Les Belges Dans L'afrique Centrale Tome II
Les Belges Dans L'afrique Centrale Tome II
Les Belges Dans L'afrique Centrale Tome II
^K
y
LES BELGES
DANS
L'AFRIQUE CENTRALE
LES
BELGES
L'AFRIQUE CENTRALE
VOYAGES, AVENTURES ET DCOUVERTES
d'aPRKS les DOCLMENIS ET JOLBN\LX DES EXPLORATEURS
ni-
.MARTRIN-DONOS
TOMK PRKMIF.R
CARTES ET DE
PLANCHES EN COl'LEURS
BRUXELLES
p.
.M
AE
s,
1-:
TEU R
i8S6
B R A
R E
CHAPITRE PREMIER
L'tat libre
ngre
ment du
X1X=
du Congo
Cacuta.
roi
Alphonse.
au Congo
sicle
Baptme du premier
Premires dcouvertes.
roi chrtien
du Congo
L'ambassadeur
ses funrailles.
Les Anziques.
Couronne-
Les Giachas.
Le
Expdition Tuckey.
E 26 fvrier
^^=^r7^^?'0
fris
"^
'
P^
et
Norvge
du Congo.
1
et
Grande-Bretagne,
Italie,
Ils lui
fixaient
l'ouest, le littoral
LES BELGES.
I[.
pour limites
Fi'ance,
l'tat libre
et
Yab
le
CHAPITRE PREMIER
Yab jusqu'
parallle de
le
sa rencontre
avec
le
mridien de Ponta da
la rive
gauche de
la station
de l'Equateur, o
la
Au
sud,
de Nokki,
le
fleuve
la
le parallle
Nzig et de l'Albert-Nyanza
Au nord, la ligne de fate ( reconnatre) qui spare le bassin hydrographique du Congo de celui du Nil, du Chari et du Benou.
4"
le
Ce
fleuve, qu'un
dveloppement
le
Congo.
aprs
le
le
C'est
dans
le
un vaste estuaire de
cours du quinzime sicle,
eu
tuaire
du Congo
la gloire
il
dcrit
11
kilomtres de largueur.
sicle si fcond
de renverser, en faveur de
en dcouvertes
la vrit,
les
un immense
africaines, qu'il a
au
le Nil et
lui
que
nom
l'es-
Diego Cam.
toutes
l'initia-
un monde nouveau.
contres
du Congo.
Dbarqu sur un
le
du
fleuve,
pour en
nom
prendre possession au
Zare,
de son
roi, le
et apprit
comme
ils
connais
je
pays du
le
dans leur
lui,
il
s'empara
Le
hommage au
parurent avoir de
lui
et
mais, ne les
Dapper
promettant de
l'esprit,
les
lunes.
roi
dans sa langue
flotte
dans sa religion
et,
fit
instruire
mme
Diego
premiers Congois
le soin
les
II
quatre
civiliss.
avait, selon sa
promesse, ramen
les
le
le dialecte
horreur de
telle
l'idoltrie
que
le roi
si
du
ils
pays, par
avaient su
courtois de civilisation,
II,
le
Cam
une
de ramener,
est difficile
dbut du
la fin
du quinzime
sicle et
au
sicle suivant.
moyens de
description, ni les
moyens
d'investigation, ni les
perdent
le
navement raconts^ de
faits
fantaisistes des
Il
murs
et
du Congo, dans un
dtails
inextricable ddale de
gographiques errons,
et
de rcits
faut arriver
1598,
Vridique
par son
CHAPITRE PREMIER
auteur, nous
ville
ramne en
l'an 1578,
le
Saint-Antoine
du royaume
du Congo.
Arriv, avec le voyageur portugais, l'embouchure
nous traduit
les
riants paysages
suggre
la
du
Zare, Pigafetta
du
que
les
lui
vue des indignes des deux sexes, noirs, aux cheveux crpus,
parfois roux, dont les pupilles, noirtres chez les uns, verdtres chez les
autres, tiraient sur l'algue marine.
Il
se
grandeur
et
parties.
qu'il
dans
la
longuement
traiter
au cours de
cet ouvrage.
rois puissants
du Congo.
Royale
nomme
appele Banza
ville
l'est
de l'Atlantique, dans
la
Cour
sommet
province
congoise de Pemba.
Leur
palais,
comme
ville,
le
l'est,
le
monlueuses
tures,
de belles
champs
fertiles
humbles
couverts de cul-
groupaient en cercle.
rle,
rois paens
du Congo
venue de Diego
Peu aprs
du Congo.
Cam
en 1484.
commena
date,
cette
la
la
lors
de
la
la foi
chrtienne en
l'anne 1491.
la
la
Sur
sa route,
tambours
et
gens de
il
direction de Banza.
cour du
la
roi venus,
au
nom
marche de San-Salva-
champs
En quelques
avait soulevs.
clerg portugais,
mations de bienvenue,
tor, les
du
jours
les pais
il
femmes
et d'enfants
du
aux
abrupts de
Le
roi
la
montagne.
du Congo
l'avait
coutume des
rois ngres,
quand
ils
la
sade, qu'on leur apportait des tributs, ou qu'ils remplissaient leurs hautes
fonctions.
Arriv devant ce trne, tandis que, dans les rues troites de Banza et sur
le
plateau
du mont,
le
cortge
s'tait
CHAPITRE PREMIER
clameurs d'allgresse,
d'embrasser
les
les Portugais.
ornements
et jura
de
les
du
soleil.
La crmonie du baptme
tait
le
fils
les
prsents envoys
saints,
le
nophyte
o ce fleuve
l'endroit
Le
roi se
s'tale,
comme un
lac,
de
fit
du
roi
Zaire,
les rebelles,
pour mourir
que
les habitants
les tribus
voisines le
bruit
que partie de
un
triple
le
de houppes, se relevait
mort.
Parmi
vivantes, le
homme
elles,
assis,
Entre-temps,
de son
roi, se
la
fit
Au
roi
d'Alphonse.
Il
fils
nom
le fils
n'tait
pas
L'lection
ques dans
la capitale
Le jour de son installation au trne, les principaux indignes, personnages du pays, quelques sujets portugais rsidents, s'assemblrent dans
une cour du palais, carre et dcouvert, ferme d'une muraille chaux
et ciment leve un peu au-dessus dune hauteur d'homme. Au milieu
de la cour, un magnifique tapis, prcieux cadeau d'un roi portugais,
tait tendu, supportant au centre un fauteuil de velours rouge aux bras
un
Le futur
du
petit doigt, et
une bulle
coussinet ga-
d'or, d'argent et
de
soie, trois
indulgences pontificales.
et des
roi
si le
Qui que tu
la
l'alliance
conserve
Ces paroles
dites,
rdemption des
le roi
la
du Portugal, ton
frre.
romps jamais
les
Deux des
il
s'assit;
Un
main Alphonse,
les
paules
le
anneaux
un manteau de
d'or
aux bras du
velours.
un
que
au dbut de
la
le
crmonie.
Le couronnement termin,
sirent le roi
dans
l'intrieur
de son
palais, tout
en
cour
et
recondui-
du
depuis un instant
il
U.
sortir
pulvis
).
CHAPITRE PREMIER
10
leurs
visites
vux
et leur soumission.
Mais aprs
les glas, les
le rire les
la
douleur, aprs
la
note gaie
combattre une rbellion provoque par un de ses frres qui avait jur de
dtrner.
Il
le
hommes, nom-
bre bien infrieur celui des rebelles qu'il avait combattre. Ces rebelles,
paens fanatiques, s'taient groups par milliers autour
dans
l'espoir
de
du
frre
du
roi,
tirer
Retranch dans sa capitale avec sa petite arme, Alphonse soutint vaillamles assauts violents de ses adversaires, pour
nitive, la
de
crit Pigafetta,
et
la
l'clat
de
Que de
sicles,
superstition, de foi
poitrine
surnaturel
En
la
comme
proslytisme, pai-fois
ordre, toutes les
mme
mme
il
ciel,
continua faire du
les
Alphonse
Sur son
un
images diffrentes,
hideux
et
et effrayants;
grossirement
tailles
frais
de mets
succulents par les indignes; des couleuvres et des serpents d'une grosseur
effroyable, des boucs, des tigres, des hippopotames, tous les
par
le
animaux ayant,
ration; et tous les objets multiples et varis du culte des ngres congois.
tels
que
et
empailles.
En
fit
douce, qui ne
et
valle de misre
le fit
l'avoir
Son successeur
le
une
fit
cette
il
fut
il
empcha
impuissant rprimer
les sujets
dbauches
d'Alphonse manifestrent
la
perdu.
lu fut son
fils
don Pedro,
Sous
du fond de
ciel,
lui
filles
douleur de
rappela au
Le clerg portugais
la
le
tout
du Congo,
semblable son
fait
et fut reu
par
l'le
de Saint-Thomas
le roi et les
indignes
l'Atlantique,
Il
Don
de son tat
le
la
spirituel.
Pedro, roi du Congo, suivit trs vite aussi l'vque Rodrigo dans la
fils.
du Congo
le roi
roi
roi
Jacques.
la
du pays.
en dsaccord, durent lire coup sur coup
Les satrapes,
diffrents la
grands
couronne.
et les esclaves
trois successeurs
CHAPITRE PREMIER
12
Le premier
lu,
an
fils
du
roi
Jacques, fut tu
mme
jour
le
de
son lection.
Le second, proclam
gorg par
les
roi
par
Portugais et
du peuple
majorit
la
et
moment o
au
les satrapes,
peuple
le saluait
Au lendemain de
massacra tous
les
poignards
et les haches,
don Henri,
frre
du
feu roi
don
Jacques,
fut
contre les tribus ngres d'Anzicha, qui avaient profit des discordes du
Congo pour essayer de secouer le joug.
Ces peuples anziques (nom moderne Loutsa-Nsigu) habitaient les territoires voisins des lacs, l'orient du fleuve Zaire. Sauvages au del de
:
toute limite,
ils
de
dont
croissait le bois
la
l'huile
bonne constitution
Ils
de santal rouge,
le bois tait
La nature
En
et flexibles.
l'autre aplatie,
un
entour de peau
et des vers.
manche
en manire de marteau,
fort court,
lames de cuivre
Ils
le
danger,
ils
ils
se servaient
royant contre les tribus voisines pour faire des prisonniers et alimenter
ainsi leurs
marchs de
Troquant leurs
l'ivoire
victuaille
esclaves,
humaine.
le lin
fertiles,
contre le
ils
sel, les
estimaient sur-
tout les couteaux portugais. Ces couteaux leur servaient s'orner le visage
de
cicatrices larges et
profondes
15
femmes.
Henri trouva
la
mort en combattant
Alvaro
Homme
les
dbonnaire
et
fut assure
de ce
I", fils
gou-
le
chef.
Il
Bullamatare, dblatrait
lui
contre
Et Alvaro se
fils
la
religion des
laissait
les conseils
de Francisco.
Soudain
le ciel intervint.
les
les nattes
maude
la
s'embarqua sur
A
tale
le
nuit
du royaume du Congo,
entirement
la
livre
et la capi-
pille.
la
tte
Portugais volontaires.
Cette petite arme europenne, arrive au Congo, put, aprs une anne
CIJAPITRE PREMIER
i6
les
que
le roi
lui
envoya
Philippe
diffrentes
II
d'Espagne
et
et,
de l'ambassade
flatt
du Portugal, succdant
reconnaissant
don Sbastien,
l'occasior.
mines
d'or,
son royaume.
la
II
lut
Congo pour
Alvaro
II,
roi rgnant,
peu aprs le dpart d'Edouard Lopez, sur les princile vaste royaume du Congo, disposait son gr
nombreux
lui et ses
l'or et
que
l'argent, constituaient la
<
et
le
plate
nomme
du sud
du Congo.
Les femmes habitant cette
pche de ces coquillages,
la
le
frappe de
la
elles,
prs des
l'ives
de
l'le,
entres dans
mer, toutes nues, le corps pench sur leurs jambes droites, les seins
pendants, battues par les vagues gristres, plongeaient et replongeaient
la
dans
les
raient,
destines grossir
le trsor
Ce riche souverain
de leur
roi.
elles reti-
par tous
les
africaines,
pour
dises prcieuses,
flottille
la
province d'Angola.
frais
Don SJbastien
de marchan-
confia de plus
Diaz la missi ju de soumettre a la domination portugaise tous les peuples vivant depuis
latitude nord.
grandes richesses,
et s'tablit
sur
le
s'oftVii'.
et
la
coutume, rendus
du roi d'Angoa, vassal d'Alvaro II, furent massacrs en route sur l'ordre
du souverain d'Angola, jaloux de s'approprier leurs denres. Un diffrend
violent
entre
clata aussitt
souverain et
le
le
vassal
la
guerre fut
dclare.
.'\
Il
de Nubie,
au
vol,
un
esclave,
ou de briser
lestes archers
dont l'adresse
monts
gigantesque qu'arrose
fleuve
le
les
et
tait si
grande,
guerriers d'Alvaro
face de l'arme
Ils
du
taient tous
II
qu'ils peraient,
Il
en vint des
points
du bassin
Coanza
et Luiola,
les
Congo.
la tte
le
commandement de
Diaz, en
roi d'Angola.
l,
prts braver tous les dangers, heureux de risquer leurs vies pour dfen-
dre une cause qu'ils ignoraient, mais qu'ils savaient tre celle de leur
Leur
roi.
lambeaux soyeux
Portugais un trange
d'toffes
multicolores,
offrait
aux
regards
du
spectacle.
De ces guerriers sauvages, les uns, excuteurs des sonneries et des commandements des chefs, portaient de grandes crcelles de bois qui, agites,
rendaient des sons terribles
des marteaux
d'ivoire, sur
les
II.
mal arrondis.
?
CHAPITRE PREMIER
vraies forts de
portes en sautoir.
Le bas de
dont
ils
relevaient les pans pour les attacher leurs ceintures, travailles, garnies
prts au combat.
La
bataille
s'engagea;
misse
la
dsunit;
se
le
traits et viter,
nouveaux
d'lite prirent
valles,
et
ils
battirent en retraite,
aux
un rang de
reposes.
sienne,
plaine inculte, coururent avec des cris sauvages sur les Angoliens perdus,
qui reculrent,
que dans
le
fleuve Coanza,
tandis
et clochettes r-
et victorieux.
du
le
territoire
de ce souverain
la
roi d'Angola.
domination du
et le roi
Dame
des femmes,
la
qu'il
et
lui
et
pousait,
la
Mani-Mombanda,
mais
elle
ne
l'tait
c'est--dire
la
assurment pas
respectueux sujets.
royaume, de mesurer
tant par
nom
de pinldfo.
.alvaro
U mourut,
rois chrtiens
et
du Congo.
Comme
19
quelques missionnaires
loin,
parlrent encore, au cours des dix-septime et dixde l'existence d'une contre gouverne par des majests
noires l'embouchure du Zaire; mais, dans ces temps modernes, le cours
romains ou
huitime
finanais
sicles,
nigme indchifre.
Le dix-neuvime sicle
vit
la science
un mythe
peine se terminer
la
lgendaire, une
priode de gloire et
l'histoire
des guerres
europennes, que les Anglais, soucieux des intrts de la science gographique, se proccuprent activement de
la
celles
du Congo.
En
1816, le
Tuckey.
L'amiraut anglaise fournit au chef de cette mission
les
les instructions
Il
s'agissait
surtout de remonter
le Zaire,
pour
connatre
si
ses
du Niger, de dcrire
les
faire
n'avait t
et
>.
mmoire de Tuckey
Son expdition, compose de vint-six Europens, paiiit d'Europe sur le
navire le Congo, et arriva l'embouchure du Zaire, diminue de deux perrevenir plus tard la
la traverse.
trois mois,
le fleuve
Congo, jusqu'
la cataracte
de Sangalla,
chutes d'Yellala.
Arrte l par
la
mort de Tuckey
et
de
la
britannique.
Aprs
elle,
un nouveau
silence,
le
les pre-
CIIAPITRI-:
20
l'histoire
du
PREMII'R
Cdnyo en
que
le
doc-
1857, et le lieu-
tenant Grandy, en 1873, furent, par l'insuccs de leurs expditions successives vers le continent noir, incapables de tirer de l'oubli.
la
rateur anglais
CHAPITRE
journaliste,
Telegraph
et
Jchii /itwlaKds
explorateur,
crivain.
du Sin'-Yurk Herald
;^^^ORSQUE dans
>
II
J^viciit Stai.lcy.
travers
l'avenir, les
Piincipales
le
officier,
du missionn du Daily
Continent mystrieux
ineffaables, les
noms de
marbre
-^^C^J leurs bienfaiteurs sur les plaques de bronze ou de
de leurs monuments et sur les socles de leurs statues; l'un
d'eux aura sa place acquise la droite de celui d'un Roi!
la
l'immoi-talit qualifie
une
illustration
Ce nom.
contem-
est celui
de Stanley!
du Congo.
CHAPITRE DEUXIME
22
la
nom John
vritable
Rowlands, naquit
Denbigh (pays de
il
Galles),
et
envoy
fut
Dans
il
il
favori
l'enfant qui,
s'appeler Stanley.
l'ge
vivait
de
un de
treize ans,
ses
Parvenu
refuse pas
l'ge
qu'il devint.
l'on
les
entrevoit, travers le
la fortune, exalt
par
la
lecture
des lgendaires rcits des oncles d'Amrique, des nababs d'Orient, des
brumeux de
trieux
la
continents mys-
B.
Nous le retrouvons
il
s'embarqua sur un
Arriv destination,
le
misre, de combattre
la
l'exis-
faim menaante,
maison d'un brave ngociant de la Nouvelleun emploi rmunrateur. L, notre hros s'acquitta avec tant d'intelligence et d'activit du travail qui lui fut confi, il
capta si compltement laconfiance et l'affection deson premier protecteur
rechercha
Orlans,
et obtint
nomm
dans
la
Stanley,
finit
lui
donner ce
nom
de
adoptif,
dcd sans
vie.
le
jeune
tester, obligea
homme
nergique et
les illusions
de
gloire facile
le caractre
et
dans l'adversit
fortifier
et le
25
lui
une
clbrit
guerre de
la
engagements, sous
il
la
ordres du gnral
Johnstone.
Fait prisonnier l'anne suivante (avril 1862), la bataille de Pittsburgh,
pluie de balles
la
que
raconte-t-il, sa
lui
grande maigreur, au
La crainte d'tre arrt comme prisonnier confdr chapp le dtermina au dbut de l'anne 1863, s'engager en qualit desimplematelotdansla
marine
fdrale.
Embarqu sur
le
la fin
tait le secrtaire
Dans
les
de
grade d'enseigne,
l'attaque
du
fort
la suite
fut
le
un cong pour
il
amena Constantinople
Mineure,
le
Ticonderoga,
et,
journalisme, qui
.
l'crivain
fit
de
lui
le
Henri M. Stanley.
campagne
la suite de l'expdition
Cheyennes
et
York Tribune.
Ils
sa nomination de correspondant-voyageur
:
et lui
valurent
le
New-York Herald.
Stanley uu Herald,
taire
c'est
hommes pour
li
James
une
Stanley
obstacles
le
physiques,
les
accomplir
La campagne de
LES BELGES.
II.
fournit
4
CHAPITRE DEUXIME
26
Stanley
la
dant du
Nczu-Yor k Herald,
du
sol africain.
et
de visiter pour
La mer Rouge,
les
la
premire
fois
la prise
le
parcellf
et leurs
terre d'Afrique avec ses forts, ses ravins, ses montagnes, les
les
une
engagements
jeune crivain.
Rentr en Europe,
puis
Isabelle
II;
de Suez
(1869).
retrouvons
le
il
il
partit
Ds
lors,
pour l'Egypte,
de
la
du canal
et assista l'inauguration
et s'arrtant
Tiflis,
Bombay en septembre
1870.
s'arrta
longue
monde
et silencieuse
presse
la
du
civilis.
Du dans son
attente, Stanley
et
sjourna
gramme,
tl-
Paris.
avait
conu
la
noble
et
gnreuse
secours.
soldat,
matelot,
officier
nous
fait assister
Le
livre intitul
Comment
10
novembre de
devient gographe,
j'ai retrouv
Living-
Le
sicle,
cette anne,
du continent
africain.
du
surnaturelle,
comme un Deus
ex machina.
d'aller
poursuivre
et
le
Lq Daily
charger, vers
complter
les r-
que commena
C'est alors
trale,
cette
la
27
plus audacieuse
et la
plus remarquable de
l'infatigable Stanley.
novembre
premire circumnavigation du
sur
Victoria,
lac
le 17
le 8
le
LaJy Alice,
la
petit
est),
et 4'
du Congo
tique. (L'estuaire
mridien de Paris.
allons
la
et
et le 23 et 24'
degr de
du
"
6'
seule partie
LE
de ce fleuve
par
est situ
le
presque sur
Nous
le
L*DY
du bassin du Congo:
ALII:E
les
descriptions
DEMONTE.
11
de notre prsent
ouvrage.
et
l'Amrique
depuis deux
de sa mort
et
Livingstone, et
Poursuivant sa route,
Nyangou,
nud
et
le
point o
du
villages
de Vounya.
Rouiki,
rivire,
dverse, avec
une
vitesse d'un
l'heure,
boueuses sur
il
le
droite
la rive
La population
gauche du Congo.
hostile et barbare
CHAPITRE DEUXIME
28
lui
vendre
mme
hommes de
sa suite
n'eurent pour se nourrir sur les bordsdu Rouiki que quelques rares bananes
\
les
eaux de
la rivire
et
les
gage du ngre
Je n'ai
pu
il
moi,
tir le
j'ai
faire
d'un reproche
autrement, monsieur,
m'aurait tu;
plus, et
Deux
mu
premier.
me
il
visait
je
vous assure
avec sa lance et
il
une minute de
tait tout
prs de
le fleuve
comme
et ses
compagnons que
les
maladies, dyssenterie et
par
les
ratrice,
voyageurs, qui
les
et atteindre, le 27
du
monts
novembre,
les
maux, put au
chutes d'Ou-
fleuve.
une banquette de
le fleuve,
schiste verdtre
camper
livre
fut possible
de
la vaillante
29
co-
aux attaques
il
arriver, le 2g
le
la
Le
et
vieillard in-
jais,
les
annes,
humaine entirement incivilise et incivilisable, surprise en flagrant dlit d'escalade du bateau. Stanley, trouvant ce sauvage trop vieux
pour rien apprendre, le fit remettre en libert. Quelques heures aprs,
crature
d'autres indignes,
la direction
du
cuivre,
du
fer,
fit
des chutes
offrir,
bord du navire,
et
grce
lui,
Lun
par
en change de
deman-
et
prolongs
CHAPITRE DF.UXIEME
30
qu'en obtint un des passagers, l'quipage entier put s'loigner sans danger
l'le
de Mitanndeh, par
de latitude sud, o
3 6'
il
s'arrta.
Ce march d'Oukonngh, clbre dans le continent noir, et dont Livingmme vaguement entendu parler par les habitans des bords du
stone avait
lac
Tanganka,
tait
frquent par
la
Stanley
fleuve.
les
Le
et
5
ville
la
et le
et
manque de
redescendirent
le
vivres arrtrent
2 53'
de lati-
tiges de panis.
Chacune de
sept pieds de long, cinq de large et six de haut; relies toutes deux par
la toiture,
elles avaient
les
deux
familles se ru-
nissaient
pour
33
maison-
du
Les vivres
Alice.
Lcidy
pots emplis de
sve de palmier,
nom
nouveau
localit,
dclarrent qu'une
le
Rou-a'r-ohoua.
Ah
les
Tous
les
qui sait?
Tous
les
hommes, femmes,
>>
la rive
a\ait
descendu
Congo son
vritable
le
2 4g'
fleuve
de
lati-
du Lady
confluent, l'quipage
un
kiremmbos-
d'eux.
fleuve
ils
Le
outre,
(les clairs).
Qui a envoy
"
En
un
le,
remmbos
apprirent
lui
apportait au
profonde.
son
il
niers et de plantains.
les guerriers
les
face,
pour djeuner
et djenneurs et djeu-
du sang.
de xMpika, une
Au dpart du Lady
sait
sur
(allez
la
en paix)
Alice de
pour
rive
>.
crier
l'le
aux voyageurs
Moiiindc Kivoiikc-voiik
raliser.
Aprs une descente de dix milles environ, des milliers de formes hu-
monstre de bois
les jungles
de
la
LES BELGES. H,
CHAPITRE DEUXIME
34
redoublrent de zle pour imprimer l'embarcation sa plus grande rapidit. Le Lady Alice choua la
march ngre abandonn, non loin,
fernal concert de
du
trompes
et
hlas
fallut
combat-
camp,
qu'il
entoura
tre.
Stanley
hte construire
la
fit
l'in-
un
borna, sorte de
un
petit
prsence.
la
du
bo-
rna; les dfenseurs de Stanley purent, leur aise et sans danger, tirer et
mettre dans
le
le
La victoire fut rude gagner. Le lendemain, Stanley, menac de l'abandon d'une grande partie de ses gens, dmoraliss par le chiffre croissant des
malades et des morts de l'escorte, et par les incessantes attaques qui signalaient chacune de ses marches, dut, prix d'or local, un ne de selle, une
malle,
une chane
cinquante
de
livres
de route. En outre,
tiques,
de belles
un
revolver,
de laiton, racheter
comme
jadis Ulysse en
toffes, cent
cinquante livres
les services
de ses compagnons
la
promesses de
fidlit et
d'attachement de
la
Le
25
le sien
organises sur
Le
soir
Frank causrent de
flottille,
le fleuve.
Voyez
l'avenir,
et
montrant
la
y figure en
que ce vide
norme
35
certain de succs
ds
le
matin,
les
palmiers de
la
et gristre
berge o
planant sur
est situ
le
fleuve
Vinya-Ndjara.
FRANK POCOCK.
Lentement
la brise
le soleil
calme
brilla
parut et
montra sa nappe
comme un
grise, et,
miroir. L'escadre de
Le jour suivant, elle atteignit le Kassoukou, rivire qui mlait ses eaux
de couleur sombre celles du Congo, en face de l'important village de
Kissannga-Sannga.
CHAPITRE DEUXIIME
36
En
marins de
de retourner d'o
la flottille
ils
somma imprieusement
venaient.
qui composaient
viande
ah
ah
mes du mme
Bo-bo-bo-bo
<>
ah
et ils
il qu'un
humains
la suite de Stanley,
clameurs joyeuses:
les
Bo-bo-bo-bo-o-o! (de
la
viande
et ses
de
la
hom-
truff.
L'un deux, misrable trs gras, arm d'une lance, plus hardi que les
autres, s'approcha, dans
un
canot, de
la
barque monte
verte par
la tte
un
le
sauvage
la
pai- le
bouche entr'ou-
rictus grimaant,
clbre
et blanchtres,
le
Ce
contre Stanley.
L'Anglais resta impassible;
l'eau,
la
avec un sifflement...
la flotille
Mno
d'Oussonngora
et
de
du mucuna pruriens,
infinie, et
la tnacit
effroi
Il
s'y
rfugia
un
instant,
pour chapper
une pluie diluvienne qui, nouvel obstacle, venant aprs les rapides,
laim, les cannibales, les flches
rompre jamais
Ds
le 31
le
empoisonnes
menaa
d'inter-
dcembre
1876, par
et les lances,
la
le ciel
pur et bleu
la fort
sombre
et tran-
premier jour de
environ 25 de longitude
dont
le
nom
est,
l'an 1877,
par
1 10'
de latitude sud
prilleuses, au
nombre de
et
les
chutes
semaines d'un
39
les
dans
Le 38
hte
le
janvier, les
membres de
le
29"
o''/22'
LA SEPTIEME
novembre
abandonns
de latitude nord.
fois les
villages
o l'expdition
tait
parvenue
le 23
combattu vingt-quatre
Le
afflaent,
kilomtres.
il
vit
monts par des indignes en armes. Sa marche tait ouverte par une
barque monstrueuse, portant, sur chaque bord, quarante rameurs qui
pagayaient debout et l'unisson, au rythme d'un chant barbare. A l'avant,
sur une sorte de plate-forme, se tenaient dix jeunes guerriers, coiffs des
plumes caudales du perroquet gris queue rouge. A l'arrire huit hommes
CHAPITRE DEUXIME
40
Le grand canot
De la flottille de Stanley
qui domina, un instant,
cent trompes d'ivoire
partit
bruit
le
et les
clatant
balles
normes tambours,
des
de
et qui tuent,
domptrent toujours
du jugement
de
la
mle
et
dernier combat,
le
soutenir sur
terrible fleuve,
le
combat du
i.)
fvrier
contre les
1876,
le 1 28'
d'les flu-
l'le
de
l'Observation.
En
cet endroit le
remplie de petites
kilomtres,
marabouts
et
les taient
La plus grande
et la plus boise
de ces
les
regorgeait en outre de
rouges dont
le
les
elles,
fourmillaient d'amphibies
hippopotames
et monitors. Souvent
pour engloutir de monstrueux crocodiles, repus, chauds de
leur somnolence,
sur
la
plage d'une
le,
par
le
bruit
soleil,
arrachs
canots de Stanley.
Le
20,
parvenu dans
l'le
ce dernier se trouva
la
faim
10 fvrier.
le
fleuve plu-
Maes
Th^e-jr p.
Le Roi de Tchoumbiri
41
Sa
flottille
embarqua des cochons noirs, des chvres, des moutons, des bananes,
du pain de cassave, de la farine, du mas, des patates, des ignames et du
poisson.
Ainsi ravitaille, elle se remit en route, et, longeant les ctes boises de
rOubannghi,
toucha, par
elle
13"
o"li,i
le
fleuve coule entre deux pointes rocheuses et basses, populeuses, bien cultives et couvertes
de bananeraies.
1 37'
22"
au sud de l'quateur,
elle s'arrta
prs
de Mommpourennghi, o eut
l'le
lieu la fin
de voyage de Stanley;
fin ainsi
racon-
travers
La
le
Cotilinent mistrieux
fidle
Amina
Lady
Ah
Alice.
matre,
me
Amina va mourir.
en m'aper-
dit-elle
la
Amina
mer. Votre
J'aurais
et
approcher
fis
mourante
gisait
je
et
est
tant
nos man-
mourante,
ses
C'est
un
Amina
s'en
souvient.
vous
On
l'enveloppa dans
confie
un linceul,
Enfin
le 27,
la
et,
LE FILS
.\1NE
DU ROI DE TCHOUMBIRI.
au coucher du
soleil, sa
dpouille
fi.it
africain
cratures noires, pour lesquelles l'pithte d' humanitaires pnt tre employe.
milieu de
Le
roi
champs labours
et
du
de Tchoumbiri rendit
de Tchoumbiri, dont
la
de villages populeux.
LES BELGES.
roi
Il
tait
un nez
un homme d'une
bien
soigneusement
fait,
mais de
pil, avait la
6
CHAPITRE DEUXIME
42
nanmoins
empresse, qui
politesse
au
Sa coiffure
cifre.
une natte
tait
Sa poitrine
un
moustiquaire de sa royale
buffle,
Au bau-
de palmier cru-
un paquet de
feuilles
Il
tenait la
de flanelle rouge
et noire,
une
quatre dizaines
d'pouses, qui
et ses
compagnons
Beaucoup
la
femmes du
de
colliers
menton
et atteignaient
femmes avec
ses
l'une des femmes du roi de tchoumbuu.
Il
fallut
de ce
lieu, grossie
la flottille
exploratrice s'loigna
la rive
du
gauche du
fils
roi
de Tchoumbiri.
de latitude mridio-
de
l'est
venant
A quelques
milles en aval
Le
12,
le fleuve,
d'une expansion trs ample qui fut qualifie tang de Stanley (Stanley-Pool).
falaises,
rcifs
srie
de
reusement impuissant.
Le
une large
au Congo,
rapide et considrable.
Il
la
nomma
Gordon Bennett.
qui, la
mme
date, sans
I...
Bennett,
c'tait le Herald,...
maudissait
le
lgendaire
! . .
fut
pour
la flottille
de Stanley
la
priode
la
au cours de laquelle
trans par les
les
hommes de
berges.
Le !" avril,
elle
la
rive
CHAPITRE DEUXIEME
44
son voyage.
Il
Le
un canot entran de
des vagues,
nom
jet
hommes
de l'une
l'autre,
Le
le 27
II, cette
sus d'une
Puis, poursuivant
longeant
difficile.
embarcation attache par des cbles solides, s'arrta au-dessa route prilleuse,
les territoires
confluent du Nkennk,
nom
le
courant du fleuve au
et
sa fortune
MOKT DE KALOLLOU.
encaiss dans
une gorge
troite,
ou
le
un
s'croulant avec
de toute espce,
la
pour eux
Le 29
effets
inacoutums
avril,
la baie
un en-
et courts
de
47
de Nzabi,
vires, taillrent
les
la fa-
le
16,
il
demanda
Stanley, qu'il
combla de
un jeune
vil-
Frann-
Dytche ou Portigase.
ciss,
domaine de
la civilisation
du voisinage de
l'Ocan, bleu
le
Les
la
13 et 14 juin, Stanley,
retenu par
la fivre, resta
Le
25
de ce
mme mois,
il
compta
les
avec sa
flottille
aux
le fleuve.
chutes qui
lai restaient
pour
attein-
James Kingston Tuckey. Le 16 juillet, toute l'expcette grande chute, et apprit par les indignes qui peu-
l'infortun capitaine
dition atteignit
plaient ses rives qu'aucun obstacle srieux n'existait en aval sur le fleuve,
jusqu' l'Ocan.
franais
ou espagnol.
Embomma
et parlant anglais,
crites par Stanley dans ces trois langues, ces lettres contenaient la nouvelle
de son voisinage
et
mentionnaient
le
danger
qu'il courait
de mourir
CHAPITRE DEUXIME
48
malheur
et la
famine
tait enfin
termine.
Le
12
l'explorateur jeta
tant souffert.
sit
liquide,
lui
la
et
du monde
civilis
!...
CHAPITRE
La dcouverte de Stanley
et l'Europe.
des Kabindas.
Le colonel
III
et
fit
tressaillir
la
socit
contem-
"^/^
.-3^^
Le baobab.
l'embouchure du Congo
^^c
Le Comit
moment
oii
les plus
grands
convulsions d'une crise conomique intense minant leur richesse et leur scurit; l'heure
leurs frontires,
faisaient
les
vieilles
d'unanimes
efforts
pour en explorer
le
vaste
l'troit
les parties
inconnues
dans
continent noir,
et
CHAPITRE TROISIME
50
Le Portugal
organisait et plaait se as
le
La France
compagnons Marche
et Baliay
dans leur
campagne de l'Ogou.
Le Comit britannique, qui dirige Londres
entre l'Ocan, les grands lacs et
le fleuve
ses
africain, traait
le
voisins de l'Ogou.
La Belgique, incapable de
de
Fonds
nationaux.
Adouma,
le
nombre de
dans l'arne
la civilisation, suivait
de
la
de Zanzibar au
lac
Tanganka.
Plus que jamais l'insatiable dsir qui pousse l'homme blanc rechercher, dcouvrir, possder, civiliser tous les points
son existence
Aussi
le
et sa force
rvlait
du monde sur
civiliss
du globe,
les ailes
de
la
Renomme,
lueurs d'espoir.
Un homme,
mille obstacles,
si
dramatiques,
si
extraordinaires,
que
un voyageur
des difficults de
che
et parfois
la vie
le
la
mentionne jusque-l sur les cartes d'Afrique sous le titre de pays inconnu.
11 avait, dans le cours de ses rudes tapes, surpris l'essence premire des
secrets m3-strieux d'un
monde
la
plus
absolue, vivant brutalement des fruits dlicieux de leurs bois exotiques, des
Grce
lui,
dsormais,
lorsqu'il s agissait
de
les
la possibilit
d'ouvrir,au
les
cur de
meilleurs esprits,
l'Afrique, des
dbou-
chs au
commerce
et
l'industrie des
51
la traite
le
odieuse que
ro}'aume,tou jours
de collections prcieuses
de Brabant, devenu
chain,
une
cette
ralisation certaine.
Le Souverain,
lments
expression,
et
humanitaire;
le
de
Lopold
II
allait
la
mouvement
du Congrs gographique
del'OEuvre africaine
fcondant
Roi patriote,
jest
le
ralis,
Sa Ma-
le titre
imp-
noir, en parachevant,
dcouverte de Stanley.
la
science;
le
les
les
accusations pamphltaires,
attaques paradoxales,
les critiques
la
les
oppositions sys-
impitoyables diriges, au
peu d'annes
et
le
succs
conqute
sement de
ses destines.
L'histoire
la vaillante
cohorte des premiers Belges, hros admirables de dvouement et d'abngation, qui sont alls, au profit de la prosprit gnrale strictement lie la
cause de leur Souverain, poser sur
le sol
CHAPITRE TROISIME
52
premiers
pitalire, les
et
au prix de leur
mnes reposent,
les
sang-,
Ramaeckers
solitaires,
de leur
et tant
vie.
victimes,
d'autres
dont
mmoire des
Belges, fiers de
le
gnreux sacri-
des ardeurs plus vives, des lans plus irrsistibles vers la conqute
civilisatrice
du dangereux centre
prodigue pour
Les grandes
et
les
conqurir
africain
la gloire
le
et sa force
nobles causes ont eu, dans tous les temps leurs pipties de
de deuils! La foi, la science, le patriotisme, la civilisation, compnombreux martyrs; et c'est en vain que l'gosme, hideuse plaie
qui ronge notre poque, essaye de pntrer au cur d'une socit d'lite,
gardienne immuable des sentiments les plus dsintresss, des aspirations
gloires et
tent de
naissante des
hommes
d'initiative,
elle,
intempries d'un
branche de
la famille
rcompense de
chaque jour
la liste
nom-
du mar-
quatorial
et la ralisation
annales de la rgnration de
dans
nelle
accrot
les flches
ciel
lettres d'or
les
nombre
le
humaine, demeurera
la
d'un
la
fait inscrit
en
preuve irrcusable,
l'ter-
sa vitalit.
Nous avons, dans la premire partie de notre ouvrage, retrac les tapes
mouvantes des Belges, parvenus relier par des stations hospitalires
successives la cte zanzibarite au lac Tanganka.
En
de
juin 1S77, 1^
commission internationale de
l'Afrique, sorte
civilisation et d'exploration
ventuel d'une expdition qui, partant des environs de Loanda (ocan Atlantique), se dirigerait
de l'ouest vers
le
Tanganka
et tcherait d'oprer sa
Un mois
modifiait
le
du Congo
projet de la commission.
de volumineux
et
nombreux
Ils
bilit
se disposrent
grouper de nouvelles
forces,
de nos
murs
de nous par
et
5?
pour examiner
le
la possi-
l'espace, si loin
par
les
coutumes
LE COLONEL STRAUCH
posa aux
mmes
nationale africaine.
Dans une
le titre
de
Comit
d'tudis
lettre adresse le 24
mars
du haut Congo.
1884,
par
le
gnral H.
S.
Sanford,
CHAPITRE
54
TROISIME
ment
nettement dfinie
et
Cette uvre,que
le roi
s'tait
populeuse
marchs
civilisation et
et a
eu pour
d'esclaves.
de ses
effet
accessible et sre
en amont dc\'ivi
de loin en
tablir
loin, tout le
long du fleuve,
liospilalircs ( l'instar
de
dans
voie
du progrs, autant de
villes africaines
manufacturs de
splendides, empruntes
un
et
sol
que
la
la vieille
o l'industrie locale
Europe, ses crations
magnifiques richesses.
Pour
raliser ce prodige, le
acquises dans
l'art
de
la
conqute africaine
civilisatrice,
nistraient.
Le
point nglig de runir toutes les chances, toutes les forces favorables ou
ncessaires au dveloppement de la socit naissante.
Bruxelles,
pour prsident,
un homme
Il
lui
donnait,
raient, suivant
la
tte
tait celui
de leurs caravanes et
belges de l'Association
55
Enrles sous
le
mme oriflamme,
commun,
ces
mmes mes
deux Amriques
dcouverte
tait
dirigeantes,
la
le
que
l'Inde
Japon se transformait en un
l'Australie, la
les
Elles ont
dont
Ce
avait,
noms de
ses plus
grands explora-
de
la
pre-
Ds
cette
longue
et courtoise lettre,
crateur de la station de
offrir,
Karma
depuis,
la
par M.
le
colonel
suivant la ncessit,
en rapport avec
et
II
s'tait
mis, par
une
le
il
cte orientale, et
communiqu
le
visiter.
aux opratemprament
le
CHAPITRE TROISIEME
peu
srs.
l'homme
D'autre part,
une
la carte le
et
de secouer
au repos
torpeur
la
la
forc,
tions,
prodigieusement
cette
fatale,
avec empressement
du Comit
la situation
La rcompense
que donne
nouveaux
la course.
prils,
est
dans
la
pour-
Stanley, insou-
ne pouvait qu'accepter
une
celles
la violence,
que remettait
jamais recours
Comit
le
ils
n'auront
mme pour
nables
c'est
par
la
d'en triompher.
Ces agents
sont
bien
par
le
murs, qui
la
suite
mconnues.
Au grand tonnement de
de moyens violents
et terribles,
amener
les
que
le civiliser,
allait
se succder au
Congo,
Il
dont
57
tait
il
charg.
le
hommes
hommes de
cou-
blancs.
dration rpublicaine
d'hommes
si le
Le projet
n'est
noirs,
le
conception de
En rponse
la
cette
le
temps
uvre sublime,
la russite
de laquelle
il
se
Le 14 aot 1879, deux ans presque jour pour jour, aprs avoir quitt l'embouchure du Zare, Stanley dbarquait Banana, venant de Zanzibar,
o il tait all recruter, pour remplir sa nouvelle mission, soixantehuit Zanzibarites,
dans
son
pour composer
la
de
la
engags a
la
journe.
"Vivi,
paj's
le littoral
euro-
ils
dont
civiliss.
sont utiles aux blancs dans les divers mtiers qu'ils ont appris, et
Un de
Manuel Poun,
il
murs
et les
coutumes de
(Ce dernier mot, qui reviendra dans diffrents sens maintes pages de
LES BELGES,
n.
CHAPITRE TROISIME
58
fort
les
la
l'ide d'inf-
ramne toujours
de serviteurs.)
D'un naturel
ou
il
Un
propres victimes.
grand
si
dont
qu'il soit,
ils
du fleuve
d'un Kabinda, mort dans
Congo, raconte
ainsi la
eaux jauntres de
les
il
la
du fleuve pour
ou
aux bats nautiques les plus imprudents dans
crique de Banana. Malgr sa prcaution premire,
l'eau
fut
jusque-l par
entran
jambe du Kabinda
courant rapide.
le
la
ramen terre par des camarades tmoins de l'accident, monts dans une pirogue, fut dpos mutil et sanglant sur les
rives sablonneuses du Congo.
Pendant qu'il se tordait dans d'atroces souffrances, ses amis l'entouraient
sans lui porter secours, mais criaient et se lamentaient; les femmes accouqui,
le sable, s'agenouillait,
moment o
le
une
vieille ngresse,
la
coutume
Ces
veilles
de chanter un
air plaintif et
tire.
et
les noirs se
dgrisaient peu
qu'il
de souvenirs de
qui,
Ils
aux
la religion
croient
peupler
le
humaine,
temps
et,
des ngres.
l'y
plaa.
le
pre
L'homme
d'en haut,
59
une autre
ptrit
un produit
jaune; ce
Furieux,
le
L'homme
de tous
le roi
les autres, le
un mannequin couleur
Cette lgende bizarre, que nous livrons aux mditations de nos lecteurs,
est
la
Mais toutes leurs actions, toutes leurs croyances sont en opposition continuelle.
Leurs
surnaturelle, divine.
ftiches
mchants;
les
pioche dont
Elles
sollicits.
mauvaises herbes,
les
le
qu'aux
monder
ils
ils
le sol
les brler,
l'aide d'une
leurs
filles
en tat de marcher,
le dos,
et, si elles
travaillent et
piochent, tandis que le nourrisson, cheval sur leurs reins, est assis dans
un morceau
com-
et les
prime affreusement.
Une
affaire trs
importante chez
et leurs
du
les
femmes de
tafia, c'est
se livrer
une
la
fte d'pousailles,
une noce de
Un Kabinda,
lass
de
la
vie
de garon, a arrt
le
prix avec
le
pre
fille
il est fianc. Durant quarante-huit heures, il y a fte dans
deux camps. Les danses et les orgies marquent cette date mmorable.
Le jour du mariage arriv, les parentes et les amies de la fiance sortent
d'une jeune
les
des cuisines de
la belle,
pour un
palais de Kabinda.
de palme),
poisle nec
CHAPITRE
6o
Une
TROISIME
large bande d'un riche tissu soyeux recouvre tous ces plats et forme
comme un vlum
sur
unes derrire
Un
ses cts,
toffes, dfilent
les
les autres,
la tte
le
hommes
rouill,
placs
provenant direc-
la foule
la localit, les
uns
en signe de rjouissance.
fusil,
met
circonstanci, puis on se
de
des Kabindas de
tafia, les
ses amis,
il
table, les
hommes
femmes
l'autre.
La
hommes
Les
et les
l.
talons,
mangent, ab-
sorbent, engloutissent, les uns avec une cuiller de bois, les moins favoriss avec leurs doigts. Toutefois, luxe inusit, ils ont
taille
au couteau dans
La bouche
pleine,
le
assiette,
chantent tue-tte, ea
ils
chacun leur
De temps
autre, les
femmes
tafia.
mais pour
les assiettes,
Le
mari...
Le jour
rapide sous
le ciel
baisse,
le
quatorial.
soleil
est confie
son
ment de poudre;
son comble;
et les
les fusils
ivres
musique stridente
morts d'eau-de-vie
un
ciel africain
ix
cinquante
brillent,
dans toute leur blouissante clart, les toiles silencieuses, dont le scintille-
ment
la nuit.
Parmi
est
ces peuplades, la
une richesse
plus
un
homme
en possde
et plus
il
des bras faire travailler, qui rapportent sans coter autre chose que des
63
anneaux de cuivre.
au mari
les
Certains
rellement ce
rite
femme, comme
titre
c'est
en gnral
Lorsque
grande
le
la
et l'hritier
premire pouse,
la
son pouse,
il
les
est autoris la
renvoyer
Presque toujours
vent
mme
dans
un
lgislateur,
dans toute
pages de
Chez
les
la
uns sur
les
les
fille
enleve.
Deux camps
autres,
s'injurient et se jettent
Comme
l'assassinat des
forment aussitt;
les
dans
femme.
l'histoire,
il
inofifensives les
deux corps
lames d'acier
Kabindas finissent par ne plus se lapider, pour assister en specun simulacre de guerre qui n'offre aucun
danger.
en courant en
cercle,
le
en se penchant, en
hampe de
che une
et dcrit
dans
l'air
main son
il
approchez
Un
en
et,
moi,
adversaire se prsente
retraite.
c'est
le
bravache
prudemment
C1I\PITRE
64
mette
l'orage
fin
C'est
en
TROFSIxME
rintgrant
domicile
le
ou
conjugal
utiles
paternel.
l'embouchure du Congo, que Stan'.ey avait recrut des renforts pour son
escorte noire. Leur pays s'appalle Cacongo, soit en langage indigne
second Congo
(n'ca
veut dire
l'autre, le second.
de localits
lui
Landana,
Futila,
le
Kabinda
nous parat utile de donner ds prsent la description des tablissements commerciaux des Europens dans le bas Congo, dsigns sous
Il
le
nom de
factoreries.
Ces factoreries se composent en gnral d'une maison principale simple rez-de-chausse, construite en planches venues d'Europe, recouverte
d'une toiture en feutre, et renfermant de
d'en-
trept pour les marchandises et les produits, une forge, une cuisine,
huilerie
pour l'puration de
une
l'huile
en assurer
la surveillance constante,
Autour de ce
employs
la factorerie,
villages,
suivant
Chaque i;roupe de
ces
il
de son
il
Le nombre des
ou portudu Congo. On
les criques,
au bord de toutes
les rivires et
cinq
dans
le
le
flamme aux
trois couleurs
de
la
et
ciel quatorial, la
Belgique.
s'ancrer quelques
Janssens,
charpentier), trois
Amricains,
trois
admirrent
le
Devant eux
s'offrait
de Banana alignait
leurs regards.
le
la
65
les
rayons
puissants du soleil des tropiques, tandis que plus au nord, sur l'horizon,
du
fleuve (.cap
le
les teintes
comme un
couleurs
du
flancs
les
Congo sparant
le
rivage septen-
lots
une rapidit de
et roulait ses
le fleuve
au courant indomptable,
filant
avec
la
bouche du
la factorerie
firme Daumas-Lartigue
de Paris,
le
ou de
mesurant environ
mlera
celles
Au sud de
steamer
Bcirg.i.
Au
point
le
la
temps,
que
les
couraient se
et sauvage, abritait
le
et
du Congo.
pour perptuer
le
la
et
respecte par
mjmoire de
la
la varit infinie
de ce spectacle
africain,
ilts
de verdure,
CHAPITRE TROISIME
Cl
leurs
cts plus tristes, le silence par trop solennel qui rgnait sous les votes
boises des rives, les prilleux dangers que sous sa beaut farouche tenait
aux mariniers
le fleuve
mains, hormis
la
"
de travail
tre,
de
et
la civilisation
Banana, double de
de l'Escaut devant
celle
avec son
libert.
la
la
largeur du port de
cit
maritime belge; sa
fort
l'abri
des courants et des vents du large; et son entre, resserre entre deux
banc de Dialmath
le
l'est;
appele Boulcmbemba
le
Que manquait-il
mare
spare du
(l'le
basse,
le
banc de Stella
principal
lit
l'ouest,
aux bufs).
pour acqurir une importance considrable, et devenir le plus grand entrept du commerce de la cte occidentale africaine ? Il lui manquait les bienfaits, le mouvement et l'activit
qu'allait lui donner gnreusement le Comit d'tudes, inspir et fond
par
M. Lopold
S.
ce port naturel
II.
devenir mconnaissables.
et
nuit africaine
l'clat
Un phare
les
la
monde
le libre
civilis; les
sondages seront
complts, des digues et des quais s'lveront avec majest sur les rives
sablonneuses
les installations
l'Anvers africain
grce l'outillage
un avenir indiscutable
compliqu de
maritimes
l'art
de
la
le
Barga ne peut
et brillant.
Une population
noire,
l'utiliser,
Mais
les
s'terniser
dans
havre de
le
la
la factorerie
les
contemplation du dlicieux
tableau dont les ombres ont inspir leurs calculs ou leurs rves. Le Barga
doit sans retard revoir
le
port d'Anvers;
il
du pr-
se
demander
les h:ibi-
tants
du
dont
village de Banana,
plus
la
la
grosse
au dchargement du Barga
de ses chantillons
humains
67
manuvres
inciviliss,
moins
porte-respect des blancs, trs mal vus des ngres de Banana, que l'appt
des kroomen, esclaves librs, issus de tous les points de l'Afrique centrale.
Assurment,
le
la troque les
la
mar-
d'importer au Congo.
vient
Des tlancs volumineux du navire vapeur sortaient des steamers, des baleinires, des allges en
acier,
un
gig, toute
une
flotille,
s'lancer la conqute
du courant
rebelle d'un
fleuve gant.
la patrie lointahie,
Congo.
le
Le plus grand de tous ces bateaux tait la Beldeux hlices jaugeant 30 tonneaux,
mesurant 65 pieds de long, 11 pieds de large, 5 pieds
krouboy.
gique, steamer
demi de profon-
et
Puis
En
nuds
avant,
11
et
demi.
jaugeant
nuds
un don
royal,
gnreusement
42
II
dune vitesse de 8
muni d'une cabine
offert la
nuds
Deux
9 nuds. Cet
luxueuse, tait
vitesse
de 7 8
CHAPITRE TROISIME
6S
La Jeune
Un
africaine,
gig de
Tous
uUcgc en acier
tonneaux
ces bateaux,
et
demi.
amarrs
du rivage, stupfiaient
le long;
la
population
les
membres
europens de l'expdition de 1879 runis autour de Stanlej', qui, apprciateur habile de ces richesses de locomotion en mme temps que reporter
fidle, ajoutait
Le cot
total
de
la
construction de cette
flottille tait
de 120,000 francs.
Des essais indispensables devaient tre subis par chacune de ces embarcations destines affronter bref dlai les passages prilleux, les tourbillons menaants, les temptes violentes,
la
longitude
est,
sur
la rive
ly
49'
de
les
calmes
et paisibles,
fin et brillant.
Au sud de l'embouchure
actuelle, le territoire
le
cap
actuelle
la
cause d'un^
le
mme
fleuve, c'est--dire
de bouches
roi
Ce gant vgtal atteint des proportions colossales. Peu lev comparativement aux proportions phnomnales de son tronc, le baobab est couronn d'un feuillage trs maigre, clairsem au hasard de ses branches tales en bouquet une distance norme, o s'accrochent par des filaments
des fruits oblongs, noirs, d'une matire dure, ressemblant une nue de
et
Son
bois
humide
et
facilit.
Son corce,
69
un couteau,
elle se
dchire sous forme de longs et larges rubans que les naturels trans-
qu'ils utilisent
kilogrammes de
cette corce,
dont
le
prix
Ils
en
Comme
le
l'Afrique, le
baobab
est
car, sans
permet d'tendre chaque anne davantage un commerce lucratif pour les indignes. Le feu a peu de prise
et
dune
vitalit
surables distances.
LE BAOBAB.
Son tronc
est
et,
s'il
faut en croire
il
en
est
confrence.
se taillant
l'intrieur
salon, salle
de ce monstre de
la
CHAPITRE
70
TROISIME
de vue
baobab du Congo.
le
Une motion
Le
fait
halte
un
silence profond qui rgne sous leurs votes, crit l'un de ces voya-
lame
et la
mme
littoral
co-
lesnormesfiguierSjlesbananiers, les
tamariniers,les
gommiers
d'Australie
en candlabres
poids d'un
sites, les
s'affaissent
tes les
le
para-
sous
monde de vgtaux
et
dans tou-
les
ctes, tantt
touffus,
cert
de chants, de jasements, de
naissante
Ds
la
du
l'aube,
de rugissements sonores,
la
clart
jour.
en
effet,
du matin; lorsque
la
les
vit,
ombrages.
le littoral
Dans
abondamment
reprsentes.
rouches d'antilopes
de
la table
coz<6-
Le
devant
lui
71
atricaines sont
des bandes
effa-
menu
rouges, des gazelles, des zbres, des lopards. Les lianes, les grandes herbes,
jungles de toute espce, s'cartent un instant pour livrer passage ces
les
hordes qui, dans leur course, effrayent des essaims de petits oiseaux, dont
le
plumage d'un
gris
sombre ne rappelle en
ils
rien celui
des brillants
mignonnes.
ANTILOPE COBUS.
Les rgions suprieures des arbres sont hantes par des myriades de
perroquets gris, queue rouge, qui jasent, caquettent, volent par saccades,
jouent familirement avec des singes verts (Ciropithecus cephus
que
la
venue soudaine
et effrayante d'un
chimpanz ou d'un
),
jusqu' ce
gorille, l'air
Dans
les bois
se reposent
les
les
hynes,
et
prs
CHAPITRE TROISIEME
72
D'oasis en oasis, travers les terres incultes et striles, des girafes pro-
mnent
un jour
et
tirer
dont
un
les
large
profit.
compter
les
cormorans
et
l'air et
71
S
'''5 -5
5 35
^?VV-.
i
"t
-i
-1
/^
^/
^"i-
=?'
'^
I-.^..
-^
CHAPITRE
IV
Un banquet factorerie
Une chimbouck
Danse des Krouboys. Les quatre saisons au bas Congo. Pcche
d'ivoire.
h'.ilandaise.
la
Prom-.nadj nocturne.
la
panthre.
Quelques fleurs.
des bateaux de
semaine
de leurs
avec
homme
visage,
civilis,
LES BELGES.
les
Banana,
les
membres de
loisirs forces
les rsidants
latitudes, la
de
pour
lier
une
l'expdition profitren'
la localit.
mme
origine europenne
la
mme
cou-
l'existence de tout
lO
CHAPITRE QUATRIME
74
l'hospitalit la
diaJ,
Les religions,
les castes,
La
les coteries
le titre
d'Europen.
du
l'attrait
civilise
par
faires,est,
ds
qu'il
met
le
la
mme.
