Etude Qualité de L'eau - Unicef - 2ie PDF
Etude Qualité de L'eau - Unicef - 2ie PDF
Etude Qualité de L'eau - Unicef - 2ie PDF
Dr Franck Lalanne
Fondation 2iE
[email protected]
Mai 2012
Rsum
Les maladies hydriques constituent la troisime cause de mortalit infantile dans le monde et
spcialement au Burkina Faso o ce taux reste parmi les plus levs de la plante. La
construction de forages fait partie des efforts consentis par lEtat et ses partenaires pour
augmenter le taux daccs une eau de qualit. Mais les impacts positifs de cette entreprise
sur la sant des populations sont infrieurs aux attentes. En labsence de rseau de
canalisations, lapprovisionnement en eau impose un dplacement rgulier des femmes
entre leur habitation et la source la plus proche. Ce type dapprovisionnement fait intervenir
la notion de chane de leau constitue dune phase de transport et de stockage. Par une
caractrisation de la qualit physico-chimique et microbiologique le long de la chane de
leau et la comparaison de ces rsultats avec le comportement observ des villageois, la
prsente tude tend dgager les comportements et sources de contamination, causes du
maintient du taux de maladies hydriques lev dans les villages enquts. Sur le plan
physico-chimique la qualit de leau des sources est bonne (mme si certains contiennent de
faibles concentrations en ETMs) et cette qualit se conserve le long de la chane de leau.
Sur le plan microbiologique les deux tapes de la chane de leau sont sources de
recontamination, principalement cause du manque defficacit du nettoyage des rcipients
utiliss. Le calcul dune corrlation positive et suffisamment haute entre la qualit des eaux
et le comportement rapport confirme que la contamination de leau le long de la chane
dutilisation est bien la rsultante de mauvais comportements et de manque de moyens. L
aussi le nettoyage et la qualit des rcipients sont mis en cause. Limpact des formations
lhygine et la conservation de leau est visible sur le degr de contamination de cette
dernire. Nanmoins ces formations semblent avoir atteints leur limite car mme en cas de
bons comportements, une grande majorit de la population consomme une eau contamine.
Afin de diminuer les risques de contamination le long de la chane dapprovisionnement, il
parait ncessaire denvisager des solutions techniques. A ce sujet des rcipients munis de
robinet (robinet viss) se rvleraient plus efficaces. En outre, si on veut que les
populations consomment une eau rpondant aux normes de lOMS, une phase de traitement
et de dsinfection est indispensable.
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Sommaire
Rsum ................................................................................................................................. 1
Liste des abrviations ............................................................................................................ 5
Liste des Tableaux ................................................................................................................ 6
Liste des Figures ................................................................................................................... 7
Introduction ........................................................................................................................... 8
I Contexte de ltude et de la zone dinvestigations ............................................................... 9
I.1 Contexte gnral .......................................................................................................... 9
I.1.1 Raison d'tre du projet............................................................................................ 9
I.1.2 Dfinitions des maladies hydriques .......................................................................10
I.1.3 Localisation des villages tudis............................................................................10
I.2 Zone de ltude ............................................................................................................12
I.2.1 Localisation ...........................................................................................................12
I.2.2 Situation dmographique et activits socio-conomique de la rgion du
Ganzourgou ..................................................................................................................13
I.2.2.1 Population .......................................................................................................13
I.2.2.2 Situation administrative et organisationnelle de la rgion ................................13
I.2.2.3 Cadre socio-conomique de la rgion .............................................................14
I.2.2.4 Organisation du domaine de la sant ..............................................................14
I.2.2.5 Description de lhabitat ....................................................................................15
II Objectifs de ltude ............................................................................................................15
II.1 Hypothse de ltude ..................................................................................................15
II.2 Objectifs ......................................................................................................................15
II.3 Activits ......................................................................................................................16
III Mthodologie ....................................................................................................................17
III.1 Mthodologie gnrale...............................................................................................17
III.2 Travaux de terrain ......................................................................................................17
III.2.1 Prise de contact avec la population .....................................................................18
III.2.2 Observation du primtre de ltude et localisation des sources..........................18
III.2.3 Enqutes auprs des mnages utilisateurs des sources .....................................18
III.2.4 Prlvement des chantillons sur lensemble de la chaine de leau .....................18
III.3 Analyses en laboratoire..............................................................................................19
III.3.1 Analyses physico-chimiques................................................................................19
III.3.2 Analyses microbiologiques ..................................................................................19
III.4 Analyse des donnes .................................................................................................20
Etude de la qualit de leau le long de la chane dapprovisionnement. 2011/2012
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2iE
ACF
CREPA
CSPS
CF
Coliforme Fcaux
CT
Coliformes Totaux
ETM
INSD
LEDES
NTU
OMS
ONG
RGPH
SF
Streptocoques Fcaux
TH
Titre Hygromtrique
UFC
UNICEF
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Introduction
Dans certaines conditions leau constitue un support favorable au transport et au
dveloppement de nombreux vecteurs de maladies. Lappellation maladies hydriques est
ainsi utilise pour dsigner une maladie contracte suite lexposition dun sujet une eau
contamine ou suite la consommation daliments arross avec une eau contamine.
Aprs le paludisme et les infections respiratoires aigues, les maladies hydriques sont la
troisime cause de mortalit infantile dans le monde et spcifiquement au Burkina Faso o le
taux de mortalit infantile est parmi les plus levs de la plante : de lordre de 184 pour
mille en 2003 (INSD, 2003). Les causes communment voques pour justifier la
recrudescence de ces maladies en Afrique et au Burkina Faso sont entre autres, la
mconnaissance des comportements hyginiques, linsuffisance daccs une eau potable
et des installations sanitaires adquats.
Dans le cadre de la lutte contre ces maladies, principalement en milieu rural, des efforts
importants ont t consentis par lEtat Burkinab et ses partenaires pour augmenter le taux
daccs une eau de qualit par la construction de points deau potable dont principalement
les forages. Le captage dune eau souterraine permet gnralement laccs une ressource
brute de qualit suprieure celle des eaux de surface (Beauchamp, 2006).
De plus, depuis la ralisation du projet Eau, hygine et Assainissement entre 2000 et
2005, lUNICEF uvre pour le dveloppement et lamlioration des conditions de vie dans
les villages du Ganzourgou. En collaboration avec lassociation ACF et le CREPA, elle tente
de fournir un appui aux mesures mises en place par lintermdiaire de sensibilisations
lhygine et lassainissement. Mais malgr la mise disposition dune eau de meilleure
qualit et laccs un enseignement de base sur les bonnes pratiques en matire
dhygine et dassainissement, les impacts positifs sur la sant des populations semblent
mitigs.
En labsence de rseau de canalisations, la corve de leau impose un va-et-vient quotidien
des femmes entre leur habitation et la source la plus proche. Ce systme
dapprovisionnement impose une phase de transport et une phase de stockage de leau
domicile. Mme si leau brute issue des sources est de bonne qualit (forage), il est
concevable de penser que des mauvais usages et pratiques peuvent contaminer leau le
long de sa chaine dutilisation. Linterconnexion des diffrentes phases dapprovisionnement
rend possible le transfert de contamination dune tape lautre. Il est donc indispensable de
considrer ces tapes comme des entits indpendantes. La recherche de solutions doit
adopter une approche considrant le systme dans son ensemble. Pour cette raison nous
ferons rfrence ce systme dapprovisionnement en eau par lexpression : chane de
leau .
