Chap-8 Bilans Thermiques
Chap-8 Bilans Thermiques
Chap-8 Bilans Thermiques
BILANS THERMIQUES
Le but d’un bilan thermique est de déterminer les échanges thermiques qui ont eu lieu dans un
dispositif donné : calorimètre, échangeur de chaleur, mur,…….. et ce, afin d’améliorer leurs
performances, ou de les calculer pour assurer certains impératifs.
I CONSIDERATIONS GENERALES
1) Hypothèses sur les échanges d’énergie
On applique aux bilans thermiques le principe de conservation de l'énergie entre l'entrée et la
sortie pour une opération unitaire continue ( échangeurs…) ou entre l'instant initial et l'instant
final pour une opération unitaire discontinue (calorimétrie…).
Il convient évidemment de choisir un système d'étude comme pour un problème de
thermodynamique classique.
Les processus thermiques en jeu sont de 3 principaux types qu'il convient
d'identifier pour chaque opération unitaire :
• échauffement, refroidissement ou changement d'état des corps présents
dans un appareil ou le traversant. Ces processus se déroulent par échange entre
deux corps séparés (cas des échangeurs) ou en contact (cas de la calorimétrie).
Les fluides froid et chaud sont respectivement définis par les grandeurs suivantes: débits
massiques ( D F et DC ), chaleurs massiques moyennes ( c p , F et c p ,C ) et températures
d'entrée ( Te , F et Te ,C ) et de sortie ( Ts , F et Ts ,C ). De plus, LC est l'enthalpie massique de
condensation du fluide chaud à la température Te ,C .
On doit définir les flux de chaleur qui correspondent à des gains ou pertes d'énergie par unité
de temps pour un fluide et sont donc des puissances thermiques exprimées en W ou souvent
encore en kJ.h-1. Dans le cas le plus général le flux de chaleur s'écrit comme la somme d'un
terme du à une variation de température et d'un terme du à un changement d'état.
On écrit pour chaque fluide les puissances thermiques (appelées aussi « flux de chaleur »)
respectivement perdu par le fluide chaud et gagné par le fluide froid:
On doit bien remarquer que les différences de température s'expriment entre la température de
sortie et la température d'entrée pour un procédé continu (entre la température finale et la
température initiale pour un procédé discontinu).
Par application du principe de la conservation de l'énergie on écrit donc le bilan suivant:
Φ C + Φ F + Φ PERTE = 0 (avec Φ PERTE < 0 )
Dans le cas particulier où les pertes sont négligeables, le bilan devient :
ΦC + Φ F = 0
On peut remarquer qu’il y a toujours des pertes, mais que si les transferts entre les corps froid,
et chaud sont suffisamment rapides, alors, les pertes n’auront pas le temps de prendre de
l’importance……
3) Bilan enthalpique
Cette forme de bilan peut s'appliquer à tous les cas car elle est beaucoup plus générale.
Elle est absolument équivalente à la formulation des bilans matière: dans le bilan enthalpique
les masses (ou moles) et les débits massiques (ou molaires) sont remplacés par des quantités
de chaleur (procédé discontinu) et des puissances thermiques (procédé continu).
On définit d'abord un système qui est constitué d'un appareil ou d'une partie d'appareil.
Ensuite on comptabilise les flux de matière entrant et sortant ainsi que les apports de
puissance thermique (exemple: une résistance électrique), les évacuations de puissance
thermique (exemple: par le fluide de refroidissement) et les pertes thermiques vers l'extérieur.
La chaleur massique de l'eau est choisie égale à 1 calorie par gramme et par degré Celsius,
sous la pression atmosphérique normale, et à la température de 15 °C.
Cette convention revient à définir une unité spéciale pour mesurer les quantités de chaleur. Il
est en effet équivalent de dire : la calorie (symbole cal) est la quantité de chaleur nécessaire
pour élever la température de 1 g d'eau de 14,5 °C à 15,5 °C sous la pression atmosphérique
normale.
Ce choix étant fait l'équation calorimétrique donne la valeur de la chaleur
massique moyenne c p ,CORPS exprimée en cal.g-1.°C-1 si on compte les masses en grammes, les
températures en °C, et avec c p , EAU = 1.
Pour déterminer µ on fait une expérience préliminaire en versant de l'eau chaude dans le
calorimètre initialement froid. La mesure de la température d'équilibre permet de calculer
µ à partir de l'équation calorimétrique.
Des expériences, menées par Joule notamment, ont permis de déterminer l’équivalence
suivante :
1 cal = 4,18 J
Dans la pratique les trois modes de transfert coexistent mais l'un d'entre eux
est généralement prépondérant ce qui conduit à des hypothèses simplificatrices.
