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2.17.

PLATEAU DES GANNTOUR ET PLAINES DE LA


BAHIRA ET DE LA TESSAOUTEAVAL

Table des matires


2.17. Plateau des Ganntour et plaines de la Bahira et de la Tessaoute
aval (par M. Combe) ......

367

Prsentation gographique ............................................................................................

367

Gologie .......................................................................................................................

367

Climatologie .................................................................................................................

368

Hydrologie ....................................................................................................................

368

Bassin endorique de la Bahira ........................................................................


La Tessaoute aval .................................................................................................
L'Oued el-Abid Ouaouirint ................................................................................
Hydrogologie ..............................................................................................................

370
371
372
373

La Bahira occidentale ...........................................................................................

373

La Bahira centrale ...............................................................................................

374

Gologie .
La nappe phratique ..........................................................................................

375
375

La Bahira orientale (ou Tessaoute aval) ...........................................................

378

Gologie et structure profonde .....................................................................


Nappes profondes ........................................................................................
La nappe phratique ...................................................................................

378
380
381

Ressources en eau pour l'amnagement de la Bahira orientale et


centrale ..............................................................................................................
Rfrences ....................................................................................................................

388
391

2.17
PLATEAU DES GANNTOUR ET PLAINES DE LA
BAHIRA ET DE LA TESSAOUTE AVAL
par
Michel

COMBE

Prsentation gographique
Ce bassin sdimentaire s'insre entre le massif
primaire des Jbilete au S et le massif primaire des
Rehamna au N ; le plateau tertiaire des Ganntour
recouvrant les Rehamna, se prolonge vers le S sous la
Bahira ; vers l'W, il se termine contre le plateau
secondaire des Mouissate. Aucune limite nette n'existe
vers l'E o la plaine de la Bahira se poursuit par la
plaine de la Tessaoute aval, puis par la plaine des BniMoussa qui appartient au Tadla ; on conviendra de
limiter cette unit au niveau de l'oued El-Abid. Ainsi
dfinie, la rgion concerne par l'expos suivant
reprsente quelque 5 000 km2 de superficie.
La partie centrale de la Bahira constitue une
dpression ferme, endorique, ne possdant aucun
exutoire pour les eaux de ruissellement qui s'infiltrent
dans le sol ou s'vaporent. Deux lacs sals temporaires,
le Sedd-el-Mejnoun au centre (superficie de l'ordre de
35 km2 ) et le lac Zima l'Ouest (superficie d'environ 6
km2 ) y ont des extensions variables selon les saisons
mais
constituent des
machines
vaporatoires
s'apparentant aux chotts sahariens.
A l'Est, la valle de la Tessaoute traverse les Jbilete
l'E d'El Kelaa des Srarhna et rejoint l'Oum-er-Rbia
en suivant un cours orient S-N. La Tessaoute qui fut
au Tertiaire un affluent du Tensift

a t capte par l'Oum-er-Rbia dont la puissance


rosive tait trs suprieure celle du Tensift. Ce
cours de la Tessaoute aval est un lieu important
d'irrigation traditionnelle s'exerant facilement l'aide
de drivations des eaux prennes de l'oued grce des
barrages rustiques d 'o partent des sguias en terre.
Environ 40 000 ha sont irrigus de la sorte ; des projets
existent pour la modernisation de ces exploitations
grce une fourniture d 'eau rgularise par un barrage
sur l'oued Lakhdar (affluent rive droite de la
Tessaoute) et la prolongation du canal G des BniMoussa aliment par le barrage de retenue de Bin-elOuidane (oued El-Abid). Des pompages dans les
nappes souterraines contribueraient galement la
satisfaction des besoins agricoles.
La population de cette rgion est de l'ordre de
300000 habitants. La seule agglomration importante
est El-Kelaa des Srarhna situe au bord de l'oued
Gaino qui provient du Haouz ; cette cit agricole
comprend quelques milliers d'habitants. Les ressources
naturelles sont agricoles (40 000 ha irrigus),
pastorales (ovins et caprins) mais galement minires
grce aux importants gisements de phosphates de
Youssoufia, en exploitation depuis 1931 raison de 2
millions de tonnes/an en 1972, et de Benguerir (mise
en exploitation en 1974-75).

Gologie
Les Ganntour sont un plateau monoclinal pendage sud plongeant des Rehamna vers les Jbilete. La
Bahira est un vaste foss synclinal resserr entre le
horst des Rehamna au Nord et le pli de fond des
Jbilete au Sud.

Le socle primaire est recouvert par des formations


de couverture triasiques, crtaces et ocnes,
antrieures aux premiers mouvements atlasiques ; ces
formations affleurent au Nord, s'enfoncent sous la
plaine vers le Sud et se terminent en biseau au Sud

368

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

contre le socle palozoque. Elles sont recouvertes par


des formations continentales nognes de remplissage
et par des dpts quaternaires.
Etage

Puissance
15 30 m

Nogne

Calcaires lacustres et conglomrats. Marnes el


marno-calcaires rose saumon

20 m
20 50 m

Eocne

Complexe phosphat comprenant des couches


de phosphate, des marnes, des calcaires phosphats silex, des lits de silex et des bancs
calcaires. L'ensemble est couronn par la dalle
de calcaires Thersites d'ge Luttien

100 m

Crtac
moyen et
suprieur

Marnes, marno-calcaires et calcaires

Crtac
infrieur

Grs rouges comportant des bancs de petits


conglomrats avec barre de calcaire vers le tiers
infrieur

Jurassique
suprieur

Calcaires gypse (en bordure ouest, dans les


Mouissate seulement)

Trias

Marnes et grs rouges avec dpts de sel gemme

Secondaire

Primaire

Facis
Limons anciens et limons rcents, souvent sals;
conglomrats, galets, cailloutis, crotes calcaires

Quaternaire

Tertiaire

Le tableau suivant donne, par tage, un aperu


lithologique des formations :

Grs et quartzites
Schistes avec intrusions de roches ruptives,
rhyolites, dolrites et granites.
Bancs grseux ou calcaires.

La couverture triasique n'est reprsente que sous


la plaine de Chemaa, l'extrmit occidentale de la
Bahira, dans les Jbilete et son sillon bordier nord. Le
Jurassique bien diffrenci n'existe qu' l'W du
bassin, dans les Mouissate. Un Crtac infrieur
continental est connu au NW (Youssoufia) et sous la
Bahira grce des forages profonds (2004/21). La
srie du Crtac moyen l'Eocne est bien connue
grce aux affleurements des Ganntour et aux travaux
miniers de l'Office Chrifien des Phosphates.
En Bahira les crotes calcaires et les limons
quaternaires recouvrent les terrains plus anciens
reconnus par forages, la plupart du temps objectifs

50 m

100 m

plusieurs
milliers de
mtres

hydrogologiques. Plus de 60 forages ont t


effectus en Bahira.
Dans la partie orientale, l'oued Tessaoute a continu d'accumuler ses alluvions au N des Jbilete,
formant un cne de djection de galets, graviers,
sables et limons.
A la suite de campagnes de gophysique et de
divers sondages, il apparat que le socle primaire et la
couverture secondaire sont affects de fractures
essentiellement de direction E-W sous la plaine. Par
ailleurs, une faille importante spare au Sud le sillon
de la Bahira du massif des Jbilete ; au Nord, le socle

Climatologie (fig. 147)


Le climat de la Bahira est de type semi continental
aride, hiver tempr. La pluviosit est faible sur
l'ensemble de son tendue, se situant pour la priode

1933-1963 autour de 250 mm en moyenne (fig. 147) ;


les carts la moyenne sont trs importants et sont
nots ci-dessous :

5 km

Draa-bou-Rket

Luttirn suprieur

Plio-Quaternaire (?)

Quaernaire continental

1333/44

Sebaa-Touilate

Faille (Gravimtrie)

Palozoque

Schistes

Toit du palozoque (sondage lectrique)

Maestrichtien marin

Eocne infrieur et moyen

Crtac suprieur transgressif

Sidi-Said
2004/44
BH1

Marnes et phostphates

azib-Salah
2021/44
BH2

Complexe argilo-grseux rouge

Marnes phosphats

Hzlete-Mouka

BAHIRA

Fig 146. Coupe gologique N-S des Rehamna aux Jbilete, le long de la route principale
RP 9 (d'aprs Benzaquen, Boujo & Mdioni, 1963)

Calcaires siliceux et marnes (dalle thersites)

Argiles roses passes dtritiques

Sable grossier

Crote

Oued Smiria

GANNTOUR

FIG. 146 Coupe gologique N-S des Rehamna aux Jbilete, le long de la route principale RP 9 (d'aprs Benzaquen, Boujo & Mdioni, 1963).

100

200

300

400

500

REHAMNA

STRUCTURE DU BASSIN DE LA BAHIRA

Koudiat-Diab

JBILETE

370

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

Les tempratures maximales moyennes mensuelles sont leves et varient entre 18C en janvier, mois
le plus froid et 40C de moyenne en juillet, mois le
plats chaud. Les tempratures minimales moyennes
varient entre 4C en janvier et 18C en juillet.
Les vents dominants sont de N ou NE en hiver et
d'W en t.
L'vaporation moyenne annuelle mesure au Piche
est de 2 100 mm Chemaa, 2 400 mm Benguerir et
2 700 mm El-Kelaa. L'vapotranspiration potentielle

calcule par la mthode de Thornthwaite El-Kelaa


pour la priode 1933-63 est de 965 mm, l 'vaporation
relle tant de 250 mm, pratiquement gale la
hauteur de pluie moyenne. Un calcul mois par mois
permet de montrer qu'il y a un excdent
pluviomtrique en dcembre, janvier et fvrier, ce qui
permet en anne moyenne ou humide une vie des
cultures jusqu 'en mars ou avril grce au potentiel
hydrique accumul dans le sol. En dehors de ces
priodes, l'existence d'une vie vgtative est lie
l'apport d 'eau par irrigation.

FIG. 147
Hydrologie
BASSIN ENDOREIQUE DE LA BAHIRA
La majeure partie de la Bahira, depuis son extrmit occidentale jusqu 'au mridien d 'El-Kelaa, n'est
draine par aucun oued. Les petits oueds qui
descendent des Jbilete ou des Rehamna disparaissent
en arrivant dans la plaine. Les eaux de ruissellement
s 'accumulent dans les dpressions fermes du Sedd-elMejnoun et du lac Zima, s'infiltrent ou s'vaporent.
L'oued Gano qui pntre dans la Bahira ElKelaa est issu du versant SE des Jbilete mais draine

une partie des eaux de la nappe phratique du Haouz


oriental. Sec en dehors des suites d'averses, cet oued
possde un sous-coulement permanent qui a t
valu 50 l/s par des travaux de forage. Un ouvrage
de prise capte en partie ces eaux au seuil d'El-Kelaa.
Au seuil d 'El-Kelaa pntrent galement dans la
Bahira deux sguias d'irrigation apportant l'une des
eaux du Lakhdar (sguia Yacoubia) et l'autre des eaux
drives de la Tessaoute. Les apports superficiels du
Gano en crue sont inconnus mais trs probablement
faibles, se situant peut-tre autour de quelque 5
millions de m3 /an.

371

GANNTOUR, BAHIRA ET TESSAOUTE AVAL

flotteur quotidiens, ce qui permet de bien connatre le


rgime en tiage, hors des crues dont les volutions ne
sont pas suivies par une limnimtrie continue. Enfin
on possde des mesures rgulires des dbits drivs
par les sguias permettant de connatre les volumes
utiliss dans les diffrents primtres depuis 20 30
ans.