Par lintermdiaire dune caractrisation de la qualit physico-chimique et microbiologique
des eaux le long de la chane de leau et la comparaison des rsultats aux
comportements observs des villageois, la prsente tude tend dgager les causes de
loccurrence de maladies hydriques dans 10 villages de la province du Ganzourgou (plateau
central du Burkina Faso), rpartis en deux groupes : le premier groupe est constitu de cinq
villages ayant reu une formation lhygine et le second groupe est constitu de cinq
villages non forms. La composante comportementale a t tudie sur la base de
questionnaires dispenss la population des villages. Les analyses de qualit se basent sur
un chantillonnage des eaux au niveau de la source, du transport et du stockage. Ce
schma permet la traabilit des variations de la qualit au cours des diffrentes tapes. Les
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rsultats obtenus nous ont permis de formuler des recommandations quant lefficacit des
activits entreprises par lUNICEF et ses partenaires. Le dernier volet de cette tude analyse
dans un premier temps les amliorations techniques pouvant tre apportes afin de simplifier
la corve de leau et garantir sa potabilit au niveau des consommateurs et la pertinence de
la mise en place dun traitement domicile.
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villages ayant reu une formation lhygine et lassainissement et 5 villages non forms.
Cest donc dans ce cadre que sinscrit la prsente tude sur la qualit de leau au niveau des
consommateurs ou mnages dans 10 villages cibls de la Province du Ganzourgou.
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Village
Dawaka
Pissy
Wotenga
Tamidou
Nabitenga
Date de formation
3 au 7 fvrier 2009
13 au 17 janvier 2009
15 au 19 janvier 2007
Janvier 2006
Dcembre 2005
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Hommes
Femmes
Ensemble
38 037
7 185
15 823
23 836
9 458
19 127
22 443
14 060
149 969
41 990
8 673
18 957
25 601
11 625
21 040
25 601
15 872
169 411
80 027
15 858
34 780
49 437
21 083
40 167
48 096
29 932
319 380
% population totale
25,1
4,9
10 ,8
15,5
6 ,6
12,6
15,1
9,4
100
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Faso et interviennent dans la majorit des processus de prise de dcision. Les villages,
regroups au sein des diffrentes communes sont administrs de la manire suivante :
un chef de village reprsentant lautorit coutumire
deux conseillers nouvellement lus, reprsentants lautorit administrative.
Les villages sorganisent ensuite en quartiers correspondants des regroupements de
foyers ou concessions. La notion de concession renvoie un regroupement de mnages
runis autour dune autorit parentale. Toutefois, il est difficile de dfinir de manire
univoque le concept de mnage au sein des concessions. Si dans certains cas la concession
correspond un regroupement dhabitations abritant plusieurs mnages, dans dautres cas il
peut sagir uniquement des pouses et enfants dun seul homme (Bakyono et al., 2006).
I.2.2.3 Cadre socio-conomique de la rgion
Selon le rapport UNICEF 2009 : Lconomie locale est domine par les activits du secteur
primaire, lagriculture et llevage, qui occupent plus de 90% de la population . Ces chiffres
ont t confirms lors de nos enqutes sur le terrain. En effet plus de 90% des chefs de
famille se trouvaient tre agriculteurs.
Le commerce arrive en seconde position et concerne essentiellement les espaces urbains.
titre dexemple, le march de Pouytenga est le centre commercial dcoulement et
dapprovisionnement le plus frquent de la zone.
De nombreuses organisations (ONG) et services publics participent actuellement au
dveloppement socio-conomique de la province. On pourra citer le programme de
latrinisation financ par UNICEF, accompagn de la sensibilisation lhygine effectue par
les animateurs du CREPA et dACF.
Concernant le domaine de lducation : en 2006, le taux brut de scolarisation dans la
province tait estim 54,35% (environ 60,5% pour les garons et 48% pour les filles).
(Sawes, 2009).
I.2.2.4 Organisation du domaine de la sant
Diffrentes structures grent le domaine de la sant. Le territoire est gnralement dcoup
en districts (administrs par un chef de district) au sein desquels diffrents centres assurent
le service sanitaire. Les villages traits dans cette tude sont desservis par des Centres de
Sant et de Promotion Social (CSPS). Cette structure sorganise gnralement autour des
btiments suivants :
un dispensaire,
une maternit,
un local pharmaceutique.
Les CSPS nemploient pas de mdecins mais des infirmiers. Ils ne possdent gnralement
pas de salle dopration, aussi pour des interventions chirurgicales ou dune gravit
importante, les patients doivent sorienter vers lhpital le plus proche (gnralement situ en
milieu urbain). Dans la province, la distance moyenne parcourue pour accder une
formation sanitaire est denviron 6,5 km (distance infrieure la norme nationale fixe 10
km).
En 2005, les dix premires causes de consultation dans la province concernaient prs de
80% de toutes les consultations, et portaient sur le paludisme (36,5% des causes de
consultation), les affections respiratoires (17%), les diarrhes (6%), les affections de
lappareil digestif (4,2%), les parasitoses intestinales (4%), les affections de la peau (4%), les
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plaies (3,3%), les traumatismes (3%), les affections de la cavit buccale (1%), les affections
osto-articulaires (1%).
Ces donnes montrent la prvalence des maladies dorigines hydriques qui reprsentent
elles seules prs de 50% des causes de consultations (Sawes, 2009).
I.2.2.5 Description de lhabitat
Les deux mmes types dhabitat ont pu tre observs dans les diffrents villages. Les
ethnies possdant un mode de vie diffrent prsentent des diffrences dans lhabitat et son
organisation. On distinguera donc lhabitat de lethnie Mossi, de celui des Peuhls (seules
ethnies reprsentes dans les villages enquts).
Lhabitat traditionnel mossi se compose de plusieurs cases construites autour dune cour.
Celle-ci est en principe clture par un mur denceinte qui servait autrefois de protection
contre les animaux sauvages ou dventuels ennemis. Lensemble est le plus souvent
appel concession . Ce type dhabitat sdentaire, est caractris par des cases, de forme
circulaire dont les murs en banco sont recouverts dune toiture conique en paille. Le sol des
maisons et de la cour est gnralement en terre dame. Il arrive aussi que les plus nantis
possdent une maison rectangulaire construite en brique de terre et surmonte dun toit de
tle.
Lhabitat peuhl se prsente sous deux formes. La premire, destine au nomade, est une
forme dhabitation temporaire compose dune structure lgre et pliable pouvant tre
transporte. Lensemble forme un dme de dimensions variables, recouvert de sko (nattes
en paille). Le second type dhabitat, observ chez les Peuhls sdentaires, ressemble celui
des mossi, la diffrence que les cases ne sont pas runi autour dune cour et quil nexiste
pas de mur denceinte dlimitant la concession. A la place, les cases sont disposes par
groupe de 2 3, autour de grands enclos rservs llevage.
