Cours Automatique PDF
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enieurs de Tunis
AUTOMATIQUE
Support de cours
`ge
Joseph Hagge
Matre de Conferences `
a lENIT
2012
ii
ENIT
cours dautomatique
`
J. HAGGEGE
- 2012
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1
1
1
2
5
. 5
. 6
. 8
. 24
3 Stabilit
e et pr
ecision des syst`
emes continus lin
eaires
27
3.1 Condition de stabilite des syst`emes continus lineaires . . . . . . . . . . . . 27
3.2 Crit`eres de stabilite des syst`emes continus lineaires . . . . . . . . . . . . . 28
3.3 Precision des syst`emes en boucle fermee . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
4 Correction des syst`
emes asservis lin
eaires continus
4.1 But de la correction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
4.2 Correction par avance de phase . . . . . . . . . . . . . . . .
4.3 Correction par retard de phase . . . . . . . . . . . . . . . . .
4.4 Correction combinee par avance et retard de phase . . . . .
4.5 Synth`ese des asservissements lineaires avec labaque de Black
4.6 Regulation PID . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Bibliographie
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J. HAGGEGE
- 2012
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55
cours dautomatique
ENIT
iv
ENIT
cours dautomatique
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J. HAGGEGE
- 2012
Chapitre 1
Introduction `
a lautomatique
1.1
G
en
eralit
es
Lautomatique constitue un ensemble de techniques et de methodes permettant de determiner les decisions a` appliquer `a un syst`eme pour obtenir des performances imposees. Les
decisions consistent en des signaux de commande appliques au syst`eme.
Un syst`eme (ou processus) est un ensemble delements interconnectes suivant une structure
determinee, dont le but est dobtenir un resultat donne.
On represente un syst`eme au moyen dun schema-blocs ou schema fonctionnel :
e
entre
entres
e1
e2
en
.
.
.
systme
monovariable
systme
multivariable
s
sortie
.
.
.
s1
s2
sorties
sp
Les methodes utilisees en automatique peuvent sappliquer a` des syst`emes tr`es varies :
processus industriels de production ;
syst`emes mecaniques et electromecaniques ;
economie, chimie, biologie, . . .
1.2
Mod`
eles dun syst`
eme
cours dautomatique
ENIT
Chapitre 1 - Introduction `
a lautomatique
mod`ele est appele mod`ele de connaissance. Il est souvent trop complexe pour pouvoir etre
utilise dans la determination de la commande (nombre de param`etres trop important,
equations difficiles a` resoudre, . . .)
En automatique, on pref`ere utiliser un mod`ele de commande : cest une representation
equivalente du processus, cest-`a-dire que pour une entree donnee, la sortie du mod`ele est
proche de celle du syst`eme avec un certain degre dapproximation. Un tel mod`ele peut
etre obtenu a` partir de mesures sur le syst`eme (identification). Les param`etres physiques
du processus naparaissent donc pas directement dans le mod`ele de commande (do`
u le
nom de mod`ele bote noire ).
En fonction de letude a` effectuer sur le processus, on peut donc choisir un mod`ele plus ou
moins complexe. Il y a donc differents mod`eles qui peuvent representer un syst`eme donne.
Exemple : soit le circuit RLC suivant :
i
uR
uL
systme
uC
C
Equations du syst`eme :
u = uR + uL + uC
avec :
uR = R i
di
uL = L dt
R
1
uC = C i dt
1.3
Notion de syst`
eme asservi
Pour obtenir une sortie s0 donnee du syt`eme, on peut calculer lentree e0 a` appliquer et
la maintenir constante :
e0
systme
s0
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Pour cela, on peut bloquer le gouvernail sur un angle donne et laisser avancer le bateau.
Cependant, celui-ci est soumis a` des perturbations exterieures qui ne sont en general
pas previsibles : houle, vents, courants, . . . et qui vont faire devier le bateau. Il est donc
necessaire davoir une information sur la sortie reelle du syst`eme pour pouvoir la comparer
avec la sortie desiree afin de generer le signal de commande adequat : il sagit dans ce cas
dune commande en boucle fermee ou par feedback. On obtient ainsi un syst`eme asservi
ou asservissement.
Schema fonctionnel dun asservissement :
perturbations
commande
comparateur
entre de
rfrence
(ou consigne)
organe de
cart
commande
(erreur) (ou rgulateur)
Processus
sortie
asservie
mesure
capteur
chane de retour (ou contre-raction)
cart
volant
circuit
hydraulique
d'amplification
direction de
l'automobile
trajectoire
organe de commande
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ENIT
ENIT
Chapitre 1 - Introduction `
a lautomatique
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Chapitre 2
Syst`
emes continus lin
eaires :
repr
esentations et r
eponses
2.1
D
efinitions
Un syst`eme continu lineaire est un syst`eme regi par une equation differentielle lineaire a`
coefficients constants reliant la sortie y(t) du syst`eme a` son entree u(t) :
y(t)
u(t)
systme
entre
n
X
i=0
ai y
(i)
sortie
m
X
bj u(j)
j=0
avec n > m, n etant lordre du syst`eme. Cette equation differentielle constitue une representation temporelle du syst`eme.
On peut egalement representer un syst`eme continu lineaire par sa fonction de transfert en
utilisant la transformee de Laplace. Celle-ci est definie, pour une fonction f (t) telle que
f (t) = 0 pour t < 0, par :
Z+
L [f (t)] = F (p) =
f (t)ept dt
0
= pF (p) f (0)
= p2 F (p) pf (0) f 0 (0)
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ENIT
Chapitre 2 - Syst`
emes continus lin
eaires : repr
esentations et r
eponses
ai pi Y (p) =
i=0
m
X
bj pj U (p)
j=0
2.2
Repr
esentation harmonique des syst`
emes lin
eaires
continus
La fonction de transfert harmonique dun syst`eme lineaire continu est obtenue en appliquant au syst`eme une entree sinusodale u(t) = Um sin t. En regime permanent, la sortie
est y(t) = Ym sin(t + ) ; la fonction de transfert harmonique du syst`eme est le nombre
complexe H(j) tel que :
|H(j)| =
Ym
Um
et
arg H(j) =
Remarques :
la fonction de transfert H(j) est egalement appelee fonction de transfert isochrone
tandis que H(p) est la fonction de transfert isomorphe ;
la fonction de transfert H(j) peut egalement etre obtenue a` partir de H(p) en
prenant p = j.
