Chap-8 Bilans Thermiques

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THERMO 2

BILANS THERMIQUES
Le but d’un bilan thermique est de déterminer les échanges thermiques qui ont eu lieu dans un
dispositif donné : calorimètre, échangeur de chaleur, mur,…….. et ce, afin d’améliorer leurs
performances, ou de les calculer pour assurer certains impératifs.

I CONSIDERATIONS GENERALES
1) Hypothèses sur les échanges d’énergie
On applique aux bilans thermiques le principe de conservation de l'énergie entre l'entrée et la
sortie pour une opération unitaire continue ( échangeurs…) ou entre l'instant initial et l'instant
final pour une opération unitaire discontinue (calorimétrie…).
Il convient évidemment de choisir un système d'étude comme pour un problème de
thermodynamique classique.
Les processus thermiques en jeu sont de 3 principaux types qu'il convient
d'identifier pour chaque opération unitaire :
• échauffement, refroidissement ou changement d'état des corps présents
dans un appareil ou le traversant. Ces processus se déroulent par échange entre
deux corps séparés (cas des échangeurs) ou en contact (cas de la calorimétrie).

• consommation (réaction endothermique) ou production de chaleur (réaction


exothermique) dans le cas d'un réacteur.

• pertes thermiques vers l'extérieur du système. Si les pertes sont nulles ou


supposées négligeables le procédé est dit adiabatique.

2) Bilan thermique simple


Ce type de bilan peut être utilisé pour la plupart des procédés. On peut prendre l'exemple d'un
échangeur de chaleur où circulent sans être en contact un fluide froid liquide et un fluide
chaud à l'état de vapeur à l'entrée et à l'état de liquide refroidi à la sortie.
Le fluide chaud subit donc un changement d'état (condensation par exemple). Le but
recherché est de déterminer les pertes thermiques avec l'extérieur. On définit le système
comme étant constitué du fluide froid et du fluide chaud dans leur traversée de l'échangeur.

Les fluides froid et chaud sont respectivement définis par les grandeurs suivantes: débits
massiques ( D F et DC ), chaleurs massiques moyennes ( c p , F et c p ,C ) et températures
d'entrée ( Te , F et Te ,C ) et de sortie ( Ts , F et Ts ,C ). De plus, LC est l'enthalpie massique de
condensation du fluide chaud à la température Te ,C .
On doit définir les flux de chaleur qui correspondent à des gains ou pertes d'énergie par unité
de temps pour un fluide et sont donc des puissances thermiques exprimées en W ou souvent
encore en kJ.h-1. Dans le cas le plus général le flux de chaleur s'écrit comme la somme d'un
terme du à une variation de température et d'un terme du à un changement d'état.
On écrit pour chaque fluide les puissances thermiques (appelées aussi « flux de chaleur »)
respectivement perdu par le fluide chaud et gagné par le fluide froid:

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• pour le fluide chaud : Φ C = DC .LC .Te ,C + DC .C p ,C .(Ts ,C − Te ,C )
• pour le fluide froid : Φ F = DF .C p , F .(Ts ,F − Te ,F ) (pas de changt de phase…)

On doit bien remarquer que les différences de température s'expriment entre la température de
sortie et la température d'entrée pour un procédé continu (entre la température finale et la
température initiale pour un procédé discontinu).
Par application du principe de la conservation de l'énergie on écrit donc le bilan suivant:
Φ C + Φ F + Φ PERTE = 0 (avec Φ PERTE < 0 )
Dans le cas particulier où les pertes sont négligeables, le bilan devient :
ΦC + Φ F = 0
On peut remarquer qu’il y a toujours des pertes, mais que si les transferts entre les corps froid,
et chaud sont suffisamment rapides, alors, les pertes n’auront pas le temps de prendre de
l’importance……

3) Bilan enthalpique
Cette forme de bilan peut s'appliquer à tous les cas car elle est beaucoup plus générale.
Elle est absolument équivalente à la formulation des bilans matière: dans le bilan enthalpique
les masses (ou moles) et les débits massiques (ou molaires) sont remplacés par des quantités
de chaleur (procédé discontinu) et des puissances thermiques (procédé continu).
On définit d'abord un système qui est constitué d'un appareil ou d'une partie d'appareil.
Ensuite on comptabilise les flux de matière entrant et sortant ainsi que les apports de
puissance thermique (exemple: une résistance électrique), les évacuations de puissance
thermique (exemple: par le fluide de refroidissement) et les pertes thermiques vers l'extérieur.

Voyons une application à la calorimétrie :

II LA CALORIMETRIE A PRESSION CONSTANTE

Soit à déterminer la chaleur massique d'un corps


solide de masse m. On peut pour cela utiliser le
calorimètre de Berthelot. C'est essentiellement un
vase métallique contenant une masse M d'eau, lui-
même placé à l'intérieur d'un dispositif propre à
diminuer au mieux les échanges de chaleur avec
l'extérieur (enceinte contenant de l'eau, vase
calorimétrique reposant sur des pointes de liège,
etc....). Soit Te ,i la température initiale de l'eau et
du vase supposés en équilibre. Le corps solide est
extrait d'une étuve où il était en équilibre à température TS ,i (en général on choisit
Te ,i < TS ,i ). On plonge alors le corps dans le calorimètre le plus rapidement possible, et on
referme aussitôt le couvercle. On agite, et on observe qu'au bout d'un certain temps le tout
est en équilibre à une température Téq comprise entre Te ,i et TS ,i .

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Désignons par µ la masse d'eau qui aurait même capacité thermique que le vase
calorimétrique et ses accessoires (thermomètre et agitateur) : µ s'appelle aussi la « valeur
en eau » du calorimètre. Soit d'autre part c p , EAU la chaleur massique de l'eau dans les
conditions de l'expérience (pression constante, domaine de température entre Te ,i etTéq ). En
supposant l'isolation thermique parfaite, et puisque l'opération a lieu à pression constante (la
pression atmosphérique), le premier principe permet d’écrire :
dU = δW + δQ = − p EXT .dV + 0 = − p EXT .dV
soit :
dU + p EXT dV = dH = 0 c’est à dire : H = C
ste

ainsi la variation d'enthalpie de l'ensemble « corps + eau + calorimètre » est nulle :


∆H TOTALE = ∆H CORPS + ∆H EAU + ∆H CALORIME TR E = 0
ce qui donne avec les notations :

m.c p ,CORPS (Téq − TS ,i ) + M .c p , EAU (Téq − Te ,i ) + µ .c p , EAU (Téq − Te ,i ) = 0

Cette équation contient apparemment deux inconnues : c p ,CORPS et c p , EAU


Si l'on veut éviter d'avoir à exprimer c p , EAU en unités légales (J . kg-1. K-1) on peut choisir
arbitrairement sa valeur. On définit ainsi une unité spéciale de quantité de chaleur en fixant
conventionnellement la valeur de c p , EAU . Comme c p , EAU dépend légèrement de la température
et de la pression il faut en fixer les valeurs. La convention est la suivante :

La chaleur massique de l'eau est choisie égale à 1 calorie par gramme et par degré Celsius,
sous la pression atmosphérique normale, et à la température de 15 °C.

