3-41

BAS-DRA ET BANI
par
Jean-Paul DUROCHER et Andr MEILHAC

Prsentation gographique

On dsigne sous ce nom la rgion comprise entre

la retombe sud de l'Anti-Atlas et l'oued Dra, formant
une bande oriente ENE-WSW qui s'tend de l'ocan
au bassin semi-endorique de l'Iriqui. Ainsi dfinie,
cette unit couvre une superficie de 30 550 km2 qui
s'lve sensiblement d'W en E de 0 500 m (fig.
1 3 1 ) . Il faut noter que certaines limites sont
arbitraires, car ce bassin n'englobe qu'une partie de la
basse valle du Dra.
Le rle de la lithologie est dterminant dans
l'agencement des reliefs (Oliva, 1972). Au N, les
sries calcaires et dolomitiques comprenant des
passes schisteuses constituent la masse montagneuse
de l'Anti-Atlas, donnant des reliefs de plateaux o le
karst est relativement peu dvelopp. Au S, les sries
gologiques plus rcentes du Bani sont caractrises
par une alternance de quartzites et de schistes.
A partir de l'ancienne surface prhamadienne , l'rosion a dvelopp un relief de type
appalachien, respectant les quartzites qui s'lvent en
longues artes orientes ENE-WSW, (appels
Richs ) et excavant les schistes en dpressions
subsquentes (appeles feijas ) ramnages en
glacis d'rosion. Le paysage se prsente donc comme
une succession de crtes plus ou moins parallles
recoupes par des cluses (ou foums ) et spares les
unes des autres par les plaines intrieures dont le
remplissage quaternaire accentue la platitude.
Le rseau hydrographique est bien videmment
tributaire de cette structure. Le Dr est l'exutoire
unique de cette unit qu'il parcourt d'E en W sur 500
km ; il joue le rle d'une gouttire de collecte des eaux
et pour l'atteindre, les oueds affluents de la rive droite
se surimposent au relief en suivant un trac en
baonnette : ils longent les Richs puis les traversent en

creusant les cluses par o ils descendent vers le S.

Dans les roches dures telles que les quartzites, les
tracs des oueds sont francs et encaisss ; par contre,
une fois dans les Feijas et malgr la pente importante
(toujours suprieure 0,8 %) le trac devient
divaguant et l'on sait qu'il a maintes fois chang au
cours du Quaternaire.
La vgtation naturelle atteste de l'aridit de la
rgion. La strate arborescente est essentiellement
groupe en forts-galeries le long des gueltas des
oueds. L'acacia radiana se rencontre de faon
clairseme dans tout le bassin, ainsi qu'une steppe
salsonaces et gramines. La steppe daghmous
(Euphorbia echinus) ne dpasse gure le mridien
d'Assa, car elle a besoin de l'influence atlantique pour
se dvelopper.
La grande majorit des points d'eau se trouve le
long des oueds ou dans les foums o la nappe affleure
presque la surface du sol. C'est donc l que se trouve
la population (environ 80 000 habitants en 1973).
Son conomie est base sur la culture de l'orge, du bl
dur, de la luzerne et des lgumes cultivs intensivement en sous-tage du palmier dattier, ainsi que sur
l'levage des chameaux (6000 ttes), caprins (50 000
ttes), bovins (5000 ttes) et ovins (15000 ttes). On
dnombre en 1973 un peu moins de un million de
pieds de palmiers.
En dehors des zones irrigues (2500 ha seulement) se trouve la culture bour d'orge, d'extension
variable, culture loterie arrose uniquement par
l'pandage des crues et pluies. On obtient ainsi des
rendements convenables (7 8 quintaux l'hectare) si
la pluie tombe en deux averses, la premire permettant
le labour et la germination, la seconde la maturation
des plantes.

11

10

30'

30'

30'

30'

30'

AOULOUZ

au dessus de 1500 m

30'
de 500 1500 m

TAROUDANT

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Limite des sous bassins

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AGUEMMAMOU

TOPOGRAPHIE & HYDROLOGIE

DU BASSIN DU BAS DRA

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Limite du bassin du Bas Dra

de 0 500 m

O. Toufassour

30'

30'

Fig.131

30'

30'

30'

30'

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30'

AOULOUZ

30'

30'

30'

30'

TAROUDANT

QUATERNAIRE indiffrenci

30'

AGADIR
Alougoum

VILLAFRANCHIEN : Dpts marno -calcaires de la Hammada

CARBONIFERE et terrains postrieurs, essentiellement calcaires

O.

DEVONIEN : Shistes et grs calcaires

Schistes, calcaires
SILURIEN
Grs en plaquettes

ORDOVICIEN Quartzites du Bani

TATA

O.

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GEOLOGIE DU BASSIN
DU BAS DRA

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O. Toufassour

Schistes des Feija internes

Assif

AADIEN

PRECAMBRIEN : Formations des

boutonnires

dn

Issa

Grs Lingules et conocoryphes

ADOUDOUNIEN : Calcaires dolomitiques

ien

Schistes de Fezouata et de Tachilla

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30

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IRHERM

Schistes du Ktaoua

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30'

30'

Fig.132

30'

30'

BAS - DR ET BANI

301

Gologie (d'aprs G. Choubert, 1963)