LA TESSAOUTE AVAL (fig. 152)


La Tessaoute qui a reu son affluent de rive droite
Lakhdar avant de pntrer dans la Bahira orientale, est
une rivire importante issue du Haut Atlas calcaire ; le
point culminant de son bassin versant est le jbel IrhilMgoun (4 071 m), Les rserves nivales du haut bassin
et les rserves souterraines des calcaires de l'Atlas
garantissent des dbits de printemps soutenus et des
tiages apprciables. La Tessaoute tait autrefois trs
exploite l' amont de la Bahira par un primtre
d'irrigation traditionnel dit de la Tessaoute amont
(20000 ha) ; la modernisation de ce primtre s'achve
aprs avoir t rendue possible par l'dification du
barrage Moulay-Youssef au site d'At-Aadel (260
millions de m3 /an rgulariss). De tous temps c'est
donc l'oued Lakhdar qui conflue avec la Tessaoute
aprs le primtre de la Tessaoute amont, qui a
essentiellement contribu l'irrigation du primtre de
la Tessaoute aval, tout en desservant l'amont un
primtre traditionnel galement et dnomm primtre du Lakhdar.
Une station de jaugeage, Bissi-Bissa, fonctionne
depuis 1962 sur la Tessaoute, juste avant sa confluence
avec l'Oum-er-Rbia. Cette station comptabilise donc
les eaux inutilises l'amont. Deux stations, l'une sur
la Tessaoute (Timi-n'Outine), l'autre sur le Lakhdar
(Sidi-Driss) sont implantes au pied de l'Atlas, avant le
dbouch de ces rivires dans la plaine et par
consquent mesurent les dbits l'amont des
principaux prlvements pour l'irrigation. Par ailleurs,
la station du pont de la route RP 24, situe en amont
des dernires prises importantes d 'irrigation de la
Tessaoute aval est exploite par des jaugeages au

S
Tessaoute Bissi-Bissa
(dbits mesurs)
Somme des prlvements l'amont

La station de Bissi-Bissa contrle un bassin versant


de 5 870 km2 et est situe sur la Tessaoute, 2 km
l'amont de sa confluence avec l'Oum-er-Rbia. Equipe
d'chelles limnimtriques en 1962, elle a t
complte par un tlphrique en 1963 ; 113 jaugeages
de crues y ont t effectus entre 1963 et 1970. La
srie des observations a pu tre tendue la priode
1948-1962 en corrlant des mesures sporadiques aux
flotteurs faites au Pont de la route 24 avec celles
fournies par la station permanente de Bissi-Bissa, sur
la priode commune 1962-70. Enfin une extension des
rsultats la priode 1941-1948 a t tente partir
des rsultats des stations d'amont, sans que l'on puisse
juger de la validit des chiffres obtenus ; c'est
pourquoi on se rfrera la priode de 1947-48 et
1969-70.
Le module moyen annuel de la Tessaoute BissiBissa pour la priode 1947-48 et 1969-70 est de 16,5
m3 /s, variant entre 4,5 m3 /s (anne 1952-53) et 41 m3 /s
(anne 1962-63). Le module moyen annuel naturel a
pu tre reconstitu pour la mme priode en fonction
de la somme des prlvements du Lakhdar et de la
Tessaoute amont et aval ; il serait de 27,8 m3 /s, variant
entre 15,4 et 50,6 m3 /s, Les modules moyens mois par
mois sont les suivants, pour la priode 1947-48
1969-70 :
D

Anne

5,3 8,5 15,9 15,0 9,4 18,0 25,8 39,4 33,1

13,1

4,6

3,2

16,5

8,9 9,4

9,8 10,0 10,4 12,8 14,7 15,4 10,8

11,9

9,7

8,9

11,3

14,2 17,9 25,7 25,0 29,8 30,8 40,5 54,8 43,9

25,0

14,3 12,1

27,8

Tessaoute, dbits naturels reconstitus

Tessaoute Bissi-Bissa, priode 1947-1948 1969-1970

Ce tableau met clairement en vidence le rgime de


la Tessaoute. Alors que les pluies sur le bassin versant
d'altitude moyenne soutiennent les dbits d'automne et
d'hiver, la rtention nivale sur les hauts reliefs fournit

les apports les plus importants au printemps. Ce


rgime qui garantit des dbits soutenus toute l'anne,
except en t, permet un dveloppement considrable
des prlvements au fil de l'eau pour l'irrigation.

372

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

pour l'irrigation. Ces prlvements atteignent en moyenne 40 % des apports naturels, ce qui est trs
apprciable compte tenu du fait que cette rgularisation
est obtenue l'aide d'ouvrages rudimentaires. On notera
que les prlvements sont rguliers dans l'anne, les
maxima se situant en Mars-Avril.
Pour terminer, on notera qu'un certain dbit prenne
demeure actuellement, en priode d'tiage, BissiBissa. Or l'examen des mesures la station du Pont de
la route 24 situe en amont, l'entre du primtre
d'irrigation de la Tessaoute aval, montre que la
Tessaoute est pratiquement sec l'tiage ce niveau.
Les apports d'eau entre le Pont de la Route RP 24 et
Bissi-Bissa reprsentent le drainage des nappes de la
Tessaoute aval ; on reviendra sur ce point dans le
paragraphe hydrogologie.
L'OUED EL-ABID A OUAOUIRINT
(route RP 24)
Cette station se situe l'aval du sous-bassin de
l'oued El-Abid et la sortie du cours atlasique de cet
affluent de l'Oum-er-Rbia. La superficie du bassin
versant de l'oued El-Abid la station est de 7 840 km2 ;
des mesures plus ou moins rgulires ont t effectues
en ce point de 1925 1952, date laquelle le barrage de
Bin-el-Ouidane situ en amont et contrlant un bassin
de 6 470 km2 a t mis en service. Aprs une longue
Ouaouirint
mesurs

A. Ouarda
vacus

Apports
1 370 km2

3,75
3,99
6,40

0,0
0,0
0,0

3,75
3,99
6,40

Mars

15,00

0,0

15,00

Avril

13,60

0,0

Dcembre 1967
Janvier
1968
Fvrier

interruption, les mesures ont repris en 1967 permettant,


compte tenu de la connaissance des lchers au barrage,
de dterminer les apports naturels des 1 370 km2 du
bassin montagneux calcaire intermdiaire entre le
barrage et la station de mesure. Les dbits moyens
mensuels et annuels constituant les apports des 1 370
km2 du bassin intermdiaire s'obtiennent actuellement
en diminuant les dbits mesurs Ouaouirint des dbits
vacus au barrage de compensation (At-Ouarda) du
barrage de retenue de Bin-el-Ouidane ; trois annes de
mesures sont disponibles et rcapitules dans le tableau
ci-dessous.
L'examen de cette srie montre que le dbit moyen
mensuel du bassin intermdiaire n'est jamais descendu
au-dessous de 3 m3/s ; cependant, cette srie rapporte
aux mesures de la priode 1952-70 Bin-el-Ouidane,
apparat comme moyenne humide du point de vue
hydraulicit. Les apports Bin-el-Ouidane du mois le
plus sec observ (aot 1966) sont un tiers plus faibles
que les apports d'aot 1970 ; en appliquant ce rapport
Ouaouirint, il semble que I'on puisse fixer 2 m3/s
l'apport moyen mensuel minimum du bassin
intermdiaire entre Bin-el-Ouidane et Ouaouirint. Le
dbit utilisable au fil de l'eau dans l'oued El-Abid au
niveau de Ouaouirint serait alors pour le mois de l'anne
le plus sec, de l'ordre de 3 m3/s en anne moyenne,
pouvant s'abaisser 2 m3/s en anne sche.
Ouaouirint
mesurs
Mai 1969
Juin
Juillet

A. Ouarda
vacus

Apports
1 370 km2

29,30
8,59
6,58

18,70
0,09
0,00

10,60
8,50
6,58

Aot

5,37

0,00

5,37

13,60

Septembre

5,00

0,08

4,92

Octobre

5,83

1,40

4,43

Mai

6,59

0,0

6,59

Juin

5,34

0,0

5,34

Novembre

6,11

0,84

5,27

Juillet

4,14

0,0

4,14

Dcembre

5,50

0,47

Aot

3,45

0,0

3,45

Janvier 1970

22,20

13,50

5,03
8,70

Septembre
Octobre

3,19
3,03

0,0
0,0

3,19
3,03

Fvrier
Mars

16,60
26,00

9,16
20,00

7,44
6,00

Novembre
Dcembre

6,54
7,21
6,12

0,0
0,0

6,54
7,2,1

Avril
Mai

21,50
5,45

14,90
0,00

6,60
5,45

6,12

Janvier 1969

12,00

Juin
Juillet

0,04

12,00

0,0
0,0

4,84

Fvrier

4,26

0,10

4,80
4,16

Mars

25,90

13,0

12,90

Aot

3,77

0,08

3,69

52,20

34,8

17,40

Avril
3

Apports en m /s du bassin versant intermdiaire entre Ouaouirint et Bin-el-Ouidane

200

200

250

300
200
35 36

ci

360
em

509

420

43 0

Courbe isopizomtrique (quidistance 10 m)


Limite du ptimtre irriqu d'El Kelaa

2004/44
44 45
300

10 km

35 36
35
44

290

E
270

250

240

230

260

Alimentation de la nappe de la Bahira

0
39

ED
U

Limites des indices IRE des pointd d'eau


36
45

ex: forage 2004/44

44 45
310

SIDI BOU OTMANE

280

440

220

210

Ligne de partage des eaux


souterraines
200

190

150

Forage et son n IRE

500

Palozque sub-affleurant
(seuil de Rhirat)

2004
P 330 m

Cnomanien

GA
IN
O

450

Snonien

160

420

Roches cristallines hercyniennes


Palozoque affleurant

320

R.
S.
1

440

490

Eocne (srie phosphate)


Maesstrichtien

Turonien
cm

1337

Permo-Trias

ct

470

Crtac infrieur continental


Jurassique suprieur

csm

1336

Luttien (calcaires)

170

TESSAOUT

1640
1641

R.P. 7

ci

1637

768

2004

js

765

EL KELAA

160

Quaternaire

2
P.
R.

839

2082
2083

Pliovillafranchien

JN
ME

47

2080
2081

DD
SE

846
840

L-E

1643

1636

1335

767
172

759

410

0
43 836

2087

847

766

835
1638

0
42

2078 et
2079

848
843

838

N
OU

OUE
D

. 12

844

2021

R.P.9

R.P

pvcl
842

410

400

37
0
430
2085

1639

849
841

36
45
828

43

25

420
1332

em
850
837

2086

cs

1535

400
410

1334

2075

ei

391

38
0

400

410
1321

em

0
43
420
410

390
380

CHEMAIA

1644

em

180

1333

44

2077

pvcl

0
40

298

40

csm

csm

420

em

37
0

138

LAC
ZIMA

350

450

csm

380

360

410

410

ei

35
44

190

cs

BEN GUERIR

419

MO416

180

R.S. 125

csm

TE
SA
UIS

340

js

ct

330

ci

YOUSSOUFIA

320

cm

FIG.148. Bahira occidentale et centrale Gologie (daprs Benzaquen, Boujo & Mdioni 1963), et pizomtrie (daprs Cochet, 1963, modifie par Combe 1972)

200

200

35 36

ci

cm

js

S
UIS
MO

BEN GUERIR

50

10

ei
csm

30

em

30

35
44

20

40

20

180

csm

csm

20

180

508

40
12
5
R.
S.

em

50

152

pvcl

40

CHEMAIA

20

818

50

10

em

45

em

10

36

350
10

20

190

cs

R.S. 125

csm

E
AT

10

ci

YOUSSOUFIA

ct

853

30

20

24
P.
R.

170

20

EL KELAA

10
20
30
40 50

Crtac infrieur continental

Roches cristallines hercyniennes

30

PROFONDEUR DE LA NAPPE PHREATIQUE

ct

10

Sous le sol en mtres

10 km
240

230

0
220

210

Ligne de partage des eaux


souterraines
200

190

le texte

Turonien
Cnomanien

ED
U

E
T

853

Pizomtres et leurs n IRE cits dans

Palozque sub-affleurant
(seuil de Rhirat)

260

Palozoque affleurant

Snonien

250

Maesstrichtien

SIDI BOU OTMANE

35 36
35
44
2004/44
44 45
300

10

csm

cm

150

20

Limites des indices IRE des pointd d'eau


36
45

ex: forage 2004/44

44 45

FIG.149. Bahira occidentale et centrale Gologie (daprs Benzaquen, Boujo & mdioni 1963), et pizomtrie (daprs Cochet, 1963,modifie par Combe 1972)

320

Eocne (srie phosphate)

