Ethos
Ethos
Ethos
Mmoire
de la Chaine 3
Composition du jury :
Dr AIT DAHMANE Karima, MC/A- Alger 2, Prsidente
Dr AMOKRANE Saliha, MC/A- Alger 2, Rapporteur
Dr BENHOUHOU Nabila, MC/A- ENS/ Bouzarah, Examinatrice
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42
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49
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56
Introduction
La communication linguistique nest plus perue de la manire traditionnelle comme
tant une simple transmission dun message par un metteur un rcepteur tel que ltablit
Jakobson dans son schma. Elle est plutt considre comme une interaction entre deux ou
plusieurs individus. Autrement dit, lmetteur et le rcepteur sont deux agents sociaux qui
agissent incessamment et simultanment lun sur lautre. Lapport des sciences qui tudient
linteraction entre les personnes constitue un largissement de la notion de la communication.
Le caractre interactionnel de la communication est lorigine de lintrt port sur
ltude des interactions verbales. Ce courant, rcemment rebaptis analyse du discours en
interaction , a pour but de dcrire le fonctionnement des changes communicatifs afin den
dgager les caractristiques et les rgles. Cette approche repose sur une analyse des
conversations
sur une mthode empirique descriptive et inductive qui seffectue partir de corpus
enregistrs et soigneusement transcrits. Le corpus constitue ainsi un support indispensable
pour lanalyse qui part des donnes en cherchant identifier des comportements
interactionnels rcurrents pour en proposer des catgorisations et formuler des
gnralisations (Traverso, 1999 :22).
Notre objectif principal, dans ce prsent travail, est dexaminer le phnomne de la
construction de lethos de lanimateur dans une interaction mdiatique, plus prcisment dans
un programme radiophonique relevant du type dmission interactive (
).
La notion dethos a fait lobjet de beaucoup de recherches dans dautres disciplines entre autres la rhtorique et
lanalyse du discours.
et son contexte ?
Quel rle lanimateur joue-t-il dans linteraction ? Quelle place occupe-t-il dans
linteraction ?
Pour rpondre ces questions, nous allons adopter lapproche qui relve de la
linguistique interactionnelle, particulirement de lanalyse des interactions verbales dont nous
avons parl ci-dessus et dans laquelle nous allons procder lanalyse des activits verbales
de lanimateur qui lui permettent dassurer la construction de son identit.
Nous avons formul les hypothses suivantes :
-
dernier est galement sujet des modulations de la part des interactants (lanimateur
et les auditeurs-appelants).
-
Lanimateur joue un rle principal dans la gestion de lmission (gestion des appels,
gestion des thmes, etc.). Ce rle lui permet doccuper une place importante dans
lmission.
. Le
, dont cette dernire fait partie, permet douvrir laccs la sphre publique et offre
la possibilit aux auditeurs dinteragir avec le ou les participants en studio. Cette mission
repose sur lcoute des auditeurs qui appellent pour soulever les questions qui les proccupent
afin de trouver un cho chez lanimateur.
Nous allons donc centrer notre intrt sur les pratiques discursives qui permettent
lanimateur de construire un ethos adapt aux diffrentes situations dinteraction. Lexamen
de ces pratiques nous permettra den dgager les mcanismes qui dterminent leur mise en
uvre dans la situation dchange.
Notre travail est compos de quatre chapitres. Le premier constitue une prsentation des
bases thoriques et mthodologiques adoptes et sur lesquelles se fonde notre recherche.
Dune part, nous voquerons les disciplines qui ont conduit lapparition de lanalyse des
interactions verbales. Nous citerons, en outre, quelques unes des principales notions qui sont
utilises dans cette discipline (les actes de langage, le rite dinteraction, le
) ainsi
que la thorie de la politesse. Dautre part, nous prsenterons la notion de lethos et son
application en analyse des interactions verbales.
Le deuxime chapitre contient la prsentation du type dinteraction que nous allons
tudier, savoir le
que la convention de transcription que nous avons adopte. Nous aborderons enfin les aspects
formels et organisationnels de lmission.
Ces deux chapitres de cadrage gnral seront suivis dune partie analytique o, dune
part, nous examinerons le rle de lanimateur dans la gestion de lmission et celle de
lchange avec les auditeurs-appelants (troisime chapitre) ; dautre part, nous dcrirons les
diffrents aspects de lethos de lanimateur qui apparaissent travers sa parole au sein de
linteraction. Nous aborderons enfin les stratgies quil met au service de la construction de
son image (quatrime chapitre).
!
"
"
linguistique est en fait le produit de plusieurs influences venant dautres sciences. Nous allons
citer, dans un premier temps, les principaux travaux fondateurs de ce courant. Dans un
deuxime temps, nous aborderons les thories actuelles de lanalyse des interactions sur
lesquelles notre travail sest bas. Enfin nous nous attarderons sur la notion dethos dont on va
tracer lvolution depuis son origine ; nous nous intresserons en particulier la manire dont
lanalyse des interactions verbales a abord cette notion.
Goffman insiste sur la situation de face face dans linteraction. Il ne prend donc pas en
considration les autres formes de communication distance telles que la conversation
tlphonique. Or dans les changes tlphoniques, les interactants exercent certaines
influences mutuelles. Ce qui signifie que ce genre de conversation se droule galement dans
un cadre interactionnel. Ainsi, les interactions tlphoniques constituent un matriel important
tudier. Schegloff dclare ce sujet :
#
$
%
),
cest--dire laction o les individus agissent les uns sur les autres ; et laction conjointe
(Vion, 1992) de ces derniers sur la ralit3 (action simultane).
Linteraction sociale est donc un phnomne dynamique et complexe qui ne peut pas tre
tudi sous un seul angle. Cest pourquoi beaucoup de sciences humaines ainsi que les
sciences du langage sy sont intresses et ont servi de base de dpart pour lanalyse du
discours en interaction.
Les conversations tlphoniques offrent un matriel naturel dtude pour les chercheurs qui travaillent dans le
domaine. Cet intrt port nest pas particulirement li ce moyen de communication mais plutt au fait que les
conversations tlphoniques sont un cas dinteraction verbale.
3
Cit par Traverso (1999 : 5).
10
lethnomthodologie. Cette dernire est un courant sociologique dvelopp dans les annes 60
par Garfinkel. En ethnomthodologie, le travail consiste soccuper de dcrire le
fonctionnement des mthodes utilises par les individus dans leurs activits quotidiennes.
Daprs Garfinkel, les individus construisent des catgories dans leur vie sociale selon les
contraintes du moment des changes interactionnels. Par la suite, la conversation naturelle est
devenue lobjet de recherche principal grce aux travaux de Sacks avec la collaboration de
deux autres chercheurs, Schegloff et Jefferson. Leur mthode est base sur lobservation
comme premire tape, ensuite la description des phnomnes observs. Autrement dit,
partir dune tude minutieuse dinteractions enregistres et transcrites, ils dgagent les rgles
explicites qui rgissent linteraction sociale, par exemple la distribution de la parole entre les
interactants (Sacks, Schegloff & Jefferson, 1974) et lorganisation dune conversation :
ouverture, corps, clture.
Toutefois lanalyse conversationnelle ne fait aucune rfrence au contexte socioculturel
dans lequel la conversation a lieu. De ce fait, lanalyse est appauvrie et elle ne permet pas de
comprendre la faon dont le sens se construit au cours de linteraction pour pouvoir
linterprter.
Cependant cela nempche pas que lapproche de lanalyse conversationnelle soit dune
importance majeure pour la linguistique pragmatique. Car celle-ci puise, entre autres, de ses
outils pour analyser les interactions verbales.
11
La notion des
comme le
modle daction pr-tabli que lon dveloppe durant une reprsentation et que
lon peut prsenter ou utiliser en dautres occasions (1973b : 23). Il sagit du
modle de comportement que lindividu adopte dans une situation dinteraction,
par exemple, le comportement que doit adopter un juge dans une audience, ou
celui dun mdecin avec un malade dans son cabinet, etc.
$
12
cadre dtermin par lensemble des individus qui y sont prsents. Il est donc
essentiel de les prendre en compte pour comprendre le fonctionnement de
linteraction.
En somme, linfluence mutuelle exerce par les partenaires de linteraction les uns sur les
autres est fixe par ces '
sociaux et ces
dinteraction.
Goffman tudie aussi la manire dont linteractant ajuste son comportement devant les
autres participants linteraction. Pour lui, chaque individu est dot dune face et dun
territoire . Ces deux lments sont mis en confrontation lors de la rencontre communicative
entre deux individus. La notion de face conue par Goffman est la valeur sociale positive
quune personne revendique effectivement travers une ligne daction que les autres
supposent quelle a adopte au cours dun contact particulier (1974 : 9). Autrement dit, la
face correspond au narcissisme et aux images valorisantes que les interlocuteurs imposent ou
cherchent imposer pendant linteraction. Quant au territoire, il correspond au corps de
lindividu avec ses prolongements. Il existe huit types de territoire : lespace personnel, les
places, lespace utile, les tours, lenveloppe, le territoire de la possession, les rserves
dinformation et les domaines rservs de la conversation (1973b : 53-54). Il peut donc tre
dordre corporel, matriel, spatial, temporel, affectif ou cognitif.
Le maintien de la face est cependant sujet des risques. Lorsque les images des individus
se confrontent en situation de face--face, elles peuvent tre source de conflit, puisquelles ne
sont pas forcment compatibles. Dans ce cas, le sentiment de menace de perdre la face est
partag par les participants linteraction. Chaque participant se comportera de faon ce que
sa face et celle de son partenaire ne soient pas atteintes.
Donc ce que lindividu est tenu de respecter, ce sont les rgles qui lui permettent de
prserver sa face et son territoire ainsi que la face et le territoire de ses partenaires. En
consquence, il doit oprer deux actions, dune part, effectuer un travail de figuration ou
; dautre part, employer les rituels4 . Ces deux tches permettent aux participants de
ne pas perdre leur face. Ainsi lquilibre interactionnel est maintenu.
Les actes rituels assurent un autre rle savoir celui dentretenir une relation dj tablie entre les individus.
Ils ont donc une valeur relationnelle. Ces rgles sociales sont inhrentes linteraction et ncessaires au
fonctionnement de la socit.
13
Par la notion de
Goffman entend :
(
"
" )*+ ,
La notion de
, 23), par exemple, le comportement que doit adopter un juge dans une
audience, ou celui dun mdecin avec un malade dans son cabinet, etc. Linfluence mutuelle
exerce par les partenaires de linteraction les uns sur les autres est fixe par ces rles sociaux
et ces rituels.
Si nous rsumons le point de vue de Goffman sur les interactions, nous pouvons
considrer que tout acte de langage ou comportement reprsentent une menace pour les faces
et les territoires des participants. Ce faisant, ces derniers accomplissent un travail de
protection qui permet de diminuer les risques datteinte leur face ainsi que les risques
dincursion sur leur territoire. Le sociologue indique galement lexistence dactes rituels. Il
prcise que leur emploi assure la prservation des faces et des territoires et donc le maintien
de lquilibre interactionnel.
Nous allons tablir plus loin le lien entre les notions goffmaniennes cites ci-dessus et
celle de lethos en interaction.
Brown et Levinson (1978) ont fond la thorie de politesse partir des travaux de Goffman. KerbratOrecchioni (2005) a, pour sa part, retravaill cette thorie pour la langue franaise.
14
lacte illocutoire dans lequel le locuteur agit travers son nonc. Celui-l peut
accomplir, par exemple, un acte de promesse, de menace, de salutation, dexcuse,
etc. ;
lacte perlocutoire qui correspond leffet produit par lacte illocutoire sur
linterlocuteur.
Par exemple, si le locuteur dit je vais tirer , lacte locutoire est linformation donne
sur lintention de tirer ; lacte illocutoire est celui de la menace, cest--dire que le locuteur
produit son nonc de telle sorte quil sagit dune menace de tirer ; quant lacte
perlocutoire, cest leffet produit, savoir celui deffrayer linterlocuteur ou de lui faire peur.
Cependant Austin et les autres chercheurs en pragmatique se sont contents dtudier des
noncs dtachs du contexte dnonciation ou dinteraction. Par consquent, leur analyse
tait loigne de la ralit linguistique.
Kerbrat-Orecchioni (2001) sest intresse aux actes de langage dans linteraction, cest-dire dans leur ralisation effective. Elle souligne que les actes de langage ne peuvent tre
interprts quen fonction de la raction produite par le ou les interlocuteurs et du contexte de
linteraction. Un seul nonc peut avoir plusieurs interprtations selon le locuteur et
linterlocuteur.
Lacte de langage est un lment principal de lanalyse en rangs, une approche en analyse
des interactions verbales que nous aborderons ultrieurement.
16
En somme, ce nombre de courants et dapproches que nous avons cits ont permis
denrichir la recherche dans le courant de lanalyse des interactions. Ainsi ils offrent une
panoplie doutils considrable pour le travail danalyse.
La paire adjacente est lunit interactive minimale. Elle est constitue de deux noncs adjacents, prononcs
par deux locuteurs. La production de la deuxime partie de la paire est conditionne par la production de la
premire. La relation entre les deux parties correspond au principe de
: une fois le
premier produit, le second est attendu (Schegloff et Sacks, 1973).
7
Le systme dallocation des tours de parole est bas sur les notions dauto-slection et de slection du prochain
locuteur.
8
A partir du moment o le premier membre de la paire adjacente est produit, le deuxime locuteur effectue un
choix parmi plusieurs possibilits de rponses. Cela est ralis dans le cas des noncs prfrs dont la rponse
apparat dans limmdiat. Par contre, les noncs non-prfrs sont prcds dun moment de silence ou
dhsitation, cest le cas par exemple dun dsaccord ou dun refus qui sont gnralement exprims par des
formules attnues et indirectes (Heritage : 1985).
17
LADI se sert donc dun ensemble doutils danalyse appartenant aux diffrentes
disciplines prsentes plus haut. Les chercheurs dans ce courant ont pu remanier les notions
empruntes et en ont dvelopp dautres. Nous prsentons dans ce qui suit les principaux
concepts qui vont nous servir dans notre travail danalyse.
fonction ractive et initiative. Dautre part, les units de niveau dialogal se composent de
lchange, de la squence et de linteraction. Lchange est la plus petite unit dialogale, elle
est lunit fondamentale de linteraction. Elle est compose au minimum de deux
interventions qui sont produites par des locuteurs diffrents. La forme la plus frquente des
changes est la structure ternaire, par exemple, offense/ excuse/ acceptation , question/
rponse/ valuation (&
par une cohrence thmatique et pragmatique. Cependant sa dlimitation est souvent difficile
pour les analystes. Linteraction est lunit de rang suprieur, elle est compose de squences.
Lanalyse en rangs trouve son origine lEcole de Birmingham (Sinclair et Coulthard, 1975) o est propos un
modle sur lorganisation hirarchique du discours dialogu. LEcole de Genve a par la suite adopt ce modle
et y a apport des remaniements. Elle sest appuye sur le concept de ngociation. Daprs cette cole, ce
processus permet aux interactants damorcer ou de ratifier des propositions partir dunits de sens relies des
niveaux hirarchiques diffrents. Ce modle a encore volu. Actuellement, il est bas sur une approche
modulaire qui intgre toutes les dimensions de linteraction (psychologique, sociologique, linguistique,
discursive, textuelle, etc.) (Roulet, 1991)
18
Elle correspond ce qui se passe entre la mise en contact des participants et leur
sparation (&
, 38).
En ce qui concerne notre objet dtude, cette hirarchisation nous aidera dans lanalyse
du corpus. Le dcoupage en rangs nous permettra de mieux cerner linteraction avec ses
diffrents niveaux, ainsi que leur fonctionnement interactionnel.
de Levinson (1992 :
, 41) ;
).
19
10
11
the want of every competent adult member that his actions be unimpeded by others
the want of every member that his wants be desirable to at least some others (1978: 62).
20
constitu de cinq grandes stratgies de politesse employes dans linteraction. KerbratOrecchioni les traduit comme suit12 :
ne pas accomplir le FTA /accomplir le FTA (5)
non ouvertement/ ouvertement (4)
politesse positive/ politesse ngative (2) (3)
avec une action rparatrice/ sans action rparatrice (1)
(1992 : 174).
Afin de minimiser les menaces, le locuteur peut choisir entre ces stratgies en fonction du
degr de menace. Plus la menace pour la face est forte, plus la stratgie choisie est dun degr
lev, et ce, pour assurer une efficacit maximale.
Les stratgies de politesse qui assurent laccomplissement explicite dun FTA avec une
action rparatrice correspondent deux types de politesse : la politesse positive et la politesse
ngative. La premire, notent les auteurs, est destine sauver la face positive, elle consiste
rendre les actions de linteractant apprcies par ses partenaires. Elle est utilise dans les
relations entre interlocuteurs intimes (montrer sa fraternit et sa solidarit). La seconde
consiste sauver la face ngative, elle correspond au maintien de la face ngative de
linteractant par autrui. Elle consiste rduire les actions qui troublent ses liberts. Elle est au
centre des relations non-intimes et donc base sur le respect.
Par ailleurs, si le locuteur produit non ouvertement un FTA (stratgie niveau 4), cela
signifie quil produit un acte de langage indirect et une communication indirecte. Donc cette
stratgie est utilise dans le cas o celui-ci dsire produire un FTA mais sans avoir lintention
den tre responsable. Par consquent, cette stratgie force linterlocuteur dduire lintention
du locuteur puisquil sagit l dun acte de langage indirect.
2.3.2. Kerbrat-Orecchioni
Il faut dire que Kerbrat-Orecchioni est la premire qui aborde le phnomne de la
politesse linguistique en France. Elle sest inspire des travaux de Brown et de Levinson et a
affin leur thorie. Ses recherches ont permis dclairer certaines confusions du modle des
deux auteurs. Elle dcrit les rgles de fonctionnement du phnomne dans son ouvrage
tome II, (1992) o elle propose un modle global et systmatique de la
12
21
politesse. En plus de la notion de FTA, lauteure introduit celle de FFA (Face Flattering Act).
Elle redfinit galement la notion de politesse positive et de politesse ngative du point de vue
des principes de A-orients et de L-orient .
a- La notion de FFA
Dans leur perspective, Brown et Levinson nabordent que les actes de langage qui sont
potentiellement menaants pour les faces positive et ngative, cest--dire des FTAs. Ce qui
signifie que les deux chercheurs considrent la politesse dun point de vue pessimiste .
Cependant, les recherches de Kerbrat-Orecchioni ont permis denvisager une autre facette de
la politesse : il existe dautres actes de langages ayant un effet positif pour la face. En effet,
dans la vie quotidienne, il existe bon nombre dactes de langage qui valorisent la face des
interactants : le compliment, le vu, le remerciement, etc. Ce genre dacte est appel par
lauteure FFA ou Anti-FTA. On obtient par consquent, deux grandes catgories : FTA et
FFA.
Cet apport permet de mieux cerner la notion de politesse positive et de politesse ngative.
,/
) "
(
0
) "
54)
22
,/
" (1996 :
Les politesses ngative et positive, chez lauteure, correspondent la fois aux deux
niveaux de la face (ngative et positive). Ce lien est tabli grce la considration des FFA.
"1
'
$
Lobjet principal des principes A-orients est de mnager ou valoriser les faces de
lallocutaire. Ils se divisent, leur tour, en deux sous-catgories : la politesse ngative et la
politesse positive. Par ailleurs, les principes L-orients peuvent tre dfavorables au locuteur
si leur rle est de dvaloriser sa propre face. Cela correspond par exemple au discours dautodvalorisation. Ils peuvent, cependant, tre favorables au locuteur dans le cas de lautodfense o celui-ci protge ses faces ngative et positive (&
).
23
).
Par ailleurs, prserver sa propre face dans linteraction est une tche difficile. En effet, le
participant est confront une double contrainte : celle de construire et de dfendre sa face ;
et celle dviter les flatteries exagres. Profrer des auto-compliments est dfendu par la
socit. Cet acte est considr comme
d- Politesse vs impolitesse
Lauteure tablit un autre principe dans sa thorie de politesse. Il sagit de la notion
dimpolitesse. Comme la politesse, limpolitesse peut tre ralise galement de manire
positive ou ngative. Kerbrat-Orecchioni (&
(
-
,/
(
)
13
14
"
Stratgies correspondant la politesse positive.
Stratgies correspondant la politesse ngative.
24
"
3. La notion dethos
Lethos est galement appel la prsentation de soi. Cette notion est trs ancienne. Elle
remonte lpoque des orateurs grecs. Elle a fait lobjet de nombreuses recherches dans
diffrents domaines : la sociologie, la rhtorique, la linguistique pragmatique, lanalyse du
discours, lanalyse des interactions, et bien dautres.
15
et
16
o il
explique galement les rgles essentielles de lart de bien parler. En effet, pour le philosophe,
la construction dune image de soi se fait dans le discours. Barthes explique que lethos
15
16
25
aristotlicien consiste dans les traits de caractre que lorateur doit montrer lauditoire
pour faire bonne impression . En fait, lethos nest pas explicitement exprim par lorateur,
lorateur nonce une information et en mme temps il dit : je suis ceci, je ne suis pas cela
(1994 : 315). Aristote prcise galement le travail de persuasion qui se fait par la mise en
uvre de lethos :
4
5
2
5
"7
" 8*9 6
" (3
5
&, 1356a).
Dautre part, dans la rhtorique aristotlicienne, trois preuves sont ncessaires au travail
de persuasion de lorateur : LOGOS, ETHOS et PATHOS. De plus, le logos et le pathos
convergent, sous forme triangulaire, vers lethos, cest--dire quils y sont troitement lis.
Pour Aristote, lethos constitue presque la plus importante des preuves. Ce qui signifie que les
deux autres lments viennent donc renforcer lethos.
En outre, lauteur attribue lethos trois aspects essentiels sans lesquels lauditoire perdra
confiance en lorateur : la
l ;
(la bienveillance)"
&
"#
.
"<
(
"#
"/
"=
" (3
&&, 1378a).
26
(la vertu)
Ekkehard Eggs (1999 : 35) rsume ce passage en expliquant : les orateurs inspirent
confiance, si leurs arguments et leurs conseils sont
et
, sils
et
envers leurs
auditeurs . Lorateur doit prserver son calme et son rle de sage. Cependant Eggs (&
attribue
:
est un versant du
PATHOS, car, souligne-t-il, il sagit dune motion qui montre lauditeur que lorateur est
bien intentionn envers lui. En dautres termes, lethos et le pathos sont un moyen de sduire
lauditoire.
Par ailleurs, deux types dethos peuvent tre distingus : celui qui concerne la
l
et l ;
:
ou
,
.
notions communes de son auditoire. Autrement dit, il faut que lethos de lorateur
corresponde son ge et son statut social et que son discours soit adapt au pathos et aux
habitudes spcifiques de son auditoire. Cest pourquoi, Aristote spcifie les diffrents types
dhabitudes et de caractres propres aux ges, aux statuts sociaux, aux socits ou aux
institutions que lorateur ne doit pas perdre de vue.
En somme, selon Aristote, toutes les manifestations de lethos, quelles quelles soient,
sont ralises dans le discours.
).
, si, pour
pour
, il a commenc par
, il a commenc par
. 2. Il
par les
par les
>
, si,
On parle galement des qualits que doit possder celui qui veut gagner les esprits
(lorateur) : ce qui importe ce nest pas ce quil montre dans son discours, mais plutt ce quil
est comme personne. Gibert distingue, pour sa part, entre murs oratoires et murs
relles :
?
>
>
2
.
"#
"#
8*9
28
>
"7
6
6
Par consquent ; la prsence du locuteur dans son discours ainsi que la subjectivit dans
le langage apparaissent comme des lments importants pour lanalyse linguistique, sans
oublier la question de linterlocuteur qui est galement prise en considration :
=5
$
$
",
" (&
29
6autre
Benveniste distingue donc deux figures ncessaires au discours, lune source (le
locuteur), lautre but de lnonciation (linterlocuteur) .
La linguistique de lnonciation se charge dtudier les procds linguistiques (shifters,
modalisateurs, termes valuatifs, etc.) par lesquels le locuteur imprime sa marque lnonc,
sinscrit dans le message (implicitement ou explicitement) et se situe par rapport lui
(problme de la distance nonciative) (Kerbrat-Orecchioni, 2002 : 36). Limage de soi
apparait ainsi travers ces signes verbaux qui la construisent et la proposent linterlocuteur.
Ainsi la linguistique de lnonciation fournit un premier ancrage linguistique lanalyse de
lethos aristotlicien (Amossy, 2006 :74.)
Les recherches de Kerbrat-Orecchioni sur la subjectivit dans le discours constituent une
continuit aux travaux prcdents. Elles ont permis de mettre en lumire le jeu spculaire
des interlocutions. En effet, elle dclare :
8*9
.
$
)&+
)/+
)@+
lments de limage (I). Il explique que A et B, qui sont aux deux bouts de la chane de
communication, se font une image respective lun de lautre : lmetteur A se fait une image
de lui-mme et de son interlocuteur B ; de mme le rcepteur B se fait une image de
lmetteur A et de lui-mme.
Cependant Benveniste et ses successeurs lorsquils parlent de limage des locuteurs dans
le discours, nutilisent pas le terme dethos dans leurs travaux.
donc le locuteur L en tant que tel (la fiction discursive), et le locuteur , cest--dire
ltre du monde (celui dont on parle).
Dans ce cadre, Ducrot fait apparaitre le concept dethos. Daprs lauteur, lethos ne se
dit pas dans lnonc mais se montre dans lacte dnonciation : pour analyser L dans le
discours, il ne sagit pas dtudier ce quil dit de lui-mme, mais plutt dexaminer les
modalits discursives qui donnent une ide de lui travers lnonciation :
&
6 $
6
6
5
$
"""=
(
5
2
(
" A
/
(ethos discursif)
31
dus quaux mots. Donc dun point de vue plus largi, tous ces paramtres peuvent tre pris en
considration.
De plus, selon lauteur, lorsque lnonciateur prend en charge son discours, il est
contraint par certaines circonstances. Ces contraintes correspondent ce quil appelle la
scne dnonciation . Il en propose trois types : scne englobante17 , scne
gnrique18 et scnographie . Pour les deux premiers, chacun correspond des genres
discursifs prcis. Quant la scnographie ou scne dnonciation , elle est prsente
dans le discours lui-mme. Lnonciateur est tenu de choisir le rle quexige chaque genre de
discours relatif la scne dnonciation. Il existe dans chaque genre une scnographie qui lui
correspond. Cest une sorte de scnario, fix au pralable, que lnonciateur doit interprter :
$
6 $
"#
" (&
).
Chez Maingueneau, la notion dethos est relie au ton quil dfinit comme tant la
"voix" que possde le "corps nonciateur". Celui-ci est appel le garant . Au-del des
preuves verbales de la subjectivit, lauteur ajoute des indices physiques (la
psychiques (le
$) et
, 61).
Enfin lauteur parle dune interaction entre plusieurs types dethos dans le discours :
lethos prdiscursif, lethos discursif (ethos
directement par
lnonciateur, par exemple cest un ami qui vous parle , ou indirectement tel que dans
lexemple cit sur Franois Mitterrand dans sa
pendant la campagne
et lethos
. Il existe lethos
17
qui rsulte de
Elle donne au discours son statut pragmatique. Elle est intgre dans le genre publicitaire, philosophique,
administratif, etc.
18
Elle est lie aux sous-genres : lditorial, le sermon, le guide touristique, etc.
32
linteraction de ces diverses instances dont le poids respectif varie selon les genres de
discours. (&
).
Goffman considre que lindividu construit au cours de linteraction une certaine image
de soi. Cependant cette image ne reflte pas forcment sa vritable personne. En fait, le
locuteur investit des moyens implicites, que lauteur appelle l appareillage symbolique ,
dune part, pour exercer le rle interactionnel adquat la situation de communication ;
dautre part pour assurer le bon fonctionnement de lchange interactionnel.
Cela nous amne tablir des analogies entre le concept goffmanien de limage de soi et
la notion dethos chez Aristote. En effet, dans la rhtorique, lethos contribue la russite du
travail de lorateur.
Cependant les perspectives sont diffrentes dans la mesure o pour lapproche rhtorique,
lauditoire nest pas impliqu dans le discours. Lethos se construit uniquement du ct de
lorateur. Celui-ci possde des reprsentations de lauditoire qui ne changent pas au cours de
son discours. Pour Goffman, en revanche, limage de soi est construite de faon interactive.
Ainsi sa construction demande lapport du partenaire de linteraction.
Dans la rhtorique, lorateur labore lavance son discours et ne le change pas lors de sa
mise en uvre. Par contre, pour lapproche interactionniste de Goffman, linterlocuteur est
prsent dans linteraction et exerce des influences sur la parole du locuteur. Cette parole est
souvent sujette aux changements et est parfois compltement roriente par rapport ce que
le locuteur a initialement prvu. Cette approche explique le travail de co-construction des
19
33
prcisons que la conception de lethos que nous adoptons ici nest pas celle de la rhtorique
(ethos oratoire) mais plutt une vision interactionnelle de la notion (ethos en action).