Les premiers compagnons europens de
la
par tous
les chefs
Stanley, Banana,
Recueil. is avec
purent
empressement
ils
jet
de
la
factorerie
hollandaise de
la
de
Rotterdam.
Cette factorerie, cre en iSgpar
de Banana
et
principale,
.M.
Kerdyck jeune,
s'levait sur la
pointe
comptait un personnel
elle
la socit.
tait
Congo en
au premier rang de
de Bloeme,
iSjg. .M.
son directeur, comptait alors neuf annes de service dans ces parages
c'est assez dire
combien
il
tait expert
du centre de
les
l'art
d'changer
productions du
les objets
littoral occidental et
l'Afrique.
dans
l'intrieur.
Les terres du
le
littoral
giiitiensis),
la
gomme
Ce produit
est
apport de
l'intrieur
chimboiicks.
75
de cent cinq cents noirs, cliargs d'au moins cinquante dents d'lphant, souvent de plus de deux cents et quelquefois de trois cents dCes caravanes arrivent la cte aprs trois et mme quatre mois
do marche, vers l'poque des pluies; pendant cette saison, les rivires
tant toutes navigables, les noirs mettent profit ces voies naturelles de
fenses.
communication.
Ds que
l'on
chimbouck
d'ivoire
sont en
apprend dans
est
les centres
en route, tous
les
mouvement;
(les
Jinguistiers
les
de marchandises
qu'ils
la
bons
les
la
cara-
la
c'est
qui atteindra le
vaniers,
livrent
ils
du
chercher
premier
sible
qu'ils destinent
les blancs
plus
les
littoral
ou
tel sentier
les
menant aux
ngres de
l'in-
divers villages
leur expose avec feu la richesse des Europens tablis dans sa tribu, la
quantit de poudre et de
(hommes
fusils,
de qualit suprieure,
que.
as
moundels
environ de
De ce
la cte
le
plus dans
situ 50 lieues
l'un,
vers le nord,
deuxime vers le sud le troisime vers SanSalvador (ancienne Banza); ces deux derniers sont les plus frquents, car
c'est l que viennent les plus riches chimboucks.
Ds que les caravaniers sont, en tout ou en partie, arrivs l'une des
c'est le
places
les
moins important;
commerantes du
le
littoral, ils
faite, une
ou m'fitma
la
main.
un
petit
CHAPITRE
76
QUAlRll-AlE
diffrents.
donc par le nombre de ces cloches, dont les tintements criards et secs charment plus ou moins l'oreille, juger de l'importance du nouvel arrivage.
Chaque dputation va de factorerie en factorerie; les noiis qui la composent
portent des sabres qu'ils alignent devant
les grants.
Ds lors
La
march de
le
merants;
les
ils
devant
les
les linguistiers
des voisins
on croirait
ils
sont concurrents;
se dnigrent rciproquement,
marchandises
et les
ils
comne se
dprcient
ils
procds commerciaux
aux Etats-
Unis.
Chaque blanc
toutes les ressources de son habilet pour obtenir, en manifestant l'intention d'acheter tout l'ivoire de la cai-avane
trs restreint de
dfenses
d'lphant.
pagnes en
soit
fer, les
et envahit
des blancs.
fer forg et
teaux sont passs leurs ceintures; leurs cheveux reluisants, huils, sont
natts de cent manires, toutes plus originales les unes que les autres,
en
est
mme
de
fort coquettes.
Ils
se
prcds de
et
il
ils
morceaux de bois
travaills
en
pouvoirs
qu'il exige, la
si
le
compte
L'importance de ce ngoce,
l'ivoire.
qu'il ncessite,
font
et l'exprience
que
le
des
grant seul
marchandise prcieuse
de faon conserver,
rehausser
mme
et s'acquitter
de cette mission
et dballent
factoreries,
au
fait
moyen
la localit
d'une tige de
fer, les
et leur
servant d'intermdiaires
rsident
ils
de
totale, et les
examen
est
jusqu'au tiers de sa
longueur
la terre
Le pesage
s'accroupissent
ils
discussion que
la
le
Le blanc
offre
ils
vritable
combat de patience, de
factorei^ie
tnacit,
et ce n'est
qu'aprs
le
un
crient
grant d'une
Une
d'toffe.
fois arrte, la
cadeau
faire
guement
discute.
valeur de
blanc
il
faut
payer
le
un prix trop
le
Un
bureau de
lev,
est
le
blanc d'un
encore lon-
c'est le
l'ivoire acquis.
Lorsque toutes
le
la
linguistier,
la factorerie.
s'est
souvent
un matout et un des
De nouveaux combats
laiss aller
promet-
l'importance.
lui
soit
le
met
la
le
mettent en
qu'il n'a
du chef de la factorerie.
Nous avons longuement insist sur les dtails relatifs au ngoce de l'ivoire,
l'un des plus importants commerces de la cte du Congo, depuis la localit
rien obtenu
CHAPITRE QUATRIME
d'Ambriz, sur
le littoral,
de
l'ivoire,
le
la
la
On
toutes grandeurs
les
la factorerie distribuaient
repas de
la
la
parcimonie
majordomes noirs
De grands verres
aux
cuisiniers,
Dans
les
plus
les cours,
les
pour tre
exigences
fins.
dans des
elles
feuilles
grappe par
patte aux
la
comme
tomates grosses
manioc, attendaient qu'un des marfouks de la maison, vieux noir fort laid,
aux cheveux gris, le visage marqu de la petite vrole, grand et maigre
comme un clou, la peau ride comme un vieux parchemin, arrivt pour
leur donner, en change de leurs denres alimentaires, des bouteilles de
tafia et
CT/Hgre;;^^
sorte
commun
dans
la
qui entourent leurs maisons et pour orner leurs cours. D'autres dposaient
environs de
la factorerie;
pomme
de pin,
le
plus
fin et le
plus
la
pcheurs amenaient
des ngres
d'huitres. de langoustes et
de
vritables
79
cargaisons
de moules
d'normes crevettes.
hors d'uvrc
aux
offrir
de M.
invits
de Bloeme.
sait
/l
refu-
Il
hutres
marais,
grappes aux
branches d'arbres
en
baignant dans
l'eau
et
paltuviers,
trs
taient
mais
grosses,
dtestables, d'un
got
de
vase
tel
qu'il
et
fallu
les
laisser sjourner
plus de huit
dans
l'eau
pour
les
jours
de mer
rendre
il
obligeait les
vendeurs
nettoj^er,
les
grosses crepches
vettes
eux dans
les
par
lagunes
marcageuses.
cette
poque
ANANAS
de l'anne, d'autres
fruits,
abondants
seulement pendant
du marfouk,
ges,
DU BAS CONGO.
qui sont
la
figurer
au
dessert
mres quand
elles
des
Europens.
Les
grand regret
grosses oranclair,
dont
la
QUATRIEME
CHAPITRE
8o
que recherch
sain
fruits agrables,
aigres-doux,
la
la
fait
et les a.ivncj.i
chantillon des
mangues,
manquer
sur
nie,
La
salle
manger de
ronds, trs
les
dite
aussi
commun
pastque, volumineux et
compartiments;
un rafrachissement
la table,
la factorerie
fait
du
en
la petite,
celle
plus
d'excellentes
com-
et
hollandaise.
un coup
de toutes
un
jour, la
l'art
mme
les rivages,
les
les
nations se rencontrent,
merveilleuses crations de
culinaire contemporain.
Des Hollandais, des Amricains, des Danois, des Franais, des Anglais
des Portugais, des Belges, unis par
et
de
le
d'un
mme
apptit.
civilisation africaine,
les
foi't
recherche par
les
quantit, et rend
On
pour
cl-
pouvait on pas djeuner Banana et porter des toasts au succs des premiers
champions d'une
marins de
la flottille
du Cungo
d'aborder
les
du jour o
Qui voudrait
les
braves
compagnons devaientles
blmer
d'avoir, avant
peut-tre de leur vie, partag une fois encore en compagnie d'tres affables
et
gnreux
les plaisirs
programme de
relatifs
qu'un
sic'e
le
L'homme courageux
8i
peu aux
pour de longues annes?
dlices
le
pourvu
qu'elles
le
cachot cellulaire,
la loi.
futiles,
de
mme
un misrable condamn
pour apprcier
les talents
mort
le
profite de la gnrosit
tranchaient
europens que
trangement sur
les
physionomies des
convives
de
la salle
un gracieux cong
africain, la
bruyante loquence
et
Banana.
la factorerie,
des Hesprides, prsentait un de ces dcors indescriptibles, que l'imagination d'un peintre essayerait en vain d'enfanter.
l'astre
mourante,
dominait
et
la
soleil
la
empourpr,
mobile,
couchant.
les
recueillir la chaleur
senteur pntrante de
et
pour
II.
tafia,
la factorerie,
qui avaient d-
CHAPITRE QUATRIEME
82
sous toutes
les
la
sve jauntre
pagne descendant jusqu' mi-jambe, attach autour des reins par une ceinture de drap rouge ou bleu leurs cous taient pars de colliers de perles
;
plus ou moins
prcieuses enfiles
un sabre de
fer;
cavalerie,
ou tout au moins un indispensable bton, un jonc ou un bambou, constituaient leur pacifique armement.
Quelques-uns, plus fortuns que les muleks vulgaires, avaient orn leurs
ttes crpues d'un couvre-chef de feutre, vol peut-tre, ou d la magnificence d'un blanc, et
ils
les
plus
fiers, se
c'est
un parapluie ouvert la main. Un
l'idal du luxe pour le ngre du Congo. 11 n'est pas rare de rencontrer un
indigne de ces parages, vtu eu dvtu d'une mchante loque en paille du
pays, flnant majestueusement sur la plage de Banana avec une de ces merun parapluie multicolore immense,
veilles de l'industrie des Auvergnats
un
la
la belle
couleur chocolat de
comme
les
hommes, rvtu
le bllc
ceint
aux reins
par une sextuple ceinture de perles blanches et bleues; leurs paules nues
tressaillaient sous les caresses
pudiquement
voils par
un
de
petit
taient
et
nou
le dos.
le
les
Tous les noirs des chimbecks de la factorerie taient prsent cette fte;
les malades eux-mmes y assistaient, on les reconnaissait au pagne teint
en rouge, confondu avec leur corps galement enduit de cette couleur,
on y voyait aussi de jeunes msoit partiellement, soit des pieds la tte
;
83
sous
le
dcors
d'un opra-comique? Et
vacarme pouvantable,
musique discordante,
la
le
Bloeme auraient pu
si
tohu-tohu infernal, ne
le
se croire encore
dans
de gala.
Enfin l'aubade est termine;
la
le
creux de
la
les blancs,
un genou
main gauche,
et se retirent
ils
terre, puis,
chimbecks.
Laissons ces grands enfants
hommes
les
huttes les douceurs d'un sommeil rparateur, pour suivre, au cours d'une
Dans
le
si
bien
par la factorerie.
le
firmament
clair et pur,
la voie lacte
Couronne de la Vierge,
la Constellation du Corbeau, Orion, fixent le regard par le groupement particulier des toiles et la vivacit de leur lumire; Sirius a un tel clat
que les tardifs promeneurs peuvent, la faveur des rayons lumineux qu'il
projette, admirer sur les eaux calmes de la baie l'tincelant reflet demiUions
diamants;
la
de mondes suspendus
C'est l'heure
des spectacles,
vue d'une
o l'me
le
toile,
la
la
la
le
plus imposant
la
panorama sublime,
allaient
la
mre
patrie.
muette contemplation de ce
CIIAfnTRE
84
Un groupe de
noirs,
QUATRIi:.\U-:
les facto-
aux entrechats
plus
les
fantastiques.
Deux
un
jambes des
cercle, piaffaient,
penchaient leur
l'autre.
Par
peau noire
et luisante,
flamboyant dans
mme
la scintillante clart
de
la
lune.
On
et dit des
dmons
la
l'obscurit.
du Congo,
pour
l'accli-
la terre et se
transforme pendant
et
la
soleil
du matin.
en novembre, carcesdeux
impropres tout
un
soleil
dvorant amollit
de
bouche
aux hommes
les
La
du matin, pour
comme
rend
la contre.
duisent dans
et
et
dans
la tte
d'une
insectes s'intro-
douleurs
plus robustes.
cet invitable
les
ennuis moraux
de violents
torn.i.ios,
orages
la fois terribles et
granr'ioses, dont
se faire
nord du
du Kouilou
(fleuves au
bassin du Congo), passe sur les forts, les oasis, les vallons et
les plaines,
courbant
les
cimes
C'IRliEAlX
les
de flammes
cas, qu'il
tous
les
et
et
semble
la
tel fra-
les
arbres de leur
fangeux
les terres
dnudes.
CHAPITRE QUATRIME
86
Une heure plus tard, le temps est magnifique, un soleil de feu brille dans
un ciel sans nuage; une brise frache et caressante a remplace le terrible aquillon.
Mais
et
l'a
pluie torrentielle a
la
cette vase
dans
remu
la
et
des lagunes,
noirtre
les
miasmes
les
l'air.
Maux de
ttes,
Europens qui vivent sous ces latitudes. C'est l'ge d'or de la quinine,
remde souverain que les blancs absorbent par doses considrables.
Les insolations aussi sont craindre, et durant ces deux mois les blancs
les
Le mois d'octobre
dans
les
marais de
offre
la
pointe de Banana.
murs qui
divisent l'tang en
soleil, elles
construisent avec
la
les
marais se
vase de petits
une foule de compartiments de toutes granun carr diffrent, ayant de l'eau jus-
la
Lorsqu'il n'y a plus dans le marais que quelques centimtres d'eau croupissante, elles l'abandonnent l'vaporation et trouvent plus tard le fond
Le
sel
femmes gagnent ce
travail, les
naturels vendent fort cher ce produit aux ngres de l'intrieur, qui en sont
trs friands. Ces derniers le recherchent tel point,
que
lorsqu'ils en sont
ils
coupent en petits
morceaux
les
exprimer, en
a saturs
mchant,
dont
littoral,
l'air
de
la
pour en
mer
les
mme
du Congo.
La sympathie rciproque,
le
sentiment inexprimable
d'affabilit, la
con-
de
cte occidentale envers les migrs de leur race qui viennent de dbar-
La misanthropie,
la
clment du
aigris,
le
paj's natal.
le
les
les solives
par
les tissus.
ils
rongent
le
Les fourmis construisent leurs nids avec une matire qui prend
duret de
la
auxquels
la
pierre
elles enlacent
elles s'attachent et
l'air
les objets
que
rencontrent au Congo.
les blancs
les
constructions servant de
vieilleries,
sol
en
hideux, toujours prompts se venger cruellement de ceux qui osent troubler leurs volutions.
comme
la
la corne,
le
qui
fait
partie
du corps
mins pineux.
Cette piqre trs douloureuse engourdit
en prouver
le
les effets se
Dans
l'agile
les
bless et occasionne
la griffe
membre
le
la langouste, les
phalanges de sa victime
irrite.
bureaux, dans
les cuisines,
dans
les
cambuses
et les armoires,
il
les coins,
QUATRIME
CHAPITRE
S<S
comme
certaines
mouches en des
gner davantage,
tas
les
congnres.
Dans
rant de
mtre
mtre
large bouche
50,
magnifique mesu-
Remis de son
l'autre saisit le
le
reptile
effroi, le
l'animal,
de
et tire lui;
mulek ne
sourcille pas
le
glisse, frotte, se
pennes,
il
si
nuisibles et parfois
si
dcembre.
moustiques,
les
les
Les
blancs se coucher
ensevelis sous les mailles troites d'une moustiquaire, luttent, avec les rats,
pour chasser
le
Les
les
rats,
les
chambres
coucher;
bruyamment dans
les
on
pots eau,
occupants des
lits
dans
du papier
le
glissent, sautent
mous, visqueux,
de tous cts, en
les lgers
le
les
un combat
vtements de
affreux bruissements.
Enfin, janvier arrive; avec quelques
beaux
plus sereines et des penses plus riantes. Les insectes et les rats sont encore
un
dtail quotidien
les
de
la vie,
mais
le ciel est
moraux de
leur exis-
mer
et
sur
le Zare,
89
les eaux,
du
par
chelonnes
le
les navires et
rpartir
long du fleuve
en rapporter
les
les
franaises et hollandaises de
les factoreries
dans
les diverses
maisons commer-
soleil
de mer tranquille.
et
Les chefs des factoreries prennent passage sur ces navires. De toutes
anses du fleuve sinueux, des canots, aux parois peu paisses, longs de
les
5
6 mtres, forms de deux troncs d'arbres creuss, scis sur la moiti de leur
longueur
les
eaux calmes, emportant chacun deux ngres robustes, gaillards bien dcoupls, grands, lancs et souples, hardis
le
marins
et
harpon.
eaux
claires et transparentes,
les
un
comme
C'est
le
les
les reflets
un
nagent en masse
les
la
les
ngres
vements de
la
une
mou-
manches auxquels sont attaches des cordes fixes aux canots. Chaque fois
les baguettes sont retires des eaux, ramenant transpercs des poissons
qui frtillent. La pche est promptement termine les canots retournent
;
la
chants d'allgresse.
Un
autre jour, sur les rives du fleuve, les blancs vont en flnant suivre
les rsultats
de
la
ir.
filets
ramens sur
les
CHAPITRE QUATRIKME
90
ou des
arm sur
commun, rempli
d'artes,
dont
le
dos est
la
scie, et le
zbres.
Ils
Sud
et
dans
les
dans
les fleuves
la partie
suprieure
en forme d'ventail
de l'Amrique du
et l'extrmit infrieure
et leur
ventre est
du corps arrondie en
tuj'au,
Dans
les
marais de Banana,
n'offre
pour
nasses,
ou bien de
les
la
la
manire saivante
ils
ils
dans
menu
fi-etin
un
vaste
de ce
filet
ils
trouvent excellente
la chair
saint Hubert.
La
parfume avec
marcageux
et pleins
de
les
les
les
berges des
Dans
les
si
beau vert
qu'elles paraissent
dans
les
tracs par les btes fauves ou par les ngres chasseurs, routes qui se croisent, se bifurquent, se replient sur
elles-mmes
et
toujours aboutissent
Vers
le soir, le cri
91
le silence
les
chassent dans les branches, s'arrtent court, se lancent dans l'espace sus-
patte, s'lancent de
nouveau
et
ou dsopilantes,
rires
et
remplissent
les airs
de leurs
des
de gaiet.
ECUREUIL DU CONGO.
Au bord
corbeaux
collier
les
champs
les airs
planent
les aigles
des perviers.
et
de
la
taillis,
les
lements froces
nements de
les
l'hyne.
rica-
CHAPITRE QUATRIME
92
triomphe annoncent
et parfois leurs
une
sauvages accenls de
belles dents.
arm d'un
la
animaux
les
la
campagnes en
nombreux de
de
la suite invitable
ils
telles chasses,
quand
elles
D'autres
fois, l'un
qui couvre
faim
la
ils
commence
inoffensif. Ils
les talonner;
puissent dresser
quelque
le
un vigoureux
ils
se sparent
et
bords d'un
s'arrte, s'accroupit
dneurs en se battant
effrays
une
feu de broussailles,
les
prennent leurs
joli
ruisseau, o
le
gazon
les flancs
fusi
s,
ait
promptemcnt apprte,
teinte apptissante
salle
manger
de gibier
pittoresque,
rti.
un hte
paulent et font
d'eux pour
un grand
inattendu
le petit bois
gagnent
vin. Ils
dcouvert,
en quelques
deux bouteilles de
la colline
et
fusil,
une
d-
le terrasser.
Le cadavre de la bte, plac par les chasseurs sur des bambous relis
ensemble par des lianes, est triomphalement amen Banana. Toute la
noire gent du village vient voir, injurier et battre le corps priv de vie
Que
elle
93
si elle
rencontr vivant.
d'anecdotes, d'tudes de
murs, de descriptions
nous pour-
infinies
rions puiser encore dans le trsor intarissable des vnements, des labeurs,
des
loisirs,
joies,
les
phases diverses de
laiss
la
temprature,
la
CAUOENSIA MAXIMA.
il
teurs impatients, et les inviter faire appel leur imagination fertile pour
suivre avec profit la description des plus ravissants, des plus enchanteurs, des plus dlicieux
fait
clore
loin d'eux, sous les effluves brlants d'avril et les caresses de mai.
revivifie
reux de cette belle contre. En divers points, les renoncules, les clmatites,
les hibiscus, les plumbagos, les hliotropes indica. les convolvulus, mille
QUATRIME
CIIAf'ITRF
94
le tissu vert
les plaines
gazonnes
par
le
reflte
dans
du
la brise rafrachissante.
l'azur liquide
flots
bouquets mauves
ses
carmins, et
le
et
son feuillage,
la corolle d'argent
de sa fleur potique.
Les orchides dores offrent en abondance sur ce
reprsentant
de
la flore
le
un splendide
sol
membres
du haut Congo.
il
est impossible
diaphanes, des
de dtailler
les
espces et les nuances infinies, des myriades d'insectes dors, verts, jaunes,
de
l'clat
un
instant, s'enivrent
de leur suc,
murmures
indfinissables.
dnommer
et dcrire toutes les merveilles qui vivent, croissent, fleurissent, grandissent, voltigent, volent, courent, bondissent,
rampent
et
meurent, avec
le
retour priodique des saisons, sur cette vaste rgion africaine, riveraine
de
l'estuaire
sous
la
du Congo,
-iV.
CHAPITRE V
Le
21 aot 1879.
halte
Une
foret enchante.
Ponta da Lenha.
L'arbre ftiche
Le cimetire de Msoukou.
la
traite
V'ivi
Comit d'tudes.
EPUis le jour
ration
mmorable qui
du canal de Suez,
les
vit,
en
l'an
eaux de
la
1S69, l'inaugu-
mer Rouge,
libres
que
la
Mditerrane,
le soleil africain
du
21
aot 1879.
Le canal de Suez
a reli
deux mers
la
route que
le
CINQUIME
CHAPITRE
comme une
draient
le
Minotaure
africain,
par
la cte occidentale,
en immortalisera
l'histoire
souvenir.
le
rives
de
les tres
l'estuaire
im
la
Krouboys
tribus riveraines du nord du
Les Kabindas,
les
le
fois, l'aurore
bassin
et les naturels
de ce grand
du Congo.
de l'endroit reprsentent
les
Point, sauvages pirates des ctes ocaniques, les Michicongos, venus des
territoires
mridionaux d'Ambrizette
les
bords de
la
et
de Kinsembo,
les
Kroomen, forment
la
donner
la solennit possible
Aux
les
et les
entirement pavoises.
Dans l'embarcadre, o
les
premiers agents de
la socit civilisatrice
vont
gaiet, ce reflet
moment
jardins de la factorerie
hollandaise et vont prendre leurs places respectives bord des embarcations pares, brillantes, impatientes de nager, d'voluer sur des flots
inconnus
Sur
le
et rebelles.
Zanzibar,
la
flamme de partance
est
soudain amene.
Tous
Si
les petits
meuvent,
les
mus par de
ternit l'opale
du
fume paisse
la
Congo
le
les autres
dociles
97
et gristre
ciel africain.
du rivage
les noirs
embarque sur
les
feu,
pirogues innombrables
des embarcations de la
flotille
l'le de Boulembemba.
Une heure plus tard, Albion, Enav.int,
route vers
suivis
pniblement par
les
atteindre
Cette
le
le
boise, situe,
domine par
le
R oyat, l'Esprance,
un
le
et
comme nous
troit qui
un dpt
paille, est
et la vase
un ensemble
les
forme au nord
meules de
sente
Belgique,
port de Banana.
un bras plus
fleuve et
la
l'anse,
du
en forme de banane,
elle est
triste et
profond
En
silence.
nomm
du
fleuve, la flottille
page
n'est
nombre
navire
il
la nuit les
rament
ils
;
si
l'qui-
est cras
parle
enleves.
Ce
n'est
comme autant
nombreuses embar-
la
fureur
flottille
une lgende
trs
rpandue parmi
les
Kabindas,
l3
l-
chapitre, cinquime
q8
Un
passait
non
ombre
leur
"
jour, leur
sur
le
courant.
Tout coup on
dans
dit-il,
loin des
la vit se
sombres qui l'entranrent vers l'Ocan. Les noirs qui la montaient, parvenus la nage sur les rives voisines, cherchrent en vain la
pirogue, et ne purent jamais s'expliquer comment, o et par qui elle avait
les flots
Le
bois
du Cange
ser prs de ses limites sans battre le ftiche et le supplier de lui pargner
un mauvais
sort.
tachent chacun leurs ftiches particuliers: les uns, des griffes de panthre
ou des dents de requin; d'autres, de petites idoles en bois grossirement
sculpt, renfermant
un creux
vitr
o des poudres
humain
noir
se mettent,
Ils
dans un langage
grotesques.
bton,
il
le flattait,
il
soufflait
en caressait
les
rubans soyeux,
le suppliait
il
parlait son
de
ce
vacarme
par toutes
les voix
la
blancs rprimrent leurs rires pour nepas offenser leurs utiles compagnons;
la rive boise
potames,
ment
ils
comprirent l'oriyine de
l'accident de la
la
99
Les
noirs,
comme
tous
ignorants et
tres
les
supe''stitieux,
sont
enclins voir des faits miraculeux dans tout ce qu'ils ne peuvent facilement
expliquer.
De
lac,
effrayent,
les
charment
et
animaux qui
les
les
blancs de
la flottille
nombreux sur tout le cours du Congo, mais il est rare d'en rencontrer
l'embouchure du fleuve, o l'eau est trop saumtre. Leurs dents, d'une
trs
chaque anne
vanes d'ivoire)
et
le
deux
kilos chacune.
Bon nombre
(cara-
couteaux ou en coupe-papier,
elles enrichissent
le
effeuille-t-il les
pages de notre
le
courant, les
caines,
au
lieu
nomm Kissanga.
mre nature
a prodigu,
chaque plan de
la
il
tait
permis de dtailler
la cte,
o les
prome-
CHAPITRE CINQUIME
100
un
ment
vgtal gant,
aux nombreux
du
vaient au-dessus
monde
lots, forts
s'le-
apparte-
d'elles
par M. Ribeiro.
tait dirige
impunment
les
rial, s'taient
fureurs de
abondance
l't
le lit
quato-
du Congo
o croissaient en
fertile
producteurs intaris-
les las,
et les paltuviers
les
et
Le passage de
la
effrayait
flottille
les
demeures.
Des Pogonorhyncus ogaster, arrachs
POGONOKHYNCUS OGASTER.
la
des arbres de
la rive
les
plus leves
les volutions
de
la
de machines
l'eau.
que leurs
frres de San-Antonio,
font depuis
Banana
quemment, entre
atteignit,
en 1877,
le
soleil. Ils
la fois ces
autres, le
les ctes
nombreux
ils
voyaient fr-
la civilisation
que
les
Kabindas ou
les
Krou-
M^:
P dses
i;
ritffur tMuxee?.
A MerT'n.
Le Roi Plenty
.[r'j)t^.:er
lOI
boys, sont aussi plus ignorants et moins aptes se rendre utiles aux blancs
Ils
sont intelligents,
D'une nature
svelte,
il
ngres croos.
visage de
mme
ce
LE CONGO A KISSANGA.
et ouverte.
Pourtant une belle tte est chez eux aussi rare qu'une figure
repoussante.
il
est
cependant parmi
le
milieu de l'occiput, et de
l,
que
en
l'on
pourrait s'imaginer voir une tte chauve portant un bonnet rond en laine
frise.
CII.M-ITRE
102
La barbe
CINQUIME
est faible et toujours assez claire; les indignes qui portent toute
de dcrire
est difficile
le
soient en contact depuis des sicles avec les nations civilises. Lorsqu'ils
toffe),
pa//zo
(mot
hanches.
toffes
pour modle,
les
les rois
les
ou
on
les chefs
de tribus ind-
le
panno, des
Le
office
les
roi se distingue
est
verain.
taille et
le
long bonnet,
insigne de la roj^aut, tiss avec des fibres d'ananas, d'une faon trs dli-
et filles
cou-
rent tout nus travers les rues de leur village; quelquefois on leur voit
le
comme on
un bijou de
Le tatouage
famille.
deux sexes;
centimtre, sur
le
dessins rguliers,
faites
consiste en
larges
de
comme un ruban
l'intrieur
que
de l'Afrique,
la
tendance de
du
et
la
les
du plus noir
nuances
cirage).
disgracieusement
la lvre
de
plus on remarque
incisions
autour du bas-ventre.
nombreuses
en croix, tournent
Leur peau
il
ils
le
nez
usent ainsi
fument en outre
Ils
c'est
le
le triste
103
lent, extrait
de feuilles de chanvre ou de
ijii?iba;
lin
il
pour un Mussorongo,
une pipe toute particulire qui mrite une
mention spciale c'est une calebasse elliptique, le plus souvent un truit
de baobab: sur le gros bout est adapt un fourneau de pipe, dans lequel
Pour fumer
jeun, ds
le
matin,
faut
il
fume
En gnral
trs pntrante.
chaque bouffe,
on
ils
ils
certifient l'efficacit
trs forte,
trois
ou quatre
hyginique. Aprs
pendant de
hommes
odeur
trait
comme
la
la cration des
elle
Il
terait,
se baigner
dans un
dit,
les
blanc.
tour; mais
il
frre, se
alors au
baigna son
chimbeck de
leur pre, qui, leur montrant diffrents objets tals terre, leur ordonna
le
nombre convenaient
le
mieux
chacun d'eux.
Zonga prit du papier, des plumes, une longue-vue, un fusil, de la poudre. Mani-Congo prfra des bracelets en cuivre, des cimeterres en fer, des
arcs, des flches, des boucliers. Leur choix termin, ils ne purent continuer
vivre
ensemble au
les sparer.
immense devant
Zonga
lacs
mme
direction.
Ils
forts enchantes,
bleus
et
un jour
ils
marchrent long-
de grands fleuves,
aperurent
la
mer
eux.
s'en alla
le
(la
lgende ne
dit pas
comment)
il
CHAPITRE ClNQUIEiME
Mani-Congo
<'
noirs.
ocaniques
il
fut le pre
de tous
les
elles croient.
que
cs
Ils
les
peuples
les
plus instruits.
et
la facilit
de
fertilit
intellectuel,
moral
et
et
combien
il
est dsirable
anmient ou
les
les
comme une
sur eux
Ce but
Congo
les
Kissanga
des Bois,
fait
partie
et vient
comme
convient de
nommer
du
fleuve
Deux ou
vert-noir.
de
du rivage
tablies cte
et
de
la
cte,
sombre
fort
l'arrire-plan.
commerante. Les habitants indignes changent des quantits considrables d'huile de palme, de minerais, de noix pal-
les articles
par
les
Europens.
la
flottille
trouvrent auprs
MM. Hatton
et
du
direc-
Cookson,
l'hos-
Parmi
les particularits
cette partie
du Congo, o
signales
le lit
navement par
un
indignes de
tionner
les
un
les, il
arbre,
faut
un
men-
colosse
Des quantits
et,
coups de
les
fusil
comme
curieux
le
mammifres repoussants,
les
ciel
ils
),
la
lors-
le ftiche (battre le
pour
signifier
invoquer
s'parpillent et obscurcissent le
demeure arienne.
105
les
bateaux
suivant le sillage de
l'Albioti,
qu'il
guidait.
Ils
morne
et strile,
dont
le
la
nudit
un
soi
tourment
et aride
touchaient
ils
le
Boma ou Embomma. Ce
sment expos
Boma
l'histoire
Europens entretiennent des relations commerTuckey l'avait visit en 1816, et la description donne
lui,
sicle, les
par
rois,
murs
de leur indolence,
visite
point
tait
le tafia,
seconde
la
de Stanley.
Cependant
en gnral
l'intrieur
de palme
les
les
produits de
presque toutes
les
maisons tablies
dans
de
la cte occidentale
l'Alrique,
la
le
sige
mme ville.
nombre
la
la
portugais est
la
langue europenne
la
pendant plusieurs
sicles vanglise
le
bas
par des
14
CINQUIME
C1I\P1TRE
io6
commerce des
nairement
il
la
mme
manire. Ordi-
magasins
et des greniers.
das,
Elles ont
Ds cinq heures
et
le
personnel;
le
bambous et devolels
les
six
et la
les
escouades de
et bientt les
onze heures,
il
midi
et six
heures du
soir, ils
etc.
ces
les
points de ce continent
noir,
dont
les bizarres
non seulement du
le
besoin pour
rsister l'influence
l'Inde
du climat
les
la
les
rgime
il
spcial.
africain,
peut arriver
dont
ils
prouvent
y rgne assu-
demeure dans
par des observations attentives se crer un
une zone o
ou
les
Les voyageurs
isols et
immdiats;
et plus
les fatigues
de
la
gi'aves
il
en
territoires perdus,
l'eau leur
et portugaises, talent
les habitait
tmoigna gn-
visiteurs,
d'autrefois,
toisie hospitalire.
fils
tement
le
cours de ce
livre, l'pithte
de
bLiiics
le teint
brl par
physiologie,
la
soleil,
D'ailleurs, en politique
comme ea
matriels de l'individu.
Les Europens de Boma, gens trs serviables, dsireux en outre d'amliorer leur bien-tre local, avaient plant des arbres fruit, cr des pota-
et
les
amplement
les
beaucoup plus
que de
de
visiter plusieurs
Boma
kilomtres du village
la dlicieuse
rsidence des
Boma
de cette habitation,
les
porter en hamac.
Une
vieille
les blancs
du Congo
et
la
trs
personnage qui y repose plus ou moins molnombre de couvertures et de traversins dont il s'est muni,
lement suivant
le
bambou
CINQUIME
CHAPITRE
lo8
le
sm
opaulc
droite.
Le pas des deux porteurs est gal, allong et tient le milieu entre la
course et la marche. De temps autre ils se reposent en plaant le bambou
passages
les
qu'ils
difficiles:
puis
changent d'paule
et
ils
se st^rvent
reprennent leur
service de
chaque hamac.
se succdent, en
Ils
les
deux heures pour le transport de l'appareil et de son contenu et gnralement, si le voyageur a des malles ou des bagages, les six ngres se remplacent successivement pour le partage des colis.
Par une bizarre superstition, les ngres du Congo attribuent un malfice
;
moins
villages. C'est
viter,
il
hamac
verser en
que
l'on
garder de
peut
tra-
le cas, toutefois,
la
pour
les
aperurent une
jolie
par
les
ils
gazonn. Cette habitation rappelait un cottage anglais, d'une tranget fantastique. Elle abritait des compatriotes de Stanley; c'est assez dire quel
accueil
escales sur le Congo, qui ne leur a pas encore oppos sa rage, sa furie cu-
mante,
et
ne
ses chutes et
Ils
les a
de ses cataractes
moderne;
et
dans ce
nagure organis,
guerres
les
Boma
district
ce
mme
ils
la civilisation
systme de dvastations
et
trafic
l'homme par l'homme, aux ignobles marchs qui comptaient chaque anne
des milliers de victimes.
Ds
le
conimencement du seizime
sicle,
la traite
le
nombre des
Ce
le
territoire,
pendant de
l'Inde, tait
main-d'uvre
le
comparable
un
les
dans toutes
les directions
par
le trafic
de
Trop souvent, dans les criques aux bords incultes que le cours sinueux
du fleuve creuse en aval de ce district, des bateaux ngriers, l'ancre, ont
attendu leur chargement de marchandise humaine, et leurs farouches capitaines ont
pu
suivre,
les files
chelonnes,
morceau de
bois semblable
un
le
dos, la
le
long des
engag dans de
maladie, rduits
l'tat
Boma
les
les
trois,
de
renouveles.
marqu
la civilisation
la fatigue,
et
en avaient
chemin parcouru;
les
fait
la
nuque,
les
le
long du
massacres, avaient
fin
si
tristement les
nombreux
lacs jusqu'au
la
i"euillets
districts
Zambze, sont
Les naturels de
noirs rfugis
sicles antrieurs,
Boma
la
de trop
la traite
de
des noirs.
dans
le territoire
compris entre
le
Lualaba
et la
province d'Angola.
CHAPITRE
112
il
CINQUIME
avait en 1876,
Nyangou,
relat
dans ses
notes les tristes rsultats, les fatales consquences de ces incessantes razzias
d'hommes
noirs.
iVlatre,
disait Stanley
dense, que tous les quarts d'heure nous traversions des jardins, des champs,
porcs.
On
achetait
il
devait,
les conduire
eux, ou leurs vaillants successeurs, sur tous les points de son territoire,
districts, villages
le
Nous
laissons
ration nautique,
sateur belge,
le
un
Nous avons
et
y attendre
jusqu'ici,
le
cdant
personnel et
la ncessit
le
sur l'histoire et les descriptions gographiques invitables du vaste terri les Belges dans
toire du Congo, mconnu le titre de notre ouvrage
:
l'Afrique centrale.
dfinir de notre
Il
bienfaisants ou des martyres des Belges qui tous, des titres divers, ont
inscrit leurs
noms dans
les
annales de
la civilisation africaine.
il
germes d'une
inconscientes de
ce continent.
Aprs
deux
mois.
la
jours,
remontait
le
Congo,
et s arrtait
Boma,
le
du
mme
11
flottille
113
Un
naturaliste franais,
II.
Belg'es,
.M.
Protclie,
un ancien membre de
l'expdi-
CHAPITRE
114
CINQUI.ME
Socit d'tudes.
la
et
vient de succomber.
Le matriel de l'expdition est trs considrable, il comprend notamment cinq petits vapeurs et quelques embarcations secondaires, des
machines
et
Ces extraits de
ment de
la
auprs de
la lettre
la rivire
prs de cette
la station
la
mme
rivire
factorerie cre au
terres ornes et
de
les
etc., etc.
les
btiments
et la
premire
belge.
25 milles environ
mme
Stanley et sa
flottille,
qui
Le
lit
du
MM.
A.
Da Motta
comptoir de
et J.
W.
camp
la
volant,
non
maison Hatton
et
Harrison.
dont
la
chane
et
Sur
le
versant nord de
la
herbeuse, raye de veines rouges se montrant dans les noullahs, les ravins
et les
pentes o
et
des dykes.
se renouvelaient assez
frquemment des vnements tragiques, par suite d'une coutume locale qui
punit de mort le vol commis sur un march public. Tout individu surpris
en flagrant dlit la main dans le panier sel d'une marchande noire, ou sur
le goulot de la bouteille de tafia du voisin, tait immdiatement lynch ,
selon le
la
route pourrissait au
soleil,
ii:
pareil crime.
Non
les
du march, un
loin
sal, tait
consacr
coutumes
la
vaste
champ
colos-
d'aprs
locales.
strile,
justiciers.
le corps,
et
mais tre un
lieu
d'elles tait
les objets
ayant
Au-dessus du tertre
tafia,
dcor pendaient,
ainsi
la
branche de
le
l'arbre,
les
LE CIMETIRE DE MSOUKOU.
les
manqu de
C'est
les voler.
la
la
pre-
en parfait
tat,
\di
monde
de l'expdition,
le
et
civilis,
camp
et
Belgique et
nombreuses
les
blancs
CHAPITRE CINQUIME
ii6
lots,
et sur la rive
Sufu dgorge un
faible
apport d'eaux
oppose du Congo
la petite rivire
vives et rapides.
Les crocodiles,
les
camans,
les
monitors
et les
hippopotames commen-
les
et
fixs
Msoukou
animaux amphibies.
ces
plein jour,
sommeillant sur
les rives
d'un
lot,
mort de
la
soleil leurs
impntra-
de Stanley.
pleins de
les
leurs
trs
leur intention.
La chaleur
autant que
le soleil,
Vers quatre heures, une douce brise, apportant encore les fraches senteurs
de l'Ocan, passait sur
les
eaux du fleuve
L'un d'eux,
les
le
commencer rellement
la
chasser.
signal.
Le patron gouvernait,
lentement
le
long de
la
et la pirogue, entrane
berge du Congo.
par
le
Le silence
courant, driva
tait
absolu;
les
coup
le
ils
descendaient ainsi
grandes herbes de
la rive,
arm d'une
le fleuve,
quand
lorgnette, fouillait
et,
se re-
pa-
et
La pirogue s'approcha,
purent distinguer
la rive, la
normes,
les pattes
la
cent mtrs,
le
rveill en sursaut,
tomba
il
deux pas du
coup
le
monstre
partit; le
fit
il
fleuve,
un
et,
paltuvier.
Une dtonation
fit
plusieurs sauts
l'eau,
immobile.
Les noirs poussrent des hourras formidables, et ramrent avec vigueur.
La pirogue rapproche de l'endroit o gisait le monstre, un feu nourri,
une dcharge gnrale de tous les fusils du bord acheva de le tuer.
Restait a emporter
quer;
il
fallut
le
les
du
comme
peur
Oh
si le
caman
avait
fait le
moindre mouvement,
les
bougea pas;
parvinrent l'accrocher
les naturels
La pirogue touchait
la rive
le monstrueux amphibie
du bateau. Blancsetnoirsnepurent
les flancs
gueule ou sous
la vie si
les
dure
s'il
Ce
vivait encore?
n'est,
en
eft'et,
qu'en
les
frappant dans
du corps,
la balle glisse
sans pouvoir
pntrer.
Mais
il
de
celui-l.
Derrire
lui les
deux
mais
ils
nouveau
gibier.
ve porte.
les
CHAPITRE
iiS
Le jour
cixoi-iemf:
cria sur
empourpr, lorsque
l'horizon
les
simultanes suivirent
autres
le
canot,
Baissez-vous
premire.
la
la rive
debout dans
tir
il
tait
perdu pour
les
chasseurs
fois
la
plus la surface.
Pendant
les
Sufu. L,
dont
de chasse,
cette soire
le
rivire glissait
la
sommets
les verts
dernier pisode,
pirogue
barra
le
s'y tait
Le
lit
de ce cours d'eau
tait
peu profond,
peine
lui
passage.
blancs imagina
le
moyen de
lorsqu'un des
franchir l'obstacle.
du
se rejoignaient
mais
l'entre
et la
elle se trouvait
la rivire
le sol.
allge
branches
la
et la
pirogue bascula,
barrire vgtale.
la rivire.
pas un
On
ne voyait ni une
fleur, ni
un brin
bords
d'herbe, on n'entendait
dorixiir,
passer
la
allumer par
les
appellrent en vain
le
les
lits
d'herbes sches
mouches de
sable,
et
La
colre des
119
hommes,
leur
dont
les
brable prsence.
derme
trs
dur
les
le
visage et les
et d'exhaler
le
pai-gns.
la belle toile,
que
d'enflures,
que de dmangeaisons,
le
la
elles
poursuite de ca'imans!...
jour parut, un jour cru, bjs et humide, qui glissait contre les
et blanchissait
peu peu
le liquide
la
camp de Msoukou.
De joyeuses clameurs salurent leur retour des hourras frntiques
accueillirent le dbarquement de leur butin. Les noirs de l'escorte de
Stanley se livrrent autour du ca'iman sans vie aux plus excentriques bats,
dansant, chantant, injuriant le monstre et se riant de lui. Ce fut pour les
chasseurs un bien lger triomphe, qui ne put leur faire oublier les traces
pirogue, retournrent au
Le
Msoukou
les
rapports
sur le Congo.
La
flottille reprit
le
le
rivage sinueux de
tristement clbre,
l'Ile
du
fleuve, et,
l'le
de Buka,
de Borna. Ces
les,
laissaient entrevoir
dans
le
et
de
leurs mille espces de palmiers, dont les branches et les palmes s'enchevtraient
ravissantes.
la rive
gauche du
CHAPITRE CINQUIME
120
une
M. G. H. Faro, Portu-
En
un village
nomm Nkongolo
de maisons en
bois,
due
l'Association internationale
du Congo,
titre
qui
En amont de Nokki,
encore de rapidit
et
le
le fleuve,
dj
si
trs fortes, le
moyen de
mme, avant
pes pic.
l'un
de ces passages
grand chaland en
les
de Stanley
difficiles, la flottille
fer; saisi
par
les tourbillons,
il
fut
diminue d'un
profondeurs.
soir, ['Esprance,
Stanley, stoppait en face de Vivi, situe sur la rive droite 130 milles de la
cte, par 5 40'
de latitude sud et
13 49'
de longitude est
la
d'tudes sur
le
le
'Vivi
clbre agent
devait tre
du Comit
Bientt toute
la flottille
dbarquait en ce
mme
point les
membres de
de fvrier
s'levait
en amont de ce
lieu,
une
plus cordiale que les oasis des dserts, un tablissement qui ne serait nullement dplac au milieu des plus pittoresques cottages de nos plus riches
conti'es d'Europe.
La premire
de
mtres, et dont
la
altitude
une
petite rivire
mouchete de mignonnes
LES BELGES.
II.
16
les
la valle
123
est
et a
souvent
comme un
ar-
rire-got de th lger.
Sur
versant de
le
tre valle
la colline
remplie de
rivire, s'ouvre
une au-
En
l'horizon
et
tranche sur
par
la
temples druidiques.
Sur
le
maison-
soleil,
petite cui-
sine en fer implante dans le sol, hangars, ateliers divers, spars par des
sommet
sement, sur
se
le
tout sous
le
la
le
l'tablis-
la
belge,
du mcanicien Hubert
fondation de l'tablissement de
coin de ce tableau ds le 13
mai
'Vivi,
Petit,
mort au
assombrissait, hlas!
un
1879.
la
construction de
la
il
s'apprtait
triompher de nouvelles
Durantsonsjourprolong
et plus
grandes
difficults.
Il
revenait
et
la
de
sueur.
et tablir la
Stanley devait, ds
deuxime
la fin
de
station
la
du Comit
CHAPITRE CINQUIME
12}
commcnccrfranchir, sur un espace d'environ deux cents milles, des montagnes abruptes, rocheuses, entasses les unes sur les autres sans laisser
bois,
de chariots
et
de vapeurs,
qu'il
teurs de trois quatre cents mtres, sur des pentes extrmement rapides,
Entreprise effrayante,
et cela
uvre
fois,
fois
le
la
lgion hroque
succs.
CHAPITRE
et
et sa
caravane de mules.
Stanley fondent
la station
de
la colline
de
\alcl<e
<>
Les
briseur de rochers .
d'Issanghila.
du Comit d'tudes
Harou
Paul Nve
VT
flottait-il
au
pacifiquement sur un
sol
concd par
les
indignes
fois
sur les
et
CHAPITRE SIXIEME
126
remorquant
sa torpeur relative en
les
commerce belge de
de fonder Borna
et
de commerants belges
et
factoreries.
Honneur
Il
ce
fils
de
la
fruits naissants
S.
i\l.
Lopold
de l'arbre de
II
il
est all,
au pril de sa
la civilisation plant
vie, cueil-
au prix des
efforts
Belgique, devaient
et
s'allier
magnanime d'un
son territoire
du monde
la
commerce de
la
l'appui
le
Roi.
Il
a voulu prouver
la cte occidentale
que malgr
avec
l'exigu'it
de
nation belge peut lutter de pair avec les plus grands tats
civilis
dans
le
industrielles et
commerciales.
Sans attendre
le rsultat
du
reste
entran
les
le
colossales.
Le climat
tropical, avec sa
dangereuse alternative de
soleil
brlant et de
un homme qui
que
.M. Gillis
d de reprsenter
France
et
certaines qu'offrait
la
la
une contre
Belgique laborieuse
Hollande, de l'Angleterre, de
la
du Portugal.
Ds son arrive au Congo, M. Gillis se mit en devoir d'tudier les ressources que l'on pouvait tirer du territoire du bas Congo. Il parvint
redescend,
et traverse
plusieurs
fois
la
il
valle
de Sanka-Sanka riche
127
pour
se rangeant respectueusement
Le march de Soma
et
la tte et
Europens.
monticule qui n'a
d'un
arbres.
important pour
de
la
le
rgion quelle
commande
l'ivoire, le
caoutchouc,
l'huile et les
noix
palmistes.
dans
ment
les
Boma
falsifier
le
caoutchouc, et
ils
la
Ils
gomme
et
les
ngociants en
le
nombre
Toutefois les
Mayombs
Icui"
ils
et,
Revenons M. Adolphe
Gillis.
Aussitt arriv au
march de Soma,
il
renfermant
les
la
dforme
les
fantas-
ou de larges couteaux.
Ailleurs,
munitions et
mode
en se tendant
mme
les
district
qui
mains croises
se
et
saluent
en
fi-ap-
CHAPITRE SIXIME
12.9
les bouteilles
de palme), circulent, et
la
de
tafia,
Plus loin, des curieux suivent d'un regard attentif les acheteurs et les
une grosse
L, une jeune
surveille sa
wcandou
le
un ngre malin, un
femme
la gesticulation trs
l'endroit, lance
un bruyant
un bon mot,
rire gnerai.
elle
en petits tas
le
dos,
bananes, mas,
de nisandi.
et fves
Sa voisine
de
offre
la
et
d'elle,
un
commence
un aspect passablement
nanmoins
s-
avoir
tranches
les larges
nombre de curieux
cercle autour de
M.
Gillis et
un Belge, M. Delcommune,
le
au Congo.
M. Delcommune, employ de
rsidait depuis plusieurs annes
fleuve,
de
la
langue indigne, du
iM.
et
Braud,
Ce dernier
les
fiol,
lui
permettait de servir
d'interprte
Gillis.
avait l'intention
des produits
dans
habile
dont
la
de marchander, d'acheter
tals
mme
plusieurs
juger de la faon
cette intention,
il
s'tait
muni de
blanc,
c'est
qu'il
qu'il
qu'il
dpense en
par lasser
la
is
mesure qui
finissent toujours
cours au Congo.
^r"'
PMias
Editeur Bi-uxeies,
Itnp
Au March de Soma
A M*;ireits Brux-aUe-
CENTRALE
L'Al-RIQL'E
de cette insouciance de
la
davantage
les
denres apportes
la factorerie,
I2f)
que
les
les
blancs payent
mmes
denres
excursion
mire tude
il
sur
le
marcIi de
comprit, d'aprs
de bouteilles de gin
faites
et
M.
cites,
que
cours sur
le tafia, le gin,
le
encore
march ngre
les
de
pour M.
une pre-
Gillis
lui
furent
solli-
GILLIS.
gin et
le
fut
tafia,
ADOLPHE
elles
Soma
le tafia,
palais toujours altrs des noirs, dj griss par les acres vapeurs de l'iamba.
dont
la qualit
l'clat
de
l'tiquette colle la bouteille. Plus cette tiquette est colorie, plus elle
frappe
l'il
du ngre par
de carmin,
d'or,
de
CHAPITRE SXIME
130
Congo
la
immense
la
un
mythologiques.
De retour
Boma, M.
Gillis assista
le village,
ssame
l'orseille, le
en porte devant
les
en change.
qu'ils
fusils pierre,
et
Daumas possdaient un
stock considrable de
nombre
solliciter
Lorsque
dans
les
le
cours de
la factorerie, et le
minutieusement,
les
faisait
trs
serviteurs noirs, qui parfois d'accord avec les vendeurs essa3'aient de poser
le
Le payement
s'effectuait ensuite
Un
sac.
le fusil
pas assez luisant, l'autre qu'il ne chantait pas bien, c'est--dire que
la batterie
qu'on
mme
troisime
lui avait
murmurait au
sujet
mant sur un cadenas dont la clef rouille ne jouait pas dans la serrure...
Le tumulte durait ainsi des heures entires, mais peu peu les ngres, sans
autre satisfaction que celle d'avoir cri, se taisaient et repartaient
vers l'intrieur, bien dcids
la
recommencer
le soir
prochaine occasion.
A Boma,
occidentale.
et
et
de
la cte
temps.
le
Il
131
de celui de
l'Asie
occidentale d'Afrique.
sud de
le
Dans
tantes
3'
et trs
et
bien
Le
fer, ainsi
que l'indiquaient
armes
commun; on
lui-mme
naturel. L'or
l'tat
les
le
par
rencontrait, parat-il, en
pailletait le
lit
les in-
oxyde
et
les
l'or, s'y
Le centre
trouvait
africain, riche
l'tat natif.
doute, dans les entrailles de ses terres, des pierres prcieuses, des diamants
peut-tre, l'instar
Qui
aux
sait,
rives
du
du Cap.
pa^'s
du Congo,
si le
un
communication sres
par une
et rapides, visit
qu'amena
de
la Californie
la
le
monde une
jour,
rvolu-
du
fleuve.
exigeant en Belgique,
exposs
les
le
du
sol,
le
dfrichement des
il
les Belges,
bois, le
pernicieuses du climat
que
la fertilisation
matires propres
il
l'art et la
lui
avaient appris
fconds
les terrains
mme
les
Adolphe
mieux
Gillis passait
royaume
mme
qui, suus le
rang que
les Etats
cultivs.
en revue
et rcapitulait les
CHAPITRE SIXIEME
1^2
Avec une
le
somme minime
fleuve africain.
de
ture, source
la
les
richesse
europen
d'efforts, le cultivateur
ai'riverait
progrs de l'agricul-
civiliss,
mre de
l'in-
du commerce.
Assurment un ouvrier blanc ne pourrait pas, sans compromettre sa
sant, travailler aussi longuement et s'appliquer d'aussi rudes besognes
dustrie et
il
n'y aurait
pour
lui
les
privilgi
la
du Congo
la possibilit
d'obtenir
Le
canne sucre,
caf, la
seille, le crin
mais,
le
le
manioc,
le tabac, les
arachides, l'or-
gale, et sans
meubles de luxe
papyrus,
Dans
le
les valles,
moutons
et
et
caoutchouc,
les
gommiers,
les
l'bne,
et
gnreuse au
les
saisons plu-
baobabs.
pour tenter
la fabrica-
nombreux
Gillis
la
contre.
de voyageurs dignes de
le
foi
ici,
personne
non seulement
et
mme
la
les
promesses
et les
rflchi,
offrir ce
Gillis
pays
l'activit,
les
ses propres
S'il
faut en effet
rompre
accordent
le sol
I3
sur lequel
ils
aux
privilg-es
ils
que leur
respirent,
nous dirons
et
mme
il
n'est
mmes
LE CRIN VEGETAL.
Au dix-neuvime
mappe monde des
sicle,
la
mme
de ruine
si les
moyens de
l'viter.
CHAPITRE SIXIME
13)
D'autre part,
monde
le
assiste,
la lutte
le
depuis
la
sourde, non
terrain de la pro-
la 2:)roduction a
L'ardeur du bien-tre,
les
la soif
du mieux,
Cependant tous
les
la
civilisation,
demander
mme
qu'ils
le
plus souvent de
cruelles dsillusions.
Le progrs
La
vapeur
gographiques,
a permis ces peuples d'amliorer leur existence sous tous
b
les
rapports,
de l'immense univers.
La Belgique ne peut
le
Aussi lorsque M.
triotes, les facilits
Gillis retraa
dans ses
diffrents
articles
de
fabrication
coutellerie,
etc., etc.,
contre des
compa-
gommes
nouvel essor
et d'offrir la
il
amener
suivre
son exemple.
fit
les
chances de
critiquait
selon d'autres,
le
la
fortune au.x
amrement
les
Comit d'tudes
La Socit
le
un
135
programme
exclu-
dans
objectif
Les promoteurs du Comit d'tudes fondaient une grande uvre humanitaire; ils
taires diriges
africain,
et
les
travaux du Comit
un but
spculateur,
et pris son service des agents, des industriels, des ngociants, des
dans
un
de quelques-uns,
les
lui
elle n'et
les
rangs de l'arme,
cur prt
nom
et
un seul
homme
de sa fortune, un
le
La
jaloux
seul
der
ce cas,
seul oflBcier de
de
purement
lui
ing-
accor-
cupidit, l'amour
du
gain, la passion
la
grandeur
dvouements sublimes,
le
du lucre. Sa Majest
et la
l'.Argent, en-
gation, le courage qui va jusqu' l'hrosme, tous les sentiments qui font
les martyrs...
de fonder un premier
Van Schendel,
rives
du Congo
et
tablis-
l'ing-
Vivi Issanghila, point extrme atteint par Tuckey en 1816, quatre vaillants
pionniers belges, enrls volontaires sous la bannire du Comit d'tudes
en qualit d'adjoints
la
le
l'illustre
vapeur Gaboon,
explora-
le 15
aot
1S80.
C'taient
MM.
rgiment de
4""=
Harou, lieutenant au
5""=
Congo, o
(1)
il
est
M. Van Neste
d'tudes.
