21e régiment de tirailleurs algériens et du
11e R.E.I., fut un pion de manœuvre solide placé rapidement en Deuxième ligne
de la 3e D.I.N.A. fortement éprouvée par sa défense héroïque du massif boisé
situé entre Chiers et Meuse. La relève se fit dans la nuit du 22 au 23 mai, sous un
tir d’artillerie permanent et bien renseigné sur nos déplacements, des documents
ayant été pris par l’ennemi sur une estafette de liaison.
Au matin, il y avait déjà 3 tués, 25 blessés et 1 disparu, mais la division demeurait
sur ses positions, le 21e R.T.A. à gauche entre la Meuse et le village d’Inor, le 9e
R.T.M. à droite face à la vallée de la Chiers où l’ouvrage de Villy-la-Ferté venait de
tomber et au centre du dispositif, en pointe, le 11e R.E.I. sur les bois d’Inor et de
Neudan. Au sein du régiment, le 1er bataillon du capitaine Rouillon était à droite
et tenait le bois de Neudan face à Malandry qu’il surplombe, le 2e bataillon du
capitaine Pourcin était en plein bois à mi-pente et tenait un dispositif continu
derrière un maigre ruisseau en lisière de bois, le 3e bataillon du capitaine Gaultier
était dans le bois d’Inor et en appui sur la route d’Inor à Malandry.
Il hériterait de la mission Deuxième échelon au profit des deux autres bataillons
dans le cas d’une attaque nord-sud, sinon il serait en première ligne si l’ennemi
venait du nord-ouest. Après cinq jours de patrouille, escarmouches et
bombardements, l’assaut allemand survint à compter de minuit trente le 27 mai.
Le premier bataillon fut rapidement en contact, mais parvint à faire déclencher
des tirs d’appui qui obligèrent l’ennemi à ne progresser que par bonds. Cet élan
ne fut brisé cependant que dans les premières heures de la matinée. Le 2e
bataillon vers 3 heures 30 subit le gros du choc des quatre unités d’assaut des 52e
et 56e Infanteries Division tandis que l’artillerie adverse traitait méthodiquement
toute la Deuxième ligne.
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Chapitre VI Le 11e R.E.I
Le P.C régimentaire fut matraqué pendant toute la nuit et c’est là que l’aumônier
trouva la mort en assistant un blessé. Rapidement seules les estafettes purent
encore transmettre les ordres et chacune de leurs missions devint une course
contre la mort.
À cinq heures avec l’aube qui pointait, la 5e Compagnie fut submergée. Chaque
section se bâtit isolée des autres et rapidement deux d’entre elles furent
détruites. Seul le sous-lieutenant Bertot tint toujours sur la ligne de contact.
Derrière lui, l’ennemi progressait et menaçait le P.C du bataillon. Le capitaine de
Closmadeuc, commandant la C.A.B. 2 (Compagnie d’Appui du 2e bataillon), prit
avec lui les légionnaires disponibles et, avec trente hommes, conduisit une
contre-attaque. Il tomba à leur tête à 5 h 15.
Le capitaine adjoint du bataillon Brochet relança cette action. Plus chanceux, il
parvint à tuer tous les servants d’une mitrailleuse, stoppa l’avance allemande,
puis lança une nouvelle contre-attaque pour fermer la brèche de plus de 300
mètres par laquelle l’ennemi s’infiltrait. Vers 9 h, le 1er bataillon lui envoya deux
sections en renfort. Il s’élança à leur tête et tomba, grièvement blessé. Les
capitaines Lanchon et Jaillet le relevèrent. Vers 11 heures, le contact fut repris
avec la section Bertot qui tenait toujours à bout de munitions.
À la même heure, le 3e bataillon qui formait la ligne d’arrêt en arrière du
deuxième, donna un coup d’arrêt à l’avance de l’ennemi. Les Sturmtruppen
faisant le choc du combat de rencontre en sous-bois, à force de courage et de
hargne, les légionnaires sortirent vainqueurs de cet affrontement.
Il fallut encore plusieurs heures pour nettoyer le bois des soldats allemands qui
s’y étaient avancés, mais peu à peu les isolés se rendirent et les coups de feu
s’espacèrent. Au soir du 27 mai, il fut enfin possible de faire le bilan. Il manquait
au 11e R.E.I. près de 200 hommes, 64 tués, 184 blessés, 26 disparus présumés
prisonniers.
En revanche, 60 prisonniers avaient été faits, provenant des 207e, 209e, 211e, 220e
et 222e Infanterie Régiments. Ils représentaient la quasi-totalité des survivants
des unités d’assaut de ces cinq régiments.
Après cette attaque d’ampleur, le secteur redevint calme, mis à part des
harcèlements réguliers de l’artillerie. Il fallut néanmoins le quitter le 10 juin,
lorsque la ligne de défense du canal des Ardennes et de l’Aisne fut définitivement
abandonnée. Le 11e R.E.I. se battra encore durement à Saint-Germain-sur-Meuse,
le 18 juin, avant de disparaître avec le groupement Dubuisson au sud de Toul le
22 juin au matin.
Relation du Chef de Bataillon Robitaille à propos du 11e R.E.I.
Le Chef de Bataillon ROBITAILLE, commandant le 3e Bataillon du 1er R.E.I.
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Chapitre VI Le 11e R.E.I
SIDI-BEL-ABBÈS
J'ai l’honneur de vous envoyer à toutes fins utiles la relation de quelques-uns des
beaux faits accomplis par les Légionnaires du 11e Étranger.
Cette relation dans toute sa sécheresse est l’expression de la plus nue des vérités,
sans arrangements et sans exécration. Il est certain que par suite de l’internement
de la plupart des chefs directs du 11e consécutif à la capitulation du groupe de C.
A. DUBUISSON le 22 juin à 0 heure ; beaucoup de légionnaires de ce magnifique
Régiment, qui se battait encore à 6 h 15 après l’heure de la capitulation ne se
verront pas décernés des récompenses qui dans d'autres unités ont été
distribuées non pas à titre d'action d’éclat, mais au titre souvent de moins de
veulerie ou pour essayer de masquer des défaillances. Pourrait-on comprendre
autrement la rapidité avec laquelle certains Corps sont allés de la frontière belge
à la frontière espagnole ?
Il importait, je crois qu'il fut dit que si les légionnaires du 11 e n'ont pas été
couverts de croix, ce n'est pas parce qu’ils se sont mal tenus au feu… Les
témoignages de l'ennemi sont là pour prouver le contraire, mais parce que la
capitulation a privé ces légionnaires de ceux qui pouvaient signer ces
récompenses et que le 11e n’en a pas moins été un splendide Régiment de
Marche de la Légion étrangère. Signé : ROBITAILLE
Le 1er R.E.I. Rapport du Lt. Colonel BOUTY, Cdt. Le 1er R.E.I.
Sidi Bel Abbès, le 10 octobre 1940 Bureau du Colonel
N° 14.854/D.
COPIE CONFORME NOTIFIE à
— D.C.R.E.I
— I – II - III/1er R.E.I.
— Archives.
… Pour lecture et commentaire à tout leur personnel réuni…
11e régiment étranger d’infanterie digne des anciens
Les armes sont déposées ; les blessés, les articulations encore raides
commencent à rentrer. Les évadés des geôles allemandes, hâves, tannés, recuits
arrivent les uns après les autres. La maison-mère de Bel Abbes voit chaque jour
apparaître d'anciennes figures connues. Seuls ne rentreront jamais les Héros de
NEUDAN, d'INOR, de SAINT-GERMAIN ; ceux-là, et ils sont si nombreux que les
dénommer me serait impossible, ont tout donné jusqu'à leur dernière goutte de
sang pour laisser intacte les traditions « LÉGION ».
Il y a juste un an que nous partions, enthousiastes, certains que la Patrie saurait
nous demander les efforts que nous voulions qu'elle attende de nous. Cette
guerre, nous l'avons faite « À LA LEGIONAIRE ». Notre vie était offerte à la patrie
398
Chapitre VI Le 11e R.E.I
secteur avec cette oriflamme en place et, la nuit de la relève trois d'entre eux
guidés par leur lieutenant s'en vont, après avoir savamment contourné le village
occupé, décrochent l'étendard qu'ils ramènent discrètement sans se vanter de
l'exploit, car le Commandant ne serait peut-être pas très content de savoir qu'on
est allé sans rien dire aussi loin dans les lignes allemandes.
Et la division part au grand repos… Bien entendu, il n'en est pas question pour la
Légion et le 11e reste en secteur occupant les secondes lignes, travaillant à
l'aménagement du fameux fossé antichar avec, dès l'aveu même du Général
Freydenberg un rendement quadruple de celui des autres unités. Pendant ce
temps, les trois groupes francs du bataillon vont chaque nuit explorer le terrain
dans le « NO MAN’S LAND ». Au retour de l'une de ces expéditions, le groupe
franc du premier bataillon étant rentré dans nos lignes, le lieutenant l'envoie vers
le village où est le gîte de jour et s'arrête à un P.C de chef de section d'avant-poste
pour préparer la sortie de la nuit suivante.
Il est à peine là depuis un quart d'heure qu'un baroud formidable se déclenche
sur la gauche vers le poste de liaison avec les Britanniques. Le lieutenant n'hésite
pas un seul instant, il a gardé avec lui son agent de liaison : « Cours vite vers le
village et ramène le groupe » … Le légionnaire part tête baissée vers l'arrière, mais
il n'a, à faire que la moitié du chemin, car au bruit de la fusillade et de l’éclatement
des grenades, le sous-officier adjoint fait faire demi-tour et ramène ses hommes
vers le Lieutenant.
En quelques instants, une contre-attaque est montée et le groupe en deux vagues
part vers le poste où il semble que les chevaliers du G.R.D. se battent, toujours.
En débouchant sur le plateau, la première vague est arrêtée par le feu des
Allemands qui ont conquis la moitié des organisations. La Deuxième vague fait un
savant mouvement tournant pour prendre l'ennemi à revers et au moment où,
au pas de course, elle débouche sur l'arrière de l’ouvrage, le lieutenant enlève
son groupe et bondit droit sur le boche qui tient la majeure partie de tranchées
et des boyaux.
On ne se bat qu'à la grenade et à la mitraillette ; le groupe franc prend pied dans
l'ouvrage et délivre ceux des cavaliers que l'ennemi avait capturés ; le lieutenant
tombe, le bas du corps traversé par une rafale de mitraillette, mais il continue à
exciter ses hommes de la voix. L’ennemi sentant la partie perdue par l’arrivée de
cette contre-attaque imprévue que rien n’arrête, lance des fusées pour demander
des secours à son artillerie et bat en retraite vers son poste le plus proche
abandonnant ses morts et ses blessés.
Les pertes chez nous sont sévères aussi : trois morts, sept blessés dont quatre
graves, parmi eux le lieutenant dont les ailes du nez se pincent déjà, il perd son
401
Chapitre VI Le 11e R.E.I
Dès le début il s’avéra que l’affaire serait chaude. Le flot ennemi qui sans cesse
croissait, le feu intense de l’artillerie sur tout ce qui n’était pas première position,
le mordant de l'assaillant, son étouffement par des éléments de toutes armes...
Bref, c'était bien le signe de la grosse attaque... À 5 heures, à 7 heures, à 9 heures,
à 13 heures, la poussée allemande pesa de tout son poids, mais rien n'ébranle le
vieux « ROC-LÉGION ».
Si des infiltrations ennemies, grosses il faut l'avouer, pénétrèrent dans nos lignes,
elles connurent un sort malheureux, car les légionnaires se battaient la rage au
cœur pour venger leur bon Monsieur l'Aumônier dont je vous dirai l'histoire tout
à l'heure et le Capitaine de G., lâchement assassiné le matin.
27.05.1940
En effet, le 27 mai lors de l'attaque de 5 heures, le Commandant du bataillon qui
semble recevoir le gros de la poussée et qui est privé depuis le bombardement
nocturne de toutes liaisons avec ses Compagnies en ligne, envoie son Capitaine
Adjudant-Major escorté de quelques légionnaires pour se rendre compte de la
situation.
Sous-bois et à peu près à mi-chemin entre le P.C du bataillon et les premières
lignes, le Capitaine trouve un Officier allemand et 4 hommes adossés à des arbres
et qui, en voyant venir les nôtres, levèrent les bras. Le Capitaine s’avance vers eux,
seul, afin de leur inspirer confiance, mais il n'en était plus qu'à quatre ou cinq
mètres quand les cinq ennemis se jettent à terre et que derrière l'un des arbres
se dévoile une mitraillette dont le pauvre Capitaine reçoit toute la décharge. L'un
des suivants tombe aussi, mais les autres se sont vite ressaisis. Pas un des traîtres
n'en réchappera pas, pas plus d'ailleurs que tout ennemi en armes ayant réussi à
s'infiltrer et trouvé dans les bois au cours des deux nettoyages opérés dans la
journée.
Quand de son propre aveu, l'ennemi confesse 2 560 morts pour cette journée du
27 mai. Quand, occupé qu'il était à ramasser ses victimes pour les envoyer au four
crématoire, dernière demeure du guerrier nazi, il a été par la suite 36 heures sans
tirer un coup de fusil, il faut tout de même que la leçon qu'il avait reçue du 11e
Étranger ait été rude. Ne nous éternisons pas à raconter les beaux faits dont cette
journée fut émaillée. Nous n'en finirions plus. Citons-en seulement quelques-uns.
À la jonction de deux bataillons, une solution de continuité soudain s'est produite
par la chute malencontreuse de quelques gros obus au cours du pilonnage
nocturne. C'est là qu'à l'attaque de 5 heures, l'ennemi trouve à s'infiltrer.
L'occasion est magnifique et dans une clairière, quelques centaines de mètres en
arrière, deux officiers allemands rassemblent leurs hommes, au nombre d'une
soixantaine, pour préparer probablement un coup sur notre seconde position,
403
Chapitre VI Le 11e R.E.I
heures 30) et que ses jambes ne veulent plus le porter… On lui donne deux
tablettes de chocolat qu'il engloutit, boit encore un peu de café et comme il
entend qu’on désigne un opérateur radio dont l'appareil a été démoli quelques
heures plus tôt pour se débrouiller, pour essayer de trouver le P.C du bataillon, il
dit “Il ne trouvera jamais celui-là…. Je vais avec lui”.
Une heure et demi plus tard il revenait, le bras droit en écharpe, un revolver dans
la main gauche et poussent devant lui cinq prisonniers.
“Là, dit-il dans la poche de mon pantalon, j’ai le papier en réponse au vôtre. Le
‘radio’ a été tué en allant à 150 mètres du P.C du bataillon par le même obus qui
m’a cassé le bras. C'est le Commandant qui m’a dit de vous amener les
prisonniers, mais je dois vous dire qu'il en manque un. Il faisait des chichis pour
avancer sur la piste, alors je lui ai foutu un coup de revolver dans la gueule. Il n’a
pas fait OUF”.
Le lendemain de cette journée mémorable, le Colonel commandant le Régiment
recevait du Général commandant la Division la lettre suivante :
“Mon cher Colonel.
Trois mots seulement pour vous remercier du magnifique succès d'hier et vous
exprimer mon admiration — “Bravo la Légion”. Faites-en part à vos Officiers et à
vos légionnaires, en leur disant toute mon affection.
Signé : Général de VERDILHAC”.
Cette simplicité dans l'admiration d’un grand chef se passe, je crois, de tout
commentaire. Un beau jour, un ordre stupéfiant arrive au Régiment. Il faut aller
prendre de nouvelles positions à l'arrière, car, à gauche, l'ennemi a percé et nous
risquons d'être tournés… Faites avaler à un légionnaire que le terrain qu'il a gardé
dans des combats acharnés doit être laissé à. l'ennemi et qu'il faut filer presque
honteusement vers l'arrière, est chose difficile. Une consigne toutefois est
rigoureusement observée : “Il faut laisser à l’ennemi le moins possible de choses
utilisables”. Une rage de destruction s'empare alors de lui.
L’ordre est de commencer le mouvement à 21 heures. Bon... mais il faut d'abord
détruire. Le mouvement n'a commencé qu’à une heure du matin, mais l'Allemand
n’a pas trouvé chez nous un gourbi où abriter, une cartouche ou un manche de
pelle utilisable.
La Division s'était portée sur une nouvelle position vers ces bois célèbres où les
chasseurs du Colonel DRIANT s'illustrèrent en 1916. Il avait plu ce jour-là un de
ces crachins comme il sait en tomber dans la Meuse. Les routes étaient des
patinoires encombrées par les colonnes triples ou quadruples ou chevauchaient
hommes, animaux, engins mécaniques. Un de nos camions, chargé à cinq tonnes
’essence, fait une fausse manœuvre et glisse dans le fossé. Le conducteur navré
405
Chapitre VI Le 11e R.E.I
fait appel à tous ceux qui passent pour le tirer de ce mauvais pas.
Quelques essais hâtifs, mais abandonnés sont tentés, l’arrière-garde constituée
avec le G.R.D. arrive et oblige le légionnaire à filer en abandonnant véhicule et
chargement. À une quinzaine de kilomètres à l’arrière, le conducteur trouve par
hasard sur la place d’un village encombre le Sergent d’échelon qui s’était mis en
quête de son camion d’essence : “Ou est ton Berliet” ? “Là-bas dans le fossé sur
la route de DUN. Les cavaliers du G.R.D. m'ont obligé à l’abandonner en disant
que les boches arrivaient”.
“Y as-tu mis le feu ?” “Non, je n’y ai pas pensé”. — . » Ah ! tu n'y as pas pensé,
mais tu as laissé cinq mille litres d'essence et un camion tout neuf entre les mains
des boches… et bien, je vais aller y mettre bon ordre moi » et sautant sur sa moto,
il disparaît dans la nuit en direction de DUN.
Aux avant-postes à une douzaine de kilomètres de là, le sergent est arrêté par les
cavaliers du G.R.D. — Il discute, veut à tout prix passer. Un lieutenant intervient
et dit « votre camion est au moins à trois kilomètres d'ici et doit être depuis
longtemps entre les mains des boches, car à la tombée de la nuit nous avons vu
l’ennemi sortir de DUN et franchir la Meuse. Nous nous attendons d'un moment
à l'autre à les voir surgir et nous ne pouvons rien pour vous, car nous ne sommes
ici qu'en action retardatrice ». « Mon Lieutenant, il ne peut pas être dit que des
légionnaires aient laissé aux boches quelque chose d'aussi précieux que 5000
litres d'essence. À mes risques et périls, laissez-moi tenter le coup d’aller mettre
le feu au camion ». Le lieutenant influencé par l'air décidé de ce grand garçon dit :
« Il n'y a que les légionnaires pour avoir des idées pareilles… Allez-y ». Cinq
minutes plus tard, une immense flamme embrasait le ciel et sur ce fond de rouge
sang, les cavaliers virent rentrer, courbé sur sa machine, le sergent cinéaste
d'outre-Atlantique. Fils d'un grand ami de la Légion, il s'arrêta à la hauteur du
G.R.D. et dit : « Mission accomplie. Je vous remercie, mon Lieutenant ».
Ce que le sergent n'a pas dit en rendant compte que le camion avait été incendié,
nous l'avons su par l’officier de cavalerie des avant-postes : c'est qu'il était rentré
sous la grêle de balles. Mais il avait trop de cran naturel pour se vanter d'un aussi
petit détail. Et les journées difficiles et pénibles se succèdent. On se bat le jour
pour maintenir l'ennemi, on décroche la nuit pour aller se remettre à la hauteur
des autres. Essayer de faire comprendre à des légionnaires qui se battent comme
des chiens le jour, qui ne laissent pas un pouce de terrain à l'ennemi, qu'ils doivent
s'en aller la nuit parce que cette façon de faire s’appelle du repli stratégique…
Nous pouvons vous assurer que c'est dur.
18.06.1940
L'aube du 18 juin nous trouve dans un ravissant petit village tout fleuri de roses,
406
Chapitre VI Le 11e R.E.I
Et cette équipe de brancardiers (2 hommes) qui à elle seule alla chercher le long
de la Meuse 57 blessés malgré les rafales de mitrailleuses qui enfilaient les trois
rues principales du village. Et ce petit lieutenant qui, au milieu du pont d’UGNY,
au nez et à la barbe des boches réparait (les spécialistes ayant disparu) les
cordeaux détonants du système de destruction abîmés par les éclats d’obus.
À vous, morts du 18 juin, que l'ennemi avait promis d’honneur, je souhaite que
votre sépulture soit le cimetière de Saint-Germain-sur-Meuse. Ce nom passera
dans les fastes historiques du 11e… Et quand, à la saison nouvelle, les roses que
vous avez vues épanouies à l'aube de votre dernier jour refleuriront, ce sera pour
embaumer cette terre que vous avez si héroïquement défendue.
Le 19 juin, le lendemain, sur la route de Blénod-lès-Toul les engins blindés
allemands faisaient pour la seconde fois connaissance avec nos canons de 25.
Cette rencontre ne fut pas plus heureuse pour eux que celle de l'avant-veille,
puisque les 4 engins apparus furent détruits.
Les fantassins portés tentèrent malgré tout deux fois l'assaut de nos positions qui
n'étaient que des lisières de bois sans l'ombre d'une organisation, mais deux fois,
ils firent demi-tour à la vue de ces légionnaires décidés qui n'hésitaient pas à
sortir des couverts pour mieux ajuster leurs coups et pour pourchasser ces
feldgraus téméraires.
Jusqu’à l'ultime minute, pour ne pas dire au-delà, le 11e tint le boche en échec au
point qu'on avait l’impression que l'ennemi n’insistait plus, dès qu’il sentait qu'il
avait affaire à la Légion. Il préférait aller manœuvrer ce qui aurait dû être les ailes.
Je vais vous raconter maintenant pour terminer la très belle et simple histoire de
l'aumônier du Régiment :
Il s'en était venu à la 6e D.I.N.A. arrivant d’une paroisse ouvrière rouge du Nord,
là où le climat et la vie sont rudes, les âmes difficiles à garder. Dégagé de toutes
obligations militaires, il avait néanmoins demandé à servir au Front comme
aumônier et pour première affectation on lui donna la Légion. Il fait dire qu’à cette
annonce ce bon Monsieur l’Aumônier fut un peu catastrophé – La Légion, cette
troupe de soudards qu’on dépeignait un peu partout uniquement comme des
ivrognes sans foi ni loi …
Il tombait bien. Par esprit religieux, il s’en réjouit pourtant, se souvenant de la
parole de l’Évangile qui dit « qu’il n’y a plus de joie au ciel pour un pêcheur qui
revient à la maison du Père que pour cent justes qui n’ont pas besoin de
conversion ».
Le premier dimanche où il monta en chaire dans un petit village de l’arrière, ce
fut pour dire sa joie d’avoir été affecté au 11e et pour annoncer qu’en vrai
légionnaire il était venu pour servir et pour partager nos joies, nos souffrances,
408
Chapitre VI Le 11e R.E.I
nos deuils ; qu’il entendait servir parmi nous en prêtre, c'est-à-dire en autre Christ
et qu’il offrait bien volontiers sa vie si celle-ci pouvait être utile à la gloire de la
France et de la Légion ».
Et dès lors on ne vit plus que lui dans tous les coins dangereux. Il ne passa pas un
jour sans visiter tous les éléments les plus avancés et les plus exposés. Les
légionnaires n’avaient pas de meilleur et de plus fidèle camarade que lui. Mais où
on le voyait toujours, c’était aux endroits où « ça bardait » suivant l’expression du
légionnaire.
21.05.1940 - 22.05.1940
Qui ne se souvient pas à la 6e D.I.N.A. de cette atroce nuit du 21 au 22 mai où la
relève se fit sous une pluie de fer et de feu ?... Pas un point de passage obligé qui
ne fut pas pilonné par la grosse artillerie allemande. Partout des chevaux
éventrés, des véhicules renversés, des morts en travers les pistes, des blessés
hurlants ; les tirailleurs affolés et ayant perdu leurs guides se tapissaient dans les
buissons et attendaient la mort ou l’intervention d'Allah avec tout le fatalisme de
leur race.
Au milieu de ce chaos, une grande silhouette noire allait d’un blessé à l'autre,
remettait en confiance les apeurés et les perdus, mais surtout aidé du médecin-
chef du régiment galvanisait littéralement les équipes d'infirmiers et de
brancardiers régimentaires qui ne pouvaient rien refuser à cet homme de Dieu
aussi calme sous la mitraille que sur les marches d'un autel.
À partir de cette nuit, sa réputation était faite au 11e et pas un blessé du Régiment
ne peut se vanter de n’avoir pas vu ce prêtre extraordinaire à son chevet, au poste
de secours auprès de lui sur le terrain où il était tombé. Sa bonté inépuisable, sa
saine gaieté, son cran extraordinaire avaient fait de lui en quelques jours l’homme
le plus populaire du Régiment.
27.05.1940
Hélas…, au matin du 27 mai, lorsque penché sur un moribond, il lui prodiguait
les suprêmes consolations, un sauvage éclat d'obus vint lui arracher un bras et la
moitié du tronc. On le retrouva quelques minutes plus tard, couché près du
brancard de l'homme qu'il venait d'assister. Son visage était d'une sérénité
absolue, tout empreint de cette paix promise sur la terre aux hommes de bonne
volonté. Sa belle âme était allée là-haut chercher sa récompense. Nous
avonsconscience de nous être battus en bons et vrais Français, de n’avoir pas
démérité des anciens. Tous nos grands Chefs étant partis en captivité, le Régiment
ne se verra pas discerner les brevets officiels attestant sa bravoure et fera figure
de parent pauvre, quand les camps allemands s'ouvriront et que ceux qui
n'auront pas réussi à s’évader rentreront.
409
Chapitre VI Le 11e R.E.I
410
Chapitre VIi Le 21e R.I.C en Argonne en juin 1940
414
Chapitre VIII : Historique du 14e G.R.C.A.
CHAPITRE VIII : Historique du 14e G.R.C.A. du 1er février 1940 au 23 juin 1940 par
Le Lt-Colonel Gallini.
(Liste des prisonniers N 48 : Gallini (Jacques), 26-7-87, Cherbourg, col., 14'
G.R.D.I. Of. VIA.)
AFFECTATIONS :
1er février 1940 Le Capitaine Ferru, affecté au commandement d’une Compagnie
de Travailleurs Espagnols, quitte le 14e G.R.C.A.
4 mars 1940 : Le 14e G.R.C.A. quitte ses cantonnements et s’installe en entier à
Mont-Saint-Martin à deux kilomètres nord-est de Longwy, à proximité de la
frontière Belgo-Luxembourgeoise.
Il reçoit une nouvelle mission en cas d’attaque ennemie (protection des éléments
chargés de détruire un noeud de voies ferrées au Luxembourg).
L’emploi du temps est fixé comme suit :
Matin : Instruction à pied, à cheval et en véhicule.
Après-midi : Travaux d’aménagement des positions du 227e R.I. aux abords de
Mont-Saint-Martin.
17 Mars 1940 : Prise d’Armes dans le parc du château de Mont-Saint-Martin.
Remise de décorations au chef d’escadrons d’Harcourt, au Capitaine Lebon et à
l’Adjudant Thabaud.
19 Mars 1940 : Le Colonel Gallini partant en permission, le commandement du
G.R. passe au Commandant d’Harcourt.
30 Mars 1940 : Le Lieutenant de Cools, envoyé en congé de convalescence quitte
le 14e G.R.C.A.
31 Mars 1940 : Le Colonel Gallini rentrant de permission reprend le
commandement du G.R.
Du 2 au 3 avril 1940 : Le 14e G.R.C.A. effectue une manoeuvre de régiment sur la
route Longwy – Tellancourt, formant répétition de la mission prévue en cas
d’entrée au Luxembourg.
6 Avril 1940 : L’Aspirant de Brecey, nouvellement affecté, arrive au 14e G.R.C.A. Il
est affecté au 1er escadron.
8 Avril 1940 : Les Aspirants Berducou et David, nouvellement promus, arrivent au
14e G.R.C.A. L’Aspirant Berducou est affecté à l’escadron moto, l’Aspirant David est
affecté à l’escadron mitrailleuses.
10 Avril 194O : Le Lieutenant Richard est muté de l’escadron moto à l’E.H.R., et
affecté comme chef d’atelier du service auto.
12 Avril 1940 : À 18 heures, le G.R. est alerté et reçoit l’ordre de partir sur les
emplacements de départ de Longlaville, prêt à exécuter la mission prévue en
Luxembourg. À 24 heures, ordre est donné de regagner le cantonnement de
415
Chapitre VIII : Historique du 14e G.R.C.A.
Mont-Saint-Martin.
14 Avril 1940 : À 3 heures, nouvelle alerte et nouvelle installation à Longlaville.
Dans la journée, l’escadron moto rentre à Mont-Saint-Martin, l’escadron
mitrailleuses reste cantonné sur place à Longlaville. Le chef d’escadron
Kuntzmann, affecté au 1er G.R.C.A. quitte le 14e G.R.C.A.
15 avril 1940 : À 4 heures, l’escadron moto revient prendre position à Longlaville
et rentre à Mont-Saint-Martin dans l’après-midi. À partir de ce jour, les escadrons
restent dans leurs cantonnements respectifs et sont ____ tous les matins à 4
heures. Le Sous-Lieutenant Deciry, muté du train, arrive au 14e G.R.C.A. Il est
affecté à l’escadron moto.
18 Avril 1940 : Le Capitaine Lebon, affecté à la région de Paris, quitte le 14e
G.R.C.A. Le Lieutenant Richard est affecté provisoirement au commandement de
l’E.H.R. Les mesures d’alerte sont supprimées dans la journée du 24 avril. Le
travail redevient normal. Toutefois l’escadron de mitrailleuses reste à Longlaville.
2 Mai 1940 : Le 25e G.R.C.A., commandé par le Colonel Lesage, arrive à Mont-
Saint-Martin pour relever le 14e G.R.C.A.
5 Mai 1940 : L’état-major, le groupe motorisé et l’E.H.R. font mouvement par la
route de Mont-Saint-Martin à Reims par Longwy, Longuyon, Étain, Fresnes en
Woëvre, Vigneulles, Saint-Mihiel, Laheycourt, La Grande Romanie, Châlons-sur-
Marne, Condé-sur-Marne, Louvois, Reims, Jonchery, Pavy, Bouvancourt (escadron
de mitrailleuses) Hermonville (E.M., escadron moto, E.H.R). Le groupe à cheval a
fait mouvement le 4 mai par la route jusqu’à Longuyon et par le chemin de fer
jusqu’à Loivre à 4 kilomètres d’Hermonville. Le 1er escadron cantonne à
Hermonville et le 2e escadron à Cauroy.
6 Mai 1940 : L’instruction à pied et en véhicules reprend dans les environs
d’Hermonville. Instruction par groupe de combat et par peloton.
10 Mai 1940 : Les unités sont alertées sur place et l’escadron moto est affecté à
la recherche des parachutistes ennemis.
13 Mai 1940 : Le groupe motorisé reçoit l’ordre de faire mouvement par la route
en direction de Vouziers.
24 Mai 1940 : Le chef d’escadron Colin arrive au 14e G.R.C.A. et est affecté au
commandement du groupe à cheval.
26 Mai 1940 : Le chef d’escadron Lerno quitte le 14e G.R.C.A.
27 Mai 1940 : Le Capitaine Marchal, officier d’ordonnance du Général Flavigny
est muté au 14e G.R.C.A. et affecté au commandement de l’escadron moto.
31 Mai 1940 : Le Lieutenant Richard, affecté au commandement des trains d’une
DI, quitte le 14e G.R.C.A.
OPÉRATIONS
416
Chapitre VIII : Historique du 14e G.R.C.A.
Rapport du Colonel Gallini commandant le 14e G.R.C.A. (21e C. A.) sur les
Opérations auxquelles son unité a pris part du 10 mai au 23 juin 1940
Mois de mai 1940 :
Le 4 mai, le 21e C. A. étant remplacé par le 24e C. A. dans le secteur de Longwy, le
14e G.R.C.A. relevé par le 25e G.R.C.A. quitte Mont-Saint-Martin pour se rendre
dans la région de Reims. Les escadrons à cheval s’embarquent à Longuyon, les
unités motorisées font mouvement par la route. Cette modification à l’ordre de
bataille sur le front nord-est semble indiquer que le Haut Commandement
n’éprouve à cette date, aucune inquiétude et qu’il est remis de l’émotion que lui
avait causée la grave alerte du 12 avril 1940. Arrivé à destination le G.R. cantonne
à Hernnoville (E.M., un demi-escadron hippo, escadron moto, E.H.R) Caurcy (un
demi-escadron hippo) et Bouvancourt (E.M.C). Pendant leur séjour à l’arrière,
officiers, hommes et chevaux de l’unité doivent être soumis à une remise en
mains intensive. À quelques très rares exceptions près, ils sont tous de la réserve
et leur instruction a besoin d’être reprise en détail, même, en admettant que,
pour certains, elle ne soit pas entièrement à faire. Quant au matériel roulant de
réquisition, il est prévu qu’il sera troqué contre du matériel entièrement neuf qui,
paraît-il, attend en gare de Chalons que je vienne en prendre livraison. Le Q.G. du
21e C.A. est établi à Jonchery-sur-Vesle.
Le 10 mai, l’attaque allemande se déclenche. Dans la journée, des avions viennent
bombarder Reims et le terrain de Betheny. Une certaine perplexité, assez
compréhensible d’ailleurs, se manifeste dans l’E.M.
Le 11 mai, le Général Flavigny prescrit de lui envoyer un peloton de mitrailleuses
pour assurer la défense antiaérienne de son Q.G. Le Lieutenant Massenet est
désigné et part avec son équipe au complet pour Jonchery.
Cette journée et celle du lendemain se passent dans l’incertitude et dans
l’attente. Les permissions sont suspendues. Des patrouilles lancées, à plusieurs
reprises, sur les traces d’hypothétiques parachutistes ennemis amènent un peu
de diversité dans la monotonie d’une attente d’évènements graves que tout le
monde sent prochains.
Le 12, dans la soirée, je prescris aux escadrons de faire faire les paquetages et
d’avoir à se tenir prêts. Le poste de police est renforcé, des sentinelles placées
aux issues des villages occupés pour surveiller la circulation.
Le 13 mai, à midi, je reçois l’ordre de faire rentrer les hommes détachés comme
travailleurs à… Vers 17 heures, un coup de téléphone de l’E.M. de Jonchery me
fait connaître que le Général Flavigny, appelé dans la matinée à Vouziers, m’y
attend avec mon groupe motorisé (mouvement à effectuer de nuit). Un peu plus
tard de nouveaux ordres viennent compléter les précédents. Le reste du 14e
417
Chapitre VIII : Historique du 14e G.R.C.A.
son mouvement, je me dirige sur Busancy. La sortie de Vouziers est gênée par des
chars en panne.
La route est embouteillée. Je n’arrive que vers 5 heures 30 à destination. Le
château est vide, le Général Bertin-Boussu vient de le quitter avec tout son EM
pour se porter à Châtillon-sur-Bar. Il me faut faire demi-tour et revenir sur mes
pas. Malheureusement dans l’intervalle la route qui était à peu près libre tout à
l’heure est maintenant encombrée de troupes de toutes armes (infanterie,
artillerie, génie) de la 3e D.I.M. montant en ligne et la 1re BC (Brigade de cavalerie)
pied-à-terre sur le côté droit de la route qu’elle obstrue en partie. La circulation
est des plus difficiles et on ne peut avancer qu’à l’allure de l’homme au pas. Après
le carrefour de la station d’Autruche, la route se décongestionne et il est enfin
possible de rouler à une allure à peu près normale. Je ne peux m’empêcher de
songer aux suites effroyables qu’aurait eu un bombardement aérien survenant
sur le tronçon de route Buzancy – Carrefour d’Autruche pendant l’écoulement
confus et lent de cette masse d’hommes, de chevaux, de camions, de voitures
hippo ou automobiles. Pas un seul bombardier heureusement ne se montrera de
ce côté dans la matinée.
Par Boult-aux-Bois et Belleville-sur-Bar, j’atteins Charillon. La 3e D.I.M. s’est
installée dans la dernière maison du village sur la route de Noirval. Je me
présente. Le Général Bertin-Boussu me met au courant de ce qu’il sait de la
situation des troupes montent en ligne en vue de participer à une contre-attaque
destinée à rejeter les Allemands dans la Meuse. Dès que ses unités de premier
échelon auront gagné leur base de départ : Lisières Nord du bois de Mont-Dieu,
Stonne, il quittera Châtillon pour se porter aux Petites Armoises. Il escompte ce
déplacement pour la fin de la matinée. N’ayant pas d’ordres à me donner, pour le
moment, il me rend ma liberté en me demandant de rester en liaison avec lui.
Un motocycliste est détaché au P.C de la D.I.M., je vais prendre langue avec le
commandant d’Harcourt à qui j’avais donné rendez-vous à Brieulles. Le village est
en effervescence. Des avions ennemis sont venus la veille y jeter des bombes et,
là encore, la population civile est en cours d’évacuation. Venant du Nord, des
fuyards, fantassins, artilleurs, sapeurs, sales, débraillés, lamentables, sans armes
et sans gradés, traversent la localité et par leurs propos sèment l’angoisse et la
panique parmi ces femmes, ces vieillards et ces enfants attendant anxieux, en
interrogeant le ciel, les véhicules militaires qui doivent les transporter à l’arrière.
Le Commandant d’Harcourt me rend compte de ce que sa marche du matin s’est
effectué dans d’assez bonnes conditions. Malgré les incessantes entraves à la
circulation provoquées par l’encombrement des routes, sa colonne a pu atteindre
les Petites-Armoises à peu près à l’heure prescrite, mais devant l’afflux de troupes
419
Chapitre VIII : Historique du 14e G.R.C.A.
la Cassine.
15 heures 45 environ : Cette modification aux ordres initiaux arrive fort
heureusement au moment précis où le groupe motorisé du 76e G.R.D.I traverse
les Petites Armoises pour gagner la partie ouest du bois du Mont-Dieu, partie qui
lui a été assignée dans l’ordre de 13 heures 15. Je l’arrête et donne verbalement
au Lt-Colonel Paty de Clam sa nouvelle mission.
Il est environ 15 heures 45. Trente minutes plus tard, le commandant du 76e
G.R.D.I me rend compte de ce que sa pointe sur la rive ouest du canal ne s’est
heurtée à aucun obstacle, que Sauville est absolument vide, qu’il fait rechercher
la liaison avec la 5e D.L.C. vers Louvergny, enfin qu’il a poussé un peloton moto au
débouché Sud du bois de la Cassine en soutien de la reconnaissance envoyé sur
le village du même nom.
Vers 15 heures 50, toujours sans nouvelles du 93e G.R.D.I, je prescris au chef
d’escadrons, commandant le groupe motorisé du 14e G.R.C.A. à Tannay de se
mettre en liaison avec le commandant du 76e G.R.D.I, de lui demander de ma part
un calque de mes plans de feux et de lui faire connaître, si une poussée trop
violente de l’ennemi venait à l’obliger d’évacuer sa position, qu’il vienne s’établir
sur la ligne Pré-des-Moines, côte 186, 221 pour couvrir les Petites Armoises.
Quant à lui, il aura à pousser à la ferme sans nom au sud du bois d’Armageat un
petit élément chargé, le cas échéant, d’interdire la route menant au pont
d’Armageat, petit élément qui restera en place jusqu’à ce que le 93e G.R.D.I soit
monté en ligne.
Dans l’intervalle, je me suis mis en liaison avec le Lieutenant-Colonel Jacques,
commandant le 91e Régiment d’infanterie au Château du bois de Mont-Dieu.
Par ailleurs, deux sections de 47 antichars venant du 12e R.A. et du 38e R.A., ayant
été mises à ma disposition, je les utilise l’une pour défendre la direction du pont
de Tannay et pour faciliter éventuellement le repli du canon de 25 qui s’y trouve,
l’autre pour battre la coulée entre le canal et la route Tannay-Chemery en
direction du Nord.
Vers 18 heures, l’arrivée sur les lieux de l’E.M.C. du 93e G.R.D.I permet d’assurer
la défense par le feu des ponts d’Armageat et de l’Écluse 164, mais l’absence de
l’escadron moto de ce G.R.D.I, que je ne récupérerai que le 16 au matin, n’est pas
sens compliquer sérieusement la situation.
En fin de journée, le contact n’ayant été pris nulle part par l’ennemi sur le front
du groupement, je donne l’ordre de faire rentrer l’élément du groupe motorisé
du 14e G.R.C.A., détaché au sud du bois d’Armageat et de reconstituer la réserve
de Tannay. La présence de l’ennemi dans la région ne s’est d’ailleurs signalée au
cours de la journée, que par le survol indiscret et continu d’un avion
423
Chapitre VIII : Historique du 14e G.R.C.A.
Toute la journée, l’ennemi a déployé une grande activité dans toute la région à
l'ouest du canal des Ardennes. D’importantes colonnes de camions, montantes
descendantes ont été vues entre la Cassine, Sauville et Louvergny. À plusieurs
reprises je demande à l’artillerie et au groupe Pagnac d’ouvrir le feu sur Sauville
et sur la route de la Cassine à l’endroit où elle pénètre dans le bois du même nom.
Ces tirs provoquent chaque fois des embouteillages prolongés, preuve de leu
efficacité.
L’ennemi de son côté a exécuté toute la journée, sur Tannay, les Petites-Armoises
et mes batteries des tirs systématiques de destruction.
Journée du 19 mai 1940 : Le 19 mai, pour 5 heures, les escadrons à cheval du 14e
G.R.C.A. ont terminé leur relève. Le 1er escadron (Capitaine Carpentier) relevant
le groupe motorisé du 76e RDI tient le canal de la côte 163 jusqu’au barrage Bassin
en liaison à droite avec le 16e B.C.P. Le 2e escadron (Capitaine de Pirey) relevant
les unités du 60e G.R.D.I et du 55e R.I. (?) tient de la côte 163 jusqu’au Chesne où
il prend la liaison avec le 14e R.I. (36e D.I.).
Les chevaux haut le pied sont dans les bois au nord du ruisseau des Wileux, à
contre-pente entre les côtes 202 et 205.
Le Commandant Lerno s’installe à la côte 165 dans le P.C du Lt-Colonel du Paty de
Clam qui quittera le groupement dans la matinée avec ses unités. Je n’ai plus dès
lors pour assurer la défense du canal entre le Chesne et le coude au sud du pont
d’Armageat que le 16e B.C.P., le 14e G.R.C.A. en entier et l’escadron à cheval du
93e G.R.D.I.
La journée se passe en fusillade et canonnades de part et d’autre. À signaler
toutefois que l’artillerie allemande intensifie son action. Jusque-là, elle n’avait
manifesté son activité que par des tirs sur les organisations à l’Est de la Bar et sur
les batteries. Elle prend maintenant également à partie les organisations et les
bois à l'ouest de ce cours d’eau. Le groupe de Pagnac semble même avoir été
particulièrement repéré, car des obus tombent en plein sur ses pièces, blessant
quelques hommes. Un changement de position s’impose. Il sera obtenu en
effectuant un léger déplacement vers l’Ouest.
Au début de la nuit, plusieurs alertes animent un peu partout le secteur. Au cours
de l’une d’elles, le Lieutenant Befort du 2e Escadron du 14e G.R.C.A. est tué d’une
balle au cou.
Durant la nuit, aucune attaque ne se produit :
Mais jusqu’à l’aube d’incessantes rafales de mitrailleuses et d’armes
automatiques tiennent les hommes aux aguets et les empêchent de prendre le
repos qui leur est nécessaire.
Journée du 20 mai 1940 : Le 20 au matin les hommes en ligne signalant une
430
Chapitre VIII : Historique du 14e G.R.C.A.
baisse sensible du niveau de l’eau dans le canal. Par ailleurs, il est rendu compte
de ce qu’au cours de la nuit les Allemands ont occupé les ponts d’Armageat et
l’écluse et même poussé un minen dans le boqueteau de la côte 164 sur la rive
est.
Vers 11 heures, le Général Bertin-Boussu se rend à son P.C La présence de
l’ennemi sur cette partie du canal constitue une menace grave à la fois pour son
groupement et pour la gauche de la 3e D.I.M. Il faut l’en déloger. Une attaque avec
appui d’artillerie sera exécutée dans ce but en fin de journée. Je suis chargé de
monter l’opération. Mon front est en conséquence étendu de nouveau jusqu’à la
ferme de la Gravelle et le groupe motorisé du 93e G.R.D.I est remis à ma
disposition. L’heure choisie est 20 heures.
Ce changement de limites a rapproché l’un de l’autre l’escadron à cheval du 93e
G.R.D.I du reste de l’unité. Le Commandant de La Londe ayant désormais son
groupe rassemblé en entier sur le terrain et à pied d’oeuvre, l’honneur de
conduire l’affaire lui revient tout naturellement.
Après avoir étudié les modalités de l’attaque qui sera précédée d’une préparation
d’artillerie d’une heure, je rassemble à mon P.C cavaliers et artilleurs.
Verbalement je donne leurs missions aux différents exécutants, je fixe la base de
départ à atteindre pendant la préparation, je détermine les éléments de la base
de feu, je précise la conduite à tenir en arrivant sur l’objectif, les liaisons à réaliser,
etc. En sortant du P.C, tout le monde semble au courant de ce qu’il va avoir à faire.
Dans le courant de l’après-midi, des bruits de travaux ayant été signalés dans le
bois au sud du pont d’Armageat, je fais tirer quelques salves de 75. Les bruits
cessent. Une patrouille qui s’est avancée jusqu’à 100 mètres du pont rend compte
de ce qu’il ne paraît pas occupé.
À 19 heures 30, brusquement, alors que la préparation de l’attaque du 93e G.R.D.I
par l’artillerie bat son plein depuis une demi-heure, les Allemands attaquent de
leur côté en force sur tout le front du groupe motorisé du 14e G.R.C.A., avec appui
d’artillerie et de minen. Leur effort porte visiblement sur le pont de la station de
Tannay. Les rives du canal s’allument. Stimulés par le cran et la belle attitude de
leurs officiers et de leurs gradés, et tout particulièrement du Capitaine de Meaux,
les hommes cette fois ne se laissent pas démonter, résistant énergiquement à la
pression allemande et finalement rejettent l’ennemi qui se replie vers le Nord.
Malheureusement, le Capitaine de Meaux a été tué, au cours de l’action, d’une
balle dans la tête.
À 20 heures exactement, les unités du 93e G.R.D.I quittent leur base de départ et
marchent sur leurs objectifs. Les éléments de droite dominés par la culée Barreau
ne tardent pas à être cloués au sol par le feu des armes automatiques de l’ennemi.
431
Chapitre VIII : Historique du 14e G.R.C.A.
Ils doivent s’arrêter à 200 mètres de l’écluse où ils s’organisent. Les éléments de
gauche, moins gênés dans leur progression, atteignent la Bar près du pont
d’Armageat, mais, soumis à une violente fusillade, ils ne peuvent franchir la
coupure. L’attaque a échoué. Toutefois la ligne a été poussée bien en avant et y a
été maintenue. Elle tient sous son feu les deux ponts, en surveille parfaitement
les débouchés et les berges adjacentes et empêche les Allemands d’opérer
librement sur le canal.
Les pertes ont été assez sensibles au 14e G.R.C.A. et 93e G.R.D.I.
La nuit se passe sans réaction de la part de l’ennemi. Seul le groupe de Pagnac
effectue jusqu’à 24 heures des tirs de harcèlement dans les bois avoisinant le
canal à l’ouest.
Journée du 21 mai 1940 : Vers 11 heures je suis appelé au P.C de la 3e D.I.M. J’y
trouve le Général Gaillard, commandant la 1re Brigade de Cavalerie. Celui-ci est
mis à la disposition du Général Bertin-Boussu, pour opérer dans la nuit du 21 au
22 une relève partielle des unités constituant mon groupement. Il doit prendre le
commandement de l’ensemble du secteur. En conséquence, le 1er Hussard
montera en ligne dans le sous-secteur est où il relèvera le groupe motorisé du 14e
G.R.C.A. et 93e G.R.D.I en entier. Un groupe d’escadrons du 8e Chasseur sera
introduit dans le sous-secteur ouest où il relèvera l’escadron de droite à cheval du
14e G.R.C.A.
Le dispositif à réaliser est le suivant :
Sous secteur ouest sous mes ordres :
— Groupe à cheval du 14e G.R.C.A. (Commandant Lerno) établi en profondeur (2e
escadron sous les ordres de Pirly) en 1re ligne ; 1er escadron (Carpentier) en
soutien dans le quartier Le Chesne (exclu) – côte 165.
— Groupe à cheval du 8e Chasseur (Commandant de la Bastide) également établi
en profondeur entre la côte 163 et le barrage Bassin dans le quartier de droite.
Sous-secteur est aux ordres du Lt-Colonel de Groulard du 1er Hussard :
— 16e B.C.P. (Commandant Warenghem) quartier de gauche.
— 1er Hussard, quartier de droite.
L’ensemble sera placé sous le commandement du Général Gaillard qui portera
son P.C dans le bois de Verrières.Le Lt-Colonel de Groulard aura son P.C à la
côte 229 au nord de Sy. Quant à mon P.C, j’aurai à le porter dans la ferme
Bazancourt.
Les unités relevées iront : le 93e G.R.D.I. dans le bois des Pré Lallu, le groupe
motorisé du 14e G.R.C.A. dans le bois à l'ouest de Noirval.Les reconnaissances
seront effectuées dans l’après-midi.
Dans la matinée, je demande à mon artillerie d’appui d’exécuter un tir sur des
432
Chapitre VIII : Historique du 14e G.R.C.A.
travailleurs ennemis qui me sont signalés aux abords de la route Sauville –Tannay,
vers le bois du Petit-Armageat.
La journée se passe assez tranquillement. Aucune section d’infanterie de part et
d’autre. À signaler toutefois que les reconnaissances prévues pour des unités
relevantes sont effectuées à une heure beaucoup trop tardive, ce qui nuit à la
bonne transmission des consignes et handicape les futurs arrivants dans leurs
connaissances du terrain (les officiers du 1er Hussard chargés de relever les unités
du Commandant d’Harcourt n’arrivent qu’à 21 heures à son P.C de Tannay).
Ce retard aura d’ailleurs sa répercussion sur la relève elle-même, puisque celle-ci,
prévue pour minuit ne commencera à s’effectuer qu’après 3 heures, presque en
plein jour.
Journée du 22 mai 1940 : Il en résulte que les éléments chargés de relever les
unités en toute première ligne ne pouvant pas toujours atteindre leurs
emplacements. C’est ainsi notamment que les unités du 93e G.R.D.I, relevées le
22 au matin et doivent attendre la nuit pour se retirer. Par ailleurs étant donné la
rapidité et les conditions médiocres dans lesquelles se sont faites les
reconnaissances du 21 au soir, les troupes relevantes n’épousent pas d’une façon
absolue le dispositif des unités descendantes. À l’extrême droite par exemple le
front ne dépassera guère la ligne côte 161 sur la Bar, le Pré Souvet, Bon Temps et
le Pré Naudin. De plus, le nouveau dispositif réalisé pour les armes automatiques
ne se superpose pas rigoureusement sur ce qui existait avant la relève. Enfin la
garnison du pont de la station de Tannay, par suite d’une erreur dans les ordres
initiaux, est réduite à un effectif insignifiant.
À 8 heures, je quitte Châtillon-sur-Bar et viens m’installer à la ferme Bazancourt.
Le secteur devient vite très agité. L’ennui a vu la relève. Artillerie et minen
allemand arrosent la zone occupée un peu partout. La ferme Bazancourt et le P.C
du Commandant Lerno sont pris sérieusement à partie.
Vers 22 heures une vive fusillade se déclenche brusquement sur le canal dans le
sous-secteur ouest. Mitrailleurs et FM, des deux côtés, tirent très vite. Que se
passe-t-il ? La sérénade dure environ 30 minutes, puis tout retombe dans le
silence, brusquement. L’ennemi a tenté de franchir le canal par surprise à l’est du
Chesne en utilisant les péniches qui y sont amarrées. Énergiquement reçue par
nos hommes aux aguets, sa tentative avorte. Quelques blessés.
Journée du 23 mai 1940 : Toute la nuit, l’ennemi entretient un bombardement
peu dense, mais continu sur l’ensemble du front et plus particulièrement sur la
droite du groupement gaillard (1er Hussard).
À 3 heures, nouvelle alerte sur le front du 2e Escadron du 14e G.R.C.A. Sans suites.
Par contre, le 1er Hussard est violemment attaqué et obligé de se replier sur la
433
Chapitre VIII : Historique du 14e G.R.C.A.
Ces batteries admirablement camouflées sont très actives. Elles tirent de jour et
de nuit, si bien que Barricourt et ses environs ne tardent pas à être le lieu de
rendez-vous des projectiles de toute la contre-batterie allemande.
Le 7 juin, je compte en deux heures plus de 435 obus de tous calibres s’abattant
sur le village et ses environs immédiats. Par un inconcevable hasard, le G.R.
n’éprouve pas de pertes en hommes.
Le 8 juin cependant, 28 chevaux sont tués ou blessés dans le bois allongé au Nord-
Est de Barricourt. Les artilleurs du 182e RA ont la même chance que moi et s’en
tirent avec 2 ou 3 blessés légers. Par contre, un camion-citerne reçoit un obus et
flambe avec ses 4000 litres d’essence.
Plusieurs incendies s’allument dans le village. Mon camion à munitions n’échappe
que pas miracle à la destruction. Ma chambre encaisse un obus de plein fouet. La
popote également. Bref, la situation devient telle (l’ennemi emploie à la fin du
210) que je demande à l’état-major du C. A. l’autorisation de changer
d’emplacement.
Pendant les répits que m’accorde le marmitage, j’emploie en qualité de
commandant d’Armes, les hommes du G.R. et ceux des unités partageant avec
moi le cantonnement à mettre le village en état de défense contre les engins
blindés. J’ai pu me procurer des rails, du ciment, etc., et je fais commencer des
arricades solides à toutes les issues.
Chacun de ces obstacles est défendu par des canons de 25, ayant de bonnes vues
et capables d’ouvrir le feu sur des engins qui apparaîtraient à une distance
suffisante de la barricade. De plus des bouteilles remplies de pétrole et
emmaillotées dans de l’étoffe destinée à être imbibée d’essence le moment venu,
sont déposée dans certains greniers pour en être jetées sur les chars qui
viendraient à s’introduire dans le village.
Journée du 10 juin 1940 : Vers 10 heures, le Lt-Colonel Bonvalot passe à mon P.C
pour me dire que la demande adressée la veille en vue de changer l’emplacement
de mes bivouacs a été accueillie favorablement à l’état-major du 21e C. A. et que
j’ai la latitude de gagner telle zone avoisinante de mon choix. Je choisis le bois de
Baricoutt, à 2 km plus au Sud, sur lequel aucun obus n’est encore tombé. Le
mouvement se fera à la nuit tombante. En quittant Barricourt, le Lt-Colonel
Bonvalot s’est dirigé sur Tailly.
À 11 heures, il me fait appeler au P.C du Général Roucaud pour me mettre
éventuellement à la disposition de cet officier général. Il est inquiet des
infiltrations qui se sont produites dans le bois de Dieulet au cours de l’attaque
allemande du 9 et comme il a engagé toutes ses réserves pour colmater son front,
il me demande de mettre mon G.R.C.A. à sa disposition pour barrer le rentrant
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Chapitre VIII : Historique du 14e G.R.C.A.
l’extrême aile gauche du dispositif du 21e C. A., se trouve donc, en devoir par la
force des choses, de boucher toutes les issues vers l’Ouest et d’en assurer la
garde.
La matinée se passe pour moi à visiter les postes qui constituent ma ligne. Je
m’arrête un moment à la ferme de la Tuilerie où le Commandant de Saint-Sernin
a établi son P.C, puis je me mets à la recherche du Général commandant la 3e
D.I.C. pour lui permettre de s’embarquer en camions et de se porter sur une autre
partie du front. Je traverse le bois de Romagne, converti en dépôt de munitions
que des ouvriers du PA s’efforcent en toute hâte d’évacuer, puis par Romagne-
sous-Montfaucon, Cierges, j’atteins Montfaucon d’Argonne. À la ferme Fayel, je
trouve les éléments précurseurs de la division coloniale que je cherche, mais le
Général, me dit-on, ne doit arriver que tard dans la soirée venant de la rive droite
de la Meuse. Je rentre à Sommerance pour trouver l’ordre de mettre tout de suite
l’escadron moto du 73e G.R.D.I à la disposition de la 1re D.I.C. à Montigny-devant-
Sassey. Ce départ qui amenuise encore mes effectifs m’oblige à certains
remaniements dans mon dispositif initial. C’est ainsi qu’il me faut prélever 3 FM
sur l’escadron moto du 14e G.R.C.A. pour les envoyer à Landres assurer la sécurité
de l’E.M.C. du 73e G.R.D.I (Capitaine de Hesdin) laissé à lui-même depuis le départ
de l’escadron moto de son unité. Je me rends ensuite à Saint-Georges au P.C du
Général Lucien (6e D.I.) pour prendre liaison et lui rendre compte des dispositions
que j’ai prises. À mon retour le Commandant Delatour m’annonce qu’il est appelé
ailleurs ; il quittera mon groupement dans le courant de la nuit.
La soirée et la nuit se passent sans incident.
Journée du 12 juin 1940 : Dès l’aube, j’ai appelé le Commandant d’Harcourt et en
liaison à Sommerance, point plus central pour l’exercice de son commandement.
Au Nord, l’ennemi qui ne s’est aperçu qu’assez tard la veille du décrochage du 21e
C. A. a rattrapé l’avance que nos fantassins avaient prise et énergiquement tenue
droit au Sud, refoulant devant lui les éléments retardateurs.
Le 13e G.R.D.I (Commandants Veynantes) de la 6e D.I., renforcé de l’escadron de
Pirey du 14e G.R.C.A., manoeuvre suivant les ordres qui lui ont été donnés sur
quatre axes :
— Buzancy, Thenorgues, Verpel, Chapigneulle, Saint-Juvin.
— Buzancy, Sivry, Imécourt, Landres.
— Fossé, Bayonville et Chemery, Landreville, Landres.
— Belval, Nouart, Barricourt, Remonville, bois de Bautheville. Le Commandant
Veynates est en personne avec le gros de ses forces sur le Deuxième. Le
Quatrième est suivi par l’escadron de Pirey. Les éléments retardateurs cèdent
sous la pression sans cesse accentuée de l’adversaire sauf sur l’axe le plus à l’ouest
440
Chapitre VIII : Historique du 14e G.R.C.A.
escadron a été tué au sud de Tailly ainsi qu’un certain nombre de ses hommes.
L’escadron est, pour le moment, arrêté à Nantillois.
J’ai à peine fini mon repas qu’un motocycliste de liaison vient m’avertir que le
Général Flavigny m’attend, toutes affaires cessantes, à Jouy-en-Argonne. Par
Montfaucon, Malancourt, Esnes, Montzeville, j’arrive au P.C du C. A. Là, j’apprends
que l’idée de la fameuse contre-attaque avec chars est abandonnée et que j’ai,
mission nouvelle, à me porter à la nuit aux lisières sud-ouest de la forêt d’Argonne
en vue de m’opposer à d’éventuelles incursions allemandes sur la rive droite de
l’Aire. Ces nouveaux ordres découlent du décalage qui s’est produit entre la
gauche du 21e C. A. et la droite du C.A.C. qui s’est retiré plus au sud que le 21 e.
Mon voyage de retour s’effectue dans d’assez bonnes conditions, peu
d’embouteillage sur les routes, mais la pluie tombe à torrents. En rentrant à Ivoiry,
je retrouve de Pirey qui arrive seulement. Il est près de 18 heures, je donne mes
ordres en vue de partir avant la nuit close. Le groupe motorisé immobilisé dans
le cloaque des sous-bois dans la forêt de Cierges à beaucoup de mal à se mettre
en route. La pluie ne cesse pas.
À 19 heures 30, je me mets moi-même en route avec mon état major pour aller
reconnaître un endroit où mon G.R.C.A. pourra bivouaquer et passer la nuit. Par
Malancourt et Avocourt, je gagne la région de Bertramet, mais j’ai mal calculé
mon horaire, car lorsque j’arrive à destination la nuit, une nuit affreusement
noire, est complètement venue, un lieutenant d’un PA chargé de garder les
munitions d’artillerie stockées dans la forêt me conduit à une petite clairière au
nord de la route. L’emplacement est médiocre, mais je n’ai pas le choix, tous les
layons étant obstrués par des abatis. Je passe la nuit dans ma voiture.
Activités concomitantes : Le 39e Corps blindé Schmidt atteint Reims le 11 juin,
Châlons-su-Marne le 12 et Chaumont et Langres le 14. Plus à l'Est, le 41e corps
blindé Reinhardt a progressé en couverture du précédent, venant de la direction
d'Attigny dans les Ardennes dans un mouvement d'encerclement par le sud de
l'Aisne, vers la Meuse. Pourrait-on oser comparer le départ le 12 du Général
Decharme de Vienne-La-Ville pour Futeau à son aile droite à celui d’Huntziger
de Senuc à Verdun, et la visite ensuite de Decharme à Passavant à celle
d’Huntziger dans le bois de Belleville ? Devant l’avance fulgurante des
Allemands, alors que la gauche du 21e R.M.V.E. (36e D.I. et 6e D.I.C.) file
rapidement vers le sud, le régiment étranger est laissé à la traîne avec même
des ordres de repos…
Journée du 13 juin 1940 : Levé à l’aube, je pars avec mon capitaine adjoint à pied
à travers bois reconnaître le terrain. Le front que j’ai à défendre va de Neuvilly-
en-Argonne à Bourevilles où je serai en liaison avec des unités de la 6e D.I. chargée
442
Chapitre VIII : Historique du 14e G.R.C.A.
ligne de feu, entraîne celui des unités qui d’après mes ordres doivent rester
accrochées au terrain. Il leur faut reprendre leurs emplacements. Elles n’y
arrivent que de justesse et encore faut-il avoir recours aux chars qui interviennent
par leur feu. Les Allemands poussent toujours et continuent de s’infiltrer malgré
les pertes. Elles sont lourdes, aussi, hélas ! de mon côté et legroupe hippo — doit
se replier sur Érize-la-Brûlée.
Vers midi, je donne l’ordre au groupement à cheval (le 2e escadron du 14e G.R.C.A.
et l’escadron du 29 G.R.D.I) mis aux ordres du Commandant Colin de se replier
sur la crête à l'ouest du ruisseau de Belrain et de la tenir face à la Voie sacrée,
l’escadron du 29e G.R.D.I au nord du Signal de Belrain, en liaison avec le
groupement Pamponeau, les deux escadrons du 14e G.R.C.A. au Sud, en liaison
avec le groupement Marchal (groupe motorisé du 14e G.R.C.A. et groupe
motorisé du 29e G.R.D.I). La Compagnie de chars à contre-pente sur la route
encaissée qui mène à Belrain.
À la fin de la matinée, le Général Decharme passe à mon P.C de Ville-devant-
Belrain et me demande, vu la situation qui s’aggrave sans cesse, de tenir à tout
prix pour permettre le repli de sa grande unité. Il reporte son P.C à Villotte
d'abord, mais il n’y restera pas longtemps et viendra à Baudremont. Je fais
aussitôt prévenir les voitures de mon P.C stationnées au bois de Villotte d’avoir à
se replier sur Menil-aux-Bois où je leur enverrai des ordres.
Vers 13 heures, me mouvement de recul de la 35e D.I. continuent toujours,
j’évacue mon P.C de Ville-devant-Belrain pour me porter à Baudremont. Le repli
de la division ne va pas tarder à mettre mes escadrons à cheval dans une fâcheuse
posture. S’ils continuent à tenir sur place, l’infanterie amie, défilant derrière eux,
amènera tôt ou tard l’ennemi dans leur dos, si bien que pris de face, de flanc et
par derrière, il leur sera impossible de se dégager.
Vers 15 heures, je prescris au Commandant Colin de se conformer au mouvement
de fantassins et de se replier successivement par la droite par échelons en
utilisant pour échapper aux coups venant de l’Ouest la masse couvrante formée
par les falaises que ses escadrons occupent actuellement. Au fur et à mesure de
leur décrochage ces unités iront du mieux et du au plus vite qu’elles le pourront
tenir Levoncourt et Lavalée.Entre temps, j’ai renforcé ma gauche (Marchal) de la
Compagnie de chars restée à ma disposition.
De ce côté, ma ligne s’est étoffée d’un bataillon d’infanterie qui passait par là,
mais ce renfort est bien précaire, tellement précaire même qu’une
automitrailleuse ennemie s’étant présentée à un tournant de la route, les
fantassins parlent de se replier. Pour remonter leur moral chancelant, avec un
peloton de 6 chars, le Capitaine Marchal pousse une pointe en direction du petit
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Chapitre VIII : Historique du 14e G.R.C.A.
l’y rejoindre un peu plus tard, pour qu’il puisse me donner des ordres. Vers 11
heures 30, je vais le retrouver à son P.C du château. Comme il n’a pas pour le
moment d’instruction à me donner, je rentre à mon bivouac, je mange et je
m’apprête à jouir d’un repos de quelques heures bien gagné quand brusquement
le Général me fait appeler en hâte.
Il se trouve que la protection dont nous devions jouir pendant notre arrêt dans la
forêt est des plus précaires. Les passages sur le canal sont bien tenus par de
l’infanterie, mais les effectifs mis en oeuvre sont insuffisants et la coupure que
présente le canal devient illusoire du fait que passant en tunnel sur les hauts de
Meuse, la coupure cesse entre Mauvages et Demange-aux-Eaux, si bien que cette
solution de continuité dans l’obstacle déjà bien précaire en soi peut déterminer
l’ennemi à faire irruption dans le flanc gauche de la division au repos.
Déjà le 29e G.R.D.I a été envoyé sur Sauvoy pour y renforcer la défense et
reconnaître la valeur de l’occupation à Vacon au Nord, ainsi qu’à Villeroy-Saint-
Méholle et à Mauvages au sud sur des bruits, d’ailleurs faux, que les Allemands
auraient déjà franchi le canal en ces points. Je reçois donc l’ordre d’étayer avec
un escadron à cheval les mouvements du Commandant Rolland et d’envoyer une
patrouille moto reconnaître la région entre Mauvages et Rosières-en-Blois. Je
charge le Lieutenant Marais avec le 1er escadron de renforcer l’escadron du 29e
G.R.D.I et le Maréchal des Logis motocycliste Sulim de patrouiller au Sud.
Les renseignements qui me parviennent me font connaître que les ponts de
Vacon, de Sauvoy et de Villeroy-Saint-Méholle ont sautés et tenus en arrière dans
d’assez bonnes conditions par de l’infanterie amis, mais que l’on voit de
l’infanterie allemande marcher sur Mauvages. Toutefois, il semblerait que
l’ennemi fasse effort du côté de Void où le pont, préalablement miné, n’aurait pas
sauté dans de bonnes conditions. Un peu plus tard, sur des bruits persistants
d’une infiltration de l’adversaire en direction de Montigny, le Général Decharme
me demande d’envoyer une autre unité pour tenir cette localité.
J’envoie le 2e escadron (de Pirey) de ce côté. Simultanément, je pousse mon
groupe motorisé vers le Nord de la forêt pour arrêter l’ennemi qui débouche de
Void. Ce dernier mouvement est en cours d’exécution lorsque je reçois l’ordre
d’envoyer mon groupe motorisé à Saulxures-les-Vannes pour assurer la garde du
Q.G. du 21e C. A. Il pleut à torrents. Je rattrape mon unité au moment où elle
commence à procéder à ses reconnaissances en vue de son installation, et je la
remplace dans sa mission par le 1er escadron récupéré sur le Holland.
Entre temps à l’E.M. de la 35e D.I. un bruit se met à circuler, rapporté par l’officier
de liaison de la division auprès du C. A. D’après cet officier ce serait tout le 14e
G.R.C.A. que le Général Falvigny appellerait à lui. C’est peu plausible, mais comme
454
Chapitre VIII : Historique du 14e G.R.C.A.
l’officier maintient ses dires et que je n’ai aucun moyen de vérification, il faut
exécuter. Je prescris en conséquence au Commandant Colin de rameuter ses
unités et de les amener dès qu’il le pourra à Saulxures-les-Vannes.
Au moment où je fais mes adieux au Général Decharme, celui-ci me remercie des
services que je lui ai rendus et m’annonce qu’il me propose pour la cravate de
Commandeur de la Légion d’honneur. Je n’en demandais pas tant, aussi cette
nouvelle me fait plaisir.
Par Gibeaumeix, Uruffe, Vannes-le-Châtel, Housselmont, sous une pluie
diluvienne, encastré dans une colonne d’artillerie marchant dans le même sens
que moi et dont je ne peux me dégager, j’arrive à Saulxures-les-Vannes à la nuit
tombante. Le Général m’accueille par ses mots : « Votre G.R. s’est
magnifiquement comporté hier, il a sauvé la 35e D.I., je vous félicite. »
Il m’invite à dîner avec quelques-uns de mes officiers.
Mon groupe à cheval n’arrive pas avant 23 heures ; il est trempé, vanné, à bout
de souffle. On l’installe du mieux que l’on peut, mais les chevaux doivent être mis
à la corde étant donné le peu de ressources du cantonnement.
Journée du 18 juin 1940 : Vers une heure mon groupe hippo — reçoit l’ordre
d’aller prendre position sur la Meuse entre Sauvigny et Traveron pour en défendre
les passages. Pour cette opération il a été mis à la disposition de la 6 e D.I.C.
Hommes et chevaux, après cette nuit glaciale, mouillés jusqu'aux os n’ayant pu
jouir que d’un repos dérisoire font triste figure.
De son côté, le Général Flavigny transporte son P.C au petit jour à Mont-le-
Vignoble. Lorsque je vais le rejoindre, je tombe à Bulligny dans un effroyable
embouteillage de véhicules de toutes sortes. Le même incident se renouvelle un
peu avant d’atteindre la route de Blenod à Toul. Un indescriptible désordre règne
partout.
Le P.C du 21e C. A. est installé à la mairie. Le Commandant d’Harcourt qui, rétabli
de son incident, a repris le commandement de son groupe motorisé, organise la
défense du village avec l’aide d’une Compagnie du 11e Génie.
Au cours de l’après-midi, des avions ennemis – certains précisent que ce sont des
avions italiens – bombardent à plusieurs reprises Blenod, sa station ainsi que des
batteries d’artillerie en position dans les bois de Bicqueley. Un moment, le
Général envisage l’éventualité d’aller s’enfermer dans le fort de Blenod, juste au-
dessus de Mont-le-Vignoble. La reconnaissance qu’il en fait faire par son officier
du Génie fait avorter son projet, tellement le fort regorge de matériel de toute
nature. Les bruits d’armistice continuent à circuler et vont s’affirmant de plus en
plus. Une dépêche de l’Armée, la 3e je crois, prescrit d’éviter désormais les grosses
destructions et de s’en tenir au plus indispensable dans la zone de combat même.
455
Chapitre VIII : Historique du 14e G.R.C.A.
Au Nord, le groupement Cohades est arrivé sur les lieux, mais sa présence paraît
avoir plutôt compliqué la situation qu’éclaircie. Je n’ai jamais pu exactement
savoir où il était. En désespoir de cause, je prescris au groupement de Poret de
tenir la lisière Ouest du bois des Fosses et la côte 425.
Au Sud, la progression ennemie a bien entendu surpris le 446e Pionnier en pleine
exécution de son mouvement. La progression ? Elle n’est pas très sérieuse
puisque le lendemain matin, mes unités sont encore et toujours à la même place,
ou presque, dans le Val-le-Prêtre. Quoi qu'il en soit, n’étant au courant de ce qui
se passe que par les Groupes de Reconnaissance qui m’ont été adressés, j’autorise
le Lt-Colonel de Cassagnac à se replier sur la route entre la côte 425 et le bois de
Chauffour où il organisera une position de recueil pour les unités de cavalerie
avancées. La nuit tombe. Le calme renaît sur-le-champ de bataille. C’est rituel.
Journée du 21 juin 1940 : Un peu avant un ordre du Général Dubuisson
m’apprend que je serai relevé à l’aube par la D.L.B. (Division Légère Burtaire) dont
le P.C sera à la ferme de Noirlieu et un régiment de la 6e D.I.N.A... Après relève
j’aurai à diriger le groupement Cohades sur le bois de Govillers à la disposition de
la D.L.B., les 61e, 70e et 29e G.R.D.I ainsi que le 446e Pionnier sur la forêt domaniale
de Govillers et à me porter moi-même avec un groupe hippo dans le bois de Fey
au nord de Germiny. Les troupes relevantes devront occuper :
— Le 1er R.I.C., le bois des Fosses
— La D.L.B., la ligne côte 425, lisières Sud du bois de Chauffour.
Le jour arrive, pas de D.L.B. Les heures passent. Je me décide à aller trouver le
Général Burtaire à la ferme de Noirlieu. Il n’y est pas, la ferme est occupée par un
G.S.D. Je me renseigne. On finit par me dire que le Général est au mont d’Anon.
Je monte à sa recherche. Introuvable. Enfin il revient sur la route de la ferme, et
je le rejoins. Il n’a pas reçu les mêmes ordres que moi. D’après eux, il doit
seulement occuper et tenir Dolcourt et Selaincourt.
Nous confrontons nos papiers. Le sien ne fait en effet pas mention de mon
groupement et il n’y est même pas question du 1er R.I.C. qui doit occuper le bois
des Fosses. C’est à n’y rien comprendre. J’insiste pour qu’il pousse ses postes
avancés au moins jusque sur le plateau, moyennant quoi je pourrai replier mon
monde. Le Général me promet de modifier ses ordres en conséquence.
En rentrant à Selaincourt, j’apprends que le 1er R.I.C. est en place et que le
groupement Cohades, ainsi que le 61e G.R.D.I sont partis. Je me débarrasse
alorsde mon E.M. et de mes voitures que j’envoie sur le bois du Fey, car si l’ennemi
pousse simultanément sur Crepey et sur Govillers ma retraite est
irrémédiablement coupée. J’attends sur place l’arrivée de la D.L.B.