Dans le cadre des interactions verbales, la notion dethos est en fait lie un processus
interactif dinfluence dautrui (Maingueneau, 2002 : 59). Lethos en interaction est la mise
en uvre de diffrentes stratgies en fonction des donnes interactionnelles notamment la
confrontation aux images des interlocuteurs. Linteractant effectue un travail de ngociation
afin de prserver et valoriser son image. Pour assurer cela, il doit tre capable dutiliser des
moyens efficaces et adaptables lethos des partenaires de linteraction. En somme, la
construction de lethos est un travail incessant et susceptible dtre modifi ou ngoci au
cours de linteraction conversationnelle. Cela dpend des contraintes interactionnelles internes
et externes.
Par ailleurs, il est mentionner que la notion de face dveloppe plus haut est en
rapport avec lethos puisque la face est limage positive revendique par lindividu. Il en est
de mme pour la notion du travail de figuration o il est question pour linteractant de
protger son image positive.
Conclusion
Lobjectif de ce chapitre tait de tenter dinstaller le support thorique de notre recherche
en analyse du discours en interaction ainsi que la dfinition de la notion de lethos. Dans une
premire partie, nous avons commenc par cerner la notion d interaction . Ensuite nous
avons trac les diffrentes tudes qui ont contribu lmergence de lanalyse du discours en
interaction (en sciences du langage et dans les autres sciences humaines). Nous avons enfin
cit les principes et les outils essentiels que lADI adopte dans ltude des interactions
verbales, entre autres la thorie de politesse et du mnagement des faces.
Aprs avoir pass en revue les tudes faites sur les interactions verbales, nous pouvons
dire que ce courant de linguistique est assez rcent notamment en France par rapport aux
autres courants telle que lanalyse du discours. Cela dit, cest un courant qui est situ au
carrefour des sciences du langage puisquil puise ses rfrences dans ces dernires ainsi que
dans dautres sciences humaines. Nanmoins il ne faut pas oublier que lADI fournit, son
34
tour, dautres disciplines des rponses aux questions quelles se posent sur le
fonctionnement de certains phnomnes.
Dans une deuxime partie, nous avons circonscrit la notion dethos, et ce, en examinant
les diffrentes disciplines qui lont aborde, depuis lAntiquit jusqu aujourdhui. Cela nous
a permis de remarquer que lethos a fait lobjet de nombreuses tudes notamment en
rhtorique et en analyse du discours. Cependant il a t considr de manire diffrente selon
les deux courants.
Nous pouvons dire, partir de l, que la notion dethos en interaction est un lment qui
na pas fait lobjet de nombreuses tudes dans notre domaine de recherche. De plus, nous
navons pas trouv beaucoup douvrages qui ont trait de manire exclusive et approfondie la
construction de lethos dans linteraction. Cela nous permet de conclure quil y a une
ncessit dapprofondir ltude de ce phnomne, qui dsormais fait partie des lments
qutudie lanalyse du discours en interaction, et ce, afin den relever les ralisations, les
aspects et les particularits avec une approche plus actuelle.
35
%
&
36
lethos de lanimateur travers son comportement interactionnel. A cet effet, nous allons
suivre les tapes de lanalyse des interactions verbales qui sont empruntes lanalyse
conversationnelle, savoir lenregistrement des numros choisis de lmission, la
transcription des donnes et enfin leur analyse.
Cependant, et avant de passer ltape de lanalyse, nous prsenterons, dans ce chapitre,
notre corpus et prciserons sa nature. Nous mettrons notamment en vidence le contexte dans
lequel se droule linteraction radiophonique. Puisque comme le souligne Goffman (1978) :
les changes verbaux dpendent de leur contexte. Ainsi, ce dernier constitue un appui
essentiel pour la comprhension de la construction de lethos de lanimateur.
1. Linteraction mdiatique
Les interactions verbales existent sous diffrentes formes. Elles sont lies plusieurs
facteurs qui peuvent dterminer leurs typologies : le type de rencontre des participants
linteraction (les interactants), leur relation interpersonnelle, la nature du site, le but de la
rencontre, etc. Notre corpus appartient la catgorie des interactions mdiatiques. Celles-ci
sont diffrentes des conversations naturelles dans le sens o elles ne sont pas tout fait
spontanes comme dans le cas des conversations ordinaires. Autrement dit, les interactions
mdiatiques se distinguent des conversations ordinaires par leur caractre prtabli. En effet,
il existe certaines contraintes qui rgissent le droulement de linteraction : le nombre de
participants, le lieu de linteraction (gnralement dans le studio denregistrement), la dure
de lintervention, le thme trait, lobjectif vis, puisque le but de ce type dinteraction est de
transmettre au public (auditeurs ou tlspectateurs) les programmes proposs.
Linteraction mdiatique se divise en deux catgories : linteraction tlvise et
linteraction radiophonique. Ces deux catgories se divisent elles-mmes en plusieurs souscatgories : documentaire, interview, dbat, journal des informations, talk-show, etc.
37
1.1.
les studios.
appartient plus prcisment au type des missions interactives appeles
. Ce type dmission interactive vise crer une certaine proximit avec les auditeurs
de la chaine radiophonique o ils peuvent entrer directement en contact20 avec lanimateur, et
le ou les invits qui se trouvent dans le studio, et ce pour discuter avec eux et leur poser des
questions (&
). Scannell (1991) dclare ce sujet que lauditeur peut enfin exprimer son
point de vue sur divers sujets : actualit politique, questions touchant leur vie quotidienne, etc.
lauteur insiste sur limportance de ce genre dmission qui largit le champ de recherche
pour lanalyse des interactions mdiatiques.
Les missions du type
Cependant, et tel que le souligne Mller (1995), ces missions se distinguent des
conversations tlphoniques ordinaires. En effet, dans la conversation ordinaire, le cadre de la
communication est reprsent par la prsence dun participant face son interlocuteur
lautre bout de la ligne, alors que dans le
existent sous des formes diverses. Les programmes proposs sont varis
dbattre, etc. On peut trouver des missions qui peuvent galement avoir la fois plusieurs
vises. Par exemple des missions vise didactique et informative o lon appelle pour poser
des questions des spcialistes quon a invits en studio et mme pour exprimer son point de
vue sur un sujet de lactualit. On peut trouver galement des missions du genre fatoua
o les auditeurs appellent des thologiens pour poser des questions qui touchent leurs
20
38
pratiques religieuses. A cela sajoutent les missions interactives consacres aux jeux de
culture gnrale, de devinettes, etc., o les appelants participent pour gagner des cadeaux.
Le
trs proche des auditeurs. Elle reprsente un espace dexpression libre pour ces derniers. Elle
leur offre donc la possibilit de parler directement lanimateur afin de donner leurs points de
vue sur les sujets de lactualit, de proposer leurs rflexions, dexprimer leurs aspirations ou
leurs inquitudes. Il sagit parfois de demander conseil lanimateur sur une question ou de
lui demander une information. Chaque conversation est tenue par un seul auditeur-appelant
avec lanimateur.
Si nous considrons lmission selon la conception modulaire de linteraction chez
Vion (1992), nous remarquons quelle possde un aspect qui relve de la discussion et un
autre qui se rapporte linterview. Ces deux modules interactionnels varient dune interaction
une autre. En revanche, dans lmission enregistre, le premier module lemporte
gnralement sur le second.
Linterview suppose lexistence dun intervieweur et dun interview. Le couple
question-rponse est la base de ce module. Linterview a pour principal objectif de faire
connatre aux spectateurs/auditeurs de nouvelles ides ou de nouveaux individus, ou encore
leur faire voir et entendre comme sils y taient des gens connus ou clbres 21. La fonction
de questionneur est gnralement assume par le journaliste qui est lintervieweur. Celui-ci
a pour mission dextirper par ses questions certaines informations de linterview, lequel a
pour tche de les fournir par ses rponses (Kerbrat-Orecchioni, 1990 : 120).
Cependant lmission ne respecte pas lordre canonique de linterview ordinaire. En effet,
le rle interlocutif de lanimateur et de lappelant est dtermin par le contexte interactionnel.
Lanimateur peut, dans certains cas, tre lintervieweur qui sadresse lappelant, qui est
linterview, en lui posant des questions pour faire avancer la discussion. Dans dautres cas,
les rles peuvent tre inverss, cest--dire que lappelant est celui qui pose des questions
lanimateur lorsquil sagit par exemple de lui demander des informations. Par ailleurs, il est
possible que, dans la mme interaction, les rles sinversent dun moment un autre. La
dsignation des deux rles est lie au caractre dynamique des conversations dans ce genre
dmission.
21
39
2
E
5$
$
-
$
.
"
2. Constitution du corpus
En analyse des interactions, la dmarche qui permet la constitution du corpus est
compose de quatre tapes : le choix des situations, lobservation, la collecte des donnes et
enfin la transcription (Traverso, 1999 : 22).
Toutes les tapes de la dmarche doivent tre penses en fonction de lobjectif global du
travail danalyse. De ce fait, mme si lon parle de dmarche conduite par les donnes
[data-conducted],
22
23
C. Kerbrat-Orecchioni. (1991).
Ce mot signifie conflictuel.
).
40
Les deux tapes suivantes sont la slection et lenregistrement des donnes. Dans la phase
de collecte des donnes, lanalyste peut tre confront au problme de sa prsence dans le lieu
de linteraction quil veut enregistrer. Cela signifie que sa prsence peut tre une source de
perturbation de la situation dinteraction choisie. Lanalyse vise lauthenticit des donnes
interactionnelles enregistres, autrement dit, elle vise observer linteraction ralise par les
gens lorsquon ne les observe pas (&
41
: celui du 12
dcembre 2009 et celui du 26 dcembre 2009, avec un dictaphone. Nous nous sommes
connecte sur le site internet de la #
dans notre rgion. Nous avons attentivement cout plusieurs numros, mais nous ne les
avons pas tous transcrits. Nous avons choisi ces deux numros que nous jugeons assez
reprsentatifs. Pour cela, nous nous sommes base sur le principe que ce corpus correspond
aux objectifs de notre analyse. Les missions choisies illustrent assez les activits discursives
de lanimateur. Elles nous permettent galement davoir des chantillons sur les diffrents
statuts sociaux et les catgories professionnelles des auditeurs-appelants.
En outre, la qualit de lenregistrement est assez bonne quant au deux numros choisis.
Du moment que lensemble des missions enregistres ntait pas dune meilleure qualit,
nous avions la contrainte de prendre celles dont la transcription tait possible. Cependant cela
nexclut pas quelques petites coupures de connexion de temps autre.
), de
vouloir tout transcrire, car cela nous dtournerait de nos objectifs de dpart.
Nous avons transcrit le corpus de
donnes orales. Nous avons mis en avant les traits les plus pertinents pour notre analyse. Pour
ce qui est de la convention de transcription, actuellement, il nexiste pas de systme de
transcription unifi. En effet, il varie selon lobjet et le but danalyse. Nous avons choisi une
transcription en orthographe standard adapte afin de mettre en relief certains aspects
prosodiques tels que lintonation, laccentuation, les pauses, lallongement, le ton, etc. Ce
type de transcription offre une lecture plus facile et plus efficace que la transcription
42
phontique. Car elle permet dviter les erreurs dinterprtation. Les tours de parole ont
galement t pris en compte. Cependant, les lments non verbaux ne sont pas pris en
considration vu que cest un corpus radiophonique, ce qui a rduit notre travail de
transcription.
Par ailleurs, la dsignation des locuteurs dans un corpus transcrit est trs varie. On peut,
dans un souci danonymisation, dsigner les participants par des lettres de lalphabet (A, B,
C), remplacer leurs prnoms par dautres, etc. Toutefois,
publique, par consquent, nous navons aucune contrainte qui exige lanonymisation des
locuteurs. Pour la dsignation de lanimateur, nous avons opt pour ses initiales : DB pour
Djamel Benamara. Quant aux auditeurs qui interviennent, nous avons choisi de les dsigner
par la premire syllabe de leurs prnoms (Sal pour Salim, Fel pour Fella).
Concernant les tours de parole, nous avons procd la numrotation de chacun.
Pour ce qui est du systme de transcription, nous avons donc adopt le modle de
transcription de loral qui est propos par Jefferson (Sacks, Schegloff et Jefferson 1974 :731734) repris et adapt par Traverso (1996: 25-27), appel la convention ICAR.
Phnomne
Evnement non
attribuable un
participant
Identifiant en dbut de
paragraphe du tour
Lidentifiant est compos
dun, de deux ou de trois
caractres. Il est suivi dune
tabulation.
Description entre doubles
parenthses, prcde
ventuellement dun sigle
permettant de catgoriser la
description (par exemple :
EVT: pour vnement).
Tours de parole
43
DB bonsoir
Notation du tour
Enchanement
immdiat
Chevauchement
Chevauchement
Pause intra-tour
Inaudibles, nombre de
syllabes identifiables
Inaudibles, nombre de
syllabes non
identifiable
Alternatives
Allongement
Troncation
Aspiration (facultatif)
Expiration, soupir
(facultatif)
Elision non standard
Production vocale
Intonation lgrement
montante
Intonation lgrement
descendante
Intonation fortement
montante
Intonation fortement
45
DB
DB je retr- retrouve
Om .h: ah oui
Tah
en
DB =quelques lignes
groupes/=
Om =cest comme a\
descendante
Saillance perceptuelle
Commentaires
Les mots et les expressions en arabe dialectal que les participants emploient ont t
transcrits en API. En plus de la transcription, cette partie nous impose une traduction intgrale
(en franais) que nous avons effectue pour les extraits analyss et que nous avons mise entre
guillemets. Signalons que, vu la diffrence au niveau culturel et linguistique des deux langues,
la traduction de ces paroles peut prsenter certaines difficults, cest pourquoi, nous avons
essay de donner des quivalents franais qui ont un sens plus proche des noncs arabes.
3. Le contexte de lmission24
Toute interaction se caractrise par un contexte propre elle. Il y a trois lments
essentiels qui nous permettent de dcrire le contexte de lmission : lobjectif, le cadre spatiotemporel et le cadre participatif.
3.1. Lobjectif
vise plusieurs objectifs. Dabord lmission se veut proche des
auditeurs notamment dune partie de lauditoire de la chaine qui est celle qui veille la nuit.
Elle se propose de les accompagner en leur offrant un espace dexpression et de confidence.
En effet, elle privilgie leur participation dans les dbats sur lactualit, et ce, en leur
permettant de sexprimer ouvertement, de devenir, sans intermdiaire, acteur de lmission.
En gros, et tel que lexprime lanimateur de
auditeurs et pour les auditeurs. En outre, lmission vise proposer des informations sur des
questions dordre public ou personnel, et susciter des dbats et des discussions proposs par
24
46
problme personnel, soulever un dbat sur une question dactualit, obtenir des informations,
etc.
fonctionner lmission : lanimateur, les techniciens, le ralisateur, etc. Les appelants sont
conscients de lexistence dun public lcoute de leurs conversations avec lanimateur, ce
qui leur rappelle continuellement lexigence dorienter leur comportement interactionnel en
fonction du rle qui leur est attribu (Ravazzolo 2007 : 39).
Pour ce qui est de la dure de lmission, chaque numro dbute 22 heures et se termine
minuit. Le
de 23 heures et de minuit y est soustrait. Notons galement que chaque appel est gnralement
suivi dune chanson programme (dont le titre est annonc au dbut de lmission) ou dun
passage musical.
, 40).
, qui constitue notre corpus, a comme cadre participatif deux
) : leur
nombre, leur identit leurs caractristiques individuelles (ge, sexe) et sociales (profession,
47
statut) et enfin la relation25 quils entretiennent entre eux. Lidentification de lidentit des
participants dpend des indices quils laissent dans linteraction.
Dans notre mission, les traits didentit qui qualifient les participants concernent
particulirement le statut et la fonction de lanimateur Benamara qui est journaliste. Pour ce
qui est des appelants, leur identit est indique par leur prnom louverture de linteraction,
quant leur statut, il est indiqu au cours de linteraction. Le public, lui, reste dans
lanonymat total (&
, 41).
locuteur. Les destinataires privilgis peuvent tre identifis grce aux indices verbaux
(termes dadresse) ou non verbaux (direction du regard, posture du corps) (Ravazzolo,
2007 : 42). Dans notre corpus, lidentification se fait uniquement partir des lments
verbaux.
En gros, nous pouvons distinguer dans lmission les participants ratifis qui
correspondent lanimateur et aux auditeurs-intervenants, et les participants non-ratifis
savoir le public. Cependant mme si ce dernier est plac dans ce rle dans linteraction, il
constitue le destinataire principal de lmission. Par ailleurs, les auditeurs peuvent devenir
leur tour des destinataires ratifis en entrant dans la communication avec lanimateur pour
manifester leurs ractions par rapport une communication prcdente.
La prise en compte de la situation de communication est importante dans la
comprhension de linteraction dans le
25
(&
, 43).
Nous allons dvelopper llment sur la relation interpersonnelle entre les participants dans le dernier chapitre.
48
interaction est relie ce qui prcde sa production et ce qui la suit. La prise en compte du
contexte squentiel et situationnel est importante dans notre travail. Le contexte influe donc
sur le droulement de linteraction et la production de la parole.
Pour Kerbrat-Orecchioni, le contexte et linteraction entretiennent une relation de
dtermination mutuelle o celui-ci est caractris par son aspect dynamique. En plus des
lments dj existants, le contexte peut tre galement construit par les participants et peut
tre modifi au cours de linteraction :
B
B
(
%'
Il va sans dire que les donnes contextuelles exercent une influence sur le droulement de
linteraction. Par ailleurs il faut souligner que les participants font rfrence au cadre
situationnel dans lequel ils sont engags, et ce, laide dun ensemble dindices relatifs au
contexte. Ces indices reprsentent des formes conversationnelles au moyen desquelles les
26
49
est
):
G%HG%H%IIJ"
DB il est minuit sept sur alger chaNe trois// cest franchise de nuit
soixante-et-un quarante-huit quinze quinze/
jusqu
deux heures et puis bien sr il y aura de la musique comme dhabitude\
En effet, lanimateur utilise le pronom nous pour dsigner la fois lensemble des
auditeurs et sa personne. Nanmoins le destinataire ratifi dans linteraction est avant tout
lanimateur.
%KHG%H%IIJ
F
94 DB
L%"
95 Rab
96 DB
97 Rab
[inaud.]
98 DB
99 Rab
[inaud.]
(0.4)
verti-
27
La provenance gographique des appelants nest souvent pas cite car on prfre garder son anonymat.
Cependant certains intervenants ne sont pas gns de lafficher au dbut ou au cours de linteraction.
50
Le script du
qui senchanent de faon prdtermine, dans une situation bien connue (1999 : 87).
Nous avons repr le script de lmission de
suit : aprs que lanimateur ouvre lmission et annonce le programme musical, il donne la
parole au premier appelant qui va annoncer le sujet de son appel pour discuter avec
lanimateur. Lorsque linteraction se termine, on passe un morceau musical, ensuite
lanimateur donne la parole un nouvel appelant et ainsi de suite. Chaque intervenant na le
droit dintervenir quune seule fois durant lmission et doit respecter le temps de
lintervention, cest--dire moins de 20 minutes. Par ailleurs, les deux heures de lmission
sont interrompues par le flash des informations de minuit.
Le contrat de communication
Le concept de contrat de communication est dfini par Charaudeau comme suit :
)
2
M(
+
N
reprsentations sur ce que doit tre particulirement leur intervention dans cette mission.
Dans la squence douverture, lanimateur guide les auditeurs dans la tche quils doivent
accomplir et leur montre le rle interactionnel quil attend de leur part :
F
G%HG%H%IIJ"
51
DB
car vous avez des choses nous dire/ .h (0.3) des choses nous:
raconter jusqu deux heures
%KHG%H%IIJ" /
1 DB
2
3
4
5
6
7
8
Rab
DB
Rab
DB
Rab
DB
Rab
9 DB
10 Rab
11 DB
L%"
Dans cet extrait, Rabah russit dobtenir laccord de lanimateur (tour 9) pour dvelopper
un sujet qui a dj fait lobjet de plusieurs appels et commentaires.
5. Linteractivit dans
Lmission repose sur son caractre interactif. Elle accorde une place importante la
parole directe et personnalise des auditeurs-appelants (&
communication de
lanimateur pour intervenir sur les sujets de lactualit ou sur des sujets plus personnels.
28
52
En gros, dans lmission, on reoit quatre ou cinq appels dont la longueur diffre dun
appel un autre, mais elle ne dpasse pas les vingt minutes.
G%HG%H%IIJ" /
1 DB
2 Om
LO"
de
nuit
zro
vingt
et
un
G%HG%H%IIJ" /
LP"
1 DB
.h une heure trente trois minutes sur alger chaine trois (0.2)
franchise de nuit deuxime heure/ zro vingt et un quarante huit
quinze quinze (0.2) SA:ra\ (2.3) all/
2 Sar all oui/
3 DB sara cest a/
4 Sar oui cest a (.) bonsoir djamel\
%KHG%H%IIJ" /
1 DB
2 Far
LC"
[] il est une heure quinze heu Qui au bout du fil/ farid peut-tre/
si\ bonsoir\
aaehlaen benvenue bonsoir monsieur djamel benamara\
%KHG%H%IIJ" /
1 DB
2 Rab
3 DB
L%"
, 65) :
53
%KHG%H%IIJ" /
LO"
9 DB
isalmak\ Dieu vous bnisse (.) aejwah/ alors
10 Hou
"
je voulais parler de du mtier du chauffeur []
G%HG%H%IIJ" /
LO"
9 DB aj wah/ alors
10 Om et ben voil: je: (0.3) je voudrais parler un peu de cette grippe
porcine\
G%HG%H%IIJ" /
DB
Zoh
DB
Zoh
DB
Zoh
F
2
3
4
5
6
7
8
9
G%HG%H%IIJ" /
Fel
DB
Fel
DB
Fel
DB
Fel
DB
LC"
L%"
Lobservation du corps de chaque intervention produite par les auditeurs nous a amene
constater que les intervenants ont soulev, dans la majorit des appels, des problmes lis
lactualit. Ils expriment leur opinion et accompagnent cela de leurs critiques. De manire
gnrale, les deux thmes rcurrents dans les deux missions enregistres sont : la pandmie
de la grippe porcine et le conflit algro-gyptien aprs le match entre les deux quipes
nationales. Les interventions quant au sujet de la grippe porcine varient entre celles o on
demande des informations et celles o des spcialistes en fournissent dautres :
54
G%HG%H%IIJ" /
L%"
16 Fel on dit que le vaccin a des effets secondaires trs graves/ (0.3) .h
et que: [m&]
17 DB
[&oui/]
18 Fel les doses qui sont arrives dailleurs ne sont pas encore donnes /
(0.3) et en plus cest un Nombre (0.2) limit/ je sais pas si on
peut se faire vacciner ou pas/ et puis on nous dit quils ont des
effets secondaires et quils risquent la paralysie donc ils disent
quils risquent (0.2) plus [tard un cancer]
[]
26 Fel
[il faut se faire] vacciner ou pas\\ (1.8) si on a la
possibilit davoir accs au vaccin/ et est-ce quon peut le faire
ou pas\ parait-il quil y a des gens qui reoivent des coups de
tlphone de ltranger ils leur disent attention il faut pas vous
faire vacciner cest trs grave\ []
La personne qui appelle exprime ses craintes envers le vaccin conu contre la grippe
porcine. Elle sadresse donc lanimateur pour demander des informations fiables.
F
G%HG%H%IIJ" /
LC"
20 Zoh
Lappelante est mdecin, elle intervient pour claircir le problme de la vaccination et ses
risques.
En ce qui concerne le thme du conflit algro-gyptien aprs le match de football, les
auditeurs-intervenants appellent pour dnoncer les responsables qui ont sem la discorde entre
les deux peuples :
F
%KHG%H%IIJ" /
LG"
8 Sal [] on commence raliser heu (0.5) les choses heu qui se situaient
par rapport ces vnements/ qui sont: qui sont regrettables (0.6)
.h qui sont regrettables: .h parce que
heu: en fait heu je je
voulais en parler\ (0.4) tout simplement (0.45) pour essayer de:
(0.7) de de tirer un premier bilan/ .h (0.3) : mon avis cest
cest (0.2) y a y a eu quelque chose qui qui sest cass ou qui a:
hem heu: (0.4) y a eu un perdant\ (1.18) ni lalgrie ni lgypte y a
eu (0.2) quelque part un un perdant dans cette (0.3) malheureuse (.)
histoire\ []
9 DB hm hem/
10 Sal tra- qui ma travers lesprit heu (0.6)
55
Lintervenant utilise des termes comme regrettables qui expriment son indignation et
marquent un sentiment de dception de lauditeur, cela contribue renforcer sa critique.
Par ailleurs, il arrive que les auditeurs-appelants, tout en ayant conscience des rgles
dintervention, produisent des interventions sur une thmatique qui a t beaucoup aborde
par dautres appelants et durant des numros prcdents, en loccurrence le thme du conflit
algro-gyptien30.
Pour ce qui est de la clture de linteraction, la conversation est close par lacte rituel des
remerciements gnralement amorc par lanimateur.
De manire globale, les interventions31 des appelants prennent des formes varies selon
leurs intentions particulires. Lauditeur intervient donc pour :
1) prsenter son opinion sur les sujets de lactualit pour la faire partager avec
lanimateur ainsi quavec le public ;
2) essayer avec lanimateur de proposer des solutions aux problmes exposs ;
3) poser des questions pour obtenir des informations sur le sujet qui le proccupe.
En rsum, nous remarquons travers les activits discursives des auditeurs-appelants
que dune part, ils semblent matriser les problmatiques poses ; dautre part, ils veulent
apporter une amlioration ou un changement la ralit. Ceci dit, mme quand ils
critiquent une situation, ils souhaitent sensibiliser le public, en particulier les personnes
concernes par le ou les problmes soulevs.
Conclusion
Nous avons prsent, dans ce chapitre, le corpus que nous allons utiliser dans notre
analyse. Nous en avons indiqu la constitution. Nous tions donc amene dcrire le type
dinteraction auquel nous avons affaire. Il convenait de dfinir les spcificits de linteraction
mdiatique, en loccurrence linteraction radiophonique du type
dont lmission
enregistre fait partie. Nous avons cern les diffrents lments prexistant dans le contexte
du
30
31
56
57
(
"
"
"
58
Aprs avoir mis en lumire le corpus et le contexte dinteraction, nous allons nous
intresser au rle exerc par lanimateur dans lmission. La mise en vidence du rle de ce
dernier dans la gestion de lmission est essentielle pour la dfinition de limage quil
construit dans linteraction.
Comme toute interaction,
change a une structure interne se composant de trois squences : ouverture, corps, clture.
Nous tudierons donc, dans le prsent chapitre, le rle de lanimateur32 dans la gestion
globale des squences du
portera galement sur dautres fonctions telles que la gestion des thmes. Ces tches
permettront lanimateur dassurer le bon fonctionnement de lmission et de rpondre aux
attentes du public (Ravazzolo, 2007 : 68).
, 69).
diffrencie des autres types dchanges. Hutchby (1991) et Thornborrow (2001) ont mis en
vidence cette spcificit. Les tours de parole sont prdfinis dans lmission. Lanimateur
ralise un premier tour trs tendu avant dentamer la conversation avec le premier appelant.
La squence douverture de
32
59
. A la
F
DB
bonsoir tous et bonsoir toute merci dtre avec nous (0.2) cest
avec beaucoup de joie et de bonheur que je vous retrouve .h ce
soir/ et jespre aussi vous retrouver demain soir comme tous les
vendredi et samedi (0.2) de minuit deux heures pour franchise de
nuit\
((COM: musique))
jespre que vous passez dagrables moments/ (0.2) pour ceux qui
sont en vacances et bien des veinardsils ont vraiment la chance .h
de partir en vacance au moment o il fait (0.4) heu trs doux\ (.)
pour un hiver:/ cest []
((COM: musique))
si vous tes sur la route soyez prudents bien sr\ le bon il pour
vous la bonne oreille pour nous/ (0.4) on essayera de vous tenir
compagnie o qu vous soyez qui que vous soyez cest pour vous\
((COM: musique))
voil/ jai tout dit il nous reste encore une petite chose peuttre cest la musique heu (0.3) prciser dans quel environnement on
va voluer:/ (0.2) ce matin trs tt: ce soir trs tard\ (1) cela
dpend de quel ct de la barrire on est\ (0.5) avec/ heu:: ben
voil ce soir je retrouve avec vous des chan- des chanteurs/ des
compositeurs (0.2) des musiciens que jai (0.5) vnrs un moment
donn tels que [] il est minuit douze/ (.) cest franchise de nuit
.h jusqu Deux heures sur le zro vingt et un quarante-huit quinze
quinze\
((COM: chanson))
Cependant lordre des tapes peut tre lgrement diffrent dans dautres ouvertures.
Cest--dire que lanimateur peut mentionner le nom de lmission ensuite lheure, ou bien
rpter plusieurs fois le rappel de lheure, le nom de lmission, le nom de la station et le
numro du standard, etc.
Notons quavant chaque appel, une chanson est programme.
