Instruction Du Grade de Maître Maçon de La Marque

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Instruction du grade de Matre Maon de "la" Marque

Lors de la construction du Temple du Roi Salamon et avant l'institution des grades de Matre
Maon et de Pass Matre, 80.000 Maons opratifs furent employs. Une partie taillait la
pierre dans les carrires de Sardatha, les autres construisaient le Temple. Il y avait en outre
30.000 mille hommes da corve dans les forts du Liban. Afin que chacun de ces 110.000
travailleurs puisse tre connu de ceux qui avaient la charge de les commander, que chaque
partie de l'ouvrage puisse tre soumise l'examen le plus minutieux et que chaque
Compagnon du Mtier reoive sans retard la rcompense de son travail et de son habilet, ce
nombre considrable fut partag en 1.100 Loges de Compagnons du Mtier et d'Apprentis
Entrs. Les Compagnons du Mtier dirigeaient les Apprentis Entrs et leur apprenaient
travailler. Au-dessus de tous ces ouvriers, 3.300 Mnatschim, nomms aussi Inspecteurs ou
Matres de la Marque, avaient t placs, au nombre de trois par Loge. On les appelle
maintenant gnralement le Vnrable Matre, le Premier et le Deuxime Surveillants. (1)
Chaque Compagnon du Mtier avait une marque personnelle par laquelle son Inspecteur
immdiat reconnaissait son travail. De leur ct, les Inspecteurs possdaient une marque
commune par laquelle ils montraient qu'ils approuvaient le travail d'un Compagnon. Ils
avaient aussi d'autres marques qui leur servaient indiquer les positions respectives des
pierres. Ainsi sans aucune difficult le travail individuel de chacun tait-il reconnu, sa
perfection indique et sa place exacte donne. La Marque du Matre tait le triangle. C'est le
symbole de Dieu, le Grand Gomtre et le Grand Inspecteur de l'Univers, qui nous devons
tous nous soumettre et que nous devons trs humblement adorer.
Ces 300 Inspecteurs taient eux-mmes rpartis en 100 Loges de 33, prsides par 300
Inspecteurs galement appels Mnutschim ou Matres de la Marque (2). Ils taient nomms
par Hiram Abif lui-mme et c'est eux qu'etait confi le soin de payer leur salaire aux autres
ouvriers.
Lorsque les Compagnons du Mtier et leurs Inspecteurs, ou Matres de la Marque, venaient
recevoir leur salaire, les uns et les autres prsentaient la main d'une manire diffrente et un
guichet diffrent. De cette faon si un Compagnon du Mtier osait prsenter la main un
guichet de Matre de la Marque, il tait immdiatement dmasqu comme imposteur, Arm
d'une hache, le Deuxime Surveillant, plac ct du Premier Surveillant, se tenait prt
infliger le chtiment en prescrit. Ce dernier est une des parties du signe Pnal et, de mme que
l'autre partie, celle d'avoir l'oreille arrache, tait un chtiment en usage chez les