Cette convention revient à définir une unité spéciale pour mesurer les quantités de chaleur. Il
est en effet équivalent de dire : la calorie (symbole cal) est la quantité de chaleur nécessaire
pour élever la température de 1 g d'eau de 14,5 °C à 15,5 °C sous la pression atmosphérique
normale.
Ce choix étant fait l'équation calorimétrique donne la valeur de la chaleur
massique moyenne c p ,CORPS exprimée en cal.g-1.°C-1 si on compte les masses en grammes, les
températures en °C, et avec c p , EAU = 1.
Pour déterminer µ on fait une expérience préliminaire en versant de l'eau chaude dans le
calorimètre initialement froid. La mesure de la température d'équilibre permet de calculer
µ à partir de l'équation calorimétrique.
Des expériences, menées par Joule notamment, ont permis de déterminer l’équivalence
suivante :
1 cal = 4,18 J

III NOTION DE PUISSANCE THERMIQUE


1) Les trois types de transfert thermique
Nous avons vu dans le chapitre précédent qu’on distingue trois types de transfert de chaleur :

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• la conduction:
La conduction est la propagation de la chaleur de molécules à molécules (ou d'atomes à
atomes ou d'ions à ions) dans un corps ou dans plusieurs corps contigus sans qu'il y ait
mouvement de ce milieu.
• la convection:
La convection est la propagation de la chaleur dans un fluide en mouvement.
La transmission de chaleur s'effectue par l'action combinée de la conduction au sein du fluide
et du mouvement du fluide. La conduction intervient donc dans la convection mais le
mouvement du fluide entraîne des lois différentes d'un phénomène de conduction sans
déplacement de matière.
On parlera de convection forcée quand le mouvement du fluide s'effectue grâce à des forces
externes (pompe, ventilateur, agitateur) et de convection naturelle quand le mouvement
s'effectue sous l'influence de différences de densités dues à des différences de températures au
sein du fluide.
• le rayonnement:
Le rayonnement est l'émission par un corps d'ondes électromagnétiques qui sont les vecteurs
de ce transfert de chaleur. Les ondes sont émises dans toutes les directions et appartiennent au
domaine de l’infrarouge et du visible. Aucun support matériel n'est nécessaire pour leur
propagation.

Dans la pratique les trois modes de transfert coexistent mais l'un d'entre eux
est généralement prépondérant ce qui conduit à des hypothèses simplificatrices.

2) Définition de la puissance thermique


Pour tous les modes de transfert de chaleur, on
définit la puissance thermique (ou flux de
chaleur) Φ (en W) comme la quantité de
chaleur Q (en J) traversant une surface
isotherme S (en m²) pendant le temps ∆t (en s)

Q
Φ=
∆t

REMARQUE TRES IMPORTANTE :


Le 2ème principe de la thermodynamique nous enseigne que les transferts thermiques se
font TOUJOURS DU CORPS CHAUD VERS LE CORPS FROID .

Autrement dit, la puissance thermique s’écoulera toujours des régions les plus chaudes vers
les régions les plus froides.

a- notion de résistance thermique :


par analogie avec l’électricité, on peut introduire un coefficient entre la puissance thermique
et la différence de température :
T1 − T2
Φ=
R

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le terme « R » est la résistance thermique qu’oppose la matière comprise entre les régions à T1
et T2 à l’égalisation des 2 températures. Cette résistance thermique s’exprime en K.W-1.
Q(en _ C )
(tout comme en électricité : l’intensité du courant électrique est défini par I = et
t (en _ s )
est donc un flux de particules chargées par unité de temps, la loi d’Ohm dit que :
U V − V2
I= = 1 où R caractérise la résistance électrique à l’égalisation des potentiels)
R R

b- notion de conductivité thermique :


la résistance thermique d’un milieu fait intervenir sa matière, mais aussi sa géométrie. C’est
pourquoi, on introduit la conductivité thermique qui est une propriété ne dépendant que de la
l
matière constituant ce milieu ( tout comme en électricité, la résistance électrique R = ρ .
S
fait intervenir la conductivité électrique du matériau - ρ - et la géométrie – longueur l et
section S)
La conductivité thermique, ou coefficient de conductivité, noté par la lettre « λ » s’exprime
en W.m-1.°C-1.
Elle caractérise la puissance thermique sur une surface d’1 m² pour la traversée d’une
épaisseur d’1 m du matériau lorsque la différence de température est de 1 °C, c’est à dire :
W
.m soit l’unité annoncée….
m ².°C

Quelques valeurs :
argent cuivre Acier inox verre Eau(293 K) Corps humain bois Laine de verre
418 390 16 1,2 0,6 0,5 0,23 40. 10-3
air béton marbre brique ciment Pierre à bâtir Liège
24. 10-3 0,92 0,30 0,84 0,30 1,5 0,30

c- le coefficient global de transfert thermique :


On définit également le coefficient global de transfert thermique K défini par rapport à une
surface S placée entre les deux surfaces S1 et S2 de températures T1 et T2 .
Dans cette définition générale on ne fait toujours pas référence à un type de transfert
particulier. L'intérêt de ce coefficient est de pouvoir s'appliquer à plusieurs processus
différents de transfert entre les deux surfaces (conduction, convection ou rayonnement) :

Φ = K .S .(T1 − T2 )
avec K en W.m-2.K-1

IV CONDUCTION ET LOI DE FOURIER


1) Enoncé de la loi de Fourier
Nous avons donné ci-dessus quelques valeurs de conductivités thermiques. A des valeurs
élevées, correspond de bons conducteurs thermiques (argent, cuivre,….), tandis que bien sûr
les faibles valeurs caractérisent de mauvais conducteurs thermiques, (c’est à dire des
matériaux empêchant les échanges thermiques Æ réalisation de parois adiabatiques…).

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La loi qui suit, a été établie expérimentalement par J. Fourier, et est de nature
phénoménologique (comme la loi d’Ohm). Elle invoque une proportionnalité entre la
puissance thermique Φ qui s’évacue et le gradient de température provoquant cette
évacuation. Cette année, nous l’énoncerons ainsi :

∂T
Φ x = −λ.S .
∂x
Autrement dit, la puissance thermique évacuée
selon la direction « x » est :
• proportionnelle à la valeur de la dérivée de la
température selon cette direction « x »
• évacuée dans le sens de la décroissance en
température (signe - )
• proportionnelle à la conductivité thermique du
milieu séparant les surfaces S1 et S 2

Les limitations de cette loi phénoménologique sont observées pour des écarts de température
trop forts ou trop faibles (de l’ordre des fluctuations…).

