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Cours dAnalyse 3
Fonctions de plusieurs variables
sin(x2 +3y 2 )
F IGURE 1 Reprsentation de la fonction f : R2 7 R dfinie par (x, y) 7 z = 0.1+r2 +
p
exp(1r2 )
(x2 + 5y 2 )
,
avec
r
=
x2 + y 2 , et projection des courbes de niveau sur les plans
2
z = 0 et z = 9.
Prambule
Le but de ce cours est de gnraliser la notion de drive dune fonction dune variable relle
valeurs relles partir de la thorie du calcul diffrentiel applique aux fonctions de plusieurs
variables. Lide fondamentale de cette thorie est dapprocher une application quelconque (de
plusieurs variables relles ici) par une application linaire au voisinage dun point.
Le cadre gnral pour la mettre en uvre est celui des espaces vectoriels (ce qui donne un sens
au mot "linaire" comme nous le verrons dans les chapitres qui suivent), munis dune norme sur
lespace de dpart (pour avoir une notion de voisinage) et une norme sur lespace darrive (pour
savoir "approcher").
Nous verrons que de cette thorie dcoule plusieurs proprits et thormes classiques importants
ainsi que plusieurs applications notamment pour loptimisation (voir le dernier chapitre du cours).
Toutefois, avant de sattaquer au calcul diffrentiel proprement dit, il parat ncessaire de bien
dfinir les notions de bases en topologie associes cette thorie, savoir :
- les distances, boules ouvertes, fermes,
- les ensembles ouverts, ferms, les normes, etc.
Nous ne le ferons pas dans le contexte des espaces vectoriels de dimension infinie (hors programme), mais dans le cas particulier des espaces Rn (et le plus souvent les espaces o R2 et R3 )
qui sont des espaces vectoriels particuliers de dimension n (dimension finie).
Rappelons quen dimension 2 (n = 2), on identifie un vecteur x de coordonnes (x1 , x2 ) avec un
point du plan de coordonnes (x1 , x2 ) une fois fixe une origine.
Ici, on gnralisera cette identification en dsignant le point ou le vecteur de coordonnes (x1 , ..., xn )
par x = (x1 , ..., xn ) Rn .
Rappelons enfin que lON NE PEUT PAS DIVISER PAR UN VECTEUR !
Or, dans R, la dfinition de la drive fait intervenir le rapport (f (x) f (x0 ))/(x x0 ). Elle
implique donc de pouvoir diviser par (x x0 ). Mais dans Rn a na pas de sens car la division
par un vecteur nest pas dfinie. Que faire alors si on ne peut pas dfinir la drive dune fonction
D Rn Rn ? Cest tout le but de ce cours : introduire une notion gnralise de la drive : la
DIFFERENTIABILITE.
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Calcul diffrentiel
3.1 Drives partielles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3.2 Oprateurs diffrentiels classiques . . . . . . . . . . . . . .
3.2.1 Gradient . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3.2.2 Divergence . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3.2.3 Rotationnel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3.3 Proprits des drives partielles . . . . . . . . . . . . . . .
3.4 Notion de diffrentiabilit . . . . . . . . . . . . . . . . . .
3.5 Oprations sur les fonctions diffrentiables . . . . . . . . . .
3.6 Proprits gomtriques des fonctions de plusieurs variables
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3.6.1
3.6.2
3.6.3
4
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Diffomorphismes
61
5.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5.2 Thorme dinversion locale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
5.3 Thorme des fonctions implicites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
Formules de Taylor
6.1 Applications deux fois diffrentiables . . . . . . . . .
6.2 Exemples de diffrentielles dordre 2 . . . . . . . . . .
6.3 Matrice Hessienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6.4 Diffrentielle dordre k . . . . . . . . . . . . . . . . .
6.5 Formule de Taylor avec reste intgral . . . . . . . . . .
6.5.1 Fonction dune variable relle valeur relle .
6.5.2 Fonction dune variable relle valeurs dans Rq
6.5.3 Fonction de Rp valeurs dans Rq . . . . . . .
6.6 Formule de Taylor-Lagrange . . . . . . . . . . . . . .
6.6.1 Fonction dune variable relle valeur dans Rq
6.6.2 Fonction de Rp valeur dans Rq . . . . . . . .
6.7 Formule de Taylor-Young . . . . . . . . . . . . . . . .
Extrema
7.1 Rappels dalgbre . . . . . . . . . . . . . . . . .
7.2 Extrema libres . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7.2.1 Condictions ncessaires du premier ordre
7.2.2 Conditions du second ordre . . . . . . .
7.2.3 Critres avec les matrices Hessiennes . .
7.2.4 Cas particulier o f : R2 R . . . . . .
7.3 Extrema lis . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
7.3.1 Contraintes . . . . . . . . . . . . . . . .
7.3.2 Extrema lis avec une seule contrainte . .
7.3.3 Extrema lis avec plusieurs contraintes .
7.4 Convexit et minima . . . . . . . . . . . . . . .
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88
Chapitre 1
Notion de topologie dans Rn
(c) Johann Benedict Listing (18081882) : il est le premier avoir employ le mot topologie
1.1
Nous allons dans ce cours, nous intresser aux fonctions f : U Rp Rq (p, q N ). Pour
cela il faudra tudier tout dabord la structure du domaine U car le domaine est aussi important
que la fonction comme nous le verrons.
5
Nous allons donc dfinir de nouvelles notions : distances, normes, ouverts, ferms, etc. dans les
domaines inclus dans Rn qui nous seront utiles tout au long de ce semestre pour tous les nouveaux
outils abords.
Toutefois, mme si nous travaillerons principalement dans R2 , R3 ou de faon gnrale Rn , nous
pourrons de temps autre donner des rsultats plus gnraux qui resteront valables dans des espaces autres que ceux-ci (ce sera le cas de ce premier chapitre). Mais ce ne seront pas nimporte
quels espaces. Les dfinitions et propositions ci-dessous font en effet intervenir des combinaisons
entre eux des lments dun mme espace, des multiplications par des scalaires, etc. Par consquent il est ncessaire que cet espace reste stable par combinaison linaires de ses lments, et les
plus appropris ici seront les espaces vectoriels que nous rappelons ci-dessous.
Exemple .
Lespace
Rn = R
... R}
| {z
nf ois
Une fois donn lespace vectoriel, il faut pouvoir valuer ses lments les uns par rapport aux
autres. Do la notion de distance.
6
Exemple .
1. E = R, muni de la distance d dfinie pour tout (x, y) R2 par d(x, y) = |x y| est un
espace mtrique.
2. E = Rn , muni de la DISTANCE DE MANHATTAN d1 dfinie pour tout (x, y) Rn Rn
par
n
X
d1 (x, y) =
|xi yi |.
i=1
F IGURE 1.2 Reprsentation de trois distances. 1. Plan de Manhattan qui, par ses rues quadrilles a
donn son nom la distance de Manhattan. 2. Cette distance est reprsente en bleu, jaune et rouge
dans la figure 2. On peut noter que la distance euclidienne dans cette figure est reprsente en vert
et correspond a la somme des diagonales des petits carrs (daprs le thorme de Pythagore). 3.
Enfin dans la figure 3, est reprsente la distance infinie qui correspond au nombre minimum de
mouvements ncessaire au roi pour se dplacer de sa case (ici f6) une autre case.
