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2.16.

LA PLAINE DU TADLA

Tables des matires


2.16. La plaine du Tadla (par H. Etienne & D. Guessab, coll. C.
Archambault) ....................................................................................................
Prsentation gographique .................................................................................
Gographie physique ....................................................................................
Gographie humaine ....................................................................................

299
299
300
301

Gologie .............................................................................................................

302

Cadre gologique .........................................................................................


Formations plio-quaternaires du Tadla ........................................................
Pdologie ......................................................................................................

302
305
306

Climatologie .....................................................................................................

307

Hydrologie ...........................................................................................................

308

Rseau hydrographique ................................................................................

308

Modules annuels et interannuels ..................................................................

311

Crues ............................................................................................................
Etiages ...........................................................................................................

312
312

Hydrogologie ...................................................................................................

313

Nappe phratique des Bni-Amir ....................................................................

314

Nappe phratique des Bni-Moussa ................................................................

317

Bilan hydraulique des nappes phratiques des Bni-Amir et des


Bni-Moussa ............................................................................................

327

Nappes ant plio-quaternaires .......................................................................

327

Amnagement des eaux ................................................................................

327

Le plan d'amnagement du primtre d'irrigation moderne du


Tadla ........................................................................................................

327

Pompages fort dbit dans les Bni-Amir pour l'Office Chrifien


des Phosphates (secteur de Khouribga) ....................................................

329

Etudes par simulations du dveloppement des exploitations d'eau


souterraines dans la rgion des Bni-Moussa de l'Est .......................

336

Exploitation de la nappe phratique dans la rgion de Sidi-Jabeur


pour 1e renforcement du rseau gravitaire et drainage .....................

339

Comparaison de rendements de puits et forages - Essais au micromoulinet-Acidification des forages : exploitation pour
l'irrigation du secteur domin par le canal mdian-est .......................

347

Mesures directes des infiltrations depuis la surface du sol. essais


de mise en eau d'un secteur en terre du canal mdian-ouest.................

354

Alimentation en eau potable des centres urbains .........................................

358

Rfrences .......................................................................................................

364

2.16

LA PLAINE DU TADLA
par
Hubert ETIENNE & Driss GUESSAB
(avec la collaboration de Christian ARCHAMBAULT)

Prsentation gographique
La plaine du Tadla couvrant une superficie de 3
600 km2 environ s'tend au Nord de la chane du Haut
Atlas. Elle est limite vers le Nord par le plateau des
Phosphates qui s'lve graduellement sans marquer
une transition vraiment nette ; vers l'Est la plaine se
rtrcit le long de l'Oum-er-Rbia en direction des
reliefs accuss du pays Zaan. Enfin, l'Ouest, aucune
limite gographique ne spare le Tadla de la Bahira
qui lui fait suite. Le cours infrieur de l'oued El-Abid
sera pris comme limite rgionale et hydrogologique
de cet ensemble dnomm Tadla.
La longueur de la plaine ainsi dfinie atteint
environ 125 km tandis que sa largeur maximum au
centre est de 50 km environ. L'altitude moyenne varie
de 350 m 500 m avec le point le plus bas SidiDriss (station hydrologique sur l'Oum-er-Rbia : 315
m) et le plus haut sur la route principale 24 aux
environs de Tighboula (750 m environ).
Gologiquement, le Tadla se prsente comme une
vaste dpression asymtrique recouverte de dpts
mio-plio-quaternaires htrognes. Il s'agit d 'un
synclinal dont l'axe est situ en bordure ou sous
l'Atlas (forages profonds rcents objectifs ptroliers)
dans lequel se sont dposes de puissantes sries
allant du Trias au Quaternaire.
Le Tadla est travers de part en part par l'oued
Oum-er-Rbia sur environ 160 km ; la plaine se trouve
ainsi divise en deux moitis de superficies ingales
qui offrent des caractristiques hydrologiques et
hydrogologiques diffrentes.
Sur la rive droite s'tend une rgion semi-aride de

type endorique, dsorganise au point de vue


hydrologique. Une nappe phratique alimente par les
prcipitations et sans doute par drainance partir des
aquifres profonds (Turonien notamment) y tait
connue avant la mise en valeur par irrigation.
La rive gauche au contraire possde un rseau
hydrographique relativement bien organis, constitu
par deux oueds importants drainant essentiellement la
zone montagneuse : l'Est l'oued Derna ou Drent au
rgime trs irrgulier et l'Ouest l'oued El-Abid
collectant les eaux d 'un bassin versant trs vaste.
D'autres oueds de moindre importance dont les
parcours sont limits la plaine elle-mme, ont t
transforms en collecteurs lors de l'amnagement du
primtre d'irrigation. Avant les irrigations, une nappe
phratique mieux alimente que celle de la rive droite
y tait connue. Cette rive gauche offre galement un
caractre semi-aride, moins prononc toutefois dans la
zone de pimont.
Deux primtres irrigus ont t crs dans cette
immense plaine : l'un en rive droite de l'Oum-er-Rbia
dnomm Bni-Amir, l'autre en rive gauche dnomm
Bni-Moussa. Ils sont frquemment traits comme un
ensemble sous la dnomination de Primtre du
Tadla , mais tort puisque chacun prsente des
caractristiques diffrentes sous bien des points de
vue.
Plusieurs facteurs ont concouru la cration de ces
deux primtres : tout d'abord la prsence de bonnes
terres pouvant tre facilement irrigues par gravit,
puis la proximit de ressources en eau en quantit
importante, enfin des conditions climatiques qui

300

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

pouvaient devenir propices certaines cultures


condition qu'une irrigation bien conduite soit ralise.
Alors que l'on faisait appel l'eau lgrement sale
de l'Oum-er-Rbia pour irriguer les Bni-Amir, les BniMoussa devaient bnficier d'une eau d'excellente
qualit accumule dans le lac artificiel de Bine-elOuidane (apport des oueds El-Abid et Ahansal).
GEOGRAPHIE PHYSIQUE
La plaine du Tadla forme un contraste saisissant
avec la chane du Haut Atlas dont les sommets lointains
atteignent 4 000 m (Ighil-Mgoun : 4 071 m). La bordure
sud du Tadla est ceinture de sommets dpassant 2 000
m dans la rgion de Bni-Mellal (Tassemite : 2 247 m et
Jbel Rnim : 2 404 m) et s'abaissant progressivement vers
l'WSW. Le raccord entre la montagne et la plaine
constitue une zone de pimont (dir) forme par des
terrains d'ges secondaire et tertiaire, fortement
tectoniss, recouverts partiellement par des cnes de
djection se prolongeant en direction de l'Oum-er-Rbia.
Vers l'Est, la plaine se termine en biseau peu l'Ouest
de Dechra-el-Oued.
Sur les deux autres cts, la plaine est beaucoup
moins bien dlimite : au NW, elle s'lve et passe
progressivement au plateau des Phosphates surtout
constitu de formations de l'Eocne et du Crtac tandis
qu'au NE la rgion turonienne d'Oued-Zem (780 m) et
de Boujad (680 m) lui fait suite sans coupure
particulirement visible. A l'Ouest, le Tadla ne peut pas
tre dlimit gographiquement, sauf au Sud de l'Oumer-Rbia o l'oued El-Abid le spare nettement de la
Bahira.
Cette vaste plaine ne prsente aucun relief, mais un
certain nombre de valles peu profondes sont bien
visibles ainsi que des bas-fonds. Sur la rive gauche de
l'Oum-er-Rbia on remarquera, outre les cours encaisss
des oueds Derna et El-Abid, ceux de l'oued Zemkil et de
l'oued Day assez marqus dans la topographie gnrale
de la plaine et les anciens marcages d'El-Arich qui
constituaient une zone d'mergence de la nappe
phratique. Sur la rive droite de l'Oum-er-Rbia, le seul
cours d'eau important est l'oued Bou-Guerroum dont les
eaux n'atteignent qu'exceptionnellement l'Oum-er-Rbia.
Au point de vue toponymique, on distinguera
d'Ouest en Est les rgions suivantes : sur la rive droite
de l'Oum-er-Rbia, les Bni-Amir, au sens le plus large du
terme, s'tendent de la rgion d'El-Berouj au canal
principal des Bni-Amir, puis ce sont les Bni-Madane et
enfin les Semguett ; sur la rive gauche de l'Oum-erRbia, les Bni-Moussa au sens le plus large du terme,
couvrent la rgion comprise entre les oueds El-Abid et
Derna, puis ce sont les Ouled-Youssef et les Guettaya

qui enjambent l'oued Zemkil jusqu' l'Oum-er-Rbia.


A l'exception des rgions irrigues traditionnellement, la vgtation originelle est celle d'un pays
semi-aride. La fort a pu exister sous une forme
xrophytique mais, dtruite, elle a fait place des
formations de doum et de jujubier sauvage. Dans les
parties anciennement irrigues, l'olivier domine avec
et l des orangers et des citronniers (en particulier
Bni-Mellal et Timoulilt).
Dans les zones non irrigues, le fellah cultivait des
crales (bl dur et orge) l o les conditions du sol le
permettaient, mais la plus grande partie des terres tait
rserve aux parcours d'hiver et de printemps pour le
btail (ovins surtout).
Si ce type de culture et d'levage s'est conserv
pratiquement inchang dans les rgions que l'irrigation
moderne n'a pas encore atteintes (Bni-Madane,
Semguett), il a t radicalement transform dans les
zones mises en irrigation. A ce propos, il y a lieu de
distinguer, outre les zones de pimont irrigues de
manire traditionnelle, trois types de primtres
irrigus : primtres en plaine, partiellement irrigus
(anciennes sguias amliores), primtres des BniAmir de type moderne, mais relativement ancien, et
primtre des Bni-Moussa, le plus moderne.
Dans les zones irrigues du premier type (rgion
situe de part et d'autre de l'oued Derna et jusqu'
l'oued Zemkil), on cultive surtout du bl tendre, des
haricots verts et des agrumes qui sont irrigus par des
sguias amliores et, de plus en plus, par des
pompages dans la nappe phratique.
Dans le primtre des Bni-Amir les cultures sont
fonction des rgles d'assolement : crales, lgumineuses, coton (une usine de traitement) et betteraves
sucrires ; les oliviers constituent une culture marginale permanente pratique en gnral en bordure des
champs. L'levage est encourag par la cration
d'tables modles et repose sur la culture de la luzerne
qu'on envisage de conditionner par la construction
d'units de schage. Les agrumes ne sont pratiquement
pas reprsents du fait de la mdiocre qualit des eaux
d'irrigation. A l'origine de la mise en valeur de la
plaine du Tadla, les premiers colons s'taient installs
dans les Bni-Amir ; comme l'irrigation gravitaire
n'existait pas encore, ils pensaient irriguer partir de
pompages dans la nappe phratique malheureusement
trop souvent mal alimente pour tre exploite. Aussi
la plupart des agriculteurs migrrent-ils vers les BniMoussa.
Dans le primtre des Bni-Moussa l'essor de
l'agrumiculture lors de la mise en eau du primtre,
puis de la betterave sucrire avec la construction de
trois sucreries : Souk-es-Sebt des Ouled-Nema

PLAINE DU TADLA

301

(SUTA), Bni-Mellal (SUBM) et Ouled-Ayad


(SUNAT), a t considrable. La culture des crales,
du coton (deux usines de traitement), de la luzerne
(schage prvu) est galement trs importante. On
assiste actuellement une extension de l'oliculture
qui se fera sans doute, terme, au dtriment de
l'agrumiculture. L'organisation de la commercialisation des produits marachers permettra l'extension ultrieure d'une activit rmunratrice et
cratrice d'emplois.

De modestes agglomrations existaient soit dans


la zone de pimont proximit de sources (BniMellal, Ouled-Ayad), soit la faveur de situations
gographiques privilgies comme Kasba-Tadla
(longtemps considre comme la ville principale du
Tadla), comme Oued-Zem et Boujad (en dehors du
Tadla proprement dit), comme Dar-Ould-Zidouh
(bords de l'Oum-er-Rbia), ou encore comme Fkih-benSalah et Souk-es-Sebt des Ouled-Nema (tous deux de
cration plus rcente).

La cartographie gnrale du Maroc est assure par


la Division de la Carte de la Direction de la
Conservation foncire et des Travaux topographiques
du Ministre de l'Agriculture et de la Rforme Agraire
qui dite des cartes rgulires au 1/50 000 et au 1/100
000. Il existe galement une carte de reconnaissance
au 1/100 000 et au 1/200 000 actuellement abandonne au profit des cartes rgulires. La Division de la
Carte a publi galement plusieurs couvertures
phototopographiques concernant une partie ou la
totalit de la plaine aux chelles suivantes : 1 / 1 0 000
(1962), 1/40 000 (1963), 1 / 5 0 000 (1951-1952 et
1970), 1/45 000 1/60 000 (y compris le domaine
atlasique) (1964).

La mise en valeur du Tadla allait modifier cette


structure : d'une part les campagnes devaient accueillir
des migrants de provenances diverses (Srarhna,
Haouz oriental, bordure nord du Haut Atlas y
compris la zone noye par la retenue de Bine-elOuidane plateau des Phosphates et, dans une moindre mesure, Rif oriental et rgions prsahariennes),
d'autre part les villes existantes allaient se dvelopper
rapidement : Bni-Mellal dont la population a cru d'une
manire spectaculaire, Fkih-ben-Salah, sige de
l'Office Rgional de Mise en Valeur Agricole du Tadla
(ORMVAT), plus rcemment Souk-es-Sebt des OuledNema et Ouled-Ayad (construction de sucreries).
L'installation de colons trangers devait galement
modifier l'quilibre de la population.

D'autres cartes topographiques et photographies


ariennes des chelles diverses (jusqu'au 1 /5 000
pour les cartes) ont t excutes par divers organismes ou socits de topographie pour des buts
prcis, notamment pour la mise en valeur agricole du
Tadla.
GEOGRAPHIE HUMAINE
Avant la mise en valeur agricole moderne du
Tadla, la plaine, bien que cultive extensivement
(craliculture) dans son ensemble, tait relativement
peu peuple : environ 95 000 habitants ruraux au
dbut du XXe sicle (26 habitants/km2 ) ; seules les
zones o une petite irrigation tait possible
accueillaient une population un peu plus dense. Il
s'agissait du pimont s'tendant de Tighboula Bzou
(intressant surtout de Rhorm-el-Alem Afourere),
des bords de l'Oum-er-Rbia o les effets conjugus de
petites sources dbit variable dominant des terres
d'extension trs limite et de l'attrait exerc par
l'Oum-er-Rbia (et dans une moindre mesure par les
oueds El-Abid et Derna) au cours permanent
permettant une, alimentation domestique, de petits
primtres situs le long d'oueds plus ou moins
prennes (oueds Day, Rbat, etc.) ou construits partir
d'une source (An Kracheur). Des nomades parcouraient galement ces vastes tendues : faisant patre en
hiver et au printemps leurs troupeaux auprs des rares
points d 'eau comme c'est encore le cas actuellement
dans le Bni-Madane, ils rejoignaient les pacages de
montagne en t. Cependant la sdentarisation s'est
effectue partiellement avant la cration, des primtres d'irrigation modernes, au dbut du XX e sicle.

Paralllement les voies de communication routire


se dveloppaient ; elles comprennent actuellement un
important rseau entirement revtu dont la nouvelle
liaison directe de Khouribga Fkih-ben-Salah faisant
de cette dernire localit un noeud routier important.
Par contre, le chemin de fer et l'aviation civile ne s'y
sont pas dvelopps, phnomne probablement d la
faible distance sparant le Tadla de Casablanca (moins
de 200 km). Toutefois la population et les autorits
locales ont demand qu'une liaison ferroviaire soit
cre jusqu' Bni-Mellal et que l'arodrome de BniMellal soit amnag au cours du plan quinquennal
1973-1977.
Si l'on met part Oued-Zem reli Casablanca
par chemin de fer et que l'on pouvait jusqu'alors
considrer comme la tte de pont du Tadla (entrepts
importants), les villes en voie d'industrialisation sont :
Bni-Mellal (huileries, usine d'grenage de coton,
tannerie, sucrerie, secteur tertiaire), Fkih-ben-Salah
(huileries et usine d'grenage de coton), Souk-es-Sebt
des Ouled-Nema (usine d'grenage de coton, sucrerie
et raffinerie de sucre) et Ouled-Ayad (sucrerie). Par
contre Kasba-Tadla a perdu depuis longtemps son rle
de capitale rgionale et, dernirement, son importance
comme noeud routier puisque la liaison Casablanca
Bni-Mellal ne passe plus par Kasba-Tadla. Enfin,
proche de Sidi-Assa, la petite localit des OuledZmam possde une fabrique de tuyaux d'eau et de
canaux d'irrigation (Socit Nationale des Conduites
d 'Eau) implante sur les bords de l'Oum-er-Rbia. Tous
les lments de canaux secondaires et tertiaires du

302

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

La population du Tadla offre un mlange complexe de type berbre et arabe du fait de la


proximit de la limite plaine montagne et des
mouvements engendrs par ce phnomne sur lequel
viennent se surimposer les divers flux migratoires dus
la cration des primtres modernes.

primtre du Tadla y ont t prfabriqus.


L'conomie reste essentiellement axe sur l'agriculture (crales, agrumes, olives, coton, betterave
sucrire et levage moderne) mais deux tendances se
manifestent nettement : d 'abord une orientation vers
une polyculture industrielle (betterave sucrire, coton,
etc.), puis un mouvement vers les industries de
conditionnement et de transformation. Il faut
galement noter un essai d'implantation d'industrie
laitire avec tables-modles et une tendance au dveloppement de luzernires avec projets de cration
d'units de schage.

La population rurale dont l'habitat est soit du type


isol (nouala, gourbi, etc.) soit du type agglomration
(en particulier sur les bords de l'Oum-er-Rbia, ce type
d'habitation tant peut tre attribuer des raisons de
scurit), est nettement prpondrante ; mme des
localits comme Bni-Mellal possde un caractre
urbain limit bien qu'voluant rapidement. Toutefois
les conditions gnrales de l'habitat rural changent
actuellement grce la cration des villages ruraux
conus selon des normes modernes : construction en
dur, adduction d'eau potable, lectrification, rseau
routier, etc.

Malgr la mise en valeur moderne, la culture


cralire reste encore largement pratique par les
fellahs ainsi qu 'un levage extensif et peu rationnel.
Le cheptel, important et mal nourri dans son ensemble, peut tre estim 300 000 ovins, 50 000 caprins,
25 000 asins, 5 000 quids et 30 000 camelins en
anne normalement humide.

En 1960, la population rurale du Tadla se montait


198 000 habitants (55 habitants au km2 ).

Population urbaine du Tadla


Localit

Province

Cercle

Altitude
moyenne
(m)

Population
Recensement Recensement
1971
1960

Afourere

Bni-Mellal

Bni-Mellal

Bni-Mellal
Khouribga

Ouaouizarht
Bni-Mellal

470
538

1 158
28 933

9 069*
53 826

Oued-Zem

680

14 728

18 838

Bni-Mellal

Fkih-ben-Salah

El-Borouj
Fkih-ben-Salah

Settat
Fkih-ben-Salah

372
407
435

8 704*

Settat
Bni-Mellal

3 955
13 484

12 686*
4 489
26 918

Kasba-Tadla

Bni-Mellal

Oued-Zem

Khouribga

Bni-Mellal
Oued-Zem

496
780

11 733
18 640

33 323

Souk-es-Sebt
des Ouled-Nema

Bni-Mellal

Fkih-ben-Salah

409

21 012*

6 080

122 347

181 005

Boujad
Dar-Ould-Zidouh

15 776

(*) Chiffre comprenant les habitants de la commune entire.

Gologie
CADRE GEOLOGIQUE (fig. 132)
La plaine du Tadla est constitue par une vaste
dpression synclinale remplie de dpts mio-plio-quaternaires (fig. 133).
Vers le S, le Haut Atlas calcaire pliss domine
abruptement la plaine en raison d'un systme de
failles et, probablement, de dversements et de
charriages importants. D'abord de direction NE- SW

d'El-Ksiba Bni-Mellal, la bordure atlasique s'oriente


E-W de Bni-Mellal aux environs de Bzou o la plaine
de la Tessaoute pntre profondment en direction du
Sud ( l'Ouest de Bzou). Sur la bordure, l'essentiel des
affleurements consiste en des calcaires du Lias
reposant gnralement sur des formations tertiaires ou
crtaces qui semblent s'ennoyer sous l'Ales dans
certaines zones.

440

420

380

400

340

360

BOUJAD

2/28
240
240
3/36

2/36

2119/37

Oued Mellah

524/37

ME
OU

644/36
379/37

645/36
2107/37
445/36

378/37

443/36

P24
2110/37
2102/37

2114/37

3014/36

441/36

2103/37

320/37

P 22
220

2106/37

KASBA TADLA

2111/37
914/37

2109/37

BIA
R-R

2101/37
220

406/36

448/36

2105/37

T 1658
3013/36

EL KSOB

2108/37

3010/36
446/36

444/36

2104/37

447/36

FKIH-BEN SALEH

276/36

2112/37

3011/36

3867/36

T 13
0

442/36

2629/36
3012/36

T 728

631/37

T 1786
P 24

331/36
- Xx

- Xx
0

200

10

20 km
200

T 17

GEOLOGIE GENERALE

28

449/36

ER-RBIA

OUED

MIO - PLIO - QUATERNAIRE en gnral (<Xx


sauf domaine atlasique)

OUM

DAR - OULD - ZIDOUH

2269/36

MAESTRICHTIEN et EOCENE

1632/37
P 22

2400/36
T 1732

BENI-MELLAL

SOUK - ES - SEBT
DES OULED- NEMAA

2271/36

S1
34

SENONIEN

PLATEAU DES

TURONIEN

PHOSPHATES

CRETACE INFERIEUR et CENOMANIEN


PALEOZOQUE
S 508

180

1634/37

AFOURERE

P 24

180

2597/36

T1802

3000/36

FORAGE DEPASSANT 100 METRES DE PROFONDEUR


(OU PRESENTANT UN INTERET PARTICULIER
FORAGE HYDROGEOLOGIQUE

El-Abid
Oued

FORAGE PETROLIER

OUAOUIZARHT

FORAGE MINIER

T 1810

SONDAGE GEOTECHNIQUE

BARRAGE

Abid

- Xx

- Xx

T1803

420

el

400

Oued

380

BZOU

360

260/36
340

MAROC CENTRAL

BORDURE NORD-ATLASIQUE

FIG. 132 Plaine du Tadla : Schma gologique et carte de situation au 1/500 000 des forages profonds.

NUMERO I.R.E. DE L'OVRAGE


TRACE DU PROFIL GEOLOGIQUE (FIG.133)

444/36 5PROJECTION- 2?5 KM nw


406/36 5PROJECTION -5 KM nw

+200

La nappe phratique est


profinde il s'agit de la
nappe turonienne qui
est libre: le Turonien
est non satur d'eau
sous le Snonien ou
la srie phosphate,
ou bien, plus au NE, le
Turonien affleure

+100
0

-100
-200

La nappe phratique
est de moins en moins
profonde. Sa surface est contenue,
du NE vers le SW, successivement dans le Snonien, puis
dans la srie phosphate puis dans
l'Oligo-mio-pliocne, puis enfin Fkihben-Salah, dans le Quaternaire.
La napppe turonienne est

SEN.
TUR.
C.IF.
PRI.

PRI.

captive sous le Snonien.

-300
-400
-500
-600

Limite
-700

OLIGO

-MIO-P

3000/36 (KMS1)

LIOCE
NE

S ER
IE
M AE P H O SP
ST R
H
ICHT ATEE
I EN EOC
S EN
EN E
O NI
EN
TU R
CE ONIE
N
NO
MA
NIE
NE
TIN
FR
AC
CO
EN
NT
OM
INE
AN
NT
IEN
AL
INE
RC
ALA
PR
IRE
IM
AI
RE
?

entre nappe turonienne libre (NE)

?
-500

TR
I AS

et captive (SW) ou forage 644/36


(calcaires turoniens saturs par l'eau)

-800

+500

S.PH.

+300

2269/36 (DRZ1)

Oued Oum-er-Rbia
DAR-OULD-ZIDOUH
QUATERNAIRE

+400

44936 (projection -2.,5 km NW)

SW
FKIH-BEN-SALAH
448/36 (projection -8 km NW)

+500

446/36 5PROJECTION-2?8 KM nw

Surface
phratique
644/36

Retenue de

BOU GERROUM

NE
Cote
absolue
NGM

-900
-1000

Xx

-100

ORDOVICIEN (?)

10

20

30

40

50 km

-1500
ORDOVICIEN
TERMINAL
(Asghill)

FIG. 133 Plaine du Tadla : coupe gologique schmatique.

PLAINE DU TADLA

Vers l'E, le Quaternaire disparat non loin de


Zaouia-ech-Cheikh, pinc entre le Turonien et la
bordure atlasique entrant en contact elle-mme avec le
Palozoque du Plateau Central.
Vers le NE, la plaine quaternaire passe aux
affleurements du Snonien et du Turonien qui lui font
une suite rgulire avec un relief assez peu accentu,
avant de buter eux-mmes contre les formations
palozoques (Carbonifre et Ordovicien essentiellement) du Plateau Central (Msta).
Au N et au NW on retrouve la mme structure
(plateau des Phosphates), mais le Crtac est recouvert
partiellement de l'Eocne en partie phosphat. De
l'Eocne affleure galement au N de Kasba-Tadla
(Luttien) et sur la bordure nord de l'Atlas.
Enfin l'W, la Bahira reprsente la suite
gologique et gographique du bassin mio-plio-quaternaire du Tadla.
FORMATIONS PLIO-QUATERNAIRES
DU TADLA
Le Tadla lui-mme o les affleurements sont peu
frquents en raison de son allure topographique occupe
une vaste fosse de subsidence dont les sries
secondaires et tertiaires ont t recouvertes par des
dpts continentaux du Villafranchien au Quaternaire
rcent. Bien que le cours moyen de l'Oum-er-Rbia ne
se soit vraisemblablement pas impos pour des raisons
tectoniques, on observe nanmoins de part et d'autre de
son trac une diffrence gologique dans l'ge des
formations affleurantes : les formations sont plus
anciennes (Quaternaire ancien et vers l'W,
Villafranchien) au N qu 'au S (Qua-ternaire rcent
actuel, sauf l'W o du Qua-ternaire ancien existe sur
les berges de l'oued El-Abid). Cette asymtrie est
certainement due au fait que l'axe du synclinal est situ
entre l'Oum-er-Rbia et la bordure atlasique sinon sous
le dversement de l'Atlas comme semble le montrer le
forage ptrolier entrepris dans les environs d'ElKhemis des Ouled-Ayad (KMS 1 ou 3 000/36).
Le Villafranchien affleurant sur les rives de l'Oumer-Rbia et dans la partie ouest du Tadla se compose
essentiellement de marno-calcaires roses, rouges ou
blancs avec des intercalations de calcaires et parfois
des conglomrats lments calcaires du Lias, du
Permo-Trias et du Palozoque. On observe galement
deux niveaux de calcaires lacustres : niveau suprieur
et niveau infrieur, ce dernier appartenant peut tre au
Pliocne.
On distingue ensuite le Quaternaire dit le plus
ancien form de calcaires lacustres post-villafranchiens
(rgion de Dar-Ould-Zidouh) et de conglomrats
lments siliceux, localement consolids (entre ElKhemis des Bni-Chegdal et Tleta des Bni-Oukil de
mme qu'au NE de Fkih-ben-Salah).

305

Le Quaternaire ancien comprend des limons (limons infrieurs roses concrtions calcaires, galets
ou cailloutis avec des niveaux de conglomrats
fluviatiles), des calcaires, des marno-calcaires et des
conglomrats lacustres ; cet ensemble appartenant
l'Amirien est bien reprsent dans les Bni-Amir (d'o
son nom) et vers Dar-Ould-Zidouh. A cet ge, il faut
galement rattacher de nombreux cnes de djection en
bordure de l'Atlas ainsi que les terrasses moyennes et
hautes de l'Oum-er-Rbia.
Du Quaternaire moyen (Tensiftien) on connat des
terrasses de l'Oum-er-Rbia et des cnes de djection.
Le Quaternaire rcent (Soltanien) est constitu par
des limons (limons suprieurs rouges, parfois tirsifis),
des calcaires et des marno-calcaires avec conglomrats
affleurant sur de grandes surfaces dans les BniMoussa. A cet ge appartiennent galement de basses
terrasses limoneuses le long de l'Oum-er-Rbia ainsi
que des cnes de djection en bordure de l'Atlas.
Le Quaternaire moderne (Rharbien) est surtout
reprsent par des dpts alluvionnaires (graviers et
limons tirsifis) et des calcaires lacustres. Il faut en
effet noter des calcaires Gastropodes affleurant le
long de l'oued El-Arich l'ENE de Souk-es-Sebt des
Ouled-Nema semblant ainsi reprsenter les derniers
vestiges de l'ancien lac du Tadla, ceci au point o les
dpts quaternaires paraissent atteindre leur maximum
de puissance.
En fait, le remplissage quaternaire est htrogne
(surtout dans les Bni-Moussa) et comporte de
nombreux passages latraux de facis (formations
htropiques et homotaxes). De nombreux forages
d'eau ont apport des prcisions sur le Quaternaire : ils
ont en gnral une profondeur comprise entre 40 et 70
m (quelques-uns vont jusqu' 100 m) ; de plus (la
figure 132 reprsente l'tat des forages profonds dans
le Tadla fin octobre 1973) sept forages
hydrogologiques ont dpass 100 m dont quatre,
foncs en vue de la recherche de nappes antquaternaires, sont alls au-del de 200 m: 276/36
excut en 1955 (480,85 m) ; 331/36 excut en 1952
(249,90 m) ; 1914/37 excut en 1971 (221,50 m) ;
3867/36 excut en 1973 (550,00 m). Pour la plupart,
ils ont t excuts au battage (quelques rares forages
ont t carotts mcaniquement en partie) et leurs
coupes ne peuvent donc gure tre que lithologiques et
de ce fait d'une interprtation gologique trs dlicate
sinon impossible. Dans l'tat actuel de nos connaissances, aucune corrlation l'intrieur du Quaternaire
ne peut tre valablement tente en l'absence de
renseignements
complmentaires
:
diagraphies
lectriques (quelques-unes ont t excutes depuis
1970), tudes des minraux lourds et des argiles,
analyses polliniques, micropalontologie, etc.

306

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

Ce complexe quaternaire repose soit sur le MioPliocne (oued El-Abid, Kasba-Tadla) que certains
forages ont galement recoup, soit directement sur
l'Eocne : Luttien connu entre Mechra-el-Homri et
El-Khemis des Bni-Chegdal, Kasba-Tadla, galement
travers par forage. Sous l'Eocne et la srie
phosphate, le Crtac a t reconnu par 28 forages
(recherches hydrogologiques : 9 forages ; recherches
ptrolires : 10 forages ; recherches minires : 9
forages). Un certain nombre de sondages (19) ont
montr que le Crtac reposait soit directement sur le
Palozoque (Carbonifre ou Ordovicien suprieur),
soit par l'intermdiaire du Trias sur l'Ordovicien
suprieur (Ashgill) dans les rgions de Dar-OuldZidouh et El-Khemis des Ouled-Ayad au Sud de
l'Oum-er-Rbia.
De l'examen des divers forages excuts dans le
Tadla, on peut dgager un certain nombre de
constatations :

le socle palozoque montre un pendage rgulier vers le Sud (compris entre 3 et 2) jusqu 'au
droit de l'escarpement atlasique,

toutes les sries reconnues vers le Nord


s'paississent en direction du Sud, notamment l'OligoMio-Pliocne et le Snonien,

le Continental intercalaire (Infracnomanien)


et le Trias, qui n'existent pas au Nord, apparaissent
lorsque l'on se rapproche de l'Atlas,

les diverses formations post-palozoques


reposent sur du Primaire d'ge variable : Carbonifre
dans la rgion de Fkih-ben-Salah, Ordovicien (Ashgill)
en bordure de l'Atlas.
Ces divers faits dmontrent bien que le mouvement
de subsidence existe depuis le Continental intercalaire
au moins et qu'il s'est poursuivi jusqu' nos jours. Les
formations post-primaires situes entre l'axe synclinal
inconnu du Tadla et le plateau des Phosphates sont
vraisemblablement affectes de lgres ondulations
ainsi que de failles faibles rejets. Ainsi le plateau des
Phosphates pourrait dbuter arbitrairement au contact
Quaternaire-Luttien ou Quaternaire-Crtac suprieur
(cf. chapitre 13 : Plateau des Phosphates, pour plus de
prcisions sur la gologie profonde du synclinal du
Tadla).

