Le Développement Et La Croissance PDF
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Exercice 1
La croissance conomique est l'accroissement durable de la production globale d'une conomie.
C'est donc un phnomne quantitatif que l'on peut mesurer. C'est aussi un phnomne de longue
priode. En effet, une augmentation brutale et sans lendemain de la production nationale ne correspond
pas la croissance conomique. Il ne faut donc pas confondre croissance et expansion, l'expansion
caractrisant
une
augmentation
de
la
production
sur
une
courte
priode.
Il importe aussi de distinguer la croissance du dveloppement qui dsigne l'ensemble des
transformations techniques, sociales, dmographiques et culturelles accompagnant la croissance de la
production. Le dveloppement peut tre associ l'ide de progrs conomique et social : il correspond
l'amlioration du bien tre des populations que rend possible l'ensemble de ces transformations,
notamment en amliorant la sant et l'ducation des populations.
On utilise comme indicateur de la production, le PIB. Le PIB est, en effet, un agrgat qui mesure
les quantits qui sont produites. Plus le PIB est important, plus la production est importante. La
croissance correspond donc l'augmentation du PIB, son taux de croissance.
D'aprs Jean-Yves Capul et Olivier Garnier, Dictionnaire d'conomie et de sciences sociales, Hatier,
2011
Question 1 : Montrez que les notions de croissance et d'expansion sont proches, mais diffrentes.
Question 2 : Rappelez ce qu'est le PIB, en indiquant notamment comment il se calcule.
Question 3 : Quel indicateur utilise-t-on pour mesurer la croissance ?
Question 4 : Donnez une dfinition simple du dveloppement.
Exercice 2: comparer les PIB de pays diffrents
Pour oprer des comparaisons gographique un moment donn entre diffrents pays, on utilise le
PIB en PPA (parit de pouvoir d'achat). En effet, tout touriste occidental se rendant dans un pays en
dveloppement peut constater que le prix de beaucoup de biens ou services identiques ceux de son
pays y est pourtant nettement infrieur. Cela conduit sous valuer le PIB de ces pays. En effet, les
valeurs ajoutes produites (qu'on additionne pour trouver le PIB) semblent plus faibles, parce qu'elles
sont mesures partir de prix plus faibles. Un coiffeur marocain, par exemple, semble produire moins
de valeur ajoute qu'un coiffeur amricain, parce qu'il vend sa coupe de cheveux moins cher. Le taux de
change officiel ne rend ainsi pas compte du fait que les prix sont plus faibles au Maroc : si l'on calcule
le PIB du Maroc en dollars (la monnaie de comparaison habituelle), au taux de change normal entre le
dollar et le dirham, il semblera plus faible qu'il ne l'est vraiment.
Le PIB en PPA consiste ainsi calculer le PIB de chaque pays du monde en faisant comme si le prix
des biens et services est le mme partout, ce qui permet de comparer les PIB des pays. Pour cela, les
conomistes calculent un taux de change PPA qui galise les prix entre les deux pays : avec ce taux
de change, un mme bien vaut, en dollars, le mme prix dans les deux pays.
Le rsultat est qu'en appliquant ce taux de change le PIB dans les pays en dveloppement apparat
beaucoup plus lev qu'au taux de change officiel . Par exemple, le Maroc avait, en 2011, un PIB
lgrement infrieur 100 milliards de dollars, tandis que son PIB mesur en parit de pouvoir d'achat
tait de 163 milliards de dollars. Autrement dit, en mesurant le PIB du Maroc en tenant compte de la
faiblesse de certains prix, compar ceux des tats-Unis (pays dont la monnaie est le dollar), il
apparat 63 % plus lev.
Question 1 : Pourquoi, pour comparer le niveau de vie entre pays (surtout s'ils n'ont pas le mme
niveau de dveloppement), est-il ncessaire d'utiliser le PIB en PPA ?