La squence douverture se termine par lintroduction de lappelant. Pour ouvrir la
conversation, lanimateur prsente lauditeur par son prnom, change les salutations, puis
linvite parler. Nous avons tabli un format notre corpus, et ce, sur le modle prsent par
Traverso (2010) que nous rsumons comme suit :
60
G%HG%H%IIJ" /
1 DB
2
3
4
5
Sar
DB
Sar
DB
6 Sar
7 DB
8 Sar
LP"
.h une heure trente trois minutes sur alger chaine trois (0.2)
franchise de nuit deuxime heure/ zro vingt et un quarante huit
quinze quinze (0.2) SA:ra\ (2.3) all/
all oui/
sara cest a/
oui cest a (.) bonsoir djamel\
bonsoir/ (0.6) la radio il faut il faut diminuer hein\ (1)
puisquil y a un petit dcalage Retardeur\ (0.3) voil\
voil\=
=oui alors on vous coute sara\
bon heu voil: (0.2) moi jai quelque chose dire pour heu la
grippe porcine qui nous envahit en ce moment/
%KHG%H%IIJ" /
DB
Sal
DB
Sal
DB
Sal
DB
Sal
LG"
salim/
bonsoir/
aehlaen\ bienvenue
masa:elir heu monsieur benamara\ bonsoir
kirakum/ comment allez-vous
laebaes :l:amdulah/ a va merci
:l:amdulah\ ajwah/ Dieu merci, alors
alors heu:: jai juste heu (0.6) heu je vais pas dire un coup de
gueule/ mais heu (0.4) plutt heu: heu aprs heu aprs heu le
discours passionn heu (0.3) du match aprs lgypte []
Nous remarquons, dans cet appel, labsence de phatique ainsi quune confirmation de
lauditeur. Cependant le passage ltape suivante qui est lacte de salutation (en 2) sousentend une confirmation implicite de lappelant.
En outre, lauditeur peut passer au dveloppement sans que lanimateur ly invite
verbalement :
F
G%HG%H%IIJ" /
LC"
61
1 DB
2
3
4
5
6
7
8
Zoh
DB
Zoh
DB
Zoh
DB
Zoh
une heure vingt minutes sur alger chaine trois\ franchise de nuit
deuxime heure zro vingt et un quarante-huit quinze quinze/ euh::
zohra bonsoir\
wa: rakum/ comment allez-vous
suis sur la bonne ligne oui\ bonsoir labes/ a va
la: j:selm:k/ Dieu vous prserve
(2)
dites-moi djamel/
oui/
je croyais que dans ce pays on avait la culture de la vaccination\
Dans cet extrait, lanimateur a marqu une pause de deux secondes en (5), Zohra a
entam le sujet sans quil ly invite verbalement. Le silence marqu par celui-ci indique quil
attend la prise de parole de Zohra.
Par ailleurs, le journaliste peut exprimer son invitation la parole en arabe dialectal. Et
ce, dans le but dinstaller une ambiance conviviale :
F
2
3
4
5
6
7
%KHG%H%IIJ" /
Far
DB
Far
DB
Far
DB
LC"
Lnonc en (5) marqu par une intonation montante et descendante donne limpression
quune causerie entre amis va tre entame.
En somme, louverture du
doivent occuper et ils sont prts commencer linteraction (Ravazzolo, 2007 : 69). Toutefois
la thmatique nest pas connue par lanimateur et donc il attend son annonce par lauditeurintervenant.
%KHG%H%IIJ" /
LC"
62
8 Far
9 DB
10 Far
11 DB
12 Far
13 DB
14 Far
15 DB
16 Far
17 DB
elle
est
Comme nous le constatons, Farid a eu le trac, vu que cest la premire fois quil appelle
dans lmission. Il a peur dtre maladroit devant Benamara ainsi que ceux qui lcoutent.
Lanimateur essaie donc de lamuser pour dtendre latmosphre (en 13 et en 15). Lappelant
arrive ainsi se dbarrasser progressivement de son trac, vu que lanimateur lui manifeste de
la sympathie et de lattention son gard.
(Traverso,
1999).
La
clture
est
prpare
par
une
pr-clture.
Les
est prcde, comme dans les conversations ordinaires, de certains indices de pr-clture.
Lanimateur oriente linterlocuteur vers la fin de la communication :
F
G%HG%H%IIJ" /
L%"
63
123 DB
Dans le
passage au thme du programme musical de lmission. Puisque chaque appel est suivi dune
chanson ou dun morceau musical. Lanimateur propose parfois lauditeur-appelant de
choisir une chanson parmi celles qui figurent sur la liste du programme. De ce fait, cet acte
oriente lappelant vers la fin de leur communication. Cette phase permet lanimateur
dannoncer la clture sans pour autant interrompre son interlocuteur ou perturber le
droulement de linteraction de manire inconvenable.
F
%KHG%H%IIJ" /
LP"
159 Mir <((en riant)) inaud. qolt:lhum je leur ai dit voil je vais
parler monsieur benamara/>
160 DB voil voil\ (0.2) alors moi je suis en train de chercher une
chanson l de tout ce que jai sous la main/ .h alors quest-ce
quon peut bien:/ vous proposer: (0.2) la maladie damour non non
pas cet ge-l quand mme\ non non il faut laisser a pour les
grands/
161 Mir ah bon/
162 DB ouais/ alors heu:: allez je vous propose lionel richie say you say
me\
163 Mir daccord\
G%HG%H%IIJ" /
LC"
104 DB hm hm (0.2) voil (0.2) cest cest cest des choses quil faut dire
et cela apporterait beaucoup plus dans la- lapaisement des des
inquitudes\ (.) '
docteur\
105 Zoh
(
\
106 DB
(
(0.2) "
\
%KHG%H%IIJ" /
L%"
64
Benamara fait une conclusion sur la rflexion de Rabah pour couper court. Car celui-ci
voulait continuer son raisonnement avant que lanimateur le remercie pour clturer
linteraction.
Dans la clture de linteraction la fin de lmission, dautres lments viennent sajouter
lacte de remerciement et de salutation. Aprs la clture de la communication, lanimateur
-
mentionne lheure
%KHG%H%IIJ" /
LO"
(
)
$
(&
$
8*9
)"
65
Par consquent, on peut dire que linteraction verbale est un mcanisme structur partir
de la procdure des tours de parole.
Le tour de parole est une unit interactive qui est le rsultat dune co-construction des
interactants. Il est constitu dun ensemble dunits minimales. Ces units sont reprables
partir dun ensemble dinformations contenues dans le tour. Elles sont dordre syntaxique,
smantique, prosodique, et pragmatique.
Le passage dun tour un autre se fait sur les places transitionnelles qui marquent
dans les noncs la compltude potentielle dun acte de langage en cours de production et
offrent ainsi loccasion linterlocuteur pour prendre la parole. Cette place transitionnelle
peut tre identifie partir dun certain nombre dindices appels signaux de fin de tours
(&
optimis.
Cependant ces rgles sont couramment transgresses par les interruptions et les
chevauchements lorsque les interactants parlent en mme temps jusqu' ce que lun deux
cde la parole ou lorsquils sarrtent de parler et marquent un silence embarrassant. Ces
situations sont trs frquentes dans les dbats et les discussions, elles semblent mmes
normales dans ces cas.
66
dit, elle est constitue de deux acteurs (lanimateur et lauditeur-appelant). En dautres termes,
linteraction correspond au type
33
Nous avons tent dappliquer le schma propos par Ravazzolo (2007 :76).
67
ANIMATEUR
(Ouverture)
(Prsentation de lauditeur)
Allocation du tour
AUDITEUR-APPELANT
(Dveloppement du sujet,
demande daide, critique, etc.)
ANIMATEUR
(Commentaire, rponse,
participation la discussion,
fourniture dinformations,
etc.)
Donc, pour une premire prise de parole de lauditeur-appelant, cest lanimateur qui lui
attribue le tour.
Lobservation des structures syntaxiques, de lintonation et autres lments des tours de
parole nous permet de voir comment les interactants identifient la fin des tours pour anticiper
un ventuel enchanement dans le
%KHG%H%IIJ" /
LG"
68
Dans lextrait ci-dessus, lanimateur a laiss lauditeur sexprimer jusqu la fin de son
raisonnement, et ce, malgr les pauses plus ou moins prolonges qui sont marques en (8).
Cela sexplique par labsence de rgulateurs concluant le tour. Lanimateur ne linterrompt
donc pas. Le rgulateur hm en (9), qui est une interjection, marque lattention et lattente
de lanimateur ce que lappelant achve son tour. En effet, aprs la conclusion de Salim en
(10) qui annonce la fin du tour, Djamel Benamara prend la parole.
Cependant lanimateur peut interrompre lappelant pour orienter le dbat sous un autre
angle :
F
G%HG%H%IIJ" /
LP"
6 Sar voil\=
7 DB =oui alors on vous coute sara\
8 Sar bon heu voil: (0.2) moi jai quelque chose dire pour heu la grippe
porcine qui nous envahit en ce moment/
9 DB heu: cest pas la grippe porcine cest la rumeur\ (0.2) la grippe
porcine <((en riant)) nenvahit pas> (0.6) [la rumeur la rumeur]
10 Sar ((rit))
[daccord la rumeur oui] la
rumeur/ voil la rumeur\
11 DB oui/
12 Sar heum (0.2) [voil]
13 DB
[elle sest] installe hein/
14 Sar comment//
15 DB la rumeur sest instaLLe\
16 Sar ah oui trop elle est heu (0.2) elle est l elle est l=\
17 DB =Elle elle est envahissante\ (0.4) oui/
18 Sar oui oui exactement=
19 DB =oui\
20 Sar et elle nous fait elle nous fait peur (0.2) cette rumeur vraiment=
69
Lanimateur intervient ici pour corriger lide de lintervenante pour relancer le dbat
partir dune ide qui correspond plus la ralit.
Comme nous lavons fait remarquer plus haut, lallocation du premier tour de parole
lauditeur-appelant est prise en charge par lanimateur. Autrement dit, lauditeur ne sautoslectionne pas. Par ailleurs, nous avons signal que le module dominant dans le corpus est
celui de la discussion. De ce fait, il est souligner que, de manire globale, lalternance des
tours de parole dans le
le locuteur sent quil a acquis son statut de vrai locuteur. De plus, quand les participants
veulent prendre la parole, ils ont recours des rgulateurs pour marquer leur souhait de
prsenter leurs points de vue linterlocuteur qui peut tre du mme avis ou de lavis oppos
de son partenaire :
F
62 DB
63 Zoh
64 DB
65 Zoh
66 DB
67 Zoh
G%HG%H%IIJ" /
LC"
70
68 DB
=oui mais ceci nempche pas quil y a dj: heu je n: sais pas
combien de dcs en algrie l jai peur davancer un chiffre et:
que j: me [retrouve <((en riant)) les pieds dans le plat>]
beaucoup. Il est galement appel limiter les interruptions et les chevauchements de ses
interlocuteurs. Tout de mme, il est signaler que ces deux phnomnes sont assez frquents
notamment dans le contexte de la discussion et donc dans celui du dbat.
Le chevauchement34 constitue une violation du systme de coordination formelle des
tours. Il existe diffrents types de chevauchement. Il y a le chevauchement qui se produit juste
avant la fin prvue du tour dun locuteur. Il y a le dmarrage simultan qui a lieu la pause
intra ou la pause inter entre deux successeurs potentiels. Il y a enfin celui qui se produit
au milieu du tour sans signal de fin de tour. De ce fait, la prise de tour seffectue, dune part,
en fonction dune ventuelle place transitionnelle, dautre part, avec lapparition de lun de
ces types de chevauchement. Ces derniers offrent, de plus, les aspects formels de lapparition
des interruptions.
F
%KHG%H%IIJ" /
23 Hou
24 DB
25 Hou
26 DB
27 Hou
34
LO"
71
%KHG%H%IIJ" /
Mir
DB
Mir
DB
Mir
DB
Mir
DB
Mir
LP"
oui je dessine jai jai un don/ (0.25) bon on peut dire a/ .h heu
a aussi a fait pas vivre/
oui [((rit))]
[par le temps qui court\] (.)
[.h oh l l\]
[mais vous avez jamais pens/]
.h jai t appeler pour dire positiver/ ((rit))
et l et l on ngativise\
.h oh l l\
Dans lextrait ci-dessus, il sagit du dmarrage simultan qui se produit la pause inter.
Le chevauchement se produit par inadvertance dans la mesure o les deux locuteurs prennent
la parole en mme temps aprs une courte attente (en 66). Cependant ce chevauchement ne
dure pas longtemps puisque lanimateur abandonne le tour au profit de Mira.
F
G%HG%H%IIJ" /
85 Tah
86 DB
87 Tah
88 DB
L G"
72
En ce qui concerne linterruption, elle constitue une rupture au niveau du contenu du tour
prcdent35. Kerbrat-Orecchioni souligne que ce phnomne fait galement partie des rats du
systme de tours dans linteraction. On parle dinterruption si L2 sempare de la parole sans
que L1 ait termin son tour ; ce faisant il commet son endroit une sorte de larcin (on dit quil
lui fauche la parole), et de violation territoriale (1992 : 87). Lauteure prcise quil y a
deux sortes dinterruptions : celle qui est accompagne dun chevauchement, et celle qui se
produit lintrieur dune pause intra-tour. Laction dinterrompre se produit lorsque le
locuteur veut poser une question son partenaire, demande une explication ou une
confirmation dun fait, fait un commentaire, veut manifester son accord ou son dsaccord, etc.
Linterruption peut donc tre suivie dune ngociation entre les participants : lorsque lun des
deux participants interrompt son partenaire, celui-ci abandonne vite son tour et lui laisse la
parole. Dans ce cas, il sagit soit dune interruption dentraide (pour venir au secours du
locuteur en cas dembarras par exemple); soit dune interruption cooprative (interruption
valeur de soutien au locuteur pour exprimer son implication dans lchange). Mais elle peut
aussi avoir un caractre conflictuel ou comptitif entre les interactants (interruption
conflictuelle) : elle se produit gnralement dans le cas de lexpression du dsaccord.
Dans le corpus de lmission, lanimateur peut intervenir et interrompre lappelant
nimporte quel moment de linteraction pour greffer son opinion dans le discours de celui-ci
ou bien pour introduire un commentaire. Ce cas est plus courant chez lanimateur que chez les
auditeurs-appelants.
F
G%HG%H%IIJ" /
LG"
[que vous vivez l-bas] et que vous ne voyez pas ces choses-l\ .h
(0.2) ne je je ne suis pas daccord avec vous// heu (0.2) nous ne
vivons pas dans la salet et encore moins// .h heu davoir cette
culture de vivre dans la salet sans l' savoir\ (0.3) vous lavez dit
mais (.) je ne sais pas comment vous le faites/ .h nous on nest pas
aveugle ni borgne/ donc nous voyons ces choses-l\ .h mais plutt que
de les Relever de manire je veux dire directe et sans essayer de les
comprendre/
22 Th hm hm/ []
Lanimateur a repris la parole Tahar pour exprimer son opinion sur le problme de
lhygine dans les villes algriennes et pour claircir la question son interlocuteur. Nous
35
73
%KHG%H%IIJ" /
L%"
96
97
98
99
auditeurs-appelants. Cependant certains sujets sont soumis une censure et cest lanimateur
qui se charge dempcher les appelants de les dvelopper. En vue de faire respecter le contrat
de communication, il intervient dans plusieurs situations.
).
La proposition dun thme est implicitement ratifie lorsquil y a des enchanements qui
permettent dobserver une continuit du thme propos. Dans le
font gnralement de manire implicite :
F
G%HG%H%IIJ" /
LC"
74
, les ratifications se
%KHG%H%IIJ" /
Sal
DB
Sal
DB
Sal
LG"
75
qui a t heu (0.7) qui a t remis en question (1.2) des ennuis heu
entre parenthse/ (0.8) voil: un peu: lide que qui m (0.3) m:
hm hem/
9 DB
En effet, Benamara a donn la parole Salim, lappelant, en le laissant exposer son sujet.
Nous observons labsence dinterruption malgr le fait que lappelant ait marqu des pauses
plus ou moins longues. Par consquent, le sujet est ratifi par lanimateur. De plus, un accus
de rception vient renforcer cela (en 9).
G%HG%H%IIJ" /
Fel
DB
Fel
DB
Fel
DB
Fel
DB
10 Fel
11 DB
12 Fel
13 DB
14 Fel
15 DB
L%"
76
Dans lextrait ci-dessus, lappelante (Fella) voulait exprimer son indignation (en 8 et en
10) et formuler une critique lencontre de lappelant prcdent (Tahar) avec un certain ton
de mpris ( ce type ). Lanimateur linterrompt alors (en 9) en exprimant son dsaccord
(rptition de linterjection oh l ) pour lempcher de continuer ses propos. Cette
intervention de lanimateur consiste inciter lauditrice ne pas oublier le rglement de
lmission qui stipule le respect de lopinion des autres.
Par ailleurs, linterdiction des thmes peut survenir au cours de la discussion, lorsquun
auditeur voque une ide controverse dans le thme quil dveloppe.
F
G%HG%H%IIJ" /
178 DB
179 Tah
180 DB
181 Tah
182 DB
183 Tah
184 DB
185 Tah
186 DB
187 Tah
188 DB
189 Tah
190 DB
LG"
Durant lappel n1, lappelant (Tahar) met un ensemble de critiques sur la situation du
pays. Il la compare avec celle de la France. Lanimateur essaye de lui expliquer quil ne faut
pas mesurer la ralit de la situation algrienne sur le modle franais, tout en contestant son
point de vue. Toutefois lauditeur-appelant ne veut rien entendre du discours de Benamara et
persiste dans ses convictions (exemples en 182 et en 186). Par consquent, lespace de la
77
discussion sest transform en dbat virulent qui sloigne de la discussion. Lanimateur passe
alors de la ngociation au rejet total de lintervention de Tahar. Il linterrompt (en 189) et met
fin la conversation (en 191).
Dautre part, Benamara hsite parfois entre la ratification et le rejet des thmes proposs
par les auditeurs-appelants. Cela arrive dans les cas o un thme a t trait par plusieurs
appelants durant plusieurs numros de
F
%KHG%H%IIJ" /
1 DB
2
3
4
5
6
7
8
Rab
DB
Rab
DB
Rab
DB
Rab
9 DB
10 Rab
11 DB
12 Rab
13 DB
L%"
afin de le faire avancer. Pour cela, il interrompt souvent les auditeurs qui tombent dans la
rptition. De plus, si un quelconque constat est dj connu par le public et quun auditeurappelant veut sattarder dessus, lanimateur intervient pour refocaliser la parole de celui-l et
pousser plus loin la discussion :
F
%KHG%H%IIJ" /
86 DB
87
88
89
90
91
Rab
DB
Rab
DB
Rab
92 DB
93 Rab
94 DB
95
96
97
98
99
Rab
DB
Rab
DB
Rab
L%"
79
100 DB
Dans cet extrait, lappelant insiste sur la gravit des insultes adresses et les agressions
commises lencontre des Algriens de la part des mdias et de llite gyptiens (lignes 91,
93 et 99). Lanimateur interrompt, plusieurs reprises (lignes 94 et 96) son interlocuteur
Rabah en lui demandant de rpondre sa question de manire prcise (en 94). Il explique cela
par le fait quil sagit dun constat qui est connu par le public. Ce qui signifie que lanimateur
ne voit pas la ncessit de sattarder sur cette ide (lignes 98 et 100) et pour faire avancer le
dbat il refocalise la parole de Rabah et le ramne vers la question quil lui a pose au dpart,
savoir la ncessit pour lAlgrie davoir des mdias aussi puissants que ceux de lEgypte.
Dautre part, lanimateur intervient pour rorienter la discussion, dans le cas o lauditeur
nest pas sur la bonne voie :
F
16
17
18
19
20
Zoh
DB
Zoh
DB
Zoh
21 DB
22 Zoh
23 DB
24 Zoh
25 DB
26 Zoh
G%HG%H%IIJ" /
LC"
Dans cet appel, Zohra dveloppe le sujet sur la culture de la vaccination. Pour elle, cette
culture existe en Algrie. Cependant cette ralit a chang partir de lapparition du virus de
la grippe A dont le vaccin peut provoquer des paralysies : le peuple algrien manifeste sa
80
rticence de se faire vacciner. Dans lextrait ci-dessus, Benamara intervient (lignes 23 et 25)
pour rorienter le dbat ainsi que pour profiter de lavis que peut apporter le mdecin ce
sujet qui proccupe les auditeurs. Il lui demande donc de rpondre une autre question qui,
elle, porte plutt sur la disparition de cette culture de la vaccination.
En somme, Benamara ne laisse pas les auditeurs-intervenants tourner autour des sujets
suscits, il tche souvent de faire avancer les discussions, et ce, notamment, pour viter de
lasser les auditeurs qui suivent.
38 DB
%KHG%H%IIJ" /
LO"
81
39 Hou
40 DB
41 Hou
42 DB
43 Hou
44 DB
45 Hou
46 DB
[oui
oui]
e-
existe
la
rglementation/
[mais est-ce que ce matriel]
[mais elle nest pas applicable/]
non est-ce que les est-ce que les est-ce que les
[engins sont quips/]
[non dans le camion le] le camion que jai (0.4) actuellement il
nest pas quip\
il nest pas quip\
Mais les autres camions tous tous les camions je dis bien tous les
nouveaux camions sont quips .h parce que jai conduit pas mal de
camions ils sont quips mme les bus\
oui/
Lauditeur-intervenant expose, dans cet appel, les problmes des chauffeurs de camions.
Lanimateur intervient dans ce sens pour largir les diffrentes questions se rapportant au
sujet. Dans lextrait ci-dessus, lenchanement de Benamara sur le thme est marqu
syntaxiquement, (en 32) par lemploi du marqueur alors qui introduit llargissement et de
la conjonction et qui prsente lnonc comme une suite au thme. Cette intervention est
galement caractrise par sa valeur questionnante qui est marque par deux questions poses
Houari en ce qui concerne son domaine de travail. Lanimateur pose deux questions totales,
(en 32) une question oriente prosodiquement et (en 40 et en 42) une question en est-ce
que . La premire sert attaquer le vif du sujet propos par lappelant, autrement dit,
entamer la discussion, quant la deuxime, elle sert approfondir un dtail du sujet, savoir
lquipement des camions.
Lanimateur demande par le moyen des questions un largissement de la part de
lauditeur. Par ailleurs, il arrive que ce soit lui-mme qui apporte un largissement au thme :
F
113 DB
114 Om
115 DB
116 Om
117 DB
118 Om
119 DB
120 Om
121 DB
G%HG%H%IIJ" /
LO"
82
Rappelons que le thme principal de cet appel est celui de la grippe porcine. Dans cet
extrait, lanimateur pose une srie de questions rhtoriques qui se rapportent au sujet de la
politique de prvention et de soins des citoyens. Benamara sadresse donc son interlocuteur
afin dessayer dapporter ensemble des claircissements sur les causes principales de la peur
des gens de cette maladie ainsi que le vaccin conu pour la combattre. Les questions servent
donc llargissement du sujet.
Par ailleurs, lanimateur peut enrichir la discussion et participer la progression
thmatique en apportant des connaissances encyclopdico-culturelles :
F
%KHG%H%IIJ" /
65 DB
66 Far
67 DB
68 Far
69 DB
70
71
72
73
Far
DB
Far
DB
74 Far
75 DB
76 Far
77 DB
78 Far
79 DB
80 Far
81 DB
82
83
84
85
86
87
Far
DB
Far
DB
Far
DB
LC"
litalien\ alors litalien/.h (0.2) heu j' sais pas comment vous
voyez vous lItalie\ pa que: heu choisir une .h de de hem de
parler une langue/ cest que on a dj .h heu (0.2) une relation
privilgie avec le pays mme le pays de cette langue/ heu .h on
est attir par quelque cho:se ou par\ vous avez t en italie/ si/
((rit)) non non pas du tout je ne [s- je ne suis]
[pas
du
tout//
oh
oh
oh/]
((rit))=
pas encore pas encore\ ((rit))
oh moi qui allais vous parler de litalie/ .h heu pa ce que
jtais en italie\ [ouais jtais]
[ah daccord]
en italie\ .h je parlais pas mot traitre de litalien/ [.h heu]
un petit peu\
[((rit))]
mais (.) Comme les deux langues: comme la langue franaise la
langue italienne lespagnol/ sont des langues justement latines/ .h
donc invitablement heu vous (0.45) tout de suite vous comprenez
les quarante pour cent de ce quon vous dit\
absolument/
alors vous avez dj quarante pour cent dacquis/ (0.3) cest un
bonus qui est offert par ces langues\
absolument ouais\
pour les mditerranens/ .h (0.2) et puis heu: (0.3) si vous allez
heu si (0.2) enfin jespre quil heu que vous i- que vous irez en
italie\
n:alah esprons bien/
et: cest cest un pays/ (0.25) o on se sent/ (0.75) Extrmement
laise\
ah (0.2) daccord\
extrmement laise\ et: on ils parlent dabord comme les
algriens/ comme les mditerranens de [manire gnrale/]
[ouais ouais] ehm hem
iLs ont toujours le rire/ .h heu ils ont une trs bonne cuisine/
ouais\
ils heu ils ont de trs belles villes/
hem hem\
trs belles [villes cest des cest des] muses ciel ouvert/alors
si
83
88 Far
89 DB
90 Far
Benamara intervient ici pour enchaner sur le sujet soulev par Farid, en loccurrence la
langue italienne. Il apporte une prcision sur lItalie et les Italiens en tablissant des
ressemblances avec les Algriens. Pour introduire son intervention, lanimateur emploie (en
65) le marqueur alors ainsi que la reprise du terme italien pour marquer le lien avec le
tour prcdent. Il demande son interlocuteur sil a dj t dans ce pays. En ayant une
rponse ngative (ligne 66), lanimateur lui explique leur mode de vie, il rapproche leur
comportement de celui des Algriens. Lanimateur se sert donc de son savoir encyclopdicoculturel afin dlargir le sujet de discussion.
G%HG%H%IIJ" /
L%"
36
84
Dans cet appel, lauditrice demande des informations auprs de lanimateur sur le sujet
du vaccin contre la grippe A. Elle exprime son inquitude sur les risques que peut engendrer
ce vaccin. Benamara va tenter dapporter des explications afin de rassurer lauditriceintervenante, et par l, tous les auditeurs que ce sujet proccupe. Pour cela, il avance un
certain nombre dinformations (en 31). Il amne, petit petit son interlocutrice vers une
conclusion, que lon dduit facilement, pour dire que les risques sont carts puisque le vaccin
nest pas encore disponible.
En somme, quand un auditeur appelant demande des informations sur une question qui le
proccupe, lanimateur tente toujours dapporter des claircissements et fournit des
explications simples et accessibles au public. Par consquent, il effectue un travail de
vulgarisation de linformation.
Conclusion
Nous avons essay, dans ce chapitre, de tracer le rle de lanimateur tout au long de notre
corpus. De ce fait, nous avons constat que les activits interactionnelles de lanimateur sont
trs varies. De lallocation des tours de parole, lajustement des thmes, linterdiction
dautres, celui-l joue le rle du garant du bon droulement de lmission.
En outre, nous avons numr les interventions que lanimateur effectue au cours de
linteraction, savoir celles o il ralise des oprations lies la gestion globale de
lmission. Ces interventions sont dtermines par le rle que Benamara doit jouer dans le
, rle que lui attribuent les rgles prtablies de ce genre dinteraction mdiatique.
85
intervenir nimporte quel moment de la discussion pour manifester son dsaccord. Ces
interruptions ont gnralement lieu pour guider lauditeur-appelant dans sa tche
interactionnelle au cas o il est perdu.
En somme, lanimateur effectue un ensemble dinterventions afin dassurer la gestion
thmatique de lmission : la ratification des thmes proposs ou leur rejet au cas o ils vont
lencontre des rgles de lmission (par exemple la redondance dun sujet) ; la refocalisation
de la parole de lauditeur-intervenant permet de faire avancer la discussion ;
lapprofondissement dun thme permet de cerner le sujet et de laborder sous diffrents
angles afin de donner au public loccasion de mieux comprendre les enjeux existants ;
lapport dinformations, suite une demande de lauditeur-appelant, consiste en une opration
dclaircissement, notamment au profit du public ; enfin la transition thmatique qui introduit,
en gros, le passage la clture de linteraction et donc celle de lappel de lauditeur.
Benamara assure la gestion et lorganisation de son mission. De ce fait, il veille ce que
le contenu des discussions tenues avec ses interlocuteurs soit satisfaisant et pour les
participants et pour le public.
86
)
"
"
87
Nous avons montr dans le chapitre prcdent les diffrentes fonctions que lanimateur
assure. Nous analyserons, dans ce chapitre, la manire dont limage de lanimateur du
est construite au sein de linteraction. Il est noter que ltude du rle de lanimateur tait
ncessaire pour clairer notre analyse de lethos dans la mesure o la construction de son
image dpend de son rle dans lmission.
Lanalyse de lethos de Benamara dans
moyens et indices implicites que lanimateur emploie dans linteraction, et ce, pour montrer sa
capacit de construire une bonne image de soi.
Nous porterons notre intrt dune part, sur les circonstances interactionnelles, les
donnes contextuelles37, les procds et les stratgies discursives et interactionnelles mis en
uvre par lanimateur pour marquer son influence sur ses interlocuteurs ; dautre part, sur
linfluence exerce sur lui par ces derniers. En effet, la manifestation de certains aspects de
limage de Benamara dpend fondamentalement de linfluence de ses partenaires qui orientent
son comportement interactionnel.
, 9).
Elle explique que toute interaction porte en soi une valeur relationnelle. Elle tablit deux types
daxes : laxe horizontal et laxe vertical.