Pdologie
Diffrents types de sols se rencontrent dans le
bassin du Tadla. Ce sont, par ordre d'importance : les
sols isohumiques conditionns par les caractristiques
climatiques rgionales, puis les sols dus des
conditions locales : sols sesquioxydes, sols
calcomagnsiformes, vertisols et sols hydromorphes.
Les sols isohumiques (sols bruns et chtains subtropicaux) sont de loin les plus rpandus : ce sont eux
qui supportent la plupart des cultures.
Les rgions ceinturant le Tadla du NW de Fkihben-Salah au N de Kasba-Tadla ainsi que de petites
surfaces l'WSW et l'ENE de Bni-Mellal sont
caractrises par des sols rouges mditerranens
caractre isohumique (sols sesquioxydes) supportant
de maigres cultures.

Les sols calcomagnsiformes plus ou moins volus sur substratum calcaire sont impropres la
culture et s'observent en particulier le long des oueds
Oum-er-Rbia et Derna.
Les vertisols (frquemment sols tirsifis), cultivables, possdent une certaine extension : rgion l'E
des Ouled-Jabri jusqu 'aux Ouled-Embark et zone au N
de Rhorm-el-Alem. Entre ces deux rgions on observe,
outre des sols isohumiques, des sols peu volus
reposant sur les poudingues des cnes de djection
(Bni-Mellal).
Enfin les sols hydromorphes se voient dans les
fonds de valles ou d'anciens marcages mal drains :
oueds Ouerna, Day, marcages d'El-Arich.

Climatologie (fig. 134)


Deux facteurs agissant en sens contraire, prcipitations et tempratures, conditionnent le climat
semi-aride et continental de la plaine du Tadla.
Les prcipitations sont rparties irrgulirement
dans le temps et dans l'espace. En effet, la pluviomtrie annuelle d'une station peut varier de 1 2,5
(Bni-Mellal), voire de 1 4 (Fkih-ben-Salah). Alors
que la zone de pimont est relativement bien arrose
(Bni-Mellal en particulier), une diminution trs nette
des prcipitations s'observe d'une part d'Est en Ouest,
d'autre part de l'Atlas vers l'Oum-er-Rbia, passant

d' une moyenne annuelle de 590 mm pour Bni-Mellal

329 mm pour Dar-Ould-Zidouh.


Les tempratures sont sujettes de trs
importantes variations saisonnires ; il n'est pas rare
d'observer en hiver des tempratures comprises entre
0 et 5C alors que les maxima d't se situent toujours
entre 38 et 42C. Par ailleurs les amplitudes
journalires peuvent dpasser 20C. Dans l'espace, la
moyenne gnrale des tempratures s 'lve de BniMellal en direction de Dar-Ould-Zidouh o s'tend, le
long de l'Oum-er-Rbia, une zone d'aridit bien marque

PLAINE DU TADLA

FIG. 134 Plaine du Tadla : tableau climatologique.

marque se poursuivant jusqu ' l'Est de Kasba-Tadla.


Les autres caractres mtorologiques jouant un
rle dterminant sont l'insolation (avec une moyenne
de 5 heures en hiver contre 12 heures en t), les
vents, parfois violents, en gnral du secteur NW
SW, l'hygromtrie pouvant atteindre en t des
valeurs trs basses (jusqu ' 10 % d'humidit relative)
et l'vaporation intense en t. A Bni-Mellal, la
quantit moyenne annuelle vapore (mesure
l'vaporomtre Piche) est de l'ordre de 1 800 mm
elle peut atteindre 2200 mm dans les annes sches)
tandis qu'elle se situe aux environs de 2 300 mm
Kasba-Tadla. Les mois les plus prouvs sont juillet
et aot : moyenne mensuelle comprise entre 250 et
300 mm pour Bni-Mellal et entre 300 et 350 mm
pour Kasba-Tadla.

L'hiver est caractris par des prcipitations irrgulirement rparties (avec cependant une
prdominance en dcembre) atteignant des intensits
horaires assez leves. Les pluies sont frquemment
groupes durant quelques jours par mois. Les tempratures diurnes peu leves sont cependant agrables tandis que les tempratures nocturnes
s'abaissent,: aux environs de 0C (quelques geles
nocturnes par an).

Pour le printemps, on retrouve les mmes


donnes gnrales avec une lvation graduelle de la
temprature. A partir de juin les prcipitations
deviennent rares ; la temprature commence prendre un caractre nettement estival pendant la
journe, alors que les nuits restent encore
relativement fraches. Durant cette priode, les vents
desschants du type chergui sont frquents et
provoquent des lvations de temprature parfois
trs importantes, mais de dure limite.
L't, surtout partir du 15 juillet, est caractris
par des tempratures diurnes trs leves (la
moyenne des maxima de juillet et d'aot dpasse
toujours 38C) et des tempratures nocturnes descendant rarement au-dessous de 18C. En juillet, les
prcipitations sont nulles ; en aot se dveloppent
sur l'Atlas des formations orageuses qui atteignent
parfois la plaine partir du 15 aot. De violents
vents chauds soufflent frquemment en fin d'aprsmidi, vents dus la rupture de l'quilibre thermique
entre la montagne et la plaine. A partir du 15
septembre environ, les tempratures diminuent et les
prcipitations peuvent faire leur apparition. Il n'est
cependant pas rare qu'aucune prcipitation n'ait lieu
jusqu' fin septembre, voire jusqu' fin octobre.

307

308

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

L'automne proprement parler n'existe pas ; le


passage entre la priode chaude et sche et la priode
froide et plus humide se fait soit progressivement, soit
par paliers.
Les observations prcdentes se rapportent essentiellement la rgion de Bni-Mellal ; elles restent
toutefois valables pour l'ensemble du bassin du Tadla
en y apportant de lgres modifications (accentuation

des caractres pluviaux et thermiques, notamment


pour les zones plus grande aridit).
En bref, le climat gnral du Tadla peut se dfinir
comme suit : les tempratures s'lvent progressivement depuis avril pour atteindre leurs maxima en juillet
et en aot et s'abaissent nettement depuis miseptembre jusqu'aux minima de janvier-fvrier ; les
prcipitations s'chelonnent irrgulirement d'octobrenovembre avril-mai ; elles sont quasi-inexistantes en
juillet et en aot.

Hydrologie (fig. 136)


L'oued Oum-er-Rbia traverse le Tadla sur environ
160 kilomtres ; son cours d'orientation gnrale
ENE-WSW jusqu ' l'amont de sa confluence avec
l'oued El-Abid, puis l'aval de celle-ci de direction,
NW-SE, divise la plaine en deux parties
asymtriques.
La rive droite se caractrise par un rseau hydrographique mal organis dont la plupart des oueds
n 'atteignent l'Oum-er-Rbia que lors de crues
importantes. D'Est en Ouest on relve les cours d'eau
suivants : Mellah, Bou-Begra, Tahezrit, Bou-Guerroum et Zem. Les eaux de certains de ces oueds
prennes (aliments par des sources) sont utilises
pour l'irrigation locale : Bou-Guerroum et Zem. A
l'Ouest de ces oueds sillonnant les Bni-Madane,
s'tend une vaste rgion sans drainage naturel limite
arbitrairement l'Ouest par l'oued Bou-Guerraf-Zoug
aux environs d 'El-Borouj : une partie de cette tendue
est occupe par l'actuel primtre du Tadla (BniAmir). Le drainage des Bni-Amir a t fortement
amlior dans la zone irrigue grce la construction
de nombreux drains-collecteurs qui, dans quelques
zones d'mergence de la nappe phratique, ont t
quips de branches secondaires et tertiaires.
Sur la rive gauche de l'Oum-er-Rbia le rseau
hydrographique est mieux organis. D'Est en Ouest,
on note l'oued Zemkil dont les eaux n'atteignent en
gnral pas l'Oum-er-Rbia, l'oued Derna orient E-W
et traversant le Tadla sur plus de 25 kilomtres avant
de se jeter dans l'Oum-er-Rbia, les collecteurs du
primtre des Bni-Moussa qui ont t amnags
(oueds Ouerna, Day et Takerzoust-El-Arich dnomm
aussi Rbat sur sa partie suprieure) et enfin l'oued ElAbid de direction N-S parcourant plus de 20
kilomtres en plaine avant d'atteindre l'Oum-er-Rbia.
A l'exception de l'oued El-Abid, les eaux de toutes
ces rivires sont utilises partiellement ou totalement
pour les besoins d'une irrigation plus ou moins
traditionnelle.
Le pimont est domin par de nombreux bassins
d 'extension limite, variant de quelques dizaines
d'hectares ( minimum : 86 ha ) plusieurs milliers

d'hectares (maximum : 2 935 ha). Ces bassins qui ne


contiennent pas de cours d'eau prenne prsentent de
grands dangers : en effet, des crues subites et violentes
dues un coefficient de ruissellement lev (lvation
rapide de l'altitude, peu ou pas de fort) atteignent
rapidement la plaine. Du point de sortie, les eaux de
crue utilises en partie par l'irrigation locale,
s'pandent sur des cnes de djection plus ou moins
anciens jusqu'aux canaux principaux GM et G, parfois
jusqu' la route Bni-MellalMarrakech (P 24) ; une
trs faible partie de ces eaux s'infiltre dans la nappe.
Actuellement le problme du contrle de ces eaux
sauvages est partiellement rsolu, d'une part en
procdant l'tablissement de banquettes et un
reboisement des bassins versants, d'autre part en
conduisant les eaux excdentaires l'Oum-er-Rbia au
moyen des collecteurs utiliss galement dans d'autres
buts : vacuation des surplus d'irrigation, exutoire des
drains secondaires, drainage de la nappe phratique
dans la partie aval l'ouest de Souk-es-Sebt des
Ouled-Nema.
RESEAU HYDROGRAPHIQUE
Trois rivires impriment leurs marques sur le
Tadla : l'Oum-er-Rbia, le Derna et l'El-Abid.
L'OUM-ER-RBIA
L'oued Fellat prend naissance vers 1 800 m
d'altitude; aprs avoir reu sur sa droite l'Admer-Izem,
puis sur sa gauche l'oued Bou-Idji grossi de l'apport
d'une quarantaine de sources vauclusiennes, cette
rivire est l'origine gographique de l'Oum-er-Rbia.
En fait, on peut considrer comme origine
hydrologique l'ensemble des sources, d'ailleurs
dnommes sources de l'Oum-er-Rbia , qui
jaillissent au dbit moyen de 11 15 m3 /s au pied de la
falaise calcaire du Kheddoud, situe 26 km au NE de
Khnifra ; ainsi ds l'origine l'Oum-er-Rbia est assur
d'un dbit minimum rgulier. L'eau des sources
jaillissant un dbit considrable au pied des calcaires
du Lias infrieur est douce (rsidu sec de l'ordre de
570 mg/l) tandis que d'autres sources qui sourdent au

440

420

400

380

360

340

BOUJAD

EL-KSIBA

KASBA-TADLA
505

48

DB'4db'4(-30,6)

1933-1963

1961-1971

26,9

FKIH-BEN-SALAH
435

459

12,1

1933-1963

384

976

240

1056

1933-1963

1959-1969

1961-1971
Oue
d

1
S.
R.

405

KASBA-ZIDANIA

33

1959-1969

1933-1963

621
1959-1969

577

1933-1963

1959-1969
350

1005

Mell
ah

240

O.R.M.V.A.T.

M.A.R.A.

M.T.P.C./M.N.

O.N.E

ME
OU

387

435

1959-1969

KASBA TADLA

1959-1969

1933-1963

22

ED
OU

414

350

BIA
R-R

P 24

DAR-OULD-ZIDOUH
220

220

372

E1B'4db'4(41,2)

1934-1944

26.1

329

320

1933-1963

1934-1944

11.4

1934-1944

EL KSOB
OULAD-GNAOU
T

58
16

O.R.M.V.A.T.

447

409

DB'4db'4(-31,6)

1954-1960

1959-1969

27,4

FKIH-BEN SALAH

T130

M.I.

448

11,0

1954-1960

1959-1969

T 1720
P 24

T 1786

1
S.
R.

638
1959-1969

1933-1963

20 km

10

33

200

415

8,7 ?

535
1959-1969

590

1959-1969
27.2

538
INCONNU

DB'4db'4(-23,4)

392

42.8

M.A.R.A./E.F.

M.T.P.C.
Oued derna

LA DEROUA

200

1959-1969

1950-1956
T 1728

DAR - OULD - ZIDOUH

T 1732

12

11

13

14
15

S 134

BZOU

OUAOUIZARHT
311

311

BZOU

12,1

1949-1960

450
1949-1960
487

O.R.M.V.A.T.
O.N.E.

478
1959-1969
501

1949-1960

El
-A
bid

OUAOUIZARHT

577

630

1933-1963

1959-1969

Pluviomtrique

4 ALTITUDE DU SOL EN m

Ministre de Travaux Publics et de Communication


Division des Ressources en Eau du M.T.P.C.
Mtorologie du M.T.P.C.
Ministre de l'Intrieur
Ministre de l'Agriculture et de la Rforme Agraire
Eaux et Forts du M.A.R.A.
Office Rgional de Mise en Valeur Agricol du Tadla
Office National de l'Electricit
- Xx

5 EVAPOTRANSPIRATION REELLE EN mm CALCULEE D'APRES LA FORMULE DU TURC


MENSUELLE (les donnes manquantes ont t extrapoles partir
d'autres stations mtorologiques)
6 PERIODE DE REFERENCE POUR LA CASE 5
7 TYPE CLIMATIQUE + INDICE GLOBALE D'APRES THORNTHWAITE
8 PERIODE DE REFERENCE POUR LA CASE 7

1959-1969

9 MOYENNE ANNUELLE DES MAXIMA QUOTIDIENS EN C


10 MOYENNE ANNUELLE DES MINIMA QUOTIDIENS EN C

1959-1969

11 PERIODE DE REFERENCE POUR LES CASES 9 ET 10


12 PLUVIOMETRIE MOYENNE ANNUELLE EN mm
13 PERIODE DE REFERENCE POUR LA CASE 12 (en principe 1933-1963)
14 PLUVIOMETRIE MOYENNE ANNUELLE EN mm

- Xx

380

11.9

1933-1963

515

815
1933-1963

360

26.2

27,8

M.A.R.A.
E.F.

d
ue
O

DB'4db'4(-25,6)
BINE-EL-OUIDANE

180

AFOURERE
O.N.E.

O.N.E.

D.R.E
M.N.
M.I.

1933-1963

AFOURERE

P 24

Q1B'3sb'4(-19,0)

M.T.P.C.

512

1959-1969

180

Secondaire

Synoptique
Principale
2 NOM DE LA STATION METEOLOGIQUE
3 ORGANISME EXPLOITANT LA STATION

S 508

1959-1969

1 TYPE DE STATION METEOTOLOGIQUE

925

M.I.

420

450

400

M.I.

340

8
10

SOUK - ES - SEBT
DES OULED- NEMAA

P 22

BENI-MELLAL

0
81
T1

2
3

ER-RBIA

OUM

OUED

FIG. 135 Plaine du Tadla : carte de situation au 1/500 000 des stations mtorologiques.

15 PERIODE DE REFERENCE DE LA CASE 11 (en principe la mme


priode que pour le calcaul de l'ETA. soit 1958-1959)

!!!chiffre!!

440

420

3
13
ME
OU

22

KASBA-ZIDANA
1477/37
1938
430
O.N.E.
---5530
1938-1973
---- ---- ---- ---- ---- ---- ---PAS D'ANALYSES
NON CALCULABLE

BIA
R-R

ED
OU

KASBA TADLA

RP24

220

s
MECHRA-NEHADA 2213/36
1964
328
M.T.P.C./D.R.E
1964-1973
550
7967
---- ---- ---- 930 260 273 35
NON CALCULABLE 1964-1971

16

58

EL KSOB

1480/37
TAGHZIRT
S
1925
---565
M.T.P.C./D.R.E.
1963-1973
300
455
9
(5,3) (11,6) ---- 510 160 53
1964-1971
1968-1970

FKIH-BEN SALEH
T 728

P 24

T 1786

T1
30

220

240

Oue

S.
R.

T OULAD-SIDI-DRISS 2408/36
315
M.T.P.C./D.R.E.
1967-1973
700
18520
90,4 4,9 5,4 900 340 343 44
1967-1971
1936-1970

T
DECHRA-EL-OUED 1475/37
1953
M.T.P.C./D.R.E. 591
950
1953-1973
3330
31,4 9,4 4,2 2010 250 905 53
1964-1971
1936--1970

KASBA-TADLA

1476/37
1924
O.R.M.V.A.T.
470
960
1924-1973
4310
38,6 6,9 4,8 1670 450 773 142
1964-1971
1936-1970
B

240

dM
ellah

400

380

360

340

BOUJAD

Oued Derna

T 1728

DAR - OULD - ZIDOUH

200

1
OUED

ER-RBIA
BENI-MELLAL
P 22

SOUK - ES - SEBT
DES OULED- NEMAA
S1

AFOURERE

13

14

15

16

18

1 TYPE DE STATION METEOTOLOGIQUE


C

Cyclopotence

Simplifie

Telephonique

Barrage

Ligne(s) d'chelles

2 NOM DE LA STATION HYDROLOGIQUE


3 NUMERO I.R.E.( Inventaire des Ressources en Eau)
4 ORGANISME EXPLOITANT LA STATION
M.T.P.C.

D.R.E

Ministre de Travaux Publics et de Communication


Division des Ressources en Eau du M.T.P.C.

O.R.M.V.A.T.
O.N.E.

Office Rgional de Mise en Valeur Agricol du Tadla


Office National de l'Electricit

5 ALTITUDE DU SOL EN m
6 DATE DE PREMIERE MISE EN SERVICE
7 SUPERFICIE DU BASSIN VERSANT EN km

OUAOUIZARHT

bid
-A

8 RESIDU SEC MOYEN A 110C EXPRIME EN mg/l


9 PERIODES DES MESURES HYDROLOGIQUES (lacunes dans les mesures non indiques)
les chiffres entre parenthses
10 MODULE MOYEN ANNUEL NATUREL EN m3/s
11 MODULE MOYEN ANNUEL NATUREL EN l/s/km
12 COEFFICIENT D'IRRIGULARIT2 INTERANNUEL

sont donns titre indicatif


vu le nombre limit de mesures
disponibles

13 RESIDU SEC MAXIMUM A 110 C (MESURE EXPRIMEE EN mg/l)


14 RESIDU SEC MINIMUM A 110 C (MESURE EXPRIMEE EN mg/l)

BINE-EL-OUIDANE
4/46
1943
813
O.N.E.
1953-1973
323
6470
37,9 5,8 7,2 400 150 114 35
1930-1970
1964-1969

El

18

P 24

MOULAY-BOU-ZEKRI 1481/37
T
M.T.P.C./D.R.E.
1963
431
1963-1973
583
300
(12,3)(21,1) ---- 450 200 115 9
1964-1971
1968-1970
- Xx

ed
Ou

10

180

12

34

08
S5

522/45
T
OUAOUIRHINNT
1924
357
M.T.P.C./D.R.E
1964-1973
7840
500
44,1 5,6 5,8 860 170 240 17
1930-1970
1964-1971

10

3
6
9

5
8

4
7
11
17

OUM

T 1732

20 km

10

3
13

200

S.
R.

MECHRA-ED-DAHK 1478/37
C
1963
M.T.P.C./D.R.E. 406
1963-1973
830
6710
44,7 6,7 4,8 1170 240 479 44
1964-1971
1936-1970

15 CHLORURES (en Cl+) MAXIMA (MESURE EXPRIMEE EN mg/l)


16 CHLORURES (en Cl+) MINIIMA (MESURE EXPRIMEE EN mg/l)

(mesures relles ou reconstitues)

420

Ab
id

380

360

ed

03
18

Ou

340

17 LES PERIODES UTILISEES POUR LES CHIFFRES MENTIONNES DANS LES CASES 10 A 14

BZOU

FIG. 136 Plaine du Tadla: carte de situation a u 1 / 5 0 0 0 0 0 des stations hydrologiques,

180

PLAINE DU TADLA

contact des argiles triasiques au dbit moyen compris


entre 400 et 500 l/s sont trs charges en sels (de
l'ordre de 17 000 mg/l). De ce fait, les sources sales
vhiculent annuellement 0,23.10 6 tonnes de sels contre
0,20.10 6 tonnes pour les sources douces, ceci malgr le
rapport des dbits qui est de l'ordre de 1 25. Le
mlange entre les eaux douces et sales s'effectue
immdiatement aprs l'mergence.
Jusqu' son entre dans le primtre du Tadla, le
rgime de l'Oum-er-Rbia est assez bien connu grce
trois stations hydrologiques. Tout l'amont, la station
de Khnifra fonctionne rgulirement depuis 1927
avec une lacune de 1956 1963 ; puis l'aval, la
station de Dechra-el-Oued fournit des rsultats
rguliers depuis 1953. A Kasba-Tadla le barrage de
prise pour l'irrigation des Bni-Amir a t termin en
1935 ; auparavant une station hydrologique a t
exploite de 1924 1931. Le barrage fournit des
donnes depuis 1937. Actuellement les dbits KasbaTadla sont connus en appliquant la formule suivante :

Q = 0,394 x 188 x H 2gH

dans laquelle

0,394= coefficient que l'exprience a confirm,


188 = largeur de la lame dversante en m (et
non 200 m comme utilis par erreur
auparavant),
H = hauteur du niveau d'eau (en m) au-dessus
du dversoir, lue l'chelle.
Q = dbit rel (en m3 /s).
Entre Khnifra et Kasba-Tadla, l'Oum-er-Rbia
reoit sur sa rive gauche deux affluents dont les dbits
sont mal connus : d'abord l'oued Srou (station
hydrologique Tillouguit-Homadi, mesures rgulires
depuis 1964) grossi de l'oued Chbouka (station
hydrologique El-Herri, mesures rgulires depuis
1964), puis l'oued Ouaoumana (station hydrologique
sur la route P 24, mesures depuis 1964).
L'entre de l'Oum-er-Rbia dans le primtre irrigu
proprement dit se fait la hauteur du pont de la route
secondaire 133 o la station hydrologique de Mechraed-Dahk, construite en 1963, fonctionne rgulirement
depuis cette date.
'

Le dbit rel de l Oum-er-Rbia sa sortie du Tadla


est connu par la nouvelle station hydrologique
d'Oulad-Sidi-Driss dont la mise en service remonte
1967 seulement ; cette station est situe 7 kilomtres
l'aval de la jonction de l'oued El-Abid avec l'Oum-erRbia.
Entre Mechra-ed-Dahk et Oulad-Sidi-Driss aucune

311

station hydrologique n'existe. Par contre, outre l'oued


El-Abid, des collecteurs, des drains, un canal de fuite
et de nombreuses sources faible dbit atteignent
l'Oum-er-Rbia qui, de plus, draine les nappes
phratiques dans des proportions inconnues. Une
mesure, mme trs approche, des dbits apports
l'Oum-er-Rbia dans sa traverse du primtre
d'irrigation, est pratiquement impossible vu la
complexit du systme hydrographique artificiel et
naturel.
L'OUED DERNA
A 41 km l'aval de Kasba-Tadla, l'Oum-er-Rbia
reoit sur sa rive gauche un affluent de type
mditerranen : l'oued Derna ou Drent. Deux stations
hydrologiques sont implantes sur son cours : l'une
l'entre dans la plaine Taghzirt ( l'aval des sguias
Tazeroualt et At-Habibi) fournit depuis 1963 des
rsultats rguliers, malheureusement peu utilisables
(une ancienne station dnomme Et-Tleta dont
l'emplacement n'est pas connu avec certitude a
fonctionn sporadiquement de 1937 1947) ; l'autre
dnomme Moulay-bou-Zekri, entirement nouvelle,
est situe l'aval de l'exutoire du canal principal D des
Bni-Moussa et a commenc fonctionner rgulirement depuis 1963 galement.
L'OUED EL-ABID
A 141 km l'aval de Kasba-Tadla, l'oued El-Abid
se jette dans l'Oum-er-Rbia (rive gauche) ; cet affluent
important est connu grce deux stations hydrologiques : l'une la hauteur du barrage de Bine-elOuidane fournit des donnes depuis 1953 (de 1943
1947 des chelles ont t installes l'amont du
barrage actuel ; on ne possde pas de renseignements
leur sujet), l'autre peu l'aval de l'entre de l'oued dans
la plaine Ouaouirhinnt prs de Bzou a fonctionn de
1924 1953 avec des lacunes. Une nouvelle station
mise en service 150 m l 'aval de l'ancienne fournit
des rsultats depuis 1963. Enfin, deux autres sections
sur l 'oued El-Abid sont jauges plus ou moins
rgulirement et ne possdent pas d 'installations fixes :
Taguelft l'amont du lac de Bine-el-Ouidane et
Mechra-Nekhada (dnomme parfois Confluence) peu
l'amont de la confluence de l'oued El-Abid avec
l'Oum-er-Rbia.
L'assif Ahansal, principal affluent sur la rive
gauche de l'oued El-Abid l'amont de Bine-elOuidane, a possd une station hydrologique Tillouguit qui a donn des valeurs de 1950 1953.
Depuis 1967 un certain nombre de jaugeages ont
galement t effectus en ce point.
MODULES ANNUELS ET INTERANNUELS
A Khnifra, l'Oum-er-Rbia est une rivire au

312

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

module spcifique lev (16,94 l/s/km2), phnomne d


l'abondance des sources de l'Oum-er-Rbia et la
faible superficie du bassin versant hydrologique
apparent. En effet, pour avoir un chiffre correct, il
faudrait connatre le bassin versant rel, c'est--dire
inclure le bassin hydrogologique des sources de
l'Oum-er-Rbia qui doit tre partiellement ou totalement
commun au bassin versant de l'oued Guigou dont les
eaux de surface rejoignent le Sebou. Ce module
spcifique s'appauvrit vers l'aval : en effet, les affluents
sont peu nombreux et mal aliments : oueds Srou,
Ouaoumana et Derna. A Kasba-Tadla le module
spcifique (8,95 l/s/km2) atteint environ la moiti de
celui de Khnifra tandis qu' Oulad-Sidi-Driss (4,88
l/s/km2) il s'lve au quart environ malgr l'apport de
l'oued El-Abid dont le module spcifique est de 5,62
l/s/km2 seulement Ouaouirhinnt. En effet, bien que le
module moyen annuel de l'oued El-Abid soit
relativement lev, le module spcifique de cette rivire
est trs faible cause de la superficie importante du
bassin versant (7 840 km2 Ouaouirhinnt). Vers l'aval,
le module spcifique de l'Oum-er-Rbia diminue encore.
Tous ces modules spcifiques ont t calculs partir
des dbits naturels mesurs (comme Khnifra) ou
reconstitus (comme Oulad-Sidi-Driss) en prenant en
compte les utilisations des eaux dans le bassin '.
A Khnifra le coefficient d'irrgularit interrannuel
des modules de l'Oum-er-Rbia est de 2,7, chiffre trs
faible dans la zone mditerranenne, d l'alimentation
rgulire par les sources de l'Oum-er-Rbia. Ce
coefficient crot vers l'aval pour atteindre 4,8 KasbaTadla et 5,4 Oulad-Sidi-Driss.
Pour l'oued Derna, le coefficient d'irrgularit
interannuelle n'est pas connu, mais doit atteindre une
valeur assez leve, suprieure 5, peut-tre mme,
10, chiffre explicable par l'irrgularit des prcipitations d'une anne sur l'autre et favoris par la faible
superficie du bassin versant.
Pour l'oued El-Abid, le coefficient d'irrgularit
interannuelle atteint 5,8 Ouaouirhinnt, chiffre trs
proche de celui de l'Oum-er-Rbia Oulad-Sidi-Driss.
Cette valeur assez leve est essentiellement mettre
en relation avec l'irrgularit des prcipitations sur le
Haut Atlas.
CRUES
Les crues importantes de l'Oum-er-Rbia sont
relativement bien connues aux stations hydrologiques
de Khnifra depuis 1963 et de Dechra-el-Oued depuis
1954. Elles ont galement t observes aux autres
stations, notamment Kasba-Tadla et Mechra-edDahk, mais les courbes d'talonnage de ces stations ne
permettent pas de connatre avec sret les dbits de
pointe ni les volumes couls.

A Khnifra, la crue de janvier 1970 a accus un


dbit de pointe de 503 m3/s contre 420 m3/s pour celle
de dcembre 1963 ; toutefois le volume coul de la
crue de dcembre 1963 reste de loin le plus important.
A Dechra-el-Oued, quatre crues dont le dbit
maximal dpasse 1 000 m3/s ont t observes depuis la
cration de la station :
1 062 m3/s mars 1962
1 133 m3/s fvrier 1963
1 438 m3/s dcembre 1963
1 403 m3/s janvier 1970
Si les dbits de pointe des crues de dcembre 1963
et de janvier 1970 sont trs voisins, la crue de 1963 a
cependant vhicul un volume d'eau beaucoup plus
important que celle de 1970.
Les corrlations entre les crues mesures Khnifra
et Dechra-el-Oued sont excellentes. D'aprs les lois de
Gumbel les crues thoriques de ces deux stations
peuvent tre chiffres comme suit :
3
Dbit de pointe en m /s

Temps de rcurrence

Khnifra
392

Dechra-el-Oued
1 225

dcennal
centennal

629

1 995

millnial

861

2 750

1 095

3 510

dix millnial

A Mechra-et-Dahk, on peut trs grossirement


estimer le dbit de pointe de la crue de dcembre 1963
2 500 m3/s, le dbit moyen journalier du 20 dcembre
1963 ayant t de 2 060 m3/s.
Bien que tous les dbits de pointe des crues
mentionnes plus haut soient levs et les plus forts
actuellement connus, ils ne reprsentent pas des valeurs
exceptionnelles (temps de rcurrence Imfout sur
l'Oum-er-Rbia pour la crue la plus forte de dcembre
1963 : 3 200 m3/s en dbit rel, soit 3 850 m3/s en dbit
naturel = 40 ans) en effet, la pluviomtrie de 1962-1963
a t leve, mais non unique.
ETIAGES
Les tiages aux diverses stations sont rsums dans
le tableau ci-dessous : les dbits mentionns sont les
dbits naturels soit mesurs, soit reconstitus.

