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SOMMAIRE
LE PROPOS DU PRSIDENT.
La loi et les murs. Jean DUTOURD ....................................................................
LE FRANAIS EN FRANCE
Vocabulaire :
LAcadmie gardienne de la langue. .....................................................................
Mots perdus. Jean TRIBOUILLARD ....................................................................
Je veux crire lideur sur mon ticheurte. Marceau DCHAMPS ..........................
Lt indien des nomins. Jacques CAPELOVICI ................................................
Ketchup. Bernie de TOURS ..................................................................................
Sur quelques verbes dans le vent. Joseph SANS ..................................................
seule fin dtre diffrents. Janet RAFFAILLAC ................................................
Quand le rve simpose. Bertrand Marie FLOUREZ ...........................................
Style et grammaire :
La langue classique. Jean dORMESSON ............................................................
Jeu-concours : Texte fautes corrig comment.
Jean-Pierre COLIGNON ....................................................................................
Madame la Ministre ? Paul TEYSSIER ................................................................
Pronoms en folie. Jacques PPIN .........................................................................
De lellipse. Jean TRIBOUILLARD .....................................................................
Aspirons moins de H. Christian HERSAN ........................................................
Drles de plaques. Grard CONTE .......................................................................
Humeur/humour :
Petits mots pour ne rien dire. Michel GUIMBAL .................................................
Dans tout, il y a matire rire . Franoise FERMENTEL ...............................
Agir ? :
Quelques rgles de typographie. Laurent GIRARD ..............................................
Prsentation dun nouveau dictionnaire. Pierre DELAVEAU ..............................
Langue franaise : quels Tartuffe ? Bernard DORIN ............................................
La langue franaise pour un crivain : Erik ORSENNA ..................................
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LE PROPOS DU PRSIDENT
de lAcadmie franaise
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LE FRANAIS EN FRANCE
LACADMIE GARDIENNE DE LA LANGUE
Les emplois recommands ou dconseills*
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MOTS PERDUS
Avant den allonger la liste lintention de nos lecteurs, jaimerais,
pour rpondre certains dentre eux, rappeler que, si la plupart des
mots dits perdus ont dsert nos dictionnaires, quelques-uns sy sont
maintenus parfois, vieillards cramponns la vie, juste titre
convaincus quen dpit de leur ge ils sont encore aptes servir et
toujours prts lguer nos contemporains les richesses sonores et
smantiques quils possdent et doivent leur longvit, peut-tre
autant qu leur naissance. Parmi les mots perdus, les uns sont
exhumer, les autres seulement dpoussirer.
Dernirement, le nez plong dans les pages du Littr, jy dcouvris,
n en 1477, du latin garrio, gazouiller (verbe de parole comme
gargouiller, jaser), le nom garrulit qui disait lenvie constante de
bavarder, avant de tomber dans loubli o ne la pas suivi langlais en
conservant garrulity et garrulous (volubile). Le mot a d plaire
Verlaine pour quil lait introduit dans cet alexandrin appartenant aux
lgies :
Tu railles ma garrulit, peut-tre tort.
BLANCHOYER v., avoir des reflets blancs. Ex. :
Lon voit avec horreur dantiques ossements
Blanchoyer travers de pompeux ornements. (Masson.)
Littr, dj, regrettait que ce verbe ne figurt plus dans le dictionnaire
de lAcadmie.
BONACE n. f., 1. Calme plat de la mer. Ex. :
Un orage si prompt, qui trouble une bonace,
Dun naufrage certain nous porte la menace. (Corneille.)
2. tat de paix. Ex. :
Nous navons rien qui menace
De troubles notre bonace. (Malherbe.)
BLTRE : n. m., mendiant, gueux, puis homme de rien. Ex. :
Pendard ! gueux ! bltre ! fripon ! maraud ! voleur ! (Molire.)
BRETAUDER v. compos du prfixe pjoratif ber avec mtathse
de lr , du latin bis, et de tonsitare, tondre souvent : tondre
ingalement un animal. Par plaisanterie, couper les cheveux trop court.