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2.2 - Repr
esentation harmonique des syst`
emes lin
eaires continus
Repr
esentations de la fonction de transfert harmonique :
Lieu de Nyquist : cest lensemble des points daffixe H(j) dans le plan complexe
lorsque varie de 0 a` +. Le lieu de Nyquist est gradue en et oriente dans le
sens des croissants.
Im
uuuur
OM = H ( j )
= arg H ( j )
=0
O
M
4
Re
100
101
103
102
(chelle logarithmique)
H ( j )
100
101
103
102
3
2
1
=0
H ( j )
`
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Chapitre 2 - Syst`
emes continus lin
eaires : repr
esentations et r
eponses
2.3
Etude de processus
el
ementaires
Syst`
eme du 1er ordre :
Cest un syst`eme defini par une equation differentielle dordre 1, de la forme :
dy
+ y(t) = K u(t)
dt
o`
u est la constante de temps du syst`eme et K son gain statique. La fonction de transfert du syst`eme est obtenue en prenant la transformee de Laplace des deux membres de
lequation differentielle, les conditions initiales etant supposees nulles :
pY (p) + Y (p) = K U (p)
do`
u:
H(p) =
K
Y (p)
=
U (p)
1 + p
Etude temporelle :
La reponse a` un echelon de position, ou reponse indicielle, est obtenue en resolvant lequation differentielle pour une entree u(t) telle que :
0 pour t < 0
u(t) = (t) =
1 pour t 0
(t)
1
Ainsi, il vient :
y(t) = K 1 e
y(t)
K
0,63K
La constante de temps apparat comme le temps necessaire pour que la sortie atteigne
63 % de sa valeur finale. Le temps de reponse a` 5 %, cest-`a-dire le temps necessaire pour
que la sortie atteigne 95 % de sa valeur finale, est egal a` 3 .
La reponse a` un echelon de vitesse est obtenue en resolvant lequation differentielle pour
une entree u(t) telle que :
0 pour t < 0
u(t) =
kt pour t 0
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u(t)
k
1
t
=a
= = a
et ainsi :
y1 (t) = a(t )
Dautre part :
t
y2 (t) = e
do`
u:
y(t) = a(t ) + e
Comme y(0) = 0, il vient :
a + = 0
do`
u:
= a
Finalement :
y(t) = a(t ) + a e
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Chapitre 2 - Syst`
emes continus lin
eaires : repr
esentations et r
eponses
y(t)
erreur
de tranage
u(t)
0
a
asymptote y1 ( t ) = a ( t - )
t
u:
En regime permanent, cest-`a-dire pour t , e 0, do`
y(t) a(t ) = Kk(t ) = Ku(t )
Donc la sortie du syst`eme en regime permanent est proportionnelle au signal dentree,
retarde de la constante de temps .
Lerreur de tranage en regime permanent est donnee par :
(t) = u(t) y(t) kt Kk(t ) = k(1 K)t + Kk
Deux cas se presentent selon la valeur du gain statique K du syst`eme :
si K = 1, alors lerreur de tranage en regime permanent est constante, egale a` k ;
si K 6= 1, alors lerreur de tranage en regime permanent est infinie.
Etude fr
equentielle :
Le lieu de Nyquist du syst`eme est obtenu en ecrivant la fonction de transfert harmonique
H(j) sous la forme :
H(j) = X() + jY ()
avec :
X() = Re(H(j))
Y () = Im(H(j))
K
K(1 j )
=
1 + j
1 + 2 2
X() = 1 + 2 2 > 0
Y () =
0
1 + 2 2
En remarquant que :
Y ()
=
X()
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K
Y ()
X()
2 =
11
KX()2
X()2 + Y ()2
K
2
K
2
K
=0
Re
K
= 20 log K 10 log 1 + 2 2
|H(j)|dB = 20 log
1 + 2 2
H(j)= arctan
Pour 0, on a :
|H(j)|dB 20 log K
H(j) 0
Ces approximations definissent le lieu de Bode asymptotique H1 (j) du syst`eme pour les
faibles pulsations. De meme, on peut obtenir le lieu de Bode asymptotique aux hautes
pulsations H2 (j) en ecrivant, pour + :
(
|H(j)|dB 20 log
H(j) 90
K
20 log
Ainsi, aux basses pulsations, le syst`eme presente un gain pratiquement constant et nintroduit pas de dephasage tandis quaux hautes pulsations, le gain decroit avec une pente
de 20 dB/decade et le dephasage atteint la valeur maximale de 90.
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Chapitre 2 - Syst`
emes continus lin
eaires : repr
esentations et r
eponses
Les lieux de Bode asymptotiques H1 (j) et H2 (j) prennent la meme valeur en module
pour = 1 . Cette valeur de la pulsation, notee c , est appelee pulsation de cassure. Pour
cette pulsation, le gain du syst`eme est :
|H(jc )|dB = 20 log K 10 log 2 = |H(0)|dB 3 dB
Cest pour cela que la pulsation de cassure est egalement appelee pulsation de coupure `
a
3 dB car, a` cette pulsation, le gain du syst`eme est diminue de 3 dB par rapport au gain
statique.
H ( j ) dB
20 log K
0
2
a
c
/d
dB
20 log K 3dB
de
(chelle
logarithmique)
= c
H ( j )
0
45
90
Le lieu de Black se deduit des lieux de Bode en eliminant la pulsation entre lexpression
du module et celle du dephasage.
H ( j ) dB
= c
= 0 20 log K
20 log K 3dB
H ( j )
45
90
Syst`
eme int
egrateur :
Cest un syst`eme defini par lequation differentielle suivante :
dy
= Ku(t)
dt
En prenant la transformee de Laplace des deux membres de cette equation differentielle,
on obtient la fonction de transfert de lintegrateur :
H(p) =
ENIT
Y (p)
K
=
U (p)
p
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K
K
= j
j
Im
Re
=0
Les lieux de Bode de lintegrateur sont tels que :
(
K
|H(j)|dB = 20 log
= 20 log K 20 log
H(j)= 90
H ( j ) dB
20
d
B/d
cad
(chelle
logarithmique)
H ( j )
90
On constate que les lieux de Bode de lintegrateur sont identiques aux lieux de Bode
asymptotiques du syst`eme du premier ordre aux hautes pulsations. Un syst`eme du premier
ordre se comporte donc comme un integrateur pour les pulsations elevees.