(i).
nation du Congo, o
il
le
au service du Comit
CHAPITRE SIXIME
136
Bonny
jusqu'
le
Gaboon
la
du Niger)
( l'embouchure
ils
le
Le
le
le
sud.
les
passagers du
merger du
un
le
un
firent
voir
la
les flot-
Le courant
entrelaces.
et
De grandes algues
formaient comme un
et
la teinte
verdtre de
lit.
la
mer.
mousse,
la
lui
blait
les rochers.
brumes vapo-
les
reuses, limites de leur horizon, des points noirs minuscules, des cimes do
d'lots boiss
s'largissant,
ensuite une longue ligne noirtre, baigne dans les eaux d'un tleuve
la terre
du Congo
c'est
Banana;
les
maison de
le
la
traitement
aux besoins de
Rotterdam,
logement,
maison hollandaise
La
le
la
nourriture,
socit interna-
soin de pourvoir
le
la
la
les
eaux calmes de
la baie.
national rouge, jaune noir, n'tait plus qu'une loque dchire, d'un noir
douteux;
le
capitaine de
la
Belgique tait
B.mana
et
employs
la
Cependant
laquelle
ils
des voyageurs;
les
137
rudes intempries de
la
la
saison au cours de
M.
compagnon de M.
Gillis, et la
ne purent branler
la
la
mort de M.
Jeoffroy, ingnieur
PAUL NEVE.
l'objet
de
MM.
la
Nve, Braconnier,
Paul Nve
tait
la
Hulpe
le
19
dcembre
185
il
sortit
LES BELGES.
II.
1877.
1.
la
Aprs avoir
fait les
il
SIXIME
CHAPITRi:
ijS
occupait
ncur
Tcrmonde
d'ctrc
le
poste d'ingnieur
le
Comit
le
ils
de
trale,
bien des
patrie
hros
hommes
noms
la
Le 6 octobre
sein
la liste
Civilisation
Ils
vont
Annales de
du royaume, au
neutralit
du
illustres,
ajouter leurs
frances,
la
l'cole
vie,
les glorieuses
noire transmettront
du Bia/m,
pages que
postrit
la
l'exception de
le
Congo
les
M. Van
et rejoindre
Stanley.
Un
accident arriv
la
machine fora
le
le
\'ivi
son quipage
et
le 8
son chargement.
.\mericain,
comp-
interprtes, chefs,
Les crocodiles
de
la station
s'taient
les
membres
les
parages
retardataires de
la
Les nes sont autant de forces trs apprcies dans ces rgions lointaines,
le
vant nous, l'abondance des mouches tsets. Ces nes, petits, mais rudes a
la
peu rapide
La
et
ont
une allure
cavalerie de
campagne de
la
qui,
bien que
la i-encoatre
La
laire partie
139
une animation
Le per-
inusite.
sonnel noir tait fort occup charg'er les animaux porteurs des bagages
des blancs et de leur matriel.
les
mules,
si
paratifs
de dpart
les travailleurs
durs
les
et gratifiaient
de pied
les
qu'ils attrapaient
de
et del, et activaient le
dans
la
Quelles montures!
Il
faut
pour
coups
VIVI.
les
chargement.
rtifs,
la
caravane peut
s'engagent les
les
premiers
frquents
la
cara-
les tenir
en respect dans
la voie troite
elles
foltrent
droite
et
CHAPITRE SIXIEME
140
courses
les
de ruades,
batailles, sauts
que
la fatigue ait
le
cours ne l'tape,
constamment nouvelle
c'est
rtifs
blancs de
l'expdition.
moindres
sillonnent
indique,
la
le
ruisselets qui le
Il
peine
la piste
mme
aux
de con-
est curieux
gardera
la
montagnes, montant
passages
et
descendant
les
pentes
comme au sommet
des
les
en
lit
de torrent. Parfois
diculaires
dans
tailles
et
les
les
obstacles sans
la
il
si
en terre
faut
marcheurs.
Le
1 1
la rivire
Boundi en
face laquelle
camp de
repos.
l'en-
pente en est
dcharger nes
et
si
glissante
mules
et
que
l'on
transporter
de somme, on
les
ne peut
la
s'y tenir
debout.
Il
faut
pousse dans
la rivire
elles n'entrent
ils
troublent
le
repos.
que mal,
les
fini
la fort. Ici
141
la
par atterrir
caravane se
nouveaux embarras,
nouvelles fatigues; les charges des btes s'accrochent aux lianes, aux arbustes, aux ronces pineuses, et ce n'est qu'a coups de couteau et de hache
que
l'on
mire tape,
ils
faisaient
Congo
et
ds
le
dbut, ds
les difficults
mme
La
la
pre-
semes au
elle est
Boundi franchie,
rivire
la
caravane
se trouvait
l'eau.
Pamborgolo ressemblait
un
abandonn:
village
le
et s'y installrent
sommeil
pour passer
o
est impossible,
les
la nuit.
hommes
bien que
En outre
la
oui.
le froid,
25' 27
de
le froid.
le
prouva
les atteintes
l'enlever;
nanmoins
il
partit coura-
mars
1880, avait,
marquant chacune de
successiyement
la
rivire
Loa, escalad
N'iammba-N'lammba, travers
visit les
les
les villages
armes
Sans
s'irriter,
du
soleil,
contre lesquelles
ils
cte
occidentale s'taient
l'explorateur.
la
les
irritantes
de
de Bannza-Mouko, Mgangila,
les
CHAPITRE SIXIME
142
Mais
hi
couru depuis
Le 24
avait t
Vivi.
novembre Stanley,
arrt aux
villa,;,'-es
de Ndambi-Mbongo,
tait
la visite
le
lieutenant Valcke,
Nve
et Ilarou.
la
marche de Stanley.
Congo, en face de
la
la rive
tait
dterminaient un remous
le
En amont de
par Stanlcv du
du fleuve
droite
obstru en
montagne
si
un rapide
prilleux.
nom
trente-deux.
On
peut comparer
soixante-quinze lieues
le lit
un monstre de granit;
couronne
la
l'officier
de gnie dirigea
si
habilement
l'escorte
navigation fluviale, et
flottille
garde de
la
premire expdition.
et
145
la
nom de
buLi malari,
"
briseur de rochers
le
L'officier
les fatigues
Aprs
l'officier
Le
et signal service.
14
possde
le
d'il les
hommes
qu'il
il
rencontre aux
hasards de sa vie aventureuse; ses grands yeux gris perants sondent pro-
fondment
les qualits
peu
srieux,
expansif,
mauvaises que
ils
s'attachent
trs
a t en rapiDorts
il
verbaux.
Le
Nve
le
jugementsuivant: Jeune
bon garon.
Paul Nve
labeurs d'ingnieur de
que Stanley
la
l'avait jug.
Charg de vaquer
ses
crises incessantes
de
la fivre
rendre propres
la
flottille
destine remonter
laquelle
le
il
tait
Congo, depuis
le
canal de
Khonzo jusqu'
Issanghila.
Le montage de VEn avant pour tre sa premire besogne, n'en fut pas moins
rude. N'ayant sa disposition que des ngres, inintelligentes machines,
crivait-il,
de sa personne
Ah
le
et
fois
payer
du
fleuve quatoriai
si
dispropor-
tionne qu'elle put tre avec les habitudes antrieures de ceux a qui elle
incombait
Au bout de
voguer
quatre jours,
sui" le fleuve.
le
CHAPITRE
144
du matriel de
courant
fluviale, le
SIXIEME
tait tel
que pour
Au cours de
remonter
le
il
fallait
cette navigation
frquemment
se
haler l'aide de gros cbles attachs aux arbres qui, battus par de fortes
pluies, venaient baigner
Le 24 dcembre,
dans
l'eau leurs
branches dpouilles.
de Nol
la veille
La contre
n'offrait
lits
le ciel
hippopotames,
prudemment
les
monitors, toute
devant
efface
la
fume blanchtre;
la flottille
s'tait
triomphante.
ses rapides
la
marche acclre
des embarcations.
Le
camp de
non
des aliments
et
frais,
capables de rparer
les forces
de sa nombreuse escorte.
Le vieux chef du
de l'arrive
de se
avoir la paix
il
faire octroyer
rgala
orn d'une tiquette dore sur laquelle on lisait < Rhum de la Jamaque
mais fort probablement le liquide trange qu'elle contenait n'avait jamais
>>
brill
sous
Devant
le
le
chaud
camp,
soleil
le
des Antilles
fleuve se ruait
dfil,
entre des falaises qui revtaient des teintes colores suivant les veines de
roches et la maigre vgtation d'un vert gristre qui s'garait et l sur
leurs pentes abruptes.
LES BELOf..
It.
'9
147
s'tendait sur
et dsole, et
pouvait suivre
les
ondulations
Sur
la crte
village de
Nsannda, ou,
N'sannga
comme on
le
nomme
le
quelquefois,
sud,
le
misrable
Banza Nsannda
du continent m3'strieux.
Le jour de Nol fut pour l'ingnieur Paul Nve marqu par une recrudescence de fivre. De son
dans
lit
aux
mon
famille en fte
le feu ronfle,
que
lit
je revois
ici
textuellement
aujourd'hui
on devise joyeusement,
du
l'on se
c'est le
mou-
le
ma
patrie,
mes amis, ma
beau jour de
beau jour de
l'hiver.
l'hiver
mais que
groups autour de
l'tre,
Combien
exilc.-
Quelques jours de
compagnons pour
ses
aller Vivi la
den Bogaerde
prs de
Stanley,
le
prcieux renfort de
la
caravane
le
janvier au
camp
de Stanley, retour-
d'Issanghila.
de
cet
ouvrage
qu'il avait
du Congo.
Le
18 fvrier,
la
flottille
d'expdition conduite
CHAPITRE SIXIEME
148
Nve
s'arrta
Sur
le
gauche
la
plus haut
s'tendait
sommet peut
la
creuse dans
et rocheuse,
le
roc,
droite
La
et
Sanngalla de TuckeJ^
la
pieds.
L'une a
la
le
et spares
les
et mrite le nom
dix pieds, et au-dessous, peu de distance, une autre de huit.
A gauche
cataracte,
et
Le
21 fvrier 1880,
longitude
est,
la station d'Issanghila
de latitude sud
et 14 12'
de
5 12'
M9
la
composent dominent
le
d'o
sjour de la station.
Celle-ci
prsente cependant
le
le
dsavantage d'tre
rares dans ces parages, le long du fleuve; on les rencontre seulement dans
l'intrieur des terres, en suivant
les
ngres
du pays.
Les principales
localits sont
Mouato-Zinngh
et
Mouato-'Vouanndou,
un
petit
CIIAP1TR1-:
150
de
la
de
la civilisation, sur
territoires riverains
2"
3"
du
d'lots
rapides, mais
du Comit.
navig-ation et
aux investigations
fleuve Cong-o.
ainsi
De Banana Borna
De Boma \'ivi
De Vivi Issanghila
aval d'Issanghila,
semes
la
En
SIXIEME
le
loo kilomtres.
S5
id.
85
id.
CHAPITRE
Entre Kilolo
zima.
N'souki-Kintommba.
et
buffles.
VII
I-ts
Bassoundi.
Heures de
fivre.
Harou
et
Stanley
Manganga-Nord.
<S.Mf.s l'aprs-midi
du 26
fvrier 18S1
de
la flottille
l'opale
dans
A bord du
la
du
du Congo,
ciel leurs
le
crique d'issanghila.
Roy.il, l'ingnieur
la force
laj
main
les
suprme
tortures
ses outils de
SEPTIME
CHAPITRE
152
travail
un crou, courait
la machine, secondait le
mca-
o sa prsence
et del,
fatiij-ue,
Nve
s'affaissait
l'avant du coquet navire qui portait autrefois, sur les vagues mourant la
du
fleuve cataractes
guider
les petits
un
II,
sillage
steamers et
les
et
phmre
nanmoins pour
assez durable
suivaient de prs.
le
bleuissait ses ongles dcharns, son visage dlicat s'tait couvert d'une
me
sante pour
du
soir,
la
bienfaisante haleine de
le
s'ouvre en entier a l'esprance, aux illusions, aux dsirs de jouir d'une vie
qui s'chappe,
ment
le
Voyez, lieutenant,
disait-il,
dans
le
la
soleil
couchant,
filtre
au bas de
du
l'air
si
effrayante
Et
l,
semble
affecter
la
\'ivi.
droite, le contre-
ne
la
couleur
'
l'et
brune
eaux gristres
fleuve,
mesure
fivre
le fate,
si la
du
bruit terrible,
un
les
rugissement retentit
le
forme avec
il
constituent
la fois.
d'entre-
voir ces sites africains ait maille partir avec un climat dltre
Bah!
les
Je
espre bien,
et
vous serez de
l'officier.
je
le
titre,
interrompit Stanley
de
la nuit
153
Soignez vous bien surtout Votre zle que rien ne peut ralentir, votre esprit
!
auxiliaires si
me
ingnieux qui
mon cher
si
la
cou-
LE LIEUTENANT lUROU.
.A la
clart
l'astre
suffisait clairer la
les
la
lune aux
rateurs.
tait
et parfois acclr par des rapides qui occupaient toute sa largeur d'environ
1,300 mtres.
LES BELGES.
II.
se dessinaient les
CHAPITRE
154
SEPTIEIVIE
Au
brumeuses vapeurs de
mas-
la nuit.
charbon enflamm,
ails et
les
nombreux de
endormis dans
les
IIAPHH NITIDA
roseaux
et les
gramines de
et
sous
arbres,
l'aile, le
corps perch
sur les
rameaux dpouills
et blanchis.
Plus loin, dans la gorge troite d'une chane de montagnes qui courait le
long du fleuve, on
geant
les
15 c
disting-uait,
Autour de
La navigation devenait
droite).
le
gauche)
et
Nsouki-Kinn-
trs prilleuse
en cet endroit
tommba(rive
du fleuve.
courant
chanaient les uns aux autres par une srie de rcifs dont on voyait et l
les
cimes aigus
Entre
et
tourbillonnant dans
le
du Congo.
irrites
les
steamers
un
la route,
instant,
une
de cette anse
Nve
lutte
et
anse
jolie petite
s'levait
un
Harou avaient
falaise
les
il
lames envahis-
crayeuse
au milieu
lot bois.
assist,
les
lui.
Mais ds que
le
bivouac de repos.
Dans la foule des ngres accourus sur les rives pour examiner curieusement les bateaux et leur quipage, les Europens remarqurent avec un
tonnement bientt transform en allgresse vritable deux visages ples,
deux hommes habills des pieds la tte en gens civiliss, deux types fort
corrects de missionnaires anglais. C'taient en effet deux explorateurs
civilisateurs,
ils
se
nommaient Crudgington
et Bentley.
du Congo
depuis le Stanley-Pool, et, rcemment chous Nsouki-Kintommba, ils
taient devenus une proie trs facile et franchement soumise pour les natuchute en rapide
rels
et
peu bienveillants de ce
les rives
district.
la strilit
de leurs terres
fort
mauvais il
les
de vieux mousquets
leurs ceintures,
ils
glisateurs, voire
mme
un mauvais
Arms
de couteaux passs
parti
aux van-
CHAPITRE
1^6
SEPTIME
et force
gestes menaants:
ils
exigeaient des blancs une ranon, un tribut d'abord pour avoir foul leurs
terres.
Le lieutenant
les
expditionnaire. Puis s'avanant au-devant d'un des chefs indignes, reconnaissable sa coiffure de plumes multicolores,
de
il
les
exprs
trangers
blancs et noirs, qui ne venaient nullement sur ses terres pour piller, sacca-
ger ou
razzier, et qui
du
le
pourrait branler.
La fermet de l'officier, la rsolution qui perait dans son regard, les funombreux dont les canons brillaient aux mains des Zanzibarites et des
Krouboys dcids obir aux blancs, calmrent le chef indigne, qui
sils
ti'aita
amicalement avec
les
mem-
manioc amer,
la
ara-
forme
les
de nos basses-cours.
MM. Crudgington
et
de Stanley,
les soins
la
recherche de renforts, de
matriel et d'outillage.
dans
herbes
le
et les
peaux de
les
grandes
buffles rouges.
exploratrice,
ces effrayants
animaux.
Ils
norme
se levait a vingt pas devant eux, s'arrtait, regardait les chasseurs avec des
Bientt la bte,
un ronflement sonore.
la direction
le
manqu,
et s'lana de
il
tai'
tirant bout
portant, frappa
le buffle
par
la tte;
157
tomba
une
fois
la
srent
le buffle.
Une
par
la balle
la bte,
contre
la
l'ani-
prudents
instantane en coupant
folle,
puis
vi-
une mort
au camp de Kuvoko;
Nve
luttait
lieuse; la
le
mauvaise saison
les
n'tait
pas
finie et contribuait
la fivre bi-
empcher
le
rtablissement de l'ingnieur.
horribles, furieuses,
semblait converger
la
libre, et
moment o un
il
le
le
la
campement.
tait continuel.
Cependant
ou cinq secondes
l'air restait
parfai-
du camp, prcdait un
bivouac,
de l'horizon, et
roulement du tonnerre
tement
les points
comme en rservent
vritable dluge.
La pluie
zigzags des clairs blouissants ne servaient qu' rendre les tnbres plus
un arbre plusieurs
du tonnerre, des
lots boiss
frapp par
dmes verdoyants de
la
du
foudre,
CHAPITRE SEPTIME
158
ressources trs limites des abris assez forts pour rsister aux tornados,
et cherchait par tous les
tout
Le
moyens
introduire au
le
fleuve, grossi
par
rcifs, et consti-
tuaient des barrages phmres que les vagues cumeuses, devenues plus
des
falaises.
le
un camp provisoire ou
construire des engins de transport ncessaires la marche en avant.
dont l'ingnieur pouvait
Dans
fort
les
tirer parti
pour
tablir
le
lisire,
devant
d'eau.
jetaient leur
la
plaine nue
pais et
cimes touffues
les
emml
d'arbrisseaux, de
mauves,
dition
du
offraient
un
aux ngres de
l'exp-
la voie fluviale
tout
son personnel et tout son matriel, avait dcid l'ingnieur devenir constructeur de navires.
Nve
et les charpentiers
l'aide
de haches
et
krouboys de
de couteaux
ils
s'ouvrirent
un passage dans
l'pais
rseau tiss de lianes qui courait des troncs rugueux des tamariniers aux
rameaux
aux
ils
devant un
par l'ingnieur
A cet
effet, les
du tronc coup,
le
159
couchrent sur
le
LISSOCHILUS GIGANTEUS.
Nve, se
fiant
reux de manier
la
l'enthousiasme
momentan des
tat,
CHAPITRE SEPTIME
i6o
s'loigna, dsireux
de sonder
spcimens nombreux de
les bassias
la
les secrets
que yardait
une
Des
la tort vierge.
les
ngres du
lait:
des
grandeurs, dont
dont
la
vue
noms
les
lui inspirait
pour
l'ingnieur,
la
mais
prodi-
Mais tandis
habitant de
l'air.
le
Cuculus albirostris
(?)
plus en plus
selon
Temminck)
monotone. L'ingnieur
finit
d'atti-
qu'il n'tait
pas suivi,
le
comme aupa-
Nve surpris
finit
un fourr o
(nomm
les plantes
fleur croissaient en
(i).
lui.
un
lit
les
branches;
les tourterelles
profondeurs du bois
les
et l
buffles et les
grognements
don prcieux
de comparer l'aspect du site
de
la pense, la facult
du rve;
il
essayait
pittoresque qui s'tendait devant lui l'un des paysages connus de sa patrie
(ij
question guide invariablement jusqu' un nid d'abeilles; les indignes font travers
qute de
la cire.
la fort la
LKS
HF.1.GES.
II.
siens.
si
l'aidait
retraait ensuite
Il
mmoire
de
les conter
163
il
revoyait les
dominer
les
chacune des
SERPENT PYTHON.
la
les crocs
sur
le
d'un chien,
la
langue pendante
et
comme
comme
partage en deux,
fixait
lit
l'ingnieur.
Nve essaye de se lever; ses jambes flageolent; un saisissement inexprimable, un frisson d'pouvante paralyse ses forces demi vaincues par la
fivre;
il
prouve
les aft'res
de
la
mort; un
cri instinctif
s'chappe de sa
CHAPITRE SEPTIME
i64
sifflant, et sa
bave cumeuse
jaillissait
sur
l'ingnieur...
rampant qui
L'tre
avait
si
malencontreusement troubl
il
avait le dos
rouge
la
douces
les
comme une
que l'motion,
et plus
encore
les accs
affaibli,
ils
Les ngres ont parfois de ces marques de sollicitude, preuves naves mais
touchantes qu'ils tmoignent aux rares blancs qui savent gagner leur
affection.
Le
le
soir de ce
malgr
les
patriote
prospectus;
extrmement
il
du
jamais
bienfaisantes,
fleuve, allaient
en amont de Kuvoko
remous
fidle
face de ce point,
le
qui fui
mcanicien italien de ce
Le 26 mars tout
le
personnel
nom
et le
et les tour-
Congo en
souveraines
Entre-temps, Braconnier
billons
souvent
pharmaceutiques,
drogues
nomme
visitait
une
le
du
flottille
de dcouverte
taient concentrs au pied des collines riveraines qui droulent leur chane
aux sommets bizarres, tantt aigus, menaants, dnuds, tantt revtus d'une
vgtation bariole encadrant des cabanes d'indignes, auprs des rapides
de Nzambi.
les
et misrable; ces
en outre d'une
telle
et
suscep-
sible
les
La plus
petite affaire, la
mme
d'un
fils
165
la
patience
d'Isral.
la
Aussi malins que des patrons de pche hollandais, arrts par le calme
plat sur les flots de la
mer du Nord,
sifflant
pour appeler
la brise
secoura-
LE CAPIiAISE BRACOiNNIEH.
ble, les
leurs
Bassoundi
sifflent
pour charmer
le
poisson auquel
ils
ont tendu
filets.
Toute
la
territoire retentit la
musique
musique
SEPTIEME
Cf^APITRE
i66
centre du courant.
analogue au flux
En
et
se prcipitent
filets,
et
ds que
le
banc
filets
vague
ils
un phnomne
retire, ils
s'est
regagnent
la rive
et vident
leurs
la
sur des
filets
poussant des
cris
troncs de grevjias ou
fondes, le
a
mkouma en
manche du
filet
sous
normes de
la cuisse,
montant
et prolongs. Ils
et
les
descendant
fleuve
le
pour
les
ap-
et la
la flottille, ces
indignes,
membres de
l'ex-
pour
aller,
avant-coureurs de
la traite
traversaient parfois,
le
d'hippopotame de leurs
fouet lanires
Cependant en longeant de
et
Harou
coups
rguliers de
silence se
fit
en comptrent quinze; un
ils
les balles
du
gnes se livraient
l'cole
du
rgularit, et qu'actuellement
braient-ils
rveill en sursaut.
tir.
puisque
les
coups
se succdaient avec
rien. Peut-tre cl-
Une crmonie,
sont encore des Bassoundi; une des coutumes tranges de cette tribu est
leur manire d'exprimer coups de
mousquet
le
la
un homme
pour une femme ils brlent dix charges, pour un enfant six seulement. Le
feu est dirig contre les bananiers, les hyphane, les palmiers divers du dis-
le
dfunt
tait
trict
du dfunt, dans
la
croyance que
le
167
Quelle superstition
Ah!
dangers
la
prudence. Les
aventures prilleuses, o tout notre courage, toutes nos forces seront utiles.
devenir
de
l'objet
blesser
voyageur peut
le
chaque instant
la
le village;
un Bassoundi; qu'un de
maux
seront attribus au
la
phalange expdi-
Braconnier
Nve
les
et
Harou
tablirent militairement
un camp sur
la
dfensive
La tche
la
plus
ou des matires
la localit.
difficile
vaincre les oppositions hostiles des indignes qui bien souvent, surpris
la
nombreux
plus fatigants
sont occasionns par les obstacles naturels que les explorateurs rencontrent sur leur route, obstacles qui ne peuvent tre surmonts ou tourns
que par
la
volont, l'tude, la
profit les
barras pour l'homme civilis qui voyage au pays inexplor des sauvages.
L'oflBcier
et
l'ingnieur,
l'ouvrier
La
science stratgique de
du moins inapplicables;
voyageur dans le choix de ses
de
ia
conservation dtermine
les
le
hommes
sauvages
CINQUIEME
CHAPITRE
i68
spontane,
le
auxquelles l'ing-
absents ou
les
compliques qui se prsentaient chaque pas en avant, boulements de rochers, halage des canots ou des allges, dmontage et remontage des vapeurs, rparations incessantes du matriel naval, installation des
les plus
niosit
la
de hache, l'ing-
et
les
mineurs
viennes, puis reprenant des teintes d'azur, de pourpre ou d'or suivant les
capricieux rayons d'un soleil brlant, auquel succdait une nuit froide,
humide,
et
mois. hlas! de la vie trop courte de l'un des plus glorieux cooprateurs de
Le
Nve
^ avril,
suivant
nomme Kunza.
l'extrait
temps que
tous les
une
le
le
mme
nous sommes
de
ici
deux jours
y compris M. Stanley.
Combien de fois en relatant les tapes multiples des Belges au Congo
devrons-nous encore, crire ce mot ferres, ramenant toujours l'ide de
forte fivre,
souffrances, de douleurs.
en une seule
fois.
fait
la
rgler
bien souvent
169
Ce matin,
je
me
ongles bleuissent,
ma
face et
mes
me
sens
je
jaunes; je ne
grammes de quinine;
de
la lte;
me
lve,
j'prouve
satisfaction quatre
le plat.
>>
le
nom
comme
l'auteur
de
ces lignes, sont incomptents en matire de science mdicale, ont des causes
diverses, et par suite des effets et des
Lors de
noms
diffrents.
la saison
une grande
elle,
travers
quantit- de marais
attaquent
mme
les
l'le
de Kundu
march
Msoma-Mamba,
voisin de
les noirs
apportaient en abondance
ufs, porcs,
etc.,
uf de
fait
de comestibles, du
riz,
l'le
de Kimbanza, en
Le
Sur
la
le village
l'le,
dans
le
Congo par
la rive sud.
l'anne 1877.
Le
roi
de Kibonda
s'tait cette
il
pour
la
ranon,
It.
22
septime
chapitrl:
170
de Kibamnza
L'ile
par un
celle
mme
roi,
que
de Kibonda.
le
de leurs
la
surface
mouvante
de
les bords,
les
formes lgantes
fleurs.
Sur
lit
fertile,
la rivire.
la flore
Une
foule
des eaux.
De temps
immobile dans
les
tout--coup tombe dans l'eau comme une flche, et file en emporune lgre proie dont les cailles tincellent aux brillants rayons du
airs; puis
tant
soleil.
Mais
les oiseaux
ne sont pas
les seuls
le
courant trahit
la
une
prsence
La
rivire serpente
de
la faon la
la
nappe du fleuve
et constituent
le 27 avril, les
une
steamers de
la flottille.
les tristes
courageux voyageurs belges. Nve tait plus srieusement malade; Braconnier et Harou souffraient par intermittence; le
bulletins de sant des
tait
jamais.
Il
fallait
l'expdition
la
maladie
Dans
uns
les
l'heureux accom-
c'tait la victoire,
les
171
la
ralisation
cette pense
commune
ils
se soutenaient,
ils
s'encourageaient les
la fivre s'abattait
la
l'erme. rsolue.
une
telle entreprise,
de Ndunga.
falaises
rou-
getres avaient attir la population noire sur les rives du fleuve. Les
indignes
taient
descendus en
pour
offrir
aux arrivants
les
sol.
Les blancs furent peine dbarqus, qu'ils durent subir des ova-
dmonstrations de tout
tions, des
genre de
la
rives,
moandas
niers
les
herbes vertes,
et les
qu'elles portaient
MARTIN-PECHEUR GEANT.
les
filets
la rive, l'intention
s'chapper.
Les transactions lurent des plus amicales. Les indignes de Ndunga firent,
par leur amabilit, oublier
aux malades
l'effet
les hirsutes
la
douleur
et les
rappelait la vie.
\'ers la nuit
tombante,
comme
le
march
CHAPITRE
finissait,
SEPTIEME
firmament
resplendit de tous ses phares tincelants, tandis que mille feux allums sur
la rive et les collines
ml de chants.
Des jeunes
dont
filles,
le
dames
y en avait dont les ondulations, en dansant, laissaient entrevoir des formes vraiment belles, des lgances naturelles indiscutables.
chcvclcs.
Il
Par moments,
elles faisaient
rsonner en cadence
les
anneaux nombreux
les
pas
le
et
les
encourageaient
les apti-
Aux
jeunes
originale fut
sexe, dans
un
le
bouquet sauvage de
cette soire.
cercle,
l'air,
filles
Au moment
le
trs bruyant,
mais peu
vari.
form par
le cercle
les
son compagnon,
trteau, il dgaina un poignard,
sa tte, et
guerrier.
La
le
il
sphre immobile,
les
le
hymme
le
la rapidit
de leurs volutions
arme
lame
d'acier.
que
le
et ruissel sur
sang
sorti
recommena de
plus
Le jeune ngre
173
alla laver sa
revint se mler aux danseuses qui dfilaient devant les trangers et le?
noirs
tsm
HYPHNE VENTBICOSA.
Le noir dbarbouill,
un mlancolique
sourire, ses lvres outr'ouvertes laissaient encore chapper des caillots carlates;
nanmoins
il
paraissait radieux de
l'effet qu'il
avait produit.
CHAPITRE SEPTIME
174
makoko de
(makoko
l'endroit
Congo
Makoko,
les chefs
du
roi
est le titre
c'est tort
ont
ils
commis un plonasme)
la flottille,
devant lesquels
Le
Roy.il,
remorquant
route aux
aux pirogues pesamment charges, opposrent leurs proues lgres
une srie de vagues bondissantes, roulant entre les terrasses de lave et
de roches volcaniques. Les vaillants steamers, ballotts par les lames,
avjiil.
l-'n
canots,
montaient avec
velle
lame
distances,
le flot,
retombaient avec
ils
se jouaient
se relevaient avec
lui,
une nou-
gagnant des
quilles, toujours
fureur que
la
les
ils
doublrent l'embouchure de
terres d'habitants
la
la
pche du vairon.
Au
del, le fleuve s'largit, les rapides sont plus frquents; les rives sont
unies,
peu
marques par de
levs,
droulent toujours
les
de manioc.
De droite
l,
aux endroits
de gauche se
et
revtant une teinte bruntre sous leur manteau d'herbes sches charges
de graines.
Les passagers de
la flottille
Mpanngou. Non
loin
rocheuse
est couverte
C'est la cataracte
comme
que
par
les
l'infortun
dcouvert cette
Mataka
et sur la rive
est
gauche prend
le
localit.
sicle
et
dsigne
extrme). Les
ne connurent pas
Stanle)',
en 1877, avait
nom
de sa crte
la totalit
la rive
Ntommbo-
de chutes de Ngommbi.
de l'abme.
Au
pied de
la
mme
par
les
un
175
effroyable bouillon-
le vent,
sifflant
la
la
beaut dans
un
instinctif
C'tait
par
mouvement de
une nouvelle
suite
steamers et
la flottille
tendues
le
embarcations de
les
efforts,
amener au-dessus de
Fort heureusement les naturels des deux rives du fleuve, vieux amis de
Stanley, se montrrent
pour
les
se distinguaient
de tous
les
bords du Congo.
que
les
Moins rapaces
plier la
l'offrir,
se livrer
etc.
les blancs
de
l'ex-
perles
malafou
Les femmes
mode
et les
hommes
ont
la
Ndunga,
CHAPITRE SEPTIEME
1-6
pour
se l'aire
pour voir
les
provisions
un mouchoir,
jeunes
filles,
dait
la
de couleur douteuse,
comme
d'toffe li
tait
enroul au
sous un lambeau
ch
tissu
en gnral
femmes
et les
pouses
aux
lois
de
la
pudeur.
grand
march nomm
la rive
des alentours.
nord du fleuve, un
la
population noire
CHAPITRE
Stanley
et
Harou Manyanga.
Le drapeau
!...
ftiche .
Les Babouennd.
nord
Ca>jv.\ng.\
pour
VIII
Un
Nzabi.
devin complaisant.
Les termites.
de
la
premire expdition du
leurs
ttes
les falaises
II.
rompre
feuillage
la
morne
dont
ils
tristesse
2'i
CHAPITRE
17?
IILITI.ME
les
Le I" mai,
comme un
linir
bras de la mort.
ses habitants,
vue
hommes aux visages ples, se sont cachs parmi les roseaux des rives
pour regarder en tremblant les appareils d'acier, les immenses pirogues qui
des
et qui
sur les vagues cumeuses chappes des troits passages livrs au courant
et les
heures aprs
flotter
leur territoire,
ils
un lambeau de
Le makoko respect de
sujets.
et la foule
empressement
renseign, il ordonna
emblme
ftiche,
les
sort.
et
couronnant
Ds
qu'il lut
Stanley
domine
roi.
desmotifsqui troublaientsesfidles
de mauvais
quelques
hommes
Mais en voyant
la
Ilarou
examinaient
attentivement
plate-forme
l'troite
si
au-dessus du
velle
Sur trois points la position semblait inexpugnable des versants pic, profon;
dment
une chane de collines se dirigeant vers l'inon pouvait atteindre ce sommet. L'une de ses bases, inaccessible,
se baignait
dans
les
eaux
le
lit
sinueux
du Congo.
Les avantages stratgiques,
dterminaient
les
prsumable de ce
lieu lev,
choisir le plateau de
Manyanga
la salubrit
deux explorateurs
hospitalire.
obtenir
line
la
Ils
s'apprtaient donc
une multitude
d'tres
humains
parpills
comme
la
179
sommet.
Les blancs qui attendaient bravement l'approche de ces nombreux indignes, dont un grand nombre taient arms de mousquets silex aux
canons rongs par
la rouille,
au nombre desquels
ils
les inter-
pectueusement pour
livrer passage
LE CONGO A MANVASGA.
du pays
et leur
resplendissait.
Il
portait
immacul; sur sa
l'et fait
manteau
le
dait avec
le
comme
fa-
de son
se confon-
CHAPITRE
i8o
saient sous de
nombreux
HUITIME
anneaux
soulvement
artificiel
mk.n-
etc.
bizarre,
bit
plus modeste
d'officier
Portugal,
ou encore
choue par
la
les vicissitudes
la
fortune sur
le
mations tapageuses
touffs, des
couvrent en entier
la
peine saisir
et contradictoires qui
s'chappent
le
la fois
des gosiers
de ces noirs.
Un moment de
silence
permet au makoko de
faire savoir
aux blancs
les
motifs de sa venue.
De quel
hommes
ces paroles
du
la
divers types des noirs grimaant prs de lui; les uns montraient dans leur
rictus des dents blanches limes en pointe
dont
l'eftet tait
peu rassurant;
les
filasse brillante.
makoko des
iSi
paroles de paix,
d habiles demandes de concession de terrains, qui furent coutes et discutes sance tenante.
ni
champs
et
bleues
du mpoutou
si
(de la cte),
du
fil
de laiton, des
fusils,
les
du
tafia,
des vtements multicolores dors sur toutes les coutures, aussi bril-
lants
que
la veste
d'un brun
clair.
de hussard qui
fait si
de ce
un sourire
detoi ette donneront chaque mois deux grandes pices d'toffe pour occuper
seulement
le
Ils
courageux
et forts:
ils
beaucoup de poudre,
l'intrieur.
Tes
ils
les
te dfendi-cnt des
la
charmantes femmes,
tes esclaves
de Stanley allchait
le
ne seront plus,
emmens a la
L'offre sduisante
sujets, tes
grce au voisinage et
frquemment chercher
chane, vers
makoko. Autour de
lui, les
chels
chuchotaient, gi-ognaient encore; leurs dolances, traduites par les interprtes, avaient rapport
accorder
le droit
de sjour.
Deux pices d'toffe par mois ne suffisaient pas. Il fallait exiger des fusils,
du tafia, de la poudre. Des dbats criards s'engagrent; ils durrent de
longues heures. Le pacte d'amiti fut cependant conclu aux conditions prsentes par Stanley. Le terrain de la station de Manyanga fut concd aux
CHAPITRE HUITIME
iS2
tion et la fatigue,
coutume
locale.
makoko
et
promesses de
les
hommes
le
blancs
auprs d'eux.
La croyance au sortilge tait prolondcment enracine chez ces mdignes. Il tait pour eux indispensable de consulter, de battre le ftiche
pour savoir si
selon l'e.xpression consacre pour invoquer les dieux
le
dfaites
dans
les
le btail,
des
de manioc; en
les cultures
et fixes a ses
les
dbuts de
les rsultats
la cr-
de l'invocation.
des objets
les
plus divers
de poisson.
et glissent
dans
les
l'opration.
11
saisit
une pose
inspire.
Sa face grimaante leve vers le ciel laisse onduler sur ses larges paules
les noirs anneaux drouls d'une chevelure longue et paisse.
Il
il
remue son
que
ce
l'assistance dsirait
Les renseignements
de
les
meilleurs des
l'issue la
hommes,
la
le
prsence des
nombreux
hommes nouveaux
bienfaits. Stanley et
Harou sont
plus triomphante et
faciliteront.
il lit
l'avenir.
de
et
le
bonheur
ceux qui
la
L'effet
1S5
aux plus
et
foltres bats,
n'aperut pas
elle
son compag-non
lui
libations.
occup serrer
les
de respect
dadmiration.
et
Si tranges
monies,
elles
que puissent sembler aux lecteurs les rcits de telles crse renouvellent frquemment, et tout propos, chez les peu-
11
y a deux
de nos contres
populations de leurs
les
attitrs,
royaumes avaient une confiance aveugle dans les prdictions les plus burDe nos jours encore, malgr nos
d'hommes
nous pas chaque jour, la quatrime page des journaux, les annonces
mensongres des cartomanciennes, des liseuses d'avenir dans le marc de
caf, etc., etc., et
foi
mme
instruites
nantes et les plus merveilleuses dictes des hbleurs par des tables tournantes ou des esprits voqus.^ Ces choses-l doivent nous rendre indulgents pour les ngres ignorants de l'Afrique centrale
grossiers errements, nous
A
du
au contact de leurs
leons.
territoire
la prise
de possession
la station, les
les plus
agents
urgents d'instal-
lation.
Le lieutenant Harou
fut dsign
pour occuper
cette localit,
emmenant non
le
camp de Ndunga
rejoignit bientt
fer,
le
matriel
plateau concd.
bilieuse,
ils
d'heures terribles de
le
disposaient,
ne parvenaient pas
ragir.
Stanley lui
mme,
intempries les plus rudes des climats multiples, fut terrass par
les crises
le
CHAPITRE
i84
moments
des
terribles do doute,
HUITIME
mort
la
de sa faux
effleurait
fatale
hrcjs.
le
dvous
l'humanit,
d'arracher l'homme,
la
prodigua
IJfficier belge
le
le
malade
l'illustre
plus
que ncessitait
les prparatifs
la
marche vers
Stanley-Pool.
Le mois de
le
un
repos.
le
Il
voulait
Dans
de Stanley.
celle
Cientt aprs, ds
le
commencement de
juin,
une escouade de
nomm Lindner.
steamers En avant et le Royal
le
renfort,
commandement
Le
et
II, les
ramenaient,
mme
Lindner vers
Issanghila.
cette
mme
date, l'tat de
Nve empira de
telle sorte
dsir de gurir,
il
touffait
dans sa poitrine
les
les instances
la
de ses compatriotes
le
dter-
procurs.
sembarqua
et
descendit
le llcuvc.
mouvements
incessants
le
du bateau, dut
15
la fivre qu'acti-
s'arrter et dbarquer,
les
patriote, qu'il
de
lui
).
pargner
d'un transport en
hamac
jusqu'
la station.
L'officier
sur la grve l'humidit, au froid de la nuit qui approchait. Sur ses instructions, les
LES BELGES.
II.
24
la
CHAPITRE HUITIEME
iC6
le
parmi
les
le
l'abri
baguettes
les
veille,
oubliant
la
Son regard, o
Celui-ci s'veilla.
brillait
le
il
vie, erra
une douce
s'arrta avec
me
ma fivre
a disparu. Ah!
le
fait
mes
vous en
j'ai
entrailles. Je sens
conscience de
pour
mon
que
je
tat. Je
crire... Je
ne
suprmes adieux...
trop tard
il
serait
De son
contenant
lit
de douleur, Nve
les
ci'ivit sa
fils
d'un
d'action et de
une
touchante,
lettre
homme
famille
reflet
tt l'accomplis-
juin, 7
de volont,
il
de Valcke,
inintelligib'e,
faible
et
dernier
me
qui
s'envolait.
lui avaient t
les
il
remerciements,
la
reconnaissance
qu'il
devait
187
couchette
le
la fatigue,
dure
la
il
douleur
le
corps
de son ami.
Il
sur
la terre
africaine, jaloux
gence et son
Hlas!
le
succomba sans
comme savent mourir pour
fiel,
les
intelli-
activit.
Le lendemain,
\''alclce
achetait
du
roi
le
Nve
ngre d'Issanghila
la
concession d'un
et
d'arbrisseaux.
La
sous
le
commandement
Les blancs,
la civire
les Zanzibarites
le
cercueil
demeure
le
le 25
juin de
'Vivi,
dernire.
les
le
droit de porter
planches du bateau
qui
l'avait
rcita la
Deux
vu
Les jours suivants, 'Valcke, avant de partir pour l'Europe, revint bien des
tombeau de son ami.
fois visiter le
CHAPITRE
HUITIL:ME
dlicate et affectueuse
condolance.
l'officiel" fit
les plus
du lieutenant \'alck.e la
hutte o Nve expira, l'enclos o il dort du sommeil ternel.
Au cours destructeur des annes, la cabane o le pionnier belge a rendu
le
les
durable
mille,
tempte,
le tissu
concit03'en
le
l'aurole
Roi
du
et la
de
mmoire d'un
la
la
monument
tomb prmaturment
aujourd'hui
il
dessins
le
loin
plus
de sa fa-
succs honore
du cooprateur mritant de
palme du martyr; son nom restera
la
attach l'une des plus hardies et des plus grandioses tentatives de notre
poque; sa page
brillante, hlas
au front des
n'arrte pas.
officiers
de l'arme belge
la
tombe avant
la
6""=
d'artillerie.
l'Institut
Nous laisserons Orban remplir Vivi la haute mission que lui a confie le
Comit d'tudes, et son compagnon Janssen s'apprter construire les btiments de la station d'issanghila.
189
(d" APRES
Bakongos
et les
Bacess.
comme un
outrage,
un
attentat
l'indignation
CHAPITRE
100
La chvre
trangers.
Il
HUITIME
les
coups en morceaux,
et
les
leurs
fallut distribuer
le gin, les
Les travaux de
lieutenant Harou
tendus par
lui,
telle qu'ils
en oublirent leur
grief.
la station
at-
commandemant du
le
Chaque
sommet du
versant dominant
le fleuve,
et les
voir apparatre les messies attendus, le Rayai, l'Eu Avant, les allges, aux
flancs
bonds de matriel,
des compagnons de
et
et
vo\'age chelonns au
la patrie,
parcourues.
Le
s'veillait; les
men,
la
pioche sur
leur refrain
Manyanga-nord
le
les
Kroo-
du pied de la
Braconnier et Harou
partirent
colline.
mmes
dtonations se
Est-ce
Les
une attaque?
officiers se lvent
reconnaissent avec
flottille
un bonheur
la crte, et
les
la
crique
de Manyanga.
C'est le courrier
lettres promises...
si
longtemps dsir:
Braconnier
et
la
pente escarpe de
bords de
la colline,
sont les
et tous
empresss
la baie.
sommes
qu'est-il advenu.-
D'o vient
la tristesse inusite
qui se
lit
deuil. Je suis
un messa-
Lindner;
191
de
la
si
funcbrement
Soudam
plit, se contracte.
Un frisson,
un tressaillement, traversent le cur de cet homme d'airain. Stanley interrompt sa lecture, et d'une voix palpitante d'motion douloureuse
Paul Neve est mort, messieurs nous perdons un brave et loyal cama<>
rade,
une force
intelligente et active...
des deux
Le
15,
Il
avait
vu
<>
bi-iller
comme
officiers.
la
amens quatre jours plus tard, avec l'aide de toutes les forces humaines
dont disposait Manyanga la colonne expditionnaire, et l'assistance de
tre
le
steamer
Y En
Avant
et les
allges,
Mungala, sur
la rive
nord
du fleuve.
Pour arriver ce campement, on avait eu parcourir un territoire peu
populeux, un sol entrecoup de ravins, de lits de torrents desschs, et
passer quatre rivires assez considrables, tributaires du Congo, affluents
au nombre desquels il convient de citer celui nomm Mbka.
Le
les
21,
ondulations craient une foule de valles boises arroses par des cours
Mpakambendi.
saillie
le
fleuve ne ren-
contre plus que des banquettes d'un schiste verdtre, battues et broyes
par
les eau.x
au point que
les
est toujours
elle
houleuse; tantt
elle
d'cume.
terre, la rive
CHAPITRE
:,2
HUITIME
indignes se
nomment
les
Babouennd. En
Bacess.
gauche,
Les naturels des deux rives vivent presque exclusivement des produits
de
les
pche.
la
Chaque
jour,
sept heures
la
du mutin,
deux bords de
la
les
cumeuse o
Du
ct de Zinga,
dont
silure
la
la tte
pourvue de longues
barbes, des serpents d'eau, des anguilles, des Polyplerifs, et mille sortes de
poissons
communsauxlacs
la science
Si la
et
l'autre rive
en poussant des
les
cris
de
joie clatants;
les r
rcent sjour
les
voyageurs.
que Stanley
Plusieurs
leur contre;
la
le
de leur
filet.
et
pour
ichtyologique.
sultats
aux rivires de
ils
de se procurer chez
Bien que
leurs
difficile
crucifre
les
(Hyphnc
thcbaica), leur
riz,
le
menu
haricots, lentilles,
moandas
et
pour
chasse.
il
s'loigna
petit bois
assez toutu.
11
errait dj
nant vers
une
le
bivouac,
il
193
clairire.
rapprocha sans bruit; plus de cent mtres, sa prsence fut dcouverte. Le mlc sauta sur un rocher d'o il pouvait scruter attentivement
les profondeurs du bois; la femelle, l'oreille en alerte, flaira le sol autour
Il
se
d'elle.
La distance
fois hsiter.
voir
II
tait
grande,
visa l'animal
tomber en
le
grimp sur
le
le
le
coup
partit
bond disparu
Un jeune
le
au rocher o
fona dans
braconnier,
le
premier animal
tait
le
tomb,
un gracieux
Le ngre
la
il
le bois.
petit animal,
sortit
la
une antilope
roche
il
dcouvrit, baign de
varit de bushbok
allait
heureusement
ravitailler
de chair
25
CHAPITRE
J94
HUITIME
retourna au camp, portant sur son dos l'une de ses victimes, et suivi du
ngre et de son fardeau. Inutile de dcrire l'enthousiasme avec lequel furent
Il
de gibier.
le copieux festin du
Ces chefs refusrent. Les indignes, par coutume, ne mangent
jamais d'un gibier qu'ils n'ont pas tue et saign eux-mmes.
soir.
De Zinga,
nord-nord-ouest,
Ils
un
s'arrtrent
caine
la belle
instant
lgantes, et
nature
la
afri-
cascade de l'Edwin-ArnoId.
L'Edwin-ArnoId
ses eaux blanchies
est
une
rivire assez
d'cume dans un
lit
que
la rivire
tombe sur
les
berge.
la
comme
si le
parfait.
le lit
de
la rivire,
puis
ils
con-
le
crte blanche, sur les quartiers de roches entasss au bord des rives, roches
d'une
d'une
pluie d'cume,
brume de
vapeurs.
Le pays
rappelait Stanley
le
triste
souvenir de
la
mort de Frank
Pocock, l'infortun compagnon de son premier voyage au continent mystrieux. Et dans la nuit slencieuse et calme que l'on dut passer au-dessus
la gorge:
de
ver
de
le
troite
lalaises
o montait
comme un
tonnerre
le
vacarme
les crtes
hardies
de -Massassa.
lui-mme,
irrites.
gouffre, jetait
et se prcipitait
Le
22,
village
de Nzabi
C'tait jour
Sur
la
les
197
(rive droite).
de march.
plage anime de
la baie
de Nzabi,
les noirs
babouennd, bacess,
Les uns
les
bazommbo,
un ensemble
et les autres
du
agrable.
fabrication locales.
Entre leurs mains on voyait des produits de Delft, des poteries anglaises:
assiettes, pots, cuvettes,
cuillers
gham;
du
d'autres offraient
la quincaillerie,
sel,
en change de
de
de
la
poudre, des
l'huile et
toffes,
de
de Birmin-
la verrerie,
de
volailles,
la
CHAPITRE HUITIME
igS
la
la
vgtation tropicale.
Bientt aprs, Braconnier et Stanle}-, diigeanl leurs noirs marmitons,
procdaient
princes de
la
l'art
au moyen
du ruisseau. Ces
y
tirent ajouter
limpide
l'eau frache et
inconnu aux
fait
culinaire en Europe.
les broj'rent
feuilles,
une
fois
aile
une
sel,
de pain de cassave
satisfaits d'avoir
et
les
explorateurs
D'autre part, les Zanzibarites, les Krouboys, les Kroomen, tous les noirs
compagnons des
la
mieux sans donner en change la moindre perle bleue, le plus petit bout d'toffe, un des nombreux poulets qui
picoraient dans un champ de ma'fs peu loign du camp.
Surpris en flagrant dlit de torsion de cou du volatile par des indignes
voulu
s'offrir
par
les
paules et
raconte un voyageur
l'un des
saisis
tout entier pour le makoko), se hta de rclamer aux blancs une ranon d'environ mille francs payable en fusils ou toffes, pour rentrer en possession
des prisonniers.
Stanley et Braconnier, troubls dans leur digestion par
le
tapage
telle
et
par
la
diploma-
igg
leur libert
francs.
mme
pas eu
le loisir d'apprter.
le district
marcheurs
d'Inkissi, les
domine
la
innombrables
et
A chaque
vrir
il
fallut se servir
des pioches
et
forts sculaires.
taillis
les
instant
de mine,
outils,
route
accessible au personnel et
aux chariots de
l'expdition.
Mais
si,
les obstacles
vgtaux s'inclinaient
devant
la force et l'intelligence
sibles,
les n:iembres
des travailleurs,
les
de
la
des ento-
filaires,
hommes
blancs
chures, ou couvrait de tumeurs, les mains, les pieds, les bras, les jambes
des marcheurs.
les rosions
de
la
si
hommes
les
En
fois
des demeures de
prs,
par
comme
les insectes
dans
sommets coniques
si
faits d'argile
blanchtre pris
le sous-sol.
solides,
faites
l'intrieur
en
soit divis
en cellules
200
CHAPITRE
c'est
peine
HUITIME
si la
balle d'un
trer
un
vrai ryal.
les
drober
l'apptit
Quant aux
en aucune faon de se
des ngres.
blancs,
de termites
et d'arriver
Le
dont
charme
tait
les
amas de nids
que
les fourmis.
doubl par
le
Ngoma un
accueil
CHAPITRE IX
Ngoma.
de
Passage gu du Lubamba.
Kinduta.
Le
clown
Les Batek.
Bwabwa
de
- Njali.
Le
fusil ftiche.
Rcolte
Sur
la colline
du vin de palme.
Chez
Gamankono.
ES huttes de
de
la rive
Ngoma
terrifiantes
dirait
droite, l'endroit
<>
qui portent
La gorge que
du centre
ces falaises
lit
nom
les
chutes
On
j^ majestueux bombax
la puissante flore
le
o commencent
et
africain.
au fleuve courrouc.
20
CHAPITRE XEUVIOIE
202
Les eaux n'y sautent plus de hauteurs dtermines; leur cours prsente
et
Au
Ngoma
une
se trouve
du plateau suprieur
le
Le
fait
partie
territoire
et tre
est
vgtaux
les
des
prodiguent une
district,
songrent
les
l'escorte
pli
Un sentiment de doute
devant
la difficult
de poursuivre
reculer devant des falaises escalader, des furets vierges traverser, des
lits
de rivires franchir
du monde
et fixant sur
se consultrent
En
un
route! en route!
leurs interprtes,
instant.
commandrent
par
les Zanzibarites,
donnez
montagne
sous
le
les quartiers
s'il
les
imprieuse
murmures,
devant
laquelle
wagons
de roches sauteront
la
jusqu'au
mine,
sommet de
la
les
arbres tomberont
les
avaient entendus.
Ngoma
s'enfuirent aussitt
Ils
207
rpandant partout
le
que
bruit
les
noirs, leurs
hommes
blancs
Sur
au dpart de
la
caravane exploratrice.
les
naturels voler
de6
du
un long cordage
fix
chariot.
les
bagages,
les
les
marchan-
matriaux,
pices de bois, de fer, propres lever les premiers btiments indispensables d'une station future.
Stanle}',
des aises
ploration
relatives
pour transporter
aux pionniers de
les
l'ex-
plus volumineuses
cargaisons.
le
c'est
toujours au dernier
mche;
les
fix
pour
le
marche,
la
ya
tant de
moment qu'on
cordelette ou de
les
mules
retar-
dpart.
manquent de
Il
der l'instant
affaire.
esca'.ade les
premiers escarpements de
la
Braconnier
montagne,
dirige les Kabindas qui abattent par-ci par-l les broussailles gnantes, et
rattacher par des cordages les roues paisses des chariots aux troncs
volumineux des arbres, aux pointes des rochers isols sur la pente gravir.
De loin en loin, les Kroomen mi-nent des bancs de roches qui volent en
fait
clats avec
un
bruit terrible.
il
les
Zanzibarites de la voix et du
s'accroche parfois avec eux aux roues d'un pesant chariot pour
aider aux passages les plus abrupts les fortes mules au corps tendu sur
le collier,
la
route,
obstacles.
CHAPITRE NEUVIME
204
le
sommet de
pour
les
gens
de Ng-oma. Les cochons ne s'taient pas effrays, les poules n'avaient pas
mis de gloussement inusit, les chvres n'avaient pas disparu. Les chefs de
Ngoma
et plusieurs
Bacesss de
la rive
fliciter les
le
avaient ordonn une halte nouvelle pour laisser souffler les animaux rendus
et reposer les
hommes
reints.
La
du chemin
fut reprise et
mene
victorieu-
la rive
une
guaient
les
champs couronnaient
une chane de montagnes, chane dont ils distin-
la
montueuses, travers
les bois,
hommes
et
loin, l'expdition
le district
non sans
obtint enfin
Comme
fatigues,
il
et d'abmes, la
embouchure
et
la rivire
cet enfer
eaux du Congo.
Braconnier
et
le
bord de
la rivire
un gu o
les
pour
'wagons
pourraient passer.
sortir
du
bois, ils
dcouvrirent une
et des
clai-
matoutsphant
d'ivoire.
les rives
du Lubamba, suivaient
les sinuosits
d-
eaux de
la rivire
205
fait
de larges
refrains
le ftiche,
les autres
invoquant
chantant des
ches de leurs ceintures, tous ces individus attendaient leur tour de trans-
bordement.
EMBOVCHL'RE DU
A
lut
la
vue de Braconnier
dans
les
la cte,
Les
m'bot,
la curiosit la
plus vive se
calmrent
au devant de
de son escorte,
yeux de chacun.
Bon nombre
de
et
NKENKE.
les
apprhensions de
la foule et
s'avancrent
mme
l'officier.
salutations d'usage,
CHAPITRE NEUVIME
2o6
pour aider
les
la
un
ballot des
les
Lubamba.
le
la clairire et
dchargs sur
purent
ils
s'acquitter
et l'adresse
Au bout de quelques
sur
la rive.
plaant sur
la rive
heures, tout
le
les obstacles.
tait
transport
oppose.
et
les
paules
les
mules qui
s'taient dcides,
aprs bien des coups de fouet et les injonctions furieuses de leurs conduc-
teurs, a affrontera la
avait soulev
les
la
dans
le
fidle serviteur
les colis,
la
un
renverse
irrparables de la chute.