Le type dhabitat est important car que se soit lhabitat mossi ou lhabitat peul, il permet
laccs aux zones de vie (et donc de stockage de leau) aux animaux.
II Objectifs de ltude
Face la problmatique prcdemment voque, savoir que la mise disposition dune
eau de qualit suprieure pour les populations rurales a eu peu ou pas dincidences sur la
sant, les objectifs de cette tude dcoule de lhypothse ci-dessous.
II.2 Objectifs
Lobjectif gnral de cette tude est de cerner les facteurs du milieu et comportementaux
susceptibles de dgrader la qualit de leau le long de la chane dutilisation dans les
mnages de 10 villages bnficiaires du programme dapprovisionnement en eau promu par
lUNICEF dans la Province du GANZOURGOU au Burkina Faso.
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II.3 Activits
Les activits mener pour atteindre les objectifs spcifiques sont listes dans le tableau 3.
Objectifs spcifiques
Caractrisation de la qualit de
leau
Activits
- localiser et cartographier tous les sources des villages cibles
- diagnostiquer ltat de salubrit autour des sources deau
- valuer le taux de frquentation des forages
- caractriser les usagers des sources
- prlever les chantillons deau dans les sources et au niveau
des mnages (aprs transport et aprs stockage, puis procder
leurs analyses en laboratoires)
- observer les pratiques de puisage, de transport, de stockage
et de consommation deau dans les mnages chantillonns
- mener des enqutes et entretiens avec les femmes
(responsables de lapprovisionnement en eau des foyers) sur la
gestion de leau dans la famille
- diagnostiquer ltat gnral de lhygine dans les mnages
cibls
- synthtisez les donnes collectes au cours des activits des
objectifs 1 et 2
- analyser comparativement ces donnes avec un test
statistique
- lister les facteurs ayant un impact sur la dgradation de la
qualit de leau
- utiliser les observations de terrains et les rsultats prcdents
pour proposer des mthodes et techniques damlioration
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III Mthodologie
Lapproche mthodologique adopte pour atteindre les objectifs escompts se base
principalement sur les trois groupes de tches suivants : travaux de terrain, analyses en
laboratoires des chantillons deau et analyses des donnes. Avant son application effective,
des travaux prliminaires ont t assurs. Ils portaient sur les points suivant:
- le recueil des donnes descriptives du Programme UNICEF dans la Province du
GANZOURGOU, ainsi que des informations socioconomiques, techniques et
environnementales de cette zone,
- la prparation des outils de collecte de donnes de terrain,
- la prparation des protocoles danalyse en laboratoire et du matriel de prlvement
des chantillons deau dans les mnages,
- la mise en place des dispositions administratives des visites dans les villages
slectionns.
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vont de soi et sont une redondance, car ils ont dtermins lavance le choix des mnages
enquter.
Les critres de slection des mnages par ordre de priorit sont : (i) contenu des rponses
aux questionnaires, (ii) particularit des pratiques, (iii) distance la source.
Les chantillons sont stocks dans des glacires munies daccumulateurs de froid ( 4C) et
transports le mme jour aux plateformes danalyses physicochimiques et bactriologiques
du LEDES pour la suite des activits.
Rfrence de la mthode
NF T 90-100
NF EN 27027 (94)
NF EN 27888 (94)
NF T 90-008 (53)
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tels que lhygine des personnes charges des corves deau et la propret du lieu de
stockage (propret de la cour, propret de lhabitat).
Toutes ces contraintes font de la gestion de leau une activit difficile. Labsence de
connaissances dans les domaines de lhygine et de lassainissement relgue trs souvent
cette tche au second plan.
A ces considrations relativement techniques, viennent sajouter des difficults pratiques. La
corve de leau est souvent prsente comme trs contraignante par les femmes qui se
plaignent :
de la distance importante parcourir pour atteindre le point deau,
de linsuffisance de points deau (grande affluence, file dattente),
de pannes frquentes,
de la difficult daccs au point deau en saison des pluies.
De plus, il faut noter que ces observations de terrain ont permis de complter les rponses
aux questionnaires et de limiter ainsi les biais issus de rponses des enquts.
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Plus de la moiti des enquts pensent toujours que la protection du rcipient est le facteur
cl de la conservation de la qualit de leau. Mais 27% font rfrences la dure du
stockage. Lide que la qualit de leau puisse se dgrader avec le temps nest donc pas
assez rpandue ou alors les usagers prfrent la minimiser pour limiter les allers-retours aux
forages.
Lanalyse de ces rsultats montre que la population a une bonne conception des lments
qui peuvent dtriorer la qualit de leau (lments extrieurs). Cependant il nest jamais
voqu le problme du nettoyage des rcipients de transport et de stockage qui, comme il
sera dmontr dans le chapitre V.5, est un des paramtres les plus importants.
IV.2.2.3 Perception de limpact de la qualit de leau sur la sant.
Il y a l une diffrence entre les villages forms et non forms. En effet si 95% des villageois
ayant reu une formation sont conscients que la qualit de leau a un impact sur leur sant et
celle de leur famille, seulement 72% des villageois non forms en ont conscience. Ce chiffre
assez haut montre nanmoins une connaissance bien rpandue et implique que les
messages dlivrs par les formations se propagent par dautres moyens ou que les
villageois du groupe B ayant reu une formation ont diffuss les informations acquises.
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Lieu de stockage
Le lieu de stockage est diffrent dans les villages forms et non forms. La figure 11 montre
cette diffrence.
Villages forms
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Villages forms
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Villages forms
IV.2.5 Conclusion
IV.2.5.1 En termes de perception de la qualit de leau
Lensemble des foyers utilisent leau provenant des forages car ils ont conscience de sa
meilleure qualit par rapport aux eaux de surface. Ceci est un point positif car la diffrence
de qualit entre les deux types deau est une ralit (Beauchamp, 2006).
Une grande majorit a aussi conscience de la possibilit de dgradation de la qualit de
leau lors des phases de transport et de stockage, ce qui entraine la bonne pratique
gnralise de couvrir les rcipients.
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Par contre en termes dimpact de leau sur la sant, les villageois forms en ont plus
conscience mais les 3/4 villageois non forms le savent aussi. Les messages dlivrs par les
formations peuvent donc se dissminer dans le temps mme auprs de personnes nen
ayant pas bnfici.
IV.2.5.2 En termes dusages le long de la chine de leau
Deux types de rcipients sont principalement utiliss : le bidon pour le transport et la jarre
pour le stockage. Lensemble des villageois a conscience de la ncessit de couvrir et de
nettoyer ces rcipients. Mais nos observations ont montr que malgr la bonne volont des
enquts, le nettoyage de des deux types de rcipients nest pas efficace. Cela est du
ltroitesse de louverture du bidon de transport et la rugosit des parois de la jarre de
stockage. De plus lutilisation de savon comme agent nettoyant nassure une bonne
dsinfection des rcipients. Lautre point nfaste en termes dusages est lutilisation du
gobelet de puisage pour utiliser leau stocke. Ce gobelet est souvent rang au contact
dlments extrieurs (poussire, enfants, animaux ) et peut donc souiller leau au cours
de chaque utilisation.
Des solutions techniques pouvant remdier ces problmes sont prsentes dans le
chapitre V.2.2.