Chaque type de paysage dj dcrit correspond
- Schistes des Fezouata suprieurs . Spars
une structure gologique dont les grands ensembles
des schistes des Fezouata infrieurs par un niveau de
tructuraux sont les suivants (fig. 132) :
fer oolithique et couronns par un niveau grseux se
A l'W, la boutonnire d'El-Aoun, massif de
dveloppant considrablement vers l'W (300 m dans
Prcambien granitique et schisteux analogue aux
le jbel Zini), ils marquent une nouvelle avance de la
autres boutonnires de l'Anti-Atlas.
mer.
A l'E affleurent galement de faon plus diffuse
- Schistes de Tachilla . La puissance de ces
les granites du Prcambrien II .
schistes est maximum vers le N W o fonctionnait une
fosse de subsidence ( 1200 m dans la rgion de Tiznit).
Au N, les calcaires dolomitiques adoudouniens
Elle diminue vers le S et l'E pour atteindre seulement
de l'Anti-Atlas ne font pas partie du domaine d'tude,
50 m dans le Tafilalt l'E du domaine marocain de
mais jouent un rle hydrogologique considrable.
l'Anti-Atlas.
Vers le S, les sries sont de plus en plus rcentes,
Les schistes des Fezouata et ceux de
et l'on distingue (fig. 132) :
Tachilla (Destombes, 1960) correspondent
Le Bani. La crte monoclinale trs redresse du Bani
l'ancien terme de schistes des Feijas externes
moule le pourtour des calcaires de la zone axiale de
(Choubert, 1952).
l'Anti-Atlas. Vers l'W, la limite du bassin de l'oued
- Quartzites du Bani. Dans le Tafilalt ces
N'oun, la structure monoclinale est remplace par une
quartzites
reposent localement en discordance sur les
alternance de synclinaux et d'anticlinaux sans modifitermes
plus
anciens, ailleurs ils surmontent frquemcation de l'orientation gnrale des Crtes : c'est le
ment
un
niveau
de fer oolithique. Les Trilobites
domaine du Bani pliss.
permettent de les attribuer au Llandeilo. Leur
Zone situe entre le Bani et l'Ouarkziz. Les nombreux
puissance est de l'ordre de 300 m.
replis affectant le Dvonien amortissent les irrgulari- Schistes du Ktaoua . D'ge Caradoc, ces
ts du monoclinal ordovicien et les effets des
schistes
renferment deux barres grseuses qui tendent
anticlinaux du Zouggar et de l'Addana.
se confondre avec le Bani dans la rgion.

STRATIGRAPHIE

Acadien
Au sud des calcaires gorgiens de la zone axiale
de l'Anti-Atlas, (cf chapitre Anti-Atlas) les formations
de l'Acadien comprennent deux termes :
- Schistes des Feijas internes ( Paradoxides).
Ces schistes, reprsentant la base de l'Acadien,
forment une srie monotone, fortement entaille par
l'rosion. Vers l'W, plusieurs niveaux grseux s'intercalent dans ces schistes, et le plus important est la
barre de Goulimine . La puissance de cette srie
diminue d'W (1000 m) en E (500 m).
- Grs Lingules et Conocoryphe. Ces grs
sombres marquent la fin du cycle acadien. La faune
qu'ils contiennent permet de les attribuer l'Acadien
moyen; leur puissance, voisine de 100 m Tata,
diminue vers l'W, rgion o la mer s'est retire le plus
tardivement.
Ordovicien
La stratigraphie prcise de l'Ordovicien de
l'Anti-Atlas a t tablie par J. Destombes et S.
Willefert. Les termes suivants se sont successivement
dposs.
- Schistes des Fezouata infrieurs . i l s contiennent des miches calcaires fossilifres (Choubert.
Hindermeyer et Hup, 1955). Leur puissance maximum (400 m) est observe dans la valle moyenne du
Dra ( Agdz-Zagora).

- Grs du deuxime Bani . Ces grs, marquant la fin du troisime cycle ordovicien, sont mal
individualiss dans la zone Bas-DraBani.
Silurien
L'tude dtaille de cet tage dans l'Anti-Atlas a
t faite par J. Destombes, H. Hollard et S. Willefert
(1959-62). Les premiers dpts (grs en plaquettes)
reposent localement en discordance sur les quartzites
du deuxime Bani. Le Ludlow est reprsent par 1 300
1500 m de schistes gris-noir avec des niveaux de
calcaires bleu-noir Orthocres et Encrines.
Dvonien
Il englobe 4000 m de formations trs fossilifres.
Le Dvonien infrieur est reprsent par les schistes et
les grs des Richs avec quelques niveaux calcaires. Le
Dvonien moyen est plus calcaire. Au Dvonien
suprieur la sdimentation, marno-calcaire au Frasnien, devient schisteuse au Famnnien (3000 m).
Quaternaire
Le Quaternaire occupe la plus grande partie des
dpressions et sa stratigraphie est encore mal claircie.
Les datations sont malaises et des facis semblables,
calcaires ou crotes par exemple, caractrisent souvent
des dpts diffrents. Il y a lieu de distinguer ici les
formes (glacis et terrasses) et les dpts (calcaires
lacustres, limons, cnes et travertins).

302

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

- Les glacis (ou regs) se trouvent probablement

en quatre niveaux embots. Leur faible couverture ne
leur permet pas d'tre directement utiles en hydrogologie.
- Les terrasses sont elles aussi disposes en
plusieurs niveaux peu visibles car les oueds ont
souvent chang de cours. Les alluvions sont aquifres.
- Les calcaires lacustres, difficiles dater (Plio Villafranchien et Tensiftien ?), ont parfois une grande
paisseur : plus de 20 m Tata. On les trouve le plus
souvent en amont des anciens barrages naturels tels

que les foums ou les seuils. Ils contiennent une nappe

aquifre intressante.
- Les limons recouvrent une grande partie des
Feijas. Ils sont" l'origine de leur fertilit, mais
limitent sans doute l'infiltration des eaux de surface
(crues).
- Les cnes de djection se trouvent au pied de
reliefs ou l'aval des foums, embots en diffrents
niveaux. Ils contiennent de l'eau.

