Dent Et Homéopathie
Dent Et Homéopathie
Dent Et Homéopathie
INSUFFISANCE RENALE
ET MALADIES PARODONTALES
11 gangrnes pulpaires
17 granulomes apicaux
1 abcs pri-mandibulaire
2 traitements radiculaires
4 parodontopathies
Il faut reconnatre que cette liste laisse perplexe et suscite une certaine inquitude
rtrospective, car chaque praticien se trouve confront tous les jours de telles pathologies
bucco-dentaires et combien de fois a-t-il demand un bilan rnal ? Sans doute y a-t-il dans tout
cela un peu dexagration, voire une exagration certaine. Lexprience clinique montre le bien
fond de lattitude de rserve des dentistes. Mais tout cela mrite rflexion.
Si lon accorde un instant un peu dintrt aux recommandations de P. TONNELIER, une
banale constatation argumente en faveur de la thse de P. TONNELIER, mme sil faut lui
donner la place quelle mrite = MERCURIUS SOLUBILIS est considr comme lun des
mdicaments homopathiques les plus importants de troubles buccaux, notamment de la
gingivite ulcro-ncrotique ou des parodontopathies en raison de pathognsie de ce toxique.
Or le mercure est galement un nphrotoxique trs puissant et en consquence lun des
mdicaments homopathiques les plus importants des atteintes rnales, dont linsuffisance
rnale chronique ! Et cette constatation banale prend un certain relief dans le contexte
mdiatique actuel propos du relargage de mercure partir des obturations lamalgame,
accuses de provoquer des troubles toxiques, rnaux entre autres. Ce qui suscite des
polmiques multiples entre les tenants de cette thse et les responsables dorganismes officiels
et mdicaux qui affirment que les quantits de mercure libr sont infinitsimales et ne peuvent
avoir de consquences mesurables. Les homopathes nont pas le mme avis sur laction de
dilutions infinitsimales. Mais il sagit l dun autre problme que nous avons abord en dautres
temps.
La fonction urinaire est perturbe dans le sens dune polyurie mais avec perte de
concentration avec des consquences hydrolectriques = lexcrtion du potassium reste
normale assez longtemps puis elle diminue et peut tre responsable dune hyperkalimie
ncessitant parfois des traitements durgence (fatigabilit musculaire, pseudo-paralysie,
troubles de llectrocardiogramme, dme pulmonaire, acidose). Mais la polyurie peut
entraner une fuite du calcium (hypocalcmie), elle-mme responsable dune
dminralisation osseuse de la trame protique qui sexprime en clinique par
lostomalacie, lostite fibreuse dont la maladie de Recklinghausen (mandibule). Mais
surtout, cette dminralisation concerne galement les tissus osseux alvolaires et
maxillaires et dans ce contexte, les maladies parodontales napparaissent que comme un
piphnomne qui ne doit pas tre minimis = on comprend facilement que les
techniques chirurgicales parodontales sont voues lchec et ne doivent pas tre
entreprises chez ces malades, aussi longtemps que leur fonction rnale nest pas
rtablie.
Lanmie est un autre trait caractristique de linsuffisance rnale. Elle se manifeste par
une pleur, un essoufflement leffort, un souffle cardiaque anorganique. Plusieurs
facteurs lexpliquent = le dficit en hormone hmatopotique dorigine rnale qui
raccourcit le temps de vie des hmaties le dficit en fer
Les insuffisants rnaux prsentent aussi des troubles du mtabolisme de leau dans les
deux sens = dshydratation extracellulaire (chute du poids, baisse de la pression
artrielle, tachycardie) ou hyperhydratation avec tendance la rtention deau, obsit,
Il faut encore ajouter cette liste lasthnie, quelques troubles digestifs assez banals
(nauses, vomissements). A un stade plus avanc, des hmorragies surviennent =
pistaxis, hmorragies digestives, stomatorragies
Lhalitose est trs marque et voque une odeur ammoniacale qui est due une forte
limination dure dans la salive. Cette ure subit laction des urases bactriennes
buccales qui la transforme en ammoniaque nausabonde.
PRECAUTIONS
PRENDRE
CHEZ
LINSUFFISANT
RENAL :
Il sagit l de rappels car le dentiste homopathe ne peut chapper ces rgles de
prcautions. Tout dabord, il est ncessaire dliminer tous les foyers dentaires pouvant
entraner ou aggraver les troubles de la fonction rnale. Cette limination est dailleurs le plus
souvent demande par le mdecin traitant ou le service hospitalier, elle est mme souvent
entreprise lhpital mme.
Les dents atteintes de foyers apicaux ou de kystes doivent tre extraites, ou alors et si
possible, un rsection apicale doit tre ralise. La plus grande mfiance est exige en cas de
dents gangrenes, car la strilisation des canaux nest jamais garantie.
Cependant, si la chirurgie est imprative, elle ne peut tre entreprise que dans certains
conditions car il y a des cueils viter :
1.
Les malades sous dialyse ont une fragilit des plaquettes et leur thrombopnie est
souvent infrieure 80 000/mm3.
troubles bucco-dentaires trouvent leur origine ailleurs que dans la bouche. Ce qui est le cas lors
dune insuffisance rnale. Deux cas diffrents peuvent se prsenter = le patient est dj pris en
charge par un mdecin homopathe ou bien il ne lest pas. Dans les deux cas, il ne revient pas
au chirurgien-dentiste de traiter linsuffisance rnale. Seulement, mme en rpertoriant sur les
signes bucco-dentaires, le mdicament ainsi individualis peut trs bien avoir une action sur le
plan gnral. Il faut donc demander lavis du mdecin traitant avant la prescription et l encore
on retrouve un autre problme lorsque le patient nest pas suivi par un homopathe. La plus
grande rserve sera donc la ligne de conduite.