GA
IN
O

Permo-Trias

ei

310

Luttien (calcaires)

cs

160

Jurassique suprieur

em

290

js

280

ci

Pliovillafranchien

270

Quaternaire ct

50
40
30

R.P. 7

pvcl

E
TESSAOUT

20
10

50
160

OUE
D

20

R.P.9

R.P
. 12

GANNTOUR, BAHIRA ET TESSAOUTE AVAL

373

Hydrogologie

Sous la plaine de la Bahira les eaux circulent


dans les formations rcentes du Quaternaire et du
Nogne (nappe phratique) et dans les niveaux
calcaires de l'Eocne et du Crtac (nappes
profondes).
Les problmes hydrogologiques poss par ces
nappes sont totalement diffrents d'Ouest en Est, et
l'on peut en fait distinguer trois sous-rgions qui
sont:
La Bahira occidentale, secteur de Ras-el-An
Chemaa o les eaux souterraines convergent
vers le lac Zima qui constitue un exutoire par
vaporation.
la Bahira centrale entre la route RP 9 et le
mridien d'El-Kelaa des Srarhna o les eaux
souterraines convergent vers le lac du SeddEl-Mejnoun qui constitue nouveau un exutoire
par vaporation.
la Bahira orientale l'E du mridien d'El-Kelaa
des Srarhna et jusqu' l'oued El-Abid o les eaux
souterraines s'coulent du S vers le N jusqu'
l'Oum-er-Rbia qui est le collecteur aval.
LA BAHIRA OCCIDENTALE (fig. 148)
Une ligne de partage des eaux souterraines est
bien mise en vidence sur la carte pizomtrique de la
nappe phratique, un peu l'W de la route RP 9 de ElJadida Marrakech ; cette ligne spare la Bahira
occidentale de la Bahira centrale. L'alimentation
souterraine provient essentiellement du plateau
Crtac et Eocne de Youssoufia ainsi que de
l'infiltration dans la basse plaine des petits oueds
temporaires provenant des Jbilete, des Mouissate et
du plateau de Youssoufia.
En ce secteur, la plaine de la Bahira constitue
une zone basse entre les plateaux des Mouissate l'W,
des Ganntour au N et le massif des Jbilete au S. La
srie stratigraphique comprend successivement audessus du substratum primaire des Rehamna au N et
Jbilete au S : le Trias argileux et salifre affleurant
autour du lac Zima et dans les Jbilete, un
Jurassique suprieur marno-calcaire affleurant
l'Ouest seulement (Mouissate), le Crtac moyen et
suprieur marno-calcaire affleurant au N, l'Eocne
marno-calcaire et phosphat puis calcaire (Luttien
suprieur) et enfin le Nogne reprsent par des
calcaires lacustres, conglomrats, marnes et marnocalcaires. Il est certain que le Jurassique est absent
l'E du lac Zima ; le Crtac et l'Eocne se
biseautent du N vers le S sur les Jbilete (forages 1944
et 2 075/44). On notera l'absence en ce secteur des
calcaires du Turonien, niveau trs permable existant
l'Est.
L'origine de la ligne de partage des eaux constituant la
limite orientale est probablement rechercher dans

l'existence d ' un horst du substratum palozoque


que les synthses structurales (fig. 148) ont bien
mis en vidence l'E de la route RP 7. Entre Sidibou-Othmane et Benguerir, sur la route RP 9, une
faille E-W dlimite un compartiment sud o le
Primaire est sub-affleurant et un compartiment
nord ou l'Eocne suprieur existe sous le Nogne.
On ne peut malheureusement dlimiter ce horst
vers lW, faute de reconnaissance gophysique ou
de forage.
Les eaux souterraines provenant du plateau
Crtac et Tertiaire de Youssoufia au N gagnent le
sillon collecteur de la Bahira occidentale et
s'coulent alors d'E en W vers le lac Zima. Le
lac Zima est une dpression topographique mais
correspond au coeur rod d'un anticlinal. Son
substratum est triasique (argiles surtout et bancs
grseux) ; il collecte les eaux superficielles
provenant des reliefs bordiers (Mouissate Ganntour, Jbilete), ainsi que les eaux souterraines
du plateau de Youssoufia. Quatre forages de
reconnaissance pour l'exploitation de salines ont
rencontr le Trias sub-affleurant au SE du lac, vers
Chemaa ; le plus profond d'entre eux a pntr de
122 m dans les argiles rouges sans rencontrer le
substratum primaire.
Le lac lui-mme est peu tendu : 6 km2
environ, superficie variant selon les annes en
raison de l'hydraulicit. B est peu profond : a u
plus 1,50 m. On a not que la salure leve des
eaux (exploitation de salines) est acquise dans la
rgion du Zima car les oueds qui y aboutissent sont
peu sals, ainsi d 'ailleurs que la nappe phratique.
Il semble bien ressortir d'anciennes tudes que les
eaux du lac dissolvent peut-tre du chlorure de
sodium dans le Trias sous-jacent, mais se
concentrent surtout par vaporation.
Des tudes hydrogologiques ont t
effectues partir des annes 1960 afin d'alimenter
en eau le centre phosphatier de Youssoufia. Les
niveaux susceptibles d'tre aquifres sont :
les sries phosphates de l'Eocne,
essentiellement
marneuses
donc
peu
productives et de toutes faons fournissant
des eaux fortement fluores (de nombreuses
tudes hydrogologiques ont t excutes
pour le dnoyage des gisements phosphatiers
de Youssoufia),
les calcaires de l'Eocne, karstiques,
affleurant largement au S du plateau de
Youssoufia o les recherches sont trs
alatoires, mais trs certainement plus
productifs sous la Bahira, lorsqu 'ils se
situent au-dessous du niveau de la nappe
phratique dans des secteurs o le rservoir
calcaire se biseaute sur les Jbilete au S,

374

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

les formations nognes ou quaternaires de la


Bahira occidentale : calcaires marneux, marnes,
conglomrats, sables, qui taient exploites par
puits I'E.
Des travaux de reconnaissance par forages ont t
excuts en 1960-61. A Ras-el-An, le forage 2 075/44 a
travers 11 m de Plio-Quaternaire, puis 6 m de calcaires
gris et 21 m de conglomrats lments de Trias et de
Crtac avant de pntrer dans les schistes primaires.
L'eau se situait dans les conglomrats, ne fournissant
qu'un faible dbit (7 l/s pour un rabattement de 17 m) et
Ras-el-An apparaissait comme un seuil du Primaire
dpourvu d'ocne, seuil tendu vers l'W puisque le
forage 1944/ 45 confirmait ultrieurement la coupe du
2075/44.
Sept forages ont ensuite t excuts sur un profil
N-S implant 9 km l'E de Ras-el-An dans une zone
de convergence des lignes de courant de la nappe
phratique. Quatre de ces forages ont atteint l'Eocne
calcaire (2077, 2078, 2079, 2084/44) situ vers 40 m de
profondeur ; ils montrrent de bonnes qualits
hydrauliques (transmissivit du calcaire de 5.10-1 7.10
m2/s, permabilit de 2.10-2 2.10-3 m/s). Les autres
forages ont explor le recouvrement plio-quaternaire
extrmement htrogne et nettement plus pais au S
qu'au N ; les caractristiques hydrauliques des
meilleures formations (des conglomrats plus ou moins
argileux) taient mdiocres : transmissivits de 5.10-3
7.10-4 m2/s, permabilits de 4.10-4 7.10-5 m/s, ce qui
conduisit des dbits spcifiques peu intressants.
Deux forages d'exploitation : 2 086 et 2 087/44 furent
alors excuts afin de capter le calcaire ocne ; les
dbits exploitables sur les deux ouvrages atteignent au
total 150 l/s en pointe.
Les niveaux d'eau dans les calcaires ocnes et dans
la nappe phratique sont identiques en ce secteur ;
l'alimentation de la nappe, provenant essentiellement du
plateau de Youssoufia tant inconnue, des rserves
avaient t exprimes l'poque quant au dbit moyen
exploitable. Un rseau de 14 puits-tmoins rpartis
autour des ouvrages d'exploitation fut mis en place avant
la mise en service des pompages et est surveill
rgulirement depuis. Les pompages ont dbut en
dcembre 1966 et atteignent en 1971 une moyenne de 23
l/s au total, trs infrieure la prvision initiale (50 l/s).
De 1966 1971, les prlvements n'ont pas modifi
l'quilibre de la nappe et il a t dcid de raliser les
quipements pour une exhaure moyenne de 120 l/s
atteinte par tranches successives de dbit croissant, avec
dbit de pointe de 150 l/s, couvrant l'volution des
besoins des centres urbains de la rgion Youssoufia

Chemaa et les besoins industriels de l'Office Chrifien


des Phosphates jusqu'en 1990 *.
La qualit des eaux de cette nappe pose des
problmes en raison de son titre hydrotimtrique lev
(jamais infrieur 30 franais) et surtout des teneurs
importantes en fluorures. La teneur maximale admise en
fluor dans des eaux destines la consommation
humaine tait de 0,8 mg/l jusqu'en 1971, taux relevs
ensuite 1,4 mg/l par l'OMS. Les eaux des captages
(forages rcents et Ras-el-An) ont des teneurs de l'ordre
de 1,1 1,2 mg/l compatibles avec les normes
actuellement admises et aucun accident sanitaire n'a
jamais t signal ; il ne semble pas que l'exploitation
accrue depuis 5 6 ans ait amen une dtrioration de la
qualit initiale de l'eau des captages, mais cette question
est rgulirement suivie l'aide d'analyses chimiques. Il
est noter que des concentrations en fluor beaucoup plus
leves (jusqu' 3,6 mg/l) avaient t rencontres dans
l'eau des terrains du recouvrement plio-quaternaire.
Il est impossible, dans l'tat actuel des connaissances, de chiffrer srieusement les ressources souterraines exploitables. Les infiltrations sur les calcaires
ocnes au N et dans la plaine (crues des petits oueds
ayant leur bassin versant en bordure) sont totalement
inconnues. Les dcharges de la nappe, excepte
l'exhaure d'environ 40 l/s par pompage, s'effectuent par
vaporation sur l'ensemble de sa superficie (profondeur
de l'eau : 10 30 m l'E et nulle au lac Zima l'W) ; le
lac Zima vaporerait lui seul environ 100 l/s.
L'extension des prlvements d'eau potable et
industrielle pour Chemaa-Youssoufia jusqu'en 1990
correspond une exhaure d'une centaine de litres par
seconde que la nappe devrait pouvoir fournir ; mais il est
indispensable de ne pas permettre d'autres prlvements
nouveaux en Bahira occidentale avant d'avoir observ
les rpercussions des pompages complmentaires de
YoussoufiaChemaa. Au cas o ces exploitations
s'avreraient excdentaires, il serait ncessaire
d'excuter des ouvrages de ralimentation artificielle des
calcaires ocnes partir de barrages destins infiltrer
les crues.
LA BAHIRA CENTRALE
Cette unit est limite l'W par la ligne de partage
des eaux souterraines oriente N-S et situe quelque
10 km l'W de la route RP 9 ; l'E
(*) Deux forages : 2886 et 2887/44 excuts en 1974 sont
exploitables au dbit total de 210 l/s d'aprs les essais de
pompage et la conduite d'amene Youssoufia a t
calibre 200 l/s. -1Les transmissivits
sont excellentes :
respectivement 4.10 et 9.10-2 m2/s
A noter qu'une acidification dans le forage 2887/44 a
fourni d'excellents rsultats (rapport G. Bernert, 1974,
MTPC/DH/DRE).

GANNTOUR, BAHIRA ET TESSAOUTE AVAL

la limite hydrogologique est constitue par une ligne


de partage des eaux entre la Bahira centrale et la Bahira
orientale, ligne se situant , l'E du mridien de ElKelaa. La superficie de la Bahira centrale est beaucoup
plus grande que celle de la Bahira occidentale.
GOLOGIE
La couverture sdimentaire des Ganntour se
prsente ici de faon sensiblement diffrente par
rapport la zone occidentale ; bien que les terrains
soient les mmes, l'amincissement de la srie et son
plongement plus rapide vers le S, sous la Bahira, rduit
les zones d'affleurement du Crtac et de l'Eocne une
bande large de 7 10 km seulement (contre 20 km
l'W) ce qui diminue notablement leur rle
hydrogologique. En outre, le calcaire luttien qui
constituait un rservoir intressant sur le plateau de
Youssoufia puis sous la Bahira occidentale, se trouve
beaucoup plus rod ici et semble totalement absent en
profondeur sous la Bahira, (sauf dans l'extrmit NE) ;
le Plio-quaternaire repose sur l'Eocne infrieur, le
Crtac ou mme le Primaire. De ce fait, aucune nappe
profonde susceptible de produire des dbits importants
n'existe sous la Bahira centrale, faute de disposer
d'alimentations substantielles. Trois sondages ont
prospect le Turonien calcaire (391/36 et 1535/36 au
NE et 759/45 au N d'El-Kelaa) des profondeurs
suprieures 200 m ; l'eau est en charge, mais le niveau
pizomtrique est infrieur celui de la nappe
phratique ; les dbits obtenus taient de l'ordre de 10
l/s, satisfaisants pour la cration de points d'eau, mais
le fait que l'eau du forage 759/45 soit trs charge et
sulfate semble montrer que cet aquifre est
considrer avec prudence en ce secteur.
On dispose de peu de donnes pour comprendre la
gologie profonde de la Bahira centrale, sous le
recouvrement quaternaire ; une analyse sommaire
montre pourtant que cette connaissance est essentielle
pour l'tude hydrogologique. Dans les Ganntour, la
couverture sdimentaire n'est affecte que par des
dformations de faible amplitude refltant prcisment
les dformations du substratum palozoque ; ce
substratum palozoque est connu dans ses grandes
lignes sous la Bahira grce la gophysique
(gravimtrie - magntomtrie - lectrique) et deux
forages profonds situs le long de la route RP 2 :
2021/44 au N, 2004/44 au S. Le substratum
palozoque des Rehamna plonge vers le S sous les
Ganntour avec une pente rgulire et faible : 2 3 ;
la limite GanntourBahira, il est environ 300 m de
profondeur (forage 2021/11, extrapolation des forages
850/44, 298/35, 391/36, 1535/36). Entre Benguerir et
Sidi-bou-Othmane, une faille E-W de 300 m de rejet,
fait remonter en surface le socle palozoque qui se