Ex. : Mme de Neveu y vint coiffe faire rire ; la Martine lavait
bretaude par plaisir comme un patron de mode, tous les cheveux
coups sur la tte et friss par cent papillotes. (Mme de Svign.)
Jean TRIBOUILLARD
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KETCHUP
Jai dcouvert que, trois sicles avant J.-C., les Romains utilisaient
dj une sorte de sauce compose de vinaigre, huile, poivre et
anchois schs, appele liquamen garum, adopte par les Grecs sous
le nom yapov, pour relever le got du poisson et de la volaille. On a
retrouv dans les ruines de Pompi des petits pots portant
linscription Meilleur liquamen filtr. Fabriqu Umbricus
Agathopus .
Si ce condiment romain reste le plus ancien connu, il ne semble pas
tre lantcdent direct du ketchup que nous connaissons.
En 1690, les Chinois ont compos une sauce piquante, galement
utilise pour assaisonner le poisson et le poulet : une sorte de
saumure de poisson, fruits de mer et pices, appele ke - tsiap. La
recette fut adopte dans lArchipel malais sous le nom de kechap.
Vers 1715, les marins de Sa Gracieuse Majest rapportrent des
chantillons en Angleterre. Les matres coqs de Londres tentrent de
copier le condiment, mais, dans lignorance des pices orientales, ils
les remplacrent par des champignons, des noix et des concombres.
On en trouve la trace en 1748 dans un
livre de cuisine crit par Mme
Harrison.
En 1823, Lord Byron en vante les
mrites dans son pome Boppo .
Et, en 1841, Charles Dickens, dans
Barnaby Grudge, se pourlche les
babines en pensant aux ctelettes dagneau recouvertes de
ketchup .
Quand donc la tomate a-t-elle t ajoute la recette asiatique ?
Vers 1790, semble-t-il, et Boston, Mass., .-U. Quoi quil en soit, il
est peu probable que ce ft plus tt, puisquen 1785 les colons
espagnols du Nouveau Monde croyaient encore la tomate aussi
vnneuse que sa sur botanique, la belladone.
Pourtant les Aztques cultivaient la tomate depuis belle heurette
sous le nom de tamatl. Les Florentins, qui devaient plus tard intgrer
ce fruit-baie la plupart de leurs mets, le nommaient mala insana
(pomme malsaine).
Il semble probable que les colons qui taient tombs malades
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navaient pas mang les fruits, mais les feuilles, qui sont toxiques.
Jignore qui a lanc la tomate en Europe, mais les Amricains
prtendent quaux tats-Unis cest Thomas Jefferson qui la
exonre du doute en patronnant, en 1792, la recette publie par
Richard Brigg sous le nom de Tomata catsup .
Prparer soi-mme ce condiment prenait tellement de temps quun
cuisinier-homme daffaires amricain dorigine allemande, Henry
Heinz, en commena la production industrielle, qui fit flors.
Depuis un sicle, ni la forme du contenant ni les ingrdients du
contenu nont vari.
Bernie de TOURS
.................................................
M. ou Mme
Adresse :
..........................................
............................................
....................................................
M. ou Mme
Adresse :
..........................................
............................................
....................................................
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LA LANGUE CLASSIQUE
Dans ce court extrait dUne autre histoire de la littrature franaise*,
vous reconnatrez le style et lesprit de synthse de Jean dOrmesson.
de lAcadmie franaise
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pied ferme, tre au pied du mur, mettre sur pied (= organiser), donner
un (des) coup(s) de pied...
sans quil ft : sans que est toujours suivi du subjonctif (il ne se
passe pas de jour sans quil pleuve ; sans que personne puisse sy
opposer). Il ne faut pas employer de ne expltif aprs sans que : il est
inutile, voire carrment fautif quand sans que et non sans que sont en
tte de phrase (sans quon le lui ait demand, elle a crit au prfet).
rveille-matin : lorthographe du synonyme rveil (pluriel : des
rveils) ne doit pas inciter crire rveil-matin , graphie qui
nexiste pas ! Rveille-matin est un mot compos invariable form de
la forme verbale invariable rveille (de rveiller) et du nom matin. Il
faut comprendre que cest un ustensile qui rveille le matin .
djeuner : djeuner (verbe ou nom masculin) na pas laccent
circonflexe qui subsiste dans jener... Un moyen mnmonique
intressant pourrait alors consister dire : Si lon jene, on ne
djeune pas ! . En revanche, le mot dner a un accent circonflexe sur
le i.