Personne ne peut donc tre tonn que dans la prsente tude les signes buccodentaires soient valoriss ou privilgis, alors que les signes de linsuffisance rnale ne sont
quvoqus.
Un dernier point mrite un commentaire = linsuffisance rnale nexiste pas, en tant
quentit pathologique, dans le Rpertoire de Kent, on ne trouve que des signes rnaux ou
urinaires non relis une pathologie prcise, comme cest presque toujours le cas en
homopathie. Il ne faut pas oublier que les Matires mdicales ont t labores pour la quasitotalit au sicle dernier, avant que la nosologie contemporaine ne soit tablie.
Si lon rpertorie sur les signes buccaux et si lon ajoute seulement deux signes
gnraux (asthnie et anmie), lordinateur sort une liste assez longue avec en tte =
ARSENICUM ALBUM, MERCURIUS SOLUBILIS, SULFUR, puis CARBO VEGETABILIS,
CHINA, LACHESIS, MERCURIUS CORROSIVUS, PHOSPHORUS, SEPIA, PLUMBUM
METALLICUM, CAUSTICUM, KALI BICHROMICUM, etc On trouve encore un peu en retrait =
LYCOPODIUM, CALCAREA CARBONICA, NATRUM SULFURICUM, PULSATILLA, KALI
CARBONICUM, KALI NITRICUM
Cependant = il faut se mfier de ces listes et surtout il ne faut pas leur accorder une
valeur absolue car tout dpend des symptmes retenus. Il ne doit pas y avoir dides
prconues. Et surtout, la rpertorisation na de sens que lorsquelle est ralise
compter des seuls signes retrouvs dune manire sre chez le patient.
Lun des avantages de lhomopathie, outre son efficacit, est son absence
deffets secondaires. Les mdicaments homopathiques ne prsentent aucun risque de
nphrotoxicit.
MERCURIUS SOLUBILIS
Cest sans doute le mdicament le plus souvent indiqu dans les troubles buccodentaires des lutiques. Sa toxicit est bien connue, trs souvent incrimine dans des
intoxications de toutes sortes, industrielles ou autres, dont laccusation des amalgames
dentaires. Cette toxicit, quelle que soit son intensit, sexprime notamment par la gingivostomatite si caractristique au point que trop souvent ce mdicament est prescrit sans
individualisation suffisante. Cette toxicit, notamment sur le rein, explique que ce mdicament
peut tre prescrit chez des sujets diffrents, quels que soient leur type morphologique ou le
mode ractionnel en cause, ds lors que lon respecte le principe de similitude.
Haleine ftide, nausabonde, qui se rpand dans la pice et donc perceptible distance
du patient.
Hypersalivation ftide, visqueuse, qui tache loreiller car elle est trs nettement augmente
la nuit (modalit daggravation du remde et du mode tuberculinique).
Langue tale, flasque et enfle, gardant lempreinte des dents, sale ou saburrale (enduit
jauntre nausabond). Langue parfois fissure.
Douleurs dentaires, pires la nuit, aggraves par les boissons chaudes ou froides
(tempratures extrmes)
Aphtes (degr fort), nimporte o dans la bouche mais aussi au niveau de la langue (2d).
Douleurs brlantes dans toute la bouche ou au niveau de la langue.
Nombreuses dysgueusies : got amer (3d), sucr (3d), insipide (3d), mauvais got
(3d), got mtallique (3d), got sal (3d), got acide (2d), got vaseux (3d).
Mucosits.
Scheresse de la bouche et de la langue (3d) ou du palais (2).
Sensation dagacement des dents ou quelles sont trop longues.
Comme on peut le voir, les signes bucco-dentaires sont trs nombreux et souvent au
degr fort. Et cependant, ils ne suffisent pas justifier, eux seuls, la prescription de ce
mdicament. Dabord et paradoxalement, du moins en apparence, parce quils sont communs
de nombreux mdicaments. Ensuite parce que les signes locaux doivent tre insrs dans leur
contexte gnral, qui les valorise et permet lindividualisation du mdicament indiqu.
Voici une synthse de la Matire mdicale de MERCURIUS SOLUBILIS.
Suites de troubles exprimant les caractristiques du mode lutique que des causes
occasionnelles rvlent = infections saisonnires dclenches par le froid humide, qui de
plus les aggrave - mais et cela exprime la complexit des grands polychrestes, dautres
causes voquent les modes psorique et sycotique = suppression dun coulement, dun
coryza, de condylomes, druption cutane, de l transpiration ou encore suite de
vaccinations, de traumatisme crnien, enfin de troubles provoqus par la dentition. Mais
loccasion de laction de lune de ces causes, les troubles qui sen suivent prsentent
les caractristiques du mode lutique.
Atteintes des glandes et des ganglions avec tendance aux adnites suppures.
Troubles osseux = alvolyse dans un contexte inflammatoire (maladie parodontale avec
poches suppures), ostite (dont lalvolite), priostites, etc...
Modalits :
*
Aggravation = LA NUIT, par le froid humide, par les changements de temps, par les
tempratures extrmes, par la transpiration, par la chaleur du lit.
tre discrets au point que le dentiste de ne rende mme pas compte de linsuffisance rnale,
quil na certes pas lhabitude dapprhender. La diurse est diminue avec des urines fonces,
sanguinolentes, albumineuses. On retrouve encore une fois les sueurs abondantes, visqueuses,
de mauvaise odeur, pires la nuit, mettant mal laise. Surtout, latteinte gnrale apparat avec
un amaigrissement progressif, une asthnie non explique par le mode de vie, une anmie.