Il est noter que la distance de Manhattan est la distance de Minkowski pour p = 1, la distance
Euclidienne est la distance de Minkowski pour p = 2 et la distance de Thcebychev est la distance de
Minkowski quand p 7 . Voir figure 1.2 pour une illustration des diffrentes distances abordes
dans cet exemple.
Pour rendre le cours plus simple, nous utiliserons plutt la notion de norme dans tout le reste
de notre cours, et les espaces vectoriels norms plutt que les espaces mtriques. Il se trouve que
toute norme induit une distance (mais attention tout distance induit ninduit pas ncessairement une
norme). Donc ce qui va suivre peut sadapter parfaitement dans le cadre des espaces mtriques, tout
en tant plus facilement comprhensible.
8
1.2
n
X
1
n
X
2. kxk2 = (
n
X
3. kxkp = (
|xi |p )1/p (NORME p, p 1),
1
Proposition 1.10
Cette dfinition induit une relation dquivalence.
10
1.3
Dans le cas o a = 0 (vecteur nul) et r = 1 on a ce quon appelle les boules ou sphres units.
Dfinition 1.13 (BOULE UNITE OUVERTE, FERMEE, SPHERE)
Soit (E, k.k) un e.v.n.
1. B k.k (0, 1) = {x Ekxk 1} est appel boule UNITE FERMEE.
2. Bk.k (a, r) = {x E; kxk < 1} est appel boule UNITE OUVERTE.
3. Sk.k (a, r) = {x E; kxk = 1} est appel SPHERE UNITE.
Remarque . Dans la suite et pour viter les lourdeurs dcriture nous ne mettrons pas la norme
en indice et nous crirons juste B(a, r), B(a, r), et S(a, r) lorsque lon dsignera respectivement
la boule ferme, ouverte ou la sphre de centre a et de rayon r pour une norme k.k quelconque. Si
jamais la norme devait tre spcifie, nous lajouterons alors en indice.
Remarque . ATTENTION : les boules ont des formes diffrentes selon les espaces mtriques
utiliss. Voir un exemple dans R2 pour la distance euclidienne dans la figure 1.3, ou la figure 1.4
pour des distances p, o p = 0.5, 1, 2, 4 et .
11
F IGURE 1.3 Exemples sur R2 avec la norme euclidienne dune boule ferme (1.), ouverte (2.), et
dune sphre (3.) centre en a et de rayon r.
F IGURE 1.4 Exemples sur R2 avec la norme de Minkowski p de la sphre unit (centre en 0
et de rayon 1, avec p = 1, 2, 4 et ). Le cas p = 0.5 est part puisquon rappelle que k.kp avec
0 < p < 1 nest pas une norme sur Rn ). On dessine juste lensemble {x Rn , kxk0.5 = 1}
12
1.4
Ouverts et ferms
Dfinition 1.15 (PARTIE OUVERTE)
Soit (E, k.k) un e.v.n. Une partie ouverte (ou un ouvert) de E est une partie U de E telle
que pour tout x U , il existe r > 0 rel, tel que B(x, r) U . Autrement dit, tout point
de U est le centre dune boule ouverte de rayon non-nul, incluse dans U (voir figure 1.6
pour un exemple).
1.5
Avant toute chose, nonons la dfinition de voisinage dun point. Toutes les autres dfinitions
dcouleront de cette notion.
Dfinition 1.19 (VOISINAGE)
On dit quune partie V de E est un voisinage de x E si V contient un ouvert contenant
x.
Remarque . On a x A =
P.
P OA
Remarque . On a :
1. A est un ouvert,
15
2. A A,
3. A est un ouvert A = A.
Preuve : (3.) fait en cours.
Soit (E, k.k) un e.v.n. Soit A une partie quelconque de E. Alors E contient au-moins une partie
ferme contenant A (en effet E est ferm).
\
Soit F lensemble des parties fermes contenant A. Alors
F est la plus petite partie ferme
F F
contenant A. Et
F F
F.
F F
Remarque . On a :
1. A est un ferm,
2. A A,
3. A est un ferm A = A.
Preuve : (3.) fait en cours.
Proposition 1.24 (ADHERENCE DU COMPLEMENTAIRE)
Soit (E, k.k) un e.v.n. et A E. Alors
{E A = {E A.
16
par F r(A) = A A.
On dit que x est un point frontire de A si et seulement si x F r(A).
Maintenant que les notions de bases qui nous intressent sont tablies, nous pouvons nous intresser des outils qui nous seront utiles dans certaines preuves du cours : les suites et la notion
densemble compact.
17
1.6
Dans cette section, nous nous plaons (sauf exception spcifie) dans un (E, k.k) un e.v.n
quelconque.
Dfinition 1.29 (SUITE)
On appelle suite dans E toute application
N E
n 7 xn .
On note une telle application (xn )nN .
19
Remarque .
Tout espace vectoriel norm complet est appel espace de Banach.
Les e.v.n. (Rn , k.k) dans lesquels nous travaillerons pratiquement tout le temps, sont des
espaces de Banach. Donc toute suite de Cauchy dans ces espaces sera convergente.
Pour tout n N, on aura donc (un lment dune suite par exemple qui scrit)
xn =
p
X
xn i ei .
i=1
n+
n+
20
1.7
Ensemble compact
La notion de compacit sera utile dans la thorie de fonctions de plusieurs variables. Il est donc utile
de la rappeler ici. Et pour la dfinir, nous utilisons les sous-suites, do lintrt davoir rappeler
quelques rsultats sur les suites dans la section prcdente. Encore une fois, dans tout ce qui suit,
nous nous placerons dans le.v.n. (E, k.k).
Dfinition 1.43 (SOUS-SUITE OU SUITE EXTRAITE)
Soient (xn )nN une suite de E et : N N une application strictement croissante, alors
la suite (x(n) )nN dfinie pour tout n N est appele suite extraite ou sous-suite de la
suite (xn )nN .
21
1.8
Ensemble convexe
La notion densembles convexes (et plus tard de fonctions convexes) seront trs utiles dans le
chapitre sur les extrema (maxima et minima) de fonctions. Il est donc utile de la rappeler ici dans
cette dernire section.
Dfinition 1.49 (ENSEMBLE CONVEXE)
Soient (E, k.k) et C une partie de E. On dit que C est un convexe si et seulement si pour
tous x, y C, pour tout [0, 1], on a
x + (1 )y C.
22
n
Notion de topologie dans R1.9
HORS PROGRAMME : Applications dune e.v.n. vers un e.v.n.
1.9
1.9.1
Gnralits
Cette partie prsente des rsultats gnraux intressants qui restent hors programme pour la
deuxime anne de licence. Cependant ils pourront quand mme tre trs utiles pour les annes
suivantes.
Soient (E, k.k) et (F, k.k) deux espaces vectoriels norms et U une partie ouverte non vide de
E. On considre lapplication f : U F .
Dfinition 1.51 (APPLICATION CONTINUE)
Soient f : U F et a U . On dit que f est continue en a si et seulement si pour tout
> 0 il existe > 0 tel que pour tout x U tels que
kx ak < = kf (x) f (a)k <
23
1.9 HORS PROGRAMME : Applications dune e.v.n. vers un e.v.n.Notion de topologie dans Rn
1.9.2
et g : U 0 F
G
,
y = f (x) 7 g(f (x)).