On note une vraie diffrence entre les villages forms et non forms sur deux points : le lieu
de stockage de leau et le traitement de cette dernire. Les villageois non forms stockent
majoritairement leur eau lextrieur, ou elle est videmment moins protge. Limpact des
formations est trs visible sur ce point. Pour le traitement de leau, bien que les villageois
forms assurent plus un traitement avant consommation (33% contre 10%), ce chiffre reste
faible. Les causes peuvent tre un manque de moyen ou des moyens non adapts mais
principalement une ide rpandue que la qualit de leau provenant des forages est bonne et
cette dernire ne ncessite donc pas de traitement avant consommation.
IV.2.5.3 En termes dhygine gnrale
Lensemble de la population assure se laver les mains rgulirement preuve que cette
pratique dhygine est bien rpandue.
Les populations formes utilisent plus les latrines comme lieu de dfcation (95% contre
70%). Les formations lhygine ont donc un impact positif ce niveau.
IV.2.5.4 Efficacit des formations
Lefficacit des formations a t dmontre sur la connaissance de limpact de leau sur la
sant, sur le lieu de stockage de leau, sur lutilisation dune technique de traitement de leau
avant consommation et sur lutilisation des latrines. Nanmoins, sur ces points importants on
note dans les villages non forms des rsultats satisfaisants. Lcart entre les deux groupes
de villageois est moyen faible.
Les hypothses pouvant entrainer cet tat de fait sont : soit les villages non forms par
UNICEF lont t par dautres organismes, soit les messages donnes par ce genre de
formation lhygine et la conservation de leau sont acquis par lensemble de la
population. Cette seconde hypothse peut trouver des justifications dans la scolarisation
croissante des enfants qui font remonter leurs parents les rflexes et informations acquis
en classe, dans les messages passs par les infirmiers des centres de sant en matire
dhygine et aussi par la simple transmission des informations entre personnes de villages
Etude de la qualit de leau le long de la chane dapprovisionnement. 2011/2012
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diffrents lors de rencontres (foire, marchs etc). En tout tat de cause, il semble certain
que les messages transmis par les formations ont atteint leur but et touchent ou ont touch
une grande majorit de la population et que limpact positif de ces formations a atteint son
niveau maximal. Si lUNICEF veut continuer contribuer ce que la sant des populations
en termes de maladies hydriques continuent samliorer, il semble que les formations
ayant atteint leur optimum en termes dimpacts, il faille se diriger vers des solutions
techniques (amlioration du transport et du stockage, voir traitement de leau domicile).
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respectivement) alors qu Toyoko les trois forages ont des valeurs proches (580, 598 et 623
S.cm-1) et dlivrent donc trs probablement la mme eau. Pour toutes les sources on
constate une conductivit normale pour des eaux souterraines et acceptable pour la
consommation.
pH : bien que lOMS ne fixe pas de valeur guide pour le pH, il est gnralement recommand
de maintenir un pH compris entre 6.5 et 8.5 (Rossiter et al., 2010). En effet, pour des valeurs
de pH infrieures 6, leau risque de devenir trop corrosive, ce qui pourrait entrainer la
dtrioration des infrastructures.
Au niveau des sources, on remarque que 3 forages se trouvent en dehors de cet intervalle
mais avec des valeurs comprises entre 6 et 6,5 ce qui ne prsente donc pas de problmes
majeurs en termes de potabilit.
Nitrates : les nitrates sont des ions dorigine naturelle issus du cycle de lazote. Les nitrates
dorigine naturelle se trouvent en concentration faible dans les eaux souterraines. Des
concentrations plus leves rsultent gnralement de lactivit humaine, notamment dun
amendement de sols laide de djections animales en milieu rural. Les nitrates migrent
alors travers le sol vers les eaux souterraines.
La mesure de la concentration des ces ions est justifie par le risque de mthmoglobinmie
appele aussi syndrome du bb bleu , c'est--dire une cyanose du sang et un mauvais
transport de loxygne par les globules rouges. Cette maladie provient dune concentration
en nitrate trop leve, ce dernier pouvant alors tre rduit en nitrite dans lestomac du
nouveau n et provoquer lapparition de la mthmoglobinmie.
Une seule source prsente une valeur suprieur la norme (le forage de 1 de Toyoko), le
paramtre nitrate est donc peut impactant sur la qualit des eaux dlivres par les forages.
ETM : les ETMs, ou Elments Traces Mtalliques doss dans la prsente tude sont le Fer,
le Chrome, le Plomb, le Cadmium et le Cuivre. Ces lments, qui peuvent tre bnfiques
pour lorganisme faible dose sont des poisons cumulatifs doses suprieures car le corps
humain ne dispose pas de moyen pour les liminer. Ils saccumulent alors dans les tissus et
parties grasses et sont la cause de problmes de sant majeurs.
Le cas du Fer est diffrents des autres mtaux. En effet, 31% (10 sur 32) des sources
prsentent un taux de fer suprieur la norme. Cela peut sexpliquer par le fait que les sols
du Ganzourgou sont essentiellement faits de latrite (Brown et al., 1994 ; Lavaud et al.,
2004) et que cette latrite est connue pour tre riche en oxyde de fer. Cela est confirm par
la prsence de fer dans 90% (29 sur 32) des eaux des forages tudis. La prsence de Fer
dans les eaux tudies ne rsulte donc pas dune activit humaine mais est compltement
naturelle dans cette rgion. De plus le Fer est un lment indispensable la vie. Les besoins
journaliers sont de lordre de 50mg/jour (OMS, 2004) et varient en fonction de lge, du sexe,
de la physiologie et de la biodisponibilit du Fer. Dans leau on estime quune concentration
infrieure 2mg/l ne prsente pas de danger pour la sant humaine. En revanche des effets
indsirables (dpts, coloration de leau, etc.) apparaissent dj aux alentours de 0.3mg/l.
Pour les autres mtaux, le problme est diffrent. La prsence des ces composs dans des
aux souterraines est trs souvent la preuve dune pollution dorigine anthropique. Cette
pollution peut provenir dun dversement accidentel ou non de dchets industriels, mais
aussi de la dgradation de carcasses automobiles.
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On note que les trois forages de Pissy prsente un taux de Plomb suprieur la norme,
signe dune pollution anthropique importante aux alentours de ces forages puisque la
conductivit diffrente montre que les eaux dlivrs par ces ouvrages ne sont pas les
mmes. Le constat est identique pour deux forages dIpala et deux de Dawaka qui prsente
des taux de Chrome levs.
En conclusion nous pouvons dire que la qualit physico-chimique des eaux des forages
tudis ne remet pas en cause leur potabilit. 72% de ces forages fournissent une eau
potable par rapport aux paramtres tudis, les 28% restant ne dpassent les normes que
pour un seul paramtre.
Page 35
Leau dlivre par les forages est compltement potable pour 40% des cas. Quand elle est
contamine, la cause majoritaire est une contamination fcale rcente. Il faut donc que les
autorits et leurs partenaires soient trs vigilants en matire dimplantation des latrines. Il
semble aussi que la prsence dun abreuvoir et donc danimaux dans le primtre du forage
(figure 15) ne soit pas une bonne pratique en termes de conservation de la qualit de leau
brute.