Q
Φ=
∆t
Autrement dit, la puissance thermique s’écoulera toujours des régions les plus chaudes vers
les régions les plus froides.
Quelques valeurs :
argent cuivre Acier inox verre Eau(293 K) Corps humain bois Laine de verre
418 390 16 1,2 0,6 0,5 0,23 40. 10-3
air béton marbre brique ciment Pierre à bâtir Liège
24. 10-3 0,92 0,30 0,84 0,30 1,5 0,30
Φ = K .S .(T1 − T2 )
avec K en W.m-2.K-1
∂T
Φ x = −λ.S .
∂x
Autrement dit, la puissance thermique évacuée
selon la direction « x » est :
• proportionnelle à la valeur de la dérivée de la
température selon cette direction « x »
• évacuée dans le sens de la décroissance en
température (signe - )
• proportionnelle à la conductivité thermique du
milieu séparant les surfaces S1 et S 2
Les limitations de cette loi phénoménologique sont observées pour des écarts de température
trop forts ou trop faibles (de l’ordre des fluctuations…).
Le flux de chaleur qui traverse chaque surface entre les deux plans est donc identique car dans
le cas contraire on devrait supposer qu'il y aurait perte ou accumulation de chaleur en un point
ce qui induirait une variation de température contraire aux hypothèses. Cela se traduit
mathématiquement par :
∂T
= 0 (pas de variation de la température au cours du temps)
∂t
∂ ²T
= 0 (la dérivée par rapport à x est constante puisque Φ = C ste )
∂x ²
∂T T − T1
on en déduit que = C ste = 2 (variation de ∆T sur une épaisseur « e »)
∂x e
Ainsi,
GENERALISATION :
Si le mur comporte plusieurs couches de matériaux (plâtre, laine de verre, béton…) associées,
alors un calcul similaire à celui ci-dessus montre que :
ej
Réquiv = ∑
matériau λ j .S
j
Le résultat important et général est que l'association de résistances thermiques en série est
équivalente à la somme de ces résistances thermiques.
Φ r
(θ i − θ e ) = . ln e
2πLλ ri
expression qui permet d’obtenir l’expression de la résistance thermique du tube :
Il y a superposition de 2 phénomènes :
• dans la couche limite il n’y a aucun mélange de
matière et la chaleur se transmet par conduction
perpendiculairement à la paroi. Cette couche
constitue donc une zone importante de résistance
au transfert de chaleur. Il y a une forte variation
de température dans cette couche. On peut ainsi
expliquer qu'une paroi d'échangeur puisse être à
une température beaucoup plus basse ou élevée
que la température mesurée au sein du fluide..
• au sein du fluide, la chaleur se transmet
parfaitement du fait du régime turbulent, et la
température est uniforme. C’est la température
du fluide TF
On conclut de cette étude que le phénomène de convection se réduit d'un point de vue
thermique à une conduction dans la couche mince. Le flux de chaleur échangé entre le fluide
et la paroi par convection peut donc s'écrire:
Si on se trouve dans le cas d'un tube lisse avec écoulement turbulent, on utilise la relation de
Colburn:
Nu = 0,023 . Re0,8. Pr0,33
La relation est valable si:
10000 < Re < 120000 0,7 < Pr < 120 L / di > 60 (L est la longueur du tube)
On montre que suivant si le faisceau de tubes comporte des tubes alignés ou en quinconce, le
coefficient de convection externe hEXT (transfert entre le liquide extérieur aux tubes et la
paroi extérieure de ces tubes) est différent. On obtient les relations suivantes:
Le transfert global de chaleur du liquide chaud au liquide froid s’effectue en trois phases de
transfert :
En utilisant la propriété d’additivité des résistances thermiques en série entre les deux
liquides, on pourra en déduire le flux échangé entre les deux liquides :
2πL
Φ= .(TC − TF )
1 1 1 r
+ + . ln ext
hint .rint hext .rext λ rint
EXEMPLE DE CALCUL :
Cherchons sous quel angle solide est vue une calotte sphérique (rayon R) depuis son centre :
La surface élémentaire dS a une aire :
dS = 2πR.R. sin α .dα soit dS = 2πR ² sin α .dα
L’angle solide est donc :
θ θ
1
Ω = ∫ dΩ =
R ² ∫0
2πR ² sin α .dα = 2π (1 − cosθ )
0
Ce résultat permet de calculer l’angle solide sous lequel, d’un point on voit tout l’espace :
Cela revient à calculer l’angle solide sous lequel on voit toute la surface intérieure de la
sphère : θ = π ce qui donne
Ω ESPACE = 4π sr
a- flux énergétique :
il caractérise le rayonnement total émis dans toutes les directions par une surface émettrice S.