Vers 11 heures, le 132e R.I. arrive, mais dans quel état ! Le 136e R.I. le suit, axé sur
461
Chapitre VIII : Historique du 14e G.R.C.A.
466
Chapitre IX : La 35e Division au combat
Dans l'ensemble, les cadres de l'active de la 35e D.I. sont bons, mais les officiers
de réserve n'ont reçu qu'une instruction hâtive et sommaire. Sans doute, en
1939, le ministre de la guerre a-t-il rendu obligatoire la fréquentation des cours
d'E.P.O.R., mais l'enseignement reçu dans ces écoles est théorique et décousu.
Comme l'a dit le Général Héring : tout cela ne vaut pas l'exercice du
commandement et c'est cette habitude du commandement et cette
connaissance de la troupe, indispensables à tout chef, qui leur manquent le plus.
Les sous-officiers, eux, ne possèdent ni instruction militaire ni autorité ; quant aux
hommes qui proviennent du service d'un an, ils n'ont eu qu'une formation
rudimentaire et incomplète (1 « Il avait été impossible, écrira le Général Gamelin
dans Servir, de former dans de bonnes conditions les sous-officiers de réserve...
Nos sous-officiers de réserve n'avaient donc aucune expérience du
commandement. » Et plus loin : « Certes, le service d'un an, la limitation des
périodes de réserve jusqu'en 1935, ont eu de lourdes conséquences en réduisant
le dressage du citoyen au métier des armes. ».)
La valeur technique de la troupe est passable. Sa valeur morale n'est guère
supérieure. D'une façon générale, les hommes que nous avions n'avaient pas un
moral très élevé. Ils n'avaient pas mauvais esprit... Dire qu'ils avaient beaucoup
d'ardeur, beaucoup d'entrain, c'est autre chose (2 Colonel Janson.)
Nous rappelant que l'armée est la « grande muette », nous nous garderons de
faire une incursion dans le domaine politique. Nous rappellerons simplement,
pour mémoire, les divisions et l'agitation de la France avant la guerre, les
campagnes antimilitaristes, les manifestations des « objecteurs de conscience »,
les grèves, les occupations d'usines et les sabotages qui ne s'arrêtèrent pas du
reste à la mobilisation.
Pour tout ceci, nous renvoyons le lecteur aux articles de la presse de l'époque et
au discours de M. Daladier à la Chambre, dans la séance du jeudi 18 juillet 1946.
(3 « Journal officiel N° 69, pages 2675 et 2703 et suivantes ».)
Nous rappellerons aussi, et simplement pour la compréhension des faits, les
multiples incidents provoqués par les premières convocations de réservistes (4
« Les convocations de réservistes dans notre pays pacifique, acharné à son labeur,
sont impopulaires », expliquera plus tard M. Daladier).
Or, comme l'a dit très justement le Général Requin : Le moral d'une armée, c'est
le reflet de la nation qui la fournit. (4 « Des manœuvres exécutées par une division
de réserve en 1934 avaient, du reste, largement édifié le commandement au
double point de vue de l'instruction et de la discipline ».)
Nous rappellerons enfin la préparation morale de l'Allemagne dans le même
temps et la propagande active, ardente et passionnée du 3e Reich qui s'ajoutait à
468
Chapitre IX : La 35e Division au combat
théorique, ce qui nous oblige à rendre des jumelles alors que nous en
demandions !
Dans toutes les unités enfin, c'est la même pénurie d'effets et d'équipements.
Beaucoup d'hommes sont sans casques, sans vareuses, sans culottes, sans
chaussures ou sans couvertures. (8 « Les hommes n'ont qu'une paire de
chaussures, beaucoup des souliers bas apportés par eux ou fournis par l'armée ».)
C'est dans cet état inquiétant que, dans la nuit du 14 au 15 septembre, la Division
procède à son embarquement. Dans les gares, c'est le même désordre qu'au
centre mobilisateur. Certains wagons sont en mauvais état, quelques voitures de
réquisition sont trop hautes pour les tunnels, les chevaux de culture, vrais
« coffres à avoine », ne peuvent tenir à huit par wagon, les lanternes et la paille
manquent pour les hommes, les renseignements relatifs au ravitaillement en
cours de route sont incertains et beaucoup de 2e classe et même gradés n'ont
jamais fait d'embarquement d'unité motorisée. Malgré tout, les régiments
parviennent à embarquer à peu près correctement et s'en vont par Périgueux,
Limoges, Châteauroux, Vierzon, Les Aubrais, Juvisy, Épernay, Châlons, Bar-le-Duc,
Neufchâteau, Lunéville, Avricourt, vers leur zone de stationnement comprise
entre Sarrebourg et Saverne.
Les cantonnements attribués à la division sont insuffisants, la plupart médiocres,
beaucoup sont déjà occupés et, après cinquante-huit heures de voyage par voie
ferrée, le 29e G.R.D.I installé à Saint-Louis-les-Arzviller sous une pluie torrentielle
est envoyé dans la même journée, d'abord à Zittersheim, ensuite à Sparsbach, et
fait ainsi une étape de 35 kilomètres pour atteindre son nouveau cantonnement.
À son arrivée dans sa zone, la 35e D.I. est mise à la disposition du 8e Corps d'Armée
(Général Frère) de la Ve Armée (Général Bourret). Elle est en réserve et doit
disposer de trois semaines pour parfaire son instruction et compléter son
matériel. (9 « Du reste, aucune demande de matériel n'a été satisfaite par la Ve
armée qui en manque elle-même ».) Elle procède donc aussitôt à une remise en
état, à des réparations sommaires (car les pièces de rechange font défaut), mais
tous exercices d'ensemble, qui seuls donneraient de la cohésion à la troupe, sont
interdits, en prévision d'attaques aériennes. Les rares tirs qui peuvent être
exécutés en raison du petit nombre de cartouches d'instruction mettent du moins
en évidence l'ignorance des spécialistes. Beaucoup de mitrailleurs n'ont jamais
tiré à la mitrailleuse, presque aucun homme ne connaît le canon de 25.
Et brusquement, le 1er octobre, la 35e est alertée pour relever une fraction de la
23e et de la 15e D.I. entre la 25e motorisée et la 3e coloniale, mais personne o
presque personne ne veut encore croire à la guerre. La propagande allemande a
été si active et si habile qu'elle est parvenue à convaincre la masse qu’Hitler n'a
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Chapitre IX : La 35e Division au combat
aucune animosité contre la France et que tout se terminera bientôt autour d'un
tapis vert.
Le 1er octobre, sous une pluie diluvienne, la division se met en route. Elle a reçu
mission d'organiser la défense du secteur de Montbronn (P.C de la DI) et de
pousser en avant de la ligne Maginot un dispositif de sûreté. Le Général Délaissey
de l’I.D. prend le commandement d'un groupement tactique, avec en 1er
échelon : le 2e bataillon du 49e R.I. et l'escadron moto du 29e G.R.D.I, plus 1
peloton de mitrailleuses ; en 2e échelon, le 1er bataillon du 49e et, en 3e échelon,
un groupement d'artillerie formé de deux groupes mixtes (75 et 155). (10 « Dans
la nuit du 10 au 11, l'escadron à cheval du 29e G.R.D.I prendra position au
Grossenwald pour relever l'escadron motocycliste du 75e G.R.D.I, le reste du 29e
demeurant au Guisberg ».) Le reste de la division est chargé d'organiser une
nouvelle position en arrière de la ligne Maginot avec points d'appui, tranchées et
abris bétonnés.
La mission du détachement avancé est de garder le contact, de résister à des
attaques locales et de ne se replier « qu'en cas d'attaque en force ».
Son front est jalonné par le Nasserwald, station de Brenschelbach, Loutzviller,
Schweyen, Grossenwald. Le P.C du Général Delaissey est installé à Neumühl. (Voir
carte 1.)
À notre arrivée, le secteur est calme (11 « ... pour des causes que je ne suis jamais
arrivé à éclaircir, écrira le Général Gamelin, les fabrications en grand de nos mines
antichars commençaient tout juste en 1940 » ... et plus loin : « Ici, nous nous
trouvons en face d'une carence vraiment des services ».) Mais le terrain n'est pas
organisé et tout manque comme matériel : mines antichars, fils de fer barbelé,
rondins, piquets, sacs à terre. La pluie tombe abondamment et les hommes
stationnent sans abris dans des tranchées rectilignes envahies par les eaux.
La fatigue et la nuit les rendent nerveux, impressionnables, et, brusquement, le 9
octobre, un renseignement inexact, signalant une attaque par chars, amène le
repli d'une Compagnie et d'un Escadron, qui peuvent être rapidement stoppés à
la hauteur d'Epping-Urbach et ramenés à leur position primitive.
Le 14, le G.R.D.I, après avoir été dissocié, est regroupé et chargé de tenir les
abords de Loutzviller, côte 334, Schweyen, Windhof, Kleinbirk, Grossenwald, la
Chapelle des Saints.
Et c'est de nouveau le calme décevant, mais l'état physique des hommes, qui
pataugent dans la boue et voient très rapidement leurs effets traversés par la
pluie, devient rapidement déplorable. Huit jours passent et soudain, dans la nuit
du 16 au 17, l'attaque allemande se déclenche face aux 25e et 35e D.I., sur les
éléments poussés au-delà de la frontière.
471
Chapitre IX : La 35e Division au combat
Le
11e
R.I.
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Chapitre IX : La 35e Division au combat
est maintenu en Deuxième échelon avec son P.C à Gunstett, alors que les postes
de commandement des 14e et 214e R.A.D. sont à Schonenbourg et à
Lampertsloch et celui de la division à Morsbronn.
Pendant tout le séjour dans ce secteur, aucune attaque allemande n'est
déclenchée. Seuls, l'activité de nos patrouilles et nos coups de main sur Weiler.
les Picards et la Lauter, au-delà de Saint-Remy, viennent rompre la monotonie de
notre vie. Du côté allemand, des tirs très fréquents de réglage sont exécutés
chaque jour, en particulier sur le Geisberg et la région la Hardt-Saint-Remy tenus
par le 29e G.R.D.I sur le Geisberg.
À l'arrière, d'importants travaux sont entrepris et poussés très activement,
malgré la pénurie de matériel, sur l'Haussauerbach par les pionniers et les
bataillons réservés (travaux multiples comprenant : abris bétonnés, fossés
antichars, blockhaus, positions d'infanterie, épaulements d'armes
automatiques). Les villages sont organisés en points d'appui, une route
stratégique est construite de Lobsann à Memelshofen et une gare de
ravitaillement créée à Walbourg avant la fin du mois où la 35e est relevée par la
70e et est envoyée au repos dans la région de Brumath (17 « La division venait de
recevoir enfin son CID venant de Bordeaux. »)
Une mutation regrettable vient alors, et malgré les protestations du Général
Decharme, affaiblir la division : le 49e R.I., l'un des meilleurs régiments de la 35e,
est relevé par le 21e R.M.V.E. composé .de 47 nationalités. Cette nouvelle unité
arrivait le 3 mai avec des effectifs complets, mais sans canons antichars, sans
voiturettes de mitrailleuses, sans cuisines roulantes et sans havresacs (les
hommes faisant les paquetages avec des couvertures). C'était le type même du
« régiment ficelles » que les Allemands tournèrent si complaisamment en
dérision (18 « Comme l'a écrit très justement le Général Gamelin, dire que l'armée
était prête au sens absolu de ces termes eût été une véritable absurdité. »)Fort
heureusement, le long séjour en secteurs avait permis de roder la troupe, de juger
la valeur des cadres, de faire des nominations et des rétrogradations, d'entraîner
les hommes à la fatigue et à la souffrance (20 « Un critique a posé aux officiers
cette question agressive : Ces messieurs veulent-ils me dire qui les empêchait de
nommer au bout de six mois de service, sergents, apprentis sergents, aspirants,
des jeunes gens instruits sortant des grandes écoles, des principales écoles civiles
ou allant y entrer. La réponse est aisée :
1° avec des soldats de 2e classe, médiocrement instruits, il est difficile de faire de
bons cadres.
2° les jeunes gens instruits n'ont pas tous des qualités de chefs et la plupart étaint
déjà officiers ou sous-officiers de réserve. Sous la haute direction du Général
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Chapitre IX : La 35e Division au combat
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Chapitre IX : La 35e Division au combat
Le canal des Ardennes, le bois de Sy et le village d'Authe sont à leur tour soumis
à un bombardement intense et, vers 5 heures, des vagues massives de
bombardiers viennent écraser nos lignes et nos arrières, suivies d'une attaque
puissante d'infanterie surtout le front de la division (26 « Le 8, une batterie de
D.C.A. motorisée de 6 canons de 25 est arrivée dans le secteur, avec un
approvisionnement du reste insuffisant. C'est la seule D.C.A. 1 ».) Toutefois, « sans
esprit de recul », la 35e résiste à la tempête et maintient toutes ses positions.
2. Retraite à travers l'Argonne
Et le lendemain, le bombardement par canons et avions reprend avec la même
violence. À l'extrême gauche de la 35e, la défense est enfoncée, l'Aisne franchie,
notre flanc gauche menacé de débordement.
Dans l'après-midi, le Général Decharme reçoit l'ordre de préparer
immédiatement son repli à 30 kilomètres au sud de l'Aire. Ce repli s'exécutera de
nuit en deux bonds :
Du 10 au 11, la division gagnera la Croix-aux-Bois, Boultaux-Bois, Germont,
Autruche, route Harricourt-Buzancy, sous la protection d'un rideau léger restant
en place.
Du 11 au 12, elle se portera à la hauteur de Grandpré.
Hélas ! la situation générale s'aggrave d'heure en heure. Déjà l'ennemi pousse sur
la Marne, Châlons est menacé et, à 21 heures, ce nouvel ordre arrive assez clair
par lui-même : « Ne laisser sur les positions actuelles aucun élément retardateur.
Un bataillon par R.I. couvrira l'installation ».
Grâce à un brouillard propice, la division peut décrocher et gagner ses nouvelles
positions, sans éveiller l'attention de l'adversaire.
Seul l'encombrement des routes ralentit sa marche sur toutes les voies
empruntées, grandes artères ou modestes chemins, c'est le reflux d'unités les
plus diverses : hommes à pied, troupes montées, éléments motorisés marchant
sur deux ou trois colonnes enchevêtrées dans la nuit.
Pour la 35e D.I., comme l'a écrit le capitaine d'état-major Dufourg, « la marche au
sacrifice » commence. Sous la protection du 29e G.R.D.I chargé de la recueillir puis
de la protéger, elle battra en retraite, menacée à l'ouest comme au nord, elle
battra en retraite, luttant le jour, marchant la nuit, sans repos, presque sans
vivres, pour reprendre dès l’aube le combat contre des unités fraîches
transportées par camions.
Le 12, encadrés à gauche par la 6e D.I.C., qui a relevé la 36e D.I. et, à droite, par la
6e D.I., elle atteint le sud de l'Aire, protégée par le 29e G.R.D.I sur son flanc
découvert à Termes, Vaux-les-Mouron et Sentie, et au nord, à Chevières et
Marcq ; mais déjà l'Allemand a franchi la Marne et, à l'autre extrémité du front
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Chapitre IX : La 35e Division au combat
(si l'on peut parler de front dans une situation aussi mouvante) la Basse Seine est
franchie. Devant l'extrême gravité de la situation, Weygand vient, paraît-il,
d'ordonner la retraite générale de nos armées
La journée du 12 se passe sans incident, mais, dans la nuit, un nouvel ordre arrive
à la 35e D.I., prescrivant un nouveau repli sur les bois d'Hauzy, Saint-Thomas,
Vienne-Le-Château, Four de Paris, Varennes, repli bientôt accéléré par une note
disant de ne marquer qu'un temps d'arrêt sur la ligne prévue et de gagner Sainte-
Menehould, les Islettes, Clermont en Argonne (27). Tous ces noms, comme les
précédents, jalonnent la marche de Dumouriez traversant « les Thermopyles de
la France » à la veille de Valmy.
Le 13, la 35e est débordée par l'adversaire, qui, venant d'enfoncer le centre des
armées de Champagne avec une masse de Panzers, marche sur Saint-Dizier, à 60
kilomètres au sud-ouest de la division, et pousse sur Chaumont. Elle se retire alors
sur trois axes :
À gauche : 21e R.M.V.E., 601e batterie antichar et un groupe de 14e R.A.D., par la
route Binarville—Sainnte Menehould.
Au centre : 11e R.I., un groupe du 14e R.A.D. par la Harazée, la Chalade, les Islettes.
À droite, le 123e R.I., la batterie antichar du 14e et un groupe d'artillerie de ce
régiment par Varennes, Clermont-en-Argonne.
Sur ces trois axes, le 29e G.R.D.I a pour mission de ralentir l'adversaire, de
s'opposer à ses incursions pour permettre le repli de l'infanterie et son
installation sur la ligne prévue et d'établir, à gauche et à droite, les liaisons avec
les divisions voisines. Pour la première fois, le groupe de reconnaissance reçoit
une mission conforme à la doctrine, mais il va travailler sur un front de 14
kilomètres dans une région accidentée, couverte et coupée avec, sur son flanc
gauche et sur ses arrières, un ennemi puissant et mordant. L'infanterie, elle, va
s'épuiser dans de longues étapes avec des hommes démoralisés par la supériorité
écrasante de l'adversaire qui, depuis dix mois, s'affirme dans tous les domaines.
Les ravitaillements réguliers sont devenus impossibles. Il va falloir vivre sur le
pays et, bien souvent, les dépôts seront tombés aux mains de l'ennemi ou détruits
par des gardiens affolés. Sur les routes, le désordre va croissant. Des éléments
poussés, bousculés, dispersés, talonnés au nord, à l'ouest et même maintenant à
l'est, refluent sur toutes les routes, sur tous les chemins, unités de la 35e D.I., de
la 6e D.I.C., du Corps d'Armée, de l'armée, troupes combattantes mêlées à des
services, des convois, vaste cohue humaine que survolent des avions
d'observation et les Stukas.C'est au milieu de cette effroyable confusion que, le
13 au matin, la 35e poursuit sa retraite sous la couverture du 29e G.R.D.I.
À 8 heures, le 13 juin, un premier bataillon atteint le Four de Paris, sans être
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Chapitre IX : La 35e Division au combat
inquiété, mais aucune liaison ne peut être établie avec le 21e R.M.V.E.
prématurément replié sur Sainte-Menehould (28 « Le 21e R.M.V.E. doit dès le
lendemain être retiré du feu et renvoyé à l'arrière pour s'y reformer. Un
groupement du 18e B.I.L.A. et du C.I.D., sans grande valeur combative, le relève.
Aussi le commandement renforce la DI par le 21e d'infanterie coloniale ».) et déjà
cavaliers et cyclistes ennemis commencent à déboucher d'Autry.
À 9 heures 30, l'adversaire pousse sur la Mare-aux-Bœufs. Des renforts à pied
arrivent à Autry, tandis que des unités motorisées, débordant largement notre
gauche, progressent sur les deux rives de l'Aisne.
Vers midi, un Deuxième bataillon venant de Vienne-le-Château paraît, puis, une
heure plus tard, un Troisième arrive du nord et se porte sans difficulté sur le
Claon.
L'ennemi poursuit sa course, mais peut être contenu par le G.R.D.I replié à
Vienne-le-Château. À notre gauche, hélas le danger croît sans cesse : la Renarde,
puis Moiremont sont atteints, l'axe ouest est coupé et le groupe de
reconnaissance obligé de se retirer sur Florent, Claon, Neuvilly, où il lutte jusqu'à
20 heures, attaqué de front et de flanc par des motocyclistes et des fantassins qui
s'infiltrent à travers bois.
Lentement, l'infanterie épuisée continue son reflux et, à la fin du jour, atteint sa
position jalonnée par Sainte-Menehould, les Mettes, Clermont-en-Argonne. Elle
est sauvée et le G.R., ayant rempli sa mission, se retire sous le feu et se regroupe
à Neuvilly. Il a perdu dans la journée : 1 officier tué, 1 sous-officier et 6 hommes
tués ou blessés, 1 officier et son peloton disparus, qui, coupés et isolés dans les
bois, vont lutter quatre jours avant d'être capturés sans munitions et sans vivres.
Et le 14, à l'aube, le flot allemand reprend sa marche en avant. Le 11e R.I. lutte à
la Grange-aux-Bois, aux Islettes, défendant le village maison par maison. Le 123e,
couvert par le G.R., n'est pas inquiété, mais le groupement du 29e installé à
Neuvilly est, dès le lever du jour, accroché par des cyclistes, des motocyclistes et
des autos-mitrailleuses.
Blindés, mortiers et canons antichars sont aisément stoppés ou détruits par nos
25, mais les fantassins s'infiltrent de tous côtés, débordent, enveloppent le
village. Le groupement est contraint de se replier sur Courcelles, sous le feu des
armes automatiques, et le G.R. regroupé s'installe défensivement sur la ligne
Vraincourt, côte 221, croupes est de Courcelles, et résiste jusqu'à 21 heures sur
ces positions. Du P.C de Marats-la- Petite parvient alors un ordre de retraite et de
nouveau la Division se dérobe par Fleury, Nubécourt sur Chaumont. C'est au
début de cette étape que nous recevons ce coup de massue : les Allemands sont
à Paris.
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Chapitre IX : La 35e Division au combat
bataillon du 123e, fortement pressé dans les bois du Fays, est enlevé et les villages
d'Érize et de Rosnes sont évacués.
Et la lutte se poursuit sur tout le front, avec la même âpreté pendant plusieurs
heures. Un bataillon du 11e R.I. et le C.I.D. sont écrasés dans Seigneulles.
Longchamps un peu plus tard est abandonné et la division contrainte de se replier
sur Nicey et Belrain aussitôt pilonnés par l'artillerie adverse. Toutefois, le réduit
de Villotte, clé de voûte de la défense, peut être conservé grâce aux unités du 11e
et du 123e qui y sont accrochées.
Le temps passe. La pression de l'ennemi se fait de plus en plus intense. Tirs de
mitrailleuses, Minen, bombardements se succèdent sans interruption sur les
localités et sur les routes. Le Général Decharme, qui tient en ces heures tragiques
à rester au milieu de sa troupe, arrive à Baudrémont.
Ce village et Gimécourt sont bientôt écrasés sous les obus, et les Groupes de
reconnaissance menacés d'enveloppement doivent se retirer d'Érize sur
Lévoncourt et du Signal de Rumont (côte 349) sur Lignières, Baudrémont et
Ménil-aux-Bois.
Il est 17 heures 30, le Général commence son repli. Le 214e R.A.D. se retire, les
Allemands pénètrent dans Villotte. Tout notre système de défense risque de
s'écrouler. En hâte, le 14e R.A.D. décroche sous le feu de l'artillerie et des
mitrailleuses et voit 7 de ses pièces détruites.
La nuit tombe. Les restes du 21e Corps ont franchi la Meuse. La mission de la 35e
Division est remplie. Après quatorze heures de combats ininterrompus, elle se
replie lentement, absolument épuisée, sous la couverture de deux bataillons
d'infanterie et par les Groupes de Reconnaissance.
Déjà l'ennemi arrive en larges vagues sur les crêtes, mais s'arrête, lui aussi, hors
d'haleine.
À 21 heures, les deux bataillons en arrière-garde sont passés. À leur tour, les
groupes de reconnaissance gagnent la route Sampigny—Commercy que les
Allemands n'ont pas encoreatteinte et se portent en direction de Void.
4. Entre Meuse et Moselle.
Le 17, au lever du jour, les débris de la 35e sont regroupés dans les bois de
Vaucouleurs. Des bruits étranges et affolants parviennent de tous côtés, colportés
par les réfugiés : les blindés allemands venant de Besançon fonceraient vers la
Suisse en direction de Pontarlier. La nasse achèverait ainsi de se fermer.
La situation générale est extrêmement grave ; celle de la division ne l'est pas
moins : le 21e R.M.V.E. est réduit à des bataillons de 400 hommes et n'a plus
d'armes automatiques le 11e à 500 combattants, le 123e à 7 Compagnies ; au 18e
B.I.L.A., il reste 150 hommes, l'artillerie a perdu 8 pièces, le G.R. a subi de lourdes
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Chapitre IX : La 35e Division au combat
une percée vers le sud, mais nos hommes sont-ils encore en état de combattre ?
Sont-ils même en état de marcher ?
Charles-Marie Condé, né le 25 février 1876 restera en captivité du 20 juin 1940 au
11 mai 1945. Il décédera le 13 octobre 1945 à 69 ans.
Et le 20, la lutte se poursuit dans les bois d'Allain, d'Ansiota, à Favières et à
Saulxerotte, lutte désormais sans espoir, n'ayant plus qu'un but : sauver
l'honneur. Bientôt du reste cet ordre que nous attendions tous, mais qui nous
accable, nous est transmis :
« Le matériel et les armes devront être détruits aussitôt les munitions épuisées ».
La zone dans laquelle nous nous débattons est maintenant réduite à 4 ou 5
kilomètres d'étendue. Nous n'avons plus de vivres, les munitions s'épuisent et les
blessés s'entassent au milieu des champs. L'hallali approche.
Le 21, l'armée de l'Est livre ses derniers combats à Colombey, Thorey, Bayon. Nous
assistons, à la 35e aux derniers soubresauts d'une division qui, privée de moyens
en hommes, en cadres, en matériel, a du moins, et jusqu'au bout, fait tout son
devoir sous les ordres d'un chef d'une indéniable bravoure. Mais la peau de
chagrin diminue, le cercle se resserre.
Au début de l'après-midi, l’ennemi bombarde Germiny, P.C de la 35e. Vers 17 h le
bois de Goviler, où sont entassés les convois et les trains, est enlevé et, bientôt,
la D.I. regroupée vers Thuilley, bois du Fey, apprend que le général Dubuisson a
envoyé un parlementaire au général allemand Enders. Une convention vient
d'être signée :
« Les honneurs de la guerre nous sont, paraît-il, accordés. Les officiers
conservent leurs armes. Ils doivent rester à la tête de leurs troupes de rien
détruire. Nous ne sommes pas prisonniers, mais nous devons simplement ne pas
franchir les limites d'une zone définie. »
La nuit passe lentement dans une effroyable royale tristesse et le lendemain la
radio allemande nous apprend que le général-Condé est autorisé à déposer les
armes.
Le 22, l'armistice signé, Diktat qui dépasse ce que nous avions pu prévoir ou
supposer : les deux tiers de la France en occupés, nos côtes et nos ports livrés à
l'ennemi contre l'Angleterre, 2 millions d'hommes abandonnés à l'adversaire.
Notre marine est désarmée, l’intégrité même de notre territoire est en jeu
L’Alsace, la Lorraine, les Flandres sont sans doute à jamais perdues et la Tunisie et
la Corse et la Savoie elles-mêmes menacées. La France de la Marne et de Verdun,
la France de Joffre, de force et de Clemenceau et après 40 jours de lutte, écrasée,
humiliée, déshonorée et non pas encore, au milieu d'une telle débâcle espérer n
renversement de la situation et une revanche prochaine. Henri de Roland.
488
Chapitre IX : La 35e Division au combat
489
Chapitre IX : La 35e Division au combat
490
Chapitre IX : La 35e Division au combat
et l’ordre 4444 de Duch le 21 juin, les Armées de l’Est auraient dû mieux faire que
le choix de la défaite. Pourtant l’instruction de Weygand ne fut suivie que par
Freydenberg et son état-major.
200 000 hommes sont encerclés dans le triangle Toul, Colombey-lès-Belles, Sion.
Faits prisonniers, ils constituent plus du sixième des soldats qui seront conduits en
captivité pour cinq longues années en Allemagne. Ils allaient rejoindre les 150 000
prisonniers de Dunkerque. Le Général René Paul Dubuisson, 1879-1964, restera
en en captivité du 23/06/40 au -09/05/45. Il sera condamné à 4 ans de prison en
1949 pour collaboration. J’ai trouvé ce renseignement sur le site anglophone
« Generals of World War II. Ne pas suivre la directve de Weygand était un aveu de
défaite.
Quelle est la part de responsabilité des généraux ? Weygand, Pétain et tous ces
généraux de l’Est, Prételat, Dubuisson, Huntziger, Decharme, Aublet étaient
favorables à ‘’Vichy’’.
Dans la revue "le véritable messager boiteux de Neuchatel pour l'an de grâce
1941’’, j'ai trouvé un article « Les internés français à Neuchâtel 17-22 juin 1940 »
(page 88-91) où se trouvent les lignes suivantes : "...On signalait en particulier le
cas du Général René Charles Marie De Boysson, (1890-1983) qui avait formé ses
troupes -- 'des rampants' (parc d'Aviation) --avant de pénétrer en Suisse. Une
centaine de ces hommes en uniformes bleu foncé et casquette d'aviateur furent
d'abord cantonnés à Neuchâtel et lui-même habita quelques jours à la Grande
Rochette... "
Les généraux connus internés en Suisse s’appelaient Grollemund commandant
l’artillerie du 35e Corps et de Général de Brigade aérienne de la 3e Armée et la
492
Chapitre IX : La 35e Division au combat
sud sans souci d’alignement aurait dû être celle suivie pour sauver l’honneur de
l’Armée (dont celle de ses généraux !) et de la France. Voir comme prématuré, le
repli commandé par Debuissy, prend dans le contexte général décrit comme le
signe que la décision était déjà prise de laisser les troupes de l’Est être encerclées
et soutenir la déclaration de Leclerc de Hautecloque fin 1943 : PÉTAIN, C’EST
BAZAINE.
François Charles Joseph Valentin, homme politique de droite, catholique fervent,
dirigea pendant la Seconde Guerre mondiale La Légion française des combattants
de 1941 à 1942 avant de rejoindre la Résistance. Il exprima dans une phrase
devenue historique la raison de son passage au Giraudisme, et à la vichysso-
résistance et à l’O.R.A. :
« Un cri de de colère monte de nos cœurs, quand nous jetons un regard sur le
chemin parcouru depuis trois ans et que, nous rappelant les espérances d'alors,
nous constatons à quelles réalités nous avons été conduits, de chutes en chutes,
de combinaisons en combinaisons, de lâchetés en lâchetés. Pourtant, il ne pouvait
en être autrement : notre erreur a été de croire qu'on pourrait relever un pays
avant de le libérer. On ne reconstruit pas une maison pendant qu'elle flambe. »
La révision des témoignages mène avec le temps inévitablement à répudier
l’histoire officielle » et à constater que Max Bloch a appelé l’étrange défaite n’est
qu’un épisode de l’existence d’une force secrète telle que pressentie par un des
témoins du procès Pétain, Paul Winkler, qui le montre dans son livre « The
Thousand Years Conspiracy « paru en langue anglaise en 1943 et paru en français
en 1946 sous le titre décevant de « L’Allemagne secrète » au lieu de celui mérité
(« la conspiration millénaire »), car la conspiration est de tous les temps.
Les historiens conformistes modernes sont hostiles aux idées révisionnistes des
Christian Greiner, Lacroix-Riz et autres qui montrent que ces forces obscures ont
un lien avec les grandes entreprises et les finances, les exécutants visibles comme
Hitler ou Pétain se trouvant réduits au rôle d’hommes de main. Malgré qu’ils
rejettent du revers de la main l’idée de synarchie existante, Il n’est pas si curieux
qu’il y paraît qu’un doute « local » (l’affaire Debuissy), associé à mes expériences
d’une vie, m’ait conduit à une conclusion aussi « générale » contraire aux idées
reçues. La conspiration est de tous les temps et touche toutes les sociétés
humaines de A à Z. Les religions y voient une punition divine.
Pourtant, pour le meilleur et pour le pire, toute la race animale dont l’homme fait
partie pratique depuis la nuit des temps le « complot », les loups ont coutume
de se réunir pour chasser le gibier, l’immoralité de ce mode d’existence n’apparaît
que lorsque l’intérêt se fait se plus en plus personnel. Le proverbe « je suis avec
lui contre l’autre et avec l’autre contre lui ne se limite pas qu’au monde arabe, la
494
Chapitre IX : La 35e Division au combat
495
Chapitre X : La sacrifice de l’armée polonaise dans le Lunévillois
et Duch n’insiste pas. On vient d’apprendre, côté français, 24 heures après les
Allemands, semble-t-il, le début des procédures d’armistice. À la 1re D.G.P., dans
l’ambiance des succès de la veille, après les sacrifices de la journée du 18 juin
1940, cette nouvelle est incompréhensible et provoque agitation et surprise, mais
l’esprit de discipline reste intact.
De plus, les Allemands, qui devinent ce relâchement passager, en profitent et
poussent leur avantage en direction d’Emberménil où le 348e R.I. français,
accroché à la forêt de Parroy tient jusqu’au moment où l’artillerie et les mortiers
de 210 mm viennent écraser nos malheureux fantassins. Les Polonais risquent
une fois de plus de se retrouver rapidement dépassés et coupés de leurs arrières.
Il faut donc décrocher. Les artilleurs tirent leurs dernières salves en obus à balles
(shrapnells) sur les « Feldgraus » qui débouchent à mois de 800 mètres des
pièces. Les sorties de batteries s’effectuent sous le tir des minen (mortier), mais
tous les canons sont sauvés.
La bataille du canal de la Marne au Rhin se termine. Les pertes sont lourdes à la
D.G.P., pour la seule journée du 18 juin 1940, 85 tués sont identifiés, mais par la
suite de nombreux corps d’inconnus seront découverts, qui appartenaient
certainement à la division polonaise. Le nombre important de soldats polonais
tués et non identifiés est dû au fait que beaucoup ne portaient ni de plaque
d’identité, ni de papiers personnels, de crainte de représailles qui pourraient être
exercées sur les familles résidant toujours en Pologne. Dès le début de la guerre,
les Polonais savaient à quoi s’en tenir avec l’ennemi allemand…
Nos villages lorrains payèrent aussi un lourd tribut au cours de ces terribles
journées. Roger Bruge, dans l’un de ses ouvrages, rappelle les noms des victimes
civiles, Mr Charles Jahn à la ferme de la Tuilerie, Jules Thuny et Marcel Heid à
Xousse Mesdames Marie et Jeanne Brancard à Vaucourt.
Un monument a été élevé à la mémoire des grenadiers polonais de la 1re D.G.P.
au bord de la route Vaucourt-Lagarde.
Warszawa Warszawa
Le Général Duch a obtenu l’ordre de décrocher le 18 juin 1940 à 20 heures (qui
entendra ce soir-là l’appel du Général de Gaulle ?) sa division passant en réserve.
Duch est intervenu à plusieurs reprises pour obtenir quelques heures de répit
pour ses régiments. Mais le commandement français ne peut lui accorder ce qu’il
refuse aux autres, qui sont au même degré d’épuisement et qui eux aussi
combattant sans arrêt depuis 4 jours, sans sommeil, le plus souvent sans
nourriture et le pire, sans espoir. Dirigée vers la région de Baccarat, la division fait
ses bilans. Les régiments sont entre 40 et 60 % de leur potentiel initial. Duch
souhaiterait réorganiser ses Unités, leur redonner quelque cohésion en comblant
503
Chapitre X : La sacrifice de l’armée polonaise dans le Lunévillois
qu’elle n’honore guère ses auteurs. Duch devra pourtant attendre 1973, 33 ans
après les combats de Lorraine, pour recevoir la Légion d’honneur. La cravate de
commandeur lui fut remise très discrètement, sur la base de Phalsbourg, par le
Général François Valentin, (1913-2002) commandant la 6e région :
« On ne voulait surtout pas importuner le gouverneur communiste de Varsovie
en honorant officiellement ce Général en exil ». Le Général Bronislaw Duch est
décédé à Londres le 9 octobre 1980. Il attendait toujours l’homologation officielle
de la Croix de Guerre que le Général Hubert lui avait remise le 9 juin 1940.
Pendant quatre ans, les Polonais seront présents sur tous les champs de bataille
d’Europe, d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient avec l’espoir qu’ils pourraient un
jour participer à la libération de la France, pour laquelle ils avaient déjà beaucoup
donné, et de leur chère patrie. Cet espoir ne fut pas vain, car en juin 1944, sur les
plages du débarquement, dans les airs, sur mer, dans la résistance, ils étaient
présents, en première ligne, toujours. Mais hélas pour tous ceux qui combattaient
à l’Ouest, la joie de libérer WARSZAWA ne leur fut pas accordée.
Lunéville et son arrondissement se doivent de ne pas oublier ces héroïques
grenadiers polonais. Ils l’ont bien mérité.
Dans le cadre de notre étude sur les unités de la garnison de Lunéville pendant la
campagne de 39-40, nous n’avons fait des recherches que sur la 1re Division de
Grenadiers Polonais. Bien que n’étant restée que quelques jours chez nous, elle y
avait bien sa place. Colonel J Frécaut.
WARSZAWA ! WARSZAWA ! - histoire-lorraine histoire
-lorraine.fr/index.php/combats-de-40.../410-warszawa-warszawa.
Le comportement français au 45e Corps d’Armée de forteresse occupant le
secteur du Jura de la ligne Maginot constitué de la 57e D.I., de la 63e D.I et du 7e
Régiment de Spahis Algériens auxquels s’étaient ajoutés la 67e D.I. du Général
Henri Aimé Boutignon (1881-1959) et la 2e Division de Chasseurs polonais du
Général Bronislaw Prugar-Ketling (1892-1948) sera plus digne qu’ailleurs dans
l’Est.
Encerclé, le Corps d’Armée commandé par le général Marius Daille (1878-1978),
où le Chef de bataillon Pierre Dejussieu, était chef d’état-major, autorisera dans
la région de Mache et Trévilliers l’entrée en Suisse des troupes, évitant ainsi à 57
000 hommes d’être faits prisonniers. Pierre Dejussieu, 1898-1984 jouera un grand
rôle dans la résistance et sera Général et Compagnon de la Libération, tandis que
le Général Marus Daille (1878-1978) se ralliera au Pétainisme.
La revue suisse "le véritable messager boiteux de Neuchâtel, pour l'an de grâce
1941 renferme un article intitulé « Les internés français à Neuchâtel 17-22 juin
1940 » dont voici le paragraphe final :
506
Chapitre X : La sacrifice de l’armée polonaise dans le Lunévillois
507
Chapitre XI : Conclusions sur les chapitres précédents
insistait depuis le 25 mai auprès des politiciens pour qu’ils demandent l’Armistice,
et il a tenu le plus longtemps possible non dans l’idée de maintenir la guerre
outremer, mais dans l’idée d‘une capitulation la moins dommageable possible.
Ce sont les armées de l’Est qui ont immédiatement payé le plus le prix de cette
politique. Comment ces généraux français de ces armées de l’Est peuvent-ils oser
affirmer qu’ils ont été pris par surprise par cette directive ? N’était-ce pas plutôt
qu’ils avaient déjà fait le chois d’une défaite pour renverser la République ?
Le Général Prételat a affirmé, vérité ou ligne de défense, qu’il avait demandé à
Weygand l’évacuation de la ligne Maginot dès le 26 mai. Cela démontre qu’il était
conscient du problème déjà dès cette date-là et qu’il avait eu le temps de
préparer cette retraite inéluctable. Et comment croire qu’ils n’ont pas compris le
12 juin que, vu la pagaille déjà existante, qu’il n’était plus question de mener ni
une bataille perdue sur un front trop étendu ni même une retraite progressive
ordonnée, mais plutôt d’essayer de ramener le maximum de leurs armées sur la
ligne indiquée par Weygand y compris s’il le fallait par un sauve-qui-peut comme
le firent les troupes du Général polonais Bronislaw Branyslaw Duch le 21 juin. (Le
21 juin, constatant l’effondrement des défenses françaises, le général Duch
ordonna la dissolution de son unité afin de constituer en petits groupes ; nombre
des soldats, y compris le Général parvinrent à évacuer vers la Grande-Bretagne).
De leur côté, les Généraux français, émules de Bazaine, livraient leurs troupes à
l’ennemi et cela justifie les soupçons du choix de la défaite, c’est-à-dire de la
trahison, une répétition de l’action de Bazaine en quelque sorte. Pétain mit la
cerise sur le gâteau en demandant aux troupes de rester sur place et de livrer
leurs armes.
Les 1re et 2e Panzer-Divisionen du « Groupe Guderian » revenues de
l’encerclement de Dunkerque arrivèrent sur l’Aisne le 8 juin. L’attaque de Château-
Porcien débuta le 9 juin au matin, mais les blindés ne franchiront la rivière qu’aux
premières heures du 10 juin. À part Freydenberg et son état-major et les
nombreux isolés qui ont su rejoindre le Sud, n’y aurait-il pas le cagoulard De Lattre
de Tassigny qui a pu se pointer à Vichy et y faire parader sa 14e Division avec des
prisonniers qui n’étaient pas tous les siens ?
L’entrevue de Briare du 11 juin 1940 donne une idée de ce qui a pu advenir de
cette directive de Weygand. Celui-ci voyait la guerre comme un conflit entre
Français et Allemands et retourna sa veste sans doute le jour même où il émit sa
directive, probablement informé par Huntziger et Pétain de la démarche de De
Gaulle. Là, peut-être, réside le fondement de la haine de De Gaulle à son égard,
comme celle de D’Astier de la Vigerie à l’égard de Darlan. Weygand a donc dû
rapidement et discrètement annuler sa directive. Le 6 juin, le Général de Gaulle,
511
Chapitre XI : Conclusions sur les chapitres précédents
devenu sous-secrétaire d’État, avait reçu le Général Weygand : ce dernier lui avait
déclaré à propos d’une poursuite éventuelle de la guerre hors métropole :
« L’Empire ? Mais c’est de l’enfantillage ! Quant au monde, lorsque j’aurai été
battu ici, l’Angleterre n’attendra pas huit jours pour négocier avec le Reich. Ah ! si
j’étais sûr que les Allemands me laisseraient assez de forces pour le maintien de
l’ordre. » Cette fin de phrase est très révélatrice de sa préoccupation première
dans la guerre. Pétain a donc dû rapidement et facilement achever de convaincre
Weygand de se rallier à lui, car il allait former un gouvernement où Weygand
aurait une place de choix lui permettant de faire barrage au péril communiste.
Weygand a dû diligemment annuler sa directive en catimini.
Hitler avait gagné la guerre de 1940 en concentrant ses forces, il la perdra en les
dispersant, juste retour des choses. Sedan le 12 mai 1940 avait été le point fort
d’Hitler ; ensuite, cela aurait dû être son point faible. Même en retard, seul
Gamelin l’avait compris, préconisant de se concentrer à l’est comme à l’ouest sur
Mézières et Sedan. Au contraire, la ligne Weygand était une décision stupide.
Quelles sont les responsabilités de Gamelin dans ce désastre. Elles ne sont pas
celles d’un traitre, mais celles de ses défauts. Gamelin était un homme intelligent,
mais il avait un gros défaut : il n’était pas un homme d’action, mais de salon ;
toujours diplomate, il s’effaçait toujours avec convivialité devant les décisions des
autres, politiciens et militaires, décrivant toujours les alternatives et exprimant
ses choix préférés, mais laissant toujours les autres trancher. Il s’est fait abuser
par les autres généraux. Trompé par Huntziger et d’autres, il n’a pas entendu les
appels du Service de Renseignement qui faisait bien ses devoirs, mais n’était pas
écouté. Dans les faits, ça ne servit à rien qu’il ait préconisé de riposter
immédiatement dès la première incartade d’Hitler, et dès les débuts du putsch
de Franco. On a reproché à Gamelin d'avoir avancé profondément ses troupes
mobiles en Belgique et Hollande. Mais il ne faisait que respecter la « bataille
méthodique » « évangile » d'alors dans le Haut État-Major français, qui lui
recommandait de réduire sa ligne de front autant que possible. Son manque de
« matérialisme » lui fit donner confiance à des hommes comme Huntziger et
autres cagoulards, ce qui le perdit.
Dans cette période trouble de la Deuxième Guerre mondiale, beaucoup trop
d’hommes à droite comme à gauche perdirent dans le « syndrome de Munich »
le sens de la démocratie devenue comme une coque de noix flottant entre
l’iceberg du loup et celui de l’ours. Pour se sauver, certains allèrent du côté du
loup, les autres du côté de l’ours ; ils auraient pu aussi bien choisir entre la peste
et le choléra ou le bonbon rose et le chocolat noir, deux friandises alors également
empoisonnées. C’est ainsi que bien des personnalités issues de la gauche
512
Chapitre XI : Conclusions sur les chapitres précédents
paraissait avoir été, en grande partie recruté dans tous les ghettos de Pologne.
Ce ramassis d’indésirables, indignes de porter le nom de légionnaires et tout
indiqué pour la guerre « d’usure », reçut le nom de « Royal-Youpin » qu’il
s’efforça de mériter par son mauvais vouloir et sa saleté repoussante. Plus faits
pour les camps de concentration, que pour un régiment, ces hommes que seuls,
la gamelle avait attiré, encombrèrent tellement les locaux disciplinaires que l’on
dut se résoudre à les renvoyer dans leurs Compagnies. Un certain nombre de ces
déchets d’humanité furent réformés, les autres alourdirent le dépôt de leur poids
mort. »
L'affaire Dreyfus aurait-elle laissé des traces? Le Général Decharme n’a-t-il pas eu
une attitude similaire à propos des engagés du 21e en 1940 ?
En général, pendant les années des hostilités, la situation incomparablement la
pire pour les étrangers en France fut celle réservée à ceux qui étaient juifs. Les
16 et 17 juillet 1942, les arrestations de 12 884 Juifs étrangers, y compris
apatrides d’origine étrangère, eurent lieu en accord avec les autorités de Vichy.
Des policiers et gendarmes français les rassemblèrent au Vélodrome d’Hiver et
ensuite tous ces malheureux furent déportés à l’Est (ou du Vél’ d’Hiv’). Au sein
de toutes les nationalités étrangères, c’étaient les Juifs de nationalité polonaise
ou apatrides d’origine polonaise qui y étaient les plus nombreux à cette rafle du
Vel’d’Hiv’. Moins de 100 de ces déportés survécurent à la Shoah. À titre
d’exemples VOIRE Grobla, Dominitz, Halber
514
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
516
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Isak Michon à genoux à la droite des autres 2 photos prises en novembre 1939 où
mon père se trouve entouré de quelques uns de ses camarades. À cette époque il
est au 21e R.M.V.E. (qui deviendra le 22e) 1re CIe, mais plus tard tous se
retrouveront dans le 21e. Sur la photo où il y a des africains il est à
l’extrême gauche agenouillé avec une cigarette à la main, sur l'autre photo il est
à l'extrême droite. © Collection Didier Michon, 9e enfant.
camarades encerclés par les Allemands, mais parvient à rejoindre les lignes
françaises et après bien des aléas à être démobilisé en juillet à Avignon. Il restera
en zone libre (bien que l'éviction des juifs y soit aussi pratiquée) jusqu'en
décembre 1940 où il décidera de rejoindre ma mère en zone occupée en prenant
beaucoup de risques. Ils se marieront le 15 février 1941. Les 4 années
d'occupation vont être des années difficiles. Ils échapperont à une arrestation. En
1945 il est naturalisé Français et peut exercer la médecine en France. Il décède
en septembre 1971. 9 enfants.
Courriel du 8 août 2017 : Je fais suite à mon courriel d'hier pour vous donner
l'information complémentaire suivante: sur le certificat d'actions militaires dont
mon père a eu besoin pour son dossier de naturalisation, établi en décembre
1944 par le Capitaine Louis Grec (qui commandait la 7e CIe), il est précisé que
"...engagé volontaire à la 6e Cie du 21 R.M.V.E. mon père a participé:
-le 24 mai 1940 à l'occupation du canal des Ardennes au Chesnes Populeux-
-le 9 juin 1940 au combat des Petites Armoises
- le 13 juin 1940 au combat de Sainte-Menehould au cours de la retraite et qu'il
a été désigné le 14 juin pour rejoindre le train régimentaire ce qu'il lui a permit
d'éviter de justesse la captivité..."
1) En relisant le dossier de naturalisation de mon père (consultable depuis
seulement 3 ou 4 ans aux archives nationales) daté du début 1946, j'ai noté que
le texte du certificat d'actions aux armées établit par le Capitaine Louis Grec avait
été repris intégralement sauf que la phrase « …combat de Sainte-Menehould…"
a été remplacée par « …escarmouche de Sainte-Menehould… » Cette
requalification est surprenante compte tenu des forces en présence, de la durée
des combats, et des pertes avérées.
2) Pendant trois semaines lui et les autres soldats vont aller de place en place
pour se faire démobiliser (Avignon, Aix en Provence, Marseille, Sept-Fonds dans
le Tarn et Garonne) sans y parvenir, car personne ne semble souhaiter les
démobiliser. C'est finalement Avignon qui acceptera en acceptant un certificat de
domicile établi localement. Faut-il y voir les ordres de Vichy qui dans l'armistice
signée en Juin livrait les soldats français aux Allemands. (Pour éviter qu'ils ne
rejoignent l'Angleterre?)
3) Dans une lettre datée du 19 juillet, il dit:"...sur un effectif de 186 nous sommes
seulement 5 rescapés. Personne d'autre n'est revenu. Quant au régiment il est
complètement anéanti..."
Cet effectif de 186 est-il celui à peu près d'une Compagnie, donc de la 6e ? Dans
ce cas on peut présumer que les autres sont tués, blessés, ou captifs. Pour le
régiment vous estimez les pertes à 60%, d'ou l'idée d'anéantissement.
519
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
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Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Mordo ALFANDARI
Né le 01-03-1912 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx SBC (75) — >
ALFANDARY (Mordo) 1-3-12, Constantinople, Turquie 1re cl. 21’ R.M.V.E. St. XI A,
Liste N 44. St XIA.
Antoine ALFONSO
Né le 27-01-1907 à Moncao (Portugax) Recrutemenx Tarbes (81).
Domingo José ALFONSO
Né le 27-05-1913 à Castro La Coureud ou Castro Labourend (Espagnx)
Recrutemenx Rennes (35).
Jean ALFONSO
Né le 22-07-1911 à Albox (Espagnx) Recrutemenx Avignon (84) — > ALPHONSE
(Jean) 22-7-11, Albox (Espagne) 2' cl. 21' R. M. Liste N 17.
Zelman ALGARD
Né le 06-03-1900 à Zeleców (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 6178 DCD 1969.
Samuel ALGASA
— >ALGASA (Samuel) (Turquix) Recrutemenx i 10-5-11, Smyrne 2’cl. 21' R. M. List
17.
Chemnel ALGAZE (Samuel) †d MPFXd
Né le 24-03-1911 à Smyrne (Turquix) Recrutemenx SBC (75) Mle 3630. Algaze
(Chemnel) né le 24/3/1911 à Smyrne. ALGAZÉ Chemuel né le 24/03/1911 à IZMIR
déporté par le convoi n° 34 le 18/09/1942 de Drancy à Auschwitz. Dcd le
23/9/1942 1000 déportés, 21 survivants en 1945.
Maurice ALGAZE
Né le 05-01-1909 à Aidin (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Samuel ALGAZI
Né le 31-07-1906 à Izmir (ex Smyrne, Turquix) Recrutemenx SBC (75) Mle11177.
David ALGAZY
Né le 07-05-1911 à Aidin (Turquix) Recrutemenx Clignancourt (Paris – 75).
==Moïse ALGRANTI
Né le 25-05-1910 à Smyrne (Turquix) Recrutemenx SBC (75) Mle 1914— >
ALGRANTI (Maurice) 23-5-10, Smyrne, cap. 21' R. M. St XX B. Liste 88 et 99.
Isaac ALHALE
Né le 04-09-1908 à Istanbul (Turquix) Recrutemenx Reuilly (Paris - 75) Mle 2945.
Moïse ALHANATI (ou Haim) †d MPFXd. Né le 15-09-1907 à Smyrne (Turquix)
Recrutemenx SBC (75). Moïse ALHANATI né le 15/09/1905 à SMYRNE. Déporté à
Auschwitz par le convoi n° 66 au départ de Drancy le 20/01/1944. De profession
Coiffeur. 1155 déportés, 47 survivants en 1945.
522
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
§d Libéréx
==Szaja ALTERMAN (Charles)
Né le 18-02-1918 à Kaluszyn (Polognx) Recrutemenx SBC (75) — > ALTERMAN
(Charles) 18-2-18, Kaouchine, Pologne, 2e cl. 21e R.I. Liste N 15.
Wladimir ALTMAN
Né le 06-08-1913 à Levoca (Tchécoslovaquix) Recrutemenx Marseille (13).
Zoltan ALTMAN
Né le 14-04-1906 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Alonso ALVAREZ
Né le 2-1-20 à Mires (Espagnx) Recrutemenx Pau (64) — > ALVAREZ (Isodoro) né
le 2-1-20 à Mieres (Espagne) liste N 17.
Antonio ALVAREZ CAYCTANO
Né le 16-06-1906 à Ponte de Lima (Portugax) Recrutemenx Pau (64).
Manuel ALVAREZ REY
Né le 2-3-19, Asturies (Espagnx) Recrutemenx Montauban (82) — > ALVAREZ REY
(Manuel) 2-3-19, Touraun, 2e cl, 21e R.I. 194 Liste N 35.
Galvas ALVARO
Né le 06-02-1910 à Meimoa (Portugax) Recrutemenx Périgueux (24) — > GALVAO
(Alvaro) 26-2-10, Meimoa (Portugal) 2' cl. 21' R. Etr., 162. Liste N.28.
José ALVES
Né le 17-09-1908 à San Martino (Portugax) Recrutemenx Tours (37).
Alvero Auguste ALVEZ
Né le 14-03-06 à Vignais (Portugax) Recrutemenx Chalons-en-Champagne (51) —
> ALVEZ (Alvero) 14-3-06, Portugal, 2e cl. 21e R.I. Liste N 17.
Bruno AMACHER
Né le 12-12-1918 à Wurenbos (Suissx) Recrutemenx Melun 77).
Agnar AMAD ANADON
Né le 29-10-1903 à Codos (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
==Juda AMAR
Né le 10-08-1911 à Salonique (Grècx) Recrutemenx Seine 2e bureau (75).
Miguel AMAROS
Né le 05-03-1910 à Novelda (Espagnx) Recrutemenx Bordeaux (33).
José AMBROS ROSSE†d MPFXd.
Né le 25-04-1910 à Trago (Espagnx) Recrutemenx Périgueux (24). Ambros Rosell
(José, Miguel Périgueux (24). Ambros Rosell (José, Miguel né le 23/04/10 à Trago
de Nogera. Dcd 6/7/44 Dachau.
Moïse AMON (Moritz) †d MPFXd
Né le 26-09-1906 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx SBC (75). Déporté par
524
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
longtemps. Rapidement, avec le Statut des Juifs de juin 1940, sans la moindre
considération pour son activité de combattant volontaire, l’État Français le
pourchassera et il devra aller se cacher avec sa femme et sa fille. Ils survivront
tous les trois. » (Discours de Marcel Apeloig à Bagneux le 5 juin 2016...).
Zelix APELOJG (ou Félix ou Georges)
Né le 24-06-1911 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 3746 —>
APELOIG (Zelix) 26-4-11, Varsovie, 2' cl. 21' R. M. Liste N 17. Émigré aux U.S.A.
François ARAK❤ G.R. 16 P 15882
Né le 02-11-1906 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Antonio ARANDA
Né le 05-04-1922 à Vilanta (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
Javierre ARCAS ❤ G.R. 16 P 16161 †d MPFXd
ARCAS JAVIERE, Ramiro né le 01-08-1917 à Boltana (Espagnx) Recrutemenx
Tarbes (81) Faisait partie du convoi de déportés parti le 3 juillet 1944 de Toulouse
et arrivé au KL de Dachau le 28 août 1944. Arcas Javierre Ramiro né le 30/7/1917
(!) est blessé au cours de mitraillage du train à Parcoul-Médillac. Il meurt à
l’hôpital de Bordeaux le 19/07/1944. Déporté résistant.
Gregoire ARDANUY
Né le 14-02-1915 à Stada (Espagnx) Recrutemenx Bordeaux (33) —> ARDANY
(Grégoire) 14-2-15, Stade, 2e cl, 21e R.I. 490. Liste N 56.
Arvan ARDITI
Né le 23-12-1910 à Scalanova (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Salvatore ARDITTI
Né le 20-10-1916 (Grècx) Recrutemenx SBC (75) —> ARDITTI (Salvator) 20-10-16,
Salonique, serg. 21' R.I. Liste N 19.
Moro ARENALES
Né le 8-11-1917, à Montamayor (Espagnx) Recrutemenx Chateauroux (36) —>
ARENALES (Moro) né le 8-1-17, Montémayo (Espagne) 2e cl. 21e R.I. List 17.
Theodor ARENALES
Né le 26-03-1918 à Montemajor (Espagnx) Recrutemenx Châteauroux (36).
Edouard AREVIAN ❤ G.R. 16 P 16612
Né le 3 ou 5-07-1914 à Istanbul (Turquix) Recrutemenx Perpignan (66). Voire
CHAPITRE I.
== Israël ARGIEWICZ
Né le 12-09-1908 à Bercecury (Polognx) Recrutemenx Vincennes (94) mle
5795.Joda ARIEL (alias LÉON)
Né le 16-03-1911 à Stamboul (Turquix) Recrutemenx SBC (75) Mle 2962.
Appartenait à la 9e Cie.
527
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Javié ARNIELLA
Né le 13-09-1903 à Grade (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
== Mojzesz ARNOLD (alias Knoll)
Né le 05-03-1910 à Stanislawow (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 7745.
Joseph ARNOULD (ou ARNULD)
Né le 21-07-1907 à Tourimmes (Belgiqux) Recrutemenx Laon (02) —> ARNOULD
(Joseph) 27-7-07, Tourriges-St-Lamberl, 2' cl. 21' R. M. Liste N 17.
Igar ARNSTAM
Né le 22-03-1911 à Moskau (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Mois ARONWALD
Né le 11-12-1906 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 11298.
Pablo ARQUILAGAZ CUBELLS
Né le 27-03-1898 à Piguera (Espagnx) Recrutemenx Montauban (82) —>
ARQUILAGA CUBELLO (Pablo) 27-3-97, La Figuera (Espag.) 2' cl. 21' R.I. List 17.
Taiwie ARYNGER †d MPFXd
Né le 15-05-1900 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Dcd à Auschwitz le
14-09-42. ARYNGER Tovice né le 15/05/1900 à Varsovie déporté par le convoi n°
6 le 17/07/1942 à Auschwitz. Déportés 928, Survivants 18.
Tibor ASCHER
Né le 09-06-1911 à Brasov (Roumanix). Recrutemenx SBC (75) Mle 2991.
Isaac Joseph ASSAEL
Né le 26-09-1908 à Rousse (Bulgarix) Recrutemenx SBC (75).
Salvator ASSAEL ❤.
Né le 01-05-1912 à (Grècx) Recrutemenx Bordeaux (33). Caporal, appartenant à
la section de commandement de la 10e Cie (3e bataillon). Il n’a pas été fait
prisonnier. Revenu des armées le 21 juin 1940, il est affecté au groupe d’unité de
passage (n°2506) le 21 juin 1940 au camp de Septfonds (Tarn-et-Garonne).
Démobilisé le 18 août 1940 par le centre démobilisateur de Caussade (Tarn-et-
Garonne).
Communication de son fils Jacques : Bonjour Monsieur Blitte,
Merci pour votre message. Effectivement Édith m'a appelé aujourd'hui et nous
avons fait le point sur nos connaissances communes de cette époque et de la vie
de nos pères. Je n'ai pas entendu parler de Sam ni de Félix Assael. Il y avait
plusieurs familles portant notre patronyme, essentiellement à Salonique et à
Smyrne (Izmir). Il y a peut-être des ancêtres communs, mais nous n'avons plus
d'archives et je n'ai pu remonter qu'à mes arrières grands parents. Les archives
d'état civil ont été confisquées par les nazis, récupérées à la libération par les
Russes et sont actuellement stockées à Moscou.
528
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Je vous communique ci-après les informations que j'ai déjà fournies à Édith,
cela vous permettra de vous faire une idée plus précise de la vie de mon père à
cette époque. Il m'en a longuement parlé lorsque j'étais enfant, mais je m'y
intéressais bien moins que maintenant et je regrette de ne pas lui avoir posé des
questions dont je ne connaîtrai probablement jamais la réponse.
J'ai bien connu des camarades de régiment de mon père, qu'il a continué à
fréquenter de nombreuses années après la fin de la guerre. Je me souviens en
particulier d’Albert et Salomon Calderon (deux frères) Marcel Hassid, Isaac
Halevy, Sam Alcalay... Je possède quelques documents militaires et quelques
photos. Mon père s'appelait donc Salvator Assael. Il est né en 1912 à Salonique.
Son père, décédé en 1936 et que je n'ai donc pas connu, était courtier en terrains
et sa mère, décédée un an avant ma naissance était sans profession. J'ai quelques
informations sur la famille de mon grand-père et sa nombreuse fratrie, mais je ne
sais absolument rien de ma grand-mère, je ne possède que deux photos où elle
apparaît. J'ai retrouvé il y a plusieurs années des cousins à Salonique, nos arrières
grands-pères étaient frères. Papa a quitté Salonique et définitivement la Grèce au
moment de la crise de 1929. Il est parti rejoindre sa soeur aînée et son beau-frère
qui commerçait au Guatemala. Il est rentré à Bordeaux quelques années plus
tard. Je sais qu'il a été vendeur sur des marchés.
Il s'est engagé volontaire en 1939 au 21e R.M.V.E. (La Tramontane) il avait
encore la nationalité hellénique. Les différents récits que j'ai pu lire sur le net
relatant l'histoire de cet éphémère régiment sont parfaitement conformes à ce
qu'il m'a raconté. Sur le blogue d'Édith figure un témoignage de Suzanne
Koutachy, parlant du « jeune et fringant caporal Salvator A. ». Ça ne peut être que
lui. Il était en effet caporal. Mon père m'a parlé de son ami Joseph Koutachy qui
était peintre. J'ai même chez moi un portrait de ma mère qu'il a réalisé. Après
« l'armistice », mon père a vécu de petits boulots dans le commerce dans la
région bordelaise/Pyrénées. Au moment des rafles organisées par Papon, il a vu
son nom sur une liste de personnes « convoquées » à la Préfecture de la Gironde.
Un ami lui a conseillé de ne pas s'y rendre. S'il y était allé, je ne serais pas là pour
vous le raconter. Il a vécu la période de l'occupation en se cachant et en utilisant
de faux papiers (il se faisait appeler André Servais, né à Montbéliard). Des cousins
plus âgés que moi évoquent un épisode rocambolesque durant lequel il s'est
échappé par les toits au moment d'une rafle. Je crois qu'il n'aimait pas beaucoup
parler de l'époque de l'occupation qui a été très douloureuse pour lui, comme
pour d'autres. Heureusement il s'en est sorti. Il a connu ma mère à cette époqueà
Nice. Le couple a vécu alternativement à Nice et à Paris, arrivant tant bien que
mal à passer à travers les mailles du filet. Il a appartenu à la Résistance. Je ne sais
529
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
pas s'il est possible d'obtenir des informations sur ses activités à cette époque.
J'aimerais bien.
Après la libération, il a épousé ma mère en 1947 et a demandé et obtenu la
nationalité française. Je suis né en 1948.
Antonio ASTILLEROS
Né le 17-03-1908 à Madrid Espagnx (RMVE) Recrutemenx Perpignan (66) -->
Artilleros (Antoine) 17-3-08, Madrid 2e Cl, 12e (?) régiment de marche List 16.
== Narcisse AUBRY
Né le 29-10-1910 à Montvaucon (Suissx) Recrutemenx Belfort (90).
AUBRY (Robert)
ŸFDX né le 26-9-12, Fougerolles, Haute Saône serg., 21' R.I. St. XI A. Liste N 44.
Mort le 12-02-2016 à 93 ans.
AUDIBERT Jean-François. ❤ G.R. 16 P 21908
Réseau Roger Buckmaster. Né le 05.10.1913 à Libourne Gironde. ŸFDX, Libourne,
Gironde, 5-10-1913, Lieutenant appartenant à la C.A. 3 (Noté CA 1 dans
organigramme Aubagne, sans doute affectation antérieure... Cité 3 juin 1943 :
« Officier calme et plein de sang froid. N’a cessé de montrer depuis le début des
hostilités un entrain admirable, une valeur franche et un mépris absolu du danger.
En mai 1940, au canal des Ardennes et pendant lessuccessives de décrochage du
mois de juin, a su entretenir dans son unité un allant extraordinaire et un bel
esprit de dévouement et de bravoure. Le 14 juin, à Verrières, est resté`jusqu’à
l’extrême limite des moyens appuis de feux d’une unité chargée de protéger le
repli du 3e bataillon et a facilité son décrochage. »
530
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Étienne AUER
Né le 13-10-1907 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Maurice AURBACH
Né le 03-04-1907 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Henri AUSLAENDER
Né le 03-11-1916 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Biencus AUSLERNER ou Pinkus †d MPFXd
Né le 10-05-1907 à Zeleców (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Déporté par le
convoi n° 3 le 22/06/1942 de Drancy à Auschwitz. Dcd 27/6/42. 1000 déportés,
24 survivants à la Libération.
Ladislas AUSPITZ
Né le 20-08-1909 à Hajdusamson (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
==Robert AUTHIER
ŸFDX né le 10-8-08- à Ermont (Seine et Oise) sergent-chef 21e R.I. Liste N 17.
Jsaac AVIGDOR❤ G.R. 16 P 24467 AVIGDOR, Isaac 07.02.1907 Andrinople.
Né le 07-02-1907 à Amtrinopie (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Pedro AVILES❤. G.R. 16 P 24503 AVILES, Pedro 29.03.1913 Nerga ESPAGNE
né 29-03-1915 ou 13 à Nerva ou Nerga (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
Meutech AVIMELECH
Né le 07-08-1903 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx SBC (75)
Benjamin AVRAM G.R. 16 P 24615 AVRAM, Benjamin 08.01.1910 Bucarest
ROUMANIE.
Né le 08-01-1910 à Bucarest (Roumanix) Recrutemenx SBC (75). ❤.
Ervin AVRAM
Né le 18-09-1903 à Berlin (Allemagnx) Recrutemenx SBC (75) Mle 4517 —>
AVRAM (Ervin) 18-9-03, Berlin (Allemagne) 2' cl. 21' R. I. V. E. Liste N 17.
Moise AVRAM
Né le 15-03-1907 à Botasani (Roumanix) Recrutemenx SBC (75).
Jean AYXERES
Né le 21-07-1909 à Cornella (Espagnx) Recrutemenx Lyon 69).
Antonio AZEVEDO
Né le 15-11-1906 à Chaves (Portugax) Recrutemenx Tulle (19).
Joseph AZEVEDO
Né le 17-05-1906 à Chalpies (Colombix) Recrutemenx Toulon (83—>22est
VIIA.lL90.
Edouard AZNAR
Né le 13- 10-1906 à Carthagène (Espagnx) Recrutemenx Lyon 69).
Francisvo AZNAV
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Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Elefter BALASSIS
Né le 15-01-1909 à Prastio (Turquix) Recrutemenx SBC (75) —>BALASSIS Elefter
List N 17 : 15-1-09, Marmara (Turquie) cap. 21' R I. 1re sect de la 10e Cie.
Janos BALAZS
Né le 04-12-1891 à Szoged (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Abraham BALCHIEFFE ou BALCHDEFF †g MPFXg
Né le 10-12-1910 à Kahand (Turquix) Recrutemenx SBC (75) Tireur à la 5e Cie, tué
par le même obus que Vic et Patak à Allain le 22 juin 1940.
Gregorio BALERDI
Né le 11-03-1911 à Idiazabal (Espagnx) Recrutemenx Nice (06).
Garabed BALIAN
Né le 10-02-1907 à Cesarée (Turquix) Recrutemenx Versailles (78).
Joseph BALLESTER
Né le 16-01-1916 à La Union (Espagnx) Recrutemenx Grenoble (38). —>
BALLESTER (Joseph) 16-1-16, Lahoucon, cap. 21e R.M.V.E. Stalag XI B. Liste N 100.
4e section de la 10e Cie du 3e Bat. Manquant depuis Montigny.
Pedrola BANOLAS
Né le 24-02-1918 à Valicagolfa (Espagnx) Recrutemenx Mautauban (82).
Siméon BARAC
Né le 28-09-1908 à Crikevenika, YougoslaviX Recrutemenx Toulon (83)
Samuel BARANCIC
Né le 24-04-1911 à Chisnau (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 8109 —>
BARANZIC (Samuel) 24-4-11, Kisinôv (Roumanie) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
José BARANDIARAN
Né le 10-09-1900 à Usurbil (Espagnx) Recrutemenx Versailles (78).
Juan José BARANDIARAN
Né le 28-04-1905 à Usurbil (Espagnx) Recrutemenx Versailles (78).
==Boris BARANOVSKY
Né le 12-03-1899 à Elisabethpol (Russix) Recrutemenx SBC (75) Mle 4570 —>
BARANOVSKY (Boris) 12-1-99, Elisabeth-Paul. (Russie) serg. 21' R. M. List N 17.
==Emeric BARASZ GR 16 P 31040 BARASZ, Emeric 22.03.1906 Budapest.
Né le 22-03-1906 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) —>BARASZ
(Émeric) 22-3-06, Budapest (Hongrie) 2' cl. 21' R.M. Liste N 17.
Bernard BARATI (Harnard) ❤ G.R. 16 P 31120
BERNARD HENRI BARATI, né le 12.09.1912 à Săveni (Roumanix. Recrutemenx
Montpellier. Hans Habe a écrit : « … notre marche vers la ferme Saint-Denis…
Avec les autres observateurs, le Hongrois Garai, le diplômé roumain Barati, les
Russes Imoudsky et Ouchakoff et le Suisse Kellenberger, j’établis qu’il s’agissait
534
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Cepoo BARZILAI
Né le 14-03-1910 (Grècx) Recrutemenx SBC (75).
Garcia BASQUEZ
Né le 30-03-1913 à Lambesc (Espagnx) Recrutemenx Marseille (13).
== Léon BASSOFF
Né le 17-09-1914 à Paris (Seine) (France) (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle
3730. 3e sec. 10e Cie. Manquant le 13/6 (Doc Duvernay)
Louis BATA
Né le 19-04-1913 à Salauk (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Janos BATHKI
Né le 27-12-1908 à Senta (Yougoslavix) Recrutemenx Troyes (10).
Marcel BAUD
Né le 03-06-1912 à L'Isle (Suissx) Recrutemenx Périgueux (24).
?? BAUDELET
Sgt-Ch Comptable 9e Cie 3e bataillon ŸFDX
Odessa BAUM
Né le 29-05-1899 à Odessa (Russix) Recrutemenx SBC (75).
==Hermann BAUMANN ❤ G.R. 16 P 39561
Né 13.06.1912 à Mayence. (Allemagnx) Recrutemenx SBC (75) —> BAUMAN
(Armand) 13-6-12, Mayence, 2' cl. 21' R.I. Liste N 17. Déporté Libéréx..
Fritz BAYER
Né le 18-04-1900 à Landau (Allemagnx) Recrutemenx Caussade (81).
René BAZERQUE
Né le 02-02-1905 (Espagnx) Recrutemenx Lyon 69).
Vartanig BAZINADJEAN
Né le 01-05-1896 à Brousse (Arménie) (Russix) Recrutemenx Rodez (12).
Maurice Marcel BÉCAUD
Né le 20 5-1907 à Le Beugnon, Deux-Sèvres—> BÉCAUD (Maurice) ŸFDX 20-5-07,
Le Beugnon, lieutenant. 1er R.I.E. Of. VIA. Liste N 49 : 2e Cie 1er (Bat). Le journal
du 1er Bat mentionne pour le 13 juin à Sainte-Menehould que la section du
lieutenant Becaud envoyée à la sortie ouest de la ville est arrivée avec retard.
Sigismund BECK †d MPFXd
Né le 13-09-1901 à Bacsalmas (Hongrix) Recrutemenx SBC (75). Beck (Sigusmond)
né le 13/9/01 à Bacsalmas. Déporté convoi n° 34 le 18/09/1942 de Drancy à
Auschwitz. Dcd le 23/9/42 à Auschwitz. Déportés 1000. Gazés à l’arrivée 859.
Surviv 21.
Louis BECKER.
Né le 05-05-1906 à Landau (Allemagnx) Recrutemenx Strasbourg (67).
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Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
== Marcel BEDEZ
−>BEDEZ (Marcel) ŸFDX 24-5-10, Fraize, Vosges, serg. -c, 21' R.I. Sl. XI A. List 44.
Armand BEEGUIN
Né le 27-02-1914 à Villers (Belgiqux) Recrutemenx Laon (02).
Benno BEER
Né le 17-03-1910 à Berlin (Allemagnx) Recrutemenx SBC (75) —>BEER (Benno)
17-3-10, Berlin (Allemagne) 2'cl. 21' R. I. Liste N 17.
Abraham BEHAR
Né 17-03-1921à Wiesbaden (Allemagnx) Recrutemenx Clermont-Ferrand (63).
Salomon BEHAR
Né le 05-04-1897 à Edirn (ex Andrinople) (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Wassim BEHAR
Né le 15-03-1907 à Kivilav (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Joseph BEIGHELDDRUT
Né le 08-06-1907 à Leova (Roumanix) Recrutemenx Lille (59).
Antoine Henri BEILLE ❤ G.R. 16 P 43667
538
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
pourrait guère l’appeler hiver, mais plutôt maturité, car mort à 66 ans, il n’a guère
eu en guise de vieillesse qu’une prolongation affairée de l’automne. Reprenons
donc sa biographie depuis le tout début hongrois. Janos Bekessy est né le 12
février 1911 à Budapest. Ses parents sont d’origine juive, mais se sont convertis
au christianisme à l’âge adulte; Habe est donc baptisé calviniste à la naissance...
Sa mère Bianca Marton et sa gouvernante Adele Bienert unilingue allemande lui
enseignent l Allemand et font de l’allemand sa première langue ; Adèle lui donne
l’amour de l’Art et de la Littérature.
Clandestinement par bateau vapeur sur le Danube la famille quitte Budapest
pour Vienne au printemps 1919 : en effet, lors de l’arrivée au pouvoir en Hongrie
de l’amiral Horthy, la terreur blanche a succédé alors à la terreur rouge des cent
jours de Bela Kún, Imre Békessy, qui avait dirigé la presse de Béla Kún, a été
brièvement emprisonné.