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Chapitre 2 - Syst`
emes continus lin
eaires : repr
esentations et r
eponses
=0
0 dB
0
90
H ( j )
Syst`
eme `
a retard pur :
Contrairement aux autres syst`emes lineaires etudies jusque l`a, un syst`eme a` retard nest
pas defini par une equation differentielle mais par une equation fonctionnelle liant lentree
et la sortie de ce syst`eme :
y(t) = u(t T )
o`
u T est le retard pur introduit par un tel syst`eme. La sortie du syst`eme est egale `a
lentree retardee de T :
y(t)
u(t)
0
T
La fonction de transfert du syst`eme `a retard est :
H(p) =
Y (p)
= eT p
U (p)
Im
1
=0
ENIT
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Re
`
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|H(j)|dB = 0
H(j)= T
H ( j ) dB
(chelle
logarithmique)
0 dB
H ( j )
0
= 0 0 dB
0
H ( j )
Syst`
eme du 2nd ordre :
Un syst`eme du second ordre est defini par une equation differentielle pouvant secrire sous
la forme standard suivante :
d2 y
dy
+ 20
+ 02 y = K02 u(t)
2
dt
dt
dans laquelle 0 designe la pulsation naturelle du syst`eme, son coefficient damortissement et K son gain statique. La fonction de transfert de ce syst`eme, obtenue `a partir de
lequation differentielle, est la suivante :
Y (p)
K02
H(p) =
= 2
U (p)
p + 20 p + 02
On peut classer les syst`emes du second ordre dapr`es leur coefficient damortissement .
En effet, lequation caracteristique dun tel syst`eme secrit :
2 + 20 + 02 = 0
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Chapitre 2 - Syst`
emes continus lin
eaires : repr
esentations et r
eponses
p
1
2 1) =
1,2
y(t) = (t + )e
Cette reponse est critique.
= 0).
Ainsi, pour les trois cas distingues precedemment, il vient :
ENIT
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`
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y(0) = 0
y(0)
=0
+K =0
= 0
= K
= K
do`
u lexpression de la reponse indicielle :
t
t
y(t) = K 1 1 +
e
y(t)
K
=1
y(0) = 0
y(0)
=0
+ c2 e
c1 + c2 = K
c1
+ c22 = 0
1
1
c1 = K
1 2
K2
c2 = 1 2
do`
u lexpression de la reponse indicielle :
2
1
t
t
y(t) = K 1
e 1 +
e 2
1 2
1 2
y(t)
K
=1
1, 9
`
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Chapitre 2 - Syst`
emes continus lin
eaires : repr
esentations et r
eponses
si < 1, alors y(t) = K + c e0 t sin(0
y(0)
=0
sin + 1 2 cos = 0
= arccos
do`
u lexpression de la reponse indicielle :
y(t) = K
1 p
1
1 2
p
e0 t sin 0 1 2 t + arccos
0, 4
y(t)
=1
Dans le dernier cas ( < 1), on peut determiner les param`etres caracteristiques K, et 0
du syst`eme, a` partir dune reponse indicielle pouvant etre obtenue experimentalement, en
mesurant linstant et la valeur du premier depassement, ainsi que la valeur de la reponse
en regime permanent.
Le gain statique K, pour une entree echelon unitaire, est donne par :
K = lim y(t)
t+
p
0 1 2
D1 = Ke
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depassement est egale a` K, valeur atteinte lorsque lamortissement tend vers zero (dans
ce cas, la reponse indicielle du syst`eme nest plus amortie et devient une sinusode pure).
y(t)
D1
tp
p
tp 1 2
Ainsi, la dynamique dun syst`eme du second ordre dont le coefficient damortissement est
inferieur a` 1 peut etre caracterise, de mani`ere equivalente, soit par le couple (, 0 ), soit
par le couple (D1 , tp ).
Etude fr
equentielle :
La fonction de transfert harmonique dun syst`eme du second ordre est :
H(j) =
K02
(02 2 ) + 2j0
K02
(02 2 )2 + 4 2 02 2
et :
H(j) = arctan
20
02 2
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ENIT
20
Chapitre 2 - Syst`
emes continus lin
eaires : repr
esentations et r
eponses
Le module de la fonction de transfert aux hautes pulsations decrot ainsi avec une pente
de 40 dB/decade et les modules de H1 (j) et H2 (j) prennent la meme valeur pour
= 0 .
On definit le facteur de resonance Q du syst`eme comme etant la valeur maximale de son
gain rapportee au gain statique :
|H(j)|max
H(0)
Q=
Le gain du syst`eme atteint son maximum lorsque le denominateur du module de la fonction de transfert harmonique est minimal. La determination de ce maximum se fait donc
en cherchant la pulsation r , appelee pulsation de resonance, pour laquelle la quantite
(02 2 )2 + 4 2 02 2 est minimale. En derivant cette expression par rapport a` , il vient :
r = 0
p
1 2 2
2/2 0,7.
1
p
2 1 2
Lorsque le syst`eme est tr`es peu amorti, cest-`a-dire lorsque 1, alors la pulsation de
resonance r se confond avec la pulsation naturelle 0 , et le facteur de resonance devient :
Q
1
2
On en deduit lallure des lieux de Bode, de Black et de Nyquist, selon la valeur du coefficient damortissement :
ENIT
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H ( j ) dB
< 0,7
20 log K
0,7
0 dB
0
4
0
log
dB
/d
cad
H ( j )
=
0,1
log
=
0,9
90
180
H ( j ) dB
,1
=0
20 log K
0,9
=
0 dB
180
`
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90
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H ( j )
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Chapitre 2 - Syst`
emes continus lin
eaires : repr
esentations et r
eponses
m ( H ( j ) )
20 log K
e ( H ( j ) )
= 0,9
0,3
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K02 (1 + 1 p)
p(1 + 2 p)(p2 + 20 p + 02 )
1
1
<
< 0 < 1 et < 1
2
1
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On a :
H(p) =
K02
1
1
(1 + 1 p)
p | {z } 1 + p p2 + 20 p + 02
|{z} H2 (p) | {z 2 } |
{z
}
H3 (p)
H1 (p)
H4 (p)
do`
u les diagrammes de Bode asymptotiques :
20
( p)
dB
20
H 2(
=1 2
p)
dB
=1
= 1 1
= 0
log
H
4
( p)
(p
)d
dB
H 2 ( p )
log
H 3 ( p )
H1 ( p )
90
H 4 ( p )
180
270
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Chapitre 2 - Syst`
emes continus lin
eaires : repr
esentations et r
eponses
2.4
Sch
emas fonctionnels
Les schemas fonctionnels (ou schemas blocs) permettent de representer des syst`emes complexes par des interconnexions de syst`emes elementaires. Le schema fonctionnel dun syst`eme de fonction de transfert H(p), est le suivant :
U ( p)
Y ( p ) = H ( p )U ( p )
H ( p)
H1 ( p )
Y ( p)
H2 ( p)
U ( p)
H1 ( p ) H 2 ( p )
Y ( p)
En parall`ele :
H1 ( p )
U ( p)
+
+
Y ( p)
U ( p)
H1 ( p ) + H 2 ( p )
Y ( p)
H2 ( p)
En contre-reaction :
Y c ( p)
( p)
G ( p)
Y ( p)
H ( p)
Ce dernier cas represente le schema fonctionnel dun syst`eme asservi (ou syst`eme boucle)
dans lequel G(p) et H(p) sont, respectivement, les fonctions de transfert de la chane
daction et de la chane de retour, Y (p) represente la grandeur a` asservir, Y c (p) lentree
de consigne et (p) le signal derreur.
