Chimie C Chap11 Electrolyse

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Classe de TS Partie C-Chap 11

Chimie

Chapitre 11 : L’électrolyse, une transformation forcée


Connaissances et savoir-faire exigibles :
(1)
Savoir que l’électrolyse est une transformation forcée.
(2)
Connaissant le sens du courant imposé par le générateur, identifier l’électrode à laquelle se produit la
réaction d’oxydation (anode) et l’électrode à laquelle se produit la réaction de réduction (cathode).
Objectifs : Professeur
 Montrer qu’il est parfois possible de forcer la transformation d'un système à l'équilibre,
 Montrer qu'il est parfois possible d'inverser le sens d'évolution d'un système chimique et donc de forcer une
transformation.
 Illustrer le principe de fonctionnement d’un accumulateur (charge et décharge).
Présentation de la démarche : Professeur
 La pile cuivre-argent ayant débité un courant jusqu’à son épuisement (voir TPχn°10 : Exp III),
montrer qu'en lui imposant un courant électrique, il est possible d'observer une transformation
appelée transformation forcée.
 Faire circuler un courant électrique d'intensité donnée et mettre en évidence la formation d’un produit
lors de cette transformation forcée.
 Introduire les notions relatives à l'électrolyse : définition d’une électrolyse, réactions aux électrodes,
anode, cathode.
 Montrer qu'après arrêt du courant imposé, le système chimique évolue selon le sens spontané et que
lorsque qu'on impose à nouveau le courant, il évolue dans le sens inverse du sens spontané.
 Illustrer ainsi la charge et la décharge d'un accumulateur à l'aide de ce dispositif
Introduction : Professeur
On ne peut pas inverser toutes les transformations, mais il est impératif, pour le faire, de fournir une
énergie du même type que celle qui est libérée par le comportement spontané :
Un skieur qui descend spontanément une pente peut la remonter si on lui fournit l’énergie sous forme de
travail mécanique. Lui apporter au bas de la pente un seau d’eau chaude, c’est lui apporter de l’énergie,
mais il ne remontera pas la pente avec cela ! Tout au plus pourrait-il se réchauffer les mains !

I La pile usée :
1) Retour sur une pile déjà étudiée :
 Nous allons reprendre l’étude de la pile cuivre-argent dont on a observé le comportement dans le
TPχn°10 : Pile (A) :
⊖ Cu(s) / (Cu2+(aq)+SO42- (aq)), 0,5 mol.L-1 // (NH4+(aq)+NO3-(aq)) // (Ag+(aq)+ NO3- (aq)), 1,0 mol.L-1 / Ag(s) ⊕

2 Ag+(aq) + Cu (s) = 2 Ag (s) + Cu2+(aq) K = 2,1 . 1015

 Lorsque cette pile ne débite plus, le système a atteint l'état d'équilibre. On a montré dans le TPχn°10
que la concentration en ions cuivre(II) à l’équilibre vaut 1,0 mol.L-1 (tableau d’avancement pour x =
4.995 : quantité de 9.995 mmol pour 10mL de solution) et que celle en ions argent(I) à l’équilibre,
[Ag+]éq, est alors égale à 2,2.10-8 mol.L-1, ce que rappelle le calcul suivant :
[Cu 2+ ]éq
Q r,éq = = K = 2,1.1015 ce qui donne : [Ag+]éq. = 2,2.10-8 mol.L-1
[Ag + ] 2 éq
 Pour obtenir l’équilibre de la pile (A) ci-dessus des centaines d’heures seraient nécessaires,
compte tenu de la faible valeur du courant débité. Ceci est dû à sa résistance interne de l’ordre du kΩ.

On travaille donc sur la version « usée » de la pile A qui a été obtenue expérimentalement.
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2) Fabrication de la pile usée : Professeur

La pile « usée » peut être fabriquée avant la séance.


