Droit Fiscal
Droit Fiscal
Droit Fiscal
Il existe des prélèvements qui ressemblent à l’impôt, c'est-à-dire qui ont avec l’impôt une caractéristique commune :
être un prélèvement obligatoire.
Quels sont les éléments qui distinguent l’impôt des autres prélèvements obligatoires ?
On peut dire que l’impôt est un prélèvement obligatoire, mais on ne peut pas dire que tous les prélèvements
obligatoires sont des impôts. L’impôt est un prélèvement de nature fiscale.
A) L ES CARACT E RIST IQ UE S DE S P REL EVEME NTS AYANT UNE NAT URE F IS CALE
Ces critères ont toujours présenté des difficultés. Il n’y a jamais eu dans les textes une définition générale de ce qu’est
l’impôt. Il n’y a donc pas dans le Droit fiscal de critère qui permette de distinguer ce qui est spécifique à l’impôt.
Des efforts ont été faits dans la doctrine et aujourd’hui on a 2 types de critères : 1) les définitions doctrinales de
l’impôt 2) le critère constitutionnel (art. 34 CF)
Les critères clef de l’impôt selon la définition de Jèze peuvent être regroupés dans 2 grandes catégories : 1) les
modalités du prélèvement fiscal, 2) les finalités de ce prélèvement.
Le caractère forcé ou autoritaire du prélèvement forcé de l’impôt le rend un acte unilatéral. L’obligation n’est pas ici
contractuelle mais imposée unilatéralement par l’Administration. Cependant le Droit fiscal fait place de manière
exceptionnelle ou dérogatoire, dans certains cas, à des procédures de négociation (« conventions ») entre
l’Administration et le contribuable. Le procédé contractuel n’est pas exempt du Droit fiscal. Cela existe notamment
dans le domaine suivant : la « transaction » qui permet en cas de litige fiscal de négocier un accord avec
l’Administration fiscale, non pas sur l’impôt principal, mais sur les sanctions pécuniaires imposées pour le retard de
paiement lors du redressement. L’Administration peut abandonner sa créance sur ces sanctions pécuniaires.
Lorsque l’Administration transige, elle est sûre que c’est une bonne opération car le contribuable ne peut bénéficier
de la transaction que s’il s’exécute sur la dette principale immédiatement ou de manière échelonnée après accord
contractuel avec l’Administration.
De plus, le contribuable qui signe une transaction avec l’Administration est ensuite privé de tout recours devant la
juridiction administrative.
La finalité de couvrir les charges publiques est traditionnellement la première finalité de l’impôt. Cependant l’impôt a
une double finalité : budgétaire et extrabudgétaire. L’Etat n’utilise pas l’impôt que pour s’enrichir, mais aussi comme
instrument de politique économique et sociale.
b) Portée de l’article 34
Cet art. 34 exprime un critère essentiel : le critère de la légalité de l’impôt. C'est-à-dire que l’impôt ne peut procéder
que de la loi, seul le Parlement est compétent pour instaurer des impôts. Le Parlement fixe l’assiette, le taux
d’imposition et les modalités de recouvrement.
Le principe de légalité en matière fiscale vient en fait d’un vieux principe du Droit français : le consentement de
l’impôt par les citoyens ou leurs représentants.
A côté de l’impôt il existe d’autres catégories de prélèvements. Parmi ces prélèvements certains d’entre eux
ressemblent à l’impôt car ce sont des prélèvements obligatoires par voie d’autorité, néanmoins ce ne sont pas tous
des impôts. Il existe des prélèvements obligatoires non fiscaux et des prélèvements non obligatoires non fiscaux.
L’ensemble des prélèvements obligatoires en France représente aujourd’hui à peu près 45% du PIB. Les dépenses
publiques représentent quant à elles 54% du PIB. Les dépenses sont donc supérieures aux recettes, il y a donc un
déficit qui doit être comblé par des emprunts. L’emprunt coûte en intérêts (à peu près 17% des dépenses de l’Etat) et
porte sur l’avenir (il y a accumulation…). Les cotisations sociales représentent entre 22% et 23% du PIB, les plus ou
moins 22% restant pour arriver à 45% du PIB représentent les impôts.
Les redevances sont des prélèvements instaurés par des collectivités publiques que doit payer toute personne qui veut
utiliser un service (ex : la piscine municipale est payante, mais le paiement n’est pas obligatoire pour ceux qui n’y vont
pas). Ces prélèvements ne sont pas fiscaux car ils relèvement de l’Administration (ex : la commune) et non pas du
Parlement.
L’impôt a une nature fiscale et juridique qui lui est propre. Il s’établit à travers des formes extrêmement nombreuses :
il y a beaucoup de modalités d’imposition. La doctrine fiscale a créé des « classifications fiscales » pour appréhender
les grandes catégories d’impôts.
Tout impôt, quel qu’il soit, suppose qu’il peut être « levé », que soit définie par le droit fiscal une assiette, c'est-à-dire
une base d’imposition. Cette assiette repose toujours sur une valeur économique.
Dans les systèmes fiscaux contemporains, 3 grands éléments économiques constituent les éléments d’assiette :
1. Les revenus
2. La dépense
3. Le capital
Le système français contient ces 3 types d’assiette. Cependant dans les pays en voie de développement se
caractérisent par la présence d’impôts sur la dépense, très peu d’impôts sur les revenus, et pas d’impôt sur le capital.
1) Les impôts sur les revenus
a) Le principe de la taxation des revenus
C’est un principe en apparence très simple. Il consiste à imposer ou taxer des gains d’une personne physique pour
une période déterminée (en général d’une année).
Le principe dit qu’on va taxer les gains des personnes. Cela suppose qu’il faut déterminer avec précision la notion de
revenu.
Il y a donc une distinction entre la notion de « gain » et la notion juridique de « revenus ». Le Droit fiscal français n’a
jamais défini avec précision la notion de « revenus ». Le droit fiscal français a fondé la taxation des revenus non pas sur
sa propre conception des revenus, mais sur la conception civiliste.
Dans les années 1920, étaient taxés comme revenus les gains présentant les 3 critères cumulatifs retenus par le droit
civil :
1. Qu’il s’agisse d’un gain monétaire (les gains en nature, par exemple, n’étaient pas taxés)
2. Qu’il s’agisse d’un gain régulier (les gains exceptionnels n’étaient pas taxés : les plus-values immobilières ou
mobilières)
3. Qu’il s’agisse d’un gain provenant d’une source identifiée (les gains dont on peut déterminer avec précision
la cause).
C’est un impôt global sur les revenus: 1) il taxe une fois par an tous les revenus d’une personne physique, sans
distinction selon leur provenance, 2) il peut aussi taxer en une fois tous les revenus d’un foyer fiscal (d’une famille).
Les concubins ne forment pas un foyer fiscal et les paxés ne le forment qu’au bout de 3 ans.
L’IR est un impôt progressif : le taux d’imposition est un taux progressif en fonction des revenus, plus les revenus sont
importants plus le taux est haut. L’IR est utilisé pour réduire les écarts de revenus entre les personnes. Le taux n’est
pas proportionnel mais progressif : une personne qui touche dix fois plus d’argent qu’une autre payera non pas dix
fois plus d’impôt mais quinze ou vingt fois plus.
C’est un impôt d’Etat qui représente entre 20 et 22% des recettes du budget de l’Etat.
La CSG ne concerne que les revenus des personnes physiques. Elle se distingue de l’IR : c’est un impôt à taux
proportionnel (non progressif). En 1990 son taux est de 1,1%, en 1993 le gouvernement Balladur augmente le taux qui
passe à 3,4%, en 1997 le gouvernement Jospin l’augmente a 7,5%, et 6,5% pour les retraités.
Par son rendement, c’est le premier impôt sur le revenu : elle rapporte plus que l’IR. Son rendement annuel est
d’environ 65 milliards d’euro tandis que l’IR représente approximativement 50 milliards d’euro.
Cet impôt est censé être temporaire et durer 14 ans. Sa durée a été rallongée postérieurement pour 4 ans. Il devrait
donc durer jusqu’en 2014.
C’est un impôt à taux proportionnel : 1/3 des bénéfices. Jusqu’en 1986 le taux de l’impôt sur les société était de 50%,
et il fut successivement rabaissé pour se rapprocher des taux en vigueur dans les autres pays d’Europe. En France, en
Allemagne, en Italie, et en Espagne, le taux est aux alentours de 33%, mais il est plus bas dans d’autres pays comme
l’UK et l’Irlande. Cette harmonisation avait pour but de lutter contre la concurrence économique : le taux de l’impôt
sur les sociétés peut être utilisé par certains pays comme un instrument permettant d’attirer des entreprises sur leur
territoire.
