Topologie Analyse Fonctionnelle
Topologie Analyse Fonctionnelle
Topologie Analyse Fonctionnelle
MIASHS L3
Topologie
Analyse fonctionnelle
Benot CHEVALLIER
UTM-L3 MIASHS
MI0A16X B. Chevallier
SOMMAIRE
Chapitre 1 Espaces metriques
p01
p05
p11
p12
p14
p18
p20
p23
p25
p28
p30
p32
UTM-L3 MIASHS
MI0A16X B. Chevallier
Chapitre 1
Espaces m
etriques
D
efinition : Soit M un ensemble. Une distance sur M est une application d: M M IR
verifiant, pour tous x, y, z M :
(D1 ) : d(x, y) 0
(D2 ) : si d(x, y) = 0 alors x = y
(D3 ) : d(x, y) = d(y, x)
(D4 ) : d(x, z) d(x, y) + d(y, z) (inegalite triangulaire)
Un espace metrique est un ensemble M muni dune distance d.
Les exemples despaces metriques sont nombreux.
Exemple 1 : Si M = IR ou M = C, la distance usuelle ou distance canonique est definie
par : dcan (x, y) = |x y| (module si M = C, valeur absolue si M = IR).
Exemple 2 : Si M = IRn ou M = Cn , chacune des 3 formules definit une distance :
d1 (x, y) = |x1 y1 | + |x2 y2 | + + |xn yn |
d2 (x, y) = |x1 y1 |2 + |x2 y2 |2 + + |xn yn |2
1/2
Cours
ou a`
|x1 z1 |2 + |x2 z2 |2
|x1 z1 |2 + |x2 z2 |2
p
p
|x1 y1 |2 + |x2 y2 |2 + |y1 z1 |2 + |y2 z2 |2 .
|x1 y1 |2 + |x2 y2 |2 + |y1 z1 |2 + |y2 z2 |2
{z
}
|
E
+2
|
|2
b2
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1 si x 6= y
0 si x = y
0 si x = y
1
si x 6= y .
Demontrer que d est une distance verifiant la relation plus forte que (D 4 ) :
d(x, z) max(d(x, y), d(y, z)) pour tout x, y M.
De telles distances sont appelees distance ultrametriques.
Suite de la definition de distance :
Si (M, d) est un espace metrique, tout sous-ensemble L de M est naturellement muni dune
distance induite par d sur L : d|L , que lon note encore d.
Muni de cette distance induite, lespace L est appele un sous-espace metrique de M .
Cours
Exemple :1) On peut munir Q de la distance induite par dcan sur IR.
2) La distance induite par d de C sur le cercle S1 est differente de la distance introduite
dans lexemple 3.
Exercice et definition
Si (M 0 , d0 ) et (M 00 , d00 ) sont deux espaces metriques, demontrer que les applications d1 , d2 , d
definies par :
d1 ((x0 , x00 ), (y 0 , y 00 )) = d0 (x0 , y 0 ) + d00 (x00 , y 00 )
d2 ((x0 , x00 ), (y 0 , y 00 )) = (d0 (x0 , y 0 )2 + d00 (x00 , y 00 )2 )1/2
d ((x0 , x00 ), (y 0 , y 00 )) = max(d0 (x0 , y 0 ), d00 (x00 , y 00 ))
sont des distances sur lensemble produit cartesien M 0 M 00 .
Les espaces metriques (M 0 M 00 , d1 ), (M 0 M 00 , d2 ), (M 0 M 00 , d ) sont tous appeles
espaces metriques produits de M 0 et M 00 .
Cette definition se generalise au produit cartesien dun nombre fini N despaces metriques.
Par exemple, les distances d1 , d2 , d donnees dans lexemple 2 sur IRn ou Cn peuvent
sobtenir en considerant le produit de n exemplaires de lespace metrique (IR, d can ) ou (C, dcan )
et les distances d1 , d2 , d que lon vient de definir (dcan = d0 = d00 ).
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Chapitre 2
{x}
M
si 1
.
si > 1
Verification :
Si (x, y) 1, alors y = x, donc B (x) {x} et comme {x} B (x), on a B (x) = {x}.
Si > 1, pour tout y M , (x, y) = 0 ou 1 < donc M B (x) et, puisque B (x) M , on a
B (x) = M .
2
D
efinition : Soit M un espace metrique, un sous-ensemble U de M est appele ouvert de
M si, pour tout x U , il existe un reel x > 0 tel que Bx (x) U .
On appelle topologie de M , lensemble de tous les ouverts de M .
Remarque :
S
1) Si U est un ouvert de M , U =
Bx (x).
xU
Verification :
xU
{x}
xU
xU
Bx (x) U .
Cours
Verification :
Soit y B (x) = B. Si on consid`ere r = d(x, y), on a Br (y) B (x) = B.
2
iI
(O3 ) : Si (Uk )1kp est une famille finie douverts et si x est dans chacun des Uk , il existe pour chaque
k
T
un reel k > 0 tel que Bk (x) Uk . Si on prend = min{1 , 2 , , p }, on aura alors B (x)
Uk .
1kp
Remarques :
1) On peut verifier quun intervalle de IR est un ouvert de IR si et seulement si cest un
intervalle ouvert, cest-`a-dire de la forme ]a, b[, ] , b[, ]a, +[, avec a, b IR.
2) On peut verifier que, si a, b IR, a < b :
\
1
1
a ,b +
= [a, b]
n
n
nIN
On
egalit
cette
e en montrant les deux inclusions.
T verifie
a n1 , b + n1 est une intersection infinie douverts de IR et [a, b] est un ensemble de
nIN
IR qui nest pas un ouvert. Cela signifie quune intersection infinie douverts nest pas forcement
un ouvert et donc que le terme intersection finie dans (O3 ) est indispensable.
D
efinition : Si M est un espace metrique, on dit quun sous ensemble B de la topologie
de M est une base douverts de M si tout ouvert non vide de M est une reunion delements
de B.