2) Application à un mur plan homogène


On considère la conduction dans un milieu
homogène et isotrope (propriétés physiques
identiques dans toutes les directions de l'espace)
d'épaisseur « e » entre deux plans à des
températures uniformes T1 et T2 . On suppose que
l'écoulement de la chaleur s'effectue
perpendiculairement à ces plans isothermes (la
température est identique dans un plan). Il n'y a
donc pas de pertes latérales de chaleur.
Le régime permanent est supposé être atteint: en
tous les points du système les températures ne
varient plus en fonction du temps. On parle du
régime établi, ou stationnaire

Le flux de chaleur qui traverse chaque surface entre les deux plans est donc identique car dans
le cas contraire on devrait supposer qu'il y aurait perte ou accumulation de chaleur en un point
ce qui induirait une variation de température contraire aux hypothèses. Cela se traduit
mathématiquement par :
∂T
= 0 (pas de variation de la température au cours du temps)
∂t
∂ ²T
= 0 (la dérivée par rapport à x est constante puisque Φ = C ste )
∂x ²
∂T T − T1
on en déduit que = C ste = 2 (variation de ∆T sur une épaisseur « e »)
∂x e
Ainsi,

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T1 − T2
Φ = λ.S .
e
on déduit alors la résistance thermique du mur :
e
RTH =
λ.S

GENERALISATION :
Si le mur comporte plusieurs couches de matériaux (plâtre, laine de verre, béton…) associées,
alors un calcul similaire à celui ci-dessus montre que :

ej
Réquiv = ∑
matériau λ j .S
j

Le résultat important et général est que l'association de résistances thermiques en série est
équivalente à la somme de ces résistances thermiques.

3) Application à un tube cylindrique homogène


On considère la conduction dans un milieu homogène et
isotrope (propriétés physiques identiques dans toutes les
directions de l'espace) entre deux cylindres
concentriques de rayon « ri » et « re » et de longueurs
« L », à des températures uniformes θ i et θ e . On
suppose que l'écoulement de la chaleur s'effectue
radialement (la température est identique sur une
surface cylindrique quelconque entre les deux
cylindres – rayon « r » -). On suppose qu'il n'y a pas de pertes de chaleur aux extrémités
latérales des cylindres.
Le régime permanent est supposé être atteint: en tous les points du système les températures
ne varient plus en fonction du temps. Le flux de chaleur qui traverse chaque surface entre les
deux cylindres est alors identique. La loi de Fourier s'exprime donc différemment puisque les
surfaces ne sont pas identiques selon la propagation de la chaleur.
La loi de Fourier appliquée à la surface cylindrique de rayon « r » donne la puissance
thermique traversant cette surface dans une direction radiale :
∂θ
Φ = −λ .2π .r.L.
∂r
cette équation permet de calculer la fonction de variation de température :

θe re − Φ dr
=
Φ
.
dr − λ .2π .L r
1
=> ∫θi
dθ = ∫
ri 2πLλ r
. ce qui donne

Φ r 
(θ i − θ e ) = . ln e 
2πLλ  ri 
expression qui permet d’obtenir l’expression de la résistance thermique du tube :

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r 
ln e 
=  i
r
RTH
2πLλ
résultat important en pratique !

V CONVECTION ET COUCHE LIMITE


1) Généralités
Les fluides sont concernés par la conduction et la convection.
La conduction intervient seule lorsque le mélange de matière est inexistant.
Cette situation ne se produit que pour un fluide immobile ou un fluide en écoulement
laminaire car dans ce cas les fluides restent alors parallèles entre eux. Ce comportement ne
dure jamais très longtemps car très vite, même dans un fluide immobile, des différences de
température provoquent des courants de convection.
Le transfert par convection se produit alors avec l’apparition de cette turbulence.
Dans un écoulement turbulent en contact avec une paroi solide, il existe le long de la paroi
une mince couche de fluide en écoulement laminaire, c’est la couche limite laminaire.
L’épaisseur de cette couche dépend notamment des propriétés physiques du fluide mais aussi
de sa vitesse de circulation. On comprend que cette couche sera d'autant plus mince que cette
vitesse sera élevée.

Il y a superposition de 2 phénomènes :
• dans la couche limite il n’y a aucun mélange de
matière et la chaleur se transmet par conduction
perpendiculairement à la paroi. Cette couche
constitue donc une zone importante de résistance
au transfert de chaleur. Il y a une forte variation
de température dans cette couche. On peut ainsi
expliquer qu'une paroi d'échangeur puisse être à
une température beaucoup plus basse ou élevée
que la température mesurée au sein du fluide..
• au sein du fluide, la chaleur se transmet
parfaitement du fait du régime turbulent, et la
température est uniforme. C’est la température
du fluide TF
On conclut de cette étude que le phénomène de convection se réduit d'un point de vue
thermique à une conduction dans la couche mince. Le flux de chaleur échangé entre le fluide
et la paroi par convection peut donc s'écrire:

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λF .S
Φ= .(TF − TP )
eLIMITE
où : λ F est la conductivité thermique du fluide, e LIMITE est l’épaisseur de la couche
limite et S la surface de la paroi.
Malheureusement l'épaisseur de la couche n'est que très rarement connue car elle dépend de
beaucoup de facteurs. De plus λ F dépend de la température et celle-ci est variable dans la
couche. Pour ces raisons, dans un transfert par convection on écrit le flux de chaleur sous la
forme suivante:
Φ = h.S .(TF − TP )
où « h » est le coefficient thermique de convection (en W.m-2.K-1 ). On remarque que « h » a
la même dimension que le coefficient de transfert thermique global K. La résistance
thermique de transfert par convection RCONVECTION est donc égale à:
1
RCONVECTION =
h.S

2) Détermination du coefficient thermique de convection


Le problème de la convection est en fait de déterminer ce coefficient en fonction des
conditions d'écoulement du fluide, des caractéristiques géométriques des parois et des
éventuels changements d'état du fluide.
L'expérience est souvent la méthode apportant le plus d'informations sur la valeur de ces
coefficients. En effet certains facteurs sont parfois difficiles à connaître tels que l'état de
surface d'une paroi pour une ébullition.
Nous envisageons ici sommairement quelques cas.
a- circulation forcée d’un liquide à l’intérieur d’un tube cylindrique :
L’expérience montre que le coefficient de
convection dépend de :
- le diamètre intérieur de la canalisation d i
- la vitesse moyenne sur une section v moy
- la position « x » par rapport à l’entrée du
fluide dans la canalisation
- et des grandeurs caractéristiques du fluide :
masse volumique ρ , viscosité µ , conductivité thermique λ , et chaleur massique c p

A partir d’analyses dimensionnelles, on introduit 4 nombres sans dimension, qui vont


permettre le calcul de h :
ρ .v moy .d i
• le nombre de Reynolds (cf cours MECA-FLU) : Re =
µ
h.d i
• le nombre de Nusselt : Nu =
λ
cpµ
• le nombre de Prandtl : Pr =
λ

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x
• et un rapport
di
Les nombres de Nusselt, Prandtl et Reynolds caractérisent respectivement
l'échange thermique, les propriétés thermiques du liquide et le régime d'écoulement
du liquide. Le nombre x/ di est le terme représentatif des effets de bord: il n'intervient
donc plus quand on est suffisamment loin d'une des extrémités du tube.