À Vienne, avec des fonds provenant des banquiers, Camillo Castiglioni et
Sigmund Bösel, Imre fonde avec succès trois journaux, Die Börse fondé au
printemps 1920 suivi en février 1923 par Die Stunde et le 6 novembre 1924 par
Die Bühne (La Scène). Imre Bekessy est de plus en plus controversé, car il utilise
le chantage (le revolver Békessy) et l’extorsion de fonds pour publier avec Die
Stunde une presse dite jaune.
En 1926, la rivalité entre Karl Kraus et Imre Bekessy a atteint un sommet, le
scandale d’extorsion est soulevé par Karl Kraus. Le « scandale Bekessy » dégénère.
Imre qui est en France où certains prétendent qu’il s’est réfugié vend ses journaux
viennois, fait une tentative de suicide et ne rentre pas â Vienne, mais il refera
carrière à Budapest. Habe n’en revient pas moins à Vienne habiter chez une tante
pour y faire ses études secondaires. Habe fait ses études secondaire^, au Franz-
Joseph-Gymnasium de Vienne entre 1921 et 1929 et ensuite un semestre à
Heidelberg en 1929 pour étudier le droit et l’allemand. Ses origines juives étant
dénoncées, il retourne à Vienne.
En 1927, Hans Habe a eu une liaison amoureuse avec Hilde Spiel rompue
l’année suivante ; mais ils resteront amis jusqu’en 1960, séparés pour des raisons
politiques elle en tirera son premier roman en 1933 : Kati auf der Brücke.
En 1930, Hans commence une carrière de journaliste au Wiener Sonn und
Montagszeitung d’Ernst Klebinder Il travaille aussi pour le Magyar Hirlap.
Lorsd’un reportage supposé pour le Reggeli Upság, journal de son père à
Budapest et Wiener Sonn und Montagszeitung auprès de Monseigneur Ignaz
Seipel (chancelier d’Autriche qui avait démissionné en 1929 pour raisons de
santé) Ernst Klebinder lui fait prendre le nom déguisé de Hans Habe, initiales de
Hans Békessy. Habe devient un journaliste réputé.
539
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Après une aventure de presque une année de 1930 à 1931 avec une certaine
Sonia, Habe épouse une camarade de jeunesse Margit Bloch début 1932 après
six mois de vie commune, mais le mariage n’est pas une réussite et s’étiole après
seulement quatre semaines.
Habe découvre que le vrai nom de famille d’Hitler est « Schicklgruber », un nom
juif, et le 8 avril 1932, une édition spéciale du Sonn und Montagszeitung publie la
nouvelle embarrassante pour les nazis. Habe entre en relation avec l’actrice Ali
Ghito durant l’hiver 1932-1933 alors qu’il travaille encore pour le Sonn und
Montagszeitung ainsi que pour les journaux de son père à Budapest. Les nazis
coupent alors toute liaison téléphonique ou autre entre Hans Habe et Ali Ghito.
Au printemps 1933, malgré le regard attentionné des nazis depuis sa
découverte du nom d‘origine d’Hitler, Habe travaille une courte période comme
directeur des journaux de la Heimwehr, milice austro-fasciste autrichienne alors
soutenue par Mussolini. Il démissionne de la direction de ces journaux et est alors
engagé par Wilhelm Berliner de la compagnie d’assurances Phoenix pour lui servir
de correspondant à la Société des Nations.
Courant 1933, à la bibliothèque de la Société des Nations, Hans Habe fait alors
connaissance d’Erika Levy, épouse divorcée du docteur Eric Mosse (1891-1963),
Docteur et auteur, membre d’une famille d’éditeurs reconnue. Eric Mosse écrivait
sous le pseudonyme de Peter Flamm. Après l’intermède suisse, il gagnera en
1933-1934 Paris puis New York avec sa deuxième femme, écrivaine, épousée en
1932 à Berlin, Marianne Deutschland née Marianne Dorothea Victoria
Schoenfeld (1910-1967). Ils eurent deux filles.
Début 1934, comprenant vite en quelques mois que Berliner oeuvre dans
l’espionnage et la concussion, Habe se choisit d’autres employeurs, dont le Neues
Wiener Journal (en février 1936, Berliner mourra d’une mastoïdite et le scandale
de la Phoenix éclatera).
En juin 1934, Habe divorce de Margit (Margit émigrera à Paris, mais mourra
dans un camp de concentration en 1942) et il épouse Erika.
En octobre 1934, par l’intermédiaire du père d’Erika, le Dr Walter Levy,
Président du cartel international Phoebus des lampes électriques et
précédemment directeur général de la compagnie allemande Osram, Habe prend
les commandes du journal viennois Der Morgen-Wiener Montagsblatt ; à vingt-
trois ans, il est alors le plus jeune chef éditeur d’Europe, mais la situation avait
beaucoup changé en Autriche.Dès 1935, il trouve Erika « insensible » et il fait alors
à vingt-quatre ans des « excursions dans l’amour imaginaire ».
Fin 1935, Habe doit renoncer à son journal tombé en faillite sous des pressions
politiques et il redevient correspondant de presse à la Société des Nations où il
540
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
avec honneur de sa mission, mais il était exsangue comme toute la division bien
qu’il n’eût pas combattu depuis le 14.
Cependant, le 17 juin matin, il disposait encore selon Robert Dufourg de 1300
hommes répartis en 3 petits bataillons et le soir du 17, il avait rejoint la région
d’Allain-Colombey-les-Belles au sud de Toul.Le 21 juin, le 21e R.M.V.E est encerclé
avec toutes les unités du Nord-Est : 220 000 soldats français dans le très petit
triangle Sion, Toul, Colombey-lès-Belles.
Le 21 juin matin, alors que son bataillon est dans la région d’Allain, au sud de
Toul, ordre de mission est remis à Hans Békessy par le lieutenant Pierre Truffy en
présence du capitaine Guy Cohn, un héros de la Grande Guerre, de voir si par
Charmes le régiment ne pourrait pas gagner la Suisse. En vérité, le lieutenant
Truffy cherche à sauver Hans Habe menacé de mort par les nazis qui ont brûlé ses
livres lors de l’Anchluss du 13 mars 1938.
Le soir même du 21, le général Dubuisson avise ses commandants d’unité qu’il
a contacté l’ennemi en vue d’une reddition. La reddition est accomplie le 22 juin.
Malgré les marches pénibles, le 21e R.M.V.E. est toujours resté soudé jusqu’au
bout. Ses pertes sont estimées à 50 %, autant pour les gradés que pour la troupe.
Le maximum restant pouvait donc être de 1 250 ou moins.
Dans son récit Une captivité singulière à Metz, le baron de Rosen estime à au
moins 1 100 les Volontaires étrangers du 21e R.M.V.E. qui se trouvaient
prisonniers à Metz, ce qui corrobore assez bien l’état des « pertes » (tués, blessés,
disparus) du 21e. Après le 8 décembre, il ne restera à Metz qu’environ une
centaine de Légionnaires (cf. évasions du baron de Rosen, Boris Holban, etc., par
le réseau de sœur Hélène).
Pour sa part, envoyé le 21 juin en mission de reconnaissance vers Charmes, le
pays de Maurice Barrès, et la Suisse, Jean Békessy ne sera fait prisonnier avec son
compagnon de route le Polonais Alfred Dvonicky que le 23 juin aux environs de
Charmes et, caché sous un faux nom, il se retrouvera en captivité où il obtiendra
entre autres la position d’interprète.
Le 7 août 1940, Habe s’évade du Dulag de Dieuze, Dulag Duss, grâce à Amalie
Roquebrune Pfeiffer, tenancière d’un hôtel réquisitionné comme bordel par les
Allemands et situé dans le vieux quartier Saint-Sébastien de Nancy.
Le 14 août 1940, il franchit le Doubs à la nage pour atteindre la France non
occupée. Il ne peut faire que des visites clandestines en Suisse, le Dr Heinrich
Rothmund du département de la police Suisse pour les étrangers ne voulant pas
commencer une guerre avec le Reich allemand juste pour le salut d’un Hans Habe.
La France non occupée n’était guère sécuritaire : de fait le camp de Drancy allait
être ouvert le 21 mars 1941 et Vichy en trouvant les racines juives
544
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
de Hans Békessy, son véritable nom au 21e R.M.V.E. n’aurait pas hésité à le livrer
aux Allemands. Il fallait fuir, renoncer à Wanda.
Le 26 septembre 1940, grâce à la débrouillardise de son père et l’argent d’Erika,
Hans Habe accompagné d’Erika franchit la frontière espagnole en dandy en
voiture Talbot sport blanche, sous une fausse identité bolivienne (!). À Lisbonne,
Ninon Tallon, la nièce de l’ancien premier ministre Édouard Herriot lui révèle qu’il
est sur la liste des 180 écrivains de Roosevelt pour visas ’urgence comme d’autres
antinazis notoires. Erich Maria Remarque, ami de Habe, s’inspirera de cette
aventure dans son livre La Nuit de Lisbonne publié en 1962.
Le 3 décembre 1940, après treize jours de traversée à bord du S.S. Siboney,
Habe entre dans le port de New York. Premier prisonnier évadé parvenu aux
États-Unis, il écrit en peu de temps Ob tausend fallen dont la traduction anglaise,
Shall a Thousand Fall, publié en 1941 aux États-Unis obtient immédiatement un
immense succès (Édition allemande en Allemagne en 1946). Aux États-Unis
seulement paraîtront in fine 5 millions d’exemplaires. On en fait un film : la Croix
de Lorraine sorti en 1943 (The Cross of Lorraine !).
Dès 1940, les parents de Hans Habe le rejoignent aux États-Unis. Il rencontre
Eleanor Close Post, la deuxième fille de la richissime Marjorie Merriweather Post.
En janvier 1941, Habe divorce d’Erika Levy.
Le 22 avril 1942. Il épouse Eleonor. Hans Habe, conférencier pour l’armée
américaine, écrit en même temps son roman Kathrin oder der verlorene Frühling,
dont la version anglaise sort en 1943 aux U-S-A. Finalement, Hans Habe est enrôlé
en janvier 1943 et devient un « Ritchie boy » (services secrets, camp Ritchie au
Maryland). Il travaille comme officier de la propagande antinazie.
Autour du 22 mars 1943, Habe débarque en Afrique du Nord à Oran.
Passage d’Oran à Alger (interrogatoires de soldats de l’Afrikakorps). Liaison à Alger
avec madame Vera T*.
Le 10 juillet 1943, Habe débarque en Sicile (Opération Husky 9 juillet-17 août
1943)
Le 9 septembre 1943, il débarque en Italie. La nouvelle de la naissance de son
fils Antal Miklas de Békessy le rejoint en Italie début 1944. (Antal Miklas était né
alors que Habe était en Sicile, est décédé le 16 avril 2015). Habe remet
rapidement en fonction radio Naples). Nommé lieutenant, au printemps 1944,
après six mois d’un hiver rigoureux en Italie, il est de retour aux États-Unis dans
un camp, le Camp Sharpe, rapidement improvisé non loin du camp Ritchie. Il est
responsable de l’entraînement de nouveaux détachements pour la guerre
psychologique. Il formera là nombre des futurs journalistes de l’Allemagne.
Le 8 juin 1944, il débarque en Normandie. Il participe à la prise de Paris le 24
545
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
août 1944. Il remet en état radio Luxembourg le 24 octobre 1944. Pendant 7 mois,
il sera le responsable des émissions de cette radio de propagande américaine. Le
16 décembre 1944, au moment de l’offensive des Ardennes déclenchée par Hitler
le 16 décembre 1944, il se comporte brillamment pour sauver le poste de Radio
Luxembourg. Il est promu capitaine et reçoit la Croix de Guerre du Luxembourg.
Après la chute le 7 mai 1945 du Troisième Reich, Habe reçoit la tâche de fonder
et organiser les journaux démocratiques en zone américaine d’Allemagne ; il
fonde 18 journaux, dont le New Zeitung. Ses collaborateurs s’appelaient : Stefan
Heym (écrivain, scénariste) Conny Kellen (ex secrétaire de Thomas Mann), Hanus
Burger (directeur, réalisateur), Joseph Wechsberg (journaliste), Otto Brandstätter
(avocat), Max Kraus (étudiant), Walter Kohner (acteur), Benno Frank (ancien
acteur de Mayence), et Ernst Cramer, (plus tard directeur de la fondation Axel-
Springer), Klaus, Mann (écrivain), Oscar Seidlin, Hans Wallenberg (fils de l’ancien
B.Z., rédacteur en chef).
Le 30 juin 1945, veille du jour où les troupes américaines se retiraient de
Thuringe, il retrouve la trace d’Ali Ghito et une semaine après il la rencontre et
encore dix jours après, soit autour du 17 juillet 1945, il vit en appartement à Bad
Nauheim avec elle et sa fille Alke.
Sa relation avec le haut commandement américain est devenue difficile et, dès
janvier 1946, il envisage de donner Sa démission ; il se décrira dans cette situation
dans son roman Aftermath où il critique la femme américaine émancipée. Il gâte
Ali Ghito et sa fille Alke.
À la mi-mars 1946, il est démuni quand partant du Havre sur le transport de
troupes S.S. General Brooks, il retourne en Amérique avec l’intention de divorcer
d’Eleanor pour épouser Ali Ghito. Il démissionne du Neue Zeitung en avril 1946.
Il est devenu indécis, tente en vain de reconquérir Eleanor tout en rencontrant
Éloise Hardt et lui faisant des promesses tout en envoyant des cadeaux à Ali.
Constatant l’inanité de ses efforts de réconciliation avec Eleanor et comme ses
parents sont à Hollywood et son père mal en point, il loue à Hollywood une
maison petite, mais élégante, s’y installe avec Éloise Hardt et il écrit Aftermath,
livre publié aux États-Unis en 1947 avant de l’être en langue allemande en 1948
sous le titre Wohin wir gehören et où il célèbre la femme allemande au détriment
de l’Américaine.
En décembre 1946, c’est le divorce avec Eleanor, il revient en Europe et épouse,
malgré sa liaison avec Éloise Hardt, Ali Ghito le 30 décembre 1946. Ali Ghito, née
Adelheid Schnabel-Fürbringer a cinq ans de plus qu’Habe. Elle a déjà été mariée
deux fois, à l’architecte Schlag dont elle a eu une fille Alke en 1932 et brièvement
dans les années 40 au banquier Paul Schmidt-Branden. Durant la guerre, elle était
546
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Le 26 avril 1952, Hans voit Ali Ghito portant une grande robe du soir à un défilé
de mode du couturier Jacques Fath. Elle lance bientôt son coup d’assommoir, des
tas d’informations sur Habe et son père. L’histoire du Fackel (Le Flambeau)
périodique de Karl Kraus qui écrivait en octobre 1925 à propos d’Imre Bekessy «
Hinaus aus Wien mit dem Schuft ! » (Chassez l’escroc de Vienne) trouve une
variante : « Chassez l’escroc d’Allemagne ! » : Habe poursuit le magazine Stern
pour la publication en juin 1952 de détails de sa vie privée fournis au journal par
Ali Ghito. Malgré le succès de l’Echo der Woche, Habe est licencié, au début de
l’été 1952, décision des Américains : le Haut Commissaire et chef de Presse de
John Jay McCloy, le lieutenant-colonel Shepard Stone n’était pas précisément un
ami d’Habe. Hans Habe avait publié dans l’Écho une série d’articles sur d’anciens
officiers S.S. qui avaient emménagé sans encombre en République fédérale
allemande. Ces évènements ont été peut-être l’élément qui a déclenché l’écriture
de la biographie d’Habe intitulée Ich stelle mich publiée en 1954.
De retour aux États-Unis, Habe arrive l’été 1952 au port de New York avec 20
dollars en poche et entreprend une désastreuse à Hollywood où il s’enfonce dans
les dettes. Les choses ne s’améliorent pas malgré la publication de deux romans
en allemand, Schwarze Erde, un roman paysan hongrois traitant de la tragédie du
kolkhoze et dont le héros est un communiste repenti qui devient un combattant
de la résistance contre le régime soviétique publié en 1952 et Unsere Liebes
affàre mit Deutschland, reportage politique sur l’Allemagne, publié aussi en 1952.
En 1952 et 1953, Habe écrit la rubrique Outside America du Los Angeles Daily
News. Enfin, la situation s’améliore, Habe est engagé au Daily News et peut
divorcer d’Ali.
Puis, en septembre 1953, le Daily News l’envoie en France. Sur le paquebot Île-
de-France, sa valise renferme la moitié d’Ich stelle mich. En 1953, Habe s’installe
avec Éloise Hardt à St Wolfgang am See en Autriche comme citoyen américain et
publie la version anglaise de Notre histoire d’amour avec l’Allemagne : Our Love
Affair with Germany (1953). Il rencontre Licci Balla (1915-1995) dès 1953 et avant
Noël 1954 ils se déclarent leur amour ; chanteuse comédienne hongroise, elle
avait immigré aux États-Unis, divorcé en 1938 du producteur de films Félix
Jackson (1902-1992) et était revenue en Europe.
En 1954, il publie Ich stelle mich. Habe épouse Licci le 5 avril 1955. Il vit avec
elle à Wolfgangsee jusqu’en 1960, date où ils déménagent en Suisse à Ascona
(trois kilomètres de Locarno) au Tessin. Il écrit des rubriques politiques surtout
dans les journaux de la maison d’édition Axel Springer et des romans tirés souvent
de ses expériences biographiques : ses talents d’écrivain étaient redevables à ses
talents de journaliste. Certains de ses romans comme Off Limits écrit à St-
548
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
(La Croix aux Bois) il est laissé aux mains de l’ennemi, légèrement blessé, de
passage à l'hôpital de BASTOGNE. Y est-il décédé (pas de traces dans les listes de
prisonniers ni de décès) ? Conjointe Andrée, Louise DEFFES?
Déclaration du Lieutenant Nicolas Obolenski :
Le prince Nicolas Obolenski Sous-lieutenant de réserve du 21e régiment de
marche des Volontaires étrangers À Monsieur le Colonel Laffargue Directeur de
l’infanterie Ministère de la guerre Royat (Puy de Dôme). J’ai l’honneur de
soumettre à votre attention la conduite au feu du capitaine Benac commandant
la 3e Compagnie du 21e Régiment de Marche des Volontaires Étrangers sous les
ordres duquel j’ai eu l’honneur de servir.
Dès le début du régiment en ligne, le capitaine Benac a constamment payé
d’exemple, mais dès le 10 juin, nous comprîmes qu’il avait fait par avance le
sacrifice de sa personne au sentiment du devoir.
Le 13 juin, la 3e Compagnie avait reçu l’ordre de former un point d’appui au
village de la Grange-aux-Bois et d’y résister sur place en cas d’attaque ennemie
jusqu’à minuit couvrant ainsi le repli du 1er bataillon du 21e régiment de marche
des Volontaires étrangers, qui lui-même avait pour mission de protéger le repli
de la 35e Division, puis à 0 heure de tenter de décrocher.
Les ordres du capitaine Benac étaient les suivants : 1er groupe commandé par
le sous-officier adjoint, 2e groupe commandé par le chef de section, 3e groupe
commandé par le capitaine Benac.
Conformément, la section de jour, après avoir constaté le décrochage des 3
autres sections de la Compagnie, décrochera par groupe dans l’ordre : 1 —
groupe commandé par le sous-officier adjoint ; 2— groupe commandé par le chef
de section ; 3— groupe commandé par le capitaine Benac.
Conformément aux ordres reçus, la Troisième Compagnie qui n’a pas été
attaquée ce jour-là par l’ennemi a décroché à 0 heure.
Le 14 juin matin, le 1er bataillon du 21e R.M.V.E. avait commencé à évacuer la
position qu’il occupait depuis la veille au soir de part et d’autre de la route de
Sainte-Menehould à La-Grange-aux-Bois. Cette position étant tournée par les
Allemands ne présentant pas par ailleurs de possibilité de résistance, le capitaine
Benac, réunissant deux ou trois fusils-mitrailleurs de sa Compagnie qui se repliait
la dernière, les établit devant l’entrée du village de chaque côté de la route. Le
capitaine Benac se tenait du côté gauche de la route, face à Sainte-Menehould
avec le fusil-mitrailleur servi par le volontaire Koudriavzeff. Avec le plus grand
calme, bien que survolé par un avion ennemi tirant à la mitrailleuse, le capitaine
Benac remplissait les chargeurs vides. Des ennemis débouchant des bois à 199
mètres du village, furent arrêtés par le feu du fusil-mitrailleur de Koudriavzeff
552
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
1942.
François BERGER
Né le 08-02-1906 à Crauthem (Luxembourx) Recrutemenx Dijon (21).
Hermann BERGER
Né le 11-07-1896 à Tarnow (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Micha Mikai BERGER
Né le 19-03-1908 à Dradia (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) —> BERGER
(Michel) 19-3-08, Paris, 2e cl. 21e R.I. ST. I A Liste N 63.
Samuel BERGER
Né le 30-09-1918 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Leyb BERGMANN
Né le 15-12-1905 à Radyzmin (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Hilario BERGUIS ou BERGUIO
Né le 11-08-1915 à El Miron (Espagnx) Recrutemenx Bordeaux (33) Lettre de
Henri Berguio à la Tramontane le 14 avril 1946…
Majer BERKOWICZ†d MPFXd
Né le 04-05-1901 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75). BERKOWICZ Majer
né le 04/05/1901 à VARSOVIE déporté par le convoi n° 32 le 14/09/1942 à
Auschwitz. DCD 19/9/43 1003 déportés, 45 survivants en 1945.
Rywen BERKOWICZ ou Riven ou Rynela †d MPFXd
Né le 22-02-1903 à Jannustra (Polognx) Recrutemenx SBC (75). BERKOWICZ
Rynela né le 22/02/1903 à ZANISKA déporté par le convoi n° 3 le 22/06/1942 de
Drancy à Auschwitz, DCD le27/6/42. 1000 déportés, 24 survivants.
Ber BERKOWITCH (ou Bernard Berkowitsch) †p
Né le 02 ou 24-05-1904 à Daugaspils (LettoniX) Recrutemenx SBC (75) MPFXp le
07-01-1944 (Kozle ex Cosel - hôpital complémentaire) (Allemagne) 1939-1945
9122 – Gdansk — Cimetière militaire 1939-1945.
==Georges BERLET
—>BERLET (Georges) ŸFDX 24-3-98, Bressuire, Deux Sèvres, capitaine, 21'
R.M.V.E..Liste N 22 Commandait la C.R.E. Voir A Thousand Shall Fall: (Hans Habe)
« … Un autre officier de notre régiment apparut, venant comme de nulle part.
Le capitaine Berlet avait perdu dans Belleville la moitié des effectifs de sa
Compagnie, la C.R.E. ou Compagnie Régimentaire d’Engins, la Compagnie de
mortiers et d’antichars, et il essayait de les retrouver. Le capitaine Berlet était un
charmant gentilhomme originaire des Deux-Sèvres. Il avait toujours les poches
remplies d’excellents bonbons liqueur provenant de Bressuire, sa ville natale. Il
était percepteur des impôts dans la vie civile, et c’est peut-être pourquoi il se
tenait toujours à côté du lieutenant Pecquereaux, notaire de son état comme
556
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
disent les Français mettant une séparation franche entre la guerre et la vie.
Maintenant, le percepteur et le notaire sur la grande rue de Belleville étaient à la
recherche de leur Compagnie. Ils auraient bien aimé trouver eux aussi le capitaine
Billerot pour en tirer quelques renseignements… »
Julian BERNAL
Né le 21-02-1910 à Saragosse (Espagnx) Recrutemenx SBC (75).
==Alexis BERNARD
Né le 25-11-1907 à L'Isle (Suissx) Recrutemenx SBC (75)
Maurice BERNARD
—>BERNARD (Maurice) ŸFDX 21-4-11, Roubaix., Serg. 21' R.M.V.E. 204. Liste N 55.
Mobilisé le 3 septembre 1939 au centre mobilisateur de Saverne. Affecté en
février 1940 au 21e R.M.V.E. en formation à Barcarès, fait prisonnier le 13 juin
1940 à Sainte-Menehould. Camps de Sainte-Menehould, Péronne - commando
de Bossu et Marcelcave dans la Somme. Frontstalag 204. Transféré à la citadelle
d'Amiens le 5 mai 1941 pour être dirigé sur l'Allemagne. Mis en congé de captivité
le 23 mai 1941 en qualité de cultivateur grâce à un certificat falsifié. Rentre à
Paris.
Joseph BERNARDINO
Né le 07-03-1914 à Santo André (Portugax) Recrutemenx Lyon 69).
==Chaim BERNBAUM
Né le 27-03-1919 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx Reuilly (Paris - 75).
—>BERNBAUM (Chaïm) 27-3-19, Brzégyni (Pologne) 2’ cl. 21’ R.M.V.E. Liste N 11.
Journal officiel de la République française — Page 278 France — 1947 — ...
BERNBAUM (Chaim-Nusen) tailleur, né le 27 mars 1919 À Brzering (Pologne) ayant
deux enfants mineurs : 1. Rachel, Paris — 2. Fe' rnan le-Louise...
Jsaac BERNER†d MPFXd
Né le 11-11-1898 à Dubiecko (Polognx) Recrutemenx SBC (75. Déporté Convoi 11,
Train D 901-6 de Drancy, à Auschwitz le 27/07/1942. 1000 déportés,12 survivants
à la Libération.
Simon BERNSTEIN
Né le 12-10-1898 à Boryslaw (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
BERVE ou BERVÉ
Capitaine du 3e Bon le 22 octobre 1939, remplacé par Poulain. ŸFDX.
Anibal BESEIGA
Né le 02-06-1907 à Faro (Portugax) Recrutemenx SBC (75) Mle 2852 —> BEXIGA
(Anibal) 2-6-07, Faro (Port.) 2’ cl. 21' R.M.V.E. St. XI A. Liste N 44.
Michel BESLUDNY
Né le 04-09-1902 à Saragosse (Russix) Recrutemenx Versailles (78).
557
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
==BEUREDGIAN
Liste des rapatriés Tramontane Arménie = (Russix) Recrutemenx i.
Scher BEUZEL
Né le 29-07-1898 à Sikel (Russix) Recrutemenx Auxerre (89).
Aron BIALEZ ou BIALER ou BIALEK †d MPFXd
Né le 21-01-1893 à Glovno (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Bialek (Jacob Aron)
né le 21-12-93 à Glovno (Pol.) Dcd le 12 oct 42 à Auchwitz (Pol).
Roman BIALKO
Né le 06-08-1897 à Kliesko (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Stefan BIATAS
Né le 25-08-1904 à Buk (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Jean BIBILONI
Né le 14-03-1911 à Sancillas (Espagnx) Recrutemenx SBC (75).
Serge BICENKO
Né le 05-05-1912 à Roston sur Don (Russix) Recrutemenx SBC (75) Mat. 5654 —>
BICENKO (Serge) 5-5-12, Rostov-s.-Don (Russie) sergent, 21' R.M. Liste N 17. De
Rosen dit de ce membre (mandoline) du Jazz Queuleu : « … Bicenko comme tout
légionnaire a eu des aventures… » Et plus loin : « Bicenko, dans son réduit,
confectionne des couteaux pour sa danse Tcherkesse. »
Sami BIDJARANO
Né le 15-5-09 à Silven (Bulgarix) Recrutemenx SBC (75) Mle 2934 2e cl, 21e R.I.—
> BIDJARANO (Slami) 15-5-09, Sliven (Bulgarie) 2e cl. 21e R.I Liste N 17.
Bicolas BIELIG
Né le 02-03-1908 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 7009 —>
BIELIG (Nicolas) 2-3-08, Budapest (Hongrie) 2’ cl. 21’ R.I.V.E. St. XI A. List N 44.
Domingo BIELSA (Dominique alias Toto) ❤ GR 16 P 58998
BIELSA, Dominique 04.08.1908 Alcorisa Espagne. Né le 04-08-1908 à Alcoriza
(Polognx) Recrutemenx Albi (81).
Bernard BIENSTOCK
Né le 17-09-1909 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 1820 —>
BIENSTOCK (Bernard) 17-9-09, Budapest, 2e cl. 21e R.I. Liste N 17.
BIESVILLE Georges RAVEL de BIESVILLE ❤ G.R. 16 P 501042
Né le 15.10.1896 à Angers Maine-et-Loire France Georges RAVEL alias
Commandant Georges ŸFDX Baron Georges Ravel de Biesville : 3e Bataillon du 21e
R.M.V.E. BIESVILLE (Georges Ravel de) ; 15-10-98, Angers, capitaine 21e R.I.E.
Of.VI A : Liste N 50 Commande la 11e Cie, puis à compter du 17 juin le 3e bataillon.
Cité par Léon de Rosen.
Déportation de Ravel de Biesville Georges né le 15/10/1898 à Angers (49) —
558
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
France mle : 54009. Avant la déportation lieu de résidence : Lugrin (74) — France.
Profession : officier, chef de bataillon d'infanterie déportation lieu de départ :
Compiègne, le 22/01/1944 déportation : Buchenwald, le 24/01/1944
déportation : Mauthausen, le 25/02/1944 les déportés de l'opération
Meerschaum les déportés arrivés de Buchenwald le 25 février 1944. Parcours au
sein du complexe concentrationnaire : affectation au camp central et
kommandos extérieurs affectation : Steyr, le 08/03/1944. Affectation : camp
central, le 16/05/1944 libération et rapatriement lieu de libération :
Mauthausen, §d Libéréx le 05/05/1945.
Pau, 22 janvier 1958 : La cour de Pau a relaxé tous les prévenus.
. - La cour d'appel de Pau a rendu son arrêt dans l'affaire des pensions de
Bayonne, pour laquelle avaient été cités il y a un mois le docteur Birade, médecin-
chef du centre de réforme de Bayonne ; le docteur Ferdières, médecin expert de
cette ville, et neuf pensionnés. L'accusation reprochait aux médecins des
expertises de complaisance et aux pensionnés d'avoir de ce fait bénéficié d'une
majoration abusive du taux de leurs pensions.
La cour a prononcé une relaxe générale. Dans la première affaire, le tribunal
correctionnel de Bayonne avait condamné un pensionné, M. Ravel, se faisant
appeler de Biesville, et se parant du titre de colonel, à huit mois de prison et 100
000 francs d'amende pour escroqueries. Le docteur Birade, accusé de délivrance
de faux certificats, avait été, lui aussi, condamné à six mois de prison avec sursis
et en outre à cinq ans d'interdiction de la fonction d'expert. Dans ses attendus la
cour a estimé qu'elle n'avait pas à connaître si Ravel a usurpé un nom ou un
grade, et qu'il est seulement reproché au prévenu de s'être fait attribuer par de
faux certificats de résistant déporté une pension militaire à laquelle il n'avait pas
droit. La cour observe que le principe du droit à pension était acquis à Ravel dès
1947, que toutes ses pièces portaient la mention " résistant ", et que c'est à ce
titre que cette pension lui a été servie. D'ailleurs, ce n'est pas le droit à pension
qui est en cause, mais le taux de celle-ci, et ce taux ne peut dépendre de la qualité
de résistant, mais de l'état physique. La cour a également estimé que le docteur
Birade n'a pas souscrit à une mesure abusive, puisque Ravel s'était vu accorder
quelques mois auparavant le même bénéfice par le tribunal des pensions de
Nîmes, et que la commission spéciale départementale avait maintenu le taux que
le docteur Birade avait proposé.
Au docteur Ferdières il était reproché certaines surestimations des taux
d'invalidité, et aussi d'avoir accepté d'examiner comme expert des clients
personnels, puis d'avoir recruté une certaine clientèle chez des pensionnés
expertisés par lui. La cour estime que, si le fait d'avoir recruté de la sorte une
559
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
clientèle est une faute évidente contre le code de déontologie, il ne revêt à priori
rien de répréhensible dès lors qu'il n'est pas établi que ce choix des malades a
été le paiement d'une complaisance.
En ce qui concerne certaines surestimations du docteur Ferdières, la cour a jugé
que celui-ci a pu parfois agir avec légèreté et que, devant une surestimation trop
fréquente des taux d'invalidité, le lieutenant-colonel Lartigue, dont l'enquête fut
à l'origine de la découverte de l'affaire, a pu s'émouvoir à juste titre, mais qu'il
convient de laisser aux autorités compétentes le soin de prendre sur le plan
administratif ou professionnel les mesures qu'elles jugeraient nécessaires.
Claude BIGELAJZEN †d MPFXd
Né le 28-07-1910 à Lask (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 3651 —>
BIGELAJZEN (Claude) Lask, Dordogne, Sergent Liste N17. Déporté par le Convoi
73 de Drancy, Reval, Harjumaa, Estonie le 15/05/1944. Déporté par le convoi
parti de Compiègne le 21 mai 1944 Mle 30732 BIGELEISEN Dcd à Wöbelin le
23/04/1945. 878 déportés, 16 survivants en 1945.
==BIGOT Henri
ŸFDX Capitaine adjoint-major 1er bataillon. —> BIGOT (Henri) 8-9-94, Guîtres,
capitaine, 21' RI. Oflag VI A. Liste N 50 : Malade le 24 mai> hôpital Commercy
Capitaine adjoint-major. Henri Bigot, et remplacé temporairement par le
capitaine Gaillard. Revenu le 31 mai. Re-malade le 21/6 juin, évacué sur Crepey.
Kuia BILAWSKI †d MPFXd
Né le 12-12-1892 à Kutuo (Polognx) Recrutemenx SBC (75). BILAWSKI Kiwa né le
12/11/1892 à KUTNO déporté convoi n° 66 le 20/01/1944 de Drancy à Auschwitz
Déportés 1006. Gazés à l’arriv 475. Survivants 26.
Candido BILIANO
Né le 21-10-17, Madrid Espagnx Recrutement Perpignan (66).
Léon BILLER †d MPFXd
Né le 15-05-1903 à Uséne Zielone ou Uscie-Zielme (Polognx) Recrutemenx SBC
(75) C.A. 1.... BILLER Leiba né le 15/05/1903 à USCIE ZIELOUE déporté) par le
convoi n° 2 le 05/06/1942 de Compiègne à Auschwitz. Décédé le 16/9/42 à
Auschwitz. 1000 déportés, 41 survivants.
==BIRKIS ou BILKIS
(IDTMx) Recrutemenx i. Selon Hans Habe, il aurait vécu à Paris et parlait le
langage des apaches.
BILLEROT (Paul)
—>ŸFDX 18-1-90, Vasles, 2 Sèvres, capitaine, 21' R.M.V.E. Stalag VI A. Liste N° 48.
Il commandait la Compagnie de Commandement. Extraits d’A Thousand Shall Fall
(S’il en tombe mille) : « Le commandant de ma Compagnie, le capitaine Billerot,
560
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
un soldat de métier avait été lieutenant durant la Grande Guerre, mais à plus de
cinquante ans il n’était encore que capitaine. C’était un homme austère et froid
et la mauvaise humeur gravée sur le visage. Il n’avait reçu le commandement de
notre Compagnie que depuis peu de semaines et il ne connaissait guère par leurs
noms que quelques-uns d’entre nous… le capitaine Billerot qui pendant de
nombreuses années de sa carrière n’avait été qu’une sorte de magasinier dans
une usine lyonnaise d’armement et qui n’avait jamais manifesté de désir pour un
commandement actif… »
« … Un après-midi pluvieux, nous stationnâmes dans le cimetière militaire de
Verdun. Il pleuvait depuis deux jours (23 mai à Érize-la-Petite ?)
— Volontaires ! Nous montons au feu. Nous sommes dans une région que je
connais comme le creux de ma main. C’est ici que j’ai participé à la Grande
Guerre. Non loin d’ici, j’ai perdu soixante-cinq pour cent de ma Compagnie. Les
obus sifflaient de toute part. Il fit une imitation du souffle et des sifflements et
s’attarda quelque temps sur l’évocation tandis que la pluie nous inondait.
Aussitôt que nous atteindrons les avant-lignes, chacun d’entre nous devra se
dire : maintenant, ma vie ne vaut pas un sou. Celui qui en réchappera devra dire
comme à l’autre guerre qu’il a été chanceux. Suivaient d’autres exemples où il
avait perdu soixante-cinq pour cent de sa Compagnie. Aussi, ai-je un mot
important à vous dire. Nous écoutâmes fébrilement. Nous attendions tous une
révélation de la bouche du vieux guerrier : —Volontaires ! Quoi qu’il arrive, vous
devez ramener le matériel qui vous a été confié. Quiconque reviendra sans son
fusil entendra parler de moi. Si un camarade tombe à côté de vous, vous ne devez
pas vous en occuper. C’est votre devoir de sauver d’abord les armes. Moi… »
« … À très peu de distance de Châtillon, un petit bois bordait la route. Toujours
en tête de la colonne, le capitaine Billerot courut s’y cacher et nous signala de le
suivre… on pouvait supputer que les batteries allemandes nes’abaisseraient pas
à tirer sur deux misérables Compagnies pour n’y abattre que quelques soldats. Il
n’était même pas certain que les mouchards aient jusque-là avisé leur Division
de notre présence. Mais à la Grande Guerre, le capitaine Billerot n’avait jamais
eu affaire aux “pigeons à merde”.
Il s’était imaginé que continuer notre progression sous leur surveillance était
impensable, c’était trop de responsabilités et il avait décidé que nous devions
nous faire oublier. Quelle allait être la conséquence de cette décision ne tarda
pas à se faire connaître. Quelques minutes plus tard, les quatre cents hommes et
leurs officiers entassés dans le bois virent l’enfer leur tomber sur la tête… »
« … Au sud de Ligny, tous les régiments que nous dépassâmes avaient obéi à
l’ordre de ne rien laisser aux Allemands. Des colonnes entières de fantassins
561
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
marchaient avec des bouteilles de champagne dans les poches. Certains officiers,
dont le capitaine Billerot de ma Compagnie, marchaient à la tête de leurs
colonnes, les yeux baissés et l’âme envahie par un profond dégoût et une
tristesse indescriptible. Mais ces officiers étaient une minorité. L’homme a besoin
d’une bonne dose de forces pour accepter l’infortune et refuser de se réfugier
dans l’alcool et dans l’oubli… »
Nager BINSZTOK
Né le 07-12-1910 à Wazoback (Polognx) Recrutemenx SBC (75). BINSTOCK Majer
né le 07/12/1910 à VAGERBORCK déporté par le convoi n° 5 le 28/06/1942 à
Auschwitz.De profession Tailleur.Habitait au 25, pas. Prévost dans le 4e
arondissement à PARIS) Majer Binsztok né en 1910 à Wagebok (Pologne).
Déporté à Auschwitz par le convoi n° 05 au départ de Beaune la Rolande le
28/06/1942. §d Libéréx. Décédé en 2000. (Déportés 1038, Suriv. 35)
Berjisz BIR
Né le 10-05-1910 à Lodz (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —>BIR (Bernard) 10-5-
10, Lodz (Pologne) 2' cl. 21’ R.I. Liste N 17.
David BIRENBAUM
Né le 03-06-1911 à Radoun (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Motel BIRENBAUM
Né le 15-03-1906 à Piatrkow (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —>BIRENBAUM
(Motel) 15-3-06, Piotrkow (Pologne) 2' cl. 21' R. I. V. E. Liste N 17.
BIRKIS Voir Bilkis
Chaim BIRNBAUM
Né le 04-06-1914 à Kalisz (Polognx) Recrutemenx Reuilly (Paris - 75) St XII D —>
BIRNBAUM (Chaim) 4-6-14, Kalisz (Pologne) 2' cl. 21e R. M. Liste N 17.
== Edgard BISCHOFF
Né le 20-05-1912 à Ploeste (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 5798.
Jean BIZZOZZERO
Né le 21-07-1911, à7 Lugano, Canton du Tessin (Suissx) Recrutemenx SBC (75)
Mle 5615—> BIZZOZZERO (Jean) 29-7-11, Lugano, Suisse 2e cl. Liste N 17.
Antonin BJEL
—>BJEL (Antonin ou Antoine) 1-10-06, 2’ cl. 1er R.V.E. Camenapolouba
(Tchécoslovaquix) Recrutemenx i.170. Liste N 65.
Roger BLANC
ŸFDX né le 30-9-11 à Brides-les-Bains, Savoie, adjudant 21e R.I. L.N 17. 11e Cie.
Enrique BLANCH
Né le 10-03-1918 à Barcelonne Espagnx, 1er RMVE, recrutemenx Perpignan (66).
Jose BLANCH
562
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
BLEIBERG (Joseph) 25-8-21, Varsovie (Pologne) 2e cl, 21e R.I. Liste N 17. déporté :
Bleiberg Joseph. 25/10/1921. Varsovie §d Libéréx par Évasion du Tr 79 le
21/08/1944. À Morcourt (02) BLEIBERG Joseph né le 25/08/1921 à VARSOVIE
déporté par le convoi n° 79 le 7/08/1944 de Drancy à Buchenwald. 1301
déportés, 656 survivants.
Paul BLEICGER
Né le 15-03-1916 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Jean BLEICHENBACHER
Né le 12-05-1907 à Oberuzwil (Suissx) Recrutemenx SBC (75).
== Eugène BLEIER
Né le 20-04-1908 à Absd (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 5876.
Lucien Elie BLONSTEIN †g MPFXg
ŸFDX (Turquix) né le 24-10-1900 à Constantinople. Mort le 13-06-1940 (Sainte-
Menehould, 51 - Marne, France) D’abord 13e C P puis sous-lieutenant à la
première Compagnie du premier Bataillon. Décès des suites de blessures. Il était
le fild de Robert Blonstein et de Fanny Klepat, l’époux de Sigma, Paulette
Nashoun, père de Albert. Gorges Blonstein (Geneanet mise à jour par Paulette,
Louna Martine Nahoun le 24 février 1921). Citation : « Blonstein Elie, Sous-
Lieutenant au 21e Régiment de marche de volontaires Étrangers. Chef de section
énergique et courageux, tué à la tête de ses hommes en esseyant de dégager un
sous-officier blessé, le 13 Juin 1940 à Ste Menehould. » 26/06/1940 Huntziger.
Élie Blonstein
Henoch BLOTO†d MPFXd
Né le 10-04-1904 à Sobiena (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Bloto (Henoch,
Leibj) né 10/4/04 à Sobienica. BLOTO Henoch né le 10/04/1904 à SOSBIENICE
déporté par le convoi n° 5 le 28/06/1942 de Beaune la Rolande à Auschwitz. Dcd
2/7/42 1038 déportés, 35 survivants en 1945.
Irul BLOUVSCHTEINE (Séroul Georges BLOUVSCHSTEIN) †g MPFXg
Né le 25-04-1907 à Mogilev, (Russix) Recrutemenx SBC (75) Mle 9417 Légion…
Décédé le 14 ou 15 juin 1940. Nécropole militaire Sainte-Menehould.
Moritz BLUM
Né le 06-09-1893 à Bucarest (Roumanix) Recrutemenx SBC (75).
Szmul BLUM
Né le 27-05-1900 à Michow (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 6258.
Appartenait à la 2e Cie, 1er Bat. (Membre du conseil de gérance. Tramontane)
564
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Rivesaltes, nous apprenons que nous allons vers Sarrebourg. Je passe à Épinal le
2 mai à 3 heures du matin. Nous débarquons à la gare de Grumath le 2 mai à 12
heures. Nous nous dirigeons vers où nous arrivons à 8 heures du soir, exténués.
Après un jour d’installation, l’exercice commence. Nous entendons de loin la
canonnade et nous voyons les premiers avions ennemis.
Le 21 mai, nous embarquons à la gare d’Hochfelden, à 11 heures du soir, nous
dirigeant sur le front de l’Aisne, et nous débarquons à la gare d’Hochfelden, à 11
heures du soir, nous dirigeant sur le front de l’Aisne, et nous débarquons à Saint-
Mihiel le 22 mai à midi par une pluie fine. Nous prenons la route de Bar-le-Duc,
laissant celle de Verdun à droite, nous campons dans un bois de 2 heures à 8
heures du soir, et à 9 heures nous nous remettons en route. Le 23 mai, nous
arrivons à Vilette-sur-Aisne, où nous restons toute la journée du 23.
Le 24 au matin, nous nous remettons en route pour arriver à Érize-la-Grande à
midi : à 5 heures du soir, nous embarquons en camion, qui nous conduisent à
Sommaisne, à 10 heures du soir. Nous nous couchons dans une grange, et une
heure après on remonte en camion, pas pour longtemps, car une heure après
nous nous recouchons au même endroit.
Le 25 à 9 heures du matin, nous reprenons les camions qui nous amènent à 1
heure de l’après-midi devant le bois de Morthomme : le front s’approche, les
avions patrouillent, la bagarre va commencer. Nous gagnons un bois voisin où
nous restons jusqu’à 5 heures. Nous nous remettons en route. Je pousse avec
quelques copains une voiturette de la C. A. 2. Chargée de munitions, on sue, on
tempête, la circulation devient difficile ; camions, chenillettes, voitures roulent
sans arrêt. Nous campons derrière le village de Morthomme, dans un bois. Inutile
de dire que tout est évacué, on voit les trous d’obus et le bétail errant en liberté.
À 11 heures du soir, on se remet en route, dans la cohue des voitures. Nous
arrivons devant le village de Châtillon-sur-Bar à 2 heures du matin ; les obus
commencent à tomber, l’un tombe à côté de nous.
Au petit jour le 26, à 4 heures, noud nous remettons en route ; le 26, à 4 heures
on fait la connaissance d’un avion, qui pendant tout le reste du temps, ne nous
quitte pas. C’est le « Coucou », paraît-il. Nous l’appelons aussi « Dudule ». Les
obus commencent à pleuvoir sur notre passage et nous sommes obligés de nous
planquer dans les fossés. À 7 heures du matin, nous nous installons dans un bois
entre Châtillon et Le Chesne. À 10 heures, je pars avec quelques camarades
chercher un veau pour la roulante. Nous sommes repérés. Les mortiers crachent.
Marty qui, avec moi, tient un veau par la queue est blessé, c’est le premier blessé
de la Compagnie.
À 6 heures du soir, nous changeons d’emplacement, nous sommes repérés, les
568
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
n’avoir que ce que j’ai sur moi et une couverture, une toile de tente et ma gamelle
et c’est tout.
La journée du 10 se passe sans trop de bobos, ainsi que la nuit du 10 au 11 ; à
0 h 20 dumatin on nous prévient cependant de nous replier immédiatement ; on
se rassemble en vitesse et on quitte nos emplacements en laissant munitions,
vivres, tabac, etc. La fusillade commence, des balles tombent à nos pieds. Nous
traversons les Petites-Armoises complètement en ruines à 1 heure du matin. Il y
a du brouillard, c’est ce qui nous sauvera… Le repli commence… Les ponts sont
sautés, on se débrouille, il faut faire vite. L’ennemi nous talonne et Dudule et
toujours là ; on reprend quelque temps la route de Châtillon, et par la suite on
s’enfonce dans le bois pour se camoufler, car les bombardiers sont là, ils nous
lâchent quelques crottes. Pour la première fois, j’ai vraiment peur.
Pendant toute la journée du 11 juin 1940, nous traversons des bois ayant à
notre tête le capitaine Pourquié ; nous sommes en sous-bois laissant des traces
de la guerre 1914-1918, nous retrouvons la route de Busancy à Vouziers, et nous
prenons celle de Grandpré que nous traversons à la tombée de la nuit. La
fusillade nous suit, et nous sommes vraiment las, nous campons dans le bois.
Le 12, nous reprenons notre route, toujours dans le bois pour arriver le 13 juin
à 2 heures du matin au village Sommepy sous la pluie ; nous n’y restons qu’une
heure et demie, un contrordre arrive et nous reprenons notre route (soit vers 3
heures 30) pour gagner Sainte-Menehould à 10 heures du matin (il s’agit plutôt
de 11 heures, car le trajet à pied se calcule devoir durer 7 heures 45, voire 8 heures
et nous savons la décision prise par Debuissy, lorsqu’à 10 heures il ne voit pas
poindre le 2e bataillon) la dernière troupe évacue la ville, je vois passer pour la
première fois trois tanks français, des avions n’en parlons pas. Nous trouvons à
Sainte-Menehould pour la première fois des victuailles solides et liquides, qui
nous retapent un peu ; bien entendu, nous remplissons musettes, bidons, le
moral reprend le dessus, l’on oublie les coups durs et la fatigue (nous connaissons
ici, annulant l’ordre de Debuissy, l’ordre de Delaissey mettant à cet instant le 2e
bataillon au repos). Après avoir traversé, l’on sort de la ville pour arriver dans un
camp militaire, où nous cassons la croûte et vidons les bouteilles trouvées au
bord de la route, à Sainte-Menehould. Il y a une heure que nous sommes là,
contrordre (belle confirmation de la bourde de Delaissey !) nous devons
retourner sur nos pas, arrêter l’ennemi qui avance, nous dépassons la ville de
quelques kilomètres (dans quelle direction ?) et l’on regagne la ville sans avoir où
est l’ennemi (belle pagaille créée par Delaissey !). Le Général qui est présent nous
envoie dans une autre direction. La première section et la deuxième section, déjà
bien réduite, fusionnent et nous nous dirigeons sur une Crète à gauche de Sainte-
570
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Menehould. Dudule passe à 50 mètres sur nos têtes : à 3 heures, nous essuyons
les premiers coups de feu depuis la matinée. Le chef Berchon est tué, l’ennemi
avance ; les ordres ayant été mal interprétés, la Compagnie se disperse. Avec le
chef Tétaud je ramène, le chef Berchon jusqu’en ville, quel boulot de ramener un
gaillard de 1 m 90, où l’on risque de tomber dans l’eau (pont d’Austerlitz
finalement coupé…). L’ennemi est en ville, la bagarre est bien engagée. Avec ce
vieux Tétaud, je retrouve nos lieutenants (Odry, Huschak, Milcamps) et une
douzaine de copains, nous évacuons la ville pour reformer la Compagnie, mais
hélas nous restons seuls une quinzaine. Nous nous joignons au 1er bataillon, on
fait le coup de feu avec.
Le 14, à minuit (0 heure) et nous perdons le lieutenant commandant la
Compagnie, nous errons toute la nuit à sa recherche, sans résultat. Nous nous
trouvons à 5 heures devant le camp militaire avec le 1er bataillon. Le lieutenant
Milcamps m’envoie avec cinq camarades patrouiller dans le camp, ça ne
m’enchante pas du tout. Au bout de vingt minutes, nous essuyons des coups de
feu. Que peut-on faire contre des mitraillettes ? Nous nous replions sur les
derniers baraquements où la Compagnie se trouve, une quarantaine au complet.
Nous tenons le choc pendant 2 heures, nous avons des tués et des blessés ;
devant le nombre, nous devons nous replier, laissant au 11e R.I. le soin de couvrir
notre retraite. Nous reprenons notre route à travers bois, nous sommes
bombardés, mitraillés ; après 6 heures de marche, nous arrivons à Souilly (48 km
de Sainte-Menehould) où, avec le caporal Cramatte on confectionne à sa façon
deux lapins. Le 15, nous reprenons notre route dans l’encombrement : artillerie,
génie, civils, roulante, pour venir dans un bois aux environs de Saint-Mihiel, où
nous passons la nuit ; toutes les nuits, nous installons les FM et plaçons des
guetteurs.
Le 16 à l’aube, nous reprenons notre route ; toujours avec Cramatte, je monte
dans un camion pour arriver dans un petit pays. On se débarbouille, il y avait huit
jours que je ne l’avais pas fait. On retrouve le bataillon à Sampigny où l'on reste
quelques heures. On repart de nouveau et on arrive à Commercy à 4 heures, on
casse une bonne croûte, des civils nous donnent du champagne avant de se
sauver, l’on remplit musettes, bidons, et nous nous dirigeons le 17 à l’aube sur
Vaucouleurs que nous traversons vers 10 heures. 6 kilomètres après Vaucouleurs,
on fait une halte de 4 heures, il se met à pleuvoir. Un nouvel ordre arrive, nous
nous dirigeons à nouveau vers Vaucouleurs, l'ennemi nous talonne toujours,
j’entrevois la possibilité d’entrer dans les Vosges vesr Neufchâteau, mais hélas !
On prend la route de Nancy. Après avoir fait un crochet sur le fort de Blénod les
Tours, nous arrivons dans la nuit entre Allain et Ochey à 15 kilomètres de Nancy.
571
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
jaunes, il est très chic ; le Lulu Galaudier, lui, qui croit au père Noël. Il est Parisien
et prend le temps comme il vient. Quant à moi, je crois être chez moi d’ici quinze
à vingt jours. »
Pierre BOULARD
—>BOULARD (Pierre) ŸFDX 24-4-1900, Chalaisnes, lieutenant, 1er R.I.E. Liste N 14
et 49 : Le 17 juin le Lt Pierre Boulard affecté spécial aux Taneries Vve Paul Duc et
cie à Challaines demande son incorporation au 21e R.M.V.E.
Paul BOUQUET DE LA JOLINIÈRE
—>BOUQUET DE JOLINIÈRE (Paul) ŸFDX 29-11-13. Blida, Algérix adjudant, 21’ RE,
C. A. 2. Stalag XI A. Liste N 45 et 49. Portrait par Léon de Rosen : « … Cousin de
l’adjudant Michel… Bouquet est… le type parfait de l’éternel cafardeux. Il assiste
au repas, dit bonjour du bout des dents et ne les desserre pas jusqu’à la fin. »
Plus loin : « L’adjudant Bouquet n’était pas content : le rapport de la garde des
couloirs signalait qu’on l’avait surpris avec l’intention d’uriner dans le couloir.
Nous nous moquâmes doucement de lui pendant le déjeuner : il le prit très mal
avec des airs accablés et indignés de vierge offensée. »
Marcel BOURGEOIS
—> BOURGEOIS (Marcel) ŸFDX 10-11-13, Paris, serg. -c, 21' R.M. St. XI A. List 44.
Jean BOURGES
—> BOURGES (Jean) ŸFDX Né le 19-1-99 à Ste-Marie à Py (Marne) serg. 21e R.I.
List N.17.
René BOURGUER †g MPFXg
ŸFDX né le 28/02/1914 à Moyenmoutier Vosges (88) 6e Compagnie du 21e
R.M.V.E. Mort le 06/06/1940 Rombas 57. Ambulance chirurgicale 222.1939-
1945-88 — Saulcy-sur-Meurthe — Monument aux Morts.
Pierre BOUTRONE
ŸFDX Vétérinaire à la Compagnie Hors Rang.
Pierre BOUTROUE
ŸFDX lieutenant Pharmacien du 21e ; après guerre capitaine pharmacien dans les
troupes coloniales. Voir rapport Pold.
Raphael BOVIEIES (BOVIETES ou BOVETES)
Né le 1909 à Brousse (Turquix) Recrutemenx SBC (75) Mle 5492. —> BOVETES
(Raphaël) 12-8-08, Brousse, 2' cl. 21' R.I.V.E. St.-XI A. Liste N 44.
—> BOZZI (Jean)
ŸFDX né le 22-2-15, Paris, Serg. 21e R.I. Liste N 17.
Nicolas BRAD
Né le 10-11-1916 à Petrovag (Russix) Recrutemenx SBC (75). Blessé le 14 juin et
disparu?
573
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Michel BRAJTBARD
Né le 18-10-1896 à Lodz (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Né le 13-05-1904 à Radom (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Doc Duvernay 10 cie
4e sec : blessé et évacué.
Leon BRANOVER
Né le 03-10-1903 à Orhei (Roumanix) Recrutemenx SBC (75).
Gregorio BRANSBOURG
Né le 22-06-1915 à Ekaderinlaw (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Yeil BRASLAWCKI
Né le 20-07-1911 à Fabsti (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 2834 —>
BRASLAVSCHI (Jeil) 20-7-11, Falesti (Roum.) cap. 21’ R.E. 190. Liste 56. C.A. 1.
Antonio BRANZUELA COLOM
Né le 01-09-1904 à Vich (Espagnx) Recrutemenx Mautauban (82).
Adolf BRAUER
Né le 15-01-1905 à Lodz (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —>BRAUER (Adolphe)
15-1-05, Lodz (Pologne) cap. 21' R.I. Liste N 17. Appartenait à la 1re section, 10e
Cie (3e bataillon.)
Alexandre BRAUER †d. MPFXd
Né le 02-02-1897 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75). (Brauer
(Alexandre) né 2/2/97 à Budapest. BRAUER Alexandre né le 11/02/1897 à
BUDAPEST déporté par le convoi n° 32 le 14/09/1942 de Drancy à Auschwitz. Dcd
19/9/42. Déportés 1000. Gazés à l’arrivée 893. Survivants 45.
Alexandre BRAUN
Né le 14-03-1897 à Sopran (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Aspad BRAUN (ou Aspand)
Né le 17-07-1907 à Poka (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) —>BRAUN (Arpad)
18-2-07, Koko (Hongrie) 2' cl. 21' R. M. Liste N 17.
Georges BRAUN
Né le 30-04-1906 à Poka (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Joseph BRAUN
Né le 13-09-1920 à Budapest (Bulgarix) Recrutemenx SBC (75).
Moïse BRAUN†d MPFXd
Né le 06-03-1909 à Crodzisk (Polognx) Recrutemenx SBC (75) BRAUN Moïze né le
06/03/1909 à BRODZYK déporté par le convoi n° 4 le 25/06/1942 de Pithivers à
Auschwitz. Décédé le 30 juin 1942. Déportés 999. Survivants 51.
Paul BRAUN
Né le 12-11-1906 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) —> BRAUN (Paul)
12-11-06, Budapest, cap. 21e R. I. E. Liste N 17. Appartenait à la 3e section de la
574
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
> BRUDER (Rubîn) 29-10-98, Tohisterhova, 2' cl. 21' RI Liste N 17. Rubin Robert
Bruder né en 1898 à Czenstochowa (Pologne). Déporté à Auschwitz par le convoi
n° 49 au départ de Drancy le 02/03/1943. §d Libéréx Décédé en 1963.
BRUGLEMAN (Alphonse) : Voir DRUGLEMAN
Borah BRUHMAN (Boris HOLBAN) ❤G.R. 16 P 93906
Né le 20.04.1908 à Atachi, village de la partie ukrainienne de la Bessarabire
Bessarabie alors ratachée à la Russie. (Russix) Recrutemenx SBC (75) HOLBAN
Boris (Alias de BRUHMAN) —>BRUHMAN (Borah) 20-4-08, Cucanea (Russie)
caporal 21' R. I. Liste N 17. Le réseau des FTP-MOI a été fondé en mars 1942 par
Boris Holban (34 ans) de son vrai nom Bruhman. Il est issu d'une famille juive
russe. Le pays où s’est installée sa famille, la Bessarabie, a été retiré de la Russie
et attribué à la Roumanie après la Grande Guerre. Ses activités de résistant
communiste en Roumanie l’obligent, après plusieurs emprisonnements et la
perte de sa nationalité, à se réfugier en France en 1938. Boris Holban s'engage
en 1939 au 21e R.M.V.E. Fait prisonnier, il réussit à s'évader le 11 janvier 1941
grâce au réseau d'une religieuse de Metz, Soeur Hélène (François Mitterrand,
Léon de Rosen, etc., bénéficieront du même réseau) et d’une militante juive,
communiste et, parlant l’allemand, la Roumaine Irma Mico, Irma Miko, née
Rosenberg (1914->2014). En mars 1942, Boris Holban met sur pied les FTP-MOI
parisiens avec des équipes de Roumains, de Juifs polonais et d'Italiens sans
compter un détachement spécialisé dans lesdéraillements et des services de
renseignement, de liaison et de soins médicaux. Au total trente combattants et
une quarantaine de militants des services de renseignement, de liaison et de
soins médicaux. De juin 1942 à leur démantélement en novembre 1943 par la
brigade spéciale des renseignements généraux (BS2) les FTP-MOI avaient commis
à Paris 229 actions contre les Allemands, la plus retentissante étant l'assassinat,
septembre 1943, du Général S.S. Julius Ritter, superviseur du Service du travail
obligatoire (STO) et responsable de l'envoi en Allemagne de centaines de milliers
de jeunes travailleurs français.
En 1985, à l’occasion de la diffusion du film « Des terroristes à la retraite », la
veuve de Missak Manouchian a accusé Boris Holban d’avoir indirectement
provoqué la mort de son mari et de ses camarades en leur refusant le repli en
zone sud. C’est pour démentir ces accusations que Boris Holban a publié en 1989
ses mémoires sous le titre « Testament… » (Calman Lévy.) B. Holban a rappelé à
ses « détracteurs » qu’à cette époque il se trouvait depuis plus de trois mois en
province à la suite d’un désaccord avec son supérieur hiérarchique, Rol Tanguy,
sur la tactique de masse que le comité militaire interrégional du parti voulait lui
imposer.
577
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
581
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
André CASSAYRE
—> CASSAYRE (André). ŸFDX 18-3-04 (Saumur) M et L, serg-chef 21e R.I List 17.
Barthélémy CASTANER
—>CASTANER (Barthélémy) †f ŸFDX (Espagnx) né le 23-3-91, Soller, lieutenant,
21' R.I.E. Oflag VIA. Liste N° 48 Il appartenait à la Cie de Commandement (Billerot)
et il s’occupait des Pionniers. Hans Habe le décrit : « … le lieutenant Castaner…
en vingt ans de métier en Afrique avait appris et adopté les moeurs de la Légion.
C’était un homme basané tricoté serré avec une courte moustache noire, de
courtes jambes, un ventre proéminent, un cou épais et des mains rougeâtres. Il
ne faisait jamais une marche sans sa cravache et, sous prétexte de camaraderie,
en frappait ses soldats si fort qu’ils portaient sur le dos pour des jours les traces
de son amitié.
Il voyageait toujours avec une valise pleine de livres pornographiques et il
recevait dans les tranchées “La Vie Parisienne”. Il avait choisi comme ordonnance
Fodor, un peintre hongrois qui ne savait pas cirer les bottes, mais compensait
cette inaptitude par son art à dessiner des accouplements d’hommes et
femmes. » Monuments commémoratifs de Calais - Mémoires de pierre :
CASTANER Barthélémy, né le 21/03/1893 à Soller (province des Baléares,
(Espagne) domicilié à Calais, Décédé le 24/09/1944 à Calais, au 27 boulevard
Gambetta, au cours d’un bombardement aérien MPFXf 25/11/1959].
Pédro CASTANO
Né le 22-10-1916 à Bedar (Espagnx) Recrutemenx Lyon (69) engagé le
13/11/1939 —> CASTANO (Pierre) 22-10-16, Bédar (Espagne) 2' cl. 21’ R. M.V.E.
List N 16.
Raphaël CASTORIANO
Né le 10-04-1900 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx Nice (06) —>
CASTORIANO (Robert) Liste N 11 et 17 20-8-08. (Turquix) Recrutemenx i
Constantinople, 2' cl. 21’ R. M. V. E.
Domingo Miguel CATALAN †g MPFXg
Né le 12-05.1909 à Daroca Espagnx, Recrutemenx, 21e R.M.V.E., Tué à Sivry-Ante,
Marne 51
Evanghelo CATOURGIDES
Né le 01-01-1907 à Ordou (Grècx) Recrutemenx Cambrai (59) —> CATOURGIDÈS
(Evanghelos)', 1-1-07, Ardon, 2’ cl. 21' R.I. St. V B. Liste N 17.
Louis CAUCHIE
Né le 01-07-1903 à La Louviere (Belgiqux) Recrutemenx Valenciennes (59) —>
CAUCHIE (Louis) 1-7-09, La Louvière, 1’ cl. 21’ R.M.V.E. 102. Liste N 56. Le 9 juin
1940, Cauchie, légèrement commotionné (obus) aux Grandes-Armoises, 1re cl.
585
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Michel CHOVANSKY
Né le 15-11-1902 à Bryertes (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Nicolas CHPOULINOFF
Né le 27-07-1896 à Kiex (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Georges CHRISTIN
Né le 26-08-1906 à Lausanne (Suissx) Recrutemenx SBC (75).
Nicolas CHRISTOFF
Né le 23-04-1889 à Nicopol (Bulgarix) Recrutemenx SBC (75).
Maurice CHURGIN
Né le 30-01-1906 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) DCD 1964. —>
CHURGIN (Judal) 30-1-06, Varsovie, 2’ cl. 21' R.I. Liste N 17.
Stanislas CIEPELA
Né le 10-06-1902 à Glowzaza (Polognx) Recrutemenx Clermont-Ferrand (63).
Elie CIHEN
Né le 14-03-1906 (Grècx) Recrutemenx SBC (75).
David CIMBLER
Né le 23-01-1902 à Bendzin (Polognx) Recrutemenx Metz (57).
Hrinko CIOLKO
Né le 14-04-1902 (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Alfred CIPRUT †g MPFXg
Né le 02-09-1907 à Constauza (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 5866. Mort
le 21-06-1940.
Henri CISINSKI
Né le 22-10-1916 à Garvolin (Polognx) Recrutemenx SBC (75). —> CISINSKI
(Judka ou Henri) Liste N 17 : 22-10-16, Garvolin (Pologne) 2' cl. 21' R M.
IAppartenait à la 3e section de la 10e Cie.
Mordka CISINSKI Voir Gisinski.
Marcello CLAVELINO
Né le 17-07-1921 à cuestaheda Espagnx RM Recrutemenx Perpignan (66) -->
Clavero (Marcelino),17-7-21, Burgos, esp- 2e cl. 21e RI.
André CLEMENT
Né le 13-04-1914 à Cuarmons (Suissx) Recrutemenx Belfort (90) Engagé le
02/10/939 —> CLÉMENT (André) 13-4-14, Gollion : (Suisse) 2’cl. 21’ R.M. List N
20 et 25.
Joseph CLISCI†g MPFXg ❤ G.R. 16 P 134074
Né le 12-11-1915 à Cliscaudi (Russie) Recrutemenx SBC (75) Mle 5827. Roumanix
(La Bessarabie est roumaine après 14-18). Voir Chap IV CLISCI.
Hoscheli CLISCOVSCHI
590
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
tous les matins et puis c’est tout ». Au bout de quelques jours, je me suis aperçu
qu’il n’avait pas le sou. Il n’avait pas les moyens d’entretenir un gars de dix-huit
ans. J’avais un oncle, agent d’assurances, et une tante à Carpentras. Je me suis
dit : « Tonton va me faire travailler. » Je prends le train et j’arrive chez lui. Il me
dit : « Naturellement, je te prends. Tu me serviras de secrétaire. » Ça ne m’allait
pas du tout, et au bout de très peu de temps, je me suis engagé dans l’armée à
Avignon, au 58e régiment d’infanterie. À partir du moment où j’ai été militaire,
j’ai eu la sensation d’avoir un métier.
La guerre 14-18
Un matin, j’arrive à Avignon, c’est le 5 mars 1915, et je m’engage sous le
numéro 204 au 58e régiment d’infanterie. Du 58e on me renvoie au 61e à Privat.
Je fais mes classes comme tous les jeunes soldats. Au bout d’un certain nombre
de mois, je suis affecté à un régiment qui monte à la guerre. Je suis ommé caporal
et mon colonel m’envoie à Saint-Cyr (en 1916) pour devenir aspirant. Nous avons
quitté Saint-Cyr en chantant la Marseillaise.
On nous envoie à Salonique fin 1916 à début 1917. Je suis blessé au visage en
montrant aux soldats comment se servir d’une grenade et on m’envoie à
Clermont-Ferrand pour me faire soigner. Après, je suis envoyé dans un régiment
de repos et je suis affecté au 3e bis régiment de zouaves (en 1917).
Après Salonique, je suis allé voir Georges Mandel et je lui ai dit que je voulais
retourner au Front. J’ai été affecté avec le Colonel Trappet, le meilleur colonel de
l’armée française, que tout le monde surnommait « Bande de vaches » parce que
quand il partait à l’attaque, il criait « Bande de vaches ! » et je me suis très bien
entendu avec lui. Nous faisons une attaque. Je ne suis pas blessé. Je suis nommé
lieutenant. On a peur de partir à l’attaque, mais quand les balles sifflent, on n’a
plus peur.
Je ne regrette pas du tout d’avoir vécu comme je l’ai fait parce que la vie a été
belle. Voyez-vous, je repense souvent aux attaques que nous avons faites. Il est
certain que quand vous allez à la mort, vous avez la trouille. Mais quand vous
êtes dans le bain, vous êtes comme ivre, et alors, on ne pense plus du tout à rien,
que ce qu’on doit faire. Le Général qui commande la division m’a désigné pour
être son voyeur. Il m’a dit :
« La Division va attaquer. Vous serez mes yeux ». Je lui ai dit que c’était la
première fois que je voyais une bataille sans y participer. C’étaient les bataillons
d’Afrique qui attaquaient. Ils n’ont jamais pu sortir de leurs tranchées. Les
Allemands les ont bloqués tout le temps. J’avais le Général au bout du fil : « Mais
ce n’est pas vrai ! Ils sont sortis ! Vous n’avez pas pu les voir ! »
Je me dis : « Il va faire faire l’attaque par un autre régiment ». Mais il désigne
593
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
mon régiment, le 3e bis de zouaves. Je prépare mes hommes. Et c’est là qu’au lieu
d’attendre l’heure prévue pour attaquer, dans le courant de la nuit, je les fais
sortir et les place derrière le barbelé. On passe au-dessus de la tranchée. Les
Allemands n’étaient pas sur leurs fusils, ils nous attendaient cinq minutes plus
tard. On arrive à la seconde tranchée. Les Allemands qui étaient là étaient
protégés par leurs frères qui étaient dans la première. Or la première était prise.
Ils n’avaient donc pas leurs armes. Nous passons donc et allons prendre la
troisième. Et quand nous sommes dans la troisième, nous nous apercevons que
la première et la seconde n’ont pas été prises derrière nous par les Français. Nous
sommes seuls en terrain allemand. Nous nous sommes battus et nous avons
gagné.
Nous avions des baïonnettes et les officiers, des sabres. J’ai trouvé ça idiot de
donner à un officier un sabre contre une baïonnette allemande. J’ai pris mon
sabre, je l’ai mis dans le fond de la tranchée et j’ai pris une baïonnette d’homme.
J’ai été blessé deux fois. À la tête donc, et à la clavicule droite. La première fois,
c’était en Macédoine. Ma deuxième blessure, c’était en 1916 à la côte du Poivre,
à Verdun.
La fin de la guerre 14-18
J’ai fini la guerre au 31e bis régiment de zouaves. J’étais donc en première ligne
avec mes hommes quand mon colonel passe et me dit : — La guerre va finir. Ta
mère ne t’a pas vu depuis quatre ans. Laisse tes hommes et va l’embrasser de ma
part.
Alors, je suis allé changer de tenue, j’en ai mis une belle, je me suis rasé, j’ai
mis mes décorations, j’ai pris un train militaire et le lendemain je suis arrivé à
Lille, je suis en face de Maman :
— Tu es trop beau, on voit bien que tu n’as pas fait la guerre.
Je ne lui ai pas dit le contraire. Nous sommes allés à Carpentras, et là, elle a
appris que j’avais fait la guerre. Régiment de Privat, puis le front, Saint-Cyr pour
devenir sergent, puis Verdun, la campagne d'Orient en 1917, puis à nouveau le
front.
La rencontre avec son épouse
J’ai fait la connaissance de ma femme chez mon oncle et ma tante à
Carpentras. Avant de la rencontrer, je ne voulais pas me marier parce que je
n’avais pas d’argent. Par conséquent, qu’est-ce que j’allais faire avec une femme ?
J’étais déjà embêté pour gagner trois francs soixante-quinze. Mais mon oncle a
insisté.
On nous a présentés, nous nous sommes plus et nous nous sommes mariés le
1er juin 1927 dans le Vaucluse et nous avons été un très bon ménage. Nous avons
594
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
eu une première fille en 1929. Nous en avons eu une deuxième en 1936 qui n’a
pas vécu. Ma femme, Odette, n’a jamais travaillé, mais a eu une vie associative
chargée.
La vie professionnelle
Je suis revenu comme ingénieur dans l’agglomération lilloise (sous-directeur,
puis directeur d’usines de textile qui fabriquaient du lin, de la laine et du coton).
Puis, je fus directeur d’une usine qui fabriquait des tapis d’Avignon à Fontaine de
Vaucluse. Cette dernière fit faillite, et je pris alors, jusqu’en 1939, la direction
d’une usine située en Anjou qui fabriquait des couvre-pieds/couvre-lits.
La Seconde Guerre mondiale
J’ai été remobilisé en 1939 avec le 21e régiment de marche des volontaires
étrangers. J’ai été prisonnier de guerre avec le régiment près d’Allain (voir Hans
Habe) et j’ai été transféré au Fort Saint-Vincent, situé près de Nancy, puis en
Allemagne dans un « Oflag » (VI A.) camp des officiers, où les Allemands ont été
très chics avec nous pendant quatorze mois (jusqu’au 15 août 1941).
Ce qu’il y a de terrible, c’est que, quand on prend un civil et qu’on le mobilise,
il a la trouille. Et quand il a fait son métier de soldat et qu’il tire, il n’a plus la
trouille. C’est comme une jeune fille avant le mariage, elle est un peu inquiète, et
après c’est fini. C’est la même chose à la guerre.
Quand nous avons été libérés, nous avons pris le train. Le commandant du
camp nous a salué « Au revoir, chers camarades ! », car nous étions tous de 1914.
Je suis venu diriger une usine de confection de vêtements hommes et femmes à
Paris. Les Allemands contrôlaient Paris. J’ai été convoqué au Palais-Bourbon. Un
lieutenant m’a dit :
— Bien sûr, vous n’aimez pas les Allemands. Vous en avez tué beaucoup ?
— Oui, le plus que j’ai pu.
Nous avons parlé une heure comme ça et il s’est levé :
— Permettez à un officier allemand combattant de serrer la main à un officier
français combattant. Vous allez partir. La porte qui est derrière vous, vous ne
devrez plus la franchir. Si vous avez des ennuis avec l’armée allemande, faites
appel à moi.
Quelques mois plus tard, un jour où je me promenais dans Paris, ce même
officier me voit, traverse la rue et vient à ma rencontre pour me tendre la main
et me saluer.