La donnee dune base douverts de M permet de connatre toute la topologie de M .
Lensemble des boules ouvertes de M est une base douverts de M .
D
efinition : Soit M un espace metrique, on dit quun sous-ensemble A de M est un
A est un ouvert de M .
ferme de M si son complementaire M \ A = CM
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Cours
2) En deduire que les ouverts de (M, d ) sont des reunions de produits cartesiens de la forme
U 0 U 00 o`
u U 0 et U 00 sont des ouverts respectivement de M 0 et M 00 . On parle de topologie produit.
3) Est-ce que tout ouvert de M peut secrire U 0 U 00 o`
u U 0 et U 00 sont des ouverts de M 0 et M 00 ?
Preuve :
1) y B (x) si et seulement si d (x, y) < .
Or d (x, y) = d ((x0 , x00 ), (y 0 , y 00 )) = max(d0 (x0 , y 0 ), d00 (x00 , y 00 )).
d (x, y) < equivaut donc a` d0 (x0 , y 0 ) < et d00 (x00 , y 00 ) < , cest-`a-dire y 0 B0 (x0 ) et y 00 B00 (x00 ),
soit (y 0 , y 00 ) B0 (x0 ) B00 (x00 ).
2) Dapr`es la definition, U =
Bx (x).
xU
xU
Rappel : Dans (IR IR, d ), les boules sont des carres de cotes parall`eles aux axes.
D
efinition : Soit M un espace metrique. Si A N est non vide, un voisinage de A dans
M est un sous-ensemble V de M tel quil existe un ouvert U de M verifiant A U V .
En particulier, si A = {x}, on dit simplement voisinage de x dans M .
La notion de voisinage ne depend que de la topologie de M . On notera que V est un voisinage de x M si et seulement si il existe > 0 tel que B (x) V .
Exercice : Montrer que :
1) un sous-ensemble U de M est un ouvert de M si et seulement si cest un voisinage de chacun
de ses points.
2) Si x et y sont deux points distincts de M , il existe un voisinage Vx de x et un voisinage Vy
de y tels que Vx Vy = (indication : considerer r = 12 d(x, y) et les boules Br (x) et Br (y)).
Remarque : Cette propriete de separation des points est une propriete importante des espaces
metriques.
D
efinition : Soit M un espace metrique et A M . On dit quun point x M est
interieur `
a A si A est voisinage de x dans M .
On appelle interieur de A dans M , lensemble
A des points interieurs a` A.
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A=
U.
U ouvert A
D
efinition : Soit M un espace metrique et A M . On dit quun point x M
est adherent `
a A dans M si tout voisinage de x dans M rencontre A. On appelle
adherence de A dans M lensemble A de tous les points adherents a` A dans M .
Exemple :
1) Ladherence dune boule ouverte B (x) est la boule fermee B (x) (do`
u la barre superieure
sur les boules fermees).
B (x) est le plus petit ferme contenant B (x).
2) ]a, b[ = [a, b], [a, b] est le plus petit ferme contenant ]a, b[.
D
efinition : Soit M un espace metrique et A M . On dit que A est dense dans M si
A = M.
Exemples :
1) B (x) est dense dans B (x).
2) Soit (M, d) = (IR, dcan ), on a Q = IR : Q est dense dans IR puisque nimporte quel
intervalle ouvert de IR (boule ouverte de IR) contient des elements de Q.
Definition et exercice : Soit M un espace metrique. Si A M , la fronti`ere de A dans M est le
sous-ensemble :
FrA = A (M \ A) = A \
A.
1) Demontrer que Fr(A) Fr(A) et Fr
A FrA. Donner un exemple dans lequel ces 3 ensembles
sont distincts.
9
Cours
2) Demontrer que si A, B M , alors Fr(A B) (FrA FrB). Demontrer que cette derni`ere
inclusion est stricte en general et que lon a egalite si A B = .
3) Determiner FrQ dans IR.
D
efinition : Soit M un espace metrique et A M . On dit que A est borne dans M si il
existe un point x M et un reel > 0 tel que A B (x).
Contrairement aux autres notations ci-dessus, le fait quun ensemble soit borne ou non ne
depend pas seulement de la topologie de M mais fait intervenir la distance d utilisee. Il sagit
dune notation metrique.
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Chapitre 3
Notion g
en
erale despace topologique
On peut etre amene dans certaines circonstances a` introduire des notations topologiques sur
des espaces qui ne sont pas des espaces metriques. Le principe est tr`es simple :
Sur un ensemble X, on decr`ete que certains sous-ensembles de X sur lesquels on impose les
conditions (O1 ), (O2 ), (O3 ) sont des ouverts.
Deux precautions essentielles a` garder a` lesprit dans de tels espaces :
topologies pas toujours separees
lutilisation de suites ne sera plus permise pour caracteriser ladherence dun sous-ensemble,
la continuite dune application, la compacite dun sous-espace...
Exemple : Sur un ensemble arbitraire X, on definit une topologie en posant lensemble des
ouverts = {, X} : cest la topologie grossi`ere sur X.
Remarque : Dans la pratique, on donne rarement lensemble O de tous les ouverts. On dit
quun ensemble B de O est une base douverts de lespace topologique (X, O) si tout element de
O (autre que ) est une reunion delements de B. Il suffit de se donner une base douverts pour
definir (X, O).
Exemple : On definit une topologie sur IR2 = IR IR en prenant comme base douverts les
sous-ensembles de la forme ]a, b[{c} : il sagit de la topologie feuilletee de IR 2 .
On peut verifier quun sous-ensemble B de P(X) (= ensemble des parties de X) est une base
douverts pour une topologie de X si et seulement si il verifie les 2 proprietes :
(B1 ) : toute intersection de 2 elements de B est une reunion delements de B
(B2 ) : la reunion de tous les elements de B est egale a` X.
Remarque : Si X est un espace topologique, on definit les fermes de X, linterieur et ladherence
dune partie A de X tout comme on la fait avec un espace topologique metrique.
