Livre Blanc Des Baux Commerciaux
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en 10 points cls
Sommaire
A cet effet, larticle L. 145-2 du Code de commerce prvoit que le statut des baux commerciaux
sapplique en outre, aux :
tablissements denseignement quils aient ou non un caractre commercial, privs ou
publics ;
services communaux exploits en rgie ;
entreprises publiques et tablissements publics caractre industriel et commercial ;
aux artistes admis la caisse de Scurit sociale de la maison des artistes et reconnus
auteurs duvres graphiques et plastiques.
A NOTER :
Gnralement, le problme se pose lgard des professions librales (experts comptables,
architectes, avocats).
En effet, pour les professions librales, cette soumission suppose lexclusion expresse de la
rglementation des baux professionnels, issue de larticle 57 A de la loi n86-1290 du 23
dcembre 1986 (loi Mhaignerie).
Depuis la loi n2008-776 du 4 aot 2008, loi LME (de Modernisation de lconomie), Par
drogation l'article 57 A de la loi n 86-1290 du 23 dcembre 1986 () les dispositions sur les
baux commerciaux sappliquent, aux baux d'un local affect un usage exclusivement
professionnel, si les parties ont conventionnellement adopt ce rgime.
Dsormais un professionnel libral peut donc conclure un bail commercial et bnficier ainsi du
statut des baux commerciaux, il sagit bien entendu dune simple option lgale, mise en place
par la loi LME, le statut de larticle 57 A (bail de 6 ans, facult de rsiliation tout moment par
le locataire) reste la rgle.
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En effet, l'article L. 145-5, alina 1er du Code de Commerce permet aux parties, lors de l'entre
dans les lieux du preneur, de droger au statut des baux commerciaux en concluant un bail
d'une dure au plus gale deux ans. Depuis la loi LME du 4 aot 2008 de Modernisation de
l'conomie, il est possible de conclure, l'intrieur de ce dlai de deux ans, un ou plusieurs
baux drogatoires, la dure du bail ou des baux successifs pouvant aller de quelques mois,
24 mois jour pour jour.
A NOTER : en pratique, ce bail de courte dure ou drogatoire est communment appel bail
prcaire .
Ce terme est impropre, dans la mesure o ce bail est simplement bref et ne prsente aucun
caractre de prcarit (contrairement aux conventions dites doccupation prcaire qui
dpendent de circonstances particulires, devant exister au moment de la signature de la
convention et qui lui confrent un caractre provisoire et fragile : telle par exemple une
convention doccupation prcaire conclue dans lattente dune expropriation)
Dans la pratique, il nest pas rare de voir des conventions doccupation prcaires conclues pour
une dure de 23 mois qualifies de bail prcaire , cela peut poser des difficults en raison de
la confusion avec le bail drogatoire de deux ans rgi par larticle L. 145-5 du Code de
commerce.
ATTENTION : lissue de ce bail de 2 ans, le preneur, laiss tacitement dans les lieux ou sans
opposition du bailleur, pourra revendiquer la proprit commerciale , c'est--dire le droit au
renouvellement de son contrat.
Avant la loi LME, le locataire pouvait renoncer au bnfice du statut des baux commerciaux et
conclure un nouveau bail drogatoire de 2 ans maximum, lissue du premier contrat, la
condition de renoncer expressment la proprit commerciale dans le bail successif et non de
manire anticipe. Ds le lendemain de l'expiration du bail drogatoire, le locataire pouvait
choisir de renoncer expressment au statut des baux commerciaux et alors signer un nouveau
bail commercial drogatoire.
Or, des pratiques en vue de faire chec au droit des locataires commerants, se rencontraient
trs abusivement en cette matire.
Depuis cette loi, la succession de ces baux drogatoires a pos interrogation auprs des
praticiens. La jurisprudence semble ce jour, ne pas stre encore prononce sur cette
question lissue de la loi LME, rien ce jour ne semble sopposer ce que les parties
conviennent de signer plusieurs baux drogatoires successifs, et renoncent au droit au
renouvellement de leur bail selon la pratique antrieure 2008.
- Le propritaire, dans son intrt, pourrait prvoir que la dure du bail soit
fixe, par exemple 10 ans, soit une dure suprieure au minimum lgal de 9 ans.
- Le locataire, dans son intrt, exigera que :
- le bail ne dpasse pas 9 ans ;
- en toute connaissance de cause des consquences financires sur le loyer du bail
renouvel, le locataire pourrait accepter un bail de plus de 9 ans, sil y trouvait un avantage pour
assurer une dure dexploitation plus longue : dans ce cas, il pourrait galement demander un
bail de 12 ans par exemple.