1
Question 2 : La France a le 5me PIB le plus lev du monde, mais en PIB en PPA, il n'est plus que
le 8me. Pourquoi ?
Exercice 3 : comparer les PIB dans le temps
Pour mesurer la croissance conomique, on retient comme indicateur de la production, le produit
intrieur brut. La croissance correspond donc au taux de croissance du PIB. Mais une difficult
apparat car cette hausse du PIB peut tre seulement le rsultat d'une augmentation des prix, les
quantits restant les mmes entre les annes 1 et 2.
Ainsi la croissance du PIB d'une anne sur l'autre provient d'un effet quantit (on produit rellement
plus de biens et services) mais aussi d'un effet prix (le prix des biens et services augmente, ce qui
conduit ce que les valeurs ajoutes mesures avec ces nouveaux prix soient plus leves).
Pour mesurer la croissance relle, il faut calculer le PIB prix constant (ou en euros constants) :
on limine l'effet de l'augmentation des prix (on dflate ) pour retrouver la seule augmentation des
quantits. Lorsque la croissance conomique est mesure en euros courant, il s'agit de la croissance
nominale. Par opposition, la croissance relle est mesure en euros constants. On dit encore, dans ce
dernier cas, que la croissance est mesure en volume .
D'aprs Jean-Yves Capul et Olivier Garnier, Dictionnaire d'conomie et de sciences sociales, Hatier,
2011
Question 1 : Quel problme pose l'inflation la mesure de la croissance ?
Question 2 : Replacez les termes suivants dans la bonne colonne du tableau : croissance en volume,
croissance prix constant, croissance en euros courants, croissance en valeur, croissance en euros
constants, croissance prix courants.
Croissance nominale =
Croissance relle =
*
*
*
*
*
*
biens et services dont disposent les mnages ou les individus, qu'il ne faut pas confondre avec le genre
ou mode de vie, qui correspond la manire dont les individus vivent. Le niveau de vie est une notion
quantitative (combien de biens ?), le mode de vie est une notion qualitative (comment vit-on ?).
Question 1 : Peut-il y avoir croissance conomique alors que la richesse produite par habitant
diminue ?
Question 2 : Pourquoi le niveau de vie est-il une notion quantitative ?
Exercice 5 : le PIB ne mesure pas la production de certaines richesses
Sur le papier, mesurer la croissance de la production de richesse apparat simple. Il n'en est rien : le
PIB ne mesure pas certaines activits qui produisent des richesses, et il en sous estime d'autres.
Tout d'abord, le PIB est fonde sur une convention qui le conduit ne pas mesurer une part trs
importante de l'activit de cration de richesse des individus. Par dfinition, le PIB ne mesure que la
production qui s'apprcient de manire montaire. Il ignore l'ensemble des activits domestiques, c'est-dire de la production conomique que ralisent les individus dans le cadre de leur famille, en dehors
de tout cadre montaire. Ainsi, une femme de mnage accrot le PIB quand elle est rmunre, mais pas
quand elle fait le mnage chez elle. Cette production est pourtant importante, notamment pour les
femmes. On estime que, l'chelle des individus, elle est de l'ordre de 15 32 heures par semaine. Cela
reprsente de 17 25 % du PIB, en fonction des estimations.
Question 1 : Qu'est-ce que le travail domestique.
Question 2 : Expliquez la phrase souligne.
Exercice 6 : Le PIB sous-estime la cration de certaines richesses
Le fait que le PIB soit construit pour mesurer l'activit marchande conduit des problmes
d'estimation de la production de services publics non marchands. Les services public sont vendus un
prix qui est infrieur leur cot de production, parfois ils sont mme gratuits. Il n'est donc pas possible
de calculer leur valeur ajoute partir du chiffre d'affaire, puisqu'il n'y en pas.
La valeur ajoute des services publics est, par consquent, estime comme gale leur cot de
production. Cela conduit la sous estimer. Par exemple, quand la qualit du service s'amliore, la
valeur ajoute que mesure le PIB reste la mme.