Fonction de transfert dun syst`eme asservi :
Y (p)
G(p)
Y (p) = G(p)(p)
c
=
c
(p) = Y (p) H(p)Y (p)
Y (p)
1 + G(p)H(p)
Cette expression est appelee formule de Black.
On definit egalement la fonction de transfert de lerreur :
(p)
1
=
c
Y (p)
1 + G(p)H(p)
ENIT
cours dautomatique
`
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2.4 - Sch
emas fonctionnels
25
Y ( p)
G ( p)
Si le retour nest pas unitaire, on peut transformer le schema fonctionnel pour faire apparatre un syst`eme `a retour unitaire :
Y c ( p)
Y ( p)
+
G ( p)
Y c ( p)
Y ( p)
H ( p)
G ( p)
H ( p)
H ( p)
entre de
perturbation
H2 ( p)
U ( p)
entre de
commande
+
+
H1 ( p )
P (p )
Y ( p)
sortie
U ( p)
+
+
H1 ( p )
H2 ( p)
H2 ( p)
Y ( p)
Y c ( p)
H1 ( p)
H3 ( p)
+
+
H2 ( p)
Y ( p)
Y c ( p)
+
+
H1 ( p)
H4 ( p)
Y ( p)
H5 ( p)
H3 ( p )
H1 ( p )
Y c ( p)
H2 ( p)
H4 ( p)
H5 ( p)
H3 ( p )
H1 ( p )
+
+
H1 ( p)
H2 ( p)
1+ H2 ( p) H4 ( p)
Y ( p)
Y c ( p)
H5 ( p)
`
J. HAGGEGE
- 2012
+
+
H1 ( p ) H 2 ( p )
1+ H2 ( p) H4 ( p)
Y ( p)
H5 ( p)
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ENIT
26
Chapitre 2 - Syst`
emes continus lin
eaires : repr
esentations et r
eponses
H3 ( p )
H1 ( p )
Y c ( p)
+
+
H1 ( p ) H 2 ( p )
1+ H2 ( p) H4 ( p)
Y ( p)
Y c ( p)
H1 ( p ) H 2 ( p )
1+ H2 ( p) H4 ( p)
H ( p ) H 2 ( p ) H5 ( p )
1+ 1
1+ H2 ( p) H4 ( p)
H ( p)
1+ 3
H1 ( p )
Y ( p)
H5 ( p)
Y c ( p) H p + H p
1( )
3( )
H1 ( p )
H1 ( p ) H 2 ( p )
1 + H 2 ( p ) H 4 ( p ) + H1 ( p ) H 2 ( p ) H 5 ( p )
Y ( p)
Y c ( p)
H 2 ( p ) ( H1 ( p ) + H 3 ( p ) )
Y ( p)
1 + H 2 ( p ) H 4 ( p ) + H1 ( p ) H 2 ( p ) H 5 ( p )
Y c ( p)
1 ( p )
H1 ( p)
+ 2 ( p) H ( p)
+
2
Y ( p)
H4 ( p)
H5 ( p)
ENIT
cours dautomatique
`
J. HAGGEGE
- 2012
Chapitre 3
Stabilit
e et pr
ecision des syst`
emes
continus lin
eaires
3.1
Condition de stabilit
e des syst`
emes continus lin
eaires
D
efinition : un syst`eme est stable si, lorsquon lecarte dune position dequilibre, il tend
a` y revenir. Il est instable lorsquil tend `a sen eloigner davantage.
On peut ainsi juger de la stabilite dun syst`eme dapr`es le comportement de sa reponse
impulsionnelle h(t). En effet, si le syst`eme est stable, cette derni`ere doit tendre vers zero
lorsque t + (on parle dans ce cas de stabilite asymptotique). Au contraire, si la
reponse impulsionnelle diverge vers , ou encore oscille indefiniment entre deux valeurs
extremes (phenom`ene de pompage), alors le syst`eme est instable. Dans le cas particulier
o`
u la reponse impulsionnelle tend vers une valeur finie mais non nulle, le syst`eme est dit
marginalement stable.
Dans le cas des syst`emes lineaires, il est possible de deduire une condition de stabilite portant sur certaines proprietes de la fonction de transfert puisque celle-ci est la transformee
de Laplace de la reponse impulsionnelle.
En effet, la fonction de transfert dun syst`eme lineaire peut etre decomposee en elements
simples sous la forme suivante :
H(p) =
N (p) X i
=
D(p)
p pi
i
dans laquelle les pi sont les poles (supposes tous simples) de la fonction de transfert,
cest-`a-dire les zeros de lequation (ou polynome) caracteristique :
D(p) = 0
La reponse impulsionnelle etant la transformee de Laplace inverse de la fonction de transfert, il vient :
X
X
h(t) =
i ep i t =
i e(i +ji )t
i
`
J. HAGGEGE
- 2012
cours dautomatique
ENIT
28
Chapitre 3 - Stabilit
e et pr
ecision des syst`
emes continus lin
eaires
o`
u i et i sont respectivement les parties reelle et imaginaire de pi .
