Cours de Droit de La Publicité Et de La Concurrence
Cours de Droit de La Publicité Et de La Concurrence
Cours de Droit de La Publicité Et de La Concurrence
REPUBLIQUE DU BENIN
MINISTERE DE LENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
Licence
MODULE
Anim par :
Mr DEHOTIN W. Modeste
Doctorant en droit
Gestionnaire de Projet
Consultant en Gestion dEntreprise
Enseignant / Formateur
Tl. 97 07 58 56
PROLEGOMENES
d., 1990. M.C. BoutardLabarde et G. Canivet, Droit franais de la concurrence, 1994. A. et G. Decocq, Droit de la concurrence
interne et communautaire, 2002- C. Lucas de Leyssac et G. Parlani, Droit du march, 2002.-M. MalaurieVignal, Droit interne de la concurrence, 1996.
Avant coup, le march peut tre dfini comme un lieu de concurrence homogne :
le lieu de confrontation entre loffre et la demande de produits ou services
substituables, cest--dire actuellement ou potentiellement en concurrence.
Le droit du march nest pas trs dfini. Mais le droit du march est le droit
qui tend rgir les oprations et les oprateurs sur le march. Le march est
le lieu o se rencontre loffre et la demande ; sur ce march on va trouver des
consommateurs et les entreprises qui offrent. Les entreprises doivent tre loyales
entre elles.
Dans ce droit du march, on trouve essentiellement deux branches du droit : le
droit de la consommation ; le droit de la distribution et on trouve galement le droit
de la concurrence.
La question quon se pose est : le droit du march, le droit conomique est-il un droit
unitaire ou sagit-il dune juxtaposition de droits spciaux ? Lide est ce quil y a une
cohrence entre ces droits. Pour rpondre cette question on revient aux fonctions
du droit de march
Il existe deux fonctions du droit du march :
- Il doit garantir lexistence de la concurrence entre entreprise : on considre que la
concurrence entre entreprises est une condition du bon fonctionnement de
lconomie. Cette premire fonction est essentiellement la fonction du droit de la
concurrence
- Il doit protger les citoyens, consommateurs contre les entreprisses en concurrence
pour la conqute des marchs. Cest essentiellement la fonction du droit de la
consommation.
A la lumire de ces fonctions, il peut y avoir une opposition entre le droit de la
concurrence et le droit de la consommation. C'est--dire que certains auteurs
affirment que le droit de la concurrence et celui de la consommation suivent des
finalits diffrentes.
Pour certains, le droit de la concurrence rgle les rapports entre les entreprises et
le fonctionnement du march. Alors que le droit de la consommation tend organiser
les relations entre les consommateurs et les fournisseurs de biens et de services.
Aujourdhui, on saperoit quil existe une vritable complmentarit entre le droit
de la concurrence et le droit de la consommation. On saperoit par exemple que la
protection des consommateurs contre les tromperies ou les comportements abusifs
de certains professionnels protgent en mme temps les concurrents qui sont loyaux.
A linverse le dveloppement dune concurrence loyale incite les entreprises fournir
sur le march des produits et services de meilleures qualits et un meilleur prix
pour les consommateurs.
Le consommateur est une notion importante en droit de la concurrence puisque
cette notion permet de dterminer en droit de la concurrence ce quon appelle le
march pertinent. Lorsquon veut apprcier en droit de la concurrence le
comportement dune entreprise, on lapprcie sur une partie du march. Il y a une
vritable complmentarit entre droit de la concurrence et droit de consommation.
Le droit de concurrence va sintresser lensemble des consommateurs, en tant que
masse, et non un consommateur prit individuellement.
Entre ces deux conceptions, il existe une voie mdiane qui est que le droit doit
prendre en compte lconomie mais dans un systme dmocratique, il est
concevable que le droit puisse rglementer lconomie. Beaucoup dauteurs
considrent que la recherche dun quilibre entre la libert conomique et une
solidarit entre les personnes est ncessairement dlicate et sources de tension.