 Protocole :
Soit la pile (C) schématisée ci-dessous :
⊖ Cu(s)/( Cu2+(aq)+SO42- (aq)), 1,0 mol.L-1//
( NH4+(aq)+NO3-(aq))//
(NH4+(aq)+ NO3- (aq)), 1,0 mol.L-1 /Ag(s) ⊕
 Mettre la pile (C) en court-circuit.
 On observe que l’intensité du courant devient rapidement négligeable (I < 0,01 mA).

 Principe :
 On est en présence d'argent, de cuivre, et d'ions cuivre(II). La réaction envisageable est :
2Ag(s) + Cu2+(aq) = 2Ag+(aq) + Cu(s) de constante d'équilibre K = 4,65.10-16
Qr,i = 0 car il n'y a pas d'ions argent(I) ; à l'équilibre, on devrait avoir Qr,éq. = K = 4,65.10-16.
Qr,i < K ce qui donne alors un sens spontané d’évolution dans le sens direct.
Quand l’état d’équilibre est atteint quand Qr,éq. = K = 4,6.10-16 soit [Ag+]éq. = 2,2.10-8 mol.L-1.
Ceci correspond aussi à l’état d’équilibre de la pile (A) pour lequel l’intensité du courant est nulle.

 Quand le système atteint l'équilibre, aucun électron n'est plus échangé entre les couples donc plus
aucun courant ne circule. Dans ce sens, l’état d’équilibre du système est atteint très rapidement.

3) Etude de la pile usée :

La pile (B) dite « pile usée » est schématisée ci-dessous :


⊖ Cu(s)/( Cu2+(aq)+SO42- (aq)), 1,0 mol.L-1//
( NH4+(aq)+NO3-(aq))//
(Ag+(aq) + NO3-(aq)) , 2,2*10-8 mol/L , (NH4+(aq)+ NO3- (aq)), 1,0 mol.L-1 /Ag(s) ⊕

a. Sachant que la constante d'équilibre K associée à la réaction d'équation, 2 Ag+(aq) + Cu(s) = 2 Ag(s) +
Cu2+(aq) , vaut 2,15.1015, montrer que le système chimique est à l'équilibre.

[Ag+] i = 2,2.10-8 mol.L-1 et [Cu2+] i = 1 mol.L-1.donc Qr,i = 2,1.1015 et l'on a précisément Qr,i = K soit
Qr,i
= 1. Le système chimique est donc à l’état d’équilibre.
K

b. Comment peut-on vérifier que la pile ne débite plus de courant ? Justifiez cette observation.
On branche entre les deux électrodes un ampèremètre en série avec un conducteur ohmique et on vérifie
que l’intensité est nulle.
En effet, Si le système est à équilibre, les couples ne peuvent plus échanger d’électrons, donc il ne peut
pas y avoir de courant.

c. Prélevons 1,0 mL de la solution contenue dans le compartiment où plonge l’électrode d’argent et les
placer dans un tube à essai pour tester la présence des ions argent(I) à l’aide de 2 mL de la solution de
chlorure de sodium saturée. Observons et concluons.
Nous n’observons rien ce qui prouve que la quantité d’ions argent I est infime.

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II Peut-on forcer le sens d’évolution spontanée ? électrolyse de la pile usée :

Réalisons le montage suivant :

(1)
- +

(2)

A
Cu Ag

Ag+ (aq), NO3- (aq)