Par ailleurs, Kerbrat-Orecchioni souligne que la relation interpersonnelle est dtermine
par la situation de communication et quelle subit galement dautres influences telles que
37
Cela est galement mis en lien avec ce que nous avons prsent dans le chapitre 2.
88
5
$
(
(&
! )
!+
, 39).
Pour mesurer laspect de distance ou de familiarit qui sinstalle parmi les interactants
dans le
, 71).
Cette relation est caractre dissymtrique, cest--dire que dans certaines interactions, il
existe une hirarchie qui sinstalle entre les interlocuteurs, contrairement laxe horizontal o
la relation dissymtrique est ngocie par les partenaires afin de pouvoir rtablir la symtrie
(&
).
Le systme des places dpend de facteurs contextuels (le contexte de linteraction :
statut des interactants, leur rle interactionnel) et de facteurs internes linteraction (le
comportement langagier des partenaires au sein de linteraction, et ce quils font des relations
89
de pouvoirs par le biais du discours). Il y a donc possibilit que les interactants basculent
dune position hirarchique vers une autre.
Outre les indices contextuels, il existe galement dautres indicateurs qui marquent le
systme des places tabli. Il sagit de marqueurs appels galement taxmes . Ces taxmes
peuvent tre dordre verbal, paraverbal ou non verbal. Les taxmes verbaux, sont lis la
structure de linteraction (organisation des tours de parole), son contenu (thmes et sousthmes), et enfin aux termes dadresse et aux honorifiques. Pour les taxmes paraverbaux, il
sagit l encore des indicateurs prosodiques dont le dbit, les schmas intonatifs, etc.
La relation interpersonnelle est dfinie lavance. Toutefois elle est sujette des
remodelages et des ajustements dans le discours. Les deux axes se combinent donc et sont
simultanment ngocis dans linteraction.
connaissent pas et ils nont aucun lien de parent. De plus, leur rencontre a lieu dans un
contexte mdiatique (donc non familier). Cependant lun des objectifs fixs de lmission est
dtre proche des auditeurs et de leurs proccupations : on leur laisse le choix de sexprimer
sur le sujet quils dsirent dvelopper. En outre, certains auditeurs appellent pour confier leurs
problmes personnels puisquils savent quils sont en face dune personne qui est leur
coute. Donc cela nous permet de dire que la relation de distance (axe horizontal) est plutt
rduite, puisquil y a une certaine familiarit qui sinstalle entre lanimateur et lauditeurappelant.
Nous observons, en premier lieu, les thmes voqus dans les appels. Ces thmes vont
nous indiquer le type de relation qui existe entre les interlocuteurs.
F
23 DB
%KHG%H%IIJ" /
LC"
ajwah/ (0.45) wa:nu huwa lmaw:u: ajae\ alors quel est le sujet
90
24 Far alors moi j' voulais parler sur (0.35) la langue italieNNe en
algrie\
25 DB la langue italienne\
26 Far ouais ouais ouais .h alors heu j' suis un moulu/
27 DB un i-/
29 Far Emoulu\
30 DB lmoulu\
31 Far ouais fraichement heu diplm\=
32 DB =ah un mou- ah daccord <((en riant)) daccord> [rit]
34 Far
[rit]
35 DB ouais fraichement: a acquis la langue italienne\
36 Far voil\
37 DB ouais et alors/
38 Far et voil alors heu jai termin mes tudes en .h et malheureusement:
(1.1) j crois que la langue que jai Tudie ma: [ma rien servi]
39 DB
[vous avez apris
alors\] (.) ouais ouais ouais\ alors/ et pourquoi vous avez choisi
litalien/
40 Far .h je n' sais pas pa ce que: auparavant javais la tendance les
langues latiNes\
41 DB ouais/
42 Far mais l je faisais auparavant je faisais la langue franaise/
43 DB oui/ et alors/
44 Far et et puis heu jai fait une autre spcialit alors celle de la
langue italienne\
91
%KHG%H%IIJ" /
DB
Sal
DB
Sal
DB
Sal
LG"
salim/
bonsoir/
aehlaen bienvenue
masa:elir bonsoir heu monsieur benamara\
kirakum/ comment allez-vous
laebaes :l:amdulah/ a va
Dans dautres cas, Benamara peut employer des titres comme docteur quon a
enregistr dans lappel n3 de lmission du 12/12/2009, lorsquil sadresse Zohra qui est
mdecin. Mais cela napparait quoccasionnellement dans lappel. Nous avons galement
enregistr lutilisation de la particule arabe si (monsieur) qui sert dsigner une personne
quon respecte et qui est gnralement plus ge que linterlocuteur. Lanimateur la employ
dans lappel n1 du mme numro, lorsquil sest adress lauditeur Tahar.
Cependant pour les pronoms personnels, lanimateur et lauditeur-intervenant emploient
rciproquement comme terme dadresse le pronom de deuxime personne du pluriel vous .
Ce pronom est priori la marque de distance entre les interactants. Malgr le fait que
lanimateur utilise des appellatifs qui attribuent la relation interpersonnelle un aspect moins
distant, il opte quand mme pour le vouvoiement, cest--dire quil manifeste du respect pour
ses interlocuteurs (ethos de respectueux), et que, vu son statut danimateur, tutoyer ses
partenaires de linteraction serait incongru. Autrement dit, le contexte de lmission ne permet
pas aux interactants de dvelopper une relation interpersonnelle trs familire voire
intime , et ce, mme dans le cas des appels de confidence. La relation construite est plutt
base sur la solidarit o lanimateur affiche son ethos solidaire.
Enfin en ce qui concerne lusage de la langue dans lmission, il est rappeler que la
langue dexpression est le franais. Cependant il arrive que les locuteurs aient recours leur
langue maternelle (larabe ou le berbre), et ce, travers le procd du code switching
(Gumperz : 1982). Ce phnomne apparait dans un contexte linguistique o deux ou plusieurs
langues sont en contact (situation de bilinguisme ou de plurilinguisme). Le passage du
franais ces langues, dans le
92
Orecchioni, 1992 : 56). Ainsi, selon Gumperz, lusage du code switching implique
gnralement une situation de communication dcontracte.
De ce fait, le recours de lanimateur la langue arabe peut signaler sa volont de rduire
la distance avec son interlocuteur. Quelques cas dalternance ont t enregistrs dans le
corpus dont voici un exemple.
F
G%HG%H%IIJ" /
1 DB
2 Om
3 DB
4 Om
5 DB
6 Om
7 DB
8 Om
9 DB
10 Om
11
12
13
14
15
DB
Om
DB
Om
DB
16 Om
17 DB
18 Om
19 DB
20 Om
21 DB
22 Om
23 DB
LO"
Dans lextrait ci-dessus, lanimateur entame les salutations en langue arabe (en 3, en 5 et
en 7) ce qui permet de constater que la relation de distance est rduite ds le dbut de
linteraction. De plus, lanimateur va, dans son emploi de larabe, au-del des salutations,
puisquil continue de parler du sujet en arabe. Benamara utilise galement les appellatifs ae
aix mon vieux et ja xu mon frre qui marquent nettement la volont de se
rapprocher de son interlocuteur. Lobservation de cet extrait nous permet de dire que le choix
93
dalterner avec la langue arabe par Benamara a permis dinstaller une certaine complicit
entre les deux interlocuteurs.
est positionn sur une chelle haute dans lchange avec lauditeur-appelant. De plus et
comme nous lavons conclu dans le chapitre prcdent le rle de lanimateur est celui de
grer lmission et de veiller ce que les auditeurs-appelants respectent toutes les rgles
prtablies du
. Ainsi son rle interactionnel lui permet davoir une autorit sur ses
partenaires.
Outre les donnes contextuelles, il y a les donnes interactionnelles, cest--dire, les
donnes que les interactants ngocient au sein de linteraction : sa structure, telle que
lorganisation des tours de parole, est un signe de la relation verticale.
Daprs ce que nous avons dmontr dans le chapitre prcdent, en ce qui concerne le
fonctionnement des prises des tours de parole, notamment les squences douverture et de
clture, on peut dire que lanimateur a le monopole de louverture et de la clture des appels.
Par consquent, les auditeurs-appelants nont aucun pouvoir sur ces deux squences, et
Benamara se trouve dans une position suprieure par rapport celle de son interlocuteur.
En outre, dans la ngociation des tours de parole, il existe des violations de ce systme
telles que linterruption38. Cest lanimateur qui ouvre droit, dans la plupart des cas, cette
opration. Et ce, notamment quand il sagit du refus de lauditeur-appelant de laisser la parole
celui-l ou lorsquil aborde des thmatiques contenant des offenses envers dautres
auditeurs, etc. Linterruption sert maintenir le contrle sur lappelant. Cela montre quelle
est indicatrice dautorit de lanimateur sur lauditeur-intervenant (ethos de dominant).
Il existe galement des signes qui indiquent le type de relation verticale, et ce, au niveau
du contenu de linteraction. Il sagit, par exemple de la gestion des thmes et des sous-thmes.
En assurant son rle danimateur, Benamara effectue les diffrentes oprations concernant la
gestion thmatique, savoir la ratification ou le rejet des thmes, lintroduction de nouveaux
38
94
thmes, leur rorientation ou leur approfondissement. Ces oprations lui permettent, dune
part, dassurer une matrise de linteraction dont la gestion des thmes, dautre part doccuper
une position haute travers laquelle il affirme son ethos de suprieur.
Toutefois le script de lmission laisse aux auditeurs-intervenants un terrain pour choisir
par eux-mmes les sujets de conversation. En dautres termes, cest aux auditeurs de proposer
un sujet, et non lanimateur. Except les cas o celui-ci interdit le dveloppement de certains
thmes (voir chap. 3, 3.2.), les intervenants sont plutt les dominants sur ce plan de
linteraction :
*
B
R
$
2
8*9
hirarchique, le sujet en position haute peut recourir des formes familires lesquelles sont
interdites au locuteur occupant la position basse , (&
, 124).
Cette attitude est galement montre par lemploi des termes dadresse et des honorifiques,
quon a dj vus dans la relation horizontale, tel que Monsieur Benamara , etc.
En somme, lanimateur concilie autorit et solidarit avec ses interlocuteurs et fait en
sorte que ces derniers ne se sentent pas compltement domins par lui. Dans lespace du dbat
et de la discussion, lappelant a le droit dexprimer son dsaccord avec lanimateur et
dargumenter sa position puisque celui-ci ne len empche pas.
96
G%HG%H%IIJ" /
Fel
DB
Fel
DB
30 Fel
31 DB
32 Fel
33 DB
L%"
[]
51 DB
97
94 Fel
[]
98 Fel
99 DB
Le sujet de cet appel porte sur la grippe porcine. Lauditrice (Fella) demande
lanimateur des prcisions propos de cette question. Benamara lui annonce quil possde des
informations mais qui ne sont pas dordre mdical. Ladverbe malheureusement indique
quil a compris lattente de son interlocutrice mais quil prfre se rserver sur ce terrain parce
quil na pas dinformations qui relvent de cet ordre-l. Par cette dclaration, il fait preuve
dhonntet et de bon sens, puisque sil lui donnait de fausses informations, cela pourrait
nuire son image et il perdrait, en consquence, la confiance du public. Dailleurs, dans le
tour n 53, il dclare que la parole na pas t donne aux spcialistes pour mieux expliquer la
situation aux gens. Ce qui sous-entend quil nest pas un spcialiste. Toutefois, il lui donne
quand mme un dtail sur la dangerosit de la grippe porcine, dans la mesure o il dit quelle
nest pas aussi dangereuse que les autres grippes (ligne 91). Il lui donne galement un
autre dtail, celui du risque de la mutation du virus qui pourra compliquer la lutte mdicale.
Cet claircissement est une manire de dire que malgr le fait quil ne soit pas spcialiste dans
le domaine mdical, il nest pas compltement ignorant en la matire.
En revanche, il numre tout au long de lappel les diffrentes informations quil possde,
savoir des donnes dordre organisationnel, politique et sociologique. De cette manire, il se
prsente en tant quexpert mme si lmission nest pas exclusivement consacre ce type
de situation (mission o les gens appellent pour poser des questions un expert) autrement
dit, comme une personne qui dispose dun savoir encyclopdique. De plus, en fournissant des
98
informations, lanimateur laisse entendre quil est une personne qualifie pour faire part de
ses connaissances
%KHG%H%IIJ" /
LC"
137 Far ouais ouais/ il (.) donc je me pose la question o est lavenir des
des tudiants qui ont fait dj la langue italienne en algrie\
138 DB ((rit)) lavenir est en italie [((rit))}
139 Far et le futur\
[.h non walah je vous assure
hein/] non inaud.
140 DB <((en riant)) non non vous avez pos une question je vous ai
rpondu\> .h o est lavenir des tudiants qui ont fait <((en
riant)) litalien/ .h je veux dire lavenir est en italie> .h non\
.h vous
[vous avez une langue]
141 Far [inaud.]
142 DB vous avez une langue cest litalien/ bon il faut aussi .h heu se
rendre lvidence/ .h heu:: que: ((avale la salive)) il heu (0.4)
pour lemploi/ pour trouver un: un job dans ce sens/ .h cest pas
vident/ (0.2) cest pas vident pour la s- bonne et simple et
simple bonne raison que/ .h heu il faudrait dj quil y ait .h heu
des
relations
que
ce
soit
commerciales
culturelles
heu
conomi:ques/ avec litalie pour que vous puissiez .h=
143 Far =mais on a dj on a des relations heu\
144 DB oui mais daccord mais ils ne peuvent prendre tous les licencis
en italien/ quand mme\ il faut pas:=
145 Far =mais bon mais bon\ mais sincrement sincrement/ .h alors la
promotion de lanne prcdente/
146 DB ehm hem/
147 Far i- ils sont tous au chmage les tudiants sont tous au chmage/
148 DB sont tous au/
149 Far chmage\
150 DB oui mais pa ce quy a pas de postes [y a pas de places\]
[]
155 Far et pourquoi on fait enseigner/ (0.2) litalien alors que=
156 DB =vous ntes pas oblig daller faire italien .h mais vous en- on
enseigne litalien pa ce quil faut enseigner litalien/ (0.2) on
99
Dans cet appel, lauditeur (Farid) sinterroge sur le problme du chmage dont souffrent
la majorit des tudiants sortant de luniversit, en loccurrence, les tudiants en langue
italienne dont il fait partie. Il semble perdu et ne sait pas ce quil doit faire pour se sortir
daffaire. Il sadresse donc lanimateur afin que celui-ci lui donne une explication ou lui
trouve une solution. En effet, dans lextrait ci-dessus, Benamara analyse la situation de
manire raliste en donnant un certain nombre darguments. Il connat donc les donnes
actuelles du march du travail en Algrie : les embauches sont rares (ligne 150) et la langue
italienne nest pas une langue utilitaire (en 142 et en 156). Il lui donne galement le conseil
daller faire une autre spcialit pour trouver du travail (en 156), car ce que possde Farid
comme diplme ne peut pas le sortir du chmage. Ainsi lanimateur essaie de ramener son
interlocuteur lvidence pour pouvoir prendre la bonne dcision. Par ailleurs, nous
remarquons que le ton de la voix de Benamara est calme et le dbit est ralenti, cette voix
rieuse et douce contribue en fait installer une conversation amicale et solidaire, ce qui va
permettre de rassurer son interlocuteur et de ddramatiser sa situation.
100
Notons enfin que, dans cet appel, Benamara se prsente comme un conseiller en
indiquant son interlocuteur ce quil faut faire. Et ce, en faisant part de son exprience
lauditeur-appelant qui est, dans le cas prsent, jeune et manque dexprience.
En rsum, dans les deux exemples prcdents, il existe une double situation. Dune part,
en posant des questions lanimateur, les auditeurs-appelants lui attribuent le statut dexpert,
ce qui signifie quils lui font confiance et quils pensent trouver chez lui les rponses (ethos
pralable dexpert). Dautre part, lanimateur lui-mme se construit un ethos dexpert en
apportant des rponses aux proccupations de ses interlocuteurs. Par consquent, lethos
pralable dexpert se confirme.
38 DB
%KHG%H%IIJ" /
LG"
101
aprs jour/) .h heu prouve encore une fois si besoin est quil y a
des tra- des tradi- des trahisons quotidiennes\ alors ce sont ces
trahisons .h heu quil faut couvrir pour le peuple gyptien/ (.) et
lalgrie est sur le front/ le encore une fois .h heu: pour que la
palestine heu accde donc : son son pays son gouvernement\ .h
et: cest la remise en cause justement de:: de cette trahison cest:
lever l' voile sur tout a\ .h et: voil donc y a un match de
football qui a p t-t donn loccasion tout le monde de: de r
connaitre les siens\ voil/
La dnonciation algrienne.
marqueurs tels que voil, alors, donc (organisateurs discursifs) afin de ponctuer son discours.
Signalons que lanimateur emploie un vocabulaire relativement simple pour le mettre au
service de la clart du discours. Enfin lanalyse des lments prosodiques nous permettent de
dire que Benamara expose tout cela de manire lente et calme (rythme ralenti, locution
pesante) afin que son message fasse mouche.
En somme, Benamara se prsente comme une personne qui fait en sorte que lanalyse
laquelle il procde quant la question aborde soit accessible lauditeur-appelant et aux
autres auditeurs qui suivent lmission. Cest pourquoi il acquiert un ethos de pdagogue.
Notons tout de mme que lorsquil sagit dun appel o un auditeur-intervenant va
demander des informations ou des conseils (tel quon la vu dans llment prcdent 2.1.),
lanimateur fournit ces informations et ces conseils de faon ce quils soient galement
accessibles et au demandeur, et au public. Pour cela, des procds similaires ceux dj
cits sont mis en uvre. Ainsi, dans linteraction, lethos dexpert va de paire avec lethos
pdagogue et ils se compltent au service de la clart.
2. 3. Lethos de dbatteur
Etant le deuxime ple de linteraction, Benamara doit exprimer ce quil pense des sujets
soulevs par les appelants. Par consquent, sil voit que son interlocuteur se trompe sur un
certain point ou ne partage pas avec lui le mme point de vue, il va user de sa capacit de
persuasion dans le but de le faire adhrer.
Persuader consiste donc
$
!" (Charaudeau, 2002 : 429). Pour que le locuteur arrive
faire adopter une ide et faire agir, il faut persuader. Et ce en citant les avantages et les
points positifs de cette ide. Cette activit discursive est primordiale dans la construction de
limage de lanimateur.
De manire gnrale, Benamara montre sa capacit de soutenir ses thses avec habilet. Il
se montre galement laise dans ses interventions quant aux sujets abords dans lmission
(lethos de pdagogue et dexpert sont notamment mis au service de la persuasion39).
Donc pour manifester son dsaccord, lanimateur use de son habilet trouver les
arguments ncessaires pour parvenir persuader son interlocuteur.
39
103
F
47 DB
48 Rab
49 DB
50 Rab
51 DB
52 Rab
53 DB
%KHG%H%IIJ" /
L%
Dans cet extrait, Benamara ragit la rflexion de Rabah sur les Egyptiens. En 49, il lui
demande de ne pas tenir les mmes propos que ceux tenus par les Egyptiens (accord suivi
dun dsaccord introduit par le marqueur de lopposition mais ). Il justifie sa position en lui
expliquant quen dehors des relations politiques, il y a toujours des Egyptiens qui aiment leurs
frres Algriens (en 51). Rabah est persuad puisquil exprime son accord en 52. Grce ces
arguments, Benamara veut faire entendre son interlocuteur et aux auditeurs quil ne faut pas
se comporter de la mme manire que les Egyptiens et quau contraire, il faut rpondre
ceux-l avec sagesse et calme. Il faut galement leur prouver que lagressivit nest pas un
caractre attribuable aux Algriens. Cet extrait nous permet galement de dire que lanimateur
fait entendre la voix de la sagesse afin de persuader lauditeur-appelant.
%KHG%H%IIJ" /
LP"
oui [voil (0.2) voil\ (0.2) qalul:k hadaek lm::l] comme le dit
bien le proverbe
[voil (0.2) cest a\ (0.25) cest aussi une faon de
positiver\]
pardon\ .h haed:k lm::l lj:d wa:dae mats:feq\ ce proverbe-l qui
dit on ne peut pas applaudir dune seule main
non non daccord mais heu j:d wa:da :aeni une seule main aussi
elle peut encaisser largent/ attention hein/
((rit))
104
56 DB
57
58
59
60
61
62
Mir
DB
Mir
DB
Mir
DB
63
64
65
66
67
68
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70
71
72
73
74
Mir
DB
Mir
DB
Mir
DB
Mir
DB
Mir
DB
Mir
DB
75
76
77
78
Mir
DB
Mir
DB
79 Mir
80 DB
81 Mir
82 DB
83
84
85
86
Mir
DB
Mir
DB
Cet appel est venu en raction lappel prcdent (du jeune diplm en italien).
Lintervenante (Mira) est une jeune tudiante qui parle de la positive attitude que doit adopter
chaque jeune qui rencontre des problmes notamment le chmage.
Nous remarquons que latmosphre de linteraction est plutt gaie : lanimateur se montre
sympathique lgard de lauditrice-intervenante pour sadapter la sympathie de cette
dernire (voix rieuse ds sa prise de parole). Alors Benamara enchane les propos drles dans
105
G%HG%H%IIJ" /
67 Zoh
68 DB
69 Zoh
70 DB
71 Zoh
LC"
Zohra (lappelante) aborde le sujet de la grippe A (H1N1). Dans le tour 68, lanimateur
voulait citer le chiffre des personnes dcdes jusque l cause de cette grippe mais il dclare
avoir peur den annoncer un qui soit faux. Cette remarque sexplique par le fait que la ralit
sur la grippe ainsi que sur les dcs na pas vu le jour parce que les autorits en question
patinent et ne matrisent pas la situation. Par consquent, les informations qui peuvent tre
relayes par les journalistes sont manquantes. Autrement dit, puisque lanimateur est
40
106
journaliste et ne possde pas les donnes sur les dcs et les contaminations, la situation est
embarrassante pour lui. Alors Benamara fait sa dclaration en esquissant un lger rire : cet
embarras prte rire.
Dans le tour suivant, Zohra lui donne le nombre officiel de morts, en loccurrence dixneuf. Alors lanimateur fait un petit commentaire (en 70) bientt une quipe nationale .
Cela est une remarque dcale par rapport au sujet. Cette remarque a provoqu le rire de
lauditrice. Dans ce genre de situation, lanimateur emploie lhumour noir pour attnuer la
gravit dune situation dramatique. Enfin on peut dire quil arrive quand mme intgrer au
cur dune discussion sur un sujet srieux un commentaire dcal.
En rsum, Benamara possde un sens de lhumour et de la plaisanterie. Il nhsite pas
avoir recours des astuces pour faire rire ses interlocuteurs. Dune part, grce son humour,
il installe une ambiance sympathique et amicale. Dautre part, il parvient provoquer des rires
chez les auditeurs mme quand il sagit de discuter dun sujet grave et ce, afin dgayer une
atmosphre qui tait auparavant tendue. Ainsi il montre quil sait faire preuve de finesse dans
cet humour.
Cependant cela ne signifie pas que lanimateur ne prend pas les questions abordes au
srieux. Il ne manifeste aucun moment un dsintrt par rapport aux sujets dbattus. Nous
allons voir dans llment qui suit comment lanimateur fait preuve de srieux.
2. 5. Lethos de srieux
Lanimateur manifeste un srieux dans le traitement des sujets soulevs par les auditeursappelants. Dailleurs, son statut et sa place dans lmission ne lui permettent pas le manque
dintrt. Car en labsence de srieux, il risquerait de perdre sa position haute et de l il
perdrait la face.
Si nous observons les moments o lanimateur recourt lhumour (tel que dans les
exemples en 2.3.), notamment dans les sujets srieux, nous remarquerons quil lutilise dans
des limites, cest--dire quil nen fait pas trop.
Dans lappel n4 (mission du 26/12/2009), latmosphre est, telle que nous lavons dit,
conviviale. Lhumour de lanimateur apparat dans plusieurs occasions, mais ce nest pas pour
autant quon dira quil est moqueur ou dsinvolte. Cest pourquoi on remarque que le srieux
est tout de mme prsent dans la conversation.
107
Pour ce qui est du deuxime exemple (appel n3, mission du 12/12/2009), lhumour
dans cette interaction est occasionnel puisquil sagit dun sujet grave. La dsinvolture est
dans ce cas l impossible. Lanimateur adopte alors un air srieux et concentr dans le
traitement du sujet : il dbat de la question avec son interlocutrice en analysant la situation de
la culture de vaccination en Algrie ainsi quen cherchant les solutions possibles pour
rsoudre le problme de la disparition de cette culture. Toutefois, si Benamara garde son
srieux, il ne perd pas pour autant de son naturel.
En somme, lanimateur russit (sans exagrer) alterner humour et srieux en fonction
des interlocuteurs et des sujets abords.
2. 6. Lethos dcouteur
Parler dethos de srieux nous amne parler dethos dcouteur de lanimateur. En effet,
lorsque les auditeurs-appelants exposent leurs sujets notamment quand ils prennent la parole
au dbut de linteraction, Benamara les laisse sexprimer avant dintervenir. Cela signifie
quil est attentif ce quils disent. Par ailleurs, quand lanimateur ne prend pas la parole,
cest--dire, lorsquil nest pas le locuteur et que cest lauditeur-appelant qui lest, il devient
lcouteur.
F
G%HG%H%IIJ" /
LO"
26
27
28
29
DB
[ouh l l ouh] l l\ a cest quand mme dangereux l\
Hou cest trs dangereux et cest de a que je voulais en parler\
DB ah oui\
Hou je suis trs conscient/ (0.8) mais jaurais aim jaurais aim que:
les autorits/ w:la ou les responsables\ w:la ou les les .h
surtout les (hautes les hauts) responsables (1) ils prennent a en
considration\ (.) wolah je vous jure .h il y a beaucoup
daccidents/ (0.5) et surtout la rak tsma: bzaef si vous coutez
les infos cest cest les bus w:la ou les semi-remorques\
30 DB oui/
31 Hou les accidents/ a:la: pourquoi les accidents parce que .h ils ils
nous exigent (0.6) je prcise bien/ (0.6) nos responsables .h nous
exigent de travailler (0.3) travailler travailler rien que a\
[]
45 Hou Mais les autres camions tous tous les camions je dis bien tous les
nouveaux camions sont quips .h parce que jai conduit pas mal de
camions ils sont quips mme les bus\
46 DB oui/
47 Hou Mais (0.6) si sil y a une rglementation dans elle nest pas
applique\ .h aenae moi jaimerais bien/ jaimerais bien que
jae:k:mni un policier me tient w:lae ou un gendarme/ h jguli
::ini il va me demander le taxigraphe le le disque hadaek ta:
celui du le taxigraphe\
108
48
49
50
51
DB
Hou
DB
Hou
le taxigraphe oui\
oui a sappelle le taxigraphe\
oui\
jaimerais bien lukaen ja:k:mni jguli ::ini quil me tienne et me
demande le taxigraphe pour quil vrifie le et la vitesse (0.5) et
la dure de le: de rou- de route li ndirha\ que je fais
52 DB lamplitude oui\
53 Hou oui ((0.65) mais/ (0.5) heu: cest cest pas appliqu\
Dans cet extrait, lauditeur (Houari) expose les problmes des chauffeurs de camions.
Lanimateur se montre attentif et intress ce que Houari lui dit. Il emploie le marqueur
phatique oui dans les tours 28, 30, 46, et 50 pour signaler chaque fois quil demande une
poursuite du discours de son interlocuteur41. Ce qui signifie quil sintresse constamment
ce quil lui dit. En outre, en 48, Benamara fait une reprise dun segment du tour prcdent de
Houari le taxigraphe oui par laquelle il marque un tour valuatif afin de signaler une
confirmation de lnonc (en 47). En 52, lanimateur produit une reformulation de lnonc
prcdent la vitesse et la dure de route sous un autre terme lamplitude , suivi du
marqueur oui pour confirmer et demander la suite.
Les reprises de tours prcdents de lauditeur, les reformulations et les phatiques sont mis
en uvre par lanimateur au service de son ethos dcouteur, en dautres termes, il les emploie
pour manifester son coute effective de ses interlocuteurs. En somme, lethos de srieux et
celui dcouteur se rapprochent et se combinent ensemble afin de confirmer une attention et
une prise au srieux de lautre, savoir lauditeur-appelant.
A cela, on peut ajouter lethos de disposition. Cest--dire que quand lanimateur se
montre lcoute de ses auditeurs-appelants, cest une manire de leur dire quil est prt
rpondre leurs attentes. Autrement dit, sils demandent des informations, il est l pour les
leur fournir ; sils demandent de laide, il la leur offre ; et sils veulent parler dun problme
dont ils souffrent, il est l pour leur apporter un soutien moral ; enfin sils veulent discuter
dun sujet plus gnral sur lactualit, il est l pour leur proposer son avis qui peut, parfois,
correspondre au leur, parfois, en tre diffrent.
2. 7. Lethos de journaliste
Il va sans dire que la fonction de Benamara dans lmission est celle de journaliste
animateur. De ce fait, son image au niveau prdiscursif (avant linteraction), cest--dire, celle
41
109
danimateur, est connue par le public puisquelle est pralablement dtermine par son statut
institutionnel. Nous remarquons que Benamara ne rappelle pas cela dans ses interventions
(notamment au niveau de linteraction), sauf dans un cas o nous avons relev une dclaration
dans laquelle il fait rfrence ses fonctions.