- Linfluence des thories conomiques sur le droit de la concurrence
Le droit de la concurrence est influenc par certaines thories conomiques. La
concurrence pure et parfaite : dans la logique de concurrence pure et parfaite, le
droit de la concurrence doit abolir toutes les barrires daccs un march. Cest
seulement cette condition que lon arrive une situation optimale notamment pour
les consommateurs car ce systme doit aboutir la formation des prix les plus bas.
Certaines conditions doivent tre remplies pour le fonctionnement de cette thorie :
Le march doit tre transparent : c'est--dire que les agents conomiques, les
consommateurs doivent avoir une information complte sur la situation du march.
Le march doit tre atomistique : on doit y avoir un grand nombre
dentreprise de taille peu prs quivalente pour quaucune ne puisse elle seule
influencer le march.
Le march doit tre homogne : les produits commercialiss sur le march
doivent tre identiques ou substituables.
La ralit correspond mal la thorie de la concurrence pure et parfaite. On
saperoit que labsence de rgle de concurrence entrane non pas une concurrence
libre mais des comportements et des situations qui auraient tendance paralyser la
concurrence. Le modle de la concurrence pure et parfaite a un caractre idaliste.
Aujourdhui, ce sont plus les thories conomiques qui partent du principe que de
Mais il repose sur trois principes : la concurrence doit tre loyale, libre et quilibre.
FICHE IIDELOYALE
LAPPLICATION
DE
LA
THEORIE
DE
LA
CONCURRENCE
Le cours est intitule droit de la concurrence a pour objectif de donner une vue
synthtique de lensemble des rgles relatives au maintient dune concurrence
suffisante sur le march et lexercice loyal de la comptition conomique : cest la
concurrence crit Montesquieu qui met un prix juste aux marchandises et
qui tablie les vraies rapports entre elles .
La concurrence dsigne la situation dans laquelle plusieurs offreurs actuels ou
potentiels sont en mesure de se disputer une mme clientle sur un march donn.
Les offreurs sont non seulement les producteurs, mais aussi les distributeurs
intermdiaires ou finals, tandis que la clientle stend la fois des clients
intermdiaires et des consommateurs finals.
Pour attirer elle cette clientle, les entreprises sont incites lui offrir un meilleur
accord, qualit/prix.
A linverse, la concurrence fait a priori dfaut lorsquun seul offreur domine le march
ou lorsque plusieurs offreurs y coordonnent leur stratgie.
Le risque est alors grand que les prix ne soient fixs un niveau artificiellement
lev, les rapports entre les marchandises a mme de satisfaire les besoins de la
clientle se trouvant par ailleurs fauss. Cest contre cette dernire situation que le
droit de la concurrence entend lutter.
Il apparait clairement quil est ncessaire de protger et de rglementer la
concurrence. Un rgime juridique domin par le principe de la libert du commerce et
de lindustrie pourrait thoriquement se passer dune rglementation de la
concurrence. En effet, les commerants mdiocres devraient tre limins par le libre
jeu des rgles du march puisque les clients traitent avec celui qui vend le moins
chers et qui offre les produits de meilleure qualit. Ce point de vue demeure tout de
mme utopique.
La transparence du march, condition essentielle de la concurrence existe rarement.
Malgr la normalisation, la concurrence portant sur la qualit des produits jouent
difficilement. Seuls les acheteurs professionnels sont en mesure de comparer cette
qualit. La concurrence sur les prix sopre plus aisment, mais le client ne connait
pas toujours tous les prix pratiqus un moment donn sur le march. Le lgislateur
doit donc intervenir pour permettre la concurrence de jouer.
Lexprience enseigne quune concurrence absolument libre engendre le dsordre et
fini par se dtruire elle mme car dlimination en limination elle aboutit la
cration de monopole. Or il faut que la libert soit bnfique pour tous et pas
seulement pour quelques uns.