La reponse impulsionnelle etant une somme dexponentielles, pour que limt+ h(t) = 0,
il faut et il suffit que chacun des termes de cette somme tende vers zero, ce qui est le cas
si, et seulement si :
i, Re(pi ) < 0
On en deduit ainsi la condition necessaire et suffisante de stabilite recherchee :
Un syst`
eme lin
eaire continu est asymptotiquement stable si, et seulement si,
tout ses p
oles sont `
a partie r
eelle strictement n
egative.
En dautres termes, les racines du polynome caracteristique doivent etre situees dans le
demi-plan gauche du plan complexe.
3.2
Crit`
eres de stabilit
e des syst`
emes continus lin
eaires
Letude de la stabilite dun syst`eme continu lineaire dordre n revient `a etudier les racines
dun polynome de degre n (polynome caracteristique). Cependant, le calcul de ces racines
devient difficile d`es que n 3. Il est donc necessaire dintroduire des crit`eres de stabilite
permettant de faire cette etude sans avoir `a calculer explicitement ces racines. Parmi les
crit`eres de stabilite, on utilise souvent le crit`ere de Routh qui est un crit`ere algebrique, et
le crit`ere de Nyquist base sur la representation harmonique des syst`emes lineaires.
Crit`
ere de Routh : les racines dun polynome
D(p) = an pn + an1 pn1 + an2 pn2 + . . . + a1 p + a0
sont toutes a` partie reelle negative si, et seulement si, les deux conditions suivantes sont
verifiees :
tous les ai sont de meme signe (et donc non nuls) ;
tous les termes de la premi`ere colonne du tableau de Routh sont de meme signe.
Construction du tableau de Routh :
an
an1
an2
an3
an4
an5
...
...
b1 =
b2 =
b3 =
...
...
..
.
Remarques :
Le tableau de Routh poss`ede n + 1 lignes.
ENIT
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`
J. HAGGEGE
- 2012
3.2 - Crit`
eres de stabilit
e des syst`
emes continus lin
eaires
29
7
1
2,8
2
0
4
2
0
a0
Pour quun syst`eme du 2nd ordre soit stable, il faut et il suffit que tous les coefficients
de son polynome caracteristique soient de meme signe.
3`eme ordre : D(p) = a3 p3 + a2 p2 + a1 p + a0
Tableau de Routh :
a3
a2
a1 a2 a0 a3
a2
a0
a1
a0
0
a3 > 0
a2 > 0
a1 a2 > a0 a3
a0 > 0
Application a` letude de la stabilite dun syst`eme asservi :
`
J. HAGGEGE
- 2012
cours dautomatique
ENIT
30
Chapitre 3 - Stabilit
e et pr
ecision des syst`
emes continus lin
eaires
On cherche une condition sur le gain K pour que le syst`eme en boucle fermee soit stable.
La fonction de transfert en boucle fermee est :
F (p) =
Y (p)
G(p)
5p + 1
=
=
Y c (p)
1 + G(p)H(p)
5p3 + 16p2 + 8p + 1 + K
8
1+K
0
1+K
La condition necessaire et suffisante de stabilite est donc :
128 5(1 + K) > 0
1 < K < 24,6
1+K >0
Crit`
ere de Nyquist : il permet detudier la stabilite dun syst`eme en boucle fermee a`
partir de la fonction de transfert en boucle ouverte. Il est base sur le lemme de Cauchy :
Si C est un contour entourant Z zeros et P poles dune fonction F (p), parcouru dans le
sens des aiguilles dune montre, alors le lieu des points daffixe F (p) entoure lorigine
un nombre T = P Z de fois dans le sens inverse des aiguilles dune montre lorsque z
parcourt le contour C.
Im (F(p))
Im (p)
: zros
: ples
C
Re (p)
ENIT
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Re(F(p))
`
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- 2012
3.2 - Crit`
eres de stabilit
e des syst`
emes continus lin
eaires
31
G(p)
H(p)
G(p)
1 + G(p)H(p)
Pour que le syst`eme soit stable en boucle fermee, il faut que tous les poles de la fonction de
transfert en boucle fermee soient situes dans le demi-plan gauche du plan complexe. Les
poles de la fonction de transfert en boucle fermee sont les zeros de lequation caracteristique
du syst`eme en boucle fermee :
1 + G(p)H(p) = 0
Les poles de lequation caracteristique du syst`eme en boucle fermee sont les meme que
ceux de la fonction de transfert en boucle ouverte G(p)H(p).
Pour determiner le nombre de zeros instables (c-`a-d situes a` droite de laxe imaginaire)
de lequation caracteristique, on definit un contour dexclusion (contour de Broomwich)
qui entoure le demi-plan droit :
Im (p)
Re (p)
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ENIT
32
Chapitre 3 - Stabilit
e et pr
ecision des syst`
emes continus lin
eaires
Si la fonction de transfert en boucle ouverte poss`ede des poles `a partie reelle egale a`
0, c-`a-d situes sur laxe imaginaire, on modifie le contour dexclusion pour les eviter :
Im (p)
Re (p)
Si le syst`eme est stable en boucle ouverte (P = 0) alors pour quil soit stable en
boucle fermee, il suffit que le lieu de Nyquist complet nentoure pas le point critique
(T = P = 0). Ceci se traduit par le crit`ere de Nyquist simplifie ou crit`ere du revers :
Un syst`eme stable en boucle ouverte est stable en boucle fermee si et seulement si
le lieu de Nyquist de la fonction de transfert en boucle ouverte laisse `a sa gauche le
point critique lorsque la pulsation varie de 0 `a +.
Im (p)
systme instable
en boucle ferme
=0
Re (p)
systme stable en
boucle ferme
ENIT
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`
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3.2 - Crit`
eres de stabilit
e des syst`
emes continus lin
eaires
33
Yc
( p a) ( p + b)
K
(p a)(p + b)
K
ab
point critique
0
0+
Re
K
< 1, do`
u la condition de stabilite :
Pour cela, on doit avoir ab
K > ab
Autre exemple : soit `a etudier la stabilite du syst`eme asservi suivant :
Yc
1
p ( p + 1)
1
p(p + 1)
cours dautomatique
ENIT
34
Chapitre 3 - Stabilit
e et pr
ecision des syst`
emes continus lin
eaires
Elle poss`ede un pole a` lorigine du plan complexe, et donc situe sur laxe imaginaire. On
choisit alors un contour dexclusion qui evite ce point :
Im (p)
Re (p)
1
j(1 + j)
1
j
Re (p)
0+
Il sensuit que le lieu de Nyquist complet nentoure pas le point critique (1) donc le
syst`eme est stable en boucle fermee.