11
Cours
Chapitre 4
Espaces m
etriques particuliers : les espaces vectoriels norm
es
Dans la suite, K = IR ou C.
D
efinition : Soit E un espace vectoriel sur K. Une norme sur E est une application
k k : E IR verifiant, pour tous x, y E, pour tout K,
(N1 ) : kxk 0
(N2 ) : kxk = 0 si et seulement si x = 0
(N3 ) : kx + yk kxk + kyk
(N4 ) : kxk = || kxk.
Un espace vectoriel muni dune norme est appele espace vectoriel norme.
Remarque 1 : On deduit de (N3 ) que |kxk kyk| kx yk pour tous x, y E dans un
espace vectoriel norme.
Remarque 2 : Si E est un espace vectoriel norme, lapplication d : E E IR definie par
d(x, y) = kx yk est une distance sur E (`a verifier en exercice).
On dit que d est la distance definie par la norme k k.
On a :
pour une distance dans un espace metrique :
|d(x, y) d(y, z)| d(x, z) d(x, y) + d(y, z)
pour une norme dans un espace vectoriel norme :
|kx yk ky zk| kx zk kx yk + ky zk
Remarque 3 : : Il en resulte que tout espace vectoriel norme est un espace metrique. Beaucoup despaces metriques usuels sont obtenus de cette facon.
Par exemple : la distance dcan sur IR est la distance definie par la valeur absolue | |, qui est
une norme sur IR.
Sur lespace vectoriel Kn = K K K, les distances d1 , d2 , d (chapitre 1) sont
respectivement definies par les normes k k1 , k k2 , k k donnees par :
kxk1 = |x1 | + |x2 | + + |xn |
p
kxk2 = |x1 |2 + |x2 |2 + + |xn |2
kxk = max(|x1 |, |x2 |, , |xn |)
o`
u x = (x1 , , xn ) Kn (les xi sont les coordonnees du vecteur x dans la base canonique
(1, 0, , 0), (0, 1, 0, , 0), , (0, , 0, 1)).
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b
a
|f (x)| dx.
Z
b
a
|f (x)| dx
1/
13
Cours
Chapitre 5
Espaces norm
es particuliers : les espaces pr
ehilbertiens
D
efinition : Soit E un espace vectoriel sur K. Une forme hermitienne sur E est une
application h : E E K verifiant les proprietes suivantes, pour tous x, x 0 , y, y 0 E,
pour tout K :
(H1 ) : h(x + x0 , y) = h(x, y) + h(x0 , y)
(H2 ) : h(x, y + y 0 ) = h(x, y) + h(x, y 0 )
(H3 ) : h(x, y) = h(x, y)
(H4 ) : h(x, y) = h(x, y)
(H5 ) : h(y, x) = h(x, y).
( est le conjugue de si C, = si IR).
(h(x, y) conjugue de h(x, y) si h(x, y) C, h(x, y) = h(x, y) si h(x, y) IR).
On dit que la forme hermitienne est positive si h(x, x) 0 pour tout x E.
On dit que la forme hermitienne est definie positive si elle est positive et si h(x, x) = 0 si
et seulement si x = 0.
Remarque definition :
Les proprietes (H1 ) a` (H4 ) expriment que h est une forme sesquilineaire.
Si K = IR, une forme hermitienne est une forme bilineaire symetrique.
Exercice : Soit E un espace vectoriel sur K et h une forme hermitienne sur E. On definit
q : E IR par q(x) = h(x, x). (Remarque : par (H5 ), h(x, x) IR).
1) Verifier que pour tous x, y E,
4h(x, y) = q(x + y) q(x y) si K = IR
4h(x, y) = q(x + y) q(x y) + iq(x + iy) iq(x iy) si K = C.
2) En deduire que h = 0 si et seulement si q = 0 (application nulle).
D
efinition : Soit E un espace vectoriel sur K muni dune forme hermitienne h.
1) On dit que deux vecteurs x et y de E sont orthogonaux si h(x, y) = 0.
2) On dit quun vecteur x de E est isotrope sil est orthogonal a` lui-meme, cest-`a-dire si
h(x, x) = 0.
3) Si A E, on appelle orthogonal de A le sous-ensemble :
A = {x E, pour tout a A, h(x, a) = 0}.
Exercice : Verifier que A est un sous-espace vectoriel de E. (En particulier, si A = {a}).
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h(x + 0 y, x + 0 y) = 0.
Si h est definie positive, cela entrane x + 0 y = 0.
2
Cours
D
efinition : Un espace prehilbertien E est un espace vectoriel muni dune forme
hermitienne definie positive appelee produit scalaire de E.
Remarque : Un espace prehilbertien est donc un cas particulier despace norme. Dans la
suite, on notera :
hx, yi = h(x, y)
le produit scalaire.
Linegalite de Schwarz secrit donc dans un espace prehilbertien muni dun produit scalaire ;
|hx, yi| kxk kyk pour tous x, y E.
Exemple : Sur Kn , on definit, pour x = (x1 , x2 , , xn ) et y = (y1 , y2 , , yn ), un produit
scalaire par :
n
X
x i yi
hx, yi =
i=1
La norme definie par le produit scalaire usuel est la norme k k2 , de sorte que linegalite
triangulaire pour cette norme resulte de linegalite de Minkowski. Lespace vectoriel K n est
ainsi muni dune structure canonique despaces prehilbertiens.
Exemple : Soit A([a, b], K) lespace vectoriel des applications de [a, b] dans K. Soit E le
sous-espace vectoriel de A forme des applications bornees et continues par morceaux de [a, b]
dans IR.
Si f E, on a f : [a, b] K bornee pour laquelle il existe une subdivision :
a = x0 < x1 < x2 < < xp1 < xp = b
telle que pour chaque j {1, , p}, la restriction f|]xj1 ,xj [ soit continue. Comme f est bornee,
R xj
sont convergentes, et on a :
les integrales xj1
Z
f (x) dx =
a
X Z
xj
f (x) dx.