375

trouve sub-affleurant sur une vaste zone longue de 30


km, oriente E-W, comme on a pu le constater en
examinant les dblais de nombreux puits et les coupes
de certains forages (profondeur des schistes : 39 m au
forage 1336/44, 9 m au 1337/44, 52 m au 1641/44).
Vers le S, le Palozoque s'ennoie rapidement sous un
sillon bordant les Jbilete, puis remonte rapidement
grce la flexure limitant le massif des Jbilete. Le
sillon bordier des Jbilete est peu profond l'W (200
300 m au maximum, forage 2004/44) mais trs profond
l'E, jusqu' 2 000 m d'aprs la gophysique au droit
d'El-Kelaa ; il est rempli de sdiments dtritiques fins :
Permo-Trias argileux, Secondaire continental, mais
certaines transgressions du Crtac et de l'Eocne y ont
pntr en certaines zones. Au forage 2004/44, le
Maestrichtien et la srie phosphate de l'Eocne
infrieur et moyen sont reprsents alors que le calcaire
luttien est absent ; par contre, sur le seuil primaire
situ entre Benguerir et Sidi-bou-Othmane, le calcaire
luttien est transgressif directement sur le substratum
(fig. 146).
La structure gnrale du bassin de la Bahira a
considrablement influenc le rgime de la sdimentation continentale depuis la fin du Luttien. Les
dpts rcents se classent en deux groupes :
-

au N, des calcaires lacustres passes conglomratiques et niveaux terrignes dominent, mais


ont une extension discontinue. Leur paisseur
n'est pas suprieure 50 m ;

au S se situe un complexe d'argiles trs pais


(240 m au 2004/44) avec des lits de graviers et
cailloutis.

L A NAPPE PHRATIQUE
L'hydrogologie de la Bahira centrale est essentiellement lie aux recouvrements plio-quaternaires
dans lesquels existe une nappe phratique. Ce
recouvrement est de nature variable, mais en sus les
variations latrales de facis sont rapides et frquentes.
Caractristiques physiques de l'aquifre
De faon assez sommaire, on peut dire que les
calcaires lacustres plio-villafranchiens, crayeux et
fissurs, se trouvent essentiellement une quinzaine de
kilomtres de part et d'autre de la route RP 7 de
Benguerir, au Nord du parallle Lambert 165 qui
dlimite grossirement la partie septentrionale du horst
primaire de Rhirat (forages 837 848/44, 1334/44,
1335/44 et 1636/44) ; ils existent parfois en d'autres
zones d'tendue restreinte (forages 391 /36 au NE et
1336/44 au centre sud) ; les niveaux calcaires sont
intercals avec des passes argileuses ou graveleuses
plus ou moins importantes.

376

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

Les calcaires lacustres ont de bonnes caractristiques


hydrauliques (permabilit 5.10-4 m/s, transmissivit
3.10 -2 m2 /s au forage 840/44) et des dbits intressants
peuvent en tre extraits : 10 30 l/s par ouvrage en
moyenne.
Au S de la plaine de la Bahira, le Plio-quaternaire
souvent trs pais dans le sillon bordant les Jbilete
(240 m au forage 2004/44), est de nature
essentiellement argileuse, avec quelques intercalations
graveleuses ou sableuses. Les caractristiques
hydrauliques sont mauvaises (permabilit k = 5.10 -7
m/s, transmissivit 1.10 -5 m2 /s au forage 1640/44) et
les dbits exploitables se situent autour de 1 l/s par
ouvrage.
Dans les zones centrales de la plaine, le remplissage plio-quaternaire est de qualit intermdiaire entre
les calcaires lacustres et les argiles du sillon
mridional ; il est constitu d'alternances graveleuses
et argileuses en proportions variables. Les transmissivits sont comprises entre 1.10 -3 et 1.10 -5 m2 /s.
Dans l'ensemble les qualits hydrauliques sont meilleures vers l'E (secteur d'El-Kelaa), car les lments
graveleux sont plus abondants.
Pizomtrie et alimentations de la nappe (fig. 148)
En Bahira centrale, la nappe phratique s'coule
depuis les bordures du bassin vers le centre constitu
par le Sedd-el-Mejnoun (cote 404 m) qui n'est pas le
point le plus bas de la nappe puisqu'une zone
infrieure la cote 400 m le prolonge vers le NE et
qu 'une autre zone galement infrieure 400 m existe
au N. Le trac de la carte pizomtrique repose sur un
relev de 700 puits effectus en 1963.
Le Sedd-el-Mejnoun est topographiquement un
point bas et constitue de ce fait un lieu de convergence
des coulements superficiels occasionnels. Les terrains
du recouvrement quaternaire sur lesquels il repose sont
trs argileux (forages 1332, 1338 et 1339/44) et trs
pais (134 m au forage 1332/44). La nappe phratique
se situe trs prs du fond de la cuvette mais n'affleure
pas ; les eaux de ruissellement remplissent la cuvette
aprs les pluies et s'infiltrent partiellement dans la
nappe dans les quelques semaines qui suivent.
L'vaporation ponctionne une part des eaux ruisseles,
puis par la suite agit sur les eaux emmagasines dans
la nappe peu profonde.
L'examen de la carte pizomtrique montre que les
gradients d'coulement sont en gnral trs faibles,
except en deux zones : au NW et l'E. La faiblesse
des gradients du N et du S vers le centre de la Bahira
s'explique par l'absence d'alimentation importante
partir des Ganntour comme des Jbilete ; on peut noter
que le gradient est fort en bordure des Jbilete, dans le
sillon bordier, en raison des trs mauvaises secteur.

Au NW de la Bahira centrale, une alimentation


souterraine importante provient du plateau de Youssoufia ; elle est canalise entre le seuil primaire de
Rhirat au S et la retombe sud d'un petit bombement
anticlinal des Ganntour entre les routes RP 7 et RP 9.
Les eaux infiltres dans les calcaires luttiens du
plateau de Youssoufia franchissent vers l'E, toujours
dans les calcaires luttiens, le goulet du Douar-Rhirat
large de 3 4 km, ce qui se traduit par un fort
accroissement du gradient de la nappe (6/1 000 entre
les courbes 430 et 410 m), puis toujours canalises au
nord du seuil primaire passent dans les calcaires
lacustres transmissifs situs au S de Benguerir o le
gradient pizomtrique s'abaisse considrablement.
Ainsi s'explique l'abondance relative des eaux
souterraines au S de Benguerir, dans le secteur de
l'ancienne base amricaine ou secteur du primtre
d'irrigation pilote des Ouled-Moussa (forages 839 et
840/44) qui, dmontrant l'existence d'eau, est
l'origine d'une prolifration inquitante de pompages
privs. Il est malheureusement trs difficile d'estimer
les ressources de la nappe dans un tel aquifre
karstique et plus ou moins continu ; au droit de la
route RP 7, transiterait approximativement d'W en E
un dbit d 'une centaine de litres/sec (transmissivit =
3.10 -2 m2 /s, pente pizomtrique 5.10 -4, largeur du
front 6 000 m) correspondant en gros aux utilisations
actuelles qui sont : ville de Benguerir et cole htelire installe sur l'ancienne base amricaine (30 l/s),
primtre irrigu des Ouled-Moussa (50 l/s),
pompages privs (20 l/s). La nappe doit l'avenir tre
rgulirement contrle en ce secteur.
A l'Est de la Bahira centrale, dans le secteur d'ElKelaa, la nappe bnficie des apports souterrains de
l'oued Gaino qui, provenant du Haouz au S, traverse
le Primaire des Jbilete par la troue dite du Gaino.
L'oued n'est pas prenne, mais un sous-coulement
existe dans sa valle alluviale ; le dbit de ce souscoulement la sortie du Haouz est connu grce
une srie de 7 sondages raliss en 1960. Ce dbit est
de 50 100 l/s, mais de nouveaux pompages
implants dans le Haouz (primtre de Freita) le
feront baisser l'avenir. Ce sous-coulement est
partiellement capt l'amont mme d'El-Kelaa
(rsurgence, rhettaras et pompages) ; la salure de
l'eau est de 3 5 g/l, ce qui implique qu'elle soit
mlange avec des eaux douces provenant de sguias,
avant leur pandage dans le primtre irrigu
Un primtre d'irrigation d'environ 20 000 hectares fonctionne au N d'El-Kelaa grce des apports
d'eaux superficielles provenant de la Tessaoute et du
Lakhdar, eaux vhicules par des sguias qui
empruntent la troue du Gaino. Sur les 20 000
hectares, environ le tiers serait irrigu en anne
moyenne, la majeure partie pendant quelques mois
grce des irrigations d'eaux de crues, et 2 000 ha
environ grce des irrigations prennes. Au total,

200

200

35 36

ci

cm

js

BEN GUERIR

50

10

ei
csm

30

em

30

35
44

20

40

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180

csm

csm

20

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508

40
12
5
S.

em

R.

50

5
20

10

em

818

50

152

pvcl

40

CHEMAIA

45

em

10

36

350
10

20

190

cs

R.S. 125

csm

E
AT
ISS
OU

10

ci

YOUSSOUFIA

ct

853

30

20

P.
R.

24

170

20

EL KELAA

10
20
30
40 50

Crtac infrieur continental


Jurassique suprieur
30

PROFONDEUR DE LA NAPPE PHREATIQUE

ct

Sous le sol en mtres


Pizomtres et leurs n IRE cits dans

10 km
240

230

0
220

200

210

Ligne de partage des eaux


souterraines

Cnomanien
190

cm

le texte

Turonien

U
ED

10
853

35 36
35
44
2004/44
44 45

FIG.149. Bahira occidentale et centrale Profondeurs de la nappe phratique

300

Palozque sub-affleurant
(seuil de Rhirat)

280

Palozoque affleurant

Snonien

SIDI BOU OTMANE

290

10

270

Maesstrichtien

150

20

Limites des indices IRE des pointd d'eau


36
45

ex: forage 2004/44

44 45
320

Roches cristallines hercyniennes

GA
IN

Permo-Trias

Eocne (srie phosphate)

310

Luttien (calcaires)

csm
cs

160

js

260

ei

ci

Pliovillafranchien

250

em

Quaternaire ct

50
40
30

R.P. 7

pvcl

E
TESSAOUT

20
10

50
160

OUE
D

20

R.P.9

R.P
. 12

300

250

200

200

200

35 36

ci
cm

ct

A
ci

YOUSSOUFIA

UI S
MO

TE
SA

190

cs

BEN GUERIR

R.S. 125

csm

js

ei
csm
em
csm

csm

180

180

36
35
44

12
5

45

R.
S.

em

ZI

em
em
pvcl

CHEMAIA
S

R.

P.

24

170

OUE
D

R.P.9

R.P
.