- Les travertins, au pied du massif adoudounien,

marquent l'emplacement d'anciens dgorgements
d'eau bicarbonate.
Climatologie (fig. 134)
Le Bas-Dr est entirement compris dans la zone
aride. Le climat y est caractris par des tempratures
dpassant couramment 10 mm en un jour, et le
trs leves en t, par des prcipitations aussi
nombre de mois sans pluie : on a enregistr jusqu' 9
irrgulires que faibles en hiver et par une vaporation
mois successifs de scheresse totale. D'une faon
considrable. Les quelques relevs mtorologiques
gnrale, les pluies tombent de septembre mars et les
dont on dispose, outre qu'ils sont situs en dehors du
prcipitations moyennes du mois le plus humide
bassin, sont souvent discontinus et leur degr de
reprsentent 1 / 4 de la moyenne annuelle, tombant
confiance est faible. On peut nanmoins les mettre
durant 1 5 jours.
profit pour constater que le climat subit l'influence de
Seuls les postes de Tata et de Akka ont pu faire
la longitude et de l'altitude.
l'objet de reconstitution d'une srie de 30 ans
Les prcipitations dcroissent d'W en E et des
(1933-63), (fig. 134). Les postes de Bou-Izakarn et
hauts reliefs du N vers le S. Il va sans dire que leur
Tagounite sont situs hors du bassin, le premier l'W
variabilit est d'autant plus grande que la moyenne
et le second l'E. D'autres donnes pluviomtriques
pluviomtrique est plus faible. Ce que ne traduisent
fragmentaires existent dans le bassin Assa et Foumpas les tableaux, c'est la violence des averses qui
el-Hassane ; on peut enfin se rfrer pour la partie
Tableau 65
STRATIGRAPHIE ET PRINCIPAUX ENSEMBLES STRUCTURAUX DU BASSIN
Etages
Quaternaire
Plio-Villafranchien
moyen et suprieur
infrieur
Silurien
Ashgili
Caradoc

Litho-stratigraphie
Formations alluviales grossires
regs, remplissages et limons des valles
limons des plaines, calcaires lacustres
Calcaires lacustres

Situation morphologique
Glacis tages ou embots
terrasses des oueds

Rle hydrologique
Trs permable

Puissance
0 400 m

Amont des seuils

Trs permable

0 50 m

Schistes avec niveaux Goniatites

et intercalations calcaires
Schistes verts signiens, grs et
calcaires des Richs emsiens
Schistes noirs ou gris Graptolithes
avec quelques niveaux calcaires
Grs et quartzites du 2me Bani

Plaines, l i t du Dr

Impermable

3400 m

Reliefs appalachiens des Richs

Peu permable

600 1000 m

Plaine externe du Bani.

Impermable

1000 1500 m

Chane monoclinale du
deuxime Bani
Plaine du Ktaoua

Impermable

200 m

Impermable

350 450 m

Llandeilo

Schistes et grs fins schisteux

des Ktaoua
Quartzites du 1er Bani

Chane monoclinale du Bani

Peu permable

250 300 m

Llanvirn
et Arenig
moyen

Schistes du Tachilla
et des Fezouata
Grs Lingules du Tabanite

Plaine : Feija externe

Impermable

1500 2000 m

Relief appalachien : Tabanite

Impermable

100 200 m

infrieur

Schistes verts Paradoxides

Plaine : Feija interne

Impermable

500 1000 m

Calcaires, schistes et grs

Archaeocyathids et Trilobites
Schistes violets passant aux grs
vers TE. aux calcaires vers l'W.
Calcaires dolomitiques diminuant
de puissance vers l'E.
Laves et conglomrats
Quartzites, schistes
mtamorphiques, granites

Plateaux et flancs de
la chane axiale
Valles de montagne

Permable

1000 2000 m

Impermable

600 m

Plateaux de l'Anti-Atlas

Permable

200 350 m

Massifs centraux de la
zone aride

Impermable

Cambrien inf.
et Adoudounien

Prcambien I I I
Prcambien II

BAS - DR ET BANI

303

COUPE DE LA SERIE PRIMAIRE PRES DE TATA

N
I. Ouourhis

PROVIENCES HYDROGEOLOGIQUES

Chane Anti-Atlasique

Basse valle du Dra

et valles du Bani

1500 m

zone axiale

1500 m

Jbel Bani
Feija fougania
1036 m

Tabanit
930 m

Schistes

Quartzites du Bani

450 m

SILURIEN

Grs
et
schistes

Schistes et grs

Schistes

280 m

1175 m

ORDOVICIEN

Schistes
grseux

555 m

Schistes
et
grs
terminaux
460 m

ACADIEN

Serie schistocalcaire
(facis
oriental)
480 m

Calc.
sup.

Calcaires

Schistes et grs
lie de vin

190 m

infrieurs

980 m

510 m

GEORGIEN

Conglomrats du
Prcambrien

Feija Tahtania

ADOUDOUNIEN
1 km

COUPE DU J. BANI A LA HAMMADA DANS LA REGION D'ICHT

NW

Quartzites et
schistes

J. Tisenrhaf

Jbel Bani
Feiija Foum
Amsgouerd

J. Tarhatirt

Adrar AZouggar

SE

Piste

Schistes

Schistes
DEVONIEN infrieur

ORDOVICIEN
SILURIEN

Quartzites et schistes

SILURIEN

ORDOVICIEN

NW
Adrar Zouggar

SE

Feja n'Targa n'Tadrat

Reg ancien

J. Merskhsai
Reg ancien

Schistes

Schistes

Quartzites

SILURIEN ET DEVONIEN
(2500 m)

ORDOVICIEN

Jbel Tazout

NW

Schistes

Schistes

Grs
STRUNIEN
(260 m)

NW
Ikelloula Oudades

DEVONIEN moy. et sup.

(3400 m)

Jbel Ouarkziz
603 m

Oued Dra

DEVONIEN SUP2RIEUR

AMSIEN (barres calcaireset

grseuses) (220 m)

TOURNAISIEN

SE

Calcaires et schistes

Gypse et
calcaires

visien ((550 m)

NAMURIEN

Schistes
WESTPHALIEN probable (3000 m)

(1000 m)

SE
Hammada
Calcaires
lacustres (20 m)

A Synclinaux dvonien d'Icht

B, C et D Coupe travers le Dvonien et le
Carbonifre, le long de la piste de

Schistes et Grs

Tindouf

WESTPHALIEN probable- STEPHANIEN

0

2 km

Fig.133

montagneuse au poste d'Irherm situ prs de la crte

de l'Anti-Atlas mais sur le versant nord. Les
moyennes pluviomtriques sont sujettes de telles
variations que les rsultats bruts sont insuffisants et il
faut les considrer avec leur indice de dispersion

autour de la moyenne (cart-type) ; titre de

comparaison, on a introduit dans le tableau suivant,
les mmes donnes pour Casablanca. Ce tableau
synthtise les donnes tires des sries d'annes o les
mesures sont compltes.