1jp xj1
Notons maintenant que si f E, alors f : [a, b] K definie par f (x) = f (x), est dans
E aussi (`a verifier). (Si K = IR, on a f = f ). On peut verifier aussi que le produit de deux
fonctions de E est une fonction de E. On peut alors verifier que, si f et g E, on definit une
forme hermitienne positive sur E en posant :
Z b
h(f, g) =
f (x)g(x) dx.
a
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La forme h nest pas definie positive (`a constater) mais sa restriction au sous-espace de E,
C([a, b], K) espace des applications globalement continues lest.
On a donc, sur le sous-espace vectoriel C([a, b], K) un produit scalaire (forme hermitienne
definie positive) definie par :
Z b
hf, gi =
f (x)g(x) dx.
a
()
D
efinition : Si (E 0 , h , i0 ) et (E 00 , h , i00 ) sont deux espaces prehilbertiens sur K, on
definit sur lespace vectoriel produit E 0 E 00 un produit scalaire h , i en posant, pour tout
(x0 , x00 ) E 0 E 00 et tout (y 0 , y 00 ) E 0 E 00 ,
h(x0 , x00 ), (y 0 , y 00 )i = hx0 , y 0 i0 + hx00 , y 00 i00 .
Lespace (E 0 E 00 , h , i) est appele espace prehilbertien produit de (E 0 , h , i0 ) et (E 00 , h , i00 ).
La norme obtenue ainsi sur E 0 E 00 nest autre que la norme :
k(x0 , x00 )k2 = (kxk0 )2 + (kx00 k00 )2
1/2
o`
u k k0 et k k00 designent les normes associees aux produits scalaires h , i0 et h , i00 .
17
Cours
Chapitre 6
xI
n+
n+ 1
R1
R1
2
2
avec 1 |n (x)| dx = 2 0 xn dx = n+1
[xn+1 ]10 = n+1
0 quand n +. Cependant, la suite
(n ) ne converge pas simplement vers la fonction nulle dans [1, 1], puisque n (1) = 1 pour
tout n IN.
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Remarque : Dans lespace vectoriel norme E = (B(I, K), k k ) considere dans lexemple
precedent, si (fn ) est une suite dapplications continues convergeant vers f E, lapplication f
est continue, comme limite uniforme dune suite dapplications.
Ce resultat peut senoncer ainsi :
Le sous-espace vectoriel C (I, K) des applications continues et bornees de I dans K est un
ferme de lespace vectoriel norme B(I, K), k k ).
D
efinition : Soit E un espace vectoriel norme. Si (un ) est une suite de points (=vecteurs)
de E, on appelle serie de terme general un la suite (sn ) o`
u:
sn = u 0 + u 1 + + u n .
Si la suite (sn ) converge dans E, sa limite est appelee somme de la serie de terme general
+
P
un et notee
un .
n=0
On peut remarquer que si la serie de terme general un converge, la suite (un ) converge vers
0E . Bien entendu, la reciproque est fausse puisque cest dej`a le cas pour les series numeriques =
series de lespace norme (IR, k k = | |).
19
Cours
Chapitre 7
D
efinition : Soit L et M deux espaces metriques et f : M L.
1) Si a M , on dit que f est continue au point a si f admet f (a) pour limite au point a.
2) On dit que f est continue si elle est continue en tout point de M .
Exemple : Soit (M, dM ) = (IR2 , d2 ) et (L, dL ) = (IR, dcan ). Lapplication f : IR2 IR definie
xy
si (x, y) 6= (0, 0)
x2 +y 2
par f (x, y) =
nest pas continue au point (0, 0) puisque la suite
0
si (x, y) = (0, 0)
1
2
1 1
1 1
,
converge
vers
(0,
0)
dans
IR
alors
que
f
,
12 6= 0 = f (0, 0).
n n n
n n = 2 n+
IR IR
On remarque que dans cet exemple, pour tout (x0 , y0 ) fixe, les applications
x 7 f (x, y0 )
IR IR
et
sont, elles, continues (surIR).
y 7 f (x0 , y)
Exercice : Soit [a, b] IR et soit x0 un point arbitraire fixe dans [a, b].
Entre les espaces vectoriels normes (C([a, b], K), k k ) et (K, k kcan = | |) (si K = IR, valeur
absolue et si K = C, module), considerons lapplication vx0 : C([a, b], K) K, f 7 f (x0 ).
Demontrer que vx0 est une application continue.
Preuve : Soit f, g C([a, b], K). On a :
|vx0 (f ) vx0 (g)| = |f (x0 ) g(x0 )| sup |f (x) g(x)| = kf gk
x[a,b]
donc, pour chaque fonction g C([a, b], K) : pour tout > 0, il existe > 0 tel que, pour tout
f C([a, b], K), si kf gk < , alors |vx0 (f ) vx0 (g)| < (prendre pour cela = ), ce qui montre que
vx0 est continue en tout point g, donc continue sur lespace C([a, b], K).
2
Exercice : Soit [a, b] IR et soit x0 un point arbitraire fixe dans ]a, b[. Entre les espaces vectoriels normes (C([a, b], K), k k1 ) et (K, k kcan = | |), considerons lapplication vx0 : C([a, b], K) K,
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Verifier que fn C([a, b], K) (avec K = IR, pour eviter le travail dans C).
Verifier que (fn ) f = 0 dans (C([a, b], K), k k1 ).
n+
fn est continue en tout point de [a, x0 ] et en tout point de ]x0 , b] car il sagit a` chaque fois de
fonctions polyn
omes.
n
n
a
bx
On observe que fn (x0 ) = xx00 a
= 1n = 1 pour tout n et que
lim
fn (x) = lim bx
=
0
xx0 ,x>x0
xx0
n
bx0
= 1n = 1.
bx0
Finalement, fn est une fonction reelle continue sur [a, b] (on aurait le meme resultat avec K = C).