B - Si le bail est dune dure suprieure 12 ans suite une tacite reconduction
(pour des dveloppements sur cette notion, voir page 6), le bailleur peut rvaluer le loyer
Le propritaire, dans son intrt devrait tirer avantage de cette rgle attendant
patiemment une tacite reconduction suprieure 12 ans. En effet, il peut laisser le bail atteindre
cette dure effective, puis envoyer une offre de renouvellement moyennant un loyer dplafonn.
Le locataire, dans son intrt devrait, avant la dure des 12 ans, formuler une
demande de renouvellement pour empcher le dplafonnement dans ces conditions. Sa
demande sera efficace mme si elle a prcd le cong du bailleur.
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II - La rvision conventionnelle
- La clause dchelle mobile (Article L 145-39 du Code de commerce)
La clause dchelle mobile permet une variation automatique du loyer, en fonction dun indice
conomique choisi par les parties et une chance convenue.
Initialement, lindice du cot de la construction publi par lINSEE trouvait le plus souvent
application.
Pour certaines activits commerciales, lindice des loyers commerciaux (ILC) peut tre retenu
dsormais, pour les locaux destins aux activits commerciales y compris celles exerces par
les artisans, ou encore lILAT (indice des loyers dactivit tertiaire) applicable aux baux
commerciaux pour les activits tertiaires autres que les activits commerciales et artisanales
(locaux usage de bureaux, pour les activits des professions librales et pour les activits
exerces dans des entrepts logistiques).
- La clause-recettes
La clause-recettes est la clause aux termes de laquelle le montant du loyer est fix, en tout ou
partie, en fonction du chiffre daffaires ralis par le locataire.
Diffrentes clauses-recettes peuvent tre distingues :
- la clause-recettes pure : le loyer est fix exclusivement en fonction dun pourcentage du chiffre
daffaires du locataire ;
- la clause-recettes additionnelle ou binaire : le loyer est compos dun loyer de base fixe et
dune somme variable gale un certain pourcentage du chiffre daffaires du locataire.
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III - Conclusion
Le loyer dun bail commercial a une volution qui dpend notamment de la faon dont il a t
fix lors de la conclusion du contrat. La rglementation des baux commerciaux permet en effet
au bailleur denvisager diffrentes modalits.
Le locataire aura intrt :
- faire en sorte de ngocier un bail soit dpourvu de toute clause dindexation, plus
facile mettre en uvre quune rvision lgale, laquelle en cas domission par le bailleur, ne
pourra pas jouer rtroactivement ;
- prvoir que la clause dindexation conventionnelle ou clause dchelle mobile jouera
la hausse ET la baisse.
Le propritaire aura intrt :
- prvoir lors de la conclusion du bail une clause dindexation, plus facile mettre en
uvre que la rvision lgale, extrmement rglemente ;
- prvoir que la clause dindexation jouera uniquement la hausse ET NON la
baisse.
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Concernant la TVA, le propritaire ne pourra la rcuprer sur le locataire que sil le prvoit au
bail : soit par une mention au bail que le loyer est assujetti la TVA, soit que le propritaire, sil
na pas opt pour la TVA, se rserve la facult dopter pour la TVA en cours de bail.
- Le loyer net de charges :
On retrouve cette expression dans le bail commercial, la clause loyer, ou dans les clauses
charges, entretien, travaux.
Un loyer net de charges, signifie que le locataire sera redevable envers le propritaire, en plus
du loyer, de tout ce que le propritaire est amen dpenser au titre des locaux lous et de
limmeuble : prestations, fournitures, taxes et impts divers, dpenses de limmeuble, frais de
gestion, assurances
- Les incidences sur le loyer des charges anormales rcupres sur le
locataire :
Limpt foncier, lassurance de limmeuble, entre autres, constituent en fait un supplment de
loyer puisque, contractuellement mises la charge du locataire, ces dpenses incombent
normalement au propritaire.
Cette rcupration avantageuse pour le propritaire en cours de bail, peut se rvler ngative
en fin de bail.
En effet, au renouvellement du contrat, il en sera tenu compte dans la fixation du loyer.
Le code de commerce prvoit quil est tenu compte des obligations incombant normalement au
propritaire, dont il sest dcharg sur le locataire sans contrepartie.
Le loyer du bail renouvel pourra ainsi tre diminu, subissant un abattement, qui pourra
sajouter un autre abattement sur le loyer quand le locataire doit excuter ses frais les
grosses rparations.
Propritaire et locataire, dans leur intrt commun devront prciser dans le bail leurs charges
respectives, afin de limiter les contentieux.