313

PLAINE DU TADLA

Station
hydrologique
Khnifra
Dechra-el-Oued

Dbit en m3 /s
(moyenne mensuelle)

Date

Priode considre

8,5
10,5

Aot1945

1936-37 1969-70

aot 1945

1936-37 ,1969-70

Kasba-Tadla

10,7
16,0

aot 1945
aot 1967 et
septembre 1967

1936-37 1969-70

Mechra-ed-Dahk

5,9

aot 1938

1930-31 1969-70

17,5

aot 1938

1936-37 1969-70

Ouaouirhinnt
Oulad-Sidi-Driss

Contrairement aux dbits de crues, les tiages de


l'anne 1944-1945 sont dus une anne exceptionnellement sche dont le temps de retour est de 250 ans
Imfout l'aval du bassin.
QUALITE CHIMIQUE DES EAUX
Comme une partie importante des eaux de l'Oumer-Rbia et de l'El-Abid est utilise pour l'irrigation,
une attention toute particulire doit tre porte la
composition chimique des eaux de ces deux rivires.
En effet, lors d'annes particulirement sches (1967
par exemple), la quasi-totalit du dbit de l'Oum-erRbia est drive vers le Primtre des Bni-Amir. De
plus, si le barrage de Dechra-el-Oued est construit, de
nouvelles zones dans les Bni-Amir et peut-tre dans
les Bni-Moussa seront irrigues partir des eaux de
l'Oum-er-Rbia.
Dj Khnifra, l'Oum-er-Rbia roule des eaux
relativement sales (990 mg/l de rsidu sec en moyenne) pouvant atteindre 1 650 mg/l de rsidu sec en
priode d'tiage ; cet tat de fait est surtout d
l'apport des sources sales (voir plus haut).
Entre Khnifra et Kasba-Tadla, l'Oum-er-Rbia
reoit deux affluents ; le Srou : 1 250 mg/l de rsidu
sec en moyenne l'amont de sa confluence avec l'oued
Chbouka aux eaux douces (570 mg/l de rsidu sec en
moyenne) et l'Ouaoumana (environ 300 mg/l
seulement de rsidu sec en moyenne) mais coulant
faible dbit. De plus, pour le Srou, des concentrations
en rsidu sec dpassant 6 000 mg/l ont t mesures en
priodes d'tiage.

1936-37 1969-70

A Kasba-Tadla, la situation est pratiquement la


mme qu' Khnifra : 960 mg/l de rsidu sec en
moyenne avec un maximum observ de 1 670 mg/l.
Plus l'aval, la situation s'amliore mais sans incidence sur le primtre d'irrigation : en effet, on
observe un rsidu sec moyen de 830 mg/l (maximum
mesur : 1 170 mg/l) Mechra-ed-Dahk et de 700
mg/l (maximum mesur : 900 mg/l) Oulad-SidiDriss.
Par contre les oueds Derna et El-Abid roulent des
eaux de bonne qualit chimique : environ 300 mg/l de
rsidu sec en moyenne pour l'oued Derna Taghzirt et
Moulay-bou-Zekri et, pour l'oued El-Abid, 300 mg/l
de rsidu sec en moyenne Bine-el-Ouidane et 500
mg/l Ouaouirhinnt.
La mdiocre qualit chimique des eaux de l'Oumer-Rbia suprieur (jusqu' Kasba-Tadla compris) est
donc une cause d'inquitude long terme pour l'irrigation des Bni-Amir. Toutefois on peut esprer que
la qualit chimique de l'eau sera nettement amliore
si le barrage de Dechra-el-Oued est difi grce au
stockage des eaux de crues dont le rsidu sec peut
s'abaisser jusqu' 250 mg/l (53 mg/l de chlorures).
Enfin, paralllement aux jaugeages des dbits
liquides, des tudes de dbits solides ont t entreprises diverses stations hydrologiques ; il est
encore trop tt pour en tirer des conclusions valables.

Hydrogologie
De toute la plaine du Tadla, le primtre irrigu
surtout a fait l'objet d'tudes hydrogologiques
suivies : celles-ci ont dbut vers 1946-47 avec celles
de G. Choubert et E. Bolelli, ce dernier ayant prsent une synthse des rsultats lors du 19e Congrs
Gologique International tenu Alger en 1952 dans
ouvrage intitul Hydrogologie du Maroc . Par
suite, ces tudes ont t poursuivies d'une manire

assez fragmentaire, dtaillant plutt des problmes


locaux que gnraux. Citons en particulier les travaux
de R. Hazan et de L. Moullard. En 1961, deux mises
au point devaient tre tentes, l'une dans les BniMoussa par Ph. Carlier, l'autre dans les Bni-Amir par
S. Cottez. La cration d'un Centre Rgional de la
Division des Ressources en Eau Bni-Mellal en
dcembre 1961 a relanc les tudes systmatiques

314

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

grce la mise disposition de crdits importants


permettant une exploration toujours en cours. Ces
tudes ont d'abord t menes par P. Breil (1961-1962),
puis par H. Etienne et B. Genetier (1962-1967), par Ch.
Archambault (1967-1972) et actuellement par D.
Guessab.
Cette nouvelle phase de l'exploration commence
en 1961 s'est essentiellement concrtise par l'excution
de trs nombreux forages hydrogologiques tudiant
seulement la nappe phratique du primtre irrigu ou
en voie d'quipement. Au 31 dcembre 1972, 362
forages mcaniques dont 328 but hydrogologique
taient recenss dans le Tadla. Plus des deux tiers des
forages d'eau ont fait l'objet d'essais de pompage aprs
leur excution pour dterminer la transmissivit et,
beaucoup
moins
frquemment,
le
coefficient
d'emmagasinement. De plus, de nombreux essais de
pompage ont t conduits sur des puits et d'anciens
forages durant des priodes pouvant atteindre un mois
ou davantage (quinze mois dans le cas des trois forages
excuts dans la rgion de Fkih-ben-Salah pour
l'alimentation en eau de Khouribga).
Le systme de surveillance priodique de la nappe
phratique (essentiellement en zone irrigue) mis en
place partiellement par l'ancien Office de l'Irrigation
Bni-AmirBni-Moussa et par la Circonscription de
l'Hydraulique et de l'Electricit du Ministre des
Travaux Publics a t repris, toff et surtout
rgulirement appliqu. Les points d'eau relevs
priodiquement, actuellement au nombre de 630
environ, sont constitus soit par des puits, soit par des
forages pizomtriques. Ces relevs qui ont lieu en
principe mensuellement servent l'tablissement de
cartes diverses (surtout pizomtriques) et de graphiques permettant de faire rapidement le point pour
une rgion donne. Les premires mesures, malheureusement irrgulires, remontent 1955 pour les BniMoussa comme pour les Bni-Amir.
Un certain nombre de drains et de collecteurs sont
actuellement jaugs rgulirement, mais l'interprtation
des mesures reste encore difficile. Dans le pass, les
mesures de dbits furent irrgulires : frquentes pour
une section, rares pour une autre.
La station hydrologique de Mechra-ed-Dahk sur
l'Oum-er-Rbia, implante pratiquement l'amont du
primtre irrigu actuel, a commenc fonctionner en
1963 tandis que celle situ Oulad-Sidi-Driss l'aval
de la confluence avec l'oued El-Abid n'a fourni des
rsultats que depuis 1967. Ces deux stations sont
destines, entre autres objectifs, tenter de calculer le
drainage de l'Oum-er-Rbia au droit du primtre irrigu.
Etant donn l'htrognit de la nappe phratique,
en particulier dans la rgion des Bni-Moussa, les
renseignements collects, notamment les conditions aux

limites, sont encore insuffisants pour l'tablissement de


bilans hydrauliques prcis. Il y a d'ailleurs avantage
distinguer deux nappes phratiques dont les
caractristiques sont assez diffrentes : sur rive droite
de l'Oum-er-Rbia, la nappe des Bni-Amir, sur rive
gauche celle des Bni-Moussa. Depuis 1972 il a t fait
appel aux modles mathmatiques pour simuler un
certain nombre de problmes : tude de l'optimisation
de l'exploitation de la nappe comprise entre l'oued
Derna l'W et Kasba-Tadla l'E et exploitation des
captages par puits et forages dans la rgion du canal
Mdian-Est des Bni-Moussa.
Des nappes profondes captives sous le Tadla,
explores avec des fortunes diverses par 32 forages au
31 dcembre 1972 (la plupart de ces forages n'ont pas
poursuivi un but hydrogologique) existent dans
l'Eocne, le Crtac (Turonien notamment) et le
Carbonifre, mais leurs potentialits restent encore
entirement tudier.
NAPPE PHREATIQUE DES BNI-AMIR
On dnommera nappe phratique des Bni-Amir la
nappe circulant dans les formations plio-quaternaires au
N de l'Oum-er-Rbia bien qu'au N du Tadla elle existe
dans des formations plus anciennes. Ainsi dfinie, la
nappe des Bni-Amir est dlimite au N de l'Oum-erRbia par le contact du Quaternaire avec les terrains plus
anciens : Snonien et Luttien dans les environs de
Kasba-Tadla et au S de Boujad, Luttien au N de Fkihben-Salah jusqu' Oulad-Sidi-Driss sur l'Oum-er-Rbia.
Au S, l'Oum-er-Rbia lui-mme trace une limite peuttre artificielle ; en tous cas la rivire joue le rle d'un
axe de drainage. La nappe affecte trs grossirement la
forme d'une ellipse. La partie plus spcialement tudie
est comprise entre l'Oum-er-Rbia, le canal d'irrigation
principal des Bni-Amir et une ligne joignant les OuledAssa Dar-Ould-Zidouh : c'est donc la nappe existant
dans le primtre d'irrigation.
RSERVOIR AQUIFRE DE LA NAPPE LIBRE

La nappe phratique chemine dans un complexe


plio-quaternaire compos essentiellement de calcaires
francs, de marno-calcaires et d'argiles. Vers 40 50
mtres de profondeur, on rencontre frquemment un
horizon argileux paraissant assez continu et pouvant
tre considr comme une sorte d'impermable. Dans le
dtail, la nappe est htrogne, toutefois dans une
moindre mesure que celle des Bni-Moussa. Localement
on observe des mises en charge sans que l'on puisse
parler de nappe captive sauf peut-tre aux environs de
Dar-Ould-Zidouh o un forage de reconnaissance
gotechnique (2400/36) donne un dbit artsien. De
toutes les manires ce phnomne est vraisemblablement d des variations de facis des terrains trs
localises.

PLAINE DU TADLA

ALIMENTATION DE LA NAPPE LIBRE


Au droit du primtre d'irrigation, l'alimentation
naturelle de la nappe se fait par les prcipitations
(moyennes annuelles variant de 300 mm Ouled-SidiDriss 450 mm Kasba-Tadla (Fkih-ben-Salah : 350
mm) (priode 1933-1963) et par les apports latraux
partir des formations ant-quaternaires du plateau des
Phosphates. La nappe contenue dans le Turonien en
charge sous le Tadla doit galement contribuer par
drainance l'enrichissement de la nappe phratique. Le
niveau pizomtrique, trs profond avant la mise en
irrigation, rendait l'exploitation de la nappe difficile et
peu rentable, ce qui reste d'ailleurs encore le cas dans
les Bni-Madane, au NE des Bni-Amir.
La mise en eau du primtre des Bni-Amir a
fondamentalement modifi l'quilibre de la nappe en
zone irrigue cause des infiltrations dues aux
irrigations (percolation) et aux pertes dans les canaux
d'irrigation en terre. En effet, les canaux secondaires 1
12 compris sont construits en terre ; certains d'entre eux
comme le canal 12 influencent nettement les courbes
pizomtriques qui se bombent vers l'aval
perpendiculairement au trac du canal.
La nappe est remonte moins de deux mtres du
sol sur de grandes tendues (plus de 15 000 hectares en
aot 1971) variant d'ailleurs au cours des annes. On
note des zones assez restreintes (de l'ordre de 1 000
hectares en aot 1971) o la profondeur du niveau
pizomtrique est comprise entre 0 et 1 m avec
quelques points d'mergence. Cet tat critique a t
combattu par la cration d'un rseau de drains,
malheureusement incomplet et comportant un faible
nombre de branches tertiaires. Depuis plusieurs annes
ce drainage est amlior par des pompages soit dans la
nappe phratique, soit dans les drains. Si l'exhaure des
eaux de la nappe ou des drains ne peut tre que
bnfique au point de vue pizomtrique, le recyclage
dans la nappe d'une partie de ces eaux n'est pas sans
poser pour cette dernire des problmes de salure,
notamment l'aval hydraulique de la nappe .
EXUTOIRES DE LA NAPPE LIBRE
Les sorties de la nappe sont constitues par
l'vaporation, les prlvements nets par pompage et le
drainage, soit par drains gravitaires, soit naturel par
l'Oum-er-Rbia.
L'vaporation mesure l'appareil Piche (seul
appareil pour lequel on dispose de mesures rgulires)
peut atteindre 2 000 mm par an. Pour la nappe, il faut
distinguer l'vaporation proprement dite lorsque la
profondeur du niveau pizomtrique est comprise entre
0 et 2 m et les besoins en eau de la vgtation ponction-

315

nant la nappe. Dans l'tat actuel des choses aucun


chiffre valable ne peut tre avanc.
Les prlvements par pompage sont difficiles
estimer ; cependant on dispose de quelques lments. Il
y a lieu de distinguer trois types principaux de
prlvements par pompage :
pompages effectus dans la rgion de Fkih-benSalah pour l'alimentation de Khouribga (en 1969 : 9 900
m3/j ; en 1972 : 15 500 m3/j) ;
pompages ORMVAT pour apporter des complments l'irrigation gravitaire que l'on peut estimer
entre 15 et 20.106 m3/an ;
pompages privs pour lesquels on peut
admettre une exhaure de 80.106 m3/an correspondant
1000 pompes dbitant en moyenne 10 l/s pendant 12
heures par jour durant 6 mois de l'anne.
Les volumes pomps annuellement seraient donc
compris entre 100 et 120.106 m3, soit exprims en dbit
fictif continu entre 3,2 et 3,8 m3/s. Malgr leur
imprcision, ces chiffres doivent tre proches de la
ralit et, en tous cas, le dbit prlev en fictif continu
ne dpasse vraisemblablement pas 4 m3/s. Ces valeurs
tiennent compte galement des dbits prlevs par
pompage dans les drains, car les fellahs pompent
indiffremment dans les drains ou dans la nappe.
Le drainage par drains gravitaires est pratiquement
impossible chiffrer, ni mme estimer : on entend par
l les eaux qui retournent l'Oum-er-Rbia par le rseau
des drains. Le problme est complexe du fait que non
seulement on pompe dans les drains, mais que l'on
utilise l'eau de certains drains pour irriguer soit des
basses terrasses de l'Oum-er-Rbia, soit un secteur
important du primtre dit Secteur 17 situ
topographiquement plus bas que le primtre principal.
Dans ce dernier cas, le drain se transforme graduellement en canal d'irrigation secondaire en terre par
remonte du plan d'eau dans le drain au-dessus du sol.
Le drain ralimente alors la nappe au lieu de la
drainer. Enfin l'estimation du dbit drain par drains
gravitaires se complique du fait que les drains collectent
les surplus des eaux d'irrigation en quantit variant
constamment dans le temps. De toutes les manires le
dbit moyen drain retournant l'Oum-er-Rbia semble
tre de l'ordre de 1,5 m3/s.
Le drainage quantitatif par l'oued Oum-er-Rbia est
encore inapprciable dans l'tat actuel des connaissances, mais il joue certainement un rle non
ngligeable. Il faudrait d'ailleurs oprer la distinction
entre le drainage de l'ensemble de la nappe (nombreuses
sources dominant l'Oum-er-Rbia) et celui des terrasses
irrigues partir des eaux des drains gravitaires issus du
primtre principal.

316

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

PROFONDEUR DE LA NAPPE LIBRE, FLUCTUATIONS

Le niveau pizomtrique se situe entre le niveau


du sol (zone d'mergence de Bir-Ghejjat) et plus de 20
m de profondeur au N et au NE de Fkih-ben-Salah.
Les fluctuations saisonnires du niveau pizomtrique,
trs complexes dans le dtail, sont soumises d'une part
aux prcipitations, d'autre part aux irrigations. A titre
d'exemple, les prcipitations importantes de dcembre
1963 (262,6 mm Fkih-ben-Salah) ont eu pour effet
presque immdiat de faire affleurer la nappe sur plus
de 1 000 hectares.
Dans la partie amont du primtre au N de Fkihben-Salah, l o le niveau pizomtrique est suprieur
5 m, les fluctuations atteignent des valeurs leves
(jusqu' 7 m) tandis qu'elles sont beaucoup moins
importantes vers l'aval hydraulique o le niveau
pizomtrique est toujours infrieur 5 m (sauf en
bordure de l'Oum-er-Rbia). Entre ces deux zones
s'observe au S de Fkih-ben-Salah une sorte de
charnire o les valeurs des fluctuations sont trs
faibles ou nulles.
D'une manire gnrale, la profondeur maximum
du niveau pizomtrique se rencontre en hiver (sauf en
cas de prcipitations importantes) tandis que le
minimum est not en t. Depuis la mise en service de
nombreuses pompes dans la partie SW des Bni-Amir,
la nappe a tendance baisser en t pour remonter
ensuite lentement jusqu' l'hiver.
HYDRODYNAMIQUE DE LA NAPPE LIBRE
Dans son ensemble la nappe s'coule vers le SW
(fig. 137) avec une pente moyenne comprise entre 2,5
et 3,5.10 -3 . Dans la rgion de Fkih-ben-Salah la pente
diminue jusqu' 2.10 -3 . En bordure de l'Oum-er-Rbia
les isopizes s'incurvent franchement de faon
devenir parallles la rivire, soulignant ainsi le rle
drainant de celle-ci ; dans cette zone le gradient
hydraulique augmente fortement en raison de faibles
transmissivits pour atteindre 6.10-3 , voire 1.10 -2 par
endroits.
Cet coulement gnral NE-SW de la nappe est
frein l'aval du primtre irrigu dans la rgion des
Mesgouna ; en effet, les forages 2172/36 et 2173/36
ont mis en vidence en 1964 l'existence d'un seuil
argileux qui est partiellement l'origine des
importantes remontes observes l'amont dans des
terrains parfois trs transmissifs.
Les transmissivits mesures en plus de 100 points
oscillent entre les valeurs de 1.10 -3 et 1,5.10 -1 m2 /s ; la
plus grande partie du primtre irrigu (fig. 139) est
constitue par des terrains dont les transmissivits se
situent entre 5.10 -3 et 5.10 -2 m2 /s. Les valeurs les plus
fortes peuvent atteindre 1,72.10 -1 et mme 1,9.10 -1

m2 /s dans la zone comprise entre les drains de Fkihben-Salah et de Sidi-bou-Khobza l o les fluctuations
du niveau pizomtrique sont trs faibles. Les valeurs
les plus faibles, infrieures 1.10-3 m / s , ont t notes
au N et au NE de Fkih-ben-Salah ; elles sont gnralement comprises entre 1.10 -4 et 1.10 -3 m2 /s avec un
minimum de 4.10 -6 m2 /s pour le forage 2061/36. Les
meilleures transmissivits s'observent dans les
calcaires, mais des phnomnes de dnoyage sont
frquemment l'origine de rabattements levs malgr
une bonne transmissivit ; l'inverse, les terrains plus
argileux, donc moins transmissifs, sont parfois plus
faciles exploiter. Ce phnomne fort gnant se
rencontre d'ailleurs davantage dans les Bni-Moussa.
Les valeurs du coefficient d'emmagasinement ne
sont connues qu'en trente points environ : elles varient
de 1,4.10 -2 1,1.10 -1 ; toutefois plus de la moiti des
mesures sont comprises entre 2 et 4.5.10-2 .
HYDROCHIMIE DE LA NAPPE LIBRE
La valeur du rsidu sec 110C de l'eau de la
nappe varie de 500 8 500 mg/l. D 'une manire
gnrale, on observe un accroissement de la salure vers
l'aval hydraulique, particulirement au N du chemin T
1737 entre les drains de Sidi-bou-Khobza et des BniAoun (fig. 138).
A l'origine l'eau de la nappe tait faiblement
minralise (de l'ordre de 300 mg/l), mais les irrigations conduites partir de l'eau de l'Oum-er-Rbia
dont le rsidu sec atteint 1 500 mg/l en priode d'tiage
Kasba-Tadla (moyenne : 960 mg/l), c'est--dire au
moment des irrigations intensives, a profondment
modifi l'tat chimique de la nappe. Par ailleurs la
remonte du niveau pizomtrique moins de 2 m du
sol sur d'importantes superficies a provoqu une
intense vapotranspiration laquelle il faut ajouter le
recyclage des eaux de drainage et le lessivage des
engrais.
L'influence de l'vapotranspiration est particulirement visible l'amont hydraulique du primtre, l
o la profondeur de la nappe est comprise entre 5 et 20
m. Dans cette zone o l'vapotranspiration est nulle les
rsidus secs sont toujours infrieurs 1 500 mg/l. Par
contre vers l'aval hydraulique, la profondeur de la
nappe est gnralement comprise entre 0 et 2 m ; aussi
l'vapotranspiration y est-elle trs forte, et, corrlativement, la valeur du rsidu sec, pratiquement toujours
suprieur 2 000 mg/l, peut atteindre 8 500 mg/l.
Le facis chimique de l'eau de la nappe est de type
chlorur sodique (d la composition chimique des
eaux de l'Oum-er-Rbia) avec parfois une teneur en
nitrates (NO3 ) pouvant dpasser 45 mg/l. Cette forte

430

420

410

400

390

KASBA-TADLA

17
35

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0
43

DRAINS ET COLLECTEURS PRINCIPAUX

L
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CA

PR
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CIP
AL
DE
S

COURBE ISOPIEZOMETRIQUE EN m (Avril1973)

CT

22

CT 1659

440

COURBE ISOPIEZOMETRIQUE EXTRAPOLEE


0
42

380

16
64

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I-A
MIR

16
65

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CANAUX D'IRRIGATION SECONDAIRE

220

CT

3
13
RS

CANAUX D'IRRIGATION PRINCIPAL

370

24
RP

380

370

220

440

COURBE ISOPIEZOMETRIQUE EN m (Aot 1972)


FKIH-BEN-SALAH
COURBE ISOPIEZOMETRIQUE EXTRAPOLEE
420

10 km
RS

13
3

210

54
0

53
0

0
39

0
55

0
38

RP 22

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.1
67
4

380

42

CT 1731

54

Derna

550

530

45

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0

0
43

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44

19
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510

42

490

N
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480 480

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0
40

390

AL
AN
C

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43
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44
0
44
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0
41 20
4

CT 1734

46
0

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210

200
42

RS

200
430

0
40

RP
2
DE

49

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77

CT 1677

0
46

50

TE
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48
0

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450

LL

500
510
520
530

390

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360

BENI-MELLAL

370
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36
0

LL
EC

360

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CT 1736

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16
RP

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CA

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190

CT

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CT 1729

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IP

24

380

CT 1732

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22
RP

508

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33
17

RP 24

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L

37

0
38

DAR-OULD-ZIDOUH

CANAL MEDIAN EST

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CT

14

16

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CT
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40

CT

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13

28

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37

CT 17

CT

COLLECTEUR OUERNA

410

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CT 1730

L
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180
RP 24

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PRINCIPA

AL
CAN

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420

410

400

390

380

370

360

350

340

FIG.137. Nappes profondes de Beni-Amir et dess Beni-Moussa, carte des isopizes

430

420

410

400

390

KASBA-TADLA

75
0

15
00

COURBE D'EGALE CONCENTRATION DU ION Cl- en mg/l

0
10
R

150
0

750

0
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CT 1734

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CT 1677

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22
RP

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250

24

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50

50
0
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0
25

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500

50

100

50

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L PRIN
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00

500

20

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0

50
0

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75 00
0
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00

508

CT 1730

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0

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0

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RP 24

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75
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15 0
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0
10

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00
40

0
25

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00

00
70 00
60

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00

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30

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20

00

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500

1000

20

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0
150

34

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CANAL

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500
RS
1

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500

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L

500

500

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50 DES OULED-NEMAA

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500

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CT 1732

750

BENI-MELLAL

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10

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77

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025
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CT

0
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1500

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25

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15

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250

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COLLECTEUR OUERNA

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0
50

2000

00

10
00

150
0

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20
00
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0
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15
00

00
10

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00
20 00
15

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00

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500

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00
10 FKIH-BEN-SALAH

500

9
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0
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1500

COURBE D'EGALE CONCENTRATION DU RESIDU SEC 110 C en mg/l

CT

0
25

15
00
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CT

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BN
I-A
MIR

220

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65

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CIP
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50

DRAINS ET COLLECTEURS PRINCIPAUX

50

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17
35

CANAUX D'IRRIGATION SECONDAIRE

100

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13
RS

CANAUX D'IRRIGATION PRINCIPAL

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2
RP

380

370

220

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L
PRINCIPA

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420

410

400

390

380

370

360

350

340

FIG.138. Nappes profondes de Beni-Amir et dess Beni-Moussa, carte hydrochimique

PLAINE DU TADLA

concentration en nitrates existe en gnral dans les


zones faibles rsidus secs et a particulirement retenu
l'attention ; ce problme sera voqu plus en dtail
dans le paragraphe consacr l'alimentation de
Khouribga.
E X P L O I T A T I O N DE LA NAPPE LIBRE
L'exploitation de la nappe des Bni-Amir est conduite
d'une manire assez dsordonne puisque les volumes
pomps par les fellahs sont pratiquement incontrls.
Seul le pompage industriel pour l'Office Chrifien des
Phosphates dans la rgion de Fkih-ben-Salah dont il
sera fait mention en dtail plus loin a fourni des
donnes nouvelles sur le comportement de la nappe
dans une zone assez tendue et a permis notamment un
calcul global du coefficient d'emmagasinement. Un
pompage intensif de ce genre aura pour effet d'abaisser
le niveau pizomtrique de la nappe et par voie de
consquence de diminuer l'vaporation (donc la salure
galement) et les dangers de remontes subites dues
aux prcipitations. De plus, l'eau exhaure par l'OCP
n'est pas recycle contrairement celle pompe pour
les besoins agricoles, mais est exporte hors du Tadla.
Une exploitation rationnelle de l'ensemble de la
nappe serait souhaitable, mais elle semble difficile
mettre en oeuvre vu le nombre lev de contraintes
satisfaire.
NAPPE PHREATIQUE DES BNI-MOUSSA
La nappe phratique des Bni-Moussa est comprise
entre l'Oum-er-Rbia au N (dlimitation peut-tre
artificielle) et le pied de l'Atlas au S ; l'oued El-Abid
constitue sa limite artificielle ouest tandis qu'une ligne
joignant
Kasba-Tadla

Rhorm-el-Alem
peut
approximativement dfinir sa terminaison vers l'Est.
RSERVOIR AQUIFRE DE LA NAPPE LIBRE
Cette nappe est contenue dans un complexe plioquaternaire comprenant essentiellement des calcaires,
des marno-calcaires et des argiles ; on y rencontre
moins frquemment des alluvions libres ou consolides,
parfois des conglomrats (notamment dans les zones de
pimont). En fait, il s'agit d'un ensemble argilo-calcaire
prsentant d'innombrables variations de facis latrales
et verticales dont le dtail est encore loin d'tre connu.
En consquence il faudrait considrer un systme
multicouche dont les niveaux aquifres seraient spars
les uns des autres par des horizons plus ou moins
impermables. Par ailleurs ces horizons aquifres
communiqueraient entre eux soit par drainance, soit la
faveur de variations de facis. Actuellement il est
impossible d'interprter ce complexe de cette manire :
aussi a-t-on t amen assimiler cet ensemble

317

d'horizons aquifres une seule et unique nappe


phratique. Le mme phnomne d'htrognit
apparat dans les Bni-Amir, mais dans une moindre
mesure, de sorte qu'il n'y a pas lieu, dans ce cas, de
parler d'un systme multicouche.
Dans ces conditions le mur de la nappe est difficile
sinon impossible apprcier ; quelques diagraphies
lectriques ont bien t excutes, mais elles ne
permettent pas jusqu' prsent d'tablir des corrlations.
Par ailleurs la plupart des forages hydrogologiques
n'ont pas dpass 50 60 mtres et n'ont donc pas
travers la totalit du Plio-Quaternaire. Les quelques
rares ouvrages qui ont atteint ou dpass 100 m ont
galement t arrts avant que la base du PlioQuaternaire ne soit rencontre ; toutefois ces ouvrages
ont gnralement t implants dans les zones o
l'paisseur du Plio-Quaternaire tait vraisemblablement
importante. En tout tat de cause le toit de l'impermable
(au sens large du terme) doit se trouver entre 80 et plus
de 120 m de profondeur suivant les zones.
ALIMENTATION DE LA NAPPE LIBRE
L'alimentation naturelle de la nappe est constitue
par les prcipitations (moyennes annuelles variant de
329 mm Dar-Ould-Zidouh 450 mm Kasba-Tadla,
priode 1933-1963, le long de l'axe de l'Oum-er-Rbia).
Plus l'on s'approche de l'Atlas, plus les prcipitations
augmentent jusqu' dpasser 500 mm (590 mm BniMellal). Par ailleurs une faible partie des eaux de crues
issues des bassins versants dominant les Bni-Moussa
s'infiltre au pied du pimont ; ce phnomne tait
particulirement sensible avant la cration des
collecteurs qui conduisent maintenant l'eau des bassins
versants directement l'Oum-er-Rbia. Enfin il existe
peut-tre des alimentations occultes : griffons de
sources se trouvant au-dessous de la surface
topographique en bordure de l'Atlas, abouchements
avec des niveaux aquifres ant-quaternaires (calcaires
turoniens dans les Guettaya et calcaires liasiques de
l'Atlas), drainance partir des aquifres crtacs.
Les apports artificiels sont constitus par la percolation des eaux d'irrigation qui se rattachent deux
catgories : les irrigations traditionnelles ( partir de
sources comme l'An Asserdoun au-dessus de BniMellal ou les sources de l'oued Derna ou encore partir
des eaux de crues provenant des bassins versants
dominant la plaine) qui font partie en quelque sorte de
l'quilibre normal de la nappe et les irrigations
modernes gravitaires partir des eaux de Bine-elOuidane et des pompages dans la nappe.
Les irrigations modernes ont profondment modifi
l'image de la nappe phratique en provoquant des
remontes parfois spectaculaires (plus de 20 m) du

318

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

niveau pizomtrique. On peut encore actuellement


observer ce phnomne dans la vaste rgion situe
l'Ouest du canal Coursier, rgion dont la mise en eau
s'est faite partir de 1966.
Sur ces surfaces moins importantes que dans les
Bni-Amir (plus de 12 000 ha en aot 1971), d'autant
plus que le primtre des Bni-Moussa est beaucoup
plus tendu que celui des Bni-Amir, la nappe est
remonte moins de 2 m du sol. Cette situation
critique a t diversement combattue : pompages
intensifs dans le secteur du Mdian-Est et dans la
rgion de Sidi-Jabeur avec, dans ce dernier cas, un
rseau de drains gravitaires quips partiellement de
branches tertiaires.
EXUTOIRES DE LA NAPPE LIBRE
Outre l'vapotranspiration et l'vaporation (1 800
mm mesurs l'vaporomtre Piche Bni-Mellal), les
exhaures de la nappe sont constitues par le pompage
et le drainage. L 'vapotranspiration doit tre semblable
celle des Bni-Amir : en effet, si les cultures
agrumicoles et betteravires sont plus importantes dans
les Bni-Moussa, par contre la temprature moyenne y
est un peu plus basse.
Les prlvements par pompage peuvent tre
diviss en deux grands groupes :
pompages ORMVAT ;
pompages privs.
Les pompages industriels sont pratiquement inexistants, au contraire des Bni-Amir.
Dans le premier groupe figurent seules les pompes
rejetant l'eau dans des canaux d'irrigation secondaires.
Les quelques autres pompes ORMVAT, alimentant
directement des parcelles, sont groupes avec les
pompes prives. Au dbut de 1972, il existait 10
pompes du premier groupe dont 8 avaient un dbit
unitaire compris entre 150 et 200 l/s. Quatre de ces
pompes alimentaient le canal secondaire E 5 (remplac
partiellement par le canal principal Mdian-Est) du
secteur du Mdian-Est, mais trois seulement pouvaient
travailler simultanment. Quatre autres stations de
pompage rejettent leurs eaux dans les canaux
secondaires D 13 et D 14 dans la rgion de SidiJabeur. Deux nouvelles stations dont les dbits
unitaires sont plus faibles (65 et 95 l/s) ont galement
t mises en service sur le canal secondaire D 13
l'amont de Sidi-Jabeur. Ces six dernires stations
d'exhaure ont t implantes la fois pour drainer la
nappe particulirement transmissive et proche du sol
dans cette zone et pour renforcer les rseaux D13 et D14.
Comme pour les Bni-Amir et pour les mmes
raisons, les quantits prleves par pompage particulier sont trs difficiles connatre d'autant plus que
le secteur Mdian-Est est actuellement en voie
d'quipement. En effet, cette zone tait l'origine

irrigue uniquement partir de prlvements dans la


nappe phratique. Dans ce systme, les quatre pompes
gros dbit mentionnes plus haut alimentaient le
canal secondaire E 5 et plusieurs stations de pompage
ne dpassant pas 40 l/s permettaient l'exploitation de la
partie aval du canal secondaire E 2 ; ces dernires
pompes n'ont pas t prises en compte dans les
pompages ORMVAT. Bien que le rseau gravitaire soit
actuellement en voie de construction et qu'il soit
partiellement aliment par l'eau de Bine-el-Ouidane, la
plupart des pompes installes dans le pass subsistent
et sont utilises occasionnellement ou rgulirement
pour l'alimentation du rseau. De plus de nouveaux
ouvrages de captage ont t construits en 1971-1972
(voir ci-aprs).
En ce qui concerne les pompages privs, on peut
toutefois admettre qu'ils sont moins importants que
dans les Bni-Amir ; en effet, seules les zones non
irrigues par l'eau de Bine-el-Ouidane sont quipes de
pompes, sauf cas particuliers relativement rares o il
s'agit davantage de pompages d'appoint que de
pompages rguliers.
En dfinitive, les quantits d'eau pompes peuvent
tre estimes sur les bases suivantes:
pompages ORMVAT (non compris les quatre
pompes gros dbit du secteur du Mdian-Est) que
l'on peut chiffrer entre 10 et 15.10 6 m3 /an;
pompages ORMVAT et privs pour le secteur
du Mdian-Est, soit 5500 ha 4 000 m3 /an/ha (ce
dernier chiffre tient compte des apports en eau de
Bine-el-Ouidane), soit 22.10 6 m3 /an ;
pompages privs pour lesquels on peut admettre
un prlvement annuel de 24.10 6 m3 correspondant
300 pompes exhaurant en moyenne 10 l/s pendant 12
heures par jour durant 6 mois de l'anne.
Les volumes pomps annuellement seraient donc
compris entre 55 et 60.106 m3 /an, soit exprims en
dbit fictif continu entre 1,8 et 2,0 m3 /s. Peut-tre ces
chiffres sont-ils lgrement trop faibles tant donn la
difficult d'estimer les exhaures dans les parties
extrmes du primtre (Est et Ouest).
A ces chiffres s'ajoutent videmment les quantits
d'eau draines gravitairement. Il est actuellement
impossible de faire la distinction entre les eaux
provenant rellement du drainage de la nappe et celles
dues aux excdents d'irrigation. Cependant des
jaugeages rgulirement effectus sur les trois
collecteurs principaux depuis 1963 permettent de se
faire une opinion sur le dbit global sortant du
primtre irrigu.
Les trois oueds (d'Est en Ouest : Ouerna, Day et
TakerzoustEl-Arich) existant avant la cration du
primtre, n'avaient pas d'exutoires bien dfinis; aussi
ont-ils t recreuss et amnags de faon vacuer

PLAINE DU TADLA

les surplus des eaux d'irrigation et de ruissellement.