Cela conduit sous estimer le PIB de pays, comme la France, qui ont fait le choix de faire produire
par ltat une partie importante des services (notamment de sant), compar des pays o les services
publics occupent une place plus rduite (comme aux tats-Unis).
Question 1 : Qu'est qu'un bien marchand ?
Question 2 : Pourquoi la valeur ajoute des services publics est sous value ?
Enfin, pour des raisons pratiques, le PIB mesure mal une partie, parfois importante, de l'activit
conomique : l'conomie souterraine, c'est--dire l'ensemble des activits qui ne sont pas dclares
ltat. Celles-ci peuvent tre de deux ordres. Premirement, les activits illgales, qui ne sont pas
dclares pour cette raison : commerce de la drogue, proxntisme, etc. Deuximement, les activits
qui sont, en soi, lgales, mais que pour des raisons souvent fiscales les individus ne dclarent pas,
comme le travail au noir, ou sous dclarent (cas de la fraude fiscale d'un commerant qui amoindrit
volontairement son chiffre d'affaire).
Dans le cas de la France, on estime que cette conomie souterraine reprsente environ 5 % de la
richesse produite. La marge d'erreur qu'induit cette part non dclare de l'activit conomique est donc
3
relativement faible.
Mais ce n'est pas le cas partout. Par exemple, en Grce, celle-ci reprsente environ un quart de
l'activit conomique. Ne pas la prendre en compte minore fortement l'activit conomique relle.
Question 3 : Pourquoi l'conomie souterraine conduit ce que le PIB sous estime la cration de
richesse ?
Question 4 : Pour quels pays cela pose un problme ?
Exercice 7
Revenu par foyer et PIB par habitant aux tats-Unis
Base 100 = 1979
220
210
200
190
180
170
160
150
140
130
120
110
100
90
1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992 1994 1996 1998 2000 2002 2004 2006 2008
1979 1981 1983 1985 1987 1989 1991 1993 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009
yield : ici, fournir. Average Income : revenu moyen. To overlap : se superposer. Dutch : Hollandais).
Question 1 : Les Amricains sont-ils plus riches que les Nerlandais ?
Question 2 : En quoi le fait qu'il soit difficile de rpondre cette question souligne-t-il une limite
du PIB/hab ?
Exercice 9 :
L'indicateur de dveloppement humain est un indicateur synthtique qui visent mesurer le niveau de
dveloppement dont jouissent les individus dans un pays. C'est donc un indicateur qui s'efforce de
mesurer le bien-tre des individus, et pas seulement le niveau de richesse dont ils jouissent.
L'IDH est compris entre 0 (le plus faible) et 1 (le plus lev). Il n'a pas d'unit (on dit : un IDH de
0,75 ). Il est obtenu en faisant la moyenne de trois sous indices qui chacun visent mesurer les
principales dimensions du dveloppement :
-L'accs un niveau de vie dcent, qui est mesur par le Revenu national brut/hab. (Le RNB/hab
est quasi identique au PIB/hab).
-L'accs l'ducation des individus, mesur par la dure de scolarisation des individus et le
nombre d'anne attendu de scolarisation des enfants (c'est--dire le nombre d'annes d'cole qu'il est
probable qu'ils suivent).
-La sant des individus, mesure par l'esprance de vie.
On classe gnralement les pays du monde dans quatre grands groupes en fonction de leur niveau
d'IDH :
Les pays dveloppement trs lev : IDH gal ou suprieur 0,9
Les pays dveloppement lev : IDH de 0,8 0,9 (exclu)
Les pays dveloppement moyen : IDH de 0,5 0,8 (exclu)
Les pays dveloppement bax : IDH de 0 0,5 (exclu).
En 2012, le Niger avait l'IDH le plus faible du monde (0,304). La Norvge avait l'IDH le plus lev du
monde (0,955). La France avait un IDH de 0,893.