24
n
Notion de topologie dans R1.9
HORS PROGRAMME : Applications dune e.v.n. vers un e.v.n.
1.9.3
1.9.4
Soit f D (Rp , k.k)Rp (Rq , k.kRq ), D 6= . Soit B = {b1 , ..., bp } une base de Rp , alors pour
tout x D, x se dcompose dune manire unique dans B. Autrement dit, il existe x1 , ..., xp R
p
p
X
X
tel que x =
xi bi . Donc f (x) =
fi (x)hi o {h1 , ..., hp } est une base de Rq .
i=1
i=1
25
1.9 HORS PROGRAMME : Applications dune e.v.n. vers un e.v.n.Notion de topologie dans Rn
1.9.5
Remarque . Pour bien faire la diffrence entre la continuit simple et la continuit uniforme en
un point x de E, on peut faire la comparaison entre les deux dfinitions suivantes (sans passer par
la continuit relative pour simplifier les dfinitions) (qui mettront les choses au clair) :
lapplication f est continue de E dans F si et seulement si pour tout x E, pour tout x > 0, il
existe ,x > 0, pour tout y E,
kx ykE < ,x = kf (x) f (y)kF < x .
Et dautre part
lapplication f est uniformment continue de E dans F si et seulement si > 0, il existe > 0,
pour tous x, y E,
kx ykE < = kf (x) f (y)kF < .
Autrement dit, dans la continuit uniforme le choix de ne dpend pas de x, et celui de ne dpend
que de celui de .
Proposition 1.66 (CONTINUITE RELATIVE)
Soient f : D (E, k.kE ) (F, k.kF ) avec D 6= une application uniformment
continue sur D relativement D. Si (xn )nN est une suite de Cauchy de points de D
alors f (xn ) est une suite de Cauchy dans F .
26
n
Notion de topologie dans R1.9
HORS PROGRAMME : Applications dune e.v.n. vers un e.v.n.
1.9.6
Remarque . Cette dernire proposition sera trs utile pour nous tant donn que dans ce cours
nous travaillerons principalement en dimension finie. Pour montrer la continuit de f il faudra
juste montrer alors f est linaire.
(E, k.kE ) et (F, k.kF ) deux e.v.n., alors lensemble des applications linaires continues de E vers
F , not L (E, F ) es un espace vectoriel. Comment normer cet espace ?
Proposition 1.69 (APPLICATIONS LINEAIRE CONTINUES EN DIMENSION FINIE)
Soit f L (E, F ), alors
sup kf (x)kF = sup kf (x)kF =
xB(0,1)
sup kf (x)kF ,
xE,x6=0
xS(0,1)
27
1.9 HORS PROGRAMME : Applications dune e.v.n. vers un e.v.n.Notion de topologie dans Rn
28
Chapitre 2
Fonctions de plusieurs variables. Limite.
Continuit.
F IGURE 2.1 Quelques mathmaticiens clbres lis ltude de fonctions de plusieurs variables.
Que sont les fonctions de plusieurs variables ? Dans ce chapitre nous allons tudier les fonctions de plusieurs variables dans des cadres particuliers (R2 ou R3 ), mais galement dans un cadre
trs gnral (Rn ). Nous ntudierons pas le cas encore plus gnral dans lequel la dimension des
espaces est infinie. Nous laissons cela pour un cours un peu plus avanc. Ces fonctions seront donc
de la forme
f : E Rp F Rq ,
29
o p et q sont des entiers naturels > 0. Autrement dit, les lments de lensemble de dpart E
seront des vecteurs du type x = (x1 , ..., xp ), et les lments de lensemble darrive seront des
vecteurs du type f (x) = (f1 (x), ..., fq (x)), o x est un vecteur de E.
Nous considrons plusieurs cas de fonctions plusieurs variables, donc voici quelques illustrations
graphiques.
Exemples de reprsentations graphiques de certaines classes de fonctions de plusieurs variables.
1. p = 1, q = 1. f : I R J R : cest le cas le plus simple, celui qui est connu depuis le
lyce, nous rappellerons si ncessaire quelques rsultats concernant ce type de fonctions.
2. p = 1, q > 1. f : I R F Rq : elles sont reprsentes par exemple par des courbes
paramtres (q = 2 ou 3),
3. = p = 2, q = 1. f : E R2 J R : elles sont reprsentes par exemple par des surfaces
(on les appelle galement champs scalaires), ou des courbes de niveau,
4. p = 2, q > 1. f : E R2 F Rq : elles sont reprsentes par exemple par des surfaces
paramtriques, ou des champs vectoriels (q = 2 ou 3).
5. p = 3, q = 3. f : E R3 F R3 : elles sont reprsentes par exemple par des champs
vectoriels.
F IGURE 2.2 Quelques reprsentations graphiques illustrant des fonctions de plusieurs variables.
30
F IGURE 2.3 Reprsentation du champ de vecteur donn par (x, y, z) 7 (y/z, x/z, z/4).
Ds que p et q sont > 3, il est assez difficile davoir une vision graphique de leur reprsentation,
mais cela ne veut pas dire quil ny a pas dinterprtation possible. Les variables peuvent reprsenter bien autre chose que lespace : cela peut tre des populations, des traits caractristiques (taille,
ge, maturit, gnes,...), etc. Nous essaierons de donner quelques illustrations tout au long de ce
cours.
Dans la suite de ce cours, nous distinguerons parfois des rsultats pour deux types bien distincts
de fonctions :
- les fonctions scalaires Rp R (quon appelle aussi fonctions relles de variables relles),
-les fonctions vectorielles Rp Rq , q > 1.
ATTENTION : certains rsultats seront donns pour les fonctions scalaires alors que dautres le
seront pour les fonctions vectorielles.
2.1
31
Remarque . Pour les fonctions de 3 variables, la notion analogue la ligne de niveau est celle de
la SURFACE de niveau.
32
2.2
Notion de limite
Dfinition 2.3 (FONCTION DEFINIE AU VOISINAGE DUN POINT)
On dit quune fonction f : E R est dfinie au voisinage dun point x0 , si x0 est un
point intrieur E {x0 }.
xx0
Remarque .
1. La notion de limite ici ne dpend pas des normes utilises.
2. La limite, si elle existe est unique.
3. Nous pouvons gnraliser ces dfinitions aux fonctions de E Rp Rq .
33
xx0
l2 , alors
1. pour tout couple de nombres rels et , la limite de la fonction f + g lorsque
x x0 existe et est gale l1 + l2 .
2. la limite de la fonction f g quand x x0 existe et elle est gale l1 l2 .
3. la limite de de f /g si l2 6= 0 lorsque x x0 existe et est gale l1 /l2 .
-soient g1 , ..., gn : R R, n fonctions relles telles que lim gi (t) = bi , pour tout i =
ta
1, ..., n,
-supposons de plus quil existe R, > 0 tel que pour tout t avec 0 < |t a| < on
ait (g1 (t), ..., gn (t)) 6= (b1 , ..., bn ) alors,
lim f (g1 (t), ..., gn (t)) = l.
ta
lim
(x,y)(a,b)
pour tout x R lim f (x, y) existe et que pour tout y R, lim f (x, y) existe. Alors
xa
yb
xa yb
yb xa
xx0
2. il existe R, > 0 tel que pour tout x {x E, 0 < kx x0 k < } tel que
f (x) h(x) g(x).