De plus, ce nest pas toujours le meilleur qui gagne, car la loi du renard libre dans le
poulailler libre est gnratrice de dsordre et dinjustice. A tout prendre,
paradoxalement au rve des conomistes libraux, la concurrence nest pas un tat
naturelle, spontan et normale. Une conomie de concurrence nest pas une
conomie de facilit. Elle oblige les producteurs innover et abolir la qualit de
leur produit, au lieu de vivre dans la quitude dune chasse gard. Elle contraint les
I-
LIMITATION
A-
LA CONFUSION
La confusion dsigne le fait pour une entreprise de crer dans lesprit du public un
risque de confusion entre elle et une autre. Ce qui suppose en principe quelle oprent
sur le mme march. La confusion est donc le rsultat dun acte dimitation dloyale.
Elle procde de limitation dun signe non banal et non protg. Limitation doit
porter sur un signe non banal relatif lidentit de lentreprise ou lorigine de ses
produits. Tel nest pas le cas des signes qui rsultent de la nature des choses ou
dune rglementation particulire.
Pour faire simple, la confusion permet de profiter du prestige du concurrent en
imitant sa marque ou ses produits. Est galement susceptible de crer une confusion
sur lidentit de lentreprise limitation dune campagne publicitaire ds lors quelle
prsente le degr doriginalit requis. Elle permet enfin dinduire une imitation des
produits appartenant une entreprise. Du moment que deux produits ont une
apparence extrieure qui permet de les confondre, peut importe que leur qualit
intrinsque les distinguent dans la mesure o le consommateur dattention
moyenne nest pas mesure deffectuer un examen technique susceptible de rvler
les diffrences .
Encore faut-il que limitation crer une confusion dans lesprit du public ce qui nest
pas requis lorsque lacte est parasitaire.
B- Le parasitisme
II-
LAGRESSION
A-
LE DENIGREMENT
B-
LA DESORGANISATION
qui se borne la comparaison des prix auxquels des produits identiques sont vendus,
dans les mmes conditions, par des commerants diffrents, contribuant assurer la
transparence dun march soumis la concurrence .
Il suit de ce qui prcde que la publicit comparative a donc quitt lorbite de la
concurrence dloyale pour venir se loger dans le droit de la consommation.
suppose que la concurrence est libre : elle consiste en lemploi dun procd
irrgulier. La victime de la concurrence dloyale peut alors intenter une action en
concurrence dloyale (I) pour obtenir la cessation des actes dloyaux (II).
I-LA NATURE DE LACTION EN CONCURRENCE DELOYALE
Il sagit dune action rsiduelle (A) mais aussi dune action en responsabilit civile
(B)
A-
B-
Laction en concurrence dloyale peut tre intente pour obtenir la cessation des
actes dloyaux, le cas chant lexercice de laction suppose lidentification pralable
de ses titulaires (A) et la rparation du prjudice caus (B).
A-
Une action individuelle en concurrence dloyale est susceptible dtre intent par la
victime, personne physique ou personne morale, des actes dloyaux. Ouverte aux
seuls concurrents de lauteur des manuvres dloyales, laction a t tendue par
certains arrts aux entreprises non concurrentes. Elle tend aborder la concurrence
dloyale dans la catgorie plus vaste des pratiques commerciales dloyales.
Lexercice dune action collective est plus alatoire. Certes, une telle action pourra
tre intente par un syndicat professionnel ds lors que les agissements dloyaux
portent atteinte aux intrts collectifs de la profession. Pour
le surplus, les
associations de consommateurs agres ne peuvent agir ce jour que pour
exercer les droits reconnus la partie civile relativement aux faits un portant un
prjudice direct ou indirect lintrt collectif des consommateurs .
B-
1- Sujets primitifs
En principe une seule personne est vise par la clause de non concurrence.
Ex : un dentiste qui cde son cabinet mdical. Il sengage vis vis de son remplaant
ne pas lui faire concurrence.
Parfois deux ou plusieurs personnes peuvent sengager mutuellement ne pas se
faire concurrence. Dans ce cas, ces clauses sapparentent des clauses de
rpartition du march et elles sont illicites au regard des exigences du droit de la
concurrence. Exemple : la clause de la rpartition de march = dans un village le
grant du dbit de boisson et un boulanger se mettent daccord. Chacun sengage
envers lautre. Le grant du dbit de boisson sengage ne pas faire faire
concurrence au boulanger en vendant les croissants. En contrepartie le boulanger
sengage ne pas vendre de boissons et les sandwichs et de viennoiserie. On a donc
une obligation de non concurrence. Sauf que sur le march particulier il y a une
rpartition du march .