Page 36
Page 37
Villages forms
Villages non
forms
Total dchantillons
contamins
46%
90%
Contamination rcente
Contamination ancienne
54%
30%
94%
92%
Villages forms
Villages non
forms
Total dchantillons
contamins
92%
100%
Contamination rcente
Contamination ancienne
79%
68%
100%
97%
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transport (mauvaise hygine, nettoyage peu efficace des rcipients) auxquelles sajoutent le
dveloppement bactrien puisque le temps de stockage est largement suprieur au temps
de transport (24h contre 1h). La phase de transport a un impact important sur la
recontamination de leau (68% de recontamination). Elle est donc problmatique en termes
de sant publique. Aprs la phase de stockage la quasi-totalit de leau consomme est
contamine ( 96%), il ya donc une augmentation de la contamination pendant cette phase,
que se soit par apport de nouvelles bactries ou par dveloppement de celles apports par
la phase de transport.
Enfin, on note une vraie diffrence entre les rsultats des chantillons issus des villages
forms et non forms. En effet, les chantillons des villages non forms sont trs
sensiblement plus contamins que se soient par une contamination ancienne ou rcente et
pour les deux phases de la chane de leau. Ces rsultats attnuent les conclusions issues
des enqutes notamment pour la phase de transport de leau pour laquelle les
comportements semblaient tre identiques. Pour la phase de stockage, la diffrence venait
du lieu de stockage (majoritairement lextrieur pour les villages non forms) et ce facteur
semble avoir une importance majeure.
Il y a donc un vrai impact positif des formations sur la conservation de la qualit de leau
mme si celui-ci semblait peu probant lissu de lanalyse des enqutes. Ces rsultats
montrent aussi les biais qui peuvent apparaitre dans les tudes comportementales utilisant
seulement les enqutes comme source dinformations. En effet les rponses aux
questionnaires dmontrent une connaissance de bonnes pratiques mais pas forcment leur
application dans la vie de tous les jours. Malgr ce constat, il fait noter la limite de limpact
des formations dans le but que les populations consomment de leau sans risques, puisque
mme aprs formation des utilisateurs, 92% dentre eux consomment une eau contamine
mme si celle-ci est potable la source. Il semble donc quil faille complter ces formations
par des solutions techniques adaptes au contexte rural de pays en dveloppement.
Page 39
Sur cette base, nous pouvons faire une nouvelle apprciation de la qualit relative des eaux
que nous avons analyses. Les rsultats sont prsents dans la figure 16.
Page 40
Il a t dcid de mener cette analyse sur les rsultats issus des villages non forms. En
effet, comme il a t montr dans le paragraphe IV.4.2.2, les chantillons issus de ces
mnages sont plus contamins et il est donc concevable de penser que les utilisateurs ont
des comportements et habitudes risques plus nombreuses et plus marques.
Il est important de noter quafin de ressortir de faon effective la contamination bactrienne
apporte par les pratiques et les habitudes, les rsultats prsents sont issus des mnages
utilisant des sources non contamines. Ils peuvent provenir indiffremment dun des cinq
villages enquts.
Le jury dexperts slectionns se compose de membres de 2iE travaillant dans le domaine
de la chimie et du traitement de leau et de la sociologie du comportement. En voici sa
composition :
1 enseignant chercheur chimiste responsable de cette tude,
2 stagiaires de Master 2 (spcialit Eau et Assainissement et Gnie Sanitaire)
impliqus dans cette tude,
3 enseignants chercheurs spcialistes du traitement de leau,
3 doctorants dans le domaine de leau,
1 sociologue.
Coefficient
12
8
6
2
2
Page 41
Page 42
Page 43
Critres
Coefficient
20
13
8
7
6
5
3
2
1
Page 44
limpact de laccs leau pour les enfants qui peut tre source de contamination car des
derniers nont pas ou peu conscience de la possibilit de dgradation de la qualit de leau et
de son impact sur la sant. La mthode dextraction est aussi impactante, nous fournirons
donc une proposition de solution technique pour remplacer le gobelet sources de
contamination.
Enfin le lieu de stockage a un impact relatif, preuve que les premires contaminations ont
lieu au cours de la phase de transport.
Contamination ancienne
Nous navons pas russi obtenir de corrlation satisfaisante entre les comportements lis
au stockage de leau et la contamination par les streptocoques. En effet il y a des carts
significatifs en termes de contamination alors que les scores des comportements sont du
mme ordre de grandeur. Cela peut sexpliquer par le fait que les eaux stockes sont dj
contamines aprs la phase de transport et que les charges bactriennes prsentes dans
les chantillons de stockage proviennent, en plus de contamination nouvelle, dune
croissance bactrienne que nous ne pouvons pas valuer. De plus, cette croissance est
optimise par la temprature et lieu de stockage (intrieur (ombre) ou extrieur (soleil)) a
donc un impact certain sur la croissance des bactries.
Page 45
donc noter des possibilits damlioration de ce type dtude par lanalyse des biais
suivants :
des critres manquants,
des contaminations rsultant dune contamination exceptionnelle ou accidentelle de
leau,
le dcalage entre le comportement dcrit et observ et le comportement rel.
Critres manquants
Il est possible que certains critres importants aient t dlaisss ou naient pas t
identifis. titre dexemple, lhygine de lutilisateur (trs difficile valuer) en raison de
linsuffisance dinformation sur ce sujet et de luniformit des rponses (100% des enquts
disent se laver rgulirement les mains). Si lon considre que les critres retenus ne sont
pas remis en cause, lajout de ces derniers aurait peut-tre permis dobtenir des corrlations
plus fortes.
Contaminations exceptionnelles ou accidentelles de leau
Un simple contact, une modification des habitudes, une contamination accidentelle, etc.
pourraient tre la cause de la contamination observe. Ceci expliquerait le dcalage entre
les rsultats des analyses en laboratoire et les donnes comportementales censes tre
reprsentatives du comportement usuel des villageois.
Dcalage entre le comportement observ et le comportement rel
Plusieurs biais sont susceptibles dintervenir lorsque lanalyse se fait de manire ponctuelle
et laide dun questionnaire. Il a t prouv que ltude comportementale par lintermdiaire
de questionnaires introduisait un biais provenant des rponses fournies par lenqut.
Dans notre cas, les villageoises taient au courant de notre passage. Une fois les premires
interroges, il ntait pas rare de voir une personne partir informer les autres. Lorsque nous
arrivions, certaines femmes se prcipitaient dans leur cour pour nettoyer ou couvrir leurs
jarres.
Celles ayant reu une formation lhygine semblaient rpondre en fonction de ce quelles
avaient appris et non ce quelles faisaient rellement. La gne peut amener des rponses
diffrentes de la ralit.
Tous ces points peuvent entrainer un dcalage entre le comportement rel et les dires des
villageois. Pour minimiser les effets de ces points, nous avons tent de maximiser sur les
observations faite sur place et la comprhension de la situation.
Page 46
Page 47
Dans notre cas, le plus grand dfie est le recours des techniques simples nimpliquant pas
un mode opratoire complexe et tant adaptes au niveau dducation de la population.