Le propritaire, dans son intrt pourra, par exemple, mettre la charge du
locataire limpt foncier, lassurance de limmeuble, les frais de gestion du bien lou
(administrateur de biens) et de limmeuble en coproprit (syndic), toutes les charges de
coproprit et toutes autres charges et taxes, concernant le local lou, de telle manire que le
loyer soit net de charges pour le propritaire.
Le locataire, dans son intrt :
- nacceptera de rembourser au propritaire que les charges rcuprables prvues au
dcret n87-713 du 26 aot 1987, applicable aux baux dhabitation ;
- si dautres charges lui taient cependant imposes par le bail, il devrait ngocier leur
montant : par exemple, le remboursement de la moiti de limpt foncier, de lassurance de
limmeuble, etc ;
- il refusera toute clause du bail prvoyant que le loyer sera net de charges pour le
propritaire.
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I - La cession du bail
Le Code de Commerce considre comme nulle, toute clause qui interdirait au locataire de cder
son bail lacqureur de son fonds de commerce.
En revanche, une clause du bail, interdisant la cession du bail isolment du fonds de
commerce est parfaitement lgale.
La majorit des baux contiennent des clauses qui, sans interdire formellement la cession du bail
avec le fonds de commerce, restreignent cette cession : elles sont lgales.
Si ces stipulations ne sont pas respectes strictement par le locataire, elles peuvent entraner la
rsiliation du bail (pour des dveloppements sur cette notion, voir page 26) ou le refus de
renouvellement du bail sans indemnit dviction (pour des dveloppements sur cette notion,
voir page 24).
- Les clauses restrictives de cession :
Il sagit dabord des clauses dautorisation qui soumettent la cession laccord crit ou
lagrment du propritaire.
Ces clauses permettent au propritaire de contrler la rgularit de la cession, la solvabilit et
la comptence du cessionnaire ventuel.
Bien sr, si le propritaire sopposait abusivement la cession, le locataire devrait obtenir
lautorisation du Tribunal de grande instance, pour cder son bail avec son fonds de commerce.
- Il y a ensuite les clauses dites de formalits :
Elles obligent par exemple le locataire qui cde :
faire tablir lacte de cession par acte notari ;
appeler le propritaire intervenir lacte de cession ;
remettre au propritaire un exemplaire de lacte de cession.
- Il existe galement les clauses de premption ou de prfrence, qui rservent un
droit prioritaire au propritaire pour lachat du bail avec le fonds de commerce.
De surcroit peut sajouter ces clauses restrictives de cession, la clause dite de garantie
solidaire du cdant.
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II - Convention contraire ?
Ce droit du locataire de donner cong nest quune facult en effet, le Code de commerce
donne la possibilit aux parties de prvoir une convention contraire . Le bail pourrait
contenir une clause contraire interdisant cette rsiliation triennale, en imposant au locataire un
bail dune dure ferme de 9 ans ou, par exemple, nautorisant la rsiliation triennale du
locataire que pour la 6me anne du bail.
Cette dure ferme totale ou partielle, peut sexpliquer par la ncessit pour le propritaire
damortir les cots de travaux importants ou spcifiques demands par le locataire.
A contrario, les parties pourraient ventuellement prvoir une facult de rsilier plus souple,
plus favorable au locataire, pourquoi pas une rsiliation tous les ans ? A ce jour, aucune
jurisprudence ne semble sy opposer.
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IV - Forme du cong
Tout cong en matire de bail commercial ( linitiative du preneur ou du bailleur), doit tre
donn par acte extrajudiciaire, c'est--dire par acte dhuissier imprativement, et ceci mme si
le bail a prvu une autre modalit, peine de nullit du cong et mme en labsence de tout
prjudice subi par le destinataire.
Le propritaire, dans son intrt devrait, dans le bail, faire renoncer
expressment le locataire sa facult de rsiliation triennale.
Le locataire, dans son intrt devrait :
- refuser toute suppression ou limitation sa facult de rsiliation triennale ;
- prvoir dans le bail une clause de rsiliation annuelle son profit, en donnant bien
entendu cong par acte dhuissier au moins 6 mois lavance.
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Dans tous les cas, le but du cong est de mettre un terme au bail en cours.
- Le cong avec offre de renouvellement
A l'expiration du terme du bail, celui ci n'est pas reconduit automatiquement, le bailleur peut en
proposer le renouvellement, en signifiant un cong avec offre de renouvellement.
Lorsque le locataire accepte loffre, un nouveau contrat se forme, par accord des parties, aux
nouvelles conditions.