Bien entendu avant lurmie terminale il se passe du temps et surtout le patient est le plus
souvent pris en charge. Paradoxalement, une tendance la sclrose se dveloppe et peut
ralentir la dgradation du parodonte. Dans toute cette priode datteinte nutritionnelle, il est
normal de voir quelques signes buccaux et gnraux de remdes comme PLUMBUM
METALLICUM (plus de sclrose, moins dinflammations), ARSENICUM ALBUM (cachexie,
agitation, anxit, troubles lsionnels plus graves) ou PHOSPHORUS (remde de
dgnrescence graisseuse du foie ou ici du rein, avec sa tendance aux congestions locales et
aux hmorragies).
Avant de poursuivre sur dautres mdicaments, il convient de donner MERCURIUS la
place qui lui revient et de rappeler ses grandes indications, aussi bien chez lenfant que chez
ladulte, en dbordant largement le cadre troit de la seule insuffisance rnale.
peuvent apparatre des otites suppures avec la note lutique reprsente par une tendance
lulcration du tympan. Aussi bien chez CALCAREA CARBONICA que chez MERCURIUS
SOLUBILIS, la dentition peut tre retarde et difficile (convulsions).
Autres faits = MERCURIUS SOLUBILIS comme CALCAREA CARBONICA sont indiqus
dans les suites de suppression dlimination. MERCURIUS SOL. est lun des remdes de suites
de traumatisme crnien, notamment chez lenfant. Comme dailleurs NATRUM SULFURICUM,
le plus important remde du mode sycotique dans sa phase hydrognode, complmentaire de
CALCAREA CARBONICA (entre autres) dans limbibition hydrique et dans la sensibilit au froid
humide ou encore dans les consquences iatrognes de certains mdicaments dprimant le
systme immunitaire comme les antibiotiques ou les vaccins. Voil donc une situation clinique
complexe du fait de lexpression simultane de plusieurs modes ractionnels, ce qui est
lexpression dune insuffisance immunitaire. Heureusement, il y a des diffrences qui permettent
de comprendre telle ou telle situation. Chez un enfant CALCAREA CARBONICA, lindication de
MERCURIUS nest que transitoire, momentane, explique par des facteurs circonstanciels et
PSORINUM est le complmentaire diathsique de fond lorsque lenfant ne ragit plus trs bien.
Chez lenfant lutique, MERCURIUS SOL. est LE remde de fond, avec le renfort du
biothrapique lutique quest LUESINUM.
Lenfant Mercurius sol. consulte son dentiste pour = des aphtes parfois graves, toujours
rcidivants, douloureux, accompagns dadnopathies satellites, dune hypersalivation
nausabonde surtout nocturne, ou pour une gingivite, parfois dorigine herptique, mais surtout
pour des abcs dorigine dentaire notamment lorsquexiste une note dystrophique dans la
morphologie avec des caries des dents de lait plus ou moins importantes. Enfin cet enfant
grince souvent des dents la nuit, son sommeil est troubl par des rves anxiognes. Lenfant
MERCURIUS peut consulter galement pour des caries dentaires. MERCURIUS SOL. est cit
au degr fort dans le Rpertoire de KENT la rubrique Caries mais est oubli pour les
caries du collet, alors quon en trouve mention dans certaines Matires mdicales ou
publications. Dans cette localisation, sur 14 mdicaments il y en a 8 que lon peut classer parmi
les remdes indiqus dans les troubles du mode lutique = ARGENTUM NITRICUM, AURUM
METALLICUM, CALCAREA FLUORICA, FLUORIC ACID., IODUM, MERCURIUS SOL.,
LUESINUM, MEZEREUM, les autres sont AMMONIUM CARBONICUM, ARSENICUM ALBUM,
CALCAREA CARBONICA, SILICEA, THUYA et TUBERCULINUM.
Cest sans doute dans le type maigre de MERCURIUS que lon rencontre plus
volontiers la tendance aux caries dentaires. Ce type maigre correspond un enfant rachitique
chez lequel sont mis en uvre les modes tuberculinique et lutique, conjonction trs
dfavorable la minralisation dentaire. Do les caries importantes, notamment des dents de
lait avec les habituelles complications apicales comme les abcs, la gingivite, etc...
temps des priodes de diarrhe, souvent hmorragique, presque toujours suivie de tnesme. La
colite ulcreuse est frquente, ou la recto-colite, souvent par suite damibiase. Rappelons quen
1972, notre confrre Jean LEGER a soutenu la thse de rapports de cause effet entre
lamibiase sous sa forme neuro-vgtative, donc la moins connue, et la maladie parodontale. Il
expliquait que cette maladie souvent oublie pouvait concerner une grande partie de la
population de la rgion parisienne (plus du tiers !). Dans ce contexte digestif, le remde le plus
voisin est NATRUM SULFURICUM, car ils ont plusieurs troubles en commun, comme la
sensibilit au froid humide.
MERCURIUS SOL. peut galement avoir une insuffisance rnale, ce qui explique
latteinte parodontale. Ainsi, par action sur la fonction hpatique dont on connat les
consquences bucco-dentaires ou par action sur la fonction rnale, les facteurs gnraux de la
maladie parodontale sont runis pour en expliquer sa frquence, son volution et sa gravit.