Les dictionnaires usuels sont partags sur le nom compos petit [] djeuner, que certains crivent avec un trait dunion.
en cinq sec : il convient de noter lorthographe de cette expression
adverbiale lorigine inconnue, du moins controverse expression
usite un jeu de ds, un jeu de cartes (au jeu de lcart, on a
lexpression jouer en cinq secs , cest--dire jouer en une seule
manche de cinq points)... ?
En tout cas, dans lemploi adverbial signifiant rapidement , ce qui
tait le cas ici, sec est invariable.
suraigus : les deux dictionnaires de rfrence donnent
exclusivement la graphie avec trma sur le e, sans tenir compte des
propositions de modification de lorthographe avances il y a
quelques annes, mais qui nont jamais t ratifies officiellement (la
publication dans la partie documents administratifs du Journal
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MADAME LA MINISTRE ?
Nous prsentons ce texte de M. Paul Teyssier, professeur mrite la
Sorbonne, parce quil dveloppe des arguments intressants, qui incitent
la rflexion.
Nous rappelons quen rgle gnrale les articles de cette revue
nengagent que leur auteur.
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PRONOMS EN FOLIE
Scne de classe :
Msieur, on ma pris ma gomme ;
On, pronom imbcile, qualifie celui
qui lemploie.
Nous navons jamais compris, mes
camarades et moi, pourquoi le directeur
de notre cole avait une telle aversion
pour ce petit mot de deux lettres. Peuttre et-il prfr entendre jai perdu
ma gomme , ou je ne retrouve pas ma
gomme , la disparition du prcieux
objet tant plus vraisemblablement due
au manque dordre du plaignant quaux conceptions trs largies
dun de ses condisciples sur la notion de proprit. Sans relche, il
sacharnait relguer le pronom honni dans le clan des proscrits, ne
se privant cependant pas de nous le faire inclure dans la conjugaison,
ds que nous penchions nos fronts studieux sur les verbes irrguliers
( tous les temps de tous les modes et toutes les personnes), tel
aller, ce forban qui fait semblant dappartenir au premier groupe avec
sa terminaison en -er, alors quil ny a pas plus irrgulier que lui : Je
vais, jallais, jirai !
Retournons notre pronom indfini. Dans son rle normal, o il est
mis pour quelquun , une personne indtermine , il commande
le masculin singulier : On se sent vraiment petit devant tant de
splendeur. Remplaant tu ou vous, il donne le genre de la (des)
personne(s) qui lon sadresse : Alors, ma petite Sylvie, on est
contente ? Eh bien, mesdames, on est prtes ? (parfois aussi :
sommes-nous prtes ?, bien que celui qui interroge ne soit pas
compris dans laction).
Il reste cet insolite on populaire qui, dans la langue courante, sest
indment substitu au collectif nous, premire personne du pluriel.
Sans forcment lui donner leur approbation, les grammairiens,
constatant la coutume, lont codifie ; il se comporte exactement, en
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DE LELLIPSE
Range dans les figures de construction, lellipse consiste
supprimer un ou plusieurs mots ncessaires, en principe, la
comprhension parfaite de la phrase, mais sous-entendus. Cette
conomie de moyens ne vise qu atteindre la qualit dune
expression forte de sa concision, comme le prouve, extrait
dAndromaque, le vers fameux de Racine souvent cit pour sa valeur
lapidaire et dmonstrative :
Je taimais inconstant, quaurais-je fait fidle ?
Qui, en effet, ne verrait que ce bel alexandrin tire sa puissance de
sa sobrit, de sa rapidit, voire de sa hardiesse ? Par un remarquable
recours lellipse, Hermione parvient en nemployant que douze
syllabes convaincre Pyrrhus dun amour sans limites.
Je voudrais, pour rpondre plus prcisment M. Bernard
Bergerot, de Paris, qui la conteste, dfendre la cause de l'ellipse du
sujet et du verbe tre aprs les conjonctions parce que ou puisque.