Question 1 : Pourquoi l'IDH mesure-t-il mieux le niveau de dveloppement des individus que le
PIB/hab ?
Question 2 : question 32 de l'exercice 12 page 20 du manuel.
Question 3 : question 33 de l'exercice 12 page 20 du manuel.
Question 4 : En quoi ces diffrences dans les classements de la Norvge et du Qatar illustre-t-elle une
limite du PIB/hab et l'intrt de l'IDH ?
entreprises rendent ceux-ci plus efficaces, plus productifs : ils produisent ainsi plus -c'est--dire qu'il y
a de la croissance. L'accumulation du capital gnre ainsi de la croissance en amliorant la productivit
du travail. Sur les 1,9 % de croissance qu'a connu la France en moyenne chaque anne entre 1985 et
2009, 0,7 points de % venait ainsi de l'accroissement du facteur capital.
Question 2 : Quelle a t la contribution du facteur travail la croissance ? Pourquoi ?
Question 3 : Qu'est-ce que la productivit du travail ? Comment la mesure-t-on ?
Question 4 : Pourquoi l'investissement permet de la croissance ?
Exercice 12 : croissance intensive et progrs technique
Quand les conomistes (en particulier Robert Solow, un des plus importants conomistes amricains
de l'aprs guerre) ont voulu quantifier le rle de chaque facteur de production dans la croissance, ils ont
constat que l'augmentation de la quantit de ceux-ci ne pouvait expliquer toute la croissance
conomique, et parfois mme qu'elle n'en expliquait pas la plus grande partie.
Ainsi, comme on l'a vu, l'conomie franaise a connu 1,9 % de croissance en moyenne chaque anne
entre 1985 et 2009. Or, sur ces 1,9 % de croissance, l'augmentation de la quantit de facteur travail, qui
a t nulle, n'explique rien et l'augmentation de la quantit de capital n'explique que 0,7 point de %. Il
y a donc 1,2 points de % qui ne sont pas expliqus par la croissance de la quantit de facteurs. Robert
Solow a propos d'appeler rsidu cette partie de la croissance que l'augmentation de la quantit de
facteurs ne permet pas d'expliquer.
La question essentielle est bien sr de savoir d'o vient ce rsidu : d'o viennent les 1,2 points
de % inexpliqus ? D'o vient l'essentiel de la croissance qu'a connu la France durant les 25 dernires
annes ?
Il vient du progrs technique, c'est--dire de l'ensemble des innovations technologiques et
organisationnelles. En effet, le progrs technique amliore la productivit globale des facteurs de
production : avec une mme quantit de facteur, le progrs technique fait que l'on peut produire plus.
De fait, un ordinateur de 2009 est plus efficace qu'un ordinateur de 1985 grce aux innovations
technologiques : ainsi, avec un mme nombre d'ordinateurs, les travailleurs seront plus efficaces : ils
produiront plus, c'est--dire qu'il y aura de la croissance.
Le progrs technique permet ainsi une utilisation plus efficace des ressources d'une conomie : il
permet, avec une mme quantit de capital et de travail, de produire plus.
On appelle croissance intensive la croissance qui rsulte du fait que, avec une mme quantit de
facteurs de production (de travail et de capital), on produise plus, parce que l'on utilise plus
efficacement ces facteurs de production, c'est--dire que la productivit globale de ces facteurs a
augment. Cette croissance intensive est donc le produit du progrs technique.
Dans les conomies modernes, la croissance intensive est la source la plus importante de la
croissance. Ainsi, elle explique 1,2 points de % de croissance des 1,9 % de croissance qu'a connu la
France ces 25 dernires annes.
Le progrs technique, en amliorant la productivit globale des facteurs de production, est
donc la source la plus importante de la croissance conomique.
Question 1 : Qu'est-ce que le rsidu ?