UN
NO
EJ
L-M
E
D
ED

EL KELAA

E
TESSAOUT

12

160

SALINITE DES EAUX DE LA NAPPE

Maesstrichtien

Palozoque affleurant

Iinfrieur 2 g/l

Snonien

Palozque sub-affleurant
(seuil de Rhirat)

Compris entre 2 et 5 g/l

10 km
240

I
260

Suprieur 5 g/l
0
220

200

210

Ligne de partage des eaux


souterraines

Cnomanien
190

cm

250

Turonien

T
230

ct

SIDI BOU OTMANE

35 36

150

2004/44
44 45

FIG.150. Bahira occidentale et centrale Salinit des eaux de la nappe phratique

Limites des indices IRE des pointd d'eau


36
45

35
44

ex: forage 2004/44

44 45
320

PHREATIQUE :RESIDUS SECS A 180C

csm
cs

GA
IN
O

Roches cristallines hercyniennes

U
ED

Eocne (srie phosphate)

Permo-Trias

ei

310

Luttien (calcaires)

300

Jurassique suprieur

em

290

Crtac infrieur continental

280

ci
js

270

ct

Pliovillafranchien

R.P. 7

Quaternaire
pvcl

160

GANNTOUR, BAHIRA ET TESSAOUTE AVAL

les pandages d 'irrigation seraient de l'ordre de 50


millions de m3 /an dont 15 millions de m3 /an
alimenteraient la nappe phratique ; ces chiffres
pourraient tre prciss par le dpouillement de 30 ans
de mesures des dbits des sguias et par la
comparaison de la carte phratique actuelle avec une
carte datant de 1948, antrieure l'amnagement du
primtre. On constate en effet une nette mont des
niveaux de la nappe entre 1948 et 1963 au droit du
primtre.
Profondeurs de la nappe et fluctuations pizomtriques
(fig. 149)
Les profondeurs de la nappe de la Bahira centrale
vont rgulirement en diminuant depuis les bordures
vers le centre o le Sedd-el-Mejnoun occupe le coeur
d'une zone profondeurs infrieures 5 m s 'tendant
sur quelque 200 km2 . Localement, dans quelques
secteurs d'alimentation en bordure du bassin (El-Kelaa,
Benguerir, Sidi-bou-Othmane), la nappe peut tre peu
profonde (5 10 m). Les plus grandes profondeurs se
notent dans le sillon bordier des Jbilete (jusqu' 50-60
m) et la limite Ganntour-Bahira (30 50 m). La
figure 149 montre schmatiquement la distribution des
profondeurs.

377

haute (novembre avril selon les pluies) et la priode


basse (septembre-octobre). Il semblerait que depuis
quelques annes les apports provenant du primtre
d'El-Kelaa aient tendance retarder le mouvement de
baisse saisonnire jusqu' l't.
Salure de l'eau
La carte de la figure 150 montre la rpartition des
salures, exprimes en rsidus sec 180C, des eaux de
la nappe phratique. Les salures ont un rapport vident
avec la profondeur de la nappe, ce qui dmontre
l'importance de l'vaporation en tant qu'exutoire
gnral. Les eaux provenant de l'infiltration sur le
plateau de Youssoufia sont douces (moins de 1 g/l),
ainsi que celles issues de l'infiltration des crues de
petits oueds descendant des Jbilete (secteurs de Sidibou-Othmane et de la RP 9). Les excdents d'eaux
d'irrigation infiltrs sur le primtre d'El-Kelaa sont
dj plus chargs : 1 2 g/l l'amont, 2 3 g/l l'avalcoulement, alors que les eaux drives dans la
Tessaoute et conduites sur le primtre titrent moins de
1 g/l en toutes saisons. Enfin la zone basse de la nappe:
Sedd-el-Mejnoun et son prolongement vers le NE, est
marque par une vaste tache de salure leve,
suprieure 5 g/l.

Sept puits-tmoins relevs mensuels fonctionnent


en Bahira, cinq depuis 1955-56 et deux depuis 1968.
Dans le secteur au S de Benguerir (853/44) les
fluctuations annuelles sont faibles, toujours infrieures
1 m ; par contre on note une monte rgulire du
plan d'eau de 2 m au total entre 1956 et 1970, monte
imputable la rduction considrable des prlvements
dans le secteur la suite de la dsaffectation de la base
amricaine et avant la mise en service du primtre
irrigu des Ouled-Moussa.

Les eaux sont du type chlorur-sodique et l'on


rencontre localement, dans le secteur du Sedd-elMejnoun, des eaux hyperchlorures sodiques titrant de
10 90 g/1 de rsidu sec.

Trois pizomtres contrlent le primtre d'irrigation d'El-Kelaa. Le 152/45, situ au centre du


primtre, enregistre des variations saisonnires infrieures 1 m, avec hautes eaux au printemps, lors
des pandages d'irrigation ; entre 1956 et 1965, le
niveau moyen est remont rgulirement de 5 mtres,
conscutivement l'quipement du primtre et semble
stabilis actuellement vers 8 m de profondeur. A l'aval
du primtre, le niveau est remont rapidement de 16
12 m (508/36) et de 6 2 m (350/36) entre 1955 et
1965 et semble peu prs stabilis depuis ces cotes
hautes ; les fluctuations annuelles sont peu
importantes, infrieures 1 m, marquant nettement les
apports d'irrigation du printemps.

Il est fort difficile d'approcher un bilan des eaux


de la Bahira centrale car les entres comme les sorties
sont encore fort mal connues. On ne peut donc
qu'aboutir des ordres de grandeur qui permettent de
fixer les ides.

Le pizomtre 818/44 situ immdiatement au N de


Sedd-el-Mejnoun fluctue peu (amplitude maximale de
2,40 m de 1956 1971) ; les annes sches et humides
se distinguent bien, alors que les fluctuations
saisonnires peuvent atteindre 2 mtres entre la priode

Dans les puits tmoins, on remarque que la salure


est assez peu variable au cours de la saison et que les
salures observes en 1955 sont semblables celles que
l'on retrouve en 1971.
Bilan et conclusion

Les sorties sont constitues par l'exploitation de la


nappe et l'vaporation. L'exploitation de la nappe est
d 'une centaine de l/s autour de Benguerir et peut-tre
de 200 1/s au maximum ailleurs (700 puits dont
plusieurs quips de moyens mcaniques d'exhaure
pour irrigation ou alimentation de laveries de mines) ;
au total on admettra 300 l/s, chiffre qui pourrait tre
prcis par des enqutes. L'vaporation sur les 200 km2
de la zone centrale o la nappe est une profondeur
infrieure 5 m est vraisemblablement de l'ordre de
grandeur de 30 50 % de l'vapotranspiration
potentielle moins la pluviomtrie (soit 960-250 mm,
arrondi 700 m) et reprsenterait quelque 40 70
millions de m3 /an.

378

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

Les ressources seraient donc de 50 80 Mm3 /an


dont environ le quart proviendrait d'apports extrieurs
au bassin (15 Mm3 /an infiltrs sur le primtre d'ElKelaa, irrigu partir d'eaux de la Tessaoute et du
Lakhdar). Les infiltrations dans la nappe des pluies et
des crues des oueds temporaires de ce bassin versant
de 3 000 km2 environ ne reprsenteraient que 35
Mm3 /an soit 4 8% des pluies moyennes (800
Mm3 /an), chiffres priori plausibles.
Sur les ressources de 50 80 Mm3 /an, seuls 10
Mm3 seraient exploits actuellement. Il est envisag
d'tendre les prlvements au N du Sedd-el-Mejnoun,
concurrence d'une cinquantaine de l/s, pour les besoins
en eau potable et industrielle des nouvelles
exploitations de phosphates situes l'E de Benguerir.
On a dj soulign que le secteur sud de Benguerir o
prolifrent les pompages privs devra probablement
tre l'objet trs bientt de mesures conservatoires.
Ailleurs, les qualits hydrauliques de l'aquifre sont
mdiocres ou mauvaises, ne permettant pas des
exhaures ponctuelles conomiquement intressantes,
ou bien la nappe est inutilisable en raison de sa forte
salure (secteur NE en particulier). Seul reste
dvelopper, la rigueur, le secteur aval d'El-Kelaa o
des pompages d't de 5 10 l/s par ouvrage (forage
766/45) permettraient une recharge des sguias
d'irrigation avec une eau il est vrai assez charge (2
3 g/l de rsidu sec).
Un ancien projet des annes 1950 semble avoir
repris quelque vigueur vingt ans aprs. Il consistait
irriguer plus intensment qu'actuellement le primtre
d 'El-Kelaa grce un apport d'eau rgularise par le
barrage de Bin-el-Ouidane (oued El-Abid) et
transporte par le prolongement du canal G des BniMoussa. Lors de sa ralisation, ce canal a t calibr
pour faire face cette ventualit. A l'origine, c'taient
quelque 200 Mm3 /an, soit quatre fois plus que dans le
primtre traditionnel, qui taient pandus sur le
primtre d'El-Kelaa, ce qui n'aurait pas manqu de
provoquer de nouvelles re-montes de la nappe avec
accroissements des salures de l'eau souterraine et
aurait pos de faon certaine des problmes difficiles
de drainage tant donne la morphologie du secteur.
Actuellement, les nouvelles dispositions du projet
consisteraient plutt distribuer les mmes volumes
qu'utilise le primtre traditionnel en assurant une
meilleure rpartition annuelle et interannuelle. La
prolongation du canal G desservirait alors la fois les
primtres d'El-Kelaa et de la Bahira orientale en
substituant l'eau de l'oued EI-Abid aux ressources
antrieurement utilises (oueds Tessaoute et Lakhdar)
et que l'on transfrerait en grande partie dans le Haouz
de Marrakech. On reviendra sur ce point au terme du
chapitre.

LA BAHIRA ORIENTALE
(OU TESSAOUTE AVAL)

Aucune synthse hydrogologique n'avait encore


t rdige sur ce secteur limit l'W par l'anticlinal
crtac de Mzizoua puis par une ligne de partage des
eaux de la nappe phratique sparant la Bahira centrale
de la Bahira orientale, au S par les Jbilete, au SE par
l'Atlas calcaire, l'W par l'oued El-Abid encaiss ce
niveau, et enfin au N par l'Oum-er-Rbia galement
encaiss.
De fait cette rgion s'apparente au Tadla tant aux
points de vue gologiques qu'hydrogologique plus
qu' la Bahira qui possde un caractre endorique que
l'on ne trouvera pas ici.
GOLOGIE ET STRUCTURE PROFONDE (fig. 151)
Sur les massifs primaires des Rehamna au NW et
des Jbilete au S s'est dpose depuis le Secondaire une
srie sdimentaire qui comporte sans doute le PermoTrias la base (argileux, basaltique et salifre) et peuttre du Jurassique vers le SE (sondage TAN 101 du
BRPM dans l'anticlinal de Bou-Ghazi) ; l'Atlas calcaire
est charri vers le N sur le synclinal du Tadla comme
l'avaient montr les tudes gologiques que viennent
de vrifier des forages profonds implants l'E de la
Bahira (2269 et 3000/36). Permo-Trias et Jurassique
n'ont t reconnus nulle part en bordure ou sous le
bassin de la Bahira orientale.
Viennent ensuite : le Crtac infrieur continental
finement dtritique et argileux (anticlinal de Mzizoua,
forages 827/45 et TAN 101 dans l'anticlinal de BouGhazi), le Cnomanien marneux et marno-calcaire
(Mzizoua, Bou-Ghazi, forages 1533/36 et 1535/36), le
Turonien calcaire (Mzizoua - forages 1533/36, I535/36
et 759/45 un peu l'W), le Crtac suprieur marneux
puis marneux et phosphat (Mzizoua - forages 828 et
1535/36, 1533/36), l'Eocne phosphat puis les
calcaires luttiens (Mzizoua et forage 1535/36), le
Plio-Villafranchien conglomratique et argilo-sableux
rencontr dans tous les forages courts (509 et 510/36 765, 767 et 768/45 etc.) et enfin le Quaternaire
limoneux et encrot.
La structure profonde de la Bahira orientale sous
le recouvrement quaternaire est mal connue, faute d'un
nombre suffisant de forages profonds (cinq au total :
827/45, 828/45, 1533/36, 1535/45 et 759/45, ces 2
derniers tant trs excentrs). Deux campagnes
gophysiques par la mthode lectrique (CAG, 1964 et
1966) permettent d'effectuer des hypothses, alors
qu 'une sismique ptrolire est encore hors du domaine
public.
Le profond sillon dans le Primaire, combl par une

379

140

25130
0

ANTICLINAL
DE MZIZOUA

30
0

120

0
20

8/36 NP=312

cm

9/36 NP=316
378/36
NP=320

OUED

10
0

O
UM

F7

cm

TE
SS
AO
UT

100

ER

F8
510/36
50

cm
cm

150
100

cm

150

110

GANNTOUR, BAHIRA ET TESSAOUTE AVAL

190

190

RBI

1533/36
NP=?
Z=327

300
em?

100

369/36

150

18/36 NP= 352

F5
250

Ain Igli
150
100
AB

ID

F5

0
20

10
0

em

15
0

391/36
NP=360
Z=225

180

100
50

150

828/45
NP=?
Z=190

NP=346
Z=208

200

1535/36

20
0

150
100

180

250
250

20
0

cm

ANTICLINAL DE
BOU GHAZI
627/45

170

0
25

15
0

300

765/45
170 F3

OUE

300

R.P. 24
767/45

NP=403
Z=171

200

759/45

30
0

F2

cm

ct

F1
EL KELAA
DES SRARHNA
OUED
CA
IH
O

F4
F2
160

cic

160

B
cic

Plioquaternaire
em?