De faon plus exceptionnelle, certains tiers peuvent tre intgrs dans lengagement
de non concurrence. Une partie peut sengager ne pas exercer dactivit
susceptible de concurrencer certains tiers. Ex : Hypothse des colocataires dun
mme bailleur.
Dans le cadre dun bail commercial, un commerant locataire peut sengager envers
son bailleur en contrepartie dune exclusivit professionnelle son profit ne pas
concurrencer les autres locataires du mme immeuble. Ces clauses sont possibles
mais peuvent avoir un effet limit : il existe en matire de baux commerciaux une
possibilit pour le locataire de demander une dspcialisation totale ou partielle.
Cette dspcialisation est dordre public.
La clause de non concurrence doit tre limite quant lactivit interdite ; c'est-dire que lactivit interdite par la clause doit tre prcisment dfinie. On ne peut
pas interdire la personne toute activit commerciale.
Ex : Si une clause est insre lors de la cession dun fonds de commerce lobligation
de non rtablissement du vendeur ne peut concerne que lactivit faisant lobjet du
fonds cd ou voir des activits similaires. Mais il ne serait pas lgitime une clause
interdisant dexercer le commerce.
La clause de non concurrence doit tre limite dans lespace et/ ou dans le
temps. Parce que la Cour de cassation admet la licit de la clause ds lors quelle
est limite dans le temps ou dans lespace.
Aujourdhui, on observe une tendance de la jurisprudence exiger que la clause de
non concurrence soit limite la fois dans le temps et dans lespace. Donc la
limitation dans le temps et la limitation dans lespace sont 2 conditions cumulatives
(arrt du 10juillet 2002).
b- La justification de la clause
En matire sociale (clause de non concurrence insre dans un contrat de travail
post-contractuel) une clause de non concurrence nest licite que si elle est
indispensable la protection des intrts lgitimes dun employeur = Cassation,
sociale 14 mai 1992.
Peu peu les jurisprudences civiles et commerciales ont tendues cette exigence
lgitime quelque soit le contrat. Cela veut dire que dans les autres contrats la clause
doit avoir t stipule dans lintrt lgitime dun contractant pour lviter une
concurrence anormale et dangereuse. On dit que la restriction de libert ne doit pas
excder les limites fixes par lintrt lgitime du crancier sinon la clause est
annule Arrt Cour de cassation, Commercial, 4 janvier 1994 (Dalloz 1995, note de
Sera).
Dans le prolongement de cette condition dintrt lgitime, il y a une autre
condition qui tient la proportionnalit entre ltendue de la clause et lintrt
lgitime du crancier.
Il doit donc exister une proportionnalit entre ltendue de la clause et lintrt
lgitime du crancier. Cette proportionnalit est trs apparente dans larrt de la
chambre sociale du 14 mai 1992.
Les faits : un salari (laveur de vitre) a t embauch par une socit de nettoyage.
Dans son contrat, il y avait une clause qui prvoyait une exploitation dexploiter
directement ou indirectement une entreprise identique ou similaire pendant 4 annes
dans un dpartement du Lotte, les dpartements limitrophes ou dans tous les
dpartements o lentreprise crerait ou exploiterait une agence .
Cette clause a t dclare illicite. La Cour a releve que en raison des fonctions du
salari la clause de non concurrence ntait pas indispensable la protection des
intrts lgitimes
de lentreprise . On peut dire que la clause ntait pas
proportionne aux intrts lgitimes du crancier.
Le raisonnement adopt par les juges tait de dire que le laveur de vitre navait pas
eu de contact avec toute la clientle, et navait pas de fonction. On ne voyait pas
quel tait lintrt pour le crancier dinsrer une telle clause parce quil ny avait pas
de risque puisque ce laveur de vitre lui fasse concurrence. Lemployeur navait donc
pas lintrt lgitime dinsertion de cette clause de non concurrence.