Sidoniens. Les Inspecteurs devaient examiner chaque pierre, non seulement du point de vue
de sa qualit, en frappant dessus trois coups de maillet, et du point de vue de sa finition en la
retournant mais aussi afin de s'assurer qu'elle avait t taille exactement selon les tracs
d'excution. Ils la faisaient porter ensuite au Matre Inspecteur qui vrifiait si elle remplissait
bien toutes ces conditions. Si la pierre tait juge parfaite tous les gards, recevait la marque
du Matre de la Marque et tait envoye au Temple. Sinon, elle tait re jete. Deux
Compagnons ou plus, en taient chargs. Ils la prenaient chacun d'un ct et aprs l'avoir
balance trois fois en arrire et en avant
elle tait jete au rebut . C'est de cela que provient le signe nomm signe de Rejet.
Les autres signes, savoir le signe de Dsolation et le signe de Gratitude, sont aussi anciens
puisque leur emploi dans ce grade remonte, dit-on, un vnement qui se produisit lors de la
construction du Temple du roi Salomon.
Tous les six jours de travail, les Matres de la Marque avaient coutume de se rendre chez le
Grand Matre en exercice, Hiram Abif, afin de recevoir les tracs d'excution et les
instructions pour la poursuite de l'ouvrage. Il semble qu'une partie de ces tracs d'excution ait
t perdue. Mais un Compagnon du Mtier intelligent et ingnieux, soit qu'il en ait vu un trac
complet, soit qu'il ait conu une ide exacte d'aprs le reste de l'ouvrage, comprit d'une pierre
d'une forme trs particulire manquait pour achever le plan d'ensemble. Dans le but sans
doute de se distinguer en montrant un savoir inhabituel, il commena aussitt dgrossir une
pierre de cette sorte. Il y consacra beaucoup de temps et de peine puis enfin il y grava sa
marque. Quand on examina les tracs de l'excution, on ne trouva aucune place pour cette
pierre et le Compagnon du Mtier, au lieu de gloire, ne recueillit que des paroles de reproche
d'avoir perdu son temps.
On donna l'ordre de jeter la pierre, ce qui fut excut par deux compagnons du Mtier forts
contents de voir leur camarade puni de sa prsomption. En voyant l'injuste traitement de son
travail, le Compagnon du Mtier, attrist, s'appuya la main contre la joue et, laissant aller sa
tte de ce ct, s'cria avec dsolation : "Hlas, hlas, j'ai travaill en vain !" C'est le troisime
signe du grade et il est appel signe de Dsolation. La pierre resta longtemps perdue au rebut.
Cependant, le moment vint enfin o l'on eut besoin de la clef de l'Arc Sacr du Temple du Roi
Salomon. C'est cette pierre dont le trac d'excution, comme il avait t dit, avait t gar.
On fit des recherches dans le Temple, mais en vain, et une enqute plus pousse montra
qu'aucune pierre de cette forme n'y avait jamais t apporte. L'Inspecteur de cette partie de
l'Edifice envoya trouver l'Inspecteur des carrires qui, pensait-il, on avait donn les tracs et

les instructions pour cette part de l'ouvrage afin de demander pourquoi cette pierre n'avait pas
t fournie avec les autres. L'Inspecteur des carrires rpondit qu'il n'y avait pas de trac pour
une telle pierre parmi ceux qui lui avaient t confis.
Le travail tait interrompu. Hiram Abif en demanda la raison et en reut l'explication. Il se
souvint non seulement d'avoir excut le trac et donn les instructions pour cette pierre
remarquable, mais aussi de les avoir confis lui-mme au Matre de la Marque. Ce dernier fut
rprimand de sa ngligence pour avoir perdu une partie des tracs ; mais en apprenant de
quelle pierre il s'agissait, il se souvint qu'une de cette forme avait t taille par un de ses
ouvriers. Il en informa aussitt Hiram Abif et ajouta que ne l'ayant pas trouve dans ses tracs
d'excution, il avait refus de la marquer et l'avait fait jeter. Hiram Abif envoya chercher le
Compagnon du Mtier qui avait taill la pierre et, aprs ses rponses, comprit que de devait en
effet tre la pierre dont il avait besoin. Il ordonna qu'une recherche approfondie fut faite
aussitt la carrire et on la retrouva enfin intacte. Afin de montrer combien il tait satisfait
de l'habilet et de la capacit dploye par l'ingnieux Compagnon du Mtier, Hiram Abif
ordonna qu'il ft sans tarder avanc au grade distingu de Matre de la Marque. Selon les
instructions d'Hiram Abif, le Compagnon du Mtier grava ensuite la marque d'approbation du
Matre de la Marque sur la pierre autour de la sienne et sur le pourtour huit lettres, sur
lesquelles la tradition prsente quelques hsitations car elles ne sont plus transmises dans leur
langue d'origine mais dont on pensa gnralement qu'elles correspondaient : H.T.E.V.E.A
R.S..
La pierre fut apporte au Temple avec beaucoup de pompe et de faste et tandis qu'on la mettait
en place, le Matre de la Marque nouvellement reu, dans une joyeuse extase, joignit les
mains de la faon dcrite pour le quatrime signe du grade et regardant vers le ciel s'exclama
: "Dieu soit lou, j'ai bien marqu".
(1) Chroniques II, 2, vers, 17-18 :
"Salomon compta tous les trangers qui taient dans le pays d'Isral, et dont le dnombrement
avait t fait par David, son pre. On en trouva cent cinquante-trois mille six cents. Et il en
prit soixante-dix mille pour porter les fardeaux, quatre-vingt mille pour tailler la pierre dans la
montagne, et trois mille six cents pour surveiller et faire travailler le peuple".
Dcompte :
-70.000 pour porter les fardeaux