2) L’imposition de la dépense
a) Définitions
C’est un impôt qui consiste à taxer un bien ou un service lorsque l’on acquiert ce bien ou ce service. Un impôt sur la
dépense consiste à taxer un revenu lors de son emploi pour acheter un bien ou un service.
L’imposition de la dépense peut parfois représenter aussi une imposition du capital. Lorsque le bien acquis est un
bien en capital (immobilier, immeubles ou fonds de commerce par exemple), l’impôt sera à la fois sur la dépense et
sur le capital.
C’est un impôt qui est « collecté » par les entreprises lors de leurs opérations de vente de biens et de services, et
ensuite versé au Trésor Public.
C’est un impôt dont on dit qu’il est « neutre » pour l’entreprise : il ne pèse que sur les consommateurs, à ce titre il est
qualifié d’ « impôt sur la consommation ». Une personne qui achète pour revendre ne paye pas de TVA : elle la paye au
moment de l’achat, et l’Etat la lui rembourse par la suite. Elle impute la TVA payée au moment de l’achat sur la TVA
collectée auprès de ses clients.
Exemple : une entreprise achète un produit 12 euro et paye 2 euro de TVA, puis le revend 24 euro pour 4 euro de
TVA, elle donnera à l’Etat 2 euro, et gardera les 2 autres euro pour se rembourser la TVA payée lors de l’achat.
C’est donc un impôt très favorable au développement économique.
C’est un impôt de grand rendement : c’est l’impôt le plus important pour le budget de l’Etat car il représente
approximativement 45% des recettes.
Les adversaires de l’imposition de la dépense soutiennent que l’impôt sur la dépense est un impôt « aveugle »,
autrement dit qui ne tient pas compte des capacités contributives (capacités financières des contribuables).
Les partisans de l’impôt sur la dépense soutiennent depuis longtemps qu’il est respectueux du libre arbitre individuel
et beaucoup plus respectueux de la liberté de chacun ; tandis qu’un système d’impôts sur le revenu est plus
dangereux pour les libertés car il implique des prérogatives de l’Administration fiscale pour vérifier les déclarations
des contribuables en s’introduisant dans leur vie privée. Les impôts sur la dépense offrent le choix aux individus de
payer plus ou moins d’impôts selon leurs dépenses.
« L’impôt sur les marchandises est plus naturel qu’un autre à la liberté. » (Montaigne)
L’impôt sur la dépense a une incontestable « commodité administrative » (Adam Smith), car la gestion de cet impôt est
relativement simple. On considère que pour être performant, un système fiscal doit être constitué d’impôts simples à
gérer. De plus, une gestion plus simple d’un impôt est moins coûteuse pour le contribuable et pour l’Administration.
Les percepteurs de la TVA sont les entreprises, le coût est donc réduit pour l’Administration.
On parle aussi de commodité sociologique et politique : ils sont plus « indolores » et peu visibles, car le contribuable
ne pense pas qu’il est en train de payer la TVA à chaque fois qu’il achète quelque chose, ce qui est bien moins
douloureux que de faire un chèque au Trésor Public, pour un résultat équivalent.
Le dernier argument est la commodité économique : l’impôt sur la dépense ne pénalise pas les comportements
économiques essentiels (par exemple, il ne pénalise pas l’épargne), tandis que l’IR tronque les revenus quelques
soient leurs emplois (dépense ou épargne).
L’impôt sur le capital peut se présenter comme une forme d’impôt sur la dépense lorsque cet impôt est prélevé lors
de l’achat d’un élément immobilier ou mobilier.
L’impôt sur le capital peut parfois représenter une forme indirecte de taxation du revenu lors de l’acquisition d’un
bien en capital.
C’est l’un des impôts qui a le plus faible rendement : moins de 1% du budget de l’Etat. Cela s’explique par un fort taux
d’exonérations.
Les bois et forêts, les œuvres d’art et les objets de collection, les entreprises, ne sont pas taxés à l’ISF. Par contre, les
propriétés d’immeubles et les meubles et meublants ne rentrant pas dans les catégories précédentes sont taxés à l’ISF.
L’ISF est donc payé en majorité par la classe moyenne, et seulement en faible partie par les personnes fortunées. C’est
donc un impôt qui pose d’énormes problèmes aujourd’hui.
Un autre problème de cet impôt est qu’il taxe les personnels physiques, les foyers fiscaux, à partir de 4,8 millions de
francs. Ce plancher minimum doit être calculé à partir de la valeur vénale réelle des biens : si le bien immobilier prend
beaucoup de valeur avec le temps, on se rapprochera du seuil. Des personnes gagnant peu d’argent mais possédant
un bien immobilier depuis plusieurs dizaines d’années, qui a pris beaucoup de valeur dans le temps, sont susceptibles
de devoir payer l’ISF.
Les droits de donation font partie des droits d’enregistrement et sont levés à l’occasion de donations entre vifs.
Normalement, en droit commun, le régime fiscal des donations (taux, modalités de paiement, etc.) est le même que
celui des droits de succession. Néanmoins, ce régime de droit commun fait l’objet de dérogations importantes
(exonérations) pour encourager les donations entre vifs, et notamment des parents vers les enfants, et des grands-
parents vers les petits enfants. Chaque parent et grand parent peut donner, sans payer d’impôt, à chaque enfant et
petit enfant, 300.000 F tous les 10 ans.
Les droits de succession sont un impôt sur la transmission du capital suite au décès. Le fondement des droits de
succession se base sur le fait que l’héritier n’aurait rien fait pour obtenir l’héritage, qu’il n’a aucun mérite personnel, et
que ce gain est à la limite de l’enrichissement sans cause du CC.
Le système juridique français distingue deux types d’héritiers : les héritiers en ligne directe et les héritiers en ligne
collatérale (frères et soeurs) ou entre non-parents. Le droit fiscal privilégie les successions en ligne directe qui
bénéficient de taux d’imposition moins lourds que ceux des successions collatérales ou entre non-parents.
En ligne directe le taux de base est de 5%, en ligne collatérale le taux de base est de 35%, et entre non-parents, 60%
comme taux unique.
Ces impôts sont à payer lors de l’achat d’un immeuble ancien. Lors de l’achat d’un immeuble neuf par un particulier,
ces impôts ne s’appliquent pas ; néanmoins, il faut payer la TVA au taux de 19.6%.
Note : un supermarché vend au comptant, chaque jour, X produits. Il vend ces produits au prix TTC et doit, 1 fois par
mois, reverser le montant de la TVA au Trésor Public. De son côté le fournisseur n’est payé que par le supermarché
que 3 ou 4 moins plus tard, il livre ses produits à crédit. Par conséquent, le supermarché peut placer pendant 1 mois
le montant de la TVA et faire des bénéfices dessus ; alors que le fournisseur ne compense la TVA de ses dépenses
qu’en vendant ses produits, donc 3 ou 4 mois plus tard, mais en devant verser le montant de la TVA tous les mois,
comme le supermarché. C’est donc plus avantageux pour certaines entreprises que pour d’autres.
Pour la personnalisation de l’impôt, les critères doivent être pertinents. En matière d’IR, le critère est l’existence
d’enfants à charge. Ces critères doivent être actualisés, car ils peuvent être pertinents pendant une période et inutiles
quelques temps après.
Par exemple, à partir de 1945 et jusqu’aux années 80, il y avait une mesure favorable aux mères de famille célibataires.
Selon les meurs de l’époque, une mère de famille célibataire était presque toujours une personne en détresse. A partir
des années 70-80, on a observé beaucoup de naissances hors mariage : par exemple les couples vivant en concubinage
avec des enfants étaient considérées comme deux parents célibataires avec enfants à charge et bénéficiaient de la
réduction de l’impôt, bien qu’ils ne soient pas forcément dans la précarité.
Les partisans de l’impôt personnel argumentent que l’impôt doit être basé sur les capacités contributives de chaque
personne.
Selon ce critère, l’impôt est qualifié de direct lorsqu’il est recouvré au moyen d’un titre de recouvrement (« avis
d’imposition »), acte administratif envoyé au contribuable. L’avis d’imposition est individuel et nominatif, il indique
combien, quand et où payer l’impôt. Le contribuable n’a pas à calculer son impôt, dans le cas de l’IR il doit faire une
déclaration qui sert de base à l’administration pour le calcul du montant à payer.
Pour l’administration cette méthode est lourde, car elle suppose une recensement et un suivi des contribuables. Cela
suppose le traitement des déclarations et l’envoi des avis d’imposition pour chaque contribuable.