Les hommes du peuple se mirent porter le pantalon, moins onreux
que la culotte, parce que moins difficile confectionner. Au nom de
quelle rgle pourrait-on reprocher lauteur de cet nonc, qui sest
dbarrass de il est, le tour elliptique donn la subordonne ? Je
pense, au contraire, quil mrite notre approbation pour avoir
supprim de la proposition concerne deux mots bien inutiles, vitant
ainsi la lourdeur du style sans crer la moindre ambigut.
Le puritanisme est faux parce que contraire la nature humaine
, crit Andr Maurois (Mes songes que voici).
Voil lhistoire dun homme autrefois heureux parce que sage,
aujourdhui malheureux, trs malheureux parce que fou , enchrit
Claude Farrre (Les Civiliss).
Orgeron, professeur despagnol, mais franais, puisque n en
Gascogne, avait fait diter un recueil... , trouve-t-on sous la plume
de Francis Jammes (LAntigyde).
De quel droit, en vertu de je ne sais quel purisme, se permettrait-on
de critiquer ces crivains reconnus, pour avoir us dun procd ne
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DRLES DE PLAQUES
J'ai un grand nombre d'amis d'origine trangre, et c'est eux que je
dois mon amour pour la langue que je parle.
J'aime leurs questions, souvent simples et directes, qui traduisent
leur tonnement devant ce qu'ils considrent comme un illogisme
d'une langue franaise dont ils aimeraient bien pouvoir dnouer
certains mystres.
II y a dj quelque temps, je m'tais surpris rectifier spontanment
les propos d'un de mes interlocuteurs, venu d'un pays du Nord de
l'Europe et qui me relatait sa visite de la tour d'Eiffel. C'est lorsque je
lui ai rappel, avec une masse de preuves l'appui de mes dires, qu'on
disait tour Eiffel, que je me suis rendu compte que je m'engageais sur
une voie particulirement dangereuse, puisque j'ignorais totalement
dans quel bourbier elle allait me conduire.
Les premiers pas furent convaincants, voire encourageants, et
m'assurrent quelques succs faciles : c'est ainsi que j'ai pu avec une
aisance de professionnel lui expliquer, entre autres exemples, que
le Bergre des Folies-Bergre ne prenait pas de s puisqu'il s'agissait
bien d'un nom propre, et non d'un adjectif comme on pourrait le
penser. Mais l o j'ai commenc me trouver court d'arguments,
c'est lorsqu'il m'a fallu expliquer pour quelles raisons le de avait
disparu. Certes, on le trouve ( Paris tout au moins) parfois remplac
par un qui fait hurler les puristes : la Butte-aux-Cailles(1), la
Fontaine--Mulard, etc., mais il est de fait que son usage a aujourd'hui
de moins en moins cours.
Quand il s'agit des noms de rues, on baigne dans ce qui me semble
bien tre l'illogisme le plus absolu. Mes exemples sont parisiens, mais
j'ai pu constater que partout ailleurs en France il tait possible de
relever ce que je pense tre une anomalie. On dit l'avenue de Clichy
(avec toutefois la regrettable tendance dire et crire place Clichy
), boulevard de Sbastopol, avenue de l'Opra ( 2 ) , mais pourquoi
dit-on rue Balzac, place Pigalle, place Charles-de-Gaulle ?(3)
Reconnaissons en outre qu'il existe un lger flottement dont la cause
m'chappe totalement, et qui concerne la particule de qui prcde
certains noms propres, car s'il existe bien une rue de Svign, une rue
de La-Tour-d'Auvergne, un boulevard de La-Tour-Maubourg, il y a par
contre une rue La Fontaine et une rue Lafayette, et la liste de ces
amputations n'est certainement pas exhaustive.
Pourquoi le de rapparat-il comme par enchantement lorsque, devant
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Grard CONTE
(1) Cailles n'a rien voir avec le petit oiseau de passage
plumage grivel (Littr). Il sagit de la dformation
orthographique du nom d'une famille (Caille) qui
possdait autrefois ce terrain dans le sud de Paris.