Le corps du malheureux
Braconnier
et
regardant
le
pre de
En
le
la
victime pleurer
la hte, ils se
comme un
sentaient
la tte
mus en
rement la mort de
l'infortun
de pareils
sacrifices; si
un atome de connaissances
d'ajouter encore
est justifi
de disposer
ainsi
de sa propre
207
de
vie,
celle
de ses semblables,
une idole
aussi vaine
que
les autres.
prcdente. Ce doute,
un
satisfaisante la question
une rponse
me
Il
dvouer corps
et
Le
sol
longue tendue,
le
du Nkenk
tait
le
fleuve en
amont du
bord de piles
rocail-
clbre canot
rapides Lady-Alice
Le bruit de
la
un
Arrt
instant prs
Le
fleuve, acclr
contrait
une
lui.
le troite,
se heurtant au centre
mant une
l'tourdissant fracas,
et
il
se ruait
du courant, montant
les
unes sur
peu de distance,
montes par
les
s'levaient des
du
CHAPITRE NEUVIME
28
de hautes
falaises;
Rejoint par
le
premire
la
tait
les conseils
fort.
de Stan-
ley,
fois
la fort.
comme aux
montagne de Ngoma,
et sans
temps
moyen de
extraient
du
figuier
pour prendre
le
menu
ils
gibier;
font usage
ils
pour
Ils
et
les
et leur conseillrent
d'aban-
Ce renseignement dsintress
du
Comit d'tudes.
Le 26
juillet, l'aube
milles, le village
Ce hameau, comprenant un
Mukoss
et atteignaient, aprs
de Kinduta.
Ses habitants
de
Nemrod.
Tandis que
de
les noirs
bivouac de repos,
le
l'escorte
tablissaient auprs
capitaine Braconnier
le soleil,
village
un
voisin.
du
l'officier.
les
dmes
s'avanait Braconnier.
Un
vol
immense de gros
du chasseur. pauler
arme, pauler
liiiiiiii.
LES BELGES.
II.
27
de nouveau, viser
21
et tirer encore,
hameau
l'endroit qu'un
homme
aux
et racontrent
vieillards et
aux femmes de
nomnale,
du
l'aide
d'un
qui
fusil
regagnrent
tirait
ciel.
Il
Le blanc
un
un
seul
fusil ftiche:
quand
que l'animal ne
loin, si loin,
sait
disait
un jeune indigne.
il
plus revenir
il
le fait fuir
bien
fameux La
le
Palice,
Transmise au chef de
pour
faire sortir ce
la localit,
elle le
dtermina
Kinduta.
<i
gros bonnets
dsignent exactement
les singuliers
d'toffe
le reste
rouge en forme de
Ils
arrivrent au
retour de
la
chasse, faisait prparer les tas de broussailles destines tre brles dans
la nuit
pour loigner
Le
capitaine,
La
visite
son arme,
arrivants
Le
les fauves.
suivait
un
instant de stupeur;
ils
le
comprendre
geste de viser
les travailleurs.
redoutaient
un oiseau dans
les
le fusil ftiche.
mousquets
du regard
le ciel,
les airs,
les plai-
essayrent de faire
mcontentement.
CHAPITRE NEUVIME
212
maces
le
Dans notre
lieu.
vieille
nud
gordien du sicle rendu plus inextricable, plus indnouable pendant longtemps, grce chacun des confrenciers qui tirait dessus; au pays du Congo,
on abuse de
le
diplomate
Stanley a toujours, avec son sang-froid imperturbable, son esprit de conciliation, dli l'cheveau
lui
tendaient
En
ils
menaaient de prolonger
ils
taient
peu prs
les seuls
htivement
o
la tente
le hol.
prorer.
Comme
ils
les
dlicieux.
Les
fusils
des
hommes
ils
les chats-tigres,
les
la
et,
famine.
dormir
cette nuit;
nous par-
cette voix
tirons
demain;
les
offres, et laissez-nous
oiseaux du
ciel
reviendront.
tranchante qui semble avoir sur l'homme beaucoup de cette force d'impulsion que la
la
balle,
les
ambassadeurs de Kinduta
du
Le lendemain, au
dune
colline rocheuse
La caravane
au sommet de
Un
Du
ct expos
au nord-est,
la
L'
AFRIQUE CENTRALE
et se
comme un immense
213
lac.
peu
peu sous
du
soleil,
l'explorateur distingua
une vaste
vert d'une gaze blanchtre, encadr par le feuillage obscur de forets tn-
un
lac.
de sa mule
l'clat
docile,
il
chemin
de sa voix retentissante
comme un
clairon les
Kroomen
ger
dit
Un
au rapide trot
et,
f)-j!co;zn;er
Le
Dans
soleil,
prtendu
rpon-
examiner
Zanzi-
pente escarpe.
Nous l'appellerons
de l'officier.
premiers
mots
gaiement Stanley aux
lac! croyez-vous, capitaine?
dcouverte,
et les
la
lac.
le ciel, avait
du matin.
l'horizon bleu clair, limit par l'esquisse azure d'une lointaine chane
mamelons verdoyants.
mon cher compagnon; je fus, il y a quatre
Tous mes
regrets,
parrain de votre
lac.
Je lai ai
donn
mon
nom... C'est
le
Consolez-vous, capitaine;
ans,
Slanley-Pool.
le
nom
wagons?
la colline tait
dsert.
gagna
le
versant de
la colline
o s'chelon-
non
loin des
wagons immobiles,
les
et s'tiraient
mollement sur
les Zanzibarites
vaguement
la
et
de longues
CHAPITRE NEUVIME
214
nuits
marchaient,
ils
giques qui
instant,
ils
allaient
la lassitude
Europens ner-
au besoin
ils
les
qu'ils
prouvaient de se reposer.
Plusieurs parmi eux, plus lasss, plus dcourags que les autres,
raient
mme
la
murmu-
dsertion la
Debout, tout
sommet de
L'effet
le
monde,
cette colline
Ils
ne bougrent point.
de toute
cria-t-il
on distingue
le
du
soldats l'appel
clairon.
hommes se
la
de ses poumons; du
la force
Stanley-Pool
rveillrent
caravane
tait
comme des
masse sur
le
la
scne
grandiose
qui
s'talait
devant eux.
La plume de Xnophon,
Dix
rendu
mille, a
crirons-nous
dans notre
l'effot
sicle
recherche de leur patrie, la vue d'une mer dferlant ses vagues au pied
des collines de l'Heliespont.
Bien que
les
versant nord-est de
prudent
la colline
toutefois, car
il
fallait viter
dans
la
l'agilit
entra-
le
mal
possible, par
leur allure
trop
prcipite.
Cette vitesse dploye par tous les tres vivants de l'expdition, les
amena
du
mme nom.
les
rivire,
le
Gordon-
Bennett.
Le makoko du
Entour
l'trange
d'une
foule
caravane,
le
sans cesse
grossissante
depuis l'apparition de
215
mode
orientale sur
une peau de
lion,
et Stanley.
lion,
il
circonstance.
l'aide
murs de
sa cabane, le
makoko
avait
minutieusement procd sa
la
fini
tempes
toilette
frises.
autour de
le
la tte
l'art
de se grimer
le
le
sur nos premires scnes d'Europe ne saurait, aussi bien que ce souverain
ngre, jouer l'hypocrite comdie de la voix et du geste contraires la pense,
au sentiment intime.
Cette Majest
hideuse
et
si
ridicule au
Le chef de Bwabwa-Njali,
chait,
et
La
liste civile
le
la rivire;
le
bac appartenait au
makoko.
Les riches chimboucks d'ivoire abandonnaient chaque
force,
de gr ou de
fois,
phants
les
d'l-
L'idal
tait
comme rcompense
sujets de
iiTipt
des services
formidable en
fusils, toffes
le
bac et les
Sa Majest noire.
du makoko,
l'tait
CHAPITRE NEUVIME
2i6
fit
la paix et satisfaire
en partie
la
Belgique.
L'argument
la palabra,
les
pour
moulins.
En un moment,
mlaient une
si
le pavillon tricolore
la
oppo-
la rive
conduite d'un sous-officier de tirailleurs, gardes laisss sur ces bords par
l'explorateur
armes
les
hommes au
visage ple.
Gordon-Bennett
rivire
trait reconnaissant la
la
le
et intelligent.
le franais et
L'arme franaise
la
France
entre la
et la rive
France
pour consigne
le territoire africain
diffrent
conqute galement
civilisatrice ralise
vitation
de Stanley,
hommes
la caravane
Bennett, en suivant
ne
il
fit
aucune
du Comit
la rive
pour
de
d'tudes,
la
l'in-
pour descendre
le
Gordon-
la rivire
avec
le
fleuve Congo.
Le 2S
juillet 1S81,
les
force Mfwa, simple bourgade dont les huttes rappelaient les termitires
de
Au moment de
cette localit.
la cte les
l'arrive
ils
dfenses d'ivoire.
la
217
de chaume.
Un
certain
Ingya,
chef
d'animaux
cornes
et
de
Bateks et
les
tenait
devant
d'artes
de poissons;
les
se
l'endroit,
autour de
lui
hutte,
sa
crnes,
de
piaillaient,
Les acheteurs taient harcels par les vendeurs, qui leur offraient, disait
chacun d'eux, la meilleure marchandise aux conditions les plus avantageuses. A leur tour les vendeurs taient injuris par les acheteurs qui,
habiles apprciateurs de la matire offerte, refusaient nergiquement de se
laisser voler.
wagons
blancs, des
de
ciel et
aux
et
filets
et
les indignes,
l'expdition.
L'accueil fait
aux marcheurs
fut affable,
A quelques mtres du
empanaches au
souffle
de
la brise;
la cueillette;
du
raisin,
le
pressoir et s'chapper
Il,
le ciel
CHAPITRE NEUVIME
2i8
Congo, se servent de
ment du
trois outils
fer-
rapliia vinifera
Tout en grimpant
le cercle
au fur
et
l'aide
mesure de
la
monte,
la tige
massive de
et
le
il
tronc dnud
moyen de
le
l'arbre.
noir dplace
la
da palmier.
L,
hache, et y suspend
la
de boisson en change
de menus cadeaux, et, quittant les gracieux htes de Mfwa. ils parvinrent
en quelques heures, sur le conseil de l'un d'entre eux, au village de
Malima.
Le chef de
Gamankono. Stanley
lors
rencontr et
Chef blanc
et
furent changes, en
mme temps
ternir l'accueil
livra
une
La population sauvage
et
aux alentours du
si
bruyants que
Ce
au nombre d'en-
mankono,
se
la soire.
Indignes,
Bayanzi,
Stanley, Bracon-
219
plus profonds de
cits, vocifrant
contre
le
un
la
faim sur
homme
d'tat,
aim, d'une illustration nationale, d'une gloire des deux mondes, n'offrirent
jamais
un
CHAPITRE NEUVIME
220
que
Malima,
fois
celui de ce millier
et
de ngres foulant
les
pelouses gazonnes de
le ciel
Mais de
mme
que
le
combat
finit
jambes pouvant
se
mouvoir, faute de
!ar}'nx
non puis.
Du ddale
Gamankono
membres
lasss jusqu'aux
tmoins impas-
sibles de la scne.
<
Bon mundel,
dit-il
du mpoutou
(de la cte), vos huttes qui marchent sont pleines de beaux fusils, d'toffes
aux couleurs
dissantes;
brillantes,
hospitalit, en
change des
poulets?'
le
ils
ame-
dune
Oh
ils
capitaine. Les indignes veulent seulement la prparer avec tout le crmonial d'usage.
Gamankono
perdu
le roi
la tte et
menaait de compromettre sa dignit en engageant sans l'apprt crmonieux indispensable chez ces peuplades des pourparlers avec des chefs
blancs.
chimbeck de leur
roi.
Ce palais ressemblait aux huttes des naturels rencontrs sur les rives
du fleuve.
A ce propos, nous transcrirons ici, tardivement il est vrai, mais avec
exactitude, la description des chimbecks, habitations des indignes
du
bas Congo.
leves de
ture dpassant
une
amplement
la construction. Elles
mur du
possdent toujours ct
221
chimbeck cette halle est le lieu consacr aux ftiches et aux pnates. C'est
aussi l que se tiennent les runions habituelles, que brle le foyer, que l'on
;
fait la
cuisine et
que
prennent
se
les
repas
les emplois.
L'entre
du chimbeck
est
et se fermer,
L'intrieur contient
un mobilier
fort restreint
pour
propritaire
le
une
couche assez dure, obtenue en reliant ensemble par des lianes rsistantes
des baguettes canneles du phnix
sous
le
nom
de bordao
bambou par
le
et
spitiosa,
la
dnomination de
et ustensiles
comme
de provenance euro-
couteaux ou
un
silex,
fusil
du matre de
un couteau de
les
table ordinaire
l'endroit.
les
Europens.
Il
Mais un caricaturiste et
tir profit
de
de
la
et
la
un pan de
lambeau de
hampe
de
de cuivre
navire, et ses
Sa pose
un coussin de velours
veste bleu de
ciel,
un
la
En somme,
cet
accoutrement
tait
un
portraiture
tte
trs grosse,
et utilise
la
comme
deux ran-
de se
Auprs de
se
mouvements de son
propritaire.
Batek de Malima
groupaient, dans les attitudes les plus diverses, les grands seigneurs de
CHAPITRE NEUVIME
222
l'endroit revtus de
ques sous
Lorsque
rapport de
le
forme.
la
commodment en face de
mmoire trs
mot pour mot
vu pour
l'avait
de Gamankono
fidle
la
premire
mme
permit
lui
leur hte,
fois,
en 1S77. La
de rpter presque
les conversations
visiteur d'autrefois, et
N'omettant rien,
poisson et cassave.
le
fusil, et
que Stanley
Tu tais pauvre
la rivire
de bien
loin,
sur
es riche; tu
Gamankono continuant
de qualifier de dsin-
que
lui avait
territoire avec
Malamin, qui
suprme de
que
est
cette contre, a
ces mots,
lui et envie
bianc.
.Makoko
blanc
est roi
n'est
Makoko
me
l'histoire
de Mb; moi,
et Nchuvila,
;
il
donner,
il
de Malima,
homme
comme Ingya
territoire nord,
Gambiele, roi
comme Ganchu
d'ordres
le roi
est chef
de Mfwa,
de Kimpoko,
pas
je suis roi
est roi
du
rois,...
a beaucoup
n'a
pas
d'hommes
le droit
et
de
fusils,
mais
il
est
n'a pas
le
comme cha-
cun des chefs dont j'ai cit les noms est seigneur de son propre village.
Cette longue tirade prononce par Gamankono lavait essouffl; il
retomba sur son coussin, s'allongea sur sa peau de lopard, en roulant des
yeux
terribles
autour de
lui
le consoler.
Le chef de Malima avait l'ivresse douce, il bgaya des plaisanteries presque gauloises l'adresse du fameux makoko, aspira deux bouffes a la
pipe bourre d'iamba de son plus proche voisin et s'endormit dlicieu-
de
la
Vers
la
nuit tombante,
gin, se prsenta
accompagn de
deux
ses
fils
au chef de l'expdition.
Stanley put traiter cette fois avec ses visiteurs fort raisonnables.
d'eux, au
nom du Comit
de planter, de
faire des
semences sur
le territoire
tente
Il
obtint
de Malima.
fiant l'initiative
du camp,
de Bracon-
un sommeil rparateur.
Bientt
le
bivouac silencieux
jeta
dans
la
Braconnier
endormis. Mais
les tirailleurs
chanter, danser et
la
L,
ils
ils
imagination fantasque,
critiquaient,
ils
blmaient
les
sort partout o
ils
s'arrtent.
hommes
et les
ils
femmes
les ignorait:
gens
Ces
mauvais
Malamin
"
matin,
il
effet.
rassembla ses
les
les
laborieux et vaillants
Ds
la
juillet 1881),
sortirent
de parler
mme aux
trangers.
CHAPITRE NEUVIME
224
rer
l'tal
s'en
d'une boucherie.
Aux abords du camp ils rencontrrent une ngresse qui sans doute ignola consigne consentit cder un poisson aux nouveaux venus. Cette
rant
fut
dlit
armes
quelques pas
Que
dit
et
s'est-il
Matre, le roi
un
et
Gamankono
recueillir
l'olensive.
Du
l'esprit
Je vais aller
reste, je
me
fie
-j
Choisissant alors ses plus fidles Zanzibarites, Stanley les guida au milieu des
Le
roi,
prvoyant cette
la
le
sang-froid et l'allure
hutte de Gamankono.
visite, attendait
nomm
Ntaba.
En
Stanley prsent.
leui-s
cerveaux
fls l'impression
kono
se laissa
indignes entourant
Cependant
le
chimbeck de Gamankono
les
la scne,
protestrent en
kono,
Mon
volont de
Gaman-
adresser Stanley.
vous
la
soit fait
aucun mal.
dnouement tragique qu'aurait entran sapei'sistance camper prs de Malima, retourna au camp et ordonna le dpart.
Stanley, pressentant le
Braconnier prit
commandement
le
et la
Mfwa prcdemment
le
la
les partants,
caravane passe
mais selon
l'expdi-
tion passa.
et rsign
sa contre.
Mfwa (Brazza-ville),
hommes;
apprtes.
Un
les
conflit paraissait
convoyeurs;
un nuage de poussire
et
de fume,
les
Tanley
En un
Tanley! Tanley!
'i
queux de Mfwa
et les
hommes
excits de l'escorte.
La
curiosit
fit
fusils s'abaissrent.
De part
et d'autre les
place au courroux.
II.
29*
CHAPITRE NEUVIME
220
village
important du Stanley-Pool,
le
Congo.
Pauchu
lait
tait
dangers
qu'allait courir
Pauchu
pays.
En route des
auprs de Mi'wa
et ses fusiUiers,
doublant
l'ivoire,
qu'il
vou-
le
de
recherche de Stanley,
la
pour jouer
le
choses, qu'ils seront bien aises de vendre. Si Tanley veut guider au pays
de Ntamo sa riche caravane, le roi Ngaliema lui accordera les plus grandes
Ne restez pas auprs des ngres mchants de Mfvva. Suivez nous;
faveurs.
entre ce village et
la rivire
visite.
et
CHAPITRE X
'Brave
Pauchu
Gordcii-Bennett.
a Palaver
i.e
Pre,
Sur
la
la
Mre,
route de
VEnfant.
Gammpa.
Un tam-tam
bois de la
prs u
Cambre?
^S^^d^^Cfi
RAVE Pauchu
!...
Le Comit
^i^*]
Ngaliema.
Sommes-nous au
^4
jh.
dans
^^"^^S^wW
la
Ds
aux pionniers de
journe du 30
le
d'tudes,
devenu fondateur
les ser-
premire expdition
juillet iS8i.
explosion de rires une dtonation d'armes feu prs de taire couler des
du pays des Batek mne la caravane trangre dans un endroit favorable l'installation d'un camp; lanuit
flots
fils
CHAPITRE DIXIME
neveu du
de Ntamo conduit chez son oncle un dtachement de Zanzibarites en qute de vivres pour le corps expditionnaire.
tombante,
le
roi
Trois bonnes actions en douze heures, que de titres pour un seul ngre
Empcher
la
philanthrope sans
les
le savoir.
de Ntamo,
tait
ruse de diplomate,
et situ
en face du territoire
Pauchu
sibilit
avait
ou
le
et
de Mfwa toujours
dans
le
ennemi.
de leur cder,
sol.
s'tait
embarrass pour
la
rations et l'impos-
pas, hlas
manque de
soire
du 30
satisfaire
les
hommes
juillet.
Les tentes taient dresses dans une contre pouvant offrir la rigueuret prmunis contre la famine.
et
de
la liane
visionner suffisamment
A l'aide du
le
les
feuilles,
tels
que
ville
de Ntamo
offrait
la rive
le travail
des femmes.
et
des esclaves.
palme
et le
Dans
On
tissait,
on
broj-ait le
229
manioc, on prparait
l'huile
de
de nombreuses piro-
les
charges
d'ivoire et les fruits exotiques; les autres, vides, attendaient les chargements
Ah
amplement
de deni'es, dont
volatiles,
se, et
un sup-
calmer les
sufi
la
les
escorte
dcouverte.
richesses ali-
est
une
souvent
trop
satisfaction
offerte
relative,
l'explorateur
africain.
Frquemment, sur
grandes
villes
des
l'ta-
marchand de primeurs ou
lage d'un
la vitrine
les trottoirs
de l'Europe, devant
badauds affams
se rassemblent
pour
menu, hameon
bourse
le
moyennant finance
monde, dont
la
menu
le
premier venu.
11
n'en est pas ainsi sur le sol africain; chez les tribus sauvages, la
apptit;
il
faut
que
les
consentent encore
mon-
voyageur dner,
s'en dessaisir
il
subit
le visiteur
Tel
avait
le
et
de Mwfa qui,
CHAPITRE
2?o
DIXIME
donc impossible Stanley de refuser l'offre de Pauchu qui promettait un ravitaillement facile sur les terres de son oncle. Le chef de
Il
fut
Ntamo
et rapporter
au camp
les provisions
impatiemment attendues.
Le lendemain 31 juillet, nul convoi de vivres ne pntra dans le camp
Trois chvres, maigres et chtives, purent nanmoins tre distribues aux
hommes de
ctelettes.
Que de
fois,
les
blancs explorrent-ils au
de leur chargement.
Franchir
la large
expansion du fleuve
un
De toute
ncessit
il
tait
difBcile
pour
fallait rester
l'on
En
une opration
campait
la
et
emprunter aux
l'cs-
hideuse faim.
et
De nombreux
immenses
effrays d'abord a la
vue
compatriotes contre
Ils
ignoraient
les trangers, et se
la
le
montrrent relativement
affables,
causeurs et gnreux.
combien
voisines.
fort
amusante,
tait effroyable la
ils
A partir
de ce point,
le
Congo court
231
Le'^
^Jcre et l'Enfant.
Nous reproduisons
ici les
le
Pre, la
large, qui a
Le Pre est la portion de fleuve la plus sauvage que l'on puisse voir.
On peut comparer cette cataracte un bras de mer de quatre milles de
long sur un demi-mille de large, secou par un ouragan et roulant
des vag'UdS irrites et monstrueuses.
Quelques-uns des entre-deux des lames ont jusqu' cent yards de lon-
gueur
lan,
et,
il
de
pic,
D'un premier
rassemble ses
flots
en chane continue
et
des croupes, des collines bondissantes, se rsolvent en cume et en embrun, des montagnes liquides se heurtent avec rage, tandis qu'un ressac
furieux enveloppe la base des deux rives, forme d'une ligne de quartiers
de roches empils les uns sur les autres. Un fracas tourdissant, comparable
au tonnerre d'un train express passant sous un tunnel, oblige les personnes
arrtes prs de cette infernale merveille, et dsireuses de se transmettre
l'oreille
ce
moindre des
le
batelets.
Cependant
le
courage
et l'nergie
lui avaient
permis de franchir eu 1877 ces terribles parages, et, par une trange concidance, l'illustre explorateur se retrouva t ea 1881 dans le voisinage des
chutes Livingstone, avec des
comme
ses
compagnons de
hommes nouveaux,
jadis, les
appels y connatre,
dfaillances nes
du manque de
nourriture.
Le .Mannkonek
d'alors,
Gamankono
CHAPITRE
sur
]\Ialima,
les
que
si la
DIXIEME
refusaient.
friture
qu'ils
n'ont pas
hommes
d'une
Nul doute
la
journe du ^i
failli
le
Comit d'tudes.
Ils
ont
fait
de
la civilisation,
mains
mais donnant
et barbares,
massacre, martyrise
armes infrieures
la
les
civiliser,
faibles et
et surtout
pille,
ses
hommes
qu'ils
mais rapace
s'veillant avec le
envoya quelques-uns de
denres
gens a
celles
lieu parfois
grand amateur de
makoko obsquieux,
gin.
le
trangers;
il
ils
pour
pour eux
les
aux braves
gens du voisinage;
kono;
telle,
il
Gaman-
que Stanley
se laissa
la
alli, se
dcida
mme
lui avancer dix brasses d'toffe, d'une valeur locale d'environ cinquante
francs,
Aprs
le
le
la
coquinerie
le
brave Pauchu,
le
long
neveu de Ngaliema
nerveux, arriva
cache sous
Pauchu. car
s'tait
le
tait
LES BELGES.
II.
pas oublis
et
annonant
la visite
probable pour
le
cieux souverain.
et
qu'ils
venaient de traverser;
du lendemain mettrait
l'aurore
ils
misrable o
se trouvaient.
ils
et
la veille.
rentraient au
effares,
rserv
le
que leur
ter
au plus
En
tt le territoire,
s'ils
suivis,
Nous
la
Bwabwa nous
terres; ces
ont
mchants
et noirs.
les attendrons,
Quant
dshonntes du makoko de ce
il
du camp
village,
loin,
n'osrent pas
ils
ils
avaient
fait
en chas-
transmettre
menaces fanfaronnes.
Trop souvent on rencontre dans nos pays civiliss des gens de bas
tage, agissant envers certains hommes de cur comme les Bwabwa-Njali
envers les envoys du Comit d'tudes.
leurs
la
de Pauchu
il
doutait maintenant
la paix.
le
capitaine a des
CHAPITRE
Leur conversation
distance du camp.
Avec
amens sur
les avait
la lunette ils
DIXIEME
la rive
l'autre rive
opposs.
Bientt de grands canots sont dmarrs dans
la
crique de Ntamo.
Ils
sont
distingue les
se battre
les
embarcations.
Salus par les clameurs bruyantes, par les ^restes g-rotesques d'adieu
remontent un instant
Les explorateurs
courant en longeant
dessus de l'embarcadre,
marche rapide de
gauche
la rive
le
ils
traversent
le
un
une extrme
fleuve avec
Puis
la rive.
pirogues
mille aurapidit.
un mouvant spectacle
la
ces canots
les
et les
sons
d'instruments criards
Arrivs prs de
de
la
Ntamo fondent
six
la rive droite,
le
hardis mariniers de
vitesse de plus de
nuds.
le roi
cette
de
sauvage
Ntamo
les
de quatre timoniers:
autres, sont au
flottille.
est assis
Au
centre de cette
les
nombre de vingt-deux.
le
C'est
donc un
total
de quatre-vingt-
pirogue de guerre.
Dans son
sillage
nagent
les
Pauchu
les
et
n'a
dans leurs
cha.'.ts ni
les
indignes de
Ntamo
n'ont
mundels.
pas menti:
Ngaliema dbarque
et serre
de sang. Nyaliema,
frre
avec effusion
c'tait Yllsi
les
de 1877,
le
homme
d'alois,
au
nomme ses
in/assi.
Ce personnage
est gracieux,
bienveillant, magnifique.
C'est bien
l'Itsi
d'autrefois,
un peu
paissi par le
temps:
il
parait avoir
une
foi
lui et
il
la srie
son peuple
devenu
lui a
le
procur quantit de
fusils et
commerce
de poudre;
il
Ngaliema
laisse
frre de
est plus
Il
grand
roi
ngre que
Itsi est
Bacongos
du grand
il
veut
fleuve.
l'intrieur,
pour
se concilier
sa haute protection.
faits
les interlocuteurs
les
sur
nord du Stanley-Pool.
l'herbe, et la recouvrir
le
chemin
La distance
est
promptement
franchie.
nages boivent
tam convenu
Dans
les
le
du
Le
soir.
soleil
Tandis que
les
gros personle
grand tam-
se prpare.
groupes dissmins
et la,
CHAPITRE
238
hommes, femmes,
DIXI1';.ME
prparatifs de la fte.
C'est qu'il faut
du temps, au beau sexe surtout, pour rparer les chefset de toilette, compromis par le voyage, pour astiquer
d'uvre de coiffure
pendants
les
Ntamo
nymphes du Pool
les
diamants
de
tresses.^
On
fil
morceaux de
feuilles
ignorent-elles qu'il se
de
aises
et
dames
les
de cuivre, dont
fait
peut
dans
mme
le
femmes blanches.
ont en outre trac un cercle blanc autour de
femmes
noires
pour en agrandir
l'orbite
et les
leurs
yeux noirs
Nous connaissons bien des dames dans nos contres civilises qui
mettent du noir, pour donner leurs yeux une expression factice, tromreux.
<
l'me perverse se htent d'en ternir la beaut pour ne point faire mentir le
dicton.
le
sourire
incisif.
d'toffe carr,
remplaant
l'antique feuille
Le
reste
du corps, talage
la
chair vive
manquent de formes
artistique, reproduit
et,
si
la
ara-
l'endroit, si certaines
exub-
cies ont eu le soin d'accumuler sur les parties faibles le tatouage le plus
marquant, invitant
cielles,
le
regard, jouant
le
mme
rle
que
les
mouches
artifi-
Le maquillage
tait
de
Pompadours.
Chez les ngresses de Ntamo, le fond de couleur du maquillage est
obtenu en enduisant gnreusement le corps d'huile de palme teinte
d'essence de bois rouge.
Mais
de leur
le principal objectif
la coiffure.
Sur ce
point, la
mode
locale
impose
compagnes un objet de
lement
longtemps encore
et
Une
tablies.
Dans
l'art
hommes
distingus de l'endroit.
rise,
239
effet
Un monument
les
volumineux,
chevelu,
la
couleur naturelle.
Une ngresse
a les
ailes dployes.
Une autre
est coiffe
la tte
comme deux
gracieusement coquets
airs
mais contenue,
joie fbrile,
le
moment
et atten-
verture du bal.
Le sexe
aux
bras, colliers
hommes
vtus
de dents de crocodile ou de
lion.
enfil
gance plus grande encore ont trac sur leurs corps des lignes blanches
imitant les dessins qu'un estampilleur anglais a imagins sur des coffres
Quelques-uns,
les
retrouver dans
Graphie;
ils
les
la
le
continent noir.
feuillets dchirs
du journal
le
en ont prestement dcoup les gravures pour les coller sur leurs
poitrines; leur joie est intraduisible; ces paens croient possder les ftiches
les plus favorables, les
porte-bonheur
filles,
les
plus infaillibles.
venues avec
les
ont plus de neuf ans prendront part au tam-tam, selon l'usage. Leur
toilette
ne peut se dcrire:
Tout
ce
elles
ou quinze ans
la
la hte,
se runit, se presse, se
les tentes
de l'expdition.
CHAPITRE
2-10
DIXIF.ME
pour
dans
les
de timides
jambes des
assis-
tants, ils trrimpent sur les arbrisseaux, les arbustes, les fourrs de brous-
la
sailles,
nie et
ils
domine
le
de leur chef,
deux
et
mme
de
tions sonores des espces d'instruments cordes ayant la forme d'un arc
de bois creux.
Le plus remarquable de
comme une
chevalet dispos
flche,
l'arc
pour
lui
transmettre
et allant
d'augmenter
Aux premires
la
bientt en cadence
comme des
La danse, ou plutt
gauche, d'abord trs
vertigineux.
Alors
assourdissants,
et,
le
balancement en avant, en
lent,
l'air
et
arrire, droite et
empli
au milieu de
la
fait
les seins
bondissent perdus,
les
corps luisants
forment un
effet
qu'ils agiteront
castagnettes.
au thtre de
la .Monnaie.
la
premire scne de
LES BELGES
It.
3i
tam
fait
Un
un
signe,
ia
Ntamo
trouvre de
improvise
les
musique
un
d'eux.
247
Le joueur de tam-
se tait.
couplets suivants
et
les
Grands blancs
grands blancs
le
dents d'lphant,
Donner bon
aloiiyou (eau-de-vie),
sel et tabac.
Blancs pas
manger
tre ftiche,
A chaque
strophe,
le
chur
jolis blancs,
bons blancs!
le
etc., etc.
les
les
fois, c'est le
cotillon final,
celle
de
la
le
La susdite rosire
n'tant ni
moins
moins souple que son pourl'homme vinc n'en est que plus
agile ni
charm.
Parfois cependant l'heureux
succs est
reste, dfaite
les
danseur dcroche
danseurs excitent
parmi
la
plume de coq
les pripties
ce
Du
gnrale, et
de leurs courses,
thousiasme.
-Mais voici qu' la
fi.i
yeux
baisss,
il
la foule!...
Mais
le
CHAPITRE
244
DIXIEME
Le brouhaha
est inimaginable.
Le capitaine belge
et sa gracieuse
provoca-
du
rougetres
teintes
lentement sur
Ngaliema
la
et ses
soleil
les
route qui va du
du jour
camp
de
indignes
Ntamo
s'chelonnent
du Stanley-Pool; mais
la rive
affaires et
des destines du
principes de fraternit
les
universelle
Ntamo,
qu'il
il
et vari
fait
apporter de
de produits de
comme on
doit recevoir chez les ngres les dons provenant d'une libralit spontane, mais sujette rflexions ultrieures; c'est--dire
Braconnier se htrent
galit, les
Sans
d'offrir
au
roi
marchandises europennes
se faire prier,
que Stanley
et
possdaient encore.
le
stock disponible
mme,
aprs s'tre assur que les nes ne sont pas des animaux dangereux, qu'ils
ne dvorent pas
d'emmener avec
femmes
les
lui
et les enfants,
il
utiles
auxiliaires
des
voyageurs.
makoko, de tous
les
si
normes,
les
animaux doniestiques,
qui se transforma en
joie
dlirante,
lorsque
une tentation
irrsistible
demande.
Pour manifester son contentement, Ngaliema supplia Stanley d'accepter
le sceptre royal de Ntamo.
Cet
et
consistait en
dcor de
fils
un
de laiton
enroul en spirales.
L'agent suprieur du Comit prit en main ce symbole devant lequel
s'inclinaient les seigneurs
du
roi
de Ntamo, et
le
pritaire ravi.
245
ques. avaient resserr les liens de fraternit du sang qui existait depuis
La nuit
il
Avant de
partir,
le
Ngaliema
noir Dualla,
le
moment
Aprs un
capricieuse.
Comme
les blancs
nouveaux
amis, des pirogues glissant sur les eaux du fleuve amenaient auprs d'eux
Mfwa.
chef Ingya, de
le
Cet insurg de
la veille,
pour
les
dbuts de cette
solliciter la
paix et
visite,
le titre
d'ami.
La journe du 2 aot avait donc vu s'accomplir des vnements favorale 3 et le 4 de ce mme mois
bles aux agents de la premire expdition
lurent encore au nombre des jours heureux. Gammpa, le jeune chef d'un
:
district
baign par
Gordon-Bennett, sur
le
rivire, le bienveillant
Gammpa,
rival, le
de cassave, de
l'huile
la
le
par opposition
membres de
l'expdition.
bois,
des pains
etc., etc.
Le matin du
ardeurs du
roi
soleil.
un
ciel voil
Braconnier
et
une
brise rafra-
village.
la rive
occidentale.
un sentier trac par les ngres. Au bruit de leurs pas. des milliers de gareolx,
jolis petits oiseaux aux formes gracieuses, s'envolaient dans les grandes
herbes en pjussant des
cris effrays:
des
plotiis
le fracas
bruyantes ou tranquilles,
CHAPITRE
24b
DIXIl-ME
eux
aussi,
de brun, a
que sa gorge
et
les
eaux du
Gordon-Bennett.
ails dfrayait la
la
fusils, ils
est prcieuse
pour
les explo-
un moment
Soudain
les
les
me trompe
ne
arbres.
bois de
la
Cambre?
est
donc
le
ils
abandonnrent
du
bois,
aperurent non
le
missionnaires catholiques,
le
pas
et,
guids par
le sentier, se
un chemin
et
vers
le
homme
cuivres et
les vibrations
percrent
du Gordon-Bennett,
le
un de
ces vaillants
Bravo! bravo
tion par
la
que
!
le
monsieur,
Vous
faites
de
la civilisa-
les
Le pre Augouard, missionnaire franais, expliqua qu'il tait venu sur les
bords du Gordon-Bennett pour tablir une mission catholique sur ce territoire annex tout rcemment la France par de Brazza.
Les nophytes qui l'accompagnaient taient des jeunes ngres de Landana
parfaitement duqus
et
Gordon-Bennett.
remarquer au religieux que sa mission ne serait pas couronne de succs, vu que l'esprit du mal s'tait rpandu sur le territoire
Stanley
fit
247
le
commis
l'abri
du
Gammpa,
l'autre
Le lendemain,
les
le
Stanley-Pool.
campement de
se retrouvaient au
l'expdition,
la
le
ment
religieux
il
prit
la
le
un
tablisse-
Le
le
6,
Duaha
serviteur
il
parut oublier
qu'il avait dj
enfermer un savon de
toilette, gisait
d'tablir
de
reu
Une
chai-ige.
La question
et
ramenant
une
le
le
la
tente
l'explorateur, gn-
station sur le
la conversation.
demanda
regard du'^makoko
l'offrir
ses promesses,
domaine de Ngaliema
Le makoko
fit
cette
puis
il
se retira,
cette
mme
Malamin
gauche du Pool,
l'est
une
de Ntamo.
le
serait
du Gordon-
Bennett.
il
et t heureux de possder
un stock de drapeaux
du Comit d'tudes.
la fois,
prs de
CHAPITRE
248
les
peines du
DIXIME
monde
que
les blancs dans leur continent taient aussi jaloux les uns des autres que
Bacongos,
les
Bazombos,
les
les
Babouennd,
du Congo.
Incapable de comprendre les motifs
Bassoundi,
les
les
Batek,
les
de
rels
des
civilisateurs,
Ngaliema
un
palaver
selon
districts
de
la rive
lui.
un mot
tous
sud du Stanley-Pool.
Ntamo
questions
les
la
les
Quel
est,
le
plus de mar-
La rponse
tait indiscutable.
drable en hommes,
la
fusils,
Le
II
et ballots;
la rive
caravane
la
c'est
la plus consi-
gauche du Pool.
agents du Comit
Donne-nous,
noire;
Stanley avait
wagons
ils
le
rsultat favorable
aux
du compromis de makokos.
Ngaliema, dix
hommes
de ton escorte
Toi,
tu les
poudre
et d'objets
Tu
Ntamo au nom de
compagnon de l'explorateur a
pour commander un dtachement de
(Zanzibarite, ancien
trieux)
Ngaliema. Ces
hommes emportrent
travers
le
continent mys-
avec
il
ses augustes
Ntamo
l'arrive des
Europens
En dehors de
la
2_i9
plus de dix kilos; cinquante pains de cassave; deux porcs, une chvre, six
six
choux-palmistes
et
un
sceptre, bton de
com-
accomplis
les
le 12
aot
le
camp du Gordon-Bennett o
et ils
bateaux de
amens au sommet des murs rocheux de trois six cents pieds de hauteur,
la flottille, aptes
arcs-bouts par une ligne troite de blocs erratiques et des clats de roc
mme
Il
en
le
telle
tait ainsi
guer sur
et
foi
aventure, pas
au
un de
ses lecteurs,
rcit.
cependant au Congo. Les steamers, incapables de navien amont de Manyanga, cause des chutes successives
le fleuve,
les
hauteurs de
la
porter.
Mpakambendi.
De
ce point l'paulement en
du fleuve profonde
longeant
la rive,
et
majestueuse.
et
droite,
est situ
travers
le
camp
Continent mystrieux.)
II.
que Stanley
et
Braconnier
'i->
2t0
CHAPITRE DIXIME
se disposaient remonter
le
les
le fleuve, est
de quatre-vingt-
un prochain chapitre
le
Pool
la station
cette
de Lopoldville.
D'autres enfants de
la
le
moderne;
actes et des
le rcit
les rives
vnements dignes
d'intrt,
rclame par
CHAPITRE XI
Orban
et
porcs
belge.
Une
Une
de l'Esprance.
traverse
chasse
l'hippopotame.
Mayanga-Nord-Station. La
Le drapeau du Comit d'tudes
question des
Ngoyo.
Manyanga-Sud.
^In
r
''P^^^
signal la
^7f4i
Ces jeunes
S/ de
la
officiers,
s'taient
Le
17 fvrier 1881,
ils
CHAPITRE ONZIME
252
mme
du
mois sur
le
ils
embarqus
s'taient
les avait
conduits
le
le
19
6 avril
Pendant
la traverse,
impose
qu'il
le
Orban
Janssen, contri-
accueil
du climat
africain.
permit de se
bord
deux
En
du
lier d'amiti
Bengiiela,
franais et
docteur Lucan,
hommes
le
rsidant Landana.
mme temps
en
le
Banana,
du Comit
international, arrivait
ramenant de Zanzibar
les
soixante-douze
le
comme cela
docteur Lucan,
Zanzibarites.
six
heures du
soir, ces
les
de
'Vivi.
la
la,
A mesure
qu'ils gravissaient la
hauteur,
ils
Au
253
nes des cases, les marcheurs purent se croire devant une foire africaine.
Un grand nombre de
naturels, mls
aux Krouboys
Le spectacle
tait
et
aux Kabindas,
bruyant
et
anim;
f-
le
Mais
le soleil
de
les
la colline.
LE LIEUTENANT JANSSEN.
Au sommet,
les
quivoque
castel
comme
la
le serait le
l'ide
d'un castel
propritaii-e,
proie.
pour
les
voyageurs harasss.
CHAPITRE ONZIME
254
familiaris
et
Le chef de
la station tait
encore M. Sparhawk.
Orban
en proie
la
la
subirent;
d'agir,
de
premier, part
le
et se
retour de
la
sant
Le plateau de Vivi
n'est
enveloppe
Il
la
premier
montrait impatient
et
le
est
la
La vue
est situ
la
les cts
et
la station
commerciale d'Angu.
et a l'air d'tre
au milieu d'un
comme
lac.
s'tend de l sur le
claires des
mer,
entour de tous
un immense amphithtre,
eaux
du niveau de
il
trois cent
et
frapp.
Sur
le
versant occidental de
cristalline
pour
les
la station
en gradins
compars des
la
un
une eau
du
.s'lvent
la colline,
Les btiments de
et
besoins de
les
fruitiers.
i-uines druidiques.
sert d'habitation
est
occup par un
les
chambres
coucher.
La
vie
La chre,
elle n'est
si
255
confortable.
matin, Janssen, toujours dou d'un excellent apptit, tait discrtement veill par un serviteur zanzibarite porteur d'un plateau sur
Ds
le
du
lequel taient
caf,
du
lait,
le pain, le
beurre de conserve
et... la
ali-
mar-
et,
suivant leur sant, on allait faire une excursion, dessiner ou chasser dans
les
parages de
la station.
A midi, toute
La table tait
la
manger ouverte de
trois cts,
Le repas
n'tait
que
le
Lisbonne ou de Bordeaux.
Une
sieste,
quatre heures
moment del
et
la
pour
la
colonie. C'tait le
les
colportant leurs produits et les changeant contre des vtements, des verroteries,
l'ordre
du
de
la fin
le
affai-
chef.
le
Chacun soupait
les blancs
Pour
les
Europens,
de souvenirs de
les relations
dans
la salle
la
d'toiles.
le
la patrie lointaine.
du monde,
les
La
ou lgres qui
laissent les
ONZIME
CHAPITRE
256
Janssen
et
au point de vue de
dans
On
la nuit.
confiera-t-il
la
parle de Stanley
est-il
que
surprendre
les
infinis,
causeurs
nuit,
ou par
le
des entretiens
fin,
quelles missions
fait-il ?
plus beau
le
Vivi s'endort
ciel
du monde;
la
le
le
la
profondeur des
le
valles.
Cette existence a ses attraits, sans doute; mais Orban et Janssen avaient
hte de signaler par de rels services leur prsence sur les bords du
Congo. L'inaction leur devenait insupportable; ils invoqurent la distraction laborieuse de la chasse.
en Belgique du
nom
Un
chien de race,
prdestin de
pieds de son jeune matre les aigles altiers ou les tourterelles paisibles,
apaise.
Aprs
le dner,
jour-l, distingurent
un
petit navire.
le
et
dgringolrent
la colline
pour atten-
ondulations du bateau.
L'il exerc de
Sparhawk reconnut
ment
ils
VEsp)\v7ce
...
lettres.
de Banana.
le fleuve, et
attendent impatiem-
les porteurs.
steamer
les pavillons
Un Krouboy
agile a saisi le
coUme, augmentant
Enfin
il
arrive sur
plateau.
deux
monte
il
pas
257
compts
la
officiers.
vivement une d'entre elles; elle est timbre d'Anvers; sa suscription est
crite de la main du pre du sous-lieutenant.
Une heure aprs, en rponse aux nouvelles reues, Eugne Janssea
crivait son pre
LE LIEL'TENAST ORBAN.
pu rsister,
bonheur dure plus
lettres; je n'ai
le
longtemps encore.
LES BELGES.
11.
Il
ONZIME
CHAPITRE
258
Cette
(sic)
et qu'il
en attendra
l'intrieur.
Issanghila.
homme
jeune
thique, dits
Enfin
le S juin,
l'ont
extrmement sympa-
connu.
Vivi
et
officier
que
le
d'insectes, les
coups de reins
de sa monture,
la
pays aussi
Le
civilis
que
la
pour Issanghila, ne
regrettant pas le bien-tre relatif de ce sjour, mais triste d'y laisser Orban
fois,
Janssen
tait
temps que
sa nomination,
dans cette
localit.
Oblig de franchir
au poste
qu'il allait
Nve rendait
De
le
nomm
il
mme
commander, le
25
au
soir, la veille
du jour o
il
arriva
l'infortun
dernier soupir.
lui
amen
Le
soir
du 26
juin,
tels
les
de
la
mort de son
la
250
demeure; Congo,
grognait contre
la
la
l'abritait,
il
s'lana
telle
tit
les Zanzibarites.
Le camp avait
les
t tabli ,
btiments de
la station d'Issanghila,
la
ils
dans
vant,
Zara-
montagne.
riz.
mangeaient groups
ils
Leur pantomime
tait fort
le
forme de boule
et l'enfonaient ensuite
riz
riz, la
ptrissaient en
homme)
disparaissait ainsi
rapidement.
Ils
ils
allaient se
grouper autour de
ils
saient
si
Cette nuit-la,
le
par trouver
le
il
activa les
flammes du bivouac,
de
la
se couchaient, se blottis-
et finit
ils
lit
sommeil en pensant
s'couler.
vendeurs
satisfaits refusaient
de s'loigner
et,
en
tieffs
dsuvrs,
devant ses armes ou son habillement lorsqu'il sortait, ou bien, entourant sa demeure, quelques-uns risils
le blanc, s'extasiant
en mangeant sur
mouvements que
la table
un
le
mobilier
momentan de
en crivant,
le lit
soit
de camp
et
Janssen.
ONZIEME
CHAPITRE
26o
du plateau
de marche environ de
Le 28
la
Janssen et ses
juin,
choisi
de deux
le
le
marchandises.
et les
Le
il
minutes
d'Issanghila, dix
future station.
site choisi
dominait
du
au terrain
la station
fleuve.
et sa faible
maison d'habitation
les
emplois
manger; puis une chambre coucher, spare par une cloison claire-voie
d'un vaste magasin servant la fois d'entrept de vivres et de marchandises,
et d'arsenal. Le tout recouvert d'une toiture de bango.
La
au
il
fallut
emprunter
faire crotre sur le plateau les divers lgumes cultivs en Europe, l'abri
de quelques bananics.
Ces travaux remplissaient
Ds
les
premiers jours de
les
journes de Janssen.
juillet,
il
s'tait
leur menu...
Ah
c'est
le
talents culinaires,
la
africain avait
connu
le
manque de
>
crivait-il.
Issanghila, le pionnier
On
sait
marche de
que
la station
'Vivi, soit
l'est
de
la
de
premire cata-
261
du Congo, qui devient ds lors innavigable entre les deux tablissements du Comit.
D'autre part, bien que la navigation soit difficile mais possible entre
Issanghila et Manyanga, Janssen n'avait attendre du ct de Manyanga
racte
que
correspondances,
les
les instructions
le
deux
points.
Lorsque
apporter
la
les
Issanghila les
approvisionnements
ali-
mentaires, on devait
corner les rations et se
contenter de riz au
nourriture saine a
lait,
la ri-
Les indignes
tissante.
du mas,
du sorgho, des bananes
offraient souvent
poissons excellents,
et d es
quelques
uns
ressem-
de grandes moustaches,
d'autres
arms d'une v-
taient
la
plupart du
temps inacceptables, en
raison des prix levs qui
les
accompagnaient.
Les
ghila,
naturels
comme
OULEDI ET
d'Issan-
L'N
DE SES COMPATRIOTES.
ceux des
du Congo, abusaient trangement de l'expression faire un prChaque fois qu'ils rendaient le plus lger service, ou qu'ils parvenaient faire accepter au chef blanc soit une calebasse de vin de palme,
soit un poisson, soit un rgime de bananes, etc., etc., ils tentaient par per-
rives
sent
').
suasion le dvaliser.
Malgr
cela, Janssen,
l'idiome indigne,
l'endroit.
s tait
Trop souvent, au gr de
l'officier, cette
visite
CHAPITRE
202
il
remettait de
au morceau
Parmi
ONZIME
la
d Issanghila, Ouldi,
les visiteurs
de prdilection de Stanley
lors
gauche
le
venait a
la
d'toffe envi
les
correspondances
du Comit
l'agent suprieur
Londres...
il
de
me
go LonJon, aller
vu; c'tait son rve de tous
l'avoir
les instants.
La
tait ses
faction,
compatriotes, approchait de
dans l'ahurissement
le
la ferie, elle
du
command
et
du steamer.
Comme
on peut
le
impatiemment
compense par
la
intressantes, de triomphes
ou vraisemblables;
du
naire,
travail et
Mais lorsque
n'tait
le
ils
de
nouveaux de
occasionnaient en
les rcits
de nouvelles
somme une
animation extraordi-
la gaiet.
le
une mlancolie
homme
civilis,
indicible
les
la
solitude d'un
la
fivre physique.
Les proccupations d'un chef oblig de surveiller sans cesse des ouvriers
le jour, autant de prser-
la nuit, cette
du
les
du dpart
illusions inconscientes
entrevu
comme un mirage
s'effacent
dans
brillant
devant
la ralit.
263
L'den rv,
les
mme
relatif.
II
l'crit
faut
qu'ils
rsister parfois
peuvent amener.
d'lite,
pour
du devoir
La
patrie... C'tait
pour
elle,
pour ajouter
du
prsent.
sa gloire, sa richesse,
sa vitalit, que le roi des Belges avait agr les offres de services
fallait
la
faim, souffrir les intempries d'un ciel tropical, et rester expos sans cesse
nfaste la malveillance,
La
patrie revivait au
au mauvais il de
cur de Janssen;
il
moindre vnement
le
l'tranger.
voulut,
comme pour
se la rap-
un morceau de
cies
Il
un jour de confectionner un
pavil-
flanelle
rouge; ensuite
il
tailla
une bande
d'toffe
blanche, qu'il laissa tremper dans une dissolution d'eau et de terre colore
de
l'endroit,
Le jeune
Il
manqua.
une bote de
cirage,
que
les ngres...
Sur
le
tiers;
avec
du jour
locales
d'toffe
pouvant four-
de son
de
Ou donc
trouver du noir?
chan-
s'enfuyait.
Une sonnerie de cors de chasse, la mme qui devait retentir plus tard sur
les bords du Gordon-Bennett, annona l'approche d'un tranger. Le pre
Augouard et sa lgion de nophytes, partis de Landana pour accomplir
le trajet que nous connaissons, venaient solliciter l'hospitalit de l'agent du
Comit d'tudes commandant le poste d'Issanghila.
Janssen accueillit chaleureusement ses visiteurs. Aprs les mille questions,
CHAPITRE
204
ONZIME
les
pens parlant
la
mme langue,
la
tablit
un
lien
immdiat entre
que
C'est fort
heureux, dit
Tout en parlant,
le
missionnaire;
je
utile,
le
mettait
le
nou
toile noire,
et
le
contenu,
il
le linge sale;
avec
man-
un sac de
l'officier,
le
d'toffe noire
f>
deux
joie. Le drapeau
maison du chef d'issanghila.
la
du pavillon de ma
au pre Augouard.
C'est--dire,
demeure
cette
loyale.
interrompt
l'hospitalit
le
la
trouverai dans
la
plus
je
ils s'taient
Janssen enviait
et dsir
le
le suivre,
le
la
naturaliste,
d Issan-
marcher vers
l'intrieur;
il
un bon
civiliss
soldat et le missionnaire
Janssen tait
l'uvre africaine.
trs utile Issanghila, cher monsieur. Tmoin l'hospipu y goter, grce l'tablissement construit par vous. Songez l'incomparable service que rendra aux voyageurs futurs, attirs au
Congo par les richesses exploitables du pays, ou par les merveilleuses
talit
que
j'ai
du
fleuve.
rive?.
la civilisation
pionniers de la colonisation,
Le
soir de ce
le
soldat de la d-
prit C(Ong
d'Issanghila.
Nous savons
l'insuccs
rserv la mission
265
du
religieux
Le 20 aot suivant,
la montagne
auprs de
le
d'Issanghila.
reparaissaient
le
la cara-
drapeau belge.
joie; la
conversation
allait
les
Le Royal en
effet,
jour.
Un
apparaissait
les
lames, au dtour des falaises abruptes. Des saluts de pavillons furent chan-
gs encore.
D'un autre
LES BELGES.
ct,
II.
une
caravane traait
sur
le
sentier de
Vivi sa
34
file
ONZIEME
CHAPITRE
266
bailots. et
Arrive au bas de
coups de
le
caravane s'arrta:
la colline, cette
vranda de
la
rsonnrent sous
les
hommes
se retrouvrent
les soins
ressources dont
il
maison du
la
clief.
gais propos
demeure de
civiliss
les
la
une envole de
bution toutes
le
fusil.
Un
disposait.
pentes de
la colline,
jour.
bourgeons
les
les
noms
Orban, circonstance
ami des
fortuite, avait
cette localit.
Il
s'y tait
Orban revenait de
de quitter
visite,
l'.Afrique.
Orban
Au
dpart de Banana,
d'artillerie
le
s'tait
Vivi.
lieu
o se
Les eaux
du
fleuve
l'ile
de Bulabemba.
traverse agites, grondantes, houleuses, de forts coups de vent prcipitaient le courant et rendaient la navigation prilleuse.
amena
fois le
les
les les
huit
fois
il
tait limite
voyage
les
267
main-d'uvre
la
se prolongeait
les
les provisions
dbarquaient sur
aliments auprs
les rives
cher
Les transactions
ils
ils le
pendant
dsempar par
le
les
pouvaient, des
n'taient pas
s'arrter,
chocs frquents.
cou-
quatres'arrta
en rsum,
tait,
le rcit
de
la
officier,
mme
s'tait
ddoubler
l'apptit
fit
large troue.
Les autres convives venus de Manyanga apportaient des nouvelles concidant avec celles
du pre Augouard.
du comte de Brazza Stanley et Braconnier se disposaient cependant gagner la rive gauche de l'tang fluvial. Les nouvelles concernant
Marou, et apportes par le capitaine du i?ovj/, taient des plus satisfaisantes.
missaires
Le lendemain,
le
la
Manyanga.
Orban, sur
les instances
En somme, ds
la
fin
d'aot
bornes limitant
le territoire
18S1,
Janssen
qui,
en
arrivant
CHAPITRE
268
demeure que
ONZIME
tropicales.
Le premier chef de
hommages
les
la station recevait
les
utile,
pu
n'avaient
la
effet,
tait
non
ces sauvages
poignards, les pots eau, les cuvettes, les verres, les bouteilles vides et
produits europens,
Cependant tous
le
les naturels,
les efforts
dsireux d'acqurir
le travail.
les
ment
lier,
Le
n'aboutissaient pas.
sol trs
la colline,
Pour
les
natifs qui
dfrichements
le
et
l'ensemencement
blanc;
ils
et courir
s'agissait
d'engager
les
En
il
les
il
sti-
Nous
vaillants pionniers
les
offrir
peuplades du
vie.
au chef blanc
les calebasses
est
une sincure
relle
la
mander
les
269
indignes de-
lement plus vicieux, plus pervers, plus rapaces, plus sauvages en un mot
que
les
le
gles les borgnes sont rois, dit-on; chez les ngres, les plus rebelles, la
civilisation
sans
justifient,
le
connatre,
le
rappeler.
Nous avons vu
gres, les actes
de Mfwa,
les
etc., etc.
les chefs
les
promesses menson-
de Bwabwa-Njali, de Malima,
la
ngres ou africains, sans en excepter ceux qui depuis des annes reconnaissent les droits d'occupation
civilises
l'Europe. La. foi punique n'a point quitt ces contres... Peut-tre
l'effet
du
de
est-ce
soleil.
garde contre
la
mauvaise
foi
trompant
but que de
la confiance
du com-
mandant.
Les chefs du
district
amis, sut toujours, sans se les rendre hostiles, rsister aux manoeuvres
du Comit
A tous gards,
les intrts
Lorsque notre
toire des
ils
d'tudes.
rcit
le
de
la Socit internationale
furent bien d-
l'his-
Sans prendre passage a bord du Royal, qui marche cependant avec une
vitesse habituelle
de douze nuds,
mente qui
la distance
dans un autre;
la
la
pense,
CHAPITRE
270
ONZIME
feuillets
ont
valu
ils
bien
des
nuits
d'insommie
ceux
Un
vritable village s'est lev sur cette hauteur dnude, dont nous
avons dcrit
les
horreurs.