L’impôt est qualifié d’impôt indirect lorsqu’il est perçu « spontanément » sans qu’il y ait besoin d’avis d’imposition. La
TVA est l’impôt indirect par excellence car les entreprises collectrices d’impôt ont l’obligation de payer la TVA au
Trésor Public.
(2) Le critère économique
Le critère est celui de l’ « incidence ». On dit que l’incidence est directe lorsque l’impôt est supporté effectivement par
le contribuable qui appartient à l’une des catégories visées par le législateur.
L’incidence est indirecte quand l’impôt est versé par le contribuable sans que cela signifie que ce dernier supporte
effectivement la charge financière de cet impôt. La TVA repose sur la notion de « redevable légal ». Le redevable légal
de la TVA est l’entreprise qui chaque mois doit verser l’impôt. D’un autre côté, le redevable réel est le consommateur
et non pas l’entreprise car elle ne supporte pas l’impôt.
Impôts directs :
- Impôt sur les sociétés : 33,33%
- Impôts sociaux : CSG : 7,5% et CRDS : 0,5%
Premièrement, l’impôt proportionnel varie en fonction de la variation de la base d’imposition, il est donc juste à ce
titre. Chacun paye au prorata de ce qu’il possède, gagne ou paie.
Deuxièmement, la variation de l’impôt n’a aucun effet économique et social sur les différences de revenus (on parle
de la « neutralité » économique et sociale de l’impôt proportionnel) car après imposition la relation entre deux
personnes n’étant pas imposée au même taux ne change pas (par exemple le premier gagnait 12 fois plus que le
second, après imposition il lui restera 12 fois plus, car le facteur de proportionnalité ne change pas).
L’avantage de l’impôt analytique est qu’il permet facilement de pratiquer des discriminations de taux suivant la nature
de l’élément que l’on veut taxer. Cependant, il ne permet pas de personnaliser l’impôt puisqu’il ne taxe qu’un
élément.
L’impôt synthétique offre une certaine commodité dans sa fixation en ne taxant le contribuable qu’une seule fois. Par
contre, lorsqu’un impôt est à la fois synthétique et progressif, on risque de mettre en place une pression fiscale très
élevée.
b) Avantages et inconvénients
Le principal inconvénient de cette technique fiscale est qu’elle ne permet pas de politique fiscale personnalisée.
L’inconvénient de cet impôt est l’ « incertitude du produit de l’impôt » (du montant réellement recouvert) pour les
pouvoirs publics, ce qui ne permet de faire qu’une estimation du budget de l’Etat. En effet, l’Etat peut estimer sans
grande marge d’erreur ses dépenses, par contre, pour ses revenus dus aux impôts de quotité, la marge de l’erreur de
l’estimation augmente de manière dramatique. De plus, avec la technique de l’impôt de quotité, la fraude fiscale n’est
pas inoffensive.
C) L A CL ASSIF I CATI ON DE S IMPO TS SE LO N LES B E NEF I CI AI RES
Les impôts sont classés selon trois collectivités bénéficiaires, ou trois « catégories de budget public » :
- l’Etat (les impôts de l’Etat),
- les collectivités territoriales (impôts locaux),
- la protection sociale, ou le totale des budgets des organismes de sécurité sociale (impôts sociaux).
A) La classification économique 3
1) Les impôts sur les revenus 4
a) Le principe de la taxation des revenus 4
b) Les impôts sur les revenus dans le système fiscal 4
(1) Les impôts sur le revenu des personnes physiques 4
(a) IRPP. « Impôt sur le revenu des personnes physiques ». 4
(b) CSG. « Contribution Sociale Généralisée ». 4
(c) CRDS. « Contribution au Remboursement de la Dette Sociale » 5
(2) Les impôts sur le revenu des personnes morales 5
2) L’imposition de la dépense 5
a) Définitions 5
b) Les grands types d’impôts sur la dépense 5
(1) Les impôts analytiques sur la dépense 5
(a) Les droits d’accise 6
(b) TIPP : « Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers » 6
(2) L’imposition généralisée sur la dépense 6
(a) TVA : « Taxe sur la Valeur Ajoutée » 6
c) Débats sur les impôts sur la dépense 6
3) L’imposition du capital ou du patrimoine 7
a) Notion d’imposition du capital 7
b) Les grands impôts sur le capital dans le système fiscal français 7
(1) Les impôts frappant régulièrement la propriété d’un capital 7
(a) ISF « L’impôt de Solidarité sur la Fortune » 7
(b) Certains impôts locaux 7
(2) Les impôts ne taxant que la transmission du capital 7
(a) Transmissions à titre gratuit 8
(b) Transmissions à titre onéreux 8
Les principes fondamentaux du droit fiscal sont des principes constitutionnels et des PGD définissant l’étendue du
pouvoir fiscal de l’Etat. Le Parlement fixe et définit les impôts, en accord avec les principes fondamentaux qui ont pour
but final d’éliminer l’arbitraire du droit fiscal.
A) P RINCIPE DE L EG AL ITE
L’article 34 CF dit que « la loi fixe les règles relatives à l’assiette, au taux, et aux modalités de recouvrement des
impositions de toute nature ».
L’article 14 DDHC dit que « tous les citoyens ont le droit de constater par eux-mêmes ou par leurs représentants la
nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi et d’en déterminer la quotité,
l’assiette, le recouvrement et la durée ».
Le principe clé est celui du consentement de l’impôt par les citoyens ou par leurs représentants. Pour être légitime,
l’impôt doit avoir été consenti par les citoyens ou leurs représentants. Ce principe de consentement de l’impôt
exprimé dans la DDHC est le fondement du principe de légalité de l’impôt.
b) La portée du principe
La première conséquence est que le principe de légalité exige une compétence du législateur dans la création des
normes fiscales non seulement exclusive mais aussi extrêmement étendue.
La seconde conséquence est que cette compétence exclusive et étendue du législateur n’interdit pas le
démembrement du pouvoir fiscal ou son partage entre l’Etat et les collectivités territoriales. Les collectivités
territoriales ont le droit de lever leurs propres impôts, cependant elles n’ont ni la compétence nécessaire à la création
de leurs propres impôts, ni pour la détermination de l’assiette, du mode de recouvrement et du taux des impôts.
Le partage de compétence signifie que normalement seul le Parlement est compétent pour la création de normes
fiscales contenant les règles de création de l’impôt et de fixation des modalités de recouvrement, de l’assiette et du
taux de l’impôt ; mais par dérogation (1981) le Parlement a autorisé les collectivités territoriales à fixer chaque année
les taux d’imposition des quatre grands impôts locaux. Il s’agit d’un aménagement du pouvoir fiscal qui entraîne une
« différenciation fiscale » caractéristique des différences politiques et sociales entre les citoyens et entraînant des
inégalités entre zones de haute et de basse pression fiscale.
Les conventions internationales restreignent donc le pouvoir du Parlement. Dans le cas des conventions le Parlement
ne conserve qu’un rôle formel en ratifiant le traité. Son pouvoir d’appréciation effectif est limité car il n’est pas à
l’origine de la convention qui a été conçue de gouvernement à gouvernement, et car il ne peut pratiquement pas
refuser de ratifier le traité (pour la sécurité des relations internationales).
Dans le contexte de la hiérarchie des normes et selon le principe établissant que les dispositions internationales
résultant d’un traité ratifié ont une valeur supérieure au droit interne, les conventions supplanteront les normes
fiscales internes, restreignant ainsi le rôle du Parlement.
Le droit fiscal communautaire se matérialise par la transposition de directives européennes dans les législations
internes des Etats membres. Le Parlement va donc transposer une directive qu’il n’a pas élaboré lui même : les
grandes lignes lui ont été imposées. En matière de TVA, les règles relatives au taux et à l’assiette résultent des
obligations établies par les directives.
Lors de la dernière présidentielle, les restaurateurs ont fait pression sur les candidats pour qu’ils rabaissent le taux de
TVA de 19,6 à 5,5%. Chirac a accepté cette exigence, et une fois élu il n’a pas pu modifier le taux car celui-ci était
imposé par l’UE.
Les normes fiscales se caractérisent par un contenu souvent extrêmement général. Le contenu très général de la loi
fiscale permet au pouvoir réglementaire de se déployer très largement.
L’« opposabilité de la doctrine administrative en droit fiscal » représente un cas extrême dans lequel le Parlement a
renoncé à ce que la loi soit la norme supérieure en matière fiscale. La « doctrine administrative » est ici un
commentaire des textes par l’Administration fiscale à l’intention de ses agents et des contribuables. Les contribuables
peuvent se conformer à la doctrine administrative, ce qui pose un problème dans le cas où un agent de
l’Administration fiscale interprète la loi de manière différente. En 1958 le législateur a créé une loi disant que les
contribuables s’étant conformé à la doctrine administrative peuvent opposer cette doctrine à tout agent de
l’Administration fiscale qui tenterait de leur faire un redressement en se basant sur une autre interprétation de la loi.