(2) Mais on doit dire place Vendme !
(3) Essayez d'expliquer un tranger pourquoi on pouvait dire nagure place de l'toile, alors
qu'aujourd'hui on ne peut pas l'appeler place de Charles-de-Gaulle !
(4) On ne sait plus trs bien pour quelles raisons cette fort honorable profession a pu bnficier
d'une telle distinction. Il n'y a pas, que je sache, de voies publiques (ou mme prives) qui
perptuent le souvenir des cultivateurs, garons coiffeurs ou bouchers combattants. Et pourtant,
ils la mriteraient bien eux aussi. Sic transit gloria mundi.
(5) Une ultime question : pourquoi claire-t-on une lanterne ? C'est elle qui doit clairer, non ?
NDLR : Dans le prochain numro, Jacques Ppin rpondra aux questions poses ici.
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Pierre DELAVEAU
Cercle Ambroise-Par
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ERIK ORSENNA
Dans Deux ts (Fayard, 1997, 199 p., 98 F), Erik Orsenna a choisi de rendre
hommage la navigation des mots, la jalousie de la mer , la complicit des
habitants dune le, qui aident un traducteur rdiger la version franaise dAda ou
lArdeur, de Nabokov.
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FRANCE - CANADA
Les prix Samuel-de-Champlain, fonds par linstitut FranceCanada (section canadienne de France-Amrique), ont t attribus
pour la premire fois, le mercredi 10 dcembre 1997. Prsid par M.
Ren Monory, prsident du Snat, le jury les a dcerns
lhistorien canadien Denis Vaugeois, qui dirige les ditions
Septentrion, pour son importante production littraire, et
notamment pour son ouvrage La Fin des alliances francoindiennes (Septentrion), et Jean-Marie Fonteneau, conservateur
du muse de Belle-le-en-Mer, pour l'ensemble de son uvre, et
en particulier Les Acadiens, citoyens de lAtlantique (ditions
Ouest-France).
Lobjectif de ces prix est dinciter les Canadiens se pencher de
plus en plus sur les origines franaises du Canada, et mettre la
culture franaise en relief dans diffrents domaines, et,
paralllement, dinciter les Franais sintresser cette grande
priode de la dcouverte et de limplantation franaises en Amrique
du Nord.
En franais, bien entendu !
Jacques DHAUSSY
Cercle Franois-Seydoux
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La Lettre de la Francophonie de
novembre-dcembre 1997 rend compte
du Sommet de Hano ; par les
documents quelle cite, elle justifie de
rester porte de main pour ceux qui
sintressent la Francophonie et son
devenir.
LAFAL et lADIFLOR (Association
pour la diffusion internationale de livres,
ouvrages et revues) consacrent un
numro spcial ce mme Sommet dans
Liaisons, citant galement des textes de
rfrence intressants conserver.
Les 6 et 7 mars, les recteurs
duniversits africaines, runis
linitiative de lAUPELF-UREF la
Sorbonne, ont tudi comment valoriser
sur le plan international leurs travaux et
leurs recherches.
Du 20 au 25 mars, lAUPELF-UREF
prsentera au Salon du livre ses
ralisations et son programme en ce
domaine. Rappelons quelle vend au tiers
de leur prix ses ouvrages aux pays faible
revenu.
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Descartes, Granges-Paccot/Fribourg,
demande par une note de service que les
enseignants de toutes les disciplines
veillent la qualit de la langue (crite et
orale) utilise par les lves. Un exemple
suivre...
La diversit de la Francophonie
compare
organise
un
congrs
international les 27, 28 et 29 mai au
Carr des Sciences, 1, rue Descartes,
75005 Paris, sur lhistoire et lavenir
de lducation compare en langue
franaise, en Europe et dans le monde
.
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NOUVELLES PUBLICATIONS
POUR TOUT L'OR DES MOTS de Claude GAGNIRE
(Robert Laffont, collection Bouquins , 1997, 1080 p., 159 F)
Un vent de rdition souffle ces derniers temps sur les ouvrages touchant
au franais, preuve sans doute de l'intrt des lecteurs pour leur langue.