Rb
Rx
Rb
kfn 0k1 = a |(fn 0)(x)| dx = a 0 |(fn 0)(x)| dx + x0 |(fn 0)(x)| dx par definition de k k1 et
par la relation de Chasles.
n
Z x0
Z x 0
Z x0
x a n
xa
|fn (x)| dx =
dx
x0 a dx =
x0 a
a
a
a
Z x0
Z
x0
1
(x a)n
=
dx
=
(x a)n dx
(x0 a)n
(x0 a)n a
a
x0
1
1
1
1
n+1
n+1
(x a)
=
(x0 a)
=
(x0 a)n n + 1
(x0 a)n n + 1
a
x0 a
=
n+1
Z
b
x0
|fn (x)| dx
=
=
=
=
x0 a
n+1
b
x0
b
Z
b x n
dx =
b x0
b
x0
(b x)n
1
dx =
n
(b
x
)
(b
x 0 ) x0
0
x0
b
1
1
1
1
n+1
n+1
(b
x)
=
(b
x
)
0
(b x0 )n
n+1
(b x0 )n n + 1
x0
b x0
n+1
bx0
n+1 n+
0 donc fn 0C au sens de k k1 .
n
vx0 (fn ) = xx00 a
= 1n = 1.
a
+
n
bx
dx
b x0
Z b
(b x)n dx
n
n+
21
Cours
Remarque : La comparaison des 2 exercices montre quil est indispensable avant de parler
de continuite, de preciser la distance utilisee.
Proposition : Soit L et M deux espaces metriques, et f : M L.
1) Si a M , f est continue en a si et seulement si, pour tout voisinage V de f (a) dans L,
f 1 (V ) = {x M, f (x) V } est un voisinage de a dans M .
2) f est continue si et seulement si, pour tout ouvert U de L, f 1 (U ) = {x M, f (x) U }
est un ouvert de M .
Preuve : Le point 1) resulte du fait quun sous-ensemble V de L est un voisinage de a si et seulement
si il existe un reel > 0 tel que B (a) V .
Le point 2) resulte du fait quun sous-ensemble U de L est un ouvert si et seulement si il est un
voisinage de chacun de ses points.
2
Remarque : Il resulte de cette proposition que la notion de limite, et en particulier de continuite, ne depend que des topologies des espaces metriques concernes.
22
UTM-L3 MIASHS
MI0A16X B. Chevallier
Chapitre 8
Applications uniform
ement continues
Applications lipschitziennes entre deux espaces m
etriques
D
efinition : Soit L et M deux espaces metriques et f : M L.
1) On dit que f est uniformement continue si :
pour tout > 0, il existe > 0 tels que, pour tous x, x0 M , si dM (x, x0 ) < , alors
dL (f (x), f (x0 )) < .
2) Soit k IR+ , on dit que f est k-lipschitzienne si :
pour tous x, x0 M, dL (f (x), f (x0 )) kdM (x, x0 )
3) On dit que f est lipschitzienne si il existe un reel k > 0 tel que f soit k-lipschitzienne.
Remarques :
1) Contrairement a` la propriete f continue, qui peut etre verifiee point par point, les
proprietes f uniformement continue et f k-lipschitzienne concernent le comportement global
de lapplication de f sur M . Une phrase comme f est uniformement continue en x 0 est
depourvue de toute signification.
2) On peut verifier aisement que si f est lipschitzienne, alors f est uniformement continue
et si f est uniformement continue, alors f est continue. Les reciproques sont fausses en general.
D
efinition : Soit L et M des espaces metriques.
1) Un homeomorphisme de M sur L est une application f : M L continue, bijective, et
dont lapplication reciproque f 1 : L M est continue.
On dit que les espaces metriques L et M sont homeomorphes sil existe un
homeomorphisme de M sur L.
2) Une isometrie de M sur L est une application f : M L bijective telle que :
pour tous x, x0 M, dL (f (x), f (x0 )) = dM (x, x0 ).
On dit que les espaces metriques M et L sont isometriques sil existe une isometrie entre
M et L.
Remarque 1 : Si f est un homeomorphisme de M sur L, f 1 est un homeomorphisme de L
sur M .
On a la meme propriete si f est une isometrie.
On verifiera quune isometrie est un cas particulier dhomeomorphisme (cest-`a-dire quune
isometrie est automatiquement continue, ainsi que sa reciproque).
Si f est une isometrie, alors f est 1-lipschitzienne (donc continue).
Remarque 2 : Si f est une isometrie de M sur L, elle conserve les distances. On peut considerer que les espaces metriques M et L sont les memes, en ce sens quil est possible de les
identifier au moyen de lisometrie f (bijection).
23
Cours
1in
!2
1in
evidente.
On peut lobtenir en appliquant linegalite de Schwarz dans IRn muni du produit scalaire usuel aux
deux vecteurs (1 , 2 , , n ) et (1, 1, , 1).
2
Il resulte de l`a que lexistence des 3 distances d1 , d2 , d nest pas genante, car elles definissent
toutes les trois les memes ensembles ouverts et donc la meme topologie.
Bien distinguer cette remarque et la remarque sur la difference vue sur les exercices precedents
entre (C([a, b], K), k k ) et (C([a, b], K), k k1 ).
24
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Chapitre 9
Applications lin
eaires continues entre deux espaces norm
es
Si les espaces metriques consideres sont des espaces vectoriels normes, on peut parler dapplications lineaires. La continuite des applications lineaires fait lobjet dune etude particuli`ere
justifiee par la proposition suivante :
Proposition : Soit E et F des espaces vectoriels normes et u : E F une application
lineaire. Alors, les proprietes suivantes sont equivalentes :
1) u est continue en un vecteur x0 E
2) u est continue en 0E
3) u est continue (en tout vecteur de E)
4) u(B
n 1 (0)) = {u(x), x
o B 1 (0)} est borne dans F
ku(x)k
5)
e dans IR
kxk ; x E \ {0} est major
6) u est lipschitzienne
7) u est uniformement continue.
Preuve : On va montrer 1) 2) 5) 4) 6) 7) 3) 1).