Paris
J’avais dit dans ma jeunesse que jamais je n’habiterais Paris parce que ça ne me
plaisait pas. Et maintenant que je vis à Paris depuis trente ans, je dis que Paris ’est
raiment ce qu’il y a de plus agréable. Ça dépend où l’on habite. Ça dépend qui
595
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
— Quand on arrive à la fin de sa vie, on trouve que la vie est simple ; c’est nous
qui la compliquons.
Propos recueillis lors d’entretiens réalisés par les collecteurs de Paris-
Mémoires (2000) et publiés dans le livre « Hommage à nos aînés qui ont connu
trois siècles ». (Récits de vie de Parisiens nés avant le 1er janvier 1900.)
1 Ville de l’agglomération lilloise se situant à la périphérie nord-ouest de Lille,
entre cette dernière et Roubaix. 2 Pendant l’Occupation (1940-1944) le palais fut
en effet réquisitionné par divers services de l’administration nazie. Libéré le 15
août 1941, il a par la suite dirigé une manufacture de vêtements (spoliée par des
Allemands à des Juifs qui l’ont récupérée après la guerre) à Paris rue de Chine
jusqu’en 1945 et il est resté dans le textile jusqu’à sa retraite.
Guy Cohn né le 16 novembre 1896 et était encore vivant en 2000 (Paris-
Mémoires, 2000 : 104 ans). N.B Il y avait dans son récit une erreur (« Fort-Saint-
Vincent près de Reims » !)
COHN Pinco Alias CAHN Pierre
Né le 27-10 1907 à Bucarest (Roumanix) Recrutemenx SBC (75), Mle 3845—>
CAHN (Pierre, né le 27-10-07 à Bucarest Roumanie, liste N 17.
Abram COIFMAN
Né le 18-03-1910 à Edinitzi (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) —> COIFMAN
(Abram) 18-3-10, Edenité, 2' cl. 21' R. M. Liste N 17.
Alphonse COKKINOS
Né le 16-03-1897 à Pirée (Grècx) Recrutemenx SBC (75).
Emilio COLLADO
Né le 22-05-1914 à Marmoleyo (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Antoine COLOMBO
Né le 19-11-1916 à Verdelo (Italix) Recrutemenx Versailles (78) 1er R.M.V.E.—>
COLOMBO (Antoine) 19-11-1916 2e cl. 23e R.M.V.E. (Muté 23e ?) List 61 192.
Moises COLOME
Né le 10-12-1918 à Pals (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
Florentin COMPÈRE
Né le 25-10-1908 a Naome (Belgiqux) Recrutemenx Grenoble (38). —> COMPÈRE
(Florentin) 25-10-08, Naome, Cap. 21e Étg. St. IX A Liste 44,
==Benoit COMPS
né le 19-03-1909 à Médiano (Espagnx) Recrutemenx Versailles (78). —> CAMPS
(Benoit) 9-3-09, Mediana, Espagne 2e cl. 21e R.I. St. XVII A Liste N 97 José COMPS
né le 19-06-1906 à Tella Huesca (Espagnx) Recrutemenx Versailles (78) —>
COMPS (Joseph) 19-6-06, Tella (Espagne) cap. 21' R.I.V.E. Liste N 17.
597
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Haim CONFORT
Né le 07-10-1902 à Doupuisto (Bulgarix) Recrutemenx SBC (75) Mle 14007.
Léon CONFORTI
Né le 05-10 1909 à Gorna-Djonmaya (Bulgarix) Recrutemenx SBC (75) Mle 3847
—> CONFORTI (Léon) 5-10-09, Gorha-Djouma (Bulgarie) 2' cl. 21' R.I.V.E. List 17.
Karel COP
Né le 25-11-1908 à Duffel (Belgiqux) Recrutemenx Lille (59).
Jean COPPER
Né le 10-08-1912 à Berné (Suissx) Recrutemenx Montpellier (34).
Francisco CORNELLAS
Né le 01-01-1916 à Rippol (Espagnx) Recrutemenx Mautauban (82).
Alexandre CORNESCO ❤G.R. 16 P 142914
Né le 02-10-1908 à Bucarest (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 7280.
Marcel CORNU ❤. G.R. 16 P 143268 CORNU, Marcel 07.08.1905 Beugnies
—> CORNU (Marcel) ŸFDX 7-8-05, Beugnies, adj.-ch., 21e R.M.V.E. 121.List 33.
Jean COROMINAS
Né le 08-02-1910 à St-Felix (Espagnx) Recrutemenx Lyon (69) engagé le
18/10/1939 —> COROMINAS (Jean) 8-2-10, St Félix (Espagne) 1' cl. 21' R.M.V.E
142 Liste N 28.
Gimenez CORREA
Né le 05-07-1905 à Velez (Espagnx) Recrutemenx Carcassonne (11).
Leon CORTOIS
Né le 20-02-1906 à Bruges (Belgiqux) Recrutemenx Dunkerque (59).
==André COSCOQUELA
ŸFDX né le 21-2-1909 à Aiguillon Lot et Garonne Le lieutenant Coscoquela (C. A.
2e bataillon) est blessé le 9 juin 1940 aux Petites-Armoises. Prisonnier rapatrié
Démobilisé 2/41 ...
Sirvent COTS †d MPFXd.
COTS-SIRVILLE (Francisco Né le 14-02-1908 à Gijona (Espagnx) Recrutemenx
Toulouse (31) Déporté. Dcd le 19/12/42 Gusen. Convoi 45?
Jean COUDERT
—> COUDERT (Jean) ŸFDX 31-3-11, Bort-les-Orgues (Cor.) serg. -ch., 21' R. I. Liste
N 17 5e Compagnie.
Blagoi COUNTCHEV
Né le 09-02-1907 à Monchovo (Bulgarix) Recrutemenx Montpellier (34) —>
COUNTCHER Blagoé, 9-2-07, Moncbovo (Bulg.) 2' cl. 21' R.M.V. St. XI. List 44.
COURBIS
ŸFDX Comptable adjoint C. A. 2.
598
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Georges COURVOISIER
—> COURVOISIER (Georges) ŸFDX 3-1-06, Lyon, serg. 21'R.M.V.E. 204. List 55.
Maurice COUSSONS
Né le 11-12-1898 à Gaud (Belgiqux) Recrutemenx Versailles (78).
Jean COVO
Né le 05-03-1908 (Grècx) Recrutemenx SBC (75) —> COVO (Jean) 5-3-08,
Salonique, 2’ cl. 21’ R I. Liste N. 17.
Judas Léon COVO †g MPFXg
Né le 10-05-1910 à Salonique (Grècx) Recrutemenx i Tué le 13-06-1940 (Beaulieu
en Argonne, 55 - Meuse, France). Nécrop nationale Bevaux Verdun.
René Henri CRAMATTE
ŸFDX né le 13-04-1914 à Pfetterhouse (68 - Haut-Rhin) Recruté Belfort (90)
Détail engagé le 17/10/1939. 2e Bataillon.
CRAUS Bénédich ❤ GR 16 P 149857
—> Né le 14-3-1917 Baccau (Roumanix) Recrutemenx I ; 2e cl. 21e R.I. Liste N 17.
Leizer CRAZOVER †d MPFXd
Né le 16-04-1911 à Roscani (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 2825 —>
CRAZAVER (Laizais) 16-04-11, Rascani, Roumanie 2e cl. 21e R.I. Liste N 17.
Crazover (Leizer) né 16/4/11, Rascani. CRAZOVER Lazare né le 16/04/1911 à
RASCANI déporté par le convoi n° 3 le 22/06/1942 de Drancy à Auschwitz. Dcd
27/6/42. 1000 déportés, 24 survivants.
Jarren CREMMERMANN
Né le 14-11-1897 à Baltzi (Roumanix) Recrutemenx SBC (75). 1er R.M.V.E.
==Antonio CRESPO
Né le 24 juin 1906, Almeria (Espagnx) Recrutemenx SBC (75) Mle 11150 7e Cie?
Antonio CRESPO
Né le 20-06-1907 à Lavos (Portugax) Recrutemenx SBC (75) Mle 14596.
José Manuel CRIADO†d MPFXd
Né le 27-02-1913 à Salamanque (Portugax) Recrutemenx i Déporté Arrivée de
septembre 1940 à janvier 1941. Mle 4261 Appartenait à la SC 10e Cie Noté (Doc
Duvernay) manquant (Prisonnier) le 16 juin après Pierrefite-sur-Aire. CRIADO
SANCHEZ Jose Manuel né le 27/02/1913 Salamanque Roblia de Colos. Parcours
Gusen Harthein. Dcd le 19-12-1941 à Hartheim (Gazé).
Roque CRISTOBAL Voir ROQUE.
Eugène CSUKAI
Né le 12-01-1906 (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) —> CSUKAI (Eugène) 12-1-06,
Syoswovox (Hongrie) 1' cl. 21' R.I. St. XI A. Liste N 44.
Ignacio CUADAL
599
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Incorporé au 22e R.M.V.E. Il est muté au 21e R.M.V.E., puis envoyé à La Valbonne
pour y être incorporé au 4e régiment ficelle le 12e R.E.I., mais il se fait réformer.
De retour à Paris, il finit par être interné à Drancy le 20 août 1941, puis au camp
de Compiègne dont il s’extirpe le 14 mars 1942 grâce à sa nationalité hongroise.
Pour échapper à la Gestapo, il part Gare de l’Est le 8 octobre 1942 comme
travailleur volontaire en Allemagne, permissions de 14 jours passées à Paris à la
mi-avril 1943 et début août 1943, retour définitif à Paris fin septembre 1943.
Survie clandestine à Paris. Avec, puis sans travail. Libération de Paris 19-25 août
1944. Émigration au Canada le 8 décembre 1951…
Antonio DA COSTA †g MPFXg
Né le 12-02-1906 à Pafe (Portugax) Recrutemenx SBC (75) et Versailles (78) Mle
5680. Mort le ? 1940. Cause du décès : disparu.
Antonio DA COSTA
Né le 23-01-1902 Fafe (Portugax) Recrutemenx SBC (75) et Versailles (78).
Dominique DACOSTA
Né le 31-12-1896 à Gimarais (Portugax) Recrutemenx Tarbes (81).
Manuel DA CUNHA
Né le 05-01-1916 à Costevimka (Portugax) Recrutemenx Orléans (45).
Leib DAJEZ
Né le 25-11-1908 à Lodz (Polognx) Recrutemenx Marseille (13).
Antonio DALMEIDA
— > DALMEIDA (Antonio) 3-5-09, (Portugax) Recrutemenx i (Vilamarin) 2' cl. 21'
R. M. List 17.
Moncad DANTAS
Né le 04-08-1908 à Moncad (Portugax) Recrutemenx Lyon (69).
Raoul DARGE
Né le 28-08-1917 à Genève (Suissx) Recrutemenx Nancy (54) —> DARGE (Raoul)
28-8-17, Genève (Suisse) 2' cl. 21' R. Liste N 14.
Fernand DARROUSSAT
—> DARROUSSAT (Fernand) ŸFDX 22-10-99, Valence, Drôme, adjudant, 21' R.M.
Stalag XI A. Liste N 44. Hans Habe a écrit à l’occasion de la marche sur la voie
ferrée entre Manre et Vienne-la-Ville le 12 juin 1940 : « … L’adjudant Darroussat
me dépassant en sautant d’une traverse à l’autre, je lui demandai : — Qu’est-ce
que c’est ? Le vieil adjudant secoua les épaules. Ses joues avaient leur bonne
couleur comme d’habitude. Il circulait le long de la colonne et aidait chaque fois
qu’il le pouvait. Dans son bidon, il avait apporté un litre de gniole et en donnait
une gorgée à qui en avait besoin. En tant qu’adjudant, un grade entre sous-
officier et officier, il ne transportait pas usuellement de fusil, mais seulement un
601
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
France).
Déocléciaux DA SILVA
Né le 28-06-1895 à Porto (Portugax) Recrutemenx Lille (59). 1er R.M.V.E.
Ferreira DA SILVA
Né le 05-07-1910 à Sanyallio (Portugax) Recrutemenx Cahors (46). 1er R.M.V.E.
Francisco DA SILVA
Né le 23-06-1905 à Santar (Espagnx) Recrutemenx Foix (9) E.V. le 1-08-1939.
Francisco DA SILVA
—> SILVA (Francisco da) 12-3-01 à Fretes, (Portugax) recrutemenx ? 2e cl. 21e R.I.
Liste N 17.
Jacquin DA SILVA
—> DA SILVA (Jacquin) 23-5-10, Saoliagolitin (Portugax) Recrutemenx i 2’ cl. 21'
R.M. St. XI A. Liste N 44.
Joao DA SILVA
Né le 07-04-1895 à Almacave (Portugax) Recrutemenx Châlons-en-Champagne
(51).1er R.M.V.E. Serait-il le Da Silva blessé le 9 juin 40 aux Petites Armoises ?
José DA SOUZA
Né le 10-05-1910 à Santulo (Portugax) Recrutemenx SBC (75).
Pinto DA SOUZA
Né le 10-02-1908 à Penafiel (Portugax) Recrutemenx Melun 77) —> DA SOUZA
(Pinlo José) 10-2-08, 2' cl. 21’ R.M. St. XI A. Liste N 44.
Francisco D'ASSIS
Né le 22-04-1908 à Valtereino (Portugax) Recrutemenx Auxerre (89) Détail
engagé le 21/10/1939.
Léon DAUBER †g MPFXg
Né le 08 ou 9-04 ou 01-1908 à Witenitz (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle
7466 DAUBER Léon Légionnaire 21e R.M.V.E. — Mort 05/06/1940 à Châtillon-sur-
Bar Ardennes 08 – Floing. Nécropole nationale.
Antoine DAUGERON
ŸFDX Né le 24-02-1909 à Sazeray (Indre) Recruté à Châteauroux (36) −>
DAUGERON (André) 24-1-1909, St-Sévère, LANDES (Indre !) Sergent, 21' R.L St. XI
A. (Probablement le même; 8,5 km entre les 2 localités...)
Antoine DAURA (DAURA ENORENSA) †d MPFXd
Né le 24-12-1905 à Asco (Espagnx) Recrutemenx Foix (Ariège 09) —> DAURA
(Antoine) 24-12-05, Asco, Espagne, 2e cl, 21' RI. Liste Numéro 17. Cité dans le livre
de De Rosen) : « Tout le bloc B de Queuleu part demain (9 décembre 1940) en
Allemagne. J’y perds de bons camarades : Daura, Gurvit, Benveniste, Rodriguez…
Du 21e il ne reste plus à Saint Julien que 200 éléments environ… » Antonio
603
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Volonté 2001 page 11 : La 11e Compagnie revient des exercices. Il fait un temps
affreux aujourd'hui. Un vent cinglant frappe sans pitié. Les soldats traînent les
pieds, leurs yeux sont rouges et enflés. Ils reviennent d'une marche de 40 kms.
Arrivé au camp, le colonel Debuissy du 21e R.M.V.E vient à leur rencontre. Un
gaillard de presque deux mètres de haut, pesant sans aucun doute plus de 100
kg. De sa voix tonitruante, il commande « haaalt ! »
Tout le monde s'arrête. Que se passe-t-il ?
Le colonel appelle le lieutenant et lui demande : « montrez-moi le plus mauvais
soldat de la Compagnie ». Le lieutenant ne se laisse pas prier, il s'approche de
Mendélè, le mécanicien de Belleville, « un gars dur » dit-il « un sale caractère ».
Mendélè devient rouge comme une tomate, que peut-il faire ? Le colonel tâte les
biceps des bras puissants de Mendélè : « C'est un brave garçon, il ne se laisse pas
faire. Cela prouve qu'il a quelque chose dans le pantalon. Donne-lui quatre jours
de permission ». Mendélè essuie la sueur qui lui coule sur le front : « Diable ! il
m'a foutu une de ces frousses ... »
C'est le même colonel Debuissy qui, par la suite, aux jours sombres de
l'occupation allemande, visitait les camps d'internement vychissois dans le sud
de la France et faisait l'impossible pour libérer les juifs : « ses soldats ».
Un jour, en 1942, le colonel Debuissy se présente au camp de Rivesaltes, près
de Perpignan ou des milliers de Juifs sont internés, en attente d'être transportés
d'abord à Drancy, puis déportés à Auschwitz. Le colonel est arrivé en grand
uniforme, avec toutes ses décorations. Il a convoqué les autorités du camp en
poussant les hauts cris : « Comment, j'apprends que vous détenez ici mes soldats
? » Les gendarmes français qui ont la garde du camp prennent peur. Ils
s'empressent de faire l'appel de tous les volontaires juifs et de leur famille qui
sont internés là. Quand tous se trouvent rassemblés, il leur ordonne de se mettre
en rang, comme au Barcarès. Il prend la tête de la troupe en criant : « En avant
marche ! » ; Et tous ensemble, ils quittent le camp vers la liberté… Par Ilex Beller,
paru dans Notre Volonté de janvier 2001 et d’avril 1962.
Angelino DE CAMPOS
Né le 02-05-1907 à Santilo-Braya (Portugax) Recrutemenx Chambéry (73) Engagé
08/11/39 —> CAMPO (Angelino del) 2-5-07, Portugal 2' cl. 21' R. I. E. V. Liste N
16.
Grigor DECKA
Né le 16-04-1906 à Crinod (AlbaniX) Recrutemenx SBC (75).
Jean Henri Gabriel Édouard DECOTTIGNIES ❤ G.R. 16 P 163874
ŸFDX. Né le 10/8/18 à Vichy, Alliers 03, Sous-lieutenant à la 6e Cie (2e bataillon,
puis à la C.A.3—> Oflag VI. Interné §d Libéréx?
606
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
608
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
lorsqu’il doit les abandonner, en 1929, par suite du départ de son père. Il entre
alors chez Simca comme balayeur et 10 ans plus tard, en 1939, il se retrouve
Directeur de la publicité, ce qui montre bien la valeur de l’homme. Il s’engage
dans l’armée comme Volontaire étranger lorsque la guerre éclate. Il appartient à
la 11e Compagnie du 3e Bataillon, Compagnie commandée par le capitaine Ravel.
Il s’évade de Metz le 14 janvier 1941 par la filière de sœur Hélène, soit trois jours
après Boris Holban (Bruhman). Entré dans la Résistance, il se réfugie à Londres au
printemps 1943, puis à Alger, où il devient aide de camp de Giraud dont il a établi
le contact avec les Américains. En 1945, il se trouve en Allemagne où il refuse le
grade de Général et prend en charge les réfugiés, avant de rejoindre Rockefeller
aux É-U pour créer le réseau des maisons internationales. Il retourne chez Simca
en 1950 où il devient le numéro deux de l’entreprise qu’il quittera volontairement
en 1961, lors du rachat par Chrysler. Membre du Conseil économique et social de
1958 1963, Directeur général de Jour de France, il devient PDG de Massey-
Fergusson France en 1966, Président du Syndicat du sucre, puis de l’Association
Nationale des Industries agricoles et alimentaires. Il est aussi Président de l’Union
Internationale de Chefs d’Entreprise chrétiens et siégera à Vatican II. Il dirige la
Croix rouge en France, participe à la création du Haut Comité français pour
l’Environnement et prépare le sommet de Rio. Il est Commandeur de l’ordre de
la Légion d’honneur, Grand Officier de l’ordre national du Mérite. Décoration :
Commandeur de la Légion d’honneur, Grand Officier de l’ordre national du
Mérite, Croix de guerre 39-45. Commandeur de l’ordre de Saint-Grégoire-le-
Grand et de l’ordre d’Orange-Nassau.
Francisco DESA
Né le 30-04-1900 à Braga (Portugax) Recrutemenx Bar-le-Duc (55).
José DE SA
Né le 24-01-1897 à Santo (Portugax) Recrutemenx Versailles (78).
Edgard DESAULES
—>DESAULES (Edgard) 1-12-11, Fenin (Suissx) Recrutemenx i, cap. 21’ R.M.V.E.
St. XI B. Liste N 100.
Jules DESAULES
Né le 29-11-1908 à Saules (Suissx) Recrutemenx Cambrai (59) —>DESAULES
(Jules) 29-11-08, Saulnes (Suisse) cap. 21' R.M.V.E. St. XI B Liste N 100.
==Jacques DESHAYES
ŸFDX Né le 16/12/1901 Lieutenant à la 2e Cie (puis 3e Cie le 18 juin).
Georges DESI (DÉSI)
Message de son fils Paul Dési : Né le 27-02-1909 à Ujpist (Hongrix) Recrutemenx
SBC (75) Mle 3707. « Mon père GEORGES DESI a été fait prisonnier et ne s’est pas
609
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
évadé. Il a été libéré en avril 1945 par les troupes américaines. Mon père est né
à UJPEST près de BUDAPEST dans le royaume de HONGRIE faisant partie de
l’empire AUSTRO-HONGROIS. Il a été naturalisé français en 1947 en récompense
de son engagement volontaire de 1939. Il était prisonnier en Thuringe stalag IX C.
Je ne sais pas qui est HAJOS, mais ce nom est parfaitement hongrois. HAJO en
hongrois signifie un bateau et HAJOS pourrait être compris comme batelier par
exemple. On pourrait chercher un musicien hongrois HAJOS. Mon père était
prisonnier de guerre en Thuringe jusqu’en avril 1945, libéré par les Américains et
rapatrié en avion ce mois-là en France. Mon père était originaire de Hongrie arrivé
en France en 1930 et volontaire en 1939, naturalisé en 1947. Je suis né en 1947
après sa naturalisation. Mon père m’avait souvent parlé de HANS HABE et il
m’avait dit qu’il était mentionné dans ce livre, mais nous ne l’avions pas à la
maison. Il y a 4 ans j’ai acheté son livre A THOUSAND SHALL FALL sur internet. Au
bord de la mer près de BARCARES j’ai vu le monument en souvenir du 21e R.M.V.E.
Il y a un docteur VAGO pédiatre à Paris dans le 14e arrondissement, mais je ne
sais pas s’il est relié à Étienne VAGO. La marraine du 21e R.M.V.E. étaitl’actrice
EDWIGE FEUILLERE, que j’ai rencontrée lorsque j’étais enfant pendant une
réunion des anciens du 21e R.M.V.E. Le président des anciens du 21e R.M.V.E. était
l’avocat VINCEGUERRA ou VINCIGUERA. Le journal LA TRAMONTANE en souvenir
du vent qui traverse les Pyrénées et qui souffle sur BARCARES. Mon père a été
fait prisonnier dans un village appelé Allain... Il y a une photographie de lui après
la guerre pendant une commémoration dans laquelle il tient le drapeau du
régiment. Je vais essayer de photographier l’écusson du 21e qui orne le calot,
bonnet de police de mon père, Bien sûr je serai heureux de recevoir vos notes et
ouvrages, car ceci me relie à mon père décédé en 1982 et je pourrai le
transmettre à ma descendance. Une fille, ingénieur, mère d’un garçon et d’une
fille. Un fils ingénieur, père d’un bébé malheureusement celui-ci est malade, en
cours de soins en ce moment pour neuroblastome surrrénal. J’ai 65 ans, pédiatre
plein temps hospitalier et j’ai obtenu le droit de continuer à travailler. Bien que
né en France, j’étais bilingue français et hongrois. Je voyais très souvent ÉDITH
HEGEDUS NAGY épouse PAZMANY dont le père ÉTIENNE ami de mon père était
du 21e R.M.V.E., mais devant nous entre eux et leurs épouses ils ne parlaient pas
de la guerre. Mon père m’en parlait le soir lorsque je l’en priais. Au régiment mon
père avait appris la technique de radio communication et il tenait le poste de
radio. Le colonel lui avait demandé de transmettre un appel désespéré "il y a trop
d’avions allemands qui attaquent, faites quelque chose". Une fois fait prisonnier
les Allemands ont demandé des volontaires pour convoyer des chevaux et il a
accepté encore sur le sol français pour sortir du camp, mais il n’a pas pu s’évader.
610
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Comme prisonnier il servait d’interprète, car en Hongrie les Hongrois avaient une
bonne culture de la langue allemande et ses parents (empire austro-hongrois)
passaient d’une langue à l’autre. En Thuringe il était prisonnier dans une petite
localité et donc cela n’a pas été aussi difficile que dans un grand stalag. J’ai la carte
d’identité établie par les Allemands pour chaque prisonnier.
De gauche à droite : Hégédus, Georges Dési et…En l'An 1939. 1 : Hegedus. 2 : Desi.
3 : ?. 4 : ?. Publié par Mme Édith Pazmany Nagy.
Lorsque les prisonniers son arrivés en Allemagne, les Allemands sont pein sur
le dos des uniformes KG (Kriegsgefangennär, prisonnier de guerre), mais les
Français ont tout de suite fait bouillir le vêtement pour effacer cette mention
infamante). »
Dési est abondamment cité par Hans Habe :
« … (Gare d’Autry le 12 juin 1940). La porte du bureau du Chef de gare
continuait de claquer au vent. J’allai pour la fermer quand j’aperçus le petit
rouquin Dési dans le bureau. Il ne me remarqua pas. Je le regardai en me
demandant s’il n’avait pas perdu la raison, ce rouquin Dési, ce gentil petit
technicien en électricité qui ne perdait jamais courage et qui ne connaissait pas
la fatigue et qui arrêtait dans les moments les plus sombres à discuter les
questions de fond, courait frénétiquement d’un bout à l’autre du bureau comme
611
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Le 21 juin 1940, Dési nous accompagna jusqu’au village, et là, Dovnicky et moi,
nous le quittâmes. La tête rousse de Dési chevaucha encore longtemps au-dessus
des champs verts, tandis que nous suivions la route menant à Charnes Après
guerre, Dési tient un commerce à Paris. Il décède le 2 février 1982.
Karl DESI
Né le 11-04-1906 à Vienne (Autrichx) Recrutemenx Melun 77).
Marcel DESIR
Né le 30-03-1913 à Marquam (Belgiqux) Recrutemenx Lille (59).
612
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
cœur disant que le Juif est un parasite qui vit sur la peau du peuple aryen et qu il
faut l’en extirper. Chaïm, ne parlant pas l’allemand trébuchait à répétition sur la
phrase.
Wittmayer ponctuait sa leçon de coups furieux au visage et au ventre. (...) Quand
un sous-officier ouvrait la porte, on entendait, dans le fond, la voix du rabbin (...)
qui débitait sa formule, d’un trait, selon l’ordre qu’il en avait reçu. (...) Et, un jour
on est venu chercher Dominitz pour le fusiller. Avant de le faire monter dans le
fourgon, Wittmayer lui fit répéter une derenière fois, devant les tueurs qui
venaient prendre livraison de leur victime et qui riaient ».
Le 14 août eurent lieu des bombardements sur la base aérienne de Bron. Devant
l’ampleur des dégats, les Allemands décidèrent de faire travailler sur le champ
d’aviation les prisonniers de Montluc. »
Le 17 août, à 9 heures du matin, Chaïm et 49 autre détenus furent extraits « sans
bagage » de la baraque aux Juifs ». Le gardien Wittmayer fit l’appel et, à la
dernière minute, les Allemands remplacèrent deuc catholiques par des Juifs. Ils
furent embarqués sur trois camions gardés par des soldats armés, puis amenés
sur le champ d’aviation de Bron. À Bron, les prisonniers furent répartis par
groupes de trois et contraints de rechercher et de désamorcer des bombes non
éclatées. Vers midi, ils furent dirigés près d’un hangar pour déjeuner. L’un des
détenus, Jacques Silbermann, profita de cette occasion pour s’évader. Après des
menaces de représailles et de vaines recherches, les soldats allemands
conduisirent les 29 détenus sur le chantier pour reprendre le travail. À 16 heures
30, alors que les prisonniers montaient sur un camion pour regagner Montluc, un
major allemand donna l’ordre de les amener sur un autre chantier. Les 49
détenus furent conduits près de trois trous d’obus au-dessus desquels ils furent
exécutés par balles. Leurs corps furent ensuite recouvertrs dev terre et de
gravats.
Le lendemain, 16 août, 23 détenus juifs de Montluc, dont au moins 20 de la
« baraque aux Juifs », furent également conduits sur le terrain d’aviation de Bron.
Ils subirent le mëme sort que les prisonniers de la veille. Ils furent exécutés
exécutés au-dessus d’un trou après avoir recherché, extrait et désamorcé des
bombes non éclatées toute la journée.
À Montluc, le 19 août, le chef de la baraque des Juifs », Wladimir Korvin
Piotrowsky, dut remettre « en tas » les bagages des 70 prisonniers aux autorités
allemandes.
En septembre 1944, cinq charniers furent découverts sur le terrain d’aviation de
Bron. Le corps de Chaïm Dominitz fut retrouvé dans le chantier D entre les
hangars 75 et 80 et contenant 22 cadavres. D’après le rapport du médecin légiste
616
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Chaïm avait reçu une balle dans la tête. D’abord enregistré sous le numéro 68, le
corps fut identifié au début du mois d’août 1944 par Évelyne, la fille de Chaïm.
L’acte de décès fut dressé le 76 octobre 1944 à Bron et l’inhumation se fit
cimetière de Lyon La Mouche (VIIe arr.) Le titre d’interné politique fut attribué à
Chaïm en 1953
Du 17 au 21 août 1944, 109 prisonniers au fort de Montluc (Lyon), dont 72 juifs,
avaient été massacrés par les Allemands sur le terrain d'aviation de Lyon-Bron.
DONSKOY Boris †g MPFXg
Né le 29-09-1912 à Nevel - province de Witebsk (Allemagnx) Recrutemenx i
Caporal – 21e R.M.V.E.
Tué le 14-06-1940 à Sainte-Menehould - HOE n°10, 51 - Marne, France) — 91 —
Sainte-Geneviève-des-Bois. Carré de corps restitués.
==Gabriel DORADO
Né le 04-12-1913 à Libourne (33 - Gironde) (Espagnx) Recrutemenx SBC (75) Mle
7293 —> DORADO (Gabriel) 4-12-13, Libourne (Gironde) 2’ cl. 21' M Liste
N. 17. De Rosen a écrit : « Dorado, en fille, danse avec le petit Marius de la cuisine
en costume d’enfant : bleu marine, culottes courtes ! »
Joseph DORF
Né le 25-08-1906 à Jaffa (Palestinx) Recrutemenx SBC (75) Mle 11397 —> Dorf
Joseph 25-8-06, JAFFA (Palestine) 2e cl 21 RI Liste N 17.
Antonio DOS SANTOS†f
Né le 19-04-1910 à Piesat (Portugax) Recrutemenx i MPFXf le 21 -10-1941
(Montpellier - hôpital mixte, 34 - Hérault, France) Carré militaire (2).
Manoel DOS SANTOS
Né le 07-02-1905 à Gaia (Portugax) Recrutemenx SBC (75) Mle 14478.
Thomas DOS SANTOS
—> SANTOS (Thomas dos) 10-6-06, Mosellos (Portugax) Recrutemenx i, 2' cl. 21'
R.I.V.E. Lis 17.
Adriano DOS SANTOS FERREIRA †g MPFXg
Né le 17-02-1908 Villa Paula Viéno, (Portugax) E.V.D.G. D.C.R.E. Recrutemenx
Grenoble (38) Autres prénoms Jean Souza) Mort le 13 juin 1940 Nécropole de
Sainte-Menehould.
Manuel DOS SANTOS-PEREIRA
—> SANTOS-PEREIRA (Manuel dos) 21-6-08, Guiaes (Portugax) Recrutemenx i, 1'
cl. 21' R. I. V.E. Liste N 17.
Jean DOS SANTOZ †g MPFXg
Né le 03-11-1913 à Punha (Portugax) Recrutemenx Grenoble (38). DOSANTOS
Jean Souza mort le 13 juin 1940 Nécropole Sainte-Menehould.
617
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Wladislaw DURLAK
Né le 08-04-1898 à Kopokno (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Novak DURO
Né le 17-04-1904 à Pregrada (Yougoslavix) Recrutemenx Mautauban (82).
DUVERNAY Félicien Christophe Joseph†p
ŸFDX Bernard Duvernay le 26 janvier 2013 : « Félicien Duvernay est bien mon père
». Officier du 21e R.M.V.E. (3e bataillon, 10e Cie) prisonnier à l'Oflag VI A de Soest
en Allemagne, tué dans un bombardement le 13 juin 1944. Félicien Christophe
Joseph DUVERNAY MPFXp le 13-06-1944 (Essen, Allemagne). Né le 26-01-1908 à
Genève (Suisse)—> DUVERNAY (Félicien) 28-1-08, Genève, capitaine 1er R. Oflag
VI A Liste N 49. VI. A. Citation : Commandant de Cie de réserve de bataillon ; le 27
mai 1940 au Pré-aux-Moines dans des conditions délicates a comblé un intervalle
menaçant de la ligne de feu. Le 14 juin, à la Grange-aux-Bois, coupé de son
bataillon, s’est mis spontanément à la disposition du commandant du 14e R.I., a
contre-attaqué pour dégager certains éléments de ce régiment violemment pris
à partie par l’ennemi et a protégé leur repli.
==Emile DUYTSHAEVER
Né le 02-09-1911 à Ploegsteert (Belgiqux) Recrutemenx Lille (59).
Hirsch DVOJAKIN
Né le 06-05-1908 à Daugafelo (LettoniX) Recrutemenx SBC (75).
DVONICKY Alfred
Compagnon de Hans Habe en juin 1940, observateur, arrêté avec lui à Charmes
dans les Vosges, son complice à Dieuze, il réussit aussi à s’évader et tiendra après
la guerre un commerce en vins à Hanovre. Habe a écrit : « Alfred Dvonicky, de son
621
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
côté, était inusable. Juif polonais, il était d’une ténacité remarquable. Âgé de
trente-trois ou trente-quatre ans, de taille svelte, il gardait même dans son
uniforme de camelote l’allure d’un aristocrate polonais. Ses grands yeux ovales
brun noisette affichaient toute la mélancolie raciale des Polonais Personne ne
l’aurait pris pour un youpin. » Il pourrait s’agir possiblement de : WORNICZAK né
le 07-03-1907 à Krostoschine (Polognx) Recrutemenx Caen (14).
Pintus DYMETIAN
Né le 16-08-1898 à Lodz (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Izrael DYSTELMAN
Né le 01-08-1898 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Décédé 1966.
Moszek DZIALOWSKI
Né le 15-07-1906 à Kalisz (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> DZIALOWSKI
(Moszek) 15-7-06, Kalisz (Pologne], 2'cl. 21' R.I.V. Liste N 17. C.A.1.
Moszek DZIESIETNIK †d MPFXd
Né le 03-02-1901 (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Dziesietnik (Moszek, Fajwel)
né 1901 à Varsovie. Déporté par le Convoi 5 de Beaune la Rolande, à Auschwitz
Birkenau le 28/06/1942. Dcd 2/7/42 Auschwitz. 1038 D., 45 surv-.
Fransciccio ECHEVARRIA
Né le 10-10-1922 à Lianes (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Moise ECHKENAZI
Né le 24-02-1911 à Routchouk (Bulgarix) Recrutemenx SBC (75).
Alexandre ECONOMON (ECONOMOU) ❤ G.R. 16 P 207451
Né le 05-05-1912 à Athènes (Grècx) Recrutemenx SBC (75).
Constantin ECONOMOU
Né le 26-12-1915 à Beni-Souef (Égyptx) Recrutemenx SBC (75) —> ECONOMOU
(Constantin) 26-12-15, Béni Souef (Égypte) serg. 21' R.I. Liste N 17. Sergent,
commande un groupe de mortiers Brandt les 8-9 juin Petites-Armoises.-.
Hors ECSTEIN †d MPFXd
Né le 22-07-1897 à Galatz (Roumanix) Recrutemenx SBC (75). Ecstein (Hers) né
22/7/97 à Galatz. Dcd 3/10/42 Auschwitz. ECSTEIN Hers né le 22/07/1897 à
GALATZ déporté par le convoi n° 38 le 28/09/1942 de Drancy à Auschwitz. 904
déportés, 18 survivants.
Pinkus EDELIST
Né le 12-05-1898 à Michow (Polognx) Recrutemenx SBC (75).Emmanuel
EDELMAN†d MPFXd
Né le 02-02-1908 à Suljon (Polognx) Recrutemenx SBC (75) déporté par le Convoi
No.49, en date du 2 mars 1943, de Drancy à Auschwitz Dcd le 1944 Mention. 1000
déportés, 6 survivants.
622
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
==Bruno EDELSTEIN
Né le 20-03-1909 à Bucarest (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 5762 Appart,
à la C.R.E.
Josef EDELSTEIN
Né le 20-03-1900 à Kasperovic (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
== Noech EDELSZTAJN
Né le 07-11-1910 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Feivel EDELSZTEIN
Né le 19-11-1898 à Kolbriel (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Srul EDELSZTEIN
Né le 15-02-1904 à Markus (Polognx) Recrutemenx SBC (75)
Diego EGEA-SOTO
Né le 01-04-1915 à Barcelone (Espagnx) Recrutemenx Pau (64) —> EGEA (Diego)
1-4-15, Barcelone, 1re cl. 21' R. M. Liste N 17.
Manuel EGUIA
Né le 08-10-1905 à Saint Sebastien (Espagnx) Recrutemenx Pau (64) —> Eguia
(Manuel) 8-10-05, San Sébastian, 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
==Alexandre EHRENFELD
Né le 18-09-1910 à Debrecen (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 5602 —>
EHRENFELD (Alexandre) 18-9-10, Debreccen (Hongrie) 2' cl. 21' R. I. Liste N 17.
Hermann EHRLICH †d MPFXd
Né le 06-05-1917 à Cologne (Allemagnx) Recrutemenx SBC (75). Ehrlich
(Hermann) né 6/5/17 à Cologne (Allemagne. EHRLICH né le 06/05/1917 à KOLN,
déporté par le convoi n° 73 au départ de Drancy le 15/05/1944. Dcd 20/5/44 à
Kounasou Pravienaskes (Lithuanie) ou Reval (Estonie). 878 déportés, 22
survivants.
Léon EHRLICH (ou Leizer EHRLICH) ❤.G.R. 16 P 207948
Né le 01-12-1915 (Allemagnx) Enskirchen Recrutemenx SBC (75) Décédé 1958.
Markas EHRLICH (ou Marcus EHRLICH)
Né à Lwov le 26-12-1908 ou à Optytne 26-12-1908 (Polognx) Recrutemenx SBC
(75) --> EHRLICH (Marius) 26-12-08, Oplylna (Pol.) 2' cl. 21' RIVE. List N 17.
Salomon EIDELSTEIN
Né le 23-05-1904 à Lipkana (Russix) Recrutemenx Versailles (78) Décédé 1969.
Maurice EISDORFER †d MPFXd
Né le 21-12-1908 à Nyrtura (Hongrix) Recrutemenx Bordeaux (33). 4e section, 10e
Cie. Noté blessé et évacué dans le relevé Duvernay. EISDORFER Maurice né le
21/12/1908 à MYRTURA déporté par le convoi n° 7 Train DA 901-2 le 19/07/1942
de Drancy à Auschwitz. 999 déportés, 16 survivants.
623
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Zelman ERLICH
Né le 25-07-1909 à Bychawa (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 14594 —>
ERLICH (Zelman) 25-7-09, Buchawa, 2' cl. 21' R. I. V. E. Liste N 17. —> ERLICH
(Jacques) 23-7-09, Paris 2e cl, 21e R.I St. XII E Liste N 90.
Mojzesz ERLICH (Mojzesz Meudel) †g MPFXg
Né le 29-12—1905 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Légion étrangère
Mle 6181—> 21e R.M.VE. —> Mort à Sainte-Menehould le 26 mai 1940 des suites
de blessures.
Vlademar ERMAKOFF
Né le 28-07-1900 à Sébastopol (Russix) Recrutemenx SBC (75) Mle 9819 —>
ERMAKOFF (Valdémar) 28-7-1900, Sébastopol, 2’ cl. 21' R. I. Liste N 17.
Albert ERRERA (
Né le 15-02-1913 (Grècx) Recrutemenx SBC (75)
Attention : un Homonyme déporté : (GR 16 P 210479 ERRERA, Albert FFL)
Jacob ERRERA
Né le 15-11-1915 (Grècx) Recrutemenx SBC (75) —> ERRERA (Jacob) 15-11-15,
Salonique, 2' cl. 21' R.M.V. E. Liste N 18.CA 2 ?
Vsevolod ERSCHOFF
Né le 27-10-1907 à Stavropol (Russix) Recrutemenx Versailles (78).
Mojzé ERTEL
Né le 27-04-1911 à Konskié (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
José ESBRI TUSON
Né le 16-02-1901 à Mulis (Espagnx) Recrutemenx Montauban (82) —> ESBRI
(José) 16-2-01, Castellon, 2e cl., 21e R.I. Liste N 17.
==Vicente ESCALDA
Né le 01-09-1911 à Escalha (Portugax) Recrutemenx SBC (75).
Adrian ESCUDERO
Né le 26-05-1917 à Madrid (Espagnx) Recrutemenx Pau (64) —> ESCUDERO
(Adrien 26-3-17, Madrid, 2’ cl. 21e R.M.V.E. 204. Liste N 55.
Avram ESKENAZI
Né le 06-06-1918 à Magnesie (Turquix) Recrutemenx SBC (75)
Nissim ESKENAZI
Né le 18-12-1906 à Samatkopf (Bulgarix) Recrutemenx SBC (75) Mle 3782 —>
ESKENAZI (Nissim) 18-12-1906, Samakoff caporal 21e R.I.V.E. Liste N 17.
Vitali ESKENAZI
Né le 30-12-1906 à Kassaba (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Jakara ESPERANSA
Né le 05-06-1908 à Smyrne (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
625
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Samson FAJNZYLBER
Né le 11-09-1918 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx Pau (64).
Raphaël FALCE
—> FALCE (Raphaël) ŸFDX 21-3-13, Tours, 2' cl. 21' R.M. St. XI A. Liste N 44.
Meer FALKOWICZ (Mayer) †g MPFXg
Né le 10-02-1908 à Wolomin (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 6274 Mort le
10-06-1940 (Les Petites Armoises, 08 - Ardennes, France) Tué par éclats d'obus -
Sépultures Père Lachaise.
Andor FALUS
Né le 21-10-1911 à Budapest (HongrieX) Recrutemenx SBC (75) Mle 8205 −>
FALUS (Sudor) 21-10-11, Budapest, 2e cl. 21e R.I. st XI A.
Moise FARADJI
Né le 03-04-1907 (Grècx) Recrutemenx SBC (75) —> FARADJI (Moïse) 3-4-07,
Salonique, cap. 21' R.M.V.E. 240. Liste N 30.
Eugène FARAGO
Né le 02-07-1910 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) —> FARAGO
(Eugène) 2-7-10, Budapest. 2' cl. 21' R. M. V. E. Liste N 12.
Joseph Maurice FARGES ❤G.R. 16 P 216285
FARGES, Joseph Maurice 15.02.1896 Arcachon.ŸFDX Né le 15/2/1896 Arcachon
Capit- à la 10e Cie jusqu’en mai 1940 (maladie) Dcd 25/12/1981; grand martyr de
la Gestapo et qui pleure son fils unique mort en déportation qui s’était laissé
arrêter pour faire relâcher son père.
Joseph FARKAS
Né le 13-03-1899 à Wisonta (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Gabor FARKAS †d MPFXd
Né le 23-03-1908 à Mexabereny (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 3802 —>
FARKAS (Gabor) 23-2-08, Mazohurny (Hongrie) 2e cl., 21e R. I. Liste N 17. FARKAS
Gabor. Habitait au 29, rue Monte à Peine à Champs Sur MARNE A été interné à
Drancy sous le matricule 10296, (convoi N 63 du 17-12-43?) arrivé le 20/12/1943
à (Auchswitz). Déporté. Déportés 850. Surviv- 22 ou 29.
Gabriel FARKAS †g MPFXg
Né le 24-05-1919 à Budapest (Hongrix) recrutemenx SBC (75) matricule 3795 tué
par éclat d’obus le 9 juin 1940 à Châtillon-sur-Bar 08 Ardennes Fr. (NB : Un
homonyme, Gabriel Farkas, journaliste, né le 3-11-1922 et décédé le 15-12 2001
a été déporté comme Gabor Farkas.
Ludovic FARKAS
Né le 18-09-1909 à Bistritz (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) —> FARKAS
(Ludovicic) 18-9-09, Bistrita, sergent. 21' R.M.V.E. Liste N 22. 6e Cie. De Rosen : «
628
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Michel parti en permission à Nancy pour six jours ; Goldberg son ordonnance,
également, Farkas aussi. Mais aussi Biniers G. » (Goldberg). De Rosen : « Farkas…
est un Autrichien très sympathique aussi sûr de lui que bien élevé qui parle
parfaitement le français. » … « Wofsy et Farkas parlaient boîte de nuit, et, une fois
rentrés chez eux, il est certain que chacun recommencera, l’un par métier, l’autre
par désœuvrement. (Bistrita était austro-hongroise jusqu’en 1918, roumaine
ensuite. »
Tibor de FARKAS
Né le 2-04-1912 à Nqgyenyed (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 7835 —>
FARKAS (Tibor de) 2-4-12, Nagycnyed, Hongrie cap., 21e R.I. Liste N 17.
Victor FASQUE
—> FASQUE (Victor) ŸFDX 18-8-11, Ecques, Pas-de-Calais, adj., 21' R.M.I St. XI A.
Liste N 44.
Louis FAUCIE
Né le 12-08-1912 à Bruxelles (Belgiqux) Recrutemenx SBC (75) —> FAUCIE (Louis)
12-8-12, Paris, serg. 21' R.M. St. XI A. Liste N 44.
Marco FAYERMAN
Né le 07-04-1918 à Madrid (Espagnx) Recrutemenx SBC (75).
Abram FEFERKORN ❤ GR 16 P 219774
Né le 11-10-1896 à Biala Rawaska (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Biala
Rawaska.
Jacob FEFERKORN
Né le 07-12-1906 à Miasko (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Adam FEFER
—>FEIFER (Adam) 5-7-19, Delatyn Galicie = (Polognx) Recrutemenx i., 2' cl. 1’
R.M.V.E. St. VII A. Liste 91.
==André FEIN
Né le 12-02-1908 à Dradea (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 2803.
== Arnold FEINER
Né le 06-01-1904 à Marianski Goré (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> FEINER
(Arnold) 6-1-04, cap. 21' R. M. E. Liste N 17.
Martin FEINMANN
Né le 04-03-1909 à Bucarest (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 1966. Appart-
à la C.A. 1.
Georges FEKETE
—> FEKETE (Georges) 6-7-15 ; Kassa, (Hongrix) Recrutemenx i. 2’ cl. 21' R.M. St.
XI A. List N 44.
Eugène FELDMAN
629
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Né le 15-02-1906 à Izmir (ex Smyrne) (Turquix) recrutemenx SBC (75) Mle 7224.
Cf Adjoubel: et les sergents Fehrid et Pinhas...
Pereiro FERNADEZ
Né le 20-04-1912 à Vela (Portugax) Recrutemenx Versailles (78).
Abraham FERNAND ❤ G.R. 16 P 220913
Né le 04-12-1914 à Lublin (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Armando FERNANDES
Né le 01-04-1908 à Riba (Portugax) Recrutemenx Versailles (78).
Jao FERNANDES
Né le 03-04-1895 à Sensa (Portugax) Recrutemenx Mâcon (71).
Antoine FERNANDEZ
Né le 25-03-1915 à La Union (Espagnx) Recrutemenx Grenoble (38). Engagé le 18-
10-1939. —> Antoine FERNANDEZ né le 24-05-1915 à La Union (Espagne) 2e cl.
21e R.I.
Armand FERNANDEZ
Né le 14-07-14 à Bruxelle (Belgiqux) Recrutemenx Saint Brieuc (22).
—> FERNANDEZ (Emeterio) 3-14-19, Pravia (Espagnx) Recrutemenx i. 2’ Cl. 21e
R.E.I. Liste N 9.
Felipe FERNANDEZ
Né le 26-07-1914 à Abacete (Espagnx) Recrutemenx Mautauban (82).
Indolacio FERNANDEZ
Né le 23-5-11 à St André de Linarès (Espagnx) Recrutemenx Grenoble (38). Engagé
le 17-10- 1939. —> Indoles FERNANDEZ, 23-5-11, Grenoble, 2e cl. 21e R.I. Liste N
10. Ponte de São João
Joanès FERNANDEZ †g MPFXg
Né le 15-08-1912 à San Jooa de Ponte (Ponte de São João?) (Portugax) Mort
04/06/1940 à Chätillon 1939-1945 08 — Floing Nécropole
nationale Recrutemenx Tours (37) classe 39…
José FERNANDEZ
Né le 19/3/15 à Lasas Espagnx Recrutemenx Mont de Marsan (40) —> José
FERNANDEZ. Né le 19-3-15, Csa del Rio (Espagne),2e cl 21e R.I. List 17.
Maximo FERNANDEZ
Né le 14-12-1917 à Loledo (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Miguel FERNANDEZ
Né le 24-7-1915 à Lorca (Espagnx) Recrutemenx Montpellier (34).
Joseph FERON
Né le 02-06-1908 à Thill (Belgiqux) Recrutemenx Bar-le-Duc (55).
François FERRAZ
631
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Geisak FIHMAN ❤
Né le 13-02-1915 à Ravcani (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 5711 : Sans
doute est-ce : = FIHMAN Paul. Né en Bessarabie. Visible dans le film les régiments
ficelles de Mignerot… » Décédé en 2016 à 101 ans. Rapatrié sanitaire en 1941, il
a participé à la résistance. (Bulletin Notre Volonté N 32, page 6.
Maurice FIHMAN
Né le 28-08-1907 à Chiniseau (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 3908.
==Seraphin FILATOFF ❤ G.R. 16 P 223710
Né le 04-12-1909 à Tambou (Russix) Recrutemenx SBC (75, Mle 5676).
Martin FILIJOVIE
Né le 01-05-1891 à Bralovski (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
René FINE
−−>FINE (René) ŸFDX 7-1-13, Paris, serg. 21e R.I. 150. Liste N 44.
Chaim FINGERHUT †d MPFXd
Né le 18-06-1893 à Kherson (Russix) Recrutemenx SBC (75). Fingerhut (Chaim) né
28/6/93 à Kherson. FINGERHUT Chaim né le 28/06/1893 à KHEIROV déporté par
le convoi n° 7 Train DA 901-2 le 19/07/1942 de Drancy à Auschwitz. Dcd 24/7/42
999 déportés, 16 survivants. 375 gazés.
Ber FINIFTER ❤G.R. 16 P 224417
Bernard François FINIFTER né le 10 ou 13-01-1909 à Varsovie (Polognx)
Recrutemenx SBC (75).
Georges FINK
Né le 02-06-1905 à Lennyel (Hongrix) Recrutemenx Thionville (57).
Léon FINKEL
Né le 29-08-1911 à Odessa (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Mandel FINKEL
Né le 02-07-1907 à Brody (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Naturalis. Avril 1947.
Henry FINKELSTEIN ❤ G.R. 16 P 224340
Né le 03-11-1910 à Bivolari (Roumanix) Recrutemenx SBC (75).
Jacques FINKELSTEIN ou Jsaac FINKIELSTEIN
Né le 06-03-1907 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 164 —>
FINKELSTEIN (Isaac) 6-3-07, Varsovie, 2e classe 21e R.M.V.E. List 17, naturalisation
1947.
Jacob FINKELSTEYN †d MPFXd
Né le 15-11-1895 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Finkelstein (Jacob)
né 15/11/95 Varsovie. Déporté par le Convoi 3 de Drancy, à Auschwitz Birkenau,
Camp d'extermination, Pologne le 22/06/1942. Dcd 12/12/ 43 Auschwitz. 1000
déportés, 24 survivants.
633
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
635
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Sander FLEISCHL
Né le 01-10-1906 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) —> FLEISCHL
(Sandor) 1-10-06, Kiskuu-Halas (Hongrie) 2’ cl. 21’ R.I. Liste N 76.
Victor FLEISCHL G.R. 16 P 225610 FLEISCHL, Victor 27.00.1908. ❤.
Né le 27-01-1908 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) —> FLEISCHL
(Victor) 27-1-08, Kiskunhalas, (130 km sud de Budapest!)? serg. 21e R.M. Stalag XI
A. Liste N 44.
Jdel FLEISMACHER (ou FLEISCHMAKER ou FLEISMAHER)
Né le 02-07-1910 à Chisinau (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 5645 —>
FLEISMACER (Idel) 2-7-10, Chisinau (Rouman) 2’ cl. 21'RMVE Stalag VII A Lis 12.
Samuel FLEKSCHER †d MPFXd
Né le 18-12-1894 à Outzuave (Russix) Recrutemenx SBC (75). Flekscher (Samuel,
Berko dit Simon) né 18/12/94 Outziane Russ. FLEKSCHER Samuel né le
18/12/1894 à ETJANE déporté par le convoi n° 49 le 02/03/1943 de Drancy à
Auschwitz. Dcd 7/3/43 1000 déportés, 6 survivants.
Aladar FLIESCHMANN
Né le 10-10-1889 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Abraham FLIOUM
Né le 4-4-1906 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —>22e St VII A.
Joseph FLORENTIN
Né le 05-04-1908 (Grècx) Recrutemenx Toulon (83).
Joaquin FLORES
Né le 12-11-1915 à Caugas (Espagnx) Recrutemenx Mautauban (82)
Fernand FOCOR
Né le 11-03-1890 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
FODOR
Peintre hongrois planton de Castaner (Hans Habe). Serait Emeric Fodor né le 24-
09-1910 à Perettyougfalu (Hongrix) recrutemenx SBC (75) mle 2057 ???
Joseph FOGEL
Né le 29-05-1895 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Henri FOGEL
Né le 03-06-1909 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx i Mle 182.
Moise FOGEL
Né le 03-03-1909 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75)
== ? FOKS
Recrutemenx i Idtmx Serait-ce Antonio FOCHE né le 10-09-1910 à Grenado
engagé au 22 et ---> 21?
Ivan FOKS †d MPFXd
636
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Moszek FRAJDENRAICH
Né le 05-04-1894 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 0191 —>
FRAJDENRAICH (Maszek) 5-4-94, Varsovie (Pologne) 2' cl. 21' R.M.V.E. List 23.
Louis FRANCES
Né le 01-04-1907 à Bocairante (Espagnx) Recrutemenx Montpellier (34) —>
FRANCES (Louis) 1-4-07, Bocairanta (Espagne) 2' cl. 21' R.E. Liste N 17.
Jules FRANCK
Né le 12-04-1903 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx Pau (64).
Joseph FRANCO †g MPFXg
Né le 08-05-1907 à Brousse (Turquix) Recrutemenx SBC (75). Mort pour la France
le 14-06-1940 (Argers, 51 - Marne, France) Agent de liaison de la 9e Cie Modéna
au 3e bataillon.
Néssim FRANCO
Né le 01-03-1911 à Istamboul (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Youda FRANCO
Né le 20-12-1918 à Istamboul (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Haim FRANDJI †d MPFXd
Né le 1908 à Andrinople (Turquix) Recrutemenx SBC (75). Frandji (Haïm) né
15/3/08 Andrinople. FRANDJI Haim, né le 15/03/1908 à ANDRINOPLE déporté par
le convoi n° 60 le 07/10/1943 de Drancy à Auschwitz. Dcd 12/10/43.1000
déportés, 31 survivants.
Moïse FRANDJI
Né le 02-04-1912 à Andrinople (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
? Kurt FRANK
Né le 21-11-1909 Worms Allem. SBC 75 Mle 14732
Maurice FRANSES
Né le 15-04-1914 à Istamboul (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Abram FRANT †g MPFXg
Né le 11-12-1904 à Belehatow (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 3533. 3e
bataillon 10e Cie Mort le 4/6/1940. Noirval (08) 1939-1945 92 — Bagneux.
Monument commémoratif. Tué par balle.
Fokim FRANTZISKAKIS (Phocion)
Né le 28-05-1910 à La Canée (Grècx) Recrutemenx SBC (75). Caporal
FRANZISKAKIS Phocion : blessé le 14 juin près la Grange aux Bois.Voir Citation
Chapitre IV.
==Jason FRANZISKAKIS.
Né le 19-10-1913 à La Canée (Grècx) Recrutemenx Clignancourt (Paris - 75) —
>FRANZISKAKIS (Jason) 19-10-13, La Carrée (Grèce) serg. 21' R.M.V.E. Liste N 18
638
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Franziskakis Jason
Tiburs FRATILA
Né le 25-01-1921 à Teins (Roumanix) Recrutemenx Arras (62). —> FRATILA
(Tiburce) 25-1-21, Teius (Roumanie) 1re cl. 21' R. I. V. E. Liste N 17.
—> FRÉDÉRIC (Jean) ŸFDX 3-4-13, Toulon, serg. -c, 21' R.M. St. XI A. Liste N 44
== FREI
Noté de retour dans Tramontane. Ce serait Edmond FREI né le 10-04-1907 à Saint-
Imier - canton de Berne (Suissx) Dépôt commun des régiments étrangers
(D.C.R.E.) 10e région militaire, recrutemenx Marrakech (Maroc)?
Ladislas FREY (FREI) †d MPFXd
Né le 04-03-1909 à Gyunofchwar (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 5849.
FREI Ladislas né le 04/03/1909 déporté par le convoi n° 60 le 07/10/1943 à
Auschwitz. Ladislas FREI né le 04/03/1909. Déporté à Auschwitz par le convoi n°
60 au départ de Drancy le 07/10/1943. De profession Commerçant d'orfèvrerie.
1000 déportés, 31 survivants.
Jacob FREIBRUN†p
Né le 06-02-1909 à Stanislasvow (Polognx) Recrutemenx SBC (75). MPFXp :
Il y a vingt ans, le 6 (3?) juin 1942 dans un Kdo du Stalag III B mourait dans des
conditions atroces le camarade Jascob Freibrun. Tous les anciens du III B se
souviennent du Kdo Berger. Les Allemands l’avaient réservé aux Juifs, aux Russes
et aux Yougoslaves. Très vite, sa sinistre réputation s’étendit parmi tous les P.G. à
ause des conditions de travail particulièrement difficiles sur ce chantier, ainsi que
de la particulière brutalité des chefs d’équipe allemands.
Ce jour-là, Feibrun travaillait à l’intérieur d’une bétonnière à l’arrêt. Il décapait
au burin les parois intérieures, et ses coups de marteaux s’entendaient sur tout
le chantier. De temps à autre, il marquait évidemment une pause et c’est pendant
un temps d’arrêt qu’un Allemand sans raison apparente, avec une stupidité
639
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
machinale, passa devant le bouton de mise en marche et pesa dessus. Ce sont les
outils trempés de sang qui alertèrent les camarades qui travaillaient dans la
tranchée en dessous. Puis, il fallut dégager ce corps affreusement mutilé. Notre
pauvre Feibrun s’éteignit dans les bras d’un camarade en murmurant le nom de
sa mère. Les témoins de ce drame n’ont pas eu à en transmettre la triste nouvelle,
car l’occupant nazi avait entre-temps effacé la famille Freibrin de la liste des
vivants. Pendant que le fils mort au bagne de Furstemberg-sur-Oder était enterré
avec les honneurs militaires, les cendres de sa mère et de ses sœurs étaient
éparpillées au vent d’Auschwitz. Il ne reste pour se souvenir que ses compagnons
de captivité.
Ce sont eux qui iront le dimanche 24 juin 1942 au cimetière militaire de
Montarville où ses restes ont été ramenés, pour accorder quelques minutes de
recueillement, une pensée émue au drame de cet homme et de cette famille si
lourdement apparentés au drame de tout un peuple martyr.
Joseph FREIFELD †g MPFXg
Né le 13 ou 26-10-1903 à Botosani (Roumanix) Recrutemenx Reuilly (Paris - 75)
Mle 6661. Mort le 15-06-1940 Sainte-Menehould, 51 - Marne, France.
Séverin FREIZE
Né le 31-10-1908 à Vilanova de Duran (Portugax) Recrutemenx Tarbes (81).
Domingos FREIZO
Né le 29-11-1908 à Perre (Portugax) Recrutemenx Versailles (78).
==Yanchel FRENC (ou Jean FRENCK ou Jean French ou Jean Yankel FRENCK) ❤
Résistant cf CHAP. V). G.R. 16 P 234694 et SHD/ AC 21 P 609061 Né le 12-04-1920
à Balti (Roumanix) Recrutemenx SBC (75). 21e R.M.V.E. §d Libéréx
==Hayem FRESCO
Né le 13-03-1908 à Istamboul (Turquix) Recrutemenx SBC (75) —> FRESCO
(Victor) 13-3-08, Islamboul (Turquie) 2' cl. 21’ R.I. Liste N 21.
==Thibaud FREUND
Né le 02-08-1910 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Hermann FREY
E.V.D.G. Né le 08-05-1910 à Paris France, Recrutemenx SBC (75) Mle 7176.Oseris
FRIDMANOS
Né le 26-02-1918 à Tveras (Lithuanix) Recrutemenx SBC (75).
Adolf FRIEDMANN
Né le 29-08-1917 à Vienne (Autrichx) Recrutemenx Valence (25) —> FRIEDMAN
(Adolf) 29-8-17, Vienne, cap. 21' R.I. Liste N 17.
Pierre FRIEDMANN
Né le 08-01-1907 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 2756.
640
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Marko FRIEFERTIG
Né le 23-11-1907 à Bolma (Polognx) Recrutemenx Toulouse (31) —> FRIEDFERTIG
(Marc) 23-11-07, Dolina (Pologne) 2' cl. 21e R.I.V.E. Liste N 17.
Judd FRIES
Né le 15-06-1907 à Stojowico (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
François FRISCH
Né le 23-01-1908 à Haller (Luxembourx) Recrutemenx SBC (75).
Jacob FRISCH †d MPFXd
Né le 09-05-1892 à Domasrow (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Frisch (Jakob) né
9/5/92 Tomazow Pol. FRISCH Jakob né le 09/05/1892 à TOMASZOW déporté par
le convoi n° 7 Train DA 901-2 le 19/07/1942 de Drancy à Auschwitz. Dcd 14/8/42
Birkenau 999 déportés 16 survivants, 375 gazés.
Maurice ou Motzich FRISZMAN ou FRIZMAN
Né le 10-05-1908 à Opozno ou Opogna (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 205
—> FRIZMAN (Motzer) 10-5-08, Oposno (Pologne) 2' cl. 21' R. M. List 17.
Leize ou Lucien ou Lazare FROIMOVICI
Né le 04-10-1912 à Stéfanesti (Roumanix) Recrutemenx Clignancourt (Paris 75)
Mle 206 —> FROIMOVICI (Lazare) 4-10-12, Slefanceli (Roumanie) cap. 21' RIVE.
List 17. (De Rosen dit : ex-champion de boxe Roumanie). C.A. Natural avril 47.
Jean FRONTERA
Né le 27-10-1914 à Selva en Mancor (Espagnx) Recrutemenx Lyon (69).
Ernest FROSSARD
Né le 12-12-1909 à Le Cret (Suissx) Recrutemenx Besançon (25)
==Chaïm David FRUCHTER ❤ G.R. 16 P 236488
Né le 08-10-1903 à Makasymowka (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 7633.
Baruch FRYDMAN
Né le 15-11-1910 à Radom (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Henri FRYDMAN
Né le 27-05-1913 ou 23-07-1913 à Lublin (Polognx) Recrutemenx Reuilly (Paris -
75) Mle 210.
Szmul FRYDMAN
Né le 27-02-1908 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Alexandre FUCHS
Né le 18-02-1911 à Raskospalota (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 3821.
Joseph FUCHS
Né le 11-08-1914 à Bratislava (Hongrix) Recrutemenx Périgueux (24) Et aussi
Reuilly (Paris- 75).
Henri FUCS ❤ G.R. 16 P 236731
641
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Michon GABAY
Né le 01-02-1908 à Istamboul (Turquix) Recrutemenx Versailles (78). —> Félix
GAILLARD ŸFDX 25-6-98, Paris, capit. 21e R.I. Of. VIA. Capitaine 2e Cie du 1er
bataillon. Liste N 49.
Elie Gaston GAIST
Né le 13-04-1895 à Lodz (Russix) Recrutemenx SBC (75)
Lucien GALAUDIER
—> Lucien GALAUDIER ŸFDX 1-12-14, Epineuil, serg. 21’ R.M. St. XI A. List 44 5e
Cie.
Abraham GALEK
Né le 03-03-1908 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> GALEK
(Abraham) 3-4-08, Varsovie (Pologne) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
Felix GALES LES
Né le 14-07-1914 à S.O.S. (Espagnx) Recrutemenx Pau (64) Camp de Gurs (64).
Famada Narcisso GALI †d MPFXd
Né le 29-06-1911 à Gerona (Espagnx), (2e RMVE Recrutemenx Montauban (82)
—> 1er R.M.V.E. Voir récit chapitre V. GALI FAMADA (Narcisso). Déporté à
Mauthausen décédé le 19 mars 1942 à Steyr (Autriche).
Sylvain GALINA ou GALIANA
Né le 17-12-1909 à Gandia (Espagnx) Recrutemenx Pau (64) —> GALIANA
(Sylvain) 17-12-09, Alger, 1re cl. 21e R.I. Liste N 17.
Dario GALINDO
Né le 15-10-1912 à Villapando (Espagnx) Recrutemenx SBC (75).
Samuel GALLARDO
Né le 26-04-1915 à Herva (Espagnx) Recrutemenx Caen (14).
—> GALVAO (Alvaro) 26-2-10, Meimoa (Portugax) Recrutemenx i, 2' cl. 21' R. Etr.,
162. List 28.
==Chaïm GAMER
Né le 24-05-1906 à Rowne (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 6221. —> GAMER
(Chaîm) 24-5-06, Rowno, 2’ cl. 21’ R.I. Liste N 18.
Abram GANDELMAN
Né le 16-07-1912 à Brecini (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) —> GANDELMAN
(Abram) 16-6-12, Pricemi (Roumanie) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
Adolphe GANDELSMAN
Né le 01-09-1907 à Glinaia (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) —> GANDELSMAN
(Adolphe) 12-12-07, Roumanie 2’cl. 21' R. I. Liste N 17
Miguel GANDIA
Né le 29-09-1909 à Senera (Espagnx) Recrutemenx Clermont-Ferrand (63) —>
643
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
GANDIA (Michel ou Miguel) 29-9-09, Senera (Espagne) cap. 21' R. M. Liste N 17.
3e bataillon, 10e Compagnie, 1re section. Voir rapport Lazarescu.Lucien Jean
GANGLER
Né le 04-02-1908 à Luxembourg (Luxembourx) Recrutemenx SBC (75) Mle 5606
—> GANGLER (Lucien) 4-2-08, Luxemb., cap. 21' R.M.V.E. St. XI A. List 44.
Liezar GANON
Né le 28-12-1911 à Aidin (Turquix) Recrutemenx SBC (75) —> GANON (Leyezer)
28-2-11, Aidine (Turquie) 2’ cl. 21' R. E. Liste N 14.
Emery GARAI (Imre GARAI)
Né le 31-08-1910 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 7196.
GARAI Emeric prénommé Imre dans Ich stelle mich de Hans Habe, parfois
Émery. Volontaire étranger numéro 2203, Garai dont il est abondamment
question dans Ob tausend fallen de l’auteur Hans Habe, appartenait comme Habe
à la Compagnie de Commandement, C.D.T. Habe le décrit vu à la caserne de la
porte de Clignancourt le 18 octobre « Le petit photographe Imre Garai avec le
thorax étroit et des verres épais et qui semblait pouvoir s’envoler au moindre
coup de vent… »
« “Petit Garai” et moi décidâmes que nous irions à la pêche le 12 mai matin
avant notre retour. Garai était un Hongrois qui depuis de nombreuses années
exerçait le métier de journaliste-photographe à Paris. Jeune homme malingre aux
cheveux noirs et aux verres de lunettes épais, il n’avait rien de martial, mais il
s’était porté volontaire dès la déclaration de guerre et, lorsqu’il avait subi des
moments de tension, il s’était montré d’un sang-froid remarquable… » Garai est
un des nombreux frères Garai de l’agence photographique Keystone. Son frère
Alexandre est le fondateur en 1927 de Keystone Paris. Émeric reviendra travailler
à Paris après la défaite.
En 1927, lorsqu'Alexandre Garai installe le Studio Keystone au numéro 25 de la
rue Royale, il n'a que 27 ans, mais bénéficie de solides appuis familiaux pour
installer le Troisième studio Keystone après New York et Londres, soit le Studio
Keystone Paris au numéro 25 de la rue Royale. En 1940, au moment de
l’occupation, l’agence a connu l’exode, dans un vieux camion transformé en
laboratoire photo ambulant. Françoise Denoyelle dans son livre La Photographie
d'actualité et de propagande sous le régime de Vichy, Paris, édition du CNRS,
2003, 512 p., ill. NB, bibl., 39 E. écrit que durant la guerre : « seule l'agence
Keystone, dirigée par les frères Garai, juifs hongrois venus à Paris dans les années
1920, semble avoir poursuivi un travail de qualité au service de la Résistance et
des alliés. »
Après le conflit, aucun évènement politique, historique, social, culturel ou
644
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Juan GARCIA
Né le 04-05-1907 à Fuenteamala Espagnx) Recrutemenx Lyon (69)
Lareta (ou Loreto) GARCIA
Né le 10-12-18 à Anouilli ou le 01-12-18 à Anquilla Espagnx recrutemenx SBC (75)
Mle 7231
Manuel GARCIA
Né le 15-11-1911 à Tindad Rodrigue (Espagnx) Recrutemenx Beauvais (60) —>
Garcia (Manuel) 15-04 ? -1911 à Cuidad Rodrigo (Esp.) 1re cl, 21e RI Liste N 17.
Miguel GARCIA
Né le 19-01-1919 à Madrid (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
Policarpo GARCIA
Né le 26-03-1914 à Carthagène (Espagnx) Recrutemenx Lyon (69) Détail engagé
le 21/10/1939 —> GARCIA (Paul) 26-3-14, Cartagena (Espagne) cap. 21' R.M. Liste
N 18.
==Tomas GARCIA
Né le 29-01-1916 à Nervas (Espagnx) Recrutemenx Bordeaux (33).
Valentin GARCIA
Né le 03-11-1915 à Puerta Gandia (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66) 23 puis
21e. S.C. 10e Cie (Dov Duvernay
Francisco GARCIA AUCEJO (Anceja Francisco GARCIA) †d MPFXd
Né le 04-11-1917 à Valence (Espagnx) Recrutemenx Rodez (12) —> GARCIA
(François) 4-10-17, Valence, (Espagne) 2e cl. 21e R.I. 194. List 35. Dcd le 19-12-
1941 (Gusen, Autriche).
Alphonse GARCIA MARTINEZ (Cf GARCIA et GRACIA !)
Né le 05-03-1919 à Castagena (Espagnx) Recrutemenx Pau (64) —> GRACIA
(Alfonso) 5-3-19, Carthagène Epagne 2e cl. 21e R.I. Liste N 17
Pédro GARCIA-MIOTA
Né le 29-04-1911 à Baracaloo (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).José GARCIA-
POPEZ
Né le 10-09-1909 à Yurcha (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Jacques GARDIN (Jacques GARDYN)
Né le 18-01-1915 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 8047.
Léon GARGNIR
Né le 28-12-1909 à Magnesie (Asie Mineure) (Grècx) Recrutemenx Lille (59).
André GARIGNON
—> André GARILLON Ÿ PDS Né le 22-2-05, à Provencher Vosges, adjudant 21e R.I.
Liste N 17. Né le 2 octobre 1905 - Provenchères-lès-Darney, 88260, Vosges,
FRANCE. Décés le 21 avril 1977 à Vittel, Vosges, Militaire et agriculteur.
647
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Salouan GARNIK
Né le 12-04-1912 à Alexandrow (Polognx) Recrutemenx Vincennes (94) —>
GARNIK (Salomon) 12-4-12, Alexandrow (Pologne) 2' cl. 21’ R.M.V.E. Liste N 19.
??? GARRIDO
De la S.C. de la 10e Cie. Noté disparu depuis Verrières (Document Duvernay)
Recrutemenx i ? Espagnx. Soit Jean, Soit Francisco, soit...Nombreux choix...
GÄRTNER
ŸFDX Hans Habe a écrit : « … le secrétaire du colonel, le sergent-chef Gärtner… »
« ... Le colonel s’inquiéta aussi de la disparition du sergent-chef Gärtner. Il était
peu probable qu’il ait été tué ou blessé, car les Allemands ne tiraient plus depuis
plusieurs heures. Gärtner était un Alsacien qui parlait mieux en allemand qu’en
français. Il se disait étudiant en théologie, mais ses joues alsaciennes d’un rose
rougeâtre, ses petits yeux bleus et matois et ses larges hanches indiquaient qu’il
n’était pas ennemi de la bonne chère. En Alsace, nous expliquions ses fréquentes
disparitions par sa prédilection pour le beau sexe et Gärtner lui-même laissait
sous-entendre que nous étions proches de la vérité. Mais depuis le départ
d’Alsace, malgré l’absence des civils en général et des femmes en particulier, il
disparaissait aussi souvent qu’auparavant. Chaque soir, nous le perdions de vue
et chaque soir nous devions le rechercher et maintenant la terre l’avait encore
englouti subitement… »
— Écoute, Gärtner, si tu mentionnes cela à quiconque (les Allemands entrés
dans Paris) je te tue comme un chien.
Je parlai doucement, mais il me comprit. Il s’écria :
— Laisse-moi aller.
Je pressai son bras encore plus fort. Je ne sais pas ce qui m’en donna l’idée, mais
cette fois je lui criai dans l’oreille et cette fois en allemand
— Ich schiess dich nieder wie einen Hund! (Je te tuerai comme un chien !). Je le
laissai aller. Il courut dans la rue jusqu’à une maison en feu. Je le crus saisi par les
flammes. En réalité, rien de tel ne se produisit. J’appris plus tard qu’au moment
de partir de Vienne-la-Ville, il présenta comme « une crise épileptique ». Il
s’effondra au sol et se tordit de convulsions pendant quelques minutes. Il fut
laissé à l’arrière. Il aurait quelques heures plus tard été découvert envoyant des
signaux aux Allemands sous prétexte d’allumer sa pipe.