Bien souvent, l'diteur modifie la prsentation ou le titre, au risque de faire
passer pour une nouveaut ce qui est une reprise. Il y a cependant des cas
o ces reprises sont parti-culirement bienvenues, comme ici : voici
rassembls en un seul volume, dans le format si commode de la fameuse
collection Bouquins , les deux livres excellents de Claude Gagnire
parus prcdemment, quelques annes d'intervalle, sous les titres de Au
bonheur des mots et Des mots et merveilles. J'en avais dj dit grand
bien dans le numro 175 de DLF, et j'avais souhait, sinon prdit, le
succs qui justifie une nouvelle dition. Sous environ 150 entres, Claude
Gagnire a recueilli, pour notre plus grand plaisir, tout ce qu'il y a de drle,
de curieux, d'insolite et parfois de grivois dans la langue franaise
ou en marge de la littrature. On y retrouvera donc charades tiroirs
alambiques, devinettes, pomes surprenants, mots perdus, vers clbres,
devises de cadrans solaires, enfin mille anecdotes. Dans cette refonte de
deux tomes distincts, l'auteur indique avoir supprim quelques chapitres et
ajout quelques paragraphes. L'ensemble est fort copieux, et pourtant
toujours lger, jamais indigeste, et on ne se plaindra certes pas que, sous sa
nouvelle prsentation, l'ouvrage cote maintenant moins du tiers de ce qu'il
cotait nagure. C'est dire qu'il n'y a plus d'excuse pour s'en passer !
ET QUELQUES AUTRES RDITIONS
Puisque j'en suis encenser la collection Bouquins , je rappelle qu'on
y a aussi repris et enrichi deux livres ency-clopdiques remarquables :
Michel Malherbe, dans Les langages de l'humanit (1995, 1760 p., 199
F), traite des 3 000 langues parles dans le monde (avec des rudiments du
vocabulaire de base en tagalog, en sesotho ou en ougour, qui rjouiront les
curieux dfaut d'tre d'une grande utilit pratique) ; Georges Ifrah, dans
sa magistrale Histoire universelle des chiffres (1994, 2 080 p., 298 F),
intresse non seulement l'amateur de chiffres, mais l'amateur de langue,
grce des dveloppements passionnants sur l'tymologie des noms de
nombres et d'autres termes tels qu'ordinateur.
Je reviens Claude Gagnire pour signaler que Robert Laffont vient
aussi de publier une seconde dition, augmente en pages et en prix, de
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locaux, de la terre, des animaux et des plantes. La tte tourne au citadin que
je suis de redcouvrir la richesse de notre langue, ou plutt de nos langues,
qui surent forger de si nombreux mots, souvent jolis ou pittoresques, pour
baptiser le monde environnant. Je ne savais pas, et j'oublierai srement trs
vite, que les clairiotes sont, en Brie, une salade de mche, ou que le
happelopin dsignait, au Moyen ge, un gamin de cuisine qui assistait le
hasteur charg de tourner la broche.
Mais j'aurai toujours plaisir me replonger dans ce beau livre de
souvenirs, pour une promenade de l'esprit, instructive et nostalgique,
travers nos campagnes. Qu'on rclame donc cet ouvrage dans les
bibliothques municipales, si l'on na pas le bonheur de lavoir chez soi.
Didier BERTRAND
Faute de place, nous nous voyons contraints de reporter au prochain numro
le compte rendu de quatre ouvrages qui ont retenu notre attention divers
titres :
Le franais en Belgique, sous la direction de D. Blampain, A. Goosse, J.-M.
Klinkenberg et M. Wilmet (ditions Duculot).
Gopolitique de la francophonie, de J. Barrat (P.U.F.)
Littrature francophone I. Le roman, (Hatier-AUPELF-UREF, collection
universits francophones ).
Le ligakon - les charnires de liaison du discours (Mot dor spcialis 1996,
au titre du meilleur ouvrage technique de la langue franaise), de Jean H.
Bourget, (Gurin) ; le commander La Librairie du Qubec, 30, rue GayLussac, 75005 Paris, tl. 01 43 54 49 02.
Jean-Pol CAPUT
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