Le législateur de 1958 a précisé que cette opposabilité par le contribuable de la doctrine administrative est valable y
compris si cette interprétation est illégale. La doctrine devient ainsi dans la hiérarchie des normes supérieure à la loi.
b) La portée du principe
Le principe de nécessité de l’impôt légitime la levée de l’impôt par les collectivités territoriales (les impôts locaux pour
l’entretient des services locaux). Mais il permet surtout de justifier la constitutionnalité des prérogatives exorbitantes
que le législateur confère à l’Administration fiscale pour lutter contre la fraude fiscale. En 1983 une loi a été déférée
devant le Conseil Constitutionnel. Cette loi établissait que l’Administration a un droit de « visite et de saisie de
documents » en tous lieux (domicile, lieu de travail), ce qui risquait de violer les libertés protégées
constitutionnellement. Par cette construction théorique du principe constitutionnel de nécessité de l’impôt, le
Conseil Constitutionnel a pu confronter les libertés constitutionnelles avec ce principe également de valeur
constitutionnelle.
3) Le principe d’égalité devant l’impôt
Le principe d’égalité devant l’impôt ne signifie pas que les contribuables doivent tous être soumis au même régime
fiscal. Il n’interdit pas la différenciation en matière fiscale.
A partir du moment où le principe d’égalité devant l’impôt n’interdit pas l’existence de traitements fiscaux différents
selon les personnes, se pose la question de savoir jusqu’où le droit fiscal peut aller dans la différence.
Le Conseil constitutionnel admet la différenciation fiscale mais pose deux types de limites :
- La loi fiscale ne doit comporter aucune discrimination injustifiée en fonction de « la religion et de la race ».
- Le législateur ne peut instituer des dispositions différentes entre les contribuables que si ces dispositions
différences sont justifiées par des différences de situation familiale, professionnelle ou de niveau
économique.
Parmi les principes fondamentaux du droit fiscal, les principes généraux du droit, qui n’ont pas de valeur
constitutionnelle, sont reconnus.
Le principe de non rétroactivité de la loi figure parmi les principes généraux du droit applicables au droit fiscal. Il a
cependant une portée limitée en droit fiscal. Aucun texte constitutionnel ne garantit la non rétroactivité des lois
fiscales.
La rétroactivité en matière fiscale est très fréquente : il y a des cas de rétroactivité automatique, par exemple l’IR qui
taxe chaque année en février les revenus de l’année passée aura un taux d’imposition ajusté chaque année, en fin
d’année dans la loi de budget de l’Etat, en tenant compte de l’érosion monétaire. Autrement dit, on déclare en février
2005 les revenus de 2004 selon un barème fixé à l’automne 2004.
La loi fiscale peut également être volontairement rétroactive : dans le cadre des lois fiscales à caractère interprétatif.
Ces lois n’ont pas pour but de créer de nouvelles règles, mais de préciser des règles fixées dans des lois antérieures.
Cette nouvelle interprétation des règles de la loi antérieure s’applique avec effet rétroactif. Certaines lois se
présentent apparemment comme des lois à caractère interprétatif, mais sont en fait issues de l’administration fiscale et
ont pour but de donner une interprétation restrictive pour s’opposer à une jurisprudence favorable au contribuable.
Le principe du contradictoire concerne le droit de défense des personnes. Selon ce principe, « nul ne peut être mis en
cause sans avoir été en mesure de répondre aux éléments qui lui sont reprochés ».
En matière fiscale, ce principe s’applique sans limite dans le domaine du contentieux. Dans les procédures
administratives d’imposition, phase durant laquelle le contribuable est en relation avec l’administration fiscale, le
principe du contradictoire s’applique également.
Cependant, le principe du contradictoire ne s’applique pas dans tous les cas. En effet, dans la procédure
administrative d’imposition, quand le contribuable n’a pas satisfait à ses obligations déclaratives de revenu.
C) L E P RI NCIPE DE LI BE RTE
Le droit fiscal et la jurisprudence du CE admettent que le droit fiscal, et surtout l’action administrative, ne sauraient
porter atteinte aux droits fondamentaux ni à la liberté de gestion des entreprises.
Dans le domaine des droits fondamentaux, le CE veille particulièrement à ce que l’Administration fiscale n’empiète
pas sur les droits et libertés individuelles. Par exemple, il a jugé que le retrait d’un passeport d’un contribuable qui
n’avait pas payé ses impôts (pour l’empêcher de partir à l’étranger) n’était pas légal.
Dans la liberté de gestion des entreprises, il faut dire que ni le droit fiscal ni l’Administration fiscale ne sauraient porter
atteinte au principe constitutionnel de liberté du commerce et de l’industrie. Le CE a considéré que l’Administration
fiscale devait respecter la liberté de gestion de l’entreprise. Cependant, le problème se pose de savoir jusqu’où peut
aller cette liberté ; le CE a forgé le critère de la distinction entre actes de gestion normale et actes de gestion
anormale. Tous les actes de gestion normale sont opposables à l’Administration fiscale : par exemple, le fisc ne peut
pas s’opposer à ce qu’un chef d’entreprise recrute de jeunes collaborateurs et les rémunère avec un salaire important.
Les actes de gestion anormale ne sont pas opposables à l’Administration fiscale : par exemple si le dirigeant se paye un
voyage au soleil avec l’argent de l’entreprise.
Les principes fondamentaux du droit fiscal
B) Le principe du contradictoire 4
C) Le principe de liberté 5
Les grands impôts du système fiscal français
L’IR est un impôt qui taxe les revenus sur les personnes, il est progressif et fait partie de la famille des impôts
personnels. Son rendement est approximativement de 60 Milliards d’Euros. Il rapporte moins que la CSG et deux fois
moins que la TVA. C’est un impôt très compliqué dont la gestion administrative est coûteuse.
S’agissant des sociétés de personnes, se pose un problème. En effet, en droit commun les sociétés de personnes n’ont
pas d’existence juridique propre au regard du droit fiscal, elles sont « transparentes » au regard du droit fiscal. Cela
signifie que le droit fiscal ne voit pas la société elle-même mais les associés en tant que personnes physiques. Par
conséquent, les bénéfices ne sont pas considérés au droit fiscal comme ceux de la société mais ceux des associés à la
hauteur de leur contribution (le capital est de 100K, j’ai apporté 50K, la moitié, je serai taxé sur la moitié des bénéfices
de la société). Le droit fiscal ne vérifie pas si la société a réellement versé les dividendes aux associés, puisqu’il ne
reconnaît pas la société, ce qui est dangereux car cela peut amener à imposer quelqu’un sur un bénéfice de la société
qu’il ne possède pas personnellement. Chaque associé sera donc imposé à l’IR sur la base du bénéfice qu’il est censé
avoir fait.
Le droit fiscal permet néanmoins aux sociétés de personnes de renoncer à ce régime de droit commun en optant
pour le régime de l’impôt sur les sociétés.
(1) Le principe
Pour qu’il y ait une imposition d’une personne physique, il faut un domicile fiscal en France. Seules les personnes
physiques ayant leur domicile fiscal en France sont imposées à l’IR.
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Cette notion de domicile fiscal en France suffit à provoquer l’imposition à l’IR d’une personne physique quelque soit
sa nationalité et quelque soit l’origine territoriale du revenu concerné. Par ailleurs, il s’agit d’une notion propre au
droit fiscal qui ne se confond pas avec la notion de domicile personnel.
Il n’y aura pas imposition si une convention fiscale internationale déroge à cette règle.
Le débiteur étant en France, s’opère un mécanisme de « retenue à la source » : le débiteur français paye l’impôt et
verse à son créancier étranger ce qu’il doit lui verser moins le montant de l’impôt.
Cinq de ces catégories juridiques de revenus sont constituées par des revenus tirés d’une activité professionnelle :
traitements et salaires ; bénéfices industriels et commerciaux (BIC) ; bénéfices non commerciaux (BNC) ; bénéfices
agricoles (BA) ; rémunération de certains dirigeants de sociétés.
Il y a 3 autres catégories juridiques de revenus tirés de la gestion d’un patrimoine : les revenus fonciers (RF, tirés de la
location d’un patrimoine immobilier) ; les revenus de valeur mobilière ou de capitaux mobiliers (RVM ou RCM ; il
s’agit des revenus tirés des portefeuilles d’actions) ; les plus-values mobilières ou immobilières.
Pour chaque catégorie juridique de revenu, le droit fiscal fixe des règles particulières.