1) 2) Si (yn ) est une suite de vecteurs de E convergeant vers 0E , la suite (x0 + yn ) converge vers
x0 et donc la suite (u(x0 + yn )) converge vers u(x0 ). Mais u(x0 + yn ) = u(x0 ) + u(yn ). Par consequent,
la suite (u(yn )) converge vers 0F .
2) 5) Il existe 1 tel que, si kyk < 1 , alors ku(y)k < 1.
1
x verifie cette condition, de sorte que
Or, si x E \ {0}, le vecteur y = 2kxk
majore dans IR).
5) 4) Sil existe k IR+ tel que
(kxk 1), ku(x)k kkxk k.
ku(x)k
kxk
ku(x)k
kxk
<
2
1
(donc est
1
ku(y) u(y 0 )k
0
(y
y
)
k
=
,
ky y 0 k
ky y 0 k
Remarque : Pour les applications lineaires entre espaces vectoriels normes, on a les equivalences
entre :
i) u continue
ii) u uniformement continue
iii) u lipschitzienne.
25
Cours
n=0
Proposition : Soit E et F deux espaces vectoriels normes sur le corps K. Alors, sur
lespace vectoriel (sur K) LC(E, F ) des applications lineaires continues de E dans F ,
(encore appelees operateurs de E et F ), on definit une norme en posant :
kuk =
ku(x)k
.
xE\{0E } kxk
sup
On a aussi : kuk = sup ku(x)k = sup ku(x)k et on a, pour tout x E, ku(x)k kuk kxk
kxk1
kxk=1
(dans cette derni`ere inegalite, la meme notation k k designe trois normes dans trois
espaces vectoriels normes differents F , LC(E, F ), E).
Preuve : Remarquons tout dabord que LC(E, F ) est un sous-espace vectoriel de L(E, F ) espace
vectoriel sur K des applications lineaires de E dans F . Par ailleurs, si u LC(E, F ), kuk est bien definie
grace a` la propriete 5) de la premi`ere proposition.
Et il est clair que les proprietes (N1 ), (N2 ) et (N4 ) des normes sont verifiees.
Linegalite triangulaire provient de linegalite, pour u, v LC(E, F ),
ku(x)k kv(x)k
ku(x) + v(x)k
+
kxk
kxk
kxk
verifiee pour tout x E \ {0E }.
Si maintenant on note S = sup ku(x)k et B = sup ku(x)k, on a evidemment S B.
kxk=1
kxk1
x na pas ete choisi de facon particuli`ere, donc cette inegalite est vraie pour tout x E \ {0 E }. On
en deduit que kuk S, ce qui montre legalite surprenante S = B = kuk.
En particulier, ku(x)k Skxk donc ku(x)k kuk kxk pour tout x E \ {0E } et qui est vraie aussi
si x = 0E , donc qui est vraie pour tout x E.
2
26
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27
Cours
Chapitre 10
Espaces m
etriques compacts
Rappel : Un recouvrement
dun ensemble M est une famille {Ai }iI de parties (sous-ensembles)
S
de M telles que
Ai = M .
iI
Si M est un espace metrique, un recouvrement de M est dit ouvert (resp. ferme) si tous les
Ai sont des ouverts (resp. des fermes) de M .
D
efinition : Soit M un espace metrique. On dit que M est compact sil satisfait
la propriete de Borel-Lebesgue : de tout recouvrement ouvert de M , on peut extraire
un recouvrement fini.
On dit quune partie K M est un compact de M si le sous-espace metrique K est
compact (avec la metrique induite).
On dit quun sous-ensemble A M est relativement compact dans M si son adherence A
dans M est un compact de M .
en posant Bi = Ui A.
Par definition meme, le fait pour un espace metrique detre compact ou non ne depend que
de la topologie de M .
Exemple : Soit dans un espace metrique M une suite de points (xn )nIN convergeant vers
un point a M .
Lensemble A = {xn , n IN} {a} est une partie compacte de M .
Th
eor`
eme de Bolzano-Weierstrass (admis): Un espace metrique M est compact si et
seulement si toute suite de points de M admet dans M une valeur dadherence.
28
UTM-L3 MIASHS
MI0A16X B. Chevallier
2) Soit (xn ) une suite de points de A. Comme M est compact, elle admet dans M une valeur
dadherence a. Mais comme A est ferme dans M , on a a A, ce qui montre que A est compact, toujours
dapr`es Bolzano-Weiestrass.
2
Proposition : Soit M un espace metrique. Alors tout compact K de M est borne dans M .
Demonstration : Du recouvrement ouvert {B1 (x)}xKSde K, on peut extraire un recouvrement fini
et il existe q IN et {x1 , x2 , , xq } K tel que K
B1 (xi ).
1iq
Remarque : il resulte de cette proposition quun espace vectoriel norme (cas particulier
despace metrique) non reduit a` {0} nest jamais compact.
Proposition : Dans IR, tout intervalle ferme borne [a, b] est compact.
29
Cours
Chapitre 11
Remarque : On prendra bien garde a` la difference : si f est une application continue, limage
reciproque dun ferme (resp. dun ouvert) est un ferme (resp. un ouvert) mais limage directe
dun compact est un compact.
Quelques enonces importants de la notion de compacite (sans demonstration)
Th
eor`
eme : Soit K un espace metrique compact, alors toute application continue
f : K IR est bornee et atteint ses bornes.
On en deduit :
30
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Th
eor`
eme : Sur un espace vectoriel norme de dimension finie, toutes les normes sont
equivalentes.
Il existe > 0 tel que, pour tout x E, kxk kxk0
Il existe > 0 tel que, pour tout x E, kxk0 kxk.
Corollaire : Soit E un espace norme de dimension finie. Alors, si F est un espace norme
quelconque, toute application lineaire u : E F est continue.