Toutefois, il faut noter que, parfois, l'acceptation par le preneur du renouvellement du bail,
n'emporte pas acceptation du montant du loyer renouvel, tel que propos par le bailleur, si
celui-ci entend le dplafonner.
Dans cette hypothse, le preneur a la facult d'accepter uniquement, le principe du
renouvellement du bail, tout en contestant le montant du loyer propos.
Cette acceptation de principe a pour seul effet de confrer au preneur un droit acquis au
renouvellement et fait chec la tacite reconduction du bail. En outre, tant que la convention
n'a pas acquis un caractre dfinitif (notamment sur le prix), les parties peuvent revenir sur leur
acceptation de principe en exerant leur droit d'option.
Dans ce cas, une action judicaire devant le prsident du tribunal de grande instance devra tre
introduite, destine la fixation judiciaire du loyer.
- Le cong sans offre de renouvellement avec versement dune indemnit
dviction est en gnral employ lorsque le propritaire a un intrt financier au dpart de son
locataire.
Le bailleur dispose en effet du droit absolu de refuser le renouvellement contre le paiement
d'une indemnit d'viction destine rparer le prjudice subi par le preneur du fait du dfaut
de renouvellement de son bail (notamment perte de clientle, frais de rinstallation, de
dmnagement etc.). Ce cong doit toutefois tre mani avec prcaution.
En effet, le bailleur a toujours la possibilit de revenir sur sa proposition, et consentir finalement
au renouvellement du bail, si lindemnit fixe judiciairement est trop importante.
En outre, cette possibilit de changer davis peut tre paralyse par le dpart du locataire avant
la fixation dfinitive de lindemnit.
- Le cong sans offre de renouvellement, ni versement dune indemnit dviction
est dlivr pour sanctionner un comportement du locataire et dont le bail na pas fait lobjet
dune action en rsiliation (pour des dveloppements sur cette notion, voir page 26).
Il appartient au bailleur de justifier dun motif grave et lgitime tant ici rappel que la gravit
des motifs est soumis lapprciation souveraine des tribunaux.
Si le bailleur justifie d'un motif grave et lgitime l'encontre du locataire sortant telle
l'inexcution d'une obligation, ou de la cessation sans raison srieuse et lgitime de
l'exploitation du fonds, l'infraction commise par le preneur ne peut tre invoque que si elle s'est
poursuivie ou renouvele plus d'un mois, aprs mise en demeure par acte extrajudiciaire du
bailleur d'avoir la faire cesser.
- Le cong portant dngation au bnfice du statut des baux commerciaux peut
tre utilis lgard du locataire qui a pu tre ngligeant. Si le droit au renouvellement est un
principe fondamental qui protge tout locataire commerant, encore faut-il pour bnficier de ce
droit, remplir toutes les conditions fixes par la loi et notamment lobligation dtre immatricul
au registre du commerce et des socits. Le dfaut dimmatriculation du preneur prive ce
dernier du droit au renouvellement et le bailleur peut ainsi, dans certaines conditions, lui dlivrer
cong sans lui proposer le versement dune indemnit dviction.
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I - Mesures financires
Sylvia Pinel a prsent en Conseil des ministres le 21 aot 2013 le projet de loi relatif
lartisanat, au commerce et aux trs petites entreprises, depuis le 12 fvrier 2014, ce texte
est lexamen devant les parlementaires.
La ministre souligne qu'elle souhaite, notamment, rquilibrer les relations entre bailleurs et
petits commerants et favoriser la diversit du commerce, notamment en centre ville.
Ce projet de loi est destin rformer le rgime des baux commerciaux, qui date de plus de 60
ans.
- Une des mesures majeures sera d'indexer OBLIGATOIREMENT les hausses de
loyers sur l'ILC (indice des loyers commerciaux) et non plus sur l'ICC (indice du cot de la
construction), tout en permettant dautres rfrences comme lILAT (Indice des loyers des
activits tertiaires).
Cette mesure permet une progression plus en adquation avec les activits conomiques
commerciales ou tertiaires. Les baux commerciaux deviendraient ainsi plus quitables pour les
commerants.
- De la mme manire, les augmentations de loyers conscutives une modification
des facteurs locaux de commercialit devront dsormais tre lisses dans le temps et ne
pourront excder 10% par an.
En effet dans certains cas, les loyers commerciaux pouvaient subir jusqu aujourdhui, des
augmentations substantielles pouvant menacer lquilibre financier des commerants et
compromettre la viabilit de leurs entreprises.
Cette nouvelle disposition sera destine limiter 10% par an, ces augmentations en cas de
tels dplafonnements, et permettra aux commerants danticiper les volutions de leur loyer et
de disposer dune meilleure visibilit financire.
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