Le montant pris en compte représente les traitements et salaires nets de charges sociales. Les cotisations sociales
obligatoires sont déductibles du montant à imposer. En effet, les cotisations sociales obligatoires sont déductibles,
mais les assurances complémentaires (mutuelles) ne le sont pas.
Au regard des impôts sociaux prélevés sur les salaires chaque moi automatiquement par les employeurs (CSG, CRDS):
la CSG n’est déductible que partiellement (5,1%) des traitements et salaires annuels mis à disposition, il reste donc
2,4% qui ne sont pas déductibles. En ce qui concerne la CRDS dont le taux est de 0,5%, n’est pas déductible.
Par exemple sur un salaire brut annuel de 20K€, avec 3K€ de cotisations obligatoires, 500€ de cotisations
volontaires, la CSG non déductible de 400€ et déductible de 1K€, la CRDS de 100€. On calcule donc 20K – (3K +
1K) = 16 K€ comme salaire imposable. Le salarié a reçu : 20K – (3K+500+400+1K +100) = 15K€. Ici, le salarié
aura reçu 15K€ et sera imposable sur 16K€.
Le système forfaitaire permet à chaque salarié de déduire chaque année une somme forfaitaire de frais professionnels.
La règle posée par le droit fiscal est la suivante : les frais professionnels représentent 10% des revenus imposables.
Dans l’exemple précédent, le salarié est imposable sur 16K€, il pourra donc déduire 1600€ et payera que sur la base
de 14.400€.
Il y a quelques années, ce système s’accompagnait de déductions supplémentaires pour certains types de salariés : les
journalistes avaient 30%, les mannequins, les scaphandriers, les mineurs, les auteurs. Des lobbys s’étaient manifestés
auprès du législateur pour baisser les impôts pour ces classes de salariés. Maintenant, ce système est supprimé et la
déduction est de 10% pour tout le monde. De plus, les 10% sont plafonnés à une certaine somme (à peu près 1mF).
La seconde méthode est l‘évaluation des frais réels. Chaque salarié du foyer fiscal peut choisir, chaque année, la
méthode qui lui convient le mieux. Les salariés ayant choisi cette méthode sont soumis à l’obligation de justifier, si
l’Administration fiscale le demande, l‘existence de tous ces frais à l’euro près. La justification doit porter sur le
montant et sur le principe (que ces frais correspondent bien à des frais professionnels déductibles).
La définition de frais professionnels déductibles est interprétés restrictivement par l’Administration fiscale et par le
juge fiscal : ce sont les frais inhérents à la fonction ou à l’emploi. Le costume et la paire de chaussures que l’employé
de banque doit acheter chaque année pour travailler ne sont pas considérés par la juge fiscal comme des frais
professionnels ; par contre, les vêtements spéciaux (ex : blouse d’infirmière) engendrent des frais déductibles.
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(c) L’abattement de 20%
Tous les salariés bénéficient d’un avantage particulier consistant en un abattement de 20% sur leur salaire annuel net
de frais professionnels. Le législateur a voulu favoriser les salariés car ceux-ci ne peuvent pas frauder puisque c’est leur
employeur qui indique le salaire qu’il leur verse.
Dans l’exemple précédent, 14.400 – (20% de 14.400) = 11.520€. Le salarié payera sur la base de 11.520€.
Le BIC imposable est le bénéfice net de l’exercice. Le bénéfice net est égal au montant des recettes (le chiffre
d’affaire), c'est-à-dire le montant des ventes sur l’exercice, moins toutes les charges de l’entreprise sur l’exercice.
Le BIC d’un exercice est le bénéfice acquis par opposition au bénéfice effectivement encaissé. Le résultat
d’exploitation (bilan positif/négatif) doit se faire selon un principe dit « des créances acquises et des dettes certaines ».
Ce principe entraîne l’obligation pour les entreprises de comptabiliser dans leurs recettes (les ventes), les ventes qui
ont un caractère certain au plan juridique et pas seulement les ventes encaissées. Autrement dit, on considère qu’il y a
vente au moment même où une créance naît (au moment de la signature du contrat) et non pas à partir du moment
de l’encaissement réel du montant de la créance. Un problème se pose si la créance naît en décembre et payée
effectivement qu’en février de l’année d’après : l’imposition portera sur un bénéfice théorique qui n’a pas encore été
perçu. De la même manière que l’on tient en compte les « créances acquises », on prend en compte toutes les dettes,
qu’elles aient été effectivement libérées ou non : « dettes certaines ».
Il se peut qu’il n’y ait pas de BIC ; dans ce cas il y a une perte d’exploitation ou « déficit de l’exercice ». Lorsque au
cours d’une année il y a un déficit, la règle générale est que ce déficit pourra s’imputer sur les autres revenus de
l’année du contribuable. Le déficit d’un membre du foyer fiscal est même déductible des revenus d’une autre
personne du foyer fiscal. Si cependant le déficit n’est pas « épongé » par les autres revenus, il pourra être reporté sur
les revenus imposables à l’IR des années suivantes, jusqu’à ce qu’il soit totalement recouvert ou pendant 5 ans au
maximum. Le législateur a restreint la possibilité d’imputer le déficit BIC sur les autres revenus de l’année et a posé la
règle suivante : pour que le déficit BIC d’une année soit imputable sur les autres revenus de l’année, il faut que la
personne physique qui a réalisé ce déficit participe effectivement à l’exploitation commerciale. En effet, les sociétés de
personnes, puisqu’elles sont transparentes en droit fiscal, n’apparaissent pas sur les listes de l’IR ; la part de déficit de
la société de personne sera donc considérée comme réalisée par chaque associé au prorata de leurs apports ; or
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certaines personnes ont profité de ce système en devenant associé d’une entreprise déficitaire pour s’exonérer
d’impôts, sans intention de participer à l’exercice commercial de l’entreprise.
Il y a 2 cas concernés par la qualification légale des BNC : 1) revenus provenant d’activités non officiellement
répertoriées (guérisseurs, mages, voyants, prostituées, blanchisseurs d’argent, etc) ; 2) revenus innomés : ce sont les
revenus inexpliqués et inexplicables dont on ne justifie pas l’origine (enrichissement sans cause).
Le BNC est le bénéfice net. C’est le total des recettes de l’année, moins toutes les charges professionnelles. Si les
charges sont supérieures aux recettes, il y a déficit. S’il y a un déficit au cours de l’année, ce déficit ne sera pas imputé
sur les autres bénéfices de l’année. La seule possibilité ouverte est de reporter le déficit d’une année sur les bénéfices
non commerciaux des années suivantes, jusqu’à la 5e année qui suit.
Existence d’un régime « micro BNC ». Le plafond maximum des recettes dans l’année est de 28K€. En dessous de ce
plafond, on peut (et non pas « doit ») se placer sous le régime des micro BNC. Ce régime permet de déterminer
forfaitairement le bénéfice non commercial imposable. On compte 65% des recettes de l’année réalisées par le
titulaire de l’activité.
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loi, le législateur permet que le bénéfice agricole soit fixé de manière forfaitaire (BAF). Ce bénéfice agricole forfaitaire
sera fixé selon les règles fixées par le droit fiscal.
Depuis 1996, le régime d’imposition des rémunérations de certains dirigeants de société s’assimilent au régime
d’imposition des salariés. Avant 1996, les dirigeants de bénéficiaient pas de l’abattement de 20% prévu pour les
salariés.
La conséquence est l’alourdissement des charges déductibles et à la création de déficits fonciers fictifs. S’il y a déficit, il
sera imputé sur les autres revenus de l’année dans la limite d’un plafond maximum (plus ou moins 10K€), et jusqu’à
la 5e année qui suit.
Ce régime fiscal favorable aux loueurs est due à une politique économique et foncière visant à palier au manque de
logements. L’Etat construit des HLM (dépense publique) et encourage naturellement le secteur du bâtiment quand il
n’a pas les moyens de résoudre l’ensemble du problème avec la seule dépense publique. L’Etat incite donc le secteur
privé à placer des fonds dans l’immobilier en mettant en place une politique fiscale favorable aux investissements dans
les logements locatifs. Le législateur donne notamment une réduction annuelle sur l’IR pour avoir acheté un logement
à louer, et cette réduction rembourse presque totalement le logement sur 10 ans.
Le foyer fiscal est en principe constitué soit d’une personne seule (célibataire, divorcé(e), veuf/ve), soit par une
famille (parents plus enfants).
Le chef du foyer fiscal est normalement le mari. Depuis les années 80, la femme est co-chef du foyer fiscal. Chacun est
solidairement responsable du versement de l’impôt (même dans le cas du mariage sous le régime de la séparation de
biens).