Question 2 : Qu'est-ce que la productivit globale des facteurs de production ?
Question 3 : Quelle est la principale source de la croissance conomique dans la plupart des
conomies modernes ?
Question 4 : Faites un schma explicatif de la croissance avec les termes suivants : quantit de
facteur travail, quantit de facteur capital, productivit globale des facteurs, progrs technique,
croissance extensive, croissance intensive, croissance conomique.
2
Contribution de la
productivit globale des
facteurs
Croissance du
PIB
(*)
1995-2000
0,13
0,69
1,33
2,15
2001-2006
0,08
0,57
0,97
1,63
1995-2000
1,03
0,83
1,09
2,94
2001-2006
0,45
0,58
1,65
2,67
1995-2000
1,16
1,06
0,51
2,72
2001-2006
1,29
0,93
0,47
2,68
France
Etats-Unis
Canada
(*) Les rsultats tant arrondis, il se peut que la variation du PIB diffre lgrement de la somme des diffrentes
composantes.
Source : d'aprs OCDE
l'innovation est propritaire de celle-ci pour un priode dtermine (au maximum 20 ans).
On appelle Recherche et Dveloppement (R&D) l'ensemble de ces activits qui vont de la recherche
fondamentale jusqu'au dveloppement des innovations.
Une autre source de progrs technique est la pratique (learning by doing). En rptant les mmes
gestes, les travailleurs apprennent, en effet, tre plus efficaces, en amliorant leurs procds de
fabrication. Cela peut parfois mme les conduire imaginer des innovations organisationnelles (comme
Taylor, qui avait t longtemps contrematre) ou des innovations de procd (comme le mtier tisser
moderne, invent par un tisseur, J.Kay, au XVIIIe).
Question 1 : D'o vient l'essentiel du progrs technique ?
Question 2 : Qui finance l'essentiel de la recherche fondamentale ? Pourquoi ?
Question 2 : Qui est l'origine de la transformation des inventions scientifiques en innovations
technologiques ? Pourquoi ?
Exercice 16 : les consquences de l'innovation
Le progrs technique, c'est--dire l'ensemble des innovations, est l'origine de la croissance
essentiellement parce qu'il accrot la productivit.
En effet, les innovations de procds tout comme les innovations organisationnelles rendent la
production plus efficace, plus productive : elles permettent de produire plus, tout en utilisant autant de
facteurs de production. Une entreprise avec une meilleure organisation, ou un nouveau procd de
fabrication (ordinateur, etc.), peut, en effet, produire plus avec autant de personnes. Les innovations
crent ainsi de la croissance en rendant possible le fait de produire davantage avec la mme quantit de
facteurs. Elles permettent une meilleure utilisation des ressources productives (des facteurs) : elles
gnrent de la croissance intensive.
Par ailleurs, les innovations de produit suscitent de la croissance en accroissant la demande, mais
galement en donnant des profits nouveaux l'entreprise innovante, ce qui va lui permettre d'investir,
c'est--dire d'acqurir de nouveaux biens de production (du K), qui permettront de produire davantage.
Question 1 : Pourquoi les innovations de procd et d'organisation permettent-elles un accroissement
de la productivit ?
Exercice 17 :
Le progrs technique est la source la plus importante de la croissance conomique parce qu'il permet
d'augmenter la productivit. Il reste comprendre, comment, prcisment, cette augmentation de la
productivit conduit une augmentation de la production, c'est--dire la croissance.
Cela s'opre travers trois grands mcanismes. Le point de dpart de chacun de ces mcanismes est le
fait que, si la productivit augmente, le cot unitaire de production (ce que cote produire un bien en
moyenne) baisse. En effet, si un travailleur est plus productif, cela signifie qu'il lui faut moins de temps
pour produire un bien : le cot du travail baisse par consquent, et donc le cot unitaire.