Alors lim h(x) = l.
xx0
2.3
Fonctions continues
Dfinition 2.10 (FONCTION CONTINUE EN UN POINT)
Soit x0 un point intrieur de E Rp . Une fonctions f : E Rq est continue en x0 si et
seulement lim f (x) = f (x0 ).
xx0
35
36
2.4
Coordonnes polaires
Lorsque lon considre des application f : E R2 R, il est quelques fois plus facile de
prouver des rsultats de limite, continuit, etc. en passant par les coordonnes polaires en faisant
le changement de variables de la faon suivante.
Soit R+ = [0, [. Deux cas possibles se prsentent.
1. Soit r = 0, et dans ce cas l, langle peut prendre toutes les valeurs sur [0, 2[ tant donn
que lon reste au mme point : lorigine.
2. Soit r 6= 0. On a alors x et y qui ne peuvent tre tous les deux nuls en mme temps, et alors
on peut dfinir une application bijective de R+ [0, 2[ vers R2 donne par les formules
suivantes :
R+ [0, 2[ R2 \ {0, 0}
(r, )
7 (x, y) = (r cos(), r sin()),
Son application rciproque est lapplication suivante :
R2 \ {0, 0} R+ [0, 2[
(x, y)
7 (r, ),
o r =
p
x2 + y 2 et est dfini de la faon suivante :
arctan(x/y)
si x > 0
arctan(x/y)
+
2
si x > 0,
arctan(x/y) + si x < 0,
=
si x = 0
si x = 0
2
et y 0,
et y < 0,
et y > 0,
et y < 0.
Donc en particulier, on a r2 = x2 + y 2 .
Dans certains exemples dtude de continuit des fonctions, il est utile de passer aux coordonnes
polaires : en effet, la condition sur deux variables (x, y) 0 devient une condition sur une seule
variable r 0 et prouver la continuit dune fonction devient plus facile (voir les exemples du
37
cours).
On aurait galement pu considrer sur lintervalle ] , ] au lieu de [0, 2[ mais alors il aurait
fallu changer la fonction rciproque arctan...( faire en exercice).
Exemple . Voir en cours.
2.5
xE
f (x0 ) = min f (x)), nous dirons que la fonction f atteint son maximum (respectivement
xE
son minimum).
xE
38
2.6
Remarque . ATTENTION :
1. est un objet gomtrique tandis que , fonction continue, est un objet analytique.
Un arc continu admet une infinit de paramtrages possibles.
2. Ne pas confondre ensemble CONVEXE et ensemble CONNEXE. Dans un ensemble CONVEXE,
le segment reliant deux points de cet ensemble doit se trouve en entier dans cet ensemble.
Tandis quun ensemble CONNEXE (ensemble en un seul morceau peut ne pas tre CONVEXE
et possder des lments dont le segment qui relie deux de ces lments puisse sortir de cet
ensemble (voir figure 2.6).
F IGURE 2.6 Exemples sur R2 dun ensemble CONVEXE E gauche et dun ensemble
CONNEXE non convexe F droite.
F IGURE 2.8 Exemples sur R2 de partie connexe par arc E et de partie non connexe par arc
E1 t E2 .
Thorme 2.22 (THEOREME DES VALEURS INTERMEDIAIRES)
Soit f : E Rp R un fonction continue sur une partie E Rp connexe par arc.
Soient A et B deux points de E. Pour tout nombre rel r compris entre f (A) et f (B) il
existe un point C de E tel que f (C) = r.
Chapitre 3
Calcul diffrentiel
3.1
Drives partielles
f 0 (a) = lim
41
Calcul diffrentiel
Remarque . Si f : E Rp
Rq ce sont les composantes fj de f pour j = 1, ..., q qui admettent p drives partielles. Nous le
verrons un peu plus bas dans la dfinition de la matrice jacobienne.
Remarque . Attention : une fonction peut possder des drives partielles en un point sans pour
autant tre continue en ce point ! Cest pour cela que lon donne la condition suffisante suivante
pour quune fonction soit continue en un point
Thorme 3.2 (CONDITION SUFFISANTE DE CONTINUITE)
f
, i = 1, ..., p
xi
soient continues au point (a1 , ..., ap ) E. Alors f est aussi continue en ce point.
Soit f : E Rp R une fonction continue telle que les p fonctions
Calcul diffrentiel
J(f )x0
f1 (x0 )
f1 (x0 )
...
x1
xp
..
..
.
.
fq (x0 )
fq (x0 )
...
x1
xp
Mq,p (R).
Autrement dit, si x = (x1 , ..., xp ) pour une fonction vectorielle f (x1 , ..., xp ) valeurs
f
dans Rq , la Jacobienne a pour colonnes les vecteurs
. En particulier, pour une fonction
xi
de p variables valeurs relles, la matrice jacobienne est juste une matrice ligne :
f (x)
f (x)
J(f )(x1 ,...,xp ) =
, ...,
x1
xp
et la transpose de ce vecteur est la matrice colonne
t
f (x)
f (x)
grad(f )(x1 ,...,xp ) =
, ...,
.
x1
xp
grad est appel gradient de f et il est not f (x) (qui se lit nabla f de x).
3.2
3.2.1
7 (grad(f ))(x) :=
43
f (x)
f (x)
, ...,
x1
xp
t
.
3.2.2
Calcul diffrentiel
Divergence
p
X
fi
(x),
7
x.y =
p
X
xi y i .
i=1
ATTENTION : ne pas confondre les notions de gradient et de divergence. grad(f ) est un vecteur
alors que div(f ) est un scalaire !
3.2.3
Rotationnel
f2
f1
f3
f2
f1
f3
(x)
(x),
(x)
(x),
(x)
(x) = f,
x2
x3
x3
x1
x1
x2
3.3
Les drives partielles dune fonction qui est obtenue par des oprations algbriques sur dautres
fonctions (somme, produit, fraction) suivent les mmes rgles.
Les drives partielles dune composition de fonctions sont plus compliques. Rappelons tout
dabord ce que lon connaissait pour les applications de R dans R.
44
Calcul diffrentiel
g : I R J R,
x
7 g(x),
h : J R R,
y
7 h(y),
et,
f : I R R,
x
7 f (x) = h(g(x)).
On a
df
dh
dg
(x0 ) =
(g(x0 )). (x0 ),
dx
dy
dx
que lon crivait plus souvent de la faon suivante : f 0 (x0 ) = h0 (g(x0 )).g 0 (x0 ).
g : D Rp E Rm ,
x
7 g(x),
h : E Rm Rq ,
y
7 h(y),
et,
f : D Rp Rq ,
x
7 f (x) = h(g(x)).
des fonctions telles que les p drives partielles de chacune des m composantes de g en
x0 D existent et h en g(x0 ) E soit une fonction continment drivable (i.e. ses
drives partielles existent et sont continues) alors pour tout i = 1, ..., p, et pour tout
j = 1, ..., q on a :
1. chaque fj possde une drive partielle par rapport xi au point x0 ,
2. on a la formule suivante
(h g)j
fj
(x0 ) =
(x0 ),
xi
xi
hj
g1
hj
gm
=
(g(x0 ))
(x0 ) + ... +
(g(x0 ))
(x0 ),
y1
xi
ym
xi
ce qui donne les entres dune matrice jacobienne de f qui est un produit des matrices
jacobiennes de h et g. Autrement dit,
J(h g)x = J(h)g(x) .J(g)x .