En principe, la notion d’enfant à charge, en droit fiscal, ne concerne que les enfants mineurs. Seuls les enfants
mineurs sont de plein droit membres du foyer fiscal de leurs parents ; s’ils ont eu des revenus propres durant l’année,
ces revenus viendront grossir les revenus des parents pris en compte pour le calcul de l’IR. Par dérogation à cette
règle selon laquelle les enfants mineurs sont membres de plein droit du foyer fiscal, le droit fiscal accepte que les
enfants mineurs qui ont eu des revenus propres puissent choisir l’imposition en son nom propre (il lui suffit de
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remplir une déclaration). Il vaut mieux dans certains cas que l’enfant mineur soit imposé séparément pour éviter aux
parents de franchir un nouvel échelon dans l’échelle des taux progressifs. De même, les revenus trop faibles ne sont
pas taxés : l’enfant ne sera donc pas imposable.
L’enfant majeur ne peut pas être compté parmi les enfants à charge selon le droit fiscal. Si l’enfant majeur a des
revenus propres, il seront en principe taxés en son nom. Par exception à cette règle de droit commun, le droit fiscal
permet que certains enfants majeurs puissent être assimilés à des enfants à charge, et par conséquent rattachés au
foyer fiscal de leurs parents (ce qui procure un allègement d’impôts aux parents). Tous les enfants majeurs célibataires
de moins de 21 ans, et tous les enfants majeurs célibataires de moins de 25 ans dès lors qu’ils poursuivent leurs
études, peuvent être rattachés au foyer fiscal de leurs parents.
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3) Règle de la progressivité aménagée
L’Administration calcule d’abord le montant de l’impôt brut, puis le montant de l’impôt net.
(1) Principe
L’impôt dû par le foyer fiscal sera calculé par l’Administration fiscale en appliquant au revenu global net le barème des
taux d’imposition de l’IR. Ce barème comprend plusieurs taux d’imposition qui s’appliquent à des tranches de
revenus.
Pour ces foyers fiscaux d’au moins 2 personnes, l’impôt va être calculé en appliquant un procédé particulier appelé
« technique du quotient familial ». Ce procédé consiste à raisonner en nombre de parts de revenu dans le foyer fiscal
considéré.
Avec la technique du quotient, le calcul est réalisé en deux étapes. Premièrement, on détermine le nombre de parts de
revenu du foyer fiscal considéré en suivant les règles légales (pour un foyer fiscal de 2 personnes mariées ou paxées, il
y a deux parts de revenus ; chaque enfant mineur à charge représente ½ part de revenu, étant précisé qu’à partir du 3e
enfant à charge, l’enfant vaut une part). Deuxièmement, on calcule la valeur de l’IR pour une part. On multiplie
ensuite le montant par part par le nombre de parts (!). On combine donc progressivité et proportionnalité, ce qui
permet d’atténuer la progressivité de l’impôt.
L’impôt sur les sociétés fait partie de la famille des impôts sur le revenu tout comme l’IR. Il a un rendement médiocre
(entre 12 et 13% des recettes de l’Etat contre 20% pour l’IR). Ce rendement médiocre n’empêche pas que cet impôt
soit au centre de débats importants, car il lui est reproché d’être un frein à l’activité et au développement des
entreprises.
Le CE pose des critères qui supplantent la loi pour résoudre le problème. La jurisprudence a posé un premier critère
de précision en disant que par « lieu de réalisation des bénéfices », il faut entendre le lieu de l’implantation de
l’exploitation ayant généré les bénéfices. Cependant, ce critère n’est pas toujours suffisant, car certaines entreprises
installées en France peuvent avoir des exploitations à l’étranger. Le CE établit plusieurs autres critères pour
déterminer si des bénéfices réalisés à l’occasion de ventes à l’étranger se rattachent à une implantation en France ou à
une implantation à l’étranger. Le premier critère est la notion « d’établissement stable à l’étranger » qui suppose
qu’une entreprise ait à l’étranger un « établissement secondaire stable » ou permanent (locaux et personnel) et une
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activité lucrative stable établie à partir de cet établissement. Le deuxième critère consiste à déterminer s’il y a à
l’étranger un noyau de personnel ou même un membre du personnel permanent de l’entreprise la représentant à
l’étranger.
Le bénéfice d’une entreprise (BIC) est calculé par la différence entre le chiffre d’affaire (les ventes) et toutes les
charges d’exploitation. Selon le CGI, on doit établir la différence entre le chiffre d’affaire et les charges. Selon cette
approche, le bénéfice est le résultat net de l’exploitation. Cette façon de voir les choses a été la seule considérée par la
comptabilité et le droit fiscal pendant très longtemps.
Il existe maintenant une seconde approche : « l’enrichissement de l’entreprise ». Elle fut introduire dans les règles du
droit fiscal, à côté de la première approche. Le CGI dit que le bénéfice taxable doit s’entendre aussi bien comme le
résultat net d’exploitation (première approche) que comme l’enrichissement de l’entreprise au cours de l’exercice
(seconde approche).
Normalement, les entreprises déterminent leurs bénéfices selon le résultat net d’exploitation pour chaque exercice
social. On peut cependant dire que l’enrichissement est le résultat des bénéfices, car on s’enrichit en faisait des
bénéfices. Mais pour des raisons de contrôle fiscal, on a créé la notion d’enrichissement. En effet, l’enrichissement se
retrouve quelque part dans les comptes de l’entreprise. Or, dans le bilan, un des comptes de l’entreprise, la différence
entre l’actif et le passif est faite pour déterminer le patrimoine réel de l’entreprise (« actif net »). Quand il y a
enrichissement, l’entreprise a soit un bénéfice direct (les clients payent comptant) ou futur (les clients payent à
terme). Le bénéfice en terme d’enrichissement se mesurera par la différence de l’actif net entre la fin d’un exercice et
le début de cet exercice. La seconde approche permet donc de vérifier en fonction des variations du bilan s’il n’y a pas
d’enrichissement injustifié.
Exemple. Dans le bilan d’une entreprise, l’actif net est la différence entre le passif et l’actif. On regardera s’il n’y a pas
d’actifs minorés (« je dis que je gagne moins que ce que je gagne en réalité ») ou de passifs majorés (« je dis que j’ai
perdu plus que ce que j’ ai perdu en réalité »). Si c’est le cas, l’entreprise a modifié ses comptes frauduleusement. Par
exemple, dans les actifs, l’entreprise peut minorer frauduleusement ses stocks.
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effectif. Dans ce cas, la rémunération irrégulière n’est pas une charge déductible de la société, elle sera considérée et
taxée comme un bénéfice distribuable (dividende) et distribué au gérant (RVM).
(2) Possibilité de déduire au titre de charges les intérêts versés aux comptes courants
d’associés
Un compte courant d’associé est une somme d’argent appartenant à un associé qu’il a volontairement laissée en
dépôt à la trésorerie de l’entreprise. C’est comme si l’associé avait prêté de l’argent à l’entreprise : il s’agit d’une dette
(charge) de l’entreprise.
2) La notion de déficit
Toutes les sociétés qui relèvent de l’IS connaissent des règles propres pour le traitement des déficits. Le droit fiscal
organise deux systèmes de report au choix du déficit dans le temps. S’agissant du déficit des BIC relevant de l’IR, il
pourra être imputé sur les revenus de l’années pendant 5 ans. L’entreprise contribuable peut donc choisir l’un des
deux systèmes suivants :
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b) Caractéristiques de l’IFA
III. L A TVA
1) L’origine de la TVA
L’origine de la TVA est récente : loi du 10 avril 1954. La TVA fut inventée par Maurice Lauré. Au départ le champ
d’application de la TVA était limité au secteurs de la production et du commerce de gros. Elle fut étendue en 1966 au
commerce de détail et en 1977 aux professions libérales.
La TVA a été adoptée par 120 pays dans le monde. On constate par ailleurs que les systèmes fiscaux des pays se
standardisent et s’uniformisent.
La TVA est le principal impôt sur la dépense. C’est un impôt proportionnel, même si pour un produit donné le taux
est fixe. C’est un impôt indirect. C’est un impôt qui ne pèse effectivement que sur les consommateurs. L’une de ses
caractéristiques fondamentales est sa neutralité pour les entreprises et les professions libérales qui la « collectent », et
qui à ce titre, peuvent se faire rembourser par le Trésor Public la TVA qu’ils ont eux mêmes supportée lors de
l’acquisition de biens nécessaires à leur exploitation (achats de marchandises et frais généraux).
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B) LE REG IME DE DROIT COMM UN
Le régime de droit commun se situe dans les articles 256 et ss du CGI. On parle de « régime de droit commun » car il
existe, en plus des règles générales, une multitude de régimes spéciaux pour des domaines précis comme
l’immobilier, la vente d’objets d’occasion, etc.