304

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

Tableau 66

Stations et altitude

Pluie (P)
moyenne (mm)

Ecart-type
(S) en (mm)

Variabilit
S/P en %

Nbr. d'annes
compltes

Irherm (1750 m)
Tata (900 m)
Akka (350 m)
Foum-el-Hassane (400 m)
Assa (350 m)
Casablanca (50 m)

186
87
77
123
78
404

52
50
55
104
60
99

28
57
71
87
77
24

12
14
19
8
15
21

Irherm except (poste en montagne), la pluviosit

est faible et est surtout extrmement variable (carttype important par rapport la moyenne) ; les chiffres
de Foum-el-Hassane paraissent douteux alors que
ceux des autres postes sont homognes entre eux.

froid Irhrem) est au-dessous de zro (-02 C), mais

monte 67 C Tata ; les maxima moyens mensuels
sont au plus de 34 C Irherm et 45 C Tata (mois
de juillet). A Tata, les tempratures extrmes enregistres sont 28 C et 495 C.

Les seuls relevs rguliers de temprature dont

on dispose sont ceux de Tata pouvant tre contrl par
ceux du poste de Tagounite situ l ' E du bassin
(altitude 600 m). Pour la montagne, il faut se rfrer
au poste d'Irherm (cf. chapitre Anti-Atlas).

Ici plus qu'ailleurs, les calculs d'vaporation

doivent tre utiliss avec la plus grande circonspection.
Pour tre valable, un bilan hydrique devrait se calculer
jour par jour, car le jour est la dure moyenne d'une
averse. Les prcipitations journalires infrieures
l'E.T.P. sont totalement inefficaces et il faudrait une
pluviosit de 5 10 fois plus forte que l'E.T.P.
journalire pour avoir une infiltration relle.

En montagne, la moyenne des tempratures

moyennes mensuelles est de 145 C, contre 239 C
Tata. Les minima moyens de janvier (mois le plus

Hydrologie
crues de 1963-64, au niveau des foums, le dbit
Aucune mesure de crue n'a jamais t faite dans
maximum de 200 m3/s Tata et 250 m3/s Foumla rgion. Les seules donnes dont on dispose sont
el-Hassane (formule de Strickler et Manning) et que la
quelques estimations effectues partir de traces
crue exceptionnelle de 1948, juste en amont de
releves sur le terrain. On a pu ainsi tablir pour les
CLIMATOLOGIE 1933 - 1963
MAROC SUB-OCCIDENTAL

Nom de la station

Rseau

41- BAS DRAA ET CHAINE DES BANI

Coordonnes

Altitude

TATA

MI

900

Lat .N.
29 45'

AKKA
(BOU-IZAKERNE)
(TAGOUNITE)

MI
MI
MI

850
570
600

29 24'
29 10'
Z9 28'

Nom de la station

JANV.

Long.W.
7 59'
8 14'
8 43'
5 37'

Pluviomtrie moyenne (mm)

Situation
dans le bassin
centre

J
10

F
6

M
7

A
4

M
1

J
1

J
2

A
3

S
15

O
11

N
26

D
14

Ann.
100

centre
(ouest)
(est)

8
29
4

5
13
2

6
17
5

4
8
3

1
1
2

1
0
2

1
0
0

2
2
2

12
7
7

9
13
6

20
32
13

11
36
8

80
163
54

Moyennes des tempratures maximales et minimales (C)

FEVR.

MARS

AVR.

MIni. Max.

Mini. Max.

AOUT

Max. Mini. Max.

NOV.

OCT.

Mini. Max.

DEC.

Mini Max. Mini. Max.

Anne

20.1

6.7

22.9

0.7

26.3 12.4 30.4 16.0 34.3 19.4 39.3 23.5 43.5 27.0 42.0 26.6 37.0 23.1 30.6 18.0 24.4 12.5 20.2

7.8

30.9 16.8

(TAGOUNITE)

19.5

4.6

22.3

6.6

25.9 10.0 29.8 13.4

5.4

30.4 15.0

38.9 22.2 43.0 26.7 41.5 26.0 36.4 21.7 30.2 16.0 24.0

Classification Thornthwaite

Moyennes des tempratures moyennes (C)

TATA

J
F
M
A
M
J
J
A
S
O
N
D Ann.
13.4 15.8 19.4 23.2 26.8 31.4 35.2 34.3 30.0 24.3 18.4 14.0 23.9

(TAGOUNITE)

12.0 14.4 18.0 21.6 25.8 30.6 34.8 33.8 29.0

23.1

MinI.

SEPT.

TATA

17.7

Max

JUIL.

Mini. Max.

34.0

Mini.

JUIN

Mini. Max.

Nom de la station

MIni Max.

MAI

Max.

16.9 12.4 22.7

Fig.134

ETR
(mm)

Indice
global

Type
climatique

Evaporation
d'aprs
Turc (mm)

100

- 55,4

E 1 A' db' 4

100

50

- 57,3

E1 A' db'4

50

9.8

19.5

Mini. Max. Mini.