Par ailleurs ces collecteurs jouent galement le rle
de drains principaux et reoivent de vritables drains
secondaires. Comme dans les Bni-Amir, et bien que
ce phnomne y soit plus limit, on rencontre la
mme tendance consistant utiliser les eaux des
collecteurs pour l'irrigation en remontant le plan d'eau
: cas observable l'intersection du collecteur
TakerzoustEl-Arich avec le canal Coursier. Il
semble inutile d'insister sur le danger d'une telle
opration, d 'autant plus que dans le cas cit ci-dessus
le niveau pizomtrique est trs proche du sol
l'amont de cette intersection (anciens marcages d'ElArich). Enfin une partie des eaux des collecteurs
n'atteint pas l'Oum-er-Rbia, car elle est utilise
l'aval du primtre proprement dit pour des irrigations
locales : toutefois ceci doit trs probablement tre
sans grande incidence sur le comportement de la
nappe phratique l'amont.
A la sortie du primtre irrigu, le dbit moyen
des trois collecteurs principaux semble tre compris
entre 3,5 et 4,5 m3 /s ; ce chiffre il faut ajouter les
dbits moyens des petits collecteurs non jaugs
rejetant leurs eaux directement dans l'Oum-er-Rbia et
soustraire les apports inconnus des excdents d'irrigation. En tout tat de cause on peut estimer entre 4
et 5 m3 /s (ce dernier chiffre semblant un maximum) le
dbit moyen drain par les drains gravitaires dans les
Bni-Moussa.
Comme pour les Bni-Amir le drainage quantitatif
de l'Oum-er-Rbia est encore totalement inconnu dans
l'tat actuel de nos connaissances, mais, vu l'aspect
des isopizes, il joue srement un rle non
ngligeable.
PROFONDEUR DE LA NAPPE LIBRE - FLUCTUATIONS

Le niveau pizomtrique parfois localement mis en


charge par des horizons argileux (mise en charge de
l'ordre de quelques mtres au plus) varie de 0 m
plus de 50 m (zone au Sud de la route. P 24, lOuest
du chemin T 1811). Dans une moindre mesure que sur
la nappe des Bni-Amir, les prcipitations intensives
influencent le comportement du niveau pizomtrique. L'paisseur de l'aquifre, mal connue et variable
dans le dtail, peut dpasser 80 mtres.
La nappe est soumise d'importantes fluctuations
annuelles ou interannuelles : les carts peuvent tre
suprieurs 8 m au SW de Bni-Mellal. D'une manire
gnrale les carts sont d'autant plus importants que
la nappe est moins bien alimente.
Dans la rgion comprise entre les oueds Derna,
Oum-er-Rbia et El-Abid et la bordure atlasique, on
peut distinguer six zones (fig. 137) prsentant
chacune un type particulier de comportement de la
nappe phratique. Ces zones ne sont videmment pas

319

spares par des limites franches : tous les stades


intermdiaires imaginables existent. De plus, des
phnomnes plus ou moins locaux (pompage,
drainage, irrigations intensives) peuvent modifier
temporairement ou dfinitivement l'image locale des
fluctuations d'un puits ou d'un groupe de points d'eau.
D'E en W, ces zones sont les suivantes :
Dans la rgion situe au Nord de Bni-Mellal
et du canal d'irrigation principal D, la nappe relativement haute la fin de l'hiver baisse rgulirement
jusqu' la fin de l'automne. Il s'agit l d'une zone
irrigue traditionnellement par sguias issues de
sources au pied de l'Atlas avec quelques rares points
de pompage.
Dans la zone triangulaire non irrigue
comprise entre le canal d'irrigation principal D et le
pied de l'Atlas au SW de Bni-Mellal, on enregistre
une baisse rgulire du niveau pizomtrique de la
fin; de l'hiver jusqu'au dbut de l'hiver suivant. C'est
dans cette zone que l'on observe les carts maxima, la
nappe tant trs mal alimente. Les prcipitations
d'hiver rechargent la nappe qui dpend donc
essentiellement de la pluie.
Dans le primtre irrigu limit l'E et au S
par le canal principal D, au SW par. le canal principal
GM, l'W par le canal Mdian-Est et au N par l'Oumer-Rbia, la nappe atteint son point le plus haut en mai
pour baisser graduellement jusqu'au dbut de l'hiver
suivant, sauf sur les bords de l'Oum-er-Rbia o le
point haut s'observe en t. Le jeu complexe de
l'irrigation gravitaire et des pompages locaux explique
ce comportement.
Avant l'quipement de la zone Mdian-Est
comprise entre le canal Mdian-Est l'E, le canal
Coursier l' W et l'Oum-er-Rbia au N, la nappe se
trouvait son point le plus bas en t lors des irrigations et son point le plus haut en hiver. Ce
mcanisme s'expliquait facilement puisque cette zone
tait irrigue exclusivement par pompage dans la
nappe. La mise en valeur de cette zone partir de
ressources mixtes (nappe et eau de Bine-el-Ouidane)
va modifier cette image en la compliquant.
La rgion limite au S par le pied de l'Atlas,
l'E par le canal Coursier et au N par l'Oum-er-Rbia
dont la limite vers l'W ne peut tre trace, prsente
l'image classique d'un primtre irrigu gravitairement
: nappe basse en hiver, nappe haute en t.
Le passage vers la partie en cours de mise en
eau des Bni-Moussa Ouest se fait par une zone o la
nappe remonte graduellement depuis la mise en
service de nouveaux canaux secondaires ds 1966. A
l'W du chemin T 1733, la nappe est basse en t et
haute en hiver (image inverse de celle d'un primtre
irrigu) bien que la plupart des puits montrent de
faibles amplitudes dans les variations.

320

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

HYDRODYNAMIQUE DE LA NAPPE LIBRE


D'une manire schmatique, la nappe phratique
s 'coule (fig. 137) en direction de l'Oum-er-Rbia en
formant un angle de l'ordre de 45 avec cet oued. De
Kasba-Tadla la zone du Mdian-Est l'coulement se
fait grossirement de l'Est vers l'Ouest tandis que du
secteur du Mdian-Est jusqu 'aux environs de l'oued
El-Abid la direction gnrale d'coulement devient
SE-NW.
Entre Kasba-Tadla et le canal d'irrigation principal
D les isopizes forment dans leur ensemble un angle de
45 avec l'Oum-er-Rbia sauf au droit de l'oued Derna,
l'aval du chemin T 1660, o leur allure souligne bien le
rle drainant de la rivire, ainsi qu'en bordure de l'Oumer-Rbia o le paralllisme des isopizes avec le cours
de la rivire est frappant. Dans l'angle ouest form par
le canal principal D et un parallle passant Dar BniMellal les isopizes accusent une direction franchement
N-S sauf, naturellement, en bordure de l'Oum-er-Rbia
o elles deviennent parallles la rivire. Au pied de
l'Atlas entre Bni-Mellal et Afourre, les isopizes
suivent la bordure atlasique tandis qu'au Nord, dans le
secteur du Mdian-Est, elles s'orientent franchement NS. Dans cette vaste zone du primtre irrigu les axes
drainants du Day et du TakerzoustEl-Arich sont bien
souligns par des incurvations des isopizes. Du canal
Coursier jusqu'au chemin T 1733 les lignes
d'coulement ont une orientation SSE-NNW sauf l'W
des Oulad-Jabri o elles deviennent franchement E-W,
donc parallles la bordure de l'Atlas. Sur les bords de
l'Oum-er-Rbia, comme partout, les isopizes sont
parallles au cours de la rivire mettant ainsi en
vidence le pouvoir drainant de l'Oum-er-Rbia. Par
contre, le rle de l'oued El-Abid reste encore lucider
bien que l'allure gnrale des isopizes dans son
voisinage laisse supposer que cette rivire draine
partiellement la nappe.
En conclusion, les isopizes affectent en primtre
irrigu une allure schmatique en S : l'extrmit nord
s 'incurve de faon devenir parallle l'Oum-er-Rbia,
le corps central s'oriente Nord-Sud et l'extrmit sud
devient sensiblement parallle l'escarpement
atlasique sauf l'W des Oulad-Jabri o la partie
centrale N-S de l'isopize vient buter contre l'Atlas
soulignant ainsi l'absence d'alimentation par le dir
dans cette rgion.
Les pentes de la nappe, trs variables, sont
comprises entre 1,2.10 -3 et 1 . 1 0 -2 , les valeurs
moyennes oscillant autour de 2,5.10 -3 . En fait la
surface de la nappe prsente plutt une suite de pentes
et de replats, contrairement aux Bni-Amir o la pente
moyenne est plus rgulire.
Comme pour les Bni-Amir le raccord de la surface pizomtrique de la nappe des Bni-Moussa avec

l'Oum-er-Rbia n'est pas encore clairci. On observe


sur les deux bords de la rivire de nombreuses sources
perches faible dbit (de l'ordre de quelques
litres/seconde) ; toutefois les dbits cumuls de ces
sources ne peuvent pas reprsenter la totalit des eaux
de la nappe s'coulant en direction de l'Oum-er-Rbia.
De fait le gradient hydraulique de la nappe sur les
bords de l'Oum-er-Rbia augmente fortement pour
permettre le raccordement des isopizes avec le plan
d'eau de la rivire : par endroits, en effet, le gradient
hydraulique s'lve jusqu' 5.10 -2 , voire jusqu'
7,5.10 -2 .
TRANSMISSIVITS
A la fin 1972, les transmissivits (fig. 139) taient
connues en plus de 320 points pour les seuls BniMoussa. L 'ventail des transmissivits s 'tend de 2.10-4
m2 /s (exceptionnellement 2.10-6 m2 / s dans le dir)
1,6.10 -1 m2 /s (valeur maximum mesure). La majorit
des mesures est toutefois comprise entre 1.10 -3 et
5.10 -2 m2/s.
D'E en W, on observe une succession de zones
haute transmissivit spares par des rgions faible
transmissivit ; dans le dtail cette image se
complique videmment de points singuliers.
Tout l'E, dans les Guettaya, des essais de pompage rcents ont mis en vidence une zone haute
transmissivit variant de 3.10-2 1.10 -1 m2 /s.
La zone de Sidi-Jabeur, situe l'W de la prcdente, est bien connue pour ses excellentes transmissivits : les valeurs s'chelonnent de 7.10 -2
1,2.10 -1 m2 /s.
Sensiblement au centre du primtre irrigu la
rgion de la Deroua (secteur du Mdian-Est) connat
la plus forte transmissivit des Bni-Moussa : 1,6.10 -1
m2 /s ; par ailleurs de nombreuses valeurs sont
comprises entre 1.10 -1 et 1,6.10 -1 m2 /s. Cette rgion
accusant la plus grande superficie limite par la valeur
5 . 1 0 -2 m2 /s est surtout forme de calcaires plus ou
moins marneux dont la partie suprieure est trs
transmissive : des essais au micromoulinet dont il sera
question en dtail plus loin l'ont dmontr.
Au SE de la Deroua il existe galement un secteur
transmissivit leve (7 9.10 -2 m / s ) , mais
d 'extension trs limite : les Krazza.
Enfin, dans la partie ouest du primtre, on
observe l'ESE et surtout au S de Dar-Ould-Zidouh
(Oulad-Bou-Moussa) deux zones dont les transmissivits sont comprises entre 5 et 7.10 -2 m2 /s.
Les quatre zones tendues haute transmissivit
(GuettayaSidi-Jabeur La Deroua Oulad-bouMoussa) correspondent sensiblement des replats o
le gradient hydraulique diminue et sont spares par

440

420

400

380

360

340

BOUJAD

240

240

Oued Mellah

BIA
R-R
ME
OU

KASBA TADLA
P

22

P24

220

220

EL KSOB
8
65

T13
0

T1

FKIH-BEN-SALAH
T 728

P 24

T 1786

- Xx

10

200

20 km
200

T 17

GEOLOGIE GENERALE

28

MIO - PLIO - QUATERNAIRE en gnral ( sauf domaine atlasique)

ER-RBIA
OUED
DAR - OULD - ZIDOUH

OUM
P 22

MAESTRICHTIEN et EOCENE

T 1732

BENI-MELLAL
SOUK - ES - SEBT
DES OULED- NEMAA
S1

34

SENONIEN

PLATEAU DES

TURONIEN

PHOSPHATES

CRETACE INFERIEUR et CENOMANIEN


PALEOZOQUE
S 508

180

BORDURE NORD-ATLASIQUE
AFOURERE

P 24

180
T1802

El-Abid
O
ue
d

OUAOUIZARHT

10 25

FIG. 139 Nappes phratiques des Bni-Amir et des Bni-Moussa ; carte des transmissivits.

420

50 100
el
Ab
id

400

ue
d

3
80
T1

BZOU

25 50

BARRAGE
380

340

<1
15
5 10

810

360

T1

BORDURE NORD-ATLASIQUE
BORDURE NORD-ATLASIQUE
BORDURE NORD-ATLASIQUE

>100

MAROC CENTRAL

322

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

des rgions o les valeurs sont pratiquement toujours


infrieures 1.10-2 m2/s sauf pour la zone assez
htrogne comprise entre les Guettaya et le canal
principal D o les valeurs des transmissivits
atteignent frquemment 2.10-2 m2/s avec quelques
points oscillant autour de 5.10-2 m' /s.
Les meilleures transmissivits s'observent dans les
calcaires plus ou moins marneux, plus ou moins
fissurs (en gnral vers le sommet), frquemment
karstifis (zones de Sidi-Jabeur et de la Deroua), mais
parfois aussi dans des formations plus argileuses.
L'exploitation, lie aux pertes de charge, ne suit pas
exactement les donnes fournies par les transmissivits
: les coulements dnoys frquents dans les calcaires
francs sont souvent l'origine de rabattements
augmentant brutalement partir d'un certain dbit
critique imprvisible, rendant ainsi une exploitation
gros dbit pratiquement impossible alors que des
forages traversant des terrains plus argileux, partant
moins transmissifs, sont plus faciles exploiter. Pour
les captages dans des calcaires, une augmentation de la
surface de suintement devient indispensable et conduit
soit l'excution de puits en gros diamtre (2,5 m 3,0
m au minimum : Sidi-Jabeur et la Deroua), soit des
forages suivis d'une acidification (secteur du MdianEst).
COEFFICIENTS D 'EMMAGASINEMENT
Les valeurs du coefficient d'emmagasinement pour
lequel on dispose de 75 mesures environ, varient de
4.10-3 1.10-1. Cependant la majeure partie des
chiffres est comprise entre 1 et 5.10-2 avec prs de 50
% des valeurs entre l,5 et 3,5.10-2. Apparemment la
moyenne des coefficients d'emmagasinement dans les
Bni-Moussa est lgrement plus faible que dans les
Bni-Amir (2 4,5.10-2) ainsi que celle des
transmissivits ; d'ailleurs la plus forte transmissivit
connue dans le Tadla (l,9.10-1 m2/s) a t mesure dans
les Bni-Amir.
HYDROCHIMIE DE LA NAPPE LIBRE
La carte des rsidus secs 110C de l'eau de la
nappe, tablie en aot 1969, met en vidence deux
zones (fig. 138)
La rgion l'Est du canal Coursier recle une
eau dont les rsidus secs varient de 300 700 mg/l
avec quelques points singuliers atteignant 1 500 mg/l
Dans toute cette zone l'irrigation est ancienne ; il
s'agit soit d'une irrigation traditionnelle (pour la partie
situe l'Est du canal principal D) partir de sguias
(An Asserdoun, oued Derna, autres sources), soit
d'une irrigation moderne, cependant dj relativement
ancienne, partir de l'eau du barrage de Bine-elOuidane. Dans tous les cas les eaux d'irrigation sont
douces (rsidu sec de l'ordre de 300 mg/l) et n'ont,

semble-t-il, pas modifi l'quilibre chimique de la


nappe. D'une manire gnrale l'eau prsente un facis
bicarbonat calcomagnsien avec de trs faibles teneurs
en chlorures et en sulfates.
Par contre l'Ouest du canal Coursier la nappe
est beaucoup plus sale : rsidu sec presque toujours
suprieur 1 000 mg/l, atteignant frquemment 2 000
mg/l, culminant 8 140 mg/l pour le puits 2081/36
situ l'extrme Ouest des Bni-Moussa. Apparemment
la carte dresse en 1969, donc peu aprs le dbut de la
mise en eau de cette rgion ( partir de 1966), semble
reflter l'tat primitif de la nappe : en effet, cette vaste
tendue n'a jamais t irrigue, mises part quelques
petites zones qui n'ont pas t en mesure d'influencer
l'quilibre chimique de l'eau. La mise en valeur
complte de cette rgion modifiera long terme la
chimie de l'eau ; toutefois en 1969 on n'observait pas
encore une diminution notable de la salinit dans les
casiers mis en eau depuis 1966. Le facis type de l'eau
est bicarbonat chlorur calcomagnsien, sauf dans le
cas du puits 2081/36 qui est chlorur sodique sulfat.
Dans ce dernier cas, peut-tre faut-il admettre une
relation avec des terrains cnomaniens ou triasiques
sous-jacents.
D'une manire gnrale, la salure de la nappe des
Bni-Moussa n'augmentera pas ou faiblement, du fait
que le niveau pizomtrique se trouve le plus souvent
plus de 2 m de profondeur. La plus forte vaporation se
fait certainement sentir dans le secteur compris entre le
canal Coursier et les Oulad-Jabri ce qui expliquerait la
faible amlioration de la chimie de la nappe depuis la
mise en eau de cette zone ; en effet, la mise en
irrigation de ce secteur a fait remonter le niveau
pizomtrique moins de 2 m du sol (et mme 1 m) sur
d'importantes superficies. Par contre dans les autres
zones o la nappe est galement moins de 2 m du sol
comme Sidi-Jabeur ou dans la partie ouest du
Mdian-Est, la nappe est beaucoup mieux draine :
drains gravitaires et pompages gros dbits. De plus
les eaux de pompages sont rejetes dans des canaux
secondaires, mlanges l'eau de Bin-el-Ouidane et, en
principe, rutilises l'aval du secteur drain.
EXPLOITATION DE LA NAPPE LIBRE
L'exploitation des ressources hydrauliques souterraines ne suit pas une rgle rigoureuse qui permettrait
d'accrotre l'efficacit en provoquant un abaissement
apprciable de la surface pizomtrique dans toutes les
zones critiques. Dans un proche avenir, seuls les
pompages du Mdian-Est, rguliers, seront intensifis
puisque l'irrigation de cette zone est mixte (Bine-elOuidane et nappe). D'ailleurs, dans ce secteur
prcisment, l'effet des pompages intensifs estivaux est
trs visible : le niveau pizomtrique atteint son
minimum la fin de l't. Il n'en reste pas moins vrai

323

PLAINE DU TADLA

qu'une exploitation rationnelle de la nappe par


pompage, localement par drains gravitaires, prsenterait
de trs nombreux avantages : vaporation diminue,
voire supprime, abaissement du niveau pizomtrique
mettant les cultures l'abri de remontes intempestives
lors de prcipitations abondantes, accroissement de la
superficie des cultures exigeant de forts besoins en eau,
transfert possible d'une partie des eaux des Bni-Moussa
vers le primtre des Bni-Amir ou vers la Bahira.
BILAN HYDRAULIQUE
DES NAPPES PHREATIQUES
DES BNI-AMIR ET DES BNI-MOUSSA
Dans l'tat actuel des connaissances, il est illusoire
de prtendre tablir un bilan prcis des nappes
phratiques. Des donnes de premire importance man-

Nom de la station

quent ou sont par trop imprcises : volume des eaux


draines par l'Oum-er-Rbia (drains et collecteurs,
sources et drainage proprement dit de la rivire),
volume des eaux pompes, vaporation, infiltration, etc.
Les valeurs donnes ci-aprs doivent tre considres
comme des ordres de grandeur, susceptibles
d'importantes modifications ultrieures, notamment
aprs la ralisation des travaux de synthse sur modle
projets pour les annes 1974-1975.
Les entres dans des nappes sont constitues par les
prcipitations, les irrigations et les apports occultes.
Les valeurs de l'excdent pluviomtrique ont t
fournies par la formule de Turc mensuel en calculant la
diffrence entre les prcipitations mesures et
l'vapotranspiration relle pour la priode de 1959-60
1968-69. Les sept stations pluviomtriques suivantes
ont t utilises :

Valeur de l'excdent
pluviomtrique moyen
annuel

Situation

Afourre

110 mm

Bni-Moussa Sud

Bni-Mellal

222 mm

Bni-Moussa Sud-Est

La Deroua

113 mm

Bni-Moussa centre

Fkih-ben-Salah

115 mm

Bni-Amir

Kasba-Tadla

203 mm

Limite Bni-AmirBni-Moussa

Kasba-Zidania

104 mm

Limite Bni-AmirBni-Moussa

Ouled-Gnaou

129 mm

Bni-Moussa centre

Les valeurs des volumes d'eau distribus annuellement pour l'irrigation sont mesures lorigine
des canaux secondaires ; elles comprennent donc les
volumes infiltrs aprs les mesures dans les canaux en
terre des Bni-Amir (plus de 75 km) et les divers rejets
et pertes d'irrigation dans les colatures aussi bien pour
les Bni-Amir que pour les Bni-Moussa o le rseau
d'irrigation est plus moderne. Les chiffres des BniMoussa se rapportent pratiquement aux volumes
rellement utiliss pour l'irrigation (aucun canal en terre
n'existe dans les Bni-Moussa).
Les apports occultes ont vraisemblablement deux
origines : drainance depuis les nappes profondes et
apports latraux. Pour les Bni-Amir, il existe
certainement une drainance assez importante partir
des aquifres du Crtac et, plus spcialement, du
Turonien. Peut-tre y a-t-il galement enrichissement
de la nappe phratique partir d'apports latraux
des formations du plateau des Phosphates. Dans les
Bni-Moussa, une certaine drainance existe peut-tre

centre

aussi partir des nappes crtaces, mais par ailleurs il


n'est pas invraisemblable que l'eau contenue dans le
Lias de l'Atlas vienne alimenter la nappe phratique en
certains points, notamment dans les Bni-Moussa de
l'Ouest o des anomalies pizomtriques ont t
observes. De mme dans la zone de Sidi-Jabeur, des
anomalies releves entre le calcul du dbit du front de
nappe et le dbit calcul par une autre mthode (voir
plus loin) sont peut-tre mettre en rapport avec une
alimentation occulte partir de rservoirs atlasiques. En
tout tat de cause, il n'est pas possible d'avancer
actuellement des chiffres, ni mme de dire si la nappe
du Lias alimente rellement la nappe des Bni-Moussa.
Par contre, la drainance partir du Turonien semble
prouve (voir chapitre consacr au plateau des Phosphates) au moins dans les Bni-Amir.
Les sorties comprennent les exhaures par pompage,
le drainage gravitaire, le drainage par l'Oum-er-Rbia et
l'vaporation directe de la nappe.
Les prlvements par pompage sont encore mal

324

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

connus, mais peuvent cependant tre approchs. Les


dtails sont fournis dans la partie consacre l'hydrogologie des nappes des Bni-Amir et Bni-Moussa. Une
partie des eaux pompes est recycle dans la nappe
(quasi-totalit pour les Bni-Moussa) et devrait donc
tre comptabilise avec les volumes pandus. Il est
cependant probable que les volumes concerns ne
jouent qu'un rle secondaire dans le bilan et n'aient
aucun sens pour l'tablissement d'un bilan aussi
approch.
Dans les dbits des drains gravitaires sont compris :
les rejets d'irrigation en t et les eaux de ruissellement
en hiver. Dans un cas comme dans l'autre, ces valeurs
sont impossibles dissocier du drainage de la nappe
proprement dit. Il a donc t dcid de prendre la

moyenne annuelle des chiffres obtenus pour les


jaugeages des drains. Toutefois, pour les Bni-Moussa,
la valeur trouve a t diminue de 20 % environ, afin
de tenir compte des dbits d'hiver importants
enregistrs, dbits dus une meilleure vacuation des
eaux de ruissellement. Les pompages dans les drains
(notamment dans les Bni-Amir) ne sont pas pris en
compte par les jaugeages, puisque ceux-ci sont
excuts tout fait l'aval des drains et collecteurs.
Le drainage par l'Oum-er-Rbia et l'vaporation de
la nappe ont t groups par commodit ; il est
d'ailleurs impossible de dterminer l'une ou l'autre
valeur. De fait, la valeur de ces deux paramtres non
dissocis a t calcule par diffrence.

BILAN DE LA NAPPE DES BNI-AMIR


Pluie efficace
Surface de la nappe : 1 800 km2
Stations pluviomtriques utilises : Fkih-ben-Salah, Kasba-Zidania et KasbaTadla (pour la partie Est seulement)
Valeur de l'excdent pluviomtrique utilis : 120 mm
Rpartition ruissellement et infiltration : 50 % et 50 % (rgion trs plate,
vacuation des eaux de surface trs difficile, etc.)
Alimentation annuelle de la nappe des Bni-Amir par la pluie : 3,4 m 3/s
Infiltration des eaux d'irrigation
Surface irrigue : 26 000 hectares (1971)
Moyenne des volumes annuels distribus : 200 millions de m3
Moyennes annuelles utilises : 1968-69 1970-71
Coefficient d'infiltration : 50 % (tient compte des infiltrations dues aux canaux
secondaires en terre, reprsentant plus de 75 km)
Valeur calcule : 3,2 m 3/s
Apports occultes
Il s'agit principalement de la drainance partir de la nappe du Turonien
Valeur estime : 2 m3/s (minimum)
Total des entres dans la nappe : 8,6 m3/ s
Exhaures par pompage
(voir dans le texte pour les dtails)
Valeur estime : 3,5 m 3/s (moyenne)
Drainage gravitaire
Il s'agit de la valeur moyenne mesure sur l'ensemble du rseau de drainage
Valeur calcule : 1,5 m 3/s
Drainage par l'Oum-er-Rbia et vaporation
Il n'est pas possible d'oprer la distinction entre ces deux paramtres. La valeur
est trouve par diffrence entre la somme des entres et le pompage plus le drainage.
Valeur calcule : 3,6 m 3/s

325
PLAINE DU TADLA

BILAN DE LA NAPPE DES BNI-MOUSSA


Pluie efficace
Surface de la nappe : 1 850 km2
Stations pluviomtriques utilises : Afourre, Bni-Mellal, La Deroua, KasbaTadla, Kasba-Zidania et Ouled-Gnaou
Valeur de l'excdent pluviomtrique moyen : 140 mm
Rpartition ruissellement et infiltration : 60 % et 40 % (primtre moins plat
que celui des Bni-Amir, pentes plus importantes hors primtre, meilleure
vacuation des eaux de surface, mais terrain plus permable en surface)
Alimentation annuelle de la nappe par la pluie : 3,3 m 3 /s
Infiltration des eaux d'irrigation
Surface irrigue : 61 000 hectares (1972)
Moyenne des volumes annuels distribus : 380 millions de m3
Moyennes annuelles utilises : 1970-71 et 1971-72
Coefficient d 'infiltration : 35 % (30 % pour l'infiltration des pandages
d'irrigation et 5 % pour les infiltrations dues aux canaux)
Valeur calcule : 4,2 m3 /s
Apports occultes
Il est possible que des apports latraux partir des calcaires du Lias de l'Atlas
existent.
Valeur suppose : 1 m 3 /s
Total des entres dans la nappe 8,5 m3/s
Exhaures par pompage
(voir dans le texte pour les dtails)
Valeur estime : 1,9 m3 /s (moyenne)
Drainage gravitaire
Il s'agit de la valeur moyenne mesure sur l'ensemble du rseau de drainage.
Valeur calcule : 4,5 m3 /s ; cette valeur semble trop forte. Cela est probablement d au plus fort ruissellement des eaux mtoriques en hiver.
La valeur choisie pour le bilan est de 3,5 m3 /s
Drainage par l'Oum-er-Rbia et vaporation
Il n'est pas possible d'oprer la distinction entre ces deux paramtres. La valeur
est trouve par diffrence entre la somme des entres et le pompage plus le drainage.
Valeur calcule : 3,1 m3 /s

440

420

400

380

360

340

BOUJAD

240

Ou
ed

Me
lla

240

DECHRA EL OUED

13

BIA
ER-R
OUM

5 000 ha
ED
OU

KASBA TADLA

10 000 ha
P

RP24

22

220

220

CAN

AL P

EL KSOB
RINC
IPAL

DES

BEN

T1

I-AM
IR

658

ZIDANIA
T130

FKIH-BEN SALAH
T 1786

CA

L
NA

DI
ME

AN

T
ES

20 000 ha

P2

T 72

Oued Derna

S1

10

33

200

200

T 17

S1
34

BARRAGE EXISTANT
BARRAGE PREVU
USINE HYDROELECTRIQUE EXISTANT
USINE HYDROELECTRIQUE PREVU

S 508

R
IE
RS
OU
LC

CIPAL
L PRIN
CANA

P 24

CANA

BENI-MELLAL

NA

180

T
OUES

CA

IA
L MED
CANA

SOUK - ES - SEBT
DES OULED- NEMAA

CA
NA
L

P 22
T 1732

CANAL MEDIAN
EST

OUM

PR
INC
IPA
LD

28
ER-RBIA

OUED

DAR - OULD - ZIDOUH

CANAL EXISTANT
CANAL PREVU

AFOURERE

180

Ou
ed

El-A
b

id

OUAOUIZARHT
0

AIT-OUARDA
380

360

340

Oued El Abid

BZOU

420

BINE-EL OUIDANE

400

81
T1

PERIMETRE D'IRRIGATION EXISTANT


PRIMETRE D'IRRIGATION PREVU

IPAL G
L PRINC

FIG.. 140 Plaine du Tadla : carte de situation au 1/500 000 des amnagements.