Si on se trouve dans le cas d'un tube lisse avec écoulement turbulent, on utilise la relation de
Colburn:
Nu = 0,023 . Re0,8. Pr0,33
La relation est valable si:
10000 < Re < 120000 0,7 < Pr < 120 L / di > 60 (L est la longueur du tube)

Le calcul de Nu rend alors évident la calcul de « h ».

b- circulation forcée à l’extérieur d’un tube cylindrique

Ce cas constitue par exemple celui du calcul d’un


coefficient de convection externe hEXT pour le
transfert de chaleur entre la paroi extérieure d'un
tube cylindrique placé à l'intérieur d'un autre tube
cylindrique concentrique (échangeur monotubulaire)
et le liquide circulant dans l'espace annulaire.

On montre que la relation de Colburn s'applique en remplaçant le diamètre d i par le diamètre


hydraulique (dans ce cas c'est la différence des diamètres dans l'espace annulaire d e − d i ) et
en utilisant pour le calcul de Re la vitesse réelle du liquide (la section à considérer est la
section définie par l'espace annulaire).

c- circulation forcée normale à l’extérieur d’un tube cylindrique


On distingue 2 situations :
FAISCEAU ALIGNE FAISCEAU EN QUINCONCE

On montre que suivant si le faisceau de tubes comporte des tubes alignés ou en quinconce, le
coefficient de convection externe hEXT (transfert entre le liquide extérieur aux tubes et la
paroi extérieure de ces tubes) est différent. On obtient les relations suivantes:

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faisceau aligné:
Nu = 0,26 . Re0,6. Pr0,33
faisceau en quinconce:
Nu = 0,33 . Re0,6. Pr0,33
Ces valeurs différentes montrent que l'augmentation des turbulences améliore
le transfert thermique.

d- application : transfert dans un échangeur tubulaire


On examine deux tubes cylindriques concentriques de rayons ri et re et de longueur L. Un
liquide chaud circule dans le tube intérieur (température de mélange TC ) et un liquide froid
circule dans l’espace annulaire (température de mélange TF ).

Le transfert global de chaleur du liquide chaud au liquide froid s’effectue en trois phases de
transfert :

• convection dans le tube intérieur ( hint ) du


liquide chaud à la paroi intérieur du tube
intérieur
• conduction dans la paroi du tube intérieur ( λ )
• convection dans l’espace annulaire de la paroi
extérieure du tube intérieur au liquide froid
( hext )

En utilisant la propriété d’additivité des résistances thermiques en série entre les deux
liquides, on pourra en déduire le flux échangé entre les deux liquides :
2πL
Φ= .(TC − TF )
1 1 1 r 
+ + . ln ext 
hint .rint hext .rext λ  rint 

VI RAYONNEMENT ET CORPS NOIR


1) Notion d’angle solide
L’angle (en rad) est une variable qui vous est familière. Mais, on ne peut parler d’angle que
par rapport à 2 directions (problème plan…).
En physique, beaucoup de phénomènes sont liés aux
surfaces de corps. C’est à dire qu’il faut pouvoir
exprimer comment un observateur « voit » une surface.
Le physicien exprime cette notion par l’ANGLE
SOLIDE :
S
Ω= qui s’exprime en stéradians ( sr )

cours CIRA 1ère année 11 PASCAL BIGOT
En fait, à part dans quelques cas très simples, cette définition n’est pas exploitable. C’est
pourquoi, on introduit l’angle solide élémentaire :

On définit l’angle solide élémentaire G VRXVOHTXHOGHSXLV2RQYRLWODVXUIDFHélémentaire


dS en P par :
&
dS .u dS & &
dΩ = = u .n
OP ² r²
&
où n est un vecteur unitaire normale à la surface.

EXEMPLE DE CALCUL :
Cherchons sous quel angle solide est vue une calotte sphérique (rayon R) depuis son centre :
La surface élémentaire dS a une aire :
dS = 2πR.R. sin α .dα soit dS = 2πR ² sin α .dα
L’angle solide est donc :
θ θ
1
Ω = ∫ dΩ =
R ² ∫0
2πR ² sin α .dα = 2π (1 − cosθ )
0
Ce résultat permet de calculer l’angle solide sous lequel, d’un point on voit tout l’espace :
Cela revient à calculer l’angle solide sous lequel on voit toute la surface intérieure de la
sphère : θ = π ce qui donne
Ω ESPACE = 4π sr

2) Quelques grandeurs de photométrie énergétique


Les rayonnements électromagnétiques, qu’ils soient visibles (400 nm – 700 nm) ou non, ont
tous un point commun : « ils transportent de l’énergie », et cette énergie est appelée « énergie
rayonnante ». C’est le but de la photométrie que d’étudier ce type d’énergie.
Lorsque l’étude est menée par rapport à l’œil, on parle de PHOTOMETRIE VISUELLE,
sinon, c’est la PHOTOMETRIE ENERGETIQUE (ou objective).
Dans la suite, on s’intéresse à tous les types de détecteurs, autres que l’œil, les notions
développées sont donc à caractère énergétique.

a- flux énergétique :
il caractérise le rayonnement total émis dans toutes les directions par une surface émettrice S.
Si la surface S émet l’énergie dE pendant le laps de temps dt, alors le flux est :

dE
Φ= en J/s ou encore W
dt
Il est à remarquer que cette définition est indépendante de la longueur d’onde λ . C’est
pourquoi, on introduit aussi des grandeurs « monochromatiques » c’est à dire sur un intervalle
de longueurs d’onde [λ ; λ + dλ ] :

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Φλ = en W/m

b- émittance ou radiance :
le flux énergétique défini précédemment dépend de la surface émettrice, on peut s’affranchir
de cette dépendance en introduisant le flux énergétique par m² de surface, c’est la radiance, ou
émittance :
Φ
M = en W/m²
S
ainsi que l’émittance monochromatique :
dM
Mλ = en W/m3

c- intensité :

l’intensité I caractérise le flux énergétique émis par une surface


S dans une direction donnée u :
dΦ u
I=
dΩ en W/sr

d- luminance :
le flux énergétique émis par une source élémentaire dS
située en P, dans l’angle solide G DXWRXUGHODGLUHFWLRQ
PP’ faisant un angle θ avec la normale à dS peut
s’écrire sous la forme :
d ²Φ = L. cosθ .dS.dΩ
Le facteur « L » est nommée LUMINANCE de la
source et s’exprime en W.m-2.sr-1