Si la surface S émet l’énergie dE pendant le laps de temps dt, alors le flux est :
dE
Φ= en J/s ou encore W
dt
Il est à remarquer que cette définition est indépendante de la longueur d’onde λ . C’est
pourquoi, on introduit aussi des grandeurs « monochromatiques » c’est à dire sur un intervalle
de longueurs d’onde [λ ; λ + dλ ] :
d- luminance :
le flux énergétique émis par une source élémentaire dS
située en P, dans l’angle solide G
DXWRXUGHODGLUHFWLRQ
PP’ faisant un angle θ avec la normale à dS peut
s’écrire sous la forme :
d ²Φ = L. cosθ .dS.dΩ
Le facteur « L » est nommée LUMINANCE de la
source et s’exprime en W.m-2.sr-1
f- loi de Lambert :
« une source lumineuse satisfait à la loi de Lambert, si sa luminance L est indépendante
de la direction d’émission θ »
Alors, pour une telle source :
M = ∫ L. cosθ .dΩ en sommant sur le demi-espace faisant face à la source, et en se rappelant
que dΩ = 2π . sin θ .dθ , cette intégrale devient :
• le corps gris : c’est un corps qui absorbe le rayonnement de la même façon, quelque soit
sa longueur d’onde. Autrement dit :
αλ = α ∀λ pour une température donnée
Intérêt :
Les corps solides peuvent être considérés en général comme des corps gris par intervalle de
longueur d’onde.
3) Le corps noir
On pourrait penser qu'un corps ne saurait être rigoureusement noir. Il est cependant
possible de s'approcher de cette situation idéale. On se sert pour cela d'une cavité (à parois
internes absorbantes) percée d'un trou. On donne une forme assez irrégulière à la cavité de
sorte qu'un rayon pénétrant par le trou aura subi un nombre si élevé de réflexions avec
absorption que, s'il en ressort, ce sera avec une énergie infinitésimale.
C'est le trou lui-même qui présente alors toutes les caractéristiques d'un corps noir: il absorbe
toutes les radiations!
Le soleil est un assez bon exemple de corps noir, même si cet énoncé fait sourire.
REMARQUE :
On déduit immédiatement de cette définition qu'un corps noir est de couleur noire à la
température ordinaire. Imaginons un instant que l’œil devienne sensible au rayonnement
infrarouge, alors tous les objets qui nous entourent deviendraient lumineux à la température
ambiante.
Il n'y a aucun paradoxe: nous avons vu, en effet, qu'un corps émet et absorbe des radiations. Il
n'y a donc rien d'étonnant à ce qu'un corps noir puisse être chauffé à blanc. Il reste corps
noir.
4) Loi de Kirchoff
On peut encore résumer cette loi en disant que le corps noir est le meilleur absorbeur mais
aussi le meilleur émetteur de radiations électromagnétiques pour une température donnée.
De cette loi de Planck, on peut déduire 2 lois très importantes (en fait, ces deux lois avaient
été découvertes expérimentalement avant la formulation du corps noir par Planck) :
• LOI DE WIEN :
La longueur d’onde du maximum d’émission, λ MAX varie en sens inverse de la température du
corps noir selon la loi :
• LOI DE STEFAN-BOLTZMANN :
M TOTALE ,CN = σ .T 4
Où σ est la constante de Stefan-Boltzmann et vaut :
σ = 5,672.10 −8 W .m −2 .K −4
Maintenant que nous avons un modèle théorique sur la façon dont est émis le rayonnement,
nous pouvons aborder le problème de l'échange d’énergie par rayonnement.
Au final :
Insistons sur la remarque faite ci-dessus : si T1 > T2 on a un flux rayonné positif, qui
correspond à une puissance rayonnée vers l’extérieur…..
Φ échangé = Φ émis − Φ reçu = Φ1→2 − Φ 2→1 = F1→2 .S1.σ .T14 − F2→1 .S 2 .σ .T24
par1 par 1 par 1
En exploitant le cas particulier où les deux températures sont nulles, (pas d’échange), on
obtient :
0 = F1→2 .S1 .σ .T14 − F2→1 .S 2 .σ .T14 ce qui donne :
F1→ 2 .S1 = F2→1 .S 2
Finalement :
Φ échangé = F1→2 .S1 .σ .[T14 − T24 ]
par 1
4) Applications
a- effet de serre :
Le spectre de transmission du verre montre que
toutes les longueurs d’onde inférieures à 3P
sont transmises intégralement (verre
totalement transparent). Par contre, au-delà de
POHYHUUHHVWSDUIDLWHPHQWDEVRUEDQWOH
verre est un « corps noir » dans cette fenêtre de
longueurs d’onde).