45
Calcul diffrentiel
3.4
Notion de diffrentiabilit
Nous avons pour linstant tudi la drivabilit des composantes de f pour se ramener aux cas que
lon connaissait des fonctions de R dans R. Mais cela nest pas satisfaisant dans le sens o lon na
pas de rsultats propre f sans passer par les drives partielles. Do lintrt de cette section de
la notion de diffrentielle de f , qui pourrait tre abord dans le cas de la dimension infinie mais
que lon ne traitera quen dimension finie pour rester dans le cadre du programme. Nous donnerons
des rsultats permettant de relier la diffrentielle dune fonction avec ses drives partielles.
Dfinition 3.6 (DIFFERENTIELLE EN UN POINT a)
Soient E un ouvert inclus dans Rq , f : E Rq une application et a E. On dit que f est
diffrentiable au point a si et seulement sil existe une application linaire l Rp Rq
vrifiant
kf (x) f (a) l(x a)k
lim
= 0,
xa
kx ak
x6=a
ou encore, en posant h = x a,
kf (a + h) f (a) l(h)k
= 0,
h0
khk
h6=0
lim
Remarque .
-lapplication l est linaire et continue (ici cest vident puisquelle est linaire en dimension finie,
donc forcment continue),
-cette application l lorsquelle existe est unique et on la note dfa ,
-on peut galement crire cette dfinition sous la forme, pour tout h Rp
kf (a + h) f (a) l(h)k = r(h),
o r(h) = o(khk) est le reste. Cest dire que pour tout h Rp ,
kr(h)k
= 0,
h0 khk
h6=0
lim
46
Calcul diffrentiel
-LIEN ENTRE DERIVEE ET DIFFERENTIABILITE : la fonction f : I R Rq est diffrentiable si et seulement si elle est drivable et pour tout x I, et h R, on a
dfx (h) = hf 0 (x),
-DIFFERENTIELLE DUNE APPLICATION LINEAIRE : si f : E Rp Rq est linaire, alors
f est diffrentiable sur E et pour tous x E et h Rp ,
dfx (h) = f (h),
-DIFFERENTIELLE DUNE APPLICATION BILINEAIRE : si B : E1 E2 Rq , o E1 Rp1
et E2 Rp2 , alors B est diffrentiable sur E1 E2 et pour tous (x1 , x2 ) E1 E2 et pour tous
(h1 , h2 ) Rp1 Rp2 ,
dB(x1 ,x2 ) (h1 , h2 ) = B(x1 , h2 ) + B(h1 , x2 ).
Cest la drive de f en x suivant la direction h (si h est non nul), ou encore drive
directionnelle.
Calcul diffrentiel
Remarque .
ATTENTION : bien remarquer que la formulation ci-dessus correspond df et non pas dfx
qui est daprs la dfinition toujours linaire et continue de Rp dans Rq . Autrement dit, ne pas
confondre df et dfx !
Remarque . Il faudra bien distinguer deux cas. Les fonctions valeurs dans un espace produit,
autrement dit f (x) sera un vecteur de composantes fi (x) pour tout x dans lespace de dpart. Et
le cas o f est dfinie sur un espace produit, cest dire que f sera dfinie pour tout x E Rn ,
x tant un vecteur de Rn .
Bien entendu, la plupart du temps nous travaillerons sur le cas gnral qui est un mlange de ces
deux cas, et donc f sera une fonction dfinie de E Rn vers Rp . Il faudra alors garder lesprit
les rsultats suivants.
1. Une fonction f : I R Rq dfinie pour tout x dans I par f (x) = (f1 (x), ..., fq (x)) est
diffrentiable en un point x I si et seulement si toutes composantes fi de f , i = 1, ..., q
sont diffrentiables et dfx (h) = (df1,x (h), ..., dfq,x (h)) = hf 0 (x), o dans ce cas h est un
rel (scalaire) et f 0 (x) est le vecteur de composantes les drives fi0 (x). Attention, cela ne
marche que si lespace de dpart est R ici. Cela ne marche plus du tout si lespace de dpart
est inclus dans Rp . On aura alors le rsultat suivant.
2. On considre une fonction f : E Rp R dfinie pour tout x = (x1 , .., xp ) dans E par
f (x) R.
Si f est diffrentiable en un point x E alors les drives partielles seront diffrentiables.
Mais la rciproque sera FAUSSE en gnral.
On peut rsumer ce dernier point de la faon suivante :
-Si f est diffrentiable alors les applications partielles sont drivables (cest le rsultat de
la proposition 3.10).
-PAR CONTRE,lexistence de la drive des applications partielles nimplique pas ncessairement la diffrentiabilit de f .
-Mais, si les applications partielles sont continment diffrentiables alors f est continment
diffrentiable (ce sera le rsultat de la proposition 3.11).
Nous allons noncer ces rsultats dans les deux propositions suivantes.
48
Calcul diffrentiel
i=1
hi dfa (ei ),
i=1
p
X
f
(a),
xi
i=1
= < f (a)|h >,
o f (a) = (
hi
f
f
(a), ...,
(a)) et < .|. > est le produit scalaire canonique sur Rp , cest dire
x1
xp
< x|y >=
p
X
xi y i .
i=1
49
Calcul diffrentiel
fi
(a) pour tous i = 1, ..., q et
xj
fj
(a) pour un j nexiste pas alors f nest pas diffrentiable.
xi0
f
(a) pour tout i = 1, ..., p, et
-sinon, considrons lapplication linaire l : Rp Rq o l(ei ) =
xi
on regarde si
kf (a + h) f (a) l(h)k
= 0,
lim
h0
khk
h6=0
3.5
Calcul diffrentiel
3.6
Pour finir ce chapitre, nous allons donner quelques interprtations gomtriques des diffrentielles.
3.6.1
Avant de donner le rsultat directement, rappelons la dfinition dun vecteur normal une courbe
en un point de cette courbe ainsi que la dfinition dune ligne de niveau pour une fonction dfinie
sur un domaine de R2 valeurs dans R.
Dfinition 3.15 (VECTEUR PERPENDICULAIRE A UNE COURBE)
Soient x un point dune courbe Rp et T une droite tangent au point x. On dit
quun vecteur v est perpendiculaire la courbe au point x si v est perpendiculaire T .
Dans ce cas, on dit aussi que v est normal la courbe au point x.
En particulier, cela signifie que le produit scalaire de v et du vecteur directeur de T est
gal 0.
51
Calcul diffrentiel
3.6.2
Sur le graphe de la fonction f on prend un point (x, y, a). Alors (x, y) est sur la ligne de niveau
a = f (x, y).
Proposition 3.18 (GRADIENT ET PENTE)
Le vecteur gradient f (x, y) indique la direction de plus grande pente positive sur f
partir dun point.