On définit aussi une luminance monochromatique par :


dL
Lλ = en W.m-3.sr-1

e- relation entre émittance et luminance :



par définition, on a M =
dS
avec dΦ = d ² Φ = ∫ ∫ L. cosθ .dS .dΩ qui donne pour une

surface élémentaire dS : M = ∫ L. cos θ .dΩ

f- loi de Lambert :
« une source lumineuse satisfait à la loi de Lambert, si sa luminance L est indépendante
de la direction d’émission θ »
Alors, pour une telle source :
M = ∫ L. cosθ .dΩ en sommant sur le demi-espace faisant face à la source, et en se rappelant
que dΩ = 2π . sin θ .dθ , cette intégrale devient :

cours CIRA 1ère année 13 PASCAL BIGOT


π
π
 sin ²θ  2
M = L.2π .∫ 2 cosθ . sin θ .dθ = 2.π .L   = π .L
0
 2 0
En conclusion, pour une source satisfaisant à la loi de Lambert, l’émittance est reliée à la
luminance par l’équation simple : M = π .L
g- Définitions relatives à un récepteur :
Les définitions précédentes concernent les rayonnements émis depuis des sources lumineuses,
mais on peut introduire aussi des définitions concernant les récepteurs de rayonnement.
• l’éclairement : c’est l’homologue de l’émittance pour une source. L’éclairement est le
flux reçu par unité de surface réceptrice, en provenance de l’ensemble des directions :
Φ
E = INCIDENT
S RECEPTEUR

• les coefficients ou pouvoirs : lorsqu’un rayonnement frappe un corps (à une température


T) l’énergie de ce rayonnement se répartie ainsi
Une partie de l’énergie incidente est réfléchie, une
autre est absorbée, et enfin une troisième est
transmise.
Dans les solides, les ondes sont absorbées par les
premières couches moléculaires qu’elles rencontrent.
De plus il n’y a pratiquement pas d’énergie transmise.
Ces phénomènes restent des phénomènes de surface.

On introduit les pouvoirs réfléchissant, absorbant et filtrant nommés aussi coefficients de


réflexion, d’absorption et de transmission :
Φ ABS Φ REF Φ TR ANS
Φ INCIDENT = Φ ABS + Φ REF + Φ TR ANS soit : 1= + +
Φ INC Φ INC Φ INC
ce qui permet d’introduire les coefficients :
Φ ABS Φ REF Φ TR ANS
α= ; ρ= ; τ =
Φ INC Φ INC Φ INC

En fait, les coefficients introduits dépendent en plus de la température du corps, de la


longueur d’onde du rayonnement incident, ce que l’on rappelle par la notation :
αλ ; ρλ ; τλ
h- corps noir, corps gris, corps blanc :
à partir des coefficients définis ci-dessus, on peut distinguer, d’un point de vue
thermodynamique différents comportements
• le corps blanc : c’est un corps qui réfléchit la totalité du rayonnement qu’il reçoit.
Autrement dit :
ρλ = 1 ∀T , λ

cours CIRA 1ère année 14 PASCAL BIGOT


• le corps noir : c’est un corps qui absorbe la totalité du rayonnement qu’il reçoit.
Autrement dit :
αλ = 1 ∀T , λ

• le corps gris : c’est un corps qui absorbe le rayonnement de la même façon, quelque soit
sa longueur d’onde. Autrement dit :
αλ = α ∀λ pour une température donnée
Intérêt :
Les corps solides peuvent être considérés en général comme des corps gris par intervalle de
longueur d’onde.

A partir de cette constatation :


« un objet ordinaire éclairé par une source quelconque paraît
noir à la température ambiante s’il absorbe toutes les
radiations VISIBLES »
Le physicien a généralisé cette notion :
« un corps est noir s’il absorbe les radiations
électromagnétiques de toutes les longueurs d’onde »

3) Le corps noir
On pourrait penser qu'un corps ne saurait être rigoureusement noir. Il est cependant
possible de s'approcher de cette situation idéale. On se sert pour cela d'une cavité (à parois
internes absorbantes) percée d'un trou. On donne une forme assez irrégulière à la cavité de
sorte qu'un rayon pénétrant par le trou aura subi un nombre si élevé de réflexions avec
absorption que, s'il en ressort, ce sera avec une énergie infinitésimale.
C'est le trou lui-même qui présente alors toutes les caractéristiques d'un corps noir: il absorbe
toutes les radiations!

Le soleil est un assez bon exemple de corps noir, même si cet énoncé fait sourire.

REMARQUE :
On déduit immédiatement de cette définition qu'un corps noir est de couleur noire à la
température ordinaire. Imaginons un instant que l’œil devienne sensible au rayonnement
infrarouge, alors tous les objets qui nous entourent deviendraient lumineux à la température
ambiante.
Il n'y a aucun paradoxe: nous avons vu, en effet, qu'un corps émet et absorbe des radiations. Il
n'y a donc rien d'étonnant à ce qu'un corps noir puisse être chauffé à blanc. Il reste corps
noir.

4) Loi de Kirchoff

cours CIRA 1ère année 15 PASCAL BIGOT


Les lois concernant les liens entre ce qu'un corps peut émettre et absorber ont été édictées par
Kirchoff. Sans entrer dans les détails, disons quelques mots sur ce bilan. Pour cela,
considérons une enceinte imperméable au rayonnement et maintenue à une température fixe. A
l'intérieur nous plaçons un corps noir. Une fois l'équilibre thermique atteint, le corps noir
émet autant d'énergie qu'il en reçoit. Remplaçons par la pensée ce corps noir par un autre
corps moins absorbant, à la même température, donc en équilibre. Il recevra
évidemment le même rayonnement que son prédécesseur de la part de l'enceinte, mais ne
pourra en absorber qu'une fraction α < 1. La condition d'équilibre implique, donc, qu'il
émet moins de radiations que le corps noir, exactement dans ce rapport α .
On en déduit
1) que le corps noir est celui qui a le plus grand pouvoir émissif,
2) que le pouvoir émissif d'un corps est proportionnel à son pouvoir absorbant, la
constante de proportionnalité ne dépendant pas de la nature du corps, ni de la direction
considérée, mais seulement de la température et de la longueur d'onde.

Exprimée autrement cette loi de Kirchoff dit que :



à une température T donnée, = C ste quelque soit le corps considéré ! !
αλ
Pour le corps noir, comme α λ = 1 pour chaque longueur d’onde, on en déduit que la constante
est M λ ,CN émittance monochromatique du corps noir.

= M λ ,CN
αλ
Ce qui justifie pleinement l’intérêt de l’étude du corps noir……..

On peut encore résumer cette loi en disant que le corps noir est le meilleur absorbeur mais
aussi le meilleur émetteur de radiations électromagnétiques pour une température donnée.