31
Cours
Chapitre 12
Espaces complets
D
efinition : Soit M un espace metrique. On dit quune suite (un ) de points de M est
une suite de Cauchy si :
pour tout > 0, il existe n IN tel que, pour tous n, m verifiant n n et m n , on
ait d(un , um ) < .
Proposition : Si M est un espace metrique, toute suite convergeante dans M est une
suite de Cauchy.
Demonstration : Soit (un ) une suite de points convergeant vers a M . Si > 0 est donne, il existe
un entier n/2 tel que, pour tout n n>2 , d(un , a) < 2 . On en deduit (inegalite (N3 )) :
d(un , um ) d(un , a) + d(a, um ) <
+
2 2
Remarque : La reciproque est fausse. Par exemple, le reel 2 est limite dune suite (qn ) de
nombres rationels (qn Q). Cette suite
(qn ) est une suite de Cauchy de lespace metrique Q,
mais ne converge pas dans Q puisque 2
/ Q.
Cette remarque conduit a` poser la definition suivante :
D
efinition : On dit quun espace metrique M est complet si toute suite de Cauchy de
M converge dans M .
Un espace vectoriel norme complet est appele espace de Banach.
Un espace prehilbertien complet est appele espace de Hilbert.
Exemple : IR muni de la distance dcan est complet, autrement dit, lespace norme (IR, k kcan ) =
(IR, | |) est un espace de Banach.
La remarque precedente montre par contre que lespace vectoriel norme (Q, | |) nest pas
complet, donc nest pas un espace de Banach.
Proposition : Soit M et L deux espaces metriques et f : M L uniformement
continue. Alors, si (un ) est une suite de Cauchy de points de M , la suite (f (un )) est une
suite de Cauchy de points de L.
Demonstration : f est uniformement continue :
pour tout > 0, il existe n > 0 tel que, pour tous x, x0 M , si dM (x, x0 ) < , alors dL (f (x), f (x0 )) < .
32
UTM-L3 MIASHS
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(un ) est une suite de Cauchy : soit > 0 ; il existe n tel que, si n n et m n , alors
dM (un , um ) < .
Cela induit dL (f (un ), f (un )) < et la suite (f (un )) est bien une suite de Cauchy.
2
Corollaire : (enonce se deduisant du precedent et dune proposition du chapitre sur les espaces
compacts) : tout espace metrique compact est complet.
Remarque : La reciproque est fausse en general : (IR, dcan ) est un espace metrique complet
mais nest pas un espace metrique compact.
Pour finir, quelques propositions de culture generale :
Proposition : tout espace vectoriel norme de dimension finie est un espace de Banach.
Proposition Soit E et F deux espaces vectoriels normes. Alors, si F est complet (F est un
espace de Banach), lespace LC(E, F ) (applications lineaires continues E F ) est un espace de
Banach. En particulier LC(E, K) (le dual topologique de E) est un espace de Banach.
Proposition : (le theor`eme du point fixe) Soit M un espace metrique complet. Alors, toute
application k-lipschitzienne f : M M avec 0 < k < 1 admet dans M un unique point fixe.
33
Exercices et examens
Exercices
Soit lespace vectoriel C([0, 1], IR) des applications continues de [0, 1] dans IR. On consid`ere la
forme lineaire T definie par :
Z 1
T (f ) =
tf (t) dt pour tout f C([0, 1], IR)
0
T (f + g)
t(f + g)(t) dt
0
1
= T (f ) + T (g)
tf (t) dt +
0
tg(t) dt
0
R1
0
t(0(t)) dt =
R1
0
0 dt = [0 x]10 = [0]10 = 0.
x[0,1]
x[0,1]
34
UTM-L3 MIASHS
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Z
|T (f )| =
1
0
Z
tf (t) dt
1
0
|tf (t)| dt =
1
0
|t| |f (t)| dt =
t|f (t)| dt
0
|T (f )|
tkf k dt = kf k
1
0
t dt = kf k
1 2
t
2
1
0
1
= kf k .
2
1
1
kf k 2 =
2
2
|T (f )|
= sup |T (f )| = sup |T (f )|.
kf k 1
kf k =1
f E\{0} kf k
sup
Z 1
Z 1
1
1
tf (t) dt
t dt =
2
2
0
0
0
R1
R 1
ce qui secrit 12 0 tf (t) dt 12 et par suite 0 tf (t) dt 12 .
Dautre part, soit la fonction : t [0, 1] 1. On a kk = sup |(t)| = sup 1 = 1 et
1
(t) dt =
t[0,1]
T () =
Ainsi, si kf k = 1, |T (f )|
Conclusion :
sup |T (f )| =
kf k =1
1
2
1
2
t(t) dt =
0
1
0
1
t
t dt =
2
1
0
t[0,1]
1
.
2
et pour f = , |T (f )| = 21 .
donc kT k = 12 .
2
Soit E = C([1, 1], IR) structure en espace prehilbertien reel (K = IR) par le produit scalaire :
1
(f, g) E E hf, gi =
2
f (x)g(x) dx.
1
Exercices et examens
1
2
R1
1 x.1 dx =
1
2
1
2
2x
1
1 = P1 .
= 0, donc Q
1
La condition de normalisation kQ1 k = 1 conduit a` prendre Q1 = kQ
1k .
Q
s Z
r
q
1 1 2
1
x dx =
k Q1 k = h Q1 , Q1 i =
2 1
3
1
Q
X
et on prend Q1 = kQ
= 3X.
k =
1
1
R1
1
avec hP2 , Q1 i = 21 1 x2 . 3 x dx = 23 1 x3 dx = 0, hQ1 , Q1 i = 1 et hQ0 , Q1 i = 0, ce qui
entrane a = 0.
2 = P 2 1 Q0 .
On trouve Q
3
s
sZ
2
Z 1
1
1
1
2
1
2
2k =
kQ
x2
dx =
x4 x2 +
dx = .
2 1
3
3
9
3 5
0
2
Q
2k ,
kQ
ce qui induit
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E = F F et x = pF (x) + (x pF (x))
{z
}
| {z } |
F
p
X
i=1
xi ei + |{z}
z .
| {z }
F
On en deduit :
hx, ej i =
do`
u xj = hx, ej i.
p
X
i=1
Revenons a` lexercice.