Premier mcanisme : l'entreprise peut utiliser la baisse de son cot de production pour baisser le prix
de ses produits. Ainsi, elle gagnera en comptitivit prix, ce qui lui permettra de gagner des parts de
march. Cette baisse du prix va provoquer une augmentation de la demande, et donc une augmentation
de la production -c'est--dire de la croissance. L'augmentation de la demande sera d'autant plus forte
que l'lasticit-prix de la demande est forte.
Deuxime mcanisme : l'entreprise peut utiliser la baisse du cot unitaire de production pour
augmenter ses profits. Si elle laisse le prix inchang, la baisse du cot de production conduit, en effet,
accrotre ses profits (elle gagne plus sur chaque produit vendu). Ces profits plus levs vont permettre
5
Innovations............................
......................................
Hausse de la productivit
.........................................
Elasticit-prix
Hausse de la consommation
..........................................
...................................................... =
Croissance
Exercice 19 :
2,5
R = 0,29
2,0
Finlande
1,5
Japon
Belgique
Australie
1,0
Autriche
France
Royaume-Uni
tats-Unis
Allemagne
Pays-Bas
Sude
Danemark
0,5
Italie
Canada
Espagne
0,0
0,5
1,5
2,5
3,5
plus qu'un nombre important de personnes ont pu bnficier de de cet effort de formation. Cette hausse
du capital humain va conduire augmenter la production, ce qui permettra une hausse des dpenses
d'ducation, qui provoquera une hausse du capital humain, qui provoquera une hausse de la production,
etc. C'est d'autant plus vrai que plus le capital humain est lev, plus les travailleurs peuvent utiliser les
progrs technologiques (technologies de pointe), ce qui accrot les effets du progrs technique.
Au final, plus on investit dans l'ducation, plus on obtient une lvation de la production ; plus on
obtient une augmentation de la production, plus on peut investir dans l'ducation : le processus est donc
auto-entretenu (pour autant que les individus et les pouvoir publics utilisent les fruits de la croissance
en investissant dans l'ducation).
NB : Il ne faut pas confondre capital humain et facteur travail. Le capital humain est, en fait, une
mesure des aptitudes et qualifications des individus qui travaillent et constituent le facteur travail.
Ainsi, pour l'augmenter, on investit dans le capital humain : c'est--dire, par exemple, que l'on accrot la
formation des individus. Par contre, accrotre le facteur travail revient embaucher de nouveaux
travailleurs (ou faire travailler plus longtemps ceux dj prsents).
Question 1 : Pourquoi le capital humain dgage-t-il des externalits ?
Question 2 : Pourquoi investir dans le capital humain permet-il une croissance auto-entretenue ?
Le capital public est constitu par l'ensemble des infrastructures qui appartiennent ltat, comme
les rseaux de tlcommunication et de transport (routes, voies ferres, etc.). Dans un sens large, on
peut y inclure galement les institutions de recherche fondamentale et d'ducation. Ce capital a
galement de fortes externalits positives. Par exemple, la construction d'une nouvelle route va
permettre un dveloppement des activits conomiques entre les villes que relie cette route
-dveloppement qui profitera de trs nombreux acteurs, bien au-del des transporteurs routiers. Ainsi,
les acteurs conomiques seront d'autant plus efficaces qu'ils auront leur disposition un important
capital public : la qualit des infrastructures publiques est un dterminant important de la production
conomique. Une des raisons pour laquelle les multinationales n'investissent pas dans les pays les plus
pauvres (notamment en Afrique), alors que la main duvre y est trs peu chre, est justement l'absence
de toute infrastructure, qui rend difficile l'activit productive.
Question 3 : Pourquoi le capital public dgage-t-il des externalits ?
Question 4 : Pourquoi investir dans le capital public permet-il une croissance auto-entretenue ?
Question 5 (synthse) : Pourquoi les nouvelles thories de la croissance conduisent-elles donner
une place importante l'tat dans la croissance conomique ?