F1

F3
Faille affectant le Crtac

Crtac infrieur continental

Luttien

Jurasique du domaine atlasique

Eocne phosphat

Primaire des Jbilete

100

Cote NGM du toit des calcaires turoniens


Axe anticlinal du niveau du Turonien

Forage ayantdpass le Plioquaternaire


NP

Turonien
0

10 km

Cote NGM du Niveau pizomtrique dans le Turonien


Cote NGM du toit du Turonien

120

Cnomanien
110

cm

Source rapporte au Turonien et NP (cote NGM de l'mergence)


18/36
140

ct

Axe synclinal au niveau du Turonien


Xx

Cratc suprieur et Mastrichtien

130

csm

FIG. 151 Bahira orientale : carte gologique de surface et carte structurale profonde du toit
des calcaires du Turonien. Rinterprtation de la gophysique lectrique C.A.G.
1966 en fonction des forages rcents, par M. Combe, 1972.

380

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

paisse srie sdimentaire ( Permo-Trias et Crtac


infrieur continental), bordant les Jbilete au N, sillon
bien mis en vidence l'W d'El-Kelaa, existe sans
doute encore l'E de la Tessaoute o on le verrait assez
bien se prolonger vers le NE entre l'anticlinal de BouGhazi au S et l'anticlinal de Mzizoua au NW. Ce sillon
SW-NE correspond une forte anomalie gravimtrique
ngative qui avait dj suggre l'existence possible
d'un Trias salifre en ce secteur (Benzaquen, Boujo &
Medioni, 1963). En outre, le Crtac continental a t
partiellement travers au SE par le forage 827/45 dans
l'anticlinal de Bou-Ghazi, ainsi que par le forage TAN
101 qui y a rencontr une puissante assise basaltique.
Au niveau de la couverture tertiaire, une carte
structurale du Turonien calcaire (fig. 151) a pu tre
tablie l'aide de la gophysique et des forages
profonds ; cette carte, probablement fiable au centre et
au NE, l'est beaucoup moins dans le quart SE en
raison de l'existence en ce secteur d'Eocne (calcaires
luttiens et marno-calcaires phosphats) plus ou moins
discontinu et introduisant ainsi de srieuses
perturbations dans l'interprtation des sondages
lectriques. La carte structurale montre, reposant sur
le Primaire, un avant-pays crtac constitu par les
deux anticlinaux de Bou-Ghazi au S et de Mzizoua
l'W, anticlinaux spars par un troit sillon au niveau
de la faille F 3, sillon probablement surimpos une
structure du mme type mais plus importante existant
au niveau du Primaire. A partir de cet avant-pays
s'effectue un plongement gnral vers le NE, c'est-dire vers le coeur du synclinal du Tadla, plongement
parfois compliqu un peu avant l'Oum-er-Rbia, par des
accidents d 'orientation NW-SE, diffrente de
l'orientation W-E qui affectait la couverture sdimentaire de la Bahira. Une gouttire synclinale NW-SE
galement, semble bien marque l'aval, constituant
la terminaison ouest du synclinal du Tadla. Une autre
gouttire E-W borde au N l'anticlinal de Bou-Ghazi ;
en son point le plus bas et contre la faille F 5 merge
l'An Igli (18/36).

de Bou-Ghazi (forage 827/45). Son paisseur est


certainement variable, mais il comporte d'importantes
passes dtritiques toujours plus ou moins argileuses ;
au forage 827/45, du gypse a t not dans des niveaux
argilo-sableux. Aucun forage n'a permis de tester le
niveau pizomtrique et la salure de l'eau dans cette
formation en Bahira orientale. A l'E de l'oued El-Abid,
les forages ptroliers de Dar-Ould-Zidouh y ont
rencontr de l'eau sale (plus de 10 g/l) en quantit
importante. Il semble que le Crtac infrieur ne
puisse pas constituer un objectif hydrogologique, sauf
information complmentaire, en raison de la salure de
l'eau qu'il contient.
Les calcaires du Turonien, pais de vingt trente
mtres, trs permables, constituent un objectif trs
intressant dans l'ensemble du synclinal du Tadla. Des
dbits fort importants peuvent en tre extraits par
forages (plus de 100 l/s par ouvrage au NE du Tadla)
moyennant des prcautions dans la technologie du
captage (cf. chapitre Plateau des Phosphates).
L'tude structurale qui prcde avait pour objet de
dfinir le comportement de l'assise turonienne sous la
Bahira orientale et galement de conclure sur l'origine
turonienne ou non de l'An Igli, source importante (400
500 l/s) mergeant au centre de la plaine (IRE 18/36)
et dont le dbit soutenu ne s'expliquait pas en faisant
appel au rservoir superficiel plio-quaternaire, mme
en imaginant l'existence d'un lit fossile trs transmissif
de la Tessaoute que la gophysique trs courte ligne
infirmait (CAG, 1966).

Les niveaux susceptibles d'tre de bons aquifres


dans la srie crtace de la Bahira orientale sont le
Crtac infrieur continental et le Turonien calcaire.
L'Eocne marno-calcaire et surtout le Luttien calcaire
qui tait un bon aquifre en Bahira centrale et
occidentale, semblent moins permables l'E de
l'anticlinal du Mzizoua. Ni la gophysique, ni les
forages 1533/36 et 828/45 n'ont mis en vidence ces
niveaux qui semblent absents au centre de la Bahira
orientale.

L'An Igli est constitue par une suite de rsurgences s'chelonnant du S au N au fond d'un thalweg,
sur quelques centaines de mtres de longueur. Le plan
d'eau se situe la cote 352 m dans le thalweg dont les
sommets dpassent la cote 354 m alors que le fond est
351,5 m. La pente du plan d'eau dans la zone
d'mergence est de 6/10 000 contre 30/10 000 pour la
pente de la nappe phratique dans ce secteur ; il
semble bien que la source est en charge car des
bouillonnements s'observent par endroits. Du point de
vue composition chimique, l'eau de l'An Igli est
bicarbonate calcique et magnsienne, de type voisin
de celui des sources 8 et 9/36 dont l'eau provient
manifestement du Turonien, mais galement trs
voisin du type des eaux de la Tessaoute (fig. 153)
largement pandues sur le primtre d'irrigation et
constituant l'alimentation principale de la nappe
phratique ; pour cette raison les diffrences de
composition sont peu significatives de l'origine des
eaux de l'An Igli. Les tempratures de l'eau aux
mergences de l'An Igli et dans la nappe phratique
sont toujours voisines de 22C.

Le Crtac infrieur continental est connu aux


coeurs des anticlinaux du Mzizoua (affleurements) et

On dispose de jaugeages au moins mensuels de


l'An Igli depuis 1962 ; ces mesures effectues au

NAPPES PROFONDES

GANNTOUR, BAHIRA ET TESSAOUTE AVAL

flotteur sont peu prcises. En examinant la srie


disponible, on peut se rendre compte qu'un cart
suprieur au tiers du dbit existe parfois entre 3
mesures effectues le mme mois (avril et mai 1968 par
exemple) et que de tels carts se retrouvent entre 2
mesures effectues toujours le mme mois. Entre 2
mois conscutifs des carts du mme ordre de grandeur
sont trs frquents de 1962 1965 puis beaucoup
moins marqus ensuite. Tout ceci conduit n'accorder
que peu de poids la valeur absolue du dbit et
prendre plutt en considration une moyenne globale
cartant tous les pics positifs ou ngatifs qui ne
peuvent d 'ailleurs s'expliquer puisque aucun cycle
annuel n'apparat. Il faudra vrifier par des jaugeages
prcis et systmatiques que la conclusion laquelle on
aboutit ici : dbit assez constant entre 440 et 540 l/s
avec variations lentes interannuelles, est bien valable ;
en effet, s'il en est ainsi, l'An-Igli constitue l'exutoire
d'un important rservoir rgularisation interannuelle,
rservoir dont l'alimentation serait lointaine et qui
correspondrait alors au synclinal turonien du Tadla.
En effet on ne peut expliquer le dbit lev et sans
variation annuelle nette de l'An-Igli par une
alimentation proche ; le Turonien calcaire n'affleure
proximit (Ganntour, Mzizoua, Bou-Ghazi) que sur 30
km2 environ, dans un secteur pluviomtrie moyenne
annuelle de l'ordre de 300 mm apportant, avec une
infiltration maximale de 30 % un dbit de 100 l/s tout
au plus. S'il existait des infiltrations de la Tessaoute
dans le Turonien, les alimentations donneraient lieu
des fluctuations saisonnires du dbit de la source, tout
comme les alimentations partir de la pluie ; or on
n'observe pas de telles fluctuations. Dans ces
conditions, on doit admettre que l'An Igli, ainsi que les
sources 8-9 et 378/36 situes prs de la confluence TessaouteOum-er-Rbia et dont les dbits levs (120
150 l/s pour les 3 sources) sont incompatibles avec la
superficie des affleurements turoniens susceptibles de
les alimenter directement, sont des exutoires de la
nappe profonde des calcaires turoniens du bassin du
Tadla. Les conditions structurales et pizomtriques
connues jusqu ' prsent propos de ce rservoir sont
compatibles avec cette hypothse (cf. Synthse du
rservoir des calcaires turoniens du bassin du Tadla,
chapitre n 13 : Plateau des Phosphates). Dans ces
conditions, il serait galement possible qu'une partie au
moins du dbit de drainage de la Tessaoute entre le
pont de la route RP 24 et la confluence Tessaoute
Oum-er-Rbia, provienne galement du Turonien, situ
faible profondeur en ce secteur ; ceci est difficile
prouver par tude chimique, les eaux du Turonien et de
la Tessaoute tant de composition voisine, mais
pourrait expliquer la prsence de zones marcageuses
dans le lit de la Tessaoute vers x = 324, y = 184, z =
355 m compatible avec ce que l'on sait de la pizomtrie

381

de la nappe profonde du Turonien. En outre, ces zones


marcageuses sont dans le prolongement vers l'W de la
faille F 5.
Il est dsormais important de vrifier ces hypothses grce des jaugeages priodiques prcis de l'An
Igli et des sources 8-9 et 378/36, puis par une campagne
de forages permettant de raliser une pizomtrie du
rservoir turonien dans la moiti N et NE de la Bahira
orientale. Il n 'est en effet pas exclu que l'on puisse
disposer dans ce rservoir turonien, d'une ressource en
eau trs bien rgularise et pouvant atteindre au moins
1 2 m3 /s grce des pompages ou peut-tre davantage
en pointe si l'on veut utiliser le rservoir comme
complment
saisonnier

d'autres
ressources
(drivations par sguias). Le cot du plan directeur
d 'amnagement du primtre irrigu de la Tessaoute
aval pourrait en tre considrablement diminu (*)
LA NAPPE PHRATIQUE
Terrain aquifre
La nappe phratique, d'extension continue en
Bahira orientale, se tient dans les formations dtritiques
et graveleuses du Plio-Quaternaire. En bordures de la
plaine, on note un niveau phratique dans les
formations du Crtac : niveau marno-calcaire du
Snonien du N de l'anticlinal de Bou-Ghazi (forage
767/45), calcaires du Turonien de l'anticlinal de
Mzizoua (sources 8 et 378/36).
Les paisseurs du recouvrement plio-quaternaire
sont mal connues car peu de forages ont t excuts
dans cette rgion. A l'W, le long de la ligne de partage
des eaux entre l'anticlinal de Mzizoua et El-Kelaa, le
Plio-Quaternaire est pais (120 m au forage 759/45)
mais essentiellement limoneux et de mauvaise
permabilit (K = 5.10 -5 m/s au forage 766/45). A l'E
du seuil entre les anticlinaux de Mzizoua et de BouGhazi, soit un peu l'W de la Tessaoute, l'paisseur du
Plio-Quaternaire semble diminuer rapidement, mais ni
la gophysique, ni les forages 765 et 768/45 qui n'ont
pas atteint la base du Plio-Quaternaire ne permettent de
prciser ce point. Toujours est-il qu' l'E de la
Tessaoute, on ne rencontre plus que 26 m de recouvrement Post-crtac au forage 828/45, et 22 m
(*) Des travaux effectus en 1973-74 infirment beaucoup de ces
hypothses. Les eaux des sources 18/36 - 8 et 9/36 - 378/36
contiennent du tritium et sont donc en partie rcentes (infiltrations
des irrigations partir des sguias). En outre, 4 forages profonds
ayant le Turonien comme objectif (dont un prs de l'An Igli) ont
donn de trs mdiocres rsultats dans ce secteur; le Turonien est
plus profond que prvu et moins nettement calcaire qu'ailleurs, si
bien qu'il se distingue mal. Des tudes micropalontologiques sont
en cours et la campagne de sondages doit se poursuivre en 1975.