Le btiment
regarde
le
le
versant de
la
le
du
fleuve;
accs dans
sont serres dans des caisses les provisions de vivres, d'eau et de mdica-
chambre coucher du lieutenant; gauche du rs'tendent deux appartements destins aux visiteurs blancs du
la
logis.
Les arcs de cercle partant du corps principal sont limits des deux cts
par des petites constructions en torchis recouvertes de chaume et
soit
magasins en
portant
le
fer,
Stanley et Braconnier tranent grand renfort de ngres vers une nouvelle station.
Harou
la
dcouverte.
s'est
inconvnients de
ou
la
modes imposant
leur
compagnie de jour
et
station
la
mangent
l'endroit.
serpents prcits;
les
les insectes
qui ram-
pent partout; quant aux chvres, autres produits de l'levage Manyanganord, elles donnent parfois du
Nous
Un
moments de vilains
la voracit
blancs de
lait,
la station.
animaux, ne
jour ces
se con-
trouvaient sur
concd,
des Babouennd.
les terres
Le
le territoire
allrent
guida
flair
quadrupdes au
les
tendres
chvres
les
tiges,
les
les
les
fouillant la terre
racines,
de leur
la
proprit, ton-
extraordinaire
les
champs par
fertiliss
par
natifs.
MLONGO-MLAKO.
Une rvolution
Ah
ils
surgit
l'avaient
dans
Chassons
les
contre.
la
dit le con-
dom-
Agrmente de
ces commentaires, de
hutte du district de
ble
Manyanga
comme une
et
les
Mlongo-Mlako,
LFS BELGES.
roi
nouvelle lamenta-
moindre
tincelle.
la sorcellerie,
II.
la
ftichisme et de
CHAPITRE ONZIME
274
la
tiques
leurs;
Mlongo-Mlako
son
jeta
cri
il
Mundel,
dit
en se prcipitant dans
la salle
manger
ils
de tout massacrer.
Le
l,
en laissant
et
arms
le petit
boy,
les,
ceux de
ils
battent,
ils
menacent
de respiration
blanc d'Issanghila. De
tels
accept
la traite, avait
l'enfant et se faisait
fils
un ami du
civilises,
ils
car
si
boy en chane
le
il
rendait service
les
des porcs
par leurs
trement multicolore.
On
orageuse;
la
traditionelle
palabra.
Elle
fut
trs
fiques, grce
raison des
Les chvres
et les
les
peu respectueux du pouvoir de leurs rois et refusant de laisser s'engager les pourparlers amicaux hier, ils ont ravag nos champs de manioc:
demain, ils dtruiront nos plantations de mas. Les animaux des blancssont
natifs
quatre vents.
il
aux
mode
d'exorcisme.
aux parois de
fer
que
Krouboys,
les
la petite
gar-
un des magasins
Kroomen, arms
qu'ils
dsiraient
taires, taient
suffi
mme
dsir
de commencer
le
dans
augmenta
l'audace
du
lieutenant.
Finissons-en, dit-il aux chefs noirs, dont le plus influent tait Mlongo-
Mais dj
les btes
le
mme
venir vos sorciers; qu'ils interrogent les ftiches. Si nos porcs et nos
mmes. Dqns
le
cas contraire,
payerons en belles
toffes les
La proposition persuada
fit
il
les
brlerons nous
et
les chefs;
nous
la foule, elle
Place fut faite aux fticheurs. D'accord avec rinterjDrte de Harou, ces
bonshommes, tout-puissants sur l'esprit des populations noires, dmontrrent par une srie de jongleries, d'invocations, de tours de passe-passe,
que l'levage des cochons et des chvres la station de Manyanga-nord ne
causerait aucun prjudice futur aux rcoltes des gens du district.
Sur la foi des oracles, les sentiments belliqueux de la multitude s'vanouirent. Les danses et les chants succdrent instantanment aux menaces
et
aux
cris
Au coucher du
A l'exception
soleil,
de Harou que
la
les
station
reprenait
vnements de
le
la
son
aspect
accoutum.
bataille
plateau de Manyanga-nord.
CHAPITRE ONZIME
276
anglais tablis
sud-ouest de
rcemment sur
la
la station.
la
une succursale de
tait
les
ngres du
mission baptiste
la
d'Issanghila.
Le
fait
de
la veille
dfraya
la
On
conversation.
flicita l'officier
de son
Aprs cette
qu'il
Harou rsolut
visite,
d'aller voir le
makoko de Manyanga,
les blancs,
ds qu'ils sont
La contre
tait paisible.
vritables de fortification,
pennes essayant de
s'en
du
fil
emparer.
dangereux
un
serpents qui
s'y glissaient
La saison
A l'poque des
sembrusquement la
la
il
tempe partout
;
tte,
de tirer l'animal
son
mineux
sai-
le
courant,
comme un
du
il
tonneau;
fleuve,
il
roule dans
la
profondeur
ou sur un banc de
sable, et sert
aux
Par un bel aprs-midi, Harou enrla quelques indignes qui avec ses
Krouboys devaient
faire l'office
de pagayeurs,
une
et,
il
de
l'le
Au
de Dandanga.
muni de fusils
debout
rebord form
par
la
poupe, remplissait
pagaie
manuvre de
Harou occupait
les
parois
de timonier;
l'office
sur
le
pagayeurs fendaient
esquif, les
manuvre par
et s'excitaient la
l'arrire,
il
le
du lger
rames pointues
277
l'eau
de leurs courtes
s'tait blotti
On vogua ainsi
Hippopotames
et alligators,
il
l'officier.
n'y avait
les
fonds taient
un fond vaseux
Dcidment,
la
et
il
tait
La pirogue
l'officier
que l'heure
la
hauteur
du
et la direction
soleil,
s'avanait.
vira de bord;
on regagnait Manyanga.
Heureusement, au coucher du soleil, l'hippopotame gagne les herbes de
la berge, o il se repat, et se replonge dans son lment le matin, au lever
du jour.
Avant d'arriver
a la crique
il
sable,
s'cartrent avec
poter
la
faisant cla-
neux animal
s'apprtait redescendre.
porte par
courant,
le
filait
le
volumi-
direction,
alla s'chouer
CHAPITRE ONZI.ME
27S
imprimrent
a l'embarcation
une
la
pirogue;
paga3'eurs
les
La pirogue heurta
vitesse vertigineuse.
l'amphibie immobile.
le
bord sur
les
paules
monstre.
l'aide
de
de joncs, de rotangs,
lianes,
les
des cbles assez forts pour ramener sur les eaux et traner sur
un point abordable,
le
gnes
en
les plus
la rive,
avec des haches et des couteaux couper les jarrets, trancher les bons
morceaux.
A l'clat
qu'ils portrent
dans
la
les
Krouboys
disaient-ils,
pirogue.
Le lieutenant dut rejoindre la crique deMan3-anga avec ses seuls serviBabouennd ayant refus d'abandonner l'animal avant
par eux
Aux premires
l'tat
complet de squelette.
l'officier satisfait
de son triomphe de
panorama sau-
la veille lui
parut
loin,
le ciel, les
sur
la rive
gauche,
le
mont
Biri s'lanait
auda-
le sol
montueux
l,
si
bizarre, superposes
si
tran-
le ciel et l'eau.
est
le sol
sur les terrains plats, les bananiers aux larges feuilles mesu-
rant jusqu' cinq ou six mtres de longueur, les palmiers aux jets de ver-
les
dragons, aux tiges dtachant des bouquets d'un feuillage arm d'pines
d'o retombent en grappes des fleurs aux couleurs ples rejoignant les
279
du paysage.
la
nature
s'veille
Manyanga.
Ce
rveil cause
peu d'animation.
comme
si elle tait
son il reflte
lui
ferme l'esprance;
l'clat
inconsciemment
Subit-il
mlancolie a chez
la sensation
comme un
prouve-t-il
manque
dicible de son
total d'instruc-
d'initiative
empreint chez
lui
d'un
regret in-
ne
je
sais
Tout
est
quoi de
danses populaires,
ses
ses
du
fifre
du tam-tam rageur ou
criard, rappellent
comme
gaiet
du saltimbanque ou du
le rictus factice
les
trteaux d'une
baraque foraine.
Le
la
travail, invariable
fourmi
et
de
l'abeille
comme
celui
de
tin,
de
la conservation.
de
mme que
les fibres
comme
filets
au menu
DR-\CNA SAPOCHLNOWKI.
fre-
aux
insectes.
met
Il
profit
des plantes, les lianes, les grandes herbes, pour btir ses huttes,
l'oiseau
ou
les termites
Il
celle
du temps, comme
comme
les
Chaldens,
de
la
la
construc-
aux poques
les
CHAPITRE ONZIEME
2So
La
dignit
humaine
est
lui.
II
ils
sentiers moins
dvient toujours ct du
conduits
par quelques traitants, sans s'opposer d'une faon efficace au passage de ces
caravanes hideuses. Loin de
faire, roi,
le
un
seigneur ou
fusil,
s'est
il
ht
litre d'eau-de-vie.
Une
serf,
un mouchoir de couleur, un
me
c'est l'imagi-
Tout
de l'individu
est l'objet
eaux courantes,
les
du
culte,
venimeux,
les
les
la destine
montagnes,
animaux, particulirement
les btes
phnomnes atmosphriques
vent,
de sujets de
vnration.
A Manyanga
particulirement,
L'homme de son
mort,
il
vivant
ils
un
mauvais sort
ftiche de
tombeaux;
copal est
garder de toucher.
qu'il faut se
fois
le
ils
redoutent de
les
cuisine qu'ils
pour
abords des
la vaisselle,
des articles de
les
les thories
mat-
les seules
auxquelles
ils
attribuent des
les
Babouennd,
se loger
dans un
objet quelconque.
Cette multitude d'esprits volants, errants ou domicilis, prte aux caprices religieux de chacun.
qu'il veut,
Le ngre, qui
en choisit un au
voit
hasard, se l'attache
les esprits
reins ou dans les cheveux, et ne s'en spare qu'aprs avoir chou dans
une
Du
ftichisme a
'^0^^
PMesXnrur
Br-Axelles.
Sorcier
LES BELGES.
11.
5b
283
le
des
et
mobiles humains.
ainsi
portes des huttes, sur les places publiques, attachs au corps des ngres
et des ngresses, pullulent les
Depuis
(idoles).
>7z'A"/ss/
les
taille
la
une
cratui-e
la statuette
compli-
que, spcialement adore par les jeunes mres et figurant une ngresse
tenant son rejeton sous
le bras;
de
la tabatire
au couvercle dcoup,
propres tous
les
usages
les tailles et
nombre
la
sont
le
num-
comme nous
consistent,
des
sorciers
toute -puissante
est
la
cumulards,
Un ngre
les
casse-t-il sa
le
de
district
les sorciers
la
fonctionnaires
mdecins, juges.
ou septuagnaire,
dans
la rcolte, la
s'efface
vient-il mourir,
dvorent-elles
un hommie
libre,
jeune
toute nature, des vnements qui passeraient inaperus dans tout pays
civilis, la
Babouennd
des esprits,
et
l'exis-
soit
aux
malfices d'un ennemi qui a abus ainsi de son pouvoir sur lesdits esprits.
La parole est au sorcier; ce dernier joue un double rle il consulte, invoque et calme les esprits; il recherche et dnonce la vindicte publique
:
l'auteur
ou
les
auteurs desmalfices.
Inutile d'ajouter
que
ou
un innocent, un
tre
tel
tel mfait.
le
ONZIME
CHAPITRE
284
dans
tmoins de
les
Chez
la
le cas
on oblige
les Bacess,
opration,
cette
Babouennd, on
le sorcier;
contraire,
il
l'oblige avaler
s'il
est
aprs
les
on
le
si
sa
prendre un anneau
jet
par
le
traces de brlure
improvis.
les
mmes ordalies.
On les applique
qui
il
est
la
ne faut pas
il
balance de Tlimis est aux mains d'un juge, d'un sorcier avec
des accommodements.
Nanmoins ce )uge n'est pas inviolable, et s'il n'a pas satisfait son public,
est lui-mme accus, soit d'impuissance, soit d'ensorcellement, on le
maltraite dans le premier cas, on le massacre dans le second, aprs l'avoir
soumis aux preuves qu'il appliquait si gnreusement aux autres.
s'il
En
gnral,
village. Mais,
sont aptes servir de doublures au sorcier attitr. D'autres, par got, par
temprament
et
de drogues enchantes.
les
de se
agissements de ce praticien.
de dfense de
relative au
mme
la direction
des travaux
la station.
pour le moindre
arms
de fusils pierre,
motif; elle dure souvent de longs mois. Les ennemis
dont la garde est protge par un morceau de peau de singe, tirent des
Frquemment, de
Dans
Harou
fut
la paire.
appel remplir
le rle
de
la
population d'un
les
indignes mettent
comme
le
285
mme
village.
toujours.
la
localit,
la
route de
La future mre
gne
et
tait
et
onde, soi-
teints de blanc
regard velout, profond, voluptueux, ses mains soigneusement entretenues, dnotaient une origine lointaine des bords du Congo... Peut-tre
tait-ce
la cte orientale et
amene
Au rebours
l'art
de plaire
breuses parmi
le
tait
femme
les noirs
fort
respectueux envers
sexe faible.
Que
deviendrait-elle?
rayons de
l'acheter...
qui
sait?...
s'en-
clart...
Soudain, autour
d'elle,
ondulant travers
comme autantdeserpents,
gramines,
les
au gr des caprices de
flammes s'avancent,
la brise, et
se tordent,
herbes dessches...
Le pays
est
en feu;
gagnent
les crtes
blanchtre.
Ce spectacle
accourus.
Ils
l'ont
calme, en
la
de Ngoyo sont
reconduisant au village.
CHAPITRE ONZIME
286
l'a
hberge
Toute
matin,
la
mis
le
impromptu de
dnouement douloureux du mal de l'trannombreux du polygame, ses amis les marchands d'ara-
la
le
Les cultivateurs
prennent
s'irritent,
les
mme
faon.
Des courriers portent en toute hte, au march de Manyanga, la noude la dclaration de guerre et du premier combat de Ngoyo, avec le
velle
agrment d'additions
rcit
Le makoko du
district, partisan
dans
munique
amens.
visite
des voisins.
au chef de
com-
la station, le roitelet
guerre de Ngoyo.
On
se massacre,
raconte en s'animant
Un conflit
de
Manyanga
grand march
des belligrants.
Empcher
l'effusion
du sang,
la
camp
contre.
Le
etc., etc.
sera dlaiss...,
fait et
tel tait le
puril,
devoir d'un
il
s'agis-
homme
et accepta
le
rle
de pacificateur, de
mdiateur.
Il
sur un
On
du
allait
armes
et
point pour combattre. Rallis l'tendard bleu port par le lieutenant, ils
marcheraient sur Ngoyo, dtourneraient par une salve bruyante l'attention
287
des combattants, et se jetteraient entre eux aussitt en dansant et en chantant des refrains d'allgresse.
Ce programme
fut excute
Ngoyo.
voyant debout
les huttes
nullement avoir t
Non
loin
fut stupfait en
ne paraissait
et
pill.
collines
basses aux arbres rabougris portait des traces d'incendie; mais les
mon-
ceaux, les
taient
par des fourrs de broussailles, taient censs se livrer un combat. Par inter-
on voyait de part
valles irrguliers,
une
tte
et d'autre
fusil,
La distance entre
les
ments de cuivre ou de
allaient se
Harou
perdre dans
et sa noire
deux hauteurs
fer lancs
les foyers
par
mal
que
tait telle
des combattants,
chides de Ngoyo.
L'instigateur de la querelle,
la
brusque
dont
les malfices
ma
belle esclave
traduit l'interprte
connatre vos griefs contre vos frres, et marcher avec vous contre eux
s'ils
se trouvait
du
ct des
marchands
d'ara-
Manyanga,
il
cita les
mme
poque par
le
On
n'a
pas oubli, en
effet,
que
le sorcier
de Manyanga, attacha
l'arrive
CHAPITRE ONZIME
288
Il
sans
la
me
faire connatre le
Harou
si
ils
rumeurs
faire
et ce
vous
retire
ma
des
dclaration,
cette
don de
le
se se trouveraient.
se firent entendre...
Au cours de
cette palabra
(le
mot
est
cultivateurs
traditionnel), les
avaient cess le feu; runis par petits groupes, on les voyait gesticuler en
ils
ils
avaient
distingu les faisceaux de lances fiches en terre par les marchands d'arachides, sur l'ordre de leur chef.
La mdiation de Harou
fut efficace.
runis dans
Au
le
mme
hommes.
mes
la
les frais
d'une rconciliation
tapageuse.
Le
soir, la
la
la
station.
Harou,
hampe
le
satisfait, fier
d'une uvre rellement salutaire pour les indignes des rives du Congo.
la
berge oppose,
si
noblement
le
lieutenant pouvait
un tendard semblable
celui qu'il
servi.
gauche acqurir, au
nom
de
la
tait
parvenu sur
la rive
u^
CHAPITRE
Brler
le
taralara
Descente de
lyumbi.
la
XII
colline de Zinga.
Makoko,
roi des
Rcit de Susi.
Le mont
Wambundu.
Braconnier vers
et
le
Stanley-Pool
de
fortifi.
les villages
de Zinga, Alowa
et
A l'est,
Massassa
II.
^7
CHAPITRE DOUZIME
290
Tous
ces districts
2,350 le
nombre des
Mvula
et
et
couronnes de
dans
la
contre.
Mais, jeunes et vieux, ces indignes sont des tres essentiellement super-
stitieux, et le
fusil la
main.
Leur mousquet
poudre parle
la
l'occasion d'un
est
comme
s'ils
ils
se mettent tout
un
tic,
la sorcellerie.
Le second jour de
Krouboys
la halte
et les Zanzibarites
Comme
du camp,
de voyage.
du campe-
ment
et
gers.
la
ils
les
travail
d'criture,
s'approchrent et examinrent
s'enfuirent toutes
jambes vers
les
le
une
l'officier,
plateau
comme
d'oiseaux de proie.
camp.
file
de guerriers entourait
le
2-)i
de
les fusils.
la
Qu'y
demanda
a-t-il?
menace
la
bouche,
comme
si
le fusil
main,
la
taille, coiff
le
marques sur du Lirjtara (du papier). C'est trs mal d'invocontre nous les esprits! Notre pays sera dvast, nos chvres
quer
ainsi
le
taratara;
calmer leur
paraissaient
Babouennd
fondes.
les
aux
Il
clats
nous reste-
de cette trange
'fallut
Est-ce bien
le
et les
principaux personnages
de papiers insignifiants.
ri
le brlez,
folie superstitieuse.
des assaillants
liasse
vous
une
si
taratara
Il
allait
chercher
aux Babouennd.
Oui, rpondirent-ils,
c'est
bien
celui-l.
Ils
n'tablissaient
aucune
le
En
brler ou
le
l, dit
CHAPITRE DOUZIME
Oh
ngres
et
est
il
siner,
est
faire
du
soleil,
de des-
dpart.
Sur
Kroumens,
les
Krouboys,
les
Kabindas,
les
wagons, quilibrrent
qui
le
steamer
En
transportait.
le
Au cours de
bateau,
Cette
puleux
manuvre,
cette dernire
rompit.
se
s'tait servi
de
pice
un honnte
l'essieu
industriel anglais
de
la
il
Au moment de
pice de bois
le
n'tait
le
la
d'-
pourriture
On
du Comit envoyrent au
la
marche en avant.
groupe d'arbres
essieu de
wagon de
Le lendemain,
excutrent une
diable,
sous
les
voisins
un
gaac
transport.
les
hommes de
manuvre de
l'escorte,
pontonniers.
la
ses,
fourni
matire employe.
avait
le
le
charronnape
une large
eaux profondes,
n'offrant pas
un
seul
endroit guable.
Une
Les arbres
les
et les lianes
matriaux ncessaires
ce travail.
Le
14
septembre au matin,
la
caravane quitta
le
plateau de Zinga.
dement de
comman-
chargs de
matriel
naval,
de
matriaux propres
aux constructions
d'une station future, s'branlrent aux cris et aux chants des convoyeurs
nou's.
La descente de
la colline offrait
299
nulle route n'tait trace, coupe et l par des bancs de rochers ou des
niveau de
la rivire
Les mules
et
l'emplacement du camp du
passer.
bourriquets s'engagrent
les
Ctoyant allgrement
les prcipices,
les ravins et
changements de
mettant eux-mmes un
aux passages
des voltes
pieds,
pic.
et
excu-
des demi-
hauteur.
Il
mme
aux timons, ou
pour
faisant fonction
les
les
cordes attaches
aux autres
chaque pas
les
que
les
la rapidit
la
mouvements de
route parcourir,
le
l'essieu
de
capitaine d-
l'engin de transport.
sol,
Le steamer En avant, cahot, s'inclinant bbord, se relevant, se coule wagon, s'avanait, descendait la pente de la colline, timon
par de noires cratures, que la ncessit rduisait au mtier de btes de
chant avec
somme.
La traverse extraordinaire du steamer touchait
le terrain
allaient atteindre le
En
ce
sa fin.
Le port de
salut,
moment,
quet d'arbres
le
ponton
sur la rivire.
wagon bateau
un ravin
et
jet
fut
Charybde
rcifs,
un bou-
Un commandement de
le
ravin.
la
grands arbres,
la rejetrent
par un
chargement
dgringola
dans
l'excavation
ravine,
son
heureusement peu
profonde.
Les convoyeurs
noirs
lchrent
cordes et
brancards;
le
timon du
CHAPITRE
394
chariot
abandonn
DOUZIME
tomba
heurta
sans
Les noirs s'empressrent autour de leur matre; deux d'entre eux le soulevrent et l'emmenrent jusqu' la dernire voiture o Stanle}', secou par
des cahotements pouvantables, en proie l'inquitude, l'anxit, proc-
lui faisait
la
la
les
vtements en lambeaux,
un cri
demanda
<>
et sautant
il
en bas de
Le mundel
Qu'y
a-t-il.-
membres
ses
les
d'effroi.
le
de
port par
la voiture.
lit
Son corps
et
la
catastrophe.
tait
n'tait fractur.
la hte, revint
On
le
plaa aussi
commodment que
Les deux chefs de l'expdition durent, pour quelques heures, se confier la prudence et l'habilet des ngres, qui surent les conduire sans
nouvelles catastrophes jusqu'au bas de la colline de Zinga.
Stanley, faisant appel a toute sa puissance physique, a toute son nergie
morale, vainquit
la fivre
et reprit
le
commandement de
les
l'expdition.
contusions
qu'il avait
sur
le
On
la
bord de
la rivire,
le
malade
aux soins
et
le
Pool.
Le
iS septembre,
terrifiantes d'Inkissi, le
steamer
il
lana sur le
En avant
et les
allges.
Le matriel
et le
de nombreux vo3'ages
d'aller
et retour,
Msampala.
Ces dtroits sont constitus par une succession de crtes rocheuses
qui
mergent de
l'eau,
coupent
le
courant
quatre cents yards, et laissent entre elles des espaces restreints pour
le
d'incessants
297
de
de
la rive droite,
gauche, en halant
la rive
trs
pniblement,
est vrai,
il
aux
mais
elle tait
intempries du
sommets des
moins expose
et
ciel
aux fatigues
avanait,
les
d'eau.
Le
Braconnier
12 octobre.
et sa
le district
le
makoko Luemba.
Les rapides Lady-Alice rendant inutile toute tentative de navigation sur
le fleuve,
Sur
les
les
hommes de
l'escorte ouvrirent
un chemin,
le
les
couvrirent de broussailles et
passage.
eux
les
au souverain de Ntamo.
Cette apparition mcontenta Stanley. Susi, bientt rejoint, expliqua sa
prsence en narrant
Ngaliema
les
ou mieux
il
n'avait
pu s'opposer aux
venus du
Selon
Zombo
le rcit
et exigeant le
Ce
roi,
toire qui
de Susi, Ngaliema
du grand
makoko
roi des
un hbleur, un
Wambundu.
le nom
tait
la rivire d'Inkissi
II.
le terri-
jusqu'aux
Ntamo
38
faisait
CHAPITRE DOUZIME
29S
marchand
d'esclaves, d "chapper la
LesWambundu
taient
et
enrichi dans le
dpendance de Makoko.
une peuplade
ils
hommes
visage ple
commerce de
un pouvoir
ils
commerante;
attribuaient aux
une influence
malveillant,
nfaste.
La
les rcits
des colporteurs
le
pas-
la pense
s'tablir
le
marasme commer-
moyens
ils
cherchaient l'empcher.
Ngaliema,
de Stanley.
les
cadeaux
qu'il
serments
les
avait
reus,
Wambundu
Les
Ntamo de
reprsailles,
la
les
avantages que
son frre
la
prsence
menaaient
intraitables, inexorables,
le
chef de
lui
les trangers.
De
Un
telles perspectives
la
pense de rendre
Susi avait
partir,
emmenant
ses
hommes et
les
bourriquets chargs de
prsents restitus.
et redoutant les habitants de la rive droite, les makokos
Mahma, de Mtwa, de Bwabwa-Njali, Susi avait march l'aventure,
ctoN-ant la berge sud du Congo il bnissait les circonstances qui lui per-
Chass de Ntamo
de
Une
foi infinie
299
angois-
du fidle Susi.
Par moments la froide raison leur reprsentait que ces rayons d'espoir si
consolants n'avaient en somme aucun fondement mais l'esprance tait
tenace, elle fournissait les arguments et les sophismes l'aide desquels la
ses qu'avait laisses
le
i^cit
Ces moments chappent toute description. Les luttes qui se livrent dans
la tte
de deux
hommes
vages, reconnaissant
eux-mmes
le
pour
et le contre
LE ZAXZIBARITE SU3I.
la faim, la maladie, la
misre
ces
La raison leur montrait un abme ouvert sous leurs pas; une bande
d'hommes dvous, dcids les accompagner aveuglment, disant nos
:
ils
et qu'ils
s'taient
chargs torturait
les
agents du Comit
CHAPITRE DOUZIME
300
La marche devenait
difficile
et prilleuse.
En
les
pentes et
Sur
plateaux ou dans
les
des rivires,
joyeux entre
les
unes,
les
comme
les insterstices
gorges de
le
on
On
la
la
l'infini.
En
raient
le
la rivire
Wambundu
palme, de manioc,
les
de l'endroit se mon-
dises
Loa, bivouaqua
d'in-
le
compte de Boula-Matari.
son sujet.
Il
combien
qu'ils
que
seuls, ces
eux-mmes
tageuses.
Les
et qu'ils
conditions
trs
avan-
ils
joig-nant le plus
souvent
301
de
riches prsents.
pente
et la
Pour arriver au
wagons, reprendre
fate,
il
haleine.
fallut
les
six mille
au nord-est,
le
Dover
les
leurs futaies verdoyantes tranchant sur le blanc d'argent des collines tin-
du fleuve gigantesque.
Longtemps les voyageurs contemplrent
et petits
ce superbe
panorama; Mowa,
de
la
des dangers vaincus, des journes de repos, des heures de fatigue, dedfaillance ou d'espoir, s'chelonnaient devant eux,
comme
le
autant de vivants
pass; .vers
l'est,
c'tait
l'avenir.
A
rive
l'orient
de
la
et les villages
de
la
feuillage de
s'talait
la colline
de Kinduta,
mme
ils
l'hostilit
des indignes ou
les noirs
qui
le site
avaient dcouvert
ciel
traait
la
habitants de
inclment?
une route du
DOUZIKME
CHAPITRE
702
L'emplacement du camp
s'installait
ondulant au souffle de
vert,
du rouge
et
du
La vgtation y
Usansi.
semblaient
les tentes
la
masse,
nuances veloutes du
jaune.
tait merveilleuse;
beurre, qui donnent une belle noix brune d'o l'on extrait une graisse
excellente pour les roues des
wagons
et les
d'lais,
prcieux palmier
qui fournit aux indignes, outre un vin dlicieux, un beurre jaune que l'on
fait
dans lequel
ils
une
Bref,
manquait
flore
les
spcimens de
un
coin
du paradis
terrestre,
auquel
il
la
dans
besoins.
Non
loin
les
et
Non loin de cet den s'levait le village d'o Makoko prsidait cens;ment
aux destines des peuplades occupant le vaste territoire des Wambundu,
et servait d'arbitre respect dans les questions gordiennes qui s'lvent
entre les chefs des districts limitrophes s'tendant au sud du Stanley-Pool.
Le
de
la
novembre, ce
trs
haut
et puissant
Makoko
se rendait auprs
camp
d'Usansi. Des
la cte,
sachant que
l'escorte
du
royal visiteur.
Voir Stanley
rcits qui
et ses
compagnons, contempler
couraient
l'tat
de lgendes chez
les
les
peuplades riveraines du
Un
besoin
les
en prsence de .Makoko.
en croire Susi,
et
son hostilit
le roi
tait
des
Wambundu
redouter pour
le
dtenait
succs de
l'expdition.
faits et
paix ou
la
la
prfrable.
tait
ncessit
d'amadouer ce souverain, de
s'en faire
un
un ami, un
alli,
frre
de sang.
Au premier coup
d'il, ils
lante.
Le
et
petit
dont
le
et
apparence de bonhomie
conciliable,
Makoko
nom
Bien
et
mais bien un
qu'il soit
un appui.
un mtre des blancs
auxiliaire,
accompagnant
toujours
la
physionomie une
et ses qualits,
difficile
irr-
et leur dclara
son
dsignant du doigt
la
Voil l'insigne de
fourrure de l'animal
ma
dignit.
s'assit
dessus, et dit en
cercle autour
de
l'ouverture des
pourparlers.
CHAPITRE
304
de votre royaume:
DOUZIME
je
des
hommes
ma
promesse,
Ntamo
mon
me
Lors de
'
Ngaliema qui
de
les
une
de
mon
retourn
je suis
vers eux. Les gens de Mfwa, que j'avais connus dj, m'ont oubli
ceux de
souvenir.
mpoutou
afin
reu la visite de
j'ai
dcider venir avec moi, dans les environs de Ntamo, pour y fonder
ville,
la
Ngalierha,
comme
nantissement de
ma promesse
et
en garantie du bon
accueil qu'il devait faire ceux qui reviendraient avec moi, m'a remis
sceptre,
et
un symbole,
les
un
insignes de la royaut.
pour y remplir mes engagements. Vous pouvez voir vous-mme mes bateaux, mes wagons de transport, mes marchandises, mes armes; je vais
me
grand Makoko
suis certain.
le
grand tleuve,
mon
histoire,
j'couterai
j'en
Le speech de Stanley
fut
entendu par
les assistants,
religieusement,
aux lvres de
le
plus criard,
de ses compagnons. Nous sommes eftrays du rcit des actions des mundels qui brisent les rochers, qui font voler leurs pirogues de fer par
dessus les montagnes, qui renversent sur leur passage les plus grands
arbres de nos forets, et dont les armes retentissantes tuent des distances
incalculables les
animaux de
la
contre.
imports par
les
blancs
.^
Que
nuisibles,
ces
provocations
Pourquoi veulent-ils
nous
aux
ruiner.
pourquoi
ciel
nous
les divinits
de
305
la terre et
du
pour prendre possession d'une partie de notre royaume, nous nous sommes
indigns juste titre. Ngaliema s'arrogeait un droit, un pouvoir qu'il ne
possde pas. Quel est ce Ngaliema? N'est-ce point un transfuge de
tre des Batek, a qui
notre territoire
bienveillance
con-
.-
du fleuve?
et dites aux hommes de votre race que Makoko est le seul made la contre qui s'tend de Ntamo aux bords de l'Inkissi.
Depuis que vous la parcourez, nous connaissons journellement vos
parle
tre
la
de commercer sur
et
i<
lac
Sachez
nous surveillons les hommes blancs. Si leur prsence est funeste, s'ils
nous mprisent, s'ils sment la ruine ou les malfices sur leur route, ce sont
des mchants auxquels nous sommes dcids faire une guerre implacable.
Ni Ngaliema, ni un Batek, ni un de ces marchands qui vont acqurir
actes;
l'ivoire
rive
du
Makoko, grand
J'ai dit.
Une approbation
roi des
un
Wambundu,
qui gou-
Bientt
foule se calma
la
la
contre pour
les
coutumes
la
parl,
grand
premire
fois,
et les
et
roi des
ne puis tablir
je
un Mbundu. De
lorsque
pouvais savoir
je parlais
si
mme
Ngaliema
Batek. Aujourd'hui
je
moi
me
territoire
et
je lui
II.
un
de dire quelle
mon compagnon
blanc, de
Makoko,
je
ne
je le
con-
et
diffrence entre
serait difficile
que
moindre
la
vous
qu'il
une
je traversais
il
mme,
Wambundu. Quand
Batek
les
le
routes tracer
dans
ses sujets.
3()
son
CHAPITRE DOUZIME
3o6
dit
Makoko dans un
heureux de
mes domaines.
J'accorde
et
Makoko, en
connais,
je
poudre, des
balles,
lui
des vases, de
et
Makoko
a parl.
Bravo
bles
qu'il s'tablisse
par un grand
prs de Ntamo!
Makoko, pensrent
entendre
la poterie,
il
s'agit
de savoir
si
l'avenir
souhaitssontfort agra-
tantes
comme
ils
songres.
Nanmoins, selon
l'usage,
pour terminer
Makoko
joie
etc.,
en change,
il
rayonna
les noirs
du Congo
les petits
cadeaux
Allch par
Makoko prsenta un
voyageurs,
Wambundu,
Ngako
l'attrait
certain
Ngako,
frre
d'un
chef des
discuta
les
le
yeux o
majest,
il
nor
leo.
invita
Ngako
quia nomi-
peu a Ngako;
il
307
cependant
se rsigna
la
con-
du
Pool.
'.
je suis
enchant de
faire ia
con-
la ruse,
le
le
de couleur,
elle tait
les
Vers
le soir,
tit
la
navette entre le
de
camp
un gage
fraternit.
Ngaliema vous
mon
donne, moi,
un
Makoko
est
Stanley; mais
nuit
il
trait
\'a-t-il
nous
disait
laisser
cette
comme
la
longtemps
ils
le
tentes.
peut sommeil-
proccupation ou l'imminence d'un dansommeil toujours troubl par les moustiques. Depuis
la
Dans de
lune argente,
Braconnier
dormir
telles conditions, le
afin
beaucoup plus
la nuit
que
le
jour.
s'affaisse
sur lui-mme;
les
ils
yeux sont
clos,
le
mais
porte
la
tente plante
aux
DOUZIME
CHAPITRE
3o8
mme
bords du Congo,
allies.
nocturne.
Makoko,
Le
l'enceinte barricade.
le visiteur
dit-il,
le
Zanzibaritc.
Non
non
velle; l'aube
il
nom
Le mun-
soleil.
de .Mako'Ko.
la
part
ment. Bientt
baritcs, des
le
la
Krouboys
Que
se passe-t-il
comme pour le
combat.
tance de
Makoko
qu'il refusait
de
et
dire
tous
de son peuple.
s'allier
Ngaliema,
wambundu.
Makoko est un bon
les guerriers
Boula-Matari
frre.
le
remercie. Si Ngaliema
De
telles
n'hsi-
le sommeil au camp
deux agents du Comit d'tudes employrent les dernires
d'Usansi. Les
heures de
Wambundu
la
Ngaliema. ce
nuit 'prparer
un plan de dfense en
cas d'attaque
de
CHAPITRE
XIII
Le blockhaus de Lopoldville.
l'aube
du
Les plantations de
la
cinquime
fine et serre
le
Stanley-
station.
tomba sur
Usandi
nuages
le soleil
un
ciel
bleu
fonc.
Sur
laquelle se groupent
le
versant occidental de
comme
la colline
les
au sommet de
huttes
du
village
aux rayons de
l'asti'e
du
jour, de
vagues
CHAPITRE TREIZIEME
3fo
le
camp d'Usandi;
et des
trombes
d'ivoire rougi,
comme un
de l'agent suprieur,
ils
la
tente
munie de
fusils et
de cartouches, ds
la
premire
mtres du camp, surveillaient l'approche des ennemis. Susi avait pour consigne de ne pas piendre l'offensive; de se replier sans coup frir vers le
camp
si les
si les
ennemis ne
tiraient pas,
Ngaliema a rendre
visite
il
les
et,
aux blancs.
les
hommes
de grand'garde
et tentrent
en vain de
malfices. Susi, ferme et inbranlable, leur dclara qu'il tait charg simple-
ment de les amener devant les tentes o les blancs attendaient im.patiemmcnt la visite annonce des naturels de Ntamo.
Mais nous venons pour combattre; nous voulons tuer les blancs et
tous leurs compagnons; nous ne sommes pas des amis, disaient les mercenaires de Ngaliema.
Eh
dessus,
bien, rpliquait Susi, vous voyez d'ici nos maisons de toile; tirez
si
vous
le
mpoutou ou de
la cte orientale,
du
les hostilits.
mundel.
sans
arme
les
et
comme une
aux interlocuteurs.
leur vue,
le
murmures parcoururent
l'assistance.
la
main de Ngaliema
bonne
et
chef de
deux mains
Ntamo de
sa
visite.
le
311
d'ici
stance
on peut
mme
effarement.
La pseudo-arme,
la
mundels.
Stanley, ravi de
fliciter
Mes
l'effet
Ngaliema de
sa venue.
tentes sont
l,
ramne du mpoutou
des bateaux, des wagons, des maisons prtes tre montes dans
sinage de Ntamo. Le peuple blanc viendra les habiter.
messes;
je suis
digne de porter
puissant Ngaliema.
Entre-temps, des
On
rcemment
le
Wambundu,
des sujets de
en bouche.
J'ai
le
le voi-
nom
Makoko
grossissaient l'assis-
de son amiti.
On
disait aussi
blancs d'une
Ces
on-dit
village
arme formidable de
n'taient
point
sans
de Makoko, on pouvait en
Makoko
Wambundu
fondement;
effet
arms de
le sentier
des
huttes
du
auprs
fusils,
dbouchant en
mont lyumbi.
de
et del
ils
taient venus,
ils
renomms de
la
bande
et s'ap-
prtant oublier les fatigues endures par les marches antrieures dans les
dlices
CHAPITRE
3 12
TREIZIEME
hommes
fermaient
la
les
deux explorateurs;
plus joyeux que lugubre, serpenta entre les tentes, les baraquements et les
du Comit
s'assirent assez
par
les Batek);
devant eux
en
et
tigres
il
avait
la
premire
fois,
jusqu' l'heure de
la
prsente sance.
hommes
les
il
s'il
lui tait
qu'il tait
dispos commercer
s'tablis-
saient prs de
commerce
blancs,
der un tablissement.
crois les
hommes
qu'ils n'oseront
pas affronter
la colre
le
ils
sont prudents
et je suis
je
sur
chefs de toutes les tribus qu'ils ont traverser encore avant d'arriver Ntamo.
Oh
oh
Ngaliema
fait
parade
Ce
les
hommes
temps de prparer
le
dpart; m'bot,
mon
et rsolu
du chef de
veux avoir
le
Le ton ferme
d'ici l, je
l'expdition
a.
provoqua dans
l'assistance
ils
formidable.
Bientt Ngaliema, s'approchant de Stanley et de Braconnier, esquissa
un
demanda
la
313
hommes
blancs?
mon
frre
venus du mpoutou.
Pauchu
de
en
flon.
fils
Il
Enjeli,
la
multicolores,
couvertures
botes
son
et
et les
les richesses
du ngre
introduisit dans le
miroirs,
tain,
de bibelots,
quincailleries,
rs...
les visi-
teurs.
rente, choisit
des
chandises
repr-
lots
il
en
fit
SIEGE BATEKE.
un paquet, le noua soigneusement et s'apprta l'emporter sans invitation pralable de Stanley, mais
en interpellant l'agent du Comit dans les termes suivants
:
o vous
tes.
Mes
allis
mon
retire
ils
vous feront
la
guerre, et
je
vous
amiti.
j'irai prs de Ntamo. Tous les U'ambundu le
aucun droit, aucun ordre donner dans cette contre.
dsirent.
Vous
Vous
et les
pritaires
n'avez
du
Wambundu
sol, ils
de
faire
Mais Ntamo
est
ont autoris
Wambundu
ma prsence. Vous
n'empcherez pas
les
peuple,
mes
et l'habitent,
Que m'importe
votre village
hommes
la
je
grande
les
ils
II.
ils
rivire
Mes
que
j'difierai
frres n'ont
une
aucune
les
ville
crainte,
savent se dfendre.
AP
CHAPITRE
314
Assez, assez!
TREIZIME
visage boulevers,
le
je
tente, dit-il
Aprs avoir
marchandises
le
seuil
de
la tente,
un gong
s'arrta;
son attention.
demanda- t-il.
rpondit gravement Stanley.
plus malin que son pre, mit l'ide que
Qu'est cela?
Un
ftiche,
Enjeli,
fixa
il
Oh! Boula-Matari;
moi
le
prtendu ftiche
tait
demanda Ngaliema;
laissez-
l'couter.
Impossible,
hommes
mes
le bruit, le
le
si le
doigts.
impatiemment
le
Je veux, je
veux l'entendre!
Ngaliema arracha
le
gong
cria
de
sortit
et
la
tente
ngre de Ntamo.
en
profrant
des
menaces.
Stanley et Braconnier s'lancrent sur
le
fusiliers
dans
les
hurlements des
assistants.
Les
l,
de leurs chefs.
cement du camp.
Sur
l'ordre de Susi,
tmoin de
grouprent, menaants et
Un
seul
la querelle,
les noirs
de l'expdition se
mot de Stanley
et
suffi
pour amener
le
trangers l'expdition.
la
le
dnouement tumultueux
315
Makoko,
fidle sa
Wambundu,
Stanley. Les
fusils
des blancs.
le
camp
un
d'Usandi, depuis
instant
Ngaliema
et
son
du
la gravit
commencer
comme pour
quter l'ordre de
le feu.
faibles,
sauvrent
les jours
des
camp
d'Usandi.
hommes de
amene.
qu'il avait
je
ne puis rpondre de
la
modration
de nos braves soldats, et des dfenseurs que m'envoie mon vritable ami
Makoko. Fuyez, vous avez maltrait le ftiche de guerre, il est courrouc
continua Stanley en frappant sur
contre vous. Je
le bats,
mes
votre arme qui
cet appel
s'effraye.
Wambundu
le
gong, voyez
qui accourent, et
emmenez
tous vos gens. Les esprits malveillants invoques contre vous m'assurent
une
et
la
comme
ils
de
s'enfuirent
du Congo.
Le 9 novembre, une escouade de jeunes Zanzibarites runis par Susi
partit en reconnaissance sous les ordres de Braconnier.
de sonder
de l'expdition,
et
de
l'accueil
Sa mission
tait
le
moins d'obstacles
Des
la nuit
et inlor-
mait Stanley de
la tranquillit
de
la contre, et
les,
sries de
montagnes,
forts, etc.,
que prsentait
les
habitants
le territoire
spa-
CHAPITRE
3i6
il
TREIZIME
plus question
n'tait
le capitaine, le
Ntamo
chef de
avait, avec
son arme,
blancs.
l'est;
le
i6
milles
du
rivire
novembre au pied de
village
Lutess,
de Ntamo
recevait
visite
la
tait
la
Ngamb^ragi,
de
allis
les
amenrent
sise
quelques
le 19, l'expdition,
de Mbama,
la colline
Makoko,
Ngako,
et
arrivait
dans
le
ce village.
la
fleuve les
Le
tait lanc,
les
la patrie belge,
la
crique paisible o se mirent les palmiers cjlamus, les bananiers, les mille
plantes gracieuses qui abritent sous leur vert feuillage
Ntamo ou Kintamo
huttes de
les
{ki
lui
Ntamo
trois mille
et les
Stanley-
Falls.
cette
d'tudes,
mme
la
station
de Lopoldville,
tait
choisi
et
du Comit
acquis
dfiniti-
vement.
Lopoldville,
s'lever sur
terrain,
custre
comme
du
le
cet
la
devait
exhaussement de
fleuve Congo.
la
les
y projette, en
maisons de la station,
et
une sorte de port naturel, havre commode et sur pour les embarcations,
qui fora de Lopoldville la capitale commerciale de l'Afrique centrale.
De
31:
deviendra un jour
occidentale, et
le tenniynis
le lieu
les
matiques
cte
et mdicinales,
les
la
noir.
gomme,
cur du continent
de teinture,
les
plantes aro-
la cire, la
La
admirablement choisie
mande
amont
la sortie
elle
com-
du fleuve un peu en
(/d
Le
resque achev.
Au
loppe sa large
expansion, qui ne
i.i^oo
kilomtres
approximativement
fois la superficie
du
lac
trois
de Genve.
les a
Les buffles et les lphants frquentent ces grandes les boises; des troupeaux innombrables d'hippopotames peuplent les eaux du lac, et sur ses
rives sablonneuses d'normes alligators rchauffent au soleil leurs carapaces
paisses. Mille varits d'oiseaux aquatiques, plicans, cormorans, hi-ons,
ibis,
Sur
la rive
nord resplendissent
la
hauteur varie de
CHAPITRE
3i8
TREIZIME
les rives
du Pool sont
les
Les tablissements indignes y sont trs rares. Sur la rive septenMfwa et Malima, dont nous avons parle, sont les seuls centres
trionale,
populeux.
Les uns
de hautes
niers,
et les
et
Nkounga sont
mridionale.
la rive
et parfois ados-
gigantesque.
L'tablissement de Lopoldville, premire station
du Moyen-Congo,
du Comit
d'tudes,
commandement du
confi au
La fondation de ce centre
Nos
le
nombre d'incidents,
nom Ngaliema.
Comme une
qui
lui
pour dfi-
conviennent.
sommet d'un
girouette place au
quelconque,
difice
Ngaliema obit toujours aux plus forts courants, aux soufles du moment,
l'impulsion que lui inflige la multitude lunatique effrontment appele sujets du roi de Ntamo .
En
emporter par des rflexions souvent dcourageantes au point de vue du succs de la mission qu'il doit accomplir
Bien des
fois
et discuter, jouer
de ruse avec
le
est,
avec la race et
la religion,
le
plus grand
facteur dans les volutions des peuples et des civilisations, dans la formation
des
traits distinctifs
influences par
le
gent du globe,
dsign, parco/
genre de
c'est
\re
vie.
ainsi
cheval
le
Que
l'tre
et
humain, l'animal
la
s'est
le
plus intelli-
modestement
le
gnes,
ile
comme
!i9
les flancs
des monta-
soit
la terre
qui
le
qu'il
embrasse
vivre,le tue, faonne toujours son corps et son esprit aux formes variables
fleuve vaste
comme une
mer, dployant
la
nappe majestueuse de
ses
.^^C'-'r^Sjy
-v/j/A-
% V%
^o'3?-^
VV
.
J^
un passage aux
cata-
bes de collines,
fertile,
l,
dessches, sous
un
soleil
de feu,
ici,
du Comit
et
son attitude
CHAPITRE TREIZit.ME
S20
Le
le 4,
dcembre,
il
il
le 5,
la
la
nuit,
dcidait le
il
Ds
le
de
les notables
Stanley
Braconnier.
et
hommes
courageux
ngre dans
le
d'escorte.
camp,
fait
telle tait la
la
consigne
comme un
livrer passage, le
lui
refusa nergiquement.
De
sceptre.
noir poussa
seur.
un
cri
le
du Zanzibarite
L'arme dvia,
la balle siffla
jaillirent
fusil et tira
des
flots
de sang. Le
la
les
Au
poudre,
la
mort.
Eux-mmes
Ngaliema.
introduisirent
dans
les
le
camp
le
chef ennemi et
incident.
Une
de plus,
fois
douceur,
la
la
la
imminent.
Ngaliema, amen confesser ses intentions malveillantes, se repentit,
jura de nouveau amiti et fraternit ses voisins de Lopoidville.
Sur
la
demande de
camp de Lopoidville.
serments du chef de Ntamo ressemblaient autant de serments
Mais
les
le
LES BELGES.
II.
4i
^o
Ch Iwrvt'nurns. duL
J.BemJiaul
Se.
mme
ils
taient prononcs,
ils
escadrille de pirogues,
La
petite
garnison de Lopoldville,
commande par
En
mont
avant.
Braconnier, se
s'emparer des embarcations en raison du petit nombre de leurs dfenseurs, changea de tactique devant les forces runies de l'expdition.
Confiant dans la patience sans gale des blancs,
il
osa se prsenter
devant eux.
jour;
ils
nous vendent
ils
les
pro-
nous aident
de frre
d'ami,
Boula-Matari,
de
et
sang
de
chaque jour
moi
l'amiti;
gnons, nous
Par grce,
avons
fait
dsormais
cria
l'change
je
je
frre.
du sang:
je suis
et resterai
votre
alli,
votre ami;
Le
du
les
eaux calmes
large et ferme, flottaient indcis, laissant voir des troues d'un bleu
sombre
et
profond.
CHAPITRE TREIZIME
324
Une
lgre couche de
largi, et
les
du
fleuve
d'arbres d'un
Dans l'aprs-midi
les
nuages se dissiprent:
le soleil resplendit
remue-mnage
dans toute
fantastique que
haut Congo,
les milliers
les
le territoire,
rvolutionns
depuis plusieurs jours par la prsence des blancs, sont tous accourus ds
l'aube sur les bords du Stanley-Pool, pour assister aux essais du monstre
marin.
les enfants
ddaignant
monde.
Quantit de canots indignes, de pirogues grossirement sculptes, sillonnent le fleuve d'autres, choues prs de la berge ou rattaches par des
amarres de rotang aux arbres du rivage,' se balancent sur place, encom;
un
tourbillon de
dessus du navire;
la
Ngaliema a
les
le
Le lendemain
cet effet,
il
envoie son
fils
contre les
le
il
se lve
est
wambundu,
visits
Ce
il
possd de
monstrueuse pirogue des blancs.
Enjeli battre la
la
les
et
de Braconnier.
Lopold
, il
fallait
le
de terrassement, dpouiller
vivace qui l'encombraient,
le sol
prparer en un mot
le
terrain
pour
la
con-
struction.
Le mois de dcembre, consacr en entier ces occupations, offrait heureusement une priode favorable la sant de chacun des menbres de l'expdition.
la
le
courage
325
et l'nergie
la jalousie,
le
et
dange-
la
future capitale
du
Moyen-Congo.
L'dification
puissante
de
abri,
cet
dfense
inexpugnable, protection
toute-
contre
fatigues.
que
cote, par
et le
du clbre explorateur
anglais,
ici la
nomencla-
deux
petits arbres
un
cinquante de long
lianes,
bambous,
aux
et
un mtre de diamtre
emprun-
tes
la
Ds
le 10 janvier 18S2,
le
d'un vritable village auprs duquel devaient rapidement grandir de dlicieux jardins.
Un
Huit mille bananiers y taient plants et bordaient la longue avenue conduisant du blockhaus au port naturel de la station, havre paisible form par
les
des bananeraies,
30
mangos (pruniers)
15
pommiers
CHAPITRE TREIZIME
326
les
choux,
le cafier,
La
le
sorgho,
la
canne sucre,
extraordinaire de
fertilit
dont
la confiture.
Indpendamment de
cerisiers,
la terre
le
le
bien-
tentes de
campement
le flanc
de
la colline
au monde civilis, avec esManyanga, Issanghila, Vivi, Boma, Banana; et les indignes des
alentours, Batek des deux rives du pool, Wambundu de la rive gauche,
cales
conquis par
la
droite,
fit
les
denres alimentaires,
blancs
trangers.
la
curiosit avait
amen de tous
les points
du
de
la
la station
dans
satisfaire
les
fixes et
de
l'industrie
modrs.
en partie
la
il
fallut
locales, les
mtres d
327
toffes, fusils,
cou-
etc., etc.
la
De
aux explorateurs
le
dvouement momen-
Wambundu,
les
dons merveilleux
qu'ils tenaient
de
la
un
attrait irrsistible,
une
sorte de fascination.
De tous
o s'arrtaient
les points
de
la
mise en
vente des marchandises de Lopoldville, partaient des caravanes interminables d'hommes, de femmes, d'enfants,
nombreux des
Pendant
les
L'conomie imposa
Gamankono,
d'tudes, un
le
makoko de Malima,
le
ballot
On dut cependant
livrer
messes d'amiti.
purement
civilisatrice et
satisfaisait les
agents d'une
les
une spculation
En
financire,
une grosse
affaire d'argent.^
l'instar
sa premire tape
sur
un parcours de
re, dblaye,
premiers rudiments de
six cents kilomtres
villes
s'chelonnaient
la civilisation,
et vaillants.
un nouveau pionnier
CHAPITRE TREIZIEME
328
Velde,
officier
d'artillerie,
arrivait
Lopoldville
pour
diriger
des
mme
bleue,
inter-
CHAPITRE XIV
La premire
factorerie belge
Les
au Congo.
articles
de troque.
M. Delcommune
Les productions
Les cultures.
et les chefs
de Borna.
'rtVMr^l^
%i
l'apparition
sur les
^^
marquant
ainsi tout
jalon philanthropique.
LES BELGES.
du Comit
d'tudes.
II.
les
CHAPITRi: QUATORZIME
330
neutre
Ils
tait
et
de secours.
le
plus efficace.
du monde
nouveaux comptoirs
commerciaux.
On
que
sait
la
Portugal, taient
le
les rives
du
bas Congo.
profit
les
commerce
d'Afrique
pdier, Anvers
Daumas, ngociant
tait,
de
l'initiative
en
franais,
la
africains.
etc.
enfin
consom-
le
Belgique.
les
la
mille formes fantastiques, passant par les nuances les plus fines et les plus
dlicates
du
rose,
du
vert,
du
gris et
du
comme
Tous
les
gratifier
la
surface d'une
mourant
les
mer
s'enfonait
groupes compacts
et grandiose,
digne cadre de
allait assister!
espaces libres entre les huttes de Boma, espaces que nous devons
du nom de
la race noire,
rues, regorgeaient
rentes nuances
du noir
la
la
du
vaste halle
assis terre
dans
la
position habituelle
des ouvriers tailleurs europens. Tous ces sauvages, vtus de grandes toges
M.
Gillis,
la
mine
commodment
assis
que
faisait
s'agissait
les
plus avanta-
taux de l'indemnit
de sa factorerie.
Le tumulce qui s'levait par moments au sein de cette assemble, pourpeu nombreuse, tait assourdissant.
Ncorado, tout roi qu'il tait, ne pouvait lui-mme se faire entendre, et il
tant assez
sollicitait
les
conditions
il prtendait accorder l'Europen le droit de commercer dans son royaume. Enfin, dressant tout coup sa taille assez
leve, le souverain ngre, lgrement vot, d'un ge assez avanc, mais
l'apparence encore solide, imposant son visage encadr d'une barbe et
usuraires auxquelles
fit,
air indescriptible
de noblesse
et
de
relative
etc., etc..
par AL
fut accept
Gillis.
offrit
amen. Le
ment de
l'offre
la
si
graves,
si
l'avait
toges une sorte de vase pass au bras, qu'ils tendirent vers l'Europen en
lui
possder du
Tous
tafia,
ils
seraient heureux de
I\L Gillis,
une ample
distri-
CHAPITRE QUATORZIME
334
Ils
ils
se bousculaient,
les pre-
chimbeck, qu'clairait
Au
la
tafia,
du
du
des barils de
la halle
festoyaient
bruyamment
la clart
fait
distribuer
blafarde de la lune, en
en faveur du blanc.
Bientt Ncorado, suivi de toute sa cour, franchit
beck
Le
et s'avance,
roi est
orne de
vraiment magnifique
griffes
de panthre
et
la
carlate flotte,
reins et
la
la
et ses
un pagne de
de
tafia
et
une
infinit
ils
emplissent l'espace
obscurci.
Parvenus
un march indigne,
le roi et
feu de
menu
bois.
se tient le
matin
un grand
du
la
lueur de
ce. foyer,
allum
fti-
cheiros crasait sur une pierre des herbes soigneusement tries et choisies
l'avance,
un de
d'huile d'arachide.