ENIT
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`
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- 2012
3.2 - Crit`
eres de stabilit
e des syst`
emes continus lin
eaires
35
Marges de stabilit
e : elles permettent, pour un syst`eme stable en boucle ouverte (et
donc pour lequel le crit`ere du revers est applicable), de quantifier le degre de stabilite du
syst`eme en boucle fermee en mesurant la distance qui separe le lieu de Nyquist en boucle
ouverte du point critique.
On definit deux marges de stabilite :
la marge de phase : cest le dephasage (en degres) que lon peut ajouter au syst`eme
en boucle ouverte et qui ferait passer son lieu de Nyquist a` gauche du point critique ;
la marge de gain : cest le gain (en dB) que lon peut ajouter au syst`eme en boucle
ouverte et qui rendrait instable le syst`eme en boucle fermee.
Pour evaluer les valeurs des marges de stabilite, on definit :
la pulsation de coupure a` 0 dB, notee c : cest la premi`ere pulsation pour laquelle
le module de la fonction de transfert en boucle ouverte est egal a` 0 dB ;
la pulsation dinversion, notee : cest la premi`ere pulsation pour laquelle largument de la fonction de transfert en boucle ouverte vaut 180.
En notant G(j)H(j) la fonction de transfert harmonique du syst`eme en boucle ouverte,
on peut ecrire :
|G(j )H(j )|dB + M GdB = 0 dB
do`
u:
M GdB = |G(j )H(j )|dB
De meme :
G(jc )H(jc ) M = 180
do`
u:
M = 180+ G(jc )H(jc )
On en deduit la representation graphique des marges de stabilite sur le lieu de Nyquist
du syst`eme en boucle ouverte :
Im (p)
1 MGdB
Re (p)
`
J. HAGGEGE
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ENIT
36
Chapitre 3 - Stabilit
e et pr
ecision des syst`
emes continus lin
eaires
Ainsi, le crit`ere du revers traduit le fait que pour assurer la stabilite du syst`eme en boucle
fermee, il faut et il suffit que les marges de stabilite soit positives.
Les marges de stabilite representent des marges de securite par rapport `a letat instable
du syst`eme en boucle fermee :
la marge de phase garantit la stabilite du syst`eme boucle en presence de retards
parasites non pris en compte dans letude de la stabilite ;
la marge de gain garantit la stabilite en presence de variations du gain de la boucle.
Ainsi, la stabilite du syst`eme asservi est dautant meilleure que les marges de stabilite sont
grandes. En pratique, lors de la conception dun asservissement, on impose des marges de
stabilite minimales, telles que, par exemple :
M 45
M G 10 dB
Representation des marges de stabilite sur les lieux de Bode et de Black :
GH
GH
dB
dB
= c
0 dB
log
MG > 0
180
M > 0
= c
GH
180
3.3
GH
MG > 0
=
0
0
0 dB
log
M > 0
Pr
ecision des syst`
emes en boucle ferm
ee
e (t )
(t )
G(p)
s (t )
H(p)
Ce syst`eme est dautant plus precis que lerreur (t) est faible.
La fonction de transfert de lerreur est :
(p)
1
=
E(p)
1 + G(p)H(p)
ENIT
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`
J. HAGGEGE
- 2012
3.3 - Pr
ecision des syst`
emes en boucle ferm
ee
37
t+
p0
do`
u:
pE(p)
p0 1 + G(p)H(p)
() = lim
p n 1 + b1 p + b2 p 2 + . . .
o`
u K designe le gain statique de la partie de la fonction de transfert en boucle ouverte ne
contenant pas les integrateurs.
On peut ainsi etudier lerreur statique pour des entrees canoniques du type :
1
E(p) = m
p
Ainsi, pour m = 1, il sagit dune entree echelon de position, pour m = 2, un echelon de
vitesse (ou rampe), pour m = 3, un echelon dacceleration, . . .
Lerreur statique secrit donc :
1
p m
pnm+1
p
() = lim
=
lim
p0
p0 pn + K
K 1 + a1 p + a2 p 2 + . . .
1+ n
p 1 + b1 p + b2 p 2 + . . .
Quelques exemples derreurs statiques en fonction de la classe du syst`eme et du type
dentree sont donnes par le tableau suivant :
G(p)H(p) =
XXX
XXX Syst`
eme
XXX
Entree
XXX
echelon de position
classe 0
() =
1
1+K
classe 1
classe 2
() = 0
() = 0
1
K
() = 0
echelon de vitesse
() =
() =
echelon dacceleration
() =
() =
`
J. HAGGEGE
- 2012
cours dautomatique
() =
1
K
ENIT
38
Chapitre 3 - Stabilit
e et pr
ecision des syst`
emes continus lin
eaires
Remarques :
un syst`eme asservi dont lerreur statique est nulle pour une entree donnee est dit
astatique pour cette entree ;
pour que lerreur statique soit nulle, il faut que la fonction de transfert en boucle
ouverte presente :
un integrateur pour une entree echelon de position ;
deux integrateurs pour une entree echelon de vitesse ;
...
lorsque lerreur est finie et non nulle, elle est dautant plus faible que le gain en
boucle ouverte est important. Or, une augmentation de ce gain entrane generalement une diminution des marges de stabilite du syst`eme asservi : cest le dilemme
stabilit
e/pr
ecision ;
on peut egalement definir la precision dynamique du syst`eme asservi : cest sa capacite a` suivre une entree de consigne variable au cours du temps tout en garantissant
que lerreur instantannee reste faible. La precision dynamique depend de la rapidite
(ou du temps de reponse) du syst`eme asservi. On peut montrer que celle-ci est dautant plus grande que la pulsation de coupure (ou bande passante) du syst`eme en
boucle ouverte est elevee.
ENIT
cours dautomatique
`
J. HAGGEGE
- 2012
Chapitre 4
Correction des syst`
emes asservis
lin
eaires continus
4.1
But de la correction
(t )
G(p)
s (t )
H(p)
Celui-ci doit satisfaire au moins deux conditions imposees par un cahier des charges :
stabilite : marges de stabilite donnees ;
precision : erreur imposee.
La precision depend du gain statique de la fonction de transfert en boucle ouverte G(p)H(p),
cest-`a-dire le gain aux basses pulsations, tandis que la stabilite depend du gain et de
la phase de la fonction de transfert en boucle ouverte aux pulsations pour lesquelles
|G(j)H(j)|dB = 0 dB et G(j)H(j)= 180, cest-`a-dire aux hautes pulsations.