On a la projection : P3 = hP3 , Q0 iQ0 + hP3 , Q1 iQ1 + hP3 , Q2 iQ2 et on trouve
3
P3 =
Q1 .
5
d(P3 , F )2 = kP3 P3 k2 = kP3 k2 kP3 k2 par Pythagore avec
On trouve d(P3 , F )2 =
1
7
yF
p
P
i=1
i ei k 2 =
p
P
i=1
i2 .
Lensemble C(I, IR) est lensemble des fonctions continues de I dans IR, o`
u I est un intervalle
ferme de IR. Cet ensemble C(I, IR) contient lensemble IRI,n [x] des fonctions polynomes de I
dans IR, de degre inferieur ou egal a` n.
On construit a` partir des polynomes definis par Pi (x) = xi , i IN, par la methode
dorthogonalisation de Schmidt, de nouveaux polynomes Qi orthogonaux pour le produit scalaire h , i. Suivant I et la fonction poids p sur I, on construit differentes familles (Q i )iIN de
polynomes orthogonaux. Le tableau suivant evoque les familles les plus connues :
37
Exercices et examens
I
[1, 1]
[1, 1]
[1, 1]
IR+
IR
p(x)
constante > 0
1
1x2
1 x2
ex
2
ex
Qi (x) polynome de
Legendre
Tchebychev de 1`ere esp`ece
Tchebychev de 2`eme esp`ece
Laguerre
Hermite
38
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Sujets dexamens
Epreuve
1 : 2005/2006
I Soit M un espace metrique et A un sous-ensemble de M . On rappelle que A est dit dense
dans M lorsque A = M .
Question : Demontrez que A est dense dans M si et seulement si tout ouvert non vide de M
rencontre A.
II Soit lespace vectoriel norme (E, k k1 ) = (C([0, 1], IR), k k1 ), E, et lapplication T de
E dans IR definie par :
Z
1
T (f ) =
Questions :
Exercices et examens
Epreuve
2 : 2005/2006
I Application de lin
egalit
e de Cauchy-Schwarz
Soit x = (x1 , , xn ) et y = (y1 , , yn ) Kn , n IN (K = IR ou C).
1) Trouver les solutions en (x1 , , xn ) IRn du syst`eme :
x1 + + x n = n
x21 + + x2n = n
admettra que
l2 (IR)
+
P
n=1
a2n
1/2
sur l2 (IR).
On consid`ere la suite (en )nIN dans l2 (IR) telle que en = (0, , 0, 1, 0, ) o`
u 1 est a` la
n-i`eme place et 0 ailleurs.
Questions : demontrer que la suite (en )nIN nest pas de Cauchy et que lon ne peut en
extraire aucune suite de Cauchy.
b) Soit E = C([0, 1], IR) muni de la norme k k et de la distance definie par : d(f, g) =
kf gk = sup{|f (x) g(x)| , x [0, 1]}. Soit la suite (fn )nIN o`
u fn est definie par :
h
i
1
1
1
fn (t) = 0 si t 0, 2n+2
2n
, 1 , fn 2n+1
= 1,
fn continue sur [0, 1] et affine sur
1
1
2n+2 , 2n+1
et
1
1
2n+1 , 2n
40
UTM-L3 MIASHS
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Controle 1 : 2006/2007
1) Soit la fonction :
d : IR4 IR4 IR
(x, y)
7 d (x, y) =
max (|xi yi |)
i{1,2,3,4}
o`
u x = (x1 , x2 , x3 , x4 ) et y = (y1 , y2 , y3 , y4 ).
Demontrer que (IR4 , d ) est un espace metrique.
2) Soit la fonction :
: M M
(x, y)
IR
7 (x, y) =
1 si x 6= y
0 si x = y
o`
u M est un ensemble quelconque.
Demontrer que (M, ) est un espace metrique.
3) Soit (M, d) un espace metrique. Demontrer que, pour tout x, y, z M , linegalite suivante
est vraie :
|d(x, y) d(y, z)| d(x, z).
4) Soit (M, d) un espace metrique. Demontrer que toute boule ouverte de M est un ouvert
de M .
f (x)
x
f: M
x
IR+
7
d(x, f (x))
Exercices et examens
8) Soit A = ([0, 1] [0, 1]) ([1, 2] {0}) vu comme sous-ensemble de lespace metrique
(IR2 , d2 ).
a) Dessiner A
b) Trouver linterieur
A de A
c) Trouver ladherence A de A.
42
UTM-L3 MIASHS
MI0A16X B. Chevallier
Controle 2 : 2006/2007
1) Soit (E, k.k) un espace vectoriel norme. Demontrer linegalite :
| k
x k k
y k | k
x
y k.
2) Soit (M, d) un espace metrique et (un )nIN une suite dans M convergeant vers une limite
a M.
a) Exprimer cette convergence en termes mathematiques ( > 0, )
b) Demontrer quil nexiste pas dautre limite que a.
3) Soit les espaces vectoriels normes (C([a, b], IR), k.k ), (IR, k.kcan = | |), x0 [a, b], et
lapplication :
vx0 : (C([a, b], IR) IR
f
7 f (x0 )
Demontrer que vx0 est continue.
1
n
et
1
n
<
legalite k
x kv = max |xi |. Soit (F, k.k) un espace vectoriel sur IR norme, quelconque (de
i{1, ,n}
6) Soit E = IR[X] lespace vectoriel des polynomes sur IR muni de la norme definie par
legalite :
ka0 + a1 X + + an X n k = max |ai |.
i{0, ,n}
i=1
Exercices et examens
P E\{ 0 }
44
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Controle 3 : 2006/2007
Soit E = C([1, 1], IR).
On sait ou on admettra que lapplication :
1
(f, g) E E
7 hf, gi =
2
f (x)g(x) dx
1
45
Annexes