Arrt de la Chambre commerciale du 16 dcembre 1997 : Est nul la clause de non
concurrence disproportionne par rapport lobjet du contrat lgitime.
Autres exigences pour quune clause soit valable
Dans 3 arrts de la chambre sociale de la cour de cassation du 10 juillet 2002 a
nonce que: la licit dune clause de non concurrence stipule dans un contrat de
travail est subordonne lexistence dune contrepartie financire.
C'est--dire que le salari qui par la clause a accept que sa libert dentreprendre
soit limite doit obtenir une compensation financire (une somme dargent) pour
compenser cette privation de libert.
Aujourdhui, cette exigence de contrepartie financire nest exige que pour les
clauses insres dans un contrat de travail
2- Les conditions de droit spcial
La clause de non concurrence peut rsulte dune entente anticoncurrentielle ou tre
impose par une entreprise en position dominante. Dans ces circonstances, la
validit de la clause doit tre apprcie au regard des pratiques anticoncurrentielles.
3 conditions sont poses par les autorits de la concurrence pour la validit des
clauses de non concurrence.
la
I-
A-
LES ACCORDS
Laccord est un concours de volonts par lequel lun des participants au moins
renonce
son autonomie de comportement sur le march . Laccord anticoncurrentiel se loge dans une clause contractuelle. Il peut figurer dans un contrat
instantan, par exemple une vente de fonds de commerce, encore que la clause ait
vocation faire perdurer le contrat aprs la ralisation de la vente. Au-del, un
groupement dintrt conomique (GIE) ou mme une convention collective sont
susceptibles dabriter de tels accords. En somme, il suffit que les parties aient dcid
de suivre une politique commune susceptible de fausser le jeu de la concurrence sur
le march mme sans obliger juridiquement. En revanche, il est ncessaire quelles
soient tombes daccord.
B-
Pour quil ait entente, il faut ncessairement que la collusion ait pour objet ou pour
effet dempcher, de restreindre ou de fausser la concurrence sur le march. Il
importe donc de prciser la notion de restriction de concurrence (A) avant de voir de
quelle manire elle est apprcie (B).
A-
investissements. Sont ici vises non seulement les ententes de quota mais aussi les
accords de spcialisation ou recherche en commun.
On peut aussi retenir les ententes qui poursuivent un objectif de cloisonnement
du march, ce qui est au demeurant parfaitement incompatible avec la politique de
la concurrence comme avec ldification du march intrieur.
Sont notamment viss les accords de rpartition des marchs ou des sources
dapprovisionnement, lesquels rsultent le plus souvent de clauses de nonconcurrence ou de clauses dexclusivit. Enfin les ententes qui consistent oprer
des discriminations entre les partenaires commerciaux des cartellistes ou leur
imposer des ventes lies. Ds lors quun comportement procde dune collusion et
comporte un objet ou un effet restrictif de concurrence, il tombe en effet sous le coup
de linterdiction des ententes.
B-
Il sagira ici de passer au peigne fin non seulement la condition pralable(A) mais
aussi la condition principale(B)
A-
Une entit occupe une position dominante sur un march lorsquelle nen ressent
plus la pression. Ce standard de la pression concurrentielle a t introduit par la Cour
de justice dans larrt United Brands et dfini dans larrt Hoffmann La Roche
comme le pouvoir, pour une entreprise, de faire obstacle au maintien dune
concurrence effective sur le march en cause en lui fournissant la possibilit de
comportements indpendants dans une mesure apprciable vis--vis de ses
concurrents, de ces clients, et finalement des consommateurs . Pour la mise en
uvre de ce standard, il convient donc au pralable de procder la dlimitation du
march pertinent. Cette dlimitation faite, il faut se demander si lentreprise ou
mme le groupe dentreprises concern le domine .Cest dire que la position
dominante, dont la preuve doit tre rapporte, peut revtir la forme individuelle ou
collective.
La position dominante individuelle est celle qui est occupe par une seule
entreprise. Cette entreprise unique peut tre constitue de plusieurs personnes
physiques ou morales. A ce titre, la position dominante dtenue par un groupe de
socits dans lequel les filiales ne disposent daucune autonomie pour dterminer
leur stratgie sur le march est bien une position dominante individuelle.