382

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

au forage 767/45. Dans la partie NE de la plaine, les


paisseurs du Plio-Quaternaire sont de l'ordre d 'une
vingtaine de mtres (16 m au 510/36, 23 m au 369/36,
11 m au 1533/36) mais les permabilits sont bonnes :
1,1.10 -3 m/s au 369/36. Dans la valle de la Tessaoute
les alluvions sont paisses : plus de 40 m au 509/36 et
trs permables (1,7.10-3 m/s au 509/36).
Pizomtrie, alimentations de la nappe
La carte pizomtrique de la figure 152 a t
tablie d'aprs un relev d'une centaine de points d'eau
effectu en 1963.
L'oued Tessaoute semble alimenter la nappe
depuis sa sortie des Jbilete jusqu ' 3 km l'aval du
pont de la route RP 24. A l'aval du pont, la rivire est
frquemment assche l'tiage par les prises de
nombreuses sguias qui drivent ses eaux vers les
primtres traditionnels d'irrigation situs sur les deux
rives. Entre 4 5 km l'aval du pont de la route 24 et
la confluence avec l'Oum-er-Rbia, la Tessaoute draine
la nappe phratique (mais peut-tre galement la
nappe profonde des calcaires turoniens) car il existe
toujours un coulement au niveau de la confluence,
mme lorsque la Tessaoute est sche au pont de la RP
24. Ce drainage n 'apparat pas nettement dans la
pizomtrie de la nappe phratique, sans doute cause
de la densit insuffisante du relev. En amont, la
traverse des Jbilete, la Tessaoute coule sur un lit
alluvial pais d'une dizaine de mtres ; le dbit du
sous-coulement a t valu 150 l/s grce 3
forages d 'essais en 1962.
Dans la zone centrale de la plaine, l'alimentation
de la nappe phratique provient essentiellement de la
rinfiltration partielle des pandages d'irrigation
effectus partir des sguias traditionnelles,
lesquelles sguias, toujours non revtues, perdent
galement par infiltration tout au long de leur
parcours une part apprciable des eaux drives.
L'coulement en ce secteur s'effectue du SW vers
le NE si bien que le secteur NE o il n'existe pas
d'pandage d 'irrigation (rgion du forage 369/36) est
aliment souterrainement depuis les zones d'pandage
situes au centre de la plaine. Nanmoins, des apports
par infiltration des eaux des crues des petits oueds
descendant de la montagne au S doivent exister, car
on ne pourrait sans cela expliquer que la nappe
phratique soit prsente au SE, nappe pauvre et
profonde il est vrai.
Profondeurs de la nappe, fluctuations pizomtriques
La nappe phratique de la Bahira orientale est peu
profonde en gnral. Les profondeurs moyennes (fig.
155) vont en croissant depuis moins de 1 m l'aval au
N jusqu ' un peu plus de 40 m au SE. Dans les zones

irrigues, les profondeurs sont toujours infrieures


20 m. Les remontes de nappe l'aval, le long de
l'Oum-er-Rbia, semblent s'expliquer par l'existence
d 'un cordon E-W de terrains moins permables ; c'est
du moins ce que dmontrerait la campagne
gophysique en courtes lignes (AB= 20 m et AB = 40
m) de 1966 si l'on acceptait les rsultats obtenus,
rsultats criticables notre avis car on n'a pas assez
tenu compte des salures et profondeurs de la nappe
phratique dans l'interprtation des mesures.
Trois pizomtres seulement, implants en 1964
(369 et 510/36) ou 1966 (1533/36) permettent de
suivre avec une frquence mensuelle les volutions de
niveaux pizomtriques. Ceci est trs insuffisant,
d 'autant que les forages 510 et 1533/36 sont tous deux
situs dans le secteur d'irrigation trs particulier de
l'An Igli et que le 369/36 est hors des zones irrigues.
Aucun pizomtre n 'existe donc dans les zones
d 'pandage des sguias de la Tessaoute.
Au NE (369/36) en zone non irrigue, la nappe est
une vingtaine de mtres de profondeur et les
fluctuations sont faibles (de l'ordre du mtre en une
anne) ; les hautes eaux sont en hiver et au printemps,
puis les niveaux dcroissent rgulirement par la
suite. A l'aval de l'An Igli, la nappe est peu profonde
mais ses battements saisonniers sont relativement plus
importants ; les hautes eaux vont depuis la fin de
l'automne jusqu 'au printemps partir duquel dbute
une dcroissance rgulire.
Salure des eaux de la nappe
Les salures des eaux de la nappe phratique (fig.
155) sont en gnral infrieures 2 g/l de rsidu sec
180C, sauf dans une petite zone situe l'aval de
l'An Igli o les eaux titrent entre 2 et 3 g/l. Les eaux
de la Tessaoute pandues sur le primtre d'irrigation
sont du type bicarbonat-calcique et magnsien et
titrent toujours moins de 1 g/l de rsidu sec, ainsi
d 'ailleurs que les eaux de la source An Igli (fig. 153)
largement pandues l'aval.
Bilan de la nappe phratique
Les superficies irrigues en Bahira orientale telle
que dfinie ici, sont de l'ordre de 50 000 ha. Les
pandages correspondants seraient de l'ordre de 175
millions de m3 /an sur lesquels 30 50 millions de m3
devraient gagner la nappe (surplus d 'irrigation et
pertes dans les rseaux de sguias), quelques
infiltrations de fortes pluies et de crues de petits oueds
complteraient l'alimentation, ainsi que des apports
souterrains latraux probablement faibles, le plus
important tant celui de l'underflow de la Tessaoute (5
millions de m3 /an).

383

cm

140

ANTICLINAL
DE MZIZOUA

130

120

110

GANNTOUR, BAHIRA ET TESSAOUTE AVAL

cm
OUED

320
O
UM

cm

N'JABELIA

510/36

JABRIA

ER

TE
SS
AO
U

cm

330

cm
190

190

RBI

340

1533/36

em?
369/36

MO

330

UA

340
FAK
ROU
NIA

OUE
D

NI
A

AO
UD
IA

ME
SS

IA

MA
RH

ME

IA
AIN
SM

AL G
CAN

NI
ZE

ANTICLINAL DE
BOU GHAZI

R
ZE
cm

IRZATEN

BEN

765/45

I MO

410
AS
D
IA

170 F3

170

627/45

0
42

GRINIA

R.P. 24

IA

CHERKAOUIA

767/45

U
AO

U
N

TA
Y

0
40

39
0

D
AM
H

172/45
O

38
0

766/45

180

350

MO
USS
828/45

370

0
40
1535/36

759/45

360

391/36

ID
AB

UIA

AO
UIA
- RE

CH
ER
KAO

GR
AG

EL

UIA

18/36 Ain Igli

USS
A

EL KOUANN
A

ABIA

400

180

A IA
NI
NE

350

T
HAT

0
41

cm

ct

IA
HAK

430

TA
BO
UH
AS
SI
T

ZINT
TAOU

460

450

470

CA
IH
O

450

768/45

OUED

440

EL KELAA
DES SRARHNA

YAGOUBIA
46
160

0
cic

160

Plioquaternaire
Luttien
Eocne phosphat

ct

Saguia traditionnelle d'irrigation

F3
Crtac infrieur continental

Station de jaugeage
Jurasique du domaine atlasique

Projet de canal (trac 1952)


Primaire des Jbilete

Forage
Cratc suprieur et Mastrichtien
Turonien

400
0

Courbe izopize de la nappe phratique

10 km

Ligne de partage des eaux de la nappe phratique


120

Cnomanien
110

cm

140

csm

cic

130

em?

B
CAIDIA IA
B
RHA

YACOUBIA

FIG. 152 Bahira orientale : pizomtrie de la nappe phratique (d'aprs


A. Cochet, 1963) et
'
carte du rseau des principales sguias traditionnelles d irrigation.

ZNP = Cote NGM du niveau pizomtrique; Q=Dbit maximum d'essai R = Rabattement correspondant Q; T = Transmissivit; K = Permabilit; S =_ Coefficient
d'emmagasinement RS = Rsidu sec de l'eau, Q exploit= Dbit fix pour lexploitation.

BAHIRA ORIENTALE FORAGES D 'ESSAI

GANNTOUR, BAHIRA ET TESSAOUTE AVAL

385

FIG. 153 Bahira orientale : diagramme logarithmique de la composition des eaux de l'oued Tessaoute et de la
nappe profonde du calcaire turonien.

Les sorties de la nappe sont constitues surtout par le


drainage de la Tessaoute et peut-tre par les drainages
des oueds Oum-er-Rbia et El-Abid probablement
ngligeables, car ces deux dernires rivires sont
encaisses et aucune source n'est connue dans les berges;
l'vaporation en zone aval du primtre (nappe moins
de 5 m de profondeur) n'est que d'importance secondaire

par rapport la sortie par la Tessaoute.


Le drainage global de la Tessaoute (drainage de la
nappe phratique et peut-tre de la nappe profonde du
Turonien) peut tre estim par diffrence entre les dbits
moyens mensuels Bissi-Bissa et au pont de la route

386

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

RP 24. Le tableau suivant rcapitule ces diffrences


pour les mois d'tiage des 8 dernires annes pour
lesquelles on possde des mesures Bissi-Bissa; le
dbit de drainage est obtenu en diminuant la somme
des dbits moyens mensuels d'tiage de la Tessaoute
Bissi-Bissa et des prlvements des sguias entre le
pont de la RP 24 et Bissi-Bissa, du dbit de la
Tessaoute au pont de la RP 24. Les prlvements des
sguias sont mesurs pour les sguias Mouaayanine et
Hattabia, et estims 10 % du dbit de la sguia
Hattabia pour la sguia El-Kouanna qui n'est pas
observe mais n'irrigue qu'un tout petit primtre.

Except quelques diffrences aberrantes et que la


non-homognit des mesures au pont de la RP 24
peuvent expliquer, on constate que le dbit BissiBissa est toujours suprieur celui du pont de la route
24. Les diffrences de dbit sont positives et de l'ordre
de 1,5 2,5 m3/s; on peut adopter 2,0 m3/s comme
chiffre moyen du drainage entre les deux stations. Avec
ce drainage de 60 millions de m3/an, on retrouve un peu
plus que les chiffres avancs antrieurement pour
l'alimentation de la nappe partir des pertes d'irrigation
(30 50 millions de m3/an) et il serait possible qu'une
part du drainage provienne de la nappe profonde des
calcaires du Turonien.

Drainage de l'oued Tessaoute entre la R P 24


et Bissi-Bissa en m 3/s

(* : Valeurs juges aberrantes).


Le dbit de drainage souterrain pourrait tre
rcupr partiellement par pompages dans la nappe
phratique afin d'alimenter les sguias d'irrigation lors
de l'tiage de la Tessaoute, tiage qui sera de plus en
plus svre l'avenir en raison des amnagements
(barrages de retenue) de l'amont: barrage Moulay-Yous-

sef aux At-Aadel sur la Tessaoute en service depuis


1971 et barrages projets sur le Lakhdar. On peut
raisonnablement escompter capter 1 000 l/s sur un front
de 15 km de longueur entre le pont de la route 24 et
Bissi-Bissa mais il reste montrer que ce dbit est
utilisable en ce secteur trs aval. En se basant sur des

FIG. 154 Bahira orientale volution dans le temps du dbit de la source An Igli (18/36) d'aprs les jaugeages effectus par l'ORMVAH.