Do deux vidences =la chirurgie parodontale sera dconseille sous peine de rcidive rapide
et ce aussi longtemps que les deux fonctions hpatique et rnale ne seront pas rtablies - et
comme le traitement des troubles buccaux passe dabord par celui des causes gnrales, cela
exige la prise en charge par le mdecin. Mais il existe des formes encore discrtes qui
sexpriment par une hypersalivation nausabonde, par le got mtallique prononc et par des
sueurs surtout nocturnes laissant le patient mal laise, alors que ltat gingival et surtout
parodontal nest pas encore trop dgrad. Dans ces cas encore frustres sur le plan buccal, une
action prcoce de MERCURIUS SOL. donne de bons rsultats. On peut voir encore ces
patients pour une aphtose buccale, sans retrouver le contexte gingival ou parodontal. Il est
alors parfois difficile de mettre en vidence ce mdicament sur des signes encore peu nuancs
et lon hsite souvent entre plusieurs mdicaments. Cest toute la difficult de lhomopathie,
mais cest aussi son avantage dune action prcoce et prventive sur les menaces connues
parce que bien dcrites dans la matire mdicale.
Soulignons en passant que dans ces cas encore peu marqus, lordinateur rend de
grands services. Dans le programme AIDE-HOMEO, la slection des 5 symptmes banals
suivants : got mtallique + salivation intense + haleine ftide + transpiration ne soulageant pas
+ transpiration nocturne donne 9 mdicaments = CALCAREA CARBONICA, CHELIDONIUM,
LYCOPODIUM, MERCURIUS SOL., NUX VOMICA, PHOSPHORUS et SULFUR. Mais si lon
ajoute les 4 signes gnraux suivants : Adnopathies + agitation + comportement prcipit et
tendance aux ulcrations, un seul mdicament sort MERCURIUS SOL.
Il est donc possible de mettre en vidence lindication de MERCURIUS sur des signes
encore banals, certainement rversibles ce stade. Ensuite se pose le problme diathsique,
aprs le choix du mdicament semblable, cest--dire le problme de la comprhension du
problme buccal dans une histoire personnelle volutive. Car une gingivite a toujours plusieurs
significations et la prvention de la rcidive doit tenir compte de chaque mode ractionnel mis
en uvre par chaque patient. MERCURIUS SOLUBILIS se trouve ainsi souvent indiqu du fait
de la polarit buccale de son action toxique. Il est intressant de noter quil se trouve plus
souvent indiqu pour une pathologie aigu que chronique. La pathologie aigu peut tre
interprte comme une tentative dlimination chez un sujet psorique qui ne parvient plus
maintenir son quilibre par le seul mode psorique et qui met en uvre le mode lutique jusquel en rserve, mode sollicit par son mode de vie, qui runit plusieurs facteurs datteinte des
fonctions hpatiques et rnales.
SULFUR
(Photo J. JOUANNY)
Cest justement parce que les liminations ne sont plus assures avec la mme
efficacit que les grandes fonctions de lorganisme sont atteintes par des pathologies
fonctionnelles dabord, puis organiques et enfin lsionnelles. Dont linsuffisance rnale nest
souvent qun lment. Autrement dit, le SULFUR insuffisant rnal a perdu de sa superbe et la
prescription de ce mdicament pose de gros problmes = bien choisir le moment, le faire
prcder de remdes complmentaires, souvent vise monctoriale, bien choisir la rptition
et la dilution, etc
On ne peut ici dcrire nouveau les diffrentes tapes de la dcompensation.
Rappelons seulement les signes bucco-dentaires principaux:
Eruptions diverses (dont lherps) autour de la bouche, sur les lvres et dans la
bouche
Gingivite banale au dbut avec des gingivorragies frquentes, puis volution vers la
gingivite ulcreuse, puis parodontopathies de plus en plus graves, au fur et mesure
que la dcompensation saccentue.
Lapptit reste souvent conserv malgr les troubles et le rgime strict qui est impos
= besoins frquents de manger, dsirs dalcools, de caf, de bire, de sucreries,
souvent dgot de la viande Apptit souvent vite rassasi.
Diarrhes priodiques qui soulagent la cphale ou amliorent ltat gnral (il sagit
toujours dune limination !). Prsence frquente dune pathologie veineuse par
aggravation de la stase portale et cave = varices, plaies variqueuses, risques
dulcres variqueux.. .), hmorrodes brlantes et saignantes (mais attention leur
suppression !).
Ce patient qui autrefois se moquait des facteurs climatiques est devenu frileux, tout en
craignant la chaleur, surtout confine, en raison de nombreuses irrgularits vasculaires
apparues progressivement :
Sensations de brlure et de chaleur (aux pieds notamment = besoin de les sortir du lit)
Aggravation par la chaleur sous toutes ses formes car elle accentue la congestion
Bref, nous avons ici affaire un sujet qui sest dcompens par un mode de vie trs
dfavorable et qui paye les consquences dont il a t prvenu de longue date. Ce sujet
nlimine plus et pourtant il en a besoin plus quun autre = ses monctoires se sont ferms par
surcharge (peau, intestin, reins, sreuses articulaires). Ses troubles pathologiques autrefois
sthniques et vite surmonts laissent place une pathologie de plus en plus chronique, lente,
difficile gurir.
Dans ce contexte, il est vident que les troubles parodontaux ne sont quun
piphnomne. Toute thrapeutique chirurgicale est voue lchec et mme pire = chez ces
patients qui narrivent plus liminer, il est ncessaire de tenter de ractiver les monctoires.