Evaporation mesure
(P=Piche B=Bac) (mm)
Priode
Quantit

BAS - DR ET BANI

305

Tableau 67
ESTIMATION DES DEBITS MOYENS RUISSELES DANS CHAQUE
SOUS-BASS/N (EN M3/S FICTIFS CONTINUS).
Principaux
oueds
a

O. Bou-Issafene
O. Aoreora
O. Tamanart
O. Icht
Assif n'Tadakoust
O. Tamezar
O. Akka (amont)
O. Imitek
O. Tata (amont)
Assif n'Adnai
O. Ikkis
Assif Alougoum

b
c
d
e
f
g
Total partiel
(b) (g)
h
i
j
k
1
m
n
o
p
q
r
Total partiel
((h) (r)
Total partiel
(b) (r)
(dbit rejoignant le Dr).
Total (a) (r)

O. Tiglit
O. Segdit
O: Assa
O. Infguer
O. Tamanart (aval)
O. Talrhaicht
O. Aguemmamou
O. Akka (aval)
O. Tata (aval)
O. Myit
O. Toufassour
O. Tissint
O. El-Mellah
O. Aouzergui

Q moyen
annuel
infrieur
m3/s

Q moyen
annuel
moyen
m3/s

Q moyen
annuel
suprieur
m3/s

0,31

0,86

2,22

1760

0,17

0,46

1,19

1740

0,17

0,46

1,18

2300

0,22

0,61

1,56

2350
3690

0,22
0,35

0,62
0,97

1,60
2,50

Superficie
(km2)
3270

Moyenne pluviomtrique
annuelle (mm)
150

3210
15 050

0,31
1,44

0,85
3,97

2,18
10,22

3810

60

0,08

0,17

0,67

0,02
0,04
0,02
0,02
0,04
0,02
0,03
0,06

0,04
0,08
0,04
0,04
0,07
0,04
0,06
0,11

0,!4
0,10
0,15
0,17
0,28
0,16
0,25
0,44

4250

0,09

0,19

0,74

2650
21 520

0,06
0,48

0,12
0,96

0,46
3,56

36 570

1,92

4,93

13,78

39 840

2,22

5-79

800
1710
870
960
1610
940
1420
2500

l'embouchure du Dr, a atteint 6500 m3/s (formule de

Bazin). Ces donnes permettent tout au plus des
vrifications et ne pourraient en aucun cas servir de
base aux calculs. Il faut donc commencer par dcouper
la rgion en 18 sous-bassins (voir fig. 1 3 1 ) et
raisonner par analogie avec le bassin bien connu de
l'oued Massa dont les caractristiques sont les
suivantes :
Superficie (km2) : 3784 Prcipitations
annuelles (mm) : 312 Dbit moyen
annuel (m3/s) : 5,6
Si l'on fait pour 16 annes de mesures dans ce
bassin (1950-51 1965-66) la corrlation entre la
pluviomtrie (P) et la lame d'eau coule (L) pour
chaque anne, on arrive la courbe de rgression
suivante :
P 1,922
L =

1820
O L et P sont en mm, avec un coefficient de
corrlation de 0,88. Il faut noter que si P est infrieur

16,00

500 mm, cette loi donne des rsultats trs peu

diffrents de celle donne par G. Givcovic pour l'oued
Souss Aoulouz :
L = 0,00153 (P - 100)

1,857

Pour le Bas-Dr, il y a lieu de distinguer les sousbassins qui sont en montagne (P = 150 mm) et ceux
qui sont en plaine (P = 60 mm). Dans les premiers, la
lame d'eau coule vaut 8,3 mm (soit 5,5 % de P) et
se trouve comprise entre 3 et 22 mm dans 95 cas sur
100. Dans le second, elle vaut 1,4 mm (soit 2,5 % de
P) et se trouve comprise avec la mme probabilit
entre 0,7 et 5,1 mm. Les dbits correspondants
chaque cas sont placs dans le tableau prcdent. Il
faut bien remarquer que les limites qui sont donnes
sont celles de la moyenne interannuelle et le dbit
moyen annuel peut fort bien se situer en dehors des
intervalles. On n'a pas tenu compte du dbit d'apport
du haut bassin du Dra, qui sera dsormais ngligeable
(chapitre : Moyenne valle de Dr), ni de celui,
ngligeable galement de la rive gauche (cf. Province
de Tarfaya). Au total, le ruissellement n'atteindrait pas

306

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

en moyenne interannuelle les 200 millions de m3/an

sur l'ensemble du Bas-Dra Bani (0,2 1 / s km2).

reste s'infiltre ou est pandu pour l'irrigation dans les

hautes valles.