Calcul diffrentiel
3.6.3
Attention ici, il ne faut pas confondre le graphe dune fonction scalaire ( valeurs dans R) de deux
variables avec la surface de niveau. En effet, dans cette section nous nous intressons lquation
du plan tangent la surface reprsentant une fonction f : E R2 R qui est donne par
f (x, y) = z pour tout (x, y) E, o z est un rel image de (x, y) par f . Rappelons que les
surfaces de niveau pour une application g dfinie sur un domaine de R3 la surface est donne par
g(x, y, z) = a, o a est un rel.
53
Calcul diffrentiel
f
f
(x0 , y0 )(x x0 ) +
(x0 , y0 )(y y0 ).
x
y
54
Chapitre 4
Thorme des accroissements finis
(b) Pierre
Varignon
(1654-1722) : mathmaticien franais,
lorigine du formalisme
de la dfinition de
vitesse
instantane
et dacclration, un
des fondateurs de la
mcanique analytique.
Il a russi convaincre
Rolle de lutilit du
calcul infinitsimal.
F IGURE 4.1 Quelques mathmaticiens clbres lis la thorie des accroissements finis.
Ce chapitre est ddi lun des rsultats fondamentaux du calcul diffrentiel qui permettra de
rsoudre pas mal dexercices. Nous allons commencer par des rsultats connus pour des fonctions
dune variable relle valeurs relles. Nous gnraliserons un rsultat analogue en dimension suprieure (pour lespace de dpart, puis pour lespace darrive). Nous terminerons enfin ce chapitre
par une application.
55
4.1
4.2
Rappelons la dfinition dun segment et dun ensemble convexe (voir section (1.49)). Nous en
aurons en effet besoin tout au long de ce chapitre tant donn que nous formulerons les rsultats
sur des convexes ouverts inclus dans lensemble de dfinition de f . Lorsque f sera dfinie sur un
domaine de R un tel ensemble sera un intervalle I du type ]a, b[ et si f est valeurs sur un domaine
de Rp on notera cet ensemble convexe U .
Dfinition 4.3 (SEGMENT)
On appelle segment ferm (respectivement segment ouvert) dextrmits a et b dune
espace Rp , lensemble
[a, b] (resp. ]a, b[) = {ta + (1 t)b tel que t [0, 1] (resp. t ]0, 1[)}.
56
4.3
(4.1)
pour tous x, y I.
2. que ce rsultat sapplique mme pour x et y au bord de lintervalle I condition que f soit
continue sur lintervalle ferm I et que lon ait une estimation de f 0 sur lintervalle ouvert
I.
Rsultat un peu plus gnral.
57
4.4
Thorme gnral
Thorme 4.8 (INEGALITE DES ACCROISSEMENTS FINIS (3))
Soit f : U Rp Rq une fonction diffrentiable sur un ouvert CONVEXE U. On
suppose quil existe k > 0 tel que
|||dfu ||| k que que soit u U.
Alors
kf (x) f (y)kRq kkx ykRp quel que soit (x, y) U U.
Nous avons en fait un rsultat un peu plus gnral qui ne ncessite pas le fait que U soit convexe.
Il est donn dans la proposition suivante.
58
4.5 Application
4.5
Application
Dfinition 4.11 (ENSEMBLE CONNEXE)
Un sous-ensemble despace topologique X (par exemple Rn ) est dit CONNEXE sil
ne peut scrire comme une runion disjointe de deux ouverts non vides ou de faon
quivalente comme runion disjointe de deux ferms non vides.
4.5 Application
60
Chapitre 5
Diffomorphismes
5.1
Introduction
Diffomorphismes
5.2
Diffomorphismes
5.3
Diffomorphismes
Diffomorphismes
f1
f1
(x, (x)) ...
(x, (x))
xp+1
xp+q
..
..
.
.
fq
fq
(x, (x)) ...
(x, (x))
xp+1
xp+q
65
f1
f1
(x, (x)) ...
(x, (x))
x1
xp
..
..
.
.
fq
fq
(x, (x)) ...
(x, (x))
x1
xp
Diffomorphismes
66
Chapitre 6
Formules de Taylor
F IGURE 6.1 Quelques mathmaticiens clbres lis aux diffrentielles dordre suprieures ou
gales 2.
Avant de donner les formules de Taylor, qui dpendent des diffrentielles dordre n 1 dans
diffrents cas de fonctions : fonctions de R dans R, fonctions de R dans Rq et fonctions de Rp dans
Rq , nous allons donner un aperu de ce quest une diffrentielle dordre 2 dans un premier temps,
avec un thorme de symtrie important : le thorme de Schwarz. Nous dfinirons galement la
matrice Hessienne qui nous servira beaucoup dans le chapitre 7 sur les extrema.
67
6.1
Formules de Taylor
Remarque .
Par sa dfinition, la diffrentielle de df en x, que lon crit d(df )x est une application linaire
continue de Rp dans L (Rp ; Rq ). Autrement dit, on a
df : U L (Rp ; Rq ),
et
d(df )x : U L (Rp , L (Rp ; Rq )).
Mais elle sidentifie naturellement avec une application linaire continue sur Rp Rp (cest dire
une application bilinaire continue sur Rp ) grce la proposition suivante.
Proposition 6.2 (HORS-PROGRAMME : ESPACES ISOMETRIQUES)
Les espaces L (Rp ; L (Rq ; Rn )) et L (Rp , Rq ; Rn ) munis des normes usuelles sont isomtriques.
68
Formules de Taylor
Remarque . On peut interprter cette dfinition de la faon suivante (quon utilise en pratique
pour calculer d2 f ). Si f est deux fois diffrentiable sur U , alors, quel que soit k Rp , lapplication
g : U Rq
x 7 dfx (k)
est diffrentiable et
dgx (h) = d2 fx (h, k).
6.2
Donnons ici quelques diffrentielles dordre 2 pour deux types de fonctions classiques : les
applications affines et les applications quadratiques.
1. Une application affine f : x 7 l(x) + b avec l L (Rp ; Rq ) et b Rq est deux fois
diffrentiable et sa diffrentielle seconde est identiquement nulle.
2. Une application quadratique f : x 7 (x, x) avec L (Rp , Rp ; Rq ) est deux fois diffrentiable et sa diffrentielle seconde est constante, et mme gale 2 si est symtrique.
69
6.3
Formules de Taylor
Matrice Hessienne
Dfinition 6.5 (MATRICE HESSIENNE)
Soit f : U Rp R et soit (e1 , ..., ep ) la base canonique de Rp . Si f est deux fois
diffrentiable sur louvert U alors pour tout x E, pour tous i, j {1, ..., p}
d2 fx (ei , ej ) =
f
(x).
xi xj
Alors la matrice
d2 fx := Hess fx :=
2f
2f
(x)
.
.
.
(x)
x21
x1 xp
..
..
.
.
2f
2f
(x) . . .
(x)
xp x1
x2p
Le thorme de Schwarz montre que les drives partielles croises sont gales, cest dire
f
f
=
xi xj
xj xi
pour tous i, j {1, ..., p}. Et donc la matrice hessienne est symtrique. Ces drives sont en
gnral notes
2f
.
xi xj
Par bilinarit, si h et k sont deux vecteurs de Rp de composantes (h1 , ..., hp ) et (k1 , ..., kp ) respectivement, alors
p
p
X
X
2f
2
t
dx f (h, k) = h.Hess fa .k =
hi kj
(x).
xi xj
i=1 j=1
Autrement dit, Hess fa est la matrice de la forme bilinaire d2 fa par rapport la base canonique
de Rp . Lgalit de Schwarz assure de plus que la matrice hessienne est symtrique.