Ce qui est le travail du mdecin. Mais il est impratif de na pas aggraver les liminations qui
sont encore tentes par un organisme dbord. Tous les auteurs soulignent les effets nfastes
des solutions trop souvent opposes aux divers troubles = sclrose des varices ou des
hmorrodes, ablation des hmorrodes, recours trop systmatique aux anti-inflammatoires ou
aux corticodes, etc.. Le dentiste ne doit pas ajouter cette litanie car le curetage parodontal
peut tre parfois considr lui aussi comme un blocage liminatoire.
CARBO VEGETABILIS
Le charbon vgtal est cit au degr fort dans la prsente tude et pourtant le
Lorsque ces signes buccaux sont raliss dans toute leur splendeur, le patient se trouve
en gnral dans un tat gnral trs atteint et le plus souvent les solutions prothtiques
simposent. Mais heureusement, tous les patients ne viennent pas consulter un stade aussi
tardif sur le plan buccal et il ne faut pas alors manquer la prescription, pour sauver ce qui
peut ltre encore.
Selon Henri VOISIN, les sujets Carbo veg. sont des anciens (trs anciens ?) NUX VOMICA
qui ont continu dabuser largement des excs de table. Ce sont donc des psoriques trs
dcompenss et il y a une certaine logique ce que dominent largement les troubles digestifs.
Mais ce qui frappe lorsque le patient entre dans le cabinet dentaire, cest la pleur quasi
mortelle avec des sueurs froides sur le visage. Tout semble froid = lhaleine, le corps, la face,
les pieds, mais ce patient qui aime tre couvert du fait de sa frilosit ne supporte pas pour
autant la chaleur confine, il y a besoin dair frais, il veut tre vent parce quil est en tat
dhyposphyxie. Par ailleurs, il a de gros problmes circulatoires = stases veineuses (coloration
bleue des ongles ou des lvres, ecchymoses cutanes et hmorragies capillaires au moindre
choc).
Autrefois utilis dans les tats dagonie, les sujets Carbo veg. ont de gros problmes
respiratoires = cyanose, oppression, dyspne, rles muqueux, bronches envahies de mucosits
quil ne peut expectorer quavec de grandes difficults. De son Calcarea carbonica dorigine, il a
gard, outre la frilosit et la lenteur, une tendance aux peurs = anxit en fermant les yeux,
rves de fantmes, de revenants, peur du noir).
Malgr son tat de faiblesse, ce sujet a gard de Nux vomica un gros apptit avec dsirs de
caf, daliments sucrs ou sals, aversion pour les graisses, la viande et le lait. Le moindre
alcool provoque une brusque et intense rougeur du visage. Aprs les repas, il a des ructations
presque constantes, rances, graisseuses ou putrides, avec une sensation d'acidit dans la
bouche et l'estomac. Et puis peu aprs le repas, parfois au cours de celui-ci, le patient
prouve une flatulence ftides, brlantes avec une distension abdominale intense, le tout
amlior par des gaz. Le foie est douloureux, hypertrophi, paresseux, la stase portale a
provoqu des hmorrodes qui saignent facilement et la stase cave a suscit des varices
douloureuses amliores jambes allonges horizontalement. On pourrait continuer ainsi en
passant en revue tous les organes et appareils, dont le rein et la fonction rnale qui ne vont pas
bien videmment.
Bien entendu, si par hasard, un patient rpondant ce tableau venait consulter pour ses
problmes dentaires, il est bien vident quaucune praticien, mme ne connaissant rien
lhomopathie, nentreprendrait une intervention chirurgicale parodontale, dautant moins que le
ARSENICUM ALBUM
On nous a habitu considrer ARSENICUM ALBUM comme un remde dvolution
vers une aggravation locale lors dun processus inflammatoire ou gnrale au cours dune
maladie gnrale. Et il est bien vrai que ce mdicament fait souvent des miracles ! Mais ces
indications ponctuelles font parfois oublier quARSENICUM ALBUM peut tre un remde de
fond, le plus souvent chez un sujet longiligne ayant longtemps ragi sur le mode tuberculinique,
puis par des sries de troubles de plus en plus graves.
Lorsque lon pense ARSENICUM ALBUM, on pense presquexclusivement sa
toxicit qui domine sa pathognsie et lon oublie que larsenic est naturellement prsent dans
quelques tissus = peau, sang, cellules, glandes dont la thyrode. Sa prsence dans la peau et
ses nombreuses indications en dermatologie laisse supposer son rle dans les liminations par
la voie cutane et voquent des rapprochements avec SULFUR sa phase asthnique (ou
sthnique en cas de dermatose grave) et surtout avec PSORINUM dont il partage de nombreux
signes (manque de raction, frilosit, anxit). Roland ZISSU rappelle quARSENICUM
ALBUM est un dys-thyrodien et un hypo-surrnalien (type maigre).
La toxicit de larsenic sexprime en premier lieu au niveau de lappareil digestif = gastroentrite avec des vomissements et de la diarrhe qui peut prendre une forme cholriforme avec
les risques habituels de la dshydratation conscutive. Cela explique son indication et son
efficacit dans toutes les maladies infectieuses ou toxiques qui saccompagnent dun syndrome
cholriforme. Cest un mdicament quil est prudent demporter avec soi lors de vacances dans
des pays risques.
Aprs les signes digestifs viennent les signes urinaires puis nerveux. On note dabord
une oligurie puis une anurie avec albumine. Latteinte nerveuse sexprime par des paralysies
flasques, labolition des rflexes (membres), puis par des troubles de la sensibilit nerveuse.
Lintoxication chronique permet larsenic de dvelopper une action bien plus profonde,
plus insidieuse certes mais menaante. = troubles digestifs troubles cutans troubles
respiratoires troubles nerveux et in fine une atteinte profonde de la nutrition.