ATTENTION : Vous avez souvent tendance faire un contresens sur les thories de la croissance
endogne . Il ne faut pas les confondre avec la croissance intensive.La croissance intensive est une
ralit factuelle : c'est la part de la croissance qui vient de l'amlioration de la productivit.
Les thories de la croissance endogne sont, comme leur nom l'indique, des thories. Ce ne sont
pas des faits. C'est une tentative pour expliquer l'existence de la croissance conomique. Elles
expliquent que la croissance intensive s'auto-entretient, pour autant que l'tat et les entreprises
maintiennent leurs efforts d'investissement notamment dans le capital technologique . Ce sont des
thories : elles peuvent tre vraies ou fausses. Elles peuvent tre critiques, etc. Ce ne sont pas des
faits, comme l'existence de la croissance intensive.
marchande ?
Question 3 : En quoi le brevet joue-t-il un rle particulirement important dans la croissance
conomique ?
Question 4 : Pourquoi la dure des brevets est-elle limite (en gnrale 20 ans) ?
Exercice 23 : Pays en dveloppement et mauvaises institutions
Les institutions des pays dvelopps offrent ainsi globalement des institutions qui garantissent aux
acteurs la certitude de pouvoir conserver leur profit : la police et la justice sont efficaces et non
corrompues, et font respecter le droit des affaires ; le pouvoir politique garantit la libert d'entreprendre,
et fait en sorte que la concurrence soit respecte sur les marchs (par exemple, en interdisant
l'apparition de monopole ou en limitant leurs abus, comme lorsque la commission europenne a
condamn Microsoft). Au contraire, dans beaucoup de pays en dveloppement, de telles institutions
font dfaut. La justice et la police sont corrompues, ce qui fait peser le risque de vol et d'appropriation
mafieuse pour tout entrepreneur. Ltat est parfois au main d'une lite corrompue qui n'hsite pas
accaparer tout entreprise ou secteur d'activit qu'elle juge rentable, ou interdire le dveloppement
d'une entreprise qui menacerait celles qui lui appartiennent dj. Ainsi, en Tunisie, la famille Trabelsi
(du nom de la femme de l'ancien dictateur Ben Ali), s'tait approprie par la peur et la violence un
grand nombre des plus importantes entreprises du pays. Tout entrepreneur avait ainsi peur de
dvelopper son entreprise, de crainte qu'elle ne suscite la convoitise d'un membre de cette famille. De
telles institutions sont ainsi un frein au dveloppement conomique.
Question 1 : Pourquoi la croissance conomique tait-elle limite en Tunisie ?
Question 2 : En quoi cela montre-t-il l'importance de la qualit des institutions pour la croissance ?
Exercice 24 : les institutions doivent aussi stabiliser l'conomie
Les conomistes qui ont une vision librale de l'conomie insistent surtout sur le fait que les
institutions doivent garantir la libert d'entreprendre : garantir les contrats et la proprit. Le rle de
ltat se rsout surtout faire respecter le droit qui protge cette libert.
Au contraire, les conomistes qui ont une vision moins librale pensent que le rle des institutions est
plus complexe. Ainsi D.Rodrik pense que les institutions doivent 1) rglementer les marchs (par
exemple, les marchs financiers) et stimuler les externalits positives 2) mais galement stabiliser
l'conomie ( travers la politique macro conomique qui nous verront au chapitre suivant) 3) et, enfin,
lgitimer le march, c'est--dire faire en sorte que la population dans son ensemble adhre l'conomie
de march capitaliste. Ainsi Rodrik constate que les pays qui sont les plus intgrs dans la
mondialisation, sont aussi ceux o ltat redistribue le plus les richesses, pour permettre aux plus
pauvres de faire face la concurrence mondiale : il y a une corrlation positive entre l'ouverture d'une
conomie au commerce mondial et la taille de son tat-Providence.
Question 1 : Que doivent faire les institutions selon D. Rodrik ?
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