Soit le dispositif représenté ci-contre :
Le flux solaire traverse intégralement la plaque
de verre et se trouve absorbé intégralement par
la couche noir qui s’échauffe.
Cette couche noircie réémet à son tour un rayonnement, mais, comme elle s’est échauffée
sous l’action du rayonnement solaire, ce rayonnement réémis vers la plaque de verre est dans
l’infrarouge lointain. Et donc, il est absorbé par la plaque de verre (situation
dissymétrique… !) qui va émettre à son tour une partie aussi dans l’I-R (moitié vers
l’extérieur, moitié vers l’intérieur du dispositif).
Les bilans de flux, à l’équilibre, donnent :
• pour la plaque noire :
Φ SOLAIRE + Φ VERRE = Φ PLAQUE _ NOIRE
• pour le verre :
1
Φ PLAQUE _ NOIRE = Φ VERRE
2
qui amène à :
Φ PLAQUE _ NOIRE = 2.Φ SOLAIRE
c’est l’effet de serre !
ECHANGEURS DE
CHALEUR
Le (court) chapitre qui suit s’appuie sur deux cours trouvés sur le NET :
ainsi que le cours d’un de mes anciens collègues (bonne retraite à lui…) :
• le cours de M. Robert MAHEO, lycée Marie CURIE, Nogent-sur-Oise
Dans ces deux cas, si les solutions ne conviennent pas il faut reprendre les calculs depuis le
début en modifiant les hypothèses jusqu'à obtenir une solution satisfaisante. Cette procédure
itérative est actuellement réalisée par des programmes informatiques.
L'échange à contre-courant permet l'échange d'une plus grande quantité de chaleur qu'à co-
courant: il est donc le plus utilisé. Néanmoins dans le cas de produits thermosensibles la
circulation à co-courant est préférable: en effet la température de paroi du fluide procédé à
réchauffer est toujours plus éloignée de la température du fluide de service ce qui diminue les
risques de surchauffe locale dues à des températures de paroi élevées.
1 1 1
= + + S .RTH
K G h1 h2
Remarquons qu’assez souvent le terme de conduction S.RTH est négligeable devant les termes
de convection.
Le problème que nous avons maintenant est que les températures des fluides chaud et froid ne
sont pas constantes au cours du temps…….
SORTIE
1 1
∫ d (∆T ) = ∫
SORTIE
− dΦ.( + )
EN TR EE
EN TR EE q m ,C .c p ,C q m , F .c p , F
ce qui donne :
1 1
(∆T ) SORTIE − (∆T ) EN TR EE = −Φ.( + ) (E)
q m,C .c p ,C q m, F .c p , F
Par ailleurs :
d (∆T ) = −dΦ.(
1
+
1
) et dΦ = K G .π .D.dL.∆T
q m,C .c p,C q m, F .c p , F
combinées permettent d’obtenir :
d (∆T ) 1 1
= − K G .π .D.( + ).dL.
∆T q m ,C .c p ,C q m , F .c p , F
à intégrer entre l’entrée et la sortie et en exploitant (E) :
∆TSORTIE (∆TEN TR EE − ∆TSORTIE )
ln = − K G .S .
∆TEN TR EE Φ
on a finalement :
∆TEN TR EE − ∆TSORTIE
Φ = K G .S .
∆T
ln EN TR EE
∆TSORTIE
On voit donc qu’on peut se ramener à l’expression annoncée dans le paragraphe 1) à condition
d’utiliser la moyenne logarithmique des températures :
∆TEN TR EE − ∆TSORTIE
L.M.T.D. : T fluide ,C − T fluide , F = ∆T
ln EN TR EE
∆TSORTIE
Avec (cf figure ci-dessus) :
∆TEN TR EE = Te ,C − Te , F et ∆TSORTIE = Ts ,C − Ts , F
∆TEN TR EE = Te ,C − Ts , F
∆TSORTIE = Ts ,C − Te ,F
4) Résumé
La méthode de MLTD (Moyenne Logarithmique du Différentiel de Température) consiste à :
• calculer la MLTD :
∆Ts − ∆Te
∆Tm =
∆T
ln s
∆Te
1) Echangeurs tubulaires
Ils sont constitués de deux parties:
• un faisceau tubulaire de deux à plusieurs centaines de tubes soudés à leur extrémité sur une
plaque
• une calandre (tube cylindrique de gros diamètre) dans laquelle est placé le
faisceau tubulaire. Aux extrémités sont fixées les calottes qui servent de collecteur
pour le fluide circulant dans les tubes.
2) Echangeur à plaques