Il n'est pas possible, tant donn l'tat de nos

Deux analyses chimiques seulement des eaux de
connaissances, de calculer les dbits instantans de
crue ont pu tre effectues : l'eau de l'oued Tata, trs
crue. Tout ce que l'on peut dire, c'est que les crues se
douce (rsidu sec 250 mg/1), trs pauvre en sulfates
produisent gnralement entre les mois de dcembre et
l ' i n v e r s e d e l ' e a u s o u s - j a c e n t e d a n s l e sousde mars, que leur dure moyenne est de l'ordre de 12
coulement et l'eau de l'oued Icht qui est en partie
heures et que les oueds ne coulent rarement plus d'une
mlange l'eau du sous-coulement et se trouve
fois par an au niveau des foums. Vers l'amont, les
donc assez charge en sels (rsidu sec : 764 mg/1).
crues sont beaucoup plus frquentes, mais seulement
la moiti d'entre elles parvient jusqu'aux foums ; le
Hydrogologie
Les travaux de base en ce secteur ont t effectus
permabilit, les rserves d'eau contenues dans les
par G. Choubert (1938 1942) et J. P. Durocher
facis grseux et calcaires sont trs rduites. Elles
(1962-65).
alimentent pourtant quelques rares points comme les
sources Bou-Iserfine (n 7 et 26/92) l'E d'Assa et
Des observations nombreuses permettent d'affirTamlougout (n49/91) au S de Torkoz. Il faut
mer que la rserve rgulatrice des nappes exploites
cependant noter que le Dvonien peut former un bon
dans le bassin est constitue par les calcaires
aquifre. car la nappe qu'il contient est exploite
dolomitiques de l'Anti-Atlas. En effet, les alluvions
Tindouf (cf. Province de Tarfaya).
des oueds en pays calcaire sont sches sur les tronons
creuss dans les parties hautes, o la totalit du sousEAUX PEU PROFONDES (RESERVOIRS DU QUAcoulement disparat par infiltration ; par contre, les
TERNAIRE)
valles profondment encaisses ne manquent pas
C'est dans les remplissages quaternaires des
d'eau souterraine.
plaines reposant sur les schistes du Primaire (les
Dans les mines de la rgion, on peut observer
Feijas) que se trouve l'eau mobilisable du bassin. Les
directement l'coulement des eaux dans les poches
variations annuelles des dbits souterrains capts y
karstiques et les fissures du calcaire. De plus, l'eau des
sont faibles puisque l'alimentation est entretenue par
pluies s'infiltre surtout dans ces calcaires. Certes,
les calcaires de l'Adoudounien, ce qui donne la
l'infiltration des eaux de crues peut aussi se produire
rgion quelques ressources qui ne sont pas ngligeadans les plaines, car aprs les crues, le facis de l'eau
bles. La majeure partie de l'coulement souterrain doit
des rhettaras d'At- Ouabelli et de Tata volue. Mais
passer par les foums pour rejoindre le Dr, et dans ces
ce changement est tellement fugace que l'on doit
foums l'eau se trouve faible profondeur et en grande
admettre que ce type d'infiltration n'a qu'une influence
quantit ; il n'est donc pas tonnant d'y trouver la
limite. Les calcaires dolomitiques forment donc la
plupart des captages et la grande majorit des
limite d'alimentation et la rserve rgulatrice des
palmeraies. Cela ne veut pas dire que l'eau ne saurait
nappes du bassin. L'importance de ces nappes dpend
se trouver ailleurs, mais en des lieux sans doute plus
alors bien videmment de la lithologie (figures 132 et
alatoires (sous-coulements fossiles des oueds, cal133).
caires lacustres, etc.). Les dbits prlevs dans les
rservoirs essentiellement quaternaires figurent ciEAUX PROFONDES
aprs, classs selon l'origine des foums (de l'Acadien
Il faut d'abord citer pour mmoire l'eau du
au Dvonien) et du SW au NE (d'Aouinet-Torkoz
Prcambrien de la boutonnire d'El-Aoun, situe
Foum-Zguid). On observe alors que les dbits les plus
dans les zones d'altration des roches granitiques,
importants sont prlevs dans les bassins versants des
mais en quantit ngligeable. Viennent ensuite les
oueds Tamanart (Foum-el-Hassane, Icht,...), Akka,
eaux des quartzites du Bani et des Richs grseux et
Tata, et Tissint. Par ailleurs, des campagnes de forages
calcaires du Dvonien.
excutes en 1955 et en 1968 dans certains foums ont
permis d'aboutir aux rsultats suivants :
Eau des quartzites du Bani. Trs peu permables les
quartzites du Bani contiennent cependant une petite
Tableau 68
rserve d'eau dans leurs fissures. Cette eau alimente
quelques points comme l'An Deliouine (n 36 /91) au
Transmissivit de
Sous-coulement au
Nom du Foum
l'aquifre (m2/s)
niveau du foum (l/s)
S W de Tiglit et l'An Tigourane (n37/92), source
ADDIS
2,0.10- 2
270
temporaire au N.E. d'Assa. Les sources ont un dbit
AK.K.A
3,4.10- 2
100
infime, mais la plupart sont prennes.
AGUEMMAMOU
2,9.10-2
?
Eau des Richs dvoniens. Les crtes des Richs du
Dvonien ne formant qu'un impluvium trs limit,
situ de surcrot dans une zone trs faible

AIT-OUABELLI
ICHT
EL-HASSANE
ASSA

4,0.10-2
1,0.10- 2
8,0.10-3
2,5.10- 4

140
125
16
7,5

BAS - DR ET BANI

307

minimum disponible ; en fait ce n'est gure qu'au

niveau des foums ordoviciens, les plus importants et
les mieux connus, que l'on peut avancer un chiffre
avec une certaine prcision. On arrive ainsi un total
de 605 1/s disponibles l'aval des foums ordoviciens.

On peut comparer les sous-coulements avec les

dbits prlevs d'amont en aval, dont la liste est
donne sur le tableau ci-aprs o les chiffres ne
tiennent pas compte des retours ventuels la nappe.
On obtient ainsi une sorte de bilan, o le souscoulement excdentaire reprsente la quantit
Tableau 69

DEBITS PRELEVES DANS LES TERRAINS QUATERNAIRES. LES LOCALITES SONT CLASSEES D'W EN E
(DE HAUT EN BAS) ET D'AMONT VERS L'AVAL DES COURS D'EAU (DE GAUCHE A DROITE) (en l/s)
Foums Acadiens (Tabanit)
Dbit
Dbit
prlev
prlev
l'amont
au foum

Nom

Foums ordoviciens (Bani)

Total

Nom

Dbit
prlev
l'amont

Dbit
prlev
au foum

Aounet-Torkoz

Foum-el
Hassane Icht

370

100

At-Ouabelli

25

40

Akka

300

150

Tata (Addis)

290

140

Foums dvoniens
Total

Nom

100

75

175

40

>40

Tanzida

>8

Agadir-Tissint

Nosoula

25

>25

Foum-Zguid

Akka-Iguirhen
Kasba-ej-Joua
Tritt

>25

QUALITES PHYSICO-CHIMIQUES DES EAUX

- Eau des quartzites du Bani
Les fissures des quartzites contiennent une eau
douce (R.S = 0,7 2 g/1), facis chlorur sodique
rMg/r Ca et rSO4/rCl >1 l'ouest, facis
carbonate riche en chlorures et pauvre en sulfates
l'est (rMg/rCa et rSO4/rCl <1).
- Eau des richs dvoniens
Les petites sources, comme l'An Bou-Iserfine,
alimentes par les grs dvoniens, donnent une eau
trs douce (R.S. = 0,8 1,2 g/1), rMg/rCa
lgrement infrieur 1, facis chlorur sodique riche
en alcalino-terreux l'ouest, facis carbonate l'est.
Par contre l'eau rencontre en profondeur dans les
grs emsiens est trs sale (plus de 20 g/1), facis
chlorur sodique, trs pauvre en sulfates, rMg/rCa
trs infrieur 1.
- Eau des Feijas
L'volution de la salure et du facis des eaux du
nord vers le sud, depuis l'Anti-Atlas jusqu'au Dra, est