Selon certains, il aurait été abattu sur place par un lieutenant d’artillerie. D’autres
sources prétendent qu’il présenta des crises épileptiques à répétition à des
moments appropriés, jusqu’à ce que les Allemands entrent dans Vienne-la-Ville
et qu’il pût faire rapport à ses maîtres. Je ne l’ai jamais revu.
Salomon GASNER
648
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
650
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Donato GAYAN
Né le 08-05-1911 à Fabrica (Espagnx) Recrutemenx Grenoble (38).
Israel GDANSKY
Né le 10-01-1902 à Wlorlawek (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Chaskiel GEDANKIEN
Né le 05-01-1908 à Ovina (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Salomon GELBWACHS †d MPFXd
Né le 10-11-1907 à Rozwader (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 1585 —>
GELWACHS (Salomon) 10-11-07, Rozwao (Autriche !) 2' cl. 21' R.I.V.E. List 18.
GELBWACHS Salomon né le 10/11/1907 à ROZWAMOW déporté par le convoi n°
32 Train 901/27 le 14/09/1942 de Drancy à Auschwit. 893 déportés.
45 survivants.
Abraham GELDMAN
Né le 27-06-1901 à Lubna (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 15879.
Harry GELLER
Né le 29-06-1921 à Vienne (Autrichx) Recrutemenx SBC (75).
Henri GENDINE
Né le 06-04-1908 à Riga (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Georges GENS
Né le 21-12-1909 à Colinia (Mexiqux) Recrutemenx SBC (75).
Henri GENTIL❤ ? G.R. 16 P 250932
—> Henri GENTIL ŸFDX 2-10-10, Coulommiers, serg.ch., 21' R.l.V.E. List 18.
Elenko GEORGIEFF
Né le 09-08-1907 à Dolnic Lom (Bulgarix) Recrutemenx SBC (75).
Antoine GERARDO alias Gerard
Né le 03-11-1906 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Jeckel GERDMAN
Né le 17-09 ou 11-1907 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 5635 —
> GERDMAN (Jeckel) 17-11-07, Varsovie (Pologne) 2' cl. 21’ R.I. Liste N 18.
Moszer GERECHT (Maurice) †d MPFXd
Né le 20-08-1912 à Zelechowe (Polognx) Recrutemenx SBC (75). GERECHT
Maurice né le 12/08/1912 à ZELECHÒW déporté par le convoi n° 55 le
23/06/1943 de Drancy à Auschwitz.
GERLE (Joseph).
ŸFDX 11-8-12, Lavaveix, serg. 21e Étg. Recrutemenx I St. XI A Liste N 44.
—> GERMAIN (Auguste) ŸFDX 5-4-13, Asnières, adjudant. 21' R.I. Liste N 18 : Léon
de Rosen le décrit à une messe est célébrée en plein air : « Elle est dite par un
sergent et l’adjudant Germain. Ce dernier est un brave homme, très aimable.
651
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Toute la pompe fleurit dans son langage : “le colosse aux pieds d’argile, etc.” »
Mais plus loin : « L’adjudant Germain n’est pas précisément le modèle de la
charité chrétienne. Très impulsif, il ne sait se faire ni obéir ni respecter, et en arrive
souvent aux injures, parfois aux coups. Très porté sur le vin, il fait venir du vin de
messe à une fréquence qui a paru étrange, sinon suspecte, à certains. »
==Étienne GERO
Né le 07-10-1907 à Zelala (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 5845.
Leib GERSTENKORN
Né le 11-01-1915 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx Melun 77).
Mojzesz GERSZONOWICZ †d MPFXd
Né le 01-05-1911 à Lodz (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Gerszowicz (Mojzesz)
né 1/5/11 Lodz Déporté par le Convoi 5 de Beaune la Rolande, à Auschwitz
Birkenau, le 28/06/1942 Dcd 2/7/42 Auschwitz.
==Jacob GERSZUNI
Né le 02-09-1902 à Gradno (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> GERSZUNI
(Jacob) 2-9-06, Grodno, cap. 21' R.I. Liste N 18. Évasion du Stalag XII F en janvier
1941, cf Pierre Boulard.
David GETLICHERMAN
Né le 10-10-1910 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 3687 —>
GETLICHERMAN (David) 10-10-10, Varsovie, 2’ cl. 21’ R.I. Liste N 18.
==Jack GHELER
Né le 31-12-1907 à Odessa (Russix) Recrutemenx SBC (75).
==Abraham GHERCHANOC❤ G.R. 16 P 253754
Né 10-01-1910, Kichinew (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) =Chisinau Moldavie.
==José GHERON
Né le 05-05-1910 à Ismit (Turquix) Recrutemenx SBC (75). Appartenait à la C.A. 1
—> GHERON (José) 5-5-10, Ismit (Turquie) 2' cl. 21' R.I. Liste N 18.
Moise Maurice GHERSENZON
Né le 08-05-1909 à Balti (Roumanix) Recrutemenx Toulouse (31). Document
Duvernay : Ghersenson blessé et évacué. 10e Cie.
Georges GHERTMAN ou Zulik Ghertman ou Zelic ❤. G.R. 16 P 253768
Zeilic GHERTMAN, Zeilic né le 10-10-19 à Kichineff (Roumanix) (= Chisinau
Moldavie, Russie ou Roumanie !) Recrutemenx SBC (75) Mle 5709. Décédé
15/02/2000. Voir Chapitre V.
Émile Elie GHERTZMAN Alias Michel Gerdan ❤ G.R. 16 P 253770
Né le 10-04-1912 à Kichmel Kichineff ! (Roumanix) (= Chisinau Moldavie)
Recrutemenx SBC (75GHERTZMAN, Emile 10.04.1912 Chisinau MOLDAVIE.
Hess GHEZA
652
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Godingen Jacques
Jacques Godinger portant l’uniforme du 405e RADCA (on reconnaît l’insigne du
régiment sur sa poitrine). Aizyk, Mendel Godingen, dit Jacques ou Isaac Godinger,
était le fils de Jankel Godingen et d’Ajdla Ehrlich (Erlich, Erlick). Jankel Godingen
eut plusieurs fils d’un premier mariage. De son union avec Ajdla Ehrlich naquirent
à Varsovie (Pologne) cinq enfants : Thérèse (Tauba) née en 1901, Judka (Idel) né
en 1903, Suzanne née en 1905, Marguerite (Malka) née en 1908 et Henri né en
1910. Sixième et dernier enfant de cette fratrie, Jacques Godinger vit le jour à
Nadarzyn, village situé à environ 25 km au sud-ouest de Varsovie. Les Godingen
s’exilèrent en France vers 1914 pour fuir l’antisémitisme. Ils demeurèrent à Paris
(IVe arr.), 26 rue de l’Hôtel de Ville. Le premier drame que vécut la famille
Godingen fut le décès d’Ajdla Ehrlich, le 21 février 1926. Au moment de la mort
de sa mère, Jacques n’avait que douze ans. Le 19 avril 1928, il perdit également
sa sœur Thérèse. Jacques Godinger grandit dans une famille de chapeliers. Son
père exerça les professions de tailleur et de casquettier. Ses frères aînés furent
tous casquettiers. Après des cours à l’ORT, Jacques Godinger devint à son tour
ouvrier chapelier. D’après sa famille, il pratiqua également une activité de
bijoutier. Il fabriqua notamment une broche pour sa sœur Marguerite. Jacques
Godinger fut naturalisé Français par décret
655
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Rafael GOMEZ
Né le 27-04-1906 à Madrid (Espagnx) Recrutemenx SBC (75).
Roger GOMEZ
Né le 16-08-1916 à Calzada (Espagnx) Recrutemenx Bordeaux (33) —> GOMEZ
(Roger) 16-8-16, Calsas de la Malmiol (Espagne) 2’cl. 21’ R.I. Stalag II A List 50.
Pedro GOMEZ MARZAL
Né le 09-12-1909 à Sgualda (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
Michel GOMOLINSKI
Né le 06-09-1909 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> GOMOLENSKI
(Michel) 6-9-09, Protreckow, 2e cl. 21e R.I. Liste N 17.
Albano GONCALVES
Né le 12-11-1898 à Lusio (Portugax) Recrutemenx Périgueux (24).
José GONCALVÈS
Né le 26-02-03 à Romangalo (Portugax) Recrutemenx Tarbes (81) —> GONCALVES
(José) 26-2-03, Romangalo (Port.) 2’ cl. 21’ R.M.V.E. St. XI A. Liste N 44. 3e section
de la 10e Compagnie (3e Bataillon).
Manuel GONCALVES
Né le 20-01-1892 à Vile (Portugax) Recrutemenx La Rochelle (17).
==Manuel GONCALVES
Né le 16-11-1906 à Maraucas (Portugax) Recrutemenx SBC (75).
==Evariste GONCALVEZ
Né le 25-04-1915 à Gaclovo (Portugax) Recrutemenx Bourg-en-Bresse (01) Détail
engagé le 13/11/1939.
==Ladislas GONDA
Né le 20-05-1907 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 5794. Déporté
le ? et interné à Auschwitz. GONDA Ladislas né le 20/05/1907 à Budapest.
Parcours Erfurt, Auschwitz Niederorschel. §d Libéréx le 11/04/1945 à
Niederorschel.
Angel GONZALES
Né le 21-02-1915 à Barracaldo (Espagnx) Recrutemenx SBC (75) —> GONZALCEZ
(Angel) 21-2-15, Baracaldo (Esp.) serg. 21’ R. M. V. E. Liste N 14.
Diego GONZALES
Né le 14-02-1906 à Lombreras (Espagnx) Recrutemenx Lyon 9) —> GONZALES
(Diego) 14-2-06. Lumbreras (Esp) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
Julien GONZALES
Né le 10-12-1904 à Cocontes (Espagnx) Recrutemenx Troyes (10).
Montero Eugenio GONZALESNé le 01-11-1919 à Madrid (Espagnx) Recrutemenx
SBC (75) —> GONZALEZ (Eugène) 1-11-19, Madrid. Espagne, 2e cl. 21e R.I. List17
662
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Vasman GOSMAN
Né le 19-10-1917 à Kichineff (Roumanix) Recrutemenx SBS (75) Mle 3832 —>
CAFMAN-VAXMAN (Ousii) 19-10-17, Kichineff (Roumanie 2e cl. 21e R.I.
Abraham-Albert GOTESMAN
Né le 10-02-1906 à Sulejow (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 14620.
Berck GOTESMAN (Bernard)
Né le 28-02-1914 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Prisonnier.
Moinef GOTFRYD (Henri) †d MPFXd
Né le 10-02-1907 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75), Gotfryd (Mojsief,
Chaïm) né 1907 à Varsovie. GOTFRYD Henri né le 10/02/1907 à VARSOVIE
déporté par le convoi n° 32 le 14/09/1942 de Drancy à Auschwitz. Dcd 19/9/42
Déportés 893 Survivants 45.
==Eugéne GOTTESMANN
Né le 05-10-1906 à Komadi (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) —> GOTTESMANN
(Eugène) 5-10-06, Komadé, 2’ cl. 21’ R.M.V.E. St. XI A. Liste 44.
André GOTTLIEB
Né le 17-04-1918 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Joseph GOTTLIEB
Né le 07-05-1915 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Samuel GOTTLIEB
Né le 10-08-1896 à Jérusalem (Palestinx) Recrutemenx SBC (75).
Ladislas GOTTSEGEN ❤ G.R. 16 P 264119
Né le 09-02-1910 à Mezocsat (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Eugéne GOTZ
Né le 17-06-1908 à Csowas (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Blagoë GOUNTCHEV
Né le 09-02-1907 à Mouchwo (Hongrix) Recrutemenx Montpellier (34)
Jacob GOUREVITCH † (Henri) †d MPFXd
Né le 28-05-1897 à Jedinetz (Russix) Recrutemenx SBC (75). GOUREVITCH Jacob
né le 28/05/1897 déporté par le convoi n° 57 le 18/07/1943 à Auschwitz.
Déportés 1000. Survivants 43.
Vladislas GOUSAKOVSKI
Né le 24-02-1893 à Volygne (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Bajniski GOUTMAN (ou Bajnisky GOUTMAN ou Bajnisy GOUTMAN) alias
Gutman) ❤ G.R. 16 P 281517
Jean Zysman GUTMAN, né le 27-10-1908 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx i —>
GOUTMAN (Bajnisz) 27-10-08, Varsovie (Pologne) 2' cl. 21' R. M. V. E. Liste N 15.
Vassilios GOUTOS
664
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
.
© Collection Jean Grobla
Le Légionnare Léon Grobla est à l’extrême droite de la photo (gauche des
personnes.
Courrier du 25 octobre 2016 envoyé par Jean Grobla : « ... Cela fait bien deux
ans que je lis avec passion vos adaptations francaises (augmentées de
commentaires) d’œuvres de Hans Habe et vos travaux sur lui – S’il en tombe mille
et Mes jeunes années. Dans Mes jeunes années (dans la partie qui reprend S'il en
tombe mille) à la page 336, Hans Habe raconte l'anecdote d'un soldat cherchant
désespérément au sol les éclats éparpillés de ses verres de lunettes brisés en
mille morceaux par la première explosion.
Hans Habe raconte à propos du 24 mai 1940 à Belleville Ardennes : « Je venais
juste de m’endormir sur les marches de l’église, quand je fus réveillé par un
sifflement aigu. Le premier obus tomba à vingt mètres de moi dans une entrée
de maison. J’eus l’impression que j’aurais pu le saisir alors qu’il bourdonnait, mais
rien n’était visible sauf sews effets. À ce moment-lè ; nous n’aviond pas encore
appris le so du canon : c’était notre baptême du feu Ce n’est qu’en entendant les
bourdonnements métalliques au-dessus de nos têtes que nous nous jetâmes au
sol. En quelques instants, nous nous retrouvâmes en pleine tourmente. Une
maison se mit à brûler, un caporal hurla un ordre. Seuls les Volontaires espagnols,
666
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
qui avaient vécu ce genre d’évènement, recherchèrent des yeux un abri. Nous
autres, nous nous regardions défaits et pâles. Je ne pense pas cependant que la
peur expliquait notre inertie à bouger. Nous étions simplement trop fatigués pour
percevoir le péril. Grobla, un Juif polonais avait perdu ses lunettes à la première
explosion. Elles étaient tombées sur la route et les verres s’étaient brisés en
morceaux. Il se mit à ramper sur le ventre recherchant désespérément et avec
zèle les éclats comme s’il pouvait les recoller ensemble. Je me rappelai soudain
que je l’avais rencontré dans un magasin de Perpignan quelques jours avant Noël.
Il achetait une poupée pour sa fille et un train mignature pour son fils. »
.
Jean Grobla avec ses lunettes (celles brisées à Belleville On voit sur toutes les
photos les lunettes cassées à Belleville.
Dans Mes jeunes années (dans la partie qui reprend S’il en tombe mille) à la page
336, abe raconte l’anecdote d’un soldat cherchant désespérément au sol les
éclats éparpillés de ses verres de lunettes brisés en mille morceaux par la
première explosion. Ce soldat était mon père, Lejb GROBLA. J'en profite pour
apporter une petite mise au point sur ce passage où l'auteur rapporte aussi l'avoir
rencontré à Perpignan avant Noël, à la recherche de cadeaux. L'un pour son fils
(moi, j'avais quatre ans à l'époque) - un train miniature, que j'ai eu effectivement,
mais si peu de temps, parce qu'il avait fallu quitter Paris en catastrophe à
l'automne 1941... L'autre : "une poupée pour sa fille". Or je n'avais pas de sœur.
La poupée devait certainement être destinée à la fille d'amis très proches. J'en
vois deux possibles, mais ne puis déterminer laquelle. Léon Grobla réfugié fin 41
à Noirétable Loire) décède à Paris en 1965 (cœur, rafale d’Infarctus). 2e fils, René,
né à Montbrison en novembre 1942.) Mesage de Jean Grobla du 11/9)2019 :
« ...D'abord, ma mère (avec moi dans ses jupes), après lâchage du groupe par le
667
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
pseudonyme d’Harry Bols. Hans Habe dans Ob tausend fallen parle d'un
jeunegars très doué, le compositeur Hajos qui était comme lui engagé au 21e
R.M.V.E. En février 1940, ils étaient allés ensemble en permission à Paris et Hajos
l'avait conduit aux Folies Bergères. Hajos disait avoir produit là ses propres revues
jusqu'au moment du déclenchement de la guerre (notamment « barcarolle
vénitienne » de la revue des folies bergères, création de Denise Duval, paroles de
Pierre Larrieu, musique de Joe Hajos, enregistration sur disque Pathé par Bruno
Clair).
Hajos se trouvait lors de la retraite le 11 juin 1940 à dix kilomètres au sud de
Séchault à l'approche du bois de Cernay en Dormois, épuisé couché sur la route,
les mains écrasées sur les oreilles et le nez dans la poussière, disant qu'il était
incapable de regarder. Habe le persuada de reprendre sa marche, car le régiment
était proche. Hajos venu des provinces hongroises avait reçu sa formation
artistique à l'Académie de musique de Vienne
En 1928, Hajos alla à Berlin et commença à travailler en tant que pianiste et
chef d'orchestre. Parallèlement, il écrivit alors quelques chansons pour le ténor
lyrique Joseph Schmidt. Juif, Joseph Schmidt aura ses plus grands succès à l’aube
de l’ère nazie. Fuyant le nazisme, il sera interné en novembre 1939 en tant que
Juif allemand dans un camp du sud de la France. En septembre 1942, il réussit à
fuir et arrive à pied en Suisse.Interrné en octobre. 1942 dans un camp de réfugié
suisse où les conditions de vie sont dures et le cher de camp un tyran. Malade,
mal soigné à l’Hôpital de Zurich, il meurt dans une auberge le 14 novembre 1942
d’une crise cardiaque à 38 ans (1904-1942).
Le premier succès d’Hajos en tant que compositeur fut le hit 1930 « Savez-vous
que le hongrois est très difficile ? » En 1931, Salabert édite « S.O.S. d'amour »,
tango de Joe Hajos. En octobre 1931, Hajos tremporte un concours de chant à la
Scala de Berlin avec la chanson « Je t’ai embrassé une fois ». Dans la même année
Hajos a également commencé à travailler en tant que compositeur de films avec
son orchestre « Joe Hajos et ses douze solistes ».
En 1933, c’est la prise du pouvoir par Hitler, Hajos fuit l'Allemagne en raison de
sa foi juive. Il retourne d’abord à son ancienne maison hongroise, ensuite il
déménage un an plus tard à Paris. Là, Joe Hajos a commencé avec une
composition pour la comédie Buster Keaton « Le roi des Champs-Élysées » (1934)
à composer régulièrement pour le film. L’année suivante, Hajos a également
collaboré avec l'immigrant allemand Paul Dessau. Au début de la Seconde Guerre
mondiale, Hajos est retourné à Budapest, mais a été exclu pendant toute la durée
de la guerre de l'industrie du cinéma. Le retour de Hajos en Hongrie en 1940 après
l’épisode du 21e R.M.V.E. a dû être facilité par le fait que la Hongrie était l'alliée
676
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
otre dernière évasion, il y a des chances que vous soyez réclamé par les S.S. et
dans ce cas votre avenir est scellé. Aussi cette fois encore je ne le ferai pas. Mais
si vous recommencez, je serai obligé de le faire. »
Dès le début de la guerre, un camp de prisonniers de guerre français, le Stalag
XII F, était installé à Forbach, dans « la Chasseurkaserne » (caserne Guise) puis est
dissous à la date du 29 octobre 1944 (extrait de « La chronique du siège » de JC
FLAUSS). Le Stalag XII F de Forbach était tenu par le « Landesschutzbataillon 433
», une de ces unités formées de soldats de moindre qualité guerrière que l'on
n'envoyait pas dans les unités combattantes. C'est par un témoignage en 1968 du
« Landesschutzbataillon » 342 que l'on a quelques données sur le Stalag XII-F. Il y
aurait eu 136 « Arbeitskommandos » (« groupe de travail ») qui travaillaient hors
du camp.
Au 1er septembre 1943, 49.015 prisonniers de guerre étaient dénombrés dans
ce camp 23.623 Russes, 17 524 Français, 312 Belges, 2 623 Polonais, 4 923 Slaves
(Serbes, etc..) et 23 623 Soviétiques, soit un total de 49 015 prisonniers. Sur ce
total de prisonniers, 41 840 travailleurs et 7 175 qui n'étaient pas aptes et étaient
placés dans des lazarets.
Chaque prisonnier de guerre a un numéro matricule gravé sur une plaque de
métal qu'il devra toujours avoir sur lui. Chaque prisonnier gardera ce même
numéro, restera attaché au camp où il a été immatriculé à son arrivée en
Allemagne quels que soient les changements d'affectation ultérieurs.
Les prisonniers auxquels il restait un peu de vigueur étaient distribués dans les
villages et les fermes comme travailleurs agricoles.
Les prisonniers qui réussissaient à se retaper dans les fermes étaient envoyés
dans les mines à Creutzwald et à la Houve, d'autres démontaient les rails près de
fort de la ligne Maginot. Les plus faibles étaient condamnés à mourir. Tous les
jours une trentaine de cadavres étaient transportés dans des charrettes tirées par
quatre prisonniers qui les jetaient dans des fosses communes. Aux conditions
inhumaines de détention s'ajoutait le typhus par le manque total d'hygiène
réservée aux Russes. De peur de voir le typhus s'étendre à tout le camp, les
gardiens firent une vaccination préventive. Malgré cette épidémie, des
sentinelles allemandes continuaient à faire courir des Russes à travers champs
pour les tirer à mort comme du gibier. Ce camp était surveillé par une quarantaine
environ de soldats trop âgés pour le combat.
Ce n'est qu'après l'épidémie du typhus surmontée, que de nouveaux transports
de prisonniers soviétiques dans le Stalag XII F sont arrivés pendant l'été 1942 et
son nombre a augmenté constamment jusqu'en août 1944. Le nombre des
victimes qui sont décédées au printemps 1942 pendant les transports sur rail de
678
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
fièvre de malnutrition ne peut être estimé, car seulement les survivants ont été
enregistrés en tant que prisonniers du Stalag XII F.
Au 1er décembre 1943 total de 75.134 prisonniers de guerre parmi lesquels
23,623 Russes.
Au 1er septembre 1943, total de 49.015 prisonniers de guerre parmi lesquels
23.623 Russes.
Au 1er décembre 1943 total de 75.134 prisonniers de guerre parmi lesquels
28.013 Russes
Au 1er juin .1944 total de 76.516 prisonniers de guerre parmi lesquels 29.028
Russes.
Au 1er août 1944, total de prisonniers de guerre inconnu dans l'ensemble du
XII-F (Forbach). On dénombre un total de 29 346 prisonniers de guerre
soviétiques et 2 804 prisonniers de guerre polonais. Pour ce qui concerne les
autres nationalités, le nombre total est inconnu. Les prisonniers de guerre étaient
enfermés dans les nombreux camps de travail de la province de Westmark dans
des unités de travail, mais pas dans le Stalag XII F et ses camps pour aliénés. Les
prisonniers de guerre purement incapables de travailler et nouvellement arrivés
se trouvaient dans les hôpitaux militaires et les autres logements. L'exploitation
sans état d’âme de la capacité de travail des prisonniers de guerre dans des mines,
aciéries et les autres entreprises était le but premier de l'État nazi. Avec les
chiffres avérés d'occupation du Stalag XII F, il apparaît impossible, comme il est
affirmé en France, que 100 000 prisonniers de guerre soviétiques auraient été
exterminés dans le seul « camp de Russes » Johannis Bannberg. Cependant les
chiffres proviennent d'un magazine soviétique de juillet/août 1974. L’édition avec
les Nr.316-317 informe à la page 100 qu'en 1941, 44 320 prisonniers de guerre
soviétiques transitaient par le Stalag de Bolchen et parmi eux 35.000 étaient
assassinés par tortures ou exécutions. Cela ne concerne que le camp Johannis
Bannberg.
Ces indications sont complètement évasives, car le musée germano-russe de
Berlin-Karlshorst constate que tout au plus 1 million de prisonniers de guerre
soviétiques ont transité dans les Stalags du Reich. Seules les listes françaises de
Stalags sur Internet font encore mention d'une partie de camp du Stalag XII F dans
Bliesmengen-Bolchen, dans la Sarre. Là cependant, il n'y avait aucun « camp de
Russes » Johannis Bannberg.
À Bliesmengen-Bolchen les prisonniers de guerre russes aidaient dans les
fermes environnantes. Aujourd'hui, même et le service de recherche de la Croix-
Rouge à Munich et l’IKRK à Genève affirment qu’ils n'auraient aucune
connaissance de l'existence de ce camp bien que des dossiers soient disponibles
679
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
682
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
arrêt de travail de quinze jours. Arrêté en même temps que Heremberg, Michel
Semulewicz subit le même traitement. Transféré lui aussi à la Santé, il est inculpé
pour « provocations militaires à la désobéissance » [24] LICA. Marié à une
Française et père d’une petite fille française, le voilà en outre frappé d’un arrêté
d’expulsion.
==Siegfried HERMANN
Né le 02-07-1911 à Leipzig (Allemagnx) Recrutemenx SBC (75).
Grégorio HERMASO
Né le 03-05-1915 à Minas de Rio (Espagnx) Recrutemenx Lyon (69).
Rubin HERMEBERG
Né le 05-01-1911 à Wohjn (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Antoine HERNANDEZ †g MPFXg
Né le 02-02-1903 à La Palma (Espagnx) Recrutemenx Lille (55) Décédé le 27-05-
1940 des suites de blessures (Vienne le Château, 51 - Marne, France)
Hermogene HERNANDEZ †g MPFXg
Né le 02-08-1914 à Cabezs del Villar (Espagnx) recrutementx Bordeaux 33) tué au
combat le 8 juin 1940 à Châtillon-sur-Bar. O8 Ardennes Fr.
Armando HERNANDEZ OLLERO
Né le 10-12-1905 à Madrid (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Ernest HERR
Né le 02-09-1905 à Mutsig (Allemagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
==Itic HERS (ou Itir HERS)
Né le 15-05 1906 à Botosani (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) —> HERS (Itic) 15-
5-06, Botosani (Roumanie) 2' cl. 21' R I. Liste N 17. 3e sect- 10e Cie (3ebataillon).
Mordka HERSCHBAUN (ou Norska HERSCHBAUM)
Né le 10-01-1897 à Tomaskow Polognx Recrutemenx SBC (75(--->List 31).
==Mendel-Nathan HERSCOVICI
Né le 04-12-1897 à Negresti (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Décédé 1966.
==Szmul HERSZHORN (ou HERSHORN)
Né le 05-12-1915 à Skarzysko (Polognx) Recrutemenx Valence (26). Naturalisé
avril 1947 N.V.) Appartenait à la 2e section de la 10e Cie. Noté disparu depuis
Neuville (Duvernay).
==Rachmil Layser HERSZENHORN
Né en 1906 à Peastri (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 1573. Aussi De la 2e
section 10e Cie porté disparu dans document Duvernay.
Benjamin HERSZKORN
Né le 15-05-1911 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Abram HERSZKOWICZ
685
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
HERSZKOWICZ N V 1951 :
Citation à l’ordre de la Division : Soldat d’un courage remarquable. A été
grièvement blessé à son poste lors des combats livrés en juin 1940 près du village
des Petites-Armoises. Citation comportant l’attribution de la Croix de Guerre avec
étoile d’argent.
Hers HERSZTENZANG †d MPFXd ❤
Né le 02-05-1915 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 540.
HERSZTENZANG Hers né le 02/05/1915 à VARSOVIE déporté par le convoi n° 18
le 8-12/08/1942 de Gurs à Auschwitz. Profesion tailleur. Résistance en ARIÈGE.
Déportés 1007. Gazés à l’arrivée 705. Survivants 10.
Eugène HERTEL
Né le 23-10-1904 à Blainpalais (Suissx) Recrutemenx Versailles (78) —> HERTEL
(Eugène) 23-10-04, Brain, cap. 21' R.I St. XI A. Liste N 44.
Max HERTZ (Max HERC (ou HERZ Ou HERTZ))
Né le 30-09-1920 à Altona (Allemagnx) Recrutemenx SBC (75) Mle 8048. —>
HERTZ (Max) 30-11-20, Altona (Allemagne) 2' cl. 21' R. I. V. E. Liste N 17
Eerwin HEYDMAN
Né le29-9-12 à Dobersault Allemagnx Recrutemenx Fort de Vancia (69).1re sec.
10e Cie. Disparu aux Vignettes selon Doc. Duvernay.
Auguste HIDALGO
Né le 14-12-1912 à La Seca (Espagnx) Recrutemenx Mont-de-Marsan (40) —>
HIDALGO (Auguste) 14-12-12, Seca (Espagne) cap. 21' R. i. V. E. Liste N 17.
Aurélio HIDALGO
Né le 26-07-1907 à Obregon (Espagnx) Recrutemenx Versailles (78).
Félix HIDALGO
Né le 20-06-1922 à La Seca (Espagnx) Recrutemenx Mont-de-Marsan (40) —>
HIDALGO (Félix) 20-6-02, La Seca (Espagne) 1' cl. 21' R. I. V. E. Liste N 17.
Antoine HIERSOCHFELD
Né le 18-12-1916 à Szegech (Hongrix) Recrutemenx i.
Jean Jacques HILLICH ?
Fishel HIMBAD
Né le 16-06-1902 à Dvinsk (LettoniX) Recrutemenx SBC (75) Mle 6556 —>
686
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
BIMBAD (Fischel) 16-6-02, Dvinsk, Lettonie, 2' cl, 21' RI. Liste N 17. Engagé
volontaire au 21e R.M.V.E., Fischel Bimbad fut prisonnier de guerre au Stalag XII D
à Trèves. Naturalisé N.V avril 47. Sa femme, Léa, âgée de 39 ans fut emmenée en
déportation par le convoi du 2 mai 1944 avec ses deux filles, Madeleine le 14 juin
1930 à Paris, Denise née le 9 février 1936
http://memoiresdesdeportations.org/fr/video/mon-pere-ete-casse-par-la-
deportation?temoin=1370 Bimbad-Schumann Denise : Denise née le 9/12/1936
est la soeur de Madeleine Bimbad Bolla née le 14/6/1930. Leur père Fischel,
d’origine lettonne, arrivé en France dans les années 1920, s’engage dans l’armée
française à la déclaration de la guerre. Il est incorporé dans le 21 e régiment de
marche des volontaires étrangers. Fait prisonnier, il est envoyé au stalag XII D à
Trèves en Allemagne. Avant l’armistice, pendant l’exode, leur mère et les deux
filles aboutissent à Lourdes où elles résident avant de retourner à Paris. Elles
subissent les persécutions antisémites, mais échappent aux rafles. Le 22 janvier
1944, la police française les arrête. Elles sont internées au camp de Drancy. Le 2
mai 1944, Madeleine, Denise et leur mère Léa, âgée de 39 ans, sont déportées
au camp de concentration de Bergen-Belsen. Évacuées avec leur mère quelques
jours avant la libération du camp par convoi ferroviaire vers le camp de
Theresienstadt, elles sont libérées après 13 jours d’errance par l’armée
soviétique à Tröbitz le 23 avril 1945.
==Antonio HIPOLITO
Né le 06-12-1909 à Faro (Portugax) Recrutemenx SBC (75).
Samuel Hirsch HIRSCHBERG
Né le 15-05-1897 à Skole (Polognx) (RMVE) recrutemenx SBC (75) Probablement
Sgr-C Adjudant de 9e Cie 3e bataillon « Hinschberg » (Modéna...).
Antoine HIRSCHFELD
Né le 18-12-1916 à Szegeh (Yougoslavix) Recrutemenx SBC (75) —> HIRSCHFELD
(Antoine) 18-12-16, Szcgeck, 2' cl. 21’ RM. Stalag XIA. List 45.
Thibaud HOCHMANN
Né le 25 ou 28-08-1906 à Zsvlna ou Zsolna (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle
2918. 6e Cie. (S’agirait-il de Zsolnay en Hongrie ?)
Naftali HOCHWALD
Né le 19-01-1913 à Ulanco (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> HOCHWALD
(Naftali) 19-1-13, Wlanow, 2' cl. 21' R. I. Liste N 17.
Mordha HODAC †g MPFXg
Né le 14-03-1906 à Tighina (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 2830. Mort le
15-06-1940 (Ste Menehould, 51 - Marne, France).
Elman René HOELTZER
687
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Edoard HOSSEPIAN
Né le 02-01-1906 à Istamboul (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Camille HOUBAILLE❤ R 16 P 296345
Né le 12.11.1906 Saint-Aubin (Belgiqux).) Recrutemenx Charlev--Mézières (08).
Eugène Jean Charles HOUTARD
Né à Paris le 18/1/1915 ŸFDX 15 juin 1940, section du Lt Houtard, 2e Cie, détachée
à Longchamps-sur-Aire pour appui de batterie antichar de division. On ne la
reverra plus. Signalé à Vézelise M et M (hôpital ?) le 21/10/40 ?
Dimitri HOUTNIK
Né le 22-09-1901 à (Ukraine) (Russix) Recrutemenx Perpignan (66).
Georges HRABOVSZKY
Né le 31-05-1915 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75). —> HRABOVSZKI
(Georges) 31-5-15, Budapest, 2' cl., 21' R.M.V.E. St. XII A. List 59.
Jankiel HUBERMANNé le 10-08-1900 à Kozienice (Polognx) Recrutemenx SBC (75)
Robert HUDÉ—> HUDÉ (Robert) ŸFDX 25-11-08, Serville, serg. -c., 21’ R.M.CA 1
190. List 56.
Maurice HUGUET
—> HUGUET (Maurice) ŸFDX 23-11-11, Versailles, m. l. 21' RMV.E St. XI A. Lis 44.
Israël HULAK
Né le 01-12-1913 à Tomaszow (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 3628. —>
HULAK (Israël) 1-12-13, Tomazov (Pologne) 2' cl. 21' R. M. V. E. Liste N 17. Cité par
Léon de Rosen : « 27 juin 1940 : Avec l’adjudant Michel, nous couchons dans cette
chambre du fort (Saint-Vincent) un peu moins humide que les caves, Michel,
Gattegno, Hulak et moi… Hulak, un grand garçon incolore et dévoué…
l’Ordonnance de l’adjudant Michel… » « 16 octobre 1940 : Hulak repris dans le
train de Paris… »
Georges HULOT—> HULOT (Georges) ŸFDX 14-3-12, Bois-Colombes, serg. 21e R.I.
St XI A. List 44.
Robert Vital HULPIAUX †g MPFXg
Né le 04-04-1907 à Charleroi (Belgiqux) Recrutemenx Valenciennes (59) Tué au
combat le 09-06-1940 (Petites-Armoises, 08 Ard-, Fr.) 08 Floing Nécropole
nationale.
Duarte HURTADO ou José HURTADO DUARTE
Né le 17-12-1905 à Quinto (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
==Arthur HUSCHAK ❤ G.R. 16 P 299716
HUSCHAK, Arthur. Autrichien E.V.D.G. Recrutemenx SBC (75) officier ; né 23
février 1903 Kolomea/Galicie, (Polognx) mort. Juin 1971, Klagenfurt.
Cheminement : En Autriche, Militaire, Augsburg. En France : 1939 ; en Allemagne
689
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
en 1940 ; 1941 France ; Allemagne 1944 ; 1945 France ; 1947 Autriche. Il est le
fils du colonel Jonas Huschak. Il étudie à la Grande école militaire secondaire de
Marburg (Maribor, en Basse Styrie), Slovénie et établissement d’enseignement
d’état (Staatserziehungsanstalt) de Traiskirchen Basse-Autriche, à partir de 1922
comme soldat professionnel ; après avoir terminé le cours de l'école de l'Armée
Enns /Haute Autriche : lieutenant en 1926, lieutenant capitaine en 1930,
capitaine en 1936. Finalement, déclassement à Klagenfurt en avril 1938 ; suite à
l’Anschluss du 12 mars 1938, et mise en retraite forcée en mai 1938 ; àl'été 1939,
en raison de la menace d'une arrestation, il fuit vers la France via probablement
la Hollande. Son père né le 6 juillet 1868, colonel dans un régiment de montagne
(Gebirgschützen Regiment) converti au catholicisme avait repris la religion de ses
ancêtres en protestation contre l’Anschluss. Il est resté à Klagenfurt et y est mort
en 1939. La femme d’Arthur était catholique et était restée aussi à Klagenfurt.
Septembre 1939 : passage d’Arthur au stade Yves-du-Manoir de Colombes et
internement au camp de Meslay-du-Maine (Mayenne). Volontaire E.V.D.G. SBC
(75) dans l’armée française. Examen d’officier au printemps 1940 à Rennes ;
affectation comme sous-lieutenant réserviste de la région Béziers-Perpignan, fin
avril. Appartenant au 21e R.M.V.E., il est blessé le 14 juin 1940 (éclat de
Minenwerfen) et fait prisonnier ; il peut se faire passer pour un soldat français
s’appelant Jean Pierre Oudry. Envoyé à Görlitz/Silésie, affecté à un Kommando de
travail à Kohlenrevier Waldenburg/Silésie. Avec la complicité de médecins
français, retour dans le midi de la France comme invalide de guerre. D’abord
séjour à l’hôpital, puis veilleur de nuit dans un camp militaire à Toulouse. À
l’été 1944, arrestation par la Gestapo, détention en prison à Toulouse et envoi au
camp de Buchenwald. HUSCHAK Arthur né le23/02/1903 déporté par le convoi
n° 81 le 30/07/1944 à Buchenwald. En mars 1945, il est libéré par les troupes
américaines. Évacuation par Lipperode/Westphalie. Retour à Toulouse, affecté
vers Paris, capitaine de l’armée française. Jusqu’en 1947, participe avec Karl Hartl
à un travail de premier plan — concernant le triage et le retour des prisonniers
de guerre autrichiens. Et à l’organisation d’un bataillon de volontaires autrichiens,
qui par la suite sera utilisé dans le service frontalier au Tyrol. En février 1947, il
est démobilisé et retourne en Autriche. Agent contractuel, puis fonctionnaire à la
direction financière de Klagenfurt, il est rappelé en août 1956 dans les Forces
armées autrichiennes, lieutenant-colonel ; jusqu’en 1958, commandement pour
la Corinthie ; de 1958 à 1966, grade de colonel pour la Basse Autriche. De 1966-
1968, détaché complémentaire au ministère de la Défense nationale. 1967,
avancement au grade de Brigadier. Janvier 1969 ; pensionné. Plusieurs
décorations militaires françaises. En 1964, Décoration or pour services rendus à
690
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
ISSAIAS (Nicolas) 8-9-13, Athènes (Grèce) 2' cl. 21’ R.M.V.E. St. IV B. Liste N 69.
Appartenait à la 4e section de la 10e Cie (3e bataillon). Porté disparu depuis
Vaucouleurs (Capitaine Duvernay).
Louis Joseph ISTACE
Né 14-04-1921 à Paliseul (Belgiqux) Recrutemenx Châlons-en-Champagne (51) —
> ISTACE (Louis) 14-4-21, Paliseul (Belgiq.) cap. 21' R.M.V.E. 121. Liste N 33.
Alfred ITEN
Né le 02-06-1911 à Paris (Suissx) Recrutemenx SBC (75).
Avrani ITIC
Né le 15-02-1906 à Bucarest (Roumanix) Recrutemenx SBC (75).
Simon ITIC
Né le 08-05-1913 ou 1918 à Jassy (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) St IV C.
Francisco IVERNON RUBI
Né le 11-03-1909 à Lubrin (Polognx) Recrutemenx Mautauban (82).
Moszek IZRAELSKI
Jean JIROU-NAJOU
—> JIROU-NAJOU (Jean) ŸFDX né 30-6-09, Thiviers, lieutenant 21e R.I.E. Oflag VI
A. Liste N. 48. Il occupait à l’état-major du 21e le poste d’officier de détail.
Photos avec son épouse en 1939 avant le départ du 21e pour le front, photos
que nous a envoyé leur fille Catherine le 16/9/2013.
Hans Habe a écrit :
— Où est le lieutenant ?
— Il nous suit en voiture. »
« Un chien aboya au milieu du silence.
— Qu’est-ce que c’est ?
— C’est Noëmi, dit Garai. Vous savez, le planton polonais du lieutenant Jirou-
Najou. À Barcarès, tout le monde l’enviait : il était planqué, à lui tout le rabiot. Il
a eu du bon temps.
— Et maintenant ?
— Maintenant, il s’occupe du chien-loup du lieutenant. Ses mains sont en sang.
Le chien n’arrête pas de tirer sur sa laisse ; ça doit être à cause de l’odeur des
cadavres. Un animal comme ça, c’est pire qu’un fusil ; un fusil ne sent pas les
odeurs.
2013-01-25 : — ... Je m'appelle Catherine Jirou Najou épouse Dume et suis la
fille de Jean Jirou Najou cité par Hans Habe. Je possède en Dordogne surtout des
photos des périodes que papa a passées dans le 21e régiment, je suis
actuellement et jusqu'en mai à Antibes dans le midi de la France et ne peux donc
pas avoir accès à l'album en question. Il me semble avoir vu la photo du fameux
chien loup évoqué, mais je ne pourrai vous en dire plus qu'en mai. Par contre, ma
meilleure amie qui habite dans le Nord de la France qui partage sa vie avec
696
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
N V juin 1970 p3
Né le 12-03-1912 à Brasov (Roumanix) Recrutemenx Arras (62).
Luis JURADO
Né le 17-01-1911 à Alméria (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66). —> JURADO
(Louis) 17-1-11, Alméria (Espagne) 1' cl. 21' R.I. Liste N 17.
==André JUST ❤ G.R. 16 P 315226
André Jean JUST né le 22-10-1911 à Gyor (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) —>
JUST (André) 22-10-11, Gyôr (Hongrie) 2' cl. 21' R. M. Liste N17. 4e sec 10e Cie ?
==Mendel JUSTER ❤ G.R. 16 P 315277 JUSTER
698
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
conscience du repli silencieux de la 35e D.I. au point qu’il bombarda des positions
abandonnées jusque dans le milieu de la journée du 11. La section du lieutenant
Duclos (Dujols) et du caporal Santa au village des Petites-Armoises fut ainsi la
dernière unité de la ligne de front de la 35e Division à se replier. » Nous avons cité
aussi le rôle de Kammer-Mayer place d’Austerlitz et sa relation avec son serveur
au canon de 25 l’Espagnol Maurice Renonès aux Petites-Armoises 08. Prisonnier
à Metz, au bloc B de Queuleu, Kammer-Mayer sera envoyé en Allemagne le matin
du 9 décembre 1940. Santa s’évada en 1942, rejoignit un maquis du côté d’Agen,
puis aurait participé à la guerre d’indéprendance d’Israel. Il reçut sa naturalisation
française en 1950 sous son vrai nom avant d’émigrer au Québec.
Gérard KANAGUR†p
Né le 25-04-1917 à Vienne (Autrichx) Recrutemenx Rouen (76) —> KANAGUR
(Girard) 25-4-17, Vienne, 2’ cl. 21’ R.M. St. XVII A. Liste 63. KANAGUR Gérard
GUILLAUME 21e R.M.V.E. Né le 25/04/1917 Département ou pays : 9110 -
Autriche Commune de naissance : Vienne Mort le 18/12/1944 Wolpsberg
Allemagne (ex Prusse) 1939-1945 41 Fréteval Monument aux Morts. MPFXp.
Inscrit « NANAGOUR 95 carré mixte Montmorency » ...
Moïse KANAS
Né le 01-11-1906 à Touragne (Lithuanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 2838.
Tobias KANDI (Théo)
Né le 11-12-1906 à Istamboul (Turquix) Recrutemenx SBC (75) –>2e cl. List N 15.
Georges KANTCHEFF
Né le 13-03-1903 à Séolicco (Bulgarix) Recrutemenx Bourg-en-Bresse 01).
Mordka KANTOROWICZ
Né le 12-09-1907 à Lodz (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Chaskiel KAPLAN
Né le 13-06-1918 à Zwolin (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Ménarchin KAPLAN
Né le 06-07-1902 à Zelechów (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Wuchin KAPLEWIEZ
—> Wuchim KAPLEWIEZ Né le 7/1/18, Radolsko Polognx Recrutemenx 2e cl. 21e
R.M. liste N 17.
François KAR
Né le 06-1906 à Kapéa (Yougoslavix) Recrutemenx Châlons-en-Champagne (51).
Michel KARABELNIK
—> KARABELNIK (Michel) 15-3-03, Rossiény (Raseiniai ? Rossiani ?) (Lithuanix)
Recrutemenx i, cap. 90’ R.I.V.E. ? Liste N 6 et N 18.
Félix KARCIER ou Froin
702
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Abraham KEUSSEIAN
Né le 03-03-1901 à Ponderneos (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Sarkis KHATCHIKIAN
Né le 10-01-1894 à Karpout (Asie Mineure (Turquix) Recrutemenx Nice (06).
Khatcheris KHAZIZIAN.
Né le 30-12-1896 à Machitchevau (Arménie) (Russix) Recrutemenx SBC (75).
==Szlama KIELBIK. ❤ G.R. 16 P 319909
Né le 06-09-1916 à Klinovtow ou Klinoutow (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle
3743
Benzion KIEJZMAN (Benzian KIJZMAN KIZMAN) †g MPFXg
Né le 29-03-1912 à Parysow (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle, 3721 Mort le
27-05-1940 (08 - Ardennes, France) Tué par éclats d'obus. Floing Nécropole
nationale.
Salomon KIERSZBAUM †d MPFXd
Né le 25-10-1893 à Nichov (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Kierszbaum
KIERSZBAUM Salomon né en 1893 à MICHOW déporté par le convoi n° 68 le
10/02/1944 de Drancy à Auschwitz. Déportés 1500. Surviv 42.
Rudolf KINBERG †d MPFXd
Né le 31-12-1912 à Galatz (Roumanix) Recrutemenx SBC (75). Kinberg Rudolf né
le 31/08/1912 à GALATZ déporté par le convoi n° 73 le 15/05/1944 de Drancy à
Kaunas/Reval. Déportés 878. Survivants 22.
Israel KINCLER (Léon)
Né le 18-07-1908 à Stazow (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Stalag XII A. —>
KINGLER (Léon) 18-7-08, Stasronn, 2e cl. 21e R.I. St. XII A Liste N 75.
KIPFER Ernest †g MPFXg
Né le 22-04-1902 à Berne (Suissx) Recrutemenx Versailles Mle, Mle 151 – Mort le
27-05-1940 (08 - Ardennes, France) Tué par éclats d'obus. Commune du décès :
Morthomme — : Cote 164. Autres informations : Domicilié en dernier lieu à
Rocquencourt (78) Fils de Rudolf KIPFER et de BACHMANN Emma, Époux de
BERZIOU Maria — Acte transcrit le 02/02/1942 à Rocquencourt (78). — Le
Chesnay — Monument aux morts du Chesnay et de Rocquencourt.
Demetre KIRIAZI
Né le 05-05-1896 à Cattaria (Grècx) Recrutemenx SBC (75).
Iliounja KIRILOFF
Né le 10-11-1895 à Novo-Alexienski (Russix) Recrutemenx Bar-le-Duc (55).
Alexis KIRSANOFF
Né le 05-02-1892 à Odessa (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Szuml KIRSCHENBLATT
708
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Né le 21-10-1912 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 5852 —> KLEIN
(Eugène) 21-10-12, Budapest (Hongrie) 2' cl. 21' R. I. E. Liste N 17.
Eugène KLEIN †d MPFXd
Né le 19-11-1912 à Latoralgouyhely (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 8745 —
> KLEIN (Eugène) 19-11-12, Saloraljaujbely (Hongrie) 2' cl. 21' R.M.V.E St. XI A.
Liste N 44. Klein (Eugène) né 19/11/12 Satoralgonyhely, Hongrie KLEIN Eugène né
le 14/08/1914 à BALHANY déporté par le convoi n° 32 le 14/09/1942 de Drancy
à Auschwitz. Dcd 19/9/42. Déportés 1000. Gazés 893. Survivants 45.
Eugène KLEIN
Né le 14-08-1914 à Balkany (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 7013. —> KLEIN
(Eugène) 14-8-14, Balkaing (Hongrie) 2' cl. 21' R.I. St. XI A. Liste N 44.
François KLEIN
Né le 16-06-1906 à Gyougias (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 2891 —> KLEIN
(François) 16-6-06, Gyôngyôs (Hongrie) serg-c., 21’ R.M. St. XI A. List 44.
Géza KLEIN †d MPFXd
Né le 14-01-1909 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75). Mle 2925 Klein
(Géza) né 14/1/09 Budapest, Dcd 19/9/42 Auschwitz. KLEIN Geta né le
15/01/1909 à BUDAPEST déporté par le convoi n° 32 le 14/09/1942 à Auschwitz.
Déportés 1000. Gazés à l’arrivée 893. Survivants 45.
Jacob KLEIN
Né le 14-09-1901 à Bizeska (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Joseph KLEIN
Né le 20-04-1912 à Tab (Hongrix) Recrutemenx SBC (75). Naturalisé juin 1947.
Jules KLEIN❤ G.R. 16 P 320761 KLEIN
Jules Victor. Né le 14-10-1917 à Esch-sur-Alzette (Luxembourx) Recrutemenx
Thionville (57).
Martin KLEIN
Né le 20-04-1897 à Noroveni (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Décédé 1961.
Nicolas KLEIN
Né le 19-02-1919 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Paul KLEIN †d MPFXd
Né le 09-12-1904 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75). KLEIN Paul né le
09/12/1904 à BUDAPEST déporté par le convoi n° 23 Train 901-18 le 24/08/1942
à Auschwitz Déportés 1000. Gazés à l’arrivée 908.Surviv 3.
Sandor KLEIN
Né le 22-06-1907 à Erdonge (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Tibor KLEIN †d MPFXd
Né le 20-12-1909 à Porosclo (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) —> KLEIN (Tibor)
710
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
20-12-09, Poroszlo (Hongrie, cap. 21' R. I. Liste N 17. KLEIN Tibor né le 20/12/1909
à POROZLO déporté par le convoi n° 47 le 11/02/1943 à Auschwitz. au départ de
Drancy le 11/02/1943.Habitait au 13, rue Bleue dans le 9e arrondissement à
PARIS. (France). Déportés 998. Survivants 10.
Alfred KLEINMANN
Né le 17-06-1912 à Berlin (Allemagnx) Recrutemenx SBC (75).
Isaac KLEINMANN
Né le 18-09-1910 à Jaffa (Palestinx) Recrutemenx SBC (75).
David KLEMBERG (Szlama-David)
Né le 12-11-1910 à Jasepow (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Stalag VI B. Section
de commandement de la 10e Compagnie (Duvernay).
Severyn Sigismond Dieudonné KLENIEWSKI †g MPFXg
Né le 7-12-1911 à Lovitch ou Laviecz (Pologn/X) Recrutemenx SBC 75 au 22e
R.M.V.E., mais Photo avec képi du 23e et —> 21e R.M. Mort au combat à Sainte-
Menehould le 14 juin 1940. Nécopole de Sainte-Menehould : Seweryn Kleniewski
Fils de Wlodzimierz et de Michalina Wojciechowska.
Henri KLEYMAN
Né le 24-05-1897 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx Dunkerque (59).
Hersz KLIN
Né le 02-03-1906 à Dzralorzyn (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 11751.
Joseph KLINGER
Né le 28-05-1906 (Polognx) Recrutemenx Nice (06).
Nuchen KLINGER (ou Rouchem Klinger)
Né le 12-01-1917 à Lodz (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Naturalisé avril 1947.
==Abraham KLIPSTEIN
Né le 29-01-1910 à Bochnia (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> KLIPSTEIN
(Abraham) 28-1-10, Bocheria (Pologne) 2' cl. 21' R. M. V. E. Liste N 17.
Joseph KLOPFER
Né le 02-10-1894 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Joseph KLOPOTER †d MPFXd
Né le 25-1-1917 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 3809 ; —>
KLOPOTER (Joseph) 27-1-17, Varsovie, (Pologne) 2' cl. 21' R. M. V. E. Liste N 11.
KLOPOTER Joseph né le 27/01/1917 à VARSOVIE déporté par le convoi n° 67 le
03/02/1944 de Drancy à Auschwitz. Autre prénom connu "Peisach". Profession
coiffeur. Déportés 1214. Survivants 26.
Rachmil KNOBLER
Né le 15-07-1910 à Zarwierce (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> KNOBLER
(Rachmil) 15-7-10, Zaviercie (Pologne) 1' cl. 21' R. I. List 17. Naturalisé av 47 N.V.
711
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Charles KNOLL
Né le 12-08-1908 à Joraslaw (Polognx) Recrutemenx Bourg-en-Bresse (01).
Mayer KNOPF Moses KNOPF †g MPFXg
Né le 18-05-1915 à Vagyvagen (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 16168 Mort
le 26-05-1940 aux Petites-Armoises, 08 – Ardennes, Unité 21e R.M.V.E. Tué par
éclats d'obus.
David KOCHANEK
Né le 14-03-1908 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Hemery KOCSIS
Né le 26-10-1910 à Vagrecse (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Akribas KODJABUCHIAN
Né le 28-11-1912 à Adapazar (Arménie) (Turquix) Recrutemenx Nice (06).
Abram KOFMAN
Né le 08-10-1904 à Varsovie ou Zakrocyn (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —>
KOFMAN (Abraham) 8-10-04, Zakroczyn (Pologne) 2' cl. 21' R. I. V. E. Liste N 17.
David KOHN
Né le 28-02-1915 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 7058 —> KOHN
(David) 28-2-15, Budapest (Hongrie) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
Gabriel KOHN †d MPFXd
Né le 15-04-1908 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 3733. Cohn
(Gabriel), né 15/4/08 Paris (10e), Dcd 24/8/42 Auschwitz. KOHN Gabriel né le
15/04/1908 à PARIS, déporté par le convoi n° 21 le 19/08/1942 à Auschwitz.
(Déportés 1000. Gazés à l’arrivée 908. Survivant 3) Récit de Hans Habe : « Quand
je me réveillai, Gabriel Kohn avait la tête posée sur mon ventre et il ronflait si
fortement que les Allemands auraient été effrayés del’entendre. Gabriel Kohn,
Mle 1553, était le plus drôle de mes compagnons et j’avais toujours eu un faible
pour lui. La tête ronde et lourde commune aux enfants de concierges, le visage
enflé par l’abus d’eau et de haricots, les cheveux devenus gris à l’air des sous-sols,
il n’avait jamais possédé maison ou profession. Pour beaucoup d’entre nous qui
avions perdu leurs foyers, les documents militaires portaient la mention :
« Nationalité indéterminée ». Le pays indéterminé était l’État le plus vaste
d’Europe, l’Empire interdit et indéfinissable. C’est peut-être cela qui rendait les
« Indéterminés » si braves : eux savaient pourquoi ils se battaient. Leur identité
était que pour son bon plaisir le Führer leur avait ôté la citoyenneté de leur pays
natal. Pourtant, Gabriel Kohn n’avait jamais eu de pays.
Il était pour ainsi dire un indéterminé unique, un indéterminé du temps de paix,
un Indéterminé de sa propre initiative. Personne ne savait où il était né, qui
étaient son père et sa mère, qui l’avait endormi dans son berceau en chantant, si
712
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
même l’on pouvait seulement imaginer qu’une jolie pièce d’ameublement avait
eu quelque chose à voir avec lui. Il n’avait aucun métier, du moins aucun métier
officiellement reconnu. Je me souviens que cet énorme camarade dépenaillé,
chez qui tout dégringolait, les épaules, les longs bras, les lèvres épaisses, m’avait
précédé à notre dernière inspection avant départ à Barcarès.
Questionné par le sous-officier sur son métier, il avait calmement répondu :
— Contrebandier.
Visiblement, il regardait cela comme une occupation sinon honorable du moins
légale et les risques encourus comme normaux. Pendant les mois passés à
Barcarès au bord de la mer bleue, nous l’avions considéré comme un « déclassé ».
Nous n’avions pas réalisé qu’il nous avait informés en fait de sa vraie situation de
fugitif à travers les frontières. Nous ignorions que tous à notre tour nous allions
nous-mêmes dans l’avenir nous comporter comme des paquets de contrebande
à travers les frontières. Kohn nous avait simplement précédés et sa profession
devait devenir la nôtre.
Tout ce que Kohn se rappelait, c’est d’avoir vécu à Paris. Il parlait avec l’accent
des faubourgs de banlieue, connaissait le langage des voyous des grandes Villes
et il avait par des moyens honnêtes et malhonnêtes fait vivre une femme et deux
enfants. Il était à tu et à toi avec tous les flics de Paris et nommait tendrement
« monocles » les menottes. Chaque fois qu’il sortait de prison, il reprenait son
commerce, comme si simplement il avait pris des vacances. Ses marchandises de
contrebande venaient principalement de Belgique, du tabac pour la plus grosse
part, mais aussi tout ce qu’il pouvait trouver en chemin. La première fois de retour
de permission, il rapporta toute une collection d’objets : boutons, cigarettes,
ceintures, briquets, bretelles, ouvre-boîtes et n’importe quoi tenable dans une
main.
Personnellement, j’avais remarqué à nouveau ce camarade lourdaud aux
cheveux blond filasse un jour qu’il apparut au bureau de notre Compagnie pour
demander trois jours de « permission spéciale » au lieutenant Pierre Truffy qui
commandait alors notre Compagnie. À Truffy lui réclamant la raison de sa
requête, il déclara :
— Ma petite fille est malade et ma femme est sans argent.
Le lieutenant secoua la tête :
— Vous mentez encore, Kohn. Comment pourriez-vous obtenir de l’argent en
trois jours pour votre femme ?
— Je le volerai, mon lieutenant.
Il claqua des talons. Ou bien Truffy ne crut pas cette intention diabolique ou
bien il aima la franchise du soldat ; sous un prétexte ou un autre, il obtint du
713
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Comment ai-je pu espérer que la plus grande des bénédictions pût être atteinte
sans effort comme un cadeau alors qu’il n’en était rien pour la plus petite ? Ça me
prit un moment avant que je comprenne que le mal n’avait pas approché le
Seigneur dans le désert par simple accident. Oui, le désert lui-même était une
tentation. La solitude m’enveloppa. L’absence de tout signe divin. Je joignis les
mains.
Je priai le Seigneur pour qu’il me permette de croire en lui, lui dont l’existence
m’était apparue problématique. Je baissai les yeux sur mes mains. Elles ne me
faisaient plus mal. Quand je quittai l’église, Gabriel Kohn était allongé sur les
marches du parvis. Je m’assis à son côté et il partagea un morceau de pain avec
moi. Lorsque je pris le pain, il remarqua mes mains :
— Qu’est-ce que cela ?
Je ne répondis pas. Il me prit par les épaules :
— Regarde, tu es sur le point de t’empoisonner le sang. Pourquoi ne les laves-
tu pas ?
— Il n’y a pas une goutte d’eau dans toute la Ville !
(Sainte-Menehould avait été bombardé les 10, 12, 14 mai et 11 juin…)
— As-tu essayé une ambulance ?
— Elles sont trop occupées pour prendre soin de moi. À part cela, je ne sais pas
où elles sont.
Il arrêta de manger. Il tira sur sa dent, signe chez lui de réflexion profonde.
Soudain, il bondit. Il semblait ne plus être fatigué. Avec ses grands bras
dégingandés, il me hissa debout et avant que je susse ce qu’il faisait, il m’avait
entraîné dans l’église, pris les mains et les avait plongées dans l’eau sainte du
bénitier en marbre. Horrifié, je tentai de me libérer.
Alors, il dit ceci :
— Ne sois pas effrayé. Je ne sais pas si Dieu est catholique ou juif, mais je sais
que, quel que soit le choix, il est bon ; et puisqu’il est bon, il ne peut être mesquin.
Je n’essayai plus de m’écarter. La voix de Gabriel Kohn résonnait comme si
c’était un autre homme qui parlait par sa bouche. Ce n’était plus la voix du voleur
qui m’avait vendu des boutons de pantalon, c’était une voix purifiée par l’eau
bénite. Il lava mes plaies. Ses mains poilues et maladroites étaient aussi douces
que celles d’une femme. La fraîcheur de l’eau adoucit tout mon corps. Lorsque
nous fûmes de retour à la lumière du jour, le bon samaritain murmura :
— Cette affaire de l’eau bénite, tu n’as qu’à l’arranger toi-même avec ton Dieu.
Moi, j’aurai assez de trouble à m’expliquer avec mon propre Dieu pour être entré
dans une Église catholique ; d’autant que j’y ai enlevé mon chapeau. Par son
chapeau, il signifiait son casque. Une fois de plus, il se mit à parler le jargon des
715
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
apaches des barrières de Paris, mais j’arrêtai de l’écouter. Pendant que nous
étions dans l’église, le bombardement de Sainte-Menehould avait débuté. »
Ladislas KOHN ❤ G.R. 16 P 321768
Né le 08-11-1917 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75). Naturalisé avril
1947. FFI.
Nicolas KOKINE
Né le 17-09-1894 à Moscou (Russix) Recrutemenx Chaumont (52).
Hersch KOKOJOWSKY
Né le 30-12-1909 à Bakalachew (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —>
KOKOSOWSKI (Georges) 1909, Bakalaszewo, 2' cl. 21' R. M. Liste N 17.
== Max KOKUSZ
Né le 09-ou 10-10-1903 à Brody (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Nicolas KOLCONIKOFF
Né le 19-02-1910 à Moscou (Russix) Recrutemenx Evreux (27).
Judka KOLEBKA †d MPFXd
Né le 11-06-1901 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75). KOLEBKA Jucka né
le 11/06/1901 à VARSOVIE déporté par le convoi n° 13 le 31/07/1942 de Pithiviers
à Auschwitz. Déportés 1049. Survivants 13.
Dimitry KOLOFF
Né le 14-01-1895 à Moscou (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Isaac KOLSKI
Né le 11-01-1918 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Jacob KOLSKI
Né le 07-08-1915 à Lodz (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Abraham KOLSKY
Né le 20-08-1898 à Betravy (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Abram KON (ou Rubin KON)
Né le 10-01-1908 à Kalisz (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> KON (Abram) 10-
1-08, Kalisch (Pologne) 2' cl. 21' R. M. E. Liste N 17.
Ernest KOTTAK
Né le 24-10-1900 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 9043.
Nicolas KOUDRIAVTZEFF. †g MPFXg
Né le 12-04-1902 à Regitz (Russix) Recrutemenx SBC (75) Mle 6757 2e section de
la 3e Cie. KOUDRIAVZEFF Alexis Légionnaire — Mort 14/06/1940. 51. 1939-1945
91 Sainte-Geneviève-des-Bois Carré de corps restitués Cité dans le rapport du Lt
Obolenski pour le capitaine Benac.
Alexandre KOULINSKY
Né le 14-01-1905 (Russix) Recrutemenx SBC (75) à Moscou.
KOUSSEYAN
==KOUSSEYAN (Arménie) (Turquix) Recrutemenx i. Est-ce Ardaches KAZANDJIAN
Né le 03-11-1905 à Constantinople (Turquie)?
== Joseph KOUTACHI
Né le 10-06-1907 à Veliska (Yougoslavix) Recrutemenx SBC (75) —> KOUTACHY
(Joseph) 10-6-07, Kikinda (Yougoslavie) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17. Peintre né en 1907
(voir Internet… Voir témoignage Suzanne Koutachy et Jacques Assael. Il a fait
beaucoup d’affiches de cinéma comme on peut le constater sur internet.).
Comme peintre Il est reconnu pour ses tableaux de forêtc, etc., aussi pour un
poster iconique de la lotterie française et pour sa carrière d’au moins quatre
décennies pour de nombreux posters de fims.
Extrait d'un article de Suzanne KOUTACHY-JEANDEAU, Paru dans LA
TRAMONTANE, de janvier, février, mars 1963 :
En l'An 1939… Amicalement à ceux du 21e R.M.V.E. qui furent mes amis. Celui,
qui, n'ayant pas été instruit du lieu de sa destination et arrivant un soir au
BARCARES, croirait en se réveillant, avoir quitté la France… Devant l'aridité, le
dépouillement de ce pays, devant le sable où l'on s’enfonce, rien ne rappelle les
paysages familiers de la « douce France ». Et cependant au bout de quelques
jours, on subit l'envoûtement de ce tableau désolé et, tout en marchantcourbé
sous la « Tramontane » qui souffle dure et froide, on rêve d'évasions et de
départs. Tout dans ce village composé de quelques maisons, semble attendre de
la mer ses possibilités de vie. Toutest empreint d'une tenue, d'une dignité d'un
autre temps. L'hiver y est dur à cette côte. La mer souvent démontée roule ses
flots troubles et assourdissants ur une plage qui s'en va à perte de vue.
À la sortie du village s'amorce la longue route qui mène au camp. Le vent
continue de nous couper la figure ; les énormes nuages coiffent le Canigou. Vous
marchez d'un pas long, le « pas du légionnaire » Et vous arrivez devant les
immenses baraquements entourés de sable… Encore quelques pas… et vous
retrouvez ceux du 21e R.M.V.E. Il y avait, dans ce village, un petit café où l'on
720
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
servait aussi des repas. Que de volontaires y sont venus s'asseoir ! La nostalgie
qui tombait sur leurs épaules quand descendait le soir, les amenait
immanquablement dans ce réduit… Que de chants sentant bon lesoleil
d'Andalousie, que de mélancoliques mélodies russes ai-je entendu certains
soirs ? Je logeais, en ce mois de décembre 1939 dans une maison de pêcheur. Au
rez-de-chaussée, une pièce où dans l'âtre on faisait la cuisine…
Mon mari, le soldat de deuxième classe Joseph Koutachy, m'amenait toujours
une bande de copains qui se « languissaient » loin des leurs. Alors, avec une
imagination avivée par la nécessité, je confectionnais des sucreries que chacun
savourait en pensant à une mère, à une femme, à une amie, laissée dans une
chaude saison. Que sont-ils devenus ? … Ernesto G… fin, délicat, bouillant comme
sont Andalousie natale, Pietro le Yougoslave parlant à peine deux mots de
français, Francesco G… le marchand de fruits, lui qui était aussi brun que la nuit,
Salvator A… le jeune et fringant caporal, Nunes P… le Portugais qui était artiste
jusqu'au bout des doigts et chantait de mélancoliques « fados », Nicolas G… le
Bulgare qui gardait l'élégance jusque sous sa vareuse mal coupée et tant, et tant
d'autres… Combien tous étaient différents et avaient cependant le même cœur,
le même idéal, puisque tous étaient sous le même drapeau.
Depuis deux jours la tempête soufflait avec violence… Le ciel était de plus en
plus sombre et le souffle infernal commença à soulever des nuages de sable ; c'est
alors que je vis ce profilé comme des ombres, pliés en deux pour résister à la
tempête, les Volontaires qui traversaient avec peine un petit pont donnant sur un
marécage…
Je me suis arrêtée, j'ai regardé un instant leurs dos courbés, leurs capotes qui
semblaient à demi arrachées et j'ai pris le chemin du retour… Le jour était venu,
le Régiment allait gagner le front de combat… et c'était un jour ou le ciel avait pris
le deuil. Il tombait une petite pluie fine est froide. La mer roulait le sable de la
plage et ses flots gris se perdaient dans un brouillard qui bouchait l'horizon.
La veille, mon mari m’avait fait ses adieux et je restais là, dans ce petit logis de
passage ; j’étais assise sur une chaise paillée, les mains serrées l'une contre
l'autre, frissonnante et malheureuse.
Le 21e R.M.V.E. devait passer sous mes fenêtres au cours de la matinée… Les
échos de cette marche de la Légion que j'avais si souvent entendue firent sortir
sur le pas des portes, les braves gens du BARCARES. Leurs visages étaient graves,
mais ils applaudissaient ceux qui quittaient pour un destin combien incertain, ce
petit pays désolé et sauvage. Suzanne KOUTACHY- JANDEAU.
Salvator A. est Salvator Assael. Ernesto G est Ernesto Gonzalez. Nunes P.
pourrait être Pedro Nunes. Diaz ? Nicolas G. = Nicolas Christoff ? Francesco G.
721
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Wolf KOZIEROW
Né le 06-05-1908 à Garvlin (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Herschon KRAKOVITCH
Né le 24-03-1900 à Odessa (Russix) Recrutemenx SBC (75). KRAKOVITCH
Herschon né le 24/03/1900 à Odessa (Ukr) déporté par le convoi n° 641 à Aurigny
le 12/08/1943, évadé le 01/09/1944. §d Libéréx
Louis KRANJEC
Né le 18-10-1913 à Stellton (États-Unix) Recrutemenx Châteauroux (36)
Alexandre KRASHENIMNIKOFF
E.V.D.G. Né le 25/08/1996, Véronège (Russix) Recrutemenx Montauban (82) Sous-
lieutenant 7e Cie Oflag XVII A à Göprig.
Vladimir KRASNOUSSOFF ou KRASSNOUSSOF
Né le 10/7/1897 E.V.D.G. (Russix) Recrutemenx i Sous-lieutenant- (3e bataillon, 2e
section 10e Cie.) Noté blessé et évacué (Document Duvernay) 10 juin 1940.
Pierre KRASS ❤ G.R. 16 P 323363
Né le 24-11-1911 à Helligenovald (Allemagnx) Recrutemenx Albi (81) —> KRASS
(Pierre) 24-11-14, Cordes (Tarn) 2e cl. 21e R.I. Liste N 17. (masques?)
Nicolas KRASSIEFF
Né le 01-01-1916 à Starocherckass (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Antoine KRATOCHVIL
Né le 12-07-1907 à Sofia (Bulgarix) Recrutemenx Marseille (13).
Béla KRAUSZ
Né le 28-05-1908 à Zsambek (Hongrix) Recrutemenx Melun (77).
Stéphan KRAVIECK
Né le 28-12-1899 à Dabrowska (Polognx) Recrutemenx Auxerre (89).
Judel KRAVTCHEINSKY.
Né le 10-10-1900 à Outianna (Russix) Recrutemenx SBC (75) —> KRAVTCHUNSKI
(Léon) 10-10-1900, Outianna (Russie) 2’ cl. 21’ R.M.V.E. List 16.
Reflagel KRAWIEC (Retlagel KRAWIEC)
Né le 06-04-1902 à Gomiedz ou Goniadz (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Joseph KREITCHMER Né le 06-11-1894 à Tiraspol (Russix) Recrutemenx SBC (75)
—> KREITCHMER (Joseph) 6-9-1894, Tinapol, Russie, 1re cl. St. XVII A. Liste 92.
Moszek KREMSKY
Né le 06-06-1894 à Czestochowa (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Jancz Yvan KREN
Né le 02-09-1908 à Glina (Yougoslavix) Recrutemenx Dunkerque (59) ?? —> KREN
(Yvan) 23-12-08, Glino (U.R.S.S.) 2’ cl, 21’R.I. St. XVII B. Liste N 72.
Boris KRENICER
723
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Ladislas KUPFERSTEIN
Né le 17-07-1912 à Miskole (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) —> KUPERSTEIN
(Ladislas) 17-7-12, Miskole (Hongrie) 2' cl. 21' R.M.V.E. 150. St X XI A Liste N 44.
Michaelo KUPRESANIN
Né le 12-12-1907 à Vzelanich (Yougoslavix) Recrutemenx Nice (06).
Hersz KURC
Né le 30-09-1903 à Radom (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Stanislas KURTOV
Né le 07-12-1906 à Pakostane (Yougoslavix) Recrutemenx Auxerre (89) —>
KURTOV (Stanislas) 7-12-06 Pakostene (Yougoslavie) cap. 21' R.I.V.E. Liste N 17.
Alexandre KURZER
Né le 04-03-1911 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75). 21e R.M.V.E. —>
KURZER (Alexandre) 4-3-11, Auberviliers 2e cl. 21e R.I.C. (???!) Liste N 15.
Joseph KUTIN ❤ G.R. 16 P 324517
Né le 17-10-1911 à Rowno (Polognx) Recrutemenx Rouen (76) KUTIN Joseph
(1911-1995) Juif d'origine polonaise né à Rowno (Pologne) il fuit son pays à cause
de l'antisémitisme et de son engagement politique. Arrivé en France, il milite au
sein de la M.O.I. Quand Francesco Franco, aidé par Hitler et Mussolini, étrangle
la République espagnole, il s'engage dans les brigades internationales. Au retour,
il est interné au camp de Vernet. Il s'en évade, et, en septembre 1939, au moment
de la déclaration de la guerre il s'engage dans l'armée française il est incorporé
au 21e R.M.V.E., participe à la bataille de France, échappe à la captivité en juin
1940. Démobilisé, il participe à la création des premiers groupes de l’Organisation
Spéciale (O.S.) du P.CF. En juin 1942, il forme l’embryon de ce qui devait devenir
les bataillons F.T.P-M.O.I. « Carmagnole » et « Liberté » Arrêté, il est déporté à
Auschwitz. [KUTIN Joseph né le 17/10/1911 déporté par le convoi n° 75 le
30/05/1944 à Auschwitz, D 1000, S 85] le bataillon Carmagnole à Lyon,
commandé par Michel Fey tué le 21 juillet 1944. Le Bataillon Liberté à Grenoble,
commandé par Léon Gaist qui est tué en juillet 1943 et remplacé par Nathan Saks.
Après de nombreuses actions armées, les deux bataillons sont rejoints par des
éléments de l’Union des Juifs pour l’Entraide et la Résistance (U.J.R.E). Ils
participent à la libération de Villeurbanne le 25 août 1944. §d Libéréx, Kutin
rentre en France en 1945, puis rejoint son pays d’origine, ou il devient vice-
ministre de l’Économie. Devant l’antisémitisme renaissant, il décide de revenir en
France où il exercera la profession d’ingénieur chimiste. Décédé en mars 1995.
Voire Chap. V.
==François KUYTEN
Né le 20-07-1906 à Anvers (Belgiqux) Recrutemenx SBC (75) —> KUYTEN
725
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
(François) 20-7-06, Anvers, 2' cl. 21' R.M.V.E. St. XI A. Liste N 44.
Stéphan KUZWA
Né le 25-04-1915 à Gederovic (Yougoslavix) Recrutemenx Aurillac (15) —> KUZNA
(Étienne) 4-4-15, Gedervovci (Youg.) 2’ cl. 21’ R. M. V. E. Liste N 11.