Les prestations de services sont toutes les opérations autres que les livraisons de biens meubles.
b) Règles de territorialité
Le champ d’application de la TVA n’est pas illimité : il se définit par la nature de l’activité et par la territorialité. Les
règles de territorialité définissent la localisation de l’opération. Selon la localisation, l’opération sera imposable à la
TVA en France ou non.
Pour les échanges intra-communautaires, on ne parle pas d’exportations et d’importations puisqu’il s’agit d’un marché
commun. On parle d’achats et de ventes intra-communautaires. Le critère est celui de la soumission à la TVA en
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fonction du pays de destination : quand une entreprise française vend en Allemagne, il ne s’agit pas d’une exportation
mais d’une vente intra-communautaire, et cette vente sera taxée à la TVA en Allemagne.
(1) Définition
La TVA collectée est la TVA qui doit être facturée à leurs clients par les assujettis à la TVA. Les assujettis sont les
entreprises ou les prestataires de services qui réalisent des opérations qui entrent dans le champ d’application de la
TVA. La TVA collectée va reposer fondamentalement sur l’obligation absolue de l’assujetti de collecter la TVA en
respectant les règles posées dans ce domaine par le CGI.
(2) Les règles principales qui s’imposent aux assujettis pour collecter la TVA
Ces règles principales concernent 3 éléments : la base d’imposition (ou assiette), le taux applicable à l’opération, le
fait générateur de la TVA.
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Le droit à déduction s’exerce au moment où les entreprises reversent au Trésor la TVA collectée à son profit. Les
assujettis versent normalement tous les mois la TVA collectée le mois précédent à la DGI. On va calculer la TVA
collectée et la TVA payée par l’entreprise durant le mois précédent, l’entreprise versera finalement la différence entre
la TVA collectée et la TVA payée par elle.
Néanmoins deux cas se présentent. Dans le premier cas (le plus fréquent), le montant de TVA collectée est supérieur
au montant de TVA payée, et il existe un montant de TVA nette à payer au trésor. Dans le second cas, le montant de
TVA collectée est inférieur au montant de TVA déductible : on a moins collecté de TVA que ce qu’on a payé de TVA.
L’assujetti, normalement débiteur de TVA, aura dans ce cas une créance sur le Trésor.
La deuxième condition est qua la TVA n’est récupérable que si elle concerne des biens ou des services acquis ou
utilisés seulement pour les besoins de l’exploitation commerciale ou industrielle. La TVA payée à l’occasion de
dépenses lors d’opérations qui ne concernent pas l’exploitation n’est pas déductible. Par exemple : un patron qui
offre un cadeau à des salariés pour récompenser leur très bon rendement n’est pas considéré comme une dépense
dans l’intérêt de l’entreprise. C’est différent s’il s’agit d’un bon client. Les dépenses personnelles des dirigeants sont
fréquentes dans les sociétés de personnes, elles ne permettent jamais de déduire la TVA.
Il n’est cependant pas exigé que les dépenses professionnelles soient totalement dans l’intérêt de l’entreprise. Par
exemple, une entreprise est assujettie à la TVA sur un loyer commercial. Dans le local loué se trouve l’appartement du
dirigeant et les locaux de l’entreprise. Le loyer est facturé pour l’ensemble à l’entreprise. La TVA payée avec le loyer
n’est déductible qu’en partie, c'est-à-dire pour la partie concernent la part du loyer correspondante aux locaux de
l’entreprise. Il y a quelques années, tout le montant du loyer n’aurait pas été déductible.
Dans le premier cas, s’il y a disparition de marchandises destinées à la revente. Exemple : on achète des foulards au
mois de décembre pour les revendre. La TVA est remboursée au mois de janvier. En février, le stock de foulards est
volé dans les entrepôts de l’entreprise. Celle-ci devra rembourser la TVA déduite au Trésor. La raison est que les
entreprises travaillent pour le Trésor en vendant des marchandises supportant de la TVA ; mais si ces marchandises
disparaissent, elles ne supporteront plus aucune TVA, et le Trésor ne fera plus aucun bénéfice sur elles. Ainsi, il faudra
rembourser au Trésor la TVA déduite au titre de ces marchandises ; sauf si le vol est prouvé.
Dans le deuxième cas, il y a changement dans l’affectation du bien : on prélève quelques foulards dans le stock pour
les offrir à Noël aux employés, aux amis et à la famille du dirigeant. La TVA portant sur ces foulards et ayant été
déduite sera à rembourser au Trésor.
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Dans le troisième cas, il s’agit de la cession ou vente de l’actif immobilisé avant le délai institué par le droit fiscal pour
un droit à récupération définitif. Il s’agit des biens meubles et immeubles faisant partie de l’actif de l’entreprise, mais
se trouvant immobilisés (dans le bilan de l’entreprise). Quand une entreprise acquiert un immeuble, il doit être
présenté dans le bilan ; la TVA payée par l’entreprise sera déductible. Le droit à déduction ne sera cependant définitif
qu’au terme de 10 ans. Si l’entreprise revend l’immeuble dans les 10 ans suivant son achat, elle devra rembourser au
Trésor la TVA déduite lors de l’achat dans la proportion correspondante (ex : si la revente se fait 6 ans après l’achat,
l’entreprise aura acquis 6/10 du droit de déduction, et devra reverser 4/10 de la TVA déduite lors de l’achat). Pour les
biens meubles, le principe est le même, mais la durée est de 5 ans au lieu de 10.
Ce groupe d’impôts fait partie, comme la TVA, de la fiscalité sur la dépense. Il y a cependant une différence
fondamentale par rapport à la TVA : ce sont des impôts analytiques ne taxant que certains produits déterminés. Ces
contributions indirectes se caractérisent par leur très grande hétérogénéité : pas de logique commune ni de règles
communes. On retient les principaux impôts de la catégorie : la taxe sur le pétrole ; les impôts reposant sur des
activités isolées comme le droit de licence pour les débiteurs de boissons alcoolisées ; les impôts reposant sur les
activités de spectacles (impôt sur les spectacles).
V. L’ISF
L’ISF est un impôt sur le patrimoine ou capital. Il fut institué par la loi de finances pour 1989. Ce n’est cependant pas
une véritable innovation en 1989, car l’ISF n’est que la résurgence d’un précédent impôt (IGF, impôt sur les grandes
fortunes) institué en 1982 (gauche) et supprimé 4 ans plus tard (gouvernement Chirac).
L’ISF n’est pas le seul impôt sur le patrimoine dans le système fiscal français (les droits d’enregistrement en
représentent d’autres). Il a cependant la particularité de taxer régulièrement chaque année les propriétaires d’un
patrimoine. Les droits d’enregistrement ne taxent pas à échéance fixe le patrimoine. Le rendement de l’ISF est très
faible (à peine 1% du budget de l’Etat). L’ISF est actuellement au cœur d’une polémique importante tendant à sa
suppression. Le phénomène des délocalisations a amené l’interrogation suivante : des impôts trop lourds sur la
richesse ne risqueraient-ils pas d’entraîner la fuite à l’étranger des capitaux.
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A) LE CHAMP D ’ APP LI CAT IO N D E L ’ISF
b) Dérogations
Le droit fiscal établit une série d’exonérations. L’exonération est certains dès lors que le bien est prévu dans la liste
limitative établie par la loi. Figurent sur cette liste : les biens professionnels (les entreprises) ; les objets d’art, de
collection et les antiquités ; les bois et forêts (qui sont également exonérés de droits de succession) ; les droits de la
propriété industrielle, littéraire et artistique. Cette liste et très large et favorise certains types de possessions.
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2) Le calcul de l’impôt
Le déclarant lui même doit calculer son impôt. L’ISF est donc un impôt indirect. En cas de contentieux ultérieur, le
juge compétent pour examiner le litige sera le juge judiciaire, compétent pour connaître des contentieux sur les
impôts indirects hormis la TVA, et non pas le juge administratif qui est uniquement compétent pour connaître des
litiges nés des impôts directs.
3) Le paiement de l’ISF
Le contribuable doit procéder au calcul de son impôt. Il calculera donc également le plafonnement. Il déposera
ensuite au mois de juin sa déclaration spontanément à l’Administration fiscale. La déclaration doit s’accompagner du
versement spontané de l’impôt.
Les droits d’enregistrement sont des impôts irréguliers et occasionnels, c’est la majeure différence entre eux et l’ISF. Il
n’y a de droit d’enregistrement que lorsqu’il y a transmission du capital. Les droits d’enregistrement diffèrent selon
que le transmission du patrimoine est gratuite ou onéreuse : droits de succession et droits de donation ; et droits de
mutation à titre onéreux.