6.4
Diffrentielle dordre k
Pour les entiers k 2, on dfinit par rcurrence les notions suivantes, qui gnralisent le cas k = 2.
70
Formules de Taylor
Nous pouvons maintenant donner un rsultat qui permettra dtablir de faon ncessaire et suffisante les diffrentielle dordre k, k N, qui gnralisera le cas des diffrentielles dordre 2. Par
gnralisation du thorme de Schwarz, il vient que si une fonction f est k fois diffrentiable en un
point x, sa diffrentielle dordre k sera une application k-linaire symtrique (nous ne montrerons
pas ce rsultat ici). Il est donc tout naturel de dfinir un tel espace dans laa dfinition ci-dessous
aprs avoir rappel ce quest une permutation.
Dfinition 6.10 (PERMUTATION)
On appelle permutation de N une bijection de N sur N.
71
Formules de Taylor
Nous pouvons ds lors donner une condition ncessaire et suffisante pour quune fonction f soit
k-fois diffrentiable.
Thorme 6.12 (CNS APPLICATION DIFFERENTIABLE)
Une fonction f : U Rp Rq est k fois diffrentiable au point x U si et seulement
sil existe
1. un voisinage ouvert Ux de x dans U ,
2. des fonctions dn f : Ux Lns (Rp ; Rq ) pour n k 1, et
3. dk fx Lks (Rp ; Rq )
telles que
1. d1 f = df dans Ux ,
2. pour tout n k 2, dn f est diffrentiable sur Ux , avec pour tout y Ux , et pour tout
(h1 , ..., hn+1 ) (Rp )n+1 :
[n]
De faon analogue aux diffrentielles dordre 2, nous obtenons que si h et k et l sont trois vecteurs
de Rp de composantes (h1 , ..., hp ), (k1 , ..., kp ) et (l1 , ..., lp ) respectivement, alors
d3x f (h, k, l)
p
p
p
X
X
X
i=1 j=1
3f
hi kj ln
(x).
xi xj xn
n=1
Les diffrentielles dordre suprieure 1 tant dfinies, nous pouvons nous intresser dsormais
aux diffrents rsultats concernant les formules de Taylor. Nous nous intressons dans la section
suivante aux formules de Taylor avec reste intgral, aux formules de Taylor-Lagrange et enfin aux
formules de Taylor-Young.
72
Formules de Taylor
6.5
6.5.1
Commenons cette section par la formule dj tudie durant les annes prcdentes et qui correspond la formule de Taylor avec reste intgral pour les fonctions dune variable relle valeurs
relles.
Soit I R un ouvert non vide, nous avons alors le rsultat suivant :
Thorme 6.13 (TAYLOR AVEC RESTE INTEGRAL f : I R R)
Soit f C p+1 (I, R) et a, b = a + h I, alors
f (a + h) = f (a) +
p
X
hk
k=1
k!
(k)
hp+1
(a) +
p!
6.5.2
Avant de donner les diffrentes formules de Taylor associes cette section, nous allons montrer un lemme qui sera une des cls de beaucoup de preuves de ce chapitre. Nous allons galement
rappeler quelques rsultats sur les intgrales de Riemann pour des fonctions dfinies sur un intervalle [a, b] valeurs dans Rq .
Lemme 6.14 (FORMULE DERIVEE nieme )
Soient I un intervalle ouvert de R, et g : I Rq une fonction (n + 1) fois drivable. On
note g (k) ses drives successives, k {1, ..., n + 1}. Alors, pour tout t I on a
!
n
X
d
(1 t)k (k)(t)
(1 t)n (n+1)
g(t) +
g
=
g
(t).
dt
k!
n!
k=1
Formules de Taylor
g(t)dtk
t[a,b]
g(t)dt = 0, et
et donc
x
g(t)dt,
g(t)dt +
g(t)dt =
x
x
y
Z
pour tout z [a, b]. De plus lapplication y 7
g.
Inversement, pour toute primitive G de g, on a
Z
G(y) G(x) =
g(t)dt.
Remarque . Dans notre cas, nous sommes en dimension finie R et pour simplifier
g(t)dt est
a
Z b
simplement le vecteur dont les composantes sont
gi (t)dt o les gi sont les i 1, ..., q sont les
a
Formules de Taylor
Nous pouvons alors passer au cas le plus gnral de cette section qui sont les fonctions de Rp
valeurs dans Rq .
6.5.3
6.6
6.6.1
Formule de Taylor-Lagrange
Fonction dune variable relle valeur dans Rq
Dans cette section, les hypothses de rgularit de la fonction tudie seront plus faibles que dans
la section prcedente (on ne demande plus la fonction dtre de classe C n+1 , mais juste dtre
75
Formules de Taylor
au-moins n + 1-fois diffrentiable (ou drivable si cest une fonction dune variable relle). On
perd par contre lgalit avec le reste intgral prcdent pour obtnir une ingalit dfinie dans les
forumes de Taylor-Lagrange ci-dessous.
Proposition 6.18 (TAYLOR LAGRANGE f : I R Rq )
Si I est un intervalle ouvert de R contenant [0, 1] et g : I Rq une fonction (n + 1) fois
diffrentiable telle que
kg (n+1) (t)k M, pour tout t [0, 1],
alors
n
X
1 (k)
M
kg(1) g(0)
g (0)k
.
k!
(n + 1)!
k=1
6.6.2
y[x,x+h]
alors
n
X
M
1 k
d fx (h[k] )k
khkn+1 .
kf (x + h) f (x)
k!
(n + 1)!
k=1
6.7
Formule de Taylor-Young
Cette formule est valable sous des hypothses encore moins fortes que dans les deux sections
prcdentes, et donc, pour cette raison, donne un rsultat seulement local.
76
Formules de Taylor
77
Formules de Taylor
78
Chapitre 7
Extrema
Ce chapitre est consacr ltude de lexistence de deux types dextrema : les extrema libre
et les extrema lis. Les seconds correspondent au cas o les extrema sont justement lis des
contraintes. Dans les deux cas, nous pourrons dfinir ce que lon appelle extrema locaux (ou relatifs) et les extrema globaux (ou absolus). Il se pourra donc que des minima locaux par exemple ne
soit pas globaux si lon tend le domaine de dfinition de la fonction f .
Nous ne nous intresserons galement qu ltude de minima (pour simplifier le chapitre) tant
donn que les maxima des fonctions f peuvent tre vus comme les minima des fonction f .
Enfin, nous ne nous intresserons quaux fonctions scalaires (autrement dit les fonctions f dfinies
sur Rp valeurs dans R).
Avant de commencer par ltude des extrema libres, faisons quelques petits rappels dalgbre.
7.1
Rappels dalgbre
Extrema
(7.1)
Remarque . On remarque quen dimension finie, q est elliptique si et seulement si q est dfinie
positive. Si on nest pas en dimension finie (hors programme) on a juste lllipticit qui implique
q dfinie positive mais pas la rciproque.
Etant donn que certains rsultats dexistence dextrema font intervenir les matrices Hessiennes
(qui sont des matrices symtriques), rappelons ici quelques rsultats pour les matrices.