F
G%HG%H%IIJ" /
L%"
Benamara rappelle dans cet extrait le rle principal dun journaliste lorsquil exerce son
mtier. En 55, il dit clairement quel titre il parle : en tant que journaliste . Il reprend donc
un lment prdiscursif et lexprime lintrieur de son discours en sadressant son
interlocutrice. Il rappelle galement ce quun journaliste est tenu de faire, en loccurrence,
observer minutieusement les donnes sociales quotidiennes de son pays, lAlgrie, voire
partager le quotidien de ses concitoyens .
Si lanimateur voque ici sa fonction de journaliste, cest parce que le contexte la pouss
le dire. Puisque, comme nous lavons expliqu (en 2.1.), la situation de dsinformation,
propos de la grippe porcine, et des journalistes, dont il fait partie, et des citoyens est, selon lui,
inacceptable.
En gros, lanimateur nvoque que rarement sa fonction dans son discours. Car son ethos
de journaliste est dj connu et il na souvent pas besoin de la confirmer par la parole dans
linteraction.
110
son pays et de limage de ses concitoyens. Et ce, notamment lorsquil sagit de dfendre
limage de son pays lorsque des critiques ou des insultes sont adresses lencontre de ce
dernier.
F
%KHG%H%IIJ" /
L%"
82 DB
mais daccord mais daccord\ mias heu j' suis entirement daccord
avec vous/ ce discours-l on a entendu encore pire que a/ .h des
choses qui nous ont vraiment/ heu::: blesss/ (0.2) cest il faut l'
dire\ .h mais encore une fois encore une fois/ ils heu ils ont
dvelopp un discours qui les honore pas du tout/ (0.3) ils ont us
du mensonge/ ils ont (.) us de la diffamation/ de linsulte de
linvective\ (.) .h a tout le monde le sait/ .h par rapport dabord
au silence affich par les algriens parce que (0.2) il fallait pas
rpondre il fallait pas les suivre sur leur terrain/ parce qu' cest
ce quils voulaient/ .h maintenant il reste une chose\ je veux dire
vous avez dit tout lheure/ faut t- (0.45) bon (0.6) peut-tre
quil faut tirer des conclusions/ (0.2) [.h heu par]
83 Rab
[oui/ en effet\]
G%HG%H%IIJ" /
LO"
111
59
60
61
62
63
DB
Om
DB
Om
DB
Lauditeur-intervenant est mdecin, il soulve le sujet sur les risques de la grippe A et des
effets secondaires du vaccin. Il intervient donc en tant que spcialiste. Il souligne, dans cet
extrait (tour 58), quil ne comprend pas toute la panique qui sempare des citoyens. Autrement
dit, pour lui, cette peur des effets secondaires est irrationnelle (en 62). Cependant Benamara
intervient, en 59, pour claircir la situation. Il explique (en 63) les raisons de la panique et
justifie cette attitude par des preuves logiques et des justifications prises de la ralit sociale et
politique du pays. Cela est une faon de dire son interlocuteur quil se trompe de jugement.
Ainsi lanimateur prend la dfense des citoyens : il se prsente comme leur porte-parole. De
plus, il manifeste sa dsolation de cette situation critique o les citoyens ne sont pas rassurs
par leurs responsables et ne sont pas bien informs sur la question des vaccins. De cette
manire, Benamara exprime, dans cet appel, son inquitude pour les gens. Il se prsente
comme un tre responsable. Il manifeste galement son souhait de voir lintrt gnral du
peuple prserv, en loccurrence, celui de la sant.
En somme, lanimateur construit limage dune personne qui pense aux autres, qui se
soucie de leurs problmes et qui partage leurs inquitudes.
112
3. 1. La stratgie de linterruption42
Nous avons abord, dans le chapitre prcdent, les cas dinterruption dans le corpus de
manire gnrale. Cependant dans cette partie, nous nous intressons linterruption
conflictuelle. Nous avons choisi les situations de conflit entre les deux partenaires de
linteraction. Car cest travers linterruption conflictuelle que va apparatre la capacit des
interactants conserver la parole ainsi qu la faire valoir.
Lanimateur recourt cette stratgie (interruption conflictuelle) lorsquil y a une
transgression des rgles du
faire respecter ces rgles (voir chap. 3). Il intervient galement lorsquil veut exprimer son
dsaccord avec son interlocuteur pour affirmer son ethos de dbatteur. Cette opration lui
permet dimposer son point de vue et de faire valoir sa parole.
F
G%HG%H%IIJ" /
81 Tah
82
83
84
85
DB
Tah
DB
Tah
86 DB
87 Tah
LG"
42
Voir aussi Kerbrat-Orecchioni C., De Chaney H. C., 2006, Cent minutes pour convaincre : lethos en action de Nicolas
Sarkozy , in M. Broth et al., (ds.)
B
, Stockholm, Acta Universitatis Stokholmiensis, p.319.
113
88 DB
114
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Tah
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125 Tah
126 DB
127 Tah
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129 Tah
130 DB
131 Tah
La conversation dans cet appel tourne au dbat virulent entre lanimateur et lauditeurappelant (Tahar). Prcisons que ce dernier vit ltranger, et en tant quobservateur extrieur
(tel quil a souhait le faire savoir dans son intervention), il soulve plusieurs problmes qui
touchent lAlgrie et la socit algrienne (lhygine dans les rues, labsence dordre et de
discipline, etc.). Il adresse de nombreuses critiques lencontre des Algriens. Le ton agressif
de son discours dplait lanimateur dont la raction est une sorte de refus ce que son
interlocuteur a exprim tout au long de lappel.
Dans lextrait ci-dessus, voire dans la quasi totalit de lappel, figurent plusieurs cas
dinterruption, puisque Benamara nest pas daccord avec Tahar sur les critiques quil fait. Il
linterrompt donc pour exprimer son dsaccord. Il intervient, en 86, avec un chevauchement
pour lui couper la parole, parce quil a compris dans quel sens vont les questions de son
interlocuteur sur lhygine des rues. Benamara lui dit plusieurs reprises (tours 86 et 88) quil
va lui rpondre, et ce, pour que Tahar lui cde la parole et le laisse expliquer la situation.
Cependant lauditeur linterrompt, en 89, mais lanimateur lui demande en vain de le laisser
terminer ( attendez ) ; Tahar ne lcoute pas et continue de parler (en 91). Lanimateur
115
consent le laisser continuer parce quil est daccord, en 94 et en 98, sur le constat quil a fait
sur lentretien des trottoirs. Il renforce son accord par lemploi de ladverbe entirement .
Cependant, en 103, Tahar met un jugement sur les Algriens en disant quils narrivent pas
voir les salets dans les rues. Alors Benamara manifeste, en 108, son dsaccord et refuse
brutalement ce jugement ne nous traitez pas daveugles . En 109, Tahar son tour effectue
une ngociation explicite afin dapaiser lanimateur et dessayer de sauver sa face ne prenez
pas a mal , mais en vain, car Benamara refuse darrter. En 110, il lui coupe brutalement la
parole (avec une voix intense) en lui demandant de le laisser finir. Et Tahar essaye plusieurs
reprises de greffer une phrase avec un chevauchement pour tenter de se dfendre mais il ne
russit pas car cest lanimateur qui lemporte sur ce coup. En 115, il formule une demande de
prendre la parole, mais elle na pas t ratifie par lanimateur, puisquil exige de terminer
dabord son explication. Pour ce faire, il ritre dans les tours 118, 120, 122, et 129, sa
volont de poursuivre je finis , attendez , je peux finir , dautant plus que Tahar
sobstine conserver la parole. Lanimateur essaie de la lui arracher plusieurs reprises
narrivant qu produire des bribes de phrases (tours 124 et 126). Par un chevauchement,
Benamara interrompt, en 131, encore une fois son interlocuteur en usant de sa voix forte et
intense et un dbit rapide, pour exprimer son dsaccord (rptition du marqueur de ngation
non ) ainsi que pour lui reprocher son attitude dincomprhension et son enttement ne
pas vouloir comprendre ce qui se passe rellement en Algrie. Il semble mu dans ce dernier
tour do les balbutiements des expressions qui sont suivis dune autocorrection vous avous tes , vous laissez pas, vous voulez parler . Cette motion est la preuve du
mcontentement de lanimateur lencontre de lauditeur-intervenant, elle sexplique par le
fait que celui-ci met des jugements strotyps et ne veut pas essayer de comprendre les
explications que celui-l lui fournit.
Nous remarquons que les interruptions ont eu lieu l o les dsaccords ont apparu entre
les deux participants, autrement dit, lorsque Tahar donne un argument, Benamara nhsite pas
lui avancer un contre-argument. Cela nous permet de dire que lanimateur possde un esprit
d -propos et de rpartie avec ses ractions vives. Nous remarquons galement que
les interruptions introduisent souvent un aspect motionnel qui est vhicul par le dsaccord.
Par consquent, ce phnomne est plus rcurrent dans la situation de conflit entre les
partenaires de linteraction comme cest le cas dans lextrait ci-dessus.
Linterruption est en fait un avantage pour le dveloppement de linteraction dans la
mesure o elle empche le malentendu de dgnrer. A ce titre, lanimateur y a recours afin
116
"
186 DB
43
Cette rptition sappelle galement procd de recyclage (Schegloff, 1987) qui est considr comme un
moyen de forcer lcoute du partenaire de linteraction.
117
la stratgie dinterruption permet lanimateur de renforcer son ethos de dbatteur ainsi que
son ethos de dominant.
En outre, nous pouvons tirer la conclusion suivante : lanimateur agit selon ce
comportement interactionnel dans des situations similaires44 celle quon vient dtudier. En
dautres termes, si un auditeur-appelant se montre agressif et refuse lchange dopinion, il va
recevoir le mme traitement que celui qua eu Tahar.
3. 2. Le changement de voix45
La voix reprsente un point important dans ltude de lethos. Cet lment prosodique
constitue une source prcieuse pour lanimateur. Elle lui permet dexercer ses diffrents rles
dans le
44
Nous avons remarqu cette attitude de lanimateur en coutant dautres numros de lmission en dehors de
notre corpus.
45
Voir Ravazzolo (2007 : 117).
46
Brand et Scannell (1991) considre la voix standard comme tant la voix normale quon peut avoir dans la
parole ordinaire. Cependant cette voix peut tre change ou ajuste pour obtenir des effets particuliers.
118
3. 3. La stratgie de linjonction47
Lanimateur peut galement marquer son autorit sur son interlocuteur par la stratgie de
linjonction. Ce dispositif consiste interpeller linterlocuteur pour lui formuler des ordres
sous ses diffrentes figures.
F
G%HG%H%IIJ" /
LG"
Cette stratgie est galement appele la sommation (Kerbrat-Orecchioni & De Chaney, 2006 :6).
119
sexplique par le chevauchement qui accompagne linterruption (voir 3. 1.). Il emploie la fin
de lnonc le marqueur quand mme qui renforce lvidence du constat. A la fin du tour,
il rpte encore une fois la mme injonction. Dans ce tour, il sagit dun nonc de type
directif qui est rpt sous forme dune ralisation indirecte, et ce, par le moyen du
modalisateur falloir (employ limparfait et au conditionnel). Dans cette sommation
formule par Benamara, il y a une sorte de demande en tiroir : il demande Tahar de dire
aux Egyptiens que le match nest quun simple jeu et quil faut quils se calment. De ce fait, il
le met face la ralit en lui faisant porter la responsabilit de transmettre ce message aux
vritables destinataires (il lui attribue le rle de relais pour la ralisation de ces ordres). En ce
qui concerne la prosodie : les segments de phrases sont accompagns dune mlodie fortement
descendante qui caractrise lnonc injonctif. En 179, lanimateur produit un autre nonc de
type directif mais qui est formul de faon directe par le biais de limpratif (revenez,
essayez). Cet ordre formul est venu en raction au refus de Tahar de comprendre ce que lui
explique Benamara dans les tours prcdents. En outre, en 183, il donne son interlocuteur un
ensemble de solutions pour palier le problme de sa dsinformation (vous tes trs mal
inform), et ce, sous formes de conseils raliss, dune part, par lemploi du modalisateur
falloir , dautre part en recourant limpratif allez , il lappelle donc aller voir la
ralit sur le terrain pour dcouvrir lhospitalit des Algriens envers les autres. En somme,
cette injonction est en soi une manire de dire Tahar au lieu dmettre des jugements
infonds, ce serait mieux daller voir comment les choses se sont passes et vous allez
dcouvrir que vous vous trompez , ce qui signifie que cest lanimateur qui a raison. En
dautres termes, il dment les propos de son interlocuteur pour sous-entendre que celui-ci
nest pas plac pour dire quoi que ce soit sur les Algriens vu quil ignore tout ce qui les
concerne de prs ou de loin. Par cet acte, lanimateur porte atteinte la face de Tahar en lui
attribuant lethos de dsinform, ainsi quen lui faisant perdre la lgitimit de juger les
Algriens.
En fait, travers le procd dinjonction, lanimateur acquiert une lgitimit et construit
de cette manire un ethos de dtenteur de la raison. Dautre part, cette stratgie est aussi un
moyen pour prendre la dfense de ses concitoyens (algriens) contre les attaques de Tahar
(ethos de dfenseur de lintrt des autres).
Par ailleurs, lanimateur peut adresser un message non pas lauditeur-appelant mais
plutt aux autorits (destinataire extra-discursif) en leur demandant de ragir un problme
donn.
120
%KHG%H%IIJ" /
L%"
84 DB
Dans cet extrait, lanimateur veut attirer lattention des autorits publiques en faisant une
remarque sur le dficit des moyens de communication quenregistre le pays (en 84). Il ritre
cela en 86 pour insister sur le problme. En employant le modalisateur falloir (au prsent
de lindicatif) et en le rptant, Benamara fait une srie de recommandations qui vont servir
pour rsoudre ce problme de dficit. Il sadresse donc aux responsables et se sert de cette
formule injonctive rpte afin de les inciter passer lexcution des mesures ncessaires.
Llment prosodique connote une fermet de la part de lanimateur (locution ralentie et
pese). On nest plus ici dans lexpression de lopinion, mais plutt dans celle dune rponse
une exigence insistante.
En consquence, il se place dans une position qui lui permet dmettre des critiques et de
proposer des solutions (ethos de conseiller clair).
En rsum, lanimateur recourt linjonction afin de marquer des points au dtriment de
son interlocuteur. Il acquiert une position suprieure celle du destinataire de cet acte.
3. 4. La stratgie de politesse
La politesse est perue comme un systme qui permet de rduire les menaces des faces
(positive et ngative) des interactants. Elle consiste donc produire des actes qui minimisent
(adoucissent) les FTAs ou les rparent en cas de production. Ce que nous allons voir
121
maintenant, ce sont les actes de politesse produits par lanimateur durant linteraction
notamment en situation de conflit.
Lanimateur en aucun cas ne fait preuve dimpolitesse. Au contraire, ce sont les actes de
politesse qui sont prsents dans notre corpus. Ils apparaissent dans linteraction sous plusieurs
formes et dans des situations diffrentes. Benamara fait preuve de respect pour ses
interlocuteurs. Par exemple, dans le cadre de la gestion des appels, lorsquil sagit de
dvelopper un thme au dbut de la communication, il laisse souvent lauditeur-appelant finir
pour ensuite entamer la discussion48. Mme dans les cas o il intervient, cest--dire, au
moment o lauditeur expose le sujet, cest pour lui demander des prcisions sur le sujet. Il
sagit ici dune intervention cooprative qui permet la co-construction de cette partie de
linteraction. De plus, au cours des ngociations des opinions, au moment o lauditeur
demande explicitement de prendre la parole, lanimateur laisse ce dernier terminer son
raisonnement. En gros, Benamara accorde aux auditeurs-appelants un espace qui leur permet
dexprimer leur point de vue. Autrement dit, il ne dtient pas le monopole de la parole dans
lmission.
En fait, ce qui nous intresse dans notre analyse cest le processus de politesse qui
apparait dans les situations de dsaccord entre lanimateur et lauditeur-intervenant. En fait,
dans le
de faon irrationnelle et nessaie pas non plus de faire valoir ses opinions par la force. Ses
positions sont souvent tayes par des arguments49 fonds pour que les auditeurs-intervenants
soient convaincus et donnent leur raisonnement leur tour lorsquils ne sont pas daccord
avec lui.
Le dsaccord dans linteraction constitue en soi un acte qui menace la face positive du
partenaire de celui qui lexprime. Cependant son apparition dans les discussions ou les dbats
est un fait attendu et par consquent, il nest pas considr comme une impolitesse. Ce qui
veut dire que la confrontation des ides est lun des objectifs de lmission. Cependant
lexpression du dsaccord ne doit pas acqurir un caractre violent, menaant ou insultant
(dsaccord accompagn de durcisseurs). Les cas de dsaccord enregistrs relvent du
dsaccord attnu et du dsaccord non durci (dsaccord explicite), cest--dire un dsaccord
attendu en situation de dbat. Nous prenons un exemple qui illustre le premier type.
48
49
#
chapitre 3, 1.2.1.
Lanimateur est dou dune capacit argumenter et convaincre lauditoire.
122
%KHG%H%IIJ" /
L%"
Dans cet extrait, le dsaccord de lanimateur est adouci dans la mesure o celui-ci le
prcde dun accord (accord suivi dun dsaccord). En 49, il interrompt Rabah par un
chevauchement, pour exprimer son opposition, par le biais de la ngation ( non ) rpte.
Ensuite il accompagne cela dun accord ( oui mais daccord ). Cependant il suit cet accord
dun dsaccord dont le passage est marqu par le marqueur dopposition mais . Dans ce
cas, laccord produit par lanimateur nest en fait quun adoucissant du dsaccord, autrement
dit, il permet dattnuer la menace de la face de linterlocuteur (Rabah). Sur le plan
prosodique, la voix calme est galement un signe de respect et un adoucissement du
dsaccord.
Par ailleurs, la parole de lanimateur ne porte en aucun cas un caractre violent ou
agressif, mme dans les cas des dpassements des auditeurs que nous avons enregistrs. Si on
prend lexemple de lappel n1 de lmission du 12/12/2009, l o Tahar refuse de ngocier
son point de vue avec son partenaire, en dpit de ce comportement, Benamara na produit
aucun moment un acte dattaque la personne de Tahar ni celui dinsolence. A la fin de
linteraction, il le remercie plutt et le salue pour interrompre la communication. Ce
remerciement est produit pour attnuer leffet ngatif de cet acte (linterruption) sur
linterlocuteur : il sagit dun acte adoucissant un FTA. En outre, en dehors de cet appel,
lanimateur trouve une occasion pour exprimer son respect lgard de Tahar malgr tout.
F
G%HG%H%IIJ" /
8 Fel
9 DB
L%"
123
mme son opinion. Par principe de politesse ngative, lanimateur sabstient donc de produire
des actes menaant la face (FTAs) mme dans les situations similaires cet exemple.
De manire gnrale, lanimateur montre du respect envers les auditeurs-appelants. Pour
cela, il donne de la considration ce quils disent, quelle que soit leur opinion (ethos de
respectueux). Toutefois lorsquil reoit des attaques de la part de certains auditeurs, il se voit
dans lobligation de prendre la dcision de couper la parole et parfois dinterrompre la
communication, ce qui peut donner une image un peu autoritaire , mais il essaye quand
mme de minimiser limpact des FTAs sur ces interlocuteurs.
Conclusion
Ltude de la relation interpersonnelle dans lmission nous a permis de connatre le rang
plutt suprieur que lanimateur occupe dans le
124
, - + ./+/ 0 /
125
sur
interactionnel des participants. Ainsi, lexistence dune contrainte temporelle lors des
changes conversationnels exige-t-elle de lanimateur la clture de linteraction si lauditeurappelant ne respecte pas le temps dintervention qui lui est accord. Dautre part, les
interactants peuvent, leur tour, ngocier ou modifier certaines donnes contextuelles au sein
de linteraction. Lorsque, par exemple, un auditeur-intervenant enfreint une rgle du contrat
de communication en abordant un sujet dj trait plusieurs reprises, son acte peut tre
tolr par lanimateur.
Daprs la seconde hypothse lanimateur soccupe de la gestion de lmission. Nous
avons donc analys les principales tches quil excute dans lmission. Pour ce faire, nous
avons examin ses diffrentes interventions dun point de vue pragmatique et formel. Ltude
faite, partir du corpus, des activits discursives de lanimateur nous a permis de formuler
126
. Nous
avons pu cerner les principales fonctions qui lui permettent dassurer lorganisation globale de
lmission ainsi que la gestion de lchange avec les auditeurs-appelants.
En ce qui concerne les squences douverture et de clture des interactions, lanimateur
est tenu de grer ces dernires et veille faire respecter les contraintes temporelles et
organisationnelles du
Pour ce qui est de lamnagement de lchange avec les appelants, lanimateur intervient
afin dorganiser la gestion des thmes suggrs par les auditeurs dans chaque appel. Il
contribue donc lvolution des discussions en refocalisant ou approfondissant certains points
des thmatiques abordes. Ce qui permet dapporter de nouvelles informations au profit du
public. Les interventions de lanimateur permettent, en outre, de rorienter certains thmes ou
de les interdire afin dviter, dans certains cas, dventuels conflits avec dautres auditeurs.
Dans dautres cas, lorsquil sagit dviter les redondances, la rorientation des thmes assure
la clart du message que lappelant veut transmettre. En somme, nous avons conclu qu
travers les activits quil accomplit dans la gestion globale du
, lanimateur affiche
, nous avons,
analys la relation interpersonnelle qui existe entre les participants linteraction. Nous avons
t amene identifier la relation verticale o nous avons relev des indices structurels,
verbaux et paraverbaux qui montrent que lanimateur se place dans une position haute par
rapport ses interlocuteurs. Cela nous permet de dire que si lanimateur est le garant de la
gestion globale de lmission, il va, par consquent, occuper une place suprieure par rapport
son partenaire dans linteraction. Cependant lexamen des indices verbaux et paraverbaux de
la relation horizontale nous indique que lanimateur tente de rduire la distance avec ses
interlocuteurs et se montre solidaire leur gard. Il initie, par l, la rgle de camaraderie
pour faire preuve de modestie. En outre, nous avons pu conclure, travers ltude de la
relation intrerpersonnelle, que lanimateur construit trois types dethos, savoir lethos de
dominant, lethos de solidaire et lethos de modeste.
La troisime hypothse prsupposait lexistence de plusieurs formes dethos que
lanimateur construit travers sa parole. Pour confirmer cette ide, nous avons pu tracer les
images les plus rcurrentes que lanimateur vhicule dans linteraction. De plus, nous avons
127
constat quil possde la capacit dadapter son image en fonction des circonstances
interactionnelles et contextuelles, nous citons entre autres :
lethos dcouteur et de srieux qui est attentif ce que lui disent les auditeursappelants ;
lethos dhumour qui lui permet dapporter un air de convivialit aux conversations ;
lethos de pdagogue et dexpert dont la parole est clarifie et taye par des arguments,
lorsquil sagit dexpliquer une situation ou de rpondre une question de lauditeur ;
lethos de dbatteur travers lequel il montre son habilet dorateur qui triomphe dans
son discours ;
lethos de dfenseur de lintrt des citoyens, travers lequel il se prsente comme le
porte parole de ses concitoyens algriens pour les dfendre contre les critiques de
certains auditeurs.
La dernire hypothse consistait dmontrer que lanimateur met en uvre des stratgies
discursives et interactionnelles en fonction de limage quil veut vhiculer. Ltude des
procds linguistiques et de quelques faits interactionnels nous a permis de relever les
stratgies rcurrentes discursives et interactionnelles quil dploie au service de son ethos :
mise en place de la sommation, dans ses ractions aux critiques, qui le met en position
haute par rapport son destinataire ;
emploi des interruptions, accompagnes gnralement de chevauchements, caractre
agonal ;
emploi des amnagements de la face (stratgie de politesse) qui est signe de respect des
auditeurs-intervenants ;
sur le plan prosodique, le ton de lanimateur est gnralement calme, modr et pesant,
mais parfois ferme et autoritaire.
Ltude effectue sur la construction de lidentit de lanimateur et lanalyse de son rle,
travers lobservation de ses comportements interactionnels et de ses stratgies discursives
dans les interventions quil effectue, nous a amene comprendre quil sagit dun processus
128
dynamique, autrement dit, lethos en contexte dinteraction est sujet diffrentes variations et
des ngociations entre les partenaires de linteraction.
Par ailleurs, aprs lobservation de la modalit danimation, il est prciser que
lmission tudie, en loccurrence
dautres types de
de la gestion des squences liminaires et o il manifeste rarement ses positions. Dans cette
mission, il sest avr que lanimateur prend la place de linvit expert et prend en charge les
dbats et les discussions avec les auditeurs-appelants.
Le travail effectu sur la construction de lethos de lanimateur dans
nous a permis douvrir de nouvelles pistes pour dventuelles recherches. Dabord, il serait
intressant de poursuivre la rflexion sur les missions du type
pour tudier le
phnomne dethos ainsi que les stratgies argumentatives qui apparaissent travers la parole
des auditeurs-appelants.
Il serait galement possible dtudier la construction de lethos chez dautres animateurs
dautres missions de type
dans notre mission, ce qui permettra de gnraliser les rsultats que nous avons obtenus.
Enfin, on pourrait envisager dlargir lobjet dtude des interactions tlvises o le
facteur visuel contribuera lapprofondissement de lanalyse.
A la lumire de ces perspectives de recherches, nous notons que ltude du phnomne de
lethos en contexte dinteraction, tant une piste qui nest pas beaucoup dfriche, va conduire
dautres travaux de recherche qui permettront denrichir la comprhension de ce
phnomne.
129
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http://chaine3.radioalgerie.net/
133
ANNEXES
1. Emission du 12/12/2009
00h002h00.
DB : Djamel Benamara, lanimateur.
DB
DB
il est minuit sept sur alger chaNe trois// cest franchise de nuit
je vous rappelle soixante-et-un quarante-huit quinze quinze/ car
vous avez des choses nous dire/ .h (0.3) des choses nous:
raconter jusqu deux heures\ et puis bien sr il y aura de la
musique
comme
commencer
dhabitude\
hlne
sgara\
(0.3)
alors
il
aura
je
que
ne
sais
des
voix
pas
de
par
femmes
lara
fabian
charles
aznavour
claude
Barzotti\
.h
heu
et
izabelle
boulet/
il
aura
jeo
dassin/
et
si
tu
134
Appel n1
Tah : Tahar, lauditeur-appelant.
1 DB
tahar bonsoir\
2 Tah
3 DB
comment allez-vous/
4 Tah
5 DB
6 Tah
7 DB
hm hm/
8 Tah
cela fait prs de trente ans que jai quitt le pays/ et heu je je
suis surpris par certaines choses\
9 DB
hm hm/
10 Tah
11 DB
12 Tah
13 DB
14 Tah
15 DB
16 Tah
17 DB
laissez-moi finir\
18 Tah
oui
19 DB
20 Tah
21 DB
[que vous vivez l-bas] et que vous ne voyez pas ces choses-l\ .h
(0.2) ne je je ne suis pas daccord avec vous// heu (0.2) nous ne
vivons pas dans la salet et encore moins// .h heu davoir cette
culture de vivre dans la salet sans l savoir\ (0.3) vous lavez
dit mais (.) je ne sais pas comment vous le faites/ .h nous on
nest pas aveugle ni borgne/ donc nous voyons ces choses-l\ .h
mais plutt que de les Relever de manire je veux dire directe et
sans essayer de les comprendre/
22 Tah
hm hm/
23 DB
(0.6)
vous
ont
rien
135
apport\
vous
savez
heu
il
faut
surtout
faire
la
diffrence\
(0.4)
lorsque
il
nous
arrive
de
fait
avec
vous/
.h
heu
mais
que
vous
navez
pas
essay
de
une
critique
positive\
(0.2)
heu
mais
cependant
[mais
hein//]
25 DB
laissez-moi finir\laissez-moi
[finir cest trs important pour moi/\]
26 Tah
27 DB
oui oui non non c cc (.) peut-t cest dans ce sens mais j
crois qu cest les mots qui nont pas t bien choisis\ heu donc
c quil y a c quil [y a veut dire&]
28 Tah
29 DB
[&inaud.]