388

RESSOURCES EN EAU D U M A R O C

ouvrages du type du forage 509/36 au dbit


d'exploitation de 30 l/s, il faudrait raliser une
quarantaine de sondages profonds d'une quarantaine
de mtres, soit 1 600 mtres fors et quips
reprsentant un investissement de l'ordre de 1 300000
Dh. La zone de captage serait parallle la Tessaoute
et situe au plus prs de la rivire afin de bnficier
de zones aquifres paisses et trs transmissives; l'espacement des forages sur une ligne N-S serait de
l'ordre de 400 mtres. Avant d'excuter le programme
d'quipement complet, il est indispensable de vrifier
par une dizaine de sondages s'intgrant ultrieurement au dispositif d'exploitation, que les conditions
favorables du captage 509/36 se retrouvent bien de
part et d'autre de cet ouvrage.
Par ailleurs, on peut mettre l'hypothse que la
Tessaoute, point bas topographique, draine quelque
0,5 m3 /s d'eau provenant de la nappe profonde du
Turonien du Tadla entre les stations de la RP 24 et de
Bissi-Bissa. Obtenir un chiffre plus exact n'a pas une
grande importance si l'on envisage l'exploitation
progressive des rserves de la nappe profonde captive
du Turonien du Tadla dans le secteur de la Tessaoute
aval ; il est donc inutile de vouloir chercher le
prciser.
Des pompages d'eau souterraine viendraient en
dduction du dbit apporter au primtre de la
Tessaoute aval par le canal devant prolonger le canal
G du Tadla en apportant des eaux du barrage de Binel-Ouidane (Oued El-Abid) en remplacement des
eaux de la Tessaoute qui seront l'avenir partiellement ou totalement barres en amont. Un ancien
projet de la Direction des Travaux Publics (1952)
prvoyait l'irrigation moderne d'un secteur de 6 600
ha dit primtre de la Foukrounia, implant dans le
secteur aval des sguias traditionnelles Foukrounia,
Messaoudia, Ben-Yaya, Regraga o l'eau n'arrive pas
en quantit suffisante ; l'eau tait fournie par une
prise sur la prolongation du canal G du Tadla allant
de l'oued El-Abid El-Kelaa.
RESSOURCES EN EAU POUR
L'AMENAGEMENT DE LA BAHIRA
ORIENTALE ET CENTRALE
Les deux rgions de la Bahira orientale (ou
Tessaoute aval) et de la Bahira centrale (primtre
irrigu d'El-Kelaa) sont actuellement indissociables
car les eaux d'irrigation proviennent dans les deux cas
de la Tessaoute. Les dbits prlevs dans la Tessaoute
et drivs dans les sguias traditionnelles atteignent au
total 200 Mm3 /an en moyenne pour les primtres de
la Tessaoute et d'El-Kelaa; il s'y ajoute les ressources
locales reprsentant 25 Mm3 /an: An Igli (0,5 m3 /s),

sources et rhettaras du Gaino (0,1 m3 /s), An BissiBissa et pompages (0,15 m3 /s) Avec ces 225 Mm3/an
bruts, quelque 60 000 ha seraient irrigus; dont 15 000
ha d'arbres (oliviers surtout). Comme on le voit, les
modules d'irrigation sont extrmement faibles et il
s'agit essentiellement d'pandages d'eaux de crues
permettant des cultures cralires, les dbits prennes
tant rservs l'irrigation des arbres et de quelques
cultures fourragres.
Le plan directeur d'amnagement de cette rgion
n'est pas encore prcisment dfini car il est
conditionn par les choix qui seront faits de l'utilisation des eaux de l'oued Lakhdar et en particulier
des volumes driver vers le Haouz de Marrakech. Les
limites extrmes entre lesquelles se situera ce plan
d'amnagement peuvent tre ainsi dfinies, en termes
de besoins en eau :
-

limite infrieure : elle correspond la garantie


de fourniture des volumes d'eau quivalents
aux droits traditionnels, soit 200 millions de
m3 /an prlevs actuellement dans la Tessaoute
par les sguias,

limite suprieure : elle, est constitue par l'irrigation des bonnes terres raison de 5 000 ha
intensifs et 35 000 ha semi-intensifs,
reprsentant un besoin en eau de 210 millions
de m3 nets la parcelle ou 250 millions de m3
bruts fournis aux pieds des ouvrages de
rgularisation; 20 000 ha demeureraient
irrigus par des eaux de crue, ou des eaux
sauvages provenant des Jbilete.

Les ressources en eau disponibles sont les suivantes :


1.

Prolongement du canal G des Bni-Moussa l'W de


l'oued El-Abid (90 Mm3 /an rgulariss garantis).

2.

Pompage au fil de l'eau des dbits disponibles dans


l'oued El-Abid et correspondant aux apports du
bassin versant intermdiaire entre. le barrage
d'accumulation de Bin-el-Ouidane et la confluence
oued El-AbidOum-er-Rbia. Ce dbit peut varier
entre 2.0 m3 /s (tiage d 'anne sche) et 3,8 m3 /s
(tiage d 'anne moyenne), reprsentant une
ressource moyenne de 60 110 Mm3 /an.

3.

Drivation dans les sguias du dbit prenne de la


Tessaoute aval. Un certain dbit demeurera toujours
l'entre dans la Bahira orientale, provenant du
drainage des primtres du Lakhdar et de la
Tessaoute amont. La valeur de ce dbit est
actuellement difficile prvoir faute de connatre
les amnagements qui seront excuts sur le
Lakhdar et les rsultats de la gestion du systme
constitu par les pandages de 220 Mm3 rgulariss
en Tessaoute amont et la reprise des infiltrations par

389

140

ANTICLINAL
DE MZIZOUA

130

120

110

GANNTOUR, BAHIRA ET TESSAOUTE AVAL

cm

cm
OUE
D
O

cm

ER

TE
SS
AO
UT

cm
cm

UM

510/36

190

RBI

190
1533/36

em?

5
369/36
F5

18/36
Ain Igli

10

20

AB

ID

F5

20
10 5

508/38

180

30

180

350/36

40

10

OU
ED

R.P. 24

10
765/45

170

cm

170

cm

ct

20

20

EL KELAA
DES SRARHNA

ANTICLINAL DE
BOU GHAZI

OUED
CA
IH
O

160

cic

160

B
cic

Plioquaternaire

Eocne phosphat

Primaire des Jbilete

Profondeur de la nappe phratique en mtres

510/36 Pizomtre et son n IRE (relvs mensuels)


Salures de la nappe phratique
Rsidu sec 180 C < 1g/l

Cratc suprieur et Mastrichtien

entre 1 et 2 g/l

Turonien
0

entre 2 et 3 g/l

10 km

Cnomanien

> 3 g/l
140

cm

10

130

ct

Jurasique du domaine atlasique

120

csm

Luttien

110

em?

Crtac infrieur continental

F I G 155 Bahira orientale: carte des profondeurs de la nappe phratique et des salures (rsidus
secs 180C). d'aprs A. Cochet, 1963.

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

cm

140

ANTICLINAL
DE MZIZOUA

130

120

110

390

cm
OUED
O

JABRIA

cm
190

UM

ER

510/36

N'JABELIA

cm

phratique

TE
SS
AO
UT

cm

190

RBI

1533/36

INE

369/36

EL
MO
UA
AIA
N

Champ captant nappe profonde

Ain Igli

ID
AB

cm

El

170

627/45

GRINIA

OUE
D

ANTICLINAL DE
BOU GHAZI

AL G

E
AG
PT
bid
CA
el A 3/s
ed
ou 3,8 m

0
,
2

USS

IA
AIN
SM

R
ZE
NI
ZE
IRZATEN

765/45

R.P. 24

CAN

NA
SD
IA

767/45

I MO

CHERKAOUIA

O
U

170

A
UI
AO
D
AM
H

759/45

ME
TA
YIA
MA
RH
NIA
ME
SS
AO
UD
IA

828/45

766/45
172/45

FAK
ROU
NIA

1535/36

180

BEN

IA-R
SSA
OU
Champ

MO
U

391/36

180

1 2 (?) m3/s { tudier }

CH
ER
KA
OU
IA

EG
RAG
UIA

EL KOUANN
A

IA

captant

T AB
H AT

nappe

em?

3 m3/s

L
NA
CA

cm

ct

IA
HAK

Plioquaternaire
Luttien
Eocne phosphat
csm

Cratc suprieur et Mastrichtien

ct

Turonien

160

B
cic

Saguia traditionnelle d'irrigation


Crtac infrieur continental

Station de jaugeage
Jurasique du domaine atlasique

Projet de canal (trac 1952)


Primaire des Jbilete

Forage

10 km

140

130

120

Cnomanien
110

cm

1 0 2 m3/s

YAGOUBIA

cic

CAIDIA IA
B
RHA

YACOUBIA

J
em?

CAPTAGE
TESSAOUTE

SEGUIAS
TESSAOUTE
ET LAKHDAR

GA
0,1 INO
5m
3/s

160

UH
AS

768/45
CA
IH
O

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BO

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SI
T

ZINT
TAOU

EL KELAA
DES SRARHNA

FIG. 156 - Bahira orientale : ressources en eau mobilisables pour l'irrigation du primtre de la Tessaoute
aval dans le cas o les oueds Tessaoute et Lakhdar sont totalement utiliss l'amont.

GANNTOUR, BAHIRA ET TESSAOUTE AVAL

pompages dans la nappe l'aval du Haouz. Il est


probable que 1 2 m3/s seront drains en Tessaoute
amont et passeront en Tessaoute aval (soit 30 60
Mm3/an).
4. Maintien dans la Tessaoute ou le Lakhdar de dbits
rgulariss l'amont par les ouvrages de retenue
existants eu construire et destins desservir tout
ou partie des besoins (droits d'eau). En ce cas, des
amliorations do l'irrigation en Tessaoute aval
pourraient intervenir par l'exploitation des
ressources locales (nappes souterraines). Les
orientations rcentes visant utiliser au maximum
les eaux de la Tessaoute et du Lakhdar dans le
Haouz, on recherchera ici des solutions pour
minimiser les contributions de ces deux rivires
l'irrigation de la Tessaoute aval.
5. Utilisation des nappes. Actuellement, quelque 25
Mm3/an (dont 18 Mm3/an provenant de sources)
sont utiliss. Moyennant certains travaux
complmentaires raliser, on doit pouvoir pomper
1 m3/s (30 Mm3/an) dans la nappe phratique et au
moins autant dans la nappe profonde turonienne. Au
total, les nappes devraient fournir au moins 80
Mm3/an (Gano et An Igli compris) (*).
Les ressources disponibles au niveau de la Bahira,
sans faire appel des ouvrages de rgularisation s u r l a
Tessaoute et le Lakhdar, seraient comprises entre 260 et
430 Mm3/an bruts. On disposerait donc des 250 Mm3
ncessaires pour raliser le programme maximum
envisag jusqu' prsent.
Au terme de cet expos, deux grandes lignes
directrices d'amnagement des ressources peuvent tre
images :
1. On ne fait pas appel aux ressources rgularises de la
Tessaoute et du Lakhdar. On pourrait en ce cas
(*) On a dj signal (cf. note infrapaginale prcdente) que les
travaux de forages au Turonien de 1973-74 taient dcevants
dans la rgion. Il est donc probable que l'objectif de la nappe
profonde turonien sera abandonn (soit 30 Mm3/an, dduire).
L'objectif de la nappe phratique doit tre reconnu en 1975 par
une campagne de 10 forages peu profonds.

391

mobiliser au mois 260 Mm3/an avec les amnagements suivants : ouvrage de prise sur l'oued El-Abid et
station de pompage, canal El-AbidEl-Kelaa
(intgrant les apports du canal G), ouvrage de prise
sur la Tessaoute (dbits de drainage du Haouz),
champs captants des nappes phratique et profonde
comportant des pompages. Il faut au pralable
s'assurer du rendement des captages dans la nappe
profonde turonienne et de leur localisation optimale.
2. On fait appel des ressources rgularises de la
Tessaoute et du Lakhdar:
Pour couvrir la totalit des droits d'eau des sguias
(200 Mm3/an). Des amliorations sont apportes
en aval du primtre par le pompage dans les
nappes de 30 60 Mm3/an. Aucun ouvrage n'est
excut sur l'oued El-Abid.
Pour couvrir une partie des besoins, ceux du
primtre actuel l'E d'El-kelaa par exemple
(sguias Yacoubia - Rhabia - Cadia) transitant
par le Gano ; les pandages dans ce primtre
seraient rgulariss mais non accrus, ce qui
viterait d'avoir faire face de difficiles
problmes de drainage. Les apports du canal G
des Bni-Moussa et les pompages dans l'oued ElAbid transiteraient alors dans un canal ElAbidTessaoute et desserviraient la partie
centrale du primtre de la Tessaoute aval raval
du primtre serait soutenu en tiage pur les
pompages dans les nappes. L'amont du
primtre, entre le canal et la troue de la
Tessaoute, serait aliment par le dbit de
drainage sortant du Haouz par la troue de la
Tessaoute
On rappellera enfin une nouvelle fois que les
possibilits de pompage dans les nappes phratique et
profonde, nettement plus importantes que ce que l'on
esprait autrefois, doivent absolument tre vrifies et
mieux dfinies dans les meilleurs dlais afin de disposer
d'lments conomiques certains pour leur introduction
dans le plan directeur d'amnagement de cette rgion.

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