Icek KWASNIEWSKI
Né le 07-02-1904 à Pineczovo (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Léon LACHAT
Né le 21-09-1906 à Berné (Suissx) Recrutemenx SBC (75)
Jean LACRUZ
Né le 24-06-18 à Barcelone (Espagnx) Recrutemenx Carcassonne 11 —> LACRUZ
(Jean) 24-6-18 Barcelonne Espagne 2e cl. 21e R.I. Liste N 17.
Ventura Henriquez LADEIRA
Né le 11-02-1911 à Alcofra-Voesela (Portugax) Recrutemenx Chaumont (52) —>
LADEIRA (Ventura) 11-2-11, Alcofra, 2' cl. 21’ R.I. St. XI B. Liste N 100.
LAGARRIGUE Jean
ŸFDX Officier de liaison et officier Z à l’état-major du 21e R.M.V.E..Extrait de la liste
officielle N 48 de prisonniers de guerre français Paris, le 4 décembre
1940.Lagarrigue (Jean) 25-6-95 : Aurillac, capitaine E.M. 35' D.I. Oflag VI A. À
l’état-major du 21e, il était officier de liaison et Officier Z. À Sainte-Menehould, il
transmet l‘ordre de repli du 1er bataillon, ordre venant de la division et cela sans
passer par le Régiment…
Son portrait par Robert Dufourg : « L’officier de liaison du 21e R.M.V.E., le
capitaine Jean Lagarrigue directeur d’une banque paloise, était franc et direct.
Avec lui, il n’était pas utile de ruser. On pouvait discuter, mais quand on était
tombé d’accord, il n’y avait plus à y revenir. Paisible, aussi bien au feu qu’au
bureau, d’un robuste optimisme qui ne l’a jamais abandonné, brave et froid
devant le danger comme un vieux soldat qu’il était, il gagna tout de suite mon
amitié ainsi que celle de tous les officiers de la division. ». Noter ce portrait et
cette amitié et le fait qu’au camp de prisonniers ce banquier de Pau ne s’affiche
pas comme officier du 21e R.M.V.E., mais de la Division. Trop d’éléments dans
cette courte biographie posent un point d’interrogation sur son rôle de pipelette
possible dans l’éviction de Debuissy. Dufourg ne l’a sûrement jamais vu au feu.
Arthur LAHEURTE
—> LAHEURTE (Arthur) ŸFDX 14-2-05, Sceaux, adj.-c, 21e R. St. XI A. List N 44.
David LAIFER †d MPFXd
Né le 01-10-1907 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75). David né le
01/10/1907 à VARSOVIE déporté par le convoi n° 6 le 17/07/1942 de Pithiviers à
Auschwitz. Déportés 1038. Survivants 35.
726
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Hans Habe (12 mai 1940) : « Qand j’étais entré dans la sale d’attente de la gare
d’Autry, un soldat y était déjà, assis sur un banc. Il était penché sur le petit poêle
d’acier au milieu de la pièce.
— Qui est cet homme ? Il me semble l’avoir déjà vu, mais je ne le reconnais pas,
pensai-je. Un doux sourire illumina son visage gris et mince littéralement masqué
par ses paupières inférieures tombant de ses yeux comme de lourds sacs sur le
dos d’un homme faible. Je le reconnus. Il s’appelait David Laifer et il appartenait
à ma Compagnie (CC). Gaillard robuste, imprimeur de profession, il travaillait au
bureau de la Compagnie. Son père avait gagné plusieurs décorations dans la
Légion étrangère durant la Grande Guerre. Je lui avais parlé tous les jours durant
notre entraînement à Barcarès. Empâté et rose, Laifer se joignait à tout et se
rendait toujours utile. Chaque samedi, il partait voir des membres de sa famille à
Narbonne et revenait chargé de pâtisseries. Pendant un certain temps, il avait
occupé une couchette près de lamienne ; et je ne l’avais pas reconnu.
Je lui demandai s’il avait quelque chose à manger. Il me montra son havresac à
côté de lui. Je l’ouvris et trouvai une boîte de sardines. Je lui demandai si je
pouvais l’ouvrir. Il opina. Nous partageâmes le contenu. Laifer avala quatre ou
cinq sardines sur un morceau de pain que j’avais de mon côté. Il était à moitié
mort d’inanition et n’avait pas eu la force d’ouvrir son sac… sans le bureau… : C’est
alors qu’entra Henri Laifer, le frère de David Laifer, imprimeur comme lui. Il était
le fier possesseur de la dernière motocyclette disponible de notre Compagnie.
Ayant tout accompli par la route, il venait de nous retrouver. Il nous dit qu’il ne
s’était rien passé sur son trajet et que nous aurions pu l’emprunter en toute
sécurité. Il nous demanda si nous savions ou était son frère David : il ne l’avait pas
vu depuis quatre jours.
— Tu viens juste de le dépasser, lui dis-je. Il est dans la salle d’attente. Il me
regarda, devint blanc. Il voulut dire, quelque chose, mais referma la bouche sans
avoir prononcé un mot. Il fit demi-tour et sortit du bureau. Je compris qu’il était
passé devant son frère sans le reconnaître…
==Salomon LAIFER alias Henri
Né le 09-07-1909 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> LAIFER (Henri)
9-7-09. Varsovie 21e R.I. Liste N. 17.
Albert LAINE
—> LAINE (Albert) ŸFDX 8-10-12, FDS Sains-en-Gohelle, serg. 21e R.M.V.E. St. XI A.
List17 et 44.
Antoine LAKIES
Né le 29-04-1913 à Csasko (Hongrix) Recrutemenx Périgueux (24) —> LAKIES
(Antoine) 29-4-13, Crasko (Hongrie) 2’ cl. 21’ R.M. St. XI A. Liste N 44.
727
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Charles LAMBERT
Né le 10-03-1919 à Wayne Dehort (États-Unix) Recrutemenx Cambrai (59) —>
LAMBERT (Charles) 10-3-19, Waynes, cap. 21' Etr. St, XI A. Liste N 44.
Armand LAMY
—> LAMY (Armand) ŸFDX 4-11-16 Courbevoie (Seine) Serg. -chef 21e R.I. List 17.
==Joseph LANDAU (Joseph Mendel LANDAU) (75)
Né le 27-05-1908 à Lodz (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> LANDAU (Joseph)
21-5-08, Lodz (Pologne) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
Jean LANGLOIS ❤ G.R. 16 P 336430
LANGLOIS, Jean Jacques 19.10.1913 Paris 20 Seine.
—> LANGLOIS (Jean) ŸFDX 19-10-13, Paris Adjdt 21e R.I. Liste N 17. FFL BRUTUS.
==Albert LANGMAN
Né le 05-09-1919 à Lubartow (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Naturalisé avril
1947 N V. (=LANGINEM Albert de la CA3 blessé à Allain le 21/6/40 ?)
==Louis LAPPAI
Né le 05-02-1902 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
José LARADS
Né le 25-07-1916 à Lisbonne (Portugax) Recrutemenx Perpignan (66).
Casimir LAREDO
—> LAREDO (Casimir), 2-3-06, Eclada de la Torra, Burgos, Espagnx, 1re cl, 21e R.I.
Recrutemenx Liste N 17. Déporté à Mauthausen : Arrivée du 24/05/1941 venant
du Stalag XII B Frankenthal, Mle 5604 LAREDO PORRAS Casimiro né le 02/03/1906
à Celada la Torres. Parcours Steyr. §d Libéréx le 05/05/1945 à Steyr.
Joachim LARRIGOLA
—> LARRIGOLA (Joachim) ŸFDX né le 1-2-10, Roubia, Aude, 21e R.I. 134 List 47.
==Louis LASCO (Louis)
Né à Rosina (Italix) le 17-07-1900, Recrutemenx Versailles (78)
Hertz LASK
Né le 18-12-1911 à Tomaszow (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> LASK (Hertz)
18-12-11, Tomaszow (Pologne) 2’cl. 21' R.I. Liste N 17.
Raymond LAUBER❤ FFI. G.R. 16 P 341388 Raymond Laurent Louis LAUBER. —>
Raymond LAUBER, ŸFDX 24-9-13, Val-et-Châtillon M-M Serg. 21e R.I. List17.
Jakob LAUFER †g MPFXg
Né le 31-10-1903 à Sambor ou Pieczyska (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Mort
le 14-06-1940 (La Neuville au Pont, 51 - Marne, France) Nécrop nationale La
Ferme de Suippes. Doc Duvernay 10e Cie : blessé et évacué.
==Porfirio LAURENCO
Né le 15-02-1906 à Tangil (Portugax) Recrutemenx SBC (75).
728
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Benjamin LAUS
Né le 10-08-1907 à Przemyszl ou Przemenyl (Polognx) Recrutemenx SBC (75). 21e
R.M.V.E. —> LAUS (Benjamin) 10-8-07, Przemenyl, Paris 2e cl. 202e RRP. 204. Liste
N 54. 202e Régiment Régional de Protection Stationné en Meurthe-et-Moselle. N
V avril 1947 : livret militaire.
Auguste Nicolas LAUWAERT
Né le 05-04-1900 à Vieux Reng Nord (Belgiqux) Recrutemenx Cambrai (59).
LAVAUD ?
ŸFDX Adjt 3e bat 10e Cie Noté blessé et évacué dans document Duvernay S.C.
Joseph LAWNUCZAC
Né le 15-11-1908 à Petword (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> LAWNUCZAK
(Joseph) 15-11-08, Porporue (Polog) 2’cl. 21' R.I. Liste N 17.
Emmanuel LAX †d MPFXd
Né le 10-04-1908 à Sighetul (Roumanix) Recrutemenx SBC (75). LAX Emmanuel
né le 10/04/1908 à SIGHETUL déporté par le convoi n° 2 le 05/06/1942 de
Compiègne à Auschwitz. Emmanuel Lax est né à Sighet, Roumanie en 1910..
Déportés 1000. Survivants 41.
==Isy LAZARE ❤ G.R. 16 P 345087
Né le 16-06-1909 à New-York (États-Unix) Recrutemenx SBC (75) Mle 5666 —>
LAZARE (Isy) 16-6-09, New-York, 2' cl. 21' R. I. Liste N 17
==Georges LAZARESCOU
Né le 02-03-1906 à Barlad (Roumanix) Recrutemenx Bordeaux (33) Mle 5159, 21e
R.M.V.E., 10e Compagnie (3e Bataillon) 1re section. Sergent. Voici son témoignage :
« Le 25 mai 1949, le 21e R.M.V.E. prenait position dans les Ardennes au Chesne et
aux Petites-Armoises. J’appartenais à la 10e Compagnie. J’étais Chef de Groupe
dans la 1re section commandée par le lieutenant Monteil. Nous avons gardé nos
positions jusqu’au 12 juin sans céder un pouce de terrain malgré les attaques
répétées des Allemands.
Le 12 juin est la date où la 35e Division à laquelle le 21e R.M.V.E appartenait a
effectué le premier repli. Le 13 juin à 7 heures, le 3e bataillon du 21e prenait
position dans les environs de Vaux-les-Mourons et, dans le courant de la journée,
il a combattu l’ennemi sans interruption. Vers 20 heures, trois sections de la 10e
Compagnie furent désignées pour conserver les positions et tenir pour faciliter le
repli du bataillon ; nous avons contenu les Allemands jusqu’à 23 heures sans qu’ils
avancent d’un mètre. Mon Groupe, qui ne possédait plus que 8 hommes sans
Caporal, avait comme mission de défendre le croisement des deux routes.
Pendant tout ce temps, mon Tireur le Volontaire Rojo Marian, Mle 5162, et le
Chargeur, le Volontaire Naranjo Antonio, Mle 5160, se sont particulièrement
729
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
ne comprenait pas que la France n’ait pas encore demandé un Armistice depuis
longtemps… » Je rampai jusqu’à notre grand trou de bombe. L’adjudant
Lesfauries, chef de nos télégraphistes, discourait. Il voulait retourner voir sa
femme à Paris avant que la Ville tombe. Il ne comprenait pas que la France n’ait
pas encore demandé un Armistice depuis longtemps... » Et sur la place
d’Austerlitz le 13 : « … L’adjudant Lesfauries se buta contre moi et me demanda
avec un air totalement stupide s’il se passait quelque chose de nouveau. Il
n’attendit pas que je réponde… »
Bogdan LESKOSAC
Né le 03-02-1910 à Laho (Yougoslavix) Recrutemenx SBC (75).
Henri LEUCHTER
Né le 21-08-1902 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Zaukiel LEVARTORSKI
Né le 12-05-1902 à Wegrou (Polognx) Recrutemenx SBC (75)
Abram LEVI ou Abraham-Avram LEVI
Né le 01-01-1906 à Smyrne (Turquix) Recrutemenx SBC (75) —> LEVI (Avram) 1-
1-06, Smyrne. (Turquie) 2' cl. 21' R.I. Liste 17.
Salomon LEVI
Né le 25-12-1911 à Salonique (Grècx) Recrutemenx SBC (75) —> LEVI (Salomon)
25-12-11, Salonique (Grèce) 2’ cl. 21’ R. M. V. E. Liste N 11.
Mendel LEVINBAUM
Né le 09-07-1903 à Turobin (Polognx) Recrutemenx i blessé en juin 1940.
Isaac LEVINE
Né le 25-08-1891 à Simorgan (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Meyer LEVINE
Né le 09-02-1889 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
== Samuel LEVIS
Né le 05-05-1918 à Jamrina (Grècx) Recrutemenx SBC (75) Mle 14694.
Abram LEVY
Né en 02-1908 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx SBC (75) —> LEVY
(Albert) 2-2-08, Constantinople (Turquie) 2' cl. 21' R. I.
Jacob LEVY
Né le 07-02-1914 à Jérusalem (Palestinx) Recrutemenx SBC (75) Mle 3685.
Jacques LEVY
Né le 05-05 ou 03-1904 à Istamboul. (Turquix) Recrutemenx SBC (75) —> LEVY
(Jacques) 5-5-04, Istamboul (Turquie) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
Jacquex LEVY
Né le 01-05-1910 à Tanger (Marox) Recrutemenx SBC (75).
734
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Jacques LEVY
Né le 06-07-1906 à Salonique (Grèce) Nation indéter-RMVE SBC 75 Mle 7403
Joseph LEVY
Né le 29-12-1910 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx SBC (75).Luvien LEVY
—> LEVY (Lucien) 24-4-06, Salonique (Grècx) Recrutemenx i, 1' cl. 21' R.I. Lst 17.
==Moïse LEVY
Né le 09-03-1904 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx SBC (75) Mle 6695.
Nehamia LEVY
Né le 25-06-1910 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx SBC (75). —> LEVY
(Nehamia) 6-10-10, Constantinople 2e cl.21e R.I Liste N 17.
Salomon LEVY
Né le 03-04-1913 à Aidion (Turquix) Recrutemenx SBC (75) —> LEVY (Salomon) 3-
4-13, Aidin (Turquie) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
Simon LÉVY
Né le 1-08-1903 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx SBC (75). Document
Duvernay. Appartenait à la 4e section de la 10e Cie (3e bataillon).
Sylvain LEVY (117)
Né le 20-12-1908 à Salonique (Grècx) Recrutemenx SBC (75) Mle 1952 —> LEVY
(Sylvain) 20-12-08, Salonique, 2' cl. 21’ R.I. St. XI A. Liste N 44.
Victor LEVY
Né le 08-03-1914 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx Lyon 69)
Yuda LEVY (alias Léon)
Né le 19-10-1918 à Istamboul (Turquix) Recrutemenx SBC (75) Mle 7482 —> LEVI
(Léon) 19-10-18, Constantinople, 2’ cl. 21’ R.I. St. XI B. Liste N 100.Isaac LEW ou
Ossax LES (Ou Isaac LEW ?)
Né le 16-08-1915 à Minsk (Russix) Recrutemenx SBC (75) Mle 14633 —>
LEW (Isaj ou Isaac) 16-8-15, Minsk (Russie) 2' cl. 21' R. I. Liste N 17.
Mendel LEWENKAUM
Né le 09-07-1903 à Curovin ou Curovin (Belgiqux) Recrutemenx SBC (75) Blessé
8/8/04 Varsovie Dcd 9/8/42 Auschwitz. Lejb Lewin est né à Warszawa, en 1904.
Déporté par le Convoi 4 de Pithiviers à Auschwitz.
Benjamin LEWINSKY ❤ FFL G.R. 16 P 370810
Né le 15-5-1916, à Varsovie Pologne (SBC 75) Mle11509. ---> 1er B.M.V.E.) Ch.1.
Gerson LEWITAN 112
Né le 29-11-1904 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Abraham LEWITSKY
Né le 17-11-1896 à Moscou (Russix) Recrutemenx SBC (75)
Hans LIATCHEFF ❤†g MPfxg G.R. 16 P 371948
LIATCHEFF, Hans 10.12.1916 Sofia BULGARIE. Né le 10-12-1916 à Sofia (Bulgarix)
Recrutemenx SBC (75) Engagé FFI en 1941 au Liban. S-Lt. Tué 5/9/1943.
Ehil LIBERMAN
Né le 10-10-1905 à Kruszyn (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Max LIBERMAN
Né le 15-03-1911 à Ponowiez ou Ponovicz (Lithuanix) Recrutemenx SBC (75)
Antoine LICERAS
Né le 08-02-1915 à Madrid (Espagnx) Recrutemenx Pau (64) —> LICERAS
(Antoine) 8-2-15, Madrid, 2e cl. 21e R.M. Liste N 17.
Étienne LICHTMAN†g MPFXG.
Né le 05-12-1906 à Heye (Roumanix) Recrutemenx SBC (75). Mle 7143. Journal Le
matin du 16 juillet 1940 : Prière camarades de sergent Étienne Lichtmann 21e
R.M.V.E., blessé le 12 ou 13 juin 1940, côté Bar-Le-Duc, donner nouv. Violette, 30
r. Godot-Mauroy – 9e. Stefan LICHTMAN né le 14/6/1906 à Ciumeghin (Roumanie)
tué le 14/06/1940 (bombardement).
Herzch LIEBERMAN †d MPFXd
Né le 14-11-1902 à Przework (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Mle 7143. Journal
Le matin du 16 juillet 1940 Lieberman (Hersz, Leib né le 14/11/1902 à Przework
(pol.) Dcd Auschwitz 13/8/42. Hersch Lieberman est né à Przeworsk, Pologne en
1902. Déporté par le Convoi 4 de Pithiviers, à Auschwitz le 25/06/1942. Déportés
999. Survivants 51.
==Georges LIEBSKIND
Né le 06-06-1919 à Berlin (Allemagnx) Recrutemenx SBC (75)
Ernest LIGNIER
Né le 19-08-1898 à Bruxelles (Belgiqux) Recrutemenx Nice (06).
Fernand LINARD
—> Ferdinand LINARD ŸFDX Né le 24-7-11 à Grenoble (Isère) sergent, 21e RMVE.
List 17.
William LINDEN FFI ❤ G.R. 16 P 373273
736
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Joseph LIZAK
Né le 27-08-1909 à Gabin (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Potislaw LJUBOMIRSKY
Né le 31-12-1899 à Kiero (Russix) Recrutemenx Thionville (57).
==Joaquim LLAMAZARRES ❤ GR 16 P 374221.
LAMAZARES, Joaquin 18.08.1918 Valmartino Espagnx. Statut Interné résistant.
Recrutemenx SBC (75) —> LLAMAZAVES (Joaquin) 18-8-18, Valmartino, serg. 21’
R. M. V. E. Liste N 11.
Sbastian LLINAS
Né le 28-09-1913 à Santa Maria (Espagnx) Recrutemenx Chaumont (52).
Evariste LLISEK
Né le 09-07-1903 à Llansos (Espagnx) Recrutemenx Lille (59) —> LLISET (Evariste)
9-7-03, Lahos (Esp.) 2' cl. 21’ R.V.E. St. XVII A. Liste 66.
==Hermann LOBL
Né le 24-04-1912 à Sadagara (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) —> HERMANN
(Lobb) 24-4-12, Roumanie, 2' cl. 21’ R.I. Liste N 15.
Pajsech LOKCINSKI
Né le 14-07-1901 à Lodz (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 6214—> LOKCINSKI
(Pajseh) 14-7-01, Lodj, 2’ cl. 21' R.I.E. 190. List 56. + avril 47= Livret militaire. NV.
Didi LOPATIN
Né le 2-6-13 à Savenil (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 11006 —>LOPATIN
(Didi) 2-6-13, Caveny, cap. 21' R. I. Liste N 17.
Hermann LOPATIN ❤ (FFI) G.R. 16 P 376218
LOPATIN, Henri Herman né le 03.05.1912 Dorohoï (Roumanix) Recrutemenx SBC
(75) Mle 7119. 1er RMVE. Henri Herman LOPATIN
José LOPERA
Né le 05-04-1914 à Cardena (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
José LOPES †g MPfxg
Né le 07-01-1908 à Villar (Portugax) Recrutemenx i Mort le 14-06-1940 (Sainte-
Menehould, 51 - Marne, France).
Joseph LOPES ❤ G.R. 16 P 376231
LOPES, Joseph 15.08.1914 Médaille de la résistance Né le 15-08-1914 à Tourais
(Portugax) Recrutemenx Saint-Étienne (42). Engagé le 18/10/39 —> LOPEZ
(Joseph) 15-8-14, Tourais-de-Lopa (Portugal) 2’ cl. 21' R.M.V.E. Liste N 16.
Alexandre LOPEZ
Né le 10-03-1914 à Mayados (Espagnx) Recrutemenx Mont-de-Marsan (40) —>
LOPEZ (Alexandre) 10-3-14, Morados (Espagne) -2e cl, 21' R.M.V.E. Liste N 22
== Alphonso LOPEZ ❤ G.R. 16 P 376250
738
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
==Benjamin MAGER
Né le 16-10-1916 (Grècx) Recrutemenx SBC (75) Mle 5824 —> MAGER (Benjamin)
16-9-16, Salonique (Grèce) 2' cl. 21' R. M. E. Liste N 17.
Simon MAGER †d MPFXd
Né le 09-01-1901 à Przemysl (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 8687. MAGER
Simon né le 09/01/1901 à PRZEMSYL déporté par le convoi n° 4 le 25/06/1942 de
Pithiviers à Auschwitz. Déportés 999. Survivants 51.
Maurice MAGIER†d MPFXd
Né le 12-02-1907 à Bendzine (Polognx) Recrutemenx SBC (75) 1er RMVE. Magier
(Maurice) né en 1906 à Bendzin, Dcd 3/7/42 Auschwitz.
Jakup MAHMUT
Né le 10-04-1897 (AlbaniX) Recrutemenx SBC (75).
Maurice MAIER
Né le 26-10-1906 à Petrozany (Hongrix) Recrutemenx Arras (62) —> MAIER
(Maurice) 26-10-06, Petro-Zano, cap. 21' R.M. St. XI.A. Liste N 44.
==Elie MAISSI ❤ G.R. 16 P 385616
Né le 14-01-1911 à Jérusalem (Palestinx) Recrutemenx SBC (75) Mle 7006 —>
MAISSI (Elie) 14-1-11, Jérusalem, serg. 21' R.I.E. St. XI A. Liste N 44. 7e Cie.
David MAJERFELD
Né le 26-04-1912 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 9944 —>
MAJERFELD (David) 26-4-12, Varsovie, 2’ cl. 21’ R.M.V.E. Liste N 19.
Israël MAJERFELD
Né) le 16-03-1908 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 2276.
Michel MAKARINE †g MPfxg
Engagé Volontaire en 1922 Recrutemenx Nevers (58). Né en Russix (Arkhangelsk)
le 10/01/1902 : 21e R.M.V.E. g, cote AC 21 P 80445 - décès : 23/06/1940-51 -
Marne Sainte-Menehould Nécrop nationale, Tombe 5634.
==Geroges MAKECF
Né le 31-08-1913 à Carbine (Russix) Recrutemenx SBC (75) Mle 2973.
Joseph MALACHOWSKI
Né le 13-02-1912 à Grajewo (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Antonio MALAGRIDA†g MPfxg
Né le 27-11-1907 (Portugax) Recrutemenx Versailles (78)
Firminio MALAGRIDA† (Probablement le même que ci-dessus) Hans Habe :
« … par un jeune Portugais du nom de Firminio Malagrida… », « … Seul
Malagrida, le mince mineur portugais avec son grand menton et ses profonds
yeux noirs, le souriant et obligeant camarade Malagrida, dormait… », « … Dans
les semaines précédentes, cinq observateurs avaient été tués sur ce trajet. Ou
743
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
devient le chef pour la région Rhône-Alpes ; épaulé par Marc Bloch, il dirige et
coordonne l'action des maquis, alors que s'intensifie la répression allemande.
conduite par Maurice Thorez. Dans un scrutin marqué par une très forte
participation, la liste recueille 174 393 voix sur 465 075 suffrages exprimés, et
emporte quatre des neuf sièges à pourvoir. Alfred Malleret-Joinville retrouve une
nouvelle fois la Commission de la défense nationale.
Au cours de la législature, il dénonce la politique menée par le gouvernement
en Algérie, exigeant la reconnaissance du « fait national algérien » ; il commente
la crise de Suez en déplorant la collusion entre la France et Israël, eten soulignant
le danger que fait peser sur la sécurité du territoire national la politique du
cabinet Guy Mollet. Alfred Malleret-Joinville est par ailleurs l'un des premiers à
signaler au Parlement les activités plus que douteuses menées en Algérie par les
services d‘action psychologique de l'armée française. Il intervient longuement sur
ce thème le 27 février 1958 à la tribune de l'Assemblée : — « Il faudrait que
chaque député lise les cent pages du livre de Henri Alleg, que ses amis viennent
de faire paraître. Il a pour titre La Question, au sens médiéval du mot. Tout
homme digne de ce nom ne pourra manquer de se sentir brûlé comme par un fer
rouge à chacune de ses pages. En les parcourant, en voyant agir les tortionnaires
de Henri Alleg, chacun aura envie de crier, il faut l'espérer : non, ce n'est pas vrai !
Non, il est impossible que des officiers français aient pu faire cela et aient pu dire
cela ! » (L’autre camp ne faisait pas mieux...)
Parlementaire sans interruption depuis octobre 1945, Alfred Malleret-Joinville
ne sollicite pas le renouvellement de son mandat aux élections législatives de
novembre 1958. Un peu plus d'un an après, il décède à 48 ans à Arcueil le 20
février 1960. MALLERET-JOINVILLE Alfred [MALLERET Alfred, dit]. Pseudonymes
dans la Résistance : MARTIAL, BUSSY, BAUDOIN, BOURDELLE, puis JOINVILLE. Site
de L’Assemblée nationale.
Guivi MAMOULAICHILI
Né le 18-07-1914 à Tiflix Géorgie= (Russix) Recrutemenx Grenoble (38).
Abraham MAN †d MPFXd.
Né le 24-10-1892 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75). MAN Abraham Né
le 24/10/1898 à VARSOVIE déporté par le convoi n° 7 Train DA 901-2 le
19/07/1942 de Drancy à Auschwitz. Dep 999. Gazés 375. Surv. 16.
==Ladislas MANDEL
Né le 13-06-1906 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) —> MANDEL
(Ladislas) 13-6-06, Budapest, 2' cl. 21' R.M. St. XI A, Liste N 44. Décédé 1964.
Szlama MANDELBAUM (ou Szloma MANDELBAUM)
Né le 13-07-1906 à Chelm (Polognx) Recrutemenx Albi (81).
Pascual MANESE CALVO
Né le 27-04-1910 à Barcelone (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
747
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
MANEYROL
Adjdt Commotionné aux Petites Armoises le 9 juin. Évacué.
MANGES
Caporal section des chenillettes Mle5060. Serait selon nom le plus proche : Josf
MANGEL né le 25-10-1899 à Stole (Tchécoslovaquix) DRMVE Recrutemenx SBC
(75) Voir rapport Pold.
Szmul MANKITA
Né le 1911 à Czyzkva (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Jacob MANN (ou Jacques)
Né le 08-12-1907 à Trawinski ou Trawinki (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Laurent MANO ?
—> MANO (Laurent) 4-10-10, Marseille, 2e cl, 21e R.I. ? St. XII A Liste N 74.
Salomon MANO
Né le 24-02-1910 (Grècx) Recrutemenx SBC (75). Mle 5631.
Pierre MANSION
Né le 10-10-1906 à Kremchoux (Russix) Recrutemenx Seine 4e bureau (75) —>
MANSION (Pierre) 10-10-06, Kremchouk, 2’ cl. 21’ R.I. Of. XXI A. Liste N 45.
Marcel MANTIN
—> MANTIN (Marcel) ŸFDX 2-2-07, Condat-les-Montboissiers, serg-c., 21' R.M.
Liste N 44.
José MANUEL
Né le 01-04-1903 à Carwalhal (Portugax) Recrutemenx Chaumont (52).
Juan MANUEL ROCHAT
Né le 25-08-1904 à Quéria (Portugax) Recrutemenx Pau (64).
Ihil MANULIS
Né le 13-07-1913 à Rusia (Roumanix) Recrutemenx Grenoble (38) —> MANULIS
(Jhil) 13-7-13, Plonsk (Russie) serg. 21' R. I. V. E. List 17, 2e sect 10e Cie 3e bat.
Conrado MANZANARES❤ G.R. 16 P 390401
Né le 24.04.1919 à Pedro Munoz (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
Juan MANZANEDO-VILLACUSA
Né le 18-05-1904 à Moraivel (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Jésus MANZANO
Né le 03-05-1910 à Orihuela (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Maxime MARCHAL
Né le 18-05-1918 à Winenne (Belgiqux) Recrutemenx Charleville-Méz- (08).
Benjamin MARCOVICI
Né le 02-12-1914 à Bacau (Roumanix) Recrutemenx SBC (75).
Raymond MARCOVICI
748
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Julio MARTIN
Né le 27-10-1910 à Barcelone (Espagnx) Recrutemenx SBC (75).
Justo MARTIN
Né le 17-01-1910 à Valladolid (Espagnx) Recrutemenx Bordeaux (33).
Pablo MARTIN
Né le 29-10-1910 à Quintanilla (Espagnx) Recrutemenx Mont-de-Marsan
Savinien MARTIN
Né le 07-06-1909 à Castromocho (Espagnx) Recrutemenx Bordeaux (33) aussi
Mont-de-Marsan (40) —> MARTIN (Savinien) 7-6-09, Castormoches, 1' cl. 21' RI
V.E List 17.
Valentin MARTIN
Né le 16-12-1906 à Castromocho (Espagnx) Recrutemenx Bordeaux (33).
José MARTIN BAUTISTA
Né le 15-04-1916 à Aranza (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Pasqual MARTIN CHOTANO
Né le 17-03-1912 à Curdad-Real (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Manuel MARTIN HERNANDEZ
Né le 01-01-1913 à Segorbe (Espagnx) Recrutemenx Mautauban (82).
Camelio MARTIN-DELGADO
Né le 11-11-1919 à Cabuzuela (Espagnx) Recrutemenx Mautauban (82).
Antoine MARTINEZ
Né le 14-11-1915 à La Union (Espagnx) Recrutemenx Clermont-Ferrand (63) —>
MARTINEZ (Antoine) 14-11-15, Union, 2' cl. 21' R. I. Liste N 17.
Antonio MARTINEZ ❤ G.R. 16 P 399556
Né le 26-11-1914 à Barcelone (Espagnx) Recrutemenx Grenoble (38).
Antonio MARTINEZ
Né le 18-08-1918 à Vera (Espagnx) Recrutemenx Lyon 69).
Diégo MARTINEZ
Né) le 27-04-1910 à Valence (Espagnx) Recrutemenx Valence (26) Engagé
le19/10/1939 —> MARTINEZ (Diego) 27-4-10, Valencia (Espag-) 1' cl. 21 R I V E.
List 17.
Esteban MARTINEZ
Né le 01-12-1906 à Madrid (Espagnx) Recrutemenx SBC (75).
Féliciano MARTINEZ
Né le 31-01-1911 à La Paca (Espagnx) Recrutemenx Grenoble (38).
François MARTINEZ
Né le 15-12-1906 à Lorca (Espagnx) Recrutemenx SBC (75).
Joseph MARTINEZ
751
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
envoyait en avant son petit camion — popote, c'est-à-dire le mess des officiers. Il
le suivait avec une petite Renault, auto qu’il avait amenée avec lui quand il avait
quitté le commandement du 123e régiment d’infanterie, puis le 13 juin celui du
« groupement Martyn » (Le 18e B.I.L.A. et la C.I.D. 35) pour prendre celui de notre
régiment. Son chauffeur, un jeune Français, avait la même provenance.
Manifestement, Martyn répugnait à être conduit par un Volontaire étranger.
Quand nous arrivions dans un village, il était déjà assis à table et sa popote n’était
remisée que longtemps après le passage des derniers soldats. Elle ne manquait
jamais de vivres, car dans tous les villages, il s’arrogeait les premiers droits. Deux
ou trois officiers étaient désignés pour la maintenir à niveau et la faire ainsi
triompher de toutes les affres de la guerre. Dans son livre « Une captivité
singulière à Metz sous l’occupation allemande », Léon de Rosen raconte un
évènement auquel il assista : le 24 juin au camp de Bainville-sur-Madon, un
Oberlieutenant allemand avait convoqué au rapport les deux colonels français les
plus anciens en grade. De Rosen, rapporte un évènement survenu le 24 juin 1940
auquel il assista, l’Oberlieutenant l’ayant fait monter dans sa voiture. Le rapport
est orageux. Il semble que les deux colonels soient très égoïstes.
D’ailleurs, le lendemain, ils se battaient pour un quart de café (probablement
de Rosen avait eu ce renseignement final du capitaine Ravel). Dans son livre
Brassard rouge…, Robert Dufourg nous livre que le colonel d’artillerie coloniale
était le plus ancien des officiers supérieurs. Corniquet. Liste N° 49 : Corniquet
(Jules) 11-10-85, Médréa, lieutenant-colonel, 3' R.A.C. Of. VI A. ; connaissant la
description du lieutenant-colonel Martyn faite par Hans Habe, nous croyons
jusqu'à preuve du contraire qu’il était le deuxième, car il avait accédé à son grade
à la limite d’âge... Né en 83, malgré les apparences, il était plus âgé de Debuissy
de 4 ans. Le 7 juillet 1940, sous prétexte d’une corvée, De Rosen, descend du Fort-
Saint-Vincent à la caserne où sont logés les Officiers. Le capitaine Ravel de
Biesville lui parle de « sa souffrance de voir parmi ses camarades, un manque
total de dignité : comment, au début, on se battait à la distribution du pain ou du
café, l’effarant égoïsme de la majorité. Les discussions continuelles, chacun
imputant à l’autre une part de responsabilité et se jugeant parfaitement net de
toute faute… » Ravel lui-même n’est pas tellement bien vu par Modéna...
Dans le numéro 20, page 30, de Notre Volonté (janvier-févrtier-nars 2000) se
trouve un article « Le 21e Régiment de Marche de Volontaires Étrangers dans la
bataille de France Mai-Juin 1940 par le colonel Martyn commandant du régiment
(extraits) » Cet article me paraît rudimentaire et plus explicite par ce qu’il ne dit
pas que par ce qu’il dit : ses propos sont de couleur vichyste, mettant la faute sur
la troupe : « Le Régiment ne forme plus que des éléments sporadiques. Les liens
753
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Marius Maziers
ŸFDX Marius Maziers né le 1er mars 1915 et décédé le 14 août 2008 — > Maziers
755
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
(Marius) 8-11-99, Siran (Cantal). Serg. 21e R.I. 1-3-15, Siran (Cantal) sergt. 21e RI.
Léon de Rosen raconte : « Nous avons parmi nous deux prêtres. L’un, l’adjudant
Germain n’est pas précisément le modèle de la charité chrétienne. Très impulsif,
il ne sait se faire ni obéir ni respecter, et en arrive souvent aux injures, parfois
porté aux coups. Très porté sur le vin, il fait venir du vin de messe à une fréquence
qui a paru étrange, sinon suspecte à certains. L’autre, l’abbé Maziers, qui n’est que
sergent, inspire le respect. Toute sa personne respire la religiosité, et son regard
est franc et droit, et est empreint d’une flamme mystique. Aimable avec chacun,
doux et paisible. Il est au surplus aussi efficace et qu’intelligent. Il m’offre une
bible et la dédicace : “Que ce livre soit pour vous, en même temps qu’un souvenir
de notre captivité et de notre amitié, un guide pour l’œuvre de demain”… L’abbé
Maziers devint, après la guerre, archevêque de Bordeaux. »
Marius Maziers effectue son service militaire au 65e Régiment d'infanterie en
1935-1936 où il termine avec le grade de sergent avant de reprendre ses études.
Marius Maziers a été ordonné prêtre le 9 octobre 1938. Il occupe ensuite les
fonctions de vicaire à Notre-Dame-aux-Neiges.
Ordonné prêtre un an plus tôt, l’abbé Maziers est mobilisé avec le grade de
sergent à la déclaration de guerre en septembre 1939. Mobilisé à la 20e
Compagnie de passage du dépôt des Camps de La Courtine, il est ensuite affecté
au 21e R.M.V.E. au Barcarès. Il va partager le sort des légionnaires du 21e régiment
de Volontaires étrangers formé à Barcarès. Mis à la disposition du médecin-chef
sur ordre exprès du colonel Debuissy, chef de corps, l’aumônier Maziers sera de
toutes les dures opérations du régiment dans l’est de la France, prodiguant les
derniers sacrements, assistant les blessés au péril de sa vie. »
Homme de foi et’engagement, il deviendra archevêque de Bordeaux, après
avoir tenu des charges imposées. Il est fait prisonnier à l'armistice, puis s'évade
du camp de Metz et est démobilisé en juin 1941. À son retour, il est nommé
directeur du Grand séminaire de Saint-Flour puis directeur des œuvres
756
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Maurice MICHEL
Né len 13-03-1906 à Lwow (Polognx (RMVE) SBC (75 recrutemenx Mle 5595
Présumé être le Michel blessé aux Petites Armoises le 9 juin...
Robert MICHEL ŸFDX —> MICHEL (Robert) 13-9-01, Valenciennes (Nord)
adjudant-chef, 21' RI List 17. 3eBat, 10e Cie. Le 14 juin, instruction lui est donnée
de faire construire une passerelle de fortune sur l’Aisne. Le 9 juillet, il est
responsable du Deuxième groupe du 21e R.M.V.E. dirigé sur Metz. Le 16 juillet,
les 2 détachements lui sont rattachés. De Rosen a dit de lui : « À part Michel qui
a la taille d’un officier et va le devenir, tous ces sous-officiers de l’active…
symbolisés par l’épithète de “juteux”. » Et plus loin il parle de Michel maître de
danse. : « On prépare le numéro des danses anciennes. Michel, qui en est expert,
enseigne l’art du pas de 4, du pas des patineurs, de la polka, de la mazurka, de la
berline, du lancier et d’autres ! » De Rosen signale, comme famille de l’adjudant-
chef Michel, un cousin alsacien Édouard Ungwiller, brigadier au fort de Velosnes
et un cousin nommé Bouquet de la Jolinière.
Nicolas MICROPOULOS
Né le 21-02-1908 à Conia (Asie Mineure) (Grècx) Recrutemenx SBC (75). Déporté
à Dachau. Mle 104641. MICROPOULOS Nicolas né le 21-02-1908 à Konia, Grèce,
parcours Munich Dachau. §d Libéréx le 29-4-1945 à Dachau.
Sznyl MIEDZYLEWSKI
Né le 01-09 ou 7-1907 à Wolomin (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 11442.
Naturalisé N V avil 1947
Georges Joseph MENUAT.
ŸFDX Capitaine né à Ardentes (Indre) le 5 juin 1884- 16-10-1939 Sathonay. À la
formation du Régiment...
Jankiel MIGDAL †d MPFXd.
Né le 03-10-1905 à Kossolaki (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Migdal (Jankiel)
né 3/10/05 à Kosow Pol. Dcd 22/7/42 Auschwitz. MIGDAL Jankiel né le
03/10/1905 à KOSOW déporté par le convoi n° 6 le 17/07/1942 de Pithiviers à
Auschwitz. Déportés 929- Survivants 18.
Srul MIGDAL
Né le 12-05-1909 à Lareby (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Cholon MIGDALOWICZ
Né le 25-08-1907 à Pinsk (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Joseph MIGUEL
Né le 23-03-1913 à Palaguelo (Espagnx) Recrutemenx Grenoble (38).
Demetre MIHAILOGLOU
Né le 01-08-1906 à Aiten (Grècx) Recrutemenx SBC (75).
760
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Georges MIHAILI
Né le 12-02-1914 à Rocuen (Roumanix) Recrutemenx Nantes (44) —> MIHAILI
(Georges) 12-2-12, Roman (Roum.) 2’ cl 21’ R.I.E. 170. Liste N 35.
Vladimir MIKHAILOFF
Né le 02-05-1895 à Sebastopol (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Georges MIKLOS
Né le 09-09-1896 à Oszentijan (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
François MIKSIK
Né le 07-02-1906 à Nevotin (Bulgarix) Recrutemenx Agde (34).
Charles MIKUJSITHY
Né le 25-11-1908 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Nicolas MILAN
Né le 27-10-1910 à Staikovo (Bulgarix) Recrutemenx SBC (75).
Henri Charles Marie MILCAMPS
Lieutenant. Né le 25 juin 14 à Reims Appartenait à la 5e Cie (2e Bataillon)
commandée par le capitaine de Brem. Il provenait du 21e RI à Chaunont—>
MILCAMPS (Henry) ŸFDX 25-6-14, Reims, 21’ R.I.E. Of. VI A. Soest List48.
Jacques MILIOTIS (Eudes Jacques MILIOTIS †g MPfxg
Né le 25-11-1906 à Constantinople ou à Tatouaka (Turquix) Recrutemenx SBC (75)
Mort le 15-06-1940.
Izrael Icek MILLER
Né le 29-10-1911 à Zdunskavola (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Naturalisé avril
1947 N V.
Léon MILLER
Né le 31-03-1909 à Flosepatte (Luxembourx) Recrutemenx Châlons-en-Champ-
(51) —> MILLER (Léon) 31-3-09, 2’ cl, 21’ R.I. St. XVII B. Listes N 60 et 63. Appartà
la 4e sect de la 10e Cie. Manquant le 17 Montigny (Duvernay).
Marcel MILLIOZ
—> MILLIOZ (Marcel) ŸFDX, 23-3-07, Nantua, serg 21e RF St XI A Liste N 44.
Szija MILSZTAJN
Né le 21-02-1908 à Czestochowa (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
David MILSZTEJN
Né le 18-08-1901 à Lublin (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Nicola MILUTINOVIC
Né le 15-07-1907 à Divos (Yougoslavix) Recrutemenx Versailles (78).
Gabriel MINASSIAN
Né le 11-12-1906 à Istamboul (Turquix) Recrutemenx SBC (75). CA. 2.
Chaim MINC
761
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Né le 1912 à Ozovoro (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> MINC (Charles) 16-5-
12, Ostrowicz, 1' cl. 21' R. I Liste N 17. Naturalisé N.V. avril 1947.
Ruiz Théodore MINGUEZ
Né le 19-09-1887 à Becrado (Espagnx) Recrutemenx SBC (75).
Isidor MINIKES †d MPFXd.
Né le 15-05-1890 à Munich (Allemagnx) Recrutemenx SBC (75). MINIKES Isidore
né le 15/05/1890 à MUNCHEN déporté par le convoi n° 59 le 02/09/1943 de
Drancy à Auschwitz. Déportés 1000. Survivants 73.
Leybus Mendel MINSKI
Né le 16-04-1913 à Raovin (Polognx) Recrutemenx Bourg-en-Bresse 01).
Jenkiel MINSKY
Né le 16-07-1906 à Minsk (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Rachmil MINTZ
Né le 08-02-1905 à Gstrowice (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Raymond MINTZ
Né le 02-02-1908 à Ostrovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Leyb MIODOWNIK †g MPfxg
Né le 26-08-1905 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 4491. Mort le
20-06-1940. Tué au combat
Maurice MIODOWNIK
Né le 16-06-1908 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> MIODOWNIK
(Maurice) 16--6-08, Varsovie, serg. 21' R.I. Liste N 17.
—> MIRABAIL (Léopold) ŸFDX 23-8-85, Toulouse, commandant, 21’ R.I.E. Oflag
VI A. Liste N 49. Dcd 1966. Guerre 14-18 : Lt Léopold Mirabail — observateur
escadrille C 66 de Malzéville à partir du 03.11.1915. 22 juin 1916 Pilote sergent
René Seitz; Observateur bombardier sous-lieutenant Léopold Mirabail. Caudron
G4 n° 1337 Bombardement de Karlsruhe. Atterrissage en zone allemande par
suite combat. Avion touché. Prisonniers. Feilding Star, Volume XIV, Numéro 3661,
19 décembre 1918, Page 1 : CONTE DE DEUX PÈRES BRAVES. Paris. Je prêtres
catholiques romains, qui, comme tous les Français en âge de combattre, ont dû
rejoindre l'armée, se sont distingués au service de l'aviation. Père Maribail est
devenu un observateur auprès de l'Escadrille Hawk, et il était toujours le premier
à se porter volontaires pour une mission périlleuse. Le jour du grand raid sur
Karlsruhe, après que l'ennemi a admis 257 victimes et des dommages s'élevant
de 100 à 1000 £, l’avion du Père Mirabail et de son pilote, Sergent Seitz, ne revint
pas (22 juin 1916). La Légion d'honneur fut décernée à l'officier d'observation
courageux, qui avait déjà obtenu deux citations, et le texte accompagnant le prix
fut le suivant : « forcé d'atterrir par mauvais fonctionnement du moteur, il a
762
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
réussi à brûler son avion, ainsi que les documents à bord. » Par la suite, Seitz s’est
évadé et le cardinal Harhnarm, l'évêque allemand de Cologne a excommunié
Mirabail Père, lieutenant Mirabail, professeur au collège ecclésiastique de Saint-
Caprais, diocèse d’Agen. C'est dans l'aviation qu'il « travaillait ». Il s'était
spécialisé dans les bombardements à grande distance. Et il y accomplit de telles
prouesses que, lorsqu'il fut fait prisonnier à Karlsruhe, par suite d'une panne, le
haut Commandement lui fit parvenir la croix de la Légion d'honneur en captivité
même. Hans Habe a écrit sur lui : « C’était un dignitaire ecclésiastique aspirant à
devenir évêque. Il était émacié et vieux. » Charles Altorffer a aussi écrit de lui :
« Nous passons Noël 1941 à Agen où nous rencontrons le fameux abbé Mirabail
qui en 1912 avait atterri à Lembach. Malheureusement, il est devenu
pétainiste. » Mirabail est décédé en 1966.
Bozo MIRANOVITCH
Né le 17-12-1898 à Bodgorezza (Yougoslavix) Recrutemenx SBC (75).
José MIRAS-MIRAS †d MPFXd.
Né le 09-12-1913 à Almeria (Espagnx) Recrutemenx Pau (64) —> MIRAS-MIRAS
(José) 9-12-12, Almeria (Espagne) 2' cl. 21' R I. Liste N 17 Arrivée du 24/05/1941
à Mauthausen venant du Stalag XII B Frankenthal Mle 5729-MIRAS MIRAS Jose,
né le 09.12.1912 à Almeria, envoyé à Gusen et y décède le 08.12.1941.
Serge MIROCHITCHENKO
Né le 12-06-1897 à Don France département du Nord (Russix) Recrutemenx i.
Serge MIRSKI
Ancien officier de l’armée impériale russe noté engagé lieutenant au 21 e RMVE
Alobert Najman
Né le 20-10-1915 à Radom (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 3644 —>
NAJMAN (Abram) 20-10-13, Radom (Pologne) 2’ cl. 21' R.I. 180. Liste N 88.
Albert (Abram) Najman. Décédé le 20 juin 1970 à l’âge de 56 ans.
Mendel NAJMAN †d MPFXd.
Né le 27-02-1900 à Varsovie (=erreur en passant de légion à rmve) (Polognx)
Recrutemenx SBC (75). Najman (Mendel), né le 27/2/1900 à Dzialoszyn, Dcd le
22/7/42 à Auschwitz. NAJMAN Mendel né le 17/03/1900 à DSIOLOZIM déporté
par le convoi n° 6 le 17/07/1942 de Pithivers à Auschwitz. D 928. S 18.
Moïse NALBONA †g MPFXg
Né le 07-03-1907 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx SBC (75) Mle 2915
Mort le 08-06-1940 (Châtillon-sur-Bar, 08 - Ardennes, France) Tué par éclats
d'obus 94
— Thiais. Val de Marne Carré des corps restitués. Tombe 104, carré 17.
Gérard NANAGOUR
21e RMVE né 1917, mort à 27 ans le 18/12/44 95 carré mixte Montmorency Il
s’agirait en fait de KANAGUR Gérard Recrutement Rouen (75) né le 25-04-1917
771
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Louis NENADOVITCH
Né le 06-10-1898 à Kieka (Yougoslavix) Recrutemenx SBC (75).
Jean NÉNON
ŸFDX Né le 26/4/1906 à Thierville (sur Meuse) —> NÉNON (Jean) 25-4-26,
Thierville, lieut. 21' R.I.E. Of. VI A. Soest Liste N 49. C.A 2e bataillon.
Né 25 avril 1906 à Thierville (Meuse). Décédé le 11 septembre 1976 à Villeneuve-
sur-Lot (Lot-et-Garonne). Député du Lot-et-Garonne de 1951 à 1955. Fils d'un
sous-officier de carrière, Jean Nénon a effectué ses études à l'école primaire
supérieure d'Aiguillon, dans le Lot-et-Garonne, où il a obtenu le brevet qui lui
ouvre les portes de l'Ecole normale d'instituteurs de Montauban. Après son
service militaire à Saint-Maixent et à Bordeaux, il exerce comme professeur de
cours complémentaire à Fumel de 1928 à la guerre. Mobilisé comme lieutenant,
il est fait prisonnier le 24 juin 1940 près de Nancy et dirigé vers un Oflag à Sœst,
en Wesphalie. Son activité résistante lui vaut une condamnation à huit mois de
cellule par un conseil de guerre allemand. Libéré en avril 1945 par l'armée
américaine, il regagne la France. Sous l'étiquette de la SFIO dans laquelle il
militait avant-guerre, il est élu conseiller municipal puis conseiller général de
Fumel. Il sera élu par la suite vice-président du conseil général du Lot-et-Garonne
et président de la Commission départementale des finances. Fort de cet ancrage
local, il est candidat aux élections du 10 novembre 1946 en seconde position sur
la liste SFIO. Mais sa liste n'obtient que 15 701 voix sur 117 390 suffrages
exprimés et aucun élu. En vue des élections du 17 juin 1951, et conformément à
la loi du 7 mai, la SFIO conclut un vaste apparentement de type Troisième force
avec le RGR et deux listes de droite. Les listes apparentées ayant obtenu la
majorité absolue, tous les sièges lui sont attribués. Jean Nénon, tête de la liste
SFIO qui a obtenu 10,2 % des suffrages exprimés, est élu, les trois autres sièges
se répartissant entre le RGR (Henri Caillavet et Raphaël Trémouilhe) et le MRP
(Jean-Jacques Juglas). Membre de la Commission de l'intérieur pendant toute la
législature, il est également nommé en janvier 1954 membre suppléant de la
Commission des finances et membre de la Commission chargée d'enquêter sur
le trafic des piastres. Il se montre un député assez actif, mais exclusivement
spécialisé dans les questions d'administration locale et, plus précisément, dans
tout ce qui relève des personnels départementaux et communaux. Il signe à ce
titre une dizaine de rapports et intervient en séance publique, notamment en
novembre 1955, comme rapporteur d'une proposition de loi relative au statut
des agents communaux. Il participe également à plusieurs reprises à la discussion
budgétaire des crédits du ministère de l'intérieur. Ses votes sont conformes à la
discipline du groupe socialiste, généralement dans l'opposition durant cette
774
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Abraham NOBLINSKI
Né le 19-05-1893 à Sokoli (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Jvan NOEVOY
Né le 18-08-1912 à Coubane (Russix) Recrutemenx Oran (Algérie).
Vladimir NOGA
Né le 12-08-1903 à Elisabethograd (Russix) Recrutemenx Avignon (84).
Manuel NOGUERAS
Né le 15-07-1910 à Alesleo di Curéas (Espagnx) Recrutemenx Avignon (84).
Casas NOGUERO
Né le 27-04-1919 à Almera (Espagnx) Recrutemenx Mautauban (82).
Manuel NORIEGA : Voir NARIEGA
Titulsz NOVAK
Né le 21-11-1914 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75). 1er R.M.V.E.
==Jacob NOVAKI
Né le 01-06-1912 à Szeged (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Dragolioub NOVAKOVITCH
Né le 17-09-1908 à Yarsenovo (Yougoslavix) Recrutemenx SBC (75).
NOVOMINSKI (Elukin)
31-12-07, Pullusk (Pologne) 2' cl. 21' R. E. Liste N 12
Maurice NOWOMIAST
Né le 18-06-1899 à Podheta (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Elukim NOWOMINSKI (ou Trukia ou Trukin)
Né le 31-12-1907 à Pultusk (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —>
Mendel NUDELMAN
Né le 15-07-1912 à Wiezbnik ou Wierzhnik (Polognx) Recrutemenx SBC (75)
Mendel Numelman
[...grand blessé de guerre, premier président de notre Union vient d’être promu
au grade de Chevalier de la Légion d’honneur. Notre comité Directeur lui adresse
à cette occasion ses chaleureuses félicitations. Cette décoration lui sera remise
officiellement au cours de notre grande manifestation annuelle qui aura lieu le 8
juin 1952 au cimetière de Bagneux devant le monument aux morts. N V mars-
avril 1952
François NUEVO
Né le 03-04-1912 Navalmoral (Espagnx) Recrutemenx (SBC (75) Mle 5757 —>
NUEVO (François) 3-4-12, (Espagne) 2'cl. 21' R. M. Liste N 17.
Antonio NUMES
Né le 06-09-1901 à Atabaia (Portugax) Recrutemenx Bar-le-Duc (55).
777
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Fermeire NUNES
Né le 15-05-1910 à Maredes (Portugax) Recrutemenx Versailles (78).
Pedro NUNEZ DIAZ†f
Né le 31-01-1919 à Mijares (Espagnx) Recrutemenx SBC (75) Mle 8193 Décédé
le. 12-11-1940 (Aix-en-Provence, 13 - Bouches-du-Rhône, France) MPFxf.)
Rodolphe NUNGE †g MPFXg
ŸFDX Né le 01-05-1913 à Sarreguemines (57 - Moselle, France) Incorporé i. Tué
le 13-06-1940 (Sainte-Menehould, 51 par bombardement.
==Vaiman NUSELOVICI
Né le 15-04-1913 à Jassy (Roumanix) Recrutemenx SBC (75).
==Geima NUSSBAUM
Né le 20-06-1910 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> NUSBAUM
(Geima) 26-6-10, Varsovie, cap. 21' R.I. Liste N 17.
Adam OBERMANN
Né le 24-12-1905 à Supach (Allemagnx) Recrutemenx Mautauban (82). 1er RMVE.
Henri OBERSCHMUCKLER
Né le 04-03-1903 à Kertch (Russix) Recrutemenx SBC (75) Mle 4313. Appartenait
à la 1re section de la 10e Cie et serait disparu aux Vignettes, selon l’état des
effectifs tenu par le capitaine Duvernay le 30-06-1940.
José OBIOL CASTILLO
Né le 08-09-1903 à Ulidecona (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
OBOLENSKI Prince Nicolas
Né en (Russix) Sous-lieutenant à la 3e Compagnie du 1er Bataillon du 1er R.M.V.E.Il
est blessé le 14 juin à Sainte-Menehould et, après la guerre, secrétaire du conseil
paroissial de la cathédrale Saint-Alexandre-Nevsky de Paris.
Nicolas Nicolaievitch Obolenski ; né le 30 Oct 1905, Astrakan ; Décédé le 10 Sept
1993 à Nice —> OBOLENSKI (Nicolas) 30-10-05, Astrakan (Russie) 21e R.M.V.E.
192 Liste N 29 (Laon Aisne). Voir « Benac » pour lettre du prince Nicolas
Obolenski. Numéro 490 de la revue Képi Blanc, mai 1889 : Né à Astrakhan
(Russie) en 1905, le prince Nicolas Obolensky, fit partie de ces émigrés qui, après
la révolution de 1917, s’installèrent en France, terre d’asile et d’accueil pour tous
les réprouvés. Il nous raconte son itinéraire, ses drames, son désir de servir cette
seconde patrie dans ses heures les plus sombres. Après la guerre, il reprit, dans
sa compagnie d’Assurances, la place qu’il occupait auparavant. Le prince
Obolensky est chevalier de la Légion d’honneur. » : « Je suis né en 1905, au bord
de la mer Caspienne, à Astrakhan, au pays des Kalmouks. Mon père était
l’équivalent d’un superpréfet dans la région d’Orel. 1918 marqua pour moi une
première déchirure : le départ en trois heures, le voyage en train, les séjours
778
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Herszon OPLER
Né le 21-07-1906 à Sosnowice (Polognx) Recrutemenx SBC (75) 4e section de la
10e Compagnie. Blessé et évacué Duvernay).
Icek OPOCZYNSKI (ou Jacques)
Né le 20-05-1912 à Sezon (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> OPOCZYNSKI
(Icek) 20-5-12, Jezow (Pologne) 2' cl. 21' R. I. Liste N 17. Naturalisé juin 1947.
Abraham OPOSZYNSKI
Né le 25-10-1908 à Jezow (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 5740.
Paul ORBACH †d MPFXd.
Né le 19-02-1898 à Pszemjsf (Polognx) Recrutemenx SBC (75). ORBACH Paul né)
le 19/02/1898 à PRZEMYSL déporté par le convoi n° 9 le 22/07/1942 de Drancy
à Auschwitz.. Déportés 998. Survivants 5
François ORBAN
Né le 17-03-1910 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Pedro ORDAS FERNANDEZ
Né le 21-12-1917 à Leon (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Dimitrio ORDONEZ
Né le 02-01-1910 à Asiégo (Espagnx) Recrutemenx Mont-de-Marsan (40).
Antonio ORELLANA
Né le 06-01-1920 à Torre del Mar (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Abram ORENSZTAJN.
Né le 21-05-1909 à Ozarow (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Naturalisé 1947.
Ichok ORFUS ❤ GR 16 P 451172
Né le 26 08-1905 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 10356.
Szefia ORLIK
Né le 12-06-1905 à Zelechów (Polognx) Recrutemenx SBC (75) St XII D —> ORLICK
(Szifia) 12-7-05, Zelichów (Pologne) 2' cl. 21' R. I. Liste N 17.
==Tibérius ORMOS
Né le 07-11-1920 à Ora-Deamon (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 3739 —
> ORMOS (Tibérius) 7-11-20, Ora Diamon (Roumanie) 2' cl. 21' R.I. List N 17.
Antoine ORTEGA
Né le 12-02-1913 à Villanueva del Campos (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Fernandez ORTEGA
Né le 31-08-1908 à Albose (Espagnx) Recrutemenx Cahors (46).
Gabriel ORTEGA
Né le 04-11-1904 à Ragal (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
Bernado ORTIZ
Né le 04-09-1906 à Aleira (Espagnx) Recrutemenx Vincennes (94).
782
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Antoine ORTUNO
Né le 07-03-1908 à Finestrat (Espagnx) Recrutemenx Avignon (84).
==Jean Ohanes OSGUIAN
Né le 02-04-1910 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Isac OSMU
Né le 26-12-1895 à Alexandrie (Égyptx) Recrutemenx SBC (75).
Pierre OSOKIN
Né le 30-08-1890 à Luganski (Russix) Recrutemenx Nice (06).
Schlama OSSMANN †d MPFXd.
Né le 02-08-1897 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Ossmann
(Schlama) né 2/8/97 Varsovie, OSSMANN Schlama né le 02/08/1897 à VARSOVIE
déporté par le convoi n° 46 le 09/02/ Drancy à Auschwitz. Dcd 14/2/43. Déportés
1000. Survivants 12.
Rogelio OTERO-GONZALEZ
Né le 22-03-1908 à Gijon (Espagnx) Recrutemenx Pau (64) —> OTERO-GONZALEZ
(Rogelio) 22-3-08, Gijon (Espagne) cap. 21' R. I. V. E. Liste N 17.
Girard OTHENIN
Né le 08-01-1912 à Luback (Suissx) Recrutemenx SBC (75).
Michel OUCHACOFF
Né le 27-08-1907 à Avrora (Roumanix) Recrutemenx D.C.R.E. SBC (75) C’est selon
la date de naissance et le prénom celui qu’Hans Habe décrit parmi les
observateurs du 21e R.M.V.E. comme un architecte russe blanc ayant explication
pour tout. Ville de Grasse, quartier Martelli : Le Monoprix a été réalisé dans le
début des années 1970 par l’architecte Ouchacoff. Descendant de Russes blancs,
il crée, entre autres, l'immeuble du Comoedia. Fonds de l'architecte Michel
Ouchacoff (1907-1981) : Le fonds de l'architecte Michel Ouchacoff (1907-1981)
est composé essentiellement de plans (environ 3000) retraçant la carrière de
l'architecte : exposition coloniale (1931) premières œuvres (région parisienne,
projets en Grèce, années 1930) reconstruction de Brest (tout particulièrement
les cinémas, 1946-1960) œuvres d'après-guerre (environ 40 magasins Monoprix
en tant qu'architecte ou maître d'ouvrage en France et Afrique du Nord, légation
à Berne, ensemble immobilier en Espagne... années 1960 à 1981). Michel
Ouchacoff étant un décorateur à l'origine, ses plans sont particulièrement
soignés (certaines élévations extérieures et intérieures sont réalisées au pastel
sec couleur) et de nombreux détails de décoration sont représentés (éléments
de ferronnerie, ameublement de magasins, vitrines).
André OUCHAKOFF
Né le 18-08-1900 à Temergellosse (Russix) Recrutemenx Pau (64).
783
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Jean OUSTABACHIEFF
Né le 18-11-1901 à Aimperapol (Russix) Recrutemenx Caen (14).
==Raphaël OUZIEL
Né 15-05-1915 à Salonique (Grècx) Recrutemenx SBC (75) Mle 5729 —> OUZIEL
(Raphaël) 14-5-15, Salonique. (Grèce) 1' cl. 21' R.I. Liste N 17.
Paul OVEGES
Né le 21-04-1920 à Felsogalla (Hongrix) Recrutemenx Evreux (27).
Faustino OVIEDO GARCIA❤. G.R. 16 P 453431
Né le 13.04.1919 Riopar. (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Janez OVSEC
Né le 05-09-1903 à Kuznoniva (Yougoslavix) Recrutemenx Laon (02) —> OVSEC
(Janez) 5-9-03, Yougoslavie. 2' cl. 21' R.M. St. XI A. Liste N 44. Appart- à la 5e Cie.
Szulim OWYSZER
Né le 02-05-1906 à Lodz (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> OWYSZER Szulem)
25-9-06, Lotz (Pologne) 1' cl. 21' R.I. Liste N 17. Citation à l’ordre de la brigade :
Caporal 21e R.M.V.E. Caporal F.M. Toujours volontaire pour les missions
périlleuses. Au cours des combats de juin 1940 (secteur du Chêne populeux et des
Petites Armoises) s’est acquitté intelligemment et bravement de toutes les
missions qui lui ont été confiées et montré de solides qualités militaires.
Naturalisé avril 1947.
==Jack Yako OZBAHAR
Né le 09-1916 à Edirne (ex Andrinople) (Russix) Recrutemenx Le Mans (72)
Pernier PABLO BARRERO
Né le 25-01-1907 à Olbera (Espagnx) Recrutemenx Pau (64) 21e, mais —> BARERA
Paul) 27-6-07, Olvera (Espagne) 2e cl. 12e R.V.E. St. VII A. Liste N 90.
François PADER
Né le 17-08-1906 à Mers (Yougoslavix) Recrutemenx Arras (62).
Manuel PAES DE REZENDE
Né le 02-10-1908 à Avança (Portugax) Recrutemenx Versailles (78).
==Jean PAGNIER
—>PAGNIER (Jean) 16-3-11 Maastricht, (Pays-Bax) Recrutemenx i, serg. 21’ R.M.
St. XI A. List 44.
François PAINO
—> PAINO (François) 30-1-10, Malapozuelos (Espagnx) Recrutemenx i 2’ cl. 21’ R
M V. E. List 11.
==Elie PAKIN (47)
Né le 31-07-1908 à Radogoszier (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Elja né le
31/07/1908 à RODROGOSZIEZ déporté par le convoi n° 40 Train DA 901/35 le
784
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Louis PAPIS
Né le 20-09-1906 à Virythos (Grècx) Recrutemenx Valenciennes (59) —> PAPIS
(Louis) 20-9-06, Viry, serg. 21' R. I. V. E. Liste N 17.
Xxxx PAQUET Sergent-chef comptable à la 11e Cie 3e Bataillon. ŸFDX.
Milenko PARAVINA
Né le 13-03-1902 à Sadelovac (Yougoslavix) Recrutemenx Thionville (57) —>
PARAVINA (Milan) 20-3-02, Aumetz, 2’ cl. 21’ R.I. St. II A. Liste N 58.
Adolphe PARDAL
Né le 05-05-1910 à Alyoso (Portugax) Recrutemenx SBC (75) —> PARDAL
(Adolphe) 7-5-10, Algoso, Portugal 2’ cl. 21' R.M.V.E. St. XI Stalag A. Liste N 44.
Lejb PARGAMUT
Né le 19-02-1906 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> PARGAMUT
(Lejb) 19-4-06, Varsovie, 2' cl. 21' R. I. V. E. Liste N17.
==Pedro PARRA
Né le 02-03-1908 à Calvados (Espagnx) Recrutemenx SBC (75).
José PASCUAL
Né le 8-10-1912 à Santander (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (64) —> PASCUAL
(José) 8-10-12, Santander, Espagne, 1re cl. 21e R.I. Liste N 17.
Julien Derraho PASTELLS
Né le 16-11-1916 à Barcelone (Espagnx) Recrutemenx Montpellier (34).
Thomas PATAK
Né le 16-07-1917 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) —> PATAK (Tommy)
17-7-17, Budapest, cap. 21e R.M.V.E. Stalag XI A. Liste N 14.
Guido PATAK (ou Guydo) †g MPFXg
Né le 17-11-1914 à Fiume (Italix) Recrutemenx SBC (75) Mle 2881 Caporal. Mort
le 22-06-1940 (Allain, 54 - Meurthe-et-Moselle, France). Tué au combat — 94 —
Thiais. Carré des corps restitués.
Julio PATAN
Né le 06-04-1914 à Matallano (Espagnx) Recrutemenx Agen (47).
==Francisco PAU
Né le 20-07-1909 à Alcire (Espagnx) Recrutemenx SBC (75) —> PAU (François) 4-
2-09, Alcida, 1’ cl. 21’ R.M.V.E. Liste N 21.
Henri PAU
Né le 28-12-1914 à Torgny (Belgiqux) Recrutemenx Laon (02) —> PAUL (Henri)
28-12-11, Torguy, cap. 21’ R.E. St. XI A. Liste N17.
Ernest PAUNIER
Né le 24-02-1906 à Bardonnex (Suissx) Recrutemenx Orléans (45) —> PAUNIER
(Albert) ŸFDX, 24-2-06, Bardoimet, serg. 21' R.I. St. XI A. List 44.
786
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Ferdinand PAUPIER
—> PAUPIER (Ferdinand) ŸFDX 27-11-11, Roanne (Loire) sergent-chef, 21' R I.
Liste N 17. Léon de Rosen : « Notre théâtre a une scène, des rideaux, des
coulisses, des bancs pour 1500 personnes, tout un jeu des lumières
ingénieusement agencé par le chef Paupier… »
Bronis PAVLAVITCHIUS ❤ G.R. 16 P 461817
Né le 20-12-1904 à Kowno (Lithuanix) Recrutemenx Valence (25) —>
PAVLAVITCHIUS (Bronis) 20-12-04, Kowno (Lithuanie) serg. -c, 21’ R.M.V.E. Liste
44.
Jean PAVLIK
Né le 04-09-1910 à Ostrawa (Yougoslavix) Recrutemenx Belgrade.
Joachim PAVO
Né le 10-06-1919 à Higuere de la Serena (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Milence PAVUNOVITCH
Né le 11-04-1909 à Bucadada (Yougoslavix) Recrutemenx SBC (75).
François PAWLIC
Né le 30-11-1909 à Resne (Yougoslavix) Recrutemenx Arras (62).
Joseph PAZ
Né le 26-12-1916 à Bizella (Portugax) Recrutemenx Châlons-en-Champ- (51).
==Marcel Henri Jean PECQUEREAUX
ŸFDX Lieutenant à la C.R.E. Né le 10/3/1907 à La Flèche Sarthe (Pays de la Loire).
Luiz PEDREZ
Né le 06-10-1911 à Allendeva da Fé (Portugax) Recrutemenx Auxerre (89).
Antoine PEDRO (ou Antonio PEDRO) †f Né le 30-01-1906 à Santa-Catharina
(Portugax) Recrutemenx Melun (77) —> PEDRO (Antonio) 30-1-06, Santa-Cataina,
2' cl, 21' R.M.V.E. St. VII A. Liste N 46. Décédé le 05-1945 MPFXf
Manuel PEDRO
Né le 06-07-1916 à Colmeias (Portugax) Recrutemenx Bordeaux (33).
Nicolas PEDRO SANCHEZ
Né le 10-04-1913 à Albacete (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
==Machet PELTA
Né le 02-05-1893 à Radoszewice (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Louis PENA
Né le 28-11-1918 à Baracaldo (Espagnx) Recrutemenx Bordeaux (33).
Pascual PENALVEZ GARCIA
Né le 25-03-1917 à Murcia (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Kolio PENEFF
Né le 18-04-1901 à Soifa (Bulgarix) Recrutemenx Clignancourt (Paris – 75).
787
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Manuel PERALTA
Né le 24-10-1921 à Sarineva (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
PEREIRA Adolphe †g MPFXg
Né le 08/12/1909 à Mujães (Portugax) Recrutemenx Saint-Brieuc. Mort le
04/06/1940 Belleville-et-Châtillon-sur-Bar 08 Genre de mort : Tué à l'ennemi par
éclats d'obus. Commune de transcription : Ploufragan. Commune d’inhumation :
22 Côtes-d'Armor Cimetière communal. Autres informations : Fils de Joseph
PEREIRA et de Thérèse Alves QUEIRA Époux de Françoise Jeanne Marie ANDRÉ
Domicilié à Ploufragan (22) Acte de décès dressé le 28/06/1940 par le Ministère
des Anciens Combattants et transcrit à Ploufragan (22) Il est inscrit au Monument
Aux Morts de Ploufragan (22) une plaque commémorative est sur la tombe
familiale.
Albert PEREIRA
Né le 18-02-1910 à Izmir (ex Smyrne) (Turquix) Recrutemenx SBC (75) Mle 1938
—> PEREIRA (Albert) 18-2-10, Smyrne (Turquie) adjt. 21' R I. List 17 : De Rosen le
décrit : « Pereira, adjudant, le vrai type du légionnaire qui se flatte d’être un “dur”,
a toujours des exploits à raconter, atteint au plus haut point le “snobisme du
commun”. » Appartenait- à la 4e section de la 10e Cie.
Bonivacio PEREIRA
Né le 07-10-1912 à Duaz (Portugax) Recrutemenx Grenoble (38).
Jacques PEREIRA†p
Né le 27-07-1915 à Zouzala (Portugax) Recrutemenx i Décédé le 23-09-1944
(Neuss, Allemagne) Mention MPFXp Information non connue.
Jean PEREIRA (Isaac) ❤ G.R. 16 P 466035
Né le 21-05-1913 à Izmir (ex Smyrne) (Turquix) Recrutemenx i —> PEREIRA (Isaac)
21-5-13, Smyrne (Turquie) sergent. 21' R I. Liste N 17. De la 1re section de la 10e
Cie (3e bataillon). Voir rapport Lazarescu.
Joaquim PEREIRA
Né le 03-02-1907 à Paie de la Villa ou Sam Paioda (Portugax) Recrutemenx Nantes
(44) —> PEREIRA (Joachim) 3-2-07, Smyrne !1, Turquie, 2e cl. 21e R.I. Liste N 17...
Alexandre PEREIRA DA SILVA
Né le 22-11-1900 à Olivaes (Portugax) Recrutemenx Bordeaux (33) —> PEREIRA
DA SILVA (Alexandre) 22-11-1900, Porto (Portugal) 2' cl. 21 R. M. V. E. Liste N 11.
Moszek PERELMITER
Né le 24-12-1911 à Karanon (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —>PERELMITER
(Mosec) 24-12-11, Kasanov (Pologne) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
==Mayer PERELMUTER ou Szmul-Majer PERELMUTER
Né le 09-11-1902 à Lipno (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> PERELMUTTER
788
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
(Szmul) 9-11-02, Lipno (Pologne) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
Israel PERELMUTTER
Né le 15-08-1898 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Mendel PERELSFATER
Né le 15-11-1914 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 2661 —>
PERELSFATER (Mendel) 15-1-14, Varsovie (Pologne) 2' cl. 21' R. M. E. List 17 -20.
Antoine PEREZ
Né le 29-10-1912 à Aldeluiha (Espagnx) Recrutemenx Tours (37).
Augustin PEREZ
Né le 07-07-1913 à Bez de Narban (Espagnx) Recrutemenx SBC (75) Mle 5758 —
> PEREZ {Augustin) 7-7-13, Vez-de-Marban (Espag.) 2’ cl. 21’ R.E.V.E. List 25.
Camille PEREZ
Né le 18-10-1908 à Alcey (Espagnx) Recrutemenx Grenoble (38).
Gabino PEREZ
Né le 19-02-1917 à Callegos (Espagnx) Recrutemenx SBC (75) Mle 1866 —> PEREZ
(Gabino) 18-2-12, 2’cl. 21e R.I. St. XII A. Liste N 63.C.A. 1
Gaudentio PEREZ
Né le 28-09-1911 à Rioapanero (Espagnx) Recrutemenx Troyes (10) —> PEREZ
(Gaudencio) 28-12-11, Riopanéro (Espagne) 2’ cl. 21’ R.M.V.E. Liste N 22.