(0.2) cest lorsque vous dites vider la panse dun.h cest que un
vnement aussi important pour la communaut algrienne pour la .h
communaut musulmane/ ce jour-l/ .h cest une cest le sacrifice
donc effectivement/ heu comme le disait heu un un un conomiste ce
nest
pas
tant
un
problme
conomique
mais
cest
un
problme
[oui mais&&]
effectivement mais simplement l o je
[&&vous rejoins je suis et je suis daccord/] (0.2)
32 Tah
33 DB
136
ouais\
35 DB
36 Tah
37 DB
38 Tah
39 DB
[oui oui non m-] (0.2) tout fait la mtidja en a reu un Sacr
coup/ (0.3) que la mtidja qui est qui est heu un espace des terres
extraordinairement\=
40 Tah
=exact exact\
41 DB
heu
le
elle
le
fruit
dun
partage
malhonnte
42 Tah
hem
43 DB
44 Tah
oui/
45 DB
heu
les
s-
les
les
justement
les
terres
agricoles
utiles/heu
exactement\
47 DB
48 Tah
49 DB
pardon//
51 Tah
52 DB
=le quoi//
53 Tah
54 DB
mille dinars\
le quoi\
137
55 Tah
56 DB
lail/
57 Tah
oui\
58 DB
lail non il fait pas qua-/ [non vous savez ce que cest quat-&&]
59 Tah
[&&ces
cest
qui
ma
rapport]
61 Tah
62 DB
63 Tah
ah heu
64 DB
65 Tah
66 DB
heu vous savez cest le citron non/ cest [le citron peut-tre\]
67 Tah
68 DB
le citron\
69 Tah
70 DB
71 Tah
72 DB
oui\
73 Tah
74 DB
75 Tah
cest
impossible\
il
est
impossible
de
prendre
un
taxi\
mais
oui/
77 Tah
78 DB
[l o je veux\]
79 Tah
80 DB
81 Tah
138
cest juste\\
83 Tah
84 DB
exact\
85 Tah
alors
alors
honntement
et
un
touriste
que
voulez-vous
que
le
pas
de
87 Tah
oui voil\
88 DB
je
vais
vous
rpondre\
non
ne
vous
inquitez
pas
heu
90 DB
[mais attendez\]
91 Tah
92 DB
=heu
93 Tah
94 DB
95 Tah
96 DB
[h oui oui h]
97 Tah
98 DB
99 Tah
que il y a des rues sont beaucoup plus xx. que les trottoirs\
100 DB
101 Tah
102 DB
[voil]
c
qui
est
bien
lorsquil
heu
des
constats
pareils
monsieur tahar/
103 Tah maintenant si vous vous ne les voyez pas/ [cest pour cela]
[< ((en riant)) non>]
104 DB
105 Tah que moi je suis entrain de vous dire ce que je vois/
139
si
106 DB
non non vous rptez encore ce qui tout lheure avait fait un
drapage\ .h heu nous nous les voyons vous savez/ nous ne sommes
pas atteint de ccit/ nous les voyons\ nous les voyons et nous
combattons/ (0.3) avec tous les moyens dont nous disposons toutes
ces choses-l et on est entirement daccord avec vous\ alors ne
nous traitez pas daveugles/ (0.2) sil vous plait\
[nous les voyons et nous savons ce que cest que]
109 Tah [non non je nai pas parl de ccit hein ne prenez pas a mal/]
110 DB
[oui oui non mais nous le savons/] non jvous rponds\ maintenant
que vous allez heu quand vous venez dun pays comme la France/ heu
et justement on a toujours cette fcheuse tendance tout de suite
comparer\ mais aucun moment on a essay de comprendre dans quelle
situation volue telle socit ou telle socit\ .h on va tout de
suite vers la comparaison\ .h vous tes habitu un style de vie
un bien-tre certainement et si vous ne ltes pas on vous le
souhaite/ en france/ et que ds que vous dbarquez trente ans aprs
vous pensez trouver heu une image heu je veux dire un reflet de de
.h heu de glace comme a/ de la vie que vous avez vcue pour la
retrouver
en
algrie\
bon
lalgrie
ses
problmes
comme
la
pourquoi
et
comment
de
la
chose
et
vous
serez
reparti
119 Tah je naime pas discuter avec les [gens parce que]
120 DB
[attendez]
140
122 DB
123 Tah ctait xx aller faire la guerre et lgypte parce que les
gyptiens inaud. pour un match et tous les algriens mmes les
algriennes taient accros a\ [et les gens ne]
124 DB
[attendez]
[oui]
non
non
mais
daccord
si
vous
lavez
entendu
oui oui mais aucun moment/ (0.2) aucun moment/ (0.3) nous avons
(0.4) aucun moment nous avons voulu faire heu la guerre ( aux)
gyptiens\ .h heu ensuite le comportement des alg-[riens/]
135 Tah
136 DB
[inaud.]
[attendez laissez-moi laissez-moi laissez-moi finir vous aur-]
139 Tah
140 DB
141 Tah
[pas
de
vous]
non non je je ne
[non non non /non non je
143 Tah [mais de corriger/ toutes les choses que les gens ne voient pas]
144 DB
non
non
on
ne
corrige
pas\
moi
jsuis
on
nest
pas
pour
141
145 Tah [l moi je vous ianud. paris cest dans ce but-l que je vous
appelle/ oui]
146 DB
parler un peu\
147 Tah xx
148 DB
merci\ dautant que vous avez besoin dtre trs bien inform/
cest loccasion ou jamais de ltre ce soir\ .h aucun moment/
nous avons voulu faire la guerre lgypte un\ (0.2) aucun
moment dans la rue algrienne on a voulu agresser un gyptien deux\
aucun moment/ (0.3) on a voulu
.h
toutes
les
diffamations
insultes
toutes
les
.h
toutes
agressions
les
invectives
physiques
et
toutes
verbales\
les
.h
[moi je pense]
laissez-moi laissez-moi finir
151 Tah
152 DB
quand mme trs important ce vous avez avanc vous voyez/ .h alors
heu il faut pas essayer de tirer la couverture de son ct/ de ce
ct-l/
nous
restons
garantir/ heu
imbattables\
(0.3)
peux
vous
le
.h
nous
avons
gagn
sur
deux
plans\
le
plan
155 Tah
156 DB
157 Tah
158 DB
[voil]
alors heu maintenant heu si heu sur le plan diplomatique on a aussi
gagn parce quaujourdhui nous ne sommes pas des manipulateurs
parce que de lautre ct on manipule beaucoup plus que .h heu des
affaires qui heu qui regardent probablement lintrieur de ces pays
qui
ne
nous
regardent
pas\
parce
que
passer
la
fin
du
match/
142
159 Tah [mais est-ce que cest une raison pour aller jusque l]
160 DB
161 Tah
162 DB
165 Tah
166 DB
nationale
dgypte
il
une
quipe
nationale
qui
sest
oui\
169 Tah je crois quil y a quelque chose qui vous chappe ou il y a quelque
chose qui [mchappe\]
170 DB
[je]
173 Tah [&&oui non non mais inaud. ce match] l je lai vu dans la casbah
174 DB
[cest aux gyptiens quil faut dire a&&] oui oui oui oui mais
mais cest [normal]
175 Tah
176 DB
143
178 DB
crois
quil
faut
viter
les
murs/
aller
plutt
vers
les
=tf:d:l tf:d:l
185 Tah heu je vais sur mes soixante-dix ans/ (0.2) heu je vais sur mes
soixante-dix ans/ (0.3) et jai voyag jai voyag un ptit peu
partout dans la plante\ .h actuellement au lieu daller en algrie
je prfre aller je prfre aller en syrie
[pourquoi poser la question inaud.]
186 DB
187 Tah [voil mais je veux dire par l que jai vraiment voyag inaud je
connais les tats unis je connais lamrique du sud/]
188 DB
189 Tah
190 DB
[mais mais]
quand mme et bon soir/ bientt au revoir/
((COM: musique))
191 DB
minuit cinquante cinq sur alger chaine trois dans quelques secondes
non plus que quelques secondes/ quand mme plus quune poigne
puisquil reste quatre minutes\ .h alors avant les informations
dune heure nous retrouvons notre ami heu ben j sais pas qui va
travailler avec moi la matine heu linfo// qui est linfo l/
(0.2) qui/ (0.2) qui qui/ fasia elkenz quand mme \ (0.4) .h on
retrouve tout de suite charles aznavour et pour x finit cette heure
et tout juste aprs les infos la deuxime heure de franchise de
nuit sur le zro vingt-et-un quarante-huit quinze quinze\
((COM: musique))
144
Appel n2
Fel : Fella, lauditrice-appelante.
1 DB
une heure dix minutes sur alger chaine trois\ cest franchise de
nuit\ deuxime heure zro vingt-et-un quarante-huit quinze quinze/
cest jusqu deux heures bien sr\ (0.3) fella bonsoir /
2 Fel
3 DB
comment a va\
4 Fel
5 DB
labe:s/
6 Fel
7 DB
oui
8 Fel
9 DB
[&&oh
l]
11 DB
12 Fel
13 DB
14 Fel
[voil/ je je prfre\]
on dit que le vaccin a des effets secondaires trs graves/ (0.3) .h
et que: [m&]
15 DB
16 Fel
[&oui/]
les doses qui sont arrives dailleurs ne sont pas encore donnes /
(0.3) et en plus cest un Nombre (0.2) limit/ je sais pas si on
peut se faire vacciner ou pas/ et puis on nous dit quils ont des
effets secondaires et quils risquent la paralysie donc ils disent
quils risquent (0.2) plus [tard un cancer]
17 DB
18 Fel
=cest le heu
19 DB
20 Fel
21 DB
22 Fel
23 DB
[voil\]
145
24 Fel
[il
faut
se
faire]
vacciner
ou
pas\\
(1.8)
si
on
la
hm/
26 Fel
27 DB
28 Fel
oui/
29 DB
jen
ai
beaucoup/
mdicales\
(0.65)
organisationnel
heu
mais
voil/
heu
malheureusement
donc
elles
sont
politique
oui/
(.)
elles
sont
plutt
souvent
pas
heu
dordre
vu-
dailleurs
oui/
31 DB
32 Fel
33 DB
[mais
attendez
excusez-moi\]
oui\
35 DB
36 Fel
oui\
37 DB
38 Fel
hm hm\
39 DB
40 Fel
cest vrai\
41 DB
donc vous navez aucun risque deffets secondaires tant que vous
ntes pas vaccine\
42 Fel
oui\
43 DB
44 Fel
hm/
45 DB
cependant/
146
46 Fel
hm/
47 DB
heu
quand
vous
parlez
deffets
secondaires/
quand
vous
dites
oui\
49 DB
bon (0.3) les gens sont libres de communiquer entre eux sans les\
50 Fel
oui\
51 DB
52 Fel
cest vrai\
53 DB
54 Fel
oui/
55 DB
56 Fel
oui/
57 DB
58 Fel
oui/
59 DB
lorsque
la
tension
monte/
propos
des
effets
secondaires\
de
suite
aprs
comportements
une
heu
campagne/
adopter
heu
heu
de
pour
sensibilisation
heu
justement
sur
viter
les
la
hm oui/
61 DB
62 Fel
[oui oui/]
63 DB
alors
aujourdhui
cest
ouvrir
le
dbat\
de
ramener
des
(.) pardon//]
64 Fel
65 DB
aen:aem/
66 Fel
147
67 DB
bah
coutez/
cette
question
nous
lavons
pose
fait
une
oui/
69 DB
70 Fel
[oui/]
71 DB
72 Fel
ouais [ouais/]
73 DB
74 Fel
ouais/
75 DB
76 Fel
77 DB
[ouais/]
la grippe porcine annaba/ et qu alger ils disent il y en a
dix/ on se demande o est la vrit/ [attention/]
78 Fel
79 DB
[inaud.]
ce sont des choses trs [graves/]
80 Fel
81 DB
[oui/]
trs grave/ lorsquelles (.) des situations pareilles\ lorsquelles
ne sont pas gres de manire rationnelle\
82 Fel
oui\
83 DB
vous voyez/
84 Fel
oui\
85 DB
86 Fel
87 DB
88 Fel
oui/
89 DB
cest que la grippe porcine nest pas aussi dangereuse que toutes
les
autres
grippes\
(0.7)
vous
savez/
.h
aujourdhui
cest
la
91 DB
pardon//
92 Fel
93 DB
oui mais ils meurent aussi de de toutes les autres choses hein/ ils
meurent de la grippe saisonnire/ ils meurent de la chaleur / ils
meurent de tout\ .h mais aujourdhui/ cest pas tant le fait de
COMparer une maladie une autre une grippe une autre\ .h mais
aujourdhui/ cest de parler justement dutiliser les mdias dont
nous disposons\ nous avons quand mme trente-six trente-sept radios
148
(0.7)
de
la
de
justement
des
communication/
j-
qui
des
sont
personnes
charges
qui
sont
dexpliquer
heu
le
95 DB
tout le monde sait quil faut se laver les mains/ de toute faon
sans la grippe porcine /il faut se laver les mains\
96 Fel
97 DB
98 Fel
cest vrai\
99 DB
[oui\]
102 Fel [et] je crois que les vaccins vont commencer cette semaine pour les
gens [pour certaines catgories]
103 DB
[je
ne
je
ne
peux]
je
ne
peux
pas
vous
rpondre/
je
me
[inaud.]
(0.3) o nous navons pas dinformations\ on ne sait pas quelles
sont les catgories qui vont tre dabord prioritaires dans les
vaccins/
bah cest le mdical/ ben coutez mme les gens mmes les personnes
qui sont charges de dlivrer des extraits de naissance dans les
tats civils/ .h qui soient du genre/ vous avez des .h des stewards
et des .h et des htesses de lair qui voyagent avec heu qui
changent de pays qui voyagent avec beaucoup de monde de diffrentes
149
nationalits
quil
faut
heu
soigner/
(.)
le
paramdical
aussi/
voyez/
108 Fel hm hm\
109 DB
110 Fel
111 DB
[hm hm\]
les contrleurs de bus/
116 Fel
117 DB
[ah/] ah daccord\
h jpeux linventer .h voyez/ (.) donc effectivement il y a une
absence et cest une inquitude qui est tout fait lgitime/ .h
cest
celle
de
poser
la
question
comme
cela/
.h
et
de
dire
120 Fel il faut pas faire ce vaccin cest grave cest dan-[gereux\]
121 DB
[voil\]
oui
non
savez
heu
la
grippe
porcine
cest
comme
toutes
les
aut
124 Fel
125 DB
[voil\]
fait
dans
tous
les
pays
du
monde/
et
on
se
demande
est-ce
[merci]
150
127 DB
128 Fel
129 DB
130 Fel
131 DB
[merci]
[merci madame bonsoir/]
132 Fel [et merci pour la musique] elle est formidable la musique que vous
tes [en train de] passez l\
133 DB
[heu m]
138 Fel
139 DB
140 Fel
141 DB
142 Fel elle est formidable nta( les annes soixante soixante-dix/
143 DB
144 Fel
145 DB
[inaud.]
balavoine qui est qui est qui est mort justement heu au heu
chute
[inaud] oui
cest bon// cest bon// on vous fait couter laziza/
150 Fel
Appel n3
Zoh : Zohra, lauditrice-appelante.
1 DB
une heure vingt minutes sur alger chaine trois\ franchise de nuit
deuxime heure zro vingt et un quarante-huit quinze quinze/ heu::
fatma zohra bonsoir\
2 Zoh
wa: rakum/
3 DB
151
4 Zoh
la: j:selm:k/
5 DB
(2)
6 Zoh
dites-moi djamel/
7 DB
oui/
8 Zoh
9 DB
la culture de la vaccination\
10 Zoh
oui// .h nous vaccinons nos enfants\ tous:: .h heu tous les enfants
dans ce pays/ normalement il y a une couverture vaccinale [des]
11 DB
[quand]
il sagit de petit microbes hein/
12 Zoh
pardon//
13 DB
14 Zoh
15 DB
aussi\
16 Zoh
17 DB
[ouai]
[ouais]
18 Zoh
19 DB
oui\
20 Zoh
21 DB
oui/
22 Zoh
23 DB
[voil/]
25 DB
26 Zoh
27 DB
28 Zoh
[com]-ment
se
fait-il
que\
ou:
combattu/
on
sait
que
certains
oui/
30 Zoh
cetrai-[nes\&]
152
(.)
toutes
ces
31 DB
est
dans
une
limpression
situation
davoir
perdu
effectivement
cette
culture
de
on
nous
la
.h
donne
de
la
=voil\
33 DB
hein
la
couverture
vaccinale
.h
de
la
population
oui/
35 DB
36 Zoh
37 DB
38 Zoh
[&&comment]
se
fait-il
que
les gens ne savent pas par exemple que (les une) personne vaccine
peut faire une paralysie/ on le sait que toutes les vaccinations
peuvent donner des paralysies\
37 DB
38 Zoh
39 DB
40 Zoh
41 DB
[allez-y/]
quaujourdhui/ .h heu nous ne pouvons plus nous comporter comme il
y a une cinquantaine dannes pour l s- ou une trentaine dannes
une quarantaine dannes/ .h une vingtaine dannes maximum\ .h on
peut
plus
se
comporter
de
la
mme
manire\
pourquoi/
parce
font
quaujourdhui
nous
sommes
victimes
de
ce
qui
est
153
[ma:li:/ djamel]
43 DB
44 Zoh
45 DB
46 Zoh
47 DB
48 Zoh
49 DB
mais=
50 Zoh
non\ (0.4) vous navez pas compris peut-t: le: la question je lai
mal pose\
52 Zoh
53 DB
54 Zoh
[a:tik essaha]
55 DB
56 Zoh
57 DB
[eh]
la consomme .h comme la consomme heu tous les auditeurs ou les
[tlspecta-]teurs de ces pays-l\ .h [linformation]
58 Zoh
[oui/]
[absolument/]
59 DB
154
[eh he\]
61 DB
62 Zoh
63 DB
pardon/
64 Zoh
65 DB
57 Zoh
oui\
58 DB
et
vous
rpondez
en
tant
que
technicien
de
la
sant
en
nous
moi dj- moi djamel je vous assure que je suis hors dbat/ (0.4)
pour cette grippe porcine\ (0.4) une seule information qui ma
sidre (.) il y a quelques jours quatre ou cinq jours/ .h quand on
disait que (0.3) duk jd:iw le les gens nta: l plerinage/ ils vont
nous ramener la grippe/ et tout a et tout a/ (0.3) et on aura des
des des un xxx et tout a/ (1.2) et jentends la radio (0.3) un
beau matin (0.5) que heu heu une famille de quatorze personne est
155
61 Zoh
62 DB
63 Zoh
64 DB
[des priorits/]
(0.3) non cest vrai mais (0.2) entirement daccord\ mais
[ceci&]
65 Zoh
66 DB
[mais (0.3) ceci (0.4) non non] (0.2) non non attendez\ .h ceci
nempche pas cela/ ce sont des choses totalement loignes lune
de lautre\ [&h les ac- il faut traiter]
67 Zoh
68 DB
=oui mais ceci nempche pas quil y a dj: heu je n: sais pas
combien de dcs en algrie l jai peur davancer un chiffre et:
que j: me [retrouve <((en riant)) les pieds dans le plat>]
69 Zoh
70 DB
71 Zoh
[((rit))]
72 DB
ceci
nempche
pas
cela
[que
les
accidents
de
la
route
(0.4)
[inaud.]
74 DB
il
faut
[inaud.]
com-
il
faut
combattre
les
accidents
[de
la
route/]
(0.4)
il
faut
dvelopper
une
stratgie
efficace
(0.4)
rationnelle (0.3) heu heu: nous avons les moyens/ nous avons les
capitaux les hommes\ (0.9) on peut mett: mme la publicit heu de
partie (0.4) vous savez on a tout\ (0.2) alors aujourdhui (0.4) c:
qui nous gne le plus ce nest pas tant quil y ait des dcs par
le vacc- par le la grippe porcine elle existe dans tous les pays du
156
explique
tout\
aujourdhui
(0.6)il
un
dficit
de
hm hm=\
76 DB
moyens
que
nous
avons/
(0.4)
dvelopper
justement
.h
une
non/
et
puis
aussi/
(0.4)
tous
les
problmes
peuvent
tre
de
et
des
des
des
des
vnements
qui
sont
(0.3)
heu
79 Zoh
80 DB
[hein/]
h et aujourdhui [si&]
81 Zoh
[&&ce
ce
nest]
(0.2)
un
secret
pour
personne
em em/
83 Zoh
84 DB
85 Zoh
[oui/]
nest pour un secret pour personne/ (0.3) mais chez nous les femmes
enceintes (0.3) peuvent mourir facilement [dans les] hpitaux
86 DB
[oui]
alors
tous
les
[hm hm]
88 DB
157
89 Zoh
[&&h
et
tout fait\
91 Zoh
hein/
92 DB
hem hem\
93 Zoh
94 DB
[ouais]
95 Zoh
na
mme
pas
besoin
dun
signe
de
grossesse
complique
(0.2)
dcde\=
96 DB
97 Zoh
98 DB
99 Zoh
[a fait inaud.]
100 DB
la
grippe
porcine
(0.3)
les
intervenants
de
tout
bord
[voil]
103 Zoh ils se- ils ser- ces femmes enceintes seraient mortes mme sans
grippe porcine/ (0.6) cest ce quil faut dire aux gens\
104 DB
hm hm (0.2) voil (0.2) cest cest cest des choses quil faut
dire et cela apporterait beaucoup plus dans la- lapaisement des
des inquitudes\ (.) merci docteur\
Appel n4
158
.h une heure trente trois minutes sur alger chaine trois (0.2)
franchise de nuit deuxime heure/ zro vingt et un quarante huit
quinze quinze (0.2) SA:ra\ (2.3) all/
2 Sar
all oui/
3 DB
sara cest a/
4 Sar
5 DB
6 Sar
voil\=
7 DB
8 Sar
bon heu voil: (0.2) moi jai quelque chose dire pour heu la
grippe porcine qui nous envahit en ce moment/
9 DB
10 Sar
((rit))
oui/
12 Sar
13 DB
14 Sar
comment//
15 DB
16 Sar
ah oui trop elle est heu (0.2) elle est l elle est l=
17 DB
18 Sar
19 DB
=oui/
20 Sar
et elle nous fait elle nous fait peur (0.2) cette rumeur vraiment\=
21 DB
22 Sar
23 DB
[hem hem/]
24 Sar
voil nous oran heu ici heu on a heu comment dire (0.4) un xxx
(0.2) le (0.4) heu .h il y a le port y a laroport heu (0.3) y a
des gens qui viennent de ltranger y a aussi que (0.3) la plupart
heu: de: voil/ la grippe porcine heu (0.3) voil/ elle vient de
ltranger quoi\
25 DB
26 Sar
[oui inaud.\]
27 DB
159
28 Sar
=oui je sais mais (.) voil (.) cest nous surt- o- surtout
oran/ .h et (0.4) on a vraiment peur (0.2) et on na pas: ces
informations sur cette grippe porcine (1) et heu (0.7) [surtout]
29 DB
[ah
ha/]
((rit))
31 DB
32 Sar
33 DB
((rit)) oui
34 Sar
35 DB
[non
cest]
cest
bien
parce
que:
vous
avez
mis
mais inaud. la grippe porcine maintenant/ (0.4) elle est vue comme:
m heu (0.3) bon moi pour moi/ ((rit)) l quand j: suis en train de
dcouter et de voir: [heu]
37 DB
38 Sar
[hm hm/]
ce quon dit sur la grippe porcine/ (1) elle a presque lampleur
heu du du du sida quoi\ elle fait Peur/ elle fait peur/ cest un
Monstre/ qui .h qui qui heu (0.5) enfin (0.4) vraiment elle fait
Peur/ (0.3) et
[heu inaud.]
40 DB
41 Sar
grave plus
42 DB
tout fait (0.4) tout fait\ (0.4) mais je je pense que: heu:: .h
l:: comme: cest une enfin cest cest cest une grippe quil faut
prendre au srieux\ faut quand mme pas: heu: (0.4) niveler comme
a/ et dire bon: cest pas\ non cest .h cest une gri:ppe qui
(0.2) qui a ses risques bien sr/ (.) qui est porteuse de (.) de
(.) de danger/ (0.4) quil faut: grer de manire: sereine/ cest
tout/ (0.6) mais pour cela/ il faut(.) quil y ait effectivement
une .h une offre de linformation: de la de la communication qui
sinsta:lle/
qui
expli:que/
(0.6)
voil
cest
pour
viter
la
panique pa: ce quon peut (0.2) peut pas sisoler du monde/ on est
une partie du monde donc on partage un peu les .h heu:: toutes les
les bonnes enfin les mauvaises choses plutt que les bonnes/ pa: ce
que les bonnes on les voit .h elles sont pas: peut-tre pas dans
160
les pays heu (0.3) particulirement dans les pays africains\ (0.4)
mais au moins ces mauvaises choses heu (0.4) quand on a les
partager quon les partage au moins de manire intelligente\ (0.5)
quon se laisse pas aller heu vers justement: (0.3) heu les cette
rumeur qui heu qui sempare dans la rue: avec ces inquitudes avec
cette panique/ (0.4) y a pas paniquer/ le (0.4) la grippe porcine
reste une grippe comme toutes les autres grippes/ avec son vaccin
(0.3) il y a l: vaccin y a des comportements consquents quil faut
heu (0.3) respecter (0.3) et voil/ mais il y a (0.3) toujours et
encore une fois on cessera jamais de le dire quil y a une absence
totale de (0.4) dune communication:/
dinforma-[tion:]/
43 Sar
[exactement]
44 DB
45 Sar
hem exactement=
46 DB
Dautres
dfaillances
comme
le
disait
tout
lheure
le
48 DB
49 Sar
50 DB
[n:alah]
si on explique au moins les dcs il y a dix-neuf dcs je ne sais
pas comment mais on vient de mannoncer dix-neuf ou seize/ (0.3)
mais quon [dise]
51 Sar
[oui]
161
52 DB
de quoi ils sont morts\ (0.2) pourquoi/ parce que probablement des
personnes fragiles dj fragilises par dautres maladies (0.3) que
ce sont des malades chroniques/ que quil y a heu (0.2) a sest
install/ que cette personne-l a suivi un rgime de ceci ou de
cela/ (0.2) quon a diagnostiqu ses x ceci\ (0.3) a permet
CHacun
dentre
nous
de
se
(0.4)
positionner
par
rapport
la
grippe/ (0.5) et de dire bon a ne veut pas dire que je ne suis pas
potentiellement: (0.7) heu: mis p- mis :: heu comment [dire]/
53 Sar
54 DB
[lcart]
mis lcart/ (0.4) mais heu dtre aussi heu capable demain
dtre l l l: (.) attraper cette: cette bestiole/ (1.3) mais y
a une absence on sait pas:/ et puis on annonce comme a: quatre
cent cinquante mille vaccins/ un million vingt millions au mois de
mars\ dix-huit millions\ (0.3) bon on sait pas mais enfin (0.3) j:
veux dire quaujourdhui/ (0.4) on a besoin dtre considr (0.2)
heu: comme des citoyens part entire/ (0.6) que il ny a pas (.)
personne na le monopole (0.3) justement de: de dire moi je gre l
non (0.2) on ne gre absolument rien\ cest la population qui gre
elle-mme\
((COM: communication interrompue))
DB
ae\ (3.4) oui (0.2) on reste en musique\ (0.5) une heure trenteneuf cest franchise de nuit:\ (0.2) on va: (0.4) on va faire une
petite pose hein/ heu: (1.1) on y va vers l: oui (0.3) allons-y
pour francis cabrel et: izabelle boulet cest le duo (0.2) je
voulais vous le faire couter (0.2) elle disait (0.7) elle disait
quoi/
(.)
il
est
une
heure
quarante\
(0.2)
zro
vingt
et
un
et
un
Appel n5
Om : Omar, lauditeur-appelant.
1 DB
une
heure
quarante-quatre/
franchise
3 DB
:aslama
4 Om
:lah :s:lm:k/
5 DB
ki rakum/
6 Om
a va merci et vous/
7 DB
lebes\
162
de
nuit
zro
vingt
8 Om
et ben :amdul:h/
9 DB
aj wah/
10 Om
11 DB
12 Om
13 DB
ouais\
14 Om
15 DB
16 Om
17 DB
18 Om
bof\=
19 DB
=ana
jaime
bien
quand
ils
me
disent
cest
la
la
grippe
ta:
:l:aluf/
20 Om
et: inaud.
21 DB
22 Om
kan:t ta: :ld:ad: ta: l:bg:r ta: :l:aluf heu plus ta- (0.2)
[bientt] on va avoir daut: choses/
23 DB
24 Om
25 DB
hem hem/
26 Om
27 DB
28 Om
29 DB
30 Om
oui/
31 DB
hem hem/
32 Om
mais: apparemment Les gens ils ne savent pas (0.4) c: --dire Lcomme vous avez dit tout lheure (0.3) ils coutent tout ce quon
leur dit dehors/
33 DB
oui\
34 Om
35 DB
36 Om
non/ mais cest pas a/ (0.3) quand quand jai envie dapprendre
quelque chose j::ni de concret (0.3) jirai directement l o il
faut/ (0.6) jirai pas lapprendre au march wla: dans la rue/
37 DB
et l o il faut cest o/
38 Om
163
alors (.) est-ce que vous imaginez (.) la chaine heu devant heu une
(0.6) heu une direction de la sant heu (0.4) dans dans les les
wilayas [au ministre] pour aller demander les
40 Om
41 DB
[&&alors
le]
le
trente
trente
dj
ne
rpond
pas
43 DB
44 Om
45 DB
46 Om
47 DB
48 Om
=cest comme a\
49 DB
50 Om
51 DB
52 Om
oui/
53 DB
allons-y\
54 Om
55 DB
cest juste\
56 Om
57 DB
[cest
juste]
avec
les
effets
maladie
kaj:n
le
vaccin
ta:a
cest
le
vaccin
cest
un
on
est
une
nation
on
est
un
un
tat
on
va
pas
donner
nimporte quoi quand mme/ ((rit)) (1) et: (0.3) je ne sais pas
comment ils prennent a=
59 DB
60 Om
oui/
164
61 DB
62 Om
63 DB
64 Om
[non mais] qui cest qui cest qui dit que les laboratoires qui
sont qui ont cr ce [genre de&]
65 DB
qui
nous
viennent
dailleurs\
(0.3)
cest
parce
=oui\
67 DB
(0.3)
que
les
effets
secondaires
sont
mme
quand
on
prend
[inaud.]