20 km

OU EXISTANT MAIS A AMELIORER

PLAINE DU TADLA

CONCLUSION
L'alimentation naturelle et artificielle des nappes
des Bni-Amir et des Bni-Moussa est estime actuellement autour de 17 m3 /s. L'exploitation des nappes
par pompages atteint environ 5,5 m3 /s. En consquence, un dveloppement important des pompages
permettant le drainage et la prservation de la qualit
de l'eau est la fois possible et souhaitable,
principalement dans les Bni-Moussa o l'eau souterraine est de bonne qualit chimique. Globalement,
quelque 5 m3 /s supplmentaires pourraient tre pomps peu de frais, raison de 1,5 m3 /s dans les BniAmir et 3,5 m3 /s dans les Bni-Moussa.
NAPPES ANTE-PLIO-QUATERNAIRES
Un certain nombre de niveaux aquifres existent
au-dessous des nappes phratiques du Tadla, mais ils
sont encore fort mal connus.

327

Tout d'abord, peu de forages ont travers les formations ant-plio-quaternaires ; de plus, de nombreux forages
sont anciens et la plupart n'ont pas t excuts en vue de
la recherche hydrogologique.
De bas en haut, les diverses nappes existantes sous
le Tadla sont les suivantes :
Nappe du Primaire altr
Nappe de l'Infracnomanien
Nappe du Cnomanien
Nappe du Turonien
Nappe du Snonien
Nappe de l'Eocne.
Toutes ces nappes ont t tudies dans le chapitre
consacr au Plateau des Phosphates auquel le lecteur
est pri de se reporter, Par ailleurs, le lecteur trouvera
dans le schma gologique au 1/500 000 (fig. 132) la
situation des forages profonds.

Amnagement des eaux


LE PLAN D'AMENAGEMENT
DU PERIMETRE D'IRRIGATION MODERNE
DU TADLA (fig. 140)
Situ dans le cours moyen de l'Oum-er-Rbia,
fleuve aux ressources en eau abondantes, le Tadla se
trouve bien plac pour constituer une vaste zone de
mise en valeur agricole par irrigation, Des quipements de grande hydraulique ont t mis en place
progressivement partir de 1929. On peut caractriser
le Tadla par le fait qu'il dispose de ressources en
bonnes terres et en eau susceptibles de provoquer des
extensions d'quipement, mais qu'un certain quilibre
amont-aval dans le dveloppement du bassin de
l'Oum-er-Rbia contraint une limitation des
extensions de ce secteur au profit des zones de l'aval
la rpartition ides eaux de l'Oum-er-Rbia constitue
donc le fondement du dveloppement de l'ensemble
du bassin.
On doit remarquer d'entre que les quipements
des deux rives de l'Oum-er-Rbia, Bni-Amir en rive
droite, Bni-Moussa en rive gauche, ont t traits de
faon pratiquement indpendante, Les premiers
projets d'irrigation du Tadla remontent 1920-25 et
les premires ralisations 1929.
Le 5 dcembre 1941 tait cr l'Office de l'Irrigation des Bni-AmirBni-Moussa qui non seulement
coordonnait les activits des diffrents services
techniques de l'poque (Travaux Publics, Gnie Rural,
etc.) mais encadrait les fellahs en les initiant la
culture irrigue. Puis le 1 er janvier 1961 l'Office
National des Irrigations (ONT) reprenait cette tche

avec des moyens accrus : en particulier les diffrents


services techniques l'exception du Service des Ressources en Eau relevaient directement de la Direction
du primtre. En 1964 la suite de la fusion de
l'Office National des Irrigations (ONT) avec l'Office
National de la Modernisation Rurale (ONMR), l'Office
de Mise en Valeur Agricole (OMVA) continuait la
tche entreprise. Enfin ds le 6 novembre 1966, date
de dissolution de l'Office de Mise en Valeur Agricole,
la suite de la mise en valeur devait tre confie au
nouvel organisme local, l'Office Rgional de Mise en
Valeur Agricole du Tadla (ORMVAT) dont le sige
est situ Fkih-ben-Salah.
LES BNI-AMIR
Les Bni-Amir sont irrigus depuis plus longtemps
que les Bni-Moussa grce la cration de 1929
1935 du barrage de prise au fil de l'eau de KasbaTadla sur l'Oum-er-Rbia. Le barrage de prise, seuil
dversant en bton long de 188 mtres et haut de 8
mtres drive les eaux de l'Oum-er-Rbia dans un
canal tte-morte btonn, surface libre, pouvant
porter 20 m3 /s, situ sur rive gauche. Ce canal, long
de 24,4 km, transporte les eaux de Kasba-Tadla
Kasba-Zidania o elles sont dcantes dans un bassin
de 100 000 m3 avant d'tre diriges en partie vers une
usine lectrique qui restitue les eaux turbines
(jusqu' 8 m3 /s) l'Oum-er-Rbia ; cette usine
lectrique, parmi les premires cres au Maroc,
possde une puissance installe de 7 120 kW et peut
produire 20 30 millions de kWh par an en dpit de

328

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

son asservissement l'irrigation. En amont de l'usine une


prise dans le canal Kasba-TadlaKasba-Zidania prlve
jusqu' 16 m3/s, traverse en siphon l'Oum-er-Rbia et
alimente le canal principal d'irrigation des Bni-Amir.
Le canal principal des Bni-Amir, long de 42 km et
btonn, vhicule un dbit de 16 m3/s sur ses 24 premiers
kilomtres, puis 12 et 6 m3/s ensuite. Les douze premiers
canaux secondaires ainsi que leurs tertiaires sont
construits en terre. D'importantes infiltrations ayant
provoqu des remontes du niveau pizomtrique de plus
de 30 m, jusqu' la surface du sol dans certaines zones,
ainsi que la demande leve en eau pour la partie aval du
primtre obligeant surdimensionner les sections amont
des canaux (cause d'infiltration supplmentaire) a
contraint construire, d'une part les nouveaux canaux
secondaires en bton (depuis le canal n 13 compris) et
d'autre part un canal Mdian-Est btonn, branch entre
les prises 9 et 10 pour alimenter les prises 18, 19 et 20 des
canaux en terre de l'aval. Enfin, l'extrmit du canal
principal est continue par le Coursier ouest sur lequel est
branche la prise 23.
La superficie domine est de 51 000 hectares, mais le
rseau n'en dessert que 30 000 environ dont 25 000 en
1972 sont totalement quips. Il faut noter que les
modules d'irrigation passent de 0,3 l/s/ha pour les zones
les plus anciennement quipes environ 1,0 l/s/ha pour
les secteurs les plus modernes.
Aprs la mise en irrigation des terres, on a observ
trs rapidement une remonte importante du niveau
pizomtrique allant jusqu' provoquer des mergences de
nappe (Ahl-Merba, Bir-Ghejjat). Ces perturbations ont t
partiellement combattues par la cration d'un rseau de
drains, approfondis et complts par la suite. Ce rseau se
compose essentiellement de secondaires parallles aux
canaux secondaires, dbouchant dans l'Oum-er-Rbia,
rarement complts par des tertiaires (rseau 13 et rgion
du Korifat). Son efficacit est diminue par l'habitude
prise par les agriculteurs de pomper dans les drains en
remontant le plan d'eau pour irriguer leurs parcelles,
surtout dans les zones de l'aval. Dans les zones non
quipes actuellement, de nombreuses irrigations
s'effectuent par pompage (superficies estimes au moins
3 000 hectares).
Notons enfin qu'il avait t prvu initialement de
mlanger les eaux de l'Oum-er-Rbia relativement sales
aux eaux douces en provenance de Bine-el-Ouidane afin
de diminuer la salure moyenne de l'eau d'irrigation, voire
de lessiver les sols des Bni-Amir. A cet effet, l'extrmit
du canal principal D des Bni-Moussa est pourvue d'une
prise pouvant dbiter 5 m/s, l'Oum-er-Rbia tant travers
en siphon. Ce projet est actuellement diffr.

Les possibilits d'extension du primtre des BniAmir sont de 23 000 ha dont 5 500 ha au S, 12 500 ha
l'W et 5 000 ha au N du primtre actuel. Ces extensions
ncessiteraient un barrage d'accumulation au site de
Dechra-el-Oued, entre Kasba-Tadla et Khnifra, et un
nouveau canal tte-morte long de 40 km environ une
cote suprieure l'actuel canal principal. Toute extension
est diffre pour le moment en raison des besoins en eau
garantir pour le primtre irrigu des Abda-Doukkala
l'aval, mais il est possible qu'elles soient renvisages
ultrieurement. Le programme d'action 1973-1977 dans
les Bni-Amir porte sur la modernisation de ce primtre
par remembrements, btonnage des canaux, drainage, etc.
Il est souligner que la salinit leve des eaux de l'Oumer-Rbia l'tiage (1,5 1,7 gr/l de rsidu sec 110C)
constitue pour l'irrigation des Bni-Amir le risque majeur
pour son dveloppement.
LES BNI-MOUSSA
L'quipement du primtre des Bni-Moussa a
commenc en 1946. Le barrage de Bine-el-Ouidane sur
l'oued El-Abid, d'une capacit utile de 1 160 millions de
m3 (capacit relle : 1 500 millions de m3) a t construit
de 1950 1952. Situ dans le Haut Atlas calcaire, l'oued
El-Abid a un cours E-W parallle la bordure du Tadla,
spar de la plaine par une chane montagneuse culminant
2 404 m d'altitude et large de 10 15 km ; la cote de
l'oued au site du barrage est de 700 m alors que la bordure
de la plaine du Tadla est 500 m environ. Ces
caractristiques ont permis l'dification d'un complexe
hydrolectrique, le premier du Maroc.
Le barrage de Bine-el-Ouidane, du type vote, a 133
m de hauteur au-dessus de ses fondations et relve le plan
d'eau 105 m au-dessus du niveau naturel de la rivire ; il
est long de 285 m son couronnement et possde deux
passes dversantes juxtaposes sur la rive droite
permettant d'vacuer une crue de 2 600 m3/s. Une usine
lectrique en pied de barrage comprend 135 000 kW
installs et produit en moyenne 215 millions de kWh par
an. Les eaux turbines l'usine de Bine-el-Ouidane sont
retenues dans un bassin de compensation de 3,8 millions
de m3 grce au barrage des At-Ouarda situ 4 km
l'aval de Bine-el-Ouidane et haut de 42 m au-dessus de ses
fondations. Cette compensation assure la drivation et
l'entonnement des eaux de l'oued El-Abid dans une galerie
souterraine longue de 10 570 m, btonne, de 4,5 m de
diamtre permettant un dbit de 48 m3/s ; au dbouch sur
la plaine du Tadla, trois conduites forces quipant une
chute de 235 m aboutissent l'usine d'Afourre o une
puissance installe de 94 500 kW produit une moyenne
annuelle de 460 millions de kWh.

PLAINE DU TADLA

Les eaux turbines Afourre sont restitues dans


un bassin de tranquillisation de 25 000 m3 d 'o partent
deux canaux principaux btonns : droite (en
regardant vers le Nord) le canal D et gauche le canal
GM calibrs respectivement pour dbiter 16 et 32 m3 /s.
Le canal D, long de 35 km, irrigue les Bni-Moussa de
l'Est (27 500 ha) et, par pompage, le haut service de
Timoulilt (800 ha). L'extrmit du canal D est quipe
de deux amorces de conduites prvues pour alimenter
le canal principal des Bni-Amir (voir plus haut)
raison de 5 m3 /s, actuellement utilises pour rejeter les
surplus dans l' oued Derna. Le canal GM, long de 9 km,
alimente 6 canaux secondaires avant de se diviser en
deux son extrmit : canal principal G et canal de
fuite (Coursier). Cet ensemble irrigue 37 500 ha. Le
canal G proprement dit, long de 40 km environ et
parallle au pied de l'Atlas, vhicule initialement un
dbit de 21 m3 /s et domine la partie haute du primtre
comprise entre le pied de l'Atlas et le canal principal
M. L'extrmit du canal G atteint l'oued El-Abid. Le
canal Coursier long de 16 km et capable de dbiter 32
m3 /s constitue le canal de fuite vers l'Oum-er-Rbia et
est galement utilis pour alimenter deux canaux
principaux et deux canaux secondaires : l'intersection
de la route P 24 une prise de 5 m3 /s est prvue pour le
canal Mdian-Est tandis que le canal secondaire E 1
prlve directement 1,5 m3 /s ; peu l'amont de Soukes-Sebt des Ouled-Nema prend naissance le canal
principal Mdian-Ouest capable de 11,5 m3 /s et long
de 26 km environ tandis que le canal secondaire M 1
(1,2 m3 /s) prend son origine directement dans le
Coursier. Nous ne nous tendrons pas sur ces deux
secteurs traits par ailleurs.

329

Une extension du primtre d'irrigation des BniMoussa est possible vers l'Ouest, au-del de l'oued
El-Abid, en Bahira orientale, grce au prolongement
du canal G qui a t surcalibr cet effet ; cette
extension sera vraisemblablement ralise (voir
chapitre 17, Plateau des Ganntour et Plaine de la
Bahira). Une autre extension est possible vers l'Est
des Bni-Moussa, sur 20 000 ha supplmentaires dj
irrigus partiellement de faon trs lche par des
ressources en eau locales : sources au pied de l'Atlas
et pompages dans la nappe. Pour cette extension, les
ressources en eau ne peuvent provenir de l'oued ElAbid et seraient fournir par l'Oum-er-Rbia partir
du barrage projet Dechra-el-Oued et un canal ttemorte de 27 km. Ce projet est actuellement diffr
pour les mmes raisons que l'extension des Bni-Amir
et l'amnagement des Bni-Moussa de l'Est est
envisag partir de l'extension des pompages et de
l'amlioration des rseaux traditionnels.
POMPAGES A FORT DEBIT
DANS LES BNI-AMIR POUR
L'OFFICE CHERIFIEN DES PHOSPHATES
(SECTEUR DE KHOURIBGA)
Les besoins de la rgion de Khouribga en eau
potable et industrielle pour les diverses installations de
l'Office Chrifien des Phosphates (OCP), notamment
pour ses laveries, croissent rapidement et atteindront
environ 50 000 m3 /j en 1975-1976 (voir chapitre 13 :
Plateau des Phosphates) dont 40 000 m3/j seront
fournis par la nappe phratique des Bni-Amir.

Les remontes de la nappe phratique dues aux


irrigations, moins importantes que dans les Bni-Amir,
ont t combattues partiellement par des collecteurs
amnags en drains (Ouerna, Day et TakerzoustElArich) de mme que par des drains secondaires
spcialement construits. Par endroits, des rseaux de
tertiaires ont t mis en place (rgion de Sidi-Jabeur
particulirement menace).

Ds 1958, les nouveaux besoins en eau tant


impossibles satisfaire partir des ressources locales
(nappe de Sidi-AmorGueffaf, barrages, sources), les
regards se sont tourns vers le Tadla relativement
proche. Plusieurs solutions ont t envisages : prise
dans l'Oum-er-Rbia, adduction partir du canal
d'irrigation principal D des Bni Moussa, pompage dans
la nappe phratique des Bni-Amir aux environs de
Fkih-ben-Salah. Pour des raisons financires et
conomiques, seule la dernire solution, hydrogologiquement possible, a t retenue (fig. 141).

Au total le barrage de Bine-el-Ouidane dessert


donc 65 000 ha de primtre moderne pratiquement
achev en 1973 et quip dans sa quasi-totalit de
canaux en bton semi-circulaires, de type port, pour
les canaux secondaires. Quelques pompages dans la
nappe (2 3 m3 /s) renforcent les dbits des canaux
principaux.

Deux campagnes de forages par percussion, la


premire en 1960 comprenant 8 forages de recherche,
3 forages pizomtriques et 1 forage d'exploitation en
gros diamtre, la seconde en 1961 comportant 6
forages de recherche et 2 forages d'exploitation en
gros diamtre ont t excutes.

330

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

Coordonnes Lambert
X

(O.C.P.:

721/36
(O.C.P.:

377.566

Profondeur
totale

(m)

(m)

Equipement
actuel

I.R.E.

655/36

Altitude
du sol

211, 806

413,14

50,00

S 1)

Buse ciment
1 200 mm
de 0 8,00 m
Nu 1 000 mm
de 8,00 50,00 m

378.510

209.740

429,05

40,00

S 2)

Buse ciment
1 000 mm
de 0 11,40 m
Nu 1 000 mm
de 11,40 40,00 m

722/36
(O.C.P.: S 3)

379.275

212.548

437,41

38,00

Buse ciment
1 000 mm
de 0 11,20 m
Nu 1 000 mm
de 11,20 38,00 m

Caractristiques gomtriques des forages d'exploitation OCP

Des essais de courte dure ont montr que les


caractristiques hydrodynamiques des terrains permettaient d'exhaurer ponctuellement en rgime continu :
200 l/s pour le 655/36 (deux pompes),
135 l/s pour le 721/36 (trois pompes),

130 l/s pour le 722/36 (deux pompes), soit


465 l/s au total ou 40 000 m3 /j.

Il restait alors vrifier la possibilit d'un pompage simultan et son influence long terme sur le
comportement de la nappe phratique et connatre
exactement les rabattements dans les nombreux puits
particuliers (avec ou sans asschement) afin de
prserver les droits d'eau acquis des tiers.
Il a t admis a priori que le rayon d'influence en
rgime permanent ne dpasserait pas 7 km ; l'origine
du cercle ainsi construit tait constitue par le centre
de gravit du triangle form par les trois forages
d'exploitation. Un inventaire de tous les points d'eau
compris dans le cercle ainsi dlimit a abouti au
recensement de 2 600 puits environ relevs pour la
plus grande partie du 17 septembre 1962 au 17
dcembre 1962 (2 570 puits) et a permis
l'tablissement d'une carte pizomtrique entache
d'erreurs dues la dure du recensement.
Il importait toutefois de connatre l'tat exact du
niveau pizomtrique avant le dbut des essais de
longue dure et chaque fois que le besoin s'en faisait
sentir; en consquence, un choix de 156 puits relevs

en trois jours par trois quipes permettait de tracer une


carte isopizomtrique reprsentative de l'tat rel de la
nappe.
Compte tenu de cette carte, il a t possible de
mettre sur pied un programme men de pair avec les
essais pour l'approfondissement des puits qui devaient
tre asschs. Dans le but d'amliorer les conditions
d'hygine des habitants de Fkih-ben-Salah (primtre
urbain), il a t dcid de ne pas approfondir les puits
asschs situs en zone urbaine (environ 1 600 puits)
mais d'amliorer le rseau de distribution de la ville et
de donner la possibilit chaque habitant de s'y
raccorder. A l'extrieur du primtre urbain, 550 puits
durent tre approfondis, les autres subissant soit des
rabattements trs faibles ou nuls, soit ayant une
tranche d'eau largement suffisante. Pour le calcul des
approfondissements, le niveau pizomtrique pris en
considration tait celui aprs 3 mois de pompage
465 l/s sans tenir compte de la ralimentation de la
nappe (prcipitations et irrigation).
Pour l'essai de pompage proprement dit, 65 puits
et pizomtres (dont 7 ont t foncs spcialement)
ont t choisis. Un programme de mesures tal sur
huit jours fonctionnait de la manire suivante :
les forages et leurs pizomtres proches
taient relevs tous les jours,
16 puits taient relevs les jours impairs,

12 puits taient relevs les jours pairs,

PLAINE DU TADLA

FIG.141-- Alimentation en eau de Khouribga : schma des adductions.

331

332

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

8 puits rpartis sur l'ensemble du cycle taient


relevs tous les quatre jours,

dbits, volumes extraits, diverses mesures


lectriques pour chaque forage en pompage.
Le tableau ci-dessous explique comment a fonctionn l'essai proprement dit. Signalons en outre que
l'volution du niveau pizomtrique de chaque forage
a t suivie plusieurs jours comme pour un essai de
pompage habituel (descente et remonte).

19 puits rpartis sur l'ensemble du cycle


taient relevs tous les huit jours,
pluviomtrie quotidienne au forage 655/36
(mesure grce un pluviomtre et un pluviographe),
N

I. R. E.

655/36

721/36

722/36

Dbit unitaire de pompage en 1/s

100

200**

135

130

Dbit cumul de pompage en 1/s

100

200

335

465

8.1.65

15.6. 65
106

Date de mise en route

15.12.64*

Nombre unitaire de jours de


fonctionnement

24

158

Nombre cumul de jours de


fonctionnement

24

182

Date d'arrt des pompages


Date d'arrt de la remonte

288

29.9.65
168

456

16.3.66
15.3.68

Nombre de jours de
la remonte

731

* Un premier dmarrage 100 1/s eut lieu le 26.6.64, mais par suite de panne de pompe, les essais ont d tre
interrompus et repris plus tard.
* * Le dbit a t ramen 100 1/s du 26.2.65 au 15.3.65 pour des raisons dmnagement.

La remonte proprement dite (toutes pompes


arrtes) a d tre courte car l'OCP avait besoin de
100 l/s environ pour l'alimentation de Khouribga. De
toutes les manires, les essais avaient dmontr que le
pompage 100 l/s sur le forage 655/36 ne posait aucun
problme particulier. Ds lors, ce forage, puis plus
tard, le forage 722/36 situ dans Fkih-ben-Salah,
taient raccords la station de reprise se trouvant
l'intersection de la route P 22 d'Oued-Zem Fkih-benSalah avec la route S 133 de Khouribga Bni-Mellal.
L'adduction proprement dite, longue de 45 km,
comprenant deux stations de reprise et une station de
rpartition (Bou-Jniba) a t ralise de 1963 1965.
Le forage 721/36, situ plus l'cart, n'est pas encore
raccord actuellement (fvrier 1973). Jusqu ' ces jours
les deux ouvrages exploits n'ont t qu 'exceptionnellement pomps au dbit maximum, soit 330 l/s
(28500 m3 /j).
Durant les pompages d'essai, les eaux exhaures
taient vacues de manire ne causer qu'un minimum de perturbation la pizomtrie :
le forage 655/36 rejetait ses eaux dans le drain

de Fkih-ben-Salah 1,5 km du forage environ au


moyen d'un canal en bton,
Les eaux des forages 721/36 et 722/36 taient
vacues directement dans le canal secondaire n 13 en
bton dont le dbit de prise sur le canal principal des
Bni-Amir tait diminu de faon ce que le rgime
des irrigations ne soit pas modifi ; le gain en eau ainsi
ralis tait utilis dans des zones irrigues hors de
l'influence des pompages.
Cependant le rejet du 655/36 dans le drain de
Fkih-ben-Salah ayant perturb la nappe (le drain
alimentait la nappe au lieu de la drainer) il a galement
fallu raccorder ds que possible le refoulement du
forage au canal secondaire n 13.
Durant tout le pompage, ainsi que pendant la
remonte, le rgime habituel des irrigations que l'on
pouvait considrer comme faisant partie du
comportement normal de la nappe, a t maintenu. La
remonte proprement dite a malheureusement t
perturbe par la mise en route prmature du forage
655/36.

333

PLAINE DU TADLA

Pendant les essais, on a constat que le niveau


pizomtrique dans les environs du canal secondaire en
terre n 12 se comportait d'une manire plus ou moins
indpendante du pompage ; ce phnomne est
videmment attribuer aux infiltrations dues au canal
lui-mme. Aussi a-t-il t jug ncessaire de procder
des mesures spciales dans cette zone en vue de
rsoudre les difficults apparues et d'essayer de prvoir
le comportement de la nappe lorsque ce canal en terre
sera supprim. Par ailleurs, cette exprience devrait
permettre l'extrapolation des rsultats l'ensemble des
zones domines par les canaux secondaires en terre
dont les apports la nappe par infiltration sont loin
d'tre ngligeables.
Numro I.R.E.
Niveau pizomtrique (m) le 15.12.64 *

655/36

721/36

722/36

2,91

5,49

6,60

8,21

0,44

0,68

9,23

l,13

l,91

6 mois de pompage le 16.6.65**

10,60

9,57

1,50

1 an de pompage le 15.12.65

12,29

11,49

7,85

la fin du pompage le 16.3.66

12,40

10,94

8,37

maximum atteint

13,09

12,11

8,61

2,56

0,63

1,66

1 mois de pompage le 15.l.65


Rabatte
ment
3 mois de pompage le 15.3.65
(m)

rsiduel la fin de la remonte,


le 26.7.66
Volumes exhaurs durant la descente (m3)
Dbit rel moyen (l/s)
Descente
Transmissivits
(m2/s)
Remonte

Coefficient
d'emmagasinement

Il est en effet prvu l'avenir de remplacer ces


canaux par des canaux en bton.
Plus de 45 000 mesures ont t effectues lors des
essais. Si elles n'ont pas encore t exploites dans le
dtail, vu les difficults de manier un nombre aussi
lev de valeurs, elles ont permis l'laboration de cartes
pizomtriques, l'approfondissement des puits dans de
bonnes conditions, le calcul des transmissivits et des
coefficients d'emmagasinement de chaque forage,
l'approche d'une valeur globale du coefficient
d'emmagasinement par le procd de la variation du
niveau pizomtrique, etc.
Les divers rsultats hydrodynamiques obtenus sont
rsums dans le tableau ci-dessous.

7 100 000
180

3 000 000
121

1 900 000
131

essai prliminaire

2,8.10-2

3.10-2

3,8.10-2

de longue dure essai

2,9.10-2

3,1.10-2

3,7.10-2

essai prliminaire

2,3.10-2

6.10-2

3,8.10-2

essai de longue dure.

2,5.10-2

5,8.10-2

3,8.10-2

2,3.10-2

2,7.10-2

2,1.10-2

essai prliminaire
calcul global

Bien que de mdiocre qualit chimique, les eaux


des forages d'exploitation ne posent pas de problmes
particuliers ; par contre il n'en est pas de mme au

2,5.10-2

point de vue de la potabilit selon les Normes


Internationales pour l'Eau de Boisson (OMS, 1965).

334

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

Forage
655/36

Numros I.R.E.
des ouvrages

Forage
721/36

Puits

Forage
722/36

2660/36

Rfrences
Laboratoire

SMD
n 369

SMD
n 447

SMD
n 393

SMD
n 407

SMD
n 448

SMD
n 394

SMD
n 421

SMD
n 449

SMD
n 370

Date de prlvement

28.6.64

15.3.66

18.2.65

17.6.65

15,3.66

18.2.65

31.8.65

15.3.66

27.6.64

mg/l

mg/l

mg/l

mg/l

mg/l

mg/l

mg/l

mg/l

Unit

mg/l

Ions analyss
Na+

54,5

76,4

209,0

185,9

182,5

144,3

106,1

108,5

92,0

K+

5,2

0,3

10,1

1,7

1,4

4,1

3,6

0,7'

3,8

73,6

79,3

86,1

78,9

90,1

77,0

78,0

79,8

83,6

138,5

136,3

153,7

158,2

155,1

135,3

136,0

133,0

161,3

Cl-

312,0

364,0

596,0

588,0

579,0

426,2

411,5

402,0

480,0

F-

0,11

0,2

NO3 -

102,2

72,1

93,0

4,4

42,9

80,6

11,5

36,7

54,6

HCO3 --

271,5

274,5

280,6

280,6

292,9

292,8

292,9

292,8

253,2

CO3 -

SO4-- -

34,3

60,5

59,4

61,6

Mg++
Ca

++

0,08

Rsidu sec 105C

1 145,6

1 234,0

1 563,2

1 679,2

1 463,2

Conductivit
en millimhos

1 670

1 731

2 338

2 542

2 382

pH (mesur sur le

7,2

7,0

7,1

7,55

7,0

0,17

0,08

52,3

58,3

57,7

1 340,8

1 372,6

1 102,0

1 838

1 740

1 934
7,1

7,0

0,05

7,0

26,0
1416,4
2 008
7,2

terrain)

Tableau des analyses chimiques des forages d'exploitation pour l'OCP


Le tableau montre l'vidence que la concentration totale est frquemment voisine de 1 500 mg/l
(maximum admissible), parfois au-dessus, que les
chlorures exprims en Cl - sont en gnral compris
entre 400 et 600 mg/l (maximum admissible : 600
mg/l) et que les teneurs en nitrates (en NO 3 ) dpassent
presque toujours le seuil admissible, soit 45 mg/l.
Afin d'tudier le problme pos spcialement par
les taux levs de nitrates, de nombreux prlvements
ont t entrepris tant dans les forages d'exploitation
que dans les puits environnants et ont mis en vidence
les faits suivants:
- les teneurs en nitrates d'un point donn fluctuent
considrablement dans le temps (dans le rapport de 1
2 couramment, parfois de 1 3, voire davantage),

- on constate que les concentrations totales et en


chlorures varient en sens inverse des teneurs en
nitrates.
Il semble bien prouv que l'activit des bactries
nitrifiantes prsentes dans l'eau de la nappe soit
l'origine des nitrates. Les variations du taux de nitrates
s 'expliqueraient alors par le fait que l'activit
bactrienne synthtisant les nitrates fluctuerait selon
les variations climatologiques et pizomtriques. De
plus l'augmentation de la concentration totale (et,
corrlativement celle des chlorures) inhiberait
l'activit des bactries nitrifiantes.
Diverses solutions ont t proposes pour ramener
la teneur en nitrates un taux acceptable : change
d 'ions, mlange avec des eaux moins riches en nitrates
(en particulier celles du forage 721/36), recherche de

335

PLAINE DU TADLA

zones haute transmissivit prsentant des


caractristiques chimiques plus favorables dans leur
ensemble, etc. Remarquons que le problme du taux
limite en nitrates a perdu de son acuit puisque les
nouvelles normes sont: jusqu' 50 mg/l satisfaisant
entre 50 et 100 mg/l utilisable au-dessus de 100
mg/l dconseill (Normes europennes applicables
l'eau de boisson OMS, 1971).
Vers 1975-1976 vraisemblablement, les besoins en
eau de la rgion de Khouribga satisfaire partir du
Tadla dpasseront 40 000 m3 / j . Aussi un doublement
de la conduite entre la station de reprise de Fkih-benSalah et Bou-Jniba a t prvu ; l'approvisionnement
pourrait tre alors assur partir du canal principal
d'irrigation D des Bni-Moussa. Toutefois, en attendant
la ralisation de cette opration remise en question
l'heure actuelle, une troisime campagne de forages et
d'essais de pompage dans le but d'exploiter plus intensment et dans de meilleures conditions la nappe
phratique des Bni-Amir a t entreprise en tenant
compte des facteurs suivants
emplacements des forages compatibles avec les
installations actuelles et futures,
zone hydrauliquement favorable,
zone de qualit chimique acceptable.
Avant tous travaux et tudes, deux zones de 16 km2

environ chacune furent ainsi dfinies sur documents :


l'une au S de Fkih-ben-Salah et l'E de la route P 22
(dans le prolongement de la conduite des forages
721/36 et 722/36), l'autre l'E de Fkih-ben-Salah et au
N de la route S 133 (sur le trac de la future adduction
du canal D).
A l'origine 10 forages avaient t prvus ;
toutefois, les caractristiques hydrodynamiques des
puits imparfaits tests voisins des forages tant les
mmes que celles des forages, l'tude s'est surtout
oriente vers de nombreux essais de pompage sur des
puits existants.
Finalement 6 forages seulement ont t excuts
totalisant une longueur de 381 m (moyenne : 63,50 m),
mais 26 puits ont t essays l'intrieur des zones
ainsi dfinies et aux alentours. Paralllement une
campagne de prlvements rguliers dans 20 puits a
dur une anne et a port sur les points suivants :
mesure de la temprature de l'eau, dtermination du
pH, dosage
du CO-2 libre (sur le terrain), dtermination
du Cl , du NO 3 et du rsidu sec 105C (au
laboratoire).
Partant du principe admis l'poque de ne pas
pomper dans une zone o la teneur en nitrates dpasse
40 mg/l, une trs petite zone a pu tre circonscrite au S
de Fkih-ben-Salah, le long de la route P 22 dans
laquelle les quatre points suivants ont t slectionns.