-80.000 pour tailler les pierres dans la montagne


- 3.600 pour surveiller et faire travailler le peuple
soit 153.600 tous "trangers"
Rois I, 5, vers. 13-16 :
"Le roi Salomon leva sur tout Isral des hommes de corve ; ils taient au nombre de trente
mille. Il les envoya, au Liban, dix mille par mois alternativement ; un mois au Liban et deux
mois chez eux. Adonhiram tait prpos sur les hommes de corve. Salomon avait encore
soixante-dix mille hommes qui portaient les fardeaux et quatre-vingt mille qui taillaient les
pierres dans la montagne, sans compter les chefs, au nombre de trois cents, prposs par
Salomon sur les travaux et chargs de surveiller les ouvriers. Le roi ordonna d'extraire de
grandes et magnifiques pierres de taille pour les fondements de la maison. Les ouvriers de
Salomon, ceux de Hiram et les Guibliens les taillrent et prparrent les bois et les pierres
pour btir la maison."
Dcompte :
-30.000 hommes de corve dans le Liban (Isralites)
-70.000 hommes qui portaient les fardeaux (Isralites aussi vraisemblablement)
-80.000 hommes qui taillaient les pierres dans la montagne (Les ouvriers de Salomon, ceux de
Hiram
et les Guibliens les taillrent...)
-3.300 hommes prposs par Salomon sur les travaux et chargs de surveiller les ouvriers
(plusieurs nationalits sans doute aussi, comme les prcdents)
soit 183.000
Le total de 113.300 donn par l'instruction du grade de Matre Maon de la Marque
correspond donc au Livre des Rois, la condition de faire abstraction des 70.000 hommes qui
portaient les fardeaux. Si l'on oprait la mme soustraction dans les effectifs des Chroniques
on n'arriverait qu'au total de 83.600.
On peut faire plusieurs remarques :
1) Il n'est pas lgitime de ne pas soustraire galement les trente mille hommes de corve dans
les forts du Liban car il semble bien qu'ils coupaient les bois et ne taillaient pas la pierre.
Pourquoi alors les faire entrer dans les effectifs des Loges des Maons ?

Si l'on examine ces comptes on voit qu'il avait t form 1.100 loges de cent membres (1.100
x 100 = 110.000). Avec 80.000 tailleurs de pierre seulement, on n'aurait pu trouver un nombre
entier de membres (72,72). Est-ce la raison ?
2) Une diffrence remarquable entre les deux textes porte sur les nationalits.
- Pour les Chroniques tous les hommes employs la construction du Temple taient des
trangers.
- Pour le Livre des Rois, les hommes de corve taient exclusivement isralites. Il semble que
ceux qui portaient les fardeaux l'taient galement. Par contre, il est clairement dit que les
tailleurs de pierres taient ouvriers de Salomon, ouvriers d'Hiram et Guibliens (habitants de
Gbal ; on dit aussi Guiblites),
(2) Selon que l'on inclut le chiffre des 300 inspecteurs dans ces 3.300 ou qu'on les y ajoute, on
arrive au chiffre des Rois ou celui des Chroniques (3.600). La premire hypothse est la plus
vraisemblable puisque c'est au Livre des Rois comme on vient de le voir que se rfre le
chiffre prcdent de 113.000.
(3) Hiram Tyrien, Enfant de la Veuve, Envoy au Roi Salomon ; ou en anglais : Hiram Tyrien,
Widow's

Son,

Sent

To

King

Salomon

(H.T.W.S.S.T.K.S.).

Source : Suprme Grand Chapitre de l'Ancienne Maonnerie d'York du Grand Orient


de France Maonnerie de la Marque et de l'Arc Royal

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