(0.6)
cest
ces
choses-l
quil
faut
expliquer
de
manire
algrienne/ (0.8) mais cest cest comme a quil faut aller vers
165
linformation\
(0.2)
linformation/
(0.2)
heu:
cest
comme
71 DB
aujourdhui/ vous avez\ (0.4) est-ce que vous recevez des personnes
qui viennent se se plaindre dun (0.2) dun peu de fivre alors que
(0.2) ils ont peur de la grippe porcine alors quelles sont=
72 Om
73 DB
oui/
74 Om
75 DB
76 Om
[mais
quand]
mais
on
oui inaud.\
78 Om
lui: dans sa tte il sest mis dans la tte bLi il a cette maladie\
(0.6) et quand il sort il va il va discuter avec toi il leur dit/
(0.2) j- jqoLhom voil/ m- moi je lai/
79 DB
((rit))
80 Om
inaud. ::ndi jqulhum ani n::::: kima rahum jqulu\ y a des gens qui
ne sont pas (.) kaj:n Li ma j::r:f: j:qra/ kaj:n li ma je ne sais
pas (0.4) ma j:fh:m: kaj:n li j:fh:m sa manire quoi/ .h jqol:k
ana rani n::::: rani n:s:al cest bon\ (0.5) cest a\=
81 DB
82 Om
83 DB
[s- s-]
84 Om
:andna tou- laz:m td:w:z les trois jours ta: wetru: inaud./
85 DB
si omar/ s-
86 Om
oui/
87 DB
si omar\ si omar\
88 Om
oui\
89 DB
166
simplement
cest
ce
que
demandent/
(.)
les
citoyens
algriens\
(0.3)
[main-]tenant/
90 Om
[oui/]
91 DB
92 Om
oui
93 DB
oui mais pourquoi ils nont pas exist avant/ (0.3) quest-ce quon
a fait des petits centres mdicaux (.) quest-ce quon a fait (0.4)
des des: mdecins gnralistes quon peut: mobiliser justement pour
ce choses-l qui doivent recevoir les gens les rassurer/ (0.3)
faire des heu des diagnostiques (0.3) [cest pour a/]
94 Om
95 DB
an:am/
96 Om
pardon (0.2) a/ (.) cest un autre problme\ (0.2) cest un aucest un problme trs trs profond\ (0.4) trs trs profond\ et:
il va tre (0.4) had le problme (0.4) te: les mdecins: et les saet les units sanitaires et tout a\ (0.5) t- tout a/ (0.6) :u:uf j::ni (0.2) franchement (0.25) jai vingt-six ans f la sant
(1.12) la: la sant en algrie ne fonctionne pas du tout\
97 DB
98 Om
99 DB
100 Om
c:
quil
fallait
dire
pour
la
grippe
porcine/
si
on
veut
167
102 Om
103 DB
[non non/ vous navez pas me] jurer/ mais (0.2) [ce ce&]
104 Om
[&&vous
connai-]ssez parce que si cest une mdecine payante\ (0.4) y aura
tout parce que ru: Redwa vous allez dans un dans Nimporte quel
centre de sant\=
105 DB
=si omar\
106 Om
107 DB
[si omar]
108 Om
109 DB
[oui\]
110 Om
111 DB
[si si si omar/]
112 Om
113 DB
114 Om
oui oui/
115 DB
116 Om
117 DB
[oui/]
doivent tre ouverts autour de ces choses-l (0.4) est-ce quon a
fait des dbats autour de la mdecine gratuite\ est-ce quon a fait
des [dbats autour de la mde-]cine
118 Om
119 DB
120 Om
[inaud.]
121 DB
122 Om
123 DB
an:am\
124 Om
125 DB
cest sr/
126 Om
tru:
dans
dans
un
hpital\
(0.8)
cest
(0.2)
cest
la
mdecine elle est gratuite\ bien sr/ .h vous vous voyez des gens/
(0.2) on leur donne des rendez-vous/ (.) de cinq six sept mois/
(0.2) il vient le monsieur (0.2) la connaissance il gare sa
168
128 Om
130 DB
131 Om
=sa:\
132 DB
133 Om
xxx
134 DB
135 Om
136 DB
[hem/]
(0.3) les comportements (0.3) et pourquoi elle Na pas t affiche
il y a quatre cinq mois dj avant que ceci narrive/=
137 Om
138 DB
(0.3)
bae:
nhadru
bae:
(0.2)
n::du
ja:ni
ngulu
l:
l:
la
140 DB
aurait
emPch
aujourdhui
de
discuter/
(0.45)
de
Dire
[oui/]
169
142 DB
143 Om
144 DB
[((rit)) coutez (rit)) jaime bien\] jaime bien/ vous (0.2) vous
m rptez c quon nous disait il y a
long-[temps cest quau- a/] (0.3)
145 Om
146 DB
[matd:i:]
147 Om
148 DB
oui/
149 Om
ap-
aprs
cest
devenu
une
pandmie/
(0.4)
cest
universel
que
m:a
l:w:l
ctait
au
mexique
personne
ne
l-
ne
lattendait/
150 DB
151 Om
152 DB
=et mais jak :la bael:k kimae l football y a des dbordements sur
les ailes/ (0.3) [wejmarkiwl:k] (0.3) [mais :nae/]
153 Om
154 DB
[voil]
[justement]
155 Om
[voil inaud.]
156 DB
(0.4)
heu
ctait
au
dpart
elle
est
importe
mais
158 DB
159 Om
160 DB
161 Om
162 DB
[voil\]
163 Om
164 DB
165 Om
170
166 DB
167 Om
168 DB
169 Om
n:alah
170 DB
171 Om
[merci
beaucoup
je
vous
souhaite]
merci mon ami\ (1.12) plus que trois minutes on va p t tre les
passer avec/
((COM: dbut musique))
DB
DB
2. Emission du 26/12/2009
00h002h00
DB
vendredi
et
samedi\
(0.2)
de
minuit
deux
heures
pour
franchise de nuit\
((COM: musique))
DB
jespre que vous passez dagrables moments/ (0.2) pour ceux qui
sont en vacances et bien des veinards/ ils ont vraiment la chance
.h de partir en vacance au moment o il fait (0.4) heu trs doux\
(.) pour un hiver:/ cest <((en riant)) vraiment trs doux>\ (0.65)
la preuve cest quau studio on est en demi manche et: pratiquement
si a continue .h on sera en culotte courte\
((COM: musique))
DB
si vous tes sur la route soyez prudents bien sr\ le bon il pour
vous la bonne oreille pour nous\ (0.4) on essayera de vous donner
compagnie o qu vous soyez qui vous soyez cest pour vous\
((COM: musique))
171
DB
voil/ jai tout dit/ il nous reste encore une petite chose peuttre cest la musique heu (0.3) prciser dans quel environnement on
va voluer:/ (0.2) ce matin trs tt: ce soir trs tard\ (1) cela
dpend de quel ct de la barrire on est\ (0.5) avec/ heu:: ben
voil ce soir je retrouve avec vous des chan- des chanteurs/ des
compositeurs (0.2) des musiciens que jai (0.5) vnrs un moment
donn tels que william sheller/ les aphrodites child\ serge lama\
jennifer warnes avec Up wear\ .h et puis michel delpech\ patricia
kaas/ mon mec moi\ lionel richie\ michel sardou/ .h puis serge
gainsbourg\
marc
lavoine
et
claire
keim\
johny
halliday
je
te
Appel n1
Sal : Salim, lauditeur-appelant.
1 DB
salim/
2 Sal
bonsoir/
3 DB
aehlaen
4 Sal
5 DB
kirakum/
6 Sal
laebaes :l:amdulah/
7 DB
:l:amdulah\ ajwah/
8 Sal
alors heu:: jai juste heu (0.6) heu je vais pas dire un coup de
gueule/ mais heu (0.4) plutt heu: heu aprs heu aprs heu le
discours passionn heu (0.3) du match aprs lgypte\ (0.6) j'
mimagine que maintenant a sest apais:/ fin apais/ (0.2) pas
du tout\ pas tout fait mais (0.3) on commence raliser heu
(0.5)
les
choses
heu
qui
se
situaient
part
rapport
ces
.h
parce
que
heu:
en
fait
heu
je
je
voulais
en
172
a y a eu quelque chose qui qui sest cass ou qui a: hem heu: (0.4)
y a eu un perdant\ (1.18) ni lalgrie ni lgypte\ y a eu (0.2)
quelque
part
un
un
perdant
dans
cette
(0.3)
malheureuse
(.)
hm hm/
10 Sal
11 DB
oui cest vrai aprs heu ce qui sest pass aprs l Match// heu:
cest vrai que heu a lai- a laisse des traces dabord et puis a
nous interpelle un peu sur un certain nombre de .h de choses qui
taient considres comme acquises heu immuables:/ (0.4) .h et qui
faisaient effectivement office de heu de repres de (0.9) heu par
rapport donc toutes ces toutes ces donnes/ heu gographiques
politiques culturelles historiques\ (0.5) cest vrai/ (.) que a .h
mais heu (0.6) je je n' pense pas que ce qua fait lgypte ou ce
quont fait certains gyptiens parce quil faut pas gnraliser/
(0.4) il restera toujours les gyptiens du nil qui ignorent jusqu
(0.5) heu lquipe qui a Rencontr la leur/ .h parce que cest
juste quelques excits/ ils sont pas trs nombreux mais qui ont
accs certains mdias/ .h qui ont fait croire quils ont le
monopole de tout et qui sont les reprsentants de la de la socit
gyptienne
ils
ont
eu
une
trs
grosse
erreur/
(0.3)
il
faut
il
des
intrts
dargent
que:
certains
(0.5)
heu
responsables:
que
ce
soit
dans
le
sport
ou
dans
la
par
intrt
politique\
par
intrt
.h
que
tout
le
monde
connait\ bon on est pas l pour dvoiler/ enfin pour dvoiler\ pour
en
parler/
staler
parce
sur
ces
que
cest
pas
choses-l\
intressant
parce
quelles
du
tout/
ne
nous
(0.2)
de
apportent
heu:
nos
croyances
sur
un
certain
nombre
de
choses
173
veut
dire
encore
une
fois/
(0.5)
que:
nous
sommes
de:
des
de
de
davenir
politique/
dlection:
de
.h
septime
art/
(0.4)
des
reprsentants
enfin
(0.4)
des
174
heu mettre mettre sur un satellite des menaces (0.2) enfin mettre
au pril la vie heu de citoyens algriens .h heu de faire des incdes incitations au meurtre en direct sur heu satellite a remet
vraiment en question .h ce professionnalisme et: puis au au-del de
a:/ cest--dire le repre quon avait vraiment pu apprendre/ .h
de de de mon frre gyptien/ le mtier heu de des mdias/ (0.55) a
dj a une chose est sure l on est <((en riant)) on on on > .h heu
peut-tre on a rien envier heu (0.6) aprs (.) cet pisode (0.3)
au
professionnalisme
mdiatique/
.h
et
malheureusement/
heu
ce
en
question
le
ct
artistique
le
ct
heu
(0.4)
de
ce
de
ce
groupuscule
en
septime
art
gnrale/
est-ce
quon
ouvert
le
dbat
de
manire
particulirement
en
gypte/
pour
voir
quaujourdhui
le
15 DB
175
.h
sociologique
une
ambition
politi:que
une
ambition
(0.35) heu: cuturelle/ .h cest juste: heu: une caisse (0.2) une
caisse laquelle on vient/ .h pointer heu et cest tout/ (0.55)
donc donc si vous voulez si on avait (.) dbattu de tous ces
problmes si nous-mmes avions t prpars/ (0.5) : comprendre un
peu le monde/ : participer un peu la dynamique mondiale/ .h on
aurait p t-tre aujourdhui on on aurait une dception un peu
moins/ (.) vous voyez/ maintenant les professionnels des mdias/
vous savez les professionnels des mdias/ (0.5) heu ils sont pas:
(.) ils sont pas nombreux ceux qui ont attaqu lalgrie cest une
dizaine de personnes qui ont t .h heu trs bien payes qui ont
t bien soudoyes\ (0.25) auxquels on a demand de de taper sur
lalgrie/ .h mais pour un professionnel de mdias algriens on
comprend parfaitement qu a t fait sans conviction mais parce
quon
leur
avait
demand
de
faire
a/
(0.5)
et
que
ils
se
ces
mdias\
.h
maintenant
il
a/
(0.2)
justement/
(0.2)
[leur voix/]
voil vous savez/ heu tel que:: comment quil heu jai jai
[jai] mme oubli
18 Sal
19 DB
nommer on peut le nommer/ (0.5) heu jai mme oubli son nom/ (1.2)
heu=
20 Sal
=oui/
21 DB
quaujourdhui
il
se
<((en
lgypte\>
22 Sal
ouais\
176
rient))
positionne
derrire
23 DB
24 Sal
25 DB
26 Sal
gyptien/
25 DB
oui oui\
26 Sal
27 DB
voil\
(.)
rappelez-moi
son
nom
rappelez-moi
son
nom
(0.2)
[omar echerif\]
heu moi jaurais aim que ce cette (0.2) cette Personne-l prenne
un peu ses distances\ .h et que: on aurait pu lui poser la question
quest-ce
quil
fait
lui
pour
lgypte\
hein
pour
quaujourdhui:/
30 Sal
xx darabe\
31 DB
32 Sal
[inaud.]
33 DB
34 Sal
[ouais mais au-del] audel de a/ heu il faudrait aussi tirer une conclusion en tant
177
absolument\
36 Sal
((rit))
(0.25)
cest:
quon
quon
nous
donne
heu
que
qui
sont
des
preuves
matrielles/
(0.6)
de
ces
arabes prennent heu .h prennent heu leur leur tour et: (0.25) et
(0.5)et les xx aut chose [que: ce] qui a t diffus/
37 DB
cest
.h
pas
d'
planification
sur
un
force
(0.5)
qui
tait
toujours
acquis
lgypte
qui
178
sport
africain/
.h
cest
lalgrie
qui
remis
en
cause
justement (.) en disant quil fallait quil y ait une une une forme
.h de de .h de plac- enfin de de de gouvernance tournante/ .h
quaujourdhui lgypte sont monts au crneau parce quil y a
remise en cause de justement .h du monopole/ les rapports de force
changent dans le monde\ il y a une dynamique qui sinstalle/ .h il
y a un autre partage des: des espaces heu: quil faut prendre en
charge et: voil/ (1.26) .h alors heu le: notre ami sal- s- salem /
cest a non (0.4)/ salem oui\ si vous tes lcoute si vous
voulez nous nous rappeler\ .h heu mais on reste quand mme sur
cette question de: rapports de force de mise nu .h justement de
ce monopole gyptien qui est remis en cause par (.) dabord .h tous
les pays arabes/ particulirement par rapport au comportement des
gyptiens Face au problme palestinien/ .h et qui de plus (de jour
jou- de jour aprs jour/) .h heu prouve encore une fois si besoin
est quil y a des tra- des tradi- des trahisons quotidiennes\ alors
ce sont ces trahisons .h heu quil faut couvrir pour le peuple
gyptien/ (.) et lalgrie est sur le front/ le encore une fois .h
heu: pour que la palestine heu accde donc : son son pays son
gouvernement\ .h et: cest la remise en cause justement de:: de
cette trahison cest: lever l' voile sur tout a\ .h et: voil donc
y a un match de football qui a p t-t donn loccasion tout le
monde
de:
de
connaitre
les
siens\
voil/
.h
il
est
minuit
Appel n2
Rab : Rabah, lauditeur-appelant.
1 DB
2 Rab
179
3 DB
4 Rab
:alah js:lm:k\
5 DB
6 Rab
jappelle de la norvge\
7 DB
la norvge\
8 Rab
9 DB
[((rit))] non pas relan- jai vraiment pas envie de relancer parce
que a nous (rapporte a nous apporte) absolument rien\ .h
[mais enfin allons-y quand mme puisque]
10 Rab
[inaud.]
11 DB
vous tes l\
12 Rab
voi-
voil
cest
juste
un
point
de
vue
heu
un
point
de
vue
personnel/
13 DB
mra:ba bik\
14 Rab
:alah js:lm:k\ (.) heu heu ce quils ont fait eux enfin enfin comme
ru- heu rsum cest--dire en finalit/ .h cest--dire ils nous
ont fait u- une ils nous ont rendu un p tit service heu un grand
mme/
15 DB
hem hem/=
16 Rab
=heu une une faveur mme heu ce qui nous a: (0.2) cest ce qui nous
a: (0.7) heu j' dirais heu (1.17) unifis heu de plus/ nous en tant
qualgriens/
17 DB
hem hem/
18 Rab
heu et l: heu ils nous ont heu montr et mme dmontr/ (0.6) ce
quils avaient comme xx c' t--dire ce quils cachaient vis--vis
de nous/
19 DB
oui/
20 Rab
notre
valeur
de
manire
gnrale
vis--vis
deux/
heu
[les
noms
doiseaux ((rit))]
22 Rab
23 DB
24 Rab
oui oui\ .h donc l a:ils nous ont: vraiment rendu heu un service/
et l j' suis vraiment heu .h j' dirais heu Reconnaissant (0.6) de
180
25 DB
[l
l]
nous
aussi
on
est
dans
non non non non non mais heu .h il faut appeler un chat un chat/ et
un [chien un chien/ et tout le monde se dit/]
27 DB
28Rab
(0.5)
moi
je
rencontre
souvent
des
gens
heu
qui
viennent
justement de de cette partie du monde/ des des syriens/ des des des
palestiniens/
.h
le:
ils
nous
ont
dit
heu
carrment
vous
les
connaissez mal/ nous on les connait mieux que vous/ (.) cest: en
deux-mille-neuf que vous avez bien heu dcouvert les gyptiens/
tout simplement\
29 DB
hem hem\
30 Rab
parce que: eux ils vivent avec eux ils savent (0.3) ils connaissent
bien leurs valeurs/ (0.6) ils ont xx dailleurs/
31 DB
hem hem\
32 Rab
heu donc heu cest cest cest cest comme a/ quoi\ donc moi
personnellement je suis trs trs reconnaissant/ (0.2) ils nous ont
rendu un service/ .h parce que (0.3) heu dire cest--dire heu on
pouvait pas imaginer deux ou trois ans en arrire/ mme six mois
en arrire/ que: que le drapeau algrien/ au- (1.2) il a il a
refait je dirais sa sa valeur de nouveau/
33 DB
hem hem\
34 Rab
donc avant peut-tre ctait heu j' dirais pas une honte mais
ctait (0.2) heu porter un drapeau sur un balcon en algrie ou sur
une voiture/ ctait quelque chose de .h ctait pas trs heu
vraiment catholique/ quoi\ si jose dire (1) [mais maintenant/]
35 DB
36 Rab
oui monsieur/
37 DB
heu (0.65) l justement/ par ra- par rapport (.) tout le monde(.)
enfin tout le monde non mais .h cest vrai qu un moment donn on
a on a entendu un peu ce ce discours de dire que les algriens se
sont (initis)\ non/ les algriens sont rests les mmes/ mais
simplement/ .h il y [a eu]
38 Rab
[xx]
faire
u-
une
(0.65)
confidence\
moi
je
vais
je
me
cou-
suis
bon
jamais
je
vais
senti
vous
autant
qualgrien que que que heu cest--dire quaprs l' match/ (1.1)
cest--dire heu moi dailleurs le match heu de soudan je lai vu
paris parce que jtais bon invit par heu par de la famille l-bas
181
tout en rentrant en algrie enfin sur mon chemin sur alger parce
que:
ctait
lad/
(0.7)
et
ben
et
ben
voir
heu
le
drapeau
algrien sur heu (0.55) sur la tour eiffel ou ou j' sais pas sur
larc de tri- de triomphe sur les champs lyses les gens contconduisaient sens inverse/ (0.9) et et: (0.3) on pouvait pas imacroire de lhistoire on pouvait pas imaginer a il y a cinquante
ans
en
arrire/
(0.86)
cest--dire
ctait
ctait
grandiose
hem hem\
40 Rab
prsente
(battiaccepter
des
battus)
a/
excuses/
avec
bon
dix
ctait
(0.4)
zro/
un
et
ben
(0.2)
fair-play/
mme
tout
(0.3)
si
ils
le
monde
mais
le
nous
ont
pouvait
fait
de
caillasser un bus et dire j' sais pas nous cest eux cest pas du
du sang cest de la tomate salsa / cest du xxx\ quest-ce que
cest que ce xx on est pas quand mme des aveugles avec des des des
des .h des des: (0.2) je dirais des cannes blanches/ quand mme\
(0.85) mme un non-voyant pouvais vous vous voir a quand mme/ oh
oh o est-ce quon est l oh/ (0.77) il y a des limites quand mme\
(0.5) et: et cest nous de prsenter des excuses/ voil/ (0.65)
comme dans le proverbe qui est connu heu dr:bni w::tka/ sb:qni heu
ah dr:bni w:bka sb:qni w::tka voil/ (0.75) cest une politique
eux/ bon heu quils la gardent pour eux nous on nen a pas besoin/
(0.9) tout simplement/ (0.2) mais mais en rsum/ ce que javais
javais le poids sur le cur/ .h ils nous ont rendu vraiment un
service/ (0.7) les algriens saimaient de plus en plus/ heu les
al- les algriens se (.) wd:aetna m:a l:id donc ctait ctait
fabuleux donc ctait ctait fabuleux/ donc une heu moi w de ma
part sincrement (0.62) heu je leur tire chapeau et leur dis merci/
j'
suis
trs
trs
reconnaissant\
tout
simplement\
(0.9)
tout
simplement\ .h donc (0.35) laffaire est venue (0.3) heu j' sais
pas des cts j' (0.3) dirais politi:ques ou sporti:fs heu enfin
peu importe\ (0.35) pour moi personnellement a mest gal/ do a
venait \ a venait de heu .h la fdration\ a venait de .h du top
182
niveau
du
bas
niveau/
peu
importe
mais
ils
nous
ont
rendu
un
42 Rab
=parce que parce que arriver arriver/ (.) coutez monsieur Djamel
(0.45) arriver de traiter enfin peut-tre le mot il est tellement
vulgaire jose pas le dire\
43 DB
hem hem\
44 Rab
ehm ehm\
46 Rab
nous
heu
je
leur
tire
chapeau
cest--dire
heu
parce
que
48 Rab
non non non [inaud.] javais javais un poids sur le cur/ [xxx]
49 DB
[oui oui]
quon
na
pas
utilis
le
mme
langage
quils
ont:
que
52 Rab
53 DB
[heureusement/]
voil/ au- aucun moment t perturbs/ maintenant heu quand il
sagit de faire des rfrences par rapport lgypte que nous
183
avons
probablement
il
une
trentaine
une
quarantaine
une
56 DB
57 Rab
[ehm ehm\
monsieur/ excuez-moi qu- j jai heu jai-je xx tre daccord/ .h
mais arriver insulter : : .h si bon i- si si (.) eux ils
sinsultaient entre eux-mmes/ (0.2) on on .h excusez-moi du terme
nous on sen fout carrment/ .h mais (.) nous insulter/ (0.3)
insulter nos chouhada/ (.) dire quon na pas de: chouhada makan:
me- meljun wn:s :aehid/
58 DB
hem hem\
59 Rab
60 DB
[non
non/
je
suis
mais mais arriv- arriver un truc comme a/ sur les mdias et puis
cest
des
cest
des
.h
j'
dirais
(0.2)
des
mdias
ou-
heu
hem hem/
63 Rab
64 DB
hem\
65 Rab
(0.6) donc dans de: ce point de vue-l/ bon ils sont j' dirais heu
(0.4) j' dirais pas forts/ mais ils taient beaucoup plus bon ils
ont
choisi
un
canal
tout
le
monde
pouvait
regarder
tout
hem hem/
67 Rab
68 DB
184
lavez
dit
un
certain
nombre
de
.h
considrations
les
chouhada
sur
la
nation
algrienne
sur
lhistoire
de
[oui inaud.\]
une affaire (0.2) a
.h=
71 Rab
=oui oui mais coutez/ (0.55) sil vous plait\ .h l vous avez
certainement lu (0.35) all/
72 DB
oui oui\
73 Rab
74 DB
hem hem/
75 Rab
bah i- (0.25) bah (0.4) bah il a bien exp- heu expliqu heu c'
quil avait lui heu lui aussi sur le cur/ .h donc heu .h et dire/
cest cest cest--dire heu .h notre indpendance/ (0.4) cest
gr:ce eux/ (0.8) mais a cest gra:ve/ (0.35)
[mais tout en oublions/] (0.2)
76 DB
77 Rab
78 DB
79 Rab
80 DB
81 Rab
82 DB
[inaud.]
mais daccord mais daccord\ mias heu j' suis entirement daccord
avec vous/ ce discours-l on a entendu encore pire que a/ .h des
choses qui nous ont vraiment/ heu::: blesss/ (0.2) cest il faut
l' dire\ .h mais encore une fois encore une fois/ ils heu ils ont
dvelopp un discours qui les honore pas du tout/ (0.3) ils ont us
du mensonge/ ils ont (.) us de la diffamation/ de linsulte de
linvective\
(.)
.h
tout
le
monde
le
sait\
.h
par
rapport
185
[oui/ en effet\]
84 DB
85 Rab
=a cest vrai\
86 DB
87 Rab
88 DB
89 Rab
90 DB
=voil\
91 Rab
se
fait
heu
je
dirais
.h
heu
comme
les
mdias
(0.2)
non
mais
atten-
atten-]
(0.4)
attendez
186
94 DB
[oui
daccord
mais]
vous
96 DB
97 Rab
[inaud.]
98 DB
pour faire trs vite pour faire trs vite\ [.h nous avons]
99 Rab
[inaud.]
(0.4)
verti-
un
discours
qui
nest
pas
le
mme
que
celui
des
[voil]
plus un discours / sur la vrit/avec des preuves/ avec justement
si on parle de .h si on parle de lalgrie des martyrs/ (0.2) on va
peut-tre rafrachir les mmoires certains/ .h ou leur rafrachir
aussi
les
mmoires
de
la
guerre
de
soixante-sept
et
soixante-
peu
ce
quest
lalgrie\
limage
vritable
et
vridique
de
mais
simplement
la
rponse
est
.h
est
peut-tre
le
[voil]
nous servir nous quon doit prendre et en tirer des
[conclusions\ consquentes]
187
105 Rab [et (0.3) et m-] m- sil vous plait une ptite parenthse l\
106 DB
hem hem/
107 Rab les mdias justement quand on laisse faire\ .h parce que noubliez
pas/ .h y avait des mdias tatiques\ a il faut le dire aussi/ y
avait l'masrija qui appartient et l' nil qui appartient ltat/
108 DB
hem hem\
ah oui oui\
111 Rab donc et et les cyber/ .h donc heu heu sil vous plait ne nallez
pas quand mme dire que (.) a vient de telle personne\
112 DB
.h non non mais (0.2) on dit pas que a vient de telle ou telle
personne\ .h mais on dit simplement que (.)[.h il y a eu]
113 Rab
114 DB
[inaud.]
une organisation bien huile qui tait Installe/ .h heu justement
pour porter pour attaquer lalgrie parce que le problme ntait
pas un problme de football/ (0.3) ctait pas un
[problme de qualification]
on
aurait
pu
.h
peut-tre
manipulations
et
expliquer
le
pourquoi
mis
et
nu
toutes
comment
de
ces
ce
voil\
enfin
surtout
lalgrie
qui
voulait/
(0.3)
faire
c'
quon
121 Rab
122 DB
188
123 Rab eux ils ont eux (0.2) eux/ nont pas aim\ moi j heu au=
124 DB
125 Rab
[inaud.]
cest
la
donn
situation\
un
peu
enfin
(0.2)
sur
j'
dirais
lgyptien
de
dinformations
lui-mme/
entre
(0.5)
sur
la
et:
ben
croyez-moi/ (0.4) vous savez vous savez les dans les aides que: que
les gens heu a: (0.3)=
126 DB
=taient
oblige
dtournes\
datterrir
(0.65)
en
sont
gypte
ils
dtournes
sont
parce
dourns
quils
ils
sont
narrivent
128 DB
129 Rab
130 DB
[inaud.]
loin/ preuve lappui image lappuie/ on aurait montr une
nouvelle fois une nouvelle (tradition
[tra- trahison) des gyptiens/]
voil\
133 Rab pour vous dire/ (0.5) sil vous plait djamel/
134 DB
aen:aem\
135 Rab sil vous plait\ mais dtourner quand on dtourne quelque chose
cest quand on gnralement pour soi-mme\
136 DB
137 Rab
138 DB
[inaud.]
laide humanitaire\ .h cest tout\
139 Rab un
dtournement
cest--dire
heu
laide
humanitaire
elle
est
[oui
oui
cest]
le
dtournement\
dtournement\
141 Rab donc donc le palestinien .h il a peur du xx/
142 DB
et bien/
189
cest
le
145 Rab les caisses les caisses de lgypte en fait\ tous tous ces xxx tous
ces heu et j' dirais\
146 DB
147
148 DB
Appel n3
Far : Farid, lauditeur-appelant.