Les noirs rangs en cercle autour des sorciers gardaient en cet instant
un
religieux silence.
ce
mange
fini, il fit
du fourneau des
Ncorado s'avana bravement; il entendait par sa conduite martmoin de la crmonie, le bienveillant intrt que Sa
l'Europen,
quer a
Majest noire prenait l'avenir du blanc. Ds que le roi fut tout prs du
foyer, le fticheiro lana dans l'huile bouillante un anneau en fer. Ncorado
Le
roi
ECHELLE
A Maison
principale
B Maison
d'habitation
Chantier
et ratBnerie d'huije
Magasin de poudre
C Magasins
L Chimbeks
D Salle manger et
E Etablissement de
F Pont en fer
G Remise
bureaux
Etable de moutons
bains
N
O
Ecurie de bufs
H
I
Colombier
P Factorerie Portugaise
Jardin potager
Factorerie Hollandaise
Cuisine
Ligne de dmarcation
337
aprs s'tre frott les mains avec les herbes piles, plongea vivement la droite
dans
le liquide,
en retira l'anneau
tomber
preuve
qu'il retint
heureux
terre. Alors,
il fit
les
que
les
les ngres,
l'huile
sans se
et fier d'avoir,
comme
dans
l'tain
la
mme
main dans
mfaits.
Mais
les
dieux de
Boma
la cr-
monie une grosse idole, tte en bois, sur laquelle on pouvait reconnatre,
avec beaucoup d'imagination, tous les dtails d'une face humaine hrisse
de milliers de clous.
le sorcier
t enleve facilement
ciel.
dans
firent clater
cependant
le
la foule
calme se
un tonnerre de
rtablit, les
cris enthousiastes.
et si la
source de revenus
par
la
oblig se souvenir,
ils
relatifs,
auraient oubli ds
Peu peu
ils
avaient
si
le soleil
fait
rver
la nuit,
ou
bruyamment manifest
leur
prsence.
En
ses comptoirs
du pays,
Gillis
procda
l'installation
de
commerciaux.
Les
mmes
II.
du
pour crer
les
comptoirs simi-
CHAPITRE QUATORZIME
338
belge
toutefois
Pour
le
lieu
du simple
faciliter les
fer)
A droite
le
sommet de
laquelle
le
bateaux de
fr-
fleuve quato-
une hampe au
loin, les
deux
aux
la factorerie,
et
les
la flottille
et
le
la rivire
du Crocodile se
groupent deux magasins, un chantier, une petite raffinerie d'huile, un magasin poudre, une cuisine, une table pour les moutons et les chvres,
une curie
ample
trs
et trs
En
rive,
face
du pont de
douche
a
maison matresse,
s'lvent,
salle
la
la
de tout
et
et l
le
comfort ad hoc.
mme de
chimbecks servant de logement aux ouvriers indignes
torerie, les
les
la fac-
le lu.xe et les
Gillis
les installations
des
On
les
se fixer
parages de Boma.
les raisons
en ce point.
La chaleur y
marcages ftides y gisent entre les condgagent non seulement des miasmes dltres
Le
district
de
Boma
est
et le Stanley-Pool.
Ce
fait est
ont dcim
la
trois sicles
razzi,
739
Boma
Mais devant
tleuve a repris
le
cents mtres coupe en deux bras puissants par trois iles boises, hantes
par des
varits
innombrables d'oiseaux
aquatiques
les
nommes
la rive
gauche de
l'le
Nket
et la rive droite
du
et
Congo
fleuve, le
d'une profondeur
(de 6 20 mtres) permettant aux navires d'un fort tirant d'eau de s'ancrer
le
boises droite, sauvages et dnudes gauche, formidables remparts encaissant le Congo, dtachent vers l'intrieur
de collines, dont
les
une
srie indfinie
de chanes
les
difficults
rapides
la vitesse et la
commencent
et Vivi, est
rcifs
seme
etquelques
se montrer.
le
peu de densit de
la
population
cultivs, le district
et
de
par suite
Boma
le
produit
de toutes
les
riches productions
du centre africain.
Nos lecteurs nous permettront, dans un chapitre traitant exclusivement
du voyage au Congo d'un commerant, d'un ngociant belge, de donner ici
la nomenclature dtaille des productions principales recherches au Congo
par le commerce europen, et des articles de troque spcialement apprcis
par
les indignes.
l'ivoire,
la
cire, les
peaux, les
toisons.
L'ivoire occupe sur le
les
march
productions animales du
africain
monde
dit
il
et qui soient la
nous l'avons
une place
entier,
prcdemment, de
trs importante;
parmi
l'objet
trs recherch,
l'intrieur
par
amen,
les
comme
matouts, voit
CHAPITRE QUATORZIAE
3-;o
un
pour fournir
Britaniques,
la
somme
sur
le
masse de
croissante.
On a vu
l'tat
le
commerce d'importation de
cette matire
les
il
la civilisation
dans l'intrieur du
le
voisinage des
comme un vnement
extraordinaire.
le
La
disparu
<
plusieurs
d'hippopotame.
foule d'objets
etc., etc.
bracelets,
En gnral
Le commerce de
pelleteries se pourvoit au
vif.
aussi les
Liverpool.
cotonnades. Pour
ou
offrir
cire,
les
faire l'appoint,
payer
les
les fusils, la
poudre,
muni de bouteilles de
tafia,
tils
de
Parmi
les
le
l'orseille.
les fves
ssame,
le
de
le ricin, le
les
marches du Congo,
caoutchouc,
les bois
le
de teinture,
amandes
les
pal-
gommes,
recourbe vers
le sol, s'y
le
fruit,
l'air,
se
est
341
saveur de
la
la pistache.
la
fruit.
Au
ils
la
ils
plus grande
la
partie de la rcolte.
Congo,
trs estime,
est
du
la falsification
de
l'huile d'olive.
palme
L'huile de
Ce palmier,
est,
comme
on
le sait, tire
du palmier
Ela's guineensis.
il
se
telle force et
une
telle
facilit qu'il
aprs refroidissement
ils
et
possde
la
consistance
du
beurre, est employe par les indignes leur cuisine, ou vendue par eux
dans
Exporte en Europe,
les factoreries.
pour
la fabrication
La sve de
l'las
chou de ce palmier
le
textiles
est,
cru ou cuit, un
manger
toffes,
Boma
donnent aussi de
que
l'huile
les
Euro-
Le caoutchouc
du bas Congo.
ricin,
est
Il
trafic
des factoreries
dcoupes en
fer
la rgion.
Les
de lance.
de
la fleur est
la
couleur;
la
fruit
qui succde
grosseur, la forme et a
montrent
rafra-
trs friands.
le
fournissent.
le
plantes
CHAPITRE QUATORZIME
3.12
Pour
et
exsude de
la plante.
Ils
le bois,
Lorsque
sont remplies,
les jarres
dres de bois, o
il
La gomme copal
la
le
contenu
est transvas
un
se congle.
est extraite d'un arbre (Trachilobium des savants) qui
le
Congo
infrieur.
le
copal; et nous donnerons alors de plus amples dtails sur cette production
vgtale.)
L'orseille, matir/e
employe pour
la
colorant en rouge, en violet, est extraite d'une sorte de lichen qui crot
la
les autres
noirs,
offre
les
uns rouges
Le
tacoida, arbre
notable.
Un
et
dont l'corce
pulvrise aprs bullition donne une poudre fine d'un cramoisi splendide,
est
trs recherch
dj exporter la poudre de
L'bne s'exporte de
camwood.
Le prix de
la cte.
commencent
On
signaler encore
doit
au-dessus du
pour
duit
sol.
le
les
est utihse,
un
fruit vert
de l'eau-de-vie,
rouge, ressemblant
etc., etc..
figurent au
la
le
comme on
le sait,
utiles
de
la
Dans
le
au Congo
domaine de
les
En outre
la flore
aquatique,
le
les
pharmaceutiques, font
le sol
de
la
l'objet
Indpendamment de
vrent
de transactions importantes.
abondantes
fer.
En maints
d'tudes, la terre
prsence du minerai de
dont on extrait un
343
et varies.
l'art
de
la
l'utiliser.
fers
COUTEAUX INDIGENES.
rives, les
le
Congo
inf-
indignes exploitent
fut
donn
Gillis de visiter, en
compagnie de Ncorado
et
de plusieurs
le travail et saisirent
ils
CHAPITRE QUATORZIEME
344
de
s'abstinrent
toute
manifestation
autre
hostile
reprirent
et
leur
besogne.
L"excavation rsultant d'un travail d'extraction incessant depuis des
A part
de grands couteaux,
les
moyen de morceaux de
la
chane sur
les
ngres se passaient
la
mine.
Lorsque
de bois,
voisine.
les
le sol
indignes
Quand
le
dtrempaient en empruntant
couche de malachite
la
Au moyen de fourneaux
dont
ils
et
tait
les
mise nu,
en recueillaient
les
les
mineurs
la
fragments.
tirer
Les colons europens que l'appt d'une fortune raliser guidera vers les
du Congo, seront tt ou tard les matres es arts industriels de ces.
rives
peuplades.
Ils
ngres dans
l'art
la culture.
les
elle
est
la
mre du commerce
comme
et
de
l'industrie.
Le ngre du bas Congo ne semble pas avoir obi aux traditions dplorables agricoles des habitants de l'Afrique du nord.
L'instinct de dvastation, l'horreur de la verdure des arbres, qui poussent
le
Bdouin
livrer
un caroubier ou un
les effets
territoires
leurs
Si,
soumis
jadis la
et
France mridionale,
encore empreints de
ravages d'un jour, n'ont pas cours sur les bords du Congo.
pour s'pargner une fatigue de dfrichement, le ngre du Congo
du moins respect
la fort, le taillis, et
LES BELGES. U.
44
347
les
chances de succs.
de cannes sucre, de
ricin,
riz,
Plus que dans n'importe quelle contre du monde, on peut esprer sur
les
les richesses
tations agricoles.
l'tat
tenant
a la flore tropicale
de leur appliquer
Le
cafier
le
enavaldeVivi;
il
prenait la peine
les
la rive
nord du Congo,
pourraient en retirer.
qu'ils
si l'on
y russiraient galement,
suffirait,
Il
du pro-
rapports lucratifs de
la
culture
du
cafier,
aussitt
cette exploitation.
Dans
l'le
daise ont dj
commenc
la culture
Aux abords de
les
employs de
du tabac
l'le
et
la factorerie hollan-
obtenu des
feuilles lisses
de Cuba.
quantits considrables.
qui pousse
L'indigotier,
duction sur
et les
indignes de l'Angola
ture. Elle
dans
Le
les
le
n'est, dans le bas Congo, l'objet d'aucune culabonde en gnral dans certaines parties de la zone maritime et
riz,
qui est au
Congo
la
anglais et hollan-
dais.
le
CHAPITRE QUATORZIME
3)8
sur
le sol
des districts
rapidement
le
fertiles
ainsi
riz
une denre
l'un
des aliments
europens.
productions appeles
les
faire
de
l'tat
libre
le
Gots, besoins
du Congo. Avec
la
difficiles
chez ces peuples primitifs aucun got, aucun besoin bien tranch.
et
que mettent
les
la
race ngre
expliquent l'empressement et
ils
commerants noirs
spciaux, tels que spiritueux, cotonnades multicolores, armes, poudre, verroterie, vieux habits, chapellerie, corail, ferronnerie, cuivi'erie, quincaillerie, bijouterie.
Le bon march
par
les
acheteurs du
continent noir.
Les
articles les
le tafia,
locale, est un
une infusion de graines
de prparation
la qualit
rouge Andrinople
de
lit,
les
le
sortes de robes de
par
les
Tous
les fusils,
il
faut avoir
La consommation de
la
pai- les
poudre
chefs de tribus.
est
raison des guerres intrieures que se livrent les indignes, mais cause des
coutumes tapageuses
tire
qu'ils
ont contractes.
Si
dans
les
pays
civiliss
on
outre mesure
les
349
triste,
enterrements.
est
guerre.
Les
articles
de verroterie imports
la
formes;
leurs et de toutes
la
octogonale.
trafic
entre l'P^urope et la cte d'Afrique. Les livres des domestiques, les tuni-
mme
les
dons, les vestons passs, les toilettes de bal dmodes, les jupons bigarrs
un mot toutes
bannies
dfroques
les
viteurs de
bonne maison, de
la
la
garde-
tt
l'instabilit
Nanmoins,
le
cours
les
POTERIE INDIG.NE
seulement
les plis
ils
revtent l'habit
ils
et le
Les perles de corail vritable atteignent des prix trs levs sur
les
mar-
chs indignes.
Les
pelles, les
marteaux,
les vieilles
les
ferrailles, les
fils
de
laiton, les
que
fils
de
l'on ve.id
CHAPITRE QUATORZIME
350
les articles
de
verres, vases de mille formes et de toutes couleurs, les pots eau, les plats,
les assiettes, peinturlurs,
blancs),
les
pingles de cravate
les
changs contre
les
de
qualit
sont avantageusement
infrieure,
productions diverses de
la
(hommes
d'os, les
La Belgique doit Gillis de participer largement et avec succs au mouvement commercial commenc au Congo par de riches puissances europennes.
La
factorerie belge
de
Boma
Termonde
briques
verreries
Turnhout,
du
de
la
poudre de
Val-Saint-Lambert,
des
Lige
vtements,
et
et
de
Wetteren, des
sortes de
robes de
ngres.
En
d'habillement, d'quipement, de
campement, de
le
Congo
les transports
En
ts
de
de
Boma
procura des
facili-
du Congo
lui
Mthodiquement,
fleuve au-dessus de
Gillis tendit
Boma,
et s'arrta
il
remonta
le
factorerie belge.
fait
du com-
merce et d'avoir pratiqu par l'intermdiaire de Gillis un systme d'engagements forcs qui ressemblait presque la traite des noirs. Le fait n'est
pas prouv. L'Association recevait des marchandises de troque changer
contre les vivres qui lui taient ncessaires, les payements se faisant en
nature dans une rgion o tout objet s'change contre un ou plusieurs
objets,
la
monnaie
n'existe pas.
les factoreries
de
Gillis
les
dans
351
explorateurs soit
Avec
de conduite
est
souvent
difficile
trouver
leur
mollesse, leur inertie, leurs raisonnements enfantins, leurs prjugs ridicules impatientent;
et parfois
faut
il
la
pens
sis
les
tous
pour
de Nokki,
la factorerie
ngres et taient
les
En
beau rle;
ils
avaient t
le
commerce et les
porte, sont loin d'avoir cet idal de justice qui porte respecter le droit des
faibles; ils s'taient irrits
Honni
soit
de
la versatilit,
les noirs
de
la
vais traitements!
villes;
mise, avec
la vie libre,
de
la
un poste insalubre,
conqute ou de
la colonisation
les tres
de toute
loin
de
fiel
et
ils
de
compagnons de
faut,
pour aborder
l'existence
rigoureuse.
Gillis,
CHAPITRE QUATORZIME
352
du Congo
les
remorquant
le
premier sur
les
bords
En s 'loignant, pour
continent, Gillis n'a pas obi de vulgaires calculs gostes; ses vaillants et
marqu
la
Un
siens, le 24
Belge, M.
mais grande
1884, Gillis
mourait Braine-le-Comte,
mai suivant.
Daumas-Braud,
Belgique
et industrielle.
la
de
commerciaux fon-
la factorerie franaise
Gillis.
sans coup
Le
frir,
Ncorado
roi
du
district
en dehors de
de Boma
Dans
et
l'intrt futur
de
Delcommune s'empressa
pour
le
compte de
la
les territoires
civilisation et
d'accepter
l'Association.
l'offre
soumis
leur autorit.
du commerce international,
nom
et
CHAPITRE XV
et
Grang.
l'arrive
(Livin),
de
du
8"" d'infanterie, et
Destrain
les suivirent
LES BELGES.
II.
ici le
QUINZI.ME
ClIAPlTRi:
354
vaux
et des
les
compatriotes.
Le
mars
1882, le port
hommes
de
d'action, jaloux
s'illustrer
les
facile
dbarqu dans
en marchant sous
la
plus fconde l'uvre ralise par les premiers agents du Comit d'tudes;
les
cette
du Congo au
d'mimenses
du fleuve, de dcouvrir
des millions d'hommes les principes
rservoir initial
territoires, d'inculquer
nombre de
les rives
Tanganka,
lac
rudimentaircs de
-Au
difficile
la civilisation.
hommes nouveaux
ces
les raids
le
drapeau
considr
fonder
comme un
les
des
hommes
meilleures esprances
cur
pays, pouvaient
d'or,
ment, abngation,
le
du devoir, dvoue-
aspect imposant: telles sont les qualits morales et physiques qui devaient
faire
de Manssens
le
brillant.
dix-huit ans,
il
longtemps attach
la
il
en sortit
l'un
fut ensuite
nommj
ait
taire,
prit, la
alliant
Grang
rsolu,
(Nicolas),
surnomm
l'affabilit, la
et
de
l'es-
sait aller
bont
Mongol
cause de
son
type,
admirateur
de
dangers,
les
355
encourir exiger
le
la vie.
d'lite,
rencontraient Banar.a
le
nom
est dj inscrit
Amelot,
les
ex-employ
ingnieur-mcanicien,
civilisateur
de musicien
visites
de Velde (Joseph
les
le
talent
et devait
et Livin),
des travaux
de l'explorateur
a la cte orientale:
au ministre
les
deux Van
l'arrive antrieure
au Congo.
Un AUem.and, M.
le
10
mars
Banana
le
groupe des
explorateurs belges.
Bientt ces htes de passage dlaissaient les dlices relatives de
de Banana, remontaient
le
la ville
du
devoir remplir.
Le 20 mars. Nias
et
Grang
s'arrtaient Vivi.
L'Amricain
Sparhawk,
rception
cordiale.
tait parti
ni
Cet
incident
Lindner
tait
la
><
regrettable
pour
nomination de chef de
charg de
la
la station
les
du bas
il
caravanes de transports
du moyen Congo.
Les nouveaux venus furent prsents au roi ngre du
ses comptes.
et
district, le
souriant
fit
le
lendemain. Le lieutenant
la
station
la
menace,
Le dpart eut lieu vers deux heures du soir; en route, la chaleur tait
suffocante, les marcheurs souffraient d'une transpiration pnible. L'aspect
des berges montagneuses tait celui de
la dsolation:
et l quelques
CHAPITRE QUINZIEME
356
ciel
poir.
Sur
comme
tordues par
de mystrieux, cet
oti
souffrance ou
la
on dressait
nomm
dses-
le
le
camp
soleil,
le
ardemment
suzerain de
'Vivi
froce
quieux.
Van de
air
aimable
de
obs-
et
uniforme de soldat d'infanterie de marine anglaise; son bonnet phrygien en tricot est aux couleurs franaises, ton
Il
le
fltris,
ample jupe de
Au rsum,
le
les plis
coup de
fer.
ils
d'une
un vieux chapeau
moins
pour
laisser les
voyageurs
tcliimba, secte
et
entour d'une
est difficile
mots de
affilis
ils
mapu-
Le
26, Nilis et
la
habitants d'Issanghila-Station.
Janssen
n'tait
plus
le vaillant officier
courait au
del
les pr-
sa face britannique et
Orban
Amelot
et
taient depuis
le
357
la station
le
Nord.
Cette traverse, effectue par environ 70 ou So degrs de chaleur, indis-
posa
les passagers.
Nilis,
de
dbarqu
le
avril
Manyanga,
fut en proie de
douloureux accs
LE LIEUTENANT
NILIS.
et
qu'il
lui
tmoigna
plus dvous.
entre
de
sinistres
Manyanga
le roi
Lutet.
CHAPITRE
355
tomber
la
en pillant
femmes
Le
QULXZiF.ME
un
brlant
et
emmenant comme
village et
et des enfants.
village
route de
la
et
l'ivoire
entre
Son
d'Ambrizette.
Stanley-Pool et
le
jeune,
roi,
entreprenant: forme
mme
lui
riche
et
Enrichi par
le trafic,
Graphie
puissant
et
la
la
indigne,
cte des
trs
est
chimboucks
les
accompagne
du
prisonniers des
son osten-
de soda-water
sa
favorite, la
plus jeune de ses pouses lgitimes, est loin d'tre belle, mais Lutet a pour
elle
une immense
comme un commerant
le
nombre de
sa
pme de
joie,
me
Pre dnatur,
vnale, Lutet
Tel est
mois
le
d'avril,
dommages
pour
et intrts
les
dgts et
le
milieu
du
Harou
et Nilis,
la culpabilit
des prisonniers.
Le plaignant remercia
contraint, puis
il
les blancs,
la rive
gauche, Matari
Europe:
six doigts
le
chaque pied,
Le 20
et
l'histoire, ourdirent
avril,
le
du bas Congo,
de s'en apercevoir.
affaiblissaient
chaque jour
le
les
plus
Harou remit
commandement de
le
la
359
Manyanga-
concili
Nord au grand regret de ses compagnons blancs dont
complte amiti, et du personnel noir attach depuis longtemps un
il
s'tait
la
chef qui
la
nitions, la
douceur ou
justice la plus
la svrit.
du
le
le
champ de
bataille
de l'exploration et de
la
mort
conqute
hte de rejoindre
poste o
le
le
danger
mais o
l'appelle,
la gloire lui
sourit.
haut degr
le
commander nux
les
Manyanga
tion touchaient
Grang devait
le 21 avril 1882.
sait,
de Manyanga-
l'autre,
la rive
sud
les ballots
instincts belliqueux et
prudence taient recommandes aux pionniers europens qui marchaient de pair avec les caravanes, composes principalement
La patience
et la
tels que Susi, WadiRhami, Ouldi. anciens compagnons de Stanley, rompus aux pratiques de
la marche travers les districts riverains du Congo.
Le
de
partir
Issanghila pour
et
.Makito,
pour Lopoldville
demander du
La demande de
arme de
retient
il
expdie en outre
le
Roval vers
Le
aprs lecture
CHAPITRE
360
QUINZIME
!a
tran-
Lutet et Makito
humeur; eux
et la
avaient
meute
qu'ils
de
menaient
occups sur
la station
les flancs
de
de
la colline
Manyanga-
En aot
les
de passage,
mme
un incident presque
journalier de la vie
le 18
du
dre Lopoldville.
tait
iXilis.
Allemands
La
et
les
la rive
la
gar-
Mowa,
Le docteur Peschuel
et
offrait,
croyait-on,
moins de dangers.
La
jusqu'au haut du
Le
les
suivre
la
village de
sparation
N'tombo-
mundels rendraient
le
19,
compatriote Orban
la surveillance
de
la station,
se mettaient en
chemin
Les
la veille
fusils
de chasse
Nilis
et
et
des revolvers.
ouvrait
la
dans
le
doulire,
cain
garon de Hanssens.
marche entre deux Zanzibarites, le fusil en bancostume obligatoire de l'explorateur au centre afri-
culotte blanche,
chemise de
flanelle,
NILIS
LES BELGES.
II.
44
363
dans
rive gauche,
l'troit
le
Congo en pirogue
passage libre
le
et s'engagrent sur la
monts.
Peu
Congo,
ils
La chaleur
tait excessive,
montagnes
tout calcins, et
l,
herbes et
les
la
l'eau,
coutume
gramines. Qu'on se
les
au bord de
la
normes
tures d'arbres verts sauvs de l'incendie et des arbustes bien feuillus s'chap-
Du sommet de
seconde montagne,
la
Banza-Kimboukou
noy dans
tait
le feuillage
enchevtr des
Dans
cette localit,
un vieux chef
est
mort
la veille
les
du
soumis l'preuve du
poison.
les
yeux de
tous les
la
foule
hommes
libres
de l'endroit.
comme
venin
ne peuvent rendre
coupables de
et, si la
mort
la
le
mort du chef: on
le
plus
prompte,
laisse
mourir des
les assistants,
suites
du
comme on
vengeances.
11
compagnons non
seulement de s'opposer d'une faon quelconque ces hideuses scnes d'empoisonnement, mais encore de ne pas approuver la conduite des
sorciers.
dire de l'Afrique
CHAPITRE
3^)f
depuis
QUINZIME
le
homme
la
la
monde dont
pour
soit
fins
la mort
tombe malade ou
maladie ou
libre
ce barbare recours
des drogues, des doses de simples toujours empiriques, mls d'ingrdients vnneux ou inoffensifs,
supplicis volontaires.
le
sur
on
le
ramena dans
la hutte,
les ordalies
termines, on
le
d-
lui
fusils silex.
On soumit tout
on
l'ensevelit
de momeries
champ
voisin,
pierres,
du
d'abord
le
de
cris discordants,
o on
bois, des
l'enterra,
et
on
jusqu' la
scher
le
l'escorta,
faience,
del
ensuite
en entassant par-dessus de
morceaux de
avec quantit
la terre,
des
paille, etc.
en quelques minutes
et arrivrent
au village de N'tombo.
trois
composent
la capitale
de Makito.
peme
tambour droul
dieux
lares,
tiss
et troites
de fibres de palmier
de morceaux
d'os, d'assiettes,
elles
Entre
les
Au
cultivs,
centre de l'agglomration,
seul
etc.
les plantes
un
de journaux illustrs
et d'herbes
bombax gigantesque,
homme.
sert
Mataka.
une
et assis sur
565
un
une
caisse
d'emballage.
Sur
l'ordre
les luturs
se.
entamer la conversation.
En
moment
ce
coups de
des
partent
feu
un Zanzibarite bless
tombe sanglant au ct
Les
de Callewaert.
blancs se lvent
zibarites
Zan-
vengeance,
crient
Makito
Kabindas
et
et
son
peuple
de cet
odieux mfait.
L'moi est indescriptible, la foule se
ct o
la
avait clat.
dtonation
Un
individu, dans
complet
rue du
ignoble
un
d'ivresse,
tat
dgouttant de bave
de manioc voisin de
la place,
et
de
champ
l'accideiit
survenu.
l'effroi
sentiment de l'humanit,
Hanssens
et Nilis
la
pense de secourir
le
le bless.
derme du
Zanzibarite.
la
grande sur-
plomb
qu'ils rcus-
CHAPITRE
366
sirent enlever,
mot, car
patient,
QUINZIME
malheureux
le
charcut
est le
fallait
passablement
tailler et entailler
que
le
le bless, se
aussi les
camarades du Zanzibante,
pauvre diable
allait
mourir,
etc.,
tant et
bien que
si
les
deux
ofBciers.
L'homme
du docteur-fticheur du
mdecine de N'tombo-Mataka
jouissait
de
la
village.
rputation d'un
la
chirurgien trs habile, oprant sans douleur. Sa science inconteste chez les
noirs; le
par persua-
qu'il avait
la
la
moindre
ronde, du march de
fort,
Manyanga aux
un renom sans
inci-
le qualifi-
centres populeux
sis
du Stanley-Pool.
Accepter avec empressement l'intervention d'un aussi docte person-
nage
fut ruse
et Nilis.
colliers
de
de becs d'oiseaux runis par une corde, laquelle sont appendus une centaine de petits sacs ftiches renfermant des pierres, des poudres, des os
calcins.
C'est simple, d'un
ftiches,
le
attirail
indigne de mkoiio,
et
grands
fruits
ayant
la
de
nom
(mpouvi).
Puis, prcd de son lve, ou
d'un abord trs froid, ne possdant pour tout vtement qu'un bonnet
plumes moins volu mineux que celui de son matre, le docteur s'avance magistralement au milieu de
Le docteur
est
place publique o le
compagnons.
si l'on
phnomne
veut, mais
36
)"/
En apercevant
cative; ces
les blancs,
l'homme mdecine
une grimace
fait
lui dplaire,
il
signifi-
impro-
viss dont les refrains sont rpts par son aide, sont l'invariable prlude
qui n'ont plus de regards pour les mundels. Ces derniers font tous
leurs efforts pour conserver leur srieux, la vue des grotesques pratiques
du charlatan.
Les invocations,
peu pour
les exercices
les spectateurs,
de chorgraphie
le
docteur procde
la
de plain-chant durent
et
le patient.
particulier.
le
malade.
L'homme
mdecine
les
mmes, sont censs gurir toutes les blessures, toutes les maladies.
Le mkouo hach est arros grande eau le docteur en presse le jus dans
la paume de sa main il boit trois gorges de ce breuvage et en donne trois
;
avaler au client.
Puis
il
place sur
dtache mthodiquement
un
plasme sur
feu de bois
le
mort
dos du bless,
les feuilles
suprieures du mpoiivi,
qu'il frotte,
Il
les
tour de bras.
Pas un dos, autre que celui d'un ngre, ne saurait rsister de pareilles
frictions.
de
tels exercices
un
seul client
les
la
peau
un
va extraire,
le
fait,
n'importe o dans
le dos,
le
presse,
une succion
nergique.
O mtamorphose!
cuivre...
La
un gros morceau de
grains de plomb.
de
CHAPITRE
368
QUINZIME
l'avait
docteur avait
le
fait
coup de
On
erreur!
feu,
on avait
oublie de l'avertir que les projectiles taient des petits plombs europens.
Un
les blancs,
leur dit
Le
Si
Invit
gien
s'y
il
le
quelques mtras
chirur-
qu'il est
du praticien
que
jamais.
Le rcit qui prcde extrait d'une lettre d'un explorateui- belge digne de
foi, donnera aux lecteurs une ide de la valeur en tant que chirurgien de
tout personnage appel au pays des ngres l'homme mdecine.
Chaque district possde un ou plusieurs de ces charlatans, comme celui
de N'tombo Mataka, ils n'ont aucune science, il ne font jamais le diagnostic
:
d'une
le
prognostic;
ils
emploient
et
usent
le
les
vertus de
plus souvent
de ventouses.
chirurgien.
la visite
le
le
la foule avait
complimenter ou d'avoir
blancs se morfondaient
sur
la
place
htes.
Nilis,
loisirs, partit la
dcouverte dans
le
village
de N'tombo.
Prs du forum, sur la droite, un groupe d'arbres verts encadrait une
construction ressemblant une hutte indigne, mais ayant une face
grillages de tiges de palmiers. C'tait le
Par
la face grille
on distinguait
le
monument
lev la
mmoire du
mort;
La
il
consistait
369
escalier.
rouge s'eflforantde
du dcd.
LE CAPITAINE HANSSENS.
A gauche du
gueule bante,
veillait,
dernier
et
le
sommeil du makoko.
Plus loin, la lisire du village, Nilis dcouvrit un superbe panorama.
Des chanes de montagnes courant paralllement du nord au sud formaient
comme un escalier gigantesque color de rouge, de noir et d'or, et se perdant dans le bleu pur du ciel.
II.
^y
QUINZIEME
CHAPITRE
370
Mais dans
rues de N'tombo-Mataka,
les
le
tambour
bat, les
trombes
nouveau sur
le
forum.
Hanssens,
gent
la
Nilis,
lui.
Makito
est
roi,
dit
Nous voulons
le
pour
dli-
brer.
Pendant ce temps,
les blancs
examinent
Il
amis de
la patrie lointaine,
et
dont on cherche
le
nom oubli.
mine rbarbative de
la
L'un d'eux, un vieux tte grise, assis la turque non loin des blancs,
tresse des herbes et fabrique u'n espce de filet; parfois il interrompt son
travail
pour
jeter
un regard
il
marmotte dans
sa barbiche des mots inintelligibles, en branlant d'un coup de poing convulsif le monument chevelu rattach par un large ruban rouge qui orne sa
blanchi.
Enfin Makito revient, et devant l'auguste souverain les noirs n'osent plus
affirmer leurs prcdentes intentions.
Hanssens prie
de
le
le roi
de N'tombo d'accepter
comme
le
drapeau de l'Association,
signe d'amiti.
point cordiale
Makito
n'offre pas
La
mme
peu ou
malafou.
Le
soir, a la nuit
tombante,
les habitants
de Manyanga-Station, runis
du
que .Makito
village, affirmait
371
aux agents de
grands de
l'endroit,
Peu
aprs, en
un successeur de
effet,
drapeau de l'Association
Un change
du
de N'tombo-Mataka.
le district
villages de la rive
la
la station.
hommes,
ou
serfs
offrir
du
de fve blanche noyau, qui, rduite en
poudre et prpare l'huile de palme, sert de condiment une poule
bouillie; du manioc, des arachides, des artichauts sauvages, des ignames,
des petits poissons, etc. Elles acceptaient avec empressement des colliers
pays, les n'sodia, sorte
duits
les
miroirs
la
filles
d'Eve
passent devant la surface polie qui reflte leurs plus divins sourires, leur
extatique batitude!
La coquetterie
jolies
les
ngresses
les
Euro-
plus
jolies
que leurs
semblables
main
et glissant
quelques
furtifs
par
regards sur
le verre
enchanteur. Puis,
yeux d'une
le collent
c'est
les doigts
toujours le pre-
elles s'enhardissent,
les
les interstices
sur
le verre, l'loignent,
le
rap-
sourient
ftiche
nouveau genre,
et s'absorbent
le
temps qui
le
s'enfuit, et les
complaisance
flatteries ce
gracieux
ou
Ces
la
un
miroir.
amnent rompent
la
monotoaie de
CHAPITRE
QUINZIME
l'existence des
sont toutefois
elles
la
mre
patrie,
Manyanga-Nord
est
une des
intermittentes,
fivres
tous
et
horribles
les
grosses
mouches
Orban trouve
brusquement
la nuit,
rveill
l'un
ou
Hanssens
est
chaque instant de
l'autre
noires,
etc., flaux
abominables des
latitudes tropicales.
ladait la
les travailleurs
Bientt
le
montagne
et
la
dans
la
les
la
ont
trois
voyag
dans
contres
les
mots contiennent de
loin-
tristesse et
de
la vie
civilise,
pour errer
conti-
le
nent noir.
On
on
lamente,
se
on espre, on
dplore les
consquences du
naufrage
puis
btit des
courrier.
d'Europe
lettres
;
les
lui,
un chargement consid-
colons de
Manyanga cherchent
Les occupations de
Nilis,
ensuite
dans l'accom-
la veille.
comme
celles
de tous
les
un
ples et
dans
le
devait
Il
station,
commandants de
375
mettre en culture
immeubles de
les biens
la
hommes
mtier des armes, entretenir avec les chefs indignes des districts
en Europe; tre en
un mot
En
forme
la
comman-
etc., etc.
et la
Manyanga
couleur
la
brique
matriaux
vgtaux
indignes
ils
mme
par
les travail-
remplaaient avantageusement
les
constructions.
Comme
le
les
dfrichements des
et inutile.
hommes composant
le
maniement,
guerre. Les uns et les autres, faisant tour de rle partie des caravanes
reliant
la vie
mins par
Nilis,
et
ter-
il
en
tait
une
charg d'assurer
le
don de multiplier
aux dfenseurs de Manyanga.
vertu des miracles,
le
fois
de ne point possder
les rations
la
expdies d'Europe
CHAPITRE QUINZIME
376
de vivres,
les envois
conserves
riz,
que
mme
naufrage de YEthiopia,
promptement au gr des
toujours assez
comme le
et autres
les
si
mau-
les
point
aliments parvenaient en
eussent prfr ne
les destinataires
recevoir.
En consquence,
il
fallait
compter
le
Par cupidit,
les
ngres exigeaient de
marches,
ils
la
ils
coupaient littralement
aux blancs
les vivres
et
au personnel
des stations.
En de
telles
matie. Aprs des pourparlers, des palabras sans fin, il russissait ravitailler
la garnison, toujours trop tard pour les estomacs affams, toujours con-
formment aux
lois
nous notons
Si
de
ici
morale
la
et
de
l'quit.
Afrique, c'est pour faire connatre chacune des admirables qualits qu'ils
ont d possder pour lutter contre les difficults inhrentes aux entreprises
dans
les
indpendantes de
la
Indpendamment de
Manyanga.
du voisinage,
ces occupations
Nilis,
comme nous
pour
les
dterminer fournir
la sta-
dans
le
fond
et
dans
la
forme
elles
que
l'on passe
journellement avec
reconnus portent
les
la responsabilit.
ngres
On
et
dont tous
se taille
les
gouvernements
en Afrique un royaume
La France au Sngal
litres d'eau-de-vie,
la
continent noir ne dpend pas de la bonne volont des ngres, mais bien du
pouvoir qui
les
propose
CHAPITRE XVI
Mowa.
la station
de
l-utet.
de drames
quei:it
pour
les
sanglants.
piller
les
Une prome-
jMakito,
marchand
du cours
II.
48
CHAPITRE
378
SEIZIME
rgime de
le
dont
libert illimite
ils
jouissent sur Ui terre d'Afrique, les ng:res amenrent les i^raves dsordres
dans
pratiques belliqueuses qui jetaient les peuplades ngres les unes contre
dans
les autres
ngriers,
s'ils
humaine qui
M. Lopold
toujours
le
bois d'bne
quelques
si
du plus
la
et
noble bannire de
la justice,
pense de
la
respectrent
faible.
les
les terres
de cultiver
gnreux interprtes de
les vaillants et
avait
groups sous
II,
les droits
Lorsque
les
du nouveau monde
S.
ont t
continent
vieux
but
le
dnaturs du
fils
que sur
la rive
les
les
deux
stations
nord du Congo,
tai'it
elles taient
convenu entre
Ces derniers,
pre
les
comme
engagements
de ces
l'application
tarifs
les
signer
d'une
croix,
apportaient dans
foi.
frquemment
nes, leur
les
la
qualit
les
le petit
qu'veillait
les
carava-
les
premires victimes.
mme
quittait le
Durant
avait
journe,
la
marqu plus de
la
l'est le district
accablante,
chaleur avait t
45 degrs; les
le soir,
une
de iMowa.
le
thermomtre
Le bivouac
fut di'ess
sur
le
bord oriental de
Peschuel
non
la
la rivire,
au milieu
loin
le
roseau
et
les varits
prcieuses
de
la
flore,
broussailles.
abondantes
en
Les
d'or
fleurs
cet
endroit
du
parmi
Jatropha,
les
fleuries
les
buissons
ptales
et
les
carlates
ou
de YAn&ornuin d'un
trnaient au-dessus
MLSS.ENDA GU-INUIFLORA
Mais
les
la
Des penses
tristes succdaient
les traversait
qu'ils s'efforaient
et laissait
en vain de dissiper.
aux
dans leur
CIIAPITRC
380
hommes
Leurs
SEIZIKMi:
Soudain
parde nombreuseset
brillantes
l'ait
fut
de l'incendie
n'tait
les
ngres
gramines. Nanmoins
l'heure
les
la
l'escorte,
un
et
Djuma en
la tente, lui
activer
l'in-
cendie.
Bientt en
entoura
Les
le
effet,
les
flammes
allument sont
qu'ils
active par
un
de
fort vent
l'est,
bivouac.
affols
Devant ce
pril
imminent,
Calmes, matres
prsence d'esprit.
pense
les
rsister avec
ensemble
et
d'eux-mmes,
ils
n'jvaicnt qu'une
sortir vainqucLirs
de cette preuve
inattendue.
Ils
les
ranimrent
le
hummes
courage de leurs
bagages dans un
troit espace
dnud
et fn-ent
plier et entasser
situ au centre
du campe-
ment.
Tu
vas sortir
lui dit
d'ici, le
plus srement qu
les
allait s
envahir. Peschuel. se
il
Djuma
les
la
mort.
>
form par
les
le petit
groupe
Djuma tomba
et enjoignit
aux Zanzi-
la
noirs.
les
herbes,
l'duites
en cendres,
approche.
385
rgions infernales.
tir
rapide.
les
Les munitions de
distincte l'imminence
rendaient plus
la
ils
le
un combat
le
nombre
des ennemis.
ils
combattaient en
la
poudre,
hommes,
les
herbes avoisinantes,
les
blancs
poussant
des
hurlements
d'etroi,
diaboliques des
ils
prirent
la
de
noirs
fuite
vers
leur village.
la
Le lendemain
la
les
le
une
visite et
s'excuser de
l'er-
tionale.
proches ou dplorer
et lui seul.
route,
Il
la
la
perte de leurs
il
allait se
lui,
remettre en
CHAPITRE
384
sauraient le dfendre et
SlIIZlliME
le
de Mowa.
La rponse de
provoqua
F^eschuel
la
les
la
route
murmures,
signes prcurseurs d'un massacre par la mul-
Assurment
armes
la
la veille.
brillaient encore
une conjoncture
commettre l'imprudence de
aussi
les
pouvaient
percer
laisser
blancs ne
leur
attitude, le
moindre
sentiment de crainte.
gnons
le
est
Mowa
bras travers par une balle, et vous avez faudace de lui rclamer encore
frres,
sait
ces paroles,
Boula-Matari.
Oui!
rpondit
le
cuteur.
Ce
coiffure
la tte
une
Les
rcits
les
rcemment
l'assistance
PMaas
Eii ^r iirjxeji^
Le Roi MpaxXga
Ce survenant imprvu
ennemi dclare
allait-il tre
3S5
Vous connaissez Boula- .Matari, dit-il, et comme lui, sans doute, vous
vous rendez chez les Wambundu pour accaparer l'ivoire que les matouts
charriaient autrefois jusque dans nos districts et que nous revendions avec
hommes mchants
Peschuel
et
devant
mort,
la
il
recrudescjnce de disposi-
le
belle;
seule nergie du regard. Derrire eux, les Zanzibarites et les Kabindas, corn-
haches
et les
les
ploye
la
la
pente de
la
retentit;
une
balle siffla
dans
l'espace, au
Mowa.
bannire de l'Association
et
Mowa, un blanc
tenait d-
exclamations de frayeur;
un vide instantan
se
fit
autour du groupe
la
phalansi-e
libratrice.
les
Allemands durent
Nicolas Grang.
sauver
les
Europens menacs.
et
Teusch
Mowa.
LES UELCES.
It.
40
CHAPITRE
386
Un
SEIZIME
Manyanga
afin
de demander des
des
fusils et
munitions.
Le
septembre,
mande par
l'estafette
rencontrait
Callewaert.
Cette petite troupe s'tait croise en ce point avec la caravane de Susi qui,
la rive
l'affaire
de .Mowa,
et
en nyre imaginatif
homme
et
tu
Djuma
Congo un peu en
le
n'tait
les
il
pas
avait
le
seul
morts, Pescbuei
demandera
Nilis vingt
paquets de cartouches de
y rencontrait
La palabra
les
tait
peu amicale,
il
s'agissait
un
Ce musulman de
la
femme
coutumes
locales,
tout nouvellement
accouche.
Ce
constituait
sortilge,
Mowa,
leurs mains,
chef
armes
il
noir de
ses
parvenu se soustraire
de Grang,
hommes pour
attaquer
et l'avait dcide
Hami Karourou,
Mowa.
s'tait
interpose! avait d,
pour s'opposer aux desseins de ses gens, mettre en joue Hami Karourou
lui-mme qui s'apprtait tirer sur un groupe de natifs.
De lourdes
la
charge
des
Zanzibarites,
munitions.
Devant
gneurs de
le
Mowa
rente amnit.
Ils
fit
les sei-
de leur
3S7
En
ils
traversant le
dcouvrirent
le
champ de
bataille
les
tel tat
de dcomposition,
Nanmoins, sur
terr,
une
fosse
les
Djuma
fut en-
Le
de .Manj-anga-Nord
Sur
le
les
et
vnements de .Mowa.
rapport de Grang,
la
Nilis
hutte
au
Zanzibarite
plaire.
et
Le
mme jour,
.Mlako, roitelet de
Dandanga, rapportait a
la rive
Nilis des nouvelles peu rassugauche taient ameutes contre les blancs
guerre, en raison de
la
mchancet d-
ploye par les Zanzibarites tant .Mowa que sur les divers points de
ils
le
mis-
confirmait
et
Hanssens
le
dire
de
l'interprte.
Comber
esprait
qu'en cas
les
d'attaque de la
mission
la
garnison de
et Nilis rassurrent le
le
cas
Les forces de
la
chapitrl:
38S
seizime
allait
blancs.
La Belgique, en
s'cnorguellit
g-ncreusement
offrait
effet,
d'hommes
vritable phalange,
rcntreprJ^e africaine,
une
d'lite, sortis
juste titre.
si
Le lieutenant Van
iS.'i2
mois
touche a Banana,
s'embarquait
Dans une de
le 2
septembre sur
le Roy.il
en destination do .Manyanga.
Congo de
de son
les pripties
Quelle navigation!
voyage.
Le
crit-il.
quilles, n'offrant
une largeur
fleuve a
La rapidit de son cours est de six milles l'heure, soit prs de dix kilomtres; il faut donc longer les rives o le courant est moins rapide. S'il
ai rive
qu'il
faille
couper
surhumains, surtout
on subit une
le
si le
forte drive, et
il
mme
on
alors
Ce
fait
est
n'est
hors du rapide et
la
de ramer pen-
mtres; mais
courir des bordes sur des bas-fonds garnis de roches souvent poin-
tues,
fende,
le
si la
coque
n'tait
qu'il
ne se
noirs, gouffres
il
viter, sinon
on longe une
les
c'est le
comme
aspir.
de vastes tendues;
dre
cette
on y serait
dont
l'pais feuillage
parfois,
font enten-
s'affai-
dmes
tranges des
lames
et
389
aux bruissements
touffus.
les
passagers dres-
sent le^ tentes, prparent les feux de nuit, procdent au repas, ordinaire-
amnent
passagers du RovjI de
les
Manyanga-Nord.
Van Gel pouvait donc ds le 8 septembre serrer avec
la station
d'issanghila celle de
Ni.is,
Manyanga
cette date.
Hanssens
Grang
et
la rive
pour apaiser
la
Manyanga
le
effet
commander
avait t confie
Van
commerce,
par Valcke
Ils
d'effrayer
la
construire et
Geie.
non seulement
et Lopoidville, la cration
rbellion im-
sud.
de
main de
joie la
le
lieutenant traversait
command
et allant Lopoidville.
Le
sociation cr ailleurs
Ce
situ
village
dsormais
que sur
caravanes,
les
les rives
au milieu des
avait
premier tablissement de
l'As-
mmes du Congo.
dtermin
que parcouraient
l'installation
d'une
station
On
le
Congo moyen de
village plus
beau
et
plus vaste que celui o rgne Lutet. Les cases sont spacieuses, bien construites et trs
il fait
La
et
dans chacune
d'elles
chaque
soir
toilette
d'toffe,
de
la
seins; l'autre cache ces organes, les serre et les aplatit, ce qui les allonge et
les
dforme compltement.
Chaque mois,
les
femmes
nubiles se peignent
le
visage en rouge;
il
est
SEIZIEME
CIIAl'ITRi:
390
aux blancs.
elles
les
fr-
makoko
l'exemple du
mme
les
figuraient
le
got
\'an Gel.
la statiiMi
assez difficiles.
On
entrait
dans
la
dluges, avaient lieu presque chaque jour. Le tonnerre clatait avec une
soudainet stupfiante,
le
les clairs se
Heureusement
\'an Gel
et
son
dangereuse
11
et la
serait fatigant
pour
le
besogne ncessitant de
varies.
Il
l'air
lecteur de retrouver
la
construction de
lever
chaleur supportable.
doit tre
la
noirs
ici les
la station
pour
de Lutet.
travailleurs,
la fois terrassier,
charpentier, menuisier et
puis,
est
une
etc.,...
maon;
tous les
Ah
pour
l'art
les Zan/ibarites
s'3^
en se
qu'avec unech\'re:
ils
un chien de chrtien de
la
mme
laoa
391
Un
des grooms de
s'tait
Van
musulman
qu'il croyait
fanatique,
un peu son
coreligionnaire.
Comme
tait, parait-il,
manger du
La cause en
identique celle qui dtermina.M o'ise interdire aux Hbreux
lui, fofficier
belge s'abstenait de
porc.
Europen;
il
parlait le
c'taient ses
La
de
du
lieutenant,
le
plus
souvent
occup
surveiller
ses
travailleurs.
hommes
ne fuyaient pas
du
riz
les
comme
ils
Allah
la
le
volaille.
Ce raisonnement leur
suffit, le
et
nous croquerons de
si
la
en
abondance des
volatiles destins
approvisionner
la
table
de Van Gel.
C'tait
un jour de march,
la
plupart des
hommes
de
la station taient
absents; \^an Gel, occup l'inspection des foyers, trouva des os que, sans
tre
un Cuvier,
il
put reconnatre
comme
ovipare.
les
dterminrent
les poules.
s'y
sous-
En somme
le noir
de
la
blanc,
il
est
est
les
prompt
CHAPITRE SEIZIME
392
abuser de
peuplades
Van
armes
supriorit des
la
rapide sur
tir
des
fusils a silex
les
indij:nes.
commandait
Gel, qui
fois l'occasion
de
tirer profit
du danger,
l'insouciance
le
mpris de
la
mort.
Dans
pass avec
le traite
makoko Lutet ,
le
il
le
machte.
l'ami
chef de
le
villaji'cs
mme
dont
les
gens
lard de coups de
le
neveu,
Le devoir de
que
que
tait stipul
les
N'an
Van Gel
d'armes
il
et
un ami.
combat entre
il
assista avec
son peloton au
les naturels.
Qu'on se figure une troupe d'individus tout noirs, le visuge et le curps bariols de diffrentes couleurs o le rouge domine, et se trouvant dans
le
dsordre
le
Tout
un
le
la seule
bruit
clairons de
tam-
la file
les tiges
Dans
trs
les
de
pa^'s
grande
montagnes
les
bruits s'entendent
une distance
de
l'assaillant.
Lorsque
les
cinquante mtres
les
spare
c'est la
porte de leur
fusil pierre.
Alors
ils
de ne pas s'avancer,
et
comme
le
dfenseur n'a
chez
eux,
qu:" .-.es
recommencer
le
lendemain.
C'est
393
du
district
de
Lutet.
Quant
Van
Gel,
il
Les villages belligrants taient situs sur des mamelons herbus entours
de ravins. C'est dans
que se tenaient
les ravins
Van Gel
non occup
il
mme
en venant
donc
se faire secrtement;
lui
qu'il s'avanait
la
vues
dfenseurs, parfai-
et les projectiles.
un point
son
alli
faire
voyant
un de
les
Van Gel
et
du
ravin et se sauva.
Le ravin
travers,
la
Aprs
passage,
le
sivement sur
les
n'offraient rien
bataille tait
en rase cam-
l'infriorit
l'officier se
deux autres;
ils
de particulier
de son armement.
la curiosit
abandonnes
des vainqueurs.
Van Gel
Aux
le
champ de
de
Lutet.
la suite
et
transport
Ah
:...
le
un
singulier
quelle batitude
je le chrissais, ce
Van Gel
crivait
bon ngre,
et
combien
j'en
cette
poque.
un parfum exquis
Inutile d'ajouter que je le rcompensai royalement,
reut une douzaine de beaux mouchoirs imprims o
exhaler
me
Je ne
semblait
c'est--dire qu'il
la
couleur rouge
Van
Gel
s'tait
surnom par
les
L'autorit
l'amiti d'un
Li:S
il
<i
La
Comme
dominait.
moyen de
ngres de
mfoum
mme
le district
katchech
(chef cureuil).
BELGES.
II.
50
CHAPITRE SEIZIME
394
les chefs
septembre
14
1882, rprimer
indignes de Dandanga.
Mlongo-Mlako, makoko du
district
de Dandanga,
avait,
comme le makoko
Ce neveu, prince
Mlako,
la loi
hritier de la
c'est le fils
an de la
dynastie de
mme
sang,
mme que
district la
sur du
chez les
si l'on
ce neveu, disons-nous,
comme un
simple
sujet
de
mort d'une de
la
ses
les
et
pour chapper
publique
il
march
fusils
la vindicte
ils
mme
quelques coups de
de Dandanga a
la
un chtiment.
saine raison.
Il
de ramener
Mlongo-Mlako.
mal reu
Au
fut
et
et le rtablissement
runit ses
hommes
les
courage
et rner2:ie
de son chef.
le
nombre, mais
forte
par
Le dpart eut
lieu vers
305
une heurederaprs-midi.Lesoleildardaitpicses
rayons de feu sur les marcheurs, qui dfilaient nanmoins d'un pas alerte
et
en bon ordre.
Manyanga
L'tape de
Dandanga
est
longue
et pnible.
On
passe
le
et
des broussailles.
Six heures de marche amenrent Xilis et ses guerriers quelques centaines de mtres
du
village de
Dandanga.
.\li
la
dployrent en tirailleurs
rites se
porte de
fusil
du
village.
Nilis, escort
min devant
il
les salves
mousqueterie
menaantes de
instant,
Hommes,
le lieutenant.
pas de
les
LE NEVEU DE MLONGO-MLAKO
Nilis et
Mais
les Zanzibarites,
gnrale
la
hommes
assassiner.
croyant un sortilge,
les
du
pillage.
un un
de Manyanga.
chtier
ses
Il
assista
soudards pour
les
dterminer reprendre
le
et
dut
chemin
filles.
CHAPITRE
596
SEl/li;\U
les
Le lendemain des
natifs
gement du Royal.
Le steamer, docile
la
occups au dchar-
la station
la flottille
ennemie. Les
Sur
s'incliner
de Ntombo-.Mataka
devant
la supriorit
des blancs;
ils
prirent
Le
19
le
plateau de Manyanga.
femmes
et
des jeunes
filles
dont
le
Cette estima-
discussions irritantes,
il
fut
convenu que
les
contre restitution des prisonniers et contre promesse d'amiti et de protection des blancs, quinze chvres, cinq
moutons
et
cinquante poules.
Nilis,
-Mlongo-Mlako
les
inutiles,
le
renvoya
repos de la
garnison.
la rive
la suite
Ces
hommes de
Velde, recueilli
Depuis
le 21
un
malaise intense
mdicaments
bien soignaient en
la
mission
firent
au malade de frquentes
ncessaires.
mme
temps
le
lieutenant
Van de
mme.
septembre Orban
et
malade,
et
aucun blanc
de Manyanga,
les
comme
ils
Lb.
un
de douleur, aussitt
lit
homme, ou
qui trem-
les noirs
pense
la
397
qu'il
pouvait, lui
retour d'une mauvaise action, retrouvent leur audace pour tramer des complots,
de la
le
redout
veille.
Mlongo-MIako
Nilis l'accs des
famine menace
aux serviteurs de
les habitants
de
la station
Kabindas
dans
le
pas craindre.
diaires
les
mutins.
Nilis se rtablit
mander
et
effets, tant
comme
par enchantement,
N'tombo-Mataka
de
chefs
de paix au sujet de
l'affaire
et
qui
avaient
servi
d'interm-
de Dandanga.
la station, ils
protestrent de leur
dvouement
Si les natifs de
Manyanga, de N'Seng
les
de Dandanga refusent de
et
la station
Ntombo
seront heureux
ont apport des bananes, une caisse remplie d'ignames, des patates
douces,
du mas,
Nilis n'eut
Un
ami
d'accepter.
les
mais, se
Nilis, le
Zanzibarite Am'bari,
Il
accompagna
destines orner les jardins de la station. Les serments d'amiti des noirs
Enfin
le 16
homme de
confiance.
Ambari ne revenait
pas.
de N'tombo), viennent a
les plants achets
la station,
par Ambari.
le
Ambari.
dit
le
CHAPITRE SEIZIME
39S
makoko
comme
dtrne, a t retenu
et le
les
il
ramasse
la
substance sur
la
s'installe
la
tire
et
paume de
la
sa main,
l'engin charg
priser arrache
un franc
clat
de
sans s'mouvoir,
et se
ambassadeur.
tel
On compte trois
colliers
de perles
par chaque double botte de plantes; en outre, Nilis toujours galant avec
les
colliers
Le
soir
de ce
mme
diens, arrivait a
Nilis
que
Il
les
jour,
Ambari, chapp
le
bande quelques
la
la
dpart de .Makito
lui
nombre de
il
affirmait
que
ou
la
et
S'il fallait,
vile
ngresses de
jolies
le titre
ils
n'ont
fois
aucun
les chefs
d'exterminateurs.
De nombreuses annes se passeront encore avant que les habitudes impudentes de mensonge, de vol, etc., ne soient plus pratiques parles peuplades du noir continent.
chaque jour
la
"
disait
et
Nilis,
Manyanga,
des moutons.
la cote orientale
Seraient-ce des
Il
est ncesaire
nement de
moutons de Panurge.^
>
cependant de conserver
vivres.
se
demandait
la
station
les
Nilis.
un approvision-
marchs,
les malles.
On ne
399
du
Le
btail.
II
La dsertion de
la
de vente de
trois
moutons.
qu'il avait
drob d'animaux;
Dans
la
du
nuit
14 octobre,
les
boys
et les interprtes
coucher.
du
la veille
les
hommes de
la
garnison
filer
avec eux.