1) Champ d’application
a) Opérations concernées
Les droits de mutation à titre onéreux sont dû à raison des ventes d’immeubles et de fonds de commerce. Seuls les
ventes d’immeubles anciens (plus de 5 ans selon le CGI) sont concernés par les droits de mutation à titre onéreux. S’il
s’agit d’un immeuble neuf, sa vente est assujettie à la TVA (les entreprises ont donc tout intérêt à acheter des
immeubles neufs). Pour les ventes de fonds de commerce sont soumises à un taux qui a beaucoup baissé ces 10
dernières années avec la particularité d’être devenu des impôts locaux (départements).
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b) Le redevable
Le redevable de l’impôt est l’acheteur, ils représentent donc un supplément de prix à payer. Si le taux est trop élevé,
le surcoût pour l’acquéreur peut être un frein pour l’activité économique du secteur immobilier.
Il y a d’une part les droits de succession et d’autre part les droits de donation.
1) Droits de succession
a) Champ d’application
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(2) Le contenu de la déclaration de succession
La déclaration de succession doit comprendre une liste très détaillée de tous les biens transmis, même si c’est biens
sont exonérés par une disposition du droit fiscal. Cette déclaration doit comporter l’estimation de la valeur de chaque
bien transmis. Les biens immobiliers doivent être évalués à leur valeur vénale au jour du décès. Cette déclaration doit
indiquer le montant de l’actif successoral net, c'est-à-dire la valeur de la succession moins les charges de la succession
(l’actif moins le passif de l’héritage).
b) Détermination du montant
Le montant des droits de succession sera calculé par application de taux d’imposition à l’actif net successoral. Chaque
héritier sera taxé sur cet impôt. S’il y a plusieurs héritiers l’assiette de l’impôt sera la part successorale nette reçue par
chaque héritier.
Les taux d’imposition sont différent selon que la succession soit en ligne directe ou entre époux (barème de taux
progressifs), et entre collatéraux ou non parents. La loi de finance pour 2005 avantage les transmissions en ligne
directe ou entre époux (abattement de 100.000 euro) ; à partir de 100.000 euro le barème s’applique : de 0 à 8K€ le
taux est de 5% ; de 8K à 11K le taux est de 10% ; de 11K à 15K le taux est de 15% ; de 15K à 500K le taux est de 20% ;
de 500K à 800K le taux est de 30% ; de 800K à 1,8M le taux est de 35% ; et au delà de 1,8M le taux est de 40%.
Pour les transmissions en ligne collatérale ou entre non parents, il n’y a aucun abattement et les règles en matière de
taux d’imposition sont beaucoup moins favorables : elles vont différer en fonction du lien de parenté. Entre frères et
sœurs, il y a deux taux : 35% jusqu’à 22K€ ; 45% au delà. Entre autres collatéraux jusqu’au 4e degré, le taux est de 55%.
Entre non parents, le taux est de 60%.
Des taux d’imposition si élevés favorisent les montages ingénieux entre contribuables. Par exemple, le pax permet de
ne pas appliquer le taux entre non parents de 60%. Un montage classique est une simulation de vente moyennant une
rente viagère : un bien est vendu, mais une somme devra être payée périodiquement jusqu’à la mort du vendeur ; ici il
suffit que le vendeur rende la somme à l’acheteur pour que celui ci la lui re verse à l’échéance suivante.
2) Droits de donation
a) Principe général
Les droits de donation sont normalement calculés selon les mêmes règles que les successions.
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LES IMPOTS SOCIAUX
Les impôts sociaux sont les impôts institués et affectés au financement de la protection fiscale. Il existe deux impôts
entrant dans cette catégorie : Contribution Sociale Généralisés (CSG), Contribution au Remboursement de la Dette
Sociale (CRDS). Il existe d’autres impôts sociaux, mais ils sont de moindre importance.
VII. CSG
b) Finalité
La CSG fut crée en premier lieu pour une finalité budgétaire : combler les déficits très importants de la Sécu. La
deuxième finalité était de corriger les inégalités en matière de financement de la protection sociale : avant la CSG, la
Sécu était financée uniquement par des cotisations sociales qui n’étaient payées que sur les revenus du travail et non
sur les revenus du capital. La CSG est un impôt, elle s’applique au patrimoine et concerne donc tant les revenus du
travail que les revenus du capital. Le troisième finalité est de corriger les inégalités en matière de fiscalité des revenus.
En 1990, on constate qu’il y a une très forte inégalité en matière de taxation à l’IR puisqu’un foyer sur deux ne paye
pas cet impôt. Le but de la CSG était de taxer les revenus des foyers fiscaux qui échappaient à l’IR.
Les différences essentielles sont au nombre de quatre. Premièrement, la CSG est un impôt proportionnel
contrairement à l’IR qui est progressif. Deuxièmement, la CSG est un impôt prélevé à la source (il est à ce titre
considéré comme moderne ; l’employeur reverse la CSG due chaque mois par le salarié à la Sécu, ou alors il est versé
par le contribuable 3 fois par an : le choix du système leur est offert). Troisièmement, la CSG est en partie déductible
des revenus taxables à l’IR. La partie déductible correspond à 5,1%. Quatrièmement, la CSG est le premier impôt sur le
revenu des personnes physiques de par son rendement.
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Les revenus taxés à la CSG forment un éventail très large : revenus d’activités effectives (salaires, BIC, etc) ; revenus
d’activités non effectives ou « revenus de remplacement » ; revenus de chômage ; revenus du capital (grande
innovation de la CSG).
2) L’assiette et le taux
Les règles d’assiette sont une source d’inégalité entre les contribuables, selon qu’il s’agit de revenus salariaux, de
revenus non salariaux ou de revenus de patrimoine.
Pour les revenus salariaux, le montant du salaire taxable est le salaire brut moins un abattement forfaitaire jusqu’à
présent de 5% et depuis le 1e janvier 2005 de 2%. (Ce qui fait augmenter l’impôt. N’oublions pas que quand Chirac
avait promis la baisse de l’IR, il n’avait pas précisé que les autres impôts sur les revenus allaient augmenter). Ici le
revenu n’est pas taxé net de charges mais avec un abattement ridicule.
Pour les revenus non salariaux, sont taxés les bénéfices nets, c'est-à-dire le chiffre d’affaire moins les charges. Est taxé
le revenu net de charges.
Pour les revenus de patrimoines, sont taxés les bénéfices nets de frais.
C) L E PAIEM E NT D E L A CSG
Le CSG est retenue chaque mois à la source pour les salariés. Les revenus des professions indépendantes, ainsi que les
revenus du patrimoines dont l’objet d’un prélèvement de CSG une fois par an.
VIII. CRDS
Les règles d’assiette sont sensiblement les mêmes que celles de la CSG. On dit que la CRDS est une « CSG bis ».
Le recouvrement se fait de la même manière que pour la CSG.
Les non contribuables à l’IR paient tout de même des impôts sur le revenu : la CSG et la CRDS. On ne peut plus dire
aujourd’hui qu’un foyer fiscal sur deux ne paye pas d’impôts sur le revenu, on peut dire qu’un foyer sur deux ne paye
pas l’impôt sur le revenu des personnes physiques.
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Les grands impôts du système fiscal français
III. LA TVA 14
A) Les caractéristiques d’ensemble 14
1) L’origine de la TVA 14
2) Place de la TVA dans le système fiscal français 14
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(1) Pour les livraisons de biens 15
(2) Pour les prestations de services 16
2) Les mécanismes de fonctionnement 16
a) La notion de TVA collectée 16
(1) Définition 16
(2) Les règles principales qui s’imposent aux assujettis pour collecter la TVA 16
(a) La base d’imposition sur laquelle collecter la TVA 16
(b) Le taux applicable à l’opération 16
(c) Le fait générateur de la TVA 16
b) La notion de TVA déductible 16
(1) Le principe relatif à l’exercice du droit à déduction de la TVA 16
(2) Le mécanisme du droit à déduction de la TVA 16
(3) Les conditions d’exercice de la déduction de la TVA 17
(a) Les conditions de forme 17
(b) Les conditions de fond 17
(4) Cas des régularisations antérieurement déduites 17
c) La notion de TVA nette à payer et la notion de crédit de TVA 18
(1) La notion de TVA nette à payer 18
(2) La notion de crédit de TVA 18
V. L’ISF 18
VII. CSG 23
B) Mécanismes d’imposition 23
1) Personnes et revenus concernés 23
2) L’assiette et le taux 24
C) Le paiement de la CSG 24
VIII. CRDS 24
A) Caractéristiques générales 24
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