Jsaac PEREZ
Né le 1902 à Stamboul (Turquix) Recrutemenx SBC (75) —> PEREZ (Richard) 1902,
Istanboul. (Turquie) 2’ cl. 21' R.I. Liste N 21.
Lorenzo PEREZ
Né le 21-04-1916 à Adleria (Espagnx) Recrutemenx Pau 64 —> PEREZ (Lorenzo)
21-4-16, Valencia, Espagne, 2e cl. 21e R.I. Liste N 20.
Marguina PEREZ
Né le 02-04-1904 à Bilbao (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Theodor PEREZ
Né le 01-12-1912 à Vanadolid (Espagnx) Recrutemenx SBC (75).
Victor PEREZ BARBA
Né le 18-05-1920 à Madrid (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Manuel PEREZ CALLEJA
Né le 06-01-1906 à Granada (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Lorenzo PEREZ JEREZ
Né le 21-04-1916 à Adieria (Espagnx) Recrutemenx Pau (64) —> PEREZ (Lorenzo)
21-4-16, Valencia (Espagne) 2’ cl. 21’ R.I.
Haim PEROCHALMI
Né le 10-07-1903 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx SBC (75) —>
789
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
PEROCHALMI (Haim) 16-6-O3, Constantinople (Turquie) 2' cl. 21’ R.I. List 19.
Joaquin PERREIRA
Né le 27-06-1915 à Conjalo (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Lubo PERVAN
Né le 08-09-1910 à Vodgradina (Yougoslavix) Recrutemenx Melun 77).
Mario PESSAH
Né le 29-01-1909 à Izmir (ex Smyrne) (Turquix) Recrutemenx Saint-Étienne (42)
Engagé 04/03/1940 —> PESSA (Marc) 29-1-09, Smyrne, 2’ cl. 21' RM VE. Lst 17.
Georges PETIT ❤ G.R. 16 P 471345
Né le 20.12.1913 Emerchicourt Nord. —> PETIT (Georges) ŸFDX 20-12-13,
Emerchicourt, adj., 21' R.M.V.E. St. XI A. Liste N .44.
Stéphan PETKOVIC
Né le 10-03-1907 à Rezenick (Yougoslavix) Recrutemenx Roanne (42) engagé
15/02/1940 —> PETKOVIC (Stephan) 10-3-07, Hizenik, 2' cl. 21' R.M. St. VIA. List
N 44.
==PETO
(Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Deux possibilités : ou Désiré ou Ladislas
Fernand PETREAU
—> PETREAU (Fernand) ŸFDX 16-12-13, Parthenay (Deux-Sèvres) sergent-chef, 21'
R I. Liste N 17 ; Appartenaît à la 2e section de la 10e Compagnie (3e Batail.)
Yvan PETRIC
Né le 02-09-1909 à Vienne (Autrichx) Recrutemenx SBC (75) Mle 7043.
Antoine PETROFF
Né le 19-03-1896 à Ismael (Russix) Recrutemenx Dunkerque (59).
Yvan PEZDIR
Né le 21-12-1901 à Lukowica (Yougoslavix) Recrutemenx Laon (02).
Herz PFEFER †d MPFXd.
Né le 05-08-1903 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Pfefer (Herz, David)
né 5/6/03 Varsovie, PFEFFER Hersz né le 05/08/1903 à VARSOVIE déporté par le
convoi n° 51 le 06/03/1943 de Drancy à Maidanek. Dcd le ? /3/44 Lublin-
Maidanek. 998 déportés ? 4 survivsants?
Joseph PFEIFER
Né le 25-09-1906 (Hongrix) Recrutemenx Nice (06).
Charles PFISTER
Né le 05-05-1917 à Bale (Suissx) Recrutemenx Périgueux (24) —> PFISTER
(Charles) 5-9-17, Bâle (Suisse) cap. 21e R.I. Liste N 18.
Jacques PHILOSOPH ❤. G.R. 16 P 474621
Né le 27 ou 28-03-1912 à Istanbul (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
790
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
François PICH
Né le 30-08-1919 à Valloer (Espagnx) Recrutemenx Pau (64) Recruté au 21e
R.M.V.E. —> PICH (François) 30-8-19, Puigeerda, 2e cl., 11e R.E.I. 240. List 30.
Edouard PICK ❤ G.R. 16 P 475963
Né le 02-05-1906 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 3912.
Simon PIEKNY
Né le 12-02-1905 à Stopnisce (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> PIENKNY
(Simon) 12-2-06, Slopnico (Pologne) 2’ cl. 21’ R.I. Liste N 19.
Alfred PIERRE
Né le 10-07-1892 à Zacmel ou Gagmal (Haïtx) Recrutemenx SBC (75) Mle 4752.
Basile PIETROUCENSKO
Né le 08-11-1897 (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Millan PINAZ
Né le 08-08-1907 à Almoro (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
Jacques PINES
Né le 31-12-1913 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 6264.
Englebert PINGUET
—> PINGUET (Englebert) 28-4-97, ŸFDX Lomme (Nord) serg. 21’ R.M.V.E. List 23.
Moïse PINHAS
Né le 18-11-1910 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx Tours (37) —> PINHAS
(Maurice) 24-6-10, Andrinople, cap. 21' R. M. V. E. Liste N 17.
Xxx...PINHAS
Turquix Recrutemenx SBC (5) sergent. A fait partie du convoi Pold, cf Adjoubel. 7
0ptions turques ! Serait Pinhas Jacques 3-12-12 Constantinople Turquix... ?
Octave PINO CASERO
Né le 30-11-1912 à Torres (Espagnx) Recrutemenx SBC (75).
Jsaac PINSKY
Né le 15-01-1889 à Saint-Pétersbourg (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Roger PINTE
—>13-3-18, Bex (Suissx) Recrutemenx i serg. 21e R.M.V.E. St. XI A. Liste N 44.
Avelino PINTO
Né le 19-04-1910 à San Claudio (Portugax) Recrutemenx Versailles (78). —> PINTO
(Aveline) 10-4-10, Villavard, cap. 21e R.I St. XVII B Liste N 97.
==Portela PINTO
Né le 27-07-1900 à Segures (Portugax) Recrutemenx Bar-le-Duc (55) —> PINTO
(Portela) 27-6-1900, Sezar, 2' cl. 21' R.I St. XI A. Liste N 44.
Nissim PINTOS
Né le 24-02-1912 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
791
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Elifa PIONTKOWSKI
Né le 14-01-1903 à Looz (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 6690 —>
PIONTKOWSKI (Elie) 14-1-03, Pologne 2' cl. 21' R.M.V.E. 160. Liste N 27.
Louis PIOT
Né le 11-03-1913 à Genève (Suissx) Recrutemenx Laon (02) recruté 21e R.M.V.E.,
mais (Muté ?) —> PIOT (Louis) 11-3-13, Genève, 2e cl., 22e R.M.V.E., St. VII A. Liste
N 89.
Angel PIOTRKOWSK
Né le 15-03-1910 à Lask (Polognx) Recrutemenx SBC (75). N V Naturalisation
d'Angel Piotekowsk N V juin 1947.
Ignacio Valentin PIRES †g MPFXg
Né le 21-01-1909 à Bravance (Bragança) (Portugax) Recrutemenx SBC (75) Mle
1970 Mort le 04-06-1940 (Châtillon sur Bar, 08 - Ardennes, France). Tué par éclats
d’obus 08 — Floing Nécropole nationale Mle, 13666. Classe 1939.
José PIRES
Né le 10-05-1911 à Villa Verde Vinfraio (Espagnx) Recrutemenx Charleville--
Mézières- 08).
José PIRES
Né le 02-10-1894 à Talhos (Portugax) Recrutemenx SBC (75).
Léon PIRSON
Né le 14-12-1888 à Iscelles (Belgiqux) Recrutemenx SBC (75).
Esra PISA
Né le 15-07-1893 à Andrinople (Espagnx) Recrutemenx SBC (75).
Francisco PISANO
Né le 01-01-1907 à Almooadi (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
Thomas PISMENKO
Né le 02-08-1897 à Kanivo (Russix) Recrutemenx Cahors (46).
==Hersz PITKOWSKI (ou Henri)
Né le 15-03-1904 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Henri PLACHTA
Né le 02-03-1909 à Nowomiast (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> PLACHTA
Chaim Leibus, 2-3-09, Novemiasta (Pologne) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
Gaston PLANAS
Né le 11-08-1893 à Epernay (51 - Marne) (Espagnx) Recrutemenx Châlons-en-
Champagne (51)
Francisco PLATA SAGUANNA
Né le 18-05-1913 à Las Arenas Province Biscaye (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Isak PLATKIEWICZ
792
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
793
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Simon POLIAKOFF †d
Né le 22-02-1895 (Russix) Recrutemenx SBC (75). Poliakoff (Simon, Ber) né
22/2/95 à Tcherkassy, Russie, Dcd 23/9/42 Auschwitz.. POLIAKOFF Simon né le
22/02/1895 à TCHERKASK déporté par le convoi n° 34 le 18/09/1942 de Drancy
à Auschwitz.Déportés 1000. Azés 859. Survivants 21.
Alois POLIET
Né le 23-11-1912 à Mouseron (Belgiqux) Recrutemenx Lille (59).
==Denis POLLAK
Né le 10-08-1906 à Rabakersked (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 8830 —>
POLLAK (Denis) 10-8-06, Rabakecsked, 2' cl. 21' R.I. St. XI A. Liste N 44.
Denis POLLAK
Né le 20-11-1896 à Verpolota (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 14505 —>
POLAK (Guillaume) 20-11-96, Varpalota (Hongrie) 2' cl. 21' R I. Liste N 17. De
Rosen : « Polak, qui d’habitude est toujours humble, effacé et se confond en
salutations, excuses quand on lui parle et qui rougit comme une femme quand
on lui demande de montrer ses dessins cochons qu’il a toujours en poche, tape
sur la grosse caisse avec une régularité d’horloge ; de grands yeux étonnés et une
figure parfaitement stupide. Par intervalle, un grand coup sur la cymbale, que
tout son corps accompagne. »).
Thomas POMARES
Né le 07-11-1892 à Monforte (Espagnx) Recrutemenx Avignon (84)
Jean PONGE
—> PONGE (Jean) ŸFDX 13-7-97- Sichamp, Nièvre 2e cl. 21e R.I. 150 Liste N 44.
Théodore ou Fédor PONOMAREFF ou Théodore PONOMAREV
21e R.M.V.E. E.V.D.G. Nijne Telereriskaya (Don) Russix Recrutemenx i 11/11/94 —
17-08/73 Cimetière russe de Sainte-Geneviève-des-Bois. Initialement à la 1re Cie
du 1er bataillon, a appartenu en fait à la C.H.R. (Voir rapport POLD).
André POPOFF
Né le 30-11-1906 (Russix) Recrutemenx SBC (75).
??POPOT
Sergent-chef ŸFDX. C.A.3.
Joseph POPOVSKI
Né le 18-08-1906 à Minsk (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 8519. 21e R.M.V.E.
Joseph POPOPWSKI
Né le 6-6-13 né à Mordi (Russix) Recrutemenx SBC (75) Mle 9253. —> POPOVSKI
(Joseph) 6-6-13, Mordi (Pologne) 2' cl. 21' R. M. Liste N 17. Recruté Légion et muté
21e R.M.10e Cie
== Icek POPOWICZ ou POPOWIEZ
794
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Adolf Rabinovitch
(Né à Moscou, de nationalité égyptienne. Sa famille s’installe aux États-Unis. Lui
poursuit ses études à Paris, puis s’installe aux États-Unis. Le 26 octobre 1939, il
s’engage dans la Légion étrangère et il rejoint le 2e R.M.V.E., puis le 1er R.M.V.E.
1re Classe, puis caporal le 1er mars 1940 ; il est fait prisonnier le 24 juin 1940 près
de Toul et interné à Saint-Mihiel. Il s’évade le 17 septembre 1940 et est
démobilisé le 22 octobre 1940. Il devient agent du (SOE) Special Operation
Executive. GR16 P496643 a première mission en France : opérateur radio sous le
nom d’Arnaud du réseau SPINDLE de Peter Churchill. Il est parachuté « blinde »
dans la nuit du 27 au 28 août 1942, à une trentaine de kilomètres au nord de
Grenoble. Il doit servir d’opérateur radio à un réseau parisien. Il ne réussit pas à
établir à Grenoble les contacts voulus et mène pendant quinze jours une vie
errante. Un agent réussit à le rejoindre et le ramène à Cannes pour y attendre de
pouvoir le réexpédier à Paris.
À Cannes, il rencontre Peter Churchill (1909-1972) chef du réseau Spindle qui
lui propose de devenir son opérateur radio en remplacement d’Isidore Newman
qu’il a décidé de faire rentrer en Angleterre. Rabinovitch accepte et Peter
Churchill obtient l’aval de Londres. Le réseau Spindle, basé à Saint-Jorioz à l’ancien
hôtel de la Poste est composé de trois agents, Peter Churchill (Raoul) Odette
Samson (Lise) et l’opérateur radio Adolphe Rabinovitch. Le contre-espionnage
799
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Né le 08-01-1904 à Bialistack (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 2514 —> RAK
(Szlama) 8-1-04, Bialislock (Pologne) 2' cl. 21' R. I. V. E. Liste N 17.
==Stanislas RAKOS
Né le 25-05-1916 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 1978.
Angel RAMIREZ
Né le 08-12-1898 à San Juan Amérique du S. (Porto-RicX) Recrutemenx Nice—>
RAMIREZ (Angèle) 8-12-98, St-Jean-Porto-Rico, 2’ cl. 1’ R.V.E. 124. List 38.
Antonine RAMIREZ-PEREZ
Né le 09-08-1914 à Oran (ex départem- d'Oran) (Algérix) Recrutemenx Pau (64).
Jean RAMOS
Né le 10-04-1909 à Cieza (Espagnx) Recrutemenx SBC (75) —> RAMOS (Jean) 9-4-
09, Cieza (Espagne) cap. 21' R. I. Liste N 17 et 19.
Jérôme RAMOS
Né le 03-07-1915 à San Pédrode (Espagnx) Recrutemenx Toulon (83) —> RAMOS
(Jérôme) 3-7-15, San Pedro de Samanca, 2' cl. 21' R.I. List N 17 et N19.
==Salvador RAPHAEL
Né le 08-09-1919 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx Lyon 69)
Hary RATCHKOWSKY
Né le 10-03-1908 à Riga (Russix) Recrutemenx SBC (75) —> RATCHKOWSKY
(Harry) 10-3-06, Riga, 2’ cl. 21’ R.I. St. VII B. Liste N 79. Et N 91.
Désiré RAVIIES (RAVIES)
Né le 01-08-1910 à Kermecse (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 5620 —>
ROVIES (Désiré) 1-8-10, Kemeese, cap. -ch., 21' R. I. Liste N 17.
Roman REBACS
Né le 01-02-1903 à Bilagoray (Polognx) Recrutemenx Toulouse (31).
Alexandre RECHNITZER
Né le 03-06-1913 à Bucarest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Camille REDEI
Né le 20-09-1909 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 1999.
Alfonso REDONDO ❤.G.R. 16 P 503039
Né le 07-02-1917 à Mazarrón ou Barcelone (Espagnx) Recrutemenx Perpignan
(66).
José REDONDO
Né le 04-04-1919 à Montilla (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
Icek REGEN
Né le 18-02-1908 à Crai (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> REGEN (Icek) 18-2-
08, Goraif, 2' cl. 21' R. M. Liste N 17.
Alexandre REICH †d MPFXd.
802
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Perpignan (66). Séverin RICO alias Tardy Roger né le 29-04-1920 à Milhaud (30 -
Gard, France)
Charles RIEDER
Né le 20-05-1895 à Aigh (Suissx) Recrutemenx Melun 77).
==Maurice RIEGELHAUPT
Né le 16-12-1908 à Mdicheik ou Minoch (Tchécoslovaquix) Recrutemenx SBC (75).
Barthélemy RIERA
Né le 27-10-1914 à Finesta (Espagnx) Recrutemenx Avignon (84)
Fernando RIESTRA ❤ G.R. 16 P 510866. Né le 21-09-1919 à Mieres (Espagnx)
Recrutemenx Perpignan (66).
RIGAUD
Sergent-Chef ŸFDX Blessé le 14 juin matin aux abords de la Grange aux Bois.
Disparu.
José RIGOL
Né le 22-06-1909 à Barcelone (Espagnx) Recrutemenx Toulouse (31) —> RIGOL
(Joseph) 22-6-09, Toulouse, 2e cl. 21e R.I. St. VI G.
RINCON Eneclino (ou Anedino) †f
Né le 14-05-1917 à Piquera (Espagnx) Recrutemenx i —> RINCON (Eneclino) 15-
5-17, Piquera (Espagne) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17 Mort le 16-01-1942 (Saint Raphael,
83 - Var, France) MPFXf Décès par maladie SHDC. — 62 – Arques. Carré mixte.
Abraham RINZLER
Né le 24-12-1909 à Solotivina (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> RINZLER
(Abraham) 24-12-09, Sololivina (Pologne) 2' cl. 21' R I. Liste N° 17
De Rosen a écrit : « Le maître tailleur Rinzler est un artisan consciencieux et
travailleur qui coupe impeccablement et coud inlassablement du matin au soir... »
Adrien RIOLOBOS
Né le 19-09-1915 à Salamanque (Espagnx) Recrutemenx Bordeaux (33).
Crisando RIOS RODRIGUEZ †g MPFXg
Né le 23-01-1916 à Mar Del Rey (Espagnx) Recrutemenx Pau (64) Mort le ?
Mention MPFXg Service historique de la Défense, Caen Cote AC 21 P 143401.
David ROBEL
Né le 14-02-1910 (Bessarabie = (Roumanix) Recrutemenx SBC (75). —> ROBEL
(David) 14-2-10, Ungheni (Roumanie) cap. 21' R.I. Liste N 17.
Joseph Albert ROBERT†f
Né le 17-07-1900 à Mélies (Belgiqux) Recrutemenx SBC (75) Mle 3621 Décédé Le
28-09-1941 (Montpellier, 34 - Hérault, France) Mention MPFXf non connue.
Décès par maladie.
Maurice Auguste Louis ROBITAILLE
806
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
1926-1952. ŸFDX Officier de réserve, versé au 21e R.M.V.E. qui 11e R.E.I. Etc…
Moszesz ROBSZYE †g MPFXg
Né le 10-03-1906 à Bendin (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 3642 Décédé le
26-05-1940 (08 - Ardennes, France) Tué par éclats d'obus
21e R.M.V.E., (muté ?) —> RUDA (Moszk) 26.1.05, Czyzew, 2e cl. 11e G. St. VI A
Liste 63.
Moses ou Maurice RUDICH
Né le 20-08-1911 à Avbva (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 2810 —>
RUDICH (Maurice) 29-8-11, Arbora, cap. 21' R. I. V. E. Liste N 17.
==Bernard RUFF
Né le 12-02-1903 à Tieszyn (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Basilio RUIZ
Né le 04-03-1913 à Ciquenza (Espagnx) Recrutemenx Troyes (10) —> ROUIZ
(Basilio) 2-3-13, Siguenza (Espagne) 2' cl. 21' R.M.V.E. Liste N 22.
Francisco RUIZ
Né le 24-08-1907 à Rio Euita (Espagnx) Recrutemenx Caen (14)
François RUIZ
—> RUIZ (François) Né 9-2-12, Murcia (Espagnx) Recrutemenx i 2'cl. 21 RI.
Liste.17.
Nicolas RUIZ
Né le 06-12-1914 à Ciquenza (Espagnx) Recrutemenx Troyes (10).
Miguel RUIZ GARCIA
Né le 22-04-1915 à Hinojosa del Duque (Espagnx) Recrutemenx Mautauban (82).
Enrique RUIZ HIDALGO FERNANDEZ †d MPFXd.
Né le 15-07-1915 à Santander (Espagnx) Recrutemenx Pau (64) RUIZ HIDALGO
Enrique (Henri) 15-7-15, Santander (Espagne) 2' cl. 21' R I. —> RUIZ HIDALGO
(Henri) 15-7-15, Santander (Esp.) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17. Arrivée du 24/05/1941
à Mauthausen venant de Würzburg. Mle 5830-RUIZ HIDALGO Enrique, né le
15.07.1915 à Santander. Envoyé à Gusen. Dcd le 10.12.1941.
Palazan Francisco RUIZ
Né le 21-10-12 à Lorqui Murcia (Espagnx) Recrutemenx Montpellier (34)
RUPIN
ŸFDX Sergent. Hans Habe le décrit place d’Austerlitz le 13 juin : « Le sergent Rupin
fonçait sur sa bicyclette autour de la place comme dans une course des six jours. »
S’agirait-il de Rubin ?
Nusym (ou Musyn) RUSANZIC (ou RUSNZIG) ou RUSANCZYK
Né le 18-10-1906 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 3653 —>
RUZANCZYK (Musyn) 18-10-06, Varsovie, 2' cl. 21' R. M. Liste N 17. N V juin
1947. Naturalisation (Nusym-Maurise).
Nysen Leib RUSEK
Né le 27-08-1900 (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Aron RUSSAK
815
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Chaïm SADOWSKI
Né le 6 ou16-07-1909 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75)
816
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Elias SAFAJDA
Né le 20-08-1896 à Moscou (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Wladimir SAGALOWITZ
Né le 18-05-1898 à Wisebsk (Russix) Recrutemenx SBC (75).
MoÏse SAGALOWSKI †d MPFXd.
Né le 1888 à Radowniak (Russix) Recrutemenx SBC (75). Sagalowsky (Moïse) né
1888 Radominsk Russie. Moise Sagalowsky né à Odessa, Ukraine (URSS) en 1888.
Déporté par le Convoi 32, Train 901/27 de Drancy à Auschwitz le 14/09/1942. Dcd
19/9/42. Déportés 1000. Gazés 893. Surv 45.
Albert SAGUES
Né le 10-05-1909 à Brousse (Turquix) Recrutemenx SBC (75) Mle 3661 —>
SAGUES (Albert) 10-5-09, Bruz (Turqu.) 2' cl. 21' R.M.V.E. Liste N 22.
Jsaac SAGUES
Né le 15-10-1904 à Brousse (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
SAÏD BEN AÏSSA
—> SAÏD BEN AÏSSA (Marox) Recrutemenx i 1915, 1 cl. 1" R.M. St. II A. List 70.
Jean SAïDMAN
Né le 24-01-1918 à Botosani (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) —> SAÏDMAN
(Jean) 2/1-1-18, Bolasahi. (Roum.) .2° cl., 21e Etr, St. XI A. Soest Liste N 44.
Jean André SAINT-MARC
Né le 16/1/1904 à Fourques, Lot et Garonne, Lieutenant 11e Cie —> SAINT-MARC
(Jean) ŸFDX I6-1-04 Fourques, (Lot et Garonne) lieutenant, 21' R l. 0flag VI A. Liste
N. 50 : — Lieutenant adjoint à l’état-major du 3e Bataillon.
—> SAINT-MARTIN (Jean) ŸFDX 22-2-07, L'Isle-Jourdain (Gers) lieutenant, 21' R l.
Oflag VI A Soest Liste N 50. E-M. du 21e, Officier de renseignement. Était avec le
lieutenant Causse lorsque celui-ci s’est fait tuer.
André SAKKAS †g MPFXg
Né le 31-10-1910 à Agrinion (Grècx) Recrutemenx Versailles (78) Sergent mort le
15-06-1940 (Chaumont, 52 - Haute-Marne, France) Tué au combat 94 Saint-
Maurice Extrait du livre de la ville. 91 La Ferté Alais Monument aux morts.
Tobiasz SAKS ou ZAKS †g MPFXg
Tobiasz SAKS
Né le 23-10-1907 à Jeaszekow (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 5423 ZAKS
Tobias tombé le 13 juin 1948 à Sainte-Menehould. N.V. sept- 1948.
Jacinto SALA
Né le 20-09-1911 à Vilanant (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
817
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Jean SALAME
Né le 02-07-1912 à Bethléem (Palestinx) Recrutemenx SBC (75) Mle 6531 —>
SALAME (Jean) 2-7-12, Bethléem (Palestine turque) 2' cl. 21' R. I. Liste N 17.
Walio SALAZAR
Né le 28-08-1911 à Sasamon (Espagnx) Recrutemenx Bordeaux (33).
Nicolas SALMIN
Né le 02-02-1895 à Vladicaucase (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Jean SALOMON
Né le 11-05-1908 à Cakovec (Yougoslavix) Recrutemenx Arras (62)
Léon SALOMON (Juda SALOMON.)
Né le 23-05-1907 à Lodz (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 9354 —> SALOMON
(Juda) 23-5-07, Lodz (Pologne) 2' cl. 21' R. M. Liste N 17. Le Mérite national à Léon
Salomon. Le 5 mars dernier, dans les beaux salons de l'hôtel Prince de Gales, a eu
lieu la cérémonie solennelle de remise des insignes de Chevalier du Mérite
national à notre camarade Léon Salomon trésorier de l'Union… (UEVAC.J.EA)
combattante régnait tout le long de la soirée. Article paru dans Notre Volonté
N° 145 avril 1974.
Lodz Jacob SALOMON
Né le 28-06-1904 à Lodz (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Moritz SALOMON
Né le 22-09-1893 à Foscani (Roumanix) Recrutemenx SBC (75).
Victor SALOMON
—> SALOMON (Victor) ŸFDX 6-1-11, Ouhans, Doubs, 2e cl. RI St. VI B Liste 87.
Emile SALSBERG
Né le 03-05-1900 (Polognx) Recrutemenx i.
Mosik SALZ †d MPFXd.
Né le 30-07-1890 à Blaski (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Salz (Maurice) né
30/7/1890 Klisz (Finlande. SALZ Maurice né le 30/07/1890 à KLIAZ déporté par le
convoi n° 34 le 18/09/1942 de Drancy à Auschwitz.). Dcd 23/9/42. Déportés 1000.
Gazés 859. Survivants 21
Emile SALZBERG
Né le 23-07-1917 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx i.
Pinkus SALZBERG
Né le 30-06-1898 à Kurow (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Daniel SAMMARTIN
Né le 24-10-1917 à Madrid (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
Nicolas SAMOYLOW
Né le 03-12-1893 à Kiew (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Michel SAMUEL
Né le 20-09-1919 à Capusul (Roumanix) Recrutemenx Beauvais (60).
José SAN
Né le 13-05-1915 à Rueda (Espagnx) Recrutemenx Toulouse (31) —> SAN-JOSÉ
(Primitivo) 14-5-15, Rueda, (Espagne) 2e cl 21e R.I Liste N 17.
Isaac SANACK
INé le 01-01-1889 à Amyrne (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Antonio SANCHEZ
Né le 06-04-1904 à Alicante (Espagnx) Recrutemenx Nice (06).
Felix SANCHEZ
Né le 28-10-1911 à Valencia (Espagnx) Recrutemenx SBC (75).
Francisco SANCHEZ
Né le 15-11-1913 à Melilla (Espagnx) Recrutemenx SBC (75).
Francisco SANCHEZ
Né le 08-03-1917 à Madrid (Espagnx) Recrutemenx Mautauban (82).
819
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
François SANCHEZ
Né le 17-04-1919 à Valencia (Espagnx) Recrutemenx Grenoble (38).
Jean SANCHEZ
Né le 30-03-1913 à Barcelone (Espagnx) Recrutemenx Lyon 69) Engagé le
18/10/1939 —> SANCHEZ (Jean) 30-3-13, Barcelona (Esp-) 2'cl. 21' R. I. List 17.
José SANCHEZ
Né le 26-03-1911 à Valencia (Espagnx) Recrutemenx Grenoble (38) —> SANCHEZ
(Joseph) 26-3-11, Valencia (Esp.) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
Juan SANCHEZ
Né le 31-05-1910 à Cadix (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
Jules SANCHEZ
Né le 19-05-1916 à Melilla (Espagnx) Recrutemenx SBC (75) —> SANCHEZ (Jules)
19-5-16, Melinna (Mar. esp.) 2' cl. 21’ R. I. Liste N 17.
Manuel SANCHEZ
Né le 01-01-1917 à Valencia (Espagnx) Recrutemenx Grenoble (38)
SANCHEZ DELGADO
Né le 10-02-1918 à Trés-Juncos (Espagnx) Recrutemenx Pau (64)
SANDBARZ Lejzar ou Lejzor (Léon) SANDLARZ †g MPFXg
N V sept 1946
Lejzor SANDLARZ (Polognx) Recrutemenx i, né 01-01-1909. Blessé le 27 mai aux
Petites-Armoises, mort le 30 mai 1940 à Vienne-le-Château. Né le 01-01-1909, il
a quitté la Pologne en avril 1930 pour éviter le service militaire. Madame
Lilenstein, est née en 1910 à Ryki (Pologne) son père artisan fabriquant de boîtes
à chapeaux, sa mère vendant ces boîtes sur les marchés. Elle est l'aînée de quatre
filles, ses parents et deux sœurs ne reviendront pas d'Auschwitz. Elle va à l'école
primaire et au lycée en polonais à Varsovie, elle apprend le yiddish à la maison. À
dix-sept ans, elle travaille comme vendeuse au magasin coopératif du Bund à
Varsovie. Elle rencontre son futur mari âgé de dix-huit ans, Lejzor (Léon) Sandlarz,
apprenti puis ouvrier tailleur, pour éviter de faire le service militaire il quitte la
Pologne en avril 1930. À l'occasion de l'Exposition à Paris de 1930, Hélène rejoint
son futur mari. En janvier 1931, ils se marient en France, ils auront deux enfants.
En 1939, Léon s'engage comme volontaire dans l'armée française. Il a choisi la
France et la liberté. Il est incorporé dans le 21e R.M.V.E.
Le 30 mai 1940, c'est le jour anniversaire des six ans de Jacques son fils, c'est le
jour de la mort de Léon, volontaire pour une mission de reconnaissance, il n’en
est pas revenu. Hélène est seule à Paris, elle n'apprendra le décès de son mari
820
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
MARTIN (Roman) 15-10-05, Hermédes, Espagne 2' cl. 21' R.I. Liste N 20.
Valentin SAN MARTIN
Né le 03-11-1911 à Hermecdes (Espagnx) Recrutemenx Laon (02) —> SAN
MARTIN (Valentin) 3-11-11 Hermédes, 2’ cl. 21' R.I. Liste N 20.
Zosimo SAN MARTIN
Né le 20-09-1916 à Hagar (Espagnx) Recrutemenx Laon (02) —> SAN MARTIN
(Zosimo) 20-9-16, St-Gobain, 2’ cl. 21’ R. I. Liste N 15. Appartenait à la première
section de la 10e Compagnie. Disparu dès la nuit du 13 (Capitaine Duvernay).
Francisco SANTAELLA
Né le 16-6-11 à Montefrio (Espagne) Recruté Maroc D.C.R.E. Unité ? —>
SANTAELLA (Francisco) 16-6-11, Montefrio St. VII A Liste N 48.
Isidro SANTAMARIA
Né le 15-05-1919 à Castejon de Mongros (Espagnx) Recrutemenx Auxerre (89)
—> SANTAMARIA (Yssidro) 15-5-19, Houesca (Espagne) 2' cl. 21' R.I. List 17.
Leopold SANTAMARIA
Né le 22-08-1919 à Los Palacios (Espagnx) Recrutemenx Avignon (84).
Paul SANTER
? —> Paul SANTER né le 8-9-06 à Santrot Italie, 21e R.I. Liste N 20.
Fernando SANTIAGO
Né le 04-02-1914 à Bujalanes (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
Fenero SANTOLARIA
Né le 27-05-1905 à Torla (Espagnx) Recrutemenx Tarbes (81) —> SANTOLARIA
(Justin) 7-5-05, Torla, 2’cl. 21' R.I. 190. Liste N 56.
Arluido SANTOS
Né le 15-03-1898 à Ponte-Arcade (Portugax) Recrutemenx Périgueux (24).
Boniface SANTOS
Né le 28-02-1913 à Espeja (Espagnx) Recrutemenx Nancy (54) —> SANTOS
(Boniface) 28-1-14, Espagne, cap. 21' R.M.V.E. 161. Liste N 31.
Domingo SANTOS
Né le 04-08-1916 à El-Payo (Espagnx) Recrutemenx Châteauroux (36) —> SANTOS
(Domingo) 4-8-16 El Layo (Esp.) 2' cl. 21’ R.I. Liste N 17.
José SANTOS
Né le 15-02-1907 à Saint Sebastian del Sur (Portugax) Recrutemenx SBC (75).
Jean SANUY
Né le 31-07-09 à Albatarrach (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66) —> SAUVY
(Jean) 31-7-09, Albatarrech (Espagne) 2' cl. 21e R.M.I.V. Liste N 22.
Oliveros SANZ
Né le 11-05-1909 à San Miquel de Lognio (Espagnx) Recrutemenx Mautauban
822
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
(82).
Samuel SAPIRO
Né) le 10-02-1915 à Kaunas (ex Kovno) (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 7428
—> SAPIRO (Samuel) 10-2-15, Kouno, 2' cl. 21' R.I. SI. XIA Liste N 44.
Haim SAPORTA †g MPFXg
Né le 21-11-1908 à Salonique (Grècx) Recrutemenx SBC (75) Mle 2859 tué le 14-
06-1940 (Sainte-Menehould, 51 - Marne, France).
Theodor SARABACHA
Né le 06-03-1910 à Zagorge (Polognx) Recrutemenx Tours (37).
Moise SARANGA
Né le 23-04-1909 à Stamboul (Turquix) Recrutemenx Montpellier (34).
Jacob SARAPANOWSCHI
Né) le 15-04-1918 à Saroca (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 5661 —>
SARAPANOWSKI (Jacob) 15-4-18, Soroca (Roumanie) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
David SARFATI
Né le 19-04-1907 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Yvan SARIC
Né le 18-04-1899 à Pitono (Yougoslavix) Recrutemenx Nice (06)
Casta SARIKOW
Né le 18-04-1908 à Movelno (Bulgarix) Recrutemenx Moulins (03).
Alexandre SARKAZI
Né le 15-07-1893 à Szgedin (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Raphaël SARRIBES
Né le 31-12-1909 à Eslida, (Espagnx) Recrutemenx SBC (75) Mle 11373 —>
SORIBÈS (Raphaël) 31-12-09, Eslida, Espagne, 2e cl. 21e R.M.V.E. Liste N 16.
Nicklos SAUERBRUN
Né le 15-11-1920 à Cebrezza (Hongrix) Recrutemenx Perpignan (66).
== Marc Louis SAUMUREAU
Né le 29/1/1911 à Longué.Jumelles, Maine-et-Loire, Appartenait à la 11e Cie—>
SAUMUREAU (Marc) ŸFDX 29-1-11, Longue Jumelles, lieut. 21e R.I.E Oflag VI A 21e
R.I.E. Liste N 50.
Antonio SAURIA
Né le 03-10-1910 à Soltero (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
Bitti SAVAGOUSSIE
Né le 04-07-1909 (Grècx) Recrutemenx SBC (75).
Stanislas SAVATZKY
Né le 01-08-1897 à Volezwk (Russix) Recrutemenx Mulhouse (68).
Paul Sébastien SAVIN †g MPFXg
823
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Nicolas SCHULTZ
Né le 26-06-1908 à Rollingerund (Luxembourx) Recrutemenx Nancy (54).
Emeric SCHULZ
Né le 25-01-1907 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx Fréjus (83).
Joseph SCHUSS ❤ G.R. 16 P 541563
SCHUSS, Joseph 01.06.1905 Mielec POLOGNE. Né le 01-06-1905 à Mielec
(Polognx) Recrutemenx SBC (75). Déporté en 1944 SCHUSS Joseph né le
01/06/1905 à Nielec Pologne. Départ le 24 juin 1944. Parcours Klagenfurt,
Dachau, Mauthausen (Ebensee). §d Libéréx le 06/05/1945.
Hirsch SCHUSTERMANN
Né le 15-09-1902 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75). 21e R.M.V.E.
André SCHWARCZ
Né le 23-04-1914 à Szolnok (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Nicolas SCHWARCZ Voir CHEVAZEZ.
Joseph SCHWART †g MPFXg
Né le 16-11-1904 à Izmir (ex Smyrne) (Asie Mineure) (Turquix) Recrutemenx SBC
(75) Mle 4495 Mort le 14-06-1940 (Sainte-Menehould, 51 - Marne, France).
Berl SCHWARZ
Né le 15-10-1903, Ruda (Polognx) Recrutemenx SBC Mle 6752 —> SCHWARZ
(Bernard) 15-10-1903, Ruda, Pologne, 2e cl. 21e R.I. Liste N 73.
Bernard SCHWARZ
Né le 13-11-10, Mannheim (Allemagnx) Recrutemenx (Nice) Camp de Sept-Fonds.
== Salomon SCIAKY
Né le 25-04-1909 (Grècx) Recrutemenx SBC (75) Mle 1928. SCIAKY Salomon né le
23/04/1909 à SALONIQUE déporté par le convoi n° 55 le 23/06/1943 de Drancy
à Auschwitz. §d Libéréx. Déportés 1018. Survivants 72.
Berck SCKULA
Né le 05-05-1903 à Soboleid (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
==Manoël SEBASTIO
Né le 29-03-1904 à Soule (Portugax) Recrutemenx SBC (75) Mle 6803.
Calman SEGAL
Né) le 29-04-1919 à Darabin (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 5552 —>
SEGAL (Charles) 29-4-19, Darahani, cap. 21' R.I. Liste N 17.
Chaim SEGAL
Né le 06-02-1906 à Saffed (Palestinx) Recrutemenx SBC (75).
Juan SEGURA
Né le 08-04-1913 à Aleobe (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66)
Léon SEICHEPINE
826
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
ŸFDX. Sergent. 1er bataillon. 1re section. Écrit d’après les courriels de Mr Jean Paul
Seichepine : Mon père Léon Seichepine est né le 13 juillet 1914 à Destry, petit
village mosellan situé à quelques kilomètres de Morhange. Son père Jules, né en
1877, a fait son service militaire sous l'uniforme allemand en 1997 d'où il est sorti
sergent et quelques années après, il a effectué la guerre de 14 / 18 en Russie dans
les services du train. Revenu à la vie civile en 1918, il a été obligé de refaire deux
années de service militaire, cette fois pour la France, et il en est sorti à nouveau
sergent. Il a donc passé plus de 8 ans sous deux uniformes différents ...
Son fils, mon propre père, a fait quant à lui son service militaire du 21/10/1935
au 15/10/1937 au 21e RI à Chaumont (52) d'où il est, lui aussi, sorti sergent. Il a
été rappelé plusieurs fois aux armées entre le 25/9/1938 et le 3/10/1938, puis
entre le 11/4/1939 et le 18/4/1939. Mobilisé le 3/9/1939, il fut comme plusieurs
gradés de ce régiment, dont le lieutenant Henry Milcamps et le capitaine André
Camille Bardet, muté la même année à Barcarès au 21e RMVE pour y participer à
la formation des Volontaires Étrangers. La C.R.E. se décline en C.A. dans les
bataillons il aurait pu être de la CA 1 sous les ordres du Capitaine Modena
jusqu'au 29 mai 1940, date à laquelle, en conflit avec Mirabail, Modéna, quitte le
1er bataillon et prend le commandement de la 9e Cie (3e bataillon) et est alors
remplacé à la CA 1 du 1er bataillon par le Lieutenant Belissent.
Il est cependant plus certain qu’il ait a appartenu à une section de la CRE de la
1re compagnie Gay, Dupont, Blonstein. Charpentier L'épisode de Ste
Menehould l'a fortement marqué. Il m'avait raconté (c'était difficile de le faire
parler !) que, un peu avant l'attaque allemande, son chef de section (Dupont?)
lui avait demandé où il souhaitait se placer : dans les maisons ou dans les jardins.
Il ne l’a plus revu ni l'autre. (Le S/Lt Blonstein est mort à Ste Menehould). Le soir
du 17 juin, le 21e RMVE quitte Toul, (sauf le 1er bataillon qui suivra vite d’ailleurs).
Mon père m’a raconté qu’à Toul il avait monté la garde et qu’alors il n’avait même
pas les munitions correspondant à son fusil.
Fait prisonnier à Allain dans le toulois (Meurthe-et-Moselle) jour où les
Allemands ont lancé une petite attaque qui a bousculé ou fait prisonniers les
avants postes, soit un ou 2 jours avant l'armistice signé dans la forêt de
Compiègne le 22 juin 1940. Avant de se rendre avec les 6 hommes qui lui
restaient de sa section il avait eu le temps de faire enterrer sa mitrailleuse.
Ensuite, après un parcours pédestre jusqu'à Metz, quartier Lizé, il a fini par y être
libéré comme Mosellan le 13 juillet 1940 (jour de son anniversaire). Rentré alors
à Destry il a dù quitter le village comme presque tous ses autres habitants le 19
novembre 1940. Destry était situé dans la zone "francophile" de la Moselle. Les
Allemands évacuèrent de force tous ces villages pour y installer des gens du pays
827
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
828
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
829
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Lettre du Lieutenant J.A. GAY Commandant la 1re Cie du 21e R.M.V.E., Oflag
XVII/A, no. 15315. Bar 2e Comité de la Croix Rouge Internationale de Genève.
J’ai reçu, où je suis en captivité, plusieurs lettres de Madame Blonstein, 24 Rue
Carnot, Avignon, (France) France) me demandant des nouvelles de son mari le
Sous-Lieutenant BLONSTEIN de la 1re Cie du du 21e Étranger. J’ai déjà répondi
évasivement à cette date, mais voici les renseignements précis que je pense
devoir vous communiquer : Le 13 juin 1940 vers 15 heures à Ste Menehould
(Marne), le Sous-Lieutenant Blonstein fut grièvement blessé à mes côtés par une
rafale de mitraillette qui lui occasionna de multiples blessures en particulier à la
poitrine. Aidé d’un sergent de ma Cie, je transporté sur une brouette le blessé
jusqu’à une grande place (Place de l’hôtel de Ville je crois). Là, le Sous-Lieutenant
Blonstein qui souffrait beaucoup de ses multiples blessures me demamda
d’arrêter et de le déposer. J’accedai à son désir et j’alertai aussitôt le poste de
secours du 1er bataillon du 21e Étranger, qui se trouvait à peu de distance.
Devant retourner à mon poste, je laissai le Sous-Lieutenant Blonstein avec mon
Sous-Officier, le sergent ... de ma Cie. À ce moment, mon officier était à la
dernière extrémité. Environ une heure apràs le sergent... revint près de moi et
me déclara : Le Sous-Lieutenant Blonstein a succombé. Il a dû être transporté au
poste de secours du bataillon qui devait être en partie où totalement évacué à ce
moment. Mais je ne puis fournir des renseignements précis à ce sujet.
Vers 17 heures 30. Je recevais l’ordre de repli et presqu’aussitôt les Allemands
rentrèrent dans la ville.
830
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Madame Blonstein m’écrit qu’elle n’a pas la moindre nouvelle de son mari, et
qu’elle préfère n’importe quelle vérité à l’incertitude
Veuillez recevoir mes sentiments distingués.
Le Barcarès 2 jpg
Le Barcarès 3 jpg
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Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Mon père est à gauche sur la photo de Strasbourg, assis au centre sur la photo
de groupe devant la barraque, à droite sur la barque.
Norbert SEIDEN †d MPFXd.
Né le 24-10-1902 à Brzenylany (Polognx) Recrutemenx Metz (57). SEIDEN Norbert
né le 24/10/1902 à PRZEMUSLAWY Pologne déporté par le convoi n° 8
20/07/1942 de Angers à Auschwitz. Norbert Seiden est né à Przemyslany,
Pologne en 1902. Déportés 827. Gazés 23, Survivants 14.
Nicolas SEIFMAN
Né le 08-05-1903 à Iseged (Hongrix) Recrutemenx SBC (75
Elie SEINMAN
Né le 15-09-1907 à Orchei (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) —> SEIMAN (Elie)
15-9-07 Horéc (Bessarabie) 2' cl. 21' R. I. Liste N 17.
Berck SEKULA †g MPFXg
Né le 05-03-1903 à Sobolied (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 9333 SEKULA
Bernard Vrai prénom : Berck Né le : 01/05/1903—Laskarzew.
Sekula
Tué à l’ennemi le 14/06/1940 51 — Marne : Sainte-Menehould Iinhumé : 92
Hauts-de-Seine : Bagneux : Cimetière parisien, tombe : 4e Division.
Henri SEMACH
Né le 12-07-1909 à Philippopoli (Bulgarix) Recrutemenx Versailles (78).2e
Bataillon, blessé aux Petites Armoises le 9 juin 1940.
François SEMROV
Né le 06-12-1903 à Sézana (Yougoslavix) Recrutemenx Lons-le-Saunier (39).
Pierre SENO
Né le 29-09-1910 à Moron (Espagnx) Recrutemenx Pau (64)
Alexandre SENTZOFF
Né le 15/7/1897 (Russix) E.V.D.G. Recrutemenx i Sous-lieutenant 7e Cie. —
832
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
était en traitement, il est libéré comme grand blessé. N V avril mai 1956.
Mosel SILBERBERG
Né le 05-09-1907 à Kherson (Russix) Recrutemenx SBC (75) —> SILBERBERG
Motel (Maurice) 6-9-07, Kherson (Russie) 2' cl. 21' R. I. Liste N 17. Naturalisé N V
avril 1947.
==Jacques SILBERFELD (alias Michel CHRESTIEN) ❤ G.R. 16 P 548457 Michel
Chrestien ou Jacques Silberfeld né le 4 juillet 1915 à La Haye, Pays-Bas. Décédé à
Paris le 17 janvier 1991, était un traducteur et homme de lettres français
d’origine juive polonaise. Né le 04-07-1915 à La Haye (Pays-Bax) Recrutemenx
SBC (75) Mle 7705. 11e Cie 3e bataillon du 21e R.M.V.E. Prisonnier au stalag 17A,
s’évade et rejoint la résistance Déportation=Transport parti le 3 juillet 1944 de
Toulouse. §d Libéréx par évasion du train fantôme le 20/08/1944 à L’Homme
d’Armes (26) Drôme.
Abraham SILBERMAN
Né le 25-10-1907 à Bucarest (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) Mle 2831 —>
SILBERMANN (Abraham) 27-10-07, Bucarest (Roumanie) 2' cl. 21' R. I. List 17.
Primitigo SILIO ❤ GR 16 P 548509
Né le 01-11-1915 à Santander (Espagnx) Recrutemenx SBC (75) Mle 11069 —>
SILIO (Primitive) 1-1-15, Santander (Espagne) 2' cl. 21' R.M.V.E. Liste N 22.
==Miguel SILOS CALVOS
Né le 21-06-1921 à Barcelona (Espagnx) Recrutemenx Pau (64). C.A.1.
Ramon SILVENTE
Né le 23-04-1917 à Alboy (Espagnx) Recrutemenx Grenoble (38) 10e Cie ?
xxxx SIMON
Sergent-chef 3e section, 9e Cie. 3e bataillon ŸFDX.
Charles SIMON
Né le 08-11-1906 à Ober Ollgarodat (Tchécoslovaquix) Recrutemenx SBC (75).
Melmet SIMON
Né le 30-03-1909 à Merzig (Allemagnx) Recrutemenx SBC (75).
Janos SIMON
Né le 20-07-1906 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75)
Rubin SIMON alias Keimel †d MPFXd.
Né le 26-10-1908 à Bucarest Roiumanix recrutemenx SBC (75)) Simon Rubin dit
Mikel né 26/10/08 à Bucarest Déporté à Auchswitzx par le convoi n 40 au départ
de Drancy le 04/11/42. D 1000. G 639. S 4. De profession commerçant. Habitait
au 171 rue du Temple dans le 3e Arrondissement de Paris France.
Maximilien SIMONCIE
Né le 12-11-1914 à Hamborn (Allemagnx) Recrutemenx Valenciennes (59).
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Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Serge SMIRSK
Lieutenant Prince Serge Smirsk, ancien officier de l’armée impériale russe. Noté
engagé au 21e RMVE (FORUM AFT40),mais pas trouvé dans les organigrammes.
s‘agirait-il de SMIRNOFF?
Jhil SMULERVICI
Né le 13-07-1909 à Kichineff (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) —> SMULEVICI
(Raoul) 13-7-09, Cusinan, 1’ cl. 21' R.I. Liste N 17.
Manoel SOARES
Né le 12-05-1908 à Barcelos (Portugax) Recrutemenx SBC (75).
== Charles SOBEL
Né le 28-12-1898 à Turka (Polognx) Recrutemenx SBC (75).S.C de la 10e Cie. Noté
blessé et évacué (Fiche Duvernay).
Daniel-David SOBOL (0u David SOBOL) ❤ G.R. 16 P 551721
Né le à 04.07.1909 Odessa Ukraine. Né le 14-07-1909 à Odessa (Russix)
Recrutemenx SBC (75). Naturalisé 1947.
Efraim SOBOTKA
/Né le 20-08-1905 à Sosnowice (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Paul SOKOLA
Né le 28-04-1898 à Putina (Yougoslavix) Recrutemenx Mâcon (71).
Clement SOKOLIK
Né le 23-01-1898 (Ukraine) (Russix) Recrutemenx SBC (75).
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Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
==Vitaly SOKOLOFF
Né le 13-08-1903 (Russix) Recrutemenx Nice (06).
Filipe SOLA
Né le 29-05-1913 à Osor (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
Juan SOLA SOLA
Né le 27-01-1917 (Espagnx) Recrutemenx SBC (75).
Antonio SOLER
Né le 23-07-1918 à Vera (Espagnx) Recrutemenx Saint-Étienne (42)
Antoine SOLER
Né le 04-09-1911 à Barcelone (Espagnx) Recrutemenx SBC (75) Mle 3933 —>
SOLER (Antoine) 4-9-11 Barcelone, 1'cl. 21’ R.M. 212/M8. Liste N 29. Appartenait
à la 2e section-de la 10e Cie 3e Bataillon.
Jean SOLIWODA
Né le 28-12-1899 à Thichanou (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Jck SOLNICA
Né le 18-01-1919 à Minsk (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Georges SOMLO
Né le 14-10-1909 à Timissara (Roumanix) Recrutemenx SBC (75).
Joseph SOMMER
Né le 14-07-1900 à Tapiosag (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) —> SOMMER
(Joseph) 14-7-1900, Tapiossac-Pest (Hongrie) 2' cl. 21' R.I.V.E. Liste N 17.
Sandor SOMOGY
Né le 11-03-1906 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx Toulon (83).
Franz SONNENBERG
Né le 28-08-1915 à Düsseldorf (Allemagnx) Recrutemenx SBC (75).
Désire SOOZ
Né le 03-01-1902 à Petrograd (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Estaban SORIANO
Né le 19-09-1915 à Benageles (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66).
Victor SORIN
Né le 17-07-1917 à Thisinau (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) —> SORIN (Victor)
17-7-17, Chisinou, 2’ cl. 21' R.M. St. XI A. Liste N 44.
Gustave SOSEVICZ
Né le 01-09-1909 à Zavichost (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Pimpel SOSIEWICZ
Né le 28-08-1909 à Zabdowich (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Naturalisation de
Maurice Sosiewicz N V juin 1947.
Mordchay SOSNOWICZ
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Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Dimitri STARZEFF
Né le 04-06-1896 à Starzewa (Russix) Recrutemenx SBC (75) —> STARZEFF
(Dimitri) 4-6-96, Moscou, 2e cl, 1er R. P. 191 Liste 1911 (sans doute « 1er R.E ».
Jgnacy STEBELSKI
Francois STEFKO
Né le 05-12-1907 à Waneva (Allemagnx) Recrutemenx SBC (75). Fraiseur
tourneur. Décédé 1989 Voir à « Hegedus ».
Nicolas STEG
Né le 25-04--1910 à Budapest ou Erschujvar (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle
1975. 6e Cie.
Joseph STEIN †d MPFXd
Né le 06-04-1897 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75). [STEIN Joseph né
le 10/05/1897 à KITSINGEN déporté par le convoi n° 30 le 09/09/1942 à
Auschwitz. Décédé 10 août 1944? Déportés 1000. Gazés 909. Surviv 42.
==Lajos STEINBERGER
Né le 10-10-1908 à Bottralav (Hongrix) Recrutemenx Versailles (78) 11e Cie. —>
STEINBERGER (Louis) 10-10-08 Botpalad (Hongrie) cap. 21' R.I. Liste N 17.
Mayer STEINITZ
Né le 01-09-1897 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx Arras (62).
Samuel STEINLOFF †d MPFXd
Né le 15-03-1900 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Steinloff (Samuel)
né 15/3/1900 Varsovie. Déporté par le Convoi 5 de Beaune la Rolande, à
Auschwitz le 28/06/1942. Dcd 10/8/42. Déportés 1038. Survivants 35.
Szal STEINLOFF
Né le 06-12-1895 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Sadislas STEINNETZ Ou Laidlas STEINMETZ
Né le 30-05-1907 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 2953 —>
STEINNETZ (Ladislas) 30-5-07, Budapest (Hongrie) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
Georges STEPHANON
Né le 04-02-1896 à Audrinople (Turquix) Recrutemenx Versailles (78).
Georges STERK
Né le 16-04-1920 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 199.
Gustave STERN
Né le 11-08-1914 à Kamarowka (Russix) Recrutemenx SBC (75) —> STERN
(Gustave) 11-8-14, Komarowka (Pologne) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
Isidore STERN
Né le 17-12-1895 à Kemise (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Noé STERN
840
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Né le 16-12-1920 à Komadi (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) —> SZABO (Jules) 16-
12-20, Komadi (Hongrie) 1’cl. 21’ R. M. V. E. Liste N 11.
Étienne SZABO EDELINYI
Né le 19-07-1908 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx Versailles (78) —> SZABO-
DE-EDELENYI (Étienne) 19-7-08, Budapest, 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
Abraham SZACHER
Né le 10-10-1896 à Zodlinski (Polognx) Recrutemenx Limoges (87).
Hasziel SZACHTEL †g MPFXg
Né le 08-03-1908 à Kalisz (Polognx Recrutemenx SBC (75) Mle 9306 Légion —>21e
R.M.V.E. Mort le 17 mai (??) 1940 Nécropole Sainte-Menehould.
Icek-David SZADMAN (ou Scek SZADMAN) †d MPFXd.Né le 26-08-1910 à
Szydlowice (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Icek-David SZADMAN né le
27/08/1910 Szydlowice. Déporté à Auschwitz par le convoi n° 55 au départ de
Drancy le 23/06/1943. De profession Tailleur. 36, rue de Bagnolet 20e arrondis
PARIS. (France). Déportés 1018. Survivants 72.
Israel SZAFRAN
Né le 15-05-1906 à Lublin (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 14695 —>
SZAFREN (Israël) 15-10-06, Soublin (Pologne) 2' cl. 21' R. I. V. E. Liste N 17.
Szmul SZAIMAN
Né le 18-05-1907 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
==Giersz-Joël SZAJEWICZ
Né le 06-03-1903 à Konski (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Beirusz SZAJMAN †d MPFXd
Né le 17-11-1905 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Szajman (Bejrysz)
né 17/11/01 Varsovie, Dcd 22/8/42 Auschwitz Convoi 20 ou 21 ou 22 ?
==Israël SZARFSCHER
Né le 01-10-1905 à Berlin (Allemagnx) Recrutemenx SBC (75) Mle 6802
SZARISCHER (Israël) 1-10-05, Berlin, 1' cl. 21' R. M. V. E. Liste N 11.
Herszch SZEERMAN †d MPFXd
Né le 14-07-1903 à Zwolen (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Szeerman
(Herszekné 14/7/03 Zwolen, Dcd 3/7/42 Auschwitz. Convoi 5?
Alexandre SZEGAL
Né le 02-11-1913 (Hongrix) Recrutemenx SBC (75).
Alexandre SZEINER
—> Alexandre SZEINER 20-5-08, Luck (Russix) Recrutemenx i cap. 21e R.I. List 17.
Abram SZERER †d MPFXd
Né le 16-07-1908 à Jamonice (Polognx) Recrutemenx SBC (75)
Szerer (Icik) né 15/7/08 Zarnowice. Ycyk Szerer est né à Zarnowiec, Pologne en
843
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
==Julien SZTAJMAN
Né le 11-03-1911 à Offenbach (Allemagnx) Recrutemenx SBC (75) Symcha
SZTAJNBAUM †d MPFXd
Né le 18-12-1904 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75 Symcha Sztajnbau
est né à Warszawa, Pologne en 1904. Déporté par le Convoi 6 de Pithiviers à
Auschwitz le 17/07/1942. DCD ? /2/1943. D 928. S 18.
Lejbus SZTAINFELD
Né le 19-10-1904 à Treno (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Szja SZTAJNGROD
Né le 05-05-1906 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 5853 —>
SZTAENROD (Szyja) 5-5-05, Radom (Pologne) 2' cl. 21’ R. M. V. E. Liste N 17.
Lipman (Léon) SZTAJNBERG (Lipman (SZTAJBERG)
Né le 31-07-1906 à Rawa (Polognx) Recrutemenx SBC (75) 1er RMVE.
N.V. N°32 : Léon STAINBER :2/9/19 « Le 21° R.M.V.E. subit de fortes pertes (mon
père qui en faisait partie, et que j'ai eu la chance de revoir après 5 ans de
captivité, m'a raconté ce que furent les combats et la peur au ventre, sous la
mitraille, au fond d'un fossé. »
Uevacjea 11/9/1919 LÉON STAINBER : « ...Lipman (Léon) SZTAJNBERG qui a été
francisé en Lipman STAINBER lors de sa naturalisation française en 1947. Il a été
tailleur à domicile puis habilleur en boutique. Naissance 31 juillet 1906 à Rawa-
Mozowska en Pologne. Il avait 6 sœurs. Il décède le 25 octobre 1986. Fils de
SZTAJNBERG Bendet tailleur et marchand forain, décédé en 1942 et de Marjem
Pitel décédée en 1917 Il arrive en France en 1930 et se marie peu de temps après
avec safiancée Razja Perla (Rose) GOLDBERG née en 1905, décédée le 5 octobre
1989, venue le rejoindre. Ils eurent ensemble 3 enfants : Ma sœur Madeleine (7
novembre 1937-2015) Mon frère Albert (25 juin 1934) et moi Joseph-Henri
Stainber (29 mars 1933). En 1939, conscient de la guerre qui approche et
sensibilisé par les pogroms et la répression qu'il a vécu en Pologne et à l'exemple
de 25 000 autres juifs, il quitte sa famille et son travail pour défendre la France,
terre d'asile qui l'a accueilli et lui permit de vivre en 1930. Il part par la gare de
l'Est. Après une brèves et insignifiante formation il est envoyé sur le front après
avoir passé par Rivesaltes et le Barcarès. Il sera rapidement fait prisonnier et
envoyé au Stalag IV A près de Dresde en Saxe. Il y restera près de 5 ans.
Simon SZTAJNBERG
Né le 30-07-1906 à Rawa (Polognx) Recrutemenx SBC (75)
Szlama SZTAJNBERG
Né le 19-02-1914 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> SZTAJNBERG
(Szlama) 19-2-14, Varsovie, 2' cl. 21' R. M. Liste N 17.
846
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Szulim SZUMACHER
Né) le 18-06-1911 à Amapol (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> SZUMACHER
(Szulim) 18-6-10, Amnopol (Pologne) 2' cl. 21’ R. I. Liste N 17.
Hensch SZUSTER
Né le 23-06-1899 à Biala (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Maurice SZUSTERKAC
Né le 15-06-1917 à Chelm (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> SZUSTERKAC
(Maurice) 15-6-17, Chelm, Cap. 1er R.R. St. XVII B Liste N 98.
Israel SZWARC †d MPFXd
Né le 12-01-1899 à Lenczyca (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Israel Szwarc est né à Lenczyca, Pologne en 1899. Il était Commerçant. Déporté
depuis Lille par le convoi 84 le 11 septembre 1942, puis le 15 septembre 1942
par le Convoi X depuis la Caserne Dossin à Malines, Belgique, jusqu’à Auschwitz
le 15/09/1942.
Natys SZWARC
Né le 06-09-1904 à Zamosi (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> SZRVARC (Marc)
6-9-04, Zamoc, 1’cl. 21’ R. I. E. Liste N 26.
Henri SZWARCENBERG (ou Herszek SZWARCENBERG) (177)
Né le 15-05-1909 à Piaseczno (ou Varsovie) (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —>
SZWARCEMBERG (Herzeck) 15-5-09, Piasech, Pol. 2' cl. 21' R.I.V.E. L. N 17.
Majlech SZWARCKOPF †d MPFXd
Né le 26-03-1902 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Szwarckoff
(Majlech) né 3/3/02 Varsovie. SZWABKOPH Majlesk né) le 26/03/1902 à
VARSOVIE déporté par le convoi n° 6 le 17/07/1942 de Pithiviers à Auschwitz.
Dcd 4/8/42. Décédés 928. Survivants 18.
Andréi SZWZED
Né le 11-11-1905 à Denkowice (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Alter SZYCHTER †d MPFXd
Né le 14-12-1899 à Stara Kuznica (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 9528.
Szychter (Alter) né 14/12/99 Stara Kuznica. Déporté par le convoi n° 51 le
06/03/1943 de Drancy à Lublin Maidanek. Dcd 11/3/43. Dcd 998. Surv 4.
David SZYDLOWICZ
Né le 18-05-1908 à Sziedlce (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> SZYDLAVIEZ
(David) 15-5-08, Siedlec (Pologne) 2' cl. 21' R M. Liste N 17.
Jankuel SZYFMAN dit YANG❤ †d MPFXd.
Né le 31-12-1909 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) U.J.R.E. 1946 Yang
né en 1910 à Varsovie, SZYFMAN de son vrai nom. (D’après la biographie par
Moshé Schulstein Izkor buch » U.J.R.E. 1946 : Études au Heder. Émigré en
848
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
1924avec ses parents en Palestine. Banni en janvier 1931 par les Britanniques
pour activités révolutionnaires, il revient en Pologne. Il y exerce à Varsovie divers
métiers. Il collabore aussi à la « Tribune littéraire ». Souvent en prison pour ses
activités politiques. Part à Paris en août 1936. Collabore à la « Naïe Presse » et au
« Parizer Journal. En 1939, il édite son livre « Oyf schwern grunt » et la même
année il s’engage volontairement dans l’armée française. Il fait ses classes à
Barcarès, mais il est démobilisé pour une grave maladie des yeux. Sous
l’occupation allemande, il vit à Paris avec sa femme Chawa dont il a un fils Albert
en 1941. Plus tard réfugié dans la sois-disant zone libre il est arrêté avec sa femme
et son fils dans l’Indre. Ils s’échappent du camp de Douadic. Après un long périple,
ils trouvent refuge en Savoie. Lorsque les Allemands prennent contrôle de la
Savoie, Yankl entre en résistance. Arrêté en mission en novembre 1943 à
Chambéry, il est déporté à Auschwitz-Birkenau, gazé le 25/11/43. Convoi 62.
Famille Szyfman - Jankiel Szyfman est né en Pologne en 1909, communiste,
écrivain et journaliste, son épouse Chawa et leurs fils Albert, né en 1941, quittent
Paris pour Aigurande (Indre). Arrêtés lors des rafles du 26 août 1942, ils sont
internés au camp de Douadic. Libérés, ils arrivent début 1943 à l'hôtel Beauséjour
à Aiguebelette. Jankiel est arrêté le 13 novembre 1943 à Chambéry et sera
déporté sans retour vers Auschwitz par le convoi n° 62 le 20 novembre 1943.
Chawa Szyfman reste à Aiguebelette jusqu'à la libération puis retourne à Paris
avec Albert. AJPN
Moszko SZYLER (Maurice) †g MPFXg
Né le 02-02-1914 à Gralowitz ou Grobowics (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle
11809 tué le 23-06-1940 (Colombey les Belles, 54 - Meurthe-et-Moselle,
France). Tué au combat. Corps transféré au cimetière de Bagneux.
==LejbSZYLEWICZ
Né le 23-07-1914 à Lublin (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> SZYLOWICZ (Léon)
23-7-14, Paris, 23 cl. 51e R.M.I.C. St. XI A Liste N 43.
Joseph SZYLOWICZ
Né le 15-06-1913 à Chedletz (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Eric SZYMA
Né le 19-01-1914 à Miedev (Polognx) Recrutemenx Thionville (57).
==Majer SZYNDELMAN ❤
Né le 14-04-1912 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75). SZYNDELMAN
Majer déporté par le convoi n° 1 le 27/03/1942 de Drancy à Auschwitz. §d
Libéréx le ?
Meer TABAKOW
Né le 23-01-1908 à Witebsk (Russix) Recrutemenx SBC (75) Mle 7021 —>
849
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
TABAKOW (Meer) 23-1-08, Witebsk, 2' cl. 21' R.M.V.E. Liste N 18.
==Nicolai TABURA
Né le 7-12-09 Venevusal (Russix) Recrutemenx SBC (75) Mle 1980. Déporté le 24
septembre 1942 TABURA Nicolas né le 07/12/1909. Prison de Karlsruhe. §d
Libéréx le ?
Aram TACHACALIAN
Né le 20-07-1903 à Adana (Arménie) (Russix) Recrutemenx Epinal (88).
Léon TADEOSSIAN
Né le 22-8-11 Tiflis URSS Géorgie= (Russix) Recrutemenx Versailles (78).
Maurice TAJBLUM (Srul TAYBLUM)
Né le 15-03-1907 Zelzckow (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 6267.
Eugène TAKACS
Né le 05-08-1909 à Csepel (Hongrix) Recrutemenx Lille (59).
Herbert TALMUD
Né le 10-03-1916 à Zizkov (Tchécoslovaquix) Recrutemenx SBC (75) Mle 3627 —
> TALMUD (Herbert) 10-3-16, Prague, 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
TAMBOUR
Sergent-chef major du 21e RMVE. ŸFDX.
Ber TANUSZEWIEZ
Né le 06-05-1910 à Grodno (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> TANASZEWICZ
(Ber) 6-5-10, Grôdno (Pologne) 2’ cl. 21' R. M. V. E. Liste N 11 Stalags VII A, IV B.
Onnik TARAKDJIAN
Né le 04-08-1908 à Istamboul (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Sarkis TARAKDJIAN
Né le 10-03-1913 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx SBC (75). Hersch Né le
10-03-1913 à Constantinople (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Hersch TAUBER
Né le 25-10-1899 à Haviez (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Ferreira TAVARES
Né le 23-10-1906 à Gertero (Espagnx) Recrutemenx Alençon (61)
Enrique TAVIO
Né le 18-11-1912 à Las Palmas (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66)
Boruch TCHAPKA ou TEHAPKA †d MPFXd
Né le 05-04-1906 à Kaluszyn (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> TCHAPKA
(Borruch) 5-4-06, 2' cl. 21’R.M.V.E. 161. Liste N 41. Tchapka (Boruch) né 5/4/06
Kaluszyn. Déporté par le convoi n° 71 le 13/04/1944 de Drancy à Auschwitz Dcd
18/4/44. Déportés 1500. Survivants 105.
Wilhem TCHAPPSKY ❤ G.R. 16 P 563856
850
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Rawa, Dcd 29/8/42 Auschwitz. TEPER Joseph né le 30/09/07 à RAWA déporté par
le convoi n° 23 Train 901-18 le 24/08/1942 à Auschwitz. Déportés 1000. Gazés
908. Survivants 23.
Szmul TEPER †d MPFXd
Né le 10-06-1918 à Rowa (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Teper (Szmul, Idel) né
10/6/13 à Rowa-Mosowieche. Déporté par le convoi n° 6 le 17/07/1942 de
Pithiviers à Auschwitz. Dcd 22/7/42. Déportés 828. Surv 18.
Daniel TERENTIENS
Né le 16-12-1892 à Bakour (Russix) Recrutemenx Arras (62).
François TERNEUS
Né le 22-09-1902 à Orcha (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Israël TERNIAK
Né le 22-09-1902 à Orcha (Russix) Recrutemenx SBC (75) Mle 11878 —>
TERNIAK (Israel) 22-9-02, Orcha, (Russie) 2’ cl. 21' R.M.V.E. Liste N 11.
Dominique TESSERACH
Né le 02-08-1905 à Lausanne (Suissx) Recrutemenx Lyon (69).
Samuel TESTYLGER (ou Israël) †d MPFXd
Né le 01-01-1899 à Plawn (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Testyljer (Israël,
Sauel) né 1/1/99 à Plawno Pologne. Déporté par le Convoi 2 de Compiegne, à
Auschwitz Birkenau, le 05/06/1942. Dcd 26/6/42. D 1000. S 41.
Georges TÉTAUD
—> TÉTAUD (Georges) ŸFDX 15-8-14, La Rochelle, serg. -ch. 21e R.I. L 17. 5e Cie.
Jules TEYS
Né le 11-02-1893 à Gand (Belgiqux) Recrutemenx Lille (59).
Nicolas TEZERA
Né le 14-08-1919 à Canarias (Espagnx) Recrutemenx Pau (64)
—> THAHAY (Francis) ŸFDX 23-2-10, St-Léger, serg. -c, 21' R.L St. XIA. List 44.
—> THENIER (Maurice) ❤ G.R. 16P 567015
ŸFDX Né le 2-3-13, Angers, serg. -chef, 21e R.I. List 17. —>Maurice Thenier alias
Tallien Giraud Gaillard né le 2.3.1913 a Angers- Maine et Loire, France. FFI.
Marcel Henri THEVOZ
Né le 05-08-1911 à Lausanne (Suissx) Recrutemenx SBC (75) Mle 11130 —>
THÉVOZ (Marcel) 5-8-11, Lausanne, 2’ cl. 21’ R.I. St. VI F. Liste N 61.
Reinold THIEL ❤ G.R. 16 P 568354
852
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Né le 16-10-1907 à Bzieny (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 4091 —> TOBYASZ
(Pinkus) 16-10-07, Pologne 2' cl. 21' R.I. 190. Liste N 56.
Joseph TOCK
Né le 22-04-1911 à Porrentruy (Suissx) Recrutemenx Lyon (69) Détail engagé le
05/12/1939.
Simon TOKAREFF
Né le 03-02-1907 à Wladymierska (Russix) Recrutemenx SBCl (75) Mle 7082 —>
TOKAREFF (Simon) 3-2-07, Wladimirska (Russie) 1' cl. 21' R I. Liste N 17.
Témoignage de Léon de Rosen : « Le speaker, notre camarade Bassompierre,
annonce la danseuse Tokareva qui interprète “La Mort du Cygne”. Et paraît
Tokareff, un volontaire russe qui est déguisé en ballerine d’une façon si heureuse
que personne ne le reconnaît ! “Elle” danse et la scène entière s’anime de ses
gracieux ébats. C’est court, rapide et charmant, le public est enchanté. »
Szyman TOKARZ
Né le 18-12-1905 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Gustave TOMASI
Né le 28-04-1908 à Trente (Italix) Recrutemenx SBC (75) Mle 4957 Tramontane
1946 : votre camarade Tomasi cherche un emploi.
Salomon TON
Né le 14-05-1906 à Lodz (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 15725.
==Abram TOPOR
Né le 21-06-1906 à Kolbiel (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 2535.
Israël TOPOZ
Né le 10-08-1918 à Wloszezouza (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 7461 —>
TOPOZ (Israël) 10-8-18, Wloczozwa (Pologne) 2' cl. 21' R. I.
Isy TORCZYNSKI Ou Israel.
Né le 06-09-1914 à Radom (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 5783
Citation à l’ordre de la Brigade : Soldat d’un grand courage. Le 21(31 ?) mai 1940
a été blessé en effectuant une mission de liaison sous le feu violent de l’ennemi.
Hans Habe (Il doit s’agir d’Isy ci-dessus ?) l’a d’abord connu à la caserne de la
porte de Clignancourt le 18 octobre 1939 : « Le Juif polonais Samuel Torczynski
qui ressemblait au Juif de l’Est dépeint par l’hebdomadaire nazi der Stürmer… » :
« Je venais juste d’être relevé de mon quart et j’étais allongé près de mon abri
avec près de moi Torczynszky. C’était un tailleur juif polonais de petite taille
venant de Galicie (Radom). Durant la période d’entraînement, il n’avait pas gagné
de lauriers. Quand il présentait les armes ou marchait dans la parade, il semblait
plutôt empoté. Il oubliait toujours de saluer le drapeau et tirait toujours à côté de
lacible. Mais une fois sur le front, il fut transformé. Il n’était jamais fatigué de
854
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Paul TORRENT
Né le 16-08-1916 à Arbon (Suissx) Recrutemenx Vesoul (70).
Séraphin TORRENT
Né le 20-04-1920 à Arboz (Suissx) Recrutemenx Besançon (25) et Vesoul (70)
Engagé le 14/11/1939.
==Marcano TORRES
Né le 01-10-1907 à San Carlos (Espagnx) Recrutemenx SBC (75) —> TORRES
(Marius) 1-10-07, Îles Baléares, 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
José TORRES BUIRA (ou TORRES BUIRAS)
Né le 22-03-1918 à Seira (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Léopoldo TORTOSA GONZALEZ †d. MPFXd
Né le 24-03-1913 à Alicante (Espagnx) Recrutemenx Pau (64). —> TORTOSA
(Léopold) 23-3-13, Alicante (Espagne) 2e cl. 21e R.M.V.E. Liste N 11. Venant du
Stalag VII A arrive à Mauthausen le 31/8/41 TORTOSA GONZALEZ Leopoldo né le
23 ou 24.03.1913 à Alicante ou Hondon de las Nieves. Dcd le 29.12.1942 à Güsen.
Alfred TOSELLO
Né le 02-08-1887 à Soleras (Espagnx) Recrutemenx SBC (75).
Jules TOTH
Né le 02-12-1901 à Sigok (Hongrix) Recrutemenx Nantes (44).
Béla TOTIS (ou Beal TOTIS) †d
Né le 26-02-1895 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 4751. Bela né)
le 26/02/1895 à BUDAPEST déporté par le convoi n° 60 le 07/10/1943 de Drancy
à Auschwitz. MPFXd. Déportés 1000. Survivants 31.