A contrario, elle est collective lorsquelle est dtenue par deux ou plusieurs
entreprises qui, pour tre autonomes, nagissent pas moins sur le march
comme une seule et non avec individualit . Cette situation a t rvle par la
Commission loccasion de laffaire dite du Verre plat. La Cour a prcis quune telle
situation pouvait tre tablie lorsqu il existe entre deux ou plusieurs entreprises
indpendantes une interdpendance qui les conduit adopter une stratgie
explicitement ou implicitement coordonne .
B-
A-
Alors quune position dominante est occupe sur le march, une dpendance
conomique sexerce envers un partenaire commercial tels que les fournisseurs ou
les clients. Cest dire que la dpendance conomique nintervient que dans les
relations verticales o sapprcie sur une base bilatrale ou interindividuelle.
Lentreprise qui en tient une autre sous sa dpendance noccupe pas forcment une
position dominante sur le march. Cest parce que le march ne lui offre pas
dalternative quun fournisseur est dpendant dun distributeur ou rciproquement.
B LES PRIX ABUSIVEMENT BAS
Par nature, laide consiste dans le financement dune activit conomique au moyen
des ressources de lEtat.
Laide est ncessairement de nature financire. Il en rsulte que par exemple quen
mesure tatique visant faciliter les licenciements dans certains types dentreprises
ne peut tre ainsi qualifie.
Ce financement est accord par lEtat au moyen des ressources de lEtat, cest--dire
sur des fonds publics. Ceux qui sont octroys par les collectivits locales ou les
entreprises publiques en font partie. Bien mieux, une subvention forfaitaire verse
par la caisse nationale du crdit agricole tous les agriculteurs franais ayant ralis
un chiffre daffaires annuel infrieur 250 000 frs sanalyse comme une aide ds lors
quelle a t dcide et finance par un tablissement public, que sa mise en
uvre est subordonne lapprobation des pouvoirs publics, que ses modalits
doctroi correspondent celles dune aide extraordinaire et quelle a, par ailleurs, t
prsent par le gouvernement comme faisant partie dun ensemble de mesures en
faveur des agriculteurs . Tous les financements raliss au moyen des ressources de
lEtat ne sont pas pour autant qualifiables daides. Encore faut-il quils crent une
rupture dgalit entre les oprateurs.
B-LOBJET DE LAIDE
Le financement dune activit ne sanalyse comme une aide que sil conduit
favoriser certaines entreprises ou certaines productions.
Deux lments apparaissent ici.
Ne saurait dabord marger cette qualification une mesure qui, sappliquant tous,
ne cre aucune rupture dgalit entre oprateurs, par exemple un allgement de la
fiscalit des entreprises. Cela revient dire que laide est par hypothse slective,
tant prcis que le bnficiaire doit forcment avoir la qualit dentreprise.
La faveur qui lui est faite rside dans loctroi dun avantage sans contrepartie. Cet
avantage peut rsider dans le versement dune somme dargent mais aussi dans la
prise en charge par lEtat de dpenses qui devraient normalement incomber
lentreprise bnficiaire. Lavantage doit tre procur sans contrepartie relle.
Mais lEtat qui investit dans une socit obtient en change des droits sociaux avec
tous les attributs qui leur sont attachs 1. Lorsque lapport nest pas justifi par la
recherche dun avantage corrlatif suffisant, il est malgr tout qualifi daide. Cest
qui ressort de la mise en uvre du critre de linvestisseur priv en conomie de
march.
Si lon sen tient ces seuls lments, laide nest pas illicite per se. Le doit
communautaire met en effet lencadrement des aides dEtat au service dune
1Tels que le droit de vote, droit au partage des bnfices, droit patrimonial sur les titres.
Anim par M. DEHOTIN W. Modeste
concurrence non fausse dans le march intrieur. La frontire qui spare limpratif
de libert de la concurrence, celui dgalit dans la comptition conomique,
sestompe ici.