GH
dB
bande passante
gain
statique
( = 0 )
= c
0 dB
log
MG
GH
=
0
log
M
180
`
J. HAGGEGE
- 2012
cours dautomatique
ENIT
40
s (t )
G(p)
Une augmentation du gain K en vue dameliorer la precision se traduit par une translation
du lieu de Bode du module de la fonction de transfert en boucle ouverte vers le haut, sans
affecter la phase, ce qui entrane une augmentation de la pulsation de coupure a` 0 dB,
diminuant ainsi la marge de gain et la marge de phase.
KG ( j ) dB
K = K 2 > K1
K = K1
log
= c > c
= c
0 dB
MG < MG
MG
KG ( j )
log
0
M
180
M < M
On en conclut quune augmentation de la precision entrane une degradation de la stabilite du syst`eme asservi. Un simple gain ne suffit donc pas pour obtenir simultanement
la precision et les marges de stabilite imposees par le cahier des charges (dilemme stabilite/precision), do`
u la necessite dintroduire un correcteur ou regulateur dans la boucle
dasservissement.
e (t )
s (t )
C(p)
G(p)
correcteur
cours dautomatique
`
J. HAGGEGE
- 2012
41
4.2
prcision
log
= c
0 dB
KG ( j )
log
M > M
0
M
180
Fonction de transfert en
boucle ouverte corrige
Fonction de transfert en
boucle ouverte non corrige
En pratique, la fonction de transfert dun correcteur a` avance de phase souvent utilise est
la suivante :
1 + a p
C(p) =
avec a > 1
1 + p
o`
u a et sont les param`etres du correcteur `a determiner.
`
J. HAGGEGE
- 2012
cours dautomatique
ENIT
42
dB
/d
ca
de
20 log a
20 log a
+2
0
10 log a
0 dB/dcade
0 dB
1
a
log
C ( j )
+90
m
m
0
= m
log
a1
a+1
1
m =
a
Toutefois, ce correcteur ne fait pas quapporter une avance de phase, il procure egalement
un gain de 20 log a dB a` la fonction de transfert en boucle ouverte aux hautes pulsations,
ce qui a un effet destabilisant sur le syst`eme boucle si la valeur de a est trop importante.
Exemples de valeurs de m en fonction de a :
a
m ()
1,5
11,5
2
19,5
3
30
4
36,9
5
41,8
6
45,6
7
48,6
8
51
9
53,1
10
54,9
11
56,4
12
57,8
13
59
On remarque quau del`a de a = 10, lavance de phase apportee par le correcteur naugmente plus significativement. Ainsi, le fait de choisir des valeurs importantes de a nameliorera pas la marge de phase, mais au contraire, destabilisera le syst`eme boucle du fait
de laugmentation du gain en boucle ouverte aux hautes pulsations.
Afin de beneficier de lavance de phase apportee par le correcteur pour ameliorer la marge
de phase du syst`eme boucle, il est necessaire de faire concider la pulsation m a` laquelle
lavance de phase est maximale avec la pulsation de coupure de la fonction de tranfert en
boucle ouverte, et ce en choisissant convenablement le param`etre .
ENIT
cours dautomatique
`
J. HAGGEGE
- 2012
43
KG ( j ) dB
KC ( j ) G ( j ) dB
= c > c log
= c
0 dB
KG ( j )
KC ( j ) G ( j )
m = c
log
M > M
M
180
Toutefois, un probl`eme se pose : il nest pas possible de prevoir, avant davoir effectue
la correction, la nouvelle pulsation de coupure puisque celle-ci depend elle-meme du correcteur a` determiner. Donc, pour calculer les param`etres a et du correcteur, on doit
proceder par essais successifs, en partant dune estimation approximative de la nouvelle
pulsation de coupure.
On peut estimer m = c0 , sachant que pour = m , le correcteur ajoute un gain de
10 log a. Il suffit donc de chercher m tel que :
|KG(jm )|dB + |C(jm )|dB = 0 dB
| {z }
10 log a
cest-`a-dire :
|KG(jm )|dB = 10 log a
Ainsi, la procedure de determination des param`etres dun correcteur a` avance de phase
est la suivante :
1. Determiner la marge de phase sur la fonction de transfert en boucle ouverte non
corrigee. En deduire le dephasage m a` ajouter pour obtenir une marge de phase
`
J. HAGGEGE
- 2012
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ENIT
44
a1
1 + sin m
a=
a+1
1 sin m
m a
4.3
KG ( j ) dB
Fonction de transfert en
boucle ouverte non corrige
prcision
= c
= c
0 dB
KG ( j )
Fonction de transfert en
boucle ouverte corrige
0
180
ENIT
log
log
M > M
cours dautomatique
`
J. HAGGEGE
- 2012
45
1 + p
1 + b p
avec b > 1
o`
u b et sont les param`etres du correcteur `a determiner.
Les lieux de Bode de ce correcteur sont les suivants :
C ( j ) dB
1
b
log
0 dB 0 dB/dcade
0
2
de
ca
/d
dB
Am = 20 log b
0 dB/dcade
C ( j )
0
b
log
90
Cet intervalle de pulsations doit donc etre place avant la nouvelle pulsation de coupure
c0 afin de ne pas affecter la marge de phase : on choisit c0 1 , par exemple c0 = 10 1
do`
u le choix de :
10
= 0
c
`
J. HAGGEGE
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cours dautomatique
ENIT
46
1,5
1, 9
3, 5
2
2, 8
6
3
3, 8
9, 5
4
4, 3
12
5
4, 6
13, 9
10
5, 1
20
12
5, 2
21, 5
15
5, 3
23, 5
= c
= c
0 dB
KG ( j )
diminution du gain
aux hautes pulsations
0
180
log
log
M > M
ENIT
10
c0
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`
J. HAGGEGE
- 2012
47
2. Relever le gain |G(jc0 )|dB et choisir b tel que |G(jc0 )|dB = 20 log b, cest-`a-dire :
b = 10
0 )|
|G(jc
dB
20
3. Tracer avec precision les lieux de Bode de la fonction de transfert corrigee KC(p)G(p)
et verifier la marge de gain et la marge de phase obtenues.