Lapproche stratgique adopte pour la dtermination des solutions afin de contrecarrer les
sources de contamination bactrienne des eaux consommes par les populations
enqutes, est dcrite dans la figure 20.
Eviter la survie des bactries sur la paroi intrieure des rcipients en disposant
des rcipients permettant un nettoyage efficace: Rcipient grande ouverture
traitement
-Chloration
-Ebullition
Bactries
Hygine de
lutilisateur
Impact faible
-Filtres
cramiques
Mains de lutilisateur
Nettoyage
des gobelets
Impact fort
Eau
Figure 20 : approche pour contrecarrer les sources de contamination bactrienne des eaux
V.2.2.1 Solution pour le transport de leau: Rcipient grande ouverture
Le nettoyage du rcipient utilis pour le transport semble problmatique. Louverture des
bidons est trop troite et empche un nettoyage efficace. Une solution serait donc de les
remplacer par un rcipient muni dune ouverture plus large. Le sceau prsent dans la figure
21 a lavantage davoir une large ouverture sur le dessus et un couvercle hermtique.
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Inconvnients
- prix environ : 5-7$
- difficile trouver sur place
- louverture rend difficile le transport vlo
Page 49
Inconvnients
- fragile
- lourd transporter
- le robinet peut fuir
- plus cher que les jarres traditionnelles
Page 50
Inconvnients
- prix dfinir
- ncessit dune phase dassemblage
- difficile rparer en cas de casse
- ne rafraichit pas leau
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Figure 24 : filtres cramiques (crdit photo, PFP, Ron Rivera, photo de droite)
Dans tous les cas ces mthodes ne laissent pas de protection rsiduelle aprs traitement
(pas deffet rmanent). Leau est donc susceptible de recontamination en cas de mauvaise
manipulation. La chloration est une mthode peu coteuse et efficace qui fournit cette
protection rsiduelle. Cependant les difficults dapprovisionnement, de stockage (le pouvoir
dsinfectant du chlore diminue rapidement au cours du temps avec la chaleur) et dutilisation
(dosage) doivent faire lobjet dune tude de faisabilit plus approfondie. Pour venir bout de
ces contraintes, une tude est en cours 2iE sur llaboration dun lectrochlorateur
fonctionnant au fil du soleil. Il prsente lavantage de pouvoir produire de leau de javel (effet
rmanent) partir deau et de sel (donc faible cot) et la demande (donc pas de phase
de stockage). Il pourrait aussi permettre de mettre en place une nouvelle activit
conomique et participer ainsi au dveloppement des villages.
Mme si le traitement domicile semble tre la seule solution vritablement efficace pour
atteindre les objectifs en termes de contamination bactrienne, il peut se rvler tre une
tche complique, relativement coteuse et donc difficile faire entrer dans les murs.
VI.1 Mthodologie
Pour cela nous avons choisi une restitution sous frome de thtre-forum. Le thtre-forum
permet dans un premier temps de faire passer les messages voulus aux populations sous la
forme dune pice de thtre. Laspect ludique et spectacle permet de sassurer de la
prsence dune majorit de villageois le jour de la restitution. Puis le forum permet de faire
rejouer certains passages cls de la pice par les villageois eux-mmes afin de sassurer
que les messages soient acquis par la population.
Le droulement de cette restitution est le suivant :
une pice de thtre de 25 minutes sur la thmatique de conservation de la qualit
de leau le long de sa chaine dutilisation (puisage, transport, stockage). Les points
importants abords sont : (i) la couverture des bidons de transport pour limiter les
apports extrieurs, (ii) le nettoyage quotidien des rcipients de transport et de
stockage, (iii) la scurisation du stockage par rapport laccs aux jeunes enfants et
Etude de la qualit de leau le long de la chane dapprovisionnement. 2011/2012
Page 52
aux animaux, (iv) le nettoyage du gobelet dextraction de leau, et enfin (v) lhygine
gnrale des utilisateurs de leau.
une participation des villageois (population cible) qui rejouent la pice en prenant la
place des personnages principaux.
un dbat de conclusion men par le membre de 2 IE prsent.
Nous avons pour cela fait appel la troupe de thtre la Parole , base Ouagadougou,
qui sest spcialise dans la restitution de rsultats denqutes en milieu rural. Le contenu de
la pice a t dcid en collaboration entre le directeur de la troupe et le chercheur de 2iE
responsable de ltude.
VI.2 Rsultats
Nous avons not une bonne participation des villageois. Le systme de thtre forum est
bien adopt par les habitants qui nhsitent pas participer et poser des questions. De
plus les enfants scolariss ont pu assister aux reprsentations afin de sassurer que le
message passe dans toutes les gnrations.
Le nombre de personnes qui ont assist chaque reprsentation est denviron :
150 personnes Pissi dont 90 femmes et 50 enfants,
180 personnes Ramongto dont 90 femmes et 80 enfants,
400 personnes Dawaka dont 162 femmes et 159 enfants,
210 personnes Weotenga dont 78 femmes et 69 enfants,
464 personnes Kougri dont 172 femmes et 182 enfants,
548 personnes Wayen dont 253 femmes et 126 enfants,
150 personnes Toyoko dont 100 femmes et 25 enfants,
250 personnes Ipala dont 150 femmes et 50 enfants,
300 personnes Tamidou dont 100 femmes et 180 enfants,
150 personnes Nabitenga dont 40 femmes et 150 enfants.
En plus de leur participation la partie forum de la reprsentation, les villageois ont
montr leur intrt en posant certaines questions pertinentes. Les points principalement
abords sont :
lutilisation de leau de pluie,
la qualit de leau provenant des puits,
la qualit de leau provenant des forages,
la dure de conservation maximale de leau,
les comportements adopter pour prserver la proximit des points deau.
En conclusion, lensemble des villageois semble avoir de bonnes connaissances des
pratiques dhygine et de conservation de leau, connaissances renforces par la restitution.
Page 53
Page 54
Conclusion gnrale
La prsente tude a port sur lanalyse de la qualit des eaux le long de sa chane
dapprovisionnement dans les villages du GANZOURGOU et sur les facteurs
comportementaux susceptibles de dgrader cette qualit. La population cible est une
population rurale, ayant peu de moyens techniques, et vivant sans lectricit. De plus,
ladduction en eau potable dans ces rgions se fait sans rseau de distribution sous la forme
dune corve quotidienne entre la source et le foyer. Nous avons donc dfini le concept de
chane de leau , cest dire toute la chaine dutilisation depuis la source, en passant par
le transport et le stockage jusqu la consommation.
Les objectifs de ltude taient de monter lintensit de la recontamination de leau le long de
cette chane. La mthodologie employe est base sur une analyse des comportements par
un questionnaire et une analyse de la contamination de leau sur toutes les phases de la
chane. Loriginalit de cette tude repose sur la mise en lumire dun lien statistique entre
les usages et comportements et le degr de contamination pour rpondre lhypothse : la
quantit de bactries prsente dans un chantillon deau est le rsultat de la somme de
mauvais comportements et habitudes concernant la gestion de leau et lhygine . Les
rsultats obtenus nous ont permis didentifier les points faibles de ce systme
dapprovisionnement et de comprendre ses relations avec les habitudes et les pratiques des
populations concernes.