Voici les principaux signes de ARSENICUM ALBUM que lon doit retrouver peu ou prou
avant de la prescrire en pathologie gnrale et en odonto-stomatologie.
Frilosit importante mais avec besoin dair frais, recherche et besoin de chaleur mais
crainte de la chaleur confine (il dort bien couvert dans son lit avec la fentre
entrouverte.
Cest un sujet conome, voire avare (surtout avec lge par peur des vieux jours),
minutieux et mticuleux jusqu la maniaquerie agressive.
Ces signes bucco-dentaires sont retrouvs quelle que soit par ailleurs ltat de sant de
ce patient. Les troubles rnaux qui nous intressent ici sont prsents = nphrite, urines peu
abondantes, tendance lalbumine, mictions douloureuses avec brlures de lurtre pendant la
miction, faiblesse conscutive ressentie dans labdomen. Il peut exister des dmes.
De mme, il est trs frquent que le sujet Arsenicum album soit atteint dune dermatose =
peau sche, rugueuse, cailleuse, desquamation fine comme de la farine. Toutes les ruptions
provoquent des douleurs brlantes et pruriantes, < par le froid, > par la chaleur, exacerbation
entre minuit et 3 heures du matin ou en se dshabillant.
Ce patient peut avoir aussi des troubles cardiaques ou /et respiratoires (en particulier un
asthme dont la crise survient souvent entre minuit et 3 heures du matin. Tous les troubles
saccompagnent toujours danxit et dagitation. Un patient calme et serein ne correspond pas
ARSENICUM ALBUM.
PHOSPHORUS
NATRUM MURIATICUM
Le chlorure de sodium joue un rle mtabolique essentiel dans la rgulation des
changes ioniques entre les cellules et le milieu intrieur. Aussi les fuites minrales dont le
sodium, le chlore et le potassium entranent-elles des troubles de la nutrition (amaigrissement
prdominant la moiti suprieure du corps et infiltration cellulitique de la moiti infrieure), une
atteinte des muqueuses (avec alternance de scheresse et dun tat catarrhal), des troubles
cutans (face huileuse, peau sche ailleurs, eczma solaire , acn, urticaire, verrues, etc...),
enfin des perturbations psychiques (dprime, asthnie psychique et physique, repliement sur
soi avec besoin de solitude, aggravation par la consolation, etc...).
Il est classique de prsenter les sujets rpondant NATRUM MURIATICUM comme des
longilignes, maigres ou amaigris, ragissant lectivement sur le mode tuberculinique. Cest le
premier mdicament de la dminralisation cellulaire, consquence de la dshydratation, ellemme conscutive aux fuites minrales. Mais il ne faut pas perdre de vue que le sodium est
hydratant, et de plus dprimant et irritant. Autrement dit, avec le chlorure de sodium, il existe
des perturbations du mtabolisme de leau par consquent de la fonction rnale. Aussi, existe-til des sujets dont le remde est NATRUM MUR. et qui ont tendance la rtention deau, aux
dmes, qui nont certes rien voir avec ce que lon retrouve dans NATRUM SULFURICUM.
NATRUM MURIATICUM est lun des mdicaments de linsuffisance rnale, de la
nphrite chronique avec rtention chlorure, proche dans ce cas de ARSENICUM ALBUM du
fait de la tendance la cachexie, lamaigrissement avec asthnie et anmie. On constate une
augmentation des urines qui sont colores, charges en sels, contenant un sdiment rouge
comme de la brique pile. Les envies sont frquentes, il y a parfois une incontinence en
marchant, ou mme en ternuant.
Malgr quelques dmes plus ou moins discrets, il sagit plutt de bouffissures ici ou l,
le sujet insuffisant rnal du type Natrum muriaticum est amaigri, visiblement dprim, au
comportement rserv, voire secret, qui rpond par monosyllabes et avec une mauvaise volont
vidente. Il supporte mal les tentatives de comprhension, devient alors irritable. En
linterrogeant, on apprend quil souffre de cphales battantes, de palpitations cardiaques
leffort ou aux motions. Il a parfois des crises dasthme aggraves dans une pice chaude et
ferme, amliores au grand air.
Sur le plan digestif, malgr la maigreur, lapptit est souvent conserv, mais vite
rassasi. On ne retrouve pas systmatiquement le dsir daliments sals et la soif vive qui ne
sexpriment que durant des priodes de dshydratation. En mangeant, des sueurs huileuses
apparaissent au visage. Quelquefois, la dglutition est difficile par manque de salive. Enfin, il y a
souvent une tendance la constipation atonique par scheresse avec de temps en temps une
diarrhe aqueuse.
Voici donc le cadre gnral grands traits dessins dans lequel apparaissent les
troubles bucco-dentaires. Le patient vient consulter pour :
Le patient se plaint dune sensation de scheresse buccale alors que lon constate le
plus souvent une salive importante.
La langue est rarement intacte. Il y a des vsicules brlantes, des ulcrations, des
zones dpapilles, des sensations de brlure (NATRUM MURIATICUM est un remde
important de glossodynies).