4.4
Correction combin
ee par avance et retard de phase
4.5
Synth`
ese des asservissements lin
eaires avec labaque
de Black
G(p)
s (t )
G(p)
1 + G(p)
cours dautomatique
ENIT
48
Labaque de Black (ou Black-Nichols) est lensemble des courbes du plan de Black telles
que :
G
1+G dB = = cste : courbes isogain ou contours de gain
G
1+G
= = cste : courbes isophase ou contours de phase
0,5 dB
3
4
5
6
7
8
9
10
0,7 dB
1 dB
2 dB
2,3 dB
3 dB
4 dB
5 dB
6 dB
8 dB
12 dB
0 dB
0
,5 d
B
1
dB
1,4 dB
dB
,4 dB
1
2
dB
3
dB
4
B
5d
6 dB
8 dB
4
6
8
80
70
60
260
250
240
230
220
210
200
190
180
170
160
150
140
130
120
110
100
90
30
20
12 dB
10
12
14
16
18
20
22
24
40
30
20
10
0
100
90
80
70
60
50
1
0,25 dB
50
40
module de G en dcibels
+ 28
+ 26
+ 24
+ 22
+ 20
+ 18
+ 16
+ 14
+ 12
+ 10
+ 8
+ 6
+ 4
+ 2
0
200
190
180
170
160
150
140
130
120
110
36
34
32
30
230
220
210
+
+
+
+
260
250
240
phase de G en degrs
DIAGRAMME AMPLITUDE-PHASE
(Abaque de Black)
Abscisses : phase de G (degrs)
Ordonnes : 20 log |G|
Contours d'amplitude de 20 log G
1+G
Contours de dphasage de G (degrs)
1+G
ENIT
cours dautomatique
`
J. HAGGEGE
- 2012
4.5 - Synth`
ese des asservissements lin
eaires avec labaque de Black
49
lieu de Black
de la fonction de
transfert en
boucle ouverte
0,25 dB
2
+ 28
+ 26
+ 24
+ 22
+ 20
+ 18
+ 16
+ 14
+ 12
+ 10
+ 8
+ 6
+ 4
+ 2
0
0,5 dB
0,7 dB
1 dB
1,4 dB
2 dB
2,3 dB
3 dB
4 dB
5 dB
6 dB
8 dB
12 dB
3
4
5
6
7
8
9
10
dB
,4 B
1 2d
dB
3
dB
4
B
5d
d
6 B
8 dB
4
6
8
50
40
260
250
240
230
220
210
200
190
180
170
160
150
140
130
120
110
100
90
80
70
60
30
20
12 dB
10
12
14
16
18
20
22
24
40
30
20
10
0
100
90
80
70
60
50
160
150
140
130
120
110
200
190
180
170
230
220
210
36
34
32
30
0 dB
0
,5 d
B
1
dB
module de G en dcibels
+
+
+
+
260
250
240
phase de G en degrs
cours dautomatique
ENIT
50
180
0
pulsation de
coupure 0 dB
pulsation de rsonance
en boucle ferme
pulsation d'inversion
Principe de la synth`ese avec labaque de Black : le but est dobtenir un facteur de resonance
en boucle fermee Q = 2,3 dB. Cette valeur est choisie parce quelle assure generalement
une marge de gain de lordre de 8 dB et une marge de phase denviron 45.
G dB
contour isogain 2,3 dB
M 45
180
MG 8dB
0 dB G
0
cours dautomatique
`
J. HAGGEGE
- 2012
4.5 - Synth`
ese des asservissements lin
eaires avec labaque de Black
51
Pour ce faire, on commence par determiner le gain K qui assure la precision souhaitee,
ce qui a pour effet de diminuer les marges de stabilite (translation vers le haut du lieu
de Black de la fonction de transfert en boucle ouverte). On corrige alors la fonction de
transfert en boucle ouverte au moyen de correcteurs a` avance ou a` retard de phase pour
amener le lieu de Black de la fonction de transfert en boucle ouverte a` tangenter la courbe
isogain 2,3 dB, sachant que lajout dun gain conduit a` une translation verticale du lieu
de Black tandis que lajout dun dephasage le translate horizontalement.
Action dun correcteur a` avance de phase :
G dB
KG ( p )
KC ( p ) G ( p )
0 dB
0
180
R
G ( p)
On choisit les param`etres a et du correcteur `a avance de phase tels que lavance de phase
maximale soit situee autour de la pulsation de resonance en boucle fermee.
Action dun correcteur a` retard de phase :
G dB
contour isogain 2,3 dB
KC ( p ) G ( p )
0 dB
0
180
KG ( p )
R
G ( p)
Les param`etres b et du correcteur `a retard de phase sont choisis tels que le retard de
phase soit faible autour de la pulsation de resonance en boucle fermee.
`
J. HAGGEGE
- 2012
cours dautomatique
ENIT
52
Remarque : pour estimer les corrections a` apporter au gain et a` la phase en boucle ouverte,
il est pratique de tracer le lieu de Black en boucle ouverte sur une feuille de papier calque
pour pouvoir le translater facilement sur labaque de Black.
4.6
R
egulation PID
PID
e (t )
(t )
Processus
1
Ti p
+
+
u (t )
G(p)
s (t )
Td p
cours dautomatique
`
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- 2012
4.6 - R
egulation PID
53
rponse
indicielle
point
d'inflexion
pente : a = tan
t
TR : retard
s (t )
Kp
G(p)
Regulateur
Proportionnel (P) : Kp
Kp =
1
aTR
Kp = 0,5K0
Proportionnel
(PI) : Kp 1 +
Kp =
0,9
aTR
Kp = 0,45K0
1
Ti p
Integral
`
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Ti = 3,3TR
Ti = 0,83T0
1,2
aTR
Kp = 0,6K0
Kp =
Ti = 2TR
Ti = 0,5T0
Td = 0,5TR
Td = 0,125T0
cours dautomatique
ENIT
54
ENIT
cours dautomatique
`
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- 2012
Bibliographie
[1] M. Benrejeb. Automatique de base. Notes de cours manuscrites, ENIT, 1995/96.
legrin. Theorie et calcul des asservissements
[2] J-Ch. Gille, P. Decaulne, et M. Pe
lineaires. Dunod, 1967.
[3] L. Maret. Regulation automatique. Presses polytechniques et universitaires romandes, 1993.
[4] P. Siarry. Automatique de base. Ellipses, 1989.
`
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- 2012
cours dautomatique
ENIT