-8 -1
Cu 2+ (aq), SO 42- (aq) 2,2 10 m ol.L
-1
1,0 m ol.L NH +4 (aq), NO -3 (aq)
-1
1,0 m ol.L

a. Mettons l’interrupteur en position (1). Observons le sens de circulation du courant et réglons sa valeur
à quelques milliampères (5 mA par exemple). Prévoir les réactions possibles aux électrodes.
A l'aide d'un générateur, on impose la circulation d'un courant de l’électrode de cuivre à l'électrode
d’argent en reliant le pôle positif du générateur à l'électrode d'argent et le pôle négatif à l'électrode de
cuivre. Le sens de ce courant est observé à l'aide d'un ampèremètre. Les électrons vont de l'électrode
d’argent vers l’électrode de cuivre dans le circuit extérieur de la pile.
Les équations des réactions prévisibles aux électrodes sont :
Électrode d'argent : Ag(s) = Ag+(aq) + e-
Électrode de cuivre : Cu2+(aq) + 2 e- = Cu(s)
b. Electrolyse : cathode et anode :
i Faisons circuler ce courant pendant 15 minutes environ.
ii Prélevons 1,0 mL de solution et testons les ions argent (I) de la même manière que précédemment.
iii Montrer que le courant fourni par le générateur de tension continue a permis de forcer la
transformation et que la quantité d’ions argent (I) augmente au cours du temps.
iv Définissons les termes associés à cette transformation appelée électrolyse.

Le test effectué avec la solution de chlorure de sodium confirme bien la formation d’ion argent(I) à
l'électrode d'argent. L'équation de la réaction associée à la transformation forcée est donc la suivante :
2 Ag(s) + Cu2+(aq) = 2 Ag+(aq) + Cu(s)
Cette transformation est forcée car on force un système à évoluer alors qu'il se trouvait à l'état d'équilibre.
On appelle anode, l'électrode où a lieu l'oxydation (électrode d’argent) et cathode, l'électrode où a lieu la
réduction (électrode de cuivre). La transformation s'effectue dans le sens inverse de la transformation
spontanée observée quand la pile débite.

III Peut-on inverser le sens d’évolution d’un système chimique ?

a. Déconnecter la pile et mesurer la tension à vide à ses bornes. Conclure :


La tension aux bornes de la pile est désormais non nulle et l'électrode d'argent en constitue à nouveau le
pole (+). La pile « usée » a été rechargée grâce à cette transformation forcée.

b. Reconnecter la pile au montage, mettre l’interrupteur en position (2) et observer le sens de circulation
du courant électrique.
Montrer que ce sens de circulation correspond bien au sens d'évolution spontané du système.

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Quand l'interrupteur est placé en position 2, le courant électrique observé circule de l'électrode d’argent
vers l’électrode de cuivre. Il est possible en explicitant l'état initial du système à l'issue de l'électrolyse
de montrer que, lorsqu'il est laissé à lui-même, le système évolue selon le critère d'évolution spontanée
dans le sens direct de la réaction : 2 Ag+(aq) + Cu(s) = 2 Ag(s) + Cu2+(aq)

c. Remettre l’interrupteur en position (1) et observer le sens de circulation du courant. Conclure :


En position 1, le courant électrique circule de l'électrode de cuivre vers l'électrode d'argent, donc en
sens inverse du sens observé lors de l'évolution spontanée.

d. Quel dispositif a-t-on ainsi constitué ?


Les réactions ayant lieu aux électrodes lors du fonctionnement de la pile rechargée sont inverses de
celles ayant eu lieu lors de l'électrolyse.
L'accumulateur et les notions de charge et de décharge d'un accumulateur sont alors abordés.
Conclusion et définitions :
 Lorsqu’un générateur de tension continue fournit de l’énergie électrique à un système chimique, il
peut lui imposer d’évoluer dans le sens inverse de son sens d’évolution spontanée.
 Le courant imposé est inverse à celui qui serait observé lorsque le système évolue spontanément.
 Cette transformation forcée constitue une électrolyse.
 Dans une électrolyse :
 L’électrode reliée au pôle – du générateur électrique est le siège d’une réduction ; il s’agit de la
n+
cathode : M 1(1aq ) + n1 e − = M 1( s )
 L’électrode reliée au pôle + du générateur électrique est le siège d’une oxydation ; il s’agit de
n +
l’anode : M 2 ( s ) = M 2 (2 aq ) + n 2 e −
 Pour une transformation forcée, le quotient de réaction du système chimique s’éloigne de la
constante d’équilibre.