1 DB
remercie
pour
tous
tous
vos
appels
vous
tes
trs
trs
3 DB
comment a va/
4 Far
5 DB
laebaes/
6 Far
et ben l:amdul:h/
7 DB
aejw:h/
8 Far
9 DB
hem hem/
10 Far
11 DB
ah ah ah ah/ ((rit))
12 Far
((rit))
13 DB
oh l l l\
14 Far
certainement certainement\
190
15 DB
16 Far
((rit))
certainement
u-
une
mission
heu
heu
e-
elle
est
extraordinaire\
17 DB
ah bon\
18 Far
w:llah sincrement/
19 DB
aja\
20 Far
21 DB
22 Far
23 DB
24 Far
25 DB
la langue italienne\
26 Far
27 DB
un i-/
29 Far
Emoulu\
30 DB
lmoulu\
31 Far
32 DB
34 Far
[((rit))]
35 DB
36 Far
voil\
37 DB
ouais et alors/
38 Far
et
voil
alors
heu
jai
termin
mes
tudes
en
.h
et
[vous avez apris alors\] (.) ouais ouais ouais\ alors/ et pourquoi
vous avez choisi litalien/
40 Far
41 DB
ouais/
42 Far
43 DB
oui/ et alors/
44 Far
45 DB
56 Far
47 DB
48 Far
((rit))
191
49 DB
pa
que
j'
sais
pas\
vous
auriez
pu
choisir
le
non/ (0.3) non non non sincrement pa ce que je m' suis bien
renseign en fait [heu]
51 DB
52 Far
[ehm hem\]
sur la qualit de lenseignement dune de litalien luniversit
dalger/
53 DB
ehm hem/
54 Far
55 DB
ehm hem/
56 Far
57 DB
58 Far
59 DB
60 Far
61 DB
voil heu pas le portugais cest quand mme un peu loin parce quil
faut quil traverse lespagne pour arriver chez nous/ .h heu mais
les portugais ils parlent trs bien lespagnol\ (.) voyez/
62 Far
ah ouais\=
63 DB
64 Far
[ouais]
65 DB
litalien\ alors litalien/.h (0.2) heu j' sais pas comment vous
voyez vous lItalie\ pa que: heu choisir une .h de de hem de
parler une langue/ cest que on a dj .h heu (0.2) une relation
privilgie avec le pays mme le pays de cette langue/ heu .h on
est attir par quelque cho:se ou par\ vous avez t en italie/ si/
66 Far
67 DB
[pas
((rit))=
68 Far
192
du
tout//
oh
oh
oh/]
69 DB
70 Far
[ah daccord]
71 DB
72 Far
un petit peu\
73 DB
[((rit))]
absolument/
75 DB
76 Far
absolument ouais\
77 DB
78 Far
79 DB
80 Far
ah (0.2) daccord\
81 DB
extrmement
laise\
et:
on
ils
parlent
dabord
comme
les
83 DB
iLs ont toujours le rire/ .h heu ils ont une trs bonne cuisine/
84 Far
ouais\
85 DB
86 Far
hem hem\
87 DB
trs belles [villes cest des cest des] muses ciel ouvert/alors
si
88 Far
89 DB
90 Far
((rit)) daccord\
91 DB
ils ont de petites heu (0.2) ils ont de petits vhicules/ et ils
vous passent entre une terrasse de caf la porte de caf sur le
trottoir/ (.) ils vous passent .h faites [attention\]
92 Far
93 DB
[xx]
voil\ (.) heu ce sont des gens qui aiment heu:: (0.55) le vin et
lamour/
94 Far
voil\
95 DB
193
96 Far
((rit))
97 DB
et heu: (0.3) voil/ et puis heu puis heu cest des gens qui heu
qui aiment la vie\ qui rigolent\ qui heu .h et on on se sent
laise pa ce qu' cest un peu cest un peu lalgrien\
98 Far
ouais ouais\
99 DB
matriser
la
langue
italienne/
cest
magnifique\
(.)
oui/
102 Far ((raclement de gorge)) alors le problme qui se pose cest que
(0.2) je n' sais pas pourquoi/ (.) hein heu heu on on fait appel
des
enseignants
italiens/
(.)
hein/
pour
quils
viennent
(.)
enseigner leur langue ici/ (0.35) .h alors que par la suite (.) il
y a un problme (0.3) hein Enorme (0.7) dans le domaine donc dans
le monde de lemploi\ (0.35) .h alors heu rcemment je me suis heu:
(0.4) enfin je je me suis rendu heu chez une socit en fait
italienne\ .h cest ce quon appelle le t s t heu (0.3) enfin\ (.)
un un poste dembauche\
103 DB
oui/
ehm hem/
106 Far alors (0.35) heu pour pour la langue il y a pas de problme\ (0.2)
parce que j parle italien\ en en tant que licenci\ .h (1) eh hem
a- alors quest-ce quil ma demand/ il ma demand est-ce que vous
avez des connaissances sur heu le le .h sur heu le la botanique
hein/ la science de la botanique\
107 DB
ehm hem/
108 Far voil\ alors heu bon bon je lui ai rpondu que: je nai aucune
exprience\ .h il ma dit que nous on on est heu (0.45) on fait
recruter
(0.35)
ceux
qui
ont
fait
dj
heu
la
science
de
la
194
109 DB
110 Far et voil/ voil/ donc c' cest ce quil mont demand en fait\ .h
(0.9) que tant interprte traducteur et assistant/
111 DB
oui cest cest une entreprise qui: qui fait quoi ici\
112 Far en fait cest u- u- u- une entreprise qui qui se spcialise dans la
la production heu .h des vtements heu de fruitire\
113 DB
non pas agronome\ mais un un p tit peu averti heu sur la chose\ .h
sur la question/ (0.2) cest tout/ mais enfin je comprends moi j'
pensais que cest une socit italienne qui est dans le bton/ et
puis aprs qui vous demande davoir des
[connaissances en botanique&]
116 Far [&&et non non non] non ctait dans dans le cadre de lagronomie\
117 DB
donc
invitablement
heu
vous
devez
avoir
quelques
connaissances/ pour
[pouvoir] tenir au moins un [discours]
121 Far [voil\]
122 DB
[voil\]
123 Far mais mais mais mais est-ce que (.) est-ce que un agronome par
exemple algrien\ hein .h qui a fait sa formation heu d- en langue
franaise hein/
124 DB
oui/
125 Far heu comment peut-il (0.2) hein/ a- arriver .h tre un assistant
du dir- directeur alors quil ne matrise pas litalien\ alors
quon exige la langue italienne\ [inaud.]
126 DB
[oui
mais
(0.2)
l]
vous
vous
fait
heu
qui
fait
.h
qui
fait
agronomie/
et
qui
.h
et
quest-ce
qui
empche
195
justement
voil/
vous
posez
voil donc heu avec le temps heu avec (0.35) le temps que nous
avons enfin (0.2) le le temps des loisirs\ .h mais enfin ((avale la
salive))
le
temps
libre
dont
disposent
les
tudiants
heu
ils
leur
langue/
.h
et
vous
faites
une
heu
une
licence
de
trois
langues/
.h
en
plus
de:
du
franais
de
larabe
et
pour
[ehm hem\]
cest magnifique\ quand vous entendez parler .h aller dune langue
une autre heu .h avec aisance et: surtout heu la manire\ .h
cest cest encourageant/ cest cest a\ il faut pas senfermer
simplement dans euM (1) dans une discipline\
137 Far ouais ouais/ il (.) donc je me pose la question o est lavenir des
des tudiants qui ont fait dj la langue italienne en algrie\
138 DB
<((en
riant))
non
vous
avez
pos
une
question
je
vous
ai
196
142 DB
vous avez une langue cest litalien/ bon il faut aussi .h heu se
rendre lvidence/ .h heu:: que: ((avale la salive)) il heu (0.4)
pour lemploi/ pour trouver un: un job dans ce sens/ .h cest pas
vident/ (0.2) cest pas vident pour la s- bonne et simple et
simple bonne raison que/ .h heu il faudrait dj quil y ait .h heu
des
relations
que
ce
soit
commerciales
culturelles
heu
oui
bon
mais
bon\
mais
sincrement
sincrement/
.h
alors
la
ehm hem/
147 Far i- ils sont tous au chmage les tudiants sont tous au chmage/
148 DB
151 Far
[sincrement\
xx]
.h
la
=vous ntes pas oblig daller faire italien .h mais vous en- on
enseigne litalien pa ce quil faut enseigner litalien/ (0.2) on
va pas heu aligner le travail de luniversit sur hypothquer de ce
pays/ .h heu si vous voulez faire italien vous faites italien/
cest tout/ mais vous ntes pas oblig de rester su- simplement
dans litalien vous pouvez faire quelque chose en parallle/ (0.4)
.h (0.3) et cest tout/ (0.2) mais vous croyez que parce que vous
faites luniversit litalien/ qu la limite sortie la sortie
de
luniversit
.h
on
vous
donne
obligatoirement
heu
197
159 Far
[:aemdullaeh
:aemdullaeh\]
160 DB
communiquer
voil\
(.)
maintenant
il
faut
pas
rester
sur
ces
ah voil/ pourquoi pas/ (0.2) bien sr\ (0.3) mais il faut jamais
regretter davoir heu appris une Langue pa ce que cest (0.2) .h
cest (.) vous savez/ quand quand on parle une langue on en parle
des langues: cest magnifique/\ hein/ cest: la communication le
(0.2) .h heu pouvoir justement profiter de c quil y a dans ces
pays-l: parce quon matrise la langue/ parce quon parle bien:
cette langue et puis parce quon comprend/=
oui non mais attendez pa ce que vous savez/ vous avez fait heu
(0.2) .h je vais vous raconterai une histoire un jour de quelquun
qui se faisait passer pour un .h un: un tunisien: quand il y avait
une rencontre sportive et puis que: .h il heu tournait bon il
tournait autour dune dune sportive dune f- dune dune jeune
fille/
et puis elle lui a dit heu quest-ce que quest-ce que tu fais
comme tude/ il lui dit moi je fais de lallemand/ (0.2) .h elle
198
lui dit ah mais moi aussi/ alors elle a commenc lui parler en
allemand/
172 Far ((rit))
173 DB
vous
ne
comprenez
pas/
il
lui
dit
non
moi
jai
fait
[((rit))]
voil .h et moi jai fait litalien: heu dalger donc jai pas jai
pas jai pas (0.2) jai pas de chanson italienne\ .h mais on on moi
je vais .h voil cest pas de litalien/ (0.2) mais ce sont des
aventures\
serge
lama
daventures
en
aventures\
(0.3)
.h
allez
bonsoir bientt\
176 Far au plaisir au revoir\ [merci bien]
177 DB
[salut/]
[]
Appel n4
Mir : Mira, lauditrice-appelante.
[]
1 Mir
oui bonjour\
2 DB
m bonjour oui\
3 Mir
((rit))
4 DB
5 Mir
ah oui\
6 DB
7 Mir
8 DB
voil a nous=
9 Mir
=cher heu
10 DB
11 Mir
12 DB
la positive attitude\
13 Mir
oui\
14 DB
a existe a/
15 Mir
16 DB
quelques personnes\
199
17 Mir
18 DB
alors\
19 Mir
une
culture\
jai
appris
heu
.h
toute
heu:
.h
une
21 Mir
22 DB
23 Mir
24 DB
25 Mir
26 DB
ouais/
27 Mir
((rit))
28 DB
29 Mir
30 DB
oui/
31 Mir
32 DB
33 Mir
34 DB
35 Mir
((rit))
36 DB
oui/
37 Mir
voil cest a cest beau c autant autant que langue/ et: autant
que: .h aussi civilisation\ on a:=
38 DB
=oui/
39 Mir
40 DB
41 Mir
exactement\
42 DB
43 Mir
44 DB
45 Mir
46 DB
200
47 Mir
48 DB
49 Mir
non non jai mes dix xx jai: (.) mes beaux arts jai mes (.)
dessins jai ma: .h mes:=
50 DB
51 Mir
52 DB
(0.2)
cest
a\
(0.25)
cest
aussi
une
faon
de
positiver\]
53 Mir
54 DB
non non daccord mais heu j:d wa:da :aeni elle peut encaisser
largent/ attention hein/
55 Mir
((rit))
56 DB
57 Mir
58 DB
59 Mir
60 DB
61 Mir
62 DB
voil (0.25) il faut aller vers aut chose\ .h et vous avez parl
des beaux arts/
63 Mir
oui je dessine jai jai un don/ (0.25) bon on peut dire a/ .h heu
64 DB
65 Mir
oui [((rit))]
66 DB
67 Mir
[.h oh l l\]
68 DB
69 Mir
70 DB
et l et l on ngativise\
71 Mir
.h oh l l\
72 DB
73 Mir
.h non\
74 DB
75 Mir
ah non\ ((rit))
76 DB
77 Mir
201
78 DB
taxi phone\ .h l cest vrai hein\ (0.3) non non mais heu .h
faudrait que: heu
79 Mir
80 DB
81 Mir
82 DB
83 Mir
((rit))
84 DB
85 Mir
86 DB
[voil voil]
pas rester un peu sur [ces acquis/]
87 Mir
88 DB
=mais
quest-ce
que
vous
vous
dites
vous
en
tant
(.)
entre
90 DB
91 Mir
.h No:rmal\ (0.2) malgr que cest cest pas normal/ mais on dit
cest [No:rmal\]
92 DB
93 Mir
94 DB
95 Mir
96 DB
97 Mir
voil\
98 DB
99 Mir
cest a cest normal\ tout est normal\ xx que cest Pas normal/
100 DB
voil\
voil\
alors l les pressions que lalgrien est: (0.6) nest pas touch
par tout a\
202
cest pas aut chose hein/ (.) il faut il faut faire .h il faut
justement faire appel .h aller au p- plus profond de soi-mme
pour essayer de .h de trouver quelques ressorts qui ne sont pas
briss et puis heu travailler avec/
voil/
le
fait
de
dire
no:rmal
cest
heu
accepter
heu
(0.3)
pratiquement tout mais (.) est-ce que cest pas dangereux quand
mme/
117 Mir .h oui oui\
118 DB
123 Mir
124 DB
tout fait\
131 Mir
132 DB
[aussi\]
.h et est-ce quon peut positiver quand on a tout a/
daccord\ .h amira/
203
139 Mir attendez nota bene/ cest mon anniversaire aujourdhui hein/
140 DB
lahi baer:k\
147 Mir oui: elbaer:: kaen fi :omri :::rin je j' j' vais vous appeler/
n:alah/
148 DB
r:bi j:lik\
alors moi jai pas de: heu cest bien cest bien de vous entendre
l vous avez la pche l\ .h heu
ah daccord\
157 Mir jai ma mre ici qui mentend l au xx et ma sur sara/ .h (0.2) et
heu je je (0.3) elles vous disent bonjour/ ((rit))
158 DB
159 Mir <((en riant)) inaud. qolt:lhum voil je vais parler monsieur
benamara/>
160 DB
alors quest-ce
quon peut bien:/ vous proposer: (0.2) la maladie damour non non
pas cet ge-l quand mme\ non non il faut laisser a pour les
grands/
161 Mir ah bon/
162 DB
ouais/ alors heu:: allez je vous propose lionel richie say you say
me\
204
=au revoir/\
((COM: musique))
Appel n5
Hou : Houari, lauditeur-appelant.
[]
1 DB
2 Hou
w:lahi l:amdulilah\
3 DB
laebaes\
4 Hou
et vous/
5 DB
oui/
6 Hou
7 DB
8 Hou
:amdulilah\
9 DB
10 Hou
11 DB
12 Hou
oui\
13 DB
14 Hou
15 DB
16 Hou
17 DB
voil\
19 Hou
20 DB
ah bon\
21 Hou
ah oui\
22 DB
23 Hou
24 DB
oui\
205
25 Hou
heu jai fait: deux aller: et un retour alger\ (0.8) jai pris le
dpart dalger sept heures du matin:/ je suis all mostaganem
et je je suis revenu alger/ .h et je suis revenu mostaganem et
je vais faire le retour dans: (0.2) je me suis arrt je suis trs
fatigu alors je me suis [arrt pour dormir\]
26 DB
27 Hou
28 DB
ah oui\
29 Hou
je suis trs conscient/ (0.8) mais jaurais aim jaurais aim que:
les autorits/ w:la les responsables\ w:la les les .h surtout les
(hautes
les
hauts)
responsables
(1)
ils
prennent
en
oui/
31 Hou
les
accidents/
exigent
(0.6)
a:la:
je
les
prcise
accidents
bien/
parce
(0.6)
nos
que
.h
ils
responsables
ils
nous
.h
nous
33 Hou
non prive (0.2) jaurais aim jaurais aim tre dans le public=
34 DB
35 Hou
heu=
36 DB
37 Hou
38 DB
39 Hou
[oui
oui]
e-
existe
la
rglementation/
40 DB
41 Hou
42 DB
non est-ce que les est-ce que les est-ce que les
[engins sont quips/]
43 Hou
44 DB
45 Hou
Mais les autres camions tous tous les camions je dis bien tous les
nouveaux camions sont quips .h parce que jai conduit pas mal de
camions ils sont quips mme les bus\
206
46 DB
oui/
47 Hou
48 DB
le taxigraphe oui\
49 Hou
50 DB
oui\
51 Hou
jaimerais
bien
lukaen
ja:k:mni
jguli
::ini
le
taxigraphe
pour
lamplitude oui\
53 Hou
54 DB
oui cest cest cest quand mme (.) enfin je je dirai pas que
cest: cest: .h je veux dire je dirai pas que cest grave/ ce que
vous nous dites mais .h cest bien que le (.) tmoignage ait t
apport par quelquun qui est justement heu concern/ .h qui est
directement concern et qui est trs laise pour en parler/ et
puis surtout de dire que (.) queffectivement/ (0.2) .h la majorit
des accidents sur les routes algriennes Sont dus justement cette
heu .h
55 Hou
inaud.\
56 DB
57 Hou
oui\
58 DB
59 Hou
oui\
60 DB
61 Hou
62 DB
[ouais\]
de
ce
ct-l/
(0.4)
parce
quil
ny
pas
aussi
un
contrle
rigoureux\
63 Hou
64 DB
65 Hou
[arrive]
(0.2)
67 Hou
oui\
68 DB
ah cest le chauffeur\=
69 DB
=mais alors (.) est-ce quils (.) est-ce quil nest pas possible
de refuser de prendre la route/
207
70 Hou
71 DB
oui/
72 Hou
73 DB
74 Hou
ah oui\
75 DB
76 Hou
77 DB
78 Hou
79 DB
80 Hou
je trouve que cest trs peu cest trs peu cest [trs peu]
81 DB
[cest
trs
trs
peu\]
82 Hou
83 DB
84 Hou
85 DB
86 Hou
87 DB
88 Hou
89 DB
cest plus\
90 Hou
91 DB
92 Hou
93 DB
94 Hou
ils mont propos dernirement/ a fait waqil wa::d six mois w:la
sept mois .h ils me lont propos hassi massaoud pour cinq cents
dinars et je lai refus\ (1.5) je lui avais dit le le monsieur
haedaek\ je lui avais dit je vous donne cinq cents dinars/ (0.55)
heu ru: :uf ilae taekul biha Rir hnae fdzaey:r\
95 DB
eh hem/
96 Hou
97 DB
208
98 Hou
99 DB
102 Hou
103 DB
aucun
moment
un
policier
ou
un
gendarme
vous
pos
la
question/
110 Hou
111 DB
jamais hein/
(0.3)
xx
les
questions
quils
posent
cest
heu
.h
bon
et et [si si]
[heu:]
vous posez le (.) oui/
120 Hou oui oui je lui/ .h eh coutez je je suis prt dire inaud/ et je
suis prt dire [inaud. non non/ je]
121 DB
209
122 Hou ce que voulais dire/.h cest: je suis prt aller plus loin\
123 DB
hem hem/
hem hem/
126 Hou heu parce que vu ce quon fait/ (0.8) w:lah gultl:k a fait depuis
sept heures du matin/ (0.9) maezael marg- maezel ma rij::t:\ (0.3)
il est il est: rahi deux heures du matin/ (0.75) maezel ma maezel
ma [vraiment ma rij::t:\]
127 DB
130 Hou de marrter/ (.) je viens juste de marrter parce que .h je suis
vraiment fatigu\
131 DB
132 Hou
133 DB
oui\
cest
(.)
mae:i
Rir
trs
grave
.h
je
sais
je
suis
trs
conscient du problme\
137 DB
hem hem\
138 Hou mais cest que heu kaej:n toujours heu kimae jgul:k kaj:n toujours
:nar fug :ras\ (0.5) Rir t:b:s ah ilae :b:st pourqu- pourquoi vous
avez fait a/ .h wzid lae eh bon le camion que je conduis est
quip dun gps\ (0.6) .h dun ct ils nous disent/ .h ne faites
pas la vitesse/ .h mais dun autre ct ah pourquoi vous avez fait
du retard/
139 DB
eh heh/
mais
est-ce
que
votre
travail
justement
de
chauffeur
(.)
144 Hou non non on a pas de marge on a pas de marge\ on travaille jour et
nuit\ (0.45) w:lahi l:a:im/ a mest arriv la notion du temps tru:
li/ ma n::r:f: .h la rani ltnin w:lae tlata w:la rani l eh .h
w:lahi l:a:im Rir tru: la notion du temps tellement nm:u jour et
nuit\
145 DB
hem (0.2) le camion que vous conduisez cest date de quelle anne/
210
[quand mme/]
hem\
152 Hou ::aerika gaedrae gae: rahum gaedrin puisque kaj:n les banques/ donc
gae: rahum gaedrin :naes gae: rahi gaedrae\ (0.35) donc heu (0.25)
le xx wd:ib eub d:ib :::rin tlatin camions/ .h et (est-ce que ce
que) je l o je voulais en venir/ (0.2) bon je voulais parler de
a/ .h et autre chose\ .h heu pourquoi le: ce que: ce que jai
remarqu en f: chauffeur/ (.) il ne il nvolue jamais\ (0.8) le
chauffeur restera pendant toute [sa vie chauffeur\]
153 DB
[toute
sa
vie:]
toute
sa
vie
chauffeur oui\
154 Hou mais :la:/
155 DB
156 Hou jaimerais bien quil soit chef de parc/ (0.25) il peut tre un
chef de service/
157 DB
oui mais quand vous avez fait un chauffeur vous ne pouvez pas tre
vingt vingt/
eh hem/
160 Hou mais on peut toujours qualifier/ y a ya toujours des qualits quun
des chauffeurs qui a des qualits\ .h l l je parle de moi/ je heu
(.) je parle franais/ (0.45) arabe/
161 DB
eh hem/
162 Hou et je parle un peu anglais\ (0.5) jai pas un haut niveau/ mais je
sais je je je connais beaucoup de choses/ je connais
163 DB
eh hem
164 Hou les lois/ je connais\ .h heu: jaimerais bien voluer pourquoi
rester toujours chauffeur/
165 DB
eh hem\
166 Hou y a y a des gens qui sont mieux que moi/ (0.2) je a je le sais\ y
a des gens qui sont au-dessous de moi/ tae- tae- taeni a je le
sais\ .h wtaeni ra:t fl f le chauffeur heu kaej:n des choses qui
heu xx (0.3) bon pour moi/ .h je veux changer haed :l heu la vue li
j:ufu fina biha :naes/ donc :naes j:ufuna: .h j:ufuna q:tala/
167 DB
eh hem/
211
169 DB
oui mais y a quand mme un peu de v- une petite part [de vrit\]
170 Hou
[bien sr] il
y a une vrit [y a y a de la vrit\]
171 DB
174 Hou
175 DB
eh hem/
176 Hou j:u- j:ufu finae des pedophiles .h ou des: des tueurs\
177 DB
eh hem\
eh hem\
180 Hou les trois choses hadu f chauffeur/ .h qui sont colles (0.4) cest
une tiquette .h (0.7) bon (0.85) depuis que je suis/ (0.42) depuis
que je xx dabord je conduisais depuis a fait (.) a fait un peut
plus de vingt ans que je conduis\ .h mais depuis que je conduis le
semi/ (0.8) je veux faire changer haed lide tae: :naes tae: heu
(0.4) .h heu ::garin/ (0.2) tae: heu on est des pdophiles tae: on
est des voleurs/ (1) je veux changer a\
181 DB
oui mais (0.5) quest-ce que peut faire quest-ce que peut faire
une personne/=
eh hem/
tout fait\
188 Hou oui\ je suis le le heu a fait trois jours de a/ (0.6) heu w:lae
quatre jours/ heu lmission ntae: hayat edine khaldi parce que je
je xx=
189 DB
=oui\
[alors est-ce
que] (.) est-ce que vous pensez quune une mission heu comme il se
faisait il y a longtemps sur des chaines priphriques/ (.) est-ce
que vous pensez quil sest .h quil serait intressant de faire
212
heu comme a la nuit heu .h minuit une heure minuit deux heures/
minuit trois heures une mission pour les routiers\
192 Hou oui (0.45) trs intressant cest ce que je je voulais en arriver
a\
193 DB
196 Hou
197 DB
[elah jr::mu]
max mnier\
oui\
202 Hou
203 DB
[inaud.]
a peut vous apporter quelque chose/
204 Hou oui a peut lapporter oui\ (0.2) a peut rapporter dj il il faut
quon soit solidaires nous les chauffeurs\ (0.2) hadi luwla/
205 DB
206 Hou oui quil y ait des messages/ quil y ait des contacts/ .h parce
que heu dans la socit o je travaille l .h on est pratiquement
baelaek seize chauffeurs w:lae/
207 DB
ouais\
208 Hou mais on ne sentend pas\ (0.5) :lae: on sentend pas pourtant pour
une
bonne
cause\
(1.5)
hae
rani
maRbun
ila
rani
maRbun
anae
eh/
tout fait\
212 Hou et (0.2) pourquoi ne pas tre solidaire pour la bonne cause/ je je
me suis toujours pos haed la question=
213 DB
=oui mais cest cest une culture l\ cest cest une culture il
faut arriver expliquer aux gens [que] lorsque .h on est tous
214 Hou
215 DB
[eh:] oui
oui cest cest on il faut partager les mmes (.) je dirais pas la
mme misre/ vous partagez quand mme les mmes conditions/ .h
[donc in-]vitablement
213
217 DB
vous tes des alis objectifs (.) vous tes des allis objectifs et
ce moment-l cest vrai quil faut tre solidaire pour pouvoir
dfendre .h bon sans aller jusqu faire un syndicat parce que
cest trs mal vu a peut crer aussi=
hem hem/
220 Hou eh dernirement heu la ma premire paie (0.9) ki :awna les fiches
de paie alors on tait ensemble on tait wa:d six sept chauffeurs/
221 DB
hem hem\
222 Hou alors tout le monde disait ah ah n:qsuli cinq mille dinars ah
n:qsuli sept mille dinars/ (0.3) alors je leur avais propos bon
puisque n:qsulnae ga: (0.4) on est tous concerns\
223 DB
eh hem/
224 Hou a
nous
plait
pas/
la
paie
hadi
maet-
mae:d:b:t
nae:
anae
eh hem/
226 Hou cest pour la rglementation/ (0.5) faire une lettre/ .h :l heu les
responsables taew::nae directement\ (0.8) bon d:rnae une lettre/
(0.65) que jai crit moi-mme anae ktbtha/ tfaehmna bon gae:/ les
conditions xx pour prlvement de salaire\
227 DB
oui\
228 Hou pour le salaire de base et les frais de mission et les les les
heures suplmentaires/ et et et .h on a fait une heu wa::d quatre
w:la cinq pages\
229 DB
oui\
230 Hou bon la lettre ktebnaehae umbae:d d:rna les signataires on a sign
tous\
231 DB
eh hem/
232 Hou bon la lettre ra::t l: directeur/ (.) :a linae ladjoint nta::h
galnae (0.4) bon daerlna runion umb::d gali daer lija anae gali
houari ntae likt:bt la lettre/ gutlu wah anae liktbtha\ (0.55) bon
cest bon :aebst lt:m (0.4) mbae:d galnae bon cest bon :ufu deux
reprsentants\
233 DB
oui\
234 Hou parmi vous/ (0.3) anae je suis nouveau fihaed la socit hadi (0.2)
235 DB
eh hem\
236 Hou galnae :ufu zud: huma jru:u jahdru m:a lmudir ndiru runion f
inaud.
((EVT: bip de la fin de lheure))
214
237 DB
eh hem\
238 Hou heu umb::d gael:nae proposez autre chose/ gael:nae aewdi matdiru:/
les nouveaux gael:nae de preference huwae il me visait aenae\
239 DB
240 Hou cest: a oui\ gael:hum matdiru: les nouveaux de prfrence jru:u
les anciens/
241 DB
et voil\
244 Hou et pourquoi ils ne heu (0.5) je me suis toujours pos haed la
question\ .h pourquoi est-ce que quand on demande nos droits/
245 DB
eh hem/
246 Hou on devient on on est vis/ (0.4) et on devient meneur w:la des=
247 DB
parce que (0.2) quand vous demandez vos droits/ cest que vous
touchez aux intrts des autres\ et voil tout simplement\ .h :i/
vous
tes
encore
debout/
((rit))
parce
que
vous
travaillez
bientt/ (0.8)
voil on a offert une minute nos amis routiers\ (0.2) il est deux
heures pass dune minute et on retrouve heu nesrine dahmoun pour
les informations .h et tout juste aprs une quipe charmante elle
qui ira jusqu quatre heures\
N.B. Les deux crochets [] signifient quun passage de la communication de lanimateur est inaudible.
215