Les observations de terrain ont permis dapprhender que la gestion de lapprovisionnement
en eau pour ces populations est une thmatique complexe, notamment pour le nettoyage
des rcipients de transport et de stockage. Malgr une bonne volont affiche, la
configuration de ces rcipients (ouverture trop petite pour les bidons de transport et parois
rugueuses pour les jarres de stockage) rend le nettoyage peu efficace.
Au niveau de la perception de la qualit de leau, le niveau de connaissance des populations
est bon. Ils ont conscience de lamlioration de la qualit des sources grce aux forages, et
Etude de la qualit de leau le long de la chane dapprovisionnement. 2011/2012
Page 55
quil faut protger leau le long de sa chaine dutilisation. Les connaissances des bonnes
pratiques utiliser pour cette protection ainsi que celles des rgles dhygine de base
sont encres.
Les analyses physico-chimiques des eaux montrent que la majorit des sources (72%) est
potable selon lOMS et que ces paramtres ne se dgradent pas le long de la chane de
leau.
An niveau bactriologique, mme si 41% des sources sont potables selon lOMS, une
grande partie des chantillons aprs transport (68%) et la quasi totalit des chantillons
aprs stockage (96%) ne sont pas potables, mme provenant de sources saines. Il ya donc
un vrai problme de recontamination de leau le long de sa chaine de transport.
Les rsultats issus de lanalyse multicritres et de la mthode Delphi ont montr un vritable
lien entre les comportements et usages et la contamination de leau. Les principaux
concernent ltat et la propret des moyens de transport et de stockage, montrant ainsi que
les comportements gnraux sont bons. Face ce constat nous avons proposs des
solutions techniques simples qui limiteraient la contamination par la facilitation du nettoyage
et une protection renforce depuis le puisage la source jusqu lutilisation dans les
mnages.
Ces solutions sont un palliatif au manque de connaissances et de pratiques du traitement de
leau domicile. Dun part parce que celui-ci prsente des contraintes importantes quelque
soit la technique employe, dautre part parce que lide que leau des sources est suffisant
potable est largement rpandue.
Cependant nous avons not certaines limites notre tude. Premirement elle ne montre
quune photographie de la situation un instant donn. Mme si on peut lgitimement
suppos que les comportements observs ou dclars sont plutt effectifs dans la ralit, les
mesures de contamination sont ponctuelles et peuvent donc par dfinition reprsenter une
ralit biaise (en cas de pollution accidentelle des eaux par exemple). La seconde est
qualit des rponses aux questionnaires. Elles peuvent rsulter dune envie de lenqut de
rpondre correctement et non en fonction de sa ralit quotidienne ou peuvent tre
orientes par lenquteur. De plus les deux phases de traduction (franais/mor pour la
question et mor/franais pour la rponse) peuvent entrainer des incomprhensions ou des
mauvaises interprtations.
Enfin, le fait danalyser sparment des villages ayant reu une formation lhygine et la
conservation de leau et des villages non forms, nous a permis de mesurer le degr
dimpact de ces formations mais aussi leurs limites. Tout dabord il existe une diffrence
faible de degr de connaissances entre les villageois forms et non forms et donc un effet
positif de ces formations. De plus, les femmes enqutes reconnaissent lunanimit avoir
modifi certaines de leurs habitudes suite la formation et toutes constatent aujourdhui une
amlioration de la sant gnrale de leur famille. Ce constat positif pourrait traduire latteinte
des objectifs de la formation. Cependant, les rsultats des analyses de qualit fournissent un
bilan plus mitig.
Il y a une vraie diffrence en termes de contamination des chantillons deau entre les
villageois forms et non forms et cela mme si le degr de connaissances des bonnes
pratiques est proche. Les bonnes rponses aux questionnaires montrant de bonnes
pratiques thoriques pour les villageois non forms semblent moins suivies dactes au
quotidien que pour les villages forms. Limpact des formations se fait plus ressentir sur
Etude de la qualit de leau le long de la chane dapprovisionnement. 2011/2012
Page 56
la prise de conscience et les actions positives qui en dcoulent que sur le niveau de
connaissances.
Les rsultats issus de lanalyse multicritres confirment ce constat. En effet, les critres les
plus impactants sur la dgradation de la qualit de leau semblent plus tre rapports au
moyen matriel quaux comportements proprement dits. Cela dmontre une relle efficacit
des formations lhygine.
Enfin la limite principale de ces formations est dduite des rsultats de contamination
bactrienne des chantillons. En effet, mme pour les villages forms et mme si leau est
potable la source, la quasi-totalit de leau est non potable la consommation. Mme si
les formations permettent une relle amlioration des comportements, des habitudes
et de lhygine, leur effet sur la qualit de leau est faible.
Mme si lintervention de lUNICEF et de ses partenaires a dj eu un impact sur
lamlioration des pratiques de gestion de leau et de lhygine dans les villages du
Ganzourgou, de nombreux efforts restent faire. La prsence de contaminations dorigine
fcale dans les rcipients de transport et de stockage est probablement la cause du maintien
du niveau sanitaire faible mme aprs les formations et la construction des forages.
Lamlioration du comportement par lducation peut encore faire ses preuves (ducation
des enfants, formations cibles des usagers) mais lintroduction de nouvelles technologies
semble incontournable que se soit au niveau des moyens utiliss (rcipients) mais surtout au
niveau du traitement de leau domicile. Sans une phase de dsinfection effective, il parait
impossible de garantir une qualit deau potable selon lOMS la consommation.
Page 57
Bibliographie
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1996, fichier des communes 2006.
Page 58
Page 59
Annexe 1 : Questionnaire
Fiche N :
Commune
Numro de forage :
Village :
Distance au forage :
Quartier :
Nom de lenquteur :
Date :
Numro du foyer :
Commentaires :
Variable
Questions
Identification de lenqut
1
Nom et prnom:
Sexe:
1. Masculin
2
2. Fminin
3
Age ou Anne de naissance
Ethnie :
1. Mossi
2. Dioula
3. Peuhl
4
4. Gourmantch`
5. Gourounsi
6. Bissa
7. Autre
Religion:
1. Musulman
2. Chrtien
5
3. Animiste
4. Autre
6
Nombre total de personnes vivant dans la concession : ------------------------7
Nombre denfants de moins de 5 ans : ---------------------------------------------Activit principale du chef de famille:
1. Agriculteur
2. Eleveur
3. Commerant
8
4. Fonctionnaire
5. Sans activit
6. Autres : ---------------------------------------------------------------------------------
Rponse
|___|
|___|
|___|
|___|
|___|
|___|
|___|
|___|
|___|
Page 60
13
14
|___|
|___|
Si oui, pourquoi ?
1. Pour se protger contre les maladies
2. Pour que ce ne soit pas sale
3. Autre
|___|
Quand ?
1. Une fois par jour
2. Avant chaque utilisation
3. Autre
Protgez-vous leau transporte ?
1. oui
2. non
16
17
18
Si oui, comment ?
1. Bouchon
2. Autre
|___|
|___|
|___|
Page 61
19
|___|
Evaluer la contenance
20
21
22
|___|
|___|
|___|
Page 62
Etat
1. propre
2. sale
Lavez-vous le moyen de protection?