Dbit
prlev
au foum

Total

2
Assa

Tata (amont)

Dbit
prlev
l'amont

18

20

65

12

77

450 Touzounine
Oum-el-Aleg

450

15

465

60

350 Tata (aval)

350

100

450

330

470 Oued Tissint Oued

Tazerount.
Mrimina

470

120

590

120

470
65 Aguemmamou
Igdi

>145

diffrente suivant la rgion. Quelques lignes gnrales

peuvent pourtant tre dgages :
En amont des foums du Bani les eaux sont
douces (0,4 1,3 grammes de sels par litre), sauf en
amont d'Agadir-Tissint (4 5 grammes par litre),
facis bicarbonat calco-magnsien rMg/rCa gnralement suprieur 1 et rSO4/rCl < 1, sauf en amont
du foum d'Addis. Leur facis est chlorur sodique en
amont d'Agadir-Tissint.
Au niveau des foums ordoviciens, la salure est
gnralement plus forte (0,5 1,4 grammes par litre,
le plus souvent de l'ordre de 0,8). Les eaux sont
souvent bicarbonates calco-magnsiennes riches en
sulfates ; aux foums Akka et El-Hassane, elles sont
mme sulfates trs riches en bicarbonates. Vers
l'extrmit occidentale de la rgion (Aounet-Torkoz)
elles deviennent chlorures sodiques. Leur rapport
rMg/rCa est suprieur 1 sauf Torkoz et AtOuabelli ; rSO4/rCl est assez variable.
En aval des foums du Bani, les eaux se
concentrent rapidement jusqu' 2 ou 4 grammes par
litre proximit du Dr (exceptionnellement 7

308

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

DIAGRAMME D'ANALYSE DE L' EAU D'aprs

H. SCHOELLER

Rs. sec

et E. BERKALOFF
Figur

Ca + +

Mg + +

+
Na + K +

1/?
25C

Teneurs en mg/l

n IRE

180 C

SO --

Cl -

mg/l

10 000

dh
mmhos
fr
/cm

pH

10 000

10 000

milliquivalents

10 000

100
1 000

-CO 3 combin
-( CO 3 + HCO 3 - )
1 000

milliquivalents

1 000
NO 3
1 000
1 000
1 000
1 000

10

10
100

100
100
100
100
100
100

1
10

10
10
10
10
10
10

0.1

10

0.1

Fig. 135 Composition sous forme de diagrammes logarithmiques des eaux des sous-coulements des
oueds : Dr (12/92), Zemmoul (13/94) et Assa (41/92) et eaux souterraines du Pliovillafranchien (35/92).

BAS - DR ET BANI

DIAGRAMME D'ANALYSE DE L' EAU D'aprs

309

H. SCHOELLER

Rs. sec

et E. BERKALOFF
Figur

Ca + +

Mg + +

+
Na + K +

1/?
25C

Teneurs en mg/l

n IRE

180 C

SO --

Cl -

mg/l

10 000

dh
mmhos
fr
/cm

pH

10 000

10 000

milliquivalents

10 000

100
1 000

-CO 3 combin
-( CO 3 + HCO 3 - )
1 000

milliquivalents

1 000
NO 3
1 000
1 000
1 000
1 000

10

10
100

100
100
100
100
100
100

1
10

10
10
10
10
10
10

0.1

10

0.1

Fig. 136 Composition sous forme de diagrammes logarithmiques des eaux des quartzites du Bani (An
Tagouma - 16/93), des richs dvoniens (An Bou Iserfine - 7/92) et des eaux souterraines
l'aval des foums du Bani : foum Aguemamou (75/89) et foum Tata (170/80).

310

RESSOURCES

EN EAU DU MAROC

grammes par litre au S d'Agadir-Tissint, facis

chlorur sodique rMg/rCa > 1 ) .

sous-coulement de l'ancien cours de l'oued Akka

Igdi et Touzounine (bicarbonates riches en sulfates).

Chlorures sodiques dans la partie occidentale de

la rgion et proximit immdiate du Dr, les eaux
sont ailleurs gnralement sulfates rMg/rCa >1. Il
existe cependant deux exceptions : les eaux d'Assa
(trs douces, 0,5 gramme par litre, facis bicarbonat
rMg/rCa trs voisin de 1 et rSO4/rCl < 1) et celles du

En rgle gnrale, la salure des eaux augmente

donc du N vers le S, mais cette augmentation ne
semble pas tant due l'vaporation qu' la dissolution
des roches, car partir d'un certain stade le chlorure
de sodium n'augmente plus.

Amnagements hydrauliques

EAUX SOUTERRAINES
Une quinzaine de petites motopompes, 250
sources, rsurgences et rhettaras, 5 drains modernes et
200 puits o l'eau est tire manuellement fournissent
un dbit total d'environ 2100 1/s. Les rseaux de
distributions en eau potable sont trs rares et trs
limits (moins de 5 1/s au total).
EAUX DE SURFACE
Les 10 petits barrages souterrains ou de drivation (dont 7 dans le bassin de l'oued Tata) servant au
captage des eaux de crues et parfois d'une source ou
d'une guelta permettent d'pandre en anne humide 50
100 millions de m3 (soit 1500 3000 1/s). Des
pandages naturels sont galement utiliss le long de
l'oued Dra et au S d'Akka.
Tous ces chiffres montrent clairement que
l'exploitation des eaux est reste traditionnelle,
tradition que l'on doit pour sa plus grande part
respecter, car elle est- le fruit d'une adaptation
ancestrale des conditions locales difficiles. Ainsi,
dans l'tat actuel de nos connaissances, il ne semble
pas que de grands captages puissent tre envisags,
mais plutt une multitude de petits ouvrages destins
amliorer localement les conditions de l'exploitation.
Une tude d'amnagement des foums est en cours au
Ministre de l'Agriculture et de la Rforme Agraire,
mais il est probable que les facteurs so-cioconomiques locaux pseront sur tout projet. En ce
qui concerne le captage des eaux, il faudrait tenir
compte des principes suivants :
- Les barrages de retenue sont des solutions