Cas particulier des corps gris :


Nous avons vu que les corps gris sont caractérisés par un coefficient d’absorption qui ne
dépend pas de la longueur d’onde. Ce qui se traduit par :
∞ ∞ ∞
M TOTALE = ∫ M λ d λ = ∫ α .M λ ,CN dλ = α ∫ M λ ,CN dλ
0 0 0
qui amène à :
M TOTAL ,GRIS = α TOTAL .M TOTAL ,CN
l’émittance totale d’un corps gris à T est égale à l’émittance totale du corps noir, à T
multipliée par son coefficient d’absorption total.

5) Rayonnement du corps noir


L’émittance monochromatique d’un corps noir est donnée par la loi de PLANCK (1900) :
−5
C .λ
λM = 1
C2
λ .T
e −1
où les deux constantes C1 et C 2 ont pour valeur :

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• C1 = 3,742.10 −16 W .m −2
• C 2 = 1,4385.10 −2 m.K
La loi de Planck permet de tracer les courbes isothermes représentant les variations de
M λ ,CN en fonction de la longueur d’onde pour diverses températures :

De cette loi de Planck, on peut déduire 2 lois très importantes (en fait, ces deux lois avaient
été découvertes expérimentalement avant la formulation du corps noir par Planck) :

• LOI DE WIEN :
La longueur d’onde du maximum d’émission, λ MAX varie en sens inverse de la température du
corps noir selon la loi :

λ.MAX .T = 2897.10 −6 m.K

• LOI DE STEFAN-BOLTZMANN :

M TOTALE ,CN = σ .T 4
Où σ est la constante de Stefan-Boltzmann et vaut :
σ = 5,672.10 −8 W .m −2 .K −4

REMARQUE SUR LES COURBES DE PLANCK :


Un calcul montre que plus de 95 % du rayonnement d’un corps noir se fait pour l’intervalle de
λ λ
longueurs d’onde : [ ;10. ]
2 2

6) Rayonnement des corps non-noirs


a- facteur d’émission ou émissivité :
on définit les propriétés émissives des corps réels par rapport aux propriétés émissives du
corps noir dans les mêmes conditions de température, et de longueur d’onde. Ainsi, on pose :

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Mλ M TOTAL
ελ = et ε TOTAL =
M λ , CN M TOTAL,CN
D’après la loi de Kirchoff, on obtient que :
αλ = ελ

b- cas des corps gris :


par définition, pour de tels corps, α λ = α TOTAL , on en déduit que :
ε λ = ε TOTAL
résultat qui implique :
M TOTAL = ε TOTAL .M TOTAL,CN = ε TOTAL .σ .T 4

Exemple de l’influence de l’émissivité sur l’émittance :

Maintenant que nous avons un modèle théorique sur la façon dont est émis le rayonnement,
nous pouvons aborder le problème de l'échange d’énergie par rayonnement.

VII ECHANGE D’ENERGIE PAR RAYONNEMENT


Nous allons envisager quelques cas simples, mais qui permettrons une approche des faits
réels, et nous verrons deux applications de ce type d’échanges.

1) Corps noir dans une cavité noire


Le corps noir (1) dans la cavité du corps noir (2) ne reçoit pas
toute l’énergie émise par la cavité. Une partie est bien reçue
par (1), mais, une autre est restituée à (2).
On introduit un « FACTEUR DE FORME », noté F2→1
nécessairement < 1, pour traduire la fraction d’énergie
réellement interceptée par le corps noir (1).
Ainsi :

cours CIRA 1ère année 18 PASCAL BIGOT


Φ échangé = Φ émis − Φ reçu
par1 par1 par1

Remarquons qu’en respectant les conventions adoptées pour la thermodynamique, nous


aurions dû écrire :
Φ échangé = Φ reçu − Φ émis puisque ce sont les quantités reçues qui devraient être comptées
par1 par1 par1
positivement…………Il semblerait que la convention unanimement prise dans les échanges
par rayonnement soit inversée… ! ? Nous nous plierons à cette convention.

Donc , Φ échangé = S1σT1 − F2→1 .S 2σT2


4 4
d’après la loi de Stefan-Boltzmann.
par1

En se plaçant dans le cas particulier où T1 = T2 , donc pas d’échange, la relation devient :


Φ échangé = 0 = σT14 .( S1 − F2→1 S 2 ) ce qui implique que : S1 = F2→1 S 2
par 1

Au final :

Φ échangé = S1 .σ .(T14 − T24 )


par1

Insistons sur la remarque faite ci-dessus : si T1 > T2 on a un flux rayonné positif, qui
correspond à une puissance rayonnée vers l’extérieur…..

2) Echange entre 2 corps noirs


Il faut ici introduire deux facteurs de forme :
• F2→1 pour caractériser la partie du flux émis par (2)
et qui est bien interceptée par (1)
• F1→2 qui sert à caractériser cette fois la partie du
flux émis par (1) et arrivant bien sur (2).

Le flux échangé par (1) avec (2) s’exprime par :

Φ échangé = Φ émis − Φ reçu = Φ1→2 − Φ 2→1 = F1→2 .S1.σ .T14 − F2→1 .S 2 .σ .T24
par1 par 1 par 1
En exploitant le cas particulier où les deux températures sont nulles, (pas d’échange), on
obtient :
0 = F1→2 .S1 .σ .T14 − F2→1 .S 2 .σ .T14 ce qui donne :
F1→ 2 .S1 = F2→1 .S 2
Finalement :
Φ échangé = F1→2 .S1 .σ .[T14 − T24 ]
par 1

3) Cas général : échange entre 2 corps gris


Les corps présents dans cet échange sont gris.

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Ils sont donc caractérisés par :
• leur émissivité respective, assimilable à leur absorption : α 1 et α 2
• leur facteur de forme respectif : F1→2 et F2→1

On peut cette fois ci écrire :


Φ échangé = Φ envoyé − Φ reçu soit :
par1 sur 2 de 2

Φ échangé = F1→2 S1α1α 2σT14 − F2→1 S 2α 2α1σT24


par1

Là encore, tirons une information du cas particulier des


deux températures égales :

F1→ 2 S1 = F2→1 .S 2 relation que nous avions déjà obtenue précédemment.