1. oui
2. non
23
Si oui, comment ?
1. A leau avec du savon
2. A leau seulement
3. Autre
Nettoyer vous les rcipients de stockage de l'eau ?
1. oui
2. non
Si oui, pourquoi?
1. Pour se protger des maladies
2. Pour que ce ne soit pas sale
3. Autre
24
25
26
27
28
29
Si oui, comment ?
1. A leau avec du savon
2. A leau sans savon
3. Autre
Quand ?
1. 1 fois par jour
2. A chaque fois que vous remplissez le rcipient
3. Autre
Combien de temps stockez-vous l'eau en moyenne ? :
1. journe
2. 1 journe
3. 2 jours
4. 3 jours
5. 1 semaine
6. + d'1 semaine
Qui a accs leau stocke ?
1. Mnage
2. Concession
3. Enfants moins de 5 ans
4. Animaux
5. Autres
Que pensez-vous de la qualit de leau ?
1. Bonne
2. Moyenne
3. Mauvaise
Meilleure ?
4. Ca dpend
5. Autre
Pensez-vous que la qualit de leau peut se dtriorer au cours de son transport ?
1. oui
2. non
Comment ?
1. Si le rcipient est bien protg, la qualit ne change pas
2. Autre
Pensez-vous que la qualit de leau peut se dtriorer au cours de son stockage ?
1. oui
2. non
|___|
|___|
|___|
|___|
|___|
|___|
Page 63
Comment ?
1. Si le stockage dure longtemps la qualit change
2. Si le rcipient est bien protg, la qualit ne change pas
3. Autre
30
|___|
31
Pourquoi ?
1. Pour se protger contre les maladies
2. Pour se dbarrasser de la salet
3. Autre
|___|
A quelles occasions/Quand ?
1. Avant dutiliser leau
2. Avant et/ou aprs le repas
3. Avant et/ou aprs de cuisiner
4. Avant et/ou aprs dfcation
5. Avant la prire
6. Aprs contact avec un tiers
7. Autres
32
33
34
35
|___|
et
|___|
|___|
|___|
Page 64
1. oui
2. non
Si oui, sur qui ?
1. Tous les membres de la famille
2. Enfants principalement
3. Femmes et enfants
4. Mari et enfants
5. Autre
Si oui, lesquels ?
1. Moins de maladies diarrhiques
2. Moins de maux de ventre
3. Moins de paludisme
4. Plus de vers de Guine
5. Autres
36
37
38
39
|___|
|___|
|___|
|___|
42
43
44
|___|
|___|
|___|
Page 65
domicile ?
1. oui
2. non
Pourquoi ?
45
46
47
|___|
|___|
Page 66
Rfrence de la mthode
NF T 90-100
NF EN 27027 (94)
NF EN 27888 (94)
NF T 90-008 (53)
NF T 90-003 (84)
NF T 90-003 (84)
NF T 90-003 (84)
NF T 90-003 (84)
NF ISO 9308-1
NF ISO 9308-1
NF ISO 9308-1
NF ISO 7899-2
Page 67
Paramtre
Unit
P1
P2
P3
W1
W2
W3
W4
D1
D2
D3
D4
T1
T2
T3
T4
N1
N2
N3
Temprature
34.1
33.9
32.6
29.4
30.5
33.4
27.0
34.7
32.3
33. 2
34.9
33.6
33.6
33.7
33.3
32.4
32.1
32.5
Turbidit
NTU
0.08
0.00
0.15
0.40
0.70
0.50
0.45
0.15
0.36
2.7
0.0
0.0
0.1
Conductivit
S.cm-1
674
609
412
548
648
486
664
459
890
473
428
327
560
181
276
261
339
250
6.97
6.90
6.80
7.10
7.10
6.47
6.71
6.91
6.80
6.82
6.86
6.5
7.0
6.1
6.4
6.52
6.35
6.48
26.4
34.8
17.6
pH
Nitrates
mg/L
12.5
18.3
22.4
11.1
14.6
25.3
26
32.4
42.5
38.9
36.4
9.8
10.5
7.4
12.1
Plomb
mg/L
0.03
0.05
0.02
Fer
mg/L
1.12
0.17
0.11
0.16
0.78
0.19
0.21
0.43
2.1
0.3
0.3
2.6
0.10
0.10
Chrome
mg/L
Page 68
< 5 NTU
6,5 8,5
< 50 mg/l
0.57
0.50
P : forages de Pissy ; W : forages de Wotenga ; D : forages de Dawaka ; T : forages de Tamidou ; N : forages de Nabitenga.
Normes ou
prconisation
< 0.05mg/l
Paramtre
Unit
K1
K2
WA1
WA2
WA3
R1
R2
I1
I2
I3
I4
TO1
TO2
TO3
Temprature
31.1
31.9
27.2
26.8
27.9
35.7
35.7
34.7
34.9
34. 9
35.4
34.6
34.9
34.9
Turbidit
NTU
1.9
0.5
1.8
1.5
1.9
0.7
0.3
0.3
0.6
0.3
0.6
0.6
Conductivit
S.cm-1
383
325
333
464
658
336
658
397
474
623
280
580
598
623
6.9
7.3
7.5
7.7
7.5
7.6
7.7
7.6
7.5
7.5
7.3
7.8
7.9
7.5
pH
Nitrates
mg/L
57.9
40.6
37.7
46.2
27.8
7.1
9.8
28.6
30
49
27.9
113.7
24.7
49
Fer
mg/L
0.02
0.02
0.42
0.4
1.54
0.2
0.09
0.22
0.05
0.12
0.07
0.49
0.12
Chrome
mg/L
0.02
0.065
0.067
0.077
0.025
0.01
0.02
0.004
0.004
Cadmium
Cuivre
mg/L
mg/L
Normes ou
prconisation
< 5 NTU
6,5 8,5
< 50 mg/l
K : forages de Kougri ; WA : forages de Wayen ; R : forages de Ramongto ; I : forages de Ipala ; TO : forages de Toyoko.
Etude de la qualit de leau le long de la chane dapprovisionnement. 2011/2012
Page 69
Indicateur
Coliformes
totaux
Coliformes
thermotolrants
E.coli
Streptocoques
fcaux
Unit
P1
P2
P3
W1
W2
W3
W4
D1
D2
D3
D4
T1
T2
T3
T4
N1
N2
N3
UFC/100 ml
38
20000
23
412
25
0 UFC/100 ml
UFC/100 ml
34
12
259
25
0 UFC/100 ml
UFC/100 ml
0 UFC/100 ml
UFC/100 ml
0 UFC/100 ml
Indicateur
Coliformes
totaux
Coliformes
thermotolrants
E.coli
Streptocoques
fcaux
Normes
Unit
Normes
K1
K2
WA1
WA2
WA3
R1
R2
I1
I2
I3
I4
TO1
TO2
TO3
UFC/100
ml
1952
480
760
81
112
29
968
0 UFC/100 ml
UFC/100
ml
99
25
385
29
0 UFC/100 ml
0 UFC/100 ml
27
75
40
0 UFC/100 ml
UFC/100
ml
UFC/100
ml
Page 70