Fort heureusement, les Zanzibarites de Manyangc, fidles leur matre,
avaient rsist aux mauvais conseils. L'un d'eux,
les
Kabindas
moi
s'il
refusait
de
au meurtre!
et
mis en
la station.
pargn au chef de
la station
de Manyanga. Nuit
et jour
sur
le
nantes
et
subissant
les
sans jamais laisser percer une plainte dans ses correspondances avec ses
amis d'Europe, dans ses causeries avec les htes de passage Manyana,
se dvouait corps et
Le mois d'octobre
me
avait
l'accomplissement de sa mission.
ramen
les
viennes qui, filtrant au travers des toitures confectionnes par des maons
inhabiles, inondaient parfois la chambre du lieutenant; les dijggas (dermatophiles), qui lisaient
les
pieds de
l'oflicier,
pourriture les
membres
attaqus
les
CHAPITRE
400
jMais parfois
un bonheur
SEIZIME
dans l'existence du
pionnier de Manyanga.
la colline,
et
glorieuse de la clbrit.
cier
de marine, gravissaient
empch par
Nilis,
les
la
hauteur de Manyanga
et
apportaient
du pass
des esprances
et
le
lieutenant
d'explorateurs nouveaux, au
voyageur de commerce
10""
de ligne
Emile Brunfaut,
10"=
de ligne
Comme
de
on
le voit, l'lan et
la civilisation
Ce
n'est
hommes
ralentis.
de cur, enfants de
la
belge,
le
patriotisme, l'am-
il
la socit
un refuge
nom-
europennes qui,
d'enrichir le
champ de
comme l'Angleterre
et la
travail
de l'humanit laborieuse.
et d'tendre le
CHAPITRE XVII
Le docteur AUard
Gangila
et le
s.imtarium de Borna.
UELQUE
vif
que
soit
Station d'Ikoungoula
- La
fte
Le poste de Mposo.
de S. M. Lopold H, Manyanga-Nord.
du haut
c7i^J 'infrieur
moyen du yrand
dbarqus en Afrique.
L'un d'eux,
le
LES BELGES, H.
fait assister,
en octobre
ibs^2,
CHAPITRE DIX-SEPTIME
402
aux prliminaires de
la
le
nom
de
sanitarium de Borna.
le
expditions se rendant au
Un
mme
avait
crit
le
pis
est victorieusement
plupart manifestent
De notre
d'or.
refuse par le
la
Congo sous
le
et
qui pour
si
nous
disions que l'tat de sant des explorateurs ne laisse rien dsirer aprs
trois ans
le foie
le
devenir, la constitution branle, ou avec des fivres paludennes qui peuvent, vingt ans aprs la rentre au sol natal,
Le rgime
s'ils
rsistent
pendant
cette
les rejeter
hommes courageux
la
plupart
expose fatalement
mle
ont contactes.
rcidivistes
de l'exploration africaine
et robuste, la sant
extrieurement
floris-
sante, venir, sur le retour, faire dans nos grandes villes la vie de jeune
homme
dont
ils
Leur
belle
lant
les
de vrais gladiateurs,
Quoi
qu'il
en
et
la
sollicite.
a la cration
Cet tablissement,
plus vaste et
le
le
du Congo par
les
fonde par
Il
405
marche de
belge
la factorerie
Gillis.
est construit
de ce point on a sous
yeux
les
les les
la
large expansion
du
Boma
sol, et
fleuve gracieu-
leur luxuriante
verdure.
promenoir. Cette
en face de
l'escalier,
Au nord
meubls,
vranda,
plus
large
sur
le
ct
est,
prsente
et
lits,
sous
la
vranda
le
et offrent
comfort
aux
qu'il est
le
On
le voit,
la situation
l'amnagement de
sement choisie
et
que viennent
demander
lui
et
les
la
maison rpond
le
aux services
climat de l'Afrique
inhospitalire.
la
le
bas Congo prsentait donc dj plus que des embryons de villes futures,
sans parler de Banana, o l'Europe tait reprsente depuis plus d'un
demi-sicle.
Aprs Boma, qui devait ses plus beaux difices l'industrie belge
l'activit
la
Belgique, Nokki
et
t^rive
prive de
Gillis,
et
Dans
les
la
Les huttes reposent sur une plate-forme en terre battue qui forme comme
un
trottoir
autour de
la
construction.
les indignes.
Le plantain
CHAPITRE
404
mang
En
outre,
basse-cour;
faites
les naturels
ils
DIX-SEPTI.ME
est
un mets savoureux.
de
la
frit
la
Pour faciliter aux volatiles l'accs de leur demeure, ils ont soin d'y appliquer une chelle confectionne avec une justesse gomtrique que ne
dsavoueraient pas des menuisiers europens.
Plus
loin,
comme nous
la
la
civilisation.
trquemment
obhgs de stationner
et
Vivi, ont t
la
mission
les saluer
par
le
mot
s'est infiltr
du
pas encore
fait
ce rsultat avec
le
temps.
On la nomme Mposo.
mposo signifie
cours d'eau de
noms d'animaux
buffle
An
Banana
Gillis.
a Vivi la civilisation et le
commerce ont
pris pied
d'une faon durable; et cela, cinq ans aprs la clbre descente du fleuve
par Stanley, qui n'avait rencontr sur ses rives, jusqu' Nokki, que des
populations dgrades
En septembre
1882,
et rebelles
l'lgant
tout progrs.
chalet
voyageur qui
lui
les
explora-
M. de Laveleye, recevait
tions au del
du Pool,
la
visite
de
l'illustre
s'apprtait retourner en
donn
405
le
docteur
une population
Von
D*'*,
aucun autre
tablissement europen.
la voie
de terre
et
sur
la rive droite,
en
village ngre
colline,
o rsidait un missionnaire
homme
sionomie hargneuse,
et toujours
hommages
et
cadeaux
les
blancs,
des
visiteurs
lui
au
la
vranda de sa hutte,
palme de
le
vin de
l'amiti.
veillant
visage ple,
d'une
il
certaine
partie
de
ses
POL'LAILLEr, INDIGENE.
les
profanes
et
en particulier
les
trangers blancs.
l'orne-
dbris de
de
la ferraille et
hors d'usage.
Ngmga
c'est
CHAPITRE DIX-SEPTIME
4o6
facile,
l'imagination plus que fconde, qui doit sans s'mouvoir dbiter les
il
Dtail signaler on trouve dans le dialecte usit par les T'chimbas, des
mots spciaux, ignors des ngres non initis cette secte.
En outre, on rencontre dans les environs de Pallaballa, de mme que
dans les districts avoisinant Manyanga, des eunuques volontaires, fervents
adorateurs de la lune. A chaque nouveau quartier de l'astre de la nuit, ces
:
du
sacrifice.
L'oiseau lch dans les airs sert de cible aux ennuques, d'habitude excelliasil silex
il tombe dchiquet par les projectiles, et
morceaux palpitants sont dvors crus par les sacrificateurs.
Ce sacrifice de l'oiseau est un progrs il y a peu d'annes encore, les
ennuques sacrifiaient la lune non pas un poulet ou un canard, mais une
lents tireurs au
ses
victime humaine,
le
plus souvent
un
la localit.
En remontant
de l'uvre
africaine,
la
march
mort d'un
le
sous-lieutenant
le
Ce
charg Lopoldville de
la
construction
la fivre
Malade au cours de
vement reu
l'hospitalit la plus
avait traverses
ses
Van de Velde
avait successi-
lui
arrach trop
tt.
rendre avec
la fivre n'avait
elle Vivi,
il
revenu du Kouiiou.
Arriv prs de Gangila,
le
reux Kabindas, ordonna ses serviteurs de Je dposer terre; des souffrances intolrables lui avaient arrach cet ordre ce furent les dernires
:
paroles intelligibles
Sur
la lisire
qu'il
pronona.
le Borassiis
407
un
lit
moments de
d'tierbes sches.
de
Le missionnaire de
n'apprenait la
Van de Velde
souffrir.
tiennes sur la
les
l'infortun
Le prtre protestant
du dfunt, prsida
Ancien lve de l'cole militaire. Joseph Van de Velde expirait vingtsept ans, aprs six mois de prsence en Afrique, c'est--dire sans avoir pu
raliser les esprances
vaillant
dont l'Association
sympathique
et
puisse rver
crivait
officier,
de
le
s'tait
berce au dpart de ce
ont
laiss
La mort
les
pays
les
plus loigns.
et ces
L'homme
nature
le
civilis n'a
lui suscite;
de nationaux
la
que
la
la terre, il veut,
au prix des
plus durs sacrifices, toucher les parties les plus inaccessibles de son incom-
mensurable domaine.
Peu aprs
Parfonry
et
le
dcs de Joseph
officiers
de
la
belges,
rive droite
du
fleuve,
les sinuosits
CHAPITRE
4o8
jets
par
le
forts,
On
nature
la
DIX-SEPTIME
que
sait
le
gorge resserre
gigantesques.
On
un
lit
dirait
normes fragments.
Dans
la
une lame
sous
le
comme
le
la
vague,
un par-
le
amoncellement
lots
Puis les chutes, les formidables cataractes pour complter cet indescriptible et
mouvant
tableau.
comme
et
et
les
s'ils
la
les
d'cumes sales
largeur du vide.
rauquements sourds
flots
et
de
de rugissements effroyables,
Parfonry
quer
la
vue
ils
franchissant les ravins, gravissant les falaises, traversant des villages indi-
gnes amis.
Un
le
lendemain,
une soudaine et terrifiante tornada transforme leur route en marais fangeux et glissants.
Arrivs Issanghila, les deux voyageurs se sparent. Parfonry devant
sjourner dans cette station en qualit de chef,
Coquilhat
appel
et
Amelot.
Nous avons
Manyanga,
arrive
leur
signal
409
du
date
la
15
octobre 1882.
Le surlendemain
conviait ds
17, Nilis,
matin
le
les
sa chefferie sous la
Van de Velde.
accueillit
si
est
Il
la
la
mmoire du cur
mtropole
la
Saint
Lopold.
Dans
"
la
parmi toutes
est,
les autres,
Nos compatriotes ne
doivent leur prosprit l'inapprciable bonheur de
peuvent oublier
qu'ils
de
grand
l'histoire le
velle
nom
avec clat
brille
de Lopold
nom
le
le
Sage,
de Lopold
la foi jure,
et
II,
protecteur des
des
arts,
Combien y
et d'explorateurs belges.
aura-t-il aujourd'hui,
mets
et
l'eau sera
pour porter
de notre
mme
bannie
comme
superflue
rit
dans
La
du
la
qualit
sant
du
l'oi
comme un
Lopold
du liquide absorb
toast; je
don d'un
litre
de bire
heureusement, sur
la sinc-
bienfait le
II ?
n'influe pas,
la sant
du
la
parole
un
Amelot quitte
deux
la
la
bouteilles de rderer,
et
deux
litres
porto.
Nous renonons
LES BELGES.
11.
fait.
52
de
CHAPITRE
410
On
DIX-SEPTIi;.ME
Manyanga-Nord,
l'occasion de dguster
On
dcrta
du jour de
et
la l't.
un
garnison;
la
festin
copieux;
le
soir,
Ce programme
arrt,
Amelot
et
la
mundels clbreraient
les
Belges,
Quelques heures
grands
gaillards
la station la fte
du
roi des
blancs.
que
et forts,
le
plateau regorgeait de
solidement
charpents,
dans tous
pauvres,
les
ils
taient tous l
du buste;
les
la stati >n.
Riches
et
hanche oppose
et
couvrant une
de fibres de palmier.
Comme
ornements,
ils
mme
du
faon conserver une apparence froce, bien qu'en ralit leurs senti-
fusils silex et
de couteaux de fabrication
anglaise aux lames caches dans des gaines en peau de chvre passes
la
ceinture.
Rien
femmes
parade promise.
la
physionomie de cette
la
mobile que
mouvement
les
mimique
yeux,
foule.
Hommes
et
mains.
Dans
d'essence suprieure,
la
comme un
tre
411
un
Belges
homme immensment
commande
riche qui
Les
de
la
locale,
un
blanc,
qui
de pirogues, de maisons
de
soleil,
la
officiers belges,
la fte
un peuple
lments physiques, du
tout
d'toffes prcieuses,
Un
des
fusils,
incommensurables de gin,
ln.
le roi
donner
le
et
projete.
La revue
fut
et
des drapeaux,
des banderoles rouges, bleues, jaunes, noires, furent dployes au fate des
btiments de
la station.
Le
un immense
dfil
effet
moral sur
les
la
Belgique et de l'Association
spectateurs indignes.
station
commands par
le
la
de
Nilis.
Nous passerons sous silence les dtails du banquet copieux qui runit
manger de la station les cinq Belges qui s'taient
joints le capitaine Anderson et le mcanicien Martin, du Royal.
ensuite dans la salle
la
roseaux galement secs, pralablement enduites de gomme-rsine, attaches des branches d'arbres fiches en divers points sur
rrent
un
Les Zanzibarites
et les
le plateau, clai-
de
le
matin, encom-
hurlements,
les
ils
arms
les
les
nyamparas
les
une
retombant en
voile
dans
le dos,
d'autres
et
lambeaux
d'toffes multicolores
CHAPITRE
^12
le
DIX-SEPTIEME
ceinturon avec
la
les
L'orchestre tait
dement sous
les
poix remplaant
les
la
gou fhommes
Puis
ils
dont
guerre! guerre
trot,
pour
les nnazoin-
coups de
ble des
et
fusils
nombreux,
cris
Par moments, l'un d'eux feignait d'avoir t frapp par une balle ennemie;
et
il
de rage
pieds d'un spectateur blanc qu'il embrassait dans une treinte, et rendait,
le
mun-
del qu'il tenait serres convulsivement entre ses bras. Faon singulire
d'indiquer
Cette
qu'il tait
mimique expressive
eux-mmes,
les
la
le
bruit de
poudre, par
volutions fantaisistes,
ils
le
conti-
nuaient leur jeu avec frnsie, faisant retentir de leurs clameurs sauvages
les
chos du Congo,
et paraissant
livrant
gnes glacs
d'effroi.
rouges
chefs,
tait
et la fte se
le silence
coryphes
les Zanzi-
barites.
Le troubadour de
vise
la
troupe,
les
et la
la
trs et la gloire
du grand
41'
sang
les
se retirer.
LE LIEUTENANT COQUILHAT.
et des danses, la
le
une
18 octobre
endormie, rompue de fatigue, ou gisant, ivre de malafou, dans un plemle inexprimable au milieu des herbes, sur les talus rocailleux, ou contre
les troncs
CHAPITRE DIX-SEPTIME
414
Jamais, de
Jamais aussi
du Congo,
nom de
le
nom
chrent dsormais ce
la
et puissant
atta-
souverain
la
locales.
Le lendemain de
cette journe
mmorable, ds
le
matin,
les
htes blancs
de Manyanga escortaient
de
fivi'e,
durent
s'aliteret
le
vint
pour leur
la station
offrir
ses
la
soins
dvous.
En
services signals
les
Contrai rement bien des missions anglaises tablies dans l'Afrique australe
dont les uvres sont striles quand elles ne sont pas nuisibles, les missions
du Congo produisaient des rsultats favorables ou tout au moins pouvant
le
missions religieuses
et la
du fleuve entre
par l'Association.
C'est l
On
les aises
il
faillible,
surtout en Afrique.
changement qui
Les
hommes vraiment
inestimables de
un
forts,
foi
la
et ragir
ici,
les
bords du Congo
les
missionnaires anglais se
.115
Bentley
journellement
visitait
de Manyanga
malades
les
et
leur
du Congo
du poisson, du vin.
moyen
du
th,
du
caf,
du
sucre, des
ufs
frais,
du missionnaire
et les soins
taient d'autant
la station
un
tribut de fivre et de
souffrances.
les
Le
22,
que
le
Un
boy,
vacarme
mand en
la
montagne.
inusit, revint
promptement rassurer
i'oficier,
commande par un
en annonant
colline
visiteur.
C'tait Braconnier.
Le
capitaine, arrt avec son escorte sur la rive sud, attendait depuis
le
passer sur
oppose.
le
On dut
les
lger service.
Dandanga
hommes
moindre pirogue.
menacer de
les
prendre pour
d'eux ce
a accoster la
i"ive
et trois
membres couverts
tait bris
de fatigue; ses
la
il
Belgique.
CHAPITRE
.^16
Tandis que
les officiers
indignes s'enfuyaient
DIX-SEPTIME
et
comme pour
pcheurs
une
faire
com-
Le lendemain
colline de
23, les
Munyanga.
grve
et refusrent
blancs et
le
le
fleuve les
fit
les
bons
casse en route.
Le 30 octobre,
dont
le
emmenant Braconnier
Le capitaine
avait termin la
qui
l'avaient
station.
ment de
ce poste hospitalier, au
le
commande-
il
avait
si
largement contribue.
Rentr en Belgique plusieurs mois aprs, le capitaine fut acclam par de
nombreux compatriotes son arrive a Anvers.
Sur
interrompus;
les
compatriotes du
Le corps
rclam par
les Zanzibarites;
on
dans de
la toile fine,
dfaut
du
satin
de
morceaux de camphre
bouche,
la
le
nez
et d'encens, et
41:
du dfunt.
tombe creuse sur
et les oreilles
Pour le transporter
la
les
Tous
les Zanzibarites
monotones, dont
tristes et
en chur par
est repris
-A di-^e
le trajet, l'un
le refrain,
il
le
corps du
s'agit d'Allah, et
encore d'Allah,
les noirs.
de
la
officiers
belges
mme
Chaque
brancard,
grotesques.
fois
ils
ils
pantomime
excutaient une
pour dpasser
le
singulire.
Ils
les
porteurs du
sous
la
le
prcipitamment
le
les
convoyeurs
et portaient
du cortge leurs
On
de
la fosse,
quante centimtres
fleuve, auprs
de
la fosse.
Deux
couchrent
que
le
Le corps
noirs coiffes
le
d'tofl'e
tait toujours
du fez
le
le
brancard.
sur
fit
glisser
dos et
la face
doucement de
tourne vers
dans
la fosse; ils
la civire,
de manire
l'orient, et
mirent sur
Pendant
le
mouchoirs au-
ces pices
LES DELGES.
II.
jS
CHAPITRE
4iS
DIX-SEPTIME
fez sortirent
de
la fosse: les
mouchoirs furent
On procda
alla
qurir de l'eau
la rivire voisine et la
versa sur
le
Un
Zanzibarite
tombeau, tandis
litanie,
un peu de
la
ler,
terre
Le
soleil disparaissait
une journe.
CHAPITRE XVIII
et
de Manyanga.
*^
L'atoimdo.
'"^^"^^^^^^ E dimanche
et
(.e
novembre
1882,
une
file
de chefs, sous-chefs,
de Manyanya-Station
'^A.^'^^ arrire-chefs des districtslimitrophes
de Velde les ennuis
Avaert
et
Van
Nilis.
vinrent
imposer
a
'j^i^^(^(^
*--C^^^>j
t^^^'
^^
rectification.
CHAPITRE
420
DIX-IIUITI.ME
La paix rgnait en
chrement acquise
de N'tombo-Matal;a
Le rsultat de
effet cette
a la suite d'une
et
faits
dessous.
le
pour l'Association
trois
prisonniers et conduits,
la
un troisime
les
le
fut
peuple de N'tombo.
Les chefs prisonniers se nommaient Matari, Myala, Myangala. Matari
l'homme
tait
le
plus puissant de
la
contre, le
dentale,
qu'il et
Miiambo de
l'Afrique occi-
dernier.
Comme
le
Manyanga un
ils
personnel de
le
le transfert
immdiat des
captifs
Ds
aux
le
signifia
lui-mme
On
Myala
et
Myangala,
sement complet de
condamn
ils
la
y passer
le
quanta
du
district
qu'elles sont
Les captifs noirs coutrent cette sentence avec un stocisme remarquable; pas
un muscle de leur
Les
forts,
hommes
ils
sont
milieu d'eux. Je ne
moi
je
tuerez,
comme
je
vous aurais tu
si
vous
tiez
du
soleii
vous
tait
me
en jeu,
qu'il recevrait
ne toucherait un cheveu de sa
Inhumain
et cruel,
la
fut
il
tte,
421
le
la suite
trois
profit
de
eux des
traites
au
de l'Association.
II
Nilis,
vainement essay
divei'ses reprises,
qui avait
I",
les
indignes du district de
N'tombo.
Il
pour y arriver,
fallait
dompter
les
populations par
la
force
et
profiter de
momentan.
Mais le 5 novembre, au grand bahissement de
Myala
et
Manyanga
et
Nilis, Matari,
leur crasement
"Vivi a
l'clat
la station.
demander
blancs.
Net
ses sujets,
ses
il
et ses
la
part des
de revoir son
champs de
ma'is,
il
hommes
des pillards et
chimbeks
de
mconnu
village, ses
leur
femmes,
aimables gardiens.
Myala
gnon
et
l'opinion de leur
compa-
N'tombo
les
foi
dans
la
agents de l'Association.
Comment ne
Nilis,
ont
ciiAPiTRr;
122
vivement de leur
ordonna
visite, et
nix-iiuiTii;ME
de
un enthousiasme
produisit
11
les
indescriptible
des bat-
tements de main en cur, des entrechats, des danses, des chants, des salves
de mousqucterie, des roulements de tambour, des vibrations clatantes
obtenues par des sonneurs de cloches nouveau genre, cloches doubles, en
sur lesquelles des chefs ou des sous-chefs indignes tapaienttour
1er forg,
construite par Nilis. Assis sous la vranda, les blancs changeaient les
contre
qui ressentait
cur
et
les grossiers
les atteintes
maudissait part
lui les
moins vive
Le
et
soleil,
souhaitaient
ardemment
la fin
Il
aupa-
fallut
de rjouissance sur
le
La poudre
aux blancs,
ma
protger contre
moi
le
Oh vous
!
tes
si
poudre. La pirogue de
Vous
accorde
fer
j'ai
vu au grand
le baril
demand.
village des
mmes
barils
de
la
poudre;
je
vous
>
Les
blancs, Vivi,
fit
trembler
les
maisons de Manyanga.
leurs oreilles
du gin absorb,
par un trouvre
la
les autres
louange de
rptant en
Nilis,
les
chur un
refrain improvis
le
Au langage
425
sment
Ils
s'levait
ss
de fatigue
les
ngres de
et pris
Ntombo,
ils
et
les
tait sans
fondement.
demander
un comble!
Nilis les
une pice
civilis
Nilis
d'toffe
mouchoirs,
et extrait douze
homme
et
dans
tumes complets.
Tous
ces
ngres,
hutte
dont
les
explorateurs doivent
rager
les instincts
le
Nanmoins
Nilis,
les
troisime
la
marchan-
dises de la station.
LVRE.
Aprs
les visites
blancs,
pour
vembre
les
les
il
le
de son erreur
et lui conseilla
l'tat
les soins
de cet
homme
de bien.
si
et
de souffrances travcr-
CHAPITRE
424
DIX-IIUITIME
Manyanga-Nord par
belges qui y subirent la saison des pluies de l'anne 1S82, mais notre rle
Van de Velde,
Avaert,
Nilis,
alits
les fonctions
commandement de
de garde-malade
chargeant en outre du
et se
la station.
la patrie, lettres
Le
il
les
dcembre,
l'tat
ses compatriotes.
Nilis pria Bentley
de prendre
malade en traitement
le
mission.
la
le
Le
qu'il croyait
venue
la
dernire heure du
du
du mis-
Chaque
jour, le chef
de Manyanga
s'tait
rendu
la
une sorte de
fivre
permanente
commandant de
et des
Nanmoins
insom-
Nilis vaquait
les
maladies accablaient.
La
Issanghila, o
ment de
Le
12
il
Manyanga
le
descendre avec
le
boat jusqu'
le
commande-
et
cette station.
dcembre,
Nilis rgalait
dans
la salle
manger de
la
station les
plus
agents de l'Association.
Moolemaar
assistaient
un
par NiUs.
Parmi
vain
la
le
le
peu
rconfoi'-
tant, avait tc
de
la colline
nel et
le
emprunt
la
mouton
-1^5
le
poulet tradition-
de chicoangay
les
le
Champagne.
Les religieux anglais annoncrent
la
LE LIEUTENANT AVAERT.
la
abondaient dans
les
parages de Loucongo;
il
il
considrable Baynesville.
la
sollicitait la
54
faveur
CHAPITRE
426
DIX-HUITIME
d'tre
accueilli
par
les
exclamations
des convives.
d'effroi
Le caravanier avait comme ceinture rellement effroyable un gros serpenta la peau jauntre zbre de noir, et qui. droul, mesura plus de deux
mtres cinquante.
contre
avec
les noirs;
Van
Sur
les
le
man-
les natifs
des villages de
ce rapport,
kl rive
en outre
il
sud.
la rive
fut dcid
nord.
ci
du Zanzi-
barite.
si
vous tes
Bah
il
mot
les paroles
de Soudi ce Zanzibarite
;
exagre.
Comme
mais
ils
le tir
de nos carabines
et
dchaner sur
les
apprhensions des
missionnaires.
Le djeuner
termin;
tait
les blancs
runis sous
la
vranda causaient
trouver Manyanga-Station
concourir avec
L'importance
lui
les
compatriotes
une mission
et la
telles
civilisatrice.
multiplicit
et les
que
la socit
427
Outre
steamers
les
embarcations sillonnant
et les
le
un vapeur
couleurs de
aux
regagner leurs
en toute hte.
Nilis les
de
les
parages et y dployait
de Manyanga.
exils
la
mmes
la
station
les
btiments de la mission
anglaise.
L'oflBcier voulait franchir la rivire
peine
la faire
renoncer ce dsir.
La passerelle tout
fait
primitive,
un tronc d'arbre
un
les
connaissances
Ce passage
ncessitait
alligators
dans
les reflets
Le
que
tomb a
la rivire
fatal le
en traversant
le
le
pont.
la
mouvantes pour
le
Retourn
les
de
coucha
et
les
prcdent.
du rother hund
heures du matin.
les
besoins du
sej'vice, le lieutenant,
plus dispos
chargement de
la
cara-
vane Soudi.
D'habitude
les
CHAPITRE
423
DlX-IIUITltME
mais ce jour-l
ils
ment
le ballot
pluies,
indignes de
les
les
dernires
nous maltraiter;
la
comme un
livre effarouch.
Soudi
nanmoins tous
fait
ses efforts
un
pour
les
ramener
l'ob Jissance; sa
dans
le
du geste
et
du regard
hommes
Dix
de
et dfilrent bientt le
la colline.
la
la
poursuite du
fuj'ard.
gens de Soudi
aprs
les avaient
menacs de leurs
que
les
courir
le rvolt.
Nilis
grande;
le
mentionnant
un courrier
le fait.
Le lendemain, un temps
invita l'officier chasser
Guillaume Van de
gris,
dans
\'elde,
les
presque guri,
la station.
s'tait offert
momentane du
chef.
On
pour surveiller
les
procdait cette
poque aux rparations des toitures des habitations diverses. Les pluies
diluviennes du mois de novembre avaient singulirement avari les toits;
pour faonner de
et
4-9
conduite d'un nyampara. taient alls acheter aux marchs des environs
la
du Congo.
l'heure
fonc
du djeuner,
brillait
de tout
le
temps
d'un
l'clat
remis au beau,
s'tait
soleil tropical, le
le ciel
d'un bleu
thermomtre marquait
Pourquoi
('
Nilis
ne revient-il
pas?
>
pensait Guillaume
\'an de
de
de
la Mission.
longue
cageuse
val-
de temps autre
trale;
elle
prend une
tension considrable.
La
rivire
longueur
droite.
la
mens de
On y
la flore
orchide.
un
quelques mots.
Le
gibier n'y
manque
poudre
A un
un danger,
il
les
animaux d'une
animaux,
comme
On ne
CHAPITRE DIX-HUITIME
430
le
sommet de
surface liquide.
Surpris, le lieutenant se cacha sous les herbes pour surveiller les
la
mou-
btes.
la
de
inutile
mais, cdant
les tirer;
il
moments
du chasseur attendant
absor-
plus
et
mortel.
ils
comme pour
avanaient
inctres. sur le
replonger dans
bord du cours
la rivire,
tantt
les
un mlange de
plaisir et
d'angoisse.
yeuxde
.\'ilis,
eaux
les
A quarante
mtres du chasseur,
gramines
les
viser srement.
comparable
les
celle
le
savoir vers
animaux
un danger certain.
s'arrtrent
timidement sur
btes.
Leur
poil est
moelleux; sur
la tte,
il
est
six centimtres et
extrmement
courts croise le haut des narines. Les cornes mesuraient environ soixante
de
la
hauteur: ensuite
elle
ils
comme ceux
rendent impropre
la
course ce remar-
Ambari
les
disait
le
nom d'antilope.
mme
rer,
de prfrence pendant
la nuit.
magnifique
mais sa viande
est profitable,
mme
Ce ruminant possde au
n'est
471
la facult
de
plonger; ses habitudes rappellent sous bien des points celles du volumi-
neux amphibie.
Il
se rencontre trs
rarement dans
nombre de
ses
les
ennemis
les
redou-
les plus
tables.
Dsormais
le
de considrer amplement
la
fruits
le
le
temps
paysage,
Non
loin
Nilis et .\mbari
durent abandonner leurs victimes, une sombre fort masquait une colline
et flanquait
l'est le
Retourner
la station
'Velde
assez, frugal,
chasseur
cours d'eau.
comme nous
si,
Nilis,
un djeuner
et tent le
nuages
du matin.
les dmes touffus des grands arbres taient plus la porte des
chasseurs que les toits de la station. On pouvait sans gravir une hauteur
aussi rude que celle de Manyanga, goter les douceurs du repos l'abri du
feuillage et y casser la crote traditionnelle que tout chasseur prudent
glisse dans sa gibecire, aussi bien au Congo qu'au pays des htels et des
gris
Mais
restaurants de village.
La mousse
table
la faim,
chasseurs prirent
condiment qu'envieraient
.\prs le repas,
rsista
les
au sommeil
comme
les
une
gastronomes
les plus
ddaigneux.
et s'enfona
avec son
compagnon dans
la fort
o des
l'endroit
elle
got
s'engage dans
fort agrable; le
le sol.
de
pdoncule sort de
telle sorte
que
sembla-
le fruit
le fruit
la tige
parat tre
le
nom
'aioundo.
La promenade dans
et des lianes
emmles; cependant
les
marcheurs russirent
fau'e quel-
CHAPITRE
432
ils
DIX-HUITIME
la curiosit, ils
norme pige
Une
un
Tous
les vingt
enceinte
pour
conduire
des enclos
tait
troits
ingnieuse, sorte de pige bascule dans lequel les petites antilopes sont
crases sous
le
perdu devant
la
les
lort
faon suivante:
comme
hurleurs;
s'lance effar
il
la
en poussant des
dans
les
il
ils
se
rassemblent
ouvertures
et
tombe victime
L'approche du coucher du
soleil
la station.
La
gramines
et
le
ddale inex-
der outre mesure dans des repaires trop voisins des demeures des alligators.
Le lendemain,
Nilis et 'V'an
des antilopes.
On
fouilla la rive,
les
remontent seulement
chances
et
la
de l'habilet des
par
les rcits
songe devant
Quant aux
que
les crocodiles.
impertinence du
comme
les
douceurs du
rveil.
Pour ddommager
cueillir
l'escorte, Nilis
l'amena dans
la fort visite
pour y
normes,
la
43>
assez semblable
et
forme.
ils
et
sphriques
des branches
un long pdon-
cule.
Leur enveloppe aussi dure que la corne, brise coups de hachette, laissait
chapper un liquide pais, coagul, plein de petite graines pareilles des
noyaux de prunes.
Cette liqueur tait nourrissante, d'un got sucr,
Cette
l'effet
du meilleur
promenade
elle
pro-
purgatif.
On
retourna
la
confluent avec
le
Congo.
fois
tion.
Deux chvres
de
la
la sta-
glouton-
du berger
Je
renvoi ou
infidle.
Xord
les
missionnaires
Le
mme
25
ftiche.
dcembre,
la station
Malheureusement,
le
jour de
NoL
Edmond
Destrain.
prsence de ce compatriote, que la fivre africaine tendait ce jour-l sur un lit de douleur, dtruisit la gaiet des
la
convives.
malade par
ce
CIIAP1TRI-:
4^4
Un
de
tenu
DIX-Ill ITIIIMi;
veilles,
dans
la
nuit
du
2,}
au 25 dcem-
la
la
chambre
et
au chevet de Destrain
le
lieutenant
Nilis.
Dans
les rai^es
Belg'es causaient
de ce Nol pluvieux,
et le
par
la fivre, les
N'ols
aux
foyer,
ftes intimes
de
du
la famille,
l'Afrique
Le
moments de
26,
la fte
les
plus
ds l'aube, un splendide
ciel
noire des htes del station. Destrain ressentit les bienfaits de ce brusque
changement de temprature;
il
du matin avec
ses compatriotes.
A l'issue du
indignes, dsireuses
comme d'habitude
femmes
Ce
la
de
n'tait
de marchandises
attira
Nilis.
pas
la
premire
fois
que
le
La
visite
fication
des
femmes ne
se
montraient pas.
la
paix ou
la
guerre tait
parfois en dfaut; le 26, au soir, aprs le dpart des vendeuses, les mission-
naires anglais
communiqurent
les dispositions
des indignes de
la rive
alarmantes concernant
et les servi-
teurs de l'Association.
Les caravaniers zanzibarites traitaient trop souvent les districts traverils donnaient surtout de nombreuses preuves de l'int-
ss en pays conquis
rt qu'ils portaient
ment
le
et troublaient trop
frquem-
Le ^o dcembre,
le
Ni
une
is
de Grang annonant
lettre
la
435
officier sudois,
le
loj^s
sion de \'alcke
il
il
le
mauvais
tat
de
contre sa bilieuse.
On
suspendue sur
la tte
comme on
dit
il
le
On disait
de chaque explorateur.
pour
le
<>
il
Damocls
a sa bilieuse
mes de
triomphe de
la
cause africaine.
prouvrent
l'Associiition
sdentaire ou
mcomptes de
la vie
moins, chacun d'eux remplit sa tche avec un zle sans gal et une nergie
peu commune.
Le
i*^''
une
recl'
.s'arrta
.\ilis
Ce -nme
maladie, quittait
Pool, ri Lutet.
qui
le
min par
accabl par
par
les chefs
le
indignes de
la
demandaient
la
les
Mowa
et
la rive
nord,
caravanes de l'.Association,
.et
marche,
dont
la
le 3 janvier.
JZinga. dsireux
le
sa
Mowa,
elles
et.
devaient tre franchies par les caravanes sur des pirogues indignes,
rateurs.
La discussion de
l'offre
[)as
l'autorisation
CHAPITRE DIX-HUITIME
43i'->
compa-
Le
triotes
horreurs de l'isolement
les
Manyanga.
Cette solitude relative, tant donne
courrier de
Lis
boat
le
la
un
Nilis. lui
cte eut
la
retard inusit.
toucher Manyanga
la
date du 31 dcembre,
n'y parvint
que
le 4
janvier
suivant.
Le bateau avait
Nilis
voyageur
les
les
nombreuses
vux
venues de
lettres
la patrie,
apportant toutes au
et les souhaits
aimes.
Un
Royal
Un
accident
dramatique
marque
avait
cette
dernire traverse du
Winchester, avait
saisi
fusil
s'tait
le
cadavre du sort
fatal
cercueil
fit
qui l'attendait.
de son estomac
du dfunt.
Le Royal transportait
cette fois
ALinyanga des
colis
de perles rouges
monnaie
Chose trange,
connue de
qu'ils
Le
ngres dont
les
tous, n'attriburent
la
prdilection pour
la
janvier, la nuit
venant de Lutet;
dentale.
il
Non encore
il
descendit
le
14,
avec
le
Royal,
jusqu'
Issanghila.
En
construction en cours.
Il
les
mfoumis
(chefs indignes)
437
le
compte
des blancs.
Convoqu
la station le jour
visite
fit
pour
le
mme
de
lendemain
la
(19 janvier), et
pu
se
rendre
i'cjBicier
en garantie de sa promesse
commandement, une
tige en
de sa
il
lui
bambou pique de
LE LIEUTENANT r.KANG.
effet,
Matari,
M. johnston, dessinateur
et savant naturaliste,
explora depuis
les
bords
CHAPITRE DIX-HUITitME
43^
paiies
descriptions les plus varies sur l'histoire naturelle et les coutumes et les
nurs
Johnston
.M.
(^ct
ouvrage
mouth
ils
Johnston
lo
est intitule
Bolobo.
assistait l'entre-
mfoum
faite
pour
des Zanzibarites de
la station.
fit
.Matari
La
enqute n'aboutit
l'Afrique, cette
Matan
n'tait
de
rien.
tel tat;
on ne put obtenir de
lui
autre chose
et
duite extravagante et
Une proccupation
le
tard la station, se
Il rit
la
la
con-
fils.
pre sa dmarche
prs de Nilis. L'incident Matari jeune tait clos: l'ex-chef de N'tombo.Mataka apprit au lieutenant l'arrive prochaine
venant du Pool
"
Comment
le
l'un
mon
ennemi?-
Rassurez vous,
la
la station
le
ma
II
(capitaine Hanssens).
libert et
demanda
de deux blancs
m'opposer coups de
fusil a
II
je
parlerai
vous pardonnera.
la
station
du capitaine Hanssens.
Le 26 janvier au matin, une caravane imposante se dessinait comme un
immense rouleau noir sur la route du Stanley-Pool. au pied de la colline
de Manyanga.
Nilis, rassemblant ses hommes et ne laissant la station que quelques
jusqu' l'arrive annonce
Kabindas de garde,
son ami
alla,
son compatriote.
et
la
^v,
Grang,
les
bip
armes Hanssens
bourra
dans
et Nilis
Au dehors
joie
la
des
la salle
convives,
manger de
les
runissait
Hanssens, Grang,
la station.
dans
les intervalles
des rou-
Pool par
les blancs.
s'y
le
la cte orientale.
Congo
affaiblissait
depuis
et
Mcuvel,
le
le
et illustr
t,
exercer Lopoldville, en
un
mme temps
que
ses fonctions
de mdecin,
rapatris.
Le
2 fvrier,
Van den
le
Messie sauveur, au
moment
Manyanga comptait
blanche
Brown, Liedsick,
Ivaert,
ment
affaiblis
cales, assez
Aprs un
par
long
et
les
le
forts,
mais phj'sique-
feu roulant de
paroles amicales,
comme un
demandes
et
les
Europens devenus
Jamais
effet
CHAPITRE DIX-IlUmi'ME
Heuvel au milieu de
11
la
la
un mot
d'espoir,
un
le
ses
5J
3?J
/j.
,:
:ictier^ajP^_^i^^^-(
'^
-me**"!
:ll
''.
1
Il
'I
^1
'
'j
M'iil r
<!
il
11.
^^
^. _ =^-^ r^"-s^>^
CHAPITRE XIX
Mort de Parfonry.
Parfonry sur
la
a saison sche.
;^^^^^^^E
4 fvrier,
les
blancs prsents
Manyanga
taisaient
^c3^^^^
des blancs
et
des noirs de
la station,
du Congo.
Une foule innombrable d'indignes des alentours,
LES BELGES.
II.
la rive
CHAPITRE DIX-NEUVIME
.,.12
Au
et
Le clbre
Hanssens
la
colline
le
la station si
une vive
satisfaction et sa figure
le
rayonna de
fer,
joie.
bois,
et Nilis.
Arriv sur
Nilis,
un
sommet
mme
sol
de bananiers vigoureux!
Un logement
nanmoins
l'intention
commun
la table des
blancs.
Au
n'avait
Manyanga.
Stanley, qui nous avons dcern au cours de notre rcit,
tribut d loges et d'admiration en tant
et
de
la
un lgitime
mandement
absolu.
mme ceux qu'un stage assez longdans une arme europenne a familiariss avec les rigueurs de la discipline
sous les ordres de Stanley, et voire
ment nerveux de
cles
nJanmoins excusable,
si l'on
tient
compte du tempra-
rongent
Donc,
comme un
le 4 fvrier,
par
les
au repas du
soir, Nilis,
fer.
en qualit de chef de
la station,
prsidait la table.
Le dner
tait fi'ugal
les
443
les convives,
un de
ces
moments de
dispositions
un
instant en
homme
du savoir-vivre
le
et se
mtamorphoser
tard.
l'occasion
du
violemment contre
un miracle
Manyanga il avait
le
pour
offrir
mme
Stanley tout
le
confortable possible
et
Aussi
le
en retour.
un ton
Il
trs
anime a
l'agent sup-
rieur.
Celui-ci,
manger
et entreprit
Quant
Nilis,
comment une
affable et calme,
comment
et
il
avait
il
essayait de s'expliquer
peu de mesure.
La
demain, Stanley
de
la veille.
les rserves
Stanley, escort
du chef de
amiablement
les choses.
Le
len-
la station,inspectait les
magasins
et
de marchandises.
Au cours de
cette
inspection.
pre.
accompagne
annanti dans
de rvolte ou
mme de
le
d'hostilit.
un nombre considrable
-Matari I",
afin
il
ralit, ses
en remorquait a sa
Les agissements
les blancs.
et entire,
On
et les hbleries
savait depuis
et
le presti-
de parade.
longtemps
la station
que sous
les
dehors d'un
CHAPITRE
444
DIX-NEUVIKME
le
et Nilis,
comme
ce noir
des cadeaux,
Le
personnage
l'gal
7 fvrier.
le
le traita,
sous
rapport
le
on
il
complimentait chaleureusement
et lui
pommes
Nilis
remettait
de terre
et
graines potagres.
Le
Van den
Q,
parages de
la station,
pommes
tout.
tard:
mais
les
un commdicaments homopa-
les
la
des tornados
coups de tonnerre incessants, averses diluviennes; l'aprsil )
avait
un aquilon furieux;
le
le soir,
thermomtre atteignait
Outre
terrass
Nilis, le
le
capitaine Hanssens,
fivre persistante.
Comme
il
tait
encore trs
faible,
il
se
fit
transporter en
le
hamac jusqu'au
le capitaine,
le
long de
le
la rive
joar
le
sud du Congo.
Cette route devait plus tard tre tablie par les agents de l'Association:
Parlbnry,
relev
d'Issanghila,
mars
Le
fut
par
Avaert
appel a
la
commandement de la station
commencer ds les premiers jours de
dans
le
1885.
4, le
sous-lieutenant de passage
Manyanga
velle mission,
dont
dans l'espace de
trois mois,
Zanzibar, peu
initis
mme
ou
solides,
et
-145
efforts.
Ce
petit
et, la rigueur,
permis
temps
Parfonry
fix, si la
saison
et t propice.
et accessible
endroits par
cule,
et l,
sur
un espace de
de Dandanga.
la
tions,
le
d'autre
consolation
d'autre satisfaction
qae
travail
le
(collection de m. FLEMING).
et
de SCS compatriotes.
Le
10 mai,
Sudois
le
il
apprit le dplacement de
commandement de
Lutet, tait
Van Gel
un
appel par Stanley au del du
qui, laissant
Stanley-Pool.
Le
sa
Amelot
allait
nomm
noii's.
les fonctions
de chef de station
CHAPITRE DIX-NEUVIME
4^6
Avec quelle
il
Amelot apprenait
joie
le
jeune
voisins, je l'espre,
Ma
mon
Lutet,
le
de commandant de poste.
dit
Conservez- vous
je
vous y ferai de
la patrie.
Hlas
Le
14,
leurs masses noirtres laissrent chapper des gouttes d'eau tide, larges
et serres
du
'trois heures,
rgisseur, les
comme un rideau
nuages se replirent
loin
dans
l'espace, et le soleil
La
Parfonry
sortit
imprudemment
mais
torrentielle.
darda
du chemin.
La
terre,
rcemment remue
et terrasse
labeurs, tait ravine, crevasse par les eaux; sur certains points, les talus
de
la
chemin
abandonns par
le
l,
torrent
momentan, barraient
le
trac.
C'tait plus
de quatre kilomtres.
perdue entre
de cur
les
les
les
plus dcourageantes
le
mauvais vouloir, des gens! Russirai-je jamais me tirer sans honte del
rude tche que l'on m'a confie.^ Ah! dplorable tempte
!
Combien je souffre
moi moi !...
!
Je suis abattu
suis-je fou
.^
447
s'affaissait
fangeuse du chemin.
Quelques Zanzibarites
trent
mourant
l'avaient aperu.
la station
Lessoins intelligents,
le
dvouement
relevrent et le transpor-
infatigable
Ils le
de Manyanga.
du sympathique docteur
vigoureuse organisation.
Peut-tre Parfonry et-il t sauv,
l'intensit
Le
ter
un drame sanglant
si
n'et accru
moral.
et
18 mars, les Belges bien portants de la station, invits par Nilis assis-
bords du
de
la chefferie
de Lutet, victime,
chambre a coucher.
Le Sudois Luksick,
comme un
de
prs
assis
lui,
la souffrance, tait
la
atrocement.
les
genoux,
morne
les
mains supportant
et glac, le
la tte,
il
contem-
du
malheureux. Pas une ide consolante, pas une pense d'espoir ne passait
alors dans sa tte.
En
fait,
touchait la dmence.
il
genoux,
les
pieds refusant de
le soutenir,
les
mains
jusqu' l'extrmit de la
Le coup
et pressa la dtente.
partit,
tempe droite
plainte.
Au
bruit de la dtonation,
Parfonry
s'tait
sa couche.
La vue des
caillots
le
comme pour
Luksick
tait
la plaie
indicible.
Il
bante du sui-
se leva
l'appela,
le
tourna,
le
retourna.
Tout
t instantan.
le
malade.
le
malgr sa
le prit
fut
dans
inutile,
trpas avait
CHAPITRE
448
Lorsque
Nilis et
Van den
le
<>
Oh
DIX-NEUVIME
s'est
suicid!
ils
trouvrent
convulsivement
Amelot sera
nomm
l,
potion dont
bienfaisant
l'effet
amena avec
le
une
affol
tranquillit.
la
ncropole o s'levaient dj
Le crmonial des
cte orientale.
Ce
mme
Van den
jour,
persistait
et le
Le
24,
plie par
Parfonry eut
un
rle; 9
le
la
il
heureux.
le
lui
rem-
dernier soupir,
sans avoir repris ses sens et sans manifeste)' une souffrance relle.
Tous
jeune
les blancs
homme,
cherchant en vain
saisir
l'e.x-
Le dimanche
reux dfunt
les
25, les
honneurs funbres.
Nilis
prononait sur
la
tombe de son
Enlev
avait
l fleur
de
l'ge,
homme
qu'il
y avait en
lui
les
travail.
LES BELGES.
1 1
57
si
451
peu de jours
Nilis et
les
Dans
tion,
la nuit
Ivaert,
fut
subitement atteint de
folie.
chambre du dfunt,
la
il
drap dans sa
Ivaert,
les
toile
cheveux en dsordre,
il
avait a contre-cur
d'effroi
lieutenant Nilis.
il
hurlant,
On
dut
le
lit,
Sur
effet
les conseils
du docteur,
Nilis
d'ivaert, le
lendemain
26.
pour Lutet. Ivaert consentit jo\-eusement en apparence ce dplacemais, arriv sur la rive sud, en face de .Manyanga, il s'arrta et s'ta-
tant
ijient,
quelques
avec
blit
Zanzibarites
spontanment.
Le pauvre insens passa
de refuser
repas au
mes de
riz
la
d'herbages
compagnons,
poque de
s'y livrer
leves
dominante
avait
du
s'habillait aussi
comme
les
le
coutu-
eux.
le
que
pour
huttes
des Zanzibarites;
ses noirs
cette
des
la station
tait
dans
hommes dans
femmes
et les
La prsence d'un blanc possde d'un ftiche avait amen autour d'ivaert
un nombre incalculable de natifs. Pour eux un blanc sain de corps
et d'esprit est l'gal d'un demi-dieu; un blanc alin atteint de folie quivaut un dieu complet.
Il
n'tait
CHAPITRE DIX-NEUVIME
4S2
former autour
se
cl'Ivaert
mentale.
Toute
la
pissaient autour de
lui, les
tones de la tribu
de pro-
et
mono-
tristes et
lorsque par un
mouvement
incons-
et indcis.
les
ordre d'assurer
le
la
Manyanga concida avec celle d'une caravane conOrban et Guillaume Van de Vclde.
Ces deux derniers repartaient bientt, emmenant Ivaert presque guri.
Ils allaient renforcer une expdition de dcouvertes commande par le
lieutenant Harou, rcemment retourn au Congo.
Le S avril, Nilis et Van den Heuvel, seuls blancs de la station, dcidrent
une excursion, une promenade l'aventure dans les environs de
Manyanga. Callewaert, arriv la veille du Stanley-Pool, surveilla la
L'arrive de Valcke
duite par
station.
Le 8
tait
aussi bien
pour
les
blancs obissant aux principes religieux europens, que pour les Zanzibaexcellents
rites,
le
repos dominical.
le
versant nord-est de
la colline et
par consquent de
la rive droite
ils
s'garrent
s'loignaient
les
indignes salurent du
nom de sfoii-scfou
le
village,
N'jenga,
sfou signifie
tomber sous
dait
le rasoir la
village de N'jenga,
Ce
une rgion
plus important,
trs fertile.
le
les
11
la suite le
comman-
march maracher
le
453
de
et
accepter,
l'endroit.
qu'ils
en roulant
et autres ingrdients,
le
tout
passaient
graisseuse.
promenade,
mets
ainsi prpars.
se contentrent
Ils
de quelques
regagnrent
et
les
fruits,
la station,
Nilis et "Van
en glissant dans
les
grandes herbes.
Le retour
fournaise:
fut
tait
une vritable
voyait les molcules de chaleur sortir de terre, les objets, plantes, cailloux,
le
21
avril,
la tristesse, le
Nilis par
le
Royal
et subissait
un caravanier
spleen du lieutenant.
tait
le
jeune pionnier
En
Grang
les services
qu'on demandait de
Aussi grand de
taille
que
lui.
loj^al et fidle
agent de l'Association,
le
jeune
officier
diriger
A cet effet,
il
s'occupait
le
haut Congo.
s'tre fait
les
lments nces-
CHAPITRE DIX-NEUVIME
454
etc.,
il
tait
devenu
premiers jours
ciel
charpentier d'Europe.
pionnier.
enfona
les
la
dernire main
la
construction du bateau
hampe au sommet de
laquelle se
dcplovrcnt
et dlivrrent
de toute entraves
la
proue qui
glissa
et bondit sur les
o
teintes
interrompit
d'un abri
cordages de rotang.
Ce
travail ncessita
mais lorsque,
du temps
et
comme
s'ils
sortaient
il
de prodigieux
Grang
efforts.
le
termina;
tremps
l'eau
ruisselait
s'abrita
un instant,
tait
en sa possession;
la
pluie,
et
il
regagna ensuite
la
Grang ouvrit la liste des glorieuses victimes de l'uvre afriinhumes dans la ncropole de Lopoldville, l'ombre de quelques
L'infortun
caine,
Sa perte, vivement dplore par l'Association, impressionna douloureules agents belges ou trangers qui, en Afrique, avaient appris k
sement tous
455
si
rude
et si
pnible qu'elle
les
lut,
toujours
par
bles, passes
pour
lui
le
sur
le
du
21 avril
i8R^
le
plateau de iManyanya
soire de veille, o la
mmoire
et l'imagination du lieutenant voqurent les sinistres vnements qui plongeaient coup sur coup dans le deuil la valeureuse cohorte
mort de Gi-ang.
De tels pensers eussent pu dcourager
timore;
traversaient
ils
dvouement
le
cerveau de
et abattre
Nilis,
une me
indcise,
la cause africaine.
Les derniers jours d'avril 1883 furent marqus par de formidables orages;
la
du tonnerre,
d'emporter
Du
les
d'incendier,
constructions de iMan3^ang'a.
de
chos
la station.
affaiblis
la
changrent de th-
Bon nombi'e de
natifs, enrls
par
.\latari
et
permission de fter
la
au service de l'Association, se
la station. Ils
demandrent
lune nouvelle.
subordonns.
Zanzibarites, Krouboys,
Kabindas
L'ensemble de
superbe, en dpit de
la fte fut
et natifs se livrrent
la
leurs bats.
enchans avec
mouvements en
comme
CHAPITRE
-^56
DIX-NEUVIME
mousque-
Nilis
commena
certains renseignements.
Pendant
la
clat, la
il
fait
fine, sorte
ce
de brume dsagra-
moment, une
brise
venue de
mondeux heures du
le soleil se
ombre de vingt-neuf
trente degrs, et
un appartement
soir, le
thermomtre marque
une fracheur
Cette
tr vive.
dernire
sensation
est
comparable
celle
que
l'on
prouve
lorsqu'on descend dans une cave de bi'asserie, aprs avoir circul quelques
heures dans
les
en brasiers ardents.
Le
nant Manyanga
le
l'arrive
du boat ame-
en mission au Congo.
de
Nilis
dans
le
commandement
CHAPITRE XX
Le lieu;enant Avaeit
Le lieutenant
L'n-:
xelles.
Issanghila.
Nilis Zinga.
rvolte Vivi.
,5,0
compagnie de Hanssens, de retour le 20 mai d'une expdition dans les valles du Kouilou et du Niari. il descendit
le tleuve pour aller rtablir sa sant et prendre un peu
chelonns sur
de Manyanga. En
et ses
compatriotes
du regrett
'
Parfonr}*,
38
CHAPITRE
458
hbergea
mieux que ne
voyageurs
les
VINGTIME
l'et
pu
faire
un grand
roi
africain.
De nombreux
coquette
la valle
rant travers
et
\'ivi.
tours, contribuaient
installations d'Issanghila.
Dsormais
le fleuve
le
et Peschuel,
surnomm
le
pour rendre
<>
au jeune Orban,
de connatre
triste fortune
malades dans
belges y rencontraient
visite
De Boma
officiers
les
le
le
docteur AUard,
descendaient avec
et
Borna
lui
ait
eu
la
sanitarium.
le
Nilis
face
les
d'Ikungula, o
des
Nanmoins,
en bonne
officiers
marins portugais
et
une
Peu aprs
Gillis
le lieutenant pi'it
l'invita
Mme
Greyshof.
le
pain blanc,
le caf, les
Nilis
mante Europenne.
La compagnie de cette dernire,
le
retourna Boma.
il
et
le
le vin,
confus.
Il
tait arriv
veau
affaibli
Le repas
ne ft impuissant supporter
se
termina
sa^is
que
Nilis
pt
impressions
les
s'en
qu'il
prouvait.
se retrouva le
il
459
Banana.
De ce
Nilis a Saint-Paul
Ludlow, conduisit
promenades
les
billard,
le
mauresque crasant
contraste
de
la
les huttes
civilisation
et
de
la
barbarie.
De retour Banana,
Nilis rencontrait
dans cette
localit
de nouveaux
Van Kerckhoven,
adjoint
6"'^
rgiment
Parmi
les
d'artillerie, et
du
6"' d'artillerie.
ils
solli-
citude.
Ces compagnons
dance entre
un
service de correspon-
encore en Afrique.
L'ide de faire
Indpendamment de
La tche
difficile
incombait au sous-officier
d'artillerie
Le lieutenant Liebrechts
aller rejoindre
pacifique,
se dtacha aussitt
mme
Lommel.
Nilis,
pour remonter
le
CHAPITRE
i6o
Le 6 aot,
les
Au cours de
foi
inbranlable dans
nei-i;ie
le
V'ivi.
pu apprcier
les qualits
remar-
trs
\ingtieml:
peu
commune
dans
p ^ssdait
l"actiiin.
tait
il
fier
de
les
\'ivi. N'ilis et
\'an
Kerckhovcn
de deux
faisaient la connaissance
Uelii^es:
et
et
vaillant
ter
la foi et
la JcauiKllc, se
disposait affron-
l'enthousiasme du saxant.
les touf-
Lcoat)t,
du matin,
Xilis,
et
Van Kerckhovcn
s'engageaient dans
le
et
Defrre quittaient
\'ivi
a neuf heures
ils
commandement
Le
15
ant.
il
laissa
Van Kerckhovcn
le
intrimaire de la station.
iVilis et
employant
l'une
pour recevoir,
dirent
la
joie leur
camarade
rive
et
sur lequel
mi':ii. le
Xilis dissimul
sous
boat pavois;
les fluts
tira
il
compa-
des salves de
la station.
Manvanga, descenils
reconnurent avec
lores.
Le cong'c du lieutenant
sur son arrive que par
le
n'tait
cnurrier suivant.