II-LE REGIME DES AIDES DETAT
les
B) La dtermination du prix
1) Principe
Le prix est un lment essentiel du contrat parce que lart 1129 du code civil prcise
que lobjet doit tre dtermin et dterminable. Pour plusieurs contrats spciaux, il
est prvu que le prix doit tre dtermin.
Toute la difficult cest la dtermination du prix des contrats dapplication (contrat de
vente). Lorsquon conclu ces contrats de vente, il faut que le prix soit chaque fois
dtermin.
Lorsquon conclu ces contrats et fixe le prix de ces contrats, les 2 parties ne sont pas
libres. Le franchis est en situation de dpendance vis--vis de son franchiseur. Ce
qui pose problme au regard du droit des obligations. On sest aperu quil y a des
abus, puisque le franchis ne peut pas ngocier son prix.
Cest pourquoi, la jurisprudence partir de 1971 a annul les contrats cadre de
distribution qui ne contenaient pas de prix en se fondant sur lart 1129 du code civil
qui dispose que la chose doit tre dtermine.
En pratique, tous les contrats cadre de distribution taient potentiellement annulable
parce quil ntait pas possible de dterminer le prix dans ces contrats. On sest
aperu que certes les distributeurs taient victime dabus et demandaient la nullit
du contrat cadre. Mais il y avait aussi des distributeurs qui ntaient pas forcment
victimes dabus et demandaient la nullit du contrat cadre en faisant valoir que le
prix ntait pas dtermin.
Dans le cas du contrat cadre de distribution, le franchis verse une somme dargent
en contrepartie du savoir faire du franchiseur. Lavantage pour le franchiseur cest de
demander la nullit du contrat pour rcuprer son argent. Il y a donc eu des abus
dans lutilisation de cette jurisprudence ; do un revirement :
Revirement de jurisprudence : dans 4 arrts : Assemble, Plnire 1er dcembre
1995,
Dans ces arrts, la Cour de cassation a prcise que lart 1129 ntait pas applicable.
Il est prcis dans 2 de ces arrts lorsqu une convention prvoit la conclusion de
contrat ultrieur (contrat dapplication), lindtermination du prix de ces contrats
dans la convention initiale naffecte pas la validit de celle-ci .
Les arrts prcisent en outre que labus dans la fixation du prix donne lieu
indemnisation ou rsiliation .
exclusifs. A ces clauses dapprovisionnement, sont lies des clauses dobjectifs = qui
visent inciter le revendeur augmenter ses ventes.
De faon gnrale la rglementation applicable ces clauses a varie en fonction
des rapports entre fournisseur et distributeur.
Plus prcisment, dans un 1er temps, les fournisseurs taient en position de force par
rapport aux distributeurs. Le principe du traitement galitaire a entran la sanction
pnale du refus de vente oppos par un fournisseur un distributeur.
Dans un second temps, les grands distributeurs ngocient en position de force avec
les fournisseurs. Ce qui importe aujourdhui est de protger les fournisseurs contre
les avantages injustifis que soctroient les distributeurs par linsertion de clause
dans les contrats-cadres.
Lordonnance du 30 juin 1945 reprise par lordonnance du 1er dcembre 1986
interdisait le refus de vente parce que ce refus est discriminatoire. Alors que
lordonnance de 1945 qualifiait le refus de vente de dlit pnal, celle de 1986 avait
opre une dpnalisation et sanctionne le refus de vente sous le fondement civil.
La Cour de cassation a considr que malgr que le refus de vente constitue une
infraction, les clauses dexclusivit taient tout de mme valables puisquelles sont
ncessaires lorganisation de la distribution.
Les choses ont cependant volu puisquune loi :
Une loi du 1er juillet 1996 GALLAND relative la loyaut et lquilibre des relations
commerciales a abrog linterdiction du refus de vente. Le refus de vente ne
constitue plus en lui-mme une faute civile.
Toutefois une rupture brutale dapprovisionnement ou une discrimination
injustifie peuvent justifis lattribution de dommages-intrts en cas dabus.
non
Il ne faut pas confondre le refus de vente au distributeur qui lui nest pas sanctionn
au refus de vente au consommateur qui est tjrs sanctionn sauf motif lgitime.