Puits
2324/36

Forage
2625/36

Puits
2648/36

Forage
2627/36

378.439

378.385

380.530

378.483

208.588

208.572

208.888

207.663

Altitude du sol

(m)

424,90

424,70

429,10

423,10

Profondeur totale

(m)

21,50

50,00

19,60

50,00

Niveau pizomtrique par


rapport au sol

(m)

3,96

3,65

4,87

3,03

31.7.69

15.7.69

29.7.69

23.7.69

80,5

81,5

90,0

IRE

Coordonnes Lambert

A la date du
Dbit maximum pomp (l/s)
Rabattement maximum
mesur

(m)

1.25

1,21

Transmissivit la descente
(m2 /s)

1,1.10-1

Transmissivit la remonte
(m2 /s)

1,1. 10-1

83,7

1,64

4,53

1,1.10-1

5,5.10-2

1,1.10-1

5,4.10-2

2,3.10-2

336

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

Minimum (mg/l)

750

753

825

850

Maximum (mg/l)

760

770

830

Minimum (mg/l)

21,1

23,3

14,9

23,6

Maximum (mg/l)

30,7

39,4

23,6

23,6

Cl860

NO3-

Minimum (mg/l)

2 012

2 057

2,151

2 256

Maximum (mg/l)

2 079

2 308

2 164

2 271

Rsidu
sec 105C

Le dbit cumul de ces quatre points se monte


336 l/s environ. Par ailleurs le dbit du front de nappe
aux environs de ces captages, dans la zone o la
transmissivit est suprieure 1.10 -1 m / s , atteint
environ 230 l/s au kilomtre linaire. Il ne parat donc
pas y avoir de difficult pour satisfaire le dbit
supplmentaire demand l'poque, soit 300 l/s.
Si les caractristiques hydrodynamiques de ces
ouvrages sont excellentes, plusieurs facteurs limitants
de la potabilit de l'eau existent : rsidu sec toujours
suprieur 2 000 mg/l, chlorures toujours suprieurs
600 mg/l. L' eau de la nappe est donc de toutes
manires impropre la consommation humaine.
Quoiqu'il en soit, il semble difficile de mettre jour
des zones intressantes hydrauliquement dont la
concentration totale soit infrieure 2 000 mg/l, et
fortiori 1 500 mg/l. Il faut donc renoncer alimenter
Khouribga en eau potable partir de cette source.
Certes, les incidences d'un pompage continu gros
dbit sur le drainage de la nappe et les irrigations
partir d 'eaux moins sales (barrage de Bine-el-Ouidane
ou/et barrage de Dechra-el-Oued sur l'Oum-er-Rbia ou
encore forages profonds au Turonien voir chapitre
9) se feront sentir, mais sans doute trs long terme.
Par contre, les besoins en eau industrielle pour l'OCP
pourraient tre certainement satisfaits partir de la
nappe des Bni-Amir alors que l 'eau du canal d'irrigation principal D des Bni-Moussa serait exclusivement rserve la consommation humaine : cette
solution suppose videmment un doublement de la
conduite de refoulement vers Khouribga.
Dans cette hypothse, la nappe des Bni-Amir
serait fortement draine par pompage ; ses eaux ne
seraient pas recycles. Les quantits d'eau rserves
l'irrigation ne seraient pas modifies.
De mme les quantits d'eau d'irrigation des BniMoussa ne seraient pas diminues car le dbit prlev
dans le canal D pourrait tre restitu au moyen de
captages judicieusement disposs dans la nappe
phratique des Bni-Moussa ; la nappe bnficierait
mme d'un supplment de drainage dans les zones o

le niveau pizomtrique est proche du sol, sousproduit du drainage par pompage.


ETUDES PAR SIMULATIONS
DU DEVELOPPEMENT DES EXPLOITATIONS D'EAU
SOUTERRAINE DANS
LA REGION DES BNI-MOUSSA DE L'EST
La rgion NE des Bni-Moussa situe entre l'oued
Derna et Kasba-Tadla (fig. 142) est actuellement en
partie irrigue en utilisant les sources du dir (pimont)
et des drivations de l'oued Derna. Le Ministre de
l'Agriculture et de la Rforme Agraire a tudi la
rnovation de ce rseau d'irrigation et une mise en
valeur plus intensive en augmentant les superficies
irrigues, l'eau provenant du barrage de Dechra-elOued sur l'Oum-er-Rbia ou bien de l'exploitation des
eaux souterraines. La solution barrage tant
actuellement diffre, il tait donc ncessaire de
prciser les disponibilits de la nappe phratique. Tout
d'abord, afin d'tudier les effets d'une mise en
fonctionnement de nouveaux captages destins cette
exploitation, deux modles mathmatiques ont t
raliss ; ils simulent l 'coulement de la nappe dans la
zone comprise entre le dir et l'Oum-er-Rbia d'une part,
les oueds Zemkil et Day d'autre part (cette zone a t
dlimite en fonction des connaissances hydrogologiques l'poque : printemps-t 1972). Le
premier (utilisant le programme mathmatique
DRPER) simule l'coulement de la nappe en rgime
permanent, tandis que le second (programme
mathmatique DRTRA) simule un rgime transitoire.
Dans les deux cas on a assimil cette nappe , une
nappe captive coulement bidimensionnel. Les
programmes de calcul automatique DRPER et DRTRA
sont des modles standard crs par le Bureau de
Recherches Gologiques et Minires franais et mis
la disposition de la Direction de l'Hydraulique.
A partir de ces moyens de calcul, dans une seconde
phase, on a cherch optimiser l'implantation des
ouvrages projets, de faon connatre le volume

230

230
524

379
C6

O.

t?
iko
Ko

Ch. kebira?

377

K. TADLA

2103

q il

2106

2102

2114

1914

2110

697

P
q

il

696
695

694

1932

mk
il?

8.9

EL KSIBA

2.3

2105

9al

2104
RP 2
4

698

2.3

220
C

Za

801
800
699

O.

2108

ed
ou

24

1931

220
C6

RP

C 9al

2101

ou
m

2109

5.6

il

qt

O. Haoumet

8.9

il

378
2111

Rb
ia

O. Guettaye?

O. Tahezrit

2107

h
lla
Me

C 8.9

C 8.9

Rherm el Alem

1930
f
se
us
Yo

963

210

210

962
la
Ou

1929

Tunera?

de

LEGENDE

qt

1416
1915

O. Derna
xX

Sable et grs de l'Oum er rbia


(Mio-pliocne)

674
Taghzirt

qt

Travertins de sources Mritines

q il

Calcaires lacustres du Tadla

e 2.3

Brche de Beni Mellal, grs roses du Tadla


(glauconie altre), (Luttien suprieur)

C 9el

Srie des phosphates, sables roses, dalles


siliceuses Thersithes, phosphate silicifi,
dolomies ou calcaires intercals (Danien-Luttien)

673
e 2.3

672
671
526

527

670
669

532
528

200

Ak
ka

1630
1933

"
"D

668

RS
O.

O. Foum El Anseur

667
666
Daya

qt

0
13
Ca
n

190

0.9

Calcaires blanc, lumachelle Cardita


beaumonti (Maestrichien-Danien)

1521

C6

Calcaires massifs Nrines, dolomies


blanches, craies Inocrames, dalles
Astartes (Turonien)

1540
BENI-MELLAL
1632

q2

Limons rouges ou "hamri"

al

691

Foum el Anseur

665

200

Forage (Indicie 37)


C

10 km

670

Numro I.R.E

FIG.142 Zone comprise entre l'Oued Derna et Kasba-Tadla-Rhorm-El-Alem :carte de situation.

190

230

230
524

C6

O.

Ko

t?
i ko

Ch. kebira?

377

K. TADLA

2103

q il

2106

2102

2114

1914
2109

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Za
m

698
697

P
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696
695

694

1932

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2.3

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RP
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1416
1915

O. Derna
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Sable et grs de l'Oum er rbia


(Mio-pliocne)

674
Taghzirt

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Travertins de sources Mritines

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Calcaires lacustres du Tadla

e 2.3

Brche de Beni Mellal, grs roses du Tadla


(glauconie altre), (Luttien suprieur)

C 9el

Srie des phosphates, sables roses, dalles


siliceuses Thersithes, phosphate silicifi,
dolomies ou calcaires intercals (Danien-Luttien)

673
e 2.3

672
671
526

527

670
669

532
528

200

Ak

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1630
1933

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O. Foum El Anseur

667
666
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0
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0.9

Calcaires blanc, lumachelle Cardita


beaumonti (Maestrichien-Danien)

1521

C6

Calcaires massifs Nrines, dolomies


blanches, craies Inocrames, dalles
Astartes (Turonien)

1540
BENI-MELLAL
1632

q2

Limons rouges ou "hamri"

al

691

Foum el Anseur

665

200

Forage (Indicie 37)


C

10 km

670

190

FIG.142 Zone comprise entre l'Oued Derna et Kasba-Tadla-Rhorm-El-Alem :carte de situation.

Numro I.R.E

190

338

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

d'eau maximum pouvant tre exhaur en respectant


certaines contraintes. On a dduit ensuite un prix au
mtre-cube d'aprs les donnes conomiques en
vigueur au Maroc.
ETABLISSEMENT DE MODLES MATHMATIQUES
REPRSENTATIFS DE LA NAPPE

La simulation en rgime permanent ncessite la


connaissance des lments suivants :
valeurs de la transmissivit (carte),
valeurs de la pizomtrie aux limites potentiel hydraulique constant,
valeurs des dbits d'entre et de sortie.
Aprs le report de ces diffrentes valeurs dans des
mailles carres de 625 m de ct, il s'agissait de
comparer la pizomtrie ainsi calcule avec celle
rellement mesure, dite pizomtrie de rfrence
(calage du modle).
Pour la simulation en rgime transitoire utilisant
le modle permanent cal, les donnes supplmentaires qui doivent tre fournies sont :
-

coefficient d'emmagasinement (pris gal


5.10 -3 pour toute la zone tudie),

historique des alimentations de la nappe


par la zone de pimont,

historique des prlvements existants,

historique de quelques variations


pizomtriques locales.

Pour l'tablissement de ces deux modles on disposait des lments suivants :


- gologie,
- cartes pizomtriques diverses dates
(pizomtrie gnrale et pizomtrie
locale),
paramtres hydrauliques, c'est--dire les
transmissivits et les coefficients
d'emmagasinement,
- les entres, les sorties.
Les entres comportent la pluviomtrie moyenne
estime 500 mm/an (l'infiltration due aux
prcipitations n'a pas t prise en compte car elle est
suppose contrebalancer les soutirages non rpertoris), les infiltrations dues aux pandages des
eaux des sources du dir et des sguias (estims globalement entre 4 800 et 7 300 l/s pour l'anne 1972
selon les poques) et l'alimentation partir des
infiltrations de l'oued Derna entre Taghzirt et le pont
de la route P 24 estimes 300 l/s. Il ne semble pas
qu'il faille tenir compte d 'une alimentation latrale
partir des calcaires de bordure de l'Atlas ou par
drainance de la nappe turonienne.

Les sorties sont constitues par les prlvements


mal connus dans la nappe et par le drainage des
oueds Oum-er-Rbia (estim entre 700 et 1 100 l/s),
Derna entre le pont de la route P 24 et l'Oum-er-Rbia
(estim 750 l/s en moyenne) et Day (estim 400
l/s en moyenne). L'vaporation de la nappe doit tre
nulle tant donn que le niveau pizomtrique est
toujours infrieur 5 m.
Si le calage du modle permanent a t satisfaisant, il n'a pas t possible d 'effectuer un calage
satisfaisant pour le modle transitoire dans l 'tat
actuel de nos connaissances. Toutefois l'volution
probable des rabattements provoqus par les pompages projets a t ralise partir d'un modle
approch et suffisant pour les objectifs recherchs.
IMPLANTATION
OPTIMALE
DE
NOUVEAUX
CAPTAGES ET COT DU MTRE CUBE DE L 'EAU
EXHAURE

Le modle mathmatique dcrit prcdemment est


suppos reprsentatif du comportement de la nappe.
On a donc adopt l'ensemble des hypothses
introduites pour son tablissement (nappe assimile
une nappe captive en particulier).
Une pr-tude envisageait l'irrigation de la zone
considre, partir d'un barrage difi sur l'Oum-erRbia Dechra-el-Oued. Cette solution est
actuellement diffre au profit d'un amnagement des
ressources propres en eau souterraine et d'une amlioration du rseau de sguias existant l'amont de la
nappe. On a suppos que ce dernier amnagement ne
perturbera pas l'quilibre actuel, c'est--dire que le
volume d'infiltration demeurera similaire.
On a choisi pour objectif d'exhaurer le volume
d'eau maximum de la nappe, compte tenu d'un certain
nombre de contraintes.
Les prcisions suffisantes concernant des contraintes conomiques n 'ont pu, jusqu'ici, tre dtermines. Aussi a-t-on choisi de ne prendre en compte
que des contraintes physiques, imposant une limitation au volume d'eau exhaur.
L'utilisation d'un modle mathmatique et de la
programmation linaire permet de slectionner parmi
une distribution gographique de forages que l'on peut
projeter de raliser, ceux permettant d'obtenir un
volume d'eau exhaur maximum, tout en respectant
certaines contraintes physiques ou conomiques. Dans
notre cas, seules des contraintes physiques ont t
imposes : pour une profondeur moyenne de la nappe
de 15 m, le rabattement maximum autoris en un point
quelconque de l'tude ne devait pas dpasser 20 m.
Par ailleurs il tait ncessaire de choisir au dpart
les zones de captages les plus favorables selon les
critres suivants :

339

PLAINE DU TADLA

choix de sols favorables la culture,


zones transmissivit leve,
prfrence pour les zones o la nappe est la
moins profonde par rapport au sol,
situation du captage permettant une distribution gravitaire de l'eau, (dans la mesure du
possible)
exclusion des zones bties ou topographiquement inaptes l'irrigation,
proximit des lignes lectriques, car il est
envisag d'exploiter les ouvrages par pompes
lectriques immerges,
sens d'coulement de la nappe : les forages
ont t disposs le long d'isopizes, c'est-dire selon une direction gnrale N-S.
Deux programmes d'optimisation ont t choisis :
Volume exhaur durant
4 mois (m3 )

le premier exploite la nappe en tenant compte en


particulier des zones de pompages existantes tandis
que le second ne considre que les rabattements au
droit des ouvrages projets.
Dans le premier cas (exploitation limite) on
obtient un dbit total de 978 l/s (sur 4 mois), soit un
volume exhaur de 10 140 000 m3 permettant
l'irrigation de 1 240 ha (besoins en eau fixs 8 140
m3 /ha/an) ; dans le deuxime cas, le dbit total serait
de 1 035 l/s (sur 4 mois), soit un volume exhaur de 10
730 900 m3 permettant l'irrigation de 1 310 ha (besoins
en eau estims 8 140 m3 /ha/an).
Il a alors t possible d'estimer le cot du mtre
cube d'eau pompe au niveau du sol en tenant compte
des investissements ncessaires (forage tub prt
l'exploitation, quipements de pompage, lignes
lectriques et transformateurs) et des dpenses
d'nergie lectrique (en adoptant le prix de 0,16 Dh le
kWh) :

10 140 000

10 730 900

Cot moyen
des investissements

0,0344

0,0346

Cot moyen de
l'nergie de pompage

0,0210

0,0202

Prix de revient

0,0554

0,0548

Ces chiffres exprims en dirhams (fin dcembre


1972) s'entendent pour un mtre cube d'eau pompe
rendue au sol.
En rsum l'exploitation des eaux souterraines de
la zone envisage ici doit permettre une production
d'au moins 10,1 millions de mtres-cube par an
rpartis sur 4 mois. En ne prenant en compte que la
ralisation des forages, l'quipement de pompage,
l'amnagement lectrique (lignes, transformateurs,
dpenses en nergie), on peut valuer le cot, en tte
de forage, 5,5 centimes par mtre-cube d'eau exhaur
pour 1 250 hectares irrigables.
Les deux projets, cas A (exploitation limite) et
cas B (exploitation non limite), donnent des rsultats
similaires. Il faut toutefois souligner que, dans le cas
B, on n'a pas pris en compte les dpenses occasionnes
par la restitution des ressources en eaux locales
actuelles auxquelles on, porterait prjudice. Par
ailleurs le potentiel actuel de la nappe est largement
tributaire des infiltrations dans les zones irrigues
dans la partie amont ; par la suite le ramnagement
du rseau de sguias de cette zone devra s'accompagner d'une tude prcise de la rpercussion ventuelle
du changement de cette distribution.

Il parat possible d'augmenter la production l'Est


de la zone envisage (oued Zemkil), en prcisant les
donnes
hydrogologiques
actuellement
peu
nombreuses, de faon raliser un, modle de
simulation reprsentatif. L 'tude de la mise en
exploitation de la rgion ouest du Derna n'a t
aborde ici que pour tester son influence sur la zone
nord, par l'intermdiaire des infiltrations de cet oued ;
son extension est sans aucun doute ralisable. L'tude
d'ensemble ncessiterait la confection d'un modle de
simulation comportant un grand nombre de mailles et
utilisant l'analogie lectrique.
EXPLOITATION DE LA NAPPE PHREATIQUE
DANS LA REGION DE SIDI-JABEUR POUR
LE RENFORCEMENT DU RESEAU
D'IRRIGATION GRAVITAIRE ET DRAINAGE
(BNI-MOUSSA)
Les dbits vhiculs par le rseau d'irrigation D 13
(1 550 l/s en tte) sont insuffisants pour irriguer selon
des normes modernes les 4 000 ha domins ; en effet,

340

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

il avait t prvu; l'origine d'irriguer certaines


parcelles partir de pompages ponctuels, mesures
justifies par la prsence d'un aquifre trs transmissif
(transmissivits comprises entre 5.10 -2 et 1.10 -1 m2 /s
l'E de la route S 133) et d'un niveau pizomtrique
proche du sol (pompage + drainage). Par la suite, de
nouvelles dcisions ont t prises pour irriguer la
totalit des superficies domines l'aide du rseau
gravitaire existant dont le calibrage est de ce fait
inadapt.
Ds 1960, le Centre des Etudes Hydrogologiques,
puis la Division des Ressources en Eau ont t
amens tudier les divers problmes poss (tout
d'abord le drainage des zones menaces par des
remontes importantes du niveau pizomtrique) en
tenant compte des facteurs en prsence (stations de
pompage existantes, calibrage du rseau D 13, nappe
proche du sol), proposer de nouveaux travaux
(excution de deux forages en gros diamtre : 1450/37
et 1451/37) et recommander une exploitation
rationnelle de la nappe.
En 1953, quatre puits en gros diamtre ont t
foncs : GR I (339/37) et GR V (531/37) alimentent le
rseau D 13 tandis que GR II (529/37) et GR III
(852/37) rejettent leurs eaux dans le rseau D 14 ; ces
ouvrages sont quips de pompes dbitant
unitairement plus de 150 l/s. R. Hazan et L. Moullard
devaient tudier en 1960 par des essais de pompage
prolongs les trois premires stations et leur incidence

sur le drainage (en effet, bien que GR II soit raccord


au rseau D 14, son action se fait essentiellement
sentir dans la zone de Sidi-Jabeur) tandis que P. Breil
reprenait ces tudes en 1962. Entre temps, deux
campagnes de forages (18 ouvrages) devaient apporter
une
meilleure
connaissance
des
conditions
hydrogologiques rgionales, notamment l'Ouest de
la route S 133. Un des forages de reconnaissance a
d'ailleurs t transform en forage d'exploitation
(725/36) dont il sera question plus loin. Depuis 1963
les recherches, continues par H. Etienne et B. Genetier, aboutirent l'excution de deux nouveaux
forages d 'exploitation en gros diamtre (1 450/37 et
1451/37) tandis que C. Stork faisait construire un
rseau de drainage gravitaire en 1962-1963.
En 1973, la rgion de Sidi-Jabeur comporte donc
six ouvrages d'exploitation (trois puits et trois forages
en gros diamtre) ainsi qu'un puits (1 474/37) pouvant
tre exploit un dbit intressant dans des conditions
favorables. Tous ces points ont subi divers essais de
pompage ponctuels plus ou moins longs. Aprs
l'excution des forages 1 450/37 et 1 451/37, une
tude de drainage par pompage plus complte que les
prcdentes a pu tre mene bien ; c'est de cette
tude dont nous parlerons en dtail.
Les rsultats hydrodynamiques des sept captages
tudis individuellement sont rsums dans le tableau
ci-contre.

PLAINE DU TADLA

(1)
(2)
(3)
(4)
(5)

Bouchon annulaire de ciment de 15 16 m; profondeur totale lors des essais : 33,45 m.


Date du dmarrage de l'essai retenu.
Pizomtres sans n' I.R.E; n'ont pas t conservs.
Un essai de pompage de courte dure a t excut sur le forage de reconnaissance (675/36) situ 3,35
Un essai de pompage de courte dure a t excut sur le forage de reconnaissance (679/36) situ 21,00 m.

N.B. : Seul l'essai de pompage le plus significatif pour chaque ouvrage a t retenu dans ce tableau. Le coefficient
d'emmagasinement moyen de la rgion de Sidi-Jabeur pour laquelle on disposait de 19 mesures est de 2,5.102.

341

342

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

La chimie des eaux de ce secteur comme d'ailleurs


celle de la plus grande partie des Bni-Moussa ne pose
aucun problme tant donn la bonne qualit des eaux

N I.R.E.

de la nappe phratique et des eaux d'irrigation


provenant de Bine-el-Ouidane.

725/36

339/37

K+

0,6

0,5

0,4

Na+

28,5

19,3

Ca++

42,0

Mg++
ClNO3HCO3CO3

1450/37

1451/37

0,4

non
dos

non
dos

6,0

19,3

14,3

non
dos

non
dos

58,5

80,0

78,0

80,0

80,0

78,0

70,0

36,5

34,0

35,3

31,6

38,9

38,9

51,1

52,5

35,5

53,5

35,5

28,4

28,4

79,9

8,5

12,3

12,3

3,3

non
dos

non
dos

262,3

384,3

359,9

372,1

378,2

384,3

451,4

6,0

19,2

9,6

9,6

4,8

144,0

62,4

450,1

575,5

568,1

542,0

> 785,3

480 (1)

480 ( 1)

460 (1)

410

620

10.03.73

10.03.73

--

SO4-Somme des
ions anayss
Rsidu sec
180C
Date de
prlvement

380
29.08.69

526/37

(1) 110
Les valeurs sont exprimes en mg/l.
Ces analyses sont choisies parmi de nombreux autres.

531/37

12.03.73

0
110,4
440
23.10.63

16.12.63

1474/37

non
dos

09.12.64

343

PLAINE DU TADLA

Pour tudier l'effet de drainage, les trois stations de


pompage GR et le forage 1 451/37 furent pomps
Date et heure de
mise en route
N I.R.E
de la station

simultanment au dbit de 570 l/s suivant le


calendrier ci-dessous :
Nombre d'heures
de pompage

Dbit en l/s
par
cumul
ouvrage
65

65

par
ouvrage

cumul

15 h 30

15 h 30

3.11.63

17 h 00

4.11.63

8 h 30

85

85

5.11.63

11 h 00

110

1,10

71 h

113 h

531/37 (GR V)

8.11.63

10 h 00

170

280

72 h

185 h

339/37 (GR I)
529/37 (GR II)

11.11.63
11.11.63

10 h 00
10 h 00

160
130

570

864 h

1 049 h

1451/37

Date d'arrt

26 h 30

42 h

17 dcembre ,1963 10 h 00

La surveillance pizomtrique gnrale tait assure par 35 puits relevs quotidiennement ; un certain
nombre de jaugeages furent excuts pour contrler les
dbits des stations 339/37, 529/37 et 531/37 et ceux
des drains parallles aux canaux D 13 et D 13 A.
L'irrigation gnrale tait arrte ; les prcipitations
(station mtorologique de Bni-Mellal) n'ont
commenc que le ler dcembre avec 90,4 mm pour la
premire dcade. Pour le mois de novembre on note
18,8 mm dont 16,6 mm pour le 15, sans influence
pratique sur le comportement de la nappe.
Les mesures pizomtriques effectues permettent
de tracer un rseau de courbes d'isorabattement de 0
2 m entre le 3 et le 30 novembre 1963. En
planimtrant ce rseau de courbes, le volume des
terrains intresss par le pompage est de 0,15.106 m3 .
En prenant comme valeur moyenne du coefficient
d'emmagasinement 2,5.10 -2 , le volume d'eau (V 1) qui a
t extrait des rserves de la nappe durant cette
priode se monte :
V1 = 2,5.10 -2 . 0.15.10 6 = 0,375.10 6 m3 .
Or le volume d'eau dbit par les pompes (V 2)

tant de 1,08.10 6 m3 , il en rsulte donc qu'on peut


valuer le volume naturel moyen d 'coulement de la
nappe (V 3) 0,705.10 6 m3 ; ces volumes convertis en
dbit fictif continu reprsentent :
159 l/s pour les rserves fournies par la nappe,
300 l/s pour le dbit moyen d'coulement de la
nappe sur un front de 3 000 m environ
(soit 100 l/s au kml).
Les drains parallles aux canaux D 13 et D 13 A
ont vu rapidement diminuer leurs dbits (de l'ordre de
40 l/s) la suite du rabattement de la nappe ; par
contre le rle de l'oued Day est difficile prciser.
En supposant que toutes ces conditions se renouvellent, on prendra le dbit moyen d'coulement
comme dbit fictif continu d'alimentation ; ce sera le
dbit total fictif continu disponible pour l 'irrigation,
soit 300 l/s, compte non tenu des rinfiltrations dues
aux irrigations. En admettant que les irrigations
intensives durent six mois, le dbit exploitable
instantanment sera de 600 l/s. Ce dbit pourra tre
extrait au moyen des cinq stations existantes dont les
quipements sont les suivants :

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

Station de pompage

Dbit install

Lieu de rejet des eaux

puits 339/37 (GR I)

160 l/s

canal D 13

puits 529/37 (GR II)

130 l/s
170 l/s

canal D 14

puits 531/37 (GR V)


forage 1450/37

65 l/s

forage 1451/37

100 l/s

394/37?

380/37?

400

Collect
eur

canal D 13 ou D 13 A

625 l/s

395

Total

canal D 13
canal D 13 A

405

344

357/37?

165/37

84/37?
54/37
Oue
rna

?
14

D24?
395/37

833/37

544/37
157/37

326/37

156/37?

y
Da

Ro

D13? 339/37
GRI
321/37?
643/37?

u te

A?
DD

330/37

346/37?
Da
y

FORAGES ETUDIES

77
16
ire n
tertia
in
m
Che

400

395

PUITS EXPLOITES A GROS DEBIT


1
2
3 km

D11
105/37?
185
Xx

D.T. 1077

rin
c

107/37?

33

UTILISES DANS L'ETUDE


PUITS

408/37?

D1

405

FORAGES

503/37?

na
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195

641/37?
128/37?

ed
Ou

1
en
ai r
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Xx

principa

co
se

Xx

Collecteur

450/37?
675/37

352/37

342/37

385/37

531/37
GR IV

Ca

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1476/36?

646/37?

680/37

50/37
451/37?

125/37

529/37
GR II?
546/37

403/37

Chemin tertiaire n 1678

775/36?

579/37?

F4?

ipa
lD

F6?

FIG. 143 A

Au 30 novembre 1963 l'allure des courbes d'isorabattement se prsentait sous la forme d'une ellipse
dont le grand axe se confondait avec le trac du canal
D 13, ce qui s'explique aisment par l'alignement des
trois stations de pompage 1451/37-531/37 - 339/37
totalisant lors des essais 440 l/s sur 570 l/s, soit plus
de 75 % du dbit. Au bout d'un mois, la surface o la
nappe a t rabattue d'un mtre tait de l'ordre de 560
ha.
Le drainage, sous-produit gratuit de ces pompages,
ne pourra toutefois exercer un effet continu et valable
qu' la condition de suivre certaines rgles. Sachant
par ailleurs que le dbit transitant au droit de la zone
de Sidi-Jabeur est de 300 l/s au moins (les calculs faits
partir du gradient hydraulique et de la transmissivit
donnent des rsultats beaucoup plus levs cela tient
vraisemblablement une connaissance insuffisamment
prcise dans le dtail des transmissivits et du gradient
hydraulique), il est donc possible de proposer le
schma suivant :
1. fonctionnement permanent de toutes les stations
de pompage (339/37, 529/37, 531/37, 1450/37,

1451/37) au dbit maximum (625 l/s) pendant trois


mois lorsque le drainage est ncessaire et vacuation
des eaux par l'oued Day,
2. fonctionnement permanent des stations 339/37
et 531/37 au dbit de 330 l/s correspondant sensiblement au dbit d'apport de la nappe,
3. surveillance hebdomadaire de la nappe au
moyen de cinq pizomtres,
4. mise en route de toutes les stations au dbit
maximum (625 l/s) lorsque le niveau pizomtrique ou
les conditions mtorologiques l'exigent.
L'eau exhaure sera affecte l'irrigation en priode d'arrosage ou rejete dans l'oued Day. Il est
vident que le dbit de pompage ncessaire l'irrigation pourra dpasser 330 l/s ; dans ce cas il y aura
lieu de diminuer le dbit du fonctionnement permanent
(point 2) de faon exploiter uniquement le dbit
d'apport rparti sur l'ensemble de l'anne.
Certes, une autre mthode d'exploitation consiste
exhaurer uniquement les dbits ncessaires aux

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

Station de pompage

Dbit install

puits 339/37 (GR 1)


puits 529/37 (GR 11)
.

puits 53,1/37 (GR V )

160 l/s

canal D 13

130 1/s
170 l/s

canal D 14

forage 1450/37

65 l/s

forage 1451/37

100 1/s

canal D 13 A
canal D 13 ou D 13 A

394/37?

eur

380/37?

405

Collect

canal D 13

625 1/s

395

Total

Lieu de rejet des eaux

400

344

357/37?

165/37

84/37?
54/37
Oue

4?
D1

rna

D24?
395/37

833/37

128/37?

principa
l

UTILISES DANS L'ETUDE

107/37?