Il
n'en fut
charmes
et la courtoisie dei'accueil.
le
distinction spciale
ses services.
\ilis tait
nomm
chef de
la
division
461
On
que Stanley
en vidence
Ds
le
ce village.
Un
KROIBOS ET CHEF
le
prcieuses aptitudes.
les
I.SDIGK.SE
immdiatement
les natifs
l'absorption
importante qui
l'affaire
du poison,
et les mille
la
l'avait
crmonie
simagres d'usage en
pareille occurence.
Perdu dans
la foule
femmes de manifester
laient le visage avec
et d'huile
d'toffe
paules.
de palme,
la
rouge fonc, de
telle sorte
que
les
CHAPITRE VINGTIME
402
hommes
d'escorte de s'esquiver.
Lorsque
du
Nilis s'aperut
district
les ballots
de marchandises
de Zinga.
de leur disparition,
il
se trouva dans
une
situa-
tion fort perplexe. Essayer d'obtenir crdit des chefs indignes la cession
de leur territoire
tait
une
irralisable utopie.
ils
natifs et les
l'embarras de Nilis.
dtermina poursuivre
les
Il
dserteurs et les
lui
ramener
contre rcompense.
les naturels
de
pendre
la
Ni'is,
qui
joie.
les
natifs
et
de
les
l'excution.
Lorsque,
la
les
Ne nous
fidles esclaves,
ils
Touch en apparence de
leur
>>
la
symptme de
?
rbellion.
pas un instant en voyant les yeux du lieutenant lancer des clairs de colre
implacable.
Ils
reprirent leurs charges, et tandis que Nilis discutait avec N'zabi, chef
ngre de Zinga,
les clauses
du
trait, le
de
Nilis;
la position
dans laquelle
il
faiblir
463
une terre o
serviteurs, sur
existait
encore l'esclavage.
moyens,
gauche quand
la
monde
civilis,
le
fer,
code
le
qu'en-dira-t-on, qui
tout troits qu'ils sont laissent pourtant encore trop de facilit au crime
et l'infamie, l'Europen
dont
les rgles
et
La fermet de
salutaire.
blesse,
devant
la ralisation
de ses dcisions.
fai-
fermet, a s'incliner
rrent le procd du lieutenant, et sollicitrent des conditions trs acceptables la protection de ce brave
Le lendemain,
mundel.
Nilis i^entrait a
le
plusieurs jours.
Le
23 septembre, le malade,
l'arrive
de
quoique
le
pour
assister
la station.
Conduits Manyanga
ngres, recrutes pour
'par
la
un agent
anglais,
pour
la
la
la
cte d'Or,
aux tribus
belli-
plupart de se soumettre au
commandement du
lieu-
tenant Haneuse.
Le chef de
innomm
les
la station
et lui
rappela que
les
les stations
respect et obissance
lieute-
CHAPITRE
)64
VINGTIME
En
le
l.i
djjustation de
whisky.
qualit d'Anglais,
croyait
il
la
les
bornes. .Ayant
Haneuse accda
minime
la
e.xcite
par
il
ne put en fournir
il
monta au
colre
l'alcool, sa
se rpandit en invectives
commandant de .Manyanga de
Ce dernier, hors de
lui.
f<ju
Haneuse
et
de
le
la vranda o
ordonna une partie
yatagan au canon, de se
jeter
sur
garrotter.
-Aux cris d'appel pousss par son compatriote, Nilis, encore couch et en
proie
la fivre,
quitta son
lit
et
laient,
gambadaient, se bousculaient; on et
attendant
le hallali
dit d'une
d'humain, hur-
meute de chiens
le S(jI.
L'ide de tirer a bout poui'tant les six coups de son revolver sur six des
comme un
clair,
la
pense de
Nilis.
roulaient sur
le
habituel de
station
la
le
personnel
dnouement.
civili-
LES BELGES
H,
59
Le
fils
467
du
de Manyanga.
il
fallu t
Haneuseet Nilis
mme
nombreux
station, les
recommanda-
Anglais fut
officiers
qu'ils
l'Association.
la
et inspiration
et
en toutes circonstances
ils
les
de
que
celle
des
et Nilis
Haoussas.
Une
longue
le
caravane
pre Kraft
de
jeunes
faisait halte la
station.
M'fwa,
les
mme
le
sort
Empch do
s'tablir
le
les lubies
s'installa
la
rive droite, et
en amont de
la station.
L, pour hter linstruction morale des indignes, pour dcider les ftichistes l'apostasie et les faire entrer dans le giron de l'glise romaine,
ic
a use'- d'un procd ayant cours encore en dpit de tous les traits, l'achat
d'enfants du pays,
filles
ou garons, sorte de
larves,
dont
avec
comme
la religion
les
prche par
le
pre Kraft,
temporaire,
les petits
il
fut
convenu que
d'hommes
libres
les enfants
:
proprit
CHAPITRE VINGTIME
468
ils
la
mission,
la
aux labeurs de
la
culture, voire
mme
s'exercer
les
pche ou
la
fumer l'iamba
germes de tous
les
et
dve-
mauvais
instincts.
Le
()
dant
le tleuve.
du gnrai
Issanghila
la fivre le for-
de sjourner.
voisin de
la
en
effet
prostration.
tinent noir.
Rtabli
Vivi, en
le 13
octobre,
compagnie de
le
Nilis et de
Van Kerckhoven. La
deux stations fut franchie en quatre jours, par voie de terre, travers
une
Un
dplorable vnement
le
trajet
l'.Association.
s'tait
employ
Vivi, soixante-quinze
le
le 15
Kabindas
et
septembre,
le
person-
chef blanc.
s'tait
les
fonctions de
dfendu vaillamment
munitions.
braqus sur
de
amens
et
Vivi par
de
469
Lommel, avaient
la victoire
en laveur de rac:ent
l'Association.
Les Kabindas
et les
Haoussas
de l'uvre
messagers forcs
civilisatrice.
Te
calme
tait
revenu: mais
Au moment mme de
il
aux alentours de
Vivi.
la rvolte,
de
la sant,
de sa captivit relativement duuce au sanitarium de Borna, avait t dpde Krou pour ramener a Vivi
ch a
la cte
rencontrait a Banana
le
Hron
et la
Belgi^jue.
Nous croyons
utile
de reproduire
ici,
presque
extenso,
les
lettres
de ^'ivi-Station.
"
octobre.
15
de jours.
On
je suis
nomm mdecin
et
pharmacien
J'ai
en ce
moment une
novembre.
I"
ma
Ils
une garantie.
ici
une
Tout
commu-
mme.
Nous avions pour
station
nelle
la
et
ba'ionnettes, et
de grands coutelas
faire
fusils
Snider
du hachis.
Vendredi dernier, nos singuliers protecteurs, sous l'empire de la boisson ou d'une mauvaise mouche qui les avait piqus, ont catgoriquement
refus
s'y
le travail. Ils
On
voulut administrer
la chicotte
opposrent.
les
chefs noirs
CHAPITRE VINGTIME
470
demande de
Bien entendu,
rapatriement.
Nous recevons
le
chef de
la
a la
premire
alerte.
La)ourncc
sur
la
nuit sous
le
commandement
Tous
de
la station,
improvis pour
.Artilleur
"
en attendant de
la
circonstance,
parler au besoin,
la faire
me
et,
le
je
je
ils
forces,
les
demand grce
immdiat de
le tocsin.
la
fort
Rassemblement
heureusement, sans
le
plus grand
calme.
me
Je
constate que
la balle,
venue
la
situations possible et
et les soins
m'appellent
de
le
est
pour
le
mieux dans
la
l'homme
grand fticheur
s'est aplatie
et je
mdecine
et
vont
mme
jusqu'
les noirs
me
qui
qualifier
ici
surtout, entre la vie et la mort, sont entre les niains de lexcelient docteur
La
Le climat devient
la
cette
marque
du soir
le
la
le
thermomtre
du matin
trois lieures
en hiver, et
sommes
471
temprature moyenne
est
de 26 degrs.
une
lettre fait
un
plaisir
dark
le
immense dans
ce
donne la fivre.
par un tmoin oculaire des vnements surve-
taient le
la
Congo, o
la fivre bilieuse
pagner
novembre,
le 2
le
ils
le
n'avaient
sur un
gnral jusqu'
fait
Nilis, jet
par
lit
cte occidentale.
la
en raison de son
Le
12, Nilis
tat,
sembla revenir
la vie.
tte
la
d'une caravane de Krouboys, croyant tre agrable et utile au lieutenant, lui prpara pour le dner un des pigeons voyageurs amens rcemment par l'expdition Van Kerckhoven. Cet infortun volatile, errant dans
la campagne aux abords de la station, tait tomb sous une balle du win-
fatalit, ce
pigeon
Orban,
il
l'em-
porter.
Le
10
dcembre,
le
compagnon du
du
le
il
hsitait
la
robuste
lieutenant.
Le bienveillant
Nilis,
et
Vii'i,
capitaine,
le
commandement
Congo.
Vu
l'tat
de sant de
Lopoldville,
le
un
Nilis,
VINGTIME
CIlAPITRl';
472
encore
retenait
le
son
engagement.
En
janvier
i88.j,
temps qu'une
lettre
la traduction.
Monsieur
i(
trer
Je regrette
dvou aux
Nilis,
intrts
l'avez
que
d'apprciation intelligente
du
dev(iir telle
mon-
que vous
montre.
champ
et
(d'exploration).
(>
des hornmes
les
un commentaire
(S)
Henri M. Stam.kv.
cet loge
la
valeur d'un
explorateur africain?
Nilis,
taxer d'ingratitude,
sublime,
offrit
si le
le lieutenant,
la
mobile auquel
sant; mais en
il
qu'on devrait
une excuse
mre patrie,
obissait n'et t
la
l'.Association.
rils
parcourent d'irr-
les
les
Ou
bien, lorsqu'on a
march sous
l'ten-
parts,
comme
Ce dsir
insatiable
de
la
ttes,
pense, de
fti-
trbuchant de toutes
la justice,
du progrs?
la
plupai't
des pionniers qui ont, au continent noir, sjourn ou voyag, mais toujours souffert et risqu leur vie chaque pas, a quelque chose d'incom-
La
Il
semble affirmer
un feudaljsme per-
^^.
^.^.^^
LrSrfELCES.
II.
OL^y^
A^
60
475
sonnel. Faisons sacrs, l'gal des temples, nos palais, nos maisons, nos
cabanes, et traons autour des fosss qui servent de tombeau tous les
sbires de la tyrannie...
>>
l'homme
trale,
les
au monde
Ps3-ch de
Canova
ce que
et
premier rayon de son intelligence replie sur
la
gravitation morale,
me;
il
il
saisit,
il
est
il
est la matire
au marbre de Carrare.
elle
mme
affirme sa personnalit,
Au
il
se sent avec
du chaos:
une
peut aspirer,
il
Nilis
n'a
aux destines de
l'tat libre
la
le
dpart de
assist
aux
funrailles
Nilis, la
les
du Congo. Le lieutenant
officier,
carac-
l'occasion d'exposer
rendu d'immenses
avait
dans
le
volume suivant de
notre ouvrage.
Janvier 1883 amenait Vivi, dix jours aprs la mort du regrett Orban,
une phalange de pionniers belges: Guillaume Casman, employ au GrandCentral; Henri Watterinckx, adjudant au
secrtaire
du consulat de France
3"=
d'artillerie; Cranshoff.
ancien
la station
de Vivi des
Il
une tente
et
un
lit
le
capitaine
de camp, prpara
kilos), et le 21
hommes com-
l'tendard de l'Association au
dpart de Vivi.
trois
heures de l'aprs-midi,
Sabbi-Kabandi, o
ils
rti
les
bourgade traverse
le
matin par
la
offert
au
CHAPITRE
476
VINGTIME
capitaine Flanssens une calebasse remplie d'un malatou exquis, qui releva
fort
propos ce
Dans
fruii'al
repas.
la
la nuit
lui
le
donna Casman un
les pluies
et obligatoire
dont on se
il
l'eau jus-
ft bien pass,
semblaient s'abaisser,
les ttes
se
la surface et
infecte et suf-
focante.
Casman s'aguerrissait. La
Le
o
le
elle a
je
ne
>>
7 fvrier, la
caravane
faisait halte
sur
le
plateau de Manyanga-Nord.
lettre
Mukumbi
de Stanley qui
Manyanga, prs de
la
le
mandait immdiate-
de marche
et
une
station
au nord-ouest de
appele Mata.
Un
officier bavarois,
tirent de
Manyanga le
les soins
du lieutenant Haneuse.
La premire tape s'accomplit sans incidents notables.
On suivit la rive droite du Congo, le long d'un sentier zigzaguant au
477
milieu des ronces et des herbes, parfois contournant les falaises, parfois
Le lendemain,
les
insensiblement au nord
le
et arrivrent vers
feuillage diapr de
midi a Mpun^^u.
rpandait au
parfum dlicieux de
emplacement propice
f'
l'instalkition
\\
le
Bciphia nitida,
ses fleurs.
village
joli
-i^-'
le
du
iw'n
GCILLAUME CASMAN.
Le mfoum de
prtexte de leur
offrir les
le
dormeurs, sous
prsents de bienvenue,
le
le fallacieux
traditionnel malafou
protestations intermina-
du chef deMpangu, prsentations des sous-chefs, des arriredu villa^^c et de presque toute la population
mle
et femelle
gent
fort
CHAPITRE
47S
rires
VINGTIME
Mais
population de
mordre;
et
au lever du
14 lvrier,
le
elle
Mpangu
changement complet de
soleil,
ne sourit plus,
elle
La
scne.
et
arme,
les tentes
de Casman
de M. Boshaert.
veills en sursaut, les blancs sautent de leurs
et affrontent
bravement
lits,
saisissent leurs
lui,
les
crie
silence
L'interprte de
mis par
armes
multitude furieuse.
la
Casman
interroge;
il
s'agit
soustraits est
une pauvre
et vieille
ngresse
qui crie et geint d'une faon assourdissante; les larmes ruissellent sur ses
joues amaigries, et creusent
bon de bois
comme
maquillage au char-
la
de Manyanga dsi-
la vieille.
La multitude
exigeait le chtiment
appliquer elle-mme
la
Casman
le
et l'huile
il
tait loin
et voulait
de s'attendre,
population. C'tait payer bien cher les deux poules drobes; mais
des circonstances o
il
circonstances
paix,
il
est
ailleurs.
La
libralit
pauvre
sirent en
une heure
de Mpangu,
Oh!
de Casman
la
la
et
satisfit les
malencontreuse
usit au
les
la
la
Mata.
l'endroit
les
de
la route,
Congo pour
dont
le
blancs l'abordrent,
mode cono-
pleurs de
mique
indignes et scha
la civilisation.
un pont de
bois sur
la
largeur du courant et
479
fait
veau genre
des corda^^es vgtaux furent fixs aux arbres des deux rives
passage de
le
la
de
caravane
la
Mata.
trent
le
chef indigne et
les
notables se por-
au-devant des
courtoisement
on se remit en route
on gagna,
et
district
de Songi.
Casman
des explications.
et
offrit
d'tofie et gra-
En agissant
bien faire;
sie
il
ne
Casman
ainsi,
fit
croyait
qu'veiller la jalou-
reusement
gratifis;
l'un
d'eux, tre
lui
avait
pice
la
'f-..
donne, et
Une
querelle
s'ensuivit;
les
coups
TAMBOUR (collection
DF.
M.
FLEMINC).
semblaient invitables.
tendue, Casman
et
firent
serviteurs.
et
le diffrend.
Nanmoins
ls
s'interposrent
la situation
de leurs tentes
et
paraissant trs
la
nuit
une escouade de
VINGTIME
CHAPITRE
480
du
l'aube
16 fvrier, maly:r
une pluie
Les natifs de ce
du visage avec de
coin de
l'il,
villag-e, svcltes et
peau
sommet
l'ocre
la
le
gluante colore au charbon de bois, sont en outre pars de plu mes d'oiseaux
courbes
est
couvert de tatouages
au couteau
les
taills
armes de yuerre
et
et
dcrivant
permanence de
l'antilope lgre
ou
farouche.
le buffle
et
un repos bien
campa
toute la journe
la fivre
17 fvrier
On
l'instinct
la
du
caravane.
Le lendemain
encore trs
iS, la
faible,
les
le laissa,
On
marche.
la
on
la
partit;
sur sa prire,
garde de quelques
caravaniers.
Casman poursuivit
tique
le
un peu de
dicton
nuit-l, faveur
Le
19,
Casman emprunta
<>
suprme,
onze heures
et
les
mme
pour
lui
l'explorateur n'y
d'y trou-
un dernier
de mettre en pra-
manqua
pas. Cette
cong de
lui.
la visite
des deux
mfoums du
LES
IIEI.'-.F.S.
II.
6i
hauts
village,
Loualou.
et puissants
leur
Il
fit,
eux
tenir avec
de
et
la
nomms
seig-neurs
l'un
^H^
Ngoyo,
et
l'autre
l'as'antc.gc
que
le
de l'tablissement
district retirerait
contre.
enchants, laissant leur nouvel ami deux poulets, une chvre et une calebasse de malafou. Ce don avait pour l'estomac dlabr de
Casman une
ines-
timable valeur.
Vers
le soir,
rampant dans
le
Haneuse.
t charg, en
correspondances
tombs sous
le
chapp
le Zanzibarite.
comme
par
be entre
les
mains des
natifs,
tusil.
il
ne restait plus
jM.
PrsdeSongi
>,
lui fut-il
sa vie.
rpondu.
et
surtout de chtier
dtachement de serviteurs
Mukumbi
avec huit
Zanzibarite bless
Malgr
vrage
la
la
en tout six
de
Songi.
cuisinier,
Casman
resta a
son domestique
et 'c
fusils.
pnurie d'hommes
et dirigea le
direction
et d'outils,
doblayement,
le
Casman
se mit
bravement
l'ou-
Le
district
les
est
coup de chanes
et spares
cimonie
l'est,
et les rives
matriaux indispensables
bambous
De puissants
Casman
sa tche
de
CHAPITRE VINGTIME
484
fondateur de
population indigne du
de
visites.
la colline
On
et la paix
avec
la
district.
Mukumbi
station de
la
et
les voyait,
flottait le
les
prsents anims,
ou quelques
nombreux indignes
pressaient toujours de
se
la
le
pommade
le
monument de plumes
La plupart entourent
Mukumbi
explique
le
luxe et l'abondance
les
repoussante;
ils
les
ablu-
le
surnom de Kata
bourgades
sises
A/aafa/a (branche
au nord-est de
nouveaux venus
et
plus menaants.
Casman ne
de palmier). Cependant
Mukumbi
nanmoms de ne pas
les natifs
des
absurdes et les
mesure, mais
il
avait
soin
s'carter sans
quinine.
lettre
Ce dernier
Il
avait
en
une
s'tait coll
485
l'avait
guid
Ce fernon sans
remettre Boshaert
difficults, consenti
lettre
devenue
tuer tout
illisible;
promesses de cadeaux,
la
s'tait
il
un paquet de
dcid resti-
lettres religieusement
man
nomination de Cas-
au grade de commandant de
Mukumbi; une
la station
de
manant de Hanssens,
autre,
apportait au nouveau
les
la
promu
les flicitations et
Dans
la
le
Casman
haut Niari
(le
du
Kouilou').
Les parages
visits,
dangers
comme
daient
herbiis
de
que
le
W'
a l'afft
fusil.
mal en gnral,
et leurs
fusils
n'ont
que peu de
justesse.
et
Ils
sont en outre
de laisser passer en paix une caravane d'trangers bien arms, aprs avoir compt le
des caravaniers.
fusiliers
Casman
nombre
fusil d indigene,
(collection de m. fleiung).
disposait de quarante
De retour Mukumbi,
il
il
une maison
CHAPITRE VINGTIME
486
de serviteurs noirs
Nanmoins,
les
et
le 17 avril, avait
diminuait ainsi
emmen un
l'effectif
de
la
dtachement
fort
garnison de Mukumbi.
Ngoyo
et
Casman
et les
et des
la
mme
sympathie persvrante,
les
mmes
appuis
efficaces,
jouit
Ds
de
la
le
mois de
population noire.
gens doux
natifs,
ser autour
Dans
de
juin, le
l'habitation de
la journe,
Casman pouvait
gne; en
le
voyant, les
de chanter
et
dan-
Casman.
le
se
bton
promener
la
et
la
campa-
culture cessaient
pre blanc
et l'appeler leur
lui
prendre
les
mains en riant
un charme
indfinissable
chez qui
les
germes de tous
les
exister.
Aux heures de
ses votes
lui;
sou-
comme
eux
sur
du
de kiosque
la conversation.
le
soleil.
par terre la faon des orientaux, soit pour prendre leurs repas, soit pour
vaquer
leurs occupations
de tisserands de
fibres
de palmiers.
-187
mou-
compte
le
armes
de
Cham
C'tait
Casman
feu, la
poudre,
le sel et
s'offraient
par montagnes
aussi
moment o
le
pays fantastiques o
la
certains
courtisans
ngres
encensaient
et
communs dont
plus habiles
les
d'Europe auraient de
coiffeurs
les
ttes
la
peine
reproduire.
Aussi
Casman
bonnes
Doux
russissait
il
les
plus intimes
pa'iens.
put
assister,
en
juillet, l'enterre-
du
libre
tait
village de
mort depuis
Un enterrement donnant
lieu
de
les
Kibango,
d'autres
les
avec
INSTRUMENT DE MUSIQUE.
(
COLLECTION DE M. FLEMING
).
instruments de musique,
tous
avec
une
Pour
la
circonstance,
ils
et s'enduisent
soigneusement
le
corps d'huile
de palme.
N'exhalant naturellement aucun parfum suave,
ils
rpandent aprs de
un blanc
l'odorat sensible.
distance
CHAPITRE VINGTIME
488
Casman estima
le
le
mme
un notable et
conservait
davantage.
le
le
On
tel
les utilisa
la tte, les
d'toffe
de
de l'Asssociation de se soustraire un
bras et
emprunt
de
la
fonds perdus.
la i'aon
suivante
partie thoracique
l'toffe
du mort;
le calicot
sur
le
rouge reprsentrent
l'toffe
momie.
mannequin
les
yeux,
le
nez
la
bouche
et les oreilles
de
cette future
Puis
le
ainsi
la
tenu droit au
cde
le
femmes de
momie elle-mme,
jour-l leurs atours les plus beaux, et par suite elles sont
hideuses
leui^s cous,
dguisent mal
les seins;
En passant devant
le
un
les
ttes,
pr-
mis ce
un peu plus
de leurs fronts, de
gam-
Parmi
elles,
il
est
On
croirait voir
cette
de
curante crmonie.
Aprs
Vacarme
la
est
le
dfil
des
hommes. Le
489
En
treintle blanc
De
cet instant,
le
corps
et le
du cadavre,
le
mettent califourchon sur des branches d'arbre, et tandis que quatre d'entre
douze autres
le
comme
momifi
l'air. Ils
mouvements
Le mannequin bondit
et rebondit
douze bourreaux,
le
clats de rire
de
nant des
maintiennent en quilibre,
la civire le
remettent en position,
le
le
mannequin par
les
en lui don-
et lui enjoignent,
soufflets,
Soudain
plant
cesse:
le jeu
comme un
on enlve
cierge dans la
le
coutelas
main droite du
la
civire effeuille.
mort
un
champ
voisin
l'on
doit
transport jusqu'
o
.,
u
r
^
n
r
procder
a 1 enfouissement. Un reiram mono^
La
tone
et
l'assis-
dpart de
la place
fifres,
du
village, cesse
seulement devant
le
fois
depuis
trou creus
recueillir la
dans
le
trou de faon a
Prs de
la
tombe
les
le
il
est
et d'un
l'orgie
est
son
comble
et
belle,
dure
jusqu'au lendemain.
Casman
avait
la veille,
le
cadavre enfoui,
(JJ
CHAPITRK
490
implorer
le
gne de l'admettre
crmonie,
la
la
fait
l'honneur insi-
comme un affront.
cipite
Le
VINGTIKME
aot 18S3,
^'^
impuissant trouver
le
mme
du haut
Niari,
tait
il
lis et ressentait,
et
Casman
le
baume de
lui-
et l'troite valle
monde
civi-
la
l'oubli.
Son isolement au milieu des noirs durait depuis plus de trois mois; il
prouvait comme un vague dsir de revoir un Europen, de parler la langue de son pays avec un compatriote, avec un ami.
Vers huit heures du matin, des coups de feu simultans tirrent Casman
de ses mditations soucieuses. Son serviteur Ouldi pntrait sans frapper
A onze heures
le
hommes
blancs.
lieutenant
et Daenfeld, officier
Mukumbi
et lui
Il
et des jardins
de
la station.
en difiant
mois
ralis,
outrepass
Il
maison d'habitation destine aux blancs, les huttes des travailleurs noirs, et en crant de gracieux jardins, joignant l'utile l'agrable, les
la
lgumes
Mukumbi
et les fruits
ravitaill
aux
fleurs et
copieusement par
aux ravissants
la
feuillages.
un bon
fait,
du
les blancs a
district, les
et
partout
des
les
491
traits,
populations.
un
trait
remarquable, qui
peu
les qualificatifs
Casman
peau bleu
un
trait
seulement de son
et en coinpagnie
la station,
s'y
fidle
Ouldi
et
d'un
interprte.
Le
village,
o sigeaient
les chefs
de
la tribu,
la
tait
faon
du fumeur,
ils
et,
arrivs
une
faible
Casman devint
indignes.
ft
PEIGNE (collection
DE M. FLEMING).
Un grand
et
paraissait sous
d'aigle,
le blanc.
Casman
but de sa
lui tendit la
visite,
main,
le
les
avantages que
le
la
dans
les
le
chef indigne;
faire l'loge
Actuellement
il
ny
connus de nous
tous,
mais
je
souvent entendu
ma
j'ai
CHAPITRE
492
je vais faire
appeler
VINGTIME
les
Une demi-heure aprs, le conseil tait au complet; ii lui exposa longuement et gravement la proposition du chef blanc de Mukumbi.
On
pour
dlibra quelque
et le contre,
dapprobation
la
donnant son
avis; enfin
la
parole, discutant le
et
marques
ngre peut servir d'exemple plus d'un g-ouvernant lu chez des peuples
d'Europe.
civiliss
ses
chef de
fit
Il
Mukumbi
garnison.
la
En
instincts.
fcheuse
bon
chef,
les
coupables et d'aider
a les chtier.
Ces derniers ne devaient pas tardera payer bien cher leur insubordination. Partis sans armes dans la direction de Kimbedi, ils s'taient arrts,
demi-morts de faim et de fatigue, au village de Mukengi.
un ennemi intraitable et jur des blancs, le froce U'issasala. Depuis plusieurs jours les nouvelles des soumissions des villages voisins au protectorat de Kata Mandala
Cette localit tait gouverne par
un
vritable sauvage,
la terre
le
cur de
ce possesseur-n d'un
d'Afrique.
de lgumes; plus
loin,
il
en connaisseur, ttant
natre au
nombre
s'arrtait
qu'il
et la qualit
de leurs dents
la
environs;
le
lui
le
raconter
avait
les
l'exploit pacifique
493
remport
par
l'avant-veille
hommes
et
un drapeau.
Ah
d'toffe et
mes
je
Soudain ces imprcations furent interrompues par un tohu-bohu inexnatifs tranaient par des cordages de lianes les deux Haous-
primable des
;
multitude, devant
Wissasala
ie
reconnut
kumbi. Un sourire de
sans
peine
du blanc de Mu-
serviteurs
les
le
il
pouvait l'instant
les
Ces
dels;
hommes
il
sont vous,
c"ia-t-il
la foule;
ils
mun-
la
les
clameurs
et les
et les
fidles
la
la foule,
la st..t.on
et
dont
les
prudemment sur
grills
Les serviteurs
pour russir
sinistre
aven-
connatre
au blanc
le
sort
des
deserteuis.
Cdant un premier mouvement d'indignation, Casman rsolut d'infliger au peuple de Mukengi un chtiment exemplaire. Il recevait prcis-
ment
un l'enloit de soldats haoussas qu'il lana sur les barbares administrs de Wissasala.
Nanmoins', loin de favorisji l'ardeur au massacre et au pillage des belliqueux guerriers de Lagos, Casman empcha l'incendie de .Mukengi et se
contenta d'imposer Wissasala vaincu et captif la ratification du trait qu'il
cette date
ou
la
douceur.
CflAPITRF
494-
\'INGTir:ME
Peu aprs
suprieur de l'Expdition, au
Le
septembre
14
1884, AI.
d'Issanghila, venait
succder Casman.
Le
15, le
par excellence, o
il
le
en masse
imminent de KataMandala,
la station.
Toute
la
les
indignes du
matine du
15
septem-
bi'e ce fut un dfil sans fin de chefs de tribus et de vassaux venant faire
Casman de touchants adieux et lui apporter, qui un poulet, qui un rgime
Ces
pleines
d'affection,
et d'inaltrable
attachement.
dans
de
le distiict
Moukoumbi
d'heureuses mtamorphoses.
Le
20,
il
qui
il
i'^
comptait remonter
la capitale
le
le
le
il
s'arrtait
dans
Congo moyen.
future du
Nous empruntons
la
les dtails
Arriv au Stanley-Pool
le
pour
le
haut Congo
Hanssens:
jours;
il
prendre
il
est pai'ti
m'a toutefois
le
fait
savoir que
commandement de
la
J ai t
d'ailleurs agi
dans
D'aprs tous
pour
Casman,
de l'Equateur. Lorsque
ici
capitaine
officiellement dsign
comme commandant
je
ne sera
j'tais
station de l'Equateur.
le
et
le
a vous.
satisfait
je
vous
de votre nomination
ai quitt
j'ai
Manyanga,
tenu parole.
mme de l'Association.
renseignements qui me sont parvenus,
J'ai
l'intrt
les
vous avez
fait
Mukumbi,
des merveilles
et
il
n'tait
que
juste de vous
497
donner une
Lopold ville, o
il
de ces parages
ses
comparai-
anciens administrs
de
Mukumbi.
Ici (crit-il
en octobre 1884)
les
avec
les
blancs dont
le
Chaque jour
ils
Mu
lumbi.
viennent au magasin de
pli en
deux)
est la
la station
Ils
(fil
de laiton d'environ un
me
>.
ici le
Mukumbi
nombre
est
tait fr-
beaucoup plus
considrable.
LES BELGES.
II.
63
CHAPITRE
498
VINGTIME
Le tout
sant sur
le
est
repo-
la tte et
un moutard camp
ches.
han-
brle-gueule
le
bouche.
la
\)
Les
(poukoiis) passs
et...
tabac,
de
comme
la friandise.
les
marchs
monde
tout ce
rit,
se dispute,
un vacarme pouvantable.
Le costume est des plus simples
un mouch'jir ou un petit morceau d'toffe autour des
se bat et fait
reins.
A Mukumbi
les
femmes
n'avaient pour
comme la main
derrire. A Manyanga
larges
pipe a chanvre,
(collection de m flemlno).
l'un
devant, l'autre
jeunes
les
filles
de
quinze seize ans n'ont qu'une ou deux ranges de perles attaches autour de
il
la taille. Ici la
un rouleau de
a
Les gens
femme
du cou, en guise de
collier,
pice de mouchoirs.
Le capitaine Hanssens
steamer A.
min
I.
est arriv
Lopold ville
le 31
octobre bord du
six
mois en
un mystre pour
ses
compagnons,
il
retourner en Europe.
c'est
la colonie belge.
les
sympathies, mais
qui font de
490
et surtout
il
s'imposait
lui
l'arme belge,
M. Stanley.
a
trois
le
novem-
charg de diriger
point
l'Equateur, o
et
de
remplacerai
je
le
station.
plusieurs palabras et conclure divers traits. C'est une lourde tche que
m'a donne
tirer avec
le
honneur.
Ainsi s'exprimait
Congo
je ferai
de
le
la ralisation
d'une mission,
et
que de loyau.x
et signals services
le
la
Stanley-Pool.
et hardis
monde
civilis manifestait
tmoignages de gratitude
Le mois
au
3"=
3, 2')
S. M. Lopold
II
les
plus loquents
et d'admiration.
Camille Van den Plas. ancien sergent major au S"" de ligne, attach
Lopoldville, en qualit d'agent comptable
la
CHAPITRE
500
VINGTIEME
baleinires de
Manyanga;
Ruen, mcanicien
En mai
i8S.},
arrivrent
MM.
CHAPITRE XXI
I.e
Winton.
fer
'uSQu'ici.
lidcle
au
titre
sommes born au
rcit
breux
compltement
le
et
Nyangou.
CHAPITRE
502
MNGT
ET UNIME
Il
et utile
de mentionner
les
noms de
cer-
ment
la
M. Lopold
S.
En
II
devait tre
le
premier
roi.
c'tait
deur coloniale
et voyait
avec jalousie
le
outre
ciation,
ses
encouragements,
Congo
et
prodiguait l'Asso-
explorateurs d'lite et
des
des
capitaux.
les
au colonel
sir
"
Le lieutenant colonel
et jusqu'
nouvel ordre,
internationale
affaires
sir
les fonctions
du Congo.
de cette
Francis de
Il
le
Association et
Winton prend,
partir de ce jour
commandement suprme de
comme
tel
toutes les
a droit l'obissance
de
chacun.
Sign
H.
IVl.
il
la
il
Stanley.
retourne pour
manire dont
le
temps
qu'ils
les
il
<i
C'est avec
l'espoir
Il
un profond regret
le
mme
l'uvre
dans laquelle
Sign
dplacement de
En
il
exprime
le
sentiment de
sont
engags
et
la
de
H. M. Stanley.
un
travail considrable
la station.
ils
et
concours dvou.
grande importance de
le
adieux
503
du poste de
'Vivi, le
l'utile
dveloppement d'une
ville future.
Toutes
mame-
reconnu
les
con-
maient de marchandises
et
et
adm.irablement situ.
Le nouveau Vivi doit tre reli au dbarcadre du Congo, BelgiqueCreek, par un petit chemin de fer voie troite, et long d'environ deux
kilomtres, dont la construction est dj commence.
Le personnel blanc deNouveau-Vivi
se
compose du lieutenantdeWinton,
de
MM.
Nouveau-Vivi
les
est
devenu en
ralit la capitale
du bas Congo
civilis,
dont
Boma(lat. 5 47', longitude 13"" 10') a pour chef le docteur Allard, directeur
du sanitarium, ayant sous ses ordres "Van denHeuvel jeune, Sichmann, agronome. Ce dernier a enrichi le sol concd de plantations de sorgho et
d'eucalyptus constituant
respirent un air pur,
un parc
l'abri
d'ombrages salutaires.
Le docteur Allard, dont la sant avait t fort branle au cours des premiers mois de son arrive au Congo, a heureusement rsist au climat africain, se dvoue compltement l'uvre humanitaire dont il est charg.
Le sanitarium de Boma, a t construit en Belgique par M. Lassinat, de
Braine-le-Comte, sur les indications du docteur Allard, A ce sujet, nous
ajouterons que M. Lassinat, concitoyen de
Gillis, a
fabrique un certain
nom-
bre de maisons en bois destines au nouveau Vivi et qu'elles ont t conduites leur destination par M. de Beyghere, chef charpentier au service de
504
l'Association. Les
maison Cambier
Le
la
frres, Ath.
31 juillet 1884,
et
du Royjl, mourait au
rsist
la
sanita-
les atta-
la terrible
fivre bilieuse.
rompu
toutes les
activit,
d'un
nom
Stanley a baptis du
il
Le souvenir de Flamini
donn sa vie on n'a pas oubli que
Congo.
Borna compte en outre une colonie commerante belge: M. Delcommune,
directeur des factoreries tablies par
Luce
et
Gillis,
a pour adjoints
MM.
de Kuyper,
Uytdenbroeck.
M. Delcommune,
homme sympathique
pour
et trs intelligent, a
les
offre
htes.
Nanmoins
il
et s'efforce
avec
qu'il rgale
le
le
moindre
plat de
les
les pa5's
tropicaux les
Indpendamment des
mune
le
musJe de
l'Association.
iM.
qu'il
Delcom-
Une de
ces
pices entre autres, qu'il avait reue en cadeau d'un roitelet ngre des envi-
et
haute
d'
un mtre
dix centimtres.
Le corps
est hriss
la
pit des
fidles.
effet
jambes on
le
bas-ventre,
un
ils
bras, les
Puis
lui
ils
505
qu'on venait de
lui adresser.
le Muse de
une usure profonde, preuve manivnration qu'avaient pour elle les ngres du district de Borna.
l'idole
l^stede
la
'In
y/
LE DOCTEUR ALLARD.
Ikun-ula
(lat. 5 42',
en face deNokki, et
Nokki
Mpozo
de
long. 13
(lat. 5 42',
long. 13
(lat. 5 34',
long. 14
la rivire
et
5')
3'),
Mpozo, presque en
assez considrable
de station,
55'j est
commande par M.
deux
le
sur
du Congo,
Naets.
est gre
par M. Rasmussen.
la rive
face
le
adjoints.
un parcours de quatre-vingt-cinq
(5.
kilo-
5o6
mtres de voie
comptait en
fluviale, l'Association
iSS^i
talires.
occupe par
et n'offrait
les
tablissements de
la Socit, tait
loo kilomtres,
non
facilement franchissable
europens.
le
Braconnier,
de
du
de
(lat. 4 20',
long.
du Pool, sur
la sortie
les
5 48),
la rive
gauche du
le
capitaine
de cette rgion.
fait
En
et le Stanley-Pool, et explore,
de cette station
le
docteur
Nilis,
qui,
chef
charg
rapatrier des Zanzibarites, fut pouss par un caprice des flots relcher
avec
(Brsil); le
et
la
nome
al
emand Teusch.
Issanghila
(lat.
5 12',
long. 14
12'),
l'inf jrtun
Paul
M. Ertwig
Dans
le
rive gau^iie
du Louvou,
la
affluent de
Peu
tude, et 14
Elle eut
Non
a
15'
du confluent de
l'louala,
Rubytown, sur
par
5 15'
oe
la
lati-
loin
de ce poste
illusti'
par
s'levait la
un
explora::eur
anglais,
Thomas Baynes,
nom
qui
le
la vie
a t aussi
prive de joie que de renomme, que les missionnaires anglais ont adopt
le
nom
Il
est regrettable
que
cet
exemple
localit
n'ait
par Stanle3\
dans toutes
les stations
507
les
le
des persvrants efforts tents au Congo par les pionniers hroques qui
ont eu
chance d'en revenir, ou qui y cueillent encore de nouveaux laune devrait pas chercher ailleurs que dans le livre d'or de
la
riers, l'Association
noms donner
ses
embryons de
villes jusqu' ce
et
jour
occasionnant de
Le vu que nous formulons, s'il est ralis comme nous en avons l'espoir,
de l'oubli les noms presque ignors encore de certains agents subalternes europens qui ont courageusement sacrifi leur vie dans l'e.xcution
d'une uvre si honorable pour notre Sicle.
En attendant une restitution que l'quit impose, nous devons citer
tirera
noms indignes
dans
la
rgion
du
Congo moyen.
A l'est
M. Ingham remplit
les fonctions
de
(lat. 4
long. 14
50',
53')
de M. Peterson.
en aval de
la
est,
en dcembre 1884,
commande par M. Spencer Burns, qui a sous ses ordres MM. Delatte,
Van der Felsen et Ahearne.
En face, Manyanga-Sud compte deux blancs MM. Edwards, chef de la
:
station, et
Robbe, adjoint.
la station
de Ngombi
(lat. 4 49',
long. 15
22'),
et
il
Edmunds
a fonde
de
la
station de Lutet
(lat. 4 49',
long. 15"
47").
on rencontre la
de Ngoma, dernire halte hospitalire du voyageur parti de
Manyanga
et se
la rive
rsument loquemment
internationale
du Congo y ont
les
progrs que
raliss en
sud.
les
moins de cinq
ans.
l'Escaut.
Quant
agents de l'Association
5o8
la
une
larg-eur
nappe liquide
de huit kilo-
une largeur de
En amont de Boma
avec
les petits
Mais
la
jusqu' Vivi.
le
voyage peut
s'efifectuer
en six heures
le
fleuve se resserre
courant
le
est
lit
sa
est et l
l'eau
ie
courant s'engouffre;
la
lui
un banc de
tomber
pic.
De Vivi
la
sable,
quatre jours par voie de terre. La route indique par Stanley en 1880 est
encore suivie;
elle
D'Issanghila
Manyanga
temps
la
vapeur
le
est favorable.
la station
de Voonda.
De Manyanga Lopoldville (160 kilomtres), on peut suivre indiffremment les deux routes africaines qui longent l'une et l'autre rive du Congo.
Le
trajet
dure
six jours.
Ds
de
la
la fin
et
Il
est prfrable
plus loin
Ngoma.
du bas
et
les stations
principales
du moyen Congo.
Un
fer
lger entre Vivi et Issanghila, quatre vapeurs 250,000 francs chacun entre
Issanghila et Manyanga, et un tronon de chemin de fer entre Manyanga
et Lopoldville.
Si
cependant
Lopoldvilie,
le
il
511
tait ncessaire
peu d'annes
la
secondent, est
le
le
stridents la
sifflets
Un agent de
de construction
successivement exerc
chemins de
fer
Lige;
de Bruxelles-Lille
de charbonnages
pour remplir
et
de section aux
Hesbaye-Condroz; de sous-directeur
chemin de
la
du
Zbonski estima
et le Stanle3^-Pool, le capitaine
la
construc-
de
pour couvrir
de cette voie
ferre.
D'ailleurs, quel
que
soit le
il
mondes sur
tera au
monde
use dans
le
civilis, la
combat de
ses
le
les rives
progrs et
les
plus efficaces
il
la
armes
serait regrettable
y a comme un
du fleuve Congo. Dans cette
le
la
vainqueur prsum
vapeur
et l'lectricit.
512
hache dans
taills la
le
ou traces
les halliers,
la
mine
au dveloppement agricole
et
au banquet de
territoire convi
du vaste
prosprit
la
d'tres
humains, qui
les
et
la
la civilisation.
grands
frais
les
malheureux por-
amens
On
un
leur imposait
travail
impraticables, et on ne
leur
Dans de
sous
climat
le
btes de
tre pas
telles conditions,
le
somme
plus favorable.
la
mouche
tsets
Il
la
mortalit des
au Congo.
t introduits par
des Europens,
Banana
colonel sir
le climat.
ihomme
utiles
divers
titres,
Le
blier est
belliqueux.
La
beaucoup
trs
du Stanley-Pool.
lui
donne un
air fier et
et
ces
brebis, prive
avant et aprs
Chvres
laitires
la
nanmoins
les chvres,
la
en gnral bonnes
comme
les bei'gers
des
Aux
51?
le
chien dans
dans sa domestication,
soit
le
chien est
le
matres. Le
mme
pour
l'Africain, chasse
et
dfend
Lapon
moins
se retrouve
et tranant
moutons sans
laine
de
du Papou,
les huttes
que
le
au nord gardant
chien a atteint, de
rennes du
les
l'est a l'ouest,
Voil au
deux
les
MOUTON DU CONGO.
qu'il
Le chien,
est la plus
et
complte
le
du corps,
et la
plus intelligent,
la dlicatesse
de
le
plus dvou,
le
l'ouie. la vivacit
plus docile
est
;
de
et si
des mouvements,
Il
comment ne
Ces qualits, sur lesquelles nous n'osons pas nous arrter plus longtemps
la crainte d'tre tax d'une cynophilie trop prononce, nous le? retrou-
dans
vons dans
le
LES BELGES.
11.
65
le
plus
514
montre
hargneux, indcis:
dfiant, inquiet,
iappelle,
un aboiement sourd
et
il
il
se
Par contre
les
manifestent pour
le
agents de l'Association
les
et qui, ainsi
que nous
un service de postes
Vivi.On
n'est point
le
l'exp-
l'avons dit
arien,
colombier de
^~'\
'
Zanzibar
un nouvel
essai.
d'lan Iceuvre
L'Association a
financier,
demander quelques
que
fait
n'aurait
pu
le faire
n'importe quelle
les instants.
La France,
et...
d'quilibre budgtaire,
A POUDRE
''collection de m. FLEMING
II
la socit
inspire et
n'est
plus
la
citadelle inaccessible
rfugient vers
le
515
leurs rbellions pour des motifs parfois enfantins, sont facilement rpressibles.
Le
de
long-
la rive
sud, crit
le
On
bonnes
mmes
les lieux
d'Europe.
Un important
rsultat
plupart de ses
la
com-
L'Anglais ne
fait
pas
la
troque;
il
mme
Il
indigne qui
est
duire
le
il
remarquer que
les
marchandises
les
marchan-
comptant de ce
qu'il dsire.
Congo
d'intro-
exprience.
Dans l'Afrique
australe,
mtroduire des valeurs fiduciaires; les billets qu'il a crs ont t volontiers
accepts par
le roi
Cette courte
du pays
et
plaidoirie en faveur
les
du commerant ou de
plus riches.
l'industriel
Nos
lecteurs doivent
impatiemment
si
victo-
rcit.
ici
ait,
l'histoire
dans un
livre plein
ne commence
et
ne
de
finit
5i6
les rives
du Congo
infrieur et
moyen
etlaisser
CHAPITRE
L'Etat
du Cungo
libre
ngre
Cacuta.
Couronnement du
Giachns.
Baptme du
roi
Alphonse.
Le XIX
sicle
premier
I.
marin,
iXa
John
de
officier,
Jiuwljtids.
John
et
Rowlands
du New-York Herald
CHAPITRE
La dcouverte de Stanley
(>omit d'tudes du
Une
l'Europe.
Le baobab
L'ambassadeur
funrailles.
Les Anziques.
Les
i
devient
Stanley.
Stanley
Principales tipes
travers le Continent
soldat
du raissionnc
mystrieux
21
III.
L'uvre
africaine
haut Congo.
croyance des
un bateau.
et
ses
II.
Daily Telegraph
expdition Tuckey
CHAPITRE
Enfance
du Congo
au Congo
Premires dcouvertes.
roi chrtien
Le
retourne Banana.
TABLE DES
5iS
.MA'IIHES
CHAPITRE
Les
landaise.
Banana.
bl.iiics
Une chimhouck
Promenade nocturne.
bas Congo.
IV.
aot
21
Pouta.
Borna.
camans.
1879.
Une
La
Une
halte
chasse
odieuse.
traite
Vivi;
I.enha.
Le
panthre.
la
hol-
factorerie
la
[,es iiuatrc
Quelques
saisons au
tleurs.
<
V.
enchante.
foit
Ponta da
lu banquet
CHAPllRi;
I.e
d'iv<Mrt.
Kissanga.
I,"arbre
cimetire
Les deux
Msoukou.
de
la
.V
du Mani-
lils
hamac prs de
Kn
ftiche.
des
poursuite
ii|,
CHAPLIRE M.
Le
d'arachides.
Congo.
bas
M.
Les
du
passagers
.
Triste
Ilarou
Nol.
Soma.
Les
porteurs
.aperu
Biafra.
march de
au
Gillis
et
Paul
sa
caravane
Nve
et
de
Stanley
mules.
fondent
d'Issangliila
la
125
CHAPITRE VU.
Le Royal au
dpart
rapides d'Itour.zima.
der.
Harou
et
d'Issanghila.
Paul Nve
Entre
au
Kilolo
de
carap
Nsouki-Kintommba.
et
Kuvoko.
Les
Bassoundi.
Heures de
Harou
Manyanga-Nord
Stanley
Prs
tivre.
151
CHAPITRE VUI.
Stanley
et
Harou
Manyanga.
Le drapeau
Les Baboucnnd.
CHAPITRE
Ngoma.
la
colline
Passage gu du Lubamba.
de
Kinduta.
Chez Gamankano
ftiche
Nzabi.
Un devin complaisant.
Les termites
177
.
IX.
Les Batek.
Le clown de Bwabwa-Njali.
Le
Rcolte
fusil
ftiche.
Sur
du vin de palme.
201
CHAPITRE
Brave Pauchu.
Le Pre,
Gordon Bennctt.
bre?
Palaver
Sur
>>
route de
la
X.
Mre, VEnfant.
la
Gammpa.
et
drapeau
belge.
question des
Une
porcs
Ngoyo.
d'tudes
le
taratara
lyumbi.
de
traverse
Cam-
Confection d'un
Manyanga-Nord-Station.
l'hippopotame.
chef d'Issanghila.
l'Esprance.
Une chasse
de
des
roi
prs du
bnis de la
XI.
Janssen,
la
Le drapeau du Comit
XII.
de Zinga.
colline
de Susi.
Rcit
Le mont
Wambundu
289
camp dUsandi,
au
XIII.
prs
Le blockhaus de Lopoldville.
Ntamo.
de
Lee
VEn
Avant sur
de
plantations
la
le
cinquime
station
009
CHAPITRE
Retour de Gillis
tions
La
251
CHAPITRE
Stanley- Pool.
Un tam-tam
Sommes-nous au
Manyanga-Sud
Descente
Makoko,
227
CHAPITRE
Brler
Ngalicma.
CHAPITRE
Orban
519
Borna.
animales, vgtales,
cultures.
chefs de
Boma
La premire
factorerie
minrales du bas
Congo.
Mataka.
belge
Hanssens,
au
Les
Congo.
articles
iM.
produc-
Les
de troque.
Delcommune
et
Les
les
329
CHAPITRE
Expdition de
XIV.
Nilis et
Les occupations de
Grang.
Nilis
Visite
Mowa.
Makito,
Le docteur de N'tumbo-
Manyanga-Nord
CHAPITRE
Le docteur Pes;huel attaqu
XV.
353
XVI.
la station
de Lutet.
Une pro-
520
menadc
militaire
de lgumes
du m'/oum Katchcchc
Victoire de Nilis
Nouveaux
CHAPITRK
docteur Allard et
I.e
Mprzo.
sanitarhim
le
Gangila
de
marchand
377
Borna.
d'ikungula
Station
La
de S.
fcte
Le
M.
dcn
XVIII.
et
sa ceinture.
Une
di:
Retour de
Manyanga.
Parfonry
'.a
Parfonry sur
Folie
saison sche
d"Ivae:t.
la
Triste
voyageurs.
gnral
1882 M.inyanga.
Chasse
NoCl.
et
excursion de
Le docteur Van
419
Le
lieutenant
Une
route
de
Lutctj.
Suicide de
Luksick.
Dcs de Grang.
Nilis
)rt
XX.
Vivi.
Van Kerckhoven.
L'expdition
Zinga.
rvolte
441
Avacrt Issanghila.
Goldsmith.
XIX.
Excursion N'jenga.
CHAPITRE
lieutenant
Visite de Stanley
du
Heuvel
Mort
Novembre
mutinerie.
L'atoundo.
CHAPITRE
et
Le caravanier Soudi
Nilis
II
401
CHAPITRE
de
poste
I.opold
Manyanga-Nord
Le
Mrikito.
arrivants
XVII.
Dandanga.
moutons de Manyanga.
[.es
L'incident
Lettres
Haneuse.
d'Ernesi
La mission du
Courtois.
Les pigeons
Mukumbi.
Retour
457
CHAPITRE XXL
Le
lieutenant
Les jalons
Congo.
colonel
Sir
hospitaliers
Francis
de
do Winton.
Borna
Nouveau-Vivi.
Lopoldville.
Projet
d'un
Mort de Flamini.
chemin
de
fer
au
501
Kabinda
l,e roi
Le couronnement du
roi
Une
factorerie
Kabinda
M. Henry M. Stanley
I.e
Lady
............
...........
Alice dmont
Une maison
et
de
Nakannpemmba
Ikonndou
Les explorateurs du
Continent mystrieux
confluent de l'Arouhoumi et du
LES BELGES.
II.
Livingstone (Congo)
i3
20
21
2?
27
2g
.........
Franck Pocock
Combat au
...
....
65
3o
3i
35
3y
22
La septime
cataracte
Le
du
I,
an
fils
roi
des Stanley-Falls
de Tchoumbiri
4'
de Tchoumbi
roi
^7
42
promontoire
les
hcux
Mort de Kaloulou.
44
Une
repati
45
du Congo
l^oisson
factorerie
48
Banana
4'.i
Le colonel Sirauch
Krouboy
Le Baobab
l'ii
fi?
.....
Racines de manguiers
Or,
(Banana).
70
....
Antilope cobus
7'
......
Oiseau
Une
S-'
....
Vue de Banana
crique du
bas
72
Congo.
73
collier
79
blanc (Janana)
du Congo.
Ecureuil
Camoensia
Maxima
9'
.
'j5
Oiseau
......
94
95
Pogonorhyiicus ocgastcr
100
Le Congo Kissanga.
Vue des
factoreries
de
101
Borna
Le
cim..tire
Station
de Vivi
Gongs en
Msoukou
de
(vue de
fjr
la
route d
....
Porteurs d'ivoire.
Adolphe
Le
crin
Gillis.
vgtal
4J
109
shil.i
124
125
....
Paul Nve
120
i33
'37
139
M3
148
Deuxime
M9
Kers de lances
La
rive
150
du bas Congo
Le lieutenant Harou
151
153
liaphia ititida
154
Lissochilus gigaiiteus
'59
lOo
Serpent python
11)3
Le
capitaine
Braconnier
liyphne ventricosa
i6
Pipe
170
l'ransport
des
Le Congo
Hutte o
Tombe
de
Chute de
embarcations
Manyanga
Paul Nve
Paul
la
'79
est
Nve
(d'aprs
un
c roquis
du lieutenant Valckc;
prise
du
La
rive
185
.89
'95
plateau de
Poire poudre
ke)
d'Edwin Arnol
rivire
Chute de Massassa
Vue
\\i!.
Mowa.
197
....
:!oo
Ngoma
201
Embouchure du Nkenk
205
20g
Rcolte du vin
Trombe
Camp
Malima
.Vlijc.
palme.
219
223
....
Branche droite de
la
premire cataracte de L
233
expdition
240
Groupe de Zanzibarites
Banc
.\rrive Vivi
227
attachs
2SO
....
Le lieutenant Janssen
Le lieutenant Orban.
237
11
524
Oultidi
un de
et
compatriotes
sos
Vue de
Station
la
d'Issanghila (d'aprs
2i'H
2G5
un croquis du
lieutenant Valckc)
270
MIongo-Mlako
273
Dracna Sapnchinowki
279
281
Lance
288
................
L'En Avant
28<)
La catastrophe de Zinga
293
Le Zanzibaritc Susi
3oS
Banc
Vue
299
prs de
Ntamo
309
3i3
Sige batekc
Schi^orhis gigantca
317
Carte du Stanley-Pool
3 19
Vue
32
de Lopoldville
Habitation indigne
328
du Congo
Poisson
323
Caverne
329
Une
33
sance du fticheiro
Plan de
belge de Borna
factorerie
la
335
Couteaux indignes
Palmier calamus
Poterie indigne
3 13
et
son
fruit
..............
Sige
Le
jardinet
Le
lieutenant
349
352
353
d'Issanghila
Nilis partant
344
Nilis
....
357
36i
365
Le
369
capitaine
Canots
et
Hanssens
Mussaenda
L'alerte
.........
............
pagaies indignes
g-randiflora
373
377
379
38i
525
Le neveu de Mlniino-Mlak<'
...
Sige
Un
Le
....
village
Poulailler
400
401
4'>3
indigne
4.3
lieutenant Coquilhat
4,
Panier
une photographie)
411)
........
Groupe d'explorateurs
Lyre
(d'aprs
423
Le lieutenant Avacrt
423
Orchide
429
Ftiche
433
Le lieutenant Grang
4-'7
Calebasse
440
Krouboys
......
(d'aprs
....
Le Congo prs de
I.utet
Hache
Une
445
449
4,6
......
Curiosit indigne
Krouboys
441
une photographie,!
457
401
et
indigne sur
flottille
le
Congo
465
Autographe de Stanley
473
Guillaume Casman
477
Tambour
479
La Mata
481
Fusil d^ndigne
485
Instrument de musique
4S7
489
Peigne
491
Vue
sur
Sige
le
494
Stanley-Pcoi
....
Pipe chanvre
497
4.8
Sifflet
de caravane
.VIM.
Avaert, Allard
Le docteur Allard
500
et
Dclcommunc
'\'ivi
(d'apres
501
505
526
Chasse au buffle
Mouton du Congo
Poire
Ftiche
poudre
.............
509
51
514
5 '7
le
%
VO
;^
Irt: -^y
'--.--'
M 1^
"r-*
BRUXELLES
'-r'
*-<
:\
.c..^
y
\;^