Lexistence dune clause dexclusivit peut tre analyse comme une entente
anticoncurrentielle.
Le rglement du 22 dcembre 1999 concernant lapplication de lart 81 3 du trait
des catgories daccord verticaux et de pratiques concertes prcise que les clauses
dexclusivits sont valables certaines conditions.
La revente perte =
Un revendeur ne peut pas pratiquer une revente perte. Cest une infraction par ce
quon considre que ce nest pas un comportement normal (une personne qui achte
par exemple un produit 10 euros en peut pas le revendre 8 euros). Il y a vraiment
une suspicion sur la revente perte.
La revente perte est la revente dun produit un prix infrieur son prix dachat ;
Elle est condamne sous fondement de lart L442-2 du code de commerce.
Elle peut entraner lapplication dune sanction ou dune amande de 75000 euros.
Il est difficile dvaluer la valeur relle dachat dun produit ?
Quand on doit valuer la valeur relle dachat dun produit, il faut prendre en
considration des marges avant et les marges arrire.
Plus prcisment jusqu' une loi du 2 aot 2005 en faveur des PME seules les marges
avant taient prises en considration dan la fixation du prix dachat dun produit.
Depuis la loi du 2 aot 2005, les marges arrire sont galement prises en
considration.
Dfinition des marges arrire : les marges arrire sont des avantages hors factures
qui concernent soit des avantages non dtachables de la vente, soit des avantages
dtachables de la vente en contrepartie de services spcifiques.
Les marges arrire se distinguent des marges avant
rmunrant les services lis la vente.
Il y a une jurisprudence qui a prcis que la contrat dachat exclusif est cessible si il a
t prvu que le revendeur devait se fournir auprs du fournisseurs ou de tout autre
fournisseur quil dsignerai = cest une clause de dsignation.
2 : La concession exclusive
Dfinition : Il sagit dun contrat de distribution par lequel un concdant demande
un seul concessionnaire de distribuer ses produits sur un territoire donn pendant
une priode limite et sous la surveillance du concdant.
En gnrale, il existe entre les parties une relation dexclusivit rciproque. C'est-dire que le concdant doit fournir exclusivement un concessionnaire sur un territoire
donn, le concessionnaire doit se fournir exclusivement auprs du concdant.
Ces contrats de concessions exclusives sont trs prsent en matire de distribution
de produit luxe et des produits de haute technicit.
A)
Lexclusivit territoriale
3 : La distribution slective
Dfinition : le contrat de distribution slective est un contrat par lequel un
fournisseur sengage vendre des biens un distributeur slectionn sur la base de
critres dfinis et dans lequel le distributeur sengage ne pas vendre ses biens
des distributeurs non agres.
Le systme de distribution slective repose sur un critre qualitatif du distributeur.
En gnral, la distribution slective est utilise pour les produits pour lesquels les
consommateurs aiment comparer entre plusieurs marques.
Ex : les parfums de luxes
A) le critre de la slection qualitative des revendeurs
Le contrat de distribution slective est ncessairement un contrat conclu intuitue
personae = en fonction de la personne.
Ce contrat est utilis pour les produits forte image, image haut de gamme. Pour
prserver limage de ce produit le producteur ne souhaite pas que son produit soit
vendu dans tous les points de ventes.
La jurisprudence prcise que les critres doivent tre objectifs et carctre qualitatif.
La question sest pos de savoir si un fournisseur pouvait refuser de vendre son
produit une grande surface uniquement parce quil sagissait dune grande
surface ?
Question importante : la position de la jurisprudence : ds lors que les critres de
slection sont satisfaits un distributeur ne peut pas tre cart parce quil prend une
forme particulire de distribution. Cest--dire quun fournisseur ne peut pas cart
un super march ou un hyper march ds lors uil rpond au critre pos par le
distributeur.
Une clause dexclusivit dachat de produit auprs des fournisseurs est licite. De
mme une clause qui prvoirait un chiffre minimum dachat annuelle, de mme
linterdiction de revendre un distributeur est valable.
La Cour de cassation a considr que le savoir faire ntait pas substantiel donc a
annul le contrat de franchise.