346/37?

min
Che

400

395

PUITS EXPLOITES A GROS DEBIT


1
2
3 km

185
Xx

Da
y

FORAGES ETUDIES
0

D11
105/37?

408/37?

330/37

FORAGES
PUITS

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Ou

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tertia

7
167

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D.T. 1077

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l

195

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Ca

Xx

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450/37?
675/37
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D13? 339/37
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Collecteur

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GR IV

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125/37

529/37
GR II?
546/37

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Chemin tertiaire n 1678

775/36?

579/37?

F4?

F6?

FIG. 143 A

Au 30 novembre 1963 l'allure des courbes d'isorabattement se prsentait sous la forme d'une ellipse
dont le grand axe se confondait avec le trac du canal
D 13, ce qui s'explique aisment par l'alignement des
trois stations de pompage 1451/37-531/37 - 339/37
totalisant lors des essais 440 l/s sur 570 l/s, soit plus
de 75 % du dbit. Au bout d'un mois, la surface o la
nappe a t rabattue d'un mtre tait de l'ordre de 560
ha.
Le drainage, sous-produit gratuit de ces pompages,
ne pourra toutefois exercer un effet continu et valable
qu' la condition de suivre certaines rgles. Sachant
par ailleurs que le dbit transitant au droit de la zone
de Sidi-Jabeur est de 300 l/s au moins (les calculs faits
partir du gradient hydraulique et de la transmissivit
donnent des rsultats beaucoup plus levs cela tient
vraisemblablement une connaissance insuffisamment
prcise dans le dtail des transmissivits et du gradient
hydraulique), il est donc possible de proposer le
schma suivant :
1. fonctionnement permanent de toutes les stations
de pompage (339/37, 529/37, 531/37, 1450/

37, 1451/37) au dbit maximum (625 l/s) pendant trois


mois lorsque le drainage est ncessaire et vacuation
des eaux par l'oued Day,
2. fonctionnement permanent des stations 339/37
et 531/37 au dbit de 330 l/s correspondant sensiblement au dbit d'apport de la nappe,
3. surveillance hebdomadaire de la nappe au
moyen de cinq pizomtres,
4. mise en route de toutes les stations au dbit
maximum (625 l/s) lorsque le niveau pizomtrique ou
les conditions mtorologiques l'exigent.
L'eau exhaure sera affecte l'irrigation en priode d'arrosage ou rejete dans l'oued Day. Il est
vident que le dbit de pompage ncessaire l'irrigation pourra dpasser 330 l/s ; dans ce cas il y aura
lieu de diminuer le dbit du fonctionnement permanent
(point 2) de faon exploiter uniquement le dbit
d'apport rparti sur l'ensemble de l'anne.
Certes, une autre mthode d'exploitation consiste
exhaurer uniquement les dbits ncessaires

345

PLAINE DU TADLA

3 km

c
se

380

394

on

357

da

54

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165

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GR I

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T.4

327
643

675
103

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C .T

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400

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50

641

C .T

. 16

77

Ca
na

lD
na
Ca

ute

400

Ro

INDICE I.R.E. :37

FIG. 143 B Exploitation du secteur de Sidi-Jabeur (Bni-Moussa). Courbes d'isorabattement thorique aprs 3 mois de pompage
continu (en rouge); courbes d'isorabattement au 31-11-1963 (en bleu).

besoins de l'irrigation ; toutefois l'effet de drainage


sera fortement rduit, car l'exprience a montr qu'il
fallait pomper sans interruption durant des priodes
prolonges pour obtenir un abaissement apprciable du
niveau pizomtrique.

ont t tudis en 1964: un ancien forage en gros


diamtre (725/36) et un puits exploit dans le pass
(1474/37). Les divers rsultats, paramtres et
informations obtenus, sont mentionns dans les
tableaux prcdents.

Les trois stations de pompage les plus importantes


(339/37, 531/37 et 1 451/37) sont disposes selon une
ligne de courant, ce qui a pour inconvnient d'utiliser
un front d 'coulement trs troit de la nappe. Pour une
exploitation plus rationnelle, il y aurait intrt crer
deux lignes de pompages : l'une parallle aux
isopizes et passant par les points 1 450/37 et 531/37
et, de l, prolonge vers le nord avec une nouvelle
station dans une zone reconnue comme trs
transmissive environ 1 km du 531/37, supprimant les
apports amont de la nappe, l'autre perpendiculaire la
premire passant par les points 1 451/37, 531/37,
339/37 ayant pour but d'extraire l'eau d'infiltration et
d'assurer le drainage de la zone aval (D 13 B).
Par ailleurs la partie aval du rseau D 13 accuse un
dficit d'eau, notamment partir de la prise 23. Dans
le but d'alimenter les canaux, deux ouvrages anciens

Les rsultats ont en ce cas t assez dcevants : 35


l/s seulement peuvent tre exploits dans le forage
tandis que le puits peut fournir 45 l/s, soit 80 l/s au
total. De plus les interinfluences calcules pour une
anne de pompage continu ces dbits sont assez
importantes : 0,91 m sur le forage et 0,66 m sur le
puits sont ajouter aux rabattements propres des
ouvrages. Notons toutefois qu 'il est possible de
restituer la prise 23 : 450 l/s au moins prlevs dans
l'oued Day tout proche.
En rsum, les divers travaux et tudes entrepris
dans le secteur de Sidi-Jabeur ont dbouch sur les
points suivants :
complments d'alimentation aux canaux (705 l/s
prlevs dans la nappe et 450 l/s dans l'oued Day),
exploitation plus souple du rseau D 13,

OUVRAGES D'EXPLOITATION

OUVRAGES D'ETUDE

FORAGE D'EXPLOITATION

FORAGE DE RECHERCHE ACTUELLEMENT UTILISE COMME PIEZOMETRE

FORAGE PREVU POUR L'EXPLOITATION MAIS FOURNISSANT

PUITS D'EXPLOITATION NON INTEGRE

UN DEBIT TROP FAIBLE

SECTION DE JAUGEAGE

FORAGE ACIDIFIE AU MOYEN DE HCL


385

FORAGE ACIDIFIE AU MOYEN DE NH2SO3H


PUITS D'EXPLOITATION AYANT UNE PROFONDEUR SUUFISANTE
PUITS D'EXPLOITATION A APPROFONDIR
M

MICROMOLINET

150 30 130
BI
A

DEBIT MAXIMUM D'EXPLOITATION EN l/s

U
ED

AVEC SON DEBIT PREVU EN l/s

UR
TE
EC

STATION DE POMPAGE SUR COLLECTEUR


600

LL
CO

OU
MER
-R

COEFFICIENT D'EMMAGASINEMENT EN 1.10-2


TRANSMISSIVITE EN 1.10-3 m2/s

ZONE DU CANAL MEDIAN-OUEST

DAY

LIMITE DE L'ETUDE CITEE


380

2186
12 ---

DANS CETTE OUVRAGE

2593
1,3 ---

2181
56 1,7

2182
3 25
2066
5,4 ---

195

195
2180

E7

77
. 16
C.T

11 4,0

2185
4,9 8,0
E6

2179
44 7,0

2187
2188

1,8 ---

14

2,0

334

COLLECTEUR

150 2,0 185

16,5 3,3

E2

411
63? --

2249

2250
32 3,5 37

2241

14 3,5

140 --- 150

SIDID-AHME

2248

412

BEN-BRAHIM
E4

150 200

C.T. 1736 a

166
19 1,5

D
SU

2244
16 1,5

L
NA
CA

600

2177
15 2,5

ED
IA
N

2176
6,2 3,4

C.CT. 1683
4,2 50

2178
31 4,0

ES
T

2245
15 ---

70
2216

2183
50 --

E2

HE
IC
AR

2190
6,2 1,9

2953
36 1,6 24

E3

EL

413

45 2,2 40

190

2,5 90 M

100 5,0140

100

2022

2246

2189
15 0,4

UR
TE

.P

EC

.2
2

LL
CO

11 ---

UEST
IAN O
L ME D
CANA

R .S
. 13

160

2950
130 -50 2,2 47
2247

2954
18 6,0

150 2,6 185

2184

54 7,0 40
2191

160

2952

3,2 ---

190

SOUK-ES-SEBT
DES OULED- NEMAA

150 3,0 130

TA
KE
RZ
OU
ST

2219
2251

2938
334

2242

EL
2217

408

74 5,0 185

2196
ARICHE

2951
63 --- 100

E5

2175

2215
CA
NA
L

E1
ER
SI
UR
CO

2,3 ---

185

185

R.P. 24

G
PRINCIPAL

385

380

L
NA
CA

INDICE I.R.E. 36

FIG. 144 Exploitation d'eau souterraine pour irrigation du secteur domin par le canal Mdian-Est (Bni-Moussa).

3 KM

PLAINE DU TADLA

diminution du dbit de prise sur le canal


principal D, ce dbit pouvant tre affect n'importe
quel rseau du primtre des Bni-Moussa,
drainage efficace de Sidi-Jabeur.
COMPARAISON DES RENDEMENTS
DE PUITS ET FORAGES
ESSAIS AU MICROMOULINET
ACIDIFICATION DES FORAGES :
EXPLOITATION POUR L'IRRIGATION
DU SECTEUR DOMINE PAR LE CANAL
MEDIAN-EST (BNI-MOUSSA)

La surface domine par le canal principal MdianEst se monte 7 900 hectares environ dont 6 700
seront mis en valeur. Depuis longtemps dj, cette
rgion limite au Nord par les oueds Oum-er-Rbia et
Day, l'Ouest par le canal Coursier et au Sud et l'Est
par le canal Mdian-Est lui-mme, est irrigue partir
de pompages dans la nappe phratique contenue dans
des calcaires quaternaires grumeleux surmonts d'une
mince couche de limons et de terre arable.
Le niveau pizomtrique proche du sol ainsi que
des caractristiques hydrodynamiques excellentes
permettent d'exhaurer des dbits intressants tout en
abaissant le niveau de la nappe ; ils avaient incit les
projeteurs irriguer cette zone uniquement partir de
pompages ponctuels.
Cependant, pour une raison de commodit d'exploitation, il a t dcid d'irriguer la totalit des terres
domines par le canal Mdian-Est l'aide d 'un rseau
gravitaire aliment en partie par l'eau de Bine-elOuidane et en partie par les ressources en eaux
souterraines et superficielles locales.
Fin 1971, deux fragments de rseau gravitaire
moderne existaient et taient utiliss :
rseau E 2, partie aval, aliment par quatre
petites stations de pompage (puits 2 248/36
2 251/36),
rseau E 5 aliment par quatre importantes
stations de pompage (puits en gros diamtre :
334/36, 408/36, 411/36 et 412/36).
Une tude mene en 1965 par SOGETIM devait
aboutir aux rsultats suivants concernant les besoins en
eau pour toute la zone :
Rive gauche du collecteur El-ArichTakerzoust :
Volume annuel
: 20,4 Mm3
Dbit moyen
: 1 300 l/s (rpartis sur six
mois)
Dbit maximum
: 1 540 l/s (rpartis sur six
mois)
Rapport Qmax/Qmoyen : 1,18.
Rive droite du collecteur El ArichTakerzoust : Volume
annuel
: 21,8 Mm3

347

Dbit moyen
: 1 390 l/s (rpartis sur six mois)
Dbit maximum : 2 020 l/s (rpartis sur six mois)
Rapport Qmax/Qmoyen : 1,45.
Des tudes hydrogologiques dont l'objectif tait de
savoir dans quelle mesure les ressources en eaux
souterraines et superficielles (collecteur El-Arich
Takerzoust) permettaient d'alimenter le rseau
gravitaire du secteur Mdian-Est ont alors t
excutes.
Une srie de travaux et d'tudes comprenant une
enqute rapide sur les dbits prlevs par les puits
particuliers, 16 forages nouveaux et 29 essais de
pompage (nouveaux forages puits exploits mais
inconnus au point de vue hydrodynamique nouveaux
essais sur des puits insuffisamment connus au point de
vue hydrodynamique) ont abouti aux rsultats suivants:
estimation du dbit global prlev dans la nappe
l'aide des puits privs,
informations gologiques (16 points),
amlioration du rseau pizomtrique de contrle (16 points nouveaux),
exploitation plus rationnelle de la nappe par des
puits existants ou dans des zones mal connues
(22 points),
tude des pertes de charge dues l'augmentation des dbits (12 points),
calcul de la transmissivit (32 points),
calcul du coefficient d'emmagasinement (22
points),
estimation du dbit de front de nappe alimentant le secteur domin par le canal Mdian-Est
au niveau de l'isopize 425 m (10 points).
L'ensemble des travaux ainsi excuts a permis une
connaissance approfondie des zones d'exploitation
(pour l'implantation de nouveaux ouvrages), une
meilleure utilisation des ouvrages existants et la
dtermination du dbit global prlever dans la nappe.
Par ailleurs, il fallait dterminer le type d'ouvrage
excuter : puits ou forage. En effet, depuis longtemps
dj, on avait observ que, dans les calcaires, les
pertes de charge dans les forages taient beaucoup
plus importantes que dans les puits. Aussi trois
forages (2183/36, 2 184/36 et 2 191/36) ont t spcialement tudis ce point de vue.
Les forages 2 183/36 et 2 191/36 ont montr d'une
part que des pertes de charge anormalement leves
existaient dans l'ouvrage par suite de l'coulement
dnoy (surface de suintement trop rduite) et d 'autre
part que la prsence d 'un tubage avait pour effet
d 'augmenter fortement le rabattement au mme temps,
toutes autres conditions tant gales (pratiquement le
double pour le forage 2 183/36).

Le tableau ci-dessous rsume les principales observations effectues.

sont voisins ; le rabattement spcifique est toutefois


plus lev pour le forage 2 183/36 bien que celui-ci ait
une transmissivit plus forte et fournisse un dbit de
10 % plus faible que le forage 2 191/36. Ces
phnomnes en relation avec l'coulement dnoy et la
notion de dbit critique montrent bien la difficult,
dans de tels terrains, de relier la transmissivit
mesure l'exploitation thorique de l'ouvrage.

Par ailleurs la transmissivit du forage 2 183/36


est de 5.10 -2 m2/s contre 1,8.10 -2 m2/s pour le 2 191/36
alors que le rabattement spcifique 7 200 secondes
est plus important pour le forage 2 183/36 que pour le
2 191/36 (forages tubs). A la fin du pompage (21 600
s) les rabattements spcifiques des deux forages tubs
I.R.E.

2183/36

2191/36

Coordonnes

386.250

382.498

Lambert

188.040

189.170

Altitude du sol (m)

425,85

417,05

Profondeur totale par


rapport au sol (m)

40,0

60,0

Diamtre de perforation (mm)

560

420

Date de l'essai
Niveau pizomtrique
par rapport au sol (m)

19.06.64

21.08.64

3,53

3,52

Equipement

Diamtre (mm)

317

la date

L. pleine

0-4,00

de l'essai

L. crpine (m)

Rabattement (ni)

(m)

499

Dbit de pompage (l/s)


Temps (s) au moment des
Rabattement en fia
de pompage (m)
Rabattement spcifique en fin
de pompage (m/m3/s)
Dbit enfin de pompage (l/s)

2,51

nant

4,00-28,00
15,90

Rabattement spcifique
(m/m3/s)

nant

20.02.65

22.02.65
2,52

2,52

317

317

0-3,00
3,00-31,50

7,38
233

11,26
304

24.02.65

14,78
380

0-3,00
3,00-60,00
14,35
380

31,85

31,65

37,04

38,91

37,74

7 200

7 200

7 200

7 200

7 200

17,00*

12,90

17,10

16,95
471
35,97

16,05
514

535*

355

31,25

31,75*

36,36

474
36,10

Dure de la descente (s)

21 600

21 600

21 600

21 600

Rabattement maximum (m)

16,05

17,07*

12,90

17,41

t/t'=361
soit 1 minute
aprs l'arrt

5,95

t/t' = 73
soit 5 minutes
aprs l'arrt

0,47

0,55

0,96

t/t' = 2
soit 6 heures
aprs l'arrt

0,00

0,03

0,10

7,03

5,44

3,20

21 600
16,95
3,10

Rabattement au cours
de la remonte

0,96

0,07

0,91

0,07

* La brutale augmentation de rabattement est due une lgre augmentation du dbit t = 7 200"
(passage de 31,65 34,50 l/s): le dbit critique se situe vraisemblablement vers 33 l/s.

PLAINE DU TADLA

Des essais analogues mens sur le forage 2 184/36


(voir tableau des rsultats plus loin) distant de 33 m
du puits 412/36 conduisent aux mmes rsultats.
Toutefois le dbit critique au-del duquel le
rabattement crot trs rapidement n'a pu tre atteint
dans le forage 2 184/36 ; il se situe vraisemblablement
entre 100 et 150 l/s.
A la suite de ces divers travaux et tudes, les
renseignements obtenus furent les suivants :
une zone triangulaire de 10 km2 transmissivit suprieure ou gale l.10-2 m2 /s se trouve
cheval sur le trac du futur canal Mdian-Est
entre le chemin T 1 683 et l'angle NE du canal
E 5 (environ 3 km),
le trac du canal Mdian-Est concide sensiblement avec l'isopize 425 m et permet une
exploitation facile du front de nappe,
le dbit mis jour le long de l'isopize 425 m
est d'environ 1 084 l/s sur 4 430 m (soit environ
245 l/s au km),
par suite d'coulement dnoy il est prfrable
de foncer des puits en gros diamtre (3 m au
minimum) de prfrence des forages.
En fonction de ces diverses donnes, les propositions furent les suivantes :
Rive gauche du collecteur El-ArichTakerzoust :
cinq puits existants seront approfondir
permettant une exploitation plus intensive,
un puits en gros diamtre devra tre fonc.
L'accroissement de dbit ainsi fourni se montera
200 l/s en moyenne et 290 l/s en pointe.
Rive droite du collecteur El-ArichTakerzoust :
un puits en gros diamtre existant pourra tre
exploit,
quatre puits en gros diamtre devront tre
foncs.

349

L'accroissement de dbit ainsi fourni sera de 610


l/s en moyenne et de 685 l/s en pointe. Les quatre
pompes installes (dont trois peuvent fonctionner
simultanment pour le rseau E 5 alors existant)
fourniront 600 l/s en moyenne et 740 l/s en pointe. Au
total 1 060 l/s pourraient tre exploits en moyenne
(correspondant au dbit transitant par l'isopize 425 m
au droit des ouvrages d'exploitation) et 1 240 l/s en
pointe.
Notons enfin que les eaux du collecteur El-Arich
Takerzoust peuvent fournir environ 200 l/s pour les
rseaux E 2 - E 3 et 600 l/s pour les rseaux E 4 - E 7.
L'entreprise charge des travaux de foncement des
puits s'est trs rapidement trouve devant de grosses
difficults qui la contraignirent l'abandon : tenue
relativement mdiocre des terrains en surface,
avancement lent, dbits importants exhaurer.
Il devenait alors ncessaire d'tudier la possibilit
d'excuter des forages en lieu et place des puits.
Toutefois les essais entrepris sur les forages 2183/36,
2184/36 et 2191/36 avaient dmontr que les pertes de
charge rendaient la solution forage inadquate. Il
fallait ds lors trouver un procd permettant d'obtenir
pour les forages un rayon efficace analogue celui des
puits.
Etant donn la nature calcaire et semi-karstique des
terrains, la meilleure opration envisageable tait
l'acidification;, opration classique dans de telles
formations, mais alors peu employe au Maroc. Une
fracturation ne semblait pas convenir la rsolution
du problme.
Le tableau ci-dessous rsume les rsultats obtenus
avant et aprs acidification pour le forage 2184/36 qui
fut choisi titre exprimental et montre galement la
diminution des pertes de charge lorsque le diamtre de
l'ouvrage de captage augmente (comparaison entre un
puits et un forage).

350

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

1) Mesures de T et S
2) Mesures de T et S, calcul des, pertes de charge, tude de l'coulement dnoy
3) Mesures de T et S, tude du rabattement spcifique avant acidification
4) Mesures de T et S, tude du rabattement spcifique aprs acidification.

PLAINE DU TADLA

Une opration d'acidification prcde et suivie


d'essais au micromoulinet fut tente sur le forage
2184/36 le 14 mai 1971.
Le principe du micromoulinet pour forage consiste
mesurer des vitesses verticales de l'coulement de
l'eau l'aide d 'une hlice (appareil driv des
micromoulinets employs en hydrologie de surface),
soit statiquement (communication de nappe nappe
mouvement ascendant ou descendant), soit
dynamiquement (forage ou puits pomp injection
d'eau).
Dans le cas prsent, seul l'essai dynamique tait
considrer et devait dfinir la cote des niveaux les
plus productifs dans une double optique :
-

acidifier au droit des niveaux les plus intressants (objectif immdiat),

estimer la profondeur maximum donner


aux futurs forages du secteur Mdian-Est.

L'exprience s'est rvle concluante puisque l'on


a pu dterminer qu'au-del de 20 m la nappe
fournissait des dbits ngligeables et que l'essentiel
tait produit par les niveaux situs au-dessus de 12-14
m et, plus particulirement, au-dessus de 10, m.
En effet, les vitesses enregistres s'chelonnent
entre 5 et 20 cm/s (dbit de pompage : 43 l/s) pour la
zone de 5 10 m, puis dcroissent rapidement vers le
bas pour atteindre 1 2 cm/s au-del de 20 m.

351

partie suprieure du complexe calcaire de la Droua.


L'opration d'acidification eut lieu forage ouvert
(nappe phratique - niveau pizomtrique 1,70 m du
sol) en injectant d'une manire assez artisanale 5 000
kg d 'acide chlorhydrique 22 Baum du commerce,
auquel on ajouta 120 kg d'acide lactique comme
adjuvant anti-hydroxydes de fer et d'aluminium. En
mme temps, 52,5 m3 d 'eau furent galement injects
dans le forage afin de chasser l'acide dans le terrain
encaissant. Par ailleurs, l'essai au micromoulinet ayant
dmontr que la zone productrice ne dpassait pas 10
m de profondeur, le dversement d'acide fut maintenu
dans la mesure du possible entre 5 et 10 m de
profondeur (injection d'abord 5 m, puis 8 m).
Les rsultats de cette acidification furent concluants : pour un mme dbit et au mme temps, le
rabattement a diminu de 35 %, rapprochant ainsi des
conditions d'exploitation du puits 412/36 (voir tableau
prcdent).
Ces deux procds ont donc permis de trouver une
solution de remplacement pour les puits en gros
diamtre et de limiter, de surcrot, la profondeur
maximum des nouveaux ouvrages.
En consquence une campagne de forages au
battage au diamtre de 1 000 mm a t lance en 1971
et a abouti l'excution de cinq forages ; de plus, un
puits en gros diamtre (excut lors du march de
puits), non cuvel, a subi un essai de pompage et
pourra tre utilis.

Les deux essais excuts aprs Pacification ont


confirm l'essai prliminaire et dmontr que l'on
avait amlior les venues d'eau qui existaient auparavant.

Tous les forages ont subi des essais de pompage;


trois d'entre deux ont t acidifis : deux l'acide
chlorhydrique et un l'acide sulfamique.

Les informations obtenues au moyen du micromoulinet furent d'une importance primordiale pour
l'orientation de la campagne de forages qui fut
excute par la suite. Il est dsormais acquis que la
nappe phratique circule prfrentiellement dans la

Les rsultats hydrodynamiques sont rsums dans


le tableau ci-dessous et ont confirm les hypothses
mises, sauf pour les forages 2953/36 et 2954/36,
situs sur la rive gauche du Takerzoust, dont les pertes
de charge demeurent trs leves.

352

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

* Puits non cuvel excut dans le cadre du march de puits


** Ces valeurs ne sont pas parfaitement comparables car les dbits ne sont pas les mmes pour tous les
essais (pertes de charge)
*** Aprs acidification,

Des trois forages traits l'acide, deux (2950/36 et


2951/36) sont situs sur la rive droite du collecteur ElArichTakerzoust et un (2953/36) sur la rive gauche.
Le forage 2950/36 a t trait l'acide sulfamique,
mthode utilise ici en forage ouvert, ne ncessitant qu'une
installation trs simple en surface.

L'acide employ a t l'acide aminosulfamique


(NH2SO3H) vendu dans le commerce sous le nom d'acide
sulfamique. Cet acide se prsentant sous forme de fines
paillettes a l'avantage d'tre trs soluble dans l'eau et
d'attaquer le calcium et le magnsium pour former des
sulfamates. Son action sur les mtaux est trs faible sauf sur
le zinc et l'acier galvanis.

PLAINE DU TADLA

L'opration, trs simple, convient particulirement bien un ouvrage exploitant une nappe libre
dont le niveau pizomtrique est proche du sol. Il
suffit en effet de verser l'acide en cristaux dans une
chaussette pralablement introduite dans le forage
au droit de la zone acidifier. Grce un lger envoi
d'eau de bas en haut au-dessous de la chaussette ,
l'injection d 'acide peut tre contrle et fait pntrer le
mlange acide-eau dans le terrain l'endroit choisi.
A poids gal, l'efficacit de l'acide sulfamique est
d 'environ 5 fois suprieure celle de l'acide
chlorhydrique, d'o une masse cinq fois plus petite
manier. Dans le cas du forage 2950/36, 1 800 kg de
paillettes ont t utiliss.
Le rabattement spcifique au mme temps est
pass de 46,5 36,5 m/m3 /s montrant bien l'action de
l'acide sur le terrain.
Le forage 2951/36, par contre, a t trait
I'acide chlorhydrique. Une installation complexe fut
mise en place : elle comportait une dalle en bton
rsistant une pression de 0,8 kg/cm2 environ et
fermant le forage ainsi qu 'un ensemble de cuves, de
pompes et de robinets et un compresseur permettant
d'injecter de l'eau, de l'acide, de l'air, ou encore un
mlange eau-acide dans diverses conditions.
Dix tonnes d'acide chlorhydrique 22 Baum
additionn d'acide citrique (comme anti-hydroxydes)
et d'un inhibiteur de corrosion ont t envoyes sous
pression dans le forage. Dans la mesure du possible
l'acide tait maintenu une cote suprieure 10 m.
Trs, rapidement (aprs 7 minutes environ) l'mulsion
devait contourner la dalle de fermeture pour sortir
sous forme d'une mousse abondante. On peut donc
estimer que l'acidification n'a pas eu lieu en forage
ferm. De fait, il n'est ni possible, ni avantageux,
d 'acidifier un forage ferm pntrant une nappe libre
dont le niveau pizomtrique est 3 m environ du sol.
Malgr les difficults rencontres, le rsultat a t
encourageant puisque le rabattement spcifique au
mme temps a t largement divis par deux
(diminution des pertes de charge). Cependant pour un
dbit infrieur celui du puits 412/36, le rabattement
spcifique au mme temps est encore presque le
double de celui du puits, montrant bien l'influence
prpondrante du diamtre de perforation.
Une autre opration l'acide chlorhydrique a t
excute sur le forage 2 953/36 dont les caractristiques d 'exploitation taient trs dcevantes.
L'opration fut ralise en forage semi-ferm, c'est-dire en maintenant et en contrlant une certaine
pression (300 350 gr/cm2 durant une dizaine de
minutes). Malgr les dispositions prises, l'mulsion
eau-acide devait galement contourner la tte de

353

forage en crant des renards lorsque la pression a


atteint 400 gr/cm2 . Comme dans le cas prcdent, 10
tonnes d'acide chlorhydrique du commerce (avec un
anti-hydroxydes et un inhibiteur de corrosion) ont t
injectes, mais en deux phases distinctes de 5 tonnes
chacune. Dans ce cas, le rabattement spcifique au
mme temps a bien t divis par deux, passant de 475
239,5 m/m 3 /s, mais restait encore trop lev pour
justifier une exploitation intressante. Ce forage a
donc t abandonn comme le 2954/36, situ dans la
mme zone, sur lequel aucune opration d'acidification
n'a t entreprise vu sa mdiocre transmissivit
(1,3.10 -2 m2 /s) et son rabattement spcifique lev
(655 m/m3 /s l.10 5 s pour 6,4 l/s).
Par contre le forage 2 952/36 a t jug suffisamment bon pour ne pas entreprendre d'acidification ; en effet, ses caractristiques sont voisines de
celles du puits en gros diamtre 2 938/36 qui,
videmment, n'a pas t trait l'acide.
En rsum, les trois acidifications (quatre si l'on
tient compte de celle du forage 2 184/36 d'ailleurs
parfaitement exploitable), malgr leur caractre empirique, ont donn des rsultats satisfaisants. Certes,
il serait tentant de dgager une mthodologie pour
augmenter l'efficacit de ces oprations coteuses,
mais cela parat fort difficile car les conditions d'acidification sont chaque fois assez diffrentes. De plus
dans le cas du canal Mdian-Est, le niveau pizomtrique proche du sol ne permet pas une acidification sous pression vritable. D'ailleurs cette mthode semble exclure en nappe libre, a fortiori
lorsque le niveau d'eau est proche de la surface du
sol.
Par ailleurs la comparaison entre les actions des
deux acides employs est malaise faire car plusieurs variantes d 'acidifications furent utilises. Disons cependant que l'acide sulfamique est beaucoup
plus ais manier, que son volume est environ cinq
fois plus petit et qu'il ne ncessite qu'une installation
trs simple. Pour l'acide chlorhydrique dont le
maniement est assez laborieux, il est cependant possible de simplifier l'installation en forage ouvert :
l'installation sur le forage 2 951/36 a dmontr qu'il
tait bien inutile de recourir une telle complexit.
Dans le cas d 'une acidification l'acide
chlorhydrique, le problme le plus dlicat consiste
faire agir l'acide dans une zone dtermine d 'avance
sans trop de pertes. Pour l'acide sulfamique, il suffit
en effet de placer la chaussette la cote choisie et
de crer une lgre contre-pression d'eau pour
conserver le mlange eau-acide l'endroit dtermin.
Le temps de contact acide-terrain est court (de l'ordre
d 'une heure) pour l'acide chlorhydrique, tandis qu'il
faut environ 24 heures pour laisser agir l'acide
sulfamique correctement.