Dfinition 7.4 (MATRICES SYMETRIQUES)
Soit
a1,1
..
..
A= .
.
ap,1
a1,p
..
.
ap,p
une matrice carre, A Mp (R). On dit que A est symtrique si ai,j = aj,i pour tout
i, j = 1, ..., p.
80
Extrema
a1,1 a1,k
..
...
Ak = ...
.
ak,1
ak,k
On peut prouver facilement si une matrice symtrique est dfinie positive grce au rsultat suivant.
Thorme 7.8 (DEFINIE POSITIVE)
Soit A Mp (R) une matrice symtrique, alorsA est DEFINIE POSITIVE si et seulement si lune des proprits suivantes est satisfaite :
1. k > 0 pour tout k = 1, ..., n,
2. A est diagonalisable et ses valeurs propres sont strictement positives.
Extrema
-le dterminant de A est strictement positif (cest dire que A est inversible),
- il existe une constante > 0 telle que xT .A.x kxk2 , pour nimporte quelle norme k.k,
2) Une matrice symtrique relle est dite dfinie ngative si son oppose (symtrique elle aussi)
est dfinie positive.
7.2
Extrema libres
Dfinition 7.9 (MINIMUM LOCAL ET GLOBAL)
Si f est une fonction dfinie sur une partie U de Rp et valeurs relles, un point a U
est un minimum local (ou relatif) de f sil existe un voisinage Va de a ouvert dans U tel
que
f (x) f (a) pour tout x Va .
On dira que a est un minimum global (ou absolu) de f si
f (x) f (a) pour tout x U.
Un minimum est dit strict si lingalit est stricte, cest dire f (x) > f (a), pour tout
x 6= a (que ce soit local ou global).
Remarque .
1. Noter que si f : I R R, a U est un point critique de f si f 0 a) = 0.
2. Nous allons voir dans la proposition suivant quun extremum est un point critique, mais attention, la rciproque est fausse. Ce nest pas parce que lon a un point critique que cest un
extremum. Par exemple, 0 est un point critique de f : x 7 x3 et pourtant ce nest pas un extremum
sur R.
Dans toute la suite, nous allons donner des critres ncessaires (et on lespre quelques fois suffisants) pour trouver lexistence de ces extrema locaux selon le degr de diffrentiabilit de la
fonction f .
7.2.1
Extrema
Si lon passe maintenant dans un cadre plus gnral des fonctions de RP R. Nous obtenons le
rsultat suivant.
Proposition 7.12 (REGLE DE FERMAT)
Soient U un ouvert non vide de Rp et f : U R une application diffrentiable en a U .
Si f est un extremum local en a alors dfa = 0 (autrement dit, a est un point critique), ce
f
qui revient dire que pour tout i = 1, ..., p,
(a) = 0, ou encore le gradient de f en a
xi
est nul.
Remarque . Attention :
1. La condition prcdente nest pas suffisante car a peut tre un point critique de f sans pour
autant que f possde dextremum local.
2. La condition U ouvert est importante. En effet, il se peut que f admette un extremum sur un
domaine U inclus dans Rp alors que ses drives partielles ne sannuleront pas sur U . Ce
qui nous ramne au rappel suivant (voir la remarque de la section 1.7).
7.2.2
Dans cette section nous allons non seulement donner des conditions ncessaires mais galement
suffisantes qui permettront didentifier des minima locaux dnas le cas o la fonction admet des
diffrentielles secondes.
Commenons comme dans la section prcdente par les fonctions de R R.
83
Extrema
Remarque .
1. On retrouve ici la notion de coercivit donne dans le rappel tout au dbut de ce chapitre puisque
d2 fa est une application bilinaire symtrique (daprs le thorme de Schwarz).
2. Comme nous sommes en dimension finie, la condition sil existe C > 0 tel que d2 fb (h, h)
Ckhk2 , pour tout h Rp revient dire sil existe C > 0 tel que d2 fb (h, h) > 0 , pour tout
h Rp \ 0Rp (car la coercivit est quivalent dire que la fonction bilinaire symtrique est
dfinie positive en dimension finie).
3. Ce rsultat peut sinterprter facilement avec les matrices Hessiennes. Cest ce que nous allons
voir dans la section suivante.
84
Extrema
7.2.3
7.2.4
Cas particulier o f : R2 R
Dans le cas o p=2 (f : R2 R, ce que lon utilisera le plus souvent en exercice), nous
utiliserons la notation de Monge qui nous sera bien utile, et plus rapide en gnral que les critres
de section prcdentes.
85
Extrema
2f
2f
2f
(a,
b),
et
t
=
(a,
b),
s
=
(a, b).
x2
xy
y 2
Alors
1. si rt s2 > 0 et r > 0, (a, b) est un minimum local de f sur U ,
2. si rt s2 > 0 et r < 0, (a, b) est un maximum local de f sur U ,
3. si rt s2 < 0 la fonction nadmet pas dextremum local, on dit alors que (a, b) est un
point SELLE ou COL.
7.3
Extrema lis
Dans cette section, nous allons nous intresser la recherche des extrema sous certaines contraintes.
Il parat normal donc de dfinir ce que sont des contraintes.
7.3.1
Contraintes
7.3.2
Commenons par les fonctions dun espace R2 avec une seule contrainte :
86
Extrema
g
f
x (a, b) x = 0,
g
f
(a, b)
= 0,
y
y
g(a, b)
= 0.
7.3.3
En gnralisant le cas prcdent, on peut donner les rsultats sous les formes suivantes pour k
contraintes.
Dfinition 7.21 ( REGULIER)
Soit g : U Rp Rk une fonction de classe C 1 et = g 1 ({0}). On dit que est
rgulier (ou encore quil satisfait la condition de qualification non dgnre) si pour
tout a , dga : Rp Rk est surjective.
Extrema
Si jamais on est mal laise avec la notion de rgulire, il suffit juste de voir le rsultat prcdent
de la faon suivante :
1. on suppose que les fonctions f et g1 ,...,gk dfinies de Rp R sont continment diffrentiables.
2. on dit que les contraintes g1 ,...,gk sont indpendantes au point a U si la famille de formes
linaires continues {(dg1 )a , ..., (dgk )a } est libre (ce qui revient exactement dire que g est rgulire. Alors on a le rsultat suivant quivalement au thorme prcdent :
Thorme 7.24 (CONDITION NECESSAIRE MINIMUM SOUS k CONTRAINTES)
Soient f et g1 ,...,gk sont des fonctions de classe C 1 dfinies sur un ouvert U Rp dun
valeurs dans R. Soit a U tel que g1 (a) = 0,...,gk (a) = 0 et les contraintes g1 ,...,gk sont
indpendantes au point a. Si a est un minimum local de f sous les contraintes g1 ,...,gk ,
alors il existe des rels 1 ,...,k tels que
dfa = 1 (dg1 )a + ... + k (dgk )a .
7.4
Convexit et minima
Lavantage de travailler sur des ensembles convexes avec des fonctions convexes (que lon
dfinit ci-dessous) cest que lorsquil y a quivalence entre extremum local et global. Et du coup,
ltude des extrema se simplifie grandement dans le sens o lon na pas besoin de chercher un
extremum global parmi les extrema locaux.
88
Extrema
89