En définitive :

Φ échangé = α 1 .α 2 .F1→ 2 .S1 .σ .[T14 − T24 ]


par 1avec 2

4) Applications
a- effet de serre :
Le spectre de transmission du verre montre que
toutes les longueurs d’onde inférieures à 3P
sont transmises intégralement (verre
totalement transparent). Par contre, au-delà de
POHYHUUHHVWSDUIDLWHPHQWDEVRUEDQW OH
verre est un « corps noir » dans cette fenêtre de
longueurs d’onde).
Soit le dispositif représenté ci-contre :
Le flux solaire traverse intégralement la plaque
de verre et se trouve absorbé intégralement par
la couche noir qui s’échauffe.
Cette couche noircie réémet à son tour un rayonnement, mais, comme elle s’est échauffée
sous l’action du rayonnement solaire, ce rayonnement réémis vers la plaque de verre est dans
l’infrarouge lointain. Et donc, il est absorbé par la plaque de verre (situation
dissymétrique… !) qui va émettre à son tour une partie aussi dans l’I-R (moitié vers
l’extérieur, moitié vers l’intérieur du dispositif).
Les bilans de flux, à l’équilibre, donnent :
• pour la plaque noire :
Φ SOLAIRE + Φ VERRE = Φ PLAQUE _ NOIRE
• pour le verre :
1
Φ PLAQUE _ NOIRE = Φ VERRE
2
qui amène à :
Φ PLAQUE _ NOIRE = 2.Φ SOLAIRE
c’est l’effet de serre !

cours CIRA 1ère année 20 PASCAL BIGOT


b- isolation thermique :
voir exercice n°7 de la série EXERCICES-THERMO-IV

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THERMO 3

ECHANGEURS DE
CHALEUR

Le (court) chapitre qui suit s’appuie sur deux cours trouvés sur le NET :

• le cours de M. Philippe Triboulet, Lycée Niepce, Chalons sur Saône :


www.educnet.education.fr/rnchimie/gen_chim/ triboulet/rtf/thermiq.pdf

• le cours de M. Yves Jannot :


www.lept-ensam.u-bordeaux.fr/principal/annuaire/ pages_perso/jannot/chapitre5.pdf

ainsi que le cours d’un de mes anciens collègues (bonne retraite à lui…) :
• le cours de M. Robert MAHEO, lycée Marie CURIE, Nogent-sur-Oise

I LES DEUX TYPES D'ÉCHANGEUR DE CHALEUR


1) Généralités
Le but d'un échangeur de chaleur est de transférer de la chaleur entre un fluide de service
(eau, vapeur d'eau, fluide thermique) et un fluide procédé qui constitue le produit intéressant
de la fabrication.
Dans la pratique deux cas généraux se produisent:
• l'échangeur disponible étant connu (type, surface), on veut savoir s'il peut convenir pour
fournir ou enlever un flux de chaleur déterminé à un fluide procédé dont on connaît le
débit et les températures d'entrée et de sortie qui sont imposées. On calcule alors par un
bilan thermique le débit de fluide de service qui permettra d'effectuer ce transfert à partir
des températures d'entrée et de sortie de ce fluide (imposées dans la pratique si on utilise
de l'eau du réseau). Il est alors possible de déterminer le coefficient de transfert thermique
global K nécessaire. On vérifie ensuite que le coefficient K calculé à partir des relations
de transferts thermiques (calculs entre autres des coefficients de convection) est bien
supérieur à celui déterminé à partir des données générales sur les fluides et la surface
totale de l'échangeur

• on souhaite calculer l'échangeur qui permettra de fournir ou enlever à un fluide procédé un


certain flux de chaleur (débit, températures d'entrée et de sortie connus du fluide procédé).
On raisonne comme plus haut concernant le fluide de service et il devient alors possible de
déterminer la surface d'échange nécessaire en estimant a priori un coefficient de transfert
thermique global K. On vérifie alors aussi par des calculs si la valeur de K supposée est
correcte.

Dans ces deux cas, si les solutions ne conviennent pas il faut reprendre les calculs depuis le
début en modifiant les hypothèses jusqu'à obtenir une solution satisfaisante. Cette procédure
itérative est actuellement réalisée par des programmes informatiques.

cours CIRA 1ère année 22 PASCAL BIGOT


2) Modes de fonctionnement des échangeurs
On se place pour simplifier dans le cas d'un échangeur type liebig de longueur L avec deux
tubes concentriques. Le fluide froid circule dans le tube intérieur et le fluide chaud dans le
tube extérieur. Les fluides froid et chaud sont respectivement définis par les grandeurs
δmF δmC
suivantes: débits massiques ( q m , F = q
et m ,C = ), chaleurs massiques moyennes
δt δt
( c p , F et c p ,C ) et températures d'entrée ( Te , F et Te ,C ) et de sortie ( Ts , F et Ts ,C ).

Deux types de circulation sont possibles:

la FLUFXODWLRQà courants parallèles ou co-courant (ou antiméthodique) :

la circulation à contre-courant (ou méthodique) :

Le fonctionnement à courants parallèles est possible seulement si Ts , F < Ts ,C !


Dans le cas contraire l'échange n'est pas possible avec ces températures de sortie.

Dans le fonctionnement à contre-courant la différence de température entre les deux fluides


est à peu près constante dans l'échangeur. La température de sortie du fluide froid peut
parfaitement être supérieure à la température de sortie du fluide chaud.
L'échange à contre-courant permet l'échange d'une plus grande quantité de chaleur qu'à co-
courant : il est donc le plus utilisé.
Néanmoins dans le cas de produits thermosensibles la circulation à co-courant est préférable,
en effet la température de paroi du fluide procédé à réchauffer est toujours plus éloignée de la
température du fluide de service ce qui diminue les risques de surchauffe locale dues à des
températures de paroi élevées.

cours CIRA 1ère année 23 PASCAL BIGOT


L’évolution des températures est schématiquement :
• pour le type co-courant :

• pour le type contre-courant :

L'échange à contre-courant permet l'échange d'une plus grande quantité de chaleur qu'à co-
courant: il est donc le plus utilisé. Néanmoins dans le cas de produits thermosensibles la
circulation à co-courant est préférable: en effet la température de paroi du fluide procédé à
réchauffer est toujours plus éloignée de la température du fluide de service ce qui diminue les
risques de surchauffe locale dues à des températures de paroi élevées.

II DIMENSIONNEMENT D’UN ECHANGEUR DE CHALEUR


1) Relations générales
Dans les calculs effectués ici, on ne tient pas compte des pertes thermiques vers l’extérieur, il
n’y a pas de changement de phase, et les seuls transferts envisagés sont ceux de conduction et
de convection (rayonnement négligeable).

En appelant h1 le coefficient de transfert par convection du fluide chaud vers la surface


interne S1 du tube, et h2 celui de la surface externe S 2 vers le fluide froid, le transfert
thermique peut s’écrire (cf. chapitre précédent) :

cours CIRA 1ère année 24 PASCAL BIGOT


r 
ln e 
TINT − TEXT
=  i
r
Φ = h1 .S1 .(T fluide ,C − TINT ) = h2 .S 2 .(TEXT − T fluide , F ) = avec RTH
RTH 2πLλ
ce qui donne, en sommant les différences de température :
T fluide ,C − T fluide , F = (T fluide ,C − TINT ) + (TINT − TEXT ) + (TEXT − T fluide , F )
c’est à dire, en supposant que l’épaisseur de la paroi est suffisamment mince pour confondre
les surfaces intérieure et extérieure (notées maintenant « S ») :
1 1 1
T fluide ,C − T fluide , F = Φ. .( + S .RTH + )
S h1 h2

En utilisant la forme donnée au chapitre précédent, on écrit le coefficient de transfert global :

1 1 1
= + + S .RTH
K G h1 h2

Et l’expression générale du flux échangé est alors :

Φ = K G .S .(T fluide,C − T fluide, F )

Remarquons qu’assez souvent le terme de conduction S.RTH est négligeable devant les termes
de convection.