coteuses et qui prsentent de grands inconvnients,

notamment sur l'augmentation de l'vaporation et de
la salure de la nappe.
- Le systme d'exploitation par drains ou par
rhettaras est proscrire, car il est coteux et entrane
un gaspillage d'eau.
- Au cours de son cheminement vers le S la
nappe du Quaternaire ne descend pas en pente
rgulire mais plutt en marches d'escaliers. Le dbit
des rhettaras creuses dans les chutes o les
isopizes sont proches, est forcment plus lev que
celui des rhettaras creuses au niveau des paliers .
Les nappes sont donc sous-exploites dans les paliers
et sans doute surexploites dans les chutes. Cet
inconvnient disparatrait avec des exploitations par
puits et forages, o le rabattement est cr artificiellement.
- La meilleure solution pour le captage des eaux
souterraines est donc la confection de nombreux puits
ou forages quips d'une motopompe, qui permettront
d'exploiter les nappes d'une faon contrle et en
fonction de leurs possibilits relles. Cependant on se
heurte alors au fait qu'actuellement l'eau disponible est
gravitaire, donc sans frais d'exhaure et que l'introduction gnralise du pompage suppose une amlioration
des revenus agricoles que la rgion ne peut peut-tre
pas garantir.
- Pour le captage des eaux de surface, la plupart
des barrages de drivation d'eau de crue sont
actuellement en trs mauvais tat, il conviendrait de
le s rparer et de multiplier ce type d'ouvrage. Les
barrages en pierres cimentes semblent parfaitement

Tableau 70
RESSOURCES SOUTERRAINES POTENTIELLES DISPONIBLES
DANS LE BASSIN
Superficie du bassin versant
(km2)

Pluie tombe
(P) (1/s)

Dbit
prlev

(Q) (l/s)
totale
Foum-el-Hassane et Icht
At-Ouabelli
Akka
Tata
Agadir - Tissint
Foum-Zguid

1760
1740
2300
2350
3690
3210

occupe par
l'Adoudounien
950
725
1990
1795
500
1075

8300
8200
10900
11100
17500
15200

470
65
450
350
470
> 145

Q/P
en %

5,7
0,8
4,1
3,2

2 ,7
>1

Dbit disponible
(1/s)
minimum
5P/100 - Q
0
345

95
205
405
<615

maximum
10P/100 - Q

360
755
640
760

1280
< 1375

BAS - DR ET BANI

convenir (celui de Messalik au N de Tata a rsist sans

aucun dommage aux plus fortes crues depuis 1941),
condition que leur hauteur au-dessus du sol n'excde
pas 2 m et qu'une dalle vite leur affouillement aval.
Ces ouvrages tant trs vite ensabls, la prise des
Sguias de crue doit s'effectuer un niveau peine
infrieur celui de la crte du barrage. De tels
ouvrages permettent non seulement de rcuprer une
part non ngligeable de l'coulement de surface pour
l'irrigation des cultures durant les annes pluvieuses
mais aussi d'amliorer l'infiltration de l'eau dans le
cours de l'oued : le dbit de la rhettara d'Agadir Lhena (au N de Tata) a notablement augment depuis
la construction du barrage de Messalik.
- Toutes ces oprations doivent tre associes
avec un contrle rigoureux de la climatologie, de
l'hydrologie et de la pizomtrie de la rgion, contrle
qui est inexistant jusqu' prsent.

CONCLUSIONS
L'tude du bassin du Bas-Dr met l'accent sur un
bon nombre de lacunes portant notamment sur la
climatologie et sur l'hydrologie. Elle permet tout juste
de se faire une ide sur l'ordre de grandeur des
ressources en eau utilisables.
Le caractre hydrogologique principal qui se
dgage de cette rgion est le rle capital jou par les
calcaires de l'Anti-Atlas. Le grand impluvium qu'ils
reprsentent permet l'accumulation d'un certain volant
d'eau qui alimente les aquifres quaternaires. Un faible

311

volume d'eau provient aussi de l'infiltration des pluies

et des eaux de crues dans les Feijas.
Les eaux de surface atteignent un dbit fictif
continu compris entre 2200 et 16000 1/s. Les
prlvements actuels tant de l'ordre de 1500 3000
1/s, on voit qu'il reste prendre entre 0 et 13000 1/s.
Ce dbit peut tre partiellement rcupr en amnageant de petits barrages de drivation d'eau de crue sur
les oueds qui en manquent, mais la violence et
l'irrgularit des crues interdit d'aller trs loin dans
cette voie.
Les eaux souterraines semblent offrir d'avantage
de garanties. En effet, si l'on reprend le tableau des
dbits prlevs, on constate qu'elles sont irrgulirement exploites : l'amont et au droit de Foum-elHassane et Icht, on prlve un total de 470 1/s, tandis
que la moyenne pluviomtrique annuelle vaut 8300 1/
s ; on prlve donc 6 % de la pluviomtrie, et ce
chiffre reprsente la quantit minimale infiltre
l'amont du bassin. Or, l'amont d'At-Ouabelli par
exemple, on ne prlve que 0,8 % de la pluie, sans
que l'on voit une raison logique pour que les
conditions d'infiltration varient d'un sous-bassin
l'autre. A l'amont des septs grands foums ordoviciens
prsents sur le tableau suivant on peut donc admettre
que 5 10 % de la pluie tombe s'infiltre dans le sol
et constitue une rserve potentielle. Ces pourcentages,
discutables et incertains, permettent malgr tout de
fixer certaines ides sur les dbits souterrains
disponibles, mme si les carts entre les valeurs
extrmes sont importants. Les tudes futures permettront de rduire les incertitudes.

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