PULSATILLA
La variabilit des symptmes, avec parfois un ct paradoxal laissant perplexe,
caractrise la premire phase du mode tuberculinique. Il se passe quelque chose, mais les
prmisses ne suffisent pas prciser quoi exactement. Il y a augmentation des oxydations, puis
destruction cellulaire et lensemble des dchets de cellules dtruites provoque un
encombrement de la circulation veineuse. Cest le stade de PULSATILLA. En quelques mots
voici les signes les plus caractristiques de ce grand mdicament : variabilit des signes
psychiques (humeur changeante, pleurs faciles, consolation rapide et recherche, enfant du
soleil et des giboules ) et physiques (douleurs erratiques, selles variables) - congestion et
stase veineuse - coulements pais et doux, non irritants, de toutes les muqueuses - absence
de soif mme au cours de la fivre - plus mal le matin que le soir - aggravation par la chaleur
et amlioration par le frais ou les applications froides.
La congestion veineuse est le trait dominant de PULSATILLA. Or celle-ci se produit dans
deux cas :
1.
2.
Pour ces raisons, on peut dire que PULSATILLA est un remde carrefour impliqu dans
deux modes ractionnels = psorique ou tuberculinique. Dans le premier cas, il se trouve proche
de GRAPHITES par la tendance aux ralentissements, aux difficults liminatoires, mais ce
dernier est un frileux trs sensible au froid, alors que PULSATILLA est certes un peu frileux,
mais il craint surtout la chaleur sous toutes ses formes qui provoquent et aggravent de
nombreux troubles, dont des douleurs dentaires en rentrant par exemple dans une pice
surchauffe en venant du froid. Dans le second cas, PULSATILLA se trouve proche de SEPIA,
qui est son remde daggravation, lorsque la congestion veineuse se concentre sur un organe et
notamment au niveau du petit bassin. Mais heureusement, de nombreux signes les diffrencient
mme sils sont relis par la physiopathologie = le comportement psychique est oppos.
Mme sil ne sagit de notre part que dhypothses, il semble que linsuffisance rnale de
PULSATILLA rsulte de la tendance la congestion veineuse. Les signes urinaires ne sont pas
spcifiques, ni caractristiques. Il en va de mme pour les signes bucco-dentaires, banals en
eux-mmes = scheresse buccale, sans soif, gingivite banale avec tendance aux
parodontopathies, dysgueusies, douleurs dentaires.
Lindication repose donc avant tout sur le comportement psychique fait de dpendance
affective, de recherche perdue de la sympathie ou de lamour, dmotivit larmoyante, sujet
passant facilement des larmes aux rires, facilement vex, irrsolu et rsign, souvent triste,
mais adorant tre consol (tout le contraire de NATRUM MURIATICUM et de SEPIA.
Ensuite, la congestion veineuse priphrique est la critre essentiel de la prescription avec
notamment lintolrance la chaleur sous toutes ses formes, la trs grande variabilit des
symptmes qui laisse perplexe le praticien.
LYCOPODIUM
LYCOPODIUM ( pied de loup , plante herbace dont on utilise les spores) a une
action lective sur le foie et sur lappareil digestif (mtabolisme de lacide urique, de lure, du
cholestrol, etc...), sur lappareil rnal (lithiases) et gnito-urinaire, sur la peau et les muqueuses
et enfin sur le systme nerveux (asthnie physique et mentale).
En fait tout dcoule de latteinte hpatique et tous les troubles se manifestent
progressivement et saggravent vers une dnutrition gnrale. Il se passe donc du temps entre
les premires atteintes facilement rversibles et les troubles graves. Cest ce que lon constate
galement au niveau des dents et de leurs tissus de soutien.
Au dbut, les signes bucco-dentaires voquent un autre mdicament, notamment NUX
VOMICA = gingivite banale, gingivorragies abondantes (le foie joue un rle capital dans les
mcanismes de la coagulation), ou encore aphtose buccale priodique. Les signes
concomitants restent trs banals: scheresse buccale avec absence de soif (signe inconstant,
en tout cas pas aussi caractristique que dans PULSATILLA), dysgueusies (got amer, de
fromage, de moisi). Les troubles digestifs qui prcdent ou accompagnent les troubles buccodentaires voquent galement NUX VOMICA: dyspepsie flatulente, pyrosis, distension
abdominale (mme sil mange peu), sensation de plnitude, constipation avec besoins
inefficaces, dfcation souvent douloureuse par constriction spasmodique de lanus ou
prsence dhmorrodes procidentes et douloureuses (< au toucher, assis et > par un bain
chaud), on ne retrouve pas lantipristaltisme, ou du moins aussi prononc que dans NUX
VOMICA. Mais LYCOPODIUM a une faim vorace vite rassasie que na pas NUX VOMICA, de
mme quune faim nocturne (qui annonce sans doute PSORINUM et que lon retrouve aussi
dans PHOSPHORUS, autre grand remde du foie). Au dbut, il nest pas facile de distinguer
ces deux remdes car les signes ne sont pas trs diffrencis. Progressivement, les diffrences
apparaissent: NUX VOMICA est aggrav juste aprs le repas, avec besoin de desserrer sa
ceinture, besoin de faire une sieste qui amliore. LYCOPODIUM est aggrav deux ou trois
heures aprs le repas, entre 16h et 20H, priode de la digestion qui fait participer le foie.
Dans une deuxime priode, ltat gnral se trouve atteint, comme dailleurs les
troubles digestifs et bucco-dentaires: ructations et brlures intenses, ulcre gastro-duodnal,
dyskinsie biliaire pouvant aller jusqu la lithiase ou la colique hpatique, gingivite ulcreuse
avec parodontopathies, herps croteux et pruriant des commissures labiales, ruptions
vsiculeuses dans la bouche.