IV Autres transformations forcées : Voir TPχn°11

V Applications de l’électrolyse :
1) Les accumulateurs :
Certaines piles utilisées couramment sont nommées improprement piles rechargeables. Celles-ci sont
en fait des accumulateurs.
L’accumulateur le plus usuel est celui que l’on rencontre dans nos véhicules : l’accumulateur au plomb.

On ne peut pas recharger toutes les piles car l’électrolyse de certaines d’entre elles conduirait à la
production de gaz ce qui constitue un danger. De plus, les aspects cinétiques de certaines transformations
ne peuvent permettre à la pile d’être rechargée.

Lire le texte p 235 du livre et répondre aux questions concernant les équations de réactions de charge et
décharge de cet accumulateur :

 Equation des réactions aux électrodes lors de la décharge :


A la cathode : PbO2 (s) + SO42-(aq) + 4 H+(aq) + 2 e- = PbSO4 (s) + 2 H2O(l)
A l'anode : Pb(s) + SO42-(aq) = PbSO4 (s) + 2 e-

D’où : réaction de décharge : PbO2 (s) + Pb(s) + 2 SO42-(aq) + 4 H+(aq) = 2 PbSO4 (s) + 2 H2O(l)

 Equation de charge : 2 PbSO4 (s) + 2 H2O(l) = PbO2 (s) + Pb(s) + 2 SO42-(aq) + 4 H+(aq)
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2) Applications industrielles :

 L’électrolyse d’une solution de chlorure de sodium permet d’obtenir du dichlore, du dihydrogène,


de la soude et de l’eau de javel (cela dépend des conditions d’électrolyse).
 A l’aide d’un procédé qui se nomme “électrolyse à anode soluble”, on peut purifier des métaux
comme le plomb, le fer, le zinc ou le cuivre :
 Pour ce dernier, on effectue une électrolyse avec deux électrodes en cuivre, l’anode est
composé de cuivre impur, la cathode de cuivre pur. Ces deux électrodes plongent dans
une solution de sulfate de cuivre.
 Pendant l’électrolyse, l’anode va se solubiliser : il y a formation d’ions cuivre et les
d’impuretés, non oxydables, se déposent. L’anode s’est donc solubilisée mais aussi
purifiée.
 A la cathode, les ions cuivre sont réduits et donne du cuivre métal.

3) Deux autres applications intéressantes :

 La galvanostégie consiste à déposer une couche de métal sur un objet rendu conducteur :
 La cathode sera constituée par l’objet à recouvrir.
 L’anode peut être constituée du métal que l’on veut déposer.
 Ces deux électrodes plongent dans un bain contenant le cation à déposer.

 La galvanoplastie suit le même procédé, dans le but de reproduire des objets :


 La cathode est cette fois-ci le moule de l’objet à reproduire qui a été rendu conducteur.
 L’anode est par exemple du cuivre et le bain une solution d’ions cuivre II.
 On obtient alors une reproduction de l’objet en cuivre.

4) Une transformation forcée dans un autre domaine :


Voici un document qui montre les processus de respiration et de photosynthèse qui s’effectuent au sein
des végéteaux :
Rappeler quelles sont ces deux réactions en sachant que
les espèces mises en jeu sont :
CO2 (g) ; H2O(l) ; CnH2nOn (s) et O2 (g) (n nombre entier)

Respiration :
CnH2nOn (s) + n O2 (g) → n CO2 (g) + n H2O (l)
Photosynthèse :
n CO2 (g) + n H2O (l) → CnH2nOn (s) + n O2 (g)

De ces deux transformations, laquelle est spontanée ?


Laquelle est forcée ? Par qui est-elle forcée ?
La transformation forcée est la photosynthèse, c’est
l’énergie lumineuse qui la permet.

Exercices n°11 p 238, n°15 p 239 et n°19 p 239

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