354

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

En ce qui concerne les rsultats, il convient d'tre


circonspect. Toutefois, au vu des chiffres, la prfrence, dans le cas du canal Mdian-Est, va l'acide
chlorhydrique : pour les forages 2 951/36 et 2 953/36
les rapports des dbits spcifiques avant et aprs
acidification sont respectivement 2,8 et 2,0 tandis que
pour le forage 2 950/36 il n'est que de 1,3.
La dtermination des venues d'eau au micromoulinet fut trs intressante dans un cas comme celui du
Mdian-Est. En effet, pour employer le micromoulinet,
il est indispensable d 'oprer en pompage dans un
forage parfaitement dvelopp, si possible en diamtre
unique et rgulier et sans tubage (ou ventuellement
avec un tubage gravillonn). Ces contraintes
restreignent videmment fortement l'intrt de la
mthode, sauf pour les cas de communications entre
nappes. Par contre, lorsqu'il s'agit, comme dans la zone
du Mdian-Est, de connatre les zones prfrentielles
de venues d'eau pour implanter de nouveaux ouvrages
de captage, il devient alors extrmement intressant de
fixer la profondeur maximum donner aux forages ou
puits et de prvoir les quipements mettre en place
(tubages, crpines, etc.). Il y a alors intrt excuter
un forage spcialement conu pour des mesures au micromoulinet, forage qui orientera la suite de la
campagne de travaux. Dans le cas du canal MdianEst, il a t possible de fixer la profondeur maximum
donner aux ouvrages entre 20 et 30 m, sachant qu'audel aucune venue d'eau apprciable n'tait attendre.
Notons que dans ce cas, les quatre puits d'exploitation anciens, profonds d'une quinzaine de mtres
environ, dmontraient dj partiellement que les
venues d 'eau importantes existaient la partie
suprieure du complexe calcaire de la Droua.
Les rsultats de cette campagne de forages sont de
valeur ingale : en effet, sur la rive droite du
Takerzoust les rsultats sont concluants et permettent
d'exhaurer avec les ouvrages existants 1 135 l/s selon
le schma de pompage, pour un dbit moyen (soit 95
l/s de plus que le dbit demand) ; pour le dbit de
pointe (dbit maximum durant un mois au maximum),
le dbit exhaurable s'lve alors 1 400 l/s, soit 25 l/s
de moins que le dbit demand.
Sur la rive gauche du Takerzoust, les rsultats sont
beaucoup moins favorables : cela est d une
transmissivit plus faible, une fissuration et une fet,
le puits 2 022/36 (X = 385.500; Y = 189.250) dont les
rsultats hydrodynamiques sont excellents, semble
matrialiser la pointe SW de la zone triankarstification
des calcaires moins importante. En efgulaire trs
haute transmissivit (1.10 -1 m2 /s) du Mdian-Est ; or le
forage 2953/36 se trouve au Sud de cette zone, 700 m

environ du 2 022/36. Quant au forage 2 954/36, il est


situ bien en dehors de ce secteur.
L'exploitation totale des ressources existantes sur la
rive gauche (sans utiliser les deux nouveaux forages)
fournira cependant 290 l/s en pointe, soit un dficit de
90 l/s qui pourra tre aisment prlev dans le
collecteur El-ArichTakerzoust.
MESURES DIRECTES
DES INFILTRATIONS DEPUIS LA
SURFACE DU SOL :
ESSAIS DE MISE EN EAU
D'UN SECTEUR EN TERRE
DU CANAL D 'IRRIGATION PRINCIPAL
MEDIAN-OUEST (BNI-MOUSSA)
L'irrigation des Bni-Moussa situs l'Ouest du
canal Coursier est assure par deux canaux principaux:
canal G (gauche) pour la partie amont
primtre,
canal Mdian-Ouest branch sur le canal
Coursier pour la partie aval.
Afin de rduire le cot d'quipement de l'infrastructure des Bni-Moussa Ouest, il avait t envisag
dans la mesure du possible de construire les canaux
principaux et secondaires en terre comme dans les
Bni-Amir. Le Laboratoire Public d'Essais et d'Etudes
de Casablanca charg de l'tude des permabilits des
terrains ( l'aide d 'un permamtre) avait conclu, dans
le cas du canal Mdian-Ouest, que seuls les 2 500
premiers mtres devraient tre btonns, le reste
pouvant tre construit en terre vu la faible
permabilit des limons superficiels.
En 1963, la Division des Ressources en Eau a t
charge d'une tude de permabilit en vraie grandeur
sur une section en terre dj construite afin de vrifier
le bien-fond de ces mesures. Lors des essais, le canal
Mdian-Ouest d'une capacit de transport initiale de
10,5 m2 /s, comportait trois sections :
1.

section amont trapzodale revtue en bton, PK


0,000 (embranchement sur le canal Coursier)
PK 2 502,50, soit 2 502,50 m ;

2.

section aval trapzodale en terre, PK 2 502,50


PK 5 330,46, soit 2 827,96 m ;

3.

ouvrage en bton (franchissement de la route P


22), PK 5 330,46 PK 5 452,69, soit 122,23 m.

Les essais excuts consistaient en une mise en


eau statique de la totalit de la section en terre
spcialement conue (profil trapzodal plus vas)
afin d'tudier sur ses 2 827,96 m :

355

PLAINE DU TADLA

rpercussion des fuites sur le mouvement gnral de


la nappe,
mise au point d'une mthode dont les rsultats
pourraient tre extrapols d'autres secteurs.
Pour cette tude, 32 pizomtres (profondeur
maximum : 20 m) furent excuts et rpartis selon
cinq lignes perpendiculaires au canal (29 ouvrages),
le pizomtre le plus proche tant 7,50 m environ
de l'axe du canal, le plus loign 500 m environ. En
outre, deux pizomtres taient disposs l'extrmit

le comportement des terrains sous l'action de


la mise en eau,
les rpercussions sur la nappe phratique
situe dans cette zone entre 8,00 et 14,50 m de
profondeur par rapport au sol.
Au point de vue pratique, le rsultat demand tait
de calculer le dbit de fuite au kilomtre linaire, afin
de savoir si le canal devait tre btonn ou non.
Au point de vue thorique par contre, d'autres
rsultats pouvaient tre escompts :

500

100

1 km

2123

2112

M
ANAL

2,00
P.K.352

DU C
AXE

EST
N OU
EDIA

2122

2101

2113
2114
2115

2100

2127

LA PIS

2130

2116

2102

TE HAM

2131

2125
2126

2119
2118

AXE DE

30,46
P.K. 53
2,69
P.K.545

206,00 m
2110
2109
2108
2105
2106
2107

2124

2121
2120

BAC

2111

m
30,60

ON

2103

2128

0m
350,0

2117
19,50

0m
656,0

0m
352,0

2104
537.00

0m
416,0

55,50
63,00
8,45
39,70
150,00
302,00

190,00

2124
2125
2126
2127
2128
2129
2131

8,00
7,00
40,40
150,50
291,00
1140,00
152,83

380,0

7,50
8,00
39,80

2118
2119
2120
2121
2122
2123

2129

SOUK-ES-SEBT DES
OULAD-NEMAA
214

542
171

611

Xx

618
525
2143
2142
22

2113
2114
2115

Distance
151,00
300,00

543

2144

~7,50
8,00
39,60
150,00
300,00
14,80
7,00
39,60
9,60
38,80
150,00
300,00

A
2116
2117

ie
rs
ou

2100
2101
2102
2103
2104
2108
2106
2107
2109
2110
2111
2112

DE
2115
2116
axe du canal
mdian ouest
2118
2119
2120
2121
2122
axe du canal
mdian ouest
2124
2125
2126
2127
2118
2130

R
.P
.

Distance(m)

375,0

lc
na
Ca

De
axe du canal
mdian ouest
2100
2101
2102
2103
2105
2105
2106
2108
2109
2110
2111
axe du canal
mdian ouest
2113
2114

R.S
. 13
4

619

CANAL

N OU
MEDIA

INDICE I.R.E : 36
186.5

FIG. 145 Essais de mise en eau d'un secteur en terre du canal Mdian-Ouest (Bni-Moussa).

EST

2145

499

356

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

ouest du canal (dont un dans l'axe mme) et un 1 200


m environ au Sud.
Au droit du canal Mdian-Ouest, la coupe gologique se prsente comme suit de haut en bas :
Terrains rencontrs
Terre vgtale
Limons rouge-brique, rarement
jauntres, parfois avec nodules
calcaires, parfois compacts,
attribus au Soltanien
( Limons rouges suprieurs )

Epaisseurs
1 m ou moins
entre 7,00
et 13,50 m

Calcaires lacustres marneux


paisseur inconnue

D'une manire gnrale, on note un paississement des limons rouges du Nord vers le Sud.
Lors du forage des pizomtres, une remonte du
niveau d'eau a t observe dans presque tous les cas
entre le moment de la perforation et les premires
mesures pizomtriques (laps de temps compris entre
30 et 45 jours). Cette remonte se situant en gnral
entre 0,50 et 1,50 m, exceptionnellement 2,00 m et
plus, ne semble pas due uniquement un mouvement
gnral de la nappe conscutif aux importantes
prcipitations de janvier et fvrier 1963, mais aussi au
fait que la nappe est lgrement en charge sous les
limons jouant le rle d'un toit impermable.
Diverses constatations permettent de tirer les
conclusions suivantes :
-

existence (au moins dans certains secteurs)


d'une nappe semi-captive,

faible permabilit des limons,

limons extrmement sensibles aux irrigations, car ils se gorgent d'eau qui est trs
difficile expulser par la suite.

Ce dernier point fut particulirement bien vrifi


puisque les pizomtres accusaient un rsidu positif de
l'ordre de 0,60 m, 4 mois et demi aprs l'arrt de la
mise en eau ; il semble donc que l'on, ait cr une
nappe perche d'coulement difficile, voire nul, dont la
mise en contact avec la nappe semi-captive se ferait
essentiellement au moyen des pizomtres.
Trois essais de mise en eau eurent lieu : fvrier et
mars 1963 - mai juillet 1963 - mars 1965. Pour les
deux premiers, la surveillance pizomtrique tait
assure au moyen des 32 pizomtres dcrits plus haut
relevs une fois par jour (certains deux fois) ainsi que

par 24 puits rpartis dans une large zone autour du


Mdian-Ouest (surveillance gnrale de la nappe)
mesurs galement une fois par jour; une station
mtorologique comportant un pluviomtre et un bac
d'vaporation type Colorado, et trois chelles
limnimtriques compltaient l'installation. Pour le
troisime essai, aucune surveillance de la nappe ne
fut ncessaire.
La premire mise en eau au dbit de 45 l/s,
dmarra le 16 fvrier 1963 et dmontra que le dbit
de fuite tait nettement suprieur cette valeur
puisqu'il fut impossible de mettre compltement en
eau le bief en terre ; l'exprience fut arrte le 7 mars
afin de mettre en action des moyens de pompage
beaucoup plus puissants.
Les vritables essais ont dbut le 20, mai 1963
pour prendre fin dfinitivement le 13 juillet aprs 1
mois 23 jours de mise en eau. Le dbit disponible
instantanment tait de 210 l/s, fournis par deux
pompes prlevant l'eau dans le canal Coursier.
Quatre phases principales peuvent tre distingues :
1. Priode du 20 au 23 mai: remplissage du canal
la cote-limite prvue l'chelle limnimtrique aval, soit 2,08 m.
Temps ncessaire : 96 heures.
Dbit de fuite calcul : 120 l/s.
2. Priode du 23 mai au 25 juin : le niveau pizomtrique dans les pizomtres crot avec
une forte pente.
Dbit de fuite calcul : 135 l/s.
3. Priode du 25 juin au 13 juillet (arrt) : le
niveau pizomtrique dans les pizomtres accuse de trs courts paliers suivis par des pentes
plus faibles que dans la priode prcdente.
Dbit de fuite calcul : 90 l/s.
4. Priode aprs l'arrt du 13 juillet 12 h 00 : la
valeur l'chelle limnimtrique mdiane o la
cote du plan d'eau devait tre maintenue l,80
m pendant les essais est passe de 1,80 m
0,43 m en 6 jours ; le fond du canal est rest
lgrement submerg par un apport d'eau
provenant de la partie btonne du canal
l'amont fonctionnant partiellement comme un
drain (en effet, les joints n'taient pas encore
tanchs et le niveau pizomtrique tait plus
haut que le radier du canal). A fin novembre
1963, la nappe tait encore en moyenne 0,60
m au-dessus du niveau pizomtrique initial.
Un troisime essai, trs court, a encore t
entrepris en mars 1965, juste avant le btonnage,
pour vrifier une hypothse. En effet, les mesures de
permabilit du Laboratoire Public d'Essais et
d'Etudes de Casablanca (LPEE) avaient montr,

PLAINE DU TADLA

semble-t-il, que sur le trac du futur canal MdianOuest les permabilits diminuaient vers l'ouest partir
du PK 2 500 environ, raison pour laquelle il fut
d 'ailleurs dcid de continuer le canal en terre. Il
devenait alors plausible d'imaginer que la limite entre
terrains permables et terrains impermables pouvait se
trouver environ 100 m plus l'ouest, qu'au
raccordement des sections en bton et en terre,
hypothse qui auraient alors expliqu des dbits de fuite
observs.
La nouvelle mise en eau consista choisir deux
sections de 80 m de longueur environ, l'une dans la zone
rpute permable, donc juste l'aval de la section
revtue, l'autre dans la zone impermable, ces deux
biefs tant spars par une section dans laquelle on
procda divers essais de permabilit en petit.
Les essais sur les deux biefs dmontrrent que ceux-ci
se comportaient de manire parfaitement analogue, donc
que les permabilits taient les mmes. Par ailleurs, les
rsultats obtenus concordent avec ceux tirs de la mise
en eau du 20 mai 1963.
Les diverses mthodes utilises pour les essais de
permabilit en petit furent les suivantes :
-

mthode de Parchet : 2 essais,

anneau d 'Aisenstein : 3 essais,

anneau de Muntz : divers essais non concluants,

permamtre du LPEE de Casablanca : 4


essais.

La mthode de Parchet ncessite le fonage d'un trou


circulaire de 1 m de diamtre et de 1 m de profondeur
dans le terrain tudier ; ce trou est rempli de grosses
pierres rondes, puis d'eau que l'on maintient au niveau
du sol. On connat alors le dbit ncessaire pour
maintenir le niveau et on calcule un coefficient de
permabilit.
La mthode d'Aisenstein consiste poser sur le sol un
cylindre de fer de 1 m de diamtre et de 1 m de hauteur.
On remplit alors le cylindre d'eau et on mesure la baisse
du niveau en fonction du temps, d'o l'on peut
galement dduire un coefficient de permabilit.
La mthode de Muntz a donn des rsultats vraiment
disparates ; il semble bien qu'elle ne puisse tre
applique une tude de la permabilit des terrains
grande chelle, vu la dimension rduite de l'anneau (112
mm de diamtre intrieur).
Des deux premires mthodes, celle d'Aisenstein a
fourni des rsultats concordant avec l'essai en vraie
grandeur. De plus, ce procd a l'avantage de demander
un appareillage relativement lger, facile transporter,
une moins grande quantit d 'eau et il fournit un
coefficient de permabilit verticale.

357

Ce coefficient peut d'ailleurs tre calcul au moyen


d'un essai en vraie grandeur, ce qui permet le calcul de
la permabilit et autorise l'application ultrieure des
tudes sur de grandes surfaces.
La mthode utilise par le LPEE de Casablanca
consistait faire un trou la tarire dans le sol et le
remplir d'eau maintenue niveau constant. Les
permabilits trouves par ce procd sont beaucoup
plus faibles que celles dduites de l'essai en vraie
grandeur parce que la mthode employe a le tort de
glacer les parois du trou (utilisation de la tarire) et, par
l, de rduire considrablement les infiltrations.
Les vritables conclusions doivent donc tre tires du
deuxime essai en vraie grandeur, celui du 20 mai 1963.
En tout premier lieu, on a constat, dj au cours de
l'exprience, une dgradation des berges alors que
l'essai tait statique ; il est juste de dire que cette
dgradation tait partiellement due au fait que les
bestiaux venaient se dsaltrer dans le canal.
Les fuites se sont maintenues entre 140 et 90 l/s pour
le tronon du canal tudi ce qui correspond un dbit
de fuite de 50 32 l/s au kilomtre linaire. Le
coefficient de permabilit est alors de K= 6.10-6 m/s.
Si la nappe cre est bien une nappe perche, son
coulement par percolation travers les limons se fait
excessivement lentement ; cette constatation s'oppose
donc toute mise en eau d 'un canal en terre de
l'importance du Mdian-Ouest ; le contrle des
infiltrations dues un tel canal serait videmment
irralisable et provoquerait forcment une importante
remonte du niveau pizomtrique.
Il en rsulte que, si les conditions naturelles des
terrains rencontrs sur ces 2,8 km se retrouvent sur les
20 km du canal projet, le dbit total de fuite sera alors
de l'ordre de 0,7 1,0 m3 /s et viendra augmenter les
infiltrations dues aux irrigations et aux apports
mtoriques. Le dbit estim des pertes, du canal
correspond sensiblement 10 % du dbit port en tte et
une perte de surface irrigue de 700 1 000 ha
(module : 1 l/s/ha).
Comme les infiltrations dues aux irrigations de la
zone domine par le Mdan-Ouest seront probablement
entre 1 et 2 m3 /s (10 20 % de 10 m3 /s), sans tenir
compte des infiltrations provenant de l'amont, il en
rsultera que les fuites du canal augmenteront de 100
50 % les apports la nappe. D 'autre part, si les canaux
secondaires et tertiaires sont aussi excuts en terre,
alors on jugera de l'importance des infiltrations que l'on
devra considrer comme artificielles.
Aprs ces essais, le canal Mdian-Ouest et les rseaux
secondaires et tertiaires furent btonns dans leur
totalit.

358

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

ALIMENTATION EN EAU POTABLE


DES CENTRES URBAINS
ALIMENTATION EN EAU POTABLE DE BNI-MELLAL

eau est assure par l'Office National de l'Eau Potable


(ONEP) tire ses ressources d'une source vauclusienne
trs importante, l'An Asserdoun (source du mulet) qui
sourd au pied de l'Atlas au-dessus de la ville.

La ville de Bni-Mellal dont l'alimentation en


Nombre
d'habitants

Anne

1971

1985

2000

53 826

105 000*

190 000*

Nombre de
litres par
habitant

Consommation

Volume
m

Dbit fictif
continu l/s

annuelle

1 980 078

62,8

36 718

quotidienne
moyenne

5 424

62,8

100,8

annuelle

4 024 125

128

38 325

quotidienne
moyenne

11 025

128

105*

annuelle

8 322 000

264

43 800

quotidienne
moyenne

22 800

264

120*

* Prvisions selon rapport : Approvisionnement en eau potable Projet O.M.S. Maroc. 3201

Le dbit minimum connu de la source (210/37)


s'levant 852 l/s aucun problme d'alimentation

N I.R.E,

210/37

Coordonnes

411.805

Lambert

192.610

Altitude du sol

(m)

Minimum mesur (l/s)


Date de la mesure

647,0

852
07.12.70

Dbit
Maximum mesur (l/s)

Date de la mesure

Dbit moyen calcul (l/s)

1 868

30.04.71

1 421

en eau de Bni-Mellal ne se posera avant longtemps. Il


faut toutefois faire remarquer que les volumes
prlevs pour l'alimentation humaine viendront en
dduction des volumes consacrs l'irrigation de
l'oliveraie de Bni-Mellal.
Les dbits sont mesurs rgulirement (une fois
par mois en principe) depuis le ler janvier 1969, soit
fin 1972, 34 mesures (utilises pour le calcul du dbit
moyen). Auparavant il existe d'assez nombreuses
mesures de dbit, mais ingales en qualit et mal
rparties dans le temps.
La qualit chimique des eaux distribues est excellente ; depuis 1967, plus de 100 prlvements aux
fins d'analyse chimique ont t effectus et ont montr
une certaine variation des paramtres chimiques (voir
plus loin : analyses chimiques).
Afin d'tudier le fonctionnement de la source, un
forage a t excut en 1968 l'amont' de l'An
Asserdoun (1632/37).
L'tude de la coupe gologique et des affleurements montre que l'An Asserdoun prend naissance
au contact des calcaires liasiques dolomitiques et des
terrains crtacs et tertiaires redresss et plaqus
contre le Lias et formant un synclinal au fond duquel
est situe la source.
Les essais de pompage dans le forage ont mis

PLAINE DU TADLA

N I.R.E.

1632/37

Coordonnes

411.904

Lambert

192.560

Altitude du sol (m)

689,0

Profondeur totale par rapport


au sol (m)
Diamtre (")

81,0

Equipement
Longueur pleine (m)
Longueur crpine (m)
Niveau pizomtrique par rapport
au sol (m)
A la date du

0 - 44,60
44,60 - 51,00

33,20

10.01.69

Rabattement maximum (m)

4,93

Dbit maximum (l/s)

25,4

Transmissivit
(m2 /s)

Descente

3,0.10-2

Remonte

3,3.10-2

en vidence une nappe situe dans des formations non


diaclases ; il en rsulte donc qu 'il existe l'amont
topographique et hydraulique de l'An Asserdoun une
nappe plus ou moins homogne d'une tendue assez
importante.
La nappe rencontre par ce forage est contenue
soit dans une caille de Lias qui aurait t mise en
vidence par de rcents levs gologiques, soit plus
vraisemblablement, dans des boulis constitus de
poudingues ciments lments liasiques. Ainsi donc
l'alimentation de l'An Asserdoun dpendrait d 'une part
de cette nappe homogne dont le niveau pizomtrique
(amplitude suprieure 6 m) varie avec le dbit de la
source (amplitude suprieure 1 000 l/s - dcalage
dans le temps entre les mesures de niveau et de dbit :
nul, parfois positif, parfois ngatif) d'autre part d'un

359

rseau karstique de calcaires liasiques s'tendant assez


loin dans l'arrire-pays, rseau qui drainerait en
priorit les eaux mtoriques vers la source dont les
teneurs en matires en suspension peuvent atteindre
des valeurs leves en priodes de prcipitations.
La chimie des eaux confirme galement cette
manire de voir : en effet, les eaux du forage et de la
source ne sont pas identiques mais nanmoins proches
parentes.
Il semble donc bien qu'il existe deux alimentations de la source. Par ailleurs les relations dbit niveau pizomtrique sont d'une telle vidence
qu'elles indiquent bien que la source et la nappe susjacente sont en liaison directe.
Dans l'avenir, si les droits d'eau sur l'An Asserdoun ne permettaient pas de prlever le dbit
ncessaire l'alimentation de Bni-Mellal, la nappe
phratique des Bni-Moussa au NW (notamment rgion
de Sidi-Jabeur) pourrait tre exploite, soit pour
l'appoint, soit pour la totalit des besoins.
ALIMENTATION EN EAU POTABLE DE KASBA-TADLA

Kasba-Tadla est aliment en eau par les soins de


l'Office National de l'Eau Potable (ONEP) au moyen
d'une galerie captante situe sur la rive gauche de
l'Oum-er-Rbia, peu l'amont de l'ancien pont de
Kasba-Tadla, dit Pont portugais . Cette galerie,
longue de 165 m environ, capte d'une part la nappe
alluviale alimente par l'Oum-er-Rbia et d'autre part de
petites sources du Luttien ; elle se termine par un
puits d'exhaure qui, semble-t-il, exploitait autrefois la
nappe du Luttien un fable dbit. Si le dbit du drain
(de l'ordre de 50 l/s) est suffisant pour les besoins de
Kasba-Tadla jusqu'en 1985 au moins, cette solution
prsente le grave inconvnient de livrer des eaux
turbides en priode de crue de l'Oum-er-Rbia.
Aussi en 1971, dans un but de recherche, un
forage (1914/37) tait excut sur instructions de la
Division des Ressources en Eau afin de reconnatre le
Turonien dont l'exploitation pouvait assurer les
besoins en eau futurs de la ville. De fait le Turonien
n 'a pas t rencontr la cote prvue, mais plus bas,
190 m de profondeur (altitude : 282 m) et n'a t
travers que sur 31,50 m. Nanmoins ses
caractristiques hydrodynamiques trs favorables
laissent augurer d'une exploitation facile et sans
problmes pour l'alimentation de la ville (adduction
actuellement en cours mars 1973).
Lors de la perforation, divers essais sur les nappes
du Luttien et du Snonien ont t effectus ; ces
rsultats sont rsums dans le tableau ci-dessus.
Du point de vue chimique la qualit de l'eau du
Turonien est bonne.

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

360

N I.R.E.
Date du prlvement

210/37

Amplitude du 210/37

7-1-69

3-1-72

7,3

7,5

0,7

1,5

Na+

9,0

Ca++
Mg++

Minimum Maximum

7-1-69

10-1-69

8,5

7,3

7,1

0>7

0,7

13,5

3,5

4,5

76,0

44,0

86,0

80,0

13,4

38,9

32,8

28,0

Cl-

8,5

35,5

8,5

60

8,5

8,5

NO3-

2,8

4,5

10

4,8

3,8

305,0

323,3

384,3

pH lors du prlvement
K+

HCO3CO3--

SO4--

9,6

Somme des ions analyss

425,0

461,2

Rsidu sec 110C

380

380

Conductivit en
millimhos/cm
Valeurs exprimes en mg/l.
- : non tudi.

0,44

0,55

6,9

1632/37

390,4

60

19,2

545,9

0
-

220
0,35

600
0,83

450
0,61

509,8

490
0,55

PLAINE DU TADLA

N I.R.E.

361

1914/37

Coordonnes

Lambert

417.764
222.252

Altitude du sol (m)

472,00

Profondeur totale (m) par rapport


au sol
Equi-

Diamtre (")

pement

Longueur pleine (m)

actuel *

Longueur crpine (m)

Nappe tudie

221,50

10

0-117,10 117,10-149,25 149,25-195,00


nant
Turonien

Niveau pizomtrique par rapport


au sol (m)

nant

195,00-221,50

Snonien

Luttien

2,27

7,53

24.06.71

19.05.71

26.04.71

Rabattement maximum (m)

2,71

6,08

11,36

Dbit moyen (l/s)

37,0

1,3

3,4

A la date du

Descente
Transmissivit
(m2/s)

4,140-2

4,84

-6

Remonte

9,7.10-2

7,6.10 **

: pas de mesure
* Il ne s'agit pas de l'quipement utilis pour les essais du Luttien et du Snonien
** Calcul par la mthode Lefranc.

5.10-4

362

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

Anne

1971

Nombre
d'habitants

consommation

Volume
m3

Dbit fictif
continu l/s

Nombre de
litres par
habitants

annuelle

653 882

20,7

41 448

quotidienne
moyenne

1791

20,7

113,6

15 776

annuelle
1985

quotidienne
moyenne
annuelle
2000

1 368 750

43

3 750

43

2 810 500

89

7 700

89

45 625

30 000*
125*

51 100

55 000*
quotidienne
moyenne

140*

* Prvisions selon rapport : Approvisionnement en eau potable Projet O.M.S. Maroc 3201.
N I.R.E.
Date du prlvement

1914/37
(nappe du Turonien)
24.06.71

25.06.71

pH lors du prlvement

7,2

7,2

K+

1,2

1,3

N+

71,0

66,0

Ca++

68,0

68,0

Mg++

41,0

41,0

106,0

106,0

6,8

6,3

396,0

403,0

ClNO3HCO3CO3--

SO4--

19,0

14,0

Somme des ions analyss

709,0

705,6

Rsidu sec 110C

620

610

Conductivit en
millimhos/cm
Valeurs exprimes en mg/l

0,94

0,93

PLAINE DU TADLA

Il est vraisemblable que cet ouvrage puisse tre


exploit un dbit couvrant les besoins de KasbaTadla jusqu 'en 2 000, soit 89 l/s. Toutefois vu les
faibles diamtres des divers tubages d'quipement, il
faut s'attendre des pertes de charge assez
importantes; le rabattement pour 100 l/s serait
vraisemblablement de l'ordre de 19 m, ceci condition
de pouvoir installer une pompe adapte la chambre
de pompage de 10" de diamtre.
ALIMENTATION EN EAU POTABLE DE FKIH-BEN-SALAH

La ville de Fkih-ben-Salah dont l'alimentation en


eau est assure par l'Office National de l'Eau Potable
(ONEP) tire ses ressources du puits 2 660/36 fonc
dans la nappe phratique au NW du forage 722/36.
Les caractristiques hydrodynamiques du puits sont
rsumes dans le tableau ci-dessous :

N I.R.E.

2660/36
X

378.682

213.760

Coordonnes Lambert

Altitude du sol (m)


Profondeur totale par rapport
au sol (m)
Niveau pizomtrique par rapport
au sol (m)
A la date du

437,90
17,80

6,97

16.01.63

Dbit maximum pomp (l/s)

12,0

Transmissivit la descente (m2 /s)

1,1.102

Transmissivit la remonte (m2/s)

1,2.102

Chlorures (Cl )

480,0

(mg/l)

Nitrates (NO3 ) (mg/l)


Rsidu sec 105C (mg/l)

54,6
1416,4

N.B. L'analyse chimique complte se trouve dans la partie


consacre aux pompages fort dbit pour l'OCP (p. 334).

363

Comme dans tous les puits de cette Zone, la


qualit chimique de l'eau est la limite de la
potabilit. Par ailleurs le puits semble tre exploit
son dbit maximum possible (30 l/s environ) lors des
pointes journalires ; ce dbit serait d 'ailleurs
insuffisant.
Pour l'avenir plusieurs solutions peuvent tre
envisages :
pompage dans la nappe phratique aux environs de la localit soit au moyen de puits, soit au
moyen de forages. Si la qualit chimique de l'eau sera
mdiocre, l'exploitation des dbits relativement
levs ne semble pas devoir poser de problme,
prise dans le futur canal d'irrigation lorsque le
barrage de Dechra-el-Oued sera construit (1980).
Cette solution constituerait un excellent relai de la
prcdente,
une alimentation partir de l'aquifre du
Turonien semble difficile, sinon impossible.
En effet, les rsultats obtenus tant Fkih-benSalah mme, grce au forage 3867/36, qu' l'Ouest de
cette localit, sont trs mdiocres et peu encourageants.
En conclusion, la solution de l'avenir semble bien
rsider dans une prise sur le futur canal d'irrigation des
Bni-Amir.

364

RESSOURCES EN EAU DU MAROC

Anne

1971

Nombre
d'habitants

26 918

Consommation

annuelle
annuelle

1985

50 000*

quotidienne
moyenne

2000

90 000*

annuelle
quotidienne
moyenne

Volume
3
m

Dbit fictif
continu
l/s

Nombre de
litres par
habitant

388 000

12,3

14 414

49

31 025

49

85*

104

36 500

1 551 250
4 250

3 285 000
9 000

104

100*

* Prvisions selon rapport : Approvisionnement en eau potable Projet O.M.S. Maroc 3201.

REFERENCES
ARCHAMBAULT C. (1970) : Evolution de la chimie de la
nappe phratique du primtre irrigu des Beni Amir
depuis le dbut de la mise en valeur. Rapp. ind.,
MTPC/DH/DRE, 8 pp., 5 pl.

eau potable du centre de Kasba-Tadla par le forage


1914/37. Perspectives d'avenir et programme de
reconnaissances complmentaires. Rapp. ind., MTPC/
DH/DRE, 42 pp., 2 tabl 6 pl.

ARCHAMBAULT C. (1971) : La chimie des eaux du bassin de


l'Oum-er-Rbia. Rapp. ind., MTPC/DH/DRE, 26 pp., 3
pl., 30 graphiques.

ARCHAMBAULT C. (1972) : Pizomtrie des aquifres du


Plateau des Phosphates et de la plaine du Tadla. Rapp.
ind., MTPC/DH/DRE, 23 pp., 14 pl. (dont 13 cartes au
.l/50 000).

ARCHAMBAULT C. (1971) : Rapport de prsentation de documents de synthse relatifs la nappe phratique du


Tadla. Rapp. ind., MTPC/DH/DRE, 20 pp., 1,1 pl.
ARCHAMBAULT C., ETiENNE H. & GNTIER B. (197,1) :
Acidification du forage 2184/36. Zone du canal MdianEst des Beni Moussa, primtre du Tadla (Province de
Beni-Mellal). Rapp. ind., MTPC/DH/ DRE, ,18 pp., 4
pl.
ARCHAMBAULT C. & GUESSAB D. (1971) : Evolution de la
chimie de la nappe phratique du primtre irrigu des
Beni-Moussa depuis 1949. Rapp. ind., MPTC/
DH/DRE, 8 pp., 5 pl.
ARCHAMBAULT C. (1972) : Reconnaissance de la nappe
captive du Turonien sous le Tadla et alimentation en

AURIOL, J., GUESSAB D. & VANDENBEUSCH H. (1972) :


Evaluation du potentiel des ressources en eaux souterraines de la rgion des Beni-Moussa-Est. Etude conomique de la mise en exploitation. Rapp. ind,,
MTPC/DH/DRE, 39 pp., 6 fig., 19 pl., ,11 tableaux, 1
annexe.
BOLELLI E. (1948) : Problmes d'irrigation et de drainage dans
la plaine du Tadla, Beni Amir (Rive droite). Notes Serv.
gol. Maroc, t. 1, n 71, pp. 147-.160, une carte
gologique et hydrogologique des Beni Amir au l/50
000.
BOLLELI E. (1951) : Carte gologique au l/50 000 et carte de la
nappe phratique au l/50 00(1 des Beni Moussa avec
notice explicative. Rapp, ind., MTPC/DH/ DRE.

PLAINE DU TADLA

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