Enfin, dans un troisime tableau, laggravation est manifeste aussi bien sur le plan
gnral quau niveau des diffrents appareils. Le sujet tend maigrir mais garde un gros ventre,
lasthnie physique apparat et contraste durant une priode plus ou moins longue avec un
intellect conserv. Les constantes biologiques sont perturbes: acide urique, ure, cholestrol,
acides gras, triglycrides, etc... Lappareil rnal et gnital nchappe pas: lithiase urinaire,
coliques nphrtiques, urines avec dpt de sable rouge non adhrent, actonmie avec
vomissements, prostatisme, impuissance avec dsirs conservs, etc... Sur le plan buccodentaire, la maladie parodontale domine et surtout saggrave.
LYCOPODIUM correspond progressivement un mode psorique
devenant de moins en moins efficace, ce que lon peut rsumer en
quelques termes: LYCOPODIUM limine mal car ses monctoires sont
devenus insuffisants. De ce fait, LYCOPODIUM assimile mal et la
dnutrition le guette. La peau reflte les difficults liminatoires: urticaire
chronique du fait du rle du foie dans la fonction anti-toxique, eczma qui
saigne au moindre contact, dermatoses sborrhiques et lsions fissuraires
et hyperkratosiques.
Lintellect se trouve ensuite atteint (difficult de concentration, perte de la
mmoire, erreurs en parlant ou en crivant...), de mme que le
comportement. On a souvent dit, et juste titre, que LYCOPODIUM
prsente deux tendances opposes: une hypersensibilit avec motivit
marque, besoin avide de tendresse et daffection, manque de confiance en
soi, anxit chronique avec peurs diverses.
Le patient en est conscient et ressent sa sensibilit comme une faiblesse quil cache par
un comportement orgueilleux, autoritaire, susceptible, irritable avec des colres relativement
rares mais violentes, intolrance la contradiction. De nombreux signes voquent encore une
fois NUX VOMICA, mais ce dernier semble plus instinctif = il ragit dabord et rflchit ensuite,
tout le contraire de LYCOPODIUM. Tous deux ont un rveil difficile avec mauvaise humeur.
La posologie ne pose pas de problme au dbut du fait du fonctionnement encore
satisfaisant des monctoires. Une 7 CH deux trois par semaine donne de bons rsultats. Avec
la dcompensation, ce mdicament devient difficile prescrire. Il faut souvent ncessaire de le
faire prcder par des complmentaires daction ponctuelle, traitement qui revient au mdecin.
SEPIA
Lindication de ce mdicament dorigine animale signifie que les consquences des
facteurs tiologiques psoriques ont fini par susciter une congestion veineuse importante,
notamment au niveau du petit bassin. Loriginalit anatomique fminine explique sans doute que
ce mdicament soit plus frquent chez les femmes. Mais, comme cela a t dit plusieurs fois,
lorsquun seul mode ractionnel ne suffit plus maintenir lquilibre de sant, dautres modes
sont alors utiliss, cest le cas pour SEPIA, mdicament de troubles du mode psorique, mais
galement ici du mode sycotique (productions tumorales = polypes, papillomes - torpidit de
certaines manifestations comme les dermatoses comme le psoriasis ou les mycoses...). Le
mode psorique est tout de mme dominant et prcde le mode sycotique = alternances et
successions daffections cutanes et muqueuses, dont pour ces dernires la muqueuse
buccale.
Par ailleurs, la congestion veineuse qui prdomine dans SEPIA explique son indication
frquente dans le traitement de troubles typiquement tuberculinique. Et les lastopathies et les
ptses qui sen suivent donnent SEPIA un rle dans le traitement de certains troubles
lutiques. Cest donc un mdicament poly-diathsique.
Les troubles de la fonction hpatique rsultent selon notre hypothse, comme ceux de
PULSATILLA, de la congestion veineuse.
La gingivorragie est sans doute la sonnette dalarme de la congestion veineuse portale
ou cave. La gingivite apparat galement, HAHNEMANN avait dj remarqu que la gencive
gonfle et devient douloureuse, ulcration de la gencive, saignement de la gencive, les
dents se gtent rapidement, branlement des incisives infrieures, toutes les dents
deviennent branlantes et douloureuse... . Kent ajoute Les gencives se rtractent et
dcouvrent les dents . VANNIER et POIRIER parlent de pyorrhe .
Mais, et cest encore un leitmotiv, tous ces troubles apparaissent progressivement, ce
qui permet dans certains cas une action prventive. Les troubles bucco-dentaires ne sont
pratiquement jamais isols et font partie de latteinte de lappareil digestif et des consquences
sur la circulation veineuse, portale dabord, puis cave, enfin gnral.
Comme LYCOPODIUM, SEPIA reprsente une tape daggravation du mode psorique =
dabord du fait du blocage des monctoires (peau surtout, muqueuses ensuite dont la
constipation). LYCOPODIUM se caractrise par une atteinte directe du lobule hpatique, SEPIA
par une atteinte prfrentielle du systme porte. On se reportera la Matire mdicale pour
rafrachir ses souvenirs sur lensemble des troubles de ce mdicament, notamment sur le
comportement psychique largement dcrit.
CONCLUSION
Linsuffisance rnale nest pas du ressort thrapeutique du chirurgien-dentiste, cest une
vidence. Comme cest autre vidence que les insuffisants rnaux ont trs souvent de gros
problmes bucco-dentaires, dont les parodontopathies ne sont quun lment.
Tout le problme est celui de la prescription par le dentiste de mdicaments
homopathiques, certes indiqus par le contexte local qui lui revient, mais qui ont
obligatoirement une action gnrale. En fait tout est une question de choix, de rflexion, afin de
ne pas nuite au patient. Chaque fois que possible, nous conseillons la collaboration avec un
mdecin homopathe.
Retour