Boris TOULOUBIEFF
Né le 20-03-1918 à Kamenpol (Polognx) Recrutemenx Montauban (82).
Oleg TOUROWSKY
Né le 09-03-1897 à Iskow (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Albert TRAFINA
Né le 29-01-1906 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx Epinal (88).
Wigdor TRAGARZ †d MPFXd
Né le 10-05-1899 à Lodz (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 15856. TRAGARZ
Victor né le 10/05/1899 à LODZ déporté par le convoi n° 49 le 02/03/1943 à
Auschwitz. Dcd 7/3/43. Déportés 1000. Survivants 6.
Chaim TRAJMAN †g MPFXg
Né le 15-10-1904 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Tué le 08-06-1940
(51 - Marne, France)
Majer TRAJMAN †d MPFXd
Né le 02-06-1913 à Leczno (Polognx) Recrutemenx SBC (75). Auschwitz.
857
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
l’Allemagne. Ils l’aiment. Achetés par les Allemands ? SI seulement ils l’avaient
été. Mais non ! Un jour, on m’a raconté que les habitants d’un certain état des
Balkans étaient toujours prêts à vendre leur pays, mais que jamais ils ne le
livraient. Nous, à l’inverse, nous livrons notre pays sans être payés pour ça… »
Anselmo TRUJILLO TERRER
Voir Chsapitre III.Né le 11-11-1914 à Santa Cruz de Tener (Espagnx) Recrutemenx
Pau (64). §d Libéréx
Jean ROGER TRUSSANT
Né le 4-4-1896 à Saint Livrade-sur-le Lot, Lot-et-G., Cdt de la C A 2—> TRUSSANT
(Roger) ŸFDX 4-4-96, Livrade-s.-Lot, capit. 21e R.M.V.E. Of VI A. Liste N 49.
Rapatrié août 1941. Commandait la C. A. du 2e bataillon. Mme Roger TRUSSANT,
née Simone MENAUD, décès le 9/6/2012, dans sa 98e année, Ste-Livrade-sur- Lot.
Nicolas TSACAS
Né le 14-09-1906 à Kate Lissinitsa (AlbaniX) Recrutemenx Avignon (84).
TSCHIEMBER (Tschiemberg?)
ŸFDX Adjudant-chef. Conduisait le premier groupe de prisonniers en route pour
Metz. Léon de Rosen note le mercredi 17 juillet 1940 à propos du rapport matinal
(9h.) réuni par l’adjudant Michel : « Aujourd’hui, assistaient, pour la première
fois, les commandants du premier détachement, avec leur chef, l’Adjudant-chef
Tschiember. Une discorde sournoise, mais encore polie, a aussitôt commencé.
Tous ces adjudants-chefs du premier détachement ne valent pas chipette… »
Panagivois TSIROTIMES
Né le 15-08-1894 à Kiaton (Grècx) Recrutemenx Bordeaux (33).
Szmul TUCHBALD
Né le 14-01-1909 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Szlama TURGN
Né le 02-05-1907 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Abram TURKELTAUB ou Abram Mendel TURKELTAUB
Né le 24-07-1895 ou 24-09-1895 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle
870.
Elie TUVEL
Né le 10-05-1908 à Rozanlea (ou Rozalea) (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) —>
TUVEL (Elie) 10-5-08, Rozavléa (Roumanie) 2’ cl. 21’ R. M. V. E. Liste N 15.
Gregoire TYTAR ou Grzegorz TYTAR.
Né le 17-10-1910 Grégoire à Varsovie, Grzegorz à Laposzanka (Polognx)
Recrutemenx SBC (75) Mle de Grzegorz : 14898.
==David TZEHOVAL
Né le 2-06-1909 à Kichineff Roumanie. SBC (75) Mle 5778. Théoval a souscrit
860
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Gumesindo DE LA VEGA_MUNIZA
Né le 1-11-1917 à Ujo ESpagnx Recrutementx PAU (64) Légion étrangère —> La
Vega (umersindo de), 1-11-17, Ujo, Asturies, 2e cl., 21e R.M.V.E.
François VEJMELEK
—> VEJMELEK (François) —ŸFDX (Tchécoslovaquix 28-3-11, Znojmo, serg. -ch.,
21' R. I.V. E Liste N 17.
Antonio VELASCO
Né le 04-09-1919 à Melberca (Espagnx) Recrutemenx Perpignan (66). Déporté
Mle 4129 VELASCO ZAPATA Antonio né le 04/09/1919 à Alberca, venant du Stalag
II A arrive à Mathausen le 25/5/17941. Il est §d Libéréx à Mauthausen le
05/05/1945. Dans la nuit du 23 juillet 1941 tenté de s’évader avec trois
compagnons, pour gagner la Suisse. Rattrapé, il avait été réexpédié au camp. Ses
3 compagons de fuite Izquierdo, Lopez et Cerezo furent aussi repris et
survécurent aussi. Livre V. Olivares et Pierre Salou pages 281-302.
==Luis VELASQUEZ GONZALEZ
Né le 18-07-1918 à Madrid (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Rista VELITCH
Né le 05-05-1907 à Debar (Yougoslavix) Recrutemenx SBC (75).
Joseph VENCZOUR
Né) le 02-06-1898 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) Mle 4601—>
VENCZOUR (Joseph) 3-6-98, Budapest (Hongri) 2'cl. 2' R. I. Liste N 17.
== VENIZELOS
? (Crècx) Recrutemenx i
==VENTURA (Jacques)
—> 21-4-05 Istambul (Turquix) Recrutemenx i 21e R.I 2e cl. Liste N 19.
Alexandre VERCHININE
Né le 26-06-1899 à Chaterinosloff (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Henri VERLAET
Né le 08-02-1915 à Kieldrecht (Belgiqux) Recrutemenx Laon (02 —> VERLAET
(Henri) 8-2-15, Kieldrecht Belgique serg. 21e R.E. St. XI A. Liste N 45.
Paul VERNEAU
—> VERNEAU (Paul) ŸFDX 15-9-02., Oissel, Seine Maritime, serg. -c, 21’ R.E. St XI
A. Liste N 45.
François VERNEAU
—> VERNEAU (François) né le 9-11-08 à Givraines, Loiret, 2e cl. 21e R.I. St.VI F.
René VIC †g MPFXg
Sergent Né le 13-12-1913 à Palanos (Espagnx) Recrutemenx SBC (75) Mle 2843
Tué au combat à Allain le 22/06/1940 68 Colmar Nécro natio.
867
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
==VINCNAVERT ?
Arkadi VINICKIS
Né le 19-12-1910 à Elisabethgrad (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Julian VINIE CASTELLON
Né le 20-08-1900 à Barcelone (Espagnx) Recrutemenx Pau (64).
Étienne VISEZ
Né le 30-04-1906 à Paparteza (Hongrix) Recrutemenx Lille (59).
Milan VISNIC
Né le 06-10-1906 à Jasenans (Yougoslavix) Recrutemenx SBC (75).
Karl VLUGGEN
Né le 31-03-1907 à Witten (Pays-Bax) Recrutemenx Charleville-Mézières (08) —
> VLUGGEN (Charles) 31-3-07, Wittem (Pays-Bas) 2' cl. 21' R.M.V. E. List 17.
Marcel VOITAS
Né le 04-05-1909 à Penedono (Portugax) Recrutemenx Versailles (78).
==Eugène VOLINETZ
Né le 20-02-1906 à Odessa (Russix) Recrutemenx SBC (75).
Oscar VOSER
Né le 05-05-1908 à Uster (Suissx) Recrutemenx SBC (75) Mle 5828 —> VOSER
(Oscar) 5-5-08, Uster, serg. 21' R.M.V.E. St. XI A. Liste N 49.
Anto VRDOLJAK
Né le 17-11-1912 à Szdjeri (Yougoslavix) Recrutemenx SBC (75)
Paul VRIELGNEK
Né le 20-07-1910 à Bruxelles (Belgiqux) Recrutemenx SBC (75) Mle 3626 —>
VRIELYNCK (Paul) 20-7-10, Bruxelles, cap. 21' R.I. Liste N 18.
Gerard WAANDERS (= Giraud WANODERS?) ou Giraud WANGDERS
Né le 04-01-1913 à Kampen (Pays-Bax) Recrutemenx Auxerre (89). Sans doute
Giraud WANODERS Nom sur la liste des légers blessés du 21e R.M.V.E. avec celui
du capitaine BENAC, passés par l’infirmerie de Bastogne.
Albert WAGNER
Né le 12-10-1914 à Gisengen à Gysengenbourg (Allemagnx) Recrutemenx Foix
(09) —> WAGNER (Albert) 12-10-14, Foix (Ariège) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
Lejba WAJCMAN †d MPFXd
Né le 27-01-1907 à Krasnik (Polognx) Recrutemenx i WAJCMAN Leiba né le
27/01/1909 à KRASNIK déporté par le convoi n° 5 le 28/06/1942 de Beaune la
Rolande à Auschwitz. Déportés 1038. Survivants 35.
Wolf WAJCMAN
Né le 04-05-1901 à Zwolin (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 3549.
David WAJEMAN †d MPFXd
869
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
== Berl WASSERSTEIN
Né le 04-05-1907 à Tarnow (Polognx) Recrutemenx Orléans (45).
==Albert Georges WEBER
Né le 05-12-1914 à Tour-de-Peilz (Suissx) Recrutemenx SBC (75) —> WEBER
(Albert) 5-12-14, Tour de Peliz (Suisse) 1'cl. 21' R.M.V.E. Liste N 22.
André WEBER
Né le 06-03-1907 à Nancy (M&M) (Luxembourx) Recrutemenx Nancy (54) —
>WEBER (André) 5-3-07, Nancy (M.-et-M.) 2' cl. 21' R. I. Liste N 17.
Auguste WEBER
—> WEBER (Auguste) ŸFDX 16-2-12, Nîmes, sergent 21’ R.E.M. Stalag XI A. List
44. « Bonjour, je suis tombée par hasard sur votre site. Je cherche des
renseignements sur mon grand-père sergent au 21e R.M.V.E. numéro Mle 466
renseignements sur mon grand-père sergent au 21e R.M.V.E. numéro Mle 466
Nîmes) il s'appelait Auguste, Narcisse Weber et a été fait prisonnier le 24 juin
1940 en Meurthe-et-Moselle. Il a transité par Metz avant d'être interné au Stalag
XI A à Altengrabow le 4 août 1940 sous le numéro de Mle 88498. Pouvez-vous
m'en dire plus ? Merci jos. Message : Date d’inscription : 19/08/2012… Je ne
comprenais pas non plus pourquoi lorsqu'on regardait le défilé du 14 juillet, il
connaissait les chants de la légion. Il n'en parlait pas. Maintenant, j'ai pigé… »
==Emile Henri WEBER
Né le 15-07-1910 à La Tour de Prelz (Suissx) Recrutemenx SBC (75) —> WEBER
(Émile) 15-7-10, Tour-de-Gletz, cap. -ch., 21' R. I. Liste N 17.
Roger WECKX
Né le 18-03-1912 à Laeken (Belgiqux) Recrutemenx SBC (75).
Peysach WEGROWSKI
Né le 23-05-1908 à Siedlce (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> WEGROWSKI
(Pejsach) 23-5-08, Siedlce (Pologne) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
==Nicolas WEINBERGER
Né le 13-12-1912 à Gyngyal (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) —> WEINBERGER
(Nicolas) 13-12-12, Gyongyas, 2' cl. 21' R.M. St. XI A. Liste N 44.
==Norbert WEINER
Né le 29-11-1906 à Conanti (Roumanix) Recrutemenx SBC (75) —> WEINER
(Norbert) 29-11-06. Carnanti (Roumanie) 1’ cl. 21' R. I. Liste N 15. Et Liste N 42
(Chernotti !)
==Szrage WEINRAUB
Né le 30-03-1903 à Nizborg (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 6196.
WEINRAUB Szarge né le 30/03/1903 déporté par le convoi n° 66 le 20/01/1944
à Auschwitz. Libéréx. §d Déportés 1155. Survivants 47.
871
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
—> WEISZBERG (Louis) 5-12-12, Bereltyoujfalu (Hongrie) 2'cl. 21' R. I. List 17.
Weiszbweg (Louis), né le 5/12/1912 à Berettyoujfalu. Dcd le 20/5/1944 à.
Pravieniskes Lituanie ou Reval Estonie.
Sigismond WEISZBERGER
Né le 20-07-1908 à Ujpest (Hongrix) Recrutemenx Versailles (78).
Jakob WEITZENFELD
Né le 10-02-1914 à Zolkiew (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> WEITZENFELD
(Jacob) 10-12-14, Zolkievv (Pologne) 2' cl. 21' R. M. Liste N 17.
Johan WEITZNER
Né le 27-06-1911 à Dresde (Allemagnx) Recrutemenx Saint-Étienne (42)
Nicolas WENDEL
Né le 24-02-1903 à Esch s/Alzette (Luxembourx) Recrutemenx Thionville (57).
Marcus WESDORP
Né le 29-06-1909 à Rotterdam (Pays-Bax) Recrutemenx Périgueux (24).
Jacob WETTER
Né le 24-06-1906 à Obernzwil (Suissx) Recrutemenx SBC (75).
Meyer WEYNZTEIN
Né le 15-07-1909 à Wladowske (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —>
WEYNSZTEIN (Meyer) 15-7-09, Wlodawka (Pologne) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
Maurice WICHNIA
Né le 06-12-1907 à Pizanyde (Polognx) Recrutemenx i.
==Mayer WIEGLER
Né le 29-10-1907 à Borzeil (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 7285 —>
WIEGLER (Marcel) 29-10-07, Perpignan, serg. 21' R. I. Liste N 17. Déporté Mle
Mauthausen 28672. WIEGLER Marcel Né le 29/10/1907 à Borzecin Pologne
Matricule :8672 né le 29/10/1907 à Borzecin Pologne Matricule : 28672 AVANT
la déportation lieu de résidence : la Réole (33) france lieux d'internement :
Romainville, le 31/03/1943; Compiègne, le 19/04/1943. déportation depuis
Compiègne, le 20/04/1943 jusqu’à Mauthausen, le 22/04/1943 les déportés de
l'opération Meerschaum parcours au sein du complexe concentrationnaire :
affectation au camp central et kommandos extérieurs affectation : Gusen, le
06/05/1943 affectation : camp central sortie du complexe concentrationnaire de
Mauthausen déportation : Auschwitz déportation : Dora date de sortie : le
01/12/1944 libération et rapatriement lieu de libération : Dora, le 11/04/1945
lieu de rapatriement : Orsay, le 21/05/1945. §d Libéréx
Auguste WIELAND
Né le 08-07-1918 à Lausanne (Suissx) Recrutemenx SBC (75) —> WIELAND
(Victor) 8-7-17, Lausanne (Suisse) 1'cl. 21' R.M.V.E. Liste N 22.
873
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Félix WIELGOWOLSKI
Né le 17-11-1911 à Lodz (Polognx) Recrutemenx SBC (75)
Ignace WIESEL†d MPFXd
Né le 08-05-1908 à Nagyboesko (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) —> WIESEL
(Ignace) 8-5-08, Nagybocko (Hongrie) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17. Déporté Wiesel
(Ignace) né 8/5/08 Veliky-Bockov (Tchécoslovaquie), Dcd 29/4/44. Village
ukrainien passé de la Hongrie à la Tchécoslovie, puis à l’Ukraine 1945 … WIESEL
Ignace né le 08/05/1908 à NAGYBOCSKO deporté par le convoi n° 72 le
29/04/1944 à Auschwitz Décédé postérieurement au 29 avril 1944 à Monowitz
(Pologne).
== Chaïm WIETEZNICK
Né le 02-12-1907 à Czestvchowa (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> WIETRZNIK
(Chaim) 2 12-07, Czestochovva (Pologne) 2' cl. 21 R.I.V.E. List 17.
Félix-Froïm WILDENBERG
Né le 01-10-1908 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Blessé en 1940.
Adam WILHEM: Voir VILHEM.
==Josef WINKLER
Né le 21-12-1907 à Kemeneshogyes (Hongrix) Recrutemenx Seine 6e bureau (75)
—> WINKLER (Joseph) 21-12-07, Hongrie 2' et, 21’ R.I. 142. Liste N 35.
Moszek WISZNIA ou Moszek Ber WISZNIA
Né le 06-12-1907 à Przasnys ou Pranys (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 8028
—> WISZNIA (Maurice) 6-12-07, Makovy (Pol.) 2' cl. 21' R. I. V. E. List 17.
Hugo WITTLIN
Né le 23-03-1913 à Oberwil (Suissx) Recrutemenx Belfort (90).
Dinchos WLOSTOWICER
Né le 27-06-1906 à Pulawy (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> WLOSTOWICER
(Pinchos) 27-6-06, Pulawy (Pologne) 2' cl, 21' R.I. Liste N 17.
Joseph WODA
Né le 03-08-1892 à Mordy (Polognx) Recrutemenx SBC (75)
Meer WOFSY
Né le 10-11-1907 à Witersk (Russix) Recrutemenx SBC (75) —> WOFSY (Mer) 10-
11-07, Wilebsk (U. R. S. S.) sergent 21' R. I. Liste N 17. Léon de Rosen :
« … Wofsy et Farkas parlaient boîte de nuit, et il est certain que rentré chez lui
chacun recommencera l’un par métier, l’autre par désoeuvrement. » Et plus loin :
« Voici Wofsy qui interprète en russe et en français la berceuse de Grechaninoff ;
puis il entonne d’une voix magistrale “les Cloches de Moscou”. » Et (Jazz de
Queuleu) « … Wofsy qui joue de la guitare… » Et « Woffsy, l’artiste professionnel,
le tzigane inspiré et qui de la vie ne connaît que les boîtes et les établissements
874
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
de nuit ! » Mercredi 23 octobre 1940 : « Hier soir, chez les docteurs, on a bien ri
aux dépens de Wofsy. Wofsy (le tzigane comme dit Drouet) que nous appelons
“Sacha” parce qu’il est très cabotin et “les cloches de Moscou” parce que, tous
les dimanches, il chante toujours cet air, où il obtient d’ailleurs un énorme succès.
Comme tous les Russes, Wofsy croit beaucoup à tous les phénomènes
surnaturels, aux tables tournantes, esprits et fantômes. Il fut donc décidé hier
espoir, de procéder à des expériences de transmission de pensée. On faisait sortir
le sujet et on convenait d’une action à lui faire faire, par exemple, de choisir une
pomme sur la table. On faisait rentrer le sujet et aussitôt tous les assistants
braquaient leur volonté sur l’action à lui faire faire et ils pensaient cette action en
lui ordonnant de l’accomplir. Ceux qui parvenaient difficilement à concentrer leur
pensée ou qui voulaient imprimer plus fortement leur volonté au sujet
s’approchaient de lui et faisaient en direction de sa nuque des passes
magnétiques. Le résultat dépassa toutes lesespérances. Le premier sujet prit la
pomme et la mangea. On commanda au sujet suivant, un capitaine médecin
septique, de se déshabiller, ce qu’il fit dans un état de demi-sommeil. Le
troisième qui devait uriner dans le lavabo, le fit dans un état voisin de la
catalepsie, puis sembla chanceler. Un des docteurs poussa alors un grand cri de
frayeur, ce qui réveilla le patient qui ne voulut pas croire qu’il avait uriné dans le
lavabo et se fâcha tout rouge ; de son côté, le Capitaine Grumbach était très irrité
contre son collègue qui avait crié, lui disant qu’il pouvait, par un réveil aussi brutal
faire mourir le patient.
L’énervement était à son comble, tous les assistants – les nerfs sans doute ? –
criaient où se tordaient littéralement de rires, à l’exception de Wofsy, qui était
enchanté, enthousiaste et répétait : vous voyez bien ! C’est l’esprit qui souffle
ici ! » Woffsy sert alors à sa demande de patient : il est tombé dans le piège, car
tout était convenu d’avance.
Quand revenu dans la salle, il s’assiéra et prendra sa blague à tabac, les
complices, tous les autres pousseront des cris de triomphe : c’était
prétendument le geste qu’ils voulaient lui voir accomplir. »
Joseph WOHL †d MPFXd
Né le 03-02-1910 à Ronstyn (Polognx) Recrutemenx Nice (06). Wohl (Joseph) né
3/2/10 Rohaten, Dcd 8/2/44 Auschwitz. WOHL Josef né le 03/02/1910 à
ROBATYL déporté par le convoi n° 67 le 03/02/1944. DCD 8/2/44. D 124. S 26.
Saul WOHLMAN
Né le 17-02-1907 à Kulikow (Polognx) Recrutemenx Nice (06) —> WOHLMAN
(Saul) 17-2-07, Kilikow (Pologne) 2' cl. 21' R.I. Liste N 17.
Héroz WOLF (ou Bernhard)
875
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
Albert YACAR
Né le 30-03-1912 à Thessalowiki (Grècx) Recrutemenx Saint-Étienne (42).
Albert YACOEL
Né le 19-09-1910 à Salonique (Grècx) Recrutemenx SBC (75) —> YACOEL (Albert)
19-9-10, Salonique (Grèce) 2' cl. 21' R.M.V.E. Liste N 22.
==Agop YAGHDJIAN
Né le 23-04-1908 à Sivas (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Sabetay YAHIA
Né le 06-06-1911 à Scutari (Turquix) Recrutemenx SBC (75).
Aron YEDINAK
Né le 15-06-1908 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Eugène François YERNAUX ❤ G.R. 16 P 605250 Y
YERNAUX, Eugène François, né le 14-04-1907 à Couillet (Belgiqux) Recrutemenx
Versailles (78) —> YERNOUX (Eugène) 14-1-07, Couillet (Belgiq.) 2 'cl. 21' R.I. Liste
N 17.
Serge YONINE
E.V.D.G. Né à Kharkov (Russix) le 27 mai 1890. Recrutemenx SBC (75) Lieutenant
à la C. A. 1 (1erbataillon) blessé balle genou gauche le 14 juin 1940 à Sainte-
Menehould.
==Alexandre YOVANOVITCH
Né le 17-01-1914 à Budapest (Hongrix) Recrutemenx SBC (75) —> YOVANOVITCH
(Alexandre, 17-1-14, Budapest, 1re cl. 21e R.I. Liste N 17.
Ivica YUZVA
Né le 23-05-1914 à Sérajevo (Yougoslavix) Recrutemenx Grenoble (38).
Sratopluk ZABLOUDIL
Né le 13-01-1918 à Chastow (Bulgarix) Recrutemenx i.
==Georges ZABOLOTNY
Né le 09-05-1906 à Sedletz (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Michel ZACHARIADES
Né le 16-08-1908 à Istamboul (Turquix) Recrutemenx SBC (75) —> ZACHARIADIS
(Michel) 18-6-08, Stamboul, serg. 21e R.M.V.E. Sti XI A List N 53.
Stefan ZAGORNY
Né le 05-01-1902 à Lylevra (Polognx) Recrutemenx Larochelle (17).
Stéphan ZAGOZDA†f
Né le 08-01-1919 à Miljenic (Polognx) Recrutemenx Orléans (45) Mort le
28/08/1945 –Inhumation Montargis –Loiret Carré militaire. 9, rang 3, tombe 9.
MPFXf.
Zelik ZAIDENFELD (ZAJDENFELD) †d MPFXd.
877
Chapitre XII : Personnages du 21e R.M.V.E.
trouva son terme le 23 avril près de la localité de Tröbitz sur l’Elbe, avec l’arrivée
de l’avant-garde de l’armée soviétique, avançant à marche forcée vers Berlin.
Beaucoup d’enfants furent atteints du typhus.
Israël ou Ignace ZYLBERSZTAJN
Né le 15-08-1910 à Looz (Polognx) Recrutemenx SBC (75) —> ZYLBERSZTAJN
(Ignace) 15-8-10, Zodz Pologne, 2' cl. 21' R.I. Liste N° 20.
Meïr ZILBERSZTEIN
Né le /1913 à Sosnovice (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 6250. —>
ZILBERSZTEIN (Maier) 11-2-13 Sosnowiecs Polognx 2e cl 21e R.I. Liste N 17.
Jacques ZYSBERG
Né le 11-07-1906 à Kraczik (Polognx) Recrutemenx SBC (75) Mle 9420 —>
ZYSBERG (Jacques) 12-7-06, Krasnik (Pologne) 1’ cl. 21’ R.I. Liste N 17.
Symcha ZYSKINA
Né le 12-12-1910 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Elia ZYSMAN
Né le 05-1892 à Varsovie (Polognx) Recrutemenx SBC (75).
Jozef ZYTNICKI †g†g MPFXg
Jozef Zytnicki
Bagneux monument commémoratif. Jozef Né le 03-01-1910 à Raliz (Polognx)
Recrutemenx SBC (75). Mle 5583. Mort le 8-06-1940 (Châtillon-sur-Bar, 08
Ardennes, France) tué au combat. 92 Bagneux monument commémoratif. Jozef
Zytnicki.
885
CHAPITRE XIII ÉPILOGUE
sont les généraux traitres qui furent plus que les politiciens corrompus les
exécuteurs de l’étrange défaite et pas du tout la troupe qui avait été plus
conduite à la dérive plutôt que lâche. Ceci fut d’ailleurs le motif central de
l’interruption du Procès de Riom.
En ce décembre 2017, est venu à ma connaissance un rapport sur lequel
devront bien un jour méditer ceux à qui la vérité historique importe. Voici le
contenu de ce document provenant du Centre de Documentation de la Légion
Etrangère
14e Région Le Lieutenant Lintignac Charles
Subdivision de Lyon Commandant actuellement le Camps d’Officiers Dépôt 141
de P.G. P.G. austro-hongrois de St Priest (Isère)
Camp d’O.P.G. austro-hongrois ex-Chef de Section (1re) de la 3e Cie du 1er
Bataillon du 21e Régiment de marche de Volontaires Étrangers
Réfnce: Note du Ministère de la Guerre ex- Cdt de la 3e Cie dudit Régiment
N° 1346/EMA/H.8 ex P.G., à « l’Oflag » VIA à Söest Westphalie
Service historique du 23/6/45 Présente lNotifiée par la D.R. le 16.7.45
s/N°6160/PG Rapport et le Dépôt 141 le 17.7.45 sur les opérations auxquelles il
a participé en 1940 s/N°410/PG (NB : Ce rapport est une synthèse de mon journal
de route personnel ramené de captivité et de renseignements sur la situation
d’ensemble puisés dans le journal de route du chef du 4e Bureau de la 35e DI).
Opérations du 21e R.M.V.E., de la 35e D.I. Général Decharme Cdt la D.I.,
(Lt Cl Debuissy, puis)
(Lt Cl Martyn) et
Général Delaissey Cdt l’I.D.
La 35e D.I. faisait partie du 21e C.A. (Génl. Freydenberg) et à la 2e Armée (Général
Huntziger).
Le 21e R.M.V.E. en formation au camp de Barcarès (Pyr-Orles) depuis octobre
1939 a fait mouvement le 30 avril 40 sur Brumath (Bas Rhin). Les Batns sont
respectivement cantonnées à Mommenheim, Minversheim, Alteckendorf.
Le 21 mai mouvement du Régt sur Saint-Mihiel, arrivée le 25 mai au Morthomme
par les bois de Pierrefitte, Erize la Grande, Somme -Yevres
Ensuite progression sur le Chêne Populeux par Belleville et Chatillon s/Bar. Le
Régt prend position :
1 Batn au Canal des Ardennes 1 Batn aux Ptes Armoises 1 Batn en réserve au bois
des Mulets
P.C. du Colonel : Ferme St Denis
Situation de la 35e D.I. (sous les ordres du 21e C.A.) - à gauche : 21e R.M.V.E. du
Chêne Populeux aux Ptes-Armoises – P.C. Ferme St Denis. - au centre : 11e R.I,
886
CHAPITRE XIII ÉPILOGUE
des Ptes Armoises au Chesne inclus – P.C. La Guinguette
- à droite : 123e R.I. du Chesnet à Oches – P.C. bois du Mont des Grues (entre
Brieulles sur Bar et St Pierremont)
Appui direct : 21e R.M.V.E. : 2 groupes de 75 du 42e R.A.D., 1 groupe du 14e R.A.D.,
G.R.29
Secteur de Briquenay : P.C. du Genl. Decharme Cdt la D.I. et Genl. Delaissey Cdt
l’I.D.
La D.I. est encadrée : - à gauche par la 36e D.I. (P.C. Vouziers)
- à droite par la 6e D.I. (P.C. : Cheau de Landres)
Elle est aux ordres du 21e C.A. (P.C. : Senuc)
La D.I. a pris position dans la nuit du 24 au 25 mai protégée par des éléments de
la 3e D.I.M., le groupement de cavalerie Gaillard et le 16e B.C.P.
Ces dernières unités se sont trouvées dans une situation difficile et ont dû
évacuer le 25 mai au matin le bois du Mont-Dieu et se replier sur les unités de la
35e D.I. qui subissent un violent bombardement et une série d’attaques de
l’ennemi désireux d’exploiter son succès du Mont-Dieu. Pertes lourdes (400
pertes dont 150 tués le 25). Les éléments de la 35e D.I. maintiennent leurs
positions sans aucune protection. Dans la nuit du 25 au 26, l’infanterie s’enterre
et ses pertes diminueront.
Physionomie du secteur jusqu’au 5 juin :
Activités de patrouilles de reconnaissance de part et d’autre. Importante activité
des artilleries : réglages, harcèlements, contre-batterie. L’ennemi tire avec du
105 et du 150 (3000 coups par jour).
Activités de l’aviation ennemie : bombardt faible. Notre aviation à peu près
inexistante malgré les demandes répétées de la D.I.
Organisation de la défense du secteur :
5000 mines antichars devant les Ptes-Armoises.
Dans la nuit du 8 au 9 juin (vers 2 heures) l’ennemi commence une importante
préparation d’Artillerie à notre gauche (front de la 36e D.I.). Vers 3 heures le
bombardement s’étend sur le front de la 35e DI. Bombardemenet renforcé par
l’action de l’aviation de bombardement ennemie sur les positions d’infanterie,
d’artillerie, et sur les échelons.
L’ennemi passe à l’attaque sur tout le font de la D.I., mais ne peut entamer notre
position.
La nuit du 9 au 10 est assez calme. Au matin les attaques ennemies reprennent
avec un bombardt plus violent sur la droite du secteur (123e R.I.) jusqu’à 10
heures et échouent complètement. De 12h à 13h30 les positions de la D.I. sont
violemment bombardées par l’artillerie et par avions qui causent de sérieuses
pertes notamment parmi le personnel et les chevaux des colonnes de
887
CHAPITRE XIII ÉPILOGUE
ravitaillement. Ce bombardementt dure jusque vers 16h.
Après ces 2 jours de combats violents, malgré les pertes subies, le front de la 35e
D.I. est intact et le moral des troupes excellent. On sait cependant qu’à notre
gauche la 36e D.I. a été violemment pressée et a dû céder du terrain et qu’en
Champagne, encore plus à gauche, le front a été crevé.
Vers 15 heures, le Général ommandant a 35e D.I. a été appelé au P.C du C.A. :
ordre de décrochage dans la nuit avec installation du dispositif sur l’Aisne. Le
mouvement sera exécuté en 2 temps :
1°) sur la ligne La Croix aux Bois, Boult aux Bois, Germont, gare d’Autruche (1 re
nuit)
2°) sur la ligne de l’Aire (2e nuit)
Ordres donnés à 18 heures et en cours d’exécution à la tombée de la nuit. Mais
à 21 heures le mouvement doit être accéléré et vers 23h nouveaux ordres : aucun
élément retardataire sur la position. La DI s’installera définitivementt au sud de
l’Aire. Malgré les difficultés les mouvements s’exécutent pendant la nuit et leur
fin est couverte par le brouillard. Le décrochage a été opéré à l’insu de l’ennemi
qui ne se doute de rien.
Au matin du 11, la P.C. de la D.I. s’installe au Cheau de Senuc.
21e R.M.V.E. : (1er Batn retardataire) : ligne Croix aux Bois – Boult aux Bois ; E.M.,
2e et 3e Bataillons : bois sud de Longwe.
11e R.I. : Boult au Bois, gare d’Autruche, bois au sud de Briquenay.123e R.I. : Gare
d’Autruche, route de Buzancy, Harricourt).
Dans la matinée, les tirs ennemis tombent sur notre position du 10 juin. Ce n’est
que vers 16h que des éléments ennemis débarqués en camions au nord
d’Autruche cherchent à progresser vers le sud, puis prennent contact avec nos
éléments de la station et au carrefour d’Autruche.
Dans l’après-midi, bombardements par avion dans les bois d’Autry.
Situation dans la nuit du 11 au 12
P.C. de la D.I. : Senuc
Le 21e R.M.V.E. se porte sans difficultés au sud de l’Aire.
Le 11e R.I. décroche sans difficulté, il se replie au sud de Briquenay, le reste du
Régimentt se replie sur Grandpré et Senuc.
Le 123e R.I. se regroupe sans incident au sud de l’Aire.
Le G.R/29 se replie sur l’Aire après avoir protégé le repli de l’Infanterie.
L’artillerie passe au sud de l’Aire – 18e B.I.L.A. bois sud d’Autry.
Retraite :
À l’aube du 12 juin les P.C de la D.I., l’I.D., l’A.D. se replient sur Vienne le Château.
Le repli sur l’Aire de la D.I. s’est révélé insuffisant par suite de l’avance ennemie
en Champagne et un nouveau repli est ordonné. Le moral des troupes
888
CHAPITRE XIII ÉPILOGUE
n’est pas encore entamé, mais le repli va s’avérer difficile par suite des routes
embouteillées.
Dispositif à midi :
21e R.M.V.E. : EM 3/21 et 2/21 sur ruisseau d’Alain s/Aire (? En fait, Bois de
Bouconville… : ruisseau d’Alette »?), 1/21 au nord des bois d’Autry.
11e R.I : de Senuc à Grandpré – Condé les Autry.
123e R.I. : de Grandpré à Marcq.
18e B.I.L.A. : sud des bois d’Autry.
Le 29e G.R. fait mouvement vers Vienne le Château.
Le 3e Groupe du 14e R.A.D. : à Condé les Autry (a tiré 600 coups).
214e R.A.D. à Condé les Autry.
Les services poursuivent leur route vers le sud à travers l’Argonne en direction de
Futeau.
La 35e D.I. est encadrée :
- à gauche par la 6e D.I.C. (qui a relevé la 36e D.I. éprouvée).
- à droite par la 6e D.I. (qui s’est repliée en même temps que la 35e D.I.)
Elle est toujours à la disposition du C.A. (P.C aux Islettes)
À partir du 12 juin les liaisons avec l’échelon supérieur et les troupes se révèlent
difficiles (front mouvant – P.C instables – liaisons téléphoniques à peu près
inexistantes – liaisons radio gênées par l’éloignement – recours aux officiers de
liaison et agents de transmissions).
Les routes sont de plus en plus embouteillées et il pleut sans arrêt.
Dans la nuit du 12 au 13 : nouveau repli prescrit par l’autorité supérieure :
La 35e DI s’installe sur la ligne N du bois d’Hauzy – St Thomas en Argonne- Vienne
le Château – Le Four de Paris (hameau détruit) – Varennes (sur Argonne). Dans la
nuit les troupes s’installeront.
21e R.M.V.E. : Bois d’Autry – St Thomas – Vienne-la-Ville.
11e R.I. : Vienne le Château, La Harazee.
123e R.I. : Varennes.
18e B.I.L.A. : bois de la Viergette, sud de Moiremont.
L’artillere : 1 groupe avec le 21e R.M.V.E.
1 groupe avec le 11e R.I.
1 groupe avec le 123e R.I.
Génie : La Chalade.
Mais en fin de soirée parvient un nouvel ordre :
Le repli devra se poursuivre après seulement un arrêt de 4 heures sur la ligne
prévue et la 35e DI s’installera définitivement sur la ligne Sainte-Menehould, les
Islettes, Clermont en Argonne.
À gauche de la DI, l’ennemi qui a percé en Champagne et a dépassé Châlons,
889
CHAPITRE XIII ÉPILOGUE
marche en direction de Vitry le François, St Dizier, Bar le Duc et menace de
déborder.
L’ordre est transmis aux P.C. des R.I. vers 23h.
Le repli sera réalisé sous la protection du G.R.D.I. 29 qui fera l’action retardataire
sur les axes : Bernaville, Vienne la ville, Moiremont, Sainte-Menehould, le Four
de Paris, les Islettes, Montblainville, Varennes, Clermont en Argonne.
P.C du G.R. 29 : Le Four de Paris.
Le P.C de la D.I. est prévu à Futeau où il devra fonctionner le 13 au matin. Les
mouvements de la D.I. sont encore plus difficiles ; les itinéraires de la 35e D.I. sont
encombrés par des troupes et des convois appartenant à d’autres unités : 36eD.I.
– 6e D.I.C., etc.
Situation de la D.I. le 13 au matin : P.C de D.I., I.D, A.D. : Futeau P.C arrière et
services Brizeaux. 21e R.M.V.E. : (n’a pas exécuté l’ordre d’arrêt de 4 h sur la ligne
intermédiaire, ce qui a causé un surcroit de fatigue pour les hommes). P.C
Verrières.
1er Bataillon : partie Est de Sainte-Menehould.
2e : Sainte-Menehould et la Grange au Bois
3e : Verrières
11e R.I. : P.C : La Controlerie puis le soir Futeau
1er Bataillon : La Harazée puis vers 16h la Grange aux Bois
2e : Vienne le Château puis Futeau et Hte Chevauchée vers 18h
3e : Les Islettes à partir de 11h
123e R.I. : bois O de Rarécourt
1er Bataillon : Clermont en Argonne
2e : entre les Islettes et Clermont
3e : en réserve au S dans les bois.
Dans la matinée, la 35e DI repasse sous les ordres du 21e CA dont elle devient la
division de gauche.
Le P.C de la DI sera replié sur Brizeaux où il fonctionnera à partir de 14h. Dans
l’après-midi la situation à gauche de la 35e D.I. apparait mauvaise.
Le 21e R.M.V.E. est éprouvé ; l’ennemi presse sa gauche très fortement. Si la
position de Sainte-Menehould résiste, celle de Verrières, attaquée ne tient pas ;
Verrières est débordé.
21e R.M.V.E. évacue précipitamment Verrières et va s’installer à Passavant en
Argonne vers 1h1/4 le 14 juin au matin.
Sur le reste du front de la D.I. le G.R.D.I. 29 s’est battu toute la journée ; accroché
plusieurs fois, il décroche sous le feu de l’ennemi.
Le 14 juin au matin, situation : P.C de la DI, l’ID, l’AD : Brizeaux. 21e R.M.V.E. : Le
890
CHAPITRE XIII ÉPILOGUE
Lt Colonel Debuissy, est relevé de son commandement et évacué, remplacé par
le Lt Colonel Martyn qui prend le 21e R.M.V.E. dans une situation critique.
Le régiment attaqué sur tout son front se replie à partir de 8h. Le Génl prévoit
que le 21e R.M.V.E. sera retiré du contact et regroupé pour être réorganisé à Pretz
en Argonne.
Le 21e C.A. met à la disposition de la 35e D.I. pour la gauche de son front le 21e
R.I.C. de la 3e D.I.C.
Le 21e R.M.V.E. ne sera plus engagé jusqu’au 17.
Le 11e R.I., découvert par le repli du 21e R.M.V.E. est attaqué à partir de 8h30.
Vers 11h La Grange aux Bois est évacuée sous la pression ennemie par la 1re Cie.
Les 1re et 6e Cies subissent un violent bombardement de 11h à midi, puis sont
attaquées vers 13h. Vers 13h50 le 1er Bataillon se replie sur Futeau ; il est réduit
à 300 hommes. L’ennemi cherche à s’emparer des Islettes ; il est arrêté par le tir
de l’infanterie et celui de l’artillerie. L’ennemi finit par pénétrer dans les Islettes
après Bombardement. Le 3e Bataillon décroche après un combat de rues et se
regroupe à Futeau.
Situation en fin de journée :
P.C de la D.I. : Brizeaux. Le 21e R.I.C. : violemment attaqué à Villers et dans le bois
au sud est de Sainte-Menehould.
11e R.I. : Futeau et Hte Chevauchée.
123e R.I. et G.R.D.I. 29. ; sans changement.
À ce moment-là, la 35e D.I. reçoit l’ordre de se replier pendant la 1re partie de la
nuit sur la ligne Triaucourt, Foucaucourt, Fleury-s/Aire. P.C : Pretz en Argonne.
Le 15 au matin, P.C de D.I. : Marat-la-Petite. Le 21e R.M.V.E. gagne par Erize-la-
Grande, Erize-la-Petite, Chaumont-s/Aire. Il ne peut encore être engagé, car sa
réorganisation n’est pas achevée. Le 11e R.I. a 2 Batns très éprouvés et très
réduits.
123e R.I, bien qu’éprouvé, est encore susceptible d’efforts
18e B.I.L.A. : très réduit
G.R.D.I. 29 : s’est bien battu et peut continuer
14e R.A.D. : ne manque qu’une pièce éclatée
214e R.A.D. : manque 1 pièce éclatée et 4 autres pièces sont très usées et ne
peuvent plus tirer. Le personnel et les chevaux sont très fatigués. Les routes
demeurent très embouteillées ; les mouvements sont difficiles. Les services de la
D.I. sont, par ordre supr repliés très en arrière. La 35e D.I. demeure sous les ordres
du 21e C.A. qui n’a plus de réserves et est sans liaison avec la 2e Armée repliée
depuis le 13 juin.
Un nouveau repli de la 35e DI est ordonné pour le cours de l’après-midi. Les P.C
891
CHAPITRE XIII ÉPILOGUE
de la D.I., l’I.D., l’A.D. se transportent à Nicey-s/Aire où ils fonctionnent à partir
de 15h. Le 11e R.I. reçoit l’ordre de se porter sur la ligne : Bois du Fay, Rosnes,
Bois de la Judée et de s’y installer face au nord. Mouvement commencé à 13h30.
P.C du 11e R.I. : Rosnes ; le 1erBataillon gagne le bois de la Judée par Pretz
Sommaisnes, Erize-la-Petite. Le 2e Bataillon décroche de Triaucourt péniblement
et gagne par Sommaisnes et Rembercourt la lisière nord et nord-est du bois du
Fay. Le 3e Bataillon arrive à 18h à Rosnes.
123e R.I. (P.C : Longchamp) mène le combat retardataire sur les arcs :
Foucaucourt Evres Bauzée (3e Bataillon) et Fleury Rubécourt, Busainville (1er
Batn), puis passe la « Voie Sacrée » et s’installe :
1er Bataillon : Chaumont (sur Aire) et à l’est du bois de la Judée 2e Bataillon : à
l’est du bois de la Judée.
3e Bataillon : au sud.
21e R.M.V.E. va bivouaquer dans le fond d’Habeyron (à l’est de Pierrefitte-s/Aire).
Le 21e C.A. met à la disposition de la D.I. pour les opérations du lendemain le
G.R.C.A. 14 (CL Gallini) et la 1re Cie de chars R35. La 35e D.I., après 17 jours de
secteur et 5 jours de combats en retraite ; avec des pertes sérieuses, est
physiquement épuisée. Les hommes ne dorment plus. Mais elle est encore
capable d’un effort que le commandement va lui demander en affirmant que ce
sera le dernier.
La 35e DI se battra pendant la journée du 16 à l’extrême gauche du dispositif. Elle
décrochera à la nuit en se repliant rapidement après avoir protégé le repli des
troupes sur les 2 rives de la Meuse. Pendant la nuit elle passera le canal à VOID
pour se reposer dans les bois de Vaucouleurs derrière un front constitué par des
troupes fraiches. Les instructions du commandement sont diffusées. Les hommes
espèrent qu’après cet effort un repos leur sera enfin accordé.
Situation le 16 juin
P.C : D.I. – I.D. – A.D. Nicey-s/Aire puis à partir de 9 h Villotte.
11e R.I.: P.C Rosnes.
18e B.IL.A. : bois au sud de Rosnes et Erize-la-Brulée
Des 5h30 des éléments ennemis s’infiltrent jusqu à Rosnes et l’ennemi prend
contact avec tout le front du régiment. À 6 heures, le Général Commandant de la
D.I. donne l’ordre de replier le 11e R.I. sur Belrain et Villotte. Le repli commence
à 9 heures. Le 3e Batn n’a pu se dégager et à 10h 30 le Colonel Commandant le
11e R.I. rend compte de sa disparition. On ne le reverra plus.
123e R.I. : P.C : Longchamp. L’ennemi prend le contact à partir de 4h et des 5h30
se fait très pressant. Le P.C du R.I. se transporte à mi-chemin sur la route
deLongchamp – Pierrefitte.
1er Bataillon Nicey – 2e Bataillon: Bois de la Judée lisière à l’est, Longchamp. 3e
892
CHAPITRE XIII ÉPILOGUE
899
CHAPITRE XIII ÉPILOGUE
certainement de la personnalité de notre chef, le lieutenant colonel Debuissy... Il
est à parier que ce quelqu’un à la source de ce résumé était le chef du 4e bureau
de l’État-Major de la 35e D.I. Si ce quelqu’un n’est pas Robert Dufourg du 4e
bureau, ce doit être son ombre. Il se trouve que je possède un exemplaire du livre
« La 35e Division dans la bataille 1959-1940 », exemplaire qui a été dédicacé le
29 octobre 1945 et dont se démarque peu le rapport Lintignac. Trois faits à eux
seuls suffiront pour amener la conclusion qui s’impose :
Pour le 12 juin matin : dans « Brassard rouge Foudre d’or », livre paru en 1951
Dufourg s’est « échappé » à la page 275 : le colonel Martyn arrivant avec le désir
de prendre le commandement du 123e RI, « mais le régiment était promis au
commandant D’Olce, je n’étais pas savoir qu’au 21e R.M.V.E. tout n’allait pas au
gré du général. … Je fis entrevoir au colonel Martyn son remplacement possible. »
Mais le 11 juin au soir, Decharme s’est bougrement compromis en rencontrant
Debuissy dans le bois de Bouconville et Hans Habe en a été le témoin (Shall a
Thousend Fall). Je ne reprendrai pas ici tout ce récit, mais simplement sa
conclusion : « Le soir du 11, nous avions crié et ri et nous nous étions endormis
heureux… Le matin suivant, nous nous réveillâmes avec la connaissance d’avoir
été dupés… »
Donc, Robert Dufourg qui avait du temps disponible dans les Ardennes pour
visiter les P.C des régiments sauf celui, proche, du 21e, s’intéresse soudain après
guerre au 21e et confie son journal de route au lieutenant Lintignac.
Dans son livre BRASSARD ROUGE FOUDRES D’OR, paru en 1951 en fin de dernière
page (328) « …, et quand les officiers de la 35e rapatriés dans le même convoi se
groupaient autour du patron, n’est-ce pas colonel Martyn, de Tournemine,
Mazères, Fagard, Gayraud, Saint-Upéry, Petitgas, Lintignac ? Cet esprit revit
encore quand nous nous retrouvons, quand nous échangeons des lettres... » Le
capitaine Jean Laguarrigue aurait mérité une place sans doute dans cette liste de
libérés avec le général Pierre Decharme le 25 mai 1941. Le général Delaissey
attendra lui, jusqu’au 9 mai 1945,
AVEC LE RECUL, tout ce que nous avons rencontré en recueillant cette histoire du
21e, laisse planer la suspicion de la trahison. De bonne foi sans doute pour
certains, mais pas tous, ils ont trahi et divisé la France en la leur et celle des
autres. Cependant, les paroles s’envolent et les faits et les écrits restent et ils
permettent de rendre justice au lieutenant-colonel Paul Debuissy sans avoir le
moindre doute. Cependant, composer cette histoire m’a plongé dans le cycle de
l’absurde, un travail devant toujours être recommencé.
Se demander ce qui serait arrivé de différent si avant même le début de la
guerre, certains Maréchaux, Amiraux et Généraux avaient été conviés à Limoges
900
CHAPITRE XIII ÉPILOGUE
et si au lieu d’appuyer la ligne Maginot par des troupes réparties comme un
cordon de douanier, on avait su préparer pour la soutenir des blocs de blindés,
d’avions et d’infanteries prêts pour la contr’attaque en n’importe quel point; cela
fait sans doute partie de ce mythe de Sisyphe, mais cela n’empêche pas d’y
songer. Du procès de Riom, Hitler voulait que la France assume la responsabilité
de la guerre et Pétain voulait obtenir que ce soit la Gueuse et le peuple français
dit « de gauche » dpnt « (la troupe »!). L’arrêt du procès a constitué un verdict
implicite, pourtant avec l’obstination de certains la pierre continue à rouler à
l’étonnement des autres.
Pour une illustration finale de notre propos, arrêtons-nous plutôt à quelques
passages explicites du livre du cagoulard Yves Dautun intitulé « La batterie
errante » et publié aux Éditions Baudinière. Il a été composé en captivité et
terminé dès le 20 août 1940. Les propos représentent bien la mentalité de
beaucoup des Français à l’époque. Ils pourraient parfaitement être superposés à
ceux du traître de Stuttgart :
— « La France est aux mains des Juifs, vassaux de l’Angleterre (page13). » « Si
je combattais, en vérité, pour ma patrie, il me déplaisait que ce fût sous les ordres
ainsi qu’au bénéfice immédiat de la bande de salopards, politiciens juifs et
maçons desservants d’une religion que je haïssais (page 42). » « De ce dur
châtiment (la défaite), il fallait désormais qu’elle tirât la leçon. Déjà, il était
important à mes yeux que l’Angleterre, tyran de l’Europe, foyer de la judéo
maçonnerie, bastion de la ploutocratie internationale, sortit du débat sans griffes
et sans dents. Ainsi, deviendrait plus aisée la grande renaissance spirituelle à
laquelle, patriote français, j’aspirais. Un ordre social nouveau, une
transformation de la structure économique du vieux continent, résulterait, je le
pressentais, d’un conflit dont mon pays, pour aussi cruellement frappé qu’il l’ait
été, saurait, s’il le voulait, tirer d’importants bénéfices. Car, pour édifier un
monument tout nouveau, le vainqueur, de toute nécessité, devrait faire appel au
concours des autres peuples. Sous le signe d’une vaste collaboration, les nations,
délivrées de l’asservissement britannique, seraient appelées à porter leur pierre
au nouvel édifice (page 284). »
Le 25 mai 1940, la déroute imminente, Pétain livrait le fond de sa pensée un
an donc jour pour jour avant la libération de ces officiers de la 35e Division « Je
suis partisan de ne plus poursuivre la lutte à outrance. (…), il faut sauver une
partie de l'armée, car, sans une armée groupée autour de quelques chefs pour
maintenir l'ordre, une vraie paix ne sera pas possible et la reconstruction de la
France n'aura pas de point de départ.
901
CHAPITRE XIII ÉPILOGUE
« La ressemblance entre la trahison de Bazaine en 1870 et la trahison de Pétain-
en 1940 est éclatante. Outre le fait que cela se termina chaque fois par le procès
d'un maréchal (et sa condamnation à mort), et qu’ils n’en survivèrent pas moins,
les similitudes sont nombreuses. On rappela à Bazaine son devoir de soldat et le
président du tribunal qui le jugea le questionna : "ces préoccupations de
négociations, alors, -avec Bismarck, pour rétablir l'empire- étaient donc plus
puissantes dans votre esprit que la stricte exécution de vos devoirs militaires ? "
Il répondit " j'admets parfaitement que ces devoirs soient stricts quand il y a un
gouvernement légal (…), mais non pas quand on est en face d'un gouvernement
insurrectionnel ; je n'admets pas cela ". Bazaine capitule " pour quitter Metz, avec
le consentement prussien pour aller rétablir l'ordre en France ", Pétain signe
l'armistice pour garder une armée qui l'aidera à maintenir l'ordre et à établir
l'Ordre nouveau. C'est le président du tribunal qui réplique à Bazaine : " la France
existait toujours " que le régime politique fût impérial ou républicain. Mais pour
l'extrême droite, la République ce n'est pas la France. (Tiré de Jean-Pierre
RISSOAN Traditionalisme et révolution Les poussées d’extrémisme des origines à
nos jours Volume 2 : du fascisme au 21 avril 2002 Seconde édition) »
Le 13e Bataillon de Pionniers a laissé peu de traces ici, à part les noms de Borvo.,
de Ankers de de Medem et de Blonstein. Ajoutons cependant extraits des listes de
Prisonniers de guerre ceux-ci :
AURILLON (Pierre), 11-10-06, Paris, 2e cl. 13e Pionniers -192 (Liste 29 du 10
octobre 1840.
BATONNEAU (André), 24-3-11, St Jean de Liversay, Charentes Maritimes,2e cl. 13e
Pionniers. Liste 17 du 17 septembrre 1940.
BOURLA (Georges), 28-7;10, St Amand-les-Eaux (N) caporal, 13e Pionniers. Liste
19 du 20 septembre 1940.
A. BLITTE
902
EFFECTIFS DE LA 10E COMPAGNIE FIN JUIN 1940
EFFECTIFS DE LA 10e Cie (DUVERNAY) LE 30 JUIN 1940
903
0rganigramme 2
ORGANIGRAMME 2
Venu d’Aubagne (Didier Michon). Les colonnes sont respectivement:
Grade/Recrutemen(t) et classe/Lieu et date naissance/situation famille/date
engagement/affectation/lieu et date décès/blessures lieu et dates/citations
décorations/lieu et date captivité. Les noms des E.V.D.G. sont soulignés dans les
sous-titres:de page.
904
0rganigramme 2
905
0rganigramme 2
906
0rganigramme 2
907
0rganigramme 2
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0rganigramme 2
909
0rganigramme 2
910
0rganigramme 2
911
0rganigramme 2
912
0rganigramme 2
913
0rganigramme 2
11
11 -Smirnoff Monteil Surpas Saint-Marc Saumureau Dulion
914
0rganigramme 2
915
0rganigramme 2
916
0rganigramme 2
917
0rganigramme 2
15
15-Glouchkoff Guiart Krasnnoussoff Roudométoff De-Cuniac Decottignies
918
0rganigramme 2
16
16 Firsk Krahninikoff De Foy Hornstein Charpentier Beille
919
920
921
Sur le Monument des Trois Colonnes, on trouve une phrase d'Alain Coquard : "
Devant ce mémorial historique, recueille-toi si tel est ton désir, mais surtout
respecte cet endroit, il rappelle le sacrifice d'hommes de coeur et d'honneur de
plusieurs pays, engagés volontaires sous les plis d'un même drapeau, qui ont
combattu au service de la liberté des peuples.
922
STATISTIQUES DES NATIONALITÉS :
ALBANI=5 ALGÉRI=6 ALLEMAGN=62 ANDORR=1 ARGENTIN=4 AUTRICH=7
BELGIQU=84 BULGARI=28 CANAD=1 CARAÏB=1 CHIN=1 COLOMBI=1
DANEMAR=1 ÉGYPT=13 ESPAGN=551 ÉTATS-UNI=3 FINLAND=1 FRANÇAIS ŸFD=
227 GRÈC=75 HAÏT=4 HONGRI=273 IDTM= 6 : IRAK=1 IRAN=1 ITALI=15 JAPO=1
LETTONI=10 LITHUANI=26 LUXEMBOUR=13 MARO=4 MEXIQU=3 MONAC=1
PALESTIN=8 PAYS-BA=12 POLOGN=962 PORTO-RIC=1 PORTUGA=152
ROUMANI=221 RUSSI=228 SERBI=3 SLOVÉNI=1 SUISS=102 SYRI=1
TCHÉCOSLOVAQUI=13 TURQUI=170 URUGUA=1 YOUGOSLAVI=83.
RÉPARTITION ÈTRANGERS/FRANÇAIS
Étrangers (Recrutemenx-1) = 3151.
Français de souche ou naturalisés, binationaux ou pas (ŸFDx-1) =227.
Soit 3379 personnes ayant transité par le 21e (Effectif théorique 2800).
MORTS 39-45 IDENTIFIÉS (Chiffres minimaux) 21e + Résistance+ Déportations.
Morts guerre+ résistance : MPFXg-1=144 ou †g-1= 144.
Morts en France MPFXf-1 maladies bombardements : = 8.
Morts prisonniers en Allemagne MPFXp-1= 21, †p-1 =21 De maladies, violences
(fusillés, mitraillés, bombardés, écrasés).
Morts en déportation MPFXd-1=262 ou †d-1 =262
Déportés libérés : §d-1=61 ou §d Libéréx-1=61.
Total des déportés 262+ 61=323.
Total des morts 262d+144g+21p+8m-b = 435.
RÉSISTANTS
Total des résistants ❤-1=172
MODÉRATEUR
Ces chiffres approximatifs sont globalement des minimas si on tient compte de
la limite des documents disponibles, des erreurs commises et des nombreux
noms orphelins et des variations de frontières des pays à l’Est (Bessarabie,
Moravie, Russie, Roumanie...Kiev, la capitale de l’Ukraine a eu sa période
soviétique de 1920-1991...) qui ont fait qu’à travers le temps avec ou sans arrière-
pensées des engagés volontaires ont eu la possibilité d’afficher jusqu’à trois
nationalités différentes et sans compter les variations orthographiques
accidentelles ou voulues de leurs noms, prénoms et dates de naissance, sexe,
nationalité. Certains des noms du document Duvernay n’ont pu être identifiés…
Les recherches croisées permettent certaines solutions (Exemple Léon de Rosen
né le 16 dans le listing des E.V.D.G., mais le 18 dans le listing des faits de
résistance,
923
mais causent aussi bien des dilemmes insolubles ou sujets par déductions à des
choix seulement probables.
Cette liste alphabétique aussi erronée et incomplète qu’elle l’est a du moins le
mérite d’exister selon un schéma unique : Hommes passés par le 21e R.M.V.E,
comme, en exemples, ceux passés du premier R.M.V.E. au premier B.M.V.E. et
ceux passés du 2e au premier R.M.V.E. selon des recoupements faits à partir de
sources diverses (Engagements, Prisonniers, Déportés, Résistants, journaux,
livres, descendants, etc. Sans compter les 900 E.V.D.G. des 1ers et 2e RMVE passés
au 12e R.E.I. à la fondation de cet autre régiment ficelle qu’a été le 12e R.E.I. Si le
nombre total des E.V.D.G. et des Français dépassa les 2800, chiffre théorique du
régiment, inversement le chiffre réel présent de l’effectif a été aussi réduit dans
le temps par des transferts, des pertes et des disparitions, notamment en juin
1940, du fait de la perte de sa Compagnie de Pionniers, .il était probablement
réduit aux alentours de 2500 et ce chiffre a encore baissé avec la disparition de
son train routier. Plus de 1100 Prisonniers du 21e R.M.V.E. se trouvaient à Metz
selon Léon de Rosen.Parmi tous les noms qui ont transité par le 21e R.M.V.E,
beaucoup ne sont pas comptabilisés dans cette liste. À part les nombreux noms
indiqués seulement dans Mémoire des Hommes comme appartetenantt aux
R.M.V.E. ou au D.C.R.E. (Le D.C.R.E. créé le 13 octobre était composé d'un état-
major ; d'un bataillon d'instruction ; d'un bataillon de passage ; des dépôts de
Toul’ Marseille, Oran er Arzew. Il dépendait administrativement du 1er Régiment
Étranger d’Infanterie). Des confusions inévitables subsistent sans doute entre le
« 21e RI » de la 12e DI et les « 21e R.I. » du 21e RMVE présents dans les mêmes
listes de prisonniers.
Citons-en seulement comme exemples des noms déjà rencontrés dans ce
recueil : --Mordka Gliksberg (Max?) engagé au 21e (SBC 75) et réformé (conseil
de révision de la caserne de Reuilly) --Szlama Ser né le 22-08-1907 à Volonine
Pologne (SBC 75) Mle 11509 ---> 1er B.M.V.E.--Benjamin Lewinski né le 15-5-1916,
à Varsovie Pologne (SBC 75) Mle11509. ---> 1er B.M.V.E.) – l’architecte Michel
Ouchacof enregistré D.C.R.E., mais qu’Habe décrit au 21e R.M.V.E.
Un grand nombre (500?) a transité du 2e au 1er R.M.V.E.
Enfin notons que pour la France, 97% des déportés juifs sont morts, 30% des
déportés non juifs le sont. Néanmoins, certains notés décédés en déportation,
mais sans date, ne le sont que présumés...
Enfin, un fait essentiel ressort de cette compilation : plus de la moitié des décès
recensés sont survenus en déportation. Il y a probablement des « manquants »
dans les 2 cas.
924
Table des matières
RÉFÉRENCES :...................................................................................................................................................................................... 4
AVANT-PROPOS .................................................................................................................................................................................. 9
DOCUMENT PAUL DEBUISSY venant de M. Jean Pierre Bourel ........................................................................................................ 13
CHAPITRE I : Prologues. .................................................................................................................................................................... 27
La Retirada ................................................................................................................................................................................... 27
La France se fascisait aux mains de ses élites réactionnaires ...................................................................................................... 29
Commune de BERNON dans l’Aube ............................................................................................................................................. 30
Circulaire du lundi 27 septembre 1937 ........................................................................................................................................ 32
Des camps sommairement improvisés ........................................................................................................................................ 33
Armand Gliksberg : Kaddish pour les miens. ................................................................................................................................ 35
Extrait des « cahiers de la civilisation espagnole contemporaine ........................................................................................... 44
La Guerre d’Espagne se termina par un coup d’État ............................................................................................................... 45
.La France et les étrangers : la chute des démocraties ............................................................................................................ 46
La trahison : Plutôt Hitler que Blum, Staline et la Gueuse ........................................................................................................... 50
Le dimanche 3 septembre 1939, la guerre fut déclarée à l’Allemagne........................................................................................ 62
LES R.M.V.E. Régiments ficelles et la Légion étrangère ............................................................................................................... 64
Créés mieux équipés et exemptés du titre de Régiments ficelles ................................................................................................ 74
SATHONAY ............................................................................................................................................................................... 95
LE CAMP DE BARCARÈS ................................................................................................................................................................ 97
Ilex Beller rapporte un épisode de la vie au camp de Barcarès ............................................................................................. 104
Autre épisode de la vie au camp de Barcarès raconté par Édouard Arevian ......................................................................... 106
L’ATTITUDE ENVERS LES JUIFS N’ÉTAIT PAS DES PLUS AMICALES. ............................................................................................ 108
Le 10 janvier 1940, la direction de la Légion établit des ordres secrets ................................................................................ 110
Les Juifs polonais ne voulaient pas rejoindre l’armée polonaise ........................................................................................... 110
Il est difficile de faire dans ces décisions la part de l’antisémitisme ..................................................................................... 112
Le courage et la ténacité de ces régiments de volontaires ........................................................................................................ 113
Soixante-quinze pour cent de l’effectif ignoraient la langue française ................................................................................. 114
Leur dénuement leur valut le nom dérisoire de régiments ficelles. ...................................................................................... 114
À Barcarès, les cours théoriques étaient exclus .................................................................................................................... 115
L’étonnante qualité intellectuelle de beaucoup d’engagés ................................................................................................... 115
Les chants y représentaient l’unique divertissement ............................................................................................................ 115
La vie quotidienne se déroulait plutôt monotone ................................................................................................................. 118
Édouard Arevian a décrit aussi un curieux personnage ......................................................................................................... 119
Extraits de lettres d’Isak Michon ADJOUBEL par son fils Didier Michon :.............................................................................. 120
Avec « la drôle de guerre » régna finalement un calme déprimant. ..................................................................................... 121
LE CAMP DU LARZAC .................................................................................................................................................................. 122
ORGANIGRAMME DU 21E R.M.V.E. ............................................................................................................................................ 122
OFFICIERS ............................................................................................................................................................................... 123
ÉLÉMENTS RATTAQUÉS À L’ÉTAT-MAJOR .............................................................................................................................. 124
PREMIER BATAILLON ............................................................................................................................................................. 124
DEUXIÈME BATAILLON ........................................................................................................................................................... 125
925
TROISIÈME BATAILLON .......................................................................................................................................................... 126
CHAPITRE II Vie du 21e R.M.V.E. ................................................................................................................................................... 128
Le départ pour la zone des Armées (Alsace). ............................................................................................................................. 128
EXTRAITS du livre Mémoire d’un Français rebelle ................................................................................................................. 133
L’affaire Corap. La farce fatale Huntziger-Gamelin versus Corap-Georges ................................................................................ 137
L’Organisation du haut commandement françcais ................................................................................................................ 139
La carte de la situation le 21 mai ............................................................................................................................................... 140
Le 2e Bataillon du 21e R.M.V.E. du 21 mai au 10 juin 1940 .................................................................................................... 148
Le 3e Bataillon du 21e R.M.V.E. du 21 mai au 19 juin 1940 : ...................................................................................................... 149
La 35e Division du 20 mai au 10 juin 1940 : ................................................................................................................................ 156
Le lieutenant-colonel Gallini dans son Historique du 14e G.R.C.A. ............................................................................................ 160
Le Brigadier Courtin dans son histoire du 8e Régiment de Chasseurs à Cheval ......................................................................... 160
Robert Dufourg de son côté, a écrit que les premières journées, ............................................................................................. 161
LA CONFÉRENCE DE BRIARE DES 11-12 juin et la Directive de Weygand................................................................................... 162
La retraite de la 35e Division du 11 au 14 juin ............................................................................................................................ 166
Repli du 1er Bataillon du 21e R.M.V.E. du 10 juin au 14 juin ....................................................................................................... 168
Repli du 2e Bataillon (Capitaine Trussand de la C.A. 2) 10-14 juin ............................................................................................. 173
… Repli du 3e Bataillon 21e R.M.V.E. du 10 au 14 juin : .............................................................................................................. 175
L’attaque allemande sur Sainte-Menehould .............................................................................................................................. 179
LE CRIME DE SAINTE-MENEHOULD ............................................................................................................................................ 180
La signification de la scène de Commercy .................................................................................................................................. 187
L’hypothétique réorganisation du 21e R.M.V.E. ......................................................................................................................... 188
VOICI DES ÉLÉMENTS EXTÉRIEURS QUI SOUTIENNENT L’IDÉE D’UN COMPLOT ........................................................................ 192
LE 21e R.M.V.E. À LA BATAILLE DE SAINTE-MENEHOULD ........................................................................................................... 196
LA DÉBÂCLE DU FRONT DE L’EST ................................................................................................................................................ 197
La débâcle vue de la 35e D.I. .................................................................................................................................................. 198
La débâcle vue du 2e Bataillon du 21e R.M.V.E. ..................................................................................................................... 206
La débâcle vue du 3e Bataillon du 21e R.M.V.E. ..................................................................................................................... 207
Avant la débâcle et la débâcle vues du train du R.M.V.E (Visite de M. MICHON. M. à Aubagne .......................................... 210
[Rapport du Sous-Lieutenant Pold ......................................................................................................................................... 210
De son côté, le capitaine Modéna nous révèle .......................................................................................................................... 212
CHAPITRE III : Disparition du 21e R.M.V.E ...................................................................................................................................... 215
Les derniers jours ....................................................................................................................................................................... 215
Le cessez-le-feu .......................................................................................................................................................................... 215
La reddition, le 23 juin 1940 ....................................................................................................................................................... 218
Thuilley-aux-Groseilles : ......................................................................................................................................................... 219
Le camp de Bainville-sur-Madon ........................................................................................................................................... 220
Le fort de Pont-Saint-Vincent. ............................................................................................................................................... 221
La marche sur Metz ............................................................................................................................................................... 222
Le détachement Tschiember ................................................................................................................................................. 223
La Caserne du Lizé .................................................................................................................................................................. 223
Le Fort de Queuleu ................................................................................................................................................................ 224
Sort réservé aux volontaires espagnols prisonniers .............................................................................................................. 225
Anselmo Trujillo dont voici le parcours ................................................................................................................................. 225
926
Les soldats arméniens ............................................................................................................................................................ 228
Les combattants juifs prisonniers .......................................................................................................................................... 229
"La Vie à BAUMHAUER, camp disciplinaire des prisonniers de guerre" ................................................................................ 229
La Communauté juive en zone occupée et zone libre ........................................................................................................... 232
Le 21 mars 1941, la création du commissariat général aux questions juives ........................................................................ 232
Autres Extraits du journal de l’UVEACJ .................................................................................................................................. 233
La première rafle à Paris, dite du « billet vert »..................................................................................................................... 234
L’absence d’Allemands en zone libre jusqu’en novembre 1942............................................................................................ 234
Les Juifs et la naissance d’Israël : D’Abraham à Simon Drucker. ................................................................................................ 235
Citons encore ceci par Samuel Pintel, .................................................................................................................................... 237
L’action de Vichy en zone libre à l’encontre des volontaires étrangers. ............................................................................... 238
Entrevue avec deux survivants espagnols du camp de Mauthausem. .................................................................................. 240
La conduite de la France de De Gaulle après la libération ..................................................................................................... 243
Une atmosphère de trahison entoure l’historique des Armées de l’Est. ............................................................................... 248
La disparition du 21e R.M.V.E vue de l’E.M. de la 35e division ................................................................................................... 252
Des 1.850.000 prisonniers de guerre ..................................................................................................................................... 255
L’ombre de la trahison plane sur cete triste défaite de 1940. ............................................................................................... 257
CHAPITRE IV Documents. ............................................................................................................................................................... 259
Premier Bataillon rapport Mirabail Journal de Marche ............................................................................................................. 259
Lettre du lieutenant André Coscoquela de la section d’engins 2e bataillon .............................................................................. 266
Compte rendu de fin d’opérations ............................................................................................................................................. 267
JOURNAL DE MARCHE de la 5e Cie ............................................................................................................................................. 269
JOURNAL DE MARCHE de la 5e Cie ............................................................................................................................................. 270
Lettre du Capitaine Jean Roger Trussand : Situation des effectifs de la C.A. 2. ..................................................................... 274
Lettre du Capitaine Jean Roger Trussant : Citations .............................................................................................................. 276
Lettre du Capitaine Jean Roger Trussand du 11 novembre 1942. ............................................................................................. 278
Lettre du Sergent Chef Leroy au Capitaine Trussand ................................................................................................................. 279
Lettre du Capitaine Jean Roger Trussant datée du 25 juillet 1942 ........................................................................................ 280
HISTORIQUE DU 3E BATAILLON Poulain Ravel ............................................................................................................................ 280
Encadrement du 3e Bataillon le 30 avril 1940 ........................................................................................................................ 280
Le 3e bataillon de Barcarès à la montée au front. .................................................................................................................. 281
3e Bataillon 9e Cie rapport Modéna. ............................................................................................................................................... 291
C.R. de fin d’opération 9e Cie 3e bataillon Capitaine Modéna : ............................................................................................. 291
Rapport du Capitaine Ravel Commandant le 3/21 e R.M.V.E.
........................................................................................................................................................................................................ 304
CHAPITRE V : Le 21e R.M.V.E. dans la résistance. ........................................................................................................................... 307
DAVYDAS BADASSAS .............................................................................................................................................................. 307
Yanchel FRENC ....................................................................................................................................................................... 375
Antoine Henri BEILLE ............................................................................................................................................................. 376
Jooseph CLISCI ....................................................................................................................................................................... 378
Thomas Gleib de son nom Yeouda Chaïm KALMAN .............................................................................................................. 381
Georges GHERTMAN ou Zulik Ghertman ............................................................................................................................... 384
Joseph Kutin (Kutyn ............................................................................................................................................................... 389
Boria Lerner (Baruch Lerner ................................................................................................................................................... 390
927
Kopiloff Théodore .................................................................................................................................................................. 391
Jacques Silberfeld .................................................................................................................................................................. 392
Narcisse GALI ......................................................................................................................................................................... 393
CHAPITRE VI : Le 11e Régiment Étranger d’Infanterie .................................................................................................................... 395
CHAPITRE VII : Les combats du 21e R.I.C. de juin 1940 en Argonne. .............................................................................................. 411
CHAPITRE VIII : Historique du 14e G.R.C.A. du 1er février 1940 au 23 juin 1940 par Le Lt-Colonel Gallini. ..................................... 415
CHAPITRES IX : La 35e Division au combat ...................................................................................................................................... 467
LE PRÉLUDE ................................................................................................................................................................................ 467
LA BATAILLE ................................................................................................................................................................................ 478
1. Au Nord de l'Argonne ........................................................................................................................................................ 478
2. Retraite à travers l'Argonne ............................................................................................................................................... 482
3. La journée tragique de Baudrémont .................................................................................................................................. 485
4. Entre Meuse et Moselle. .................................................................................................................................................... 486
RÉSUMÉ DE LA BATAILLE À L’EST ............................................................................................................................................... 491
Le 10 juin 1940, la ligne Weygand de « défense sans recul » du 4 juin 1940 est percée ...................................................... 491
200 000 hommes sont encerclés dans le triangle Toul, Colombey-lès-Belles, ...................................................................... 492
Quelle est la part de responsabilité des généraux ? .............................................................................................................. 492
Liste de généraux libérés ....................................................................................................................................................... 493
Chapitre X : La sacrifice de l’armée polonaise dans le Lunévillois et plus. ..................................................................................... 496
Le comportement français au 45e Corps d’Armée ................................................................................................................ 506
La revue suisse "le véritable messager boiteux de Neuchâtel ............................................................................................... 506
CHAPITRE XI : Conclusions sur les chapitres précédents ................................................................................................................ 508
CHAPITRE XII : Personnages du 21e R.M.V.E. .................................................................................................................................. 515
CHAPITRE XIII : ÉPILOGUE ............................................................................................................................................................... 884
14e Région Le Lieutenant Lintignac Charles ............................................................................................................................... 886
Que dire de ce rapport ? ............................................................................................................................................................ 899
EFFECTIFS DE LA 10e Cie ............................................................................................................................................................. 903
ORGANIGRAMME 2 ........................................................................................................................................................................ 904
STATISTIQUES DES NATIONALITÉS : ........................................................................................................................................... 923
RÉPARTITION ÈTRANGERS/FRANÇAIS ........................................................................................................................................ 923
MORTS 39-45 IDENTIFIÉS (Chiffres minimaux) 21e + Résistance+ Déportations. ....................................................................... 923
RÉSISTANTS ................................................................................................................................................................................ 923
MODÉRATEUR ............................................................................................................................................................................ 923
928