Le problème que nous avons maintenant est que les températures des fluides chaud et froid ne
sont pas constantes au cours du temps…….

2) Cas de l’échangeur à co-courant


Nous allons déterminer le flux échangé sur un tronçon élémentaire du tube, puis par
intégration, nous allons cherché par quelle expression il faut remplacer le terme
(T fluide ,C − T fluide , F ) dans l’expression ci-dessus…….
En « L », le fluide chaud est à une température
TC et le fluide froid est à TF . On note ∆T
cette différence de température.
Le diamètre du tube de l’échangeur est noté
« D ».
Le coefficient global de l’échangeur est noté
KG .
Intéressons nous à l’échange dΦ qui se fait
entre les longueurs L et L+dL de l’échangeur :

sur la longueur élémentaire dL est transféré :


dΦ = K G .dS .∆T = K G .π .D.dL.∆T
le différentiel de températures permet d’écrire :

cours CIRA 1ère année 25 PASCAL BIGOT


∆T = TC − TF ==> d ( ∆T ) = dTC − dTF
le flux échangé s’écrit :
dΦ = − q m ,C .c p ,C .dTC = + qm , F .c p , F .dTF
ce qui permet d’écrire :
− dΦ dΦ
dTC = et dTF =
q m ,C .c p ,C q m , F .c p , F
ainsi :
1 1
d (∆T ) = − dΦ.( + )
q m ,C .c p ,C q m , F .c p , F
qui peut être intégré entre l’entrée et la sortie de l’échangeur :

SORTIE
1 1
∫ d (∆T ) = ∫
SORTIE
− dΦ.( + )
EN TR EE
EN TR EE q m ,C .c p ,C q m , F .c p , F
ce qui donne :
1 1
(∆T ) SORTIE − (∆T ) EN TR EE = −Φ.( + ) (E)
q m,C .c p ,C q m, F .c p , F

Par ailleurs :
d (∆T ) = −dΦ.(
1
+
1
) et dΦ = K G .π .D.dL.∆T
q m,C .c p,C q m, F .c p , F
combinées permettent d’obtenir :
d (∆T ) 1 1
= − K G .π .D.( + ).dL.
∆T q m ,C .c p ,C q m , F .c p , F
à intégrer entre l’entrée et la sortie et en exploitant (E) :
 ∆TSORTIE  (∆TEN TR EE − ∆TSORTIE )
ln  = − K G .S .
 ∆TEN TR EE  Φ
on a finalement :

∆TEN TR EE − ∆TSORTIE
Φ = K G .S .
 ∆T 
ln EN TR EE 
 ∆TSORTIE 
On voit donc qu’on peut se ramener à l’expression annoncée dans le paragraphe 1) à condition
d’utiliser la moyenne logarithmique des températures :

∆TEN TR EE − ∆TSORTIE
L.M.T.D. : T fluide ,C − T fluide , F =  ∆T 
ln EN TR EE 
 ∆TSORTIE 
Avec (cf figure ci-dessus) :
∆TEN TR EE = Te ,C − Te , F et ∆TSORTIE = Ts ,C − Ts , F

cours CIRA 1ère année 26 PASCAL BIGOT


Nous retiendrons donc la forme générale :
Φ = K G .S .LMTD
3) Cas de l’échangeur à contre-courant
Nous ne ferons pas la démonstration
dans ce cas. Elle est similaire à la
précédente.
LE RESULTAT EST LE MEME
QUE CI-DESSUS, avec :

∆TEN TR EE = Te ,C − Ts , F

∆TSORTIE = Ts ,C − Te ,F

4) Résumé
La méthode de MLTD (Moyenne Logarithmique du Différentiel de Température) consiste à :

• calculer le flux échangé entre les 2 fluides :


Φ = q m ,C .c p ,C .(Te ,C − Ts ,C ) = q m , F .c p , F .(Ts , F − Te , F )

• calculer la MLTD :
∆Ts − ∆Te
∆Tm =
 ∆T 
ln s 
 ∆Te 

• en déduire la surface extérieure S 2 par :


Φ
S2 =
h.∆Tm

III TECHNOLOGIE DES ÉCHANGEURS DE CHALEUR

1) Echangeurs tubulaires
Ils sont constitués de deux parties:
• un faisceau tubulaire de deux à plusieurs centaines de tubes soudés à leur extrémité sur une
plaque
• une calandre (tube cylindrique de gros diamètre) dans laquelle est placé le
faisceau tubulaire. Aux extrémités sont fixées les calottes qui servent de collecteur
pour le fluide circulant dans les tubes.

cours CIRA 1ère année 27 PASCAL BIGOT


Ces échangeurs ne sont pas très intéressants pour les échanges thermiques entre deux liquides.
On a vu que le coefficient de transfert par convection liquide - paroi dépendait de Re0,8 donc
de la vitesse v0,8.
Il n'est donc pas rentable de vouloir augmenter les vitesses de circulation à l'extérieur des
tubes où la vitesse, à débit égal, est beaucoup plus faible qu'à l'intérieur. La vitesse à
l'extérieur des tubes limite donc toujours la valeur du coefficient de transfert global.
Par contre ces échangeurs prennent tout leur intérêt pour des échanges vapeur - liquide. Le
coefficient de transfert par convection vapeur - paroi lors d'une condensation est plus élevé
que dans le cas d'un transfert liquide - paroi où il n'y a pas de changement de phase. Il ne
dépend pas directement de la vitesse de la vapeur : on peut donc faire circuler sans
inconvénient la vapeur autour des tubes et bénéficier d'une vitesse élevée du liquide à
l'intérieur des tubes.

2) Echangeur à plaques

Ils sont constitués d'un empilement de plaques rainurées


entre lesquelles circulent alternativement l'un ou l'autre
liquide.
Ils présentent l'avantage d'offrir des coefficients de
transfert globaux élevés même avec des vitesses de
liquide faibles grâce à une forte turbulence.
Ils complètent donc bien les échangeurs tubulaires dans
le cas d'échanges liquide - liquide. Ils présentent de plus
des surfaces d'échange élevées pour un encombrement
minimal. Le démontage des plaques pour le nettoyage
est également aisé.
Par contre ils sont la cause de pertes de charges
importantes ce qui augmente leur coût de
fonctionnement.

cours CIRA 1ère année 28 PASCAL BIGOT

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